Enfin la liberté pour le Mali et scénes de liesse à Tombouctou !
Scènes de liesse au Mali. Le pays n’en avait pas connues depuis longtemps car il reste soumis à l’état d’urgence. A Tombouctou, dans le Nord, des habitants parlaient, lundi 29 janvier 2013, peu après la libération de la ville, d’une « nouvelle indépendance ».Dès ce mardi matin, la population a commencé à reprendre goût à la vie dans la cité aux 333 saints.
C’est sous un soleil de plomb que l’activité reprend tout doucement, la circulation également. C’est avec le sourire que la population, avec l’aide de l’armée malienne, a commencé à effacer les traces des dix mois d’occupation islamiste, notamment en passant un coup de peinture sur les grands panneaux installés partout en ville. Le premier visé, c’est celui de la police islamique au niveau de la place de l’Indépendance.
Dans la foule, un habitant de la ville ne se lasse pas de raconter cette scène : « Ils ont barré une plaque noire où il était écrit « police islamiste » devant le commissariat de la police malienne. Ce matin, l’armée a barré cela et maintenant on attend que l’on y écrive gouvernorat de la sixième région de Tombouctou comme c’était avant. On ne veut même plus voir une de leurs traces dans la ville mystérieuse des 333 saints. Maintenant, le président français devient le 334e saint. »
Calmer les esprits
Ce mardi, une réunion s’est tenue entre le colonel malien, Keba Sangaré, qui a mené l’opération de reconquête de Tombouctou et le Conseil de crise de la ville, conseil créé au lendemain de l’arrivée des islamistes il y a dix mois. Cette réunion a permis de lister tous les problèmes. A cette occasion, le premier vice-président du Comité de crise a remercié les soldats avant de demander à la population de ne pas chercher à se venger.
« Tombouctou libérée, ça représente pour nous quelque chose d’indescriptible car personne ne peut savoir ce que coût dix mois de privation, dix mois d’intolérance, dix mois d’humiliation, explique Diadié Hamadoun Maïga. Notre inquiétude c’était de ne pas voir cette belle victoire réalisée par nos forces armées et leurs alliés français. Nous en appelons maintenant à éviter tout esprit de vengeance ».
Sécuriser la ville
Les priorités des militaires français et maliens c’est de reconnecter la population de Tombouctou au Mali et au monde en réparant les réseaux de téléphone cellulaire. Mais il faut aussi trouver de l’essence pour la centrale électrique. Il ne reste actuellement que 4 000 litres de carburants en réserve, de quoi tenir 24 heures. Enfin, il faut contrôler tous les bâtiments tenus et habités par jihadistes car les craintes sont grandes. Des armes et des explosifs ont été retrouvés notamment à l’aéroport.
« Le premier message que je compte faire passer à la population c’est qu’elle sache que l’armée malienne et l’armée française sont présentes, a déclaré le colonel Keba Sangaré, coordinateur de la région militaire de Tombouctou. Avant l’arrivée des gendarmes, on va essayer de faire la police mais personne ne doit se livrer à des actes de vengeance. Il faut aussi empêcher les enfants de ramasser des objets qu’ils ne connaissent pas, il faut leur dire de ne rien ramasser dans les environs des bâtiments occupés par les jihadistes. »
Premières recommandations à la population dans la mesure où déjà, ce mardi matin, il y a eu des réactions de colère et des pillages. Par exemple, un chauffeur de l’un des leaders d’Aqmi a été agressé dans la matinée par une foule en colère qui a pillé sa maison. Récupéré par les militaires maliens, il est désormais en sécurité. La population, qui a souffert si longtemps, s’attaque aux maisons des islamistes, à certains commerces et récupèrent tout (nourriture-meubles-vêtements). Néanmoins, il y a une envie collective d’aller de l’avant, de s’entraider. Le mot liberté est dans toutes les bouches.
Les armées française et malienne sont entrées dans la ville du Sahara sous les applaudissements de la foule.
En trois semaines d’une offensive éclair, la France est en passe d’avoir chassé les différents groupes islamistes armés des villes du nord du Mali. Après avoir enlevé Gao samedi, les forces franco-maliennes ont repris Tombouctou entre dimanche et lundi, les Touaregs «laïques» du MNLA affirmant de leur côté contrôler Kidal.Alors que les soutiens internationaux manquent toujours, plusieurs centaines de soldats français et du matériel ont été débarqués à Dakar en renfort, le défi à venir étant la sécurisation et le contrôle du terrain reconquis. «Nous sommes en train de gagner cette bataille»,a résumé le président François Hollande, avant aussitôt d’ajouter qu’une fois l’intégrité du Mali restaurée, les forces françaises ont vocation à rejoindre leur base.Tombouctou, tombée l’an dernier aux mains des islamistes, a été encerclée dans la nuit de dimanche à lundi. Un millier de militaires français et 200 Maliens ont participé à l’opération. Le colonel Burkhard, porte-parole des armées françaises, a parlé d’«une action combinée avec appui aérien et moyens de renseignement – un Atlantique II et un drone».
Par l’est, «un bataillon renforcé arrivant de Diabali et Léré s’est emparé de l’aéroport en coordination avec les forces maliennes», a expliqué le porte-parole. Simultanément, des militaires français ont été parachutés sur les arrières des forces djihadistes pour les empêcher de fuir vers le nord.
Des milliers de manuscrits incendiés?
Alors que les soldats français et maliens prenaient le contrôle de la ville classée au patrimoine mondial de l’Unesco sans rencontrer de résistance et sous les applaudissements, l’inquiétude grandissait sur les exactions et dégâts commis par les combattants islamistes. Avant de fuir, ils auraient incendié une bibliothèque contenant des milliers de manuscrits inestimables. «Les rebelles ont mis le feu à l’institut Ahmed-Baba créé récemment par les Sud-Africains, cela s’est produit il y a quatre jours», a déclaré lundi à l’agence Reuters Haïlé Ousmane, le maire de Tombouctou.
Le représentant en Europe du MNLA (Mouvement national pour la libération de l’Azawad), Moussa ag Assarid, a affirmé lundi matin au Figaro que son mouvement venait de reprendre la ville et la région de Kidal, au nord-est du Mali. «Nous contrôlons la ville de Kidal, ainsi que les villes voisines comme Tessalit et In Khalil. Notre mouvement s’inscrit désormais dans la lutte contre les terroristes»,a-t-il précisé.
L’information a été confirmée à Kidal, par des rebelles touaregs du MNLA rejoints par des dissidents d’un groupe islamiste armé. Les combattants islamistes les plus déterminés d’Aqmi et d’Ansar Dine, qui auraient fui Gao et Tombouctou pour Kidal, pourraient désormais se cacher dans les montagnes avoisinantes.
Comment apporter aide et renfort aux militaires français et africains qui risquent bientôt d’être harcelés par les islamistes? Lundi, l’Union africaine a estimé à 460 millions de dollars le budget du déploiement de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma). Une nouvelle réunion est programmée aujourd’hui dans la capitale éthiopienne en présence de responsables européens, américains et japonais.
A l’initiative de croissance saine environnement, l’organisation non gouvernementale(ONG) dont les objectifs sont la lutte contre la pollution, la défense de l’environnement (la faune et la flore), la gestion de l’environnement urbain, la gestion des ressources en eau et l’instauration des mécanismes de bonne gouvernance environnementale, un observatoire de vigilance et de promotion de développement durable des activités, produits et services des industries au Gabon verra bientôt le jour.
En effet, créée en 1992, la mission de croissance saine environnement n’était confinée jusque là qu’à la critique des méfaits environnementaux. En clair, dix ans durant, l’ONG n’a fait que dénoncer avec des preuves visuelles sans en apporter des éléments scientifiques. Une situation qui ne permet pas à ce jour d’avoir des statistiques fiables sur le domaine.
Pour Nicaise Moulombi, le Président Exécutif de croissance Saine Environnement et responsable du projet au Gabon cette initiative un processus long d’une décennie qui part d’un constat pour une phase d’opérationnalité : <<Ecoutez…On ne peut pas vous donner la situation actuelle de la pollution au Gabon. Mais ce qu’on peut vous dire c’est que l’industrie pollue parce qu’il y a de la pollution visuelle et de la pollution accidentelle. Justement l’outil d’aide à la décision que nous mettons en place notamment la mise en place de cet observatoire nous permettra d’avoir à court, moyen ou long terme des indicateurs fiables pouvant accompagner le développement. Cet outil sera également là pour donner des étoiles rouges lorsque des méfaits sont constatés afin que les autorités prennent des mesures idoines pour un essor harmonieux et bien-être du pays…rendez-vous dans six mois dès lors que l’observatoire sera lancé solennellement >>.
Le projet qui fédère plusieurs organisations non gouvernementales locales bénéficie d’un appui scientifique, technique et organisationnel du cabinet Etudes, conseils, formations et fournitures(DJEEF) basé à Lyon en France du Docteur Jean Emmanuel DJOMO, expert écotoxicologue.
Les investigations de l’observatoire porteront essentiellement sur le milieu humain et physique ; la sécurité alimentaire des populations riveraines ; les ressources naturelles ; les activités des services et des industries, dont une importance particulière sera accordée aux activités de recherches, d’exploration/production, raffinage, entreposage, distribution des hydrocarbures et des activités minières ; les activités artisanales agropastorales et autres…exercées par les populations riveraines.
Wilfried Obangome de Gabon Initiatives pour Info-Afrique.
Manque de nourriture et d’eau, pénurie d’essence, violences à l’encontre des populations… Le Haut Commissariat aux réfugiés s’inquiète des témoignages rapportés par les déplacés et les réfugiés maliens. Revue de détails.
À Bamako, le nombre de déplacés atteint désormais les 50 000 personnes, selon le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR). Parmi eux, une jeune femme de 18 ans, surnommée Agesha, qui vient de trouver refuge dans la capitale malienne après trois jours d’un long voyage, qui lui a coûté environ 120 dollars en passant par le Niger et le Burkina Faso. « Son récit est alarmant sur la situation dans le nord du pays »,s’inquiète William Spindler, porte-parole du Haut Commissariat aux réfugiés.
Agesha rapporte auprès du HCR les atrocités dont elle a été témoin : des personnes amputées d’une main ou d’un pied pour des vols présumés, une femme tuée d’une balle dans la tête par un rebelle pour avoir refusé d’ouvrir son sac avant de monter dans un bus. « Si les combattants n’empêchent pas les populations de partir, ils exercent de nombreux contrôles à la sortie des villes, fouillent les sacs pour prendre l’argent et la nourriture »,précise William Spindler, basé à Bamako.
Mais les témoignages d’horreur ne s’arrêtent pas là. « Certains évoquent les violences sexuelles faites aux femmes, d’autres rapportent des exactions », énumère-t-il. Des enfants auraient été enlevés à leur famille et formés au combat par les rebelles. » Interrogée par RFI, Françoise Ackermans, responsable du bureau de l’Unicef au Mali, fait état « d’enfants enrôlés de force qui servent de boucliers ».
La situation humanitaire s’aggrave, dénonce le HCR. Selon les déplacés, « la nourriture manque, les magasins et les commerces sont fermés, les lignes téléphoniques sont coupées sans oublier l’essence, qui fait aussi défaut », détaille William Spindler.
« Les tensions ethniques s’exacerbent »
Les derniers chiffres du HCR
Depuis le début du conflit dans le nord du Mali il y a un an, plus de 150 000 réfugiés ont fui vers les pays voisins, la Mauritanie, le Niger et le Burkina Faso. Par ailleurs, près de 230 000 personnes déplacées ont trouvé refuge à l’intérieur même du Mali. Depuis le début de l’intervention française pour aider l’armée malienne à stopper l’offensive des combattants extrémistes, plus de 9 000 nouveaux réfugiés ont quitté le pays : 5 486 Maliens sont arrivés en Mauritanie, 2 302 au Burkina Faso et 1 578 au Niger.
Depuis le début du conflit dans le nord du pays il y a un an, beaucoup de familles déplacées à Bamako ont été déracinées à plusieurs reprises. « Elles ont fui l’avancée des rebelles une première fois avec l’espoir de retourner chez elles, mais se sont retrouvées à devoir s’éloigner un peu plus », explique William Spindler. C’est le cas d’un jeune Malien de 20 ans qui a quitté Tombouctou en avril dernier avec sa famille pour s’installer à Mopti. Après des rumeurs d’attaques, ils sont partis se réfugier à Sévaré mais les combats, au début du mois de janvier, les ont finalement poussés à rejoindre Bamako.
Par ailleurs, beaucoup de réfugiés sont des femmes et des enfants touaregs ou arabes, qui parlent tamasheq ou arabe. « Ils indiquent avoir fui le pays craignant d’être pris pour des rebelles », note le porte-parole du HCR qui redoute que les tensions ethniques s’exacerbent. Car certains combattants, qui ont peur de l’armée malienne, se cachent en se fondant dans la population civile.
« À Bamako, on ne voit que la partie émergée de l’iceberg »
« Il est difficile d’avoir une vision globale de la situation », commente William Spindler, qui se base sur le recoupement des témoignages des déplacés dans le Mali avec ceux des réfugiés qui se trouvent dans les pays voisins, en Mauritanie, au Burkina Faso et au Niger. Mais le HCR craint que la situation dans le Nord-Mali soit bien pire. « À Bamako, on ne voit que la partie émergée de l’iceberg », estime-t-il.
La plupart des organisations humanitaires travaillant au Mali s’accordent pour dire que la situation humanitaire dans le pays avait déjà atteint un stade critique, et ce avant même la récente série des combats. Les pays de la région du Sahel – parmi les plus pauvres du monde – sont confrontés à une grave sécheresse depuis des années.
Des troupes sont arrivées samedi à Suez où huit personnes sont mortes lors de violentes manifestations pour protester contre le pouvoir, deux ans après la révolution égyptienne.
Les affrontements ont fait des centaines de blessés dans le pays.
Des soldats égyptiens sont arrivés tôt samedi 26 janvier à Suez où huit personnes ont péri vendredi lors de manifestations marquant le deuxième anniversaire du début de la révolution égyptienne. Une autre personne est morte à Ismaïliya, où le siège local du parti des Frères musulmans a été incendié par les manifestants.
« Nous avons demandé aux forces armées d’envoyer des renforts [à Suez] jusqu’à ce que nous ayons passé cette période difficile »,a annoncé à la télévision Adel Refaat, responsable de la sécurité publique à Suez. Les militaires ont distribué des brochures aux habitants leur expliquant que leur présence était temporaire et répondait à un besoin de sécurité.
Sur place, les témoins avancent des versions contradictoires quant au déroulement des événements. Certains affirment notamment que les forces de l’ordre ont riposté à des tirs d’hommes masqués.
Dans les autres villes du pays, la tension était également palpable notamment au Caire où les manifestants avaient pris d’assaut l’emblématique place Tahrir. Les autorités dénombrent au moins 450 blessés à travers le pays.
« Ce fut une journée à hauts risques, des affrontements ont même eu lieu dans des gouvernorats acquis aux islamistes comme à Fayoum. On sentait vraiment et on sent toujours beaucoup de colère et de détermination de la part des manifestants »,rapporte Sonia Dridi, correspondante de FRANCE 24 au Caire.
Les Égyptiens réclament toujours « pain, liberté et justice sociale »
Le président Mohamed Morsi, par la voie d’un communiqué, a déclaré qu’il n’hésiterait pas à « poursuivre les criminels et à les livrer à la justice. »Il a exhorté les Égyptiens à respecter les principes de la révolution en exprimant leur opinion de façon pacifique.
Tentant d’apaiser les tensions, les Frères musulmans, qui n’ont pas appelé à manifester à l’occasion de l’anniversaire du soulèvement, ont lancé une campagne caritative baptisée « Ensemble, construisons l’Égytpe »,qui prévoit une série d’actions sociales et caritatives à destination d’un million de personnes.
Mais l’ampleur des manifestations soulignent les profondes dissensions de la société égyptienne. Les manifestants estiment que le président Morsi, et les Frères musulmans qui l’ont porté au pouvoir, ont trahi la révolution. « Les Égytpiens veulent mettre la pression sur les autorités afin qu’elle réalise les objectifs de la révolution. Deux ans après, ce sont toujours les mêmes slogans : ‘pain, liberté et justice sociale’ ou encore ‘le peuple veut la chute du régime’« , explique Sonia Dridi,
« Nous ne sommes pas là pour faire la fête mais pour forcer ceux qui sont au pouvoir à se soumettre à la volonté du peuple »,ajoute Mohamed Fahmy, un militant. « L’Égypte d’aujourd’hui ne doit plus jamais être comme l’Égypte de l’époque de Moubarak. »
Moins populaires, les Frères musulmans sont accusés d’opportunisme
Dans ce climat tendu, les affrontements qui ont eu lieu étaient tout à fait prévisibles, d’après Sonia Dridi. « Les activistes avaient prévenu qu’il ne s’agirait pas d’une journée de célébrations. Ils ont appelé à dire ‘non’ aux Frères musulmans qui selon eux reproduisent le système d’Hosni Moubarak en accaparant le pouvoir. »
Selon la journaliste, une partie de la population dénonce aujourd’hui l’opportunisme des Frères musulmans, en particulier depuis la crise autour de l’adoption de la nouvelle constitution en décembre 2012 où le pays s’est une nouvelle fois déchiré. « Les Frères musulmans ont beaucoup perdu en popularité et s’ils ne réagissent pas rapidement, l’année 2013 sera ponctuée de nouveaux affrontements »,prévoit-elle déjà. Avec les prochaines élections législatives qui pourraient débuter en avril, de nouvelles mesures devraient voir le jour.
En attendant, la tension reste à son comble pour ce samedi 26 janvier, alors que le verdict du procès de Port-Saïd vient de tomber. La justice égyptienne a condamné à mort 21 personnes sur les 70 qui avaient été inculpées. Une décision qui a été accueillie par les cris de joie des membres des familles des victimes présents dans la salle d’audience au Caire. Mais les « Ultras » d’Al-Ahly, des supporteurs fervents et organisés qui revendiquent la grande majorité des victimes, ont déjà menacé les autorités de semer le « chaos » si le verdict n’est pas assez sévère à leurs yeux.
Quelle surprise. Le Togo a battu l’Algérie lors de la deuxième rencontre du groupe D, samedi 26 janvier. Les Eperviers ont su profiter de la naïveté des Fennecs lors de la deuxième journée de ce groupe. Les Togolais n’ont pas boudé leur plaisir à l’issue de la rencontre. Les Eperviers n’ont jamais passé le premier tour, et il leur reste encore une marche à gravir face à la Tunisie pour pouvoir jouer un quart de finale historique.
Didier Six, le sélectionneur : « Ce groupe vit bien et nous sommes heureux. Même si ce n’est pas un job facile, pour un coach, c’est fabuleux d’être encore dans la course à la qualification pour les quarts de finale. C’est certainement le match le plus difficile que j’ai eu depuis 15 mois. Même s’il y a des choses beaucoup plus graves dans la vie que le football, ce soir, je suis très satisfait. ».
Emmanuel Adebayor, l’attaquant des Eperviers : « Je suis très heureux d’autant plus que l’on était dos au mur. On savait que pour être qualifiés, il fallait à tout pris gagner ce match contre l’Algérie. Après la défaite contre la Côte d’Ivoire, on a tous discuté et on s’est remis en cause. Aujourd’hui, on a concrétisé en attaquant bien le match et en jouant du mieux possible. On a surtout concrétisé nos deux occasions et je félicite tous les joueurs. Je suis heureux d’avoir marqué mon premier but en phase finale d’une Coupe d’Afrique des nations. J’espère qu’il y en aura d’autres. Je suis conscient que le football togolais est toujours malade mais vous savez très bien que nous avons vécu des drames ces dernières années. Nous avons perdu un entraîneur, un attaché de presse et notre troisième gardien ne pourra certainement plus jamais jouer au football (suite à l’attentat de Cabinda en 2010, Ndlr). Il fallait qu’un joueur tape du poing sur la table et ça a été moi. Je suis le capitaine et le leader de l’équipe et aujourd’hui je pense que tout est rentré plus ou moins en ordre. J’espère que nous allons continuer comme cela. Je crois aussi que les Togolais ont compris que l’on essayait de mettre tout en place pour que l’équipe gagne. Si le gouvernement et la population nous soutiennent, on peut essayer de faire quelque chose d’extraordinaire pour notre pays. Nous ne sommes pas loin d’une qualification historique. »
Alaixys Romao, le milieu défensif des Eperviers : « On va bien récupérer et ne pas se prendre la tête. L’Algérie a bien joué mais on a su les contenir. On veut passer ce premier tour et faire un gros match contre la Tunisie. On a toujours dans la tête l’épisode de Cabinda et on voudrait tellement leur rendre hommage (aux victimes, Ndlr). »
Nous disions la veille:
Au moment de s’affronter sur la pelouse du Royal Bafokeng Stadium de Rustenburg, Fennecs et Eperviers sont dos au mur et ne peuvent se permettre de perdre. Les deux sélections, battues lors de leur premier match dans le groupe D de la CAN 2013, diront adieux à la compétition en cas de revers. D’où l’intérêt que revêt ce match pour la suite de l’aventure continentale.
La pression est donc autant dans le camp algérien que dans celui des togolais. Et ce n’est pas la dernière conférence de presse de Vahid Halilhodzic qui va la faire redescendre.
Encore marqué par le match perdu dans le temps additionnel face à la Tunisie, mais surtout embêté par l’état de forme de Sofiane Feghouli, diminué par un coup à l’aine, le sélectionneur des Verts a eu maille à partir avec certains journalistes de la presse algérienne. Pris à parti par l’un d’eux, qui lui a reproché son manque de considération envers ses confrères algériens, relégués au second plan après le presse internationale, l’ancien entraîneur ne s’en est pas laissé compter.
Une préparation du match dont se serait passé volontiers Halilhodzic, même si dans le camp d’en face, son homologue Didier Six n’est pas en reste. Attendu vendredi au Royal Bafokeng Stadium de Rustenburg pour y tenir la traditionnelle conférence de presse de veille de match, le sélectionneur du Togo ne s’est pas présenté devant la presse.
Six a laissé son adjoint, Tchanilé Tchakala, prendre sa place pour répondre aux questions des journalistes. Une absence qui n’a pas été justifiée, même si Tchakala à tenu à indiquer que c’est Six qui lui a demandé de le représenter, sans plus de détails. Une absence qui fait se poser beaucoup de questions et l’attitude du sélectionneur sur son banc de touche ne manquera pas d’être décryptée. Pas vraiment la meilleure des préparations pour une rencontre aussi capitale que celle qui va se dérouler.
Isabel dos Santos, fille aînée du chef de l’Etat angolais José Eduardo dos Santos est la première femme africaine milliardaire en dollars selon le magazine Forbes.
« Ces dernières années, Isabel dos Santos a augmenté ses participations dans des entreprises portugaises, notamment une banque et une société de télécommunications. (…) Ces participations, ajoutées aux actifs qu’Isabel dos Santos détient en Angola, permettent d’estimer que sa fortune personnelle dépasse maintenant le milliard de dollars » annonce le magazine.
Isabel dos Santos détient au Portugal 28,8% du capital de ZON Multimédia, la plus grande société de télévision câblée portugaise et 19,5% de la banque portugaise BPI.
En Angola, elle possède 25% de la banque BIC et 25% d’Unitel, l’une des deux sociétés de téléphonie du pays.
De mère russe, Isabel dos Santos à 40 ans. Elle est mariée à un Congolais, Sindika Dokolo, bien connu dans le monde de l’art contemporain pour sa collection exceptionnelle.
le directeur général d’IHS, a accordé une interview à l’agence de presse Reuters, déclarant que la société nigériane d’infrastructures télécoms espère signer trois nouveaux contrats d’acquisition de tours de transmissions cette année et devenir propriétaire de 20 000 nouveaux sites télécoms pour les quatre prochaines années.
À Lagos, IHS détient 3100 stations de base et de tours de transmission de signal mobile. L’entreprise gère également près de 2000 sites pour des opérateurs téléphoniques en Afrique.
Parmi ceux-ci figurent MTN, Bharti Airtel et Etisalat. Ces différents opérateurs ont fait le choix de réduire leurs coûts d’investissement sur les équipements en les cédant à IHS. Ainsi, ils peuvent se concentrer sur les produits et les services.
IHS est déjà propriétaire de tours de télécommunications dans plusieurs pays comme le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Soudan, le Soudan du Sud. La compagnie envisage de nouvelles acquisitions essentiellement en Afrique de l’Ouest et de l’Est.
Le problème de l’énergie pour faire fonctionner ces équipements a été résolu grâce à l’installation de générateurs hybrides, fonctionnant à l’énergie solaire. La consommation de diesel a ainsi été réduite de 70%. Ces générateurs solaires ont d’abord été installés au Nigeria qui représente le plus grand marché d’IHS. Ils seront par la suite installés sur les équipements basés au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Soudan.
Attention évènement cinéma prévu pour Mars 2013. Date à laquelle l’artiste international Tiken Jah Fakoly apparaitra pour la première fois en tant qu’acteur dans Sabadou, « l’espoir ».
Très peu d’informations circulent mais déjà une bande annonce impose le fil conducteur de cet évènement cinématographique, un plaisir immense pour tous les millions de fans du chanteur Ivoirien Tiken Jah Fakoly.
Samir Benchikh a déjà réalisé deux films: Mètres carrés et Journal Intime de Côte d’Ivoire. Il se lance à présent dans une nouvelle aventure au côté de Tiken pour ce nouveau long métrage.
Encore une fois c’est avec plaisir que nous constatons que Tiken s’impose comme un acteur majeur de la mobilisation pour le développement de l’Afrique, poussant ainsi l’éducation, la paix, l’union et mettant tout son charisme et son énergie au service du continent.
Nous reviendrons rapidement sur cet évènement afin de vous faire partager la nouvelle expérience de la star du Reggae.
Pitch: Depuis plus de 10 ans, la Côte d’Ivoire vit une période d’instabilité. Cette situation politique enlise le pays au niveau économique et social. Malgré tout, certains n’attendent plus et rêvent de changement…
Tiken Jah Fakoly fait la promotion de son nouvel album, « African Revolution ». Il prend le pouls de la société pour porter la parole des Africains au-delà des frontières. Il lance un appel au peuple à se lever, délivrant un message d’espoir pour l’avenir.
Michel, Rosine et Diabson habitent à Abidjan et ont le même message. Ils s’activent à monter des projets qui leur permettront de s’en sortir et de défendre leur cause.
Affrontant les difficultés et les doutes permanents, ils essayent de drainer dans leur sillon un maximum de concitoyens. Que ce soit pour améliorer la scolarité, promouvoir la culture, ou œuvrer pour la justice, ils se fixent des objectifs et tentent de s’y tenir…
Alors au rythme des chansons de Tiken Jah Fakoly et de son combat, ils se battent et espèrent arriver à leurs fins…
Sababou est le nouveau long métrage du réalisateur Samir Benchikh. Lui et toute son équipe sont allés poser leurs caméras en plein cœur de l’Afrique. Pendant des semaines, ils ont suivi le combat de quatre remarquables Africains investis pour l’émergence d’une Afrique nouvelle. Pour une Afrique en paix avec elle-même et ses populations.
En tête d’affiche, Tiken Jah Fakoly. L’équipe du film-documentaire a accompagné le chanteur pendant la promotion de son dernier album « African Revolution ».
Artiste engagé et mondialement connu, il se bat pour « éveiller les consciences ».Ses chansons parlent d’espoir. Un message destiné à un peuple dont le quotidien a trop longtemps été chahuté par l’oppression, la dictature, la colonisation ou bien la pauvreté. Un espoir qu’il transporte au-delà des frontières africaines.
« Sababou », c’est aussi le parcours de Michel, Rosine et Diabson. Tous les trois vivent à Abidjan et partagent les mêmes convictions. Chaque jour, ils se battent pour défendre leur cause. Entre doutes et difficultés, ces trois personnages n’ont pourtant pas l’intention de baisser les bras. Ils entendent aller jusqu’au bout de leurs rêves. Des rêves qui deviendront peut-être réalité à force de travail et d’acharnement…
Le film à pu être produit grâce aux dons de nombreux partenaires.
Nous vous laissons découvrir cette bande-annonce:
SABABOU (L’espoir), de Samir Benchikh
Avec Tiken Jah fakoly, Rosine Bangali, Diabson Téré et Michel Yao
FICHE TECHNIQUE Genre : Documentaire Durée : 90 minutes Format : HD Réalisateur : Samir BENCHIKH Assistante réalisation : Agathe THIERRY Caméraman : Oscar IRIE Musicien : Léo PINON Production : DOCKER FILMS Pour plus d’informations : une révolution africaine
Mort d’Iyad Ag Ghaly: La Fin d’une Epoque… Information ou rumeur persistante, la mort du chef d’Ansar Eddine, Iyad Ag Ghaly, si elle devait être confirmée, marquerait déjà un tournant dans la guerre au nord Mali.
D’après certaines sources bien informées, il aurait été tué dans des échanges de tir avec l’armée malienne. Celui qui est probablement à l’origine des dernières attaques sur Kona vendredi 11 janvier, et Diabali lundi 14 janvier, a peut-être ainsi chèrement payé son alliance avec les groupes djihadistes proche d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique.
Issu du clan touareg des Ifoghas de la région de Kidal, Iyad Ag Ghaly est déjà en 1990, à l’origine de l’attaque contre la ville de Ménaka au nord Mali à la tête du Mouvement populaire pour la libération de l’Azawad (MPLA) 1er mouvement créé dans les années 1990 que l’on peut considéré comme étant l’ancêtre du Mouvement de libération national de l’Azawad (MNLA).Ce même mouvement dont il essayera de prendre en vain le commandement début 2012, suite à cet échec il devra créer son propre mouvement en le baptisant Ansar Eddine, et rejoindra la nébuleuse des groupes djihadistes opérant dans le sillage d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique.
Durant sa carrière il avait tour à tour servi Kadhafi en intégrant, avec d’autres touaregs la légion verte, au sein de laquelle il participera, dans les années 80, aux conflits du Liban et du Tchad. Il se mettra ensuite quelques années après au service du président malien Amadou Toumani Touré, pour lequel il obtiendra, grâce à son réseau, la libération de plusieurs otages.
En avril 2012, après la chute de Tombouctou sa proximité avec les groupes armés islamistes éclate au grand jour puisqu’il partagera et gèrera les différentes villes du nord Mali en étroite coopération avec les chefs de Katibats et tentera de rallier les groupes touaregs proches d’un MNLA de plus en plus fragilisé.
Pour celui qui n’est pas originaire de cette région tourmentée, il fût difficile en 2012 de savoir ce qui se passait : entre les touaregs du MNLA qui prônait un état laïc ouvert sur le monde, les salafistes qui voulaient un état islamique et Ansar Eddine, mouvement islamo-intégriste.
Les trahisons, ralliements de dernières minutes, manipulations en tout genre se multiplièrent. Le contrôle des différents trafics a depuis toujours était au cœur des problématiques et pour tenter de comprendre ces successives intrigues on ne doit pas l’oublier.
La possible disparition de Iyad Ag Ghaly, figure historique des différentes rébellions touaregs, marque probablement la fin d’une époque. Il emporte sûrement avec lui de nombreux secrets dans sa tombe.
La Coupe d’Afrique des Nations 2013 a débuté en Afrique du Sud avec le match d’ouverture opposant l’Afrique du Sud au Cap Vert. Un match sans. Rien à se mettre sous la dent, sinon une occasion franche du Cap Vert. Sans surprise donc, le match s’est terminé par le score vierge de 0 but partout.
Un Cap Vert qui se révèle. Peut-on oublier le camouflet obtenu par le Cameroun battu lors des éliminatoires par ce petit pays ?
A suivre, la deuxième rencontre Angola – Maroc
Programme de demain
Ghana–RDC Mali – Niger
Retour sur l’ouverture de la CAN:
Jacob Zuma déploie les grands moyens
Fortes de l’expérience (nuancée) de l’organisation de la Coupe du monde en 2010, les autorités sud-africaines ont donc voulu mettre toutes les chances de leur côté pour que le tournoi se déroule dans les meilleures conditions.
D’autant que le président Jacob Zuma, déjà très contesté pour sa gestion calamiteuse des conflits sociaux avec les mineurs ou les ouvriers agricoles, ne pourrait pas se permettre d’échouer au niveau sécuritaire lors de la CAN 2013, un an seulement avant les prochaine élection présidentielle.
Hors de question, donc, de voir se reproduire les évènements du 14 novembre 2012, lorsque des supporters sud-africains avaient agressé le bus des joueurs zambiens, après la défaite (0-1) des Bafana-Bafana face aux Chipolopolos.
De l’Algérie au Sénégal, en passant évidemment par le pays de Jacob Zuma, le phénomène du hooliganisme, s’il reste marginal, tend à prendre de l’ampleur et sera un souci de taille pour les organisateurs de la CAN.
Pire encore, le souvenir de la CAN 2010 organisée en Angola reste dans les mémoires: l’équipe du Togo était alors tombée dans une embuscade en franchissant l’enclave de Cabinda, à la frontière avec la RDC. Une milice avait tiré sur le bus des Eperviers, faisant deux morts et huit blessés au sein du groupe togolais.
Pour répondre à cela, les autorités sud-africaines déploient les grands moyens. Zweli Mnisi, porte-parole du ministère de l’Intérieur, a ainsi déclaré vouloir s’inspirer de l’organisation de la Coupe du monde en 2010 pour prévenir tout débordement.
«Nous ne voulons pas que ce qui s’est passé pour le Togo se produise ici. Nous considérons qu’un incident malheureux comme celui-ci doit être pris comme une expérience pour organiser la CAN», a-t-il déclaré au grand quotidien sud-africain Business Day.
Tribunaux spéciaux, agents formés à la surveillance et à la gestion de la foule, enquêteurs spécialisés. Tout est mis en œuvre, assurent les autorités, pour que la CAN 2013 se déroule dans la sécurité la plus totale.
Intervention de l’armée, des otages Français sont parvenus à s’enfuir et sont entre le mains de l’armée Algérienne.
Mercredi avant l’aube, vers 4h30 du matin, un groupe terroriste a attaqué un site du groupe pétrolier britannique BP, à In Amenas, à 1500 kilomètres au sud-est d’Alger, à la frontière avec la Libye, une région connue pour être une zone de trafic.
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Neuf Japonais ont été exécutés dès mercredi par les islamistes qui ont pris en otages ce jour-là plusieurs centaines de personnes dans un complexe gazier du Sahara algérien, près d’In Aménas, ont déclaré deux otages algériens témoins de la scène. « En tout, neuf Japonais ont été tués » mercredi, a dit l’un d’eux, Brahim.
