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VIH/SIDA : les Africaines toujours trop vulnérables

Les femmes paient un plus lourd tribut que les hommes à l’épidémie de VIH/SIDA.

Elles représentent en effet plus de la moitié des 34 millions de porteurs du VIH dans le monde. Et malheureusement, celles qui vivent dans les pays d’Afrique subsaharienne représentent à elles seules, 60% de tous les nouveaux cas de contaminations chez les femmes.

Pour les protéger, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) renouvelle ses recommandations : assurer la mise en œuvre et le suivi d’une contraception hormonale régulière et favoriser l’utilisation de préservatifs, masculins et féminins. L’ONUSIDA souligne pour sa part, la nécessité d’intensifier la recherche pour des méthodes de protection que les femmes puissent contrôler elles-mêmes.

La situation particulièrement dramatique des Africaines face au VIH/SIDA, met en lumière « l’urgence à trouver une solution innovante pour répondre à un double besoin », indique l’ONUSIDA. Le besoin d’une contraception efficace, mais aussi d’une prévention de l’infection à VIH. En effet, alors qu’il existe une gamme étendue de contraceptifs permettant d’éviter les grossesses non-désirées (pilules, implants…), seuls les préservatifs qu’ils soient masculin ou féminin, protègent de la contamination.

Or les femmes ne sont pas décisionnaires lorsqu’il s’agit d’utiliser un préservatif. Même un préservatif féminin. Il arrive en effet que l’homme alors, s’y refuse. L’absence de méthodes propres aux femmes et qui leur soient accessibles, mais aussi l’ utilisation trop peu fréquente des préservatifs par les hommes, exposent les femmes à l’infection. « Elles ont besoin de contraceptifs efficaces et d’options de prévention contre le virus qu’elles puissent maîtriser », martèle Michel Sibidé, le directeur exécutif de l’ONUSIDA.

En 2010, l’étude Caprisa avait montré qu’un gel vaginal contenant 1% de Tenofovir – un antirétroviral -, réduisait de 39% le risque de contamination par le virus du VIH chez la femme. Ces résultats avaient suscité de grands espoirs quant à l’évolution des moyens de prévention. Pourtant, cette approche est loin de constituer une solution applicable aujourd’hui. « L’utilisation d’un gel microbicide contenant un antirétroviral ne réduit pas à néant le risque de contamination », rappelait en 2010 le Pr Jean-Michel Molina, infectiologue et chef de service à l’hôpital Saint Louis de Paris. Aujourd’hui encore donc, et comme le souligne l’ONUSIDA, la seule prévention vraiment efficace contre l’infection à VIH/SIDA reste le préservatif.

Source : ONUSIDA, 16 Avril 2012

L’Afrique, nouveau filon pour les banques internationales

Avec un taux de croissance économique deux fois supérieur à celui des pays développés et un milliard d’habitants, l’Afrique aiguise les appétits des banques internationales. Des établissements américains, chinois et qataris y jouent désormais des coudes avec les acteurs européens traditionnels.

La crise de la dette en Europe et le spectre de la récession qui plane sur les économies développées poussent les géants de l’industrie bancaire mondiale à viser de nouveaux réservoirs de croissance. L’Afrique semble, dans ce cadre, tirer le meilleur parti de cette nouvelle orientation stratégique. Et pour cause: à l’heure où les principaux marchés bancaires émergents comme la Chine, le Brésil et la Russie arrivent à maturité, le continent constitue un marché quasi-vierge, avec un taux de bancarisation de moins de 15%.

Devenue un partenaire privilégié des économies émergentes asiatiques très gourmandes en matières premières, l’Afrique affiche également un dynamisme économique certain. Sur la dernière décennie, le PIB africain s’est accru à un rythme moyen de 5% par an, un taux deux fois supérieur à celui des économies développées. En 2012, le continent au milliard d’habitants devrait enregistrer une croissance économique de 5,8%, selon les prévisions du FMI.

Autant d’atouts qui en font une nouvelle terre d’opportunités pour les banques de stature internationale. En novembre 2011, la banque d’affaires américaine JP Morgan a ouvert une filiale spécialisée dans la couverture de change en Afrique du Sud. «C’est maintenant qu’il faut être présent en Afrique pour un retour sur investissement dans les cinq à dix ans à venir surtout que nous voyons nos clients s’installer de plus en plus sur ce continent», explique John Coulter, directeur de la division Afrique de JP Morgan, cité par le Financial Times.

La filiale africaine de la première banque américaine en termes d’actifs devrait aussi jouer le rôle d’éclaireur pour sa maison mère. «Nous voulons développer notre activité de trésorerie et de services aux entreprises à travers toute l’Afrique, mais aussi préparer la voie pour notre activité de banque d’investissement», ajoute John Coulter, indiquant que son établissement est en négociations pour ouvrir une filiale au Nigéria et des bureaux de représentation au Kenya et au Ghana.

Etablissements européens en embuscade. Bien qu’elles opèrent des réductions massives d’effectifs sur leurs marchés domestiques (92.000 emplois supprimés en 2011), les banques européennes s’efforcent, de leur côté, d’étoffer leurs réseaux africains, notamment au sud du Sahara. Ainsi Barclays a délocalisé fin 2011 sa direction Afrique de Dubaï à Johannesburg et fusionné son entité dédiée à l’Afrique avec celle de sa filiale sud-africaine Absa. Ce groupe britannique implanté dans onze pays africains envisage notamment développer des services de banque commerciale

sur le continent. Son directeur général, Bob Diamond, a, d’ailleurs, promis récemment aux actionnaires de porter la contribution des opérations en Afrique aux bénéfices de 16% en 2011 à 25% en 2016.

Déjà présente dans seize pays africains, Standard Chartered compte, par ailleurs, multiplier les agences en Égypte et en Angola et projette d’ouvrir une filiale en Libye. De son côté, le groupe Crédit Suisse a ouvert sa première filiale africaine à Johannesburg en juillet 2011.

Moins timorée que ses consœurs françaises BNP Paribas, Société générale et Crédit agricole qui semblent avoir opéré un repli stratégique en Afrique, la Banque populaire Caisse d’épargne (BPCE) a, quant à elle, racheté, en juillet dernier, 75% de la Banque malgache de l’océan Indien et 19,4% de la Banque nationale du développement agricole, au Mali.

Groupes chinois et qataris à l’affût. Les banques originaires des pays émergents et des riches Etats pétroliers du Golfe ne sont pas en reste. Le géant chinois Industrial and Commercial Bank of China (ICBC) vient, ainsi, d’ouvrir un bureau de représentation à Cap Town, en Afrique du Sud. Selon les analystes, ce bureau devrait servir de base pour une nouvelle stratégie d’expansion en Afrique à la banque la plus rentable au monde (32 milliards de dollars de bénéfice en 2010), qui avait a déboursé 5,4 milliards de dollars pour racheter 20% du capitale de la sud-africaine Standard Bank en 2008.

«Notre décision d’ouvrir un bureau de représentation en Afrique du Sud reflète notre forte conviction dans le développement de l’Afrique, ainsi que l’importance du partenariat stratégique Chine-Afrique», a précisé Jiang Jianqing, président du conseil d’administration d’ICBC.

Pour sa part, la Bank of China a entamé des négociations avec les banques centrales du Cap-Vert et de la Guinée Bissau en vue d’ouvrir des filiales dans ces deux pays.

Présente en Afrique à travers des accords de partenariat avec des banques locales, China Exim Bank, a, quant à elle, débloqué des crédits d’un montant global de 67,2 milliards de dollars pour l’Afrique entre 2001 et 2010, soit davantage que les prêts accordés au continent par la Banque Mondiale sur la même période.

Au Maroc, Qatar national Bank (QNB) semble en bonne position pour reprendre entre 10 et 20% du capital du groupe panafricain d’Attijariwafa Bank, une part qui sera cédée par la Société nationale d’investissement d’ici à fin mars. La banque qatarie, qui a annoncé en janvier dernier l’acquisition d’une part majoritaire dans le capital de l’Union Marocaine des Banques, pourrait ainsi s’implanter indirectement Afrique subsaharienne, où Attijariwafa Bank possède une dizaine de filiales.

Walid Kéfi, Tunis
Les Afriques

De l’eau potable pour tous grâce au photovoltaïque ?

Le dispositif Bio-Sun se compose d'un panneau photovoltaïque fixé sur une borne d'assainissement de l'eau (©BIO-UV)

De l’eau potable pour tous grâce au photovoltaïque ?

Une trés bonne analyse avec un produit pertinent, a suivre de prés…

L’accès à l’eau potable constitue une problématique majeure de développement, mise en exergue mi-mars lors du 6e Forum mondial de l’eau. Des innovations permettent d’assainir cette ressource grâce à des sources d’énergie alternatives. Zoom sur l’une d’entre elles.

2 000 litres d’eau potable par jour

Le dispositif Bio-Sun se compose d'un panneau photovoltaïque fixé sur une borne d'assainissement de l'eau (©BIO-UV)

Une société française basée près de Montpellier, BIO-UV, a développé(1) une borne photovoltaïque de distribution d’eau potable baptisée Bio-Sun.

Le dispositif type est constitué d’un panneau solaire photovoltaïque (53 cm de haut et 120 cm de large) fixé sur une borne mesurant 1,20 m de haut et pesant près de 100 kg. Celle-ci intègre un filtre, une lampe UV et une batterie reliée au panneau photovoltaïque.

De l’eau brute est injectée de manière manuelle ou via un réseau sous pression (de 1,5 bar à 3 bars) dans la partie supérieure de la borne. Celle-ci possède un réservoir tampon de faible volume (20 litres) qui permet de stocker l’eau avant de l’assainir. L’eau transite ensuite à travers un filtre sur zéolithe. Il s’agit d’un « tamis moléculaire » utilisé dans d’autres domaines comme la séparation de produits pétroliers, qui permet de supprimer les matières en suspension. La lampe UV permet enfin de décontaminer près de 99,9% des bactéries, notamment le choléra, et virus présents dans cette eau filtrée.

A l’issue de ce processus, l’eau est directement potable. Le réacteur peut traiter l’équivalent de 500 litres par heure et a été conçu pour fonctionner environ 4 heures par jour. La borne Bio-Sun peut donc délivrer 2 m3 d’eau potable par jour, l’équivalent des besoins vitaux quotidiens de près de 80 personnes d’après l’OMS.

Pour quelle application ?

De telles bornes photovoltaïques visent à alimenter en eau potable des zones isolées : en montagne près des refuges, dans les zones rurales de pays en voie de développement ou encore dans des grandes mégalopoles où les réseaux de distribution n’arrivent pas à satisfaire les besoins de la population locale en eau potable.

L’Afrique constitue une zone prioritaire dans ce domaine : près de 40% des Africains n’ont pas un accès correct à l’eau potable et 70% à un assainissement correct. Des bornes Bio-Sun y ont d’ores et déjà été installées au Gabon, en Côte d’Ivoire et au Cameroun.

Si cette borne ne règle pas le problème de la ressource « eau », elle présente l’intérêt de produire de manière autonome de l’eau potable à partir de ressources non exploitables en l’état. Les différents modèles de bornes Bio-Sun sont commercialisés entre 5 000 et 9 000 euros. Le coût d’assainissement de l’eau est estimé par la PME à moins de 27 centimes d’euros pour 1 000 litres d’eau traitée.

Rappelons que 2012 a été déclarée « Année européenne de l’eau » et que la préservation de cette ressource fera partie des grands thèmes de la conférence sur le développement durable « Rio +20 » en juin prochain.

Source: connaissancedesenergies.org

Les renseignements sur l’entreprise qui commercialise le produit ici Avec tous les renseignements techniques disponible.

Thierry Barbaut
info-afrique.com

Cameroun, prisons Yabassi et Edéa: Les détenus dorment sur des cartons

La plupart des détenus des prisons principales de Yabassi et d’Edéa dorment sur des cartons, des planches ou des nattes. Faute de lits et de matelas, et en violation flagrantes des règles minima de détention.

 

Bientôt trente minutes qu’il s’étire dans tous les sens comme si ses articulations étaient rouillées. Du haut de son 1m80, Boteng Motassi, torse nu, se frotte inlassablement les paupières recouvertes de chassie pour tenter de repousser le sommeil, tandis que certains de ses codétenus s’agitent et crient dans la cour de la prison principale de Yabassi. Après une journée de corvée, la nuit de Boteng a été courte. « Je dors avec un autre prisonnier sur un morceau de carton. Il faut se retourner plusieurs fois parce que quand on dort sur un même côté pendant longtemps, le corps fait mal. Je n’avais pas assez de force pour faire ces mouvements, donc je n’ai pas vraiment  dormi », explique le détenu.

Sur des étagères

Incarcéré à la prison principale d’Edéa, Hamidou préfèrerait des cartons aux planches, disposées en étagères, sur  lesquelles il est contraint de dormir. Dans ce pénitencier, femmes, adultes, mineurs passent tous la nuit sur les planches. « Certains les couvrent avec des nattes ou de vieux matelas pour avoir moins mal. J’aurais aimé posséder seulement quelques cartons mais il faut tout acheter », indique, impuissant, Hamidou.

A la prison principale de Yabassi comme à celle d’Edéa, le constat est le même. En l’absence de lits et de matériels de couchage appropriés, la plupart des détenus dorment sur des planches, des morceaux de carton ou des nattes. Selon Ngalani Romuald, le régisseur, ces matériels sont donnés par des âmes de bonne volonté. « En 2007, une association féminine nous a fait un don de matelas. Seulement, ils sont tous aplatis. Mais, nous continuons de les utiliser faute de mieux. Pour le reste, ce sont les détenus ou leurs familles qui apportent des nattes et des morceaux de carton », dévoile le régisseur.

Mal de dos

A l’exception des femmes et des personnes âgées qui disposent d’un lit dans leur cellule, ces mauvaises conditions de couchage touchent environ cent des cent quinze détenus de cette prison. Au fil du temps, elles mettent leur santé en péril. « Je ne peux plus aller en corvée parce que j’ai un mal de dos qui ne me quitte plus. Je prends de temps à autre des antibiotiques pour le combattre sans succès », raconte un prisonnier.

Après avoir dormi pendant plusieurs années sur les planches, Nitti Marceline, 17 ans, traîne des bobos qui l’inquiètent. « Tout le temps, on se réveille avec les muscles endoloris. On dit souvent au chef mais on ne nous donne rien. C’est un prêtre qui nous apporte des médicaments. Même si on se soigne, on sera toujours malade parce qu’on va revenir dormir au même endroit », s’inquiète la jeune pensionnaire de la prison principale d’Edéa.

