Lorsque le Soudan du Sud s’est séparé du Soudan en juillet dernier, le nouveau pays n’a pas seulement dit au revoir aux anciens dirigeants à Khartoum. Il a aussi laissé tomber l’arabe comme première langue. Mais l’introduction de l’anglais prendra du temps.
Arne Doornebal, Juba
« Good morning, sir! » Soixante élèves de l’école primaire répondent en anglais lorsque Santos Okot (31), leur instituteur, entre dans sa classe. Il leur demande de s’asseoir. Les enfants répondent en chœur : « Thank you, sir! »
L’année scolaire vient de commencer à l’école catholique St. Joseph, dans le centre de Juba, la capitale sud-soudanaise. Les écoles sud-soudanaises sont ouvertes entre fin avril et fin décembre. « A la maison ces enfants parlent l’arabe. Ils l’entendent dans la rue et au marché. Donc ce n’est pas facile de leur apprendre l’anglais », dit l’instituteur.
L’anglais est la première langue de Monsieur Okot. « Pendant la guerre au Soudan du Sud, j’étais en Ouganda et j’ai aussi étudié là-bas », dit-il. C’est dans ce pays anglophone qu’il a appris à maîtriser cette langue. « Je parle aussi l’arabe mais je ne peux ni le lire ni l’écrire. » Des dizaines de milliers de Sud-Soudanais ont été éduqués dans des camps de réfugiés en Ouganda pendant le conflit, qui a duré 22 ans.
Nouveau curriculum Bien que le Soudan du Sud soit devenu indépendant il n’y a que 10 mois, le curriculum en anglais a été introduit il y a 7 ans. En janvier 2005, les rebelles sud-soudanais et le gouvernement soudanais ont signé un accord de paix qui a mis fin à la guerre. Le Soudan du Sud est devenu autonome et l’une des clauses de l’accord de paix stipulait que l’anglais deviendrait la langue principale dans le sud.
« En 2006, tous les élèves en première année de l’école primaire ont reçu des nouveaux manuels en anglais, » explique John Wani, directeur de l’école St. Joseph. « A la fin de l’année scolaire, en 2007, ils ont commencé à se servir des nouveaux livres pour la deuxième année. Cela veut dire que l’an prochain tous les élèves du primaire seront soumis au niveau curriculum. » L’année 2012 sera donc la dernière année durant laquelle les anciens livres en arabe serviront.
Former les enseignants La transition linguistique pourrait être plus difficile en raison du faible niveau d’éducation dans le pays le plus jeune au monde. Seulement 27% des adultes et 18% des femmes dans le Soudan du Sud savent lire et écrire. « Apprendre une langue est difficile pour les adultes », admet le directeur, monsieur Wani. Six enseignants sur vingt-sept ne parlent pas l’anglais. Ils sont en formation mais les progrès sont lents. Je devrais peut-être les envoyer en Ouganda ou au Kenya pour accélérer le processus. »
Pour Santos Okot, l’instituteur, les Soudanais du Sud sont avides d’apprendre. « Les week-ends, les gens viennent me voir et me demandent si je veux leur donner un enseignement. Je leur donne des leçons d’anglais en dehors des heures de cours. Parfois ils me paient pour mes services. »
De nombreuses familles ruminent encore leur déconvenue, pleurent leurs disparus, morts ou exilés à la suite des émeutes sanglantes de 2008. Chaque anniversaire du fils, du frère ou du mari rouvre la plaie et charrie le désespoir.
A chaque anniversaire, à chaque grand évènement ou à la vue de l’un de ses amis, le souvenir de Christian Daniel Jabéa, tombé sous les balles de la police alors qu’il n’avait que 16 ans en février 2008 soulève le voile de tristesse. Les circonstances de l’assassinat restent encore vivaces à l’esprit des membres de la famille. « Il se rendait à la boutique pour acheter du pain. Tout à coup, il a vu un groupe de jeunes qui couraient dans tous les sens. Ils fuyaient les policiers. Il s’est mis à courir à son tour pour rentrer à la maison quand un policier a tiré à bout portant sur lui », se souvient Céline la cousine du disparu qui refuse toujours de croire qu’elle ne le reverra plus sur cette terre.
Quatre ans plus tard, la famille de Christian et ses proches croient encore à un miracle. Ils refusent d’accepter et d’oublier que leur fils a été mortellement atteint par un coup de feu d’un policier au deuxième jour des émeutes dites de la faim, laissant la grande famille Kouo Issedou dans l’émoi.
Chagrin éternels
La famille de Francis Djiamo par contre a perdu le sommeil depuis la fin de ces évènements avec la disparition de leurs fils Tchamako Emmanuel, âgé lui de 23 ans. Ce dernier s’était retrouvé sur le théâtre de ces évènements en compagnie de son frère aîné Francis Djiamo. Il avait lui aussi reçu une balle et est décédé quelques temps après sur le chemin de l’hôpital. La famille n’avait pas encore fini de faire son deuil qu’elle est accusée d’avoir favorisé la fuite de son aîné Francis Djiamo du pays. En effet, ce dernier qui se trouvait aussi sur le lieu de la manifestation est accusé d’avoir organisé le pillage en bande de plusieurs magasins. Un homme d’affaire propriétaire de plusieurs magasins qui avaient été pillées avec trois de ses voitures brulées accuse depuis ce jour Francis Djiamo d’être le leader du groupe de jeunes à l’origine de son tort. Bien plus, il est reproché au même groupe l’incendie de la société Sidem au cours de laquelle plusieurs dizaines de camions flambant neufs avaient brulé. Las d’attendre le retour de Francis, l’homme d’affaire s’attaque désormais à ses parents à qui il réclame 30 millions pour les dommages. « Nous ne savons pas si notre fils a effectivement participé à cette opération et si c’était le cas, que cet homme s’en prenne à lui et non à nous. On nous a déjà annoncé que le jour où il mettra les pieds ici, on va le jeter en prison…Qu’avons-nous fait au bon Dieu pour mériter tout ceci… nous avons déjà enterré son petit frère », se lamente la mère de Francis.
Elles sont nombreuses ces familles victimes de ces émeutes qui paient encore le prix de ces évènements d’il y’a quatre ans. Certaines, comme la famille Kouo Issedou, sont fixées sur la fin brutale de leurs proches ; d’autres qui n’ont pas eu les nouvelles de leurs proches depuis ces événements sont confuses. Elles ne savent toujours pas si ces derniers sont en vie ou pas. Plusieurs autres qui avaient quitté le pays pour échapper à la prison ont trouvé la mort sur le chemin de l’Europe, dans le désert ou en traversant la méditerranée. Les plus chanceux ont atteint des pays européens où ils vivotent avec l’espoir de trouver un emploi, mais pas de rentrer au pays.
Vie chère
Les émeutes dites de février 2008 sont parties d’une manifestation contre la vie chère. Des milliers de jeunes sont alors descendus dans les rues pour crier leur ras-le-bol. Les forces de sécurité constituées de la police, la gendarmerie et le bataillon d’intervention rapide (BIR) interviennent et répriment durement les manifestants. De nombreux camerounais, en majorité des jeunes sont froidement abattus. Le bilan des de cette semaine de manifestation est lourd. 40 morts pour le gouvernement, contre 139 morts pour l’action camerounaise pour l’abolition de la torture (Acat), une Ong locale. De nombreux blessés sont enregistrés dans les hôpitaux pendant que les dégâts matériels se chiffrent à plusieurs centaines de millions. Plus de 3000 jeunes arrêtés seront incarcérés dans les prisons. Plusieurs y séjournent encore.
Environ 340 millions de personnes n’ayant pas accès à l’eau potable en Afrique, garantir cet accès est une priorité pour le continent.
Préparer « l’avenir que nous voulons »
l est rare qu’un chef de gouvernement s’exprimant à l’Assemblée générale des Nations Unies soit applaudi au tout début de son discours. C’est pourtant ce qui s’est produit en septembre dernier lorsque le Premier Ministre du Bhoutan, Jigmi Thinley, a pris la parole et annoncé qu’il allait parler du « bonheur ». Que le Premier Ministre évoque autre chose que les crises mondiales a immédiatement suscité la curiosité de l’auditoire.
Après une courte pause qui ne manqua pas d’attirer l’attention, M. Thinley a déclaré regretter que les habituels débats annuels soient devenus une sombre énumération de promesses non tenues, de conflits interminables, de ressources déclinantes, de nouvelles maladies et de menaces d’effondrement économique. Le Premier Ministre du Bhoutan préférait pour sa part parler de la promotion du bonheur et du bien-être, objectif mondial à atteindre par la création des conditions minimales nécessaires à la survie et à l’épanouissement des êtres humains.
Le Bhoutan est le pays qui a convaincu l’ONU d’adopter une résolution sur « Le bonheur : vers une approche globale du développement ». Cette résolution engage les pays à instaurer « les conditions politiques et socioéconomiques permettant aux citoyens de rechercher le bonheur dans un environnement stable ».
L’aspiration du Premier Ministre — et de l’humanité entière —à un meilleur avenir sera au centre des discussions en juin prochain lorsque plus de 50 000 personnes se réuniront dans la capitale brésilienne, Rio de Janeiro, à l’occasion de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable. Surnommée « Rio +20 » — car elle fait suite à un sommet similaire qui a eu lieu dans la même ville il y a 20 ans — la réunion donnera aux participants une rare occasion de convenir d’une nouvelle approche à suivre pour bâtir un avenir plus prospère et plus durable.
Mais que signifie exactement l’expression « développement durable » ? La définition la plus communément admise en a été donnée par la Commission Brundtland, qui définit le développement durable comme « un développement répondant aux besoins actuels sans compromettre la capacité des générations futures de satisfaire leurs propres besoins ».
Le rapport de la commission — qui porte le nom de son président, l’ancienne Premier Ministre de la Norvège, Gro Harlem Brundtland — a fortement influencé les débats lors du premier Sommet Planète Terre tenu à Rio en 1992. Les dirigeants de l’époque, réunis pour ce qui était alors le plus large rassemblement politique jamais organisé, se mirent d’accord pour instaurer de nouvelles normes mondiales en vue d’empêcher les pays de détruire des ressources naturelles irremplaçables et de polluer la planète. Ils s’accordèrent sur le fait que le comportement humain devait changer afin d’éviter que de nouvelles divisions se créent au sein des sociétés, que la pauvreté augmente et que l’environnement se dégrade davantage.
Environ 340 millions de personnes n’ayant pas accès à l’eau potable en Afrique, garantir cet accès est une priorité pour le continent.
Payer la facture
Comme le remarquait récemment le magazine The Economist, ce sommet a reconnu que « la protection environnementale devait être intégrée à la promotion du développement plutôt que d’être surveillée après coup ; que l’éradication de la pauvreté faisait partie du processus ; et que si tous les pays du monde avaient la responsabilité de protéger l’environnement, les pays riches qui avaient causé davantage de dégâts portaient une part de responsabilité différente — une responsabilité qui, selon les pays en développement, devait être assortie de la volonté de financer une partie du coût d’un développement respectueux de l’environnement ».
Quelles questions importantes pour l’Afrique seront débattues à Rio +20 ? Tout d’abord, la pauvreté. Elle ne sévit nulle part ailleurs autant qu’en Afrique, où de nouveaux problèmes engendrent de nouvelles maladies et aggravent la faim, le manque d’accès à l’eau potable et aux installations sanitaires et le chômage chez les jeunes.
Le changement climatique est une autre question pressante. Des études de l’ONU montrent que l’Afrique se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale, ce qui compromet dangereusement les possibilités de développement. Les faibles capacités d’adaptation du continent menacent l’approvisionnement en nourriture et en eau, en particulier dans la région du Sahel ainsi qu’en Afrique centrale et australe.
Economie verte
Autre question d’actualité : le passage à une économie verte, qui émettrait moins de carbone et consommerait moins de ressources naturelles. Selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), cette transition est motivée par « les préoccupations que suscitent les changements climatiques, la pollution de l’air et la sécurité énergétique » ainsi que « le désir de créer des emplois au sein de nouvelles industries ». L’Afrique soutient pleinement les économies vertes mais craint que les nations riches se servent de cette transition mondiale comme d’une excuse pour imposer des barrières commerciales ou ne pas remplir leurs engagements envers les pays pauvres.
La question des énergies renouvelables suscite un intérêt particulier en Afrique. Près de 3 milliards de personnes sur la planète — dont beaucoup vivent en Afrique — n’ont pas accès à l’électricité. Elles doivent utiliser du bois, du charbon ou d’autres matériaux malsains pour cuisiner ou chauffer leurs habitations, s’exposant ainsi à de la fumée nuisible.
Certains gouvernements africains ont déjà adopté des politiques énergétiques « intelligentes et tournées vers l’avenir ». Le Kenya possède un programme d’énergie verte ambitieux destiné à accroître la production d’énergie grâce à la géothermie, aux éoliennes et aux biocarburants. L’Ouganda soutient un projet d’agriculture biologique auquel participent des milliers d’agriculteurs et qui a permis d’accroître les exportations de produits biologiques. De son côté, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a lancé un projet d’énergie durable pour tous et a appelé tous les pays à améliorer leur rendement énergétique et à doubler la part des énergies renouvelables dans leur production d’ici à 2030.
Plus d’une douzaine de thèmes seront abordés lors des débats de Rio, notamment la sécurité alimentaire, l’accès à l’eau potable, les villes vertes et la protection de l’environnement. Les gouvernements africains se sont mis d’accord pour adopter des positions communes et parler d’une seule voix à Rio.
‘Des économies chancelantes’
Toute la difficulté consistera à définir des mesures visant à garantir que les plus pauvres et les plus vulnérables bénéficient de la prospérité économique. Un rapport de l’ONU publié cette année a suscité à cet égard beaucoup d’intérêt. Ce rapport, intitulé « Pour l’avenir des hommes et de la planète : choisir la résilience », entend tracer une nouvelle voie vers une croissance durable. D’après le document, la prospérité inégalée que nous connaissons aujourd’hui pèse d’un poids sans précédent sur la planète. De multiples crises dans le monde montrent que le développement durable est plus que jamais indispensable.
« Les économies chancèlent, les écosystèmes sont assiégés et l’inégalité — entre et au sein même des pays — est en train d’exploser », peut-on lire dans le rapport qui a été rédigé par les 22 membres du Groupe de haut niveau sur la viabilité mondiale nommé par le Secrétaire général et présidé par le Président sud-africain, Jacob Zuma, et son homologue Finlandais, Tarja Halonen. Le groupe estime que la crise économique actuelle s’explique par des intérêts spéculatifs restreints, « qui ont dépassé les intérêts communs, les responsabilités communes, tout comme le bon sens ».
Les groupes militants parviennent tous à la même conclusion. Dans un document pour Rio +20 intitulé « Un espace sécurisé et juste pour l’humanité », Oxfam, une ONG britannique, estime que la plus grande menace pour la planète est la consommation excessive provenant des 10 % des ménages les plus aisés de la population mondiale et les moyens par lesquels les entreprises produisent ce que ces personnes achètent.
Si l’état de la planète suscite de plus en plus d’inquiétudes, à en juger par les conclusions de plusieurs rapports établis par les gouvernements et les groupes de la société civile dans la perspective des débats de Rio, il est indéniable que des progrès ont néanmoins eu lieu dans certains domaines. D’après un rapport de la Banque mondiale publié en mars, l’Afrique subsaharienne a réussi à réduire l’extrême pauvreté, qui est passée de 55,7 % en 2002 à 47,5 % en 2008. Au niveau mondial, indique l’ONU, la destruction de la couche d’ozone a été réduite, la participation de la société civile aux décisions politiques s’accroît et les entreprises sont plus conscientes de leurs responsabilités sociales.
De plus, la technologie a généralisé l’accès à l’information et a rendu les processus de décision plus transparents. Les écosystèmes et l’utilisation de technologies durables pertinentes sont aujourd’hui mieux compris.
Dans une exploitation horticole près du Lac Naivasha, au Kenya, une serre est chauffée grâce à l’énergie géothermique provenant de la vapeur souterraine.
De nouveaux outils pour l’économie mondiale
Cette évolution n’a pourtant pas suffi à réduire de manière significative la pauvreté parmi les 7 milliards d’habitants de la planète — dont le nombre devrait atteindre 9 milliards en 2050. Plus d’un milliard de personnes vivent encore aujourd’hui avec moins de 1,25 $ par jour et de nombreuses autres souffrent de la faim. Autre fait problématique : la quantité de nourriture gaspillée dans le monde. Chaque année, 222 millions de tonnes d’aliments sont jetées par les consommateurs des pays riches, soit l’équivalent de toute la production alimentaire de l’Afrique subsaharienne. D’ici à 2030, la demande alimentaire aura augmenté de 50 %, celle d’énergie de 45 % et celle en eau de 30 %, d’après le rapport du Groupe de haut niveau sur la viabilité mondiale.
Le groupe a formulé 56 recommandations qui pourraient permettre de restructurer l’économie mondiale, de préserver l’environnement et d’assurer l’égalité des chances pour tous. Il propose que les prix de tous les biens et services tiennent compte de leur véritable coût sur les plans humain et environnemental et que de nouveaux indices de développement soient mis en place, afin de remplacer celui utilisé actuellement, le produit intérieur brut (PIB), qui est considéré par beaucoup d’économistes comme ayant perdu une part de son utilité. Le Groupe appelle également à l’adoption « d’objectifs pour le développement durable », qui remplaceraient les objectifs du Millénaire pour le développement, arrivant à échéance en 2015.
Pour le moment, les organisateurs de la conférence Rio +20 apportent les dernières modifications au document final qui fournira des directives explicites pour une action en faveur du développement durable. Sur le thème de « l’avenir que nous voulons », le document pose le principe d’un accès universel aux éléments indispensables à la vie, tels que l’eau, la nourriture et l’énergie. Les organiseurs font face à une tâche difficile car ils doivent synthétiser les divers points de vue exprimés dans les 6 000 pages de contributions provenant des Etats membres, des principaux groupes d’intérêt, des organisations internationales et autres participants.
Le document est en cours d’élaboration — certaines de ses propositions sont mineures, d’autres potentiellement révolutionnaires. Certaines seront modifiées, voire abandonnées, et de nouvelles pourront être ajoutées avant l’adoption d’un texte final. Le document donne cependant un fidèle aperçu des questions susceptibles de dominer les débats à Rio. L’Afrique, par exemple, souhaiterait que le PNUE, basé à Nairobi, devienne un organisme spécialisé, disposant d’un plus large budget et d’un plus fort mandat. Elle estime que les structures mondiales actuelles ne répondent pas pleinement aux besoins du continent. Il est en outre proposé de créer un conseil du développement durable et de mettre au point un ensemble d’outils permettant le partage des meilleures pratiques.