Les deux témoins ont expliqué que les islamistes avaient d’abord tué trois Japonais qui s’étaient échappés du bus, chargé vers 4h, d’emmener notamment des expatriés vers l’aéroport d’In Aménas, à quelque 1300 km au sud-est d’Algérie.
« Nous avons tous eu peur quand nous avons entendu des tirs de rafales mercredi à 5h30. Après, nous avons réalisé qu’il venaient de tuer trois de nos collègues japonais qui voulaient s’enfuir du bus », a expliqué l’autre témoin, Riad, qui travaille pour le Japonais JGC. Les six autres Japonais ont été tués dans la base-vie, selon les deux Algériens.
-Un groupe de rescapés ayant fui les militants islamistes qui se sont emparés d’un site gazier algérien près d’In Amenas a passé 15 heures dans le désert pour échapper aux ravisseurs, rapporte aujourd’hui un journal norvégien. Le tabloïd Verdens Gang (VG) relate l’histoire d’un Norvégien de 57 ans qui, de concert avec sept autres personnes dont la nationalité n’a pas été précisée, a fui le complexe gazier dans la nuit de jeudi à vendredi pour regagner à pied la ville d’In Amenas à près de 50 km de là.
« Le groupe a passé 15 heures dans le désert impitoyable du Sud de l’Algérie »,écrit VG sur son site internet. « On ignore ce qu’ils avaient en nourriture et en eau mais l’homme de 57 ans, originaire de Bergen (ouest de la Norvège) était sérieusement déshydraté et épuisé quand ils sont arrivés dans la ville vendredi soir », ajoute le journal. Le Norvégien a ensuite reçu des soins dans un hôpital algérien et on ignore quand il sera rapatrié.
La Norvège reste sans nouvelles de cinq ressortissants, des employés du groupe pétrolier Statoil, présents sur le site gazier au moment de l’attaque mercredi matin par des militants islamistes, une attaque suivie d’une prise d’otages puis d’une opération militaire algérienne. Samedi soir, le premier ministre norvégien Jens Stoltenberg a indiqué qu’« il est possible que des Norvégiens aient perdu la vie« .
Les hôpitaux d’Algérie passés au crible
Le directeur général de Statoil Helge Lund a aussi exprimé son « inquiétude profonde et grandissante » pour les employés encore portés manquants. « Nous devons nous préparer à de mauvaises nouvelles dans les jours à venir », a-t-il dit samedi soir.
M. Lund avait peu auparavant rendu visite aux premiers rescapés évacués en Norvège. « Ils décrivent des expériences tellement extrêmes qu’il est impossible de comprendre comment quelqu’un pourrait commettre de tels actes », a-t-il dit, ajoutant que cet acte « terrorisme international brutal de la pire espèce » les marquerait, eux et leurs familles, « à vie ».
La compagnie et les autorités norvégiennes et britanniques parcourent actuellement les hôpitaux d’Alger et d’autres villes à la recherche de survivants, a précisé la compagnie. Un premier bilan provisoire officiel algérien fait état de 23 morts et 32 assaillants tués, mais ce chiffre risque d’être « revu à la hausse », a averti le ministre algérien de la Communication Mohamed Said.
Un islamiste Français parmi les preneurs d’otages
Selon des sources émanant de l’armée algérienne et citées par Europe 1, un jihadiste français installé à Tombouctou (nord du Mali) depuis 2011, Gilles Le Guen, se serait trouvé parmi les preneurs d’otages du site gazier d’In Amenas, en Algérie. Un passeport français n’appartenant pas aux otages aurait été retrouvé. Selon le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qui s’est exprimé ce samedi 19 janvier sur la chaîne de télévision France 3 Bretagne, l’information n’est pas sûre et reste à confirmer.
Qui est ce jihadiste français que l’on soupçonne d’avoir fait partie des preneurs d’otages du site gazier d’In Amenas ? Gilles Le Guen, d’origine bretonne, ancien officier de la marine marchande, se fait appeler Abdel Jelil. En décembre 2012, RFI évoquait son cas dans un reportage effectué à Tombouctou.
Gilles Le Guen s’est converti à l’islam en 1985, et a multiplié les séjours en Mauritanie, puis au Maroc, avant de s’installer en 2011 à Tombouctou avec sa femme et ses cinq enfants. L’homme se décrit comme un marginal, rejetant l’impérialisme et la société de consommation.
Agé d’une cinquantaine d’année, Gilles Le Guen fait parler de lui en octobre dernier en s’exprimant à visage découvert dans une vidéo diffusée sur internet. Armé d’un fusil d’assaut, il met en garde la France contre une intervention au nord du Mali.
Mais visiblement, ce jihadiste au parcours atypique ne fait pas l’unanimité dans les rangs d’al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Il est soupçonné fin 2012 d’être un espion à la solde de la France, ou du moins de ne pas correspondre aux valeurs des factions islamistes. Des membres d’Aqmi n’hésitent alors pas à l’arrêter quelques jours, en novembre 2012.
Gilles Le Guen, ultra de la cause islamiste, affirmait dans la vidéo diffusée sur internet suivre « le chemin tracé par Oussama ben Laden ». Il affirmait aussi : « j’ai suivi un entraînement militaire à Tombouctou. En cas d’attaque, je me dois de protéger ma famille. »
Trois « responsables » islamistes tués à In Amenas
Lamine Ben Cheneb est l’un des premiers terroristes authentifié par les militaires algériens. Il a créé, il y a quelque temps, le Mouvement des enfants du Sahara et est responsable de plusieurs attentats dans le sud algérien.
Abdul Rahman el-Nigeri intègre ce qui est alors le GSPC (avant 2007, ndlr), dans la région du nord du Mali. Il devient proche de Mokhtar Belmokhtar, cerveau présumé de la prise d’otages d’In Amenas. Il apparaît en Mauritanie, au Mali et au Niger. Il a participé, en juillet 2005, à une attaque contre l’armée mauritanienne dans laquelle 17 militaires avaient été tués.
Abou al-Baraa al-Jazaïri est l’homme qui a contacté la télévision al-Jazeera dès le deuxième jour de la prise d’otages d’In Amenas. Son poste de chargé de communication laisse penser qu’il avait de hautes responsabilités.
Selon les autorités algériennes, tous ces hommes sont entrés en Algérie par la frontière libyenne. Une frontière fragilisée par la chute de Mouammar Kadhafi et le changement de régime. Les médias algériens préviennent : après l’heure du bilan viendra celle des questions. Le pouvoir va devoir convaincre que le pays n’est pas devenu le lieu où les groupes terroristes peuvent organiser trafics et enlèvements en toute quiétude.
Samedi 19 Janvier 2013:
Opération terminée… (Source officielle)
A environ 13h30 (TU), l’assaut final donné par l’armée algérienne sur le site gazier d’In Amenas, dans le sud-est du pays, est terminé, a confirmé, sur Twitter, Leila Beratto, notre correspondante à Alger.
Bilan incertain de l’opération de ce samedi :sept otages étrangers et onze ravisseurs auraient été tués lors de l’assaut, selon l’agence de presse algérienne (APS). Des chiffres fiables, puisque le nombre de terroristes encore retranchés était estimé à une dizaine, mais demandent cependant à être confirmés. Les sept otages étrangers ont apparemment été assassiné en représailles, affirme une source de sécurité algérienne.
Au total, « selon mes propres calculs, le bilan est donc : 29 assaillants tués (ils étaient «une trentaine») + 32 otages tués (algériens et étrangers) », estime la correspondante de RFI.
« Nous pensons que les otages ont été assassinés en représailles »,a déclaré une source sécuritaire à l’AFP.
De son côté, l’agence Reuters rapporte que seize otages étrangers, dont deux Américains, deux Allemands et un Portugais, ont été libérés. La nationalité des autres otages libérés n’a pas été précisée et on ignore pour l’instant les détails de cette opération.
Un peu plus tôt dans la matinée, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, assurait qu’il n’y avait plus aucun Français présent sur le site. Un seul Français, Yann Desjeux, ancien militaire parachutiste de 52 ans, a trouvé dans la mort dans cette tragique prise d’otages qui aurait duré quatre jours.
Thierry Barbaut
Une personnalité parmi les otages:
L’otage français Yann Desjeux, 53 ans, tué lors de l’assaut contre les terroristes qui s’étaient rendus maîtres du site gazier d’In Amenas en Algérie était le cousin germain d’Hervé Bourges, ancien Président du Conseil supérieur de l’Audiovisuel, de France Télévisions, et de TF1, du côté de sa mère.
L’otage français Yann Desjeux, 53 ans, tué lors de l’assaut contre les terroristes qui s’étaient rendus maîtres du site gazier d’In Amenas en Algérie était le cousin germain d’Hervé Bourges, ancien Président du Conseil supérieur de l’Audiovisuel, de France Télévisions, et de TF1, du côté de sa mère.
Ancien militaire, reconverti dans la restauration à Anglet, Yann Desjeux avait conservé de sa première carrière un certain nombre de missions de sécurité pour des entreprises privées. C’est dans ce cadre qu’il se trouvait sur le site gazier exposé d’In Amenas.
Hervé Bourges, lui même très proche de l’Algérie, accompagnait encore récemment le Président français François Hollande lors de sa visite officielle à Alger, et il avait à ses côtés retrouvé à cette occasion le Président Abdelaziz Bouteflika, qu’il connait bien.
Point sur la situation:
« Moins de dix » ressortissants britanniques restent « en danger ou portés disparus » dans la prise d’otages a annoncé ce samedi après-midi le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, soulignant que le Royaume-Uni pourrait recevoir d’autres « mauvaises nouvelles ».
Et s’agissant de l’identité des ravisseurs, le Premier ministre libyen a démenti que les islamistes étaient venus de Libye comme l’a affirmé le ministre algérien de l’Intérieur. Des sources mauritaniennes rapportent que le chef de fil du commando serait un Nigérien nommé Abdul Rahman al-Nigeri.
Le pire était déjà écrit. Les otages étaient pris entre des terroristes prêts à mourir et des militaires décidés à ne jamais transiger. Les ravisseurs se présentent comme les «Signataires par le sang» de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, un historique du terrorisme islamique, lié à al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). Le chef de la 4e région militaire algérienne, dont dépend le site gazier d’In Amenas, le major général Abdelrazak Chérif, commandait les unités de parachutistes qui «éradiquaient»les terroristes islamistes dans les années 1990. Autre vétéran de cette «décennie noire» qui ensanglanta l’Algérie, le patron de la sécurité intérieure, Bachir Tartag, surnommé «le Bombardier», dirige les opérations.
Lorsque l’attaque a lieu, ils sont plusieurs centaines, d’une dizaine de nationalités – Algériens, Européens, Américains, Asiatiques – coincés sur l’immense site gazier BP de Tiguentourine, près de In Amenas, à quelque 1300 km au sud-est d’Alger, en plein désert, non loin de la frontière libyenne. Les employés algériens sont les plus nombreux, autour de 600. Les étrangers sont plus de 100.
Certains employés sont sur la base de vie, dans leur logement ou au restaurant. D’autres se trouvent sur les installations gazières proprement dites, qu’ils mettent rapidement hors service pour limiter les risques d’explosion.
Les djihadistes sont plusieurs dizaines, de différentes nationalités. Selon les accents, les otages reconnaissent un Égyptien, un Tunisien, un Algérien. Des Noirs font également partie du groupe, qui dit réagir à l’action de la France au Mali. Ces hommes sont bien armés et ont des explosifs.
Vendredi soir, alors que la prise d’otages n’était toujours pas terminée, l’agence de presse algérienne indiquait que 600 Algériens avaient été libérés, soit quasiment tous les employés de ce pays travaillant sur le site. La plupart ont en fait réussi à fuir. Par petits groupes, ils se sont évadés, parfois en coupant les clôtures de l’enceinte.
Les djihadistes n’étant pas assez nombreux pour contrôler l’immensité du site, ils cherchent surtout à mettre la main sur les étrangers, occidentaux de préférence. Et c’est le sort de ces ressortissants étrangers qui demeurait incertain vendredi soir. Les djihadistes, cités par l’agence mauritanienne ANI, ont affirmé que 34 de leurs otages avaient été tués durant l’assaut mené jeudi par les militaires algériens.
L’agence algérienne APS, citant des sources sécuritaires, avançait vendredi soir le chiffre de douze otages et de dix-huit ravisseurs tués, et d’une centaine d’Occidentaux libérés. Le bilan des morts par les forces spéciales algériennes n’a pas été communiqué, pas plus que le nombre des blessés. On était par ailleurs sans nouvelle vendredi soir d’une trentaine d’otages et, selon ANI, sept ressortissants étrangers étaient toujours aux mains des djihadistes. Il s’agirait de trois Belges, deux Américains, d’un Japonais et d’un Britannique.
L’affrontement était inévitable et promettait un nombre élevé de victimes. «Nous faisons face à des assoiffés de sang, prêts à mourir et à tuer le maximum de personnes», avait prévenu Knaoui Sidi, un notable de la région cité par le site algérien TSA, après une vaine tentative de négociations.
«On ne cherche que les expatriés»
Le drame commence à se nouer mercredi à l’aube. Le premier mort de l’attaque lancée par le groupe d’islamistes est peut-être le gardien algérien du portail du site gazier, abattu d’une balle dans la tête pour avoir refusé d’ouvrir. Un Britannique est également évoqué parmi les premières victimes. Avant de prendre possession du site, les djihadistes auraient, selon certains témoignages, croisé un bus d’employés qui se rendait à l’aéroport d’In Amenas. Ç’aurait été le premier accrochage entre les djihadistes et les militaires algériens.
De nombreux barrages ferment l’accès du site gazier, qui est gardé par des forces de sécurité. Les djihadistes ouvrent le feu pour l’investir, faisant des victimes. «J’ai entendu énormément de coups de feu. L’alarme qui nous dit de rester là où nous sommes était activée. Je ne savais pas si c’était un exercice ou si c’était vrai», a raconté Alexandre Berceaux, l’un des employés français, joint par Europe 1. «Je suis resté caché pendant presque 40 heures dans ma chambre. J’étais sous le lit, j’ai mis des planches un peu partout, au cas où. J’avais un peu de nourriture, un peu à boire.»
Un ingénieur algérien a raconté à France Info: «On s’apprêtait à sortir de nos chambres, vers 5 h 30 ou 5 h 45 du matin: c’était l’heure du changement des équipes»,sur le site d’In Amenas. «Tout à coup, il y a eu les coups de feu, les explosions, on n’a rien compris, l’alarme s’est déclenchée»,a raconté cet homme à la voix jeune, qui a gardé l’anonymat. «Juste après, ils nous ont plongés dans le noir, ils ont réussi à couper l’électricité, ils ont pris possession de la base, ils sont entrés dans les chambres, ils ont cassé les portes tout en criant: on ne cherche que les expatriés, les Algériens, vous pouvez partir!»,a témoigné cet ingénieur. «Ils ont récupéré les expats, ils les ont encerclés, ils les ont attachés. Ils se sont regroupés du côté du restaurant.»
Lourd bilan humain
C’est jeudi en fin de matinée que l’assaut est donné par les forces spéciales algériennes. Des hélicoptères attaquent un convoi de véhicules qui tente une sortie. Les djihadistes ont pris des otages avec eux, certains sont bardés d’explosifs. L’intention des preneurs d’otages est apparemment de fuir dans le désert. L’Irlandais Stephen McFaul a raconté aux médias britanniques qu’il était dans la cinquième jeep de ce convoi et qu’il a réussi à s’échapper quand les quatre premières ont été bombardées. Sa jeep à lui a versé. Il a couru avec le collier d’explosifs que ses ravisseurs lui avaient accroché autour du cou durant sa détention.
Selon nos informations, les militaires algériens avaient encerclé le site avec des véhicules blindés et mobilisé une cinquantaine de chars T90 de fabrication russe. L’assaut a été mené par deux Mi24 Superhind, des «hélicoptères qui peuvent porter une dizaine de kilos de charge explosive et tirer à 5 kilomètres»,précise Akram Kharief, journaliste spécialiste des questions militaires. L’attaque du convoi des véhicules djihadistes a sans doute conduit les forces spéciales algériennes à investir le site. Jeudi après-midi, on commence à recueillir des témoignages d’otages réfugiés dans la base de vie qui, manifestement, a été vidée de ses assaillants. Mais ceux-ci se regroupent sur d’autres parties du site de In Amenas. Les militaires algériens les poursuivaient encore dans la nuit de vendredi.
Le lourd bilan humain de cette opération inquiète de plus en plus les chancelleries étrangères. Les Japonais sont les plus virulents et ont convoqué l’ambassadeur d’Algérie. Le premier ministre britannique, David Cameron, avait proposé l’envoi de SAS: il s’est dit «déçu» de n’être pas tenu informé par les militaires algériens, bien décidés à gérer seuls cette gigantesque prise d’otages. L’Élysée multiplie les conseils de défense. Les Américains ont envoyé des drones d’observation sur place et demandé, par la voix d’Hillary Clinton, une «précaution extrême pour préserver des vies innocentes» . Le monde entier attend.
Sortant d’un long silence, les militaires algériens commencent à faire valoir leur point de vue. L’assaut a été donné dans des conditions «extrêmement complexes», rapporte l’agence de presse algérienne, qui parle d’un groupe terroriste multinational doté d’un véritable arsenal de guerre composé de missiles, lance-roquettes, grenades, fusils mitrailleurs et fusils d’assaut. Un «véritable désastre» aurait été évité, assure le gouvernement algérien.
Les ravisseurs proposent un échange
Les djihadistes qui détenaient toujours vendredi un nombre indéterminé d’étrangers sur le complexe gazier de Tiguentourine, dans l’est de l’Algérie, ont proposé d’échanger leurs otages américains contre deux militants islamistes emprisonnés aux États-Unis, selon l’agence de presse mauritanienne ANI. L’agence, qui cite un porte-parole de la «Brigade al-Moulathamin» (les «Signataires par le sang»), précise que les ravisseurs exigent la libération de la Pakistanaise Aafia Siddiqui, emprisonnée pour tentative de meurtre contre des soldats américains en Afghanistan, et du cheikh Omar Abderrahman, chef spirituel de la Jamaa Islamiya égyptienne. Washington a refusé à plusieurs reprises de relâcher le «cheikh aveugle», considéré comme le commanditaire d’un attentat au camion piégé contre le World Trade Center, à New York, en 1993. Les États-Unis n’ont pas précisé combien de leurs ressortissants étaient toujours retenus en otages.
Citant des sources au sein du groupe de Mokhtar Belmokhtar, ANI a également affirmé que ce dernier demande «à la France et à l’Algérie de négocier pour l’arrêt de la guerre menée par la France dans l’Azawad (le nord du Mali)».
Vendredi 18 Janvier:
Les forces spéciales algériennes ont libéré quelque 100 otages étrangers, mais 30 autres sont toujours portés disparus, a rapporté vendredi l’agence officielle algérienne APS. « Près d’une centaine de ressortissants étrangers, sur les 132 otages pris par le groupe terroriste qui a attaqué mercredi le site gazier de Tigantourine ont été libérés »,indique l’APS, citant une source sécuritaire. Le sort des autres otages reste incertain.
Un rescapé irlandais de 38 ans a pu raconter à sa famille l’assaut des forces algériennes contre les islamistes. Selon lui, les bombardements ont débuté lorsque les ravisseurs ont tenté de quitter la zone en entassant des otages dans cinq jeeps
Les tirs ont alors débuté et détruit quatre des cinq véhicules. Stephen McFaul ne doit sa survie qu’au fait que la Jeep dans laquelle il se trouvait n’a pas été touchée. Peu après, le véhicule a eu un accident et l’homme a pu s’enfuir. « Il pense que tout le monde est mort dans les autres véhicules« , raconte sa famille dans les médias.
D’après l’Irlandais, les otages étaient bâillonnés et devaient porter des explosifs autour du cou.
La situation est toujours confuse sur le site gazier d’In Amenas en Algérie. La France a confirmé que l’opération algérienne sur place était toujours en cours. Des otages sont morts, opération toujours en cours « Je viens à l’instant de m’entretenir avec le premier ministre algérien, qui m’a confirmé que l’opération se poursuivait », a déclaré Jean-Marc Ayrault lors de ses voeux à la presse. « A l’heure où je vous parle, le décès de plusieurs otages est à déplorer. Nous n’en connaissons pas le nombre ni la nationalité ».
Les employés de CIS Catering sont saufs Le patron de l’entreprise marseillaise d’hôtellerie et de restauration assure que ses 150 employés travaillant à In Amenas ont survécu à la prise d’otage. L’un d’entre eux, Alexandre Berceaux, le seul Français de sa société travaillant sur place, est « épuisé et traumatisé. Il n’a qu’une seule hâte, c’est de rentrer » en France.
Paris ouvre une enquête sur la prise d’otages Le parquet de Paris vient d’ouvrir une enquête pour « enlèvement suivi de mort en relation avec une entreprise terroriste » à la suite de la prise d’otages d’In Anemas. Les investigations sont été confiées à la DCRI, les services du renseignement intérieur. Ce type de procédure est automatiquement lancée dès que des Français sont susceptibles d’être victimes de tels faits à l’étranger.
Au lendemain de la prise en otage de plusieurs centaines d’employés sur un site gazier par des djihadistes, les forces de sécurité sont passées jeudi à l’offensive. Le bilan serait lourd.
Alger a opté jeudi pour la force, 24 heures après l’entrée, dans la nuit de mardi à mercredi, des terroristes islamistes sur le complexe gazier d’In Aménas, exploité par BP tout près de la frontière libyenne.Le ministre de l’Intérieur, Dahou Ould Kablia avait rejeté toute négociation avec les preneurs d’otages. « Les autorités algériennes ne répondront pas aux revendications des terroristes et refusent toute négociation », avait-il indiqué. «Le cours des événements n’augure rien de bon pour les otages, confiait jeudi soir au Figaroun ex-haut responsable des services de renseignements algériens. Mais il est tout à fait clair que les terroristes seront totalement éliminés, quel que puisse être le prix à payer.»
Avions de combat
Un assaut a donc été lancé contre ce groupe qui retenait plusieurs centaines d’employés algériens et une quarantaine d’étrangers de différentes nationalités, parmi lesquels des Français, des Britanniques, des Norvégiens, des Américains et des Japonais notamment. Au cours de cette attaque, qui aurait été appuyée par des hélicoptères, de nombreux otages auraient été tués. Le bilan de l’opération, conduite jeudi à la mi-journée et qui était toujours en cours dans la soirée, était, selon les autorités algériennes, de trente otages tués, parmi lesquels sept ressortissants étrangers, dont un Français.
Onze terroristes de différentes nationalités auraient également perdu la vie, dont semble-t-il un Français, même si cette information n’avait pas été immédiatement confirmée par Paris. Ces chiffres étaient toutefois partiels et provisoires, alors que seule une partie du complexe était sous contrôle de l’armée algérienne, à savoir le «site de vie», où se trouvait la majorité des otages. Les forces de sécurité encerclaient toujours au début de la nuit l’usine gazière.
19h52:
De nombreux otages ont été libérés mais quelques personnes ont été tuées et blessées lors de l’assaut lancé par l’armée sur le site gazier, selon le ministre algérien de la Communication.
Mohamed Said a expliqué qu’il n’était pas possible pour l’instant de « les chiffrer définitivement ».
600 otages algériens ont été libérés par l’armée dans le cadre de l’assaut donné contre les ravisseurs dans le complexe d’In-Aménas, selon l’agence nationale Algérie Presse Service (APS).
16h05:
Assault en cours: Les ravisseurs se présentent comme les «Signataires par le sang», le nom de la katiba (unité combattante) de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, surnommé «le Borgne», ou encore «Mister Marlboro» pour ses supposés trafics de cigarettes, récemment destitué par al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi).
Les assaillants réclament la libération de 100 terroristes détenus en Algérie pour relâcher leurs otages. Ils prétendent être venus du Mali, situé à plus de 1.200 km de là, mais le ministre algérien de l’Intérieur a démenti en affirmant qu’ils étaient venus de la région.
Les experts sont perplexes : une opération aussi complexe que l’assaut contre le site a de toute évidence été montée de longue date, bien avant l’intervention française au Mali, même si elle est présentée comme la première action de représailles à cet engagement.
13h30 : le groupe d’otages algériens qui s’est échappé a été récupéré par des hélicoptères de l’armée algérienne qui survolent la base d’In Amenas, rapporte notre correspondante à Alger Leila Berrato. Des coups de feu et des bombardements auraient eu lieu, faisant des blessés, sans qu’aucune de ces informations ne puisse être vérifiées. Ces dires proviennent soit de médias algériens qui ne citent pas leurs sources, soit de l’agence mauritanienne citée plus bas, qui relaie les communiqués des ravisseurs.
13h10 : « Il y a des Français sur ce site » gazier, confirme François Hollande. Mais « la situation est confuse et je suis en contact avec les autorités algériennes pour que l’issue la meilleure puisse être trouvée »,rappelle le chef de l’Etat lors d’une conférence de presse à l’Elysée, aux côtés du Premier ministre portugais Pedro Coelho. L’extrême prudence prévaut à l’Elysée.
13h : Des hélicoptères de l’armée algérienne seraient en train de pilonner le site, selon un communiqué de la brigade de Mokhtar Belmokhtar, publié il y a un peu plus d’une heure sur le site Agence Nouakchott Information. Ces bombardements auraient blessés deux otages japonais. Les ravisseurs menacent de tuer les otages si l’armée algérienne refuse de se retirer. Le ministre de l’Intérieur algérien, Dahou Ould Kablia, a confirmé que les forces de sécurité algérienne avaient été renforcées autour de l’entrée du site où sont retenus les otages selon lui. 11h57 : Selon des médias algériens, 15 otages étrangers, dont un couple de Français, sont parvenus à s’enfuir. Le patron de la chaîne Ennahar a indiqué à l’AFP qu’elle citait une « source officielle ». L’ambassade de France ne s’est pas prononcée et Paris n’a pas encore confirmé ou infirmé la présence de ressortissants français parmi les otages.
11h37 : Les autorités françaises ont « une confiance totale » en la capacité des autorités algériennes à résoudre la prise d’otages, a déclaré jeudi le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Depuis mercredi, plusieurs chancelleries concernées par les évènements en Algérie, ont également réagi.
11h14 : Trente otages algériens, parmi les 150 présents dans la base (plusieurs centaines selon certaines sources), seraient parvenus à s’enfuir du complexe gazier d’In Amenas.
L’armée bombarde le site et des otages se sont échappés dont deux Français:
Un hélicoptère algérien bombarde le complexe gazier où sont pris en otages plusieurs dizaines d’otages, dont des Occidentaux, dans le sud-est du pays, annonce un ravisseur islamiste à l’agence de presse mauritanienne ANI. L’armée algérienne encercle ce site gazier exploité par le Britannique BP, le Norvégien Statoil et l’Algérien Sonatrach.
Quinze étrangers, dont un couple de Français, qui étaient retenus en otages par des islamistes sur un site gazier en Algérie, ont réussi à s’échapper, rapporte la chaîne privée algérienne Ennahar.
Le patron de la chaîne, Anis Rahmani, a indiqué à l’AFP que celle-ci citait une « source officielle ». De source gouvernementale algérienne, on a cependant indiqué à l’AFP qu’il était impossible dans l’état actuel des choses de pouvoir confirmer une telle information.
L’armée algérienne encercle ce site gazier exploité par le Britannique BP, le Norvégien Statoil et l’Algérien Sonatrach.
Jeudi 17 à 08h00:
la quasi-totalité des otages algériens détenus par un groupe islamiste dans un site pétrolier situé près de la frontière algéro-libyenne auraient été libérés dans la nuit.
Les ravisseurs souhaiteraient se concentrer sur la quarantaine d’expatriés occidentaux qui travaillaient sur le site. Le flou règne toujours quant à leur nombre et nationalités exacts, mais le Japon, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont confirmé que des ressortissants de leurs pays se trouvaient parmi les otages.
22h00:
«Les terroristes nous ont dit qu’ils avaient miné la base.» Jointe par téléphone, une des quelque 400 personnes retenues sur un des sites gaziers d’In Amenas, au sud-est d’Alger à la frontière avec la Libye, attaqué dans la nuit de mardi à mercredi par un groupe armé, a déclaré que les assaillants étaient aussi équipés de lance-roquettes.
«Ils détiennent une quarantaine d’otages étrangers mais nous ne trouvons pas tous au même endroit»,poursuit-elle. Les sites mauritaniens Sahara Medias et l’Agence Nouakchott Information font également état de 41 otages occidentaux dont 7 Américains, des Français, des Britanniques et des Japonais. Après une matinée tendue, où plusieurs coups de feu ont été tirés, les preneurs d’otages seraient désormais «plus calmes».
21h00: Les islamistes qui ont enlevé 400 personnes dont plusieurs dizaines d’Occidentaux aujourd’hui sur le site gazier d’In Amenas, dans l’est de l’Algérie, affirment être cernés par les forces algériennes et assurent que toute tentative pour libérer les otages conduira à une « fin tragique », rapporte l’agence de presse mauritanienne ANI.
20h29: Un Algérien et un Britannique ont été tués dans la prise d’otage qui s’est produite aujourd’hui dans le site gazier d’In Aménas, dans le sud-est de l’Algérie, a déclaré le ministre algérien de l’Intérieur et des collectivités locales, Dahou Ould Kablia.
Les auteurs de la prise d’otages, ne sont venus ni de Libye ni du Mali, a-t-il par ailleurs affirmé, en précisant qu’il s’agissait d’un groupe d' »une vingtaine d’hommes issus de la région ».
Les terroristes auraient pris en otage plusieurs employés, notamment des Japonais travaillant pour le groupe Japan Gas Corp, et des Européens, un Irlandais, un Norvégien.
Le sort d’un Français reste confus. Il aurait été enlevé ou serait mort lors de l’attaque. En dehors de ces otages occidentaux, quelques 400 personnes sont retenues sur le site, comme l’indique un témoin de l’attaque.
Selon un porte-parole du groupe islamiste qui les a enlevés, cité par deux sites d’informations mauritaniens, Agence Nouakchott information et Sahara Medias, et dont le nom n’est pas précisé, «41 ressortissants occidentaux dont 7 Américains, des Français, des Britanniques et des Japonais» ont été pris en otages. Il a précisé que 5 otages sont retenus dans l’usine alors que les 36 autres se trouvent sur un «site d’hébergement».
Il a ajouté que cette opération intervient «en réaction à l’ingérence flagrante de l’Algérie autorisant l’usage de son espace aérien par l’aviation française pour mener des raids contre le nord du Mali». Il a estimé que cette attitude de l’Algérie «est une trahison pour le sang des martyrs algériens tombés sous les balles du colon français».
Un groupe lié à Aqmi revendique l’attaque
Selon les deux sites d’informations mauritaniens, ce porte-parole est membre d’un groupe islamiste récemment créé par Mokhtar Belmoktar dit «Le Borgne», qui a longtemps été un des chefs d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Ce groupe a mené à l’aube une attaque sur un site à Tigantourine, à 40 km d’In Aménas.
Deux étrangers, dont un Britannique, ont été tués dans l’attaque, selon l’agence de presse algérienne APS. Le ministère britannique des Affaires étrangères a indiqué qu’il n’était pas en mesure de confirmer la mort d’un de ses ressortissants. Dans un communiqué, il a seulement «confirmé que des Britanniques ont été pris dans l’incident» actuellement «en cours près de la ville d’In Aménas».
D’après une source locale, les militaires algériens auraient encerclé la base à l’intérieur de laquelle se trouveraient encore les assaillants. Ces derniers seraient «vêtus d’uniformes militaires et s’exprimeraient en arabe classique avec un fort accent libyen». Toujours d’après la même source, l’attaque aurait tué un gardien d’origine algérienne. Le journal francophone El Watan affirme que des ravisseurs auraient pris la fuite à bord d’un 4 × 4. La base attaquée se trouve dans une importante région gazière très sécurisée, à Tinguentourine, à l’extérieur de la ville d’In Amenas. British Petroleum y exploite un gisement avec le groupe norvégien Statoil et l’algérien Sonatrach.
Selon le ministère algérien de l’Intérieur, «un ressortissant étranger» a été tué dans l’attaque, «six personnes ont été blessées (deux étrangers, deux gendarmes et deux agents de sécurité) et un nombre indéterminé de travailleurs, dont des étrangers, ont été pris en otage».Une opération de l’armée algérienne serait toujours en cours contre les assaillants, qui auraient miné la base.
La France mène depuis vendredi une intervention militaire au Mali pour y repousser une offensive de groupes islamistes armés liés à al-Qaida. L’Algérie l’a autorisée à utiliser son espace aérien pour mener cette opération.
Ils affirment venir du Mali et se disent membres d’al-Qaïda : un groupe d’islamistes armés a attaqué, ce mercredi matin 16 janvier, un bus puis une base d’un site du géant pétrolier britannique BP dans le sud-est de l’Algérie. Le groupe affirme aussi détenir 41 otages de nationalités différentes. Selon le ministère algérien de l’Intérieur, deux étrangers dont un Britannique ont été tués.
Les revendications:
Le groupe d’Aqmi qui a revendiqué l’attaque affirme avoir capturé 41 otages d’une dizaine de nationalités différentes, dont sept Américains. C’est tout du moins ce qu’a déclaré la nouvelle brigade d’un des chefs historiques d’Aqmi, Moktar Belmokhtar, à l’Agence Nouakchott Information et Saharas Medias deux agences mauritaniennes qui relaient régulièrement les déclarations d’al-Qaïda au Maghreb islamique. La brigade précise qu’elle détient sept ressortissants américains.
D’après le ministère de l’Intérieur algérien, ces combattants islamistes, qui affirment venir du nord du Mali, ont procédé en deux temps. Ils auraient d’abord attaqué un bus, puis la base de vie du gisement gazier d’In Amenas, où ils retiendraient un important groupe d’otages, toujours selon le ministère de l’Intérieur algérien, qui affirme que deux personnes dont un étranger ont d’ores et déjà été tuées, et qui fait état d’un nombre important de blessés.
La situation est donc très évolutive. On sait désormais de source officielle qu’un ressortissant irlandais figure parmi les otages. Le ministère des Affaires étrangères à Dublin exige sa libération immédiate. Un travailleur norvégien est également retenu, il a alerté son épouse au téléphone, c’est ce qu’elle a déclaré à un journal local norvégien. Il y aurait également des Japonais, une information non confirmée.
Pour l’heure, aucun élément n’indique que des Français figurent parmi les otages, l’ambassade de France en Algérie procède à des vérifications.
