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En Afrique la science et la technologie ne sont plus « une affaire d’hommes »

Juliana Rotich de la société Ushahidi

Entretien avec Juliana Rotich, une étoile montante dans le domaine de l’informatique

Ayant passé une grande partie de sa jeunesse au Kenya, Juliana Rotich a refusé de suivre un chemin tout tracé.

La plupart des jeunes étudiantes de son âge se résignaient déjà au mariage dès l’obtention de leurs diplômes.

Juliana Rotich de la société Ushahidi

Avec ses grosses lunettes et sa passion pour les sciences et la technologie, Juliana était souvent incomprise et vivait en marge de la société. Malgré cela, elle a tenu bon et a pu réaliser ses ambitions. Aujourd’hui elle est à la tête d’une entreprise africaine d’informatique appelée Ushahidi, qui veut dire témoignage en Swahili. Cette organisation à but non lucratif développe des logiciels qui aident à la collecte et à la diffusion d’informations par SMS, courriel, des formulaires web et twitter.

Depuis sa création, Ushahidi aide à gérer des crises en temps réel en rendant ces informations accessibles à travers une carte interactive. Au Kenya, le logiciel a permis de repérer les zones de conflits après une élection présidentielle controversée en 2008. En Haïti, le logiciel a pu localiser et sauver des gens ensevelis sous les décombres pendant le tremblement de terre en 2010.

Aujourd’hui Madame Rotich essaye d’encourager les jeunes filles à embrasser une carrière en sciences et en technologies de pointe. Elle explique à Jocelyne Sambira, journaliste à Afrique Renouveau, pourquoi il est important pour le monde, et l’Afrique en particulier, d’avoir plus de femmes dans son métier.

Avoir plus de femmes dans le métier de l’informatique et technologie est important car ce domaine demeure largement une affaire d’hommes. Donc, on doit non seulement se soutenir entre femmes, mais aussi faciliter l’émergence d’une nouvelle génération de technocrates. J’ai eu la chance d’avoir l’appui des autres et j’aimerais faire de même pour ces jeunes filles. Je pense qu’il est essentiel pour elles d’oser rêver, d’avoir de grandes ambitions. Et si leur passion est dans les sciences et la technologie, pourquoi pas?

Avez-vous l’impression que les jeunes filles évitent les sciences et l’entreprenariat parce qu’elles pensent que c’est un domaine réservé aux hommes ?

Bien sûr! Il est extrêmement difficile de percer dans ce métier. Les filles de ma génération se résignaient déjà à suivre la tradition, c’est-à-dire se marier et fonder une famille dès la sortie de l’école. Tu devenais la « femme » de quelqu’un et la « maman » des enfants. La route était déjà tracée pour toi. Mais je n’étais pas du même avis. Je pense qu’il est important d’avoir de l’ambition. Je me rappelle la première fois où j’ai lu l’histoire de Mae Jemison, la première femme astronaute afro-américaine.

C’était tellement surréel! Elle était vraiment une source d’inspiration pour moi. Cette femme a été sur la lune ! Il est impératif que des jeunes filles soient exposées dès leur jeune âge aux sciences pour qu’elles sachent que ce n’est pas une chasse gardée des hommes. En Afrique on pourrait faire plus pour encourager les jeunes filles à entrer dans les domaines scientifiques. Des débats en maths et en sciences font rage dans le monde entier mais quelle est notre contribution dans tout cela?

Pensez-vous que l’intégration des femmes en sciences et en technologie peut aider l’Afrique? De quelle manière?

Il y a eu des recherches sur les différentes modes de pensées entre l’homme et la femme. J’ai un ami qui n’y croit pas et qui pense qu’il n’y a pas de distinction entre le cerveau masculin et féminin. Mais un groupe des chercheurs insistent que les femmes ont un raisonnement intégrateur. Cela dit, je pense que les femmes jouent un rôle important dans l’avenir de la technologie. Par exemple, [Augusta] Ada Lovelace fut la première mathématicienne informaticienne à développer ce qu’on appelle aujourd’hui un langage informatique. Ceci est notre histoire, c’est notre héritage. Nous devons continuer dans ce sens. Quant à accroitre le nombre de femmes technologues, je pense que ça nous aiderait dans la vie de tous les jours. Par exemple, au Kenya nous avions beaucoup d’associations locales qu’on appelle des chamas où les femmes se mettent ensemble pour collecter des fonds et monter des petits projets communautaires. Avec l’aide d’une informaticienne ou technologue chaque chama pourrait développer des logiciels pour faciliter le travail. Nous avons de grands défis que la science et la technologie de pointe peuvent nous aider à relever. C’est aussi une façon d’appuyer la nouvelle tendance de chercher des « solutions locales aux problèmes africains ». C’est là ou repose l’avenir du continent.

Pouvez-vous citer quelques femmes scientifiques africaines qui vous inspirent?

Sans hésiter, je peux citer mes collègues Linda Kamau et Angela Odour qui sont les fondatrices d’un projet nommé AkiraChix. J’admire ces femmes car elles sont des technologues d’origine africaine qui font tout pour faciliter l’entrée d’autres jeunes filles dans les sciences.
A peine sortie de l’université, elles ont consacré leur temps libre pour offrir leurs services et leurs expériences aux jeunes filles qui ont voulu suivre le même chemin. Elles font la tournée des écoles et universités pour encadrer ces filles. Elles y vont aussi pour répondre aux questions, donner des conseils et aider ces jeunes filles à résoudre des problèmes épineux d’ordre technique. Je trouve cela épatant.

Thierry Barbaut avec Afrique Renouveau

Développement des réseaux sociaux en Afrique et dans le monde Arabe

L’avenir des réseaux sociaux s’écrira-t-il en arabe ? Facebook et Twitter ont révolutionné les paysages médiatiques du Maghreb mais également ceux de la péninsule arabique. En Arabie Saoudite, au Bahreïn ou au Qatar, le web 2.0 a le vent en poupe.

Ils sont devenus incontournables. Depuis la révolution tunisienne, aussitôt suivie de son homologue égyptienne, les réseaux sociaux sont parties prenantes de la vie politique du monde arabe. Ce n’est plus un secret, les échanges en ligne sur les mouvements de protestation ont souvent précédé de peu le déclenchement des mobilisations dans la rue, dont les vidéos ont ensuite été, pour le cas de l’Égypte, visionnées à plus de 5,5 millions de reprises, au cours de la semaine précédant la chute d’Hosni Moubarak.

Al Jazira : les réseaux sociaux et la voie du Qatar

Avec le Printemps arabe, Al Jazira a fortement contribué à la métamorphose du paysage médiatique dans le monde arabe. En se faisant le relais de contenus mis en ligne par des activistes politiques sur leur blog puis repris sur les réseaux sociaux, le groupe qatari a participé, selon Paloma Haschke, du Centre d’études et de recherches internationales de Paris, à un « nouvel équilibre, caractérisé par l’intrication entre chaînes satellitaires et médias sociaux ». Mais, Al Jazira pourrait être rapidement dépassée par ce nouveau système médiatique. Considérée comme la voix de la diplomatie qatarie, notamment dans son traitement de la crise au Bahraïn, la chaîne peine en effet à représenter les différentes tendances du monde arabe qu’elle prétend incarner, et qui, en revanche, s’épanouissent sur Internet.

À moins que l’empire qatari finisse par triompher des voies du numérique. Pour l’écrivain tunisien, Taoufik Ben Brik, dans une tribune à Slate Afrique, « depuis la chute de Ben Ali, les téléspectateurs n’ont d’yeux que pour Al Jazira. Tunis 7, Tunis 21, Hannibal, Nessma TV; les télévisons locales sont zappées. Mais, ce sont surtout les relais traditionnels de la rue survoltée – Internet, Facebook, Twitter, YouTube – qui ont sombré dans l’oubli ».

L’engouement pour le web 2.0 n’a pas manqué de s’exporter à l’ensemble du monde arabe et, en particulier, à l’est, à la péninsule arabique. Du mois de septembre 2011 au mois de mai 2012, le Bahreïn totalisait à lui seul près de 60 millions de messages postés sur Twitter quand l’Arabie Saoudite et ses 393 000 inscrits, en ont envoyé environ 50 millions.

En Arabie Saoudite, entre fracture sociale et émancipation

Le royaume de Riad, sur la même période de huit mois, a vu le nombre d’utilisateurs de Twitter bondir de 208%, la plus forte augmentation de la zone. Sébastien Marteau, vice-Président de la société de nouvelles technologies Intigral, explique ainsi que, sur les 47% de Saoudiens qui utilisent l’internet mobile, « 93 % expliquent fréquenter les réseaux sociaux ». « Cela s’explique par des raisons culturelles et de composition de la population. Celle-ci est très jeune : 60% des habitants sont âgés de moins de 25 ans. »

Alors que le pays est dirigé par un triumvirat qui atteint allégrement les 80 ans de moyenne d’âge, les réseaux sociaux se sont faits les relais d’une fracture sociale. D’un côté, l’élite saoudienne et ses trois dirigeants vieillisants. De l’autre : une population jeune, souvent instruite mais dont 40% souffrirait de la pauvreté, en raison notamment du chômage, le secteur privé étant saturé par 90% de travailleurs étrangers. Sans oublier les femmes, qui seraient très actives sur ces réseaux, et qui semblent y trouver une alternative à un quotidien cadenassé par le wahhabisme au pouvoir.

Oasis numériques

Les réseaux sociaux se sont imposés comme les voix de la protestation. Au Bahreïn, dès le début des révoltes, en février 2011, Facebook a vu se multiplier les appels à la fin de torture ou à la démission du Premier ministre Cheikh Khalifa Ben Salmane Al-Khalifa. Le hashtag #Bahraïn a même été utilisé 2,8 millions de fois sur Twitter, dans les seuls mois de février et mars 2012.

Et les deux poids lourds du secteur ne s’y sont pas trompés. En mars dernier, la plateforme de micro-blogging a lancé sa version arabe. Deux mois plus tard, Facebook se lançait également dans une conquête plus poussée du monde arabe en installant un de ses bureaux à Dubaï. Alors qu’il semble s’essouffler aux États-Unis, le mouvement Facebook a encore de beaux jours devant lui, dans les déserts de la péninsule arabique.

 
 
 

Lire l’article sur Jeuneafrique.com : Le monde arabe, nouvel eldorado des réseaux sociaux ? | Jeuneafrique.com – le premier site d’information et d’actualité sur l’Afrique

Pour le président des Etats-Unis Barack Obama : « L’Afrique est plus importante que jamais »

Le président américain a dévoilé, jeudi 14 juin, sa nouvelle  stratégie pour le développement du continent. Les axes principaux de celle-ci ?  Le renforcement de la sécurité face à la menace Al-Qaïda et la contre-attaque  face à l’offensive économique chinoise sur le continent.

 

Le président Obama a révélé, jeudi 14 juin, une partie de ses intentions pour  l’Afrique. D’après un responsable américain, le plan présidentiel vise à  encourager le potentiel économique « sensationnel » du continent en matière de  croissance pour tirer des millions d’Africains de la pauvreté.

La Maison Blanche se focalise sur quatre points : renforcer les institutions  démocratiques, stimuler la croissance et les investissements, donner la priorité  à la paix et la sécurité et promouvoir le développement. « Au moment où nous  regardons vers l’avenir, il apparaît clairement que l’Afrique est plus  importante que jamais pour la sécurité et la prospérité de la communauté  internationale et pour les Etats-Unis en particulier », a déclaré le président  américain dans un communiqué.

Le Washington Post a d’ailleurs révélé jeudi que l’armée américaine  avait mis en place, depuis 2007, un réseau de bases aériennes en Afrique pour surveiller secrètement les mouvements islamistes ou rebelles à  l’aide de petits avions ou drones. Une tentative de faire échec au projet  d’Al-Qaïda de s’implanter du Mali à la Somalie, en passant pas le Nigeria.

L’actualisation de la stratégie africaine de la Maison Blanche est énoncée  près de trois ans après que Barack Obama, dont le père était kényan, eut arrêté  ses priorités pour l’Afrique au cours d’un voyage au Ghana, le seul de son  mandat au sud du Sahara. On remarquera qu’entre temps, le lyrisme a fait  place à un ton bien plus pragmatique.

Meilleur taux de retour sur investissement

Aux États-Unis nous adorons nous décrire comme le pays où il y a une  chance  pour tout le monde. Au XXIe siècle, c’est en Afrique que tout le monde a une  chance.

Hillary Clinton, secrétaire  d’État

La secrétaire d’État Hillary Clinton a pour sa part déclaré que Barack Obama  croyait « passionnément » en l’avenir de l’Afrique. Elle a notamment souligné le  fait que ce continent abritait six des dix économies qui ont connu la croissance  la plus forte au cours de la décennie passée.

« Je veux que tous mes compatriotes américains, et particulièrement les  entrepreneurs, entendent ça : l’Afrique offre le meilleur taux de retour sur  investissements indirectes dans le monde », a-t-elle déclaré. « Aux États-Unis  nous adorons nous décrire comme le pays où il y a une chance pour tout le monde.  C’est un élément de notre fierté nationale. Au XXIe siècle, c’est en Afrique que  tout le monde a une chance », a-t-elle poursuivi.

L’administration a également pris soin de souligner les progrès qui ont été  enregistrés en Afrique sous le mandat de Barack Obama : naissance du Soudan du Sud, alternance démocratique en Côte d’Ivoire, ou encore envoi de forces spéciales pour  aider les troupes africaines à mettre la main sur le rebelle ougandais Joseph Kony.

Regain d’intérêt confirmé

Le regain d’intérêt américain pour l’Afrique, initié il y a cinq ans, se  confirme à un moment où la Chine accentue ses investissements en direction du  continent et cherche à fortifier ses liens diplomatiques.

D’après le responsable de l’administration américaine, la Chine apporte un  capital dont l’économie africaine a un « besoin vital » et pourrait jouer un  rôle pour assurer une paix durable au Soudan. Le commerce entre la Chine et l’Afrique a en effet  atteint 120 milliards de dollars en 2011, un bond de 100 milliards en dix  ans.

Lire l’article sur Jeuneafrique.com : Barack Obama : « L’Afrique est plus importante que jamais » | Jeuneafrique.com – le premier site d’information et d’actualité sur l’Afrique

Les 10 pays classés les plus dangereux en Afrique

Le Global Peace Index publie un classement mondial des pays du plus sûr au plus violent. Une dizaine de pays du continent figurent parmi les plus gangrenés par la guerre ou cherchant à en sortir.

le Global Peace Index, réactualisé pour l’année 2012, n’a pas entraîné de changement dans le classement des 10 pays africains les plus dangereux. La Somalie, en guerre civile depuis plus de 20 ans, reste toujours le pire pays au monde (158e sur 158), malgré les progrès faits sur le terrain, et les victoires récentes de l’Amisom, la force d’interposition de l’Union Africaine. Et le 10e reste l’Ethiopie, qui, au classement mondial, chute tout de même de six places (de 131e sur 153 en 2011, à 137e sur 158 en 2012).

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Depuis 2007, le Global Peace Index, réalisé par l’institut de recherche Economics and Peace, classe 153 pays du globe du plus sûr au plus dangereux. Les 10 pays les plus dangereux d’Afrique sont soit des Etats embourbés depuis plusieurs années dans une guerre civile ou frontalière, soit des pays ayant conclu récemment des accords de paix, mais encore confrontés à des violences régulières qui les déstabilisent. Le classement évalue dans ce cas, les risques de reprise des combats et de résurgence de l’instabilité politique. Sont également prises en compte les menaces terroristes, dont certaines sont liées à al-Qaida.

Le classement 2011 est marqué par le printemps arabe et son impact sur la stabilité des pays de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Ainsi, des pays comme la Tunisie ou la Libye, pourtant présentés dans le précédent classement comme des havres de paix, figurent aujourd’hui dans le tableau noir.

10 – Ethiopie: risques de résurgence des conflits antérieurs

L’Ethiopie a encore des relations tendues avec son voisin érythréen, plus de dix ans après la fin de la guerre qui les a opposés. Malgré la reconnaissance de la frontière établie par la Cour de justice internationale, le pays n’a pas entièrement retiré ses troupes de la région de Badme, au nord, attribuée à l’Erythrée.

Par ailleurs, l‘Ethiopie est confrontée à deux mouvements autonomistes sur son territoire. Le premier, le Front de libération Oromo, touche une région très stratégique au sud-ouest, la plus peuplée d’Ethiopie et qui recèle d’importantes ressources naturelles. Le second, le Front national de libération de l’Ogaden, est basé à l’est, à la frontière avec la Somalie, et est doté d’une branche armée.

Sur le plan politique, les élections générales de 2010 se sont déroulées dans le calme. Elles ont été remportées par le parti de Meles Zenawi, Premier ministre depuis 19 ans. Cependant, ce résultat a été dénoncé par plusieurs partis d’opposition réunis au sein de l’alliance du Medrek.

9 – Burundi: crainte d’une radicalisation de l’opposition

Le Burundi a connu une guerre civile durant quinze ans. Les racines du conflit étaient les mêmes que celles de son voisin rwandais: l’opposition entre les Tutsi et les Hutu. Le cessez-le-feu définitif a été établi avec les forces rebelles Hutu du Front national pour la libération (FLN), l’ultime groupe encore armé en 2008. Ce dernier, renonçant à la lutte armée, est devenu un parti politique.

La tenue d’élections en 2010 était donc un test pour la stabilité politique du pays. Première étape: les élections locales ont conduit à la victoire du parti au pouvoir le Conseil national pour la défense de la démocratie et des forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD), avec 64% des voix. Le résultat, reconnu par la communauté internationale, a été contesté par l’opposition, le FLN en tête.

Deuxième étape, les élections présidentielle (juin 2010) et législatives (juillet 2010). L’opposition a boycotté les deux scrutins en signe de protestation. Le président Pierre Nkurunziza a été réélu ans surprise. Par la suite, de nouvelles violences ont éclaté, faisant craindre une radicalisation de l’opposition.

8 – Zimbabwe: reprise des violences politiques

Le Zimbabwe, sous le régime autoritaire de Robert Mugabe, au pouvoir depuis 1980 en tant que Premier ministre puis président à partir 1987, a connu une vague de violences après l’élection présidentielle controversée en 2008. Robert Mugabe et Morgan Tsvangirai, son principal rival, ont tous deux revendiqué la victoire au premier tour. Après le retrait de la course du second, le premier a été élu président et un accord de partage du pouvoir fut signé en septembre 2008.

La situation politique du pays a donné des signes d’apaisement en 2009 avec la mise en place d’un régime à deux têtes avec comme président, Robert Mugabe et comme Premier ministre Morgan Tsvangirai. Cette organisation bicéphale était provisoire et devait donner lieu à la rédaction d’une Constitution, préalable à la tenue d’une nouvelle élection présidentielle.

Seulement, en 2010, les tentatives du Premier ministre pour élaborer la Constitution ont été sabotées par le camp de Robert Mugabe. Des réunions publiques ont été interdites, procédant à des arrestations arbitraires, des pillages et des mises à sac. Dans ces conditions, l’élection présidentielle a peu de chances de se tenir en 2011.

7 – Tchad: pacification des relations de voisinage

Le Tchad a sensiblement amélioré sa situation grâce à l’amélioration des relations avec les pays limitrophes. En 2009, la signature des accords de Doha avec le Soudan a amorcé une pacification des rapports entre les deux. En 2010, une force mixte composée de troupes du Tchad et du Soudan a été officialisée.

Cette embellie n’est pas sans conséquence sur le conflit à l’est, hérité des tensions au Darfour (de l’autre côté de la frontière). Le gouvernement soudanais a en effet retiré son soutien aux rebelles opérant au Tchad. Par conséquent, malgré quelques soubresauts, il a été mis fin à l’intrusion de bandes armées au Tchad, avec la défaite des rebelles de l’Union des forces de la résistance et la signature à Doha de l’accord sur la normalisation et de sécurisation des frontières entre le Tchad et le Soudan (PDF) en janvier 2010 à N’Djamena, la capitale tchadienne, et qui fut suivi en février d’une visite du président tchadien Idriss Déby à Khartoum, capitale soudanaise.

D’après Global Peace Index, la situation politique du pays s’est également stabilisée dans la perspective des élections législatives et présidentielle de 2011. Faute d’opposition structurée, Idriss Déby a sans surprise été réélu à la présidence en avril 2011.

6 – Nigeria: entre guerre de religion et guerre économique

L’instabilité qui règne dans le centre et le sud du pays ne s’est pas calmée avec la réélection de Goodluck Jonathan en avril 2011. Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique avec ses 155 millions d’habitants, est marqué par un conflit au centre, dans la région de Jos. Des tueries entre musulmans et chrétiens ont provoqué près de 20.000 morts sur les dix dernières années. 2010 a été ponctuée par des meurtres de chrétiens et de musulmans. Le motif religieux souvent évoqué n’est pas l’unique raison à ce conflit. Des motivations économiques ont conduit à la migration vers le sud (majoritairement chrétien) des éleveurs chrétiens sans terre.

Une autre bataille économique se joue dans le delta du Niger, au sud. Le gouvernement nigérian est aux prises avec un groupe terroriste. Ce dernier attaque les installations et le personnel des compagnies pétrolières. Appelé Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger (MEND), il a multiplié les enlèvements d’expatriés et les attaques sur les oléoducs, réduisant à néant les tentatives d’armistice engagées par l’Etat. De 2006 à 2008, le pays aurait perdu un quart de sa production pétrolière à cause de ces attaques.

5 – Libye: le printemps arabe tourne à la guerre civile

La Libye est entrée en guerre civile à la suite du soulèvement populaire de février 2011. Les manifestations, inspirées des exemples tunisien et égyptien, ont conduit à la chute de l’autorité de Mouammar Kadhafi dans l’est du pays, particulièrement dans la ville de Benghazi où avait commencé l’insurrection. Plusieurs responsables du régime ont rejoint l’opposition. Face à cette situation, le Guide libyen a répondu par la force début mars, lançant ses troupes contre les villes rebelles. L’intervention internationale qui a eu lieu le 20 mars (après l’établissement du classement), sous la bannière de l’Otan n’a pas abouti à la sortie de crise rapide espérée.

