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Garantir une distribution équitable des vaccins

Vaccin coronavirus COVID-19
Vaccin coronavirus COVID-19

La pandémie de COVID-19 ne ressemble à aucune autre crise sanitaire planétaire et constitue le plus grand défi auquel le monde doit faire face depuis la Seconde Guerre mondiale. Le virus s’est propagé dans 200 pays et territoires, il a infecté plus de 2,5 millions de personnes, en a tué plus de 170 000 et a précipité de nombreux pays dans la crise économique. Il a ébranlé l’économie mondiale, révélé au grand jour la faiblesse des systèmes de santé et bouleversé la vie de milliards de personnes. Selon nos estimations (a), au moins 50 millions de personnes sombreront dans l’extrême pauvreté à la suite de la pandémie.

À l’occasion de la Semaine mondiale de la vaccination, nous devons unir nos forces pour trouver une réponse plus efficace au virus en soutenant le financement et la mise au point d’un vaccin.  Il faudra des mois pour qu’un vaccin soit disponible, mais cette perspective fonde tous nos espoirs de sortir de cette crise.

S’unir pour développer un vaccin

En février dernier, la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI) s’est associée à la Banque mondiale et à d’autres partenaires pour créer un groupe de travail sur le développement d’un vaccin COVID-19 , avec pour priorité d’appuyer le financement et la production de vaccins accessibles dans le monde entier. 

Si certains progrès ont déjà été accomplis, la CEPI estime qu’un financement supplémentaire de 2 milliards de dollars sera nécessaire pour mettre au point jusqu’à trois vaccins au cours des 12 à 18 prochains mois.  Et cette estimation n’inclut pas les coûts de production ou de distribution.

Compte tenu des terribles conséquences sanitaires, sociales et économiques de la pandémie, il est de notre intérêt à tous de travailler ensemble et de contribuer au financement nécessaire. Nous savons d’expérience que l’on peut parvenir à lever des fonds en faveur de la vaccination en faisant appel aux contributions directes des gouvernements et à des mécanismes de financement innovants. C’est cette même approche que nous devons adopter aujourd’hui. 

Aussi soutenons-nous la nouvelle initiative de collaboration annoncée par plusieurs de nos organisations partenaires pour accélérer la mise au point, la production et l’accès équitable à de nouveaux produits de diagnostic, traitements et vaccins contre la COVID-19.

Une distribution équitable des vaccins dans le monde

Outre le financement nécessaire, nous devons mettre en place un système de distribution mondial et équitable pour garantir que tous les pays, y compris les plus pauvres, auront un accès égal aux vaccins dès qu’ils seront disponibles.  Le respect de trois principes directeurs sera essentiel : travailler vite, fabriquer et déployer le vaccin à grande échelle et en garantir l’accessibilité partout dans le monde. Plusieurs collègues et moi-même avons exposé ces principes plus en détail dans un récent article (a) publié dans The Lancet.

Le Groupe de la Banque mondiale a commencé à déployer une réponse massive à la crise du coronavirus. Jusqu’à 160 millions de dollars seront mobilisés au cours des 15 prochains mois pour aider les pays de toutes les régions en développement à faire face aux besoins sanitaires immédiats et atténuer les effets socio-économiques à court et plus long terme de la pandémie.

Nous finançons également une partie des travaux de la CEPI pour accélérer le processus de mise au point des vaccins et contribuer à réduire leur coût de fabrication. Mais le soutien financier des secteurs public et privé ainsi que des organisations caritatives sera indispensable.   

Notre ambition est de voir les vaccins développés à grande échelle et distribués gratuitement, dans le cadre d’un système rationnel et objectif.  Dans un premier temps, ils devraient être mis à disposition par étapes aux différents groupes de population, en donnant la priorité aux personnels de santé qui sont en première ligne, ainsi qu’aux personnes présentant les plus grands risques de développer des formes sévères ou mortelles de la maladie. 

Nous ne pouvons pas tolérer que les pays à revenu élevé monopolisent l’approvisionnement mondial en vaccins, comme cela s’est produit lors de la pandémie de grippe H1N1 de 2009. Les pays et les populations les plus pauvres et vulnérables ne doivent pas être laissés pour compte. Au contraire, la communauté internationale doit garantir l’existence d’un système de distribution équitable des vaccins dans le monde.  

L’importance du rôle du secteur privé

Poser les bases d’un tel système suppose de mettre en place une centrale d’achats mondiale, des instruments de financement et une assurance couvrant les risques pris par les partenaires du secteur privé. IFC, l’institution du Groupe de la Banque mondiale spécialisée dans les opérations avec le secteur privé, est bien placée pour piloter ce grand chantier. Elle est prête à soutenir le renforcement des capacités de fabrication et à cofinancer l’accès mondial aux vaccins.

L’objectif de la Banque mondiale est d’investir de manière à accélérer et faciliter la fourniture de vaccins aux populations du monde entier, en particulier à celles qui en ont le plus besoin.  

Pour stopper ce virus, nous ne pouvons pas agir seuls. Nous devons unir nos forces, car c’est dans l’intérêt de tous. 

C’est un devoir moral : faisons ce qu’il faut faire, tout simplement.  

Muhammad Ali Pate – Banque Mondiale
Global Director, Health, Nutrition and Population | Director, Global Financing Facility for Women, Children and Adolescents (GFF)

Femmes et hommes ne sont pas égaux face au coronavirus

Déplacements, travail, école, accès aux services publics : la plupart d’entre nous ont maintenant fait l’expérience directe de l’impact du nouveau coronavirus (COVID-19) sur nos vies quotidiennes. Cependant, ces conséquences ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Comme nous l’ont montré le VIH-sida, le SRAS, la grippe H1N1 ou encore Ebola, ce sont souvent les plus vulnérables — pays, communautés, familles ou individus — qui payent le plus lourd tribut aux épidémies. Et, parmi ces populations particulièrement vulnérables, il y a les femmes et les filles.

Les écarts préexistants entre les sexes peuvent en effet aggraver les conséquences de la pandémie. On risque ainsi d’assister à un creusement des inégalités entre hommes et femmes pendant et après la pandémie et à une perte des progrès accomplis petit à petit depuis plusieurs décennies dans l’accumulation de capital humain, l’émancipation économique et la capacité de décision et d’action des femmes. Pour concevoir des politiques qui n’ignorent pas la situation spécifique des femmes, il est important de comprendre en quoi la pandémie de COVID-19 et la crise économique qui en découle affectent diversement les deux sexes et comment l’égalité pourrait s’en ressentir. Ces disparités sont mises en évidence dans la figure 1, qui reprend les trois dimensions fondamentales de la stratégie du Groupe de la Banque mondiale sur le genre et l’égalité des sexes (a), à savoir les opportunités économiques, le capital humain (santé et éducation) et la capacité de décision et d’action.

Figure 1 : COVID-19 et égalité hommes-femmesImage

COVID-19 et égalité hommes-femmes © Banque mondiale

Arrêtons-nous d’abord sur les conséquences économiques de la pandémie. Le constat est le même dans le monde entier : les hommes et les femmes travaillent généralement dans des secteurs distincts. Dans celui des services, durement touché par la crise actuelle, les femmes sont surreprésentées. Elles travaillent comme réceptionnistes, femmes de ménage, hôtesses de l’air, serveuses, coiffeuses, employées de maison, etc. Mais certaines activités du secteur manufacturier sont aussi extrêmement féminisées. Par exemple, environ la moitié des femmes salariées du Bangladesh travaillent dans l’industrie textile ou du prêt-à-porter (a). Déjà, des millions de travailleurs de la confection (a), pour la plupart des femmes, ont été congédiés en raison du coronavirus et ne sont plus rémunérés.

De surcroît, et dans les pays à faible revenu tout particulièrement, beaucoup de femmes travaillent dans le secteur informel et ne bénéficient donc pas d’une protection sociale (assurance chômage ou autres). Le taux de mortalité du coronavirus étant plus élevé chez les hommes, il est donc encore plus indispensable pour les femmes qui se retrouvent seules de pouvoir accéder à une couverture sociale ou à d’autres aides financières pour elles et leur famille.

Par ailleurs, le poids des tâches domestiques est très inégalement réparti entre les hommes et les femmes au sein des ménages.En temps normal et en vertu des normes sociales dominantes, les femmes et les filles assument la responsabilité de l’entretien de la maison et prennent soin des membres de la famille. Il est fort probable que le poids de ces tâches va s’alourdir en raison de la fermeture des écoles, du confinement des personnes âgées et du nombre croissant de malades au sein du foyer. Cette situation risque fortement d’inciter de nombreuses femmes à travers le monde à quitter leur emploi, en particulier quand le télétravail n’est pas possible, ce qui pourrait avoir des effets négatifs durables sur la participation des femmes au marché du travail.

Figure 2 : Les femmes assument le fardeau des tâches domestiqueImage

Les femmes assument le fardeau des tâches domestique © Banque mondiale

Source : Statistiques de l’OCDE.
Note : AN : Amérique du Nord ; UE : Union européenne ; ECA : Europe et Asie centrale ; LAC : Amérique latine et Caraïbes ; EAP : Asie de l’Est et Pacifique ; SSA : Afrique subsaharienne ; MENA : Moyen-Orient et Afrique du Nord ; SA : Asie du Sud.

Passons maintenant aux conséquences de la crise sur la santé, ou comment la pandémie de COVID-19 se répercute différemment sur le capital humain des hommes et des femmes. C’est désormais un fait avéré (a) : les hommes courent un risque plus élevé de mourir de ce coronavirus que les femmes. Les raisons de cette différence ne sont pas encore complètement éclaircies, mais les experts mettent en avant une combinaison de facteurs biologiques et comportementaux (a). Cependant, s’il existe une sérieuse « vulnérabilité masculine », des menaces spécifiques pèsent aussi sur les femmes et les filles.

Du fait de leur rôle d’aidante et de soignante, au sein du foyer et à l’extérieur, les femmes sont exposées de façon disproportionnée au virus. À l’échelle mondiale, 88 % des auxiliaires de soins à la personne et 69 % des professionnels de santé sont des femmes (a). Ces métiers sont en première ligne, ils supposent un contact avec le patient et ne peuvent s’exercer à distance. En Espagne par exemple, 71,8 % des personnels de santé infectés sont des femmes (a).

Le redéploiement des ressources publiques compte tenu de l’urgence sanitaire peut également restreindre les services de santé sexuelle, reproductive et maternelle, en particulier lorsque les moyens des systèmes de santé sont très limités. Une hausse de la mortalité maternelle a ainsi été observée lors des précédentes épidémies d’Ebola (a) et de SRAS, en partie liée à l’accès plus difficile aux services de santé et à la crainte d’une contagion dans les maternités. De même, ces difficultés d’accès pourraient entraîner une augmentation des grossesses non désirées, notamment chez les adolescentes (a).

