Situation explosive en République démocratique du Congo…
Les 15 pays membres du conseil de sécurité des Nations unies ont condamné mercredi 2 août « tout appui extérieur apporté » à la rébellion congolaise du M23. Mardi, le représentant spécial de l’ONU pour la RDC, Roger Meece, avait exprimé ses doutes sur la capacité des FARDC à résister à l’avancée des rebelles vers Goma, capitale de la province du Nord-Kivu.
Le Conseil de sécurité demandent « à tous les pays de la région de coopérer activement avec les autorités congolaises pour le démantèlement et la démobilisation du M23 ». Saluant les contacts récents entre le président rwandais Paul Kagame et le président congolais Joseph Kabila, l’ONU a dit « encourager la poursuite d’un dialogue de haut niveau à l’échelle bilatérale et régionale ». Une réunion des chefs d’État de la région doit débuter dimanche à Kampala, la capitale de l’Ouganda.
M23 mieux équipé ?
Le Conseil de sécurité demande également au M23 et à tous les groupes armés « de cesser toute forme de violence, notamment les violences sexuelles et le recrutement d’enfants-soldats ». Les Nations unies sont « profondément préoccupées par l’aggravation de la situation humanitaire » au Nord-Kivu et « appellent la communauté internationale à fournir l’appui humanitaire approprié ».
Mais les craintes exprimées par le représentant spécial de l’ONU pour la RDC devant les membres du Conseil vont plus loin. Selon des diplomates Roger Meece a mis en doute la capacité des forces gouvernementales congolaises (FARDC) à résister à l’avancée des rebelles vers Goma. « Le M23 semble beaucoup mieux équipé que l’armée et ses effectifs ont augmenté depuis quelques semaines », a indiqué un haut responsable de l’ONU sous couvert de l’anonymat mardi.
Plus de trois ans après la démission de l’ancien président malgache Marc Ravalomanana et l’arrivée au pouvoir de l’ancien maire d’Antananarivo, Andry Rajoelina, la commission électorale de l’île a enfin arrêté, mercredi 1er août, la date des prochaines élections. Le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu le 8 mai 2013, suivi le 3 juillet d’un éventuel second tour jumelé avec les législatives. Cette annonce, selon certains diplomates, devrait mettre une pression supplémentaire sur les deux hommes pour qu’ils s’entendent et mettent un terme à la crise politique et sociale dans laquelle s’enlise le pays depuis que le jeune maire de 37 ans a pris la tête du pays, le 17 mars 2009.
Au même moment s’ouvre à Pretoria le procès du président déchu, exilé en Afrique du Sud depuis 2009. Marc Ravalomanana comparaît dans le cadre de l’affaire dite du « 7 février » : trente manifestants malgaches avaient été tués par sa garde personnelle, le 7 février 2009, devant le palais présidentiel dans lequel il était alors retranché, à l’extérieur de la capitale Antananarivo. Les proches des victimes lui réclament aujourd’hui 23 millions de dollars (19 millions d’euros).
Déjà condamné par contumace aux travaux forcés à perpétuité en août 2010, Marc Ravalomanana avait insisté sur l’incapacité de la cour malgache à le juger. « Marc Ravalomanana a depuis toujours réclamé une enquête internationale sur le ‘7 février’. Cela devrait faire la lumière sur l’affaire une bonne fois pour toutes », a déclaré au quotidien L’Express de Madagascar MeHanitra Razafimanantsoa, avocate proche de l’ancien président.
UNE SITUATION BLOQUÉE
A Madagascar, la crise semble toutefois ne pas pouvoir se résoudre tant que les différends entre les deux rivaux ne seront pas réglés. Si quelques gestes du gouvernement de transition, comme le retour de l’ancien président Didier Ratsiraka, en novembre 2011, après neuf ans d’exil, avaient pu être interprétés comme « une preuve que Madagascar est irrévocablement sur la voie du changement », les blocages diplomatiques se sont multipliés depuis le début de l’année.
Les deux rencontres organisées le 25 juillet à Desroches, petite île isolée de l’archipel des Seychelles, n’ont pas permis d’aboutir à un accord, malgré la présence des présidents sud-africain et seychellois. Alors que la communauté de développement d’Afrique australe (SADC, Southern African Development Community), qui organise la médiation entre les deux rivaux, avait sommé ces derniers de trouver un accord avant le 31 juillet, ce nouvel échec l’a obligée à repousser son ultimatum au 31 août. Marius Fransman, le vice-ministre des affaires étrangères sud-africain, qui mène les efforts de médiation à la SADC, a annoncé le 27 juillet que les deux hommes devraient se rencontrer à nouveau dans les dix jours.
Autre pomme de discorde : la question du retour des exilés. Deux jours après ce rendez-vous raté, l’épouse de Marc Ravalomanana a été refoulée à l’aéroport d’Antananarivo par la police de l’air, alors qu’elle essayait une fois de plus de revenir sur le sol malgache, où l’attend son fils depuis plusieurs mois. Mamy Rakotoarivelo, président du gouvernement de transition et chef de la mouvance Ravalomanana, avait pourtant affirmé que le premier ministre, Omer Beriziky, avait donné son accord à l’entrée de Mme Ravalomanana sur le territoire malgache. De son côté, la SADC a fermement condamné cette tentative de retour à Madagascar, dénonçant une violation du processus de négociation en cours.
Marc Ravalomanana avait d’ailleurs dû essuyer la même déconvenue en janvier, lorsque son avion avait été empêché d’arriver à Antananarivo. La présidence de la transition avait alors expliqué que l’objectif était d’obliger l’ancien président à atterrir dans un aéroport de l’ouest du pays, afin de « permettre aux autorités de police judiciaire d’exécuter le mandat d’arrêt décernécontre M. Ravalomanana ».
Revenir dans son pays peut en effet s’avérer risqué pour Marc Ravalomanana. Si la « feuille de route », adoptée en septembre 2011 par les différents partis malgaches, prévoit un retour des exilés « sans condition », une « note explicative » a été ajoutée, qui précise que le terme « sans condition » ne suggère et n’implique pas « une exonération de poursuites judiciaires ». Une disposition que dénonce l’ex-président :« Ce serait une erreur grave si j’étais arrêté à Madagascar. (…) Je n’ai rien à craindre, je n’ai rien fait de mal », a-t-il répété à plusieurs reprises le 20 janvier, notant qu’il était absent lors des faits, en 2009. « Il y a eu un procès par contumace conduit par un tribunal fantoche, je n’étais pas là, et j’ai demandé à plusieurs reprises une enquête indépendante », a-t-il expliqué.
Le président déchu a souligné qu’il voulait rentrer dans son pays « pour faire la paix, pas la guerre ». Mais il a beau affirmer qu’il reconnaît désormais l’autorité de transition dirigée par Andry Rajoelina, il se considère toujours comme le chef de l’Etat « démocratiquement élu ». Il a également réitéré son intention de se présenter à la prochaine élection présidentielle. En cas de réélection, celui qui a été renversé parce que son régime devenait trop autocratique a notamment promis liberté de la presse et liberté d’expression.
De son côté, le jeune président du comité de transition a fait adopter par référendum, en novembre 2010, une nouvelle Constitution, abaissant notamment l’âge requis pour se présenter à l’élection présidentielle de 40 ans à 35 ans. Une disposition qui lui permettra de se présenter aux élections de 2013.
Les discours de Dakar se suivent et ne se ressemblent pas. Cinq ans après celui – tristement célèbre – de Nicolas Sarkozy, la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, a prononcé une allocution pleine de compliments envers la démocratie sénégalaise. Tout en fustigeant les coups d’État qui demeurent légion sur le continent.
C’est un hommage appuyé à la démocratie sénégalaise que la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, a rendu à Dakar, mercredi 1er août. Pour cela, elle a choisi l’Univesité Cheikh Anta Diop. Un lieu hautement symbolique où, un certain 26 juillet 2007, le président français Nicolas Sarkozy avait prononcé son fameux discours sur « l’homme africain (qui) n’est pas assez entré dans l’Histoire ».
Hillary Clinton, qui effectue une tournée de onze jours en Afrique pour porter la vision de l’administration Obama pour le continent – laquelle se résume en trois mots : démocratie, croissance et sécurité – n’a évidemment pas fait preuve de la même condescendance teintée de racisme que l’ancien président français. « Si quiconque doutait que la démocratie pouvait prospérer en Afrique, qu’il vienne au Sénégal. Les Américains admirent le Sénégal comme l’un des seuls pays d’Afrique de l’Ouest qui n’a jamais connu de coup d’État militaire », a-t-elle déclaré, après une rencontre avec le président Macky Sall de laquelle rien n’a filtré.
Au Ghana pour les obsèques d’Atta-Mills
« Nous nous tenons fermement derrière le peuple sénégalais qui a défendu sa démocratie et sa Constitution lors des dernières élections présidentielles », a-t-elle ajouté. « Merci au Sénégal d’être un modèle pour la région ! (…) En dépit de ces transitions apaisées et des élections couronnées de succès, il reste trop d’endroits sur le continent où la démocratie est menacée, les droits de l’Homme violés et l’État de droit non respecté. Trop d’Africains vivent toujours sous la coupe de dirigeants autocratiques », a-t-elle fustigé, en citant notamment la crise au Mali voisin. « Gouverner comme dans le passé n’est plus acceptable », a-t-elle conclu.
Hillary Clinton passera encore la nuit de mercredi à jeudi au pays de la Teranga avant de se rendre au Soudan du Sud, puis en Ouganda, au Kenya, et enfin, du 5 au 9 août, au Malawi et en Afrique du Sud. Une dernière étape a été ajoutée le 10 août au Ghana, jour des funérailles nationales du président John Evans Atta Mills, décédé soudainement le 24 juillet.
Nouvelle garde des Sceaux, c’est elle qui supervise les audits censés faire la lumière sur la gestion du Sénégal pendant les années Wade. Avec une certitude affichée : Aminata Touré ira jusqu’au bout.
Les Sénégalais ne l’attendaient pas au poste de ministre de la Justice. Mais ils le reconnaissent : Aminata Touré (49 ans) en a l’étoffe.
Personnalité forte au discours offensif, cette proche de Macky Sall n’hésite pas à ruer dans les brancards, apparaissant comme la pièce maîtresse de l’opération anticorruption à la sénégalaise.
Premières victoires pour cette fille de médecin : l’audition les 3 et 5 juillet de Karim Wade, le fils de l’ancien président, et la transmission au parquet de plusieurs dossiers. Aujourd’hui c’est une nouvelle vague d’audits qui se profile.
« Quelque 400 millions de F CFA [environ 610 000 euros, NDLR] manquent dans les caisses de l’État ; il faut les restituer s’ils sont dans des comptes privés… », prévient la ministre.
L’entourage de l’ancien président crie à la chasse aux sorcières. Aminata Touré réfute la théorie, précise que c’est au parquet de décider des suites judiciaires à donner aux différentes affaires et jure que la présomption d’innocence et les droits de la défense seront respectés.
La militante des droits de l’homme, jadis active dans les milieux universitaires français de gauche, assure que la traque des détournements de fonds publics n’est pas devenue une obsession, mais un combat de principe.
« Il faut briser le cercle vicieux corruption – pauvreté – sous-développement dans lequel les pays africains sont enfermés », insiste l’ancienne fonctionnaire des Nations unies, qui vient de déclarer un patrimoine de 777 millions de F CFA.
De nombreux chantiers
Bio express
1962 Naissance à Dakar
1982 Études en France
1988 Cadre à la Sotrac, la compagnie sénégalaise des transports publics
2003 Directrice au Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap)
2010 Dirige le cabinet de Macky Sall
2011 Intègre l’équipe de campagne du candidat
2012 Ministre de la Justice.
Mais si la plupart des Sénégalais apprécient la détermination de cette économiste, nombre d’observateurs se demandent jusqu’où elle sera autorisée à aller, les politiques sénégalais ayant coutume de naviguer d’un parti à l’autre. L’ancienne directrice de cabinet de Macky Sall ne doute pas que le président, dont elle a la confiance, lui laisse toute liberté. Elle a contribué à l’élaboration de son programme électoral, la lutte contre les biens mal acquis en étant l’un des points essentiels. La Dakaroise sourit : « La transhumance n’est pas un vaccin contre le recouvrement des sommes détournées. » Être dans le camp présidentiel ou proche d’elle non plus. Son ex-mari, Oumar Sarr, ministre de l’Habitat sous Wade et coordonnateur du Parti démocrate sénégalais (PDS), figure au nombre des personnes susceptibles d’être inquiétées. « Lorsqu’on administre la justice, on le fait avec froideur. Parfois aussi avec déchirement », reconnaît cette mère de trois enfants qui, au passage, ne cache pas ses difficultés à concilier vie privée et vie professionnelle.
Mais la véritable victoire serait sans doute de permettre à la Cour de répression de l’enrichissement illicite d’entrer enfin en action. Votée en 1981 sous Abdou Diouf, la loi qui a instauré cet organe s’avère aujourd’hui inapplicable parce que mal ficelée. Une révision de la loi permettrait de légiférer notamment sur les notions de blanchiment d’argent ou de conflit d’intérêts. Mais l’ancienne footballeuse ne veut pas voir son action réduite à cette opération mains propres. Elle insiste sur les nombreux chantiers en cours, comme ceux de la modernisation de la justice et de l’assainissement de l’environnement des affaires. Thierry Barbaut
Les négociations entre le président de la transition Andry Rajoelina et l’ancien chef d’Etat Marc Ravalomanana pour trouver une solution à la crise malgache n’ont rien donné. Le principal point de discorde, le retour du dirigeant déchu, en exil en Afrique du Sud.
A quand un accord entre Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana ? Le président de la transition et l’ex-chef d’Etat n’ont pas réussi à s’entendre lors de leur rencontre mardi et mercredi aux Seychelles. Ces négociations, organisées en présence des présidents sud-africain Jacob Zuma et seychellois James Michel, ont accouché d’une sourie. Les deux hommes sont toujours en froid. Le principal point de discorde, le retour de Marc Ravalomana.
Renversé en 2009 par un coup d’Etat mené par Andry Rajoelina, il s’est exilé en Afrique du Sud. L’actuel président de la transition refuse qu’il remette les pieds dans le pays. Marc Ravalomanana a tenté à plusieurs reprises de rentrer. Sans succès. Les deux rivaux devraient à nouveau s’entretenir avant le sommet de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), le 17 août au Mozambique.
Pauvreté et insécurité
Madagascar est plongée dans un gouffre. La mutinerie récente du camp militaire d’Ivato, près de l’aéroport d’Antananarivo, a marqué les esprits. Une situation qui montre l’instabilité qui règne dans la grande île. L’économie du pays s’est effondrée. Plusieurs programmes d’aides des bailleurs de fonds, notamment le Fonds monétaire international et la banque mondiale, ont été supprimés. Ces sanctions à l’égard du pays ont ébranlées l’économie, entrainant une paupérisation de la population. En mars 2010, l’ONU a estimé que près de 70% des Malgaches vivaient en dessous du seuil de pauvreté.
la grande île est aussi en proie à une grande insécurité. Il ne se passe pas une semaine sans que les journaux relatent des faits de violence dans la capitale Antananarivo. Meurtres, vols, agressions, sont le lot des populations depuis trois ans. Le couple français assassiné en avril reste dans les mémoires. Les autorités malgaches ont annoncé la mise en place d’un plan national de lutte contre l’insécurité. Ce programme suffira-t-il à rétablir la sécurité ?
L’insécurité, nous en parlions il y à deux mois déja:
Les deux Français portés disparus à Madagascar ont bien été tués selon les médecins. Leur meurtre pose la question de l’insécurité qui prend de l’ampleur dans la grande île.
Les médecins sont formels. Gérald Fontaine et Johanna Delahaye, les ressortissants français résidant depuis un an à Madagascar, ont bien été victimes de meurtre. Le couple qui gérait un restaurant dans la ville de Tuléar, au sud-ouest de l’île, avait été porté disparu le 12 avril dernier. Ce jour-là, comme à son habitude, le couple s’était rendu en quad sur la plage de Tuléar, classée en zone rouge par le consulat français et déconseillée en raison de superstitions locales.
Johanna Delahaye, alors enceinte de deux mois, avait été retrouvée sans vie le 16 avril sur cette même plage. « Selon l’autopsie, le corps a été frappé avant d’être jeté à la mer. Il ne s’agit donc pas d’une noyade », avait déclaré la police. Son compagnon a, quant à lui, été retrouvé mort six jours après. Selon la police de Tuléar, le décès du Français « est dû aux blessures qu’il a subies ». Elles remonteraient « à une dizaine de jours ». L’enquête a révélé lundi l’existence d’un gourdin brisé et taché de sang retrouvé sur la plage. Les enquêteurs ont aussi retrouvé le quad du couple, caché dans des buissons, les rétroviseurs cassés. Quatre Malgaches, soupçonnés du double meurtre, ont été placés en garde à vue depuis la semaine dernière et présentés lundi à la justice. Ils clament leur innocence.
Les habitants de Tuléar sont encore sous le choc. Cliff, 29 ans, était un ami de Gérald Fontaine qu’il avait rencontré dans une salle de sport. Selon lui, il était « sociable avec tout le monde, parlait avec tout le monde. Il essayer de s’adapter, c’est ce que je voyais. C’est lui même qui faisait son marché. Il parlait avec les vendeuses », rapporte RFI. Pour Cliff, seule une bande a pu s’en prendre au ressortissant français décrit par tous comme un colosse. « Il est grand, il est balèze, il pèse 105 kilos. Un petit Malgache ne peut pas s’approcher de lui à main nue. Sauf s’ils sont dix. » Dans la ville, certains pensent que Gérard a été victime d’un contrat, d’autres pensent qu’il s’agit d’un vol qui aurait mal tourné.
Escalade de violence
Cette affaire relance la question de l’insécurité qui prend de l’ampleur à Madagascar. Il ne se passe pas une semaine sans que les journaux ne relatent des faits de violences dans la capitale Antananarivo. Toutes les couches de la population, des plus aisées aux plus modestes, sont victimes de ce fléau. Meurtres, agressions, vols à mains armés sont monnaie courante depuis trois ans, date de l’éclatement de la crise politique. Les exemples ne manquent pas. Un retraité nantais s’est fait tranché le bras à coup de sabre en 2009, selon France Soir. En juillet 2010, un Réunionnais qui était installé depuis huit ans dans l’ouest de l’île a été tué d’un coup violent à la tête. En 2011, c’est un sexagénaire qui meurt d’une balle dans la nuque après avoir voulu récupérer ses affaires volées. Cette même année, en septembre, un touriste est violemment agressé à Antsirana. L’homme a reçu plusieurs coups de couteau à la gorge et aux poumons. Par chance, il a survécu à ses blessures.
Face à la recrudescence de ces crimes, l’ambassade de France, sur son site Internet, a incité les ressortissants français à la prudence : « A Madagascar, les risques liés à la criminalité de droit commun ne sont pas négligeables. Les zones inhabitées (y compris les parcs nationaux : parc national de la montagne d’ambre, etc) ou les plages, sont propices aux agressions par des bandes armées, parfois d’une grande violence, de touristes de passage afin de les détrousser (…) »
Forbes Afrique, version africaine francophone de la revue américaine Forbes, créée en 1917 et spécialisée dans les informations économiques et le classement des fortunes, a été lancée à Brazzaville.
Cette cérémonie a été présidée hier soir par le Chef de l’Etat congolais, Denis Sassou Nguesso, en présence de ses homologues du Gabon, Ali Bongo Ondimba, et de Centrafrique, François Bozizé. Forbes Afrique sera diffusée dans 23 pays francophones d’Afrique et sur d’autres continents, dont la France, la Belgique, la Suisse le Canada, selon son rédacteur en chef M. Michel Lobé Ewané.
Plusieurs anciens premiers ministres français et belge, Dominique de Villepin, Jean-Pierre Raffarin et Guy Verhofstadt avaient été invités ainsi que l’ancien chef de cabinet du président américain Barack Obama, William M. Daley et de la star mondiale du football africain Samuel Eto’o. Le partenariat qui se consolide entre la Chine et l’Afrique a été au centre des interventions.
« La Chine, a dit Jean-Pierre Raffarin, a un pouvoir à la fois centralisé et décentralisé. Elle est à la fois pollueur et engagée dans les énergies renouvelables ». « L’Afrique c’est plus de croissance, plus d’échanges. Elle a plus de réserves de change, plus d’échanges et d’investissements directs. Nous avons la même adresse mondiale, nous sommes des Afro-européens » a-t-il ajouté précisant qu’il n’y a pas de mondialisation sans l’Afrique.
Dominique de Villepin constatant que « l’Afrique ne produit que 1% de la richesse mondiale alors qu’elle représente 15% de la population mondiale et doit abriter 2 milliards d’habitants en 2020 » l’a invitée à faire « le choix de son destin ». Le premier choix « est celui de la durée pour que ses richesses ne soient pas sacrifiées au bénéfice du court terme », a dit l’ancien premier ministre qui a aussi insisté sur la bonne gouvernance et la démocratie.
Le premier numéro sera sur le marché le 1er août prochain. Il va être distribué sur toute l’Afrique francophone mais aussi en France, en Belgique et en Suisse. Afrika7.com a interviewé Michel Lobé Ewané*, Executive editor de Forbes Afrique.
Afrika7.com : Qu’est ce qui a pu pousser le groupe américain Forbes à lancer une édition africaine en français ? Michel Lobé Ewané : Je voudrais d’abord vous indiquer qu’en 2011, le groupe Forbes a lancé une édition africaine en anglais, Forbes Africa éditée à Johannesburg en partenariat avec un groupe sud africain. En fait le lancement de Forbes Afrique, l’édition en français pour l’Afrique est presque une suite logique de Forbes Africa. Mais ce qu’il faut dire c’est qu’il y a dans les faits un fort sentiment dans les milieux d’affaires internationaux, dans les médias, chez les économistes et experts financiers qui veut que l’Afrique soit la nouvelle frontière du monde, l’espace vierge où les affaires, les investissements sont à réorienter. L’Afrique est la nouvelle zone de l’émergence. Dans un monde en pleine tourmente, ballotée par une crise qui dure maintenant depuis plusieurs années, l’Afrique continue de connaitre une forte croissance. De ce point de vue il peut paraître logique qu’un magazine économique aussi influent que Forbes, qui a depuis de nombreuses années des éditions régionales spécialisées sur les pays émergeants lance enfin des éditions africaines.
Quelle va être l’identité de Forbes Afrique et qu’est ce qui va la distinguer de l’édition anglophone Forbes Africa et l’édition américaine ?