« Traitements inhumains »

Les détenus ne sont pas les seuls à décrier leurs conditions de couchage déplorables. Les défenseurs des droits de l’Homme y voient un calvaire inacceptable. « Ce sont des cas de traitements inhumains et dégradants interdits par les conventions internationales et les lois nationales notamment la constitution qui, en son préambule, dit que toute personne a droit à la vie et à l’intégrité physique et morale ; elle doit être traitée en toute circonstance avec humanité ; en aucun cas, elle ne peut être soumise à la torture, à des peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants », indique Maître Sterling Minou, avocat au Barreau du Cameroun.

Conscientes de la gravité de la situation, les deux administrations pénitentiaires incriminées ont, à leur tour, perdu le sommeil. Elles relancent régulièrement l’Etat pour demander que chaque détenu dispose d’un lit individuel et d’une literie individuelle suffisante, entretenue convenablement et renouvelée de façon à en assurer la propreté, comme le conseillent les Nations Unies.

© JADE : Christian Locka

Bingu wa Mutharika, Le Président du Malawi, est décédé

Le Président du Malawi, Bingu wa Mutharika, est décédé ce vendredi à l’âge de 78 ans des suites d’un arrêt cardiaque. Selon la Constitution, c’est à la vice-Présidente, Joyce Banda, que revient le devoir de gouverner le pays jusqu’aux prochaines élections en 2014.

Le président malawite, Bingu wa Mutharika, est mort vendredi matin à l’âge de 78 ans après huit ans au pouvoir. Il a été victime d’une crise cardiaque jeudi matin au palais présidentiel. Selon un responsable de l’hôpital de la capitale Lilongwe, le président « est mort (…) après minuit, après deux heures (de tentatives) pour le réanimer », rapporte l’AFP. « Son corps a été transporté en Afrique du Sud pour être embaumé et afin que le processus soit digne », a confirmé un responsable gouvernemental. Aucun bulletin de santé n’a été publié, quant à l’annonce de sa mort aucune déclaration officielle n’a pour le moment été formulée.

Démocrate ou dictateur ?

Né le 24 février 1934 dans le district de Thyolo, à trente kilomètres de la capitale commerciale du Malawi, Blantyre, Bingu wa Mutharika débute sa carrière politique sous la dictature de Hastings Kamuzu Banda (1964-1994) contre laquelle il lutte fortement. Il co-fonde le Front démocratique uni (UDF), un mouvement pro-démocratie, qu’il quitte en 1999.

Economiste de formation, il a travaillé pour plusieurs organisations internationales dont la Banque mondiale avant de devenir le président du Malawi en 2004. Il est réélu en 2009 en parti grâce à son programme en faveur des agriculteurs. Lors de son second mandat, il fait adopter des lois qui restreignent la liberté de la presse, la possibilité de poursuivre l’administration en justice et le droit de manifestation.

Le 18 juillet 2011, soit deux jours avant les émeutes meurtrières dans certaines grandes villes du Malawi, il accorde une interview à l’AFP dans laquelle il déclare ne pas être un « dictateur ». « Je suis une personne très ouverte. Je consulte tout le monde (…) Mais il faut aussi de la discipline. Aucune nation sur cette terre ne peut fonctionner sans discipline. La dictature n’est pas dans ma nature. Je suis un démocrate pur et dur », déclarait alors le défunt président. Lors de ces affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, la police tire à balles réelles et fait 19 morts.

En mars, la pénurie de carburant et de devises étrangères, amènent des opposants à demander la démission du président en dénonçant sa dérive autoritaire. En réponse, Bingu informe les Malawites qu’il ne démissionnera pas de son poste avant la fin de son mandat en 2014. « Si vous étiez là il y a sept ou dix ans, vous constateriez maintenant, vous voyez que les choses changent, que le développement progresse », disait-il peu avant sa mort.

Joyce Banda, présidente par intérim
La Constitution indique qu’en cas d’incapacité ou de décès du président, c’est au vice-président que revient la charge de diriger le pays. Joyce Banda, devrait donc, en toute logique, prendre la présidence du Malawi jusqu’aux prochaines élections en 2014.

Ancienne alliée de Mutharika, Joyce Banda est devenue l’un de ses principaux opposants et a créé son propre parti, le Parti du peuple. Bingu wa Mutharika l’avait d’ailleurs exclue de son parti, le Parti démocratique progressif en 2010 avec pour ambition de vouloir la remplacer par son propre frère, Peter Mutharika. Cette exclusion avait largement été critiquée par l’opinion publique qui voyait une tentative de vouloir concentrer le pouvoir dans les mains du président et de sa famille. Aujourd’hui ministre des Affaires étrangères du Malawi, Peter Mutharika, représentera les couleurs du Parti démocratique progressif aux élections de 2014.

www.afrik.com

Amnesty: Mali, il est urgent de protéger les populations

Des rebelles au Mali début Avril 2012
Des rebelles au Mali début Avril 2012

A noter qu’une dépèche AFP est apparue a 7h20 le 06/04/2012, a suivre en fin de cet article de Amnesty

Les groupes armés touaregs et islamistes qui ont pris les villes de Kidal, Gao et Tombouctou (au nord du Mali) sont tenus de protéger les populations civiles dans les zones sous leur contrôle.Il faut mettre à terme aux pillages afin que les populations civiles puissent vivre en sécurité.À Gao, notamment, il y a une atmosphère de terreur et de confusion. Les populations doivent être rassurées et savoir qu’elles ne risquent rien si elles décident de rester.

Amnesty International a reçu des informations de Gao signalant la présence d’hommes armés qui tirent en l’air et pillent des bâtiments publics et privés, notamment l’hôpital, comme nous l’a dit ce témoin : « Des gens armés entrent dans les maisons et pillent. Ils tirent en l’air et nous sommes terrifiés. On nous a laissés sans défense. »
À Gao toujours, une femme enceinte a dû accoucher dans la rue car des hommes armés étaient en train de piller l’hôpital. Un autre patient de cet hôpital, privé de soins médicaux, est décédé.

Ces groupes armés qui ont conquis ces villes au cours de ces trois derniers jours doivent veiller à ce que des atteintes aux droits humains ne soient pas commises et lorsque cela est le cas, ils doivent éloigner de leurs rangs toutes les personnes impliquées dans ces actes.

Gaëtan Mootoo, chercheur d’Amnesty International sur l’Afrique de l’Ouest

À Tombouctou, un jeune homme, qui marchait dans la rue, a été tué le 1er avril par une balle perdue.

Alors que le chaos ne cesse de croître, un nombre sans cesse important de personnes fuient leurs maisons.
Un habitant de Kidal a dit à Amnesty International ce matin : « Je tente de fuir la ville avec ma famille mais il y a une liste d’attente à la gare routière. J’espère pouvoir avoir un ticket mercredi ».

Un groupe d’opposition armé touareg, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), a lancé une insurrection armée dans le nord du pays fin janvier 2012.
Un groupe islamique, Ansar Dine, qui affirme vouloir appliquer la charia au Mali, combat également l’armée malienne.
La situation continue d’être instable à Bamako dix jours après le coup d’État militaire qui a renversé le gouvernement du Président Amadou Toumani Touré. Le dirigeant de la junte militaire s’est engagé à restaurer l’ordre constitutionnel le dimanche 1er avril, quelques heures avant l’ultimatum posé par la Communauté des États d’Afrique de l’ouest (CEDEAO) qui a exigé leur retrait du pouvoir sous peine de sanctions.

Depuis le début de cette insurrection, plus de 200 000 personnes ont quitté le nord du Mali dont quelques 100 000 ont trouvé refuge dans les pays voisins (Mauritanie, Niger, Algérie et Burkina Faso).

Il existe un réel risque de crise humanitaire car les agences humanitaires éprouvent des difficultés à avoir accès aux populations en détresse. Cette situation est aggravée par le fait que toute la région du Sahel fait face à une grave crise alimentaire.

Source: Amnesty

Dépèche AFP du 06/04/2012 a 7h20

Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), importante composante de la rébellion touareg malienne, a proclamé ce matin « l’indépendance de l’Azawad » dans une déclaration sur son site internet et via un de ses porte-parole sur la chaîne France 24. « Nous proclamons solennellement l’indépendance de l’Azawad à compter de ce jour », a déclaré Mossa Ag Attaher, qui a indiqué vouloir respecter « les frontières avec les Etats limitrophes ».

Le porte-parole a condamné l’enlèvement jeudi du consul d’Algérie à Gao (nord-est) « par un commando terroriste » lors d’une opération « très violente ». Alger a confirmé qu’un groupe d’assaillants « non-identifiés » avait emmené le consul et six de ses collaborateurs « vers une destination inconnue ». « Nous venons de terminer un combat très important, celui de la libération (…) », a ajouté Mossa Ag Attaher, dans des termes identiques à celui du communiqué du MNLA signé par son secrétaire général Billal Ag Achérif.

L’Azawad est une région considérée comme le berceau naturel des Touareg. Le coup d’Etat contre le régime du président Amadou Toumani Touré, il y a deux semaines, a plongé le Mali dans une situation chaotique: des rebelles touareg et groupes islamistes ont pris en fin de semaine dernière le contrôle des trois métropoles du Nord – Kidal, Gao et Tombouctou – sans rencontrer de résistance de la part d’une armée malienne sous-équipée, désorganisée et en déroute, coupant de fait le pays en deux.

Les islamistes d’Ansar Dine, dirigés par le chef touareg Iyad Ag Ghaly, et des éléments d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ont, depuis lors, pris le dessus sur le MNLA, qui a annoncé unilatéralement jeudi soir la fin de ses « opérations militaires ».

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Sénégal : le Premier ministre Abdoul Mbaye nomme Youssou Ndour à la Culture et au Tourisme

Le chanteur sénégalais, Youssou Ndour, nommé ministre de la Culture et du Tourisme, est la figure de proue du nouveau gouvernement sénégalais formé mercredi 4 avril dans la soirée par le Premier ministre Abdoul Mbaye.

L’équipe gouvernementale formé mercredi 4 avril dans la soirée par le Premier ministre Abdoul Mbaye, compte un membre de marque : selon un décret lu à la presse, le chanteur sénégalais Youssou Ndour, dont la candidature à la présidentielle avait été rejetée par le Conseil constitutionnel, prend les rênes du ministère de la Culture et du Tourisme.

Désigné chef de l’exécutif mardi, l’ex-banquier Abdoul Mbaye, 59 ans, a choisi de réduire son équipe de près de la moitié de ses effectifs par rapport au gouvernement précédent du président Abdoulaye Wade, qui comprenait une quarantaine de ministres.

Gouvernement resserré

Seules 25 personnalités forment ainsi le gouvernement resserré, conformément à une promesse de campagne du président élu Macky Sall. Ses proches occupent sans surprise d’importants ministères comme l’Intérieur, la Justice, les Affaires étrangères, la Communication et l’Éducation nationale. Le banquier Amadou Kâne, qui était jusqu’ici à la tête de la filiale sénégalaise de la BNP, est nommé au ministère de l’Économie et des Finances. Le célèbre écologiste sénégalais d’origine libanaise, Ali Haidar, réputé pour sa défense de l’environnement marin, est quant à lui nommé à l’Écologie et à l’environnement.

La liste complète du nouveau gouvernement sénégalais:

– Alioune Badara Cissé, ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur

– Mbaye Ndiaye, ministre de l’Intérieur

– Eva Marie Coll Seck, ministre de la Santé et de l’Action sociale

– Augustin Tine, ministre des Forces armées

– Aminata Touré, ministre de la Justice -Amadou Kane, ministre de l’Économie et des Finances

– Youssou Ndour, ministre de la Culture et du Tourisme

– Mariama Sarr, ministre de la Femme, de l’Enfant et de l’Entrepreneuriat féminin

– Ibrahima Sall, ministre de l’Éducation nationale

– Benoît Sambou, ministre de l’Agriculture et de l’Équipement rural

– Cheikh Bamba Dièye, ministre de l’Aménagement du territoire et des Collectivités locales

– Mata Sy Diallo, ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat

– Aminata Mbengue Ndiaye, ministre de l’Élevage

– Pape Diouf, ministre de la Pêche et des Affaires maritimes

– Mor Ngom, ministre des Infrastructures et des Transports

– Aly Ngouille Ndiaye, ministre de l’Énergie et des Mines

– Aly Koto Ndiaye, ministre de la Jeunesse, de la Formation professionnelle et de l’Emploi

– El Hadji Malick Gackou, ministre des Sports

– Khoudia Mbaye, ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat

– Serigne Mbaye Thiam, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, porte-parole du gouvernement

– Ali Haidar, ministre de l’Écologie et de la Protection de la nature

– Mansour Sy, ministre de la Fonction publique, du Travail et des Relations avec les institutions

– Oumar Guèye, ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement

– Abou Lô, ministre de la Communication, des Télécommunications et des Technologies de l’information et de la communication

– Abdoulaye Daouda Diallo, ministre délégué auprès du ministre de l’Économie et des Finances, chargé du Budget

Source : www.jeuneafrique.com

Sénégal : Marième Faye Sall, nouvelle première dame

Avec la victoire de Macky Sall contre Abdoulaye Wade au second tour de la présidentielle, le Sénégal change de président mais aussi de première dame. Et, pour la première fois dans l’histoire du pays, c’est une Sénégalaise « pur jus », Marième Faye Sall, qui occupe le poste. Portrait.

Marième Faye Sall ne lit pas les journaux, mais elle sait que l’ex-« presse du Palais » (pro-Wade) la compare déjà à Simone Gbagbo. Devenue nouvelle première dame du Sénégal, l’épouse de Macky Sall serait une « femme de pouvoir », une pieuse qui pousserait son mari à la radicalité. Les ressemblances physiques entre l’une et l’autre font que le rapprochement est tentant.



Celui entre Viviane Wade, l’épouse du président sortant, et Dominique Ouattara l’est aussi. Toutes deux sont françaises, blanches, blondes, et on leur prête des amitiés dans certains milieux d’affaires franco-africains. Mais le Sénégal n’est pas la Côte d’Ivoire…

Contrairement à sa réputation, Marième Faye Sall, la quarantaine (elle refuse de donner son âge), n’a que peu de prise sur son mari. Du moins en politique. Selon un ami du couple, « c’est une femme au foyer dévouée. Elle ne s’écrase pas à la maison, mais ne joue pas non plus les intruses en dehors ». Lorsqu’elle a rencontré Macky en 1992, à Diourbel, cette Sérère née à Saint-Louis n’était qu’une lycéenne. Trois ans plus tard, enceinte, elle laisse tomber ses études pour se consacrer à sa famille.