Figure 3 : Davantage de femmes que d’hommes en première ligneImage

Davantage de femmes que d'hommes en première ligne © Banque mondiale

Source : Statistiques de l’OIT.

Enfin, cette crise va probablement avoir des effets néfastes sur la capacité de décision et d’action des femmes. Les violences à l’égard des femmes (a) en sont une illustration flagrante. Les traditions patriarcales, l’incertitude économique et le stress, combinés aux mesures de confinement et à la limitation de nombreux services, ont déjà provoqué une hausse inquiétante de la violence intrafamiliale dans les pays touchés par l’épidémie. La situation est telle que le secrétaire général de l’ONU a exhorté les gouvernements à faire de la prévention et de la réparation des violences à l’encontre des femmes un élément clé de leurs plans nationaux de réponse à la crise (par exemple en ajoutant les centres d’hébergement à la liste des services essentiels, en mettant en place des systèmes d’alerte d’urgence dans les pharmacies et magasins d’alimentation, et en veillant à ce que l’appareil judiciaire continue de poursuivre les coupables). 

Que faire à présent ? Il faut rassembler des éléments probants pour éclairer la prise de décisions, en recensant les risques existants, en produisant très régulièrement des données genrées (a) sur les conséquences de la pandémie et en veillant à ce que les politiques publiques et les interventions mises en place répondent aux besoins des femmes comme des hommes, ainsi que nous l’avons exposé dans ce document (a). Parce que le virus ne touche pas les femmes et les hommes de la même façon, notre réponse doit tenir compte de ces différences. 

Le microcrédit, un outil d’émancipation des femmes

Des femmes qui cherchent un emploi en Ouganda - Crédit photo Thierry Barbaut www.barbaut.net
Des femmes qui cherchent un emploi en Ouganda - Crédit photo Thierry Barbaut www.barbaut.net

En dépit de nombreux obstacles, les femmes africaines sont parmi les plus entreprenantes au monde. Pour faciliter leur émancipation et leur autonomisation, le microcrédit demeure un outil efficace, qui a fait ses preuves. A condition qu’il soit accordé à des taux raisonnables, comme le permet le FAFCI, un fonds que j’ai créé en 2012 et qui est déjà venu en aide à plus de 215 000 Ivoiriennes. Son taux de remboursement, dépassant les 98 %, témoigne de son succès.

L’entrepreneur de demain est une femme, et cette femme est africaine. Contrairement à certaines idées reçues, les femmes vivant sur le continent sont en effet les championnes du monde de l’entrepreneuriat : ainsi, près d’une Africaine en âge de travailler sur quatre (24%) est impliquée dans la création d’entreprises, selon une étude du cabinet Roland Berger pour Women in Africa. Les femmes d’Afrique sont donc plus de deux fois plus nombreuses à se lancer dans l’aventure entrepreneuriale que leurs consoeurs d’Asie du Sud-Est (11%), région qui figure pourtant parmi les plus dynamiques au monde en la matière. Et cet engagement se traduit de manière très concrète et bénéfique pour l’ensemble du continent : l’entrepreneuriat féminin engendrerait ainsi entre 250 et 300 milliards de dollars, soit entre 12% et 14 % du PIB africain.

Le microcrédit pour « l’empowerment » de la femme africaine

Si la volonté ne leur fait pas défaut, de nombreux obstacles jalonnent cependant le parcours des entrepreneuses africaines : sexisme ordinaire, normes et cultures patriarcales, domination masculine des milieux d’affaires, moindre accès à l’éducation, déficit de formations adéquates, tâches domestiques et familiales se superposant à leurs responsabilités professionnelles, etc. Une autre difficulté, et non des moindres, réside dans l’accès aux financements, indispensable pour qui souhaite lancer une entreprise. A l’image de tout ce qu’elles entreprennent, les femmes doivent se battre davantage que les hommes pour obtenir les fonds nécessaires au démarrage de leur activité, et se voient, souvent, refuser des crédits par les institutions financières traditionnelles.

C’est pour remédier à cette injustice que de très nombreux organismes de microcrédit ont vu le jour. Inventé par le professeur d’économie Muhammad Yunus au cours des années 1980, le microcrédit consiste à prêter de faibles sommes d’argent à une clientèle que les banques classiques considèrent habituellement comme non solvable. « L’argent, estime M. Yunus, quand il est utilisé par une femme dans un ménage, profite davantage à l’ensemble de la famille que lorsqu’il est utilisé par un homme ».

Ces micro-prêts permettent à leurs bénéficiaires de débuter une petite activité professionnelle génératrice de revenus. Ils sont synonymes d’émancipation et d’autonomisation, l’indépendance économique des femmes demeurant l’un des piliers d’un développement plus juste et plus durable. Mais la pauvreté est un phénomène éminemment sexiste : si les microcrédits permettent bien « l’empowerment » des femmes dans les pays en développement, leurs taux d’intérêts restent très élevés, frôlant, parfois, les 20%. Ainsi, si les taux usuriers et abus en tout genre demeurent minoritaires, ces dérives n’entachent pas moins l’ensemble du secteur de la microfinance. Elles représentent autant de freins à l’émancipation des femmes africaines.

Les taux réduits, un gage de succès du microcrédit

Lever ces freins, c’est précisément le but qu’avec mon époux, le président Alassane Ouattara, nous nous sommes fixé lorsqu’il m’a aidé à créer le Fonds d’Appui aux Femmes de Côte d’Ivoire (FAFCI). Fondé en 2012, ce dispositif innovant vise à permettre aux Ivoiriennes les plus vulnérables et non bancarisées d’accéder à des ressources financières en vue de créer ou de renforcer des activités génératrices de revenus. Et ceci, à coût réduit, le taux d’intérêts du FAFCI n’étant que de 1%. Je crois fermement que le fait de pratiquer les taux les plus bas possibles est un gage de succès, comme en témoigne l’extraordinaire taux de remboursement des crédits accordés par le FAFCI aux femmes de Côte d’Ivoire, taux qui atteint les 98%.

Depuis son lancement, le FAFCI est venu en aide à plus de 215 000 Ivoiriennes. Autant de femmes dynamiques, déterminées, courageuses, qui font face à l’adversité et mettent toutes leurs forces au service de leurs familles et communautés. Autant de femmes que je suis particulièrement fière de soutenir avec le FACFI et que je suis, à chaque occasion, honorée de rencontrer – à l’image de ces cultivatrices, couturières et ménagères de la commune d’Anyama, à Abidjan, auprès desquelles je me suis rendue en mars dernier. Autant de femmes qui, par leur travail, participent pleinement au développement et au rayonnement de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique toute entière.

Les remises migratoires accusent un repli sans précédent

CFA économie Afrique
CFA économie Afrique

Plombés par la crise économique induite par la pandémie de COVID-19 et les mesures de confinement, les envois de fonds des migrants dans le monde devraient chuter d’environ 20 % en 2020. Ce déclin attendu, le plus brusque de l’histoire récente, est à imputer largement à un fléchissement des salaires et de l’emploi des travailleurs migrants, souvent particulièrement exposés aux pertes de revenu et d’emploi en cas de crise économique dans leur pays d’accueil. Les remises migratoires vers les pays à revenu faible et intermédiaire devraient chuter de 19,7 %, à 445 milliards de dollars, avec à la clé la disparition d’une planche de salut financière vitale pour de nombreux ménages vulnérables.

Des études ont démontré l’impact positif des transferts d’argent dans les pays à revenu faible et intermédiaire : allégement de la pauvreté, amélioration de la situation nutritionnelle, hausse des dépenses d’éducation et diminution du travail des enfants dans les familles défavorisées. Une chute de ces envois affecte la capacité des familles à assumer ces dépenses puisqu’une part accrue de leur budget sera consacrée à éviter les pénuries alimentaires et subvenir aux besoins immédiats du ménage.

« Les remises migratoires sont une source vitale de revenus pour les pays en développement. La récession économique causée par la pandémie de COVID-19 met sérieusement à mal la capacité des migrants à envoyer de l’argent chez eux et rend d’autant plus importante la nécessité d’accélérer la vitesse de rétablissement des économies avancées, indique David Malpass, président du Groupe de la Banque mondialeLes envois de fonds des migrants aident les familles à assurer leurs dépenses alimentaires et de santé et à subvenir à leurs besoins essentiels. Alors que le Groupe de la Banque mondiale déploie des mesures rapides et d’envergure pour soutenir les pays, nous nous efforçons de maintenir les canaux de circulation de ces fonds pour préserver l’accès des communautés les plus démunies à ces biens vitaux. »

La Banque mondiale aide ses États membres à suivre l’évolution des flux d’envois de fonds, des coûts et des difficultés liées au transfert d’argent et de l’impact des réglementations visant à protéger l’intégrité financière. Elle collabore avec les pays du G20 et la communauté internationale en vue de réduire les coûts des transferts et d’améliorer l’inclusion financière au profit des populations pauvres.

Les envois de fonds devraient chuter dans toutes les régions où œuvre le Groupe de la Banque mondiale, avec un recul particulièrement marqué en Europe et en Asie centrale (27,5 %), devant l’Afrique subsaharienne (23,1 %), l’Asie du Sud (22,1 %), le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (19,6 %), l’Amérique latine et les Caraïbes (19,3 %) et l’Asie de l’Est et le Pacifique (13 %).

Cet effondrement attendu en 2020 intervient alors que les transferts d’argent vers les pays à revenu faible et intermédiaire avaient atteint un niveau record de 554 milliards de dollars en 2019. Malgré tout, les remises migratoires devraient constituer une source encore plus importante de financement extérieur pour ces pays, face à un repli plus marqué (plus de 35 %) des investissements directs étrangers (IDE). En 2019, elles ont dépassé les IDE, marquant une étape importante dans le suivi des flux de capitaux vers les pays en développement.

Pour 2021, la Banque mondiale table sur un redressement des transferts d’argent, pour atteindre 470 milliards de dollars, soit une progression de 5,6 %. Faute d’éléments précis pour mesurer l’impact de la pandémie de COVID-19 sur les perspectives de la croissance mondiale et des mesures prises pour enrayer la propagation du virus, l’évolution des envois de fonds est difficile à anticiper. D’habitude, ces flux ont tendance à être contracycliques, les travailleurs émigrés envoyant davantage d’argent en période de crise et de difficultés chez eux. Mais cette fois-ci, parce qu’elle touche toute la planète, la pandémie crée des incertitudes supplémentaires.

« Des systèmes efficaces de protection sociale sont indispensables pour protéger les pauvres et les personnes vulnérables pendant cette crise, dans les pays en développement comme dans les économies avancées. Dans les pays d’accueil, les mesures sociales doivent couvrir également les migrants », souligne Michal Rutkowski, directeur mondial du pôle Protection sociale et emploi de la Banque mondiale.