4 – République Centrafricaine: une année préélectorale mouvementée

La République Centrafricaine est désormais placée dans les 10 pays les plus dangereux au monde. La période 2010/2011 a été marquée par une nouvelle agitation dans plusieurs zones de tension du pays. Un climat dû à la tenue, en janvier 2011, de l’élection présidentielle, qui a vu la réélection de François Bozizé.

Au nord-est dans la zone frontalière avec le Soudan et le Tchad, l’armée régulière a fait face à des groupes rebelles. En 2008, un accord de paix a été signé avec quatre des factions armées présentes dans la zone. Seulement, certains groupes non signataires sévissent toujours. En 2010, peu de temps après le retrait de la mission de l’ONU, les rebelles de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP), ont attaqué la ville de Birao, finalement reprise par les troupes gouvernementales aidées de l’armée tchadienne. En juin 2011, un accord de cessez le feu a été signé entre le gouvernement centrafricain et le CPJP.

Autre terrain sensible, le sud-est du pays où sévit les troupes de la Lord’s Resistance Army (LRA) menée par Joseph Kony, personnage sous le coup d’un mandat d’arrêt international depuis 2005. Ce groupe, des plus violents, est apparu en 1988 en Ouganda et a pris une envergure internationale occupant également la RDC et le Sud-Soudan. Ils s’adonnent à des pillages et à des enlèvements de civils.

3 – République démocratique du Congo: l’émergence d’une menace terroriste

La République démocratique du Congo est empoisonnée par l’activité sur les franges de son territoire, de plusieurs groupes armés et terroristes concentrés à l’est du pays. C’est principalement au Kivu, dans la région des Grands Lacs, que la situation s’est envenimée en 2010.

Ce conflit né de l’arrivée massive de réfugiés à la fin du génocide rwandais, oppose notamment les forces de l’armée nationale (FARDC) et le congrès national pour la défense des peuples (CNDP) de Laurent Nkunda, un ancien militaire Tutsi.

Selon le Global Peace Index, le conflit pour la domination régionale et les ressources régionales opposant les forces de l’armée nationale (FARDC) et les Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) a connu une baisse sensible des tensions.

En revanche, de nombreux combats entre les FARDC et le congrès national pour la défense des peuples (CNDP) de Laurent Nkunda, un ancien militaire Tutsi ont éclaté en 2010 en dépit de l’accord de cessez-le-feu de 2008.

Malgré une tentative d’intégration du CNPD à l’armée régulière et un accord de cessez-le-feu en 2008, ce dernier est régulièrement violé. En 2010, de nombreux combats entre les deux parties ont éclaté.

Toujours à l’est, le gouvernement congolais est aux prises avec des rebelles ougandais, les Forces démocratiques alliés-Armée nationale de libération de l’Ouganda (ADF-NALU). Or, en 2010, les soupçons de lien entre ces derniers et les shebab somaliens, un groupe islamiste fondamentaliste proche d’al-Qaida, se sont confirmés.

2 – Soudan: des solutions politiques aux conflits fragiles

En 2010, la situation du Soudan —déjà mauvaise— a empiré. Le pays est en proie depuis plusieurs années à deux conflits intérieurs lourds de conséquences sur les plans humain et politique. Selon le Global Peace Index, le nombre total de réfugiés et déplacés à l’intérieur du pays s’élève à 5,3 millions de personnes.

A l’ouest, le conflit au Darfour a fait 300.000 morts (y compris ceux dus à la famine et aux maladies) et 2,7 millions de déplacés depuis 2003, rapporte Global Peace Index. En 2006, un accord de paix est signé entre le gouvernement du président Omar el-Béchir et le Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM), le plus puissant des groupes rebelles. Mais, la paix est fragile, l’ensemble des factions ne l’ayant pas signée. En 2010, des heurts opposent à nouveau le gouvernement et plusieurs groupes armés (dont le JEM) au nord et à l’ouest de la région, conduisant la mission de l’ONU-Union Africaine au Darfour à prolonger son intervention d’un an et à accroître ses effectifs.

Au Sud, le conflit du Soudan du Sud est en voie d’achèvement avec le référendum d’auto-détermination qui s’est tenu en janvier 2011 et qui a abouti à la proclamation, le 9 juillet, de la République du Soudan du Sud. En outre, la situation de la zone d’Abyei, exclue du vote de janvier, reste encore incertaine.

1 – La Somalie: vingtième année de guerre civile généralisée

La Somalie est plongée depuis 1991 dans une guerre civile. Un conflit qui oppose le gouvernement fédéral de transition, soutenu par l’ONU et conduit par le président Cheikh Sharif Sheikh Ahmed, à plusieurs groupes de rebelles islamistes, pour certains proches d’al-Qaida.

Non reconnu à l’intérieur du territoire somalien, le gouvernement de Cheikh Sharif Sheikh Ahmed n’arrive pas à imposer un Etat opérationnel sur l’ensemble du pays. Le seul morceau de territoire qu’il contrôle encore est une partie de la capitale Mogadiscio. La ville est le théâtre régulier, notamment en 2010, de combats violents entre les deux camps pour en conserver la maîtrise.

La terreur dans le pays a eu pour conséquence le déplacement de plus de 1,9 million de personnes, soit plus de 20% des Somaliens selon le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Il est difficile d’entrevoir une stabilisation du pays. Le mandat du gouvernement de transition, censé s’achever en août 2011, a été prolongé d’un an afin d’organiser des élections dans de meilleures conditions.

Thierry Barbaut & Vision of Humanity

Secrets de beauté des femmes africaines

Secrets de beauté des femmes du continent Africain,


Le top model Bruna N’diaye, une des 10 plus belle femme d’Afrique.

Nous vous proposons de décrouvrir ou redécouvrir quelques « secrets » de beauté des femmes Africaines, sur le continent noir mais aussi dans chaque pays du monde, et, encore une fois tout est… Naturel !

Le karité

L’arbre sacré de la savane

Originaire de l’Afrique de l’ouest, cet arbre sacré ou arbre à beurre est adulé au Sénégal, béni en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso, sanctifié au Gana comme au Bénin, au Togo ou au Nigéria. La tradition veut qu’on ne plante pas un karité au risque qu’il refuse de pousser et prive les populations de ses bienfaits. De ses noix est issu un beurre qui ne se contente pas d’accompagner tous les plats.

Particulièrement riche en actifs hydratants et en vitamine A, F et D, cet onguent protège et répare la peau des morsures du soleil, lutte contre les problèmes de déshydratation et de desquamation dus à la sécheresse du climat, lustre les cheveux en gainant la tige pilaire et facilite ainsi ainsi le tressage, accélère la cicatrisation des plaies. Dans les régions où la malaria fait rage, il se mélange à d’autres ingrédients comme la citronnelle pour éloigner les moustiques. En Côte d’Ivoire on le mélange à l’huile de coco. Baptisé karicoco, le baume renforce l’efficacité des massages sur des membres luxés.

Déjà présent dans les secrets de beauté de la reine Néfertiti, le beurre de karité nourrit depuis des milliers d’années l’intérêt de tous ceux qui découvrent ses bienfaits.


Gestes de beauté au karité

Mettre son corps dans tous ses éclats

Pour les cheveux

La veille de votre shampoing, laissez fondre dans la chaleur de vos mains l’équivalent de 1 cuillère à soupe de beurre de karité.Faites ensuite rouler vos cheveux encore secs entre vos paumes, mèche par mèche, pour une bonne répartition du karité. Trempez une serviette dans de l’eau bouillante, essorez-la et entourez-la autour de votre tête. Patientez 20 minutes, le temps que les actifs gras pénètrent au coeur de la tige pilaire, puis ôtez la serviette. Procédez au shampoing le lendemain.

7 Mythes sur les cheuveux afro:

Mythe 1: Brosser les cheveux les fait pousser plus vite.
Faux: Non au contraire, les brosser les cassent, spécialement lorsque les cheveux sont assouplis.

Mythe 2: Il est difficile et même impossible pour les cheveux afros de pousser beaucoup en longueur.
Faux: Les cheveux afro poussent comme tous les autres textures de cheveux. Il faut juste apprendre à connaitre les spécificités propres de ce type de cheveux. Il faut savoir ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire si vous voulez les voir pousser en longueur.

Mythe 3: Faire des tresses fait pousser les cheveux plus vite.
Faux: Les cheveux poussent en moyenne de 1 cm par mois. Les tresses n’ont rien à voir.

Mythe 4: Utiliser de la graisse rend les cheveux plus sains.
Faux: Les produits comme vaseline n’hydratent pas les cheveux, ils ajoutent de la brillance mais bouchent les pores. Pour hydrater les cheveux, c’est mieux d’utiliser une huile végétale comme l’huile de coco pure, par exemple. Elle hydrate, nourrit et pénètre le cuir chevelu.

Mythe 5: Les cheveux afro n’ont pas besoin d’être lavés souvent. La saleté favorise la croissance des cheveux.
Faux: La saleté bouche les pores, ce qui fragilise les cheveux et les cassent. Les cheveux afro n’ont pas besoin d’être lavés tous les jours mais au moins une fois par semaine.

Mythe 6: Les cheveux assouplis poussent plus vite que les cheveux naturels.
Faux: Les cheveux afro au naturel sont bouclés et sont rétrécis, lorsqu’ils sont assouplis ils paraissent plus longs parce qu’ils sont étirés. Mais il n’y a aucune raison pour qu’ils poussent plus vite lorsqu’ils sont assouplis.

Mythe 7: Tailler les cheveux les fait pousser plus vite.
Faux: Tailler les cheveux est nécessaire et recommandé mais ne fait pas pousser les cheveux plus vite.

Sur le visage

Faire fondre une noix de beurre dans vos mains. Par des mouvements circulaires effectués avec le bout des doigts, faites-le pénétrer sur l’ensemble du visage. Insistez plus longuement sur les zones inertes, à savoir la base du nez et la commissure des lèvres. (ne convient pas aux peaux grasses et acnéiques).

Le soin du corps

Mixer le karité, un morceau d’ambre, 3 clous de girofle et 2 boutons de roses très parfumés, jusqu’à l’obtention d’une pâte homogène. Formez des petits galets et laissez-les sécher quelques jours et si possible au soleil.

Sur les jambes

Réduisez un galet (karité, ambre, rose…) préalablement confectionné et mélangez la poudre obtenue à l’huile de palme. Plongez vos mains dans la préparation et appliquez-la sur le corps en commençant par les jambes. Effectuez des mouvements de glisse ample aux chevilles aux aines.

Massez plus en profondeur les mollets et les cuisses -2 ou 3 minutes- afin de détendre les muscles.

Sur le ventre

Des mouvements circulaires dans le sens des aiguilles d’une montre décontractent les muscles abdominaux et favorisent le transit intestinal.

Pour les bras

Commencez par de simples effleurages, du poignet à l’épaule.

Puis, en serrant légèrement, encerclez un biceps avec les doigts de la main opposée et faites-les glisser jusqu’au bout des doigts.

En soin optique, le beurre de karité peut s’utiliser quotidiennement en guise de crème hydratante antirides pour le visage et pour le corps.

En effet, les phytostérols qu’il contient favorisent le renouvellement des cellules et l’assouplissement de l’épiderme.

Sur des cheveux particulièrement secs par exemple, après un séjour estival à la mer, vous pouvez également appliquez sur les pointes, une toute petite quantité de beurre.

L’elixir de beauté de la Côte d’Ivoire

En dehors du beurre de karité, l’ingrédient de soin le plus répandu est l’huile de palme. Extraite de la noix de palmier, sa richesse en caroténoide et en vitamine E lui confère des propriétés antioxydantes très appréciées des Africaines. En Côte d’Ivoire, les femmes l’utilisent quotidiennement, aussi bien pour se protéger des rayons nocifs du soleil que pour hydrater et assouplir leur peau après la toilette.

Dans les villages reculés de brousse, hommes et femmes s’enduisent généreusement les jambes de cet onguent de couleur miel. Ainsi dans les champs, les herbes hautes et les brindilles des arbustes griffent moins profondément. Contrairement au beurre de karité dont l’odeur un peu rance peut indisposer, l’huile de palme exhale une fragrance proche de celle du monoi. Vous pouvez donc l’utiliser pure ou l’additionner d’un peu de jus de citron avant de l’appliquer sur le corps. Commencez par le visage et le cou avant de poursuivre sur le torse et les membres. Sur la pointe des cheveux très secs ou colorés, elle redonne brillance et souplesse.

Le secret des camerounais des peaux saines

Roche argileuse, blanche et friable, le kaolin est réputé en Afrique pour soigner les peaux à tendance acnéique. Comme toute autre argile de couleur, il régule la production de sébum et éclaircit le teint.

Mélanger 1 cuillère à soupe de kaolin dans un bol à moitié rempli d’eau minéral. Veillez à ce que la texture ne contienne aucun grumeau avant de l’appliquer uniformément sur le visage, en évitant le contour des yeux. Les camerounaises conservent le masque toute la nuit et le rincent à l’eau clair le lendemain. Vous pouvez vous contentez de 1 heure d’application.

Masque à l’avocat

Répandue dans toute l’Afrique de l’ouest, cette recette vise à apaiser et assouplir les peaux tiraillées par la sécheresse. Pour confectionner ce masque, écrasez la chair d’un avocat bien mûr et ajoutez quelques gouttes de citron avant d’appliquer le tout sur le visage. Rincez à l’eau clair au bout de 15 minutes.

Le baume magique du Mozambique

Par la superbe de leurs courbes, la fermeté de leurs muscles et l’éclat de leur peau, les Ibos sont saisissantes de beauté. Derrière tant de sensualité se cache un vieux secret traditionnel. Celui d’un baume réunissant 25 plantes Africaines. Parmis elles, on retrouve l’huile d’argan, l’huile de coco, l’huile d’onagre, l’huile d’avocat, l’huile de macadamia, des graines et de l’huile de jojoba, de l’huile de rose musquée, des noix de carthame, du beurre de karité, des extraits de thé et de café, de la poudre de noyaux de pêches Africaines, des pépins de raisin, de la bourrache, de la gelée royale et de la cire d’abeille.

Transmise de mères en filles, la recette consiste à broyer et malaxer méticuleusement les ingrédients pendant de longues heures pour obtenir une texture onctueuse. Les femmes s’en servent alors pour oindre le corps des nouveaux-nés, apaiser les écorchures et se masser chaque jour voluptueusement.

Difficile à réaliser à la maison, ce baume existe dans le commerce. Très nourrissant, une petite quantité suffit pour s’hydrater parfaitement.

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      Ces immigrés européens qui fuient la misère en partant vers l’Afrique

      Espagnols et Portugais n’hésitent plus à migrer vers le continent pour chercher du travail

      Frappé de plein fouet par la crise économique mondiale, l’Europe a vu les conditions de vie de ses population se durcir. Pour fuir la misère dans leur pays, certains Européens n’hésitent plus à migrer vers l’Afrique en espérant trouver du travail.
      L’Afrique, nouvel Eldorado des migrants européens ? Les Africains ne sont plus les seuls à émigrer pour des raisons économiques et améliorer ainsi leurs conditions de vie. Les Européens sont eux aussi de plus en plus nombreux à migrer. Ces nouveaux migrants se dirigent de plus en plus vers le continent en espérant trouver du travail. A la mi-avril, les gardes côtes algériens ont mis la main sur quatre immigrés clandestins espagnols sur la façade maritime Ouest, comme le rapporte le quotidien algérien Liberté, dans son édition du 17 avril 2012. Il s’agit ici d’un fait très inattendu, puisque, en général, ce sont les immigrés africains qui sont interceptés aux abords des côtes espagnoles.

      Rêves d’exil vers les terres africaines

      La raison qui a poussé ces quatre jeunes Espagnols à migrer vers les terres africaines ? La crise économique mondiale qui mine l’Espagne depuis plusieurs années. Ces jeunes comptaient se diriger vers Oran qui compte de multiples sociétés espagnoles. Ils espéraient ainsi être embauchés par l’une d’entre elles. Selon Liberté, ils ont perdu leur travail au sein d’une société qui a fait faillite en Espagne et fait une demande de visas pour migrer en Algérie.

      Les Espagnols ne sont pas les seuls en Europe à rêver de trouver un emploi en Afrique. Leurs voisins portugais sont également nombreux à tenter leur chance en Angola, ex-colonie portugaise. Le 2 février, vingt Portugais ont été interpellés à l’aéroport de Luanda, capitale angolaise, par le service des migrations et des étrangers. Ils ont été renvoyés par la suite vers Lisbonne, la capitale portugaise car leurs visas étaient considérés comme faux par les autorités angolaises. Ces migrants ont affirmé à une chaine de télévision avoir été enfermés dans une salle de l’aéroport où ils auraient été menacés.

      42 travailleurs au noir portugais expulsés d’Angola

      Le ministre des Affaires étrangères portugais a tenté de calmer la situation, promettant de « rechercher, avec les autorités angolaises, les voies et moyens pour prévenir ce genre de problèmes ». Selon un responsable angolais des services de migration, « ces Portugais se sont vu refuser l’entrée sur le territoire angolais pour diverses raisons : manque de moyens de subsistance, visa expiré, mauvais état du passeport, non-paiement d’une amende pour un précédent séjour illégal en Angola et outrage à l’autorité ».

      Le nombre d’immigrés portugais fuyant la crise économique au Portugal pour l’Angola est en effet en forte augmentation. En juillet 2011, quarante deux portugais qui travaillaient au noir en Angola ont été expulsés. Face à ce flux qui prend de l’ampleur, « l’Angola ne fait qu’appliquer de manière rigoureuse les bonnes pratiques internationales en matière de migration », assure ce responsable angolais.

      « Et si les jeunes Européens traversaient la Méditerranée pour émigrer ? »

      L’Angola et le Portugal ont pourtant signé un accord le 15 septembre 2011 qui vise à faciliter les conditions d’octroi des visas d’entrée entre les deux pays. Cet accord conclu à Lisbonne par Georges Chikoti, ministre angolais des Affaires étrangères et son homologue portugais Paulo Portas, permet aussi des entrées multiples dans les deux pays ou la prolongation du séjour si le visa expire.

      La presse portugaise n’a pas manqué de faire le constat de l’augmentation du nombre de migrants portugais en Angola. Selon un quotidien de Lisbonne, en 2006, seulement 156 visas de Portugais en partance vers l’Angola étaient recensés. En 2011, leur nombre a explosé, atteignant 23. 787. En 2012, on compte près de 100 000 Portugais résidant en Angola, soit le triple des Angolais installés au Portugal. Une migration que les autorités portugaises encourageraient, selon le journal camerounais Camer.be. Un éditorialiste portugais indiquait d’ailleurs récemment : « La vieille Europe déprime. La zone euro est au bord de l’implosion et la récession menace. En Afrique, la croissance économique se maintient. Et si les jeunes Européens traversaient la Méditerranée pour émigrer ? » Et si un jour l’Afrique devenait un réel Eldorado pour tous ceux qui souhaitent fuir la misère en occident ?

      Source: Afrik.com

      Azealia Banks, étoile montante du hip hop

      À tout juste 20 ans, la rappeuse new yorkaise a déjà conquis l’Amérique avec son titre 212 et commence doucement à se faire un nom en Europe.

      En quelques mois, Azealia Banks a mis le monde de la musique à ses pieds.Tout commence véritablement en décembre 2011, lorsque la jeune artiste publie ses premiers titres sur la plateforme Youtube depuis le Canada où elle s’est exilée. L8R, Slow Hands (reprise du groupe de rock américain Interpol) et 212 sont dévoilés tour à tour en l’espace de quelques semaines. Le succès est immédiat. La jeune artiste est encensée par la critique anglo-saxonne et consacrée révélation de l’année 2011 par le blog américain .

      La vidéo, tout en noir et blanc, de 212 fait rapidement le buzz sur internet et atteint plus de 7 millions de vues sur Youtube. Le titre se classe directement à la 9ème place des 100 meilleurs morceaux de 2011 par Pitchfork.
      C’est véritablement 212 qui affirme Azealia sur la scène hip hop. Le morceau lui permet de se placer en tête la «Cool List» du magazine , coiffant sur le poteau des piliers du rock comme Noel Gallagher ou Dave Grohl des Foo Fighters.


      Après un début sur les chapeaux de roue, l’artiste signe chez Universal et commence à plancher dès janvier 2012 sur son premier album avec le producteur britannique Paul Epworth (producteur d’Adele).
      Quatre titres serviront à promouvoir le disque dont Liquorice, un morceay électro au tempo très rapide.

      Le clip, tourné à Paris et réalisé par Nicola Formicetti, la styliste de Lady Gaga, devrait bientôt être révélé. En pleine préparation de son disque, Azealia continue de publier ses morceaux sans relâche. Ainsi, le 16 janvier 2012 paraît NEEDSUMLUV (SXLND) en hommage à la défunte Aaliyah, dont c’est l’anniversaire.

      Pour ce titre, elle reprend un sample d’un des tubes de la chanteuse R’n’B décédée dans un accident d’avion en 2001.

      Un duo avec les Scissor Sisters

      La jeune fille signe égalemant un duo avec les Scissor Sisters sur Shady Love, le premier extrait du nouvel album studio du groupe américain. Puis, alors que Liquorice et 212 cartonnent, la chanteuse hip hop dévoile un nouveau morceau intitulé Bambi.
      Ce dernier est choisi pour animer le défilé Mugler lors de la fashion week de Paris fin janvier. De même, Karl Lagerfeld, séduit par la personnalité et le talent d’Azealia, lui demande de venir chanter 212 à l’ouverture de son défilé parisien. En février, le nom de son futur album est dévoilé. Ce sera Broke With Expensive Taste.

