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5 milliards $ pour mettre en route la plus grande usine africaine de fabrication de verre

Groot Group et SDS Group unissent leurs forces pour développer et construire en Namibie la plus grande usine de production de verre en Afrique avec à la clé la création de 8 000 emplois directs et 40 000 indirects.

La production concernera tous type de verre : verre de bouteille, verre d’écran d’ordinateur, écran de téléphone portable, verre pour les immeubles et les maisons…

Le groupement bénéficie du support technologique de Siemens. L’investissement est estimé à 5 milliards $.

Thierry Barbaut
Source: www.agenceecofin.com

 

Le Nigeria, nouveau front de la guerre contre le terrorisme pour les USA ?

 

Les conflits interconfessionnels menacent de faire basculer le pays dans une véritable guerre de religion…

Mise à jour du 11 août 2012: L’armée nigériane a découvert des caches d’armes lors de raids menés contre des bases présumées du groupe islamiste Boko Haram dans deux villes du nord du pays, ont déclaré des responsables du pays.

Au Nigeria, les violents conflits qui opposent chrétiens et musulmans menacent de faire basculer le pays dans une guerre de religion.

L’instigateur du conflit n’est autre que Boko Haram, mouvement islamiste dont le nom même est lourd de sens, «L’éducation occidentale est un péché».

Si le gouvernement nigérian ne parvient pas à enrayer ces violences avant qu’elles ne dégénèrent, les Etats-Unis interviendront certainement (quoiqu’avec une relative légèreté) pour venir en aide aux adversaires de Boko Haram.

La situation nigériane a atteint un point critique le 17 juin 2012, lorsque Boko Haram a attaqué trois églises dans l’Etat de Kaduna (centre-nord du pays) pendant la messe, tuant vingt-et-une personnes.

Les chrétiens ont vite riposté, et des affrontements intercommunautaires ont presque immédiatement éclaté. Après quatre jours d’agitation, une centaine de Nigérians avaient perdu la vie.

Les chrétiens, cible principale

Boko Haram est coutumier de la violence terroriste; des représentants américains suspectent d’ailleurs cette organisation d’être liée à al Qaida.

Le département d’Etat américain note que les attaques de Boko Haram et de ses sympathisants ont fait plus de mille morts au cours des dix-huit derniers mois.

La ceinture centrale du Nigeria, qui abrite plusieurs communautés religieuses, est par ailleurs coutumière des violences interconfessionnelles (la population du nord du pays est majoritairement musulmane, celle du sud est à majorité chrétienne).

En 2002, des émeutes avaient fait plus de cent morts (à Kaduna, déjà), lorsque de jeunes musulmans avaient protesté contre la tenue de l’élection de Miss Monde au Nigeria.

En 2006, on avait compté plusieurs dizaines de victimes après la parution des caricatures controversées du prophète Mahomet, dans le quotidien danois Jyllands-Posten.

L’actualité récente nous montre que les attaques de Boko Haram se font de plus en plus meurtrières.

L’organisation est pleine refonte tactique: si elle concentrait jusqu’ici ses actions sur les assassinats et les assauts de masse contre les forces de sécurité, elle se livre désormais à des attentats-suicides.

Et les chrétiens (qui sont généralement attaqués dans leurs lieux de culte, pendant leurs messes) sont aujourd’hui en tête de sa liste de cibles à abattre.

Le gouvernement nigérian a connu un certain succès dans sa lutte contre Boko Haram. L’organisation a fait l’objet d’une répression violente en juillet 2009 lorsque son fondateur, Mohammed Yusuf, a été capturé puis sommairement exécuté par les forces de sécurité nigérianes.

 

Surenchère de la violence

Selon les estimations de l’armée, environ huit cents membres de l’organisation auraient été tués. L’intéressante étude que le chercheur David Cook a consacrée à Boko Haram nous apprend cependant que l’organisation a refait surface dès l’année suivante, plus puissante que jamais.

Elle se serait alors lancée dans «une série d’assassinat et d’attaques —très médiatisés— à travers le nord du Nigeria», avant d’orchestrer des attentats-suicides (à partir de l’été 2011).

Selon Cook, les attaques et les menaces de Boko Haram se concentrent par ailleurs «de plus en plus sur des intérêts liés aux préoccupations économiques américaines dans la région.»

Dans la droite ligne de son évolution tactique, Boko Haram a fréquemment eu recours aux attentats-suicides contre ses cibles chrétiennes.

Avant les attaques du 17 juin 2012, l’organisation avait déjà organisé plusieurs attaques terroristes contre des églises, pendant l’office.

Le 29 avril 2012, des hommes armés avaient ainsi ouvert le feu pendant la messe à l’université de Bayero(Etat de Kano, nord du Nigéria), faisant alors au moins seize morts.

Le groupe avait également revendiqué un attentat suicide perpétré le 3 juin 2012 dans le nord-est du pays, qui avait emporté quinze personnes et fait quarante blessés.

Le dimanche suivant (10 juin 2012), les églises des villes de Jos et de Biu ont été prises d’assaut; on a recensé trois morts et plus de quarante blessés. Boko Haram a une fois de plus revendiqué les attentats.

Ces attaques ont suscité de vives réactions dans la communauté chrétienne du Nigeria. Au lendemain des attentats de jeunes chrétiens auraient ainsi agressé des musulmans dans la périphérie de Jos —mais cette riposte n’était rien à côté de la vague de violence qui a fait suite aux attaques du 17 juin.

La défense aveugle des chrétiens

Tandis que les assauts visant les églises se succédaient d’un weekend à l’autre, les chefs religieux chrétiens et musulmans tentaient d’enrayer l’escalade de la violence.

Jama’atu Nasril Islam, groupe de coordination des organisations musulmanes du Nigeria, a adressé une lettre ouverte au gouvernement pour condamner les attaques d’églises, les qualifiants de «barbares.» Ces appels au calme ne sont toutefois pas parvenus à dissiper le grondement de la vengeance.

Dans les régions abritant de nombreux activistes de Boko Haram, les chrétiens ont eu l’impression que l’Etat était incapable d’assurer leur sécurité.

Le révérend Emmanuel Chukwuma, président de l’Association chrétienne du Nigéria pour le sud-est du pays, a déclaré que si les chrétiens continuaient d’appeler à la paix, «l’actuel dispositif de sécurité nigerian est visiblement incapable de mettre un terme aux massacres.»

La même Association chrétienne a fait d’autres déclarations, et certaines d’entre elles comportent des menaces plus directes.

Devant les journalistes, son président, Ayo Oritsejafor, a expliqué que l’Eglise avait jusqu’ici «prôné la modération la plus stricte» auprès de ses ouailles, «mais [qu’elle] ne [pouvait] garantir une telle coopération si la vague d’attaques terroristes [n’était] pas immédiatement stoppée.»

Le Congrès du peuple odua, mouvement nationaliste yoruba, a lui aussi mis en garde le gouvernement: si ce dernier ne parvient pas à neutraliser Boko Haram, «le peuple se mobilisera de sa propre initiative pour assurer sa survie», a-t-il affirmé.

Au lendemain des trois attaques d’églises de Kaduna —les messes étaient alors la cible d’assauts depuis trois weekends consécutifs— la riposte des chrétiens fut des plus rapides.

Une partie des musulmans pris pour cibles avaient effectivement participé aux attaques; l’agence Reuters rapporte ainsi que les activistes qui avaient jeté des bombes dans une des églises concernées avaient été «saisis et tués par la foule.»

Certains actes de représailles se sont caractérisés par une violence aussi sauvage qu’aveugle: la même dépêche nous apprend que des chrétiens auraient extirpé des automobilistes musulmans de leurs voitures avant de les tuer.

Le spectre de la guerre religieuse

Face à l’escalade de la violence, de nombreux observateurs nigérians évoquent ouvertement la perspective d’une guerre civile religieuse. Le quotidien nigérian PM News parlait ainsi, récemment, de «la possibilité d’une guerre religieuse.»

Le 26 juin, la Conférence nigériane des évêques catholiques a déclaré que face à l’incapacité des forces de sécurités à arrêter et à désarmer les activistes, l’auto-défense était désormais «un impératif pour les chrétiens» (comme le rapporte un article du journal nigérian The Guardian). Ce communiqué n’a fait qu’exacerber les peurs.

Une guerre religieuse pourrait faire le jeu de Boko Haram. L’Irak de 2006 est certes bien différent du Nigeria d’aujourd’hui, mais il convient de rappeler qu’al-Qaida était parvenu à plonger l’Irak dans la violence interconfessionnelle en attaquant la communauté shiite, avant de se poser en défenseur des sunnites.

De la même manière, Boko Haram pourrait tirer parti des actes de représailles visant les musulmans; actes provoqués par leurs attaques contre les chrétiens.

Plusieurs éléments tendent à prouver que les attentats visant les messes du dimanche ont divisé l’opinion —et que les prises de position de chacun dépendent souvent des appartenances religieuses.

«J’ai affirmé par le passé qu’il ne s’agissait pas là d’une guerre de religion», a expliqué le sénateur chrétien Ita Solomon Enang dans une interview.

«Mais je suis aujourd’hui gagné par le doute: quand des gens introduisent des fusils dans les églises, prennent pour cible des fidèles désarmés, les tuent, et s’en vont… je pense que l’on pourrait parler deDjihad

Pour l’heure, le gouvernement nigérian s’efforce de contenir cette nouvelle flambée de haine alimentée par les conflits interconfessionnels.

Face à la crise, le président Goodluck Jonathan a décidé de limoger son conseiller à la sécurité nationale et son ministre de la Défense; le pays a selon lui besoin d’élaborer de «nouvelles tactiques» pour combattre Boko Haram.

Il y a cependant très peu de chances pour que ce remaniement apaise les peurs des chrétiens et fasse reculer les communautés chrétiennes partisanes de l’auto-défense.

Vers une intervention américaine?

Si le gouvernement du Nigeria n’est pas à la hauteur de la tâche, les Etats-Unis s’intéresseront certainement de beaucoup plus près aux opérations antiterroristes menées dans la région.

Le général Carter Ham, chef du haut commandement des forces américaines pour l’Afrique, a souvent fait mention de liens existant entre Boko Haram et deux autres groupes affiliés à al-Qaida, Al Shabab (Somalie) et al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi, Afrique du Nord). Le 21 juin, le département d’Etat américain a pour la première fois inscrit trois membres haut placés de Boko Haram sur leur liste des «terroristes internationaux expressément désignés» —et les Etats-Unis envisagent d’y inscrire le mouvement dans son ensemble.

Jusqu’à présent, la stratégie américaine de lutte contre Boko Haram passait, avant tout, par le renforcement des partenaires locaux (formation des troupes de contre-insurrection, soutien en matière de renseignements, financements visant à soutenir les forces armées) plutôt que par des opérations directes et «cinétiques».

Mais si le Nigeria ne parvenait pas à endiguer cette guerre interconfessionnelle en gestation, les Etats-Unis pourraient opter pour un engagement plus direct.

Les forces spéciales américaines, qui entraînent aujourd’hui les soldats nigérians, pourraient, par exemple, passer à l’action directe; les Etats-Unis pourraient également s’attaquer directement aux dirigeants de Boko Haram.

Rien n’indique que les Américains souhaitent s’engager plus avant dans la région, mais les divisions religieuses du Nigeria sont si profondes qu’il leur est impossible d’écarter tout à fait une telle option.

Le Nigeria ne va certes pas du jour au lendemain se transformer en Somalie ou en Yemen —et encore moins en Irak ou en Afghanistan.

Mais si les violences religieuses qui agitent le pays ne sont pas contenues, nous pourrions bien assister à l’ouverture d’un nouveau front dans la guerre contre le terrorisme. Un de plus.

Thierry Barbaut
Sources: www.slateafrique.com

 

 

Un diplomate français fustige la classe politique du Mali et du Burkina

Pour Laurent Bigot, sous-directeur pour l’Afrique de l’Ouest au ministère des Affaires étrangères, le Mali est «une démocratie de façade »

«C’est Alpha Oumar Konaré qui a décidé qu’Amadou Toumani Touré deviendrait président en 2002. A l’issue du premier tour ATT arrive en tête en 2002, avec une marge de 1% devant Soumaïla Cissé, dans un mouchoir de poche. Et la commission électorale annule 500000 votes, environ 10% du corps électoral.

Pour 300000 votes de plus on a déclenché le feu sur Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire l’année dernière. (…) Il y a eu des manipulations pour que ce soit Soumaïla Cissé et non Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) qui arrive en seconde position. Des missions d’observation des élections étaient là, mais on s’est contenté des résultats. (…) En 2007, rebelote.
ATT est élu dès le premier tour avec près de 70% des suffrages et un taux de participation de 30%, ce qui veut dire que 21% des électeurs maliens l’ont choisi. Cela fait une légitimité extrêmement faible. Et même sur ce scrutin, nous savions très bien que les fraudes ont été très importantes.

C’est ça, la démocratie malienne.»a déclaré le diplomate lors d’un colloque à l’Institut français des relations internationales (Ifri), selon des propos rapportés par Slate Afrique.

«Seule la façade est tombée et les déterminants de la crise étaient là depuis longtemps: corruption impliquant toutes les sphères, au plus haut niveau, jusqu’au palais présidentiel de Koulouba, une économie largement informelle (…), des trafics en tout genre. (…) C’est pathétique, le discours de la classe politique malienne est pathétique! Pas un homme ne sort du lot… »

Le Burkina Faso en prend aussi pour son grade : selon Laurent Bigot, il est un «élément perturbateur dans la médiation qui a aggravé la crise au Mali» et il pourrait bien subir la même crise : «Ce n’est pas passé loin il y a un an, ça peut tout à fait se reproduire. Il n’y a pas d’armée, pas de classe politique, une société civile plus ou moins organisée et surtout une économie en coupe réglée par le clan présidentiel, une corruption qui dépasse l’entendement, une implication dans les trafics de la sous-région jusqu’au proche entourage du président».

Pour le dirigeant du Quai d’Orsay, on peut reprocher à la France «un sentiment de supériorité et une paresse intellectuelle» qui l’ont empêchée de faire la bonne analyse de la situation, mais il n’est pas question de tenir l’ancienne puissance coloniale pour responsable de ce délitement : «Si les Africains veulent la démocratie, c’est à eux d’en payer le prix (…) C’est votre pays, souverain depuis 50 ans. Il faut arrêter de dire que c’est la faute aux anciennes puissances coloniales. Tout ça c’est de la foutaise! Les choses ont bien changé, heureusement. Plus de la moitié de la population n’a pas connu l’époque coloniale.»

Thierry Barbaut
www.agenceecofin.com

 

Des Jeux Olympiques en Afrique ?

Actuellement, les espoirs de voir l’Afrique accueillir les Jeux olympiques reposent entre les mains de la seule puissance émergente du continent.

En 2012, Londres réalise un triplé olympique. Après 1908 et 1948, la capitale anglaise accueille ses troisièmes Jeux, un record.

Depuis 1896, cet évènement planétaire a fait le tour du monde, de Los Angeles à Tokyo, en passant par Paris.

Mais jusqu’ici la flamme olympique n’a illuminé aucune ville africaine. Une tendance qui n’évoluera pas pour les deux prochains Jeux.

En 2016, Rio organisera les JO. Et parmi les potentielles villes hôtes des Olympiades de 2020, on ne trouve aucun candidat africain (Madrid, Istanbul, Tokyo).

Le 9 août, Raila Odinga, Premier ministre kényan, a déclaré à Londres que Nairobi, la capitale du pays, se porterait candidate pour organiser les Jeux de 2024.

Casablanca (Maroc) et Durban (Afrique du sud) devraient également déposer une candidature. Mais l’Afrique est-elle capable d’accueillir les Jeux dès 2024?

L’Afrique du Sud, seul candidat crédible

Impossible économiquement pour la quasi-totalité des pays d’Afrique qui n’a pas les moyens d’organiser les Jeux olympiques:

«Le budget des Jeux olympiques est plus important que le produit intérieur brut (PIB) de plusieurs dizaines de pays d’Afrique subsaharienne. […] Le PIB du Burundi (1,8 milliards d’euros) est plus petit que le budget des Jeux de Londres (enviro 12 milliards d’euros). Dans ce pays, les JO serait plus cher que dans la capitale anglaise, au vu des infrastructures à construire ou à rénover (métro, aéroport…)», explique Wladimir Andreff, économiste du sport.

Au nord du continent, la tâche s’avère également très compliquée pour des pays comme l’Egypte ou le Maroc qui sont, malgré tout, «beaucoup plus développés».

Selon Wladimir Andreff, un seul pays du continent est capable d’organiser les JO: l’Afrique du Sud. Un avis partagé par Patrick Clastres, historien du sport:

«Le Comité International Olympique (CIO) recherche un pays où il a les coudées franches, il ne veut pas passer sous le contrôle d’un Etat. Le Royaume-Uni est le pays le plus libéral d’Europe, et c’est aussi pour ça que Londres a obtenu les Jeux. L’Afrique du Sud présente le même type d’atout, son économie repose sur le modèle néo-libéral anglo-saxon.»

Avec un PIB de plus de 400 milliards de dollars (environ 322 milliards d’euros), le pays n’aurait aucun problème à financer l’évènement.

Economiquement l’Afrique du Sud est stable, politiquement aussi. Ces deux conditions sont indispensables quand on veut accueillir les Jeux.

Et pour s’attirer les faveurs du CIO, l’Etat africain devra également démontrer qu’il est capable d’assurer la sécurité de la population.

Protéger les gens, c’est bien. Mais il faut aussi assurer aux partenaires qu’il n’y aura pas de «concurrence sauvage et pas de guerre des marques», explique Patrick Clastres. Le CIO ne badine pas avec la sécurité juridique et commerciale.

Pays-hôte de la Coupe du monde 2010, l’Afrique du Sud est le premier pays africain à accueillir un évènement sportif majeur. «Cela prouve qu’ils ont une capacité d’organisation», affirme Wladimir Andreff.

Cette première expérience concluante est un atout non-négligeable pour le pays, s’il souhaite organiser les JO.

Autre point fort du pays de Nelson Mandela, l’Afrique du Sud fait partie des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du sud) organisation composée des cinq puissances émergentes.

Deux de ces pays ont déjà organisé les Jeux (Russie, Chine), et les prochaines olympiades se dérouleront au Brésil.

L’attribution des JO à la vingt-cinquième puissance mondiale ne serait donc pas illogique.

Mais accueillir un tel évènement peut également présenter quelques inconvénients.

 

Ville hôte des JO: une malédiction

Pour Wladimir Andreff, la ville-hôte des JO est «maudite».Elle est condamnée à dépenser plus que prévu.

Face à la concurrence qui souhaite également obtenir les Jeux, les candidats se doivent de présenter un dossier toujours plus attrayant.

Cela entraîne par la même occasion une augmentation des coûts initiaux. En 2005, Londres avait prévu un budget de 3,5 milliards d’euros. Au final, la capitale anglaise a déboursé près de 12 milliards d’euros.

«Les différentes villes candidates vont surenchérir les unes contre les autres pour essayer d’obtenir les Jeux. Cela rend la situation plus difficile pour une ville sud-africaine», affirme l’économiste.

Son analyse dérive de la théorie des enchères:

«Un objet convoité par plusieurs individus est mis aux enchères. Si cet objet est vendu sur le marché, les individus vont enchérir les uns sur les autres, mais ils n’iront pas au-delà du prix fixé sur le marché.»

«Mais il existe une autre situation où l’enchère porte sur quelque chose dont on ne connaît pas la valeur sur le marché, parce qu’il n’y a pas de marché pour cet objet-là. C’est ce qui se passe avec les Jeux olympiques. Quand on ne connaît pas la valeur de l’objet de l’enchère, elle est toujours payée à un prix plus élevé que la vraie valeur de l’objet. Donc les villes paient plus cher que ce qui serait normal qu’elles acceptent de payer.»

La note s’annonce salée pour le pays africain. Et les retombées économiques des Olympiades n’amortiront pas forcément les coûts.

L’organisation d’un évènement sportif ne garantit pas d’énormes bénéfices à l’arrivée. Dans certains quartiers populaires d’Afrique du Sud, on attend encore les effets de la Coupe du monde 2010.

«Il y a un impact économique qui a été en partie positif. Mais il a été moins important que les prévisions, notamment parce que les spectateurs étrangers sont venus moins nombreux (surtout les Africains) que ce qui était prévu.»

A Londres, «les retombées positives des Jeux seront inférieurs au coût des JO. Le gouvernement annonce officiellement 17 milliards d’euros. De l’autre côté on sait que les Jeux vont probablement coûter 30 milliards d’euros».

Un déficit que le contribuable de Londres est en charge de combler. S’agissant des infrastructures le constat est identique, la population n’en bénéficiera pas. «A Athènes et Pékin, certaines installations sont quasiment à l’abandon aujourd’hui», affirme Patrick Clastres.

Durban doit prendre en compte tous ces paramètres. Dans un pays où 50% de la population noire vit en dessous du seuil de pauvreté, dépenser des milliards de dollars pour des Olympiades n’est pas anodin.

En 2011, l’Afrique du Sud, qui avait envisagé une candiature pour les JO de 2020, s’était retirée, l’Etat préférant se concentrer sur les problèmes de politique intérieure.

La puissance émergente du continent peut financer les Jeux et a les moyens de proposer un dossier crédible pour 2024.

Reste à savoir si le gouvernement est prêt à faire des JO une priorité nationale.

Outre l’aspect économique, la politique joue un rôle prépondérant dans la course à l’obtention des Jeux.

Les Jeux politiques

Pour l’Afrique du Sud, les Jeux olympiques sont un moyen de rayonner à travers le monde. Et pour le CIO, attribuer les JO à un pays africain présente aussi des avantages:

«Le CIO a besoin de conquérir de nouveaux territoires. Actuellement, deux espaces échappent à l’olympisation du monde, la capacité du Comité à être présent sur tous les territoires de la planète: l’Inde et l’Afrique. Le CIO a besoin d’organiser les JO sur le continent africain le plus tôt possible», explique Patrick Clastres.

Cette initiative permettrait à cette institution conservatrice de faire preuve d’ouverture, à l’image de la Fédération internationale de football Association (FIFA) qui a déjà fait de la désignation du pays hôte un symbole.

En 2004, la FIFA attribue à l’Afrique du Sud l’organisation de la Coupe du monde 2010, une première pour le continent.

Trois ans plus tard, elle décide qu’en 2014, le prestigieux tournoi de football se jouera au Brésil, puissance émergente de l’Amérique du sud.

