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Sénégal, l’entreprise Agroman Man cherche un investisseur pour la contruction d’une usine

L´entreprise AGROMAN MAN ( www.agromansenegal.com)  part du Groupe Ferrometal ( www.ferrometalgroup.com)  dispose d´une licence d´exploitation de l´aquifère de Linguère, Senegal  a travers un puits pour une période de 49 ans renouvelables 49 ans.

L’entreprise dispose de tous les permis et licences nécessaires pour construire l´usine et le forage du puits profond ( 200 m) qui alimente l´usine d´embouteillage qui a été achevé en Aout 2014.

L´investissement total est de 14.000.000 Euros.

L’entreprise recherche un investisseurs pour la construction de l´usine.

Contact : Ferrometal Group, Madrid-Espagne
Téléphone: 0034 91 781 56 96

Portable: 0034 611 32 56 18

agromanDI’O veut dire EAU en mandingue, une langue parlée dans toute l’Afrique de l’Ouest, plus précisément au Sénégal, en Gambie, en Côte d’ivoire, au Burkina Faso, en Guinée et au Mali. Cette langue par son caractère global confère à la marque DI’O une sorte de visa lui facilitant du coup  son intégration dans l’univers mental collectif des populations africaines.

La mention faite  « Reine des Eaux » fait allusion à la zone de Linguère, zone d’ou provient cette eau de très bonne qualité.  La ville de Linguère tire son nom de la dénomination « Linguère » qui est le titre que portait la première dame dans certains royaumes wolofs du Sénégal. La Linguère était soit la sœur du roi, soit sa mère, soit sa première épouse lorsque celui-ci est polygame. Puisque le mot Linguère est souvent utilisé au Sénégal à usage commercial pour plusieurs produits, pour éviter toute confusion et garder notre originalité, nous avons choisi une marque passe partout et facile à prononcer dans toutes les langues et surtout adaptée au marché africain.

Pour la ville de Linguère, le toponyme viendrait de la Reine-linguère Boury Djilène Ndao, la fondatrice de la ville probablement au XVIe siècle.

Cette eau ayant des qualités nutritionnelles très complètes sera commercialisée sous forme d’eau plate, eau gazeuse et d’eau aromatisée

 

Mali, organisation d’un campus international d’avocats à Bamako

Laurent Martinet, Vice-bâtonnier de l'Ordre et Pierre-Olivier Sur, Bâtonnier de l'Ordre
Laurent Martinet, Vice-bâtonnier de l'Ordre et Pierre-Olivier Sur, Bâtonnier de l'Ordre

Un thème fort pour cet évènement: « reconstruction du pays après la guerre, par le droit ».

Laurent Martinet, Vice-bâtonnier de l'Ordre et Pierre-Olivier Sur, Bâtonnier de l'Ordre
Laurent Martinet, Vice-bâtonnier de l’Ordre et Pierre-Olivier Sur, Bâtonnier de l’Ordre

Après avoir participé à un déplacement au Mali avec Mme la Ministre Najat Vallaud Belkacem (février 2014) sur le thème de la « reconstruction du pays après la guerre, par les femmes », le bâtonnier de Paris Pierre-Olivier Sur et le vice bâtonnier Laurent Martinet, organisent un campus international à Bamako (10 au 13 septembre) autour de la problématique de la « reconstruction du pays après la guerre, par le droit ».

Ce campus d’avocats et juristes est placé sous le patronage commun du président Ibrahim Boubacar Keïta et du Ministère des affaires étrangères et du développement international, en partenariat avec le Barreau du Mali, l’Organisation internationale de la francophonie, l’association Henri Capitant, la Mairie de Paris et des opérateurs français tels Necotrans.

« Après les succès de Ho Chi Minh Ville et de Phnom Penh, avant Rio de Janeiro les 9, 10 et 11 novembre prochain, nous nous retrouverons à Bamako du 10 au 13 septembre 2014 » Pierre-Olivier Sur et Laurent Martinet

 

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Environ 100 avocats parisiens seront du voyage pour retrouver pas moins de 150 avocats du Mali et de la sous-région.

Ainsi les avocats constituent-ils grâce à leur pratique du droit continental et à l’aura internationale de la place de Paris une force de paix, de reconstruction et d’expansion.

Tel est le message reçu par le Quai d’Orsay qui a pour la première fois cette année convié le bâtonnier de Paris à prendre la parole lors de la Conférence des Ambassadeurs.

Plus d’informations sur www.avocatcampusinternational.org

Thierry Barbaut

Afrique et nouvelles technologies, enjeux et perspectives

Afrique et Nouvelles technologies, enjeux et perspectives

Nouvelles technologies et innovations, vecteurs de croissance en Afrique Centrale

Dossier Info Afrique – Réalisé par Thierry Barbaut – Expert NTIC Afrique & Rédacteur en chef Info Afrique

Internet à 20 ans, et la téléphonie mobile 25, le Cloud grand public 10…

Nous sommes encore à l’aube d’un bouleversement alliant technologie et communication

Comment L’Afrique centrale vit l’accès aux technologies digitales et que se passe-t-il au cœur des populations ?

Quand l’Afrique Centrale s’approprie les nouvelles technologies…

Si les pays d’Afrique centrale sont en marge du développement global en termes de production sur le secteur des nouvelles technologies, ils n’en restent pas moins des utilisateurs assidus.

Je vous propose une immersion dans deux pays d’Afrique centrale, le Rwanda et Le Burundi afin de comprendre les technologies utilisées et dans quel cadre.

Ayant constaté en France ces 10 dernières années que de nombreuses entreprises avaient développés des plateformes offshore en Afrique, il se trouve qu’aujourd’hui une mutation importante s’opère car ces plateforme développent du business en local et avec des compétences locales. Ce sont donc devenus des succursales gérant un important CA, ce qui n’était pas initialement prévu !

Le facteur de ce développement est le gigantesque besoin des entreprises, administrations et bien sur populations locales en Afrique.

« Je rentre du Rwanda et du Burundi ou j’ai eu l’occasion de faire ma propre expérience terrain »

En allant à la rencontre des habitants et en expérimentant les us et coutumes du pays, notamment du point de vue des NTIC (téléphonie, internet). J’ai ainsi pu dresser dans les grandes lignes un portrait aussi objectif que possible d’un pays au développement technologique récent, mais non moins fulgurant.

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Commençons par le commencement… L’Arrivée dans le pays

Loin des lourdes procédures administratives que l’on peut rencontrer dans certains pays d’Afrique, le Rwanda sait rester simple et efficace.

Pour s’y rendre, un simple formulaire à remplir en ligne précisant votre moyen d’entrée dans le pays (par exemple en Avion par l’aéroport international de Kigali), et précisant le type de Visa utilisé.

Si vous vous attendiez à patienter 40 minutes à la douane ou à l’immigration, oubliez cela. Une fois sorti de l’avion (si vous choisissez cette option), vous n’aurez besoin que de votre passeport et de 30 dollars. Ni justificatifs, ni papiers supplémentaires, en cinq minutes les formalités sont effectuées et votre passeport tamponné.

A titre personnel, il m’aura fallu en tout et pour tout une trentaine de minutes pour débarquer de l’avion, faire tamponner mon passeport et récupérer mes bagages.

10 jours au Rwanda, villes, villages, et trek en brousse puis 10 jours au Burundi dont deux en RDC,  j’ai choisi ces magnifiques pays, ou là encore et hormis la RDC, les formalités administratives restent légères. Il suffit simplement de se présenter à la frontière avec son passeport.

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Créer une entreprise au Rwanda

Souvent long et fastidieux, le mécanisme de création d’entreprise adopte encore une fois une nouvelle dimension au Rwanda.

Afin de faciliter ce processus, le gouvernement Rwandais a regroupé en un seul organisme (le RDB pour Rwanda Development Board) et bâtiment: le Fisc, la chambre du commerce et les formalités de création d’entreprise. Selon des sources proches ayant expérimenté ce système, il est possible de créer son entreprise en une demi-heure montre en main.

Une vraie opportunité qui s’offre donc au Rwanda en 2014, là ou dans d’autre pays la création d’entreprise relève du parcours du combattant.

Une nouvelle tendance… La cartographie

Cartographier sur internet est bien plus qu’une tendance. L’application Google Earth, en plus d’être l’une des plus grandes innovations d’accès publique de ces dernières décennies, est devenue un outil de navigation au quotidien accessible à tous.

Utiliser la géolocalisation en « offline »

Kigali Google Map
Le centre de Kigali sur Google Map en « offline »

Ces nouveaux systèmes de cartographie sont de plus en plus utilisés, notamment par les média qui peuvent à présent illustrer l’information en localisant les lieux sur les cartes, permettant au grand public de visualiser le lieu, la topographie (grâce à l’affichage 3D) et même l’architecture (Grâce à la « Street view ») de l’endroit en question.

Google maps est un outil complet et intuitif qui permet de localiser un point, de calculer un itinéraire mais aussi de créer ses propres cartes personnalisées, comme celles que j’utilise pour mes études terrains.

Le système maps va jusqu’à enregistrer les cartes en mode « Offline », permettant ainsi d’utiliser les cartes sur mobile, tablette ou notebook même sans connexion.

Revenons ainsi à l’Afrique Centrale.

Au cours de cette étude j’ai vu de nombreux utilisateurs, (toujours sur les trois supports: mobile, tablette et notebook) utiliser les cartographies, qu’ils soient agriculteurs ou membres d’ONG. Cet outil révolutionne clairement la vision des rayons d’actions des opérations à mener. La connexion de ces cartes avec les données contenues par les réseaux sociaux permet par exemple de pouvoir suivre et géo localiser en temps réel un individu ou une équipe de travail. Cet outil peut s’avérer très pratique pour les organisations basées à l’étranger ayant des équipes terrain en Afrique, dans des zones souvent mal représentées par des cartes sous format classique.

Cartographier pour les ONG

A titre d’exemple, la plateforme de finance participative des microprojets de solidarité internationale (qui est l’une des missions sur lesquelles j’interviens), a pu développer grâce à ce nouvel outil de cartographie le site : www.microprojets.org.

La cartographie y permet de voir quels sont les projets en cours, l’endroit où ils sont menés, qui les pilotes, et d’ajouter des fonctions annexes permettant notamment d’identifier l’association qui mène le projet, ou encore de faire un don via le paiement en ligne. La principale innovation portée par cet outil repose sur la rapidité d’accès à l’information, les potentiels bénéficiaires des dons pourront ainsi savoir en quelques secondes à qui s’adresser pour obtenir du soutien.

Agence des Micro Projets
Le site de géolocalisation et de finance participative de l’Agence des Micro Projets

Dans les faits

Illustrons la situation.

Un village Rwandais a besoin d’un forage en urgence car sa communauté est privée d’eau pendant la saison sèche. A cette période les femmes doivent généralement faire plus de 20 kilomètres par jours avec des bassines pour approvisionner le village en eau.

Le village va ainsi pouvoir, grâce à cet outil, voir quels sont les projets portés sur la thématique « accès à l’eau » réalisés au Rwanda et contacter la ou les associations porteuses du projet.

La communauté pourra par ce biais profiter d’une expertise terrain et une connaissance approfondie du sujet, afin de faire face à ces problématiques et d’y apporter des solutions durables.

Mon intervention sur les nouvelles technologies en Afrique: A partir de 9,12 minutes

Comprendre les actions de l’Agence lors de mon Interview TV: Se rendre à 9m 12 secondes pour voir mes explications

Le marché Africain des nouvelles technologies

Avec 1 milliard d’habitants sur le continent et des estimations à 2 milliards en 2050, l’Afrique est sans aucun doute LE marché à conquérir pour les acteurs des nouvelles technologies.

Le Nigéria par exemple, est aujourd’hui peuplé de 160 millions d’habitant, et ce chiffre devrait passer à 350 millions d’ici 2050, faisant du pays le troisième le plus peuplé au monde.

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Les opportunités sont réelles, et les opérateurs de téléphonie mobile l’ont bien compris

Le continent est passé de 51 millions d’abonnés en 2003 à 400 millions en 2012 et on estime aujourd’hui que la téléphonie mobile représente près de 2% du PIB des pays Africains. Les opérateurs de téléphonie mobile comptabilisent en moyenne 7% des recettes fiscales sur le continent.

L’évolution des NTIC dans cette région est rapide et exponentielle. En 1992, 75% des Africains n’avaient pas accès à la téléphonie mobile. Aujourd’hui tous sont équipés, même si les infrastructures et donc l’accès au réseau restent extrêmement variables.

Du point de vue des investissements les chiffres ne sont pas moins impressionnants. Ils représentaient 55 milliards d’euros en 2008, ils sont de 130 milliards en 2013. Les perspectives 2015 s’élèvent quant à elles à 280 milliards d’euros.

Rester en phase avec les réalités pénalisées par les infrastructures

Le point noir reste bien sur les infrastructures. Pas de réseau ! Pas de tours télécoms = pas de réseau, car si en Europe nous avons pu développer l’ADSL grâce au fil du téléphone, en Afrique il n’y à pas de filaire. Le seul moyen est d’acheminer la fibre ou de passer par la téléphonie mobile. La fibre arrive progressivement mais elle vient des câbles sous-marins, donc les pays enclavés vont devoir attendre, et les populations en souffrent.

Alors quelles solutions pour utiliser les nouvelles technologies ?

Et bien comme nous avec le Minitel, les solutions les plus simples sont les meilleures : Le roi SMS ! Oui c’est bien le SMS utilisé sur 85% des mobiles qui règne en maitre absolu. Que ce soit avec des listes de diffusion ou autrement il permet de rester en contact. Et va même bien au-delà.

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Dans les villages rwandais par exemple l’ensemble des utilisateurs se regroupent sous forme de communes, de localités ou de villages et développent des listes de diffusions par SMS.
Ces listes permettent aux familles de connaitre les informations sur les sujets auxquelles elles s’abonnent, les sujets sont par exemple la santé, les naissances, l’évolution des formalités administratives, ou bien la sécurité.

Comme j’arrivais dans des villages reculés, les gens étant assez curieux de mon initiative, il était communiqué par SMS le fait que mon statut était français et que je ne représentais aucun danger, les portes des familles étaient donc ainsi ouvertes plus facilement.

La multiplicité de ces listes est un atout majeur pour la vie quotidienne des habitants. Les familles restent en contact et les enfants qui étudient à la capitale sont au courant de la vie de leur village.

Les réseaux sociaux grand public et professionnels et… les email !

Pour l’Afrique centrale les Facebook, Twitter et autres réseaux grand public sont des opportunités qui permettent de s’ouvrir au monde. La francophonie joue à elle seule un rôle majeur dans la connexion entre les africains et l’Europe ou le reste du monde. Les emails sont toujours un moyen prépondérant pour développer réseau et business.

Les réseaux professionnels, dans les démarche de networking ou de recherche de poste permettent aussi de développer des réseaux impressionnant. LinkedIn me semble être un des plus puissant. Ses fonctions permettant de mettre en avant un profil, des compétences, une entreprises n’en sont qu’une infime partie. La possibilité de s’associer à des projets auxquels d’autres profils participent est un atout maitre afin de valoriser ses compétences. L’Afrique centrale se présente ainsi en pôles de compétences mais aussi de profils, de postes à pourvoir, d’entreprises de projets et tout ceci dans une synergie puissante couplé à un moteur de recherche sélectif.

Microsoft, Windows &… Nokia

Lumia 930
Le nouveau Nokia Lumia 930, un Smartphone… Microsoft

Un des incroyable succès pourrait être, dans le monde mais particulièrement en Afrique, la lancement de Windows 10.

Ce nouveau système d’exploitation permettrait d’oublier l’échec commercial (et non fonctionnel au vu de l’utilisation de millions d’entreprises et de particuliers, qui comme moi en sont ravis) de Windows 8, mettrait a disposition des utilisateur un seul système !
Explication simple, l’interface Windows serait commune aux mobiles Microsoft (anciennement Nokia) Tablettes (Surface) et ordinateurs, qu’ils soient Notebook ou autres… Cette synergie entre les différentes interfaces tactiles creuserait un écart stratégiques entre Apple et Microsoft en la faveur du dernier. (voir la vidéo de présentation à la fin de ce chapitre)

Un des atouts majeur de Microsoft c’est bien sur son implantation historique chez les utilisateurs en Afrique, Windows et les PC sont partout ! Avec le rachat de Nokia, Microsoft pourrait devenir développeur d’OS (Windows Phone) mais aussi de matériel et le nouveau Lumia 930 en est un exemple frappant…

Je le considère comme un IPhone en mieux et plus ouvert !
Par exemple les application « Here » permettent la navigation, le voyage, les transports en communs, la gestion d’images, de transports en commun…
Une réussite pour ce Smartphone qui pourrait bien être le dernier « Nokia »

Il est très probable que Microsoft parviendra à allier son nouvel OS Windows 10 aux supports comme les Smartphones, les tablettes Surface et les notebook de différentes marques. Un vrai écosystème logiciel comme matériel, c’est sur cette séquence que Apple et Google auront un sérieux concurrent.

La stratégie de déploiement du nouvel OS Windows 10 pour 2015 pourrait aussi être un évènement avec un système de gratuité online, un nouveau Windows 10 ouvert ?