      Au mois de mars, la rappeuse entame une tournée mondiale, tout en continuant à publier régulièrement ses nouvelles créations. Le titre Fuck Up The Fun fait le buzz alors que la jeune artiste est en concert au Japon. Dans cette chanson, Azealia provoque ses consœurs avec un flot énergique et des paroles insolentes: «Alors les petites rappeuses du net!? Je rap vraiment comme ça… Essayez de faire un million de vues avec vos vidéos.»

      Des débuts difficiles…

      Pourtant, Azealia a connu des débuts difficiles. Originaire de Harlem à New York, elle est attirée depuis son enfance par la musique.
      La jeune artiste grandit en écoutant Jay-z, qu’elle vénère, mais aussi les Spice Girls, Lil’Kim et les Destiny’s Child. Un mix des plus variés qui forge sa personnalité artistique et son goût pour le rap. A l’adolescence, Banks fréquente la très prestigieuse école d’art New Yorkaise, la LaGuardia High School of Performing Arts, d’où sont issues les rappeuses Kelis et Nicki Minaj mais aussi l’actrice Jennifer Aniston.

      Mais déjà, la jeune fille n’en fait qu’à sa tête et abandonne le lycée en plein milieu du cursus afin d’enregistrer ses propres morceaux sous le pseudonyme de Miss Bank$. En 2009, elle se fait remarquer par le DJ américain Diplo et sort deux titres Gimme A Chance ainsi que Seventeen. Elle passe ensuite fin 2009 sous le célèbre label XL (Radiohead, The XX) qui souhaite lancer sa carrière.

      Mais son côté forte tête fait qu’elle entre rapidement en désaccord avec son producteur, Richard Russell. La jeune artiste décide alors de mettre les voiles vers le Canada afin de prendre du recul. Elle se refait une santé à Montréal et abandonne le pseudonyme de Miss Bank$ pour reprendre son vrai nom. Depuis, Azealia Banks surfe sur la vague du succès et prévoit de lancer son premier album en septembre 2012. Largement autobiographique, son disque évoquera la vie d’une jeune fille «qui essaye de trouver sa place dans le monde tout en voulant rester jeune et s’amuser.»

      Thierry Barbaut, source www.lefigaro.fr

      Togo Télécom révolutionne la communication au Togo

      Le Togo est enfin entré dans une nouvelle ère de télécommunication. Le pays bénéficie désormais d’une connexion Internet à haut débit, grâce à un câble sous-marin à fibre optique, inauguré mardi 22 mai à Aného.

      (De notre correspondant)

      Togo Télécom a enfin tenu sa promesse d’installer un câble sous-marin pour améliorer la communication au Togo. La centrale d’atterrissement du câble à fibre optique, WACS (West Africa Câble System) d’Afidégnigba été inaugurée hier par le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé à Aného, localité située à environ 30 km au Nord-Est de Lomé.

      Ceci est l’aboutissement d’un projet commun à un certain nombre de pays, soucieux d’améliorer la qualité de communication sur leur territoire. Posé par un câblier de la société française ALCATEL-LUCENT, le WACS câble long de 14 500 kilomètres et d’une capacité de 5,12 Tbit/s va relier des pays d’Afrique méridionale, d’Afrique de l’Ouest et des pays d’Europe. En effet, le WACS offre au Togo son premier accès direct au réseau global de communication de câbles sous-marins. ce dernier reliera l’Afrique du Sud au Royaume-Uni avec des atterrages en Namibie, en Angola, dans la République Démocratique du Congo, dans la République du Congo, au Cameroun, au Nigéria, au Ghana, en Côte d’Ivoire, au Cap-Vert, aux Canaries et au Portugal. Grâce à lui, les pays d’atterrage vont pouvoir bénéficier d’un nouveau système doté d’une plus grande capacité et offrant un accès haut débit à coût réduit.

      Des applications innovantes telles que l’e-éducation, l’e-santé, le net-shopping, l’e-book, l’e-gouvernement, l’e-Learning etc., pourront voir le jour dans ces pays et avoir un impact positif sur la vie des populations. Cette bande passante permet aussi de mieux écouler les flux de vidéo et de musique qui sont des grands « consommateurs » de bande passante. La mise en service de l’équipement a eu un incident immédiat sur les tarifs et le débit de connexion de Togo Télécom. La ministre des Postes et télécommunication, Cina Lawson en a dit toute sa fierté : « C’est une fierté légitime pour nous de voir la réduction des tarifs de l’internet se réaliser à partir de la mise en service de ce point d’atterrissement. Le gouvernement a régulièrement encouragé depuis plusieurs années, les investissements permettant de disposer de capacité et d’infrastructures modernes pour assurer la qualité et le besoin des populations en matière de technologie de l’information et de la communication. »

      L’installation de cet équipement a coûté près de 325 milliards de francs CFA aux douze pays participant à ce projet, et la part du Togo avoisinerait les 13 milliards de francs CFA, hormis les autres frais d’acheminement et de distribution de cette bande passante.

      Source: www.afrik.com

      Douze raisons de surveiller le Nigéria en 2012

      Sauf extrême préjudice, le Nigéria sera la 1ère puissance économique d’Afrique en 2025. Riche en ressources naturelles et pauvre en infrastructures, le pays le plus peuplé du continent attire et inquiète les investisseurs. Pour eux, la Division intelligence économique de Knowdys a identifié 12 items à surveiller pour tirer profit des forces et faiblesses de ce marché de 160 millions de consommateurs.

      Résumé

      1.Le Président Goodluck Jonathan

      Cet homme est incontestablement l’un des meilleurs politiques que le Nigeria ait produit depuis 30 ans. Mais il a un « problème » : Jonathan est chrétien et originaire de la région pétrolifère du Delta alors que ses plus farouches adversaires sont musulmans du nord du pays. Le 16 avril 2011, Goodluck Jonathan a remporté l’élection présidentielle au premier tour avec 57 % des voix contre 31 % pour Muhammadu Buhari. Malgré les contestations de l’opposition l’accusant de hold up électoral, Goodluck Jonathan s’est lancé corps et âme dans de titanesques réformes économiques et institutionnelles qui, si elles aboutissent, contribueront à l’amélioration du climat des affaires. Son train de mesures visant à améliorer la transparence et l’efficacité de l’appareil gouvernemental commence à porter des fruits. Sa stratégie de développement des réserves de gaz et d’amélioration du réseau électrique national concourt aujourd’hui au renforcement de la croissance. Malgré de fortes résistances dues à son opération « mains propres » au sein de l’establishment, le président ne temporise pas. Attendu au tournant, il sait qu’il lui faut emporter l’adhésion des responsables régionaux et locaux au plus vite et résoudre deux problèmes urgents : contenir la secte Boko Haram, et dissiper les inquiétudes des investisseurs dans la perspective de sa grande réforme du secteur des hydrocarbures portant notamment sur la revalorisation des royalties, l’augmentation de la part de la main d’œuvre locale, ainsi que la valorisation sur place des ressources nationales.

      2.La secte Boko Haram

      Depuis la guerre du Biafra, Boko Haram est la plus grave menace qui pèse sur la sécurité du Nigéria et du golfe de Guinée. Apparue officiellement en 2002 dans l’Etat du Borno, cette secte est également très active aux frontières du Cameroun et du Tchad. Brutalement réprimée après ses premiers faits d’arme par les forces de défenses nationales nigérianes, elle a disparu quelques mois pour réapparaitre sous l’appellation « Boro Haram » (dénomination tirée de la langue haoussa qui signifie « l’éducation occidentale est un péché »). Les sources de financements de ce mouvement, son fonctionnement en réseaux, son mode opératoire, sa stratégie de communication, ses modalités de recrutement, les mobiles de ses attaques, et le choix de ses cibles sont tels que les analystes les qualifient de « Taliban nigérians ». D’après les renseignements de Knowdys, Boko Haram ne s’attaque pas aux acteurs économiques nationaux ou étrangers. Leurs attentats visent avant tout les symboles de l’Etat fédéral. Les acteurs économiques susceptibles de subir leurs attaques sont les opérateurs de téléphonie. La secte estime que les cinq opérateurs qui se partagent les 90 millions d’abonnés nigérians aident les services de sécurité à localiser leurs positions sur l’ensemble du territoire national.

      3.Le gaz et le pétrole

      Le secteur pétrolier représente près de 2/3 des recettes du Nigéria, premier producteur de brut d’Afrique avec près de 2,4 millions de barils par jour. Ses réserves de gaz le placent au 5ème rang des plus grands fournisseurs mondiaux. En 2012, la croissance de l’économie nigériane restera soutenue, d’après les analystes du Fonds monétaire international ; et grâce au démarrage de nouveaux trains de liquéfaction de gaz naturel, les exportations d’hydrocarbures (95% du total) devraient s’accroître. La création d’un nouveau fonds souverain destiné à accueillir une partie des recettes pétrolières contribue à la solidité de la situation financière du pays. Mais la menace terroriste, les contraintes de production, la corruption, la volatilité des cours du brut et le relâchement de la discipline budgétaire peuvent détériorer ce tableau. Sous la pression politique, le précédent fonds a été épuisé en quelques mois dans un contexte où 60% de la population vivait avec moins d’un dollars par jour, d’après les chiffres publiés le 14 février 2012 par le bureau national de la statistique (NBC). Avec une production de 100.000 barils de brut toutes les 60 minutes, le Nigéria qui se contente de vendre du pétrole et d’importer des produits raffinés devrait attirer les investisseurs dans l’industrie du raffinage.

      4.Les enjeux géopolitiques

      Entouré de pays francophones : Bénin, Cameroun, Niger, et Tchad, le Nigéria est une ancienne colonie britannique. Au plan politique, le pays est une fédération de 36 Etats (Abia, Adamawa, Akwa Ibom, Anambra, Bauchi, Bayelsa, Benue, Borno, Cross River, Delta, Ebonyi, Edo, Ekiti, Enugu, Gombe, Imo, Jigawa, Kaduna, Kano, Katsina, Kebbi, Kogi, Kwara, Lagos, Nasarawa, Niger, Ogun, Ondo, Osun, Oyo, Plateau, Rivers, Sokoto, Taraba, Yobe et Zamfara) au développement inéquitable. Véritable poumon économique de la sous-région, quand le Nigeria éternue, c’est tout le golfe de Guinée qui s’enrhume. Pour preuve, les attentats successifs de la secte Boko Haram au cours des dix derniers mois ont provoqué une envolée des prix des produits de première nécessité de plus de 150% aux frontières du pays avec le Cameroun et le Tchad notamment. Pour les investisseurs internationaux, s’implanter au Nigeria permet d’obtenir une « vue imprenable » sur l’Afrique centrale et de l’ouest.

      5.Le Delta du Niger

      Depuis la guerre du Biafra, le Delta du Niger est une poudrière à ciel ouvert. Avec ses 32 millions d’habitants en 2010, la région qui s’étale sur une superficie de 70 000 km² constitue l’un des dix principaux écosystèmes marins de zone côtière humide au monde. Elle représente, à elle seule, 75% des ressources pétrolières du Nigéria. Depuis 50 ans, l’or noir y a généré près d’un milliard de dollars, attisant toutes les convoitises. Etranglées par un chômage endémique, affamées par la pollution de la faune et de la flore, les populations aux prises avec l’air contaminé ont appris à vivre avec des malades respiratoires et cutanées. A cela s’ajoute la violence ethnique récurrente dans la région. Des groupes armés et bien renseignés sont impliqués dans des prises d’otages, des extorsions de fonds et des destructions de biens, avec comme cibles les entreprises pétrolières. Devant la responsabilité sociale et sociétale des entreprises, les analystes estiment qu’à quelques exceptions près, c’est pour une juste répartition des richesses locales que les groupes d’auto-défense locaux ont pris en otage les employés de Total, Shell ou Agip, et attaqué les oléoducs au cours des dernières années. Le gouvernement fédéral et les investisseurs doivent inventer une autre histoire à leur vendre.

      6.La piraterie maritime

      D’après les chiffres disponibles aux Nations Unies, la piraterie maritime coûte deux milliards de dollars par an aux Etats riverains du golfe de Guinée. Avec le Bénin, le Nigéria est l’Etat le plus touché par ce phénomène. Le lancement de patrouilles de navires au large des côtes du Cameroun, du Gabon, de la Guinée équatoriale, et de Sao Tome et Principe depuis septembre 2011 n’a pas effacé les inquiétudes des investisseurs. Exception faite des géants mondiaux du security business tels que Aegis Defense Services, ArmorGroup, Asia Risk Solution, Blackwater Worldwide ou Hart Security, qui trouvent-là un nouveau marché après le Puntland somalien. Constituées d’anciens des unités d’élite de la CIA étatsunienne, du Mossad israélien, du GIGN français ou du FSB russe, ces agences de sécurité proposent des escortes armées appréciées de certains armateurs. Ce business pourrait toutefois se réduire si les pays de la sous-région mettent en place une stratégie régionale et un « mécanisme multinational et transrégional couvrant toute la région du golfe », suivant les recommandations du Conseil de sécurité des Nations unies de février 2012. La stratégie pourrait s’appuyer sur la Commission du golfe de Guinée (CGG), la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

      7.La corruption et la fuite des capitaux

      D’après la Commission nationale contre le crime économique et financier (EFCC), plus de 380 milliards de dollars ont été soustraits des caisses de l’État nigérian en corruption et mauvaise gestion entre 1960 et 1999. Au cours des 40 dernières années, le pays a connu une fuite des capitaux absolument vertigineuse. Pour les autorités, le problème majeur que pose cette hémorragie est l’injection des capitaux mal acquis dans l’économie réelle et le financement du terrorisme, un vrai casse-tête pour les services de renseignement. S’ils veulent se protéger de la corruption inévitable pour finaliser certains contrats dans les Télécoms, le BTP et les hydrocarbures, les investisseurs doivent absolument se faire accompagner par cabinets de due diligence ou d’intelligence stratégique ayant une vraie pratique du marché local. Pour les analystes de Knowdys, c’est le seul moyen de gagner des parts de marchés dans ces secteurs tout en évitant les pièges comme ceux qui se sont refermés sur Saipem, filiale du pétrolier italien ENI, l’américain KBR, filiale d’Halliburton, ou encore les français Technip et Safran, tous épinglés en 2011 pour des faits présumés de corruption dans le pays.

      8.La démographie

      Un Africain sur six est Nigérian. Selon les prévisions des Nations Unies, le Nigeria pourrait devenir, en 2050, le 3ème pays le plus peuplé du monde avec 389 millions d’habitants. Ce paramètre n’est pas seulement un atout économique. Il constitue également une bombe à retardement dans un pays où 50% des jeunes sont sans emploi ou sous-employés. Cette bombe démographique a pour effets négatifs directs ou indirects : l’aggravation du banditisme, l’augmentation de la cybercriminalité, ainsi que l’exacerbation de l’extrémisme religieux. L’autre paramètre parmi les plus importants liés à la démographie est l’agriculture. Porté par la demande intérieure, ce secteur génère 40% du PIB, emploie 2/3 de la population active mais ne bénéficie que de 2% du crédit. Si le secteur devait se moderniser, le surplus de production serait malgré tout difficile à écouler au regard des carences que connait le pays en matière de transport et de stockage. Pour toutes ces raisons, le Nigéria – qui est la Chine de l’Afrique à bien des égards – offre de réelles opportunités aux investisseurs capables d’anticiper la progression de la demande nationale.

      9.Les investissements directs étrangers

      Du fait de ses richesses en hydrocarbures, en terres arables et de sa population importante, le Nigéria suscite un grand intérêt auprès des pays émergents (tels que la Chine et l’Inde) et des grandes puissances, dont les Etats-Unis, son premier client. Malgré la baisse, le pays continue d’être le principal bénéficiaire des investissements directs étrangers (IDE) en Afrique subsaharienne. Le ralentissement de l’économie mondiale, la dégradation du climat sécuritaire, la corruption, l’inefficacité administrative et les carences en infrastructures d’énergie ont porté un sérieux coup aux investissements. Même si les IDE restent importants, ils sont essentiellement absorbés par les secteurs du pétrole et du gaz naturel liquéfié. Or, avec la production et la commercialisation du brut ghanéen, certains investisseurs lorgnent désormais du côté du Ghana réputé attractif, stable et démocratique pour diversifier leurs activités en Afrique de l’ouest. Conséquences directes : le Nigéria, 6ème exportateur mondial de pétrole brut, n’a enregistré que 5,45 milliards USD en 2011 contre 8,65 milliards en 2009.

      10.La croissance économique

      Dans un communiqué publié le 4 janvier 2012, Standard & Poor’s a salué les efforts de croissance du Nigéria. Le pays a, en effet, entrepris plusieurs réformes importantes et resserré son orientation budgétaire et monétaire, consolidant ainsi les fondamentaux de l’économie nationale sous la présidence de Goodluck Jonathan. Les analystes de Knowdys observent que le gouvernement fédéral suit des politiques macroéconomiques prudentes et renforce graduellement les institutions financières du pays. Grâce aux revenus tirés des cours élevés du pétrole, ces efforts ont considérablement amélioré les résultats macroéconomiques, permettant de réduire l’inflation et de soutenir la croissance du PIB de +7% en 2009, +8.1% en 2010, +8.4% en 2011 et +8.5% attendu en 2012. Face à la crise financière et économique mondiale, la croissance de 2010-2011 a clairement montré la résistance de l’économie nigériane aux chocs extérieurs et prouvé, dans une certaine mesure, la prudence des politiques économiques adoptées par Abuja. Les perspectives à moyen et long termes sont également prometteuses : les analystes de Citigroup, par exemple, prédisent que le pays pourrait devenir la 6ème économie mondiale en 2040 et la 5ème en 2050 avec un PIB supérieur à 42 000 milliards USD.

      11.Le climat des affaires

      Conscientes que le climat des affaires est l’un des principaux points faibles du Nigéria, les autorités d’Abuja ont lancé un nouveau train de mesures, début 2012, visant à accroître les investissements, à encourager la cotation de secteurs essentiels et à améliorer la gouvernance des entreprises. « Nous lançons une vaste campagne de sensibilisation des investisseurs, de renforcement de la réglementation et de sanction des manquements dans le cadre de notre effort pour rassurer les investisseurs locaux et internationaux sur le fait que nos marchés sont transparents et performants », a déclaré Arunma Oteh, la directrice de la Commission des valeurs mobilières du Nigéria fin février 2012. Mais le pari est loin d’être gagné. Sur les 183 économies scrutées par Doing Business 2012 sous le prisme de la facilité à faire des affaires, le Nigéria arrive à la 133ème position, loin derrière le Ghana (63ème), la Tunisie (46ème), le Rwanda (45ème), très loin derrière l’Afrique du Sud (35ème) et Maurice (23ème). Mais « la hauteur des herbes n’empêche pas les pintades de se rencontrer » ironisent les Nigérians, confiants en leurs possibilités d’attirer les investisseurs malgré les contraintes du terrain.


      12.Le cinéma nollywoodien

      Les analystes de Knowdys, comme ceux de la Diamond Bank, de la Guaranty Trust Bank et de la Nollywood Foundation, estiment que le moment est venu pour les grands investisseurs internationaux d’injecter de l’argent frais dans l’industrie cinématographique nigériane. Cost-killers exceptionnels, les 500 producteurs qui contrôlent actuellement le marché local mettent en moyenne 15.000 dollars et 10 jours pour produire un film commercialisable. Après 20 ans passés à fabriquer du cinéma low cost, sans aide de l’Etat fédéral ni capitaux étrangers, Nollywood a réussi, par sa persévérance et sa créativité, à rejoindre Hollywood (Etats-Unis) et Bollywood (Inde) dans le trio de tête des grandes places cinématographiques mondiales. Le Nigéria produit un film toutes les quatre heures, pour un total de plus de 2000 films par an, selon le calcul effectué en 2009 par l’institut de statistique de l’Unesco. L’agence onusienne évalue le poids financier de Nollywood à quelque 2,75 milliards USD contre 3,6 milliards pour Bollywood et 92 milliards pour la planète hollywoodienne. Les grands investisseurs qui ont auront le flair de miser très tôt sur le cinéma nigérian toucheront assurément le jackpot.

      Par
      Guy Gweth sur Africadiligence

      Afrique : ces anciens footballeurs devenus syndicalistes

      Après avoir passé, pour certains, des dizaines d’années à courir après le ballon rond, ils sont nombreux les anciens footballeurs notamment africains qui se mouillent encore pour leur reconversion. Ce n’est pas dû au fait que cette réinsertion sociale soit une chose si difficile à atteindre mais il se trouve que les concernés éprouvent parfois une espèce de crainte face à l’inconnu. Ils ne veulent pas que, adulés hier, ils gâchent leur popularité et passent à côté d’une retraitée paisible.

      C’est sans doute pour cette raison que certains après le football, se lancent dans les affaires-immobilier, mobilier, entreprises, etc- tandis que d’autres, ne voulant pas s’éloigner de la discipline, deviennent des entraineurs, des agents de joueurs, des formateurs ou des dirigeants. Si ailleurs, les anciens footballeurs mènent une vie calme loin des projecteurs, ce n’est pas toujours le cas en Afrique où être ancien joueur de football implique parfois une nouvelle responsabilité dans un environnement où tout est à refaire ou presque.

      Il est question de prendre conscience et d’agir pour le football. Et depuis quelques années, il est donc né une nouvelle race d’anciens footballeurs africains qui œuvrent dans la défense des intérêts des plus jeunes en activité. L’objectif étant d’éviter que ce qui leur est arrivé pendant qu’ils couraient dans les stades ne se perpétue. Parmi eux, des noms aussi célèbres que chris Fortuin(Afrique du sud), jean claude Mukanya kabeya(Rdc), Shoukry Mahmoud el sayed(Egypte), Antony Bafoe(Ghana), Cyrille Domoraud(cote d’ivoire), Mustapha el Hadaoui(Maroc), Mmoni Segopolo(Botswana), sylvester Goraseb(Namibie) , paul Gundani(Zimbabwé), Ali Boumnijel(Tunisie) ou David Mayebi(Cameroun).

