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Maroc : comment sortir les taxis de la route de la servitude !

Après vous avoir expliqué dans un précédent article que s’en prendre à Uber c’est se tromper de combat, il est de mon devoir désormais de vous éclairer sur les vrais problèmes auxquels il faudrait s’attaquer pour aboutir à une solution qui conviendrait à tout le monde.

Surtout que les taxis viennent d’être sommés d’appliquer le récent arrêté du Wali du Grand Casablanca leur imposant de respecter des règles draconiennes. Un arrêté, que je dois dire, passe complètement à côté des vrais problèmes de ce secteur à savoir les agréments et le contrôle des prix…

Les agréments, système prévu au départ pour prendre en charge des orphelins, des veuves, ou encore récompenser des anciens combattants ou des citoyens ayant rendu service à la nation, a été détourné pour devenir une vraie machine à distribuer de la rente. En effet, selon une récente étude, 85% des bénéficiaires des fameux sésames ne sont pas dans le besoin. On est donc loin des objectifs sociaux affichés !

A voir la faible représentativité des cas sociaux, on pourrait comprendre facilement que les agréments distribués représentent des faveurs en contrepartie d’une allégeance, conduisant à la propagation du clientélisme politique. De même, l’octroi et le renouvellement du permis de confiance, permettant au chauffeur d’exercer, est devenu un véritable business lucratif pour les fonctionnaires des préfectures qui profitent de leur pouvoir pour faire chanter les conducteurs.

Alors que les frais de dossier pour l’obtention d’un permis de confiance pour les chauffeurs de taxi sont seulement de 2000 DH, l’obtention de cette autorisation peut parfois coûter jusqu’à 15.000 DH ; la différence va dans les poches des fonctionnaires des préfectures. En régissant à la fois le nombre d’agréments et celui des permis de confiance à attribuer (pas plus de 3 par agréments), l’Etat a créé des barrières à l’entrée artificielles conduisant à un système rentier. Cela a perverti les incitations des acteurs conduisant à de mauvais comportements. En effet, quand vous devez payer une somme astronomique pour acquérir l’agrément, en tant que propriétaires, vous exigerez des loyers élevés pour rentabiliser votre investissement.

Compte tenu de ces loyers élevés en plus des commissions des différents intermédiaires, et des autres frais d’exploitation du carburant jusqu’à l’entretien des véhicules, les chauffeurs, se trouvant au bout de la chaîne, doivent en faire des courses. Cela explique, mais ne légitime pas, pourquoi ils font du racolage, imposent la compagnie et les trajets sans demander l’approbation des clients, préfèrent prendre les touristes, etc. Sans oublier que vu le système archaïque de pointage, imposé par l’Etat, ils sont obligés de payer un petit bakchich pour ne pas perdre leur temps ni le droit de circuler qui leur est accordé par les quelques policiers qui doivent contrôler un flux considérable de taxis. Autrement dit, les chauffeurs de taxis sont prisonniers et captifs d’un système rentier les réduisant à la survie, ce qui explique les abus et dérapages.

Pis, avec le système de fixation administrative des prix, les chauffeurs, ayant loué l’agrément, se trouvent davantage étouffés car le prix est souvent fixé en-dessous du seuil de rentabilité. Face à ce prix rigide, les taxis se lancent dans une course effrénée vers la rentabilisation de leur tournée en refusant d’activer le compteur, en le trafiquant parfois, ou en refusant carrément les trajets jugés non rentables au regard du prix fixé. On reproche souvent aux taxis l’état de leurs véhicules, mais quelle est l’incitation pour un chauffeur d’avoir un taxi propre, confortable et un meilleur service, du moment où il ne lui appartient pas? L’absence d’appropriation des bénéfices explique le déficit d’investissement dans la qualité des véhicules. Un peu à l’image d’un locataire qui n’aura aucune incitation à dépenser pour améliorer la qualité d’un logement qui appartient à quelqu’un d’autre.

L’encadrement administratif des prix finit par créer de la pénurie car si l’on peut imposer un prix au taxi, on ne peut pas lui imposer de prendre les usagers. Attention, loin de moi l’idée de justifier ou cautionner les comportements inacceptables de certains taxis, mais la solution ne passe pas uniquement par la moralisation ou la répression par des lois jamais appliquées, mais par une compréhension fine des ressorts profonds des comportements des acteurs afin de pouvoir les infléchir dans le sens désiré.

Dès lors, la solution résiderait alors dans la rupture avec ce système moyenâgeux d’agrément et la suppression des barrières à l’entrée dans le secteur. Autant c’est inacceptable de refuser le droit d’entrée aux chauffeurs d’Uber et Careem dans le pays, autant c’est injuste que les taxis actuels ou futurs payent des centaines de milliers de dirhams pour obtenir l’agrément. Bien évidemment il faudrait une régulation plus intelligente pour organiser le secteur. Toutefois, au lieu des agréments, on pourrait envisager un système plus souple de licences moins cher avec un coût d’entrée couvrant peut-être juste les frais d’une courte formation (1 mois par exemple), et d’un examen rigoureux basé sur le mérite. Parallèlement, les prix doivent être libérés pour coller à la réalité de l’activité du chauffeur avec l’instauration obligatoire d’un système de compteurs rigoureux agréé par l’Etat qui doit veiller sur leur intégrité.

L’ouverture totale du marché des taxis permettrait à tout un chacun d’intégrer le secteur, et pour y arriver l’adaptation du statut d’auto-entrepreneur aux chauffeurs de taxi ne serait pas de refus afin d’éviter de tomber dans l’informel. A l’évidence, la transition ne sera pas facile. D’où la nécessité d’un accompagnement, notamment des anciens détenteurs des agréments qui devraient être remboursés proportionnellement au montant restant à amortir de leur investissement initial.

Quant à la prise en charge des cas sociaux ou des héros de la nation, il est possible de trouver une autre formule sans distordre le fonctionnement du marché du transport. Avec cette double libéralisation, le coût d’entrée baisserait substantiellement faisant réduire par là même le coût fixe à amortir. Aussi, cela permettrait aux exploitants de leurs voitures d’avoir des prix correspondants à la réalité des frais supportés, ce qui les inciterait à investir dans la qualité de leurs véhicules et services. Ceci serait d’autant plus vrai si les banques activent la formule de moudaraba par exemple pour permettre aux chauffeurs de s’approprier leurs propres véhicules. Ainsi, du fait de la levée des agréments, le secteur connaîtra une intensification de la concurrence incitant tout le monde à faire baisser les prix et à améliorer la qualité.

Bref, au lieu d’incriminer UBER, les taxis conventionnels doivent se retourner contre l’Etat dont la mauvaise régulation de ce secteur a fait le nid d’un système rentier conduisant les chauffeurs, c’est le cas de le dire, sur la route de la servitude.

Hicham El Moussaoui, Maitre de conférences en économie à l’université Sultan Moulay Slimane (Maroc). Avec Libre Afrique

Le commerce électronique transfrontalier, une croissance fulgurante

Le rapport – The 21st Century Spice Trade: A Guide to the Cross-Border E-Commerce Opportunity – envisage en détail les marchés et les produits qui offrent un potentiel de croissance plus élevé

  • Le commerce de détail en ligne transfrontalier devrait croître deux fois plus rapidement que le commerce électronique national (TCAC : 25 %) jusqu’en 2020
  • Les détaillants peuvent bénéficier d’une croissance plus rapide de 60 % s’ils disposent d’une offre de service premium

DHL Express, le leader international des services d’expédition express, a publié des recherches mettant en évidence la possibilité d’une croissance significative pour les détaillants et les fabricants bénéficiant d’une offre de produit en ligne internationale. Le rapport – The 21st Century Spice Trade: A Guide to the Cross-Border E-Commerce Opportunity – envisage en détail les marchés et les produits qui offrent un potentiel de croissance plus élevé, les motivations et les préférences des clients qui effectuent des achats en ligne transfrontaliers et les facteurs de réussite pour les détaillants en ligne qui souhaitent étendre leurs activités à l’étranger.

Il se concentre en particulier sur les produits et offres de services de première qualité dont la valeur de vente est plus élevée et dont la proportion est significativement plus élevée parmi les transactions transfrontalières.

Le rapport révèle que le commerce électronique transfrontalier offre des taux de croissance globaux qui ne sont généralement pas disponibles dans la plupart des autres marchés au détail : les volumes du commerce de détail transfrontalier devraient augmenter à un taux moyen annuel de 25 % entre 2015 et 2020 (de 300 milliards de dollars à 900 milliards de dollars), soit deux fois le rythme de croissance du commerce électronique national. Les détaillants en ligne stimulent également les ventes de 10 à 15 % en moyenne en élargissant simplement leur offre à la clientèle internationale. Ils peuvent également obtenir une augmentation supplémentaire s’ils disposent d’une offre de services premium : les détaillants et fabricants qui ont incorporé une option de livraison plus rapide dans leurs boutiques en ligne ont observé une croissance 1,6 fois plus rapide en moyenne que les autres acteurs du marché.

« Contrairement à ce que pensent de nombreux détaillants, la livraison transfrontalière est simple et les détaillants d’Afrique subsaharienne sont parfaitement placés pour tirer parti des débouchés internationaux. La popularité de « Brand Africa » a augmenté de façon exponentielle ces dernières années ; il est temps pour les détaillants de franchir les frontières et d’ouvrir leurs entreprises au commerce international. Souvent, les détaillants choisissent de ne pas promouvoir leurs entreprises à l’échelle internationale et, pire encore, négligent l’intérêt des ventes internationales en raison de l’idée fausse selon laquelle ces dernières sont trop difficiles à gérer et à honorer », indique Hennie Heymans, directeur général de DHL Express pour l’Afrique subsaharienne.

« Globalement, notre expérience indique que pratiquement chaque catégorie de produit a le potentiel d’être mise à niveau pour aboutir à une qualité haut de gamme, tant par la création d’éditions de luxe de qualité supérieure que par l’offre d’une qualité de service supérieure pour répondre aux demandes des clients moins regardants en matière de prix. L’opportunité de « se mondialiser » et de « devenir premium » est offerte aux détaillants de tous les marchés et notre réseau de porte à porte global est bien positionné pour soutenir les détaillants qui cherchent à développer une offre de services premium ou directement atteindre de nouveaux marchés internationaux sans avoir à investir dans la distribution ou l’entreposage. Les opportunités d’échanges en Afrique subsaharienne ne devraient pas être ignorées. « Se mondialiser » ne signifie pas seulement réaliser des affaires en dehors du continent africain ; l’Afrique comprend la classe moyenne dont la croissance est la plus rapide au monde, avec un appétit envers les produits et les services de qualité. Elle comprend également un certain nombre de communautés économiques qui permettent de soutenir la croissance du commerce intra-africain, et les détaillants devraient tirer profit de ce marché captif. »

Le rapport repose essentiellement sur des recherches et des entrevues approfondies menées par un cabinet de conseil d’envergure internationale, ainsi que sur plus de 1 800 réponses à un sondage exclusif portant sur les détaillants et fabricants de six pays. Il met en lumière le contexte en constante évolution du commerce électronique ; l’approvisionnement et la demande devenant de plus en plus sophistiqués, les fabricants profitent toujours plus du commerce électronique pour adopter des modèles de vente au détail (sans passer par les « intermédiaires ») et pour offrir leurs produits en ligne au client final. Ils attendent ainsi une accélération de la croissance du commerce électronique transfrontalier 30 % plus rapide que celle des autres groupes de détaillant. Les clients de nombreux marchés deviennent également plus exigeants et considèrent la disponibilité des produits et la confiance, ainsi que les offres attractives, comme des facteurs déterminants pour réaliser des achats en ligne auprès de détaillants étrangers.

Les principaux défis signalés par les consommateurs pour les achats transfrontaliers ont trait à la logistique, à la confiance, à l’expérience client et au prix. Dans le même temps, les détaillants en ligne peuvent entreprendre un certain nombre d’étapes relativement faciles à réaliser pour identifier, cultiver et satisfaire la demande issue de l’étranger. Le rapport souligne que la tendance du commerce électronique a donné naissance à un nouvel écosystème de facilitateurs et de solutions toutes prêtes (tels que les prestataires de paiement et les programmes qui localisent l’expérience d’un site Web pour le visiteur), qui aide les détaillants à adapter leur offre au monde numérique et à effectuer des transactions avec les clients des marchés étrangers. Les partenaires logistiques d’envergure mondiale peuvent apporter leur soutien pour identifier le bon compromis entre l’entreposage centralisé et local, tandis que les options de livraison rapides, fiables et flexibles peuvent être un outil important pour transformer les intérêts spéculatifs en une fidélisation de clientèle à long terme.

Le Next Einstein Forum recherche 54 jeunes champions

Le Next Einstein Forum lance sa recherche de 54 jeunes champions africains dans le domaine des sciences et des technologies

Les ambassadeurs du NEF assisteront au rassemblement mondial du NEF, dont la deuxième édition se tiendra en mars 2018 à Kigali, au Rwanda

Le Next Einstein Forum lance la recherche de cinquante-quatre ambassadeurs des sciences et des technologies, un champion pour chaque pays africain. Les ambassadeurs sélectionnés du NEF rejoindront la NEF Fellows Class dans le cadre de la communauté des scientifiques du NEF.

Les ambassadeurs du NEF assisteront au rassemblement mondial du NEF, dont la deuxième édition se tiendra en mars 2018 à Kigali, au Rwanda. Ils auront l’occasion de discuter avec des scientifiques émergents et de renommée mondiale, avec les leaders du secteur de la technologie, ainsi qu’avec des dirigeants industriels et politiques, lors d’un rassemblement novateur qui mettra l’accent sur la façon dont la science et la technologie peuvent résoudre les défis mondiaux, stimuler la croissance durable et accélérer le développement humain.

« L’édition 2016 du rassemblement mondial du NEF qui s’est tenue au Sénégal a été un succès retentissant, principalement parce que 60 % des participants étaient des technologues et des jeunes scientifiques émergents. En tant que membres de la communauté des scientifiques du NEF, les ambassadeurs du NEF fournissent, en plus de leur expertise grandissante dans le domaine des sciences et des technologies, un point de vue neuf et local. Ils représenteront leur pays et le continent sur la scène mondiale et favoriseront la croissance axée sur les sciences et le développement », a déclaré M. Thierry Zomahoun, Président du NEF et Président-directeur général de l’African Institute for Mathematical Sciences (AIMS).

Les ambassadeurs du NEF mènent des activités de mobilisation auprès du public local tout en développant leur propre carrière grâce aux partenariats du NEF

Les ambassadeurs du NEF doivent habiter un pays africain, avoir moins de quarante-deux ans, avoir achevé des études supérieures dans le domaine des sciences ou des technologies, ou présenter d’importantes réalisations entrepreneuriales. Ils doivent également présenter des antécédents de leadership au sein de leur communauté, être passionnés par la promotion des sciences et des technologies et disposer d’un profil en ligne actif et suivi.

« Les ambassadeurs du NEF mènent des activités de mobilisation auprès du public local tout en développant leur propre carrière grâce aux partenariats du NEF, qui offrent des possibilités de mentorat et de collaboration avec des chercheurs confirmés », a déclaré le Dr Youssef Travaly, directeur des programmes et du contenu du NEF.

Les applications sont disponibles sur www.NEF.org/ambassadors et seront reçues jusqu’au 26 mai 2017. La liste définitive des ambassadeurs du NEF sera publiée en septembre 2017. Voir le teaser vidéo des ambassadeurs du NEF ici (http://APO.af/CiZbDv).

Samsung présente les dernières tendances

Le 8ème évènement annuel présentera les dernières technologies conçues avec l’Afrique à l’esprit

Samsung présentera la dernière gamme de produits lors de la 8e édition du Samsung Africa Forum qui se tiendra au Centre des congrès international du Cap cette semaine.

Avec la croissance continue attendue de ce marché en 2017, Samsung Electronics a pour but de diriger le développement du continent dans l’espace de l’électronique grand public. Le Samsung Africa Forum 2017 est la plateforme idéale pour démontrer la technologie intelligente, les produits et le design de Samsung pour l’année à venir, ainsi que pour souligner l’engagement de l’entreprise et la vision unifiante de ses partenaires et médias africains.

« L’Afrique est un élément essentiel des activités mondiales de Samsung et l’entreprise utilisera cet événement pour présenter des produits sélectionnés spécifiquement pour les besoins uniques de nos clients », déclare Sthe Shabangu, responsable des relations publiques, des affaires publiques et de la citoyenneté d’entreprise au Bureau Afrique de Samsung.

Le Lion est connu comme le « Roi de la jungle » en Afrique et sa famille, ou sa fierté, fonctionne comme une unité pour l’amélioration de tous ses membres. De la même façon, le thème de l’événement de cette année est « One Pride » et représente la façon dont Samsung et son réseau de partenaires continuent à travailler ensemble pour être les leaders sur le marché de l’électronique grand public de la région. Le thème est également symbolique de la fierté réelle que l’entreprise tire de ses appareils et dispositifs de classe mondiale.

La devise de Samsung a toujours été la fierté et la passion. En tant que tel, l’entreprise est fière de ses produits innovants et de classe mondiale qui comportent des conceptions et de la technologie innovantes créées pour les consommateurs. Samsung se passionne pour une vision commune pour améliorer la vie des clients africains et il est désireux de générer une croissance positive pour ses partenaires à travers le continent.

Shabangu conclut : « Samsung Electronics veut établir de solides relations avec ses clients, ses partenaires et ses parties prenantes afin de réussir et de grandir dans ce paysage de consommation unique et passionnant. Le 8ème Forum Samsung Africa nous offre l’occasion de partager notre vision, notre engagement et nos innovations mondiales en matière de technologie et de design avec nos partenaires de la région. De manière plus cruciale, cela nous permet de démontrer que, ensemble, nous pouvons aller de l’avant avec fierté, passion et rentabilité ».

Les smartphones chinois les plus recherchés au Sénégal

Quels sont les smartphones plébiscités au Sénégal ?

Les smartphones chinois ont le vent en poupe au Sénégal, ils connaissent un engouement sans pareil au vu de leur performance et de leur design sophistiqué. Jumia Sénégal a réalisé une infographie qui montre les tendances de recherches sur Google des smartphones de marques chinoises durant l’année 2016.

Alors quelles sont les fabricants de smartphones chinois les plus recherchés au Sénégal ? Quels sont les modèles qui retrouvent un succès sur le marché ? Est-ce Infinix, Tecno ou Itel ? Dans son rôle d’acteur majeur dans le secteur du e-commerce en Afrique, Jumia Sénégal répond à cette question à travers une infographie.

Lien de l’infographie

Les données recueillies par Jumia Sénégal, confirment que les smartphones Tecno occupent la tête du palmarès avec 3 modèles phares, notamment le Tecno Phantom 6 qui est le smartphone chinois le plus recherché sur Google.sn, suivi du Tecno W4 et du Tecno W3.