La brigade d’Aqmi qui a revendiqué l’attaque affirme que son opération est une réponse à l’ingérence de l’Algérie qui a ouvert son espace aérien à la France depuis le début de l’intervention militaire française au Mali vendredi dernier.
Hushpuppy, 6 ans, vit dans le bayou avec son père. Brusquement, la nature s’emballe, la température monte, les glaciers fondent, libérant une armée d’aurochs. Avec la montée des eaux, l’irruption des aurochs et la santé de son père qui décline, Hushpuppy décide de partir à la recherche de sa mère disparue.
POUR
Depuis sa présentation à Cannes, où il a obtenu la Caméra d’or (meilleur premier long métrage), Les Bêtes du Sud sauvage est devenu un phénomène. C’est le film que Barack Obama en personne a recommandé à l’animatrice vedette de la télé américaine, Oprah Winfrey. C’est une bête à concours, et sa moisson de prix n’est pas finie. On parle d’un oscar pour son interprète principale, une débutante de 6 ans nommée Quvenzhané Wallis. Mais si phénomène il y a, il est d’abord sous nos yeux. Voici un univers de cinéma radicalement original, porté par une envie de raconter des choses fabuleuses. Comme le titre l’indique.
Les bêtes ne sont d’abord que des poules et des poussins, un cochon, un chien. La petite ménagerie d’un capharnaüm de bidonville aux airs d’arche de Noé : voilà la tanière de la petite Hushpuppy, gamine noire qui vit avec son père au milieu de l’eau, en marge du « monde sec », dans le bayou, en Louisiane. Les bêtes sont aussi les êtres humains. Hushpuppy partage ce qu’elle mange avec le chien, et le jour où on lui donnera un crabe pour un dîner de fête, il faudra qu’elle le dévore en le mettant en pièces à grands coups de mâchoire, férocement. Mais cette enfant solitaire sait aussi écouter battre le coeur des animaux et entendre, sous la sauvagerie et la misère, la beauté du pouls de la vie, le mystère de l’univers. Puis la tempête se lève et s’abat sur la Louisiane.
Tout ça fait bien autre chose qu’un simple scénario. Plutôt un poème ou un conte. A l’origine du film, il y a en fait une pièce de théâtre, apparemment très atypique. Le réalisateur, Benh Zeitlin, l’est aussi. Il s’empare de cet imaginaire homérique pour le mettre en images sans beaucoup de moyens mais avec un appétit d’ogre. Tout en montrant une Amérique aussi vraie que celle de l’ouragan Katrina, il transfigure cette réalité et lui insuffle une magie inédite. Elle naît des mots, des soliloques de la petite Hushpuppy, beaux comme des prières ou des prophéties. Elle naît aussi d’une mise en scène pleine de spontanéité et de fougue, qui crée un élan, une folie, une envie de transcendance. Egalement musicien, Benh Zeitlin utilise le cinéma comme un instrument : aussi simplement qu’en grattant une guitare, il libère une énergie et la fait retentir à travers la nature déchaînée.
Les Bêtes du Sud sauvage est un hymne, une symphonie qui veut embrasser le monde. Ce verbe embrasser, il faut l’entendre aussi comme le père de Hushpuppy, s’écriant en pleine inondation : « Quand l’eau sera repartie, je roulerai un patin à la terre ! » C’est l’amour pour le bayou que célèbre le film, dans toute son étrangeté : un amour au-delà de la peine et du malheur, au-delà des apparences dévastées, un amour qui se veut force pure, émerveillement contre vents et marées. Il y a là un lien précieux avec l’enfance, dont l’interprétation de l’incroyable Quvenzhané Wallis montre toutes les nuances. Il y a là aussi beaucoup d’idéalisme. Mais c’est ça qui nous permet de vivre, nous dit Benh Zeitlin.
— Frédéric Strauss
CONTRE
Qu’elle est forte, qu’elle est courageuse, cette petite héroïne aux pieds sales ! Qu’elle est tête à claques, aussi — avec sa mimique systématique de taurillon têtu, fronçant les sourcils, cherchant à nous épater du coin de l’oeil ! Ce n’est pas sa faute, à la gamine, elle suit à la lettre les consignes du jeune cinéaste, plus malin que prodige. En voilà un qui sait parfaitement attendrir le spectateur, avec son lyrisme débridé à deux sous. Face à cette sauvageonne du bayou donc, un univers de misère, contrebalancé par une poésie hypercalorique. Le film déborde de vitalité forcée.
Bon nombre de pistes intéressantes sont abandonnées en chemin, et les bonnes idées, souvent sabotées par des effets superflus. Un film sur la survie, sur la capacité de résilience ? Un ragoût plein de coquetteries et de calcul, plutôt, qui passe du chantage à l’émotion à la parade démagogique sur l’élan de solidarité entre pauvres. Benh Zeitlin a peut-être du talent, mais il faudra qu’il s’obstine moins à se regarder filmer.
L’opération commando menée par la Françe en Somalie, dans la nuit de vendredi à samedi 12 janvier, a tourné a la guérilla. L’otage Denis Allex, entre les mains de ses geôliers depuis juillet 2009, serait mort selon le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, qui souligne que 17 combattants shebabs ont été tués ce samedi.
Mises à jour:
Jeudi 17 Janvier 2013:
Les chebab somaliens annoncent sur leur compte twitter avoir exécuté leur otage français Denis Allex hier en fin d’après-midi…
Les insurgés islamistes somaliens Shebab ont déclaré mercredi 16 janvier dans un communiqué avoir « décidé unanimement d’exécuter » l’otage français Denis Allex, qu’ils détiennent en Somalie depuis 2009, et que Paris considère comme mort depuis l’échec samedi d’une opération de sauvetage.
« Il a été condamné et ce verdict ne sera pas modifié, pour les shebab cet homme doit mourir »,a déclaré sans autre détail de son côté un responsable shebab interrogé par l’AFP au téléphone depuis Nairobi.
Le chef d’état-major des armées Edouard Guillaud a accusé les insurgés islamistes somaliens shebab de pratiquer la « manipulation médiatique » en annonçant leur décision d’exécuter l’otage français Denis Allex, vraisemblablement mort depuis cinq jours.
« Nous soupçonnons, et nous n’avons, je crois, pas tort de le faire, les shebab somaliens de pratiquer de la manipulation médiatique, nous n’avons aucun élément depuis le raid de vendredi soir sur le fait que Denis Allex soit vivant, nous pensons qu’il est vraisemblablement mort« , a déclaré mercredi l’amiral Guillaud sur Europe 1.
Les insurgés islamistes somaliens shebab ont publié sur leur compte Twitter une photo du cadavre d’un Blanc, présenté comme le chef du commando ayant échoué à libérer samedi l’otage français Denis Allex.
« Le commandant français tué durant l’opération de secours bâclée à Bulomarer »,indique la légende de l’image, sur laquelle apparaît un jeune homme aux cheveux courts, du sang séché sur le visage, vêtu d’un panton clair et d’une chemise sombre, dont dépasse une chaîne et une croix chrétienne en argent.
« François Hollande, cela en valait-il la peine? »dit la légende de la deuxième photo sur laquelle le corps apparaît en plan plus large, à côté de matériel militaire, dont des armes, des chargeurs, un gilet pare-balles, un casque, un sac à dos et du matériel optique.
Sur ses jambes sont posés une arme de poing et un fusil d’assaut, tous deux munis de silencieux et de couleur camouflage. L’homme décédé porte des chaussures de type militaire et un gant de protection à la main droite.
Les islamistes somaliens avaient déjà annoncé plus tôt qu’un soldat français, qu’ils disaient avoir fait prisonnier, avait succombé à ses blessures. Dans un texte publié en même temps que les photos, les shebab affirment que le soldat était le « commandant dirigeant l’opération », capturé après avoir été grièvement blessé et « abandonné par ses camarades ».
Plus de trois jours après les faits, ce «ratage» interpelle les spécialistes de ce type d’opération clandestine. S’il est avéré que les cinq hélicoptères transportant la cinquantaine d’hommes du Service action de la DGSE et d’autres régiments spécialisés se sont bien posés à 3 kilomètres de la cible, comme l’ont indiqué des habitants de Bulo Marer, le choix d’un tel héliportage suscite des interrogations.
La déterminantion des chebab
«Ou bien on se pose à 20 ou 30 km de l’objectif la veille, et on fait ensuite une infiltration longue et silencieuse jusqu’à l’objectif, explique un ancien membre des forces spéciales. Ou alors, on fait un assaut sur l’objectif. Quand les hélicoptères se posent, nos ennemis se retrouvent avec les gars du Service action sur leurs têtes.»
Ce modus operandi permit l’élimination d’Oussama Ben Laden en mai 2011 au Pakistan par les forces spéciales américaines. «Mais se faire larguer à 3 kilomètres, c’est à la fois trop loin et pas assez loin de la cible»,ajoute notre source. «À mode découvert, il faut déjà quinze minutes pour les parcourir, alors vous pensez avec 40 kg d’équipements sur le dos, il faut compter au moins le double»,selon l’ancien militaire.
Pour ce type d’opération, chaque membre du commando dispose en plus de son armement de caméras thermiques et d’obus de nuit. Des habitants de Bulo Marer ont raconté avoir vu débarquer les commandos dans les champs, avant d’en informer les miliciens d’al-Chebab qui se sont préparés à affronter les militaires français. Au ministère de la Défense, on refuse de livrer le moindre détail opérationnel. «Ça a raté non pas en raison d’un manque de préparation, mais plutôt d’un manque de chance»,souligne un porte-parole, qui insiste sur «l’extrême détermination» des chebab et «la violence inouïe» des combats qui les ont opposés aux Français.
Selon nos informations, six autres membres du commando auraient été blessés, et seraient actuellement soignés à Djibouti. Depuis plusieurs mois, l’option de l’assaut était à l’étude à la DGSE, qui avait acquis la certitude que l’otage était vivant. Mais, pour l’entreprendre, il fallait être absolument sûr de la localisation de Denis Allex, ce qui fut fait au cours des derniers mois. Mais, en interne, certains critiquaient la lenteur dans la gestion de cette crise.
Lundi 14 Janvier 2013: Les miliciens islamistes d’Al Chabaab ont annoncé ce matin la mort du membre du commando de la DGSE blessé pendant la tentative de libération d’un otage français détenu en Somalie depuis trois ans, dont le sort est en revanche toujours incertain.
Un soldat avait été tué pendant l’opération aéroportée menée par la Direction générale de la sécurité extérieure dans la nuit de vendredi à samedi. Le second, blessé, était porté disparu. « Le deuxième commando a succombé à ses blessures par balles. Nous allons montrer les corps des deux Français »,a déclaré au téléphone à Reuters le porte-parole des opérations militaires d’Al Chabaab, Cheikh Abdiasis Abou Mousab.
Les Etats-Unis sont intervenu:
Le commando de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) n’a pas réussi à récupérer le ressortissant français lors de cette opération d’exfiltration. Ce dernier a peut-être été tué par ses ravisseurs tandis qu’un soldat français engagé dans l’intervention aurait trouvé la mort.
Présenté par les insurgés islamistes somaliens shebabs comme blessé et capturé lors du raid, il serait décédé de ses blessures, a affirmé ce lundi 14 janvier un porte-parole militaire des rebelles.
Le ministère français de la Défense a précisé que dix-sept militants somaliens ont été tués dans les combats. « Un appareil de combat américain a brièvement pénétré dans l’espace aérien somalien pour soutenir l’opération de sauvetage. Cet appareil n’a pas fait usage d’armes au cours de l’opération », précise le courrier du président américain adressé aux parlementaires.
Cette lettre entre dans le cadre des dispositions de la War Powers Resolution qui impose au chef de l’Etat américain de tenir informés dans un délai de 48 heures les élus de toute action militaire menée sans autorisation préalable du Congrès. Barack Obama précise que les troupes américaines concernées « n’ont pas pris une part directe à l’assaut des bâtiments dans lesquels l’otage français était censé être détenu ».
Aucune source indépendante n’a pu confirmer si Denis Allex était mort comme l’affirment les Français, ou vivant et bientôt jugé comme le déclare le mouvement shebab dans un communiqué.
L’incertitude règne également concernant le soldat français porté disparu après l’opération. Le mouvement shebab affirme l’avoir fait prisonnier, ce qui rendrait l’issue de cette opération encore plus problématique.
Depuis la prise d’otage des deux agents de la DGSE le 14 juillet 2009, la présence des renseignements français à Mogadiscio s’est considérablement renforcée.
Ils sont principalement basés dans la zone de l’aéroport, bien visibles dans l’enceinte de Bankroft, société américaine contractée par l’Amisom, et plus discrets dans d’autres bases militaires de la capitale.
Après la diffusion de la vidéo en octobre dernier où Denis Allex lançait un appel à François Hollande, les contacts auraient, selon plusieurs sources, repris après avoir été interrompus pendant de nombreux mois.
Les intermédiaires érythréens auxquels la DGSE avait fait appel n’étaient en effet pas parvenus, après plusieurs contacts, à le faire libérer.
Selon un des témoins, les insurgés islamistes ont été prévenus par des habitants de l’atterrissage de plusieurs hélicoptères d’assaut à trois kilomètres environ de Bulomarer. « Des gens ont vu [les commandos français] débarquer dans des champs, les chebaabs ont été informés que des hélicoptères avaient atterri et qu’ils avaient débarqué des soldats, et ainsi ils [les islamistes] ont pu se préparer ». Un commandant local islamiste a confirmé avoir été prévenu de l’arrivée des soldats français, sans préciser comment.
Jean-Yves Le Drian, a reconnu samedi que la résistance avait été « plus forte que prévu »pour les commandos français qui étaient, selon une source dans les milieux du renseignement français, une cinquantaine à avoir éte amenés dans le sud somalien à bord d’au moins cinq hélicoptères.
Au moins huit civils somaliens ont été tués samedi au cours du raid français affirment des habitants de Bulomarer, où l’otage était réputé être détenu. Quatre de ces civils ont été tués lors de la progression au sol des commandos français vers la localité. Quatre autres civils sont morts dans les combats qui ont suivi entre ces commandos et les insurgés islamistes, ont rapporté ces témoins, interrogés par téléphone depuis Mogadiscio.
« Quatre civils, dont trois d’une même famille, sont morts. Ils ont été tués hors de Bulomarer, là où les commandos français ont atterri avant d’entrer dans cette ville », a affirmé un habitant. « Nous ne savons pas pourquoi ces civils ont été tués »hors de Bulomarer, a indiqué pour sa part un notable local, ajoutant que leurs corps ont été retrouvés près d’un lieu appelé Dhaydog. « Quatre autres civils ont également été pris dans les échanges de tirs et sont morts dans la localité de Bulomarer », a ajouté cet habitant.
Plusieurs habitants expriment leur colère au lendemain du raid français. « Ils ont tué des civils innocents et ils sont repartis sans avoir rien obtenu, les gens ici sont très déçus du gouvernement français en raison de ces victimes civiles », a déclaré un autre habitant de Bulomarer.« Ces gens (les commandos français) étaient fous », a estimé un employé somalien d’une agence humanitaire locale, s’exprimant sous couvert d’anonymat. « On nous dit qu’ils étaient environ une quarantaine face à plus de cent combattants shebab lourdement armés. Leur mission était impossible et très peu professionnelle », ajoute-t-il.
Le constat est fait, la pêche intensive menée par les industriels, à travers le monde a pour conséquence une baisse significative des stocks de poisson et donc des captures. Le phénomène commence à se faire ressentir au Gabon. De nombreux pays de la côte africaine ne disposant plus des stocks de poisson suffisant pour nourrir leur population, ont donc décidé de se rabattre dans les eaux gabonaises avec leurs flottes de bateaux de pêche, ce qui à pour conséquence une diminution des ressources halieutiques dans notre pays.
A ce rythme nous courrons vers la catastrophe, en effet les conséquences d’un tel acharnement des pêcheurs tant industriels qu’artisanaux, à des répercussions directes sur le prix du poisson qui à triplé en quelques années.
Les impacts ne s’arrêtent pas là, chaque année en effet au moins 14000 tonnes de thon sont pêchés dans les eaux Gabonaises et son emportés pour alimenter les usines de transformation de poisson du monde entier, sans que le pays n’en tire grand bénéfice. Il en est de même pour toutes les espèces se reproduisant dans nos mers, qui sont pêchées souvent au mépris de la loi et exportées dans le monde entier sans être débarquées au Gabon.
Les premières estimations laissent penser que plus de 50 % du poisson pêché sur nos côte est exporté, légalement ou illégalement, tant par les pêcheurs artisanaux que par les pêcheurs industriels, créant ainsi un manque à gager pour l’état qui ne prélève pas les impôts, mais surtout pour les populations qui pourraient bénéficier de cette manne à travers la construction d’équipements collectifs et l’amélioration de l’accès aux services sociaux de base En effet le secteur pêche joue un rôle important dans notre économie parce qu’il est pourvoyeur d’emploi tant dans l’industrie que dans les services.
Face à ce péril, les plus hautes autorités ont décidé d’agir avec la plus grande fermeté, à l’image de la réforme du secteur bois, le Président de la République a instruit le Gouvernement de siffler la fin de la récréation, la prévention n’ayant pas porté ses fruits, car les pêcheurs ont ignoré les nombreux rappels à l’ordre fait par le gouvernement ces 20 dernières années.
Le Gouvernement a donc décidé de revoir les conditions d’attribution des autorisations et des licences de pêche sur l’ensemble du territoire national. Cette décision n’est pas sans conséquences, et les premiers concernés seront les nombreuses familles qui vont être privées de ce produit tant prisé par les Gabonais.
Mais nous pouvons dores et déjà penser que c’est un mal pour un bien, car au rythme ou vont les choses le poisson risquera de disparaître de nos assiettes d’ici 2 ans comme cela c’est produit dans plusieurs pays du continent.
Certains ressortissants de pays frères d’Afrique de l’ouest exercent en masse le métier lucratif de pêcheur dans notre pays en parfaite connaissance de l’effondrement de ce secteur dans leur patrie. Et comme les mêmes causes produisent souvent dans les mêmes conditions les mêmes effets, l’on peut affirmer que la richesse halieutique du Gabon est menacée.
Fort de ce constat le Gouvernement a décidé d’agir vite, pour changer la donne dans ce secteur d’activité en difficulté marqué, il faut le reconnaître, par un certain laxisme de l’administration des pêches.
Ainsi tous les secteurs confondus pêche artisanale, comme pêche industrielle ont été invités à la table des négociations avec les autorités en charge de la pêche. Ces négociations porteront entre autres sur le respect de la législation en vigueur la mise en place du cahier des charges, afin de stopper cette hécatombe, et redonner au secteur pêche ses lettres de noblesses, pour permettre une pêche responsable, qui donnera aux ménages du poisson en abondance et à moindre coût de façon durable.
Les populations doivent donc faire preuve de patience et comprendre que le Gouvernement et le Chef de l’Etat ont du trancher dans le vif pour répondre avec efficacité au risque réel de pillage systématique des ressources halieutiques nationales.
La capitale du Gabon, Libreville, accueille actuellement des délégations des rebelles Sélékas, du pouvoir et de l’opposition politique.
Le but est de faire sortir le pays de la crise dans laquelle il est plongé depuis le mois de décembre. Dans quel état d’esprit les autorités centrafricaines abordent-elles ces discussions ? Qu’est-ce que le président François Bozizé est prêt à répondre à ceux qui réclament son départ ?
La rébellion et l’opposition vous demandent de quitter vos fonctions à la tête du pays. Est-ce que vous êtes prêt à négocier cela à Libreville ?
Non, je n’ai pas à négocier. Pourquoi négocier ? Est-ce que la rébellion représente le peuple centrafricain qui m’a élu à deux reprises ? Qu’est-ce qu’on me reproche ? Je fais mon travail. Une rébellion qui surgit brutalement, qui nous attaque. Non, je n’ai pas à négocier. Sinon, c’est la loi de la jungle qui va triompher. Et cela pourra s’étendre ailleurs, et pourquoi pas même dans les pays développés ?
Qu’est-ce que vous souhaitez que votre délégation négocie à Libreville ?
Nous l’avons déclaré devant le président en exercice de l’Union africaine : nous sommes prêts pour un gouvernement d’union nationale. Dans notre gouvernement actuel, il y a l’opposition. Donc pour nous, ce ne sera pas une affaire nouvelle, c’est une chose que nous pratiquons depuis toujours. Seuls les gens de mauvaise foi disent le contraire.
Qui sont les rebelles qui ont lancé l’attaque sur Ndélé le 10 décembre ?
Je ne les connais pas. Si je les connaissais, je pourrais mieux les définir. Par contre, Djotodia semble être leur chef. Mais c’est à Djotodia que nous avons envoyé une délégation pour le voir il y a un mois et demi. A Gordil, il avait reconnu les accords de Libreville et il devrait respecter ceux-là. Qu’est-ce qui l’a poussé ? Est-ce que ce sont les opérateurs économiques qui l’ont poussé à aller de l’avant ? Lui seul pourrait le dire.
Au moment où ces négociations doivent commencer à Libreville, quel est votre message aux rebelles de la Seleka ?
Dans un premier temps, c’est de respecter la décision de Ndjamena qui leur demande de revenir à leur point de départ. Ensuite, reconnaître la Constitution de la République centrafricaine et ne pas se comporter tel qu’ils le font s’ils sont vraiment des citoyens du pays. Seul le respect des institutions de la République doit être pris en compte.
Qu’est-ce que vous attendez justement de vos pairs de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale qui doivent se réunir avec vous en sommet à la fin de cette semaine ?
Ce sont des chefs d’Etat qui ont l’habitude de gérer un pays. Certains connaissent les problèmes de rébellion. Je leur laisse le soin de deviner le reste. Ce qui arrive à la République centrafricaine peut arriver ailleurs. Il est temps de freiner cela.
Pourquoi selon vous les rebelles ont repris leurs activités en décembre ?
Dire que les rebelles ont repris, non. C’est une fraction, ce sont des rebelles un peu à part qui ont été « travaillés » à l’extérieur et l’opposition démocratique n’a fait que profiter de cela pour présenter ses revendications. Mais ce ne sont pas les rebelles habituels puisque les rebelles habituels ont signé les accords de paix à Libreville. Et nous vivons avec eux. Ils sont dans l’administration, dans le gouvernement, dans la fonction publique. Ce ne sont pas les mêmes rebelles.
Il y a à l’heure actuelle dans la société centrafricaine, en tout cas ici à Bangui, un discours anti-français qui commence à monter. Quel est l’état des relations actuellement entre la France et la Centrafrique ?
Non, les relations entre la France et la Centrafrique sont au beau fixe. Ce sont les rebelles de Seleka qui ont créé cette situation nouvelle. Et dans la mobilisation, la colère générale, la jeunesse a manifesté sa colère vis-à-vis de la France à travers des manifestations proches de l’ambassade de France. Nous avons reçu l’ambassadeur de France pour nous en excuser. Mais c’est une colère qui est tout simplement due au fait que la jeunesse a vu son avenir bloqué dans la mesure où elle espérait beaucoup, avec toutes les transformations que nous avions apportées au pays. Et voilà que brutalement, on assiste à une menace dangereuse pour l’avenir du pays. Mais c’est une colère de circonstance et cela doit s’arranger normalement. Il n’y a pas à développer cela sous autre forme.
Des forces sud-africaines sont actuellement déployées à Bangui. On parle également d’éléments ougandais. Quelle est la mission que vous leur attribuez ?
Il faut reconnaître que les forces ougandaises et sud-africaines existent en République centrafricaine depuis bientôt cinq ans. Les forces sud-africaines participent à la remise à niveau de forces centrafricaines. Les forces ougandaises se trouvent dans la pointe sud-est du pays et combattent la LRA [Armée de résistance du Seigneur ndlr] de Joseph Kony. Ils sont à 1 400 soldats dans la pointe Est du pays. Donc pour nous, ce n’est pas nouveau. Mais compte tenu du fait que le pays vit un moment qui n’est pas normal, ils ont dû prendre des dispositions puisqu’ils ont des ressortissants aussi.
Il y a eu des renforts tout de même ?
Oui, on ne sait pas comment les choses vont se développer. Toute armée à travers le monde prévoit toujours. Il n’est pas question de croire que c’est une petite affaire et que ce sont deux ou trois militaires qui doivent se tenir face à cela. Nous sommes prévoyants tout simplement.
Les ravages de ces « sachets » comme ils sont souvent appelés en Afrique est enfin combattu de manière forte avec de véritables interdictions.
Pour 2013, la Mauritanie et le Mali ont pris une résolution. Depuis le 1er janvier, la production, la commercialisation et l’usage de sachets plastique sont désormais interdits. Une mesure qui fait de l’Afrique le continent le plus répressif envers ces sacs nocifs pour l’environnement. La Tanzanie, l’Ouganda, l’Afrique du Sud et le Kenya ont d’ores et déjà banni les sachets de petite taille. Plus radicaux, le Rwanda et la Somalie les ont, quant à eux, totalement interdits.
La mesure d’interdiction prévoit des peines de prison ferme pouvant aller jusqu’à un an et des amendes atteignant un million d’ouguiyas (2 500 euros) pour les fabricants, importateurs et utilisateurs de sachets plastiques, a affirmé l’Agence mauritanienne d’information (AMI), citant le ministre mauritanien de l’Environnement, Amedi Camara.
En cause : les effets nocifs des sacs en polyéthylène sur l’environnement. Ces derniers ont même été qualifiés de « fléau désastreux » et de « menace à la santé publique » par les autorités maliennes. Au Mali justement, comme ce fut le cas au Bangladesh – premier pays abolitionniste en la matière – les sachets jetés dans la nature bloquent les systèmes d’évacuation, entraînant des inondations dans les villes.
Un danger pour les animaux
L’autre raison invoquée par les autorités est l’impact sur le milieu naturel. Le ministre mauritanien de l’Environnement a ainsi indiqué que « la quasi-totalité (des) déchets d’emballages plastiques se retrouvent dans le milieu naturel, terrestre et marin, où ils sont parfois ingérés par quelques espèces marines et le bétail, entraînant leur mort ».
Parmi les victimes, les tortues de mer qui confondent les sacs plastique avec des méduses, mais aussi les chameaux. Aux Émirats arabes unis, environ la moitié des animaux à bosses périssent des suites de famine causée par la consommation de plastique. En Mauritanie, même problème. « Près de 80 % des bovins tués aux abattoirs de Nouakchott sont porteurs de sacs plastiques dans leur panse », a déclaré le ministre mauritanien de l’Environnement.
Aux Émirats arabes unis, désormais, seuls les sacs plastiques biodégradables sont autorisés.
“Partie immerge de l’iceberg”
L’interdiction, saluée par les groupes écologistes, est néanmoins l’arbre qui cache la forêt, selon les défenseurs de l’environnement. « Les gens pensent qu’en se débarrassant des sacs plastique, on va régler tous les problèmes liés aux déchets, mais les sacs plastique, ce n’est que la partie immergée de l’iceberg. Ils ne sont qu’une petite part de l’immense quantité de déchets, » confie à FRANCE 24 Neil Verlander, membre des Amis de la terre. La matière plastique représente 25 % des 56 000 tonnes de déchets produits annuellement par la ville de Nouakchott, selon des statistiques officielles.
Pour Neil Verlander, il est d’ailleurs purement impossible de bannir totalement le sac plastique, objet du quotidien. Mamadou Fall, le propriétaire d’une auberge de jeunesse dans la ville de Rosso, située dans le sud de la Mauritanie, témoigne de la perplexité des locaux envers cette mesure. « Nous ne sommes pas complètement opposés à l’idée mais cela ne pourra pas fonctionner tant que le gouvernement n’aura pas mis en place une solution alternative. Comment on va faire pour transporter notre sucre, vendu au poids, sans sac plastique ? »
Selon les écologistes, l’argument d’une alternative ne tient pas. Les sacs en papier, bien que plus écologiques, nécessitent plus de temps, d’énergie et de ressources naturelles pour être fabriqués. Pour ce qui est des sacs réutilisables, qui ne sont eux pas biodégradables, ils doivent être utilisés correctement, c’est-à-dire gardés à vie.
Et pour faire du plastique jetable un lointain souvenir, l’interdiction la plus efficace n’implique pas une suppression du sac, mais plutôt une taxe. La loi initiée en Irlande en 2002 impose aux consommateurs de payer 15 centimes d’euro par sachet. En quelques semaines, l’utilisation de ce dernier avait chuté de 15 % et 90 % des clients apportaient leur propre sac pour faire leurs courses.
Le débat a été ouvert en mettant en avant le secteur minier de plusieurs Etats Africains. Lesquels Etats ont été qualifié de scandale géologique de part le paradoxe des richesses que renferme leur sous sol et l’extrême misère que vivent les populations. La présence des entreprises financièrement puissantes auprès des populations misérables a fini par révéler la nécessité d’une humano-socialisation des entreprises autour de ces poches de misères.
S’il est vrai que moralement et socialement il est inacceptable que certaines entreprises fassent des bénéfices sans tenir compte des besoins pour la plus part primaires des riverains et des exigences liées à la protection de l’environnement qui pourraient être des sources de tensions sociales pouvant paralyser les activités des entreprises, il ne faudrait toutefois pas confondre phylandrophie et RSE.
En effet il serait minoritaire de dire que les entreprises en Afrique notamment les multinationales ne se soucient pas d’une certaine manière du sort des riverains dans les localités de leurs implantations. Depuis les indépendances, les entreprises tout au moins celles ayant un statut industrielle intègrent plus ou moins les besoins des riverains, populations autochtones, sur les plans de la santé (ouverture ou aide à l’ouverture des dispensaires), de l’éducation (ouverture des écoles notamment primaires), l’accès facile à l’eau potable (forages), l’aménagement des routes… Toutes ces actions il faut le déplorer, le plus sont souvent sans suivi.
Faute d’indicateurs et d’une démarche RSE construite, ces actions sont cataloguées comme des dons puisse qu’elles ne sont pas élaborées, construites et donc dépendes le plus souvent de la volonté des dirigeants des entreprises.
La RSE subie actualisé aux réalités Africaines serait le fait, pour les entreprises qui n’implémentent pas une démarche RSE dans l’esprit du concept HUMANO-SOCIALISATION DES ENTREPRISES au sein de leur structure, d’être à la traine pour ce qui est de la compétitivité, la performance et la croissance durable faute de s’arrimer à la norme ISO 26000 et donc vouées à « fermer boutique ».
L’exemple des accords d’AGOA votés en 2000 par le congrès Américain et le phénomène d’afritude qu’a connu l’Afrique est un exemple qui devrait édifier les entreprises en Afrique.
En effet dans l’esprit des accords d’AGOA signés entre les USA et l’Afrique qui consistent à l’ouverture des marchés avec un accès libre de droits de Douane au marché Américain sur certains produits, nous avons connu un phénomène que tous on apprécié à un moment donné ;celui des « afritudes » ou l’on confectionnait des tenues vestimentaires à base d’une composition de bout de tissu. Mais qui a connu une fin tragique parce que, les matériaux utilisés dans la confection de ces vêtements ne répondaient pas aux normes internationales et on s’est retrouvé avec les écologistes qui ont dit écoutez, la teinture entre autre que vous utilisez pour confectionner vos chemises, c’est vrai elles sont belles mais cela détruit notre biodiversité à la fin de leur cycle de vie. La suite logique à été la quasi disparition de ces vêtements qui offraient des emplois et vendaient la culture africaine. Les exemples peuvent se multiplier dans le secteur artisanal, agricole…
Fort de ce constat, la RSE serait dans un futur très proche le visa sans lequel aucune entreprise ne pourrait être compétitive, attractive, performante et croissante .l’approche HUMANO-SOCIALISATION de la RSE garantie LA CONFIANCE recherché par toutes les parties prenantes (consommateurs, institutions financières, partenaires, salariés….).
Le défaut d’une démarche RSE entrainerait fatalement la fermeture des entreprises notamment les PME et TPE qui représente 90% de nos entreprises en Afrique et qui à ce jour ont une expérience de vie de 5 à 8 ans de part le manque de compétitivité, de performance et de croissance bien que les banques soient sur liquides pour bousquer les mécanismes de production à l’échelle industrielle.
Faute d’implémenter une démarche RSE, le schéma de cette descente aux enfers pour nos entreprises et donc nos économies passera par :
– pas d’accès aux financements ;
– pas d’exportation notamment vers l’Europe, les USA ;
-crise des consommateurs (mauvaise qualité des produits) ;
-concurrence des produits extérieures (Chine, Europe, USA, Corée, Inde)…
Le secteur public à travers l’Etat qui régule la vie des entreprises devrait au premier chef s’approprier le concept RSE et initier un partenariat Public –privé en intégrant par une structuration sectorielle le secteur informel qui regroupe une masse importante des ressources humaines et des activités économiques.
Dans la perspective des pays émergeants, les institutions Régionales et sous Régionales avec les Etats partenaires notamment le Canada devraient s’impliquer d’avantage dans la problématique RSE-AFRIQUE à l’exemple de la Francophonie qui à donné le ton lors de son dernier sommet les 13 et 14 octobre 2012 dans sa déclaration de Kinshasa «Nous nous engageons à promouvoir la responsabilité sociale et environnement des entreprises et les encourageons à adhérer aux instruments, normes et principes internationaux pertinent ».
La campagne caféière 2012/13 démarre fort, selon les derniers chiffres de l’Organisation internationale du café (OIC). Les exportations mondiales de café auraient fait un bond de 17,6% entre octobre-novembre 2011 et la même période en 2012, à 18,7 millions de sacs de 60 kilos (Ms) contre 15,4 Ms.
Ce bond est essentiellement le fait des Robusta dont les exportations sont passées de 4,8 Ms sur ces deux mois en 2011 à 7,6 Ms en 2012, selon commodafrica.com.
Plusieurs pays africains ont affiché une très belle performance en Arabica comme en Robusta, même si leur contribution quantitative au marché mondial demeure faible.
C’est ainsi du Burundi dont les volumes exportés sont passés de 46 516 sacs de 60 kg en octobre-novembre 2011 à 118 000 sacs en octobre-novembre 2012; du Cameroun (Robusta & Arabica), de 29 963 sacs à 70 878; de l’Ethiopie (Arabica), de 332 754 à 540 122 sacs; de la Tanzanie (Arabica & Robusta), de 83 231 à 231 569 sacs.
Vainqueur de son quatrième Ballon d’Or lundi à Zurich, Lionel Messi laisse derrière lui Johan Cruyff, Michel Platini et Marco Van Basten. L’Argentin du FC Barcelone est désormais seul recordman en la matière.