Forbes Afrique va respecter l’esprit et la philosophie de Forbes qui est le magazine de référence des créateurs d’entreprise et des créateurs de richesse. C’est une publication qui cultive les mythes et les réalités des milliardaires avec son classement annuels fort prisé des plus grandes fortunes de la planète. Nous mettrons en avant les managers, les chefs d’entreprises, les créateurs de richesses qui opèrent en Afrique francophone. Nous allons tout naturellement mettre en place un classement annuel des plus riches en fixant des critères objectifs basés avant tout sur la transparence. Ce qui veut dire que pour être fiables et crédibles nous allons classifier les plus riches de notre zone sur des critères transparents et vérifiables. Nous écarteront les fortunes supposées réelles mais qui relèvent de la rumeur et du fantasme et nous n’inscrirons sur nos listes que les personnes dont on aura pu vérifier et recouper les données constituant leur patrimoine. Nous exclurons également par principe les hommes politiques, du moins ceux qui se sont enrichis pendant et grâce à leur position au sein de l’appareil d’Etat.
Mais Forbes Afrique ne fera pas que la place aux riches. Nous mettrons également en avant les jeunes et les moins jeunes qui innovent, ceux qui auront fait preuve d’imagination, d’audace, de créativité. Nous célébreront tout aussi bien les africains de la diaspora qui se distinguent dans le domaine des affaires à travers le monde ou ceux qui choisissent de rentrer dans leur pays et y réussissent dans les affaires. Bien entendu nous donneront une place appréciable aux femmes qui investissent dans les affaires et qui y réussissent.
Que peut apporter à l’Afrique une publication comme Forbes ?
La première chose qu’il faut constater est la faiblesse de la presse économique et financière en Afrique francophone. Il y a peu de publications dédiées au business dans notre zone. Celles qui existent sont d’une faible qualité et le traitement de l’actualité économique s’y résume très souvent à du publi-reportage. Forbes va apporter son expérience, sa connaissance, son expertise, sa crédibilité. Mais surtout il va contribuer à valoriser des modèles d’hommes d’affaires en racontant leur itinéraire, leur parcours, en mettant en évidence leur équation personnelle, c’est-à-dire en expliquant comment ils ont pu s’en sortir en dépit des obstacles, des blocages ou de l’adversité que l’on peut rencontrer dans notre environnement.
Enfin Forbes Afrique peut contribuer à faire progresser la transparence dans le domaine des affaires en Afrique francophone. Par nos classements qui exclurons les pseudo-réussites qui cultivent le flou et l’ambiguïté et mettront en évidence les réussites transparentes et avérées nous allons – du moins je l’espère – contribuer à pousser les riches d’Afrique francophone à être plus transparents, comme le sont de plus en plus les anglophones. Cela signifie pour les promoteurs publier les comptes de leurs entreprises, publier leurs résultats, cela signifie aussi être également transparents vis-à-vis des administrations fiscales, cela signifie ne plus participer à la fuite des devises que l’on planque dans des paradis fiscaux. Mais ne rêvons pas. On n’y arrivera pas pour tous mais je reste convaincu qu’une tendance réelle pourra naître de là. Car, disons le, il y a quand même de plus des hommes d’affaires transparents au Sénégal, au Cameroun, en Côte d’Ivoire.
Dans toutes les écoles d’Afrique du Sud, plus de 12 millions d’enfants ont chanté à 8 heures un « joyeux anniversaire » spécial, doublé par un « we love you tata » (nous t’aimons père). Les radios ont retransmis leurs propres chansons à la même heure.
L’Afrique du Sud fêtait, mardi 17 juillet, le quatre-vingt-quatorzième anniversaire de Nelson Mandela. A l’initiative de sa fondation, le 18 juillet est devenu le « Mandela Day » (Journée Mandela), une journée désormais reconnue par l’ONU comme un appel mondial à consacrer soixante-sept minutes de son temps à aider ses semblables, conformément aux valeurs défendues par le premier président noir qu’a connu l’Afrique du Sud. Ces soixante-sept minutes représentent les années qu’il a consacrées à son combat politique.
Dans toutes les écoles du pays, plus de douze millions d’enfants ont entonné à 8 heures un « joyeux anniversaire » spécial, doublé d’un « We Love you Tata » (« nous t’aimons, père »). Les radios ont retransmis leurs propres chansons à la même heure.
We love you Tata, We love you Tata, We love you Dear Madiba, Happy Birthday to you. »
Nelson Mandela lui-même doit fêter son anniversaire en famille dans sa résidence de Qunu, le village de son enfance, où il réside la plupart du temps. Président de 1994 à 1999 après avoir passé vingt-sept ans dans les geôles du régime raciste de l’apartheid, Nelson Mandela s’est retiré de la vie politique en 2004. Il se fait désormais très rare, sa santé étant fragile.
Les Obama saluent la « volonté de fer » de MandelaLe président des Etats-Unis, Barack Obama, et son épouse, Michelle, ont rendu hommage mardi à l’ancien président sud-africain Nelson Mandela, dont ils ont salué la « volonté de fer », l’« intégrité sans faille » et l’« humilité ». Pour eux, « la vie extraordinaire de Mandela et son ferme engagement continuent à représenter un phare pour tous ceux qui recherchent la dignité, la justice et la liberté ». Mme Obama avait rencontré M. Mandela le 21 juin 2011, lors d’une tournée en Afrique australe avec ses filles. – (avec AFP)Thierry Barbaut
La production de pétrole au Ghana intéresse au plus haut point l’Inde qui veut s’appuyer sur le secteur pétrolier et gazier de ce pays ouest africain pour porter le volume des ses échanges dans la sous région de 20 à 40 milliards de dollars US ( plus de 1000 à plus de 2.000 milliards FCFA) d’ici trois ans, a indiqué un responsable indien en visite à Accra.
« Nous ne cherchons pas à améliorer seulement nos relations commerciales avec l’Afrique de l’ouest, mais nous sommes à la recherche de plus de coopération dans le secteur du pétrole et du gaz », a indiqué Anand Sharma, cité par le site Ventures-africa.comSelon l’officiel indien, le commerce bilatéral entre l’Inde et le Ghana devrait atteindre 1 milliard de dollars en 2013. A cela s’ajoute la signature de plusieurs accords portant sur la construction d’infrastructures.« L’année dernière notre croissance avoisinait les 14 % et nous sommes à la recherche d’investissements dans les secteurs des infrastructures et des services », a déclaré de son côté le ministre ghanéen de l’industrie et du commerce, Hannah Tetteh assurant à son homologue que les investissements indiens dans le pays continueront d’être « rentables ».
Le montant total des échanges entre l’Afrique et l’Inde est estimé actuellement à 50 milliards de dollars et la région ouest africaine représente 20 % de ce montant, selon la même source.
Le pétrole, dont l’exploitation a commencé au Ghana en fin 2010, est en train de devenir la base de l’économie de ce pays. Selon le rapport 2012 publié sur l’investissement mondial établi par la Conférence des Nations-Unies sur le commerce et le développement (Cnuced), le Ghana est devenu en 2011 le 3ème pays africain récepteur d’investissements directs étrangers (I.D.E) après l’Afrique du sud et le Nigeria. Le Ghana gagne ainsi 4 places, para rapport à l’année précédente (2010).
Les aides reçus par le Ghana en 2011, s’élève à 3,2 milliards de dollars, contre 2,5 en 2010 et 2 milliards en 2009. Ce succès s’explique, selon la Cnuced, par les investissements actuels dans le secteur pétrolier.
MAIDUGURI, 5 July 2012 (IRIN) – More than 1,000 people are estimated to have died in bombings and shootings by Islamist extremists in northern Nigeria since 2009, but an additional casualty has been the jobs and opportunities lost in an already deprived region.
“The economy has been ground down, people are running from the city,” said Joshua Bullus, a deputy pastor in the northeastern city of Maiduguri, where Jama’atu Ahlis Sunna Lidda’awati wal-Jihad (People Committed to the Propagation of the Prophet’s Teachings and Jihad), better known as Boko Haram, began.
Maiduguri, the capital of Borno State, bordering the Sahelian countries of Niger, Chad and Cameroon, was the centre of a thriving livestock-based economy, with an ancient trade network extending as far as Sudan and the Central African Republic. But despite its illustrious past, the region is one of Nigeria’s least developed.
When Boko Haram declared war on the federal government in 2009, the northeast was already at the bottom of virtually all socio-economic indicators – its marginalization a clue to the violence, according to several analysts. From literacy to child survival, Nigeria’s Demographic Health Surveys consistently reflect a region that has been left behind by the rest of the country. Motorbike taxi ban
Commercial motorbike taxis, popularly known as `okada’, offer one of the few urban job opportunities for young men across Nigeria – typically those with a bit of schooling. `Okada’ riders are key to what makes cities work, and in risking Nigeria’s formidable traffic and the scorn of car-users, they earn well over the national minimum wage.
In July 2011, the state government banned both private and commercial motorbikes from the streets of Maiduguri in response to their use in ride-by shootings by Boko Haram. “The government is not helping the youth,” a University of Maiduguri student, who asked not to be named, told IRIN. “The `okada’ ban is encouraging the youth to join Boko Haram because they don’t have anything.”
An additional security measure, a 7pm curfew enforced by a federal unit called the Joint Task Force (JTF), has also effectively closed the “night market” – the small kiosks that sold household items and fast food until midnight, serving essentially low-wage earners and an important rung in the informal economy.
“A person can leave his house with 10 naira [6 US cents] in his pocket, struggle for business all day, and then go to the night market to find food for his family,” explained a senior state government official. “Now from 6pm everybody is rushing home.” With Ramadan approaching later this month, when fasting is broken at sunset, the curfew will become even more burdensome.
The JTF has struggled to contain Boko Haram attacks that have targeted state institutions, churches, and individuals seen as critical of the group. The insecurity has led transporters to increase their costs, which has had a knock-on effect on food prices: according to Bullus, his household food bill is now one third more than last year.
Whether they are terrorists or whatever they are called, people want the government to negotiate because millions of people are suffering
Most traders from the southeast, who cornered the spare-parts market, have shuttered their shops and moved on in response to the violence, adding to Maiduguri’s sense of isolation, and denying local land owners valuable rent. The closure of the borders with Niger, Chad and Cameroon – to prevent Boko Haram infiltration and escape – has had even more far-reaching consequences for the local economy.
“The border trade has virtually stopped, people are suffering, the livestock market has dropped by 50 or 60 percent,” said Mohammed Nur Alkali, director of the Centre for Trans-Saharan Studies at the University of Maiduguri.
Potiskum in Yobe State, a three-hour drive south through at least 20 security forces road blocks, was until May this year the largest livestock market in Nigeria, and probably West Africa. A gun and grenade attack on the market by what traders say was armed robbers, and the state government claims was Boko Haram, killed at least 34 people, and has scattered business to smaller markets in the region.
Once a week, Potiskum would be packed with trucks and trailers from across Nigeria, especially the southeast, and businessman with cash to spend. Now “the market has halved, even if you bring the cows nobody will buy,” one trader said. Cattle prices are a third lower than before the market was attacked; animals now come from nearby villages instead of the international trade of the past.
Call for government to negotiate with Boko Haram
Back in Maiduguri, the state government official, as with everybody in the city IRIN spoke to, said peace talks had to begin with Boko Haram. “Whether they are terrorists or whatever they are called, people want the government to negotiate because millions of people are suffering.” He added that the easing of the state of emergency would be a welcome interim measure.
Boko Haram says it is at war with the federal government, and its goal is the imposition of Islamic shariah law across the entire country, including the south where the majority of people are not Muslims. “There is a negotiating position, and then there is the true position of a person,” a Maiduguri-based analyst told IRIN. “The group has told the world they want their people released from prison, that is their real concern, not shariah.”
He added: “If I were the president there would be things I would do behind the scenes. I would work with traditional leaders, as they know the situation. The solution has to be found from inside, rather than imposed from the outside.”
10 – Togo, 13 janvier 1963: Sylvanus Olympio, père de l’indépendance abattu
En avril 1960, quand le protectorat français obtient enfin le droit de disposer de son destin, c’est ce cadre international, déjà Premier ministre, qui est perçu comme le prétendant naturel à la présidence de la toute jeune République du Togo.
Parlant six langues, ce métis de sang à la fois brésilien, nigérian et togolais n’a pas ménagé ses forces et ses réseaux diplomatiques pour obtenir l’indépendance. La souveraineté acquise, il multiplie les vexations à l’égard de l’ancienne puissance tutélaire, diversifiant ses partenaires économiques et financiers, poussant la volonté d’autonomie jusqu’à envisager la sortie de la zone franc…
Courant 1962, il commet l’acte qui servira de prétexte à sa déchéance. Il refuse de réintégrer dans la petite armée togolaise, un groupe d’officiers togolais ayant combattu pour la France en Algérie. Parmi ces démobilisés rentrés au pays et livrés à un désœuvrement soudain, un certain Etienne Eyadema Gnassingbé. Il sera le bourreau d’Olympio.
Dans la nuit du 12 au 13 janvier 63, ces demi-soldes furieux et bien armés prennent d’assaut la maison du président paisiblement occupé à rédiger la charte de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA). Alerté, Olympio se réfugie dans la cour de l’ambassade américaine qui jouxte sa résidence. Il en est délogé par les putschistes qui lui enjoignent de quitter les lieux. Il refuse, on le tue.
«Je l’ai abattu parce qu’il ne voulait pas avancer. Le jour se levait et les gens commençaient d’arriver. Ça pouvait faire un incident.Alors j’ai tiré», se bornera à dire le sergent-chef Eyadema qui se vantera longtemps du forfait.
A la place de Sylvanus Olympio, les militaires placent à la tête de de l’Etat son… beau-frère, et adversaire politique, le très francophileNicolas Grunitzky, démis 4 ans plus tard par le même Eyadema qui s’installera au pouvoir pour quatre décennies. Ce 13 janvier 1963, à l’aube, le soleil des indépendances a comme une teinte rouge sang. L’Afrique vient de vivre son premier coup d’Etat meurtrier. Le premier d’une longue liste, hélas.
9 – Ethiopie, 12 septembre 1974: la disgrâce de l’empereur Haïlé Sélassié 1er
Pour ses sujets éthiopiens et tous les «rastafari» du monde, le Négus (roi) avait autant de titres qu’une divinité: «Seigneur des Seigneurs»,«Lion conquérant de la Tribu de Juda», «Lumière du Monde», ou encore «Élu de Dieu.» Bref, le véritable messie pour ses adeptes, en lieu et place du Jésus chrétien.
La similitude christique s’arrête là. Car, au grand désarroi de ses «disciples», le dernier empereur d’Ethiopien’a pas ressuscité.
«Le mythe est toujours là (…) Hailé Sélassié est toujours en vie, avec nous. Son legs est toujours avec nous, il a donné un prestige international à l’Ethiopie et a été un empereur réformateur en modernisant notamment le système éducatif».
Couronné «négus negest» (roi des rois, en amharique) en 1930, Haïlé Sélassié 1er gouverne déjà depuis deux ans l’Ethiopie. En 1936, il est contraint à l’exil à la suite de l’invasion des troupes fascistes de l’Italie mussolinienne. De retour au pays reconquis en 1941, il symbolise alors la résistance à la colonisation italienne, «résistance à laquelle se sont identifiés bon nombre de mouvements d’indépendance»,explique l’historien britannique Richard Pankhurst.
Mais au fil du temps, on reproche à ce «sage de l’OUA», l’Organisation de l’Unité Africaine créée en 1963 avec siège dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba dont il est initiateur, son exercice absolutiste du pouvoir. Sa gestion de l’exaspération estudiantine et de la terrible famine qui survient dans le nord-est du pays (200.000 morts) est jugée désastreuse.
Un jour de septembre 1974, un comité militaire marxiste dirigé par le futur dictateur Mengistu Hailé Mariam dépose le Négus et institue la loi martiale.
L’empereur est emprisonné, la monarchie abolie peu avant son trépas l’année suivante. Décrétée «naturelle», la mort de l’ultime Négus alimente encore aujourd’hui des suspicions.
8 – Centrafrique, 20 septembre 1979: Jean-Bedel Bokassa, mégalomane déchu
Il était une fois, sur les rives de l’Oubangui, un chef d’Etat qui rêvait du statut impérial. Le 4 décembre 1977, avec l’approbation complaisante de la France, Jean-Bedel Bokassa décide de faire de son rêve une réalité en s’autoproclamant «Empereur de Centrafrique.»
La cérémonie, d’un faste grotesque, tente risiblement de correspondre au sacre napoléonien de 1804. Et ce jusque dans les symboles: tenue, couronne, sceptre, trône qui sont confectionnés par les artisans français mis à la disposition du despote. Qu’importe si tout cela a coûté près de 100 millions de francs français de l’époque (15 millions d’euros), «Sa majesté impériale», ne regarde pas à la dépense.
Bokassa était pourtant considéré comme un homme du peuple à son accession au pouvoir par… un coup d’Etat en 1965. Ancien officier supérieur de l’armée française, décoré de la Légion d’honneur et de la Croix de guerre pour ses faits d’armes durant les guerres mondiale (seconde), d’Indochine et d’Algérie, Bokassa se veut réformateur.
Mais en 1979, le dictateur brutal envers son peuple (tortures, exécutions) est devenu impopulaire. Cette année, il fait réprimer dans le sang une simple manifestation de lycéens. On l’accusera même d’anthropophagie à cette occasion, réputation tenace qui lui valut le sobriquet d’«Ogre de Berengo» (du nom de son palais).
C’est la répression de trop. Le 21 septembre 1979, alors qu’il est en visite en Libye, Bokassa est renversé par les services secrets français lors de l’opération «Barracuda». A sa place, on installe son prédécesseur et cousin David Dacko qui rétablit la République.
«Seul Bokassa a tué? Les autres n’ont-ils pas tué? Non vraiment, il faut être juste… On m’a présenté comme un monstre en inventant cette histoire de cannibalisme parce qu’on voulait ma peau. C’est cela la vérité», dira plus tard, en guise de défense, Bokassa déchu.
Condamné à mort en 1987, puis à la prison à vie, il est finalement gracié. 14 ans après son décès, en 1996, il est «réhabilité dans tous ses droits» par l’actuel président, François Bozizé.
7 – Burkina Faso, 15 octobre 1987: l’espoir est assassiné avec Thomas Sankara
T.Sankara en conférence de presse au Zimbabwe, Harare, 2 sept. 1986, AFP photo D.Faget/A. Joe
«Malheur, à ceux qui bâillonnent le peuple!», c’est sur cette sentence, terrible, que Thomas Sankara démissionne avec fracas, en 1982, de son poste de secrétaire d’Etat à l’Information.
Les Burkinabè s’en souviendront. Tout comme ils se souviennent de la conduite héroïque du jeune officier lors de la courte et pathétique guerre qui opposa la Haute-Volta au Mali, en 1974.
Né en 1949, Thomas Isidore Noël Sankara est un capitaine de l’armée voltaïque très en vue au début des années 80.
Sa conscience politique bien forgée, teintée de marxisme, lui permet d’exercer un leadership idéologique sur la nouvelle génération d’officiers. Lors du coup d’Etat qui suit de près sa démission, il est désigné Premier ministre. Mais l’homme est incontrôlable. Déjà, il dérange les hauts-lieuxfrançafricains qui réclament sa tête. La nouvelle de sa mise aux arrêts en mai 1983 plonge Ouagadougou dans un climat quasi insurrectionnel.
Libéré par ses camarades menés par son bras droit et éternel numéro deux, Blaise Compaoré, Sankara prend le pouvoir. La révolution démocratique et populaire est proclamée. Quatre années durant, l’autosuffisance alimentaire, l’éducation, la santé et la promotion de la femme sont érigées en priorités. Avec des résultats probants. Des initiatives audacieuses sont prises, quitte à verser parfois dans l’aventure politique. Volonté de renouveau: le pays est rebaptisé Burkina Faso, la «patrie des hommes intègres.»
Mais le révolutionnaire se fait beaucoup d’ennemis. En visite officielle à Ouagadougou, en novembre 1986, le président français François Mitterrand a affronté verbalement Thomas Sankara. Du guide libyen, Mouammar Kadhafi, ancien parrain, Sankara refuse la tutelle. Tout comme celle de l’Ivoirien Félix Houphouët-Boigny, doyen régional.
Au plan national, la chefferie traditionnelle et la bourgeoise sont frustrées par la réduction de leurs privilèges. Compaoré, le frère jumeau, devenu adversaire, cache à peine ses volontés putschistes.
Dans l’après-midi du 15 octobre 87, ses hommes investissent l’état-major du Conseil national de la révolution, où le président du Faso est en réunion. Entendant les tirs, Sankara rassure ses camarades apeurés: «Restez-là, c’est moi qu’ils veulent!».
Les mains en l’air, le capitaine sort. Il est aussitôt criblé de balles. Son corps, enterré à la hâte, avec ceux de ses 12 compagnons d’infortune, est honoré par une foule de courageux. Le nouveau régime démantèle la révolution. Partout sur le continent, la jeunesse inspirée par le modèle s’indigne. Jusqu’au Cameroun, la rue pleure. Momentanément, une partie de l’Afrique vient de perdre espoir.
6 – Tunisie, 7 novembre 1987: Habib Bourguiba le père de la nation vieilissant est déposé
L’ancien président tunisien, Habib Bourguiba, en compagnie de Ben Ali, mai 1997, Reuters/Stringer
Militant nationaliste, Habib Bourguiba (1903-2000) a traversé le 20ème siècle, marquant l’histoire de la Tunisie de son empreinte. Avocat de formation, il mène une lutte inlassable pour que la Tunisie accède à la pleine souveraineté, engagement qui lui vaudra emprisonnements répétés et exils forcés. La lutte accompagnée de diplomatie aboutit en mars 56. Un an plus tard, Bourguiba devient le premier président de la République tunisienne.
Sitôt élu, il se montre réformateur. Il veut un Etat moderne aussi bien sur le plan économique que sociétal. On retiendra de lui ses décisions dites «progressistes»: interdiction de la polygamie, autorisation du divorceet de l’avortement. Laïcité oblige, les autorités religieuses voient leur pouvoir réduit.
Cependant, le pays n’échappe pas au marasme économique dans les années 70 et à son corollaire, la montée progressive de l’islamisme. Ayant une très haute idée de lui-même, Bourguiba se fait président à vie en 1974. Son état de santé, pourtant, ne rassure pas. On dit le leader faiblissant de moins en moins lucide et on soupçonne son épouse, Wassila, de gouverner à sa place.
C’est sur ses doutes que son Premier ministre, Zine El-Abidine Ben Ali, décide d’intervenir en perpétrant un «coup d’Etat médical»le 7 novembre 87. Certifié sénile par des rapports médicaux, Bourguiba est déposé avec ménagement par son numéro deux qui prend le pouvoir en tant que successeur constitutionnel.
Assigné à résidence à Monastir, sa ville natale, Bourguiba mettra 13 ans à y mourir. Enterré dans le somptueux mausolée qu’il s’y est fait construire de son vivant, «le père de la Tunisie moderne» est honoré, une dernière fois par des funérailles nationales.
