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Un sac solaire pour transporter et purifier l’eau

Deux étudiants américains ont inventé un système portable bon marché, qui en utilisant les ultraviolets du soleil peut rendre potables près de 10 litres d’eau en six heures.

Les grandes idées partent parfois de trois fois rien. Deux étudiants en design industriel ont conçu un prototype de système solaire portable de purification de l’eau qui pourrait sauver un nombre incalculable de vies pour seulement quelques dollars l’unité.

Le sac est la création de Ryan Lynch et de son acolyte Marcus Triest dont le travail a été couvert par notre collègue de CNET Tim Hornyak. Le sac solaire de Ryan Lynch est un concept très astucieux qui utilise les rayons ultraviolets du soleil pour éliminer les contaminants biologiques nocifs.

L’eau est traitée lors du passage des rayons ultraviolets à travers la couche extérieure en polyéthylène translucide du sac; la doublure intérieure est noire pour accélérer le processus de filtration grâce à la chaleur. D’après le site web, près de 10 litres d’eau sont rendus potables toutes les six heures. Le design général fait penser à une sacoche standard.

Le sac est tout autant fonctionnel que tendance. Il est inspiré par les sachets alimentaires hermétiques et peut être posé à plat pour exposer l’eau à encore plus de rayons ultraviolets. Ses inventeurs affirment que le sac solaire offre également des performances nettement supérieures au standard de purification de l’eau de deux jours en Afrique subsaharienne.

« Les gens le faisaient déjà avec des bouteilles en plastique (des bouteilles de soda de 2 litres, par exemple) sur les toitures, mais il faut deux jours pour que l’eau devienne potable. Notre polyéthylène est beaucoup plus fin que celui d’une bouteille de 2 litres, et la doublure noire accélère le processus », a souligné Ryan Lynch dans un entretien.

(Dans les pays développés, le terme sac solaire peut désigner un sac à dos qui utilise des cellules solaires pour recharger une batterie de secours pour votre smartphone. #firstworldproblems)

Même si Ryan Lynch et Marcus Triest ne sont pas les créateurs de ce procédé, je suis très impressionné par leurs travaux. Cette innovation n’est pas sans rappeler LifeStraw, un système portatif de filtration de l’eau qui ressemble à une paille innovante; elle est en outre beaucoup plus simple et moins coûteuse que les systèmes de purification de l’eau par l’énergie solaire à grande échelle.

Puralytics, une société établie dans l’Oregon, vend actuellement un sac solaire encore plus évolué qui intègre un maillage truffé de nanotechnologies et qui purifie l’eau via des procédés photochimiques et une lumière ultraviolette. La lumière du soleil « active » le maillage. Ce système est vendu aux alentours de 74 dollars sur Amazon.com.

CNET indique que le duo recherche des investisseurs pour produire le sac solaire en série et estime que son coût sera inférieur à 5 dollars. On estime à 3,575 millions le nombre de personnes qui meurent chaque année à cause de maladies d’origine hydrique. C’est incroyable comme quelque chose d’aussi simple pourrait faire toute la différence entre la vie et la mort.

Thierry Barbaut
Source: www.smartplanet.fr

 

Infrastructure routière: 79,6 milliards de FCFA pour rejoindre le Congo par le Cameroun

La route Mintom-frontière du Congo révèle d’une double importance pour le Cameroun et la sous-région Afrique centrale.

Sur le plan national, le bitumage de cette route vise à améliorer le trafic sur cette partie du réseau prioritaire et faciliter les mouvements des produits vivriers de cette région à fortes potentialités agricoles. Sur le plan international, la route Mintom-frontière du Congo permettra de renforcer l’intégration sous-régionale, notamment entre Yaoundé et Brazzaville en passant par Mbalmayo. Ceci à travers le développement échanges commerciaux entre les deux pays.

Cette route Mintom-frontière Congo est longue de 132 km. Il comporte deux lots pouvant être ramenés à un seul, d’après le ministère des Travaux publics et celui de l’Economie, de la Planification et du Développement du territoire. Dans ce cas, il s’agira alors des routes Mintom – Lele (62 km) et Lele – frontière Congo (71 km). Les études de faisabilité de ce projet sont disponibles au ministère des Travaux publics.

Le coût de réalisation de la route est estimé à 79,6 milliards de FCFA (121 millions €). Les financements sont encore recherchés, indique-t-on du côté du ministère en charge de l’Economie. Si les financements sont disponibles, le projet pourrait se réaliser en 48 mois.

Ce chantier s’inscrit en droite ligne de la construction de la route Sangmelima – Djoum – Mintom – Frontière du Congo (RN 9), lot 2 – Djoum – Mintom, plus bretelles de Mintom.

Il faut noter que, dans le cadre de la construction de la route Sangmelima-Djoum-Mintom-Frontière du Congo (RN 9), le lot 2 Djoum-Mintom, plus bretelles de Mintom, a été confié en mars 2012 à l’entreprise Mno Vervat B.V. Pondweg, Nieuw Vennep, une société de droit hollandais. Elle a installé sa base dans la ville de Djoum et dispose de deux ans et six mois pour bitumer ce lot long de 83 km. Le groupement Louis Berger assure le contrôle du chantier, alors que le maître d’ouvrage est le ministère des Travaux publics.

Thierry Barbaut
Source: www.agenceecofin.com

 

Rwanda: Kigali soupçonné d’arrière-pensées pétrolières

Selon le quotidien de Kinshasa, Le Potentiel, c’est la présence de quantités considérables de pétrole sur le territoire de Rutshuru qui expliquerait la guerre menée actuellement à l’Est de la RD Congo.

« Kigali s’est finalement inspiré des autres. Essentiellement de l’Ouganda qui jouit déjà des bénéfices du pétrole du lac Albert, et de l’Angola qui profite allègrement du pétrole du plateau continental au large de l’Océan Atlantique » dénonce le journal qui rappelle que Luanda retire près de 10 milliards de dollars de l’exploitation du pétrole sur le littoral ouest congolais et que Kampala pompe allègrement du pétrole sur le bassin commun du Graben Albertine, où plus de 4 milliards de barils sont en jeu.

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Des réserves estimées à plusieurs milliards de barils seraient enfouies dans sous-sol de Rutshuru.

« Kigali fera perdurer l’instabilité afin de permettre à la firme qui effectuera les explorations de conduire à terme ces opérations. Ce qui explique des brusques renforcements du M23 chaque fois que les FARDC ont réussi à prendre l’avantage sur le terrain des opérations militaires » déclare un analyste cité par le journal congolais.

Cette explication trouve un renfort auprès de l’ONG International Crisis Group (ICG) le mois passé déclaré dans un rapport : « Au lieu d’être une opportunité de développement, l’intérêt renouvelé pour le pétrole au Congo représente une réelle menace pour la stabilité d’un pays post-conflit toujours fragile. Les prospections pétrolières en cours et à venir alimentent déjà les ressentiments de la population locale et les tensions frontalières. La confirmation des réserves de pétrole dans l’Est exacerberait la dynamique de conflits à l’oeuvre aux Kivus. La reprise des combats au début de l’année 2012, notamment l’apparition d’une nouvelle rébellion au Nord Kivu et la reprise de l’expansion territoriale des groupes armés, remet en question la stabilisation de l’Est du pays qui concentre l’intérêt des compagnies pétrolières. La découverte de gisements pourrait aussi créer de nouveaux centres de pouvoirs et remettre en cause la prépondérance politique du centre économique historique qu’est la province du Katanga

 

Thierry Barbaut
Source: www.agenceecofin.com

 

À la rencontre des chrétiens du bout du monde

L'Inde n'abrite que 2% de catholiques. mais il n'est pas rare de voir des hindous telle que cette femme prosternés devant le Christ ou Marie; ils les considèrent comme deux divinités de plus.
L’Inde n’abrite que 2% de catholiques. mais il n’est pas rare de voir des hindous telle que cette femme prosternés devant le Christ ou Marie; ils les considèrent comme deux divinités de plus.Crédits photo : Abbé Mathieu DEVRED

Pendant un an, Charles Guilhamon et Gabriel de Lépinau sont partis à la rencontre de petites communautés chrétiennes isolées. Un tour du monde à vélo qui les a conduits du Tibet au Brésil, en passant par le Sénégal et la Thaïlande. Ils racontent leur incroyable aventure dans un livre à paraître le 5 septembre.

Ils sont une petite dizaine. Le dos plié, ils avalent la montagne sans mot dire sur des sentiers caillouteux. Parfois, un son s’échappe de leur bouche comme une prière qui monte vers le ciel. Une litanie qu’ils reprennent en chœur comme on reprend son souffle. Autour d’eux, des paysages grandioses. En contrebas, des rizières à perte de vue, quelques plantations de thé et des champs de millet. Des cascades. Une nature luxuriante. Plus loin encore, des sommets enneigés se perdent dans les nuages. Ces hommes, ces femmes et ces enfants marchent depuis le lever du soleil. Comme tous les dimanches. Ce sont des paysans lepchas.

Des Indiens.Avec leurs pommettes écrasées, leurs bras vigoureux, leur poitrine large, leurs yeux bridés et leur peau cuivrée, ils font partie des nombreux peuples de l’Himalaya. Comme tous les dimanches, ils abandonnent leurs cultures, laissant à quelques âmes le soin de s’occuper de leur bétail. Ils quittent leur hameau perdu dans la jungle, s’engouffrent dans la brume pour rejoindre dans la vallée le village de Guit Dubling. Après quatre heures de marche en forme de trek, ces chrétiens du bout du monde assisteront à la messe.

En quittant la France quatre mois plus tôt avec pour désir de vivre pendant un an auprès de communautés chrétiennes isolées du monde, Charles Guilhamon et Gabriel de Lépinau ne pouvaient imaginer meilleur terrain d’observation pour tenter de voir comment, à des milliers de kilomètres de Rome, des catholiques pouvaient vivre leur foi. Et avec quelle intensité!

Christianisées presque accidentellement à la fin du XIXe siècle par des missionnaires français qui s’étaient installés dans ces montagnes dans l’espoir de pénétrer au Tibet par l’Inde, après avoir échoué à le faire par la Chine, ces familles lepchas n’en continuent pas moins, malgré leur isolement, à vivre au rythme de leur foi.

Les missionnaires passent en secret pour donner les sacrements

Ici, comme le décrit Charles Guilhamon, dans son étonnant récit de voyage *, les gens ne saluent pas d’un «bonjour», ou d’un «comment ça va», mais d’un enthousiaste «Jesu barai!», qui signifie «Louez le Seigneur». Dans chaque maison de cette vallée indienne, de la plus imposante à la plus rustique des cabanes, un oratoire, une statue totalement kitsch de la Vierge. Peu de prêtres, mais comme l’écrit Charles Guilhamon, «un peuple de prière».

Le kitsch cher aux Indiens n'épargne pas la statuaire chrétienne, mais sans nuire à la ferveur.
Le kitsch cher aux Indiens n’épargne pas la statuaire chrétienne, mais sans nuire à la ferveur.

C’est un autre visage de l’Église qui se dévoile, presque par effraction, à Charles Guilhamon et Gabriel de Lépinau lorsqu’ils s’aventurent en Chine. Dans le carnet de route de ses aventures nomades, Charles joue d’approximations géographiques pour préserver la vie des chrétiens de la vallée de la Salouen. Il se garde de préciser le nom des villes où se tiennent les rassemblements des fidèles. Les chrétiens n’ont plus guère de patronyme. Seulement des syllabes.

Menacés par les autorités chinoises, quand ils ne sont pas persécutés, ils vivent encore clandestinement leur foi pour rester fidèles à l’Eglise de Rome. Certains ont connu les camps de rééducation, la prison. D’autres ont pris la fuite, connu l’exode, le plus souvent à pied, par les montagnes, pour tenter de gagner l’Inde, chemin de croix parfois illusoire vers la liberté.

Plus nombreux encore sont ceux qui ont fait le choix de l’Eglise officielle, sous la coupe du régime. Mais subsiste encore une Eglise des catacombes, des caves et des rassemblements interdits. C’est aux côtés de cette communauté silencieuse, officieuse, dans une Chine où «l’Eglise a une tête et deux corps», qu’ils passent Noël. Pendant toute la veillée, ils attendent un prêtre qui ne viendra pas. Ici, depuis cinquante ans, les chrétiens vivent sans prélat. A deux ou trois rares occasions pendant l’année, ils reçoivent les sacrements quand vient à passer, dans le plus grand secret, un missionnaire. Ils ont pourtant des séminaristes qui, pour certains, ont achevé depuis des années leurs études.

Il arrive aussi qu’un prêtre soit présent, mais sans plus aucun fidèle

Mais ceux-ci préfèrent attendre de pouvoir être ordonnés par un évêque reconnu par Rome plutôt que de souffrir d’être en désunion avec l’Église universelle en étant ordonné par un évêque désigné par le gouvernement chinois.

En Thaïlande, chez les Karens, évangélisés il y a quarante ans à peine.
En Thaïlande, chez les Karens, évangélisés il y a quarante ans à peine.

Église des confins et des nuages, Église souterraine, sans prêtre et pourtant étonnamment fidèle à Rome, Église souffrante, persécutée, Charles et Gabriel sont allés à la découverte de ces multiples visages de la chrétienté. En Amazonie en pirogue, à pied avec les Karens, ou encore, comme le plus souvent, à vélo, ils ont parcouru 11.000 kilomètres pour vivre avec ces communautés oubliées quand elles ne sont pas inexistantes ou agonisantes.

Au Sénégal (5% de chrétiens), dans le village de Pandiénou où l'on fêtait ce jour-là la journée mondiale du sacerdoce.
Au Sénégal (5% de chrétiens), dans le village de Pandiénou où l’on fêtait ce jour-là la journée mondiale du sacerdoce.Crédits photo : Abbé Mathieu DEVRED

Comme en Mauritanie, par exemple. Accueillis par le père Bernard Pelletier, présent depuis plus de quarante ans dans le pays, ils assistent à la messe dans une église qui ne compte plus aucun fidèle. Avant l’indépendance et le départ de l’armée française, l’église de Rosso était comble tous les dimanches.

Aujourd’hui, il n’y a plus que le père Bernard, trois religieuses et les étrangers de passage pour que résonnent encore des louanges dans la nef de cette chapelle. Une église sans fidèle, un prêtre missionnaire dans l’incapacité d’évangéliser sous peine de craindre l’expulsion. Réduit à être, à défaut de faire. L’islam a triomphé. Seule petite victoire, l’église de Rosso a conservé sur son clocher une croix apparente, cas unique en Mauritanie.

Dimanche des Rameaux en Amazonie. L'une des rares occasions où les communautés catholiques, très dispersées et clairsemées, peuvent se réunir en procession.
Dimanche des Rameaux en Amazonie. L’une des rares occasions où les communautés catholiques, très dispersées et clairsemées, peuvent se réunir en procession.Crédits photo : Abbé Mathieu DEVRED

Après le départ de Paris, leur première destination avait été, au bout de deux mois sur les routes, le village de Tal Arboush, dans la Djézireh, à l’est de la Syrie. Charles se souvient encore du regard rêveur de Charbel. Il savourait un narguilé assis dans son jardin. Sa coupe de cheveux et sa stature lui donnaient des airs de James Dean. A un détail près: un immense tatouage de la Vierge Marie haut en couleur occupait tout son avant-bras et faisait écho à un dessin de la croix gravé sur son biceps. Il était le troisième fils de l’une des quarante familles catholiques peuplant le village de Tal Arboush, seul village catholique sur des dizaines de kilomètres. Ils parlaient l’araméen comme les premiers chrétiens. Depuis six mois, Tal Arboush ne répond plus. Charles n’a plus de nouvelles de Charbel. Les derniers chrétiens.