Lionel Messi est grand. C’est même le plus grand. En dépit de son mètre 69, le gamin de Rosario est devenu lundi à Zurich le plus grand joueur de tous les temps, sous les yeux de Gérard Depardieu invité de Sepp Blatter. Du moins en termes de récompenses individuelles.
Après 2009, 2010 et 2011, la star du FC Barcelone a conquis haut la main son quatrième Ballon d’Or d’affilée aux dépens de son coéquipier Andrés Iniesta, pourtant auteur d’un triplé historique (Euro-Coupe du monde-Euro) avec l’Espagne, et de son rival madrilène Cristiano Ronaldo (63 buts, 10 passes, champion d’Espagne, demi-finaliste de l’Euro). Iniesta, toujours placé, jamais gagnant qui confiait dans les colonnes d’El Pais : «Il n’y a pas besoin d’un prix pour savoir si tu fais les choses bien ou mal. Je n’ai pas besoin d’être reconnu spécialement par un prix.»
Messi, Messi, Messi, Messi. Quatre Ballon d’Or à la suite. Du jamais vu dans l’histoire du trophée créé en 1956. Quatre tout court non plus d’ailleurs. Les légendes Johan Cruyff (1971, 1973, 1974), Michel Platini (1983, 1984, 1985) et Marco Van Basten (1988, 1989, 1992) s’étant toutes arrêtées à trois. L’année écoulée n’a pourtant pas été couronnée d’autant de succès collectifs que les précédentes (une Coupe du Roi).
Détrôné par le Real de Cristiano Ronaldo après trois ans de règne en Liga, le « roi Leo » a également perdu son titre en Ligue des champions, éliminé en demi-finales par Chelsea, futur vainqueur de l’épreuve. Ce soir-là, son pied gauche magique avait même failli au moment de transformer un penalty qui aurait pu tout changer. Et le lauréat de reconnaître : «Je ne crois pas que ça ait été ma meilleure année parce que – et je le dis toujours – le plus important est de gagner des titres avec l’équipe, et on a eu (au FC Barcelone) de meilleures années.»
Mais ces échecs n’ont pas pesé bien lourd face aux multiples records qu’il a fait tomber. « Pichichi » de Liga avec le total encore jamais atteint de 50 buts, meilleur buteur de la Ligue des champions pour la quatrième année consécutive avec, là encore, un chiffre inédit (14 buts, dont un quintuplé contre le Bayer Leverkusen, une première), meilleur buteur de la sélection argentine sur une année civile (12 buts, comme Gabriel Batistuta en 1998), celui qui est également devenu le meilleur réalisateur de l’histoire du Barça en matches officiels (289 buts en 356 matches à ce jour) devant Cesar Rodriguez (232 buts entre 1942 et 1955) a repoussé encore plus loin les limites du possible.
Au point d’effacer des tablettes le record de buts sur une année civile de Gerd Müller (85 buts en 1972), qui semblait hors de portée. Au total, la « Puce » a bondi 91 fois en 72 matches (1,31 but par match !). Il a aussi délivré 22 passes décisives, rappelant au passage qu’il n’était pas qu’un attaquant égoïste. Et si quelques contestations ont fleuri ici ou là, en provenance de Zambie notamment, celles-ci n’ont guère entravé sa marche vers les sommets. Là-haut. Tout là-haut, où le nouveau papa est désormais seul. A 25 ans. De quoi observer avec distance et mesure le duel face à Ronaldo, lui qui n’a pas glissé le Portugais dans ses trois choix lors de son vote, préférant donner ses voix à Xavi, Iniesta et Sergio Agüero : «Nous ne sommes pas l’un contre l’autre. Moi je fais tout simplement tout ce que je peux pour aider mon équipe et ma sélection.»
Messi, un destin en or, unanimement salué. «Messi resterait le meilleur même sans Xavi et Iniesta. Si Messi se mettait à jouer dans la rue, il les dribblerait tous», a ainsi expliqué Vicente Del Bosque, le sélectionneur espagnol dans les colonnes du journal El Pais. Messi a, de façon anecdotique commencé 2013 comme il avait terminé 2012 : en marquant. En l’occurrence sur penalty à l’occasion du large succès du FC Barcelone, toujours leader qui a étrillé dimanche l’Espanyol (4-0) à domicile.
Un avion de la compagne aérienne turque ULS cargo avec à son bord une cargaison d’une tonne et demi de lingots d’or, est immobilisé depuis mardi 1er janvier à l’aéroport international Atatürk d’Istanbul. Placé sous haute surveillance, l’avion attend l’autorisation de repartir. Un problème de carburant l’aurait contraint à se dérouter vers cet aéroport. Et différentes hypothèses sont évoquées pour le destinataire de cette richissime cargaison qui aurait comme point de départ le Ghana.
Pourquoi l’Airbus A-300 de la société turque de cargo ULS a-t-il effectué cette escale imprévue mardi ? Officiellement, pour ravitailler en carburant et changer d’équipage.
Mais peut-être aussi a-t-il été forcé d’atterrir. Cet arrêt a en tous cas permis de constater que le bordereau de transport de sa cargaison très particulière n’était pas en règle, certains documents n’étant apparemment pas des originaux. Autrement dit, ils auraient été faux.
Sur le papier, les lingots viendraient du Ghana, en Afrique de l’Ouest, et auraient eu pour destination les Emirats Arabes Unis. Seulement, les autorités turques ont eu un doute, une rumeur insistante évoquant l’Algérie comme provenance, et une autre destination que celle annoncée, mais semble-t-il inconnue.
Dans l’attente de papiers plus conformes, l’avion a été immobilisé, et mis sous scellés. Un service de sécurité spécial monte la garde au pied de l’appareil, parqué loin des regards.
Mais voilà déjà 5 jours que l’attente se poursuit, alimentant toutes sortes de scénarios. Parmi les hypothèses envisagées, la livraison discrète d’un pays ami à une Syrie en guerre et à court de liquidités. Ni les autorités locales ni les responsables de la compagnie de transport n’ont jusque là commenté cette étrange affaire.
Bien qu’Istanbul soit une des plus importantes places mondiales pour l’échange du métal précieux, c’est bien la première fois qu’une telle quantité de lingots se retrouve ici sans propriétaire.
Thierry Barbaut représentant Info Afrique pour la partie France à participé avec M. Hu ZiHeng et M. Guy Gweth du cabinet knowdys à la conférence de l’INSEEC de Paris, avec pour thème : Les investissements Chinois en Afrique.
Sur la première question : Regard des Français sur l’investissement chinois en Afrique Thierry Barbaut : Selon moi la première solution pour sortir de la crise serait de se réinstaller massivement et intelligemment en Afrique, passant par un organisme semi privé et semi état. Nous constatons que les migrations s’inversent, l’Angola, le Mozambique, le Ghana, le Nigéria, l’Afrique du Sud, tous les signaux économiques sont positifs !
La France doit revoir sa stratégie sans regarder en arrière et en évaluant les possibilités de coopération avec les pays émergents, Chine bien sûr mais aussi Brésil et certains pays qui investissent massivement en Afrique comme la Turquie (Ligne ferrée en Ethiopie).
Les Français, l’histoire de l’Afrique: De 1830 à 1960 soit 130 années ! Avec l’installation de notre système administratif qui, cumulé à des problèmes endémiques de corruption ont compliqué le développement économique et industriel de l’Afrique Francophone. Nous constatons aujourd’hui un décalage économique entre l’Afrique Anglophone et l’Afrique Francophone.
Les Chinois se sont installés massivement en Afrique quand nous avons commencé à perdre pied, à la période des indépendances entre les années 60 et 70.
Je pense qu’aujourd’hui la France souhaiterait plutôt freiner l’influence de la Chine en Afrique, les Français voudraient que l’on ne passe plus par eux, et être donc plus consultés sur les choix de développement. Mais ce sont les puissants qui préconisent les voies à suivre…
Ce que pensent les Français des Chinois :
Hélas les Français connaissent peu de choses des Chinois avec qui ils sont en concurrence … Nous nous basons sur ce que nous avons appris à l’école, ce que nous entendons dans les médias, ce que nous lisons et bien sûr le mélange de tout cela permet de créer des raccourcis bien étranges : Le mauvais « made in china » ce pays qui ne respecterait pas les droits de l’homme etc… Un vision erronée et simpliste d’une des premières puissances économiques mondiale.
La chine est géographiquement et culturellement à l’opposé de nous, la culture asiatique est souvent perçue comme obscure par les pays « latins ». Pourtant, la Chine est en pleine mutation, et même si nous ne le percevons pas toujours, ce pays colossal est en plein développement, et les ressources nécessaires se trouvent partout dans le monde, surtout en Afrique, une aubaine pour la Chine, mais peut être aussi pour les Africains…
Un des points essentiels que j’ai constaté en voyageant en Afrique est que les Chinois ne nous remplacent pas par combat économique, mais plutôt par analyse du besoin. Ils arrivent depuis longtemps peut être sur le continent Africain, mais en masse depuis peu… Et ils ont une vision vierge des marchés et des besoins, et là est le mot clef : BESOIN.
Alors que nous, Français, nous évertuons à vendre et à proposer ce qui nous semble le mieux, le plus sûr, le plus fiable, nous passons à côté du besoin, ce mot essentiel, nous aimerions IMPOSER notre offre… Mais depuis ces années glorieuses, le monde a changé et notre offre ne correspond plus… Celle des Chinois oui, ils ont réussi là où nous avons échoué, évoluer en proposant une offre en adéquation avec le besoin.
J’explique par deux superpositions : Pourquoi tout ce que nous achetons en France est maintenant fait en chine, parce qu’ils répondent à une demande, du low cost. C’est exactement comme le fait que nous ne parvenons pas à vendre plus de Peugeot ou de Renault haut de gamme en France, nous vendons beaucoup plus des Dacia la marque low cost de Renault, car elle, et quasiment elle seule répond à la demande, au fameux besoin !
En Afrique avec les Chinois c’est pareil, les concessions de motos Japonaises, très souvent tenues par des Français ne vendent plus de Honda, de Yamaha ou de Kawasaki, elles sont concurrencées et détrônées par les motos chinoises, identiques en look mais 4 fois moins chères, et pas 4 fois moins solides, peut être deux fois, mais il vaut mieux changer une pièce de temps en temps que ne pas pouvoir accéder à un véhicule. Les motos chinoises ont littéralement envahi l’Afrique, et rendu accessible à des millions de gens le fait de pouvoir se déplacer partout facilement avec d’innombrables avantages comme bien sûr, le coût d’acquisition mais aussi la faible consommation, 2,5 litres au 100, soit trois fois moins qu’une japonaise.
Il faut bien aussi voir que les Chinois répondent concrètement à une demande et que par ce fait ils sont puissants sur le marché, et que s’il faut construire autre chose ou construire différemment ils le feront. Par exemple, pour produire du très haut de gamme. Ils sont prêts et n’attendent que le signal.
Nous voyons ainsi des marchés automobiles, industriels ou textiles nous échapper, Les entreprises françaises ont fermé 800 filiales en deux ans et nous sommes résignés car souvent incapables de concurrencer un pays qui va adapter sa production aux différents besoins. Ce que nous ne sommes pas capables de faire. Nous ne parvenons pas à ajuster nos coûts, nous sommes figés dans un seul modèle. Les Français ne sont pas aidés ou soutenus par les politiques, la France n’accompagne pas assez ses entrepreneurs en Afrique, l’état donne de mauvais signaux, souvent très mal interprétés par les politiques Chinois qui eux, justement aident beaucoup les entreprises à s’implanter sur différents continents et pays.
Il faut aussi prendre en compte le fait que nous ne donnons pas de bons signaux aux investisseurs, nous sommes perçus comme un pays qui fait la chasse aux riches, les exemples de Bernard Arnault humilié en une de libération, d’Arcelor Mittal ouvertement critiqué par le gouvernement Français pour les hauts Fournaux d’Arcelor. A quoi jouons-nous et quel signal donnons-nous aux étrangers souhaitant investir en Afrique ?
C’est extrêmement dommage car la France jouit d’une bonne réputation en Afrique, les années de colonisations sont passées, et la langue Française est restée ancrée dans de nombreux pays, les Africains, rêvent encore de la France, ils ne peuvent pas imaginer l’ampleur de la crise que nous sommes en train de subir. En 2050 il y aura 700 millions de gens qui parleront le Français dans le monde et 80% seront en Afrique !
La situation a changé, comme un pays d’Afrique, nous faisons partie intégrante de l’Europe, et cette Europe est malade économiquement et ne produit plus… Alors je conseille aux investisseurs et aux gens de regarder l’Afrique, de coopérer et de profiter d’un continent qui a lui seul possède 7 des 10 pays à plus fort taux de développement en 2011. La Chine devra délocaliser ses industries et aura besoin de coopération, avec les Africains mais aussi avec les expertises métiers, et la France reste experte dans de nombreux domaines : L’aéronautique, les mines, les technologies, les télécoms, les ports, le fret etc…
J’ajouterai qu’il ne faut plus regarder l’Afrique comme le continent des matières premières mais comme le continent du capital Humain, 54 pays et 1 milliard d’habitants, mais 2 milliards prévus en 2050 !
Points Clés destinés aux français pour les aider à mieux développer des affaires en Afrique
La France doit repositionner en tant qu’acteur majeur en Afrique, mettant en avant ses compétences et son inestimable expertise.
Il faut aussi savoir s’entourer de professionnels qui aiment l’Afrique, pas les matières premières ou les spécifiés de business du continent mais aussi les cultures, les populations, et tout ce qui permet d’en faire partie à part entière, il faut des passionnés. J’ai souvent rencontré des expatriés de grandes entreprises installées en Afrique qui avaient des postes très techniques et de très bonnes connaissances métiers, mais ils n’étaient pas ravis de travailler en Afrique, ce n’était pour eux qu’un passage obligé. La chaleur, les conditions de vie en général ne leur plaisaient pas du tout.
Selon les prévisions en 2050 il y aura 700 millions de gens qui parleront le Français dans le monde et 80% seront en Afrique.
Notons que l’augmentation des échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique s’est accrue de 83% et se porte à 166 milliards de dollars pour 2011. Et que, à part le Congo, tous les pays Africains cités sont Anglophone.
Il faut aussi que les Français changent de mode de communication afin de pouvoir communiquer une image forte, dynamique et ainsi s’associer avec les pays qui veulent se développer. Ils sont nombreux, mais les cartes sont redistribuées ? Profitons-en ?
La France disposait de presque la moitié de l’Afrique en 1950, aujourd’hui il n’en reste rien !
A l’époque où nous étions les grands décideurs, dans les années de fin de colonisation et de début d’indépendance, dans la période 1960 1970, nous pouvions laisser le pouvoir aux Africains en plaçant directement de nouveaux décideurs, aux plus hauts postes voire même en tant que chefs d’états.
Ce fut même le cas dans des pays où nous n’étions pas les colonisateurs, comme la République Démocratique du Congo anciennement nommée Zaire, où le duel Mobutu – Lumumba représentait un duel Belgique/France contre les Américains, qui derrière Mobutu contrôlera le marché grandissant du Cuivre. Il faut savoir qu’en 1980 Mobutu était un des hommes les plus riches du monde.
Les pays émergents : Aujourd’hui nous avons perdu notre place, l’Afrique s’émancipe et se place ainsi sur le devant de la scène. C’est positif pour l’ensemble des pays contributeurs, l’Afrique ne va plus négocier avec ses amis de longues dates, les Français, mais avec les Chinois, les brésiliens, et les relations changeront avec les années. Cela permettra aux Africains de prendre le meilleur de l’offre mondiale. Et à nous, Français, de nous replacer sur l’échiquier Africain des affaires.
Avec les Chinois aujourd’hui les Africains voient de nouvelles perspectives, de nouveaux marchés, avec pour eux comme pour les Français, les bons et les mauvais côtés.
La vedette ivoirienne du reggae Tiken Jah Fakoly a déclaré mardi avoir sorti une chanson pour soutenir le Mali dans « l’épreuve » face aux jihadistes liés à Al-Qaïda qui occupent sa partie nord de depuis neuf mois.
Valentin Zill / United Reggae
Un magnifique cadeau de Tiken Jah Fakoly en ce premier de l’an pour soutenir le Mali de la menace intégriste !
Encore une fois et comme nous l’avions constaté lors de notre interview à Paris en Juin, Tiken se mobilise et médiatise la crise Malienne. C’est un des rares à dire ce que beaucoup pensent tout bas… Le single, intitulé « an ka wili » (« levons-nous » en langue bambara, une des plus répandues du Mali), est sorti lundi à Bamako et était distribué gratuitement mardi dans le pays.
Il dure un peu moins de cinq minutes.
« J’ai sorti ce single pour soutenir le Mali dans l’épreuve. C’est ma manière de dire que si nous ne faisons rien, les villes de Tombouctou, de Gao et de Kidal (les trois plus grandes villes du nord aux mains des jihadistes) ne ferons plus jamais partie du Mali »,a dit le chanteur.
« J’en appelle à la mobilisation générale dans le single. Le Mali a connu de grands hommes, de grands empires et il est inimaginable de laisser le pays coupé (en deux) comme c’est le cas aujourd’hui. Il faut que les Maliens comptent d’abord sur leurs propres forces »,a-t-il ajouté.
Tiken Jah Fakoly, un artiste engagé, s’était réfugié au Mali après le début de la crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011 en Côte d’Ivoire qui a fait environ 3.000 morts.
Il devait participer lundi soir à Bamako à un rassemblement de jeunes qui voulaient manifester contre l’occupation du nord du Mali par des jihadistes armés.
Mais cette manifestation a été interdite par la police en raison de « risque d’attentats terroristes », ont indiqué mardi les organisateurs et une source policière à l’AFP.
, ou justement nous parlions de la dramatique situation du Mali, qui encore aujourd’hui reste dans l’impasse.
Entretien avec Tiken Jah Fakoly sur la situation au Mali:
Que pensez-vous de la situation actuelle du Mali ?
Tiken Jah Fakoly :La crise politique que vit actuellement le Mali aurait pu être évitée s’il n’y avait pas eu le coup d’Etat. Je suis fier d’avoir été l’un des premiers artistes africains à avoir condamné le coup d’Etat. Le Mali avait été cité en exemple sur le plan démocratique. Mais l’Afrique est encore en apprentissage. Donc, il est normal que le bateau démocratique tangue. Maintenant il faut tout faire pour reconquérir le nord. Cela fait déjà dix ans que je vis au Mali. Depuis près d’un an, j’attends que les artistes maliens réagissent. Ils ne l’ont pas fait. Donc il est tout à fait normal que je m’engage pour mobiliser et galvaniser la population face à cette crise.
Quel message délivrez-vous à travers votre single An Ka Wili ?
Tiken Jah Fakoly : Ce titre n’est pas du tout commercialisé. Il est gratuit et on peut y avoir accès sur internet. « An Ka Wili » signifie en bambara « Levons nous » pour que le Mali ne nous échappe pas ! Pour que Tombouctou, Kidal, Gao ne nous échappent pas ! Au temps de nos ancêtres, les griots chantaient pour mobiliser et donner courage aux soldats qui allaient se battre au front. Le but étant qu’ils soient forts dans leur tête. Je veux donc accompagner les soldats dans leur combat pour la reconquête du nord. Dans cette chanson, je rappelle également que le Mali regroupe un grand nombre de rois. Et les plus grands conquérants en Afrique de l’ouest, qui ont remporté de nombreuses guerres. Tous ces grands hommes ont des descendants au Mali.
Pourquoi vous impliquez-vous autant dans la crise politique malienne ?
Tiken Jah Fakoly : Le Mali est le pays qui m’a accueilli en 2002 lorsque la crise a éclaté en Côte d’Ivoire. Il est tout à fait normal que je m’engage auprès des Maliens. Le peuple malien ne m’a jamais fait sentir que je n’étais pas chez moi. Aujourd’hui, je peux affirmer que je suis malien car je me définis avant tout comme un africain, originaire de la Côte d’Ivoire. Mon objectif est de mobiliser la population pour l’unité de son pays. Des monuments ont été détruits à Tombouctou. Des mains et des pieds sont coupés. La population souffre. Elle réclame son appartenance au Mali et veut retrouver le sud. Pour cela il faut reconquérir le nord.
L’intervention militaire pour reconquérir le nord est-elle la solution ?
Tiken Jah Fakoly : Dans l’histoire du monde, partout où il y a eu des conflits, on a tenté de négocier pour les résoudre. Mais la guerre a toujours fini par éclater, lorsque les négociations échouaient. Le Mali se trouve actuellement dans ce cas de figure. Le coup d’Etat a eu lieu car on reprochait à l’ancien président d’avoir trop négocié. On a tenté de négocier à plusieurs reprises, sans succès. Maintenant il faut mettre un coup d’accélérateur pour libérer les populations du nord qui souffrent.
Donc selon vous, il faut accélérer l’intervention militaire qui, rappelons le, n’aura pas lieu avant l’automne 2013 ?
Tiken Jah Fakoly : Lorsque j’ai su que l’intervention militaire n’aurait pas lieu avant septembre 2013, j’en ai pleuré. Nous n’avons plus le temps d’attendre, ce n’est pas une bonne idée ! Des monuments touristiques sont détruits, les populations souffrent ! Il faut accélérer l’intervention militaire au Mali ! La situation est délicate, il faut faire vite ! L’Europe est aussi concernée que le Mali dans cette crise. Nous devons faire très attention et faire preuve de pragmatisme. De nombreux membres des groupes qui occupent le nord avait l’intention de quitter la région lorsque l’intervention militaire avait été annoncée. Mais lorsqu’ils ont su que les choses étaient bloquées, ils sont finalement restés.
En tant qu’artiste, que pouvez-vous apportez de plus aux Maliens ?
Tiken Jah Fakoly : J’ai actuellement deux inquiétudes. La reconquête du nord et l’unité politique à Bamako. J’ai pour projet d’organiser d’autres concerts pour que les Maliens voient les acteurs politiques de leurs pays et fassent mieux connaissance avec eux. Je suis un témoin oculaire de la crise politique ivoirienne. Elle est née de frustrations, d’injustices et d’inégalités. Il faut une union des forces politiques à Bamako pour éviter ce schéma. Le Mali a deux blessés : le président en exil suite au coup d’Etat et le Premier ministre éjecté de force.
Selon vous, est-ce le rôle des artistes de se mêler de crises politiques telles que celle que traverse actuellement le Mali ?
Tiken Jah Fakoly : Les artistes africains doivent avoir une prise de conscience. Notre rôle est d’éveiller les consciences, d’être différents du coupé décalé et de toutes les musiques qui font bouger les fesses en Afrique. On n’est pas Zorro, ni Robin des bois, mais nous pouvons changer les choses. Si Bob Marley n’avait pas pris de risques, il ne serait pas aussi connu. Des artistes maliens tels que Salif Keita se sont engagés en disant qu’il faut faire la guerre pour déloger les islamistes du nord. Fatou Diawara a aussi fait un single, où elle parle de paix et d’unité. Nous avons connu 400 ans d’esclavage et plusieurs années de colonisation. Nous sommes encore colonisés. Nous sommes riches et pauvres à la fois. Donc, soit on s’assoit, on chante et danse sans agir, soit on fait bouger les choses ! Quand je vois le grand Congo avec toutes ses souffrances, j’ai mal au cœur. Rare sont les artistes congolais qui s’engagent pour dénoncer cette situation. On a un devoir vis-à-vis de nos enfants et de nos petits enfants.
C’est-à-dire ?
Tiken Jah Fakoly : C’est-à-dire que nous avons un devoir d’éveiller les consciences. Les populations africaines sont victimes d’ignorance. Donc c’est aux artistes de leur ouvrir les yeux sur les injustices qu’elles subissent car ils sont plus proches d’elles. Lorsque j’aurai des enfants ou petits enfants, je voudrai les regarder dans les yeux et leur dire que j’ai fait tout ce qui était en mon possible pour faire passer des messages dans l’objectif d’éveiller les consciences. Je ne veux rien avoir à regretter.
Terrible drame vers 4h du matin prés du stade Houphouët Boigny à Abidjan ou des milliers de gens se sont fait prendre dans une énorme bousculade. Bilan provisoire de plus de 60 morts et 200 blessés.
Selon un bilan provisoire des pompiers, au moins 60 personnes sont mortes et plus de 200 autres ont été blessées lors d’une bousculade survenue à Abidjan dans la nuit du Nouvel An. La foule était rassemblée pour assister aux feux d’artifices.
Au moins soixante personnes sont mortes et une cinquantaine au moins ont été blessées à Abidjan dans une bousculade durant les festivités de la nuit du Nouvel An, ont annoncé mardi les pompiers ivoiriens.
Selon un « bilan provisoire », « soixante personnes » sont décédées et il y a eu « plus de 200 blessés » dans cette bousculade survenue dans le quartier administratif du Plateau (centre), où une foule était rassemblée pour assister aux feux d’artifices du Nouvel An, a déclaré le chef des sapeurs-pompiers militaires d’Abidjan, le lieutenant-colonel Issa Sako, sur la télévision publique ivoirienne RTI.
Un pompier intervenu sur place et interrogé par l’AFP a évoqué un bilan de « 61 morts et 48 blessés ».
Les blessés ont été évacués vers des centres hospitaliers de la capitale économique ivoirienne, a-t-il ajouté.
Parmi la quarantaine de blessés évacués dans l’un de ces hôpitaux figuraient de nombreux enfants, a constaté une journaliste de l’AFP.
Le « flux de personnes » venues contempler les feux d’artifices a créé devant l’entrée principale du grand stade de la ville « une très grande bousculade », a expliqué le lieutenant-colonel Sako. « Dans la bousculade des personnes ont été piétinées et étouffées par la foule »,a-t-il raconté.
Des images diffusées par la RTI montrent des corps sans vie étendus sur la chaussée et des femmes à l’air hagard prises en charge par les secours durant la nuit.
En fin de matinée, des tas de chaussures et de vêtements abandonnés étaient encore visibles sur le lieu du drame, où étaient positionnés des militaires et des policiers ivoiriens ainsi que des éléments de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci).
Pour la deuxième année consécutive, la ville d’Abidjan avait offert des feux d’artifices pour marquer le passage du Nouvel An. Ces festivités étaient présentées comme un symbole du renouveau du pays célébré par le régime du président Alassane Ouattara, après la crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011 qui a fait environ 3.000 morts.
Il ‘en fallait pas plus pour se faire excuser, en effet Chris Brown a réussi a se faire pardonner d’avoir fait décaler la cérémonie des Kora Awards à Abidjan en arrivant avec sa dulcinée… Rihanna, effet garanti sur les Ivoiriens !
L’affaire n’était pas vraiment prévue, au départ. Est-ce donc pour compenser les frustrations et la cacophonie provoquées par le report, d’un jour, de la soirée d’ouverture des Kora Awards, la plus grande fête musicale africaine, à laquelle devait prendre part Chris Brown que l’idée a été retenue?
En tout cas, les Abidjanais et tous les Ivoiriens ne cachent pas leur excitation, depuis que le très sulfureux couple Rihanna-Chris Brown a débarqué à l’aéroport d’Abidjan, aux premières heures de la matinée, le dimanche 30 décembre.
La chanteuse de Diamonds ne se produira pas Abidjan, mais est elle est aux côtés de Chris Brown dont le show est très attendu au stade Félix Houphouët-Boigny pour cette édition 2012 des Kora Awards.
Après une brouille fortement médiatisée, c’est en Afrique le couple semble marquer sa réconciliation, pour le plus grand bonheur des admirateurs africains de deux stars américaines.
Anne Virginie Mengne, condamnée pour le meurtre de sa grand-mère, paye lourdement ses tentatives de suicide. Pour la sauver d’elle-même, l’administration de la prison principale d’Edéa n’a pas trouvé mieux que de l’enchaîner. Une sanction qui viole les recommandations des Nations Unies.
« Laissez-moi, je veux aussi parler à la radio ». T-shirt bleu et pagne multicolore, Anne Virginie Mengne, visage pâle, mêle à la parole de grands signes de la main en direction du reporter qui s’entretient avec des détenus dans la cour de la prison. Les pieds liés par une grosse chaîne, elle marche péniblement, tombe et se relève, sous les moqueries de ses camarades. « Cette fille est vraiment bizarre », lance, le sourire en coin, un détenu.
Elle a tué sa grand-mère Bizarre, turbulente ou même folle. Les mots ne manquent ni à l’administration de la prison ni aux détenus pour qualifier Anne Virginie Mengne. Cette jeune femme de 23 ans aux cheveux courts a mortellement assommé sa grand-mère à l’aide d’un gourdin, un matin de février 2011. Interpellée par les forces de sécurité, Anne Virginie est gardée à vue pendant quelques jours avant d’être placée sous mandat de dépôt provisoire à la prison principale d’Edéa. La loi autorise deux jours. C’est dans ce pénitencier qu’elle se rend compte des dégâts de son acte: « Je suis inquiète pour l’avenir de mes deux enfants que j’ai laissés au quartier. Je ne sais s’ils vivent ou pas. C’est tout cela qui fait monter ma tension. J’ai parfois envie de mourir moi aussi », regrette-t-elle.
Mais les remords de la jeune mère, au lendemain de son arrestation, n’ont aucune influence sur la procédure judiciaire. En août 2011, Anne Virginie est condamnée par le tribunal de grande instance d’Edéa à 15 ans d’emprisonnement ferme pour « coups mortels ». Soutenue par l’Acat (Action des chrétiens pour l’abolition de la Torture), elle fait appel de la décision du tribunal. Depuis lors, elle attend toujours le jugement de la cour d’appel du Littoral. Entre temps, la santé de la détenue s’est considérablement détériorée. « Les nerfs me font mal. Un prêtre m’apporte souvent des médicaments ; mais, depuis quatre jours, il n’est pas passé. Récemment, je suis tombée. Ce sont les autres femmes qui m’ont relevée », explique-t-elle.
« Se donner la mort » Enfermée dans l’unique cellule destinée aux femmes détenues dans cette prison, Anne Virginie défraie régulièrement la chronique par ses agissements. « Elle a récemment escaladé le mur de la cellule et arraché deux tôles pour se frayer un passage. Nous avons immédiatement alerté les gardiens. Elle voulait, disait-elle, sauter du toit pour atterrir dans la cour de la prison afin de se donner la mort », raconte une détenue. Ce n’est pas la première fois que la jeune femme tente de se suicider. Il y a quelques mois, elle a essayé de se trancher le cou à l’aide d’un couteau. Deux cicatrices noirâtres témoignent de l’atrocité de l’acte. En guise de représailles à la dernière folie de Anne Virginie, l’administration de la prison a opté pour les chaînes. Pas moins. « Nous avons enchaîné ses pieds pour qu’elle s’agite moins. Elle est capable de porter atteinte à l’intégrité physique d’une détenue. Si elle se calme, on enlève les chaînes. On les remet quand elle recommence à déranger », explique Hamidou Pekariekoué, le régisseur de la prison principale d’Edéa. Outre les railleries de ses codétenues, la sanction de l’administration de la prison met Anne Virginie dans une situation inconfortable. « Je ne peux pas mettre des pantalons ou des slips à cause de ces chaînes (Ndlr qui empêchent de passer les vêtements sous les pieds). Pendant les menstrues, je suis toute sale. Tous les jours, le pagne me sert de vêtements et de sous-vêtements », confesse la jeune mère. cette pratique s’oppose aux règles minima de traitement des détenus selon lesquelles, recommandent les Nations Unies, les « menottes, chaînes, fers et camisoles de force ne doivent jamais être appliqués en tant que sanctions ».
Des tractations diplomatiques, initiées par la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC), ont débuté vendredi 29 décembre en Centrafrique. Objectif : réunir le régime du président François Bozizé et la rébellion de la coalition Séléka à une table de négociation « le 10 janvier », probablement à Libreville au Gabon.
Une mission de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) composée de six personnes est arrivée à Bangui, jeudi 27 décembre, où elle a entamé des discussions vendredi avec le régime du président François Bozizé et la rébellion de la coalition Séléka. « La mission a commencé les discussions avec le pouvoir ici à Bangui et a envoyé une délégation à Ndélé pour rencontrer les rebelles »,a déclaré une source auprès de la Force multinationale d’Afrique centrale.
L’objectif de cette mission, dirigée par le général congolais (Brazzaville) Guy-Pierre Garcia, secrétaire général adjoint de la CEEAC, est de réunir les belligérants à une table de négociation « le 10 janvier », probablement à Libreville au Gabon. Parallèlement, les ministres des Affaires étrangères de la CEEAC devaient se rencontrer vendredi dans la capitale gabonaise pour discuter de la crise centrafricaine, selon une source au ministère gabonais des Affaires étrangères.
Contacté par Jeune Afrique, Jean-Paul Bagaza, porte-parole de la rébellion en France, a confirmé que que cette délégation « devait arriver dans les prochaines heures à Ndélé ». Les rebelles se déclarent « prêt à écouter les membres de la CEEAC » mais hésitent encore à se rendre à Libreville. « Nous nous posons des questions sur la neutralité du Gabon, qui a déjà pris position pour Bozizé et sévèrement critiqué notre mouvement »,explique Jean-Paul Bagaza.
Contre attaque des FACAS ?
L’évolution des combats est assez floue. Selon ce porte-parole du Séléka, une colonne d’une dizaine de véhicules de l’armée centrafricaine a tenté d’attaquer les positions rebelles près de Sibut (où se trouve un partie du contingent de l’armée tchadienne) sur la route de Bambari. L’information a été démentie par le ministre de l’Administration territoriale, le pasteur José Binoua.
Les rebelles affirment également que des éléments de la garde présidentielle congolaise ont pénétré sur le territoire centrafricain, mercredi soir, se positionnant à 22 km de Bangui. Vendredi, le gouvernement congolais a démenti cette information par la voix de son porte-parole Lambert Mende, rappelant que « les troupes congolaises sont à Bangui depuis près de trois ans dans le cadre de la Force multinationale d’Afrique centrale (FOMAC) ».La FOMAC, composée de militaires venant du Tchad, du Gabon et de République démocratique du Congo (RDC), compte 500 hommes en Centrafrique, essentiellement pour sécuriser Bangui.
Calme à Bangui
À Bangui, la situation était calme vendredi. Les États-Unis ont néanmoins décidé d’évacuer entièrement leur ambassade. « L’ambassade a provisoirement suspendu ses opérations le 28 décembre en raison de la situation sécuritaire (…). L’ambassadeur Wohlers et son équipe diplomatique ont quitté Bangui », a annoncé dans un communiqué le département d’Ètat jeudi soir. L’ambassade de France, attaquée par des jeunes mercredi, faisait elle l’objet d’une protection importante de l’armée française.
