Sept géants du secteur s’associent dans un vaste projet, internet.org, qui vise à rendre le Web accessible partout dans le monde.
Pour cela, ils appellent à la mobilisation générale.
Les deux tiers de la planète n’ont pas accès à Internet: 5 milliards de personnes ne sont pas connectées. Pis, s’inquiète le PDG de Facebook, le taux d’adoption d’Internet ne croit que de 9 % par an. «Pas assez rapide», pour Mark Zuckerberg, bien décidé à accélérer le mouvement grâce à internet.org, cette association qui a été lancée ce 20 août. Elle compte, outre Facebook, six autres membres fondateurs: Nokia, Samsung, l’équipementier télécom Ericsson, l’éditeur de logiciels Opera, les fabricants de semi-conducteurs Qualcomm et MediaTek.
Son but est d’apporter le Web à tous ceux qui n’y ont pas accès pour des raisons économiques et technologiques. Des freins que les géants du secteur veulent faire sauter, non pas tant par altruisme que par nécessité de faire grossir leur marché, cantonné aux zones développées. Facebook, comme Nokia avant lui, a déjà fait sien le slogan «connecter le prochain milliard» (de personnes). L’Afrique et l’Asie, où respectivement 15 % et 27 % de la population ont un accès à Internet, sont les principales cibles de ce projet (voir infographie).
«Nous avons déjà investi plus d’un milliard de dollars pour connecter les habitants de pays en voie de développement, au cours des dernières années, et nous avons prévu de continuer»,explique Mark Zuckerberg. Conscient qu’il faudrait des dizaines de milliards de dollars pour connecter les deux tiers manquants de l’humanité, internet.org dresse la liste des initiatives qui permettrait d’alléger la facture.
Économiser le trafic de données en ligne
D’abord, il faudra abaisser le coût d’accès à Internet. Dans sa présentation, Mark Zuckerberg chiffre à 2000 dollars sur deux ans le coût d’un abonnement avec un accès illimité au Web (aux États-Unis): 500 dollars proviennent du coût du smartphone, en partie pris en charge par l’opérateur, et 1500 dollars sont imputables au coût de la transmission de données. Un tarif inabordable pour les deux tiers de l’humanité.
Il faut donc apprendre à économiser le trafic de données en ligne, comme on économise l’électricité. Cela passe par la compression de données, qui permet de réduire un fichier photo à la taille d’un fichier texte sans en altérer la qualité, par le développement de sites et d’applications dont l’utilisation réclame moins de téléchargement de données.
Ensuite, Mark Zuckerberg mise sur la capacité des équipementiers télécoms à améliorer la qualité de leur réseau mobile, sans pour autant augmenter le nombre d’émetteurs. Les progrès technologiques devraient d’ici cinq à dix ans permettre de multiplier par dix les capacités d’un réseau à coût constant. À terme, cela permettra d’abaisser le tarif facturé pour la consultation de données sur mobile. Car il s’agit avant tout de mobile. Pas question pour internet.org d’encourager les États à développer leur réseau filaire. C’est même totalement inimaginable dans certaines régions du monde. En revanche, l’association compte bien peser sur les États pour faire baisser le coût des licences pour réseaux mobiles.
Nouveaux modèles
Le troisième et dernier principe posé par internet.org est tout aussi ambitieux, il vise à développer de nouveaux modèles économiques qui rendront plus facile l’accès au Web. Dans ce volet, Mark Zuckerberg envisage notamment que ne soit plus commercialisé un «accès aux données», notion complexe à expliquer, mais un «accès à Facebook», censé être plus vendeur. Cela se traduirait alors par une autre répartition des revenus générés par les abonnements ou les cartes prépayées. Ces revenus seraient alors distribués entre les équipementiers, les opérateurs et les fournisseurs de service, en l’occurrence Facebook!
Le projet ne prévoit pas pour autant d’équiper les gens en PC ou smartphones (outil privilégié pour accéder au Web), mais il part de l’hypothèse que le nombre de possesseurs de smartphones va continuer à augmenter – il y en a déjà un milliard en circulation dans le monde – avec la baisse du coût de ces appareils. Aujourd’hui, 4 milliards de simples téléphones mobiles sont utilisés dans le monde. L’enjeu est de convertir la majorité d’entre eux en smartphones dans les cinq prochaines années. Une façon très efficace pour les acteurs d’Internet d’augmenter leur marché potentiel.
Le Baobab Urbain est un projet novateur et ambitieux dans la construction de l’Afrique de demain.
En effet, il offre une réponse aux problématiques liées à la question du logement par le biais de la recherche de nouveaux modèles urbains, dédiés et adaptés au mode de vie africain, notamment dans sa partie sub-saharienne.
Il s’inscrit à la croisée de plusieurs enjeux : urbains d’abord, par la volonté de mixité programmatique, l’assemblage de trois éléments d’urbanité : un équipement public, ouvert et structurant dans la ville, une infirmerie, répondant à un enjeu de santé, et un espace public qualitatif, unifiant et reliant les deux ensembles.
Sociaux ensuite, puisque le projet a été conçu en fonction des modes de vie et des traditions locales. Environnementaux également, car le projet intègre la régulation climatique fort nécessaire sur le site du projet, par le biais d’un travail sur la ventilation mais également de la toiture métallique qui donne son identité au projet.
Celle-ci, complétée par des panneaux photovoltaïques, vise l’autonomie énergétique de l’ensemble. Enfin, l’usage des matériaux locaux a pour vocation d’agir localement, de perpétuer et de remettre au goût du jour des pratiques et des usages constructifs tout en permettant à l’édifice de se fondre dans son environnement.
C’est par le biais de ces enjeux que ce projet revêt une dimension innovante et novatrice pour l’Afrique. C’est également dans ce cadre, qu’avec la collaboration des lauréats du projet, AFRIKArchi s’est lancée dans l’étude d’une réalisation possible du projet sur le site de Ouagadougou.
La viabilité et la faisabilité technique étant désormais prouvée, il ne reste plus que votre soutien financier pour réaliser ce projet qui, assurément, deviendra lui aussi un motif de fierté africaine.
Le continent tel qu’on le rêve, puissant, moderne et doté d’infrastructures performantes…
De la science-fiction ?
Non, si l’on en juge par les nombreux chantiers censés le projeter dans une nouvelle ère.
Faisons un rêve. Un certain Joseph, Congolais, rend visite à son grand ami sud-africain, Jacob, qui réside à Pretoria. Il part de Kinshasa, dispose d’un peu de temps et souhaite profiter des paysages de savane, comme du temps de sa jeunesse lorsqu’il accompagnait son père parti à la chasse. Mais le train express climatisé en service depuis une quinzaine de jours est déjà victime de son succès. Heureusement, Joseph dispose d’un service VIP. On lui trouve une place pour une centaine d’africas, la toute nouvelle monnaie unique.
Depuis leurs domiciles d’Abidjan et Dakar, Alassane et Macky s’envoient des chats pour échanger sur leur nouveau job. Les journées sont chargées, mais c’est bien payé. Nos deux camarades sont ravis et se donnent rendez-vous le lendemain pour poursuivre la conversation. De toute façon, ils ne risquent plus une satanée coupure d’électricité depuis que la centrale ghanéenne de Tema, tournant au gaz nigérian, approvisionne toute la région.
À Alger, Abdelaziz, quoiqu’un peu fatigué, a finalement décidé d’aller à Abuja pour régler un léger différend avec le Bamakois Dioncounda. Là-bas, ils retrouveront le bien nommé Goodluck. Pour économiser un peu d’argent, ils ont opté pour le covoiturage sur la transsaharienne. Un souvenir inoubliable ! L’aire d’autoroute de Tombouctou est de toute beauté avec ses lieux saints.
Après s’être méchamment disputés pour le paiement d’un plein d’essence, Salva et Omar ont eux, au contraire, décidé de « faire route à part ». Pour son business, Salva a trouvé un partenaire au Kenya. Et puis Omar s’est lancé dans une nouvelle activité, l’hydroélectricité. Les débuts sont prometteurs.
Prodigieux
Nous sommes en 2040. Quelque 2 milliards d’Africains vivent en paix et voyagent sans entraves. Beaucoup disposent d’un passeport régional. Le mode de consommation de près de 300 millions d’entre eux, essentiellement urbains, n’est pas sans rappeler celui du Parisien au début des années 2000, avant que la crise économique et le chômage ne fassent plonger la France.
Grâce à un taux de croissance annuel de 6 % depuis le début du siècle, ce que les économistes appellent la formation brute de capital a augmenté de 800 % sur l’ensemble du continent. C’est prodigieux. Le PIB dépasse les 10 000 milliards de dollars (plus de 8 000 milliards d’euros), soit à peine moins que celui de toute la zone euro avant qu’elle n’implose… en 2013.
Ce nouvel eldorado attire plus de 10 % des investissements étrangers et 5 % du commerce mondial. Les trois immenses zones industrielles, à Casablanca, Lagos et Nairobi, ont supplanté la Chine. L’Afrique est devenue l’atelier du monde. Son grenier également. Il est loin le temps où 40 % des récoltes étaient perdues faute de capacité de stockage ou de transport.
Le bassin du Congo s’est imposé comme le champion sur le marché carbone, tout en développant une florissante industrie du bois. Les paysans et éleveurs ouest-africains font des merveilles. Johannesburg et Abidjan sont d’authentiques places financières. Le dernier livre de Damyo Bisamo, Pourquoi l’Afrique fait peur !, provoque d’incroyables empoignades lors de colloques habituellement ennuyeux.
On se frotte les yeux. Non, l’Afrique a seulement investi – autour de 360 milliards de dollars, estime l’Union africaine – dans ses infrastructures depuis une trentaine d’années. Quant aux dirigeants, ils ont enfin décidé d’être sérieux…
Le Quai d’Orsay ne prévoit pour l’instant pas d’évacuation des ressortissants français, incités à «respecter scrupuleusement le couvre-feu».
Depuis le début des affrontements mercredi, de nombreuses capitales occidentales ont fait part de leur inquiétude et ont demandé à leurs ressortissants d’éviter de se rendre en Égypte. Aucun ordre d’évacuation n’a toutefois été donné pour l’instant. Si plusieurs pays, tels que la France, la Russie ou encore l’Allemagne, recommandent à leurs touristes d’éviter l’ensemble du territoire, d’autres, comme l’Italie ou la Suisse, assurent que les stations balnéaires de la mer Rouge restent des lieux sûrs, si l’on évite les excursions.
• France
Aucun ordre d’évacuation des ressortissants français en Égypte n’a été donné pour l’instant. «Nous allons voir comment la situation évolue», a indiqué vendredi matin le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius. Mais les Français ont l’instruction très ferme de rester chez soi et d’éviter les lieux de rassemblement des manifestants. «Cela vaut pour l’ensemble du pays», a précisé Laurent Fabius.
L’ambassade de France au Caire demande par ailleurs à ses ressortissants de respecter scrupuleusement les horaires du couvre-feu, de 19 heures à 6 heures du matin, imposé suite à l’instauration de l’état d’urgence mercredi. «La situation politique actuelle implique que, en tant que ressortissants étrangers, vous mainteniez une stricte neutralité s’agissant des événements en cours en Égypte», recommande le consulat général de France au Caire sur son site Internet.
• Allemagne
Le gouvernement allemand a étendu vendredi aux stations balnéaires de la mer Rouge comme Charm el-Cheikh et Hourghada son conseil aux touristes d’éviter l’Égypte en raison des troubles politiques. «Nous conseillons de manière urgente d’éviter Le Caire, la Haute-Egypte et le delta du Nil», a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Et d’ajouter: «Le chef de la diplomatie, Guido Westerwelle, invite tous ses concitoyens à prendre ce conseil très au sérieux.»
De son côté, TUI Allemagne, premier tour-opérateur d’Europe, a annoncé vendredi l’annulation de tous les séjours en Égypte jusqu’au 15 septembre. La société allemande a précisé qu’environ 6000 clients se trouvent en ce moment dans les stations égyptiennes de la mer Rouge. Ces derniers peuvent demander un retour anticipé.
• Italie
Le gouvernement italien a lui aussi déconseillé à ses ressortissants de se rendre en Égypte. «Il est vivement conseillé d’éviter les excursions hors des localités touristiques et en particulier dans les villes», a ajouté le ministère italien des Affaires étrangères, pointant également les «conditions de sécurité très précaires» dans le nord du Sinaï.
Actuellement, selon les opérateurs touristiques locaux cités par l’agence Ansa, environ 19.000 Italiens se trouvent dans les localités touristiques égyptiennes, soit 5000 de plus que la semaine dernière. Un accroissement sans doute lié au pont du 15 août. Mardi, le président de la fédération des tour-opérateurs Fiavet, Fortunato Giovannoni avait toutefois déploré «une chute de 80% du nombre de touristes italiens en Égypte, et même de 85% au Caire» par rapport à la même période de l’an passé.
• Royaume-Uni
Le Foreign Office a conseillé vendredi aux touristes britanniques séjournant dans la station balnéaire d’Hourghada sur la mer Rouge de rester dans leur hôtel à la suite d’une mise en garde de la police égyptienne. «Il y a eu des affrontements violents à Hourghada le 14 août, dans une zone éloignée des sites touristiques. Un homme a été tué», a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
Londres déconseille à ses ressortissants de se rendre en Égypte pour des voyages «non essentiels». Mais, comme pour l’Italie, ces préconisations ne concernent pas la plupart des stations balnéaires de la mer Rouge, à l’image de Charm el-Cheikh. Quelque 40.000 touristes britanniques s’y trouvent actuellement, selon l’association des voyagistes britannique Abta.
• Belgique
Jusqu’à présent, la Belgique déconseillait de se rendre en Égypte, «sauf pour les voyages vers les régions touristiques de la mer Rouge et du golfe d’Aqaba». Depuis vendredi, ce sont tous les voyages dans ce pays qui sont déconseillés. Pour les Belges qui se trouvent actuellement dans le pays, le ministère des Affaires étrangères leur recommande de rester «extrêmement vigilants», de limiter leurs déplacements «au strict minimum» et de «ne pas prolonger leur séjour au-delà de ce qui est nécessaire». L’Égypte est surtout fréquentée par les Belges en hiver, mais reste la sixième destination la plus importante pendant les mois de juillet et d’août, selon le voyagiste belge Jetair.
• Russie
Les autorités russes ont recommandé jeudi aux tour-opérateurs de cesser de vendre des séjours en Égypte jusqu’à la normalisation de la situation dans ce pays. «Le coût moyen d’un séjour pour une personne s’élève à 600-700 dollars, un manque à gagner pour les sociétés touristiques (en cas d’annulation) qui pourrait atteindre 35 millions de dollars», a dit Maïa Lomidzé, directrice de l’Association des tour-opérateurs russes citée par l’agence Ria Novostié. Plus de 50.000 touristes russes se trouvent actuellement dans le pays des pharaons, selon l’agence russe pour le tourisme.
• États-Unis
Les États-Unis, dont l’ambassade au Caire fonctionne avec un minimum de fonctionnaires depuis le renversement de Mohammed Morsi, ont fortement incité jeudi leurs ressortissants à quitter le pays et ceux qui prévoient de s’y rendre à ajourner leur voyage. Le département d’État «exhorte avec force les ressortissants américains à éviter toutes les manifestations en Égypte, même celles pacifiques mais qui peuvent mal tourner, et où un étranger peut être pris pour cible». Washington précise qu’il n’organise pas «d’évacuations» par avions affrétés par le gouvernement
Dans le but d’améliorer son système de santé, le Congo a fait venir ce week-end au port de Pointe-Noire un navire médical de 16 500 tonnes, affrété par l’ONG américaine Mercy Ships.
Ce « bateau de la miséricorde » pour l’Afrique doit rester à quai pendant dix mois pour réaliser plusieurs opérations sur l’ensemble de la population congolaise, sensibilisée par la fondation d’Edith Lucie Bongo Ondimba, l’ex-première dame du Gabon.
