Accueil Blog Page 94

Orange va généraliser en Afrique l’accès à Facebook depuis des mobiles basiques

Grâce à la technologie USSD, un service de données à faible bande passante, le réseau social devient accessible à n’importe quel mobile. En version texte.

L’annonce va permettre à Facebook d’étendre un peu plus sa présence dans le mobile. Si le réseau social cartonne sur les smartphones via des applications dédiées, il entend également être présent dans des terminaux plus basiques afin d’être plus présent dans les marchés émergents.

Le géant a ainsi lancé des versions par SMS ou très légères avec Facebook Zéro. Mais une nouvelle étape est aujourd’hui franchie avec Orange qui va généraliser dans les pays d’Afrique où il est présent une nouvelle technologie d’accès destinée à tous les mobiles. Rappelons que Facebook compte 40 millions d’utilisateurs en Afrique mais uniquement sur l’internet fixe.

Cette technologie, baptisée USSD (Unstructured Supplementary Service Data) est un service de données à faible bande passante accessible même depuis les téléphones les plus basiques. Un million de clients seraient concernés.

Portail texte

« Même les utilisateurs qui possèdent des téléphones très basiques ne permettant pas de connexion Internet ou qui n’ont pas opté pour un forfait data mobile, pourront rester en contact avec leur famille et leurs amis sur Facebook grâce à un service simple et abordable s’appuyant sur les messages textes », explique l’opérateur français.

Concrètement, la technologie USSD est employée par l’ensemble des téléphones mobiles GSM pour envoyer des informations à travers un réseau 2G, et elle est déjà largement utilisée en Afrique et au Moyen-Orient pour des services tels que le suivi de sa consommation mobile ou le service « rappelle-moi ». Il s’agit d’un portail texte qui ne nécessite donc pas de capacités graphiques importantes.

Aucune application particulière n’est requise. Il suffit aux clients de taper un code spécifique sur leur téléphone pour ouvrir une session texte de Facebook via USSD et de saisir un code PIN pour accéder au service en toute sécurité

Une fois connectés à Facebook via USSD, les clients peuvent rechercher et inviter des amis, accepter ou rejeter des demandes d’ajout de contact, mettre à jour leur statut et commenter/aimer/ne plus aimer le statut de leurs amis.

Côté tarifs, les clients pourront être facturés par session (10 à 20 minutes), par jour, par semaine et par mois. Les offres et tarifs exacts seront confirmés par chaque pays à mesure que le service sera mis sur le marché.

Déjà disponible en Égypte (350 000 clients se sont connectés à Facebook via USSD au cours du premier mois), le service sera lancé en Côte d’Ivoire, et plusieurs autres pays d’Afrique tout au long de l’année 2012.

« Les réseaux sociaux tels que Facebook ont radicalement changé la manière dont les personnes gardent le contact avec leur famille et leurs amis, et il est primordial que nos clients puissent accéder à ces services, quel que soit le téléphone qu’ils emploient » a déclaré Xavier Perret, Directeur des Partenariats stratégiques chez Orange.

http://www.businessmobile.fr/actualites/orange-va-generaliser-en-afrique-l-acces-a-facebook-depuis-des-mobiles-basiques-39768665.htm

Vendu à 250 000 exemplaires, traduite dans 15 langues… La série Aya de Yopougon…

Vendu à 250 000 exemplaires, traduite dans 15 langues… La série Aya de Yopougon…

…dont le premier tome est paru en 2005, est une formidable success story éditoriale. Marguerite Abouet et Clément Oubrerie ne s’attendaient pas à un tel accueil en l’écrivant. Avec sa galerie de personnages truculents qui nous plongent au coeur de Yopougon, quartier populaire de la capitale ivoirienne, cette bande dessinée a séduit un large public européen et africain. Elle a aussi changé la vie de ses deux auteurs. Quatre ans plus tard, alors que le succès ne faiblit pas et que le cinquième tome paraît, le duo complice Abouet-Oubrerie raconte l’aventure.

Marguerite Abouet et Clément Oubrerie

Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Clément Oubrerie : Dans un restaurant chinois à Belleville… en 1996 ou 97. On s’est connu par amis communs.

Que faisiez-vous avant de travailler sur le premier tome d’Aya ?

C.O : J’avais fait des illustrations pour des livres de jeunesse et travaillé dans la pub aux Etats-Unis. En rentrant en France, j’ai travaillé dans une société d’infographie pour la presse. Puis, en 2001, j’ai créé un studio d’animation, La Station.

Marguerite Oubrerie : Moi, j’étais assistante juridique. Je n’avais jamais publié !

Aya, c’est donc une première en BD pour tous les deux ?

M. A. : Oui, et pour moi, c’était carrément une première dans l’édition. La BD convenait bien à l’histoire d’Aya.

C. O : Ca aurait pu être du théâtre aussi. Un groupe d’amateurs a d’ailleurs monté deux pièces au Mans. J’attends avec impatience que quelqu’un s’y mette sérieusement !

M. A : Nous avons aussi eu plusieurs propositions de films, avec des acteurs. En ce moment, on monte un film d’animation à partir des deux premiers tomes d’Aya. La sortie est prévue pour 2011.

Comment travaillez-vous ensemble ?

C. O. : On ne travaille presque jamais ensemble, en fait ! Marguerite écrit dans son coin, ensuite je dessine. Pour le premier tome, j’ai proposé à Marguerite d’écrire directement dans les cases, non pas pour le dessin mais pour le rythme.

M. A. : J’interviens très peu sur le dessin. Parfois je corrige des détails… les vêtements, des choses comme ça.

C. O. : On travaille assez rapidement ensemble. Marguerite met deux mois pour écrire un album, et je le dessine en trois mois. En fait, j’aurais envie de refaire tous les albums, surtout le premier…

M. A. : Ah non, le premier, c’est mon préféré !

Qu’est-ce qui a le plus changé dans votre travail depuis le premier tome ?

C. O. : Le plus dur a été de démarrer, de créer les personnages. J’ai dessiné le premier album trois fois, alors que maintenant le premier dessin suffit.

M. A. : Les thèmes sont devenus plus variés, avec des sujets plus sombres. Le dessin a changé aussi. Il y a plus de détails, les traits d’Aya sont plus fins.

Quels sont les lecteurs d’Aya en France ?

M. A. : Ils sont très variés ! Ce ne sont pas forcément des fans de BD. Au début, on avait peu de lecteurs noirs. Je n’en voyais jamais aux dédicaces. Petit à petit, ils ont trouvé Aya. Aujourd’hui, des libraires me racontent qu’avec Aya, ils voient un public tout à fait nouveau, des mamans maliennes par exemple qui ne sont jamais entrées dans une librairie.

Dans le nouveau tome d’Aya comme dans le précédent, vous parlez beaucoup de l’immigration. Comment ça s’est passé pour vous, Marguerite ?

M. A. : Contrairement à Innocent qui cherche une vie meilleure en France, j’y suis arrivée sans l’avoir choisi. Mes parents m’ont envoyée chez un grand-oncle avec mon frère quand j’avais 12 ans. Je pensais que j’allais revenir bientôt… Ce n’est qu’une fois en France que j’ai compris que ce ne serait pas de si tôt. Au départ, ça s’est plutôt bien passé. Je me suis dit que c’était à moi de me faire accepter par les autres. Les problèmes sont venus plus tard. Mon grand-oncle est rentré au pays quand j’avais 16 ans, sans avoir su nous régulariser à temps. Je me suis retrouvée sans-papiers, mais je n’étais pas non plus expulsable. Je n’ai réussi à avoir mes papiers qu’en 1998. J’avais 27 ans. Pendant tout ce temps, je faisais des petits boulots : nounous pour triplés, aide pour personnes âgées… Mais je n’étais pas dans la misère. Je me disais que ça allait changer. J’avais ma chambre de bonne, mes amis. C’est là que j’ai commencé à écrire. J’avais une vieille télé qui un jour a explosé, et je me suis mise à écrire, pour passer le temps.

Qu’est-ce que vous pensez de l’émergence de la « question noire » en France ?

M. A. : Je me rends compte que, parfois, on attend de moi des choses très formatées. J’ai discuté de possibles scénarios pour la télé, et on me proposait une histoire de banlieue, avec la maman africaine et ses huit enfants. Moi, je connais surtout des femmes trentenaires, sans enfants ou avec un enfant unique, habitant à Paris… J’aime raconter des histoires, c’est tout. Pas forcément des « histoires de Noirs ».

C. O. : C’est ce qu’on essaie de faire avec Aya. Qu’au bout de trois pages, les gens oublient que c’est une histoire avec des Noirs, qu’ils lisent juste une histoire. La société française est encore peu évoluée sur cette question. Il y a beaucoup de travail à faire dans les médias.

M. A. : On nous dit que les Français ne sont pas prêts à avoir un président noir alors qu’ils sont capables de regarder des séries télé américaines avec uniquement des Noirs. C’est vraiment prendre les Français pour des cons !

Votre bande dessinée rencontre aussi un grand succès en Côte d’Ivoire…

M. A. : Oui, ça marche bien aussi. Aya est parmi les meilleures ventes de la Librairie de France à Abidjan. Gallimard a fait un tirage spécial de 2000 exemplaires des trois premiers tomes pour le marché africain, avec une couverture souple mais la même qualité de couleurs à l’intérieur. Ils sont vendus 4000 francs CFA. C’est très important pour moi que le livre puisse être lu en Afrique. J’étais allée dédicacer le premier tome au festival Cocobulles à Abidjan : les jeunes faisaient la queue avec juste une feuille de papier… Cela m’a mise mal à l’aise. En rentrant à Paris, j’ai proposé cette édition spéciale à Gallimard. Aujourd’hui, ce tirage est épuisé. Les Ivoiriens sont fiers de leur sœur ! Les histoires, ils les connaissent, mais ils sont fiers que ce soit une Ivoirienne qui les écrive. Un nouveau tirage en couverture souple des tomes 4 et 5 est prévu pour bientôt.

L’accès au livre en Afrique est un sujet qui vous tient à cœur…

M. A. : Oui. Je ne peux pas amener le livre dans tous les foyers africains mais je peux créer des endroits où les enfants peuvent avoir accès à la lecture. C’est le but de l’association Des livres pour tous [1] que j’ai fondé en 2007 et qui vient d’inaugurer sa première bibliothèque jeunesse à Adjamé, dans le quartier le plus chaud d’Abidjan !

Comment fonctionne cette bibliothèque ?

M. A. : Nous avons demandé au maire de mettre un local à notre disposition. Nous prenons le reste en charge : l’aménagement, le mobilier, les livres, le salaire d’un bibliothécaire et d’un animateur… Les éditeurs nous donne accès à une sélection de leur catalogue pour choisir des livres gratuitement. Nous achetons aussi des livres africains sur place. Pour démarrer, nous avons bénéficié d’une aide du Ministère français des Affaires étrangères. Un budget de 10 000 euros suffit pour lancer un nouveau projet de bibliothèque : la prochaine ouvrira au Sénégal. Les particuliers peuvent nous aider en adhérant à l’association. Bienvenue à tous les lecteurs d’Afriscope !

Quels autres projets avez-vous en cours ?

C. O. : Le film d’Aya !

M. A. : J’ai écrit une autre BD, Bienvenue. Ca se passe à Paris, avec une héroïne blanche, histoire de montrer qu’on a tous les mêmes problèmes, peu importe la couleur ! Ce sera avec un autre dessinateur et ça sortira en 2010. Il y a aussi l’histoire d’Akissi, la petite sœur d’Aya, en BD, avec un autre dessinateur… Avec Clément, on voudrait écrire les aventure du commissaire Kouamé ! Le problème, c’est qu’on n’a pas le temps de tout faire.

Et Aya, vous la voyez évoluer jusqu’à quel âge ?

M.A. : Oh, 75 ans… (rires) Je pense qu’on va faire un sixième tome et puis laisser reposer tout ce beau monde. Et pourquoi pas reprendre ensuite, en leur donnant cinq ans de plus, par exemple !

« Fin des années soixante-dix, à Yopougon, quartier populaire d’Abidjan rebaptisé Yop City « pour faire comme dans film américain », vivent Aya et ses deux amies, Adjoua et Bintou. Elles ont dix-neuf ans, l’âge où tout est possible, mais si Aya souhaite faire des études, les deux autres sont plus versées dans les soirées au maquis et la chasse au mari. Autour de ce trio choc on croise des personnages aux destins divers, comme Ignace, le père volage d’Aya qui jongle entre plusieurs « bureaux », Moussa, le fils du puissant Bonaventure Sissoko, qui compte sur sa Toyota pour emballer les filles, Fanta et Koro, les mamans qui s’efforcent de protéger leurs filles ou Grégoire « le parisien », qui flambe son magot au fameux hôtel Ivoire… »

Un long-métrage est en préparation, qui sortira au printemps 2012

Meilleur premier album Angoulème 2006.
Prix BD du Point 2007
Prix Tour d’Ivoire 2007
Prix de la Guadeloupe 2007
Prix du Margouillat 2007
Sélection officielle Eisner Awards 2008
2008 Children’s Africana Book Award : Best Book
2008 Glyph Comic Awards : Rising star et Best reprint publication

Le site Internet : http://www.oubrerie.net/p/aya.html

Le MuMo dévoilé aux enfants africains

Le Musée mobile (MuMo) de l’art contemporain a mis le cap sur l’Afrique. Un conteneur accueille les œuvres d’une quinzaine d’artistes destinés aux enfants. Depuis quelques jours, le MuMo est au Cameroun, sa première étape avant la Côte d’Ivoire et le Bénin. Entretien avec Dominique Lafont, le président de Bolloré Africa Logistics, dont le groupe soutient l’initiative portée par la fondation L’Art pour l’enfance.
L’école publique d’Akwa de Douala est l’un des établissements qui accueille en Afrique, le Musée mobile, ce conteneur d’œuvres dont les enfants de 6 à 11 ans sont les bénéficiaires. La tournée africaine se poursuivra en Côte d’Ivoire et au Bénin jusqu’en juin. « Le road trip » du MuMo a commencé en France en octobre 2011. Ce musé mobile a été imaginé par l’architecte américain Adam Kalkin.

Parlez-nous de ce musée mobile qui arrive au Cameroun ?
Dominique Lafont : Le MuMo, c’est son nom, est une très belle idée de la Fondation L’Art à l’efance », et à travers elle de son initiatrice, Ingrid Brochard, qui est présente avec nous à Douala. Ce projet a reçu le soutien de Vincent Bolloré pour qui les valeurs de partage et de respect de l’autre fondent le groupe qu’il dirige. Ce musée mobile, installé dans un conteneur – ce qui ne pouvait que réjouir le groupe Bolloré-, est une véritable œuvre d’art. Il a été imaginé par un grand architecte américain, Adam Kalkin, et dessiné par l’artiste français Daniel Buren, créateur des colonnes au Palais Royal à Paris. Ce musée mobile présente des œuvres artistiques modernes imaginées spécialement pour les enfants et pour le projet par des artistes contemporains de toutes nationalités qui comptent parmi les plus grands. C’est à une véritable invitation au voyage que nous convie le MuMo, entièrement dédié aux enfants.

Quel est l’intérêt de ce projet pour la jeunesse camerounaise ?
Dominique Lafont : C’est un projet généreux, porteur d’ouverture au monde et de valeurs que sont le respect de l’autre, la sensibilité à l’autre, la découverte de l’altérité, en un mot, le sens du partage. Toute chose qui fonde la fraternité humaine. Cette jeunesse n’aspire pas seulement à des satisfactions matérielles, mais également à plus de spiritualité et d’échanges culturels. Bolloré Africa Logistics, dont la logique profonde consiste à désenclaver l’Afrique, est à l’aise avec ce concept de voyage et de partage culturel.

Votre souhait pour cette jeunesse ?
Dominique Lafont : Nous souhaitons que la jeunesse soit au cœur de nos actions de développement durable. Force vive de la Nation, cette jeunesse dynamique et bien formée, permet aujourd’hui au Cameroun de se développer et de produire des richesses.

Quelles sont les activités menées par votre groupe en terre camerounaise ?
Dominique Lafont : Au Cameroun, le Groupe Bolloré est connu pour ses activités de transport, de logistique, et au travers de ses deux partenariats public-privé portuaire et ferroviaire que sont Douala Terminal et Camrail. Nous sommes au Cameroun l’un des premiers employeurs privés du pays avec près de 4 000 salariés directs. Nous y investissons et nous y créons de la valeur. Nous formons les cadres camerounais. Nous sommes un acteur économique et social de premier plan dans ce pays, dans lequel nous sommes implantés depuis 50 ans. Mais notre implication au Cameroun va au-delà de nos activités. Nous sommes particulièrement attentifs à vivre en harmonie avec notre environnement grâce à des actions de développement durable de qualité. Nous intervenons ainsi dans les principales villes du pays où nous organisons, par exemple, des tournois de football pour les jeunes qui n’ont pas toujours la chance de vivre leur passion, faute de moyens dans les clubs. Nous avons organisé ces événements à Bafoussam, Ebolowa, Belabo, et nous viendrons bien évidemment à Douala et Yaoundé. Aujourd’hui, nous avons entièrement repeint l’école publique d’Akwa (qui acceuille le MuMo, ndlr) et réalisé des travaux d’entretien.

Le site Internet: http://www.musee-mobile.fr/

7 milliards : explosion de la population mondiale

Selon Geopopulation : « la population mondiale va franchir le seuil des sept milliards d’habitants en 2011. Si la croissance démographique ralentit globalement, elle reste très forte en Afrique.

Alors que le cap des six milliards d’habitants avait été dépassé en 1999, il n’aura fallu que douze ans pour atteindre les sept milliards, selon une étude bisannuelle de l’Institut National d’Etudes Démographiques (INED) publiée mercredi. Mais selon ses projections, il faudra 14 ans pour arriver à huit milliards.