Dans la matinée, une manifestation pour la paix a réuni dans la capitale environ 300 femmes, à l’initiative d’associations proches du régime, qui cherchent à faire pression sur la communauté internationale pour qu’elle intervienne.
Les rebelles centrafricains ont continué leur offensive éclair. Dans la soirée de mercredi et dans la matinée de jeudi, des colonnes armées étaient signalées à Damara, à une soixantaine de kilomètres au nord de la capitale Bangui, ainsi qu’à 30 kilomètres à l’est, le long du fleuve Oubangui.L’armée centrafricaine (Faca), désorganisée, peu motivée et en prise avec des problèmes logistiques sans fin, ne peut représenter le plus petit obstacle ni le moindre soutien pour le régime du président François Bozizé, à bout de souffle.La chute de la capitale n’est pas pour autant certaine. Les chefs de la rébellion, une coalition de plusieurs groupes baptisée Séléka (alliance, en langue sango) ont affirmé, après s’être acquis la neutralité très bienveillante de l’opposition politique, qu’ils ne «lanceraient pas la bataille de Bangui». «Ils ont conscience qu’une prise du pouvoir par la force ferait une très mauvaise impression sur la communauté internationale», analyse un observateur à Bangui, où le calme régnait.Acculé, le chef de l’État veut désormais profiter de ce délai pour sauver ce qui peut l’être: son siège. Dans la soirée de mercredi, le ministre des Affaires étrangères a lâché du lest et cédé sur quelques revendications du Séléka. Il a aussi expliqué que François Bozizé n’avait pas l’intention de modifier la Constitution pour se maintenir au pouvoir, comme le soupçonnent, non sans raison, les opposants.
Cette opération de séduction tardive n’a pas soulevé l’enthousiasme. Bozizé a aussi tenté de rompre son isolement diplomatique et de trouver du soutien à l’étranger. «Nous demandons à nos cousins français et aux États-Unis d’Amérique, qui sont des grandes puissances, de nous aider à faire reculer les rebelles», a appelé le président. Washington a fait la sourde oreille. La France, dont l’ambassade a été la cible d’une manifestation «spontanée» de partisans du président mercredi, a repoussé cette option. Les 250 militaires français présents à l’aéroport de Bangui n’ont pas pour mission de «protéger un régime», a expliqué le président François Hollande. Les Bérets rouges du RPIMa se contenteront de rassurer les 1 200 Français présents en Centrafrique ainsi que les Européens.
Le parfum de la victoire
Les pays voisins d’Afrique centrale ne se sont pas non plus pressés au secours de Bozizé. «L’immobilisme du chef de l’État a lassé la patience de ses pairs», explique Roland Marchal, professeur au CNRS. Une réunion d’une délégation de pays de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) avec des représentants du pouvoir et de l’opposition devait se tenir jeudi à Bangui. Elle devait définir l’ordre du jour des négociations censées s’ouvrir le 10 janvier à Libreville. «Toute la stratégie du Séléka était de gagner un maximum de terrain pour arriver en position de force à ces négociations», indique Thierry Vircoulon, chercheur à l’International Crisis Group (ICG). Conséquence, selon un acteur proche du dossier, l’ordre du jour «devrait se fixer sur les conditions d’un départ de Bozizé».
Cette tentative de trouver une sortie de crise sans heurts est loin d’être encore une réalité. François Bozizé, d’un caractère brusque, peut s’enliser dans une politique du pire. Le Tchad, puissance tutélaire, influence le cours des choses. Parrain de François Bozizé, qu’il a aidé à prendre le pouvoir en mars 2003 puis soutenu en 2010, le président Idriss Déby reste muet. Sauvera-t-il une fois de plus son voisin? La chose n’est pas certaine.
Les relations entre N’Djamena et Bangui se sont considérablement dégradées ces dernières années. Ainsi, les 100 hommes des troupes d’élite tchadiennes qui assuraient la sécurité rapprochée de François Bozizé depuis 2003 ont été rappelés il y a deux mois. Et la force d’interposition déployée par N’Djamena il y a deux semaines en Centrafrique reste curieusement peu active. Basé à Sibut, le corps expéditionnaire tchadien s’est laissé contourner par les hommes de Séléka sans réagir.
La dernière inconnue tient à la rébellion elle-même. «Il faut faire attention. Le Séléka n’est pas composé non plus d’enfants de chœur, et cette guerre n’oppose pas des bons et des méchants», prévient Roland Marchal. S’il se montre relativement discipliné et organisé sur le terrain, les composantes du Séléka n’ont pas de programme commun. Son union tient sur la seule opposition farouche au régime auquel il reproche «sa corruption», «son népotisme» et «son clientélisme». Son leader, Michel Am Nondokro Djotodia, un ancien fonctionnaire de 63 ans, au long passé de rebelle, n’a donc qu’une emprise relative sur ses troupes. Le parfum de la victoire pourrait réveiller des ambitions enthousiastes, difficiles à faire taire.
EN DIRECT DE NOTRE ENVOYE SPECIAL JEAN-MARC BARANDAO A BANGUI:
Négociations entre rebelles et pouvoir à Libreville. La rébellion Séléka envisage de prendre la capitale Bangui. Une menace islamique ? Le président Bozizé demande l’aide de la France, il discute officiellement au téléphone avec François Hollande. Coup d’état à Bangui en préparation ? L’ambassade de France a été attaquée. Les rebelles du mouvement Séléka sont à 60 kilomètres de Bangui la capitale du Centrafrique.
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Selon Roland Marchal, chercheur au CNRS et spécialiste de la Centrafrique, la situation dans ce pays est préoccupante. La République centrafricaine est de nouveau traversée par une crise. La rébellion Séléka, qui avait menacé la capitale Bangui en décembre, retient depuis dimanche cinq ministres du gouvernement et menace de reprendre les hostilités si ses revendications ne sont pas satisfaites en urgence. Analyse.
Roland Marchal, chercheur au CNRS
DR
RFI : Roland Marchal bonjour… La situation en Centrafrique se dégrade et vous êtes assez pessimiste, vous, à court terme.
Roland Marchal : Disons que je pense que les accords de Libreville signés au mois de janvier étaient incomplets. C’est-à-dire qu’il leur manque un peu des conditions additionnelles sur le fonctionnement courant de l’appareil d’Etat, et également une franchise beaucoup plus grande des acteurs politiques. Ce qui fait qu’un certain nombre de conditions de clause de l’accord ne peuvent pas être remplies aujourd’hui, ou d’autres provoquent des tensions qui nous amènent à l’impasse actuelle.
Et donc vous prenez au sérieux les menaces de la rébellion Seleka, de reprendre les hostilités ?
Très au sérieux.
Vous ne croyez pas que la présence de 250 soldats sud-africains à Bangui va dissuader la Seleka ? Ils ont été déployés en janvier, à la demande du président François Bozizé.
Le départ des troupes sud-africaines est l’une des conditions non remplies des accords de Libreville. Je crois surtout qu’il faut se rappeler que les forces sud-africaines ne pourront pas intervenir dans un conflit entre Centrafricains. Ce serait ruiner l’image politique de l’Afrique du Sud. Donc, les forces sud-africaines peuvent protéger la présidence et peut-être dissuader des actions irresponsables dans Bangui, certes, et peut-être même que c’est positif de ce point de vue-là. Mais que sur le fond, effectivement, la Seleka est capable de prendre d’autres villes, de couper notamment la route vers le Cameroun, qui est quand même un axe essentiel d’un point de vue économique et est menacé, et que évidemment, derrière ça on a la perspective d’une crise humanitaire d’ampleur, dans un pays qui a peine à attirer l’attention internationale. Et donc, ça risque d’être une catastrophe pour la population centrafricaine, et tout ça, dans une relative négligence internationale.
Alors quelle est la part de responsabilité du président Bozizé ? Est-ce que cette situation le dessert vraiment ?
Ecoutez, je crois que l’une des ambiguïtés des accords de Libreville, c’est qu’il n’est pas exactement dans la position d’un président honorifique, et que, entré à Bangui après la signature des accords en janvier, il a usé de tous les pouvoirs qui lui restaient, et ils sont considérables, pour se rétablir politiquement, à la fois à l’intérieur du nouveau gouvernement – puisqu’il y a toujours le contrôle de ministères importants, ou bien il a des ministres délégués dans les autres ministères – et à la fois dans tout ce qui est l’appareil de sécurité – et puis également, il a su jouer des divisions de ses adversaires pour, disons, largement regagner le terrain perdu.
L’opposition lui reproche avec raison, donc d’une part, de n’avoir pas respecté la lettre de l’accord sur la présence des troupes sud-africaines, et surtout, si vous voulez, il y a une énorme inquiétude sur le statut des prisonniers politiques dont on ne sait pas aujourd’hui s’ils sont encore vivants ou s’ils auraient été exécutés dans un moment d’exaltation des soutiens du président.
On reproche à la Seleka de ne pas avoir transmis la liste de détenus qu’elle souhaite voir élargie. La rébellion n’est-elle pas en partie responsable de la situation ?
Elle est en partie responsable de la situation, d’abord dans sa désorganisation, alors qu’on voit effectivement au point de vue militaire, et qu’on a vu déjà dans la première phase du conflit, dans son traitement des civils. Et je crois aussi, il y a derrière ça une très forte désorganisation, qui fait que des gens continuent à être arrêtés dans Bangui. Et là aussi, vous remarquez que les Nations unies ne protestent pas. Et je crois que la Seleka aussi, a une responsabilité pour ne pas, effectivement, et les lister, et fournir ces listes aux médias centrafricains, de façon à ce que la discussion avec le gouvernement et la présidence se passe – non pas sur des dénonciations de politiques– mais sur le statut d’individus qui auraient disparu.
Et est-ce que cette désorganisation déteint sur Martin Ziguélé, pressenti pour représenter les mécontents et l’opposition, lors de la prochaine présidentielle en 2016 ?
Ecoutez… Je crois que 2016 c’est quand même très loin. Là, on est dans une situation où, dans deux mois, la saison des pluies va commencer, et disons, toutes les inquiétudes qu’on peut avoir, sont dans les jours et les quelques semaines qui viennent, avant la saison des pluies.
Le Premier ministre peut -peut-être- absolument rétablir son influence et son autorité ; peut-être que dans chacun des camps, des gens qui sont les plus raisonnables peuvent faire valoir leurs arguments. Peut-être que les Etats de la région, notamment le Congo Brazzaville qui est le médiateur, et le Tchad, joueront enfin le rôle qu’on attend d’eux, comme facilitateurs de cet accord de paix. Mais il faut aussi envoyer des messages, il faut soutenir ce nouveau gouvernement d’Union nationale. Bon… Est-ce que la France fait tout ce qu’elle peut, de ce point de vue-là ? On peut se poser la question.
Paris aurait dû inviter le Premier ministre de transition ?
Ah oui ! Je crois que non seulement il aurait dû l’inviter, mais il aurait surtout dû le faire savoir. Paris est tout à fait sensible et entend bien… et voit ce Premier ministre avec de la sympathie. Je crois qu’il est important que la population centrafricaine le sache. De ce point de vue-là, ce n’est pas simplement l’invitation formelle. C’est aussi un message politique à son gouvernement tout entier, au-delà du Premier ministre, et puis évidemment, la population centrafricaine qui, disons, entend tout et n’importe quoi sur le rôle de la France dans ce pays.
…
Suite à la violation des accords de Libreville signés le 11 janvier entre le pouvoir, l’opposition démocratique et les rebelles de Séléka, ces derniers ont repris les villes de Kémbé et Djimbi dans la préfecture de Basse Kotto, dimanche et lundi derniers. Leurs cibles sont les bâtiments administratifs et les structures publiques.
A Bangassou, le Séléka sème de nouveau la terreur. Les villes de Kémbé et Djimi ont été reprises par les rebelles de Séléka. D’aucuns disent qu’avec la signature des accords de principe et de cessez-le-feu de Libreville, le 11 janvier dernier, la paix est retrouvée en République centrafricaine. Cette paix qui a échappé aux centrafricains depuis le 12 décembre 2012 quand naissait la coalition rebelle de Séléka et ses multiples attaques et prise des villes du pays. Cette crise sécuritaire a fait un nombre important de déplacés tant internes qu’extérieurs. Elle a également bloqué toutes les activités socioéconomique et politique et a asphyxié les villes de province et la capitale Bangui en coupant le cordant routier qui lie ces deux pôles. Les conséquences sont telles la signature des accords de Libreville ont été un véritable soulagement pour la population.
Seulement, le retard dans la mise en œuvre de ces accords amène le centrafricain à revivre les horribles événements de décembre dernier. Signalons qu’il y a encore des résistances dans cette mise en œuvre. L’on se souviendra que lors de la rencontre du président Bozizé avec les forces vives de la nation, au palais de la renaissance, le 17 janvier 2013, le leader de Séléka, Michel Djotodja Am-Nondroko a demandé au président devant toute l’assistance de libérer les prisonniers politiques de Séléka. A cette question, Bozizé a répondu en bon général que la libération de ces hommes est ipso facto conditionnée à la cessation effective des hostilités des hommes de Séléka. Ce jeu de ping-pong tire en longueur l’application des accords, surtout en ce qui concerne le cessez-le-feu. L’une des conséquences directes de l’inobservation des termes de ces accords en est les récentes attaques des villes de Kémbé et Djimbi, situées respectivement à 127 et 170 Km de Bangassou. Est-ce-parce que le nouveau gouvernement n’est pas encore constitué pour résoudre mettre en ordre les choses ?
Cette nouvelle situation sème la terreur déjà dans la ville de Bangassou, chef-lieu de la préfecture de la Basse-kotto. Selon les faits relatés par l’évêque de Bangassou, Mgr Aguiré, « les rebelles sont rentrés dimanche dernier dans la ville de Kémbé. Ils n’ont pas touché à la population civile, ni aux biens des églises. Ils ont saccagé des bâtiments administratifs et défoncé les portes de la prison ». Toutefois, le religieux a remarqué que « certains jeunes en ont profité pour faire des pillages ». Ces derniers ont aussi saccagé les biens de la société diamantifère Goldiam. Dans cet état, la population de Bangassou longtemps meurtrie par les rebelles ougandais de Joseph Kony n’a pas de choix que de vider la ville pour se réfugier en brousse.
On se demande si les responsables de Séléka qui ont signé les accords de Libreville contrôlent encore leurs troupes sur le terrain, puisqu’il y a quelques jours, ils ont manifesté leur insatisfaction desdits accords. Une reprise des hostilités qui agacent et fatiguent les Centrafricains. Michel Am Nondroko Djotodia doit sans nul doute réagir fermement et rapidement
Le gouvernement centrafricain a accusé, mercredi 23 janvier, les rebelles de la Séléka d’avoir attaqué de nouvelles villes. La coalition opposée à François Bozizé semble en proie à de fortes dissensions internes.
Voici qui ne va pas faciliter la tâche du nouveau Premier ministre centrafricain, Nicolas Tiangaye. « Malgré l’accord de Libreville [signé le 11 janvier, ndlr], malgré le cessez-le-feu, la coalition Séléka continue sa conquête, attaquant notamment une zone d’extraction de diamants à Dimbi et la ville de Kembé dans le centre-sud, attaques suivies de pillages, de destruction d’édifices publics et d’assassinats », a affirmé, mercredi 23 janvier dans un communiqué, le porte-parole du ministère de la Défense Jean Ladawa. Selon le texte, des troupes de la Séléka ont également fait une incursion dans le parc d’Awakaba, au nord.
Le calme est en revanche revenu à Bangassou (sud-est), après que des informations faisant état d’une avancée rebelle ont provoqué la panique de la population. « Certaines sources affirment même que quelques éléments rebelles s’étaient déjà infiltrés dans la ville sur des motos et préparaient la prise de la ville », a témoigné un religieux joint mercredi par le Réseau des journalistes pour les droits de l’homme en RCA.
Consultations
Des attaques encore non confirmées, qui interviennent alors que Nicolas Tiangaye mène depuis le début de la semaine de difficiles consultations pour la formation du gouvernement d’union nationale. « La nouvelle conquête provoquée par la Séléka a constitué l’un des points épineux débattus au cours de son entretien avec le Premier ministre, a fait remarquer le porte-parole de la majorité présidentielle, Cyriaque Gonda. Ces violations des droits de l’homme ne vont pas dans le sens de l’accord de paix signé le 11 janvier dernier à Libreville. Un accord qui a prévu de garder la sérénité, activer le retrait, ou le cantonnement des rebelles, donc de s’abstenir de toutes exactions. Une manière de pouvoir former un gouvernement d’Union nationale pour un retour définitif de la paix dans le pays ».
Ces accusations n’ont pour le moment pas été démenties par la Séléka. Elles sont surprenantes tant son leader Michel Am Nondroko Djotidia semble jouer la carte du dialogue depuis les accords de Brazzaville. Si ces nouvelles attaques étaient confirmées, elles pourraient s’expliquer par des divisions au sein de la Séléka, alors que Djotodia effectue depuis mardi 22 janvier une tournée dans les zones tenues par ses hommes afin de leur expliquer le contenu de l’accord de Brazzaville.
Crise latente
Deux groupes rebelles membres de la coalition rebelles mais n’ayant pas participé aux négociations, le Front pour la démocratie du peuple centrafricain (FDPC), que dirige le général Abdoulaye Miskine, et l’A2R (Alliance pour la renaissance et la refondation), s’en sont déjà désolidarisés et continuent de demander le départ de François Bozizé. « La crise a été étouffée, mais aucune solution n’a été trouvée »,expliquait le commandant Armel Sayo, membre du FDPC, au lendemain de l’accord.
Et selon un membre de la rébellion, les troupes sur le terrain auraient également du mal à accepter la décision des leaders de la Séléka. « Djotodia va avoir du mal à les convaincre du bien-fondé de cet accord », prévient-il sous couvert d’anonymat.
Mises à jour Dimanche 20 Janvier 2013:
Les rebelles ne sont pas satisfait des accords de Libreville:En Centrafrique, les fronts sont désormais gelés. Tout le monde attend la formation du futur gouvernement qui devra conduire la transition. Notre envoyé spécial s’est rendu dans la zone contrôlée par les rebelles de la Seleka, pour sonder l’opinion des combattants. Reportage.
Il se voyait entrer dans Bangui dans la peau d’un libérateur. Finalement, le colonel Hamadine Guidam se morfond dans son treillis élimé à la gendarmerie de Sibut avec une dizaine d’hommes. Ce vétéran de l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), l’une des composantes de la Seleka, a aujourd’hui bien du mal à cacher sa déception.
« Cet accord-là, nos chefs l’ont signé mais nous ne sommes pas satisfaits parce qu’on a déjà signé des accords avec Bozizé il y a fort longtemps. Six années se sont écoulées depuis, et aujourd’hui encore, nous vivons comme des singes : pas de route, pas d’eau potable, pas d’école. Bozizé n’a rien fait ! On va encore signer des accords mais combien de temps va-t-il encore s’écouler avant qu’ils ne portent leurs fruits ? »
A 200 kilomètres de là, à l’entrée de la ville de Bambari, Oumar Oscar alias Jack Bauer, en référence à la série américaine 24 heures, tient le barrage avec quelques combattants. La guerre est pour lui devenue un petit business. Chaque motard qui passe doit verser 1 000 francs. L’accord de Libreville est selon lui une bonne chose, mais…
« On dit que la patience tue les lézards. Nous avons patienté de 2006 à 2012 mais on ne va pas patienter de 2013 à 2014. Nous voulons le dialogue et s’il ne se réalise pas nous sommes prêts. Nous avons toutes les forces pour rentrer dans Bangui »,affirme Oumar Oscar.
Jack Bauer jure être prêt pour une nouvelle saison. Toute la question est aujourd’hui de savoir si elle sera basée sur les dialogues ou l’action.
A Bambari, les combats ont été les plus âpres. Selon des sources hospitalières, le 28 décembre dernier, 23 personnes (dont trois civils) ont été tuées lors de la contre-offensive avortée des Forces armées centrafricaines (Faca). La ville est désormais sous contrôle de la Seleka. La situation sanitaire de la population n’y est pas bonne.
Mises à jour Jeudi 17 Janvier:
Ce jeudi 17 janvier, l’opposant Nicolas Tiangaye a été nommé Premier ministre centrafricain du gouvernement d’union nationale issu de l’accord de paix de Libreville. L’homme est un célèbre avocat, juriste réputé, fervent défenseur des droits de l’homme. Son parcours est respecté de tous. C’est même « quelqu’un de bien », affirme Eric Massi, coordonnateur de la Seleka.
Le décret vient d’être signé ce jeudi 17 janvier à la mi-journée par le président Bozizé : Nicolas Tiangaye, c’est officiel, désormais, est le nouveau Premier ministre de transition. Les représentants du pouvoir, de l’opposition, de la rébellion, des corps diplomatiques ont assisté à la cérémonie -très théâtrale- au palais de la Renaissance à Bangui.
François Bozizé a lancé tout d’abord dès le début de la réunion au chef de la Seleka, le chef de la rébellion Michel Djotodia : « Venez, je veux vous entendre de vive voix pour me dire quel est le choix pour le poste de Premier ministre ». Le chef rebelle s’est alors levé, a pris le micro pour prononcer le nom de Nicolas Tiangaye avant de demander la libération de tous les prisonniers politiques.
Réponse rapide de François Bozizé : « Je libère tout le monde à la minute, mais vous aussi, faites ce que vous avez à faire ».Puis, pour montrer qu’il entend bien rester au centre du jeu, le chef de l’Etat centrafricain a proposé son schéma pour le futur gouvernement : trente ministres, selon lui, douze pour la majorité dont les principaux ministères de la souveraineté, cinq pour l’opposition, cinq pour la Seleka dont le portefeuille de la Défense, quatre pour les mouvements politico-militaires non combattants et enfin quatre pour la société civile.
Puis plusieurs interventions se sont succédées ; la plupart pour critiquer l’accord de Libreville et dire qu’il n’était pas assez inclusif. Mais au final, une intervention est sortie du lot, celle du général Mohamed-Moussa Dhaffane, l’un des chefs de la Seleka. Il s’est levé sans y être invité et a lancé au président : « Nous sommes le mal. La Seleka est le mal mais le mal le plus profond de son pays c’est l’exclusion. Changez et nous changerons aussi ».
LIBREVILLE, 14 janvier (Xinhua) — Le secrétaire général de la CEEAC, Nassour Nguelengdouksia Ouaïdou, a sollicité lundi à Libreville une aide financière d’environ cinq millions d’euros pour financer la force d’interposition de la communauté dépêchée en Centrafrique, un pays membre de la communauté menacé d’explosion par la rébellion de la Séléka.
« Donnez-moi les moyens pour que je garde mes troupes là-bas à Bangui »,a plaidé M. Nguelengdouksia Ouaïdou, s’adressant à Corentin Ki Doulaye, chef d’une délégation de la Commission de l’Union africaine (UA) venu s’informer sur la situation politico- militaire en Centrafrique, quelques jours après la signature à Libreville d’un accord de sortie de crise entre les belligérants centrafricains.
Les pays membres de la CEEAC ont déployé en urgence à Bangui quelques 500 militaires pour renforcer la force régionale déjà présente en Centrafrique depuis 2008.
Selon le patron de la CEEAC, chaque soldat de la Mission de consolidation de la paix en République Centrafricaine (MICOPAX) coûte, par jour à la CEEAC, la somme de 9.600 FCFA (plus de 14 euros). A ce jour, l’institution régionale a déjà dépensé 500 millions de FCFA (plus de 760.000 euros).
« Même si le climat est apaisé à Bangui, la prudence recommande que les troupes mettent plusieurs mois dans la capitale centrafricaine »,a expliqué le secrétaire général de la CEEAC.
Les rebelles de la Séléka, l’opposition politique non armée, la société civile et le gouvernement de Bangui ont conclu à Libreville le 11 janvier dernier, un accord de cessez-le-feu prévoyant également la formation d’un gouvernement de transition devant compter toutes les parties signataires de l’accord.
L’accord de Libreville a sauvé le régime du président centrafricain, François Bozizé très contesté par les rebelles de la Séléka.
Mises à jour Dimanche 13 Janvier 2013:
Elle a surgi de nulle part le 10 décembre 2012. Un amalgame de plusieurs rébellions en guerre larvée contre le régime à Bangui. Mille, deux mille hommes peut-être. En Centrafrique, pays dévasté par la pauvreté et l’incurie de l’Etat, la coalition de la Séléka (« alliance » en sango, la langue nationale) prend une série de villes avec une facilité déconcertante.
En moins de trois semaines, la coalition venue du nord-est traverse de part en part un pays plus grand que la France. Devant elle, les Forces armées centrafricaines (Faca) s’évanouissent. Parfois même sans tirer un coup de feu. Et les rebelles finissent par déboucher à Sibut, à seulement 160 km de « Bangui la coquette », devenue Bangui la panique.
La Séléka, qui réclamait hier l’application d’accords de démobilisation, notamment des indemnisations, revoit alors ses ambitions à la hausse. Elle n’exclut plus de prendre la capitale. Mais aux portes de la ville, elle se ravise. Les rebelles, qui souhaitent pourtant la tête du président François Bozizé, s’immobilisent et acceptent mercredi 2 janvier de prendre part à des négociations. Pourquoi ce revirement ?
Des Centrafricains fuient Damara, à 75 km de la capitale, Bangui, le 2 janvier 2013.(SIA KAMBOU / AFP)
Parce que le rapport de force a changé
Devant l’avancée des rebelles en décembre, François Bozizé saisit vite que la situation est en train de mal tourner pour lui. Il appelle d’abord à l’aide son voisin tchadien. Le président Idriss Déby Itno l’a aidé à accéder au pouvoir en 2003. Il l’a aidé encore à reprendre une ville stratégique du nord-est du pays en 2010. Cette fois, il lui envoie un contingent qui prend position entre les rebelles et Bangui. Mais, bizarrement, ces troupes redoutables sont passives. Les amis tchadiens et congolais sont-ils en train de lâcher « Boz » ?
Il perd un peu de son sang-froid et attise le sentiment antifrançais. Le 26 décembre, des proches de son parti s’en prennent à l’ambassade de France. L’ancienne puissance coloniale refuse cependant d’intervenir. Mais elle renforce son dispositif militaire qui passe de 250 à 600 hommes. Officiellement, pour défendre les ressortissants étrangers. Officieusement, pour inviter les rebelles à y réfléchir à deux fois avant de fondre sur la capitale.
Au même moment, les pays d’Afrique centrale qui mènent une médiation s’interposent. La Force multinationale d’Afrique centrale (Fomac) se déploie à Damara, dernier verrou avant Bangui. Elle doit atteindre 760 hommes d’ici vendredi. Son chef est formel : désormais, « Bangui est sécurisée ».
François Bozizé se montre encore plus prudent. Selon un porte-parole de la Séléka cité par le blog spécialisé Afrikarabia, trois mystérieux avions « gros porteurs en provenance d’Afrique du Sud » se seraient posés à Bangui. A leur bord, « un groupe de mercenaires sud-africains ainsi que du matériel », affirme-t-il.
Parce que le régime a fait des concessions
Cerné, François Bozizé est contraint de lâcher du lest. Il assure d’abord qu’il ne modifiera pas la Constitution pour briguer un troisième mandat. Il promet aussi un gouvernement d’union nationale.
Mieux, il « est prêt à se rendre à Libreville [Gabon] ce jour-même » si ses pairs le lui demandent, et accepte un dialogue avec la rébellion « qui doit conduire à un gouvernement d’union nationale », annonce dimanche 30 décembre le président du Bénin et de l’Union africaine, Thomas Boni Yayi.
Trois jours plus tard, les rebelles annoncent qu’ils iront aux négociations à Libreville. Presque au même moment, François Bozizé relève de leurs fonctions son chef d’état-major et le ministre de la Défense. Ce dernier est son propre fils, Jean-Francis. Beaucoup le voyaient prendre sa succession et il devait obtenir prochainement le grade de général.
Parce que les rebelles sont divisés
Si la Séléka s’est rendue maîtresse du pays avec fulgurance, de nombreuses questions restent en suspens sur ce mouvement inconnu quatre mois plus tôt. On ignore précisément qui la dirige, d’où viennent ses armes, si elle dispose de soutiens à l’étranger et quelles sont ses composantes (Bangui les accuse de venir de pays de la région).
Déjà, des fractures apparaissent au sein de la coalition où fleurissent « porte-parole » et « commandants » autoproclamés. Jeudi, Armel Sayo, présenté par TV5 Monde comme le commandant militaire du Séléka, déclare « qu’il est hors de question jusqu’à preuve du contraire que la Séléka puisse participer à des discussions ». Pour lui, ce serait « comme si nous avions abandonné le peuple. (…) Nous ne pouvons plus reculer. » Il ajoute ne pas avoir été consulté pour d’éventuelles négociations : « Si c’était le cas, nous n’accepterions jamais. Une discussion avec le gouvernement, ce serait comme un ralliement. »
Mercredi, une « source proche du dossier », s’inquiétait auprès de l’AFP : les rebelles« se retrouvent aujourd’hui avec des hommes qui ont faim, qui ont soif. Le risque, c’est qu’ils se transforment en coupeurs de route. » Un autre fléau de la Centrafrique.
Mises à jour Samedi 12 Janvier à 14h10:
Le premier ministre Centrafricain vient d’être démis de ses fonction par l’accord de Libreville !
Un accord de sortie de crise prévoyant un cessez-le-feu, le maintien du président François Bozizé au pouvoir et la formation d’un gouvernement de transition d’union nationale a été signé vendredi à Libreville par les belligérants centrafricains, a constaté l’AFP.
Des législatives seront organisées au terme d’une période de transition de 12 mois, « un nouveau Premier ministre issu de l’opposition démocratique sera nommé », selon cet accord lu devant la presse, et qui prévoit également le « retrait de toutes les forces militaires étrangères » de Centrafrique, à l’exception des Forces africaines d’interposition (FOMAC).
Au cours d’un échange avec la presse après l’annonce de l’accord, le chef de l’Etat tchadien, Idriss Deby président en exercice de la Communauté économique des Etats d’Afrique Centrale (CEEAC), organisatrice des pourparlers, a déclaré qu’il avait demandé à la coalition rebelle du Séléka de rentrer « dès aujourd’hui pour mettre en place dès demain un gouvernement de transition » avec François Bozizé.
L’accord prévoit que Bozizé restera en place jusqu’à la fin de son mandat en 2016 mais qu’il ne « pourra révoquer » le nouveau Premier ministre pendant la période de transition.
La coalition du Séléka a pris les armes le 10 décembre dernier car elle reprochait au pouvoir le non-respect de divers accords de paix signés entre le gouvernement et les rébellions, notamment l’accord de paix global de Libreville de 2008.
Mises à jour Vendredi 10 à 15h43:
À Libreville, au troisième jour des négociations entre le pouvoir centrafricain et les rebelles de la coalition Séléka, qui maîtrisent près des deux-tiers du pays, un accord a été trouvé, ce vendredi 11 janvier en milieu de journée. L’accord politique de Libreville sur la résolution de la crise a été signé vers 14 heures.
L’accord valide la mise en place d’un gouvernement d’union nationale et décide de la dissolution de l’Assemblée nationale. En sortant de la salle de réunion, le chef de l’État, François Bozizé, a proposé aux rebelles de la Séléka de rentrer avec lui à Bangui pour former, dès demain, le nouveau gouvernement.
La délégation de la rébellion avait entamé une réunion à huis clos avec les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats d’Afrique Centrale (CEEAC), arrivés jeudi dans la capitale gabonaise. Les présidents gabonais Ali Bongo Ondimba, congolais Denis Sassou Nguesso, médiateur dans ce conflit, et tchadien Idriss Deby Itno participaient vendredi aux discussions.
Les rebelles ont donné leur accord de principe à un cessez-le feu d’une semaine. La rébellion abandonne, pour le moment, son exigence d’un départ immédiat de François Bozizé du pouvoir.
« Nous allons donner notre accord de principe pour un cessez-le feu d’une semaine et observer (la) bonne foi (du président Bozizé) », a déclaré le porte-parole de la coalition, Florian Ndjadder. « S’il nous la prouve, nous allons revenir à Libreville pour signer définitivement le cessez- le-feu. »
Cette concession est cependant soumise à plusieurs exigences fortes que doit accepter le chef de l’État. « Les forces mercenaires venues d’Afrique du Sud doivent quitter le territoire centrafricain, les prisonniers politiques doivent être libérés sans conditions pendant la même période », a affirmé Ndjadder.
Les médiateurs tentent d’arracher ce cessez-le-feu aux protagonistes afin de permettre aux populations civiles, déplacées par les combats, de regagner leurs villes et villages. Reste à savoir si, en un délai de sept jours de cessez-le-feu, les nombreuses conditions militaires et politiques posées par les rebelles seront satisfaites à temps par le régime fragilisé certes, mais pour le moment protégé par ses alliés.
Certains observateurs présents lors des négociations indiquent que la question d’accorder le ministère de la Défense à la rébellion a été évoquée.
Mises à jour Jeudi 11 à 21h00:
La rébellion centrafricaine du Séléka va donner son « accord de principe pour un cessez-le feu d’une semaine »,a annoncé ce soir un de ses porte-parole à Libreville où se tiennent des pourparlers de paix avec le régime de Bangui. Il dit vouloir « observer sa bonne foi (du président François Bozizé). S’il nous la prouve, nous allons revenir à Libreville pour signer définitivement le cessez- le-feu ».
Mais le Séléka entend conditionner le cessez-le-feu provisoire: « Les forces mercenaires venues d’Afrique du Sud doivent quitter le territoire centrafricain, les prisonniers politiques doivent être libérés sans conditions pendant la même période »,a affirmé le porte-parole.
La rébellion demande également la nomination d’un nouveau Premier ministre issu de l’opposition. « Nous avons la possibilité de marcher sur Bangui mais par respect des chefs d’Etat de la CEEAC (Communauté économique des Etats d’Afrique Centrale) nous allons démontrer que nous voulons la paix »,a-t-il ajouté. Un sérieux échec menaçait jusque-là les pourparlers en Centrafrique, en l’absence de concessions du pouvoir et des rebelles qui, ayant enlevé la majeure partie du pays depuis le 10 décembre, exigeaient le départ de Bozizé et sa traduction devant la Cour pénale internationale.
Mise à jour du lundi 10 Janvier 2013:
Mémorandum
La rébellion, qui demande toujours, par ailleurs, le départ du président centrafricain, accuse en effet ce dernier de « crimes de guerre et crimes contre l’humanité », parlant notamment de « détentions et séquestrations arbitraires », ou encore de « disparitions, assassinats et exécutions sommaires ».