Le Mobile-Banking, un nouveau réseau social

De ce côté peu de surprises, l’Afrique représente à elle-seule 80% du marché du M-banking, pesant aujourd’hui plus de 2 milliards d’Euros selon Ecobank (présent dans 34 pays Africains). Les principaux opérateurs porteurs du phénomène sont : MTN (Afrique du Sud) ORASCOM (Égypte), FRANCE TELECOM/ORANGE (France), BHARTI AIRTEL (Inde), MAROC TELECOM (Maroc), VODACOM (Afrique du Sud/Royaume Uni) et MILLICOM (Luxembourg).

Un exemple d'application de Mobile Banking
Un exemple d’application de Mobile Banking

Le Mobile-Banking est déjà bien installé et largement utilisé dans cette région du monde. Il est intégré dans l’organisation sociale des villages et des familles, et permet entre autres de pallier au manque d’accessibilité des banques physiques dans les régions reculées. Ce phénomène est à l’image de ce que recherchent les utilisateurs : accessible, peu onéreux, simple d’utilisation et pratique.

Une question se pose alors, pourquoi pas nous ? Pourquoi les pays du Nord n’utilisent ils pas les opportunités offertes par le Mobile-Banking ? Tout simplement car ils ont accès à un réseau plus puissant et offrant un très large panel de possibilités, tant en ce qui concerne la banque en ligne que les réseaux sociaux : l’internet.

Loin de rencontrer le succès fulgurant de la téléphonie mobile, Internet peine à se faire une place en Afrique, notamment en Afrique Subsaharienne. Encore aujourd’hui, il s’agit de la région du monde ou Internet est le moins développé, mais c’est donc également la région ayant le plus fort potentiel de développement dans les années à venir.

Et les chiffres parlent, aujourd’hui 65% de la population Africaine peut avoir accès à un réseau 2, 3 ou 4G.

A ce sujet, les estimations tablent sur un demi-milliard d’utilisateurs en plus en 2050. Le contraste entre les différents pays reste néanmoins très fort, car si presque 80% des Rwandais ont accès à Internet, seuls 20% des Ethiopiens ont ce privilège. En moyenne 11% de la population Africaine a accès à internet.

Quels supports pour les nouvelles technologies en Afrique ?

Contrairement à ce qui est largement communiqué dans les média je ne crois pas à la fin de l’ère des Notebooks. Ils sont une solution majeure au BYOD (Buy Your Own Device, fait d’utiliser ses propres tablettes, laptops ou encore téléphones portables au bureau) et aux environnements de travail quels qu’ils soient.

La tablette Surface de Microsoft
La tablette Surface de Microsoft

Les tablettes, aussi intuitives soient elles, ne peuvent rivaliser avec un PC en termes de stockage, puissance, ou encore de logiciel.

Les notebooks évoluent de manière fabuleuse, utilisant à présent la technologie des écrans tactiles (absente sur les MAC) et les nouvelles interfaces. Windows 8, malgré son succès mitigé, reste l’un des meilleurs OS que j’ai eu à utiliser en termes d’utilisation, d’intuitivité et de stabilité. Les évolutions à venir ne concerneront certainement plus tellement les tablettes tactiles, mais les notebooks.

Et c’est justement ce à quoi sont sensibles les pays en croissance, c’est-à-dire plus de 60% du continent Africain. Un outil mobile, fiable, autonome, fonctionnant aussi bien en local qu’en connecté et permettant de répondre à TOUS leurs besoins.

Le Big Data et les réseaux sociaux, une opportunité pour l’Afrique

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Les réseaux sociaux

Les réseaux sociaux représentent incontestablement les nouvelles puissances mondiales de nos jours.

Au-delà des frontières physiques et des zones géographiques, les utilisateurs sont regroupés en un énorme réseau interactif ou ils peuvent évoluer, partager l’information, se rencontrer et se connecter entre eux.

Le « Printemps Arabe » ayant eu lieu ces dernières années en Afrique du Nord, organisé et piloté via les réseaux sociaux (notamment Facebook et Twitter), n’est ni plus ni moins qu’une illustration de ce phénomène et une démonstration de la force de ces réseaux. La connexion de millions d’utilisateurs entre eux représente donc une opportunité très importante pour les Africains, et offre des perspectives nouvelles pour de nombreux facteurs de développement des pays de cette région.

« En Afrique 80% des utilisateurs de Facebook se connectent sur mobile et représentent 100 millions d’utilisateurs, des chiffres prometteurs mais faibles pour un milliard d’habitants comparé aux 26 millions d’utilisateurs en France sur 68 millions d’habitants… » Thierry Barbaut

Il faut aussi mentionner les nombreux et puissants outils d’analyses qui permettent aujourd’hui de gérer les pages professionnelles sur les réaux sociaux. Qui lit, à quelle heure, avec quel ordinateur, quel article, quel clic et avec quels objectif. Tout est traçable et identifiable avec des systèmes d’alertes et d’analyses et même couplés à des campagnes médias pilotant automatiquement des budgets en temps réel.

Le Big Data

Au delà de la mise en réseau c’est la façon dont il est désormais possible de gérer les contacts, les projets, les financements, et des milliers de données qui permet d’envisager mieux la puissance du Big Data ou métadonnées. Les logiciels puissants comme les nouveaux CRM permettent ENFIN d’imaginer l’exploitation pertinente des données, mais aussi l’exploitation méthodique et chronologique qui n’est plus un espoir mais une réalité.
En témoigne la façon dont les contacts sont gérés par nos simples Smartphones: un contact n’est plus un téléphone mobile, mais un email, un profil Facebook, Twitter, LinkedIn, une adresse postale, et des photos.

Facebook fait intelligemment un pas en arrière pour mieux avancer

Facebook l’a bien compris, il y a peu d’usager mobile en Afrique qui disposent d’un Smartphone et d’une connexion de bonne qualité. Alors comment les africains pourraient ’ils utiliser massivement le premier réseau social au monde ?

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Facebook est disponible en mode « SMS »

Simplement avec des SMS !
En effet Facebook à développer une application dédiée aux utilisateurs de téléphone mobile d’ancienne génération. En vous connectant à un cyber vous pouvez avec votre compte Facebook mettre en place ce système, vous recevrez les messages, les emails, les demandes d’amis par… SMS !
Avec la possibilité de répondre et ainsi de rester connecté. Un outil simple mais incroyablement efficace qui permet de séduire une clientèle pas encore équipé du Smartphone dernier cri !

Le Big Data est surement le plus gros business/service mondial jamais envisagé. Il s’agit du traitement des données internet (utilisateurs, emails, discussions, photos etc.) en les connectant entre elles, recoupant, regroupant afin de les compiler et d’en tirer des informations qui seront utilisées à des fins commerciales ou non. Les réseaux sociaux comme Facebook sont les plus gros contributeurs du business, collectant et fournissant une multitude d’informations depuis maintenant une dizaine d’années.

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Nous assistons depuis quelques années déjà au développement du Web « 3.0 », qui propose un niveau d’interaction encore plus fort avec les utilisateurs. Pour exemple, l’une des illustrations de cette nouvelle vague de l’internet : les publicités comportementales de Critéo, une pépite bien Françaises introduite en 2013 sur… Le Nasdaq !

Un frein subside néanmoins au développement du Big Data : le traitement opérationnel des données.

En effet la masse est telle qu’il faut des outils puissants et des développeurs capables d’insérer continuellement les systèmes nécessaires pour pouvoir optimiser les informations à publier. Le business ne pourra donc pas se développer plus vite que la technologie sur laquelle il repose.

Microsoft, Apple, Google … Les géants du Net en Afrique

Si les espaces de Cloud sur mobiles, tablettes et notebooks rencontrent un succès fulgurant depuis plusieurs années, il est plus complexe d’envisager un OS en Cloud.

avec 70% de la population âgée de moins de 30 ans, la courbe démographique Africaine semble particulièrement adaptée au secteur des nouvelles technologies

Les "Operating Systèmes"
Les « Operating Systèmes »

C’est pourtant le challenge que se propose de relever Microsoft avec le nouveau Windows. Microsoft a choisi de proposer à la vente la licence Windows, même si celle-ci est souvent installée sur les notebook, les mobiles et les tablettes avec Surface. Néanmoins, afin d’être concurrentiel face au géant Google, il est fort probable que Windows 10 soit gratuit et accessible en mode Cloud comme le fait le géant de Moutain View.

Mais comment Microsoft peut-il arriver à outrepasser son concurrent, compte tenu du fait que ce dernier s’appuie sur son incontournable moteur de recherche ?

L’une des solutions parait alors se détacher. Microsoft doit conquérir des nouveaux marchés, et L’Afrique en est un colossal. Environ 500 millions de nouveaux utilisateurs situés dans les pays Africains devraient accéder aux NTIC  d’ici 2050.

De plus, avec 70% de la population âgée de moins de 30 ans, la courbe démographique Africaine semble particulièrement adaptée au secteur des nouvelles technologies. Si Microsoft arrive à fidéliser les jeunes utilisateurs, la marque assure une croissance rapide et durable.

Google, à la différence de ses concurrents, parvient à fédérer le monde entier grâce à son célèbre moteur de recherche. L’URL se décline même automatiquement dans tous les pays (www.google.rw au Rwanda par exemple). La langue, les actualités, les goûts et les préférences de chacun sont systématiquement mis en avant, et c’est là un atout maitre pour Google afin de proposer des outils et des solutions permettant de conquérir de nouveaux marchés. A titre d’exemple : Excel, Word et Powerpoint, qui sont proposé gratuitement dans le Drive (Offre Cloud) de Google.

La principale force de la marque Google repose néanmoins toujours sur son cœur de métier, le moteur de recherche.

La société a réussi l’incroyable défi de faire de son produit un incontournable, qui s’adapte à l’évolution de la société en réalisant des mises à jour régulièrement. L’une des illustration de cette veille permanente réside entre autre dans l’association avec Analytics pour les outils d’analyse de statistiques, puis Adwords pour l’achat de campagne en ligne et de mots clef et Adsense, pour la vente d’espace publicitaire online.

Google Services

En plus de cela, d’innombrables services annexes…
N
otamment Gmail, Maps pour la cartographie et les itinéraires, Google Earth pour parcourir le monde entier depuis son salon, et l’Agenda online qui se partage au bureau comme en privé. Les alertes emails avec mots-clefs, le Cloud « Drive », les Readers, le e-commerce… Ajoutez enfin une intuitivité et une disponibilité record, de la gratuité et vous obtenez un géant incontournable des nouvelles technologies.

Les Google Glass
Les Google Glass

Et cela ne s’arrête pas là. La société s’est également positionné sur le marché des mobiles (Nexus 5), des tablettes (Nexus 7 et 10 qui sont de très sérieux concurrents aux Ipads), et ne cesse de se renouveler en proposant des produits relevant de l’innovation pure et simple.

En témoignent les Google Glass, (proposant aux utilisateurs une expérience unique et inédite) ou encore les projets de voitures sans chauffeurs. Chacun l’aura compris, Google mise donc définitivement sa croissance sur le mot clé de notre époque, l’INNOVATION.

Et je ne parle pas des systèmes d’alertes emails, qui vous permettent de recevoir un email si un de vos mots clefs apparaissent sur Internet, ou des actualités Google que l’on peut simplement paramétrer selon ses sources ou selon ses thèmes. Info Afrique y est d’ailleurs parfaitement référencé.

Le seul échec à l’actif du géant pour l’instant, son réseau social Google+.

En effet celui-ci ne parvient pas à séduire le grand public et son Directeur à récemment quitté le navire. Mon petit doigt me dit tout de même qu’un rachat pourrait permettre à Google de repartir sur le front du Social Network. Pourquoi donc ?

Deux axes de réponse. Tout d’abord parce qu’aujourd’hui, il est long et complexe de conquérir des utilisateurs connectés à de multiples comptes. Facebook écrase la concurrence et innove. Difficile de le rattraper, impossible de le doubler. De plus, car lorsque Google a voulu conquérir la vidéo il a tout simplement racheté Youtube, l’outil mondial de publication et de partage de vidéo online.

Les géants, ouverts ou fermés à la conquête de l’Afrique ?

Entre les trois têtes de séries que sont Apple, Google et Microsoft, la question se pose.

Trois géants pour trois places en Afrique ?
Trois géants pour trois places en Afrique ?

Apple est clairement fermé. Résultat : une pénétration quasi nulle en Afrique. Itunes est en partie coupable de ce phénomène. Même s’il semble inconcevable de passer à côté de ces marchés émergents, il n’y a pas un seul Apple Store en Afrique !

Microsoft est de plus en plus ouvert : Une solide expérience en Afrique avec du Hardware (PC) et des outils indispensables tels que Word, Excel, etc.  L’un des principaux atouts de Microsoft a toujours été sa messagerie Outlook, fonctionnant aussi bien en local qu’online (même le célèbre Hotmail est devenu Outlook.com), avec là aussi une intuitivité record. Et n’oublions pas Skype qui peut désormais être utilisé uniquement avec un compte Microsoft.

Google est complètement ouvert : Vous pouvez utiliser votre accès cloud « drive » sur un Windows Phone, et son moteur de recherche est accessible à tous.

Ne pas négliger les anciennes technologies qui servent de transitions…

Même si le progrès en matière de nouvelles technologies avance toujours plus vite, il ne faut pas en oublier pour autant les systèmes classiques plus anciens, comme le SMS qui possède l’atout inestimable de fonctionner sur tous les téléphones mobiles quel que soit l’OS, la marque, ou l’ancienneté.

Il reste un moyen de connectivité efficace avec les cercles de relations proches et même éloignées, et est accessible à chacun, sur tous les supports, avec ou sans connexion. Pour que cet accès à la connexion et à l’information perdure, il est important que les acteurs des NTIC conservent la possibilité d’utiliser leurs supports en mode SMS. Il en est comme preuve que le SMS est de plus en plus utilisé en France pour communiquer en mode réseau grâce à des listes d’abonnés privés. Un des avantages est de toucher des abonnés parfaitement ciblés.

L’Afrique est composée de jeunes qui veulent se connecter et qui représenteront environ 1 milliards d’individus de moins de 25 ans en 2050. L’heure est maintenant à l’ouverture sur ce marché prometteur !

Alors quel avenir ?

Les nouvelles technologies, et Internet sont une superposition de notre monde, de nos sociétés de nos entreprises, de nos administrations,  de nos pays et de nos culture.
Mais les technologies des USA de l’Europe ne sont pas systématiquement compatibles avec l’Afrique et ses 54 pays. Il faut s’imprégner de la culture locale pour s’y développer de manière équitable, responsable et rentable. C’est dans ce domaine précis que se situe l’enjeu des nouvelles technologies en Afrique.

Pour se développer en Afrique et y installer des technologies durables il est impératif d’appréhender les cultures locales et de valoriser les compétences infinies qui s’y développent.

Les jeunes représente un vivier de compétences colossal, c’est donc logiquement que l’éducation doit se développer en synergie avec l’accessibilité aux nouvelles technologies: tablettes, Smartphones, ordinateurs portables mais aussi tableaux numériques, cours en ligne, applications éducatives doivent être non pas les outils de demain mais ceux d’aujourd’hui en Afrique.

Thierry Barbaut avec l’aide de Camille Gryson

Thierry Barbaut

Les défis de la transformation de l’économie Africaine

Longtemps considérée comme un cas désespéré au point de vue économique, l’Afrique sub-saharienne est en train de connaitre ses meilleures performances de croissance depuis les premières années post-indépendance

Des pays tels que l’Éthiopie, le Rwanda et l’Ouganda connaissent des performances soutenues depuis le début des années 2000.

transformation-economie-afriqueMais jusqu’à présent, la croissance en Afrique noire a été tirée par les ressources naturelles et la suppression de certaines distorsions politique du passé.
La productivité nationale à été stimulée par une augmentation de la demande pour les biens et les services domestiques (surtout les services comme la téléphonie mobile) et une utilisation plus efficace des ressources. Le problème est qu’il n’est pas évident de voir quelle pourrait être l’origine d’éventuels gains de productivité dans le moyen terme à cause du problème sous-jacent de la faiblesse de la transformation structurelle des économies Africaines.

Moins de 10% des travailleurs en Afrique noire sont employés dans le secteur manufacturier, et parmi ceux-ci seule une infime fraction est employée dans des entreprises formelles modernes disposant d’une technologie adéquate. En fait, le continent au sud du Sahara est moins industrialisé aujourd’hui qu’elle ne l’était dans les années 1980. L’investissement privé dans les industries modernes (hors ressources naturelles), n’a pas augmenté et reste trop faible pour soutenir la transformation structurelle.

Des pays présentés comme des success-stories (Rwanda , Uganda, Tanzanie, Ethiopie), ont connu une croissance regulière et importante de leur PIB. Les dernières études sur l’industrialisation du continent ont montré que les croissances étaient tirées par les services non échangeables, en particulier la construction, les transports et les hôtels et restaurants. Le secteur public domine toujours l’investissement et l’essentiel de cet investissement public est financé par des dons étrangers.

 

« La caractéristique dominante du paysage économique du continent est un secteur informel comprenant des micro-entreprises » souligne Lansana Gagny Sakho

Les pays de l’Asie de l’Est ont connu des croissances rapides en reproduisant, dans un laps de temps beaucoup plus court, l’expérience des pays avancés.

Ils ont transformé leurs agriculteurs en ouvriers de fabrication, ont diversifié leurs économies et exporté une gamme de produits de plus en plus sophistiqués. Les agriculteurs africains se ruent vers les villes. Mais ils ne retrouvent pas des industries manufacturières modernes comme en Asie de l’Est, ils se mobilisent par conséquent dans des services tels que le commerce et la distribution au détail. Mais, dans le continent, ces services ne sont pas dynamiques technologiquement et sont loin des standards de ce qui se fait ailleurs dans le monde.

femme-economie-marche-afriqueLa caractéristique dominante du paysage économique du continent est un secteur informel comprenant des micro-entreprises, la production des ménages et les activités non officielles. Ce secteur absorbe la force de travail urbaine qui augmente et sert de filet de sécurité sociale.