* Sur les traces des chrétiens oubliés, de Charles Guilhamon, Calmann-Lévy, 430 p., 21.50 €

Thierry Barbaut

 

Angola: Dos Santos remporte les éléctions

Le MPLA du président José Eduardo dos Santos a remporté 74,46% des suffrages aux élections d’hier, selon des résultats partiels portant sur plus de 58% des bulletins, a annoncé aujourd’hui Julia Ferreira, porte-parole de la Commission nationale électorale (CNE).

Le parti du président Dos Santos devance largement son opposant historique l’Unita qui remporte 17,94% des suffrages, suivi du tout nouveau parti d’opposition Casa avec 4,53%, a-t-elle ajouté. Quelque 9,7 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes pour élire leurs députés. Selon la Constitution, le chef du parti vainqueur devient président de la République.

Vers nouveau mandat de cinq ans pour Dos Santos

L’opposition a formulé ces derniers jours des doutes sur la régularité du scrutin, qui n’est que le deuxième depuis la fin de la guerre civile en 2002. Le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA), au pouvoir depuis l’indépendance du pays gagnée contre les Portugais en 1975, était le grand favori du scrutin. Sa victoire devrait assurer un nouveau mandat de cinq ans à son chef, le président dos Santos.

Deux opposants font face à Dos Santos. Le premier est Isaias Samakuva, 66 ans, président de l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita), le principal parti d’opposition angolais et ennemi historique du MPLA, qu’il a affronté par les armes pendant la guerre civile. Durant la campagne électorale, Samakuva a promis d’instaurer une véritable démocratie dans le pays, dénonçant jusqu’à la dernière minute le manque de transparence et les irrégularités du processus électoral.

Un nouvel acteur a fait son apparition dans le jeu politique angolais en mars dernier, bousculant le traditionnel duel entre MPLA et Unita. Abel Chivukuvuku, un ancien cadre de l’Unita, a créé un nouveau parti d’opposition, appelé Casa et rassemblant des déçus des deux partis historiques ainsi que des figures de la société civile. Rencontrant un grand succès chez les jeunes, il promet de résoudre le problème du chômage et d’améliorer les conditions de vie des Angolais, dont plus de la moitié vit en dessous du seuil de pauvreté.

Thierry Barbaut
AFP

 

Le Smartscope: Un smartphone développé entre la Corée et l’Afrique du Sud pour effectuer le test du sida

Dans le cadre d’un partenariat entre l’Université de Pretoria, en Afrique du Sud, et l’Université Kookmin, en Corée du Sud, une équipe de chercheurs a développé un smartphone équipé d’un microscope et d’une application capable d’analyser des échantillons sanguins et de diagnostiquer le sida tout en précisant l’état du système immunitaire.
L’appareil sera capable de déterminer le taux des cellules CD4 afin d’établir le diagnostic.

« Notre idée était d’obtenir des images et de les analyser sur ce smartphone grâce à des applications », a déclaré Jung Kyung Kim, professeur en ingénierie biomédicale

Le « Smartscope » permettra ainsi de réaliser des tests du sida sur des populations isolées en Afrique du Sud ou au Swaziland, dans des zones où les centres médicaux sont rares et relativement rudimentaires.

Pour le professeur Jannie Hugo, à la tête du département de médecine de la famille à l’Université de Pretoria, « la technologie mobile n’est pas un gadget. Elle devient un élément essentiel pour l’accessibilité des soins ».

Thierry Barbaut

 

Sundance accepte l’offre chinoise de rachat par Hanlong pour 1,4 milliard $

L’entreprise australienne Sundance Resources, actionnaire majoritaire de Cam Iron, la société qui va exploiter le fer de Mbalam au Cameroun, a accepté le 24 août dernier l’offre de l’entreprise chinoise Hanlong (Africa Mining Investment Limited’s). D’après un communiqué publié sur le site web de l’entreprise australienne, on apprend que Sundance a accepté l’offre révisée de Hanlong d’acquérir 100% de l’entreprise pour 0,45 dollars australiens par action.

D’après ce communiqué, la proposition de Hanlong et la décision du conseil d’administration de Sundance font suite à l’annonce au début de ce mois d’août de l’accord provisoire de la China National Developpment and Reform Commission (NDRC) d’acquérir Sundance. Une décision qui était attendue depuis plusieurs mois. « La réception de l’approbation provisoire de NDRC est une étape essentielle vers l’aboutissement de toutes les approbations réglementaires nécessaires de la Chine, qui sont les conditions préalables à l’aboutissement du contrat », lit-on. Dans ce communiqué, l’on apprend que cet accord provisoire donnait la possibilité à Hanlong de racheter Sundance à un coût raisonnable.

Selon ce communiqué, « Hanlong s’est engagé au payement d’une indemnité de rupture égale à 1 pour cent de la valeur transactionnelle (environ 14 millions de dollars $) au cas où Hanlong cherche encore à réduire encore le prix contrat ». La finalisation du contrat est espérée en mi-décembre 2012.

Selon Georges Jones (photo), le président du conseil d’administration de Sundance, son entreprise a accepté cette offre après de longues discussions et considérant certains facteurs.

Pour Georges Jones, compte tenu des circonstances qui ont changé, le conseil a également pris en compte le prix actuel de l’action de Sundance, les évaluations qu’il a reçues des actionnaires et l’opportunité que la proposition revue de Hanlong offre à Sundance de rechercher des offres alternatives tout en évitant une réduction supplémentaire des prix.

Au Cameroun, Cam Iron négocie encore avec le gouvernement la signature d’une convention minière qui va l’autoriser à exploiter le fer de Mbalam. Les discussions achoppent sur le type de chemin de fer à construire pour acheminer le fer extrait de Mbalam jusqu’au port en eau profonde de Kribi. Sundance propose un chemin de fer lourd uniquement pour le transport des minerais, alors que gouvernement camerounais souhaite un chemin de fer incluant le transport des civils.

Le budget pour la réalisation du chemin de fer proposé par l’Etat camerounais est estimé à 4354 milliards de Francs Cfa, alors que celui proposé par Sundance Ressources, qui devrait financer la réalisation de ce chemin de fer, est de 2929 milliards de Francs Cfa.

Thierry Barbaut
Source: www.agenceecofin.com

En Ouganda, les TIC à l’aide des bovins et des éleveurs

Les éleveurs ougandais vont bénéficier d’outils des technologies de l’information et de la communication et de données météorologiques pour améliorer leur aptitude à s’adapter aux changements climatiques provoqués par le manque d’eau et les sécheresses prolongées.

Ce sera dans le cadre du projet Adaptation au changement climatique et TIC (Climate Change Adaptation and ICT), lancé au début du mois d’août 2012 à Kampala.

D’une durée de deux ans, le projet vise à générer des informations sur l’agriculture, la gestion de l’environnement et la météo, au profit des bergers et éleveurs ougandais, dans une zone de 84 000 kilomètres carrés, peuplée de 12 millions d’habitants et abritant 60% des 7 millions de bovins de l’Ouganda. Cette zone demeure l’une des régions d’Afrique les plus sévèrement touchées par le changement climatique.

Financé pour 600 000 dollars par le Canada, à travers le Centre de recherches pour le développement international (CRDI), le projet fournira aux utilisateurs des outils technologiques pour collecter et diffuser l’information. Les données ainsi générées serviront à planifier plus efficacement pour mieux faire face et s’adapter aux risques climatiques liés à l’eau.

Selon un fonctionnaire du ministère ougandais de l’Eau et de l’Environnement, « l’adaptation et la promotion de mesures d’atténuation sont des domaines où les TIC sont essentiels » et le programme « contribuera à alimenter la base de connaissances du gouvernement sur les changements climatiques ». En outre, il permettra de construire davantage de stations météorologiques et de renforcer la collecte de données concernant la météo et l’eau.

Thierry Barbaut

Togo, les femmes de l’opposition appellent à une semaine de « grève du sexe »

Les femmes du collectif d’opposition « Sauvons le Togo » ont appelé dimanche « toutes les femmes » du pays à observer une semaine de « grève du sexe » à compter de lundi, pour obliger les hommes à « s’investir davantage » à leurs côtés.

« Nous appelons toutes les femmes à priver leur mari de sexe pour une semaine, à compter de lundi. C’est pour nous une manière de contraindre tous les hommes (…) à s’investir davantage dans la lutte menée par le collectif +Sauvons le Togo+ depuis plusieurs semaines », a déclaré à l’AFP Mme Isabelle Améganvi, membre du collectif.

« Sauvons le Togo », qui regroupe neuf organisations de la société civile et sept partis et mouvements d’opposition, a organisé trois manifestations cette semaine pour demander des changements avant les élections législatives prévues en octobre.

« Les femmes sont les premières victimes de la situation catastrophique que nous vivons au Togo. Raison pour laquelle nous disons à toutes les femmes: une semaine sans sexe. C’est aussi une arme de lutte », a expliqué Mme Améganvi, la deuxième vice-présidente de l’Alliance nationale pour le changement (ANC, l’un des principaux partis d’opposition de Jean Pierre Fabre).

« Nous avons d’autres actions à mener les jours à venir. Jeudi prochain, nous comptons descendre dans les rues de Lomé pour exiger la libération de nos militants arrêtés mardi et mercredi et déférés à la prison de Lomé », a-t-elle précisé.

De nombreuses Togolaise n'hésitent plus a montrer leurs fesses et ainsi provoquer la police lors des manifestations...

De nouvelles manifestations organisées par le collectif sont prévues à partir de mardi. « Nous organiserons des marches suivies de sit-in à la place de l’indépendance les mardi, mercredi, jeudi et vendredi prochains. Le rassemblement se fera à Bè-Château », avait déclaré samedi un rapporteur du collectif.

Samedi, des milliers personnes ont défilé dans les rues de Lomé sans que les forces de l’ordre s’y opposent, alors que les manifestations des mardi et mercredi ont été dispersées à coup de gaz lacrymogènes.

« Sauvons le Togo » demande l’abrogation de nouvelles dispositions du code électoral adoptées par l’Assemblée nationale sans consensus dans la classe politique, et réclame également le report à juin 2013 des élections législatives théoriquement prévues en octobre prochain, en raison de retards dans l’organisation du scrutin.

Thierry Barbaut

 

Les nouvelles destinations du tourisme africain et l’écotourisme !

Paysage en Siérra Leone

Le secteur du tourisme en Afrique subsaharienne pourrait bientôt offrir de nouvelles destinations, et s’accompagner de stratégies misant sur l’écotourisme, la diversification et l’essor des marchés asiatiques.

Plus d’authenticité, plus d’offres différentes…

C’est en substance le créneau porteur pour le tourisme en Afrique, selon l’étude du centre de recherche spécialisé en intelligence économique Euromonitor International.

Selon cette étude, trois pays ont toutes les cartes en main pour voir leur secteur touristique connaître une croissance importante: du côté des outsiders, le Rwanda et la Sierra Leone, et, du côté des destinations touristiques déjà reconnues, la Tanzanie.

Ces pays pourraient bien se faire une place au côté des «vaisseaux amiraux» du tourisme en Afrique subsaharienneque sont le Kenya et surtout l’Afrique du Sud (cette dernière concentre plus du tiers des recettes du tourisme en Afrique subsaharienne).

Le Rwanda, paradis de l’écotourisme

Avec une progression notable de +3% du nombre de visiteurs en 2011, le Rwanda a atteint les 723 000 touristes.

Ces chiffres sont à prendre avec précaution, du fait des migrations de populations venues de RDC (16,5% des entrées), d’Ouganda(13,5%) et de Tanzanie (7,4%) dont toutes ne sont pas touristiques.

Les marchés émetteurs de touristes non-africains sont avant tout les Etats-Unis (3,6%), la Belgique (2%) et le Royaume-Uni (1,5%).

 

Paysage en Siérra Leone

L’observation des gorilles dans les montagnes, attrait touristique du Rwanda depuis plusieurs années, est en passe d’inspirer une stratégie plus générale de positionnement sur l’écotourisme: les autorités diversifient leur offre en la matière, en proposant désormais des promenades dans la canopée, à 150 mètres de hauteur, des parcours dédiés à l’observation des oiseaux, ou encore le sentier pédestre du Congo Nile Trail.

Ce dernier, long de 227 km, est ainsi mis en avant à grand renfort de publicité comme la vitrine du Rwanda comme destination écotouristique.

Les autorités rwandaises tentent ainsi d’associer la protection de l’environnement avec la construction d’un modèle économique rural, concurrent de l’économie du braconnage.

En parallèle, Kigali a lancé une politique intitulée «Look East Policy» (politique tournée vers l’est) par laquelle le gouvernement espère attirer un nombre croissant de touristes en provenance d’Extrême-Orient.

Selon l’étude, «cela aidera à accroître le nombre d’arrivées de touristes et à gonfler considérablement les recettes du tourisme.»

Leprojet de second aéroport international au Rwanda ou la perspective de voir le pays adhérer au visa touristique unique de la communauté est-africaine pourrait également favoriser cette politique de développement du tourisme.

La Sierra Leone peut miser sur son authenticité

«La Sierra Leone est un petit pays, mais avec un potentiel certain pour devenir une destination touristique majeure»,assure l’étude.

Après plusieurs années de troubles, le retour au calme, associé aux campagnes promotionnelles du gouvernement (vidéo ci-dessous, en anglais), pourraient s’avérer payantes, selon Euromonitor International.

Car la Sierra Leone joue une carte précieuse: la promesse d’une destination parmi les moins défigurées par le tourisme, indique l’étude:

«Les points d’attraction du pays, des plages aux réserves naturelles en passant par les montagnes, fournissent une base solide pour l’avenir et offrent une opportunité considérable pour développer le tourisme dans la région.»

En 2011, la fréquentation touristique en Sierra Leone a augmenté de 2%, atteignant les 45 537 entrées.

L’attention croissante des compagnies hôtelières pourrait bien aider le pays à surmonter son handicap côté infrastructures.

La Tanzanie, une croissance du secteur touristique tous azimuts

Avec 5% de croissance en 2011, la fréquentation touristique de la Tanzanie montre sa bonne vitalité. Mais le ralentissement de l’activité économique en Europe et en Amérique du Nord inquiète les autorités.

Le gouvernement tanzanien a donc lui aussi commencé à s’intéresser aux marchés émetteurs des pays asiatiques, expliquent les auteurs de l’étude:

«Dans un effort pour rester compétitif et attractif pour des touristes potentiels, le gouvernement tanzanien a lancé une nouvelle campagne baptisée « Think Asia » (Pensez Asie), en cherchant à toucher une part du marché du voyage asiatique, en pleine croissance.

À la recherche de touristes originaires des marchés émergents comme la Chine, l’Inde et la Russie, le gouvernement a utilisé ses missions étrangères et ses ambassades dans ces pays pour faire la promotion de son offre touristique.»