Ensuite, la population du globe devrait se stabiliser, dans un siècle, autour de neuf à dix milliards, selon les projections de l’institut français, qui réalise ses propres études en parallèle à celles réalisées par les Nations Unies, la Banque mondiale ou d’autres grands instituts nationaux.

Le taux moyen de fécondité en baisse

La croissance démographique mondiale va descendre en 2011 à 1,1%, selon les estimations de l’INED, alors qu’elle était grimpée, il y a 50 ans, à un maximum de 2%. Le ralentissement de cette croissance s’explique par la diminution du taux de fécondité mondial, tombé à 2,5 enfants par femme en moyenne contre cinq enfants en 1950. Mais les différences sont énormes entre, par exemple, le Niger (sept enfants par femme) et Taïwan, ou le taux est de 0,9.

L’essentiel de la croissance démographique est assuré par l’Afrique, une partie de la péninsule arabique et les régions allant de l’Afghanistan jusqu’au nord de l’Inde. Le “G7” des pays les plus peuplés est composé de la Chine (1,33 milliard) devant l’Inde (1,17) les États-Unis (306,8 millions), l’Indonésie(243,3), le Brésil (191,5), le Pakistan (180,8) et le Nigeria (162,3).

En 2050, l’Inde devrait en tête (1,69 milliard) devant la Chine (1,31) et le Nigeria qui, avec 433 millions d’habitants, passera devant les États-Unis (423).

Source : Geopopulation

Guinée : Une entreprise marocaine décide d’investir plus de trente millions d’euros dans le secteur immobilier en guinée

Le directeur général de Douja Promotion Groupe Addoha, une entreprise marocaine spécialisé dans la promotions de l’immobilier a annoncé mardi sa décision d’investir plus de trente millions d’euros pour la construction d’une usine de fabrication du ciments (cimenterie) en Guinée, ainsi que la réalisation de plusieurs logements sociaux, a-t-on appris de source officielle.

A sa sortie d’audience avec le présidence guinéen Alpha Condé, M. Anas Sefrioui PDG du groupe a indiqué par voix de presse que, l’objectif de sa visite est de développer « des relations économiques entre son groupe et le Gouvernement guinéen », car dit-il, son entreprise compte investir en Guinée et dans trois autres pays africains.

Selon un cadre du bureau de presse de la présidence, le PDG de Douja Promotion Groupe Addoha, marquera sa présence en guinéen à travers la construction d’une cimenterie d’une capacité de cinq cent mille tonnes avec un coût d’investissement de trente millions d’euros, la concrétisation d’un projet de construction de logements sociaux, avec création de plus de 1.500 emplois directs et indirects, pour la main d’œuvre guinéenne.

Ce groupe est au dire de son directeur général, le premier opérateur immobilier coté à la Bourse de Casablanca, leader du marché marocain de la promotion immobilière.

Le Président de la République a, quant à lui exprimé sa volonté d’ouvrir son pays aux investisseurs étrangers dans un esprit de partenariat ‘’gagnant-gagnant’’.

Synthese de
Lansana camara
pour www.conakrylive.com

L’automobile, fleuron de l’industrie marocaine

Avec l’inauguration le 09 février 2012 de l’usine Renault de Tanger (qui permettra d’employer 6.000 personnes et pourra créer jusqu’à 30.000 emplois induits au niveau local), le Maroc donne le ton de son ambition : développer ses métiers mondiaux et de se positionner en tant que plateforme de production et d’exportation de l’automobile, fleuron de son industrie nationale.

Conscient des potentialités du secteur et de son rôle dans l’économie, le Maroc a misé dès l’indépendance sur cette industrie et a été l’un des premiers pays en Afrique à mettre en œuvre une politique industrielle automobile qui a été couronnée par la création vers la fin des années 50 de la Société nationale de l’assemblage et de la construction automobile (Somaca).

Conjointement détenue par l’Etat marocain (38%) et des constructeurs étrangers, la Somaca assemblait des voitures particulières, des voitures utilitaires et des camions.

Le développement de l’industrie automobile va se poursuivre à la faveur de la promotion du cadre réglementaire du secteur avec l’entrée en vigueur en 1970 de la loi de valorisation à 40 pc favorisant l’implantation des industries des équipements pour véhicules au Maroc, puis l’adoption de la loi d’intégration/compensation à un taux de 60%, afin de stimuler le développement des exportations du secteur.

L’année 1995 est une autre date à retenir dans le processus de développement du secteur, puisqu’elle a été marquée par la signature de la convention sur la voiture économique avec le groupe italien Fiat.

Cette convention visait l’émergence d’une véritable filière automobile nationale, notamment à travers l’accroissement de l’achat des voitures neuves, au détriment de celles d’occasion importées d’Europe, et la hausse de la production des composants automobiles grâce à la montée en volume de l’intégration locale, confortée par l’implantation de nouveaux équipementiers européens, japonais et américains.

Ainsi, depuis le lancement des projets de véhicules économiques, l’industrie automobile au Maroc a connu un nouvel essor, tant sur les plans de la productivité que de l’investissement. La production a ainsi connu une progression notable entre 1996 et 2003 avec un taux de croissance de près de 86%, passant de 6,08 milliards de dirhams (MMDH) à 11,33 MMDH.

Les investissements ont également progressé de près de 348% avec un montant global d’un milliard de dirhams en 2003, contre 223 millions de dirhams en 1996.

La valeur ajoutée dégagée par le secteur a connu une croissance de plus de 53 pc durant la même période passant de 1,96 MMDH à 3 MMDH. Les exportations ont connu aussi une nette évolution passant de 1,59 MMDH en 1996 à 5,84 MMDH en 2003, soit une hausse de 267%.

La stratégie de repositionnement du secteur a été poursuivie en juillet 2003 par la cession de la participation publique dans la Somaca (38 pc du capital) au constructeur français Renault et la conclusion, avec ce dernier, d’une convention portant sur le lancement de la nouvelle voiture économique.

Deux ans plus tard, le constructeur français démarre la production de la Logan, voiture économique destinée aussi bien au marché local qu’à l’export, qui n’a pas tardé à devenir la voiture la plus vendue au Maroc.

La stratégie de l’Etat relative au secteur de l’automobile qui s’inscrit dans le cadre d’une vision articulée autour de trois axes essentiels, à savoir la pérennisation de l’activité de montage automobile, la mise à niveau de l’industrie de la sous-traitance automobile et le développement de la recherche, en amont, dans le secteur, a été couronnée par la signature en 2007 entre le gouvernement et le groupe Renault d’une convention pour la mise en place d’un Mega projet à Tanger.

D’une enveloppe budgétaire de plus de 600 millions d’euros, la nouvelle usine du groupe Renault à Tanger permettra la production de 400.000 véhicules par an, en grande partie destinés à l’export, faisant ainsi de ce site l’un des centres de production automobile les plus importants du bassin méditerranéen.

Le secteur automobile a été retenu comme moteur de croissance pour l’économie nationale dans le cadre de la vision 2009-2015 pour le développement industriel du Maroc (Pacte National pour l’Emergence Industrielle), eu égard au potentiel qu’il recèle notamment en matière de création d’emplois.

L’intérêt accordé à ce secteur dans le cadre du plan Emergence s’explique par le fait que l’industrie automobile reste l’un des secteurs qui se sont distingués par des taux de croissance annuels à deux chiffres en investissements et en exportations.

De 2005 à 2010, la valeur de la production et des exportations automobiles a quasiment doublé passant respectivement de 12,7 MMDH à 22,7 MMDH et de 9,23 MMDH à 18,94 MMDH. Durant la même période, les investissements (hors usine Renault-Tanger) ont été multipliés par cinq, passant de 1,59 MMDH à 7,4 MMDH.

La stratégie de développement s’articule autour de l’implantation d’équipementiers de rang 2 et 3 au Maroc, l’implantation de l’assemblage de spécialité (poids-lourds, bus, cars, carrosserie et autres spécialités de niche), l’attraction à terme d’un second constructeur majeur.

L’impact estimé se chiffre à près de 12 milliards de dirhams de PIB additionnels et se traduirait par la création d’environ 70.000 nouveaux emplois dans l’ensemble du secteur à l’horizon 2015.

Tenant compte de ce potentiel de développement majeur, l’Etat marocain s’engage à mettre en place des mesures concrètes permettant au pays de s’ériger en future base industrielle du secteur automobile international.

AD (avec Imad El Honsali)

Les clés pour ouvrir une succursale en RCA

En plus d’un accompagnement en intelligence économique, investir ou s’implanter en République Centrafricaine (RCA) sous forme de succursale d’une société de droit étranger implique une bonne connaissance de l’environnement juridique, fiscal et même social relatif au business. Juriste d’affaires et spécialiste des contrats internationaux, Edgard Balegbaya donne ici les clés pour ouvrir en RCA.

I-LE CADRE JURIDIQUE DES SOCIETES EN REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

La République Centrafricaine a ratifié le traité OHADA depuis le 13 Janvier 1995 et est donc membre de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) qui regroupe, aujourd’hui, quatorze (14) pays de la Zone franc CFA, plus les Comores et la Guinée Conakry.

L’OHADA a pour principal objectif, d’harmoniser le droit économique dans les Etats membres d’une part, et, d’autre part, de remédier à l’insécurité juridique et judiciaire.

Il est important pour l’investisseur étranger souhaitant s’installer en Centrafrique par le biais d’une succursale de connaître d’une part les règles qui gouvernent le statut juridique des Sociétés en République Centrafricaine (I-1) et d’autre part les formalités ou procédures requises en vue de l’implantation de la succursale (II-2).

I-1/LE CHOIX DE LA FORME SOCIETALE EN REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

Les formes juridiques en vigueur en Centrafrique sont donc régies par l’Acte Uniforme OHADA relatif au Droit des Sociétés Commerciales et du Groupement d’Intérêt Economique entré en vigueur le 1er janvier 1998.

En vertu de cet acte, toute personne physique ou morale, quelle que soit sa nationalité étrangère ou ressortissant de l’un de pays de l’OHADA, souhaitant exercer une activité en société dans l’un des Etats Parties, doit obligatoirement choisir l’une des formes de sociétés prévues par l’Acte Uniforme (AU). Il s’agit des formes de sociétés suivantes :

l’Entreprise individuelle ;
le Groupement d’Intérêt Economique (GIE) ;
la Société à Responsabilité Limitée (SARL)
la Société anonyme (SA)
la Société en Nom Collectif (SNC)
la Société en Commandite Simple (SCS)

S’agissant d’une société étrangère désirant s’établir en République Centrafricaine sous forme de Succursale, l’Acte Uniforme sur les sociétés ne définit pas expressément les règles de constitution d’une succursale ; il convient à cet effet de se reporter à l’Acte uniforme sur le droit commercial Général (AUDCG), et aux dispositions relatives à l’inscription de la succursale au Registre du Commerce et du Crédit mobilier du pays d’accueil et donc de la République centrafricaine.

L’acte Uniforme autorise les sociétés étrangères à s’implanter en République Centrafricaine ou dans un autre pays de l’OHADA sous forme de succursale, à condition de faire immatriculer cette succursale au registre du commerce et du crédit mobilier (RCCM) (Art.119 AUSCG).

Pour réaliser l’inscription de la Succursale, la société étrangère devra présenter ses statuts traduits le cas échéant dans la langue officielle (Français) de la République Centrafricaine, justifier de son immatriculation à l’étranger et de l’état-civil de son responsable. L’Acte uniforme ne prévoit pas en revanche l’obligation de publication de la création de la succursale. Même si la succursale n’a pas de personnalité juridique distincte de celle de la société mère ou de la personne physique qui la dirige (Art.117 AUSCG), elle doit naturellement prendre une des formes juridiques des sociétés en vigueur en République centrafricaine en vue de son implantation.

I-2/LA FORME JURIDIQUE D’IMPLANTATION DE LA SUCCURSALE EN CENTRAFRIQUE

En vertu de l’acte Uniforme sur les Sociétés Commerciales et les GIE, toute personne, quelle que soit sa nationalité, souhaitant exercer une activité en société en République Centrafricaine (ou dans l’un des Etats membres OHADA), doit obligatoirement choisir l’une des formes de sociétés prévues par le droit OHADA.

Dans cette optique, il est préférable pour un investisseur d’avoir d’opter pour l’une des deux formes de sociétés suivantes en vue de l’implantation de la succursale. Il peut s’agir :

– D’une société anonyme(S.A) qui peut être constituée, soit par une personne physique ou une personne morale, soit entre plusieurs personnes physiques ou personnes morales.

-Soit d’une société à responsabilité limitée (SARL) qui peut être constituée par une personne physique ou une personne morale, ou entre deux ou plusieurs personnes physiques ou personnes morales.

Le choix d’une SARL peut présenter quelques avantages : les fonds de départ peuvent être modestes, et les associés ne sont responsables des dettes sociales qu’à concurrence de leurs apports. La SARL est la forme idéale pour un commerce, de l’import-export en petits volumes, une ou plusieurs boutiques, du service, de la sous-traitance…

On peut en outre créer une SARL en République Centrafricaine (ou en zone Ohada) même en étant résidant en Europe ou hors espace de la République Centrafricaine (zone OHADA). Il n’est pas nécessaire de se déplacer sur place pour les formalités car le ou les associés peuvent signer les statuts en personne ou se faire représenter par un mandataire justifiant d’un pouvoir spécial. Toutefois, il est recommandé d’être sur place pour les démarches car il s’agit d’enjeux financiers.

La SARL peut être idéale pour un « débutant en affaires » pouvant être transformée à la longue en cas de succès, en une SA (société anonyme), un GIE (groupement d’intérêts économiques) pour les grosses entreprises, une SNC (société en nom collectif).

Par ailleurs la succursale soumise au droit Centrafricain aura à respecter le code des investissement et plus particulièrement l’art.4 du code qui stipule que « :Toute personne physique ou morale quel soit son lieu de résidence est libre d’entreprendre et d’exercer des activités professionnelles, économiques et rémunératrices sur le territoire de la République Centrafricaine sous réserve des dispositions spécifiques visant à assurer la protection de la santé, de la salubrité publique et du patrimoine naturel du pays, la protection sociale et de l’ordre public ».

La durée d’activité de notre succursale implantée en République Centrafricaine ne peut en principe être supérieure à deux années à compter de sa date d’inscription au Registre du Commerce et du Crédit mobilier. A l’expiration de ce délai, la succursale devra être apportée à une société de droit Centrafricain ou de l’un des pays de l’OHADA, sauf dispense accordée par arrêté ministériel (art.120 AUDSGIE).

Toutefois, l’acte Uniforme donne la compétence aux lois nationales et donc la possibilité de contourner le délai de deux ans par une dispense prononcée par voie d’arrêté du ministre chargé du Commerce et de l’industrie. Dans ce cas, la Succursale peut obtenir une reconduction par tranche de deux années du délai imparti (après l’expiration du délai de deux ans) pour procéder à l’apport de la succursale. Il en est ainsi en pratique notamment pour les succursales de sociétés de travaux publics et de sociétés pétrolières. Le renouvellement de la durée de la succursale n’est pas limité dans le temps donc aucune disposition ne limite dans le temps le renouvellement de cette durée.

Aussi, peut-on envisager qu’au terme d’une durée initiale de deux ans, la société étrangère obtienne le renouvellement de cette autorisation pour une durée plus longue nécessaire à la bonne fin de l’activité en République Centrafricaine. C’est par exemple le cas d’une société étrangère qui souhaite dans un premier temps disposer durablement d’une représentation en République Centrafricaine, sans que celle-ci ait une activité commerciale propre.

Solution pratique pour notre succursale nouvellement installée car ce régime (succursale) permet une solution temporaire, transitoire pour un investisseur étranger qui souhaite s’implanter en zone OHADA sans avoir encore identifié les marchés nationaux sur lesquels il envisage de travailler.

Ce régime des succursales s’applique exclusivement aux sociétés étrangères situées en dehors de l’un des dix sept Etats de l’espace OHADA. Ainsi, une société Centrafricaine pourra ouvrir une succursale au Togo sans que la durée de cette succursale soit limitée dans le temps.

Cependant cette faculté peut aussi être utilisée par des sociétés étrangères qui, afin d’éviter la contrainte de délai de deux ans, peuvent constituer directement une société de droit centrafricain. Cette société de droit centrafricain une fois constituée ouvrira une ou plusieurs succursales dans d’autres Etats de l’OHADA qui a leur tour exerceront leurs activités sans limitation de durée. Cette solution attractive connaît toutefois des limites sur le plan fiscal qu’il convient de bien maîtriser.

L’avantage de ce régime de succursale se mesure dans le cadre des obligations fiscales et comptables. Dès lors en effet que la succursale n’a pas de personnalité morale, elle n’est soumise à aucune obligation comptable propre dans le pays d’accueil en l’occurrence la République Centrafricaine. La succursale n’a pas à tenir d’assemblée générale (AG) ou de conseil d’administration (CA), et n’est soumise à aucune autre obligation que sa transformation, par voie d’apport ou de cession, en société au terme de la durée de deux ans.

Sur le plan fiscal, notre succursale en Centrafricaine va être imposée à l’impôt sur les sociétés sur la base d’un profit forfaitaire estimé à par la loi des finances (article 144 CGI, titre I Chapitre 2 sur l’impôt sur les sociétés) ; l’activité de la succursale sera en outre assujettie à la TVA.

Si notre succursale a opté pour l’une des deux formes de sociétés (S.A ou SARL) régies par le droit Centrafricain, il incombe aux représentants légaux de procéder aux formalités de constitution prévues par un décret N° 07.371 du 17 décembre 2007 créant un système de Guichet Unique de Formalités des Entreprises (GUFE).