5 – Liberia, 9 septembre 1990: Samuel Doe ou la sauvage exécution d’un barbare
Il n’aura pas voulu se montrer magnanime, il n’y aura aucune indulgence pour lui non plus. Samuel Kanyon Doe a fini comme il a gouverné, dans la cruauté.
Le souvenir est encore vif dans la mémoire collective africaine de l’interminable supplice infligé au président libérien lors de sa destitution en septembre 1990.
La lente torture et les mutilations qu’il subit sont filmées en même temps qu’elles se déroulent sous le regard goguenard du rebelle Prince Yormie Johnson, son vainqueur, qui le fait finalement exécuter. Aujourd’hui encore, ces images circulent.
A son arrivée au pouvoir, en avril 1980, la figure du sergent Samuel Doe, 29 ans, est inconnue du grand public. Même William Tolbert, le président démis, n’avait pas vu venir ce putsch quand il est étranglé dans son lit. Ses ministres, tous arrêtés, sont fusillés en public sur les plages de Monrovia après un jugement expéditif.
De telles exécutions sommaires rythmeront les années de terreur du régime Doe (1980-1990), qui perpétue les pratiques de corruption pourtant dénoncées par lui. Premier «autochtone», à diriger le pays jusque-là sous la domination des Américano-Libériens (descendants d’esclaves affranchis), le militaire de l’ethnie Khran se rend progressivement impopulaire. De nombreuses tentatives de coups d’Etat contre lui échouent.
En décembre 1989, la rébellion du «National Patriotic Front of Liberia» (NPLF) de Charles Tayloréclate. Elle conquiert rapidement l’essentiel du pays jusqu’à pénétrer la capitale Monrovia. Acculé, Samuel Doe se laisse alors abuser par une proposition de rapprochement de Prince Johnson, ancien allié de Taylor, qui a créé sa rébellion dissidente. Le général président est cueilli dans un piège mortel. La suite est connue. La guerre civile, une des plus meurtrières du continent, elle, ne fait que commencer.
4 – Mali, 26 mars 1991: la chute de Moussa Traoré, le tyran
A la fin des années 80 et à l’orée d’une nouvelle décennie, les Maliens n’en peuvent plus d’un Etat policier qui pendant plus de 20 ans s’est illustré par son impéritie à doter le pays d’une vraie économie. Ils réclament le multipartisme. En clair, la possibilité d’une alternance à un régime faiblissant, laxiste face aux graves sécheresses qui ont sévi en 1972-73 et 1984-85.
Jusqu’ici, le parti-Etat, système assurant la réélection systématique du lieutenant sur des scores soviétiques, n’avait pas permis à la contestation sociale de s’exprimer.
Certes, les Maliens avaient bien manifesté en 1977 lors des funérailles de Modibo Keïta, premier président (1960-68) et père de l’indépendance malienne fauché par un putsch de Traoré, mais de tels mouvements d’humeur ont rarement été possibles. En 1980, une grève scolaire et étudiante est durement réprimée.
«Invincible» pendant la première décennie de son règne, le militaire déjoue toutes les tentatives de coups d’Etat (1969, 71, 75, 78) dont les auteurs sont condamnés à mort, ou embastillés à vie.
Mais en mars 91, alors qu’il est occupé à mater dans le sang une agitation étudiante, le désormais général ne voit pas venir une action militaire qui conduit à son arrestation. Les putschistes placent à leur tête, Amadou Toumani Touré, le «soldat démocrate».Il promet des élections et s’exécute 9 mois plus tard. Le Mali est sur les rails d’une démocratisation unanimement acclamée.
Quant à Traoré, condamné à mort, il est gracié en 2002 et s’attache à vivre pieusement retranché dans un quartier de Bamako. Avec quelques privilèges dus à son rang passé.
3 – Zaïre, 17 mai 1997: Mobutu Sese Seko, vieux roi Léopard, est chassé
Grandeur et décadence du personnage ont suscité un éloquent documentaire biographique: «Mobutu, roi du Zaïre» réalisé par le Belge Thierry Michel. Il relate comment un sous-officier, journaliste à ses heures, gravit les échelons de la hiérarchie administrative et militaire à l’occasion d’un mouvement national dans lequel il s’inscrit tardivement. Se rendant incontournable, il réussit à se poser en arbitre de querelles politiques qu’il tourne en sa faveur par un coup d’Etat, en 1965.
Parvenu au pouvoir, il s’approprie avec cynisme l’aura du défunt artisan de l’indépendance, le charismatique Patrice Lumumba, qu’il a pourtant livré à ses bourreaux belges et katangais, en 1961. Américains, affirment certains, qui voient dans la neutralisation de l’ancien Premier ministre une injonction de la CIA, peu désireuse de voir le communisme s’implanter au centre de l’Afrique.
Car c’est en garant des intérêts occidentaux dans la région que le régime Joseph-Désiré Mobutu s’inscrit dans la durée, en plein contexte de guerre froide. En contrepartie, on ferme les yeux sur sa gouvernance: régime de parti unique, despotisme, culte de la personnalité, corruption endémique qui font du dirigeant et de son sérail des milliardaires. Côté face, c’est la révolution nationale, le Congo est rebaptisé Zaïre en 1971.
1989, le mur de Berlin s’effondre et avec lui les stratégies d’alliance. Discours de la Baule oblige, la contrainte du multipartisme est inévitable. L’affaiblissement du Maréchal-président qui doit partager le pouvoir est visible aux yeux de tous. En 1996, une rébellion venue de l’est et soutenue par le Rwanda éclate. Une de celles qu’on n’arrête pas.
En mai 97, les troupes de Laurent-Désiré Kabilaentrent dans Kinshasa livrée au pillage. Le «Léopard du Zaïre» est obligé de fuir le 17 mai 1997. Il n’avait plus de dents pour résister. Au moins ses ennemis n’auront pas eu sa peau. Malade, il s’éteint quelques mois plus tard à Rabat, au Maroc.
2 – Côte d’Ivoire, 24 décembre 1999: Henri Konan Bédié, l’héritier destitué
Henri Konan Bédié, à Accra, pour des négociations, 29 juillet 2004, REUTERS/Luc Gnago
Se croyait-il destiné à gouverner indéfiniment? En bon dauphin (constitutionnel) Henri Konan Bédié (HKB) s’assure que son statut de successeur ne sera pas remis en cause, à la mort du président Félix Houphouët-Boigny, en décembre 1993.
Il lui faut disqualifier son rival Alassane Dramane Ouattara qui a fait figure de véritable régent du royaume éburnéen en tant que Premier ministre (1990-1993) d’un patriarche vieillissant après des décennies de règne. A ces fins, il lance le concept d’«ivoirité». Une idée restrictive de l’identité nationale, excluant nombre d’Ivoiriens de la nationalité et Ouattara de la prétention à la succession, loi électorale à l’appui.
Le «Sphinx de Daoukro» (son village), tel qu’on le surnomme, vient d’ouvrir la boîte de Pandore. Les crispations xénophobes et ethnicistes s’exacerbent à la faveur de l’avènement d’une idéologie nauséabonde promue par d’obscurs universitaires. Viendront s’y greffer, clivages religieux et régionaux.
Ce climat sociétal coïncide avec la fin du «miracle économique ivoirien.» Dans ce contexte social délétère où accusations de tribalisme et de mauvaise gestion fusent à l’égard d’HKB, survient une mutinerie bien vite transformée en putsch un jour de réveillon.
Mené par le général Robert Guéï qui prétend être venu «balayer la maison», ce coup d’Etat du 24 décembre 1999, surprend l’opinion africaine et internationale tant il intervient dans une mer de stabilité, de calme et de paix au sein d’un océan ouest-africain tourmenté.
C’est le début d’une longue période de troubles. S’ensuivront une présidentielle «calamiteuse», une rébellion venue du nord puis une partition du pays qui ne prendra fin qu’en même temps la crise postélectorale de 2011-2012.
1 – Madagascar, 17 mars 2009: La rue pousse Marc Ravalomanana à la sortie
Partisans de Rajoelina durant un meeting à Antananarivo,14 mars 2009, REUTERS/Siphiwe Sibeko
En ce début d’année 2009, Antananarivo semble unanime pour réclamer le départ du président Ravalomanana, pourtant réélu fin 2006. On lui reproche, entre autres, de mêler intérêts publics et privés. Il reste, il est vrai, patron d’un des plus grands groupes agroalimentaire du pays.
Deux mois durant, la capitale est sous le coup d’une agitation entretenue par son jeune maire, Andry Rajoelina. Mi-janvier, fort de sa popularité et du soutien de ses partisans rassemblés en masse sur la place du 13 mai, il réclame la démission du chef de l’Etat. Sûr de lui, le surnommé «TGV», en référence à son mouvement «Tanora Gasy Vonona» signifiant «Jeunes Malgaches prêts», pousse la hardiesse jusqu’à se proclamer à la tête d’une Haute-Autorité de transition. Le coup de force n’est pas loin.
Les manifestants, encouragés à la marche sur le palais présidentiel le 7 février pour y installer l’édile frondeur subissent des représailles qui feront 30 morts et plus de 200 blessés. Rajoelina doit se réfugier à l’Ambassade de France, d’ores et déjà suspecte d’une certaine complaisance à son égard.
Le 8 mars, une mutinerie de militaires d’une base proche de la capitale prend la tête de l’armée et accélère le cours des évènements. Ils contraignent Ravalomanana à la démission. Le 17 mars, ce dernier remet le pouvoir à un directoire militaire qui s’empresse aussitôt de le transférer à son rival.
La communauté internationale condamne ce qu’elle indexe comme un «Coup d’Etat», malgré une tentative de légitimation du pouvoir de Rajoelina par la Haute Cour Constitutionnelle de Madagascar. TGV part en quête de cette reconnaissance et se donne deux ans pour organiser des élections.
Les Malgaches attendent toujours. Exilé comme nombre de ses prédécesseurs (notamment Didier Ratsiraka), Marc Ravalomanana, lui, attend encore de pouvoir faire son grand retour. Et récupérer, pourquoi pas, ce pouvoir qu’il a perdu.
La France, à travers son nouvel ambassadeur installé à Madagascar, Jean-Christophe Beillard, a donné son avis sur le projet de rencontre entre le président de la transition actuel, Andry Rajoelina et l’ancien chef d’Etat, Marc Ravalomanana.
Selon une source officielle reçue jeudi, Jean-Christophe Beillard, a affirmé que « pour la France, la rencontre prévue entre Rajoelina et Ravalomanana est fondamentale car elle peut débloquer les choses, le retour à la normalité politique et le reste suivra dont le retour des aides et accords avec le Fonds monétaire international, le retour de la croissance et l’amélioration de la situation économique et sociale ».
« C’est une rencontre importante pour le pays. Nous attendons que la Communauté de développement de l’Afrique Australe (SADC) nous dise quand, où et de quoi on parlera. Nous souhaitons que cette rencontre ait lieu et qu’elle doive produire des résultats », a précisé l’ambassadeur français.
Notons qu’à l’issue de la session extraordinaire du Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la SADC, qui a eu lieu à Luanda le 1er juin dernier, la SADC a préconisé la tenue urgente d’une rencontre entre ces deux principaux protagonistes de la crise malgache.
Cette rencontre sera organisée afin d’assurer la pleine application de la feuille de route et de créer un environnement propice pour la tenue des élections crédibles, libres et équitables.
Rappelons que Madagascar est tombée dans la crise depuis le mois de décembre 2008 suite à une opposition entre Marc Ravalomananaet Andry Rajoelina. Une feuille de route concoctée par la SADC, et qui devrait être le document cadre de sortie de crise malgache, a été signée par onze entités politiques le 17 septembre dernier. Chaque entité a, toutefois, ses propres interprétations de cette feuille de route engendrant un blocage du processus de sortie de crise.
En mars dernier, elles ont lancé un premier signal aux côtés du bassiste émérite Richard Bona. Beaucoup n’y ont pas prêté l’oreille, sans doute à tort. Le 28 juin, elles sont revenues à la charge en organisant un séminaire de sensibilisation dans la capitale économique assorti d’un thème évocateur : « Douala à l’école de la parité ». Elles, ce sont ces femmes de toutes les couches sociales réunies dans la plate forme « ensemble pour la parité » qui voient en ce concept, une véritable solution à divers problèmes d’ordre politique, économique et social. Parmi elles, Dr Edith Mongue-Din, coordinatrice du mouvement. C’est cette pharmacienne au verbe facile que nous avons approché pour comprendre les contours du nouveau combat des femmes …et des hommes au Cameroun.
Qu’est-ce que la parité
La parité est l’égale représentativité des hommes et des femmes dans toutes les instances libératives et sphères de décisions. Voilà ce que signifie la parité pour la plate forme « ensemble pour la parité ».
Que doit-on justement comprendre par la plate forme « ensemble pour la parité » ?
Ce qu’il faudrait retenir, c’est que ce sont des hommes et des femmes qui se battent pour l’institutionnalisation de la parité au Cameroun. Cette plate forme a, en son sein, une cinquantaine d’associations et de personnes ressources qui œuvrent d’habitude pour le respect des droits humains au quotidien. Toutes ces associations se sont réunies pour pouvoir se battre pour l’institutionnalisation de la parité.
Quel a été l’objectif du séminaire de sensibilisation tenu à Douala le 28 juin 2012 ? Est-ce que cet objectif a été atteint ?
En invitant la société civile, les politiques et les religieux dans ce séminaire, c’est d’abord pour sensibiliser les hommes et les femmes à ce concept de parité ; parce que pour beaucoup, la parité est quelque chose de très lointain qu’ils ne comprennent pas toujours. Pour qu’ils adhérent à ce combat, il faut qu’ils le comprennent. On doit les expliquer que ce n’est pas un combat des femmes contre les hommes, mais avec les hommes. C’est simplement pour que la société camerounaise soit plus juste, plus égalitaire. De ce fait, elle ira vers une démocratie réelle où les hommes et les femmes construisent ensemble notre pays.
A propos, quel rôle pourrait jouer les hommes dans ce combat?
C’est un rôle essentiel. Nous avons vraiment besoin des hommes. Quand nous avons organisé la première conférence en Mars dernier, nous avons invité l’artiste musicien Richard Bona, par ailleurs notre parrain. Il était question que l’opinion publique soit touchée. Que les gens comprennent qu’un homme est à nos côtés parce que ce n’est pas un combat contre les hommes. Si cela avait été le cas, vous êtes d’accord que Richard Bona ne serait pas venu. Il était là parce qu’il a compris le sens de notre combat. On ne peut pas réussir si les hommes ne sont pas à nos côtés.
Comment la parité impacte t-elle sur la vie politique, économique et sociale au Cameroun ?
Du point de vue politique, s’il y a la parité au Cameroun, beaucoup de femmes vont faire de la politique. Pour l’instant, elles ne le font pas parce qu’elles ont l’impression que les dés sont pipés. Elles se disent que comme d’habitude, elles seront au fond des listes, qu’elles ne seront pas bien positionnées et que par conséquent, elles ne vont pas passer. Si elles savent que les listes sont obligatoirement paritaires, elles savent qu’elles auront une chance de gagner. De ce fait, elles s’impliqueront davantage parce qu’elles se diront que les jeux ne sont pas faits.
Du point de vue économique, je voudrais reprendre ce que notre ami Marlyse Douala Bell (paneliste, Ndlr) a si bien dit au cours du séminaire. « La parité est un moteur de la croissance économique ; une plus grande participation des femmes aux activités économiques et à la gestion des collectivités territoriales décentralisées peut permettre d’accroitre la productivité, d’améliorer la salubrité dans les marchés, la santé maternelle et infantile mais aussi permettra de trouver une solution au problème d’accès des femmes à la terre ». En fait, en quelque sorte, c’est que les femmes qui représentent 45 % du Pib de notre pays sont des actrices très importantes. Il est normal que ces femmes soient là aux côtés des hommes pour diriger ce pays.
Et sur le plan social?
Ensuite, du point de vue social, notre ami Patricia Ndjandjo (paneliste, Ndlr) a développé ce concept sur le plan social. Ça commence dès le jeune âge par l’éducation. Nous devons faire comprendre aux femmes que la fille et le garçon sont égaux. Il faudrait déconstruire cette mentalité selon laquelle l’homme est au dessus de la femme ; dire aux garçons et filles qu’ils doivent faire les mêmes tâches, aller dans les mêmes écoles et faire les mêmes études. La jeune fille doit comprendre qu’elle a la même responsabilité que le garçon dans la conduite des choses de la vie politique, de l’Etat, de la nation ; très tôt, on doit leur inculquer cela. Avant, c’était les filles à la cuisine, les garçons devant la télé, avec un ballon ou à l’école. Il faut maintenant déconstruire tout ça.
Jusqu’où compte aller la plate forme ?
Notre combat, c’est l’institutionnalisation de la parité. Nous voulons une loi sur la parité absolue au Cameroun. C’est jusqu’où nous irons. Mais, cela ne veut pas dire que nous allons nous arrêter à ce niveau. Nous serons toujours comme des sentinelles pour s’assurer que les choses sont respectées, c’est-à-dire que l’implémentation de la parité au Cameroun est effective. Nous commençons par la loi et après peut- être par un observatoire de la parité pour s’assurer que la loi est respectée. Nous voulons être sûres que cette loi que nous allons obtenir sera bien observée.
Il est important que les gens puissent savoir ce qui est entrain de se passer en ce moment au Cameroun ; que les femmes ont dit que maintenant la parité est devenue pour elles une exigence.
L’annonce avait de quoi réjouir les milieux d’affaires.
Le processus de certification de Kimberley vient d’autoriser que le Cameroun exporte son diamant.
La bonne nouvelle est tombée à l’issue d’une mission du gouvernement début juin à Washington aux Etats Unis d’Amérique. « Le Cameroun est admis au processus de Kimberley comme pays participant. Le comité de participation s’est rendu compte que toute la procédure réglementaire prescrite en la matière a été rigoureusement suivie et épuisée ; et donc, par conséquent, il s’est dit en droit de se prononcer valablement sur l’acceptation de cette candidature », a indiqué Emmanuel Bonde, ministre des mines, de l’industrie et du développement technologique.
Par cette décision prise par le comité international en attendant une confirmation -pour la forme-par l’Assemblée générale, le Cameroun pourra désormais librement exporter les produits diamantifères issus de son principal gisement à Mobilong, une localité située à l’Est du pays.
Le décret présidentiel fixant les conditions d’exploitation indique que le gisement s’étend sur une superficie de 236, 25 Kilomètres carré. La Cameroon and Korea Mining incorporation(CK), l’entreprise coréenne qui a obtenu le permis d’exploitation va, pendant vingt cinq ans renouvelable par période, extraire du diamant et des substances connexes « jusqu’à épuisement de ce gisement », précise le président Paul Biya dans son décret.
Selon Oh Deuk-Gyun, président du conseil d’administration de l’entreprise coréenne, les travaux qui débutent au mois de juillet prochain vont permettre d’extraire à terme sur ce site jusqu’à 750 millions de carat de diamant. Cette estimation récente survient après une vive contestation du gouvernement sud coréen qui avait saisi la commission d’arbitrage des Nations Unies. Seoul se disait avoir été berné par les résultats des premières études menées par Yaoundé. Dans un premier temps, l’on parlait de 420 millions de carat.
Les deux parties ont mis près de trois mois pour s’accorder sur la valeur approximative de ce gisement. Conséquence, la CK qui devait entamer l’exploitation un an près l’obtention du permis, ne pouvait plus se conformer à la réglementation. Quoiqu’il en soit, le gouvernement camerounais qui voit en cette exploitation une manne pour intensifier la lutte contre la pauvreté et réduire le chômage, n’a pas attendu longtemps pour se conformer aux standards internationaux auprès de Kimberley.
C’est en mai 2000 que les régions sud africaines productrices de Diamant se retrouvent dans la ville de Kimberley pour trouver des voies et moyens pour mettre un terme aux diamants dits de sang. Il s’agissait des diamants achetés par les mouvements rebelles et leurs alliés pour renverser les gouvernements légitimes.
En 2003, avec l’implication des Nations Unies, le processus de Kimberley entre en vigueur dans tous les continents. Il compte actuellement plus de 50 participants représentant 76 pays. En Afrique, seize pays ont signé et ratifié ce processus à l’instar de l’Angola, la sierra Leone, la côte d’ivoire, la Rdc, le ghana, le liberia, le Botswana, le congo Brazzaville, la Guinée, le lesotho, l’ile Maurice, l’Afrique du sud, la Namibie, le Zimbabwe, le Togo et la Tanzanie.
Avec l’annonce de l’exploitation de quelques 750 millions de carat de diamant à l’horizon 2035, le Cameroun se positionne comme l’une des principales réserves diamantifères au monde devant le Botswana, le zimbabwé et la Russie. Même si le cahier de charges de la CK est moins bavard là-dessus, les populations riveraines à Mobilong espèrent voir construire des routes, des écoles et centres de santé pendant l’extraction et le trafic des pierres précieuses vers le marché mondial.
Dans son rapport, publié le 18 juin, Human Rights Watch accuse l’Etat éthiopien de spolier les tribus de l’Omo.
Selon l’ONG, plusieurs milliers de personnes ont été délogés manu-militari de la vallée pourtant classée au patrimoine mondiale de l’humanité de l’Unesco. Cela en raison du projet du gouvernement d’Addis-Abeba de développer la culture de la canne à sucre sur 254 000 hectares. Un projet qui justifierait la construction du plus grand barrage d’Afrique, baptisé Gibe III.
Le rapport de soixante-treize pages de Human Rights Watch, intitulé « What Will Happen if Hunger Comes » (Que se passera-t-il si la faim survient ?), est accablant. Selon l’ONG américaine, les tribus de l’Omo seraient menacées par le projet du gouvernement éthiopien de développement de la canne à sucre sur 254 000 hectares. Et plusieurs milliers de personnes ont d’ores et déjà été délogés manu-militari de cette vallée classée au patrimoine mondiale de l’humanité de l’Unesco.
La construction du plus haut barrage d’Afrique, baptisé Gibe III, financée à hauteur de 1,5 milliard d’euros par la compagnie nationale de production d’électricité EEPCO et la banque chinoise ICB, validerait les craintes d’Human Rights Watch. Ce barrage devrait permettre l’irrigation des plantations de canne à sucre ainsi que la production de l’électricité.
Vives inquiétudes
Les tribus de l’Omo s’interrogent sur leur sort. Les inquiétudes se concentrent sur leurs nouvelles conditions de vie. « Qu’est-ce que je vais manger ? », se demande un berger de la tribu Mursi. « Ils me disent de vendre tout mon bétail et de n’en garder qu’un seul que j’attache à ma maison. Mais qu’est-ce que je vais faire avec une seule bête ? », ajoute-t-il.
Ces questions méritent d’être posées. En effet, les organisations de défense des droits de l’Homme et de l’environnement pensent que le barrage va mettre en péril les modes de vie traditionnels des populations et assécher une partie du Lac Turkana, situé dans le Kenya, pays limitrophe de l’Éthiopie.