Une fanfare annonce la descente sur le quai du port de Pointe-Noire du capitaine du bateau Africa Mercy (le plus récent des navires entrés en service chez Mercy Ships). Il est aussitôt accueilli par les officiels congolais, notamment le ministre de la Santé et de la Population, François Ibovi, et la conseillère à la Santé de la présidence de la République, Marie Franck Puruehnce.
Le navire-hôpital de l’ONG américaine Mercy Ships va rester à quai pendant dix mois pour réaliser au moins 1 600 actes chirurgicaux et 1 900 opérations de cataracte au bénéfice des Congolais de tous les départements du pays.
Mission d’information
Ces actions sont l’aboutissement d’un partenariat entre le gouvernement congolais et l’ONG américaine. Au milieu, la Fondation de Edith Lucie Bongo Ondimba, la Felbo, joue un rôle de sensibilisation et de communication. « La Felbo, dès aujourd’hui, commence sa mission d’information des populations au niveau de Pointe-Noire et du Kouilou », a déclaré Julienne Johnson, la présidente de la Felbo.
Le « navire de miséricorde » pour l’Afrique fait sa première escale en Afrique centrale. Ses 400 professionnels bénévoles fourniront non seulement des services médicaux mais aussi de la formation en faveur des personnels de santé du Congo.
La Centrafrique est plongé dans la tourmente, aucune solution à l’horizon, les peuple est éreinté des exactions de la séléka, le mouvement rebelle est divisé et incontrôlable.
En effet, pendant que les caméras occidentales sont braquées au nord du continent africain, la République de la Centrafrique continue de s’engouffrer, dans l’indifférence. Certains parlent même d’un pays en plein suicide.
Les institutions de l’Etat sont à l’arrêt : les fonctionnaires n’ont toujours pas repris le travail, faute de salaires non versés, et les grilles des écoles, hormis le privé, sont toujours fermées. Cerise sur le gâteau, le pays est suspendu des instances de l’Union africaine (UA). La situation économique est dramatique. Côté humanitaire, les populations ont le sentiment d’avoir été abandonnées.
Le pays est classé 180e sur 187 pays dans l’Indice de développement humain (IDH), dans le Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud).
Il figure sur la deuxième marche du podium des pays à l’espérance de vie la plus faible : 49 ans.
Il subsiste une insécurité alimentaire. Quant aux déplacés, ils sont au nombre de 206 000 à l’intérieur du pays, selon le Haut-commissariat aux réfugiés. Human Rights Watch, Médecins sans frontières et d’autres organisations s’inquiètent de la situation alarmante du pays. Une aide de 7 millions d’euros a été promise en juin par l’Onu et une rallonge de 8 millions promise en juillet par l’Union européenne. En attendant le déblocage de ces aides, rien ne permet de garantir la sécurité alimentaire dans le pays, d’autant plus qu’il traverse une période de sécheresse qui empêche le bon déroulement des récoltes.
Viol, massacre et pillage incessants
Des Kalachnikovs pour les enfants de la Seleka
A Bangui, les agressions, les tueries et les viols sont toujours de mise. Et les pilleurs ne sont pas les seuls à causer du mouron aux habitants.
La Séléka mais aussi des militaires, dont des Tchadiens et des Soudanais, s’y sont mis depuis la prise de Bangui, malgré le sursaut du Président par intérim centrafricain, l’ex-rebelle de la Séléka, Michel Djotodia, en juin dernier. Ils agissent dans l’impunité la plus totale. Cela s’explique par le fait que la Séléka, qui a fait tomber le Président François Bozizé le 22 mars dernier, est divisée en plusieurs factions.
Elles se composent de cinq groupes armés, selon Rue89 qui a recueilli le témoignage d’une habitante de Bangui réfugiée en France. « La pagaille est telle que certains évoquent la nécessité de pourparlers « inter-Seleka » ».
La France, ancien colon de la Centrafrique, supervise de loin les évènements, sans tenter d’aider à résoudre la crise. Probablement, en raison du scandale des diamants offerts par l’empereur Bokassa à Giscard D’estaing. En s’effaçant de la crise centrafricaine tout en assurant la protection de ses ressortissants, la France n’a pas l’intention de raviver l’une des pires pratiques de la « Françafrique ».
Des élections doivent en principe avoir lieu à Bangui en 2016.
En principe, car dans la pratique, tout porte à croire que rien ne se déroulera comme prévu. Le pays parviendra-t-il à se relever avant qu’il ne soit trop tard ?
Tel un homme étranglant un autre homme, telle est la manière dont la pérennité au pouvoir d’un homme politique, étrangle les populations. Des hommes conscients de leur despotisme et hypocrites, n’hésitent pas à mettre en avant la mascarade républicaine ou démocratique.
La période électorale en Afrique, est semblable à un tsunami pour les dirigeants. Ce sont de grands enfants qui considèrent le pouvoir comme leur jouet préféré. Ils en oublient la responsabilité et le devoir qu’impose ce moyen. Un moyen qui sait être égoïste entre de mauvaises mains. Ces hommes se lèvent fiers, devant des populations miséreuses et une communauté internationale ambiguë.
Une banalisation des règles, des principes et des valeurs de la société, traduite en un rejet de la constitution, est réellement une aberration imposée dans cette région du monde.
Il semble aisé dans certains pays de modifier les modalités de désignation, les conditions d’accès ou la durée de mandat de la fonction de président. Pauvre Constitution ? Dévalorisée. Du vulgaire papier. Comment peut-il y avoir une organisation ? Un ordre? Sans respect des lois ? Impossible. Anarchie et désordre sont maître mot dans une telle société. Effectivement, on observe un premier ministre de paille, chargé des affaires administratives, un parlement non représentatif de la population, ami avec l’exécutif et vidé de son rôle de contre-pouvoir. Un système judiciaire corrompu et doté d’une autonomie fictive.
Avec des populations sans minimum social, carence d’eau, d’électricité, de salubrité, de systèmes éducatifs supérieurs… et autres, il relèverait du miracle que la chose politique intéresse. Maintenir la tête des populations sous l’eau, serait-il une stratégie de maintien au pouvoir ? Car ventre affamé n’a point d’oreille.
L’alternance politique est l’oxygène d’un pays. Tout d’abord, elle permet de contrôler l’impact que l’excès de pouvoir peut avoir sur l’être humain, c’est un contre-pouvoir en son mécanisme même. Ensuite, elle est la manifestation de la souveraineté du peuple qui ouvre la réflexion sur une vision nouvelle vers le bien-être des sociétés. Enfin, le pouvoir renouvelé laisse entrevoir la concrétisation d’un avenir toujours meilleur.
La planète entière se lasse de ce bourdonnement d’abeilles. L’Afrique est riche, elle le sait, la communauté internationale le sait. Pourquoi l’Afrique ne s’applique-t-elle pas ? Pourquoi est-ce l’Occident qui doit faire le gendarme ?
Les nouvelles technologies se développent très rapidement sur le continent Africain, cela provoque l’arrivée de nouveaux millionnaires et favorise la création d’emplois.
C’est aussi une valorisation capitale des compétences humaines en Afrique.
Si l’Afrique n’a pas encore son Mark Zuckerberg (le fondateur et PDG du réseau social Facebook), le boom des nouvelles technologies (NTIC) récemment expérimenté par le continent a permis à certains pionniers et entrepreneurs du net africains de faire fortune. Spécialistes de la vente en ligne, de la communication numérique ou de la fourniture de services internet, ces personnalités qui révolutionnent le web africain attirent de plus en plus l’attention et les financements des fonds d’investissement et des géants technologiques mondiaux.
10 millionnaires à surveiller de près en Afrique
Le magazine américain Forbes vient de publier une liste des « 10 millionnaires du net africains à surveiller de près ». Sans surprise, cette liste est essentiellement anglophone avec des représentants majoritairement originaires d’Afrique du Sud, du Nigeria et du Kenya. Cette dominance reflète le poids économique et l’avance prise par ces pays dans le domaine des NTIC bien que, du Sénégal au Cameroun, de nombreuses startups et entreprises du net participent également à la révolution technologique en Afrique.
Ces 10 pionniers et entrepreneurs africains ont fait fortune grâce au net
Abasiama Idaresit (Nigéria) est le fondateur et directeur exécutif de Wild Fusion, l’une des principales agences de marketing numérique en Afrique. Créé en 2010, Wild Fusion est présente au Nigéria, au Ghana et au Kenya. L’entreprise a enregistré un chiffre d’affaires de 6 millions de dollars en 2012.
Adii Pienaar (Afrique du Sud) dirige Woothemes, une société spécialisée dans la production de thèmes et de plugins pour les plateformes de gestion de contenus en ligne WordPress et Tumblr. Woothemes affiche des revenus annuels supérieurs à 3 millions de dollars. Ayisi Makatiani (Kenya) a créé Africa Online, l’un des premiers fournisseurs de services internet du continent, en 1994. Il dirige désormais Fanisi Venture Capital Fund, un fonds d’investissement doté de 50 millions de dollars qui finance des projets en Afrique de l’Est. Gary Levitt (Afrique du Sud) est le fondateur et actionnaire principal de Mad Mimi, un service de mailing créé en 2008. L’entreprise compte près de 150 000 utilisateurs professionnels et envoie 1 milliard de messages par mois. Elle emploie 20 salariés et enregistre 6 millions de dollars de revenus annuels. Herman Heunis (Namibie) est le fondateur de MXit, le plus important réseau social et le premier service de messagerie instantanée en Afrique. MXit, qui compte près de 10 millions d’utilisateurs réguliers, a été cédé en 2011 au fonds d’investissement sud-africain World Of Avatar pour plus de 50 millions de dollars. Jason Njoku (Nigeria) est le fondateur de iRokoTV, le plus important distributeur de films nigérians au monde. IrokoTV permet à ses abonner d’accéder en ligne aux nouveaux films nigérians et ghanéens pour un abonnement mensuel de 5 dollars. L’entreprise, qui compte plus de 500 000 abonnés, a pu lever près de 12 millions de dollars auprès d’investisseurs privés. Justin Clarke (Afrique du Sud) & Carey Eaton (Kenya) sont les cofondateurs et principaux actionnaires de One Africa Media (OAM). Évalué à 80 millions de dollars, OAM est le plus important fournisseur africain de petites annonces en ligne à travers plusieurs sites spécialisés. Njeri Rionge (Kenya) a fait fortune en co-fondant Wananchi Online, l’un des principaux fournisseurs de services internet et de téléphonie en ligne, en Afrique de l’Est. En 2011, l’entreprise a cédé 50% de ses parts au groupe américain Emerging Capital Partners (ECP) pour 26 millions de dollars. Ronnie Apteker (Afrique du Sud) a fondé Internet Solutions, le premier fournisseur de service internet d’Afrique du Sud, en 1993. Quatre ans plus tard, il revendait l’entreprise pour un montant de 65 millions de dollars. Ronnie Apteker, qui continue d’investir dans de nombreuses entreprises en ligne, a également participé à la production et à l’écriture d’une dizaine de films.
Joanne Bushell, vice-président pour l’Afrique de Regus
On s’attend à ce que le nombre de terminaux mobiles avec accès Internet dépasse le nombre d’êtres humains d’ici la fin de l’année.
Il y aura plus de smartphones, de tablettes et de moniteurs connectés à internet que de personnes sur la planète.
L’Afrique sera l’un des épicentres de cette explosion de smartphones. Microsoft/Huawei et Samsung lancent de nouveaux smartphones pour le marché africain, et Blackberry y est déjà bien établi. Entre 2012 et 2017, l’Afrique connaîtra le taux de transfert de données mobiles le plus important au monde et une croissance qui sera multipliée par 17 au moins pendant cette période.
De toute évidence, les smartphones feront les beaux jours de l’Afrique. Ils stimuleront la croissance des petites entreprises et des sociétés locales, en plus d’apporter des améliorations dans divers domaines et notamment la santé et l’éducation. Mais, dans le même temps, la technologie 24h/24 7j/7 entraîne stress et contraintes dans son sillon, donnant l’impression aux travailleurs de devoir être toujours disponibles.
Ce sentiment peut être exacerbé à mesure que les fabricants trouvent de nouvelles façons de nous maintenir connectés. Aux Etats-Unis, Sergey Brin de Google et d’autres utilisateurs précoces portent déjà des lunettes Google, qui leur permettent d’être connectés en permanence à Internet. Et Apple a déjà annoncé l’arrivée prochaine de sa smartwatch.
Si nous n’avons même plus à chercher notre téléphone dans nos poches afin de nous connecter au travail, il sera de plus en plus difficile de se déconnecter.
Est-ce un bien ou un mal ?
Dans une récente étude mondiale effectuée par Accenture, 78 % des travailleurs disent que la technologie leur permet d’avoir des horaires de travail plus flexibles. Mais 70 % des personnes interrogées pensent également que la technologie les empêche de séparer travail et vie privée. Les avis sont clairement mitigés.
La technologie a facilité la culture du travail 24h/24 7j/7, mais ce n’est pas la seule responsable. Les entreprises interagissent avec des clients et collaborateurs se trouvant dans différents fuseaux horaires et le personnel est de plus en plus susceptible d’être appelé à travailler tard le soir ou tôt le matin pour répondre à des appels téléphoniques.
En outre, le ralentissement de l’économie mondiale a forcé de nombreux travailleurs à se charger de tâches supplémentaires et donc à travailler davantage.
Les aspects positifs de la technologie nomade
La technologie n’est pas responsable de tous les maux. N’oublions pas non plus les changements très positifs que la technologie a apportés à l’équilibre travail/vie privée au cours de la dernière décennie. Songez aux avantages du cloud par exemple, qui vous permet d’accéder aux informations ou applications dont vous avez besoin sans vous déplacer sur votre lieu de travail. Rappelez-vous combien la vidéoconférence a réduit les temps de trajet des entreprises.
C’est la technologie nomade qui a rendu tout cela possible. Ce n’est pas un hasard si le lancement d’appareils tels que le Blackberry en 2003, l’iPhone en 2008 et l’iPad en 2010 a été suivi d’une forte augmentation du nombre de personnes ayant recours aux centres d’affaires Regus ainsi qu’aux salons d’affaires pour travailler. Plus d’1 million de personnes dans 100 pays utilisent les lieux de travails flexibles de Regus, car elles ont fait le choix de travailler là où cela les arrangeait, elles et leurs clients, au lieu d’effectuer tous les jours le même trajet.
Dans la dernière édition de l’indice Regus sur l’équilibre travail/vie privée dans le monde, pour 41 % des personnes interrogées, les sociétés qui les emploient font davantage pour réduire les déplacements qu’il y a deux ans.
Dans plusieurs pays africains, dont le Maroc, le Nigeria, la Tanzanie et la Tunisie, le pourcentage était plus élevé que la moyenne mondiale. Travailler à distance peut faire économiser 79 heures de trajet chaque année à un employé moyen.
Cela permet également de réduire les frais de déplacement ainsi que les émissions de gaz à effet de serre.
61 % des personnes interrogées pour l’indice Regus sur l’équilibre travail/vie privée dans le monde affirment que les choses se sont améliorées dans ce domaine depuis 2010. Le travail flexible et la réduction des déplacements ont certainement joué un rôle important à ce niveau.
Les aspects négatifs des modèles de gestion 24h/24 7j/7
Les aspects négatifs de la technologie mobile 24h/24 7j/7 sont liés aux différentes cultures de gestion. Les employés utilisent les appareils et la technologie mobiles pour travailler en dehors des heures de bureau parce que leurs patrons ou clients le leur demandent. Ainsi, ce ne sont pas tant les téléphones qui les empêchent de se reposer, mais d’autres personnes.