II/ LES FORMALITES DE CONSTITUTION OU D’IMPLATATION DE LA SUCCURSALE EN REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

Le Gouvernement Centrafricain a crée par Décret N° 07.371 du 17 décembre 2007 un système de Guichet Unique de Formalités des Entreprises (GUFE). Ce mécanisme a pour but :

D’améliorer l’environnement des affaires en Centrafrique et donc de facilité les formalités de création, de modification et de cessation d’activités en un seul endroit : Le Guichet Unique de Formalités des Entreprises (GUFE).

Ce qui occasionne un gain de temps et une économie de procédures.

Le délai légal pour le traitement des dossiers est de sept (7) jours. Le gouvernement centrafricain envisage de réduire ce délai à deux (2) jours dans un proche avenir avec l’uniformisation de la structure grâce à la mise en œuvre du logiciel GIGUFE pour la recherche de l’efficience.

Pour l’instant, les formalités sont réalisées dans ce délai de sept (7) jours. Pour alléger les procédures, les cadres techniques et personnels impliqués de différents domaines de l’administration susceptibles d’être impliqués dans la procédure de création de l’entreprise sont délocalisés au sein du GUFE. Il s’agit donc des services suivants :

• Service des Impôts et des Domaines ;
• Service du greffe du Tribunal de commerce ;
• Service de la Chambre de Commerce, de l’Industrie, de Mines et de l’Artisanat (CCIMA) ;
• Service de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) ;
• Service du commerce Intérieur ;
• Service du Trésor public ;

II-1/LES FORMALITES ADMINISTRATIVES OBLIGATOIRES

Pour la constitution d’une société en RCA et donc de notre succursale qui prendra la forme d’une SA ou d’une SARL aura à remplir certaines formalités.

Il s’agit donc de huit (8) formalités administratives obligatoires à remplir par l’investisseur désirant créer une entreprise, société, succursale en Rep. Centrafricaine et ce conformément à l’article 28 du décret n° 08.357 du 08 octobre 2009. Il s’agit donc des formalités suivantes :

• Immatriculation au RCCM ;
• Libéralisation du capital social et ouverture d’un compte d’entreprise ;
• Enregistrement au fichier consulaire ;
• Déclaration aux fins d’immatriculation au numéro d’identification fiscale (NIF) au service des impôts et des domaines ;
• Inscription à la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) ;
• Autorisation d’exercice de l’activité spécifique délivrée par le Ministère du commerce ou des Finances (si ouverture Banque, établissement de crédit) ;
• Agrément du Ministère de la promotion des PME, du secteur informel et du Guichet Unique

En outre l’article 25 du Code des investissements en République Centrafricaine prévoit que : « Les entreprises éligibles au présent Code (y compris notre succursale en cours de constitution) sont tenues aux obligations suivantes :
ouvrir un compte auprès d’un établissement bancaire (crédit mutuel ou banque commerciale) ;

tenir une comptabilité régulière en République Centrafricaine suivant le plan comptable en vigueur,

favoriser le recrutement des nationaux et organiser la formation professionnelle à tous les niveaux dans l’entreprise ;

respecter la législation sur l’environnement, la santé, la sécurité et l’hygiène au travail,

fournir les documents comptables et financiers, les rapports d’exécution sur l’investissement, l’emploi, le financement national et étranger, et autres informations utiles aux autorités compétentes. Enfin, notre succursale en cours de constitution aura à payer des frais pour sa constitution.

II-2/ LES FRAIS DE CONSTITUTION OU D’IMPLANTATION DE LA SUCCURSALE EN REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

Il s’agit ici des frais de formalités à acquitter en vue d’exercice de l’activité commerciale en République Centrafricaine :

FRAIS ATTESTATION CONSULAIRE :

• Personne morale et GIE : …………………………50.000 F CFA
• SARL Capital inférieur ou égal 5.000.000 FCFA…..50.000 FCFA
• SARL capital supérieur ou égal 5.000.000 FCFA…..60.000 FCFA
• SA capital supérieur ou égal à 10.000.000 FCAF…..70.000 FCFA
• SA capital inférieur ou égal à 10.000.000 FCFA……70.000 FCFA
• SA capital à partir de 10.000.000 FCFA…………….80.000 FCFA

LISTE DES DOCUMENTS A FOURNIR

• Déclaration notariée de souscription et de versement du capital social ; • Procès-verbal de l’Assemblée Générale constitutive (sous seing privé en 3 exemplaires) • Statuts (Sous seing privé en 3 exemplaires)

Les documents à fournir par les représentants légaux ou gérant :

• 2 photos d’identité ;
• 1 copie légalisée de l’acte de naissance ;
• 1 extrait de casier judiciaire ;
• 1 certificat de résidence ;
• 1 certificat de nationalité ;
• 1 attestation bancaire ;
• Une copie de l’Arrêté ministériel chargé du commerce (ou des finances si agrément établissement de crédit) autorisant l’activité ;
• Une carte de commerçant délivrée par la Chambre de commerce, de l’industrie des Mines et de l’artisanat (CCIMA) ;
• Un timbre fiscal en fonction du Chiffre d’Affaires.

LES FRAIS DE FORMALITES

• Immatriculation au RCCM…………………………30.000 FCFA
• Immatriculation au CCIMA…………………………50.000 FCFA
• Statut droit d’enregistrement en fonction du capital social avec un minimum de perception de 150.000 FCFA
• Enregistrement des statuts par page (frais fiscal)……..1000 FCFA
• Déclaration notariée…………………………………..20.000 FCFA
• Procès-verbaux…………………………………………20.000 FCFA
• Frais d’établissement de la carte de commerçant………1000 FCFA
• Agrément (SARL)………………………………………5.000 FCFA
• Agrément (SA)………………………………………….10.000 FCFA
• CNSS……………………………………………………22% Masse salariale
• Frais de fonctionnement du guichet Unique……………..10% du total

Edgard Balegbaya, Juriste-Conseil en Droit des affaires, Spécialiste des contrats internationaux

Alassane Ouattara aux entreprises françaises

Alassane Ouattara aux entreprises françaises: «La Côte d’Ivoire est une terre d’opportunités, elle a besoin de vos talents, de votre savoir-faire. Je vous donne l’assurance que le processus démocratique en Côte d’Ivoire est irréversible »

«La Côte d’Ivoire est une terre d’opportunités, elle a besoin de vos talents, de votre savoir-faire. Je vous donne l’assurance que le processus démocratique en Côte d’Ivoire est irréversible » a affirmé Alassane Ouattara le 27 janvier 2012 au MEDEF. Après avoir signé un nouvel accord de défense avec Paris, le chef de l’Etat ivoirien a exhorté les entreprises françaises à retourner dans son pays : « je vous invite à revenir en Côte d’Ivoire, à y investir massivement et je sais que vous le ferez.»

Accueilli en grande pompe par Nicolas Sarkozy, M. Ouattara a remercié la France pour son intervention militaire lors de la crise post-électorale, estimant qu’elle avait permis d’éviter en Côte d’Ivoire “un génocide pire qu’au Rwanda“.

Le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite au scrutin présidentiel de novembre 2010 avait déclenché une grave crise de décembre 2010 à avril 2011, qui a fait 3.000 morts. M. Ouattara a accédé au pouvoir après deux semaines de guerre grâce aux ex-rebelles nordistes et aux bombardements décisifs de la France et de l’ONU.

Nicolas Sarkozy, seul chef d’Etat occidental à avoir assisté à l’investiture d’Alassane Ouattara en mai 2011, a renouvelé le soutien de la France à la reconstruction et à la réconciliation en Côte d’Ivoire, concrétisé par la signature d’un nouvel accord bilatéral de défense “transparent“.

La force française Licorne, qui a atteint 2.000 soldats pendant la crise de 2010, n’en comptera à terme que 300 chargés de la formation des forces ivoiriennes, de l’appui à l’ONU et de la protection des ressortissants français, malgré la volonté affichée des nouvelles autorités ivoiriennes d’en conserver plus.

“C’est un accord qui montre que la France est aux côtés de la Côte d’Ivoire dans sa quête de sécurité (et) que l’armée française n’a pas vocation à s’ingérer, ni de près, ni de loi dans les affaires de la Côte d’Ivoire“, a tenu à préciser M. Sarkozy.

Mais huit mois après l’accession au pouvoir d’Alassane Ouattara, la France reste inquiète devant la lenteur du processus de réconciliation, après plus de dix ans de crises politiques meurtrières.

Les partisans de Laurent Gbagbo, écroué à La Haye par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité, ont boudé les élections législatives de décembre et des violences faisant un mort ont émaillé une de leurs réunions samedi.

“Les hommes d’Alassane Ouattara se promènent en armes, les universités ont été fermées par peur de la contestation étudiante… M. Ouattara ne donne pas les signaux qui rassurent, il n’a pas la situation en main, car il a été installé par la force“, a dénoncé Koné Katinan, porte-parole de Laurent Gbagbo.

Des propos démentis par Alassane Ouattara, qui a clôturé sa visite par un vibrant appel aux chefs d’entreprises français pour qu’ils s’associent à la “renaissance ivoirienne” et “accélèrent leur retour” en Côte d’Ivoire.

“Je peux vous affirmer que la paix est revenue en Côte d’Ivoire“, a déclaré Alassane Ouattara, soulignant le caractère “irréversible” du processus démocratique dans le pays, devant plusieurs centaines de dirigeants français et ivoiriens réunis au siège du patronat français.

“Je vous invite à revenir en Côte d’Ivoire, à y investir massivement et je sais que vous le ferez“, a-t-il conclu.

Le Premier ministre François Fillon, qui a salué en M. Ouattara “un grand représentant de la démocratie en Afrique” lors d’un entretien suivi d’un déjeuner, a répondu en évoquant “la totale disponibilité des entreprises françaises à investir davantage en Côte d’Ivoire“.

Hors pétrole, la France est le premier partenaire économique de la Côte d’Ivoire, première puissance économique d’Afrique de l’Ouest francophone. Même durant les années de tension avec Laurent Gbagbo, les entreprises françaises, des PME aux grandes entreprises comme Bolloré, ont toujours été comme chez elles à Abidjan.

Les entreprises françaises contribuent pour 30% au PIB ivoirien et pour 50% à ses recettes fiscales, a souligné le secrétaire d’Etat chargé du commerce extérieur, Pierre Lellouche.

Source: africadiligence

Faute de commerce, l’Afrique perd des milliards

La Banque mondiale alerte sur les multiples freins aux échanges interrégionaux.


«Les pays africains commercent peu entre eux.» Un rapport de la Banque mondiale liste les multiples entraves tari­faires, techniques, logistiques, administratives et juridiques qui brident les échanges du continent. Une perte de revenus potentiels évaluée à plusieurs milliards de dollars par an, précisent les experts. Ainsi, en Afrique australe, ils chiffrent à 3,3 milliards le manque à gagner pour la Communauté de développement, qui regroupe quinze pays de la région (SADC), dont l’Afrique du Sud, l’Angola ou la République du Congo, ce qui représente le cinquième du total des exportations de la région.

Pourtant, une diversification et une augmentation des échanges permettraient de réduire la dépendance du continent aux exportations de matières premières – minerais, énergie et agricoles – tout en contribuant à la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté. La Banque mondiale souligne «l’épaisseur des frontières», plus importante en Afrique que dans les autres régions du monde. Les pays africains accusent un net retard dans les infrastructures, la logistique, les douanes, les procédures d’importation et d’exportation. En témoigne le coût des échanges transfrontaliers, plus du double qu’en Asie de l’Est ou entre les pays de l’OCDE.

Coût de transport
À titre d’exemple, le rapport mentionne la faiblesse des échanges entre Kinshasa et Brazzaville, deux capitales séparées par le fleuve Congo sans pont pour les relier et pourtant troisième agglomération du continent. Seulement 1,12% de toutes les importations déclarées en République du Congo proviennent du pays frontalier, la République démocratique du Congo (RDC). Le trafic de passagers est cinq fois plus faible que celui qui était enregistré entre Berlin-Est et Berlin-Ouest en 1988, juste avant la chute du Mur. En cause, explique la Banque mondiale, un coût pour la traversée du fleuve de l’ordre de 40 dollars, soit de 40 à 80% du revenu mensuel des résidents. Autre exemple, la chaîne de supermarchés sud-africaine Shoprite dépense 20.000 dollars par semaine en permis d’importation juste pour distribuer ses produits en Zambie. C’est aussi l’anecdote d’une commerçante qui achète ses œufs au Rwanda et doit en donner un à chaque fonctionnaire lorsqu’elle rentre au Congo. «Certains jours, je donne jusqu’à 30 œufs», raconte-t-elle sur une vidéo. «Les entraves au commerce sont énormes et affectent de manière disproportionnée par les petits commerçants, dont la plupart sont les femmes. Il revient aux dirigeants africains de joindre l’acte à la parole », enjoint la vice-présidente de la Banque mondiale pour l’Afrique, Obiageli Ezekwesili. C’est-à-dire d’harmoniser les politiques et de mobiliser les investissements pour doper les marchés régionaux.

Le Figaro

Ces riches qui spéculent sur l’avenir du monde

Ils sont cinquante. Ils possèdent des compagnies pétrolières, des gazoducs, des mines, des aciéries et même des médias. Ils influencent gouvernements et institutions pour empêcher les réglementations trop contraignantes. Et figurent parmi les plus grandes fortunes mondiales. Mais qui sont ces multimilliardaires qui bâtissent leur fortune en hypothéquant l’avenir de la planète ? Enquête.

Ils sont 50. Cinquante milliardaires à être pointés du doigt pour leur responsabilité individuelle dans la dégradation du climat. Ils tirent leurs richesses d’activités très polluantes, et n’hésitent pas à dépenser des millions pour influencer gouvernements et opinions. Leurs fortunes cumulées représentent 613 milliards d’euros. À 50, ils pèsent financièrement davantage que le Fonds européen de stabilité, sensé défendre la zone euro – 17 pays – contre la spéculation. C’est dire la puissance qu’ils possèdent. C’est cette aberrante concentration de pouvoir que dénonce un rapport du Forum international de la globalisation (IFG), un institut indépendant installé à San Francisco, qui regroupe économistes et chercheurs, dont l’Indienne Vandana Shiva ou le Canadien Tony Clarke, connus pour leurs combats face aux abus des multinationales.

Leur volumineux rapport, Outing The Oligarchy [1], a pour objectif « d’attirer l’attention du public sur les individus ultra-riches qui profitent le plus – et sont les plus responsables – de l’aggravation de la crise climatique ». Du fait des pollutions qu’ils génèrent et de leur lobbying pour défendre les combustibles fossiles, ce groupe de milliardaires constitue, selon l’IFG, « la plus importante menace qui pèse sur notre climat ». L’institut a donc décidé de mettre des visages et des noms sur cette menace. Pour que les « 99 % » qui subissent les conséquences de leur enrichissement démesuré – pour reprendre la formule du mouvement Occupy Wall Street – sachent de qui on parle. Une sorte « d’outing » forcé.

L’homme qui valait 63,3 milliards

Ces 50 milliardaires sont états-uniens, russes, indiens ou mexicains. Mais aussi brésiliens, chinois (de Hong-Kong) ou israéliens. Certains sont bien connus en Europe : Lakshmi Mittal, PDG du géant de la métallurgie ArcelorMittal, Rupert Murdoch, le magnat des médias anglo-saxons, Silvio Berlusconi, l’ancien Premier ministre italien aux 6 milliards de dollars, Roman Abramovich, propriétaire du club de foot de Chelsea… D’autres sont anonymes pour qui n’est pas un lecteur assidu du classement des grandes fortunes édité par le magazine Forbes. Des anonymes pas comme les autres. Ils possèdent des compagnies pétrolières, des mines, des médias, une armée de gardes du corps.

Prenez le Mexicain Carlos Slim, l’homme le plus riche du monde (63,3 milliards de dollars), qui a pleinement profité de la privatisation de la compagnie publique des télécoms, Telmex. Il détient 222 entreprises à travers le monde, aussi bien dans les télécommunications, la banque, l’industrie minière, l’énergie, la restauration ou la santé, employant 250 000 personnes et générant un chiffre d’affaires annuel de 386 milliards de dollars. Si bien qu’il est « presque impossible de passer une journée au Mexique sans contribuer à enrichir Carlos Slim, que ce soit en téléphonant, en mangeant dans un de ses restaurants ou en déposant de l’argent à la banque ». Comme si chaque Mexicain lui versait 1,5 dollar par jour.

« Une large part de la richesse de Carlos Slim vient de ses holdings industrielles très destructrices en matière d’environnement », dénonce le rapport. Déplacement forcé de population pour ériger des barrages, contamination de sols à l’arsenic, destruction de villages, conditions de travail exécrables… Il semble que les industries de Carlos Slim ne reculent devant rien. « Ses partenariats, comme son initiative en faveur de la santé avec le gouvernement espagnol et l’influent Bill Gates, lui permettent de construire et de soigner une image positive, derrière laquelle il peut dissimuler l’étendue des dégâts environnementaux et humains de ses projets miniers ou pétroliers », regrettent les chercheurs de l’IFG.

Les nouvelles oligarchies émergentes

Pourquoi ces cinquante-là et pas Bill Gates (2e fortune mondiale) ou Bernard Arnault (1re fortune française, 4e mondiale) ? Les milliardaires correspondant à trois critères ont retenu l’attention des analystes : la richesse totale (mesurée par le magazine Forbes) ; les dommages écologiques et les émissions de carbone générées par leurs activités économiques [2] ; et leur soutien, affiché ou discret, aux politiques favorisant les activités fortement émettrices de CO2, comme l’industrie pétrolière. Résultat : les milliardaires des pays émergents sont les plus représentés. On ne compte que 2 Européens (hors Russie) – Silvio Berlusconi et le Chypriote (ex-Norvégien) John Fredriksen, un armateur qui a bâti sa fortune grâce à sa flotte de pétroliers – parmi, entre autres, 13 Russes, 9 Indiens, 3 Mexicains et 2 Brésiliens.