      Ils sont regroupés au sein de onze syndicats et associations membres la division Afrique de la fédération internationale de football professionnel(Fifpro). Du 14 au 15 mai dernier à Douala au Cameroun, ils étaient plus de vingt cinq à prendre part aux travaux du congrès de la Fifpro Afrique dirigée depuis quelques mois par le camerounais David Mayebi, président du syndicat national des footballeurs camerounais(Synafoc). Pendant deux jours, ces anciens mastodontes des stades africains ont réfléchi notamment sur la politique de développement du football du continent à l’horizon 2013, la problématique du gazon synthétique et les relations Fifa/Fifpro.

      Les anciennes gloires  ne se contentent pas de contribuer à l’épanouissement du football du continent à distance ; elles veulent faire partie des commissions de la Fifa pour régler à la base les problèmes récurrents de transferts des joueurs africains ou le casse-tête des agents de joueurs.  Dans un souci de modernisation des organes de communication, il a été demandé aux associations et syndicats de se doter de sites internet qui mettent le joueur au centre de leurs activités en ligne.

      En attendant les résolutions de l’Assemblée générale de la Fifpro qui aura lieu en octobre prochain aux Etats Unis d’Amerique, les participants ont convenu d’accroitre l’implication des anciens footballeurs africains dans la réflexion sur le devenir de cette discipline dans le continent.  Et cette solution a déjà de bons fruits dans les pays comme le Cameroun où le syndicat des footballeurs, le Synafoc, fait des pieds et des mains pour voler au secours de ses membres en difficulté.

      Il va sans dire qu’avec une adhésion impressionnante des anciens footballeurs d’autres pays, l’on verra un peu plus clair dans le respect des droits et des intérêts des footballeurs africains en activité.

      El christian 

      Chez les Maliens de Dakar, l’Azawad ne passe pas

      Les citoyens maliens de Dakar sont partagés entre la colère et la honte face à la situation de leur pays natal.Reportage.

      Le Mali s’enlise désespérément dans la crise. Après le contre coup d’Etat manqué du 1er mai dernier et les incidents notés dans la mythique ville de Tombouctou au cours de cette semaine, même les plus optimistes ont fini par croire que le pays s’embourbe obstinément dans le chaos. De l’autre côté de la frontière, les quelques milliers de Maliens installés au pays de la Téranga s’inquiètent des jours difficiles que vivent leurs parents.

      A la gare de Dakar, lieu mythique où jadis passait le train Express Dakar-Bamako, on retrouve l’ambiance du vieux marché malien. Dans ce bâtiment d’architecture coloniale, des marchands, pour la plupart de nationalité malienne, disposent leurs étals. Beurre de karité, basins, encens, bijoux érotiques (perles de reins) et produits aphrodisiaques, etc, sont exposés… Dans ce little Bamako pittoresque, niché au cœur de la capitale sénégalaise, le Bambara est d’ailleurs la langue d’usage.

      Il est 13 heures. En cet après-midi de lundi, le marché de la gare est plutôt calme. Suivant le prolongement des murs de cet énorme bâtiment qui menace ruine, on retrouve la bonne humeur des gargotes où sont servis des mets typiquement maliens. C’est l’heure du déjeuner et la jeune dame, restauratrice du coin, n’a pas de temps à perdre en salamalecs avec des journalistes. Plus loin, sont installés quelques dizaines de boutiques de vendeurs de Thioup, tissu originaire du Mali très prisé par la gente féminine. Là encore, personne n’ose se prononcer sur la crise qui secoue le Mali, bien que l’angoisse et la peur se lit sur les visages.

      ATT et la junte renvoyés dos à dos

      «Tais-toi donc, ne vois tu pas que ce sont des journalistes. Tu ne feras que t’attirer des ennuis. Penses à ta famille restée au pays», prévient un jeune vendeur à son compatriote qui tient à se prononcer sur la situation.

      «J’ai bien le droit de parler et de dire ce que j’en pense. Ce ne sont rien d’autres que de simples questions», rassure Chaka Touré, installé à Dakar depuis 5 ans. Assis confortablement dans son magasin, dans un impeccable boubou basin amidonné, le jeune commerçant se lance tête première dans la conversation, sous le regard hébété de son voisin qui maugrée quelques paroles en bambara.

      «Tout d’abord nous regrettons le coup d’état qui a été perpétré. Nous le condamnons fermement. Il est inadmissible qu’il y ait encore des coups d’état en ce 21e siècle», juge le commerçant.

      Même si Chaka Touré croit comprendre ses militaires qui ont pris le pouvoir par la force:

      «La situation au Mali était insupportable sous le régime de ATT qui n’a pas su gérer convenablement la crise dans le nord du Mali».

      Et à cause que l’embargo qui a été levé sur le Mali au début de la crise, les affaires marchent au ralenti.

      «Nos affaires ne marchent plus. On a du mal à recevoir la marchandise qui arrivait par la route. Tout ce qui se trouve dans nos boutiques actuellement ce sont nos stocks invendus. La clientèle ne vient plus», peste-t-il.

      Son camarade, Moussa, qui jusque-là restait perplexe, entre dans la conversion.

      «Tout ça c’est à cause de ATT, il a trop laissé faire les Touaregs. Personne ne comprend de quel droit ils revendiquent des terres au Mali. On connaît bien l’empire Sonrhaï ou mandingue mais on n’a jamais entendu parler de l’empire Touareg. Donc de quel droit revendiquent-ils des terres ? Dieu ne leur rien donné. Ni la pluie, ni des terres», taquine-t-il.

      Loin de cette agitation, on retrouve Youssou, nom d’emprunt, fonctionnaire sénégalais d’origine malienne, née dans la ville de Ségou. Pour lui, le procès de l’ancien président malien tombé le 23 mars dernier aux mains de la junte, est sans appel. «ATT a mis la honte sur le Mali», tranche-t-il net.

      «Comment ATT a-t-il pu laisser faire cette bande de Touareg, qui au début n’était qu’une bande de 200 personnes ? Pourquoi ne les a-t-il pas maitrisé tout au début ? C’est inconcevable.», lance-t-il d’un ton nerveux, même si sur le plan de la démocratie, Youssou condamne ferment le coup d’état.

      Exil d’ATT au Sénégal

      Depuis le 20 avril dernier, l’ex-président malien est installé au Sénégal, où il a trouvé refuge avec près de quinze membres de sa famille. Une décision, qui fâche Youssou, qui explique son souhait que les poursuites judiciaires contre ATT soient maintenues.

      «Il ne s’en tira pas à bon compte. Il répondra de ses actes. Ce que beaucoup de gens ne savent pas c’est que ATT a dilapidé les biens du pays. Ses enfants ont fait pire que ce que Karim Wade a fait au Sénégal. Et ce qui a vraiment exaspéré les Maliens c’est quand il avait reçu les rebelles du nord et leurs a remis 50 millions Fcfa. Cette somme leurs a permis de renforcer leur armement. Et ce sont avec ces armes qu’ils ont massacrés et décapités les militaires. Personne n’a compris pourquoi il les avait reçus. C’est peut-être parce que son épouse est touareg », explique-t-il.

      Et de poursuivre, «c’est à la suite de cela que les femmes militaires on jeté une malédiction sur lui. Tout le monde le sait au Mali mais personne n’ose en parler, les femmes militaires ont marché nues devant le palais de Coulouba. C’est ce qui a porté la poisse à ATT», souligne-t-il. Pour lui, ce n’est pas un fruit du hasard si aujourd’hui, ATT est installé dans la «maudite» résidence Pasteur. «C’est la malédiction des femmes de Bamako qui le poursuit toujours », lance-t-il avec humeur. Egalement appelé «petit palais», la résidence Pasteur, traine depuis sa création une réputation sulfureuse. La légende raconte que cette résidence serait habitée par un mauvais génie.

      Tensions entre Dakar et Bamako

      Pour ce malien de cœur, il n’y a nul doute que la venue du président malien est l’œuvre d’Alassane Ouattara, qui depuis la chute de Gbagbo, se positionne en chantre de la démocratie. Même si, sur ce fait certains observateurs de la scène politique expliquent la venue de ATT au Sénégal par le fait que ce dernier soit très proche du conseiller spécial de Macky Sall, Cheikh Ahmidou Kassé, auteur d’un ouvrage sur l’ancien président.

      Sur les ondes de la RFM, le politologue, Babacar Justin Ndiaye n’a pas manqué de fustiger les autorités sénégalaise «qui sont allés cherchés ATT au Mali pour le ramener à bord d’un avion sénégalais accompagné d’éléments de la sécurité nationales». Une présence qui est devenue aujourd’hui source de crispation entre les deux pays. Dix huit sénégalais ont été arrêtés et détenus durant le week-end du 5 au 6 mai dans le camp de Kati (Ils ont finalement été relaxés ce 9 mai sur intervention de l’ambassadeur du Sénégal au Mali). Ils sont soupçonnés d’être des mercenaires à la solde de l’ancien président malien.

      A en croire le journaliste politologue, c’est à cause des autorités étatiques que les Sénégalais sont embourbés dans de telles situations.

      «La présence d’ATT au Sénégal est une étincelle entre Dakar et Bamako», note le sieur Ndiaye qui estime que l’ancien président est un «déserteur qui n’aurait pas dû quitter son pays dans les conditions actuelles»

      Pour la petite histoire, le journaliste politologue, spécialiste des questions internationales, est largement revenu sur les conditions rocambolesques dans lesquelles le président Amadou Toumani Touré a quitté le Mali: «C’est le ministre des Affaires étrangères du Sénégal, accompagné d’éléments du GIGN, qui se sont rendus à Bamako pour le ramener. Leur convoi a été intercepté par des hommes du capitaine Sanogo qui l’ont humilié avant de le laisser repartir. ATT a été déshabillé, il était vêtu d’un simple caleçon et fouillé par ces gardes qui lui ont signifié qu’un général ne déserte jamais».

      Des critiques que ne sont pas loin de partager les Maliens vivant à Dakar. Dans un coin de leurs têtes, ces hommes et femmes, qui ont émigré au Sénégal pour des jours meilleurs, rêvent du Mali originel avec ses frontières intactes du nord au sud, et sa grandeur historique retrouvée.

      Sources: slate.fr

      Soudan: Au revoir à la langue arabe

      Lorsque le Soudan du Sud s’est séparé du Soudan en juillet dernier, le nouveau pays n’a pas seulement dit au revoir aux anciens dirigeants à Khartoum. Il a aussi laissé tomber l’arabe comme première langue. Mais l’introduction de l’anglais prendra du temps.

      Arne Doornebal, Juba

      « Good morning, sir! » Soixante élèves de l’école primaire répondent en anglais lorsque Santos Okot (31), leur instituteur, entre dans sa classe. Il leur demande de s’asseoir. Les enfants répondent en chœur : « Thank you, sir! »

      L’année scolaire vient de commencer à l’école catholique St. Joseph, dans le centre de Juba, la capitale sud-soudanaise. Les écoles sud-soudanaises sont ouvertes entre fin avril et fin décembre. « A la maison ces enfants parlent l’arabe. Ils l’entendent dans la rue et au marché. Donc ce n’est pas facile de leur apprendre l’anglais », dit l’instituteur.

      L’anglais est la première langue de Monsieur Okot. « Pendant la guerre au Soudan du Sud, j’étais en Ouganda et j’ai aussi étudié là-bas », dit-il. C’est dans ce pays anglophone qu’il a appris à maîtriser cette langue. « Je parle aussi l’arabe mais je ne peux ni le lire ni l’écrire. » Des dizaines de milliers de Sud-Soudanais ont été éduqués dans des camps de réfugiés en Ouganda pendant le conflit, qui a duré 22 ans.

      Nouveau curriculum
      Bien que le Soudan du Sud soit devenu indépendant il n’y a que 10 mois, le curriculum en anglais a été introduit il y a 7 ans. En janvier 2005, les rebelles sud-soudanais et le gouvernement soudanais ont signé un accord de paix qui a mis fin à la guerre. Le Soudan du Sud est devenu autonome et l’une des clauses de l’accord de paix stipulait que l’anglais deviendrait la langue principale dans le sud.

      « En 2006, tous les élèves en première année de l’école primaire ont reçu des nouveaux manuels en anglais, » explique John Wani, directeur de l’école St. Joseph. « A la fin de l’année scolaire, en 2007, ils ont commencé à se servir des nouveaux livres pour la deuxième année. Cela veut dire que l’an prochain tous les élèves du primaire seront soumis au niveau curriculum. » L’année 2012 sera donc la dernière année durant laquelle les anciens livres en arabe serviront.

      Former les enseignants
      La transition linguistique pourrait être plus difficile en raison du faible niveau d’éducation dans le pays le plus jeune au monde. Seulement 27% des adultes et 18% des femmes dans le Soudan du Sud savent lire et écrire. « Apprendre une langue est difficile pour les adultes », admet le directeur, monsieur Wani. Six enseignants sur vingt-sept ne parlent pas l’anglais. Ils sont en formation mais les progrès sont lents. Je devrais peut-être les envoyer en Ouganda ou au Kenya pour accélérer le processus. »

      Pour Santos Okot, l’instituteur, les Soudanais du Sud sont avides d’apprendre. « Les week-ends, les gens viennent me voir et me demandent si je veux leur donner un enseignement. Je leur donne des leçons d’anglais en dehors des heures de cours. Parfois ils me paient pour mes services. »

      Source: Radio Nederland Afrique

      Cameroun: Quatre ans plus tard, le fantôme des émeutes de 2008 hante toujours les victimes

      De nombreuses familles ruminent encore leur déconvenue, pleurent leurs disparus, morts ou exilés à la suite des émeutes sanglantes de 2008. Chaque anniversaire du fils, du frère ou du mari rouvre la plaie et charrie le désespoir.

       

      A chaque anniversaire, à chaque grand évènement ou à la vue de l’un de ses amis, le souvenir de Christian Daniel Jabéa, tombé sous les balles de la police alors qu’il n’avait que 16 ans en février 2008 soulève le voile de tristesse. Les circonstances de l’assassinat restent encore vivaces à l’esprit des membres de la famille. « Il se rendait à la boutique pour acheter du pain. Tout à coup, il a vu un groupe de jeunes qui couraient dans tous les sens. Ils fuyaient les policiers. Il s’est mis à courir à son tour pour rentrer à la maison quand un policier a tiré à bout portant sur lui », se souvient Céline la cousine du disparu qui refuse toujours de croire qu’elle ne le reverra plus sur cette terre.

      Quatre ans plus tard, la famille de Christian et ses proches croient encore à un miracle. Ils refusent d’accepter et d’oublier que leur fils a été mortellement atteint par un coup de feu d’un policier au deuxième jour des émeutes dites de la faim, laissant  la grande famille Kouo Issedou dans l’émoi.

      Chagrin éternels

      La famille de Francis Djiamo  par contre a perdu le sommeil depuis la fin de  ces évènements avec la disparition de leurs fils Tchamako Emmanuel, âgé lui de 23 ans. Ce dernier  s’était retrouvé sur le théâtre de ces évènements  en compagnie de son frère aîné Francis Djiamo. Il avait lui aussi reçu une balle et est décédé quelques temps après sur le chemin de l’hôpital. La famille n’avait pas encore fini de faire son deuil qu’elle est accusée d’avoir favorisé la fuite de son aîné Francis Djiamo du pays. En effet, ce dernier qui se trouvait aussi sur le lieu de la manifestation est accusé d’avoir organisé le pillage en bande de plusieurs magasins. Un homme d’affaire propriétaire de plusieurs magasins qui avaient été pillées avec trois de ses voitures brulées accuse  depuis ce jour Francis Djiamo d’être le leader du groupe de jeunes à l’origine de son tort.  Bien plus, il est reproché au même groupe l’incendie de la société Sidem au cours de laquelle plusieurs dizaines de camions flambant neufs avaient brulé. Las d’attendre le retour de Francis, l’homme d’affaire s’attaque désormais à ses parents à qui il réclame 30 millions pour les dommages. « Nous ne savons pas si notre fils a effectivement participé à cette opération et si c’était le cas, que cet homme s’en prenne à lui et non à nous. On nous a déjà annoncé que le jour où il mettra les pieds ici, on va le jeter en prison…Qu’avons-nous fait au bon Dieu pour mériter tout ceci… nous avons déjà enterré son petit frère », se lamente la mère de Francis.

      Elles sont nombreuses ces familles victimes de ces émeutes qui paient encore le prix de ces évènements d’il y’a quatre ans. Certaines, comme la famille Kouo Issedou, sont fixées sur la fin brutale de leurs proches ; d’autres qui n’ont pas eu les nouvelles de leurs proches depuis ces événements sont confuses. Elles ne savent toujours pas si ces derniers sont en vie ou pas. Plusieurs autres qui avaient quitté le pays pour échapper à la prison ont trouvé la mort sur le chemin de l’Europe, dans le désert ou en traversant la méditerranée. Les plus chanceux ont atteint des pays européens où ils vivotent avec l’espoir de trouver un emploi, mais pas de rentrer au pays.

      Vie chère

      Les émeutes dites de février 2008 sont parties d’une manifestation contre la vie chère. Des milliers de jeunes sont alors descendus dans les rues pour crier leur ras-le-bol. Les forces de sécurité constituées de la police, la gendarmerie et le bataillon d’intervention rapide (BIR) interviennent et répriment durement les manifestants.  De nombreux camerounais, en majorité des jeunes sont froidement abattus. Le bilan des de cette semaine de  manifestation est lourd. 40 morts pour le gouvernement, contre 139 morts pour l’action camerounaise pour l’abolition de la torture (Acat), une Ong locale. De nombreux blessés sont enregistrés dans les hôpitaux pendant que les dégâts matériels se chiffrent à plusieurs centaines de millions. Plus de 3000 jeunes arrêtés seront incarcérés dans les prisons. Plusieurs y séjournent encore.

      El Christian

      Rio +20 : l’Afrique à la recherche de solutions durables

      Environ 340 millions de personnes n’ayant pas accès à l’eau potable en Afrique, garantir cet accès est une priorité pour le continent.

      Préparer « l’avenir que nous voulons »

      l est rare qu’un chef de gouvernement s’exprimant à l’Assemblée générale des Nations Unies soit applaudi au tout début de son discours. C’est pourtant ce qui s’est produit en septembre dernier lorsque le Premier Ministre du Bhoutan, Jigmi Thinley, a pris la parole et annoncé qu’il allait parler du « bonheur ». Que le Premier Ministre évoque autre chose que les crises mondiales a immédiatement suscité la curiosité de l’auditoire.

      Après une courte pause qui ne manqua pas d’attirer l’attention, M. Thinley a déclaré regretter que les habituels débats annuels soient devenus une sombre énumération de promesses non tenues, de conflits interminables, de ressources déclinantes, de nouvelles maladies et de menaces d’effondrement économique. Le Premier Ministre du Bhoutan préférait pour sa part parler de la promotion du bonheur et du bien-être, objectif mondial à atteindre par la création des conditions minimales nécessaires à la survie et à l’épanouissement des êtres humains.

      Le Bhoutan est le pays qui a convaincu l’ONU d’adopter une résolution sur « Le bonheur : vers une approche globale du développement ». Cette résolution engage les pays à instaurer « les conditions politiques et socioéconomiques permettant aux citoyens de rechercher le bonheur dans un environnement stable ».

      L’aspiration du Premier Ministre — et de l’humanité entière —à un meilleur avenir sera au centre des discussions en juin prochain lorsque plus de 50 000 personnes se réuniront dans la capitale brésilienne, Rio de Janeiro, à l’occasion de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable. Surnommée « Rio +20 » — car elle fait suite à un sommet similaire qui a eu lieu dans la même ville il y a 20 ans — la réunion donnera aux participants une rare occasion de convenir d’une nouvelle approche à suivre pour bâtir un avenir plus prospère et plus durable.

      Mais que signifie exactement l’expression « développement durable » ? La définition la plus communément admise en a été donnée par la Commission Brundtland, qui définit le développement durable comme « un développement répondant aux besoins actuels sans compromettre la capacité des générations futures de satisfaire leurs propres besoins ».

      Le rapport de la commission — qui porte le nom de son président, l’ancienne Premier Ministre de la Norvège, Gro Harlem Brundtland — a fortement influencé les débats lors du premier Sommet Planète Terre tenu à Rio en 1992. Les dirigeants de l’époque, réunis pour ce qui était alors le plus large rassemblement politique jamais organisé, se mirent d’accord pour instaurer de nouvelles normes mondiales en vue d’empêcher les pays de détruire des ressources naturelles irremplaçables et de polluer la planète. Ils s’accordèrent sur le fait que le comportement humain devait changer afin d’éviter que de nouvelles divisions se créent au sein des sociétés, que la pauvreté augmente et que l’environnement se dégrade davantage.

      Environ 340 millions de personnes n’ayant pas accès à l’eau potable en Afrique, garantir cet accès est une priorité pour le continent.

      Payer la facture

      Comme le remarquait récemment le magazine The Economist, ce sommet a reconnu que « la protection environnementale devait être intégrée à la promotion du développement plutôt que d’être surveillée après coup ; que l’éradication de la pauvreté faisait partie du processus ; et que si tous les pays du monde avaient la responsabilité de protéger l’environnement, les pays riches qui avaient causé davantage de dégâts portaient une part de responsabilité différente — une responsabilité qui, selon les pays en développement, devait être assortie de la volonté de financer une partie du coût d’un développement respectueux de l’environnement ».