En 2009, le CIO confie à Rio de Janeiro l’organisation des Jeux de 2016. Mais pour le moment, aucun geste n’a été fait en direction de l’Afrique.

«Le CIO est beaucoup moins progressiste que la FIFA. Son image est encore trop élitiste et elle a toujours un coup de retard sur l’instance du football.»

En attribuant les JO à l’Afrique du Sud le CIO comblerait ce retard.

Et pour obtenir ces Jeux, le pays doit faire du lobbying. L’Afrique du Sud pourra compter sur le soutien des pays émergents et des autres pays africains.

A travers sa candidature, le pays cristallisera les espoirs de tout un continent.

«S’ils veulent être performants, il faut qu’ils en fassent une candidature de l’Afrique.»

«Pour qu’il y ait du lobbying, il faut aussi que des partenaires aient intérêt à attaquer le marché sud-africain.»

Dans le dossier de candidature, la présence des investisseurs est essentielle:

«En 1988, nous avons eu des Jeux Adidas. Horst Dassler, patron de la marque, qui voulait conquérir le marché de l’Asie Pacifique, a passé un accord avec Juan-Antonio Samaranch, président du CIO. Les Jeux se sont déroulés à Séoul, en Corée du Sud, et à partir de là, Adidas a performé dans toute la région.»

L’Afrique du Sud est le candidat le plus crédible accueillir les Jeux olympiques. Et même si le pays échoue dans sa conquête pour 2024, le CIO, désireux d’«olympiser» la planète, devra accorder les Jeux à un état africain à court ou moyen terme.

Selon toute vraisemblance, l’Afrique du Sud sera le premier pays du continent à accueillir des Olympiades.

Les candidatures kényanes et marocaines traduisent la volonté du continent d’être un acteur majeur de l’olympisme et l’envie de faire entendre sa voix dans le concert des nations.

Depuis de nombreuses décennies, l’Afrique brille aux JO, notamment en athlétisme. Aujourd’hui, le continent se doit d’organiser le plus grand évènement sportif du monde.

2024 pourrait constituer une année charnière pour l’Afrique et les Jeux olympiques.

Thierry Barbaut
Source: www.slateafrique.com

 

Ambatovy : le plus gros projet de l’histoire de Madagascar

Le projet Ambatovy, joint-venture de 5,5 milliards $, est le plus important projet d’investissement de l’histoire de Madagascar. Une production annuelle moyenne de 60000 tonnes de nickel, 5600 tonnes de cobalt et 190000 tonnes de sulfate d’ammonium est attendue sur une période de 29 ans.

Les premières exportations de la production minière (nickel pur à 99,9% et cobalt pur de 99,3 à 99,8%) seront effectives en fin 2012 ou début 2013.

Les principales infrastructures du projet sont :

-le site d’exploitation et d’extraction des minerais est situé près de la ville de Moramanga

un pipeline de 220 km qui transporte la pulpe de minerai latéritique vers l’usine de traitement situé au sud de Toamasina

-une usine de traitement de l’équipementier Sherritt International Corporation à procédé hydrométallurgique qui transforme la pulpe de minerai en briquettes hautement concentrées de nickel et de cobalt

-le port de Toamasina qui permet d’exporter la production vers les clients finaux. Les infrastructures portuaires ont été renforcées pour incorporer un nouveau terminal à combustible ainsi que des équipements de stockage pour importations de matières premières telles que le calcaire, le charbon, le soufre et l’ammoniac.

En termes de fiscalité, le gouvernement s’attend à des redevances, impôts, taxes et droits, et autres paiements. Ces fluxs financiers dépendront du cours du nickel et du cobalt et du résultat opérationnel de la mine.

La société projet est détenue par 4 actionnaires : Sherritt International Corporation, promoteur du projet (40% des actions), Sumitomo Corporation (27,5% des actions), Korea Resources Corporation (27,5% des actions) et SNC Lavalin, chargé de la construction et de l’ingénierie qui détient 5% des actions.

Vidéo du projet:
http://www.ambatovyfiles.net/files/film/video.html

Le syndicat des prêteurs comprend des banques commerciales (Banque de Tokyo-Mitsubishi UFJ, BNP Paribas, Crédit Agricole CIB, ING Bank NV, Mizuho Corporate Bank, Shinhan Bank, Société Générale, Sumitomo Mitsui Banking Corporation, Woori Bank), des organismes de crédit à l’exportation et les banques internationales de développement (Banque Africaine de Développement, Banque Européenne d’Investissement, Export Development Canada, Export-Import Bank of Korea, Japan Bank for International Cooperation)

Plus d’info :

www.ambatovy.com/docs/wp-content/uploads/BANJINA_4_Fr.pdf

Thierry Barbaut

Rebondissement sud africain dans l’affaire Uramin Areva

Le quotidien sud africain Mail & Guardian dévoile les raisons qui, selon son enquête, avaient amené Areva à surpayer la société Uramin en 2007 : la contrepartie de ce sur-paiement aurait été la garantie, de la part de l’administration Mbeki, de gagner un gigantesque appel d’offres nucléaire de 2 EPR et de plusieurs réacteurs.

«Le deal était qu’Areva achète Uramin et gagne en retour l’appel d’offres. Areva payait trop cher Uramin – qui valait la moitié. Mais le groupe français allait décrocher des contrats pour des réacteurs et une usine d’enrichissement, pour une valeur dix fois supérieure», affirme la source du quotidien sud-africain dont l’identité n’a pas été dévoilée.

La société Uramin avait été achetée, il y a 5 ans, par Areva, pour le prix faramineux de 2,5 milliards de dollars. Aujourd’hui cet actif est considérablement dévalué au point d’être compté pour nul dans la comptabilité du groupe français. Selon le Mail & Guardian Areva n’a finalement pas obtenu la contrepartie attendue puisque l’appel d’offre à été suspendu par le successeur du président Thabo Mbeki.

Les intéressés ont naturellement démenti cette information.

Thierry Barbaut
Sources: Agenceecofin

 

SAP prévoit des revenus d’un milliard de dollars en Afrique dans les 5 ans à venir

SAP, l’éditeur allemand de logiciels, prévoit de tirer un milliard de dollars de revenus, au cours des cinq prochaines années, de ses opérations en Afrique.

Selon son co-directeur général Bill McDermott, SAP envisage de créer en Afrique un écosystème à partir duquel il organisera son développement. La compagnie compte de plus en plus de partenaires locaux et estime que, d’ici 2015, 40% de ses revenus viendront de ces partenaires.

De l’avis de son co-directeur général, le groupe va investir des millions de dollars dans son écosystème pour atteindre au moins, d’ici 2020, une croissance minimum de 50% en Afrique. Dans cette perspective, il aidera ses partenaires à former leurs employés, car « il y a là beaucoup d’opportunités » et SAP « doit aller là où se trouve le marché ».

En Afrique, SAP vise à se développer en direction des secteurs des ressources, des infrastructures et des services financiers pour profiter de l’énorme potentiel existant. Le groupe entend évoluer à partir de ses cinq piliers que sont les applications, l’analyse, le mobile, les bases de données et le cloud computing.

Dans le monde, SAP propose ses services à quelque 200000 entreprises et emploie environ 61000 employés dans 134 pays, avec des solutions utilisées dans 24 types d’activités.

Thierry Barbaut
Sources: www.agenceecofin.com

 

Rihanna trop sexy pour Nivéa !

Rihanna trop sexy pour Nivéa ?

Trop sexy pour… Nivéa !

Rihanna trop sexy pour Nivéa ?

Stefan Heidenreich, le nouveau PDG de la société qui commercialise Nivea, peine à apprécier les sorties dénudées de la chanteuse Rihanna, qui représente sa marque. En guise de réponse, la belle de la Barbade lui a décoché une flèche venimeuse sur Twitter.

Shocking ! Le nouveau PDG de Beiersdorf – l’entreprise qui commercialise Nivea – juge que la chanteuse américaine Rihanna, égérie de la marque depuis 2011, est beaucoup trop sexy.

Stefan Heidenreich ne semble pas franchement apprécier les derniers clips de la star, où elle apparaît à moitié nue, ni ses sorties festives arrosées d’alcool, joint à la main. « Je ne comprends pas comment Nivea a pu s’associer avec Rihanna.

Nivea est une entreprise dont les valeurs sont la confiance, la famille et la fiabilité », a-t-il confié au journal allemand Die Welt, le 3 août.

Pour son centenaire, la marque de produits cosmétique, très utilisée par les femmes africaines, avait demandé à la belle de prêter ses traits et sa voix à sa campagne publicitaire.

Le contrat a d’ailleurs permis à Rihanna d’atteindre le top 5 des chanteuses de moins de 30 ans les mieux payées, selon le magazine américain Forbes, avec 53 millions de dollars entre mai 2011 et mai 2012. En parallèle, Nivea – qui signifie en latin « blanc comme neige » – sponsorisait la tournée de la chanteuse à travers le monde.

Après les déclarations de Stefan Heidenreich, la star s’est contentée de réagir via son compte Twitter en publiant une photo du PDG avec pour commentaire : « Aucune légende n’est nécessaire ».

Thierry Barbaut
Source: www.jeuneafrique.com

 

Jean Christophe Brassart de Planeteballoon.com: Ensemble faisons de l’Afrique, une Terre d’Envol !

Une initiative intéréssante et à suivre de prés, Voler, visiter, et promouvoir des sites d’exeptions en Afrique grace aux ballons en embarquant des passagers. Présentation de Mr Brassart et de son concept !

Portrait de Jean Christophe Brassart: Tous ceux qui ont vécu en Afrique sont d’accord pour reconnaître que l’on ne revient pas indemne d’une telle expérience et que l’on souhaite intérieurement pouvoir y retourner. Je ne fais pas exception !

Mon père militaire m’a offert la plus belle enfance que l’on puisse rêver en m’emmenant en Afrique de mes 5 ans à mes 18 ans ! De la côte d’Ivoire à Djibouti, l’Ethiopie en passant par Madagascar, tous ces séjours m’ont imprégné d’Afrique au point que je me suis moi-même engagé dans l’armée française pour renouer avec ce continent. Du Tchad à la Centrafrique, j’ai parcouru le Continent au travers de nombreuses actions humanitaires.

Aujourd’hui avec Planete Balloon, j’ai toujours cette volonté de vouloir apporter ma contribution au développement de ce Continent, à transmettre un savoir-faire touristique dont l’Afrique a besoin au moment où tout s’accélère pour Elle.

Planete Balloon, Agence de Consulting en tourisme Aérien se met à la disposition des Autorités ou d’investisseurs locaux pour implanter, développer le tourisme aérien mais aussi pour assurer les formations nécessaires à une totale autonomie et en favorisant l’emploi sur place.

Fruit de notre expérience et professionnel des deux activités (Montgolfière et Ballon Captif), il ressort que le ballon captif correspond le mieux aux attentes des professionnels du tourisme ou des Autorités en Afrique.

Pourquoi ?

La montgolfière reste une activité haut de gamme et nécessite des conditions très particulières. Pratiqué au Kenya, Tanzanie, le prix d’un billet est de l’ordre de 250/350 euros ! Elle ne concerne qu’une minorité de touristes aisés. Elle demande également des qualifications spécifiques et à l’heure actuelle les pilotes présents en Afrique sont majoritairement étrangers avec pour conséquences une très faible incidence au niveau local (emploi, retombées économiques).
De ce constat est né notre concept du ballon captif pour offrir un produit qui sera accessible au plus grand nombre avec des équipages locaux.

Quel concept ?

Le ballon captif à hélium est un système qui permet d’offrir une vue à 360° à 150m d’altitude.
Centre ville, parc d’attractions, sites touristiques, réserves d’animaux, ce ballon, écologique, totalement silencieux, permet 6 vols l’heure (contre deux vols par jours pour la montgolfière !) et toute la journée, voir même de nuit avec son système d’illuminations interne.
Gonflé à l’hélium (gaz ininflammable), ce ballon reste gonflé toute la saison et deviens un outil de communication extraordinaire avec la possibilité « d’habiller » son enveloppe aux couleurs du pays, d’un sponsor… Il est visible à 5 kms à la ronde !
Ce concept est de loin le plus rentable pour un investisseur comparé à la montgolfière.
Le retour sur investissement peut se faire en moins d’un an.

Considéré comme « attraction » il ne nécessite pas d’autorisations spéciales de l’aviation civile ni de licence de pilote ! De fait, nous assurons de A à Z l’implantation du ballon et la formation du personnel jusqu’à sa totale autonomie. Ce concept devient donc 100% national moins de 6 mois après son implantation. Nous assurons bien évidemment le SAV et restons en contact avec nos partenaires.

Conscient de l’importance de l’investissement sur les plus gros ballons, nous proposons différentes tailles pour répondre aux besoins des plus petites structures (parcs nationaux, petites villes…)
Nos ballons ont une capacité qui va de 2 à 30 personnes.

Accessible au plus grand nombre le prix du billet du ballon captif (en Europe) est de 10/12 euros contre 200 pour un vol en montgolfière. A titre d’exemple, le ballon de Paris fait 120 000 entrées à l’année.
Ce concept donne la possibilité à la population, aux écoles de vivre cette extraordinaire expérience.

Parmi nos services, nous apportons aussi notre expérience en matière de marketing avec des suggestions d’activités complémentaires autour du ballon (boutique, restaurant, location pour incentives…)

L’Afrique est vierge de ce type de produit et nous souhaitons mettre à la disposition des Autorités ou d’investisseurs un concept qui sera entièrement géré par eux sans qu’il soit nécessaire de faire appel à une présence étrangère.

Offrir de voir la Capitale du Pays, les animaux autour d’un point d’eau ou un prestigieux site touristique peut devenir votre porte-drapeau d’un tourisme écologique.
Voir votre message et vos couleurs 5kms à la ronde et tout au long de la journée par des milliers de personnes transforme votre ballon en un gigantesque panneau d’affichage.

De 90 jours pour les plus petits ballons à 6 mois pour les plus gros suffisent entre la signature du contrat et votre premier passager.

Thierry Barbaut
www.info-afrique.com

Pour tout renseignement :
Jean-Christophe BRASSART– info@planeteballoon.com

Ensemble faisons de l’Afrique, une Terre d’Envol !

 

JO 2012 : Usain Bolt, le « chouchou » de l’Afrique

 

La victoire de Bolt ne doit pas faire oublier les exploits africains

Le Jamaïcain Usain Bolt a remporté ce dimanche 5 août l’épreuve du 100 m des Jeux olympiques de Londres, devant son compatriote Blake et l’Américain Gatlin. Sur les réseaux sociaux, les Africains se passionnent pour la fusée Bolt, en oubliant souvent que des athlètes africains ont réalisé des exploits ce week-end.

Certains doutaient de son état de forme. Or, ce dimanche aux Jeux olympiques (JO) de Londres, Usain Bolt a mis tout le monde d’accord. En 9″63, le sprinteur jamaïcain a réalisé le deuxième meilleur temps de toute sa carrière. Une victoire phénoménale lors de la finale la plus rapide de l’histoire, avec cinq coureurs sous les 9″90. « Je suis venu ici pour défendre mon titre, je suis très honoré », a-t-il déclaré sur France 2.

Le météore Bolt peut maintenant se tourner vers son nouveau défi, le 200m. En cas de victoire, il deviendrait le premier homme à faire deux fois le doublé sur 100m et 200m lors des JO. Il est à l’heure actuelle, le second sprinteur de l’histoire après le grand Carl Lewis, à conserver sa couronne olympique sur 100m à quatre ans d’intervalle. Usain Bolt est assurément un génie du sprint.

Ses résultats hors du commun, sa grande décontraction et son sourire, en font le « chouchou » des Africains. Sur les réseaux sociaux, son nom est partout depuis sa victoire. L’étincelle Bolt a pratiquement effacé les performances des athlètes africains.

Des exploits silencieux

Alors que tout le monde ne parle que du sprinter jamaïcain, des Africains ont réalisé des exploits ce week-end. A commencer par l’Ethiopienne Tiki Gelana, qui a remporté le marathon des JO en 2h 23 min 07 sec, devant la Kényane Priscah Jeptoo et la Russe Tatyana Petrova Arkhipova. Cette gazelle éthiopienne a même amélioré le record olympique de la discipline. Sa compatriote Dibaba s’est quant à elle imposée sur le 10 000m, devant les Kényanes Sally Kipyego et Vivian Cheruiyot. Au 10 000m masculin, l’Ethiopien Tariku Bekele s’est contenté d’une médaille de bronze.

Par ailleurs, le Kényan Ezekiel Kemboi, a également réalisé une performance en devenant champion olympique du 3 000m steeple, devant le Français Mahiedine Mekhissi et un autre Kényan, Abdel Kiprop Mutai. L’Algérie a de même obtenu des résultats grâce à Taoufik Makhloufi, grand espoir de médaille, qui a dominé la demi-finale de la course du 1 500m. Le coup de chapeau revient sans doute à Oscar Pistorius, le Sud-Africain amputé avant même de savoir marcher, qui a couru l’épreuve du 400m sans démériter. Il est le premier athlète handisport à s’être qualifié aux épreuves d’athlétisme pour les JO.

Pour résumer, l’Afrique est en forme ! L’athlétisme est en effet le temps fort pour le continent au cours des JO. Et pourtant, Usain Bolt a détourné les regards des exploits africains de ce week-end. La minuscule île de la Jamaïque a fait de l’ombre à la grande Afrique.

 

Thierry Barbaut

Sources: www.afrik.com

 

 

L’éditorial d’Août 2012

Thierry Barbaut
Thierry BARBAUT

Conflits, richesses, pouvoir et potentiel. L’Afrique en développement face à l’Europe en crise, 5 kilomètres nous séparent !

Une année déjà bien riche de multiples actualités pour l’Afrique, avec de bonnes, et de mauvaises nouvelles pour le continent noir comme pour l’Europe.

Conflits encore et toujours, et pour les mêmes raisons…
Tout le monde a les yeux braqués sur la situation complexe du nord Mali, qui, pour de nombreuses raison a sombré dans l’instabilité. Il est quand même assez évident que la situation a été laissé à l’abandon par ATT le président, qui juste avant sa fin de mandat a laissé la situation du nord s’aggraver. En effet la fin du conflit Lybie a ouvert une porte à une large diffusion d’armes dans cette gigantesque région Sahélienne.
Cette région étant quasiment géographiquement grande comme la « petite » Europe, et déjà cible de nombreux problèmes dont AQMI en est un des principaux. Mais le Mali à aussi payé trés cher sa déstabilisation politique et la « fuite » de son président de transition (en France suite à son agression, mais de retour depuis malgré que le peuple semble demander sa démission), laissant la place libre a de nombreuses complications.
Comme l’évoque le charismatique chanteur Ivoirien (exilé au Mali justement) Tiken Jah Fakoly dans notre interview de Juin, « la solution au Mali passera d’abord par le rétablissement de la stabilité a Bamako ».
Aujourd’hui il me parait évident qu’une action militaire va être mise en place avant la fin de l’année.
Ce qui nous parait assez incroyable c’est que d’un côté il faut intervenir militairement et cela va se faire, et de l’autre les militants de l’Azawad, ce nouvel état islamique, se préparent, s’arment, détruise les biens culturels et terrorisent la population ! (lapidation, charia, etc…) Bref, ils se préparent au combat et l’histoire nous à enseigner combien il fallait se méfier de ces situations complexe.
De ce fait ils sont en train de s’organiser, lisent les même journaux que nous et vont pouvoir résister avec des mois, voire un an, de préparation et donc d’anticipation a cette attaque.
La déstabilisation de ce secteur va s’accentuer et se déplacer vers d’autres régions, elles aussi très fragilisés: Mauritanie, Cote d’Ivoire, la liste est longue.
L’OUA ou la CEDEAO vont avoir un beau défi à relever avant la fin de l’année.
En matière de conflit hélas les histoires se répètent et se ressemblent…
Le continent a même vu, et ce n’est pas une première, un pays se couper en deux pour mieux se faire la guerre et se battre pour le… Pétrole, l’or noir n’a pas fini de tuer: Le Soudan, c’est maintenant deux pays qui tentent de se séparer plus que par une frontière, mais par un contrat pétrolier, masqué par un conflit ethnique, culturel et comme d’habitude, religieux…
Ce conflit a des répercussions, là aussi sur de nombreux pays, Tchad, Lybie et même Centrafrique, pays déjà bien exposé a de nombreuses complications avec la RDC….
RDC qui elle aussi, tente de gérer ses interminables conflits ethniques et minier, le M23 (mouvement rebelles du 23 Juin) saigne le Kivu, et les réfugiés ne le sont plus, puisqu’ils finissent par vivre depuis plusieurs générations a des milliers de kilomètres de leurs pays d’origines… Ce conflit la aussi est un reste du génocide du Rwanda qui en 1994 a fait des millions de morts et de réfugiés…
La RDC, deuxième plus grand pays d’Afrique, avec plus de 70 000 000 d’habitants, est ingérable. Comment Controller un pays si vaste avec un seul gouvernement ? Vaste et inaccessibles, ni route ni train, juste quelques compagnies aériennes, inaccessible a la population, dont les avions tombent régulièrement en brousse ou même en ville…
Là aussi pourtant un des pays les plus puissant au monde en 1970, les mines de cuivres avaient fait de Mobutu Sesse Seko l’homme  le plus riche du monde !

 

Potentiel Africain !
Sur un autre plan, l’Afrique avance à grands pas, même à pas de géant, de nombreuses multinationales voient la crise Européenne et mondiale se développer et ils investissent de plus en plus en Afrique. Nous sommes, j’en suis sûr à l’aube d’une nouvelle ère, ou Europe et Afrique vont devoir coopérer plus sereinement afin de promouvoir les meilleures actions possible pour développer l’Afrique et résister à la crise. Une action conjointe est possible car l’Afrique a besoin de nous comme nous avons besoin d’elle.
Il n’est plus question de coopération mais de réussite obligatoire, le Nigéria aura une population de 400 000 000 d’habitants en 2030 et il faudra loger, nourrir et soigner cette gigantesque population qui représentera le 3eme pays le plus peuplé au monde.
Quand à nous en Europe nos dettes sont aussi énorme que notre train de vie: Colossales. Colossal comme le précipice dans lequel nous allons sombrer si nous ne sommes pas capables de nous réformer et nos institutions seront celles qui devront donner l’exemple, même si cela doit se faire dans la douleur.