Les grandes fortunes européennes seraient-elles plus vertueuses que leurs homologues des pays émergents ? Pas forcément. La désindustrialisation et la financiarisation des économies du Nord les ont rendues moins polluantes. Et les nouveaux méga riches des anciennes puissances industrielles bâtissent aujourd’hui leur fortune sur la spéculation financière ou les nouvelles technologies de l’information (Internet). Cela ne rend pas leur accumulation de richesses moins obscène, juste un peu moins dévastatrice. Les auteurs du rapport n’exonèrent pas pour autant les anciennes dynasties industrielles européennes de leur responsabilité en matière d’environnement. Mais, en dehors de quelques magnats du pétrole états-uniens, celles-ci ne font plus partie de cette nouvelle « oligarchie des combustibles fossiles » qui tente de dicter sa loi en matière de production énergétique, d’extraction minière et de pollutions. Certains milliardaires de la vieille école, comme Warren Buffet, adoptent même des positions plutôt progressistes comparées au cynisme ambiant qui règne au sein de leur caste.

De Goldman Sachs à ArcelorMittal

Profil type de ces nouveaux milliardaires sans scrupules : Lakshmi Mittal. Malgré une fortune estimée à 19,2 milliards de dollars, le patron d’Arcelor continue de vider les hauts-fourneaux français et européens de leurs ouvriers métallos. Non par souci de polluer moins, mais pour « rationaliser » les coûts et profiter des pays où la réglementation publique est faible, ou inexistante. Son réseau d’influence est tentaculaire, y compris en dehors de la sidérurgie : de Wall Street – où il siège au conseil d’administration de Goldman Sachs, l’une des banques les plus puissantes du monde – à l’Europe (conseil d’administration d’EADS) en passant par l’Afrique du Sud, le Kazakhstan ou l’Ukraine.

Comment s’exercent concrètement les influences et le lobbying de ces 50 méga pollueurs ? Des États-Unis à la conférence sur le climat de Durban, les frères Koch sont devenus des maîtres en la matière. Avec une fortune estimée à 50 milliards de dollars, David et Charles Koch sont à la tête d’un vaste conglomérat d’entreprises opérant principalement dans le secteur de la pétrochimie. Leurs dollars s’accumulent par millions grâce à leurs participations dans des pipelines transportant du pétrole brut, des gazoducs, des produits pétroliers raffinés ou encore des engrais chimiques. La plupart des activités de Koch Industries, dont le siège est au Kansas, sont méconnues du grand public, à l’exception de quelques produits tels que les cotons DemakUP® ou encore le papier-toilette Lotus®. Charles et David Koch ont derrière eux une longue histoire d’engagement politique conservateur et libertarien. Leur père, Fred Koch, fut l’un des membres fondateurs de la John Birch Society, qui soupçonnait le président Eisenhower d’être un agent communiste. En 1980, les deux frères ont financé la campagne du candidat Ed Clark, qui se présentait à la droite de Reagan. Son programme préconisait l’abolition du FBI, de la Sécurité sociale ou du contrôle des armes…

Des millions pour les climato-sceptiques

Considéré comme l’un des « dix premiers pollueurs atmosphériques aux États-Unis » par l’université du Massachusetts, Koch Industries a été poursuivi sous l’administration Clinton pour plus de 300 marées noires dans six États fédérés, avant de régler une amende de 30 millions de dollars en janvier 2000. Les frères Koch demeurent des soutiens inconditionnels du cercle des climato-sceptiques, qui nient le changement climatique. Entre 2005 et 2008, ils ont dépensé plus d’argent que la compagnie pétrolière américaine Exxon Mobil (18,4 millions d’euros) pour financer des organisations qui, selon Greenpeace, « répandent des informations erronées et mensongères à propos de la science du climat et des politiques d’énergies propres ».

À l’occasion du sommet à Durban, Greenpeace a classé les frères Koch au top douze des dirigeants d’entreprises polluantes œuvrant en coulisse pour miner un accord international sur le climat. Ils accordent ainsi d’énormes subventions à des associations industrielles comme l’American Petroleum Institute – un organisme représentant les compagnies pétrolières américaines. Si leur rôle dans les négociations climat est important, les frères Koch veulent rester discrets. Charles Koch a déclaré qu’il faudrait « lui passer sur le corps » pour que sa société soit cotée en Bourse. Sans cotation, la société n’a pas l’obligation de publier les subventions accordées aux diverses organisations. Une situation idéale pour pratiquer dans l’ombre un lobbying intensif. La compagnie a ainsi versé plus d’un million de dollars à la Heritage Foundation, « pilier de la désinformation sur les problématiques climatiques et environnementales », selon Greenpeace.

Les frères Koch auraient également largement participé à l’amplification du « Climate Gate » en novembre 2009. Ce scandale avait été déclenché par le piratage et la diffusion d’une partie de la correspondance des climatologues de l’université britannique d’East Anglia. Les Koch ont financé des organismes, comme le think tank de la droite radicale Cato Institute, dont ils sont cofondateurs, pour monter en épingle cette affaire, mettant ainsi en doute l’existence du réchauffement. Autre fait marquant : en réponse au documentaire du vice-président Al Gore sur le changement climatique, les deux milliardaires ont versé 360 000 dollars au Pacific Research Institute for Public Policy pour le film An Inconvenient Truth… or Convenient Fiction (Une vérité qui dérange… Ou une fiction qui accommode). Un pamphlet totalement climato-sceptique.

Du pétrole dans le Tea Party

Koch Industries a également initié, il y a un an, une campagne référendaire visant à empêcher l’entrée en application de la loi californienne de lutte contre le changement climatique (dite « AB32 »). Leur argument : le développement des énergies propres en Californie coûterait beaucoup d’emplois à l’État… Aux côtés d’autres groupes pétroliers, les frères Koch y ont investi un million de dollars. Leur proposition a finalement été rejetée, et la loi impose aujourd’hui à la Californie une réduction de 25 % de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020 (afin de revenir au niveau de 1990). Malgré ce revers, le comité d’action politique de Koch Industries, KochPac, continue de pratiquer un lobbying intensif à Washington, en vue d’empêcher toute législation contraignante en matière d’émissions de gaz à effet de serre. D’après le rapport de Greenpeace, le comité a dépensé plus de 2,6 millions de dollars en 2009-2010 pour suivre le vote de la loi Dodd-Frank, qui vise une plus grande régulation financière.

Les frères Koch financent aussi le très conservateur Tea Party et participent au groupe Americans for Prosperity (AFP). Créé en 2004, l’AFP est à l’origine de nombreuses manifestations contre l’administration Obama, notamment contre son projet de taxe sur le carbone. La Cour suprême ayant levé depuis janvier 2010 les limites au financement des campagnes électorales nationales par les entreprises, il semblerait que les Koch soient prêts à investir encore plus d’argent dans le Tea Party en vue des élections de 2012. Leur lobbying est si tentaculaire qu’ils sont surnommés « Kochtopus », un jeu de mots mêlant leur nom de famille à celui de la pieuvre (octopus en anglais).

Les 99 % sacrifiés par les 1 % ?

Pour restreindre le pouvoir de ces nouvelles ploutocraties et de ces fortunes démesurées, le rapport de l’IFG préconise une série de mesures fiscales pour assurer une véritable distribution des richesses : indexer les hauts salaires sur les plus bas, par exemple, imposer davantage et plus lourdement les très hauts revenus, ou taxer les transactions financières. De nouvelles réglementations pour empêcher ces énormes concentrations de sociétés et sanctionner les dégradations environnementales qu’elles provoquent sont également nécessaires.

Il y a urgence : « Une augmentation de 4 °C de la température mondiale (…) est une condamnation à mort pour l’Afrique, les petits États insulaires, les pauvres et les personnes vulnérables de l’ensemble de la planète, alerte Nnimmo Bassey, président des Amis de la Terre International, à Durban. Ce sommet a amplifié l’apartheid climatique, les 1 % les plus riches de la planète ayant décidé qu’il était acceptable d’en sacrifier les 99 %. » Cela signifie que les États, les gouvernements et les citoyens doivent reprendre la main. D’autant qu’ils sont sous la pression de plus en plus forte des « marchés financiers », dont ces 50 multimilliardaires sont des acteurs incontournables…

AD (avec Sophie Chapelle & Ivan du Roy)

Notes

[1] Outing The Oligarchy, billionaires who benefit from today’s climate crisis, International Forum on Globalization.

[2] Grâce, notamment, à des indicateurs de développement durable comme le Dow Jones Sustainability Index, ou le CSR Hub Rating, mesurant la responsabilité sociétale des entreprises.

Fer : BHP Billiton arrache Belinga aux Chinois

La victoire de BHP Billiton sur les Chinois de CMEC est aussi celle de l’intelligence économique. Car en plus de vendre la valeur ajoutée de l’anglo-australien, il a fallu de longs moins de veille et d’investigations pour montrer à Libreville que le contrat signé en 2007 avec la China Machinery & Equipement pour l’exploitation du gisement de fer de Belinga n’était pas rentable pour les Gabonais.

Officiellement, les Chinois n’ayant pas respecté leurs engagements, l’État gabonais s’est résolu, le 1er décembre dernier, à résilier la convention minière dont bénéficiait la Compagnie minière de Belinga (Comibel), filiale à 75 % de la CMEC. Un arrêté a été signé à cet effet par Magloire Ngambia, le ministre gabonais de l’Économie, et Alexandre Barro Chambrier, ministre des Mines, du Pétrole et des Hydrocarbures.

L’arrêté explique en effet qu’ «il a été constaté que, depuis le 12 décembre 2007, date d’attribution du titre minier d’exploitation jusqu’à ce jour, Comibel n’a fourni aucun rapport d’activité, preuve de l’absence d’activité sur le terrain» et de conclure un peu plus loin «il est décidé de suspendre les termes de la convention annexée au décret portant attribution d’une concession minière valable pour le fer à la Comibel, en attendant l’abrogation dudit décret.»

Situé au Nord-Est du Gabon et découvert en 1895, le gisement de fer de Belinga qui est l’un des derniers grands gisements de fer inexploités de la planète avec une teneur de 64% et des réserves estimées à un milliard de tonnes, n’a donc pas chômé après cette mise à l’écart des Chinois.

«Un accord a déjà été conclu entre le gouvernement gabonais et BHP Billiton sur l’exploitation du minerai de la mine de fer de Belinga par ce groupe (BHP), après l’expulsion de Comibel», a confié, à l’agence de presse Reuters, Sosthène Nguéma Nguéma, un membre de la délégation gouvernementale gabonaise en charge de la supervision du projet Belinga.

«Tout ce qui reste est de conclure un accord officiel qui sera signé par les deux parties», a ajouté Sosthène Nguéma, sans donner plus de précisions sur le moment ou la valeur de la transaction.

Pour rappel, l’exploitation de ce gisement de fer par les Chinois nécessitait la construction entre autres d’un port en eau profonde, d’un barrage hydro-électrique et d’un chemin de fer de 560 kilomètres. En 2007, on annonçait 1.600 milliards de francs CFA d’investissements.

Des organisations non gouvernementales de défense de l’environnement dénonçaient, fin 2007, les dégâts considérables que devait provoquer la réalisation d’un barrage hydroélectrique visant à ravitailler en énergie le projet dans le parc national de l’Ivindo. Le projet est resté en stand-by après le décès en 2009 du président Omar Bongo, avant de faire l’objet d’un nouveau tour de table en mai 2010 au lendemain de la visite du président Ali Bongo à l’Exposition Universelle de Shanghai.

Fondé en 1895 en Australie, Broken Hill Proprietary (BHP), est le 1er groupe minier mondial. Producteur de bauxite, charbon, diamant, fer, manganèse, pétrole et uranium, notamment, BHP est devenu le leader de son secteur en 2001 grâce à sa fusion avec le britannique Billiton. Bien que le groupe soit un acteur important du projet de développement du barrage hydro-électrique d’Inga III, en République démocratique du Congo (RDC), ses deux principaux marchés en Afrique (avant le Gabon) sont l’Algérie (pétrole) et l’Afrique du sud (manganèse et diamant).

AD (avec Koaci)

Regus constate «une explosion de la demande en Afrique»

(Agence Ecofin) – Le leader mondial des espaces de travail flexibles, qui compte 1200 centres d’affaires dans 550 villes, croit fermement que l’Afrique est la nouvelle frontière : « Nous y constatons une explosion de la demande, avec une croissance de 40 % d’une année à l’autre (…) Cette hausse soudaine s’appuie sur la forte croissance économique de l’Afrique subsaharienne et l’adoption de nouveaux modes de travail, plus efficaces et plus productifs. » a déclaré Mark Dixon, son PDG.

Après la Côte d’Ivoire, l’Ouganda, la Tanzanie, le Ghana et le Sénégal le groupe immobilier ouvre aujourd’hui un centre en Zambie, un pays en plein boum économique qui affichera une croissance de 6,5% cette année.

Mark Dixon, qui constate « une confiance grandissante des entreprises dans l’Afrique subsaharienne », estime le moment propice pour proposer les services de son groupe : « Performance économique, perspectives de croissance, stabilité politique et plans gouvernementaux d’aménagement des infrastructures font de la Zambie un lieu propice pour les affaires. Les espaces de travail flexibles et entièrement équipés offerts par Regus faciliteront la tâche aux sociétés souhaitant s’établir ici, en leur permettant de s’adapter aux occasions et aux conditions du marché, sans avoir à s’engager à long terme ou supporter la charge de locaux commerciaux répondant mal à leurs besoins ».

Un reportage en Centrafrique bidonné

Certains journalistes écriraient n’importe quoi pour faire parler d’eux. C’est vraisemblablement le cas de Johann Hari, célèbre éditorialiste (et plagiaire) du quotidien britannique The Independent, et qui travaille pour une multitude d’autres publications, indique sa bio.

Car d’après un article de Damian Thompson, publié le 20 juillet 2011 sur son blog hébergé par The Telegraph, Johann Hari aurait carrément inventé certaines des citations qu’il a utilisées pour un article publié en 2007 et beaucoup repris depuis, «Inside France’s secret war» (Dans les coulisses de la guerre secrète de la France). Plus précisément, il aurait transformé certains témoignages recueillis auprès de soldats français.

En 2007 donc, Johann Hari s’était rendu en République Centrafricaine accompagné des membres d’une association caritative pour couvrir la guerre qui faisait rage dans le pays, et notamment le rôle joué par la France.

«Son reportage haut en couleur —un article pour lequel il a gagné le prix Orwell— a tellement horrifié l’association qu’elle est allée se plaindre auprès de Simon Kelner, le rédacteur en chef de The Independent. Ça n’a rien changé, car Hari était le chouchou de l’Angleterre libérale», indique Thompson sur son blog.

Le subterfuge a d’abord été révélé par les membres de l’association caritative —qui a préféré rester anonyme— auprès du journal britannique Private Eye. Tout a commencé lorsque Hari avait omis de rendre ses notes à la traductrice de l’association, qui avait été son interprète lors des interviews en Centrafrique:

«La raison pour laquelle il n’a pas rendu ses notes est devenue claire dès la parution de l’article, étant donné que la majeure partie du contenu différait de ce que les gens interrogés nous avaient dit […] Hari a complètement exagéré l’ampleur de la destruction de Birao. Il a complètement inventé certains propos, en particulier ceux des soldats français».

A l’époque, Birao était le carrefour de la «guerre des trois frontières», entre des rebelles venus du Tchad, du Soudan et de la Centrafrique. Des forces armées françaises étaient également intervenues sur place afin de soutenir le président François Bozizé dans son combat contre les insurgés rebelles.

Dans son article, Johann Hari avait été particulièrement virulent vis-à-vis du rôle de la France dans les conflits internes de la République Centrafricaine:

«La France a renversé des démocrates pour installer dictateur après dictateur, finançant et alimentant un terrible génocide […]

La nuit venue (des Centrafricains) m’expliquent alors la raison pour laquelle les militaires soutenus par les Français ont commencé les tirs et les bombardements en mars dernier: les gens du pays avaient commencé à se révolter contre le président Bozizé, désespérés qu’il n’ait rien fait pour eux.

Les gens ici étaient las de n’avoir « aucune école, aucun hôpital et aucune route. » […] « Le pays sera capable de se développer uniquement lorsque la France arrêtera de mettre ces dictateurs en place et laissera les gens choisir ».»

Le fait que le journaliste ait peut-être menti sur certaines déclarations pourrait jeter le discrédit sur l’ensemble des témoignages qu’il a recueillis en Centrafrique. Sa traductrice, elle, assure qu’il a exagéré certains propos, et donne l’exemple des propos d’un soldat français:

« »Les enfants nous apportaient les têtes coupées de leurs parents et criaient à l’aide, mais nous avions reçu l’ordre de ne rien faire. » Ils n’ont jamais dit ça. Je le sais parce que j’étais là et que c’est moi qui ai fait la traduction.»

Lu sur The Telegraph

La Chine offre un nouveau siège à l’Union africaine pour cimenter ses amitiés africaines

S’élevant au dessus de tous les autres bâtiments d’Addis Abeba, nimbé dans le brouillard de la pollution urbaine, le nouveau siège de l’Union africaine (UA), bâti, offert par la Chine et inauguré samedi, symbolise la montée en puissance chinoise sur le continent.

Le cadeau de Pékin montre également que les autorités chinoises ne veulent plus paraître se concentrer uniquement sur l’exploitation des matières premières, la construction d’infrastructures et les relations bilatérales en Afrique, relèvent les experts.

« La Chine est toujours apparue moins apte à dialoguer avec les régions et les organisations continentales », relève Alex Vines, directeur pour l’Afrique au centre londonien d’études de Chatham House. « La construction du bâtiment de l’UA prend de façon spectaculaire le contre-pied de cette impression », ajoute-t-il.

La Chine a investi 200 millions de dollars (154 M EUR) pour ériger le bâtiment de 99,9 mètres de haut et de trente étages, le plus élevé de la ville selon ses concepteurs.