Certes, elle a, selon ses proches, « un caractère bien trempé » et « n’hésite pas à se dresser quand elle flaire les mauvais coups ». Lorsque son mari était Premier ministre, de 2004 à 2007, elle n’a pas laissé que de bons souvenirs – elle avait la réputation de faire et défaire les carrières. Mais elle a retenu la leçon, affirme son entourage. Aujourd’hui, elle reste à bonne distance de la politique. Jamais elle n’a participé à une réunion de l’Alliance pour la République (APR), le parti créé par Sall en 2008, pas plus qu’elle ne s’est impliquée dans la campagne électorale. « Elle est très proche de son mari, mais n’a aucun pouvoir sur lui, résume un ami. Ils discutent comme un couple peut le faire, mais il ne la suit pas toujours. » C’est un détail pour elle, mais, après l’élection de son époux le 25 mars, au second tour de la présidentielle, elle est désormais la première Sénégalaise « pur jus » à prendre les clés du Palais. La femme de Senghor était une Française, celle de Diouf une métisse, celle de Wade est, elle aussi, française:

Viviane Wade, le meilleur atout de Karim ?

Macky Sall n’était pas encore né quand Viviane Wade, née Vert, en 1932, à Besançon (France), a rencontré Abdoulaye Wade. Elle avait 20 ans. Depuis, elle n’a cessé de le soutenir, dans l’opposition comme au Palais. Les anciens collaborateurs de Wade la décrivent comme une femme de pouvoir qui a pris l’ascendant sur le président sortant. « Comme leurs deux enfants – leur fils, Karim, et leur fille, Sindiély -, elle joue un rôle important », indique un ancien ami de la famille. « Viviane est une femme discrète et simple », poursuit-il. Avec son association Éducation Santé, créée en 2000 après la victoire d’Abdoulaye, elle s’est fait adopter par les Sénégalais. « Mais le pouvoir l’a changée. Elle a perdu le sens des réalités. C’est elle qui soutient depuis le début l’ascension de Karim. »

Cette influence se limite à la sphère privée – ce qui n’est pas rien, après quarante-neuf années de mariage. Au Palais, elle ne joue pas à la vice-présidente. Certes, elle a parcouru le pays avec son mari ces dernières semaines. Lors des meetings, elle était au premier rang. « Mais elle ne participe à aucune de nos réunions », assure un membre de l’équipe de campagne. En 2007, elle avait parcouru le pays en long et en large. À l’époque, les femmes des ministres lui avaient proposé de l’aider dans sa mission, mais elle avait refusé. À leur tête, une certaine Marième Faye Sall. Macky Sall était alors le directeur de campagne de Wade, et les deux femmes, qui se vouent encore aujourd’hui un respect mutuel, étaient amies.

Source : www.jeuneafrique.com

 

Focus sur… L’association Afrique in Visu

L’équipe d’info-afrique suit avec passion et depuis de nombreuses années cette association centrée sur la photo et le métier de photographe en Afrique, présentation, acualité & contacts:

L’association Afrique in Visu est la première plateforme participative d’échanges autour du métier de photographes en Afrique. Afrique in visu est un laboratoire de création et de production autour de la pratique photographique en Afrique qui met en réseau les professionnels de l’image du continent et accompagne la mise en œuvre de projets photographiques.

La plateforme est une passerelle qui tisse des liens et met en place des collaborations entre les photographes et les médias ou encore le milieu artistique. Qu’il s’agisse de conseil artistique auprès des institutions ou de privés, des productions photographiques ou encore des ateliers et formations, nous proposons aujourd’hui des prestations de services qui mettent en avant les nouvelles formes visuelles et photographiques liées au continent africain.

Cette interface web est un outil de communication et de diffusion pour les photographes qui permet un échange de savoir-faire autour de l’image. Depuis sa création, une réelle communauté autour de la photographie en Afrique s’est créée. Reconnue tant en Europe qu’en Afrique, l’association participe à la promotion et à la démocratisation des techniques de l’image, à travers la conception et l’animation d’ateliers de création et la promotion de photographes.

La collectivisation des images des photographes africains ou travaillant en Afrique dans le centre de ressources virtuel Afrique in visu permet de renforcer la structuration et l’autonomisation du secteur photographique en Afrique.

Afrique in visu, a été initié en octobre 2006 au Mali par Jeanne Mercier et Baptiste de Ville d’Avray. Après l’ouverture d’une cellule d’expérimentation du projet au Mali et au Maroc, l’équipe d’Afrique in visu a étendu son action sur l’ensemble du continent en particulier en République du Congo, République Démocratique du Congo, Côte d’Ivoire, Maroc… Aujourd’hui Afrique in visu collabore avec une centaine de contributeurs réguliers ( journalistes, photographes, historiens…)

ORIGINE DU PROJET

Le projet Afrique in visu est né d’un constat. Le secteur photographique en Afrique souffre de manques importants : absence de structures, absence de formations, une politique culturelle peu dynamique et peu cohérente. De plus, les structures existantes ne collaborent pas ni ne mettent à profit les compétences des pays voisins dont les problématiques sont pourtant plus proches et plus adaptées au terrain que celles des pays du nord.

La problématique actuelle à laquelle est confronté le secteur de la photographie africaine est d’être restreinte à une reconnaissance éphémère du monde occidental, le labellisant comme « africain », sans prendre en compte les réalités du terrain ni les attentes de ses acteurs. Fort de plus de quatre années d’expérience, le projet Afrique in visu a souhaité ne pas restreindre la pratique photographique en Afrique à une « authenticité africaine ». Cette volonté s’exprime en invitant tous les photographes et chercheurs du continent africain, travaillant sur ce continent ou encore de sa diaspora à contribuer et à enrichir cette plateforme.

Le projet est né d’une étude réalisée par Jeanne Mercier, chercheuse-doctorante à l’ Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) sur le sujet « Les 6èmes Rencontres Africaines de la Photographie de Bamako ». Cette analyse rendait compte des différents problèmes auxquels était confronté un pays africain comme le Mali au niveau de son secteur photographique.

Après discussion et échanges autour des pratiques des photographes avec le photographe Baptiste de Ville d’Avray, l’idée était née : « un réseau qui pourrait bénéficier d’échange de savoir-faire et qui partirait des compétences de chaque pays pour adapter ses problématiques et ainsi évoluer continuellement ».

En octobre 2006, Jeanne et Baptiste ont initié cette expérience à Bamako, Mali, avec le CFP (Cadre de promotion pour le Formation en Photographie). Désormais une moyenne de 2500 visites quotidiennes sur la plateforme depuis toute l’ Afrique et l’étranger rythme les activités d’Afrique in visu. Par cette activité intense d’échanges, une réelle communauté autour de la photographie africaine s’est créée, des photographes congolais, nigérians, marocains mais aussi européens ont rejoint la blogosphère pour appuyer la structuration de ce secteur.

CARACTÈRE INNOVANT DU PROJET

Le projet Afrique in visu est innovant car il s’est construit autour d’un réseau participatif et contributif via son support web CMS (système de gestion de contenu Open Source distribué sous licence GNU/GPL gratuit). L’innovation est renforcée par l’aspect communautaire de cette plateforme (commentaire, Newsletter), outil indispensable pour la structuration et la professionnalisation du secteur de la photographie africaine.

ACTUS :
Afrique in visu est en ce moment présent à la première
Biennale de Lima au Pérou.
Courant printemps 2012, nous allons réaliser un atelier en Tunisie en partenariat
avec Shutter Party et Hans Lucas autour des Petites Oeuvres Multimédia.
Pendant le festival Les Rencontres Internationales de la photographie d’Arles,
nous présenterons une exposition chez nos partenaires l’association Afrique
en vie pendant la semaine professionnelle.

Retrouvez contacts, informations et l’ensemble de leurs actions sur le site de l’association:

www.afriqueinvisu.org

Mobilisation en ligne contre la famine

Au Kenya, journalistes et activistes lancent une ère nouvelle dans l’usage des médias sociaux

Par Kingsley Ighobor

Julie Gichuru est une journaliste kényane réputée. Elle est même l’une des vingt jeunes femmes les plus puissantes d’Afrique, selon un classement récent du magazine américain Forbes. Il est vrai que cette journaliste de télévision est une forte tête, qui milite notamment contre la corruption dans son pays.

En juillet dernier, alors que des milliers de personnes affamées venant de Somalie traversaient la frontière en direction du camp de réfugiés de Dadaab dans le nord-est du Kenya, des milliers de Kényans étaient eux aussi victimes de la sécheresse dans cette région, ainsi qu’à Turkana, Pokot et Baringo. Julie Gichuru et d’autres journalistes étaient sur place. « Je suis allée dans le camp et j’ai vu des enfants qui hurlaient. Leurs cris étaient assourdissants. Certains mouraient sous nos yeux. D’autres allaient mourir et j’ai vu leurs parents qui se tenaient là, impuissants, se préparant juste à creuser une nouvelle tombe, » explique-t-elle à Afrique Renouveau.

Les reportages de Julie Gichuru et d’autres journalistes ont eu un impact. La mobilisation qu’ils ont suscitée a généré plus de 67 millions de dollars en dons. Principaux canaux : Facebook, Twitter, les téléphones portables, la télévision, la radio et les journaux. Parallèlement, les médias ont rendu compte de la tragédie sur le terrain et de la lenteur des secours.

Les réactions ont été rapides et spontanées. L’Association des propriétaires de médias, l’opérateur téléphonique Safaricom et la Croix-Rouge kényane continuent de collecter dons et aide d’urgence. Pour l’occasion, une association unique, qui sert de coordination entre toutes les autres, a vu le jour fin juillet. Son nom : Kenyans4Kenya, les Kényans pour le Kenya.

Mobilisation collective

« La mobilisation des Kényans a été massive et touchante, atteignant quelque 19 millions de shillings kényans grâce aux contributions obtenues par M-Pesa (banques mobiles) au second jour de la collecte, » rapporte le quotidien The Standard publié à Nairobi, la capitale. Julie Gichuru note que l’équivalent de 10 millions de dollars ont été collectés en l’espace de deux semaines.

Les Kényans peuvent verser des contributions de l’ordre de 10 shillings à peine (environ 10 centimes). « En utilisant Facebook et Twitter, nous avons sensibilisé les populations urbaines aisées. Grâce aux téléphones portables, nous avons sensibilisé les personnes vivant en zones rurales. La télévision, la radio et la presse ont permis de renforcer le message à destination du grand public, » estime Julie Gichuru. Elle évoque le cas d’une employée de maison qui a déclaré à son employeur : « retenez la moitié de mon salaire mensuel et donnez le pour nourrir les bébés qui sont en train de mourir. »

Pour la première fois, le service de transfert d’argent par téléphone mobile M-Pesa, créé par Safaricom, a servi dans le cadre d’une urgence humanitaire. Jusque là, il permettait surtout aux populations des zones reculées de recevoir de l’argent pour leurs dépenses quotidiennes (paiement des factures d’eau et d’électricité, achat de biens de consommation par exemple).

Afin de rendre possible l’opération, Safaricom a attribué un numéro de compte facile à mémoriser (111 111). Les abonnés y versent de l’argent à partir de leur compte M-Pesa de la même manière que lorsqu’ils ajoutent des unités sur leur téléphone. Pour faire un don, ils en indiquent simplement le montant. Ils l’envoient ensuite au numéro de compte. L’expéditeur et le bénéficiaire reçoivent des messages confirmant la transaction, et le tour est joué… La facilité d’utilisation du système a contribué au succès du projet.

Les contributeurs reçoivent aussi des informations sur les autres dons et les opérations d’aide. Sur le site de l’association Kenyans4Kenya la liste des contributions s’affiche à mesure qu’elles sont versées. La crédibilité de la Croix-Rouge, principal partenaire de l’opération, a joué un rôle positif. « Une fois que les gens ont su qui allait recevoir l’argent, ils ont été rassurés, » précise Julie Gichuru.

Vente de téléphones portables à Nairobi au Kenya. L’utilisation des téléphones portables a permis de solliciter l’aide des populations à travers le pays.
Photo : Alamy Images / Thomas Cockrem

Sur les traces d’Ushahidi

Bien avant Kenyans4Kenya, d’autres Kényans avaient lancé Ushahidi, une plateforme qui a permis de couvrir les violences postélectorales dans le pays en 2007. Ushahidi a ensuite été utilisé en Haïti et au Japon notamment, dans l’organisation des secours après les tremblements de terre dans ces deux pays [voir Afrique Renouveau, avril 2010].

International Business Times rapporte que 20 tweets relatifs à la crise alimentaire dans la Corne de l’Afrique sont postés toutes les minutes, principalement par des acteurs qui tentent de lever des fonds. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a lancé l’initiative WeFeedBack pour aider les victimes de la faim dans le monde. Le PAM et YouTube ont également collaboré pour enregistrer et promouvoir la chanson « A Step for Mankind », dont les bénéfices devraient aider les victimes de la sécheresse dans la Corne de l’Afrique.

Save the Children, une association caritative britannique, a également lancé une campagne sur les médias sociaux en août et espère pouvoir inciter jusqu’à 750 millions de personnes à regarder un court métrage sur les effets de la famine dans la Corne de l’Afrique. Diverses stars (Justin Bieber, Eminem, Lady Gaga, Jay-Z, etc. ) ont promis de promouvoir la vidéo par le biais de leurs comptes personnels sur les médias sociaux.

Daudi Were, d’Ushahidi, estime que la popularité croissante des médias sociaux au Kenya s’explique d’abord par le facteur démographique. Vingt millions de personnes ont entre 15 et 65 ans, et quelque 22 millions de cartes SIM y sont en circulation. Le second facteur est la manière dont les médias sociaux sont interconnectés. Les gens utilisent leur téléphone portable pour envoyer des tweets, des messages textes et accéder à leur page Facebook.

Daudi Were soutient que même si les plateformes des médias sociaux peuvent être considérées comme des outils propres au milieu urbain, « les villes africaines ont une grande influence sur le reste du pays. » Il assure que « les gens sont en mesure d’envoyer des SMS aux stations de radio et aux chaînes de télé depuis les zones rurales, même s’il y a peu de chances qu’ils écoutent ces messages lorsqu’ils passent à l’antenne. »

L’initiative Kenyans4Kenya, qui a vu des personnes ordinaires s’organiser pour sauver des vies, est sans doute la première de ce type en Afrique. Par le passé, les contributions à des projets caritatifs venaient presque exclusivement de riches organisations et individus, fait remarquer Julie Gichuru. Ce n’est plus le cas. « La plupart des dons apportés à notre campagne viennent de personnes ordinaires ». Ce mouvement de générosité a forcé les entreprises à participer également.