A mesure que prolifèrent le nombre et l’usage de smartphones en Afrique, nous devons intensifier les débats autour de l’équilibre travail/vie privée et de la disponibilité des personnes 24h/24 7j/7. Les conférences téléphoniques tardives ne disparaîtront pas, mais elles seront peut-être plus supportables si des modes de travail flexibles permettent de réduire les temps de déplacement ou de trouver un meilleur équilibre entre obligations professionnelles et vie privée.
En outre, il serait sans doute intéressant que les employés de bureau repensent leurs habitudes. Si nos collaborateurs et nos clients peuvent nous joindre en dehors des heures de bureau, c’est souvent parce que nous sommes déjà en ligne sur les réseaux sociaux ou en train de naviguer sur Internet. Une personne qui entend une notification d’arrivée d’e-mail a de fortes chances de lire l’e-mail concerné
L’expéditeur s’imagine que nous sommes contents de travailler en dehors des heures de bureau et envoie par conséquent toujours plus de messages. Nos employeurs ne sont pas les seuls à devoir s’éduquer en matière de technologie, de présentéisme (au bureau ou à l’autre bout du fil) et d’augmentation de la productivité ; nous sommes également concernés.
Selon les dernières statistiques publiées par l’Organisation mondiale du tourisme, l’Égypte arrive toujours en tête des pays les plus visités d’Afrique et rattrape un peu de son retard dû au Printemps arabe.
L’ensemble du continent enregistre une progression de 6% de la fréquentation.
L’Organisation mondiale du tourisme a publié ses statistiques concernant le nombre de touristes par pays pour l’année 2012, ou 2011 pour un certain nombre de pays africains. Avec 52 millions de visiteurs en 2012, l’Afrique a dépassé la barre symbolique des 50 millions pour la première fois de son histoire et engrangé 34 milliards de dollars de recettes, soit 3% du total mondial.
L’Égypte réaffirme sa position en tête de classement avec 11,2 millions d’arrivées, suite à une forte baisse en 2011 imputable aux troubles du printemps arabe. Le Maroc arrive en deuxième position avec 9,4 millions de visiteurs.
L’Afrique subsaharienne aussi
Mais les destinations subsahariennes ont elles aussi enregistré une augmentation de 5%, consolidant la croissance constantée durant les précédentes années. L’Afrique du Sud reste en tête de la région avec une augmentation de 10% en 2012 et plus de 9 millions d’arrivées. D’autres destinations enregistrent une très forte croissance comme le Cameroun (+35%), la Tanzanie (+24%), la Sierra Leone (+14%), Madagascar (+14%), le Cap-Vert (+13%) et les Seychelles (+7%).
L’OMT souligne que le continent est celui qui, après l’Asie, a enregistré la plus forte hausse de fréquentation avec une performance de 6%. Le Moyen-Orient et l’Afrique devraient également plus que doubler leurs arrivées d’ici à 2030 et passer de 50 à 134 millions, soit une part de marché de 7% contre 5% actuellement.
Elle rappelle que le tourisme représente 9% du PIB mondial, un emploi sur 11 et 6% des exportations des pays les moins développés et souligne qu’il s’agit d’un outil essentiel du développement. La France, les États-Unis et la Chine restent en tête de ce classement au niveau mondial avec respectivement 83, 67 et 57,7 millions d’arrivées en 2012.
Face à la vindicte populaire, Mohammed VI a reculé et annulé la libération de Daniel Galvan, reconnu coupable en 2011 du viol de 11 enfants.
Mohammed VI a reculé. Le roi du Maroc a décidé de retirer la grâce accordée au pédophile espagnol multirécidiviste dont la récente libération a entraîné de vives protestations dans le royaume, a annoncé dimanche soir le Palais royal dans un communiqué.
Le souverain «a décidé de procéder au retrait de la grâce précédemment accordée au dénommé Daniel Galvan Fina»,indique le texte publié par l’agence officielle MAP, évoquant une décision «à caractère exceptionnel». Alors que, selon plusieurs médias, l’ancien détenu a déjà quitté le Maroc, il est précisé que le ministère de la Justice devra étudier avec Madrid «les suites à donner au retrait de cette grâce».
Le communiqué rappelle en outre que le roi du Maroc a ordonné, samedi soir, l’ouverture d’une «enquête approfondie (…) visant à déterminer les responsabilités et les défaillances qui ont pu conduire à cette regrettable libération et à identifier le ou les responsables de cette négligence».
Au Maroc, où plusieurs cas de pédophilie ont marqué l’actualité ces derniers mois, la grâce accordée mardi par le roi a fait scandale. Vendredi soir, plusieurs milliers de personnes ont exprimé leur colère dans les rues de Rabat, bravant la répression policière. Plusieurs dizaines de personnes ont été blessées, dont des journalistes pris pour cible par des forces de l’ordre. D’autres rassemblements ont eu lieu dans le Nord, à Tanger et à Tétouan, et ont également été dispersés par la force. Des appels ont d’ores et déjà été lancés sur les réseaux sociaux pour de nouveaux sit-in mardi et mercredi, à Casablanca, la capitale économique, et à Rabat.
Affrontements entre manifestants et forces de l’ordre à Rabat, vendredi soir. Crédits photo : STRINGER/REUTERS
Daniel Galvan faisait partie des 48 ressortissants espagnols emprisonnés au Maroc qui ont bénéficié d’un pardon royal à la demande du roi d’Espagne, Juan Carlos, qui avait effectué une visite dans le pays le mois dernier. «Où est la justice?»scandaient vendredi les manifestants, qui ne décoléraient pas. Ils ne comprenaient pas comment ce sexagénaire reconnu coupable en 2011 du viol de 11 enfants âgés de 4 à 15 ans et incarcéré à la prison de Kenitra, au nord de Rabat, avait pu être libéré. Le ministre de la justice marocain, Mustapha Ramid, s’est contenté d’indiquer que l’homme avait été gracié pour des «raisons d’intérêt national».
Un espion des services secrets espagnols?
Une thèse a émergé samedi dans la presse espagnole et marocaine: plutôt qu’un simple retraité, Daniel Galvan serait en réalité un espion du CRI, l’agence de renseignement espagnole. Son avocat, Mohamed Benjedou, assure que son client lui a confié être un officier de l’armée irakienne qui avait œuvré avec des services étrangers à la chute de Saddam Hussein. Autre élément troublant: El Paisn’a retrouvé aucune trace de son passage au département des sciences océaniques de l’université de Murcie, où il est supposé avoir enseigné.
En Espagne, du coup, l’affaire tourne à l’affrontement politique. Le parti socialiste, dans l’opposition, a jugé «d’une extrême gravité» la grâce accordée par le roi du Maroc et demandé une «explication immédiate» du gouvernement. Le Psoe entend demander «quel département du gouvernement d’Espagne a suggéré la grâce de cette personne» et si le ministre a contrôlé «si les cas proposés (de grâce) étaient opportuns et appropriés de façon à ne pas porter préjudice à la gestion attribuée au roi».
L’acteur George Clooney est connu pour son engagement humanitaire, mais il semblerait que cet engagement aille un peu plus loin qu’on aurait pu le penser !
Dans un monde tiraillé par les conflits, il arrive que les privilégiés se sentent investis d’une mission de sauvetage et mettent alors toute leur énergie au service d’une noble cause à défendre. C’est le cas de George Clooney, très intéressé par la cause soudanaise et les ravages commis dans ce pays par le dictateur Omar El-Béchir.
Si certaines célébrités s’investissent en grande partie pour une question d’image, d’autres agissent de manière plus concrète.
En guerre ouverte contre El-Béchir, accusé de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre au Darfour, George Clooney a récemment révélé, dans une interview accordée au quotidien britannique The Guardian, qu’il a investi dans un satellite destiné à surveiller les agissements du dictateur.
« La plupart de l’argent que je gagne avec les pubs Nespresso sert à financer un satellite qui surveille la frontière du Soudan Sud et Nord afin de garder un œil sur Omar El-Béchir, a confié la star. Ce dernier s’est plaint que je l’espionnais et m’a demandé comment je me sentirais si une caméra me suivait partout. Je lui ai répondu : ‘Et bien, bienvenu dans mon monde Monsieur le criminel de guerre !’ Je veux que ces personnes génèrent la même attention que moi. Je pense que c’est équitable.«
Les Etats-Unis ont annoncé une enveloppe de 1,5 million de dollars destinée à apporter une « assistance multiforme » aux forces de police et de gendarmerie togolaises.
Ces opérations de formation, organisées dans le cadre de l’engagement du Togo au Mali, comportent notamment un aspect orienté sur le respect des droits de l’homme.
Le Togo est le tout premier pays d’Afrique à avoir mobilisé son armée pour la paix au Mali, alors que d’autres Etats hésitaient encore. Les Etats-Unis ont pris note de cet engagement de la première heure du Togo
C’est pourquoi les agents des forces de sécurité engagés dans de futures opérations de stabilisation sous la bannière des Nations unies seront formés et adéquatement équipés.
« Le rôle de la police dans une opération de maintien de la paix est nettement différent de celui de l’armée, car il exige une formation d’orientation policière, donnée par les experts policiers », explique Robert Whitehead, ambassadeur des Etats-Unis au Togo.
Respect des droits de l’homme
A terme, trois cycles de formation de 140 agents seront menés. Une petite exigence a tout de même été adjointe, au détour d’une phrase sibylline dans l’accord : « Les Etats-Unis attendent de tout participant à cette formation le respect des droits de l’homme. »
Damehane Yark, ministre togolais de la Sécurité, a assuré de son engagement ferme à cet effet, d’autant plus que cet appui américain va accélérer le programme de modernisation des forces togolaises de sécurité : « Cet accord permettra à notre pays d’assurer la formation de nos troupes. Disons qu’une partie des formateurs sera américaine et l’équipement également sera américain. L’appui du gouvernement américain ne fera qu’accélérer cette dynamique de modernisation de nos forces. »
« Ce n’est pas une élection, c’est une énorme farce », accuse Morgan Tsvangirai, Premier ministre zimbabwéen et candidat face au président sortant Robert Mugabe. L’ONG Zimbabwe Election Support Network (ZESN), qui avait déployé des observateurs, juge également que la crédibilité du scrutin est compromise.
Pendant ce temps la…
Le président zimbabwéen Robert Mugabe au pouvoir depuis l’indépendance dans son pays en 1980 a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle avec 61% des voix dès le premier tour, son parti obtenant aussi la majorité qualifiée des deux tiers à l’Assemblée.
« Je déclare que M. Robert Gabriel Mugabe de la Zanu-Pf a obtenu plus de la moitié des suffrages à l’élection présidentielle et est donc dûment élu président de la République du Zimbabwe à compter de ce jour »,a annnoncé la présidente de la commission électorale Rita Makarau. Il a obtenu 61% face à son rival et Premier ministre Morgan Tsvangirai, battu avec 34% des voix.
L’Union européenne s’est inquiétée aujourd’hui des « irrégularités présumées » et du « manque de transparence » dans le cadre des élections.
…
La commission électorale zimbabwéenne a pour sa part annoncé que le dépouillement des bulletins s’est terminé jeudi 1er août en début d’après-midi.
« Une énorme farce ». Le Premier ministre zimbabwéen, Morgan Tsvangirai, considère même que les élections sont « nulles ». Il appelle l’Union africaine et la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), l’organisation sous-régionale, à enquêter.
Des propos très offensifs, alors que la police anti-émeute boucle le périmètre autour du siège de son parti, le Mouvement démocratique pour le changement. Le MDC, selon plusieurs sources, aurait perdu de nombreux sièges à l’Assemblée y compris dans ses fiefs, comme à Harare la capitale.
Un million d’électeurs auraient été écartés des urnes
L’élection est sérieusement compromise.
C’est aussi l’avis de la principale organisation locale d’observateurs, le Réseau de soutien aux élections du Zimbabwe (ZESN), qui avait déployé tout de même 7 000 observateurs à travers le pays. S’il n’y a pas eu de problèmes techniques de bulletins ou de bureaux de vote, ce réseau dénonce en revanche une intimidation à grande échelle des électeurs, notamment dans les villes réputées proches de Morgan Tsvangirai.
Un million d’électeurs auraient été ainsi empêchés de voter au Zimbabwe.
D’autres analystes politiques évoquent des problèmes liés à la liste électorale. Pour eux, c’est à ce niveau que la fraude aurait été orchestrée. Ces analystes soulignent que, par rapport au recensement, trop peu de jeunes figuraient sur la liste électorale.
L’Union africaine valide le processus électoral
Tous ces propos tranchent avec les premières conclusions de la mission d’observation de l’Union africaine qui parlent d’« élections pacifiques, ordonnées, libres et honnêtes ». En tout début d’après-midi, la mission d’observation de la SADC tenait à peu près les mêmes propos, parlant d’une « élection efficiente, pacifique et ordonnée ».
Les observateurs d’Afrique australe ont par ailleurs fait savoir, en début d’après-midi ce jeudi, leur intention de ne livrer leurs conclusions définitives que demain.
Une ONG américaine a présenté mercredi à Antananarivo un plan pour tenter de sauver les lémuriens de Madagascar, dont 93 espèces sur 105 sont menacées, mais affirme qu’il lui faut désormais trouver 5,7 millions d’euros pour mettre en œuvre sa stratégie.
Le plan est « une stratégie sur trois ans pour la conservation des lémuriens de Madagascar, en réponse aux différentes menaces auxquelles ils font face (…).
Le budget total s’élève à 7,6 millions de dollars (5,7 millions d’euros) à rechercher dans les trois ans à venir », indique un communiqué de Conservation International.
Selon l’ONG, sur les 105 espèces connues de lémuriens malgaches, « 24 sont désormais classées +en danger critique+, 49 sont +en voie de disparition+, et 20 +vulnérables+ », en raison de la déforestation qui détruit leur habitat, du changement climatique mais surtout du braconnage, ce qui fait du lémurien le vertébré le plus menacé au monde.
« Ici on tue des lémuriens tous les jours, la chasse est le problème le plus grave qui touche les lémuriens », a expliqué le Dr Russel Mittermeier, président de l’ONG, au cours d’une conférence de presse.
Le plan présenté mercredi prévoit la protection de l’habitat, l’amélioration des moyens de subsistance des paysans, le développement de l’écotourisme, la lutte contre la consommation de viande sauvage. Le programme inclut aussi une contribution importante des communautés locales et une sensibilisation environnementale à tous les niveaux de la part des autorités.
« L’Etat malgache ne peut pas contribuer financièrement au plan vu la situation actuelle, mais l’important c’est de s’approprier le plan et de contribuer à d’autres niveaux », a indiqué le Dr Claudine Ramiarison, directeur général de la Recherche et du Partenariat (ministère de l’Enseignement Supérieur).
Madagascar fait partie des 35 hauts-lieux de la biodiversité dans le monde et abrite 105 espèces de lémuriens endémiques. Considéré comme un des principaux symboles du pays, il est visible sur les passeports, comme le zébu ou le caméléon.
Les possibilités qu’offre la « grande ile » sont innombrables
Investir dans l’immobilier à Madagascar constitue un placement intéressant, notamment en cette période de crise.
De prime abord, comparé aux prix du mètre carré à l’étranger, ceux du pays sont beaucoup plus abordables, autant pour les constructions que les maisons déjà en place. Ensuite, à cause de la crise, l’offre est bien plus importante que la demande. Aussi, les prix de vente sont en baisse dans cette grande île de l’océan Indien. Les plus chers sont ceux des quartiers résidentiels d’Antananarivo comme Ambatobe, Ivandry et Ambohibao ou encore ceux de la ville de Nosy-Be, la destination préférée des touristes dans le pays. Mais dans les périphéries rurales, les prix sont beaucoup plus bas.
En dehors de la situation géographique, d’autres facteurs définissent le prix du mètre carré d’une maison à Madagascar. L’accès à l’électricité et à l’eau potable ainsi que la proximité des commodités en font partie.