Nouvelles technologies en Afrique ?
Si j’étais Mark Zukenberg ou Google j’installerais mes filiales en Afrique, en Angola, en Afrique du Sud, au Ghana et je montrerais l’exemple avec des entreprises modernes, des nouvelles technologies, car en Afrique Internet est déjà là depuis longtemps et le potentiel humain en matière de développement informatique et technologique est immense.
Exemple aussi de Hapsatou Sy, la jeune entrepreneuse Francaise qui développe sa première franchise en Angola, lire notre interview d’Aout.

Notons que de nombreuses solutions existent, et que, en matière d’investissement, de technologies et de matière première, l’Afrique reste et restera pour longtemps un potentiel énorme pour le monde d’aujourd’hui et de demain. Comme je disais-ci dessus, notre continent Européen n’est qu’a une poignée de kilomètres de l’Afrique…

 

 

 

 

Thierry Barbaut
Thierry BARBAUT

Conversation avec Hapsatou Sy : L’Afrique : « le plus beau voyage de ma vie », j’ouvre un espace de beauté à Luanda en Angola

Hapsatou Sy avec Thierry Barbaut et info Afrique pour www.info-afrique.com
Hapsatou Sy avec Thierry Barbaut et info Afrique pour www.info-afrique.com

Conversation avec Hapsatou Sy : La dynamique chef d’entreprise nous parle de son amour pour  L’Afrique : « le plus beau voyage de ma vie » et d’Ethnicia qui change de nom pour « Hapsatou Sy » et se développe avec une première franchise Africaine à Luanda en Angola.
Thierry Barbaut
info-afrique.com

Ethnicia c’est aujourd’hui 150 collaborateurs, 6 000 000 d’euros de chiffre d’affaire et 17 points de vente.

Hapsatou Sy m’a reçu dans son premier espace de beauté Quai Bourbon sur l’Ile St Louis à Paris crée en 2005.
Une très belle rencontre avec une femme dynamique, charismatique et passionnante. Elle ne perd pas pied dans le rythme effréné des affaires et de ses expériences télé avec M6.
En effet, Hapsatou  reste passionnément amoureuse de ses origines, l’Afrique, et particulièrement du Sénégal et du sud de la Mauritanie, avec pour cadre les villes et villages qui bordent le sublime fleuve Sénégal, source de vie de millions de gens.

Nous avons donc pu échanger sur deux thèmes principaux, L’Afrique d’Hapsatou, sa vie et ses origines, puis le monde des cosmétiques de la beauté et les futurs projets de son entreprise.

L’Afrique et Hapsatou Sy…

Thierry Barbaut : Hapsatou, vos origines sont en Afrique, avec un père Sénégalais et une mère Mauritanienne. Vous êtes allés dans ces pays et vous vivez depuis toujours en France, quels sont vos rapports avec l’Afrique aujourd’hui ?
Hapsatou Sy : Mon premier voyage en Afrique c’était en 1999, surement le plus beau voyage de ma vie, je ne l’oublierais jamais j’ai eu l’impression pas de découvrir, malgré le fait que ce soit la première fois que je venais, mais de « rentrer ».
Je disais même que je  « rentrais au pays ». D’ailleurs je me sens aussi Française et fiere de mon pays, que de l’Afrique et fiere de mon continent, du Sénégal, et de la Mauritanie.

J’ai donc réalisé ce sublime voyage, retrouvé une partie de ma famille, de mes ancêtres et véritablement ma culture !
Mais j’ai aussi tenu à aller auprès des gens, en brousse, A Orkadiere au nord du Sénégal (région du Fouta), la ville de mon père mais également à Wali le village de ma mère au sud de la Mauritanie (région de Gorgol). J’y ai oublié mes habitudes occidentales et j’ai pu me baigner dans ce qui allait devenir mes habitudes Africaines, et j’ai véritablement adoré ces moments simples et si profonds, gravir des montagnes, puiser l’eau avec mes cousines au puits, aller à la rivière faire les lessives aux champs avec ma famille, des moments extraordinaires, des journées magiques qui parfois finissaient en dansant autour d’un feu.
TB : Un véritable retour aux sources de votre culture et de vos origines ?
Hapsatou Sy : Exactement, un vrai retour aux sources et là il est véritablement possible de comprendre où est le véritable bonheur de vivre, il n’est pas que dans l’intérêt, car ils étaient tous très heureux avec peu de choses, et nous avons pu communiquer et beaucoup échanger sur le sujet.


T.B : Donc depuis ce voyage, un changement ? Un cœur un petit peu partagé entre l’Afrique de vos origines et la vie actuelle moderne àParis ?
Hapsatou Sy : Pas de changement profonds, car depuis toute petite j’ai baigné dans la culture Africaine à Paris, je parle couramment mon dialecte qui est le Peul, mes parents sont Peuls, du Sénégal et de la Mauritanie, ils m’ont toujours parlé le dialecte et m’ont fait découvrir la culture, je mange a la main à la maison, donc je n’ai pas eu l’impression de redécouvrir mais plutôt un sentiment profond de retour aux sources mais avec une redécouverte forcément parce qu’il y avait beaucoup de choses que je ne connaissais pas.
T.B : Vous retournez régulièrement en Afrique ?
Hapsatou Sy : Oui, régulièrement et avec un infini plaisir, et je parraine même une école à Dakar, je suis très attachée à mon pays et à ce superbe continent.

T .B : En Afrique et parfois sans moyens financier, les gens sont incroyablement soignés et élégants, parfois même dans des endroits extrêmement reculés. Il est fréquent de croiser des femmes superbement habillés, avec des pagnes colorés composants de superbes robes. C’est culturel de donner la plus belle image de soi en Afrique ?
Hapsatou Sy : L’apparence en Afrique est importante et même primordiale, culturellement la femme se doit d’avoir une belle apparence, tout comme l’homme qui ajuste lui aussi de nombreuses tenues typiques des régions ou ethnies avec une rare élégance. C’est dans la culture, c’est quelque chose de magique et c’est aussi ce qui m’a donné envie de travailler dans le monde de la beauté, car d’origine Africaine, j’ai baigné dedans depuis que je suis toute petite avec tous les merveilleux secrets de beauté de ma maman, et effectivement, la mode ce n’est pas de payer cher, c’est de savoir faire de ce que l’on a, quelque chose de beau !

La capitale de l’Angola, Luanda

Thierry Barbaut : L’Afrique est sortie des époques de colonialisme depuis la vague d’ »indépendance des années 60 et c’est avec la Chine et l’Amérique du sud un rare continent à être en plein développement, L’Afrique du Sud est un pays mondialement connu pour son modernisme, l’Angola possède un des PIB qui à le plus fort taux de croissance au monde, le Ghana est un modèle économique, Le Nigéria sera le troisième pays le plus peuplé au monde en 2015 avec 400 millions d’habitants.
Certaines migrations s’inverse, ainsi on voit aujourd’hui des Portugais partir chercher du travail au Mozambique ou en Angola, vous allez ouvrir le premier salon en Afrique et justement en Angola, pouvez-vous nous en dire plus ?
Hapsatou Sy : Effectivement, nous ouvrons en Angola un espace de beauté en Angola, qui ne s’appellera plus Ethnicia mais Hapsatou Sy, à Luanda, la ville la plus chère du monde ! J’y suis donc allée et malgré les préjugés qui m’ont été communiqué sur la dangerosité de ce pays, et en fait comme je m’y attendais ce n’est absolument pas le cas ! Tout s’est très très bien passé.
T.B : C’est une Franchise ?
Hapsatou Sy : C’est une franchise mais je tiens à les ouvrir avec des partenaires locaux, des gens qui connaissent parfaitement le pays, la culture, ce n’est pas parce que je suis née en Afrique que je connais tout. Ce sera une ouverture prévue pour la fin de l’année, il y eu énormément de travaux et d’aménagement sur le site, ce devra être un espace de beauté magnifique.
T.B : Ce sera la seule franchise prévue en Afrique ?
Hapsatou Sy : Ce sera la première en tout cas, et avec le nouveau nom des espace de beauté « Hapsatou Sy ».
T.B : Nous avons vu que vous soutenez Giving Back Charity (visiter le site). C’est un engagement personnel, un choix, issu de vos voyages ?
Hapsatou Sy : C’est ça, c’est les trois en même temps, c’est un homme extraordinaire, Babacar,  qui est à la tête de cette association, il est parfaitement impliqué, travaille à travers le monde et concrétise de superbes projets, voilà pourquoi je le soutiens. J’avais envie de choisir une association dont je partageais les idées, et là j’ai suivi à 100%.

Ethnicia devient Hapsatou Sy, le marché des cosmétiques, l’avenir…

T.B : Aujourd’hui la marque « Hapsatou Sy » c’est multiculturalisme et french touch ?
Hapsatou Sy : J’ai changé le nom car je voulais inviter les gens chez moi, dans ce que m’avais donné la société occidentale et Africaine, le respect, le partage, l’ouverture d’esprit c’est ce que j’avais voulu mettre dans ces espaces et j’avais envie que ce soit un lieu de multiculturalisme. Je ne souhaitais pas que dans ma salle d’attente il  y ai des magazines, comme Voici et Closer, mais plutôt des livres d’arts, de culture et de photos, j’avais envie que toutes les origines se mêlent ici dans  le respect total et ainsi prôner le fait qu’il n’y ai pas qu’une beauté, mais la beauté de tout le monde, c’est aussi pour ça que j’ai eu envie de valider ce changement de nom.
Il m’a souvent été évoqué que le mot ethnie (Ethnicia) était trop attaché à noir et métissé et je ne veux pas de communautarisme chez moi, pour moi c’est le début de la régression, c’est quelque chose de dangereux pour notre société et je ne l’accepterais jamais.
T.B : Le développement de la beauté et des cosmétiques Afro en France et en Europe est énorme, c’est plus de 12% d’augmentation par an.
Pensez-vous qu’il y ait un potentiel de développement de la cosmétique ethnique au masculin.
Hapsatou Sy : Le marché de l’homme dans les cosmétiques est un marché difficile, les hommes en Europe ne sont pas encore prêt, la consommation des hommes Africains est complètement différente, je pense que la marché est énorme, leur apparence est extrêmement importante, au-delà de ces critères, il est souvent évoqué que les Africains sont les plus grands consommateurs de crédits à la consommation, ce sont ceux qui dépensent le plus dans nos marchés et nous le constatons. Mais c’est aussi parce que nous n’avons pas en Afrique une culture d’épargne mais de consommations, profiter de la vie et consommer la maintenant et tout de suite… C’est donc effectivement une belle cible en matière de marché !
Il y aura donc un développement autour de l’homme sur l’espace de beauté en Angola.

T.B : Que pensez-vous des possibilités d’accès aux soins de beauté pour la communauté populaire Afro en France. Un marché possible pour Ethnicia qui est quand même plutôt sur un marché « haut de gamme »?
Hapsatou Sy : C’est vrai que c’est haut de gamme mais avec des prix accessible, nos prestations capillaires commencent à 30 euros, et vont effectivement jusqu’à des tarifs bien plus cher, il faut aussi penser à avoir des prestations et des prix un petit peu plus populaire pour donner accès à un plus grand nombre de consommateurs.
C’est aussi pour ça que la marque Ethnicia va devenir une marque de « Mass market » et de grande distribution pour que je puisse faire bénéficier de mon savoir-faire aux gens qui n’ont pas forcément les moyens.
T.B :
Accéder à une clientèle plus populaire avec des produits plus accessibles financièrement sous la marque Hapsatou Sy ?
Hapsatou Sy : Oui maisavec des produits de très bonne qualités, des produits des deux marques, Ethnicia en mass market et Hapsatou Sy plus sélectif.

Le premier espace de beauté Hapsatou Sy sur l’ile St Louis a Paris

T.B : Le développement commercial et marketing des grands groupes cosmétiques vers les « niches » ethniques, nous avons tous vu ces 10 dernières années les profils changer, les tops modèles aussi, des Chinoises, des Africaines sont en une des magazines ? Qu’en est ’il aujourd’hui et quelles seront les tendances de demain d’après vous ?
Hapsatou Sy : Et bien je dis ENFIN ! Les grandes marques se rendent compte enfin que ces gens dépensent, qu’ils sont soucieux de leur apparence et que ce ne sont pas des marchés à mettre de côté, et aujourd’hui la société évolue tellement dans ce sens qu’ils n’avaient pas d’autre choix que d’évoluer. Ils passaient à côté, et maintenant ils vont avoir une crédibilité à construire car ils ont laissé ce marché à l’abandon de nombreuses années. C’est donc quelque chose de totalement nouveaux pour eux, il va falloir l’aborder de façon qualitative, intelligente, car il est fréquent de voir des erreurs de communication colossales.
T.B : Ces grandes marques, mondialement réputée, vont donc devoir se développer sur ce marché contraintes et forcées ?
Hapsatou Sy : Oui, ils le sentent maintenant comme une opportunité, ils comprennent qu’il va falloir la prendre cette vague la, les idéaux beautés évoluent, dans la société aujourd’hui ce que nous trouvions de canon il y a quelques années est parfois à l’opposé du marché actuel.
T.B : Les tops modèles Africains par exemple, sont souvent très proches physiquement et par leurs couleurs de peau des modèles Européens, rarement une femme Africaines au traits typiques « négroïdes » est en une des magazines… Alors que cette beauté est de plus en plus reconnue ?
Hapsatou Sy : Oui, c’est vrai mais ça commence à venir, des femmes Africaine commencent à porter leurs cheveux au naturel, assument le côté Africain, on les voit revenir avec leurs racines, avec leurs cultures et si belles !

T.B : Les possibilités d’entreprendre et de se développer en France, votre expérience, quels en sont les secrets, la fibre, la volonté, mais c’est aussi bien savoir bien s’entourer ?
Hapsatou Sy : C’est de bien recruter, de bien s’entourer de savoir aussi tomber pour se relever, c’est très important d’apprendre par l’échec.
J’ai eu deux grandes chances : premièrement Je n’avais rien à perdre donc j‘ai tout risqué, deuxièmement, de réaliser que nous sommes dans un pays où il est vraiment possible d’entreprendre, c’était vraiment mon rêve, créer et développer mon entreprise.

T.B : Les gens vous contactent pour vous demander des conseils. L’académie Hapsatou un système de formation interne qui se développe ?
Hapsatou Sy : Effectivement ce sont des gens en interne que nous allons former et à qui nous allons proposer un emploi, je trouve qu’il y a une lacune dans ce secteur et j’avais envie de former les gens, ce sont des formations longue durée de 1 an et de plus si nécessaire, cela fonctionne uniquement à Paris pour l’instant.

T.B : Un développement à l’international, des franchises ?
Hapsatou Sy : Bien sûr on y travaille, on a déjà ouvert en Suisse, nous sommes contacté pour des franchises dans d’autres pays, c’est à l’étude.

T.B : Le changement de nom, Ethnicia devient Hapsatou Sy
Hapsatou Sy : Oui, j’en avais aussi assez d’être interpellée à propos du marché « ethnique » qui ne veux pas vraiment dire grand-chose, nous sommes tous ethniques et tous différents, je ne voulais pas participer à un combat de revendications de la couleur de peau, je ne me bat pas pour l’affirmer, elle est la et j’en suis fière.

T.B : Votre expérience télé, on a apprécié votre dynamisme, une expérience que vous voudriez renouveler ?
Hapsatou Sy : Peut- être  oui, mais je veux rester chef d’entreprise avant tout, et surtout voir les opportunités qui me seront présentées, nous verrons, mais pourquoi pas oui.

T.B : S’il vous était possible de réaliser votre rêve le plus cher quel serait ’il ?
Hapsatou Sy : Avoir une belle entreprise, pas une grande, ni une énorme, mais une jolie entreprise qui porte des valeurs, qu’elle soit un exemple et qu’elle donne des inspirations, qu’elle démontre aussi que les choses sont possibles, en rester très fière tout en maitrisant son développement. Je pourrais devenir un grand groupe mais toujours avec les mêmes valeurs, c’est primordial pour moi.

Thierry Barbaut
Directeur info-afrique.com

Les salons de beauté Hapsatou Sy
Le Blog d’Hapsatou Sy
La page Facebook d’Hapsatou
L’association Giving Back Charity

RD Congo : Goma sous la menace des forces rebelles

Ces soldats mutins ne sont qu’à une trentaine de kilomètres de la ville défendue par des Casques bleus de l’ONU.

Dans Goma, la capitale du Nord-Kivu, les habitants ne se posent qu’une question: la ville tombera-t-elle aux mains des rebelles du M23? En quelques semaines, ces militaires mutinés ont enchaîné les victoires, prenant successivement les bourgades et les villages pour ne s’arrêter finalement qu’à Rugari, à moins de 30 kilomètres de Goma. Entre les portes de la cité et les rebelles s’érige maintenant un mur de troupes congolaises, de chars des Nations unies et de Casques bleus. Ce déploiement de forces se voulait rassurant. En fait, il a surtout souligné l’incapacité des FARDC, l’armée congolaise, à endiguer l’avancée des hommes du M23. «Les FARDC ont tout simplement abandonné notre village, raconte un habitant de Rutshuru. Il n’y a même pas eu de combat.»Formé au début du mois de mai par le colonel séditieux Sultani Makenga, le M23 est officiellement un mouvement d’anciens soldats de l’armée congolaise qui se sont soulevés contre Kinshasa et son gouvernement pour obtenir un meilleur traitement. Nombre d’entre eux sont aussi des vétérans d’une autre rébellion à majorité tutsi qui, en 2007 et 2008, avait déjà menacé d’envahir Goma.Fin juin, un rapport de l’ONU a très directement accusé le Rwanda de soutenir ce soulèvement, comme il le faisait dans le passé. Et, comme dans le passé, Kigali a nié. Les fortes pressions diplomatiques sur le Rwanda n’ont rien changé. Le soutien rwandais continue et expliquerait la supériorité militaire de rebelles beaucoup mieux équipés que l’armée congolaise. Les Casques bleus de la Monusco, le contingent de l’ONU en RDC, semblent donc le dernier et seul réel rempart en cas d’attaque de la ville.

Recrutements forcés

«Tout est fait pour que Goma ne soit pas prise. La brigade du Nord-Kivu a renforcé son dispositif militaire autour de Goma pour former une ceinture sécuritaire. Des chars ont été déployés, nos hélicoptères de combat patrouillent la nuit», explique Koumbo Singa Gali, porte-parole de l’ONU à Goma. Tout danger n’est pas pour autant écarté. Selon plusieurs sources, la ville est infiltrée par des agents du M23. Une présence confirmée par Koumba Singa Gali: «Beaucoup de civils disposent d’armes, il se pourrait qu’il y ait des gens proches du M23 qui attendent un élément déclencheur pour faire quelque chose. Nous avons reçu des informations selon lesquelles le M23 aurait pris contact avec des prisonniers militaires dans la prison de Goma.» De son côté, le M23 se garde bien de démentir l’existence de cette cinquième colonne. L’un de ses officiers, le colonel Vianney Kazarama, évoque même des commandos spécialisés dans la guérilla urbaine.

Pour l’heure, une prise de Goma, aux conséquences politiques et humani­taires dramatiques, demeure peu probable. Mais la peur est là. «J’essaie de ne pas y penser, assure Rehema Tambite, une étudiante. J’étais petite lors des dernières guerres, mais je me souviens de la panique et je sais les dangers auxquels ma famille devrait faire face.»

Ces dangers, les habitants du territoire de Rutshuru les vivent, au jour le jour, depuis que le territoire a été conquis par les rebelles. Les FARDC ont tenté de reprendre le terrain perdu. Des combats d’une extrême violence ont éclaté dans certains villages, faisant plusieurs morts parmi les civils et laissant des dizaines de blessés. Les habitants des villages conquis doivent aussi fuir les recrutements forcés dans les rangs rebelles et un avenir de chair à canon. «J’étais à la maison, j’ai vu des militaires du M23 qui descendaient la colline. Ils nous ont pris. Nous étions 22 entre 15 et 25 ans. Ils nous ont dit de porter leurs munitions et d’aller au front avec eux. On les a suppliés de nous laisser, mais ils nous ont menacés», raconte ainsi Eli, un enseignant de primaire.

Grièvement blessé à la jambe lors d’un combat, Eli a pu être rapatrié dans un hôpital de Goma dont plus de 80 % des patients sont des blessés de guerre. Depuis le début du conflit au mois de mai, le nombre de ces cas a augmenté selon un rythme exponentiel. Les femmes ne sont pas plus à l’abri. Comme toujours au Congo, les histoires de viol refont surface. Le plus souvent, par honte ou par peur des représailles, les victimes préfèrent garder le silence. «Quand vient le soir, certains soldats boivent et entrent dans les maisons pour piller et violer les mamans», raconte une habitante de Rutshuru entre deux regards fuyants.

Depuis le 30 juillet, une trêve dans les combats a permis à quelques ONG de se rendre dans les zones touchées. Le M23 les laisse passer, tant que dureront les négociations en cours. En cas d’échec, les rebelles affirment qu’ils reprendront leur marche en avant. Vers Goma.

Thierry Barbaut
Sources: Le Figaro

 

l’ONU appelle tous les pays de la région à « coopérer activement » pour stopper le M23

 

Situation explosive en République démocratique du Congo…

Les 15 pays membres du conseil de sécurité des Nations unies ont condamné mercredi 2 août « tout appui extérieur apporté » à la rébellion congolaise du M23. Mardi, le représentant spécial de l’ONU pour la RDC, Roger Meece, avait exprimé ses doutes sur la capacité des FARDC à résister à l’avancée des rebelles vers Goma, capitale de la province du Nord-Kivu.

Alors que les troupes du M23 sont aux portes de Goma, les 15 pays membres du conseil de sécurité des Nations unies ont condamné mercredi 2 août dans une déclaration « tout appui extérieur apporté » à la rébellion congolaise qui opère dans le Nord-Kivu. « Ces rebelles sont très bien équipés. Ils bénéficient d’une aide extérieure », a indiqué à Reuters un diplomate sous couvert d’anonymat. Aucun pays n’a été cité. Mais, le Rwanda, et plus récemment l’Ouganda ont été accusés d’aider le M23, ce que Kigali et Kampala démentent.

Le Conseil de sécurité demandent « à tous les pays de la région de coopérer activement avec les autorités congolaises pour le démantèlement et la démobilisation du M23 ». Saluant les contacts récents entre le président rwandais Paul Kagame et le président congolais Joseph Kabila, l’ONU a dit « encourager la poursuite d’un dialogue de haut niveau à l’échelle bilatérale et régionale ». Une réunion des chefs d’État de la région doit débuter dimanche à Kampala, la capitale de l’Ouganda.