À l’échelle mondiale, le coût moyen d’un transfert de 200 dollars reste élevé, à 6,8 % au premier trimestre de 2020, soit à peine moins qu’un an auparavant. L’Afrique subsaharienne continue d’être la région la plus chère, avec un coût moyen d’environ 9 %, alors que les migrants intrarégionaux constituent les deux tiers de toutes les migrations internationales en provenance de la région.

« Des mesures rapides pour faciliter l’envoi et la réception de cet argent pourraient apporter une aide particulièrement bienvenue aux migrants et à leurs familles. Cela implique notamment de considérer les services de transfert comme essentiels et de les rendre plus accessibles aux migrants », rappelle Dilip Ratha, auteur principal de la note et chef du programme KNOMAD.

Tendances régionales

Les envois de fonds vers la région de l’Asie de l’Est et Pacifique ont progressé de 2,6 % en 2019, pour atteindre 147 milliards de dollars, soit une baisse d’environ 4,3 points de pourcentage par rapport au rythme de croissance de 2018. Ils devraient chuter de 13 % en 2020. Ce ralentissement sera dû à un repli des transferts en provenance des États-Unis, la principale source de remises migratoires pour la région. Dans plusieurs pays dépendants de ces flux, à l’instar des îles du Pacifique, la survie des ménages pourrait être menacée par ce fléchissement, avant le redressement attendu en 2021, à 7,5 %. Coûts des transferts : le tarif moyen pour l’envoi de 200 dollars vers la région a baissé pour se situer à 7,13 % au premier trimestre 2020 par rapport à la même période en 2019. Les cinq couloirs de transfert les moins coûteux affichent un taux moyen de 2,6 %, contrairement aux cinq couloirs les plus onéreux, avec un taux moyen de 15,4 % (au quatrième trimestre de 2019).

Les remises migratoires vers la région Europe et Asie centrale sont restées solides en 2019, progressant d’environ 6 %, à 65 milliards de dollars. L’Ukraine reste le premier pays bénéficiaire de ces transferts, atteignant un nouveau record de pratiquement 16 milliards de dollars en 2019. D’autres pays moins dépendants, comme l’Ouzbékistan, la République kirghize et le Tadjikistan, ont surtout profité du rebond de l’économie russe. En 2020, les envois de fonds devraient chuter d’environ 28 %, plombés par l’effet conjugué de la pandémie de coronavirus et du repli des cours pétroliers. Coûts des transferts : le tarif moyen pour l’envoi de 200 dollars vers la région a légèrement reculé au premier trimestre 2020, à 6,48 %, contre 6,67 % un an auparavant. Les écarts d’un couloir à l’autre sont importants : les opérations les plus coûteuses concernent l’envoi d’argent depuis la Turquie vers la Bulgarie, contrairement aux envois depuis la Russie vers l’Azerbaïdjan, les moins coûteux.

Les envois de fonds vers la région Amérique latine et Caraïbes ont augmenté de 7,4 % en 2019, à 96 milliards de dollars, mais avec une hausse inégale selon les pays : le Brésil, le Guatemala et le Honduras ont connu une progression des remises migratoires supérieure à 12 %, devant la Colombie, l’Équateur, le Nicaragua et le Panama (+ de 6 %), tandis que ces flux ont reculé de respectivement 3,8 et 2,2 % en Bolivie et au Paraguay. Les transferts d’argent devraient chuter de 19,3 % en 2020. Coûts des transferts :le tarif moyen pour l’envoi de 200 dollars vers la région est ressorti à 5,97 % au premier trimestre de 2020. Dans un contexte marqué par la crise du coronavirus, le coût des transferts d’argent vers la région pourrait augmenter du fait des difficultés opérationnelles des prestataires de services (fermeture des bureaux, arrêt de l’activité des agents, accès aux liquidités, taux de change, sécurité) et du respect de la réglementation en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LAB/CFT).

Les transferts d’argent vers le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord devraient chuter de 19,6 % en 2020, pour atteindre 47 milliards de dollars, après la hausse de 2,6 % enregistrée en 2019. Ce repli anticipé est autant dû au ralentissement de l’économie mondiale qu’à l’impact de la baisse des prix du pétrole dans les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Les envois de fonds depuis les pays de la zone euro devraient également être pénalisés par le ralentissement préalable à la pandémie de COVID-19 et la dépréciation de leur monnaie par rapport au dollar américain. En 2021, les remises migratoires vers la région devraient se rétablir mais à un rythme plus faible, d’environ 1,6 %, sous l’effet de la croissance modeste anticipée dans la zone euro et de l’affaiblissement des transferts provenant des pays du CCG. Coûts des transferts :le tarif moyen pour l’envoi de 200 dollars vers la région ressort à 7 %, pratiquement identique au taux de l’année précédente. Les écarts d’un couloir à l’autre sont très importants : les opérations provenant des pays de l’OCDE à revenu élevé vers le Liban continuent de dépasser la barre des 10 %. Les envois depuis les pays du CCG vers l’Égypte et la Jordanie peuvent atteindre entre 3 et 5 % selon les couloirs. Avec l’atténuation de la crise en Syrie, le coût des transferts depuis l’Arabie saoudite a fortement diminué.

Les envois de fonds vers l’Asie du Sud devraient chuter de 22 % en 2020, à 109 milliards de dollars, après la hausse de 6,1 % enregistrée en 2019. Ce recul s’explique par le ralentissement de l’économie mondiale dû à la pandémie de coronavirus ainsi que par le déclin des cours du pétrole. Le coup de frein économique devrait directement retentir sur les remises migratoires en provenance des États-Unis, du Royaume-Uni et des pays de l’Union européenne. La baisse des prix du pétrole pénalisera les envois de fonds des pays du CCG et de la Malaisie. Coûts des transferts : l’Asie du Sud affiche le taux moyen pour l’envoi de fonds le plus faible du monde, à 4,95 %. Certains de ces couloirs bon marché pratiquent des coûts inférieurs à la cible de 3 % fixée par les Objectifs de développement durable (ODD), probablement à la faveur de l’importance des volumes, de la compétitivité des marchés et du déploiement de technologies. Mais dans les couloirs les plus coûteux, ces tarifs sont nettement supérieurs à 10 %, faute de volume et de concurrence suffisants mais aussi du fait de contraintes réglementaires. Les directives bancaires découlant des normes LAB/CFT augmentent le profil de risque des prestataires de services et, partant, le coût de ces transferts dans certains pays bénéficiaires, comme l’Afghanistan, et certains pays d’origine, comme le Pakistan.

Les envois de fonds vers l’Afrique subsaharienne ont connu un léger repli de 0,5 % en 2019, à 48 milliards de dollars. En raison de la crise du coronavirus, ce déclin devrait être nettement plus marqué en 2020, à 23,1 %, pour atteindre 37 milliards de dollars, avant un redressement de 4 % attendu en 2021. La baisse prévue est à imputer à une conjugaison de facteurs liés à l’impact de l’épidémie dans les pays où résident les migrants originaires d’Afrique, à savoir la zone euro, les États-Unis, le Moyen-Orient et la Chine. Ces grandes économies accueillent une part importante des migrants subsahariens et représentent, ensemble, pratiquement un quart des remises migratoires totales vers la région. En plus des conséquences de la pandémie, de nombreux pays d’Afrique de l’Est sont victimes d’une invasion majeure de criquets pèlerins, qui attaquent les cultures et menacent la sécurité alimentaire des habitants. Coûts des transferts : le tarif moyen pour l’envoi de 200 dollars vers la région ressort en moyenne à 8,9 % au premier trimestre 2020, contre 9,25 % un an auparavant. Les couloirs les plus chers se situent essentiellement en Afrique australe, le tarif pouvant grimper jusqu’à 20 %. À l’autre extrémité du spectre, le coût moyen observé est inférieur à 3,6 %.

Pour consulter la note d’information et les données les plus récentes sur les migrations et les envois de fonds des migrants, rendez-vous sur knomad.org (a). Il est aussi possible de communiquer avec des spécialistes des questions de migration sur le blog : http://blogs.worldbank.org/peoplemove/

Covid-19 une aubaine géopolitique pour terroristes et trafiquants

Le professeur Pierre RAZOUX, de l’IRSEM, juge qu’au Moyen-Orient, les gagnants de la crise du Covid sont les terroristes, les trafiquants et les régimes autocratiques. Laissant le champ libre à la Chine, avec une Europe absente, la crise sanitaire fragilise de nombreux pays, dont le Liban, la Jordanie, l’Egypte ou l’Algérie. Les sénateurs appellent l’Europe à réinvestir cette zone cruciale pour sa sécurité.

Le tableau saisissant d’un Moyen-Orient sous pression sanitaire et stratégique a été dressé au Sénat par le professeur Pierre Razoux, Directeur de recherche à l’IRSEM et Directeur-associé de recherche à la Fondation méditerranéenne d’études stratégiques. La crise du Covid-19 est une aubaine pour les acteurs les plus résilients : trafiquants en Méditerranée, mouvances djihadistes dans l’ensemble de la zone, régimes autocratiques.

Cette crise aura des conséquences géopolitiques durables. Dans la compétition pour écrire le monde d’après, le retrait américain et l’absence européenne laissent le champ libre à la Chine. L’Europe, face aux grand acteurs décomplexés (Chine, Russie) et aux ambitions des acteurs régionaux (Iran, Turquie), n’a ni approche coordonnée, ni plan global.

Les sénateurs ont fait part de leurs inquiétudes sur la situation très préoccupante du Liban, la cessation de paiement affaiblissant considérablement un pays où l’influence de l’Iran ne cesse de se renforcer. Le professeur Razoux a indiqué combien la Jordanie, l’Egypte et l’Irak étaient fragilisés, mais aussi l’Algérie, notamment par la baisse des cours du pétrole.

Dans ce contexte troublé, les regards se tournent vers les Etats-Unis, où l’élection présidentielle du 5 novembre prochain pourrait rebattre les cartes.

A l’issue de l’audition, Christian Cambon (Les Républicains, Val‑de‑Marne), Président de la commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat, a rappelé l’importance de cette zone pour la France : « La rive sud de la Méditerranée et le Proche et Moyen-Orient sont notre voisinage direct : ce qui s’y passe a nécessairement des conséquences politiques, économiques et de sécurité pour l’Europe et pour la France. Mais la crise du Covid-19 illustre à nouveau que nous sommes en retard pour définir une approche globale et concertée rassemblant les efforts de tous les pays européens. Si nous n’arrivons pas à définir rapidement des actions communes dans cette région si sensible, nous ne pourrons pas défendre nos intérêts face aux acteurs mondiaux ».