A ce stade, on ne sait pas si Rio +20 s’inscrira dans l’histoire comme un tournant décisif ou au contraire une occasion perdue. Mais les progrès à réaliser ne pourront se faire sans une forte volonté politique de la part des dirigeants de la planète. Quand celle-ci se manifestera, le monde aura alors réalisé un pas important vers l’avènement du bonheur des générations présentes et à venir.
Ces derniers mois, des faits divers meurtriers à la kalachnikov ont régulièrement fait la une de l’actualité dans le sud de la France. Le 27 novembre, un lieutenant de police marseillais a été touché de deux balles de kalachnikov lors d’une course poursuite, et est décédé le 8 décembre. Le 22 décembre, un jeune de 17 ans a été tué de sept balles de kalachnikov à Marseille dans le cadre d’un règlement de comptes.
Le 29 janvier, les autorités marseillaises ont effectué une saisie de dix kalachnikovs dans le coffre d’une voiture, une des plus grosses de ce type dans le pays ces dernières années. Et le 10 février, deux personnes impliquées dans des affaires de grand banditisme ont été tuées à la kalachnikov sur un marché alimentaire de gros à Nice, probablement encore dans le cadre d’un réglement de comptes…
Alors que la chaîne M6 diffuse dimanche soir un documentaire démontant une filière d’importation de kalachnikovs de la Bosnie-Herzégovine vers la France, nous publions un article d’archives de novembre 2010 retraçant l’histoire de cette arme et la façon dont elle s’est imposée dans de nombreux conflits dans le monde entier.
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A la fin de l’année 1945, l’armée soviétique organise un concours interne particulièrement stressant. Joseph Staline veut un nouveau fusil et le leader soviétique charge ses militaires de sélectionner le meilleur design. Ancien conducteur de char de combat, sous-scolarisé et employé dans un laboratoire de recherche spécialisé dans les armements secrets situé dans la périphérie de Moscou, le sergent Mikhaïl Timofeïevitch Kalachnikov se lance dans la course.
Il trace les contours d’un fusil d’assaut révolutionnaire: il ferait feu en automatique et au coup par coup, n’aurait que peu de recul, serait facile à entretenir et serait muni d’un chargeur en forme de banane. Il remporte le concours. Deux ans plus tard, les prototypes du nouveau fusil qui sortent des usines portent son nom: Avtomat Kalachnikov, mieux connu aujourd’hui sous le nom d’AK-47.
L’arme la plus mortelle des temps modernes
La kalachnikov devait devenir l’arme la plus mortelle des temps modernes. Pendant les années 1990, les armes de petit calibre étaient les plus utilisées dans 46 des 49 conflits majeurs recensés par les Nations Unies. Selon certaines estimations, il existerait 100 millions de kalachnikovs dans le monde, soit un AK-47 pour 70 êtres humains.
C’est l’arme de prédilection de dizaines d’armées nationales; les guerriers talibans et les enfants soldats d’Afrique en font également usage. Depuis 1947, une myriade de modèles inspirés de l’original ont vu le jour. Auteur du livre The Gun, un ouvrage fascinant qui retrace l’essor de la kalachnikov (et, ce faisant, brosse un passionnant portrait des conflits du XXe siècle, tout en nous mettant sur la piste d’un possible successeur de l’AK-47 pour le XXIe), le journaliste au New York Times et lauréat du prix Pulitzer C.J. Chivers souligne qu’il ne s’agit pas toujours d’AK-47, mais qu’on peut tous les qualifier de kalachnikovs.
Mais la kalachnikov est plus qu’une arme à feu. Elle est devenue le symbole de l’anti-américanisme dans la pop culture. Elle apparaît sur des drapeaux nationaux, sur des bannières de partis politiques et sur des vidéos de propagande djihadistes. Et elle demeure le plus connu des produits russes d’exportation.
Le bon outil, au bon endroit, au bon moment
Comment «cette arme à la médiocrité obstinée» (c’est ainsi que C.J. Chivers la décrit), qui demeure très proche de son design robuste datant de la Seconde Guerre mondiale, a-t-elle pu devenir à ce point omniprésente, dans les conflits armés comme dans notre imagination?
Le triomphe de la kalachnikov n’est pas l’histoire d’un succès initié par un pionnier intrépide, déterminé par le marché. De fait, un tel mode opératoire aurait été bien peu soviétique. La kalachnikov était simplement le bon outil au bon endroit et au bon moment.
«L’AK-47 n’a pas connu un succès mondial parce qu’il était bien conçu et bien réalisé, ou parce qu’il a permis aux Soviétiques de dépasser le bloc de l’Ouest en matière de développement d’armes de petit calibre, écrit Chivers. Les qualités techniques n’étaient pas au centre de la production soviétique d’armements. C’était même tout le contraire. Ce sont les normes de l’armée soviétique, associées à la décision du Kremlin de décupler la production (pour des raisons liées à la politique étrangère de l’époque), qui ont permis de rendre l’AK-47 et ses imitations disponibles aux quatre coins du monde.»
Khrouchtchev prend les rênes du pays après la mort de Staline en 1953, et le pacte de Varsovie est signé deux ans plus tard. Dès lors la politique étrangère soviétique a un nouvel objectif: étendre l’influence de Moscou aux Etats satellites en leur distribuant des armes. On produit des kalachnikovs dans toute l’URSS. Dès 1956, les usines chinoises fabriquent leur propre variante du fusil. Plus tard, Khrouchtchev signera des contrats d’armement avec l’Egypte, l’Irak, l’Iran, la Syrie et la Corée du Nord.
Débuts sur le terrain en Hongrie
La kalachnikov a d’abord été présentée comme une arme de résistance face à l’impérialisme, au capitalisme —autrement dit, aux Etats-Unis. Mais la propagande de la Guerre froide ne correspondait que rarement à la réalité.
Le fusil a fait ses débuts sur le terrain en 1956, lorsque l’Armée rouge a déferlé sur la Hongrie pour réprimer une révolte populaire dans les rues de Budapest. Deux évènements survenus lors de cet automne 1956 allaient préfigurer l’avenir de la kalachnikov. La répression brutale du mouvement populaire, qui fait d’abord de l’AK-47 «l’arme de prédilection des régimes répressifs, le fusil de l’occupant et de l’Etat policier»; et (plus important) la récupération rapide de l’arme par les rebelles, qui ont tôt fait de maîtriser son mécanisme peu élaboré.
Ils la retournent contre les soldats soutenus par l’Union soviétique, parvenant même à exécuter un lieutenant en plein jour. N’importe qui peut l’utiliser, et l’utiliser autant qu’il le souhaite. La kalachnikov est «fiable, qu’elle soit trempée d’eau boueuse ou recouverte de sable; si fiable que les soldats soviétiques chargés de l’évaluer avaient bien du mal à la faire s’enrayer».
Mais la kalachnikov a un autre avantage, encore plus important: son efficacité mortelle ne dépend que très peu de l’adresse du tireur. Elle peut-être tout aussi redoutable entre les mains d’un adolescent ougandais qu’entre celles d’un militant du mouvement Lashkar-e-Taïba à Bombay. Chivers nous offre une description saisissante de sa brutalité: les balles «cassent et font éclater les os. […] Les éclats des chemises des balles sont aiguisés comme des rasoirs, et se mêlent aux fragments d’os; l’ensemble continue sa course à travers l’organisme, déchirant encore plus de tissus au fur et à mesure de leur dispersion».
L’outil des «guerres asymétriques»
La disponibilité de la kalachnikov parmi les gangs des rues, les péquenauds et les rebelles tribaux a remodelé la guérilla, les combats urbains et les soulèvements populaires, premiers types de conflits de ces dernières décennies. Le Pentagone parle de «guerre asymétrique», autrement dit, d’un conflit entre deux armées de forces inégales.
Chez les militaires américains, le terme est à la mode depuis le début des guerres d’Irak et d’Afghanistan, lorsque leur armée sur-financée était harcelée par de jeunes combattants désordonnés devant souvent se contenter de kalachnikovs rouillées. Mais c’est un phénomène plus étendu: la résistance des Farc face aux assauts des hélicoptères colombiens, celle des militants tchétchènes face aux tanks russes et des insurgés kurdes confrontés à l’aviation turque sont pour la plupart imputables à la kalachnikov et à ses stocks inépuisables.
La diffusion de l’AK-47 ne s’est pas faite en vase clos. A l’époque où les fusils étaient stockés dans les entrepôts soviétiques avant d’être expédiés aux armées du pacte de Varsovie, le Pentagone concentrait ses efforts sur la course aux armements nucléaires et sur la perspective d’une invasion de chars soviétiques en Allemagne. Selon Chivers, il a «mal évalué la signification et la portée de l’apparition de l’AK-47», perdant ainsi «l’une des courses aux armements de la Guerre froide, l’une des plus importantes, mais des moins commentée» (il existe à l’opposé moins de 10 millions de M-16 en circulation dans le monde).
Le drone, nouvelle kalachnikov?
Mais les innovations du secteur de l’armement finiront forcément par rendre la kalachnikov obsolète (ce qu’elle est déjà sur le plan technique); un nouveau modèle de gilet pare-balles finira par arrêter ses projectiles. The Gun nous raconte l’influence de la kalachnikov sur les conflits armés de ces cinquante dernières années, mais qu’en est-il du demi-siècle à venir? Quel nouveau phénomène viendra bouleverser la guerre moderne? Ressemblera-t-il à l’AK-47 ou sera-t-il complètement différent?
Certains analystes pensent que l’accroissement rapide de l’utilisation des drones Predator depuis le 11-Septembre représente une évolution d’importance. Un article paru en 2009 dans le magazine Wilson Quarterly cite —sans le nommer— un lieutenant de l’American Air Force, qui déclare qu’étant donné «les taux de croissance, on pourrait raisonnablement imaginer des conflits futurs opposant des dizaines de milliers [de drones]».
En novembre 2002, un missile lancé par un Predator a tué un terroriste yéménite accusé d’avoir élaboré l’attentat terroriste ayant visé l’USS Cole, en 2000; l’appareil l’avait repéré alors qu’il conduisait sur une route de campagne, au Yémen. Depuis, les drones sont devenu un composant à part entière de l’arsenal américain dans la guerre contre al-Qaida. Plus de 40 pays travaillent désormais à l’élaboration de leurs propres aéronefs sans pilotes.
Le Predator (et ses équivalents) est précis et représente un risque relativement peu élevé, ce qui explique sa popularité parmi les forces armées jouissant de budgets confortables. Aux Etats-Unis, les drones facilitent de toute évidence les conflits armés. Mais il est difficile d’imaginer qu’ils puissent un jour devenir l’arme de «l’homme de la rue», ou un outil capable de bouleverser les cultures et les sociétés.
L’arme qui change les enfants et les manifestants
En Afrique, l’AK-47 a ébranlé l’ancienne dynamique du pouvoir. Un enfant n’est plus enfant —innocent, naïf, inoffensif— lorsqu’il vous braque d’une kalachnikov. De la même manière, un manifestant cesse d’être un simple citoyen mécontent lorsqu’il met la main sur un fusil bon marché. Peut-être existe-t-il une arme contemporaine associant les avantages tactiques et la puissance subversive de la kalachnikov: l’attentat suicide. Un «égalisateur des rapports de force»? Exact. Bon marché, efficace, et utilisable par tous? De même. Capable de changer les «lois» de la guerre communément admises ? Oui, sur tous les points.
La comparaison n’est certes pas parfaite, ce qui ne fait qu’appuyer la théorie de Chivers, pour qui la kalachnikov demeure une arme unique. Peut être que le «nouvel» AK-47 n’existe pas, et qu’il n’existera jamais. Peut-être qu’aucun fusil ne pourra l’égaler: si résistant face à l’usure du temps, si fiable sur le terrain, si révolutionnaire dans son impact.
Nicolas Schmidle
Traduit par Jean-Clément Nau http://www.slate.fr/story/49857/kalachnikov
«Dieu m’a envoyé sur terre pour chanter la paix, la solidarité et la concorde. Quand je ne serai plus là, certains comprendront ce message». Les dernières volontés d’un homme sentant sa mort prochaine ou l’expression d’une conviction? Impossible de se prononcer sans risque de se tromper lorsqu’il s’agit de Junior Sengard.
Depuis qu’il chante, son style étonne, détonne même. Côté humain, l’homme reste égal à lui-même. Le 06 mai dernier, Junior Sengard a mis sur le marché discographique africain un maxi single de cinq titres intitulé «et ça fait quoi». «J’ai voulu unir davantage le Cameroun parce que j’ai remarqué que ce pays regorge des valeurs mais que certaines personnes se plaisent à encourager le tribalisme», explique t-il, un brin amer. Il dit lutter contre le tribalisme, qui selon lui, est dangereux pour la société humaine surtout qu’il profite plutôt à une poignée de personnes en quête de positionnement.
Le maxi single comporte trois titres chantés, un remix et deux titres en instrumental. Le «Panafricaniste» invite tout le monde à se lever certainement pour danser avec Bawala Loussi, chanté en Baham, sa langue maternelle. C’est ainsi que l’artiste compte donne un avant gout de l’album du même nom qui sortira en février 2013, en featuring avec Njohreur, un artiste local.
C’est en 1996 que Junior Sengard arbore la casquette de panafricaniste lorsqu’il chante l’Union Africaine. L’album fait la Une des hit-parades nationaux et internationaux. En 1998, il récidive avec «cassons les frontières», puis «Kunta Kinté» en 2003 et «vivons ensemble» en 2010. Partout, c’est l’hymne à l’unité de l’Afrique telle que l’ont voulu des nationalistes comme Thomas Sankara, Um Nyobe, Kouame Nkrumah ou Patrice Lumumba. L’artiste ne loupe pas une occasion pour rappeler à ses frères et sœurs du continent que le destin de l’Afrique est entre ses mains, que « nous ne pouvons pas continuer dans la division».
Après la sortie de son premier album, Junior Sengard vit en France mais garde une oreille attentive sur l’actualité africaine. Cette fois, il appelle à tourner le dos au tribalisme. Pour y arriver, il fait confiance au peuple camerounais, qui selon lui, est un peuple de maturité, «prêt à traverser n’importe quel obstacle pour vivre dans la paix».
Son nom se confond au football. Dans les chaumières comme dans les bureaux feutrés, tout le monde sait que pour nuire à David Mayébi, la recette est simple : lui interdire de parler foot. Parfois, agacé par la gestion approximative des affaires du ballon rond dans son pays, il se pose des questions, soutient des deux mains sa tête baissée contre le sol et lâche : «ça ne vaut pas la peine, je ne sais pas où va notre football…»Quelques minutes plus tard, il laisse tomber «il faut que j’apporte ma pierre à l’édifice».
Et depuis quelques années, cette pierre roule. Elle fait moins de bruit mais produit beaucoup d’effets. Ancien footballeur dans de grands clubs de football locaux et au sein des Lions indomptables du Cameroun, David Mayebi, la cinquantaine dépassée, s’investit dans la défense de la cause du footballeur. Pendant la coupe du monde de football en Italie en 1990 où l’équipe du Cameroun avait crée la surprise en atteignant les quarts de finale de la compétition, les droits des joueurs ont pris de sérieux coups. Il faut urgemment faire quelque chose au moment où les centres de formation pullulent comme des champignons et des recruteurs ruent de toutes parts.
Mais, comment défendre les droits des personnes qui, pour beaucoup, ne connaissent pas leurs droits et devoirs. Le dilemme est là. Avec d’autres gloires du football national, David Mayebi met sur pied l’Association des Footballeurs Camerounais (Afc) en 1995. Sensibilisation, éducation, assistance psychologique et juridique aux joueurs, formation des anciens footballeurs et des journalistes de sport, plaidoyer pour le professionnalisme, etc, l’Afc impressionne par la qualité de ses arguments et ses interventions notamment la défense des footballeurs en bisbille avec leurs clubs au Cameroun et ailleurs.
En peu de temps, l’association se tape un impressionnant siège à la périphérie de Douala, adhère à la Fifpro et représente les joueurs à la Fédération Camerounaise de football. Sur le plan individuel, David Mayebi est le seul africain noir dans le Board de la Fifpro. Alors que les succès de l’Afc s’amoncèlent, quelque chose d’inédit se produit en 2011.
L’Etat a entendu les cris de l’Afc. Il décide de créer une ligue professionnelle de football pour encadrer les championnats de première et de deuxième division. Pour s’arrimer à la nouvelle donne, David Mayebi et ses camarades changent de vitesse. L’Afc devient le Syndicat National des footballeurs camerounais(Synafoc). Les acquis restent, le combat prend une dimension plus professionnelle. Entre temps, le roi David comme l’appellent sympathiquement ses amis, trône à la tête de la Fifpro division Afrique.
Avec plus de cinq mille adhérents parmi lesquels des célébrités comme Samuel Eto’o, Geremi Njitap, Roger Milla (ambassadeur itinérant) ou Patrice Amba Salla (Ministre), le Synafoc se positionne comme un acteur incontournable de la reconstruction du football camerounais, une idée chère à son président, qui lorgne déjà de nouveaux défis.
Le Ghana a engagé des négociations avec la Chine pour un prêt d’un montant de 6 milliards de dollars U.S auprès de la China Exim Bank (CEB) afin de développer les infrastructure sociales de bases du pays, ont annoncé des sources officielles.
« Cet argent ira à des secteurs comme la santé, l’éducation, l’eau et l’électricité », a affirmé le vice-président John Mahama Dramani, de retour d’un séjour en Chine, selon la radio publique ghanéenne qui fournit l’information sur son site internet consulté par Ouestafnews.
Le Ghana, devenu un pays exportateur de pétrole depuis la fin 2010, a de plus en plus appel à la Chine en matière de coopération financière. Le nouveau géant de l’économie mondiale est selon le site spécialisé africaneconomicoutlook.org le pays qui compte le plus de projets dans le pays, avec 415 opérations validées, suivi de l’Inde et du Liban.
Si les négociations avec la China Exim Bank aboutissent, le prêt viendra s’ajouter au 3 milliards de dollars accordés précédemment au pays par la Chinese Development Bank (CDB), dont 1 milliard déjà décaissé pour l’exploitation du gaz dans la plateforme pétrolière de Jubilee oil et aux 150 millions de dollars prêtés par l’entreprise de télécommunications chinoises Huawei technology afin de permettre au pays d’augmenter son taux d’accès à internet.