M23 mieux équipé ?

Le Conseil de sécurité demande également au M23 et à tous les groupes armés « de cesser toute forme de violence, notamment les violences sexuelles et le recrutement d’enfants-soldats ». Les Nations unies sont « profondément préoccupées par l’aggravation de la situation humanitaire » au Nord-Kivu et « appellent la communauté internationale à fournir l’appui humanitaire approprié ».

Mais les craintes exprimées par le représentant spécial de l’ONU pour la RDC devant les membres du Conseil vont plus loin. Selon des diplomates Roger Meece a mis en doute la capacité des forces gouvernementales congolaises (FARDC) à résister à l’avancée des rebelles vers Goma. « Le M23 semble beaucoup mieux équipé que l’armée et ses effectifs ont augmenté depuis quelques semaines », a indiqué un haut responsable de l’ONU sous couvert de l’anonymat mardi.

(Avec AFP)

Elections a Madagascar: Ce sera en Mai 2013 !

Plus de trois ans après la démission de l’ancien président malgache Marc Ravalomanana et l’arrivée au pouvoir de l’ancien maire d’Antananarivo, Andry Rajoelina, la commission électorale de l’île a enfin arrêté, mercredi 1er août, la date des prochaines élections. Le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu le 8 mai 2013, suivi le 3 juillet d’un éventuel second tour jumelé avec les législatives. Cette annonce, selon certains diplomates, devrait mettre une pression supplémentaire sur les deux hommes pour qu’ils s’entendent et mettent un terme à la crise politique et sociale dans laquelle s’enlise le pays depuis que le jeune maire de 37 ans a pris la tête du pays, le 17 mars 2009.

Au même moment s’ouvre à Pretoria le procès du président déchu, exilé en Afrique du Sud depuis 2009. Marc Ravalomanana comparaît dans le cadre de l’affaire dite du « 7 février » : trente manifestants malgaches avaient été tués par sa garde personnelle, le 7 février 2009, devant le palais présidentiel dans lequel il était alors retranché, à l’extérieur de la capitale Antananarivo. Les proches des victimes lui réclament aujourd’hui 23 millions de dollars (19 millions d’euros).

Déjà condamné par contumace aux travaux forcés à perpétuité en août 2010, Marc Ravalomanana avait insisté sur l’incapacité de la cour malgache à le juger. « Marc Ravalomanana a depuis toujours réclamé une enquête internationale sur le ‘7 février’. Cela devrait faire la lumière sur l’affaire une bonne fois pour toutes », a déclaré au quotidien L’Express de Madagascar Me Hanitra Razafi­manantsoa, avocate proche de l’ancien président.

UNE SITUATION BLOQUÉE

A Madagascar, la crise semble toutefois ne pas pouvoir se résoudre tant que les différends entre les deux rivaux ne seront pas réglés. Si quelques gestes du gouvernement de transition, comme le retour de l’ancien président Didier Ratsiraka, en novembre 2011, après neuf ans d’exil, avaient pu être interprétés comme « une preuve que Madagascar est irrévocablement sur la voie du changement », les blocages diplomatiques se sont multipliés depuis le début de l’année.

Les deux rencontres organisées le 25 juillet à Desroches, petite île isolée de l’archipel des Seychelles, n’ont pas permis d’aboutir à un accord, malgré la présence des présidents sud-africain et seychellois. Alors que la communauté de développement d’Afrique australe (SADC, Southern African Development Community), qui organise la médiation entre les deux rivaux, avait sommé ces derniers de trouver un accord avant le 31 juillet, ce nouvel échec l’a obligée à repousser son ultimatum au 31 août. Marius Fransman, le vice-ministre des affaires étrangères sud-africain, qui mène les efforts de médiation à la SADC, a annoncé le 27 juillet que les deux hommes devraient se rencontrer à nouveau dans les dix jours.

Lire : Crise malgache : Ravalomanana et Rajoelina devront se revoir

Autre pomme de discorde : la question du retour des exilés. Deux jours après ce rendez-vous raté, l’épouse de Marc Ravalomanana a été refoulée à l’aéroport d’Antananarivo par la police de l’air, alors qu’elle essayait une fois de plus de revenir sur le sol malgache, où l’attend son fils depuis plusieurs mois. Mamy Rakotoarivelo, président du gouvernement de transition et chef de la mouvance Ravalomanana, avait pourtant affirmé que le premier ministre, Omer Beriziky, avait donné son accord à l’entrée de Mme Ravalomanana sur le territoire malgache. De son côté, la SADC a fermement condamné cette tentative de retour à Madagascar, dénonçant une violation du processus de négociation en cours.

Marc Ravalomanana avait d’ailleurs dû essuyer la même déconvenue en janvier, lorsque son avion avait été empêché d’arriver à Antananarivo. La présidence de la transition avait alors expliqué que l’objectif était d’obliger l’ancien président à atterrir dans un aéroport de l’ouest du pays, afin de « permettre aux autorités de police judiciaire d’exécuter le mandat d’arrêt décerné contre M. Ravalomanana ».

Lire : A bord de l’avion dérouté de l’ex-président malgache Ravalomanana

« FAIRE LA PAIX, PAS LA GUERRE »

Revenir dans son pays peut en effet s’avérer risqué pour Marc Ravalomanana. Si la « feuille de route », adoptée en septembre 2011 par les différents partis malgaches, prévoit un retour des exilés « sans condition », une « note explicative » a été ajoutée, qui précise que le terme « sans condition » ne suggère et n’implique pas « une exonération de poursuites judiciaires ». Une disposition que dénonce l’ex-président : « Ce serait une erreur grave si j’étais arrêté à Madagascar. (…) Je n’ai rien à craindre, je n’ai rien fait de mal », a-t-il répété à plusieurs reprises le 20 janvier, notant qu’il était absent lors des faits, en 2009. « Il y a eu un procès par contumace conduit par un tribunal fantoche, je n’étais pas là, et j’ai demandé à plusieurs reprises une enquête indépendante », a-t-il expliqué.

Le président déchu a souligné qu’il voulait rentrer dans son pays « pour faire la paix, pas la guerre ». Mais il a beau affirmer qu’il reconnaît désormais l’autorité de transition dirigée par Andry Rajoelina, il se considère toujours comme le chef de l’Etat « démocratiquement élu ». Il a également réitéré son intention de se présenter à la prochaine élection présidentielle. En cas de réélection, celui qui a été renversé parce que son régime devenait trop autocratique a notamment promis liberté de la presse et liberté d’expression.

De son côté, le jeune président du comité de transition a fait adopter par référendum, en novembre 2010, une nouvelle Constitution, abaissant notamment l’âge requis pour se présenter à l’élection présidentielle de 40 ans à 35 ans. Une disposition qui lui permettra de se présenter aux élections de 2013.

Lire : Marc Ravalomanana, un autodidacte devenu trop gourmand

Lire aussi : Qui est l’étrange Andry Rajoelina ?

 

Thierry Barbaut
Sources: Le Monde

 

 

Hillary Clinton remercie le Sénégal d’être un modèle pour l’Afrique de l’Ouest

Les discours de Dakar se suivent et ne se ressemblent pas. Cinq ans après celui – tristement célèbre – de Nicolas Sarkozy, la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, a prononcé une allocution pleine de compliments envers la démocratie sénégalaise. Tout en fustigeant les coups d’État qui demeurent légion sur le continent.

C’est un hommage appuyé à la démocratie sénégalaise que la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, a rendu à Dakar, mercredi 1er août. Pour cela, elle a choisi l’Univesité Cheikh Anta Diop. Un lieu hautement symbolique où, un certain 26 juillet 2007, le président français Nicolas Sarkozy avait prononcé son fameux discours sur « l’homme africain (qui) n’est pas assez entré dans l’Histoire ».

Hillary Clinton, qui effectue une tournée de onze jours en Afrique pour porter la vision de l’administration Obama pour le continent – laquelle se résume en trois mots : démocratie, croissance et sécurité – n’a évidemment pas fait preuve de la même condescendance teintée de racisme que l’ancien président français. « Si quiconque doutait que la démocratie pouvait prospérer en Afrique, qu’il vienne au Sénégal. Les Américains admirent le Sénégal comme l’un des seuls pays d’Afrique de l’Ouest qui n’a jamais connu de coup d’État militaire », a-t-elle déclaré, après une rencontre avec le président Macky Sall de laquelle rien n’a filtré.

Au Ghana pour les obsèques d’Atta-Mills

« Nous nous tenons fermement derrière le peuple sénégalais qui a défendu sa démocratie et sa Constitution lors des dernières élections présidentielles », a-t-elle ajouté. « Merci au Sénégal d’être un modèle pour la région ! (…) En dépit de ces transitions apaisées et des élections couronnées de succès, il reste trop d’endroits sur le continent où la démocratie est menacée, les droits de l’Homme violés et l’État de droit non respecté. Trop d’Africains vivent toujours sous la coupe de dirigeants autocratiques », a-t-elle fustigé, en citant notamment la crise au Mali voisin. « Gouverner comme dans le passé n’est plus acceptable », a-t-elle conclu.

Hillary Clinton passera encore la nuit de mercredi à jeudi au pays de la Teranga avant de se rendre au Soudan du Sud, puis en Ouganda, au Kenya, et enfin, du 5 au 9 août, au Malawi et en Afrique du Sud. Une dernière étape a été ajoutée le 10 août au Ghana, jour des funérailles nationales du président John Evans Atta Mills, décédé soudainement le 24 juillet.

Thierry Barbaut

(Avec AFP)

 

Portrait: Aminata Touré, justicière post-Wade !

 

Nouvelle garde des Sceaux, c’est elle qui supervise les audits censés faire la lumière sur la gestion du Sénégal pendant les années Wade. Avec une certitude affichée : Aminata Touré ira jusqu’au bout.

Les Sénégalais ne l’attendaient pas au poste de ministre de la Justice. Mais ils le reconnaissent : Aminata Touré (49 ans) en a l’étoffe.

Personnalité forte au discours offensif, cette proche de Macky Sall n’hésite pas à ruer dans les brancards, apparaissant comme la pièce maîtresse de l’opération anticorruption à la sénégalaise.

Premières victoires pour cette fille de médecin : l’audition les 3 et 5 juillet de Karim Wade, le fils de l’ancien président, et la transmission au parquet de plusieurs dossiers.
Aujourd’hui c’est une nouvelle vague d’audits qui se profile.

« Quelque 400 millions de F CFA [environ 610 000 euros, NDLR] manquent dans les caisses de l’État ; il faut les restituer s’ils sont dans des comptes privés… », prévient la ministre.

L’entourage de l’ancien président crie à la chasse aux sorcières. Aminata Touré réfute la théorie, précise que c’est au parquet de décider des suites judiciaires à donner aux différentes affaires et jure que la présomption d’innocence et les droits de la défense seront respectés.

La militante des droits de l’homme, jadis active dans les milieux universitaires français de gauche, assure que la traque des détournements de fonds publics n’est pas devenue une obsession, mais un combat de principe.

« Il faut briser le cercle vicieux corruption – pauvreté – sous-développement dans lequel les pays africains sont enfermés », insiste l’ancienne fonctionnaire des Nations unies, qui vient de déclarer un patrimoine de 777 millions de F CFA.

De nombreux chantiers

 

Bio express

1962 Naissance à Dakar

1982 Études en France

1988 Cadre à la Sotrac, la compagnie sénégalaise des transports publics

2003 Directrice au Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap)

2010 Dirige le cabinet de Macky Sall

2011 Intègre l’équipe de campagne du candidat

2012 Ministre de la Justice.

Mais si la plupart des Sénégalais apprécient la détermination de cette économiste, nombre d’observateurs se demandent jusqu’où elle sera autorisée à aller, les politiques sénégalais ayant coutume de naviguer d’un parti à l’autre. L’ancienne directrice de cabinet de Macky Sall ne doute pas que le président, dont elle a la confiance, lui laisse toute liberté. Elle a contribué à l’élaboration de son programme électoral, la lutte contre les biens mal acquis en étant l’un des points essentiels. La Dakaroise sourit : « La transhumance n’est pas un vaccin contre le recouvrement des sommes détournées. » Être dans le camp présidentiel ou proche d’elle non plus. Son ex-mari, Oumar Sarr, ministre de l’Habitat sous Wade et coordonnateur du Parti démocrate sénégalais (PDS), figure au nombre des personnes susceptibles d’être inquiétées. « Lorsqu’on administre la justice, on le fait avec froideur. Parfois aussi avec déchirement », reconnaît cette mère de trois enfants qui, au passage, ne cache pas ses difficultés à concilier vie privée et vie professionnelle.

Mais la véritable victoire serait sans doute de permettre à la Cour de répression de l’enrichissement illicite d’entrer enfin en action. Votée en 1981 sous Abdou Diouf, la loi qui a instauré cet organe s’avère aujourd’hui inapplicable parce que mal ficelée. Une révision de la loi permettrait de légiférer notamment sur les notions de blanchiment d’argent ou de conflit d’intérêts. Mais l’ancienne footballeuse ne veut pas voir son action réduite à cette opération mains propres. Elle insiste sur les nombreux chantiers en cours, comme ceux de la modernisation de la justice et de l’assainissement de l’environnement des affaires.
Thierry Barbaut

Source : jeuneafrique.com

 

 

Madagascar : Rajoelina-Ravalomanana, tentative d’apaisement…

Les négociations entre le président de la transition Andry Rajoelina et l’ancien chef d’Etat Marc Ravalomanana pour trouver une solution à la crise malgache n’ont rien donné. Le principal point de discorde, le retour du dirigeant déchu, en exil en Afrique du Sud.

A quand un accord entre Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana ? Le président de la transition et l’ex-chef d’Etat n’ont pas réussi à s’entendre lors de leur rencontre mardi et mercredi aux Seychelles. Ces négociations, organisées en présence des présidents sud-africain Jacob Zuma et seychellois James Michel, ont accouché d’une sourie. Les deux hommes sont toujours en froid. Le principal point de discorde, le retour de Marc Ravalomana.

Renversé en 2009 par un coup d’Etat mené par Andry Rajoelina, il s’est exilé en Afrique du Sud. L’actuel président de la transition refuse qu’il remette les pieds dans le pays. Marc Ravalomanana a tenté à plusieurs reprises de rentrer. Sans succès. Les deux rivaux devraient à nouveau s’entretenir avant le sommet de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), le 17 août au Mozambique.

Pauvreté et insécurité

Madagascar est plongée dans un gouffre. La mutinerie récente du camp militaire d’Ivato, près de l’aéroport d’Antananarivo, a marqué les esprits. Une situation qui montre l’instabilité qui règne dans la grande île. L’économie du pays s’est effondrée. Plusieurs programmes d’aides des bailleurs de fonds, notamment le Fonds monétaire international et la banque mondiale, ont été supprimés. Ces sanctions à l’égard du pays ont ébranlées l’économie, entrainant une paupérisation de la population. En mars 2010, l’ONU a estimé que près de 70% des Malgaches vivaient en dessous du seuil de pauvreté.

la grande île est aussi en proie à une grande insécurité. Il ne se passe pas une semaine sans que les journaux relatent des faits de violence dans la capitale Antananarivo. Meurtres, vols, agressions, sont le lot des populations depuis trois ans. Le couple français assassiné en avril reste dans les mémoires. Les autorités malgaches ont annoncé la mise en place d’un plan national de lutte contre l’insécurité. Ce programme suffira-t-il à rétablir la sécurité ?

L’insécurité, nous en parlions il y à deux mois déja:

Les deux Français portés disparus à Madagascar ont bien été tués selon les médecins. Leur meurtre pose la question de l’insécurité qui prend de l’ampleur dans la grande île.

Les médecins sont formels. Gérald Fontaine et Johanna Delahaye, les ressortissants français résidant depuis un an à Madagascar, ont bien été victimes de meurtre. Le couple qui gérait un restaurant dans la ville de Tuléar, au sud-ouest de l’île, avait été porté disparu le 12 avril dernier. Ce jour-là, comme à son habitude, le couple s’était rendu en quad sur la plage de Tuléar, classée en zone rouge par le consulat français et déconseillée en raison de superstitions locales.

Johanna Delahaye, alors enceinte de deux mois, avait été retrouvée sans vie le 16 avril sur cette même plage. « Selon l’autopsie, le corps a été frappé avant d’être jeté à la mer. Il ne s’agit donc pas d’une noyade », avait déclaré la police. Son compagnon a, quant à lui, été retrouvé mort six jours après. Selon la police de Tuléar, le décès du Français « est dû aux blessures qu’il a subies ». Elles remonteraient « à une dizaine de jours ».
L’enquête a révélé lundi l’existence d’un gourdin brisé et taché de sang retrouvé sur la plage. Les enquêteurs ont aussi retrouvé le quad du couple, caché dans des buissons, les rétroviseurs cassés. Quatre Malgaches, soupçonnés du double meurtre, ont été placés en garde à vue depuis la semaine dernière et présentés lundi à la justice. Ils clament leur innocence.

Les habitants de Tuléar sont encore sous le choc. Cliff, 29 ans, était un ami de Gérald Fontaine qu’il avait rencontré dans une salle de sport. Selon lui, il était « sociable avec tout le monde, parlait avec tout le monde. Il essayer de s’adapter, c’est ce que je voyais. C’est lui même qui faisait son marché. Il parlait avec les vendeuses », rapporte RFI. Pour Cliff, seule une bande a pu s’en prendre au ressortissant français décrit par tous comme un colosse. « Il est grand, il est balèze, il pèse 105 kilos. Un petit Malgache ne peut pas s’approcher de lui à main nue. Sauf s’ils sont dix. » Dans la ville, certains pensent que Gérard a été victime d’un contrat, d’autres pensent qu’il s’agit d’un vol qui aurait mal tourné.

Escalade de violence

Cette affaire relance la question de l’insécurité qui prend de l’ampleur à Madagascar. Il ne se passe pas une semaine sans que les journaux ne relatent des faits de violences dans la capitale Antananarivo. Toutes les couches de la population, des plus aisées aux plus modestes, sont victimes de ce fléau. Meurtres, agressions, vols à mains armés sont monnaie courante depuis trois ans, date de l’éclatement de la crise politique. Les exemples ne manquent pas. Un retraité nantais s’est fait tranché le bras à coup de sabre en 2009, selon France Soir. En juillet 2010, un Réunionnais qui était installé depuis huit ans dans l’ouest de l’île a été tué d’un coup violent à la tête. En 2011, c’est un sexagénaire qui meurt d’une balle dans la nuque après avoir voulu récupérer ses affaires volées. Cette même année, en septembre, un touriste est violemment agressé à Antsirana. L’homme a reçu plusieurs coups de couteau à la gorge et aux poumons. Par chance, il a survécu à ses blessures.

Face à la recrudescence de ces crimes, l’ambassade de France, sur son site Internet, a incité les ressortissants français à la prudence : « A Madagascar, les risques liés à la criminalité de droit commun ne sont pas négligeables. Les zones inhabitées (y compris les parcs nationaux : parc national de la montagne d’ambre, etc) ou les plages, sont propices aux agressions par des bandes armées, parfois d’une grande violence, de touristes de passage afin de les détrousser (…) »

Thierry Barbaut

 

Lancement de Forbes Afrique

Forbes Afrique, version africaine francophone de la revue américaine Forbes, créée en 1917 et spécialisée dans les informations économiques et le classement des fortunes, a été lancée à Brazzaville.

Cette cérémonie a été présidée hier soir par le Chef de l’Etat congolais, Denis Sassou Nguesso, en présence de ses homologues du Gabon, Ali Bongo Ondimba, et de Centrafrique, François Bozizé. Forbes Afrique sera diffusée dans 23 pays francophones d’Afrique et sur d’autres continents, dont la France, la Belgique, la Suisse le Canada, selon son rédacteur en chef M. Michel Lobé Ewané.

Plusieurs anciens premiers ministres français et belge, Dominique de Villepin, Jean-Pierre Raffarin et Guy Verhofstadt avaient été invités ainsi que l’ancien chef de cabinet du président américain Barack Obama, William M. Daley et de la star mondiale du football africain Samuel Eto’o. Le partenariat qui se consolide entre la Chine et l’Afrique a été au centre des interventions.

« La Chine, a dit Jean-Pierre Raffarin, a un pouvoir à la fois centralisé et décentralisé. Elle est à la fois pollueur et engagée dans les énergies renouvelables ». « L’Afrique c’est plus de croissance, plus d’échanges. Elle a plus de réserves de change, plus d’échanges et d’investissements directs. Nous avons la même adresse mondiale, nous sommes des Afro-européens » a-t-il ajouté précisant qu’il n’y a pas de mondialisation sans l’Afrique.

Dominique de Villepin constatant que « l’Afrique ne produit que 1% de la richesse mondiale alors qu’elle représente 15% de la population mondiale et doit abriter 2 milliards d’habitants en 2020 » l’a invitée à faire « le choix de son destin ». Le premier choix « est celui de la durée pour que ses richesses ne soient pas sacrifiées au bénéfice du court terme », a dit l’ancien premier ministre qui a aussi insisté sur la bonne gouvernance et la démocratie.

Le premier numéro sera sur le marché le 1er août prochain. Il va être distribué sur toute l’Afrique francophone mais aussi en France, en Belgique et en Suisse. Afrika7.com a interviewé Michel Lobé Ewané*, Executive editor de Forbes Afrique.

Afrika7.com : Qu’est ce qui a pu pousser le groupe américain Forbes à lancer une édition africaine en français ?
Michel Lobé Ewané : Je voudrais d’abord vous indiquer qu’en 2011, le groupe Forbes a lancé une édition africaine en anglais, Forbes Africa éditée à Johannesburg en partenariat avec un groupe sud africain. En fait le lancement de Forbes Afrique, l’édition en français pour l’Afrique est presque une suite logique de Forbes Africa. Mais ce qu’il faut dire c’est qu’il y a dans les faits un fort sentiment dans les milieux d’affaires internationaux, dans les médias, chez les économistes et experts financiers qui veut que l’Afrique soit la nouvelle frontière du monde, l’espace vierge où les affaires, les investissements sont à réorienter. L’Afrique est la nouvelle zone de l’émergence. Dans un monde en pleine tourmente, ballotée par une crise qui dure maintenant depuis plusieurs années, l’Afrique continue de connaitre une forte croissance. De ce point de vue il peut paraître logique qu’un magazine économique aussi influent que Forbes, qui a depuis de nombreuses années des éditions régionales spécialisées sur les pays émergeants lance enfin des éditions africaines.