La vidéo de cette audition peut être consultée sur le site du Sénat 

Pour un partenariat euro-africain de l’intelligence artificielle

Intelligence Artificielle en Afrique
Intelligence Artificielle en Afrique

En matière d’investissement dans le domaine du numérique, la Chine poursuit son expansion en Afrique, devenant le premier partenaire commercial du continent, devant la France et les États-Unis. Plusieurs groupes industriels et start-ups chinois spécialisés dans les télécoms ou les smartphones ont signé des accords avec certains gouvernements africains. La Chine n’exporte pas seulement ses technologies, elle diffuse également ses standards et son modèle de société. Les réactions outre-Atlantique ne se sont pas fait attendre, avec la contre-offensive des géants américains du numérique que sont les GAFAM. Ainsi, Google a récemment lancé son premier centre de recherche sur l’IA à Accra, dans la capitale ghanéenne.

Selon le rapport Villani remis au Gouvernement français en mars 2018, les mastodontes actuels de l’intelligence artificielle (États-Unis et Chine) et les pays émergents de la discipline (Israël, Canada et Royaume-Uni notamment) se développent ou se sont développés sur des modèles parfois radicalement différents. Ce n’est pas forcément grâce à un « Google européen» que l’Europe pourrait se faire une place sur la scène mondiale de l’IA. Elle doit inventer un modèle spécifique. Ce modèle pourrait-il consister en des partenariats stratégiques et géopolitiques autour des données et de l’intelligence artificielle ?

Si l’on en croit Nicolas Miailhe, au milieu de la bataille pour le leadership numérique mondial qui oppose aujourd’hui les Etats-Unis à la Chine qui disposent d’industries mondiales que n’a pas l’Europe, l’on pourrait imaginer une troisième voie : « la solution pour l’Afrique, mais aussi pour l’Europe, ne peut que passer par un partenariat stratégique. L’Afrique y a intérêt pour s’offrir un modèle de développement qui lui ressemble. L’Europe aussi, car si nous laissons les Américains ou les Chinois prendre en main le cyberespace africain, nous leur donnons les clés du destin de l’Europe »

Ces questions paraissent pertinentes et opportunes, notamment dans le contexte actuel de négociations d’un nouvel accord entre l’Afrique, les Caraïbes et le pacifique (ACP) et l’Union européenne (UE), vingt ans après l’adoption de l’accord de Cotonou, signé en 2000. Plus précisément, dans le cadre du Partenariat Afrique-UE, cadre officiel de dialogue, de travail et de coopération entre l’Union européenne (UE) et le continent africain, qui vise à « rapprocher l’Afrique et l’Europe en renforçant la coopération économique et en promouvant le développement durable ainsi que la coexistence des deux continents dans la paix, la sécurité, la démocratie, la prospérité, la solidarité et la dignité humaine »

Dans ce contexte, n’y aurait-il pas matière pour l’Europe et l’Afrique de tracer une voie originale, celle d’un partenariat euro africain de l’intelligence artificielle, afin de promouvoir des solutions innovantes et originales, notamment en matière de santé, d’éducation, d’immigration, de changement climatique, de sécurité globale et de réalisation des objectifs de développement durable (ODD) ?

Dr. Eric ADJA
Président chez Afria – Agence francophone pour l’intelligence artificielle

24 pays supplémentaires pour le centre d’information Facebook

Centre information coronavirus Facebook
Centre information coronavirus Facebook

Facebook étend son Centre d’information sur le coronavirus à 24 pays de plus en Afrique

Le Centre d’information sur le coronavirus (COVID-19), déjà en place depuis le mois d’avril dans 19 pays africains, figure en haut du fil d’actualité

Facebook étend son Centre d’information sur le coronavirus à 24 pays supplémentaires en Afrique sub-saharienne dans le cadre de ses efforts continus pour donner au plus grand nombre l’accès en temps réel à des informations précises provenant d’autorités sanitaires de confiance.

Le Centre d’information sur le coronavirus (COVID-19), déjà en place depuis le mois d’avril dans 19 pays africains, figure en haut du fil d’actualité et constitue un espace central où chacun peut se tenir informé sur le coronavirus. Il comprend des mises à jour en temps réel provenant de sources officielles nationales, mais aussi d’organisations régionales et internationales telle que le Centre africain pour le contrôle et la prévention des maladies (Africa CDC) (bit.ly/3bBmIrU) et l’Organisation mondiale de la santé. Il propose également des ressources utiles – articles, vidéos et messages – et des conseils sur la distanciation sociale et la prévention de la propagation de COVID-19.

Facebook soutient le travail de la communauté de la santé publique dans le monde entier pour tenir toutes les communautés informées pendant la pandémie de coronavirus

Les utilisateurs de Facebook peuvent s’abonner au Centre pour recevoir des notifications sur leur fil d’actualité.

Kojo Boakye, Directeur des affaires publiques de Facebook pour l’Afrique sub-saharienne a  déclaré: “Facebook soutient le travail de la communauté de la santé publique dans le monde entier pour tenir toutes les communautés informées pendant la pandémie de coronavirus. Nous sommes heureux de fournir à presque chaque pays d’Afrique subsaharienne son propre centre d’information afin que les gens de tout le continent aient un endroit central pour trouver des informations faisant autorité sur COVID-19.”

Les nouveaux pays où Facebook lance le Centre d’information sur les coronavirus sont :

  • Botswana
  • Burundi
  • République centrafricaine
  • Comores
  • Congo
  • Djibouti
  • Guinée équatoriale
  • Érythrée
  • Eswatini
  • Gambie
  • Guinée-Bissau
  • Lesotho
  • Madagascar
  • Malawi
  • Mozambique
  • Namibie
  • Rwanda
  • Sao Tomé et Principe
  • Sierra Leone
  • Sud-Soudan
  • Tanzanie
  • Ouganda
  • Zambie
  • Zimbabwe

Le Centre d’information sur le coronavirus est déjà en place dans les pays d’Afrique sub-saharienne suivants :

  • Afrique du Sud
  • Bénin
  • Burkina Faso
  • Cameroun
  • Cap-Vert
  • Côte d’Ivoire
  • Éthiopie
  • Gabon
  • Guinée
  • Kenya
  • Mali
  • Mauritanie
  • Maurice
  • Nigéria
  • République démocratique du Congo (RDC)
  • Sénégal
  • Seychelles
  • Tchad
  • Togo

3 bonnes raisons de recruter des talents africains à distance

Travail à distance - Visio conférence

Etes-vous une entreprise qui rencontre des difficultés à trouver des talents dans le pays où vous êtes basé ? Pensez à recruter des professionnels africains – à distance. Voici 3 bonnes raisons de s’y mettre. Tout d’abord, vous trouveriez les talents qu’il vous manque. Deuxièmement, vous réduiriez vos coûts. Troisièmement, vous aideriez l’Afrique à se développer.

Un marché inexploité de talents

De nombreux pays sont en développement en Afrique et le taux de chômage de la main-d’œuvre qualifiée est élevé. « Avec l’entrée de 12 millions de diplômés sur le marché du travail chaque année et trois millions d’entre eux seulement qui trouvent un emploi, le chômage des jeunes augmente chaque année », a récemment déclaré le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina. 

C’est une bonne nouvelle pour les employeurs étrangers. Selon les statistiques, l’Afrique a la population la plus jeune au monde. Ainsi le pays et produit de plus en plus de diplômés à la recherche d’un emploi. Vous pouvez trouver les talents dont vous avez besoin en Afrique. De plus, ils apporteront plus de diversité culturelle à votre personnel, enrichissant le travail avec de nouvelles approches et perspectives.

Les coûts des salaires

Aux États-Unis, sur la base d’une journée de travail de 8 heures pour un minimum de 22 jour ouvrable, le salaire minimum mensuel aux États-Unis revient à 1 276 $US. En Europe, par exemple en France, le salaire minimum interprofessionnel (SMIC) est d’environ 1 539 € (Insee).

Cependant, dans une grande partie de l’Afrique, les niveaux de salaire minimum sont beaucoup plus faibles.
Il faut cependant relativiser par rapport au pouvoir d’achat dans chaque pays. Gagner 500-700€ à Madagascar est l’équivalent de 2500/3000 euro en France. Il n’existe pas, à ce stade, beaucoup d’informations sur les salaires minimums en Afrique mais cela se met en place.

La notion de salaire minimum se met doucement en place en Afrique


Par exemple, à Maurice, le salaire minimum mensuel imposé par le gouvernement est d’environ 217 €. Cependant, les salaires mensuels pour le travail à distance dépassent ce montant. Un ingénieur en génie informatique à Maurice – travaillant à distance – peut gagner de 800 €  à 1 800 € +charges. Un/une chargé(e) de la clientèle, autour de 600 € + charges  et un/une « Content Writer », environ 700 €  + charges.

En sus des coûts du salaire brut il faut y ajouter les charges sociales. Il y a aussi le coût des positions de travail et les outils informatiques nécessaire pour travailler, surtout à distance.

Même avec les coûts impliqués, les salaires en Afrique ont tendances à augmenter en fonction de la croissance des pays et du niveau d’éducation. A l’Ile Maurice les salaires dans l’industries des NTIC et du Service à distance ont augmenté de plus 20%. De nombreux employeurs européens, en particulier Français, sont présents à Maurice et dans d’autres pays de la région africaine. « Nous devons penser globalement parce que la main-d’œuvre est de plus en plus internationale aujourd’hui. Comment travailler en fluidité avec une équipe distribuée, les bons outils et des salariés situés sur différents continents, c’est cela l’avenir du travail », affirme la startup Talenteum Africa, une société basée à Maurice et leader du travail à distance dans toute la région africaine.

Aidez l’Afrique à se développer


Les employeurs étrangers offrant des emplois décents en Afrique recevraient certainement un nombre important de candidatures à partir desquelles choisir les meilleurs candidats. Dans son rapport sur les tendances mondiales de l’emploi en 2019, l’Organisation internationale du Travail (OIT) affirme que « la croissance de la main-d’œuvre » en Afrique, en particulier dans la région subsaharienne, « nécessite la création davantage d’emplois décents ».

Selon des sources de l’OIT et de l’ONU, « le manque d’emplois de qualité et la prévalence de la pauvreté au travail sont également des facteurs clés poussant à la migration ». Grâce au travail à distance, les employeurs étrangers peuvent offrir des possibilités internationales de travail aux talents africains et les permettront de rester dans leurs pays d’origine. Ceci aura un effet d’entraînement positif : ils ne seront plus obligés de quitter leurs familles et amis et être « coupés » de leurs cultures. En outre, ils pourront dépenser leurs salaires localement – ce qui contribuera au développement de leurs pays respectifs, plutôt que d’en entraver le progrès – en raison de la fuite des cerveaux.

11e Prix Carmignac du photojournalisme, consacré à la République démocratique du Congo

Prix Carmignac photojournalisme
Prix Carmignac photojournalisme

Le 11e Prix Carmignac du photojournalisme, consacré à la République démocratique du Congo (RDC), a été attribué au photographe canado-britannique Finbarr O’Reilly.

