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CAN 2017, les éléphants : et de trois pour Hervé renard

S’il y a une sélection qui était attendue à cette phase finale de la CAN du Gabon, c’est bien celle des Éléphants de Côte d’Ivoire

Pour trois raisons principales : elle a une longue et respectable tradition de la Can depuis l’époque des légendaires Eustache Manglé, Laurent Pokou, Kallet Bialy, jusqu’à celle, récente des Serge Aurier, Max Gradel, en passant par la génération de Gadji Céli, Ben Badi et celle d’Arouna Dindané, Baky et autres, Yaya Touré, marquée et conduite par Didier Drogba.

La deuxième raison est la présence de cette équipe dans le football mondial : les Eléphants sont crédités de trois expéditions de Mondial (2006, 2010, 2014) qui en ont ajouté à leur gloire. Enfin, c’est l’équipe détentrice du trophée (deux fois vainqueur de de la Can – 1992 et 2013).

Voilà donc, sur la carte de visite, le poids dont pèse l’équipe de Côte d’Ivoire. Tous les spécialistes s’accordaient sur le fait qu’elle défendrait fièrement et crânement son titre acquis de haute lutte en 2015 en Guinée Equatoriale face aux Black Stars du Ghana, aux termes de tirs au but, tout aussi historiques que ceux de 1992, à Dakar, qui ont vu le sacre des « pachydermes » de Côte d’Ivoire.

Hervé Renard, cet autre vrai sorcier blanc

Mais voilà, les choses se sont plutôt mal passées pour la sélection ivoirienne : deux matchs nuls et une défaite, sur un total de 3 rencontres. L’analyse technique des matchs donne une équipe en déficit d’inspiration et de leader. En réalité, aucun joueur de cette sélection ne peut faire la décision au cours d’une rencontre. C’était peu, sinon trop insuffisant pour contrarier les héritiers de Faras conduits par un entraîneur des plus géniaux, et qui fait le bonheur des sélections qu’il encadre : Hervé Renard. Rusé et malicieux comme l’animal dont il porte le nom.

La vedette et le grand vainqueur de ce match, c’est incontestablement lui, Hervé Renard, cet autre vrai sorcier blanc, qui aura donc, à l’examen de ses performances face aux Eléphants de Côte d’Ivoire, décidé de contrarier l’équipe ivoirienne qu’il se plaît à mystifier à chaque rencontre. Qu’on en juge :

  1. Dans un stade Félix Houphouët-Boigny rempli de supporteurs euphoriques et confiants, Hervé Renard, alors à la tête de la sélection nationale locale de Zambie, bat les Eléphants locaux lors du match d’ouverture du championnat d’Afrique des nations (CHAN) au stade Félix Houphouët-Boigny, en présence du Chef de l’Etat d’alors, Laurent Gbagbo. Et d’un.
  2. Gabon. Finale de la CAN co-organisée par le pays de Bongo et la Guinée équatoriale. Hervé Renard, sélectionneur de l’équipe de la Zambie, brise le rêve de la Côte d’Ivoire. Et toujours dans un stade plein de supporters ivoiriens avec, à leur tête un autre Chef d’Etat ivoirien, Alassane Ouattara. Et de deux.

Enfin, ce 24 janvier 2017. Il vient encore de faire descendre les Eléphants de leur piédestal. Le tenant du titre est ainsi tombé, comme les Super Eagles du Nigeria, en 2015. Et de trois donc.

Cette élimination prend un autre sens, extra-sportif, dans le contexte social que traverse la Côte d’Ivoire : les résultats des Eléphants montrent que cette équipe ne réalise presque jamais de performances quand le pays est en proie à des divisions socio politiques. C’est une sélection qui échoue toujours, et souvent, proche du but.

Comme ce fut le cas sous l’ère du Président Gbagbo qui aura pourtant donné des moyens colossaux aux footballeurs ivoiriens de hisser haut le drapeau du pays et, par ricochet, donner du crédit à son image et à sa politique. Didier Drogba et ses compagnons n’ont jamais pu remporter le trophée ; et les Ivoiriens durent se contenter en 2006 de fêter des finalistes perdants, qu’ils se complurent à considérer comme des héros ! Idem en 2012, au Gabon. N’oublions pas les échecs des campagnes de 2008 et 2010 au Ghana et en Angola. L’expérience montre donc que les Eléphants ne réussissent que lorsque leur pays baigne dans une atmosphère de paix et de concorde relative.

Ne nous voilons donc pas la face : nombreux sont les Ivoiriens qui sont satisfaits de cette défaite, car elle consacre un peu l’échec des dirigeants du pays. C’était le cas sous l’ère de Laurent Gbagbo où les militants et supporteurs du camp politique adverse n’ont fait que souhaiter l’échec de la sélection nationale ! Les Ivoiriens gagneraient donc à s’unir autour de leur sélection. Mais à un seul prix : que le peuple lui-même soit uni.

Au-delà de la déception morale, c’est près de quatre milliards de francs que le pays aura investis dans une entreprise qui n’aura rien donné. Quatre milliards ! De quoi construire un grand marché communal, ou quelques centres hospitaliers ruraux, ou doter les hôpitaux, vétustes, de médicaments de première nécessité. Quatre milliards, c’était pour toute la campagne. Mais les Eléphants sont éliminés avant terme. Les Ivoiriens ont donc le droit de s’interroger sur l’utilisation du reste de cette somme : ne pourrait-on pas l’affecter à des œuvres d’intérêt collectif ?

En attendant, saluons sportivement la performance d’Hervé Renard. Et disons tout tristement : Dommage ! Car une victoire des Eléphants à cette Can aurait été une belle occasion de célébrer Laurent Pokou dont les obsèques ont été reportées à la fin de cette 31è édition de la fête du foot africain. Ce football africain qu’il aura marqué de son talent.

La Côte d’Ivoire entre grogne des fonctionnaires, soulèvement de l’armée et intimidation

La Côte d’Ivoire est rentrée depuis ce mois de janvier dans la IIIè République. En ligne de mire, les nominations d’un vice-président et du Premier ministre sous cette ère. A la clé, une nouvelle constitution, un nouveau gouvernement et la reconduction de Guillaume Soro au perchoir de l’Assemblée nationale. On attend la nomination du président du sénat et ses collaborateurs.

A l’observation, cette nouvelle ère, au lieu de susciter joie et satisfaction au sein de la communauté nationale, voit surgir de partout une fronde sociale : soulèvement des ex-rebelles et grève des fonctionnaires, le tout sous fond de malaise social qui perdure depuis plusieurs semaines.

 

De la mutinerie

On peut dire que le nouveau gouvernement a été investi sous un air de révolte : la mutinerie à Bouaké. Pendant que le Chef de l’Etat et son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly s’accordaient sur le démarrage de la IIIè République, des sons discordants se faisaient entendre du côté de la Grande muette qui, sous nos tropiques, a toujours été plutôt bruyante, voire très bruyante. Des soldats basés à Bouaké (2èmeville de la Côte d’Ivoire, située au Centre), fief de l’ex-rébellion, réclament des primes de guerres d’une valeur de 12 millions et une villa pour chacun des 8400 soldats.

Un soulèvement qui a eu un dénouement positif puisqu’un accord a été trouvé avec le gouvernement. Les mutins ont obtenu le paiement de cinq millions FCFA et le principe du paiement d’une somme d’un million par mensualité, jusqu’à épuisement des dus.  Ce règlement, à défaut d’apporter  l’accalmie dans les casernes, a plutôt suscité une grogne populaire qui a touché la quasi-totalité des casernes du pays. Les ex-Forces de Défense et de Sécurité, (ex-FDS), réclament aussi leur part de la cagnotte. Eux parlent « d’effort de paix et ou de guerre ».

Si les mutins ont, pour leur part, obtenu gain de cause, la situation sociale elle n’est plus à la normale. L’émergence prônée par le Chef de l’Etat a pris du plomb dans l’aile avec depuis environ trois semaines d’une grève générale des fonctionnaires. L’objectif est le retrait de la réforme de la retraite et le paiement des arriérés d’un montant de 243 milliards FCFA.

Si d’un côté, le gouvernement a satisfait à la revendication des mutins, de l’autre côté, l’on assiste à un traitement variable du même dossier de revendications : celles, pacifiques, des fonctionnaires, se butent au mur de refus du gouvernement de céder ; c’est la règle classique du deux poids deux mesures. La revendication pécuniaire des fonctionnaires est pratiquement rejetée du revers de la main par les autorités. Depuis 48heures, l’on annonce quelques avancées dans le traitement de ce dossier : le gouvernement aurait satisfait à quatre sur les six importantes revendications de ces travailleurs du public. Mais rien de tout cela n’est concerné tant une nébuleuse entoure cette crise sociale que l’autorité semble avoir du mal à maîtriser.

De grosses pertes économiques pour la Côte d’ivoire…

Cette grève des fonctionnaires, qui dure depuis environ trois semaines, ne peut pas être considérée comme banale. Nul doute qu’elle paralyse non seulement le fonctionnement de l’administration, mais aussi et surtout l’économie. Il est évident que l’évaluation du préjudice et des pertes sera amère.

Il urge que le gouvernement discute véritablement avec les grévistes. Outre le dialogue, les dirigeants sont dans l’obligation de payer ne serait-ce qu’une part des arriérés et indemnités dus aux fonctionnaires. Vu qu’ils ont soldé la question pécuniaire des soldats mutins. Car, ce sont eux qui ont ouvert la boîte de pandore. Au-delà des interprétations et lectures plus ou moins alarmantes que nous servent les réseaux sociaux sur cette crise, au-delà aussi des articles polis que nous servent aussi les journaux inféodés au pouvoir, force est de constater que l’Autorité ne semble vraiment plus savoir où donner de la tête. Il lui faudra pourtant beaucoup de lucidité pour juguler cette crise.

Guerre contre la burqa au Maroc

Une femme porte la burqa au Maroc
Une femme porte la burqa au Maroc

Dans une circulaire adressée aux fabricants et vendeurs de la burqa, le ministère de l’Intérieur marocain prohibe à compter du 09/01/2017 la confection et la commercialisation dudit vêtement.

Sans motiver cette décision, ni en préciser la portée temporelle, cette dernière viendrait s’insérer selon toute vraisemblance au dispositif de lutte anti-terroriste, entendu l’ampleur de la menace qui pèse sur le royaume.

Cette mesure est-elle appropriée ou au contraire abusive, voire contreproductive ?

S’amplifiant dans le monde entier, les menaces terroristes mettent l’Etat de droit à l’épreuve. Entre garantir la sécurité publique et éviter d’empiéter sur les libertés et droits fondamentaux des citoyens, le dilemme est cornélien !

Très souvent, la réponse antiterroriste s’inscrit dans le cadre d’une réaction cathartique des autorités où la peur et la colère trouvent le moyen de s’exprimer juridiquement. Le résultat en sera souvent l’adoption de mesures restreignant sévèrement les libertés, ce qui n’est pas sans prêter à discussion.

D’une part, dans l’ordre des priorités et de la logique, l’on serait plutôt enclin – en prenant notamment appui sur la célèbre affirmation d’Alain Peyrefitte : «La sécurité est la première des libertés» – à faire primer l’impératif de sécurité sur celui de la liberté ; sinon que vaut vraiment cette dernière si nous allions l’exercer dans l’insécurité ?

D’autre part, et dans l’ordre cette fois-ci du droit et même de l’éthique, une question d’autant plus ardue se pose, celle de déterminer si la sauvegarde de la sécurité justifierait de réduire la liberté, voire légitimer des dérives sécuritaires ? Etat conséquentialiste ou déontologue ? Telle est la bonne question à se poser face aux procédures de coercition qu’implique inéluctablement la lutte anti-terroriste.
En tout état de cause, l’Etat sera bel et bien admis, un jour ou l’autre, à tempérer les libertés quand la sécurité sera menacée, mais non sans fondement juridique valable, tiré en l’occurrence de l’article 4 du Pacte International relatif aux Droits Civiques et Politiques, lequel prévoit cinq critères à respecter, à savoir : l’existence d’un danger public, la légalité (i.e. caractère publique de la décision), la proportionnalité (temporelle et spatiale), la conformité aux engagements internationaux, et la non-discrimination.

La circulaire susmentionnée respecte-t-elle ces prescriptions ? Pas si sûr.
Si la décision a été rendue publique et que le danger qui la sous-entend est bien manifeste et ce au vue du nombre grandissant des attentats avortés, mais aussi et surtout le rapatriement depuis l’Europe de djihadistes maghrébins, sans compter les multiples menaces directes reçues à ce jour de Daesch ; on ne sait encore rien de sa proportionnalité, plus particulièrement son caractère provisoire, étant entendu que la temporalité limitée est l’essence de toute mesure d’exception ayant pour objectif ultime le retour à la normalité.

Qui plus est, cette mesure serait discriminatoire à l’égard des adeptes de la burqa et contreviendrait aux engagements internationaux souscrits par le Maroc en termes de liberté vestimentaire d’abord, puisque cette décision renferme implicitement une interdiction progressive du port de ce vêtement ; puis la liberté de religion.

Une femme porte la burqa au Maroc
Une femme porte la burqa au Maroc

Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue que se couvrir à l’aide d’une burqa fait partie intégrante de la religiosité d’une portion de la population. Cela ne fera que générer des indignations profondes parmi les milieux salafistes s’étant sentis visés au fond de leur foi musulmane, ainsi que parmi les intellectuels libéraux (nonobstant leur retenue idéologique) lesquels estiment que la liberté couvre deux acceptions indivisibles : choisir de porter la burqa ou de ne pas la porter.

Ainsi, combattre le terrorisme ne peut se faire par n’importe quel moyen, surtout quand cela sape un vivre-ensemble sain, ainsi que les valeurs promues par l’Etat et codifiées par ce dernier dans la Constitution qui figure au sommet de la hiérarchie juridique. Pour cela, on ne devrait donc pas cautionner l’interdiction de la burqa, compte tenu en plus de l’efficacité douteuse de pareille mesure d’un point de vue pratique.
D’abord, celle-ci reposant sur une logique de suspicion comme quoi les terroristes peuvent se déguiser avec une burqa, on se demanderait quelle serait la véritable probabilité de pareil scénario ? Combien d’attentats ont été commis par des hommes déguisés avec une burqa? Si le port de la burqa nourrit des doutes sur l’identité de la personne en question, les terroristes potentiels chercheront surtout à éviter de la porter car c’est un mauvais déguisement.

Bien au contraire, ils s’habilleront plutôt comme les autres pour ne pas attirer l’attention. De même, qu’en raisonnant par analogie : si pour contrer la menace terroriste, on interdit la burqa ; ne devrait-il pas en être fait autant pour les mini-jupes afin de réduire le taux des agressions sexuelles

Ensuite, cette prohibition peut avoir un effet contreproductif en ce qu’elle susciterait un ressentiment des conservateurs qui se sentiraient stigmatisés et résisteraient – en guise de riposte – en contournant ladite prohibition par la création d’un marché noir de la burqa. Notons que ça pourrait aussi induire une réaction de violence en chaîne, ce qui favoriserait le terrain d’une radicalisation encore plus profonde, à des actes terroristes usant du caractère injuste du bannissement de la burqa comme instrument de propagande.
Somme toute, pour les raisons tant de droit que des fait évoqués, nous concluons qu’en déclarant la guerre à la burqa, l’Etat pourrait pêché par excès de zèle. Un compromis serait possible en respectant la liberté vestimentaire dont le port de la burqa. Les femmes concernées devraient par contre accepter les contrôles de police quand le besoin est manifeste et légitime.

Bien évidemment, il faudrait que ce soit encadré et circonscrit dans le temps pour ne pas respecter une liberté en piétiner une autre.

Enfin, l’Etat devrait attaquer le mal à la racine, c’est-à-dire agir sur les origines tant économique que socioculturelle de l’extrémisme, en misant sur des mesures qui porteront leurs fruits dans le long terme, notamment l’éducation et la réforme du discours religieux lui-même responsable de la subordination de la femme.

Asmaa Bassouri, doctorante en droit international, Université Cadi Ayyad Marrakech (Maroc).
Avec Libre Afrique

Microsoft et Ecobank sur le numérique

Microsoft, leader mondial en matière de logiciels, de services et de solutions informatiques et Ecobank Transnational Incorporated, société mère du groupe bancaire panafricain Ecobank, ont signé un protocole d’accord visant à accompagner les efforts des gouvernements pour moderniser et élever les normes des grandes villes du continent grâce à des solutions numériques de pointe.

Le protocole d’accord porte sur la modernisation des secteurs qui auront l’impact le plus immédiat et le plus important pour les pays africains.

Ces secteurs comprendront les décaissements de bourses et les frais de scolarité dans le secteur de l’éducation ; la collecte par les municipalités auprès des vendeurs du marché et des petites boutiques ; les règlements des licences pour les véhicules et des permis de conduire ainsi que les e-visas et les e-passeports. L’accord soutient également la mise en œuvre d’un programme complet des e-compétences et d’alphabétisation numérique. D’autres domaines clés tels que l’enregistrement des terrains et le recouvrement des droits dans les services municipaux et hospitaliers devraient faire l’objet d’une modernisation considérable.

« Chez Microsoft, notre objectif est d’aider les sociétés à se transformer numériquement, du consommateur à l’ensemble des services gouvernementaux »

Cette collaboration résulte de la pression croissante sur les villes africaines due à l’urbanisation et de la nécessité de fournir des services qui assureront un environnement plus sain et plus sûr, de manière juste, ouverte et durable.