La réussite de l’opération montre que les citoyens peuvent s’organiser. « Les gens ne se sentent plus impuissants, comme c’était le cas auparavant,» explique Julie Gichuru. « Les médias sociaux sont des plateformes où les gens découvrent que des centaines, voire des milliers, d’autres personnes éprouvent la même chose qu’eux, et ces plateformes leur permettent de se mettre d’accord sur un plan d’action ».

Cette capacité nouvelle a des répercussions dans les cercles du pouvoir. « A l’heure actuelle, le gouvernement est préoccupé, note Julie Gichuru. C’est un peu comme si les responsables du gouvernement se disaient ‘si les gens peuvent faire cela, ceci signifie que nous deviendrons inutiles à terme’ ». Pour Daudi Were, le fait que des gens ordinaires prennent l’initiative de s’organiser est en soi une illustration de l’échec des responsables politiques. « Les citoyens africains n’attendent pas que leurs gouvernements prennent les choses en main. Ils se sentent déjà coupés de ceux-ci et veulent prendre leur destin en main ».

www.un.org

Sarkozy: une « très bonne nouvelle pour l’Afrique » et le Sénégal

Le président Nicolas Sarkozy a salué lundi l’élection présidentielle au Sénégal, qui a porté Macky Sall à la tête du pays, « une très bonne nouvelle pour l’Afrique en général et pour le Sénégal en particulier », qualifié de « modèle de démocratie ».

Le Sénégal, « un pays considérable d’Afrique », a été un « modèle de démocratie » et que « les choses se passent aussi dignement, il faut que (le président sortant) Abdoulaye Wade en soit félicité », ainsi que Macky Sall, a ajouté Nicolas Sarkozy sur France Info.

« Quand on voit ce qui se passe au Mali (où un coup d’Etat vient d’avoir lieu, ndlr), eh bien, c’est un facteur d’espérance pour toute l’Afrique », a conclu le président.

Dans un courrier au nouveau président rendu public par l’Elysée, Nicolas Sarkozy se dit « convaincu » que le Sénégal et la France sauront « entretenir et faire fructifier » leurs liens « exceptionnels » et leur « amitié profonde ».

« Au moment où débute votre mandat, sachez que vous trouverez toujours en moi un ami fidèle, et en la France un partenaire loyal, attentif à vos préoccupations et soucieux de se faire, partout où sa voix porte, l’écho de vos attentes et de vos efforts », poursuit-il.

Dans un courrier distinct au président sortant, Nicolas Sarkozy rend hommage à l’action d’Abdoulaye Wade « en faveur du réglement des conflits et des crises, notamment sur le continent africain ». « Vous laisserez, dans le mémoires et dans les coeurs, le souvenir d’un Africain engagé, d’un homme de paix et de dialogue », poursuit-il.

Macky Sall, ancien Premier ministre, est devenu dimanche le nouveau chef de l’Etat sénégalais en battant au second tour de la présidentielle son rival Abdoulaye Wade, qui a reconnu sa défaite avant même les résultats officiels d’un scrutin qui s’est déroulé pacifiquement.

« Le scrutin du second tour s’est déroulé dans le calme et la sérénité, démontrant la très grande vitalité démocratique du Sénégal qui est un exemple pour l’Afrique toute entière », a déclaré de son côté, le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé qui a également félicité Macky Sall et « salué l’attitude digne du président Wade ».

« Le nouveau chef de l’Etat sénégalais, M. Macky Sall, pourra compter sur le soutien de la France qui est déterminée à accompagner, comme elle l’a toujours fait, le Sénégal sur la voie du progrès, de la paix et du développement », a ajouté Alain Juppé. Il devait s’entretenir ce lundi par téléphone avec M. Sall ainsi qu’avec le président sortant.

Jeuneafrique.com

L’usine Renault «made in Maroc» relance le débat sur le «fabriqué en France»

AUTOMOBILE – En plein débat sur l’avenir du «made in France», l’ouverture d’une immense usine Renault à Tanger risque de relancer, en période électorale, la polémique autour des délocalisations…

Un sérieux couac à l’heure où les candidats à la présidentielle vantent le «made in France». Le PDG de Renault, Carlos Ghosn et le roi du Maroc Mohammed VI inaugurent ce jeudi un immense site, de 300 hectares, implanté à seulement 14 kilomètres des côtes européennes. Les coûts salariaux y sont plus de quatre fois inférieurs au salaire minimum français. Le site représente un investissement de 600 millions d’euros, qui pourra être porté jusqu’à un milliard en fonction de la variété des modèles qui sortiront des lignes.

Les bas coûts en Europe de l’Ouest n’existent pas

Interrogé sur RTL ce jeudi matin, Carlos Ghosn a fait valoir qu’il était impossible de produire à bas coûts en Europe de l’Ouest. «La question du positionnement d’une usine comme cela en Europe de l’Ouest, et particulièrement en France, ne se posait même pas dès le départ puisque c’était incompatible avec le concept», a-t-il déclaré. Il a toutefois rappelé que le plan stratégique de Renault à moyen terme prévoyait chaque année une augmentation de la production du constructeur en France.

Le site de Meloussa s’inscrit dans la stratégie d’internationalisation des ventes du groupe. Comme tous les constructeurs, Renault cherche à réduire sa dépendance vis-à-vis d’un marché européen atone depuis la fin des dernières primes à la casse, et estime que ses ventes hors d’Europe devraient représenter 47% de ses ventes totales à la fin de l’année.

«Il n’y a que du bien à attendre d’une telle usine en termes de production et de coûts, commente Philippe Barrier, analyste automobile à la Société générale. Le groupe élargit encore sa gamme et va au plus près du marché. Il s’assure aussi une base de production imbattable.»

La production hexagonale de Renault en baisse de 6,4% en 2011

Le poids des véhicules Renault, tels qu’on l’entend en Europe, baisse donc mécaniquement, tout comme la production du groupe en France, phénomène que l’ouverture de l’usine de Tanger va encore accentuer.

Le site produira entre 150.000 et 170.000 véhicules par an quand elle tournera à plein et emploiera 6.000 personnes. Les boîtes de vitesse et les moteurs, comme d’autres composants, ne seront pas fabriqués sur place mais importés de France, d’Espagne et de Roumanie. «Ce n’est pas quelque chose qui se fait au détriment de la France mais qui vient au contraire ajouter à la charge de travail en France dans nos ingénieries, dans nos usines moteur, au niveau de nos fournisseurs», a affirmé Carlos Ghosn.

Renault a produit 646.319 véhicules en France en 2011, soit une progression de 1,5% par rapport à l’année précédente. En revanche, en prenant uniquement les voitures, la production de Renault sur le sol français a baissé l’an dernier de 6,4% à 444.862 unités, tandis que celle de Citroën a augmenté de 10,4%, et que celle de Peugeot est restée stable (-0,8%), selon les chiffres du Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA).

Désormais, Renault réalise seulement un quart de sa production et de ses ventes en France. PSA produit de son coté 44% de ses véhicules dans l’Hexagone, qui a représenté en 2011 22,6% de ses ventes mondiales.

Les syndicats craintifs mais lucides

Une situation que déplorent les syndicats hexagonaux. «Il ne s’agit pas de tout rapatrier en France mais il faut un équilibre des volumes de production entre les sites industriels en Europe», fait valoir Fabien Gâche, délégué central de la CGT.

«Renault ne doit pas abandonner sa base française et son marché européen en se positionnant prioritairement sur les véhicules d’entrée de gamme», exige la CFE-CGC, premier syndicat du groupe.

Ils craignent aussi que les futurs monospaces et utilitaires produits à Tanger concurrencent les Scénic et Kangoo, tous deux fabriqués en France.

20minutes.fr

L’immobilier en Afrique : Un marché en plein essort mais qui sont les investisseurs?

Prétoria en Afrique du sud

Prétoria en Afrique du sudSuite au boom immobilier en Occident, beaucoup d’investisseurs se sont progressivement rués vers le marché africain qui connaît depuis un véritable engouement. Ainsi, selon une étude de Standard & Poors publiée en 2008, le marché immobilier européen a enregistré, au cours de ces dernières années, des prix spectaculaires, à des niveaux comparables à ceux connus aux États-Unis au pire moment de la crise des subprimes, soit plus de 146% en Espagne, plus de 110% en France et en Grande-Bretagne.

Et paradoxalement, les Américains à l’origine de cette crise, n’ont connu qu’une hausse de 65%. Aussi, en réaction aux difficultés de leurs marchés respectifs, ces investisseurs et promoteurs immobiliers venus d’Europe et d’Amérique, ont-ils tenté de trouver une échappatoire en cherchant de nouveaux débouchés et d’autres alternatives d’investissements ailleurs sur des marchés plus porteurs. C’est donc naturellement qu’ils se sont tournés vers l’Afrique qui est actuellement perçue comme l’une des destinations les plus attractives par les investisseurs étrangers, notamment dans ce secteur de l’immobilier jugé très rentable et lucratif. Ce marché qui n’est pas encore engorgé contrairement aux autres, présente donc un avantage comparatif important comparé aux autres régions du monde arrivées à saturation en termes de débouchés.

Mais, les investisseurs occidentaux ne sont pas les seuls à s’intéresser à l’Afrique. En effet, le continent africain reçoit également des investissements en provenance des pays du Golfe tels que l’Arabie saoudite, le Bahreïn, les Émirats Arabes Unis et le Qatar, qui ont aussi fui l’Europe suite à la crise financière. Ces investissements sont essentiellement destinés aux pays de l’Afrique du Nord, en particulier le Maroc et l’Algérie. Ces derniers ont par exemple à seuls bénéficié en 2008 de 25 milliards de dollars d’investissements investis en grande majorité dans le secteur immobilier, notamment les infrastructures hôtelières et touristiques.

Mais, même si ces investisseurs se sont globalement concentrés sur le marché nord-africain, le reste du continent, notamment l’Afrique de l’Ouest, qui a également reçu une injonction significative d’investissements, n’a pour autant rien à envier à ses voisins maghrébins. Ainsi, le holding Al-Qudra, l’un des trois plus grands groupes immobiliers aux Émirats Arabes Unis, aurait dégagé 535 millions d’euros (près de 700 millions de dollars) pour la construction de logements et d’un complexe touristique au Sénégal.

Enfin, en plus de ces investisseurs étrangers, certains gouvernements africains à l’image de celui du président angolais Eduardo Dos Santos ont également décidé d’investir dans ce secteur en lançant par exemple de vastes programmes immobiliers. Ainsi, en Angola après 27 ans de guerre, les autorités ont entamé, afin de remettre le pays à pied, un projet de construction à l’échelle nationale d’un million d’habitations d’ici fin 2012, année des élections présidentielles. Elles ont bénéficié pour ce faire d’un prêt chinois de 15 milliards de dollars sous forme de lignes de crédit remboursées directement en pétrole et conditionnées par le recours à des entreprises chinoises du bâtiment.

Afrique expansion

George Clooney, Soudan: l’association Satellite Sentinel Project surveille les crimes de guerre depuis l’espace

Dénoncer les crimes contre l’humanité au moyen d’un satellite. C’est le rêve fou de George Clooney qui commence à prendre forme, à travers l’association Satellite Sentinel Project (SSP), montée et financée par l’acteur américain.

Posté au dessus de la zone de conflit du Darfour (Soudan), le satellite est chargé de détecter les potentielles violations des Droits de l’Homme. « Je compte des tanks depuis l’espace », a expliqué au Guardian, le directeur du projet Nathaniel Raymond. Le satellite est actuellement en position stationnaire au dessus du Kordofan du Sud, une région du Sud du pays, limitrophe du Darfour.

Ainsi, le principe est de recueillir un maximum d’images de tanks, charniers et autres traces d’exactions pour d’éventuelles poursuites devant la Cour internationale de justice. Toujours selon le quotidien, l’association collecte les images satellites afin de les comparer pour analyser chaque mouvement de troupes, nouvelles routes…

Une partie des travaux de l’association a été présentée devant une commission sénatoriale aux affaires étrangères à Washington. George Clooney a assuré le 21 mars qu’il « ne fait absolument aucun doute qu’il s’agit de crimes de guerre », selon International Business Times.

Comment fonctionne l’ONG ?

Le système est en place depuis 15 mois et a déjà montré des gages de fiabilité. Un mouvement de 3.000 soldats se dirigeant vers la ville de Kurmuk a été repéré en septembre 2011. Les autorités locales ont donc pu être prévenues, a indiqué le Guardian, permettant à un nombre important de personnes de fuir avant l’attaque de la ville.

Derrière George Clooney, l’association est principalement constituée d’étudiants bénévoles dirigée par Nathaniel Raymond. C’est près de Havard Square, dans la périphérie de Cambridge, que l’ONG a été installée.

Pour pouvoir agir, SSP a signé des accords avec le groupe Google et la société d’imagerie satellite Digital Globe. « C’est une collaboration qui est en soi révolutionnaire. Personne ne pourrait le faire seul », a déclaré Nathaniel Raymond.

La question éthique: est-ce de l’espionnage ?

Communément, l’utilisation d’images satellites est considérée comme de l’espionnage. C’est le cas pour un pays déployant ses moyens d’observation dans l’espace. Mais SSP n’est pas un État mais une association humanitaire. Ainsi, il n’y a aucune législation précise sur l’opération financée par Clooney.

L’acteur américain a déjà une réponse toute faite: « Il s’agit d’espionnage s’il s’agit d’un pays, des Nations Unies, peut-être. Mais que faire si je suis un paparazzi avec un objectif de 400 miles [644km]? Est-ce de l’espionnage? Je suis juste un touriste et je prends des photos que je mets sur le Web », a-t-il répliqué à International Business Times.

Plus nuancé, le directeur du projet plaide pour une nouvelle législation. « Nous espérons que c’est un concept qui va devenir omniprésent dans notre trousse à outils, affirme Nathaniel Raymond. [Il doit y avoir un nouveau, ndlr] code d’éthique, juridique et moral, pour [les territoires] en cours de mappage », avant d’ajouter: « Avec le succès vient la responsabilité. »


Des nouvelles utilisations en gestation, dont la Syrie

L’équipe Satellite Sentinel Project étudie maintenant la possibilité de mettre en place ce système en Syrie, « ou dans n’importe quel autre pays où le ‘printemps arabe’ s’enlise », dit-elle dans le Guardian. Le projet dépasse maintenant largement l’idée de base, qui était initialement de documenter les crimes de guerre.