Du côté des locations, les prix ont également un peu baissés à Madagascar, du moins pour les petites maisons. Cependant, le cas des villas et des résidences luxueuses est tout autre. Celles-ci sont de plus en plus recherchées, soit par les étrangers qui sont de passage dans le pays, soit par les entreprises.
En effet, ces dernières préfèrent les transformer en des ateliers, en des sièges sociaux ou en des show-rooms. Et elles sont prêtes à payer bien plus que les particuliers.
Par conséquent, il est tout à fait intéressant d’acheter ou de faire construire une villa à Madagascar, pour ensuite la louer. L’investissement pourra alors être amorti en très peu de temps.
Bien évidemment, on peut y faire construire ou d’acheter une maison à Madagascar dans le but d’y passer sa retraite ou d’y vivre.
En tout cas, un étranger qui peut se payer une petite maison de deux chambres à l’étranger, notamment en France ou aux Etats-Unis, arriverait facilement à acheter une maison de type F4 ou F5 dans ce pays du « mora-mora », signifiant littéralement pas cher. Le seul comble c’est que les étrangers, en principe, ne peuvent plus acheter un terrain dans le pays.
Quoi qu’il en soit, il vaut mieux passer par les agences immobilières de renom pour acheter un bien immobilier à Madagascar. Elles faciliteront non seulement les recherches d’appartements, de maisons ou de villas, mais elles pourront également conseiller quant aux démarches administratives nécessaires.
Si l’on veut voir de près les villas et résidences de l’île, pensez à prendre un billet d’avion et venir dans le pays pour faire plus facilement son choix. Le cas échéant, cela est nécessaire pour régler toutes les paperasses telles que le certificat de situation juridique, les plans topographiques et bien d’autres encore.
Exemple d’un investissement proposé sur l’ile de Nosy-Be:
Agence immobilière avec 20 années d’expérience vends:
Vaste projet immobilier avec vues exceptionnelles sur la mer et sur la campagne.
Surf. terrain : 169 441 m²
Prix de vente
: 2 360 000 €
Vue panoramique à 360 °
Comprend 64 lots
Le terrain est accessible par la route.
Les lots se vendent au prix moyen de 50 000 € viabilisés.
De par sa pente, le terrain permet des constructions qui ne se cachent pas la vue.
Terrain titré et borné, avec livret foncier, complètement en ordre juridiquement.
Le Fonds international de développement agricole (FIDA) a accordé au Bénin un prêt de 13,5 millions $ couplé à un don de 13,5 millions $ pour développer une offre de services financiers adaptées pour les petites et moyennes exploitations agricoles et para-agricoles.
Plus de 30 000 ménages ruraux bénéficieront directement de ce nouveau projet complémentaire au Projet d’appui à la croissance économique rural (PACER) et au moins 150 000 clients utiliseront les services financiers dans 59 communes du Benin.
L’agriculture béninoise, essentiellement vivrière en dehors du coton, représente 37% du PIB et 54% de la population active. Malgré son importance, le secteur agricole ne reçoit en moyenne que 7% du budget public et moins de 2% des crédits bancaires déclarés.
Les services financiers actuellement proposés par les banques sont actuellement inadaptés aux besoins du monde agricole en raison de leurs coûts élevés, de leurs échéances de remboursement souvent très brèves, de la complexité des dossiers techniques et financiers, de l’éloignement géographique des exploitants, des garanties exigées pour y accéder et de la méconnaissance du secteur.
Plus spécifiquement ce projet appuiera au niveau macro les acteurs du cadre institutionnel chargés de la promotion et de la supervision du secteur de la finance rurale afin qu’ils puissent intervenir dans un environnement sécurisé et assaini.
Au niveau méso, le projet favorisera l’articulation entre les banques, les autres institutions financières et les institutions de microfinance et de façon générale, permettra l’intégration de la microfinance dans le marché financier local.
Au niveau micro, le projet travaillera pour viabiliser le réseau des Associations des services financiers (ASF), institutions financières de proximités crées par le FIDA afin d’améliorer leur offre et durabilité.
Enfin, le projet prévoit aussi l’éduction financière des membres pour une meilleure inclusion financière et, pour leur protection.
Présentation du fond de dotation pour la RCA: I Londo
Face à la crise humanitaire et sécuritaire que subit la République Centrafricaine depuis plusieurs années et qui s’est aggravée le 23 mars 2013, Nous, ressortissants centrafricains ou d’origine centrafricaine, nous sommes organisés au mois de mai 2013 au travers du fonds de dotation « I LÖNDÖ ! » pour contribuer au retour de la sécurité dans notre pays.
L’état des lieux
Aujourd’hui, la République Centrafricaine ne compte pas moins de trois foyers d’insécurité déclarés ou latents :
Depuis 2006, la LRA (Lord’s Resistance Army) sévit dans le nord-est du pays en s’attaquant à des populations de fermiers qui sont victimes de tueries, de tortures et d’esclavage domestique et sexuel. La LRA enrôle de force des enfants dans leurs rangs et pratique le braconnage de la faune centrafricaine.
Depuis le coup de force de la SELEKA du 23 mars 2013, des mercenaires incontrôlés portent atteinte à la sécurité des biens et des personnes sur l’ensemble du territoire; Les chiffres officiels attestent de nombreux cas de personnes tuées, blessées ou déplacées ainsi que d’enfants déscolarisés et de viols de femmes. Ces exactions sont perpétrées au motif de promesses de paiement non tenues de la part du commandement et des commanditaires du coup de force de la SELEKA.
Ce putsch aurait entrainé l’entrée sur le territoire centrafricain d’éléments djihadistes venant du Soudan. Aujourd’hui, des villes comme celle de Yaloké (13000 habitants et située à 200 km de Bangui la capitale) seraient prises en otage et « administrées » par des éléments proches de la mouvance soudanaise d’Al-Qaïda.
Les foyers de la LRA et de la SELEKA comptent environ 9000 hommes (8000 SELEKA et 700 LRA en Centrafrique). Le nombre exact des éléments djihadistes n’est pas connu.
D’autres foyers de rébellion sous-jacents qui concentrent notamment des éléments des anciens régimes ou des personnes désireuses de se venger sont en train de voir le jour ici et là.
L’armée centrafricaine (les FACA) complètement démobilisée se trouve dans l’incapacité de répondre aux besoins sécuritaires du pays.
L’urgence de la situation est partagée et a été dénoncée par plusieurs organisations internationales ou non gouvernementales comme l’ONU (voir résolution 2088 de mai 2013) et le CRISIS GROUP (voir rapport du 11 juin 2013).
Le constat
La lutte contre le foyer de la SELEKA est devenue la priorité car ce dernier a entrainé le blocage de la lutte contre la LRA et engendré l’entrée d’éléments djihadistes dans le pays.
A l’heure actuelle, la crise de la SELEKA est gérée au niveau de la sous-région d’Afrique Centrale, et en dépit de la bonne volonté de chaque acteur impliqué, nous constatons le manque de capacités humaines et financières pour permettre un retour rapide et durable de la sécurité en Centrafrique : 8000 hommes pour la SELEKA d’un côté contre 3000 hommes pour les forces internationales (FACA, CEEAC et France) de l’autre côté. Si certains états de l’Afrique Centrale ont annoncé l’envoi de troupes supplémentaires, les moyens financiers adéquats ont du mal à être mobilisés.
Les risques identifiés
Les intérêts de la France et du monde occidental en Afrique sont la cible d’un terrorisme international lié aux réseaux djihadistes proches ou s’inspirant de la mouvance Al-Qaïda (Aqmi, Le Mujao ou encore Boko Haram)
Le foyer non déclaré du Djihad en Centrafrique, alimenté en partie par les combattants du Mali et de la Lybie, constitue le risque le plus important pour le monde occidental, l’Afrique et l’Asie. Certains observateurs ne manquent pas de noter que la stratégie du Djihad serait de faire de la République Centrafricaine une base arrière, comme ce fut le cas en Afghanistan et au Mali, pour alimenter leurs actions terroristes à travers le monde.
La crise humanitaire et sécuritaire que traverse actuellement la République Centrafricaine risque d’engendrer une guerre civile du fait de la multiplication des groupes rebelles sur le territoire. Un conflit religieux intérieur est également à craindre depuis que des massacres ont été perpétrés par certains éléments de la SELEKA au seul motif de la non appartenance de leurs victimes à la religion musulmane. Certains musulmans centrafricains subissent également des dommages mais ont peur de les révéler et laissent ainsi s’imposer des positions plus fondamentalistes dans ce pays historiquement laïc.
A ces menaces s’ajoute le risque d’une crise écologique sans précédent dénoncée par WWF, les rebelles procédant au travers de leurs actions de braconnage à la destruction systématique de la faune protégée. Des effets néfastes directs et durables sur l’écotourisme, source non négligeable de revenus en Centrafrique, sont donc à craindre.
Nos demandes
Aujourd’hui, seule une force internationale conséquente peut garantir le retour de la sécurité en RCA. Le chantier est vaste : démobilisation des éléments mercenaires de la SELEKA, lutte contre la LRA, prévention du foyer djihadiste et prévention des rebellions intérieures sous-jacentes.
Nous souhaitons formuler à la France, déjà présente sur le terrain, les demandes suivantes : le renforcement de ses troupes à hauteur de 1000 hommes, l’élargissement de ses actions de protection des bâtiments et des ressortissants français à des actions de soutien au désarmement et au casernement des mercenaires de la SELEKA et l’intensification des programmes de formation des forces armées centrafricaines.
Des Kalachnikovs pour les enfants de la Seleka
Par ailleurs, aux pays membres de la CEEAC, nous demandons de porter le nombre des troupes de la FOMAC à 4000 hommes.
A l’Union Africaine et à l’Afrique du sud, nous adressons une demande de mobilisation de 3000 hommes.
Au Gouvernement centrafricain, nous demandons de porter le nombre des FACA à 3000 hommes opérationnels.
Nous formulons également une demande à l’Organisation des Nations-Unies et l’Union Africaine afin de donner les moyens financiers et les mandats internationaux nécessaires aux opérations sur le terrain.
Nous adressons également des demandes aux bailleurs de fonds institutionnels pour obtenir les financements nécessaires aux opérations militaires.
Nous préconisons que l’ensemble des forces internationales soit présente sur le territoire centrafricain pour une durée au moins égale à 10 ans pour permettre la restructuration des forces armées centrafricaines, le retour d’une sécurité pérenne et d’une économie croissante.
La République Centrafricaine est un pays aux atouts considérables qui dans des conditions normalisées de sécurité et de bonne gouvernance devrait pouvoir financer les opérations nécessaires à sa propre sécurité.
Notre positionnement
Nous voulons ici affirmer notre détermination à œuvrer et à contribuer à l’atteinte de notre objectif : le retour de la sécurité en République Centrafricaine.
Au travers du fonds de dotation « I LÖNDÖ ! » nous sommes disposés à travailler de concert avec toutes les parties qui pourraient nous soutenir dans notre démarche. Pour cela et dans un premier temps, nous avons fait appel à la communauté centrafricaine afin de collecter des fonds que nous mettrons à la disposition des organismes tels que le GIC-RCA en charge du financement des opérations militaires internationales.
Nous pensons qu’aucune solution efficace ne peut être trouvée en dehors des instances internationales que nous sollicitons en première intention. Nous continuons d’étudier toutes les voies alternatives qui permettront d’atteindre notre objectif affiché. Nous n’excluons pas le dialogue direct avec les mercenaires de la SELEKA dont la seule motivation est l’appât du gain.
Nous précisons que notre action est civique. Nous n’entendons pas nous substituer aux organes représentatifs de la République Centrafricaine avec qui toutes les démarches directement liées à la souveraineté nationale devront être conduites.
Fonds de dotation « I LÖNDÖ ! »
88 ter, avenue du Général Leclerc – 92100 Boulogne Billancourt – France
Tel : + 33 (0) 6.98.08.93.14 / mail : contacts@ilondo.com
SITUATION SÉCURITAIRE EN CENTRAFRIQUE
CALENDRIER DES ÉVÉNEMENTS D’ACTION POUR LA SECURITE EN RCA
Compilation des évènements marquants liés à la sécurité en RCA depuis le 23/04/2013. (Sources : ONU, RFI)
24/03/2013 – Bangui
Ce dimanche, devant la cathédrale de Bangui, des hommes et des femmes venus prier se font piller en sortant de l’église par des éléments de la SELEKA qui voulaient prendre leurs véhicules, par la force.
25/03/2013 – Bangui
Le bureau et l’entrepôt de la MSF sont pillés par la SELEKA; Camions, médicaments, et biens mobiliers sont emportés. Le coût est estimé à plus d’un million euros.
A l’hôpital communautaire de Bangui, les premières victimes arrivent : une dizaine de morts et une centaine de blessés par balles sont comptabilisés.
04/04/2013 – Mbaiki
Des cas de braquages et de viols, de vols sont recensés dans la ville de Mbaiki. L’hôpital, la mairie, les stations d’essence ont été pillés. Des habitants, mêmes les notables, ont quittés la ville et se réfugient dans la brousse.
07/04/2013 – Berberati
Une manifestation d’un millier de personnes est organisée par la population civile contre les exactions de la SELEKA. Les manifestants sont pris pour cible par les éléments de la SELEKA qui tirent à balles réelles. On dénombre des dizaines de blessés.
08/04/2013 – Bangui
Le bilan des tués, arrêté au lundi 8 avril, est de 119 morts. « Sur les 119 corps qui ont été enlevés, 80 corps ont été identifiés par leurs parents », explique un membre de la Croix-Rouge.
08/04/2013 – Mbaiki
La Croix-Rouge a inhumé les corps de 39 personnes « dans une fosse commune, sur la route de Mbaiki. »
11/04/2013 – Bangui
Des centaines de personnes protestent à Bangui contre les violences et les pillages commis par des éléments de la Séléka. La manifestation a été déclenchée par la mort, le 10 avril, d’un conducteur de mototaxi que les rebelles avaient pris en chasse et tué pour avoir refusé de leur donner sa moto.
13/04/2013 – Bangui
Le 13 avril, de sérieux affrontements ont éclaté à Bangui entre la population locale et les troupes de la Séléka alors que celles-ci menaient une opération de désarmement des populations civiles, qui a été entachée de pillages, d’arrestations arbitraires et de viols. Une trentaine de personnes est tuée ce jour-là.
14/04/2013 – Bangui
Le samedi après-midi après le décès d’une femme atteinte par une balle tirée par des hommes de la Seleka en patrouille dans le 7e arrondissement de Bangui. Les habitants se rassemblent, manifestent leur colère contre ces rebelles qui ont pris le contrôle de la ville et qui s’adonnent aux pillages et au racket.
On parle de plusieurs morts de part et d’autres et de nombreux blessés. La situation est redevenue calme vers 16h30.
Beaucoup redoutent de nouvelles flambées de violence dans une ville où règne toujours l’insécurité. Environ 250 réfugiés centrafricains arrivent chaque jour dans le nord de la République démocratique du Congo (RDC) pour fuir l’instabilité.
14/04/2013 – Bangui
Une opération destinée officiellement à récupérer des armes a dégénéré ce dimanche dans le quartier de Boy-Rabe à Bangui. Les combattants ont commencé à piller, maison par maison, et quand la population a opposé une résistance, ils n’ont pas hésité à tirer. Au moins vingt personnes sont été tuées.
Depuis le coup de force du 24 mars, la Croix-Rouge a récupéré plus de 100 cadavres dans les rues de la capitale, et plus de 300 blessés.
15/04/2013 – Bangui
Selon des témoins joints par RFI, des hommes de la Seleka ont pillé à tout va et ont fait usage de leurs armes. Des tirs ont même atteint une église baptiste du quartier de Boy-Rabe, faisant au moins sept morts et plusieurs blessés, dont des enfants amputés. La Fomac a elle-même été prise à partie avec un de ses soldats blessé, dimanche, dans le quartier Ouango.