Les Chinois ont payé jusqu’au mobilier, fourni la plus grande partie du matériel de construction, et mobilisé une équipe de 1. 200 ouvriers chinois et éthiopiens qui se sont relayés depuis janvier 2009 afin de terminer l’ouvrage dans les temps.

Le site, avec ses trois centres de conférences, ses bureaux pour 700 personnes, son héliport et sa statue en bronze de Kwame Nkrumah, ancien président du Ghana et chantre de l’unité africaine, sera inauguré samedi par le dignitaire chinois Jia Quinglin, avant d’héberger le 18e sommet de l’UA dimanche et lundi.

Le commerce entre la Chine et l’Afrique a grimpé pour sa part aussi vite que le siège de l’UA en construction. Il s’est élevé à 120 milliards de dollars en 2011 (93 mds EUR) contre 20 mds USD (15,45 mds EUR) dix ans plus tôt.

matières premières

Si la Chine a commencé à envoyer il y a 60 ans des ouvriers construire des routes et des voies ferrées en Afrique, c’est depuis 15 ans que la puissance asiatique y a investi massivement, essentiellement pour s’attirer les matières premières nécessaires à son envolée économique.

Un Forum de partenariat Chine-Afrique se réunit tous les trois ans depuis 2001, avec 10 milliards de dollars de prêts promis par Pékin lors de la dernière édition en 2009.

La Chine ne se fait pas d’illusion sur l’influence réelle de l’UA, souvent paralysée par les divergences entre ses 54 Etats membres.

« La Chine entretient de très bonnes relations avec l’UA, mais (. . . ) elle sait que cette organisation est relativement dépourvue de pouvoir et qu’elle a du mal à prendre des décisions », relève Jean-Pierre Cabestan, professeur de sciences politiques à l’Université baptiste de Hong Kong.

Pour autant, les Chinois ont mesuré l’importance qu’il y a à investir dans la stabilité politique du continent, au delà des relations strictement économiques. « La Chine a recalibré la façon dont elle voit l’Afrique. Je crois que le printemps arabe, et notamment la (révolution en) Libye, n’avait pas été prévu par la Chine », estime M. Vines.

Pékin a déjà promis en décembre dernier 4,5 millions de dollars (3,5 M EUR) à la force de paix de l’UA qui protège les institutions de transition somaliennes contre les islamistes shebab. La Chine a également apporté une contribution de poids aux missions de paix des Nations Unies au Soudan et au Burundi, selon l’organisation non gouvernementale Safeworld.

Quant à l’UA, elle ne peut que se féliciter de trouver un nouveau mécène, en particulier depuis l’inconnu suscité par la chute de Mouammar Kadhafi en Libye et de Hosni Moubarak en Egypte, deux pays qui contribuaient jusqu’à présent au budget de l’organisation à hauteur de 15% chacun, selon les chiffres officiels.

Pour le coordinateur du projet immobilier, l’Ethiopien Fantalun Michael, les nouveaux bâtiments permettront à l’UA d’accueillir des manifestations internationales de premier plan, de donner une meilleure image de l’Afrique et de cimenter l’amitié sino-africaine.

« C’est le témoignage que cette relation se poursuivra encore longtemps », se réjouit-il.

AFP

SIPH quadruple sa force de frappe au Liberia

La société internationale de plantations d’hévéas (SIPH), producteur de caoutchouc naturel détenu pour partie par le fabricant de pneumatiques Michelin, va quadrupler la surface de ses terres exploitables au Liberia : de 8.000 à 35.000 hectares. Un contrat de concession entériné par le parlement libérien va permettre au groupe français de faire du Liberia son 4ème pôle de production.

SIPH est tout d’abord devenue propriétaire à 100% de sa filiale libérienne Cavalla Rubber Corporation (CRC), une plantation d’hévéas d’une superficie de 8.000 hectares, située sur la frontière avec la Côte d’Ivoire, à la suite de l’achat de la participation de 40% détenue par Salala Rubber Investments (SRI).

Elle a ensuite obtenu des autorités locales 27.000 hectares supplémentaires dans le même comté du Maryland.

Avec l’extension de sa superficie de production, SIPH dispose désormais de 4.500 hectares plantés en hévéas “à réhabiliter progressivement”, 25.500 hectares qui seront disponibles pour “réaliser des extensions des plantations de CRC” et 5.000 hectares qui seront “consacrés à l’hévéa-culture paysanne”.

Par ailleurs, SIPH a annoncé que SIFCA, son actionnaire majoritaire, a également obtenu une concession “pour développer des plantations d’huile de palme sur une superficie de 15.200 hectares” dans la même région. “Les deux plantations (…) étant très proches géographiquement, des synergies opérationnelles importantes pourront être mises en place pour mutualiser les coûts”, a précisé le groupe.

Cotée à la Bourse de Paris, SIPH est détenue à 55% par la société ivoirienne Sifca et à 20% par Michelin. L’entreprise poursuit dans ses trois autres pays d’implantation (Côte d’Ivoire, Ghana et Nigeria) sa stratégie d’extension progressive des superficies plantées, ainsi que l’appui au développement des plantations indépendantes.

AD avec CGEM

L’Afrique est très sexy pour les investisseurs

L’Afrique sera la destination la plus attractive au monde pour les grands investisseurs institutionnels internationaux pendant la prochaine décennie. C’est la principale conclusion d’une étude conduite par l’Economist Intelligence Unit (groupe de recherche et d’analyse du quotidien britannique The Economist) pour le compte du fonds souverain d’Abou Dhabi, Invest AD. Etude publiée le 24 janvier.

Ce sont 158 investisseurs institutionnels (des fonds de pension, des banques, des gestionnaires de fonds, des hedge funds et des fonds d’investissement) opérant dans le monde entier qui ont été interrogés en août et septembre 2011. Tous envisagent d’avoir une exposition sur l’Afrique d’ici à 2016, alors que 45% d’entre eux ont aujourd’hui moins de 1% de leurs actifs investis sur le continent. Et 51% sont d’accord avec l’affirmation selon laquelle « les marchés frontières (les plus petits et les moins liquides au monde, NDLR) africains offriront les meilleurs opportunités mondiales en matière de croissance des investissements au cours de la prochaine décennie.» En outre, lorsqu’on leur demande de nommer deux zones dans lesquelles ils voient les plus importantes opportunités, 66% des sondés nomment les marchés africains.

Afrique mieux gouvernée, moins dépendante

« Les investisseurs institutionnels reconnaissent une Afrique qui est mieux gouvernée, moins dépendante des activités d’extraction de ressources naturelles et de plus en plus dominée par les attentes de la classe moyenne », se réjouit Nazem Al Kudsi, président directeur général d’Invest AD, qui gère des fonds investis sur l’Afrique et le Moyen-Orient. Parmi les éléments décisifs, souligne le rapport, figure le fait qu’entre 2001 et 2010, six des dix économies affichant la plus forte croissance étaient en Afrique.

L’augmentation annoncée des dépenses de consommation sur le continent de 60%, à 1 400 milliards de dollars d’ici à 2020 selon des chiffres de la Banque mondiale, sont également un facteur encourageant et rassurant pour des investisseurs qui s’inquiètent de la trop forte dépendance des économies africaines vis-à-vis des cours des matières premières. Les investisseurs interrogés considèrent l’émergence d’une classe moyenne et la croissance de la consommation comme l’aspect le plus séduisant sur les marchés africains.

Anglophones devant francophones

Pays par pays, le Nigeria et le Kenya sont cités comme les pays offrant les perspectives de rentabilité les plus importantes, devant le Zimbabwe, l’Égypte et le Ghana. Le Maroc arrive en huitième position, le Mali, la Tunisie et l’Algérie en 15e, 16e et 17e position. En matière sectorielle, l’énergie et les ressources naturelles sont vues comme les secteurs les plus prometteurs en terme de rentabilité, devant l’agribusiness, la construction et les services financiers. Les biens de consommation arrivent au 7e rang. Parmi les freins à l’investissement, les sondés citent avant tout la corruption, la faiblesse des institutions gouvernementales et légales, l’illiquidité des marchés de capitaux et leur manque de profondeur ainsi que le risque politique.

http://africadiligence.com/

Agroalimentaire : les leaders à la conquête de l’Afrique

Ils avancent leurs pions sur le continent, en passe de devenir un vrai relais de croissance. Une stratégie qui suppose d’adapter les produits.

Dans les rues de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, 10.000 «mamans mapas», des mères de famille africaines, arpentent la ville avec leur cargaison de Vache Qui Rit. Puisque les habitants de Kinshasa sont de gros consommateurs de pain, Bel les a recrutées pour vendre ses fromages fondus… avec du pain offert par le groupe.

Comme Bel, les groupes agro­alimentaires sont partis à la conquête de l’Afrique subsaharienne, prochain Eldorado des marques de grande consommation. «Tous essaient de reproduire le modèle mis en place en Asie, dont ils sont aujourd’hui de plus en plus dépendants comme relais de croissance», analyse Alain Penanguer, associé responsable de l’Afrique chez Deloitte. Croissance démographique, urbanisation, augmentation de la richesse par habitant et libéralisation politique et économique ont créé un pouvoir d’attraction. «L’émergence des classes moyennes rend l’Afrique incontournable», estime Frédéric Nalis, vice-président chez Bel de la zone «grande Afrique», qui «pourrait peser 15% du chiffre d’affaires du groupe d’ici 2015».

Depuis deux ans les organigrammes des groupes reflètent cette nouvelle réalité. Pernod Ricard a créé une zone couvrant l’Afrique subsaharienne, rattachée à la direction Europe du groupe. Chez Unilever, l’Afrique est devenue l’une des huit régions mondiales à égalité avec l’Europe et l’Asie. «Nous sommes très ambitieux en Afrique, où nous voulons renforcer nos positions dans toutes les catégories, et nous implanter partout où nous sommes encore absents», explique Franck Braeken, vice-président pour l’Afrique chez Unilever.

Tous accélèrent leurs investissements. Après 6 milliards de dollars entre 2000 et 2010, Coca-Cola investira deux fois plus entre 2010 et 2020 sur le continent. Entre 2010 et 2012, Nestlé a prévu une enveloppe d’un milliard de francs suisses pour augmenter ses capacités de production. Le géant suisse fait le pari de «doubler le chiffre d’affaires en Afrique d’ici 2020», confie Roger Stettler, patron de la région.

Peu de main-d’œuvre qualifiée

Pour séduire les consommateurs africains, les produits ont été adaptés. La Vache Qui Rit, vendue à l’unité, a un goût moins fort en fromage. Les cubes Maggi, le best-seller de Nestlé en Afrique, sont fortifiés avec de l’iode en raison des carences, la margarine Blue Band d’Unilever, en vitamines et acide folique. Les formats tiennent également compte des contraintes locales. Danone a mis au point l’an passé Ultramel, un yaourt qui n’a pas besoin d’être conservé au frais. «Les conditionnements sont revus afin de rendre les prix des produits plus accessibles», explique Joëlle de Montgolfier, auteur d’une étude chez Bain & Company. Les sachets de thé Lipton sont vendus par deux, les chewing-gums Wrigley par quatre, et l’huile de Savola Foods s’achète à la portion. Quant à Pernod Ricard et Diageo, ils écoulent leurs whiskies en miniatures de 12, 20 ou 35 cl.

Les industriels cherchent aujourd’hui à adapter leur outil de production, avec des usines de taille réduite, qui requièrent peu de main-d’œuvre qualifiée. Nestlé, qui possède 28 usines en Afrique, met en place des finishing factories afin d’alléger la logistique et les coûts. Seule la dernière étape de fabrication – l’adaptation du conditionnement ou de la recette – est réalisée sur place. Un moyen aussi de ne pas être dépendant des matières premières locales. De nombreux groupes ont dû investir en amont faute d’avoir la qualité et la quantité de ressources souhaitées. Heineken investit dans des champs d’orge, Coca-Cola, dans la production de mangues au Kenya, Parmalat possède ses chèvres…

Il faut également gérer la fragmentation de la distribution. En juillet dernier, c’est en ayant recours à des vendeurs de rue à ses couleurs que Nescafé a lancé à Dakar son nouveau café aromatisé aux épices. Une façon aussi de limiter les intermédiaires, la plupart des industriels faisant encore appel à des distributeurs locaux pour approvisionner les points de vente.

AFP

France – Côte d’Ivoire : la défense et l’économie au coeur du voyage de Ouattara à Paris

Le président ivoirien Alassane Ouattara est attendu mercredi 25 janvier dans l’après-midi à Paris. Il sera reçu jeudi par son homologue français, Nicolas Sarkozy.

Le président ivoirien Alassane Ouattara doit arriver à Paris mercredi 25 janvier dans l’après-midi pour une visite de trois jours en France. Il doit s’entretenir jeudi à l’Elysée avec le président Nicolas Sarkozy, avant un dîner d’État avec les époux Sarkozy.

Alassane Ouattara est accompagné d’une délégation d’une cinquantaine de personnes, dont plusieurs ministres, les gouverneurs de Yamoussoukro et d’Abidjan, le président de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR) ainsi que des hommes d’affaires.

« Retour à la normalité »

« Cette visite est l’occasion de saluer les progrès faits par la Côte d’Ivoire depuis le départ du président (Laurent) Gbagbo, elle va permettre de réaffirmer le soutien de la France aux nouvelles autorités ivoiriennes », ont déclaré les autorités françaises.

Cela peut marquer le retour à « la normalité entre les deux pays » après une présidence Gbagbo (2000-2011) marquée par « l’incompréhension et la méfiance », déclare le porte-parole du gouvernement ivoirien, Bruno Koné.

Un nouvel « accord de défense et de sécurité », qui sera du même type que ceux récemment conclus par la France avec le Gabon et le Sénégal, devrait être signé jeudi. Il prévoit notamment le stationnement de militaires (rebaptisés « éléments français de Côte d’Ivoire ») sur la base de Port-Bouët, mais pas d’intervention française automatique en cas de menace sur le régime ivoirien. La force Licorne (1 600 soldats au plus fort de la dernière crise, 450 actuellement) ne doit plus compter à terme que quelque 300 militaires chargés de la formation de l’armée ivoirienne.

Un contrat « contrat désendettement développement »

La coopération économique sera également à l’ordre du jour, alors que la France est déjà le premier partenaire économique de la Côte d’Ivoire et a débloqué 400 millions d’euros de prêts depuis la fin de la crise. Une rencontre avec le Medef est au programme de la visite du président ivoirien.Le partenariat entre Air France et Air Côte d’Ivoire ainsi que la reprise de la concession de l’Hôtel Ivoire par le groupe Accor pourraient être signés. Plus important encore, un « contrat désendettement développement » doté de deux milliards d’euros devrait être discuté.

Le président Ouattara quittera Paris et la France samedi pour Addis Abeba où il doit assister au Sommet de l’Union africaine (UA).

(Avec AFP)

Lire l’article sur Jeuneafrique.com : France – Côte d’Ivoire : la défense et l’économie au coeur du voyage de Ouattara à Paris | Jeuneafrique.com – le premier site d’information et d’actualité sur l’Afrique

Une série d’attentats fait plus de 100 morts au Nigéria

Depuis vendredi, la deuxième ville du pays, Kano, est le théâtre d’attaques revendiquée par le groupe islamiste Boko Haram. Un couvre-feu de 24 heures a été décrété par les autorités locales.

Au moins 162 personnes ont perdu la vie, vendredi, dans une série d’attaques à Kano, la deuxième ville du Nigeria. Les attentats, qui visaient huit sites – des bureaux de la police, des services de l’immigration et la résidence d’un responsable de la police – ont été revendiqués par le groupe islamiste Boko Haram, affirme le quotidien The Daily Trust. Le groupe a agi en représailles après le refus du gouvernement de libérer plusieurs de ses membres actuellement emprisonnés. L’organisation, qui avait attaqué le jour de Nöel plusieurs églises, multiplie depuis plusieurs mois les attentats. Mais jusqu’à présent Kano, qui se trouve dans le Nord musulman, et ses neuf millions d’habitants, avaient été épargnés.

Une vingtaine de déflagrations ont été entendues vendredi soir en l’espace de quelques minutes. Des tirs ont aussi retenti et pris de panique, des habitants ont fui. Au moins 80 corps, portant souvent des blessures par balle, sont entassés à la morgue du principal hôpital de Kano. Une centaine de personnes attendait à l’extérieur pour recueillir les dépouilles de leurs proches, alors qu’un couvre-feu de 24 heures a été décrété par les autorités locales.

Des témoins des attaques ont rapporté que des assaillants, parmi lesquels figureraient deux kamikazes, étaient vêtus de noir et étaient arrivés en moto ou à bord de voitures. Au QG de la police de l’Etat de Kano, un homme qui devait se faire exploser a tenté de se rapprocher en voiture d’un convoi de la police. Il aurait sauté de son véhicule avant de se faire abattre. Selon un témoin, la voiture de l’assaillant aurait continué de rouler avant d’exploser.

Un journaliste tué
Un correspondant de la chaîne de télévision privée nigériane Channels a péri en couvrant les événements. Un habitant a raconté avoir vu 16 dépouilles, dont six policiers, dans une rue de son quartier où se situe l’un des sites attaqués, le QG de la police de l’Etat de Kano. Selon une source policière ayant requis l’anonymat, «le nombre de morts s’élève à des dizaines», et «beaucoup de civils» ont été tués.

Quelques heures après les attaques ayant frappé Kano, deux explosions se sont produites dans la ville de Yenagoa, dans l’Etat du président nigérian Goodluck Jonathan, sans faire de victime. Face à la recrudescence des opérations de Boko Haram, qui fait craindre des représailles de chrétiens et une escalade des violences interconfessionnelles, le chef d’Etat avait décrété l’état d’urgence dans des parties de quatre Etats le 31 décembre. Kano n’était jusqu’à présent pas concerné par la mesure.