Les smartphones Huawei occupent les 4 et 5 places avec le Huawei Mate 8 et le Huwei Mate 9. La 6e position est occupée par l’Infinix HOT 4, la 7 par le Huawei P9, la 8e par le Huawei P9 LITE et la 9e par l’Infinix Note 3. Le fabricant ITEL se classe 10e avec le fameux ITEL 1409.

Jumia Sénégal espère ainsi offrir, à travers cette infographie, un aperçu sur les tendances du marché de la téléphonie mobile et par la même, cerner les centres d’intérêt des internautes sénégalais.

Les données mentionnées dans cette infographie porte sur une durée d’un an, à partir de Janvier 2016 jusqu’à Décembre 2016. Celle-ci s’appuie sur les chiffres et les outils d’analyse de Google (Keyword Planner, Google Trend). Il est important de préciser que ces informations ne concernent que le nombre des requêtes sur le moteur de recherche Google.

Gambie : la prime à la dictature, un mal nécessaire ?

Adama Barrow
Adama Barrow

En janvier dernier, Yahya Jammeh, le Président autocratique qui a régné en maître absolu sur la Gambie pendant 22 ans, a fini par concéder le pouvoir après 6 semaines d’incertitudes, de volte-face, de bras de fer, de pression militaire et de pourparlers.

Sans heurt, la Gambie a réussi une transition démocratique historique après plus de deux décennies de dictature épouvantable, mais à quel prix ?

Une mobilisation des citoyens et une opposition unifiée

Si l’heureux aboutissement de ce bras de fer qui a duré six semaines résulte de l’effort conjugué de plusieurs acteurs, rien de ce qui est arrivé aujourd’hui en Gambie n’aurait été possible sans l’expression de la volonté populaire. D’abord, le désir de changement véhiculé à travers les urnes ainsi qu’une élection crédible et transparente ont été des facteurs déterminants.

En effet, dans bien des pays en Afrique, les populations, à tort ou à raison croient en l’élection truquée (jouée d’avance) et se complaisent dans un attentisme ou un boycott. Pire, les leaders de l’opposition partent en rangs dispersés ou se tirent dans les pattes. Dans le cas gambien, l’unanimité des partis d’opposition s’est faite autour d’Adama Barrow, bien que ce dernier n’était qu’une alternative suite à l’incarcération par le régime Jammeh du candidat originel.

Une coalition qui a mené le combat à travers le vote citoyen. Pour faire respecter cette volonté populaire jusqu’au bout, il aura fallu les pressions concertées et insistantes des pays de la sous-région et la menace d’une intervention militaire de la CEDEAO afin de forcer Jammeh à lâcher le pouvoir.

Une communauté régionale et internationale concernées

La solidarité internationale et le prompt engagement de la CEDEAO, appuyés par l’Union Africaine (UA) et l’ONU ont été déterminants dans la résolution de la crise. La communauté Ouest-Africaine a su allier les missions de bons auspices, les persuasions, la pression militaire sans jamais vaciller de position. La CEDEAO donne ainsi un bel exemple d’efficacité à ses analogues qui semblent impuissants, ou peu disposés à fustiger des dirigeants qui s’éternisent au pouvoir malgré le verdict des urnes.

En Afrique francophone et anglophone, les mauvais exemples sont légion. En 2015, face au Président burundais, Pierre Nkurunziza qui s’est accroché au pouvoir après l’expiration de son mandat, la Communauté d’Afrique de l’Est n’a esquissé qu’une condamnation du bout des lèvres. Plus regrettable encore, l’UA a fait marche arrière sur le projet d’envoi de 5000 soldats pour pacifier le pays alors que, plus de 250.000 personnes ont dû trouver refuge dans les pays voisins.
En 2008, la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) n’avait pas produit un résultat probant dans la résolution de la crise post-électorale au Zimbabwe. Récemment encore, les Gabonais fatigués d’un pouvoir héréditaire qui dure depuis 50 ans, ont été laissés seuls face à leur sort.

Les Etats membres de la Communauté Économique et Monétaire des Etats de l’Afrique Centrale (CEMAC), ont une fois encore confirmé la maxime africaine qui prétend que « Entre musaraigne on ne peut s’insulter l’odeur ». Dans la crise gambienne, si la renonciation des caciques du régime et le déclanchement d’une intervention militaire aux frontières gambiennes ont eu l’effet escompté, il ne faudrait pas ignorer les capacités de persuasion des Présidents guinéen et mauritanien à l’ultime moment sans qu’on ait eu besoin de tirer un seul coup de feu.

Adama Barrow
Adama Barrow

Une prime pour les dictateurs ?

Bien évidement, des promesses ont été faites au dictateur. Des assurances qui sonnent comme une prime à l’autocratie et à la dictature. Sans trop s’épancher sur le cas de Blaise Compaoré, qui était revêtu d’une certaine discrétion en 2015, celui de Jammeh, insolent et ostentatoire, sonne comme une insulte à l’endroit du peuple gambien opprimé.

Il est évident que pour aider à la mise en place d’une transition pacifique, il fallait coûte que coûte trouver les voies et moyens pour amener Jammeh à un accord et préserver les vies humaines. Cependant, la CEDEAO, l’UA et l’ONU en ont remis plusieurs couches. Quelques morceaux choisis : La CEDEAO, l’UA et l’ONU se sont engagés à empêcher la saisie des biens et propriétés appartenant légalement à l’ancien Président Jammeh ou à sa famille et à ceux de ses membres du Cabinet, de ses fonctionnaires et de ses partisans garantis. Ceux-ci, en complicité, se sont à leur tour engagés à travailler pour le Gouvernement de la Gambie afin d’assurer la dignité, la sécurité et les droits de la famille immédiate du Président Jammeh, des responsables de la sécurité, partisans et loyalistes du parti.

En l’état, le document rendu public par les trois organisations est dépourvu de toute valeur juridique. Toutefois, s’il advenait que cet accord soit mis en œuvre, ce serait une entrave grave à la justice et à la manifestation de la vérité. Car, en plus d’offrir un exil doré, on prend en charge le train de vie du dictateur exilé, voiture de luxe, ressources du trésor public et autres biens embarqués pour Malabo. L’accord lui donne même un bonus avec la promesse d’une impunité pour lui et toute la cour des laudateurs et zélateurs.

Même si pour l’instant, la priorité doit être donnée à la paix et la relance économique, tôt ou tard, la justice devra se pencher sur les nombreux crimes commis par le régime Jammeh. Cela relève d’une action thérapeutique pour les victimes qui ont souffert dans leur chair et dans leur identité. Cette justice participe également à la réconciliation tant souhaitée pour lancer la nouvelle Gambie.

Et puis, pour un Jammeh détracteur historique de la Cour Pénale Internationale, la justice gambienne devrait être une alternative crédible. Pour autant, les nouveaux maîtres de Banjul doivent garder à l’esprit que la prison ou les poursuites judiciaires n’ont presque jamais réglé des conflits dans le monde depuis des lustres. Ce sont juste des moyens de maintien de l’ordre sans rendre justice.

Kassim HASSANI, journaliste béninois.

Université d’été du MEDEF : Digital made in Africa

MEDEF et MEDEF International
MEDEF et MEDEF International

Les 15 et 16 mars 2017, l’Université du Numérique du MEDEF est pour cette 3ème édition consacrée à « La data dans tous ses états »

Joignez-vous à la plénière Afrique organisée par l »AGYP « France : start up, innovation & tech Hub with Africa » : Comment l’exploitation de la data est un levier de création de richesses et d’emplois ?

Quels sont les business models développés en Afrique ?

Comment développer des partenariats numériques entre entreprises d’Afrique et de France ?

En partenariat avec Afrobytes. Venez également assister au lancement de la plateforme numérique AGYP.co développée par Qwant.

Le 15 mars 2017 de 14h30 au MEDEF, Paris

La data dans tous ses états !

La data dans tous ses états, ou comment la donnée collectée, générée ou produite par l’entreprise devient un formidable levier de création de valeur ? Cette année, le fil rouge des débats et des témoignages sera la donnée. Pas très original pensez-vous ? … non si on en reste au seul constat de sa croissance exponentielle et de sa vertigineuse démultiplication, mais tellement fondamental quand on rentre dans le champ des possibles et des promesses qu’elle véhicule !

Le programme temporaire

09:00

Plénière d’ouverture

Auditorium

Pierre Gattaz

09:30

Chronique d’une révolution annoncée, de l’analyse d’expert au billet d’humeur : Christian Nibourel

Auditorium

Christian Nibourel

10:00

La data, catalyseur de la rencontre du produit et des services pour créer de nouveaux business models

Auditorium

Denis Jacquet, Robert Plana, Boris Derichebourg, Philippe Arraou

Les services s’installent au cœur des processus industriels et bouleversent les schémas traditionnels. Dans ce contexte une réindustrialisation de la France est-elle possible ? La rencontre produits/services peut-elle être un atout pour retrouver de la compétitivité adresser de nouveaux marchés, gagner en excellence opérationnelle ? Quelles sont les caractéristiques de ces changements ? Quelles co…

10:00

Industrie musicale : quand la donnée écrit la « playlist de nos envies »

Plateau TV

Stéphane Le Tavernier

Première à avoir fait face à la disruption digitale, l’industrie de la musique a dû se réinventer et rivaliser de créativité pour capter de nouveaux clients et renouveler son offre. Les attentes du client challengent toujours d’avantage les efforts d’innovation des entreprises du secteur. Comment se transforme cette filière ? En quoi la data a-t-elle changé nos envies de musique ?Cliquez ici pour…

11:00

La mobilité repensée, fantasmes et réalités ?

Plateau TV

Laurent Kocher, Christophe Sapet, Jean-Marie Carrara, Pierre-Olivier Desmurs

Du covoiturage à la navette sans chauffeur, les projets d’une mobilité entièrement reconsidérée et augmentée de multiples services vont bouleverser les déplacements humains. Quelles conséquences sur nos organisations quotidiennes et quelles promesses ? Quid aussi des infrastructures, des assurances, des responsabilités ?Cliquez ici pour lire notre sélection d’articles sur la mobilité repensée

11:15

Keynote

Auditorium

David Guez, directeur des opérations spéciales en R&D de Servier

11:30

Rencontre politique 1

Auditorium

14:00

Experts comptables : une profession, des services, des acteurs qui réinventent leur activité

Auditorium

Philippe Arraou

14:00

Séquence pédagogique : l’intelligence artificielle

Plateau TV

Cyrille Bataller

Cliquez ici pour lire notre sélection d’articles sur l’intelligence artificielle

14:15

Keynote

Auditorium

Vincent Champain

Vincent Champain, directeur général de GE Digital Foundry

14:30

France : start up, innovation & tech Hub with Africa

Auditorium

Khadijat Abdulkadir

Quels sont les business models développés en Afrique ? Comment développer des partenariats numériques entre entreprises françaises et celles implantées sur le territoire africain ? Comment saisir les opportunités de la transformation numérique en Afrique et favoriser les coopérations ?Cliquez ici pour lire notre sélection d’articles sur ce sujet

14:30

La publicité à l’heure du numérique : client roi ou client proie ?

Plateau TV

Claude Chaffiotte

Systématiquement collectée, renseignée et enrichie, la donnée des consommateurs est devenue une manne pour l’entreprise. La publicité que l’on a connue massive et peu segmentante a entrepris une mue. A-t-elle pour autant augmenté la satisfaction du client ? Jusqu’où peut-on pousser l’exercice de la connaissance client sans dépasser les limites de l’intime ?Cliquez ici pour lire notre sélection d’a…

15:30

Quelles compétences pour les métiers de demain ?

Auditorium

Alexandre Tissot, Céline Laurenceau, Christophe Catoir

Les compétences requises par la transformation numérique des entreprises sont encore mal cernées et difficilement exprimées par les acteurs eux-mêmes. Et pourtant l’enjeu de leur disponibilité pour l’entreprise est réel et exacerbé par une concurrence mondiale. Le système éducatif français a-t-il pris la mesure des nouvelles compétences à développer et des formations à déployer ? Les métiers tradi…

15:30

La data serait-elle la pierre philosophale de notre santé ?

Plateau TV

Jurgi Camblong, Olivier Guérin, Caroline Blochet

Intelligence artificielle, smart health, robots de compagnie, données médicales … Le numérique rend la vie plus confortable, plus facile au quotidien et permet de sécuriser le long chemin de la vie. Les solutions existent mais ont-elles vocation à se généraliser ? Quels réalités économiques et enjeux éthiques se cachent derrière les fantasmes de la vie éternelle ?Cliquez ici pour lire notre sélec…

16:30

Rencontre politique 2

Auditorium

16:30

Simcity® ? La data : gérer la ville, un jeu d’enfant

Plateau TV

Edouard Le Goff, Albert Asséraf

Une ville à la portée de tous, facile d’accès et fluide. Une ville communicante avec ses habitants, améliorant chaque jour les interactions entre les hommes et optimisant les services. On en rêve tous ! Les données du citoyen sont-elles la clé des grandes orientations urbaines du 21ème siècle ? Est-elle aussi la solution aux grands défis qui s’annoncent : engorgement urbain, pollution, raréfaction…

17:00

Les bonnes recettes des écosystèmes gagnants

Auditorium

Gabrielle Gauthey, Jeremy Silver, Joani Gerber, Pekka Soini, Patrick Cocquet

Politiques publiques ciblées, solutions publiques ou privées de financement, clusters, incubateurs… : comment les acteurs privés et publics peuvent-ils coopérer pour créer et partager une culture commune ? Quelles sont les bonnes recettes pour booster la création et l’innovation ?Cliquez ici pour lire notre sélection d’articles sur ce sujet

jeudi 16 mars 2017
09:00

Rencontre politique 3

Auditorium

09:00

Chronique d’une révolution annoncée, de l’analyse d’expert au billet d’humeur : Maurice Lévy

Auditorium

09:30

Keynote

Auditorium

Nicolas Sekkaki, président IBM France

09:45

Financer la croissance de nos futures licornes

Auditorium

Ethan Pierse, Jean-David Chamboredon, Jacky Abitbol

De plus en plus de pays favorisent la création de start-up par un accès facilité au capital d’amorçage et de démarrage, qu’il soit public ou privé. Le problème du financement des séries B et C demeure et gêne encore le développement de ces jeunes pousses. Quelles en sont les causes et comment peut-on remédier à ce frein à la croissance ?

09:45

Séquence pédagogique : l’IoT industriel, principal vecteur de la « smart economy »

Plateau TV

L’IoT (Internet of Things ou internet des objets) est au cœur des innovations qui permettront demain aux PME et ETI industrielles françaises de répondre aux besoins et aux marchés de la « smart economy ». Les revenus générés par l’internet des objets placent la donnée au centre des business models de l’IoT industriel. Comment l’entreprise peut-elle collecter et traiter les données pour en capter t…

10:30

Séquence pédagogique : cybersécurité

Plateau TV

Olivier Iteanu, Gilles Castéran, Eric Boulay

Talon d’Achille de l’économie de la data, la crainte des failles de sécurité peut conduire à scléroser le développement de nouvelles initiatives et le déploiement des business models. Entre réglementation, éthique et bon sens, comment peut-on répondre à cette exigence non négociable de confiance sans verrouiller l’innovation autour de l’exploitation des données ?Cliquez ici pour lire notre sélecti…

10:45

Keynote

Auditorium

Viviane Chaine-Ribeiro

Viviane Chaine-Ribero, présidente de Talentia Software et présidente de la Fédération Syntec

11:00

Management et numérique : les talents, moteurs de l’entreprise

Auditorium

Cécile Dejoux, Bénédicte de Raphélis Soissan, Julien Fanon

La data serait-elle en passe de bousculer le management ? La révolution numérique transforme la structure hiérarchique des organisations en structure aplatie, où la collaboration et l’agilité prennent toute leur place. En quoi la donnée est-elle un facteur de performance du management ? Quelles sont les adaptations à prévoir pour accompagner ces changements ? Qui sont ces nouveaux managers exhaust…

11:15

Les bâtisseurs du chantier connecté

Plateau TV

Christian Buffet, Catherine Devic, Thierry Mileo

Informations partagées, contrôle à distance, prévention des risques, anticipation des pannes et des ruptures… Les technologies du numérique réinventent le travail des bâtisseurs. Les filières industrielles et du bâtiment se sont approprié ce chantier 4.0 pour en tirer les plus grands bénéfices en termes de contrôle qualité, de maintenance prédictive et d’efficience.

14:00

Recontre politique : En Marche

Auditorium

Corinne Erhel, députée des Côtes d’Armor, viendra présenter les principaux axes du programme numérique du mouvement En Marche, en matière d’économie, d’éducation, de concurrence et d’accompagnement des entreprises.

14:00

Agriculture et agroalimentaire : tous nourris à la data

Plateau TV

Geoffroy Roux de Bézieux, Antoine Durieux

De la production à la distribution en passant par la transformation ou le packaging, la chaine de l’alimentation offre un champ infini de créations de nouveaux business. En parallèle, les grands enjeux du siècle (population en hausse, maladies chroniques, allergies alimentaires, raréfaction des ressources, préservation de l’environnement…) nous obligent à ré-inventer la façon dont nous produisons…

14:30

L’âge des accélérateurs hardware

Auditorium

Raph Crouan, Barbara Belvisi, Rose Oger, Danny Kang

« Hardware is the new software » : avec le développement de l’IoT et les facilités de prototypage permises par les technologies telles que l’imprimante 3D, le marché du hardware semble de moins en moins risqué. Quelles sont les spécificités de ces nouvelles start-up qui se développent ? Comment les accompagner et quels sont encore les freins qui ralentissent leur développement ?

15:00

Séquence pédagogique : les nouveaux moyens de paiement

Plateau TV

De l’achat en ligne au sans contact en passant par le paiement mobile, retirer, transférer, dépenser de l’argent n’ont jamais été aussi aisés. Mais qu’en est-il de la sécurisation des données bancaires ? L’inviolabilité des accès aux comptes est une préoccupation permanente tant elle conditionne l’innovation. Comment positionner le curseur avec justesse, sans excès de prudence ni d’inconséquence,…

15:30

Ici, partout, toujours et maintenant : j’achète !

Plateau TV

Nicolas Brumelot, Yves de Talhouët, Laurent Thoumine

Sans cesse plus interactif, sans cesse plus disponible, le commerçant est entré dans notre sphère privée en utilisant tous les écrans de la mobilité et les canaux mis à sa disposition. Il s’est ainsi, subrepticement, glissé dans la poche du consommateur tout proche de sa carte bleue. La data serait-elle le trait d’union entre le commerce physique et le commerce en ligne et comment redonne-t-elle v…

15:30

Keynote

Auditorium

Robert Vassoyan

Robert Vassoyan, Directeur Général de Cisco France et Vice-Président Cisco EMEAR

15:45

Transformation numérique de l’entreprise : comment renforcer le rôle pivot du dirigeant ?