Suite aux affrontements meurtriers de ce week-end, des quartiers entiers se sont vidés de leurs habitants. Beaucoup ont quitté Ouango pour se réfugier de l’autre côté du fleuve. D’autres habitants, comme ceux de Boy-Rabe, se sont quant à eux réfugiés par dizaines à l’hôpital de l’Amitié où ils ont passé la nuit dans les chambres des malades ou dans les couloirs.
Les secouristes de la Croix-Rouge centrafricaine ont transporté, pendant le week-end, 17 corps et plus de 45 blessés. « C’est certainement le bilan le plus lourd, depuis le 24 mars », a affirmé le chef du CICR à Bangui qui a également confirmé le départ de beaucoup de gens qui ont fui les quartiers de la capitale les plus touchés par la violence et qui traversaient le fleuve, dans des pirogues, pour gagner la République démocratique du Congo.
16/04/2013 – Bangui
L’archevêque de Bangui s’est rendu dans les quartiers victimes de pillages. Il témoigne que les pilleurs ont été jusqu’à envahir et saccager un orphelinat.
16/04/2013 – Bangui
Le 16 avril dernier, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a fait savoir que depuis la chute de l’ancien gouvernement, le 24 mars 2013, 22 cas de violence sexuelle commis contre des femmes et des filles, dont 19 à Berberati et 3 à Bangui, ont été signalés à ses services, tout en faisant remarquer que ces chiffres étaient probablement très en deçà du nombre réel de victimes.
De nombreux cas de vandalisme, de vol à main armée et de braquage de voitures ont été signalés sur l’ensemble du territoire. Plusieurs groupes armés ont également été accusés d’extorsion et de pillage de propriétés privées et publiques, y compris des établissements de soins.
17/04/2013 – Bangui
De nouveaux éléments prouvent que la coalition recrute des enfants dans la capitale. Il est également établi qu’elle a recruté des enfants que l’ONU avait précédemment libérés d’autres groupes armés, dont 19 enfants anciennement associés à la CPJP. La Séléka aurait
également recruté des jeunes comme informateurs pour qu’ils repèrent les endroits à
piller.
04/2013 – Etat des lieux
L’organisation Human Rights Watch rapporte des évènements extrêmement graves. Il s’agit de viols de femmes, d’exécutions sommaires, commis dans plusieurs quartiers de Bangui.
Des informations reçues par le BINUCA, font état de pillages et d’incursions dans certains quartiers de Bangui et dans certaines préfectures régionales et qui sont systématiquement dirigés contre les citoyens non musulmans alors que les Musulmans étaient épargnés.
Les affrontements à caractère religieux qui ont éclaté les 13 et 14 avril entre des éléments de la Séléka et les habitants des quartiers de Ouango et Boy-Rabe, à Bangui, ont fait des morts chez les civils et entraîné des déplacements massifs de populations.
On compte des arrestations et des détentions arbitraires, des violences sexuelles contre des femmes et des enfants, des actes de torture, des viols, des assassinats ciblés, le recrutement d’enfants soldats et d’autres exactions qui auraient été commises par des éléments incontrôlés de la Séléka et des groupes armés non identifiés.
Certains bureaux et résidences du personnel national et international de l’ONU ont été saccagés.
A Bangui, les saccages et pillages de maisons, de bureaux, de magasins et ’établissements de soins, ainsi que les braquages de voiture et les vols à main armée, sont endémiques.
Les écoles et de nombreux commerces de Bangui sont fermés en raison de l’insécurité qui règne.
Les banques ont été les premières cibles des pillages à Bangui. Pour leur sécurité, beaucoup restent encore fermées. Et celles qui ont rouvert n’ont pas repris toutes leurs activités. En RCA, réaliser des opérations bancaires demeure compliqué. Les retraits sont toujours limités à 200 000 francs Cfa.
On rapporte que 45 000 personnes supplémentaires ont fui le pays entre décembre 2012 et avril 2013 pour chercher refuge en République démocratique du Congo (33 127 réfugiés), au Tchad (6 728), au Cameroun (1 024) et au Congo (400).
D’après la Croix-Rouge locale, au moins 119 personnes ont été tuées depuis la chute de
l’ancien gouvernement. On rapporte que 602 blessés, dont 435 blessés par balle, ont
été pris en charge dans les hôpitaux de Bangui.
Les défaillances de l’approvisionnement en eau et en électricité ont entravé l’action des secours d’urgence qui fournissent des soins aux blessés. De nombreux cas de vandalisme, de vol à main armée et de braquage de voitures ont été signalés sur l’ensemble du territoire. Plusieurs groupes armés ont également été accusés d’extorsion et de pillage de propriétés privées et publiques, y compris des établissements de soins.
L’offensive de la Séléka a détruit une grande partie du système judiciaire du pays. Dans les 10 circonscriptions judiciaires, des éléments de la Séléka ont saccagé la plupart des infrastructures du système (palais de justice, dossiers des juridictions, prisons, registres des prisons et dossiers du ministère public).
L’appareil de maintien de l’ordre est réduit à néant. Les forces nationales de sécurité et de défense (gendarmerie, police et armée) se sont désintégrées. Malgré des appels répétés demandant aux anciennes forces de sécurité et de défense de reprendre leurs fonctions, à ce jour, seul un petit nombre d’officiers de l’armée et de la police (aucun du haut commandement) ont réintégré les rangs.
En janvier et février 2013, des spécialistes de la protection de l’enfance ont établi l’existence de 27 cas de recrutement et d’utilisation d’enfants par des éléments de la coalition Séléka, essentiellement dans les préfectures d’Ouham, d’Ombella-Mpoko et de Bamingui-Bangoran.
Les forces gouvernementales, qui auraient elles aussi recruté et utilisé des enfants, se sont rendues coupables d’autres violations graves contre des enfants, y compris des violences sexuelles. Dans le même temps, à Bangui, des bandes de jeunes ont, sur instigation de l’ancien gouvernement, reçu des armes légères et érigé des barrages dans la ville afin de défendre la capitale. La présence d’enfants a été signalée dans ces bandes.
Il est également établi que la Séléka a recruté des enfants que l’ONU avait précédemment libérés d’autres groupes armés, dont 19 enfants anciennement associés à la CPJP. La Séléka aurait également recruté des jeunes comme informateurs pour qu’ils repèrent les endroits à piller.
Le BINUCA et l’UNICEF, a pu établir que des enfants avaient été recrutés et soumis à des sévices sexuels, y compris à des viols, par des éléments de la Séléka. Des cas d’enfants tués ou mutilés alors qu’ils se trouvaient dans les rangs de la coalition ont également été signalés.
Le BINUCA estime que plus de 80 000 personnes sont menacées par une grave crise
alimentaire pendant la prochaine période de soudure, qui dure de mai à septembre,
et que 57 000 enfants de moins de 5 ans risquent de souffrir d’une forme modérée
ou aigüe de malnutrition. Ces chiffres vont probablement augmenter avec l’enchérissement des denrées alimentaires provoqué par la crise. Les écoles étant fermées ou occupées et les enseignants absents, on dénombre pas moins de 656 000 enfants qui ne sont pas scolarisés à l’heure actuelle.
11/05/2013 – Bangui
A Bangui, un véhicule de la Seleka percute mortellement un jeune du quartier Gobongo, dans le quatrième arrondissement. La population en colère descend dans la rue. Les rebelles reviennent et se heurtent aux habitants. On entend des tirs. Trois personnes, selon des sources policières, meurent dans l’accrochage.
24/05/2013 – Obo
Le 24 mai 2013, un groupe d’assaillants venu du Soudan du Sud a lancé une attaque sur la ville d’Obo, à l’extrême sud-est du pays. Cette attaque d’une rébellion jusque-là inconnue – il ne s’agissait pas de la LRA -, avait été repoussée par les Faca épaulés par des militaires ougandais et américains. 43 assaillants avaient été fait prisonniers mais 7 sont morts en détention la nuit suivant leur arrestation.
09/06/2013 – Bangui
L’église évangélique des frères de Cité Jean-XXIII, au nord de la ville de Bangui, a rouvert ses portes ce dimanche 9 juin 2013, après avoir été la cible d’obus, tirés par les éléments de la Seleka en avril dernier. Le bilan faisait état de quatre morts et de trente-sept blessés. Depuis cette date, l’église était fermée.
17/06/2013 – Bria
La LRA a mené ces derniers jours deux attaques dans la région diamantifère de Bria au nord est du pays. Une quinzaine de morts sont à déplorer. Une source militaire citée par l’AFP parle de 16 morts, 12 villageois et 4 éléments de la LRA et évoque des exactions d’une extrême brutalité, avec 6 villageois décapités.
21/06/2013 – Bria
Une altercation a failli finir en bataille rangée dans les rues de Bria entre deux factions de la SELEKA. Des coups de feu sont tirés, un blessé est à comptabiliser.
24/06/2013 – Bangui
Suite à des rumeurs de coup d’état, des militaires ont été arrêtés, et, selon plusieurs sources, un caporal a été exécuté.
06/2013 – Etat des lieux
A Bangui, une apparente accalmie règne, les hommes de la Seleka sont désormais moins visibles dans les rues. Beaucoup ont été cantonnés mais à la moindre poussée de fièvre, ceux-ci reprennent le contrôle des axes de la capitale
A l’intérieur du pays, la situation, déjà catastrophique, n’a fait qu’empirer. Les éléments de la Seleka ont commis, ces dernières semaines, de graves exactions dans des dizaines de villages. Une source haut placée à Bangui fait un état des lieux sans détours. Selon elle, « tout part en vrille et l’on se demande s’il y a encore un capitaine sur le bateau. »
L’archevêque de Bangui témoigne depuis la France : « La Seleka a envoyé des généraux qui sont sur place dans des sous-préfectures. Les gens qui sont là bas, on a l’impression que les autorités n’ont pas prise sur eux. L’Etat est menacé dans son fondement, car ces gens que l’on envoie, et qui deviennent un seigneur, un grand chef ou un général, n’ont de compte à rendre à personne. Les évèques qui sont venus de l’Est, de l’Ouest, du nord ou du Sud, ont été unanimes pour dire que les populations souffrent dans la réalité. »
28/06/2013 – Bangui
Des éléments de la coalition Seleka tirent à l’arme lourde et légère dans tous les quartiers de Bangui.
Tout a commencé vendredi 28 juin, après l’assassinat d’un étudiant de l’école nationale de la magistrature, par la Seleka. Le jeune a été enlevé en plein cours jeudi par des hommes de la Seleka, avant d’être assassiné.
Sa mort a provoqué la colère de jeunes de son quartier. Ils se sont soulevés et ont barricadé la route, en signe de mécontentement. Les hommes la Seleka ont tiré à balles réelles pour disperser les manifestants.
D’après un bilan RFI, trois personnes sont déjà mortes. Mais, de sources médicales, ce bilan pourrait s’alourdir. On signale également des scènes de pillage à Gobongo.
29/06/2013 – Bangui
Un étudiant témoigne : « La Séléka est descendue jusque dans le quartier, dans le 4e arrondissement, ils étaient nombreux et bien armés. Ils ont tiré en l’air, les gens ont fui, ils en ont profité pour piller un dépôt de boissons et deux bars. La situation est de pire en pire. Ils ne sont pas payés donc à un moment ils demandent aux gens de les aider, et prennent les biens des gens aussi ».
Malgré les difficultés d’organisation, le premier tour s’est déroulé dimanche sans violence ni incident majeur.
Les premiers résultats collectés par des journalistes maliens donnent une très nette avance au candidat et ex-premier ministre, Ibrahim Boubacar Keita.
Bamako
«Ça y est, j’ai voté!»Le doigt marqué de l’encre indélébile qui atteste le passage par les urnes, ce professeur repart avec le sourire.
Après un an et demi d’attente, il a pu voter pour le président de son choix. Initialement prévu en avril 2012, le premier tour de la présidentielle malienne s’est enfin tenu dimanche. «Cette élection se passe très bien, se réjouit un autre électeur. Tout le monde est content de venir voter pour installer un président légitime.» «Je n’ai presque pas dormi cette nuit, confie une jeune femme arrivée près d’une heure avant l’ouverture des bureaux de vote, j’étais trop impatiente! Après ce que le Mali a traversé, nous attendions cette élection.»
S’il est trop tôt pour connaître l’exacte participation au scrutin, dans un pays où elle est traditionnellement très faible, l’affluence constatée dans plusieurs centres de vote de Bamako donne bon espoir: partout, de longues files d’attente. Pour le général Sangaré, délégué général aux élections du Mali, c’est une réussite: «Les Maliens sont sortis massivement, c’est la première fois que je vois cela! Il faut attendre la proclamation des résultats avant de parler de victoire, mais ce que je vois aujourd’hui est déjà très satisfaisant.» Pourtant, les problèmes d’organisation sont nombreux.
Dans certains bureaux de vote, ce sont les urnes qui manquent. Ailleurs, un président de bureau affiche les listes d’émargement au lieu des listes des votants.
Le rêve des partisans d’IBK
Le plus difficile pour les électeurs est de trouver le chemin des urnes. «Je cherche mon nom», explique un jeune homme impatient.
La carte électorale n’indique pas le bureau de vote. Les électeurs doivent trouver l’information sur des panneaux installés devant les centres de vote. «Il y a des gens qui ne trouvent pas où ils doivent aller, tempête Constanza Montana, observatrice pour l’ONG sud-africaine Good Governance Africa. Alors ils repartent sans avoir voté. C’est très grave!»Pour la Direction générale aux élections (DGE), ces dysfonctionnements sont «regrettables» mais limités et ne remettent pas en cause la légitimité du scrutin.
Sur le plan sécuritaire, le vote est également une réussite. Et même un soulagement. Les vives tensions qui règnent à Kidal, ainsi que le risque d’attaques des groupes terroristes islamistes qui avaient occupé le nord du Mali jusqu’à l’intervention française de janvier, ont fait peser de sérieux doutes sur le bon déroulement du scrutin.
Mais, en fin d’après-midi, la situation était aussi tranquille à Bamako qu’à Gao, Tombouctou ou Kidal. «Ça se passe bien dans tout le pays, confirme le général Sangaré, organisateur en chef du scrutin, aucun problème majeur n’a été porté à ma connaissance.»
La DGE indique enfin qu’il faudra attendre «au moins 24 heures» avant de connaître les premières tendances officielles. Grand favori, l’ancien président de l’Assemblée nationale, Ibrahim Boubacar Keita, dit IBK, devrait sortir en tête de ce premier tour, suivi de l’ancien premier ministre Soumaïla Cissé.
C’est en tout cas la tendance qui se dessine avec la diffusion des premiers résultats collectés par des journalistes maliens dans des bureaux de vote à travers le pays. Mais la participation, apparemment plus élevée que prévu, pourrait réserver une nouvelle surprise.
Les partisans d’IBK se prennent à croire à une victoire de leur candidat dès le premier tour. Dès la diffusion de ces premiers chiffres, non officiels, des milliers de sympathisants se sont rendus au quartier général de son parti, le Rassemblement pour le Mali (RPM) et à son domicile de Bamako, fous de joie.
Tokyo ne domine plus le classement des métropoles les plus onéreuses pour les expatriés. Elle a été remplacée par la capitale d’un Etat paradoxalement assez pauvre. Retrouvez le Top 10 ici.
Après avoir été détrônée par Tokyo l’an passé, la capitale de l’Angola, Luanda, reprend sa place de ville la plus chère du monde pour les expatriés. C’est ce qui ressort du classement établi par le cabinet britannique Mercer.
Cette étude, qui couvre quelque 214 villes des cinq continents, prend pour référence la ville de New York et se fonde sur le coût du transport, de la nourriture, de l’habillement, des loisirs, des appareils ménagers et du logement, qui constitue « souvent la dépense la plus importante pour les expatriés ».