Mais des études empiriques ont montré que le secteur informel ne peut pas fournir le dynamisme productif qui fait défaut au continent.

Deux décennies d’expansion économique sur le continent ont généré des attentes d’emplois décents pour la jeunesse, sans réellement augmenter considérablement la capacité de les fournir. Ce sont des conditions qui rendent probable l’émergence de la protestation sociale et d’instabilité politique. La prise en compte des attentes de la jeunesse devra passer par une augmentation de taux de transformation structurelle de l’économie et l’inclusion sociale.

La planification économique du continent ne doit pas continuer à être fondée sur de simples extrapolations de la croissance. Ce qui manque à nos pays, ce sont des industries commerciales modernes qui peuvent transformer le potentiel en réalité en agissant comme le moteur interne de croissance de la productivité.

Lansana Gagny Sakho

L’écotourisme, synergie entre développement durable et économique

Jonas Sanhin Touan a de grands rêves

Pendant qu’il est assis sous un auvent, il accueille avec un repas le rare touriste venu à Gouléako, l’un des nombreux villages près de l’entrée du Parc national de Taï, en Côte d’Ivoire


Il espère amasser de l’argent pour construire un hôtel sur les trois hectares de terre qu’il a achetés. « Ici sera le restaurant », déclare à IPS, cet homme que tout le monde appelle Aimée, montrant ce qui est encore une brousse.

Le Parc national de Taï est une forêt rare, l’une des dernières forêts tropicales intactes d’Afrique de l’ouest. Couvrant environ 3.300 kilomètres carrés, elle est la plus grande forêt tropicale de la région et aussi un site du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).

Il y a des obstacles au rêve de Touan.

Situé dans le sud-ouest de la Côte d’Ivoire, ce parc se trouve près de la frontière avec le Libéria et accessible seulement après sept heures de route sur un chemin rempli de nids-de-poule depuis Abidjan, la capitale économique du pays.

ecotourisme-cote-ivoireL’abesence de transports publics fiables, les conflits et les violences sporadiques constituent d’autres menaces qui pèsent sur le rêve de Touan. Il en de même pour la déforestation qui prend de l’ampleur.

Pour atteindre cette région reculée à partir d’Abidjan, l’on doit traverser plusieurs forêts classées, dont 80 pour cent ont été déjà abattues, selon le gouvernement. Au lieu de la végétation tropicale luxuriante qui autrefois couvrait la région, il y a maintenant des domaines soigneusement plantés, principalement de cacaoyers, mais aussi de caféiers, d’hévéas et de palmiers à huile.

Mais l’écotourisme peut être juste la solution pour une communauté en quête d’un avenir meilleur et durable. Depuis janvier 2014, une centaine de touristes ont participé à une tournée organisée par la Fondation pour les chimpanzés sauvages (WCF) et la Société de développement des forêts (SODEFOR) de Côte d’Ivoire.

Cependant, il est encore à ses débuts, et le nombre de touristes qu’il attire est modeste.

« Bien sûr, cela prendra du temps. Mais cette région est magnifique. Je pense que l’écotourisme apportera l’argent dont on a désespérément besoin », déclare Touan. Actuellement, 80 pour cent des villageois gagnent leur vie par le biais du cacao, faisant environ 1,5 million de francs CFA (près de 3.185 dollars) par ménage par an.

Mais la pression démographique se traduit généralement par des gens qui brûlent les forêts afin d’accroître leur superficie de récolte de cacao.

La population de chimpanzés de la forêt a diminué d’environ 80 pour cent au cours des deux dernières décennies, selon le Fonds mondial pour la nature.

Et quatre autres espèces de cette forêt sont aussi sur la liste rouge des espèces menacées: l’hippopotame pygmée, les colobes vert olive, les léopards et le céphalophe de Jentink, un céphalophe sylvicole.

Les braconniers sont en partie responsables de cette disparition, mais la destruction de la forêt demeure la principale raison de cette diminution.

« La pression autour du parc est très importante », indique Christophe Boesch, un professeur de primatologie et directeur de la WCF pour l’Afrique de l’ouest.

Il voit la migration actuelle des populations des régions du nord de la Côte d’Ivoire et des pays voisins comme le Burkina Faso et le Mali, comme une conséquence directe du réchauffement climatique.

« L’Afrique de l’ouest a été confrontée à des changements climatiques dramatiques au cours des 50 à 60 dernières années. La région du Sahel est devenue un désert. Cela crée une explosion démographique dramatique en Côte d’Ivoire », explique-t-il.

Ce flux de travailleurs a fait de la Côte d’Ivoire le plus grand producteur de cacao au monde, mais au prix des forêts du pays.

A Gouléako, les villageois organisent une cérémonie traditionnelle pour la demi-douzaine de touristes assis sur des canapés, en train d’être servis du vin de palme.

ecotourisme-lodge-cote-ivoireCes touristes seront bientôt transportés à l’hôtel écologique géré par la SODEFOR à Djouroutou, une ville voisine.

Plus tard, ils seront guidés le long des sentiers boueux du Parc national de Taï pour voir les chimpanzés ou faire un tour sur le fleuve Cavally, qui sépare le Libéria et la Côte d’Ivoire.

La SODEFOR et la WCF espèrent qu’en renforçant l’écotourisme, les habitants verront la valeur économique de la préservation de la forêt, et des nombreuses espèces uniques qu’elle abrite.

« Nous espérons par ce projet enseigner aux gens, plus la population locale que les touristes, sur la valeur ajoutée d’une forêt », indique Emmanuelle Normand, directrice nationale de la WCF.

La WCF dit que plusieurs projets se sont révélé avoir permis la survie des espèces menacées, y compris dans des forêts dans les régions des Grands Lacs.

ecotourisme-elephants-cote-ivoireValentin Emmanuel, le chef adjoint de Gouléako, se souvient de l’époque où il était encore un enfant quand les éléphants traversaient les rizières et les chimpanzés sortaient de la forêt pour jouer sur les cacaoyers.

« Avant, nous vivions avec la faune près de nous. Aujourd’hui, vous devez aller loin, au fond de la forêt, pour voir cela », explique-t-il.

Bien qu’il puisse faire partir de la majorité des villageois qui gagnent leur vie à partir du cacao, il sait que la seule façon de ramener la forêt à ce qu’elle était pendant son enfance est d’amener plus de gens à s’y intéresser. Touan le sait aussi.

« Les planteurs de cacao mènent une vie très difficile. L’écotourisme est une opportunité pour un avenir meilleur », estime Touan.

Témoignage de RDC, de l’eau potable, il n’y en a presque pas à Bukavu

corvée deau en RDC
Corvée d4

Bukavu est devenu un endroit aux robinets secs

Depuis des mois, les bukaviens n’ont pas vu de l’eau en couler. Chaque jour, de petites tout comme de grandes filles, de jeunes tout comme de vieilles mamans errent, bidon à la main, à la quête de ce bien de première nécessité.
Pour accéder à l’eau potable, ces femmes de Bukavu attendent qu’il soit 2heures ou 3heures du matin pour interrompre le sommeil et rejoindre les rues qu’elles parcourent en entièreté avec l’espoir d’aboutir à un robinet avec moins de monde.

Faida est une jeune fille âgée de 17ans.
Elle est de Panzi, un des quartiers qui composent la commune d’Ibanda.

Elle raconte ce qui suit: « je me suis réveillé quand tout le monde dormait encore, chemin faisant, je suis tombé dans les mains des garçons barbares. Ils m’ont dite que si je ne leur donne pas mon portable, ils vont faire de moi tout ce qu’ils veulent. »
La jeune poursuit: «  Mon cœur s’est mis à battre puisque je n’avais pas de portable. Heureusement, l’un d’eux m’a reconnu, il habite dans la même avenue que moi, c’est ce qui m’a sauvée.»

eau-potable-bukavuAu robinet, des bidons aux dimensions très variées font la queue.
Celle-ci est exagérément longue que les femmes dont les bidons en occupent le derrière ne savent pas à quelle heure de la journée elles pourront avoir accès à cette eau aussi rare que de l’or.

Et d’autres femmes continuent à arriver, elles arrivent de partout d’ailleurs. Et quand elles sont à quelques mètres de la queue, elles se mettent à courir puisque chacune veut que son bidon y précède ceux des autres, ainsi elle pourra avoir accès à l’eau avant elles, le respect de l’ordre d’arrivée et l’argent étant les seules règles à observer pour pouvoir puiser.

Par ailleurs, l’eau qui coule du robinet est aussi d’un faible débit qu’il faut plus de 15 minutes à chacune des femmes pour pouvoir remplir un bidon de 20 litres.

 

« L’accès à l’eau potable, n’est-ce pas un droit pour tous? »

Faciliter à tous l’accès à l’eau potable, n’est-ce pas une obligation pour les dirigeants?

corvee-eau-bidon-rdcA Bukavu, l’entreprise dénommée Régie de distribution d’eau (REGIDESO) et qui se charge de la distribution d’eau potable est gérée par l’Etat.
D’après un rapport technique publié en 2010 par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), cette entreprise fait face à d’énormes défis: infrastructures endommagées et fragilisées par des années de sous-investissement, taux de croissance rapide de la population urbaine et dégradation des bassins versants augmentant les coûts de traitement.

Cependant, l’entreprise accuse une certaine lenteur dans le déblocage des moyens requis ainsi que dans la mise en place de nouvelles stratégies pouvant la permettre d’approvisionner, d’une manière efficace, tout Bukavu en eau potable.

Nombreux sont ceux qui pensent, ici à Bukavu, que la privatisation de l’entreprise constituerait la solution à cette lenteur et permettre ainsi à toute la population de Bukavu d’accéder à l’eau potable sans courir d’énormes risques.
De l’eau embouteillée aussi, abondante d’ailleurs sur le marché à Bukavu, constituerait une autre solution au manque d’eau potable, mais vu son cout élevé, soit 1.01$ par litre, elle reste le seul apanage des hauts fonctionnaires de l’Etat et les expatriés en mission à Bukavu.



Une famille congolaise moyenne vit de moins d’1$ par jour

D’où l’incapacité même, quelques fois,  de se procurer ou à pouvoir se procurer de l’eau produite par l’entreprise de l’Etat, vendue, elle, à 0.01$ les 40 litres aux habitants des coins de la ville non-approvisionnés en eau de la REGIDESO.
La conséquence du manque d’eau potable est grave: la diarrhée est la deuxième cause de mortalité et pourrait être fortement réduite par un meilleur accès à l’eau potable.

MURHULA ZIGABE pour Info Afrique

AfrikArchi, architecture en Afrique mais aussi concours et magazine

Le troisième excellent magazine Afrikarchi est en ligne

Une véritable référence pour l’architecture et l’urbanisme en Afrique

 

Romarick Atoke, fondateur:

« Nous pensons qu’aujourd’hui sur le continent africain, certains projets urbains ou architecturaux méritent d’être mis en avant et connus, certes par les professionnels, mais aussi par le grand public.

C’est ainsi que la rédaction a choisi de mettre en avant dans ce numéro le projet d’ Aménagement de la Baie de Cocody à Abidjan, de l’Agence Koffi & Diabaté. Nous vous invitons donc à découvrir ce projet salutaire, résultat de regards croisés de plusieurs spécialistes et aussi des usagers, marquant par le pluralisme de ses réponses urbaines, sociales, culturelles, économiques. »

AFRIKArchi Magazine se doit de tenter au maximum, non sans humilité, de relever le défi de son statut de « premier magazine d’architecture, d’urbanisme, de construction et de domaines connexes pour toute l’Afrique ».

Couverture AFRIKArchi Magazine #3C’est aussi dans la lancée de nos actions, que l’association AFRIKArchi a récemment lancé un nouveau projet intitulé Sélection des Jeunes Professionnels Architectes et Ingénieurs Africains.

Ce projet se présente comme un dispositif de promotion visant à favoriser l’accès à la commande des jeunes architectes, urbanistes, paysagistes et ingénieurs africains de moins de trente-cinq ans.

Puisque, sans référence ou presque, en début de carrière, ces professionnels doivent non seulement parvenir à trouver leur premier maître d’ouvrage mais également faire en sorte que cette première commande ne reste pas sans suite.

Lire la magazine AfrikArchi numéro 3 en ligne

 

Le concours AfrikArchi

Ce concours est né de la volonté de soutenir et d’amplifier l’enseignement de l’Architecture, de l’Urbanisme et du Génie-Civil en Afrique, de faire naître et diffuser une image positive et dynamique des matériaux locaux africains utilisés dans la construction, de cultiver l’inspiration et la créativité, de donner aux étudiants l’opportunité de découvrir et d’apprécier les multiples possibilités architecturales et techniques.

L’ambition est d’encourager, stimuler et récompenser la créativité et l’inventivité des talents africains d’aujourd’hui et de demain.

Le concours est nommé ARCHIGENIEUR AFRIQUE, puisqu’il cible particulièrement les jeunes architectes, urbanistes et ingénieurs d’Afrique.

Il est ouvert aux étudiants africains et de la diaspora africaine, inscrits dans des écoles et universités, ainsi qu’aux jeunes professionnels diplômés entre 2010 et 2013.

Le site AfrikArchi

Le magazine AfrikArchi

Thierry Barbaut pour Info Afrique

Le coût humain et financier de la corruption en Afrique

corruption Afrique

La corruption est un fléau mondial

Elle bloque le développement économique de centaines de pays dans le monde et touche cruellement les populations dans leurs vies courantes.

L’Afrique est le continent le plus touché

Lancé en amont de la réunion des ministres des Finances du G20 qui se tiendra les 20 et 21 septembre en Australie, le nouveau rapport de ONE dénonce « Le casse du siècle ».

Chaque année,  selon des estimations conservatrices, au moins mille milliard de dollars (750 milliards d’euros) s’échappent des pays les plus pauvres du monde du fait du blanchiment d’argent, de la fraude fiscale, de la corruption, notamment dans l’exploitation des ressources naturelles, et de l’utilisation de sociétés écrans.

« S’il y a de la corruption sur le continent, la faute en revient d’abord aux pays développés » Mo Ibrahim, fondateur de Celtel et classé dans les 100 personnes les plus puissantes du monde

Le coût humain de la corruption

corruption AfriqueONE estime que cette fuite de capitaux illicites fait perdre, au minimum, 38 à 64 milliards de dollars de recettes fiscales par an pour ces pays en développement.

Une manne financière qui pourrait éviter le décès de 3,6 millions de personnes dans les pays en les plus pauvres chaque année, si des mesures concrètes étaient prises pour mettre fin à l’opacité qui aujourd’hui permet à la corruption et à la criminalité de prospérer.

« Dans les pays en développement, la corruption tue. Les pays les plus pauvres sont dépouillés de leurs ressources par la corruption et la fraude fiscale à l’échelle mondiale. Des revenus que les gouvernements pourraient investir dans les soins de santé, la sécurité alimentaire et les infrastructures essentielles et sauver ainsi des millions de vies», dénonce Friederike Röder, directrice de ONE France.

Le G20 doit faire de la transparence une priorité

La présidence du G20 a placé la croissance économique mondiale parmi ses objectifs prioritaires. Pourtant, cette croissance est entravée par la corruption, facilitée par les systèmes financiers opaques mis en place dans les pays du G20 et leurs territoires connexes, comme la City, le Delaware ou Hong Kong.

« A titre d’exemple vaincre la corruption permettrait de payer un demi millions d’enseignants en Afrique et ainsi scolariser 100% des enfants de 16 pays d’Afrique »

Depuis trop longtemps, les pays membres du G20 ont fermé les yeux sur la fuite de capitaux en provenance des pays en développement à travers les paradis fiscaux et les sociétés écrans. Mettre en place des mesures efficaces pour lutter contre ce scandale à mille milliards de dollars pourrait améliorer la vie de millions de personnes sans coûter un sou. Le G20 doit agir maintenant, » rappelle John Githongo, un militant africain anti-corruption.

Dans son rapport « Le casse du siècle », ONE appelle les dirigeants du G20 à agir dans quatre domaines :

  1. Lutter contre l’opacité des sociétés écrans : rendre publiques les informations sur les propriétaires réels (bénéficiaires effectifs) des sociétés et des trusts dans un format de données ouvertes.
  2. Renforcer les normes mondiales de transparence en matière d’exploitation de ressources naturelles en exigeant des entreprises concernées qu’elles rendent publiques les informations sur les paiements qu’elles effectuent aux gouvernements, pays par pays et projet par projet, pour tous les pays dans lesquels elles ont des filiales.
  3. Sévir contre la fraude fiscale : mettre en place un système d’échange automatique des données fiscales et le rendre accessible aux pays en développement (en accordant une exemption temporaire de réciprocité d’échange des données) et obliger les entreprises à publier leurs données financières pays par pays.
  4. Garantir la transparence des données : Adopter et appliquer la charte pour les données ouvertes afin que les citoyens aient accès aux informations et puissent demander des comptes à leur gouvernement quant à leur utilisation des ressources publiques.