« Chez Microsoft, notre objectif est d’aider les sociétés à se transformer numériquement, du consommateur à l’ensemble des services gouvernementaux », a déclaré Amr Kamel, directeur général de Microsoft pour l’Afrique de l’Ouest, de l’Est et centrale. « Toute nation correctement soutenue par la technologie peut se transformer en un écosystème intelligent, capable de s’engager avec ses citoyens, d’autonomiser les employés et d’optimiser les opérations pour améliorer considérablement leurs vies. »

Afin de garantir une modernisation efficace des secteurs clés des gouvernementq, Microsoft et Ecobank collaboreront à la mise en commun des meilleures pratiques et des conseils techniques à l’intention des fonctionnaires ou des citoyens qui utiliseront régulièrement les applications.

Amr Kamel, Directeur de Microsoft Afrique
Amr Kamel, Directeur de Microsoft Afrique

Le directeur général du groupe Ecobank, Ade Ayeyemi, a déclaré : « Microsoft est une marque mondialement reconnue. Nous sommes heureux de nous associer à Microsoft pour aller plus vite sur notre stratégie de transformation numérique, dont le principal objectif est d’accroître l’inclusion financière en Afrique. »

Le Gabon entre amateurisme et irresponsabilité

Les Panthères du Gabon ont été éliminées de la CAN 2017 par les Lions indomptables du Cameroun aux termes d’un match nul (0-0) à Franceville dimanche face aux Lions indomptables du Cameroun

Les Gabonais pourtant soutenus par leur public ne verront pas les quarts de finale. Ils ont enregistré trois matchs nuls sur les trois rencontres livrées. Pour l’histoire de la CAN qui est à sa 31e édition de 1957 à nos jours, c’est la troisième fois de que le pays organisateur est bouté hors de la course à l’étape de la phase de poule. La sélection à avoir ouvert ce type de contre-performance  dès le premier tour, est celle de la Cote d’Ivoire. C’était en 1984 à la seule édition de la CAN que le pays a organisé. A cette occasion, le président d’alors, Félix Houphouët-Boigny dira de l’équipe ivoirienne que « ce sont des Eléphanteaux ». Bons perdants, les ivoiriens n’ont pas boudé le reste de la compétition ; et à chaque rencontre, les stades du pays accueillirent un grand public, pour l’honneur du football.

Dix ans plus tard, les Aigles de Carthage tombent sur leur sol, au premier tour en 1994 à Tunis. La troisième contre-performance est la récente : celle des Panthères du Gabon. Les « enfants » de Bongo sortent ainsi par la petite porte avec un goût d’inachevé tant pour les joueurs que pour le pays. Tout un peuple y a cru surtout avec les performances de leur sélection lors des dernières compétitions de la CAN. En 2012 co-organisateur de cette épreuve avec la Guinée-Equatoriale, les Panthères avaient atteint les quarts de finale, comme en 1996 en Afrique du Sud. (Ce sont leurs deux plus grandes performances en sept phases finales (1994, 1996, 2000, 2010, 2012, 2015, 2017).

En dépit de leur volonté, Pierre-Emerick Aubameyang, Denis Bouanga et autres n’ont pu trouver le chemin des filets pour franchir cette étape et mettre du baume au cœur de leurs concitoyens, en tête le chef de l’Etat Aly Bongo qui avait effectué le déplacement. Hélas.

Défaite amère comme toute défaite, certes ; mais surtout défaite prévisible et logique.

Le Gabon, à défaut de remporter ‘‘sa’’ CAN, ne s’est pas donné les moyens d’arriver loin à ce rendez-vous africain du football. Plusieurs facteurs expliquent cette sortie loin d’être honorable : les instabilités politiques survenues lors de la dernière élection présidentielle, les difficultés organisationnelles de la Fédération gabonaise de football. Il s’agit, entre autres, du changement de sélectionneur à quelques mois de la CAN. Ce qui a bien évidemment été à l’origine d’une préparation tronquée. La sélection n’a pas eu de temps de travail nécessaire avec le sélectionneur national, l’Espagnol Jose Antonio Camacho.

Ce dernier n’a eu environ qu’un mois pour préparer sa sélection. Jose Camacho est arrivé au mois de décembre 2016. Alors que la CAN débutait le 14 janvier 2017. Insuffisant pour un sélectionneur fut-il le meilleur ou le plus fort.

Au total, travail approximatif. Vraisemblablement, et de l’avis de tous, amateurisme, improvisation, manque d’ambition nationale, lacunes technocratiques, déficit de ferveur et enthousiasme patriotique, en somme, toutes tares qui gagnent fortune encore en Afrique et qui condamnent nombre de pays du continent à l’échec, ont prévalu dans la gestion de l’équipe nationale gabonaise. Peut-être qu’ici, l’on a dû investir foi absolue en des forces cabalistiques pour gagner cette compétition : les pouvoirs magiques de quelque grand sorcier pygmée qui a dû promettre d’offrir cette coupe au peuple gabonais sans aucune préparation rationnelle.

L’Afrique et ses naïvetés !

Cette contre-performance du Gabon est impardonnable car, le Gabon n’est pas un novice dans l’organisation d’une telle compétition. Rappelons que la finale remportée par la Zambie au détriment de la Côte d’Ivoire avait eu à Libreville. Manifestement, la Fédération gabonaise de football a fait fi de tout ce capital d’expériences qui eût pu servir à honorer le drapeau de ce pays. Il faut s’attendre à de rudes sanctions dans le monde du sport et foot gabonais, après les festivités.

Les femmes entrepreneurs de RDC, entre nécessité et ambition

Le téléphone mobile est un levier de développement de entrepreneuriat - Photos Thierry BARBAUT - Côte d'ivoire 2017
Le téléphone mobile est un levier de développement de entrepreneuriat - Photos Thierry BARBAUT - Côte d'ivoire 2017
  • Il faut distinguer en RDC deux catégories de femmes entrepreneurs : celles qui le sont par nécessité et celles qui souhaitent développer leur activité.
  • Les difficultés d’accès à des financements, le manque de services d’accompagnement, une réglementation inadaptée, les préjugés sociaux, de lourdes responsabilités familiales et un faible niveau d’instruction sont les principaux obstacles à l’entrepreneuriat féminin.
  • Des réformes axées sur l’égalité entre les sexes, l’essor du crédit-bail et une nouvelle génération de programmes de formation ciblés peuvent créer un environnement dynamique et propice à l’entrepreneuriat féminin dans le pays.

Chaque matin, sur les berges du lac Tanganyika, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), une femme d’une quarantaine d’années fait sécher des poissons qu’elle ira ensuite vendre à Kalemie, à quelques kilomètres de là. Elle s’installe stratégiquement à l’intersection de deux axes routiers : les passants et les gens qui vont travailler s’arrêtent souvent devant son petit étal pour acheter à manger. À la fin de la semaine, avec un peu de chance, elle aura de quoi nourrir ses huit enfants et acheter d’autres poissons à faire sécher.

À l’autre bout du pays, dans la capitale, Kinshasa, Kany Véronique Mafuta dirige une petite entreprise qui produit de la farine de manioc. La demande locale est forte, mais cette femme entrepreneur n’a pas les moyens d’acquérir de nouveaux équipements pour développer son activité : les banques ne lui ont proposé que des prêts à des taux d’intérêt prohibitifs.

Une réalité plurielle

Il faut distinguer en RDC deux catégories de femmes entrepreneurs. Il y a d’une part des femmes qui se lancent dans une petite activité par nécessité, pour joindre les deux bouts : elles vendent dans la rue des plats qu’elles ont cuisinés, revendent des produits manufacturés ou de grande consommation dans les zones rurales, ou font du petite commerce transfrontalier.

D’autre part, on trouve aussi des femmes qui créent une entreprise et tentent de la développer sur un segment de marché prometteur. Les études montrent que, dans les villes, ces petites et moyennes entreprises (PME) dirigées par des femmes sont principalement concentrées dans trois secteurs : le commerce, les services et l’agriculture.

Le téléphone mobile est un levier de développement de entrepreneuriat - Photos Thierry BARBAUT - Côte d'ivoire 2017
Le téléphone mobile est un levier de développement de entrepreneuriat – Photos Thierry BARBAUT – Côte d’ivoire 2017

« L’entrepreneuriat féminin joue un rôle fondamental dans l’économie de la RDC. Nous voulions mieux comprendre les problèmes que ces femmes rencontrent, pour faire en sorte que nos projets à venir les aident effectivement à créer des entreprises viables et productives », explique Moustapha Ndiaye, directeur des opérations de la Banque mondiale pour la RDC. « Nous nous attachons à améliorer l’environnement économique pour les femmes — et pour les hommes — aussi bien dans les zones urbaines que dans les zones rurales. »

La productrice de farine de Kinshasa et la vendeuse de poisson séché de Kalemie ont toutes les deux l’esprit d’entreprise, mais leurs aspirations, leurs difficultés et leurs besoins sont très différents. Il faut donc un accompagnement personnalisé.

Celles qui se lancent dans l’entreprise par nécessité reflètent la réalité économique d’un pays fragile.

« Dans un pays où le taux de chômage est très élevé, la plupart des femmes n’ont pas d’autre choix que de créer une micro-entreprise pour subvenir aux besoins de leur famille », indique Milaine Rossanaly, spécialiste du secteur privé à la Banque mondiale. « En RDC, c’est bien davantage la recherche de moyens de subsistance que la recherche du profit qui motive les micro et petits entrepreneurs. »

Milaine Rossanaly estime qu’il faut soutenir ces femmes entrepreneurs en recourant à une approche globale qui associe la fourniture directe d’équipements, un accès à l’éducation, des soins de santé et une aide sociale.

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Kany Véronique Mafuta devant les sacs de farine de manioc qu’elle produit.

« L’entrepreneuriat féminin joue un rôle fondamental dans l’économie de la RDC. Nous voulions mieux comprendre les problèmes que ces femmes rencontrent, pour faire en sorte que nos projets à venir les aident effectivement à créer des entreprises viables et productives.  »

Les femmes entrepreneurs qui cherchent à développer leur activité ont besoin, elles, d’une aide ciblée pour lever les obstacles juridiques, institutionnels et financiers auxquels elles se heurtent.

Qu’elles travaillent par nécessité ou avec une ambition plus commerciale, les femmes entrepreneurs sont confrontées à une réglementation inadaptée et à des préjugés sociaux, elles ont de lourdes responsabilités familiales et leur niveau d’instruction est faible, mais, surtout, elles peinent à obtenir des financements. Outre les discriminations dont elles sont victimes, les femmes rencontrent également des problèmes plus généraux, que connaissent toutes les PME en RDC : le crédit est rare et cher car le secteur bancaire est sous-développé, et ce sont les micro-entreprises et les PME qui en pâtissent le plus. En 2013, selon l’enquête de la Banque mondiale auprès des entreprises (a), 7 % seulement des entreprises en RDC ont fait appel aux banques pour financer des investissements.

« Les inégalités entre les sexes ont des répercussions économiques importantes », note Klaus Tilmes, directeur au pôle Commerce et compétitivité du Groupe de la Banque mondiale. « Il faut d’abord comprendre ces obstacles, qui vont des normes culturelles à l’accès à un financement, si l’on veut non seulement autonomiser les femmes, mais aussi aider les pays en développement à devenir plus productifs et à créer des emplois. »

De surcroît, par manque de ressources, de formation technique et d’accès à la terre ainsi qu’à d’autres actifs, les femmes ne peuvent pas investir suffisamment de temps et de moyens dans leur entreprise.

Comment lever les obstacles ?

Afin de cerner l’environnement entrepreneurial complexe en RDC, le Groupe de la Banque mondiale a lancé en 2016 une étude-pilote sur les petites entreprises dirigées par des femmes. Diverses parties prenantes ont analysé l’entrepreneuriat féminin, au niveau national et local, et défini les actions à mener. La révision du Code de la famille a été l’une des priorités.

Pendant longtemps, le Code de la famille a interdit aux femmes mariées de signer un contrat, de faire enregistrer une entreprise, d’ouvrir un compte bancaire ou d’obtenir un prêt sans l’autorisation de leur époux. À l’issue de réformes portées par le ministère de la Justice et par le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, sa version révisée a été votée par le Parlement en juin 2016.

« Les inégalités entre les sexes ont des répercussions économiques importantes. Il faut d’abord comprendre ces obstacles, qui vont des normes culturelles à l’accès à un financement, si l’on veut non seulement autonomiser les femmes, mais aussi aider les pays en développement à devenir plus productifs et à créer des emplois.  »

Outre les obstacles juridiques, l’étude révèle que le manque d’accès à un financement est un problème crucial pour les femmes entrepreneurs souhaitant développer leur activité. Seulement 3,6 % des entreprises dirigées par une femme ont contracté un prêt bancaire (a), contre 10,2 % des entreprises dirigées par un homme. Cet écart s’explique notamment par les restrictions imposées par le Code de la famille, mais aussi par la faible connaissance que les femmes ont de la gestion d’entreprise et des questions financières, ainsi que par leur manque d’accès aux réseaux professionnels. De plus, l’étude constate qu’il y a peu de produits financiers adaptés aux besoins des femmes entrepreneurs dans les secteurs en croissance, tels que l’industrie légère ou l’agroalimentaire.

Les solutions proposées dans l’étude passent, entre autres, par des sources alternatives pour le financement initial, par la croissance du marché du crédit-bail et par des programmes de formation ciblés. En partenariat avec les pouvoirs publics, le Groupe de la Banque mondiale prépare actuellement la phase 2 de l’étude, qui consistera à apporter un financement et à donner des conseils pour expérimenter et mettre en œuvre ces solutions.

Comment sauver le système de retraite de la Côte d’Ivoire ?

A l’instar de plusieurs pays, les caisses de retraites de Côte d’Ivoire rencontrent beaucoup de difficultés qui ont amené le gouvernement à entreprendre en 2012 une réforme pour rétablir l’équilibre.

Cette réforme peut se résumer en un rallongement de l’âge de départ à la retraite (de 55 à 60 ans pour les personnels civils de la catégorie D à A3 et de 60 à 65 ans pour les personnels civils des grades A4 à A7) ; une hausse de la cotisation (de 18% à 25% du traitement brut indiciaire) ; et une réduction de la pension (de 2% à 1,75%), avec une nouvelle base de calcul des pensions prenant en compte les 15 meilleures années au lieu des 10 ans dans l’ancien système.

Malgré les nombreux avantages que le gouvernement attribue à cette réforme, les fonctionnaires ivoiriens s’opposent à sa mise en œuvre. Alors, cette réforme est-elle la solution idoine ?

La réponse est non.

Car un système étatique par répartition, où les jeunes actifs ayant un emploi aujourd’hui cotisent pour financer les « vieux » retraités, est condamné à la faillite tôt ou tard. En effet, la baisse continue du taux de croissance démographique et la hausse simultanée de l’espérance de vie des personnes âgées (+60 ans) constituent des défis pour ce système de retraite par répartition car il y aura plus de vieux donc plus de pensions à payer. Les prévisions indiquent que la population de plus de 60 ans représentera 6,41%[1] de la population ivoirienne en 2030 contre 3,5% actuellement. De plus, les statistiques indiquent que présentement un pensionné est pris en charge par 2,44 actifs.

Le nombre de retraités en Côte d’Ivoire est appelé à doubler d’ici 2050. Donc, pour que l’équilibre du régime soit maintenu il faudra 4 à 5 actifs pour prendre en charge un retraité. Or le nombre de fonctionnaires est estimé à 186 508 en 2015 pour une masse salariale de 1347 milliards de FCFA soit 46% des recettes fiscales. Ce ratio est largement au-delà de la norme communautaire qui est de 35% des recettes fiscales. Le gouvernement ne peut donc pas accroître indéfiniment le nombre de fonctionnaires.

En outre, le système de retraite par répartition ne peut pas fonctionner correctement à cause de la faiblesse de la création d’emplois. Les résultats de l’enquête nationale sur la situation de l’emploi et le secteur informel (ENSESI 2016) indiquait que 27,8% de la population en âge de travailler est en situation de chômage ou de sous-emploi. L’emploi qui se fait de plus en plus rare, et les jeunes y arrivent de plus en plus tard, tandis que la durée de leur cotisation se rétrécit par la force des réalités nouvelles du marché de l’emploi, l’un dans l’autre, ces deux facteurs impactent, de façon extrêmement régressive, le rapport numérique cotisants-bénéficiaires.

Par ailleurs, la mauvaise gouvernance et les dysfonctionnements sont inhérents à la gestion publique des caisses de retraite. De nombreuses fraudes et des paiements indus ont été constatés au niveau du système ivoirien de retraite par répartition. Selon le Directeur Général de la CGRAE, des efforts ont été faits pour réduire de 20% les charges liées à la fraude de 2012 à 2015.
Aujourd’hui, l’une des raisons du refus de la réforme par les fonctionnaires ivoiriens réside dans le fait qu’ils se sentent spoliés par cette réforme. Le régime par répartition peut être source d’iniquité, puisqu’il repose sur le principe que les actifs d’aujourd’hui financent les vieux d’aujourd’hui. Mais il n’y a pas de garantie que ces jeunes actifs, qui seront les vieux de demain, bénéficient à leur tour de leurs pensions. En effet, lorsque le système fera face à de nouvelles difficultés, ce qui est inéluctable si on poursuit avec le système actuel, la pension sera réduite ou non payée même si les bénéficiaires ont cotisé plus auparavant.