Auditorium

Ivan Ostrowicz, Perrine Grua, Laurent Fiard, Olivier Midière

Face à l’accélération des transformations économiques engendrées par le numérique et à une exigence permanente d’adaptabilité, le dirigeant doit se maintenir en alerte pour rester dans la course. Comment répondre à ces nouveaux impératifs ? Comment la formation du dirigeant se révèle être la clé du succès de l’entreprise en mutation ?Cliquez ici pour découvrir notre sélection d’articles sur ce suj…

16:30

Séquence pédagogique : Blockchain

Plateau TV

Nadia Filali, Bart Coppens, Emmanuel Viale

Technologie de la prochaine disruption massive des modèles, des acteurs et des transactions, tout le monde parle de la blockchain… Mais qui agit aujourd’hui ? Du pourquoi au comment, la Blockchain interroge et mobilise en silence quelques avertis. Des principes aux promesses, que nous réserve cette révolution annoncée ?Cliquez ici pour découvrir notre sélection d’articles sur la blockchain

16:45

Rencontre politique 5

Auditorium

17:15

Plénière de clôture

Auditorium

Geoffroy Roux de Bézieux

Lancement du Programme « LeadAfrica21 »

Lancement du Programme « LeadAfrica21 » à l’occasion du Talk “Quel Leadership pour l’Afrique face aux défis du 21 ème siècle ? ”

Ce jeudi 23 février, à l’occasion du Talk inaugural de l’année 2017 sur le thème « Quel leadership pour l’Afrique face aux défis du 21 ème siècle », Initiative For Africa lance son programme de formation de jeunes leaders africains intitulé « LeadAfrica21 ». Cet événement connaîtra la participation d’éminents intervenants tels que le Professeur Kako Nubukpo, Directeur de la Francophonie économique et numérique et Ancien Ministre de la Prospective du Togo.

Le Leadership et l’entrepreneuriat pour activer le potentiel du continent africain

Après le succès de l’Africa Start-up Tour à Dakar en décembre 2016, événement qui a fédéré plus de 200 porteurs de projets sénégalais et de la sous-région et mobilisé plus de 30 mentors et consultants pendant les trois jours de la compétition, Initiative For Africa lance son année 2017 avec un programme global, toujours axé autour de l’entrepreneuriat mais aussi du leadership.

Le thème du Talk de ce jeudi 23 février, “Quel leadership pour l’Afrique face aux défis du 21 ème siècle ?”, annonce les ambitions nouvelles de cette organisation en faveur de la jeunesse africaine qui doit être le fer de lance de l’émergence du continent.

Adébissi Djogan, Fondateur & CEO d’Initiative For Africa confirme parfaitement les objectifs de son organisation en expliquant qu’ « après avoir accompagné par nos différents programmes en matière d’entrepreneuriat, environ 500 jeunes en Afrique et au sein de la Diaspora en deux ans, nous sommes parvenus au constat suivant : ce dont l’Afrique manque le plus pour activer son potentiel, ce ne sont ni les talents, foisonnant du nord au sud du continent, ni les idées innovantes, encore moins les porteurs de projets révolutionnaires, dont l’Afrique est aujourd’hui un vivier.

Le chaînon manquant de l’émergence, c’est une réelle culture sociale du leadership ainsi que de nouveaux leaders, capables de penser les défis du 21 ème siècle africain et d’élaborer à l’échelle locale et globale, des réponses innovantes et efficientes. »

Poser les jalons d’un “nouveau leadership africain”

Le Talk de ce jeudi 23 février, en partenariat avec la Maison de l’Afrique à Paris, vise ainsi à poser les jalons d’un nouveau modèle de leadership dont Initiative For Africa se veut un fervent promoteur. Il sera axé autour de trois temps forts. Le premier consistera en une situation de la question du leadership, au regard du contexte historico-politique du continent africain et de ses réalités anthropologiques.

Le deuxième axe du Talk portera sur les nombreux défis tels que les bouleversements technologiques, les mutations démographiques, les enjeux énergétiques, industriels, la question de la réduction des inégalités et de l’éducation, les modèles structurels qui doivent rompre avec l’extraversion économique, l’urgence de créer les conditions d’éclosion d’une véritable démocratie entrepreneuriale, etc. face auxquels, l’Afrique doit inventer des solutions nouvelles. Le troisième volet de cette conférence portera sur les actions et projets concrets à mener pour faire émerger ce nouveau type de leaders éthiques et compétents, conscients les valeurs du continent africain, lucides sur les exigences de la mondialisation et engagés à faire de l’Afrique, un continent qui compte dans le concert des mondes en ce 21 ème siècle.

Les intervenants de marque présents à ce Talk sont :

Lancement officiel du programme #leadafrica21

Cet événement s’achèvera par le lancement du programme “LeadAfrica21”, un cycle de formations de haut niveau de trois mois, dispensé par des mentors et intervenants issus d’horizons diversifiés (entrepreneurs, experts, coachs, historiens, politiques, écrivains etc.), à destination de 25 jeunes à fort potentiel leadership. L’objectif est simple : propulser une nouvelle génération de décideurs et managers publics et privés au cœur de l’essor du continent africain. Le contenu pédagogique, élaboré par un collège d’experts, portera sur trois modules :

  • Des softs Skills : communication interpersonnelle, (re) définition du leadership, bilan personnel ;
  • Des Middle Skills : développement de la vision de leader, acteur du changement avec des sous-modules portant sur les questions de croissance et d’innovation, les nouvelles politiques publiques, l’Afrique dans les relations internationales, des visites d’institutions, des simulations de négociations ainsi que des rencontres avec des leaders économiques, politiques, sociaux ;
  • Des Hards Skills : cas pratiques sur des pays africains.

Le programme détaillé ainsi que le dossier de candidature de « LeadAfrica21 » seront incessamment dévoilés sur les plateformes digitales d’Initiative For Africa.

La participation au Talk inaugural est soumise à invitation.

A PROPOS D’INITIATIVE FOR AFRICA :

Initiative For Africa accompagne l’entrepreneuriat des jeunes et œuvre en faveur de la promotion d’un nouveau leadership africain. L’association est composée de plus de 50 membres professionnels, de jeunes actifs et d’étudiants qualifiés exerçant dans les domaines de l’économie, du développement de projet, de la finance, de la communication, du droit, etc. Au sein de la diaspora et sur le continent africain -Hubs à Dakar, Abidjan, Bamako et Douala-, elle anime différents événements et programmes tels que le mentoring entrepreneurial, des talks, la pré-incubation de porteurs de projets, des formations pour jeunes leaders.

CONTACTS PRESSE, QUESTIONS & PARTENARIATS :

Séverine BIAKPA, Consultante en Ressources Humaines, Manager Associée Pôle Leadrship : leadership@initiativeforafrica.com

NOUS SUIVRE :

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Secrets d’une économie dynamique : réduire les coûts de transaction et la règlementation

Je parcours un long trajet en bus pour aller travailler

Chaque jour je suis absorbé par la lecture des dernières nouvelles ou par un article académique, mais l’autre matin, je pensais à un épineux problème et je réfléchissais en regardant par la fenêtre

La réponse au problème m’est venue en regardant sous mes yeux tous ces véhicules utilitaires et commerciaux engagés, d’une manière ou d’une autre, dans une transaction économique. J’ai réalisé que l’économie repose avant tout sur les coûts de transaction.

Le prix Nobel Ronald Coase avait attiré notre attention sur les coûts de transaction dans les années 1930. Dans son article intitulé « La nature de l’entreprise », il a examiné le rôle de ce que l’on appelait alors les «coûts de commercialisation» pour rendre possible une transaction économique et le rôle particulier du contrat de travail dans la réduction de ces coûts.

Un coût de transaction est, dans sa définition la plus simple, le coût encouru pour effectuer une transaction économique (comme acheter d’un nouveau téléphone, obtenir des conseils juridiques ou se déplacer en avion). Si les coûts de la transaction sont trop élevés, la transaction n’aura tout simplement pas lieu. Pourtant, ce sont ces transactions qui sont à la base de la création de richesse. Comme le dit David R. Henderson: «La seule façon de créer de la richesse consiste à transférer des ressources à faible valeur vers un usage à valeur supérieure » de manière à ce que les deux parties gagne dans l’échange.

Donc, si les coûts de transaction sont trop élevés, les ressources sont moins attractives. Ainsi, pour reprendre nos exemples, je préfèrerais garder mon argent dans ma poche plutôt que d’acquérir un nouveau téléphone, l’investissement que l’avocat consacrera à sa formation ne sera pas rentable, et les avions voleront avec un faible taux de remplissage. Dès lors, il est de notre intérêt de réduire les coûts de transaction. La technologie y a grandement  contribué dans les décennies qui ont suivi l’article évoqué plus haut écrit par Coase en 1937. Pourtant, il y a d’autres aspects qui sont négligés, tels que l’état de droit qui permet de réduire la corruption et donc de réduire d’autant les coûts de transaction.

En effet, la large richesse de l’Amérique, par exemple, peut s’expliquer par la baisse des coûts de transaction. L’invention et l’adoption de l’automobile, par exemple, a baissé le coût de transaction en facilitant le transport. Tous ces véhicules utilitaires que j’observais de mon autobus étaient engagés dans des transactions économiques qui n’auraient pas été possibles il y a cent ans.

Dans son deuxième grand article (1960), Coase a examiné «Le problème du coût social». Selon Coase, les «externalités» économiques n’étaient pas seulement l’affaire d’une partie infligeant un préjudice à une autre, mais un conflit d’intérêts qui pourrait être résolu par une transaction économique, si les coûts de transaction étaient suffisamment bas.

Nous vivons maintenant dans un monde où une application telle que « Venmo » nous permet de régler plus facilement nos achats via mobile. D’évidence, les problèmes de nuisances environnementales pourront eux aussi être résolus rapidement et facilement par des mécanismes appropriés de partage des coûts. Nous n’en sommes pas encore là mais nous avançons dans ce sens.

Un enfant téléphone dans le centre de la Guinée près de Dalaba - crédit photo Thierry BARBAUT - www.barbaut.com
Un enfant téléphone dans le centre de la Guinée près de Dalaba – crédit photo Thierry BARBAUT – www.barbaut.com

La technologie a permis de créer des plateformes  mettant les gens en contact les uns avec les autres ce qui a entrainé l’essor du partage de maison ou encore du covoiturage.  Ces nouveaux marchés ont émergé grâce à la baisse des coûts de transaction. Par extension, il est tout à fait possible d’imaginer la création de nouveaux marchés environnementaux. Vous voulez par exemple sauver la chouette tachetée? En utilisant une plate-forme de crowdfunding, vous pourriez mobiliser des fonds destinés à l’indemnisation du propriétaire de la forêt qui, pour préserver l’habitat de la chouette, ne sera pas en mesure de récolter du bois de sciage.

Malheureusement, alors que la technologie pourrait permettre une diminution drastique des coûts de transaction, les lourdeurs réglementaires plombent le système et font exploser les coûts à la hausse. Les réglementations sur les plateformes de paiement telle Venmo pourraient faire perdre tout intérêt à cette innovation. De même, les réglementations sur les permis de travail pourraient entraver une embauche par des exigences de licences couteuses. La réglementation environnementale empêche la possibilité de mener une campagne de crowdfunding pour sauver la chouette tachetée (l’argent va plutôt aux groupes de pression qui incitent à toujours plus de réglementations).

C’est problématique car la lourdeur règlementaire  bloque la création de richesse. Ce n’est pas un hasard si la stagnation du revenu en Amérique a commencé au moment où la réglementation a commencé à s’alourdir. Si nous supprimons ce fardeau, les coûts de transaction vont diminuer, et de la fenêtre de mon bus, il y aura encore plus de véhicules commerciaux assurant les échanges, la création de richesse. Finalement, toute cette dynamique commerciale repose sur les coûts de transaction.

Iain Murray, vice-président du Competitive Enterprise Institute.

Niger : Résoudre les conflits agriculteurs-éleveurs

Femme burkinabé travaillant la séparation du grain et de la poussière avec le vent - Thierry Barbaut 2017
Femme burkinabé travaillant la séparation du grain et de la poussière avec le vent - Thierry Barbaut 2017 - www.barbaut.net

Les conflits entre agriculteurs et pasteurs sont très fréquents en Afrique notamment au Niger, où les affrontements finissent bien souvent par des morts, des blessés, sans parler des dégâts matériels.

Comment on est-on arrivé là ? Et comment sortir de cette impasse ?

Sources du conflit

Le conflit entre agriculteurs et éleveurs est une situation qui survient lorsque les animaux en pâturage viennent brouter ou saccager les cultures avant la récolte ce qui crée des affrontements. En effet, au Niger il y a toujours eu un contrat implicite d’occupation temporaire (entre la récolte et avant la semence) entre agriculteurs et éleveurs. Cet accord permettait d’enrichir naturellement les sols des matières organiques des excréments des animaux. Cette complémentarité autrefois bénéfique a disparu avec l’incidence de multiples facteurs parmi lesquels la pression démographique, les sécheresses successives ainsi que les transformations économiques.

Le Niger a en effet une très forte croissance démographique (l’un des plus élevée au monde 3,9%), laquelle entraine une grosse pression sur les ressources naturelles et notamment sur les terres cultivables et l’eau. Selon les statistiques nationales, environ 100 000 à 120 000 ha de terres sont perdus annuellement du fait des conditions climatiques (désertification ou épuisement des sols), alors que les efforts de restauration ne dépassent guère 20 000 ha par an. Face à cette menace permanente sur la sécurité alimentaire, les valeurs ancestrales de solidarité et de partage ont laissé place à un égoïsme caractérisé par une course effrénée à l’accaparement des ressources naturelles. Depuis, les règles de vie communautaire sont bafouées par la nouvelle génération d’éleveurs et d’agriculteurs pour laquelle priment le profit et la satisfaction des ambitions personnelles.

Notons également qu’au Niger, les transactions foncières sans traces écrites sont encore courantes et dans ces conditions, les limites de la propriété transmise ne sont pas garanties. Cette difficulté, conjuguée à une faible productivité de l’agriculture pousse les agriculteurs à occuper les espaces réservés pour le passage des animaux et les voies d’accès aux points d’eaux qui sont pourtant des passages obligatoires pour les pasteurs. Aussi faudrait-t-il souligner l’accaparement des terres de pâturage et en zones pastorales par les riches  éleveurs pour en faire des ranchs  surtout dans les départements de Filingué et d’Abalak, empêchant ainsi les autres pasteurs d’accéder aux ressources. Face à l’ampleur du problème foncier un «  comité ad hoc sur l’accaparement des terres et la privatisation des pâturages » au Niger a été créé le 23 février 2015 par l’arrêté N°16/PMSGG. Mais la concrétisation de cette volonté est toujours attendue.

De même, le manque d’opportunités et/ou d’alternatives économiques pour diversifier les revenus ne peuvent que contribuer à exacerber les conflits entre les usagers des ressources naturelles, en l’occurrence les terres et les points d’eau. Cela, ajouté à la circulation illégale des armes à feu, facilite la violence des affrontements.

Gestion du Conflit

La violence des protagonistes lors du règlement des conflits menace grandement la cohésion sociale. Cela témoigne de la faiblesse de la législation et de l’appareil judiciaire. Des instances ont pourtant été mises en place conformément au code rural mais elles manquent cruellement de moyens pour gérer les cas qui se présentent à elles. Une procédure de règlement des conflits par les chefs communautaires et les religieux est également prévue mais sans moyens pour employer du personnel, il est évident que la conduite de la procédure n’est pas aisée.

Femme burkinabé travaillant la séparation du grain et de la poussière avec le vent - Thierry Barbaut 2017
Femme burkinabé travaillant la séparation du grain et de la poussière avec le vent – Thierry Barbaut 2017

Ainsi, il est impératif de clarifier les textes de lois qui posent problème. A titre d’exemple les principes d’orientation du Code rural (Ordonnance n°93-015 du 02 mars 1993) font références à la loi n°62-11 du 16 mars 1962 en ce qui concerne la procédure pour le règlement des différends en précisant que la procédure judiciaire doit obligatoirement être précédée d’une tentative de conciliation devant les autorités coutumières. Le résultat de cette conciliation devant être consigné dans un procès-verbal. La loi n°2004-50 du 22 juillet 2004 (abrogeant la loi n°62-11 du 16 mars 1962) ne fait aucune mention de cette procédure de conciliation. De même le Code Rural  véhicule des concepts à définition imprécise, par exemple «patrimoine commun de la nation », « égale vocation », «terres vacantes », etc.

Mieux que les tentatives de conciliation, c’est la prévention qui devrait être la priorité. En cela, l’Etat doit, en collaboration avec les chefs de communautés, redéfinir les limites des espaces pastoraux  et les conditions de leur jouissance. Les zones pastorales peuvent par exemple être identifiées, immatriculées et rattachées par des titres de jouissance aux éleveurs réguliers. Parallèlement, des solutions adaptées à chaque contexte local doivent être envisagées et formalisées à travers une charte locale d’accès aux ressources naturelles en toute équité. Aussi serait-il opportun d’organiser des séances de sensibilisation regroupant aussi bien les agriculteurs que les éleveurs tout en les faisant participer à la réflexion. Pour ce faire des radios communautaires peuvent être mises en place pour sensibiliser les populations sur la nécessité de respecter les règles de cohabitation établies dans l’accès aux ressources naturelles et ce dans les langues locales.  Aux agriculteurs, il faudrait enseigner des méthodes culturales pour améliorer la productivité sans avoir à augmenter constamment l’espace cultivé. Il s’agit notamment d’une agriculture adaptée au climat basée sur des semences améliorées et résistantes à la sécheresse et un apprentissage des techniques d’irrigation des champs. Le gouvernement doit également mettre en œuvre les moyens nécessaires pour réaliser son projet « Les Nigériens nourrissent les Nigériens » (« 3 N »).

Face à la défaillance de l’état de droit et donc aux limites d’une approche centralisée, une approche décentralisée contractuelle impliquant les différentes parties prenantes serait plus efficace L’Etat devrait veiller à réduire les coûts des négociations et des transactions, et veiller à faire respecter les contrats et les exécuter pour protéger les droits de tous les acteurs.

Mauriac AHOUANGANSI, étudiant-chercheur, Bénin

Le Ghana, le Sénégal et l’Ouganda sur Street View !

Le moment est venu de découvrir de nouveaux lieux en Afrique

Le Ghana, le Sénégal et l’Ouganda figurent désormais sur Street View !Le moment est venu de découvrir de nouveaux lieux en Afrique. Le Ghana, le Sénégal et l’Ouganda figurent désormais sur Street View !

Le populaire auteur américain John Hemingway a un jour dit de l’Afrique « s’il y a bien un endroit qui m’a enchanté, c’est l’Afrique ». Et nous sommes bien d’accord. Des magnifiques paysages montagneux du sud aux superbes plages du l’ouest, en passant par les parcs exotiques de l’est, les régions d’Afrique possèdent certaines des vues les plus époustouflantes au monde.