À ce risque de guerre civile entre musulmans et chrétiens, s’ajoutent des tensions sociales. Le Nigéria a été le théatre d’une grève générale d’une semaine pour protester contre la hausse du prix de l’essence. La soudaine fin des subventions au carburant a entraîné une hausse de 0,30 euro le litre à près de 0,66 euro. La grève s’est arrêtée lorsque le président nigérian a concédé, lundi 16 janvier, une baisse de 30% du prix de l’essence. Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique et premier producteur de pétrole du continent, compte 160 millions d’habitants, dont environ autant de musulmans, majoritaires dans le nord, que de chrétiens, plus nombreux dans le sud.

(Avec AFP)

Transport aérien : Ethiopian convoite le marché ouest africain

– La compagnie aérienne Ethiopian Airlines est déterminée à prendre sa part du marché ouest africain, qui fait l’objet de toutes les convoitises depuis la mort de la panafricaine Air Afrique, et surtout en l’absence de gros transporteurs crédibles dans la sous-région.

« Nous relions déjà l’Afrique de l’ouest à l’Asie, notamment à la Chine et à l’Inde », a confié Ato Tewolde Gebremariam, directeur général de la compagnie éthiopienne avant de préciser que ces « liaisons avec l’Asie vont être renforcées».

Il s’exprimait mi-décembre 2011 à Addis-Abeba, à l’occasion de la cérémonie marquant l’entrée de Ethiopian dans le club Star Alliance (basé à Francfort, en Allemagne). Ce club regroupe 28 compagnies ayant décidé de se mettre en réseau et de mutualiser certains de leurs activités et services.

En Afrique de l’ouest le transporteur éthiopien vise, entre autres objectifs, à être « le transporteur privilégié », aussi bien pour les passagers que pour le fret, « sur toutes les liaisons en direction de l’Asie, et plus particulièrement la région du Sud-est asiatique et du Pacifique ».

« Nous avons déjà un hub à Lomé, il sera renforcé dans les années à venir », a encore indiqué le patron d’Ethiopian en réponse à un journaliste d’Ouestafnews invité à Addis Abeba en même temps que plusieurs journalistes de la presse internationale.

Dans le cadre de sa stratégie de développement sur le marché ouest- africain, Ethiopian a notamment noué un partenariat stratégique avec la nouvelle compagnie aérienne (sous-régionale) Asky, basée à Lomé.

Selon des informations disponibles sur son site Internet, grâce à sa propre flotte en partie et grâce au partenariat avec Asky, Ethiopian dessert déjà 13 pays ouest africains, soit l’essentiel des 15 membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’(Ouest (Cedeao), à l’exception des deux pays Lusophones, le Cap Vert et la Guinée Bissau.

Au total, cinq grandes villes ouest africaines dont les quatre sont des capitales (Abuja, Accra, Lagos, Lomé et Ouagadougou) sont directement reliés à Addis-Abeba, selon le bureau d’Ethiopian basé à Dakar.

En rejoignant Star Alliance, Ethiopian qui a par la même occasion procédé au premier vol en terre africaine du nouveau Boeing « Dreamliner », espère renforcer sa présence sur l’ensemble du continent, disent les responsables de la société.

D’autres grandes compagnies nourrissent exactement les mêmes ambitions sur le marché ouest africain, dépourvu de transporteur aérien de renom. Sur la liste des prétendants figurent, notamment les grandes compagnies aériennes européennes (Air France, Iberia, etc.), qui tout en fermant les frontières de leurs pays aux ressortissants ouest-africains tirent beaucoup de profits du « trafic aérien» de la sous région.

D’autres acteurs sont également présents sur ce marché, dont les « gros Africains » que sont Royal Air Maroc, Kenya Airways, South African Airways ou encore les transporteurs des pays émergents du Golfe arabique comme Emirates ou encore Qatar Airways.

Ethiopian Airlines, fondé en 1946 est l’une des compagnies africaines les plus solides, en dépit de l’image qui colle à son pays d’origine souvent associé à la famine et à la pauvreté. Bien qu’appartenant à l’Etat, la compagnie est confiée à des privés pour ce qui est de sa gestion. Ce mode de fonctionnement, selon certains analystes, explique le succès de la compagnie dans un ciel africain tourmenté qui a vu beaucoup de compagnies aériennes naître avant de sombrer.

Ouestafnews

CNN veut vendre l’Angola à la planète entière

Le 17 janvier 2012, à Luanda, la chaîne de télévision américaine CNN a très clairement manifesté son intérêt de promouvoir le développement socio-économique de l’Angola à l’international, notamment l’évolution enregistrée au cours de neuf dernières années, depuis la guerre. C’est Kim Norgard, le chef du Bureau de CNN pour l’Afrique, qui a apporté cette offre exceptionnelle aux Angolais.

“L’Angola a beaucoup d’exemples à donner au monde. Nous voulons divulguer cette réalité et faire partie de ce processus de développement”, a soutenu Kim Norgard, au cours de l’audience que lui a accordée la ministre angolaise de la Communication Sociale, Carolina Cerqueira.

Selon lui, la CNN veut montrer les potentialités naturelles, le mode de vie des Angolais, les actions du gouvernement et d’autres initiatives de ce pays d’Afrique australe, qui fascinent le monde.

Carolina Cerqueira a, pour sa part, assuré que le Ministère de la Communication Sociale était disposé à collaborer avec CNN, lui garantissant tout appui institutionnel pour qu’elle puisse véhiculer la réalité du pays.

“Nous sommes satisfaits de votre intérêt, nous voulons que vous connaissiez l’Angola et que vous montriez, en commençant par nos initiatives de lutte contre la pauvreté un peu partout au pays, les difficultés et aussi les bonnes initiatives, ainsi que d’autres questions de votre intérêt”, a-t-elle confié.

Cette rencontre a notamment réuni le directeur national de la Communication Sociale, Luís de Matos, et le directeur des Questions corporatives de Multi Choice Angola, Arlindo Lopes, entre autres participants.

En Rappel

L’économie de l’Angola est fortement dépendante du secteur pétrolier, et elle a été sévèrement touchée par la chute des prix et de la demande en 2009. La croissance du PIB, l’une des plus rapides au monde pendant des années, n’a pas dépassé 3.4 % en 2010, après être tombée à 2.4 % en 2009. Elle avait atteint 13.8 % en 2008. Malgré la reprise des cours pétroliers, la croissance a été entravée en 2010 par une accumulation d’arriérés de dette publique dans les secteurs de la construction et des infrastructures. Les prévisions sont néanmoins optimistes : la croissance devrait rebondir à 7.5 % en 2011, tirée par des cours pétroliers élevés et par une reprise du programme d’investissements publics (PIP).

L’inflation reste un problème en Angola. Après des années d’érosion, elle a rebondi en 2008 (6 %) pour atteindre 13.7 % en 2009 et prendre encore un point de plus en 2010. On prévoit un tassement à 11.7 % en 2011. Ce retour de l’inflation s’explique par une détérioration du taux de change et par la forte augmentation des prix du pétrole et du gazole après la suppression des subventions. L’inflation devrait demeurer à deux chiffres en 2010 et 2011 en raison des contraintes structurelles pesant sur les transports publics et la distribution des produits agricoles.

Les efforts de soutien au taux de change en 2009 ont sévèrement creusé les réserves monétaires, provoquant une révision de la politique monétaire qui a été inscrite dans la nouvelle constitution approuvée en février 2010. La Banco Nacional de Angola (BNA) intervient désormais dans la définition des taux de change et des taux d’intérêts au côté des ministères du Plan et des Finances. Avec la récupération du solde budgétaire et de celui des comptes courants, entamée en 2010 dans la foulée de la hausse des cours pétroliers, la politique monétaire devrait se desserrer en 2011, au bénéfice de l’activité du secteur privé.

Si les activités hors secteur pétrolier ont connu une croissance moyenne de 14 % depuis quatre ans, la diversification de l’économie reste faible. Les secteurs du bâtiment et des infrastructures restent très dépendants du PIP, et la croissance de l’agriculture ne fait que refléter l’effet de rattrapage des 27 années de guerre civile subies par le pays jusqu’en 2002. L’industrie minière reste dominée par le pétrole et le diamant, même si les exploitations d’avant-guerre de minerai de fer, d’or et de cuivre en cours reprennent. Le commerce, qui s’était développé de façon informelle pendant la guerre, a été fortement perturbé en 2010 par le déplacement décidé par les autorités du marché de Roque Santerio, jusqu’alors le plus grand marché d’Afrique subsaharienne. Les activités industrielles sont largement dominées par les entreprises du secteur pétrolier et gazier.

Alors que le secteur public a toujours du mal à attirer l’investissement privé dans nombre de secteurs, les autorités se sont attaquées depuis 2002 à de grands défis sociaux et économiques sans explosions significatives de violence. La pénurie générale de ressources humaines qualifiées constitue le principal frein à la croissance à moyen terme. Les autorités espèrent améliorer à court terme l’accès aux services de base grâce à un ambitieux plan de développement des infrastructures, encouragé par la bonne note de crédit-risque du pays.

L’économie de l’Angola reste tirée principalement par l’investissement public, entaché par la corruption et la politique. Les programmes nationaux de planification soulignent la nécessité d’une meilleure coordination des politiques, et une politique de développement des infrastructures s’impose avec évidence. Des efforts sont en cours pour encourager le secteur privé et réduire la dépendance de l’économie envers l’investissement public.

La Rédaction avec AngolaPress & PEA

L’Afrique conjugue la banque au féminin

Prêts garantis et partenaires privés se traduisent par un meilleur accès aux services bancaires pour les femmes

Par Mary Kimani

“Nous n’attendons pas. Nous agissons”, déclare Pilda Modjadji, membre fondatrice du Forum des agricultrices Pankop (Pankop Women Farmers Forum) de Mpumalanga en Afrique du Sud. “Il s’agit pour nous d’une affaire sérieuse.”

Ce groupe, qui compte aujourd’hui 300 membres, a démarré sur le modeste projet de cultiver collectivement des arbres fruitiers et d’utiliser la récolte pour compléter le régime alimentaire des familles, leur fournir des revenus et payer les droits d’inscription à l’école pour les enfants. Mais ces femmes se sont rapidement rendu compte que le village n’offrait que de maigres perspectives d’emploi aux enfants ayant fini leurs études —ceux-ci quittaient le village pour la ville — et elles ont mis sur pied une petite usine de fruits et de légumes séchés.

Le projet était ambitieux et les femmes ont pensé que les prêts de microfinance traditionnels — qui se montent habituellement à entre 20 et 300 dollars — seraient insuffisants. Pankop avait besoin de l’équivalent de 100000 dollars. Elles ont obtenu cet argent auprès de banques commerciales locales grâce aux garanties de 70000 dollars offertes par le fonds de garantie international Thembani, une société sud-africaine de l’organisation à but non lucratif américaine Shared Interest, et par l’organisme suisse Recherches et Applications de Financements Alternatifs au Développement (RAFAD).

Avec ce premier prêt, les femmes de Mpumalanga ont transformé un ancien dortoir d’école en usine opérationnelle et créé 65 emplois jeunes. Grâce à un second emprunt de 12000 dollars avalisé par Thembani, le nombre d’employés est passé à 200 personnes. Leur dernier emprunt se monte à environ 1 million de dollars, dont 800000 sont garantis par Thembani. Ces fonds permettront de satisfaire aux normes sanitaires et de sécurité alimentaire de l’Union européenne et d’exporter leur production.

Une approche différente

Pankop est le nouveau visage de la microfinance africaine. Traditionnellement, les organismes de microfinance ont souvent été des organismes à but non lucratif dépendant fortement de bailleurs de fonds et n’accordant que des prêts modestes. Mais des fonds d’investissement privés et des organismes philanthropiques permettent aujourd’hui d’offrir des prêts de montants plus élevés en cautionnant les prêts des banques commerciales locales.

Depuis sa création en 1994, Shared Interest a accordé des garanties de plus de 13 millions de dollars et encouragé les banques, les communautés de communes et les entreprises privées d’Afrique du Sud à débourser environ 100 millions de dollars en prêts. Ces prêts ont bénéficié à plus de 1 million de Sud-Africains et de Sud-Africaines aux revenus modestes. Trois quarts de ces bénéficiaires sont des femmes.

Donna Katzin, présidente de Shared Interest, a déclaré à Afrique renouveau que son groupe ne se contente pas de faciliter l’accès au crédit. “Thembani choisit des projets et des partenaires, les aide à mettre au point des projets commerciaux et des plans d’affaires susceptibles d’attirer un financement bancaire, et les met en contact avec les banques qui peuvent leur ouvrir le crédit nécessaire.”

Changement d’échelle

Selon la Société financière internationale (SFI), les femmes sont propriétaire d’environ 48% de toutes les entreprises africaines. Mais elles éprouvent des difficultés à obtenir un accès au crédit.

Des organisations non gouvernementales ne sont pas les seules à utiliser une offre de garanties pour faciliter cet accès. L’Organisation internationale du travail (OIT) et la Banque africaine de développement (BAD) ont créé conjointement un programme de garantie de 10 millions de dollars baptisé Outil d’évaluation des entreprises féminines à fort potentiel de croissance (GOWE) géré par la BAD et la SFI. Ce programme a pour but d’aider d’ici à 2011 environ 400 femmes entrepreneurs de toute l’Afrique à obtenir l’accès au crédit. Les candidates à l’emprunt doivent pour se qualifier gérer une entreprise qui existe depuis au moins deux ans et qui possède un bon potentiel de croissance. Les candidates retenues peuvent alors emprunter entre 20000 et 400000 dollars, mais doivent apporter elles-mêmes une contribution de 20% aux coûts de cette expansion.

Selon Mary Njoroge, la responsable des opérations de la SFI, “en se concentrant sur les petites et moyennes entreprises (PME) déjà établies qui recherchent des moyens d’expansion”, l’organisme espère pouvoir “accroître la proportion d’entreprises féminines qui parviennent effectivement à passer à l’échelle de la moyenne et de la grande entreprise.”

Des prêts pour assurer le succès

Au Kenya, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a formé un partenariat avec Equity Bank — un organisme de microfinance qui s’est transformé en banque commerciale — afin de mettre sur pied un fond de 81 millions de dollars destiné à offrir des prêts exclusivement aux femmes. “Nous appelons ces prêts fanikisha [“assurer le succès”] et ils constituent à ce jour l’un de nos produits les plus réussis, déclare à Afrique renouveau James Mwangi, Directeur général d’Equity Bank. “Cinquante-quatre pour cent des clients de notre banque sont des femmes et elles ont la meilleure réputation en ce qui concerne le remboursement des emprunts.”

En 1981, un groupe de femmes s’est réuni pour former la Fiducie financière des femmes du Kenya (Kenya Women Finance Trust – KWFT), un organisme de microfinance pour le prêt aux femmes. À ses débuts, KWFT faisait appel à des fonds limités de bailleurs de fonds et à des emprunts auprès des banques commerciales. Ces derniers comportaient fréquemment des taux d’intérêt élevés que KWFT répercutait sur ses clientes. Jennifer Riria, Directrice générale de KWFT, explique que l’organisme a dû faire face à de nombreuses défaillances et s’est lourdement endetté.

Mais comme les banques commerciales se sont rendu compte que prêter à des femmes pouvait être rentable, les prêts accordés à des organismes comme KWFT sont devenus moins coûteux, leur permettant d’offrir des taux d’intérêt moins élevés et d’élargir leur rayon d’action. Aujourd’hui, KWFT est le plus important organisme de microfinance pour les femmes en Afrique de l’Est et en Afrique centrale.

Cet article peut être reproduit et publié gratuitement.
Veuillez en indiquer l’auteur et la source: “ONU – Afrique Renouveau, www.un.org/africarenewal”

Way-C : la tablette tactile africaine !

Conçue par une société congolaise, cette tablette à prix modique confirme le dynamisme des nouvelles technologies sur le continent. Elle se nomme Way-C et pourrait conquérir le marché africain dans les mois qui viennent.

Comme un symbole de cette nouvelle génération d’entrepreneurs inventifs et ambitieux, son concepteur, le Congolais Vérone Mankou, n’a que 25 ans à peine. À la tête de la société VMK, ce jeune spécialiste des nouvelles technologies entend doter l’Afrique et les pays émergents de produits per-formants et bon marché. Le résultat : une tablette tactile de 1,2 Ghz, soit autant que l’iPad, fonctionnant sous le système d’exploitation Android et pourvue d’un petit écran de 7 pouces, pour un prix trois fois moins élevé que le Galaxy de Samsung. Un produit parfaitement adapté aux conditions matérielles des populations du continent.

Assemblé en Chine mais intégralement conçu à Brazzaville, le Way-C est commercialisé depuis le 17 octobre et n’est qu’une première pierre à l’édifice, puisque qu’un nouveau projet est d’ores et déjà annoncé pour mars prochain : un smartphone à très bas prix.

L’Afrique et ses guerres qui n’en finissent pas, Pourquoi certains conflits semblent ne jamais cesser.

Laurent Nkunda, aujourd'hui emprisoné au Rwanda (2012)

Laurent Nkunda, aujourd'hui emprisoné au Rwanda (2012)
Pourquoi certaines des guerres les plus sanglantes et brutales du continent africain semblent-elles ne jamais vouloir se terminer? La raison est simple: ce ne sont pas vraiment des guerres. Du moins pas au sens commun du terme. Les combattants n’ont ni idéologie ni objectifs clairement définis. Prendre le pouvoir dans les capitales ou les grandes villes? Ce n’est pas ce qui les intéresse.

Ils préfèrent en fait la brousse, les crimes y sont plus faciles à perpétrer. Les rebelles d’aujourd’hui ne cherchent pas particulièrement à rallier des partisans: ils volent plutôt les enfants des autres, leur collent une Kalachnikov ou une hache entre les mains et les laissent tuer pour eux. C’est ainsi que se déroulent certains des conflits les plus inextricables du continent, depuis les criques pleines de rebelles du delta du Niger au brasier de la République démocratique du Congo.