Le président John Atta-mills a été souvent attaqué sur la question de la dette extérieure, qui de l’avis de ses opposants à doublé depuis sa prise de fonction en 2009.
En mai 2011, le gouvernement poussé dans ses derniers retranchements a posé un acte inédit, selon une information publiée par Apanews, en publiant par l’intermédiaire de son ministre délégué à l’information Samuel Okudzeto Ablakwa le montant de la dette extérieure qui s’élevait à 13,4 milliards de dollars.
En tant que « pays pauvre très endetté , le Ghana doit également adopter une stratégie réaliste de gestion de sa dette afin d’éviter de tomber dans le surendettement », peut-on lire sur africaneconomicoutlook.
Une jeune Française part au Bénin pour retrouver l’homme qui l’a quittée. La découverte de l’Afrique sera pour Cécile un choc. Perdue dans la brousse, elle se retrouve contrainte de recueillir un bébé, qu’elle tente de déposer à l’orphelinat, avant de l’adopter et de retourner vivre en France.
Sept ans plus tard, constatant que l’enfant souffre d’instabilité psychologique, Cécile revient avec lui en Afrique… De la documentariste Christine François, on connaissait Brigade des mineurs: l’amour en souffrance, poignant reportage dont Maïwenn a tiré Polisse.
Pour son premier long-métrage, la réalisatrice aborde le thème douloureux de l’infanticide rituel en Afrique. Inspiré de faits réels, étayé par une enquête approfondie, le film réussit le tour de force de raconter l’histoire de la mère adoptive d’un «enfant sorcier» sans tomber dans les clichés, ni le jugement.
Mis en scène avec conviction, porté par l’excellente prestation d’Audrey Dana, ce premier film bouleversant traite avec justesse et subtilité d’un sujet actuel, complexe, toujours tabou en Afrique.
Repéré sur Facebook, voila un véritable talent comme nous les aimons.
Myra nous livre en exclusivité un interview, cette jeune femme dynamique possede un veritable sens artistique: Interviex Exclusif pour www.info-afrique.com
Info-afrique : Bonjour Myra, pouvez-vous vous présenter (age, famille, activités, etc…) ? Myra : A l’état civil je me nomme EVENYA Afi Otoudo j’ai 19 ans je prépare une licence en finance comptabilité. Je suis issue d’une famille de trois enfants tous artistes, en bref Myra est tout simplement une personne qui adore la musique et qui par ses textes essaie de transmettre aux autres cette même passion.
Info-afrique : Comment avez-vous pu produire votre clip ? Myra : mon clip est le fruit de mes propres efforts et du soutien de ma famille ainsi que de mes amis, n’ayant pas de producteur pour l’instant. Chaque personnes ayant figuré dans le clip a joué un rôle primordiale autant moralement que matériellement et j’en profite pour les remercier
Info-afrique : Que pensez-vous de la musique et des possibilités qu’elle offre au Togo, notamment pour une femme. Myra : La musique Togolaise est en développement donc, pour le moment, elle n’offre pas beaucoup de possibilités aux femmes comme aux hommes qui l’exercent. mais elle permet à nous les femmes de parler des problèmes qu’on rencontre dans la société, de pouvoir conseiller nos sœurs et même nos mères sur certains sujets, mais elle a surtout permis a certaines consœurs de devenir une icône de réussite et d’espoir pour la population togolaise et d’avoirs les moyens de réaliser des œuvres comme créer un orphelinat, des ONG ou des associations qui œuvres à la protection de l’enfance et aux soutiens de la femme dans ses activités diverses . Ainsi, notre musique a non seulement le don d’adoucir les mœurs mais aussi de contribuer au développement culturel et social.
Info-afrique : Vivez-vous de votre passion ? Comment vous organisez-vous ? Myra : pour l’instant j’ai plus de charge que de bénéfice résultant de ma musique mais dès que j’aurais trouvé un producteur j’espère que la balance s’inversera. Coté organisation mon staff est composé d’amis proches dont un manager, un tourneur, un beat maker et arrangeur (mon frère) qui est aussi mon directeur artistique et de ma sœur qui joue le rôle de metteur en scène.
Info-afrique : Quel est votre rêve ? Myra : mon rêve c’est de réussir dans tous ce que j’entreprends surtout dans la musique, de pouvoir rendre fière non seulement ma patrie mais tous ceux qui on cru en moi et en mon talent.
Info-afrique : Quel message aimeriez-vous faire passer aux jeune d’Afrique de l’Ouest qui voudrait se lancer dans la musique ? Myra : je leur dirai que rien ne s’obtient aisément mais que selon moi la recette du succès c’est : une bonne dose de talent, une bonne dose de détermination, une pincée d’organisation saupoudré de la grâce divine.
Info-afrique : Prévoyez-vous de faire une « tournée » en France ? Accepteriez-vous de faire des premières parties de groupes ? Myra : pour l’instant aucune tournée en France n’est prévu mais surement que j’accepterai faire des premières parties de groupes dans la mesure du possible.
Info-afrique : Quelle sont vos influences musicales ? Myra : ayant commencé par le chant avant de me lancer dans le rap j’ai eu diverses influences musicales à commencer par Myriam Makeba, Angelique Quidjo à Beyoncé, Missy Elliott, Da Bratt, Diam’s et autres. Toutes ces stars ont une façon particulière d’exercer leur musique et mon jardin musical est parsemé des belles mélodies qu’elles ont semées
Info-afrique : Vous gérez vous vous-même votre look, avez-vous une équipe ? Myra : Mon look je le gère moi-même avec le conseil de certain amis, mais j’ai une petite équipe qui s’occupe des T-shirt et autres à l’effigie de Myra.
Info-afrique : Vous utilisez les réseaux sociaux, qu’en pensez-vous ? Myra : je dirai qu’en général c’est une bonne chose surtout pour un artiste car elle permet de se faire connaitre, d’être proche de son public, d’avoir leur opinions et de partager sa musique avec eux.
Info-afrique : Quels sont vos centres d’Intérêts ? Myra : la musique, la danses tous ce qui est artistique
Info-afrique : On vous a vu sur une moto, et il semble une grosse cylindrée ??? Myra : oui c’est vrai que j’adore les motos surtout les grosses cylindrée elle me permettent de m’évader et de trouver l’inspiration.
Vos projets a venir ? Myra : je prépare d’autres singles avant la sortie de mon album l’année prochaine et des spectacles et scènes sont en vue mais je vous mettrai au parfum en temps et en heures.
Avez-vous quelque chose a ajouter ? Myra : je voudrais dire merci a mon public et à tous ceux qui soutienne sans eux je n’en serai pas la et avec eux j’irai encore plus loin. je me suis fait le serment de ne pas vous décevoir et croyez moi je sui une femme de parole.
Merci beaucoup d’avoir répondu a nos questions,
N’hesitez pas a contacter info-afrique.com pour toute information complémentaires sur Myra
La montée croissante des prix de l’or constatée ces derniers années ne profite pas aux pays africains qui génèrent pourtant 20 % de la production mondiale, selon la Banque africaine de développement.
« Le fonds du problème réside dans les accords d’exploitations injustes qui limitent sévèrement les possibilités de gains des pays producteurs, notamment au niveau des royalties qui restent très faibles », souligne une étude de la Bad dont copie est parvenue à Ouestafnews.
Les multinationales étrangères disposent de la majorité des parts dans la plupart des mines d’or du continent, et les seuls revenus collectés par les Etats proviennent de l’impôt sur les bénéfices, selon les auteurs du rapport.
Encore que sur ce point, soulignent-ils, « beaucoup de compagnies ont négocié des exonérations qui vont bien au-delà des prescriptions des codes miniers en vigueur », avant d’ajouter que « non seulement l’Afrique ne reçoit pas des revenus équitables mais son développement économique s’en trouve affecté ».
Parmi les états animés d’une volonté de mettre fin à ces douteux contrats qui ne font qu’enrichir les multinationales occidentales, l’étude cite le cas du Libéria où le gouvernement a procédé à un inventaire de tous les contrats signés entre 2003 et 2006.
« Sur les 105 contrats revisités, la suppression de 34 d’entre eux a été demandée et 14 ont été soumis à une renégociation, un des critères de base fixé était si le contrat signé profitait équitablement au pays ».
Selon la Bad, l’Afrique produit en moyenne par 480 m3 d’or par ans, soit 20 % de la production mondiale annuelle qui est de 2400m3. Sur les 54 pays d’Afrique, 34 sont producteurs d’or.
Les prix du métal a connu ces derniers années, une hausse vertigineuse, en août 2011, l’once atteignait la barre psychologique des 1700 dollars sur les marchés internationaux.
Ce jeudi 12 avril 2012, le prix de l’once est à 1676 dollars sur les marchés internationaux. Le seuil des 1000 dollars a été franchi depuis mars 2008, année qui marque le début de la crise financière, et depuis le prix n’a cessé de grimper.
L’élection Miss Black France aura lieu le 28 avril 2012 à la Salle Wagram, à Paris.
Les jeunes femmes noires vont enfin avoir leur élection. Jusqu’à aujourd’hui très peu représentée en France – et en tout cas pas dans les concours de « Miss » que l’on connait –, la beauté noire va pouvoir être mise en avant à sa juste valeur.
L’élection Miss Black France est ouverte à toutes les jeunes femmes françaises ou étrangères vivant en France, de métropole, des DOM-TOM ou d’Afrique, âgées d’au moins 16 ans, sans autre critère que l’élégance et le charme.
Elle aura lieu le 28 avril 2012 à la Salle Wagram, à Paris. Un jury de personnalités élira, au terme d’une sélection de plusieurs mois dans tout le pays, LA représentante de la beauté black française.
• Trafic d’armes et de drogue, rébellions armées, base de groupes terroristes, prises d’otages, réfugiés, coup d’Etat et mutineries, le Sahel est devenu une poudrière. • La désagrégation s’accélère avec la victoire du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), appuyé par le mouvement touareg islamiste Ansar Dine et des combattants d’Aqmi. Ils contrôlent 50 % du territoire malien, soit près de 1 million de kilomètres carrés, un no man’s land deux fois plus vaste que la France. • Dans cette zone fragilisée depuis longtemps, une partie de l’impressionnant arsenal militaire libyen circule depuis la chute de Kadhafi. • Un péril pour l’Afrique.
Les mutations en Afrique défient les stéréotypes véhiculés au sujet de ce continent. L’Afrique compte près d’1 milliard de consommateurs et le taux de croissance de son économie devrait avoisiner les 6% au cours des cinq années à venir. En sus de la multiplication d’opportunités économiques sur le continent, la transparence des opérations gagne du terrain dans les secteurs public comme privé, tout comme la démocratie. Les liens entre l’Afrique et le reste du monde changent aussi. L’ère des relations unilatérales, de la distribution de l’aide est révolue, les relations se fondent de plus en plus sur les investissements et opportunités d’échanges réciproques et voient émerger des partenariats mieux équilibrés.
L’Afrique a un rôle à jouer dans la résolution des défis mondiaux d’aujourd’hui. Mais le continent doit aussi répondre à des enjeux majeurs qui lui sont propres : accroître la production alimentaire, transformer les taux de croissance élevés en développement économique et social pour tous et garantir que les dirigeants nationaux œuvrent au bien-être de leurs citoyens.
La présidence française du G20 doit saisir cette opportunité unique qui lui est offerte de soutenir et de promouvoir le développement de l’Afrique. Le Président Sarkozy a inscrit le développement parmi les grandes priorités du G20, aux côtés de la sécurité alimentaire, les infrastructures et la protection sociale. Il s’est engagé à mettre sur pied un mécanisme de financement innovant pour le développement dans le cadre du G20 d’ici la fin de l’année. En juin, une réunion ministérielle inédite fut organisée par le G20 sur l’agriculture dédiée principalement à la sécurité alimentaire et la volatilité des prix alimentaires. Autre innovation de la présidence française, la tenue d’une réunion conjointe des Ministres des Finances et des Ministres du Développement qui a eu lieu les 22 et 23 septembre. La France, qui assume également la présidence du G8 cette année, a cherché à rationaliser les deux processus autant que possible et soutient l’idée que le développement est une priorité incombant plutôt au G20, y compris aux bailleurs de fonds des pays émergents, qu’au G8. Le G20 a la responsabilité et l’opportunité sans précédent de prendre la tête des efforts mondiaux en faveur du développement.
ONE en appelle au G20 pour être le chef de file d’initiatives qui changeront la donne sur les sujets suivants : •L’accroissement des ressources et de leur efficacité dans la lutte pour la sécurité alimentaire •L’augmentation des financements consacrés au développement •La promotion de la bonne gouvernance et de la transparence •Le soutien apporté au développement d’une croissance durable et inclusive.
La priorité dans tous ces domaines doit être de promouvoir la responsabilité et l’obligation de rendre des comptes.
Accroître les ressources et leur efficacité dans la lutte pour la sécurité alimentaire
Un des meilleurs moyens de réduire la pauvreté en Afrique est d’investir dans l’agriculture. L’agriculture représente environ 30% du PIB du continent et constitue la source principale de revenus de deux Africains sur trois. Lorsque les petits exploitants ont un accès stable aux marchés, ils peuvent vivre de leur production, scolariser leurs enfants et contribuer à sortir leur communauté durablement de la pauvreté. C’est cet effet multiplicateur qui explique pourquoi l’on considère que les investissements agricoles sont deux à quatre fois plus efficaces dans la lutte contre la pauvreté que la croissance de tout autre secteur d’activité.
Ceci prend d’autant plus d’importance que les prix des denrées alimentaires atteignent de nouveau un pic historique et que plus de 13 millions de personnes sont menacées de famine dans la Corne de l’Afrique. Près de deux ans ont passé depuis le Sommet de l’Aquila et les bailleurs de fonds n’ont toujours pas défini quand et comment ils honoreraient leurs engagements, sans parler des éventuelles solutions aux problèmes grandissants entraînés par l’envolée rapide des prix alimentaires. D’après la Banque mondiale, 44 millions de personnes de plus ont rejoint les rangs de la pauvreté depuis juin 2010 en raison de la hausse des prix alimentaires. Il faut également mentionner la recrudescence d’opérations d’achat et d’investissement fonciers de grande échelle ces dernières années, souvent le fait d’acteurs étrangers. La faible transparence de ces opérations « d’accaparement des terres » pose la question du respect des droits fonciers des populations locales.
Parallèlement, le secteur privé est un élément clé nécessaire pour améliorer la sécurité alimentaire : il crée des opportunités d’emplois et réduit les barrières au commerce agricole. Cependant, en comparaison à d’autres secteurs, l’agriculture présente de plus grands obstacles aux investissements privés en raison de la diversité des terres, de mauvaises infrastructures et d’une faible densité de population. Un marché fragile est synonyme de rendements potentiellement plus faibles. Pour mettre en lumière l’énorme potentiel de l’agriculture africaine, il faudra attirer l’investissement privé ce qui nécessitera des politiques et des règles qui permettront d’améliorer l’environnement des affaires, le développement et l’amélioration des infrastructures liées aux transports, aux télécommunications, à l’énergie et à l’eau et des mécanismes novateurs de gestions des risques.
Afin de faire de l’agriculture le moteur du développement de l’Afrique, ONE encourage le G20 à :
Augmenter les ressources dédiées à l’agriculture et à la sécurité alimentaire •Reconnaître le besoin pressant d’investissements d’urgence et d’investissements à long terme, lancer un appel à la communauté internationale pour financer la totalité de l’appel de l’ONU pour la Corne de l’Afrique et augmenter les efforts de développement à court ou long terme dans la région. •Réaffirmer l’engagement pris par le G20 en 2009 à L’Aquila d’accroître les fonds disponibles pour le développement agricole à long terme et s’accorder à définir une feuille de route pour honorer ces engagements qualitatifs et quantitatifs d’ici 2015. •Convenir d’œuvrer vers la définition d’un cadre et d’engagements de tous les membres du G20 en faveur d’investissements sur le long terme consacrés à la productivité agricole et à l’accès à l’alimentation dans les pays en développement, à adopter lors de la prochaine réunion du G20 à Mexico. •Lancer un appel aux dirigeants africains pour qu’ils appliquent en toute transparence l’engagement de Maputo de consacrer au minimum 10% des budgets nationaux à l’agriculture. •Reconnaître les efforts consentis et les premières victoires du Programme mondial pour l’agriculture et la sécurité alimentaire (GAFSP), exiger que les bailleurs de fonds existants honorent leurs promesses de financement et lancer un appel à des levées de fonds supplémentaires dans le contexte d’une crise alimentaire persistante et l’émergence de perspectives nouvelles pour les investissements dans la productivité agricole. •S’engager à financer intégralement le Fonds international de développement agricole (IFAD) lors de la 8ème conférence de reconstitution en décembre 2011, afin de lui permettre de continuer à aider les femmes et hommes pauvres du milieu rural à augmenter leurs revenus et à améliorer leur sécurité alimentaire.
Réduire la volatilité des prix des denrées alimentaires •Définir des mesures réglementaires, dont la création de limites de position pour les dérivés alimentaires de gré à gré et les contrats à terme de denrées alimentaires négociés par les fonds indiciels ainsi que l’obligation de soumettre tous les dérivés de matières premières à des procédures de notification, de compensation et de suivi. Des organismes de réglementation appropriés ad hoc doivent veiller à la mise en œuvre effective de ces mesures. •Se féliciter des efforts de l’UE pour mettre sur pied une commission de régulation des marchés à terme. •S’engager à rendre plus transparentes les informations concernant les stocks de céréales disponibles au moyen d’un Système d’Information sur les Marchés Agricoles (AMIS).
Empêcher “l’accaparement des terres” •Créer une commission en charge de présenter au groupe des ministres des Finances du G20 d’ici juin 2012 un rapport proposant une liste de principes régulant l’acquisition transparente et juste des terres dans les pays en développement afin de protéger les droits et de promouvoir le développement durable des petites exploitations et des communautés rurales.
Améliorer la gestion des risques agricoles dans les pays pauvres •Reconnaître que les investissements dans les programmes de gestion des risques agricoles et de protection des revenus permettent d’amortir l’impact des envolées de prix et de renforcer la résilience des pays pauvres et des agriculteurs pauvres face à la flambée des prix. •Se féliciter de la création d’une boîte à outils de gestion de risque et s’engager à présenter chaque année l’état d’avancement de la mise en œuvre de ce dispositif.