Des crimes commis en 2002, selon le mémorandum, soit peu avant la prise de pouvoir, par les armes, de François Bozizé.
Cessez-le-feu
Les ministres des Affaires étrangères de la CEEAC se sont entretenus avec les membres de la délégation de la Seleka. On a vu la délégation gouvernementale repartir vers 19h30 (heure française) de la Cité de la démocratie, où se tiennent les discussions, sans faire de déclaration pour ne pas interférer.
Les ministres des Affaires étrangères de la CEEAC pourraient d’ores et déjà avoir commencé à discuter d’un cessez-le-feu avec les différentes délégations qu’ils ont reçues et qu’ils continueront de recevoir jusqu’à la fin.
« Approche régionale »
Rappelons à ce titre que ce mardi 8 janvier, le Conseil des ministres des Affaires étrangères de la CEEAC s’était réuni à Libreville en préparation des négociations. Il avait notament regretté dans un communiqué « que toutes les parties continuent à faire des déclarations susceptibles de raviver les tensions », et appelé « immédiatement à un accord de cessez-le-feu ».
Les ministres ont également demandé le retrait immédiat des rebelles des villes occupées. Ils encouragent enfin le président Bozizé – qui a récemment qualifié la Seleka de « mercenaires terroristes » – à privilégier « une approche régionale de sortie de crise »,allusion à peine voilée à la venue récente à Bangui de soldats sud-africains pour protéger son régime.
« Je crois vraiment que ce qui se passe en Centrafrique revêt la dimension d’une guerre civile. Je constate que dans ce conflit, le gouvernement sud-africain n’a pas déployé les forces de défense nationale sud-africaines pour qu’elles assurent une mission de maintien de la paix, mais au contraire pour soutenir une partie du conflit ».
James Selfe, Parlementaire de l’opposition sud-africaine, membre de l’Alliance démocratique
Mises à jour 21h47:
Le chef du contingent militaire tchadien en Centrafrique positionné sur « la ligne rouge » de Damara (75 km de Bangui) a rencontré les rebelles à une dizaine de km plus au nord pour leur demander de reculer. « Nous sommes allés les voir hier. Ca s’est bien passé. Je leur ai rappelé la règle, qu’il ne fallait pas qu’ils franchissent la ligne rouge et qu’il fallait qu’ils reculent »,a affirmé par téléphone depuis Damara le général Abdoulaye Issaka Sawa.
« Je leur ai dit qu’on était arbitre, qu’on était ni pour eux, ni pour les FACA (Forces armées centrafricaines). Je leur ai dit qu’ils pouvaient rester à 10 ou 15 km de Sibut », a-t-il précisé. Sibut, tenue par les rebelles du Séléka, est située après Damara, à environ 160 km au nord de Bangui. Damara, verrou stratégique sur la route de Bangui, a été déclarée par la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) comme « la ligne rouge » à ne pas franchir par les FACA et les rebelles du Séléka, qui a lancé une offensive le 10 décembre dernier et contrôle de nombreuses villes du pays.
Le ministre centrafricain de l’Administration territoriale, Josué Binoua s’était récemment insurgé contre la présence des rebelles à 12 km au nord de Damara. Environ 400 soldats tchadiens ainsi que 360 gabonais, camerounais et congolais, membres de la Force multinationale d’Afrique centrale (FOMAC), ont été déployés à Bangui et Damara pour bloquer l’avancée des rebelles vers Bangui. Des délégations des rebelles, du pouvoir et de l’opposition ont engagé mercredi à Libreville des pourparlers pour une sortie de crise.
Mise à jour Mercredi 9 Janvier 2013:
François Bozizé ne lâchera pas ! Le président, que l’on disait abattu depuis le déclenchement de l’attaque rebelle sur la capitale le 10 décembre, est apparu ragaillardi. Alors que des négociations s’ouvrent mercredi à Libreville entre le pouvoir et les rebelles de la Séléka, il semble de moins en moins enclin à des concessions.
Quand les chefs de la rébellion, dont les troupes campent à 70 kilomètres de Bangui, demandent sa démission, le président oppose un net refus. «Cette question est le langage de tout hors-la-loi. Quelqu’un qui respecte la Constitution ne pourrait pas poser une question pareille. J’ai été élu à double reprise à plus de 70 %. Je suis là et c’est tout.» Le seul point sur lequel il semble prêt à céder est la mise en place d’un gouvernement d’union nationale. «Je crois que déjà c’est une concession d’une grande importance. Je ne vois pas ce que l’on pourrait me demander de plus.» La dissolution de l’Assemblée nationale dominée par le parti au pouvoir, que plusieurs chancelleries réclament discrètement comme signe d’apaisement, est, elle aussi, écarté. «Pourquoi dissoudre l’Assemblée et déchiqueter la Constitution?»
L’argent et l’islam
Le président n’envisage cependant pas de boycotter le sommet de Libreville. «Nous allons écouter. Je n’ai pas peur. J’ai l’habitude. Nous allons à Libreville pour défendre la démocratie. Il faut que les rebelles respectent les décisions du sommet de N’Djamena (Le 26 décembre dernier) qui leur demandaient de repartir à leur position de départ.» Cette fermeté affichée n’est pas surprenante.
À mesure que s’éloigne le risque de voir les rebelles déferler sur le palais, François Bozizé et les siens ont durci le ton. «C’est que des étrangers terroristes agressent le pouvoir centrafricain. Ce sont des mercenaires qui pillent et violent. Ils ont même pillé la station Total de Bambari.» Le président reprend les accusations portées contre la Séléka, un ensemble hétéroclite de vieux mouvements rebelles auquel son entourage prête des visées islamistes.
«Selon les bribes d’informations que nous avons, c’est quelque chose comme ça. Je ne voudrais pas avancer des choses à la légère mais il y a un risque de querelles religieuses dans ce qui se dessine derrière la Séléka. Il a des Djandjawids (mouvement arabe du Darfour au Soudan, NDLR), des gens qui ne parlent ni sango ni français parmi eux. Des gens qui viendraient même au-delà des frontières des pays limitrophes.»Sur cette théorie d’un complot contre son pays, François Bozizé n’en dira pas plus. Pas plus qu’il ne reprendra les attaques contre les pays du Golfe, soupçonnés par ses proches de financer l’ennemi. «C’est un mélange de tout. Il y a aussi des hommes d’affaires qui ont financé cette rébellion.»
L’argent et l’islam
L’argent et l’islam seraient, à l’entendre, à l’origine de tout. «Il y a l’odeur du pétrole et tout ce qui est rattaché à la religion. Si on nous laissait tranquille, d’ici moins d’une année notre pétrole devrait jaillir comme au Tchad ou au Gabon.»Que la présence de brut en quantité soit loin d’être prouvée en Centrafrique ne semble pas déranger François Bozizé…
Il n’entend en fait rien lâcher, car il se sent en position de force. Le déploiement de 760 soldats des pays de la région a permis de stopper l’offensive de la Séléka alors que l’armée centrafricaine était en pleine déroute. L’arrivée de 400 soldats sud-africains a, pour lui, inversé le rapport de force. Pretoria n’a pas vraiment expliqué les raisons de ce débarquement musclé. Mais Bozizé veut y voir un soutien clair.
«L’Union africaine a, dans certaines de ses dispositions, des mesures pour combattre la prise de pouvoir par la violence. C’est dans ce sens que l’Afrique entière s’est mobilisée, et l’Afrique du Sud, pour faire barrage à toutes velléités de renverser un pouvoir démocratiquement élu.»Le président se défend par ailleurs d’avoir brocardé ses anciens alliés, à commencer par la France. «Je n’ai pas mis en cause la France. Quand nous parlons de la France en Centrafrique, c’est notre partenaire de toujours qui a été à nos côtés dans les moments difficiles.»
Paradoxalement, le président Bozizé ne semble guère optimiste pour l’avenir, comme s’il était déjà décidé à faire de la réunion de Libreville un épisode de plus dans la succession de guerres et de pourparlers qui émaillent l’histoire du pays. «Dans un pays pauvre comme la République centrafricaine, dire que c’est la dernière fois… À moins qu’il n’y ait une contribution massive de la communauté internationale pour résoudre les problèmes qui se posent, il sera dur de freiner cette évolution. C’est la pauvreté, le fond du problème.»
Mises à jour Mardi 8 Janvier 2013:
Le président centrafricain François Bozizé a déclaré mardi à Bangui qu’il ne voulait « pas négocier » son départ réclamé par la rébellion qui tient la majeure partie du pays, au cours d’une conférence de presse avant les pourparlers de Libreville.
« Je n’ai pas à négocier (mon départ), est-ce que la rébellion représente le peuple centrafricain ? Je n’ai pas à négocier une fonction de chef d’Etat »,a-t-il déclaré en réponse à une question lui demandant s’il était prêt à satisfaire les exigences de la rébellion. « Ce sont des mercenaires terroristes. (…), des hors la loi », a-t-il affirmé.
Le calendrier reste incertain mais les négociations sur l’avenir de la Centrafrique devraient bel et bien s’ouvrir dans les jours qui viennent à Libreville, dans la capitale du Gabon, sous la direction du président congolais Denis Sassou Nguesso.
La rencontre devait initialement débuter ce mardi, mais Denis Sassou Nguesso,
médiateur dans la crise centrafricaine, a finalement déclaré à la presse qu’elle s’ouvrirait au plus tard le 11 janvier. La délégation des rebelles de la Séléka est d’ores et déjà arrivée sur place, mais l’avion transportant celles du gouvernement, de l’opposition démocratique et de la société civile a été retardé à cause de problème techniques. Il n’a décollé que ce matin et a atterri à Libreville en début d’après-midi.
« Le programme des discussions reste assez flou, rapporte Sarah Sakho, envoyée spéciale à Libreville. On sait que le cycle des négociations devrait commencer par une réunion des ministres des Affaires étrangères de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Ceeac). Ils pourraient se retrouver dès cet après-midi pour […] faire une évaluation de la situation [en République centrafricaine, NDLR] ».Deux autres discussions devraient réunir, d’une part, les différentes délégations centrafricaines et, d’autre part, les chefs d’État de la Ceeac.
Des centaines de tonnes d’aide alimentaire ont été pillées en Centrafrique « et la situation est totalement imprévisible »,a indiqué aujourd’hui le Programme Alimentaire Mondial (PAM) des Nations Unies, basé à Genève. « Nos entrepôts ont été pillés », a déclaré à l’AFP la porte-parole du PAM Elisabeth Byrs.
Quelque 210 tonnes de produits alimentaires ont été volées dans un entrepôt dans la ville de Kanga-Bandoro, au nord, tenue par les rebelles, un bureau et une maison du PAM ayant également été attaquées. Au centre du pays, à Bambari, 209 tonnes ont été pillées, ainsi que 7 tonnes à Bria, dans l’est du pays. « A ce stade il est impossible de dire si d’autres installations du PAM ont été pillées. La situation est totalement imprévisible », a souligné la porte parole.
Pour le moment l’entrepôt de Bangui est intact, il abrite un millier de tonnes de nourriture, de quoi alimenter 300.000 personnes pendant une semaine. Le PAM est prêt à reprendre ses activités dès que la situation le permettra, une mission de l’ONU étant en train d’évaluer la situation en matière de sécurité, a-t-elle ajouté.
Les délégations centrafricaines du pouvoir et de l’opposition sont arrivées à Libreville pour participer, sous l’égide des pays d’Afrique centrale, à de cruciales négociations de paix avec la rébellion qui a pris le contrôle d’une partie du pays.
L’avion transportant les délégations, avec des représentants de la société civile, a atterri sur la base militaire gabonaise de Libreville. Les rebelles, transportés par un avion affrété par les Nations unies, étaient arrivés lundi soir à Libreville.
Mises à jour 13h19:
Le président centrafricain François Bozizé est parti à Brazzaville pour y rencontrer le président Denis Sassou Nguesso qui doit assurer une médiation entre le gouvernement centrafricain et les rebelles.
François Bozizé « devrait revenir dans l’après midi »après avoir rencontré son homologue congolais, selon une source gouvernementale. Denis Sassou Nguesso doit assurer une médiation à Libreville entre le gouvernement centrafricain et la coalition rebelle du Séléka qui a pris les armes le 10 décembre.
Mises à jour Lundi 7 Janvier 2013 9h13:
Le pape Benoît XVI a lancé un appel à des pourparlers urgents en Centrafrique permettant un retour à la stabilité, afin d' »épargner à la population de revivre les affres de la guerre civile ». S’adressant au corps diplomatique lors son traditionnel discours de début d’année, le pape a lancé d’autres appels pour une pacification dans différents conflits en Afrique subsaharienne, citant la Corne de l’Afrique, la République démocratique du Congo, le Nigeria et le Mali.
Mises à jour Lundi 7 Janvier 2013:
L’Unicef dénonce des recrutements croissants d’enfants aussi bien par les groupes rebelles que par des milices gouvernementales. Souleymane Diabaté est le représentant de l’Unicef en Centrafrique. En raison de l’insécurité, il travaille désormais depuis Yaoundé au Cameroun. Propos recueillis par Charlotte Idrac.
RFI : Qu’est-ce qui permet d’affirmer, aujourd’hui, que le recrutement d’enfants soldats a augmenté en Centrafrique ?
Souleymane Diabaté : On a reçu des informations, des rapports crédibles et dignes de foi, affirmant que les groupes rebelles et les milices pro-gouvernementales sont en train de recruter des enfants, et de les entraîner dans le conflit armé qui déchire aujourd’hui la République centrafricaine.
Nous estimons que plus de 2 500 enfants sont associés avec les milices pro-gouvernementales et les groupes rebelles. Aujourd’hui, il nous est très, très difficile d’avancer des chiffres sur les nouveaux recrutements. Mais nous savons, par rapport aux informations que nous recevons du terrain, que ce chiffre a augmenté. Et c’est pour cette raison d’ailleurs, que nous en appelons au gouvernement et à ce groupe rebelle, afin d’arrêter le recrutement d’enfants, filles ou garçons, pour servir dans les groupes armés ou dans les milices.
Vous pointez du doigt à la fois la rébellion et les milices gouvernementales. Qui compose ces milices pro-gouvernementales et où sont-elles ?
À Bangui, nous avons eu des informations dignes de foi, comme quoi des jeunes gens étaient utilisés dans les milices pro-gouvernementales, au niveau des barricades qui ont été érigées, qui sont tenues par des milices, avec des jeunes gens dotés d’armes blanches, d’arcs, de flèches.
Ailleurs dans le pays, depuis le 10 décembre quand le conflit a éclaté, des zones ont été successivement occupées par la rébellion. Et dans ces zones, il y a utilisation d’enfants dans les groupes armés. C’est inadmissible !
Est-ce que les Faca, les Forces armées centrafricaines, seraient aussi concernées par ces nouveaux recrutements d’enfants soldats ?
Je ne peux pas vous dire que les Faca sont impliquées, mais nous avons des indications assez claires, que des enfants, des jeunes, sont utilisés dans le conflit, que ce soit au niveau de la rébellion ou au niveau de Bangui.
Cette situation remet en cause, bien évidemment, les progrès qui avaient été faits, ces dernières années, pour lutter contre ce phénomène, car il y avait eu des progrès en Centrafrique…
Il y avait eu, effectivement, des progrès en République centrafricaine. Etant donné que depuis 2007 nous avons travaillé avec le gouvernement et avec les factions rebelles, pour permettre l’identification et la séparation des enfants associés avec les groupes armés.
On estime que plus de 1 000 enfants ont été séparés des groupes armés et des milices pro-gouvernementales. Donc, il est clair que ce conflit vient encore perturber ce travail qui a été fait. C’est un long processus, qui prend du temps. Et malheureusement, ce conflit vient endiguer les efforts qui ont été faits dans ce sens.
Qui sont ces enfants qui sont nouvellement recrutés par les groupes armés ? Ce sont des enfants qui sont arrachés à leurs familles ?
On estime à plus de 3 000 les enfants de la rue, à Bangui. Donc, il est clair que ces enfants sont une cible. Mais il y a également des enfants qui sont séparés ou qui sont enlevés de force, ou qui ont perdu leurs parents et qui deviennent une proie facile. Et du fait de la pauvreté, aussi, des enfants sont facilement recrutés pour servir des messagers, des espions, s’occuper de la cuisine… Donc, c’est tout cela.
Depuis un moment, les humanitaires que nous sommes n’avons pas accès aux zones affectées. Et j’en appelle au gouvernement, et j’en appelle également aux mouvements rebelles, pour que les humanitaires puissent aller sur le terrain pour apporter la réponse humanitaire.
D’ailleurs, l’Unicef, une partie en tout cas de vos équipes, a dû quitter la République centrafricaine…
Oui, dans ce genre de situation, nous sommes amenés à nous retirer. Mais ça ne veut pas dire que nous n’avons pas une présence sur le terrain. Je suis, présentement, à Yaoundé, où je travaille avec une équipe réduite, mais nous avons également des collègues qui sont à Bangui, avec lesquels nous travaillons. Nous ne sommes pas partis du pays. Notre bureau est encore ouvert, nous travaillons jour et nuit avec les collègues, et nous préparons la réponse humanitaire.
Il faut rapidement que nous puissions retourner sur le terrain, pour que nous puissions séparer les enfants. Il y a deux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, qui condamnent l’utilisation des enfants dans les conflits armés. Il faut absolument que ces résolutions soient respectées par les mouvements rebelles et par le gouvernement. Il faudrait que ces enfants puissent retourner à l’école, aient accès aux soins de santé et retrouvent leurs familles.
Mises à jour Dimanche 6 Janvier 15h00:
Le vol qui devait aller chercher aujourd’hui en Centrafrique une délégation de la rébellion devant participer à des négociations au Gabon, a été reporté à demain, a appris l’AFP de sources concordantes.
« Nous partirons demain matin (lundi). Il y a eu un problème (sur le vol). Nous sommes prêts. Nous demandons à partir aux négociations »,a affirmé à l’AFP l’un des chef rebelles, le colonel Djouma Narkoyo, par téléphone satellitaire. Une source diplomatique avait auparavant indiqué que le vol était « retardé » en raison de « problèmes d’autorisation ».
Mises à jour 19h48:
De notre correspondant:
« Les rebelles ont pris deux villes près de Bambari (déjà théâtre d’affrontements et contrôlée par les rebelles). Ça montre leurs velléités de faire la guerre même quand il y a des négociations », a déclaré à l’AFP Josué Binoua. Toutefois, l’intérêt stratégique de ces villes apparaît davantage symbolique que stratégique, étant donné la distance (une centaine de kilomètres) entre ces localités et la capitale Bangui.
Damarra déserte
De fait, la route vers la capitale est tenue sous haute tension. La ville de Damarra, située à 75 km de Bangui, est le dernier rempart pour les rebelles de la coalition du Séléka. Depuis le regain de violences entre le pouvoir et la rébellion en décembre, l’endroit s’est transformé en ville fantôme.
À l’extérieur de la ville, des soldats sont postés afin de stopper la progression des rebelles. Une protection qui ne suffit cependant pas à rassurer la population.
« Tout le monde ici est dans la brousse. Nos femmes, nos enfants sont comme cela, sans hôpital, sans marché. Nous souffrons atrocement, »témoigne un habitant de Damarra, interrogé par Sarah Sakho, correspondante de RFI en Centrafrique.
Mises à jour 13h38: L’alliance centrafricaine rebelle Séléka, qui a commencé une offensive mi-décembre et demande le départ du président François Bozizé, a pris deux nouvelles villes, Alindao et Kouango dans le centre, dans la nuit d’hier à aujourd’hui, alors que des négociations devraient avoir lieu à Libreville mardi, selon le ministre de l’Administration territoriale.
« Les rebelles ont pris deux villes près de Bambari (déjà théâtre d’affrontements et contrôlée par les rebelles): Alindao et Kouango. Ca montre leurs velléités à faire la guerre même quand il y a des négociations »,a déclaré Josué Binoua.
Mises à jour 11h35:
« L’islamisation guette la Centrafrique » « En Centrafrique on ne vit pas, on survit ! »
Cette insécurité galopante ne rassure guère les Centrafricains, malgré les mesures prises par le président Bozizé, qui a repris la main sur l’armée, après avoir limogé son fils au ministère de la Défense et le chef d’Etat major. Nombre d’entre eux estiment que la France doit intervenir pour mettre un terme à l’imbroglio politique. C’est le cas de cette assistante de direction de 32 ans : « Nous vivons constamment dans l’angoisse, c’est une peur bleue. Nous sommes des enfants de la France. Nous souhaitons qu’elle intervienne. Il faut qu’elle réagisse ! Comme ça nous serons plus rassurés. »
Même son de cloche pour ce pasteur de 42 ans, qui a quitté récemment la ville de Bambari, sous le contrôle des rebelles, pour Bangui. « La France doit intervenir ne serait-ce que pour protéger les instituions du pays ! » Le pasteur va même plus loin. Selon lui, « un terrible danger guette la Centrafrique à majorité chrétienne : l’islamisation » La plupart « des rebelles du Séléka sont musulmans. Il y a une main extérieure qui est derrière eux. Ils sont originaires de plusieurs nationalités. Certains viennent de Libye, du Soudan, du Tchad »,affirme-t-il. « Nous vivons dans l’angoisse. Nous vivons la conquête de l’islam en Centrafrique ! », renchérit-il. D’après lui, « chaque fois que les rebelles sont arrivés dans les villes qu’ils ont prises, ils ont tout détruit : les gendarmeries, les mairies, sauf les boutiques tenues par les musulmans. »
Kaleb, 28 ans, salarié au sein d’une ONG, qui lutte contre le sida, « condamne aussi vivement l’action des rebelles. La paix doit revenir au plus vite dans le pays », estime le jeune homme. « Il est très facile de manipuler la population à majorité analphabète et vivant de l’agriculture. Tous nos partenaires sont en train de partir ! Les Centrafricains ne veulent plus qu’on règle les problèmes par les armes. Même si le régime a des défaillances ce n’est pas la solution ! » Selon lui, « la Centrafrique est encore devenue plus pauvre qu’avant. Les Centrafricains ne mangent pas à leur faim et vivent en majorité en dessous du seuil de pauvreté ! Ils ne mangent qu’un repas par jour ! Et n’ont même pas un dollar par jour pour subvenir à leurs besoins ». Les routes et les hôpitaux sont dégradées, ajoute-t-il. « En Centrafrique on ne vit pas, on survit ! » Une phrase qui résume bien, selon lui, la situation de son pays.
Mises à jour 11h13:
Les rebelles sont prêts à partir à Libreville, ils n’attendent plus que le vol qui doit venir les chercher sur le terrain ce dimanche. C’est Michel Djotodia, le chef de l’UFDR, qui dirigera le groupe de la Seleka. D’autres mouvements politico-militaires seront eux aussi représentés. Mais la Seleka entend bien mettre sur la table la question du départ du président Bozizé, faute de quoi, dit-elle, « le pays risque de retomber dans le chaos ».
Un point de vue que ne partage pas Abakar Sabone, le chef du Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice (MLCJ). Lui aussi compte se rendre à Libreville. Mais d’après lui, la Seleka devrait revenir à ses revendications initiales sur l’application des accords passés et ne pas réclamer le départ de François Bozizé car, soutient-il, c’est céder aux manipulations de la classe politique.
Selon nos informations, François Bozizé sera lui aussi à Libreville, avec une délégation constituée de membres du gouvernement et d’alliés de sa majorité politique, ainsi que de certaines personnalités qui lui sont proches. Pour cette délégation, la question du départ du chef de l’Etat n’est pas négociable. « Notre Constitution interdit une prise de pouvoir par les armes », lance l’un des ténors de la majorité présidentielle qui sera à Libreville, Cyriaque Gonda.
Pour le ministre de l’Administration du territoire, Josué Binoua, qui fera lui aussi le déplacement, « ces discussions permettront de faire avancer le pays si elles débouchent sur le retrait des rebelles des zones occupées et si elles débouchent sur un gouvernement d’union nationale ».
La délégation de l’opposition démocratique, elle, sera dirigée par Maître Nicolas Tiangaye, qui comptera à ses côtés d’autres leaders, comme Martin Ziguélé et Henri Pouzère. « Nous partons avec détermination, pour que les choses changent »,a déclaré à RFI Maître Tiangaye, sans vouloir en dire plus.
La société civile, enfin, n’aura en principe qu’un statut d’observateur dans ces discussions. Ce statut et le nombre de places proposées poussent certaines organisations à s’interroger sur leur participation.
Mises à jour Samedi 5 Janvier 9H18:
Le Conseil de sécurité de l’ONU a demandé hier au gouvernement centrafricain et aux rebelles de négocier « de bonne foi » et sans conditions préalables lors des pourparlers prévus mardi à Libreville.
Dans une déclaration adoptée hier et dont le texte avait été proposé par la France, les 15 pays membres « invitent toutes les parties à rechercher une solution pacifique en s’impliquant de manière constructive, sans conditions préalable et de bonne foi dans les négociations qui doivent se tenir à Libreville à partir du 8 janvier ».
Le Conseil souhaite que « le gouvernement, les groupes armés, l’opposition politique et les autres parties concernées (..) profitent de cette occasion pour négocier une solution politique globale aux problèmes qui effectent de longue date le pays tout en respectant l’accord de paix de Libreville de 2008 ».
Les 15 pays réitèrent aussi leur demande aux rebelles du Séléka de « cesser les hostilités, de se retirer des villes prises et de cesser leur progression » vers Bangui.
Mises à jour 13h00:
« Le secrétaire adjoint de la CEEAC (le général Guy-Pierre Garcia) a un contact ferme avec les rebelles. Leur chef Michel Djotodia a pris la décision. Ils partiront le 6 pour Libreville. Ils sont au nombre de dix »,a déclaré une source de la CEEAC, soulignant que le porte-parole du Séléka Eric Massi et son président Michel Djotodia seraient présents.
François Nelson Ndjadder, coordonnateur et délégué en Europe de la Convention patriotique pour le salut du kodro (CPSK), une des composantes du mouvement Séléka, sera également présent, selon la même source.
La date du début des négociations n’a elle pas encore été fixée.
D’après un membre du Séléka, les deux émissaires de la rébellion réclameront à nouveau le départ du président François Bozizé. En cas de refus, ils affirment qu’ils poursuivront les opérations militaires contre les Forces armées centrafricaines (FACA). Selon lui, le nombre exact d’émissaires de la délégation n’a pas encore été déterminé, mais des représentants de chaque faction du Séléka devraient être présents.
Vendredi 4 Janvier 2013 à 9h05:
Selon le gouvernement centrafricain, la Seleka abriterait des éléments venus de l’étranger, et même des jihadistes prônant le wahhabisme. C’est le ministre de l’Administration du territoire qui l’affirme. Les insurgés démentent, estimant que Bangui cherche à tromper la population. Dans ce contexte, Paris appelle les deux parties à s’asseoir à la table des négociations, à l’occasion des discussions prévues au Gabon la semaine prochaine.
Le sujet suscite une guerre de communication naissante en RCA. Le ministre Josué Binoua accuse la Seleka, coalition rebelle qui a progressé significativement en direction de la capitale Bangui en quelques semaines, d’abriter au moins en partie des rebelles soudanais dans ses rangs, ainsi que des jihadistes prônant le wahhabisme, une version intégriste de l’islam.
Pour l’alliance rebelle, l’accusation constitue cependant un tissu de mensonges visant à tromper les Centrafricains. Le général Dhaffane Mohamed Moussa, pour qui les négociations de Libreville – qui doivent réunir les deux parties la semaine prochaine – ont peu de chances d’aboutir, affirme même que la Seleka pourrait faire appel à la médiation de la communauté catholique de Sant’Egidio pour assurer une médiation dans ce conflit. Une façon subtile de couper court aux accusations de wahhabisme.
Info ou intox, cette charge de Bangui vise en tout cas à discréditer la coalition Seleka. La double affirmation (éléments étrangers et partisans du wahhabisme) peut servir deux objectifs : revigorer le sentiment nationaliste au profit du pouvoir, et susciter une plus grande attention de la part de la communauté internationale, au moment même où les activités de divers groupes intégristes (Boko Haram au Nigeria ou encore al-Qaïda au Sahel) inquiètent et mobilisent les institutions continentales et internationales.
Bangui, l’enjeu majeur
Autre sujet de friction entre Bangui et la rébellion : l’étendue de l’avancée de la Seleka. Cette dernière, qui a traversé tout le pays en quelques semaines, faisant tomber les localités les unes après les autres, affirme contrôler désormais 80% de l’ensemble de la Centrafrique.
« Nous laissons des hommes dans chaque ville que nous avons prise pour assurer la sécurité des populations »,assure l’un de ses porte-parole, le colonel Narkoyo. Et c’est cette fois le gouvernement qui dément, parlant de « statistique fantaisiste »,à laquelle il oppose ses propres chiffres. Toujours selon le ministre Josué Binoua, la Seleka ne serait présente que dans 47 communes sur les 175 que compte le pays. Moins d’un quart, donc.
« Il n’y a pas réellement de contrôle dans les zones qu’ils citent, affirme d’ailleurs M. Binoua. Même dans ces 47 communes, les rebelles ne sont que quelques-uns, juste pour assurer une certaine présence. »
Au cours des discussions de Libreville, les rebelles entendent demander le départ du président François Bozizé, en affirmant qu’il ne contrôle plus le pays. D’où l’importance de ces chiffres. Mais en réalité, le contrôle du territoire centrafricain demanderait des moyens en hommes et en matériels qu’aucun des deux camps ne peut déployer pour l’instant. Bangui, la capitale de RCA, reste à l’heure actuelle le principal enjeu de ce conflit.
Mises à jour 16h00:
Sous la bannière de la Fomac, Force multinationale d’Afrique centrale, des soldats tchadiens et camerounais sillonnent les rues de la ville centrafricaine de Damara, dernier rempart contre la coalition rebelle du Séléka, stationnée à Sibut, à 100 kilomètres de là. Depuis le début de son « opération de reconquête »,le 10 décembre dernier, le mouvement de rébellion a pris le contrôle d’une large partie du territoire et s’est arrêté aux portes de la capitale, Bangui.
Plusieurs centaines de militaires, environ 520 selon les chiffres avancés par la Communauté économique des États d’Afrique centrale (Ceeac), sont installés dans la ville, lui donnant des airs de garnison. Dans quelques jours, 240 soldats originaires du Congo-Brazzaville et du Gabon viendront encore grossir leurs rangs. « Nous assurons la sécurité de Damara, explique un militaire au micro de FRANCE 24. Rien de nouveau : les civils sont calmes. Nous faisons la patrouille de la zone. Nous ne laisserons personne, ni les rebelles, ni des bandits venir ici ».
Les habitants de Damara, pour la plupart, ont fui, comme plusieurs milliers de leurs compatriotes à travers le pays. Ils craignent l’avancée des rebelles et des combats avec les forces régulières. « C’était terrible ! Les gens ont pris la fuite, il n’y a plus personne »,témoigne Honoré, un habitant resté sur place.
Mises à jour 14h46:
La branche politique du Séléka se dit prête à participer aux négociations qui doivent se tenir la semaine prochaine au Gabon. Mais dans le même temps, le chef militaire de la rébellion centrafricaine repousse l’idée de discussions et affirme vouloir aller jusqu’au bout.
Mises à jour 14h35:
Paris a à nouveau appelé aujourd’hui les parties en conflit en Centrafrique à se rendre à Libreville pour participer aux pourparlers de paix prévus la semaine prochaine dans la capitale gabonaise. « Sur le plan politique, la négociation s’impose plus que jamais. Nous appelons les parties à répondre sans délai à l’invitation de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale à entamer des pourparlers de paix prévus à Libreville la semaine prochaine », a déclaré Philippe Lalliot, porte-parole du Quai d’Orsay, lors d’un point-presse.
« Nous restons mobilisés et nous sommes en contact avec toutes les parties afin de contribuer à un règlement politique durable de la crise que traverse actuellement la République centrafricaine »,a-t-il ajouté, sans préciser quelles étaient les parties concernées. Selon une source diplomatique, Paris estime que ces négociations devraient être le plus ouvertes possible et réunir le gouvernement centrafricain, les oppositions armées ainsi que l’opposition légale démocratique, notamment le principal opposant Martin Ziguélé, et Jean-Jacques Demafouth, tous deux candidats malheureux à la dernière élection présidentielle de janvier 2011, remportée par François Bozizé.
Mises à jour 11h13:
Le ministre centrafricain de la Communication, Alfred Poloko, a appelé Jeudi la communauté internationale à faire pression sur les rebelles de la coalition Séléka qui menacent de renverser le pouvoir du président François Bozizé, afin qu’ils déposent les armes et acceptent d’aller à la table des négociations pour la paix.
« Comme le chef de l’Etat l’a annoncé, il prêt à se rendre à Libreville (au Gabon, NDLR) pour participer aux négociations sans délai et sans condition. Toute guerre se termine autour d’une table des négociations », a déclaré dans un entretien téléphonique à Xinhua le ministre Poloko, qui a qualifié de « désastre » la situation humanitaire dans la zone des combats.
Mises à jour 11h10:
Un point vidéo en Anglais de la situation depuis une semaine en Centrafrique:
Mises à jour Jeudi 03 Janvier 10h00:
L’ONU a appelé aujourd’hui le gouvernement centrafricain et les rebelles du Séléka au dialogue et a proposé son aide pour organiser des négociations.
Les Nations unies « continuent de suivre la situation avec une grande inquiétude (..) et invitent le gouvernement et les rebelles à se concentrer sur un dialogue susceptible d’éviter la violence et de mener à une solution pacifique »,a déclaré le porte-parole de l’ONU Martin Nesirky.
La représentante spéciale de l’ONU en République centrafricaine Margaret Vogt « reste en contact étroit avec les parties les plus directement concernées en RCA et dans la région et a proposé le soutien de l’ONU pour des négociations politiques »,a-t-il ajouté.
Selon des sources diplomatiques, des pourparlers de paix pour résoudre la crise en République centrafricaine sont prévus le 8 janvier à Libreville, sous l’égide du président congolais Denis Sassou Nguesso.
Des représentants de la rébellion armée du Séléka et de l’opposition au président François Bozizé se sont dits prêts aujourd’hui à participer à ces pourparlers à Libreville, sans confirmer la date du 8 janvier.
Mises à jour 20h47:Le président centrafricain François Bozizé a démis aujourd’hui son fils Jean-Francis Bozizé de son poste de ministre délégué chargé de la Défense nationale et a limogé le chef d’état-major de l’armée, selon un décret présidentiel lu à la radio nationale.
Le président centrafricain, arrivé au pouvoir en 2003 à la tête d’une insurrection équipée et entraînée au Tchad, avait reproché hier aux forces gouvernementales de ne pas avoir été en mesure de repousser les rebelles.