Le Tanzania Tourist Board (TTB) voit même plus loin: fort de chiffres de fréquentation encourageants de la part des pays du Moyen-Orient, le TTB espère beaucoup des liaisons aériennes vers ces pays.

Le gouvernement vise également le Brésil, et a installé dans la capitale Brasilia une représentation diplomatique.

Mais pour progresser, la fréquentation touristique en Tanzanie devra passer, selon l’étude, par une diversification de l’offre. Le segment safari, selon l’étude, ne pourra plus suffire.

Déjà, la Tanzanie développe des produits touristiques autour du sport, ou à destination d’une cible familiale (positionnement bien avancé sur le marché italien) ou encore le tourisme médical (le complexe immobilier de Dar Es Salam décidé récemment prévoit entre autres un hôpital dédié au tourisme médical).

Cette diversification est même devenue, pour l’étude, un impératif de survie, alors que la compétitivité touristique de la Tanzanie a chuté au cours des dernières années :

«C’est une indication claire selon laquelle il y a un besoin d’accroître l’investissement dans le tourisme afin de faire du pays une destination plus attractive à l’avenir.»

Thierry Barbaut
Source: www.slateafrique.com

 

 

Bouillonnement de jeunes entreprises dans les nouvelles technologies

 
Pour illustrer la métamorphose technologique que connaît le continent africain, le site African Voices de CNN a mis le projecteur sur 10 voix de premier plan des technologies avancées de différents pays d’Afrique.

Si l’article a mis un accent très mérité sur le mouvement d’innovation né sur le continent africain et ses réalisations, nombreux sont les spécialistes de ce domaine à penser qu’il ne représente pas l’intégralité de la créativité et de l’esprit d’entreprise qui fermentent dans tous les coins du continent. La plupart des régions non anglophones ont été ignorées, de même que les actions d’information qui ont été menées dans les zones les plus isolées sous l’aspect des technologies.

Présentation de business plan à Addis-Abeba par BillZimmerman sur Flickr (licence CC BY)

Innovation par nécessité

Bright B Simmons, le fondateur à Accra de mPedigree Network explique “Ce que le monde peut apprendre des entrepreneurs d’Afrique” :

Il devient de plus en plus évident que l’esprit d’entreprise est la réponse aux problèmes économiques frustrants auxquels l’Afrique se confronte aujourd’hui (..) Mais quelle a été son évolution réelle en Afrique ?

Y a-t-il des traits particuliers de l’esprit d’entreprise africain que nous puissions considérer comme pertinents pour les grands débats mondiaux sur le développement et le développement durable ? [..] la différence générale de structure des économies africaines typiques, comparées à l’Occident, fait une grande différence.

Les ressources moindres des autorités fiscales et de régulation, et la taille plus petite des entreprises signifient, conjointement, que lorsque les entreprises prennent des dispositions complexes pour rationaliser leurs dépenses fiscales, leurs coûts montent plutôt que de baisser. De même, un système financier plus léger rend la notion de fonction de trésorier d’entreprise comme on l’entend à l’Ouest, presque superflue dans le cadre africain.[..] Dans un sens, les entrepreneurs africains gèrent des écosystèmes de profits plutôt que des unités de production.
Ces écosystèmes interagissent avec les autres écosystèmes selon un mode culturellement élaboré qui peut générer très fortes robustesse, résilience et flexibilité.

Au Sénégal, les entrepreneurs ont clairement identifié le besoin d’une meilleure mise en réseau des acteurs dans le secteur agricole (comme dans les autres activités). Une rencontre de Start-Up est programmée le 30 mars à Dakar pour discuter opportunités de collaboration entre spécialistes des technologies et entrepreneurs :

Le constat est simple : trop peu de liens sont encore tissés entre les TIC et les secteurs dans lesquelles elles pourraient avoir des retombées sociales et économiques considérables. Les jeunes développeurs ne savent généralement pas comment utiliser leur talent au profit de ces industries et de l’autre côté, les professionnels des secteurs concernés ne sont pas en contact avec le monde des TIC et du fait peinent à exprimer leur problématiques en termes techniques.

Dans l’article de CNN African Voices, Ory Okolloh souligne en quoi la technologie est importante, tout en insistant que d’autres domaines doivent également évoluer pour pouvoir persévérer dans l’effort :

Pour que cette croissance soit durable et crée davantage d’opportunités génératrices de revenus, il nous faut d’autres sortes d’infrastructures telles l’électricité pour rattraper, et plus de gouvernements qui embrassent l’idée des politiques de libre accès

Un indicateur des tendances actuelles à l’innovation qui bouillonnent sur le continent est la multiplication des centres de technologie sur tout le continent (source : Crowdmap) :

Les centres high-tech africains, via Hubs in Africa

Un exemple récent d’initiative technologique collaborative au moyen desdits centres est la rencontre Apps4Africa sur le changement climatique qu’organise le 16 mars la communauté i-Hub tech à Madagascar.

La fracture linguistique

Okolloh a remarqué, avec d’autres spécialistes africains des technologies, que d’autres régions étaient absentes des écrans. Jean Patrick Ehouman dit à la fois sa satisfaction de voir les hautes technologies africaines à la une, et sa déception devant le silence dans lequel est tenu l’univers technologique francophone :

Il y a 21 pays en Afrique (environ 350 millions de personnes) dont la langue officielle est le Français. En plus de ces 21 pays, il y a 5 autres dont le Français est aussi une langue officielle (la deuxième). Il s’agit de l’Algérie, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie qui sont des pays dont la première langue officielle est l’Arabe. Dans tous ces pays, il y existes des passionnés et des leaders de technologies qui publient régulièrement sur Twitter.
Ces personnes passent beaucoup de temps à créer ou a mobiliser les différents acteurs de cette industrie pour en tirer le meilleur. [..] @Fasokan n’a jamais réussi à lever des centaines de millions de dollar pour ces projets, mais il a beaucoup de mérite quand on sait que grâce à lui les villageois des zones reculées du Mali arrivent à se faire connaitre du monde en tenant un blog.

Et il publie tant en Bambara (Langue africaine parlée au Sénégal, en Mauritanie, au Mali, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, en Guinée, …) qu’en français. Combien de blogueurs connaissez qui ont réussi l’exploit de dynamiser l’une des langues les plus parler sur le continent ?

Marché de village malien par Atelier Segou sur Flickr (avec autorisation)

L’Afrique lusophone a elle aussi été tenue à l’écart de la conversation sur les technologies en Afrique, ce qui déplaît à GiantPanda. Elle écrit sur Menina do Javali :

C’est ma bête noire depuis un moment : la paresse des médias internationaux à l’égard de la tour de Babel (post-) coloniale. Les articles en anglais sur “l’Afrique” souffrent du prisme “l’Afrique est un Pays”, mais j’irais plus loin en disant que c’est un prisme “l’Afrique est un Pays qui parle anglais” [..] Tout comme le propose Jean Patrick Ehouman dans son billet en français, commençons ci-après un fil de discussion qui assemble les meilleurs tweets (d’Afrique lusophone)…

Les défis

Le Nigérian Ndubuisi Ekekwe, fondateur de l’association à but non lucratif African Institution of Technology, souligne les difficultés de la levée de fonds d’investissement dans les pays en développement et l’importance de rendre les entreprises africaines de technologies plus faciles d’accès pour les investisseurs [en anglais] :

Les entrepreneurs doivent avoir des plans en place où puissent sortir les investisseurs, surtout dans les pays en développement. La plupart des investisseurs n’ont pas des années devant eux pour attendre le retour de leur mise par la croissance et les profits. La plupart s’en vont au bout de quatre à huit ans, et les entrepreneurs doivent présenter un parcours lisible qui le permette.

Le blogueur de technologies malgache Tsiory Razafimanantsoa éclaire un autre défi qui empoisonne le monde technologique en Afrique : la prolifération des arnaques en ligne qui sape la confiance indispensable aux investisseurs pour un climat des affaires durable :

(A Madagascar,) Aujourd’hui, l’actualité porte sur la hausse des prix de communications mobile, le mauvais temps, la connexion internet capricieuse… Mais au milieu de tout ce foutoir, il y a une autre “crise” grandissante: l’arnaque pyramidale. [..] Il n’y a pas encore de texte dans la loi malgache qui condamne une telle pratique. En effet, surement déjà pratiquée à petite échelle avant, elle ne gagne du terrain que depuis quelques mois.

En conclusion, malgré des difficultés concrètes, la haute technologie en Afrique est partie pour un grand bond en avant. Comme le formule Julia Rotich [en anglais] :

Le récit sur l’Afrique change chaque jour, poussé par les opportunités dans un continent de plus de 300 millions d’Africains de classe moyenne. [..] La promesse ici, c’est que le goût d’entreprendre observé chez les jeunes férus de technologie va se traduire en davantage de solutions africaines aux problèmes africains, et par là en prospérité africaine. Les défis abondent évidemment, mais les indicateurs dans les centres d’innovation comme le Kenya montrent de grandes promesses et un récit tout différent dans les années à venir.

Thierry Barbaut
Source: www.globalvoicesonline.org

 

Ces femmes africaines qui veulent ressembler aux Blanches

Beyoncé

Pourquoi les Africaines se décolorent-elles la peau ?

La dépigmentation de la peau reste un phénomène très présent en France comme en Afrique. Les causes de cette pratique sont nombreuses : de l’Histoire aux publicités actuelles, tout cela couplé à la pression du conjoint, a priori rien ne favorise les personnes à croire que « Black is beautiful ».Enquête.


Beyoncé

 

La peau claire : objectif rêvé de nombre de femmes africaines et fantasme pour beaucoup d’hommes. Pour y parvenir, de nombreuses personnes persistent à utiliser des crèmes blanchissantes, bien que ces dernières soient considérées comme mauvaises pour la santé. Pourquoi certaines choisissent ainsi de se mettre en danger pour un peu moins de mélanine ?

Ce sont surtout des normes qui établissent le clair comme beau. Un matraquage continu par les publicités montre des femmes de couleurs claires, affublées de beaux cheveux lisses qui renvoient certaines femmes à une image de ce qui est « bien ». La peau claire devient dès lors synonyme de beauté et de réussite.

 

Rokhaya Diallo ne dit pas autre chose dans son livre Racisme : mode d’emploi : « En plus des efforts « usuels » relevant du sexisme (course à la minceur, à la jeunesse), les femmes racisées doivent aussi procéder à des modifications définitives et structurelles de leur peau et de leurs cheveux pour parvenir à atteindre cet idéal. Défrisages réguliers, perruques, voire produits éclaircissants, tout cela a un coût. Ce budget exceptionnel n’est pas le fait d’une coquetterie particulière ou d’une hypothétique culture portant aux nues le culte du corps, mais bel et bien le prix d’une normalisation. »

Héritage de la colonisation

Pour certaines, cette normalisation passe donc par des crèmes éclaircissantes. La volonté d’utiliser ce type de produits trouve aussi sa source dans l’Histoire. Sociologue travaillant à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Djiby Diakhaté voit un conditionnement possible par la colonisation : « Il faut comprendre que lors de la colonisation, il y avait une volonté d’assimilation culturelle, estime-t-il. Cette pratique assimilatrice faisait considérer la couleur de peau des blancs et des métisses comme un critère de beauté. »

Emma, pharmacienne d’origine ivoirienne en région parisienne pense aujourd’hui que le phénomène n’est pas si important : « Notre clientèle n’a pas cette mentalité. Les femmes qui ont la peau foncée ont souvent une très belle peau et veulent l’entretenir. »

En France, le commerce de crèmes blanchissantes est interdit. Mais il n’est pas compliqué d’en trouver sur le marché noir

En 2009, la mairie de Paris a lancé une campagne pour prévenir les risques pour la santé que peuvent provoquer l’utilisation de ces produits. Cependant pour Djiby Diakhaté, l’argument sanitaire ne touche plus autant qu’avant. « On mettait avant l’accent sur l’argument médical en évoquant les méfaits pour la santé. Le problème, c’est que les utilisateurs les connaissent et cela ne les empêche pas de les prendre. C’est un peu comme pour les fumeurs de cigarettes : ils savent ce qu’ils risquent mais continuent. »

Inversion des rôles

Emma estime que le problème est tout autre en Afrique : « Là-bas, les hommes aiment les femmes plus claires, même si cela a beaucoup diminué. Il y a des complexes. Je pense que c’est pour les hommes si elles s’éclaircissent la peau. » Les hommes africains seraient donc une cause de l’éclaircissement des femmes ?
Djiby Diakhaté explique la situation : « Les hommes sont pris entre deux feux dans leur recherche de l’âme sœur : ils sont tiraillés entre la volonté de trouver une femme correspondant à leurs traditions et ils veulent aussi une personne répondant à certains canons esthétiques et possédant notamment la peau claire. Cette synthèse est assez difficile à réaliser et crée une certaine frustration. »

Cependant, le sociologue note une inversion des rôles : dorénavant des hommes commencent à s’enduire de crème pour devenir plus clair. « Cette pratique était encore inimaginable il y a dix ans en Afrique de l’Ouest, affirme Djiby Diakhaté. Aujourd’hui, les femmes expriment aussi leur volonté. »

Les solutions pour lutter contre ce comportement ne sont pas légions. Il y a bien sûr la lutte contre les réseaux vendant ces produits en Afrique et en Europe. Mais le combat doit aussi être d’une nature plus idéologique pour Djiby Diakhaté : « Il serait peut-être mieux que l’on fasse décomplexer les personnes face à leur couleur de peau et qu’elles s’approprient une identité dynamique et ouverte et non plus calquée sur une autre. »

Thierry Barbaut
Source: www.afrik.com

Capture d’un pétrolier au large du Togo

Des pirates ont pris le contrôle d’un pétrolier grec mardi 28 août dans le golfe de Guinée, au large du Togo, a annoncé le Bureau maritime international (BMI).

Le golfe de Guinée soigne sa réputation de nouveau point chaud de la piraterie. Selon le BMI, un pétrolier grec battant pavillon de l’île de Man, avec à son bord 24 membres d’équipage, a été abordé à environ 30 kilomètres au large de Lomé, la capitale du Togo. C’est le second incident de ce type en moins de deux semaines dans le golfe de Guinée où les actes de piraterie ont connu une nette recrudescence au cours du premier semestre. Déjà, la semaine dernière, une prise d’otage avait eu lieu au large de Conakry, en Guinée.

32 attaques au premier semestre

Selon un rapport du BMI publié en juillet, 32 attaques ont été signalées au large des côtes du Bénin, du Nigeria et du Togo entre janvier et juin, contre 25 en 2011. La plupart des raids impliquent un niveau élevé de violence, avec des dizaines de prises d’otages, précise le rapport. Après la Corne de l’Afrique, les côtes ouest-africaines sont désormais identifiées comme un nouveau point chaud de la piraterie, où les tankers chargés de brut sont tout particulièrement visés. Les pirates volent le brut pour l’écouler sur le très lucratif marché noir régional

Le Nigeria et le Bénin ont mis sur pied l’année dernière des patrouilles conjointes pour tenter de mettre fin à ces attaques.
Thierry Barbaut
Source: www.jeuneafrique.com

 

Cameroun: 13,3 milliards de FCFA nécessaires à la construction de mini centrales hydroélectriques

Le projet d’électrification rurale par mini centrales hydroélectriques dans 25 localités du Cameroun va permettre aux populations des villages qui n’ont pas l’électricité d’avoir accès aux services énergétiques modernes, tels que l’éclairage public, l’audiovisuel ou services de santé de qualité.