Mi-mars, l’acteur américain avait déjà fait parler de lui. Il avait était arrêté par la police américaine lors d’une manifestation devant l’ambassade du Soudan à Washington, une nouvelle fois pour médiatiser le conflit.

huffingtonpost.fr

Mali : normalisation de la vie quotidienne et visite attendue d’une délégation de la Cedeao

Couvre-feu levé, frontières réouvertes, libération de prisonniers « politiques » comme Modibo Sidibé, reprise de l’activité dans les administrations et le secteur privé… La normalisation de la vie quotidienne est en cours au Mali. Mais la Cedeao, réunie en sommet exceptionnel à Abidjan, a haussé le ton, n’excluant pas une intervention militaire contre la junte et annonçant l’envoi d’une délégation de chefs d’État à Bamako dans les 48 heures.

Alors que la situation au Mali après le coup d’État militaire du 22 mars était étudiée à la loupe par la Cedeao réunie en sommet exceptionnel à Abidjan, mardi 27 mars, la junte au pouvoir à Bamako jouait à fond la carte de la normalisation. Le chef des putschistes, le capitaine Amadou Haya Sanogo a demandé à l’organisation régionale de « l’accompagner », un message transmis également aux forces politiques maliennes.

« J’exhorte la classe politique malienne à vite nous rejoindre, sans délai, pour tracer le chemin le plus court de retour à un ordre constitutionnel », a déclaré Sanogo, alors que la normalisation de la vie quotidienne était de plus en plus visible dans la capitale, où administration, banques et commerces ont réouvert mardi. La télévision nationale (ORTM), aux mains des mutins, a également diffusé des images d’associations et d’organisations en tous genre se succèdant à l’antenne pour annoncer leur ralliement à la junte.

Modibo Sidibé libéré

Un front anti-junte s’est toutefois formé dimanche pour « faire échec au coup d’État ». Regroupant de nombreux partis politiques (dont l’Adema de Dioncounda Traoré et l’URD de Soumaïla Cissé) et associations, il a annoncé vouloir « engager sans délai le dialogue » avec les putschistes pour obtenir leur départ du pouvoir. Mardi, les militaires ont empêché plusieurs députés de cette opposition naissante d’entrer à l’Assemblée nationale, officiellement dissoute comme les autres institutions. Par ailleurs, si le président Amadou Toumani reste introuvable, la France a annoncé avoir eu un contact téléphonique « rassurant » avec lui. Enfin, l’ex-Premier ministre Modibo Sidibé et l’homme d’affaires Jamil Bittar ont été libérés mardi soir.

Malgré des concessions et de nombreuses discussions informelles entre leaders politiques et putschistes au camp de Kati, la vie politique reste pour l’heure fortement entravée. Mais la vie tout court, elle, reprend ses droits dans le pays. Dans la soirée de mardi, la junte a annoncé la levée du couvre-feu qui était en vigueur de 18 heures à 06 heures (locales et GMT) – une mesure prenant « effet à compter de sa diffusion » – ainsi que la réouverture des frontières à partir de mercredi matin. La fermeture de celles-ci avait déjà été partiellement levée mardi dans le but de permettre l’acheminement des denrées de première nécessité et du carburant, alors que des pénuries menaçaient le pays. Quant à l’espace aérien malien, qui avait lui aussi été fermé le 22 mars, il a été officiellement rouvert lundi au transport civil, les premiers vols recommençant mardi.

Message de fermeté

Un retour à la normale qui n’a pas empêché la Cedeao d’envoyer un message très ferme à la junte. Première étape vers une possible intervention militaire de l’organisation, celle-ci « autorise la montée en puissance de sa force pour parer à toute éventualité ». Dans le même temps, les participants au sommet (dont Alassane Ouattara, Boni Yayi, Ellen Johnson-Sirleaf, John Atta-Mills, Ernest Bai Koroma, Blaise Compaoré, Mahamadou Issoufou) ont décidé de l’envoi à Bamako dans les 48 heures d’une délégation de plusieurs chefs d’État pour « permettre un retour rapide à l’ordre constitutionnel ».

La délégation sera conduite par les présidents Ouattara (Côte d’Ivoire, également président de la Cedeao), accompagné par Yayi (Bénin, également président de l’UA), Compaoré (Burkina Faso), Sirleaf (Liberia), Issoufou (Niger) et Goodluck Jonathan (Nigeria). La junte lâchera-t-elle du lest face à la pression de ses voisins ouest-africains ? Elle a déjà annoncé à mi-mot l’établissement d’une feuille de route et la nomination prochaine d’une équipe chargée de la mettre en oeuvre. Par ailleurs, sur le front de la rébellion touarègue au Nord-Mali, le capitaine Amadou Sanogo a appelé lundi les combattants du Mouvement national de libération de l’Azawad à « cesser les hostilités » et négocier.

(Avec AFP)

Les Chinois en Afrique

Chine Afrique

La Chine est devenue le plus grand partenaire commercial de l’Afrique. L’investissement direct vers les pays africains a atteint 1,44 milliards de dollars en 2009 et la présence chinoise, économique et humaine, sur le continent africain est en constante augmentation. Découvrez, grâce à notre carte interactive, où se concentrent ces investissements et dans quels secteurs.

Un dossier RFI: cliquer sur le lien ci-dessous pour lancer l’application

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États-Unis : Michelle, l’atout charme de Barack Obama

Michelle obama
Michelle Obama, femme du président des USA

Michelle obama
Michelle Obama, femme du président des USA
Dans un livre qui n’a pas forcément plu aux occupants de la Maison Blanche, Michelle Obama apparaît comme la meilleure arme de son président de mari, Barack, en vue de sa réélection.

C’est une belle histoire, presque une romance d’aujourd’hui. Entourés d’un personnel nombreux, ils habitent une grande maison, élèvent leurs deux filles et tentent de changer en profondeur la première superpuissance mondiale. Lui s’appelle Barack, elle s’appelle Michelle. Il la surnomme tendrement « Flotus » (First Lady of the United States), elle lui donne du « Potus » (President of the United States). Pour les services de sécurité, il est « Renegade » (« Rebelle »), elle est « Renaissance ». La vie n’est pourtant pas toujours rose à la Maison Blanche. Attendus au tournant par leurs ennemis, observés par leurs amis, ils savent que le moindre de leurs gestes sera analysé.

Les Obama sont mariés depuis 1992. « Pour quelques mois encore, voire plus, ils sont aussi mariés avec nous », commente Jodi Kantor, la journaliste du New York Times qui a enquêté sur le fonctionnement du couple depuis 2008. Son livre, The Obamas (Little, Brown & Company, 368 pages, 17,22 dollars), est une immersion dans le quotidien du pouvoir qui n’a d’autre limite que la porte de la chambre à coucher présidentielle. Entre petite et grande histoire, ragots, on-dit et déclarations officielles s’y mélangent. Comment le couple Obama pratique-t-il le pouvoir et la politique ? Présupposé romantique de l’analyse : le premier président noir de l’histoire des États-Unis est surtout un père et un mari.

Sous contrôle

Michelle a quant à elle vertement réagi au contenu du livre. « C’est une image de moi que certains ont essayé de peindre depuis le jour où Barack a annoncé sa candidature, à savoir que je serais une femme noire en colère. » Tandis que Barack tentait tant bien que mal de respecter ses promesses de campagne, elle a essayé de faire son nid de First Lady, cornaquée par un essaim de conseillers. Femme de caractère qui n’apprécie pas forcément qu’on lui dicte une ligne de conduite, elle a dû accepter que tout soit contrôlé, de la (re)décoration de la Maison Blanche à ses tenues vestimentaires, en passant par ses sorties. « La pression qu’elle subit […] est plus forte que sur n’importe quelle autre première dame, car tout le monde attend d’une femme noire qu’elle commette une erreur », confie à Kantor l’un de ses interlocuteurs. Des erreurs, Michelle en a commis. Une paire de baskets Lanvin à 515 dollars… Un voyage pour un séjour de quatre jours en Espagne à bord d’un avion facturé plus de 11 000 dollars l’heure…

Dans ses courriels, elle laisse passer quelques escarbilles de son mécontentement. Selon Kantor, le malaise a atteint son apogée lors de la parution du livre Carla et les ambitieux, des Français Michaël Darmon et Yves Derai. Selon les auteurs, Michelle aurait déclaré à Carla Bruni-Sarkozy que la vie à la Maison Blanche était « un enfer ». Porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs a vite obtenu un démenti de l’Élysée, mais Valerie Jarrett, conseillère d’Obama et amie proche du couple, a alors suggéré que « Flotus » n’était pas satisfaite. Réaction explosive de Gibbs : « Qu’elle aille se faire foutre ! »

Ils écrivent à quatre mains une version de l’American Dream.

En réalité, Michelle ne s’est pas plainte, mais son insatisfaction et sa volonté de peser sur les choix de son mari se heurtent depuis le début à la pusillanimité des conseillers du président. Barack, lui, se garde bien de dire à sa femme ce qu’elle doit faire ou ne pas faire… L’histoire confine à la caricature. Elle oppose un Barack réformateur, diplomate, prudent et réservé à une Michelle plus provocatrice, qui, si elle réduit souvent son rôle à celui de mom-in-chief (« maman en chef »), se présente aussi comme la gardienne du temple, attachée au respect des promesses du candidat Obama.

Secret des dieux

Au-delà de l’image du couple amoureux et complice, ce qui émerge du livre, c’est l’extraordinaire efficacité politique de leur union. Dans le secret de ces dieux-là, difficile de savoir comment les rôles se distribuent.

Michelle : « Barack n’est pas d’abord un homme politique. C’est un militant communautaire qui explore la viabilité de la politique pour permettre le changement. » Barack : « Alors que je reçois quotidiennement l’avis de nombreux conseillers, à la fin de la journée, c’est Michelle [sa conscience morale, son impartialité] qui domine le brouhaha et me rappelle pourquoi je suis là. »

Complémentaires, sexy et subtilement accordés, les Obama forment une machine de guerre que rien ne semble pouvoir arrêter. Ils réécrivent à quatre mains une version contemporaine de l’American Dream à laquelle chacun peut s’identifier.

Stratèges, ils s’efforcent d’effacer les échecs par une communication millimétrée. La réforme de l’assurance maladie est vidée de sa substance ? Michelle lance une campagne de lutte contre l’obésité (« Let’s Move »). Le Prix Nobel de la Paix envoie des soldats supplémentaires dans l’enfer afghan ? Michelle s’implique auprès des familles de militaires. Résultat, quand la cote de popularité de monsieur s’érode, celle de madame atteint des sommets, et le tout s’équilibre.

Séduite par ce couple secret qui prétend vouloir préserver son intimité, Jodi Kantor ne creuse pas la question du marketing politique. Pourtant, sur ce plan, la famille Obama, c’est de l’or en barre. Professeur à l’Université de New York, David Yermack a démontré que chaque apparition publique de Michelle Obama provoque une augmentation moyenne de 14 millions de dollars de la valorisation boursière des entreprises ayant fabriqué les vêtements qu’elle portait. Sans présumer ni de leur sincérité ni de leur volonté de changer l’Amérique, Renaissance et Renegade n’ignorent pas à quel point leur union est vendeuse. La campagne électorale qui s’annonce en apportera sans doute la preuve.

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Flash: Sud-Soudan: le HCR conseille de fuir

Le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a lancé aujourd’hui un cri d’alarme, appelant les 16.0000 réfugiés soudanais installés dans les environs du camp de Yida au Soudan de Sud à quitter les lieux en raison des récents affrontements dans la région.

« La vie des réfugiés est en jeu. Nous leur demandons de se déplacer », a déclaré à la presse une porte-parole du HCR, Melissa Fleming. « Nous les exhortons à se déplacer dans un autre camp », a-t-elle insisté.

Préoccupations aggravées

Les préoccupations du HCR se sont « aggravées suite aux informations faisant état de nouveaux affrontements hier (lundi, ndlr) entre les forces armées nationales du Soudan et du Soudan du Sud dans la région du lac de Jau et dans d’autres régions frontalières ».

A Yida, zone frontalière située dans l’Etat de l’Unité, au Soudan du Sud, le HCR distribue de l’aide à quelque 16.000 réfugiés ayant fui la violence dans les montagnes du Nuba, au Kordofan-Sud, au Soudan.

Ajout du 27/03/2012 a 13h27:
Des avions soudanais ont bombardé aujourd’hui, pour le deuxième jour consécutif, l’Etat frontalier d’Unité, une zone pétrolifère au Sud-Soudan, au lendemain de combats au sol entre les armées de Khartoum et Juba, a annoncé à l’AFP un ministre de l’Etat d’Unité. « Ce (mardi) matin, nous avons entendu le retour de (bombardiers) Antonov, ils ont lâché deux bombes », a déclaré Gideon Gatpan, ministre de l’Information de l’Etat d’Unité.

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Macky Sall est le nouveau président du Sénégal

Le nouveau présidant du Sénégal : Macky Sall

Le nouveau présidant du Sénégal : Macky Sall
Avant même l’annonce des résultats officiels, le président sortant Abdoulaye Wade, au pouvoir depuis 2000, a reconnu dimanche soir sa défaite et félicité son rival.

Alors que le Mali renoue avec le coup d’État, son voisin a choisi le changement par les urnes. Le président sortant du Sénégal, Abdoulaye Wade, a reconnu dimanche, au soir du second tour de la présidentielle, que Macky Sall avait remporté le scrutin. Les premiers résultats officiels ne sont pas attendus avant mardi ou mercredi mais les chiffres égrenés par les médias sénégalais donnent en effet l’opposant en tête dans la plupart des bureaux de vote.

La nouvelle candidature du président Wade, 85 ans, après deux mandats et une modification de la Constitution, avait suscité des craintes quant à la vitalité démocratique du pays. Avant le premier tour, des manifestations et des violences avaient d’ailleurs fait plusieurs morts et au moins 150 blessés. Mais dimanche soir, le «Vieux» a constaté la victoire de son rival, qu’il a appelé au téléphone pour le féliciter. «Comme je l’avais toujours promis», souligne-t-il dans un communiqué. Au passage, il félicite le peuple sénégalais qui s’est rendu aux urnes «dans le calme et la sérénité».

Une ascension fulgurante

«Le grand vainqueur reste le peuple sénégalais», a lancé de son côté Macky Sall, dans son premier discours après la victoire. Remerciant le président Wade pour son appel téléphonique, il a promis d’être «le président de tous les Sénégalais». Se félicitant de «l’ampleur de cette victoire aux allures de plébiscite», il a dit prendre la mesure de «l’immensité des attentes de la population». «Ce soir, une ère nouvelle commence pour le Sénégal», a-t-il conclu. Dans les rues de Dakar, des milliers de ses partisans se sont rassemblés avant même l’annonce de la victoire, en dansant et aux cris de «Macky président», «Cette fois ça y est!» ou «On a gagné». Des scènes de liesse similaires ont eu lieu toute la soirée dans plusieurs quartiers de la capitale, y compris place de l’Indépendance, près du palais présidentiel.