Addis-Abeba se justifie
Human Rights Watch dénonce, pour sa part, la violation des droits des tribus de l’Omo. « Leurs droits ne sont tout simplement pas respectés », souligne Ben Rawlence, reponsable de l’ONG américaine pour l’Afrique et auteur du rapport. Selon France 24, « il fait état d’arrestations arbitraires, de passage à tabac et de vols de bétail par les forces gouvernementales. »
A en croire les autorités éthiopiennes, il n’y aurait aucune alternative car il en va du développement du pays en matière d’énergie or l’Ethiopie connait depuis dix ans un des taux de croissance les plus élevés d’Afrique.
Human Rights Watch croit savoir qu’un demi-million de personnes pourrait être affecté le long de la frontière entre l’Ethiopie et le Kenya. Les tribus de l’Omo seront, peut-être, fixées sur leur sort à la fin de la construction du barrage Gibe III prévue pour 2013.
Le chanteur Ivoirien, star internationale du Reggae nous à reçu à Paris le 1er Juin et nous livre sans concession sa vue de la situation actuelle en Afrique: Crise, politique, CEDEAO, Francafrique, Etat islamique au Mali, fédérer les états d’Afrique, égalité Afrique Occident, les institutions face aux jeunes, et bien sur l’éducation…
Thierry Barbaut :Tiken, Comment allez-vous ? Tiken Jah Fakoly : Très bien merci, demain sera le premier concert pour le festival Mix UP à Creil dans l’Oise, puis nous partons en Suisse. Nous donnons un concert pour notre association a Niamey.
Thierry Barbaut : En France et en Europe la crise occupe une place prépondérante dans les médias, mais cette crise ne serait-elle pas le fait que nous surconsommons et que nous devrions aller vers une meilleure harmonie des dépenses et des besoins, alors qu’en Afrique la crise comme nous la voyons est un mode de vie !
Tiken Jah Fakoly : Oui c’est vrai la crise est un mode vie en Afrique, nous avons toujours vécu dans la crise, du temps de nos parents jusqu’à maintenant, mais il y a des solutions, si nos pays sont bien gouvernés. La corruption, vous avez déjà la base du problème.
TB : Un film « Africa paradis » sorti en 2007, décrit les aventures d’un couple de Français qui tentent d’émigrer en 2033 aux Etats-Unis d’Afrique, dont la prospérité contraste si violemment avec la pauvreté et le chômage en Europe.… Scénario possible ou science-fiction totale ?
Tiken Jah Fakoly : C’est un scénario que je ne souhaite pas forcément parce je souhaite le bonheur pour les Européens et les occidentaux en général, je ne souhaite pas rendre des coups, autant je souhaite que l’Afrique se relève, qu’elle soit en bonne position et même enviée, que effectivement il y ai une justice au niveau des visas, pour un Africain ce n’est pas envisageable d’organiser un voyage en trois jours sur la France alors que c’est possible pour un Français, le visa, il devrait y avoir une égalité à ce niveau. L’Afrique est unie autour des intérêts communs, si on arrête de se taper dessus, si nous avons des pouvoirs forts, capable d’avoir des face à face avec des dirigeants occidentaux, par rapports a la négociation par exemple des prix de nos matières premières, elles ne sont pas du tout achetées aux prix qu’il faut.
Pour la crise en Europe je pense que c’est un scénario hélas possible, Bob Marley l’a dit il y a 30 ans « Babylone va tomber » il parlait bien sûr de l’occident… Si l’Afrique est unie au niveau de nos pays, pas de nos ethnies et de nos régions, il n’y a pas alors de raison pour que nous ne soyons pas bien chez nous et pas enviés par les occidentaux, je le souhaite pour mon continent, je souhaite qu’en 2033 comme vous évoquez pour votre film qu’effectivement le Café de Cote d’ivoire, le Cacao, le Coton du Mali soient achetés au prix qui doit l’être. Que la Francafrique soit un souvenir lointain et que la corruption soit combattue par nous les Africains. Je ne souhaite pas, parce que nous avons pris des coups, nous les Africains, les rendre, je n’ai pas d’attitude agressive, et que chacun soit bien chez lui mais que quand nous voulons aller en occident ce soit possible aussi facilement pour nous que pour vous. Certains pays d’Afrique proposent même le visa à l’aéroport a l’arrivée de l’avion sans démarche préalable, alors qu’en occident c’est impossible pour un Africain !
TB : Justement vous parlez de l’union de l’Afrique et c’est le général Kadhafi qui tentait de fédérer l’Afrique sous le nom « d’états unis d’Afrique » en organisant de grands rassemblements populaires dans tous les pays d’Afrique a quelques exceptions près, il s’est pourtant heurté a de nombreuses résistances dans cette organisation, et nous connaissons tous ce qui a suivi. Fédérer certains états c’est possible mais fédérer un continent entier d’un milliard d’individus, avec une telle démographie, c’est plus que compliqué.
Tiken Jah Fakoly : C’est très compliqué, mais nous n’avons pas le choix, aucun pays Africains ne pourra s’en sortir tout seul, je le répète on n’a pas le choix je pense qu’il va falloir qu’un jour, et peut-être ce sera la génération de nos enfants ou de nos petits-enfants , mais il va falloir qu’une génération s’assoit et dise voilà on a les mêmes problèmes, au Mali, en Côte d’Ivoire, dans les quartiers populaires ce sont les mêmes contraintes, la même pauvreté, pourquoi ne pas s’assoir ensemble , se réunir et avoir une seule voix qui puisse faire face aux occidentaux, et parler d’une voix commune, on a pas le choix si on veut s’en sortir.
L’Afrique c’est ce paradoxe historique, continent très riche par ses matières premières, potentiel humain aussi, mais population extrêmement pauvre, nous vivons sur l’or, le diamant, le café, le cacao, le coton etc… Tout ce dont les occidentaux ont besoin pour continuer leur développement mais nous restons dans la pauvreté et c’est un paradoxe, c’est difficile mais cela ne peut passer pour moi que par l’éducation et l’école, quand la majorité des Africains saura lire et écrire, soit environ 90% de la population, is communiqueront et se dirons « arrêtons de nous taper dessus », « réunissons nous et faisons face aux Etats-Unis et à l’Europe ».
TB : Effectivement, pour en revenir au fait que des Européens seraient amenés à migrer vers l’Afrique, ce scénario est déjà visible pour des Espagnols et des Portugais, dont les pays subissent une crise économique majeure, et dans les colonnes d’info-Afrique.com nous évoquions le cas la semaine dernière de migrants portugais qui affluent en masse en Angola pour tenter d’y travailler. L’Angola, un pays qui a un des PIB qui s’accroit le plus au niveau mondial, comparable à certains pays en plein développement comme le Ghana, le Nigéria, sur lequel nous reviendrons, et l’Afrique du Sud véritable modèle économique.
Tiken Jah Fakoly : Et oui… Nous en Afrique nous avons de la place, pas vous, aujourd’hui en Côte d’Ivoire tu peux acheter un magnifique terrain à côté de la capitale Abidjan a 5000 euros, ici à Paris il n’y a rien à 5000 euros, peut être aussi que des occidentaux se disent, ou vont se dire « mais je peux acheter un superbe terrain en Côte d’Ivoire ou ailleurs en Afrique avec peu d’investissement, et loger ma famille et tenter ma chance, ici en Europe si vous avez des loyers chers et pas de travail, quelles sont vos possibilités d’avenir ? N’oubliez pas qu’en Afrique tout est à faire, alors qu’ici tout a été presque déjà fait.
TB : Comment faire prendre conscience aux Européens et au monde qu’en Afrique et dans certains pays d’Asie, d’Amérique du Sud, le rêve de millions de gens c’est l’accès à l’eau potable, un emploi ou un toit. Sans pouvoir voyager et ainsi le constater de visu, et là je fais référence à votre chanson « viens voir ». On ne peut pas s’imaginer les conditions terribles de vie. A ce titre pensez-vous que c’est aux artistes de faire passer le message qu’une partie de l’Afrique est en grand danger, et qu’il y a urgence, au Darfour, en Somalie, en République Démocratique du Congo etc…
Tiken Jah Fakoly : Nous voulons faire passer le message, mais sans parler de cette Afrique misérabiliste. Ce que nous ne voulons plus faire, ça l’a été assez fait par les médias, et nous avons notre fierté, notre dignité, on ne veut plus être présentés comme ça, hélas la réalité est là et il faut arriver à en parler, encore une fois sans misérabilisme. Il y a la solution, nous la connaissons, si nous trouvons l’unité dans nos pays, si nous combattons la corruption, si l’argent va moins à droite et à gauche, si ça partait dans les bonnes caisses, mais tout ça c’est un processus. Ce qu’on ne doit pas oublier c’est que l’Afrique sort de 400 ans d’esclavage et de colonisation, donc quand je compare l’âge de la liberté de l’Afrique à celle de la liberté de la France ou de des Etats-Unis alors je vois une grand personne a coté d’un enfant, un enfant qui a besoin de temps, pour comprendre, pour grandir et apprendre et ainsi espérer. Cette solution là je pense que nous pouvons la trouver nous-même africains, sans l’aide de l’occident, je garde une vision positive et je reste optimiste car je sais que ce continent a un potentiel, nous avons tout pour le faire, c’est un processus, il y a eu des coups d’états aussi en occident, il y eu les dernières guerres, le temps de Napoléon, quand la France a fait sa révolution il a fallu du temps.
TB : Mais vous citez dans une de vos chanson « il y a eu l’esclavage, après la colonisation puis ils ont inventé la coopération » donc cette coopération qui est encore d’actualité, c’est positif ou négatif ? Il y a des moyens pour que cela fonctionne correctement ?
Tiken Jah Fakoly : Elle fonctionne bien si c’est équitable, nous sommes sur la même planète, il est important que nous travaillons ensemble, que des échanges se fassent et que ce soit un équilibre, elle est utile, je le crois, mais avec une équité, et une meilleure organisation. Avec, la aussi moins de corruption. Mais là aussi je suis confiant, vous savez on a entendu que les valises circulaient moins, et je suis sûr que cette année il y en aura encore moins, les choses vont se passer au fur et à mesure. Même ici en occident certains en ont marre et dénoncent des choses qui se passent en Afrique cela aussi participe à faire bouger les choses favorablement, ces dénonciations vont réveiller, en Afrique et en Occident.
TB : L’Europe et le monde ne seraient -ils pas obligés d’aider les pays pauvres à se développer pour pouvoir nouer de vrais partenariats, non économiques mais humains, culturels et profitables a tous ?
Tiken Jah Fakoly : Je pense que l’Europe n’a pas le choix, l’occident même en général n’a pas le choix parce que même les politiques d’immigrations, si les frontières sont fermées et si les présidents occidentaux mettent la clef dans leur poche, les Africains continueront à venir de gré ou de force, poussés par la pauvreté. Je pense que la seule manière de freiner ou de stopper cette immigration massive c’est d’aider ces pays à se développer. Là aussi il n’y a pas le choix, et tant que les Africains ne seront pas bien chez eux ce sera difficile voire impossible de freiner cette immigration et de quelque manière que ce soit.
TB : Le potentiel impressionnant des ressources du continent africain est souvent évoqué, minerais, bois, coltan pour les téléphones mobiles, sable, diamants, or etc… mais pas le potentiel humain, c’est pourtant là que des millions de compétences dans tous les domaines et souvent les plus techniques comme l’informatique ou l’industrie sont disponibles, qu’en pensez-vous ?
Tiken Jah Fakoly : Oui il y a un grand potentiel, certains étudient aux USA ou en Europe, mais ne rentrent pas tous chez eux, et dans nos pays, ce potentiel n’est pas assez utilisé.
TB : Le high Tech se développe énormément en Afrique : Internet, réseaux sociaux, informatique, nouvelles technologies, et même une tablette tactile produite en République Démocratique du Congo, cela semble une vraie force du continent, un moyen de communiquer librement avec le reste du monde.
Tiken Jah Fakoly : Il y a de grandes compétences, mais pas toujours de travail, c’est l’avenir qui va décider, hélas on n’entend pas toujours parler du potentiel, nous ne voulons pas non plus nous victimiser, si celui qui a fait la tablette tactile au Congo arrive à la vendre en masse ce sera une réussite, mais c’est dur, c’est quasiment impossible de combattre la concurrence. Mais c’est sur l’Afrique c’est un continent d’avenir, l’Afrique c’est la où les choses vont se passer bientôt, et je reviens aux Africains, nous devons être prêt pour que quand les choses vont se développer on en profite intelligemment.
TB : Le continent Africain change, la démocratie avance, le Maghreb, le Sénégal, la Cote d’Ivoire, et le Mali qui politiquement et religieusement se sépare, et c’est un nouvel état islamique qui est décrété, cela semble être un grand danger pour ce pays et avoir un effet déstabilisant pour l’ensemble de cette région, déjà soumise à rude épreuve. Qu’en pensez-vous ?
Tiken Jah Fakoly :Moi je souhaite simplement que cette division du Mali n’aboutisse pas, c’est extrêmement dangereux, les Touaregs du Niger ont déjà demandé leur indépendance, il a aussi les Touaregs du Burkina qui l’avait fait, et donc il faut vraiment éviter que ce qui se passe au Mali dégénère.
TB : Oui mais un état Islamique a déjà été créé, l’Azawad, une nouvelle frontière a été tracée et des monuments culturel détruits, au grand désespoir de la population.
Tiken Jah Fakoly : Il faut l’éviter… Et je pense que le dialogue est possible, ça m’étonnerait que les habitants s’entendent, les Touaregs sont peut-être des descendants d’Arabes, mais je ne pense pas qu’ils aient les mêmes visions que les islamistes et ça commence déjà à se sentir, ils n’ont pas pu s’entendre, ils ont tenté de signer des accords mais ça n’a pas marché. Je pense que la plus grande préoccupation aujourd’hui c’est l’instabilité politique à Bamako la capitale, c’est de là qu’il faut commencer à régler le problème. Je ne souhaite pas prendre le devant du combat car il y a aujourd’hui beaucoup d’artistes Maliens qui connaissent des soutiens à l’international. Mais je suis sûr que cela passe par le retour d’une stabilité sur la capitale. Une grande partie du monde aujourd’hui combat les islamistes, c’est le cas de la coalition en Afghanistan et c’est le même problème dans le nord du Mali aujourd’hui et je pense qui si encore une fois la stabilité est retrouvée à Bamako, alors tout le monde voudra et pourra nous aider à combattre ces islamistes.
TB : Seriez-vous donc favorable à l’envoi d’une aide extérieure, voire une intervention ?
Tiken Jah Fakoly :Moi je fais partie de ceux qui soutiennent la CEDAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) et je fais partie de ceux qui ont dénoncé l’ingérence de la France, des Etats-Unis et des autres, donc qu’une institution Africaine prenne le devant ça nous crédibilise, ça prouve déjà une certaine maturité et je suis pour. Un soutien de l’occident mais sous l’égide de la CEDEAO Thierry Barbaut : Une CEDEAO qui contrôlerait en toile de fond une intervention occidentale ?
Tiken Jah Fakoly : Oui
TB : CEDEAO qui elle-même connait actuellement de sérieux troubles dans sa propre gestion…
Tiken Jah Fakoly : La réalité, le problème des institutions Africaines, c’est que la jeunesse ne connait pas ces institutions, la jeunesse voit la télé, les réunions, mais ne se sent pas concernée, et c’est pour ça que des voix au Mali se sont levées pour s’opposer aux décisions de la CEDEAO. Il faut être conscient que cette CEDEAO a été créée par nos parents et cette institution doit aussi apprendre à parler aux jeunes et à se faire comprendre ! Le Mali comme certains autres pays font partie de ceux qui ont écrit dans leur constitution que si deux décisions avaient été prises, une par le pays et une par l’Afrique, et qu’elles se confrontent, ce sera celle prise par l’Afrique qui sera appliquée, vous pouvez d’ailleurs écouter dans l’hymne du Mali que le « Mali est l’Afrique ». Le problème de nos institutions panafricaines c’est qu’elles ne sont pas connues, de nous et surtout de nos jeunes. Et, hélas, je ne parviens pas à rencontrer les présidents d’Afrique afin de leurs proposer de faire une tournée, et de m’associer, pour expliquer aux jeunes et tenter de fédérer les pays, afin que nous soyons plus unis.
Il faut absolument expliquer l’importance de ces institutions a tous les Africains, aucun combat ne sera gagné par un pays africain sans les autres, par exemple en Côte d’ivoire si les problèmes se stabilisent, les voisins vont affluer afin de profiter de la situation favorable, et cela va finalement déstabiliser le pays, c’est pourquoi il faut fédérer les pays dans une politique de stabilisation afin d’avancer ensemble dans la bonne direction.
C’est ensemble que nous pouvons gagner tous les combats. La première des choses à faire est de rapprocher les institutions des jeunes, afin de passer ce message de réunification des pays et ainsi que les décisions des institutions soient respectées de tous, jeunes comme anciens. L’unité de l’Afrique c’est la seule solution pour s’en sortir, si ce message est diffusé et compris, alors l’unité sera respectée, et c’est mon souhait. Pour en revenir à votre question, je suis pour une intervention extérieure sous l’égide de la CEDEAO afin que l’Azawad ne puisse pas exister.
TB : Vous avez beaucoup appelé dans vos chansons et vos interviews à « quitter le pouvoir ». A part au Zimbabwe et dans quelques pays, il faut bien admettre que depuis vos premiers appels à ce changement cela évolue, démocratiquement au Sénégal, par les urnes et par la force en Côte d’Ivoire, au Maghreb par des « révolutions », vraiment là ça bouge ?
Tiken Jah Fakoly : Ah oui, vraiment avec le développement d’Internet, de la technologie, les réseaux sociaux, un dirigeant qui pense qu’il peut faire 20 ans au pouvoir il se trompe, on a affaire à une génération aujourd’hui qui ne gagnera pas le combat, elle fera une part du combat, mais elle n’acceptera pas ce que nos parents ont accepté, il y a eu le Sénégal par la voire démocratique, en Côte d’Ivoire aussi par la voie des urnes mais il a fallu conclure par la force, vous savez Gbagbo a dit « soit on gagne, soit on gagne » ça veut dire on gagne avec les urnes ou les fusils… ça n’a pas marché… Et même en tentant de proposer de recompter les voix une semaine après personne n’y aurait cru.
Un dirigeant qui aujourd’hui espère faire trois ou quatre mandats à la tête de son pays se trompe, c’est fini, c’est une étape qui est terminée, il y en aura d’autres mais celle-là est terminée. Il faut au moins que l’on gagne le combat de la démocratisation sur le continent Africain, que le peuple ai son mot à dire. La démocratie amène la stabilité. Pour en revenir à la Cote d’ivoire, si Alassane Ouattara fait ce qu’il faut, et ça semble être le cas, s’il développe, construit des routes, et que les Ivoiriens qui votaient Gbagbo voient ça ils peuvent se dire « ah quand même il fait des choses pour nous » et la situation peut changer. La réconciliation peut avoir lieu, ce que nous souhaitons tous.
J’ai moi-même tenté de faire revenir des artistes en Côte d’Ivoire, mais sans beaucoup de succès et au risque de me faire critiquer ou associer à la politique en cours. La sécurité doit aussi être exemplaire en Côte d’Ivoire, pas question de nouveaux coups d’états, nous allons dans le bonne direction avec un chef, pas un dictateur, mais craint et respecté.
Tiken Jah Fakoly reçu par le capitaine Moussa Dadis Camara en Guinée en 2009
TB :Thomas Sankara, Patrice Lumumba et peut être Moussa Dadis Camara il y a deux ans, tous a des époques différentes, mais des points communs pour des personnalités hors du commun. Qu’en est-il aujourd’hui ? Est-ce qu’il y a aujourd’hui des personnes qui seraient capable de bouleverser le jeu politique comme ces grands noms ?
Tiken Jah Fakoly : La réalité c’est que la situation économique est compliquée, et il est difficile aujourd’hui pour un nouveau Sankara de réapparaitre mais il y en a, il est difficile aussi aujourd’hui pour un nouveau Patrice Lumumba de réapparaitre, mais il y en a ! Dadis c’est spécial, mais il y en a. Ils existent, ils ont aussi peur de se mettre en avant, je pense que comme la première préoccupation des gens est comment gagner le pain quotidien, c’est donc extrêmement difficile. C’est lorsque nous auront trouvé la solution économique que certain apparaitrons.
Pour en revenir à Moussa Dadis Camara, je tiens à souligner et féliciter l’acte patriotique qu’il a fait en signant les accords de transfert de pouvoir, c’est lui qui a permis à la situation en Guinée de se régler démocratiquement, et que des élections soient programmées. Sans ce geste qui l’honore cela aurait pu être compliqué et même dangereux. Je l’avais rencontré, et hélas il a été grièvement blessé, mais il est maintenant remis et vit au Burkina.
TB : La démographie et les états eux aussi évoluent, le Soudan se divise en deux, et un nouveau pays apparait, le Nigéria sera la première puissance économique en 2025 et il compte aujourd’hui 160 000 000 d’habitants soit près de trois fois la population française. Ce pays pourrait devenir, en 2050, le 3ème pays le plus peuplé du monde avec 389 millions d’habitants, comment relever ce défi ? Tiken Jah Fakoly : Il faut absolument préparer les choses maintenant, j’espère que les gouvernements qui vont se succéder d’ici cette date vont prendre conscience de la situation, et qu’ils le prépareront au mieux.
TB : Souvent les familles, parfois très nombreuses, dans les zones rurales ou en ville, ne parviennent pas à subvenir aux besoins de leurs enfants et les abandons sont fréquents : enfants des rues parfois appelés sorciers, orphelinats en surpopulation, enfants esclaves, enfants parfois même vendus… D’où vient le problème, culture, contraception, ce sont des tabous ?
Tiken Jah Fakoly : Quand on me pose cette question sur la contraception et le fait des grandes familles Africaines je reviens tout de suite sur l’éducation, au fur et à mesure, quand les gens irons à l’école et comprendrons qu’il vaut mieux faire deux enfants que dix, et s’en occuper, les éduquer, se concentrer sur eux, les faire étudier à l’école, il vaut mieux se concentrer sur deux que dix.
En 2009, inauguration de l’école primaire de Touloni en Côte d’Ivoire
Au Cameroun, le championnat d’élite est professionnel depuis moins d’un an. Sur le plan administratif, la fédération camerounaise de football(Fecafoot) a cédé son organisation à la ligue de football professionnel. Sur le terrain, les joueurs dont les clubs sont financièrement diminués ne ressentent pas encore ce vent de changement. Pour beaucoup donc, rien de nouveau sous le soleil! salaires minables ou inexistants, alimentation pauvre, etc. A cela, s’ajoute l’absence d’ une prise en charge médicale en cas de blessures ou d’accidents. Depuis quelques années, les footballeurs sont ses principaux patients. Il les accepte sachant qu’ils ont tout dans les jambes et parfois rien dans les poches pour régler les factures. Lui, c’est le Dr Tamo Moktomo Philemon. Médecin de sport, responsable de la commission médicale à la Fecafoot, nous l’avons attrapé entre deux consultations pour en savoir davantage sur la santé des héros locaux du ballon rond.