Le ministère en charge de la Planification et du Développement du territoire estime que ce projet participera à l’amélioration de la gestion décentralisée et à l’appui aux opérateurs privés nationaux. Est inclue la formation des populations à la création des petits métiers liés à la technologie de l’énergie hydroélectrique.

Les études techniques sont déjà disponibles au ministère de l’Energie et de l’Eau. Le coût total du projet est estimé à 13,3 milliards de FCFA (20 millions €). Le gouvernement camerounais se propose de soutenir les investisseurs intéressés en leur accordant des facilités ainsi que l’exonération des taxes et droits de douanes sur les équipements nécessaires à sa réalisation.

Autre projet au Cameroun:
C’est l’un des projets classés important au ministère de l’Energie et de l’Eau (Minee) pour l’amélioration de l’offre énergétique au Cameroun. Le projet du barrage hydroélectrique sur la Bini à Warack dans la région de l’Adamaoua est inscrit dans la feuille de route 2012 du ministère. Cette année, le gouvernement envisage de « finaliser les études complémentaires et lancer le recrutement des développeurs pour l’aménagement hydroélectrique sur la Bini à Warak». Le budget de ce travail est inscrit dans le budget d’investissement du ministère de l’Energie et de l’Eau. Il est notamment attendu, dès novembre 2012, la finalisation des études géotechniques et des études hydrologiques. Le Minee dispose déjà les rapports d’étude géotechnique et hydrologique. Mais déjà, les études de faisabilité avaient été confiées en 2009 au cabinet américain Delphos International Ltd.

 

Partenaires recherchés

L’aménagement hydroélectrique sur la Bini à Warack consiste à la construction d’un barrage hydroélectrique d’une puissance de 75 MW, ainsi que d’une ligne évacuation de l’énergie. Actuellement en phase de maturation, le projet a un coût estimé à 85 milliards de FCFA (130 millions €), y compris la ligne d’évacuation d’énergie. D’après le ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, les partenaires financiers en vue de la concrétisation de ce projet sont toujours recherchés.

 

Exportation vers le Tchad et le Nigeria

Selon le directeur général d’Electricity Development Corporation, Théodore Nsangou, travaille sur ce dossier avec le Ministère de l’énergie et de l’eau. Pour lui, ce barrage participera à la prévention du déficit énergétique dans les régions du Nord Cameroun qui n’ont pas encore de problème de pénurie.

D’après le Minee, le projet va renforcer le Réseau interconnecté Nord (RIN) et permettre l’exportation de l’électricité du Cameroun vers le Tchad et le Nigéria.

Thierry Barbaut

Le Top 10 des Africains les plus riches du monde

Le magazine américain Forbes vient de publier son classement annuel des milliardaires dans le monde. Le 1er Africain, le Nigerian Aliko Dangote occupe la 76ème place.

Cette année, le magazine américain Forbes a répertorié 1.226 personnes pour son classement annuel des milliardaires en dollars dans le monde. Un record pour sa 25ème édition.

Au nombre de 16, les Africains ne constituent qu’un peu plus d’1% des personnalités sur la liste, contrairement aux Américains et aux Chinois qui, à eux deux, représentent les deux tiers des milliardaires de la planète.

Si l’on note quelques changements dans la hiérarchie des milliardaires africains par rapport au classement de 2011, les mêmes pays culminent: le Nigeria, l’Afrique du Sud et l’Egypte.

Classement des 10 milliardaires Africains les plus riches:

10. Patrice Motsepe, Afrique du Sud

A 50 ans, l’ancien avocat en droit minier Patrice Motsepe est le premier et seul noir milliardaire d’Afrique du Sud. Avec 2,7 milliards de dollars (2 milliards d’euros), il est le 442ème homme le plus riche de la planète. Un recul par rapport à 2011 où il était à la 336ème place avec 3,3 milliards de dollars (2,4 milliards d’euros).

Né dans le township de Soweto, Motsepe débute sa carrière en tant qu’avocat au sein du cabinet Bowman Gilfillan à Johannesburg, puis il achète des puits de mines d’or pour en faire des sites de production rentable, cotés en Bourse (African Rainbow Minerals). Motsepe a également des intérêts dans Sanlam, une entreprise sud-africaine implantée dans le secteur des assurances et des services financiers.

 

9. Miloud Chaabi, Maroc

Miloud Chaabi, 82 ans, marié et père de 6 enfants, est l’homme le plus riche du Maroc. Il se positionne à la 401ème place mondiale avec une fortune estimée à 2,9 milliards de dollars (2,1 milliards d’euros). En novembre 2011, il occupait la 6ème position des Africains les plus riches avec 3 milliards de dollars (2,2 milliards d’euros).

Patron de la holding Ynna et connu pour ses investissements dans l’industrie, l’immobilier, l’agroalimentaire ou encore la grande distribution, il est également impliqué en politique. Allié au parti socialiste, Chaabi est connu pour être l’un des critiques les plus virulents de la corruption au Maroc.

8. Onsi Sawiris, Egypte

Onsi Sawiris, 82 ans est le patriarche de l’une des familles les plus riches d’Egypte. Si sa fortune de 2,9 milliards de dollars (2,1 milliards d’euros) est restée stable depuis l’année dernière, il a reculé de 8 places dans le classement mondial pour se retrouver au 401ème rang.

Il est le fondateur de l’Orascom Construction Industries, dont ses trois fils gèrent les différents domaines de construction, de télécommunications, de tourisme, de science et technologie et de l’industrie.

7. Christoffel Wiese, Afrique du Sud

A 70 ans, Christoffel Wiese possède une fortune estimée à 2,7 milliards de dollars (2 milliards d’euros). Il est président et important actionnaire de Shoprite, la plus grande chaîne de supermarché à bas prix du continent africain. Il siège également au conseil d’administration de la chaîne de magasins de vêtements discount Pepkor dont il détient 44% des parts.

Le Sud-Africain a également restauré une ferme pour en faire un hôtel cinq étoiles, le Lanzerac, autour duquel il a planté des vignobles. Il est également propriétaire de la marque Lourensford Estate et d’une réserve dans la région du Kalahari.

6. Naguib Sawiris, Egypte

Fils aîné d’Onsi, Naguib Sawiris est, à 57 ans, la 367e fortune du monde selon Forbes, avec 3,1 milliards de dollars (2,3 milliards d’euros). Il a présidé la branche télécommunications du groupe Orascom qu’il a cédé au groupe russe Vimpelcom en mai 2011. Naguib Sawiris a décidé de se consacrer à la politique en fondant un nouveau parti politique: Les Egyptiens Libres.

Il est également connu pour avoir publié sur Twitter en juin 2011, une caricature représentant Minnie Mouse en niqab et Mickey barbu. Un tribunal du Caire a rejeté le 28 février dernier une plainte portée contre lui pour insulte envers l’islam. Mais l’affaire n’est pas terminée. Il reste poursuivi pour les mêmes raisons par Mamdouh Ismaïl, un avocat salafiste. Le verdict est attendu le 3 mars prochain.

5. Mike Adenuga, Nigeria

Mike Adenuga, 58 ans, est passé de la 595ème place en 2011 à la 248e place du classement Forbes, avec une fortune qui a plus que doublé en un an pour atteindre 4,3 milliards de dollars (3,24 milliards d’euros).

Après des études aux Etats-Unis, il était déjà millionnaire à 26 ans en distribuant la marque Coca-Cola en Afrique. Il a ensuite bâti sa fortune dans le pétrole, la banque et les télécommunications.

Aujourd’hui, sa société Conoil Producing est la plus importante compagnie pétrolière du pays produisant quelque 100.000 barils par jour. Il possède également Globacom, le deuxième plus grand opérateur de téléphonie mobile du Nigeria qui compte plus de 15 millions d’abonnés.

4. Johann Rupert, Afrique du Sud

A la 199e place du classement de Forbes, Johann Rupert, 61 ans, s’est également enrichi. Evaluée à 4,8 milliards de dollars (3,6 milliards d’euros) l’année dernière, sa fortune a atteint 5,1 milliards de dollars (3,85 milliards d’euros) en 2012.

Il est classé deuxième plus grosse fortune d’Afrique du Sud grâce à ses nombreuses propriétés dans l’horlogerie, la haute couture et la joaillerie. Il est le principal actionnaire du groupe Richemont, numéro deux mondial du luxe. Le passionné d’automobile a créé le Musée Franschhoek Motor qui abrite sa collection personnelle de plus de 200 véhicules anciens.

3. Nassef Sawiris, Egypte

A 51 ans, fils d’Onsi et frère cadet de Naguib, Nassef Sawiris est le plus riche de la famille, figure à la 199e place du classement mondial de Forbes. Sa fortune estimée à 5,1 milliards de dollars (3,85 milliards d’euros) provient pour l’essentiel du groupe Orascom Construction Industries (OCI Group), spécialisé dans le fabrication de ciment et les constructions immobilières.

Sawiris détient également des participations importantes dans des sociétés de ciment Lafarge et Texas Industries.

2. Nicky Oppenheimer, Afrique du Sud

Nicky Oppenheimer est l’homme le plus riche d’Afrique du Sud avec 6,8 milliards de dollars (5,13 milliards d’euros). Il a constitué sa fortune essentiellement dans l’exploitation de mines de diamants.

En novembre dernier, la famille Oppenheimer s’est retirée du leader mondial de la production de diamants, le groupe De Beers, en vendant ses 40% du capital au géant minier Anglo American pour 5,1 milliards de dollars (3,85 milliards d’euros).
A 66 ans, Nicky Oppenheimer est le 139ème homme le plus riche du monde.

1. Aliko Dangote, Nigeria

Malgré une perte de plus de 2,6 milliards de dollars en 2011, Aliko Dangote, le roi du ciment de l’Afrique demeure le plus riche du continent africain avec une fortune de 11,2 milliards de dollars (8,4 milliards euros).

Le Nigérian de 54 ans, marié et père de trois enfants, possède des usines en Côte d’Ivoire, au Cameroun, en Zambie, au Sénégal, en Tanzanie et en Afrique du Sud, mais aussi des intérêts dans des raffineries de sucre, de farine et de traitement de sel.

Il a offert plusieurs millions pour promouvoir l’éducation, la santé et d’autres causes sociales et donné 600 dollars à chaque personne déplacée par les violences post-électorales au Nigeria.

Il occupe la 76ème place mondiale, reculant de 25 places par rapport au classement de 2011.

Thierry Barbaut
Source: www.forbes.com

 

Francophonie : François Hollande à Kinshasa pour porter la voix de la France

Le président français François Hollande a annoncé lundi 27 août qu’il participera finalement au sommet de la Francophonie prévu du 12 au 14 octobre à Kinshasa, en République démocratique du Congo, pays francophone le plus peuplé avec près de 70 millions d’habitants sur 2,3 millions de km2.

« Je me rendrai dans quelques semaines au sommet de la Francophonie à Kinshasa. J’y réaffirmerai que la Francophonie, ce n’est pas simplement une langue en partage mais aussi une communauté de principes et d’idéaux dont le rappel à chaque occasion est nécessaire, et notamment en RDC mais pas seulement là », a annoncé M. Hollande dont il s’agira du premier voyage en Afrique depuis sa prise de fonction.

« En 2050, 80% des Francophones seront Africains, 700 millions de femmes et d’hommes, chacun comprend ici l’enjeu » a ajouté Hollande.

Le porte parole du gouvernement congolais, Tryphon Kin Kiey Mulumba, estime que la venue du président français rend « justice » au peuple congolais : « Nous pensons que c’est quand même faire justice à ce peuple du Congo qui, malgré la guerre qui prévaut dans le Kivu, fournit tous les efforts chaque jour (et) accepte des sacrifices, pour être prêt pour ce rendez-vous »

Le président Hollande entend y affirmer haut et fort les principes de démocratie, de bonne gouvernance et de respect des droits de l’Homme : « J’y rencontrerai l’opposition politique, les militants associatifs, la société civile. C’est le sens de la nouvelle politique africaine de la France: tout dire partout et faire en sorte que ce qui soit dit soit fait »

Des partis de l’opposition congolaise ainsi que des organisations de la société civile souhaitaient ardemment la délocalisation de ce 14eme sommet dans en autre pays en raison du « non respect des droits de l’homme, le manque de transparence dans les dernières élections générales et la crise dans l’Est du pays ».

Apres des mois de négociations, la Présidence française a donc confirmer sa participation sous condition que « les autorités de la République démocratique du Congo doivent démontrer leur réelle volonté de promouvoir la démocratie et l’Etat de droit ».

 

Repères de la Francophonie

On estime à 220 millions le nombre de francophones dans le monde.

Le français, 9eme langue la plus parlée sur la planète. 60% des francophones ont moins de 30 ans. On estime à 900 000 le nombre de professeurs de français dans le monde.

L’Afrique est le continent où l’on recense le plus grand nombre de francophones, avec 96,2 millions dans les pays membres de l’OIF. En 2050, on peut s’attendre selon les projections à y trouver près de 85% des locuteurs du français (plus d’un demi-milliard sur 715 millions de francophones).

La Francophonie intergouvernementale est née le 20 mars 1970 à Niamey (Niger), avec la création de l’Agence de coopération culturelle et technique, devenue depuis l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

L’OIF : 75 Etats et gouvernements sur 5 continents

Les 75 États et gouvernements de l’OIF totalisent 890 millions d’habitants, soit 13 % de la population mondiale.

L’OIF : plus du tiers des Etats membres de l’Onu

Espace francophone : 20% du commerce mondial des marchandises

Les pays francophones représentent 20% du commerce mondial de marchandises.

Le français, 2e langue étrangère au sein de l’Union européenne

Dans l’Union européenne, le français est la 2eme langue étrangère la plus pratiquée (19%), après l’anglais (41%) et devant l’allemand (10%) ou l’espagnol (7%).

TV5 MONDE diffuse, dans près de 200 pays, 24 heures quotidiennes de productions en français, avec 12 langues de sous-titrage sur l’ensemble des signaux. Son audience hebdomadaire est de 55 millions de téléspectateurs uniques en audience cumulée.

L’OIF a signé des accords de coopération avec 31 organisations internationales et régionales dont l’ONU, l’Union européenne et l’Union africaine.

Les membres de l’OIF ont tous signé la convention sur les droits de l’enfant.

Il existe 78 parlements ou organisations interparlementaires francophones

L’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) fédère 781 établissements d’enseignement supérieur et de recherche répartis dans 94 pays.

206 villes de 49 pays rassemblées dans l’Association des maires francophones

Thierry Barbaut
Source: www.agenceecofin.com

Hydroélectricité, gaz, solaire, éolien : un potentiel énergétique à valoriser en Afrique

Pendant une très longue période, le Cameroun, placé sous ajustement structurel, ne pouvait pas s’engager dans les chantiers d’investissements. Comme conséquence, pendant près de trois décennies, les projets énergétiques n’étaient pas envisagés avec engagement et sérieux.