Ce système de retraite par répartition empêche la liberté de chacun de préparer sa retraite comme il l’entend (années d’activité, cotisations), et transmettre totalement ses économies à qui bon lui semble en cas de décès. Par exemple, selon la réforme de 2012, le conjoint du fonctionnaire décédé ne peut jouir de la pension que lorsqu’il aura atteint l’âge auquel le fonctionnaire décédé aurait pu jouir de la pension s’il était en vie.
Face aux difficultés du système par répartition et à la contestation de la réforme, il est important de changer de paradigme en adoptant la capitalisation. Le régime par capitalisation a beaucoup d’avantages. D’abord, la capitalisation est peu sensible aux déséquilibres dus à la dégradation de la structure démographique. Ensuite, le régime par capitalisation est plus équitable. L’équité requiert en effet que les pensions soient proportionnelles aux cotisations et qu’à contributions égales tous les retraités aient une pension comparable. Sur la base d’un contrat individuel, chaque assuré reçoit exactement ce à quoi il a droit. Quant à la liberté et à la responsabilité, l’âge de la retraite est une affaire de choix personnel aussi bien que le taux de cotisation.

Chacun doit être responsable de la gestion de son patrimoine. Du point de vue de l’efficacité du système, il faut noter qu’en cas de stabilité monétaire, lorsque les taux de capitalisation sont intéressants, les rendements nominaux sont très avantageux. Au niveau de l’efficacité macro-économique, la capitalisation permet la collecte d’une épargne suffisante pour l’investissement. Enfin, son efficacité financière réside dans sa capacité à constituer des réserves permettant d’assurer l’équilibre.

Cependant, pour que le régime par capitalisation marche, il faudrait satisfaire certains préalables. Il s’agit, entre autres, d’un système bancaire et financier sain et développé et d’une stabilité monétaire. Cela permet d’avoir des produits financiers diversifiés et moins risqués et une inflation maîtrisée.
En définitive, s’il est vrai que le système de retraite ivoirien mérite d’être réformé, le gouvernement ivoirien n’a pas réalisé la réforme appropriée. Car nous ne pouvons augmenter indéfiniment l’âge de départ à la retraite, les taux de cotisations et réduire la pension au moment où le coût de la vie devient de plus en plus élevé.

KRAMO Germain, Chercheur associé au CIRES, Côte d’Ivoire.

Davos : accord de facilitation des échanges

Le Dr Okechukwu Enelamah, ministre de l’Industrie, du commerce et des investissements, remet le document d’acceptation de l’accord de facilitation des échanges (AFE) au DG de l’Organisation mondiale du commerce, Robert Azevêdo, à Davos

Selon une étude de 2015 menée par des économistes de l’OMC, l’intégration complète de l’AFE permettrait de réduire les coûts commerciaux des membres de 14,3 % en moyenne, les pays en développement étant ceux qui y gagneraient le plus

Le Nigeria a ratifié l’accord de facilitation des échanges (AFE), devenant ainsi le 107e membre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à le faire. Seulement trois ratifications supplémentaires de membres sont encore nécessaires pour que le seuil des deux tiers soit obtenu et que l’AFE puisse entrer en vigueur.

Le document d’acceptation du Nigeria a été présenté à l’OMC aujourd’hui par le Dr Okechukwu Enelamah, ministre de l’Industrie, du commerce et des investissements (www.FMITI.gov.ng).

Enelamah a rencontré le directeur général de l’OMC, Roberto Azevêdo, en marge du Forum économique mondial de Davos, en Suisse, afin de marquer l’acceptation de l’accord.

« La ratification de l’accord de facilitation des échanges par le Nigeria reflète notre engagement vis-à-vis de l’OMC et envers une économie régulée. Elle illustre l’engagement du Président Muhammadu Buhari à mettre en œuvre rapidement son initiative présidentielle de création d’un environnement favorable aux affaires », a déclaré Enelamah.

« Le Nigeria souhaite voir un renforcement de l’OMC qui reflète les principes de développement des pays en développement tels que le Nigeria, et nous félicitons l’efficacité du DG, M. Azevêdo, à cet égard », a-t-il ajouté.

L’AFE a également le potentiel d’accroître les exportations mondiales de près de mille milliards de dollars

Le 10 novembre 2014, le Nigeria a présenté sa notification de catégorie A à l’OMC, en indiquant les dispositions de fond de l’AFE que le pays compte mettre en œuvre dès l’entrée en vigueur de l’accord.

L’AFE entrera en vigueur lorsque les deux tiers des membres de l’OMC auront formellement accepté l’accord. La ratification est un moyen d’expression permettant aux pays d’être légalement liés par un traité.

L’AFE, conclu lors de la Conférence ministérielle de l’OMC qui s’est tenue en 2013 à Bali, contient des dispositions visant à accélérer le mouvement et le dédouanement des marchandises, y compris des marchandises en transit. Il établit également des mesures pour une coopération efficace entre les douanes et les autorités appropriées sur la facilitation des échanges et des questions de conformité douanière. Il comprend en outre des dispositions en faveur d’une assistance technique et d’un renforcement des capacités dans ce domaine.

Selon une étude de 2015 menée par des économistes de l’OMC, l’intégration complète de l’AFE permettrait de réduire les coûts commerciaux des membres de 14,3 % en moyenne, les pays en développement étant ceux qui y gagneraient le plus. L’AFE vise également à réduire le délai d’importation de marchandises de plus d’un jour et demi, tout en réduisant les délais d’exportation de près de deux jours, ce qui représente respectivement une réduction de 47 % et de 91 % par rapport à la moyenne actuelle. L’AFE a également le potentiel d’accroître les exportations mondiales de près de mille milliards de dollars.

Outre le Nigeria, les autres pays africains ayant ratifié l’accord sont les suivants : le Botswana, le Niger, le Togo, la Côte d’Ivoire, le Kenya, la Zambie, le Lesotho, le Mali, le Sénégal, le Swaziland, le Gabon, le Ghana et le Mozambique.

La manière dont l’AFE sera mis en œuvre sortira des sentiers battus afin de favoriser les pays en développement et les pays les moins avancés. Pour la première fois dans l’histoire de l’OMC, l’obligation d’appliquer l’accord est directement liée à la capacité du pays à le faire. En outre, l’accord stipule qu’une aide et un soutien devraient être fournis pour aider ces pays à améliorer cette capacité.

Le Mécanisme pour l’accord sur la facilitation des échanges (TFAF) a également été créé à la demande des pays membres en développement et des pays membres les moins avancés pour s’assurer de recevoir toute l’aide nécessaire pour bénéficier de tous les avantages de l’AFE et soutenir l’objectif ultime de pleine application du nouvel accord par tous les membres.

Un partenariat de confiance entre la France et l’Afrique

Reconstruire un partenariat de confiance entre la France et l’Afrique : quel bilan et quelles perspectives?

Les relations entre la France et l’Afrique ont toujours eu une dimension particulière liée à une histoire partagée faite de moments difficiles, voire tragiques (les sanglantes répressions coloniales en Algérie, au Cameroun ou encore à Madagascar), mais aussi d’une solidarité sans faille et d’une communauté d’armes exemplaire pour faire face aux ennemis de la liberté.

Sans l’Afrique, la France ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui et n’aurait pas pu s’asseoir à la table des vainqueurs de la seconde guerre mondiale, ni avoir un siège au Conseil de sécurité de l’ONU. Cette dette d’honneur doit être reconnue.

Le monde de 2016 n’est plus celui de 1945. Les relations internationales ont profondément évolué avec la chute du mur de Berlin, la fin de la guerre froide, les attentats du 11 septembre 2001, l’émergence de nouvelles puissances internationales et régionales comme la Chine, l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud ou le Nigeria, l’apparition de menaces planétaires auxquelles doit faire face la communauté internationale (le terrorisme islamiste, des événements climatiques extrêmes qui peuvent provoquer d’immenses migrations forcées, l’apparition de nouvelles maladies comme Ebola ou Zika…). Dans ce nouveau concert international, la France (et à travers elle plus largement l’Europe) et l’Afrique ont des intérêts communs à faire valoir.

Sans l’Afrique, l’Europe est en effet un continent condamné à la stagnation économique et au déclin. Sans la France et l’Europe, l’avenir et le développement de l’Afrique resteront incertains. Les projections démographiques actuelles résument très simplement cet enjeu : d’ici 2050, la population européenne, vieillissante, n’augmentera pas (voire dans certains pays européens diminuera) et restera tout au plus stabilisée à 450 millions de personnes ; la population africaine, jeune et dynamique (avec de fortes aspirations démocratiques et de bien-être) doublera quant à elle de 900 millions de personnes à 1,9 milliards. Suivant la thèse du rapport de la commission présidée par Lionel Zinsou[2], cette évolution offre des perspectives de croissance inédite pour l’Afrique dont la trajectoire d’émergence dans les 30 prochaines années pourrait s’apparenter à celle des dragons asiatiques au XXème siècle. Mais les éléments de fragilité de ce développement africain ne sont pas négligeables tant sur le plan social (arrivée sur le marché du travail de nouvelles classes d’âge peu ou mal formées) que sur le plan agricole ou environnemental (poursuite du réchauffement climatique, dégradation des sols, épuisement des ressources naturelles).

L’absence de transition démographique est en particulier une véritable épée de Damoclès pour l’avenir du Sahel (le démographe Michel Garenne n’hésite pas d’ailleurs à parler « d’une bombe démographique »[3]) insuffisamment, voire pas du tout, prise en compte par les politiques de développement. Cette question soulève en particulier pour les pays concernés[4] des problèmes de gestion quasi insurmontables en termes de gestion durable des terres arables , des sols et des ressources agricoles, d’approvisionnement en eau, de construction d’écoles et de centres de santé, de lutte contre la pauvreté et les inégalités sociales.

Seules la construction et la mise en place d’un partenariat stratégique entre les Unions (européenne et africaine), renouvelant complètement les politiques existantes, sortant des logiques de charité et de clientélisme qui ont trop souvent prédominé ces 50 dernières années, dépassant les discussions sur les seuls aspects migratoire et sécuritaire, bâtissant une relation politique et économique véritablement égalitaire, permettra d’offrir aux peuples Européen et Africain la perspective d’un nouvel avenir et de peser, aux côtés des Etats-Unis de Donald Trump, de la Russie de Vladimir Poutine, de la Chine de Xi Jinping et d’autres puissances émergentes, sur l’avenir de notre monde.

La complexité des processus régionaux d’intégration de part et d’autre de la Méditerranée (on peut difficilement parler d’une seule Afrique ou d’une seule Europe), leurs aléas économiques, politiques et sociaux, nécessitent l’implication accrue des Etats les plus concernés, dont notre pays. De par son histoire et ses valeurs, sa géographie et ses voisinages méditerranéen et de l’Océan Indien, ses liens de culture et de langue avec de nombreux pays africains, la diversité et la richesse de toutes ses communautés binationales franco-africaines (installées en France ou en Afrique), la France a en effet un rôle moteur à jouer pour impulser cette nouvelle dynamique. Elle ne pourra cependant pleinement tenir ce rôle sans revoir elle-même, avec exhaustivité et rigueur critique, les piliers de sa politique africaine et procéder à la nécessaire rénovation de ses relations avec les pays et les organisations régionales africaines.

Cette démarche de refondation de la politique franco-africaine pourrait s’appuyer sur les trois axes suivants :

  1. Rompre pour renouveler : l’indispensable passage de relais.

L’image de la France dans l’opinion publique africaine reste trop souvent associée à une relation paternaliste, voire néo-coloniale, dans le soutien qu’elle continuerait à apporter à des régimes politiques autoritaires et corrompus. L’ingérence supposée de la France dans les affaires internes des pays africains et notre prétendue mainmise économique et stratégique sur les ressources du continent sont régulièrement dénoncées à travers le contrôle que nous continuerions à exercer sur le Franc CFA, nos interventions militaires (qui ont pourtant eu pour effet contraire ces dernières années de rétablir ou d’aider des régimes démocratiques en Côte d’Ivoire, au Mali et en République Centrafricaine), le soutien à nos seuls intérêts économiques au détriment de la production des entreprises locales.

Des actes symboliques forts paraissent plus que jamais nécessaires pour traduire une rupture par rapport à cette image dégradée.

Une nouvelle politique africaine de la France pourrait s’ancrer sur l’idée d’un passage du relais :

  • Un passage de relais de la responsabilité monétaire, avec une réflexion sur l’avenir de la zone Franc. Un comité des Sages, associant des économistes et experts africains (francophones et anglophones), français et européens, pourrait être chargé de réfléchir à des propositions d’évolution de la zone Franc, sans remettre en cause ses avantages (la convertibilité, la stabilité monétaire…) mais en modernisant certains aspects (son nom, la présence d’administrateurs français dans les instances de gouvernance des 3 banques centrales, sa faible ouverture à des Etats non francophones), trop souvent perçus comme un héritage de l’époque coloniale.
  • Un passage de relais de la responsabilité sécuritaire, en poursuivant la politique de révision des accords de défense entreprise sous le Président Nicolas Sarkozy et en aidant l’Union africaine et les organisations sous régionales (comme la CEDEAO) à mettre en place des forces militaires d’intervention d’urgence en cas de crise. Une lutte efficace contre la menace terroriste au Sahel (Aqmi, Boko Haram) passera par un renforcement systématique des capacités régionales et nationales, y compris dans la formation de forces spéciales. L’enjeu de la sécurité régionale en Afrique est aujourd’hui de passer d’une approche réactive à une approche beaucoup plus préventive.
  • Un passage de relais de la responsabilité économique, en favorisant les investissements locaux et les partenariats (joint-ventures, parrainages) d’entreprises françaises et africaines (y compris par des mécanismes idoines d’incitation fiscale et de protection juridique, comme l’OHADA).  Des mécanismes incitatifs d’accompagnement à la recherche et à l’innovation en Afrique pourraient être mis en place en renforçant les formations et les mécanismes de dépôt de brevets locaux (dont le nombre par rapport à l’Europe, aux Etats-Unis, mais aussi la Chine ou le Brésil, reste dramatiquement faible).
  • Un passage de relais aux sociétés civiles des Etats partenaires du contrôle de la redevabilité démocratique. La démocratie ne gagne jamais à être imposée de l’extérieur. La lutte contre la corruption ne se dicte pas dans le formalisme des appels d’offre des bailleurs de fonds internationaux. Le renforcement des capacités des Etats partenaires passe donc en tout premier lieu par un renforcement de leurs sociétés, seules à même d’observer et de faire contrepoids à d’éventuelles tentations autocratiques. S’appuyant sur ses réseaux exceptionnels d’ONG et d’associations (tant dans les domaines humanitaire, du développement ou des droits de l’Homme), la diplomatie décentralisée de ses collectivités territoriales, les actions souvent exemplaires de responsabilité sociale et environnementale de ses entreprises et fondations, la France pourrait promouvoir la mise en place d’une facilité mixte d’appui aux projets non étatiques, réservée aux actions conjointement instruites et présentées par une structure française et une structure africaine (telles que des associations, entreprises, fondations ou encore collectivités territoriales).
  1. Dialoguer pour coconstruire : de nouveaux vecteurs d’influence.

La richesse des communautés binationales comme vecteur d’influence et de relais des positions françaises en Afrique a été jusqu’à aujourd’hui malheureusement inexploitée et gagnerait à être bien davantage valorisée.

Plusieurs décisions pourraient être décidées dans ce sens par le nouveau Président de la République Française élu en mai prochain :

  • L’intégration plus systématique dans les instances de gouvernance de la coopération française (conseils d’administration de l’Agence Française de Développement –AFD-, d’Expertise-France, des organismes de recherche), à titre de personnalités qualifiées ou plus institutionnellement, de représentants de la diaspora. Le Conseil national pour le développement et la solidarité internationale (CNDSI) devrait notamment comprendre un neuvième collège de personnalités issues des diasporas.
  • Des mesures devraient être adoptées pour renforcer le recrutement, la promotion, l’affectation de personnels originaires des diasporas au ministère des Affaires étrangères et dans les organismes français qui interviennent en Afrique. Pour le ministère des Affaires étrangères, cela pourrait passer, dans le respect total des règles de recrutement de la fonction publique française, par un renforcement au sein du concours d’Orient de la part des recrutements opérés dans les langues africaines parlées en Afrique de l’Ouest et centrale (comme le wolof, le bambara, le haoussa, le peul, ou le sango).

La France devrait également engager une réflexion active sur l’amélioration de son image dans les jeunesses africaines, en mettant en place des instances spécifiques de concertation (qui pourraient se tenir en amont ou en marge de sommets Afrique France, davantage ouverts au monde des entreprises, des collectivités territoriales et à la société civile), en facilitant les procédures de mobilités pour les étudiants dans l’enseignement supérieur français (y compris après leur retour dans leur pays d’origine après l’obtention d’un diplôme français) et en favorisant des jumelages scolaires et universitaires. La mise en place d’un visa francophone de longue durée (5 ans) pourrait être explorée. La France pourrait enfin appuyer la conception et la promotion d’un programme Erasmus à l’échelon africain, dont elle serait partie prenante. Les universités françaises seraient incitées à développer des associations franco-africaines pour faciliter les échanges universitaires.

  1. Investir pour un programme de développement partagé entre l’Europe et l’Afrique.

Jusqu’au rétablissement de nos finances publiques, les moyens budgétaires français resteront nécessairement contraints. L’objectif devrait être dans un premier temps de stabiliser le niveau de l’Aide Publique au Développement (APD) de la France, de doubler sur le quinquennat la part du financement des dons-projets (pour éviter le saupoudrage inefficace des projets auquel correspond son étiage actuel), d’en renforcer la concentration sur l’Afrique et les pays en crise, avec l’affichage de priorités sectorielles claires pour l’AFD , qui pourraient être le développement humain et l’éducation (en incluant la réflexion sur la question de la transition démographique précédemment évoquée), la gouvernance démocratique et le développement économique.