A titre d’exemple, l’éradication de la corruption en Afrique subsaharienne pourrait générer les fonds nécessaires pour :

  • éduquer 10 millions d’enfants supplémentaires par an ;
  • payer 500 000 instituteurs supplémentaires, de manière à assurer l’éducation de tous les enfants non scolarisés dans 16 pays africains ;
  • fournir des médicaments antirétroviraux (ARV) à plus de 11 millions de personnes vivant avec le VIH, soit plus de 95% des patients éligibles à ce traitement ;
  • financer près de 165 millions de vaccins.

TELECHARGER LE RAPPORT SUR LA CORRUPTION

Thierry Barbaut avec ONE

Combattre la pêche illicite en Afrique

C’est un combat de longue date, la pêche illicite est un fléau qui touche toutes les populations d’Afrique. Les lacs et rivières sont touchés mais c’est l’Afrique de l’ouest qui paye le plus lourd tribut.

Les eaux ouest-africaines, très riches en ressources halieutiques, sont aujourd’hui la cible d’un pillage organisé des fonds marins, lequel met en péril la sécurité alimentaire des populations de la sous-région dont l’équilibre nutritionnel dépend très largement des produits de la pêche.

peche-illiciteDe nombreux navires étrangers, généralement européens ou asiatiques, viennent pêcher dans les Zones économiques exclusives (ZEE) ouest-africaines sans autorisation et sans considération aucune pour la faune et la flore marines, aggravant ainsi une situation déjà dramatique de surexploitation de la zone maritime.

« Les eaux ouest-africaines sont les plus touchées au monde par les activités de pêche illicite »

La pêche illicite représentent une perte économique estimée entre 828 millions et 1,6 milliard de dollars chaque année, pour l’ensemble de la sous-région.

Pour faire face à ce fléau, les organisations internationales, régionales et les gouvernements s’organisent afin d’améliorer les légalisations, les systèmes de surveillance et de contrôle, tout en renforçant la coopération régionale.

Télécharger l’étude

Thierry Barbaut

Rwanda : Violences Etatiques ou médiatiques ?

Rwanda : Violences Etatiques ou médiatiques?

Dans les médias et les réseaux sociaux, l’actualité rwandaise est depuis quelques temps un mélange d’exploits économiques et une montée exubérante de la criminalité et une détérioration des droits humains.

Un paradoxe qui peut en surprendre plus d’un, méritant ainsi qu’on s’y arrête et qu’on s’interroge.

Les sites d’informations, facebook, tweeter et d’autres canaux d’information se concurrencent, minute par minute, pour relayer les informations très accablantes. On apprend qu’un certain nombre de cadavres a été découvert ici ou là au Rwanda, qu’il y a de nouvelles arrestations arbitraires, ou encore qu’un nombre considérable de population a été porté disparu.

Tout cela fait peur. Ce genre d’actualité plonge les rwandais dans l’inquiétude et dans la stupéfaction. Ils se demandent sans doute dans quelles conditions leur sécurité est garantie.

 

Certains faits sont relatés avec une juste mesure, peut-on croire, d’autres présentées avec exagération.

Rwanda-mediasAu Rwanda comme ailleurs, tous les médias d’aujourd’hui veulent à tout prix répondre à la curiosité et au voyeurisme toujours grandissant du monde moderne.

« On a l’impression, alors qu’il y a vingt ans, que le drame rwandais s’est produit il y a seulement quelques mois. »

Un fait divers suscite la sensation mobilisatrice que nulle autre information ne peut susciter. De là, les journalistes les plus aguerris se lancent nuit et jour à la chasse et à la traque d’une moindre information susceptible de provoquer un tollé politique ou un déchainement social.

Tout acte, notamment réalisé dans la plus grande discrétion est, quoi qu’il arrive, dévoilé avant même d’être mené à terme.

Cependant, la situation du Rwanda est particulière. Chaque événement, tragique surtout, déstabilise et affecte profondément les rwandais déjà fragilisés par leur histoire. Il n’existe pas de fait divers ou isolé dans la mesure où tout renvoie aux drames subis. Ces derniers habitent encore les rwandais. Les plaies ne sont pas encore refermées et cicatrisées. On a l’impression, alors qu’il y a vingt ans, que le drame rwandais s’est produit il y a seulement quelques mois.

 

Comment peut-on analyser la montée des violences ?

La montée de la criminalité est souvent en corrélation avec la capacité de maintenir l’ordre et la sécurité intérieure. Or, Le Rwanda dispose, toute proportion gardée, de cette capacité avec une police et une armée médiatiquement bien notées. S’agit-il alors d’une sur notation qui ne correspond plus avec la capacité réelle de maintenir l’ordre?

Existe-t-il dans le pays (ou en dehors du pays) des gangs de criminels, bien entrainés, échappant à tout contrôle pour commettre ses actes criminels à leurs comptes ou commandités par d’autres organisations clandestines ?

Claudine Haroche, se référant à la thèse de Norbert Elias, décèle également quelques situations de violences étatiques : elle souligne d’une part que la violence physique est un moyen indispensable de conquête pour les Etats ou les gouvernements à caractère féodal et dictatorial.

Ce système n’a pas de confiance en soi, il est obligé de recourir à d’autres moyens notamment la force pour imposer son autorité. Il existe souvent une large distance ou carrément une détestation entre les gouvernés et les gouvernants. Ces derniers ne tolèrent guère toute tentative de liberté et d’indépendance. Ce système finit par s’écrouler, saboté et fragilisé par la contestation et la révolution populaire.

 

Elle note d’autre part que dans un Etat où il n’y plus que la police, la politique en est par conséquent absente.

Les violences sociales physiques sont relativement contrôlées et maitrisées, remplacées par les intrigues de cours, les frondes, les tentatives de rébellion des malcontents au sein même du système. Cela conduit finalement aux troubles et aux violences qui attaquent d’abord le sommet avant d’être généralisés.

Cet auteur fait une suggestion à ces Etats : « Le processus de monopolisation de la force au profit de l’Etat s’accompagne d’une intériorisation des contraintes, d’une autocontrainte et d’une maitrise de soi » qui contribuent à la pacification de tous les espaces publics et privés. Cela dit, tout n’est pas permis à ces Etats, qui s’obligent à des contraintes et se donnent des limites pour faire tenir leur systèmes encore plus longtemps.

Concernant la situation du Rwanda, si les informations récentes sur les multiples assassinats et d’autres actes de violation des droits humains sont avérés, il revient aux dirigeants actuels de faire son analyse et son autoanalyse pour identifier les vraies causes de ces crimes. Il faudra ensuite en identifier les auteurs et les juger en conformité avec la loi. Cela évitera à l’Etat tout entier de porter toutes les responsabilités qui pourront, tôt ou tard, peser contre lui.

Il est par ailleurs de la responsabilité de tout rwandais de dénoncer des actes de violence, quelles que soient la nature et l’origine. C’est aussi la responsabilité de tout un chacun de porter assistance à une personne en danger, subissant la violence physique ou morale.

 

A ce jour, la violence ne doit plus être vue dans un miroir ethnique

Les rwandais sans distinction doivent s’unir autour d’un Tutsi agressé ou subissant toute autre forme de violence. Les Hutu ne peuvent en aucun se sentir indifférents quand bien même l’auteur des violences est lui-même Tutsi. De même, un Hutu qui subit une injustice ou un acte de violence, tout le monde doit se mobiliser et porter secours à cette victime Hutu. Les rwandais ne doivent perdre de vue que « Inkoni ikubise mukeba uyirenza urugo » (Il faut condamner le mal qui frappe ton rival pour éviter qu’il se retourne contre toi)

Ce qui compte et avant tout, c’est la vie humaine. Nul ne peut se prévaloir de son statut (social, politique ou militaire) pour supprimer la vie d’autrui. C’est de cette manière qu’on pourra bâtir une autre société, moins exposée à la violence et à la criminalité.

Faustin Kabanza

Lesotho, prise de pouvoir par l’armée et fuite du premier ministre

Le drapeau national du Lesotho

Coup d’état au Lesotho confirmé

Mise à jour: confirmation du premier ministre du Lesotho Thomas Thabane a déclaré aujourd’hui à la BBC qu’il avait été écarté du pouvoir par un coup d’Etat et qu’il avait fui en Afrique du Sud.

Thomas Thabane est en fuite en Afrique du Sud
Thomas Thabane est en fuite en Afrique du Sud

« J’ai été évincé non par le peuple mais par les forces armées et c’est illégal« , a déclaré Thabane à la radio britannique quelques heures après que, selon un ministre du gouvernement de Maseru, l’armée eut pris le contrôle du quartier général de la police du petit royaume enclavé dans l’Afrique du Sud.

C’est depuis Samedi que l’armée à pris le pouvoir au Lesotho.

Les militaires ont ensuite brouillé les ondes de toutes les communications. Il n’est pas encore parfaitement déterminé si c’est un réel coup d’état ou une démonstration de force de l’armée pilotée par des dissidents.

C’est le  ministre des Sports Thesele Maseribane qui décrit une situation laissant penser à un coup d’état au Lesotho: « Les forces armées, les forces spéciales du Lesotho ont pris le quartier général de la police ».

« De nombreux coups de feu et une chasse à l’homme »

A l’aube de nombreux tris d’armes automatiques retentissaient dans différents quartier dont ceux de la présidence. Le chef des forces spéciale aurait mentionné qu’il recherchait différentes personnes proche du pouvoir confirme l’AFP. De nombreux spécialistes s’accordaient sur le fait que la coalition des différents partis dont celui au pouvoir ne tiendrait pas jusqu’aux prochaines élections prévues en 2017…

Le Lesotho

Le drapeau national du Lesotho
Le drapeau national du Lesotho

Le Lesotho fait partie des pays pauvres mais son PNB a pratiquement doublé de 1990 à 2000.

En 2005, la croissance a été de 1 %. En 2007, les experts prévoient une croissance supérieure à 5 % pour l’année 2008.

Le Lesotho possède une richesse que lui envient ses voisins : l’eau.

La capacité hydroélectrique du pays sera renforcée par le Lesotho Highlands Water Project qui d’ici 2020 maîtrisera les eaux du fleuve Orange et dégage d’importantes royalties.

Une partie de cette ressource est consommée par le pays, l’excédent vendu aux pays voisins. Cependant, la sècheresse qui sévit depuis 2001 menace cette richesse. Les revenus des travailleurs basotho des mines sud-africaines, qui représentent environ un actif sur trois, sont une source importante de rentrées de devises. es principales ressources du Lesotho proviennent de l’élevage mais la balance agricole connaît un fort déficit. L’industrie textile est le premier employeur du pays.

Le secteur minier connaît une embellie.

Mireille Modoi pour Info Afrique

Violences sexuelles en RDC, un nouveau plan d’ation mis en place

prestations sexuelles

Les violences sexuelles, comme arme de guerre ou non, sont régulièrement dénoncés en RDC, et particulièrement dans la région du Kivu.

Un nouveau plan d’action devrait être mis en place

Le gouvernement congolais élabore et doit mettre en place un plan d’action contre les violences sexuelles à travers la République Démocratique du Congo. Les travaux d’élaboration de ce plan ont été lancés, vendredi 29 août à Kinshasa, en présence de la représentante spéciale du secrétaire général de l’Onu en charge des violences sexuelles en temps de conflits, Zainab Awa Bangura.

Le ministre de la Défense, Alexandre Luba Ntambo, a assuré que ce plan, à coté des lois déjà existantes, apportera un plus dans la lutte contre les violences sexuelles.

«Le plan que nous mettons en place sera un instrument qui nous permettra de combattre les violences sexuelles», a-t-il affirmé.

La ministre du Genre, Famille et Enfant, Geneviève Inagozi a soutenu que les cas de viols perpétrés par les militaires et policiers sont en régression en RDC.

«Je crois qu’il est important que ce travail soit reconnu. Nous, nous ne sommes pas satisfaits mais nous reconnaissons qu’il y a des avancées. Comme on avait dit : un seul cas de viol ou de violences sexuelles, est un cas de trop», a indiqué la ministre.

Pour Zainab Awa Bangura, le temps est venu pour arrêter de stigmatiser la RDC au sujet du viol.

«La RDC est en train de montrer l’exemple dans la lutte contre les violences sexuelles à travers le monde», a-t-elle fait savoir.

La ministre de la Justice et Droits humains, Wivine Mumba Matipa et la conseillère du chef de l’Etat en matière de lutte contre les violences sexuelles, Jeannine Mabunda étaient présentes à la cérémonie de l’annonce de ce plan.

 

Dans le Sud Kivu ce sont des centaines de filles mineures qui affluent

prestations sexuellesLa police de RDC dénonce l’arrivée en masse depuis le début Juillet des jeunes filles mineures qui vendent des prestations sexuelles dans la cité de Minova située à plus de 150 km au nord de Bukavu, ces travailleuses sexuelles sont en provenance de Sake et Goma au Nord-Kivu.

Selon le commandant de détachement de la police de protection de l’enfant, Théo Baleji, «ces professionnelles proposent des prestations sexuelles et circulent pour la plupart au centre commercial vers 19 heures heures locales, à moitié nues

Elles approchent les hommes sans gène ou flirtent avec les enfants de la rue communément appelés «Shégués», selon lui.

De nombreuses sources affirment qu’elles commettent également des vols et des agressions afin de trouver un maximum d’argent.

Mireille Modoi

Nigéria, transformer l’Afrique avec les nouvelles technologies

Un Dialogue entre experts confirmés, sur le thème «Science, technologie et innovation et le programme de transformation de l’Afrique

Rendre les nouvelles technologies profitables pour la transformation de l’Afrique», a eu lieu à Abuja, au Nigéria

afrique-nouvelles-technologiesOrganisé par le gouvernement fédéral du Nigéria et la Commission économique pour l’Afrique (CEA), l’objectif du dialogue était de réunir des décideurs de haut niveau, des experts de la technologie et de l’innovation du milieu  universitaire, les secteurs privé et public, la communauté internationale du développement, d’autres personnalités influentes (de l’intérieur et hors d’Afrique), et des entrepreneurs à examiner ensemble les directions dans lesquelles la science, la technologie et l’innovation peuvent être déployées pour soutenir et accélérer le programme de transformation de l’Afrique et contribuer aux priorités convenues de la société.

Voici les principaux objectifs:

  1. Mettre en évidence les problèmes principaux qui entravent le développement, le transfert et la diffusion de technologies en Afrique; et identifier les actions à court terme, moyen terme et long terme pour résoudre ces problèmes
  2. Apporter une meilleure compréhension sur les façons dont les nouvelles technologies et l’innovation peuvent effectivement transformer les économies africaines, tout en identifiant les obstacles à l’exploitation de ces technologies et de l’innovation pour le développement de l’Afrique
  3. Faciliter le dialogue entre les responsables politiques africains, les chercheurs et les meilleurs établissements universitaires, le secteur privé et les parties prenantes travaillant sur ​​la STI en matière de voies et modalités afin d’accélérer le développement et la diffusion de technologies en Afrique
  4. Construire des partenariats durables entre les participants afin de faire progresser l’élaboration des politiques sur la STI en Afrique, en général, et promouvoir l’application de la véritable technologie pour faire face aux multiples défis de l’Afrique
  5. Proposer un ensemble de mesures/recommandations qui orienteront et informeront le futur programme de travail de la CEA;

Étaient présents, de hauts responsables politiques, des experts confirmés de la technologie et de l’innovation du milieu universitaire, les secteurs privé et public, la communauté internationale de développement et autres personnalités influentes venant de l’Algérie, du Burkina Faso, Cameroun, Kenya, Malawi, Nigéria, Sénégal, Togo, de l’Éthiopie, Irlande, Ouganda, de la Gambie, Somalie, Suisse, Tanzanie, et Zambie.

Thierry Barbaut

Mbonjo: la malédiction de l’huile de palme au Cameroun

Huile de palme Afrique

Les populations riveraines des plantations de la Société des Palmeraies du Cameroun mènent une bataille tous azimuts pour faire respecter leurs droits violés impunément.

Pourtant, le géant agro-industriel de production d’huile de palme, contrôlé par le Groupe Bolloré, s’était résolu à tenir des engagements devenus visiblement encombrants.

Enquête à Mbonjo, une localité périphérique à la capitale économique du Cameroun.

 

«Les matières fécales ont été déversées à la demande de la Socapalm », affirme Laurent Mouande. «C’est elle qui nous a donné le responsable qui nous a conduits à Mbonjo. Autrefois, nous déversions ces matières dans le dépotoir municipal de Bakoko».

Il fait doux. Un camion-citerne manœuvre près d’un marigot à Mbonjo, une localité de l’arrondissement de Fiko-Bonalea située à 40 kilomètres de la capitale économique. Le bruit strident du moteur brise le silence ambiant lorsque deux villageois de passage tombent pile : l’engin déverse les matières fécales sur le petit cours d’eau saturé d’herbes vertes.

socapalm-camerounLa promenade se termine là. Ce 1er juin 2012, les deux hommes rebroussent chemin pour annoncer la mauvaise nouvelle à la population. Un collectif de chefs traditionnels se rend sur le site ; avant de saisir le délégué départemental de l’environnement et de la protection de la nature du Moungo pour dénoncer «une déposition malencontreuse des excréments humains vidangés dans les toilettes des campements Socapalm et déversés dans le lieu-dit Mboma», écrivent leurs majestés Jean Eyondi et Martin Mbongo, chefs de Mbonjo I et II, les deux villages qui forment Mbonjo.

Ils précisent que ce «marigot sert à alimenter au quotidien toutes les populations de Mbonjo I et II privées de leurs vieilles habitudes à cause des odeurs nauséabondes de putréfaction qui s’y dégagent».