Docteur, en quoi consiste la médecine de sport?
La médecine de sport est la science médicale ayant pour objet la performance, l’étude des pathologies liées à la pratique du sport, la mise en pratique des thérapeutiques efficientes pour la prise en charge globale des athlètes.
Comment est réglementée cette médecine au Cameroun? Qui peut la pratiquer?
Ce n’est pas une affaire du Cameroun. La pratique médicale est réglementée. Ce sont des questions académiques. Pour être médecin au Cameroun, il faut avoir fait des études médicales, avoir un doctorat en médecine, être inscrit à l’Ordre national des médecins du Cameroun qui est l’organe chargé de valider les diplômes et de donner les autorisations d’exercice pour les personnes prétendant exercer dans le domaine.
Quels sont les types de blessures et accidents des sportifs que vous recevez souvent?
Les blessures du sportif camerounais dépendent du type de sport pratiqué. Les blessures du footballeur ne sont celles du handballeur, du volleyeur, du nageur, etc. Tout dépend du type de sport pratiqué. Dans le foot par exemple, les blessures viennent de la cheville en tête, ensuite le genou, les lésions musculaires essentiellement quadriceps et essieu jambier, les pathologies des insertions comme des adducteurs et pubalgie, enfin les pathologies de l’épaule essentiellement les luxations de l’épaule. C’est à peu près par ordre décroissant la fréquence des lésions et accidents que nous rencontrons chez le footballeur au Cameroun.
Ces lésions sont-elles causées par la mauvaise qualité des infrastructures ou l’hygiène de vie des sportifs?
Non, il ne s’agit pas de l’alimentation. Ces causes sont essentiellement de deux ordres : il y a l’air de jeu qui est un facteur important dans les blessures. Ensuite, l’équipement, c’est-à-dire les chaussures pour le footballeur. Dans une moindre mesure, il y a la charge de travail qui n’est pas parfois en adéquation avec soit les âges, soit le terrain sur lequel on joue. Tous ces éléments mis ensemble peuvent favoriser certains types de blessures.
Comment se passe la prise en charge des footballeurs malades étant donné que les clubs rencontrent d’énormes difficultés financières pour leur fonctionnement?
Au Cameroun, l’élite évolue désormais dans un championnat professionnel. La fédération a délégué l’organisation de ce championnat à la ligue professionnelle de football. Normalement dans le cahier de charges, chaque club est supposé avoir assuré ses joueurs. Tout employeur a le devoir de prendre en charge ses travailleurs dans le cadre des maladies professionnelles ou les accidents de travail, ce n’est pas parce que nous sommes dans le foot. La blessure d’un footballeur en l’occurrence pendant qu’il est aux entrainements ou au cours d’un match relève du droit du travail et donc, il doit être en charge par son club employeur. C’est en théorie ce qui devrait se passer.
Evidemment, il y a la problématique de la pris en charge des joueurs. Nous sommes dans un pays en crise où les gens n’intègrent même pas aujourd’hui la place de la médecine dans le sport. Donc, les joueurs sont à la vérité très mal pris en charge, ce qui fait que leur carrière est assez courte parce qu’ils se blessent régulièrement pour des motifs que nous avons cité plus haut. En général, très peu de clubs prennent en charge leurs joueurs. Ce sont ces derniers qui doivent se débrouiller eux-mêmes alors qu’ils se sont blessés en etant au service des clubs qui les emploient.
On dresse souvent un tableau catastrophique de la sécurité en Afrique. Le classement des dix pires, des coups d’État, des zones violentes et conflits en tout genre. Cependant tout n’est pas si noir.
A l’occasion de la réactualisation du Global Peace Index (GPI) pour l’année 2012, nous vous proposons un classement des dix pays d’Afrique, réputés les plus sûrs, sur un total de 158 pays dans le monde.
Réalisé par Vision of Humanity, un regroupement de think-thanks et d’experts, et soutenu par des personnalités internationales comme le Dalaï-lama, le GPI s’appuye sur vingt-trois indicateurs quantifiables. Il propose de nombreuses autres données pour se faire sa propre interprétation du classement qu’il délivre depuis 2007.
Ce classement est par essence biaisé, et ce pour plusieurs raisons. Il ne tient compte que de vingt-trois facteurs, et il est évidemment difficile de juger de la paix dans un pays à partir d’une si faible quantité de données.
Par exemple, les chiffres sanitaires ne sont pas pris en compte, alors que la mortalité due au sida est très importante dans plusieurs des dix pays que nous listons ici.
Ensuite, les données pour le Soudan du Sud, la Somalie, le Togo et le Sahara occidental ne sont pas prises en compte dans ce classement.
Enfin, des gouffres séparent parfois certains des pays cités plus bas.
Il n’est cependant pas inintéressant de chercher à comprendre les facteurs de paix, et de tenter d’en faire l’analyse.
Pour l’anecdote, les dix pays qui suivent sont tous mieux classés que les Etats-Unis d’Amérique (88e), la majorité des pays d’Amérique latine, ou encore, l’Ukraine (71e, où se tient l’Euro de football, depuis le 8 juin).
N°10 – La Tanzanie et la menace sécessionniste
Ce pays de la côte est africaine est réputé être une destination touristique, un haut lieu de safaris, au milieu de paysages somptueux. Tout comme le Mozambique (lire plus bas), il peut compter sur des plages de sable fin, et des couchers de soleil dignes de cartes postales.
Qui dit tourisme, dit sécurité. Et en Tanzanie, la sécurité s’est obtenue à la faveur de la fusion entre le Tanganyika et l’île de Zanzibar, après leurs indépendances respectives, en 1961 et 1963, sous la houlette du président Julius Nyerere, élu démocratiquement et resté 29 ans au pouvoir, jusqu’en 1985, sans mettre en place de régime dictatorial ni autoritaire.
La Tanzanie n’est cependant pas un exemple irréprochable de démocratie, et des tensions se font ressentir depuis quelques mois entre les velléités indépendantistes islamistes de Zanzibar vis-à-vis du gouvernement central de Dodoma.
A l’occasion du forum de la renaissance islamique, qui se tenait à Stone Town (la capitale de Zanzibar) en juin, des demandes de référendum d’autodétermination se sont fait entendre, même si le gouvernement central reste muet à ces aspirations. Et certains observateurs voient déjà l’île sombrer dans le chaos. Des Églises chrétiennes y ont déjà été incendiées…
N°9 – Le Maroc, ses richesses, ses divisions
Pays touristique s’il en est un au Maghreb, le Maroc est fort de son histoire, fier de sa monarchie, riche de son patrimoine, de ses influences et sa diversité.
Mais dans un royaume qui tire une part importante de ses revenus des services et du tourisme, on doit faire en sorte que tout aille bien, du moins en apparence.
Les touristes ne verront pas les disparités du Maroc. Ils visiteront le faste de Marrakech, la médina de Fès, achèteront à prix d’or des babioles souvenirs à des hommes en turban, toujours souriants, le tout, dans la plus parfaite sécurité.
Mais une épine reste profondément plantée dans le pied du royaume chérifien: la question du Sahara occidental. Allez dire à un Sahraoui que le pays est sûr, qu’il n’y a pas de problèmes, et vous verrez sa réaction.
Le problème du Maroc est que la relative sécurité dont il jouit dépend surtout de l’appartenance communautaire. L’accès aux armes y reste relativement facile, et il ne faut pas oublier qu’une partie du rif, au nord, est contrôlée par les mafias de la drogue, avec l’accord tacite des autorités.
Enfin, la liberté de parole reste limitée aux domaines peu sensibles. Le 14 juin, un blogueur à la langue un peu trop pendue a d’ailleurs été condamné à deux ans de prison pour… trafic et détention de drogue, dans des circonstances floues et suite à un procès truffé d’irrégularités.
Près de Tifariti, dans le Sahara occidental, le terrain reste miné, by REUTERS/Juan Medina
N°8 – Le Lesotho, une nation, un roi
Cette petite enclave en plein milieu de l’immensité sud-africaine doit son calme en grande partie à son ancienneté. Le Lesotho, depuis son indépendance, et même avant, vit sous l’autorité d’une dynastie dont le fondateur est célébré tous les ans pour avoir su unir et préserver la nation des influences extérieures, et notamment, d’une intégration à l’Afrique du Sud.
Même si en raison de troubles internes, le roi a du s’exiler pendant la décennie 1990, le retour au calme s’est rapidement opéré, et les pouvoirs du roi ont été transférés à une assemblée élue. Les deux cohabitent aujourd’hui.
Le prix de cette unité est que le Lesotho compte parmi les pays les moins avancés. Ses ressources restreintes, son économie basée sur l’agriculture, et sa presque totale dépendance de l’Afrique du Sud font de lui un Etat endetté et pieds et poings liés aux aides extérieures.
Il peut cependant compter sur ses importantes ressources en eau, qui devraient, une fois toutes les infrastructures mises en place, devoir lui permettre de fournir une partie de l’Afrique australe, et ainsi, alléger sa dépendance vis-à-vis des pas voisins.
N°7 – La Sierra Leone peut enfin avancer
Ce pays d’Afrique de l’Ouest a hélas beaucoup fait parler de lui ces vingt dernières années, en raison d’une guerre civile qui a pris fin en 2002. Depuis, le pays connaît une embellie relative, voire significative, si l’on compare la situation d’avant la fin de la guerre à aujourd’hui.
Le 30 mai 2012, l’ancien président libérien Charles Taylor a été jugé coupable par la Cour pénale internationale de crimes contre l’humanité en Sierra Leone, où il était accusé d’avoir armé en sous main les rebelles du Revolutionary United Front (RUF) contre des diamants, et d’entretenir une guerre civile qui aura officiellement fait 10.000 morts et plus de 2 millions de déplacés.
Le pays est aujourd’hui en paix, connaît l’alternance politique, la liberté de la presse et peut enfin se développer. Pour que la page soit tournée, il fallait que Charles Taylor et ses complices soient jugés. Tout le monde ne le fut pas, mais la tête de gondole, si.
La Sierra Leone a cependant tout à reconstruire, et son économie repose encore sur l’exploitation des pierres et métaux précieux (diamants et or), qui furent l’une des clés de la guerre civile. De nombreux enfants travaillent encore dans ces mines.
N°6 – La Zambie, une ombre au tableau
On dit souvent que le football est un baromètre de la société. Et bien le monde entier a pu découvrir, à l’occasion de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2012, que la Zambie est un Etat qui se porte plutôt bien, puisqu’il l’a remportée.
Les statistiques de Vision of Humanity sur la Zambie sont en constante progression depuis 2007, et les libertés individuelles sont dans l’ensemble assurées. C’est notamment l’un des pays les moins corrompus d’Afrique (toute proportion gardée). Le tourisme s’y développe et les amateurs de safari connaissent bien cette destination.
Une ombre plane cependant sur cle tableau. Le taux d’homicides est en constante progression, si bien que le pays est classé parmi ceux, en Afrique, qui comptent le plus de meurtres annuels, proportionnellement à leur taille. Et ce, en raison d’un accès aux armes légères relativement aisé, selon les chiffres de l’Economist Intelligence Unit cités par le GPI.
N°5 – Le Ghana, un îlot de tranquillité en terres hostiles
La dernière élection présidentielle au Ghana, qui a abouti à une alternance, fut saluée par la communauté internationale pour sa transparence, et le calme dans lequel elle s’est déroulée. Or dans la région, ce n’était pas couru d’avance, et si le Ghana est considéré comme un pays calme, les Etats alentours ne peuvent pas en dire autant.
Or les voisins sont un facteur déterminant de la stabilité d’un pays, et le Ghana, pays de l’Afrique de l’Ouest, se situe dans une région en pleine crise.
A l’est, le Togo souffre de heurts entre manifestants et forces de l’ordre, en raison de tortures et de manipulations électorales du pouvoir en place, qui cherche à se maintenir. A l’ouest, la Côte d’Ivoire vit une difficile transition à la suite de l’élection d’Alassane Ouattara et la colère des pros-Gbagbo, qui divisent le pays. Dans toute la région, enfin, les tensions ethnico-religieuses entre musulmans et chrétiens pèsent.
Si le Ghana peut maintenir un îlot de stabilité au cœur de cette région, c’est en comptant sur une presse libre et privée, une police relativement peu corrompue qui assure la sécurité, et la faible perméabilité au transit d’armes. Ce pays est aussi régulièrement décrit comme un des «lions» économiques émergents.
Mais en raison de l’instabilité régionale, les chancelleries déconseillent de visiter ce pays, dont la ressource principale n’est pas et n’aspire pas à être le tourisme, mais l’agriculture et les matières premières.
N°4 – La Namibie, entre campagnes et villes
«A Windhoek et dans les autres villes du pays, les conditions de sécurité connaissent une dégradation continue et nécessitent une vigilance accrue depuis quelques années», prévient le ministère des Affaires étrangères français sur son site internet. Le Global Peace Index se veut beaucoup plus rassurant, puisque par rapport à 2011, la Namibie a progressé dans le classement mondial.
Il faut dire que le GPI ne tient compte des vols à main armée que dans la catégorie «criminalité ressentie». Or c’est principalement contre ces violences que mettent en garde les différentes chancelleries. Ces vols peuvent être assorits d’agressions physiques dans les grandes villes.
En dehors des agglomérations, le pays reste calme et prisé pour ses paysages spectaculaires et très variés. Seulement, en raison de l’insécurité qui règne encore dans les rues de la capitale, le tourisme piétine, et l’afflux des étrangers demeure faible.
De nombreuses fraudes électorales ont entaché les élections de 2004, dans cette république de l’Afrique Australe, encore marquée par son récent et violent passé. Une guerre civile y fit rage jusqu’en 1992, et les emblèmes du pays, la bêche et… la Kalachnikov le rappellent à chaque instant.
Des points positifs sont cependant à noter, notamment la liberté de la presse, le très faible taux d’incarcération, une économie tournée vers l’exportation et un faible taux de chômage.
Le Mozambique reste malgré cela l’un des pays les plus pauvres, et son économie, archaïque, repose sur l’agriculture et l’exportation de matières premières essentiellement.
Le pays peut aussi compter sur sa façade littorale de 2.000 km, très attractive pour le tourisme et la villégiature, majoritairement sud-africains. Mais le pays souffre de plusieurs problèmes environnementaux, et est alternativement frappé par des inondations ou des sécheresses.
N°2 – Le Botswana nargue la France
Un gouffre de dix-sept places sépare le Mozambique et le Botswana.
Dans ce dernier, la corruption est quasiment nulle, et on pourrait presque le comparer à un petit eldorado. Le Botswana tient en effet, dans une zone fragilisée par les conflits voisins, la dragée haute à tous les pays africains par la sécurité qui y règne.
Si bien que Gaborone peut se vanter d’être, au classement GPI, la capitale d’un pays réputé plus sécurisé que l’Italie ou encore…la France.
Le Botswana jouit d’un faible taux d’incarcération, d’une faible présence d’armes, de processus électoraux transparents et d’une relative paix sociale.
Les 1,8 million de Botswanais doivent leur tranquillité à une croissance économique vertigineuse, qui l’a faite sortir de la peu reluisante catégorie des pays les moins avancés en 1994, en s’appuyant notamment sur son très influent voisin sud-africain.
Un signe de l’interdépendance entre les deux pays est le fait que la capitale Gaborone se situé sur la frontière avec l’Afrique du Sud. L’économie du pays est en effet basée sur la délocalisation de services.
Mais le Botswana peut aussi compter sur un sous-sol riche en minerais, diamants et énergies fossiles.
Tout n’est évidemment pas rose, puisque, comme dans toute la région, les problèmes sanitaires sont loin d’être réglés, le sida fait encore des ravages, et l’espérance de vie reste très réduite. Mais la mortalité infantile évolue à un niveau assez faible, et l’éducation progresse.
Le Botswana a récemment fait parler de lui avec la visite très remarquée et critiquée du roi d’Espagne Juan Carlos, venu chasser l’Eléphant en avril.
La sécurité de cette espèce protégée et en voie de disparition, reste, elle, bien incertaine…
Juan Carlos, roi d’Espagne, est venu chasser l’éléphant au Botswana, by Reuters/Stringer Mexico
N°1 – Maurice, une île ouverte sur le monde
Située au large de Madagascar, cette petite île d’1,2 million d’habitants et 1.800 km2 décroche le titre de pays africain le plus sûr. Il squatte la tête de l’indice Ibrahim de la meilleure gouvernance des pays africains depuis plusieurs années. Le pouvoir d’achat de ses habitants dépasse celui des pays émergents. Et tout semble aller bien dans le meilleur des mondes.
Indépendante depuis 1968, l’île Maurice a connu un essor économique sans pareil: industrie et finance, couplée à une forte fréquentation touristique, le pays a abandonné une économie auparavant basée sur l’agriculture, et a su se rendre autosuffisante. De nombreux centres d’appel internationaux y ont notamment été délocalisés.
Et comme l’essor économique et du niveau de vie, ainsi que le faible taux de chômage sont généralement des facteurs de paix sociale, il est tout à fait logique de retrouver Maurice en tête du classement GPI.
Mais comme partout, il y a bien un revers de la médaille, comparable aux situations que l’on peut voir dans certains pays européens (que l’île Maurice devance pour leur majorité dans le classement GPI). En effet, l’écart se creuse de plus en plus entre les classes les plus riches et les classes moyennes qui se paupérisent, et de nombreuses personnes habitent encore dans des taudis.
Malgré cela, et la forte densité de population, les manifestations et les homicides restent relativement bas, et le pays a su se tenir à l’écart de la flambée de violences que son voisin réunionnais a subie en février 2012.
Entretien avec Juliana Rotich, une étoile montante dans le domaine de l’informatique
Ayant passé une grande partie de sa jeunesse au Kenya, Juliana Rotich a refusé de suivre un chemin tout tracé.
La plupart des jeunes étudiantes de son âge se résignaient déjà au mariage dès l’obtention de leurs diplômes.
Juliana Rotich de la société Ushahidi
Avec ses grosses lunettes et sa passion pour les sciences et la technologie, Juliana était souvent incomprise et vivait en marge de la société. Malgré cela, elle a tenu bon et a pu réaliser ses ambitions. Aujourd’hui elle est à la tête d’une entreprise africaine d’informatique appelée Ushahidi, qui veut dire témoignage en Swahili. Cette organisation à but non lucratif développe des logiciels qui aident à la collecte et à la diffusion d’informations par SMS, courriel, des formulaires web et twitter.
Depuis sa création, Ushahidi aide à gérer des crises en temps réel en rendant ces informations accessibles à travers une carte interactive. Au Kenya, le logiciel a permis de repérer les zones de conflits après une élection présidentielle controversée en 2008. En Haïti, le logiciel a pu localiser et sauver des gens ensevelis sous les décombres pendant le tremblement de terre en 2010.
Aujourd’hui Madame Rotich essaye d’encourager les jeunes filles à embrasser une carrière en sciences et en technologies de pointe. Elle explique à Jocelyne Sambira, journaliste à Afrique Renouveau, pourquoi il est important pour le monde, et l’Afrique en particulier, d’avoir plus de femmes dans son métier.
Avoir plus de femmes dans le métier de l’informatique et technologie est important car ce domaine demeure largement une affaire d’hommes. Donc, on doit non seulement se soutenir entre femmes, mais aussi faciliter l’émergence d’une nouvelle génération de technocrates. J’ai eu la chance d’avoir l’appui des autres et j’aimerais faire de même pour ces jeunes filles. Je pense qu’il est essentiel pour elles d’oser rêver, d’avoir de grandes ambitions. Et si leur passion est dans les sciences et la technologie, pourquoi pas?
Avez-vous l’impression que les jeunes filles évitent les sciences et l’entreprenariat parce qu’elles pensent que c’est un domaine réservé aux hommes ?
Bien sûr! Il est extrêmement difficile de percer dans ce métier. Les filles de ma génération se résignaient déjà à suivre la tradition, c’est-à-dire se marier et fonder une famille dès la sortie de l’école. Tu devenais la « femme » de quelqu’un et la « maman » des enfants. La route était déjà tracée pour toi. Mais je n’étais pas du même avis. Je pense qu’il est important d’avoir de l’ambition. Je me rappelle la première fois où j’ai lu l’histoire de Mae Jemison, la première femme astronaute afro-américaine.
C’était tellement surréel! Elle était vraiment une source d’inspiration pour moi. Cette femme a été sur la lune ! Il est impératif que des jeunes filles soient exposées dès leur jeune âge aux sciences pour qu’elles sachent que ce n’est pas une chasse gardée des hommes. En Afrique on pourrait faire plus pour encourager les jeunes filles à entrer dans les domaines scientifiques. Des débats en maths et en sciences font rage dans le monde entier mais quelle est notre contribution dans tout cela?
Pensez-vous que l’intégration des femmes en sciences et en technologie peut aider l’Afrique? De quelle manière?
Il y a eu des recherches sur les différentes modes de pensées entre l’homme et la femme. J’ai un ami qui n’y croit pas et qui pense qu’il n’y a pas de distinction entre le cerveau masculin et féminin. Mais un groupe des chercheurs insistent que les femmes ont un raisonnement intégrateur. Cela dit, je pense que les femmes jouent un rôle important dans l’avenir de la technologie. Par exemple, [Augusta] Ada Lovelace fut la première mathématicienne informaticienne à développer ce qu’on appelle aujourd’hui un langage informatique. Ceci est notre histoire, c’est notre héritage. Nous devons continuer dans ce sens. Quant à accroitre le nombre de femmes technologues, je pense que ça nous aiderait dans la vie de tous les jours. Par exemple, au Kenya nous avions beaucoup d’associations locales qu’on appelle des chamas où les femmes se mettent ensemble pour collecter des fonds et monter des petits projets communautaires. Avec l’aide d’une informaticienne ou technologue chaque chama pourrait développer des logiciels pour faciliter le travail. Nous avons de grands défis que la science et la technologie de pointe peuvent nous aider à relever. C’est aussi une façon d’appuyer la nouvelle tendance de chercher des « solutions locales aux problèmes africains ». C’est là ou repose l’avenir du continent.
Pouvez-vous citer quelques femmes scientifiques africaines qui vous inspirent?
Sans hésiter, je peux citer mes collègues Linda Kamau et Angela Odour qui sont les fondatrices d’un projet nommé AkiraChix. J’admire ces femmes car elles sont des technologues d’origine africaine qui font tout pour faciliter l’entrée d’autres jeunes filles dans les sciences. A peine sortie de l’université, elles ont consacré leur temps libre pour offrir leurs services et leurs expériences aux jeunes filles qui ont voulu suivre le même chemin. Elles font la tournée des écoles et universités pour encadrer ces filles. Elles y vont aussi pour répondre aux questions, donner des conseils et aider ces jeunes filles à résoudre des problèmes épineux d’ordre technique. Je trouve cela épatant.