      Quelles questions importantes pour l’Afrique seront débattues à Rio +20 ? Tout d’abord, la pauvreté. Elle ne sévit nulle part ailleurs autant qu’en Afrique, où de nouveaux problèmes engendrent de nouvelles maladies et aggravent la faim, le manque d’accès à l’eau potable et aux installations sanitaires et le chômage chez les jeunes.

      Le changement climatique est une autre question pressante. Des études de l’ONU montrent que l’Afrique se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale, ce qui compromet dangereusement les possibilités de développement. Les faibles capacités d’adaptation du continent menacent l’approvisionnement en nourriture et en eau, en particulier dans la région du Sahel ainsi qu’en Afrique centrale et australe.

      Economie verte

      Autre question d’actualité : le passage à une économie verte, qui émettrait moins de carbone et consommerait moins de ressources naturelles. Selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), cette transition est motivée par « les préoccupations que suscitent les changements climatiques, la pollution de l’air et la sécurité énergétique » ainsi que « le désir de créer des emplois au sein de nouvelles industries ». L’Afrique soutient pleinement les économies vertes mais craint que les nations riches se servent de cette transition mondiale comme d’une excuse pour imposer des barrières commerciales ou ne pas remplir leurs engagements envers les pays pauvres.

      La question des énergies renouvelables suscite un intérêt particulier en Afrique. Près de 3 milliards de personnes sur la planète — dont beaucoup vivent en Afrique — n’ont pas accès à l’électricité. Elles doivent utiliser du bois, du charbon ou d’autres matériaux malsains pour cuisiner ou chauffer leurs habitations, s’exposant ainsi à de la fumée nuisible.

      Certains gouvernements africains ont déjà adopté des politiques énergétiques « intelligentes et tournées vers l’avenir ». Le Kenya possède un programme d’énergie verte ambitieux destiné à accroître la production d’énergie grâce à la géothermie, aux éoliennes et aux biocarburants. L’Ouganda soutient un projet d’agriculture biologique auquel participent des milliers d’agriculteurs et qui a permis d’accroître les exportations de produits biologiques. De son côté, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a lancé un projet d’énergie durable pour tous et a appelé tous les pays à améliorer leur rendement énergétique et à doubler la part des énergies renouvelables dans leur production d’ici à 2030.

      Plus d’une douzaine de thèmes seront abordés lors des débats de Rio, notamment la sécurité alimentaire, l’accès à l’eau potable, les villes vertes et la protection de l’environnement. Les gouvernements africains se sont mis d’accord pour adopter des positions communes et parler d’une seule voix à Rio.

      ‘Des économies chancelantes’

      Toute la difficulté consistera à définir des mesures visant à garantir que les plus pauvres et les plus vulnérables bénéficient de la prospérité économique. Un rapport de l’ONU publié cette année a suscité à cet égard beaucoup d’intérêt. Ce rapport, intitulé « Pour l’avenir des hommes et de la planète : choisir la résilience », entend tracer une nouvelle voie vers une croissance durable. D’après le document, la prospérité inégalée que nous connaissons aujourd’hui pèse d’un poids sans précédent sur la planète. De multiples crises dans le monde montrent que le développement durable est plus que jamais indispensable.

      « Les économies chancèlent, les écosystèmes sont assiégés et l’inégalité — entre et au sein même des pays — est en train d’exploser », peut-on lire dans le rapport qui a été rédigé par les 22 membres du Groupe de haut niveau sur la viabilité mondiale nommé par le Secrétaire général et présidé par le Président sud-africain, Jacob Zuma, et son homologue Finlandais, Tarja Halonen. Le groupe estime que la crise économique actuelle s’explique par des intérêts spéculatifs restreints, « qui ont dépassé les intérêts communs, les responsabilités communes, tout comme le bon sens ».

      Les groupes militants parviennent tous à la même conclusion. Dans un document pour Rio +20 intitulé « Un espace sécurisé et juste pour l’humanité », Oxfam, une ONG britannique, estime que la plus grande menace pour la planète est la consommation excessive provenant des 10 % des ménages les plus aisés de la population mondiale et les moyens par lesquels les entreprises produisent ce que ces personnes achètent.

      Si l’état de la planète suscite de plus en plus d’inquiétudes, à en juger par les conclusions de plusieurs rapports établis par les gouvernements et les groupes de la société civile dans la perspective des débats de Rio, il est indéniable que des progrès ont néanmoins eu lieu dans certains domaines. D’après un rapport de la Banque mondiale publié en mars, l’Afrique subsaharienne a réussi à réduire l’extrême pauvreté, qui est passée de 55,7 % en 2002 à 47,5 % en 2008. Au niveau mondial, indique l’ONU, la destruction de la couche d’ozone a été réduite, la participation de la société civile aux décisions politiques s’accroît et les entreprises sont plus conscientes de leurs responsabilités sociales.

      De plus, la technologie a généralisé l’accès à l’information et a rendu les processus de décision plus transparents. Les écosystèmes et l’utilisation de technologies durables pertinentes sont aujourd’hui mieux compris.

      Dans une exploitation horticole près du Lac Naivasha, au Kenya, une serre est chauffée grâce à l’énergie géothermique provenant de la vapeur souterraine.

      De nouveaux outils pour l’économie mondiale

      Cette évolution n’a pourtant pas suffi à réduire de manière significative la pauvreté parmi les 7 milliards d’habitants de la planète — dont le nombre devrait atteindre 9 milliards en 2050. Plus d’un milliard de personnes vivent encore aujourd’hui avec moins de 1,25 $ par jour et de nombreuses autres souffrent de la faim. Autre fait problématique : la quantité de nourriture gaspillée dans le monde. Chaque année, 222 millions de tonnes d’aliments sont jetées par les consommateurs des pays riches, soit l’équivalent de toute la production alimentaire de l’Afrique subsaharienne. D’ici à 2030, la demande alimentaire aura augmenté de 50 %, celle d’énergie de 45 % et celle en eau de 30 %, d’après le rapport du Groupe de haut niveau sur la viabilité mondiale.

      Le groupe a formulé 56 recommandations qui pourraient permettre de restructurer l’économie mondiale, de préserver l’environnement et d’assurer l’égalité des chances pour tous. Il propose que les prix de tous les biens et services tiennent compte de leur véritable coût sur les plans humain et environnemental et que de nouveaux indices de développement soient mis en place, afin de remplacer celui utilisé actuellement, le produit intérieur brut (PIB), qui est considéré par beaucoup d’économistes comme ayant perdu une part de son utilité. Le Groupe appelle également à l’adoption « d’objectifs pour le développement durable », qui remplaceraient les objectifs du Millénaire pour le développement, arrivant à échéance en 2015.

      Pour le moment, les organisateurs de la conférence Rio +20 apportent les dernières modifications au document final qui fournira des directives explicites pour une action en faveur du développement durable. Sur le thème de « l’avenir que nous voulons », le document pose le principe d’un accès universel aux éléments indispensables à la vie, tels que l’eau, la nourriture et l’énergie. Les organiseurs font face à une tâche difficile car ils doivent synthétiser les divers points de vue exprimés dans les 6 000 pages de contributions provenant des Etats membres, des principaux groupes d’intérêt, des organisations internationales et autres participants.

      Le document est en cours d’élaboration — certaines de ses propositions sont mineures, d’autres potentiellement révolutionnaires. Certaines seront modifiées, voire abandonnées, et de nouvelles pourront être ajoutées avant l’adoption d’un texte final. Le document donne cependant un fidèle aperçu des questions susceptibles de dominer les débats à Rio. L’Afrique, par exemple, souhaiterait que le PNUE, basé à Nairobi, devienne un organisme spécialisé, disposant d’un plus large budget et d’un plus fort mandat. Elle estime que les structures mondiales actuelles ne répondent pas pleinement aux besoins du continent. Il est en outre proposé de créer un conseil du développement durable et de mettre au point un ensemble d’outils permettant le partage des meilleures pratiques.

      A ce stade, on ne sait pas si Rio +20 s’inscrira dans l’histoire comme un tournant décisif ou au contraire une occasion perdue. Mais les progrès à réaliser ne pourront se faire sans une forte volonté politique de la part des dirigeants de la planète. Quand celle-ci se manifestera, le monde aura alors réalisé un pas important vers l’avènement du bonheur des générations présentes et à venir.

      Par Masimba Tafirenyika
      Sources Afrique Renouveau

      Comment la kalachnikov a changé le monde

      Ces derniers mois, des faits divers meurtriers à la kalachnikov ont régulièrement fait la une de l’actualité dans le sud de la France. Le 27 novembre, un lieutenant de police marseillais a été touché de deux balles de kalachnikov lors d’une course poursuite, et est décédé le 8 décembre. Le 22 décembre, un jeune de 17 ans a été tué de sept balles de kalachnikov à Marseille dans le cadre d’un règlement de comptes.

      Le 29 janvier, les autorités marseillaises ont effectué une saisie de dix kalachnikovs dans le coffre d’une voiture, une des plus grosses de ce type dans le pays ces dernières années. Et le 10 février, deux personnes impliquées dans des affaires de grand banditisme ont été tuées à la kalachnikov sur un marché alimentaire de gros à Nice, probablement encore dans le cadre d’un réglement de comptes…

      Alors que la chaîne M6 diffuse dimanche soir un documentaire démontant une filière d’importation de kalachnikovs de la Bosnie-Herzégovine vers la France, nous publions un article d’archives de novembre 2010 retraçant l’histoire de cette arme et la façon dont elle s’est imposée dans de nombreux conflits dans le monde entier.

      ***

      A la fin de l’année 1945, l’armée soviétique organise un concours interne particulièrement stressant. Joseph Staline veut un nouveau fusil et le leader soviétique charge ses militaires de sélectionner le meilleur design. Ancien conducteur de char de combat, sous-scolarisé et employé dans un laboratoire de recherche spécialisé dans les armements secrets situé dans la périphérie de Moscou, le sergent Mikhaïl Timofeïevitch Kalachnikov se lance dans la course.

      Il trace les contours d’un fusil d’assaut révolutionnaire: il ferait feu en automatique et au coup par coup, n’aurait que peu de recul, serait facile à entretenir et serait muni d’un chargeur en forme de banane. Il remporte le concours. Deux ans plus tard, les prototypes du nouveau fusil qui sortent des usines portent son nom: Avtomat Kalachnikov, mieux connu aujourd’hui sous le nom d’AK-47.

      L’arme la plus mortelle des temps modernes

      La kalachnikov devait devenir l’arme la plus mortelle des temps modernes. Pendant les années 1990, les armes de petit calibre étaient les plus utilisées dans 46 des 49 conflits majeurs recensés par les Nations Unies. Selon certaines estimations, il existerait 100 millions de kalachnikovs dans le monde, soit un AK-47 pour 70 êtres humains.

      C’est l’arme de prédilection de dizaines d’armées nationales; les guerriers talibans et les enfants soldats d’Afrique en font également usage. Depuis 1947, une myriade de modèles inspirés de l’original ont vu le jour. Auteur du livre The Gun, un ouvrage fascinant qui retrace l’essor de la kalachnikov (et, ce faisant, brosse un passionnant portrait des conflits du XXe siècle, tout en nous mettant sur la piste d’un possible successeur de l’AK-47 pour le XXIe), le journaliste au New York Times et lauréat du prix Pulitzer C.J. Chivers souligne qu’il ne s’agit pas toujours d’AK-47, mais qu’on peut tous les qualifier de kalachnikovs.

      Mais la kalachnikov est plus qu’une arme à feu. Elle est devenue le symbole de l’anti-américanisme dans la pop culture. Elle apparaît sur des drapeaux nationaux, sur des bannières de partis politiques et sur des vidéos de propagande djihadistes. Et elle demeure le plus connu des produits russes d’exportation.

      Le bon outil, au bon endroit, au bon moment

      Comment «cette arme à la médiocrité obstinée» (c’est ainsi que C.J. Chivers la décrit), qui demeure très proche de son design robuste datant de la Seconde Guerre mondiale, a-t-elle pu devenir à ce point omniprésente, dans les conflits armés comme dans notre imagination?

      Le triomphe de la kalachnikov n’est pas l’histoire d’un succès initié par un pionnier intrépide, déterminé par le marché. De fait, un tel mode opératoire aurait été bien peu soviétique. La kalachnikov était simplement le bon outil au bon endroit et au bon moment.

      «L’AK-47 n’a pas connu un succès mondial parce qu’il était bien conçu et bien réalisé, ou parce qu’il a permis aux Soviétiques de dépasser le bloc de l’Ouest en matière de développement d’armes de petit calibre, écrit Chivers. Les qualités techniques n’étaient pas au centre de la production soviétique d’armements. C’était même tout le contraire. Ce sont les normes de l’armée soviétique, associées à la décision du Kremlin de décupler la production (pour des raisons liées à la politique étrangère de l’époque), qui ont permis de rendre l’AK-47 et ses imitations disponibles aux quatre coins du monde.»

      Khrouchtchev prend les rênes du pays après la mort de Staline en 1953, et le pacte de Varsovie est signé deux ans plus tard. Dès lors la politique étrangère soviétique a un nouvel objectif: étendre l’influence de Moscou aux Etats satellites en leur distribuant des armes. On produit des kalachnikovs dans toute l’URSS. Dès 1956, les usines chinoises fabriquent leur propre variante du fusil. Plus tard, Khrouchtchev signera des contrats d’armement avec l’Egypte, l’Irak, l’Iran, la Syrie et la Corée du Nord.

      Débuts sur le terrain en Hongrie

      La kalachnikov a d’abord été présentée comme une arme de résistance face à l’impérialisme, au capitalisme —autrement dit, aux Etats-Unis. Mais la propagande de la Guerre froide ne correspondait que rarement à la réalité.

      Le fusil a fait ses débuts sur le terrain en 1956, lorsque l’Armée rouge a déferlé sur la Hongrie pour réprimer une révolte populaire dans les rues de Budapest. Deux évènements survenus lors de cet automne 1956 allaient préfigurer l’avenir de la kalachnikov. La répression brutale du mouvement populaire, qui fait d’abord de l’AK-47 «l’arme de prédilection des régimes répressifs, le fusil de l’occupant et de l’Etat policier»; et (plus important) la récupération rapide de l’arme par les rebelles, qui ont tôt fait de maîtriser son mécanisme peu élaboré.

      Ils la retournent contre les soldats soutenus par l’Union soviétique, parvenant même à exécuter un lieutenant en plein jour. N’importe qui peut l’utiliser, et l’utiliser autant qu’il le souhaite. La kalachnikov est «fiable, qu’elle soit trempée d’eau boueuse ou recouverte de sable; si fiable que les soldats soviétiques chargés de l’évaluer avaient bien du mal à la faire s’enrayer».

      Mais la kalachnikov a un autre avantage, encore plus important: son efficacité mortelle ne dépend que très peu de l’adresse du tireur. Elle peut-être tout aussi redoutable entre les mains d’un adolescent ougandais qu’entre celles d’un militant du mouvement Lashkar-e-Taïba à Bombay. Chivers nous offre une description saisissante de sa brutalité: les balles «cassent et font éclater les os. […] Les éclats des chemises des balles sont aiguisés comme des rasoirs, et se mêlent aux fragments d’os; l’ensemble continue sa course à travers l’organisme, déchirant encore plus de tissus au fur et à mesure de leur dispersion».

      L’outil des «guerres asymétriques»

      La disponibilité de la kalachnikov parmi les gangs des rues, les péquenauds et les rebelles tribaux a remodelé la guérilla, les combats urbains et les soulèvements populaires, premiers types de conflits de ces dernières décennies. Le Pentagone parle de «guerre asymétrique», autrement dit, d’un conflit entre deux armées de forces inégales.

      Chez les militaires américains, le terme est à la mode depuis le début des guerres d’Irak et d’Afghanistan, lorsque leur armée sur-financée était harcelée par de jeunes combattants désordonnés devant souvent se contenter de kalachnikovs rouillées. Mais c’est un phénomène plus étendu: la résistance des Farc face aux assauts des hélicoptères colombiens, celle des militants tchétchènes face aux tanks russes et des insurgés kurdes confrontés à l’aviation turque sont pour la plupart imputables à la kalachnikov et à ses stocks inépuisables.

      La diffusion de l’AK-47 ne s’est pas faite en vase clos. A l’époque où les fusils étaient stockés dans les entrepôts soviétiques avant d’être expédiés aux armées du pacte de Varsovie, le Pentagone concentrait ses efforts sur la course aux armements nucléaires et sur la perspective d’une invasion de chars soviétiques en Allemagne. Selon Chivers, il a «mal évalué la signification et la portée de l’apparition de l’AK-47», perdant ainsi «l’une des courses aux armements de la Guerre froide, l’une des plus importantes, mais des moins commentée» (il existe à l’opposé moins de 10 millions de M-16 en circulation dans le monde).

      Le drone, nouvelle kalachnikov?

      Mais les innovations du secteur de l’armement finiront forcément par rendre la kalachnikov obsolète (ce qu’elle est déjà sur le plan technique); un nouveau modèle de gilet pare-balles finira par arrêter ses projectiles. The Gun nous raconte l’influence de la kalachnikov sur les conflits armés de ces cinquante dernières années, mais qu’en est-il du demi-siècle à venir? Quel nouveau phénomène viendra bouleverser la guerre moderne? Ressemblera-t-il à l’AK-47 ou sera-t-il complètement différent?

      Certains analystes pensent que l’accroissement rapide de l’utilisation des drones Predator depuis le 11-Septembre représente une évolution d’importance. Un article paru en 2009 dans le magazine Wilson Quarterly cite —sans le nommer— un lieutenant de l’American Air Force, qui déclare qu’étant donné «les taux de croissance, on pourrait raisonnablement imaginer des conflits futurs opposant des dizaines de milliers [de drones]».

      En novembre 2002, un missile lancé par un Predator a tué un terroriste yéménite accusé d’avoir élaboré l’attentat terroriste ayant visé l’USS Cole, en 2000; l’appareil l’avait repéré alors qu’il conduisait sur une route de campagne, au Yémen. Depuis, les drones sont devenu un composant à part entière de l’arsenal américain dans la guerre contre al-Qaida. Plus de 40 pays travaillent désormais à l’élaboration de leurs propres aéronefs sans pilotes.

      Le Predator (et ses équivalents) est précis et représente un risque relativement peu élevé, ce qui explique sa popularité parmi les forces armées jouissant de budgets confortables. Aux Etats-Unis, les drones facilitent de toute évidence les conflits armés. Mais il est difficile d’imaginer qu’ils puissent un jour devenir l’arme de «l’homme de la rue», ou un outil capable de bouleverser les cultures et les sociétés.

      L’arme qui change les enfants et les manifestants

      En Afrique, l’AK-47 a ébranlé l’ancienne dynamique du pouvoir. Un enfant n’est plus enfant —innocent, naïf, inoffensif— lorsqu’il vous braque d’une kalachnikov. De la même manière, un manifestant cesse d’être un simple citoyen mécontent lorsqu’il met la main sur un fusil bon marché.

      Peut-être existe-t-il une arme contemporaine associant les avantages tactiques et la puissance subversive de la kalachnikov: l’attentat suicide. Un «égalisateur des rapports de force»? Exact. Bon marché, efficace, et utilisable par tous? De même. Capable de changer les «lois» de la guerre communément admises ? Oui, sur tous les points.

      La comparaison n’est certes pas parfaite, ce qui ne fait qu’appuyer la théorie de Chivers, pour qui la kalachnikov demeure une arme unique. Peut être que le «nouvel» AK-47 n’existe pas, et qu’il n’existera jamais. Peut-être qu’aucun fusil ne pourra l’égaler: si résistant face à l’usure du temps, si fiable sur le terrain, si révolutionnaire dans son impact.

      Nicolas Schmidle

      Traduit par Jean-Clément Nau
      http://www.slate.fr/story/49857/kalachnikov

      Junior Sengard : «le panafricaniste» s’attaque au tribalisme

       

      «Dieu m’a envoyé sur terre pour chanter la paix, la solidarité et la concorde. Quand je ne serai plus là, certains comprendront ce message». Les dernières volontés d’un homme sentant sa mort prochaine ou l’expression d’une conviction? Impossible de se prononcer sans risque  de se tromper lorsqu’il s’agit de Junior Sengard.

      Depuis qu’il chante,  son style étonne, détonne même. Côté humain, l’homme reste égal à lui-même. Le 06 mai dernier, Junior Sengard a mis sur le marché discographique africain un maxi single de cinq titres intitulé «et ça fait quoi». «J’ai voulu unir davantage le Cameroun parce que j’ai remarqué que ce pays regorge des valeurs mais que certaines personnes se plaisent à encourager le tribalisme», explique t-il, un brin amer. Il dit lutter contre le tribalisme, qui selon lui, est dangereux pour la société humaine surtout qu’il profite plutôt à une poignée de personnes en quête de positionnement.

      Le maxi single comporte trois titres chantés, un remix et deux titres en instrumental. Le «Panafricaniste» invite tout le monde à se lever certainement pour danser avec Bawala Loussi, chanté en Baham, sa langue maternelle. C’est ainsi que l’artiste compte donne un avant gout de l’album du même nom qui sortira en février 2013, en featuring avec Njohreur, un artiste local.

      C’est en 1996 que Junior Sengard arbore la casquette de panafricaniste lorsqu’il chante l’Union Africaine. L’album fait la Une des hit-parades nationaux et internationaux. En 1998, il récidive avec «cassons les frontières», puis «Kunta Kinté» en 2003 et «vivons ensemble» en 2010. Partout, c’est l’hymne à l’unité de l’Afrique telle que l’ont voulu des nationalistes comme Thomas Sankara, Um Nyobe, Kouame Nkrumah ou Patrice Lumumba. L’artiste ne loupe pas une occasion pour rappeler à ses frères et sœurs du continent que le  destin de l’Afrique est entre ses mains, que « nous  ne pouvons pas continuer dans la division».