Quelle va être l’identité de Forbes Afrique et qu’est ce qui va la distinguer de l’édition anglophone Forbes Africa et l’édition américaine ?

Forbes Afrique va respecter l’esprit et la philosophie de Forbes qui est le magazine de référence des créateurs d’entreprise et des créateurs de richesse. C’est une publication qui cultive les mythes et les réalités des milliardaires avec son classement annuels fort prisé des plus grandes fortunes de la planète. Nous mettrons en avant les managers, les chefs d’entreprises, les créateurs de richesses qui opèrent en Afrique francophone. Nous allons tout naturellement mettre en place un classement annuel des plus riches en fixant des critères objectifs basés avant tout sur la transparence. Ce qui veut dire que pour être fiables et crédibles nous allons classifier les plus riches de notre zone sur des critères transparents et vérifiables. Nous écarteront les fortunes supposées réelles mais qui relèvent de la rumeur et du fantasme et nous n’inscrirons sur nos listes que les personnes dont on aura pu vérifier et recouper les données constituant leur patrimoine. Nous exclurons également par principe les hommes politiques, du moins ceux qui se sont enrichis pendant et grâce à leur position au sein de l’appareil d’Etat.

Mais Forbes Afrique ne fera pas que la place aux riches. Nous mettrons également en avant les jeunes et les moins jeunes qui innovent, ceux qui auront fait preuve d’imagination, d’audace, de créativité. Nous célébreront tout aussi bien les africains de la diaspora qui se distinguent dans le domaine des affaires à travers le monde ou ceux qui choisissent de rentrer dans leur pays et y réussissent dans les affaires. Bien entendu nous donneront une place appréciable aux femmes qui investissent dans les affaires et qui y réussissent.

Que peut apporter à l’Afrique une publication comme Forbes ?

La première chose qu’il faut constater est la faiblesse de la presse économique et financière en Afrique francophone. Il y a peu de publications dédiées au business dans notre zone. Celles qui existent sont d’une faible qualité et le traitement de l’actualité économique s’y résume très souvent à du publi-reportage. Forbes va apporter son expérience, sa connaissance, son expertise, sa crédibilité. Mais surtout il va contribuer à valoriser des modèles d’hommes d’affaires en racontant leur itinéraire, leur parcours, en mettant en évidence leur équation personnelle, c’est-à-dire en expliquant comment ils ont pu s’en sortir en dépit des obstacles, des blocages ou de l’adversité que l’on peut rencontrer dans notre environnement.

Enfin Forbes Afrique peut contribuer à faire progresser la transparence dans le domaine des affaires en Afrique francophone. Par nos classements qui exclurons les pseudo-réussites qui cultivent le flou et l’ambiguïté et mettront en évidence les réussites transparentes et avérées nous allons – du moins je l’espère – contribuer à pousser les riches d’Afrique francophone à être plus transparents, comme le sont de plus en plus les anglophones. Cela signifie pour les promoteurs publier les comptes de leurs entreprises, publier leurs résultats, cela signifie aussi être également transparents vis-à-vis des administrations fiscales, cela signifie ne plus participer à la fuite des devises que l’on planque dans des paradis fiscaux. Mais ne rêvons pas. On n’y arrivera pas pour tous mais je reste convaincu qu’une tendance réelle pourra naître de là. Car, disons le, il y a quand même de plus des hommes d’affaires transparents au Sénégal, au Cameroun, en Côte d’Ivoire.

 

Thierry Barbaut

 

 

L’Afrique du Sud fête les 94 ans de Nelson Mandela

 
Dans toutes les écoles d'Afrique du Sud, plus de 12 millions d'enfants ont chanté à 8 heures un "joyeux anniversaire" spécial, doublé par un "we love you tata" (nous t'aimons père). Les radios ont retransmis leurs propres chansons à la même heure.

 

Dans toutes les écoles d’Afrique du Sud, plus de 12 millions d’enfants ont chanté à 8 heures un « joyeux anniversaire » spécial, doublé par un « we love you tata » (nous t’aimons père).
Les radios ont retransmis leurs propres chansons à la même heure.

L’Afrique du Sud fêtait, mardi 17 juillet, le quatre-vingt-quatorzième anniversaire de Nelson Mandela. A l’initiative de sa fondation, le 18 juillet est devenu le « Mandela Day » (Journée Mandela), une journée désormais reconnue par l’ONU comme un appel mondial à consacrer soixante-sept minutes de son temps à aider ses semblables, conformément aux valeurs défendues par le premier président noir qu’a connu l’Afrique du Sud. Ces soixante-sept minutes représentent les années qu’il a consacrées à son combat politique.

Dans toutes les écoles du pays, plus de douze millions d’enfants ont entonné à 8 heures un « joyeux anniversaire » spécial, doublé d’un « We Love you Tata » (« nous t’aimons, père »). Les radios ont retransmis leurs propres chansons à la même heure.

« Happy Birthday to you,
Happy Birthday to you,
Happy Birthday Dear Madiba,
Happy Birthday to you.

We love you Tata,
We love you Tata,
We love you Dear Madiba,
Happy Birthday to you. »

Nelson Mandela lui-même doit fêter son anniversaire en famille dans sa résidence de Qunu, le village de son enfance, où il réside la plupart du temps. Président de 1994 à 1999 après avoir passé vingt-sept ans dans les geôles du régime raciste de l’apartheid, Nelson Mandela s’est retiré de la vie politique en 2004. Il se fait désormais très rare, sa santé étant fragile.

Les Obama saluent la « volonté de fer » de MandelaLe président des Etats-Unis, Barack Obama, et son épouse, Michelle, ont rendu hommage mardi à l’ancien président sud-africain Nelson Mandela, dont ils ont salué la « volonté de fer », l’« intégrité sans faille » et l’« humilité ». Pour eux, « la vie extraordinaire de Mandela et son ferme engagement continuent à représenter un phare pour tous ceux qui recherchent la dignité, la justice et la liberté ». Mme Obama avait rencontré M. Mandela le 21 juin 2011, lors d’une tournée en Afrique australe avec ses filles. – (avec AFP)Thierry Barbaut

 

Ghana : le pétrole fait exploser les investissements

La production de pétrole au Ghana intéresse au plus haut point l’Inde qui veut s’appuyer sur le secteur pétrolier et gazier de ce pays ouest africain pour porter le volume des ses échanges dans la sous région de 20 à 40 milliards de dollars US ( plus de 1000 à plus de 2.000 milliards FCFA) d’ici trois ans, a indiqué un responsable indien en visite à Accra.


« Nous ne cherchons pas à améliorer seulement nos relations commerciales avec l’Afrique de l’ouest, mais nous sommes à la recherche de plus de coopération dans le secteur du pétrole et du gaz », a indiqué Anand Sharma, cité par le site Ventures-africa.comSelon l’officiel indien, le commerce bilatéral entre l’Inde et le Ghana devrait atteindre 1 milliard de dollars en 2013. A cela s’ajoute la signature de plusieurs accords portant sur la construction d’infrastructures.« L’année dernière notre croissance avoisinait les 14 % et nous sommes à la recherche d’investissements dans les secteurs des infrastructures et des services », a déclaré de son côté le ministre ghanéen de l’industrie et du commerce, Hannah Tetteh assurant à son homologue que les investissements indiens dans le pays continueront d’être « rentables ».

Le montant total des échanges entre l’Afrique et l’Inde est estimé actuellement à 50 milliards de dollars et la région ouest africaine représente 20 % de ce montant, selon la même source.

Le pétrole, dont l’exploitation a commencé au Ghana en fin 2010, est en train de devenir la base de l’économie de ce pays.
Selon le rapport 2012 publié sur l’investissement mondial établi par la Conférence des Nations-Unies sur le commerce et le développement (Cnuced), le Ghana est devenu en 2011 le 3ème pays africain récepteur d’investissements directs étrangers (I.D.E) après l’Afrique du sud et le Nigeria. Le Ghana gagne ainsi 4 places, para rapport à l’année précédente (2010).

Les aides reçus par le Ghana en 2011, s’élève à 3,2 milliards de dollars, contre 2,5 en 2010 et 2 milliards en 2009. Ce succès s’explique, selon la Cnuced, par les investissements actuels dans le secteur pétrolier.

 
Thierry Barbaut
Source: Ouestaf news

NIGERIA: Violence, curfews and border closures hurt livelihoods

Business is slow in Maiduguri

MAIDUGURI, 5 July 2012 (IRIN) – More than 1,000 people are estimated to have died in bombings and shootings by Islamist extremists in northern Nigeria since 2009, but an additional casualty has been the jobs and opportunities lost in an already deprived region.

“The economy has been ground down, people are running from the city,” said Joshua Bullus, a deputy pastor in the northeastern city of Maiduguri, where Jama’atu Ahlis Sunna Lidda’awati wal-Jihad (People Committed to the Propagation of the Prophet’s Teachings and Jihad), better known as Boko Haram, began.

Maiduguri, the capital of Borno State, bordering the Sahelian countries of Niger, Chad and Cameroon, was the centre of a thriving livestock-based economy, with an ancient trade network extending as far as Sudan and the Central African Republic. But despite its illustrious past, the region is one of Nigeria’s least developed.

When Boko Haram declared war on the federal government in 2009, the northeast was already at the bottom of virtually all socio-economic indicators – its marginalization a clue to the violence, according to several analysts. From literacy to child survival, Nigeria’s Demographic Health Surveys consistently reflect a region that has been left behind by the rest of the country.

Motorbike taxi ban

Commercial motorbike taxis, popularly known as `okada’, offer one of the few urban job opportunities for young men across Nigeria – typically those with a bit of schooling. `Okada’ riders are key to what makes cities work, and in risking Nigeria’s formidable traffic and the scorn of car-users, they earn well over the national minimum wage.

In July 2011, the state government banned both private and commercial motorbikes from the streets of Maiduguri in response to their use in ride-by shootings by Boko Haram. “The government is not helping the youth,” a University of Maiduguri student, who asked not to be named, told IRIN. “The `okada’ ban is encouraging the youth to join Boko Haram because they don’t have anything.”

An additional security measure, a 7pm curfew enforced by a federal unit called the Joint Task Force (JTF), has also effectively closed the “night market” – the small kiosks that sold household items and fast food until midnight, serving essentially low-wage earners and an important rung in the informal economy.

“A person can leave his house with 10 naira [6 US cents] in his pocket, struggle for business all day, and then go to the night market to find food for his family,” explained a senior state government official. “Now from 6pm everybody is rushing home.” With Ramadan approaching later this month, when fasting is broken at sunset, the curfew will become even more burdensome.

The JTF has struggled to contain Boko Haram attacks that have targeted state institutions, churches, and individuals seen as critical of the group. The insecurity has led transporters to increase their costs, which has had a knock-on effect on food prices: according to Bullus, his household food bill is now one third more than last year.

''Whether they are terrorists or whatever they are called, people want the government to negotiate because millions of people are suffering''

 

 

Most traders from the southeast, who cornered the spare-parts market, have shuttered their shops and moved on in response to the violence, adding to Maiduguri’s sense of isolation, and denying local land owners valuable rent. The closure of the borders with Niger, Chad and Cameroon – to prevent Boko Haram infiltration and escape – has had even more far-reaching consequences for the local economy.

“The border trade has virtually stopped, people are suffering, the livestock market has dropped by 50 or 60 percent,” said Mohammed Nur Alkali, director of the Centre for Trans-Saharan Studies at the University of Maiduguri.

Potiskum in Yobe State, a three-hour drive south through at least 20 security forces road blocks, was until May this year the largest livestock market in Nigeria, and probably West Africa. A gun and grenade attack on the market by what traders say was armed robbers, and the state government claims was Boko Haram, killed at least 34 people, and has scattered business to smaller markets in the region.

Once a week, Potiskum would be packed with trucks and trailers from across Nigeria, especially the southeast, and businessman with cash to spend. Now “the market has halved, even if you bring the cows nobody will buy,” one trader said. Cattle prices are a third lower than before the market was attacked; animals now come from nearby villages instead of the international trade of the past.

Call for government to negotiate with Boko Haram

Back in Maiduguri, the state government official, as with everybody in the city IRIN spoke to, said peace talks had to begin with Boko Haram. “Whether they are terrorists or whatever they are called, people want the government to negotiate because millions of people are suffering.” He added that the easing of the state of emergency would be a welcome interim measure.

Boko Haram says it is at war with the federal government, and its goal is the imposition of Islamic shariah law across the entire country, including the south where the majority of people are not Muslims. “There is a negotiating position, and then there is the true position of a person,” a Maiduguri-based analyst told IRIN. “The group has told the world they want their people released from prison, that is their real concern, not shariah.”

He added: “If I were the president there would be things I would do behind the scenes. I would work with traditional leaders, as they know the situation. The solution has to be found from inside, rather than imposed from the outside.”

Les 10 coups d’Etat qui ont changé l’Afrique

 

 

10 – Togo, 13 janvier 1963: Sylvanus Olympio, père de l’indépendance abattu

En avril 1960, quand le protectorat français obtient enfin le droit de disposer de son destin, c’est ce cadre international, déjà Premier ministre, qui est perçu comme le prétendant naturel à la présidence de la toute jeune République du Togo.

Parlant six langues, ce métis de sang à la fois brésilien, nigérian et togolais n’a pas ménagé ses forces et ses réseaux diplomatiques pour obtenir l’indépendance. La souveraineté acquise, il multiplie les vexations à l’égard de l’ancienne puissance tutélaire, diversifiant ses partenaires économiques et financiers, poussant la volonté d’autonomie jusqu’à envisager la sortie de la zone franc

Courant 1962, il commet l’acte qui servira de prétexte à sa déchéance. Il refuse de réintégrer dans la petite armée togolaise, un groupe d’officiers togolais ayant combattu pour la France en Algérie. Parmi ces démobilisés rentrés au pays et livrés à un désœuvrement soudain, un certain Etienne Eyadema Gnassingbé. Il sera le bourreau d’Olympio.

Dans la nuit du 12 au 13 janvier 63, ces demi-soldes furieux et bien armés prennent d’assaut la maison du président paisiblement occupé à rédiger la charte de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA). Alerté, Olympio se réfugie dans la cour de l’ambassade américaine qui jouxte sa résidence. Il en est délogé par les putschistes qui lui enjoignent de quitter les lieux. Il refuse, on le tue.

 

«Je l’ai abattu parce qu’il ne voulait pas avancer. Le jour se levait et les gens commençaient d’arriver. Ça pouvait faire un incident. Alors j’ai tiré», se bornera à dire le sergent-chef Eyadema qui se vantera longtemps du forfait.

A la place de Sylvanus Olympio, les militaires placent à la tête de de l’Etat son… beau-frère, et adversaire politique, le très francophileNicolas Grunitzky, démis 4 ans plus tard par le même Eyadema qui s’installera au pouvoir pour quatre décennies. Ce 13 janvier 1963, à l’aube, le soleil des indépendances a comme une teinte rouge sang. L’Afrique vient de vivre son premier coup d’Etat meurtrier. Le premier d’une longue liste, hélas.

9 – Ethiopie, 12 septembre 1974: la disgrâce de l’empereur Haïlé Sélassié 1er

Haîlé Selassié © Dubdem Sound system, tous droits réservés

Pour ses sujets éthiopiens et tous les «rastafari» du monde, le Négus (roi) avait autant de titres qu’une divinité: «Seigneur des Seigneurs», «Lion conquérant de la Tribu de Juda», «Lumière du Monde», ou encore «Élu de Dieu.» Bref, le véritable messie pour ses adeptes, en lieu et place du Jésus chrétien.

La similitude christique s’arrête là. Car, au grand désarroi de ses «disciples», le dernier empereur d’Ethiopien’a pas ressuscité.

«Le mythe est toujours là (…) Hailé Sélassié est toujours en vie, avec nous. Son legs est toujours avec nous, il a donné un prestige international à l’Ethiopie et a été un empereur réformateur en modernisant notamment le système éducatif».

plaidait à l’Agence France Presse l’universitaire Indrias Getachew, le jour des funérailles publiques du monarque, le 2 novembre 2000, 25 ans après son décès, dans la captivité.

Couronné «négus negest» (roi des rois, en amharique) en 1930, Haïlé Sélassié 1er gouverne déjà depuis deux ans l’Ethiopie. En 1936, il est contraint à l’exil à la suite de l’invasion des troupes fascistes de l’Italie mussolinienne. De retour au pays reconquis en 1941, il symbolise alors la résistance à la colonisation italienne, «résistance à laquelle se sont identifiés bon nombre de mouvements d’indépendance»,explique l’historien britannique Richard Pankhurst.

Mais au fil du temps, on reproche à ce «sage de l’OUA», l’Organisation de l’Unité Africaine créée en 1963 avec siège dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba dont il est initiateur, son exercice absolutiste du pouvoir. Sa gestion de l’exaspération estudiantine et de la terrible famine qui survient dans le nord-est du pays (200.000 morts) est jugée désastreuse.

Un jour de septembre 1974, un comité militaire marxiste dirigé par le futur dictateur Mengistu Hailé Mariam dépose le Négus et institue la loi martiale.

L’empereur est emprisonné, la monarchie abolie peu avant son trépas l’année suivante. Décrétée «naturelle», la mort de l’ultime Négus alimente encore aujourd’hui des suspicions.

8 – Centrafrique, 20 septembre 1979: Jean-Bedel Bokassa, mégalomane déchu

Il était une fois, sur les rives de l’Oubangui, un chef d’Etat qui rêvait du statut impérial. Le 4 décembre 1977, avec l’approbation complaisante de la France, Jean-Bedel Bokassa décide de faire de son rêve une réalité en s’autoproclamant «Empereur de Centrafrique.»

La cérémonie, d’un faste grotesque, tente risiblement de correspondre au sacre napoléonien de 1804. Et ce jusque dans les symboles: tenue, couronne, sceptre, trône qui sont confectionnés par les artisans français mis à la disposition du despote. Qu’importe si tout cela a coûté près de 100 millions de francs français de l’époque (15 millions d’euros), «Sa majesté impériale», ne regarde pas à la dépense.

 

Bokassa était pourtant considéré comme un homme du peuple à son accession au pouvoir par… un coup d’Etat en 1965. Ancien officier supérieur de l’armée française, décoré de la Légion d’honneur et de la Croix de guerre pour ses faits d’armes durant les guerres mondiale (seconde), d’Indochine et d’Algérie, Bokassa se veut réformateur.

Mais en 1979, le dictateur brutal envers son peuple (tortures, exécutions) est devenu impopulaire. Cette année, il fait réprimer dans le sang une simple manifestation de lycéens. On l’accusera même d’anthropophagie à cette occasion, réputation tenace qui lui valut le sobriquet d’«Ogre de Berengo» (du nom de son palais).

C’est la répression de trop. Le 21 septembre 1979, alors qu’il est en visite en Libye, Bokassa est renversé par les services secrets français lors de l’opération «Barracuda». A sa place, on installe son prédécesseur et cousin David Dacko qui rétablit la République.

«Seul Bokassa a tué? Les autres n’ont-ils pas tué? Non vraiment, il faut être juste… On m’a présenté comme un monstre en inventant cette histoire de cannibalisme parce qu’on voulait ma peau. C’est cela la vérité», dira plus tard, en guise de défense, Bokassa déchu.

Condamné à mort en 1987, puis à la prison à vie, il est finalement gracié. 14 ans après son décès, en 1996, il est «réhabilité dans tous ses droits» par l’actuel président, François Bozizé.

7 – Burkina Faso, 15 octobre 1987: l’espoir est assassiné avec Thomas Sankara

T.Sankara en conférence de presse au Zimbabwe, Harare, 2 sept. 1986, AFP photo D.Faget/A. Joe

«Malheur, à ceux qui bâillonnent le peuple!», c’est sur cette sentence, terrible, que Thomas Sankara démissionne avec fracas, en 1982, de son poste de secrétaire d’Etat à l’Information.

Les Burkinabè s’en souviendront. Tout comme ils se souviennent de la conduite héroïque du jeune officier lors de la courte et pathétique guerre qui opposa la Haute-Volta au Mali, en 1974.

Né en 1949, Thomas Isidore Noël Sankara est un capitaine de l’armée voltaïque très en vue au début des années 80.

Sa conscience politique bien forgée, teintée de marxisme, lui permet d’exercer un leadership idéologique sur la nouvelle génération d’officiers. Lors du coup d’Etat qui suit de près sa démission, il est désigné Premier ministre. Mais l’homme est incontrôlable. Déjà, il dérange les hauts-lieuxfrançafricains qui réclament sa tête. La nouvelle de sa mise aux arrêts en mai 1983 plonge Ouagadougou dans un climat quasi insurrectionnel.

Libéré par ses camarades menés par son bras droit et éternel numéro deux, Blaise Compaoré, Sankara prend le pouvoir. La révolution démocratique et populaire est proclamée. Quatre années durant, l’autosuffisance alimentaire, l’éducation, la santé et la promotion de la femme sont érigées en priorités. Avec des résultats probants. Des initiatives audacieuses sont prises, quitte à verser parfois dans l’aventure politique. Volonté de renouveau: le pays est rebaptisé Burkina Faso, la «patrie des hommes intègres.»

Mais le révolutionnaire se fait beaucoup d’ennemis. En visite officielle à Ouagadougou, en novembre 1986, le président français François Mitterrand a affronté verbalement Thomas Sankara. Du guide libyen, Mouammar Kadhafi, ancien parrain, Sankara refuse la tutelle. Tout comme celle de l’Ivoirien Félix Houphouët-Boigny, doyen régional.

Au plan national, la chefferie traditionnelle et la bourgeoise sont frustrées par la réduction de leurs privilèges. Compaoré, le frère jumeau, devenu adversaire, cache à peine ses volontés putschistes.

Dans l’après-midi du 15 octobre 87, ses hommes investissent l’état-major du Conseil national de la révolution, où le président du Faso est en réunion. Entendant les tirs, Sankara rassure ses camarades apeurés: «Restez-là, c’est moi qu’ils veulent!».

Les mains en l’air, le capitaine sort. Il est aussitôt criblé de balles. Son corps, enterré à la hâte, avec ceux de ses 12 compagnons d’infortune, est honoré par une foule de courageux. Le nouveau régime démantèle la révolution. Partout sur le continent, la jeunesse inspirée par le modèle s’indigne. Jusqu’au Cameroun, la rue pleure. Momentanément, une partie de l’Afrique vient de perdre espoir.