Au banc des accusés, une entreprise. La Société des Palmeraies du Cameroun (Socapalm) est une société agro-industrielle de production d’huile de palme créée en 1968 par l’Etat.

En 2000, la Socapalm a été privatisée sous l’impulsion de la Banque Mondiale ; elle est devenue une société anonyme avec un conseil d’administration. La Socapalm est implantée dans les régions du Littoral, du Centre et du Sud notamment à Mbongo, Dibombari (Mbonjo inclus), Eseka, Mbambou et Kienké. Dans ces localités, elle a de vastes plantations et des campements où logent ses employés.

 

Les matières fécales dans l’eau

Les chefs traditionnels ont identifié le coupable de la pollution dans leur correspondance. Il s’agit du Groupe d’initiative commune des Groupements de la Jeunesse de Bomono-Bomono (GIC Gjbb), un prestataire de services chargé de l’entretien de l’espace vert à la Socapalm. La vidange du camion citerne appartenant à cette Pme a impacté l’eau et la verdure. «A cet endroit, les excréments avaient desséché les herbes», se souvient sa majesté Martin Mbongo. Un procès-verbal constatant l’ampleur  des dégâts est  dressé par Maitre François Yinda, huissier de justice près les tribunaux de Mbanga. Une procédure judiciaire est dans l’air.

Ex-employé de la Socapalm aujourd’hui à la retraite, Laurent Mouande est connu pour son franc-parler.  En 2007, il  créé le GIC Gjbb pour occuper les jeunes de Bomono-Gare, son village natal. La même année, le GIC décroche un contrat d’entretien de l’espace vert à la Socapalm.  Sur l’incident de Mboma, il est formel : «Les matières fécales ont été déversées à la demande de la Socapalm. C’est elle qui nous a donné le responsable qui nous a emmenés à Mbonjo». Le délégué du GIC ajoute : «autrefois, nous déversions ces matières dans le dépotoir municipal de Bakoko». Il précise toutefois que les excréments ont plutôt été déposés près du cours d’eau.

Contactée, la Socapalm n’a pas souhaité réagir. Malgré cet incident, cette société a continué pendant deux ans à solliciter les services du GIC. En Juillet 2014, la Socapalm rompt «sans préavis» le contrat avec le GIC. Pour le délégué, cette séparation inattendue n’est pas liée aux évènements de Mboma. Mais, à la volonté subite de la Socapalm de diluer tous les GICs sous traitants dans un seul. Une décision incompréhensible que le GIC n’aura pas le temps d’étudier. C’est la fin d’une aventure qui ne doit pas que faire rougir Laurent Mouande ; car, bien qu’étant à la Socapalm, il a continué ouvertement à diriger le GIC. Conflit d’intérêt ? «Non, je n’ai pas eu de problème».

 

 Un vieux contentieux

Les villageois préparaient une plainte contre la Socapalm et le GIC. Elle n’a pas prospéré. «Nous avons désisté», indique Sa majesté Martin Mbongo. Après son déclenchement, l’affaire des excréments humains a donné lieu à des pressions et à la corruption. «Certains sont allés chercher de l’argent», soupire Laurent Mouande. «Les gens perdent parfois leur dignité par rapport à la famine. A cette époque, il y a eu des divergences à Mbonjo». Il dit avoir multiplié des discussions avec les autorités traditionnelles de Mbonjo pour étouffer l’affaire. Les populations ont finalement gracié le GIC incriminé mais elles ont gardé intacte une dent contre la Socapalm. Un vieux contentieux.

Avec plus de deux mille habitants, Mbonjo vit de l’agriculture de subsistance et de la petite pêche. Il arrive toutefois que le surplus des récoltes soit vendu dans les marchés environnants. L’huile de palme est la principale ressource de la localité. Depuis quelques années, cette population travailleuse ne parvient plus à se concentrer sur ses activités champêtres. Elle vit chaque jour comme le dernier. «Nous n’avons pas assez d’espace pour l’agriculture étant donné que nous sommes victimes d’une expropriation sauvage de nos terres. La Socapalm dit que nous n’avons plus rien. Nous en sommes à quémander les espaces», explique Sa majesté Martin Mbongo.

 

«On dormait sur des palmes»

Dans les années soixante-dix, l’Etat avait déguerpi des centaines de personnes à Mbonjo II pour créer les plantations de la Socapalm naissante. Les engins lourds avaient à cet effet détruit des habitations, des écoles, des églises et des cimetières. Certains infortunés se sont réfugiés chez des proches parents. D’autres ont couché à la belle étoile. «On passait la nuit sur les palmes », se souvient Martin Sonne Ngote.  Très petits, on ne comprenait pas ce qui se passait. Peu à peu, j’ai compris que la Socapalm est entrain de détruire et qu’il faut que ma famille déguerpisse».

socapalm-cameroun-mbonjoIl a la cinquantaine. En 1975, le jeune Martin vivait à Nkonbatang, un quartier de Mbonjo II entièrement rasé. Après quelques jours d’errance, sa famille se refugie à Bekouma –actuel Mbonjo I- qui se résume à l’époque à une chefferie et une maison d’habitation. Mais, les déguerpis ne sont pas les bienvenus. «Nous n’avons pas eu de paix ici non plus », souligne Martin Sonne. Guillaume Nsangue Ewane, un autre sinistré ajoute, désespéré : «Nos parents ont détruit des forêts pour ouvrir et peupler ce village. Le préfet a cédé des portions de terres aux déguerpis mais les descendants du chef ne voulaient pas que nous exploitions ces terres».

Acculés par les descendants du chef, les déguerpis vivent à l’étroit dans le village d’accueil. Cependant, ils doivent cultiver pour survivre. Alors, ils choisissent les terrains accidentés et les versants de colline délaissés par la Socapalm. Seulement, la société a été privatisée et les nouveaux dirigeants ne l’entendent pas de cette oreille. «Nous sommes pris entre le marteau des descendants du chef et l’enclume de la Socapalm. Nous avons demandé à la Socapalm, qui dit que tout a été vendu,  si elle a un titre foncier indiquant que les périphéries lui appartiennent ; nous n’avons pas vu ce document. On veut savoir si c’est le village qui a trouvé la Socapalm ou l’inverse», s’interroge Guillaume Nsangue.

 

Le statut de la Socapalm a changé le 30 juin 2000 loin des regards des villageois.

Ce jour, l’Etatcède  70 %  de ses actions à la Société des Palmeraies du Cameroun (Palmcam), une société de droit camerounais aux ramifications complexes. Palmcam est en effet une filiale de la Compagnie Internationale de cultures (Intercultures S. A), une holding luxembourgeoise spécialisée dans l’exploitation des plantations d’huile de palme et de caoutchouc. Intercultures, actionnaire majoritaire à Palmcam, est elle-même filiale du Groupe luxembourgeois Société financière des caoutchoucs (Socfinal) qui s’occupe de la gestion technique et financière de la Socapalm sous le nom Socfin.

C’est par le biais d’Intercultures que la Socapalm est entrée dans le portefeuille du groupe Socfinal. Le Groupe Bolloré, de l’homme d’affaires français Vincent Bolloré, contrôle environ 40 % de Socfinal. Ce Groupe contrôle la Socapalm à travers les participations importantes qu’il détient dans les sociétés étrangères qui y interviennent. Longtemps resté en retrait, son président directeur général a compris qu’il doit s’investir pour régler les conflits avec les riverains partout où le Groupe a des intérêts, surtout au Cameroun.

D’après le contrat de concession, l’Etat a donné à bail emphytéotique à la Socapalm l’exploitation de 78.529 hectares de terres rurales pour une durée de soixante années renouvelables une fois.  Cinq ans plus tard, un avenant au bail ramène la superficie à 58.068 hectares. Les deux parties s’accordent que les terrains non retenus dans l’avenant au bail emphytéotique vont être rétrocédés aux communautés villageoises. Il s’agit «des terrains à rétrocéder aux collectivités décentralisées pour des besoins d’urbanisation, des terrains inappropriés à la culture du palmier à huile (marécage, mangrove et relief accidenté), des terrains contenant des infrastructures publiques», stipule l’avenant au bail.

 

Au total, 20.466 hectares de terres rurales devaient logiquement revenir aux communautés villageoises. Une superficie de 165 hectares devait  rester la propriété de Mbonjo. Pourtant, «la rétrocession n’a jamais été effective parce que nous n’avons pas vu l’espace que l’Etat nous a rétrocédé. La Socapalm nous fait comprendre que cet espace est celui que nous occupons actuellement et que nous ne devons plus nous attendre à quelque chose. Nous disons non», tonne Emmanuel Elong.

Ce monsieur est le caillou dans la chaussure de la Socapalm. Emmanuel Elong,  jeans délavé, petits yeux et visage clair, est le président de la Synergie nationale des paysans et riverains du Cameroun (Synaparcam), une association qui veille au respect des droits et intérêts des populations riveraines aux plantations de la Socapalm. A pied ou à bord de sa moto, il entre dans les installations de la Socapalm comme dans un moulin pour prouver les abus de cette société. Son activisme ne gêne pas que la Socapalm. «Les préfets des localités où se trouvent la Socapalm ont refusé de légaliser notre association. Ils craignent pour leur poste. C’est finalement le préfet du Nyong et Kellé qui nous a délivré un récépissé», dit-il, le sourire gras. Né à Mbonjo il y a 45 ans, cet entrepreneur rural est un revendicateur dans l’âme.

En 1996, Emmanuel abandonne les études et crée une association des villages de Mbonjo. Voyant les jeunes sans emplois malgré la présence de la Socapalm, il organise une table ronde pour évoquer les conditions d’une intégration réussie entre la Socapalm, une société de développement et les populations locales. La rencontre fait un tabac. Il est invité par les medias. Le directeur général de la Socapalm de l’époque lui demande une liste des jeunes désœuvrés de Mbonjo. Ces derniers sont intégrés comme sous-traitants du géant agro industriel. C’est ainsi qu’est née la Synaparcam. «Je ne voulais pas réduire la revendication aux plantations de Dibombari, explique Emmanuel ; mais, l’élargir partout où la Socapalm est implantée».

Victoires symboliques

La Socapalm est le plus gros producteur du Cameroun avec plus de 42 % du marché d’huile brute. Sa filiale,  la Société des Palmeraies de la Ferme Suisse (SPFS), détient environ 24 % du marché de l’huile raffinée commercialisée sous le nom «Palm’or». Au fil des années, la Socapalm a soif de terres.

Cet appétit d’ogre réduit l’espace de vie des populations qui brandissent l’article 6/h du bail emphytéotique selon lequel «le repreneur s’engage à ne pas replanter sur les parcelles d’une superficie de 250 ha situées autour des communautés villageoises sans qu’au préalable l’administration ait distrait toute parcelle pressentie comme espace vital». Par endroits, les palmiers à huile de la Socapalm ceinturent de près les maisons d’habitations.

La Synaparcam a alors pris les devants. Lorsque la Socapalm ne répondait pas à leurs revendications, Emmanuel et ses camarades bloquaient les routes menant aux palmeraies pour empêcher aux employés de la société de travailler. «Certaines élites du village envoyaient nos noms à la Socapalm qui saisissait à son tour la gendarmerie. Après, ce sont des arrestations, des menaces, des convocations et les mise en garde des autorités administratives. Certains jeunes fuyaient d’abord le village par crainte. C’est pourquoi la Synaparcam a vécu longtemps dans le maquis», dit Emmanuel qui savait que le combat serait long pour faire respecter les droits des populations.

A Mbonjo, il n’existe pas de point d’eau potable ni de centre de santé. Sophie Lembe, 21 ans, fait accoucher les femmes depuis l’âge de 11 ans. Elle a commencé à domicile. «J’ai fait accoucher ma mère mes deux dernières sœurs. Quand les contractions commencent, elle me dit ce qu’il faut faire jusqu’à la sortie du bébé», raconte la jeune nigeriano-camerounaise. Comme Sophie, une dizaine de femmes sont devenues accoucheuses traditionnelles, faute d’un hôpital. Pour les soins de qualité, les populations se rendent à Nkapa ou à Souza-gare, une dizaine de kilomètres plus loin. Côté eau, un robinet construit et abandonné par une ONG, rivalise de taille avec les herbes folles. Ces manquements irritent les riverains. Mais, la Socapalm a une astuce.

Débordée par les revendications, la Socapalm met sur pied une plateforme de concertation avec les autorités administratives, traditionnelles et les élites.

La Synaparcam n’est pas conviée. Le 24 novembre 2011, au cours d’une réunion de la plateforme, la Socapalm dévoile son programme de rajeunissement et de replantation des palmeraies sur 500 ha à Mbonjo l’année d’après. Son représentant explique que «les nouvelles techniques permettent aujourd’hui de mettre en valeur des surfaces autrefois délaissées en raison de leur pente trop forte ou d’autres contraintes. C’est ainsi qu’en plus de replanter sur les 500 ha, la Socapalm prévoit de récupérer environ 100 ha supplémentaires en traçant d’abord une piste perimetrale», peut-on lire dans le rapport de la réunion.

Huile de palme AfriquePour ce faire, la Socapalm propose un accord de principe aux riverains disant qu’elle va détruire toutes les  cultures vivrières, pérennes et occuper les terrains en friche sur les blocs concernés.

Elle refuse de rétrocéder la moindre parcelle de terrain. En contrepartie, les villageois doivent s’engager «de ne plus cultiver le palmier à huile ni l’hévéa». Le sous-préfet de Fiko-Bonaléa, présent à la réunion,  adresse ensuite une mise en demeure aux populations cibles des mesures de la Socapalm. «J’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir récolter et évacuer vos récoltes avant le 1er janvier 2012, date prévue pour les brûlis préparatoires à leurs (Socapalm, ndlr) plantations », dit Landry Oscar Ngui. C’était sans compter avec la détermination des riverains.

Un mois plus tard, les engins de la Socapalm entament la destruction des récoltes. Mais, la population ne se laisse pas faire. Pendant trois jours, elle organise, sous la houlette de la Synaparcam, un sit-in pour bloquer les activités de replantation de la Socapalm. «Les autorités administratives ont envoyé les forces de l’ordre nous menacer avec des gaz lacrymogènes. Les policiers ont trouvé certaines mamans assises, pieds nus ; d’autres n’avaient pas de sous-vêtements. Elles disaient s’attendre à tout et que leurs terres ne peuvent pas partir». La Socapalm propose le dédommagement des cultures détruites, les riverains refusent l’offre. Ils veulent occuper tranquillement les espaces laissés par l’Etat.

Le mouvement d’humeur grossit. Le Sous-préfet de Fiko-Bonalea est confus. Séance tenante et sous la pression des riverains, il écrit au directeur de la plantation Socapalm de Nkapa. «J’ai l’honneur de vous demander d’arrêter les travaux sur l’espace querellé jusqu’à nouvel ordre », réagit Landry Oscar Ngui. Les riverains soulagés, lèvent le sit-in. «Nous nous sommes opposés, les négociations sont en cours. Ils (Socapalm, Ndlr) ont peur de la réaction. Ils savent qu’une fois qu’ils vont entamer, nous allons les contrer. Ils n’aimeraient pas avoir des accrochages avec nous», se réjouit Sa majesté Martin Mbongo. Après avoir empêché il y a quelques années à la Socapalm de planter l’hévéa à Mbonjo, Emmanuel et les siens viennent de remporter une seconde victoire symbolique. Sans l’aide du gouvernement.

 

Le silence du gouvernement Camerounais 

Chaque année, la Socapalm verse au Trésor public la somme de 140 millions de f CFA représentant le loyer des 29.000 hectares qu’elle dit exploiter effectivement. Depuis près de cinq ans,  cette entreprise fait des bénéfices croissants et intéressants.

Pour le seul exercice 2013, les dividendes de l’ordre de 5 milliards de FCFA devraient être distribuées à ses actionnaires dont l’Etat, actionnaire à 20 %. Dans ces conditions, la Socapalm pèse dans la balance et le gouvernement peine à tenir la balance égale dans les conflits qui opposent cette société aux riverains. Selon le contrat de concession, un comité de suivi devait être mis sur pied par le gouvernement pour évaluer les engagements de la Socapalm. Quatorze ans plus tard, il n’a toujours pas été créé.

Même s’il avait existé, ce comité serait difficilement objectif. Car, «les dépenses liées au fonctionnement du Comité seront approuvées et supportées par Socapalm», dit le contrat. Approchée, la Commission Technique de Privatisations et des Liquidations (Ctpl) se déclare incompétente sur le volet suivi et évaluation. La Ctpl pointe la Commission Technique de Réhabilitation (Ctr). Saisie à son tour, la Ctr  n’a pas réagi.  Tout comme le président du Conseil d’administration de la Socapalm. Sous cape, un administrateur de la Socapalm indique que «les autorités administratives doivent trancher sur les délimitations de terres entre la Socapalm et les riverains en se basant sur le droit». Les riverains, eux, ont tiré leurs conclusions.

«Il y a une complicité entre la Socapalm et les pouvoirs publics que je ne peux pas définir», fait remarquer Sa majesté Martin Mbongo. «Les autorités locales n’ont pas assez de pouvoir sur la Socapalm. Cela fait longtemps que nous revendiquons et que nous n’avons toujours rien. Le silence du gouvernement sur ce problème est manifeste». Les autorités administratives locales se limitent à éviter le trouble à l’ordre public.