Le reportage de Finbarr O’Reilly a débuté en janvier, avant que la pandémie ne bouleverse nos vies et nos modes de fonctionnement. En raison de l’aggravation de la situation sanitaire internationale et de la fermeture progressive des frontières, Finbarr O’Reilly et l’équipe du Prix — en lien étroit avec les membres du jury et du pré-jury de la 11e édition — ont repensé leur mode opératoire et adapté le Prix et le reportage à la crise que nous traversons.

La Fondation Carmignac a donc l’honneur de présenter « Congo in Conversation » (Congo en conversation) de Finbarr O’Reilly, un reportage collaboratif en ligne, réalisé avec la coopération étroite de journalistes et photographes congolais (ou basés en RDC) travaillant dans le respect des consignes de sécurité, d’éthique et des standards journalistiques professionnels.

Basé sur un site Internet, créé pour l‘occasion, et relayé sur les réseaux sociaux du Prix Carmignac, « Congo in Conversation » proposera une production inédite d’écrits, de reportages photos et de vidéos. Il documentera ainsi les défis humains, sociaux et écologiques que le Congo affronte aujourd’hui, dans le contexte d’une crise sanitaire sans précédent. Suivez le lancement officiel de « Congo in Conversation » en direct sur le compte Instagram du festival Visa pour l’image, le mardi 28 avril 2020 à 18 h et sur le site : https://congoinconversation.fondationcarmignac.com/fr/

Neighbours and Red Cross safe and dignified burial workers in protective clothing gather outside the home of a family where an 11-month-old girl has died during Congo’s Ebola outbreak in the town of Rutshuru in Congo’s North Kivu Province, February 2020. Des voisins et employés de la Croix Rouge en tenue de protection se rassemblent devant le domicile d’une fillette de 11 ans décédée lors de l’épidémie d’Ebola dans la ville de Rutshuru au Nord-Kivu, février 2020

Épidémie de coronavirus : réorienter l’aide au développement pour traverser la crise

Enjeu pour l'Afrique avec le numérique
Enjeu pour l'Afrique avec le numérique

Les sénateurs de la commission des affaires étrangères et de la défense ont auditionné Pierre-Marie Girard, directeur international de l’Institut Pasteur de Paris, et Amadou Sall, directeur de l’Institut Pasteur de Dakar. Ils appellent à relever le nombre d’experts mis à disposition des Instituts Pasteur et à réorienter massivement l’aide du fonds mondial vers le Coronavirus.

L’Afrique reste aujourd’hui encore relativement peu touchée par le virus. Toutefois, la prolongation des courbes de contamination au rythme actuel conduirait à une situation critique. Les sénateurs ont cherché à évaluer avec l’Institut Pasteur le degré de gravité de l’épidémie sur le continent : la jeunesse relative de la population africaine et la précocité des mesures prises par les États africains sont des facteurs positifs ; la présence importante de comorbidités (diabète, hypertension) et la difficulté à faire respecter les mesures de distanciation sociale, des facteurs négatifs.

Selon le directeur international de l’Institut Pasteur, Pierre-Marie Girard, rien ne permet actuellement de prédire que les conditions climatiques propres à l’Afrique joueront un rôle positif pour freiner l’épidémie. M. Girard a réfuté la thèse parfois avancée d’une protection de la population africaine par l’usage antérieur de la chloroquine qui lui paraît sans fondement.

Les membres de la commission ont salué l’efficacité de la coordination pan-africaine depuis le début de la crise : le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC) de l’Union africaine, l’Organisation ouest-africaine de la santé et l’Institut Pasteur de Dakar ont mis en place une coopération exemplaire, qui a notamment permis à 40 pays supplémentaires de réaliser des tests de détection du virus.

Cependant, les deux experts ont rappelé que l’enjeu de l’approvisionnement en matériels médicaux et en réactifs pour les tests reste crucial, appelant à une aide forte à l’Afrique dans ce domaine lorsque la situation en Europe se sera améliorée. Pour le sénateur Jean-Pierre Vial (Les Républicains, Savoie), rapporteur, « Il est nécessaire que l’aide publique au développement et en particulier les financements de l’Agence française de développement (AFD) puissent aider à renforcer les capacités locales en la matière. Les 1,2 milliard d’euros dont 150 millions de dons annoncés la semaine dernière par Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’Etat auprès du ministre des affaires étrangères, est un bon début, mais il faudra s’adapter en fonction de la progression de l’épidémie ».

Par ailleurs, Marie-Françoise Perol-Dumont, co-rapporteure (Socialiste et républicain, Haute-Vienne) a souligné qu’« Il est regrettable que l’on observe une diminution des moyens en experts techniques internationaux (ETI) mis à disposition du réseau des instituts Pasteur au cours des dernières années en Afrique et dans le monde. Il faut trouver des solutions pour préserver cet atout de l’expertise française ».

Enfin, les membres de la commission ont souhaité que le Fonds mondial réoriente plus massivement ses financements vers la lutte contre le coronavirus et le renforcement des systèmes de santé en Afrique.

Coronavirus en Afrique : une checklist pour les droits humains

Human Rights Watch
Human Rights Watch

Human Rights Watch surveille activement les dimensions des droits humains dans les réponses à la pandémie de COVID-19. Nos recherches ont permis d’identifier 40 questions destinées à orienter la formulation de stratégies respectueuses des droits des groupes les vulnérables face à la crise.

Il s’agit notamment des personnes vivant dans la pauvreté, des minorités ethniques et religieuses, des femmes, des personnes en situation de handicap, des personnes âgées, des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT), des migrants, des réfugiés et des enfants. Nous avons également identifié diverses réponses déjà apportées à la crise, certaines positives, d’autres problématiques. Les exemples « positifs » ne sont pas cités en tant que modèles exacts de mesures que les gouvernements devraient adopter, mais plutôt comme des options à la disposition des gouvernements soucieux de s’acquitter de leurs obligations en matière de droits humains. En outre, les exemples cités ci-dessous (positifs ou négatifs) ne doivent pas être interprétés comme ayant valeur d’approbation ou de critique de l’approche globale de tel ou tel gouvernement face à la pandémie, ni de son bilan global en matière de droits humains.
Sommaire

I. Prévention et soins

Sensibilisation de la population

Fournir des tests et des traitements

Protéger médecins et travailleurs les plus exposés

Réduire les risques dans les centres de détention et les prisons

Améliorer l’accès à l’eau et à l’assainissement

Apporter une aide au-delà des frontières nationales

II. Une gestion de crise respectueuse des droits humains

Utilisation des pouvoirs d’urgence et lutte contre les violations des forces de sécurité

Éviter le sacrifice d’autres droits

Faire face aux retombées économiques

III. Répondre aux conséquences négatives de la « distanciation sociale »

Soutien psychosocial

Assurer la continuité pédagogique

Lutter contre les violences domestiques et les violences contre les minorités

I. Prévention et soins

Sensibilisation de la population

• Votre gouvernement fournit-il au public, en temps opportun, des informations exactes et accessibles sur la propagation de la pandémie ?

• Votre gouvernement se mobilise-t-il contre le déni du COVID-19 et s’oppose-t-il activement aux poursuites judiciaires ouvertes contre des journalistes, des lanceurs d’alerte et autres qui ont soulevé des préoccupations légitimes à propos du coronavirus ?

Des responsables gouvernementaux au Bélarus, au Brésil, au Burundi, en Chine, au Mexique, au Myanmar, au Turkménistan, aux États-Unis et au Zimbabwe ont manifesté un déni préoccupant à propos du COVID-19, privant leur population d’informations précises relatives à la pandémie. En Inde, les autorités n’ont pas fait grand-chose pour mettre un frein à une désinformation virale qui attribue à la minorité musulmane la propagation délibérée du coronavirus.

En revanche, les forces de police du Royaume-Uni auraient ouvert des enquêtes sur des accusations similaires visant les musulmans du pays. Au Bangladesh, au Cambodge, en Chine, en Égypte, en Éthiopie, en Turquie et au Venezuela, des journalistes et d’autres personnes ont été arrêtés et détenus pour avoir dénoncé le COVID-19 ou exprimé leurs opinions à ce sujet sur les réseaux sociaux. L’Égypte et la Chine ont expulsé des journalistes. En Bolivie, les autorités ont instrumentalisé la pandémie pour menacer des opposants politiques, certains ayant été condamnés jusqu’à 10 ans de prison pour « désinformation ». En Chine, l’indignation suscitée par la condamnation d’un lanceur d’alerte décédé du coronavirus a conduit à de rares excuses de la part de la police locale.

• Votre gouvernement a-t-il levé tous les blocages à l’Internet ou les restrictions générales d’accès à l’information en ligne ?

L’Éthiopie a levé une interdiction générale des services téléphoniques et de l’Internet dans la région d’Oromia, mettant fin à un blocage de trois mois, à la suite des critiques selon lesquelles les restrictions entraveraient la réponse au COVID-19. Cependant, dans les camps de réfugiés rohingyas au Bangladesh et dans les régions touchées par le conflit au Myanmar, les gens ne peuvent toujours pas accéder à des informations vitales en raison des coupures d’Internet imposées par le gouvernement. Au Cachemire, le gouvernement indien a recouru à de faibles débits, comme le réseau 2G, pour museler l’Internet et réduire l’accès aux protocoles de traitement qui aideraient les médecins à lutter contre le COVID-19. En réponse à la crise, les Émirats arabes unis (EAU) et Oman ont assoupli leurs restrictions de longue date sur certains logiciels de voix sur IP (VoIP) pour faciliter l’apprentissage à distance, comme Zoom et Microsoft Teams. Cependant, les Émirats arabes unis et Oman, ainsi que le Qatar, ont maintenu l’interdiction d’autres applications permettant aux gens de passer des appels vocaux et vidéo tels que WhatsApp, Skype et FaceTime.

• Votre gouvernement prend-il des mesures en vue de réduire la fracture numérique en élargissant l’accès à l’Internet et en abaissant le coût de la connexion, en particulier dans les lieux où le confinement a rendu obligatoires le télétravail, l’éducation à distance et l’information publique sur le COVID-19 ?

Au Pérou, le gouvernement a adopté une ordonnance qui garantit la continuité des services Internet même si les utilisateurs ne sont pas en mesure de s’acquitter de leurs factures pendant la crise du COVID-19. En Inde, le gouvernement rembourse la consommation des données pour les écoliers. Certains opérateurs de télécommunications en Afrique excluent la consultation de sites Web « essentiels » des plafonds d’utilisation fixés aux données pour rendre l’accès à Internet plus abordable pendant la pandémie.

Fournir des tests et des traitements

• Des soins de santé abordables et de qualité sont-ils accessibles à tous dans votre pays, sans discrimination ?