Permettre les investissements du secteur privé •S’engager à améliorer la mise en commun des capitaux publics et privés dans des fonds nouveaux et existants pour financer des opportunités commerciales dans des domaines souvent négligés. Alors que le potentiel pour le développement pourrait être considérable, les fonds doivent répondre aux besoins des petits agriculteurs sans avoir d’impact négatif sur les communautés rurales. •Convenir d’étendre l’Autorité américaine de crédit de développement (US Development Credit Authority) et autres programmes similaires de manière intelligente et prudente pour fournir aux agriculteurs défavorisés le capital nécessaire pour développer leurs petites entreprises et leurs revenus. • Décider de lancer des Garanties de marché (AMC) pour l’agriculture afin de promouvoir le développement et le déploiement rapides des technologies telles que des semences et engrais adaptés dans les zones reculées. En garantissant un marché d’avenir pour des produits efficaces, les Garanties de marché incitent les entreprises privées à faire preuve de créativité et augmenter leurs investissements.
Promouvoir la bonne gouvernance et la transparence
La bonne gouvernance est la clé du développement durable pour tous. L’absence de gouvernement efficace et transparent au service de ses citoyens empêche le développement du secteur privé et de la société civile et augmente le risque d’utilisation inefficace des ressources nationales et internationales pour le développement. C’est tout particulièrement le cas pour l’industrie extractive, secteur qui génère les plus grosses recettes d’Afrique, plus de neuf fois le montant total de l’aide internationale. Toutefois, les pays africains richement dotés de ressources ont trop longtemps été le berceau d’institutions financières et politiques faibles, terrain fertile pour la corruption et la mauvaise gestion des ressources. Le premier pas vers la résolution de ces problèmes est d’assurer une transparence accrue : ainsi les investisseurs et la société civile ont accès à l’information nécessaire pour prendre des décisions commerciales avisées et demander des comptes aux dirigeants. L’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) contribue à renforcer les capacités de la société civile à demander des comptes à leur gouvernement dans les pays en développement dotés de ressources abondantes tandis que la Charte sur les ressources naturelles offre un cadre plus vaste de promotion du développement durable global. Cette application systématique des principes de la transparence est aujourd’hui dupliquée dans d’autres secteurs économiques moteurs de la croissance africaine. Citons l’Initiative pour la transparence dans le secteur de la construction qui a pour objectif d’améliorer l’efficacité des projets de construction à financement public qui sont souvent freinés par la mauvaise gestion, le gaspillage et la corruption.
Toutefois, si de tels principes directeurs et de telles initiatives sont des outils efficaces, ils ne remplacent pas la législation et la ratification de conventions internationales qui sont la seule garantie d’une concurrence juste et non-faussée. Dans l’industrie extractive, un bon exemple est celui de la Loi Dodd-Frank adoptée en juillet 2010 aux Etats-Unis. Il est également crucial que les citoyens aient accès à l’information et puissent l’utiliser comme levier, ce que permettrait la généralisation de l’accès à internet. Afin de promouvoir la bonne gouvernance et la transparence comme leviers du développement en Afrique, ONE encourage le G20 à :
Rendre la gestion des ressources naturelles plus transparente •S’engager à adopter et appliquer des lois et réglementations de transparence obligeant les entreprises des secteurs pétrolier, gazier et minier à divulguer, pour chaque pays où ils sont présents, leurs données financières, projet par projet et pays par pays. •Soutenir l’ITIE qui joue un rôle majeur dans la constitution de groupes multi-partites visant à promouvoir la transparence et la responsabilité. •Adopter les principes de la Charte sur les ressources naturelles au niveau régional (UA) et national comme cadre de promotion du développement durable global.
Appliquer le Plan d’action du Groupe de travail contre la corruption du G20 et aller au-delà •Garantir que tous les membres ont ratifié la Convention des Nations unies contre la corruption et l’appliquent avec rigueur. •Encourager, par le truchement du Groupe de travail contre la corruption, l’initiative StAR (Stolen Asset Recovery, restitution des avoirs détournés) de la Banque mondiale. •Appliquer les principes de transparence à d’autres secteurs – par exemple, inclure dans les recommandations du Groupe de travail sur les infrastructures la nécessité de renforcer l’Initiative pour la transparence dans le secteur de la construction.
Augmenter les financements consacrés au développement
Lors de l’adoption par les dirigeants mondiaux des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) en 2000, il était clair que des ressources supplémentaires seraient nécessaires pour atteindre les objectifs ambitieux. Lors du Sommet du G8 à Gleneagles en 2005, le G7 et d’autres bailleurs ont approuvé le doublement de l’aide au développement à destination de l’Afrique à l’horizon 2010 [1]. Seule une minorité de pays a atteint leurs objectifs et les promesses de 2005 ont été déçues à l’heure des comptes fin 2010.
De nombreux membres du G20, autres que ceux du G8, sont aujourd’hui des bailleurs conséquents. Selon le Comité de l’aide au développement (CAD) de l’OCDE, les pays non-G8 du G20 consacrent environ 12 à 14 milliards de dollars à l’aide au développement par an [2]. La plupart de ces nouveaux bailleurs ne communiquent pas leurs chiffres d’APD au CAD ce qui explique le peu d’information disponible sur ces investissements, leur impact et leur efficacité. Les pays non-membres du CAD sont encouragés à communiquer au CAD, de façon transparente et sous format normalisé, les informations concernant le montant annuel d’aide au développement versé. En effet, la qualité de l’aide est aussi importante que la quantité et le quatrième Forum de haut niveau sur l’efficacité de l’aide en Corée du Sud est l’occasion pour les donateurs de réaffirmer (ou d’annoncer dans le cas des nouveaux bailleurs) leur engagement en faveur d’une amélioration de l’utilisation des fonds et d’une plus grande efficacité de l’aide.
L’augmentation des ressources nationales est également incontournable pour assurer le développement et les gouvernements africains ont affiché leur volonté d’accroître les investissements nationaux dans les secteurs économiques clés. Or, en 2008, seuls dix pays africains sur quarante-cinq étudiés consacraient 10% de leur budget national à l’agriculture conformément aux engagements de Maputo et en 2006, ils n’étaient que six à tenir l’objectif convenu à Abuja d’allouer 15% de leur budget national à la santé [3].
Au-delà de ces financements prévus, il ne fait pas de doute que des ressources supplémentaires seront indispensables pour assurer le développement et à cette fin, plusieurs mécanismes de financement innovants ont été imaginés. Ces mécanismes ont d’ores et déjà apporté leur contribution ces dernières années. De 2000 à 2008, les mécanismes de financement innovants ont permis de lever plus de 57 milliards de dollars, soit 4,5% de l’APD totale brute [4]. Une autre source de financement encore inexploitée est la diaspora : un grand emprunt africain financé principalement par la diaspora pourrait mobiliser les ressources nécessaires pour des projets d’infrastructures régionales. Certains de ces mécanismes invitent le secteur privé à accroître sa participation dans le développement mondial et s’articulent ainsi parfaitement avec le « Consensus de Séoul sur le développement ».
Afin de mobiliser des fonds supplémentaires pour le développement et garantir le bon usage fait de ces ressources en vue du développement de l’Afrique, ONE encourage le G20 à :
Honorer ses engagements d’augmentation et d’amélioration de l’aide •Les bailleurs de fonds qui n’ont pas honoré leurs engagements pour 2010 doivent établir un plan d’action afin d’atteindre les objectifs fixés aussi rapidement que possible. Les bailleurs qui n’ont pas défini d’objectifs d’aide au développement pour l’après-2010 doivent le faire et fixer un calendrier détaillé des objectifs et des dates de livraison de l’aide à l’Afrique subsaharienne. •En novembre lors du quatrième Forum de haut niveau sur l’efficacité de l’aide en Corée du Sud, les Etats doivent réaffirmer (ou adopter dans le cas des nouveaux bailleurs) des principes solides d’efficacité de l’aide. •Garantir que tous les engagements pris sont conformes aux principes « TRACK », c’est-à-dire qu’ils sont transparents, axés sur les résultats, accompagnés d’une définition claire de leur additionalité et de leur conditionnalité et l’avancement doit être surveillé et suivi par un mécanisme indépendant pour garantir que les promesses faites sont tenues.
Promouvoir la mobilisation des ressources nationales •Encourager les pays en développement à améliorer leurs politiques et dispositifs fiscaux afin de constituer un socle de recettes stable pour financer des programmes nationaux de développement. •Prendre l’engagement de soutenir ces efforts par le biais notamment de l’expertise technique et le partage des leçons apprises. •Réaffirmer la volonté de travailler ensemble vers une plus grande transparence et de meilleurs échanges d’information entre les centres financiers et s’engager à rendre disponibles aux citoyens et à la société civile dans tous les pays les informations concernant tous les flux financiers, publics ou privés.
Mettre sur pied des financements innovants pour le développement •Soutenir le rapport de Bill Gates sur le financement des efforts de développement commandité par Nicolas Sarkozy pour le G20. Les chefs d’Etat doivent prendre l’engagement d’en appliquer les recommandations. •Créer un groupe pionnier de membres du G20 qui appliqueraient une taxe sur les transactions financières (TTF) d’ici la fin de l’année et reverseraient au moins la moitié des fonds levés à la lutte contre la pauvreté et le changement climatique dans les pays en développement, tout particulièrement en Afrique. •De plus, d’ici la fin de l’année, tous les pays du G20 non-membres du groupe ayant adopté une TTF pour le développement et le climat doivent s’accorder à adopter seuls ou collectivement au moins un mécanisme de financement innovant afin de contribuer à l’accroissement des ressources pour le développement. •Réaffirmer l’engagement pris de réduire plus avant le coût considérable des envois de fonds conformément à la promesse faite en 2009 à L’Aquila. Les chefs d’Etat doivent annoncer leur volonté d’abaisser de 5% en moyenne les coûts des envois de fonds d’ici 2014 et d’agir contre les pics de prix saisonniers identifiés par la Banque mondiale.
Encourager une croissance durable et inclusive
Le Consensus de Séoul sur le développement définit les diverses politiques de promotion de la croissance africaine envisageables. Toutefois, afin de contribuer efficacement à la lutte contre la pauvreté, la croissance économique doit être canalisée pour qu’elle soit équitable et qu’elle profite à tous autant que possible. De grandes inégalités au sein d’une société non seulement excluent les plus pauvres de la croissance et de ses avantages, elles peuvent également coûter cher à la société en termes économiques [5] et mettre en péril la croissance future. Les politiques qui visent uniquement à augmenter le taux de croissance moyen sans cibler les inégalités ou les contrebalancer courent le risque d’aggraver la situation de pauvreté, tout particulièrement dans les pays à fortes inégalités. Le meilleur moyen d’assurer que la croissance économique contribue à l’éradication de la pauvreté est de promouvoir une croissance bien répartie et équilibrée d’une intensité maîtrisée. Négliger cette réalité pourrait fortement compromettre les efforts de réduction de la pauvreté.
Un des secteurs-clés de la croissance pro-pauvre est le secteur des infrastructures et le G20 peut apporter une contribution significative dans ce domaine. L’absence d’accès aux infrastructures de transport, d’énergie, d’assainissement et d’irrigation fait reculer l’activité économique et entraîne des réductions de la production qui peuvent atteindre 40%. Toutefois, les investissements dans les infrastructures font cruellement défaut en Afrique subsaharienne : selon des estimations récentes de la Banque africaine de développement (BAD), le déficit d’investissement dans les infrastructures en Afrique est de plus de 45 milliards de dollars par an. 70% de la population du continent est privée d’accès à l’électricité, 95% de l’agriculture est non-irriguée et la majorité de la population rurale n’est pas reliée aux marchés par des routes praticables. L’Afrique subsaharienne manque encore d’infrastructures de base essentielles pour le développement humain, la création de marchés viables et la lutte efficace contre la pauvreté. Ce sont trop souvent les plus pauvres qui paient le prix fort, tant en termes financiers qu’en temps passé, pour accéder à des services de base tels que les soins de santé, l’éducation et les infrastructures d’assainissement. Or, l’atteinte des objectifs du Millénaire pour le développement est étroitement liée à l’accès aux infrastructures de base.
L’Afrique ne représente que 3,3% des échanges commerciaux mondiaux. L’intensification des échanges intercontinentaux et mondiaux, sous condition que les populations pauvres en soient parties prenantes, contribuerait grandement à générer la croissance économique et à lutter contre la pauvreté. L’Afrique souffre encore de nombreux obstacles internes au commerce : l’absence d’infrastructures régionales, des coûts de transport élevés, des barrières tarifaires importantes sur des biens pour lesquels le continent jouit pourtant d’un avantage comparatif, les subventions agricoles dans les pays développés, les règles d’éligibilité aux régimes de préférence commerciale qui sont à la fois onéreuses et complexes (telles les règles d’origine) et les faibles capacités de production. A l’échelle régionale, les pays n’ont appliqué que partiellement les accords de réduction des obstacles au commerce visant à promouvoir une meilleure intégration économique et physique de leurs marchés. Le développement d’infrastructures régionales est crucial à cet égard.
Afin de garantir que la croissance contribue au développement de l’Afrique et à l’éradication de la pauvreté, ONE encourage le G20 à :
Promouvoir les infrastructures pro-pauvres •Apporter son soutien aux principes de l’OCDE sur le rôle des infrastructures dans la lutte contre la pauvreté, ceux pour les entreprises multinationales et les principes Ruggie de l’ONU et encourager l’utilisation de critères d’investissement durables et pro-pauvres pour tout projet d’infrastructure, y compris ceux financés par des fonds privés. •Promouvoir les projets identifiés par le groupe d’experts de haut niveau sur les investissements dans les infrastructures et les soumettre à une évaluation d’impact social et environnemental. Promouvoir l’Initiative pour la transparence dans le secteur de la construction et lancer un appel à toutes les entreprises actives dans ce secteur à rejoindre l’Initiative. •Organiser une conférence d’ici la fin de l’année afin de lancer une initiative en faveur de l’investissement des fonds souverains dans les infrastructures pro-pauvres. L’objectif de cette initiative serait de coordonner les financements provenant des fonds souverains pour les investir dans des projets d’infrastructures énergétique, hydrique, d’assainissement et de transport à but pro-pauvre en Afrique. Cette initiative serait également l’occasion d’étudier de nouveaux moyens de mobiliser des fonds supplémentaires pour l’entretien des infrastructures et de présenter des propositions concrètes en ce sens au G20 l’année prochaine. •Soutenir l’initiative de la Banque africaine de développement de créer une place de marché électronique pour les infrastructures africaines.
Garantir une croissance pour tous •faire le suivi de l’inégalité et la distribution des richesses, en complément du suivi habituel des taux de croissance et demander au FMI de faire du suivi de l’inégalité une partie intégrale des consultations pays de l’article IV.
1. Afin de doubler collectivement l’aide au développement pour l’Afrique, le G8 a pris l’engagement d’augmenter les budgets qui y sont alloués pour atteindre 25 milliards de dollars par an en 2010 ($22.6 milliards de dollars à prix constants avec pour année de référence 2009).
3. OCDE et CEA-NU. 2010 Examen mutuel de l’efficacité du développement en Afrique. http://www.oecd.org/document/48/0,3746,en_37489563_37489442_42169968_1_1_1_1,00.html
4. Banque mondiale, « Innovative Development Finance », de Navin Girishankar. Ce chiffre inclut des émissions d’obligations en devise locale et donc ne représente pas uniquement des financements innovants provenant des bailleurs de fonds.
5. Ramcharan R (2010) “Inégalités intenables” Finances et Développement, Sept 2010, p. 24-25, FMI, Washington.
Cameroun : Des personnels de santé réclament de meilleures conditions de travail Assis à même le sol ou débout, reprenant en chœur des refrains connus de tous, ils ne désarment pas. Depuis le 23 avril, usagers et patients vivent les mêmes scènes dans certains hôpitaux publics où les personnels medico sanitaires sont en grève suite à un mot d’ordre lancé par le syndicat national des personnels medico sanitaires du Cameroun(Synpmes).
Dans un communiqué affiché dans les hôpitaux publics à travers le pays, le Syndicat dénonce, entre autres, la non application par les pouvoirs publics de la convention collective des hôpitaux de la première catégorie et de leurs statuts et règlements intérieurs, la non prise en charge médicale des personnels medico sanitaires et de leurs familles nucléaires, la mauvaise gestion financière et technique des hôpitaux et la maltraitance des personnels de santé. Il demande au gouvernement de rallonger l’âge de départ à la retraite à 60 ans au lieu de 55 ans tels que le prévoient actuellement les textes organiques de ce corps de métier.
Selon Ndom Obeka Appolo, président régional du Synpmes pour le Littoral, la légalisation du statut particulier des travailleurs du Ministère de la santé est le point essentiel de la revendication. «En réalité, on a plusieurs fois négocié sur ce statut particulier. On a l’impression qu’il ne sortira jamais. Ce statut particulier est pour ces travailleurs, ce que la bible est pour le chrétien ; nous pensons qu’on ne peut pas travailler sans lui. Maintenant, tout dépend du Président de la République», indique le syndicaliste entouré par ses camarades, sifflets en main et brassard noir sur le bras gauche. Avant d’entamer ce mouvement d’humeur, les personnels médico sanitaires ont pris la peine d’avertir, à travers une correspondance, le Ministère de la santé publique huit jours auparavant. Cette menace a d’abord laissé de marbre les autorités. Mais, face à la détermination des grévistes, le Ministre de la santé publique, André Mama Fouda, a convoqué pour le 26 avril une réunion interministérielle d’urgence pour discuter avec les personnels soignants mecontents. Seulement, le Synpmes, habitué à ce type de rencontres généralement improductives n’y croit plus vraiment. « C’est le même refrain, les mêmes promesses. Si on ne trouve pas la solution à Yaoundé, la grève va se poursuivre », menace Ndom Obeka Appolo.
Les personnels en grève qui assurent néanmoins le service minimum entendent paralyser les morgues des hôpitaux publics au cas où les négociations avec le gouvernement déboucheraient sur un échec.
Signature d’un accord militaire et économique entre la France et le Sénégal
Le nouveau président de la République sénégalaise, Macky Sall, élu le 25 mars, est, depuis mardi, en visite officielle en France. Il a rencontré ce mercredi son homologue, Nicolas Sarkozy. Ils ont évoqué « le développement de la coopération franco-sénégalaise ». Un accord de défense et un accord budgétaire ont été signés à l’issue de leur rencontre.