L’avenir des réseaux sociaux s’écrira-t-il en arabe ? Facebook et Twitter ont révolutionné les paysages médiatiques du Maghreb mais également ceux de la péninsule arabique. En Arabie Saoudite, au Bahreïn ou au Qatar, le web 2.0 a le vent en poupe.
Ils sont devenus incontournables. Depuis la révolution tunisienne, aussitôt suivie de son homologue égyptienne, les réseaux sociaux sont parties prenantes de la vie politique du monde arabe. Ce n’est plus un secret, les échanges en ligne sur les mouvements de protestation ont souvent précédé de peu le déclenchement des mobilisations dans la rue, dont les vidéos ont ensuite été, pour le cas de l’Égypte, visionnées à plus de 5,5 millions de reprises, au cours de la semaine précédant la chute d’Hosni Moubarak.
Al Jazira : les réseaux sociaux et la voie du Qatar
Avec le Printemps arabe, Al Jazira a fortement contribué à la métamorphose du paysage médiatique dans le monde arabe. En se faisant le relais de contenus mis en ligne par des activistes politiques sur leur blog puis repris sur les réseaux sociaux, le groupe qatari a participé, selon Paloma Haschke, du Centre d’études et de recherches internationales de Paris, à un « nouvel équilibre, caractérisé par l’intrication entre chaînes satellitaires et médias sociaux ». Mais, Al Jazira pourrait être rapidement dépassée par ce nouveau système médiatique. Considérée comme la voix de la diplomatie qatarie, notamment dans son traitement de la crise au Bahraïn, la chaîne peine en effet à représenter les différentes tendances du monde arabe qu’elle prétend incarner, et qui, en revanche, s’épanouissent sur Internet.
À moins que l’empire qatari finisse par triompher des voies du numérique. Pour l’écrivain tunisien, Taoufik Ben Brik, dans une tribune à Slate Afrique, « depuis la chute de Ben Ali, les téléspectateurs n’ont d’yeux que pour Al Jazira. Tunis 7, Tunis 21, Hannibal, Nessma TV; les télévisons locales sont zappées. Mais, ce sont surtout les relais traditionnels de la rue survoltée – Internet, Facebook, Twitter, YouTube – qui ont sombré dans l’oubli ».
L’engouement pour le web 2.0 n’a pas manqué de s’exporter à l’ensemble du monde arabe et, en particulier, à l’est, à la péninsule arabique. Du mois de septembre 2011 au mois de mai 2012, le Bahreïn totalisait à lui seul près de 60 millions de messages postés sur Twitter quand l’Arabie Saoudite et ses 393 000 inscrits, en ont envoyé environ 50 millions.
En Arabie Saoudite, entre fracture sociale et émancipation
Le royaume de Riad, sur la même période de huit mois, a vu le nombre d’utilisateurs de Twitter bondir de 208%, la plus forte augmentation de la zone. Sébastien Marteau, vice-Président de la société de nouvelles technologies Intigral, explique ainsi que, sur les 47% de Saoudiens qui utilisent l’internet mobile, « 93 % expliquent fréquenter les réseaux sociaux ». « Cela s’explique par des raisons culturelles et de composition de la population. Celle-ci est très jeune : 60% des habitants sont âgés de moins de 25 ans. »
Alors que le pays est dirigé par un triumvirat qui atteint allégrement les 80 ans de moyenne d’âge, les réseaux sociaux se sont faits les relais d’une fracture sociale. D’un côté, l’élite saoudienne et ses trois dirigeants vieillisants. De l’autre : une population jeune, souvent instruite mais dont 40% souffrirait de la pauvreté, en raison notamment du chômage, le secteur privé étant saturé par 90% de travailleurs étrangers. Sans oublier les femmes, qui seraient très actives sur ces réseaux, et qui semblent y trouver une alternative à un quotidien cadenassé par le wahhabisme au pouvoir.
Oasis numériques
Les réseaux sociaux se sont imposés comme les voix de la protestation. Au Bahreïn, dès le début des révoltes, en février 2011, Facebook a vu se multiplier les appels à la fin de torture ou à la démission du Premier ministre Cheikh Khalifa Ben Salmane Al-Khalifa. Le hashtag #Bahraïn a même été utilisé 2,8 millions de fois sur Twitter, dans les seuls mois de février et mars 2012.
Et les deux poids lourds du secteur ne s’y sont pas trompés. En mars dernier, la plateforme de micro-blogging a lancé sa version arabe. Deux mois plus tard, Facebook se lançait également dans une conquête plus poussée du monde arabe en installant un de ses bureaux à Dubaï. Alors qu’il semble s’essouffler aux États-Unis, le mouvement Facebook a encore de beaux jours devant lui, dans les déserts de la péninsule arabique.
Le président américain a dévoilé, jeudi 14 juin, sa nouvelle stratégie pour le développement du continent. Les axes principaux de celle-ci ? Le renforcement de la sécurité face à la menace Al-Qaïda et la contre-attaque face à l’offensive économique chinoise sur le continent.
Le président Obama a révélé, jeudi 14 juin, une partie de ses intentions pour l’Afrique. D’après un responsable américain, le plan présidentiel vise à encourager le potentiel économique « sensationnel » du continent en matière de croissance pour tirer des millions d’Africains de la pauvreté.
La Maison Blanche se focalise sur quatre points : renforcer les institutions démocratiques, stimuler la croissance et les investissements, donner la priorité à la paix et la sécurité et promouvoir le développement. « Au moment où nous regardons vers l’avenir, il apparaît clairement que l’Afrique est plus importante que jamais pour la sécurité et la prospérité de la communauté internationale et pour les Etats-Unis en particulier », a déclaré le président américain dans un communiqué.
Aux États-Unis nous adorons nous décrire comme le pays où il y a une chance pour tout le monde. Au XXIe siècle, c’est en Afrique que tout le monde a une chance.
Hillary Clinton, secrétaire d’État
La secrétaire d’État Hillary Clinton a pour sa part déclaré que Barack Obama croyait « passionnément » en l’avenir de l’Afrique. Elle a notamment souligné le fait que ce continent abritait six des dix économies qui ont connu la croissance la plus forte au cours de la décennie passée.
« Je veux que tous mes compatriotes américains, et particulièrement les entrepreneurs, entendent ça : l’Afrique offre le meilleur taux de retour sur investissements indirectes dans le monde », a-t-elle déclaré. « Aux États-Unis nous adorons nous décrire comme le pays où il y a une chance pour tout le monde. C’est un élément de notre fierté nationale. Au XXIe siècle, c’est en Afrique que tout le monde a une chance », a-t-elle poursuivi.
L’administration a également pris soin de souligner les progrès qui ont été enregistrés en Afrique sous le mandat de Barack Obama : naissance du Soudan du Sud, alternance démocratique en Côte d’Ivoire, ou encore envoi de forces spéciales pour aider les troupes africaines à mettre la main sur le rebelle ougandais Joseph Kony.
Regain d’intérêt confirmé
Le regain d’intérêt américain pour l’Afrique, initié il y a cinq ans, se confirme à un moment où la Chine accentue ses investissements en direction du continent et cherche à fortifier ses liens diplomatiques.
D’après le responsable de l’administration américaine, la Chine apporte un capital dont l’économie africaine a un « besoin vital » et pourrait jouer un rôle pour assurer une paix durable au Soudan. Le commerce entre la Chine et l’Afrique a en effet atteint 120 milliards de dollars en 2011, un bond de 100 milliards en dix ans.
Le Global Peace Index publie un classement mondial des pays du plus sûr au plus violent. Une dizaine de pays du continent figurent parmi les plus gangrenés par la guerre ou cherchant à en sortir.
le Global Peace Index, réactualisé pour l’année 2012, n’a pas entraîné de changement dans le classement des 10 pays africains les plus dangereux. La Somalie, en guerre civile depuis plus de 20 ans, reste toujours le pire pays au monde (158e sur 158), malgré les progrès faits sur le terrain, et les victoires récentes de l’Amisom, la force d’interposition de l’Union Africaine. Et le 10e reste l’Ethiopie, qui, au classement mondial, chute tout de même de six places (de 131e sur 153 en 2011, à 137e sur 158 en 2012).
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Depuis 2007, le Global Peace Index, réalisé par l’institut de recherche Economics and Peace, classe 153 pays du globe du plus sûr au plus dangereux. Les 10 pays les plus dangereux d’Afrique sont soit des Etats embourbés depuis plusieurs années dans une guerre civile ou frontalière, soit des pays ayant conclu récemment des accords de paix, mais encore confrontés à des violences régulières qui les déstabilisent. Le classement évalue dans ce cas, les risques de reprise des combats et de résurgence de l’instabilité politique. Sont également prises en compte les menaces terroristes, dont certaines sont liées à al-Qaida.
Le classement 2011 est marqué par le printemps arabe et son impact sur la stabilité des pays de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Ainsi, des pays comme la Tunisie ou la Libye, pourtant présentés dans le précédent classement comme des havres de paix, figurent aujourd’hui dans le tableau noir.
10 – Ethiopie: risques de résurgence des conflits antérieurs
L’Ethiopie a encore des relations tendues avec son voisin érythréen, plus de dix ans après la fin de la guerre qui les a opposés. Malgré la reconnaissance de la frontière établie par la Cour de justice internationale, le pays n’a pas entièrement retiré ses troupes de la région de Badme, au nord, attribuée à l’Erythrée.
Par ailleurs, l‘Ethiopie est confrontée à deux mouvements autonomistes sur son territoire. Le premier, le Front de libération Oromo, touche une région très stratégique au sud-ouest, la plus peuplée d’Ethiopie et qui recèle d’importantes ressources naturelles. Le second, le Front national de libération de l’Ogaden, est basé à l’est, à la frontière avec la Somalie, et est doté d’une branche armée.
Sur le plan politique, les élections générales de 2010 se sont déroulées dans le calme. Elles ont été remportées par le parti de Meles Zenawi, Premier ministre depuis 19 ans. Cependant, ce résultat a été dénoncé par plusieurs partis d’opposition réunis au sein de l’alliance du Medrek.
9 – Burundi: crainte d’une radicalisation de l’opposition
Le Burundi a connu une guerre civile durant quinze ans. Les racines du conflit étaient les mêmes que celles de son voisin rwandais: l’opposition entre les Tutsi et les Hutu. Le cessez-le-feu définitif a été établi avec les forces rebelles Hutu du Front national pour la libération (FLN), l’ultime groupe encore armé en 2008. Ce dernier, renonçant à la lutte armée, est devenu un parti politique.
La tenue d’élections en 2010 était donc un test pour la stabilité politique du pays. Première étape: les élections locales ont conduit à la victoire du parti au pouvoir le Conseil national pour la défense de la démocratie et des forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD), avec 64% des voix. Le résultat, reconnu par la communauté internationale, a été contesté par l’opposition, le FLN en tête.
Deuxième étape, les élections présidentielle (juin 2010) et législatives (juillet 2010). L’opposition a boycotté les deux scrutins en signe de protestation. Le président Pierre Nkurunziza a été réélu ans surprise. Par la suite, de nouvelles violences ont éclaté, faisant craindre une radicalisation de l’opposition.
8 – Zimbabwe: reprise des violences politiques
Le Zimbabwe, sous le régime autoritaire de Robert Mugabe, au pouvoir depuis 1980 en tant que Premier ministre puis président à partir 1987, a connu une vague de violences après l’élection présidentielle controversée en 2008. Robert Mugabe et Morgan Tsvangirai, son principal rival, ont tous deux revendiqué la victoire au premier tour. Après le retrait de la course du second, le premier a été élu président et un accord de partage du pouvoir fut signé en septembre 2008.
La situation politique du pays a donné des signes d’apaisement en 2009 avec la mise en place d’un régime à deux têtes avec comme président, Robert Mugabe et comme Premier ministre Morgan Tsvangirai. Cette organisation bicéphale était provisoire et devait donner lieu à la rédaction d’une Constitution, préalable à la tenue d’une nouvelle élection présidentielle.
Seulement, en 2010, les tentatives du Premier ministre pour élaborer la Constitution ont été sabotées par le camp de Robert Mugabe. Des réunions publiques ont été interdites, procédant à des arrestations arbitraires, des pillages et des mises à sac. Dans ces conditions, l’élection présidentielle a peu de chances de se tenir en 2011.
7 – Tchad: pacification des relations de voisinage
Le Tchad a sensiblement amélioré sa situation grâce à l’amélioration des relations avec les pays limitrophes. En 2009, la signature des accords de Doha avec le Soudan a amorcé une pacification des rapports entre les deux. En 2010, une force mixte composée de troupes du Tchad et du Soudan a été officialisée.
Cette embellie n’est pas sans conséquence sur le conflit à l’est, hérité des tensions au Darfour (de l’autre côté de la frontière). Le gouvernement soudanais a en effet retiré son soutien aux rebelles opérant au Tchad. Par conséquent, malgré quelques soubresauts, il a été mis fin à l’intrusion de bandes armées au Tchad, avec la défaite des rebelles de l’Union des forces de la résistance et la signature à Doha de l’accord sur la normalisation et de sécurisation des frontières entre le Tchad et le Soudan (PDF) en janvier 2010 à N’Djamena, la capitale tchadienne, et qui fut suivi en février d’une visite du président tchadien Idriss Déby à Khartoum, capitale soudanaise.
D’après Global Peace Index, la situation politique du pays s’est également stabilisée dans la perspective des élections législatives et présidentielle de 2011. Faute d’opposition structurée, Idriss Déby a sans surprise été réélu à la présidence en avril 2011.
6 – Nigeria: entre guerre de religion et guerre économique
L’instabilité qui règne dans le centre et le sud du pays ne s’est pas calmée avec la réélection de Goodluck Jonathan en avril 2011. Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique avec ses 155 millions d’habitants, est marqué par un conflit au centre, dans la région de Jos. Des tueries entre musulmans et chrétiens ont provoqué près de 20.000 morts sur les dix dernières années. 2010 a été ponctuée par des meurtres de chrétiens et de musulmans. Le motif religieux souvent évoqué n’est pas l’unique raison à ce conflit. Des motivations économiques ont conduit à la migration vers le sud (majoritairement chrétien) des éleveurs chrétiens sans terre.
Une autre bataille économique se joue dans le delta du Niger, au sud. Le gouvernement nigérian est aux prises avec un groupe terroriste. Ce dernier attaque les installations et le personnel des compagnies pétrolières. Appelé Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger (MEND), il a multiplié les enlèvements d’expatriés et les attaques sur les oléoducs, réduisant à néant les tentatives d’armistice engagées par l’Etat. De 2006 à 2008, le pays aurait perdu un quart de sa production pétrolière à cause de ces attaques.
5 – Libye: le printemps arabe tourne à la guerre civile
La Libye est entrée en guerre civile à la suite du soulèvement populaire de février 2011. Les manifestations, inspirées des exemples tunisien et égyptien, ont conduit à la chute de l’autorité de Mouammar Kadhafi dans l’est du pays, particulièrement dans la ville de Benghazi où avait commencé l’insurrection. Plusieurs responsables du régime ont rejoint l’opposition. Face à cette situation, le Guide libyen a répondu par la force début mars, lançant ses troupes contre les villes rebelles. L’intervention internationale qui a eu lieu le 20 mars (après l’établissement du classement), sous la bannière de l’Otan n’a pas abouti à la sortie de crise rapide espérée.
4 – République Centrafricaine: une année préélectorale mouvementée
La République Centrafricaine est désormais placée dans les 10 pays les plus dangereux au monde. La période 2010/2011 a été marquée par une nouvelle agitation dans plusieurs zones de tension du pays. Un climat dû à la tenue, en janvier 2011, de l’élection présidentielle, qui a vu la réélection de François Bozizé.
Au nord-est dans la zone frontalière avec le Soudan et le Tchad, l’armée régulière a fait face à des groupes rebelles. En 2008, un accord de paix a été signé avec quatre des factions armées présentes dans la zone. Seulement, certains groupes non signataires sévissent toujours. En 2010, peu de temps après le retrait de la mission de l’ONU, les rebelles de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP), ont attaqué la ville de Birao, finalement reprise par les troupes gouvernementales aidées de l’armée tchadienne. En juin 2011, un accord de cessez le feu a été signé entre le gouvernement centrafricain et le CPJP.
Autre terrain sensible, le sud-est du pays où sévit les troupes de la Lord’s Resistance Army (LRA) menée par Joseph Kony, personnage sous le coup d’un mandat d’arrêt international depuis 2005. Ce groupe, des plus violents, est apparu en 1988 en Ouganda et a pris une envergure internationale occupant également la RDC et le Sud-Soudan. Ils s’adonnent à des pillages et à des enlèvements de civils.
3 – République démocratique du Congo: l’émergence d’une menace terroriste
La République démocratique du Congo est empoisonnée par l’activité sur les franges de son territoire, de plusieurs groupes armés et terroristes concentrés à l’est du pays. C’est principalement au Kivu, dans la région des Grands Lacs, que la situation s’est envenimée en 2010.
Ce conflit né de l’arrivée massive de réfugiés à la fin du génocide rwandais, oppose notamment les forces de l’armée nationale (FARDC) et le congrès national pour la défense des peuples (CNDP) de Laurent Nkunda, un ancien militaire Tutsi.
Selon le Global Peace Index, le conflit pour la domination régionale et les ressources régionales opposant les forces de l’armée nationale (FARDC) et les Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) a connu une baisse sensible des tensions.
En revanche, de nombreux combats entre les FARDC et le congrès national pour la défense des peuples (CNDP) de Laurent Nkunda, un ancien militaire Tutsi ont éclaté en 2010 en dépit de l’accord de cessez-le-feu de 2008.
Malgré une tentative d’intégration du CNPD à l’armée régulière et un accord de cessez-le-feu en 2008, ce dernier est régulièrement violé. En 2010, de nombreux combats entre les deux parties ont éclaté.
Toujours à l’est, le gouvernement congolais est aux prises avec des rebelles ougandais, les Forces démocratiques alliés-Armée nationale de libération de l’Ouganda (ADF-NALU). Or, en 2010, les soupçons de lien entre ces derniers et les shebab somaliens, un groupe islamiste fondamentaliste proche d’al-Qaida, se sont confirmés.
2 – Soudan: des solutions politiques aux conflits fragiles
En 2010, la situation du Soudan —déjà mauvaise— a empiré. Le pays est en proie depuis plusieurs années à deux conflits intérieurs lourds de conséquences sur les plans humain et politique. Selon le Global Peace Index, le nombre total de réfugiés et déplacés à l’intérieur du pays s’élève à 5,3 millions de personnes.
A l’ouest, le conflit au Darfour a fait 300.000 morts (y compris ceux dus à la famine et aux maladies) et 2,7 millions de déplacés depuis 2003, rapporte Global Peace Index. En 2006, un accord de paix est signé entre le gouvernement du président Omar el-Béchir et le Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM), le plus puissant des groupes rebelles. Mais, la paix est fragile, l’ensemble des factions ne l’ayant pas signée. En 2010, des heurts opposent à nouveau le gouvernement et plusieurs groupes armés (dont le JEM) au nord et à l’ouest de la région, conduisant la mission de l’ONU-Union Africaine au Darfour à prolonger son intervention d’un an et à accroître ses effectifs.
Au Sud, le conflit du Soudan du Sud est en voie d’achèvement avec le référendum d’auto-détermination qui s’est tenu en janvier 2011 et qui a abouti à la proclamation, le 9 juillet, de la République du Soudan du Sud. En outre, la situation de la zone d’Abyei, exclue du vote de janvier, reste encore incertaine.
1 – La Somalie: vingtième année de guerre civile généralisée
La Somalie est plongée depuis 1991 dans une guerre civile. Un conflit qui oppose le gouvernement fédéral de transition, soutenu par l’ONU et conduit par le président Cheikh Sharif Sheikh Ahmed, à plusieurs groupes de rebelles islamistes, pour certains proches d’al-Qaida.
Non reconnu à l’intérieur du territoire somalien, le gouvernement de Cheikh Sharif Sheikh Ahmed n’arrive pas à imposer un Etat opérationnel sur l’ensemble du pays. Le seul morceau de territoire qu’il contrôle encore est une partie de la capitale Mogadiscio. La ville est le théâtre régulier, notamment en 2010, de combats violents entre les deux camps pour en conserver la maîtrise.
La terreur dans le pays a eu pour conséquence le déplacement de plus de 1,9 million de personnes, soit plus de 20% des Somaliens selon le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Il est difficile d’entrevoir une stabilisation du pays. Le mandat du gouvernement de transition, censé s’achever en août 2011, a été prolongé d’un an afin d’organiser des élections dans de meilleures conditions.
Secrets de beauté des femmes du continent Africain,
Le top model Bruna N’diaye, une des 10 plus belle femme d’Afrique.
Nous vous proposons de décrouvrir ou redécouvrir quelques « secrets » de beauté des femmes Africaines, sur le continent noir mais aussi dans chaque pays du monde, et, encore une fois tout est… Naturel !
Le karité
L’arbre sacré de la savane
Originaire de l’Afrique de l’ouest, cet arbre sacré ou arbre à beurre est adulé au Sénégal, béni en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso, sanctifié au Gana comme au Bénin, au Togo ou au Nigéria. La tradition veut qu’on ne plante pas un karité au risque qu’il refuse de pousser et prive les populations de ses bienfaits. De ses noix est issu un beurre qui ne se contente pas d’accompagner tous les plats.
Particulièrement riche en actifs hydratants et en vitamine A, F et D, cet onguent protège et répare la peau des morsures du soleil, lutte contre les problèmes de déshydratation et de desquamation dus à la sécheresse du climat, lustre les cheveux en gainant la tige pilaire et facilite ainsi ainsi le tressage, accélère la cicatrisation des plaies. Dans les régions où la malaria fait rage, il se mélange à d’autres ingrédients comme la citronnelle pour éloigner les moustiques. En Côte d’Ivoire on le mélange à l’huile de coco. Baptisé karicoco, le baume renforce l’efficacité des massages sur des membres luxés.
Déjà présent dans les secrets de beauté de la reine Néfertiti, le beurre de karité nourrit depuis des milliers d’années l’intérêt de tous ceux qui découvrent ses bienfaits.
Gestes de beauté au karité
Mettre son corps dans tous ses éclats
Pour les cheveux
La veille de votre shampoing, laissez fondre dans la chaleur de vos mains l’équivalent de 1 cuillère à soupe de beurre de karité.Faites ensuite rouler vos cheveux encore secs entre vos paumes, mèche par mèche, pour une bonne répartition du karité. Trempez une serviette dans de l’eau bouillante, essorez-la et entourez-la autour de votre tête. Patientez 20 minutes, le temps que les actifs gras pénètrent au coeur de la tige pilaire, puis ôtez la serviette. Procédez au shampoing le lendemain.