Au Portugal, le gouvernement a annoncé que, jusqu’au 30 juin, les demandeurs d’asile et les migrants dont le dossier est en cours de traitement seraient traités comme des résidents permanents, leur donnant ainsi l’égalité d’accès aux soins de santé nationaux. Son homologue italien a prorogé, jusqu’à la mi-juin, l’ensemble des permis de séjour existants parvenus à expiration, donnant à leurs détenteurs un accès aux soins de santé nationaux. Si les États-Unis ont garanti la gratuité du dépistage du COVID-19, des millions de personnes n’y sont pas assurées et ne peuvent recevoir des soins de santé pris en charge par l’État, et le coût des soins médicaux contre le virus excède de loin les moyens dont disposent beaucoup de gens, même ceux qui ont une assurance maladie, les forçant à choisir entre les soins ou la banqueroute.

• Si votre gouvernement a mis en place des lieux de quarantaine ou d’isolement face au COVID-19, fournit-il aux personnes qui s’y trouvent des soins de santé, une protection contre le risque d’infection, de la nourriture et de l’eau ?

En Chine, 10 personnes sont décédées lorsque le bâtiment où elles avaient été placées de force en quarantaine s’est effondré. Au Nigéria, un gouvernement d’un État n’a amélioré ses installations d’isolement qu’après le décès d’une femme qui n’avait pas contracté le coronavirus. Au Burundi, des lieux de quarantaine insalubres et surpeuplés ont suscité des critiques. En Ouganda, le gouvernement a facturé des sommes exorbitantes aux personnes qu’elles ont contraint à l’isolement. En Grèce et en Bosnie-Herzégovine, les autorités affirment qu’elles placent les migrants en quarantaine dans les camps en raison des risques liés au COVID-19, mais l’absence de précautions sanitaires sur place y facilite la propagation du virus. Le gouvernement du Qatar a placé en quarantaine une zone industrielle où vivent de nombreux travailleurs migrants, tout en promettant des tests, une surveillance régulière et le paiement des salaires.

• Votre gouvernement essaie-t-il de supprimer les obstacles aux soins de santé pour les personnes vivant dans la pauvreté et d’autres groupes historiquement marginalisés tels que les lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT), les personnes atteintes de handicap et les communautés autochtones ?

• Votre gouvernement prend-il des mesures pour faciliter l’accès en toute sécurité aux personnes qui évitent de recevoir des soins par crainte de l’application des lois en matière d’immigration ?

Pour supprimer les obstacles aux soins, un responsable pakistanais s’est publiquement engagé à venir en aide aux personnes transgenres. Le gouvernement américain a précisé qu’une nouvelle règle problématique, qui interdit aux migrants ayant bénéficié d’aides publiques de prétendre à la résidence permanente, ne s’appliquerait pas aux soins liés au COVID-19. Aux Maldives, le gouvernement a créé une nouvelle clinique dédiée au COVID-19 pour les travailleurs migrants qui sont dispensés de présenter un permis de travail. En Malaisie, les autorités ont promis de ne pas procéder à l’arrestation des migrants et des réfugiés sans-papiers qui avaient potentiellement été exposés au virus lors d’une cérémonie religieuse s’ils acceptaient d’être dépistés. En revanche, au Liban, des couvre-feux et des restrictions à la liberté de mouvement ont été imposés pour les réfugiés syriens, tandis qu’au Nigeria, les personnes atteintes de handicap mental continuent d’être enchaînées dans des établissements surpeuplés.

• Tests et ventilateurs sont-ils équitablement répartis ?

L’Union européenne a annoncé à la mi-mars qu’elle mettrait en place, au niveau régional, un nouveau « stock » de matériel médical, y compris des ventilateurs et des vaccins. L’Union africaine s’est engagée à distribuer un nombre égal de test et d’équipements à tous ses États membres malgré des besoins variables. Les tests fournis par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au gouvernement syrien n’ont pas été distribués équitablement dans les zones sous contrôle de l’opposition. Certaines populations autochtones des réserves amérindiennes aux États-Unis reçoivent des soins grâce à un système de santé parallèle aux capacités de dépistage limitées. Pour les deux millions de Palestiniens qui vivent à Gaza sous blocus israélien, les restrictions des importations médicales et le refus de délivrer des permis médicaux entravent la réponse locale à la crise. Au Myanmar, les Rohingyas déplacés internes qui sont regroupés dans des camps où les services de santé sont limités doivent obtenir l’agrément des autorités pour recevoir des soins urgents à l’extérieur. Les protocoles de triage qui placent les personnes atteintes de handicap en bas de la liste des patients qui doivent avoir accès à un respirateur ont conduit le gouvernement américain à déclarer inacceptable un « utilitarisme » aussi « impitoyable ».

• Votre gouvernement a-t-il cessé de mettre en œuvre des sanctions commerciales internationales qui limitent l’accès aux soins de santé ?

L’ONU a appelé à la levée des sanctions sectorielles, en faisant observer qu’« entraver les efforts médicaux dans un pays augmente le risque pour tous » comme cela est apparu évident en Iran, où les mesures imposées ont affaibli les capacités du pays à faire face au COVID-19.

Protéger médecins et travailleurs les plus exposés

• Des équipements de protection adéquats sont-ils fournis aux personnels de santé ?

• Le gouvernement prend-il des mesures pour protéger les soignants des représailles les visant en raison de leur exposition potentielle au coronavirus ?

Les personnels de santé les plus exposés, dont 70% sont des femmes, sont soumis à des horaires contraignants, ce qui augmente les risques d’infection et d’épuisement professionnel. La Croix-Rouge italienne tient une permanence téléphonique pour celles et ceux d’entre eux qui souhaitent obtenir des conseils. Les médecins britanniques se plaignent des pressions exercées pour que les agents de santé ne prennent pas la parole, cependant qu’au Pakistan, des médecins ont été arrêtés pour avoir protesté contre le manque d’équipements de protection. En Italie, en Afrique du Sud, en Espagne, aux États-Unis et dans de nombreux autres pays, les travailleurs sanitaires ont été confrontés à de graves pénuries de ce type d’équipements. Dans de nombreux pays du monde, des communautés locales fabriquent des masques et des tabliers de fortune. En Inde, au Myanmar et au Royaume-Uni, des propriétaires ont expulsé des médecins et des infirmières parce qu’ils pouvaient être porteurs du virus ; le gouvernement indien a menacé de poursuites ces propriétaires.

• Les entreprises et gouvernements garantissent-ils à leurs employés qui assurent des services essentiels tels que les transports en commun, les épiceries, les livraisons et les entrepôts, les prisons et les soins à domicile une protection adéquate contre le COVID-19 et un accès aux tests de dépistage ?

Aux États-Unis, les employés de Whole Foods, Instacart et Amazon ont déclenché une grève pour demander des équipements de protection et une prime de risque. Les employés et les syndicats des prisons aux États-Unis, au Canada et au Royaume-Uni ont également exigé davantage d’équipement et de tests.

Réduire les risques dans les centres de détention et les prisons

• Votre gouvernement a-t-il réduit sa population carcérale et la détention de migrants pour faciliter la « distanciation sociale » ?

Le Comité des Nations Unies pour la prévention de la torture a appelé les gouvernements à « réduire la population carcérale… dans la mesure du possible, en mettant en œuvre des programmes de libération anticipée, provisoire ou temporaire ». En Argentine, au Brésil, en Colombie, en Iran, en Italie, au Pérou, en Thaïlande et au Venezuela, les détenus ont protesté contre la surpopulation et les mauvaises conditions d’hygiène et de santé qui les exposent à un risque accru de contracter le COVID-19. L’OMS a publié des directives à l’intention des prisons et des centres de détention pour les aider à se préparer à la pandémie, mais peu de centres de rétention administrative les respectent, comme en Australie, au Canada, en Europe, dans le Golfe et aux États-Unis, où des détenus ont dû faire grève de la faim pour obtenir du savon.

L’Afghanistan, la France, l’Indonésie, l’Iran, l’Italie, la Jordanie, le Kenya, le Pakistan, la Pologne, le Soudan et certaines juridictions américaines ont remis en liberté des détenus afin de décongestionner leurs prisons. Au Royaume-Uni et aux États-Unis, des poursuites judiciaires ont abouti à la libération de détenus de centres de rétention administrative. La Belgique, les Pays-Bas, l’Arabie saoudite et l’Espagne ont également remis en liberté un nombre limité de migrants détenus.

• Votre gouvernement remet-il en liberté des individus qui ne devraient pas être placés en détention, notamment la plupart des personnes se trouvant en détention provisoire, des personnes détenues pour des délits mineurs, des détenus non inculpés et des mineurs délinquants non violents ?

• Les autorités envisagent-elles de remettre en liberté les détenus exposés à un risque plus élevé de maladie grave en cas d’infection, notamment les personnes âgées, les personnes souffrant déjà de problèmes de santé, les personnes atteintes de handicap et les femmes enceintes ?

Au Chili et aux États-Unis, des responsables ont déclaré qu’ils envisageraient de remettre en liberté les détenus âgés. En Argentine, des personnes présentant d’importants problèmes de santé ont été identifiés comme candidats à des alternatives à la détention. Aux États-Unis, certaines femmes enceintes ont été remises en liberté. Le Brésil a relâché des mineurs placés en détention pour infractions non violentes. La Jordanie a libéré des personnes en détention provisoire. En Russie, à Moscou, les responsables de l’application des lois ont déclaré qu’ils envisageraient des alternatives à la détention provisoire. Aux États-Unis, les remises en liberté décidées au niveau fédéral s’appuient sur un algorithme discriminatoire vis-à-vis des minorités.

• Votre gouvernement a-t-il remis en liberté des prisonniers politiques et d’autres personnes emprisonnées à tort ou arbitrairement, y compris des défenseurs des droits humains, des journalistes et des militants politiques ?

Bahreïn, l’Égypte et l’Iran ont remis en liberté certains prisonniers politiques et des figures de l’opposition politique, mais pas d’autres détenus de premier plan. La Turquie a annoncé l’adoption d’une loi autorisant la libération de nombreux prisonniers, mais par les journalistes, les activistes des droits humains et les prisonniers politiques visés par des accusations mensongères de terrorisme. Les prisonniers politiques restent derrière les barreaux au Kirghizistan, au Myanmar et dans de nombreux autres pays, et la libération de personnes se trouvant en détention arbitraire au Cambodge, au Cameroun, en Libye, au Soudan du Sud, en Syrie et au Yémen se fait encore plus urgente en raison du risque posé par le COVID-19. La Chine devrait également mettre immédiatement fin à l’internement massif des musulmans turcs au Xinjiang.

Nos recherches ont permis d’identifier 40 questions destinées à orienter la formulation de stratégies respectueuses des droits des groupes les vulnérables face à la crise
• Votre gouvernement a-t-il demandé à ses forces de police de procéder à l’arrestation de travailleuses du sexe, de délinquants non violents condamnés pour trafic ou possession de stupéfiants, de personnes arrêtées pour « crimes moraux » et d’autres personnes qui ne devraient pas faire l’objet de sanctions pénales, afin d’éviter la surpopulation carcérale ?