« L’armée n’a pas joué son rôle. Sans l’armée tchadienne, nous ne serions plus ici pour nous exprimer. Je demande pardon à tous ceux qui vivent dans les zones occupées par les rebelles »,a déclaré l’ancien général
Mises à jour 17h47: De notre journalise Alan à Bangui en exclusivité :«Rien ne nous rassure que le chef de l’Etat François Bozizé va respecter son engagement au dialogue comme il l’a annoncé dimanche dernier à Bangui. Pour preuve, malgré ce processus enclenché vers la paix, il procède à l’arrestation de nos familles ». Ces propos sont tenus ce 31 décembre 2012 sur les ondes de Radio Ndeke Luka par le Colonel Djouma Narkoyo, porte parole de cette rébellion.
Alan, un de nos correspondants à Bangui
Il a ainsi réagit à la main tendue du président de la République, les invitant à Libreville pour un dialogue de sortie de crise. Une résolution proposée sous la houlette du président en exercice de l’Union Africaine Thomas Yayi Boni au cours de sa dernière visite à Bangui.
Selon le porte parole de ce mouvement, « dès le début de nos revendications, nous étions toujours pour le dialogue. Ce qui est curieux à ce jour, ce sont les tortures, les arrestations des familles incarcérées dans les locaux de la police et de la gendarmerie que nous enregistrons ».
« Face à de telles conditions, peut-on vraiment parler d’une volonté d’aller au dialogue et donc vers la paix »?S’est-il interrogé.
Pour lui, « l’ouverture de ces pourparlers sera conditionnée par la libération sans conditions de ces détenus. Aussi, nos positions, notamment la ville de Sibut (186 kilomètres de Bangui) et autres, seront maintenues ».
Dans une interview accordée à une chaine internationale, le ministre de l’Administration du Territoire Josué Binoua a indiqué que « le pouvoir de Bangui n’a pas procédé à la chasse aux sorcières ». Il a plutôt dénoncé « le fait que ce sont ces rebelles qui pillent, tuent dans les localités occupées ».
Il faut dire que cette prise de position de la Séléka est intervenue en pleine célébration de Saint Sylvestre. A Bangui justement, chacun s’est organisée à sa manière. D’après les reporters de RNL, les quartiers du centre et sud ont été plutôt calmes. Par contre, ceux du nord ont vibré au rythme d’un réveillon festif. Il s’agit des manifestations de joie accompagnées par des coups de fusil. Certains Banguissois ont simplement choisi de se consacrer à la prière.
Il est à signaler que le gouvernement a instauré un couvre feu allant de 19 heures locales (19TU) jusqu’à 5 heures locales du matin (4HTU). Un couvre feu accompagné de 3 jours de prière qui se sont achevés ce 31 décembre 2012 à 18 heures locales (17HTU). ce sont les première infos.
Mises à jour 13h06: Les rebelles centrafricains du Séléka ont annoncé mercredi 2 janvier la suspension de leur offensive en direction de la capitale Bangui et l’envoi d’une délégation aux pourparlers organisés à Libreville, au Gabon. « J’ai demandé à nos forces de ne pas bouger de leurs positions à partir d’aujourd’hui parce que nous voulons participer aux discussions de Libreville pour trouver une solution politique »,a déclaré Eric Massi, porte-parole du mouvement, joint par téléphone à Paris.
Si Eric Massi se dit prêt à accepter un dialogue, il persiste à exclure un gouvernement d’union, comme proposé par le président Bozizé. « Je suis en discussion avec nos partenaires pour avancer des propositions afin de mettre fin à la crise mais une solution pourrait être une transition politique dont le président [François Bozizé] serait exclu », a-t-il ajouté.
Mises à jour 12h27:Quatre personnes dont deux rebelles du Séléka ont été tués dans des heurts qui ont éclaté au village Ngakobo, proche de Bambari, dans le centre de la Centrafrique, hier, après une tentative de pillage d’une sucrerie par la rébellion qui tient la région, a-t-on appris aujourd’hui auprès d’habitants. « Excédés, les habitants se sont soulevés et se sont opposés aux pillages menés par les rebelles hier (…) Furieux, les rebelles ont ouvert le feu sur les habitants, tuant deux d’entre eux. Dans les heurts qui ont suivi, deux rebelles ont été poignardés à mort » a indiqué un habitant par téléphone.
Selon la source qui a demandé l’anonymat, les habitants « ont crevé les roues de l’ambulance de l’hôpital de Bambari utilisée par les rebelles pour transporter les biens pillés. Ils ont également cassé le pont reliant Bambari et le village de Ngakobo ».
Les heurts sont intervenus après un premier pillage le 30 décembre de la sucrerie, et désormais, « la tension est très vive dans la localité. Les habitants de Ngakobo ont décidé de protéger le complexe sucrier au prix de leur vie » a affirmé la source. La région de Bambari, ancienne place forte des Forces armées centrafricaines (Faca) est sous contrôle de la coalition rebelle du Séléka depuis le 23 décembre.
Mises à jour 11h40: Des patriotes et des barrages à Bangui…
« Notre devise, c’est la patrie ou la mort. Nous vaincrons », crie un jeune du nord de Bangui. Il est un des des nombreux « patriotes » qui, à l’appel du président François Bozizé, élèvent dès la nuit tombée des barrages dans la capitale centrafricaine pour prévenir toute incursion rebelle.
Dans le 4e arrondissement, fief du président, situé sur la route du Nord occupé par la coalition rebelle du Séléka, ces patriotes âgés entre 20 et 40 ans et qui témoignent tous sous couvert de l’anonymat affirment travailler pour la patrie.
En quelques semaines d’offensive, les rebelles sont parvenus à 160 km de Bangui et ont menacé de prendre la capitale. Même si le front s’est stabilisé grace notamment à l’arrivée de renforts d’une force régionale et de soldats français, la ville reste sous tension.
« Dans le contexte actuel, c’est une cause nationale. La rébellion occupe toute la superficie du territoire. On ne peut pas demander à l’armée et la gendarmerie de sécuriser les quartiers », explique un jeune, à la musculature impressionnante, vêtu d’un maillot Michael Jordan.
L’après-midi, ce quartier très pauvre de maisons en terre rouge aux toits de tôle ou de paille semble mener une vie paisible. Mais sur les routes de terre, on aperçoit des pneus, des piquets et des grosses pierres pour les barrages de la nuit.
« On fait ca pour déceler les rebelles qui entrent par les collines », raconte un jeune.
« Il semble que les motos taxis font partie des pièces maîtresses de la circulation des munitions et des armes. Les motos taxis circulent librement sur les petites voies sans contrôle. Avec ces contrôles, nous sommes rassurés »,dit l’un.
Selon un responsable de la sécurité, lors des prises des villes du nord d’où ils ont lancé leur offensive le 10 décembre, les rebelles ont infiltré des éléments par groupes de deux ou trois dans les agglomérations avant de passer à l’attaque.
Le principal opposant centrafricain, l’ancien Premier ministre Martin Ziguélé, condamne ce recours à des « forces supplétives » et estime « qu’on bascule dans le non-Etat ». Un habitant du quartier juge aussi que ces barrages servent surtout à intimider les opposants.
« Vivre la peur au ventre«
Les méthodes de contrôle sont assez sommaires.
« On demande les papiers, on vérifie si la personne parle sango ou français. S’il ne les parle pas, c’est automatiquement un suspect et on l’emmène à la gendarmerie ». Langue nationale, le sango n’est pas parlé par les populations du Nord, région à dominante musulmane d’où sont originaires la majorité des rebelles, et les habitants de Bangui les considèrent comme des étrangers .
Un habitant du quartier confie « vivre la peur au ventre ».
Un autre assure qu’on a distribué des « machettes aux désoeuvrés » et que les jeunes rackettent et enlèvent de nombreux musulmans soupçonnés d’être complices des rebelles. Dans la nuit de lundi à mardi, un jeune musulman interpellé par ces milices a tenté de s’échapper et a été abattu par des militaires.
Les « patriotes » se défendent toutefois de traquer les musulmans. « Il n’y a pas de chasse aux musulmans, ce sont les rebelles qui disent ça pour influencer la communauté internationale », répond l’un d’eux. « On fouille les caisses pour que des gens ne puissent pas rentrer avec des armes », explique un autre. « On en a attrapé un », se réjouit un « patriote ». « C’était un cireur de chaussures. Dans son bac, il y avait des munitions ». Les jeunes « patriotes » font aussi des patrouilles de jour et de nuit dans les ruelles.
« Dans notre quartier, on nous a informés qu’un homme faisait partie du groupe rebelle dans la brousse. On a cassé et on a brûlé sa maison il y a quatre jours », raconte un des hommes du barrage. De nombreux témoignages affirment qu’aux barrages les jeunes sont armés de machettes et de « kokoras » (arcs et flèches en sango). Et leur coordination s’appelle justement Coalition citoyenne opposée aux rebelles armés : Cocora.
Les « patriotes » réfutent en bloc les accusations. « On n’a pas d’armes, on n’est pas des militaires », assure l’un. « Nous sommes unis et nous sommes nombreux. Notre force, c’est le groupe ». Tous assurent que leur action est légale. « On le fait à l’amiable, sans agressivité », dit l’un. Pour ces « bénévoles », dont beaucoup sont au chômage, « le prix (la récompense), c’est la paix ».
Mises à jour 11h26: Au moins cinquante personnes ont été arrêtées et placées en détention arbitraire dont deux anciens députés de l’Assemblée nationale (parlement) par le pouvoir à Bangui, la capitale de la République centrafricaine (RCA) où un climat tendu persiste, annonce un responsable des droits de l’homme.
Sous couvre-feu nocturne (entre 19h et 5h locales) suite à un décret du président François Bozizé la semaine dernière face à la progression des combattants de coalition rebelle Séléka qui exigent son départ, la capitale centrafricaine vit la peur au ventre, les habitants étant pris de panique au regard de la détérioration de la situation sociopolitique qui engendre exactions et pillages en série.
« Il y a des cas d’arrestations et des cas de morts. Des gens ont été arrêtés et détenus à la section des recherches et des investigations (services spéciaux centrafricains, NDLR). On parle d’au moins 50 personnes, au rang desquels deux anciens députés »,a déclaré Fulgence Zeneth, membre de l’Observatoire centrafricain des droits de l’homme (OCDH) joint mardi à Bangui par Xinhua.
De l’avis du responsable humanitaire, les deux élus dont il n’a pas révélé l’identité, sont originaires respectivement de Birao et de Ouanda Djallé, deux localités du Nord-Est du pays sous contrôle rebelle depuis toujours. « On n’a pas l’idée de leur lieu de détention »,a-t-il mentionné, confirmant une chasse à l’homme à Bangui contre les sympathisants de la rébellion dénoncée par celle- ci.
Mises à jour Mercredi 2 Janvier 09h05: C’est la première fois depuis l’indépendance de la Centrafrique que les troupes françaises renoncent aussi clairement à leur rôle d’acteur principal dans une crise politico-militaire.
Comme l’a réaffirmé le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, depuis Kaboul lundi, la mission des 600 militaires stationnés en Centrafrique, à l’aéroport de Bangui, est de protéger les ressortissants français et européens et de les évacuer en cas de besoin. Officiellement, ces derniers sont 1200 – dont un tiers de binationaux – même si certains sont déjà partis. L’attaque de l’ambassade de France à Bangui par des manifestants le 26 décembre a montré que la situation pouvait rapidement dégénérer et se retourner contre les Français. C’est la raison pour laquelle, affirme Paris, des renforts ont été envoyés de la base militaire de Libreville au Gabon ces jours derniers.Pendant longtemps, les troupes françaises sont intervenues en Centrafrique pour y faire ou y défaire les régimes qui se sont succédé depuis la décolonisation en 1960. L’intrusion la plus spectaculaire dans les affaires centrafricaines fut l’opération «Barracuda», menée par des commandos français en 1979 pour renverser l’empereur Bokassa. Mais elle ne fut pas la seule. En 1996, les troupes françaises sont intervenues trois fois pour sauver le pouvoir en place. En 2007, les parachutistes ont sauté sur le nord-est du pays pour soutenir les forces armées contre un mouvement rebelle.
Révision des accords de défense
«Ce temps-là est terminé», assure François Hollande. «Si nous sommes présents, ce n’est pas pour protéger un régime, c’est pour protéger nos ressortissants et nos intérêts et en aucune façon pour intervenir dans les affaires intérieures d’un pays.»Le chef de l’État a opposé une fin de non-recevoir aux demandes d’intervention faites par le président centrafricain, François Bozizé.
La France n’est plus le gendarme de l’Afrique francophone, elle le prouve aujourd’hui à Bangui. Amorcée sous Nicolas Sarkozy, qui a renégocié les accords de défense entre Paris et ses anciennes colonies, les débarrassant de clauses secrètes qui permettaient à l’armée française d’intervenir militairement, la fin de la Françafrique a été réaffirmée par le nouveau gouvernement. La France «n’a pas vocation à intervenir directement» avec ses troupes combattantes en Afrique, avait promis l’équipe au pouvoir en mai dernier.
La discrétion n’exclut cependant pas l’influence. Avec ses 600 militaires sur le terrain, la France voudrait aussi favoriser, comme l’a dit François Hollande, «l’ouverture d’un dialogue» entre les autorités et la rébellion. Dit autrement, Paris espère que la présence militaire française aura un effet stabilisateur sur la situation et freinera les ardeurs des deux parties. Un rôle d’arbitre armé, en somme. Les prochains jours diront si cette nouvelle posture est ou non persuasive. Suivre en direct la situation et l’avancée des rebelles en Centrafrique:
Mises à jour Mercredi 2 Janvier 2013 à 8h12: Afin d’empêcher la prise de Bangui par les rebelles de la Séléka, les pays d’Afrique centrale continuent d’envoyer des renforts pour protéger la capitale de république de Centrafrique.
Les effectifs en Centrafrique de la Force multinationale d’Afrique centrale devraient compter environ 760 hommes dans les prochains jours. Un premier groupe de 120 soldats Gabonais est arrivé mardi matin dans la ville. Un autre contingent de 120 militaires du Congo-Brazzaville est arrivé la veille, tandis que 120 Camerounais doivent débarqués d’ici la fin de la semaine.
Ces nouvelles troupes vont compléter les 400 soldats tchadiens déjà en place à Damara, ultime verrou avant Bangui, à 75 km au sud de la capitale.
Bozizé remercie l’armée tchadienne
Lors de son message de vœux du Nouvel an diffusé lundi à la télévision nationale, le président centrafricain François Bozizé a remercié l’armée tchadienne, venue s’interposer entre la coalition rebelle du Séléka et Bangui.
« Grâce à l’armée tchadienne vous m’écoutez aujourd’hui à la radio et vous me regardez à la télévision. Sinon, on serait tous dans la brousse. Bangui serait aujourd’hui envahie et dans des troubles. Merci à l’armée tchadienne, merci au président Idriss Déby Itno du Tchad »,a déclaré le chef d’État.
Au cours de ce message, le président a aussi fait des concessions en envisageant des pourparlers en vue de former un gouvernement d’union.
« Je suis prêt pour ce dialogue (avec la rébellion), j’attends que les chefs d’État (de la Communauté économique des États d’Afrique centrale, CEEAC) fixent la date pour que nous puissions y aller de concert avec la Séléka pour trouver des pistes de sortie de la crise », a-t-il dit.
En réponse, le porte-parole des rebelles, Eric Massi, a de nouveau rejeté les offres de dialogue. « Le dialogue on sait qu’il ne le veut pas »,a-t-il expliqué à l’AFP.
Eric Massi a toutefois déclaré « ne rien avoir contre » les forces africaines qui se massent sur la route de Bangui, mais il a exigé qu’elles interviennent contre les arrestations de sympathisants de la Séléka dont il accuse le pouvoir depuis plusieurs jours.
Un jeune musulman supposé proche de la rébellion centrafricaine a ainsi été tué dans la nuit de lundi à mardi, et un policier est mort au cours d’affrontements qui ont suivi mardi dans un quartier populaire de Bangui, selon une source policière.
Mises à jour 16h16:Au moins deux morts, un membre de la rebellion Séléka et un policier Centrafricain…
Un jeune musulman supposé proche de la rébellion centrafricaine a été tué la nuit dernière, et un policier est mort au cours d’affrontements qui ont suivi ce mardi dans un quartier populaire de Bangui, selon une source policière.
« Les forces de défense et de sécurité (…) ont appréhendé dans la nuit du 31 au 1er au quartier du km 5 un individu jugé suspect (supposé lié aux rébellions). Au moment de le conduire au commissariat central, il a sauté du véhicule. Dans la course poursuite qui a suivi il a été abattu » a affirmé la source, ajoutant qu’au cours des affrontements de ce matin un policier est mort.
Mises à jour de 16h08: Malgré l’avancée fulgurante des rebelles, les ONG, comme Médecins sans frontières (MSF), continuent à mener leurs projets de survie auprès des populations fuyant la guerre. Le CICR confirme aussi des déplacements des populations.
Sylvain Groulx, responsable du bureau MSF à Bangui, fait le point de la situation à Ndélé. Cette ville est prise par les rebelles au tout début de l’offensive le 10 décembre. Il affirme que les habitants sont « craintifs ». Certains « ne rentrent chez eux que quelques heures dans la journée. Les femmes et les enfants ne se sentent pas en sécurité la nuit. »
Mises à jour 15h24: Des ressortissants gabonais résident en République centrafricaine ont regagné Mardi Libreville, capitale gabonaise, en provenance de Bangui où l’insécurité est grandissante. Mises à jour de 14h32: Témoignage d’un habitant de Kaga Bandoro, ville de Centrafrique prise par les rebelles séléka sur notre Forum ici
Mises à jour 13h03: Idriss Déby, président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), a mis en garde les parties en conflit en Centrafrique. Dans un communiqué publié dans l’après-midi, le président tchadien rappelle que la CEEAC est décidée à empêcher à tout prix, toute action militaire au-delà de Damara, la ville centrafricaine située à 70 km de Bangui où sont stationnées les forces d’interposition.
Idriss Déby qui se tient informé de la situation heure par heure, grâce à son état-major, a décidé de lancer un avertissement aux rebelles et aux forces gouvernementales. « La CEEAC a décidé de faire respecter la cessation des hostilités. A cet effet, la ville de Damara constitue la ligne rouge à ne franchir sous nul prétexte »,écrit le chef de l’Etat dans un communiqué signé par ses services.
Le groupe de mots « ligne rouge » est souligné en gras dans le texte qui ajoute que les forces de la CEEAC basés dans cette ville ont reçu l’ordre d’empêcher toute violation de ce cessez-le-feu « à tout prix ».
Selon des sources militaires, la ville de Damara, comme celle de Sibut, présentées comme des verrous, restent contournables par de petites unités non motorisés. Autrement dit, des rebelles, par petits groupes, peuvent contourner Damara pour aller attaquer Bangui. L’inverse est aussi possible. D’où la mise en garde du président en exercice de la CEEAC.
Guerre de communiqués
Sur le terrain les deux camps se livrent à une guerre d’intoxication par communiqués interposés. Selon le porte-parole des rebelles de la Seleka, Eric Neris-Massi affirme qu’une colonne de huit véhicules du gouvernement auraient quitté Damara pour attaquer leur position de Sibut à quelque 85 km de là. Les rebelles disent donc vouloir prendre Damara en réponse à cette offensive du gouvernement.
De son coté, le ministre de l’Administration du territoire centrafricain Josué Binua nie catégoriquement avoir lancé une offensive depuis Damara.
En principe dans cette ville verrou, seule la force de maintien de la paix des Etats d’Afrique centrale est sur place. Les renforts promis par la CEEAC sont en train d’arriver pour sécuriser la zone. Selon l’envoyée spéciale de RFI, ce lundi après-midi, 150 soldats d’infanterie sont arrivés du Congo-Brazzaville. 120 soldats gabonais et 120 autres venus de Cameroun sont attendus dès mardi sur place. Ce qui portera à 760, le nombre de soldats de la paix à Damara.
Mises à jour Mardi 08h56:Le Congo a annoncé aujourd’hui avoir envoyé 120 militaires à Bangui, la capitale centrafricaine, menacée par un groupe rebelle, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères reçu à l’AFP.
Cette compagnie agira dans le cadre du mandat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale, précise le texte selon lequel cet envoi s’est fait à la demande du président tchadien Idriss Déby, également président en exercice de la CEEAC.
Mises à jour Mardi 1er Janvier 2013: Les Etats-Unis se sont dits lundi « très inquiets » de la « détérioration de la sécurité en Centrafrique » et ont appelé les rebelles à cesser leur avancée vers Bangui, la capitale. « Nous appelons les rebelles à cesser toutes les hostilités et tout mouvement vers la capitale. Nous appelons également les rebelles à s’assurer de la sécurité de la population civile »,a déclaré dans un communiqué, la porte-parole de la diplomatie américaine, Victoria Nuland.
Washington appelle également le gouvernement à faire respecter les droits de l’Homme dans la région, ajoutant que les Etats-Unis se souciaient « de centaines de disparitions et d’arrestations de personnes issues d’ethnies proches de la rébellion du Séléka ».En quelques semaines, la coalition rebelle du Séléka a pris le contrôle d’une large partie de la Centrafrique, en progressant à une vitesse fulgurante. Désormais aux portes de Bangui, ce mouvement composite réclame le départ du président François Bozizé.
Mises à jour 18h32: Interview d’2ric Massi représentant des Sélékas à Paris: Pourquoi menacez-vous aujourd’hui de prendre Bangui, ce que vous excluiez encore samedi?
Éric MASSI. – C’est une question humanitaire. Il y a maintenant urgence à intervenir, la population est en danger. François Bozizé et ses hommes ont fait distribuer des machettes et des kalachnikovs à ses partisans civils. Il y a dans les quartiers des descentes et des arrestations parmi les gens issus du nord du pays. Ce sont surtout les membres des familles des troupes ou des chefs de la Séléka. Plus de 400 personnes ont été arrêtées et sont portées disparues. C’est une situation intolérable et nous exigeons maintenant le départ sans délai de Bozizé.
Vous refusez donc tout dialogue…
Un dialogue est encore possible. Il est possible que je me rende à Cotonou ou à Libreville. Mais, avant cela, il nous faut des garanties de la part des chefs d’État de la région pour que les arrestations prennent fin.
Que pensez-vous du déploiement de troupes françaises à Bangui?
La France a clairement dit qu’elle n’interviendrait pas. Il me semble normal que Paris veuille protéger ses ressortissants et ses intérêts. Maintenant, Paris a aussi un rôle à jouer dans la recherche d’une solution s’il le souhaite.
La Séléka souffre-t-elle d’un déficit de leader et de programme?
C’est une vision ancienne. La Séléka est une alliance de plusieurs mouvements. Pendant plusieurs mois, c’est vrai qu’il n’y a pas eu de chef. Maintenant, sur le terrain, les combattants se sont concertés et c’est Michel Djotodia qui a été choisi. Pour le programme c’est assez simple. Il s’agit de remettre le pays sur la voix de la démocratie et du développement. Nous formerons un gouvernement d’union nationale chargé d’organiser des élections générales auxquelles son responsable ne pourra se présenter.
Mises à jour 17h55: François Hollande s’est entretenu aujourd’hui avec son homologue centrafricain François Bozizé, appelant à « l’ouverture d’un dialogue entre les autorités centrafricaines et toutes les parties en présence, notamment la rébellion »,a annoncé l’Elysée.
Lors de cet entretien téléphonique organisé cet après-midi, le président français a invité Bozizé « à engager ce processus dans les meilleurs délais », a ajouté l’Elysée dans un communiqué.
Hollande a également « salué les efforts de médiation de l’Union africaine et de son président, M. Boni Yayi, ainsi que ceux de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) pour parvenir à une solution politique », a également indiqué la présidence française. Dans le même temps, la coalition rebelle du Séléka, qui réclame le départ de Bozizé, semblait poursuivre sa progression vers Bangui, affirmant vouloir prendre Damara, dernier verrou à 75 km au nord de la capitale centrafricaine.
Mises à jour 17h12: La coalition rebelle du Séléka a demandé aujourd’hui le départ de François Bozizé, affirmant également vouloir prendre Damara, dernier verrou à 75km au nord de Bangui, en réponse à la progression de troupes gouvernementales vers ses positions à 160 km de la capitale centrafricaine.
« Bozizé doit partir, c’est clair, on réclame son départ, qu’il quitte le pouvoir« , a affirmé un porte parole du Séléka, Eric Massi. Il affirme qu’« une colonne de huit véhicules (gouvernementaux) a quitté Damara pour attaquer » les positions rebelles à Sibut. On va neutraliser cette colonne comme on le fait toujours, et allons sécuriser (prendre) Damara ».
Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a appelé aujourd’hui toutes les parties centrafricaines, en conflit, à ouvrir « sans délai les négociations prévues à Libreville ». Mises à jour du Lundi 31 Décembre 2012: La France envoie 600 soldats.
Point sur la situation en Centrafrique après une nouvelle semaine de troubles. Des renforts sont arrivés à Bangui pour protéger les ressortissants français, alors que la rébellion progresse.
La France saura-t-elle se sortir du piège centrafricain? Alors que les rebelles de la Séléka s’approchent de Bangui, la capitale, dans une offensive qui semble inarrêtable, et que le pouvoir ne paraît pas enclin à la négociation, les regards se tournent vers Paris. «Nous demandons à nos cousins français et aux États-Unis (…) de nous aider à repousser les rebelles sur leurs positions initiales», a dit François Bozizé, le président centrafricain, lors d’un discours prononcé mercredi sur la place principale de Bangui.
La fin de non-recevoir de François Hollande fut nette. La France n’est pas présente dans son ancienne colonie pour «protéger un régime», mais «pour protéger (ses) ressortissants et (ses) intérêts et en aucune façon pour intervenir dans les affaires intérieures d’un pays». Le président français a en revanche appelé «toutes les parties à cesser les hostilités».
Pour l’Élysée, c’était une occasion de symboliser la rupture avec la «Françafrique» prônée par le nouveau président. Mais la cassure pourrait être plus difficile à faire qu’à dire. Car, sur le terrain, quelque 250 militaires français étaient déjà présents dans le cadre de la mission Boali, une opération de soutien à une autre mission, la Micopax, un corps expéditionnaire composé de troupes d’Afrique centrale et destiné à stabiliser le pays. Ces derniers jours le contingent tricolore n’a cessé de monter en puissance.
D’abord vendredi, avec un renfort de 150 parachutistes des troupes de marine puis dimanche avec l’arrivée de 180 légionnaires supplémentaires. Au total c’est donc près de 600 hommes qui sont stationnés à l’aéroport de Bangui.« Ils sont là à titre de précaution en cas d’opération d’évacuation», assure-t-on au ministère de la Défense. Environ 1200 Français vivent en Centrafrique. Mais pas plus de 500 à 800 de nos compatriotes seraient dans le pays actuellement. Si l’on ajoute les Européens que la France a la charge de protéger, c’est un peu plus de 1000 personnes qui pourraient être exfiltrées.
Un nombre relativement faible au regard du dispositif. «On compte presque un militaire par citoyen français», sourit un homme politique centrafricain. «Il semble que Paris redoute un affrontement dans la capitale. Il serait alors difficile d’assister à un bain de sang sans tenter de calmer les choses», explique un bon connaisseur du dossier.
Le retour des paras
Paris se défend d’avoir de telles intentions mais le soupçon persiste. Ancienne puissance coloniale, la France fut longtemps la force qui faisait et défaisait les régimes à sa guise, et la Centrafrique, une sorte de caricature de la Françafrique. Depuis une quinzaine d’années, les autorités françaises tentent de rompre avec ce passé, sans y parvenir. Le tournant fut pris à la fin des années 1990 avec la fermeture de la base militaire de Bangui, puis le retrait des coopérants. Pourtant, en 2003, c’est avec la bénédiction française que Bozizé, aidé par le Tchad, avait pris le pouvoir. En 2006, le même Bozizé était parvenu à convaincre d’appliquer les accords de défense. La France était encore intervenue. Mais moins d’un an plus tard, les parachutistes français étaient de retour pour dégager Birao, une ville du Nord, de rebelles soudanais. La fin de l’accord de défense, remplacé en 2010 par un partenariat, impliquait la fin de ce type d’opération. «C’est le but de ce nouveau texte», assuraient les diplomates. Voici venue l’heure de l’épreuve des faits.
Mises à jour de 18h05: Bozizé prêt a former un gouvernement avec les rebelles Séléka ! Le président centrafricain François Bozizé s’est déclaré prêt à former un gouvernement de coalition avec les rebelles et a accepté le principe de pourparlers de paix au Gabon sans conditions préalables. Le chef de l’Etat, dont le régime est menacé par les insurgés du Séléka dont les forces ne sont plus qu’à 75 km de Bangui, a ajouté qu’il ne briguerait pas en 2016 un nouveau mandat à la tête de la RCA.
Mises à jour Dimanche 17h54: Le président centrafricain François Bozizé a demandé aujourd’hui à rencontrer son homologue français François Hollande dans une allocution à l’issue de sa rencontre avec le président de l’Union Africaine Thomas Boni Yayiau sujet de la crise en Centrafrique.
« Je profite de l’occasion pour adresser au président français François Hollande ma disponibilité pour le rencontrer, si son programme le permet. Je crois qu’au cours de cette rencontre, nous pourrons débattre des questions profondes qui intéressent la République Centrafricaine, ce pays qui a trop souffert, abandonné à lui-même », a déclaré François Bozizé.
Mises à jour 16h19:Le président centrafricain François Bozizé s’est déclaré prêt à former un gouvernement de coalition avec les rebelles et a accepté le principe de pourparlers de paix au Gabon sans conditions préalables. Le chef de l’Etat, dont le régime est menacé par les insurgés du Séléka dont les forces ne sont plus qu’à 75 km de Bangui, a ajouté qu’il ne briguerait pas en 2016 un nouveau mandat à la tête de la RCA.
Il a tenu ces propos devant la presse à l’issue d’un entretien à Bangui avec son homologue béninois, Thomas Yayi Boni, par ailleurs président en exercice de l’Union africaine.
Mises à jour 13h40:Le ministère de la Défense a indiqué aujourd’hui que 180 militaires français supplémentaires étaient arrivés à Bangui en Centrafrique. Ces hommes sont dépêchés depuis le Gabon.
Il s’agit « d’avoir sur place un dispositif permettant de faire face à toute évolution de la situation et le cas échéant d’assurer la sécurité des nos ressortissants »,a déclaré à l’AFP le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l’état-major des Armées.
Dépêche AFP de 11h48:La coalition rebelle du Séléka a déclaré à l’AFP souhaiter que le départ du président centrafricain François Bozizé soit discuté dimanche avec le président de l’Union africaine (UA), le Béninois Yayi Boni, venu à Bangui pour tenter d’instaurer le dialogue.
La question (du départ de François Bozizé) doit être discutée avec l’Union africaine (UA) », a déclaré à l’AFP le porte-parole du Séléka Eric Massi, soulignant que « le président Bozizé doit reconnaître sa défaite militaire sur le terrain (…) et en tirer les conclusions ».
Mises à jour de 11h39:La coalition rebelle du Séléka, parvenue à 60 km de Bangui, a affirmé ne pas exclure d’entrer dans la capitale centrafricaine, alors que le président de l’Union africaine Yayi Boni y est attendu aujourd’hui pour encourager un dialogue. Le président centrafricain François « Bozizé a l’intention de livrer bataille à Bangui, et si la situation l’exige, nous prendrons des dispositions »,a dit le porte parole du Séléka Eric Massi, qui avait affirmé à de nombreuses reprises que la rébellion n’avait pas l’intention de prendre Bangui. Mises à jour et point du Dimanche 30 Décembre 2012 à 9h55: COUVRE FEU A BANGUI; Les rebelles ont renforcé leur emprise samedi sur le territoire centrafricain, obligeant les forces régulières du président François Bozizé et leurs alliés à se replier à Damara, dernier verrou stratégique sur la route de la capitale Bangui où a été instauré un couvre-feu.
Alors que semblait s’éloigner la perspective de pourparlers entre les rebelles et le régime annoncés vendredi par la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC), le président en exercice de l’Union Africaine, Thomas Boni Yayi, était attendu à Bangui pour rencontrer dimanche le président Bozizé afin d’encourager une sortie de crise par le dialogue.
« Le président se déplace pour faire de la prévention, il va inviter les différentes parties à la négociation », a déclaré à l’AFP le chef de la diplomatie béninoise Nassirou Arifari Bako. « Sa démarche s’inscrit dans le cadre du soutien à toutes les décisions de la Communauté économique des Etats d’Afrique Centrale »,a-t-il souligné.
Plus tôt samedi, la rébellion du Séléka, qui combat le président Bozizé au pouvoir depuis 2003, a pris sans combat la ville de Sibut, à 160 km au nord de la capitale, nouveau succès enregistré en trois semaines d’offensive.
Mises à jour 20h31:Repli des forces Centrafricaine à Damara, Trois semaines après le début de son offensive, la rébellion centrafricaine de la Seleka a renforcé son emprise, ce samedi 29 décembre, sur le territoire centrafricain. Elle a pris la ville de Sibut, située à environ 160 kilomètres au nord de Bangui, s’approchant un peu plus de la capitale centrafricaine et obligeant du coup les forces régulières et leurs alliés tchadiens à se replier à Damara.
Mises à jour 19h22:Annonce des rebelles du Séléka « Depuis ce matin, les rebelles ont occupé la ville de Sibut, confirme Josué Binoua à RFI, parce que depuis hier, les forces d’interposition tchadiennes se sont repliées à Damara pour sécuriser davantage la ville de Bangui puisque Damara est une intersection par rapport à Sibut. Et comme la ville de Sibut était libre, les rebelles s’en sont emparés ce matin. Ce qu’ils veulent, c’est destituer le chef de l’Etat par la force et marcher sur Bangui. Ils ne veulent pas dialoguer. » Mises à jour 14h16:La rébellion centrafricaine de la coalition Séléka a pris la ville de Sibut située à 130 km au nord de la capitale Bangui, samedi 29 décembre. « Les rebelles sont entrés dans Sibut. Il n’y a pas eu de combats, les Forces armées centrafricaines (FACA) stationnées là ainsi que les troupes tchadiennes ayant quitté la ville hier soir (vendredi) pour se positionner à Damara (75 km de Bangui) »,a déclaré à l’AFP une source militaire centrafricaine.