La place prise par l’AFD dans notre dispositif de coopération est aujourd’hui centrale. L’Agence est un remarquable relais de l’influence française dans les pays en voie de développement et en Afrique, mais son statut bancaire commun paraît parfois brider ses ambitions et lui imposer des contraintes réglementaires excessives par rapport à l’objet même des opérations de dons et subventions qu’elle gère pour le compte de l’Etat. Une évolution législative ne devrait pas être exclue sur ce point précis qui ne serait d’ailleurs pas contradictoire avec le processus de rapprochement engagé avec la Caisse des Dépôts et Consignations.

Pour ce qui a trait au développement humain et à l’éducation, cette dernière étant le parent pauvre de l’action de la communauté internationale (comparativement aux financements du Fonds Mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, ou encore à ceux annoncés pour le Fonds Vert), la France pourrait proposer une réflexion sur la mise en place d’une plateforme commune fédérant les approches souvent dispersées de la Banque Mondiale, de l’UNICEF et de l’UNESCO. En ce qui concerne le volet bilatéral de notre coopération, aux côtés des actions des bailleurs de fonds multilatéraux qui interviennent plus classiquement sur l’éducation de base, il pourrait être demandée à l’AFD d’apporter une priorité à la consolidation et la mise à niveau du système universitaire et de filières francophones professionnelles (tourisme, services). En lien avec l’Agence pour l’Enseignement du Français à l’Etranger (AEFE) , le démarrage d’une réflexion sur le possible rayonnement des établissements scolaires français comme centres de formation d’excellence apparaît enfin indispensable.

En ce qui concerne la gouvernance démocratique, outre la facilité mixte d’appui aux projets non étatiques, un renforcement des actions de formation et de lutte contre les trafics illicites, qui sont à la racine de nombreux conflits africains (le narcotrafic en Afrique de l’Ouest, l’exploitation illégale des diamants et minerais en Afrique centrale, les filières d’émigration illégales), devra être mis en œuvre en lien avec l’Union Africaine et les organisations sous-régionales concernées.

Les actions de développement économique devraient quant à elles mettre l’accent sur l’incubation, l’accompagnement et le développement des petites et moyennes entreprises, avec de possibles formules de mentorat à la fois en France et dans les pays africains. Le secteur de l’énergie (en particulier celui des énergies renouvelables et d’une meilleure interconnexion entre les réseaux) pourrait s’inscrire comme un secteur de concentration d’intérêt commun au bénéfice de toutes les parties concernées : l’accès énergétique conditionne très largement le décollage industriel de l’Afrique ; l’Afrique a un large potentiel de développement énergétique (hydraulique, solaire, éolien) pouvant bénéficier à des investissements français ; une trajectoire énergétique verte de l’Afrique conditionne très largement le succès du dernier accord climatique de Paris.

 

La recherche et l’université sont enfin des secteurs à ne pas négliger si nous voulons réellement construire un avenir partagé. Afin de renforcer les liens entre recherche et secteur privé sur le continent africain, la France pourrait aussi décider d’ouvrir le prochain programme d’investissement d’avenir (PIA) à des projets d’investissement/recherche portés (ou coportés avec des entreprises/universités françaises) par des acteurs africains. La mise en place de bourses d’excellence doit permettre de développer ces dispositifs. Des contrats à durée limitée impliquant un retour au pays pour les universitaires, chercheurs, et le secteur privé peuvent et doivent permettre des échanges de talents au bénéfice de tous les partenaires. La création en lien avec l’Union Africaine d’une structure de financement de la recherche africaine, sur le modèle développé par l’Union européenne de l’European Reaseach Council (ERC), permettrait de financer des projets de recherche d’excellence.

[1]. L’auteur de cet article souhaite vivement remercier toutes les personnes, notamment de la diaspora franco-africaine, qui y ont apporté leurs réflexions et tous les commentaires reçus.

[2]. Lionel Zinsou et Al. (2013), « Un partenariat pour l’avenir : 15 propositions pour une nouvelle dynamique économique entre la France et l’Afrique», http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/134000824.pdf

[3]. Le Monde, 17 janvier 2017.

[4]. Les taux de natalité actuels laissent entrevoir une augmentation de la population du Sahel de 135 millions de personnes en 2015 à 330 millions en 2050. Le Niger qui comptait 3,4 millions d’habitants à l’indépendance en 1960 atteint pratiquement en 2015 20 millions d’habitants. La projection actuelle est de 72 millions d’habitants pour 2050. Le Mali qui comptait 5,3 millions d’habitants à l’indépendance en 1960 atteint en 2015 17,6 millions d’habitants. La projection pour 2050 est de 46 millions…

Premier forum économique Allemagne-Afrique

L’Allemagne et les pays africains cherchent à renforcer les liens commerciaux et les investissements dans le cadre du tout premier forum économique Allemagne-Afrique

Le forum Allemagne-Afrique cherche à « combler le fossé » en facilitant le dialogue, les relations d’affaires et les échanges commerciaux et politiques dynamiques

  • L’Afrique représente l’une des priorités du gouvernement allemand pour sa présidence du G20 en 2017
  • Il existe un large consensus en faveur du développement des relations commerciales ; l’Afrique est la région du monde bénéficiant de la croissance la plus rapide et les entreprises allemandes ont besoin de trouver de nouveaux marchés

Cette année, l’Allemagne accueillera le premier événement privé exclusivement dédié au renforcement des liens commerciaux et des investissements entre l’Allemagne et le continent africain. Le forum économique Allemagne-Afrique (www.GermanyAfrica.com), qui se tiendra le 23 mars 2017 à Francfort, repose sur la vague d’intérêt du gouvernement allemand et des entreprises allemandes pour accroître leur engagement auprès des pays africains. En octobre dernier, la chancelière allemande a effectué une visite de 3 jours au Mali, au Niger et en Éthiopie, en assurant que l’Afrique serait un interlocuteur majeur de sa présidence du G20, qui a débuté en décembre 2016.

Malgré ses transactions commerciales annuelles d’un montant de 60 milliards de dollars avec l’Afrique, l’Allemagne traîne derrière d’autres pays qui ont déployé davantage d’efforts pour saisir des opportunités commerciales. Le forum Allemagne-Afrique cherchera à familiariser les entreprises allemandes avec le continent et à diversifier leurs placements. Sur les 10 milliards de dollars d’investissements allemands sur le continent chaque année, 90 pour cent se concentrent sur seulement trois pays : l’Afrique du Sud, le Nigeria et l’Algérie.

« Il existe un consensus sur le fait que l’Afrique reste mûre pour le Mittelstand allemand. Les entreprises montrent déjà un grand intérêt dans des endroits où leurs compétences et leurs technologies peuvent apporter de la valeur », a indiqué Charles Huber, député et membre du Comité de coopération économique et de développement de la République d’Allemagne, et orateur dans le cadre du forum. « Le besoin de l’Allemagne de toucher de nouveaux marchés coïncide avec les indicateurs économiques de plus en plus sains de nombreux pays africains, notamment la croissance de la classe moyenne, la meilleure stabilité politique et l’envie de développer la fabrication au niveau national. L’Afrique apprécie particulièrement l’éthique du travail, la précision et la fiabilité allemandes. »

Sur les 10 milliards de dollars d’investissements allemands sur le continent chaque année, 90 pour cent se concentrent sur seulement trois pays

Il est largement convenu que l’Afrique reste mûre pour les investissements allemands, depuis les petites entreprises naissantes jusqu’aux géants industriels couvrant l’ensemble du spectre économique. Les entreprises du Mittelstand allemand montrent déjà un intérêt dans des endroits où leurs compétences et leurs technologies peuvent apporter de la valeur. L’Allemagne a fortement besoin de toucher de nouveaux marchés, tandis que leurs entreprises ne réalisent que 2 pour cent de leurs activités en Afrique.

La nécessité de resserrer les liens commerciaux et d’investissement entre l’Allemagne et l’Afrique n’a jamais été aussi grande. Six des 10 économies bénéficiant de la croissance la plus rapide au monde se trouvent en Afrique et le continent devrait devenir la région à la croissance la plus rapide au monde jusqu’en 2040. Le forum Allemagne-Afrique cherche à « combler le fossé » en facilitant le dialogue, les relations d’affaires et les échanges commerciaux et politiques dynamiques.

« Il existe déjà une base solide de relations commerciales entre le Nigeria et l’Allemagne et il est donc logique de les développer », a déclaré l’honorable Okechukwu E. Enelamah, ministre de l’industrie, du commerce et des investissements du Nigeria, qui participera à l’événement. « Le Nigeria est la plus grande économie d’Afrique, l’une de ses démocraties les plus stables et dispose d’un climat favorable aux entreprises. « Et que ce soit dans la construction, la fabrication ou la technologie, les entreprises allemandes portent un héritage d’innovation et de savoir-faire qui peut fournir une valeur inestimable aux deux parties ».

Sont déjà confirmés comme orateurs dans le cadre du forum économique Allemagne-Afrique : Charles Huber, député et membre du Comité allemand de coopération économique et de développement ; Okechukwu E. Enelamah, honorable ministre de l’industrie, du commerce et des investissements du Nigeria ; S. E. Gabriel Mbaga Obiang Lima, ministre des mines et des hydrocarbures de la Guinée équatoriale ; et Carole Kariuki, PDG de l’Alliance du secteur privé du Kenya.

Pour de plus amples informations, veuillez visiter www.GermanyAfrica.com.

Pour une industrialisation efficace de l’Afrique

L’IPEMED propose une étude sur l’industrialistion

Les pays d’Afrique du Nord et d’Afrique Subsaharienne s’industrialisent de plus en plus pour satisfaire – eux-mêmes – leurs marchés intérieurs en pleine expansion. Rien ne peut s’opposer à cette industrialisation en Afrique.

Mieux, l’Europe et la France doivent l’encourager par une politique industrielle hardie euro-africaine et par la co-production de cette industrialisation bienfaitrice du Sud. Mieux vaut en effet valoriser notre proximité géographique et culturelle et notre complémentarité en créant des entreprises de co-production, en créant des joint-ventures, en valorisant nos brevets et notre savoir-faire industriels et, ce faisant, en redynamisant notre propre tissu industriel.

Notre intérêt est de contribuer au développement industriel de l’Afrique « dont la démographie va porter 450 millions de jeunes sur le marché du travail en 30 ans alors que la croissance africaine actuelle ne permet d’espérer que la création de 250 millions d’emplois, le fossé est angoissant » selon Jean-Michel Severino. Il faut, à tout prix, chercher à renforcer la croissance industrielle africaine ! Il faut, à tout prix, soutenir les entrepreneurs africains !

Auteur :

Dr Mariem Brahim, chargée d’études économiques, IPEMED

Sommaire :

  • Industrialiser l’Afrique : challenges et priorités
  • L’Afrique du Nord : l’industrialisation est déjà en marche
  • L’Afrique Subsaharienne : un manque d’industrialisation
  • Deux processus vertueux sont à l’œuvre : l’industrialisation par les Africains et la co-production
  • Pourquoi amplifier et sécuriser ce mouvement d’industrialisation et de co-production en Afrique ?
  • Deux grands projets emblématiques : « les 1000 zones » et « Zéro Risque Politique »

L’étude est disponible ici : Pour une industrialisation efficace de l’Afrique

sommet Powering Africa

Dans l’attente des décisions des États-Unis en matière de politique étrangère, des dirigeants dynamiques du secteur africain de l’énergie se préparent à retourner à Washington DC pour la 3e édition du sommet Powering Africa qui se tiendra au mois de mars

Le sommet est à nouveau soutenu par Power Africa, l’organisation gouvernementale créée par les États-Unis pour établir le raccordement de 60 millions de nouveaux ménages et entreprises d’ici à 2030

Le sommet annuel Powering Africa (www.PoweringAfrica-Summit.com) revient à Washington DC en mars, pour fournir aux intervenants et aux développeurs du secteur africain de l’énergie une plateforme leur permettant de rencontrer des investisseurs multilatéraux et mondiaux et des fournisseurs de technologie. Lors de cette réunion seront présentés les principaux projets d’infrastructure et d’énergie aux partenaires les plus dynamiques.

En 2016, le sommet a accueilli 620 participants issus de 18 pays

En 2016, le sommet a accueilli 620 participants issus de 18 pays. Et bien que 65 % des délégués soient originaires d’Amérique du Nord, des investisseurs d’Europe et d’Asie étaient également présents afin de mettre sur pied des partenariats avec les principales entreprises du secteur de la technologie, les agences gouvernementales, la Banque mondiale, la SFI et d’autres, et de favoriser l’avancée de leurs projets africains en cours de développement.

Le sommet est à nouveau soutenu par Power Africa, l’organisation gouvernementale créée par les États-Unis pour établir le raccordement de 60 millions de nouveaux ménages et entreprises d’ici à 2030, favorisant ainsi l’objectif de doubler la taille de certaines économies africaines et le pouvoir d’achat des 1,5 milliards de personnes concernées.

L’Overseas Private Investment Corporation (OPIC), l’US Africa Development Foundation et l’US Africa Business Center (USABC) soutiennent également l’évènement. Simon Gosling, directeur général d’EnergyNet (www.EnergyNet.co.uk), a commenté : « C’est passionnant de travailler avec l’USABC cette année. Leurs membres sont d’une importance extrême dans la chaîne de valeur de l’énergie et redoublent clairement d’efforts pour faire avancer les projets, en apportant avec eux la capacité bancaire indispensable pour la capitalisation des projets. La présence et le potentiel du gaz africain dans le cadre de certains projets sont tout aussi passionnants.

Cette année, les participants seront exposés à des mises à jour cruciales dans le domaine de l’énergie au gaz, notamment le programme d’achat de gaz d’Afrique du Sud, qui donnera lieu à d’énormes opportunités pour les soumissionnaires et leurs partenaires technologiques. En outre, dans la mesure où certains pays se battent pour stabiliser la confiance des investisseurs [y compris l’Afrique du Sud], leur programme d’achats de PEI en partenariat avec le ministère du Commerce et de l’industrie pourrait entraîner la circulation de 50 % des capitaux internationaux à travers le pays dans les années à venir.

Par conséquent, présenter ce programme auprès de la Banque mondiale souligne davantage la confiance du ministre, du ministère de l’énergie et de l’équipe d’approvisionnement elle-même. Personnellement, je suis ravi. »

Maquis et insalubrité

Insalubrité des espaces gastronomiques en Côte d’Ivoire

Fin des années 1970. La crise économique commence à frapper la Côte d’Ivoire, suite à la chute drastique du prix des matières premières. Le président Félix Houphouët-Boigny parle de détérioration des termes de l’échange. Il annonce à ses compatriotes la fin de l’État providence. Et les invite, conséquemment à s’engager dans l’entreprise privée, jusque-là, timide. Les femmes commencèrent alors à s’engager dans l’activité de restauratrice.

Il s’agissait ici de faire à manger à des personnes qui n’avaient pas les moyens de manger dans les restaurants classiques. Elles recevaient cette clientèle réduite à des connaissances et amis, à domicile, transformant le salon ou la cour de la concession en espace gastronomique privé et non ouvert au grand public : d’où l’appellation de maquis qui désigne une cachette où l’on opère de manière clandestine. La clandestinité ici, c’était le fait de manger dans un espace intime, discret.

« Maquis lô, maquis lô, lô è bé di min » (C’est au maquis qu’il y a la vie)

Le phénomène prendra vite de l’ampleur et deviendra un véritable fait social. Dans toutes les villes de la Côte d’Ivoire, tous les quartiers, naissent des espèces de restaurants tropicaux. Jimmy Hyacinthe, un excellent musicien de cette époque sortira d’ailleurs un album discographique intitulé « Maquis lô » (au maquis). Il dit dans cette chanson : « Maquis lô, maquis lô, lô è bé di min » (C’est au maquis qu’il y a la vie). Mais voilà, si les maquis sont des endroits de retrouvailles et de jouissances gastronomiques, ils inquiètent aussi dans leur aspect virtuel : ils sont de hauts lieux d’insalubrité.

L’insalubrité

La première chose qui frappe  quand on rentre dans un maquis, c’est le déficit d’hygiène. Dans l’ensemble, ce sont des lieux délabrés. Chaises et tables branlantes, murs décrépis. Pis, ce sont des lieux à la propreté douteuse. Serviettes de tables sales, des arêtes de poissons et des os traînent sur les tables et au sol. Partout dans le lieu qui sert de salle à manger, des déchets. Rien de cela ne dérange les clients qui éprouvent du plaisir à se retrouver.

Plusieurs maux minent ces endroits : absence de toilettes, flaques d’eau débordantes aux alentours des restaurants, personnel ne disposant pas d’uniformes de travail, des déchets à même le sol, de l’eau usée, des mouches sur les plats posés au sol, etc.

C’est le spectacle désolant qu’il est donné de voir dans les nombreux espaces gastronomiques infectes qui pullulent dans les quartiers et communes d’Abidjan et de l’intérieur du pays. En dépit de cet état d’insalubrité, ces endroits ne manquent pas de clients. Enfants, adolescents et adultes y affluent à toute heure pour s’offrir qui, le petit déjeuner, le déjeuner ou le dîner.

Koumassi. Quartier dénommé Saint-François. Ici, se trouve un maquis communément appelé « au baoulé ». Un espace qui draine du monde tous les jours surtout les week-ends. Aux alentours, l’eau usée qui a détruit l’infrastructure routière, les mauvaises odeurs, etc., ne dérangent pas les clients. « Microbes ne tuent pas Africains », affirme Attoungbré Kouadio interrogé sur l’état des lieux.

Toujours à Koumassi. Quartier Sopim. Le secteur dénommé caniveau. Juste à côté d’un grand caniveau de plusieurs mètres, une buvette, un bar climatisé et des vendeuses d’attiéké et alloco.