7 Mythes sur les cheuveux afro:
Mythe 1: Brosser les cheveux les fait pousser plus vite. Faux: Non au contraire, les brosser les cassent, spécialement lorsque les cheveux sont assouplis.
Mythe 2: Il est difficile et même impossible pour les cheveux afros de pousser beaucoup en longueur. Faux: Les cheveux afro poussent comme tous les autres textures de cheveux. Il faut juste apprendre à connaitre les spécificités propres de ce type de cheveux. Il faut savoir ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire si vous voulez les voir pousser en longueur.
Mythe 3: Faire des tresses fait pousser les cheveux plus vite. Faux: Les cheveux poussent en moyenne de 1 cm par mois. Les tresses n’ont rien à voir.
Mythe 4: Utiliser de la graisse rend les cheveux plus sains. Faux: Les produits comme vaseline n’hydratent pas les cheveux, ils ajoutent de la brillance mais bouchent les pores. Pour hydrater les cheveux, c’est mieux d’utiliser une huile végétale comme l’huile de coco pure, par exemple. Elle hydrate, nourrit et pénètre le cuir chevelu.
Mythe 5: Les cheveux afro n’ont pas besoin d’être lavés souvent. La saleté favorise la croissance des cheveux. Faux: La saleté bouche les pores, ce qui fragilise les cheveux et les cassent. Les cheveux afro n’ont pas besoin d’être lavés tous les jours mais au moins une fois par semaine.
Mythe 6: Les cheveux assouplis poussent plus vite que les cheveux naturels. Faux: Les cheveux afro au naturel sont bouclés et sont rétrécis, lorsqu’ils sont assouplis ils paraissent plus longs parce qu’ils sont étirés. Mais il n’y a aucune raison pour qu’ils poussent plus vite lorsqu’ils sont assouplis.
Mythe 7: Tailler les cheveux les fait pousser plus vite. Faux: Tailler les cheveux est nécessaire et recommandé mais ne fait pas pousser les cheveux plus vite.
Sur le visage
Faire fondre une noix de beurre dans vos mains. Par des mouvements circulaires effectués avec le bout des doigts, faites-le pénétrer sur l’ensemble du visage. Insistez plus longuement sur les zones inertes, à savoir la base du nez et la commissure des lèvres. (ne convient pas aux peaux grasses et acnéiques).
Le soin du corps
Mixer le karité, un morceau d’ambre, 3 clous de girofle et 2 boutons de roses très parfumés, jusqu’à l’obtention d’une pâte homogène. Formez des petits galets et laissez-les sécher quelques jours et si possible au soleil.
Sur les jambes
Réduisez un galet (karité, ambre, rose…) préalablement confectionné et mélangez la poudre obtenue à l’huile de palme. Plongez vos mains dans la préparation et appliquez-la sur le corps en commençant par les jambes. Effectuez des mouvements de glisse ample aux chevilles aux aines.
Massez plus en profondeur les mollets et les cuisses -2 ou 3 minutes- afin de détendre les muscles.
Sur le ventre
Des mouvements circulaires dans le sens des aiguilles d’une montre décontractent les muscles abdominaux et favorisent le transit intestinal.
Pour les bras
Commencez par de simples effleurages, du poignet à l’épaule.
Puis, en serrant légèrement, encerclez un biceps avec les doigts de la main opposée et faites-les glisser jusqu’au bout des doigts.
En soin optique, le beurre de karité peut s’utiliser quotidiennement en guise de crème hydratante antirides pour le visage et pour le corps.
En effet, les phytostérols qu’il contient favorisent le renouvellement des cellules et l’assouplissement de l’épiderme.
Sur des cheveux particulièrement secs par exemple, après un séjour estival à la mer, vous pouvez également appliquez sur les pointes, une toute petite quantité de beurre.
L’elixir de beauté de la Côte d’Ivoire
En dehors du beurre de karité, l’ingrédient de soin le plus répandu est l’huile de palme. Extraite de la noix de palmier, sa richesse en caroténoide et en vitamine E lui confère des propriétés antioxydantes très appréciées des Africaines. En Côte d’Ivoire, les femmes l’utilisent quotidiennement, aussi bien pour se protéger des rayons nocifs du soleil que pour hydrater et assouplir leur peau après la toilette.
Dans les villages reculés de brousse, hommes et femmes s’enduisent généreusement les jambes de cet onguent de couleur miel. Ainsi dans les champs, les herbes hautes et les brindilles des arbustes griffent moins profondément. Contrairement au beurre de karité dont l’odeur un peu rance peut indisposer, l’huile de palme exhale une fragrance proche de celle du monoi. Vous pouvez donc l’utiliser pure ou l’additionner d’un peu de jus de citron avant de l’appliquer sur le corps. Commencez par le visage et le cou avant de poursuivre sur le torse et les membres. Sur la pointe des cheveux très secs ou colorés, elle redonne brillance et souplesse.
Le secret des camerounais des peaux saines
Roche argileuse, blanche et friable, le kaolin est réputé en Afrique pour soigner les peaux à tendance acnéique. Comme toute autre argile de couleur, il régule la production de sébum et éclaircit le teint.
Mélanger 1 cuillère à soupe de kaolin dans un bol à moitié rempli d’eau minéral. Veillez à ce que la texture ne contienne aucun grumeau avant de l’appliquer uniformément sur le visage, en évitant le contour des yeux. Les camerounaises conservent le masque toute la nuit et le rincent à l’eau clair le lendemain. Vous pouvez vous contentez de 1 heure d’application.
Masque à l’avocat
Répandue dans toute l’Afrique de l’ouest, cette recette vise à apaiser et assouplir les peaux tiraillées par la sécheresse. Pour confectionner ce masque, écrasez la chair d’un avocat bien mûr et ajoutez quelques gouttes de citron avant d’appliquer le tout sur le visage. Rincez à l’eau clair au bout de 15 minutes.
Le baume magique du Mozambique
Par la superbe de leurs courbes, la fermeté de leurs muscles et l’éclat de leur peau, les Ibos sont saisissantes de beauté. Derrière tant de sensualité se cache un vieux secret traditionnel. Celui d’un baume réunissant 25 plantes Africaines. Parmis elles, on retrouve l’huile d’argan, l’huile de coco, l’huile d’onagre, l’huile d’avocat, l’huile de macadamia, des graines et de l’huile de jojoba, de l’huile de rose musquée, des noix de carthame, du beurre de karité, des extraits de thé et de café, de la poudre de noyaux de pêches Africaines, des pépins de raisin, de la bourrache, de la gelée royale et de la cire d’abeille.
Transmise de mères en filles, la recette consiste à broyer et malaxer méticuleusement les ingrédients pendant de longues heures pour obtenir une texture onctueuse. Les femmes s’en servent alors pour oindre le corps des nouveaux-nés, apaiser les écorchures et se masser chaque jour voluptueusement.
Difficile à réaliser à la maison, ce baume existe dans le commerce. Très nourrissant, une petite quantité suffit pour s’hydrater parfaitement.
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Espagnols et Portugais n’hésitent plus à migrer vers le continent pour chercher du travail
Frappé de plein fouet par la crise économique mondiale, l’Europe a vu les conditions de vie de ses population se durcir. Pour fuir la misère dans leur pays, certains Européens n’hésitent plus à migrer vers l’Afrique en espérant trouver du travail. L’Afrique, nouvel Eldorado des migrants européens ? Les Africains ne sont plus les seuls à émigrer pour des raisons économiques et améliorer ainsi leurs conditions de vie. Les Européens sont eux aussi de plus en plus nombreux à migrer. Ces nouveaux migrants se dirigent de plus en plus vers le continent en espérant trouver du travail. A la mi-avril, les gardes côtes algériens ont mis la main sur quatre immigrés clandestins espagnols sur la façade maritime Ouest, comme le rapporte le quotidien algérien Liberté, dans son édition du 17 avril 2012. Il s’agit ici d’un fait très inattendu, puisque, en général, ce sont les immigrés africains qui sont interceptés aux abords des côtes espagnoles.
Rêves d’exil vers les terres africaines
La raison qui a poussé ces quatre jeunes Espagnols à migrer vers les terres africaines ? La crise économique mondiale qui mine l’Espagne depuis plusieurs années. Ces jeunes comptaient se diriger vers Oran qui compte de multiples sociétés espagnoles. Ils espéraient ainsi être embauchés par l’une d’entre elles. Selon Liberté, ils ont perdu leur travail au sein d’une société qui a fait faillite en Espagne et fait une demande de visas pour migrer en Algérie.
Les Espagnols ne sont pas les seuls en Europe à rêver de trouver un emploi en Afrique. Leurs voisins portugais sont également nombreux à tenter leur chance en Angola, ex-colonie portugaise. Le 2 février, vingt Portugais ont été interpellés à l’aéroport de Luanda, capitale angolaise, par le service des migrations et des étrangers. Ils ont été renvoyés par la suite vers Lisbonne, la capitale portugaise car leurs visas étaient considérés comme faux par les autorités angolaises. Ces migrants ont affirmé à une chaine de télévision avoir été enfermés dans une salle de l’aéroport où ils auraient été menacés.
42 travailleurs au noir portugais expulsés d’Angola
Le ministre des Affaires étrangères portugais a tenté de calmer la situation, promettant de « rechercher, avec les autorités angolaises, les voies et moyens pour prévenir ce genre de problèmes ». Selon un responsable angolais des services de migration, « ces Portugais se sont vu refuser l’entrée sur le territoire angolais pour diverses raisons : manque de moyens de subsistance, visa expiré, mauvais état du passeport, non-paiement d’une amende pour un précédent séjour illégal en Angola et outrage à l’autorité ».
Le nombre d’immigrés portugais fuyant la crise économique au Portugal pour l’Angola est en effet en forte augmentation. En juillet 2011, quarante deux portugais qui travaillaient au noir en Angola ont été expulsés. Face à ce flux qui prend de l’ampleur, « l’Angola ne fait qu’appliquer de manière rigoureuse les bonnes pratiques internationales en matière de migration », assure ce responsable angolais.
« Et si les jeunes Européens traversaient la Méditerranée pour émigrer ? »
L’Angola et le Portugal ont pourtant signé un accord le 15 septembre 2011 qui vise à faciliter les conditions d’octroi des visas d’entrée entre les deux pays. Cet accord conclu à Lisbonne par Georges Chikoti, ministre angolais des Affaires étrangères et son homologue portugais Paulo Portas, permet aussi des entrées multiples dans les deux pays ou la prolongation du séjour si le visa expire.
La presse portugaise n’a pas manqué de faire le constat de l’augmentation du nombre de migrants portugais en Angola. Selon un quotidien de Lisbonne, en 2006, seulement 156 visas de Portugais en partance vers l’Angola étaient recensés. En 2011, leur nombre a explosé, atteignant 23. 787. En 2012, on compte près de 100 000 Portugais résidant en Angola, soit le triple des Angolais installés au Portugal. Une migration que les autorités portugaises encourageraient, selon le journal camerounais Camer.be. Un éditorialiste portugais indiquait d’ailleurs récemment : « La vieille Europe déprime. La zone euro est au bord de l’implosion et la récession menace. En Afrique, la croissance économique se maintient. Et si les jeunes Européens traversaient la Méditerranée pour émigrer ? » Et si un jour l’Afrique devenait un réel Eldorado pour tous ceux qui souhaitent fuir la misère en occident ?
À tout juste 20 ans, la rappeuse new yorkaise a déjà conquis l’Amérique avec son titre 212 et commence doucement à se faire un nom en Europe.
En quelques mois, Azealia Banks a mis le monde de la musique à ses pieds.Tout commence véritablement en décembre 2011, lorsque la jeune artiste publie ses premiers titres sur la plateforme Youtube depuis le Canada où elle s’est exilée. L8R, Slow Hands (reprise du groupe de rock américain Interpol) et 212 sont dévoilés tour à tour en l’espace de quelques semaines. Le succès est immédiat. La jeune artiste est encensée par la critique anglo-saxonne et consacrée révélation de l’année 2011 par le blog américain .
La vidéo, tout en noir et blanc, de 212 fait rapidement le buzz sur internet et atteint plus de 7 millions de vues sur Youtube. Le titre se classe directement à la 9ème place des 100 meilleurs morceaux de 2011 par Pitchfork. C’est véritablement 212 qui affirme Azealia sur la scène hip hop. Le morceau lui permet de se placer en tête la «Cool List» du magazine , coiffant sur le poteau des piliers du rock comme Noel Gallagher ou Dave Grohl des Foo Fighters.
Après un début sur les chapeaux de roue, l’artiste signe chez Universal et commence à plancher dès janvier 2012 sur son premier album avec le producteur britannique Paul Epworth (producteur d’Adele). Quatre titres serviront à promouvoir le disque dont Liquorice, un morceay électro au tempo très rapide.
Le clip, tourné à Paris et réalisé par Nicola Formicetti, la styliste de Lady Gaga, devrait bientôt être révélé. En pleine préparation de son disque, Azealia continue de publier ses morceaux sans relâche. Ainsi, le 16 janvier 2012 paraît NEEDSUMLUV (SXLND) en hommage à la défunte Aaliyah, dont c’est l’anniversaire.
Pour ce titre, elle reprend un sample d’un des tubes de la chanteuse R’n’B décédée dans un accident d’avion en 2001.
Un duo avec les Scissor Sisters
La jeune fille signe égalemant un duo avec les Scissor Sisters sur Shady Love, le premier extrait du nouvel album studio du groupe américain. Puis, alors que Liquorice et 212 cartonnent, la chanteuse hip hop dévoile un nouveau morceau intitulé Bambi. Ce dernier est choisi pour animer le défilé Mugler lors de la fashion week de Paris fin janvier. De même, Karl Lagerfeld, séduit par la personnalité et le talent d’Azealia, lui demande de venir chanter 212 à l’ouverture de son défilé parisien. En février, le nom de son futur album est dévoilé. Ce sera Broke With Expensive Taste.
Au mois de mars, la rappeuse entame une tournée mondiale, tout en continuant à publier régulièrement ses nouvelles créations. Le titre Fuck Up The Fun fait le buzz alors que la jeune artiste est en concert au Japon. Dans cette chanson, Azealia provoque ses consœurs avec un flot énergique et des paroles insolentes: «Alors les petites rappeuses du net!? Je rap vraiment comme ça… Essayez de faire un million de vues avec vos vidéos.»
Des débuts difficiles…
Pourtant, Azealia a connu des débuts difficiles. Originaire de Harlem à New York, elle est attirée depuis son enfance par la musique. La jeune artiste grandit en écoutant Jay-z, qu’elle vénère, mais aussi les Spice Girls, Lil’Kim et les Destiny’s Child. Un mix des plus variés qui forge sa personnalité artistique et son goût pour le rap. A l’adolescence, Banks fréquente la très prestigieuse école d’art New Yorkaise, la LaGuardia High School of Performing Arts, d’où sont issues les rappeuses Kelis et Nicki Minaj mais aussi l’actrice Jennifer Aniston.
Mais déjà, la jeune fille n’en fait qu’à sa tête et abandonne le lycée en plein milieu du cursus afin d’enregistrer ses propres morceaux sous le pseudonyme de Miss Bank$. En 2009, elle se fait remarquer par le DJ américain Diplo et sort deux titres Gimme A Chance ainsi que Seventeen. Elle passe ensuite fin 2009 sous le célèbre label XL (Radiohead, The XX) qui souhaite lancer sa carrière.
Mais son côté forte tête fait qu’elle entre rapidement en désaccord avec son producteur, Richard Russell. La jeune artiste décide alors de mettre les voiles vers le Canada afin de prendre du recul. Elle se refait une santé à Montréal et abandonne le pseudonyme de Miss Bank$ pour reprendre son vrai nom. Depuis, Azealia Banks surfe sur la vague du succès et prévoit de lancer son premier album en septembre 2012. Largement autobiographique, son disque évoquera la vie d’une jeune fille «qui essaye de trouver sa place dans le monde tout en voulant rester jeune et s’amuser.»
Le Togo est enfin entré dans une nouvelle ère de télécommunication. Le pays bénéficie désormais d’une connexion Internet à haut débit, grâce à un câble sous-marin à fibre optique, inauguré mardi 22 mai à Aného.
(De notre correspondant)
Togo Télécom a enfin tenu sa promesse d’installer un câble sous-marin pour améliorer la communication au Togo. La centrale d’atterrissement du câble à fibre optique, WACS (West Africa Câble System) d’Afidégnigba été inaugurée hier par le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé à Aného, localité située à environ 30 km au Nord-Est de Lomé.
Ceci est l’aboutissement d’un projet commun à un certain nombre de pays, soucieux d’améliorer la qualité de communication sur leur territoire. Posé par un câblier de la société française ALCATEL-LUCENT, le WACS câble long de 14 500 kilomètres et d’une capacité de 5,12 Tbit/s va relier des pays d’Afrique méridionale, d’Afrique de l’Ouest et des pays d’Europe. En effet, le WACS offre au Togo son premier accès direct au réseau global de communication de câbles sous-marins. ce dernier reliera l’Afrique du Sud au Royaume-Uni avec des atterrages en Namibie, en Angola, dans la République Démocratique du Congo, dans la République du Congo, au Cameroun, au Nigéria, au Ghana, en Côte d’Ivoire, au Cap-Vert, aux Canaries et au Portugal. Grâce à lui, les pays d’atterrage vont pouvoir bénéficier d’un nouveau système doté d’une plus grande capacité et offrant un accès haut débit à coût réduit.
Des applications innovantes telles que l’e-éducation, l’e-santé, le net-shopping, l’e-book, l’e-gouvernement, l’e-Learning etc., pourront voir le jour dans ces pays et avoir un impact positif sur la vie des populations. Cette bande passante permet aussi de mieux écouler les flux de vidéo et de musique qui sont des grands « consommateurs » de bande passante. La mise en service de l’équipement a eu un incident immédiat sur les tarifs et le débit de connexion de Togo Télécom. La ministre des Postes et télécommunication, Cina Lawson en a dit toute sa fierté : « C’est une fierté légitime pour nous de voir la réduction des tarifs de l’internet se réaliser à partir de la mise en service de ce point d’atterrissement. Le gouvernement a régulièrement encouragé depuis plusieurs années, les investissements permettant de disposer de capacité et d’infrastructures modernes pour assurer la qualité et le besoin des populations en matière de technologie de l’information et de la communication. »
L’installation de cet équipement a coûté près de 325 milliards de francs CFA aux douze pays participant à ce projet, et la part du Togo avoisinerait les 13 milliards de francs CFA, hormis les autres frais d’acheminement et de distribution de cette bande passante.
Sauf extrême préjudice, le Nigéria sera la 1ère puissance économique d’Afrique en 2025. Riche en ressources naturelles et pauvre en infrastructures, le pays le plus peuplé du continent attire et inquiète les investisseurs. Pour eux, la Division intelligence économique de Knowdys a identifié 12 items à surveiller pour tirer profit des forces et faiblesses de ce marché de 160 millions de consommateurs.
Résumé
1.Le Président Goodluck Jonathan
Cet homme est incontestablement l’un des meilleurs politiques que le Nigeria ait produit depuis 30 ans. Mais il a un « problème » : Jonathan est chrétien et originaire de la région pétrolifère du Delta alors que ses plus farouches adversaires sont musulmans du nord du pays. Le 16 avril 2011, Goodluck Jonathan a remporté l’élection présidentielle au premier tour avec 57 % des voix contre 31 % pour Muhammadu Buhari. Malgré les contestations de l’opposition l’accusant de hold up électoral, Goodluck Jonathan s’est lancé corps et âme dans de titanesques réformes économiques et institutionnelles qui, si elles aboutissent, contribueront à l’amélioration du climat des affaires. Son train de mesures visant à améliorer la transparence et l’efficacité de l’appareil gouvernemental commence à porter des fruits. Sa stratégie de développement des réserves de gaz et d’amélioration du réseau électrique national concourt aujourd’hui au renforcement de la croissance. Malgré de fortes résistances dues à son opération « mains propres » au sein de l’establishment, le président ne temporise pas. Attendu au tournant, il sait qu’il lui faut emporter l’adhésion des responsables régionaux et locaux au plus vite et résoudre deux problèmes urgents : contenir la secte Boko Haram, et dissiper les inquiétudes des investisseurs dans la perspective de sa grande réforme du secteur des hydrocarbures portant notamment sur la revalorisation des royalties, l’augmentation de la part de la main d’œuvre locale, ainsi que la valorisation sur place des ressources nationales.
2.La secte Boko Haram
Depuis la guerre du Biafra, Boko Haram est la plus grave menace qui pèse sur la sécurité du Nigéria et du golfe de Guinée. Apparue officiellement en 2002 dans l’Etat du Borno, cette secte est également très active aux frontières du Cameroun et du Tchad. Brutalement réprimée après ses premiers faits d’arme par les forces de défenses nationales nigérianes, elle a disparu quelques mois pour réapparaitre sous l’appellation « Boro Haram » (dénomination tirée de la langue haoussa qui signifie « l’éducation occidentale est un péché »). Les sources de financements de ce mouvement, son fonctionnement en réseaux, son mode opératoire, sa stratégie de communication, ses modalités de recrutement, les mobiles de ses attaques, et le choix de ses cibles sont tels que les analystes les qualifient de « Taliban nigérians ». D’après les renseignements de Knowdys, Boko Haram ne s’attaque pas aux acteurs économiques nationaux ou étrangers. Leurs attentats visent avant tout les symboles de l’Etat fédéral. Les acteurs économiques susceptibles de subir leurs attaques sont les opérateurs de téléphonie. La secte estime que les cinq opérateurs qui se partagent les 90 millions d’abonnés nigérians aident les services de sécurité à localiser leurs positions sur l’ensemble du territoire national.
3.Le gaz et le pétrole
Le secteur pétrolier représente près de 2/3 des recettes du Nigéria, premier producteur de brut d’Afrique avec près de 2,4 millions de barils par jour. Ses réserves de gaz le placent au 5ème rang des plus grands fournisseurs mondiaux. En 2012, la croissance de l’économie nigériane restera soutenue, d’après les analystes du Fonds monétaire international ; et grâce au démarrage de nouveaux trains de liquéfaction de gaz naturel, les exportations d’hydrocarbures (95% du total) devraient s’accroître. La création d’un nouveau fonds souverain destiné à accueillir une partie des recettes pétrolières contribue à la solidité de la situation financière du pays. Mais la menace terroriste, les contraintes de production, la corruption, la volatilité des cours du brut et le relâchement de la discipline budgétaire peuvent détériorer ce tableau. Sous la pression politique, le précédent fonds a été épuisé en quelques mois dans un contexte où 60% de la population vivait avec moins d’un dollars par jour, d’après les chiffres publiés le 14 février 2012 par le bureau national de la statistique (NBC). Avec une production de 100.000 barils de brut toutes les 60 minutes, le Nigéria qui se contente de vendre du pétrole et d’importer des produits raffinés devrait attirer les investisseurs dans l’industrie du raffinage.