Nous avons le plaisir d’annoncer qu’à compter d’aujourd’hui, vous pouvez effectuer des visites virtuelles de certains des points d’intérêt et monuments les plus emblématiques du Ghana, du Sénégal et de l’Ouganda. Avec ce nouveau lancement, Street View couvre désormais 81 pays du monde, dont 7 en Afrique.

Il vous est à présent loisible de découvrir le village de Nzulezo au Ghana, classé patrimoine mondial de l’UNESCO. Un village construit sur le lac Tadane, fait de structures sur pilotis parfaitement intégrées au paysage naturel dominé par l’eau.Si vous avez un intérêt pour le divertissement culturel, vous pouvez aussi maintenant faire une promenade virtuelle à l’intérieur du Théâtre national du Ghana, qui accueille les trois compagnies résidentes, à savoir la Compagnie nationale de danse, l’Orchestre national symphonique et les Acteurs du Théâtre national.

Découvrez un art africain des plus étonnants en faisant le tour de l’imposant monument de la Renaissance africaine, une statue en bronze haute de 49 mètres située au sommet de l’une des collines jumelles à la sortie de Dakar, au Sénégal.

Vous pouvez également vous immerger dans d’autres sites emblématiques, dont l’impressionnant lac Rose, un lac unique, connu pour ses eaux roses, et « sillonner » les routes et villes principales, y compris Dakar, Saint-Louis, Thiès et Touba.

Afin de vous offrir les merveilles de l’Ouganda, nous avons travaillé en partenariat avec l’Autorité pour la Faune Ougandaise pour capturer 7 des parcs nationaux les plus beaux et emblématiques du pays, abritant une étonnante diversité faunique. Grâce à notre sac à dos StreetView Trekker, tantôt transporté par notre équipe, tantôt monté sur un véhicule, nous avons parcouru 7 vastes parcs nationaux, dont le saisissant Parc national Queen Elizabeth, qui compte dix espèces de primates, y compris des chimpanzés, et plus de 600 espèces d’oiseaux.Nous sommes ravis de voir que ce qui a commencé par quelques villes sud-africaines en 2009 s’est étendu à bien d’autres villes dans 7 pays du continent. Du Cap au Botswana, en passant par le Kenya, la Tanzanie et maintenant le Ghana, l’Ouganda et le Sénégal, nous nous réjouissons qu’un plus grand nombre de personnes dans le monde puissent se tourner vers Street View pour avoir un aperçu de ce magnifique continent. Nous ne serions pas surpris que vous soyez tenté d’aller explorer vous-même les lieux avec votre propre appareil photo !

Posté par Dirk Friedrich, Responsable du programme Google Street View

Loon de Google va utiliser l’intelligence artificielle

Le projet Loon de Google est de donner accès au Wifi dans les zones isolées et particulièrement en Afrique

Avec l’intelligence artificielle, Loon vient de franchir un nouveau cap.

C’est grâce au machine learning, un nouveau système de navigation a été mis au point, et celui-ci réduit grandement la taille de la flotte nécessaire pour couvrir une ville ou un village.
La nouvelle a été annoncée par Astro Teller, le patron de la division X de Google/Alphabet, à l’occasion d’un événement organisé à Mountain View

Jusqu’ici, le projet Loon reposait sur le principe d’une vaste flotte de ballons-relais déployée plus ou moins au-dessus de la zone à couvrir. Il était admis qu’un ballon pouvait dériver, ce qui imposait des distances de sécurité entre les engins et impliquait qu’il faudrait tout simplement remplacer les disparus si le maillage réseau s’en trouvait affaibli. Grâce au machine learning, toutefois, un logiciel de navigation est désormais en mesure d’exploiter les vents de la stratosphère pour contrôler avec une relative précision les mouvements de chaque ballon. Cela signifie, en gros, que les risques de collision et d’égarement ne font plus partie de l’équation.

Pour « piloter » un ballon, l’IA ne dispose d’aucun moyen de propulsion, mais se contente de jouer sur l’altitude de vol de l’engin. En effet, dans la stratosphère (10 à 20 km d’altitude), plusieurs courants se superposent, et il est tout à fait normal qu’un vent d’est souffle quelques centaines de mètres au-dessus d’un vent d’ouest. En alternant montée et descente en fonction de ces courants, un ballon peut donc décrire des boucles au-dessus d’une zone donnée. Or, pour Google, contrôler la position des ballons-relais de la sorte rend les choses beaucoup plus faciles. Une poignée de ballons peut très bien se maintenir, par exemple, juste au-dessus d’une ville. Cela signifie, d’après Astro Teller, que « 10, 20 ou 30 ballons » suffiront désormais à assurer le maillage d’une zone, là où il fallait en prévoir « 200, 300 ou 400 » jusqu’ici. Vous imaginez l’ampleur de l’économie de temps et d’argent dans le cadre du déploiement.

Pour rappel, les ballons émettent actuellement un signal 3G ou 4G, qui peut être capté au sol par n’importe quel smartphone compatible. Aucun modèle économique, cependant, n’a encore été défini.

Parler de l’innovation technologique c’est de la connerie, ce qu’il faut c’est transpirer

Linus Torvalds
Linus Torvalds

Parler de l’innovation technologique c’est de la connerie, tais-toi et fais le travail indique le créateur de Linux, Linus Torvalds

Linus Torvalds croit que la célébration de l’innovation dans le secteur de la technologie est satisfaite, auto-féconde et auto-utile.

Le terme qu’il a utilisé était plus brutal: « L’innovation de l’industrie parle trop et c’est de la connerie », at-il dit. «N’importe qui peut innover, ne pas faire ce fameux ‘penser différent’ … vis cela, c’est vide de sens. Quatre-vingt-dix-neuf pour cent de ce qui est dit n’est jamais fait.

Dans une interview au Sommet Leadership Open Source en Californie, dirigé par Jim Zemlin, directeur exécutif de la Linux Foundation, Torvalds a discuté comment il a géré le développement du noyau Linux et son attitude envers le travail.

Si je me suis permis de retranscrire cet article, originalement en anglais, c’est parce-que je suis stupéfait par le nombre de conférences, forums, workshops et événements sur la tech en Afrique depuis 5 ans. Dans 95% des cas ces hubs de la tech Africaine sont complètement en inadéquation avec les réalités du terrain : de superbes applications gourmandes en datas, et dont les Africains ne peuvent pas se payer les abonnements, quand souvent dans certains pays seulement 5% disposent de smartphones. Et je ne parle pas des systèmes en Cloud, ou autre systèmes inutilisable sans réseaux… Bref tout va bien mais pour 2% de la population d’un continent…

« Tout ce battage n’est pas là où le travail est réel, » a déclaré Torvalds. « Le vrai travail est dans les détails. »

Torvalds a dit qu’il souscrit à l’avis que les projets réussis sont 99 pour cent de transpiration, et un pour cent d’innovation.

En tant que créateur et dictateur bienveillant du noyau Linux open-source , sans parler de l’inventeur du système de contrôle de version distribué Git, Torvalds a démontré que son approche produit des résultats. Il est difficile de surestimer l’impact que Linux a eu sur l’industrie de la technologie. Linux est le système d’exploitation dominant pour les serveurs. Presque tous les calculs haute performance fonctionnent sous Linux. Et la majorité des appareils mobiles et des dispositifs embarqués reposent sur Linux sous le capot.

Le noyau Linux est peut-être le projet de technologie collaborative le plus efficace de l’ère PC. Les contributeurs du noyau, qui totalisent plus de 13 500 depuis 2005, ajoutent environ 10 000 lignes de code, en supprimant 8 000 et en modifiant entre 1 500 et 1 800 chaque jour, selon Zemlin. Et cela se passe – mais pas au rythme actuel – depuis plus de deux décennies et demie.

Linus Torvalds
Linus Torvalds

«Nous faisons cela depuis 25 ans et l’un des problèmes constants que nous avons eu est que les gens se mettent sur les orteils de l’autre», a déclaré Torvalds. «Donc, pour toute cette histoire, ce que nous avons fait, c’est organiser le code, organiser le flux de code, et organiser notre personnel afin que le point de douleur – qui est des gens en désaccord sur un morceau de code – disparaisse essentiellement.

Le projet est structuré de façon à ce que les gens puissent travailler de façon autonome, explique Torvalds. « Nous avons été en mesure de modulariser le code et le modèle de développement afin que nous puissions faire beaucoup en parallèle », at-il dit.

La technologie joue un rôle évident, mais le processus est au moins aussi important, selon Torvalds.

– C’est un projet social, dit Torvalds. «Il s’agit de technologie et la technologie est ce qui rend les gens capables de s’entendre sur les questions, parce que … il y a généralement un droit assez clair et souvent beaucoup de problèmes ensuite. »

Mais maintenant que Torvalds ne revient pas personnellement sur chaque changement comme il l’a fait il ya 20 ans, il s’appuie sur un réseau social de contributeurs. «C’est le réseau social et la confiance», a-t-il déclaré. « … et nous avons un réseau très solide. C’est pourquoi nous pouvons parfois avoir mille personnes impliquées dans chaque version. »

L’accent mis sur la confiance explique la difficulté de participer au développement du noyau, parce que les gens ne peuvent pas signer, soumettre le code et disparaître. « Vous tirez beaucoup de petits correctifs jusqu’au point où les mainteneurs vous font confiance, et à ce moment-là vous devenez plus qu’un simple homme qui envoie des patchs, vous devenez partie du réseau de confiance », a déclaré Torvalds.

Il y a dix ans, Torvalds a dit qu’il avait dit à d’autres contributeurs du noyau qu’il voulait avoir un calendrier de sortie de huit semaines, au lieu d’un cycle de sortie qui pourrait traîner pendant des années. Les développeurs du noyau ont réussi à réduire leur cycle de diffusion à environ deux mois et demi. Et depuis lors, le développement a continué sans beaucoup de bruit.

«C’est presque ennuyeux de voir comment notre processus fonctionne», a déclaré Torvalds. «Tous les moments vraiment stressants pour moi ont été sur le processus.

L’économie informelle révolutionnée par l’argent sur mobile

Le mobile, une arme de développement massive pour l'Afrique
Le mobile, une arme de développement massive pour l'Afrique

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 750 millions de téléphones mobiles en service et 1 milliard de cartes SIM en Afrique … c’est plus qu’en Europe ou qu’aux USA !

Actuellement en Ouganda je constate plus que jamais la révolution du mobile money et des services en synergie : assurance, épargne, commerce électronique… Oui en Ouganda on commande à manger avec son mobile et partout dans le pays les utilisateurs sont ultra connectés.

Mise en lumière d’une révolution technologique qui ne peut être contestée : celle du mobile banking (monnaie mobile en français)

Le mobile banking ou le chemin vers l’assurance, l’épargne, l’emprunt ..

Si aujourd’hui les kenyans, les maliens, les algériens plébiscitent ces fintech (technologies financières), c’est d’une part parce que tout passe par le mobile, et d’autre part parce que la population est largement impactée. Davantage encore dans les zones rurales, où toutes les thématiques sont concernées : agriculture, santé, énergie mais aussi le bâtiment, les infrastructures et les administrations..

L’argent sur mobile va également drainer des services comme l’emprunt, l’épargne et l’assurance.

Une autre révolution en Afrique qui va avoir deux grands effets vertueux…

1. De nouveaux services

Le premier est le passage d’une économie informelle estimée à 70% en Afrique à une économie formelle. Cette économie permettra de se projeter dans l’avenir quel qu’en soit le secteur d’activité et l’acteur. Épargner, emprunter, assurer vont être les services qui permettront à des centaines de millions d’habitants de se projeter dans l’avenir au sein d’une entreprise, d’une famille ou d’une communauté.

La sécurisation des transactions permet aussi de supprimer les risques et de tracer les transactions, là aussi un changement important qui, non seulement sécurise les échanges, mais aussi lutte efficacement contre la corruption qui paralyse souvent une partie des activités.

En Ouganda une application entre Uber et sécurisation routière et technique pour les motos taxi…

Screenshot de l'application Safe Boda
Screenshot de l’application Safe Boda

L’application Safe Boda :
Cette application IOS ou Android permet de trouver facilement un boda boda « sur ».

Le « boda boda » c’est la moto taxi ougandaise comme le zemidjan au Togo ou le benskin au Cameroun. Le terme vient des motos qui parvenaient à passer des marchandises avec la RDC : les « borders to borders » d’où finalement boda boda.

Ils sont des milliers en Ouganda et des millions en Afrique

 

 

2. Des taxes sur les transaction pour le développement de l’administration

Le deuxième est la possibilité pour les états de créer ou de développer l’imposition qui va permettre aux administrations de se développer et de proposer des services à la hauteur de la demande en Afrique. Un état sans taxe ne peut se développer et répondre à la demande de services des particuliers comme des entreprises.

Les transactions sur mobile vont permettre de tracer et d’imposer les échanges monétaires équitablement et ainsi faire passer l’administration de nombreux pays vers d’autres systèmes vertueux comme la dématérialisation des services publics ou des douanes apportant ainsi de nouveaux services à la population, des services qui font actuellement cruellement défaut.

Des nouveaux modèles émergent et prouvent que ces systèmes sont largement plébiscités par les populations comme au Rwanda ou les démarches administratives et payantes se font avec le RDB pour Rwanda Development Board… Une administration 2.0.

Les présidentielles françaises s’invitent en Algérie avec Macron

Emmanuel Macron avec Ramtane Lamamra
Emmanuel Macron avec Ramtane Lamamra

Emmanuel Macron en compagne électorale à Alger

Le candidat indépendant à la prochaine élection présidentielle française a été, hier, l’hôte de l’Algérie.

En somme, Emmanuel Macron qui se place au centre, voire entre la droite et la gauche, effectue depuis hier Lundi 13 Février, une visite de deux jours en Algérie. Il a été reçu, à son arrivée, par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra. Par la suite, il s’est rendu au palais du gouvernement où il a été reçu par le premier ministre, Abdelmalek Sellal. Aussi, il a rencontré le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aissa, avant de diner avec des acteurs de la société civile et du monde de la culture.

Ceci étant, à son arrivée à Alger, le candidat du « juste milieu », a fait part de sa volonté de renforcer d’avantage les relations entre l’Algérie et la France en intensifiant la coopération entre les deux pays. « Notre volonté c’est d’apporter une densité au partenariat exceptionnel existant en développant une vision stratégique de coopération », a-t-il affirmé. L’ancien ministre français de l’économie a fait part également de son engagement de travailler avec l’Algérie afin qu’elle puisse diversifier son économie. « Nous avons besoin de diversifier l’économie algérienne », a-t-il fait savoir.

Il a évoqué aussi la coopération sécuritaire entre les deux pays, tout en rendant au passage un vibrant hommage à l’Algérie qui selon lui, avait « combattu seule le terrorisme durant des années 1990 ». Au sujet des crises libyenne et malienne, il dira qu’il partagera la même approche avec l’Algérie. Une approche, selon lui, qui privilégie le dialogue en vue d’une résolution politique et pacifique pour l’issue de ces deux conflits.

Emmanuel Macron avec Ramtane Lamamra
Emmanuel Macron avec Ramtane Lamamra

De son coté, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, évoquera le partenariat d’exception, signé en 2012 à Alger, entre les présidents Abdelaziz Bouteflika et François Hollande. « Ce partenariat qui est prometteur a de beaux jours devant lui », soulignera Lamamra.

Les présidentielles française et l’équation algérienne

Par ailleurs, au menu de son programme, Emmanuel Macron qui, selon les sondages est le favori de la prochaine élection présidentielle française, rencontrera les membres du Forum des chefs d’entreprises (FCE), se rendra par la suite au Sanctuaire des  martyrs à Alger. Cette visite sera clôturée par une rencontre avec le ministre de l’Industrie et des mines, Abdeslam Bouchouareb.

Il est à noter que, lors d’un entretien accordé par Emmanuel Macron au quotidien arabophone algérien « El Khabar » paru Lundi 13 Février, l’ancien ministre de Hollande dit espérer pleinement ouvrir « une nouvelle page de l’histoire Algéro-française commune ». Un dossier extrêmement lourd auquel le candidat s’attèlera une fois devenu Président en vue, « de relations constructives et ambitieuses ». Il a exhorté également le soutien de l’Algérie et de la diaspora algéro-française établie en France, afin de l’aider à investir le palais de l’Elysée.

C’est dire, la destination Algérie étant considérée, par tous les prétendants à magistrature suprême en France et ce depuis des années, comme une plaque tournante stratégique. Pour cause, plus d’un million et demie d’électeurs français d’origines algériennes sont recensés dans le fichier électoral Français. De même, en Algérie, plus de deux milles électeurs français sont enregistrés à l’ambassade et aux services consulaires français. Il s’agit là, par conséquence, d’un réservoir d’électeurs déterminant pour tout prétendant à l’élection présidentielle en France dont l’issue s’avère inéluctable. Dans ce sillage, il est à rappeler que deux candidats à la magistrature suprême française avaient fait, par le passé, escale à Alger. Il s’agit notamment, de Nikola Sarkozy en 2007 et de François Hollande en 2012.

Toutefois, Emmanuel Macron saura-t-il rééditer le coup de maître de Jacques Chirac de 2002 ? A savoir, durant les présidentielles de 2002, Jacques Chirac avait su éliminer la gauche dans le premier tour en utilisant l’électorat de l’extrême droite, puis il avait su éliminer l’extrême droite dans le deuxième tour en utilisant l’électorat de la gauche elle-même. L’issue de l’élection présidentielle française nous le dira.

face à une crise humanitaire aiguë, un appel de 2,3 milliards de dollars US

L’appel 2017, lancé à Kinshasa en présence de représentants d’organisations humanitaires non gouvernementales et de bailleurs de fonds, ciblera, entre autres, les besoins de plus de 2,1 millions de personnes déplacées, 500 000 enfants âgés de moins de 5 ans souffrant de malnutrition aiguë et de centaines de milliers de personnes menacées de maladies et d’épidémies

La communauté humanitaire de la République Démocratique du Congo (RDC) et les autorités congolaises ont lancé aujourd’hui un appel de 748 millions de dollars afin d’assister 6,7 millions de personnes en 2017 – première année d’un Plan de Réponse Humanitaire triennal novateur en RDC. Son objectif est de répondre au cours des 36 prochains mois aux besoins humanitaires de millions de civils touchés par l’une des crises les plus aiguës et prolongées au monde.
L’appel 2017, lancé à Kinshasa en présence de représentants d’organisations humanitaires non gouvernementales et de bailleurs de fonds, ciblera, entre autres, les besoins de plus de 2,1 millions de personnes déplacées, 500 000 enfants âgés de moins de 5 ans souffrant de malnutrition aiguë et de centaines de milliers de personnes menacées de maladies et d’épidémies.