      Après la sortie de son premier album, Junior Sengard vit en France mais garde une oreille attentive sur l’actualité africaine. Cette fois, il appelle à tourner le dos au tribalisme. Pour y arriver, il fait confiance au peuple camerounais, qui selon lui, est un peuple de maturité, «prêt à traverser n’importe quel obstacle pour vivre dans la paix».

      El christian

       

      Cameroun: Le «roi David» défenseur des footballeurs camerounais

      Son nom se confond au football. Dans les chaumières comme dans les bureaux feutrés, tout le monde sait que pour nuire à David Mayébi, la recette est simple : lui interdire de parler foot. Parfois, agacé par la gestion approximative des affaires du ballon rond dans son pays, il se pose des questions, soutient des deux mains sa tête baissée contre le sol et lâche : «ça ne vaut pas la peine, je ne sais pas où va notre football…»Quelques minutes plus tard, il laisse tomber «il faut que j’apporte ma pierre à l’édifice».

      Et depuis quelques années, cette pierre roule. Elle fait moins de bruit mais produit beaucoup d’effets. Ancien footballeur dans de  grands clubs de football locaux et au sein des Lions indomptables du Cameroun, David Mayebi, la cinquantaine dépassée, s’investit dans la défense de la cause du footballeur. Pendant la coupe du monde de football en Italie en 1990 où l’équipe du Cameroun avait crée la surprise en atteignant les quarts de finale de la compétition, les droits des joueurs ont pris de sérieux coups. Il faut urgemment faire quelque chose au moment où les centres de formation pullulent comme des champignons et des recruteurs ruent de toutes parts.

      Mais, comment défendre les droits des personnes qui, pour beaucoup, ne connaissent pas leurs droits et devoirs. Le dilemme est là. Avec d’autres gloires du football national, David Mayebi met sur pied l’Association des Footballeurs Camerounais (Afc) en 1995. Sensibilisation, éducation, assistance psychologique et juridique aux joueurs, formation des anciens footballeurs et des journalistes de sport, plaidoyer pour le professionnalisme, etc, l’Afc impressionne par la qualité de ses arguments et ses interventions notamment la défense des footballeurs en bisbille avec leurs clubs au Cameroun et ailleurs.

      En peu de temps, l’association se tape un impressionnant siège à la périphérie de Douala, adhère à la Fifpro et représente les joueurs à la Fédération Camerounaise de football. Sur le plan individuel, David Mayebi est le seul africain noir dans le Board de la Fifpro. Alors que les succès de l’Afc s’amoncèlent, quelque chose d’inédit se produit en 2011.

      L’Etat a entendu les cris de l’Afc. Il décide de créer une ligue professionnelle de football pour encadrer les championnats de première et de deuxième division. Pour s’arrimer à la nouvelle donne, David Mayebi et ses camarades changent de vitesse. L’Afc devient le Syndicat National des footballeurs camerounais(Synafoc). Les acquis restent, le combat prend une dimension plus professionnelle. Entre temps, le roi David comme l’appellent sympathiquement ses amis, trône à la tête de la Fifpro division Afrique.

      Avec plus de cinq mille adhérents parmi lesquels des célébrités comme Samuel Eto’o, Geremi Njitap, Roger Milla (ambassadeur itinérant) ou Patrice Amba Salla (Ministre), le Synafoc  se positionne comme un acteur incontournable de la reconstruction du football camerounais, une idée chère à son président, qui lorgne déjà de nouveaux défis.

      El Christian  

       

       

      Le Ghana en négociation pour un nouveau pret avec la Chine

      Le Ghana a engagé des négociations avec la Chine pour un prêt d’un montant de 6 milliards de dollars U.S auprès de la China Exim Bank (CEB) afin de développer les infrastructure sociales de bases du pays, ont annoncé des sources officielles.

      « Cet argent ira à des secteurs comme la santé, l’éducation, l’eau et l’électricité », a affirmé le vice-président John Mahama Dramani, de retour d’un séjour en Chine, selon la radio publique ghanéenne qui fournit l’information sur son site internet consulté par Ouestafnews.

      Le Ghana, devenu un pays exportateur de pétrole depuis la fin 2010, a de plus en plus appel à la Chine en matière de coopération financière. Le nouveau géant de l’économie mondiale est selon le site spécialisé africaneconomicoutlook.org le pays qui compte le plus de projets dans le pays, avec 415 opérations validées, suivi de l’Inde et du Liban.

      Si les négociations avec la China Exim Bank aboutissent, le prêt viendra s’ajouter au 3 milliards de dollars accordés précédemment au pays par la Chinese Development Bank (CDB), dont 1 milliard déjà décaissé pour l’exploitation du gaz dans la plateforme pétrolière de Jubilee oil et aux 150 millions de dollars prêtés par l’entreprise de télécommunications chinoises Huawei technology afin de permettre au pays d’augmenter son taux d’accès à internet.

      Le président John Atta-mills a été souvent attaqué sur la question de la dette extérieure, qui de l’avis de ses opposants à doublé depuis sa prise de fonction en 2009.

      En mai 2011, le gouvernement poussé dans ses derniers retranchements a posé un acte inédit, selon une information publiée par Apanews, en publiant par l’intermédiaire de son ministre délégué à l’information Samuel Okudzeto Ablakwa le montant de la dette extérieure qui s’élevait à 13,4 milliards de dollars.

      En tant que « pays pauvre très endetté , le Ghana doit également adopter une stratégie réaliste de gestion de sa dette afin d’éviter de tomber dans le surendettement », peut-on lire sur africaneconomicoutlook.

      Thierry Barbaut pour info-afrique

      Audrey Dana : «L’Afrique m’a changée»

      Sortie Cinéma:
      L’enfant Fourmi,

      Exercice réussi pour un thème difficile: L’infanticide en Afrique…

      Bande annonce:

       

      Une jeune Française part au Bénin pour retrouver l’homme qui l’a quittée. La découverte de l’Afrique sera pour Cécile un choc. Perdue dans la brousse, elle se retrouve contrainte de recueillir un bébé, qu’elle tente de déposer à l’orphelinat, avant de l’adopter et de retourner vivre en France.

      Sept ans plus tard, constatant que l’enfant souffre d’instabilité psychologique, Cécile revient avec lui en Afrique… De la documentariste Christine François, on connaissait Brigade des mineurs: l’amour en souffrance, poignant reportage dont Maïwenn a tiré Polisse.

      Pour son premier long-métrage, la réalisatrice aborde le thème douloureux de l’infanticide rituel en Afrique. Inspiré de faits réels, étayé par une enquête approfondie, le film réussit le tour de force de raconter l’histoire de la mère adoptive d’un «enfant sorcier» sans tomber dans les clichés, ni le jugement.

      Mis en scène avec conviction, porté par l’excellente prestation d’Audrey Dana, ce premier film bouleversant traite avec justesse et subtilité d’un sujet actuel, complexe, toujours tabou en Afrique.

      Interview le Figaro d’Audrey Dana:

      www.lefigaro.fr

      Myra, rappeuse au Togo INTERVIEW

      Myra

      Repéré sur Facebook, voila un véritable talent comme nous les aimons.

      • Myra nous livre en exclusivité un interview, cette jeune femme dynamique possede un veritable sens artistique: Interviex Exclusif pour www.info-afrique.com

      Info-afrique : Bonjour Myra, pouvez-vous vous présenter (age, famille, activités, etc…) ?
      Myra : A l’état civil je me nomme EVENYA Afi Otoudo j’ai 19 ans je prépare une licence en finance comptabilité. Je suis issue d’une famille de trois enfants tous artistes, en bref Myra est tout simplement une personne qui adore la musique et qui par ses textes essaie de transmettre aux autres cette même passion.

      Info-afrique : Comment avez-vous pu produire votre clip ?
      Myra : mon clip est le fruit de mes propres efforts et du soutien de ma famille ainsi que de mes amis, n’ayant pas de producteur pour l’instant. Chaque personnes ayant figuré dans le clip a joué un rôle primordiale autant moralement que matériellement et j’en profite pour les remercier

      Info-afrique : Que pensez-vous de la musique et des possibilités qu’elle offre au Togo, notamment pour une femme.
      Myra : La musique Togolaise est en développement donc, pour le moment, elle n’offre pas beaucoup de possibilités aux femmes comme aux hommes qui l’exercent. mais elle permet à nous les femmes de parler des problèmes qu’on rencontre dans la société, de pouvoir conseiller nos sœurs et même nos mères sur certains sujets, mais elle a surtout permis a certaines consœurs de devenir une icône de réussite et d’espoir pour la population togolaise et d’avoirs les moyens de réaliser des œuvres comme créer un orphelinat, des ONG ou des associations qui œuvres à la protection de l’enfance et aux soutiens de la femme dans ses activités diverses . Ainsi, notre musique a non seulement le don d’adoucir les mœurs mais aussi de contribuer au développement culturel et social.

      Info-afrique : Vivez-vous de votre passion ? Comment vous organisez-vous ?
      Myra : pour l’instant j’ai plus de charge que de bénéfice résultant de ma musique mais dès que j’aurais trouvé un producteur j’espère que la balance s’inversera. Coté organisation mon staff est composé d’amis proches dont un manager, un tourneur, un beat maker et arrangeur (mon frère) qui est aussi mon directeur artistique et de ma sœur qui joue le rôle de metteur en scène.

      Info-afrique : Quel est votre rêve ?
      Myra : mon rêve c’est de réussir dans tous ce que j’entreprends surtout dans la musique, de pouvoir rendre fière non seulement ma patrie mais tous ceux qui on cru en moi et en mon talent.

      Info-afrique : Quel message aimeriez-vous faire passer aux jeune d’Afrique de l’Ouest qui voudrait se lancer dans la musique ?
      Myra : je leur dirai que rien ne s’obtient aisément mais que selon moi la recette du succès c’est : une bonne dose de talent, une bonne dose de détermination, une pincée d’organisation saupoudré de la grâce divine.

      Info-afrique : Prévoyez-vous de faire une « tournée » en France ? Accepteriez-vous de faire des premières parties de groupes ?
      Myra : pour l’instant aucune tournée en France n’est prévu mais surement que j’accepterai faire des premières parties de groupes dans la mesure du possible.

      Info-afrique : Quelle sont vos influences musicales ?
      Myra : ayant commencé par le chant avant de me lancer dans le rap j’ai eu diverses influences musicales à commencer par Myriam Makeba, Angelique Quidjo à Beyoncé, Missy Elliott, Da Bratt, Diam’s et autres. Toutes ces stars ont une façon particulière d’exercer leur musique et mon jardin musical est parsemé des belles mélodies qu’elles ont semées

      Info-afrique : Vous gérez vous vous-même votre look, avez-vous une équipe ?
      Myra : Mon look je le gère moi-même avec le conseil de certain amis, mais j’ai une petite équipe qui s’occupe des T-shirt et autres à l’effigie de Myra.

      Info-afrique : Vous utilisez les réseaux sociaux, qu’en pensez-vous ?
      Myra : je dirai qu’en général c’est une bonne chose surtout pour un artiste car elle permet de se faire connaitre, d’être proche de son public, d’avoir leur opinions et de partager sa musique avec eux.


      Info-afrique : Quels sont vos centres d’Intérêts ?
      Myra : la musique, la danses tous ce qui est artistique

      Info-afrique : On vous a vu sur une moto, et il semble une grosse cylindrée ???
      Myra : oui c’est vrai que j’adore les motos surtout les grosses cylindrée elle me permettent de m’évader et de trouver l’inspiration.

      Vos projets a venir ?
      Myra : je prépare d’autres singles avant la sortie de mon album l’année prochaine et des spectacles et scènes sont en vue mais je vous mettrai au parfum en temps et en heures.

      Avez-vous quelque chose a ajouter ?
      Myra : je voudrais dire merci a mon public et à tous ceux qui soutienne sans eux je n’en serai pas la et avec eux j’irai encore plus loin. je me suis fait le serment de ne pas vous décevoir et croyez moi je sui une femme de parole.

      Merci beaucoup d’avoir répondu a nos questions,

      N’hesitez pas a contacter info-afrique.com pour toute information complémentaires sur Myra

      Le Facebook de Myra

      Thierry Barbaut
      Info-afrique.com, Les nouvelles actualités d’Afrique

      La Bad dénonce le commerce inéquitable de l’or africain

      La montée croissante des prix de l’or constatée ces derniers années ne profite pas aux pays africains qui génèrent pourtant 20 % de la production mondiale, selon la Banque africaine de développement.

      « Le fonds du problème réside dans les accords d’exploitations injustes qui limitent sévèrement les possibilités de gains des pays producteurs, notamment au niveau des royalties qui restent très faibles », souligne une étude de la Bad dont copie est parvenue à Ouestafnews.

      Les multinationales étrangères disposent de la majorité des parts dans la plupart des mines d’or du continent, et les seuls revenus collectés par les Etats proviennent de l’impôt sur les bénéfices, selon les auteurs du rapport.

      Encore que sur ce point, soulignent-ils, « beaucoup de compagnies ont négocié des exonérations qui vont bien au-delà des prescriptions des codes miniers en vigueur », avant d’ajouter que « non seulement l’Afrique ne reçoit pas des revenus équitables mais son développement économique s’en trouve affecté ».

      Parmi les états animés d’une volonté de mettre fin à ces douteux contrats qui ne font qu’enrichir les multinationales occidentales, l’étude cite le cas du Libéria où le gouvernement a procédé à un inventaire de tous les contrats signés entre 2003 et 2006.

      « Sur les 105 contrats revisités, la suppression de 34 d’entre eux a été demandée et 14 ont été soumis à une renégociation, un des critères de base fixé était si le contrat signé profitait équitablement au pays ».

      Selon la Bad, l’Afrique produit en moyenne par 480 m3 d’or par ans, soit 20 % de la production mondiale annuelle qui est de 2400m3. Sur les 54 pays d’Afrique, 34 sont producteurs d’or.

      Les prix du métal a connu ces derniers années, une hausse vertigineuse, en août 2011, l’once atteignait la barre psychologique des 1700 dollars sur les marchés internationaux.

      Ce jeudi 12 avril 2012, le prix de l’once est à 1676 dollars sur les marchés internationaux. Le seuil des 1000 dollars a été franchi depuis mars 2008, année qui marque le début de la crise financière, et depuis le prix n’a cessé de grimper.

      Thierry Barbaut

      Miss Black France

      L’élection Miss Black France aura lieu le 28 avril 2012 à la Salle Wagram, à Paris.

      Les jeunes femmes noires vont enfin avoir leur élection. Jusqu’à aujourd’hui très peu représentée en France – et en tout cas pas dans les concours de « Miss » que l’on connait –, la beauté noire va pouvoir être mise en avant à sa juste valeur.

      L’élection Miss Black France est ouverte à toutes les jeunes femmes françaises ou étrangères vivant en France, de métropole, des DOM-TOM ou d’Afrique, âgées d’au moins 16 ans, sans autre critère que l’élégance et le charme.

      Elle aura lieu le 28 avril 2012 à la Salle Wagram, à Paris. Un jury de personnalités élira, au terme d’une sélection de plusieurs mois dans tout le pays, LA représentante de la beauté black française.

      Le site web

      La nouvelle poudrière africaine

      Excellent dossier du Courrier International

      • Trafic d’armes et de drogue, rébellions armées, base de groupes terroristes, prises d’otages, réfugiés, coup d’Etat et mutineries, le Sahel est devenu une poudrière.
      • La désagrégation s’accélère avec la victoire du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), appuyé par le mouvement touareg islamiste Ansar Dine et des combattants d’Aqmi. Ils contrôlent 50 % du territoire malien, soit près de 1 million de kilomètres carrés, un no man’s land deux fois plus vaste que la France.
      • Dans cette zone fragilisée depuis longtemps, une partie de l’impressionnant arsenal militaire libyen circule depuis la chute de Kadhafi.
      • Un péril pour l’Afrique.


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      Retrouvez l’intégralité du dossier sur le Courrier International

      LE G20 ET L’AFRIQUE – ŒUVRER ENSEMBLE POUR LA CROISSANCE ET LE DEVELOPPEMENT EN AFRIQUE

      Les mutations en Afrique défient les stéréotypes véhiculés au sujet de ce continent. L’Afrique compte près d’1 milliard de consommateurs et le taux de croissance de son économie devrait avoisiner les 6% au cours des cinq années à venir. En sus de la multiplication d’opportunités économiques sur le continent, la transparence des opérations gagne du terrain dans les secteurs public comme privé, tout comme la démocratie. Les liens entre l’Afrique et le reste du monde changent aussi. L’ère des relations unilatérales, de la distribution de l’aide est révolue, les relations se fondent de plus en plus sur les investissements et opportunités d’échanges réciproques et voient émerger des partenariats mieux équilibrés.

      L’Afrique a un rôle à jouer dans la résolution des défis mondiaux d’aujourd’hui. Mais le continent doit aussi répondre à des enjeux majeurs qui lui sont propres : accroître la production alimentaire, transformer les taux de croissance élevés en développement économique et social pour tous et garantir que les dirigeants nationaux œuvrent au bien-être de leurs citoyens.

      La présidence française du G20 doit saisir cette opportunité unique qui lui est offerte de soutenir et de promouvoir le développement de l’Afrique. Le Président Sarkozy a inscrit le développement parmi les grandes priorités du G20, aux côtés de la sécurité alimentaire, les infrastructures et la protection sociale. Il s’est engagé à mettre sur pied un mécanisme de financement innovant pour le développement dans le cadre du G20 d’ici la fin de l’année. En juin, une réunion ministérielle inédite fut organisée par le G20 sur l’agriculture dédiée principalement à la sécurité alimentaire et la volatilité des prix alimentaires. Autre innovation de la présidence française, la tenue d’une réunion conjointe des Ministres des Finances et des Ministres du Développement qui a eu lieu les 22 et 23 septembre. La France, qui assume également la présidence du G8 cette année, a cherché à rationaliser les deux processus autant que possible et soutient l’idée que le développement est une priorité incombant plutôt au G20, y compris aux bailleurs de fonds des pays émergents, qu’au G8. Le G20 a la responsabilité et l’opportunité sans précédent de prendre la tête des efforts mondiaux en faveur du développement.

      ONE en appelle au G20 pour être le chef de file d’initiatives qui changeront la donne sur les sujets suivants :
      •L’accroissement des ressources et de leur efficacité dans la lutte pour la sécurité alimentaire
      •L’augmentation des financements consacrés au développement
      •La promotion de la bonne gouvernance et de la transparence
      •Le soutien apporté au développement d’une croissance durable et inclusive.

      La priorité dans tous ces domaines doit être de promouvoir la responsabilité et l’obligation de rendre des comptes.

      Accroître les ressources et leur efficacité dans la lutte pour la sécurité alimentaire

      Un des meilleurs moyens de réduire la pauvreté en Afrique est d’investir dans l’agriculture. L’agriculture représente environ 30% du PIB du continent et constitue la source principale de revenus de deux Africains sur trois. Lorsque les petits exploitants ont un accès stable aux marchés, ils peuvent vivre de leur production, scolariser leurs enfants et contribuer à sortir leur communauté durablement de la pauvreté. C’est cet effet multiplicateur qui explique pourquoi l’on considère que les investissements agricoles sont deux à quatre fois plus efficaces dans la lutte contre la pauvreté que la croissance de tout autre secteur d’activité.

      Ceci prend d’autant plus d’importance que les prix des denrées alimentaires atteignent de nouveau un pic historique et que plus de 13 millions de personnes sont menacées de famine dans la Corne de l’Afrique. Près de deux ans ont passé depuis le Sommet de l’Aquila et les bailleurs de fonds n’ont toujours pas défini quand et comment ils honoreraient leurs engagements, sans parler des éventuelles solutions aux problèmes grandissants entraînés par l’envolée rapide des prix alimentaires. D’après la Banque mondiale, 44 millions de personnes de plus ont rejoint les rangs de la pauvreté depuis juin 2010 en raison de la hausse des prix alimentaires. Il faut également mentionner la recrudescence d’opérations d’achat et d’investissement fonciers de grande échelle ces dernières années, souvent le fait d’acteurs étrangers. La faible transparence de ces opérations « d’accaparement des terres » pose la question du respect des droits fonciers des populations locales.

      Parallèlement, le secteur privé est un élément clé nécessaire pour améliorer la sécurité alimentaire : il crée des opportunités d’emplois et réduit les barrières au commerce agricole. Cependant, en comparaison à d’autres secteurs, l’agriculture présente de plus grands obstacles aux investissements privés en raison de la diversité des terres, de mauvaises infrastructures et d’une faible densité de population. Un marché fragile est synonyme de rendements potentiellement plus faibles. Pour mettre en lumière l’énorme potentiel de l’agriculture africaine, il faudra attirer l’investissement privé ce qui nécessitera des politiques et des règles qui permettront d’améliorer l’environnement des affaires, le développement et l’amélioration des infrastructures liées aux transports, aux télécommunications, à l’énergie et à l’eau et des mécanismes novateurs de gestions des risques.

      Afin de faire de l’agriculture le moteur du développement de l’Afrique, ONE encourage le G20 à :

      Augmenter les ressources dédiées à l’agriculture et à la sécurité alimentaire
      •Reconnaître le besoin pressant d’investissements d’urgence et d’investissements à long terme, lancer un appel à la communauté internationale pour financer la totalité de l’appel de l’ONU pour la Corne de l’Afrique et augmenter les efforts de développement à court ou long terme dans la région.
      •Réaffirmer l’engagement pris par le G20 en 2009 à L’Aquila d’accroître les fonds disponibles pour le développement agricole à long terme et s’accorder à définir une feuille de route pour honorer ces engagements qualitatifs et quantitatifs d’ici 2015.
      •Convenir d’œuvrer vers la définition d’un cadre et d’engagements de tous les membres du G20 en faveur d’investissements sur le long terme consacrés à la productivité agricole et à l’accès à l’alimentation dans les pays en développement, à adopter lors de la prochaine réunion du G20 à Mexico.
      •Lancer un appel aux dirigeants africains pour qu’ils appliquent en toute transparence l’engagement de Maputo de consacrer au minimum 10% des budgets nationaux à l’agriculture.
      •Reconnaître les efforts consentis et les premières victoires du Programme mondial pour l’agriculture et la sécurité alimentaire (GAFSP), exiger que les bailleurs de fonds existants honorent leurs promesses de financement et lancer un appel à des levées de fonds supplémentaires dans le contexte d’une crise alimentaire persistante et l’émergence de perspectives nouvelles pour les investissements dans la productivité agricole.
      •S’engager à financer intégralement le Fonds international de développement agricole (IFAD) lors de la 8ème conférence de reconstitution en décembre 2011, afin de lui permettre de continuer à aider les femmes et hommes pauvres du milieu rural à augmenter leurs revenus et à améliorer leur sécurité alimentaire.