Ce constat s’impose notamment à Moscou -qui arrive en deuxième place- où un 3 pièces de luxe se loue 4.600 dollars par mois. Soit 14 fois plus qu’à Karachi au Pakistan. D’ailleurs le Top 5 est entièrement constitué de villes où les loyers atteignent des niveaux bien plus élevés encore qu’à Paris: Tokyo (Japon, 3e), N’Djamena (Tchad, 4e) et Singapour (Singapour, 5e). Premier de la liste, la capitale de l’Angola confirme évidemment la règle.
« Malgré son statut d’important pays producteur de pétrole en Afrique, l’Angola est un pays relativement pauvre mais hors de prix pour les expatriés qui cherchent des logements sécurisés qui sont très rares et très coûteux », explique Barb Marder, senior partner à Mercer.
1,54 dollar le café à Managua contre 8,29 dollars à Moscou
Outre la question du logement, les différences de coût de la vie sont très importantes pour les expatriés d’un pays à l’autre. C’est pourquoi cette étude « vise à aider les gouvernements et entreprises multinationales à évaluer le montant des primes d’expatriation pour leurs salariés en mobilité internationale ».
Car s’il faut débourser 1,54 dollar à Managua (au Nicaragua) pour un café, son prix atteint la somme incroyable de 8,29 dollars à Moscou ; un hamburger coûte 3,62 dollars à Calcutta en Inde contre 13,49 dollars à Caracas au Venezuela ; et enfin un ticket de cinéma 5,91 dollars à Johannesburg (Afrique du Sud) contre 20,10 dollars à Londres (Royaume-Uni).
Les variations monétaires -déterminées par rapport au dollar américain dans l’étude- influent également sur le classement. Et notamment en Europe « où le coût de la vie de certaines villes a augmenté en raison de la légère appréciation de devises locales par rapport au dollar », indique Nathalie Constantin-Métral, analyste senior chez Mercer et coordinatrice de l’enquête, citée dans le communiqué.
Ainsi quatre villes figurent dans le top 10 malgré les hausses de prix modérées dans la plupart des pays européens. Et la Suisse reste l’un des Etats les plus coûteux pour les expatriés (Genève 7e, Zurich 8e, Berne 9e), malgré la robustesse du franc suisse.
Raja Venkat, un vendeur de nourriture sur le trottoir de la Place de l’immigration dans le centre de Port-Louis, la capitale de l’île Maurice, est assis sur son tricycle avec un sac rempli de ‘dhal puris’ – un petit pain indien rond et plat bourré de légumes secs – qu’il vend avec la sauce tomate et du curry de haricots.
« Venez goûter mes ‘dhal puris’, vous en voudrez plus. Venez, venez », crie-t-il.
Des milliers de petites entreprises comme celle-ci ont vu le jour dans chaque ville et village de l’île depuis que le gouvernement a assoupli les procédures pour l’obtention d’un permis de faire des affaires il y a un an. « Parfois, j’aidais dans la maçonnerie, dans le transport de légumes ou le lavage des véhicules. J’étais disponible pour n’importe quel travail, mais la plupart du temps, j’étais au chômage »,déclare Venkat à Info Afrique. Le taux de chômage était de 8,6 pour cent à la fin de 2012, selon les chiffres obtenus auprès du Service des statistiques de l’île Maurice, l’organisation officielle chargée de la collecte, la compilation, l’analyse et de la diffusion des données statistiques. Et l’assouplissement des procédures d’obtention d’un permis de faire des affaires visait à réduire le chômage dans cette île de l’océan Indien.
Les chiffres officiels du Service des statistiques indiquent que le nombre total d’activités commerciales est passé de 133.723 à 138.236 en 2012.
Depuis qu’il a commencé sa petite affaire, il y a six mois, après avoir payé les frais exigés (environ 50 dollars par an à la municipalité de Port-Louis) pour la licence de son entreprise, Venkat a maintenant un revenu régulier. Sa femme, Aashna Venkat, cuit les ‘dhal puris’ dans la petite cuisine en bois de leur maison à Terre-Rouge, localité située à quatre kilomètres.
« Je gagne maintenant assez pour nourrir la famille et aussi pour économiser un peu d’argent pour l’avenir »,indique ce père de deux enfants, âgés de six et trois ans.
Beaucoup d’autres personnes ont commencé des entreprises similaires sur l’île, vendant des aliments, des légumes, des fruits, de petits articles de luxe et des vêtements. Certains ont ouvert de petits ateliers mécaniques où ils réparent les vélos et les motos. Beaucoup de femmes, issues en particulier de familles musulmanes, ont développé l’art d’appliquer le henné aux mains.
Le ministre des Petites et Moyennes Entreprises et des Coopératives, Jim Seetaram, indique à Info Afrique qu’il y a plus de travailleurs dans ces petites et moyennes entreprises que dans les établissements plus grands.
« La création nette d’emplois dans les petites et moyennes entreprises entre 2000 et 2011 est estimée à 67.800, soit une augmentation de plus de 36 pour cent, comparativement à un accroissement de 14.400 dans les grands établissements »,explique-t-il.
« Les petites et moyennes entreprises sont les principaux moteurs de création d’emploi et contribuent de manière significative à la croissance économique. Elles emploient autour de 250.000 personnes, représentant plus de 44 pour cent du nombre total d’emplois ».
Le président et conseiller en affaires de la Chambre de commerce et d’industrie de l’île Maurice, Ganesh Ramalingum, déclare à Info Afrique que ces micro-entreprises sont très importantes pour l’économie parce qu’elles créent des emplois.
« Une personne qui a des compétences en mécanique ouvre une entreprise de réparation de vélos et de motos. Elle aura besoin d’une ou deux personnes pour l’aider … Ainsi, beaucoup d’emplois se créent de cette façon et c’est bon pour l’économie. Les gens qui, auparavant, avaient de difficulté à gagner leur vie, créent maintenant leurs propres entreprises dans des domaines qui leur conviennent »,souligne-t-il.
Les autorités locales réglementent ces petites entreprises. Elles ne sont pas censées s’impliquer dans une quelconque activité inhabituelle dans une zone résidentielle, ou déranger les voisins à des heures indues ou polluer l’environnement avec la poussière, des fumées ou des odeurs. Elles sont tenues de se conformer aux lignes directrices émises par le Service des incendies, l’Autorité sanitaire et le ministère de l’Environnement.
Mais beaucoup estiment que ces petites entreprises ne se conforment pas aux lignes directrices.
Ganeshen Mooneesawmy, vice-président du Conseil provincial de la Rivière du Rempart qui délivre et contrôle les permis de faire des affaires dans la partie nord de l’île, est content que ces personnes travaillent, mais constate que beaucoup d’entre elles manquent de discipline dans la gestion de leur entreprise.
« Elles ne demanderont pas des emplois auprès du gouvernement puisqu’il n’en (existe) pas de disponibles… (mais) elles vendent des aliments de manière non hygiénique et elles perturbent le milieu de vie dans leur zone. Nous disposons d’un personnel très insuffisant pour garder un contrôle sur elles »,explique-t-il à Info Afrique.
A Goodlands, dans le nord de l’île Maurice, les petites entreprises opèrent littéralement sur les trottoirs, en dépit d’une loi qui interdit cela. Beaucoup d’entre elles mettent leurs marchandises dans de grands paniers qu’elles déposent sur des étals en bois ou en fer sur les trottoirs.
Ashok (le nom complet n’est pas donné), un vendeur, déclare à Info Afrique qu’il est obligé de faire cela pour attirer les clients parce que son entreprise est très petite.
« Il y a une grande concurrence autour des grands étals et aussi de la part des entreprises plus petites ici. Si vous ne vous battez pas, vous ne mangerez pas ce soir »,dit-il.
Dans un monologue surprenant de maturité, Nada, une Yéménite de 11 ans, explique avoir fui ses parents pour échapper à une union arrangée.
Dans un vibrant plaidoyer, Nada al-Ahdal dénonce la tradition, courante, du mariage imposé aux enfants au Yémen. «Qu’en est-il de l’innocence des enfants? Quel mal ont-ils fait pour être mariés de force?
Moi, j’ai réussi à trouver une solution à mon problème, mais d’autres enfants innocents n’ont pas pu y échapper. Ceux-là risquent de mourir ou de se suicider.» Une option qu’elle déclare envisager sérieusement. «Je préfère mourir plutôt que d’être mariée de force!»s’exclame-t-elle, émue.
Traumatisée par la mort de sa tante, qui s’est immolée à 14 ans après avoir été mariée de force, Nada a quitté le domicile de ses parents après avoir appris qu’ils se préparaient à la fiancer. Venant d’une famille pauvre de huit enfants, elle avait été confiée à son oncle à l’âge de 3 ans.
Nada a grandi avec lui et sa grand-mère dans la ville d’al-Hudaydah, à 250 km environ à l’ouest de la capitale, Sanaa. Non voilée, elle y prend des cours de chant, passe une enfance qui semble heureuse. Mais récemment, le départ de son oncle pour Sanaa l’a contrainte à rentrer chez ses parents. C’est alors qu’elle les entend discuter de son futur mariage.
«Ils ont tué nos rêves!»
Dans la vidéo, elle dit: «Je me suis enfuie chez mon oncle, mais il n’était pas chez lui. Donc j’ai appelé Abd al-Jabbar pour qu’il vienne me chercher». Cet homme est son ancien professeur de chant, qui aurait tourné la vidéo et l’aurait postée sur Internet début juillet pour contrer les accusations de la mère de Nada, selon laquelle son oncle aurait kidnappé la petite fille.
«Ce n’était pas la première fois que les parents de Nada voulait la fiancer, et son oncle avait réussi à décourager son premier prétendant», explique Hind al-Eryiani, journaliste et activiste yéménite, qui a couvert l’histoire de Nada pour le site d’information libanais NOW.
«Ensuite, mon oncle est venu me chercher», continue Nada. «J’ai déposé plainte contre ma mère à la police. Je leur ai dit que j’ai 11 ans, et qu’elle veut me marier de force. Je n’aurais pas eu de vie, ou d’éducation. N’ont-ils donc aucune compassion?… Ils ont tué nos rêves. Ils ont tué tout ce qui était à l’intérieur de nous!» martèle la petite fille.
Réfugiée dans un centre d’hébergement pour femmes
Depuis qu’elle a été traduite en anglais par l’Institut de recherche des médias du Moyen-Orient (Memri) le 21 juillet, la vidéo a été vue plus de 6 millions de fois. Le Memri est basé aux États-Unis, et a été fondé par un ancien colonel des services secrets israéliens. L’institut a été critiqué pour ses traductions à caractère politique dans le passé, notamment par le Guardian, mais il semble que la traduction dans ce cas-ci soit exacte.
Aujourd’hui, Nada a trouvé refuge auprès de l’Union des femmes yéménites. «J’ai demandé à ses parents de signer une attestation certifiant qu’ils ne la marieront pas de force», explique Ramzia al-Eriyani, présidente de l’Union des femmes yéménites. «Son père a accepté, mais sa mère refuse toujours. Elle a dit que Nada est sa fille, et qu’elle peut faire ce qu’elle veut d’elle.»
La petite fille continuera à être hébergée par l’Union des femmes yéménites tant que sa mère refuse de signer cette attestation. «Si son oncle déménage à Sanaa avec sa grand-mère, Nada peut aller vivre avec eux, et j’enverrai une assistante sociale pour vérifier que tout va bien», ajoute Ramzia al Eriyani.
«Il y a beaucoup de Nada au Yémen»
Après avoir parlé à Nada à plusieurs reprises, celle-ci se dit impressionnée par la petite fille. «C’est une fille très intelligente, très bien. Elle m’a dit plusieurs fois, en pleurs, qu’elle se suiciderait si nous la renvoyons chez ses parents. Mais malheureusement, il y a beaucoup de Nada au Yémen. Son cas n’est pas isolé. Rien que cette semaine, j’ai accueilli deux petites filles de 10 ans qui allaient être mariées de force.»
Au Yémen, il n’existe pas de minimum légal pour le mariage. En moyenne, 14 % des filles sont mariées avant l’âge de 15 ans, et 52 % avant leur majorité. Dans les régions les plus reculées, elles sont parfois mariées dès l’âge de 11 ans, dénonce ce rapport de Human Rights Watch.
En 2011, un projet de loi était examiné au Parlement, qui aurait fixé l’âge minimum du mariage des femmes à 17 ans, et pour les hommes à la majorité. Il a été abandonné, les islamistes et les conservateurs s’opposant à ce qu’il soit assorti de sanctions. Hind al-Eriyani se dit confiante et pense que la loi sera bientôt votée. «Aujourd’hui, avec la Conférence de dialogue national, le sujet est à nouveau sur la table», explique-t-elle. Porté par le printemps arabe, le pays a traversé une grave crise politique en 2011, qui a signé la fin du règne du président Ali Abdallah Saleh.
Malgré leurs revenus souvent faibles ou moyens, certains pays africains ont gagné quelques points dans le classement de l’indice mondial 2013 de l’innovation, publié début juillet.
C’est le cas de Maurice, de l’Afrique du Sud, du Nigeria et du Sénégal. Mais pas seulement. Aperçu des pays du continent qui innovent.
Ils ne sont pas encore à la pointe de l’innovation, mais ils enregistrent des progrès encourageants.
Malgré leur faible ou moyen revenu, certains pays africains, à l’instar de Maurice, de l’Afrique du Sud, de l’Ouganda, du Nigeria ou du Sénégal, s’érigent petit à petit en « pôles dynamiques » où se développent des activités innovantes sur le continent.
Un positionnement à la hausse observé dans la sixième édition du rapport sur l’indice mondial de l’innovation, publié conjointement début juillet par l’Université Cornell aux États-Unis, l’Institut européen d’administration des affaires (Insead) et l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (Ompi).
Des experts ont interrogé 84 indicateurs – au delà des critères traditionnels relatifs aux dépenses en recherche et développement – pour parvenir à mesurer l’indice mondial 2013 de l’innovation de chacun de 142 pays sélectionnés à travers le monde.
Du fonctionnement des institutions aux résultats obtenus en matière de connaissances et de technologie, en passant notamment par la qualité des universités, le capital humain, les infrastructures, le perfectionnement des marchés et des entreprises, tout a été passé en revue.
« Nouveaux acteurs » Africains de l’innovation
« Si le classement est dominé par les économies à revenus élevés, plusieurs nouveaux acteurs ont renforcé leurs capacités et les résultats en matière d’innovation », assure Soumitra Dutta, de l’Université Cornell, coéditeur du rapport.
Avec un indice de l’innovation à 66.55 sur 100, la Suisse se maintient en tête, suivie de la Suède (61.36), du Royaume-Uni (61.25), des Pays-Bas (61.14) et des États-Unis (60.31) – 10e en 2012 – qui signent leur retour dans le top 5.
Côté africain, c’est Maurice, 53e place mondiale, qui arrive en tête malgré un indice encore en dessous de la moyenne générale (38). L’État de l’Océan indien est talonné par l’Afrique du Sud (37.60), championne du continent en termes des « moyens mis en œuvre en matière d’innovation ». La Tunisie (35.82), l’Ouganda (31.21), le Botswana (31.14), le Maroc (30.89), le Ghana (30.60), le Sénégal (30.48) et le Kenya (30.28) lui emboîtent le pas.
Au total, 36 pays africains se retrouvent dans le nouveau classement de l’indice mondial de l’innovation, soit deux de plus qu’en 2012, grâce à l’entrée du Cap-Vert et de la Guinée.
Certains États ont enregistré des mauvais résultats par rapport à l’année précédente, d’autres, au contraire, ont bien progressé.
Parmi ces bons élèves africains, le Nigeria (123e mondial en 2012, 120e en 2013) et le Sénégal (97e mondial en 2012, 96e en 2013) sont les seuls pays à revenu moyen inférieur (suivant la classification de la Banque mondiale), à avoir réussi à gravir quelques marches au classement : trois bonds pour le premier, un pour le second.