Les 12 derniers mois ayant été le théâtre de violences et conflits de plus en plus inquiétants, les acteurs humanitaires estiment que les besoins vont s’accroître dans les mois à venir. En 2016, l’insécurité a déplacé en moyenne 2 000 personnes par jour dont le nombre est passé de 1,6 million à plus de 2,1 millions. En ce début 2017, les organisations humanitaires sont appelées à répondre, entre autres, aux violences dans le Tanganyika et dans les provinces du Kasaï ainsi qu’aux besoins de nouveaux réfugiés sud-soudanais dans le nord-est du pays. En outre, la rougeole et le choléra sont devenus des problèmes de santé majeurs et récurrents.

« Des millions de personnes souffrent d’une crise humanitaire, née de conflits armés et autres menaces, qui affecte profondément leur quotidien. Il est impératif que le monde n’oublie pas les besoins humanitaires urgents et massifs en RDC. Nous devons trouver les moyens de mobiliser 748 millions de dollars US pour répondre aux besoins vitaux croissants », précise Rein Paulsen, Chef du Bureau pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) en RDC.

Après plusieurs années de stratégies annuelles, le Plan de Réponse 2017-2019 rompt avec les approches du passé pour s’aligner sur les stratégies de développement de l’Etat, du Système des Nations Unies, de la Banque Mondiale et d’autres partenaires bilatéraux. Si plus de 60 pourcent des besoins humanitaires sont concentrés à l’Est du pays, les provinces de l’Ouest et du Centre souffrent d’une pauvreté généralisée qui nécessite des solutions allant au-delà de l’assistance humanitaire.

« Le Plan de Réponse Humanitaire pluriannuel 2017-2019 tombe à point nommé car il permet à la communauté humanitaire pays de déterminer les priorités pour les trois prochaines années », a conclu Paluku Kisaka Yereyere, Ministre des Affaires Sociales, Solidarité et Actions Humanitaires de la RDC.

Libye pour éloigner le spectre d’une guerre qui s’annonce

L’Algérie intensifie sa médiation

« L’Algérie se plaçait à équidistance de toutes les parties libyennes en conflit », affirmait dernièrement, Abdelkader Messahel, le ministre Algérien des Affaires magrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats Arabes. Cette équidistance, confère à l’Algérie la crédibilité d’être le médiateur principal en vue d’une solution politique et pacifique à la crise en Lybie, selon les principaux acteurs de ce pays qui se sont défilés ces derniers temps à Alger.

Néanmoins, l’hypothèse d’une confrontation militaire semble prise en compte par les deux belligérants se disputant la légitimité du pouvoir en Lybie. Installé par la Communauté internationale le 17 Décembre 2015, le gouvernement d’union nationale (GNA) de Fayez Al-Sarraj à Tripoli (Ouest du pays) n’arrive toujours pas à asseoir son autorité sur tout le territoire national libyen. Pour cause, un autre gouvernement conduit par le président du Parlement de Tobrouk (Est du pays) Salah Akila et le Maréchal Khalifa Haftar, lui conteste l’autorité. Ce conflit d’autorité perdure depuis 2014. Voire, le pays est complètement disloqué depuis la chute de l’ancien Président Mouammar Kadafi en Octobre 2011, engendrant des dizaines de milliers de morts, la multiplication des groupes armés et la prolifération des armes. Et, en conséquence, une autre guerre se profile à l’horizon, entre ces deux autorités se disputant le pouvoir, en l’occurrence, le GNA et le gouvernement de Tobrouk. Pour les autorités de l’Est de Libye, les accords parrainés par l’ONU ayant conduit à la formation du gouvernement d’union nationale présidé par Fayez Al-Sarraj sont caducs, et ce du fait que lesdits accords n’aient aucunement fait référence au rôle de Khalifa Haftar comme l’un des acteurs principaux de fait en Libye.

Cela dit, cette guerre qui s’annonce, étant notamment la répercussion directe des ingérences étrangères dans ce pays. D’une part, le Qatar et la Turquie soutiennent le GNA ; de l’autre, l’Egypte et les Emirats Arabes-Unis, soutiennent l’autorité de Tobrouk.  Cependant, les deux acteurs en conflit engagent une course contre la montre en guise de recherche de soutiens extérieurs et d’appuis militaires. A cet effet, pour contourner l’embargo à l’armement imposé par le Conseil de sécurité onusien, le Maréchal Khalifa Haftar s’est envolé dernièrement à la Russie pour chercher le soutien militaire de Moscou. En riposte, de son coté, le Président du GNA s’est déplacé, ces derniers jours, à Bruxelles pour chercher le soutien militaire de l’Otan.

L’Algérie met son poids dans la crise pour éviter un bain de sang

Afin de parer à tout enlisement de la situation pouvant ébranler toute la région de la méditerranée, l’Algérie intensifie les efforts diplomatiques sur tous les fronts. A cet effet, le ministre des Affaires magrébines, de l’Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel, a reçu durant ces deux derniers mois à Alger, tous les acteurs libyens en conflit afin de les exhorter à partager le pouvoir en opérant notamment des modifications consensuelles à l’accord onusien. Dans cette optique, une action commune entre l’Algérie, la Tunisie et l’Egypte a été initiée. De son coté, le président Algérien, Abdelaziz Bouteflika, reçoit le leader islamiste tunisien, Rached Ghannouchi, en vue de prendre attache avec les islamistes libyens et de les convaincre à faire des concessions et d’accepter le principe de partage du pouvoir avec Khalifa Haftar. Cette démarche du président Algérien a donné ces résultats. Voire, l’action de Rached Ghannouchi, s’est traduite par le déplacement en Tunisie du directeur de Cabinet de présidence de la République algérienne, Ahmed Ouyahia, pour y rencontrer un des principaux dirigeants islamistes libyens, à savoir, Ali Al-Salabi. « L’Algérie par le biais d’Ouyahia a fait part aux frères musulmans libyens de la nécessité de cesser le langage des armes et de s’inscrire dans la démarche politique menant vers un partage équitable de pouvoir », selon une source diplomatique algérienne, rapportée par les médias. Il est également question de la nécessité de la réunification de l’Armée libyenne sous un seul commandement.

Par ailleurs, une rencontre devant regrouper les ministres des Affaires étrangères de l’Algérie, de la Tunisie et de l’Egypte, est prévue dans les prochains jours à Tunis pour consolider le choix d’une solution politique en Lybie. Cette rencontre entre ces trois chefs de la diplomatie, selon nos sources, devrait également déboucher sur une autre rencontre à Alger, entre les présidents Algérien, Tunisien et Egyptien. Ces trois chefs d’Etats dégageront une feuille de route permettant une issue politique définitive à la crise libyenne, tout en ne permettant aucune ingérence étrangère dans ce pays pouvant précipiter la confrontation armée.

Les conséquences du conflit libyen sur les pays de la région

Selon une dernière note politique du Washington Institute for Near East policy (Winep), adressée à la nouvelle administration américaine de Donald Trump, le conflit libyen ayant débuté en 2011, a provoqué un climat d’insécurité dans toute la région de l’Afrique du nord et du Sahel. « Avec l’insurrection libyenne de 2011 et la guerre civile qui a suivi, les réseaux d’armes et de terroristes se sont rapidement propagés dans toute l’Afrique du Nord et dans l’espace du Sahel (principalement les Etats du Mali, du Niger et du Tchad) », stipule le document du Winep. Ajoutant à cela, l’insurrection libyenne de 2011 ayant engendré une propagation de millions pièces d’armes en Lybie et dans le Sahel, a conduit à l’occupation par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) d’une partie du Mali durant la rébellion des Touaregs en 2012. De même, la base gazière algérienne de Tiguentourine a été en 2013, la cible d’une attaque terroriste meurtrière. C’est ce qui explique le plein engagement de l’Algérie en vue d’une issue rapide à la crise libyenne qui perdure depuis six longues années.

C’est dire, les libyens sont devant une responsabilité historique. Une responsabilité devant les mettre dans l’obligation morale et politique de trouver une issue pacifique à cette crise pouvant épargner leur pays et les pays de la région.

Prostitution en Côte d’Ivoire

Le prix de l’urbanisation et des désillusions

Effaçons tout de suite cette idée reçue qui veut que la prostitution soit le plus vieux métier au monde. La chasse, le travail de la terre, l’élevage, le commerce sont sans doute les premiers métiers au monde. Ils ont permis à la horde, au clan et à la communauté de survivre. Puis est venu le métier de tueur, de criminel : Caen est le premier grand criminel de l’Histoire de ce métier qui marche très bien en Occident et dans les pays de la terreur. La prostitution est probablement venue après, longtemps après, quand l’Homme a décidé de transgresser les bonnes mœurs, sans doute lassé de vivre sous le joug de la morale primitive et sage. Alors, il a fait de la femme, un objet de commerce, une marchandise. Il est fort probable aussi que ce soit la femme elle-même qui, consciente de l’attrait de ses atouts physiques, et de son pouvoir de séduction, ait décidé de monnayer ses charmes.

Dans un cas comme dans l’autre, la prostitution est là. Dans tous les pays. Même les plus officiellement puritains. En Côte d’Ivoire, notamment à Abidjan, elle a atteint un stade  professionnel relativement élevé, à l’image de ce qui se pratique dans les grandes capitales du monde. Hôtels, bars, café, restaurants, parcs autos, rues, boulevards et ruelles, etc. Tous les lieux, des plus éclairés aux plus sombres et discrets, abritent désormais ces belles de nuit qui font le bonheur des amateurs de sensations fortes, ou d’expériences érotiques originales et souvent fortement transgressives : de la fellation ‘‘rapido’’ à l’échangisme, de la pornographie en direct, à l’accouplement par sodomie et peu orthodoxe, tout y passe. Au bout de l’exercice ou du spectacle, quelques billets de banque.

Les témoignages concordent à dire que c’est à partir des années 1990 que les Ivoiriennes ont commencé à investir ce secteur d’activités de façon professionnelle et industrielle. Avant cela, c’étaient les Ghanéennes, les Libériennes et quelques Togolaises qui pratiquaient ce commerce. Et c’était au cours des années 1960 et 1980. Ces années correspondent aux périodes de guerre et de troubles que leurs pays avaient connus. Puis Jerry Rawlings redressa le Ghana ; la guerre du Liberia prit fin elle aussi. Les Ghanéennes recouvrirent leur dignité, et beaucoup d’entre elles rentrèrent au pays où elles purent exercer une activité honorable. Vint le tour de la Côte d’Ivoire d’entrer dans les zones de turbulences.

La récession économique et les troubles politiques hypothéquèrent le marché de l’emploi. De nombreux jeunes prirent le chemin de l’aventure en Europe ; d’autres, celui de la prostitution. A partir des années 2000, le phénomène s’imposa à Abidjan comme un choix de vie, apparemment accepté par tous. De Treichville, ancienne base de la prostitution à Abidjan, à Port-Bouët, Vridi, Biétry, Cocody, Koumassi, Riviera, Yopougon, Adjamé, etc., c’est à une industrie en miniature du sexe, que nous avons affaire.

Dans un quartier comme Biétry, il ne manque plus que les magasins de sex toys et les enseignes lumineuses pour faire de certaines rues, des répliques de Pigalle. Mais ce n’est pas d’un paradis qu’il s’agit, car au-delà du décor, des sons décibels, au-delà aussi de l’ivresse que procure l’alcool, c’est d’un monde dur qu’il s’agit.

C’est dur madame

 « C’est dur, Madame », me dit Luna (c’est son surnom). Luna a accepté d’échanger un peu avec moi sur son activité. « C’est pas tous les clients qui sont gentils. Beaucoup nous font faire de ces choses ; et après, ils ne te donnent pas grand-chose ». Je risque une question sensée : « Mais pourquoi ne pas encaisser d’abord l’argent avant de travailler ? » Elle rit : « Mais Madame, c’est après le travail qu’on paye, pas avant. C’est comme ça. Même vous, c’est à la fin de mois qu’on vous paie, non ? » Oui, elle a tragiquement raison…

La fin du mois. Combien gagne-t-elle à la fin du mois ? « Ça dépend », me répond Tina Turner. Elle est habillée dans le style de la star mondiale du rock. « Quand tu tombes sur beaucoup de bons clients, tu peux réunir 300 ou 400 000 F cfa à la fin du mois. Mais quand ça ne va pas, tu n’atteints même pas 80 000 F cfa. Et là, même le loyer devient un problème. »

L’âge de ses prostituées varie : des adolescentes (14 ans aux adultes 30-40 ans.) « Mais il y a les grandes sœurs. Ce sont celles qui sont plus âgées que nous, et qui font aussi ça. Elles ont leur appartement, parfois même elles vivent dans une villa. Elles gagnent plus d’argent que nous. » Celle qui me donne cette information refuse de décliner son nom.

Bien malin qui pourrait identifier et énumérer tous les lieux de pratique de la prostitution. On retient tout simplement que cette activité ne se pratique plus, ou du moins se fait rarement, aux domiciles des prostituées. Ces lieux portent des noms évocateurs : « Toi et moi » ou TM, « Mixx Plus », « La Croisette », etc. A première vue, ces endroits ne présentent rien de suspect. Ce sont des bars ou des boîtes de nuit comme l’on en voit partout à Abidjan. Mais en réalité, nombre d’entre eux ont acquis leur notoriété dans la pratique de la prostitution.

Ils sont situés en grande majorité dans les quartiers de Zone 4 et Biétry. Ils emploient de nombreuses jeunes filles comme serveuses. A l’origine, elles sont recrutées comme de simples serveuses. C’est à la pratique qu’elles se retrouvent, contre leur gré, pour la plupart, à l’exercice de la prostitution. « A la demande d’un client, on fait l’amour ou juste une pipe selon les désirs du demandeur. Il y a toujours une ou quelques pièces privées, aménagées pour la circonstance ; ou même dans les fauteuils où sont installés les clients », me révèle Bodjo star. Rondelette. Des hanches larges mettant en relief des fesses charnues et lourdes. Une poitrine fournie, à provoquer des suffocations. Une autre de ces adeptes de Lolo Brigida.

Les formules de prestation de services varient aussi : duo, trio, paires de couples, pratiques lesbiennes, ou show individuel pour un client, un couple ou un groupe de clients.

Inutile de demander qu’est-ce qui a bien pu amener ces jeunes filles à se livrer au commerce de leur corps ? On doit pouvoir se le dire une bonne fois pour toutes : nul ne se prostitue de gaîté de cœur ni par fantaisie. Ici, une seule raison, cruciale, explique ce choix extrême : le besoin dû à la pauvreté ou à de cruelles circonstances de la vie :

« J’ai été très tôt orpheline de mère. Mon père s’est remarié avec une femme qui me détestait mes trois frères et moi. Parfois et même souvent, on n’avait pas droit au repas. Notre père, chauffeur de grumier, n’était pas le plus souvent à la maison. Elle lui a fait perdre la tête. Il en est arrivé à refuser de payer nos frais d’inscription scolaire, ainsi que les uniformes, les livres et cahiers. Des amies m’ont parlé d’une possibilité de gagner de l’argent pour m’occuper de mes frères. Voilà comment j’en suis arrivée à mettre fin aux études pour sauver mes frères. »

Deux filets de larmes s’écoulent de ses yeux. Elle s’appelle… Salomé ! On ne pouvait trouver mieux. Elle a arrêté les études en pleine scolarité, à la classe de première D. Cela fait quatre ans qu’elle est dans le système : « Mes deux premiers petits frères ont eu à présent le bac. Un est au Cafop. Il sortira instituteur ; l’autre est à l’université. Dans deux ans, je vais arrêter pour reprendre les études ou bien apprendre un autre métier moins risqué. Mes frères vivent chez moi. ».

Salomé est belle. Elle s’exprime très bien. Elle fait ‘‘classe’’. On la croiserait en ville, en pleine rue, qu’il serait impossible de l’imaginer dans ce rôle. Elle remporterait aisément le concours national de miss. « J’ai peur du public », me dit-elle quand je lui parle de ça. « Et puis, j’ai besoin d’argent pour mes frères, pas de titre de Miss. Notre problème c’est la survie quotidienne ». 

Survie quotidienne ? J’émets un peu de réserve sur son cas. Salomé a une bonne clientèle : les Européens. Ils paient bien, avoue-t-elle. Impossible donc de laisser une telle manne pour se risquer dans la recherche d’un métier aussi hypothétique que certainement mal rémunéré.

 

LES DEVIANTS

Les Blancs. C’est la grande aubaine pour ces fées de nuit. Filles noires, elles bénéficient de préjugés favorables : un mythe tenace dans l’esprit des Blancs veut que la femme noire soit plus performante et plus délicieuse au lit que la Blanche. Un ami professeur de musique m’a dit un jour que, sur ce terrain, une Noire vaut deux Blanches ! Mariama témoigne : « Je les rends fou. Ils me hurlent qu’ils n’ont jamais connu ça avec les Blanches. Il y en a un qui a failli s’évanouir dans mes bras, un jour. J’ai eu très peur. Mais il m’a bien payé : 200 000 F cfa, la seule nuit. C’était un touriste suisse ; il rentrait dans son pays le lendemain ».

Une autre, étudiante, qui refuse elle aussi de me dire son nom, raconte un épisode singulier. « Moi mon Blanc avait des tendances bizarres. C’était un officier de l’armée ; il me donnait un fouet, je l’enchaînais et je le flagellais. Et il jouissait. Mais il avait commencé à demander des coups de fouet de plus en plus forts. Et moi j’avais peur de le blesser. J’ai donc arrêté de le voir. Il payait bien lui aussi. Quand je l’ai bien flagellé, il me donne au moins 100 000 fois. On faisait deux ou trois, parfois quatre séances de flagellation dans le mois. Mais je l’ai fui. J’ai eu peur de le tuer un jour. C’était un fou ».

Fou, certainement ces Blancs. « Il y en a d’autres dont le plaisir est de nous regarder faire l’amour avec un ou d’autres hommes ». Maï, 24 ans, élancée, et riche d’une paire énorme de seins, affirme. « J’ai un client comme ça. Lui ne me touche pas. Il vient avec deux de ses amis pour me faire ça, et il regarde. Je prends 60 000 F pour chaque homme. Un jour, il est venu avec quatre mecs. Ca faisait 240 000 F ; mais j’ai refusé. Ils étaient trop baraqués ».

Les plus mauvais payeurs, à les en croire, ce sont les Noirs, surtout les compatriotes ivoiriens. Ce sont des voyous. C’est Parfaite O. qui me dit ça. 28 ans. Trois enfants à charge. De pères différents, qui ne s’en occupent pas. « Quand il faut payer, ils donnent à peine 3 000 f Cfa. Il y en a qui vous tendent un billet de 1000 F cfa. Moi je ne fais plus avec les Noirs, surtout les Ivoiriens. Ils ne sont pas sérieux. Ma sœur, nous souffrons ».