 

Le préalable nécessaire au développement

« C’est là où réside le problème du Cameroun », observe Jacques Noutang Betchem, chargé d’études assistant à la Cellule des études et de la prospective du ministère de l’Eau et de l’Energie. «Le pays accuse à ce jour un déficit énergétique qui lui empêche de s’engager dans certains projets d’envergure».

Selon le ministre de l’Energie et de l’Eau, Basile Atangana Kouna, aujourd’hui le déficit énergétique à la pointe, sur le réseau interconnecté Sud qui regroupe la majeure partie de la demande au Cameroun, se situe autour de 150 MW à l’étiage 2012. Or, sans énergie, le développement accuse un frein. Sans énergie, relève Paul Biya, le président de la République, « il ne peut y avoir de développement véritable, il ne peut y avoir d’industrie, il ne peut y avoir de transformation de nos matières premières agricoles ou minérales et il ne peut y avoir d’économie moderne ».

« Ce déficit énergétique a lourdement pénalisé notre secteur industriel et notre secteur tertiaire », reconnaît-il. En 2007 déjà, il indiquait qu’« il importe donc que ce problème soit traité avec sérieux et que des solutions soient apportées dès que possible ». D’où la volonté du Cameroun aujourd’hui de tourner cette sombre page de son histoire. Le pays veut, avec la collaboration des partenaires étrangers, développer les infrastructures énergétiques.

 

Second potentiel hydroélectrique subsaharien

En effet, les potentialités sont nombreuses. Le Cameroun dispose du deuxième potentiel en hydroélectricité en Afrique subsaharienne après la RDC. 19,7 GW de potentiel technique équitable pour un productible de 115 TWH/an, selon l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel). Un potentiel aujourd’hui valorisé à moins de 5%, car moins de 1000 MW de puissance est installée.

Le groupe américain AES, concessionnaire du service public de l’électricité au Cameroun depuis 2001, revendique une capacité de production installée de 929 MW dont 732 MW de capacité hydroélectrique et 197 MW de capacité thermique.

La centrale thermique à fuel lourd de DIBAMBA, mise en place par un producteur indépendant, produit 88 MW, alors que des auto-producteurs d’électricité produisent 412 MW (dont 362 MW fonctionnant au gasoil et 50 MW installés en mer fonctionnant au gaz). Une capacité totale insuffisante, car l’énergie reste inaccessible aux populations et aux industries.

 

Gisements de gaz naturel

L’Arsel estime qu’en dehors du pétrole, le Cameroun possède des gisements de gaz naturel aujourd’hui estimés à 6,6 TCF, soit environ 186 milliards de m3.

 

Solaire et éolien

En ce qui concerne l’énergie solaire, le Cameroun dispose d’un potentiel abondant et disponible surtout dans sa partie septentrionale.
L’insolation moyenne dans la partie nord du pays est de 5,8 kWh/m2 /jour et dans la partie sud 4 kWh/m2/jour évalue l’Arsel. Pour elle, on observe une insolation moyenne de 4,9 kWh/m2/j pour l’ensemble du pays. Mais son exploitation reste faible.
Selon les dernières études de l’Arsel, le potentiel éolien du Cameroun est non négligeable et économiquement exploitable dans les régions de l’Ouest du Cameroun et de l’Adamaoua. Autant de potentialités et d’opportunités à saisir.

 

Des projets dans ces différents secteurs énergétiques sont désormais disponibles et le Cameroun est à la recherche des partenaires en vue de leur concrétisation.

Lire aussi: http://www.sanfinna.com/?tag=projet-energie-hydroelectrique-afrique

Thierry Barbaut
Source: www.agenceecofin.com

Top Ten largest telecoms companies in Africa

Telecommunications is one of the fastest growing industries on the continent, with many companies looking to either enter or expand on African soil. IT News Africa compiled a list of the ten biggest telecommunications companies based on turnover at the end of 2011, and found that three of the companies profiled are based in South Africa.

MTN Group President and CEO Sifiso Dabengwa (image: Charlie Fripp)

1. MTN South Africa

MTN is without a doubt the biggest mobile operator in Africa, based on turnover and the number of subscribers. In a recent revenue presentation, the company revealed that they have over 176-million subscribers across 16 countries in Africa and six countries in the Middle East. MTN’s revenue for the first quarter of 2012 was up by 17.5% to R66.4-billion, and the company made R38-billion in the South African and Nigerian markets alone. MTN South Africa currently has 23.5-million subscribers.

Revenue for 2011: $9.4-billion

2. Vodacom Group (South Africa)

Vodacom, whose parent company is UK-based Vodafone, is the second largest company trading in Africa, with a 2010 revenue of over R9-billion. On a continent-wide scale across all the industries, Vodacom ranks 9th in terms of revenue, with Vodacom South Africa coming in 14th place. In a recent report, Vodacom South Africa had a 2010 revenue of over R6-billion, and its subscribers have been on the increase thanks to highly competitive pricing structures and promotions. Vodacom South Africa currently enjoys 58% of the South African mobile market, with around 23-million subscribers.

Revenue for 2011: $7.7-billion

3. Telkom (South Africa)

Telkom is South Africa’s largest fixed-line and wireless service provider, and operates in more than 38 countries throughout the African continent. The South African government has a 39% stake in the company, founded in 1991. At the end of 2011, the group’s operating revenue decreased by 3.2% to R16-billion, with R15-billion coming from their fixed-line offerings.

Revenue for 2011: $4.7-billion

4. Orascom Telecom (Egypt)

Orascom Telecom Holding, which is the parent company of Orascom Telecom, is one of the largest operating GSM networks in the Middle East, Africa, Canada and Asia. The company is also 51% owned by Russia’s Vimpelcom, and is the 6th largest mobile telecom provider in the world. Revenue for the company at the end of 2009 was $5.065 billion, but that took a dip in the following two years. In the late 90’s the company saw a surge in subscribers, climbing from just over 200 000 in 1998 to over 101 million subscribers after Wind Telecom bought a sizeable stake in the operation.

Revenue for 2011: $3.6-billion

5. Maroc Telecom (Morocco)

Maroc Telecom is the main telecommunications company in Morocco, and is partly owned by technology company Vivendi. For the first three months of 2012, the company posted consolidated revenues of $890-million. The company also saw growth in its international business, with a 21% year-on-year rise in revenue. At a results presentation in March, the company revealed that it had 17.1-million subscribers, which included 1.2-million 3G customers and 1.08-million contract subscribers. Maroc Telecom also has a number of subsidiaries in Burkina Faso, Gabon and Mali.

Revenue for 2011: $3.4-billion

6. MTN Nigeria (Nigeria)

Operating under the banner of South Africa-based MTN Group, Nigeria has been the golden boy in terms of subscribers and revenue for the group. Outside of South Africa, Nigeria is the group’s most profitable nation, bringing in over R13-billion in the first quarter of 2012. In terms of subscribers, MTN Nigeria saw a 4.8% increase in the number of subscribers, bringing their total in Nigeria to over 43-million.

Revenue for 2011: $1.9-billion

7. Orascom Telecom Algerie (Algeria)

Part of the Orascom Telecom Holding company, Orascom Telecom Algerie enjoys all the benefits that is associated with its parent company while being the second most successful territory for the group. Orascom Telecom Algerie was launched in 2002 and trades under the name Djezzy in the country, and has about 16.5-million subscribers with 55.5% market share. In terms of the Top 500 companies in Africa across all sectors, Orascom Telecom Algerie ranks 79th in revenue.

Revenue for 2011: $1.79-billion

8. Mobinil (Egypt)

Founded in 1998, France Télécom (Orange) owns 94% of the company, with 5% shares owned by Orascom Telecom founder Naguib Sawiris. At the end of 2010, Mobinil had over 30 million subscribers and its coverage extends to more than 99% of the Egyptian population. Mobinil has also been at the centre of many disputes between France Télécom and Sawiris, but this situation has been resolved after France Télécom bought up a large amount of shares, leaving Sawiris with his current 5%.

Revenue for 2011: $1.5-billion

9. Safaricom (Kenya)

With Bob Collymore as CEO, Safaricom is the largest mobile service provider in Kenya and was formed in 1997 while being a fully owned subsidiary of Telkom Kenya. Two years ago the UK-based mobile service company Vodafone, acquired a 40% share in the company. At the end of 2010 Safaricom had approx. 12-million subscribers, with most of the residing in Nairobi, Mombasa, Kisumu and Nakuru. Safaricom managed to boost their subscriber numbers in 2012 by being the first east African nation to provide its users with 3G technology – while 4G is also on the cards.

Revenue for 2011: $1.3-billion

10. Telecom Egypt (Egypt)

In contrast to Orascom Telecom, Telecom Egypt is the largest fixed-lined telecommunications operator in the Egypt, and also one of the oldest – having started in 1854. Currently the company enjoys a subscriber base of over 12-million, making it one of the largest fixed line providers in the Middle East. But the company is not just focused on fixed line services, as it also has a 44% stake in Vodafone Egypt.

Revenue for 2011: $480-million

* Sources: MTN financial results 2011, Vodacom financial results 2011, Telkom financial results 2011, Safaricom financial results 2011, Mobinil financial results 2011, The Africa Report, Wikipedia

Une ville fantôme construite par la Chine en plein cœur de l’Angola

Nova Cidade de Kilamba est une ville flambant neuve, faites de bâtiments aux couleurs vives et impeccables, construite en moins de trois ans à une trentaine de kilomètres de Luanda, capitale de l’Angola.
Nova Cidade de Kilamba est également à peu près vide, une ville fantôme bâtie par une compagnie d’Etat chinoise

– China International Trust and Investment Corporation (Citic) –

pour la modique somme de 3,5 milliards de dollars.
Où sont passés les 500 000 personnes que peut accueillir ce complexe urbain qui détonne tant aux alentours de la capitale angolaise ?

Une journaliste de la BCC a visité Nova Cidade de Kilamba, décrivant un endroit « étonnamment silencieux, les voix rebondissant sur les murs de béton tout frais et les routes vides.
Il n’y a guère de voitures et encore moins de personnes, juste des dizaines de rangées d’appartements colorés se répétant à l’infini, les volets fermés et les balcons vides.
Après avoir conduit pendant quinze minutes, nous n’avons rien vu à part des ouvriers chinois, dont beaucoup vivaient dans des préfabriqués autour du site. »

La ville nouvelle déserte est l’œuvre de l’Etat chinois qui, en contrepartie, a été payé, comme c’est souvent le cas en Afrique, par un accès prioritaire aux ressources naturelles du pays, le pétrole dans le cas de l’Angola.

Techniquement, le projet pharaonique a donc été amorti par le gouvernement angolais. Le problème, c’est que personne ne vient. Sur les 2 800 appartements disponibles dans un premier temps dans les 750 bâtiments de huit étages, seuls 220 ont été vendus. Sur la dizaine d’écoles du complexe, seule une poignée fonctionne.

Le projet est défendu bec et ongles par le gouvernement du président José Eduardo dos Santos, qui avant le début de son mandat avait promis de construire un million de maisons en quatre ans. Le problème actuel étant que les résidences de Nova Cidade de Kilamba – dont le prix oscille entre 120 000 et 200 000 dollars – sont inaccessibles pour la grande majorité de la population, dont les deux tiers vivent avec moins de 2 dollars par jours, selon les estimations des organisations internationales.

« Il n’y a tout simplement pas de classe moyenne en Angola, uniquement les très pauvres et les très riches. Et donc, il n’y a personne pour acheter ce type de logement », résume Elias Isaac, membre de l’Open Society Initiative of Southern Africa (OSISA), cité par la BBC. Le gouvernement angolais promet de faciliter les emprunts-logements et de prévoir une part de logements sociaux dans le parc immobilier. Ses détracteurs estiment qu’il a surtout voulu se précipiter en vue de l’élection présidentielle, qui a lieu le 31 août. (Photos Facebook).

Thierry Barbaut
 

Forbes : les trois Africaines les plus puissantes du monde

Le magazine économique américain Forbes organise chaque année un classement des cent femmes les plus puissantes du monde. Pour l’édition 2012, trois Africaines figurent au classement. Voici un petit tour d’horizon de ces « super women ».

Joyce Banda, présidente du Malawi

La présidente du Malawi, Joyce Banda, est la femme africaine la mieux classée par le magazine Forbes. Elle figure en 71e position dans le Top 100. Quatrième chef d’Etat de cette petite République, Joyce Banda a été élue en avril. Agée de 62 ans, c’est une militante de la cause féministe et une éducatrice confirmée. Elle a également été vice-présidente du pays en 2009, après avoir occupé le poste de ministre des Affaires étrangères, et celui de ministre de la Femme et l’Enfance. Le grand public la connaît pour son combat contre la criminalisation de l’homosexualité et son refus d’accueillir au Malawi le président soudanais Omar el-Béchir, sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI).

Ngozi Okonjo-Iweala, ministre des Finances du Nigeria

Ngozi Okonjo-Iweala (57 ans), la ministre des Finances du Nigeria, arrive en 81e position. Combattante acharnée contre la corruption, elle est entre autres connue pour avoir libéralisé l’économie nigériane et contribué à son rapprochement avec les Etats-Unis. Enfin, elle a permis l’effacement, par les créanciers du Nigeria, d’une dette de 18 milliards de dollars. Numéro deux de la Banque mondiale de 2007 à 2011, elle avait disputé la présidence de cette institution à l’Américano-Coréen Jim Yong Kim au mois d’avril. Un combat qu’elle a finalement perdu malgré ses compétences, reconnues par de nombreux économistes.

Ellen Johnson Sirleaf, présidente du Liberia

Enfin, la présidente libérienne, Ellen Johnson Sirleaf (73 ans), occupe le 82e rang du classement. A la tête du pays depuis janvier 2006, c’est une économiste formée aux Etats-Unis. Sortie de l’ombre lors de l’élection présidentielle, en battant le ballon d’or africain Georges Weah, elle est surtout la première femme élue au suffrage universel à la tête d’un Etat africain. Prix Nobel de la Paix en 2011, elle avait été réélue, malgré les controverses, à la présidence de la République quelques jours plus tard.

L’an dernier, elles étaient quatre à faire partie du prestigieux classement. Ainsi, si Ellen Johnson Sirleaf et Ngozi Okonjo-Iweala étaient déjà citées, Maria Ramos, patronne du groupe de banques sud-africaines Absa, filiale de Barclays, et Nonkululeko Nyembezi-Heita, à la tête d’ArcelorMittal en Afrique du Sud, y figuraient également.

Avec des critères comme l’argent, la présence dans les médias et l’influence politique, le classement Forbes, bien que prestigieux, peut être contesté. Adoptant de plus un point de vue occidental, surtout américain, il n’offre ainsi qu’une certaine vision du monde. Une vision qui ne saurait bien sûr remettre en question l’importance de certaines femmes africaines, comme par exemple Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la Commission de l’Union africaine, ou encore Fatou Bensouda, Procureure de la CPI.

Thierry Barbaut
Source: www.afrik.com

Le fossé s’élargit entre « Sauvons le Togo » et le pouvoir de Faure Gnassingbé

Le collectif Sauvons le Togo (CST) a organisé, mercredi 22 août à Lomé, une seconde journée de mobilisation violemment réprimée par la police. Le mouvement d’opposition affirme désormais ne plus vouloir discuter avec le pouvoir et exige la démission du président Faure Gnassingbé.