4.Les enjeux géopolitiques
Entouré de pays francophones : Bénin, Cameroun, Niger, et Tchad, le Nigéria est une ancienne colonie britannique. Au plan politique, le pays est une fédération de 36 Etats (Abia, Adamawa, Akwa Ibom, Anambra, Bauchi, Bayelsa, Benue, Borno, Cross River, Delta, Ebonyi, Edo, Ekiti, Enugu, Gombe, Imo, Jigawa, Kaduna, Kano, Katsina, Kebbi, Kogi, Kwara, Lagos, Nasarawa, Niger, Ogun, Ondo, Osun, Oyo, Plateau, Rivers, Sokoto, Taraba, Yobe et Zamfara) au développement inéquitable. Véritable poumon économique de la sous-région, quand le Nigeria éternue, c’est tout le golfe de Guinée qui s’enrhume. Pour preuve, les attentats successifs de la secte Boko Haram au cours des dix derniers mois ont provoqué une envolée des prix des produits de première nécessité de plus de 150% aux frontières du pays avec le Cameroun et le Tchad notamment. Pour les investisseurs internationaux, s’implanter au Nigeria permet d’obtenir une « vue imprenable » sur l’Afrique centrale et de l’ouest.
5.Le Delta du Niger
Depuis la guerre du Biafra, le Delta du Niger est une poudrière à ciel ouvert. Avec ses 32 millions d’habitants en 2010, la région qui s’étale sur une superficie de 70 000 km² constitue l’un des dix principaux écosystèmes marins de zone côtière humide au monde. Elle représente, à elle seule, 75% des ressources pétrolières du Nigéria. Depuis 50 ans, l’or noir y a généré près d’un milliard de dollars, attisant toutes les convoitises. Etranglées par un chômage endémique, affamées par la pollution de la faune et de la flore, les populations aux prises avec l’air contaminé ont appris à vivre avec des malades respiratoires et cutanées. A cela s’ajoute la violence ethnique récurrente dans la région. Des groupes armés et bien renseignés sont impliqués dans des prises d’otages, des extorsions de fonds et des destructions de biens, avec comme cibles les entreprises pétrolières. Devant la responsabilité sociale et sociétale des entreprises, les analystes estiment qu’à quelques exceptions près, c’est pour une juste répartition des richesses locales que les groupes d’auto-défense locaux ont pris en otage les employés de Total, Shell ou Agip, et attaqué les oléoducs au cours des dernières années. Le gouvernement fédéral et les investisseurs doivent inventer une autre histoire à leur vendre.
6.La piraterie maritime
D’après les chiffres disponibles aux Nations Unies, la piraterie maritime coûte deux milliards de dollars par an aux Etats riverains du golfe de Guinée. Avec le Bénin, le Nigéria est l’Etat le plus touché par ce phénomène. Le lancement de patrouilles de navires au large des côtes du Cameroun, du Gabon, de la Guinée équatoriale, et de Sao Tome et Principe depuis septembre 2011 n’a pas effacé les inquiétudes des investisseurs. Exception faite des géants mondiaux du security business tels que Aegis Defense Services, ArmorGroup, Asia Risk Solution, Blackwater Worldwide ou Hart Security, qui trouvent-là un nouveau marché après le Puntland somalien. Constituées d’anciens des unités d’élite de la CIA étatsunienne, du Mossad israélien, du GIGN français ou du FSB russe, ces agences de sécurité proposent des escortes armées appréciées de certains armateurs. Ce business pourrait toutefois se réduire si les pays de la sous-région mettent en place une stratégie régionale et un « mécanisme multinational et transrégional couvrant toute la région du golfe », suivant les recommandations du Conseil de sécurité des Nations unies de février 2012. La stratégie pourrait s’appuyer sur la Commission du golfe de Guinée (CGG), la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
7.La corruption et la fuite des capitaux
D’après la Commission nationale contre le crime économique et financier (EFCC), plus de 380 milliards de dollars ont été soustraits des caisses de l’État nigérian en corruption et mauvaise gestion entre 1960 et 1999. Au cours des 40 dernières années, le pays a connu une fuite des capitaux absolument vertigineuse. Pour les autorités, le problème majeur que pose cette hémorragie est l’injection des capitaux mal acquis dans l’économie réelle et le financement du terrorisme, un vrai casse-tête pour les services de renseignement. S’ils veulent se protéger de la corruption inévitable pour finaliser certains contrats dans les Télécoms, le BTP et les hydrocarbures, les investisseurs doivent absolument se faire accompagner par cabinets de due diligence ou d’intelligence stratégique ayant une vraie pratique du marché local. Pour les analystes de Knowdys, c’est le seul moyen de gagner des parts de marchés dans ces secteurs tout en évitant les pièges comme ceux qui se sont refermés sur Saipem, filiale du pétrolier italien ENI, l’américain KBR, filiale d’Halliburton, ou encore les français Technip et Safran, tous épinglés en 2011 pour des faits présumés de corruption dans le pays.
8.La démographie
Un Africain sur six est Nigérian. Selon les prévisions des Nations Unies, le Nigeria pourrait devenir, en 2050, le 3ème pays le plus peuplé du monde avec 389 millions d’habitants. Ce paramètre n’est pas seulement un atout économique. Il constitue également une bombe à retardement dans un pays où 50% des jeunes sont sans emploi ou sous-employés. Cette bombe démographique a pour effets négatifs directs ou indirects : l’aggravation du banditisme, l’augmentation de la cybercriminalité, ainsi que l’exacerbation de l’extrémisme religieux. L’autre paramètre parmi les plus importants liés à la démographie est l’agriculture. Porté par la demande intérieure, ce secteur génère 40% du PIB, emploie 2/3 de la population active mais ne bénéficie que de 2% du crédit. Si le secteur devait se moderniser, le surplus de production serait malgré tout difficile à écouler au regard des carences que connait le pays en matière de transport et de stockage. Pour toutes ces raisons, le Nigéria – qui est la Chine de l’Afrique à bien des égards – offre de réelles opportunités aux investisseurs capables d’anticiper la progression de la demande nationale.
9.Les investissements directs étrangers
Du fait de ses richesses en hydrocarbures, en terres arables et de sa population importante, le Nigéria suscite un grand intérêt auprès des pays émergents (tels que la Chine et l’Inde) et des grandes puissances, dont les Etats-Unis, son premier client. Malgré la baisse, le pays continue d’être le principal bénéficiaire des investissements directs étrangers (IDE) en Afrique subsaharienne. Le ralentissement de l’économie mondiale, la dégradation du climat sécuritaire, la corruption, l’inefficacité administrative et les carences en infrastructures d’énergie ont porté un sérieux coup aux investissements. Même si les IDE restent importants, ils sont essentiellement absorbés par les secteurs du pétrole et du gaz naturel liquéfié. Or, avec la production et la commercialisation du brut ghanéen, certains investisseurs lorgnent désormais du côté du Ghana réputé attractif, stable et démocratique pour diversifier leurs activités en Afrique de l’ouest. Conséquences directes : le Nigéria, 6ème exportateur mondial de pétrole brut, n’a enregistré que 5,45 milliards USD en 2011 contre 8,65 milliards en 2009.
10.La croissance économique
Dans un communiqué publié le 4 janvier 2012, Standard & Poor’s a salué les efforts de croissance du Nigéria. Le pays a, en effet, entrepris plusieurs réformes importantes et resserré son orientation budgétaire et monétaire, consolidant ainsi les fondamentaux de l’économie nationale sous la présidence de Goodluck Jonathan. Les analystes de Knowdys observent que le gouvernement fédéral suit des politiques macroéconomiques prudentes et renforce graduellement les institutions financières du pays. Grâce aux revenus tirés des cours élevés du pétrole, ces efforts ont considérablement amélioré les résultats macroéconomiques, permettant de réduire l’inflation et de soutenir la croissance du PIB de +7% en 2009, +8.1% en 2010, +8.4% en 2011 et +8.5% attendu en 2012. Face à la crise financière et économique mondiale, la croissance de 2010-2011 a clairement montré la résistance de l’économie nigériane aux chocs extérieurs et prouvé, dans une certaine mesure, la prudence des politiques économiques adoptées par Abuja. Les perspectives à moyen et long termes sont également prometteuses : les analystes de Citigroup, par exemple, prédisent que le pays pourrait devenir la 6ème économie mondiale en 2040 et la 5ème en 2050 avec un PIB supérieur à 42 000 milliards USD.
11.Le climat des affaires
Conscientes que le climat des affaires est l’un des principaux points faibles du Nigéria, les autorités d’Abuja ont lancé un nouveau train de mesures, début 2012, visant à accroître les investissements, à encourager la cotation de secteurs essentiels et à améliorer la gouvernance des entreprises. « Nous lançons une vaste campagne de sensibilisation des investisseurs, de renforcement de la réglementation et de sanction des manquements dans le cadre de notre effort pour rassurer les investisseurs locaux et internationaux sur le fait que nos marchés sont transparents et performants », a déclaré Arunma Oteh, la directrice de la Commission des valeurs mobilières du Nigéria fin février 2012. Mais le pari est loin d’être gagné. Sur les 183 économies scrutées par Doing Business 2012 sous le prisme de la facilité à faire des affaires, le Nigéria arrive à la 133ème position, loin derrière le Ghana (63ème), la Tunisie (46ème), le Rwanda (45ème), très loin derrière l’Afrique du Sud (35ème) et Maurice (23ème). Mais « la hauteur des herbes n’empêche pas les pintades de se rencontrer » ironisent les Nigérians, confiants en leurs possibilités d’attirer les investisseurs malgré les contraintes du terrain.
12.Le cinéma nollywoodien
Les analystes de Knowdys, comme ceux de la Diamond Bank, de la Guaranty Trust Bank et de la Nollywood Foundation, estiment que le moment est venu pour les grands investisseurs internationaux d’injecter de l’argent frais dans l’industrie cinématographique nigériane. Cost-killers exceptionnels, les 500 producteurs qui contrôlent actuellement le marché local mettent en moyenne 15.000 dollars et 10 jours pour produire un film commercialisable. Après 20 ans passés à fabriquer du cinéma low cost, sans aide de l’Etat fédéral ni capitaux étrangers, Nollywood a réussi, par sa persévérance et sa créativité, à rejoindre Hollywood (Etats-Unis) et Bollywood (Inde) dans le trio de tête des grandes places cinématographiques mondiales. Le Nigéria produit un film toutes les quatre heures, pour un total de plus de 2000 films par an, selon le calcul effectué en 2009 par l’institut de statistique de l’Unesco. L’agence onusienne évalue le poids financier de Nollywood à quelque 2,75 milliards USD contre 3,6 milliards pour Bollywood et 92 milliards pour la planète hollywoodienne. Les grands investisseurs qui ont auront le flair de miser très tôt sur le cinéma nigérian toucheront assurément le jackpot.
Après avoir passé, pour certains, des dizaines d’années à courir après le ballon rond, ils sont nombreux les anciens footballeurs notamment africains qui se mouillent encore pour leur reconversion. Ce n’est pas dû au fait que cette réinsertion sociale soit une chose si difficile à atteindre mais il se trouve que les concernés éprouvent parfois une espèce de crainte face à l’inconnu. Ils ne veulent pas que, adulés hier, ils gâchent leur popularité et passent à côté d’une retraitée paisible.
C’est sans doute pour cette raison que certains après le football, se lancent dans les affaires-immobilier, mobilier, entreprises, etc- tandis que d’autres, ne voulant pas s’éloigner de la discipline, deviennent des entraineurs, des agents de joueurs, des formateurs ou des dirigeants. Si ailleurs, les anciens footballeurs mènent une vie calme loin des projecteurs, ce n’est pas toujours le cas en Afrique où être ancien joueur de football implique parfois une nouvelle responsabilité dans un environnement où tout est à refaire ou presque.
Il est question de prendre conscience et d’agir pour le football. Et depuis quelques années, il est donc né une nouvelle race d’anciens footballeurs africains qui œuvrent dans la défense des intérêts des plus jeunes en activité. L’objectif étant d’éviter que ce qui leur est arrivé pendant qu’ils couraient dans les stades ne se perpétue. Parmi eux, des noms aussi célèbres que chris Fortuin(Afrique du sud), jean claude Mukanya kabeya(Rdc), Shoukry Mahmoud el sayed(Egypte), Antony Bafoe(Ghana), Cyrille Domoraud(cote d’ivoire), Mustapha el Hadaoui(Maroc), Mmoni Segopolo(Botswana), sylvester Goraseb(Namibie) , paul Gundani(Zimbabwé), Ali Boumnijel(Tunisie) ou David Mayebi(Cameroun).
Ils sont regroupés au sein de onze syndicats et associations membres la division Afrique de la fédération internationale de football professionnel(Fifpro). Du 14 au 15 mai dernier à Douala au Cameroun, ils étaient plus de vingt cinq à prendre part aux travaux du congrès de la Fifpro Afrique dirigée depuis quelques mois par le camerounais David Mayebi, président du syndicat national des footballeurs camerounais(Synafoc). Pendant deux jours, ces anciens mastodontes des stades africains ont réfléchi notamment sur la politique de développement du football du continent à l’horizon 2013, la problématique du gazon synthétique et les relations Fifa/Fifpro.
Les anciennes gloires ne se contentent pas de contribuer à l’épanouissement du football du continent à distance ; elles veulent faire partie des commissions de la Fifa pour régler à la base les problèmes récurrents de transferts des joueurs africains ou le casse-tête des agents de joueurs. Dans un souci de modernisation des organes de communication, il a été demandé aux associations et syndicats de se doter de sites internet qui mettent le joueur au centre de leurs activités en ligne.
En attendant les résolutions de l’Assemblée générale de la Fifpro qui aura lieu en octobre prochain aux Etats Unis d’Amerique, les participants ont convenu d’accroitre l’implication des anciens footballeurs africains dans la réflexion sur le devenir de cette discipline dans le continent. Et cette solution a déjà de bons fruits dans les pays comme le Cameroun où le syndicat des footballeurs, le Synafoc, fait des pieds et des mains pour voler au secours de ses membres en difficulté.
Il va sans dire qu’avec une adhésion impressionnante des anciens footballeurs d’autres pays, l’on verra un peu plus clair dans le respect des droits et des intérêts des footballeurs africains en activité.
Les citoyens maliens de Dakar sont partagés entre la colère et la honte face à la situation de leur pays natal.Reportage.
Le Mali s’enlise désespérément dans la crise. Après le contre coup d’Etat manqué du 1er mai dernier et les incidents notés dans la mythique ville de Tombouctou au cours de cette semaine, même les plus optimistes ont fini par croire que le pays s’embourbe obstinément dans le chaos. De l’autre côté de la frontière, les quelques milliers de Maliens installés au pays de la Téranga s’inquiètent des jours difficiles que vivent leurs parents.
A la gare de Dakar, lieu mythique où jadis passait le train Express Dakar-Bamako, on retrouve l’ambiance du vieux marché malien. Dans ce bâtiment d’architecture coloniale, des marchands, pour la plupart de nationalité malienne, disposent leurs étals. Beurre de karité, basins, encens, bijoux érotiques (perles de reins) et produits aphrodisiaques, etc, sont exposés… Dans ce little Bamako pittoresque, niché au cœur de la capitale sénégalaise, le Bambara est d’ailleurs la langue d’usage.
Il est 13 heures. En cet après-midi de lundi, le marché de la gare est plutôt calme. Suivant le prolongement des murs de cet énorme bâtiment qui menace ruine, on retrouve la bonne humeur des gargotes où sont servis des mets typiquement maliens. C’est l’heure du déjeuner et la jeune dame, restauratrice du coin, n’a pas de temps à perdre en salamalecs avec des journalistes. Plus loin, sont installés quelques dizaines de boutiques de vendeurs de Thioup, tissu originaire du Mali très prisé par la gente féminine. Là encore, personne n’ose se prononcer sur la crise qui secoue le Mali, bien que l’angoisse et la peur se lit sur les visages.
ATT et la junte renvoyés dos à dos
«Tais-toi donc, ne vois tu pas que ce sont des journalistes. Tu ne feras que t’attirer des ennuis. Penses à ta famille restée au pays», prévient un jeune vendeur à son compatriote qui tient à se prononcer sur la situation.
«J’ai bien le droit de parler et de dire ce que j’en pense. Ce ne sont rien d’autres que de simples questions», rassure Chaka Touré, installé à Dakar depuis 5 ans. Assis confortablement dans son magasin, dans un impeccable boubou basin amidonné, le jeune commerçant se lance tête première dans la conversation, sous le regard hébété de son voisin qui maugrée quelques paroles en bambara.
«Tout d’abord nous regrettons le coup d’état qui a été perpétré. Nous le condamnons fermement. Il est inadmissible qu’il y ait encore des coups d’état en ce 21e siècle», juge le commerçant.
Même si Chaka Touré croit comprendre ses militaires qui ont pris le pouvoir par la force:
«La situation au Mali était insupportable sous le régime de ATT qui n’a pas su gérer convenablement la crise dans le nord du Mali».
Et à cause que l’embargo qui a été levé sur le Mali au début de la crise, les affaires marchent au ralenti.
«Nos affaires ne marchent plus. On a du mal à recevoir la marchandise qui arrivait par la route. Tout ce qui se trouve dans nos boutiques actuellement ce sont nos stocks invendus. La clientèle ne vient plus», peste-t-il.
Son camarade, Moussa, qui jusque-là restait perplexe, entre dans la conversion.
«Tout ça c’est à cause de ATT, il a trop laissé faire les Touaregs. Personne ne comprend de quel droit ils revendiquent des terres au Mali. On connaît bien l’empire Sonrhaï ou mandingue mais on n’a jamais entendu parler de l’empire Touareg. Donc de quel droit revendiquent-ils des terres ? Dieu ne leur rien donné. Ni la pluie, ni des terres», taquine-t-il.
Loin de cette agitation, on retrouve Youssou, nom d’emprunt, fonctionnaire sénégalais d’origine malienne, née dans la ville de Ségou. Pour lui, le procès de l’ancien président malien tombé le 23 mars dernier aux mains de la junte, est sans appel. «ATT a mis la honte sur le Mali», tranche-t-il net.
«Comment ATT a-t-il pu laisser faire cette bande de Touareg, qui au début n’était qu’une bande de 200 personnes ? Pourquoi ne les a-t-il pas maitrisé tout au début ? C’est inconcevable.», lance-t-il d’un ton nerveux, même si sur le plan de la démocratie, Youssou condamne ferment le coup d’état.
Exil d’ATT au Sénégal
Depuis le 20 avril dernier, l’ex-président malien est installé au Sénégal, où il a trouvé refuge avec près de quinze membres de sa famille. Une décision, qui fâche Youssou, qui explique son souhait que les poursuites judiciaires contre ATT soient maintenues.
«Il ne s’en tira pas à bon compte. Il répondra de ses actes. Ce que beaucoup de gens ne savent pas c’est que ATT a dilapidé les biens du pays. Ses enfants ont fait pire que ce que Karim Wade a fait au Sénégal. Et ce qui a vraiment exaspéré les Maliens c’est quand il avait reçu les rebelles du nord et leurs a remis 50 millions Fcfa. Cette somme leurs a permis de renforcer leur armement. Et ce sont avec ces armes qu’ils ont massacrés et décapités les militaires. Personne n’a compris pourquoi il les avait reçus. C’est peut-être parce que son épouse est touareg », explique-t-il.
Et de poursuivre, «c’est à la suite de cela que les femmes militaires on jeté une malédiction sur lui. Tout le monde le sait au Mali mais personne n’ose en parler, les femmes militaires ont marché nues devant le palais de Coulouba. C’est ce qui a porté la poisse à ATT», souligne-t-il. Pour lui, ce n’est pas un fruit du hasard si aujourd’hui, ATT est installé dans la «maudite» résidence Pasteur. «C’est la malédiction des femmes de Bamako qui le poursuit toujours », lance-t-il avec humeur. Egalement appelé «petit palais», la résidence Pasteur, traine depuis sa création une réputation sulfureuse. La légende raconte que cette résidence serait habitée par un mauvais génie.
Tensions entre Dakar et Bamako
Pour ce malien de cœur, il n’y a nul doute que la venue du président malien est l’œuvre d’Alassane Ouattara, qui depuis la chute de Gbagbo, se positionne en chantre de la démocratie. Même si, sur ce fait certains observateurs de la scène politique expliquent la venue de ATT au Sénégal par le fait que ce dernier soit très proche du conseiller spécial de Macky Sall, Cheikh Ahmidou Kassé, auteur d’un ouvrage sur l’ancien président.
Sur les ondes de la RFM, le politologue, Babacar Justin Ndiaye n’a pas manqué de fustiger les autorités sénégalaise «qui sont allés cherchés ATT au Mali pour le ramener à bord d’un avion sénégalais accompagné d’éléments de la sécurité nationales». Une présence qui est devenue aujourd’hui source de crispation entre les deux pays. Dix huit sénégalais ont été arrêtés et détenus durant le week-end du 5 au 6 mai dans le camp de Kati (Ils ont finalement été relaxés ce 9 mai sur intervention de l’ambassadeur du Sénégal au Mali). Ils sont soupçonnés d’être des mercenaires à la solde de l’ancien président malien.
A en croire le journaliste politologue, c’est à cause des autorités étatiques que les Sénégalais sont embourbés dans de telles situations.
«La présence d’ATT au Sénégal est une étincelle entre Dakar et Bamako», note le sieur Ndiaye qui estime que l’ancien président est un «déserteur qui n’aurait pas dû quitter son pays dans les conditions actuelles»
Pour la petite histoire, le journaliste politologue, spécialiste des questions internationales, est largement revenu sur les conditions rocambolesques dans lesquelles le président Amadou Toumani Touré a quitté le Mali: «C’est le ministre des Affaires étrangères du Sénégal, accompagné d’éléments du GIGN, qui se sont rendus à Bamako pour le ramener. Leur convoi a été intercepté par des hommes du capitaine Sanogo qui l’ont humilié avant de le laisser repartir. ATT a été déshabillé, il était vêtu d’un simple caleçon et fouillé par ces gardes qui lui ont signifié qu’un général ne déserte jamais».
Des critiques que ne sont pas loin de partager les Maliens vivant à Dakar. Dans un coin de leurs têtes, ces hommes et femmes, qui ont émigré au Sénégal pour des jours meilleurs, rêvent du Mali originel avec ses frontières intactes du nord au sud, et sa grandeur historique retrouvée.
À l'évocation de l’intelligence artificielle (IA), on pense souvent aux grands modèles de langage qui font les gros titres des médias — des systèmes massifs,...
La Banque mondiale publie des projections économiques semestrielles pour chacune des régions du monde en développement : Afrique subsaharienne, Asie de l’Est et Pacifique, Europe...