Au même moment, la position de tous les autres pays de la même catégorie a baissé, sur le continent, de 2 à 22 marches. Mais l’indice global des pays africains en matière d’innovation a, lui, plutôt été revu à la hausse.
Le bon résultat du Sénégal s’explique notamment par une « politique volontariste d’ouverture du pays aux nouvelles technologies mais aussi par la vivacité d’une population jeune et innovante », soutient Julie Owono, responsable Afrique d’Internet sans frontières, une association de promotion de la liberté d’expression sur la Toile.
« C’est le seul pays de l’Afrique de l’Ouest francophone à s’être doté d’un incubateur, le CTIC Dakar, pour coacher et accompagner les projets innovants », ajoute, de son côté, Serigne Barro, responsable de l’agence digitale People Input, qui accompagne sur le continent les entreprises, les opérateurs télécoms, voire les institutions, dans la mise en œuvre de leurs projets tournés vers les nouvelles technologies.
Pays à revenu faible, l’Ouganda (89e mondial), le Kenya (99e), le Mali (106e), le Burkina Faso (116e), le Mozambique (121e), la Gambie (122e), le Bénin (127e), l’Éthiopie (129e), le Niger (131e) et le Togo (139e) réalisent également des bons résultats à l’indice mondial 2013 de l’innovation par rapport à l’an dernier.
Le continent reste cependant confronté à plusieurs difficultés qui freinent son élan vers l’innovation : « accès difficile à l’Internet, insuffisance d’investisseurs et d’incubateurs, sous-exposition des projets innovants, régime réglementaire non adapté au secteur… », tente d’énumérer Serigne Barro. « Il faut ajouter à cela des problèmes d’électricité devenus récurrents dans plusieurs pays africains », relève Julie Owono, dont l’organisation participe au projet Feowl, une plateforme lancée en ligne et destinée à évaluer, notamment à Douala, l’impact réel des délestages sur l’accès des populations à l’internet.
Thierry Barbaut Avec JA
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Thierry Barbaut
Directeur de rédaction du Groupe Info Afrique Je décrypte pour vous les actualités et l’innovation en Afrique
« Passionné et certain du potentiel de développement de l’Afrique je suis en permanence les actions positives menées sur le continent afin d’en faire profiter un large public » A bientôt sur Info Afrique
L’Afrique possède près de la moitié de toutes les terres utilisables non cultivées de la planète.
Ce sont environ 202 millions d’hectares qui pourraient être ainsi exploités.
Elle affiche pourtant le niveau de pauvreté le plus élevé du monde.
Ses piètres performances sur le front du développement suggèrent qu’elle n’a pas tiré parti de ses abondantes terres agricoles et ressources naturelles pour enclencher une croissance partagée et soutenue.
Intensifier les progrès
Le rapport de la Banque mondiale intitulé « Securing Africa’s Land for Shared Prosperity », affirme que la mauvaise gouvernance des terres – qui permet de déterminer et d’administrer les droits fonciers – pourrait bien être à incriminer. C’est ce que vient de découvrir la Banque mondiale 10 ans après le célèbre essai de l’économiste Hernando de Soto The Mystery of Capital: Why Capitalism Triumphs in the West and Fails Everywhere Else.
Comme il n’est jamais trop tard pour bien faire, le rapport de la Banque mondiale propose un plan en dix étapes pour améliorer la gouvernance foncière et contribuer ainsi à révolutionner la production agricole et à éradiquer la pauvreté en Afrique. Sous réserve que les dirigeants africains le veuillent et que leurs partenaires au développement les soutiennent, il suffirait d’un budget de seulement 4,5 milliards de dollars étalé sur dix ans.
« En Afrique, 10 % des terres rurales seulement sont enregistrés. Les 90 % restants ne correspondent à aucun titre et sont administrés de manière informelle, ce qui ouvre la porte aux abus – accaparements, expropriations sans compensation équitable et corruption »,souligne dans l’avant-propos Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale pour la Région Afrique.
« Jamais le moment n’aura été aussi propice pour mettre fin aux difficultés que l’Afrique connaît depuis si longtemps en matière de propriété foncière et de productivité et contribuer ainsi à éradiquer la pauvreté. C’est maintenant qu’il faut agir maintenant ». Le rapport détaille les réformes foncières pilotes engagées au Bénin, au Burkina Faso, au Ghana, au Malawi, au Mozambique, en Ouganda, en Tanzanie et ailleurs, et rappelle que quantité de pays d’Afrique subsaharienne ont reconnu les droits fonciers et l’égalité des sexes – deux conditions essentielles pour poser les jalons d’une bonne administration foncière.
Ces dix étapes reposent en partie sur les enseignements tirés des mouvements de réforme foncière agricole au Brésil et en Chine ainsi que des réformes des droits fonciers dans les bidonvilles d’Argentine et d’Indonésie. Elles ont été adaptées aux pays africains pour tenir compte des expériences acquises dans le cadre de projets pilotes en cours.
Il s’agit notamment :
d’améliorer et protéger les droits d’accès aux terres communales et individuelles
de renforcer l’efficacité et la transparence de l’administration foncière, afin d’autonomiser les collectivités locales et les autorités traditionnelles
de développer les capacités de gestion foncière par des réformes et la formation.
« Améliorer la performance et la productivité du secteur agricole en Afrique est indispensable si l’on veut une croissance généralisée, créer des emplois, attirer les investissements et une réduction significative de la pauvreté », souligne Jamal Saghir, directeur du développement durable pour la région Afrique de la Banque mondiale. « La gouvernance foncière s’avère un moyen efficace de propulser l’Afrique sur la voie du changement et garantir un meilleur avenir pour tous les Africains ».
Défis et opportunités
Depuis dix ans, organisations panafricaines et pays africains ont sensiblement progressé en la matière en adoptant des politiques foncières et organisant des projets pilotes d’amélioration de la gouvernance foncière.
Malgré cette détermination et les efforts consentis par les gouvernements, de graves défis persistent. Des investisseurs ont déjà accaparé des millions d’hectares de terres, au détriment parfois des communautés établies, chassées de chez elles.
Le rapport estime pourtant que le moment est idéal pour amplifier les réformes foncières. La flambée des prix des denrées de base et la bonne tenue des investissements directs étrangers, l’existence d’initiatives régionales et mondiales de réforme foncière et les nouveaux textes encadrant la réforme des droits fonciers et garantissant l’égalité des sexes ont préparé le terrain pour des avancées de grande ampleur en la matière.
Comme le constate le rapport, de nombreux pays s’appuient sur les nouvelles technologies (notamment les satellites) pour réduire le coût de l’administration des terres. Au moins 26 pays d’Afrique subsaharienne remplacent leurs infrastructures géodésiques par des systèmes de GPS pour effectuer des relevés homogènes et précis à moindre coût. Et 15 pays sont en train d’informatiser leurs cadastres, ce qui devrait garantir une efficacité accrue, réduire les frais et endiguer la corruption.
Pour Frank Byamugisha, spécialiste des questions foncières pour la région Afrique de la Banque mondiale et auteur de ce rapport, « les questions de gouvernance foncière sont au premier plan et au cœur du défi du développement de l’Afrique. Au moment où le monde manifeste un intérêt grandissant à l’égard des terres de l’Afrique, ce rapport offre une feuille de route utile, axée sur les politiques, pour garantir les droits fonciers des Africains en vue de promouvoir une prospérité partagée ».
Agir ensemble
Le rapport s’attarde sur le programme de redistribution des terres du Malawi – un exemple utile pour d’autres pays désireux de résoudre les questions de l’inégalité des droits de propriété et de la privation de terres. En 2004, les autorités du Malawi ont engagé, avec le soutien de la Banque mondiale, un projet pilote de réforme foncière reposant sur la décentralisation, le volontariat et les communautés et qui prévoyait de redistribuer les terres de grands propriétaires institutionnels à des groupes d’agriculteurs pauvres. Inspiré de la réforme foncière du Brésil, axée sur les marchés, ce projet a accordé des droits fonciers à ces groupes et des fonds pour qu’ils puissent acquérir les intrants nécessaires à la diversification et à l’augmentation de leur production.
Aujourd’hui, plus de 15 000 ménages ruraux sont propriétaires fonciers dans le cadre d’une communauté et chaque famille a vu son revenu augmenter de 40 %. La sécurité alimentaire des bénéficiaires et des résidents des communes voisines s’est elle aussi améliorée.
Pour éradiquer la pauvreté, la Banque mondiale préconise de renforcer l’accès à la terre et la propriété foncière pour les pauvres et les personnes vulnérables, par la redistribution des terres rurales, la régularisation des droits des squatteurs sur les terrains urbains publics, la suppression des restrictions frappant la location des terres et la promotion de l’égalité des sexes, en documentant les droits des femmes.
Les points marquants du rapport
L’Afrique a l’opportunité de révolutionner sa productivité agricole et d’éradiquer l’extrême pauvreté.
Pour cela, la gouvernance foncière doit être améliorée.
Le nouveau rapport identifie les défis et décrit les solutions pour intensifier les réformes foncières sur le continent, au service d’une prospérité partagée.
Jusqu’en décembre 2013, la Saison sud-africaine en France donne lieu à plus de 200 événements consacrés à l’Afrique du Sud, partout en France.
La Saison s’intéresse aux arts de la scène, à la musique, à la gastronomie, à la littérature, mais aussi à l’enseignement supérieur et à la recherche. Une excellente opportunité pour développer les initiatives de coopération entre les deux pays.
Après une Saison française en Afrique du Sud qui a présenté plus d’une centaine de manifestations sur l’ensemble du territoire sud-africain en 2012, la Saison sud-africaine en France se déroule de mai à décembre 2013, à travers toute la France, dans plus de cent villes de métropole et à La Réunion.
Au programme : 30 expositions, 35 ateliers, 40 résidences, 50 films, 100 concerts, 250 représentations de danse et de théâtre, et plus de 800 artistes et chercheurs impliqués.
Arts de la scène, arts visuels, musique, sport, gastronomie, tourisme, économie, littérature, mais aussi recherche et sciences… La programmation de la Saison sud-africaine en France est riche et pluridisciplinaire, avec plus de 200 manifestations programmées, témoignant de la diversité sud-africaine.
l’opérateur historique angolais des télécommunications Unitel, lance le téléphone intelligent smartphone 4Africa.
Il est issu de la collaboration entre la firme américaine de logiciel Microsoft et le fabricant chinois de téléphones Huawei.
Ce Smartphone, premier d’une série, est doté d’applications désignées pour l’Afrique.
Il a pour cœur de cible les étudiants, les développeurs, pour leur assurer un accès confortable à la technologie de classe mondiale, se connecter, collaborer, accéder aux marchés et à diverses opportunités en ligne.
Après l’Angola, il devrait être ensuite disponible en Egypte, en Côte d’Ivoire, au Kenya, au Maroc, au Nigeria et en Afrique du Sud d’ici la fin du mois de juillet.
Durant le lancement du smartphone 4Africa, pendant la 30ème édition de la foire internationale de Luanda, Unitel annonce également quelques démonstrations de ses services et de sa capacité d’innovation. Unitel compte plus de neuf millions de clients.
Comme tous les 18 juillet, l’Afrique du Sud commémore aujourd’hui le Mandela Day. Une journée qui coïncide avec le 95e anniversaire de l’ancien président, hospitalisé depuis plusieurs semaines à Pretoria.
Selon sa fille, Nelson Mandela aurait fait des progrès remarquables.
Nelson Mandela irait beaucoup mieux. Si on en croit sa fille Zindzi, il aurait même fait des « progrès spectaculaires ». L’ancien président est hospitalisé depuis le 8 juin dernier dans un état qualifié officiellement de « critique mais stable ». Il est sous assistance respiratoire.
Sa fille rapporte que depuis son lit d’hôpital, il peut regarder la télévision avec des écouteurs dans les oreilles, qu’il sourit aux membres de la famille et les salue de la main.
Déchirements familiaux
Sa famille, justement, devrait être autour de lui pour cet anniversaire un peu particulier. Une famille qui a fait ces dernières semaines les gros titres de la presse. Ses enfants et ses petits-enfants se déchirent dans un conflit autour de la sépulture du héros de la lutte contre l’apartheid, de son image et de son argent. Ce mercredi 17 juillet, l’une de ses petites-filles a confié que cela était « très dur à vivre ».
L’Afrique du Sud toute entière va rendre aujourd’hui hommage à Nelson Mandela pour le Mandela Day. Chacun est invité à donner 67 minutes de son temps pour la communauté, pour des bonnes œuvres. Un chiffre qui a été fixé selon le nombre d’années que Nelson Mandela aurait donné au bien commun. Une multitude d’initiatives sont prévues. Neuf jeunes sud-africains sur dix, d’après un sondage publié ce mercredi, prévoient de participer à l’événement.
L’agence des Micro-Projets de La Guilde Européenne du Raid: Un système de financement rapide pour la mise en place de projets avec des perspectives de développement dans de nombreux secteurs en Afrique et dans les pays en voie de développement.
Des spécificités propres adaptées aux associations Françaises.
Rencontre avec Cécile Vilnet, coordinatrice de l’Agence des Micro-Projets
Thierry Barbaut : Pourriez-vous nous présenter l’agence des Micro-Projets ?
Cécile Vilnet : L’Agence des Micro-Projets est un programme de l’ONG La Guilde Européenne du Raid, association reconnue d’utilité publique. Née sur des fonds privés il y a 30 ans, cette initiative associative accompagne et finance les associations de solidarité internationale françaises dans la réalisation de leurs projets.
Fin février 2013, l’Agence Française de Développement (AFD) a accordé à l’AMP un nouveau budget, qui permettra l’atteinte de plusieurs objectifs :
– Contribuer à soutenir et à valoriser les initiatives des associations françaises de petite taille en matière de microprojets de solidarité internationale ;
– Accompagner les porteurs de ces petits projets dans l’élaboration, le suivi et l’évaluation des projets ;
– Assurer le financement de petits projets de solidarité internationale dans les pays les moins avancés et à revenus intermédiaires, sur une variété de thématiques ;
– Permettre un effet levier pour les petites ONG dans la mobilisation d’autres financements.
Quelles sont vos sources de financement ?
Cécile Vilnet : Nous avons comme principaux partenaires l’Agence Française de développement, et certaines des entreprises privées.
A qui vous adressez-vous ?
Cécile Vilnet : L’AMP s’adresse aux associations de solidarité internationale françaises et aux porteurs de microprojets qui mènent des actions dans les pays en développement, sur des thématiques très variées.
Quelles sont ces thématiques ?
Cécile Vilnet : Il s’agit des thématiques d’aide au développement, mis à part l’urgence, le post-urgence, le volontariat, les chantiers de jeunes qui ne sont pas éligibles. Parmi les thématiques éligibles, l’agriculture, l’éducation, l’accès à l’eau et à l’assainissement, la création d’activités génératrices de revenus sont les plus récurrentes.
Justement quels sont les critères d’éligibilité ? Quel est le cadre à respecter pour déposer un dossier ?
Cécile Vilnet : Afin de déposer un dossier aux Dotations aux microprojets, vous devez absolument:
– être une association de droit français,
– de plus de 3 ans d’existence (date de parution au Journal Officiel),
– avoir moins de 100 000 € de ressources annuelles (comptes de résultats validés par la dernière Assemblée Générale),
– mener un projet dans un pays éligible au Comité d’Aide au Développement de l’OCDE,
– accorder une attention particulière à la pérennité du projet et à l’articulation du projet avec les autorités compétentes.
Des critères importants supplémentaires ?
Cécile Vilnet : Il y a de nombreux critères, dont un qui est lié logiquement à l’aide au développement, à savoir le critère de pérennité et de viabilité financière. C’est-à-dire que nous sommes en mesure d’aider un porteur de projet à investir dans son projet, à condition que les frais de fonctionnement soient couverts de manière locale. Il ne faut plus qu’il y ait de dépendance financière entre les pays du Nord et les pays du Sud.