Le président (fraîchement élu) de la République sénégalaise, Macky Sall, a été convié à un déjeuner ce mercredi par le président français, Nicolas Sarkozy, au Palais de l’Elysée. Un accord de coopération militaire et économique a été signé entre les deux présidents. Macky Sall est arrivé en France mardi en compagnie du ministre des Forces armées, Augustin Tine, ainsi que du chef d’Etat-major général des Armées, le général Abdoulaye Fall.
Le président Sénégalais
Selon TV5 Monde, cet accord redéfinit les principes de coopération militaire entre la France et le Sénégal, et ce, en « toute transparence ». Celui-ci intervient à la suite de la décision préalablement prise par Nicolas Sarkozy et l’ex-président sénégalais, Abdoulaye Wade, de réduire l’effectif des troupes françaises à Dakar, passant ainsi de 1200 à 300 soldats.
Un accord budgétaire a également été signé au cours de cette rencontre. La France s’est engagé à débloquer 130 millions d’euros, dont 50 millions d’euros en juin 2012. Macky Sall a déclaré que ce prêt est « un gros ballon d’oxygène que la France accorde au peuple sénégalais ». Le Sénégal se trouve dans une grave situation économique. Ce prêt permettrait de redresser quelque peu la situation du pays.
Une économie pillée
Lors de son accession à la magistrature suprême en 2000, Abdoulaye Wade s’était réjoui d’hériter de 200 milliards de FCFA (environ 300 millions d’euros) d’Abdou Diouf dans les caisses du Trésor. Macky Sall ne peut malheureusement pas en dire autant. A la Présidence et dans certains ministères, l’argent s’est évaporé, le mobilier et le matériel informatique ont disparu et les véhicules se sont envolés au lendemain du départ de la présidence de l’ancien dirigeant.
Une victime de viol récupère à l’hôpital de Goma, dans l’Est de la République démocratique du Congo : le viol a fréquemment été utilisé comme arme de guerre dans la région.
La situation dramatique des rescapées de la guerre et de la violence sexuelle
Par Mary Kimani
“S’il y avait eu la paix, cela ne nous serait pas arrivé”, dit Kasoke Kabunga. Comme des milliers d’autres femmes dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), Kasoke et sa fille ont été violées par des miliciens armés. Sa fille est morte, Kasoke a survécu mais a contracté le VIH/sida.
Une victime de viol récupère à l’hôpital de Goma, dans l’Est de la République démocratique du Congo : le viol a fréquemment été utilisé comme arme de guerre dans la région.
Leur tragédie met un visage féminin sur les 10 ans de guerre en RDC, qui ont fait plus de 3 millions de morts et déplacé 3,5 millions de personnes. Aujourd’hui, une poignée de Congolaises courageuses essaient d’aider Kasoke et d’autres femmes rescapées à trouver des solutions aux multiples problèmes auxquels elles font face.
Rachel Kembe, médecin, fait partie de ces Congolaises qui leur viennent en aide. En 1997, alors que des centaines de femmes gravement blessées arrivaient des régions de Masisi et Ruchuru dans la ville de Goma, elle et cinq autres femmes ayant des formations professionnelles leur sont venues en aide en fondant l’Association nationale des mamans pour l’aide aux déshérités (ANAMAD).
“Nous donnions de 20 à 50 dollars des Etats-Unis par mois, explique Mme Kembe, c’est comme cela que nous avons commencé notre travail. Il y a aujourd’hui 2 500 rescapées de viols dans la région de Goma et dans les villages environnants que nous avons aidées d’une manière ou d’une autre.” Mais le nombre de victimes continue à augmenter.
“Le viol, ajoute-t-elle, est utilisé dans cette guerre comme une arme.” Les estimations de l’ONU confirment la fréquence de cette pratique. Le Secrétaire général adjoint de l’ONU aux opérations de maintien de la paix, Jean-Marie Guéhenno, a déclaré en octobre 2006 que 12 000 femmes et filles avaient été violées au cours des seuls six mois précédents.
Une psychologue (à gauche) s’entretient avec une survivante congolaise : De meilleurs services sont nécessaires pour aider les femmes comme elle à surmonter leur traumatisme physique et mental.
La guerre a éclaté au Congo quand les milices et les forces armées qui avaient présidé au génocide de 1994 au Rwanda voisin se sont repliées après leur défaite et installées dans des camps de réfugiés civils établis dans les provinces orientales de la RDC. Leurs attaques répétées contre le nouveau Gouvernement du Rwanda ont conduit celui-ci à riposter en 1996, précipitant une guerre régionale. Cette guerre a, à son tour, provoqué l’apparition de nouvelles milices armées. Les victimes du conflit ont été principalement des civils et le viol et la torture des femmes sont devenus pratiques courantes chez les combattants.
En 2004–2005, l’ONU et les organisations non gouvernementales (ONG) estimaient que jusqu’à 100 000 femmes avaient été violées dans l’ensemble des provinces de l’Est de la RDC.
‘Nos ressources ne sont pas suffisantes’
Les survivantes font face à de nombreux problèmes juridiques et médicaux et à de difficiles conditions de vie. Nyota Mbulu, 27 ans, a été violée par quatre miliciens à Uvira. Ses parents et son mari ont été tués. Elle a fui à Goma et tout perdu. Nyota a aussi contracté le VIH/sida et, ayant atteint les phases finales de la maladie, est trop faible pour gagner sa vie. L’ANAMAD a construit des logements de fortune pour 38 femmes déplacées et leurs enfants mais Mme Kembe souhaiterait pouvoir faire beaucoup plus. “Nos ressources ne sont absolument pas adaptées à cette tâche”, a-t-elle déclaré à Afrique Renouveau.
L’ANAMAD calcule que 200 000 dollars suffiraient à fournir des abris rudimentaires aux femmes les plus démunies, à améliorer l’école que l’association a improvisée pour les enfants de ces femmes et à payer les salaires des enseignants pendant trois ans. “Nous avons déjà le terrain, explique Mme Kembe, nous avons réussi à convaincre les autorités régionales de nous fournir ce dont nous avions besoin. Le seul problème maintenant est de trouver l’argent.”
Une femme de l’Est du Congo, séropositive après avoir été victime en 2002 d’un viol collectif commis par des miliciens.
Soutien mutuel
Certaines femmes, comme Marie Donatienne, ont essayé de remédier à leurs problèmes en vivant en commun. Marie Donatienne est originaire de Bukavu, sur les rives du lac Kivu, une magnifique région terrorisée pendant la guerre par trois groupes armés qui attaquaient les villages, pillaient les maisons, détruisaient les biens des habitants et violaient les femmes.
Elle a été violée sous les yeux de son mari — une tactique courante pendant la guerre du Congo et le génocide rwandais. Le but est, selon les experts, d’humilier au maximum les femmes et leur communauté et de “briser la résistance” en inspirant la peur. Ces femmes sont souvent ensuite rejetées ou abandonnées par leur communauté. Marie Donatienne a vu son propre mari la quitter quand elle est tombée enceinte, ils se sont cependant réconciliés depuis.
Cette expérience a incité Marie Donatienne, qui vit maintenant à Goma, à fonder l’association des Mamans organisées pour le développement de l’Est du Congo (MAODE), grâce à laquelle des femmes comme elle peuvent s’entraider. Ce qui leur manque en ressources, elles le compensent par la solidarité.
A Goma, les membres de MAODE mettent leurs ressources en commun pour louer 15 pièces qui abritent chacune de 12 à 16 personnes. Partager un logement apporte à chacune plus de stabilité que vivre seule. Mais ces pièces sont souvent surpeuplées, les femmes fréquemment malades et incapables de travailler. Et parfois, en dépit de leurs efforts communs, elles risquent aussi d’être expulsées.
Mme Rayika Omar, Directrice d’African Rights, une organisation qui aide les survivantes de viol du Rwanda, a récemment noté qu’en Afrique centrale “les associations de femmes sont à présent la principale source d’aide pour les victimes de viol et les femmes souffrant du VIH/sida”. Malheureusement, ajoute-t-elle, “face à des problèmes de grande ampleur, persistants et pratiquement sans issue, ces groupes n’ont reçu qu’une assistance intermittente, partielle ou temporaire”.
Mme Jeanne Ward, chercheuse pour un groupement ad hoc d’organismes des Nations Unies et d’ONG qui luttent contre la violence sexuelle, est d’accord avec cette analyse. Dans une entrevue avec IRIN, agence de presse humanitaire de l’ONU, elle note que les viols systématiques constatés de plus en plus souvent pendant les conflits ont surtout suscité dans l’opinion mondiale une réaction de choc et d’horreur impuissante.
Mme Ward demande à ceux qui disposent des ressources nécessaires de s’interroger sur la manière de répondre à ce problème.
Assistance médicale
Les survivantes de viol souffrent souvent de graves blessures internes qui demandent d’importantes interventions chirurgicales. Mais obtenir cette aide est difficile. Même avant la guerre, les services de santé de la RDC étaient défaillants et sous-financés, minés par la corruption et la mauvaise gestion. De nombreux hôpitaux n’avaient plus d’eau ou d’électricité. Certains n’avaient plus de toits ou de fenêtres. Le Gouvernement avait fréquemment cessé de payer ou de soutenir le personnel médical.
La guerre n’a fait qu’aggraver cette situation. Aujourd’hui, en dehors des villes de Goma et de Bukavu, peu de dispensaires ruraux peuvent traiter les séquelles des viols. Le personnel n’a souvent pas la formation nécessaire pour soigner de graves lésions des tissus internes, et encore moins dépister et prendre en charge les cas de VIH/sida.
La guerre a également démantelé les réseaux de transport. La plupart des gens ne peuvent plus se déplacer qu’à pied. Après avoir été violée, Mia Nyisa, vivant à Siraro, a marché pendant six jours pour finalement trouver de l’aide à Goma. “Ils m’ont opérée au centre de DOCS [Doctors On Call for Service]”, a-t-elle raconté au personnel d’une ONG locale. “Ils ont dû m’enlever l’utérus.”
Des groupes comme Doctors on Call for Service fournissent des soins d’urgence gratuits aux femmes qui peuvent rejoindre les villes, mais leurs budgets sont trop maigres pour assurer le traitement à long terme de blessures ou de maladies.
Après la fin des hostilités à grande échelle en 2000, les ONG ont pu apporter une certaine aide aux dispensaires locaux. L’International Rescue Committee (IRC) forme le personnel médical des dispensaires ruraux au traitement des victimes de viol. Cependant, souligne Mme Kembe, le personnel ainsi formé acquiert des connaissances mais reste dépourvu “des ressources, des médicaments et du matériel nécessaires pour faire son travail”.
Les organismes des Nations Unies et les ONG actives en RDC ont présenté aux bailleurs de fonds une initiative conjointe de prévention de la violence sexuelle contre les femmes et les enfants et d’assistance aux victimes. En 2004, ils estimaient que 30 millions de dollars étaient nécessaires à cette action, y compris pour l’achat de médicaments pour les victimes du VIH/sida. Les bailleurs de fonds et le Gouvernement sont encore en train d’étudier la manière de concrétiser cette initiative.
Antirétroviraux
Il existe un énorme fossé entre les quantités de médicaments contre le VIH qui sont nécessaires et ce qui est disponible. Si les victimes de viol prennent certains médicaments dans les 72 heures qui suivent l’agression, cela peut dans une certaine mesure les protéger contre l’infection. Ces médicaments sont disponibles dans quelques hôpitaux bénéficiant du soutien d’ONG mais pas en zone rurale.
Les survivantes de viol séropositives ont aussi beaucoup de mal à obtenir les antirétroviraux et les antibiotiques nécessaires pour lutter contre les infections opportunistes. Nyota est l’une des rares survivantes de viol séropositives de Goma traitées aux antirétroviraux, fournis par Médecins du Monde.
Seules six des 260 femmes séropositives aidées par l’ANAMAD sont actuellement sous antirétroviraux, note Mme Kembe. “Les ressources qui permettraient de faire la même chose pour les autres ne sont tout simplement pas disponibles.”
Une enquête menée en 2004 par Amnesty International a constaté qu’il n’existait qu’un seul programme expérimental de traitement aux antirétroviraux à Bukavu, celui de Médecins sans frontières, conçu pour environ 150 femmes. Amnesty International note que les médicaments coûtent 29 dollars par mois et sont trop chers pour la population de la région. L’organisation estime qu’il faudrait fournir des médicaments moins coûteux ou que les bailleurs de fonds devraient faire un plus grand effort de financement.
Des conditions de vie difficiles
Même si des médicaments moins chers existaient, la pauvreté présente d’autres obstacles. Les antirétroviraux sont efficaces quand ils sont administrés à des sujets qui ont un régime alimentaire particulièrement sain, car ces médicaments peuvent être physiquement éprouvants pour quelqu’un qui n’est pas correctement nourri. Et des femmes comme Nyota ont à peine les moyens de se nourrir.
“Prendre ces médicaments l’estomac vide n’est pas bon, dit Mme Kembe. Les femmes se sentent alors faibles et très malades et finissent par arrêter de les prendre, ce qui aggrave les choses parce que le virus développe une résistance et ces mêmes médicaments n’ont plus d’effet.”
Honorine Nyolo travaille pour ActionAid International en RDC. Son organisation essaie d’aider des survivantes de viol à se procurer un revenu.
“Nous avons sélectionné 100 femmes de la MAODE et 100 femmes de l’ANAMAD, a expliqué Mme Nyolo à Afrique Renouveau. Nous avons accordé des prêts coopératifs pour leur permettre de se lancer dans le commerce… Elles disent que cela les a aidées. Mais c’était un très petit programme, environ 20 000 dollars par groupe. Et maintenant le programme a pris fin.”
Mme Kembe pense que les femmes ont besoin d’un programme qui dure plus de six mois. “Nous avons remarqué que près de 70 % d’entre elles avaient des difficultés à rembourser cet argent parce que des besoins urgents surgissent : loyer, frais de scolarité et frais médicaux. Elles ont besoin de quelque chose à plus long terme pour pouvoir devenir autonomes.”
Traumatisme psychologique
Au milieu de ces difficultés quotidiennes, on perd souvent de vue le traumatisme psychologique qu’ont subi ces femmes. Et ce n’est pas seulement les femmes qui ont besoin d’un soutien psychologique, explique Marie Donatienne. “Nos hommes et nos enfants ont été témoins des viols que nous avons subis. Eux aussi souffrent d’un grave traumatisme et ont besoin d’aide.”
L’ANAMAD a 12 conseillers psychologiques non-professionnels à Goma. “Mais il nous en faudrait au moins le double”, dit Mme Kembe. ActionAid International note qu’il n’y a pas de cliniciens à Goma. Edward Kakande, le Directeur national du groupe a déclaré à Afrique Renouveau : “Actuellement, les personnes qui aident ces femmes sont des conseillers psychologiques qui n’ont bénéficié que de quelques semaines de formation sur le tas.”
Impunité et injustice
Le traumatisme est souvent aggravé par le fait que très peu de violeurs finissent par être condamnés. Il est difficile de distinguer un groupe d’un autre, et encore plus d’identifier individuellement un agresseur, ce qui complique considérablement les poursuites.
L’impunité n’est pas un phénomène propre à la RDC. Au Rwanda voisin, on pense que plus de 100 000 femmes ont été violées pendant le génocide. “Il n’est pas facile de porter soi-même l’affaire devant un tribunal, explique Mariana Mukakarisa qui a survécu à un viol. Les gens de votre communauté ne savent peut-être pas que vous avez été violée. L’idée d’en parler publiquement est difficile… Il y a la honte et l’exclusion. C’est dur.”
Gaudelive Mukasavasi, qui aide les victimes de viol pour l’ONG Réseau des femmes, explique que les femmes ainsi traumatisées ont tendance à sombrer dans l’amertume et le repli sur soi. “Nous avons essayé d’encourager les femmes à témoigner devant les tribunaux locaux, mais un grand nombre d’entre elles hésitent à le faire”, a-t-elle déclaré à Afrique Renouveau.
Mais dans certains cas, il a été possible de réunir des éléments de preuve, ce qui a encouragé quelques survivantes rwandaises à témoigner au Tribunal pénal international pour le Rwanda organisé par les Nations Unies en Tanzanie. Leurs dépositions ont contribué à faire condamner deux responsables de l’ancien gouvernement qui avaient orchestré des campagnes de viols pendant le génocide de 1994.
En RDC, poursuivre les violeurs s’est également avéré difficile. “L’impunité est très répandue au Congo, note Mme Kembe. Nous avons déposé de nombreuses plaintes. Nous avons même identifié les auteurs de ces crimes. Nous allons les dénoncer à la police et quelques jours plus tard vous les voyez en liberté.”
En juin 2006, ActionAid et des ONG locales ont organisé à Goma un atelier à l’intention de 50 membres des forces armées et de la police, afin de les encourager à arrêter et à poursuivre les auteurs de viols. Cette initiative a aussi pour but de former des officiers qui formeront ensuite des militaires et policiers ainsi que du personnel parajuridique pour aider les femmes du Sud Kivu à entamer des poursuites judiciaires.
ActionAid espère que ces initiatives feront mieux prendre conscience aux combattants des sanctions pénales qu’ils encourent pour leurs actions. Etant donné que les viols font habituellement suite aux ordres donnés par des supérieurs hiérarchiques, cette action éducative pourrait encourager les simples soldats et policiers à résister à ces ordres ou du moins à les dénoncer.
Mme Joséphine Odera, Directrice régionale des programmes du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), considère que ces activités sont importantes. “La manière de résoudre cette question de l’impunité est de parler davantage du problème afin de pouvoir isoler les coupables et intensifier les poursuites.”
“Nous voulons briser le silence, a déclaré à Afrique Renouveau Mme Odera. Nous encourageons les leaders d’opinion et les dirigeants politiques à s’élever contre la violence sexuelle et à dire haut et clair que les auteurs de tels crimes seront poursuivis.”
Ce mobile destiné aux pays en voie de développement offre une configuration rudimentaire basée sur un écran 1,3 pouce monochrome. Son prix de vente sera de 16 euros.
Nokia a présenté hier l’un des mobiles les moins chers du marché destiné aux pays en voie de développement. Il s’agit du 103, un mobile tournant sous Série 30 avec une configuration que l’on n’avait plus l’habitude de voir : écran 1,3 pouce monochrome, bi-bande GSM 900/1800 et des dimensions rondelettes (107.2mm x 45.1mm x 15.3mm).
Le sympathique Nokia 103
L’appareil est traité pour résister à la poussière et aux rayures, et sa batterie lui assure une autonomie annoncée de 11 heures en conversation et 27 jours en veille.