Une partie (150 hommes) du contingent tchadien envoyé le 18 décembre par le président Idriss Déby Into était basée à Sibut. Le reste étant stationné à Bossangoa. Selon des habitants en provenance de Sibut vers Bangui, une soixantaine de véhicules de troupes tchadiennes et centrafricaines ont été aperçus dans la soirée de vendredi en train de converger vers Damara. Mises à jour 9h42:Notre correspondant nous rapporte la présence de 300 membres de la garde présidentielle de RDC pour soutenir le président Bozizé à Bangui. Les autorités congolaises ont démenti cette information, affirmant que ces éléments étaient à Bangui « depuis 3 ans dans le cadre de la force multinationale d’Afrique centrale (FOMAC) ». La rébellion centrafricaine déclare aujourd’hui que ces renforts « ne font pas partie de la FOMAC » et ont même été aperçus ce matin « à 22 km de Bangui ».La Séléka donne 48 heures aux troupes congolaises « pour se replier« . Mises à jour Samedi 9h29:Cent cinquante militaires français ont été envoyés en renfort à Bangui, en Centrafrique, dépêchés depuis une base de Libreville (Gabon), et ils sont arrivés sur place vendredi matin, a-t-on appris dans la nuit auprès du ministère de la Défense, confirmant une information de RFI.
Il s’agit d’une « mesure de précaution » pour « la protection des ressortissants français et européens »,a-t-on précisé de même source. Une compagnie d’infanterie de parachutistes, soit 150 hommes, est venue renforcer les quelque 250 soldats français déjà présents sur la base M’Poko de l’aéroport de Bangui, a-t-on ajouté.
Suivre en direct la situation et l’avancée des rebelles en Centrafrique:
Afficher Avancée des rebelles de la coalition Séléka sur une carte plus grande Mises à jour 20h00: De violents combats ont eu lieu aujourd’hui à Bambari (centre), ville occupée depuis dimanche par la rébellion du Séléka qui a repris les armes le 10 décembre et s’approche dangereusement de Bangui, a-t-on appris de source militaire centrafricaine.
« Des éléments des Forces armées centrafricaines (Faca) ont attaqué Bambari pour essayer de la reprendre. Les combats ont été particulièrement violents. On ne sait pas encore qui contrôle la ville »,a indiqué cette source sans plus de précisions. Selon une source humanitaire, « des témoins situés à 60 km de Bambari ont entendu des détonations et des armes lourdes pendant plusieurs heures dans la journée ».
Mises à jour 17h25:Les pays d’Afrique centrale ont entamé, vendredi 28 décembre, une médiation en Centrafrique pour tenter d’obtenir un cessez-le-feu et des négociations entre le régime du président François Bozizé et la rébellion qui le menace.
Les pays d’Afrique centrale ont entamé, vendredi 28 décembre, une médiation en Centrafrique pour tenter d’obtenir un cessez-le-feu et des négociations entre le régime du président François Bozizé et la rébellion qui le menace. La Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (Ceeac) veut réunir les belligérants à une table de négociations d’ici le 10 janvier, probablement à Libreville au Gabon, a fait savoir la Force multinationale d’Afrique centrale, présente dans le pays depuis 2008 et qui y compte quelques centaines d’hommes actuellement.
« La mission est arrivée jeudi soir à Bangui. Elle a commencé les discussions avec le pouvoir et a envoyé une délégation à Ndélé pour rencontrer les rebelles », a-t-on indiqué de même source. La médiation est dirigée par le général du Congo-Brazzaville Guy-Pierre Garcia, secrétaire général adjoint de la Ceeac, et elle est composée de six personnes. Parallèlement, les ministres des affaires étrangères de la Ceeac devaient se réunir vendredi à Libreville pour discuter de la crise centrafricaine, selon une source auprès de la diplomatie gabonaise.
Mises à jour 17h00:Selon nos sources proches des mouvements rebelles du Séléka, des violents affrontements ont opposé la coalition Seleka aux Forces Armées Centrafricaines ce vendredi aux environs de 11 heures dans la zone de Grimari et Sibut.
Les FACA seraient tombées dans une embuscade tenue par les rebelles du Séléka. Bilan provisoire : Côté gouvernement centrafricain: 17 combattants tués, un officier supérieur fait prisonnier, 2 toyota lourdement armées récupérées, 60 blessés. Côté Séléka : 5 blessés combattants légèrement blessés.
Les troupes gouvernementales seraient mises en débandades et poursuivies par les combattants du Séléka. Malgré l’intervention des militaires tchadiens aux côtés des FACA, les troupes gouvernementales n’ont pu résister aux rebelles qui poursuivent leur attaque.
Mises à jour 14h17: C’est 300 femmes réunies à l’initiative d’associations proches du régime du président François Bozizé qui ont défilé aujourd’hui à Bangui pour demander à l’alliance rebelle Séléka qui menace la capitale centrafricaine de « cesser le combat » et réclamer la paix. « Nous voulons la paix en RCA (République Centrafricaine) », chantaient les femmes lors de cette manifestation initiée par des proches du régime du président Bozizé, menacé par les rebelles, et qui cherche à faire pression sur la communauté internationale pour qu’elle intervienne.
« Notre pays est en danger. On veut la paix. On tue nos frères dans l’arrière-pays. Il faut que le Séléka cesse les combats », a affirmé Estelle Loka, femme au foyer et mère de trois enfants. « Il faut que la France nous défende. Certains sont mécontents de la France parce qu’ils ne nous défendent pas alors que c’est notre parrain, c’est eux qui nous ont donné l’indépendance, mais nous ne sommes pas indépendants. Il faut que la France vienne au secours de la RCA » a-t-elle poursuivi, assurant « ne pas avoir de problèmes avec les Français ».Hierdéjà, plusieurs milliers de sympathisants du régime ont défilé dans les rues de Bangui pour protester contre la progression des rebelles, rejoints par le président Bozizé lui-même.
Précédées par une fanfare et encadrées par des forces de l’ordre, les manifestantes ont parcouru le centre-ville, s’arrêtant brièvement devant la délégation de l’Union européenne. Sur la place Barthélémy Boganda, « père de l’indépendance » de la Centrafrique, elle se sont toutes mises à genou pour entonner l’hymne national. Sur la banderole principale on pouvait lire : « Alliance Séléka, cessez immédiatement vos hostilités. Conformez-vous aux accords de paix signés par vous-mêmes avec le gouvernement. Trop c’est trop ». Elle ont ensuite été accueillies à la place de la République, au centre de la capitale, par le premier ministre Faustin Archange Touadera, à qui elles ont remis un mémorandum pour le président Bozizé.
Dans un discours, la présidente de l’organisation des femmes centrafricaine, Marguerite Kofio, a demandé au nom des « femmes centrafricaines aux chefs d’Etat de la sous-région de veiller à ce que le mandat du président Bozizé aille jusqu’à son terme ».Elle a réclamé une ouverture des négociations « à Bangui et pas à l’étranger » mais aussi demandé « un gouvernement de large ouverture ».
Photos de la manifestation du Samedi 29 Décembre 2012:
Mises à jour 14h00: Le Ministre des affaires étrangères gabonais Emmanuel Issoze Ngondet a condamné aujourd’hui l’avancée des rebelles du Séléka vers la capitale centrafricaine Bangui, demandant leur retrait des villes occupées depuis le 10 décembre. Condamnant « fermement la poursuite des hostilités par les mouvements rebelles », le ministre a invité le Séléka « à cesser immédiatement les hostilités et à se retirer des différentes villes occupées ».
Réunis le 21 décembre à N’Djamena, les chefs d’Etats de la Communauté économique des états d’Afrique centrale (CEEAC) avaient appelé à des négociations « sans délai » à Libreville, en donnant un ultimatum d' »une semaine » à la rébellion pour se retirer de ses positions, ultimatum arrivant à terme aujourd’hui. Le Séléka avait exprimé sa « satisfaction » devant la proposition de négociation, mais avait maintenu ses positions et continuer sa progression vers Bangui, se justifiant par « l’absence de cessez-le-feu » et le « manque de garanties ».
Une mission de conciliation de la CEEAC a commencé aujourd’hui auprès du pouvoir centrafricain et des rebelles pour tenter de les amener à la table des négociations en janvier. Parallèlement, les ministres des Affaires étrangères de la CEEAC se rencontreront vendredi à Libreville, selon une source au ministère gabonais des Affaires étrangères.
Mises à jour Vendredi 28 Décembre 08h03: Les Etats-Unis ont annoncé hier soir avoir fermé leur ambassade en Centrafrique et fait évacuer leur ambassadeur et son équipe. « L’ambassade des Etats-Unis à Bangui a provisoirement suspendu ses opérations le 28 décembre (heure de Bangui, Ndlr) en raison de la situation sécuritaire en République centrafricaine (…). L’ambassadeur Wohlers et son équipe diplomatique ont quitté Bangui aujourd’hui avec d’autres ressortissants américains »,a annoncé dans un communiqué un porte-parole du département d’Etat, Patrick Ventrell.
Un porte-parole du ministère de la Défense, Todd Breasseale, a précisé que « le commandement américain en Afrique avait appuyé l’évacuation de l’ambassade des Etats-Unis à Bangui », notamment « l’acheminement de ressortissants américains et d’étrangers vers des lieux sûrs de la région ». Un autre responsable américain a précisé qu’un avion militaire avait quitté Bangui dans la nuit.
15h24: Envoi de troupes incertain… Trois des pays composant la Force multinationale d’Afrique centrale (FOMAC) ne semblent pas disposés à l’envoi de nouvelles troupes à Bangui, malgré l’annonce aujourd’hui par le commandant de la FOMAC de renforts pour sécuriser Bangui face à la progression des rebelles. « Bangui est sécurisée au maximum par les troupes » (de la FOMAC), mais « d’autres (troupes) vont arriver pour renforcer cette mission de sécurisation de Bangui », a déclaré le Général Jean-Félix Akaga, commandant de la FOMAC à la radio nationale centrafricaine.
Du coté des pays membres en revanche, rien ne laisse présager d’un tel envoi de renforts. « Aucune décision d’envoyer de nouvelles troupes n’a été prise, ce n’est pas au programme », a indiqué une source au ministère gabonais de la défense. Selon un officier supérieur de l’armée de République démocratique du Congo (RDC) sous couvert d’anonymat également: « il n’y a rien de prévu ou de préconisé pour combattre ce mouvement (rebelle) ».« Le Cameroun a déjà un contingent en Centrafrique (…) environ 150 hommes. Mais la décision d’envoyer des hommes supplémentaires n’a pas été encore prise, c’est une décision délicate qui appartient au chef de l’Etat », a pour sa part déclaré une source proche du haut commandement militaire camerounais.
Mises à jour de Jeudi 13h59 : USA,Washington et les Nations unies ont annoncé, mercredi, le départ de tous leurs employés jugés non indispensables et de leurs familles. Le retrait « temporaire » des 200 personnes travaillant pour les Nations unies en Centrafrique « est une mesure de précaution pour réduire notre présence au cas où la situation devait se détériorer à Bangui »,a expliqué Martin Nesirky.
Faisant état de sa « profonde préoccupation face à la détérioration de la sécurité en Centrafrique », le département d’Etat américain a affirmé, pour sa part, travailler « avec la communauté américaine à Bangui pour faciliter le départ » de ses ressortissants. Appelant les rebelles à « cesser les hostilités et à stopper leur avancée vers la capitale », il a par ailleurs salué « l’initiative de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) » qui va tenter d’obtenir un cessez-le-feu.
Mises à jour jeudi13h49:De Bangui la capitale de la RCA Le président François Bozizé a appelé aujourd’hui la France et les Etats-Unis à l’aider à stopper la rébellion du Séléka, qui a pris les armes depuis le 10 décembre et menace à présent Bangui, dans un discours public au centre de la capitale.
« Nous demandons à nos cousins français et aux Etats Unis d’Amérique qui sont des grandes puissances, de nous aider à faire reculer les rebelles à leur base initiale de façon à permettre la tenue du dialogue à Libreville pour résoudre la crise actuelle »,a déclaré le président François Bozizé en sango, langue nationale centrafricaine.
Mises à jour jeudi 9h26: La force multinationale d’Afrique centrale va envoyer de nouvelles troupes à Bangui, en Centrafrique, afin de stopper l’avancée des rebelles.
Mises à jour jeudi 06h15: L’ONU et les Etats-Unis ont annoncé hier le retrait de la République centrafricaine de tous leurs employés jugés non indispensables et de leurs familles face à une rébellion qui s’approche de la capitale Bangui. Mises à jour mercredi 19h16: François Hollande a demandé aujourd’hui au ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian« de prendre toutes les dispositions pour assurer la sécurité » de l’ambassade de France à Bangui, en Centrafrique, attaquée par des manifestants, ainsi que des Français, a annoncé l’Elysée dans un communiqué.
« Ces mesures ont été mises en œuvre dans les délais les plus courts et seront prolongées autant que nécessaire »,a poursuivi l’Elysée, précisant que « le président de la République se tient régulièrement informé de la situation » en Centrafrique.
Mises à jour mercredi 17h00: Air France a fait faire demi-tour aujourd’hui à son vol hebdomadaire Paris-Bangui en raison des événements en Centrafrique, où la rébellion se rapproche de la capitale où plusieurs centaines de manifestants s’en sont pris à l’ambassade de France. « En raison de la situation en Centrafrique, le vol AF 780 Charles de Gaulle-Bangui a effectué un retour en vol et rentre à Paris », a annoncé un porte-parole de la compagnie.
Il s’agit du seul vol hebdomadaire à destination de la capitale de Centrafrique, selon lui. « Le vol est parti (mercredi) à 10H59 et a fait demi-tour trois heures trente après le départ. Son arrivée à Paris est estimée à 17H37 », a-t-il précisé. L’appareil transporte 130 passagers, a-t-il indiqué.
Mises à jour mercredi 16h30: En Centrafrique, plusieurs centaines de personnes ont lancé aujourd’hui des projectiles vers l’ambassade de France à Bangui, après avoir fait un sit-in devant l’ambassade américaine pour dénoncer la situation dans le pays dont une partie est occupée par la coalition rebelle, a constaté un journaliste de l’AFP.
« Nous sommes ici à l’ambassade de France, parce que c’est la France qui nous a colonisés. Mais la France a tendance à nous lâcher. On n’a plus besoin de la France, la France n’a qu’à prendre son ambassade et partir », a affirmé une manifestante. « La France n’a pas respecté la convention de défense entre elle et la République Centrafricaine. Nous dénonçons cette attitude », a pour sa part déclaré un étudiant qui a requis l’anonymat.
Durant la manifestation, plusieurs jeunes ont jeté des projectiles sur les locaux de l’ambassade dont certains ont cassé des vitres, ainsi que sur la représentation d’Air France. Auparavant, les manifestants, membres d’associations proches du Kwa Na Kwa (le parti du président François Bozizé), ont observé un sit-in devant l’ambassade des Etats-unis. Munis de sifflets et de branches de palmiers, ils ont scandé en sango, la langue nationale: « i yé gui siriri » (nous voulons la paix, non à la guerre).
L’ambassadeur de France a protesté contre la manifestation qu’il a qualifiée de « particulièrement violente ». « Ce matin, une manifestation violente s’est déroulée devant l’ambassade des Etats-unis d’Amérique, et s’est prolongée par une manifestation particulièrement violente devant la chancellerie de France, avec des jets de projectiles, avec des bris de vitres. Le drapeau français a été descendu de son mât et emporté par des manifestants », a déclarté l’ambassadeur Serge Mucetti. « Cette situation est totalement inadmissible. Je demande au gouvernement de la République centrafricaine de faire respecter les accords internationaux en cette matière. Ceux qui ont agi de la sorte sont des ennemis de la République centrafricaine », a-t-il ajouté.
Depuis le 10 décembre, la coalition rebelle du Séléka a pris plusieurs villes importantes du pays, revendiquant « le respect » d’accords de paix signés entre 2007 et 2011. Malgré l’appel des autorités et des pays voisins à la négociation, le Séléka a avancé rapidement sans rencontrer de résistance, et se trouve désormais non loin de la capitale centrafricaine. Les rebelles ont demandé mercredi dans un communiqué que le pouvoir de Bangui « rende les armes ».
Mises à jour 15h45: En directe de Bangui, plusieurs centaines de personnes ont lancé aujourd’hui des projectiles vers l’ambassade de France à Bangui, après avoir fait un sit-in devant l’ambassade américaine pour dénoncer la situation dans le pays dont une partie est occupée par la coalition rebelle, a constaté un journaliste de l’AFP.
« Nous sommes ici à l’ambassade de France, parce que c’est la France qui nous a colonisés. Mais la France a tendance à nous lâcher. On n’a plus besoin de la France, la France n’a qu’à prendre son ambassade et partir », a affirmé une manifestante.
La coalition rebelle du Séléka, a demandé au pouvoir « de déposer les armes », tout en considérant inutile de livrer bataille à Bangui face à un Président, François Bozizé qui « a déjà perdu le contrôle du pays ». « Nous demandons à tous les fils et filles de Centrafrique, à tous les éléments des forces de défense et de sécurité encore fidèles au régime de François Bozizé (…) de déposer les armes immédiatement », annonce un communiqué du Séléka.
Mises à jour du 25 Décembre 2012: Déjà la semaine dernière la coalition rebelle du Séléka s’était emparée le 25 décembre d’une nouvelle ville, Kaga Bandoro, dans le centre-nord de la Centrafrique, sans rencontrer de résistance, s’approchant un peu plus de la capitale Bangui, avait annoncé une source militaire.
Désormais présente à l’est et au nord de Bangui, la rébellion qui avait affirmé au début des hostilités, le 10 décembre, ne pas vouloir marcher sur la capitale, s’en approche désormais dangereusement, ne rencontrant que peu de résistance dans son avancée. Bangui est située à la frontière du Congo Brazzaville et de la République démocratique du Congo.
Signe de crise, « le président centrafricain (François Bozizé) a longuement réuni les responsables militaires pour faire le point sur la situation », a indiqué mardi une source militaire dans la capitale centrafricaine.
A Kaga Bandoro, « les rebelles sont entrés » mardi « en véhicule et à moto, et ils se sont mis à tirer à l’arme lourde en direction des points stratégiques : base du détachement militaire, gendarmerie, poste des douanes, police », a déclaré une autre source militaire à Sibut, verrou stratégique sur la route de Bangui. « Les éléments des Forces armées centrafricaines, selon la même source, ont opposé une brève résistance, puis se sont mis à battre en retraite en direction de Sibut (à 130 km de Kaga Bandoro et à une centaine de kilomètres de Bangui) ».
Kaga Bandoro est le quatrième chef-lieu de préfecture du pays a être attaqué et occupé par la rébellion, après Ndélé (nord), Bria (centre), et Bambari (centre sud). Face à la rébellion, l’armée régulière, sous-équipée, démotivée et mal organisée, a démontré sa faible capacité de riposte, en particulier au moment de la prise de Bambari en à peine quelques heures, qui était pourtant l’une de ses places-fortes.
Le gouvernement veut le retrait des rebelles
Les soldats tchadiens, dont le nombre n’est pas précisé, arrivés en renfort au milieu de la semaine dernière en Centrafrique sont en revanche rompus au combat. L’armée tchadienne avait déjà aidé François Bozizé à prendre le pouvoir en 2003 et à combattre des rébellions dans le nord de la Centrafrique en 2010.
Hier soir, une partie des troupes tchadiennes basées à Sibut s’est déplacée en direction de Kaga Bandoro selon une source militaire centrafricaine, qui a affirmé ne pas connaître la raison de ce déplacement. Pourtant, dès le départ, celle-ci s’est présentée comme une « force d’interposition » et non d’attaque, et ne s’est pas opposée à la progression rapide de la rébellion.
Lundi, le Séléka a annoncé « l’arrêt de ses opérations » et demandé au président centrafricain un cessez-le-feu, seule condition posée par le rebelles à des négociations. Dans le même temps, le gouvernement centrafricain s’était dit « disponible pour le dialogue à Libreville (prôné par les chefs d’Etat d’Afrique centrale vendredi, ndlr) dès que le retrait des rebelles des localités occupées sera effectif », sans évoquer l’idée d’un cessez-le-feu.
La situation devient critique à Bangui pour le président Centrafricain François Bozizé, lire notre article
Interview de Roland Marshal, chercheur au CNRS:
Afrik.com : Qui sont les rebelles du Sélaka ? Que revendiquent-ils ? Roland Marchal : Cette coalition improbable regroupe plusieurs mouvements armés très différents qui sévissent dans le nord de la Centrafrique. L’essentiel de ce mouvement est musulman alors que la majorité du pays est chrétienne. Elle bénéficie des défaites successives de l’armée centrafricaine. Ce qui lui a permis d’intégrer peu à peu différents mouvements armés. Le Sélaka souhaiterait un changement de régime, entre autres le respect des accords de pais signés entre 2007 et 2011, concernant un programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion. Après avoir signé les accords de paix, les rebelles sont passés aux oubliettes. Mais ils ont décidé de reprendre les armes.
Afrik.com : Le pouvoir n’a donc pas respecté les accords de paix ? Roland Marchal : Le pouvoir il est vrai n’a pas été jusqu’au bout des accords de paix. Mais toutefois 30% des effectifs des rebelles en ont bénéficié. Il y a eu des réintégrations de certains membres de ces groupes armés. Certains responsables sont même devenus parlementaires. Il y a donc eu une certaine avancée du processus même s’il devait déjà être achevé quatre ans après la signature des accords. Mais ces accords ne sont pas l’unique revendication des rebelles. Je pense qu’ils s’en servent plus comme un prétexte pour expliquer leur reprise des armes. Ils souhaitent avant tout une plus grande présence de l’Etat dans le nord du pays. Ils réclament des biens publics, des investissements pour développer la région. Mais ce qui est préoccupant aujourd’hui, c’est qu’au sein de la coalition sélaka, il y a des ralliés de l’armée centrafricaine. Ce qui constitue donc une joyeuse confusion.
Afrik.com : Que se passe-t-il au sein de l’armée centrafricaine ? Pourquoi n’arrive-t-elle pas à faire face à cette rébellion ? Roland Marchal : L’armée centrafricaine a des officiers bien formés. Le problème ne se situe pas à ce niveau. Selon une source proche du pouvoir, que j’ai rencontré la semaine dernière lorsque j’étais à Bangui, des officiers supérieurs ont été voir le fils du président Bozizé, ministre de la Défense, et lui ont demandé plus de moyens pour mener l’offensive contre les rebelles. Ce dernier est parti voir son père pour lui faire part des revendications des militaires. Et le président Bozizé lui a répondu : « si tu leur donnes tous les équipements qu’ils réclament, sois sûr que dans les quatre heures qui suivent, ils effectueront un coup d’Etat à mon encontre ». Une phrase qui explique tout. Bozizé a peur de sa propre armée. Il craint qu’elle mène coup d’Etat à son encontre. C’est pour cela qu’il refuse de lui donner plus de moyens pour la renforcer. C’est quelqu’un qui ne prend aucune décision. Il est trop attentiste alors que là il s’agit de sa survie.
Afrik.com : Que voulez-vous dire ? Son régime est-il menacé ? Roland Marchal : Oui son régime est menacé. Il ne fait aucun doute la-dessus. La situation est actuellement extrêmement tendue. Et le régime ne réagit pas. Le problème que vit actuellement le régime est double. D’une part, les officiers supérieurs sont démobilisés mais souhaitent qu’on leur donne plus d’indépendance. Car Bozizé filtre toute leurs décisions, qu’il supervise à la lettre. Les militaires ne peuvent en prendre aucune sans son aval. D’autre part, les soldats que les officiers supérieurs, envoient sur le terrain sont très jeunes. Ils ont très peu d’expérience et perdent beaucoup de bataille. Face à eux, ils ont des rebelles bien armé et formé, qui connaissent très bien le terrain. C’est une véritable boucherie à chaque fois ! La force des rebelles n’est pas impressionnante. Vous les mettez face à l’armée guinéenne, bien organisée, ou l’armée française, ils ne tiennent pas un quart d’heure ! Mais c’est à cause de la faiblesse de l’armée centrafricaine qu’ils sont en position de force actuellement. Tout cela parce que le pouvoir ne laisse pas fonctionner l’armée centrafricaine comme une vraie armée.
Afrik.com : Dans quel état se trouve aujourd’hui la Centrafrique depuis que Bozizé a été réélu en 2011 après avoir effectué un coup d’Etat en 2003 ? Roland Marchal : C’est un pays de plus en plus pauvre depuis les élections de 2011. L’élite s’est enrichie alors que la population s’est appauvrie. Le gouvernement dit oui à tout ce que Bozizé fait et le parlement n’est pas représentatif des différents partis du pays. Le plus grave c’est qu’un quart du parlement est issue des proches du président. Il y a intégré ses maitresses, celles de ses fils, ses frères, ses oncles, ses cousins, bref toute sa famille y est représentée. Même l’ex-président Ange Félix Patassé, qui a ruiné l’économie du pays, n’a jamais fait cela. C’est pour cela que Denis Sassou Ngesso et Idriss Deby sont très critiques à l’encontre de Bozizé. Il ne faut pas oublier que le coup d’Etat contre Ange Félix Patassé, qui lui a permis de prendre le pouvoir en 2003, est avant tout un coup d’Etat régional. Il a été mené avec le soutien de Sassou Ngesso et Deby. Il y a eu en effet une espèce de convergence régionale pour se débarrasser de Patassé qui devenait trop encombrant. S’il ne prend pas garde, Bozizé pourrait être pris à son propre jeu. En effet, si ces homologues voisins estiment qu’il ne fait plus l’affaire pour diriger le pays, il pourrait également être renversé par un coup d’Etat régional.
Afrik.com : Pourtant Denis Sassou Ngesso et Deby ont-ils soutenu Bozizé à son arrivée au pouvoir. Qu’est-ce qui les gêne dans la façon dont il dirige le pays ? Roland Marchal : Sassou et Deby sont loin d’être exemplaires en matière de démocratie. Mais ils estiment qu’il y a toutefois des limites. Il y a des choses qu’on ne fait désormais plus même lorsqu’on est à la tête du pouvoir. Or ce message, Bozizé ne le comprend pas. Même Omar Bongo, qui était son ami, lui a dit un jour lors d’une discussion : « Tu dois comprendre quelque chose. Il faut savoir faire de la soupe pour ensuite pouvoir la partager avec tout le monde » Il le regardait d’un hébété sans rien comprendre. Pour lui, tant qu’il y a de l’argent, il faut se servir. Bongo n’avait cessé de dire que Bozizé ne ferait pas un bon dirigeant.
Thierry Barbaut
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Cela s’appelle avoir plusieurs cordes à son arc. Et pas des moindres !Présidente du Groupe inter africain d’étude de recherche et d’application sur la fertilité, vice gouverneur du District 403B du Lions club international, promotrice de la clynique Odyssée à Douala au Cameroun, etc,Dr Gwet Bell Ernestine se reconnait dans toutes ces casquettes. Et plus encore. Gynecologue obstetricienne de nationalité camerounaise, elle a fait partie de l’équipe médicale qui a donné à l’Afrique centrale, Thommy, son premier bébé né in vitro en 1998. Un exploit qui ne fait pas oublier à cette jolie dame taciturne ses combats quotidiens contre l’infertilité, l’autisme, le Vih sida, bref la pauvrété. Exclusif !
Dr Ernestine Gwet Bell, d’où part votre goût pour la médecine et surtout cette orientation vers la santé de la femme ?
Je peux dire sans me tromper que j’ai très tôt eu envie de faire la médecine et particulièrement l’attirance vers la santé de la mère et l’enfant. En effet j’ai eu la chance d’avoir un père Missionnaire (Pasteur et Enseignant) et une mère Infirmière Sage Femme. J’ai donc passé ma tendre jeunesse dans ce qu’on appelait les Stations missionnaires où on trouvait côte à côte : Eglise, Ecoles et Hôpital. J’ai ainsi pu suivre ma mère et ai assisté à 8 ans à un accouchement. J’ai également pu à 10 ans faire un stage dans un Hôpital. Tout cela fait que dès 10 ans il était clair que je ferai carrière dans la médecine. Seulement la seule détermination ne suffit pas ; il fallait travailler et compter sur les autres et Dieu.
Quels sont les principales causes de l’infertilité féminine au Cameroun, comment vous employez-vous pour réduire le mal ?
Les principales causes de l’infertilité chez nous ont un lien avec les infections. Ces infections qui peuvent être les IST (infections sexuellement transmises) ou provoquées par les avortements et les accouchements septiques vont entraîner chez l’homme les insuffisances en quantité ou en qualité des spermes et les sténoses des tubes qui conduisent le sperme. Chez la femme elles vont entraîner des sténoses des trompes et des adhérences pelviennes. On retrouve également les troubles des ovulations ; les Fibromes, l’endométriose entre autres.
Pour y remédier je pense que c’est tout le monde qui a un rôle à jouer : les pouvoirs publics, le personnel de santé et les familles. De notre côté je pense que nous ne croisons pas les bras. Vous avez parlé des Centres de PMA. Nous avons également créé le GIERAF, groupe inter africain d’études de recherches et d’application sur la fertilité. J’ai l’honneur de présider actuellement cette société scientifique. Beaucoup y est fait depuis sa création en 2009. A Dakar en février prochain au cours de notre 4ème Congrès nous présenterons un Livre écrit par nous sur le Traitement des infertilités en Afrique. Nous formons les médecins pour la prise en charge des infertilités, l’assistance médicale à la procréation et nous faisons des études et des recherches. Le GIERAF a comme Sociétés marraines les plus grandes Sociétés mondiales qui luttent contre l’infertilité et des Parrains tels que Mr le Professeur René Frydman, père du premier bébé né par FIV en France.
Il y a quelques années, vous faisiez partie d’une équipe médicale qui a donné à l’Afrique centrale son premier bébé né par fécondation in vitro. Comment en êtes-vous arrivé à cet exploit ?
En 1997 quatre Gynécologues et deux Biologistes exerçant en libéral à Douala se sont mis ensemble pour lancer l’Assistance médicale à la procréation à Douala. Ce fut une très belle expérience qui a permis la naissance de Tommy en avril 1998, premier bébé né par FIV en Afrique centrale. L’équipe a continué à travailler ensemble sur deux sites : la Clinique Odyssée et la Clinique de l’aéroport. Le développement des choses a fait que les deux sites sont juste devenus deux Centres et l’équipe s’est scindé en deux. Pour arriver à la naissance de Tommy il a fallu que nous rentrions un peu à l’école et que nous établissions des partenariats avec les Centres d’Europe et d’Amérique du Nord. Nous avons également eu la chance de rencontrer un homme providentiel, un Biologiste de Paris qui a bien accepté de venir nous assister à nos débuts à Douala.
Qu’est ce qui différencie un tel bébé du nouveau-né ordinaire ? Avez-vous fait d’autres bébés entre temps ?
Un bébé né par FIV (fécondation in vitro) est tout à fait normal. Tout ce qu’on a retrouvé chez ces enfants est qu’ils sont plus intelligents que la moyenne des enfants ; peut être à cause de l’amour de leurs parents et de l’engagement de ces derniers. Il faut bien comprendre comment un tel bébé est conçu. Il est exactement le fruit de la rencontre des gamètes de ses parents : un spermatozoïde du père et un ovule de la mère. Il n y a rien d’artificiel ; l’équipe médicale ne sert que de facilitatrice en permettant la rencontre de ces gamètes.
Dr Gwet, combien ça coûte pour avoir un bébé éprouvette ? Que faut-il pour que ce type d’accouchement encore élitiste soit accessible à toutes les femmes ?
Les prix des FIV sont absolument variables car ils dépendent de l’âge de la femme et de la qualité du sperme du mari. Une FIV coûte entre 800 000 FCFA et 1 500 000FCFA. A cela il faudra ajouter le coût des médicaments pour stimuler les ovaires ; cela peut aller de 400 à 800 000F en fonction de l’âge de la femme. Ce ne sont pas des prix excessifs et ces traitements ne concernent pas des élites. Vous ne savez peut être pas que les couples dépensent des sommes supérieures à celles là chez les charlatans et pour aucun résultat.
Il y a un gros besoins d’information et de sensibilisation pour agir en amont : éviter et traiter les IST, une bonne prise en charge des avortements et des accouchements par exemple et surtout le recours à la FIV quand la femme est jeune.
Beaucoup de femmes décèdent encore au Cameroun lors des accouchements. A quoi cela est-il dû ?
La mortalité maternelle est un véritable drame. Elle tend à augmenter et les derniers chiffres parlent de près de 1000 femmes sur 100 000 grossesses !
Les Gouvernements et les professionnels de santé font des gros efforts mais il faut encore faire mieux ; les populations doivent aussi se mobiliser. Les causes de cette surmortalité sont : des avortements clandestins, les hémorragies, des Hypertensions, les grossesses précoces et/ou multiples et bien sûr les soins de santé inappropriés. Vous voyez donc que tout le monde est interpellé : les familles, les écoles, les professionnels de la santé et les pouvoirs publics.
L’autisme est-il une menace de santé au Cameroun ? Pourquoi une association en faveur des enfants ?
L’autisme est un trouble envahissant du développement de l’enfant. C’est une pathologie en pleine croissance de part le monde sans qu’on puisse l’expliquer. Il atteint surtout les garçons (3 garçons pour une fille) et serait d’origine neurobiologique. Sa prévalence est d’un enfant pour 150 accouchements ! Ce n’est pas peu. Devant la détresse des parents et particulièrement des mamans qui ne savaient pas de quoi souffrait leur enfant, nous avons initié à travers le Lions Clubs la construction du Centre Orchidée Home qui est vraiment un centre original car il permet de dépister, prendre en charge et scolariser les enfants atteints d’autisme. Le projet a été tellement salvateur que la 1ère Dame du Cameroun l’a soutenu et permis l’ouverture d’une école inclusive qui permet de scolariser les enfants autistes à côté des enfants normaux. C’est réellement une révolution quand on voit ce que ces enfants deviennent et l’énorme tolérance des enfants dit « normaux » vis-à-vis des autres…
Cette association organise des galas de charité pour récolter des dons. Avez-vous jusqu’ici réalisé des projets pour les malades ?
Je pense que je réponds à cela dans l’échange précédent. Je dois juste ajouter que la prise en charge d’un enfant atteint d’autisme coûte très cher et l’autisme est une pathologie de toute la vie ; on n’en guérit pas mais on apprend à vivre avec.
Ces deux éléments font que les parents sont découragés et les plus démunis ont tendance à baisser les bras. Nous sommes donc en permanence en train de chercher les voies et moyens pour continuer à accompagner ces enfants et leurs parents.
Sommet FfD4 de Séville - Finance internationale Deux ans après le Sommet pour un nouveau Pacte financier mondial, qui s’est tenu à Paris en juin 2023,...