Pour le second jour consécutif, les forces de l’ordre ont violemment réprimé la manifestation du collectif Sauvons le Togo qui avait bravé la veille l’interdiction du gouvernement de défiler dans des quartiers à « forte activité commerciale ». Dès les premiers instants de la marche, mercredi 22 août, la police a utilisé des gaz lacrymogène, alors que – contrairement à mardi – la manifestation avait été autorisée et l’itinéraire préalablement validé par les autorités.

Les manifestants – plusieurs milliers – ont riposté par des jets de pierres sur les forces de l’ordre et les affrontements ont duré toute la journée dans le quartier de Bé, fief de l’opposition. « À partir du moment où nous avons convenu d’un itinéraire, il faut laisser un certain temps aux forces de l’ordre pour qu’elles prennent les dispositions afin de canaliser la circulation, ce qui n’a pas été le cas, explique Gilbert Bawara, le ministre de l’Administration territoriale. C’est ce malentendu qui a entraîné la bousculade. Il n’y a jamais eu l’intention de disperser la foule ».

« Coup de force »

Face à la « brutalité » des forces de l’ordre, les organisateurs de la manifestation ont affirmé avoir constaté un « coup de force », tel que définit par l’article 150 de la Constitution togolaise, et ont renoncé au troisième jour de protestation prévu jeudi. Ils estiment que la « duplicité » du pouvoir togolais ruine tout effort pour trouver une solution négociée.

« Nous ne marcherons plus. Nous n’allons plus dialoguer avec qui que ce soit. C’est fini. Nous exigeons leur départ [celui des responsables au pouvoir, NDLR] », martèle Zeus Ajavon, le Coordinateur du Collectif, qui demande également « au peuple togolais de prendre ses responsabilités ». Un appel à la désobéissance civile qu’on se refuse pour l’heure à commenter du côté du gouvernement. Le collectif réclame, entre autres, la modification du code électoral. Les élections législatives sont théoriquement prévues en octobre prochain.
Thierry Barbaut
Source: www.jeuneafrique.com

 

 

Toyota : un centre logistique au Kenya pour desservir 13 pays africains

Toyota Tsusho Corporation (TTC), la filiale commerciale et d’investissement du constructeur automobile Toyota, installe un hub logistique à Nairobi qui sera utilisé pour desservir 13 pays d’Afrique sub-saharienne.

L’investissement de 1,28 milliards de shillings (15 millions $) réduira les coûts et délais d’importation de véhicules du Japon et servira aussi de centre de formation aux techniques automobiles.

Présent au Kenya depuis 1962, TTC vient d’officialiser une coopération avec le Kenya Vision 2030 Delivery Board afin d’accompagner le développement de projets structurants dans le domaine de l’automobile, de l’énergie, de la production d’électricité, du pétrole et des ressources minérales, l’infrastructure environnementale, agricole et des champs d’industrialisation….

Le géant français du luxe et de la distribution PPR (Pinault Printemps Redoute) a annoncé jeudi 26 juillet qu’il allait vendre un bloc d’actions représentant 29,8% du groupe de distribution CFAO au japonais Toyota Tsusho Corporation pour 685,4 millions d’euros

Le groupe japonais deviendra le principal actionnaire de CFAO à l’issue de l’opération qui sera finalisé début août et qui valorise 100% du capital de CFAO à 2,3 milliards d’euros.

Le prix proposé (37,5 euros par action) offre une prime de 15% sur celle des six derniers mois (32,50 euros) et de 28% sur sa moyenne des 12 derniers mois (29,50 euros).

PPR apportera sa participation résiduelle de 12,5% à l’offre publique d’achat (OPA) que Toyota Tsusho Corporation (TTC) prévoit de lancer au prix de 37,5 euros par action au plus tard le 15 septembre.

En plus de la rentabilité intrinsèque de CFAO, TTC ambitionne d’écouler via le réseau maillé de CFAO (Compagnie française de l’Afrique occidentale) 2 millions de véhicules par an en Afrique d’ici 2018.

TTC est un conglomérat diversifié présent dans de nombreuses activités (distribution automobile, énergie, santé, chimie, équipement, biens de consommation…). Le chiffre d’affaires de TTC s’élève à 74 milliards $ (61 milliards d’euros) et sa capitalisation boursière à 6,5 milliards de dollars.

CFAO, entreprise centenaire a réalisé un chiffre d’affaires de 3,1 milliards d’euros en 2011. Sa capitalisation boursière était de 2,8 milliards d’euros au cours de clôture de mercredi 25 juillet.

Thierry Barbaut
Source: www.agenceecofin.com

Madagascar: L’Afrique Australe parle d’éléctions sans Raejolina et Ravalomanana

La Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) bouclait samedi à Maputo un sommet annuel largement consacré à Madagascar, si bien que ses dirigeants n’allaient avoir que peu de temps à consacrer aux autres crises régionales. Désespérant de pouvoir mettre d’accord les deux principaux protagonistes de la crise, les quinze pays de la SADC envisagent désormais l’organisation d’élections à Madagascar sans l’ancien président Marc Ravalomanana ni l’actuel président de la Transition Andry Rajoelina, selon le ministre seychellois des Affaires étrangères Jean-Paul Adam.

« Alors que le sommet reconnaît le droit à chaque individu de se présenter aux élections, il a pris note des recommandations de l’équipe de médiation de la SADC qui a dit que si les deux présidents devaient ne pas se présenter, cela faciliterait l’ensemble du processus d’apaisement conduisant à des élections pacifiques », a-t-il précisé à l’AFP. « L’idée que les deux ne se présentent pas a été attentivement considérée par le sommet », a-t-il ajouté en français.

Les deux intéressés, présents en ville, n’avaient pas officiellement réagi à la mi-journée, a-t-il noté, alors que la cérémonie de clôture, officiellement prévue en début d’après-midi, a été reportée à 15h00 GMT. L’organisation régionale tente de mettre d’accord sur un processus de sortie de crise MM. Ravalomanana et Rajoelina, le premier ayant été renversé par le second en 2009.

Rencontre aux Seychelles

Marc Ravalomanana, exilé en Afrique du Sud, veut rentrer pour se présenter à la présidentielle, prévue en mai 2013, mais Andry Rajoelina s’y oppose, mettant en avant des problèmes de sécurité publique et rappelant que son adversaire a été condamné par contumace aux travaux forcés à perpétuité pour son rôle dans la mort de 36 manifestants abattus par sa garde lors des émeutes qui l’ont emporté.

« Sur la question du retour du président Ravalomanana, une mission spécifique va être chargée d’évaluer ses implications pour la sécurité et il y a un accord sur le fait que le retour du président Ravalomanana sera réglé de façon à ce qu’il n’y ait pas de menace pour la sécurité de Madagascar, ni de menace pour lui-même », a expliqué Jean-Paul Adam.

Les Seychelles ont accueilli ces dernières semaines deux rencontres entre MM. Ravalomanana et Rajoelina sans qu’ils puissent aplanir leurs différends.
Le sommet de Maputo, entamé vendredi, devait aussi aborder, entre autres sujets, la situation au Zimbabwe et en République démocratique du Congo (RDC). « Nous allons aborder tous ces sujets », a confirmé le vice-ministre sud-africain des Affaires étrangères, Marius Fransman.

Au Zimbabwe, les principaux partis se sont mis d’accord en juillet sur un projet de Constitution –préalable à l’organisation d’élections–, mais le texte est désormais remis en cause par la Zanu-PF, le parti du président Robert Mugabe, ce qui fait craindre un nouveau blocage. Concernant la RDC, les dirigeants de la SADC devaient se prononcer sur l’éventuel envoi d’une « force neutre », évoqué lors d’une récente réunion à Kampala, dans l’est du pays où le mouvement rebelle M23 –appuyé par le Rwanda selon l’ONU– a pris les armes contre les autorités en avril, obligeant quelque 250.000 personnes à fuir les combats.

Le sommet s’est poursuivi samedi en l’absence de l’homme fort de la SADC, le président sud-africain Jacob Zuma, qui est rentré précipitamment suite au massacre de la mine de Marikana (nord), où 34 mineurs grévistes ont été tués par la police jeudi.

Thierry Barbaut
Sources: www.jeuneafrique.com

 

Mali: « des centaines d’enfants-soldats »

Des centaines d’enfants sont recrutés par les groupes armés du Nord du Mali, s’est alarmée aujourd’hui l’UNICEF, appelant toutes les parties à s’assurer que les enfants ne participent pas aux hostilités.

« L’UNICEF a reçu des informations crédibles selon lesquelles des groupes armés dans le nord du Mali recrutent et utilisent de plus en plus d’enfants à des fins militaires. Des sources fiables ont déclaré que le nombre des enfants engagés se comptait en centaines et semblait s’accroître », a déclaré un porte-parole de cette organisation des Nations unies à Genève. En juillet dernier, l’UNICEF avait déjà indiqué qu’au moins 175 garçons âgés de 12 à 18 ans avaient directement été associés à des groupes armés dans le nord, a rappelé ce porte-parole.

Les enfants « sont utilisés par tous les groupes armés comme combattants, porteurs, aide-cuisiniers, messagers, sentinelles. Certains se joignent volontairement aux militaires, en raison de la grande pauvreté de leur famille », a déclaré la porte-parole de l’UNICEF à Genève. Ansar Dine (Défenseurs de l’islam), groupe islamiste armé allié à al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), occupent depuis fin mars tout le nord du Mali, soit les deux-tiers du territoire.

Par ailleurs le CICR a annoncé augmenter ses opérations d’aide alimentaire à la population malienne, commençant des distributions de rations dans la région de Kidal, dans le nord, dont 36.000 personnes bénéficieront. Ces distributions réalisées avec l’aide de la Croix rouge malienne ont concerné 120.000 personnes en juillet dans les régions de Gao et Tombouctou, également dans le nord occupé par les islamistes.

Le chef de la délégation du Comité international de la Croix Rouge pour le Mali et le Niger, Jean-Nicolas Marti, a pu se rendre à Gao où il a pu s’entretenir avec des notables de la ville et des responsables des groupes armés présents dans la cité.

C’est la première fois qu’un responsable du CICR visite le nord du Mali depuis janvier. Le CICR y travaille avec l’aide de la Croix rouge malienne. Outre l’aide alimentaire et l’assistance aux prisonniers, il a notamment remis en route des centres de santé, en particulier l’hôpital de Gao, pillé en mars et rendu opérationnel dès avril.

Thierry Barbaut
Sources: www.afp.fr

 

 

Nord-Mali : compromis militaire entre Bamako et Cedeao

La thèse de l’intervention militaire contre les islamistes est relancée

La Communauté économique de développement des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et le gouvernement malien ont trouvé un terrain d’entente. Les deux parties sont parvenues à un accord sur l’intervention militaire au Nord-Mali. Comme attendu, l’armée malienne mènera les opérations et les forces de la Cedeao l’appuieront par des frappes aériennes.

 

De la discorde au compromis. Pas plus tard que ce mardi 14 août, la Communauté économique de développement des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et le gouvernement malien divergeaient sur la question de l’envoi de troupes au Nord-Mali pour y déloger les islamistes qui contrôlent ce territoire depuis qu’ils ont chassé le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). « Le président par intérim Dioncounda Traoré tente de former un nouveau gouvernement d’unité nationale, alors que la Cedeao cherche, elle, à définir les contours de la force d’intervention qui tentera de reconquérir le Nord du Mali », soulignait alors RFI.

L’accord est tombé ce jeudi 16 août. « Les participants à la rencontre de Bamako sont parvenus à s’accorder sur deux des trois phases que devrait comporter l’intervention de la Cedeao au Mali », rapporte sahel-intelligence.com. Comme voulu, l’armée malienne mènera les opérations et les forces de la Cedeao appuieront les troupes au sol par des frappes aériennes. Selon le média, il ne resterait plus qu’à se mettre d’accord sur les modalités de sécurisation des organes de transition à Bamako, pour enfin présenter une résolution à l’ONU en vue d’une intervention armée de reconquête du Nord-Mali. Pour ce faire, la Cedeao devrait, par ailleurs, s’organiser pour mobiliser la force militaire qui chapeautera la mission. Quant au gouvernement malien, il doit garantir une équipe ministérielle de transition fiable à même de gérer le contexte politique en cas de guerre contre les islamistes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et ceux d’Ançar Dine, groupe de Touaregs pro-charia.

Reste à savoir quelle sera la réaction des bérets verts, auteurs du coup d’Etat du 22 mars. Ce mercredi, ils ont mis en garde le gouvernement malien contre toute intervention militaire étrangère au Nord-Mali. « Le capitaine Sanogo l’a répété à plusieurs reprises : il ne veut pas de militaires étrangers pour régler la situation dans le Nord », rappelait RFI.

Thierry Barbaut
Sources: www.afp.fr

 

 

Cameroun: sortis de prison, ils se forment et travaillent

Ils font dans les arts plastiques, la mécanique auto, la menuiserie ou la soudure pour gagner honnêtement leur vie et trouver leur place dans la société. Un modèle de réinsertion avec l’ONG « Charité sociale humanitaire  » (Chasoh), qui affirme avoir casé 150 jeunes sortis de la prison de New-Bell à Douala.

Bernard Ajarb, cheveux courts, promène sa grande taille dans une salle de cinq mètres carrés encombrée par des toiles. Il est à la recherche d’un pinceau. Ce matin de juillet 2012, son agenda prévoit le portrait d’une dame. Un exercice qui peut durer des heures, voire des jours. « Il faut prendre son temps pour ressortir tous les aspects. Je fais rarement des portraits. Jusqu’ici, la plupart de mes toiles sont des paysages », lâche t-il avec un sourire.

50.000 F par tableau

L’histoire d’amour entre Bernard et les arts plastiques remonte au lendemain de son incarcération pour vol à la prison centrale de Douala en 2003. Approvisionné en matériaux par des âmes de bonne volonté, l’ex-mineur détenu faisait déjà de petits tableaux qu’il vendait aux visiteurs. A sa sortie de prison trois ans plus tard, il est approché par l’Ong « Charité Sociale Humanitaire « (Chasoh), qui se propose de soutenir son art. « Je n’ai plus de problème de matériaux. Le Chasoh s’occupe de ce volet et moi, je fais le travail. Quand nous vendons un tableau à 100.000 Fcfa par exemple, je peux gagner 40 à 50.000 Fcfa. Le reste est retenu par Chasoh pour l’achat du matériel », indique le jeune homme qui rêve déjà d’une carrière internationale.

Alain, lui, garde encore les pieds sur terre. Depuis que cet ex-détenu mineur a recouvré sa liberté après deux ans d’emprisonnement ferme pour complicité de vol à la prison de New Bell, il a bénéficié du même soutien que Bernard et se forme actuellement à la mécanique automobile dans un collège privé de la capitale économique.

150 ex-détenus réinsérés

Comme Bernard et Alain, de nombreux ex-détenus mineurs de la prison centrale de Douala ont été financièrement soutenus pour se former dans l’électricité, les arts plastiques, la mécanique auto, la soudure ou même le football. Selon madame Tagne Tapia, présidente du Chasoh, la continuité de la réinsertion socioprofessionnelle et familiale des ex-détenus mineurs se fait à plusieurs niveaux. « Nous laissons l’enfant choisir ce qu’il veut faire après sa sortie de prison. Certains préfèrent qu’on paie leur formation dans les établissements partenaires ; d’autres sont inscrits dans des lycées et collèges pour poursuivre leurs études ou dans des ateliers de formation pour apprendre à lire et à écrire. Il y en a aussi qui se forment en arts plastiques au centre », explique-t-elle.