L’odeur pestilente et insupportable ne semble pas déranger les clients qui affluent à longueur de journée, donnant l’impression d’une complicité tacite avec l’insalubrité qui règne dans les lieux.

Faisant fi des maladies et tout ce que cela comporte. La bière et le vin coulent à flot. Ils dégustent avec délectation l’attiéké au poisson. « Cela fait plusieurs années que nous mangeons ici. Nous n’avons jamais contracté de maladie du fait des ordures et des odeurs nauséabondes venant du caniveau. Et puis que pouvons-nous faire si les autorités ne s’en préoccupent pas » ? dit Benjamin Konaté, un fidèle parmi les fidèles.

Non loin de cet endroit, sur le même alignement, une femme gère un restaurant de fortune au bord du trottoir. Dans cette cabane qui sert d’abri, des tables et des chaises noircis par la fumée du feu de bois. Les tables, les marmites et les casseroles ne dérogent pas au spectacle classique que servent les maquis : mouches qui pullulant sur les repas et dans les assiettes, serviettes de tables sales, nappes de table tout aussi malpropres. La serveuse tente tant bien que mal de chasser les mouches à l’aide d’un chasse mouches usé et, conséquemment, inefficace.

L’inconfort le plus fréquent auquel il faut faire face dans les maquis, est le manque de toilettes ; quand il y en a, c’est un lieu des plus infectes qui vous attend et où il vaut mieux s’abstenir de faire quelque besoin que ce soit (urines et selles), sinon vous risquez de choper une infection. Aussi, n’est-il pas rare de voir les hommes surtout, uriner dehors, juste à côté du maquis, dans le caniveau d’à côté, le sexe offert au regard de tous, dans l’indécence absolue et l’indifférence alentour.

Tout cela donne l’impression que les ‘’maquisards’’ eux-mêmes se sont accommodés de l’insalubrité, à tel point que d’aucuns se permettent de penser que l’insalubrité est consubstantielle au maquis. Anatole Kouassi n’hésite pas à me dire que : « C’est quand un maquis est sale qu’il est intéressant. Quand c’est propre, ce n’est plus un maquis, c’est un restaurant ! » On m’a ainsi cité l’exemple d’un maquis qui a perdu sa clientèle depuis le jour où il a fait peau neuve, son propriétaire ayant repeint les lieux, installé deux salles de toilettes correctes, changé les nappes de tables, et amélioré la qualité hygiénique du service !

On s’accoutume ainsi à l’insalubrité dans des espaces dévolus à la restauration. La culture gastronomique s’accouple alors avec celle de la malpropreté qui devait, en principe, lui être incompatible.

Il faut inscrire l’assainissement des espaces gastronomiques au programme d’ensemble de lutte contre l’insalubrité. La destruction des ghettos, la démolition des constructions anarchiques, des bars et de maquis en bordure de route, ne suffit pas à éradiquer le mal.

Il faudrait certainement songer à mettre à contribution les mairies des communes, en leur imposant un calendrier de contrôles suivis de la salubrité dans les maquis. Il faudrait surtout penser à imposer des sanctions aux contrevenants : verbalisation, taxes municipales relativement élevées pour déficit de salubrité, suspension d’activité et, en cas de récidive, interdiction ferme d’exercer toute activité de restauration.

 

Bénin : Les déguerpis des espaces publics sombrent dans l’oubli

A l’instar de plusieurs pays africains, le Bénin a lancé une opération de déguerpissement qui est rentrée dans sa phase active depuis le 4 janvier. Ces opérations sont justifiées, par le pouvoir central, au nom de la récupération du domaine public, de l’aménagement urbain et surtout la lutte contre l’informel. Si les objectifs de cette opération peuvent sembler justifiés, au vu de l’anarchie qui règne, il faudrait comprendre comment en est-on arrive là?

La responsabilité des gouvernants dans les installations illégales.

Qu’ils soient dans les marchés ou installés sur le domaine public, les commerces au Bénin sont soumis à des taxes régulièrement versées aux maries sous peine de fermeture. Cette pratique, qui dure parfois depuis des dizaines d’années, a laissé croire à la légitimité des  occupations des espaces. Ce qui rend plus difficile les déguerpissements actuels. Bien évidemment en payant des taxes, les occupants estiment payer la contrepartie de leur occupation. Mais dans cette tourmente, les autorités politico-administratives se dérobent face à leurs responsabilités. A Cotonou par exemple, la préfecture chargée de mettre en œuvre la décision de déguerpissement nie toute implication dans la perception des taxes par la mairie. Même si l’équipe dirigeante est  récente, cela remet en cause le principe de la continuité administrative et rend impuissants les commerçants qui n’ont d’autre choix que de s’exécuter. On est donc dans une situation d’instabilité administrative qui n’encourage pas l’entrepreneuriat dans le formel.

Selon le rapport de Doing Business 2017 le Bénin occupe une position de 57ème sur 190 économies prises en compte dans le domaine de la création d’entreprise. Les procédures, la durée et le coût y sont donc relativement faciles pour créer une entreprise. Le Bénin incite donc  les personnes à créer leurs entreprises mais les conditions post-création sont peu reluisantes.

A titre d’exemple, selon le même rapport, pour effectuer un transfert de propriété, il faut 120 jours de procédures alors que la moyenne en Afrique subsaharienne n’est que de 60 jours. Pour la même opération, le Béninois devra débourser 11,50 % de la valeur du bien alors que la moyenne en Afrique subsaharienne s’établit à 8% seulement. Il s’agit donc d’une procédure particulièrement longue et coûteuse par rapport à la moyenne régionale. De même, pour faire exécuter un contrat et faire valoir ses droits, il faut attendre presque deux ans en raison de l’inertie des tribunaux.

En ce qui concerne le raccordement à l’électricité, il coûte l’équivalent de 12581% du revenu par habitant, alors que la moyenne en Afrique subsaharienne est de 3872%. Au Bénin, il existe 57 différents impôts à payer par année contre 39 en Afrique subsaharienne dans un délai de 270 jours au Bénin contre une moyenne de 304  dans la même région considérée.

L’hostilité du climat des affaires au Bénin, rend le coût et le risque d’entreprendre trop élevés, ce qui pousse les Béninois à se réfugier dans le secteur informel en occupant des espaces viabilisés du domaine public.

Le déguerpissement  sans mesures d’accompagnement

Déguerpis de leurs emplacements, les tenanciers de commerces et d’autres activités se retrouvent momentanément sans activités. En considérant l’impact social de cette situation, la responsabilité des gouvernants est directement engagée. Les autorités incitent les déguerpis à utiliser des espaces disponibles dans des marchés nouvellement créés. Les commerçants sont cependant très réticents du fait de l’accès difficile de ces lieux souvent localisés dans les espaces reculés et hors des agglomérations comme le nouveau site du marché Missebo à Sèmè (30 km) de Cotonou.

Malgré une annonce faite six mois plus tôt, les autorités n’ont pas envisagé de solutions communes de relogement ce qui a pour impact une flambée des loyers.

Le paradoxe est qu’un programme de démolition est bien planifié, artère après artère, alors que l’après démolition reste un sujet tabou. Sans solution de remplacement, il est à prévoir qu’une nouvelle vague d’occupations ne tardera pas. L’autre exemple qui illustre la situation est le déguerpissement des vendeurs informels d’essence qui constituent la première source d’approvisionnement en carburant au Bénin. Ceci sans que le gouvernement n’ait réglé le problème d’insuffisance de stations-services et de pénuries fréquentes de carburant.

Même s’il faut reconnaître l’intérêt de l’opération en termes de salubrité et d’assainissement, la méthode et l’ignorance des conséquences qu’elle induit sont porteuses de menaces à la paix sociale.

Les risques de tensions sociales

Sans mesures d’accompagnement, ce sont des milliers de commerces qui sont actuellement en cessation d’activités, augmentant ainsi la paupérisation chez les jeunes et les femmes. A Missèbo, un quartier commercial de Cotonou où se trouve le marché de friperie ce sont des milliers de jeunes qui seront sans activités du jour au lendemain. Il convient à ce niveau de rappeler que la problématique de l’emploi des jeunes est intimement liée à celle de la sécurité, surtout dans une sous-région menacée par l’extrémisme violent.

Pour protester contre la décision, un Comité national des revendeurs, vendeurs et artisans du Bénin pour la liberté et le pain (Conarab) a été mis en place. Face à la détermination des membres dudit comité à effectuer des actions de protestation principalement à Cotonou, le préfet  a pris un arrêté interdisant toute manifestation durant le mois de janvier. C’est donc une poche de frustration supplémentaire qui se crée au sein des membres de ce comité.  L’on est en droit de s’inquiéter sur les issues du dialogue social prôné par le gouvernement.

Ainsi, il est urgent de mettre en place des mesures d’accompagnement des déguerpissements. Il s’agit notamment de proposer des sites viabilisés pour reloger les différents commerces. Mieux encore, il faudrait faciliter l’entrepreneuriat dans le secteur formel par des mesures fiscales et administratives idoines. Aussi faudrait-il initier un véritable dialogue social entre les dirigeants et les victimes, en l’occurrence les jeunes. C’est une question de paix et de sécurité sociales.

AHOUANGANSI Mauriac, étudiant-chercheur, Bénin.

Madagascar va rejoindre le réseau d’Ethiopian

hôtesse Ethiopian Airlines
Equipe Ethiopian Airlines

Ethiopian Airlines annonce qu’elle va ajouter Antananarivo, la capitale de Madagascar, à son réseau, à partir du 28 mars 2017

Madagascar rejoindra le réseau en plein développement d’Ethiopian, fort de 95 destinations mondiales. La nation insulaire est connue comme un lieu exceptionnel en termes de biodiversité, car plus de 90 % de sa faune est endémique. Madagascar abrite de luxuriantes forêts tropicales et est célèbre pour ses lémuriens.

Le nouveau vol sans escale d’Ethiopian est programmé trois fois par semaine depuis et vers son hub d’Addis-Abeba, à partir duquel les passagers peuvent se connecter aux villes du monde entier, notamment Washington, Londres, Francfort, Paris, Rome, Beyrouth, Djeddah, Le Caire, Dubaï, Delhi, Mumbai, Hong Kong, Shanghai et Pékin.

 

Numéro de vol Date effective FréquenceAéroport de Départ Heure de départ Aéroport d’accueil  Heure d’arrivée Appareil    Via
ET 085328 mars 17Mar, jeu, dimAddis-Abeba9:40Antananarivo14:30ET 738Non-stop
ET 085228 mars 17Mar, jeu, dimAntananarivo15:20Addis-Abeba20:10ET 738Non-stop

 

Le Directeur général du groupe Ethiopian Airlines, M. Tewolde Gebremariam, a déclaré : « Ethiopian est ravi, en tant que porte-étendard de l’Afrique, d’ajouter Madagascar à son vaste réseau. Présent sur le continent depuis plus de 70 ans avec comme devise « Rapprocher l’Afrique », nous améliorons continuellement nos services et travaillons à  « connecter l’Afrique au monde ». La connectivité aérienne étant une raison essentielle et un moteur de l’intégration socio-économique d’une nation, notre nouveau service contribuera certainement à la croissance des affaires et à la coopération bilatérale avec d’autres villes sœurs d’Afrique. De plus, les voyageurs de Madagascar seront parfaitement connectés au réseau d’Ethiopian en constante expansion sur les cinq continents. Je tiens à remercier tous ceux qui ont permis la naissance de cette ligne ».

Ethiopian est un transporteur panafricain véritablement local qui exploite la flotte la plus jeune et la plus moderne du continent avec un âge moyen de ses avions de moins de cinq ans.

CAN 2017 – Les ivoiriens se mobilisent

Dans quelques jours le continent africain vibrera aux sons et couleurs de la 31e édition de la CAN qui se déroulera au Gabon du 14 janvier au 5 février. Seize sélections nationales en lice pour conquérir le prestigieux trophée.

La Côte d’Ivoire a surclassé l’Ouganda (3-0), mercredi à Abu Dhabi en match amical de préparation des deux sélections en prélude à la Coupe d’Afrique des Nations CAN-2017, prévue au Gabon du 14 janvier au 5 février.

Les buts de la rencontre ont été inscrits par Jonathan Kodja (51e), Wilfried Zaha (57e) et Serge Aurier (72e) pour la Côte d’Ivoire.

Les Eléphants de Côte d’Ivoire débuteront la CAN le 17 janvier face au Togo. Le lendemain, l’Ouganda fera face au Ghana.

La Côte d’Ivoire détentrice de la couronne est l’équipe à abattre.  Dans la perspective de pousser leur sélection à la victoire, la population ivoirienne se mobilise derrière son onze national. Comment prépare-t-elle cette mobilisation ?

Le Gabon. Ce n’est pas à une encablure de la Côte d’Ivoire. Des milliers de kilomètres à vol d’oiseau. Wôrô wôrô (petits cars branlants) et même véhicules 4X4 s’abstenir de rêver de s’y rendre !

Mais cette distance n’entame en rien la volonté des supporteurs et celle des autorités politiques de réunir les conditions idoines de manifester leurs soutiens aux Eléphants footballeurs. Comme tout événement de grande amplitude médiatique, la CAN n’est pas un moment à se le faire raconter.

Près de quatre milliards décaissés pour cette campagne ! Somme remise à la Fédération ivoirienne de football (Fif) pour cette CAN. Cette somme servira outre les besoins de la fédération, à prendre en charge le comité des supporteurs professionnels, les journalistes et la délégation du ministère des sports. « Le gouvernement est à pied d’œuvre afin de permettre à notre équipe nationale de se préparer dans de bonnes conditions et se défendre crânement son trophée« , a précisé le ministre des sports, Albert Amichia.

Trois milliards neuf cents millions (3,9) milliards !

De quoi scandaliser plus d’un citoyen lucide qui aurait préféré voir une telle somme affecté à des secteurs vitaux du pays : l’agriculture, la Santé, la formation professionnelle ou la Recherche scientifique. Mais le sport a sans doute sa raison que la raison ignore ; et la raison du sport, c’est la passion du jeu ; cet acharnement de 22 athlètes à poursuivre un petit ballon rond sur un stade, sous les ovations de milliers de personnes en joie ! Le comité national de soutien aux Eléphants (CNSE) met lui aussi les bouchés double pour assurer une belle prestation au Gabon.

 

Ici et là donc, c’est la veillée d’armes. « Il y a longtemps que les supporteurs professionnels se préparent à vivre la CAN 2017. Tous les match servent de préparation au groupe », a confié son président Dr Parfait Kouassi. Il compte convoyer une cinquantaine de supporteurs professionnels (clarinettistes, batteurs, tambourineurs, etc.). « Cette année, les choses ont traîné à cause de la campagne des élections législatives.

C’est maintenant que nous sommes en train de boucler toutes les démarches. Une mission est allée au Gabon. Nous envisageons d’envoyer cinquante supporteurs professionnels », ajoute-t-il. Pour bien jouer son rôle de douzième homme, le CNSE compte également sur la diaspora ivoirienne du Gabon. « Il n’y aura pas seulement que ces 50 personnes qui partiront de la côte d’Ivoire. Nous allons solliciter les Ivoiriens vivant au Gabon pour apporter leur expertise et leur soutien aux Eléphants », a-t-il ajouté.

Optimisme ici et là, aussi. Ceux qui n’effectueront pas le déplacement et qui suivront la CAN à la télévision, croient en leur équipe. « Cette année, c’est une bonne chose qu’il n’y ait pas trop de tapage autour des Eléphants. Nous avons une équipe jeune composée pour la plupart de joueurs de talents, peu connus des Ivoiriens. C’est une bonne chose, et nous pensons qu’avec cela, ils auront moins de pression et feront une bonne prestation », déclare Martial Koné.

Si les supporteurs ivoiriens y vont de leur ferveur pour manifester leur soutien au Onze national, de nombreux citoyens d’autres pays vivant sur le territoire s’y mettent également, mais en faveur de leurs équipes nationales respectives.

Treichville. Quartier d’Abidjan. Ici vit une forte population sénégalaise. Cette communauté s’apprête à supporter les Lions de la Teranga dans l’ambiance folklorique de tradition : « Depuis quelques jours, nous suivons l’actualité des Lions au jour le jour. Nous ne ratons aucune information. Nous ne sommes certes pas au Sénégal, mais nous sommes de cœur avec notre sélection nationale comme nous l’avons toujours fait. Nous allons acheter des maillots à leur effigie, et suivre tous les matches qu’ils livreront », explique Mbaye Diop, Bijoutier.

Plaçons l’Entreprise au cœur de la relation entre l’Afrique et la France

MEDEF et MEDEF International
MEDEF et MEDEF International

Pierre Gattaz, président du MEDEF, sera à Bamako les 12 et 13 janvier 2017

Il conduira une délégation de 70 chefs d’entreprise, dont plus de la moitié de start-ups et de TPE-PME, au Forum économique qui se tiendra vendredi 13 janvier à l’occasion du 27e Sommet Afrique- France. Il participera également au Forum de la Jeunesse qui se tient lui aussi à Bamako.

MEDEF International et le Conseil national du patronat du Mali (CNPM) ont été chargés, par les présidents des Républiques française et malienne, d’organiser le Forum économique à Bamako en marge du sommet politique des chefs d’Etat. Ce Forum fait suite aux éditions précédentes qui avaient été organisées par MEDEF International et le ministère de l’Economie en France en 2010, 2013 et 2015. Il a pour objectif de devenir le rendez-vous économique annuel entre l’Afrique et la France. Pour la première fois, ce Forum économique se déroule sur le sol africain.

