Le débat a été ouvert en mettant en avant le secteur minier de plusieurs Etats Africains. Lesquels Etats ont été qualifié de scandale géologique de part le paradoxe des richesses que renferme leur sous sol et l’extrême misère que vivent les populations. La présence des entreprises financièrement puissantes auprès des populations misérables a fini par révéler la nécessité d’une humano-socialisation des entreprises autour de ces poches de misères.
S’il est vrai que moralement et socialement il est inacceptable que certaines entreprises fassent des bénéfices sans tenir compte des besoins pour la plus part primaires des riverains et des exigences liées à la protection de l’environnement qui pourraient être des sources de tensions sociales pouvant paralyser les activités des entreprises, il ne faudrait toutefois pas confondre phylandrophie et RSE.
En effet il serait minoritaire de dire que les entreprises en Afrique notamment les multinationales ne se soucient pas d’une certaine manière du sort des riverains dans les localités de leurs implantations. Depuis les indépendances, les entreprises tout au moins celles ayant un statut industrielle intègrent plus ou moins les besoins des riverains, populations autochtones, sur les plans de la santé (ouverture ou aide à l’ouverture des dispensaires), de l’éducation (ouverture des écoles notamment primaires), l’accès facile à l’eau potable (forages), l’aménagement des routes… Toutes ces actions il faut le déplorer, le plus sont souvent sans suivi.
Faute d’indicateurs et d’une démarche RSE construite, ces actions sont cataloguées comme des dons puisse qu’elles ne sont pas élaborées, construites et donc dépendes le plus souvent de la volonté des dirigeants des entreprises.
La RSE subie actualisé aux réalités Africaines serait le fait, pour les entreprises qui n’implémentent pas une démarche RSE dans l’esprit du concept HUMANO-SOCIALISATION DES ENTREPRISES au sein de leur structure, d’être à la traine pour ce qui est de la compétitivité, la performance et la croissance durable faute de s’arrimer à la norme ISO 26000 et donc vouées à « fermer boutique ».
L’exemple des accords d’AGOA votés en 2000 par le congrès Américain et le phénomène d’afritude qu’a connu l’Afrique est un exemple qui devrait édifier les entreprises en Afrique.
En effet dans l’esprit des accords d’AGOA signés entre les USA et l’Afrique qui consistent à l’ouverture des marchés avec un accès libre de droits de Douane au marché Américain sur certains produits, nous avons connu un phénomène que tous on apprécié à un moment donné ;celui des « afritudes » ou l’on confectionnait des tenues vestimentaires à base d’une composition de bout de tissu. Mais qui a connu une fin tragique parce que, les matériaux utilisés dans la confection de ces vêtements ne répondaient pas aux normes internationales et on s’est retrouvé avec les écologistes qui ont dit écoutez, la teinture entre autre que vous utilisez pour confectionner vos chemises, c’est vrai elles sont belles mais cela détruit notre biodiversité à la fin de leur cycle de vie. La suite logique à été la quasi disparition de ces vêtements qui offraient des emplois et vendaient la culture africaine. Les exemples peuvent se multiplier dans le secteur artisanal, agricole…
Fort de ce constat, la RSE serait dans un futur très proche le visa sans lequel aucune entreprise ne pourrait être compétitive, attractive, performante et croissante .l’approche HUMANO-SOCIALISATION de la RSE garantie LA CONFIANCE recherché par toutes les parties prenantes (consommateurs, institutions financières, partenaires, salariés….).
Le défaut d’une démarche RSE entrainerait fatalement la fermeture des entreprises notamment les PME et TPE qui représente 90% de nos entreprises en Afrique et qui à ce jour ont une expérience de vie de 5 à 8 ans de part le manque de compétitivité, de performance et de croissance bien que les banques soient sur liquides pour bousquer les mécanismes de production à l’échelle industrielle.
Faute d’implémenter une démarche RSE, le schéma de cette descente aux enfers pour nos entreprises et donc nos économies passera par :
– pas d’accès aux financements ;
– pas d’exportation notamment vers l’Europe, les USA ;
-crise des consommateurs (mauvaise qualité des produits) ;
-concurrence des produits extérieures (Chine, Europe, USA, Corée, Inde)…
Le secteur public à travers l’Etat qui régule la vie des entreprises devrait au premier chef s’approprier le concept RSE et initier un partenariat Public –privé en intégrant par une structuration sectorielle le secteur informel qui regroupe une masse importante des ressources humaines et des activités économiques.
Dans la perspective des pays émergeants, les institutions Régionales et sous Régionales avec les Etats partenaires notamment le Canada devraient s’impliquer d’avantage dans la problématique RSE-AFRIQUE à l’exemple de la Francophonie qui à donné le ton lors de son dernier sommet les 13 et 14 octobre 2012 dans sa déclaration de Kinshasa «Nous nous engageons à promouvoir la responsabilité sociale et environnement des entreprises et les encourageons à adhérer aux instruments, normes et principes internationaux pertinent ».
Sauvons l’Afrique !
Thierry MEKINDA