Nous assistons au déclin du mouvement de libération de l’Afrique tel que nous le connaissions jusqu’à présent et au développement de quelque chose de plus sauvage, moins bien organisé, plus violent et plus difficile à cerner. Si vous voulez appeler cela une guerre, d’accord. Mais la pandémie qui gagne l’Afrique n’est en réalité que du banditisme opportuniste et lourdement armé. Mon travail de chef du service Afrique de l’Est au New York Times est de couvrir douze pays. Mais je passe en fait mon temps plongé dans ces guerres qui n’en sont pas vraiment.

Prédateurs et sadiques

J’ai assisté — souvent de bien trop près — à la transformation des combats de soldat contre soldat (désormais rares en Afrique) à soldat contre civil. La plupart des combattants africains d’aujourd’hui ne sont pas des rebelles attachés à une cause; ce sont des prédateurs. Ce qui explique pourquoi on en arrive à des atrocités comme cette épidémie de viols dans l’Est du Congo. Ces dernières années, des groupes armés ont sexuellement agressé des centaines de milliers de femmes, souvent de façon si sadique que les victimes sont incontinentes à vie.

Y a-t-il un intérêt militaire ou politique à pénétrer une femme avec un fusil d’assaut et appuyer sur la détente? La terreur est devenue un but plutôt qu’un moyen.

C’est la même histoire dans quasi toute l’Afrique. Près de la moitié des 53 pays du continent sont le théâtre d’un conflit actif ou récemment terminé. Les endroits calmes comme la Tanzanie sont des exceptions; même l’accueillant et très touristique Kenya a sombré dans la violence en 2008. Rien que dans la douzaine de pays que je couvre, on totalise plusieurs dizaines de milliers de civils tués tous les ans. Plus de 5 millions de personnes sont mortes au Congo depuis 1998, d’après une estimation de l’International Rescue Committee.

Certes, la plupart des conflits d’indépendance de la génération précédente étaient également sanglants. La rébellion du Sud-Soudan, qui a duré plusieurs décennies, aurait coûté plus de 2 millions de vies. Mais il n’y a pas que les chiffres qui donnent froid dans le dos, il y a surtout les méthodes, les objectifs, et les dirigeants qui les définissent. Yoweri Museveni, le chef de la guérilla en Ouganda dans les années 1980, motivait ses rebelles en leur expliquant qu’ils étaient sur le point de bâtir une armée nationale populaire. Museveni est devenu président en 1986, il est toujours en fonction. (Ça c’est un autre problème.) Mais ses mots sonnent franchement nobles comparés à ceux de Joseph Kony, le principal rebelle du pays aujourd’hui — qui ordonne simplement de tout brûler.

Même si l’on pouvait persuader ces hommes de sortir de la jungle et de s’asseoir à la table des négociations, je ne vois pas ce qui pourrait leur être offert. Ils ne veulent pas de ministères ou de terres à gouverner. Leurs armées sont souvent composées d’enfants traumatisés, dont l’expérience et les compétences (si on peut appeler ça comme ça) sont totalement inadaptées à la vie civile. Tout ce qu’ils veulent c’est de l’argent, des armes, et le droit de tout saccager. Et ils ont déjà les trois.

Alors, comment voulez-vous négocier?

Pourparlers stériles

La réponse est simple: il n’y a pas de négociations. La seule façon d’arrêter vraiment les rebelles d’aujourd’hui est de capturer ou tuer leurs chefs. La plupart de ceux-ci ne sont que des personnalités dérangées et leurs organisations disparaîtraient très probablement avec eux. C’est ce qui s’est passé en Angola quand Jonas Savimbi, chef rebelle et trafiquant de diamants, a été abattu: sa mort a mis fin à l’un des plus intenses conflits de la Guerre froide.

En 2006 au Liberia, à la minute où Charles Taylor, le chef de guerre devenu président, a été arrêté, c’en était fini de cet effroyable spectacle d’enfants de 10 ans assassinant la population cachés derrière des masques d’Halloween. Combien de dollars, d’heures et de vies ont été gâchés dans des séries de pourparlers stériles qui ne parviennent jamais à un tel résultat? On pourrait en dire autant des poursuites pour crimes contre l’humanité contre les chefs rebelles devant la Cour pénale internationale. La perspective d’un procès motive peu les chefs de guerre à cesser de se battre.

Comment en est-on arrivé là? C’est peut-être de la pure nostalgie, mais il me semble que les rebelles africains d’antan avaient un peu plus de classe. Ils se battaient contre le colonialisme, la tyrannie ou l’apartheid. Les insurrections victorieuses étaient souvent menées par un chef à la rhétorique persuasive, charmant et intelligent. Des hommes comme John Garang, qui a dirigé la rébellion au Sud-Soudan avec son Armée populaire de libération du Soudan. Il compte parmi les rares chefs de guérilla à avoir gagné pour son peuple. Grâce à sa ténacité notamment, un référendum sera organisé l’an prochain au Sud-Soudan pour faire sécession du Nord.

John Garang est mort dans un accident d’hélicoptère en 2005, mais les gens parlent toujours de lui comme d’un dieu. Sans lui malheureusement, la région semble abandonnée par Dieu. J’ai parcouru le Sud-Soudan en novembre pour comprendre comment les milices ethniques qui se sont formées suite au nouveau vide de pouvoir se sont mises à massacrer des civils par milliers.

Des chefs charismatiques aux guérilleros sans vision

Même Robert Mugabe, le dictateur du Zimbabwe, était autrefois un guérilléro doté d’un plan. La Rhodésie était gouvernée par la minorité blanche: il en a fait le Zimbabwe, dirigé par la majorité noire. Puis il a transformé son pays en l’une des économies les plus dynamiques et diversifiées du sud du Sahara. Ca, c’était pendant sa première décennie de pouvoir. Son statut de héros de guerre et l’aide qu’il a apportée aux autres mouvements de libération africains dans les années 1980 expliquent largement pourquoi beaucoup de dirigeants du continent hésitent à le critiquer aujourd’hui, même s’il a conduit le Zimbabwe en enfer.

Ces hommes sont les reliques de chair et d’os d’un passé dont il ne reste pas grand chose. Le très éduqué John Garang et le vieux Mugabe n’ont quasi rien en commun avec les chefs rebelles d’aujourd’hui, des guérilleros sans vision. Parmi ce qui a changé en une génération: le monde lui-même. La fin de la Guerre froide a provoqué le chaos et l’effondrement de certains Etats. Des pays jadis vus comme des dominos qui ne devaient pas tomber et dans lesquels les grandes puissances s’impliquaient sont devenus soudain sans intérêt. (A l’exception bien sûr des ressources naturelles, qui ont pu continuer à être achetées toujours aussi facilement, et à bon prix, à divers groupes armés.)

Subitement, la seule chose dont vous aviez besoin pour avoir du pouvoir était une arme, et il s’est avéré qu’il en circulait partout. Des AK-47 et des munitions bon marché ont plu du bloc de l’Est éclaté jusqu’à dans les coins les plus reculés d’Afrique. Une opportunité parfaite pour des hommes charismatiques et sans grande morale.

Des revendications légitimes aux effusions de sang avides de profit

Le Congo a connu des dizaines d’hommes comme ça depuis 1996, date à laquelle les rebelles se sont insurgés contre Mobutu Sese Seko, le dictateur à la toque de léopard, probablement l’homme le plus corrompu dans l’histoire de ce continent le plus corrompu. Après la chute de Mobutu, personne n’a vraiment reconstruit d’Etat. Dans l’anarchie qui a alors régné, les chefs rebelles se sont taillé des fiefs riches en or, diamants, cuivre, étain et autres minerais. Parmi ces dangereux profiteurs: Laurent Nkunda, Bosco Ntaganda, Thomas Lubanga, des commandants Maï-Maï, des génocidaires rwandais, et les dirigeants complètement fous d’un groupe des plus cruels appelé «les Rastas».

J’ai rencontré Laurent Nkunda en 2008, dans sa planque dans la montagne, après avoir escaladé des heures durant une route boueuse jalonnée de soldats au visage d’enfant. J’ai eu droit à une envolée lyrique de ce général tout maigre sur l’oppression de la minorité tutsie qu’il dit représenter, mais son poil s’est hérissé lorsque je lui ai parlé des taxes dignes d’un chef de guerre qu’il imposait et de toutes ces femmes violées par ses soldats. Mes questions n’ont toutefois pas eu l’air de le perturber beaucoup et il a vite retrouvé sa bonne humeur. Sa ferme comptait de nombreuses chambres d’amis, alors pourquoi ne suis-je pas resté pour la nuit?

Laurent Nkunda n’a pas complètement tort quand il parle du désordre qui règne au Congo. Les tensions ethniques sont une des raisons du conflit, au même titre que les disputes territoriales, les refugiés et les interférences des pays voisins. Mais ce que j’ai fini par comprendre dans ces Etats défaillants ou sur le point de l’être, c’est la rapidité avec laquelle des revendications légitimes dégénèrent en effusions de sang avides de profit. On se révolte aujourd’hui au Congo contre l’exploitation des ressources naturelles, et dans ce contexte, un vague sentiment anti-gouvernemental se transforme en prétexte pour voler des biens publics.

Les nombreuses richesses du Congo appartiennent aux 70 millions de Congolais, mais durant les 10 ou 15 dernières années, ces trésors ont été piratés par une vingtaine de commandants rebelles pour acheter encore plus d’armes et causer toujours plus de dégâts.

Plus besoin de ralliement populaire

Exemple probablement le plus troublant de ces guerres à l’africaine: l’Armée de résistance du seigneur (LRA), un mouvement rebelle né dans le Nord de l’Ouganda dans l’anarchie des années 1980. Comme les gangs du pétrolifère delta du Niger, la LRA avait à l’origine des revendications légitimes — à savoir la pauvreté et la marginalisation des terres de l’ethnie Acholi. Le dirigeant du mouvement, Joseph Kony, était un jeune illuminé qui s’exprimait dans un drôle de langage, un soi-disant prophète ayant embrassé les Dix commandements. Rapidement, il les a tous enfreints. Il a utilisé ses supposés pouvoirs magiques (et des drogues) pour entraîner ses partisans dans une véritable frénésie et les lâcher sur les Acholis qu’il était censé protéger.

La LRA s’est littéralement taillé un chemin à travers la région, semant derrière elle des membres tailladés et des oreilles coupées. Elle ne parle plus des Dix commandements, et certains de ceux qu’elle a rencontrés ne peuvent d’ailleurs plus parler du tout. Je n’oublierai jamais ma visite il y a quelques années en Ouganda et ma rencontre avec ce groupe de femmes dont les lèvres avaient été découpées par les malades de Kony. Leur bouche était constamment ouverte, laissant toujours voir leurs dents. Quand l’Ouganda s’est finalement repris en main à la fin des années 1990 et a sévi, Kony et ses hommes ont simplement poursuivi leur route. Aujourd’hui, leur fléau a gagné l’une des régions les plus anarchiques du monde: la frontière entre le Soudan, le Congo et la République centrafricaine.

Les enfants soldats sont une composante inextricable de ces mouvements. La LRA par exemple ne s’est jamais emparée de territoires, elle s’est emparée d’enfants. Dans ses rangs: des garçons et des filles endoctrinés qui pillent des villages et broient des nouveaux nés dans des mortiers en bois. Au Congo, un tiers des combattants ont moins de 18 ans. Ces guérillas prédatrices d’un nouveau genre étant motivées et financées par le crime, les rebelles n’ont pas besoin du support populaire.

L’inconvénient quand on ne se soucie pas de rallier à soi les populations, c’est qu’on n’attire pas de nouvelles recrues. Kidnapper et manipuler les enfants devient par conséquent la seule façon de poursuivre ce banditisme organisé. Les enfants sont des armes idéales: facilement endoctrinables, extrêmement loyaux, ils ne connaissent pas la peur et, plus important encore, constituent une ressource illimitée.

Dans ce nouveau paysage de guerres qui n’en finissent pas, même la Somalie a l’air d’avoir changé. Ce pays est dans les esprits l’incarnation du chaos africain — un chaos qui apparaît comme exceptionnel même au cœur d’une région où les conflits sans fin sont la règle. Et si la Somalie n’était pas une exception, mais plutôt une terrifiante image de ce que vers quoi les guerres africaines se dirigent?

La «somalisation» de certains Etats

Au premier abord, la Somalie parait déchirée par une guerre civile religieuse qui oppose un gouvernement transitoire incompétent mais soutenu par la communauté internationale et la milice islamiste al-Shabab. En réalité, le conflit se nourrit d’un vieux problème somalien qui poursuit ce pays désespérément pauvre depuis 1991: le warlordism, c’est-à-dire le poids de seigneurs de guerre. Beaucoup de ceux qui commandent ou financent les milices de Somalie ont dépecé le pays ces vingt dernières années dans leur lutte pour contrôler les quelques ressources restantes – le port, l’aéroport, les poteaux téléphoniques et les pâturages.

Les Somaliens en ont assez du Shabab et de ses règles draconiennes — pas de musique, pas de dents en or, même pas de soutiens-gorges. Mais ce qui les empêche de se soulever contre les terroristes étrangers, c’est cette habitude profondément ancrée dans le pays de profiter de la guerre. Le monde a trop longtemps laissé la Somalie s’enliser sans gouvernement permanent. Maintenant, beaucoup de puissants somaliens trouvent leur intérêt dans le chaos. Un exportateur d’huile d’olive à Mogadiscio m’a dit qu’avec quelques amis dans les affaires, il avait acheté une caisse de missiles pour tirer sur les soldats du gouvernement, parce que «les taxes, c’est pénible».

Le plus effrayant, c’est que beaucoup d’Etats défaillants — le Congo par exemple — montrent maintenant des symptômes semblables à ceux de la Somalie. Chaque fois qu’un chef potentiel émerge pour ramener l’ordre à Mogadiscio, les réseaux criminels se mobilisent pour financer son adversaire, peu importe qui il est. Plus ces régions restent sans gouvernement, plus il est dur d’en revenir à ce mal nécessaire qu’est le gouvernement.

Tout cela peut sembler très simplifié car tous les conflits africains n’entrent pas dans ce nouveau paradigme. Le bon vieux coup d’état militaire est toujours utilisé — la Guinée a pu s’en rendre compte en 2008 et Madagascar peu après. J’ai aussi rencontré quelques rebelles qui n’étaient pas des truands et dont les motivations semblaient légitimes, comme certains des chefs du Darfour, au Soudan. Mais même si leurs revendications politiques sont claires, les organisations qu’ils «dirigent» ne le sont pas.

Les rebelles africains de l’ancienne école passaient des années dans la brousse à aiguiser leurs talents de dirigeants, à affiner leur idéologie et à apprendre à se rendre utile avant même de se mettre à rencontrer des diplomates occidentaux ou de donner des interviews télévisées. Aujourd’hui, les rebelles sortent de l’ombre dès qu’ils ont un site Internet et un «service de presse» (comprendre: un téléphone satellitaire). Je suis allé en Lybie en 2007 pour une conférence sur la paix au Darfour. J’ai vite compris que ce qui intéressait surtout ces «chefs» rebelles n’était pas les sessions de négociations, mais le buffet à volonté.

Pourquoi?

Pour le reste, il y a ces guerres d’un nouveau genre, ces conflits interminables que je passe mes journées à cataloguer alors qu’ils se poursuivent inexorablement, hachant des vies and recrachant des corps. J’étais récemment au Sud-Soudan pour un article sur la traque de Joseph Kony par l’armée ougandaise et j’ai rencontré une jeune femme appelée Flo. Elle avait été esclave dans la LRA pendant quinze ans et s’était récemment échappée. Elle avait les tibias marqués par les cicatrices et des yeux pierreux. Il y avait souvent de longs silences après mes questions, Flo fixait l’horizon. «Je pense juste à la route pour rentrer à la maison», m’a-t-elle dit. Elle n’a jamais compris pourquoi la LRA se battait. Elle avait l’impression que celle-ci errait sans but dans la jungle et tournait en rond.

Voilà ce que beaucoup de conflits en Afrique sont désormais — des cercles de violence dans la brousse, sans objectif à l’horizon.

Jeffrey Gettleman

Traduit par Aurélie Blondel
slate.fr

En Ouganda, l’internet révolutionne les affaires

Il y a quelques mois encore, « Wedding bells », la start-up internet de Donald Kasule n’aurait jamais pu décoller: les connections étaient ultra-lentes, les prix des communications exorbitants. Mais en Ouganda aussi, le net a fait sa révolution.

A ses débuts, le site qui aide les fiancés à préparer leur grand jour, n’était vu que par quelques centaines de personnes, pour la plupart des Ougandais vivant à l’étranger. Mais aujourd’hui, il enregistre jusqu’à 4. 000 clics par jour.

Avec l’arrivée de technologies bon marché et la chute des tarifs de connexion, la classe moyenne en pleine croissance dans le pays profite de plus en plus de la toile, assure l’entrepreneur, âgé de 33 ans.

« Le nombre de personnes qui se connectent à l’internet depuis chez eux ou au bureau a énormément augmenté, il y a une vraie opportunité, » commente-t-il.

« Le secteur a connu une véritable révolution ces dernières années, le changement a été radical, » renchérit Michael Niyitegeka, chercheur en informatique à l’université de Makerere, à Kampala.

Sur l’ensemble du continent africain, le nombre d’utilisateurs d’internet – un indicateur d’appartenance à la classe moyenne – est passé de 4,5 millions en 2000 à plus de 80 millions en 2008, passant de 0,6% à 8,8% de la population, selon la BAD.

Selon M. Niyitegeka, la percée a eu lieu en 2009 quand l’Afrique de l’Est a enfin été reliée à l’Europe et à l’Asie par un câble optique sous-marin. Avant, les connections, lentes et chères, se faisaient par satellite.