Elles n’ont pas qualité pour influencer la Socapalm. «Il ne figure nulle part dans ce contrat qu’une autorité administrative locale doit assurer le suivi de la privatisation », explique une source administrative. «Il faut demander à ceux qui ont été mandatés pour agir dans ce dossier de faire leur travail. Ce n’est pas de la compétence d’un Sous-préfet ou d’un Préfet».

Les rapports conflictuels entre les riverains et la Socapalm ont pris une envergure internationale. Au terme de trois années d’enquête, deux associations camerounaises (Ced, Focarfe) et deux ONG européennes (Sherpa, Misereor) avaient porté plainte en 2010 contre la Socapalm et certains de ses actionnaires de poids pour violation des principes directeurs de l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE). Elles accusaient la société de pollution, d’intimidation des populations, de mauvaises conditions de travail et de vie de ses employés, entre autres. Depuis, la Socapalm s’est dotée des équipements pour réduire les bruits en provenance des huileries et traiter par lagunage les eaux de rejet et a construit des bacs à ordure dans certains campements. Mais, les habitants des campements de Mbonjo sont par exemple interdits de jeter les ordures dans ces bacs.

«Les bacs étaient plein d’ordures. Le personnel Socapalm ne venait pas les vidanger. Socapalm a finalement fait venir un engin pour enlever les déchets et a interdit qu’on continue à verser les ordures sur ces bacs en ciment. Maintenant, on verse nos ordures sous les palmiers à huile comme auparavant», explique un habitant de campement. Ailleurs, les déchets retenus pendant le traitement de l’eau se retrouvent parfois dans la nature. Malgré ces atteintes à l’environnement, la Socapalm reste crédible auprès des organismes qui disent ne pas transiger sur la responsabilité sociale et environnementale des entreprises. C’est le cas de la Société de promotion et de participation pour la coopération économique (Proparco).

Filiale du Groupe Agence Française de Développement (Afd), la Proparco est une société financière destinée à promouvoir le développement du secteur privé dans les mêmes zones géographiques que l’Afd. La Proparco a participé à l’augmentation du capital de la Socapalm, pour un montant de 1,5 milliard de FCFA, lors de son entrée à la bourse de Douala en 2009. Sur son site internet, la Proparco dit intervenir  en faveur du développement des entreprises «avec un haut niveau d’exigence en matière de responsabilité environnementale et sociale». Dans le cas de la Socapalm, la filiale de l’Afd a fermé les yeux. Contactée, elle n’a pas souhaité se prononcer. Etait-elle au courant de l’état des rapports entre la Socapalm et les riverains ?

 

«Proparco ne pouvait pas ne pas être au courant »

C’est ce qu’indique Samuel Pommeret, chargé d’étude au CCFD-Terre Solidaire, une ONG française. «Les tensions récurrentes autour des plantations de la Socapalm ont fait l’objet de nombreux articles de la presse française et camerounaise.

En outre, les quatre associations ont déposé fin 2010, sur la base de leur enquête, une plainte devant les Points de contact nationaux belge, français et luxembourgeois pour non-respect des Principes directeurs de l’OCDE». Les grandes entreprises françaises du Cac 40 sont majoritaires dans le conseil d’administration de la Proparco. L’idée de l’agence de financement de soutenir le développement industriel de la Socapalm est saluée mais ses méthodes de travail sont critiquées.

 

Vincent Bolloré réagit

«Quel suivi l’Afd effectue-t-elle sur les impacts sociaux et environnementaux des projets qu’elle soutient, y compris ceux de sa filiale Proparco ? Et surtout, quelle cohérence de la politique française en matière de développement. Dans le cas de la Socapalm, l’investissement a été fait au détriment des populations les plus vulnérables, et donc du développement», pointe Maureen Jorand, chargée de mission plaidoyer à CCFD-Terre Solidaire. Certains médias hexagonaux accusent la Proparco d’être guidée par la rentabilité des projets qu’elle finance plus que par leur impact réel sur les populations bénéficiaires. Les riverains des plantations d’huile de palme qui ressentent mieux ces insuffisances au développement local, s’organisent à leur façon.

Mercredi 5 juin 2013. Les paysans et riverains des plantations contrôlées par le Groupe Bolloré  organisent des manifestations simultanées au Cameroun, au Liberia, en Côte d’Ivoire et en Sierra Leone. Ils dénoncent les dérives des sociétés africaines de la Socfin et revendiquent la protection de l’espace vital et la compensation de la privation des terres. Au Cameroun, une cinquantaine de membres de la Synaparcam, tous en noir et rouge, assiègent la direction générale de la Socapalm à Douala. «Nous étions en noir et rouge pour exprimer le deuil et le sang par rapport à ce qui se passe avec nos terres. Nous avions entre les mains un document qui comportait nos revendications. Après avoir hésité plusieurs fois, le directeur général a fini par nous  rencontrer», raconte Emmanuel.

 

En Côte d’Ivoire, les manifestants sont bloqués par les forces de sécurité.

En Sierra Leone, après une brève rencontre, l’évènement est annulé pour raison de sécurité…

Ce jour et au même instant, une assemblée générale des actionnaires du Groupe Bolloré se tient à Paris en France. Les représentants parisiens des manifestants remettent un document comportant les revendications à Vincent Bolloré, Pdg du Groupe. L’homme d’affaires Breton aurait dit qu’il interviendrait personnellement sur les problèmes soulevés par les manifestants. Quelques mois plus tard, les paysans et riverains mécontents créent une alliance internationale des riverains des plantations Bolloré-Socfin et exigent une rencontre transnationale.

L’homme d’affaires français ne résiste pas. Il convoque, pour septembre 2014 à Paris, une assise avec les leaders des organisations de paysans et riverains du Cameroun, du Cambodge, du Liberia, de la Sierra Leone et de la Côte d’ivoire. «Cette rencontre, en France, sera l’occasion d’échanger avec vous sur les modalités de dialogue à promouvoir dans chaque pays. Je reste en effet convaincu que c’est sur le terrain, avec les équipes de Socfin, que les solutions les plus adaptées émergeront», écrit Vincent Bolloré. Les riverains de Mbonjo fondent beaucoup d’espoirs sur cet échange. Emmanuel, lui, exulte avec modération. Il sait que dans une négociation, rien n’est gagné d’avance.

Christian Locka

Enquête réalisée avec le soutien financier du Fund of Investigative Journalisme (Fij)

Les enjeux d’Internet en Afrique et le classement des pays

Internet Afrique

Internet se développe en Afrique et les 54 Pays ne subissent pas de la même façon le déploiement des technologie, focus sur le classement des pays

 

C’est le MGI Mac Kinsley Global Institute qui publie une étude sur le classement des pays d’Afrique avec quatre niveaux: les leaders, les suiveurs, les émergents et les sous-classes.

Le rapport porte le nom « Les lions passent au numérique : le potentiel de transformation d’internet en Afrique », tout un programme pour un continent ou les infrastructures sont souvent le point faible du développement et de l’accès aux nouvelles technologies, de téléphonie mobile ou d’Internet.

WorldWideWeb_afriqueEn Afrique pas de filaire comme en Europe ou dans la majorité des pays développés, mais deux options majeures: les ondes, avec le Wifi ou le cellulaires et c’est la technologie « mobile, ou la fibre avec la passage des backbones, ces câbles sous-marin qui permettent de relier des villes côtières à Internet. C’est donc les pays enclavés qui souffrent le plus du manque d’infrastructures.

Deuxième point clef de l’implication d’internet dans le PIB des pays, c’est sa possibilité de tirer parti des nouvelles technologies.

En effet au Nigéria par exemple le e-commerce dépasse déjà le commerce traditionnel, Internet est disponible aux populations et donc aux consommateurs, alors que dans des pays comme l’Angola, la Centrafrique ou la RDC la diffusion est plus étatique et confidentielle.

L’administration aussi ne dispose pas toujours des systèmes d’informations leurs permettant de partager les données, cela produit un effet d’isolement entre les administrations et les régions, vecteur de ralentissement administratif. L’administration Africaine étant souvent un indice en défaveur du développement économique c’est un point faible de plus.

 

Le classement des pays par Internet et sa participation au PIB

Sénégal – 3,3%
Kenya – 2,9%
Maroc – 2,3%
Mozambique – 1,6%
Afrique du Sud – 1,4%
Côte d’Ivoire – 1,3%
Tanzanie -1,3%
Cameroun-1,2%
Ghana -1,1%
Égypte -1%
Algérie – 0,8%*
Nigeria – 0,8%*
Éthiopie – 0,6%
Angola – 0,5*

Le classement permet de mettre en évidence le fait que l’Afrique de l’est et Francophone est toujours la plus dynamique. Les entreprises comme MTN permettent de pousser ce développement. De nouveaux systèmes font aussi leurs apparitions, comme le projet Loan de Google diffusant du wifi gratuit (en cours) et Internet.org copiloté par Marck Zuckerberg fondateur de Facebook qui teste une système de gratuité en ce moment en Zambie.

utilisateurs-internet-afriqueL’ensemble des groupes mondiaux de télécommunications voient l’Afrique comme un eldorado de l’Internet, car un majorité de la population n’y a pas encore accès et le continent devrait supporter une démographie annonçant 2 milliards d’habitants en 2050.

Mais les grands groupes ne connaissent pas assez bien la culture Africaine et il est très complexe de s’implanter et d’offrir les services qui correspondent aux modes de consommations. Internet est une superposition de nos modes de vies, de nos entreprises de nos administrations et chaque pays doit en gérer les adéquations avec sa propre culture, c’est une aubaine énorme pour le développement de l’emploi et du savoir-faire local et une valorisation du capital humain.
Avec internet en Afrique on ne communique pas de la même façon et les Africain prendront la main sur les systèmes locaux.

Thierry Barbaut

 

Banque Mondiale, lutter contre l’extrême pauvreté et partager la prospérité

La Banque Mondiale s’emploie à relever les défis de la lutte contre la pauvreté et permettre de partager la prospérité, enjeux et perspectives

Les points importants,

  1. Plus d’un milliard de personnes vivent dans un dénuement total. Dans le même temps, les inégalités s’accroissent dans de nombreux pays en développement.
  2. La Banque mondiale veut concentrer les énergies globales sur deux objectifs : mettre fin à l’extrême pauvreté en l’espace d’une génération et œuvrer à une plus grande équité.
  3. La croissance du revenu des 40 % les plus défavorisés dans chaque pays sera mesurée à l’aide d’un nouvel indicateur de « prospérité partagée ».

Si la pauvreté a rapidement chuté ces trente dernières années, l’humanité continue de se heurter à des problèmes urgents et complexes.

Plus d’un milliard de personnes vivent toujours dans une pauvreté chronique, une situation inacceptable au regard des ressources et des technologies disponibles aujourd’hui. Parallèlement, dans de nombreux pays, les inégalités et l’exclusion sociale semblent se creuser à mesure que s’accroît la prospérité.

Dans ces circonstances, l’élimination de la pauvreté, mission première de la Banque mondiale, est toujours autant d’actualité.

pauvrete-afriqueC’est dans cet esprit que la Banque mondiale a défini des objectifs ambitieux mais réalisables afin de concentrer les énergies, à l’échelon international et national, sur l’élimination de l’extrême pauvreté dans le monde en l’espace d’une génération et sur la promotion « d’une prospérité partagée », ce qui vise à favoriser un bien-être accru et pérenne pour les franges de la population les plus démunies.

Ce second objectif correspond en effet au souci que partagent les pays du monde : celui d’assurer un meilleur niveau de vie pour tous les citoyens, et pas seulement pour les couches favorisées de la société.

L’objectif de mettre fin à l’extrême pauvreté vise, selon la cible fixée par la Banque mondiale, à réduire à 3 % la proportion de personnes vivant avec moins de 1,25 dollar à l’horizon 2030.

Quant au second objectif qui consiste à promouvoir une prospérité partagée, il s’agit de favoriser, dans chaque pays, la croissance du revenu des 40 % les plus pauvres

Galileo, ou comment l’Afrique ne doit pas prendre exemple sur l’Europe

galileo

Les satellites envoyés par la France sont hors de trajectoire, et c’est un nouvel échec pour ce programme qui persiste et signe depuis 20 ans…

Le système de positionnement satellites Galileo est censé concurrencer le GPS américain, et donner des débouchés commerciaux à l’a France et l’Europe, mais depuis 20 ans c’est un échec.

« A vouloir concurrencer les USA le système Français est au final un échec cuisant »

Heureusement que l’Afrique coopère activement avec les américains, les russes et d’autres nombreux partenaires pour ses systèmes GPS car le Global Positioning System est (bien) géré par les USA et à la particularité de fonctionner…

Nous apprenons que les satellites du système européen de navigation Galileo, soit disant concurrent du GPS, qui devaient être à 23 522 kilomètres se sont retrouvés plus bas à environ 17 000 kilomètres de la Terre ?

Depuis près de 24 heures à Kourou en Guyane , les experts d’’Arianespace, du Centre national d’’études spatial (CNES), de l’’Agence spatiale européenne (ESA) et du Roscosmos tentent de comprendre ce qu’il s’’est passé au niveau du lanceur russe Soyouz. Et bien la réponse est que c’est un énorme échec comme depuis 20 ans…

Cgalileoela pourrait être un gag de la série Ivoirienne « On va ou la ? » ou même un film d’espionnage tellement il est difficile de comprendre l’entêtement de la France et de l’Europe à tenter, avec Galileo, de concurrencer les Américains, propriétaire du GPS depuis la création en 1989 puis sa commercialisation « grand public en 1996.

Les américains disposent à loisir de satellites leurs permettant de gérer le GPS, et donc c’est vrai, d’en changer les données. Par exemple lorsque je traversais l’Afrique en 2000 les pistes Africaines étaient décalés intentionnellement de 20 kilomètres, c’est les USA qui, géraient ce changement afin de garder la main sur le positionnement de leurs troupes et des mouvements ennemis pendant la guerre.

 

« La France et son égo tente de détrôner le GPS avec Galileo… Des milliards d’euros gâchés ! »

 

La France persiste toujours dans sa démarche de concurrencer, a coup de millions d’euros et avec sa nouvelle alliée l’Europe, le GPS Américain…

Il aurait mieux valu payer un audit sérieux et consulter des professionnel pour mesurer un tel enjeux. Même si spatial et militairement stratégique il faut avoir les reins solide pour se permettre une telle offensive.

Les moyens sont la (ceux des contribuables) et les envies de fierté aussi… L’investissement initialement prévu s’élevait à 3,4 milliards d’euros d’ici à la fin 2013, mais le commissaire européen à l’industrie, l’italien Antonio Tajani, vient d’annoncer que ce système de positionnement par satellite aurait besoin d’une rallonge de 2,5 milliards. Soit un total de 6,8 milliards, ce qui se traduit par une augmentation de plus de 65% du prix initial. Auquel il faudra ajouter un coût d’exploitation de 900 millions par an.

Quel dommage au vu des pépites de nouvelles technologies qui existent en France et qui sont souvent dénigrés comme Iliad plus connu sous le nom de Free, qui vient justement d’être classé par Forbes dans les 100 entreprises mondiale les plus innovantes. Citons également Critéo, maintenant cotée au Nasdaq, Dassault systèmes, Airbus, etc…

« Constat en 2014, 100% du monde utilise le GPS Américain, sur mobile, tablette, GPS et ordinateurs… »

Que faire de Galileo: l’abandonner et vite, car 1 milliard de pertes par an pour une France en crise c’est beaucoup trop !

 

L’Afrique sait en 2014, comment coopérer avec ceux qui disposent des technologies

Heureusement en Afrique les pays en pointe comme le Rwanda l’Angola, le Gabon, le Mozambique, l’Afrique du Sud, le Ghana et bien d’autres pensent à développer les positionnement par des opérateurs fiables et motivés, et non pas par des désirs de monopole mais d’efficience.

Le géant MTN le sait et participe déjà à des essais avec les leaders mondiaux comme Google, Facebook au travers de Internet.org pour diffuser gratuitement de la donnée, du contenu et du positionnement avec… le GPS Américain qui… marche !

Nous reviendrons en septembre sur le sujet avec une étude sur les nouvelles technologies en Afrique centrale.

Thierry Barbaut

15 millions de ménages dans la classe moyenne en Afrique

classe moyenne afrique

L’Afrique a connu une croissance importante de sa classe moyenne au cours des 14 dernières années, souligne une étude réalisée par Standard Bank.

Le rapport, intitulé : « Comprendre la classe moyenne de l’Afrique », a révélé qu’il y a 15 millions de ménages de la classe moyenne dans 11 des plus grandes économies de l’Afrique au sud du Sahara cette année, contre 4,6 millions en 2000 et 2,4 millions en 1990 – soit une augmentation de 230% sur 14 années.

Seul bémol, le rapport de la banque sud-africaine n’a pas pris en compte la situation de la RDC, alors que le pays s’est engagé depuis quelques années dans un vaste programme économique qui se remarque par une forte stabilité de son cadre macro-économique. Ce qui n’exclut pas cependant l’extrapolation de ses conclusions au regard de la dynamique de l’économie congolaise et de la volonté du gouvernement Matata de travailler pour l’émergence d’une véritable classe moyenne en RDC.

Cependant, du nombre total de ménages à travers ces économies focaux, 86% d’entre eux restent dans la bande large à «faible revenu», insistant sur la maturation naissante de nombreux marchés du continent.

classe moyenne afriqueLe rapport a également constaté que le Produit intérieur brut (PIB) combiné des 11 pays évalués a décuplé depuis 2000. L’étude utilise une méthodologie éprouvée largement utilisée en Afrique du Sud. Le rapport, basé sur la mesure des niveaux de vie (MNV), donne aux investisseurs en Afrique des données sur lesquelles fonder leurs décisions d’investissement.