L’Ouganda, qui criminalise l’homosexualité, a arrêté fin mars de jeunes LGBT dans un refuge. Dans certaines villes américaines, comme Miami, Philadelphie, Phoenix et Tucson, les forces de police ont déclaré qu’elles ne procéderaient pas à des arrestations pour des violations « de faible gravité », comme la possession de stupéfiants et la prostitution. À Baltimore, la procureure de l’État du Maryland a déclaré qu’elle ouvrirait aucune poursuite pour de tels crimes. Cependant, d’autres villes américaines, comme la Nouvelle-Orléans, continuent d’arrêter les suspects de délits mineurs.

Améliorer l’accès à l’eau et à l’assainissement

• Votre gouvernement recourt-il aux meilleures normes humanitaires vis-à-vis des réfugiés, des demandeurs d’asile, des personnes déplacées et des migrants vivant dans des camps surpeuplés sur son territoire ?

Dans les pays où des réfugiés, des migrants, des demandeurs d’asile et des personnes déplacées vivent dans des camps, tels que le Bangladesh, le Liban, le Myanmar, le Nigéria, le Soudan et le Soudan du Sud, le risque de flambées dévastatrices de COVID-19 est élevé en raison de la surpopulation, des mauvaises conditions d’hygiène et de l’insuffisance des services de santé. En Italie, des dizaines de milliers de demandeurs d’asile vivent dans de vastes centres d’accueil, souvent dans des chambres et des cafétérias communes. Au Liban, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés sensibilise les réfugiés aux informations cruciales relatives à l’hygiène. La Grèce a imposé une quarantaine de 14 jours dans un camp près d’Athènes, où des dizaines de cas de COVID-19 avaient été recensés. Human Rights Watch a exhorté le gouvernement à déplacer les résidents des camps surpeuplés des îles grecques, en donnant la priorité aux plus menacés. Face aux dangers posés par la pandémie, L’ONU recherche à obtenir une aide d’un montant de deux milliards de dollars destinée à aider les pays pauvres, dont beaucoup ont des populations de réfugiés.

• Votre gouvernement prend-il des mesures proactives pour garantir un accès continu à l’eau potable pour tous, y compris en suspendant les coupures d’eau ?

Une bonne hygiène, notamment se laver les mains, est une mesure essentielle de santé publique pour répondre à la pandémie. Au Libéria, au Kenya et en Indonésie, des stations pour se laver les mains ont été installées dans les zones urbaines. La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples a appelé à « une prolongation du délai de paiement pour… les factures d’eau ». L’Espagne et l’Argentine ont garanti que l’eau ne serait pas coupée. Le Japon et le Kosovo ont reporté les paiements des charges. Dix experts indépendants des Nations Unies sur les droits de l’homme jugent vitale la fourniture gratuite, par les gouvernements, « de l’eau pendant toute la durée de la crise aux personnes vivant dans la pauvreté ». En Bolivie, le gouvernement paie 50% des factures d’eau ; son homologue à Bahreïn, la totalité. En Afrique du Sud, le gouvernement a appelé les municipalités à cesser de couper l’eau pour non-paiement des factures et, dans les implantations sauvages et autres communautés dans le besoin, distribue l’eau à l’aide de navires-citernes. Dans le nord-est de la Syrie, les fréquentes restrictions imposées par les autorités turques à l’approvisionnement en eau risquent d’empêcher la population locale de ne pas pouvoir se laver les mains correctement.

Apporter une aide au-delà des frontières nationales

• Votre gouvernement contribue-t-il aux efforts internationaux de collecte de fonds pour aider d’autres pays à faire face à la pandémie de COVID-19 ?

Les États-Unis, le Canada, l’Union européenne, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement ont tous récemment approuvé un financement d’urgence pour l’aide humanitaire afin d’appuyer la réponse des pays en développement au COVID-19. La Russie a fourni du matériel médical aux États-Unis à un coût inférieur à celui du marché. Le gouvernement chinois a distribué dans le monde entier des matériaux servant à la production de tests, bien que certains destinataires aient été contraints de retirer du marché des tests et des masques défectueux. Plusieurs multinationales ont annoncé qu’elles apporteraient une aide.

II. Une gestion de crise respectueuse des droits humains

Utilisation des pouvoirs d’urgence et lutte contre les violations des forces de sécurité

• Les pouvoirs d’urgence sont-ils utilisés de manière légale, nécessaire et raisonnable ?

• Les pouvoirs d’urgence sont-ils limités dans le temps et contrôlés sur les plans législatif ou judiciaire ?

• Votre gouvernement signale-t-il ses dérogations (suspension temporaire de l’exécution de ses obligations en matière de droits humains) aux organes de traité pertinents ?

Au moins 82 pays ont imposé des politiques et des mesures d’urgence en raison de la crise du COVID-19, mais selon le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, seuls 40 ont notifié l’ONU de leurs dérogations à leurs obligations en matière de droits humains. La Bolivie, la France et le Maroc ont imposé des urgences « sanitaires » sans notifier ces dérogations officiellement aux organes de traité pertinents. Certains pays, dont l’Argentine, l’Éthiopie et le Portugal, ont inclus des dates d’expiration claires aux pouvoirs d’urgence, autorisant un débat autour de leur renouvellement. La Hongrie a adopté une loi sur l’état d’urgence qui donne au gouvernement des pouvoirs illimités pour une durée indéterminée, et le Cambodge est sur le point de le faire. En Israël, une tentative de suspension effective de la Knesset a été critiquée comme un abus de pouvoir. En Thaïlande et en Bolivie, de nouvelles lois et décrets d’urgence semblent ouvrir la voie à une vaste censure, qui met en péril la liberté d’expression. La loi d’urgence britannique sur le coronavirus affaiblit les protections contre la détention de personnes atteintes de troubles et de handicaps mentaux et compromet les soins sociaux pour les personnes âgées.

• Si les forces de sécurité de l’État imposent une « distanciation sociale » ou fournissent des articles médicaux, les fonctionnaires prennent-ils des mesures pour prévenir les abus et tenir les responsables pour comptables de leurs actes ?

En République démocratique du Congo, en France, au Kenya, aux Philippines, en Afrique du Sud et en Ouganda, les abus infligés par la police à des personnes qui enfreignent le couvre-feu ou les ordonnances de confinement ont suscité des critiques. Au Panama, une femme transgenre a été arrêtée pour s’être rendue à l’extérieur un jour réservé aux « femmes » dans le cadre d’un programme qui permet aux femmes et aux hommes de quitter leur domicile en alternance. En Ouganda, où des femmes ont été contraintes de se déshabiller lors d’un incident caractérisé par des abus policiers, et en Afrique du Sud, où des enfants ont été blessés alors qu’un homme a été abattu devant son domicile, les autorités ont promis d’ouvrir des poursuites et de sanctionner les officiers responsables.

Éviter le sacrifice d’autres droits

• Dans le cadre de sa réponse à la pandémie, le recours de votre gouvernement aux technologies de surveillance numérique est-il étroitement adapté à la protection de la vie privée, et des libertés de réunion et d’expression ?

• Les technologies utilisées remplissent-elles les huit conditions de surveillance numérique définies par plus de 100 organisations de la société civile en avril ?

La surveillance numérique est déployée, entre autres, pour assurer le suivi des contacts, imposer les quarantaines, évaluer les modalités de propagation du virus, ou déterminer l’efficacité de la « distanciation sociale ». Dans leur réponse au COVID-19, la Chine, l’Iran et la Russie recourent à des mesures de surveillance numérique qui menacent le droit à la vie privée et les libertés d’expression et de réunion. L’Arménie et Israël ont adopté des lois radicales qui menacent la vie privée en contraignant les entreprises de télécommunications à remettre aux autorités l’historique des appels téléphoniques et les données de localisation. En Corée du Sud, de nouvelles réglementations autorisent les autorités à divulguer publiquement des informations anonymes relatives aux mouvements de personnes, mais les mises à jour contiennent suffisamment de détails pour susciter des craintes quant à leur privée. Si les garanties de protection des données varient d’un pays à l’autre, la France, l’Allemagne, l’Inde, l’Italie, la Pologne, Singapour, le Royaume-Uni et les États-Unis explorent ou utilisent déjà des données de localisation de téléphonie mobile ou la reconnaissance faciale.

L’ONU a prévenu que de solides cadres de gouvernance des données sont nécessaires pour empêcher les acteurs de « profiter de la crise pour violer les droits humains ou mettre en place des systèmes de surveillance de masse ». Plus de 100 groupes indépendants ont identifié huit conditions pour l’utilisation des technologies de surveillance. Le caractère bénévole et participatif des efforts déployés à Taiwan pour recourir à la technologie a dissipé certaines craintes. Les efforts pour assurer une traçabilité de proximité à l’aide de la technologie Bluetooth anonyme et cryptée, sur une base bénévole et décentralisée, reflètent une approche plus mesurée et respectueuse de la confidentialité des données.

• Si votre gouvernement ferme les frontières, permet-il aux demandeurs d’asile de déposer leur dossier ?

Le Brésil, la Hongrie et l’Ouganda ont fermé leurs frontières aux demandeurs d’asile. Les États-Unis expulsent sommairement des migrants qui traversent illégalement leurs frontières terrestres sans leur permettre de déposer une demande d’asile. Le Canada a temporairement fermé sa frontière sud, entraînant le retour de demandeurs d’asile aux États-Unis. Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a clairement indiqué que le COVID-19 ne justifie pas de telles mesures. Après avoir suspendu pour un mois les demandes d’asile, la Grèce a levé cette interdiction en avril. La Commission européenne a déclaré que les fermetures temporaires des frontières extérieures de l’UE ne devraient pas s’appliquer aux personnes ayant besoin d’une protection internationale ou d’autres besoins humanitaires. Néanmoins, l’Italie a publié un décret fermant ses ports aux opérations de recherche et de sauvetage, invoquant le coronavirus.

• Votre gouvernement veille-t-il à ce que les restrictions de la liberté de mouvement et l’interdiction des procédures médicales « non essentielles » ne portent pas atteinte au droit à l’avortement ?

• La contraception et des soins de santé maternelle adéquats sont-ils toujours disponibles ?

Aux États-Unis, certains États ont déclaré que les avortements ne sont pas des interventions chirurgicales essentielles et ne devraient pas être pratiqués pendant la pandémie, violant les protections juridiques internationales relatives à la santé sexuelle et génésique. L’Irlande a approuvé l’utilisation de la télémédecine pour les consultations pré-avortement. Au Royaume-Uni, les autorités sanitaires d’Angleterre et d’Écosse ont désormais autorisé la prescription à domicile d’une pilule abortive précoce pendant la quarantaine, mais les Irlandaises du Nord sont confrontées à des restrictions draconiennes. En France, les sénateurs ont bloqué une motion visant à prolonger le délai légal pendant lequel l’avortement peut être pratiqué, ce qui aurait pu permettre de garantir l’accès aux soins liés à l’avortement après la levée des restrictions à la liberté de mouvement. Les hôpitaux italiens considèrent de plus en plus les avortements comme des procédures qui peuvent être « différées » et repoussent ce type d’interventions.