Souffrances. C’est bien le cas de Sonia Coulibaly. Environ 19 ans. L’école, pour elle, s’est arrêtée à la classe de 5eme. Serveuse dans un bar dont elle a décidé de taire le nom. Quatre années d’expériences, elle aussi. « C’est à la suite du divorce de mon père et de ma mère que je me suis retrouvée à chercher du travail. Lorsque ma mère est partie, notre marâtre s’est mise à nous maltraiter mes quatre frères et moi. J’ai été servante chez un couple avant de me retrouver ici dans ce bar. Au début, la patronne m’avait dit que c’était pour servir la boisson aux clients. Mais au fil des jours, je suis abordée par les clients pour d’autres services : faire l’amour avec les clients qui le désirent. Et c’est la patronne qui nous encourage à faire ça ».

Zaran Konaté a subi la même expérience : « Ce n’est pas seulement le service de boisson que nous faisons. On s’occupe totalement des clients en faisant notamment l’amour, à leur demande. Ça peut être une pipe ou une relation sexuelle à proprement parler, moyennant de l’argent. » Mais ce n’est pas aussi bien payé que dans la rue où on rencontre des clients qui donnent parfois beaucoup d’argent.

Anne-Lise raconte, elle aussi, sa mésaventure avec un client. « Un jour, je me suis retrouvée avec un client habituel du bar. Un Ivoirien. Nous sommes allés dans l’espace privé. J’ai fait tout ce qu’il m’a demandé. A ma grande surprise, au moment de me payer la prestation, il a prétexté avoir perdu de l’argent. Aussitôt, il m’a accusé d’avoir volé son argent. Il m’a même frappé. Finalement il ne m’a rien payé et j’ai été contrainte par la patronne de lui rembourser son argent, presque 200 000 F. Une somme que je n’avais pas.

Terrible ! Tout tragiquement terrible, le métier de prostituée. Une seule chose rassure : elles utilisent toutes, des préservatifs. Les campagnes contre le VIH ont donc porté. Mais le corps reste soumis à un usage forcené que ces jeunes femmes paieront forcément cher le reste de leur vie.

Admission du Maroc au sein de l’Union Africaine

Sahraouis et Marocains crient à la victoire diplomatique

Après avoir quitté l’organisation panafricaine en 1984, suite à l’admission de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à celle-ci comme membre à part entière, le Maroc retrouve sa « famille politique » après 34 longues années d’absence. En effet, le 28e sommet de l’Union africaine (UA), qui s’est déroulé fin Janvier de l’année en cours dans la capitale Ethiopienne, a vu la réintégration-admission du Maroc au sein de l’organisation continentale comme 55e membre.

Pour la RASD, il s’agit d’une victoire diplomatique pour les sahraouis, du fait que le Maroc a accepté de souscrire aux clauses de la Charte constitutive de l’UA de 1999, et ce en acceptant également de s’asseoir aux cotés de la République sahraouie dans l’organisation panafricaine. « Il s’git de la reconnaissance de la RASD par le Maroc », avait déclaré l’ambassadeur de la République sahraouie en Algérie, Bouchraia Hammoudi, Mercredi dernier à un organe de presse algérien. « Cette admission mettra le Maroc dans l’obligation de souscrire aux dispositions juridiques contenues dans la Charte constitutive de l’UA, le contraignant de facto à respecter sans conditions, les frontières héritées du colonialisme ainsi que de l’intégrité territoriale des pays membres », avait déclaré le diplomate sahraoui. En joutant : « Le Maroc a toujours conditionné, durant ces 34 années son retour à l’organisation panafricaine, par l’exclusion de la RASD de celle-ci, et cette exigence n’a pas été concrétisée lors de ce dernier sommet continental ».

La bataille des légitimités

Également de leurs cotés, les marocains crient à la victoire. Pour eux, cette réintégration-admission consacre la souveraineté de l’Etat marocain sur les territoires sahraouis. « Cette réintégration du Maroc au sein de l’UA consacre notre victoire sur les ennemis de notre intégrité territoriale, ainsi que de la victoire de la diplomatie marocaine sous l’égide du Roi Mohamed VI », avait déclaré le ministre marocain des Affaires extérieures, Salah Eddine Mézoir, à l’issue de ce sommet africain.

Pour étayer sa cause, le Maroc se dit que sa réintégration à l’UA a été réalisée par l’adhésion de la majorité des pays africains à sa cause. Voire, selon ce dernier, 39 pays des 54 que comporte l’organisation panafricaine, avaient approuvé cette réadmission. Chose que contestent les sahraouis, en affirmant que cette admission a été réalisée par consentement des membres de l’UA.

De même, les marocains justifient notamment leur « victoire », par le fait que le conflit du Sahara Occidental relève exclusivement de la compétence des nations unis, à savoir pas de celle de l’UA. D’après ces derniers, du moment que ce conflit n’est pas encore résolu au niveau de l’ONU qui est une organisation suprême, l’UA se devait prendre une position neutre vis-à-vis de ce conflit. Ce sont ces arguments qu’avait fait valoir, le Roi Mohamed VI, auprès des dirigeants africains, lors de son ballet diplomatique durant ces dernières années, le conduisant dans différents pays du Continent.

C’est dire, il s’agit d’une véritable bataille diplomatique menée par les deux parties lors de ce 28e sommet de l’UA. Pour les marocains, il s’agit d’une réintégration au sein de « sa famille politique », du fait que le Maroc était membre fondateur début des années 1960, de l’organisation de l’unité africaine (ex-OUA) ancêtre de l’UA. De leurs cotés, les sahraouis affirment qu’il s’agit d’une admission, du fait que l’UA avait succédé à l’OUA en 1999 via de nouveaux actes constitutifs et que la république sahraouie était membre fondateur de cette nouvelle organisation panafricaine.

Par ailleurs, il est à rappeler que le Sahara Occidental avait été annexé par le Maroc en 1975, suite au retrait de l’Espagne qui était la puissance administrante. Les sahraouis engagent, en conséquence, un conflit armé pour recouvrer l’indépendance de leur pays. La guerre durera 15 longues années, voire jusqu’au cessez-le feu de 1991 entre les deux paries. Un cessez-le feu réalisé sous l’égide des nations unis, consacrant le droit des sahraouis à l’autodétermination via un référendum. Et ce référendum, 26 ans durant, tarde à voir le jour pour cause de la tergiversation de la partie marocaine. Les sahraouis attendent toujours leur autodétermination en donnant pleinement la chance à la paix.

Algérie, les réserves de change baissent à 114, 1 milliards de dollars

L’économie du pays demeure relativement solide

« Les réserves de change de l’Algérie ont atteint 114,1 milliards de dollars à fin décembre 2016 ».

C’est ce qu’a déclaré dernièrement, le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Loukal, à l’Assemblée populaire nationale (APN), lors de son exposé relatif aux évolutions économiques et monétaires en 2015 et les éléments de tendances des neufs premiers mois de l’année 2016. Néanmoins, l’économie nationale « reste relativement solide », selon la déclaration du ministre des Finances, Hadji Baba Ammi, avant-hier, devant la presse. Les réserves de change ont enregistré une forte contraction durant l’année 2016, voire elles ont baissé de 29.9 milliards de dollars.

Cette forte contraction des réserves de change, pour rappel, a été causée par la dégringolade des prix de pétrole qui ont amorcé une tendance à la baisse depuis Juin 2014, et ce du fait que les recettes du pays sont fortement dépendantes des exportations des hydrocarbures. De ce fait, pour alimenter le creusement du déficit de la balance de payements causé par cette crise, le gouvernement s’est trouvé dans la contrainte d’épuiser dans les réserves de change. Celles-ci, de près de 200 milliards de dollars au début 2014, elles sont passées à 114,1 milliards de dollars à fin 2016.

Pour le ministre des finances algérien, l’économie du pays demeure relativement solide vis-à-vis des soubresauts extérieurs, malgré ce fort épuisement des réserves de change. Ceci pour cause, selon lui, du niveau appréciable des réserves de change (114,1 milliards de dollars), et notamment de celui de la dette extérieure (3,3milliards de dollars) qui est très bas.

Crise structurelle, et réformes économiques dans les temps additionnels

A cet effet, un nouveau plan de relance économique a été mis en exergue par le gouvernement, l’année dernière, et qui d’étalera à fin 2019. Ce dernier devant permettre la diversification de l’économie algérienne en l’extirpant de sa forte dépendance des recettes des hydrocarbures. Pour ce faire, l’industrie automobile, le rond à béton et les matériaux de construction, ont été choisis par le gouvernement comme des segments moteurs de la production visant la relance de la croissance nationale. Parallèlement, des mesures ont été prises pour réduire les importations qui ont atteint près de 50 milliards de dollars en 2015, contre 30 milliards de dollars des exportations pour la même année.

De même, des mesures de consolidation budgétaires, ont été prises depuis 2015 et accentuées dans la loi de finances 2016 à fin d’équilibrer le budget national. Il s’agit, entre autres, de l’augmentation de la TVA (19 pour cent), ainsi que de l’élargissement de l’assiette fiscale à d’autres segments de l’économie nationale.

Par ailleurs, selon le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, les réserves de change ne baisseront pas au-dessous des 100 milliards de dollars d’ici fin de l’année 2019. « Les réserves de change ne baisseront pas sous les 100 milliards de dollars, et ce quelles qu’en soient les circonstances », avait-il déclaré récemment. Pour lui, ces mesures prises par son exécutif afin de contourner la crise économique qui sévit dans le pays depuis Juin 2014, étant susceptible de relever ce défit.

Aussi, la dernière réunion ayant regroupé les pays de l’OPEP (organisation des pays exportateurs de pétrole), et ceux non OPEP, débouchant sur la réduction de la production de pétrole de près de 1,8 millions de barils par jour, semble motiver l’optimisme du Premier ministre. Voire, cette réduction permettra de maintenir les cours de pétrole à un niveau soutenable pour les pays à forte dépendance des recettes des exportations hydrocarbures comme l’Algérie.

Cependant, l’opposition politique affirme que cette chute drastique des cours du Brent affectant lourdement l’économie nationale, constitue un échec sans équivoque des politiques économiques prônées jusque là par le pouvoir en place. Pour cette dernière, le gouvernement aurait pu engager des réformes économiques structurelles et profondes au moment où le baril du pétrole se vendait à plus de 100 dollars.

Peugeot va assembler au Kenya

Le constructeur historique automobile français PSA va assembler des véhicules de la marque Peugeot en Afrique de l’Est et précisément au Kenya

L’assemblage des voitures Peugeot se fera à partir de juin 2017 au rythme de plus de 1.000 véhicules annuellement. Cet objectif est en adéquation avec la forte demande du marché du pays.

Dans plus de 80% des pays les véhicules sont des importations et arrivent donc déjà construites. Un énorme marché reste celui des voitures d’occasions qui arrivent également soit par containers soit par la route, un phénomène qui produit un parc automobile hors d’age, dangereux et polluant.

PSA a signé vendredi un contrat en ce sens avec Urysia, importateur et distributeur de la marque Peugeot au Kenya depuis 2010, précise le groupe français, selon lequel la production commencera avec la Peugeot 508, suivie par la Peugeot 3008.

« Cette implantation au Kenya s’inscrit dans la stratégie à long terme du groupe visant à accroître ses ventes en Afrique et au Moyen-Orient avec l’ambition d’y vendre un million de véhicules en 2025 », explique Jean-Christophe Quémard, directeur pour la région Moyen-Orient-Afrique cité dans le communiqué.

L’éxpérience du Kenya dans le numérique cité par le GSMA

Processus de transition vers le numérique au Kenya

La GSMA a lancé aujourd’hui un nouveau rapport intitulé  « Processus de transition vers le numérique au Kenya », pour mettre en lumière les précieuses leçons qui peuvent être tirées de l’expérience de ce pays dans son passage au numérique au cours des dix dernières années

Le rapport fournit des informations utiles ainsi que des conseils aux organismes de régulation et aux décideurs politiques des autres pays où les processus de transitions similaires sont soit prévus, soit en cours.

« Pour les pays qui veulent connecter un plus grand nombre de leurs citoyens aux nombreuses opportunités qu’offre la technologie mobile, la mise à disposition de ce que l’on appelle le Spectre du Dividende Numérique (bande 700/800 MHz) est essentielle pour étendre la couverture », a déclaré John Giusti, chef de la  Régulation de la GSMA.

« Le Kenya, qui est l’une des économies les plus grandes et les plus diversifiées d’Afrique de l’Est, est une plaque tournante de la technologie et de l’innovation dans la région. L’une des  premières leçons à retenir de la transition vers le numérique de la télévision dans ce pays, est que, quelles que soient les difficultés rencontrées, elles peuvent être surmontées. »

La planification de la transition de la télévision analogique à la télévision numérique au Kenya a commencé en 2006. Le gouvernement avait la ferme conviction que la migration ne serait pas seulement un moyen pour fournir de meilleurs contenus audiovisuels aux consommateurs du Kenya, mais utiliserait également plus efficacement et de manière plus effective le spectre, libérant ainsi la bande de fréquences du dividende numérique pour le mobile.

Pourquoi le dividende numérique est –il si important ?

Le spectre du dividende numérique est l’idéal pour atteindre plus de gens avec le haut débit mobile, étant donné que ces bandes de basse fréquence peuvent couvrir des zones plus étendues avec moins de stations de base que des fréquences plus élevées.

Cela réduit les coûts de déploiement et permet aux opérateurs d’offrir une couverture plus large, plus abordable, en particulier dans les zones rurales où la connectivité peut être un défi. Mais il ne s’agit pas seulement des zones rurales ; le spectre du dividende numérique offre également des avantages dans les zones urbaines, fournissant une meilleure couverture intérieure, étant donné que ces fréquences peuvent pénétrer plus facilement les bâtiments.

Assurer une transition réussie vers le numérique

Au Kenya, comme dans d’autres pays, le processus de transition numérique exigeait de considérer et de mettre en œuvre un large éventail de questions, dont la politique, l’état du marché de la radiodiffusion, les fonds pour la migration, la sensibilisation du public, la disponibilité des équipements pour les consommateurs et l’inclusion des parties prenantes dans le processus de planification. Voici quelques leçons essentielles de l’expérience de la transition du Kenya :

  • Tout commence avec une feuille de route bien élaborée – Les gouvernements peuvent faciliter un processus de migration numérique en douceur et avec succès en établissant une feuille de route pour la transition bien planifiée et en faisant appel à des intervenants de qualité.
  • La transparence renforce la crédibilité – La feuille de route devrait inclure autant de détails que possible au sujet de la réaffectation du spectre du dividende numérique, y compris des délais spécifiques pour libérer la bande et pour l’attribution du spectre. En outre, le plan devrait préciser le processus que le gouvernement utilisera pour accorder les fréquences aux nouveaux opérateurs.
  • Les avis du secteur sont nécessaires pour réussir – Les gouvernements devraient demander et tenir dûment compte des avis du secteur tout au long du processus de transition, notamment lors de la planification qui précède toute modification technique réelle. Cela va encourager l’engagement des parties prenantes, réduisant les risques de contestations judiciaires et les retards.
  • Ne reporter le processus que lorsque cela est absolument nécessaire – Dans l’élaboration d’un calendrier pour le processus, toutes les parties prenantes devraient comprendre que les ajustements seront probablement nécessaires pour relever les défis et les imprévus. En même temps, plusieurs ajustements chronologiques créent de la confusion et des incertitudes chez les consommateurs, concernant le processus de transition numérique. Ces ajustements ne devraient être appliqués que lorsque cela est objectivement nécessaire et que les avantages l’emportent sur l’incertitude accrue.
  • Choisir des normes techniques avec des soutiens internationaux – Il est important de rechercher une harmonisation internationale afin de tirer profit des avantages qui proviennent des économies d’échelle. Du côté des consommateurs, la fourniture de décodeurs est essentielle, notamment leur accessibilité en termes de coût et leur disponibilité. Du point de vue aussi bien du réseau que du consommateur, une considération adéquate doit être accordée à la capacité de déploiement de la télévision numérique dans les différentes régions du pays.
  • Assurez-vous de mettre en place des campagnes bien gérées pour sensibiliser les consommateurs– Les gouvernements devraient œuvrer pour obtenir la coopération des médias et être prêts à lutter contre la désinformation des consommateurs. L’accent devrait être mis sur les médias avec la plus grande audience, qui peuvent inclure des canaux plus traditionnels comme les journaux et la radio.

« Pour le bénéfice des citoyens du monde entier, le dividende numérique doit être alloué et attribué pour une utilisation du haut-débit mobile en alignement avec les plans de  fréquences harmonisés au niveau régional dès que possible. Une transition numérique facile et efficace constitue un élément clé pour véritablement tirer profit des avantages qu’offre le dividende numérique, » a ajouté Giusti.

Plus d’informations sur le « Processus de Transition Numérique au Kenya » : http://www.gsma.com/spectrum/wp-content/uploads/2017/01/spec_kenya_exec_summ_french_web_-01_17.pdf

Finance islamique Maroc : comment éviter le fiasco de 2007 ?

La Banque centrale marocaine (Bank-al-Maghrib), a annoncé le 3 janvier dernier avoir accordé des agréments à cinq banques islamiques dites participatives.

Trois autres établissements conventionnels seront également autorisés à ouvrir des « guichets participatifs ». Pour rappel ce n’est pas la première fois que le Maroc tente l’expérience, puisque déjà en 2007, les produits de la finance islamique ont été lancés, mais ça avait été un fiasco. Dix ans après, plusieurs incertitudes subsistent quant aux chances de sa réussite.

D’abord, il y a la question du coût des produits participatifs dont certains seraient vraisemblablement plus chers que les produits conventionnels

Pourquoi? Eh bien en raison de la nature même de certains produits tels que la « mourabaha » où la banque, au lieu de prêter de l’argent moyennant intérêt, achète le bien pour le revendre à son client avec une marge bénéficiaire fixée à l’avance. L’achat par la banque donne lieu à des frais d’acquisition répercutés dans le prix de vente, et la revente par la Banque donne lieu aussi à des frais de transfert de propriété, le tout est supporté au final par le client. Le prix se trouve majoré aussi par la multiplication des marges des intermédiaires générées par le double contrat. Certes, et tirant la leçon de l’expérience de 2007, le problème du double payement de la TVA a été réglé. Toutefois, celui de la conservation foncière ne l’est pas encore. Ainsi, dans le cas de l’acquisition d’un bien immeuble, vous payerez deux fois les 1%. Cela s’ajoute aux frais habituels, notamment les honoraires des notaires, la taxe notariale, les droits d’enregistrement, les timbres, les frais d’assurance, frais du dossier, ce qui renchérit ainsi les traites à payer par le client.

A côté de ces frais supplémentaires induits par la nature des produits participatifs, ceux-ci seront également chers, lors de leur lancement, en raison des coûts des ressources et des frais fixes qui, pour être amortis, ont besoin d’un grand volume de transactions, donc de clients. Ici, et si rien ne change, il existe le risque que les banques participatives entrent dans un véritable cercle vicieux : avec peu de clients au démarrage en raison des tarifs plus chers, ils ne pourront pas attirer de nouveaux clients, et s’ils n’y a pas de nouveaux clients ils ne pourront amortir leurs charges fixes, donc elles resteront plus chères, donc moins de part de marché, et ainsi de suite. L’expérience de 2007 comme celles de pays comme la Tunisie et l’Algérie sont là pour en témoigner.