Dans le passé, la sagesse conventionnelle a été que pas moins de 300 millions d’Africains sont classés comme « classe moyenne ». Le rapport souligne que les investisseurs utilisant une hypothèse non quantifiable pourraient trouver que des personnes qu’ils avaient pensé de la classe moyenne étaient en fait très vulnérables de perdre ce statut dans un choc économique.

Le rapport suggère qu’alors que la classe moyenne peut être plus petite qu’on ne le pensait auparavant, deux facteurs devraient donner aux investisseurs un plus grand confort: par toute méthode, la classe moyenne de l’Afrique est en forte croissance; et l’accumulation de revenus de l’Afrique a une base beaucoup plus large que ce qui avait été pensé.

« le rapport prévoit en effet l’accélération dans l’accumulation des ménages de la classe moyenne en Afrique »

L’économiste principal de Standard Bank, Simon Freemantle, auteur du rapport, affirme que le nouveau rapport est un motif d’optimisme chez les investisseurs, car il suggère une plus grande portée pour la croissance future et le rapport prévoit en effet l’accélération dans l’accumulation des ménages de la classe moyenne en Afrique.

Commentant le nombre total plus faible que prévu des ménages de la classe moyenne, Freemantle déclare que toute vue « concernant l’amélioration continue incontestable de la performance économique de l’Afrique doit être tempérée par le fait que le niveau de cette croissance et la taille nominale de la classe moyenne du continent n’avaient pas jusqu’à présent été mesurée de façon adéquate ».

Il fait valoir que le chiffre précédent de 300 millions d’Africains de la «classe moyenne» a été considéré comme une meilleure estimation qui a maintenant été confirmée comme une tendance sinon comme l’ensemble total.

Le rapport cite l’étude influente de 2011 de la Banque africaine de développement (Bad), «Le milieu de la pyramide: la dynamique de la classe moyenne en Afrique», qui, par sa méthodologie, fixe le statut de classe moyenne pour les personnes qui gagnent juste 4 à 20 dollars américains par jour et même une «classe flottante» des personnes gagnant de 2 à 4 dollars américains par jour, ainsi catégorisant un bon tiers de la population de l’Afrique (plus de 300 millions d’entre eux) comme «classe moyenne».

Le rapport couvre 11 pays d’Afrique au sud du Sahara sélectionnés qui, ensemble, représentent la moitié du Pib total de l’Afrique (75% à l’exclusion de l’Afrique du Sud) et la moitié de sa population. La méthodologie identifié les Mnv 5 et plus comme la classe moyenne et classe les revenus des ménages en quatre tranches de revenus distincts: faible revenu; classe moyenne inférieure; classe moyenne et classe moyenne supérieure.

Les 11 économies en étude sont celle de l’Angola, de l’Ethiopie, du Ghana, du Kenya, du Mozambique, du Nigeria, du Soudan du Sud, du Soudan, de la Tanzanie, de l’Ouganda et de la Zambie.

Cette méthodologie a constaté qu’il y avait un gonflement indéniable de la classe moyenne de l’Afrique quelle que soit la méthodologie qui a été utilisée.

« A l’avenir, une plus grande élévation de la croissance des revenus est prévu dans les 15 prochaines années; entre 2014 et 2030, nous nous attendons à ce que 14 millions de foyers de la classe moyenne de plus seront ajoutés à travers les 11 pays cibles – triplant le nombre actuel. Y compris les ménages des classes moyennes inférieures, le nombre total sera gonflé à plus de 40 millions de foyers d’ici à 2030, venant d’environ 15 millions aujourd’hui », indique le rapport.

Comme un avertissement, le rapport indique : « Bien qu’il y ait eu une ascendance individuelle significative des revenus, il est clair que la grande majorité des personnes dans la plupart des pays que nous avons examiné, vivent encore sur ou au-dessous du seuil de pauvreté (mesurée comme ceux qui ont un revenu par jour de 2 dollars ou moins) ». Les écarts de revenu sont vastes parmi les 11 économies, avec près de 86% des 110 millions de ménages dans le groupe focal relevant du groupe à faible revenu. Cela devrait tomber à environ 75% d’ici à 2030.

Ebola, le traitement ZMapp à guéri les deux américains infectés

ZMapp Ebola

Deux américains infectés par le virus Ebola sont désormais hors de danger grâce au traitement ZMapp

Le Dr Kent Brantly et la missionnaire Nancy Writebol sont sortis de l’hôpital, ceux-ci on reçu le traitement au ZMapp, un traitement inédit dont ils avaient accepté d’être les premiers à en bénéficier.

ZMapp EbolaCe traitement ZMapp permettrait donc de guérir d’Ebola. Les deux américains avaient contracté le virus au Libéria, il sont maintenant sorti de l’hôpital américain d’Atlanta ou ils étaient soignés.

Il n’est pas possible à ce stade de savoir si c’est le traitement ZMapp qui à permis de sauver les deux patients, ou si c’est un guérison naturelle, d’autres tests vont donc pouvoir être effectués. Mais c’est un énorme espoir pour éradiquer le fléau qui sévit sur de nombreux pays de l’Afrique de l’ouest.

Le Dr Bruce Ribner, directeur du service des maladies infectieuses d’Emory indique «Après une série de traitements rigoureux et d’analyses, l’équipe de médecins a estimé que les deux patients avaient guéri d’Ebola et pouvaient retourner dans leur famille sans craindre de transmettre l’infection aux autres». Nancy Writebol a quitté l’hôpital le mardi, tandis que Kent Brantly en est parti ce jeudi.

Le traitement ZMapp est expérimentale et n’a été testé que sur des singes. C’est donc le premier test sur des humains. Les deux patients ont réagis très différemment car le premier s’est rétabli en quelques heures après une seule injection, tandis que Nancy Writebol à du recevoir une deuxième injection.

 

ZMapp en rupture de stock !

Les effets du ZMapp sur Kent Brantly ont provoqué une réunion d’urgence à l’OMS. Il est à noter que malgré le fait que l’on ne connait pas les effets secondaires, les experts autorisent l’utilisation du traitement. Une décision inédite dans l’histoire de l’organisation de santé, mais estimée nécessaire face à l’épidémie. À ce jour, 2473 cas ont été recensés au Liberia, Nigeria, Sierra Leone et Guinée, faisant au moins 1350 morts.

Le laboratoire qui produit la vaccin ne semble pas encore capable financièrement d’assurer la production du vaccin en grande quantité, toutes les doses sont écoulés.

 

L’informatique vecteur de milliards d’euros d’investissements en Afrique

Informatique Afrique

Le potentiel de développement de l’Afrique comme une locomotive de la croissance mondiale ne fait plus aucun doute

Que ce soit au niveau des infrastructures, des logiciels, des applications, des systèmes d’informations ou des réseaux sociaux, le marché Afrique représente à lui seul un potentiel de 2 milliards d’individus d’ici 2050. Au vu des développements des technologies dans les pays dits « modernes » imaginons ce que pourrait être l’Afrique de demain

Informatique AfriqueLes développements de call centers sont devenus des « développement center », les applications natives mobiles sont maintenant adaptés à la culture Africaine, le E-business dépasse au Nigeria le commerce traditionnel, l’Europe tente même de copier les systèmes de paiements mobile avec de nombreux échecs pour l’instant.

Donc l’Afrique non seulement prend elle-même en main son développement mais elle arrive aussi à développer une valorisation humaine avec des compétences propres et structurés, ainsi les développeurs de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest sont réputés pour leurs technologies de pointe et la façon dont ils anticipent les besoins culturels et les modes de consommation.

L’Afrique pourrait dépasser l’Asie en thermes de développement informatique. En effet l’Afrique bénéficie d’un atout majeur en coopération avec l’Europe c’est le faible décalage horaire. L’ensemble des SSII européennes souffrent de leur partenaire asiatique à ce niveau, et maitriser ses projets c’est être en contact permanent avec ses équipes et non en décalé.

Un deuxième atout est celui de la proximité des cultures qui permet, la aussi, un véritable développement commercial et stratégique. Les cultures et l’histoire de l’Afrique avec l’Europe sont proches.

 

« Les grands groupes mondiaux étudient comment se développer sur les nouvelles technologies en Afrique, mais ce qui est nouveau en 2014, c’est qu’ils comprennent enfin que c’est avec le savoir faire local qu’ils y parviendront » précise Thierry Barbaut

Les groupes Casino, Bolloré, SAP misent des centaines de millions d’euros sur l’Afrique

Ainsi Bolloré et le géant Casino se lance dans le e-commerce en Afrique de l’ouest. Le groupe Casino est déjà le numéro un français du commerce électronique avec Cdiscount.com, mais c’est aujourd’hui avec des ingénieurs locaux qu’ils déplient leurs stratégies.

 

L’annonce de SAP

Le leader mondial des logiciels d’entreprise Systems Applications Products Societas Europaea (SAP SE) a annoncé, le 19 août, qu’il allait investir jusqu’à 500 millions de dollars en Afrique d’ici 2020.

Cette enveloppe sera investie dans l’amélioration des compétences des talents locaux à travers la formation de 10 000 consultants ainsi que dans l’accélération de la croissance de l’entreprise sur le continent à travers ses hubs en Afrique du Sud, au Nigeria, au Kenya, en Angola et au Maroc.

La majeure partie de l’investissement direct se fera en dehors de l’Afrique du Sud, où SAP dispose déjà d’une solide présence. «Le marché africain est unique en ce qui concerne son potentiel de croissance. Le Conseil d’administration de SAP croit fermement que c’est le bon moment pour passer à un palier supérieur en matière de développement en Afrique».

Les investissements sur le secteur informatique se font donc par tranche de centaines de millions d’euros.

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Thierry Barbaut

 

La BAD de retour en Côte d’Ivoire

La BAD de retour à la case départ

C’est décidé, voire juré : la Banque Africaine de Développement (BAD) retourne définitivement à Abidjan, après avoir passé 11 ans dans un siège provisoire à Tunis.

Son président, Donald Kabéruka, en a fait l’annonce ce mardi lors d’une conférence de presse.« Les conditions sécuritaires sont suffisantes pour s’installer définitivement », a-t-il rassuré, avant d’annoncer « la tenue du premier conseil d’administration le 08 septembre 2014 . Cela fait 11 ans que la BAD était obligée par la crise de quitter la Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, la Bad est de retour, officiellement, en Côte d’Ivoire».

Un signe de confiance

bad-cote-ivoireSelon lui, ‘’ le fait que nous soyons ici est un signe positif et un signe de confiance pour les hommes d’affaires et les investisseurs tout comme le départ était un signe négatif ». Aussi, a-t-il tenu à exprimer sa gratitude aux autorités ivoiriennes qui n’ont  »ménagé aucun effort pour [ce] retour ».  Le gouvernement ivoirien a mis en place (le 23 mai dernier), un comité chargé du retour de cette institution africaine à Abidjan. Il est piloté par le ministre d’Etat, ministre du Plan et du développement, Albert Mabri Toikeusse.

Allant plus loin, le conférencier a fait savoir que le ‘’portefeuille actif de la Banque au 18 août 2014 compte 11 opérations pour un montant total d’environ 233 millions d’euros ». Il s’agit principalement de projets d’infrastructures dans un contexte de réhabilitation post conflit, notamment,‘’35 % dans le secteur des transports (Pont Henri Konan Bédié), 18 % dans le domaine de l’énergie (expansion des centrales électriques d’Azito et de Ciprel), 16 % dans le secteur d’eau et assainissement (Bassin du Gourou), 16 % dans le secteur agricole (infrastructures dans la région de l’Indénié) et 15% des projets multisectoriels y compris les finances (1%) ».

Diarra Abdoulaye

Abidjan

Nigeria et emploi, 270 millions de dollars d’aide extérieure dans huit secteurs clés

Emploi Afrique

L’emploi en ligne de mire du Nigeria

Les secteurs qui vont bénéficier de cette aide sont: l’industrie des loisirs, les technologies de l’information, le tourisme, le cuir, l’industrie légère, l’agro-alimentaire, la construction, l’immobilier et le commerce en gros et de détail

Emploi AfriqueUn fond de 270 millions de dollars va être investit par la Banque Mondiale et le DFID, Département Britannique pour le développement International. Cette aide financière va être concédée directement au gouvernement Nigérian et représente en monnaie locale, le naira, 44 milliards.

 

Objectif emploi immédiat pour le Nigeria avec 270 millions de dollars

Un maitre mot au gouvernement: l’emploi, facteur clef de la croissance dont le Nigeria à besoin pour se développer dans les secteurs clef cité plus haut. Abdulkadir Mussa, actuel secrétaire Nigérian de l’industrie stipule que ce fond servira à créer 500 000 nouveaux emplois dans les six prochains mois. Le projet sera mis en place dans les prochaine semaine et permettra de couvrir une période d’aujourd’hui à fin 2018.

De nombreux point suscitent des interrogations dans ce « plan emploi » comme les secteurs dont vont bénéficier cette aide, par exemple l’industrie légère et le commerce de détail, en effet l’économie non formelle que représente 70% du secteur au Nigeria doit être plus encadré de part des aides concrètes et des formations. Le manque de bancarisation des familles par exemple en est une des principales causes…

En effet, la Banque Mondiale cite le Nigeria et ses défis de croissance

Malgré la forte croissance de l’économie nigériane depuis 2001, le taux de chômage n’a pas diminué et celui des jeunes a même augmenté. Une étude récente sur l’emploi et la croissance propose une stratégie destinée à augmenter l’intensité d’emploi de la croissance en ciblant les obstacles au développement dans les secteurs de l’économie qui offrent le plus grand potentiel de croissance et d’emploi. Ces entraves incluent les interdictions à l’importation, l’accès aux financements, l’environnement des affaires, les infrastructures matérielles et le manque de main d’œuvre qualifiée.

Thierry Barbaut

 

Création d’entreprise en Afrique, le modèle RDB pour Rwanda Development Board

Rwanda Development Board

Nous en avions parlé ces trois dernières années, le « RDB » faisait grand bruit en Afrique centrale.

Le concept, permettre aux Rwandais et aux investisseurs de créer une entreprise dans une seule place au Rwanda…

Après avoir passé de nombreux jours au Rwanda, je rendais hommage non dissimulé aux administrations Rwandaises qui, nombreuses, permettent enfin de faire tout ce qu’il faut pour supprimer les terribles « tracasseries » Africaines, qui étouffent, pénalisent, éreintent les Africains, du nord au sud et de l’ouest à l’est du continent…

RDB ? Rwanda Development Board soit: Bureau de développement Rwandais ou comment passer de 300 entreprises crées en 2010 à 10 000 en 2013 !

Rwanda Development BoardL’administration Rwandaise propose donc un guichet unique pour monter son entreprise, les bureaux se trouvent dans le centre ville, sur la colline juste en face de celle qui connait le plus grand développement, buildings, centre commerciaux, bars wifi, bref tout ce qui se fait de mieux dans le genre.

Les clients sont des Rwandais bien sur, mais aussi des Européens (peu…) des Américains, des Chinois (beaucoup).
Comment faire ? Simplement attendre son tour avec ses papiers d’identités, car un conseiller va vous permettre de vous aider à faire le dépôt de dossier de votre entreprise directement en ligne !

Les services proposés sont simples, rapides, et permettent à plus de 90 personnes d’en bénéficier chaque jours !

 

Les chiffres parlent encore une fois, d’eux-mêmes. Sur une moyenne de 300 entreprises qui voyaient le jour en 2010, le Rwanda est passé a 10 000 en 2013 !

Un des objectifs majeur du Rwanda avec le RDB est de permettre aux personnes d’accéder à la création d’entreprises afin de continuer à développer le pays, mais une des stratégie est de copier les démarches comme celle d’Asie ou par exemple Singapour est réputé pour le même type de démarches. La aussi nous revenons sur le fameux modèle du Singapour Africain dont rêve Kigali avec le RDB.

Quel avenir pour ces entreprises et quelles perspectives pour les créateurs ?
Hélas bien sur une sélection se fait sur les modèles économiques et peu de ces entreprises seront de véritables affaires pérennes. M’objectif est la croissance et bien sur certaines ne passeront pas le cap des « 1 an ».

Le Rwanda apporte aussi une communication opérationnelle aux entreprises

Une vingtaine de personnes à Kigali sont voués uniquement à la communication internationale, des représentations sont organisés par les membres, la aussi une démarche unique en Afrique centrale.

Nous reviendrons en septembre plus en détails sur les opportunités avec notre étude sur le développement des nouvelles technologies au Rwanda et en Afrique centrale.

Le site du RDB, Rwanda Development Board

La page Facebook du RDB

Thierry Barbaut

Un titanesque nouveau canal de Suez

nouveau canal de Suez

Le nouveau projet sera un canal de Suez supplémentaire creusé à côté de l’existant entre la Méditerranée et la mer Rouge,

Voici les chiffres du défi colossal pour l’Egypte…

Mise à jour:

Le gouvernement égyptien a réussi son pari de lever 8,5 milliards de dollars grâce à l’émission de certificats d’investissement pour élargir et creuser une deuxième voie du Canal de Suez.

85% des certificats d’investissement émis pour financer ce projet, ont été achetés par de simples citoyens égyptiens qui ont vu là un bon moyen de réaliser un acte patriotique. Le taux de rendement de 12% qu’offrent ces certificats a aussi incité les investisseurs et les petits épargnants à y souscrire.