En douze ans, l’organisation affirme avoir réinséré plus de cent cinquante ex-détenus mineurs de cette prison, parfois même en dehors du cadre de la formation. « Il arrive qu’après une seule causerie éducative et une prise en charge psychosociale, un jeune reprenne confiance en lui, revoie ses erreurs  et refasse sa vie sans plus passer par vous », indique Dame Magne. Elle ajoute cependant que les difficultés financières pourraient ralentir la passion qui anime le Chasoh.

Autonomie financière

En attendant, l’Ong peut encore compter sur le soutien de certains de ses anciens pensionnaires installés à leur compte ou qui travaillent dans des entreprises locales et internationales. Cette réussite socioprofessionnelle crée de l’émulation dans la génération actuelle des ex-détenus mineurs en formation, à l’instar de Bernard. « Grâce aux toiles que je vends, j’ai de quoi manger et me payer le transport jusqu’à l’atelier. L’art n’est pas facile quand on n’a pas encore un nom. On peut passer six à huit mois sans vendre un tableau. Mais, quand je vois comment les grands frères ont réussi, ça me motive. Jusqu’ici, j’ai évolué avec d’autres artistes. En fin d’année, je compte organiser une exposition individuelle pour avoir plus d’autonomie financière », espère-t-il.

C’est également le souhait des Nations Unies qui, dans ses règles minima de traitement des détenus, recommandent qu’il faut donner une formation professionnelle utile aux détenus et particulièrement aux jeunes. Avant de conclure que « ce travail doit être, dans la mesure du possible, de nature à maintenir ou à augmenter leur capacité de gagner honnêtement leur vie après la libération ».

EL Christian

Avec Jade.

De plus en plus d’experts pour une libre circulation Europe-Afrique

Pas de libre-échange durable sans libre circulation des personnes : « Nous voulons retrouver la croissance et la prospérité ? Ouvrons les frontières et organisons la libre circulation !» C’est en substance ce qu’un nombre croissant d’experts disent aux décideurs occidentaux. Un message difficile à vendre aux électeurs après avoir joué si longtemps la carte du bouc émissaire émigré.

De plus en plus de voix s’élèvent pour alerter les pays développés sur les conséquences désastreuses de leur politique de lutte contre l’émigration qui, plus que les dérives de la finance, a mené leurs économies dans une impasse. Martin Wolf, commentateur économique en chef du Financial Times, avertissait déjà en 2004 (Why Globalization Works) : « Les contrôles migratoires provoquent une distorsion économique majeure dans le monde : la disparité de la rémunération du travail ». Dans ce contexte de crises financières répétées et de déséquilibres périlleux, « personne ne semble prêt à suggérer cette solution pourtant évidente : libérer les flux migratoires », déclare Marin Wolf.

Pour un nombre croissant d’experts, si les capitaux, les marchandises et les élites peuvent circuler en toute liberté, alors les peuples doivent impérativement bénéficier des mêmes droits. Faute de quoi un déséquilibre insupportable se crée en faveur du capital contre le travail, en faveur des grandes entreprises contre les petites ou en faveur de l’agro-industrie contre les paysans.

Dès 2003, un rapport de l’ONU (Gevrey, 2003), étayé par des études du Bureau international du travail et du Conseil économique et social français, déclarait : « Il faut que l’émigration reprenne si l’on veut soutenir la compétitivité, l’innovation, le dynamisme économique, social, culturel et démographique.»

 

 

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Martin Wolf,
commentateur économique en chef au Financial Times : « Personne ne semble prêt à suggérer cette solution pourtant évidente : libérer les flux migratoires ».

L’Asie, elle, attire les migrants
Ce constat a été repris, il y a deux mois, par The Economist, dans un dossier intitulé Let them come ! : « L’immigration est, dans l’ensemble, bonne pour les économies » affirme le magazine qui met en garde les politiciens occidentaux : « Une concurrence croissante émerge. L’Asie est en passe de devenir le nouvel aimant pour les migrants. »

« En 2009, Shanghai a accueilli 100 000 étrangers, même nombre pour le port de Guangzhou ». Plus que la dette grecque, voilà donc la principale menace qui pèse aujourd’hui sur les économies occidentales : perdre leur attractivité internationale au regard des migrants.

Une guerre coûteuse et contreproductive
La guerre menée contre les migrants coûte excessivement cher aux contribuables occidentaux : selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), les 25 pays les plus riches dépensent chaque année entre 25 à 30 milliards de dollars pour endiguer les migrations, c’est la moitié de toute l’aide publique au développement.

C’est une guerre, non seulement coûteuse, mais également contreproductive. Comme on le voit chaque jour dans les actualités, la fermeture des frontières se révèle inefficace. Elle empêche de gérer correctement les migrations, au mieux des intérêts des pays d’accueil comme des pays d’origine. Les restrictions imposées aux migrants limitent leur mobilité dans les deux sens, les contraignant à se sédentariser coûte que coûte, là où ils se trouvent, quelque soit la situation du marché du travail : « Les contrôles de l’immigration ont eux-mêmes, de manière déterminante, contraint à l’immobilité les travailleurs invités » déclare Nigel Harris, professeur d’économie urbaine au Collège de Londres et spécialiste européen des questions de migrations.

Selon Bimal Gosh, ancien directeur principal de l’ONU, « les restrictions à l’émigration ne peuvent, en elles-mêmes, faire cesser les migrations. Elles ne font que les réorienter vers les filières illégales (…) Aux Etats Unis, par exemple, le budget de l’Immigration and Naturalization Service a été multiplié par 20, passant de 250 millions à 5 milliards entre 1980 et 2000. Malgré cela, sur la même période, le nombre d’immigrants en situation irrégulière a plus que triplé ».

Le gain économique de la libre circulation
Selon Dani Rodrik, professeur à Harvard, « les gains les plus importants en terme de développement et de réduction de la pauvreté ne sont pas à chercher du côté du libre-échange, mais de la circulation internationale des travailleurs. Même une libéralisation limitée dans ce domaine stimulerait massivement le développement des pays pauvres ». Un avis que partage Peter Martin de l’OIM : « Le transfert de main d’œuvre des pays pauvres vers les pays riches accroitrait le PIB mondial et finirait par réduire les pressions migratoires à mesure que les salaires tendraient à converger ». Car si le libre échange profite au capital, la libre circulation, elle, profite d’abord aux salariés. Et donc à la consommation, à la production et à l’emploi.

Pour Hamilton et Whalley (Perspectives économiques, OCDE), « une libéralisation totale du marché international de la main d’œuvre doublerait le PIB mondial ». Quant à Tim Hatton de l’université d’Essex, il estime que « les gains d’une libre circulation des personnes serait 10 fois supérieurs à ceux du libre échange. »

Pour un nombre croissant d’économistes, qui n’ont pas yeux rivés sur le yoyo hypnotisant des marchés financiers, le remède à la crise que connaît le système économique mondial consiste donc à (ré)intégrer les pays développés dans le marché mondial du travail en s’orientant progressivement vers la libéralisation des migrations et l’ouverture des frontières. Un remède nettement plus efficace qu’un acharnement thérapeutique sur le cycle de Doha pour tenter obtenir encore un peu plus de libre échange marchand.

Le combat perpétuel entre le capital et le travail
Durant les trois derniers siècles des masses d’Européens se sont installés librement dans les Amériques, en Australie, en Afrique du Sud, en Rhodésie, au Kenya, dynamisant ainsi les échanges internationaux et assurant au monde une croissance économique fulgurante. Les USA se sont construits par l’émigration, des Européens d’abord, fuyant la misère sur leur propre continent, puis des Africains, déportés par millions, puis des Chinois et des Indiens, via un système de main d’œuvre sous contrat. Jusqu’en 1962, au sein du Commonwealth, tous les citoyens de l’empire britannique, d’Asie comme des Caraïbes, pouvaient circuler librement dans l’espace commun. De tous temps la migration a constitué le principal régulateur des économies et l’un de ses puissants moteurs.

Si au XXe siècle le combat perpétuel entre le capital et le travail s’est essentiellement cristallisée sur le conflit Est-Ouest, depuis plus de vingt ans, il prend la forme d’une véritable guerre contre les migrants, avec, entre autres, une gigantesque frontière militarisée entre le Mexique et les USA, deux pays pourtant liés par un accord de libre échange. Avec une Europe qui envisage de (re)construire un mur, cette fois-ci à la frontière de la Turquie, soudainement devenue indésirable au sein de l’Union, après plusieurs décennies de rapprochements. Vu sous cet angle, le printemps de Tunis ou du Caire ne ressemble-t-il pas furieusement au printemps de Prague ?

Thierry Barbaut
Source: www.agenceecofin.com

 

 

L’Afrique créative plein les yeux

Quelques rendez-vous incontournables avec le « soft power », cette puissance douce de l’Afrique, sa vitalité artistique, qui fait l’actualité partout dans le monde, y compris sur le continent.

 

ARTS PLASTIQUES

Palais de Tokyo

Les artistes africains ont la part belle dans l’immense exposition du Palais de Tokyo « Intense proximité », qui entretient un lien des plus forts avec le continent noir et dont le commissaire, Okwui Enwezor, est d’origine nigériane. Ne manquez pas Nicholas Hlobo (Afrique du Sud) – notre photo -, Barthélémy Toguo (Cameroun) ou encore Wangechi Mutu (Kenya).

Jusqu’au 26 août. www.palaisdetokyo.com

 

Fondation Blachère

La passion de l’art contemporain africain habite cet espace du sud de la France (Apt) qui met à l’honneur actuellement l’artiste soudanais Hassan Musa sur le thème des tigres, lequel inspire d’autres créateurs, de Soly Cissé à Abdoulaye Konaté (notre photo), qui a été exposé récemment à la Maison Revue noire.

Jusqu’au 7 octobre. www.fondationblachere.org

 

 

Fondation Cartier

 

Si le Brésil y est à l’honneur, il ne faut cependant pas manquer le détour par « Histoires de voir », ne serait-ce que pour Mamadou Cissé (notre photo) et ses villes imaginaires, ou la redécouverte des artistes congolais de la première moitié du XXe siècle.

Jusqu’au 21 octobre. www.fondation.cartier.com

Revue noire
Dans ce petit havre africain du 14e arrondissement de Paris, l’art contemporain africain s’expose, et on retrouve aussi à la Maison Revue noire la collection intégrale de ladite revue, du beau temps du papier. Cet été, la maison s’ouvre à l’univers de Pume, artiste pluriel de Kinshasa (notre photo) et inventeur de Bylex. Qu’est-ce que Bylex ? Le monde selon Pume… À découvrir…
Jusqu’au 27 octobre. www.revuenoire.com

Ousmane Sow à Paris dans « Parcours des mondes »

 

Le premier Africain élu à l’Académie des beaux-arts de l’Institut de France (membre associé étranger, en avril dernier) expose ses bronzes à Paris à l’occasion de la manifestation « Parcours des mondes » à la galerie Routes, toute proche du pont des Arts, où ses sculptures firent l’événement en 1999. À découvrir, les nouveaux venus en bronze et petit format prolongeant la série des « Nuba ».

 

 

Du 11 septembre au 20 octobre. Galerie Routes, 53, rue de Seine. Paris. www.ousmanesow.com
Biennale artistique au Bénin

On connaît la Biennale de Dakar, dont la dernière édition a eu lieu sous la houlette du nouveau ministre de la Culture, Youssou N’Dour lui-même, voici la Biennale du Bénin, un nouveau rendez-vous avec l’art contemporain orchestré depuis et par les énergies artistiques du pays.

Elle s’ouvre le 8 novembre et dure jusqu’en janvier 2013, propose « d’inventer le monde » et mobilise les artistes béninois tout en accueillant une grande exposition internationale. Novembre ? Le temps de prévoir un petit voyage au coeur de l’Afrique créative entre Cotonou, Porto-Novo, Ouidah et Abomey…

www.biennalebenin.org

DESIGN

De Riom

Des sièges aux formes ludiques et confortables, des couleurs qui enchantent un décor, le designer malien Cheick Diallo a imposé son style depuis plus de vingt ans, les boutiques pour bobos s’en sont largement inspirées, mais, lui, c’est la rue qui l’inspire, depuis toujours. Le chef de file du design africain s’expose au musée Mandet à Riom avec « Made in Mali ». Si vous passez par là… Vous ne le regretterez pas !

Jusqu’au 30 décembre www.ville-riom.fr/Musee-Mandet

 

… à Paris

On retrouvera Cheick Diallo cet hiver au musée Dapper, où s’ouvrira à partir d’octobre une grande exposition sur le design en Afrique : « S’asseoir, se coucher et rêver ».

À partir du 10 octobre. www.dapper.fr










PHOTO

Les célèbres rencontres de la photographie de Bamako se tiennent tous les deux ans dans la capitale du Mali. En attendant d’y retourner pour y découvrir les talents du continent, le musée royal d’Afrique centrale de Tervuren, en Belgique, revient sur le cru 2011 et présente une sélection d’artistes, dont Kiripi Katembo (notre photo).

Jusqu’au 26 août. www.africamuseum.be/home. Pour capter tout ce qui irrigue la photo africaine, rendez-vous sur le site de l’association Afrique in visu : www.afriqueinvisu.org. Et pour les événements à ne pas manquer, on conseille aussi celui d’Afriphoto www.afriphoto.com


DANSE

« Danse l’Afrique danse » en Afrique du Sud

Lancée par l’Institut français, cette manifestation inaugurée en Angola en 1995 réunit tous les deux ans sous ce dynamique slogan tout ce que le continent africain contient de talents, en coproduction avec un acteur africain du pays hôte. La 9e édition invite 15 pays, 42 représentations et 45 chorégraphes pour une biennale qui promet d’être historique à Johannesburg !

Du 28 septembre au 7 octobre. http://danse-afrique-danse.org/

POUR SUIVRE L’ACTUALITÉ DE L’AFRIQUE CULTURELLE

Africultures : pour être au courant de tout et du reste, en France et sur le continent, ce site d’information culturelle, qui publie aussi des numéros spéciaux en version papier, n’a pas d’équivalent. www.africultures.com Click here to find out more!

Thierry Barbaut
Source: wwwlepoint.fr

 

Le Portugal arrosé par le soleil de ses anciennes colonies… L’Angola en ligne de mire !

Luanda by night !

Autrefois puissance intercontinentale incontestable, la suprématie du Portugal a fini par décliner au fur et à mesure de l’abandon de ses colonies. Aujourd’hui, dans une situation financière difficile, ce sont pourtant ces mêmes anciennes colonies qui, sans rancunes, participent à l’évacuation des gros nuages noirs du ciel lusitanien. Mieux encore, le Portugal pilote depuis Lisbonne et en totale symbiose avec ses anciens satellites, une mission pour glorifier et défendre la culture portugaise dans le monde entier.

« Nul n’est pauvre que celui qui pense qu’il l’est », affirme un proverbe portugais.