D’aucuns diront que certains Marocains seront prêts à payer plus cher pour respecter leurs convictions. Peut-être, mais ils ne seront pas foule.

Selon une récente enquête réalisée par Reuters, l’Institut islamique de recherche et de formation rattaché à la Banque islamique de développement (BID) et le cabinet conseil Zawya, ils étaient 98% à dire être intéressés par les produits participatifs ; mais ce taux a été divisé par deux quand ils ont su que lesdits produits seront plus chers. Cela implique que dans un premier temps au moins, les produits participatifs, en l’occurrence la mourabaha, seront inaccessibles pour une grande partie de la population. Dès lors, on pourrait se demander si les produits participatifs, qui feront payer aux futurs clients des traites supérieures à celles impliquées par des taux d’intérêts, respecteront toujours au fond l’esprit de l’Islam. Rappelons que l’interdiction de l’usure et certaines formes d’intérêt sont dictées par le souci de prévenir l’alourdissement de la charge subie par l’emprunteur. Or, avec un prêt sans intérêt plus cher qu’un prêt avec intérêt, on s’écarte de cet esprit originel.

Ensuite, n’oublions pas que les banques participatives vont calculer leur marge bénéficiaire en tenant compte du risque de défaillance de leurs clients, surtout dans le cas d’un environnement juridique qui ne protège pas vraiment les créanciers. Ainsi, l’intégration de la prime de risque ne fera que renchérir davantage la traite mensuelle à payer. La fenêtre d’espoir qui existerait serait la concurrence qui forcerait les banques participatives à réduire leurs marges.

Seulement, son intensité sera, du moins dans un premier temps, limitée car la nouvelle loi organisant les agréments accordés aux banques participatives a instauré la règle du 49/51 pour créer des filiales pour les banques marocaines sous forme de joint-ventures. Celle-ci signifie que tout investisseur étranger désirant créer une banque participative, doit s’associer à un partenaire marocain qui devrait être l’actionnaire majoritaire. Cette règle est clairement défavorable à la concurrence dans le secteur car, d’une part, ça dissuade pas mal de banques d’entrer car non intéressées par la position d’actionnaire minoritaire, et d’autre part, ça donne aux banques existantes un pouvoir supplémentaire pour contrôler le marché.

Les critiques que je viens de dresser ne traduisent en aucun cas mon refus ou mon rejet de la finance islamique, mais plutôt mes réserves quant à la manière dont elle sera appliquée au Maroc. Dès lors, la réussite de la finance participative ne sera possible que par la suppression du risque et des coût artificiels imposés aux transactions des banques participatives via l’adaptation du cadre réglementaire et fiscal, d’une part, et par l’ouverture du marché à plus de concurrence en libérant les banques participatives des mains des banques classiques, d’autre part. Sans oublier bien sûr la mise à niveau des ressources humaines et une communication efficace.

C’est à ces conditions que l’on peut espérer que les produits participatifs soient conformes à l’esprit de l’Islam et rendent service aussi bien aux ménages qu’aux entreprises. Faute de quoi, les produits participatifs seront plus onéreux, ce qui pénalisera leur commercialisation, car il n’est pas sûr que beaucoup de Marocains accepteraient de payer plus cher pour leur foi.

Hicham El Moussaoui, Maitre de conférences en économie à l’université Sultan Moulay Slimane (Maroc).

Les ivoiriens et la politique

Felix Houphouët-Boigny
Felix Houphouët-Boigny

Pendant pratiquement trois décennies, de 1960 jusqu’à 1990, sous le règne de son premier président Felix Houphouët-Boigny, la Côte d’Ivoire a vécu une vie politique relativement apaisée

Au point où, aux yeux de nombreux observateurs, voisins frontaliers et transfrontaliers, ce pays apparut comme un havre de paix. La tradition de discipline et d’union qui caractérisait le vivre social des Ivoiriens était admirable, respectant en cela même la devise du pays : Union, Discipline, Travail.

De fait, pendant 30 ans, la Côte d’Ivoire n’avait connu que quatre faits politiques notables : les complots de 1963. Une histoire (vraie ou fausse ?) qui vit l’emprisonnement de nombreux cadres du pays, accusés d’avoir voulu attenter à la vie du président Félix Houphouët-Boigny. Sept années après, survint un autre événement politique de plus grande envergure : la tragédie du Guébié, en 1970 ; histoire d’une révolte venue d’une petite contrée de l’ouest du pays. L’instigateur de cette insurrection paysanne, une jacquerie en fait, a pour nom Gnagbé Kragbé, un gauchiste qui osa proclamer l’autonomie de sa région et de s’autoproclamer chancelier. La révolte du Guébié fut sévèrement matée. Le 3e fait politique notable est la fin du parti unique, en 1990.

Jusqu’en 1985, Houphouët-Boigny nommait lui-même les députés et les maires. Le Pdci-Rda, parti d’Etat, régissait tout, comme dans le système communiste. Il est peut-être bon de rappeler qu’Houphouët-Boigny a frayé avec le PC français, jusqu’à sa rupture avec les communistes, en 1950. Quoique acquis aux vertus du libéralisme, l’homme, à l’instar de la plupart des dirigeants noirs africains, avait imposé le parti unique à son peuple. Trois turbulences politiques en 33 ans de règne. C’est assurément suffisant pour affirmer que, dans l’ensemble, le pays a connu une longue période de stabilité. Ici, tout était régi par Félix Houphouët-Boigny et le Pdci-Rda.

Felix Houphouët-Boigny
Felix Houphouët-Boigny

1990 : la fin de l’âge d’or

En 1990, les Ivoiriens coupent les amarres avec le parti unique. L’aventure du multipartisme commence. Les faits montrent que la boîte de pandore s’est ouverte à partir de cette date. Félix Houphouët-Boigny ne croyait pas à la nécessité du multipartisme. Pour lui, c’était ouvrir le pays à tous les dangers. Les faits lui donneront à peine tort. Loin d’être des associations politiques sur des bases idéologiques, les partis politiques devinrent des regroupements tribaux ethniques. Chaque grand leader du pays aura ainsi comme militants les gens de sa région. La création du Rassemblement des républicains (RDR) en 1994 précisera davantage la configuration ethnique du paysage politique ivoirien. Les Akans se retrouvent ainsi en majorité au Pdci dirigé par Henri Konan Bédié le Baoulé, successeur de Félix Houphouët-Boigny le Baoulé. Le Front populaire ivoirien (Fpi) de Laurent Gbagbo le Bété se signale comme le parti de ce groupe ethnique. Le Rdr avec pour leader Alassane Dramane Ouattara, affirme lui aussi son caractère régionaliste. C’est le parti des gens du Nord.

Désormais, la politique s’ancre dans le vécu social des Ivoiriens. Meetings, marches de protestation, congrès, boycotts, élections rythment leur vie. La Côte d’Ivoire politique s’affirme ainsi. Les dissensions aussi, qui s’amplifient. En 2001, Benoît Scheur, un journaliste belge, fait un documentaire au titre alarmant : « Côte d’Ivoire, la poudrière identitaire ».

Année 2000 : le summum

C’est incontestablement l’année 2000 qui consacre l’avènement de l’homme politique ivoirien. C’est l’année de la venue au pouvoir des militaires en politique sous la férule du Général Robert Guéi. Les medias d’Etat (télévision, radio, Fraternité Matin) sont envahis par l’image des hommes en armes. L’ordre kaki règne partout. Côté civil, Laurent Gbagbo accroît sa côte de popularité. Véritable leader charismatique, il enfièvre l’esprit d’une grande partie de la jeunesse ivoirienne. Son arrivée au pouvoir se fait par une insurrection populaire.

On a l’impression que l’Histoire de la Côte d’Ivoire connaît un coup d’accélérateur, et que les Ivoiriens veulent rattraper le retard qu’ils ont accusé sur nombre de pays africains (le Burkina Faso, le Mali, la Guinée, le Congo, l’Afrique du Sud, etc.) en matière de vie politique. De 1960 jusqu’en 1990, le peuple ivoirien avait, pour ainsi dire, complétement laissé  la politique aux mains d’Houphouët-Boigny. A présent, il était dans la politique, il faisait de la politique, il organisait sa vie en fonction de ses choix politiques. Alpha Blondy chante alors :

I bê kouman ô/ Tais-toi Pdci/

I bê kouman ô/ Tais-toi Fpi/

Ibê kouman ô. Tais-toi bo yrodjan.

Traduction : Dès tu veux prendre la parole, on te dit : tais-toi, Pdci (…)/ Tais-toi, Fpi/ (…) Tais-toi étranger…

Ces paroles de la méga star du reggae traduisent parfaitement le nouvel état d’esprit des Ivoiriens : l’intolérance. Les valeurs relationnelles et morales de sa devise nationale, et qui avaient jusque-là servi de guides éthiques aux Ivoiriens semblent voler en éclats : l’Union, la Discipline et le Travail ne deviennent plus que de vains mots. Tout ici se résume à l’acte politique, sous la férule de trois dirigeants tempétueux : Henri Konan Bédié, Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara. En 2002 et en janvier 2011, Les dissensions entre ces trois figures politiques de la vie nationale atteignent un cruel point d’antagonisme : c’est l’histoire de la rébellion, puis de la crise post-électorale qui engendreront des milliers de morts, sans oublier le traumatisme collectif. Le pays avait échappé, mais de très peu, au spectre du Rwanda.

Les Ivoiriens et la politique ? C’est plus de 140 partis politiques (estimation minimale), des élections conflictuelles, une élite politique désorientée et désunie, un peuple constamment sur le terrain de l’affrontement verbal et physique, la peur de la guerre qu’on provoque cependant, pour en « finir avec » l’adversaire. D’ailleurs il n’y a plus d’adversaires politiques dans ce pays ; il n’y a plus de factions ennemies.

Pour de nombreux nostalgiques de l’ère Houphouët-Boigny, c’est « Le Vieux » (surnom affectueux que lui avaient donné les Ivoiriens) qui avait raison : le multipartisme, comme la boîte de Pandore, allait ouvrir le pays aux malheurs. Pour les esprits colonialistes et les afro pessimistes, c’était, une fois de plus, la preuve que les africains ne sont pas encore mûrs pour le multipartisme.

Pour les Ivoiriens lucides, ce n’est qu’une étape douloureuse de l’Histoire nationale : celle de l’inévitable désert à traverser pour atteindre la Terre promise. Houphouët-Boigny leur avait dit : « La Terre promise a toujours été de l’autre côté du désert. » Parole de sage, parole de visionnaire.

L’or, le Mali et son régime fiscal…

Des échappatoires dans le régime fiscal du Mali en font un aimant pour le commerce illicite de l’or en Afrique de l’Ouest

Il est urgent d’exercer une diligence raisonnable sur l’or de l’Afrique de l’Ouest, comme en témoigne un nouveau rapport qui révèle des écarts dans les statistiques sur la production et sur le commerce entre le Mali et les EAU

Les pratiques fiscales du Mali applicables aux exportations d’or font de ce pays la plaque tournante du commerce illicite de l’or en Afrique de l’Ouest, selon un rapport de Partenariat Afrique Canada (www.PACweb.org) publié aujourd’hui.

Le rapport, L’Eldorado ouest-africain : Cartographier le commerce illicite de l’or en Côte d’Ivoire, au Mali et au Burkina Faso, enquête sur les problèmes liés à la gouvernance de l’exploitation artisanale de l’or dans les trois pays — et sur les vulnérabilités engendrées par le commerce illicite de l’or dans la région.

L’enquête révèle que tous les pays ont pris d’importantes mesures visant à encourager le commerce légal de l’or artisanal — un secteur qui, selon les estimations, emploie trois millions de mineurs en Côte d’Ivoire, au Mali et au Burkina Faso — telles que l’harmonisation des taxes à l’exportation à un taux de 3 %. Toutefois, Partenariat Afrique Canada a découvert que le Mali n’applique les taxes à l’exportation que sur les 50 premiers kg d’or par mois, ce qui favorise la contrebande puisque les négociants font traverser l’or en contrebande de l’autre côté de la frontière, au Mali, de manière à bénéficier d’un important allégement fiscal.

« L’application nuisible des lois fiscales par le Mali est une cause de préoccupations dans la région parce qu’elle favorise activement le commerce illicite de l’or. Les voisins du Mali sont privés d’importants revenus fiscaux puisque les négociants font traverser l’or en contrebande au-delà de la frontière pour tirer profit de l’allégement fiscal », a dit Joanne Lebert, directrice générale de Partenariat Afrique Canada.

L’application nuisible des lois fiscales par le Mali est une cause de préoccupations dans la région parce qu’elle favorise activement le commerce illicite de l’or

« Dans une large mesure, les statistiques du Mali sur l’exportation illustrent une tendance préoccupante, et il incombe aux affineurs et aux acheteurs internationaux d’exercer une diligence raisonnable accrue sur l’or exporté de ce pays afin de s’assurer que l’or est propre », a ajouté Mme Lebert.

Une analyse de la production d’or et des statistiques sur le commerce de l’or au Mali, de même que des importations d’or malien déclarées par les Émirats arabes unis, a permis de mettre en évidence des écarts majeurs dans les données rapportées. Sur une période de quatre années, les importations d’or malien par les EAU ont successivement dépassé la totalité de la production du Mali. Le Mali a déclaré une production de 40 tonnes d’or en 2013, tandis que les EAU déclaraient en avoir importé 49,6 tonnes. En 2014, les chiffres ont augmenté, le Mali déclarant une production de 45,8 tonnes et les EAU, des importations d’or du Mali s’élevant à 59,9 tonnes.

Puisqu’une grande part de la production industrielle du Mali est exportée vers les affineurs suisses et sud-africains, Partenariat Afrique Canada n’a pu trouver d’explication à ces écarts. L’ampleur du commerce illicite de l’or au Mali soulève des préoccupations quant à la paix et à la stabilité régionales et illustre la nécessité pour les centres d’affinage d’exercer une diligence raisonnable accrue à l’égard des importations.

Partenariat Afrique Canada demande au Mali d’entreprendre un examen exhaustif de son régime fiscal afin de corriger les échappatoires qui font de ce pays un aimant pour l’or produit en Afrique de l’Ouest. De plus, le rapport demande au Dubai Multi-Commodities Centre, aux EAU, d’interdire les importations d’or transporté à la main et de démontrer qu’il contrôle davantage les importations d’or.

Le rapport demande aussi aux pays producteurs d’or en Afrique de l’Ouest qu’ils harmonisent leurs politiques et leurs pratiques dans le secteur de l’or par l’entremise d’une approche régionale, semblable à celle qu’on est à mettre en œuvre au sein de l’Union du fleuve Mano pour la gouvernance des diamants.

On trouvera le rapport complet à : http://APO.af/51zsrh.

La Fondation Virunga et Aera Group engagent la 1ère certification carbone en ENR

La Fondation Virunga et Aera Group engagent la 1ère certification carbone pour un projet d’énergie renouvelable en République démocratique du Congo

Matebe dispose d’une capacité installée de 13.6 MW permettant la fourniture en électricité de près de 600.000 personnes

Le parc national des Virunga, l’une des plus importantes réserves mondiales en matière de biodiversité, et Aera Group, leader de la finance carbone en Afrique, annoncent le lancement d’une certification carbone VCS pour la centrale hydroélectrique de Matebe. La norme VCS est le 1er standard international permettant de certifier volontairement des réductions d’émissions CO2.

Le recours à une certification de cette nature est une démarche pionnière en RDC s’agissant d’un projet d’énergie renouvelable. Cette action inédite permettra à d’autres développeurs locaux d’utiliser les leviers de la finance carbone pour accélérer le déploiement de technologies vertes dans le pays.

La centrale hydroélectrique de Matebe a été financée par la Fondation Howard G. Buffett dans le cadre d’un vaste programme d’accès à l’énergie initié par la Fondation Virunga (« Virunga Alliance ») (https://Virunga.org/virunga-alliance) qui vise à satisfaire les besoins de plus de 4 millions de personnes vivant et travaillant au sein et à proximité du parc national des Virunga.

Matebe dispose d’une capacité installée de 13.6 MW permettant la fourniture en électricité de près de 600.000 personnes. Cette énergie propre, accessible et compétitive est également un moteur pour l’économie locale. Près de 12,000 emplois durables devraient être créés grâce au projet dans la région de Rutshuru. La centrale de Matebe a également un fort impact environnementale puisqu’elle évite le recours aux énergies fossiles et notamment les générateurs diesel, ce qui évite près de 50.000 tonnes d’émissions CO2 par an.

Protéger la biodiversité, améliorer les conditions de vie des populations, prévenir les conflits, ne peuvent s’envisager en dehors d’un développement durable

Les crédits carbone obtenus en contrepartie des réductions d’émissions CO2 constituent des actifs environnementaux qui seront monétisés auprès d’entreprises, d’Etats ou d’individus souhaitant s’investir dans une démarche volontaire de neutralité carbone et de responsabilité sociale et environnementale. La certification VCS est un outil efficace permettant de tracer de façon permanente et transparente la performance CO2 des projets hydroélectriques développés par la Fondation.

Emmanuel de Merode, Directeur Général du parc national des Virunga : « la lutte contre le réchauffement planétaire est l’un de nos principaux engagements. Protéger la biodiversité, améliorer les conditions de vie des populations, prévenir les conflits, ne peuvent s’envisager en dehors d’un développement durable. Nous espérons que le choix effectué par la Fondation Virunga sera un support pour entraîner d’autres démarches similaires fondées sur l’énergie propre, l’emploi local et l’économie verte. »

Le partenariat signé avec la Fondation Virunga est le premier dans ce secteur en RDC pour Aera Group et le premier projet commun contracté avec un parc national. Alexandre Dunod, Directeur du Conseil d’Aera Group : « Matebe est un projet hydroélectrique exceptionnel en termes d’impacts sociaux économiques. Il correspond à la distribution de notre portefeuille de crédits carbone, entièrement généré par des projets emblématiques avec des histoires fortes dans des pays africains parmi les plus fragiles. Nous percevons une demande croissante pour ce segment de crédits carbone en provenance d’Afrique et nous construisons notre portefeuille en ce sens. »

Stop aux essais cliniques clandestins !

Les essais cliniques représentent jusqu’à 40% des coûts de production d’un médicament et les laboratoires cherchent à les réduire en les délocalisant vers des pays à bas coûts

L’Afrique est devenue un terreau fertile pour des essais clandestins

Selon le dernier rapport de Public Eye paru à Genève fin 2016, cette pratique de délocalisation massive est inquiétante à plus d’un titre : Il s’agit de la délocalisation des risques et non de tout ou partie des entreprises.