Consacré aux communautés d’affaires française et africaine, ce forum réunira plus de 300 participants de haut niveau : chefs d’Etat et de gouvernement, chefs d’entreprise africains et français, dirigeants de banques de développement, représentants d’organisations internationales et d’organisations patronales.

Les travaux mettront à l’honneur les partenariats et actions concrètes entre entreprises françaises et africaines sur le terrain dans plusieurs domaines transversaux : jeunesse et entrepreneuriat, diversification des économies et financement. Aussi, les communautés business se réuniront autour de thèmes sectoriels : les énergies, en particulier renouvelables ; l’agriculture et l’agro-alimentaire ; la formation professionnelle ; le numérique et l’innovation.

Les patronats français et africains impriment une dynamique forte pour co-construire ensemble :

  • le 21 septembre 2016, à l’occasion de la Journée annuelle des patronats africains organisée au MEDEF, les communautés business se sont engagées à travers une déclaration commune.
  • les 6 et et 7 décembre derniers, lors du premier Forum Jeunesse et Entrepreneuriat Afrique et France réuni au MEDEF, les patronats, les réseaux éducation/formation, la diaspora et les réseaux d’entrepreneurs et start-upers ont adopté la déclaration « Africa 2030 : Manifeste pour entreprendre ensemble l’avenir » avec un réseau de 60 partenaires, et depuis signée par plus de 150 personnalités d’Afrique et de France. Cette déclaration sera portée aux chefs d’Etat.
  • ce vendredi 13 janvier 2017, c’est l’ensemble du secteur privé d’Afrique et de France qui adoptera des recommandations destinées aux chefs d’Etat. Les communautés d’affaires appellent les chefs d’Etat à intégrer cette vision « business » lors du 27e sommet Afrique-France.

Les travaux et recommandations du secteur privé issus du Forum économique seront restitués lors du Sommet politique, samedi 14 janvier. La restitution sera assurée par Patrice Fonlladosa, président du Comité Afrique de MEDEF International.

Pour Pierre Gattaz, président du MEDEF : « Les entreprises françaises ont toute leur place dans le « réveil africain » que nous devons accompagner de façon durable et en toute humilité. Nous nous inscrivons dans une stratégie gagnant-gagnant qui doit créer des emplois et de la croissance des deux côtés. Aux chefs d’Etat, nous demandons de placer l’entreprise au cœur de la relation entre l’Afrique et la France.»

Pour Patrice Fonlladosa, président du comité Afrique de MEDEF International : « Plutôt que l’afro-optimisme, ce sommet est tourné vers l’afroréalisme car l’Afrique a de nombreux atouts et des opportunités de croissance. Nous savons que la durabilité est la clef de la réussite en Afrique. C’est pour cette raison que, loin des théories, nous nous inscrivons dans une démarche à long-terme avec la volonté de construire ensemble des partenariats franco-africains innovants et concrets. »

Crise migratoire: un « plan Marshall » pour l’Afrique ?

L’Allemagne a été meurtrie par l’attentat du marché de Noël de Berlin en décembre 2016 commis par un terroriste Tunisien.

La confusion aidant, le sentiment des Allemands face aux vagues de migrants sera sans nul doute toujours  moins caractérisé par la main tendue et la porte ouverte.

Dans ce contexte, il y a de fortes chances pour que s’intensifient les appels à « tarir les flux migratoires à la source » par des programmes divers. L’idée avait notamment été mise en avant par Madame Merkel lors de sa tournée africaine à l’automne dernier (alors qu’elle se livrait indirectement à un exercice politique « à distance » pour séduire l’électorat de son parti). Il s’agit notamment pour les pays européens de verser une aide afin de « stabiliser » les pays africains sources d’émigration vers l’Europe.

L’idée n’est pas nouvelle, évidemment. Elle avait d’ailleurs été évoquée lors du sommet Afrique-Europe de 2015. En réalité, les politiques d’aide depuis les années soixante sont du même acabit. Bien sûr, qu’une coopération militaire soit engagée afin de relever les défis du terrorisme et d’aider des pays aux ressources limitées en matière de défense, semble frappée au coin du bon sens. En revanche, engager des énièmes « Plan Marshall » – tel que réclamé par le Président Issoufou du Niger ou proposé par Gerd Müller, le ministre allemand de la coopération par exemple – fondés sur l’aide au développement paraît, à l’analyse, quelque peu douteux, et ce pour plusieurs raisons.

La première, c’est que l’aide n’est en réalité qu’un palliatif qui n’est pas destiné à générer les opportunités économiques pour un développement économique pérenne – et donc la stabilité. Il y a d’ailleurs ici une confusion : le Plan Marshall visait à aider à reconstruire une Europe ravagée par la guerre mondiale, ses millions de morts et ses villes rasées : c’est bien différent.

Deuxièmement, après plus d’un demi-siècle et plus de 3000 milliards déversés, manifestement l’aide ne fonctionne pas si bien que cela. Faut-il s’en étonner ?

Les incitations des différents acteurs impliqués, et posées par le système que l’on pourrait qualifier finalement de co-dépendance, ne sont pas exactement « alignées » avec l’intérêt général. Les politiciens et bureaucrates « gestionnaires » de l’aide dans des pays récipiendaires où le degré de corruption est fortement élevé ont-ils une incitation à gérer correctement la manne de l’aide ? Quel est l’intérêt des pays donateurs – altruisme ou géostratégie ? On sait par exemple les ravages de « l’aide liée », qui, au moins officiellement, tend à disparaître.

Sans parler des incitations des bureaucraties de ce qu’on en est venu à appeler « l’industrie de l’aide » qui peut être un business lucratif. Comme dans d’autres domaines, la mise à disposition « d’argent des autres » en matière de « co-développement » est problématique. On se souvient à cet égard par exemple de la « gestion » de l’agence française ERA (Entreprendre et Réussir en Afrique) sous Sarkozy. Bref, l’aide ne finit pas là où elle censée le faire et par conséquent elle n’offrira pas de nouvelles « opportunités » aux Africains en général, qui chercheront ainsi toujours à migrer.

À côté des incitations divergentes, les limites de l’aide peuvent s’expliquer également par les problèmes de connaissance – comme en économie planifiée. La connaissance des « experts » occidentaux, récemment critiqués par William Easterly pour leur « tyrannie », est en réalité trop limitée face à la complexité institutionnelle des situations locales. Il n’y a pas de véritable continuum entre les besoins réels des populations locales africaines et les experts de Bruxelles ou Washington, de l’autre côté du « corridor de l’aide ». Là encore, du fait de la non réponse aux vrais besoins locaux, l’aide n’aura pas d’impact véritablement positif sur les opportunités des Africains, ni donc sur l’inversion des flux migratoires.

La troisième raison, c’est que l’aide peut avoir l’effet inverse à celui recherché. La « stabilité » d’un pays signifie – ou devrait signifier – essentiellement que l’état de droit y règne et que chacune et chacun soit libre de poursuivre les opportunités qui s’offrent à elle ou lui. Un bon indicateur de ce contexte institutionnel est le degré de liberté économique. Évidemment cette dernière nécessite un État relativement fonctionnel, et notamment une justice fonctionnelle, ce qui peut-être coûteux en première instance et pourrait justifier une aide pour financer. Il semble cependant que l’immense majorité des pays africains a des revenus qui permettent largement de couvrir ce genre de dépense essentielle, sans avoir à recourir à l’aide.

Celle-ci peut au contraire venir perturber les progrès vers une réforme institutionnelle visant à accroître les opportunités de chacun. La raison en est d’abord, nous l’avons vu, que l’aide peut évidemment corrompre et donner de mauvaises idées aux dirigeants. Plus profondément, lorsqu’un État ne dépend pas de ses administrés mais de bailleurs de fonds internationaux, le lien entre État et citoyens et rompu – un lien fondamental pour l’état de droit puisque la notion de reddition des comptes due au peuple ne peut en définitive réellement émerger (l’exemple turc devrait prêter à réflexion…). Dans ce contexte les réformes de fond tant attendues par les citoyens seront au contraire retardées. D’ailleurs, pour en revenir au Niger et au Président Issoufou, mettre fin aux pratiques népotiques consistant, par exemple, à mettre son propre fils à la communication de la présidence serait un bon début… (en dépit d’une amélioration récente, le pays se place à la 150ème place en matière de climat des affaires).

L’aide peut en outre conduire à un phénomène de « concurrence dans la prédation » entre clans tentant d’accaparer la « manne », se traduisant donc par des conflits et de l’instabilité, qui ne feront que déplacer les populations à la recherche de paix et de survie.

Il ne fait aucun doute qu’il est urgent de stopper le nombre de malheureux africains noyés en Méditerranée, à la poursuite d’un Eldorado  européen sans doute trompeur. Le problème des migrations est complexe, mais si les États européens devaient « aider », c’est en faisant pression pour des réformes institutionnelles de fond allant dans le sens de la libération des opportunités pour les Africains en Afrique, et non d’illusoires « plans Marshall » qui risquent d’aggraver le problème par leurs effets pervers.

Emmanuel Martin, économiste.

ENGIE signe un accord sur le développement des Energies Renouvelables au Sénégal

ENGIE annonce la signature d’un partenariat avec l’ANER, l’Agence Nationale des Energies Renouvelables de Sénégal, qui porte sur l’accélération de développement des énergies renouvelables dans le pays.

Le premier volet de cet accord porte sur le développement de l’énergie solaire à destination des particuliers en logements collectifs ou individuels. L’objectif visé est d’étudier le déploiement, dans un premier temps, de ces solutions auprès de 11.000 ménages de la ville de Dakar et de sa banlieue. Un accent sera mis sur les panneaux solaires photovoltaïques pour la production d’électricité et les chauffe-eaux solaires pour la production d’eau chaude. L’ANER et ENGIE étudieront ensemble les solutions de financement de ces équipements pour faciliter leur déploiement auprès des clients.

ENGIE vise à accompagner la politique énergétique d u Sénégal par son expér ience technique et ses capacités financières, en partenariat étroit avec les acteurs locaux

ENGIE s’engage également dans cet accord à développer des contrats de performances énergétiques (CPE) auprès des opérateurs industriels et du secteur tertiaire des grandes agglomérations du Sénégal. L’objectif est de réduire la consommation énergétique des sites et de contribuer à l’équilibre du système électrique sénégalais. ENGIE adaptera au Sénégal, le concept de CPE qu’il a déployé depuis de nombreuses années sur l’ensemble de ses marchés de clients industriels et grands tertiaires partout dans le monde.

Le dernier volet de cet accord porte sur la participation d’ENGIE à  un « cluster industriel » pour promouvoir les énergies renouvelables, notamment via des actions de formation professionnelle et d’un renforcement du tissu industriel local.

Isabelle Kocher, CEO de ENGIE : « ENGIE vise à accompagner la politique énergétique d u Sénégal par son expérience technique et ses capacités financières, en partenariat étroit avec les acteurs locaux. L’accord que nous venons de signer aujourd’hui reflète notre volonté d’être un acteur majeur dans l es énergies renouvelable s et services en Afrique et de remédier aux énormes problèmes d’approvisionnement énergétique du continent. »

Au Sénégal, ENGIE est également présent via le projet TER Dakar en partenariat avec Thales pour la partie conception et réalisation des infrastructures et systèmes pour un contrat d’un montant de 225 millions d’euros. Le Groupe est aussi présent avec le projet Senergy. Il s’agit d’une centrale photovoltaïque de 30 MW située dans la ville de Santiou Mekhé dont la mise en service est prévue en mars 2017.

La plus importante transaction hôtelière «open market» à ce jour

Quantum Global’s Hotel Fund acquiert l’Hôtel Mövenpick Ambassador à Accra

La transaction, conclue le 28 décembre 2016, est la plus importante transaction hôtelière «open market» à ce jour en Afrique subsaharienne

  • QG Africa Hotel LP acquiert 100% de l’exceptionnel hôtel Mövenpick Ambassador, situé dans le quartier des affaires d’Accra
  • Il s’agit de la plus importante transaction hôtelière «open market» à ce jour en Afrique subsaharienne

QG Africa Hotel LP, le fonds d’investissements basé à Maurice et géré par Quantum Global Investments Africa Management Ltd, a annoncé aujourd’hui l’acquisition de l’hôtel Ambassador Accra de Kingdom Holding Company (KHC). La transaction, conclue le 28 décembre 2016, est la plus importante transaction hôtelière « open market » à ce jour en Afrique subsaharienne.

L’industrie hôtelière à travers l’Afrique témoigne de la vitalité et de l’attractivité de sites clés sur tout le continent

Complétant le portefeuille d’investissements déjà significatif de Quantum Global (www.QuantumGlobalGroup.com), l’importance de cette transaction est étayée par la réputation de l’hôtel comme la plus grande propriété hôtelière multi-usages en Afrique de l’Ouest, occupant une place exceptionnelle sur les segments de l’hôtellerie d’affaires et de loisirs en Afrique.

Le Président de Quantum Global’s Group, Jean-Claude Bastos de Morais, a commenté : « l’acquisition de l’hôtel Mövenpick Ambassador à Accra, l’un des premiers hôtels d’Afrique subsaharienne, témoigne de l’importance de notre fonds et son portfolio croissant. L’industrie hôtelière à travers l’Afrique témoigne de la vitalité et de l’attractivité de sites clés sur tout le continent et nous sommes impatients de tirer profit de ces opportunités et de créer de la valeur ajoutée pour nos investisseurs ».

Situé sur 16 acres (6.5 hectares) de jardins, au cœur du quartier des affaires d’Accra, l’hôtel Mövenpick Ambassador Accra propose une sélection de restaurants ainsi que des salles de conférences, en faisant le plus grand hôtel pour conférences 5 étoiles au Ghana. Le bâtiment est également complété par des commerces et des bureaux, créant un environnement unique, prisé tant par les locataires que par les clients de l’hôtel.

Adrian Leuenberger, Directeur Général, Directeur de la Gestion d’Actifs, Quantum Global, a commenté : « l’hôtel Mövenpick Ambassador Accra a enregistré une croissance remarquable grâce à ses installations hôtelières de premier ordre, fiables et reconnues tant par des clients internationaux que locaux. Nous sommes ravis de cette acquisition et de son futur très prometteur ».

Sommet sur la coopération régionale de l’énergie

Le Sommet sur la coopération régionale dans le domaine de l’énergie débattra des possibilités de collaboration en Afrique de l’Ouest dans le cadre de projets liés à l’énergie : Côte d’Ivoire, 26-27 janvier 2017

Le Sommet sur la coopération régionale dans le domaine de l’énergie se tiendra en janvier 2017 et portera sur les opportunités de projets transfrontaliers et sur les investissements dans l’ensemble de la région ouest-africaine

La coopération transfrontalière en Afrique de l’Ouest est essentielle au développement de mécanismes facilitant le commerce et l’échange d’énergie entre les États. En tant qu’économie bénéficiant de l’une des croissances les plus importantes en Afrique subsaharienne, la Côte d’Ivoire constitue un point d’entrée majeur pour les entreprises africaines et internationales qui cherchent à investir dans la région, en plus d’abriter le siège de la Banque africaine de développement. Ces points viennent compléter le thème dominant du Sommet sur la coopération régionale dans le domaine de l’énergie (www.Regional-Energy-Cooperation-Summit.com) (qui aura lieu du 26 au 27 janvier à Abidjan) : libérer les capitaux internationaux afin de dynamiser l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest.

La coopération transfrontalière en Afrique de l’Ouest est essentielle au développement de mécanismes facilitant le commerce et l’échange d’énergie entre les États

De récents exemples en Afrique du Sud et au Maroc illustrent les avantages d’une bonne gestion des projets de production d’électricité indépendante (PEI) et démontrent un leadership efficace et transparent en accord avec les organisations multilatérales et le secteur privé. Les organisateurs de la réunion EnergyNet (www.EnergyNet.co.uk) travailleront avec les institutions régionales de la CÉDÉAO, telles que l’EEEOA, l’ERERA et le CEREEC, ainsi que les gouvernements nationaux d’Afrique de l’Ouest, afin de déterminer les solutions rentables permettant d’augmenter l’accès à l’énergie, la capacité industrielle et la rentabilité pour tous.

La réunion sera inaugurée par un discours de l’honorable Patrick Sendolo, ministre des Mines, des Terres et de l’Énergie de la République du Liberia et S.E. le professeur Alpha Oumar Dissa, ministre de l’Énergie, des Mines et des Carrières du Burkina Faso. Les séances de la conférence s’intéresseront à la coopération régionale et la livraison d’énergie, l’importance du gaz dans l’accélération du rythme du développement régional, le rôle du secteur privé et les méthodes novatrices pour le financement des projets. Siengui Ki, directeur général du système d’Échange d’Énergie Électrique Ouest-Africain, présentera des études de cas de réussite et des projets en production à la recherche d’investissements.

