«Dieu m’a envoyé sur terre pour chanter la paix, la solidarité et la concorde. Quand je ne serai plus là, certains comprendront ce message». Les dernières volontés d’un homme sentant sa mort prochaine ou l’expression d’une conviction? Impossible de se prononcer sans risque de se tromper lorsqu’il s’agit de Junior Sengard.
Depuis qu’il chante, son style étonne, détonne même. Côté humain, l’homme reste égal à lui-même. Le 06 mai dernier, Junior Sengard a mis sur le marché discographique africain un maxi single de cinq titres intitulé «et ça fait quoi». «J’ai voulu unir davantage le Cameroun parce que j’ai remarqué que ce pays regorge des valeurs mais que certaines personnes se plaisent à encourager le tribalisme», explique t-il, un brin amer. Il dit lutter contre le tribalisme, qui selon lui, est dangereux pour la société humaine surtout qu’il profite plutôt à une poignée de personnes en quête de positionnement.
Le maxi single comporte trois titres chantés, un remix et deux titres en instrumental. Le «Panafricaniste» invite tout le monde à se lever certainement pour danser avec Bawala Loussi, chanté en Baham, sa langue maternelle. C’est ainsi que l’artiste compte donne un avant gout de l’album du même nom qui sortira en février 2013, en featuring avec Njohreur, un artiste local.
C’est en 1996 que Junior Sengard arbore la casquette de panafricaniste lorsqu’il chante l’Union Africaine. L’album fait la Une des hit-parades nationaux et internationaux. En 1998, il récidive avec «cassons les frontières», puis «Kunta Kinté» en 2003 et «vivons ensemble» en 2010. Partout, c’est l’hymne à l’unité de l’Afrique telle que l’ont voulu des nationalistes comme Thomas Sankara, Um Nyobe, Kouame Nkrumah ou Patrice Lumumba. L’artiste ne loupe pas une occasion pour rappeler à ses frères et sœurs du continent que le destin de l’Afrique est entre ses mains, que « nous ne pouvons pas continuer dans la division».
Après la sortie de son premier album, Junior Sengard vit en France mais garde une oreille attentive sur l’actualité africaine. Cette fois, il appelle à tourner le dos au tribalisme. Pour y arriver, il fait confiance au peuple camerounais, qui selon lui, est un peuple de maturité, «prêt à traverser n’importe quel obstacle pour vivre dans la paix».
El christian