Le consentement informé des cobayes est-il recueilli ?

La valorisation locale des résultats obtenus est-elle assurée?

Les protocoles suivis sont-ils scientifiquement valides

Les comités d’éthique en Afrique ne sont-ils pas corrompus?
Contexte
Depuis 1985, des essais cliniques (clandestins) sont florissants en Afrique. Au début, ils concernaient essentiellement les maladies tropicales (méningite, filarioses, paludisme, sérum antivenimeux, etc.).

Mais depuis les années 2000, ils concernent à 60% les maladies chroniques (diabète, maladies cardiovasculaires, maladies neurodégénératives, cancers, etc.) dont les traitements sont longs, onéreux et au-dessus de la bourse des Africains moyens. Selon Ayman Sabae de l’ONG Egyptian Initiative for Personal Rights, 73% des soins en Egypte sont payés directement par les patients eux-mêmes, ce qui réduit leurs capacités à se payer des traitements coûteux.

L’Afrique est devenue l’un des champs d’expérimentation des médicaments commercialisés dans les pays développés.

Selon Public Eye, environ 40% des essais de médicaments sont réalisés dans les pays du Sud aujourd’hui.

Depuis 1992 aux Etats-Unis par exemple, la Food and Drug Administration (FDA) accepte les demandes d’homologation de nouveaux produits en échange d’une participation financière des laboratoires. Ainsi, les laboratoires (Novartis, Roche, Sanofi, Merck, Aventis, Cardialpha, GSK, etc.) vont vers le Sud où ils trouvent une population nombreuse et plus docile, ainsi que des contraintes éthiques et juridiques moins rigoureuses. En 2006, GSK avait réalisé plus de la moitié de ses tests thérapeutiques dans les pays à bas coûts dont la Zambie. Il s’agit d’une inquiétante délocalisation des risques en lieu et place d’une extension des activités vers le Sud.

Responsabilités partagées

Plusieurs parties prenantes participent à ce scandale (tests clandestins). Il s’agit d’abord des pays d’origine de ces laboratoires qui disposent pourtant des réglementations contraignantes mais, qui feignent d’ignorer les réalités.

En Suisse, le régulateur Swissmedic reconnaît sa difficulté à inspecter les études cliniques menées à l’étranger mais, il les valide quand même au titre du «Good Clinical Practices [bonnes pratiques cliniques]» (GCP), ce qui est curieux. L’on a ensuite des complicités locales dans l’appareil de l’Etat.

Au-delà de la corruption, il y aurait une sorte de deal implicite : les pharmas injectent un peu d’argent dans le circuit, peut-être des promesses d’implantation et donc des emplois sur la balance, et en échange le gouvernement et les autorités de contrôle quand elles existent ferment les yeux. Par ailleurs, ces essais posent des problèmes d’ordre méthodologique dans la mesure où les échantillons ne sont pas représentatifs ; les contextes d’expérimentation sont différents des contextes d’utilisation.

Pis, ils profitent des faiblesses d’ordre institutionnel pour se passer de la rigueur scientifique nécessaire pour leur généralisation. Par exemple, les périodes d’expérimentation sont de plus en plus courtes (manquements dans les procédures de validation) et les risques sont de moins en moins contrôlés (effets secondaires et placebo) lorsque les conditions d’indemnisation sont peu claires.

De façon générale, les capacités de contrôle sont moindres en Afrique et la dépendance financière aux laboratoires biaise les résultats. De plus, des difficultés d’ordre culturel (langue et croyance locales) et socio-économique affectent le bon déroulement des recherches. Il est économiquement intéressant pour un laboratoire de faire ses essais en Afrique pour payer 10 fois moins qu’en Europe. La misère et l’absence d’opportunités poussent les patients africains ou leurs familles à participer à ces essais cliniques douteux.

Quelques scandales

L’un des scandales les plus retentissants est celui des essais cliniques du Trovan au Nigéria mettant en cause le laboratoire Pfizer et les responsables politiques corrompus.

En effet, le laboratoire avait profité en 1996 d’une épidémie de méningite ayant fait plus de 15000 victimes au nord du Nigéria pour organiser, en 3 semaines, un test comparatif du Trovan (un antibiotique encore jamais testé par voie orale chez l’enfant). Malheureusement, des décès et des lésions graves avaient été observés.

En fin 2000, le scandale du Trovan est révélé et les victimes ainsi que l’Etat nigérian ont porté plainte contre Pfizer. Et pour cause, les parents nigérians ne savaient pas que leurs enfants atteints de méningite étaient enrôlés par Pfizer dans un essai à risques alors qu’ils pouvaient être soignés à proximité par Médecins Sans Frontières (plus de 30 000 malades traités en 3 mois et près de 3 millions de personnes vaccinées).

Pfizer avait violé la réglementation internationale des essais cliniques qui prévoit, dans le cadre des bonnes pratiques, un consentement éclairé et écrit du patient. Comme au Nigéria, d’autres pays comme le Cameroun ont connu des scandales avec l’essai d’Ivermectine contre l’onchocercose ou l’essai du Tenofovir pour la prévention du sida. D’autres rejets ou interruption d’essais ont été causés par l’utilisation d’un placebo, le mauvais tirage au sort des sujets ou des confusions sur l’objectif même de l’essai (méningite au Niger).

Que faire ?

La grande responsabilité incombe aux pays d’origine qui ont les moyens de faire pression sur leurs multinationales.

Ainsi, les régulateurs occidentaux devraient être plus regardant en conditionnant l’octroi des autorisations de mise sur le marché au respect de la pertinence scientifique de l’essai clinique, la protection des populations vulnérables, le recueil du consentement des patients ou la valorisation locale des résultats.

Côté africain, il est urgent d’établir des cadres réglementaires en matière d’essai clinique et des comités d’éthique moins ambigus, plus fonctionnels et dont la composition est plus équilibrée et plus représentative. Il convient surtout de mettre ces comités en réseau pour assurer un meilleur partage d’expériences et une meilleure coordination des essais transnationaux.

Le renforcement des capacités des chercheurs africains en investigation clinique serait aussi souhaitable dans le cadre d’une approche participative.

Louis-Marie Kakdeu, PhD& MPA.

Nouvel événement l’Afrique c’est Chic

Cette semaine à Paris un événement à ne pas rater, le nouveau format mensuel de « L’Afrique c’est Chic »

L’AFRIQUE C’EST CHIC #TALKSHOWROOM

L’Afrique c’est Chic World lance son nouveau format mensuel #TALK#SHOWROOM en partenariat avec Les Maisons du Voyage et la Maison de l’Afrique le 31 janvier de 19h à 23h
Adresse : 3 rue Cassette, 75006 Paris.

Un événement inédit avec 3 temps forts :

★ ENTREPRENEUR(E)S TALK ★ EXPOSITIONS SHOWROOM ★ SHOWCASE ANIMATIONS

AU PROGRAMME

// STAND-UP
// FOOD & DRINK
// VENTES PRIVÉES
// FANS INTERVIEWS
// ACOUSTIC SET MUSIC
// EXPOSITION CULTURELLE
// PERFORMANCE ARTISTIQUE

Entrée unique = www.weezevent.com/l-afrique-c-est-chic-talkshowroom-i

Développement d’écosystèmes agricoles au Burkina

Femme burkinabé travaillant la séparation du grain et de la poussière avec le vent - Thierry Barbaut 2017
Femme burkinabé travaillant la séparation du grain et de la poussière avec le vent - Thierry Barbaut 2017 - www.barbaut.net
  • Au Burkina Faso, l’agriculture emploie 80 % de la population active. Pourtant, chaque année, de nombreux cultivateurs perdent beaucoup d’argent à cause du manque d’infrastructures de stockage et de conservation qui les obligent souvent à brader leurs récoltes.
  • Un projet en faveur de l’agriculture et de l’élevage, financé par la Banque mondiale a tenté de remédier à ce problème en finançant la construction de meilleures infrastructures.
  • Jean-Baptiste Ouedraogo, cultivateur d’oignons à Noungou, a ainsi pu obtenir un prêt pour construire un entrepôt d’une capacité de 12 tonnes.

Noungou, village de la commune rurale de Loumbila, se trouve à une heure de route de la capitale Ouagadougou. Ici, certains habitants comme Jean-Baptiste Ouedraogo se consacrent à la culture de l’oignon depuis 1985. Cet agriculteur, qui est parti de rien, est aujourd’hui un modèle pour sa communauté, grâce aux subventions reçues du Programme d’appui aux filières agro-sylvo-pastorales (PAFASP), financé par le Groupe de la Banque mondiale au Burkina Faso.

« Avant, nous produisions beaucoup d’oignons mais on ne savait pas comment et où les conserver, on était donc obligé de les vendre tout de suite après l’arrachage et parfois de les brader », explique-t-il. Des infrastructures de stockage adaptées permettent en effet de conserver plus longtemps les récoltes, de limiter ainsi le gâchis et de gagner plus d’argent en fonction des fluctuations du marché.  « Juste après la récolte de mars 2016, le sac de 50 kg ne dépassait pas 4000 francs CFA alors que la même quantité peut être vendue 22 500 francs CFA au mois d’octobre. »

Pour Jean-Baptiste, la belle aventure du PAFASP a commencé en janvier 2008. Le projet lui a accordé une subvention de 3,15 millions de francs CFA pour construire un « rudu » d’une capacité de 12 tonnes. Jean-Baptiste a pour sa part contribué à hauteur de 350 000 francs CFA. Construit à faible coût en utilisant des matériaux locaux, le rudu est inspiré des greniers traditionnels. Ce nouveau type d’entrepôt permet de mieux faire circuler l’air et de réduire l’humidité. Il peut conserver efficacement près de trois tonnes d’oignon pendant six mois, permettant ainsi aux petits exploitants de se prémunir contre la baisse des prix à la récolte.

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Jean-Baptiste, qui était auparavant obligé de jeter une bonne partie de sa récolte d’oignons, faute de moyens de stockage et de conservation adaptés, est désormais à la tête d’une entreprise prospère grâce à ses nouveaux entrepôts.

 « Avant, nous produisions beaucoup d’oignons mais on ne savait pas comment et où les conserver, on était donc obligé de les vendre tout de suite après l’arrachage et parfois de les brader. »

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Le Rudu est un nouveau type d’entrepôt permettant de mieux faire circuler l’air et de réduire l’humidité, afin de conserver les récoltes en toute saison.

Huit ans plus tard, l’agriculteur est devenu un chef d’entreprise à la tête d’une exploitation très prospère dont le chiffre d’affaires avoisine les 15 millions par an avec une marge bénéficiaire pouvant aller jusqu’à 12 millions. C’est avec beaucoup de nostalgie qu’il montre sa maison en banco qu’il a tenu à conserver alors qu’une autre en parpaing vient d’être achevée.

Femme burkinabé travaillant la séparation du grain et de la poussière avec le vent - Thierry Barbaut 2017
Femme burkinabé travaillant la séparation du grain et de la poussière avec le vent – Thierry Barbaut 2017

Avec son agrément d’entrepreneur agricole en poche, Jean-Baptiste s’est même acheté une voiture et ses enfants suivent désormais leur scolarité sans interruption. Son entreprise a de beaux jours devant elle puisque son agrément lui permettra d’acheter des engrais hors taxe et d’avoir des semences de qualité pour améliorer sa production.

Pas étonnant donc, qu’il soit en train de construire un autre entrepôt d’une capacité de 30 tonnes. Jean-Baptiste emploie actuellement cinq  personnes et est membre de l’association Teel Taaba, qui signifie « soutenons- nous », en Morée (langue la plus parlée au Burkina Faso), qui bénéficie également de subventions du PAFASP. Six autres membres de l’association ont également bénéficié de subvention pour construire des « rudu ».

Désormais à la tête d’une exploitation de taille, Jean-Baptiste s’est transformé en entrepreneur et  va très bientôt déclarer ses employés à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Cet homme jovial et débonnaire encourage les jeunes, qui ont tendance à préférer la fonction publique, à se lancer dans l’agriculture car pour lui « la terre ne ment pas ».  « Un jeune, avec de la volonté, peut se passer de la fonction publique et vivre décemment de l’agriculture », s’exclame-t-il !

Une expérience aux effets multiplicateurs

Jean-Baptiste est aussi devenu un formateur endogène et son entrepôt sert de cadre d’apprentissage pour d’autres producteurs. Par ailleurs, près de 40 unités de conservation d’oignons ont été construites à travers la région du Plateau Central à partir de cette  unité pilote.

Le PAFASP a également soutenu l’association Teel taaba en fournissant des équipements, tels que de l’engrais et des motopompes) à une cinquantaine d’agriculteurs membres.

Le Projet a également soutenu trois autres filières (mangue, bétail-viande et volaille locale).

Le PAFASP en bref 

Le PAFASP a été  lancé en  2007. Il est mis en œuvre par le ministère de l’Agriculture, avec l’appui technique de la Banque mondiale. Son coût total est évalué à 44 384 milliards de francs CFA financé à 86% par la Banque mondiale.

Le PAFASP vise à accroître la compétitivité des chaînes de valeur ciblées sur le marché local, régional et international, afin de favoriser une croissance plus inclusive dans le secteur agricole.

Le programme s’articule principalement dans 4 chaînes de valeur – mangues, oignons, viande de bœuf et volaille locale – ainsi que dans le secteur cotonnier et les cultures de diversification (maïs, niébé et sésame).

8 ans après sa mise en œuvre, la Banque mondiale a accordé un financement supplémentaire de 24,5 milliards de francs CFA au gouvernement afin de poursuivre la mise en œuvre de ce programme et de consolider les bons résultats obtenus,  sur la période juillet 2014 à juin 2016.

Armée ivoirienne : récompense ou reconnaissance de la rébellion ?

La Côte d’Ivoire a démarré l’année 2017 avec une mutinerie dans les rangs de l’armée, à Bouaké (deuxième ville du pays, au Centre) du 3 au 6 janvier.

Motif : revendication de primes dues après la crise militaro politique. Ils s’en sortent bien très bien, pourrait-on dire, avec, pour chacun, une villa et la bagatelle de 12 millions ! Plus que ce qu’aurait rêvé un Maître de conférences !

Une fortune, pour un médecin de la Fonction publique. Un véritable trésor, en aurait dit un professeur certifié, un Dg de l’administration, etc.

Qui sont ces militaires récalcitrants ? Rien d’autres que les ex-rebelles du Nord du pays. On sait qu’ils ont contribué à porter Alassane Ouattara au pouvoir. Peut-on en réalité les appeler ex-rebelles ?

Finit-on d’être rebelles quand on a vu ce que rapporte dans la poche, un fusil qu’on braque sur l’Etat ?

Ils se sont fait appeler, au départ, Forces nouvelles (Fn) de 2002 à 2006. Puis, les Fn sont devenues les ex-rebelles (sous la primature de Charles Konan Banny, 2006-2007) ; ces derniers ont été convertis en Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), en 2011, par Alassane Ouattara, alors président contesté par Laurent Gbagbo ; enfin, en Forces armées de Côte d’Ivoire (FACI), appellation pas très éloignée de l’ancienne, FANCI, nom originel de l’armée de Côte d’Ivoire. Dans la forme aussi bien que dans le fond, Fn, ex-rebelle, Frci et Faci recouvrent la même réalité : ce sont les bandes et troupes armées qui ont agressé l’Etat de Côte d’Ivoire en septembre 2002 ; et qui ont plombé le régime de Laurent Gbagbo pendant huit années. Ces troupes ont, évidemment, remis ça, sous le Président Alassane Ouattara.

On dit que c’est grâce aux efforts du Lieutenant-Colonel Ouattara Issiaka dit Wattao et certains de ses compagnons, que cette mutinerie a pu trouver un dénouement heureux. Wattao (de Ouattara), c’est un homme bien connu du sérail pour avoir été l’un des hommes forts de la rébellion.

Notons que le gouvernement ne s’est pas arrêté aux paiements des primes. Il a aussi fait des « réglages » au sein de cette armée, après les heures chaudes de la mutinerie. Une victime de taille : le Chef d’état-major des armées, le Général Soumaïla Bakayoko, remplacé par Touré Sékou (lui n’a rien à voir avec la rébellion). Tous les deux sont originaires du nord. Ainsi, Wattao, après avoir contribué au rétablissement de la paix entre mutins et gouvernement, se voit récompensé : il est le nouveau commandant de la Garde Républicaine.

Avec lui, plusieurs frères d’armes, des ex-commandants de zones de la rébellion. Koné Zakaria, Touré Hervé dit Vetcho, Fofié Kouakou Martin, Morou Ouattara, Cherif Ousmane et Fofana Losseni dit Loss étaient tous des chefs des Forces armées des forces nouvelles (FAFN). Aujourd’hui, tous ces chefs des FAFN sont à la tête des corps d’armée ou des commandants en second. Après avoir contrôlé les zones Nord, Centre et Ouest pendant les années de gloire de la rébellion. Quel sens donner alors à ces nominations ?

Depuis le déclenchement de la crise militaro politique en Côte d’Ivoire, des Ivoiriens ont toujours suspecté l’actuel Chef de l’Etat d’être à l’origine de la rébellion. Mais jamais une preuve concrète n’a été apportée à cette accusation que même Laurent Gbagbo n’a pu lui porter franchement ; pas même au cours de l’historique face à face télévisé, avec Alassane, dans le cadre du second tour de la présidentielle de 2010. Alassane Ouattara, véritable père de la rébellion ? Si cette interrogation est restée au stade de la suspicion, de plus en plus d’actes posés par le Chef de l’Etat sont en train de convaincre plus d’un, si ce n’est déjà fait, de ses accointances avec la rébellion.

On peut le dire, ces nominations, qui font une très belle part aux Chefs de la rébellion, ressemblent plus à une reconnaissance de la rébellion par le Chef de l’Etat qu’à un souci d’éteindre une mutinerie.

De nombreux Ivoiriens ont relevé le caractère tribal de ces nominations qui font part belle aux gens du nord. Sur les réseaux sociaux, les uns et les autres ont exprimé qui, leurs satisfactions, qui, leurs déceptions et peurs à voir toute une armée supposée nationale, aux mains de gens originaires d’une tribu.

On peut observer que non seulement c’est une constante dans la politique d’Alassane Ouattara, mais c’est aussi, au-delà de la peur que peut inspirer cette nordité qui est pire que l’ivoirité qui se voulait au moins nationaliste, l’expression de la fébrilité qui habite ce régime et son chef. Car Ouattara, paraît-il,  a perdu le soutien militaire de la France. En tout cas, il revient, de manière crédible, que François Hollande n’a pas l’intention d’engager des troupes française dans un conflit armé ivoirien.

Que reste-t-il donc à faire, au chef d’Etat ivoirien ? Rien d’autre que le recours aux siens, pour sa sécurité. Et les siens du Président Alassane Ouattara, ce n’est pas la Côte d’Ivoire des 61 ethnies, c’est la Côte d’Ivoire du Nord. Sa tribu.

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