Les orateurs confirmés originaires de toute la région comprennent :

  • S. E. l’honorable Patrick Sendolo, ministre des Mines, des Terres et de l’Énergie de la République du Liberia ;
  • S. E. le professeur Alpha Oumar Dissa, ministre de l’Énergie, des Mines et des Carrières du Burkina Faso ;
  • Siengui Ki, Secrétaire exécutif, EEEOA ;
  • Wilfrid Maffon, assistant personnel de S. E. Dona Jean Claude Houssou, ministre de l’Énergie, de l’Eau et des Mines, Bénin ;
  • Mouhamadou Makhtar Cissé, PDG de Sénélec, Sénégal ;
  • Paul Marie A. Sagna Lakh, secrétaire général, Commission de régulation du secteur de l’électricité (CRSE), Sénégal ;
  • Djiby Ndiaye, directeur général de l’Agence nationale pour les énergies renouvelables (ANER), Sénégal ;
  • Yesufu Longe Alonge, responsable de l’approvisionnement et des contrats d’électricité, NBET, Nigeria ;
  • Moussa Ombotimbe, directeur national adjoint de l’énergie, Direction nationale de l’énergie (DNE), Mali ;
  • Eng. Júlio António Raúl, directeur des énergies renouvelables et de l’énergie nationale, ministère de l’énergie et de l’industrie, Guinée-Bissau ;
  • Spero Mensah, Président d’Africa Power Group, ancien ministre de l’énergie du Bénin ;
  • Ifey Ikeonu, ancienne présidente de l’autorité de régulation de l’électricité régionale de la CÉDÉAO ;
  • Bernhard van Meeteren, responsable principal des investissements, FMO ;
  • Romain Py, chef des opérations, African Infrastructure Investment Managers (AIIM) ;
  • Mamadou Touré, fondateur et PDG, Ubuntu Capital ;
  • Matthias Adler, chef de division, Infrastructure, secteur financier pour l’Afrique de l’Ouest, KfW ;
  • Rachid Idrissi Kaitoun, Président de la Fédération marocaine de l’énergie ;
  • Cassandra Colbert, représentante résidente en Côte d’Ivoire, Société financière internationale ;
  • Ransome Owan, directeur général du groupe, Aiteo Power, Infrastructure et Immobilier.

CAN 31 et bilan du football africain

Plus d’un demi-siècle après sa création en 1957 à Karthoum au Soudan, la CAN offre un visage singulier aux amateurs, aux passionnés et aux spécialistes du  foot africain : les équipes sont composées en majeurs partie de joueurs évoluant à l’étranger, dans les clubs européens.

Peu de nationaux locaux figurent sur la liste des équipes ; parfois même aucun, dans certaines sélections, Or il existe bel et bien un football africain, qui se pratique sur les stades d’Afrique aux pelouses lamentables, hormis celles des pays Magrébins et d’Afrique du Sud.

Que vaut réellement ce football africain local ? La CAN, on le sait, ne reflète pas le niveau réel du football africain.

La plupart des entraîneurs des sélections nationales, on le verra, sont des européens. Dans cet autre domaine qu’est le sport, apparemment, les Africains n’ont pas encore de spécialistes ou d’hommes suffisamment qualifiés pour assurer l’encadrement technique de leurs équipes.

Le football africain ne nourrissant pas vraiment son homme, l’exil des joueurs reste une inextricable équation. A l’instar de la Côte d’Ivoire, dans de nombreux pays d’Afrique, les championnats locaux sont ennuyeux et purement insipides. On peut donc le dire : la qualité du foot africain vient d’ailleurs. Cela n’enlèvera toutefois rien à l’attrait de la CAN 2017. Un rendez-vous du sport africain qui apportera sans aucun doute un peu de gaîté réconciliatrice au peuple de Léon Mba et d’Omar Bongo qui auront souffert, outre-tombe, de la déchirure qui s’était emparé de Leurs ‘‘enfants’’.

Que cette CAN apporte joie et réconciliation au Gabonais pour que le sport mérite, une fois de plus, de porter les vertus qu’on on lui prête : un facteur d’union entre les peuples.

Elisabeth Goli

Les dépenses des Nigérians encadrées par la loi

Law and Justice

Les récentes politiques entreprises par le gouvernement fédéral du Nigéria nous amènent à nous demander si nous vivons dans une société saine et démocratique ou sous le contrôle de certains dirigeants autocratiques et intolérants ?

Au Nigeria, comme dans la plupart des autres pays, il est difficile de gagner sa vie. Et comme si cela ne suffisait pas, les Nigérians doivent supporter beaucoup de stress pour avoir accès à leur argent durement gagné à cause d’un système bancaire de plus en plus bureaucratique et inefficace. Cela est évident quand l’on voit les limites ridicules sur les retraits bancaires quotidiens ainsi que de longues files d’attente devant les guichets automatiques qui sont dysfonctionnels. Cela signifie que plusieurs heures productives sont gaspillées tous les jours.

Récemment, plusieurs étudiants nigérians à l’étranger, ont rencontré des difficultés financières très sérieuses, non pas parce que leurs parrains ne disposaient pas de l’argent nécessaire pour assurer leur scolarité, mais parce que le gouvernement a tout fait pour compliquer l’envoi d’argent. Aujourd’hui, vous ne pouvez pas envoyer et recevoir d’argent par Western Union, c’est un vrai problème. J’ai eu une mauvaise expérience en essayant d’aider un ami à moi (qui était au Nigeria pour quelques jours) pour recevoir de l’argent par Western Union. Nous sommes allés de banque en banque sans succès. Pour recevoir de l’argent par transfert, vous devez avoir un compte à la banque pour recevoir l’équivalent en Naira. Il lui a fallu plus de temps que la normale pour le retirer finalement. Comment diable voulez-vous que quelqu’un visitant le pays pour seulement quelques jours ouvre un compte? Il m’a dit que dans son pays, il faut moins de 10 minutes pour collecter de l’argent en utilisant le même procédés.

Law and Justice

La situation ne cesse d’empirer. Le 13 octobre dernier, Guaranty Trust Bank a annoncé un abaissement du plafond de retrait mensuel sur les cartes de débit des clients en dehors du Nigeria de 500 $ à 250 $ et maintenant à 100 $. Le 17 octobre, selon le journal « Punch », certaines banques ont suspendu l’utilisation des cartes de guichet à l’étranger. L’envie excessive du gouvernement de contrôler le marché des changes n’a pas donné de résultat positif. Au contraire, elle n’a fait que rendre la vie plus difficile pour les Nigérians.

C’est la raison pour laquelle nous n’avons pas un seul marché des changes. Initialement, cela a commencé par la limite sur les retraits, puis l’arrêt des transferts de devises vers l’extérieur à travers Western Union et intermédiaires assimilés, puis la limite de retrait de 100 $ à l’extérieur du Nigéria. D’évidence, la situation ne va s’améliorer dans les prochains mois. Bien qu’il soit compréhensible qu’il y ait pénurie de devises dans l’économie nigériane, il n’est pas responsable de la part du gouvernement et des banques commerciales d’enfreindre les droits des Nigérians à prendre part au commerce international, d’acheter des livres en ligne, de financer leurs études, manger de la nourriture importée ou avoir des vacances à l’étranger s’ils le désirent, aussi longtemps que leur argent est licitement gagné. Le gouvernement devrait se concentrer sur l’encouragement des exportations et sur la facilitation des investissements des entrepreneurs dans la production locale des produits actuellement les plus importés.
Law and Justice
Acheter nigérian c’est bien, et il est compréhensible que certains encouragent les gens à le faire. En fait, personnellement j’achète maintenant beaucoup plus de produits « made in Nigéria » qu’auparavant tant que la qualité est satisfaisante. Mais, il ne faut pas forcer les gens directement ou indirectement à consommer une marchandise particulière. Il est impératif de respecter la préférence individuelle dans les choix de consommation, comme il est important de préserver la liberté des gens à consommer ce qu’ils désirent, tant qu’ils gagnent licitement leur argent.

Bien que ces politiques ne puissent pas directement affecter les Nigérians « ordinaires », elles devraient tous nous concerner et nous devons nous mobiliser pour les empêcher de progresser. Sans quoi, demain, la limite quotidienne de retrait sur les guichets automatiques au Nigéria pourrait encore être réduite ou une loi pourrait être promulguée pour nous empêcher de manger des poules, des pommes, du chocolat, ou toute autre chose. Tout est possible à ce rythme…

Les Nigérians sont étranglés quotidiennement par de mauvaises politiques. Cela se traduit par de mauvaises routes, des soins de santé médiocres et une baisse de la qualité de l’éducation. Le gouvernement devrait se concentrer sur la promotion d’un environnement favorable au secteur privé, et sur la protection efficace de la vie et des propriétés de chaque Nigérian. Les actions politiques récentes du gouvernement nigérian et des banques affectent fortement les étudiants nigérians dans le pays mais surtout à l’étranger, ce qui est inacceptable. Par conséquent, il est important de souligner que les Nigérians sont #Libresdedépenser leur argent durement gagné comme ils le souhaitent, de conclure légalement les transactions avec qui ils veulent et de faire des affaires facilement, tant que leurs actions sont conformes à la loi.

Stephen Oyedemi, membre du Conseil exécutif africain des Students for Liberty.

Conakry Digital Week !

Easy Link Guinea presente le premier salon numérique Guinéen dénommé ‘’ConakryDigitalWeek ‘’ du 25 au 27 mai 2017 à Conakry

Vous évoluez dans les TIC?

vous avez une occasion rare à ne pas rater pour se faire connaître, vendre un produit, faire adopter des comportements favorables, développer ses relations de partenariats et mobiliser des financements. Équipée d’un écosystème dynamique et sous le label « Guinea Tech », ConakryDigitalWeek est sera une place incontournable du numérique en Guinée.

Pendant 4 mois, ce seront plus de 10 événements (café digital, Conférences, Formation, Expositions, Concerts, Rencontre, Echange D’expériences, Prix Femmes Du Digital, Startup Weekend Conakry, Digital Travel, Tournoi Familial De Jeux Vidéos, Salon Open Data, Passion Commerce …) qui se dérouleront autour des enjeux du numérique, mobilisant aussi bien des entreprises, des écoles, des associations, des laboratoires de recherche ou bien des collectifs citoyens ou artistiques à Conakry.

L’objectif est de toucher un public large en valorisant aussi bien la culture numérique que l’art, le patrimoine, l’emploi, l’égalité ou encore la jeunesse. L’évènement est donc de fédérer aussi bien les professionnels que les seniors, les geeks, les étudiants, les familles ou encore les simples curieux au tour du numérique en Guinée.

Osons le digital au féminin !

Selon le manager principal de la structure Thierno Ibrahim Diallo cet événement se veut être un souffle, un accélérateur du développement et de l’essor technologique de la Guinée et de toute l’Afrique par des actions dynamiques et concrètes, des projets innovants et par la mise en place d’un large réseau permettant la concrétisation de ces projets. Pour cette 1ère édition, le programme est bien chargé, il y’aura le Prix Femmes Du Digital ‘’ Osons le digital au féminin !

Pour récompenser la génération Y dans l’ère DU digital en Guinée ; Le Startup Weekend Conakry ‘’No talk, all action ‘’ ! L’objectif est d’aider l’émergence de projets d’entreprise innovants dans les TIC. Des porteurs de projets viendront pitcher leur idée, puis les participants (développeurs, entrepreneurs, communicants,…) choisiront le projet qu’ils accompagneront. Digital Travel : Pendant 3 Jours, une Banque de la place proposera un parcours digital dans ses agences.

Au programme : expositions, découverte d’objets connectés, animations et ateliers pour tous autour du numérique et de l’innovation. Le Tournoi Familial De Jeux Vidéos : une expérience conviviale à vivre en famille. Et un salon Open Data, des novices seront invités par des spécialistes à découvrir, discuter ou progresser sur le très ouvert sujet de l’open data.

L’insécurité alimentaire menace la République centrafricaine

En ce début d’année 2017, l’assistance alimentaire apportée à des milliers de centrafricains extrêmement vulnérables est en péril

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé qu’il ne sera plus en mesure de fournir d’aide alimentaire à partir de la fin du mois de janvier faute de ressources financières suffisantes. L’organisation qui planifiait de fournir une assistance vitale à 700 000 personnes a dû réduire sa cible à 400 000 bénéficiaires avec des rations alimentaires réduites de moitié. Les distributions se sont drastiquement espacées alors que les programmes d’aide aux cantines scolaires ont également été suspendus à Bangui, exposant les plus vulnérables à davantage de carences.

A ce jour, 140 000 déplacés et 9 900 réfugiés bénéficient de l’aide alimentaire du PAM

Dans l’urgence, le Coordonnateur humanitaire, Fabrizio Hochschild, a déclenché la réserve d’urgence du Fonds humanitaire en RCA (FH RCA) permettant d’allouer une aide financière d’urgence d’un million de dollars américains au PAM pour pallier aux pénuries urgentes et critiques en attendant que les bailleurs répondent à l’appel de fonds qu’il leur a lancé. Cette aide d’urgence ne couvre que 10% des besoins actuels alors que le PAM a besoin de 21,5millions de dollars pour faire face à cette crise conjoncturelle.

Les affrontements entre groupes armés rivaux ont fait lors du dernier trimestre 2016 plus de 70 000 nouveaux déplacés. Ce chiffre ne cesse de croître avec la multiplication des ilots d’insécurité dans plusieurs préfectures. Dans ce contexte, il est devenu difficile pour la communauté humanitaire de répondre à tous les besoins notamment la sécurité alimentaire alors qu’elle constitue une des premières priorités et le premier poste de dépense dans toute situation d’urgence humanitaire. A ce jour, 140 000 déplacés et 9 900 réfugiés bénéficient de l’aide alimentaire du PAM.

La République centrafricaine qui sort à peine d’une crise politique et militaire dont les stigmates sont encore frais encourt le risque d’une famine sans précédent si rien n’est fait. Les 65% de Centrafricains dont les moyens de subsistance étaient tirés de l’agriculture n’ont pas été en mesure d’effectuer les semis en 2016 en raison de l’insécurité. Par ailleurs, il convient de noter qu’en 2017, 1,6 millions de Centrafricains auront encore besoin d’une assistance humanitaire. A titre d’exemple, dans la seule préfecture de la Mambéré-Kadeï, 335 822 personnes sont affectées par l’insécurité, dont 179 006 en insécurité alimentaire sévère.

Le capitalisme moral et non coercitif ?

Le capitalisme est le seul système économique et social qui nous offre à tous la liberté de choix, car il supprime la contrainte, ce qui fait de lui le seul système moral

Au lieu de restreindre les interactions humaines à travers différents types de contraintes (réglementations gouvernementales excessives, lois étouffant les petites entreprises, appels d’offres corrompus), comme le font tous les autres systèmes sociaux, le capitalisme repose sur la liberté : la liberté d’utiliser notre raison et nos idées comme bon nous semble, afin de survivre et de prospérer. La liberté et coercition ne peuvent cohabiter sans que la moralité n’en souffre.

Qu’il s’agisse de décider où acheter notre prochaine bouteille de lait, ou dans quelle banque déposer notre salaire, nous avons besoin de liberté pour faire de tels choix. Nous avons besoin d’informations pour faire un choix raisonné et le plus juste. Si ces signaux sont faussés et si le choix est contraint, la décision ne nous appartient plus.

En tant qu’êtres humains, nous avons besoin de notre libre arbitre pour survivre dans ce monde. Il appartient à chacun de nous de décider si « x » est meilleur que « y » pour lui-même. D’autres animaux ont leurs propres outils de survie, les humains ont la raison, et nous devons être libres de l’utiliser si nous voulons survivre.

Les êtres humains prennent des décisions incohérentes, inattendues et très différentes, surtout quand il est question d’argent. Ils achètent des choses que d’autres pourraient considérer irrationnelles et stupides, mais il n’en demeure pas moins que c’est leur choix fait avec leur argent comme ils le souhaitent (à condition qu’ils ne portent pas atteinte aux droits des autres personnes).

De la plus haute autorité au gouvernement à l’homme qui essaye de vendre des fruits en bord de route, la pensée humaine et la prise de décision doivent être libres. Peu importe la qualité des intentions d’un ministre lorsqu’il alourdit le cadre juridique des affaires. Qu’elles soient bonnes ou mauvaises, cela va compliquer l’exercice des petites entreprises qui vont devoir surmonter plus d’obstacles pour gagner leur vie. Si ministre réalise cela, il devrait faire de son mieux pour libérer la voie et ne pas entraver la marche de l’homme d’affaires. La coercition doit faire place à l’incitation plus productive et respectueuse de la liberté. Même si la Corée du Nord peut se venter d’un taux d’emploi à 100%, ce n’est pas le lieu vers lequel les gens se bousculent. Au contraire, ils essayent de s’échapper vers les pays où ils peuvent profiter de plus de liberté.
Le fait que certaines entreprises ont des pratiques d’exploitation ou illégales ne signifie pas que toute doivent être jugées immoral. Nous avons besoin d’établir des lois rationnelles, claires, et ciblées et non de pénaliser toutes les entreprises en leur rendant la vie très difficile.

Quand un individu, une société ou un gouvernement agit de façon immorale, nous devons les condamner et les punir. Mais nous ne pouvons pas punir tout le monde par anticipation. Comme l’a écrit Ayn Rand dans « Capitalism :The Unknown Ideal » : «Dans une société capitaliste, toutes les relations humaines sont volontaires. Si des individus prennent de mauvaises décisions, la réalité va les punir en conséquence, car ils seront libres de coopérer ou non, de traiter ou non les uns avec les autres, comme leurs propres jugements, convictions et intérêts individuels l’exigent.

On parle souvent du droit à la liberté d’expression, mais nous ne discutons pas assez du droit d’être en désaccord qui est peut-être plus crucial. Pour ne prendre qu’un exemple, si un entrepreneur fait preuve de racisme, nous pouvons refuser d’être client, ce qui conduit à la mort de son entreprise. Nous, en tant que consommateurs, en utilisant notre pouvoir d’achat comme droit de vote, nous sommes plus puissants que tout autre ministre du gouvernement utilisant la force de la législation, pour éliminer à jamais le racisme dans notre société ».
Attention, le capitalisme n’est pas l’anarchie.

L’Etat est nécessaire dans notre société, parce que son rôle est de protéger les individus contre la coercition imposée par les autres. Le rôle de l’Etat devrait se limiter à cela. Ainsi, il ne s’agit pas de déterminer si la nature humaine est fondamentalement bonne ou mauvaise mais plutôt de considérer que les êtres humains sont complexes et que leurs actions et décisions devraient être le fruit de leur propre libre arbitre.