Seuls petits extras, une lampe de poche, intégrée quelques jeux préinstallés et une radio FM. Prix de ce Nokia 103, seulement 16 euros. Le mobile est déjà disponible au Nigéria et devrait arriver sur d’autres marchés dans le courant de ce trimestre.
(Eureka Presse)
Ce qui n’efface hélas pas les trés mauvais chiffres du groupe:
Le Finlandais a révisé à la baisse ses prévisions de résultats pour le premier trimestre 2012 en raison de ventes moins bonnes que prévu. En trois mois, Nokia n’a vendu que 2 millions de Lumia, ses smartphones sous Windows Phone.
La nouvelle a fait l’effet d’un coup de tonnerre à la Bourse d’Helsinki. L’action Nokia a perdu plus de 18% à 3,12 euros après que le groupe a publié une nouvelle alerte sur ses résultats. Le Finlandais, qui doit publier ses résultats trimestriels le 19 avril, a annoncé une contre-performance pour sa division de téléphones mobiles (Devices & Services).
Cette division a réalisé un chiffre d’affaires de 4,2 milliards d’euros. Sur la période, Nokia a vendu 71 millions de téléphones mobiles. Mais le problème est que le fabricant n’a vendu que 12 millions de smartphones dont seulement 2 millions de Lumia, le téléphone qui était censé marquer son renouveau. Avec ces chiffres, Nokia devrait être très loin derrière Apple et Samsung.
Nokia explique avoir subi les effets de plusieurs facteurs extérieurs, dont le dynamisme de ses concurrents et une baisse des marges brutes, particulièrement sur le segment des smartphones. En conséquence, la marge opérationnelle de cette division devrait être négative à -3%, tandis que le groupe pensait qu’elle serait équilibrée ou légèrement positive. Pire, Nokia estime que la perte opérationnelle de cette division au deuxième trimestre devrait être égale ou supérieure à celle des trois premiers mois de l’année.
Optimiste, Stephen Elop, le PDG canadien souligne que «les résultats financiers décevants du premier trimestre pour notre division Devices & Services et nos prévisions pour le deuxième trimestre illustrent que cette division est en pleine transition».
Le bug américain du Lumia 900
Le groupe précise qu’il poursuit sa politique de réduction des coûts et qu’il continuera à lancer des nouveaux appareils dans sa gamme Lumia, ses smartphones sous Windows Phone. Nokia a d’ailleurs dévoilé ce mercredi son dernier né, un Lumia 610 NFC (doté d’une fonction paiement sans contact), qui sera lancé au troisième trimestre avec Orange.
Cerise sur le gâteau, à peine lancé aux États-Unis, le Lumia 900, vanté comme l’outil de reconquête du marché, présente un bug et pas des moindres: après avoir été éteint, passé en mode avion, ou même avoir simplement perdu le réseau, le mobile n’arrive plus à se reconnecter!
Les femmes paient un plus lourd tribut que les hommes à l’épidémie de VIH/SIDA.
Elles représentent en effet plus de la moitié des 34 millions de porteurs du VIH dans le monde. Et malheureusement, celles qui vivent dans les pays d’Afrique subsaharienne représentent à elles seules, 60% de tous les nouveaux cas de contaminations chez les femmes.
Pour les protéger, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) renouvelle ses recommandations : assurer la mise en œuvre et le suivi d’une contraception hormonale régulière et favoriser l’utilisation de préservatifs, masculins et féminins. L’ONUSIDA souligne pour sa part, la nécessité d’intensifier la recherche pour des méthodes de protection que les femmes puissent contrôler elles-mêmes.
La situation particulièrement dramatique des Africaines face au VIH/SIDA, met en lumière « l’urgence à trouver une solution innovante pour répondre à un double besoin », indique l’ONUSIDA. Le besoin d’une contraception efficace, mais aussi d’une prévention de l’infection à VIH. En effet, alors qu’il existe une gamme étendue de contraceptifs permettant d’éviter les grossesses non-désirées (pilules, implants…), seuls les préservatifs qu’ils soient masculin ou féminin, protègent de la contamination.
Or les femmes ne sont pas décisionnaires lorsqu’il s’agit d’utiliser un préservatif. Même un préservatif féminin. Il arrive en effet que l’homme alors, s’y refuse. L’absence de méthodes propres aux femmes et qui leur soient accessibles, mais aussi l’ utilisation trop peu fréquente des préservatifs par les hommes, exposent les femmes à l’infection. « Elles ont besoin de contraceptifs efficaces et d’options de prévention contre le virus qu’elles puissent maîtriser », martèle Michel Sibidé, le directeur exécutif de l’ONUSIDA.
En 2010, l’étude Caprisa avait montré qu’un gel vaginal contenant 1% de Tenofovir – un antirétroviral -, réduisait de 39% le risque de contamination par le virus du VIH chez la femme. Ces résultats avaient suscité de grands espoirs quant à l’évolution des moyens de prévention. Pourtant, cette approche est loin de constituer une solution applicable aujourd’hui. « L’utilisation d’un gel microbicide contenant un antirétroviral ne réduit pas à néant le risque de contamination », rappelait en 2010 le Pr Jean-Michel Molina, infectiologue et chef de service à l’hôpital Saint Louis de Paris. Aujourd’hui encore donc, et comme le souligne l’ONUSIDA, la seule prévention vraiment efficace contre l’infection à VIH/SIDA reste le préservatif.
Avec un taux de croissance économique deux fois supérieur à celui des pays développés et un milliard d’habitants, l’Afrique aiguise les appétits des banques internationales. Des établissements américains, chinois et qataris y jouent désormais des coudes avec les acteurs européens traditionnels.
La crise de la dette en Europe et le spectre de la récession qui plane sur les économies développées poussent les géants de l’industrie bancaire mondiale à viser de nouveaux réservoirs de croissance. L’Afrique semble, dans ce cadre, tirer le meilleur parti de cette nouvelle orientation stratégique. Et pour cause: à l’heure où les principaux marchés bancaires émergents comme la Chine, le Brésil et la Russie arrivent à maturité, le continent constitue un marché quasi-vierge, avec un taux de bancarisation de moins de 15%.
Devenue un partenaire privilégié des économies émergentes asiatiques très gourmandes en matières premières, l’Afrique affiche également un dynamisme économique certain. Sur la dernière décennie, le PIB africain s’est accru à un rythme moyen de 5% par an, un taux deux fois supérieur à celui des économies développées. En 2012, le continent au milliard d’habitants devrait enregistrer une croissance économique de 5,8%, selon les prévisions du FMI.
Autant d’atouts qui en font une nouvelle terre d’opportunités pour les banques de stature internationale. En novembre 2011, la banque d’affaires américaine JP Morgan a ouvert une filiale spécialisée dans la couverture de change en Afrique du Sud. «C’est maintenant qu’il faut être présent en Afrique pour un retour sur investissement dans les cinq à dix ans à venir surtout que nous voyons nos clients s’installer de plus en plus sur ce continent», explique John Coulter, directeur de la division Afrique de JP Morgan, cité par le Financial Times.
La filiale africaine de la première banque américaine en termes d’actifs devrait aussi jouer le rôle d’éclaireur pour sa maison mère. «Nous voulons développer notre activité de trésorerie et de services aux entreprises à travers toute l’Afrique, mais aussi préparer la voie pour notre activité de banque d’investissement», ajoute John Coulter, indiquant que son établissement est en négociations pour ouvrir une filiale au Nigéria et des bureaux de représentation au Kenya et au Ghana.
Etablissements européens en embuscade. Bien qu’elles opèrent des réductions massives d’effectifs sur leurs marchés domestiques (92.000 emplois supprimés en 2011), les banques européennes s’efforcent, de leur côté, d’étoffer leurs réseaux africains, notamment au sud du Sahara. Ainsi Barclays a délocalisé fin 2011 sa direction Afrique de Dubaï à Johannesburg et fusionné son entité dédiée à l’Afrique avec celle de sa filiale sud-africaine Absa. Ce groupe britannique implanté dans onze pays africains envisage notamment développer des services de banque commerciale
sur le continent. Son directeur général, Bob Diamond, a, d’ailleurs, promis récemment aux actionnaires de porter la contribution des opérations en Afrique aux bénéfices de 16% en 2011 à 25% en 2016.
Déjà présente dans seize pays africains, Standard Chartered compte, par ailleurs, multiplier les agences en Égypte et en Angola et projette d’ouvrir une filiale en Libye. De son côté, le groupe Crédit Suisse a ouvert sa première filiale africaine à Johannesburg en juillet 2011.
Moins timorée que ses consœurs françaises BNP Paribas, Société générale et Crédit agricole qui semblent avoir opéré un repli stratégique en Afrique, la Banque populaire Caisse d’épargne (BPCE) a, quant à elle, racheté, en juillet dernier, 75% de la Banque malgache de l’océan Indien et 19,4% de la Banque nationale du développement agricole, au Mali.
Groupes chinois et qataris à l’affût. Les banques originaires des pays émergents et des riches Etats pétroliers du Golfe ne sont pas en reste. Le géant chinois Industrial and Commercial Bank of China (ICBC) vient, ainsi, d’ouvrir un bureau de représentation à Cap Town, en Afrique du Sud. Selon les analystes, ce bureau devrait servir de base pour une nouvelle stratégie d’expansion en Afrique à la banque la plus rentable au monde (32 milliards de dollars de bénéfice en 2010), qui avait a déboursé 5,4 milliards de dollars pour racheter 20% du capitale de la sud-africaine Standard Bank en 2008.
«Notre décision d’ouvrir un bureau de représentation en Afrique du Sud reflète notre forte conviction dans le développement de l’Afrique, ainsi que l’importance du partenariat stratégique Chine-Afrique», a précisé Jiang Jianqing, président du conseil d’administration d’ICBC.
Pour sa part, la Bank of China a entamé des négociations avec les banques centrales du Cap-Vert et de la Guinée Bissau en vue d’ouvrir des filiales dans ces deux pays.
Présente en Afrique à travers des accords de partenariat avec des banques locales, China Exim Bank, a, quant à elle, débloqué des crédits d’un montant global de 67,2 milliards de dollars pour l’Afrique entre 2001 et 2010, soit davantage que les prêts accordés au continent par la Banque Mondiale sur la même période.
Au Maroc, Qatar national Bank (QNB) semble en bonne position pour reprendre entre 10 et 20% du capital du groupe panafricain d’Attijariwafa Bank, une part qui sera cédée par la Société nationale d’investissement d’ici à fin mars. La banque qatarie, qui a annoncé en janvier dernier l’acquisition d’une part majoritaire dans le capital de l’Union Marocaine des Banques, pourrait ainsi s’implanter indirectement Afrique subsaharienne, où Attijariwafa Bank possède une dizaine de filiales.
De l’eau potable pour tous grâce au photovoltaïque ?
Une trés bonne analyse avec un produit pertinent, a suivre de prés…
L’accès à l’eau potable constitue une problématique majeure de développement, mise en exergue mi-mars lors du 6e Forum mondial de l’eau. Des innovations permettent d’assainir cette ressource grâce à des sources d’énergie alternatives. Zoom sur l’une d’entre elles.
Une société française basée près de Montpellier, BIO-UV, a développé(1) une borne photovoltaïque de distribution d’eau potable baptisée Bio-Sun.
Le dispositif type est constitué d’un panneau solaire photovoltaïque (53 cm de haut et 120 cm de large) fixé sur une borne mesurant 1,20 m de haut et pesant près de 100 kg. Celle-ci intègre un filtre, une lampe UV et une batterie reliée au panneau photovoltaïque.
De l’eau brute est injectée de manière manuelle ou via un réseau sous pression (de 1,5 bar à 3 bars) dans la partie supérieure de la borne. Celle-ci possède un réservoir tampon de faible volume (20 litres) qui permet de stocker l’eau avant de l’assainir. L’eau transite ensuite à travers un filtre sur zéolithe. Il s’agit d’un « tamis moléculaire » utilisé dans d’autres domaines comme la séparation de produits pétroliers, qui permet de supprimer les matières en suspension. La lampe UV permet enfin de décontaminer près de 99,9% des bactéries, notamment le choléra, et virus présents dans cette eau filtrée.
A l’issue de ce processus, l’eau est directement potable. Le réacteur peut traiter l’équivalent de 500 litres par heure et a été conçu pour fonctionner environ 4 heures par jour. La borne Bio-Sun peut donc délivrer 2 m3 d’eau potable par jour, l’équivalent des besoins vitaux quotidiens de près de 80 personnes d’après l’OMS.
Pour quelle application ?
De telles bornes photovoltaïques visent à alimenter en eau potable des zones isolées : en montagne près des refuges, dans les zones rurales de pays en voie de développement ou encore dans des grandes mégalopoles où les réseaux de distribution n’arrivent pas à satisfaire les besoins de la population locale en eau potable.
L’Afrique constitue une zone prioritaire dans ce domaine : près de 40% des Africains n’ont pas un accès correct à l’eau potable et 70% à un assainissement correct. Des bornes Bio-Sun y ont d’ores et déjà été installées au Gabon, en Côte d’Ivoire et au Cameroun.
Si cette borne ne règle pas le problème de la ressource « eau », elle présente l’intérêt de produire de manière autonome de l’eau potable à partir de ressources non exploitables en l’état. Les différents modèles de bornes Bio-Sun sont commercialisés entre 5 000 et 9 000 euros. Le coût d’assainissement de l’eau est estimé par la PME à moins de 27 centimes d’euros pour 1 000 litres d’eau traitée.
Rappelons que 2012 a été déclarée « Année européenne de l’eau » et que la préservation de cette ressource fera partie des grands thèmes de la conférence sur le développement durable « Rio +20 » en juin prochain.
La plupart des détenus des prisons principales de Yabassi et d’Edéa dorment sur des cartons, des planches ou des nattes. Faute de lits et de matelas, et en violation flagrantes des règles minima de détention.
Bientôt trente minutes qu’il s’étire dans tous les sens comme si ses articulations étaient rouillées. Du haut de son 1m80, Boteng Motassi, torse nu, se frotte inlassablement les paupières recouvertes de chassie pour tenter de repousser le sommeil, tandis que certains de ses codétenus s’agitent et crient dans la cour de la prison principale de Yabassi. Après une journée de corvée, la nuit de Boteng a été courte. « Je dors avec un autre prisonnier sur un morceau de carton. Il faut se retourner plusieurs fois parce que quand on dort sur un même côté pendant longtemps, le corps fait mal. Je n’avais pas assez de force pour faire ces mouvements, donc je n’ai pas vraiment dormi », explique le détenu.
Sur des étagères
Incarcéré à la prison principale d’Edéa, Hamidou préfèrerait des cartons aux planches, disposées en étagères, sur lesquelles il est contraint de dormir. Dans ce pénitencier, femmes, adultes, mineurs passent tous la nuit sur les planches. « Certains les couvrent avec des nattes ou de vieux matelas pour avoir moins mal. J’aurais aimé posséder seulement quelques cartons mais il faut tout acheter », indique, impuissant, Hamidou.
A la prison principale de Yabassi comme à celle d’Edéa, le constat est le même. En l’absence de lits et de matériels de couchage appropriés, la plupart des détenus dorment sur des planches, des morceaux de carton ou des nattes. Selon Ngalani Romuald, le régisseur, ces matériels sont donnés par des âmes de bonne volonté. « En 2007, une association féminine nous a fait un don de matelas. Seulement, ils sont tous aplatis. Mais, nous continuons de les utiliser faute de mieux. Pour le reste, ce sont les détenus ou leurs familles qui apportent des nattes et des morceaux de carton », dévoile le régisseur.
Mal de dos
A l’exception des femmes et des personnes âgées qui disposent d’un lit dans leur cellule, ces mauvaises conditions de couchage touchent environ cent des cent quinze détenus de cette prison. Au fil du temps, elles mettent leur santé en péril. « Je ne peux plus aller en corvée parce que j’ai un mal de dos qui ne me quitte plus. Je prends de temps à autre des antibiotiques pour le combattre sans succès », raconte un prisonnier.
Après avoir dormi pendant plusieurs années sur les planches, Nitti Marceline, 17 ans, traîne des bobos qui l’inquiètent. « Tout le temps, on se réveille avec les muscles endoloris. On dit souvent au chef mais on ne nous donne rien. C’est un prêtre qui nous apporte des médicaments. Même si on se soigne, on sera toujours malade parce qu’on va revenir dormir au même endroit », s’inquiète la jeune pensionnaire de la prison principale d’Edéa.
« Traitements inhumains »
Les détenus ne sont pas les seuls à décrier leurs conditions de couchage déplorables. Les défenseurs des droits de l’Homme y voient un calvaire inacceptable. « Ce sont des cas de traitements inhumains et dégradants interdits par les conventions internationales et les lois nationales notamment la constitution qui, en son préambule, dit que toute personne a droit à la vie et à l’intégrité physique et morale ; elle doit être traitée en toute circonstance avec humanité ; en aucun cas, elle ne peut être soumise à la torture, à des peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants », indique Maître Sterling Minou, avocat au Barreau du Cameroun.
Conscientes de la gravité de la situation, les deux administrations pénitentiaires incriminées ont, à leur tour, perdu le sommeil. Elles relancent régulièrement l’Etat pour demander que chaque détenu dispose d’un lit individuel et d’une literie individuelle suffisante, entretenue convenablement et renouvelée de façon à en assurer la propreté, comme le conseillent les Nations Unies.
Le Président du Malawi, Bingu wa Mutharika, est décédé ce vendredi à l’âge de 78 ans des suites d’un arrêt cardiaque. Selon la Constitution, c’est à la vice-Présidente, Joyce Banda, que revient le devoir de gouverner le pays jusqu’aux prochaines élections en 2014.
Le président malawite, Bingu wa Mutharika, est mort vendredi matin à l’âge de 78 ans après huit ans au pouvoir. Il a été victime d’une crise cardiaque jeudi matin au palais présidentiel. Selon un responsable de l’hôpital de la capitale Lilongwe, le président « est mort (…) après minuit, après deux heures (de tentatives) pour le réanimer », rapporte l’AFP. « Son corps a été transporté en Afrique du Sud pour être embaumé et afin que le processus soit digne », a confirmé un responsable gouvernemental. Aucun bulletin de santé n’a été publié, quant à l’annonce de sa mort aucune déclaration officielle n’a pour le moment été formulée.
Démocrate ou dictateur ?
Né le 24 février 1934 dans le district de Thyolo, à trente kilomètres de la capitale commerciale du Malawi, Blantyre, Bingu wa Mutharika débute sa carrière politique sous la dictature de Hastings Kamuzu Banda (1964-1994) contre laquelle il lutte fortement. Il co-fonde le Front démocratique uni (UDF), un mouvement pro-démocratie, qu’il quitte en 1999.