Quatre millions d’internautes

Aujourd’hui, des Ougandais relativement aisés consultent leurs emails dans de nombreux cafés de la capitale et de ses alentours. Pour quelques dollars par mois, ils accèdent à l’internet sur des téléphones mobiles coûtant moins de 80 euros.

En 2010, le nombre d’internautes a atteint les quatre millions à travers le pays, soit un peu plus du dixième de la population, selon des statistiques de la Commission ougandaise des communications.

Pour les chercheurs, cette explosion du recours à l’internet est le signe d’une classe moyenne en pleine expansion sur le continent africain.

Selon un rapport publié en avril par la Banque africaine de développement, 19% des Ougandais appartiennent à la classe moyenne (définie par des dépenses situées entre 2 et 20 dollars par jour et par personne). 8% -soit 2,6 millions de personnes- font partie de la classe moyenne « stable » qui dépense entre 4 et 20 dollars par jour.

Les Ougandais utilisent encore peu la toile pour la banque en ligne ou le commerce électronique. Mais cette situation devrait rapidement changer, assure M. Niyitegeka.

« Des choses comme les inscriptions universitaires sont déjà gérées en ligne, et même si les dirigeants pourraient faire plus pour développer l’internet, de plus en plus de choses se feront, inévitablement, via le net, » estime-t-il.

Des start-ups et petites entreprises aux grands groupes de télécoms, les dirigeants économiques ne s’y trompent pas et se bousculent pour alimenter le marché.

« La demande est là, » acquiesce Edouard Blondeau, directeur de la stratégie du groupe de télécommunications Orange Ouganda. Et de citer les petits traders qui importent des marchandises et ont besoin de l’email pour gérer leurs affaires, les jeunes accrocs aux jeux vidéo ou téléchargeant de la musique ou encore les amateurs d’information et de réseaux sociaux.

Pour certains, les progrès technologiques, plus que la demande, ont été le moteur de la révolution de l’internet en Ouganda. Mais M. Blondeau est à l’inverse persuadé que c’est l’appétit de la nouvelle classe moyenne pour les services en ligne qui a joué un rôle clé.

« La demande est toujours le principal moteur de croissance, » assure-t-il.

Lire l’article sur Jeuneafrique.com : En Ouganda, l’internet révolutionne les affaires | Jeuneafrique.com – le premier site d’information et d’actualité sur l’Afrique

La Côte d’Ivoire en mode 3G

Antenne-Relais (Photo : Suy Kahofi) – © DR.

Les autorités ivoiriennes ont anncé mardi le passage de la téléphonie mobile en mode 3è génération(3G) confirmant leur volonté de basculer définitivement dans le monde numérique au niveau des systèmes de communication dès le début de cette année 2012.

Un décret définissant les modalités d’attribution des autorisations d’utilisation de fréquences radioélectriques pour l’établissement et l’exploitation de réseaux de télécommunications mobiles de troisième génération (3G), a été adopté par le gouvernement.

La 3G permet de fournir aux utilisateurs des services de communications mobiles à haut débit, incluant notamment la visiophonie, la visioconférence, la messagerie multimédia, le transfert de fichiers de grande taille et la géolocalisation.

Selon le communiqué officiel du ministère de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication, l’attribution des autorisations d’utilisation de fréquences radioélectriques pour l’établissement et l’exploitation de réseaux de télécommunications mobiles de troisième génération (3G), ouverts au public, se fait par appel d’offres, selon le mode de soumission comparative.

La contrepartie financière à l’octroi de l’autorisation 3G est fixée par décret mais à ce niveau le montant en espèce sonnante et trébuchante n’a pas été rendu public pour le moment.

La 3G permet de fournir aux utilisateurs des services de communications mobiles à haut débit, incluant notamment la visiophonie, la visioconférence, la messagerie multimédia, le transfert de fichiers de grande taille et la géolocalisation.

Selon le communiqué officiel du ministère de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication, l’attribution des autorisations d’utilisation de fréquences radioélectriques pour l’établissement et l’exploitation de réseaux de télécommunications mobiles de troisième génération (3G), ouverts au public, se fait par appel d’offres, selon le mode de soumission comparative.

La contrepartie financière à l’octroi de l’autorisation 3G est fixée par décret mais à ce niveau le montant en espèce sonnante et trébuchante n’a pas été rendu public pour le moment.

Suy Kahofi, Abidjan

Nouveau poumon économique de Madagascar

Le projet minier d’Ambatovy où le site d’exploitation est à Moramanga, à 115 km au nord-est d’Antananarivo, la capitale de Madagascar, versera annuellement au moins 100 millions de dollars américains à la caisse de l’État et 96 millions de dollars à la construction des infrastructures.

Ces infrastructures concernent entre autres, la construction de 97km de pistes et ponts désenclavant 11 communes rurales de la province de Toamasina, dans l’est de la grande île, la construction d’un by-pass de 7 km autour de Toamasina et l’extension du plus grand port de Madagascar.

Cette projection a été faite par le président directeur général adjoint du Projet Ambatovy, Juanita Montalvo, qui a fait la présentation de ce projet d’exploitation de nickel et de cobalt du pays, vendredi à leur siège à Ankorondrano, dans le centre d’Antananarivo.

A part ces bénéfices aux recettes de l’Etat, Juanita Montalvo a expliqué que le projet déploie des efforts dans la promotion des normes environnementales les plus élevées et a également des impacts socio-économiques directs sur la population notamment la création de plus de 10 000 emplois depuis le début du projet et environ 2 300 autres en plus, pendant la phase d’exploitation.

Rappelons que ce projet est un partenariat en co-investissement entre l’exécutant du projet, Sherritt International Corporation qui possède 40% de parts, Sumitomo Corporation et Korea Resources Corporation qui participent chacun à hauteur de 27,5% et Groupe SNC-Lavalin Inc, qui participe à hauteur de 5%.

Le site d’exploitation de cobalt et de nickel est situé près de Moramanga. Après préparation, le minerai est transporté sur un pipeline de 220 km de long vers l’usine de traitement, au sud de Toamasina, pour y être traité et raffiné. Le produit obtenu sera du nickel pur à 99,9 % et du cobalt de pureté comprise entre 99,3 et 99,8 %

60 000 tonnes de nickel, 5600 tonnes de cobalt et 190 000 tonnes de sulfate d’ammonium par an seront les prévisions du projet vers l’année 2014 car la production est prévue pour le début de l’année prochaine après l’achèvement de tous les travaux de construction, en 2010. (Xinhua)

GABON: La stabilité macroéconomique est cruciale selon le FMI

La mission du Fonds Monétaire International (FMI) dirigé par le chef de Division du département Afrique, M. John Wakeman-Linn, a indiqué ce vendredi à Libreville, la disponibilité de l’institution à appuyer l’Etat gabonais dans la mise en œuvre d’un programme d’investissement ambitieux visant à favoriser la relance de l’économie nationale, l’optimisation du climat des affaires et l’amélioration de la gouvernance, a constaté AfriSCOOP.

Cette mission du FMI qui a séjourné dans la capitale gabonaise du 2 au 12 mars 2010, a examiné le plan d’émergence économique du Gabon et les priorités du nouveau gouvernement en vue d’appuyer au mieux les autorités du pays, dans la relance de l’économie nationale.

« l’économie gabonaise a connu en 2009, une année difficile en raison d’une part du contexte nationale particulier, marqué entre autre par des évènements sociaux douloureux, mais également l’organisation de l’élection p résidentielle, accentué d’autre part par une conjoncture internationale morose. De ce fait, les résultats économiques arrêtés dans le cadre du programme de l’accord de confirmation n’ont pas été tous atteints en 2009 » indique le FMI.

Aussi, la mission a encouragé les autorités à revoir le rythme d’accélération des investissements et à tester rapidement les nouvelles mesures prises dans le cadre de la rationalisation de la chaîne de la dépense publique et la recherche de son efficacité en mettant un accent tout particulier sur les dépenses d’investissement de l’Etat.

Cependant, de son côté, le gouvernement gabonais a clairement précisé qu’il souhaiterait avoir une relation très étroite avec le FMI.

Pour le chef de la mission du FMI, M. John Wakeman-Linn, plusieurs éléments éventuellement laissent entrevoir la satisfaction de cette mission à Libreville, « … nous sommes satisfait des politiques du gouvernement, comme je vous l’ai dit, nous nous appuyons sur l’orientation générale du gouvernement, de la diversification de l’économie, de l’investissement dans le secteur privé, de l’amélioration de la gouvernance et améliorer la qualité de vie du gabonais moyen ».

Dans le contexte du budget, la mission a estimé que l’audite de la fonction publique était une excellente chose dans la mesure où elle a permis d’identifier les employés fictifs mais qui étaient cependant salariés. « C’est une étape très importante pour le gouvernement, d’économiser de l’argent autrement qui serait perdu ou gâche.

En outre, il y a une mesure pour l’amélioration de la gouvernance, environ 50 milliards de francs CFA de réduction sur des éléments qui, le pensait-il n’étaient pas intéressant et donc cela libérait des ressources pour des investissements et c’est un changement dont nous nous réjouissons » a soutenu M. John Wakeman-Linn.

Sénégal : le M23 lance « l’assaut final » contre Wade

Le Mouvement du 23 juin (M-23), un groupement de l’opposition et des organisations de la société civile, envisage diverses actions dans la banlieue de Dakar et à l’intérieur du pays, à partir de lundi prochain, en vue d’un retrait définitif de la candidature du président Abdoulaye Wade pour un troisième mandat.

« Dès le 23 janvier, nous allons organiser une grande manifestation dans la banlieue de Dakar, à Guédiawaye plus précisément pour imposer au président (Wade) le retrait de sa candidature », a annoncé Alioune Tine, coordonnateur du M-23, au cours d’un point de presse, mardi à Dakar.

Cette rencontre avec les journalistes était précédée par la conférence des leaders du mouvement contestataire. Des chefs de coalitions de partis, des personnalités indépendantes et plusieurs candidats déclarés ont pris part à cette rencontre préparatoire à cette série de manifestations.

« Tous les leaders sans exception ont réaffirmé le combat de continuer la lutte jusqu’au bout. C’est un tournant décisif’’, a insisté M. Tine, parlant « d’assaut final contre la candidature de Me Wade ».

Pour lui, ce sera une première mobilisation dans la banlieue. « Des caravanes vont circuler à travers Pikine et Guédiawaye, parce que c’est la première fois que nous organisions dans la banlieue. Ces mêmes caravanes vont sillonner les villes de l’intérieur et jusqu’aux villages pour sensibiliser sur cette manifestation », a-t-il expliqué.

Selon les responsables du mouvement du 23 juin, cette série de manifestation va se poursuivre un peu partout dans le pays jusqu’au 29 janvier prochain, date à laquelle le Conseil constitutionnel doit publier les candidatures à la présidentielle du 26 février prochain.

« Il n’y aura pas de répit jusqu’à cette date très attendue et si d’aventure, les juges constitutionnels vont valider la candidature, nous allons le considérer comme un coup d’Etat constitutionnel », a souligné, ferme, le coordonnateur du M-23.

Au Sénégal, la candidature est l’objet d’une vive controverse entre la majorité présidentielle, qui la soutient sans réserve, et l’opposition et la société civile réunies au sein du M-23, qui la combattent vivement. La majorité présidentielle renforcée par les conclusions de juristes internationaux qui ont pris part à un séminaire organisé à cet effet à Dakar, ont affiché de leur volonté de la défendre fermement. Ainsi les parties soulignent l’importance de l’avis que doit rendre le Conseil constitutionnel sur la validité de la candidature du président Wade à un nouveau mandat.

Le M-23, mouvement baptisé d’après la grande manifestation de l’opposition et des organisations de la société civile du 23 juin 2011, qui avait contraint le président Abdoulaye Wade à retirer un projet de loi de modification de la constitution, par voie parlementaire, pour instaurer un ticket vice-président et président de la République, et ce dernier serait éligible avec 25% des suffrages exprimés.

http://www.afriscoop.net

Chefs d’entreprises et femmes d’influence : témoignages

« Une nouvelle génération de femmes entrepreneurs »

Candide Bamezon-Leguede
Togo – secteur de l’artisanat
55 ans – 3 enfants

« Après avoir travaillé pendant 22 ans dans des organisations internationales, j’ai décidé de revenir dans mon pays et de m’y installer durablement avec ma famille. J’ai alors fondé, il y a 10 ans, une entreprise de créations artisanales. Je fais travailler 20 à 25 artisans. Des forgerons, des potiers, des ébénistes… L’idée étant de produire des objets modernes à partir de nos traditions et notre savoir-faire.

A l’ENA, je viens acquérir des techniques de management pour mieux gérer mes équipes. Quand on est une femme, ce n’est pas simple d’imposer une certaine autorité aux hommes.

Les Togolaises sont traditionnellement des femmes entrepreneurs. Elles gèrent plusieurs petites activités pour pourvoir répondre aux besoins de leur famille. Mais elles ont en général un niveau d’éducation assez faible et sont cantonnées au secteur informel.

Au sein de l’association des femmes chefs d’entreprises que je préside, notre objectif est de faire naître une nouvelle génération de femmes entrepreneurs. Des femmes qui accèdent à un bon niveau d’éducation, qui initient de nouvelles techniques de management et qui s’imposent dans le secteur formel. Mais il reste beaucoup à faire.

LOBBYING

En ce moment, nous faisons un gros travail de lobbying pour permettre aux femmes chefs d’entreprise de décrocher des marchés publics. Pour l’instant, elles sont inexistantes dans ce secteur réservé aux hommes. Nous plaidons pour la mise en place de quotas. On souhaiterait que 10 à 15 % des marchés publics soient réservés aux entreprises tenues par des femmes. Mais de notre côté, il faut que l’on prépare les Togolaises à ces nouveaux défis.

Au Togo, il existe encore de nombreux freins à l’entreprenariat féminin. Par exemple, une femme a pour obligation de montrer son certificat de mariage pour créer son entreprise. Comme s’il fallait être mariée pour savoir bien gérer son affaire !  »


Esther Diendere Rambe du Burkina Faso

« Vous ne paraissez pas crédible »

Esther Diendere Rambe
Burkina Faso – secteur agroalimentaire
47 ans – 3 enfants

« Biologiste de formation, pendant plus de 20 ans, j’ai enseigné en collège et lycée. C’est en voulant expliquer la transformation du lait à mes élèves que j’ai eu l’idée de monter une « fromagerie pédagogique ». Dix ans plus tard, c’est devenu une véritable entreprise de transformation de produits laitiers. Nous produisons aussi des jus à partir de fruits locaux et nous conditionnons l’eau en sachet.

MODERNISER

Aujourd’hui, je voudrais moderniser l’unité, investir dans du nouveau matériel, embaucher un peu plus, et parvenir à vendre au-delà du Burkina Faso et pourquoi pas en Europe ! Je mise notamment sur nos jus de fruits très originaux.

Mais en tant que femme, ces projets ne sont pas simples à mener. Vous ne paraissez pas crédible. C’est comme si l’investissement que j’envisage de faire serait au-dessus de mes capacités. J’ai donc beaucoup de difficultés à trouver des sources de financement. J’ai besoin de garanties solides. D’ailleurs, pour obtenir les crédits qui m’ont permis de lancer la fromagerie, j’ai dû demander à mon mari qu’il m’autorise à utiliser le titre foncier de la famille.

Cette formation de management à l’ENA arrive vraiment au bon moment pour moi ! »


Justine Thunkam Diffo, juriste camerounaise

« Une pépinière de 4 à 5 salariés »

Justine Diffo Tchunkam
Cameroun – secteur des nouvelles technologies
45 ans – 4 enfants

« Enseignante chercheur en droit, j’ai identifié un vrai besoin dans le milieu universitaire camerounais : l’accès à la documentation. Nos bibliothèques sont peu fournies. Elles n’ont quasiment pas de livres récents. Il faut prendre l’avion et partir à l’étranger pour accéder à une documentation de qualité.

En 2003, j’ai eu l’idée de collecter les mémoires et les thèses soutenues dans nos universités pour créer une base de données. Avec l’aide de collègues, j’ai créé un réseau : le Service d’étude et de recherche virtuelle. Mais nous nous heurtons à de nombreux obstacles.

ECONOMIE DE LA CONNAISSANCE

D’abord les gens ne comprennent pas l’intérêt d’investir dans l’économie de la connaissance. Or, c’est un projet qui demande de l’argent. Par ailleurs, nous avons un gros souci technologique. Nous avons besoin d’une connexion Internet haut débit avec une bande passante stable pour pouvoir télécharger de gros fichiers. Or, au Cameroun, nous en sommes loin.

Aujourd’hui, je pense transformer ce projet associatif en une véritable entreprise avec la mise en place d’une pépinière de 4 à 5 salariés. L’idée est de faire payer l’accès aux informations que nous aurons rassemblées et éditées sur le net. Nous ciblons le monde universitaire mais aussi les professionnels du droit comme les avocats ou notaires.

Au Cameroun, la procédure pour fonder une société a été allégée et reste accessible aux femmes. Par contre les banquiers restent méfiants. Nous sommes pour eux un « mauvais risque ». Ils ont peur que les femmes mélangent trop l’émotion et le professionnel et que la maternité ralentisse leur activité. Ils réclament toujours plus de garanties. J’ai donc dû demander de l’aide à mon mari qui dispose d’un salaire beaucoup plus élevé que le mien !  »

Petites IA et grand impact : quand l’intelligence artificielle est mise au...

À l'évocation de l’intelligence artificielle (IA), on pense souvent aux grands modèles de langage qui font les gros titres des médias — des systèmes massifs,...
Perspectives économiques régionales

Quelles sont les perspectives économiques régionales ?

La Banque mondiale publie des projections économiques semestrielles pour chacune des régions du monde en développement : Afrique subsaharienne, Asie de l’Est et Pacifique, Europe...