Quand ils agissent bien, le marché les récompensera et à l’inverse, ils seront naturellement punis. L’incitation a bien agir est bien plus efficace que la coercition.

Chris Hattingh, analyste pour The Free Market Foundation.

Une approche globale africaine contre les flux financiers illicites

Les flux financiers illicites en provenance des pays en développement ont émergé comme l’une des questions clés dans l’agenda mondial du développement

Avec l’aide du FMI et de la Banque mondiale, le Global Financial Integrity (GFI) a estimé que l’Afrique perd environ 50 milliards USD par an sous forme de flux financiers illicites.

En outre, selon le rapport du Groupe de haut niveau sur les flux financiers illicites, entre 1970 et 2008, l’Afrique a perdu un montant estimé à 854 milliards USD en flux financiers illicites. Ce montant est équivalent à l’aide au développement reçue par le continent au cours de la même période.

Notons que le secteur financier est le canal le plus courant pour les flux financiers illicites. Cela est largement attribuable à l’interconnexion entre les systèmes financiers nationaux et internationaux, qui offre un espace géographique plus large à travers lequel les actifs financiers illicites sont déplacés et blanchis.

Il faut donc s’attaquer au secteur financier. Néanmoins, afin de développer et de mettre en œuvre des politiques qui répondraient de façon appropriée à la question des flux financiers illicites, il est important d’apprécier la vulnérabilité des systèmes financiers africains. Plus important encore, de comprendre comment ils permettent ou facilitent la circulation des flux financiers illicites.


La plupart de nos économies sont caractérisées par la présence de systèmes financiers informels qui sont principalement basés sur les paiements en espèces.

Cependant, des progrès importants ont été réalisés pour accroître le niveau de l’inclusion financière, notamment en Afrique sub-saharienne, où des pays comme le Kenya et la Tanzanie ont développé des produits et des services financiers en profitant de la technologie des mobiles.
Mais le niveau global de l’inclusion financière en Afrique reste faible. Seul un petit pourcentage de la population a des comptes bancaires, et le pourcentage de ceux qui possèdent des polices d’assurance et des valeurs mobilières est encore plus faible. Cette lacune est un obstacle entravant les efforts destinés à établir une traçabilité des flux financiers illicites en provenance du continent.

La faiblesse des organes et institutions de réglementation et de surveillance bancaires a largement entravé la mise en œuvre des initiatives visant à réduire les flux financiers illicites en provenance d’Afrique. Notons que la plupart des pays africains n’ont pas encore adopté et mis en œuvre les recommandations du Financial Action Taskforce (FATF) datant de 2012 , consistant en des normes internationales en matière de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme.
Des évaluations récentes des systèmes de lutte contre le blanchiment d’argent et contre le financement du terrorisme (AML/CFT) de plusieurs pays africains, menées par l’ESAAMLG, un organisme régional du FATF, ont révélé que la plupart des pays présentent généralement un faible niveau de conformité avec les mesures préventives relatives à la mise en œuvre des enquêtes nécessaires sur les clients (en particulier l’identification et la vérification des véritables propriétaires des entités morales qui demeure un défi important). Une coopération internationale plus étroite est également nécessaire.

Le manque de capacités institutionnelles, techniques et humaines entrave également la capacité des régulateurs du secteur financier à limiter le mouvement des flux financiers illicites des institutions financières en Afrique.

L’infrastructure nécessaire qui appuierait les efforts des régulateurs pour lutter contre les flux financiers illicites comme les cellules de renseignement financier (FIU), des registres fiables des véritables propriétaires ou des unités de recouvrement des avoirs, sont soit inexistants, soit dans leurs premiers stades de développement. En conséquence, les compétences requises nécessaires pour le suivi des flux financiers illicites, y compris la capacité de profiler les risques de blanchiment d’argent et d’analyser les transactions suspectes, font cruellement défaut sur le continent. Les nouvelles technologies peuvent aider, mais pourraient également faciliter les flux financiers illicites.

Par ailleurs, l’on ne peut qu’insister sur l’importance pour les pays africains d’élaborer des mécanismes qui faciliteront la transparence. L’adoption de mécanismes tels que le Processus de Kimberley pour la certification des diamants bruts ou l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE) serait utile. En outre, lever le voile sur le secret et déterminer qui, finalement, possède et contrôle des entités morales, qui ont établi des relations d’affaires avec des institutions financières, affaiblirait un maillon clé dans la chaîne véhiculant les flux financiers illicites. À cet égard, il est utile d’exhorter les législateurs du continent à envisager d’amender les lois nationales de manière à améliorer la qualité des registres nationaux, notamment en ce qui concerne l’obtention et le partage des informations sur les bénéficiaires.

En conclusion, la lutte contre les flux financiers illicites est un travail collectif qui doit impliquer largement les acteurs.

Les gouvernements, les parlements, le système judiciaire et le secteur privé doivent coopérer et collaborer ensemble. La lutte contre les sources sous-jacentes des flux financiers illicites est impérative. Pour le secteur financier africain, il faut investir dans le renforcement des mesures de prévention. Les procédures de recouvrement doivent être renforcées. Avec cette approche globale, l’Afrique sera bien armée pour lutter contre le fléau des flux financiers illicites.

Patrick Njoroge, Gouverneur de la Banque Centrale du Kenya

La Fondation BGFIBank renforce son engagement sur l’éducation des enfants au Cameroun

La Fondation BGFIBank
La Fondation BGFIBank

Le 16 décembre 2016 a marqué la deuxième phase du programme de scolarisation et d’accompagnement des enfants défavorisés au Cameroun, notamment dans la ville de Douala. Financé par la Fondation BGFIBank, en partenariat avec l’association Women of Africa (WOA) (www.WomenOfAfrica.org), ce sont plus de 350 enfants orphelins et enfants vulnérables qui ont bénéficiés de ce programme lancé en 2015.

Le financement additionnel alloué à ce programme au titre de la rentrée académique 2016-2017 par la Fondation, a permis à 200 élèves supplémentaires de poursuivre une scolarité normale et complète, à travers notamment la fourniture des kits scolaires, des bourses scolaires, de l’équipement des établissements concernés en table-bancs, de l’aménagement des espaces ludiques et de l’organisation des activités extra scolaires.

Ce sont plus de 350 enfants orphelins et enfants vulnérables qui ont bénéficiés de ce programme lancé en 2015

Ce partenariat qui constitue pour la Fondation une initiative majeure en faveur de l’éducation des enfants, a pour objectif de lutter contre la déperdition et l’abandon scolaires au Cameroun, notamment dans les bidonvilles de Ndogsimbi, Ndogpassi, Logbaba II et Bilonguè à Douala, d’une part en s’attaquant aux obstacles financiers qui les empêchent de se rendre à l’école et, d’autre part, en aidant à renforcer la qualité de l’enseignement par la formation des enseignants.

« Nous ne devons priver aucun enfant de la promesse d’une éducation de qualité, car les enjeux sont trop importants. L’éducation n’offre pas seulement un plus grand nombre de possibilités pour un enfant, mais peut également avoir un impact sur le sort de sa famille toute entière » a déclaré le Président de la Fondation BGFIBank, Henri Claude Oyima.

Plusieurs acteurs étaient présents à cette cérémonie aux côtés de la Fondation et de son partenaire WOA, dont les autorités municipales et traditionnelles de la ville de Douala. Les bénéfices du programme, ainsi que les moyens mis en œuvre ont été présentés avec l’objectif d’amplifier encore plus la mobilisation de tous en faveur des enfants. Il s’agissait également d’accroître la coordination entre les différents acteurs, afin de mieux informer les parents d’élèves de l’intérêt de scolariser leurs enfants.

La Fondation BGFIBank
La Fondation BGFIBank

À l’issue de la cérémonie la Présidente déléguée de l’association Women of Africa, Patricia Djomseu a déclaré : « Nous sommes satisfaits de pouvoir œuvrer aux côtés de partenaires de confiance comme la Fondation BGFIBank. Aujourd’hui nous travaillons ensemble pour défendre les droits des enfants les plus démunis, les soutenir à travers l’accès à l’éducation, afin de leur permettre d’envisager un avenir meilleur ».

Libéraliser le ciel africain

La compagnie Ethiopian Airlines un modèle dans l'aviation mondiale
La compagnie Ethiopian Airlines un modèle dans l'aviation mondiale

Même si l’Afrique abrite 15% de la population mondiale, elle ne représente qu’une proportion relativement faible du trafic aérien, soit moins de 3% du trafic mondial

Bien que petit, le marché de l’aviation africaine se développe rapidement. Le nombre de passagers aériens internationaux a connu une croissance constante d’année en année depuis 2004, sauf en 2011 où le trafic a plongé en raison de l’instabilité politique dans certaines régions d’Afrique du Nord.
De moins de 40 millions de passagers transportés en 2004 par les compagnies aériennes africaines, le nombre de passagers est passé à 73,8 millions en 2013. Le nombre de passagers intérieurs dans la région a également augmenté pour atteindre le chiffre significatif de 28 millions en 2013.

Cette croissance devrait se poursuivre. A ce titre, les prévisions à long terme de Boeing pour la période de 2014 à 2033 indiquent que, entraîné par une conjoncture économique favorable, l’augmentation des liens commerciaux, et une classe moyenne de plus en plus consistante, le trafic vers et à partir de l’Afrique devrait croître d’environ 6% par an dans les deux prochaines décennies. Selon le Groupe d’action du transport aérien, en 2014, l’industrie de l’aviation en Afrique a créé 6,8 millions d’emplois et a contribué avec 72,5 milliards USD au PIB de l’Afrique. Cela représente 3% du PIB et 11% des emplois créés par l’industrie du transport aérien dans le monde entier.

Ces développements encourageants ne doivent cependant pas occulter les principaux obstacles encore rencontrés par l’industrie de l’aviation sur le continent

L’Afrique reste l’une des régions les plus dangereuses pour le trafic aérien ; elle est en retard en matière de libéralisation ; ses infrastructures aéroportuaires nécessitent des investissements massifs ; et la formation de personnel qualifié n’est pas correctement planifiée.
La consolidation des compagnies aériennes africaines est un autre défi. Au cours des années 1970 et 1980 il y avait environ 36 compagnies aériennes africaines dont 26 assuraient des vol intercontinentaux. Aujourd’hui, il en reste autour de 12 avec des opérations intercontinentales.

La compagnie Ethiopian Airlines un modèle dans l'aviation mondiale
La compagnie Ethiopian Airlines un modèle dans l’aviation mondiale

Au cours des deux dernières décennies, un total de 37 nouvelles compagnies aériennes ont été lancées en Afrique, mais la quasi-totalité d’entre elles a échoué. La plupart des pays continuent de faire cavalier seul et sont guidés par des logiques autres qu’économiques. Nous continuons à voir des tentatives de créer ou de maintenir des transporteurs nationaux, à contre-courant des tendances internationales.
Il est vrai que les transporteurs du Moyen-Orient et la bonne performance de la compagnie Ethiopian Airlines contredisent les détracteurs des compagnies aériennes appartenant à l’Etat, mais ce sont des exceptions qui doivent être placées dans leur contexte. Par ailleurs, n’oublions pas que 80% du trafic long-courrier du continent est dominé aujourd’hui par les transporteurs non-africains.
Le coût moyen d’un vol en Afrique est plus élevé que partout ailleurs dans le monde. Des frais élevés d’atterrissage, des taxes exorbitantes prélevées sur les billets d’avion, ainsi que des prix du carburant d’aviation au-dessus de la moyenne, près de 30% plus élevé qu’en Europe, ne facilitent pas la compétitivité des compagnies africaines.
La connectivité intra est panafricaine est si médiocre que n’importe quel passager se trouve obligé de parcourir des milliers de miles en dehors du continent juste pour rejoindre une autre destination africaine. Un quart des routes intra-africaines est effectivement desservi par une seule compagnie aérienne. Bien que les Etats africains aient signé un accord pour une libéralisation complète du marché régional à Yamoussoukro en 1999, les restrictions et le protectionnisme perdurent.
Dès lors, l’Afrique doit converger vers un cadre réglementaire plus favorable et une libéralisation afin de développer une industrie aérienne rentable et compétitive au niveau mondial. Une industrie véritablement compétitive devrait innover et privilégier les intérêts du continent plus que les petits intérêts nationaux. Une politique d’ouverture permettra une baisse du coût des billets le coût. Selon l’IATA, la déréglementation et la libéralisation des services aériens africains dans 12 marchés clés permettrait de créer 155.000 emplois et générer 1,3 milliard de dollars.
Les faits montrent que les accords Open Sky ont bien fonctionné dans d’autres régions. Par exemple, en Europe, il a permis d’augmenter de façon exponentielle le nombre de lignes et a permis une baisse de 34% des prix des billets. En effet, là où les pays africains ont libéralisé leurs marchés aériens, que ce soit en Afrique ou avec le reste du monde, ils ont obtenu des retombées positives.

Par exemple, l’accord d’un marché aérien plus libre entre l’Afrique du Sud et le Kenya, au début des années 2000, a conduit à une hausse de 69% du trafic de passagers. L’accord du « Open Sky» en 2006 entre le Maroc et l’Union Européenne a permis une augmentation de 160% du trafic avec la multiplication par quatre du nombre de lignes entre les deux zones. La simple autorisation d’un service aérien low cost entre l’Afrique du Sud et la Zambie (Johannesburg-Lusaka) a entraîné une réduction de 38% des tarifs et une augmentation de 38% du trafic de passagers. Le continent doit créer plus d’espace pour les vols low cost. En 2013 la pénétration des compagnies low-cost en Afrique était la plus faible dans le monde, ce qui représente moins de 10% du total du trafic sur le continent.

Dans un monde interconnecté, voyager en prenant l’avion n’est plus un luxe, c’est devenu une nécessité pour un continent prospère.

Carlos Lopez, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique.

L’Agence pour l’Assurance du Commerce en Afrique compte aider le Bénin à attirer 15 milliards de dollars d’investissements d’ici à 2021

Le Bénin est un pays en pleine ascension dirigé par un président nouvellement élu et issu du monde des affaires, M. Patrice Talon

La semaine dernière, le Président a lancé un programme de cinq ans, aligné sur l’horizon à 2030 du Bénin, qui accorde une place centrale aux partenariats public privé (PPP). Le programme déploie une stratégie visant à attirer 15 milliards de dollars d’investissements et à stimuler la croissance de toutes les couches de l’économie d’ici à 2021.

Pour exprimer son soutien, le PDG de l’Agence pour l’Assurance du Commerce en Afrique (ACA) (www.ATI-ACA.org), George Otieno, a rencontré le Président au sujet du plan d’action quinquennal du gouvernement, afin de définir des moyens concrets grâce auxquels l’ACA pourrait aider le Bénin à atteindre son objectif, notamment en exploitant environ 760 millions de dollars d’investissements issus du portefeuille de projets actuel de l’ACA. Ces projets portent sur l’énergie renouvelable, la fabrication, l’industrie agroalimentaire, les investissements en faveur des petites et moyennes entreprises (PME) et sur le problème d’emprunt obligataire du gouvernement.

« Nous sommes venus au Bénin pour apporter notre soutien. Les relations que l’ACA entretient avec ses partenaires gouvernementaux sont de loin notre bien le plus précieux. Être à l’écoute de nos pays est indispensable pour construire des partenariats basés sur la confiance. Ainsi, suite à notre réunion avec le Président, nous sommes convaincus de pouvoir faire de grandes choses ensemble en faveur du développement du pays », a indiqué George Otieno, PDG de l’ACA.

Pour ses prochaines adhésions, l’ACA s’intéresse aux autres grandes économies ouest-africaines : le Ghana, le Nigeria et le Sénégal

Encouragé par des indicateurs montrant que 40 % de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté et que le Bénin occupe le 166ème rang sur 177 concernant l’indice de développement humain, le Président compte sur le secteur privé pour développer des PPP prospères. Pour attirer les investisseurs, il compte également instaurer un système de gouvernance ouvert et transparent.

Dans une déclaration faite peu de temps après sa nomination, le Président a souligné qu’il était urgent d’aborder des réformes politiques, la restructuration de l’économie nationale et le renforcement de la fibre sociale afin de rétablir la confiance du public et la crédibilité du pays.

« En tant qu’institution africaine, l’ACA a conscience de l’environnement difficile dans lequel beaucoup de nos gouvernements travaillent. C’est là que nous pouvons faire la différence, car nous comprenons les risques encourus et les manières de les atténuer. Le Bénin n’est pas différent. Nous sommes ici pour fournir un certain confort aux investisseurs », a ajouté M. Otieno.

Pendant le séjour de quatre jours de l’ACA au Bénin, la société s’est entretenue avec plusieurs ministres et a organisé un atelier pour les agences gouvernementales afin d’expliquer les avantages de ses produits. Ceux-ci incluent l’octroi de garanties aux fournisseurs et aux acheteurs d’offres du gouvernement. Avec ces garanties en place, le Bénin peut attirer les meilleurs marchandises et services possibles, afin de favoriser ses efforts en matière de développement. L’ACA peut également aider le gouvernement à diminuer son niveau d’endettement en offrant des garanties aux investisseurs à la place des garanties publiques coûteuses et indisponibles.

En 2013, le Bénin est devenu le premier pays d’Afrique de l’Ouest à rejoindre l’ACA, une institution panafricaine qui fournit des produits d’assurance sur les risques commerciaux, politiques et financiers. La Côte d’Ivoire devrait finaliser son adhésion au début de l’année 2017. Pour ses prochaines adhésions, l’ACA s’intéresse aux autres grandes économies ouest-africaines : le Ghana, le Nigeria et le Sénégal.

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