6 – Tunisie, 7 novembre 1987: Habib Bourguiba le père de la nation vieilissant est déposé

L’ancien président tunisien, Habib Bourguiba, en compagnie de Ben Ali, mai 1997, Reuters/Stringer

Militant nationaliste, Habib Bourguiba (1903-2000) a traversé le 20ème siècle, marquant l’histoire de la Tunisie de son empreinte. Avocat de formation, il mène une lutte inlassable pour que la Tunisie accède à la pleine souveraineté, engagement qui lui vaudra emprisonnements répétés et exils forcés. La lutte accompagnée de diplomatie aboutit en mars 56. Un an plus tard, Bourguiba devient le premier président de la République tunisienne.

Sitôt élu, il se montre réformateur. Il veut un Etat moderne aussi bien sur le plan économique que sociétal. On retiendra de lui ses décisions dites «progressistes»: interdiction de la polygamie, autorisation du divorceet de l’avortement. Laïcité oblige, les autorités religieuses voient leur pouvoir réduit.

Cependant, le pays n’échappe pas au marasme économique dans les années 70 et à son corollaire, la montée progressive de l’islamisme. Ayant une très haute idée de lui-même, Bourguiba se fait président à vie en 1974. Son état de santé, pourtant, ne rassure pas. On dit le leader faiblissant de moins en moins lucide et on soupçonne son épouse, Wassila, de gouverner à sa place.

C’est sur ses doutes que son Premier ministre, Zine El-Abidine Ben Ali, décide d’intervenir en perpétrant un «coup d’Etat médical» le 7 novembre 87. Certifié sénile par des rapports médicaux, Bourguiba est déposé avec ménagement par son numéro deux qui prend le pouvoir en tant que successeur constitutionnel.

Assigné à résidence à Monastir, sa ville natale, Bourguiba mettra 13 ans à y mourir. Enterré dans le somptueux mausolée qu’il s’y est fait construire de son vivant, «le père de la Tunisie moderne» est honoré, une dernière fois par des funérailles nationales.

5 – Liberia, 9 septembre 1990: Samuel Doe ou la sauvage exécution d’un barbare

Il n’aura pas voulu se montrer magnanime, il n’y aura aucune indulgence pour lui non plus. Samuel Kanyon Doe a fini comme il a gouverné, dans la cruauté.

Le souvenir est encore vif dans la mémoire collective africaine de l’interminable supplice infligé au président libérien lors de sa destitution en septembre 1990.

La lente torture et les mutilations qu’il subit sont filmées en même temps qu’elles se déroulent sous le regard goguenard du rebelle Prince Yormie Johnson, son vainqueur, qui le fait finalement exécuter. Aujourd’hui encore, ces images circulent.

 

A son arrivée au pouvoir, en avril 1980, la figure du sergent Samuel Doe, 29 ans, est inconnue du grand public. Même William Tolbert, le président démis, n’avait pas vu venir ce putsch quand il est étranglé dans son lit. Ses ministres, tous arrêtés, sont fusillés en public sur les plages de Monrovia après un jugement expéditif.

De telles exécutions sommaires rythmeront les années de terreur du régime Doe (1980-1990), qui perpétue les pratiques de corruption pourtant dénoncées par lui. Premier «autochtone», à diriger le pays jusque-là sous la domination des Américano-Libériens (descendants d’esclaves affranchis), le militaire de l’ethnie Khran se rend progressivement impopulaire. De nombreuses tentatives de coups d’Etat contre lui échouent.

En décembre 1989, la rébellion du «National Patriotic Front of Liberia» (NPLF) de Charles Tayloréclate. Elle conquiert rapidement l’essentiel du pays jusqu’à pénétrer la capitale Monrovia. Acculé, Samuel Doe se laisse alors abuser par une proposition de rapprochement de Prince Johnson, ancien allié de Taylor, qui a créé sa rébellion dissidente. Le général président est cueilli dans un piège mortel. La suite est connue. La guerre civile, une des plus meurtrières du continent, elle, ne fait que commencer.

4 – Mali, 26 mars 1991: la chute de Moussa Traoré, le tyran

Le sommet franco-africain de la Baule de 1990 aura-t-il eu raison de deux décennies de pouvoir au Mali? Le régime dictatorial de Moussa Traoré (1969-1991) est l’un des premiers à tomber après le célèbre discours du président François Mitterrand du 20 juin 1990 à La Baule, conditionnant l’octroi de l’aide française au développement à un (véritable?) processus de démocratisation.

A la fin des années 80 et à l’orée d’une nouvelle décennie, les Maliens n’en peuvent plus d’un Etat policier qui pendant plus de 20 ans s’est illustré par son impéritie à doter le pays d’une vraie économie. Ils réclament le multipartisme. En clair, la possibilité d’une alternance à un régime faiblissant, laxiste face aux graves sécheresses qui ont sévi en 1972-73 et 1984-85.

Jusqu’ici, le parti-Etat, système assurant la réélection systématique du lieutenant sur des scores soviétiques, n’avait pas permis à la contestation sociale de s’exprimer.

Certes, les Maliens avaient bien manifesté en 1977 lors des funérailles de Modibo Keïta, premier président (1960-68) et père de l’indépendance malienne fauché par un putsch de Traoré, mais de tels mouvements d’humeur ont rarement été possibles. En 1980, une grève scolaire et étudiante est durement réprimée.

«Invincible» pendant la première décennie de son règne, le militaire déjoue toutes les tentatives de coups d’Etat (1969, 71, 75, 78) dont les auteurs sont condamnés à mort, ou embastillés à vie.

Mais en mars 91, alors qu’il est occupé à mater dans le sang une agitation étudiante, le désormais général ne voit pas venir une action militaire qui conduit à son arrestation. Les putschistes placent à leur tête, Amadou Toumani Touré, le «soldat démocrate».Il promet des élections et s’exécute 9 mois plus tard. Le Mali est sur les rails d’une démocratisation unanimement acclamée.

 

Quant à Traoré, condamné à mort, il est gracié en 2002 et s’attache à vivre pieusement retranché dans un quartier de Bamako. Avec quelques privilèges dus à son rang passé.

3 – Zaïre, 17 mai 1997: Mobutu Sese Seko, vieux roi Léopard, est chassé

Grandeur et décadence du personnage ont suscité un éloquent documentaire biographique: «Mobutu, roi du Zaïre» réalisé par le Belge Thierry Michel. Il relate comment un sous-officier, journaliste à ses heures, gravit les échelons de la hiérarchie administrative et militaire à l’occasion d’un mouvement national dans lequel il s’inscrit tardivement. Se rendant incontournable, il réussit à se poser en arbitre de querelles politiques qu’il tourne en sa faveur par un coup d’Etat, en 1965.

Parvenu au pouvoir, il s’approprie avec cynisme l’aura du défunt artisan de l’indépendance, le charismatique Patrice Lumumba, qu’il a pourtant livré à ses bourreaux belges et katangais, en 1961. Américains, affirment certains, qui voient dans la neutralisation de l’ancien Premier ministre une injonction de la CIA, peu désireuse de voir le communisme s’implanter au centre de l’Afrique.

Car c’est en garant des intérêts occidentaux dans la région que le régime Joseph-Désiré Mobutu s’inscrit dans la durée, en plein contexte de guerre froide. En contrepartie, on ferme les yeux sur sa gouvernance: régime de parti unique, despotisme, culte de la personnalité, corruption endémique qui font du dirigeant et de son sérail des milliardaires. Côté face, c’est la révolution nationale, le Congo est rebaptisé Zaïre en 1971.

1989, le mur de Berlin s’effondre et avec lui les stratégies d’alliance. Discours de la Baule oblige, la contrainte du multipartisme est inévitable. L’affaiblissement du Maréchal-président qui doit partager le pouvoir est visible aux yeux de tous. En 1996, une rébellion venue de l’est et soutenue par le Rwanda éclate. Une de celles qu’on n’arrête pas.

En mai 97, les troupes de Laurent-Désiré Kabilaentrent dans Kinshasa livrée au pillage. Le «Léopard du Zaïre» est obligé de fuir le 17 mai 1997. Il n’avait plus de dents pour résister. Au moins ses ennemis n’auront pas eu sa peau. Malade, il s’éteint quelques mois plus tard à Rabat, au Maroc.

2 – Côte d’Ivoire, 24 décembre 1999: Henri Konan Bédié, l’héritier destitué

Henri Konan Bédié, à Accra, pour des négociations, 29 juillet 2004, REUTERS/Luc Gnago

Se croyait-il destiné à gouverner indéfiniment? En bon dauphin (constitutionnel) Henri Konan Bédié (HKB) s’assure que son statut de successeur ne sera pas remis en cause, à la mort du président Félix Houphouët-Boigny, en décembre 1993.

Il lui faut disqualifier son rival Alassane Dramane Ouattara qui a fait figure de véritable régent du royaume éburnéen en tant que Premier ministre (1990-1993) d’un patriarche vieillissant après des décennies de règne. A ces fins, il lance le concept d’«ivoirité». Une idée restrictive de l’identité nationale, excluant nombre d’Ivoiriens de la nationalité et Ouattara de la prétention à la succession, loi électorale à l’appui.

Le «Sphinx de Daoukro» (son village), tel qu’on le surnomme, vient d’ouvrir la boîte de Pandore. Les crispations xénophobes et ethnicistes s’exacerbent à la faveur de l’avènement d’une idéologie nauséabonde promue par d’obscurs universitaires. Viendront s’y greffer, clivages religieux et régionaux.

Ce climat sociétal coïncide avec la fin du «miracle économique ivoirien.» Dans ce contexte social délétère où accusations de tribalisme et de mauvaise gestion fusent à l’égard d’HKB, survient une mutinerie bien vite transformée en putsch un jour de réveillon.

Mené par le général Robert Guéï qui prétend être venu «balayer la maison», ce coup d’Etat du 24 décembre 1999, surprend l’opinion africaine et internationale tant il intervient dans une mer de stabilité, de calme et de paix au sein d’un océan ouest-africain tourmenté.

C’est le début d’une longue période de troubles. S’ensuivront une présidentielle «calamiteuse», une rébellion venue du nord puis une partition du pays qui ne prendra fin qu’en même temps la crise postélectorale de 2011-2012.

1 – Madagascar, 17 mars 2009: La rue pousse Marc Ravalomanana à la sortie

Partisans de Rajoelina durant un meeting à Antananarivo,14 mars 2009, REUTERS/Siphiwe Sibeko

En ce début d’année 2009, Antananarivo semble unanime pour réclamer le départ du président Ravalomanana, pourtant réélu fin 2006. On lui reproche, entre autres, de mêler intérêts publics et privés. Il reste, il est vrai, patron d’un des plus grands groupes agroalimentaire du pays.

Deux mois durant, la capitale est sous le coup d’une agitation entretenue par son jeune maire, Andry Rajoelina. Mi-janvier, fort de sa popularité et du soutien de ses partisans rassemblés en masse sur la place du 13 mai, il réclame la démission du chef de l’Etat. Sûr de lui, le surnommé «TGV», en référence à son mouvement «Tanora Gasy Vonona» signifiant «Jeunes Malgaches prêts», pousse la hardiesse jusqu’à se proclamer à la tête d’une Haute-Autorité de transition. Le coup de force n’est pas loin.

Les manifestants, encouragés à la marche sur le palais présidentiel le 7 février pour y installer l’édile frondeur subissent des représailles qui feront 30 morts et plus de 200 blessés. Rajoelina doit se réfugier à l’Ambassade de France, d’ores et déjà suspecte d’une certaine complaisance à son égard.

Le 8 mars, une mutinerie de militaires d’une base proche de la capitale prend la tête de l’armée et accélère le cours des évènements. Ils contraignent Ravalomanana à la démission. Le 17 mars, ce dernier remet le pouvoir à un directoire militaire qui s’empresse aussitôt de le transférer à son rival.

La communauté internationale condamne ce qu’elle indexe comme un «Coup d’Etat», malgré une tentative de légitimation du pouvoir de Rajoelina par la Haute Cour Constitutionnelle de Madagascar. TGV part en quête de cette reconnaissance et se donne deux ans pour organiser des élections.

Les Malgaches attendent toujours. Exilé comme nombre de ses prédécesseurs (notamment Didier Ratsiraka), Marc Ravalomanana, lui, attend encore de pouvoir faire son grand retour. Et récupérer, pourquoi pas, ce pouvoir qu’il a perdu.

Malik Delwendé Ouedraogo pour slateafrique.com

 

Madagascar | Rencontre Rajoelina-Ravalomanana : la France donne son avis

 

Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana (DR)

 

La France, à travers son nouvel ambassadeur installé à Madagascar, Jean-Christophe Beillard, a donné son avis sur le projet de rencontre entre le président de la transition actuel, Andry Rajoelina et l’ancien chef d’Etat, Marc Ravalomanana.

 

Selon une source officielle reçue jeudi, Jean-Christophe Beillard, a affirmé que « pour la France, la rencontre prévue entre Rajoelina et Ravalomanana est fondamentale car elle peut débloquer les choses, le retour à la normalité politique et le reste suivra dont le retour des aides et accords avec le Fonds monétaire international, le retour de la croissance et l’amélioration de la situation économique et sociale ».

« C’est une rencontre importante pour le pays. Nous attendons que la Communauté de développement de l’Afrique Australe (SADC) nous dise quand, où et de quoi on parlera. Nous souhaitons que cette rencontre ait lieu et qu’elle doive produire des résultats », a précisé l’ambassadeur français.

Notons qu’à l’issue de la session extraordinaire du Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la SADC, qui a eu lieu à Luanda le 1er juin dernier, la SADC a préconisé la tenue urgente d’une rencontre entre ces deux principaux protagonistes de la crise malgache.

Cette rencontre sera organisée afin d’assurer la pleine application de la feuille de route et de créer un environnement propice pour la tenue des élections crédibles, libres et équitables.

Rappelons que Madagascar est tombée dans la crise depuis le mois de décembre 2008 suite à une opposition entre Marc Ravalomananaet Andry Rajoelina. Une feuille de route concoctée par la SADC, et qui devrait être le document cadre de sortie de crise malgache, a été signée par onze entités politiques le 17 septembre dernier. Chaque entité a, toutefois, ses propres interprétations de cette feuille de route engendrant un blocage du processus de sortie de crise.

Thierry Barbaut

 

Dr Edith Mongue-Din: « la parité n’est pas un combat des femmes contre les hommes »

En mars dernier, elles ont lancé un premier signal aux côtés du bassiste émérite Richard Bona. Beaucoup n’y ont pas prêté l’oreille, sans doute à tort. Le 28 juin, elles sont revenues à la charge en organisant un séminaire de sensibilisation dans la capitale économique assorti d’un thème évocateur : « Douala à l’école de la parité ». Elles, ce sont ces femmes de toutes les couches sociales réunies dans la plate forme « ensemble pour la parité » qui voient en ce concept, une véritable solution à divers problèmes d’ordre politique, économique et social. Parmi elles, Dr Edith Mongue-Din, coordinatrice du mouvement. C’est cette pharmacienne au verbe facile que nous avons approché pour comprendre les contours du nouveau combat des femmes …et des hommes au Cameroun.

Qu’est-ce que la parité

La parité est l’égale représentativité des hommes et des femmes dans toutes les instances libératives et sphères de décisions. Voilà ce que signifie la parité pour la plate forme « ensemble pour la parité ».

Que doit-on justement comprendre par la plate forme « ensemble pour la parité » ?

Ce qu’il faudrait retenir, c’est que ce sont des hommes et des femmes qui se battent  pour l’institutionnalisation de la parité au Cameroun.  Cette plate forme a, en son sein, une cinquantaine d’associations et  de personnes ressources qui œuvrent d’habitude pour le respect des droits humains au quotidien.  Toutes ces associations se sont réunies pour pouvoir se battre pour l’institutionnalisation de la parité.

 Quel a été l’objectif du séminaire de sensibilisation tenu à Douala le 28 juin 2012 ? Est-ce que cet objectif a été atteint ?

En invitant la société civile, les politiques et les religieux dans ce séminaire,  c’est d’abord pour sensibiliser les hommes et les femmes à ce concept de parité ; parce que pour beaucoup, la parité est quelque chose de très lointain qu’ils ne comprennent pas toujours.  Pour qu’ils adhérent à ce combat, il faut qu’ils le comprennent.  On doit les expliquer que ce n’est pas un combat des femmes contre les hommes, mais avec les hommes.  C’est simplement pour que la société camerounaise soit plus juste, plus égalitaire. De ce fait, elle ira vers une démocratie réelle où les hommes et les femmes construisent ensemble notre pays.

A propos, quel rôle pourrait jouer les hommes dans ce combat?

C’est un rôle essentiel. Nous avons vraiment besoin des hommes. Quand nous avons organisé la première conférence en Mars dernier, nous avons invité l’artiste musicien Richard Bona, par ailleurs notre parrain. Il était question que l’opinion publique soit touchée.  Que les gens  comprennent qu’un homme est à nos côtés parce que ce n’est pas un combat contre les hommes. Si cela avait été le cas, vous êtes d’accord que Richard Bona ne serait pas venu.  Il était là parce qu’il a compris le sens de notre combat.  On ne peut pas réussir si les hommes ne sont pas à nos côtés.

Comment la parité impacte t-elle sur la vie politique, économique et sociale au Cameroun ?

Du point de vue politique, s’il y a la parité au Cameroun, beaucoup de femmes vont faire de la politique. Pour l’instant, elles ne le font pas parce qu’elles ont l’impression que les dés sont pipés.  Elles se disent que comme d’habitude, elles seront au fond des listes, qu’elles ne seront pas bien positionnées et que par conséquent, elles  ne vont pas passer.  Si elles savent que les listes sont obligatoirement paritaires, elles savent qu’elles auront une chance de gagner.  De ce fait, elles s’impliqueront davantage parce qu’elles se diront que les jeux ne sont pas faits.

Du point de vue  économique, je voudrais reprendre ce que notre ami Marlyse Douala Bell (paneliste, Ndlr) a si bien dit au cours du séminaire. « La parité est un moteur de la croissance économique ; une plus grande participation des femmes aux activités économiques et à la gestion des collectivités territoriales décentralisées peut permettre d’accroitre la productivité, d’améliorer la salubrité dans les marchés, la santé maternelle et infantile mais aussi permettra de trouver une solution au problème d’accès des femmes à la terre ».  En fait, en quelque sorte, c’est que les femmes qui représentent 45 % du Pib de notre pays sont des actrices très importantes. Il est normal que ces femmes soient là aux côtés des hommes pour diriger ce pays.

Et sur le plan social?

Ensuite,  du point de vue social, notre ami Patricia Ndjandjo (paneliste, Ndlr) a développé ce concept sur le plan social. Ça commence dès le jeune âge par l’éducation. Nous devons faire comprendre  aux femmes que la fille et le garçon sont égaux.  Il faudrait déconstruire cette mentalité selon laquelle l’homme est au dessus de la femme ; dire aux garçons et filles qu’ils doivent faire les mêmes tâches, aller dans les mêmes écoles et faire les mêmes études. La jeune fille doit comprendre qu’elle a la même responsabilité que le garçon dans la conduite des choses de la vie politique, de l’Etat, de la nation ; très tôt, on doit leur inculquer cela.  Avant, c’était les filles à la cuisine, les garçons devant la télé, avec un ballon ou à l’école. Il faut maintenant déconstruire tout ça.

Jusqu’où compte aller la plate forme ?

Notre combat, c’est l’institutionnalisation de la parité. Nous voulons une loi sur la parité absolue au Cameroun.  C’est jusqu’où  nous irons. Mais, cela ne veut pas dire que nous allons nous arrêter à ce niveau.  Nous serons toujours comme des sentinelles pour s’assurer que les choses sont respectées, c’est-à-dire que l’implémentation de la parité au Cameroun est effective. Nous commençons par la loi et après peut- être par un observatoire de la parité pour s’assurer que la loi est respectée. Nous voulons être sûres que cette loi que nous allons obtenir sera bien observée.

Il est important que les gens puissent savoir ce qui est entrain de se passer en ce moment au Cameroun ; que les femmes ont dit que maintenant la parité est devenue pour elles une exigence.

Propos recueillis par EL christian

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Cameroun, producteur de 750 millions de carats de diamant à l’horizon 2035

L’annonce avait de quoi réjouir les milieux d’affaires.

Le processus de certification de Kimberley vient d’autoriser que le Cameroun exporte son diamant.

La bonne nouvelle est tombée à l’issue d’une mission du gouvernement  début juin à Washington aux Etats Unis d’Amérique. « Le Cameroun est admis au processus de Kimberley comme pays participant. Le comité de participation s’est rendu compte que toute la procédure réglementaire prescrite en la matière a été rigoureusement suivie et épuisée ; et donc, par conséquent, il s’est dit en droit de se prononcer valablement sur l’acceptation de cette candidature »,  a indiqué  Emmanuel Bonde, ministre des mines, de l’industrie et du développement technologique.

Par cette décision prise par le comité international en attendant une confirmation -pour la forme-par l’Assemblée générale, le Cameroun pourra désormais librement exporter les produits diamantifères issus de son principal gisement à Mobilong, une localité située à l’Est du pays.

Le décret présidentiel fixant les conditions d’exploitation indique que le gisement s’étend sur une superficie de 236, 25 Kilomètres carré.  La Cameroon and Korea Mining incorporation(CK),  l’entreprise coréenne qui a obtenu le permis d’exploitation va,  pendant vingt cinq ans renouvelable par période, extraire du diamant et des substances connexes « jusqu’à épuisement de ce gisement », précise le président Paul Biya dans son décret.

Selon Oh Deuk-Gyun, président du conseil d’administration de l’entreprise coréenne, les travaux qui débutent au mois de juillet prochain vont permettre d’extraire à terme sur ce site jusqu’à 750 millions de carat de diamant.
Cette estimation récente survient après une vive contestation du gouvernement sud coréen qui  avait saisi la commission d’arbitrage des Nations Unies.  Seoul se disait avoir été berné par les résultats des premières études menées par Yaoundé.  Dans un premier temps, l’on parlait de 420 millions de carat.

Les deux parties ont mis près de trois mois pour s’accorder sur la valeur approximative de ce gisement. Conséquence,  la CK qui devait entamer l’exploitation un an près l’obtention du permis, ne pouvait plus se conformer à la réglementation.
Quoiqu’il en soit, le gouvernement camerounais qui voit en cette exploitation une manne pour intensifier la lutte contre la pauvreté et réduire le chômage, n’a pas attendu longtemps pour se conformer aux standards internationaux auprès de Kimberley.