      Réduire la volatilité des prix des denrées alimentaires
      •Définir des mesures réglementaires, dont la création de limites de position pour les dérivés alimentaires de gré à gré et les contrats à terme de denrées alimentaires négociés par les fonds indiciels ainsi que l’obligation de soumettre tous les dérivés de matières premières à des procédures de notification, de compensation et de suivi. Des organismes de réglementation appropriés ad hoc doivent veiller à la mise en œuvre effective de ces mesures.
      •Se féliciter des efforts de l’UE pour mettre sur pied une commission de régulation des marchés à terme.
      •S’engager à rendre plus transparentes les informations concernant les stocks de céréales disponibles au moyen d’un Système d’Information sur les Marchés Agricoles (AMIS).

      Empêcher “l’accaparement des terres”
      •Créer une commission en charge de présenter au groupe des ministres des Finances du G20 d’ici juin 2012 un rapport proposant une liste de principes régulant l’acquisition transparente et juste des terres dans les pays en développement afin de protéger les droits et de promouvoir le développement durable des petites exploitations et des communautés rurales.

      Améliorer la gestion des risques agricoles dans les pays pauvres
      •Reconnaître que les investissements dans les programmes de gestion des risques agricoles et de protection des revenus permettent d’amortir l’impact des envolées de prix et de renforcer la résilience des pays pauvres et des agriculteurs pauvres face à la flambée des prix.
      •Se féliciter de la création d’une boîte à outils de gestion de risque et s’engager à présenter chaque année l’état d’avancement de la mise en œuvre de ce dispositif.

      Permettre les investissements du secteur privé
      •S’engager à améliorer la mise en commun des capitaux publics et privés dans des fonds nouveaux et existants pour financer des opportunités commerciales dans des domaines souvent négligés. Alors que le potentiel pour le développement pourrait être considérable, les fonds doivent répondre aux besoins des petits agriculteurs sans avoir d’impact négatif sur les communautés rurales.
      •Convenir d’étendre l’Autorité américaine de crédit de développement (US Development Credit Authority) et autres programmes similaires de manière intelligente et prudente pour fournir aux agriculteurs défavorisés le capital nécessaire pour développer leurs petites entreprises et leurs revenus.
      • Décider de lancer des Garanties de marché (AMC) pour l’agriculture afin de promouvoir le développement et le déploiement rapides des technologies telles que des semences et engrais adaptés dans les zones reculées. En garantissant un marché d’avenir pour des produits efficaces, les Garanties de marché incitent les entreprises privées à faire preuve de créativité et augmenter leurs investissements.

      Promouvoir la bonne gouvernance et la transparence

      La bonne gouvernance est la clé du développement durable pour tous. L’absence de gouvernement efficace et transparent au service de ses citoyens empêche le développement du secteur privé et de la société civile et augmente le risque d’utilisation inefficace des ressources nationales et internationales pour le développement. C’est tout particulièrement le cas pour l’industrie extractive, secteur qui génère les plus grosses recettes d’Afrique, plus de neuf fois le montant total de l’aide internationale. Toutefois, les pays africains richement dotés de ressources ont trop longtemps été le berceau d’institutions financières et politiques faibles, terrain fertile pour la corruption et la mauvaise gestion des ressources. Le premier pas vers la résolution de ces problèmes est d’assurer une transparence accrue : ainsi les investisseurs et la société civile ont accès à l’information nécessaire pour prendre des décisions commerciales avisées et demander des comptes aux dirigeants. L’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) contribue à renforcer les capacités de la société civile à demander des comptes à leur gouvernement dans les pays en développement dotés de ressources abondantes tandis que la Charte sur les ressources naturelles offre un cadre plus vaste de promotion du développement durable global. Cette application systématique des principes de la transparence est aujourd’hui dupliquée dans d’autres secteurs économiques moteurs de la croissance africaine. Citons l’Initiative pour la transparence dans le secteur de la construction qui a pour objectif d’améliorer l’efficacité des projets de construction à financement public qui sont souvent freinés par la mauvaise gestion, le gaspillage et la corruption.

      Toutefois, si de tels principes directeurs et de telles initiatives sont des outils efficaces, ils ne remplacent pas la législation et la ratification de conventions internationales qui sont la seule garantie d’une concurrence juste et non-faussée. Dans l’industrie extractive, un bon exemple est celui de la Loi Dodd-Frank adoptée en juillet 2010 aux Etats-Unis. Il est également crucial que les citoyens aient accès à l’information et puissent l’utiliser comme levier, ce que permettrait la généralisation de l’accès à internet.
      Afin de promouvoir la bonne gouvernance et la transparence comme leviers du développement en Afrique, ONE encourage le G20 à :

      Rendre la gestion des ressources naturelles plus transparente
      •S’engager à adopter et appliquer des lois et réglementations de transparence obligeant les entreprises des secteurs pétrolier, gazier et minier à divulguer, pour chaque pays où ils sont présents, leurs données financières, projet par projet et pays par pays.
      •Soutenir l’ITIE qui joue un rôle majeur dans la constitution de groupes multi-partites visant à promouvoir la transparence et la responsabilité.
      •Adopter les principes de la Charte sur les ressources naturelles au niveau régional (UA) et national comme cadre de promotion du développement durable global.

      Appliquer le Plan d’action du Groupe de travail contre la corruption du G20 et aller au-delà
      •Garantir que tous les membres ont ratifié la Convention des Nations unies contre la corruption et l’appliquent avec rigueur.
      •Encourager, par le truchement du Groupe de travail contre la corruption, l’initiative StAR (Stolen Asset Recovery, restitution des avoirs détournés) de la Banque mondiale.
      •Appliquer les principes de transparence à d’autres secteurs – par exemple, inclure dans les recommandations du Groupe de travail sur les infrastructures la nécessité de renforcer l’Initiative pour la transparence dans le secteur de la construction.

      Augmenter les financements consacrés au développement

      Lors de l’adoption par les dirigeants mondiaux des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) en 2000, il était clair que des ressources supplémentaires seraient nécessaires pour atteindre les objectifs ambitieux. Lors du Sommet du G8 à Gleneagles en 2005, le G7 et d’autres bailleurs ont approuvé le doublement de l’aide au développement à destination de l’Afrique à l’horizon 2010 [1]. Seule une minorité de pays a atteint leurs objectifs et les promesses de 2005 ont été déçues à l’heure des comptes fin 2010.

      De nombreux membres du G20, autres que ceux du G8, sont aujourd’hui des bailleurs conséquents. Selon le Comité de l’aide au développement (CAD) de l’OCDE, les pays non-G8 du G20 consacrent environ 12 à 14 milliards de dollars à l’aide au développement par an [2]. La plupart de ces nouveaux bailleurs ne communiquent pas leurs chiffres d’APD au CAD ce qui explique le peu d’information disponible sur ces investissements, leur impact et leur efficacité. Les pays non-membres du CAD sont encouragés à communiquer au CAD, de façon transparente et sous format normalisé, les informations concernant le montant annuel d’aide au développement versé. En effet, la qualité de l’aide est aussi importante que la quantité et le quatrième Forum de haut niveau sur l’efficacité de l’aide en Corée du Sud est l’occasion pour les donateurs de réaffirmer (ou d’annoncer dans le cas des nouveaux bailleurs) leur engagement en faveur d’une amélioration de l’utilisation des fonds et d’une plus grande efficacité de l’aide.

      L’augmentation des ressources nationales est également incontournable pour assurer le développement et les gouvernements africains ont affiché leur volonté d’accroître les investissements nationaux dans les secteurs économiques clés. Or, en 2008, seuls dix pays africains sur quarante-cinq étudiés consacraient 10% de leur budget national à l’agriculture conformément aux engagements de Maputo et en 2006, ils n’étaient que six à tenir l’objectif convenu à Abuja d’allouer 15% de leur budget national à la santé [3].

      Au-delà de ces financements prévus, il ne fait pas de doute que des ressources supplémentaires seront indispensables pour assurer le développement et à cette fin, plusieurs mécanismes de financement innovants ont été imaginés. Ces mécanismes ont d’ores et déjà apporté leur contribution ces dernières années. De 2000 à 2008, les mécanismes de financement innovants ont permis de lever plus de 57 milliards de dollars, soit 4,5% de l’APD totale brute [4]. Une autre source de financement encore inexploitée est la diaspora : un grand emprunt africain financé principalement par la diaspora pourrait mobiliser les ressources nécessaires pour des projets d’infrastructures régionales. Certains de ces mécanismes invitent le secteur privé à accroître sa participation dans le développement mondial et s’articulent ainsi parfaitement avec le « Consensus de Séoul sur le développement ».

      Afin de mobiliser des fonds supplémentaires pour le développement et garantir le bon usage fait de ces ressources en vue du développement de l’Afrique, ONE encourage le G20 à :

      Honorer ses engagements d’augmentation et d’amélioration de l’aide
      •Les bailleurs de fonds qui n’ont pas honoré leurs engagements pour 2010 doivent établir un plan d’action afin d’atteindre les objectifs fixés aussi rapidement que possible. Les bailleurs qui n’ont pas défini d’objectifs d’aide au développement pour l’après-2010 doivent le faire et fixer un calendrier détaillé des objectifs et des dates de livraison de l’aide à l’Afrique subsaharienne.
      •En novembre lors du quatrième Forum de haut niveau sur l’efficacité de l’aide en Corée du Sud, les Etats doivent réaffirmer (ou adopter dans le cas des nouveaux bailleurs) des principes solides d’efficacité de l’aide.
      •Garantir que tous les engagements pris sont conformes aux principes « TRACK », c’est-à-dire qu’ils sont transparents, axés sur les résultats, accompagnés d’une définition claire de leur additionalité et de leur conditionnalité et l’avancement doit être surveillé et suivi par un mécanisme indépendant pour garantir que les promesses faites sont tenues.

      Promouvoir la mobilisation des ressources nationales
      •Encourager les pays en développement à améliorer leurs politiques et dispositifs fiscaux afin de constituer un socle de recettes stable pour financer des programmes nationaux de développement.
      •Prendre l’engagement de soutenir ces efforts par le biais notamment de l’expertise technique et le partage des leçons apprises.
      •Réaffirmer la volonté de travailler ensemble vers une plus grande transparence et de meilleurs échanges d’information entre les centres financiers et s’engager à rendre disponibles aux citoyens et à la société civile dans tous les pays les informations concernant tous les flux financiers, publics ou privés.

      Mettre sur pied des financements innovants pour le développement
      •Soutenir le rapport de Bill Gates sur le financement des efforts de développement commandité par Nicolas Sarkozy pour le G20. Les chefs d’Etat doivent prendre l’engagement d’en appliquer les recommandations.
      •Créer un groupe pionnier de membres du G20 qui appliqueraient une taxe sur les transactions financières (TTF) d’ici la fin de l’année et reverseraient au moins la moitié des fonds levés à la lutte contre la pauvreté et le changement climatique dans les pays en développement, tout particulièrement en Afrique.
      •De plus, d’ici la fin de l’année, tous les pays du G20 non-membres du groupe ayant adopté une TTF pour le développement et le climat doivent s’accorder à adopter seuls ou collectivement au moins un mécanisme de financement innovant afin de contribuer à l’accroissement des ressources pour le développement.
      •Réaffirmer l’engagement pris de réduire plus avant le coût considérable des envois de fonds conformément à la promesse faite en 2009 à L’Aquila. Les chefs d’Etat doivent annoncer leur volonté d’abaisser de 5% en moyenne les coûts des envois de fonds d’ici 2014 et d’agir contre les pics de prix saisonniers identifiés par la Banque mondiale.

      Encourager une croissance durable et inclusive

      Le Consensus de Séoul sur le développement définit les diverses politiques de promotion de la croissance africaine envisageables. Toutefois, afin de contribuer efficacement à la lutte contre la pauvreté, la croissance économique doit être canalisée pour qu’elle soit équitable et qu’elle profite à tous autant que possible.
      De grandes inégalités au sein d’une société non seulement excluent les plus pauvres de la croissance et de ses avantages, elles peuvent également coûter cher à la société en termes économiques [5] et mettre en péril la croissance future. Les politiques qui visent uniquement à augmenter le taux de croissance moyen sans cibler les inégalités ou les contrebalancer courent le risque d’aggraver la situation de pauvreté, tout particulièrement dans les pays à fortes inégalités. Le meilleur moyen d’assurer que la croissance économique contribue à l’éradication de la pauvreté est de promouvoir une croissance bien répartie et équilibrée d’une intensité maîtrisée. Négliger cette réalité pourrait fortement compromettre les efforts de réduction de la pauvreté.

      Un des secteurs-clés de la croissance pro-pauvre est le secteur des infrastructures et le G20 peut apporter une contribution significative dans ce domaine. L’absence d’accès aux infrastructures de transport, d’énergie, d’assainissement et d’irrigation fait reculer l’activité économique et entraîne des réductions de la production qui peuvent atteindre 40%. Toutefois, les investissements dans les infrastructures font cruellement défaut en Afrique subsaharienne : selon des estimations récentes de la Banque africaine de développement (BAD), le déficit d’investissement dans les infrastructures en Afrique est de plus de 45 milliards de dollars par an. 70% de la population du continent est privée d’accès à l’électricité, 95% de l’agriculture est non-irriguée et la majorité de la population rurale n’est pas reliée aux marchés par des routes praticables. L’Afrique subsaharienne manque encore d’infrastructures de base essentielles pour le développement humain, la création de marchés viables et la lutte efficace contre la pauvreté. Ce sont trop souvent les plus pauvres qui paient le prix fort, tant en termes financiers qu’en temps passé, pour accéder à des services de base tels que les soins de santé, l’éducation et les infrastructures d’assainissement. Or, l’atteinte des objectifs du Millénaire pour le développement est étroitement liée à l’accès aux infrastructures de base.

      L’Afrique ne représente que 3,3% des échanges commerciaux mondiaux. L’intensification des échanges intercontinentaux et mondiaux, sous condition que les populations pauvres en soient parties prenantes, contribuerait grandement à générer la croissance économique et à lutter contre la pauvreté. L’Afrique souffre encore de nombreux obstacles internes au commerce : l’absence d’infrastructures régionales, des coûts de transport élevés, des barrières tarifaires importantes sur des biens pour lesquels le continent jouit pourtant d’un avantage comparatif, les subventions agricoles dans les pays développés, les règles d’éligibilité aux régimes de préférence commerciale qui sont à la fois onéreuses et complexes (telles les règles d’origine) et les faibles capacités de production. A l’échelle régionale, les pays n’ont appliqué que partiellement les accords de réduction des obstacles au commerce visant à promouvoir une meilleure intégration économique et physique de leurs marchés. Le développement d’infrastructures régionales est crucial à cet égard.

      Afin de garantir que la croissance contribue au développement de l’Afrique et à l’éradication de la pauvreté, ONE encourage le G20 à :

      Promouvoir les infrastructures pro-pauvres
      •Apporter son soutien aux principes de l’OCDE sur le rôle des infrastructures dans la lutte contre la pauvreté, ceux pour les entreprises multinationales et les principes Ruggie de l’ONU et encourager l’utilisation de critères d’investissement durables et pro-pauvres pour tout projet d’infrastructure, y compris ceux financés par des fonds privés.
      •Promouvoir les projets identifiés par le groupe d’experts de haut niveau sur les investissements dans les infrastructures et les soumettre à une évaluation d’impact social et environnemental. Promouvoir l’Initiative pour la transparence dans le secteur de la construction et lancer un appel à toutes les entreprises actives dans ce secteur à rejoindre l’Initiative.
      •Organiser une conférence d’ici la fin de l’année afin de lancer une initiative en faveur de l’investissement des fonds souverains dans les infrastructures pro-pauvres. L’objectif de cette initiative serait de coordonner les financements provenant des fonds souverains pour les investir dans des projets d’infrastructures énergétique, hydrique, d’assainissement et de transport à but pro-pauvre en Afrique. Cette initiative serait également l’occasion d’étudier de nouveaux moyens de mobiliser des fonds supplémentaires pour l’entretien des infrastructures et de présenter des propositions concrètes en ce sens au G20 l’année prochaine.
      •Soutenir l’initiative de la Banque africaine de développement de créer une place de marché électronique pour les infrastructures africaines.

      Garantir une croissance pour tous
      •faire le suivi de l’inégalité et la distribution des richesses, en complément du suivi habituel des taux de croissance et demander au FMI de faire du suivi de l’inégalité une partie intégrale des consultations pays de l’article IV.

      1. Afin de doubler collectivement l’aide au développement pour l’Afrique, le G8 a pris l’engagement d’augmenter les budgets qui y sont alloués pour atteindre 25 milliards de dollars par an en 2010 ($22.6 milliards de dollars à prix constants avec pour année de référence 2009).

      2. OCDE-CAD. http://www.oecd.org/dataoecd/58/24/45361474.pdf

      3. OCDE et CEA-NU. 2010 Examen mutuel de l’efficacité du développement en Afrique. http://www.oecd.org/document/48/0,3746,en_37489563_37489442_42169968_1_1_1_1,00.html

      4. Banque mondiale, « Innovative Development Finance », de Navin Girishankar. Ce chiffre inclut des émissions d’obligations en devise locale et donc ne représente pas uniquement des financements innovants provenant des bailleurs de fonds.

      5. Ramcharan R (2010) “Inégalités intenables” Finances et Développement, Sept 2010, p. 24-25, FMI, Washington.

      Source: www.one.org

      Cameroun : Des personnels de santé réclament de meilleures conditions de travail

      Cameroun : Des personnels de santé réclament de meilleures conditions de travail
      Assis à même le sol ou débout, reprenant en chœur des refrains connus de tous, ils ne désarment pas. Depuis le 23 avril, usagers et patients vivent les mêmes scènes dans certains hôpitaux publics où les personnels medico sanitaires sont en grève suite à un mot d’ordre lancé par le syndicat national des personnels medico sanitaires du Cameroun(Synpmes).

      Dans un communiqué affiché dans les hôpitaux publics à travers le pays, le Syndicat dénonce, entre autres, la non application par les pouvoirs publics de la convention collective des hôpitaux de la première catégorie et de leurs statuts et règlements intérieurs, la non prise en charge médicale des personnels medico sanitaires et de leurs familles nucléaires, la mauvaise gestion financière et technique des hôpitaux et la maltraitance des personnels de santé. Il demande au gouvernement de rallonger l’âge de départ à la retraite à 60 ans au lieu de 55 ans tels que le prévoient actuellement les textes organiques de ce corps de métier.

      Selon Ndom Obeka Appolo, président régional du Synpmes pour le Littoral, la légalisation du statut particulier des travailleurs du Ministère de la santé est le point essentiel de la revendication. «En réalité, on a plusieurs fois négocié sur ce statut particulier. On a l’impression qu’il ne sortira jamais. Ce statut particulier est pour ces travailleurs, ce que la bible est pour le chrétien ; nous pensons qu’on ne peut pas travailler sans lui. Maintenant, tout dépend du Président de la République», indique le syndicaliste entouré par ses camarades, sifflets en main et brassard noir sur le bras gauche.
      Avant d’entamer ce mouvement d’humeur, les personnels médico sanitaires ont pris la peine d’avertir, à travers une correspondance, le Ministère de la santé publique huit jours auparavant.
      Cette menace a d’abord laissé de marbre les autorités. Mais, face à la détermination des grévistes, le Ministre de la santé publique, André Mama Fouda, a convoqué pour le 26 avril une réunion interministérielle d’urgence pour discuter avec les personnels soignants mecontents. Seulement, le Synpmes, habitué à ce type de rencontres généralement improductives n’y croit plus vraiment. « C’est le même refrain, les mêmes promesses. Si on ne trouve pas la solution à Yaoundé, la grève va se poursuivre », menace Ndom Obeka Appolo.

      Les personnels en grève qui assurent néanmoins le service minimum entendent paralyser les morgues des hôpitaux publics au cas où les négociations avec le gouvernement déboucheraient sur un échec.

      De notre correspondant au Cameroun:
      El Christian

      Macky Sall en visite à Paris

      Le président Sénégalais

      Signature d’un accord militaire et économique entre la France et le Sénégal

      Le nouveau président de la République sénégalaise, Macky Sall, élu le 25 mars, est, depuis mardi, en visite officielle en France. Il a rencontré ce mercredi son homologue, Nicolas Sarkozy. Ils ont évoqué « le développement de la coopération franco-sénégalaise ». Un accord de défense et un accord budgétaire ont été signés à l’issue de leur rencontre.

      Le président (fraîchement élu) de la République sénégalaise, Macky Sall, a été convié à un déjeuner ce mercredi par le président français, Nicolas Sarkozy, au Palais de l’Elysée. Un accord de coopération militaire et économique a été signé entre les deux présidents.
      Macky Sall est arrivé en France mardi en compagnie du ministre des Forces armées, Augustin Tine, ainsi que du chef d’Etat-major général des Armées, le général Abdoulaye Fall.