À 50 ans, Macky Sall atteint donc le sommet d’une ascension-éclair. C’est Abdoulaye Wade qui l’a propulsé sur la scène politique, il y a à peine onze ans. En mai 2001, l’ingénieur-géologue de formation est appelé au gouvernement comme ministre des Mines, de l’Energie et de l’Hydraulique (2001-2003). Trois ans plus tard, il deviendra premier ministre avant d’accéder à la présidence de l’Assemblée nationale en 2007. Cette année-là, il est le directeur de campagne du président Wade pour la présidentielle. Mais en 2008, il entre en conflit avec ce dernier qui n’apprécie pas que les députés aient convoqué son fils Karim, pour lui demander des explications sur son action au service de l’État. C’est à ce moment que le président de l’Assemblé nationale est entré, selon ses propres mots, en «résistance républicaine».

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Coup d’État au Mali : scènes de pillages à Bamako, le pays plonge dans l’inconnu

Prise du pouvoir par une junte isolée et menée par des jeunes, scènes de cambriolages et de pillages à Bamako commis par des soldats, arrestations de ministres et d’hommes politiques… Le coup d’État qui a eu lieu au Mali ressemble à un saut dans l’inconnu aux conséquences incalculables pour les droits de l’homme et la fragile démocratie malienne.

Comme le disait jeudi à Jeune Afrique Ali Nouhoum Diallo, ancien président de l’Assemblée nationale du Mali : « Ces jeunes [putschistes, NDLR] ont énormément à prouver avant d’être applaudis par les honnêtes gens. » Et leur entrée en scène commence plutôt mal, à en juger par le manque de leadership dont font preuve ceux qui ont renversé dans la nuit de mercredi à jeudi le président malien Amadou Toumani Touré (ATT) – qui reste introuvable -, faisant au moins quatre morts et une quarantaine de blessés.


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Si une partie des Maliens, excédée par la corruption et le manque de succès militaires contre la rébellion touarègue et les djihadistes, peut comprendre les motivations de la junte, qui prétend vouloir rendre rapidement le pouvoir aux civils, les pillages en cours à Bamako risquent d’aliéner rapidement l’ensemble de la population malienne aux putschistes. Dans la journée de jeudi et dans la nuit qui a suivi, des particuliers ont été rackettés ou cambriolés; notamment dans les quartiers de Magnambougou et de Kalaban Koura, des voitures ont été volées même devant l’ambassade de France, les locaux de la présidence, de la radio-télévision nationale (ORTM) et des douanes ont été pillés et saccagés…

Les jeunes militaires menés par le capitaine Amadou Hawa Sanogo sont dans un dilemme : aucun officier supérieur ne se serait pour l’instant rallié au coup de force, qui n’a réussi que grâce à l’appui des soldats de rang, ceux-là même qui commettent aujourd’hui pillages et cambriolages, en nuisant à l’image d’un mouvement qui reste très isolé, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Mali.

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Seul le Sadi est d’emblée favorable à la junte

Parmi les hommes politiques, seul Oumar Mariko, lui-même un ancien protégé de Mouammar Kaddafi, et son parti de la Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi), s’est prononcé en faveur des mutins. Par ailleurs, la junte a été unanimement condamnée par la communauté internationale. Ne lui resterait pour mener son programme à bien, sans employer une force démesurée, que de s’appuyer sur un soutien populaire fort, ce qui est encore loin d’être acquis…

Dans ces conditions, la junte ne risque-t-elle pas de se radicaliser ? Quel est l’avenir immédiat pour le Mali ? L’extrême accélération des événements ne permet pas encore de répondre à ces questions. Mais une chose est sûre : la junte ne prend pas le chemin de l’apaisement avec l’entourage de ATT, dont elle retient prisonnier au moins trois membres du gouvernement. Il s’agit du Premier ministre Mariam Kaidama Sidibé, du ministre des Affaires étrangères Soumeylou Boubèye Maïga et celui de l’Administration du territoire Kafougouna Koné, qui seraient détenus « au camp militaire de Kati », ville-garnison à 15 km au nord-ouest de Bamako d’où est partie la mutinerie qui a mis fin au pouvoir d’ATT.

> > Lire un éclairage sur les mutineries qui ont éclaté au Mali le mercredi 21 mars

Mais bien d’autres responsables et hommes politiques seraient aussi retenus, probablement au camp de la police nationale, dont l’ex-Premier ministre Modibo Sidibé, candidat à la présidentielle qui était prévue le 29 avril prochain. Difficile de savoir dans ces conditions sur quoi débouchera la crise politique en cours. D’autant que les rebelles touaregs pourraient être amenés à pousser leur avantage au Nord du pays, ce qui risquerait de créer les conditions d’une véritable guerre civile.

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Tiken Jah Fakoly : « Evitons une catastrophe au Sahel »

Le chanteur ivoirien Tiken Jah Fakoli est au Burkina Faso, avec Action contre la faim, pour alerter sur la crise alimentaire en Afrique.

Pourquoi êtes-vous au Burkina Faso?
Je suis venu avec ACF pour constater moi-même la catastrophe qui menace le Burkina Faso. A Tambaga, dans la province de la Tapoa (à l’est du pays), j’ai visité un centre où beaucoup de femmes viennent avec leurs enfants. J’ai participé à la pesée et j’ai constaté des cas de malnutrition sévères. Beaucoup d’enfants sont dans le rouge : en mesurant leur tour de bras, on constate qu’ils n’ont plus de graisse sur les muscles. Dans cette région, il y a deux fois plus d’enfants malnutris que l’année dernière.

« Je tire la sonnette d’alarme »

A quoi est due cette crise alimentaire?
Il n’a pas assez plu. Comme les récoltes n’ont pas été bonnes, le prix des denrées alimentaires a augmenté. Les parents n’ont pas forcément les moyens d’acheter ce qu’il faut pour nourrir leurs enfants. Ils sont aussi touchés par les crises en Côte d’Ivoire et en Libye : des ressortissants qui envoyaient de l’argent aux familles restées au village sont revenus ou ont perdu leurs emplois. Il y a des risques de crise alimentaire. Toute la région du Sahel est menacée. Il faut absolument agir dès maintenant.

Vous êtes chanteur, que pouvez-vous faire?
Je tire la sonnette d’alarme pour éviter qu’il y ait une catastrophe dans deux mois, qu’on voie à la télévision des enfants mourir de malnutrition au Burkina Faso, au Mali ou au Tchad. En tant que chanteur de reggae et leader d’opinion, j’essaie d’attirer l’attention de la communauté internationale. Ma présence est aussi un soutien à la population. Je me sens concerné par tout ce qui touche l’Afrique. J’agis plutôt dans l’éducation. Je finance des écoles avec mes concerts. C’est la première fois que je m’engage dans l’humanitaire, mais pas la dernière. Il faut que je mette ma popularité au service de l’Afrique.

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Coup d’état au Mali : ATT en fuite

La rébellion a pour l’instant emporté le régime d’Amadou Toumani Touré au Mali. Les mutins qui se sont emparés du palais présidentiel ont annoncé la dissolution des institutions et décrété le couvre-feu alors que Bamako est la proie des pillards. Le président ATT s’est échappé.

Après un premier soulèvement hier matin dans la ville de Kati, des militaires ont poursuivi leur révolte dans la journée à Bamako et ont pris d’assaut l’ORTM (office de radiodiffusion et de télévision du Mali) et saccagé les locaux de la chaîne Africable. Puis ils ont attaqué le palais présidentiel à l’armes lourdes se rendant rapidement maitres des lieux, faisant même plusieurs ministres prisonniers. Le président Amadou Toumani Touré, serait cependant en sécurité a affirmé une source militaire.


Le lieutenant Amadou Konarè, porte parole du comité national pour le redressement de la démocratie et de la restauration de l’Etat (CNRDR), a lu une déclarationà la télévision annonçant la suspension de la constitution et la dissolution des institutions de l’Etat. Il explique ce coup d’état par l’incapacité d’ATT et de son gouvernement à résoudre le conflit au nord-Mali et à lutter contre le terrorisme. Les mutins promettent des élections libres et transparentes afin de restaurer le pouvoir aux civils la mise en place d’un gouvernement d’union nationale. Sachant que l’élection présidentielle était jusque la prévu normalement pour le 29 avril 2012.

Alors que Bamako est la cible de pillages et que des militaires dépouillent les gens de leurs biens, un couvre-feu a été décrété, a partir de 6h GMT ce jeudi et jusqu’à nouvel ordre a déclaré le président du CNRDR, le capitaine Amadou Haya Sanogo.

La situation au nord-Mali est de son coté toujours très incertaine. Le mouvement islamiste armé touareg Ançar Dine a déclaré contrôler le nord-est du pays, avec comme objectif la mise en place d’une République islamique. Par ailleurs, le Mouvement national pour la libération de l’Azawad, autre acteur majeur de la rebellion, a indiqué que son combat pour l’indépendance du nord du Mali n’était plus le même que celui d’Ançar Dine.

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Transferts d’argent : le téléphone portable au secours des banques

Des services bancaires désormais plus accessibles grâce aux opérateurs téléphoniques

Par Anna McGovern

Dans les pays africains les plus pauvres, on compte davantage de téléphones portables que de comptes bancaires. Rien d’étonnant donc à ce que les opérateurs téléphoniques s’intéressent de près au virement de fonds par téléphone portable. Une alternative peu coûteuse, efficace et sûre, qui permet aux travailleurs émigrés d’envoyer de l’argent à leur famille restée au pays sans avoir à passer par les sociétés de transfert de fonds ou par des connaissances rentrant chez elles [voir Afrique Renouveau, octobre 2005].

L’argent peut être acheminé rapidement, même vers les régions les plus reculées. Il suffit que le destinataire ait accès à un portable ou puisse se rendre dans un centre de paiement. Ce marché devrait être très rentable, estime Pieter Verkade, cadre de la société de télécommunication MTN.

La technologie commence à s’implanter, en particulier dans les pays où les sociétés de transfert de fonds prélèvent des commissions élevées. L’opérateur kenyan Safaricom et le Britannique Vodafone ont ouvert la voie en 2007 en lançant M-Pesa (M pour « mobile » et pesa signifiant « argent » en kiswahili). Initialement limité au Kenya, M-Pesa s’est depuis internationalisé, auprès notamment de Kenyans vivant au Royaume-Uni. L’essor des services bancaires par téléphone mobile sur le marché kenyan, où M-Pesa occupe une position dominante, a été rapide. Fin 2010, quatre opérateurs comptaient plus de 15,4 millions d’abonnés (soit plus de la moitié de la population adulte du pays).

La croissance rapide de M-Pesa est d’autant plus surprenante que ce service a, au départ, été « ignoré par les établissements financiers », se souvient Bernard Matthewman, directeur général de Paynet, qui a développé pour M-Pesa un logiciel permettant d’utiliser les guichets automatiques sans carte. L’une des premières difficultés a consisté à convaincre les banques que les populations rurales constituaient une clientèle potentielle. « Et surtout, explique M. Matthewman, en lançant le service sans carte, il a fallu mener une campagne d’information. »

Du côté des utilisateurs, peu de personnes s’étaient déjà servi d’un distributeur de billets de banque, et encore moins sans carte. Pourtant, une transaction sans carte n’a rien de compliqué. Il suffit d’envoyer par SMS au destinataire un code secret, qui reste actif pendant quelques heures. Cette facilité d’emploi explique sans doute le succès immédiat du service M-Pesa. Peu après son lancement, les transferts de fonds reçus par cette méthode ont atteint une valeur totale de 100 millions de dollars.

Alliances

Le virement d’argent par téléphone portable pour des transferts de fonds et le paiement de petits montants, comme les frais scolaires et les factures des services publics, s’est étendu à d’autres pays africains. En Afrique du Sud, Vodacom s’est récemment associé à Nedbank pour offrir ces services à l’intérieur du pays. « Le taux de pénétration actuel du marché cible de Vodacom, sa présence par l’intermédiaire de distributeurs même dans les zones rurales, nous a intéressés », explique Ilze Wagener, cadre chez Nedbank.

Les transactions par téléphonie mobile peuvent permettre aux banques d’accéder aux marchés ruraux sans avoir à ouvrir de nouvelles agences. En mai 2011, neuf mois après son lancement, le partenariat Vodacom-Nedbank comptait 140 000 abonnés en Afrique du Sud et avait établi plus de 3 000 agences M-Pesa et 2 000 guichets automatiques dans le pays. Dans un pays comme l’Afrique du Sud, où la clientèle et les distributeurs ont des profils plus variés, « il faut envisager M-Pesa de manière très différente », affirme Mme Wagener. À ses yeux, le service « présente des possibilités et des défis sans équivalent ».

Dans certains pays, les banques forment des partenariats avec plusieurs compagnies de télécommunications. « Le réseau de transfert d’argent mobile mis en place grâce à des partenariats avec quatre sociétés de téléphonie mobile au Ghana nous a permis d’étendre nos services auprès de clients répartis dans l’ensemble du pays », a indiqué à Afrique Renouveau Owureku Osare, responsable du service de transactions bancaires d’Ecobank au Ghana. Le renforcement de ce réseau au Ghana s’inscrit dans le cadre d’une stratégie plus globale d’élargissement de la clientèle, a-t-il ajouté.

Tout indique que les services bancaires et financiers traditionnels s’adaptent aux nouvelles technologies et aux nouveaux marchés. Il s’agit désormais d’attirer ceux qui n’ont pas de compte bancaire. Les banques qui proposent des services de transfert d’argent par téléphone portable recommandent aux bénéficiaires auxquels il reste un peu d’argent de le placer dans des « portefeuilles mobiles » : des comptes bancaires électroniques liés à un téléphone portable.

« En permettant aux personnes sans compte bancaire de garder leur argent dans des portefeuilles mobiles liés à leurs numéros de portable, nous espérons que cet argent finira dans un vrai compte bancaire », précise M. Osare. En mai, Ecobank a proposé à sa clientèle d’Afrique de l’Ouest un compte d’épargne mobile qui peut être rattaché à un portefeuille mobile.

Le cas de M-Pesa est intéressant à plus d’un titre. Dans le cadre de ce service, une compagnie de télécommunications et une banque se sont associées l’an dernier pour offrir un compte d’épargne, connu sous le nom de M-Kesho. C’est l’un des premiers partenariats de ce type. Un usager de M-Pesa peut ainsi transférer de l’argent, par téléphone portable, d’un portefeuille mobile M-Pesa vers un compte d’épargne M-Kesho, géré par Equity Bank.