C’est en mai 2000 que les régions sud africaines  productrices de Diamant se retrouvent dans la ville de Kimberley pour trouver des voies et moyens pour mettre un terme aux diamants dits de sang. Il s’agissait des diamants achetés par les mouvements rebelles et leurs alliés pour renverser les gouvernements légitimes.

En 2003, avec l’implication des Nations Unies, le processus de Kimberley  entre en vigueur  dans tous les continents. Il compte actuellement plus de 50 participants  représentant 76 pays. En Afrique,  seize pays ont signé et ratifié ce processus à l’instar de l’Angola, la sierra Leone, la côte d’ivoire, la Rdc, le ghana, le liberia,  le Botswana,  le congo Brazzaville, la Guinée,  le lesotho, l’ile Maurice,  l’Afrique du sud, la Namibie, le Zimbabwe, le Togo et la Tanzanie.

Avec l’annonce de l’exploitation de quelques 750 millions de carat de diamant à l’horizon 2035, le Cameroun se positionne comme l’une des principales réserves diamantifères au monde devant le Botswana, le zimbabwé et la Russie.  Même si le cahier de charges de la CK est moins bavard là-dessus, les populations riveraines à Mobilong espèrent voir construire des routes, des écoles et centres de santé pendant l’extraction et le trafic des pierres précieuses vers le marché mondial.

El Christian

 

Human Rights Watch accuse l’Etat éthiopien de spolier les tribus de l’Omo

Dans son rapport, publié le 18 juin, Human Rights Watch accuse l’Etat éthiopien de spolier les tribus de l’Omo.

Selon l’ONG, plusieurs milliers de personnes ont été délogés manu-militari de la vallée pourtant classée au patrimoine mondiale de l’humanité de l’Unesco. Cela en raison du projet du gouvernement d’Addis-Abeba de développer la culture de la canne à sucre sur 254 000 hectares. Un projet qui justifierait la construction du plus grand barrage d’Afrique, baptisé Gibe III.

Le rapport de soixante-treize pages de Human Rights Watch, intitulé « What Will Happen if Hunger Comes » (Que se passera-t-il si la faim survient ?), est accablant. Selon l’ONG américaine, les tribus de l’Omo seraient menacées par le projet du gouvernement éthiopien de développement de la canne à sucre sur 254 000 hectares. Et plusieurs milliers de personnes ont d’ores et déjà été délogés manu-militari de cette vallée classée au patrimoine mondiale de l’humanité de l’Unesco.

La construction du plus haut barrage d’Afrique, baptisé Gibe III, financée à hauteur de 1,5 milliard d’euros par la compagnie nationale de production d’électricité EEPCO et la banque chinoise ICB, validerait les craintes d’Human Rights Watch. Ce barrage devrait permettre l’irrigation des plantations de canne à sucre ainsi que la production de l’électricité.

Vives inquiétudes

Les tribus de l’Omo s’interrogent sur leur sort. Les inquiétudes se concentrent sur leurs nouvelles conditions de vie. « Qu’est-ce que je vais manger ? », se demande un berger de la tribu Mursi. « Ils me disent de vendre tout mon bétail et de n’en garder qu’un seul que j’attache à ma maison. Mais qu’est-ce que je vais faire avec une seule bête ? », ajoute-t-il.

Ces questions méritent d’être posées. En effet, les organisations de défense des droits de l’Homme et de l’environnement pensent que le barrage va mettre en péril les modes de vie traditionnels des populations et assécher une partie du Lac Turkana, situé dans le Kenya, pays limitrophe de l’Éthiopie.

Addis-Abeba se justifie

Human Rights Watch dénonce, pour sa part, la violation des droits des tribus de l’Omo. « Leurs droits ne sont tout simplement pas respectés », souligne Ben Rawlence, reponsable de l’ONG américaine pour l’Afrique et auteur du rapport. Selon France 24, « il fait état d’arrestations arbitraires, de passage à tabac et de vols de bétail par les forces gouvernementales. »

A en croire les autorités éthiopiennes, il n’y aurait aucune alternative car il en va du développement du pays en matière d’énergie or l’Ethiopie connait depuis dix ans un des taux de croissance les plus élevés d’Afrique.

Human Rights Watch croit savoir qu’un demi-million de personnes pourrait être affecté le long de la frontière entre l’Ethiopie et le Kenya. Les tribus de l’Omo seront, peut-être, fixées sur leur sort à la fin de la construction du barrage Gibe III prévue pour 2013.

Thierry Barbaut & Human Rights Watch

Interview exclusif: Tiken Jah Fakoly: Mon rêve, que les états d’Afrique arrivent à se fédérer

Le chanteur Ivoirien, star internationale du Reggae nous à reçu à Paris le 1er Juin et nous livre sans concession sa vue de la situation actuelle en Afrique: Crise, politique, CEDEAO, Francafrique, Etat islamique au Mali, fédérer les états d’Afrique, égalité Afrique Occident, les institutions face aux jeunes, et bien sur l’éducation…

Thierry Barbaut :Tiken, Comment allez-vous ?
Tiken Jah Fakoly : Très bien merci, demain sera le premier concert pour le festival Mix UP à Creil dans l’Oise, puis nous partons en Suisse. Nous donnons un concert pour notre association a Niamey.

Thierry Barbaut : En France et en Europe la crise occupe une place prépondérante dans les médias, mais cette crise ne serait-elle pas le fait que nous surconsommons et que nous devrions aller vers une meilleure harmonie des dépenses et des besoins, alors qu’en Afrique la crise comme nous la voyons est un mode de vie !

Tiken Jah Fakoly : Oui c’est vrai la crise est un mode vie en Afrique, nous avons toujours vécu dans la crise, du temps de nos parents jusqu’à maintenant, mais il y a des solutions, si nos pays sont bien gouvernés. La corruption, vous avez déjà la base du problème.

TB : Un film « Africa paradis » sorti en 2007, décrit les aventures d’un couple de Français qui tentent d’émigrer en 2033 aux Etats-Unis d’Afrique, dont la prospérité contraste si violemment avec la pauvreté et le chômage en Europe.… Scénario possible ou science-fiction totale ?

Tiken Jah Fakoly : C’est un scénario que je ne souhaite pas forcément parce je souhaite le bonheur pour les Européens et les occidentaux en général, je ne souhaite pas rendre des coups, autant je souhaite que l’Afrique se relève, qu’elle soit en bonne position et même enviée, que effectivement il y ai une justice au niveau des visas, pour un Africain ce n’est pas envisageable d’organiser un voyage en trois jours sur la France alors que c’est possible pour un Français, le visa, il devrait y avoir une égalité à ce niveau.
L’Afrique est unie autour des intérêts communs, si on arrête de se taper dessus, si nous avons des pouvoirs forts, capable d’avoir des face à face avec des dirigeants occidentaux, par rapports a la négociation par exemple des prix de nos matières premières, elles ne sont pas du tout achetées aux prix qu’il faut.

Pour la crise en Europe je pense que c’est un scénario hélas possible, Bob Marley l’a dit il y a 30 ans « Babylone va tomber » il parlait bien sûr de l’occident… Si l’Afrique est unie au niveau de nos pays, pas de nos ethnies et de nos régions, il n’y a pas alors de raison pour que nous ne soyons pas bien chez nous et pas enviés par les occidentaux, je le souhaite pour mon continent, je souhaite qu’en 2033 comme vous évoquez pour votre film qu’effectivement le Café de Cote d’ivoire, le Cacao, le Coton du Mali soient achetés au prix qui doit l’être. Que la Francafrique soit un souvenir lointain et que la corruption soit combattue par nous les Africains. Je ne souhaite pas, parce que nous avons pris des coups, nous les Africains, les rendre, je n’ai pas d’attitude agressive, et que chacun soit bien chez lui mais que quand nous voulons aller en occident ce soit possible aussi facilement pour nous que pour vous. Certains pays d’Afrique proposent même le visa à l’aéroport a l’arrivée de l’avion sans démarche préalable, alors qu’en occident c’est impossible pour un Africain !

TB : Justement vous parlez de l’union de l’Afrique et c’est le général Kadhafi qui tentait de fédérer l’Afrique sous le nom « d’états unis d’Afrique » en organisant de grands rassemblements populaires dans tous les pays d’Afrique a quelques exceptions près, il s’est pourtant heurté a de nombreuses résistances dans cette organisation, et nous connaissons tous ce qui a suivi. Fédérer certains états c’est possible mais fédérer un continent entier d’un milliard d’individus, avec une telle démographie, c’est plus que compliqué.

Tiken Jah Fakoly : C’est très compliqué, mais nous n’avons pas le choix, aucun pays Africains ne pourra s’en sortir tout seul, je le répète on n’a pas le choix je pense qu’il va falloir qu’un jour, et peut-être ce sera la génération de nos enfants ou de nos petits-enfants , mais il va falloir qu’une génération s’assoit et dise voilà on a les mêmes problèmes, au Mali, en Côte d’Ivoire, dans les quartiers populaires ce sont les mêmes contraintes, la même pauvreté, pourquoi ne pas s’assoir ensemble , se réunir et avoir une seule voix qui puisse faire face aux occidentaux, et parler d’une voix commune, on a pas le choix si on veut s’en sortir.

L’Afrique c’est ce paradoxe historique, continent très riche par ses matières premières, potentiel humain aussi, mais population extrêmement pauvre, nous vivons sur l’or, le diamant, le café, le cacao, le coton etc… Tout ce dont les occidentaux ont besoin pour continuer leur développement mais nous restons dans la pauvreté et c’est un paradoxe, c’est difficile mais cela ne peut passer pour moi que par l’éducation et l’école, quand la majorité des Africains saura lire et écrire, soit environ 90% de la population, is communiqueront et se dirons « arrêtons de nous taper dessus », « réunissons nous et faisons face aux Etats-Unis et à l’Europe ».

TB : Effectivement, pour en revenir au fait que des Européens seraient amenés à migrer vers l’Afrique, ce scénario est déjà visible pour des Espagnols et des Portugais, dont les pays subissent une crise économique majeure, et dans les colonnes d’info-Afrique.com nous évoquions le cas la semaine dernière de migrants portugais qui affluent en masse en Angola pour tenter d’y travailler.
L’Angola, un pays qui a un des PIB qui s’accroit le plus au niveau mondial, comparable à certains pays en plein développement comme le Ghana, le Nigéria, sur lequel nous reviendrons, et l’Afrique du Sud véritable modèle économique.

Tiken Jah Fakoly : Et oui… Nous en Afrique nous avons de la place, pas vous, aujourd’hui en Côte d’Ivoire tu peux acheter un magnifique terrain à côté de la capitale Abidjan a 5000 euros, ici à Paris il n’y a rien à 5000 euros, peut être aussi que des occidentaux se disent, ou vont se dire « mais je peux acheter un superbe terrain en Côte d’Ivoire ou ailleurs en Afrique avec peu d’investissement, et loger ma famille et tenter ma chance, ici en Europe si vous avez des loyers chers et pas de travail, quelles sont vos possibilités d’avenir ? N’oubliez pas qu’en Afrique tout est à faire, alors qu’ici tout a été presque déjà fait.

TB : Comment faire prendre conscience aux Européens et au monde qu’en Afrique et dans certains pays d’Asie, d’Amérique du Sud, le rêve de millions de gens c’est l’accès à l’eau potable, un emploi ou un toit. Sans pouvoir voyager et ainsi le constater de visu, et là je fais référence à votre chanson « viens voir ». On ne peut pas s’imaginer les conditions terribles de vie. A ce titre pensez-vous que c’est aux artistes de faire passer le message qu’une partie de l’Afrique est en grand danger, et qu’il y a urgence, au Darfour, en Somalie, en République Démocratique du Congo etc…

Tiken Jah Fakoly : Nous voulons faire passer le message, mais sans parler de cette Afrique misérabiliste. Ce que nous ne voulons plus faire, ça l’a été assez fait par les médias, et nous avons notre fierté, notre dignité, on ne veut plus être présentés comme ça, hélas la réalité est là et il faut arriver à en parler, encore une fois sans misérabilisme. Il y a la solution, nous la connaissons, si nous trouvons l’unité dans nos pays, si nous combattons la corruption, si l’argent va moins à droite et à gauche, si ça partait dans les bonnes caisses, mais tout ça c’est un processus.
Ce qu’on ne doit pas oublier c’est que l’Afrique sort de 400 ans d’esclavage et de colonisation, donc quand je compare l’âge de la liberté de l’Afrique à celle de la liberté de la France ou de des Etats-Unis alors je vois une grand personne a coté d’un enfant, un enfant qui a besoin de temps, pour comprendre, pour grandir et apprendre et ainsi espérer. Cette solution là je pense que nous pouvons la trouver nous-même africains, sans l’aide de l’occident, je garde une vision positive et je reste optimiste car je sais que ce continent a un potentiel, nous avons tout pour le faire, c’est un processus, il y a eu des coups d’états aussi en occident, il y eu les dernières guerres, le temps de Napoléon, quand la France a fait sa révolution il a fallu du temps.

TB : Mais vous citez dans une de vos chanson « il y a eu l’esclavage, après la colonisation puis ils ont inventé la coopération » donc cette coopération qui est encore d’actualité, c’est positif ou négatif ? Il y a des moyens pour que cela fonctionne correctement ?

Tiken Jah Fakoly : Elle fonctionne bien si c’est équitable, nous sommes sur la même planète, il est important que nous travaillons ensemble, que des échanges se fassent et que ce soit un équilibre, elle est utile, je le crois, mais avec une équité, et une meilleure organisation. Avec, la aussi moins de corruption.
Mais là aussi je suis confiant, vous savez on a entendu que les valises circulaient moins, et je suis sûr que cette année il y en aura encore moins, les choses vont se passer au fur et à mesure.
Même ici en occident certains en ont marre et dénoncent des choses qui se passent en Afrique cela aussi participe à faire bouger les choses favorablement, ces dénonciations vont réveiller, en Afrique et en Occident.

TB : L’Europe et le monde ne seraient -ils pas obligés d’aider les pays pauvres à se développer pour pouvoir nouer de vrais partenariats, non économiques mais humains, culturels et profitables a tous ?

Tiken Jah Fakoly : Je pense que l’Europe n’a pas le choix, l’occident même en général n’a pas le choix parce que même les politiques d’immigrations, si les frontières sont fermées et si les présidents occidentaux mettent la clef dans leur poche, les Africains continueront à venir de gré ou de force, poussés par la pauvreté. Je pense que la seule manière de freiner ou de stopper cette immigration massive c’est d’aider ces pays à se développer. Là aussi il n’y a pas le choix, et tant que les Africains ne seront pas bien chez eux ce sera difficile voire impossible de freiner cette immigration et de quelque manière que ce soit.

 

TB : Le potentiel impressionnant des ressources du continent africain est souvent évoqué, minerais, bois, coltan pour les téléphones mobiles, sable, diamants, or etc… mais pas le potentiel humain, c’est pourtant là que des millions de compétences dans tous les domaines et souvent les plus techniques comme l’informatique ou l’industrie sont disponibles, qu’en pensez-vous ?

Tiken Jah Fakoly : Oui il y a un grand potentiel, certains étudient aux USA ou en Europe, mais ne rentrent pas tous chez eux, et dans nos pays, ce potentiel n’est pas assez utilisé.

TB : Le high Tech se développe énormément en Afrique : Internet, réseaux sociaux, informatique, nouvelles technologies, et même une tablette tactile produite en République Démocratique du Congo, cela semble une vraie force du continent, un moyen de communiquer librement avec le reste du monde.

Tiken Jah Fakoly : Il y a de grandes compétences, mais pas toujours de travail, c’est l’avenir qui va décider, hélas on n’entend pas toujours parler du potentiel, nous ne voulons pas non plus nous victimiser, si celui qui a fait la tablette tactile au Congo arrive à la vendre en masse ce sera une réussite, mais c’est dur, c’est quasiment impossible de combattre la concurrence. Mais c’est sur l’Afrique c’est un continent d’avenir, l’Afrique c’est la où les choses vont se passer bientôt, et je reviens aux Africains, nous devons être prêt pour que quand les choses vont se développer on en profite intelligemment.

TB : Le continent Africain change, la démocratie avance, le Maghreb, le Sénégal, la Cote d’Ivoire, et le Mali qui politiquement et religieusement se sépare, et c’est un nouvel état islamique qui est décrété, cela semble être un grand danger pour ce pays et avoir un effet déstabilisant pour l’ensemble de cette région, déjà soumise à rude épreuve. Qu’en pensez-vous ?

Tiken Jah Fakoly : Moi je souhaite simplement que cette division du Mali n’aboutisse pas, c’est extrêmement dangereux, les Touaregs du Niger ont déjà demandé leur indépendance, il a aussi les Touaregs du Burkina qui l’avait fait, et donc il faut vraiment éviter que ce qui se passe au Mali dégénère.

TB : Oui mais un état Islamique a déjà été créé, l’Azawad, une nouvelle frontière a été tracée et des monuments culturel détruits, au grand désespoir de la population.

Tiken Jah Fakoly : Il faut l’éviter… Et je pense que le dialogue est possible, ça m’étonnerait que les habitants s’entendent, les Touaregs sont peut-être des descendants d’Arabes, mais je ne pense pas qu’ils aient les mêmes visions que les islamistes et ça commence déjà à se sentir, ils n’ont pas pu s’entendre, ils ont tenté de signer des accords mais ça n’a pas marché.
Je pense que la plus grande préoccupation aujourd’hui c’est l’instabilité politique à Bamako la capitale, c’est de là qu’il faut commencer à régler le problème. Je ne souhaite pas prendre le devant du combat car il y a aujourd’hui beaucoup d’artistes Maliens qui connaissent des soutiens à l’international.
Mais je suis sûr que cela passe par le retour d’une stabilité sur la capitale. Une grande partie du monde aujourd’hui combat les islamistes, c’est le cas de la coalition en Afghanistan et c’est le même problème dans le nord du Mali aujourd’hui et je pense qui si encore une fois la stabilité est retrouvée à Bamako, alors tout le monde voudra et pourra nous aider à combattre ces islamistes.

TB : Seriez-vous donc favorable à l’envoi d’une aide extérieure, voire une intervention ?

Tiken Jah Fakoly : Moi je fais partie de ceux qui soutiennent la CEDAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) et je fais partie de ceux qui ont dénoncé l’ingérence de la France, des Etats-Unis et des autres, donc qu’une institution Africaine prenne le devant ça nous crédibilise, ça prouve déjà une certaine maturité et je suis pour. Un soutien de l’occident mais sous l’égide de la CEDEAO
Thierry Barbaut : Une CEDEAO qui contrôlerait en toile de fond une intervention occidentale ?

Tiken Jah Fakoly : Oui

TB : CEDEAO qui elle-même connait actuellement de sérieux troubles dans sa propre gestion…

Tiken Jah Fakoly : La réalité, le problème des institutions Africaines, c’est que la jeunesse ne connait pas ces institutions, la jeunesse voit la télé, les réunions, mais ne se sent pas concernée, et c’est pour ça que des voix au Mali se sont levées pour s’opposer aux décisions de la CEDEAO.
Il faut être conscient que cette CEDEAO a été créée par nos parents et cette institution doit aussi apprendre à parler aux jeunes et à se faire comprendre !
Le Mali comme certains autres pays font partie de ceux qui ont écrit dans leur constitution que si deux décisions avaient été prises, une par le pays et une par l’Afrique, et qu’elles se confrontent, ce sera celle prise par l’Afrique qui sera appliquée, vous pouvez d’ailleurs écouter dans l’hymne du Mali que le « Mali est l’Afrique ». Le problème de nos institutions panafricaines c’est qu’elles ne sont pas connues, de nous et surtout de nos jeunes.
Et, hélas, je ne parviens pas à rencontrer les présidents d’Afrique afin de leurs proposer de faire une tournée, et de m’associer, pour expliquer aux jeunes et tenter de fédérer les pays, afin que nous soyons plus unis.

Il faut absolument expliquer l’importance de ces institutions a tous les Africains, aucun combat ne sera gagné par un pays africain sans les autres, par exemple en Côte d’ivoire si les problèmes se stabilisent, les voisins vont affluer afin de profiter de la situation favorable, et cela va finalement déstabiliser le pays, c’est pourquoi il faut fédérer les pays dans une politique de stabilisation afin d’avancer ensemble dans la bonne direction.

C’est ensemble que nous pouvons gagner tous les combats. La première des choses à faire est de rapprocher les institutions des jeunes, afin de passer ce message de réunification des pays et ainsi que les décisions des institutions soient respectées de tous, jeunes comme anciens. L’unité de l’Afrique c’est la seule solution pour s’en sortir, si ce message est diffusé et compris, alors l’unité sera respectée, et c’est mon souhait.
Pour en revenir à votre question, je suis pour une intervention extérieure sous l’égide de la CEDEAO afin que l’Azawad ne puisse pas exister.

TB : Vous avez beaucoup appelé dans vos chansons et vos interviews à « quitter le pouvoir ».
A part au Zimbabwe et dans quelques pays, il faut bien admettre que depuis vos premiers appels à ce changement cela évolue, démocratiquement au Sénégal, par les urnes et par la force en Côte d’Ivoire, au Maghreb par des « révolutions », vraiment là ça bouge ?

Tiken Jah Fakoly : Ah oui, vraiment avec le développement d’Internet, de la technologie, les réseaux sociaux, un dirigeant qui pense qu’il peut faire 20 ans au pouvoir il se trompe, on a affaire à une génération aujourd’hui qui ne gagnera pas le combat, elle fera une part du combat, mais elle n’acceptera pas ce que nos parents ont accepté, il y a eu le Sénégal par la voire démocratique, en Côte d’Ivoire aussi par la voie des urnes mais il a fallu conclure par la force, vous savez Gbagbo a dit « soit on gagne, soit on gagne » ça veut dire on gagne avec les urnes ou les fusils… ça n’a pas marché… Et même en tentant de proposer de recompter les voix une semaine après personne n’y aurait cru.

Un dirigeant qui aujourd’hui espère faire trois ou quatre mandats à la tête de son pays se trompe, c’est fini, c’est une étape qui est terminée, il y en aura d’autres mais celle-là est terminée. Il faut au moins que l’on gagne le combat de la démocratisation sur le continent Africain, que le peuple ai son mot à dire. La démocratie amène la stabilité.
Pour en revenir à la Cote d’ivoire, si Alassane Ouattara fait ce qu’il faut, et ça semble être le cas, s’il développe, construit des routes, et que les Ivoiriens qui votaient Gbagbo voient ça ils peuvent se dire « ah quand même il fait des choses pour nous » et la situation peut changer. La réconciliation peut avoir lieu, ce que nous souhaitons tous.