Economiste de formation, il a travaillé pour plusieurs organisations internationales dont la Banque mondiale avant de devenir le président du Malawi en 2004. Il est réélu en 2009 en parti grâce à son programme en faveur des agriculteurs. Lors de son second mandat, il fait adopter des lois qui restreignent la liberté de la presse, la possibilité de poursuivre l’administration en justice et le droit de manifestation.
Le 18 juillet 2011, soit deux jours avant les émeutes meurtrières dans certaines grandes villes du Malawi, il accorde une interview à l’AFP dans laquelle il déclare ne pas être un « dictateur ». « Je suis une personne très ouverte. Je consulte tout le monde (…) Mais il faut aussi de la discipline. Aucune nation sur cette terre ne peut fonctionner sans discipline. La dictature n’est pas dans ma nature. Je suis un démocrate pur et dur », déclarait alors le défunt président. Lors de ces affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, la police tire à balles réelles et fait 19 morts.
En mars, la pénurie de carburant et de devises étrangères, amènent des opposants à demander la démission du président en dénonçant sa dérive autoritaire. En réponse, Bingu informe les Malawites qu’il ne démissionnera pas de son poste avant la fin de son mandat en 2014. « Si vous étiez là il y a sept ou dix ans, vous constateriez maintenant, vous voyez que les choses changent, que le développement progresse », disait-il peu avant sa mort.
Joyce Banda, présidente par intérim La Constitution indique qu’en cas d’incapacité ou de décès du président, c’est au vice-président que revient la charge de diriger le pays. Joyce Banda, devrait donc, en toute logique, prendre la présidence du Malawi jusqu’aux prochaines élections en 2014.
Ancienne alliée de Mutharika, Joyce Banda est devenue l’un de ses principaux opposants et a créé son propre parti, le Parti du peuple. Bingu wa Mutharika l’avait d’ailleurs exclue de son parti, le Parti démocratique progressif en 2010 avec pour ambition de vouloir la remplacer par son propre frère, Peter Mutharika. Cette exclusion avait largement été critiquée par l’opinion publique qui voyait une tentative de vouloir concentrer le pouvoir dans les mains du président et de sa famille. Aujourd’hui ministre des Affaires étrangères du Malawi, Peter Mutharika, représentera les couleurs du Parti démocratique progressif aux élections de 2014.
A noter qu’une dépèche AFP est apparue a 7h20 le 06/04/2012, a suivre en fin de cet article de Amnesty
Les groupes armés touaregs et islamistes qui ont pris les villes de Kidal, Gao et Tombouctou (au nord du Mali) sont tenus de protéger les populations civiles dans les zones sous leur contrôle.Il faut mettre à terme aux pillages afin que les populations civiles puissent vivre en sécurité.À Gao, notamment, il y a une atmosphère de terreur et de confusion. Les populations doivent être rassurées et savoir qu’elles ne risquent rien si elles décident de rester.
Amnesty International a reçu des informations de Gao signalant la présence d’hommes armés qui tirent en l’air et pillent des bâtiments publics et privés, notamment l’hôpital, comme nous l’a dit ce témoin : « Des gens armés entrent dans les maisons et pillent. Ils tirent en l’air et nous sommes terrifiés. On nous a laissés sans défense. » À Gao toujours, une femme enceinte a dû accoucher dans la rue car des hommes armés étaient en train de piller l’hôpital. Un autre patient de cet hôpital, privé de soins médicaux, est décédé.
Ces groupes armés qui ont conquis ces villes au cours de ces trois derniers jours doivent veiller à ce que des atteintes aux droits humains ne soient pas commises et lorsque cela est le cas, ils doivent éloigner de leurs rangs toutes les personnes impliquées dans ces actes.
Gaëtan Mootoo, chercheur d’Amnesty International sur l’Afrique de l’Ouest
À Tombouctou, un jeune homme, qui marchait dans la rue, a été tué le 1er avril par une balle perdue.
Alors que le chaos ne cesse de croître, un nombre sans cesse important de personnes fuient leurs maisons. Un habitant de Kidal a dit à Amnesty International ce matin : « Je tente de fuir la ville avec ma famille mais il y a une liste d’attente à la gare routière. J’espère pouvoir avoir un ticket mercredi ».
Un groupe d’opposition armé touareg, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), a lancé une insurrection armée dans le nord du pays fin janvier 2012. Un groupe islamique, Ansar Dine, qui affirme vouloir appliquer la charia au Mali, combat également l’armée malienne. La situation continue d’être instable à Bamako dix jours après le coup d’État militaire qui a renversé le gouvernement du Président Amadou Toumani Touré. Le dirigeant de la junte militaire s’est engagé à restaurer l’ordre constitutionnel le dimanche 1er avril, quelques heures avant l’ultimatum posé par la Communauté des États d’Afrique de l’ouest (CEDEAO) qui a exigé leur retrait du pouvoir sous peine de sanctions.
Depuis le début de cette insurrection, plus de 200 000 personnes ont quitté le nord du Mali dont quelques 100 000 ont trouvé refuge dans les pays voisins (Mauritanie, Niger, Algérie et Burkina Faso).
Il existe un réel risque de crise humanitaire car les agences humanitaires éprouvent des difficultés à avoir accès aux populations en détresse. Cette situation est aggravée par le fait que toute la région du Sahel fait face à une grave crise alimentaire.
Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), importante composante de la rébellion touareg malienne, a proclamé ce matin « l’indépendance de l’Azawad » dans une déclaration sur son site internet et via un de ses porte-parole sur la chaîne France 24. « Nous proclamons solennellement l’indépendance de l’Azawad à compter de ce jour », a déclaré Mossa Ag Attaher, qui a indiqué vouloir respecter « les frontières avec les Etats limitrophes ».
Le porte-parole a condamné l’enlèvement jeudi du consul d’Algérie à Gao (nord-est) « par un commando terroriste » lors d’une opération « très violente ». Alger a confirmé qu’un groupe d’assaillants « non-identifiés » avait emmené le consul et six de ses collaborateurs « vers une destination inconnue ». « Nous venons de terminer un combat très important, celui de la libération (…) », a ajouté Mossa Ag Attaher, dans des termes identiques à celui du communiqué du MNLA signé par son secrétaire général Billal Ag Achérif.
L’Azawad est une région considérée comme le berceau naturel des Touareg. Le coup d’Etat contre le régime du président Amadou Toumani Touré, il y a deux semaines, a plongé le Mali dans une situation chaotique: des rebelles touareg et groupes islamistes ont pris en fin de semaine dernière le contrôle des trois métropoles du Nord – Kidal, Gao et Tombouctou – sans rencontrer de résistance de la part d’une armée malienne sous-équipée, désorganisée et en déroute, coupant de fait le pays en deux.
Les islamistes d’Ansar Dine, dirigés par le chef touareg Iyad Ag Ghaly, et des éléments d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ont, depuis lors, pris le dessus sur le MNLA, qui a annoncé unilatéralement jeudi soir la fin de ses « opérations militaires ».
Le chanteur sénégalais, Youssou Ndour, nommé ministre de la Culture et du Tourisme, est la figure de proue du nouveau gouvernement sénégalais formé mercredi 4 avril dans la soirée par le Premier ministre Abdoul Mbaye.
L’équipe gouvernementale formé mercredi 4 avril dans la soirée par le Premier ministre Abdoul Mbaye, compte un membre de marque : selon un décret lu à la presse, le chanteur sénégalais Youssou Ndour, dont la candidature à la présidentielle avait été rejetée par le Conseil constitutionnel, prend les rênes du ministère de la Culture et du Tourisme.
Désigné chef de l’exécutif mardi, l’ex-banquier Abdoul Mbaye, 59 ans, a choisi de réduire son équipe de près de la moitié de ses effectifs par rapport au gouvernement précédent du président Abdoulaye Wade, qui comprenait une quarantaine de ministres.
Gouvernement resserré
Seules 25 personnalités forment ainsi le gouvernement resserré, conformément à une promesse de campagne du président élu Macky Sall. Ses proches occupent sans surprise d’importants ministères comme l’Intérieur, la Justice, les Affaires étrangères, la Communication et l’Éducation nationale. Le banquier Amadou Kâne, qui était jusqu’ici à la tête de la filiale sénégalaise de la BNP, est nommé au ministère de l’Économie et des Finances. Le célèbre écologiste sénégalais d’origine libanaise, Ali Haidar, réputé pour sa défense de l’environnement marin, est quant à lui nommé à l’Écologie et à l’environnement.
La liste complète du nouveau gouvernement sénégalais:
– Alioune Badara Cissé, ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur
– Mbaye Ndiaye, ministre de l’Intérieur
– Eva Marie Coll Seck, ministre de la Santé et de l’Action sociale
– Augustin Tine, ministre des Forces armées
– Aminata Touré, ministre de la Justice -Amadou Kane, ministre de l’Économie et des Finances
– Youssou Ndour, ministre de la Culture et du Tourisme
– Mariama Sarr, ministre de la Femme, de l’Enfant et de l’Entrepreneuriat féminin
– Ibrahima Sall, ministre de l’Éducation nationale
– Benoît Sambou, ministre de l’Agriculture et de l’Équipement rural
– Cheikh Bamba Dièye, ministre de l’Aménagement du territoire et des Collectivités locales
– Mata Sy Diallo, ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat
– Aminata Mbengue Ndiaye, ministre de l’Élevage
– Pape Diouf, ministre de la Pêche et des Affaires maritimes
– Mor Ngom, ministre des Infrastructures et des Transports
– Aly Ngouille Ndiaye, ministre de l’Énergie et des Mines
– Aly Koto Ndiaye, ministre de la Jeunesse, de la Formation professionnelle et de l’Emploi
– El Hadji Malick Gackou, ministre des Sports
– Khoudia Mbaye, ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat
– Serigne Mbaye Thiam, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, porte-parole du gouvernement
– Ali Haidar, ministre de l’Écologie et de la Protection de la nature
– Mansour Sy, ministre de la Fonction publique, du Travail et des Relations avec les institutions
– Oumar Guèye, ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement
– Abou Lô, ministre de la Communication, des Télécommunications et des Technologies de l’information et de la communication
– Abdoulaye Daouda Diallo, ministre délégué auprès du ministre de l’Économie et des Finances, chargé du Budget
Avec la victoire de Macky Sall contre Abdoulaye Wade au second tour de la présidentielle, le Sénégal change de président mais aussi de première dame. Et, pour la première fois dans l’histoire du pays, c’est une Sénégalaise « pur jus », Marième Faye Sall, qui occupe le poste. Portrait.
Marième Faye Sall ne lit pas les journaux, mais elle sait que l’ex-« presse du Palais » (pro-Wade) la compare déjà à Simone Gbagbo. Devenue nouvelle première dame du Sénégal, l’épouse de Macky Sall serait une « femme de pouvoir », une pieuse qui pousserait son mari à la radicalité. Les ressemblances physiques entre l’une et l’autre font que le rapprochement est tentant.
Celui entre Viviane Wade, l’épouse du président sortant, et Dominique Ouattara l’est aussi. Toutes deux sont françaises, blanches, blondes, et on leur prête des amitiés dans certains milieux d’affaires franco-africains. Mais le Sénégal n’est pas la Côte d’Ivoire…
Contrairement à sa réputation, Marième Faye Sall, la quarantaine (elle refuse de donner son âge), n’a que peu de prise sur son mari. Du moins en politique. Selon un ami du couple, « c’est une femme au foyer dévouée. Elle ne s’écrase pas à la maison, mais ne joue pas non plus les intruses en dehors ». Lorsqu’elle a rencontré Macky en 1992, à Diourbel, cette Sérère née à Saint-Louis n’était qu’une lycéenne. Trois ans plus tard, enceinte, elle laisse tomber ses études pour se consacrer à sa famille.
Certes, elle a, selon ses proches, « un caractère bien trempé » et « n’hésite pas à se dresser quand elle flaire les mauvais coups ». Lorsque son mari était Premier ministre, de 2004 à 2007, elle n’a pas laissé que de bons souvenirs – elle avait la réputation de faire et défaire les carrières. Mais elle a retenu la leçon, affirme son entourage. Aujourd’hui, elle reste à bonne distance de la politique. Jamais elle n’a participé à une réunion de l’Alliance pour la République (APR), le parti créé par Sall en 2008, pas plus qu’elle ne s’est impliquée dans la campagne électorale. « Elle est très proche de son mari, mais n’a aucun pouvoir sur lui, résume un ami. Ils discutent comme un couple peut le faire, mais il ne la suit pas toujours. » C’est un détail pour elle, mais, après l’élection de son époux le 25 mars, au second tour de la présidentielle, elle est désormais la première Sénégalaise « pur jus » à prendre les clés du Palais. La femme de Senghor était une Française, celle de Diouf une métisse, celle de Wade est, elle aussi, française:
Viviane Wade, le meilleur atout de Karim ?
Macky Sall n’était pas encore né quand Viviane Wade, née Vert, en 1932, à Besançon (France), a rencontré Abdoulaye Wade. Elle avait 20 ans. Depuis, elle n’a cessé de le soutenir, dans l’opposition comme au Palais. Les anciens collaborateurs de Wade la décrivent comme une femme de pouvoir qui a pris l’ascendant sur le président sortant. « Comme leurs deux enfants – leur fils, Karim, et leur fille, Sindiély -, elle joue un rôle important », indique un ancien ami de la famille. « Viviane est une femme discrète et simple », poursuit-il. Avec son association Éducation Santé, créée en 2000 après la victoire d’Abdoulaye, elle s’est fait adopter par les Sénégalais. « Mais le pouvoir l’a changée. Elle a perdu le sens des réalités. C’est elle qui soutient depuis le début l’ascension de Karim. »
Cette influence se limite à la sphère privée – ce qui n’est pas rien, après quarante-neuf années de mariage. Au Palais, elle ne joue pas à la vice-présidente. Certes, elle a parcouru le pays avec son mari ces dernières semaines. Lors des meetings, elle était au premier rang. « Mais elle ne participe à aucune de nos réunions », assure un membre de l’équipe de campagne. En 2007, elle avait parcouru le pays en long et en large. À l’époque, les femmes des ministres lui avaient proposé de l’aider dans sa mission, mais elle avait refusé. À leur tête, une certaine Marième Faye Sall. Macky Sall était alors le directeur de campagne de Wade, et les deux femmes, qui se vouent encore aujourd’hui un respect mutuel, étaient amies.
L’équipe d’info-afrique suit avec passion et depuis de nombreuses années cette association centrée sur la photo et le métier de photographe en Afrique, présentation, acualité & contacts:
L’association Afrique in Visu est la première plateforme participative d’échanges autour du métier de photographes en Afrique. Afrique in visu est un laboratoire de création et de production autour de la pratique photographique en Afrique qui met en réseau les professionnels de l’image du continent et accompagne la mise en œuvre de projets photographiques.
La plateforme est une passerelle qui tisse des liens et met en place des collaborations entre les photographes et les médias ou encore le milieu artistique. Qu’il s’agisse de conseil artistique auprès des institutions ou de privés, des productions photographiques ou encore des ateliers et formations, nous proposons aujourd’hui des prestations de services qui mettent en avant les nouvelles formes visuelles et photographiques liées au continent africain.
Cette interface web est un outil de communication et de diffusion pour les photographes qui permet un échange de savoir-faire autour de l’image. Depuis sa création, une réelle communauté autour de la photographie en Afrique s’est créée. Reconnue tant en Europe qu’en Afrique, l’association participe à la promotion et à la démocratisation des techniques de l’image, à travers la conception et l’animation d’ateliers de création et la promotion de photographes.
La collectivisation des images des photographes africains ou travaillant en Afrique dans le centre de ressources virtuel Afrique in visu permet de renforcer la structuration et l’autonomisation du secteur photographique en Afrique.
Afrique in visu, a été initié en octobre 2006 au Mali par Jeanne Mercier et Baptiste de Ville d’Avray. Après l’ouverture d’une cellule d’expérimentation du projet au Mali et au Maroc, l’équipe d’Afrique in visu a étendu son action sur l’ensemble du continent en particulier en République du Congo, République Démocratique du Congo, Côte d’Ivoire, Maroc… Aujourd’hui Afrique in visu collabore avec une centaine de contributeurs réguliers ( journalistes, photographes, historiens…)
ORIGINE DU PROJET
Le projet Afrique in visu est né d’un constat. Le secteur photographique en Afrique souffre de manques importants : absence de structures, absence de formations, une politique culturelle peu dynamique et peu cohérente. De plus, les structures existantes ne collaborent pas ni ne mettent à profit les compétences des pays voisins dont les problématiques sont pourtant plus proches et plus adaptées au terrain que celles des pays du nord.
La problématique actuelle à laquelle est confronté le secteur de la photographie africaine est d’être restreinte à une reconnaissance éphémère du monde occidental, le labellisant comme « africain », sans prendre en compte les réalités du terrain ni les attentes de ses acteurs. Fort de plus de quatre années d’expérience, le projet Afrique in visu a souhaité ne pas restreindre la pratique photographique en Afrique à une « authenticité africaine ». Cette volonté s’exprime en invitant tous les photographes et chercheurs du continent africain, travaillant sur ce continent ou encore de sa diaspora à contribuer et à enrichir cette plateforme.
Le projet est né d’une étude réalisée par Jeanne Mercier, chercheuse-doctorante à l’ Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) sur le sujet « Les 6èmes Rencontres Africaines de la Photographie de Bamako ». Cette analyse rendait compte des différents problèmes auxquels était confronté un pays africain comme le Mali au niveau de son secteur photographique.
Après discussion et échanges autour des pratiques des photographes avec le photographe Baptiste de Ville d’Avray, l’idée était née : « un réseau qui pourrait bénéficier d’échange de savoir-faire et qui partirait des compétences de chaque pays pour adapter ses problématiques et ainsi évoluer continuellement ».
En octobre 2006, Jeanne et Baptiste ont initié cette expérience à Bamako, Mali, avec le CFP (Cadre de promotion pour le Formation en Photographie). Désormais une moyenne de 2500 visites quotidiennes sur la plateforme depuis toute l’ Afrique et l’étranger rythme les activités d’Afrique in visu. Par cette activité intense d’échanges, une réelle communauté autour de la photographie africaine s’est créée, des photographes congolais, nigérians, marocains mais aussi européens ont rejoint la blogosphère pour appuyer la structuration de ce secteur.