En 2010, un rapport de la Fondation Bill et Melinda Gates indiquait que trois mois après le lancement de M-Kesho, 455 000 nouveaux comptes avaient été ouverts, soit plus qu’au début de la mise en place du service M-Pesa. En plus d’un compte virtuel complet géré par téléphone portable, M-Pesa offre au titulaire du compte la possibilité de contracter un micro-emprunt après quelques mois.

À l’instar du service M-Pesa, les services bancaires par téléphones portables permettent à ceux qui n’ont pas de compte bancaire de recevoir l’argent envoyé par leurs proches vivant à l’étranger.
Photo : Africa Media Online / Felix Masi

Expansion

Outre les comptes d’épargne et les micro-prêts, les banques proposent aussi à leur nouvelle clientèle des cartes de crédit prépayées et des services d’assurance. Les polices d’assurance qui prennent en charge les frais d’obsèques représentent désormais une importante activité financière dans de nombreux marchés africains. Pour le moment, ils ne sont généralement offerts qu’aux clients des villes, observe M. Verkade du MTN.

Face à la popularité croissante des transactions financières par téléphonie mobile au Ghana, Hollard Insurance et Mobile Financial Services Africa se sont associés au début de 2011 à MTN pour lancer mi-Life, un service de « micro-assurance » géré par téléphone portable. « Ces services d’assurance font pleinement usage de notre technologie, de sorte que tout le processus d’enregistrement se fait également par téléphone portable », précise M. Verkade. Avec de très faibles primes, l’idée est de tirer parti dans un premier temps de la demande non satisfaite pour ce type de service au Ghana, surtout dans les régions rurales mal desservies, pour ensuite l’étendre à d’autres marchés africains, comme le Rwanda.

Les partenariats entre les compagnies de télécommunications et banques 
et autres services financiers devraient se multiplier à l’avenir pour desservir un nombre croissant de pays et marchés africains.

Une autre étape logique consiste à développer les transactions dites « cash-lite », qui éliminent ou réduisent considérablement la place de l’argent liquide dans les opérations de transfert de fonds, explique M. Matthewman. « On commence déjà à voir cela quand une personne achète un forfait de communication prépayé sur un téléphone M-Pesa pour l’envoyer à un autre usager. Il n’y a alors plus besoin de payer comptant », dit-il. Ainsi, une personne vivant à l’étranger peut envoyer un forfait de communication prépayé au bénéficiaire, qui pourra à son tour l’échanger directement contre des biens ou services auprès de détaillants participants.

Les six défis du transfert de fonds

En dépit de l’essor des transferts de fonds internationaux par téléphone portable, divers obstacles persistent.

Un marché limité. Le développement rapide de M-Pesa au Kenya s’explique en partie par le fait que la société qui l’a lancé, Safaricom, a bénéficié de sa position de quasi-monopole. Ailleurs en Afrique, M-Pesa et les autres services du même type n’enregistrent pas le même succès.

D’introuvables liquidités. Dans les zones rurales et les régions reculées, les services de transfert de fonds n’ont pas toujours suffisamment de liquidités à remettre aux bénéficiaires des transferts. Pour remédier au problème, Owureku Osare d’Ecobank (Ghana) explique que sa banque cherche à former un partenariat « avec une institution de microfinance qui a déjà une expérience du terrain pour renforcer la trésorerie des agents de ces régions ». Au Kenya, le service Paynet offre une solution différente en proposant des retraits sans carte aux guichets automatiques de banque.

Méfiance et méconnaissance. De nombreux habitants des zones rurales se méfient des banques ou n’y ont pas accès. Misant sur la popularité des téléphones portables, des banques et des opérateurs téléphoniques envoient des représentants sur le terrain, même dans les régions les plus reculées, pour expliquer aux gens comment effectuer des transferts de fonds par téléphonie mobile. D’autres forment des agents locaux, qui touchent une commission pour recruter des clients.

Obstacles techniques. Bien que présente dans 30 pays africains, Ecobank n’a toujours pas réussi à trouver un opérateur disposant d’une plateforme unique qui lui permette d’offrir des services bancaires transfrontaliers par téléphone portable.

Obstacles réglementaires. Les lois et réglementations relatives aux transferts transfrontaliers de sommes modestes varient d’un pays à l’autre et leur application au cas de la téléphonie mobile prête parfois à confusion. La banque centrale du Kenya élabore actuellement un projet de réglementation pour les émetteurs de monnaie électronique et les transferts électroniques au détail et la banque centrale de Tanzanie a annoncé qu’elle préparait un nouveau projet de loi régissant ce type de transactions.

Contrôle des opérations. En Afrique du Sud, les transferts de fonds par téléphonie mobile ne se font pour le moment qu’à l’intérieur du pays, et toutes les transactions transfrontalières, même d’un montant modeste, doivent être soumises à un contrôle. Conformément à la législation nationale contre le blanchiment des capitaux, seuls les banques et les courtiers agréés sont habilités à effectuer des transferts de fonds avec l’étranger. Ce qui exclut les détaillants, qui sont au cœur de la stratégie des banques en matière de transfert d’argent par téléphone mobile. En attendant, les banques elles-mêmes hésitent à effectuer un grand nombre de transactions internationales d’un montant modeste. Le coût de la déclaration de ces opérations aux autorités est en général élevé.

http://www.un.org

20 Mars 2012, Message du Secrétaire général de la Francophonie

Le français est une chance !

Pour nous toutes et nous tous qui avons choisi de nous rassembler au sein de la Francophonie, le français, c’est en effet cette chance insigne qui nous est offerte de pouvoir entrer en contact par-delà les frontières et les océans, non pas seulement pour communiquer entre nous avec l’assurance de nous comprendre, mais aussi et surtout pour agir solidairement, pour réfléchir, ensemble, aux défis du présent et du futur, pour partager nos craintes, nos espoirs et nos ambitions, dans la détresse comme dans l’allégresse.

C’est la chance de pouvoir expérimenter, concrètement, à travers la littérature, la chanson, les arts vivants, ce que la diversité des expressions culturelles a de stimulant, d’enrichissant, de fécondant,

C’est la chance de pouvoir former des réseaux performants d’universitaires, de chercheurs, d’experts, de professionnels, de maires, de parlementaires, pour que le dialogue et la coopération au service du développement durable ne relèvent plus de la décision des seuls États, mais de l’engagement militant des peuples, de la société civile, des citoyens,

C’est la chance de pouvoir confronter nos expériences et de mutualiser nos expertises pour que prospère l’État de droit, pour que s’enracine la culture de la démocratie et des droits de l’Homme, pour que progresse la paix, tant au sein des nations que dans les relations entre États,

C’est la chance de pouvoir nous concerter pour faire prévaloir les intérêts de tous, et singulièrement de ceux que l’on a pris l’habitude de ne plus entendre.

Alors en cette période de crises profondes et multiformes, de mutations violentes et déstabilisatrices, en cette période où les liens de solidarité tendent à se déliter au profit du chacun pour soi, en cette période où grandit la tentation de stigmatiser ce qui nous différencie les uns des autres au lieu de retourner aux sources de notre humanité commune, en cette période où la détresse et l’indignation de la jeunesse contre ce qui a été et ce qui est, ne suffisent pas à concrétiser ce qui devrait être, ce qui pourrait être,

Savourons cette chance, non pas comme un acquis, mais comme un défi à relever jour après jour, comme un puissant moyen d’action, comme un formidable levier pour faire émerger une autre vision du monde et du destin qui nous lie, une vision acceptable par tous, équitable pour tous.

Cette chance, offrons-la surtout, en gage d’amitié et en signe de ralliement, à toutes celles et tous ceux, toujours plus nombreux, qui choisissent d’apprendre le français pour s’ouvrir au monde.

Abdou Diouf
Le message et le site de la Francophonie: http://20mars.francophonie.org/Message-du-Secretaire-general-de-la-Francophonie

Cameroun : 6500 milliards FCFA pour un «complexe industrialo-portuaire»

(Agence Ecofin) – Le schéma directeur d’aménagement global a été officiellement présenté le 14 mars dernier à Yaoundé par le président du comité de pilotage et de suivi du complexe.

Le changement de dénomination du projet de construction du port en eau profonde de Kribi en «complexe industrialo-portuaire» précise les intentions du gouvernement.

Au-delà du changement de nom, c’est toute une ville qui doit naître autour du port de Kribi et de nombreuses dessertes routières et ferroviaires à construire. Aussi, de lourds investissements à hauteur de 6500 milliards F CFA sont-ils attendus avec un impact énorme. Ce montant a été révélé ce mercredi à Yaoundé par Louis Paul Motaze, président du comité de pilotage et de suivi de la réalisation dudit complexe, par ailleurs secrétaire général des services du Premier ministre, lors dans sa présentation du plan général des aménagements portuaires, urbains et infrastructurels de ce gigantesque projet mené par l’entreprise Royal Haskoning.

Réalisés sur une superficie d’environ 26000 ha, apprend-on, les aménagements identifiés par le schéma directeur intègrent un port général avec un terminal à conteneur, un terminal polyvalent, un terminal aluminium, d’hydrocarbures et céréalier. Deux autres terminaux sont prévus, notamment méthanier et minéralier. Il est aussi prévu le port de plaisance, de pêche industrielle, une base navale, des zones d’urbanisation et des sites touristiques. Tous les contours du développement de la ville de Kribi ont été cernés dans une projection à l’horizon 2040.

Guy C. Moussi
http://www.agenceecofin.com/investissement/1803-3942-cameroun-6500-milliards-fcfa-pour-un-complexe-industrialo-portuaire

Le top 5 des chefs d’Etat africains les plus connectés

Le boom d’Internet n’a pas épargné l’Afrique. Face au succès des réseaux sociaux comme Facebook et Twitter, la course aux «likes» a commencé.

Croire que les pays étiquetés «en voie de développement» ne sont pas au fait d’Internet serait bien mal connaître le continent noir. De Facebook en passant par Twitter, ce sont des millions d’internautes qui s’expriment chaque jour sur le Web.

A l’image des autres continents, Facebook s’impose en Afrique comme le réseau social par excellence: 21,25% des internautes africains s’y connectent, ce qui fait pas moins de 17 millions de membres sur le site créé par Mark Zuckerberg en 2004.

Et cet engouement dépasse la sphère populaire, puisque de nombreux chefs d’Etat africains y ont ouvert un compte, une page officielle, ou encore des groupes de soutien. Autant d’outils qui permettent de créer une interface supplémentaire avec la société civile.

Les champions de Facebook et Twitter

Pour définir l’enjeu réel que représente le phénomène des réseaux sociaux au sein de la classe politique africaine, nous avons réalisé le classement des cinq présidents* les plus actifs sur la Toile, notamment sur Facebook et Twitter, au 29 mars 2011.

– Ce classement est évalué en fonction du nombre de likes (j’aime, en version française) affichés sur les pages Facebook officielles des présidents. Pour les profanes, il faut savoir que chaque «Facebookien» peut cliquer sur cette icône , présente un peu partout sur le site, afin de manifester son intérêt pour une page, un statut, une photo, etc.

Au-delà de la simple popularité d’un dirigeant, ces clics reflètent également des enjeux tels que l’accès à Internet, la pénétration des réseaux sociaux, la politisation de la Toile ou encore la censure.

– Twitter est également un réseau social révélateur. Ce site de microblogging relaie des mini-messages (140 caractères maximum) largement suivis sur le Web —on a pu voir son influence récemment lors des révolutions tunisienne et égyptienne.

5. Alassane Dramane Ouattara (Côte d’Ivoire): 12.169 likes

Le rival de Laurent Gbagbo et président légitime de la Côte d’Ivoire reconnu par la communauté internationale n’oublie pas de soigner sa présence virtuelle. Avec Gbagbo, ils se livrent une cyberguerre sur Facebook et Twitter afin d’élargir leur sphère d’influence.

Ouattara, dit «Ado», se montre très présent sur Internet, et la rubrique «Ado sur le web» de son site officiel renvoie sur ses pages Facebook, Hi5, MySpace et Twitter, où 1.028 abonnés suivent ses messages. Il a un site officiel personnel et un autre relatif à son parti politique.

4. Paul Kagamé (Rwanda): 15.591 likes

Très actif sur les réseaux sociaux, le président rwandais invite lui aussi les internautes à le suivre sur Facebook, Twitter, Flickr, ou encore YouTube. Sur Facebook, il a créé un forum intitulé «Answers of the week» (Réponses de la semaine) où il répond librement aux questions de ses likers. A titre d’exemple, le 16 mars, un dénommé Aboo lui demandait pourquoi le Rwanda n’était pas plus représenté en Afrique de l’Ouest. Paul Kagamé l’a informé que deux nouveaux ambassadeurs venaient d’être nommés au Nigeria et au Sénégal.

Son site officiel est régulièrement actualisé et son compte Twitter rassemble 8.388 abonnés.

3. Jacob Zuma (Afrique du Sud): 21.145 likes

Président de la «nation arc-en-ciel» depuis 2009, Zuma est en troisième position de ce classement, une place sur le podium qu’il doit sans doute aux 3.761.000 sud-africains adeptes de Facebook. Zuma est également très suivi sur Twitter avec 10.852 abonnés.

Son site officiel est mis à jour régulièrement et il possède également un compte sur YouTube et Flickr.

2. Laurent Gbagbo (Côte d’Ivoire): 32.418 likes

Laurent Gbagbo s’efforce de rassembler ses adeptes autant sur la Toile que dans la réalité. Il disposerait même d’une équipe de webactivistes chargée de diffuser son idéologie sur Internet. Une manière de se façonner une légitimité que ne lui a pas accordée la communauté internationale.

Son site officiel renvoie vers ses comptes Facebook, Twitter, Dailymotion, MySpace et YouTube. Sur Twitter, il est suivi par 1.277 abonnés. Une diversité d’outils qui permet d’élargir son champ d’action sur le Web. Récemment, le profil de Laurent Gbagbo aurait été bloqué sur Facebook pendant quelques jours, et une pétition circulait pour sa réhabilitation.

1. Goodluck Jonathan (Nigeria): 518.519 likes

L’importance que «Monsieur Bonne Chance» accorde à sa cyberpopularité n’est sans doute pas étrangère aux échéances électorales à venir. Président par intérim en poste depuis le 6 mai 2010, les prochaines élections législatives et présidentielle se tiendront respectivement les 2 et 9 avril 2011. Le site officiel de sa campagne est actualisé quotidiennement, et son compte Twitter rassemble 8.746 abonnés. C’est d’ailleurs en 140 caractères qu’il a annoncé l’ouverture de son nouveau site le 8 mars 2011.