J’ai moi-même tenté de faire revenir des artistes en Côte d’Ivoire, mais sans beaucoup de succès et au risque de me faire critiquer ou associer à la politique en cours.
La sécurité doit aussi être exemplaire en Côte d’Ivoire, pas question de nouveaux coups d’états, nous allons dans le bonne direction avec un chef, pas un dictateur, mais craint et respecté.

Tiken Jah Fakoly reçu par le capitaine Moussa Dadis Camara en Guinée en 2009

TB : Thomas Sankara, Patrice Lumumba et peut être Moussa Dadis Camara il y a deux ans, tous a des époques différentes, mais des points communs pour des personnalités hors du commun. Qu’en est-il aujourd’hui ? Est-ce qu’il y a aujourd’hui des personnes qui seraient capable de bouleverser le jeu politique comme ces grands noms ?

Tiken Jah Fakoly : La réalité c’est que la situation économique est compliquée, et il est difficile aujourd’hui pour un nouveau Sankara de réapparaitre mais il y en a, il est difficile aussi aujourd’hui pour un nouveau Patrice Lumumba de réapparaitre, mais il y en a ! Dadis c’est spécial, mais il y en a. Ils existent, ils ont aussi peur de se mettre en avant, je pense que comme la première préoccupation des gens est comment gagner le pain quotidien, c’est donc extrêmement difficile.
C’est lorsque nous auront trouvé la solution économique que certain apparaitrons.

Pour en revenir à Moussa Dadis Camara, je tiens à souligner et féliciter l’acte patriotique qu’il a fait en signant les accords de transfert de pouvoir, c’est lui qui a permis à la situation en Guinée de se régler démocratiquement, et que des élections soient programmées. Sans ce geste qui l’honore cela aurait pu être compliqué et même dangereux. Je l’avais rencontré, et hélas il a été grièvement blessé, mais il est maintenant remis et vit au Burkina.

TB : La démographie et les états eux aussi évoluent, le Soudan se divise en deux, et un nouveau pays apparait, le Nigéria sera la première puissance économique en 2025 et il compte aujourd’hui 160 000 000 d’habitants soit près de trois fois la population française. Ce pays pourrait devenir, en 2050, le 3ème pays le plus peuplé du monde avec 389 millions d’habitants, comment relever ce défi ?
Tiken Jah Fakoly : Il faut absolument préparer les choses maintenant, j’espère que les gouvernements qui vont se succéder d’ici cette date vont prendre conscience de la situation, et qu’ils le prépareront au mieux.

TB : Souvent les familles, parfois très nombreuses, dans les zones rurales ou en ville, ne parviennent pas à subvenir aux besoins de leurs enfants et les abandons sont fréquents : enfants des rues parfois appelés sorciers, orphelinats en surpopulation, enfants esclaves, enfants parfois même vendus… D’où vient le problème, culture, contraception, ce sont des tabous ?

Tiken Jah Fakoly : Quand on me pose cette question sur la contraception et le fait des grandes familles Africaines je reviens tout de suite sur l’éducation, au fur et à mesure, quand les gens irons à l’école et comprendrons qu’il vaut mieux faire deux enfants que dix, et s’en occuper, les éduquer, se concentrer sur eux, les faire étudier à l’école, il vaut mieux se concentrer sur deux que dix.

En 2009, inauguration de l’école primaire de Touloni en Côte d’Ivoire

– Projet un concert une école –

L’air de jeu, l’équipement et la charge de travail favorisent les blessures chez les footballeurs

Au Cameroun, le championnat d’élite est professionnel depuis moins d’un an.  Sur le plan administratif, la fédération camerounaise de football(Fecafoot) a cédé son organisation à la ligue de football professionnel. Sur le terrain, les joueurs dont les clubs sont financièrement diminués ne ressentent pas encore ce vent de changement. Pour beaucoup donc, rien de nouveau sous le soleil! salaires minables ou inexistants, alimentation pauvre, etc. A cela, s’ajoute l’absence d’ une prise en charge médicale  en cas de blessures ou d’accidents. Depuis quelques années, les footballeurs sont ses principaux patients. Il les accepte sachant qu’ils ont tout dans les jambes et parfois rien dans les poches pour régler les factures.  Lui, c’est le Dr Tamo Moktomo Philemon.  Médecin de sport, responsable de la commission médicale à la Fecafoot, nous l’avons attrapé entre deux consultations pour en savoir davantage sur la santé des héros locaux du ballon rond.

Docteur, en quoi consiste la médecine de sport?

La médecine de sport est la science médicale ayant pour objet la performance, l’étude des pathologies liées à la pratique du sport, la mise en pratique des thérapeutiques efficientes pour la prise en charge globale des athlètes.

Comment est réglementée cette médecine au Cameroun? Qui peut la pratiquer?

Ce n’est pas une affaire du Cameroun. La pratique médicale est réglementée. Ce sont des questions académiques. Pour être médecin au Cameroun, il faut avoir fait des études médicales, avoir un doctorat en médecine, être inscrit à l’Ordre national des médecins du Cameroun qui est l’organe chargé de valider les diplômes et de donner les autorisations d’exercice pour les personnes prétendant exercer dans le domaine.

Quels sont les types de blessures et accidents des sportifs que vous recevez souvent?

Les blessures du sportif camerounais dépendent du type de sport pratiqué. Les blessures du footballeur ne sont celles du handballeur, du volleyeur, du nageur, etc. Tout dépend du type de sport pratiqué. Dans le foot par exemple, les blessures viennent de la cheville en tête, ensuite le genou, les lésions musculaires essentiellement quadriceps et essieu jambier, les pathologies des insertions comme des adducteurs et pubalgie, enfin les pathologies de l’épaule essentiellement les luxations de l’épaule. C’est à peu près par ordre décroissant la fréquence des  lésions et accidents que nous rencontrons chez le footballeur au Cameroun.

Ces lésions sont-elles causées par la mauvaise qualité des infrastructures ou l’hygiène de vie des sportifs?

Non, il ne s’agit pas de l’alimentation. Ces causes sont essentiellement de deux ordres : il y a l’air de jeu qui est un facteur important dans les blessures. Ensuite, l’équipement, c’est-à-dire les chaussures pour le footballeur. Dans une moindre mesure, il y a la charge de travail qui n’est pas parfois en adéquation avec soit les âges, soit le terrain sur lequel on joue. Tous ces éléments mis ensemble peuvent favoriser certains types de blessures.

Comment se passe la prise en charge des footballeurs malades étant donné que les clubs rencontrent d’énormes difficultés financières pour leur fonctionnement?

Au Cameroun, l’élite évolue désormais dans un championnat professionnel.  La fédération a délégué l’organisation de ce championnat à la ligue professionnelle de football. Normalement dans le cahier de charges, chaque club est supposé avoir assuré ses joueurs.  Tout employeur a le devoir de prendre en charge ses travailleurs dans le cadre des maladies professionnelles ou les accidents de travail, ce n’est pas parce que nous sommes dans le foot. La blessure d’un footballeur en l’occurrence pendant qu’il est aux entrainements ou au cours d’un match relève du droit du travail et donc, il doit être en charge par son club employeur. C’est en théorie ce qui devrait se passer.

Evidemment, il y a la problématique de la pris en charge des joueurs. Nous sommes dans un pays en crise où les gens n’intègrent même pas aujourd’hui la place de la médecine dans le sport. Donc, les joueurs sont à la vérité très mal pris en charge, ce qui fait que leur carrière est assez courte parce qu’ils se blessent régulièrement pour des motifs que nous avons cité plus haut. En général, très peu de clubs prennent en charge leurs joueurs. Ce sont ces derniers qui doivent se débrouiller eux-mêmes alors qu’ils se sont blessés en etant au service des clubs qui les emploient.

Ashley Dissake

Les dix pays les plus sûrs en Afrique

On dresse souvent un tableau catastrophique de la sécurité en Afrique. Le classement des dix pires, des coups d’État, des zones violentes et conflits en tout genre. Cependant tout n’est pas si noir.

A l’occasion de la réactualisation du Global Peace Index (GPI) pour l’année 2012, nous vous proposons un classement des dix pays d’Afrique, réputés les plus sûrs, sur un total de 158 pays dans le monde.

Réalisé par Vision of Humanity, un regroupement de think-thanks et d’experts, et soutenu par des personnalités internationales comme le Dalaï-lama, le GPI s’appuye sur vingt-trois indicateurs quantifiables. Il propose de nombreuses autres données pour se faire sa propre interprétation du classement qu’il délivre depuis 2007.

Ce classement est par essence biaisé, et ce pour plusieurs raisons. Il ne tient compte que de vingt-trois facteurs, et il est évidemment difficile de juger de la paix dans un pays à partir d’une si faible quantité de données.

Par exemple, les chiffres sanitaires ne sont pas pris en compte, alors que la mortalité due au sida est très importante dans plusieurs des dix pays que nous listons ici.

Ensuite, les données pour le Soudan du Sud, la Somalie, le Togo et le Sahara occidental ne sont pas prises en compte dans ce classement.

Enfin, des gouffres séparent parfois certains des pays cités plus bas.

Il n’est cependant pas inintéressant de chercher à comprendre les facteurs de paix, et de tenter d’en faire l’analyse.

Pour l’anecdote, les dix pays qui suivent sont tous mieux classés que les Etats-Unis d’Amérique (88e), la majorité des pays d’Amérique latine, ou encore, l’Ukraine (71e, où se tient l’Euro de football, depuis le 8 juin).

N°10 – La Tanzanie et la menace sécessionniste

Ce pays de la côte est africaine est réputé être une destination touristique, un haut lieu de safaris, au milieu de paysages somptueux. Tout comme le Mozambique (lire plus bas), il peut compter sur des plages de sable fin, et des couchers de soleil dignes de cartes postales.

Qui dit tourisme, dit sécurité. Et en Tanzanie, la sécurité s’est obtenue à la faveur de la fusion entre le Tanganyika et l’île de Zanzibar, après leurs indépendances respectives, en 1961 et 1963, sous la houlette du président Julius Nyerere, élu démocratiquement et resté 29 ans au pouvoir, jusqu’en 1985, sans mettre en place de régime dictatorial ni autoritaire.

La Tanzanie n’est cependant pas un exemple irréprochable de démocratie, et des tensions se font ressentir depuis quelques mois entre les velléités indépendantistes islamistes de Zanzibar vis-à-vis du gouvernement central de Dodoma.

A l’occasion du forum de la renaissance islamique, qui se tenait à Stone Town (la capitale de Zanzibar) en juin, des demandes de référendum d’autodétermination se sont fait entendre, même si le gouvernement central reste muet à ces aspirations. Et certains observateurs voient déjà l’île sombrer dans le chaos. Des Églises chrétiennes y ont déjà été incendiées…

N°9 – Le Maroc, ses richesses, ses divisions

Pays touristique s’il en est un au Maghreb, le Maroc est fort de son histoire, fier de sa monarchie, riche de son patrimoine, de ses influences et sa diversité.

Mais dans un royaume qui tire une part importante de ses revenus des services et du tourisme, on doit faire en sorte que tout aille bien, du moins en apparence.

Les touristes ne verront pas les disparités du Maroc. Ils visiteront le faste de Marrakech, la médina de Fès, achèteront à prix d’or des babioles souvenirs à des hommes en turban, toujours souriants, le tout, dans la plus parfaite sécurité.

Mais une épine reste profondément plantée dans le pied du royaume chérifien: la question du Sahara occidental. Allez dire à un Sahraoui que le pays est sûr, qu’il n’y a pas de problèmes, et vous verrez sa réaction.

Le problème du Maroc est que la relative sécurité dont il jouit dépend surtout de l’appartenance communautaire. L’accès aux armes y reste relativement facile, et il ne faut pas oublier qu’une partie du rif, au nord, est contrôlée par les mafias de la drogue, avec l’accord tacite des autorités.

Enfin, la liberté de parole reste limitée aux domaines peu sensibles. Le 14 juin, un blogueur à la langue un peu trop pendue a d’ailleurs été condamné à deux ans de prison pour… trafic et détention de drogue, dans des circonstances floues et suite à un procès truffé d’irrégularités.

Près de Tifariti, dans le Sahara occidental, le terrain reste miné, by REUTERS/Juan MedinaPrès de Tifariti, dans le Sahara occidental, le terrain reste miné, by REUTERS/Juan Medina

N°8 – Le Lesotho, une nation, un roi

Cette petite enclave en plein milieu de l’immensité sud-africaine doit son calme en grande partie à son ancienneté. Le Lesotho, depuis son indépendance, et même avant, vit sous l’autorité d’une dynastie dont le fondateur est célébré tous les ans pour avoir su unir et préserver la nation des influences extérieures, et notamment, d’une intégration à l’Afrique du Sud.

Même si en raison de troubles internes, le roi a du s’exiler pendant la décennie 1990, le retour au calme s’est rapidement opéré, et les pouvoirs du roi ont été transférés à une assemblée élue. Les deux cohabitent aujourd’hui.

Le prix de cette unité est que le Lesotho compte parmi les pays les moins avancés. Ses ressources restreintes, son économie basée sur l’agriculture, et sa presque totale dépendance de l’Afrique du Sud font de lui un Etat endetté et pieds et poings liés aux aides extérieures.

Il peut cependant compter sur ses importantes ressources en eau, qui devraient, une fois toutes les infrastructures mises en place, devoir lui permettre de fournir une partie de l’Afrique australe, et ainsi, alléger sa dépendance vis-à-vis des pas voisins.

N°7 – La Sierra Leone peut enfin avancer

Ce pays d’Afrique de l’Ouest a hélas beaucoup fait parler de lui ces vingt dernières années, en raison d’une guerre civile qui a pris fin en 2002. Depuis, le pays connaît une embellie relative, voire significative, si l’on compare la situation d’avant la fin de la guerre à aujourd’hui.

Le 30 mai 2012, l’ancien président libérien Charles Taylor a été jugé coupable par la Cour pénale internationale de crimes contre l’humanité en Sierra Leone, où il était accusé d’avoir armé en sous main les rebelles du Revolutionary United Front (RUF) contre des diamants, et d’entretenir une guerre civile qui aura officiellement fait 10.000 morts et plus de 2 millions de déplacés.

Le pays est aujourd’hui en paix, connaît l’alternance politique, la liberté de la presse et peut enfin se développer. Pour que la page soit tournée, il fallait que Charles Taylor et ses complices soient jugés. Tout le monde ne le fut pas, mais la tête de gondole, si.

La Sierra Leone a cependant tout à reconstruire, et son économie repose encore sur l’exploitation des pierres et métaux précieux (diamants et or), qui furent l’une des clés de la guerre civile. De nombreux enfants travaillent encore dans ces mines.

 

N°6 – La Zambie, une ombre au tableau

On dit souvent que le football est un baromètre de la société. Et bien le monde entier a pu découvrir, à l’occasion de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2012, que la Zambie est un Etat qui se porte plutôt bien, puisqu’il l’a remportée.

Les statistiques de Vision of Humanity sur la Zambie sont en constante progression depuis 2007, et les libertés individuelles sont dans l’ensemble assurées. C’est notamment l’un des pays les moins corrompus d’Afrique (toute proportion gardée). Le tourisme s’y développe et les amateurs de safari connaissent bien cette destination.

Une ombre plane cependant sur cle tableau. Le taux d’homicides est en constante progression, si bien que le pays est classé parmi ceux, en Afrique, qui comptent le plus de meurtres annuels, proportionnellement à leur taille. Et ce, en raison d’un accès aux armes légères relativement aisé, selon les chiffres de l’Economist Intelligence Unit cités par le GPI.

N°5 – Le Ghana, un îlot de tranquillité en terres hostiles

La dernière élection présidentielle au Ghana, qui a abouti à une alternance, fut saluée par la communauté internationale pour sa transparence, et le calme dans lequel elle s’est déroulée. Or dans la région, ce n’était pas couru d’avance, et si le Ghana est considéré comme un pays calme, les Etats alentours ne peuvent pas en dire autant.

Or les voisins sont un facteur déterminant de la stabilité d’un pays, et le Ghana, pays de l’Afrique de l’Ouest, se situe dans une région en pleine crise.

A l’est, le Togo souffre de heurts entre manifestants et forces de l’ordre, en raison de tortures et de manipulations électorales du pouvoir en place, qui cherche à se maintenir. A l’ouest, la Côte d’Ivoire vit une difficile transition à la suite de l’élection d’Alassane Ouattara et la colère des pros-Gbagbo, qui divisent le pays. Dans toute la région, enfin, les tensions ethnico-religieuses entre musulmans et chrétiens pèsent.

Si le Ghana peut maintenir un îlot de stabilité au cœur de cette région, c’est en comptant sur une presse libre et privée, une police relativement peu corrompue qui assure la sécurité, et la faible perméabilité au transit d’armes. Ce pays est aussi régulièrement décrit comme un des «lions» économiques émergents.

Mais en raison de l’instabilité régionale, les chancelleries déconseillent de visiter ce pays, dont la ressource principale n’est pas et n’aspire pas à être le tourisme, mais l’agriculture et les matières premières.

N°4 – La Namibie, entre campagnes et villes

«A Windhoek et dans les autres villes du pays, les conditions de sécurité connaissent une dégradation continue et nécessitent une vigilance accrue depuis quelques années», prévient le ministère des Affaires étrangères français sur son site internet. Le Global Peace Index se veut beaucoup plus rassurant, puisque par rapport à 2011, la Namibie a progressé dans le classement mondial.

Il faut dire que le GPI ne tient compte des vols à main armée que dans la catégorie «criminalité ressentie». Or c’est principalement contre ces violences que mettent en garde les différentes chancelleries. Ces vols peuvent être assorits d’agressions physiques dans les grandes villes.

En dehors des agglomérations, le pays reste calme et prisé pour ses paysages spectaculaires et très variés. Seulement, en raison de l’insécurité qui règne encore dans les rues de la capitale, le tourisme piétine, et l’afflux des étrangers demeure faible.

Beaucoup de vols à main armée ont encore lieu à Windhoek, by Flickr/ © John Hogg/World BankBeaucoup de vols à main armée ont encore lieu à Windhoek, by Flickr/ © John Hogg/World Bank

N°3 – Le Mozambique aspire au tourisme, mais…

De nombreuses fraudes électorales ont entaché les élections de 2004, dans cette république de l’Afrique Australe, encore marquée par son récent et violent passé. Une guerre civile y fit rage jusqu’en 1992, et les emblèmes du pays, la bêche et… la Kalachnikov le rappellent à chaque instant.

Des points positifs sont cependant à noter, notamment la liberté de la presse, le très faible taux d’incarcération, une économie tournée vers l’exportation et un faible taux de chômage.

Le Mozambique reste malgré cela l’un des pays les plus pauvres, et son économie, archaïque, repose sur l’agriculture et l’exportation de matières premières essentiellement.

Le pays peut aussi compter sur sa façade littorale de 2.000 km, très attractive pour le tourisme et la villégiature, majoritairement sud-africains. Mais le pays souffre de plusieurs problèmes environnementaux, et est alternativement frappé par des inondations ou des sécheresses.

N°2 – Le Botswana nargue la France

Un gouffre de dix-sept places sépare le Mozambique et le Botswana.

Dans ce dernier, la corruption est quasiment nulle, et on pourrait presque le comparer à un petit eldorado. Le Botswana tient en effet, dans une zone fragilisée par les conflits voisins, la dragée haute à tous les pays africains par la sécurité qui y règne.

Si bien que Gaborone peut se vanter d’être, au classement GPI, la capitale d’un pays réputé plus sécurisé que l’Italie ou encore…la France.

Le Botswana jouit d’un faible taux d’incarcération, d’une faible présence d’armes, de processus électoraux transparents et d’une relative paix sociale.

Les 1,8 million de Botswanais doivent leur tranquillité à une croissance économique vertigineuse, qui l’a faite sortir de la peu reluisante catégorie des pays les moins avancés en 1994, en s’appuyant notamment sur son très influent voisin sud-africain.

Un signe de l’interdépendance entre les deux pays est le fait que la capitale Gaborone se situé sur la frontière avec l’Afrique du Sud. L’économie du pays est en effet basée sur la délocalisation de services.

Mais le Botswana peut aussi compter sur un sous-sol riche en minerais, diamants et énergies fossiles.

Tout n’est évidemment pas rose, puisque, comme dans toute la région, les problèmes sanitaires sont loin d’être réglés, le sida fait encore des ravages, et l’espérance de vie reste très réduite. Mais la mortalité infantile évolue à un niveau assez faible, et l’éducation progresse.

Le Botswana a récemment fait parler de lui avec la visite très remarquée et critiquée du roi d’Espagne Juan Carlos, venu chasser l’Eléphant en avril.

La sécurité de cette espèce protégée et en voie de disparition, reste, elle, bien incertaine…

Juan Carlos, roi d’Espagne, est venu chasser l’éléphant au Botswana, by Reuters/Stringer Mexico

N°1 – Maurice, une île ouverte sur le monde

Située au large de Madagascar, cette petite île d’1,2 million d’habitants et 1.800 km2 décroche le titre de pays africain le plus sûr. Il squatte la tête de l’indice Ibrahim de la meilleure gouvernance des pays africains depuis plusieurs années. Le pouvoir d’achat de ses habitants dépasse celui des pays émergents. Et tout semble aller bien dans le meilleur des mondes.

Indépendante depuis 1968, l’île Maurice a connu un essor économique sans pareil: industrie et finance, couplée à une forte fréquentation touristique, le pays a abandonné une économie auparavant basée sur l’agriculture, et a su se rendre autosuffisante. De nombreux centres d’appel internationaux y ont notamment été délocalisés.

Et comme l’essor économique et du niveau de vie, ainsi que le faible taux de chômage sont généralement des facteurs de paix sociale, il est tout à fait logique de retrouver Maurice en tête du classement GPI.

Mais comme partout, il y a bien un revers de la médaille, comparable aux situations que l’on peut voir dans certains pays européens (que l’île Maurice devance pour leur majorité dans le classement GPI). En effet, l’écart se creuse de plus en plus entre les classes les plus riches et les classes moyennes qui se paupérisent, et de nombreuses personnes habitent encore dans des taudis.

Malgré cela, et la forte densité de population, les manifestations et les homicides restent relativement bas, et le pays a su se tenir à l’écart de la flambée de violences que son voisin réunionnais a subie en février 2012.

Antoine Galindo de www.slateafrique.com

 

 

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