      Le président Sénégalais

      Selon TV5 Monde, cet accord redéfinit les principes de coopération militaire entre la France et le Sénégal, et ce, en « toute transparence ». Celui-ci intervient à la suite de la décision préalablement prise par Nicolas Sarkozy et l’ex-président sénégalais, Abdoulaye Wade, de réduire l’effectif des troupes françaises à Dakar, passant ainsi de 1200 à 300 soldats.

      Un accord budgétaire a également été signé au cours de cette rencontre. La France s’est engagé à débloquer 130 millions d’euros, dont 50 millions d’euros en juin 2012. Macky Sall a déclaré que ce prêt est « un gros ballon d’oxygène que la France accorde au peuple sénégalais ». Le Sénégal se trouve dans une grave situation économique. Ce prêt permettrait de redresser quelque peu la situation du pays.

      Une économie pillée

      Lors de son accession à la magistrature suprême en 2000, Abdoulaye Wade s’était réjoui d’hériter de 200 milliards de FCFA (environ 300 millions d’euros) d’Abdou Diouf dans les caisses du Trésor. Macky Sall ne peut malheureusement pas en dire autant. A la Présidence et dans certains ministères, l’argent s’est évaporé, le mobilier et le matériel informatique ont disparu et les véhicules se sont envolés au lendemain du départ de la présidence de l’ancien dirigeant.

      Sources: afrik.com

      Les femmes du Congo face aux séquelles des viols

      Une victime de viol récupère à l’hôpital de Goma, dans l’Est de la République démocratique du Congo : le viol a fréquemment été utilisé comme arme de guerre dans la région.

      La situation dramatique des rescapées de la guerre et de la violence sexuelle

      Par Mary Kimani

      “S’il y avait eu la paix, cela ne nous serait pas arrivé”, dit Kasoke Kabunga. Comme des milliers d’autres femmes dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), Kasoke et sa fille ont été violées par des miliciens armés. Sa fille est morte, Kasoke a survécu mais a contracté le VIH/sida.

      Une victime de viol récupère à l’hôpital de Goma, dans l’Est de la République démocratique du Congo : le viol a fréquemment été utilisé comme arme de guerre dans la région.

      Leur tragédie met un visage féminin sur les 10 ans de guerre en RDC, qui ont fait plus de 3 millions de morts et déplacé 3,5 millions de personnes. Aujourd’hui, une poignée de Congolaises courageuses essaient d’aider Kasoke et d’autres femmes rescapées à trouver des solutions aux multiples problèmes auxquels elles font face.

      Rachel Kembe, médecin, fait partie de ces Congolaises qui leur viennent en aide. En 1997, alors que des centaines de femmes gravement blessées arrivaient des régions de Masisi et Ruchuru dans la ville de Goma, elle et cinq autres femmes ayant des formations professionnelles leur sont venues en aide en fondant l’Association nationale des mamans pour l’aide aux déshérités (ANAMAD).

      “Nous donnions de 20 à 50 dollars des Etats-Unis par mois, explique Mme Kembe, c’est comme cela que nous avons commencé notre travail. Il y a aujourd’hui 2 500 rescapées de viols dans la région de Goma et dans les villages environnants que nous avons aidées d’une manière ou d’une autre.” Mais le nombre de victimes continue à augmenter.

      “Le viol, ajoute-t-elle, est utilisé dans cette guerre comme une arme.” Les estimations de l’ONU confirment la fréquence de cette pratique. Le Secrétaire général adjoint de l’ONU aux opérations de maintien de la paix, Jean-Marie Guéhenno, a déclaré en octobre 2006 que 12 000 femmes et filles avaient été violées au cours des seuls six mois précédents.

      Une psychologue (à gauche) s’entretient avec une survivante congolaise : De meilleurs services sont nécessaires pour aider les femmes comme elle à surmonter leur traumatisme physique et mental.

      La guerre a éclaté au Congo quand les milices et les forces armées qui avaient présidé au génocide de 1994 au Rwanda voisin se sont repliées après leur défaite et installées dans des camps de réfugiés civils établis dans les provinces orientales de la RDC. Leurs attaques répétées contre le nouveau Gouvernement du Rwanda ont conduit celui-ci à riposter en 1996, précipitant une guerre régionale. Cette guerre a, à son tour, provoqué l’apparition de nouvelles milices armées. Les victimes du conflit ont été principalement des civils et le viol et la torture des femmes sont devenus pratiques courantes chez les combattants.

      En 2004–2005, l’ONU et les organisations non gouvernementales (ONG) estimaient que jusqu’à 100 000 femmes avaient été violées dans l’ensemble des provinces de l’Est de la RDC.

      ‘Nos ressources ne sont pas suffisantes’

      Les survivantes font face à de nombreux problèmes juridiques et médicaux et à de difficiles conditions de vie. Nyota Mbulu, 27 ans, a été violée par quatre miliciens à Uvira. Ses parents et son mari ont été tués. Elle a fui à Goma et tout perdu. Nyota a aussi contracté le VIH/sida et, ayant atteint les phases finales de la maladie, est trop faible pour gagner sa vie. L’ANAMAD a construit des logements de fortune pour 38 femmes déplacées et leurs enfants mais Mme Kembe souhaiterait pouvoir faire beaucoup plus. “Nos ressources ne sont absolument pas adaptées à cette tâche”, a-t-elle déclaré à Afrique Renouveau.

      L’ANAMAD calcule que 200 000 dollars suffiraient à fournir des abris rudimentaires aux femmes les plus démunies, à améliorer l’école que l’association a improvisée pour les enfants de ces femmes et à payer les salaires des enseignants pendant trois ans. “Nous avons déjà le terrain, explique Mme Kembe, nous avons réussi à convaincre les autorités régionales de nous fournir ce dont nous avions besoin. Le seul problème maintenant est de trouver l’argent.”

      Une femme de l’Est du Congo, séropositive après avoir été victime en 2002 d’un viol collectif commis par des miliciens.

      Soutien mutuel

      Certaines femmes, comme Marie Donatienne, ont essayé de remédier à leurs problèmes en vivant en commun. Marie Donatienne est originaire de Bukavu, sur les rives du lac Kivu, une magnifique région terrorisée pendant la guerre par trois groupes armés qui attaquaient les villages, pillaient les maisons, détruisaient les biens des habitants et violaient les femmes.

      Elle a été violée sous les yeux de son mari — une tactique courante pendant la guerre du Congo et le génocide rwandais. Le but est, selon les experts, d’humilier au maximum les femmes et leur communauté et de “briser la résistance” en inspirant la peur. Ces femmes sont souvent ensuite rejetées ou abandonnées par leur communauté. Marie Donatienne a vu son propre mari la quitter quand elle est tombée enceinte, ils se sont cependant réconciliés depuis.

      Cette expérience a incité Marie Donatienne, qui vit maintenant à Goma, à fonder l’association des Mamans organisées pour le développement de l’Est du Congo (MAODE), grâce à laquelle des femmes comme elle peuvent s’entraider. Ce qui leur manque en ressources, elles le compensent par la solidarité.

      A Goma, les membres de MAODE mettent leurs ressources en commun pour louer 15 pièces qui abritent chacune de 12 à 16 personnes. Partager un logement apporte à chacune plus de stabilité que vivre seule. Mais ces pièces sont souvent surpeuplées, les femmes fréquemment malades et incapables de travailler. Et parfois, en dépit de leurs efforts communs, elles risquent aussi d’être expulsées.

      Mme Rayika Omar, Directrice d’African Rights, une organisation qui aide les survivantes de viol du Rwanda, a récemment noté qu’en Afrique centrale “les associations de femmes sont à présent la principale source d’aide pour les victimes de viol et les femmes souffrant du VIH/sida”. Malheureusement, ajoute-t-elle, “face à des problèmes de grande ampleur, persistants et pratiquement sans issue, ces groupes n’ont reçu qu’une assistance intermittente, partielle ou temporaire”.

      Mme Jeanne Ward, chercheuse pour un groupement ad hoc d’organismes des Nations Unies et d’ONG qui luttent contre la violence sexuelle, est d’accord avec cette analyse. Dans une entrevue avec IRIN, agence de presse humanitaire de l’ONU, elle note que les viols systématiques constatés de plus en plus souvent pendant les conflits ont surtout suscité dans l’opinion mondiale une réaction de choc et d’horreur impuissante.

      Mme Ward demande à ceux qui disposent des ressources nécessaires de s’interroger sur la manière de répondre à ce problème.

      Assistance médicale

      Les survivantes de viol souffrent souvent de graves blessures internes qui demandent d’importantes interventions chirurgicales. Mais obtenir cette aide est difficile. Même avant la guerre, les services de santé de la RDC étaient défaillants et sous-financés, minés par la corruption et la mauvaise gestion. De nombreux hôpitaux n’avaient plus d’eau ou d’électricité. Certains n’avaient plus de toits ou de fenêtres. Le Gouvernement avait fréquemment cessé de payer ou de soutenir le personnel médical.

      La guerre n’a fait qu’aggraver cette situation. Aujourd’hui, en dehors des villes de Goma et de Bukavu, peu de dispensaires ruraux peuvent traiter les séquelles des viols. Le personnel n’a souvent pas la formation nécessaire pour soigner de graves lésions des tissus internes, et encore moins dépister et prendre en charge les cas de VIH/sida.

      La guerre a également démantelé les réseaux de transport. La plupart des gens ne peuvent plus se déplacer qu’à pied. Après avoir été violée, Mia Nyisa, vivant à Siraro, a marché pendant six jours pour finalement trouver de l’aide à Goma. “Ils m’ont opérée au centre de DOCS [Doctors On Call for Service]”, a-t-elle raconté au personnel d’une ONG locale. “Ils ont dû m’enlever l’utérus.”

      Des groupes comme Doctors on Call for Service fournissent des soins d’urgence gratuits aux femmes qui peuvent rejoindre les villes, mais leurs budgets sont trop maigres pour assurer le traitement à long terme de blessures ou de maladies.

      Après la fin des hostilités à grande échelle en 2000, les ONG ont pu apporter une certaine aide aux dispensaires locaux. L’International Rescue Committee (IRC) forme le personnel médical des dispensaires ruraux au traitement des victimes de viol. Cependant, souligne Mme Kembe, le personnel ainsi formé acquiert des connaissances mais reste dépourvu “des ressources, des médicaments et du matériel nécessaires pour faire son travail”.

      Les organismes des Nations Unies et les ONG actives en RDC ont présenté aux bailleurs de fonds une initiative conjointe de prévention de la violence sexuelle contre les femmes et les enfants et d’assistance aux victimes. En 2004, ils estimaient que 30 millions de dollars étaient nécessaires à cette action, y compris pour l’achat de médicaments pour les victimes du VIH/sida. Les bailleurs de fonds et le Gouvernement sont encore en train d’étudier la manière de concrétiser cette initiative.

      Antirétroviraux

      Il existe un énorme fossé entre les quantités de médicaments contre le VIH qui sont nécessaires et ce qui est disponible. Si les victimes de viol prennent certains médicaments dans les 72 heures qui suivent l’agression, cela peut dans une certaine mesure les protéger contre l’infection. Ces médicaments sont disponibles dans quelques hôpitaux bénéficiant du soutien d’ONG mais pas en zone rurale.

      Les survivantes de viol séropositives ont aussi beaucoup de mal à obtenir les antirétroviraux et les antibiotiques nécessaires pour lutter contre les infections opportunistes. Nyota est l’une des rares survivantes de viol séropositives de Goma traitées aux antirétroviraux, fournis par Médecins du Monde.

      Seules six des 260 femmes séropositives aidées par l’ANAMAD sont actuellement sous antirétroviraux, note Mme Kembe. “Les ressources qui permettraient de faire la même chose pour les autres ne sont tout simplement pas disponibles.”

      Une enquête menée en 2004 par Amnesty International a constaté qu’il n’existait qu’un seul programme expérimental de traitement aux antirétroviraux à Bukavu, celui de Médecins sans frontières, conçu pour environ 150 femmes. Amnesty International note que les médicaments coûtent 29 dollars par mois et sont trop chers pour la population de la région. L’organisation estime qu’il faudrait fournir des médicaments moins coûteux ou que les bailleurs de fonds devraient faire un plus grand effort de financement.

      Des conditions de vie difficiles

      Même si des médicaments moins chers existaient, la pauvreté présente d’autres obstacles. Les antirétroviraux sont efficaces quand ils sont administrés à des sujets qui ont un régime alimentaire particulièrement sain, car ces médicaments peuvent être physiquement éprouvants pour quelqu’un qui n’est pas correctement nourri. Et des femmes comme Nyota ont à peine les moyens de se nourrir.

      “Prendre ces médicaments l’estomac vide n’est pas bon, dit Mme Kembe. Les femmes se sentent alors faibles et très malades et finissent par arrêter de les prendre, ce qui aggrave les choses parce que le virus développe une résistance et ces mêmes médicaments n’ont plus d’effet.”

      Honorine Nyolo travaille pour ActionAid International en RDC. Son organisation essaie d’aider des survivantes de viol à se procurer un revenu.

      “Nous avons sélectionné 100 femmes de la MAODE et 100 femmes de l’ANAMAD, a expliqué Mme Nyolo à Afrique Renouveau. Nous avons accordé des prêts coopératifs pour leur permettre de se lancer dans le commerce… Elles disent que cela les a aidées. Mais c’était un très petit programme, environ 20 000 dollars par groupe. Et maintenant le programme a pris fin.”

      Mme Kembe pense que les femmes ont besoin d’un programme qui dure plus de six mois. “Nous avons remarqué que près de 70 % d’entre elles avaient des difficultés à rembourser cet argent parce que des besoins urgents surgissent : loyer, frais de scolarité et frais médicaux. Elles ont besoin de quelque chose à plus long terme pour pouvoir devenir autonomes.”

      Traumatisme psychologique

      Au milieu de ces difficultés quotidiennes, on perd souvent de vue le traumatisme psychologique qu’ont subi ces femmes. Et ce n’est pas seulement les femmes qui ont besoin d’un soutien psychologique, explique Marie Donatienne. “Nos hommes et nos enfants ont été témoins des viols que nous avons subis. Eux aussi souffrent d’un grave traumatisme et ont besoin d’aide.”

      L’ANAMAD a 12 conseillers psychologiques non-professionnels à Goma. “Mais il nous en faudrait au moins le double”, dit Mme Kembe. ActionAid International note qu’il n’y a pas de cliniciens à Goma. Edward Kakande, le Directeur national du groupe a déclaré à Afrique Renouveau : “Actuellement, les personnes qui aident ces femmes sont des conseillers psychologiques qui n’ont bénéficié que de quelques semaines de formation sur le tas.”

      Impunité et injustice

      Le traumatisme est souvent aggravé par le fait que très peu de violeurs finissent par être condamnés. Il est difficile de distinguer un groupe d’un autre, et encore plus d’identifier individuellement un agresseur, ce qui complique considérablement les poursuites.

      L’impunité n’est pas un phénomène propre à la RDC. Au Rwanda voisin, on pense que plus de 100 000 femmes ont été violées pendant le génocide. “Il n’est pas facile de porter soi-même l’affaire devant un tribunal, explique Mariana Mukakarisa qui a survécu à un viol. Les gens de votre communauté ne savent peut-être pas que vous avez été violée. L’idée d’en parler publiquement est difficile… Il y a la honte et l’exclusion. C’est dur.”

      Gaudelive Mukasavasi, qui aide les victimes de viol pour l’ONG Réseau des femmes, explique que les femmes ainsi traumatisées ont tendance à sombrer dans l’amertume et le repli sur soi. “Nous avons essayé d’encourager les femmes à témoigner devant les tribunaux locaux, mais un grand nombre d’entre elles hésitent à le faire”, a-t-elle déclaré à Afrique Renouveau.

      Mais dans certains cas, il a été possible de réunir des éléments de preuve, ce qui a encouragé quelques survivantes rwandaises à témoigner au Tribunal pénal international pour le Rwanda organisé par les Nations Unies en Tanzanie. Leurs dépositions ont contribué à faire condamner deux responsables de l’ancien gouvernement qui avaient orchestré des campagnes de viols pendant le génocide de 1994.

      En RDC, poursuivre les violeurs s’est également avéré difficile. “L’impunité est très répandue au Congo, note Mme Kembe. Nous avons déposé de nombreuses plaintes. Nous avons même identifié les auteurs de ces crimes. Nous allons les dénoncer à la police et quelques jours plus tard vous les voyez en liberté.”

      En juin 2006, ActionAid et des ONG locales ont organisé à Goma un atelier à l’intention de 50 membres des forces armées et de la police, afin de les encourager à arrêter et à poursuivre les auteurs de viols. Cette initiative a aussi pour but de former des officiers qui formeront ensuite des militaires et policiers ainsi que du personnel parajuridique pour aider les femmes du Sud Kivu à entamer des poursuites judiciaires.

      ActionAid espère que ces initiatives feront mieux prendre conscience aux combattants des sanctions pénales qu’ils encourent pour leurs actions. Etant donné que les viols font habituellement suite aux ordres donnés par des supérieurs hiérarchiques, cette action éducative pourrait encourager les simples soldats et policiers à résister à ces ordres ou du moins à les dénoncer.

      Mme Joséphine Odera, Directrice régionale des programmes du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), considère que ces activités sont importantes. “La manière de résoudre cette question de l’impunité est de parler davantage du problème afin de pouvoir isoler les coupables et intensifier les poursuites.”

      “Nous voulons briser le silence, a déclaré à Afrique Renouveau Mme Odera. Nous encourageons les leaders d’opinion et les dirigeants politiques à s’élever contre la violence sexuelle et à dire haut et clair que les auteurs de tels crimes seront poursuivis.”

      Thierry Barbaut
      www.info-afrique.com

      Source: Afrique Renouveau, ONU

      Nokia 103 : un mobile ultra low cost a 16 euros !

      Le sympathique Nokia 103

      Ce mobile destiné aux pays en voie de développement offre une configuration rudimentaire basée sur un écran 1,3 pouce monochrome. Son prix de vente sera de 16 euros.

      Nokia a présenté hier l’un des mobiles les moins chers du marché destiné aux pays en voie de développement. Il s’agit du 103, un mobile tournant sous Série 30 avec une configuration que l’on n’avait plus l’habitude de voir : écran 1,3 pouce monochrome, bi-bande GSM 900/1800 et des dimensions rondelettes (107.2mm x 45.1mm x 15.3mm).

      Le sympathique Nokia 103

      L’appareil est traité pour résister à la poussière et aux rayures, et sa batterie lui assure une autonomie annoncée de 11 heures en conversation et 27 jours en veille.

      Seuls petits extras, une lampe de poche, intégrée quelques jeux préinstallés et une radio FM. Prix de ce Nokia 103, seulement 16 euros. Le mobile est déjà disponible au Nigéria et devrait arriver sur d’autres marchés dans le courant de ce trimestre.

      (Eureka Presse)

      Ce qui n’efface hélas pas les trés mauvais chiffres du groupe:

      Le Finlandais a révisé à la baisse ses prévisions de résultats pour le premier trimestre 2012 en raison de ventes moins bonnes que prévu. En trois mois, Nokia n’a vendu que 2 millions de Lumia, ses smartphones sous Windows Phone.

      La nouvelle a fait l’effet d’un coup de tonnerre à la Bourse d’Helsinki. L’action Nokia a perdu plus de 18% à 3,12 euros après que le groupe a publié une nouvelle alerte sur ses résultats. Le Finlandais, qui doit publier ses résultats trimestriels le 19 avril, a annoncé une contre-performance pour sa division de téléphones mobiles (Devices & Services).

      Cette division a réalisé un chiffre d’affaires de 4,2 milliards d’euros. Sur la période, Nokia a vendu 71 millions de téléphones mobiles. Mais le problème est que le fabricant n’a vendu que 12 millions de smartphones dont seulement 2 millions de Lumia, le téléphone qui était censé marquer son renouveau. Avec ces chiffres, Nokia devrait être très loin derrière Apple et Samsung.

      Nokia explique avoir subi les effets de plusieurs facteurs extérieurs, dont le dynamisme de ses concurrents et une baisse des marges brutes, particulièrement sur le segment des smartphones. En conséquence, la marge opérationnelle de cette division devrait être négative à -3%, tandis que le groupe pensait qu’elle serait équilibrée ou légèrement positive. Pire, Nokia estime que la perte opérationnelle de cette division au deuxième trimestre devrait être égale ou supérieure à celle des trois premiers mois de l’année.

      Optimiste, Stephen Elop, le PDG canadien souligne que «les résultats financiers décevants du premier trimestre pour notre division Devices & Services et nos prévisions pour le deuxième trimestre illustrent que cette division est en pleine transition».

      Le bug américain du Lumia 900

      Le groupe précise qu’il poursuit sa politique de réduction des coûts et qu’il continuera à lancer des nouveaux appareils dans sa gamme Lumia, ses smartphones sous Windows Phone. Nokia a d’ailleurs dévoilé ce mercredi son dernier né, un Lumia 610 NFC (doté d’une fonction paiement sans contact), qui sera lancé au troisième trimestre avec Orange.

      Cerise sur le gâteau, à peine lancé aux États-Unis, le Lumia 900, vanté comme l’outil de reconquête du marché, présente un bug et pas des moindres: après avoir été éteint, passé en mode avion, ou même avoir simplement perdu le réseau, le mobile n’arrive plus à se reconnecter!

      Source: www.lefigaro.fr

      data Afrique

      Mobiliser le secteur privé pour améliorer les données sur le développement

      Les données sont au cœur du développement, elles orientent les décisions et les investissements qui contribuent à réduire la pauvreté et à bâtir un...
      Reconstruire le multilatéralisme : un changement de paradigme pour que ce soient les pays qui portent la réponse aux problématiques de notre temps

      Reconstruire le multilatéralisme : un changement de paradigme pour que ce soient...

      Sommet FfD4 de Séville - Finance internationale Deux ans après le Sommet pour un nouveau Pacte financier mondial, qui s’est tenu à Paris en juin 2023,...