Au milieu du XVIe siècle, il est clair que ce pays était loin d’être pauvre puisqu’à la tête de plus de dix millions de kilomètres carrés, l’empire disposait de ressources infinies convergeant vers Lisbonne. Pourtant, progressivement, les colonies se sont émancipées, privant le Portugal de la majeure partie de ses richesses.

De fait aujourd’hui, ce petit pays, calé entre les hauts plateaux ibériques du sud-ouest du continent européen et l’océan Atlantique, ne couvre que 2,1% du territoire de l’Union européenne, franchissant tout juste la barre des dix millions d’habitants. Et, en l’occurrence, l’économie du Portugal ne se remet pas de ses pertes coloniales, et ce malgré l’euphorie apportée par la révolution des œillets de 1974 et l’adhésion à la Communauté économique européenne en 1986.

Le Brésil et l’Angola à la rescousse

Luanda by night !

Certes, les rentrées d’argent frais successifs venant tantôt du Fond monétaire international au début des années 80, tantôt de la CEE dans les années 90, ont permis au pays de moderniser son service public et en particulier son réseau de transport, sans pour autant apporter aux jeunes institutions démocratiques de quoi faire face aux éventuelles crises financières.

De fait, dès qu’elle a franchi l’Atlantique, la crise a dévoré les fragiles et inexpérimentées finances du Portugal, les transformant en une cascade de cracks bancaires, immobiliers puis sociaux impossible à enrayer pour les gouvernements de gauche puis de droite. C’est pourquoi, à genoux, le pays s’est résolu à accepter l’assistance financière de la Troïka en juin 2011.

Outre cette insuffisante perfusion de la Troïka, le pays continue à chercher des partenaires commerciaux. Et curieusement, la situation délicate du pays ne laisse pas indifférent les seuls partenaires européens ; les pays émergents de langue portugaise, Brésil en tête, se sont en effet empressés de venir en aide à Lisbonne. « Il est dans notre intérêt que le Portugal sorte de cette crise le plus rapidement possible », affirmait même il y a peu la présidente Dilma Roussef au Premier ministre portugais Passos Coelho. C’est pourquoi la Banque nationale brésilienne de développement (BNDES) est ainsi entrée dans le capital de grandes entreprises portugaises comme le cimentier Cinpor, Energias de Portugal ou le réseau de presse Radio e Televisão de Portugal, omniprésent dans le monde lusophone.

Plus surprenant encore, l’Angola se trouve également aux petits soins des entreprises portugaises.

Que ce soit dans l’agroalimentaire, l’énergie ou le secteur bancaire, le pays s’inscrit désormais à la tête d’un capital d’actifs portugais relativement important. Il est à noter, par exemple, que la Sonangol (Sociedade Nacional de Combustíveis de Angola, société pétrolière nationale), détient, depuis fin 2011, 12,44 % des parts de la BCP (Banco Comercial Português), ce qui lui permet d’être actionnaire majoritaire et de prendre les rênes de l’entreprise (modifiant ainsi à souhait toutes ses structures administratives).

Des investissements loin d’être anodins

De par leur ampleur d’abord, mais surtout de par leur visée politique, ces investissements revêtissent un aspect tout particulier pour ses pays émergents. En ce qui concerne l’Angola, ses investissements « envoient un signal politique fort », selon António Ennes Ferreira, professeur à l’ISEG (école supérieure d’économie et de gestion de Lisbonne), qui ajoute « c’est un moyen pour le pays de s’affirmer dans la sphère lusophone dont il espère tirer des bénéfices économiques ».

Pour le Brésil, qui investit déjà depuis plusieurs décennies au Portugal, la ligne directrice suivie consiste à prendre le marché portugais comme un tremplin vers le reste de l’Europe. Dans le même temps, s’il est vrai que les politiques de privatisation tout azimut lancées notamment par le gouvernement de coalition de Pedro Passos Coelho ont pour but de récupérer un maximum de recettes, il est clair que le Portugal donne une longueur d’avance aux investisseurs de langue portugaise par rapport aux Chinois notamment, eux aussi à l’affût.

En outre, l’envolée du taux de chômage des jeunes au Portugal pousse cette nouvelle génération très diplômée et sans perspective d’avenir à s’exiler sous d’autres cieux.

Mais au lieu de rejoindre le nord du vieux continent, les Portugais partent dans l’hémisphère sud rejoindre des contrées qui ont besoin d’architectes et d’ingénieurs pour préparer la coupe du monde de football de 2014 et les Jeux olympiques de 2016, à l’instar du Brésil, ou pour reconstruire le pays ravagé pendant de longues années par une guerre civile, comme en Angola.

Ces deux pays, contrairement au Portugal, ont les moyens de payer ces nouveaux travailleurs : l’un est désormais la sixième économie du monde, tandis que l’autre affiche un taux de croissance de 15% l’an. En somme, dans certains médias portugais, ces deux pays n’hésitent pas à exhorter les chômeurs à les rejoindre. Mieux, le premier ministre portugais, en personne, a exhorté début juillet ses jeunes chômeurs à émigrer vers ces deux pays au marché du travail dynamique.

Étroite coopération

Si l’aspect économique revêt aujourd’hui, de par la crise financière qui touche les pays émergents, une importance toute particulière dans les relations qu’entretient le Portugal et ses anciennes colonies, il ne faut pas pour autant en négliger la bonne tenue des relations diplomatiques que le pays, présidé par Aníbal Cavaco Silva depuis 2006, échange désormais avec ses anciens territoires d’outre-mer.

Cette normalisation des relations diplomatiques partait pourtant de très loin à la suite des meurtrières guerres d’indépendance en Afrique, principalement en Angola et au Mozambique, et des difficiles relations qui s’installèrent depuis l’indépendance du Brésil en 1822. Dans les années 80 ensuite, les guerres civiles ravageant Maputo et Luanda n’arrangèrent rien tandis qu’un conflit opposait toujours le Portugal à la Chine concernant le comptoir de Macao, rétrocédé définitivement à l’empire du milieu en 1999.

Finalement, au début des années 90, sous l’impulsion des législatures du social-démocrate Aníbal Cavaco Silva et profitant d’un apaisement en Afrique subsaharienne, le Portugal s’est empressé de reconstruire ses relations suivant l’article 7 de la Constitution « Le Portugal maintient des liens d’amitié et de coopération privilégiés avec les pays de langue portugaise ». Dans cette optique, une Communauté des Pays de Langue Portugaise regroupant le Portugal, le Brésil, l’Angola, la Guinée Bissau, le Cap-Vert, Sao Tomé-et-Principe, le Mozambique puis le Timor Oriental en 2002, voit le jour à Lisbonne en 1996. La CPLP a pour but de diffuser la culture lusophone à travers le monde, promouvoir l’état de droit dans tous les pays parlant le portugais, orchestrant par là même une étroite coopération politique puis économique entre ces différents pays.

Les derniers différends coloniaux classés, à l’instar du barrage hydroélectrique de Cahora Bassa abandonné en 2006 aux autorités mozambicaines, ont permis à la Communauté de se faire entendre sur la scène internationale, aidant notamment l’économie de l’archipel de Sao Tomé-et-Principe, soutenant les populations opprimées du Timor Oriental pendant la domination indonésienne et surtout luttant contre les coups d’état en Guinée Bissau. C’est d’ailleurs dans ce même pays bordant l’Atlantique que les efforts de l’organisation se portent aujourd’hui à la suite d’un nouveau coup d’état le 12 avril 2012. Sous le drapeau de la CPLP, le chef de la diplomatie portugaise Paulo Portas lançait même, le 19 avril au Conseil de Sécurité de l’ONU : « Le temps est venu de dire non à la domination des armes sur les urnes », plaidant pour que l’ONU réagisse par la force pour « rétablir l’ordre constitutionnel ».

Uniformisation du portugais

A défaut de s’aider, encore fallait-il se comprendre ! Si, à priori, les pays membres de l’organisation parlent tous la même langue portugaise, dans les faits c’est peut-être moins évident : des différences orthographiques subsiste encore entre le portugais du Portugal et celui du Brésil, par exemple, concernant à peu près 2% des mots du vocabulaire lusophone. C’est pourquoi, en concertation avec les pays de la CPLP, une réforme orthographique a été conçue pour permettre surtout à la communauté lusophone d’être reconnue comme langue à part entière de l’ONU.

Toutefois, la réforme a suscité de grands mouvements de protestation au Portugal, notamment de la part de nombreux linguistes de l’Académie des Sciences de Lisbonne, qui estiment scandaleux que la CPLP privilégie l’orthographe brésilienne aux dépens de celle qui prévaut autour de Coimbra au motif qu’il se trouve plus d’habitants au Brésil qu’au Portugal, reléguant ainsi le portugais originel aux oubliettes. Pour beaucoup de Portugais, cette réforme est même vécue comme une humiliation, ne servant, pour eux, que les intérêts géopolitiques brésiliens. Cependant, tant à Lisbonne qu’à Praia, à Luanda ou Brasilia, la réforme a bien été adoptée partout, même si le gouvernement portugais s’est donné jusqu’à 2015 pour permettre aux habitants de s’habituer.

Curieusement, au Portugal, la crise financière qui s’abat ne suscite pourtant pas de mouvement de protestation d’envergure. Si des causes consensuelles internes à la vie politique de l’État expliquent fortement ce phénomène, d’autres sources de cette paix sociale sont peut-être également à rechercher dans le maillage tant économique que diplomatiques que le pays lusitanien s’est efforcé de reconstruire avec ses anciens territoires. Dès lors, malgré sa petitesse financière et politique qui le caractérise aujourd’hui, le Portugal ne pense aucunement être pauvre, ce qui lui permet certainement de ne pas l’être encore.

Thierry Barbaut
Source: www.agenceecofin.com

 

le Rwanda se projette en «Singapour africain», présentation du masterplan de Kigali…

Cinquante ans après son indépendance, le Rwanda se projette en «Singapour africain». Mais le développement du pays profite surtout à une élite.

 

Sécurité partout, mutuelle pour tous, lutte contre la corruption, fibre optique, électrification, boom des services, le Rwanda réussit à vendre à l’étranger une image et des réalisations qui séduisent les bailleurs de fonds. Depuis le génocide de 1994, l’aide est déversée à flots sur ce petit pays qui tente de remonter la pente en intégrant les recettes néolibérales et les «critères de performance».

La croissance est aujourd’hui de 8%. En Afrique, il est classé troisième dans le classement Doing Business 2012 de la Banque mondiale, après l’île Maurice et l’Afrique du Sud. D’après le Rwanda Development Board (RDB), il suffit de deux procédures et de six heures pour lancer une entreprise.

 

Mais cela suffit-il pour faire du Rwanda un futur Singapour africain? L’ambition est en tout cas présente.
Avec priorité sur la «vitrine» de Kigali: avenues élargies et propres, feux de signalisation avec décompte, immeubles flambant neufs, publicités géantes.
Un coup d’œil sur le «masterplan» donne une idée percutante des vastes projets du régime: lacs, zones vertes avec plaines de jeux, grandes tours, réseaux de bus, centres commerciaux… Aura-t-il les moyens de ses ambitions? Le principe de réalité (financière) pourrait s’imposer ici ou là. Les pays donateurs étant en pleine crise, le Rwanda devra peut-être réduire la voilure. La construction de l’imposant Convention Center n’a ainsi guère avancé depuis 2010.

D’autres projets sont sortis de terre: la Kigali City Tower et le Grand Pension Plaza sont à présent opérationnels, mais ils peinent à trouver des locataires. Le contraste est saisissant entre les quartiers commerçants de Kigali, très animés, et ces galeries commerçantes aseptisées, désertes et sécurisées jusqu’à l’excès. Le boom immobilier reste une réalité: on achète le matériel de construction à Dubaï et on fait travailler une armée de maçons à 1000 francs rwandais (1,60 franc suisse) par jour.

Revers de la médaille, Kigali est devenue inabordable pour le commun des Rwandais. Des milliers d’habitants ont été expropriés de leurs maisons rudimentaires, et relogés loin du centre-ville.

 

Les campagnes, elles, restent à la traîne. «Le sentiment de frustration grandit sur les collines», constate An Ansoms, chargée de cours à l’Université catholique de Louvain (Belgique), qui a mené en 2011 une enquête dans six villages rwandais. Selon elle, «les paysans ont l’impression d’être des «loosers» car ils ne se retrouvent pas dans le modèle de développement présenté dans le monde entier comme une réussite». On leur impose par exemple des monocultures de café, de thé ou de maïs. «Mais le paysan a précisément besoin de diversifier ses cultures pour limiter ses risques et pouvoir se nourrir», souligne An Ansoms. Obligés de passer par des coopératives, ces travailleurs de la terre doivent parfois payer plus que ce qu’ils perçoivent. «Les bailleurs de fonds sont aveugles. Ils ne voient que les chiffres, mais parlent rarement avec les gens

La pauvreté n’aurait-elle donc pas décru de 12% entre 2006 et 2012, comme l’indique le RDB? «Dans les six villages, je n’ai rien constaté», objecte An Ansoms. «Au contraire, les gens se retrouvent dans des difficultés financières insurmontables, liées notamment au prix de la mutuelle de santé, passée de 1000 à 3000 francs rwandais (de 1,60 à 4,80 francs suisses), et aux normes imposées pour l’habitat.»

Sur les collines, le prix des terrains constructibles grimpe en flèche, et les maisons doivent respecter une taille minimale. Quant aux tuiles, elles coûtent beaucoup plus cher depuis que les fours artisanaux ont été bannis, car trop polluants. Résultat, «les jeunes n’ont plus de lieu pour fonder une famille, et l’exaspération grandit». Mais comment l’exprimer face à un régime qui ne supporte guère la critique?

Cette politique «top down», imposée à la base depuis les hautes sphères, commence à faire grincer des dents. «Ce sont des apprentis sorciers, lâche un diplomate européen désabusé. Ils veulent aller beaucoup trop vite, ils brûlent les étapes. Cela confine à l’atteinte aux droits de l’homme. Le Rwanda est gouverné par une oligarchie qui phagocyte toute l’économie. Si elle sonde parfois la population, elle ne prend jamais en compte ses souhaits ni ses griefs. C’est la meilleure façon de foncer droit dans le mur. Et puis, tous ces diplômés, que vont-ils devenir? Des universités s’ouvrent à tout bout de champ, mais il n’y a pas de débouché. Qu’on se rappelle le Printemps arabe…»

 

Les supporters du «miracle rwandais» ne se laissent pas démonter. «Ici au moins, ça marche, pas comme au Congo voisin!» rétorquent-ils. Or, certains accusent le Rwanda de tirer profit de l’insécurité au Congo pour importer discrètement des minerais qui sont ensuite «blanchis» pour l’exportation, ou pour drainer chez lui le tourisme très lucratif autour des gorilles de montagne. Le droit d’entrée dans le parc de la Virunga vient ainsi de passer de 500 à 750 dollars. «La conviction des Rwandais qu’ils sont les meilleurs les rend peu attentifs aux autres points de vue, conclut l’attaché de coopération d’un pays européen. Cela peut constituer un danger important à moyen terme. Personne n’a raison tout seul. Et personne n’aime un voisin trop fier au point d’en devenir méprisant.»

Thierry Barbaut
Source: Letemps.ch

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