Ce critère d’indépendance est-il lié à une durée ? si oui, à partir de quel laps de temps?
Cécile Vilnet : Nous considérons que le projet doit être autonome au bout d’une période de temps, d’une à trois années. Évidemment ce facteur est variable selon les projets, mais cela reste un point primordial.
Un calendrier est à respecter ?
Cécile Vilnet Coordinatrice de l’Agence des Micro-Projets de La Guilde
Cécile Vilnet : Tout à fait, nous avons deux sessions fixes, qui sont le 31 mars et le 30 septembre de chaque année et une session spécifique, dont la thématique est fixée par l’Assemblée Générale des Nations Unies.
Cette année, la thématique pour 2013 est la coopération internationale dans le domaine de l’eau, c’est pourquoi nous lançons un appel à projets sur cette thématique pour le 30 novembre. Les associations doivent nous déposer leurs dossiers avant ces dates butoirs.
Souvent les porteurs de projets nous soumettent leurs dossiers au dernier moment, juste avant la date limite. Nous leur conseillons de ne pas hésiter à prendre contact avec nous en amont, afin de convenir d’un rendez-vous et ainsi leur apporter un soutien direct pour le montage de leur projet. C’est l’un des services que nous proposons : réaliser des entretiens personnalisés, au téléphone ou lors d’un rendez-vous, participer à des formation spécialisées sur le montage et le financement de projets.
Quels conseils donneriez-vous aux associations qui veulent porter un projet avant de se lancer dans le dépôt de dossier ?
Cécile Vilnet : Le premier conseil que je donnerais c’est, avant tout, d’être accompagné dans sa démarche. Il existe des structures régionales qui sont là pour vous aider à monter vos projets. Et l’agence des Micro-Projets est la structure au niveau national.
Ensuite pour monter un projet il faut :
– s’informer auprès de centres des ressources et de documentation et auprès des grands acteurs thématiques par le biais des actions de capitalisations des expériences…
– s’entourer en s’appuyant sur des structures plus grosses, plus expérimentées, en mobilisant les populations originaires des lieux d’intervention et en utilisant les services d’accompagnement proposés notamment par l’AMP et les réseaux régionaux.
Concrètement comment l’Agence des Micro-Projet aide t-elle les porteurs de projets ? Quels sont les services disponibles ?
Cécile Vilnet : Nous proposons des entretiens personnalisés gratuits à Paris et également dans certaines régions. Nous mettons également en lien les porteurs de projets avec les réseaux régionaux. En effet vous avez, dans certaines régions en France, des réseaux régionaux qui peuvent vous aider à monter vos projets. Cela permet de mettre à disposition des conseils dans les régions, sans obliger les porteurs à effectuer de longs déplacements.
Donc c’est une mise en réseau entre porteurs et structures d’aide ?
Cécile Vilnet : L’Agence intervient dans la mise en réseau des porteurs de projets en fonction des thématiques et pays dans lesquels ils interviennent. C’est un point crucial pour le partage d’informations sur les montages de projets, mais aussi pour le suivi et bien sûr le développement de ce réseau.
D’autre part nous avons une base de données sur internet qui répertorie les projets que nous avons déjà financés et à ce titre j’invite les porteurs de projets à se rendre sur le site de l’Agence des Micro-Projets dans la section « centre de ressources». Cette base permet de trier les projets par thématique, pays du projet et région d’implantation en France de l’association française. La base de données permet également de s’inspirer des projets, de leurs réussites et difficultés de mise en oeuvre et aussi d’entrer directement en contact avec les porteurs de projets et d’échanger librement avec ces derniers.
Notre objectif est de mettre à disposition l’ensemble des éléments indispensables au succès du montage de projet avec une forte valeur ajoutée sur le plan des relations humaines. Nous souhaitons rester toujours disponibles afin d’être en harmonie avec des critères parfois stricts d’éligibilités, mais en adéquation avec une conduite de projets réussie. Les porteurs de projets sont souvent perdus dans la jungle des bailleurs de fonds et nous les invitons à prendre contact avec nous afin d’être orientés.
Quels sont les avantages concrets des Micro-Projets par rapport aux autres projets ? Aider le secteur informel ? Une rapidité de mise à disposition des fonds ? Une meilleure compréhension des besoins locaux ? Une flexibilité du déploiement du projet selon la réussite ou les échecs ?
Cécile Vilnet : C’est une réelle proximité de l’aide, vous avez des besoins qui sont exprimés par les populations locales, futures bénéficiaires du projet. Ces populations sont vraiment impliquées à la base du projet et tout au long de celui-ci jusqu’à sa pérennité. Un autre avantage des micro-projets est que le coût financier est inférieur aux gros projets de développement. Les subventions seront plus faciles à trouver. Vous avez une certaine proximité qui va également se créer, non seulement géographiquement mais aussi humainement entre les porteurs de projet et le partenaire local.
J’insiste aussi sur le fait que la mise en œuvre des micro-projets est beaucoup moins longue, ainsi les porteurs et les bénéficiaires se découragent beaucoup moins vite dans la mesure où les résultats sont visibles rapidement.
Une adéquation entre rapidité de mise en place des projets et potentiel de développement ?
Cécile Vilnet : Oui les effets « multiplicateurs » sont à prendre en compte : un micro-projet bien réalisé avec des bénéficiaires satisfaits, peut donner des idées et provoquer une réelle synergie. Un micro-projet devient parfois un projet d’envergure.
Pourrions-nous parler d’impulsion ?
Cécile Vilnet : Oui tout à fait et notamment en termes d’innovation. Le micro-projet peut aussi être un pilote qui va être intégré dans un projet de plus grande envergure. Il est indispensable d’utiliser et de développer cette innovation pour de plus larges bénéficiaires.
Pour vous donner un exemple concret, une des premières associations que nous avons financé sur des fonds privés était « Opération handicap International » qui est devenue par la suite Handicap International. Les petites associations n’ont pas toutes vocation à grandir de cette façon, mais c’est un exemple des possibilités d’impulsions sur des micro-projets.
Vous basez-vous sur les réussites et les échecs pour mieux conseiller les porteurs de projets dans le déploiement terrain ?
Cécile Vilnet : Bien sûr, les projets ne vont pas tous fonctionner à hauteur de nos espérances et certains ne marcheront pas dans la durée. Il faut bien sûr apprendre de ces échecs. C’est d’autant plus important quand le porteur de projet se tourne vers nous pour nous expliquer les raisons de son échec. Nous devons absolument capitaliser sur ces éléments importants et en tirer les conséquences.
Il est de notre mission de pouvoir communiquer ces informations aux porteurs de projets suivants afin qu’ils évitent ces pièges.
Encore une fois l’Agence des Micro-Projets est là pour aider les porteurs de projets et s’ils rencontrent des difficultés notre but est de les aider en les conseillant au fil du montage et du développement du projet. Et ce toujours de manière gratuite. Nous souhaitons privilégier ce contact, afin aussi de réorienter le projet en cours tant qu’il est encore temps.
Dans cette période de crise économique européenne et avec des pays en voie de développement qui émergent comment bien expliquer les enjeux de l’aide au développement ?
Cécile Vilnet : Le développement des pays du Sud aura un impact positif sur les pays du Nord, c’est un enrichissement collectif. Je pense aussi qu’en temps de crise, il est important de ne pas se replier sur soi, mais au contraire de s’ouvrir aux autres et à ces cultures qui peuvent aussi nous enrichir.
En vous projetant dans l’avenir quel serait votre plus beau rêve ?
Cécile Vilnet : Pour l’agence des Micro-Projets, c’est la capitalisation. En effet nous finançons des Micro-projets de solidarité internationale depuis 30 ans, mais comme tous les principaux bailleurs de fonds, les soucis que nous rencontrons sont liés à la capitalisation des informations et la mise en avant des bonnes pratiques, comme des échecs. C’est dans ce cadre que nous avons décidé d’ouvrir cette année un Observatoire des microprojets qui permettra justement de mettre en avant et de rassembler toutes les informations dont nous disposons. Cela permettra de synthétiser ces acquis afin d’en faire bénéficier les générations futures.
Plus personnellement, le souhait qui me tient a cœur serait de développer les échanges Sud-Sud. J’aimerais une moins grande dépendance, ainsi qu’une meilleure cohésion entre les différents acteurs afin de mieux équilibrer les partenariats entre les bailleurs de fonds, les porteurs et les bénéficiaires bien sûr.
Favoriser les échanges Sud-Sud ?
Cécile Vilnet : Exactement ; favoriser de nouveaux types de projets issus des pays du Sud qui puissent financer d’autres projets et ainsi renforcer les capacités des pays limitrophes; un financement mais aussi une prise de conscience des élites locales de la nécessité d’aider la population. Il y a énormément de capacités et de savoirs faire locaux et je rêve de les voir se développer. Nous envoyons souvent des experts des pays européens, alors que bien souvent les compétences sont bien présentes dans les pays d’action ou leurs voisins.
Deux exemples de projets portés par l’Agence des Micro-projets
L’agriculture avec Sakafat au Niger et la lutte contre les déchets avec l’association Peduli Alam
L’agriculture en Afrique : Association Sakafat au Niger :
Appui aux producteurs de la vallée de Sakafat : le projet jardin
L’agriculture est une des principales activités génératrices de revenus dans la vallée de Sakafat, et développer l’agriculture c’est réduire le seuil de pauvreté de la population.
De plus, au travers de ce projet et par les contacts qu’il crée avec les jardiniers, il permet de sensibiliser les hommes à l’importance de la scolarisation des enfants, objectif premier de Grain de Sable.
Le projet jardin est basé sur trois éléments clés : – Des microcrédits pour équiper les jardins et construire des puits, – Des formations spécifiques, – Des cours d’alphabétisation.
Avec Peduli Alam, à Bali, l’heure du combat contre les déchets a sonné
« Peduli Alam », protéger la nature en indonésien, tel est l’objectif ambitieux que se sont fixées Charlotte Fredouille et Laetitia Giroux, deux jeunes femmes sensibilisées aux nombreux problèmes de pollution par les déchets ménagers (et notamment les plastiques), lors de leurs voyages dans les régions déshéritées de l’Inde, du Népal et de l’Indonésie.
En 2008, elles créent l’association « Peduli Alam » qui se donne pour mission de sensibiliser les populations de la région d’Amed, à l’Est de Bali, à l’impact sur la nature et la santé de l’incinération ou du rejet des déchets dans la nature, les rivières et la mer. Et ce, tout en développant avec elles des solutions simples et faciles d’installation de poubelles, de collecte des ordures et de ramassage par camion jusqu’au centre de tri.
Sur place, Charlotte Fredouille assure la coordination du projet. A ses côtés, deux responsables balinais sont en charge des relations avec les autorités, des campagnes de sensibilisation et de prévention dans les écoles et dans les villages, de la maintenance des poubelles et de l’organisation du service de ramassage.
A ce jour, les résultats sont très encourageants : déjà cinq tonnes de déchets non organiques sont ramassés chaque mois, tandis que les populations et les autorités locales s’impliquent de plus en plus dans le projet. Preuve en est, les chefs de villages organisent spontanément des journées de nettoyage et ce sont eux qui appellent pour réclamer des poubelles! »
Forte de ces premiers succès, l’association prévoit d’étendre son action de manière durable sur toute la côte de la zone concernée, jusque très haut dans les villages de montagne et, pourquoi pas, de développer le projet dans d’autres régions de Bali.
Bilan 2013:
– 130 poubelles publiques pour les déchets non organiques ont été construites.
– 300 poubelles individuelles ont été distribuées dans les épiceries locales, les familles et les écoles.
– 800 familles bénéficient désormais d’un réseau de collecte et ramassage des ordures ménagères gratuit et facile d’accès.
– 1200 élèves ont reçu un enseignement ludique sur le comportement à adopter face aux déchets, ils ont également reçu des livres sur l’environnement, des crayons et des cahiers ainsi que des documents de prévention.
– 1 camion passe une fois par semaine pour la collecte à destination du centre de tri d’Amlapura.
– 5 tonnes de déchets non organiques sont ramassées chaque mois
En fin d’année 2012, l’Association mondiale des opérateurs télécom a déclaré que l’Afrique subsaharienne est devenue depuis 2000, le marché le plus croissant en matière de téléphonie mobile.
Soit 40% de croissance chaque année…
Avec ces données, il est attendu un milliard d’abonnés mobile sur le continent Africain en 2015, suscité par la forte demande en connectivité et des services innovants comme le mobile money et l’Internet mobile.
Pour montrer l’important nombre d’abonnés qu’enregistre déjà le continent, l’Union internationale des télécommunications (UIT) a dressé, dans une de ses recherches, le classement des dix pays africains avec un grand nombre d’abonnés.
Le Nigeria, avec ses quatre principaux opérateurs télécom que sont MTN, Glo, Airtel et Etisalat, vient en tête avec 112 777 785 d’abonnés, suivit par l’Egypte avec 96 798 801.
Une soixantaine d’ONG africaines ont critiqué sévèrement les politiques de l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) qui «favorisent les cultures génétiquement modifiées (OGM) et des technologies ayant des répercussions néfastes sur les paysans et les écosystèmes».
Ces ONG, parmi lesquelles figurent l’Alliance pour la sécurité alimentaire en Afrique, le Réseau africain de la Biodiversité et la plateforme régionale des Organisations paysannes d’Afrique Centrale (PROPAC), affirment que les pratiques qui relèvent des OGM et celles visant à accroître les rendements agricoles des pays en développement grâce à des innovations spécifiques vont, à long terme, nuire aux écosystèmes de tout le continent.
«Les technologies de la révolution verte profitent à relativement peu d’agriculteurs et les bénéfices se font souvent aux dépens de la majorité. Ces technologies provoquent une concentration de la propriété, augmentent les économies d’échelle et réduisent le nombre de foyers produisant de la nourriture dans un contexte où les autres moyens de subsistance sont limités»,ont expliqué ces organisations dans une lettre adressée à la présidente de l’AGRA, Jane Karuku.
Les organisations notent également que la propriété intellectuelle de nombreux types de plantes reviendra aux grandes sociétés multinationales. «La propriété privée des savoirs et des ressources matérielles comme les semences et le matériel génétique signifie que les droits de propriété (royalties) échappent à l’Afrique et passent aux mains des multinationales »,ont-elles précisé.
Les ONG estiment, par ailleurs, que l’AGRA pousse les agriculteurs africains à devenir dépendants des cartels de l’industrie agro-alimentaire. «L’AGRA pousse les agriculteurs dans la mauvaise direction en les incitant à s’endetter pour acheter plus de produits agrochimiques et de semences hybrides aux entreprises», a déclaré à IRIN, Teresa Anderson de la Fondation Gaia.
«Depuis plusieurs années, des ONG travaillent dans toute l’Afrique avec les agriculteurs afin de les encourager à ne plus utiliser des engrais chimiques et de pesticides et à améliorer la santé des sols et des écosystèmes, la diversité des semences et leur souveraineté alimentaire. L’AGRA est en train d’effacer une décennie de progrès agro-écologiques en Afrique en poussant les agriculteurs à s’endetter et à retomber sous le joug des cartels mafieux qui se montrent impitoyable avec les agriculteurs pauvres produisant à petite échelle»,a indiqué, de son côté, Ruth Nyambura du Réseau africain de la biodiversité.
L’AGRA a été fondée en 2006 grâce à un partenariat entre la Fondation Rockefeller et la Fondation Bill et Melinda Gates. Elle travaille en collaboration avec des petits agriculteurs sur l’ensemble du continent en leur accordant des microcrédits et en leur fournissant des semences hybrides et des engrais pour accroître le rendement de leurs cultures. De cette façon, l’AGRA espère lutter contre la faim et la pauvreté sur le continent.
Sommet FfD4 de Séville - Finance internationale Deux ans après le Sommet pour un nouveau Pacte financier mondial, qui s’est tenu à Paris en juin 2023,...