En outre, le Nigeria se situe au 1er rang africain et au 9e rang mondial en terme de nombre d’utilisateurs d’Internet (43,989 millions), parmi lesquels 2.985.680 sont inscrits sur Facebook. Avec l’Afrique du Sud, le Nigeria recense le plus grand nombre d’utilisateurs de Twitter. Un résultat qui n’est pas étranger à la démographie du Nigeria, pays le plus peuplé du continent noir, et 8e au rang mondial, avec 155.215.573 habitants.

Voilà donc un président qui a bien su tirer son épingle du jeu

Liberté de liker

L’époque où les politiques ne prenaient pas en compte la mesure du phénomène des réseaux sociaux semble être révolue. Sans doute les scandales créés par les câbles de WikiLeaks et l’utilisation de Facebook et Twitter par les partis d’opposition comme vecteur de contestation ont-ils incité de nombreux dirigeants à ne pas négliger cette partie du Web.

A l’image des blogs, le premier réflexe a été de se méfier de ces lieux d’échanges ouverts. Dans certains pays où la liberté d’expression n’existe que pour la forme dans la Constitution, l’accès à ces sites fait figure d’oasis en plein désert. On comprend alors l’enjeu de limiter l’accès à de tels outils afin de museler les voix dissidentes.

Sauf que la censure est un pari risqué, et qu’elle nécessite un accord avec les moteurs de recherche (à l’instar de Google, qui de 2006 à 2010 acceptait de censurer certaines entrées en Chine) ou encore avec les fournisseurs d’accès. Mais limiter l’accès au Web ne passe pas inaperçu, même dans des pays qui recensent de faibles taux de pénétration d’Internet. Le dernier exemple en date est celui du Cameroun. Le vendredi 11 mars, l’accès au réseau Twitter par téléphone mobile a été bloqué par le gouvernement de Paul Biya, arguant d’obscures «raisons de sécurité». A ce jour, le service n’est toujours pas rétabli dans le pays.

Au fond, si les chefs d’Etat n’ont pas pris le train des réseaux sociaux en marche, ils le craignent. Laurence Monnoyer-Smith, chercheuse française en Sciences de l’Information et de la Communication, souligne:

«Pour eux, il s’agissait d’un dispositif ressortant de l’organisation de la société civile. Ils ne voyaient pas leur intérêt. Le réveil a été brutal parce qu’ils ont pris conscience de l’énorme décalage entre l’idée qu’ils se faisaient de leur action, et la manière dont elle était reçue.»

A l’image de Robert Mugabe (Zimbabwe), ou encore d’Abdoulaye Wade (Sénégal), les groupes d’opposition et les pages des «anti-» se comptent par dizaines —et certaines ne mâchent pas leurs mots.

http://www.slateafrique.com

L’Afrique génèrera plus de déchets électroniques que l’Europe en 2017

Selon les experts du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), la quantité de déchets électroniques émise par les Africains devrait dépasser celle des Européens d’ici 2017. La forte croissance de ces déchets est due en grande partie à la consommation de plus en plus importante d’ordinateurs, de téléphones portables sur le continent africain.

Le continent africain dépasserait l’Europe en 2017 en terme de production de e-déchets tels que les réfrigérateurs, les télévisions, ou les téléphones portables. C’est le constat des experts du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), réunis en colloque à Nairobi où siège l’organisation. Selon Katharina Kummer Peiry, secrétaire exécutive de la Convention de Bâle de 1989 sur le contrôle des mouvements transfrontaliers des déchets dangereux et leur élimination, « une étude indique que l’Afrique produira plus de déchets électroniques que l’Europe en 2017 ».

Plus de téléphones et d’ordinateurs

Selon le rapport du PNUE, deux données expliquent cette évolution. Il s’agit d’une part de la croissance démographique et d’autre part l’accès croissant aux équipements électroniques. Le taux de pénétration concernant les ordinateurs personnels a été multiplié par dix ces dix dernières années et le nombre d’abonnés à un réseau de téléphonie mobile, par cent. De plus en plus de personnes ont accès à ces produits en Afrique, continent qui a désormais dépassé le seuil du milliard d’habitants.

« L’Afrique, où le recyclage de ces équipements demeure largement informel doit évoluer vers un recyclage plus encadré pour s’assurer que les métaux précieux sont extraits comme il se doit, par exemple, des téléphones portables », souligne pour sa part Achim Steiner, directeur exécutif du PNUE.

« L’utilisation d’équipements électriques et électroniques, et en particulier d’outils d’information et de télécommunication, demeure bas en Afrique en comparaison à d’autres régions du monde, mais elle augmente de façon spectaculaire », note un rapport du programme Afrique de la mise en œuvre de la convention de Bâle rendu public le mois dernier.

Malgré cette Convention de Bâle qui interdit la circulation de déchets dangereux depuis 1992, les pays industrialisés envoient leur matériel usagé par container dans les pays en voie de développement, notamment en Afrique où ils sont un véritable fléau en raison de la toxicité de certains composants. Le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne sont d’ailleurs les principaux pays exportateurs de déchets électroniques en Afrique.

http://www.afrik.com/article25096.html

Madagascar : Une date butoir pour la loi d’amnistie

Une loi d’amnistie censée mettre un terme à la crise politique à Madagascar, sera déposée au parlement d’ici deux semaines, a appris vendredi, AfriSCOOP de sources proches de la Sadc (Communauté de développement d’Afrique australe) dont une délégation était en fin de mission sur la Grande île.

« Nous avons examiné un texte élaboré par des juristes malgaches compétents. Il devra aboutir à une loi d’amnistie d’ici deux semaines. Ce sera une première étape pour sortir de la crise politique », a affirmé Marius Fransman, vice-ministre sud africain des relations internationales, chef de la délégation de la Sadc.

La troïka (organe de coopération en matière de politique défense et sécurité) de la Sadc était depuis cinq jours à Madagascar pour tenter de débloquer la crise politique dans ce pays, depuis la chute de l’ex chef de l’Etat Marc Ravalomana en mars 2002. Elle a achevé sa mission, jeudi après avoir rencontré les principaux responsables du pays dont le président de la transition, Andry Rajoelina et la mouvance de M. Ravalomana.

La Sadc avait déjà fixé au 29 février, la mise en place de cette loi d’amnistie. Mais, elle n’a pas été respectée par le gouvernement.

« Tout éventuel non respect de cette nouvelle date dénotera de la mauvaise volonté » des autorités malgaches, a prévenu M. Fransman.

La classe politique malgache a signé en septembre 2011, un processus de sortie de crise devant conduire à l’organisation des élections crédibles et transparentes.

http://www.afriscoop.net/journal/spip.php?article5227

L’accès à l’eau potable dans toute l’Afrique, un espoir lointain ?

L’accès à l’or bleu, un enjeu de taille en Afrique. Lundi 12 mars s’est ouvert à Marseille le sixième Forum mondial de l’eau, pour une semaine de réflexions et d’échanges. Environ 20 000 personnes de 140 pays y participent pour apporter des solutions quant à l’accès universel à l’eau potable. Une problématique qui concerne 40% de la population d’Afrique subsaharienne.

Le forum mondial de l’eau, intitulé « temps des solutions », qui se tient à Marseille du 12 au 17 mars 2012, réunit près de 20 000 participants de 140 pays différents (institutions, entreprises, associations, élus locaux). « Les défis sont immenses et les faits tenaces », a lancé le Premier ministre français, François Fillon, dans son discours d’ouverture lundi. Il a exhorté la communauté internationale à « réfléchir aux moyens de rendre cet accès universel en 2030 », à « se mobiliser pour y remédier », qualifiant la situation « d’inacceptable ».

Environ 40% de la population d’Afrique subsaharienne n’a pas accès à l’eau potable. C’est le continent où l’accès à une eau de qualité est le plus limité, selon le 4e rapport de l’Onu sur l’eau, pourtant, à l’exception des zones arides et semi-arides, l’Afrique compte dix-sept grands fleuves et une centaine de grands lacs, auxquels s’ajoutent de considérables nappes phréatiques.

Les enjeux ou problèmes spécifiques de l’eau en Afrique

Compte tenu de l’accroissement des besoins multiples et surtout de la forte croissance de la population mondiale, l’eau est plus que jamais devenu un enjeu majeur dans les sociétés. D’une part, les pays occidentaux satisfont leurs besoins au prix d’investissements financiers lourds permettant d’accéder, de distribuer et de traiter l’eau douce. D’autre part, les pays du Sud sont confrontés à d’énormes difficultés, dont l’ampleur est tributaire des aspects physiques, démographiques, économiques et politiques.

L’Afrique reste confrontée à un immense « stress hydrique », s’expliquant par une forte pénurie d’eau qui pèse sur une partie importante des populations. Au sud du Sahara, environ 300 millions de personnes n’ont pas accès à l’eau potable (plus du tiers de la population du continent) et un habitant sur deux souffre de maladies conséquentes de la pénurie ou de la mauvaise qualité de l’eau.

L’inégale répartition géographique de l’or bleu reste un point majeur des ressources en eau sur le continent. La réduction des territoires endoréiques, notamment plus de la moitié des zones semi-arides et arides, sont caractérisées par l’importance de ces territoires où l’écoulement des eaux n’atteint pas la mer et se perd dans des dépressions fermées. L’irrégularité et la diminution des précipitations depuis les années 70 n’ont fait qu’aggraver la question de besoins en eau. En Afrique australe et en Afrique orientale, les populations alternent ainsi depuis les deux dernières décennies entre sécheresses et inondations.

Par ailleurs la fragilisation des écosystèmes, à travers une forte intensification des activités agricoles, une intensification de la déforestation, un développement des activités industrielles et une urbanisation massive, ont contribué au risque de manque d’eau dans plusieurs parties du continent.

Gestion partagée et maitrisée de l’eau

En Afrique subsaharienne, l’exploitation et la maîtrise de l’eau, tant en milieu rural qu’urbain, sont devenues des questions stratégiques au regard de l’accroissement démographique, de la diversification des activités économiques et de la dégradation actuelle de l’environnement. L’eau fait donc à la fois l’objet de nombreuses convoitises et tensions entres les Etats et aussi au sein des milieux urbains et ruraux.

La réalisation d’une vraie gestion durable de l’eau repose dans le développement d’une approche de partage équitable et d’économie de l’eau en prenant en compte la diversité des intérêts des acteurs concernés. L’enjeu réside dans la capacité à mettre en œuvre des dispositifs qui parviennent à concilier un objectif d’égal accès de tous.

www.afrik.com

Mobilisation mondiale contre un criminel de guerre africain

Le criminel de guerre ougandais Joseph Kony, sous le coup d’un mandat d’arrêt international, s’est invité mercredi en tête des sujets les plus commentés dans le monde sur le réseau social Twitter.

Mercredi matin, de nombreux utilisateurs de Twitter ont eu la surprise de voir apparaître, au top des sujets les plus commentés sur le réseau social à travers le monde, un nom que beaucoup d’entre eux ignoraient. Et ce n’était pas «Google play», la nouvelle plate-forme du géant américain. Le haut du podium des «hashtags» (un mot précédé du signe «#», qui permet d’indiquer un sujet sur Twitter), habituellement squatté par Justin Bieber et autres sujets légers comme l’Ipad3, était cette fois occupé par un nom glaçant: Joseph Kony.

Joseph Kony est visé par un mandat d’arrêt international.

Joseph Kony, pour tous les «twittos» qui n’ont pas pris la peine de vérifier sur Wikipedia, est ce que l’on a l’habitude d’appeler un «seigneur de guerre» africain. Autrement dit, un criminel de guerre. Originaire de l’Ouganda, le personnage sanguinaire sévit depuis la fin des années 1990 aux confins du Congo et de l’Afrique des Grands lacs. Au départ, il était à la tête de la rébellion ougandaise contre le président d’alors, Yoweri Museveni. Au fil du temps, son Armée de résistance du seigneur (LRA) s’est transformée en une bande de fanatiques qui s’est mis en devoir d’ensanglanter toute la région. À leur actif: pillages, meurtres de civils, viols, esclavage sexuel et enlèvements d’enfants soldats. Autant de crimes contre l’humanité qui ont valu à leur leader d’être le premier individu visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, en 2005. Mais depuis lors, Joseph Kony reste en fuite.

Sur Twitter mercredi, «Invisible children» a popularisé le nom de Kony.

Révulsé par le sort des enfants soldats, une association américaine, «Invisible children» s’est donné pour mission de faire arrêter Joseph Kony avant la fin de l’année. «Le problème, estime l’initiateur du projet, c’est que 99,9% de la population mondiale ne sait pas qui il est. S’ils le savaient, il aurait été arrêté depuis longtemps». En mobilisant via les réseaux sociaux, le collectif cherche donc à intégrer le nom du seigneur de guerre dans la grande discussion mondiale qu’Internet permet. Sur Facebook, l’association a réuni presque un million de fans et lancé des actions citoyennes (rassemblements, campagnes d’affichage, kits d’action). Sur Twitter, c’est la diffusion d’un film de trente minutes qui lui a permis mercredi de générer un buzz inattendu.

http://vimeo.com/invisible/kony2012

Toute la journée, à travers le monde, les internautes se sont donc échangés des messages siglés «Stopkony» ou «Kony2012». Pourquoi 2012? D’abord parce qu’aux États-Unis aussi, c’est une année électorale: les politiques pourraient donc se montrer plus à l’écoute des citoyens. Surtout, parce qu’il y a quelques mois, Barack Obama a décidé l’envoi d’une centaine de soldats des forces spéciales en Afrique centrale, «pour aider les forces de la région œuvrant à faire quitter le champ de bataille à Joseph Kony». C’est le plus important déploiement de troupes américaines en Afrique depuis le sanglant fiasco de l’intervention en Somalie en 1993. Or si l’arrestation du criminel traîne, «Invisible children» craint que Washington ne se retire.

Pour l’heure, Joseph Kony et ses hommes, dont nul ne sait exactement combien il en reste, n’ont pas arrêté leurs exactions. Après une accalmie en 2011, les attaques ont même repris ces dernières semaines. Ainsi, le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a estimé mardi que 3000 personnes ont encore dû fuir la région depuis le début de l’année. Depuis 2008, rappelle le HCR, «les activités de la LRA dans la province ont causé le déplacement interne d’environ 320.000 personnes». Et 20.000 gamins auraient en tout été raflés par la LRA pour être transformés en tueurs.

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