CARACTÈRE INNOVANT DU PROJET
Le projet Afrique in visu est innovant car il s’est construit autour d’un réseau participatif et contributif via son support web CMS (système de gestion de contenu Open Source distribué sous licence GNU/GPL gratuit). L’innovation est renforcée par l’aspect communautaire de cette plateforme (commentaire, Newsletter), outil indispensable pour la structuration et la professionnalisation du secteur de la photographie africaine.
ACTUS : Afrique in visu est en ce moment présent à la première Biennale de Lima au Pérou. Courant printemps 2012, nous allons réaliser un atelier en Tunisie en partenariat avec Shutter Party et Hans Lucas autour des Petites Oeuvres Multimédia. Pendant le festival Les Rencontres Internationales de la photographie d’Arles, nous présenterons une exposition chez nos partenaires l’association Afrique en vie pendant la semaine professionnelle.
Retrouvez contacts, informations et l’ensemble de leurs actions sur le site de l’association:
Au Kenya, journalistes et activistes lancent une ère nouvelle dans l’usage des médias sociaux
Par Kingsley Ighobor
Julie Gichuru est une journaliste kényane réputée. Elle est même l’une des vingt jeunes femmes les plus puissantes d’Afrique, selon un classement récent du magazine américain Forbes. Il est vrai que cette journaliste de télévision est une forte tête, qui milite notamment contre la corruption dans son pays.
En juillet dernier, alors que des milliers de personnes affamées venant de Somalie traversaient la frontière en direction du camp de réfugiés de Dadaab dans le nord-est du Kenya, des milliers de Kényans étaient eux aussi victimes de la sécheresse dans cette région, ainsi qu’à Turkana, Pokot et Baringo. Julie Gichuru et d’autres journalistes étaient sur place. « Je suis allée dans le camp et j’ai vu des enfants qui hurlaient. Leurs cris étaient assourdissants. Certains mouraient sous nos yeux. D’autres allaient mourir et j’ai vu leurs parents qui se tenaient là, impuissants, se préparant juste à creuser une nouvelle tombe, » explique-t-elle à Afrique Renouveau.
Les reportages de Julie Gichuru et d’autres journalistes ont eu un impact. La mobilisation qu’ils ont suscitée a généré plus de 67 millions de dollars en dons. Principaux canaux : Facebook, Twitter, les téléphones portables, la télévision, la radio et les journaux. Parallèlement, les médias ont rendu compte de la tragédie sur le terrain et de la lenteur des secours.
Les réactions ont été rapides et spontanées. L’Association des propriétaires de médias, l’opérateur téléphonique Safaricom et la Croix-Rouge kényane continuent de collecter dons et aide d’urgence. Pour l’occasion, une association unique, qui sert de coordination entre toutes les autres, a vu le jour fin juillet. Son nom : Kenyans4Kenya, les Kényans pour le Kenya.
Mobilisation collective
« La mobilisation des Kényans a été massive et touchante, atteignant quelque 19 millions de shillings kényans grâce aux contributions obtenues par M-Pesa (banques mobiles) au second jour de la collecte, » rapporte le quotidien The Standard publié à Nairobi, la capitale. Julie Gichuru note que l’équivalent de 10 millions de dollars ont été collectés en l’espace de deux semaines.
Les Kényans peuvent verser des contributions de l’ordre de 10 shillings à peine (environ 10 centimes). « En utilisant Facebook et Twitter, nous avons sensibilisé les populations urbaines aisées. Grâce aux téléphones portables, nous avons sensibilisé les personnes vivant en zones rurales. La télévision, la radio et la presse ont permis de renforcer le message à destination du grand public, » estime Julie Gichuru. Elle évoque le cas d’une employée de maison qui a déclaré à son employeur : « retenez la moitié de mon salaire mensuel et donnez le pour nourrir les bébés qui sont en train de mourir. »
Pour la première fois, le service de transfert d’argent par téléphone mobile M-Pesa, créé par Safaricom, a servi dans le cadre d’une urgence humanitaire. Jusque là, il permettait surtout aux populations des zones reculées de recevoir de l’argent pour leurs dépenses quotidiennes (paiement des factures d’eau et d’électricité, achat de biens de consommation par exemple).
Afin de rendre possible l’opération, Safaricom a attribué un numéro de compte facile à mémoriser (111 111). Les abonnés y versent de l’argent à partir de leur compte M-Pesa de la même manière que lorsqu’ils ajoutent des unités sur leur téléphone. Pour faire un don, ils en indiquent simplement le montant. Ils l’envoient ensuite au numéro de compte. L’expéditeur et le bénéficiaire reçoivent des messages confirmant la transaction, et le tour est joué… La facilité d’utilisation du système a contribué au succès du projet.
Les contributeurs reçoivent aussi des informations sur les autres dons et les opérations d’aide. Sur le site de l’association Kenyans4Kenya la liste des contributions s’affiche à mesure qu’elles sont versées. La crédibilité de la Croix-Rouge, principal partenaire de l’opération, a joué un rôle positif. « Une fois que les gens ont su qui allait recevoir l’argent, ils ont été rassurés, » précise Julie Gichuru.
Vente de téléphones portables à Nairobi au Kenya. L’utilisation des téléphones portables a permis de solliciter l’aide des populations à travers le pays. Photo : Alamy Images / Thomas Cockrem
Sur les traces d’Ushahidi
Bien avant Kenyans4Kenya, d’autres Kényans avaient lancé Ushahidi, une plateforme qui a permis de couvrir les violences postélectorales dans le pays en 2007. Ushahidi a ensuite été utilisé en Haïti et au Japon notamment, dans l’organisation des secours après les tremblements de terre dans ces deux pays [voir Afrique Renouveau, avril 2010].
International Business Times rapporte que 20 tweets relatifs à la crise alimentaire dans la Corne de l’Afrique sont postés toutes les minutes, principalement par des acteurs qui tentent de lever des fonds. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a lancé l’initiative WeFeedBack pour aider les victimes de la faim dans le monde. Le PAM et YouTube ont également collaboré pour enregistrer et promouvoir la chanson « A Step for Mankind », dont les bénéfices devraient aider les victimes de la sécheresse dans la Corne de l’Afrique.
Save the Children, une association caritative britannique, a également lancé une campagne sur les médias sociaux en août et espère pouvoir inciter jusqu’à 750 millions de personnes à regarder un court métrage sur les effets de la famine dans la Corne de l’Afrique. Diverses stars (Justin Bieber, Eminem, Lady Gaga, Jay-Z, etc. ) ont promis de promouvoir la vidéo par le biais de leurs comptes personnels sur les médias sociaux.
Daudi Were, d’Ushahidi, estime que la popularité croissante des médias sociaux au Kenya s’explique d’abord par le facteur démographique. Vingt millions de personnes ont entre 15 et 65 ans, et quelque 22 millions de cartes SIM y sont en circulation. Le second facteur est la manière dont les médias sociaux sont interconnectés. Les gens utilisent leur téléphone portable pour envoyer des tweets, des messages textes et accéder à leur page Facebook.
Daudi Were soutient que même si les plateformes des médias sociaux peuvent être considérées comme des outils propres au milieu urbain, « les villes africaines ont une grande influence sur le reste du pays. » Il assure que « les gens sont en mesure d’envoyer des SMS aux stations de radio et aux chaînes de télé depuis les zones rurales, même s’il y a peu de chances qu’ils écoutent ces messages lorsqu’ils passent à l’antenne. »
L’initiative Kenyans4Kenya, qui a vu des personnes ordinaires s’organiser pour sauver des vies, est sans doute la première de ce type en Afrique. Par le passé, les contributions à des projets caritatifs venaient presque exclusivement de riches organisations et individus, fait remarquer Julie Gichuru. Ce n’est plus le cas. « La plupart des dons apportés à notre campagne viennent de personnes ordinaires ». Ce mouvement de générosité a forcé les entreprises à participer également.
La réussite de l’opération montre que les citoyens peuvent s’organiser. « Les gens ne se sentent plus impuissants, comme c’était le cas auparavant,» explique Julie Gichuru. « Les médias sociaux sont des plateformes où les gens découvrent que des centaines, voire des milliers, d’autres personnes éprouvent la même chose qu’eux, et ces plateformes leur permettent de se mettre d’accord sur un plan d’action ».
Cette capacité nouvelle a des répercussions dans les cercles du pouvoir. « A l’heure actuelle, le gouvernement est préoccupé, note Julie Gichuru. C’est un peu comme si les responsables du gouvernement se disaient ‘si les gens peuvent faire cela, ceci signifie que nous deviendrons inutiles à terme’ ». Pour Daudi Were, le fait que des gens ordinaires prennent l’initiative de s’organiser est en soi une illustration de l’échec des responsables politiques. « Les citoyens africains n’attendent pas que leurs gouvernements prennent les choses en main. Ils se sentent déjà coupés de ceux-ci et veulent prendre leur destin en main ».
Le président Nicolas Sarkozy a salué lundi l’élection présidentielle au Sénégal, qui a porté Macky Sall à la tête du pays, « une très bonne nouvelle pour l’Afrique en général et pour le Sénégal en particulier », qualifié de « modèle de démocratie ». Le Sénégal, « un pays considérable d’Afrique », a été un « modèle de démocratie » et que « les choses se passent aussi dignement, il faut que (le président sortant) Abdoulaye Wade en soit félicité », ainsi que Macky Sall, a ajouté Nicolas Sarkozy sur France Info.
« Quand on voit ce qui se passe au Mali (où un coup d’Etat vient d’avoir lieu, ndlr), eh bien, c’est un facteur d’espérance pour toute l’Afrique », a conclu le président.
Dans un courrier au nouveau président rendu public par l’Elysée, Nicolas Sarkozy se dit « convaincu » que le Sénégal et la France sauront « entretenir et faire fructifier » leurs liens « exceptionnels » et leur « amitié profonde ».
« Au moment où débute votre mandat, sachez que vous trouverez toujours en moi un ami fidèle, et en la France un partenaire loyal, attentif à vos préoccupations et soucieux de se faire, partout où sa voix porte, l’écho de vos attentes et de vos efforts », poursuit-il.
Dans un courrier distinct au président sortant, Nicolas Sarkozy rend hommage à l’action d’Abdoulaye Wade « en faveur du réglement des conflits et des crises, notamment sur le continent africain ». « Vous laisserez, dans le mémoires et dans les coeurs, le souvenir d’un Africain engagé, d’un homme de paix et de dialogue », poursuit-il.
Macky Sall, ancien Premier ministre, est devenu dimanche le nouveau chef de l’Etat sénégalais en battant au second tour de la présidentielle son rival Abdoulaye Wade, qui a reconnu sa défaite avant même les résultats officiels d’un scrutin qui s’est déroulé pacifiquement.
« Le scrutin du second tour s’est déroulé dans le calme et la sérénité, démontrant la très grande vitalité démocratique du Sénégal qui est un exemple pour l’Afrique toute entière », a déclaré de son côté, le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé qui a également félicité Macky Sall et « salué l’attitude digne du président Wade ».
« Le nouveau chef de l’Etat sénégalais, M. Macky Sall, pourra compter sur le soutien de la France qui est déterminée à accompagner, comme elle l’a toujours fait, le Sénégal sur la voie du progrès, de la paix et du développement », a ajouté Alain Juppé. Il devait s’entretenir ce lundi par téléphone avec M. Sall ainsi qu’avec le président sortant.
AUTOMOBILE – En plein débat sur l’avenir du «made in France», l’ouverture d’une immense usine Renault à Tanger risque de relancer, en période électorale, la polémique autour des délocalisations…
Un sérieux couac à l’heure où les candidats à la présidentielle vantent le «made in France». Le PDG de Renault, Carlos Ghosn et le roi du Maroc Mohammed VI inaugurent ce jeudi un immense site, de 300 hectares, implanté à seulement 14 kilomètres des côtes européennes. Les coûts salariaux y sont plus de quatre fois inférieurs au salaire minimum français. Le site représente un investissement de 600 millions d’euros, qui pourra être porté jusqu’à un milliard en fonction de la variété des modèles qui sortiront des lignes.
Les bas coûts en Europe de l’Ouest n’existent pas
Interrogé sur RTL ce jeudi matin, Carlos Ghosn a fait valoir qu’il était impossible de produire à bas coûts en Europe de l’Ouest. «La question du positionnement d’une usine comme cela en Europe de l’Ouest, et particulièrement en France, ne se posait même pas dès le départ puisque c’était incompatible avec le concept», a-t-il déclaré. Il a toutefois rappelé que le plan stratégique de Renault à moyen terme prévoyait chaque année une augmentation de la production du constructeur en France.
Le site de Meloussa s’inscrit dans la stratégie d’internationalisation des ventes du groupe. Comme tous les constructeurs, Renault cherche à réduire sa dépendance vis-à-vis d’un marché européen atone depuis la fin des dernières primes à la casse, et estime que ses ventes hors d’Europe devraient représenter 47% de ses ventes totales à la fin de l’année.
«Il n’y a que du bien à attendre d’une telle usine en termes de production et de coûts, commente Philippe Barrier, analyste automobile à la Société générale. Le groupe élargit encore sa gamme et va au plus près du marché. Il s’assure aussi une base de production imbattable.»
La production hexagonale de Renault en baisse de 6,4% en 2011
Le poids des véhicules Renault, tels qu’on l’entend en Europe, baisse donc mécaniquement, tout comme la production du groupe en France, phénomène que l’ouverture de l’usine de Tanger va encore accentuer.
Le site produira entre 150.000 et 170.000 véhicules par an quand elle tournera à plein et emploiera 6.000 personnes. Les boîtes de vitesse et les moteurs, comme d’autres composants, ne seront pas fabriqués sur place mais importés de France, d’Espagne et de Roumanie. «Ce n’est pas quelque chose qui se fait au détriment de la France mais qui vient au contraire ajouter à la charge de travail en France dans nos ingénieries, dans nos usines moteur, au niveau de nos fournisseurs», a affirmé Carlos Ghosn.
Renault a produit 646.319 véhicules en France en 2011, soit une progression de 1,5% par rapport à l’année précédente. En revanche, en prenant uniquement les voitures, la production de Renault sur le sol français a baissé l’an dernier de 6,4% à 444.862 unités, tandis que celle de Citroën a augmenté de 10,4%, et que celle de Peugeot est restée stable (-0,8%), selon les chiffres du Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA).
Désormais, Renault réalise seulement un quart de sa production et de ses ventes en France. PSA produit de son coté 44% de ses véhicules dans l’Hexagone, qui a représenté en 2011 22,6% de ses ventes mondiales.
Les syndicats craintifs mais lucides
Une situation que déplorent les syndicats hexagonaux. «Il ne s’agit pas de tout rapatrier en France mais il faut un équilibre des volumes de production entre les sites industriels en Europe», fait valoir Fabien Gâche, délégué central de la CGT.
«Renault ne doit pas abandonner sa base française et son marché européen en se positionnant prioritairement sur les véhicules d’entrée de gamme», exige la CFE-CGC, premier syndicat du groupe.
Ils craignent aussi que les futurs monospaces et utilitaires produits à Tanger concurrencent les Scénic et Kangoo, tous deux fabriqués en France.
Suite au boom immobilier en Occident, beaucoup d’investisseurs se sont progressivement rués vers le marché africain qui connaît depuis un véritable engouement. Ainsi, selon une étude de Standard & Poors publiée en 2008, le marché immobilier européen a enregistré, au cours de ces dernières années, des prix spectaculaires, à des niveaux comparables à ceux connus aux États-Unis au pire moment de la crise des subprimes, soit plus de 146% en Espagne, plus de 110% en France et en Grande-Bretagne.
Et paradoxalement, les Américains à l’origine de cette crise, n’ont connu qu’une hausse de 65%. Aussi, en réaction aux difficultés de leurs marchés respectifs, ces investisseurs et promoteurs immobiliers venus d’Europe et d’Amérique, ont-ils tenté de trouver une échappatoire en cherchant de nouveaux débouchés et d’autres alternatives d’investissements ailleurs sur des marchés plus porteurs. C’est donc naturellement qu’ils se sont tournés vers l’Afrique qui est actuellement perçue comme l’une des destinations les plus attractives par les investisseurs étrangers, notamment dans ce secteur de l’immobilier jugé très rentable et lucratif. Ce marché qui n’est pas encore engorgé contrairement aux autres, présente donc un avantage comparatif important comparé aux autres régions du monde arrivées à saturation en termes de débouchés.
Mais, les investisseurs occidentaux ne sont pas les seuls à s’intéresser à l’Afrique. En effet, le continent africain reçoit également des investissements en provenance des pays du Golfe tels que l’Arabie saoudite, le Bahreïn, les Émirats Arabes Unis et le Qatar, qui ont aussi fui l’Europe suite à la crise financière. Ces investissements sont essentiellement destinés aux pays de l’Afrique du Nord, en particulier le Maroc et l’Algérie. Ces derniers ont par exemple à seuls bénéficié en 2008 de 25 milliards de dollars d’investissements investis en grande majorité dans le secteur immobilier, notamment les infrastructures hôtelières et touristiques.
Mais, même si ces investisseurs se sont globalement concentrés sur le marché nord-africain, le reste du continent, notamment l’Afrique de l’Ouest, qui a également reçu une injonction significative d’investissements, n’a pour autant rien à envier à ses voisins maghrébins. Ainsi, le holding Al-Qudra, l’un des trois plus grands groupes immobiliers aux Émirats Arabes Unis, aurait dégagé 535 millions d’euros (près de 700 millions de dollars) pour la construction de logements et d’un complexe touristique au Sénégal.
Enfin, en plus de ces investisseurs étrangers, certains gouvernements africains à l’image de celui du président angolais Eduardo Dos Santos ont également décidé d’investir dans ce secteur en lançant par exemple de vastes programmes immobiliers. Ainsi, en Angola après 27 ans de guerre, les autorités ont entamé, afin de remettre le pays à pied, un projet de construction à l’échelle nationale d’un million d’habitations d’ici fin 2012, année des élections présidentielles. Elles ont bénéficié pour ce faire d’un prêt chinois de 15 milliards de dollars sous forme de lignes de crédit remboursées directement en pétrole et conditionnées par le recours à des entreprises chinoises du bâtiment.
À l'évocation de l’intelligence artificielle (IA), on pense souvent aux grands modèles de langage qui font les gros titres des médias — des systèmes massifs,...
La Banque mondiale publie des projections économiques semestrielles pour chacune des régions du monde en développement : Afrique subsaharienne, Asie de l’Est et Pacifique, Europe...