1 millions d’emplois à créer…

nouveau canal de SuezC’est le chef de projet Mohab Mamich qui l’indique, il va falloir embaucher 1 millions de personnes sur le chantier, une aubaine pour l’Egypte qui compte des millions de chômeurs.
72 kilomètres.

 

Le nouveau canal ne ferait « que » 72 kilomètres

L’actuel fait exactement 162 kilomètres, il devra donc rejoindre le canal existant pour en emprunter une grande partie. Cela laisse aussi penser que le canal actuel va être énormément élargi. Là aussi un défi technologique afin de réaliser les travaux sans entraver la circulation des portes conteneurs sur l’actuel canal de Suez.

 

6 ans de travaux

C’est le minimum prévu pour ce chantier du nouveau canal de Suez. Une cohabitation se fera sur un chantier géant entre les entreprises privés, l’état et l’armée afin d’accroitre la sécurité du chantier et de la zone.

 

3 millions d’euros et des participations

Ce sont au minimum trois millions d’euros qui seront investi sur le projet « Suez 2 ». Le chef d’état a également indiqué que l’ensemble des Egyptiens seraient amenés à participer au financement du projet à hauteur de 10 euros pour les citoyens et 80 euros pour les Egyptiens résident dans d’autres pays. Le président Abdel Fattha Al-Sissi souhaite que le reste du projet soit financé par les banques locales Egyptiennes.

 

De 4 à 9 milliards d’euros de rente annuelle

Le projet devrait passer d’une rente annuelle de 4 milliards de dollars à 9 milliards.
Un investissement donc extrêmement rentable.

 

Une nouvelle zone de 76 000 kms carrés

C’est un périmètre colossal qui va être développé autour des deux canaux de Suez. Un consortium est mis en place entre l’Egypte et l’Arabie Saoudite afin de développer cette zone. L’objectif est de développer les infrastructures des projets mais aussi de relancer le tourisme dans un pays terriblement affecté par les printemps arabes.

Mireille Modoi

 

 

Vidéo: Microsoft lance le Nokia 130, un mobile low cost

nokia 130
Le nouveau Nokia 130

Nom de code 130, c’est peut être le dernier « Nokia » et le premier téléphone mobile low cost de Microsoft

Objectif numéro 1: conquérir les marchés émergeant avec en point de mire l’Afrique bien sur. Coté tarif, Microsoft fait très fort ave le 130 puisque le téléphone est affiché au prix de … 19 euros !

nokia 130
Le nouveau Nokia 130

Coté spécification le 130 dispose d’un écran de 1,8 pouces avec des fonctions de lecteur vidéo, de MP3, radio FM qui est très prisé dans les pays dits émergents, lampe de poche !

En bref le 130 est low cost mais parfaitement adapté a une demande populaire Africaine.

Ajoutez à cela un dual SIM permettant donc l’usage de deux cartes SIM, la aussi le 130 confirme les marchés comme l’Afrique ou l’Asie ou les double SIM sont plébiscités. Par contre pas de Wifi, il faudra se contenter du Bluetooth.

Un nouveau mobile donc mais pas un Smartphone, en effet impossible pour le duo Microsoft Nokia de proposer un tel mobile en dessous des 100 euros, il faudra donc attendre pour le déploiement du tactile en Afrique.

Suivez ce lien pour découvrir le nouveau Nokia 130

Thierry Barbaut

Drogue, le cannabis accroit les tensions entre le Maroc et l’Algérie

cannabis

La tension montre entre le Maroc et l’Algérie ou 100 tonnes de résine de cannabis ont été saisie en 6 mois.

le Maroc reste le premier producteur de cannabis au monde avec les plantations de chanvre indien, produisant l’herbe et la résine de cannabis.

cannabisLa quantité est énorme, 100 tonnes… C’est ce que représente 6 mois de saisies en Algérie provenant du Maroc.

On estime souvent le pourcentage des saisies à 3% de la quantité qui passe entre les mailles du filet des douanes. Ce serait donc au moins 9 000 tonnes qui transiteraient par l’Algérie en 6 mois !

C’es l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLDT) qui indique que « Au total, 95.592 kg de résine de cannabis ont été saisis durant les six premiers mois de l’année en cours, contre 70.202 kg durant la même période de l’année 2013 », souligne le directeur général par intérim de l’Office, Mohamed Benhalla,  les quantités saisies ont augmenté de 36% par rapport à la même période en 2013.

« L’Algérie pointe du doigt le voisin Marocain en invoquant une tentative de déstabilisation et de vengeance »

Mohamed Benhalla indique que, « toute la quantité de résine de cannabis saisie vient du Maroc », le pays voisin que les médias locaux accusent souvent de vouloir inonder l’Algérie de drogue pour se « venger » de sa décision de ne pas rouvrir la frontière terrestre commune fermée il y a vingt ans, en août 1994. Mohamed Benhalla a indiqué que « la situation reste très inquiétante notamment pour la santé des Algériens et l’évolution de la criminalité ».

Le trafic de drogue au Maroc

Le phénomène de trafic de drogue au Maroc est d’autant plus inquiétant que le royaume est le plus grand producteur mondial de cannabis. Selon le Rapport mondial sur les drogues 2004 de l’ONU, sa culture représentait 0,57 % du PIB national en 2002.

Le chanvre consommé en Europe est issu à hauteur de 88 % de la région du Rif, une région montagneuse située dans le nord du Maroc, aux portes de l’Europe.

Le chanvre serait cultivé dans le Rif depuis le VIIe siècle, soit depuis plus d’un millénaire. Le kif est un mélange de cannabis et de tabac brun finement haché, et typiquement fumé avec une longue pipe à petit foyer appelée sebsi.

Scandale « BlackFace » en Afrique du Sud

Blackface Afrique du Sud

Deux jeunes étudiantes se sont déguisées en domestiques noires publiant les clichés sur Internet du BlackFace, l’Afrique du Sud s’indigne…

Le « Blackface » est le fait de se peindre la peau pour imiter les noirs, deux étudiantes de l’université de Pretoria se sont permises cette scène qui tourne maintenant sur les réseaux sociaux et dans toute la presse d’Afrique du Sud.

Blackface Afrique du SudMême si l’affaire prend une tournure disproportionnée, il est vrai que l’intelligence n’est pas le maitre mot de cette blague.

De nombreux journaux ont immédiatement publié les photos de cette mauvaise plaisanterie. Le débat sur l’éducation et le racisme est déjà houleux alors forcément l’ensemble de la presse en profite…

« les femmes domestiques sont noires avec de grosses fesses…« 

Les deux étudiantes on prises ses photos avec leurs mobiles lors d’une soirée anniversaire pour les 21 ans d’une amie, elles arborent des tenues de domestiques, leurs peau à été noircies et leurs derrières sont modifié afin d’être démesurés signifiant clairement que les femmes domestiques sont noires avec de grosses fesses…

Le président du Congrès des étudiants sud-africain (Sasco) a directement critiqué ces images qu’il trouve « racistes à l’extrême » .

Il évoque un blackface« incident qui ridiculise les femmes noires de la classe ouvrière » et « renforce les stéréotypes racistes ».

 

L’université de Pretoria en cause ?

Le Sasco s’en prend aussi violemment à l’université sud-africaine. L’institution fondée sous l’apartheid est accusée de véhiculer aujourd’hui encore des idées nauséabondes.  université de Pretoria, enseigne aux jeunes blancs le manque de respect et la moquerie envers les noirs qui souffrent », a déclaré le président du Sasco.

La commission sud-africaine des droits de l’homme enregistre chaque année des dizaines de plaintes pour des actes racistes commis au sein de l’université. Une enquête a été ouverte suite à cette nouvelle affaire.

La réaction de l’université ne s’est pas fait attendre, elle a annoncé que les deux étudiantes avaient été exclues de leur résidence universitaire. Pour l’heure, par contre elles assistent toujours aux cours.

Thierry Barbaut

Ebola, l’Europe débloque 8 millions d’euros, état d’urgente décrété au Nigeria

Virus Ebola filovirus
Virus Ebola filovirus

Afin de contrattaquer le développement du Virus Ebola qui fait rage en Afrique de l’Ouest et menace de nouveaux pays, l’Europe débloque une aide de 8 millions d’euros.

 

Alerte Info Afrique

Le Nigeria « en état d’urgence nationale » – Le porte-parole du président nigérian Goodluck Jonathan a été poussé par l’épidémie Ebola à déclarer aujourd’hui son pays dans un état d’urgence nationale.

C’est une annonce de la commission Européenne, l’aide initiale était de 4 millions d’euros et passe donc à 12 millions afin de lutter contre « une urgence de santé publique mondiale » comme l’annonce l’OMS

Lutter contre « une urgence de santé publique mondiale » selon l’OMS

Virus Ebola filovirus
Virus Ebola filovirus

Les témoignages de l’OMS sur place et notamment en Sierra Leone ont permis de constater que le manque de moyen était le principal barrage à des tests de dépistage du virus Ebola.

C’est un laboratoire mobile qui va être mis en place par l’Union Européenne dans le pays et permettre ces dépistages comme l’explique Andris Piebalgs le commissaire du développement de l’OMS.

Les fonds alloués transiteront par l’OMS qui fournit des équipements et des conseils, et coordonne la surveillance épidémiologique, ainsi que par Médecins sans frontières (MSF), la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge.

Selon Dr Margaret Chan, directrice générale de l’OMS, Ebola est « la plus importante et la plus sévère » en quatre décennies.

Thierry Barbaut

Sommet USA Afrique: des selfies, des tweets et des dollars…

Le sommet USA Afrique, la grande messe entre les Etats-Unis et les 54 pays du continent Africain, est terminé.

Obama n’a pas le soutient du congrès Américain et les américains ne semblent pas vraiment motivé vers l’Afrique

 

Nous retiendrons quelques belles photos, des selfies, des hôtels de luxe et des promesses, dont celle de juteux contrat pour un montant global de 33 milliards de dollars, soit rien pour le plus grand continent du monde qu’est l’Afrique.

14641033880_4a3a283682_zLe président Barack Obama semblait moins motivé sur l’Afrique que ces dernières années… Obama est quasiment à mi-mandat et ne pourra pas se représenter. Le congrès américain est tout puissant et pas vraiment acquis à sa cause.
Ajouter à cela un virus Ebola qui excite les médias du monde entier et vous avez un somment qui ne ressemble qu’a un énième coup médiatique.

Espérons néanmoins plus de motivation pour le projet « Power Africa » qui semblait tellement tenir à cœur au président américain.
C’était en juin 2013, le président américain Barack Obama se plaçait idéalement sur la corde sensible de l’Afrique, les infrastructures et l’électrification. Les chiffres parlent d’eux-même : l’Afrique produit autant d’électricité qu’un pays comme l’Espagne et seul 8% de son potentiel hydroélectrique est exploité (contre 85% pour l’Europe, par exemple). Le déficit énergétique africain est donc immense et c’est un frein majeur à l’industrialisation d’un continent tout entier.

« Barack Obama annonce 26 milliards de dollars pour le projet « Power Africa » contre 7 initialement prévu »

 

Des présidents Africains vexés

Six pays seront concerné par le programme Power Africa (l’Éthiopie, le Ghana, le Kenya, le Liberia, le Nigéria et la Tanzanie) parmi lesquels aucun francophone, Power africa vexe ainsi bon ombre de pays. « Cette initiative ne va pas se limiter à ces pays, promet toutefois Makhtar Diop, le vice-président pour la région Afrique de la Banque mondiale. On ne veut exclure personne »

De plus la nature des centrales énergétiques financées semble ne pas faire l’unanimité. les énergies renouvelables (solaire, éolien, biomasse…) sont systématiquement mises en avant tout en écartant la plus puissante et stable d’entre elles : l’hydroélectricité – du fait des risques environnementaux. C’est ainsi que le projet du Grand Inga, en République Démocratique du Congo – l’un des plus ambitieux du continent – est pour l’instant exclu du programme, stupéfiant quand on sait que le flauve Congo est le deuxième plus grand et plus puissant du monde derrière l’Amazone…

 

Les photos des présidents Africains avec leurs épouses et Barack Obama

 

Thierry Barbaut

 

 

Le pluralisme politique rwandais : enjeu et danger

pluralisme Rwandais

Le pluralisme politique a du mal à trouver ses repères au Rwanda. Pourtant, dans son histoire récente, il  a joué un rôle déterminant dans les changements politiques importants qui ont eu lieu dans ce pays.

N’est-ce pas un vrai paradoxe?

Pour mémoire, le pluralisme politique a pesé de tout son poids pour la destitution du roi et le passage du pouvoir aux mains des politiciens hutu dans les années 60.

De même, ce pluralisme à travers une opposition virulente, a joué un rôle majeur, depuis 1990, pour la fragilisation et le renversement du parti unique MRND (majoritairement hutu) et ainsi permettre au FPR (majoritairement tutsi) à s’installer au pouvoir.

Le pluralisme politique se pose donc en vrai catalyseur des changements radicaux qui s’opèrent au pays des mille collines. Il permet le passage du pouvoir d’un camp à l’autre, de  tutsi aux hutu ou de hutu aux tutsi. L’expérience aidant, on a l’impression que le pluralisme rwandais est un outil ponctuel, revanchard, délibérément choisi pour renverser un système, quelles que soient les conditions et installer un nouveau. A chaque fois, jusque là en tout cas, le pluralisme a abouti aux changements, il est vrai, mais avec des conséquences dramatiques inouïes : bain de sang, exil, humiliation, emprisonnement hors norme, etc.

pluralisme RwandaisCaché derrière un discours sociétal mensonger, prétextant l’unité et le bien-être de tous les rwandais sans distinction, le pluralisme rwandais fait ainsi semblant de proposer des réponses aux problèmes des rwandais. Avant même que le peuple ne s’exprime par la voix des urnes, les partis politiques se livrent à des confrontations meurtrières, ravivant la tension ethnique au point d’en venir aux drames cycliques déjà connus.

Au lendemain de la prise de pouvoir par le parti « victorieux », commence la chasse acharnée aux partis naguère alliés ou opposés. Dès lors, s’installe à nouveau un système sectaire s’appuyant sur la pensée unique et radicalisant à outrance les rapports ethniques.

Au cours des années 50-60, certains rwandais espéraient que le problème ethnique serait discuté pour trouver une solution définitive grâce au pluralisme politique. Avec le retour des partis politiques à partir de 1990, on a cru cette fois-ci que le problème ethnique et l’injustice sociale n’auraient plus de place au sein de la société rwandaise. C’était un rêve dont on attend la réalité qui tarde à arriver!  Il s’agissait dans  les deux cas, me semble-t-il, d’une stratégie politique calculée, visant des motifs  identitaires ou des intérêts   individuels.

Ces dernières années, beaucoup de partis politiques naissent comme des champignons (surtout en dehors du pays). Certains de ces partis, n’ayant pas véritablement de projets de société, meurent peu de jours après leur naissance. Malgré le cumul de déception, les rwandais font néanmoins toujours confiance aux partis politiques, si ce n’est pour eux le dernier recours. Ils sont  prêts à les suivre pour prétendre au lendemain plus rassurant.

A l’instar des régimes précédents, le gouvernement actuel semble inquiet et déstabilisé par le pluralisme dont on imagine la force, susceptible de changer radicalement tout le système. Si on accepte le pluralisme politique, quel sera l’avenir des gouvernants actuels? Ces derniers sont-ils certains de s’en sortir la tête haute? Le pluralisme ne va-t-il pas changer la donne et remettre le pouvoir à la majorité hutu ? A qui serait le tour de prendre le chemin de l’exil ?

De telles questions foisonnent dans les têtes des politiciens rwandais, surtout ceux ayant le pouvoir. Elles rendent quasi impossible, du moins pour le moment, l’ouverture au pluralisme. N’est-ce pas des questions ayant un certain sens, eu égard à l’histoire récente du Rwanda ?

 

« Même si le pluralisme rwandais est à la fois un enjeu et un danger, il ne faudrait pas en avoir peur. »

Quoi qu’il arrive, le pluralisme est incontournable. Il y a quelques années, on pouvait empêcher ou contrarier toute tentative de création de parti politique. Actuellement cela semble illusoire ou utopique dans un système mondialisé, s’appuyant sur les moyens de communication sophistiqués et  partout accessibles. Même si le pluralisme rwandais est à la fois un enjeu et un danger, il ne faudrait pas en avoir peur. C’est une nécessité qui s’impose. Pour éviter de le subir, il faudrait aller à sa rencontre, l’accueillir et le gérer.

A mon sens, la question identitaire hutu-tutsi devrait occuper le devant de la scène, trouver une solution durable. Un seul parti ne peut dorénavant prétendre trouver tout seul une réponse satisfaisante pour tous les rwandais. Cette question ne saurait bien entendu occulter d’autres problèmes dont elle est la cause ou la conséquence (problèmes économiques, justice, éducation, etc.).

Le pluralisme rwandais ne devrait pas être conçu dans une démarche de revanche. Après avoir tiré et analysé son bilan, Il doit à tous égards participer de la dynamique constructive, dans un esprit de dialogue et de tolérance.

Il doit mettre sur table les vraies questions de société, sans se voiler la face ou jouer la politique de l’autruche. De là, le pluralisme ne sera plus un danger à la politique rwandaise mais un enjeu, ou mieux un engin d’unité et de développement digne de ce nom.

Faustin KABANZA

Farafina.tech une base de données Africaines au service de l’intégrité électorale 

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