En raison de perturbations dans la chaîne d’approvisionnement, les prestataires de santé au Myanmar, en Ouganda, au Zimbabwe et dans de nombreux autres pays sont confrontés à des ruptures de stock pour les articles de santé reproductive. Après le tollé suscité par la décision d’hôpitaux privés d’interdire aux partenaires des femmes enceintes d’assister aux accouchements, le gouverneur de l’État de New York leur a ordonné d’autoriser à nouveau leur présence.

Faire face aux retombées économiques

• Votre gouvernement envisage-t-il d’atténuer les dégâts économiques causés par le COVID-19 en garantissant à tous des droits économiques fondamentaux, notamment pour les travailleurs à faible revenu, sans papiers et non déclarés ?

En Inde, au Liban, au Pakistan et en Afrique du Sud, les mesures de confinement ont particulièrement porté atteinte aux travailleurs à faibles revenus de l’économie informelle. Au Moyen-Orient, les employés de maison risquent d’être contraints de travailler 24 heures sur 24. Sans le soutien du gouvernement aux familles pauvres victimes de la crise économique, le travail des enfants et le mariage d’enfants ont toutes les raisons de croître. Aux États-Unis, le plan de relance économique exclut plus de huit millions de sans-papiers qui paient pourtant des impôts et ne garantit de congés-maladie qu’à certains professionnels. Les États-Unis interdisent spécifiquement à ceux dont les revenus proviennent d’activité « de nature sexuelle lubrique » d’avoir accès aux prêts à taux préférentiel offerts aux petites entreprises, ce qui empêcherait les professionnel(le)s du sexe légaux et les membres de compagnies de danse et de productions théâtrales d’y avoir accès. En Inde, un dispositif d’aide d’un montant de 1,7 billion de roupies (environ 22,5 milliards de dollars) permettra de fournir gratuitement des vivres et d’assurer des transferts monétaires aux populations pauvres et vulnérables ainsi qu’une assurance aux agents de santé. L’Ouganda a promis de distribuer des vivres aux populations vulnérables, dont les femmes qui allaitent et les journaliers, et le Rwanda a promis à 20 000 familles la livraison de produits alimentaires au « porte à porte ». Mais dans ces deux pays, de nombreuses autres personnes vivant dans la pauvreté ne seront pas couvertes par ces programmes.

• Votre gouvernement prend-il des mesures pour empêcher les gens de perdre un logement décent ?

• Votre gouvernement fournit-il des services aux travailleurs migrants dont le domicile est éloigné des lieux de travail et aux sans-abris ou aux personnes vivant dans des établissements humains informels ?

Conscientes du rôle du logement dans la réponse à la crise, l’Argentine, l’Australie, l’Irlande et de nombreux autres pays ont annoncé des mesures pour mettre fin aux expulsions. Le Royaume-Uni et l’Afrique du Sud ont promis que tous les sans-abris auraient un logement. À Berlin, en Allemagne, le gouvernement régional a mis à disposition une ancienne auberge de jeunesse pour des centaines de sans-abris, avec accès à des sanitaires. En Italie, les appels aux autorités locales se multiplient pour fournir des logements et des installations sanitaires aux travailleurs agricoles migrants établis dans des camps de fortune. L’Inde s’est engagée à soutenir des centaines de travailleurs migrants népalais à la frontière qui tentent de rentrer dans leur pays.

• Votre gouvernement mobilise-t-il un soutien supplémentaire pour les enfants pauvres qui dépendent de l’école pour les repas ?

Aux États-Unis, des repas à emporter sont disponibles dans certaines écoles publiques tandis que des programmes de livraison de nourriture par la Poste ont été instaurés dans un certain nombre de zones rurales. Le Royaume-Uni remplace les repas scolaires gratuits par des bons d’achat valables en supermarchés dans certaines régions, de la nourriture à emporter dans d’autres et des virements de fonds ailleurs. Le Cap-Vert a annoncé une aide alimentaire d’un mois pour les familles et les enfants à faible revenu qui dépendaient du programme de repas scolaires. L’Afrique du Sud n’a lancé aucun programme d’alimentation pour les élèves pendant la période de confinement.

• Votre gouvernement soutient-il les femmes susceptibles de s’occuper de manière disproportionnée de leurs enfants en raison de la fermeture des écoles et des restrictions à la liberté de mouvement ?

Avec plus d’un milliard d’élèves coincés à la maison, la charge de travail supplémentaire occasionnée par leur déscolarisation incombera probablement davantage aux femmes, lesquelles en font déjà trois fois plus que les hommes à cet égard. Un nouveau document présenté par un groupe d’économistes des États-Unis et d’Allemagne prévoit que le COVID-19 aura un « effet négatif disproportionné sur les femmes et leurs opportunités professionnelles ». En Australie, le gouvernement a rendu les services de garde d’enfants gratuits pour les parents qui travaillent, tandis que le Japon subventionne les entreprises pour qu’elles accordent des congés payés à ceux qui ne peuvent travailler en raison de leurs responsabilités familiales.

III. Répondre aux conséquences négatives de la « distanciation sociale »

Soutien psychosocial

• Votre gouvernement met-il des services de santé mentale à la disposition de sa population, compte tenu des conséquences psychologiques de la « distanciation sociale », de l’impact économique et de la perte de proches causée par le COVID-19 ?

La ville de New York, épicentre de l’épidémie aux États-Unis, s’est engagée à fournir gratuitement des conseils psychosociaux par téléphone à tous ses résidents. En Italie, épicentre de l’épidémie en Europe, le gouvernement a lancé un programme national de soutien psychologique. En Australie, une « ligne d’assistance dédiée au bien-être » a été annoncée pour aider à faire face au coronavirus.

Assurer la continuité pédagogique

• Si votre gouvernement a fermé les écoles, prend-il des mesures pour que tous les enfants puissent suivre leur cursus scolaire à domicile ?

Plus de 1,5 milliard d’élèves – plus de 90% des inscrits dans le monde – ne sont plus scolarisés en raison de la fermeture de leurs établissements dans au moins 188 pays. Au Canada, certaines provinces envoient des copies physiques des devoirs à faire à domicile aux élèves, pour venir en aide à ceux qui n’ont pas d’ordinateur, au lieu de se fier entièrement à un cursus scolaire informatisé. L’Italie a dégagé mi-mars 85 millions d’euros pour soutenir l’enseignement à distance, notamment en formant les enseignants et en envoyant des ordinateurs aux étudiants.

• Votre gouvernement rend-il les systèmes d’enseignement à distance accessibles aux communautés historiquement marginalisées, notamment les enfants atteints de handicap ?

Les écoles libanaises n’ont pas mis à la disposition des enfants handicapés des ressources qui leur permettraient de bénéficier de l’apprentissage à distance, tandis qu’en Argentine, les services pour ces élèves ont été temporairement suspendus jusqu’à la levée de la quarantaine.

Lutter contre les violences domestiques et les violences contre les minorités

• Les autorités de l’État luttent-elles contre les discours de haine xénophobes et anti-migrants ?

La discrimination et des crimes haineux en relation avec le COVID-19 ont visé les Asiatiques au Moyen-Orient, en Europe et aux États-Unis, ainsi que les étrangers et les membres de la diaspora en visite au Cameroun, les Indiens du nord-est du pays, les musulmans du Cambodge et les membres d’une secte religieuse sud-coréenne. Aux États-Unis, la rhétorique visant à qualifier le virus de « chinois » ou à le présenter comme étant en provenance de « Wuhan » a coïncidé avec une hausse des actes anti-asiatiques. Le leader hongrois Viktor Orbán a instrumentalisé le coronavirus pour s’en prendre aux migrants et alimenter la xénophobie.

• Votre gouvernement mobilise-t-il des ressources pour soutenir les victimes de violences domestiques ?

ONU-Femmes a averti que le confinement peut entraîner une hausse des violences domestiques, comme cela a déjà été observé au Brésil, en Chine, en France, au Kenya, au Kirghizistan et en Afrique du Sud. Les personnes LGBT sont également confrontées à des risques accrus de telles violences. La France a annoncé le financement de 20 000 nuitées d’hôtel pour les femmes victimes de violences conjugales, ainsi que la possibilité pour ces dernières de donner discrètement l’alerte dans les pharmacies à l’aide d’un code. En Italie, les autorités locales ont été autorisées à réquisitionner des hôtels pour héberger les victimes de violence domestiques en fuite. En Inde, le gouvernement d’un État a mis en place un numéro spécial contre la violence domestique. Le rapporteur spécial des Nations Unies sur la violence à l’égard des femmes a suggéré de fournir des services de chat et de SMS en ligne réservés aux victimes.

Les enseignants étant souvent les mieux placés pour l’identifier et demander une intervention adéquate, la maltraitance des enfants peut passer inaperçue avec la fermeture des écoles. En Allemagne, les enfants « à risque » ne seront pas contrôlés aussi régulièrement par les services de protection de l’enfance, qui fonctionnent à capacité réduite. Pour lutter contre la propagation du COVID-19, certaines maisons de retraite aux États-Unis et en Australie interdisent les visites. Mais de telles mesures réduisent également la surveillance importante que les visiteurs externes peuvent exercer vis-à-vis des abus éventuels commis sur place.

Vaccins en Afrique une étude présente les contours de la polémique

Cartographie resserrée des 5 500 comptes les plus influents, classée et regroupée par proximité conversationnelle et relationnelle.
Cartographie resserrée des 5 500 comptes les plus influents, classée et regroupée par proximité conversationnelle et relationnelle.

35°Nord, agence de conseil en stratégie de communication dédiée au continent africain et Afriques Connectées, laboratoire d’analyse des phénomènes viraux en œuvre sur les réseaux sociaux en Afrique, présentent les résultats d’une étude sur la polémique sur les réseaux sociaux après des déclarations de chercheurs français sur l’antenne de LCI, le 1er avril, au sujet de tests de vaccins en Afrique pour lutter contre la crise du Covid-19.

Déjà mobilisée à travers son partenariat avec le site Covid Africa et la publication d’un bulletin quotidien sur la pandémie en Afrique, notamment disponible sur un site dédié et ses chaînes WhatsApp et Telegram, 35°Nord confirme son engagement pour permettre à tous d’avoir une information de qualité, fiable et factuelle dans un contexte favorable aux rumeurs et désinformations

Réalisée après l’analyse de plus de 212 000 publications (Twitter et Facebook) entre le 1er et le 9 avril 2020, cette étude repose sur le décryptage des schémas de diffusion de l’information et des leviers de visibilité ayant permis de générer ce bad buzz. Concernant la temporalité de cette crise, le pic du sujet intervient 48h après la première vidéo amateur (émission de LCI filmée via smartphone) diffusée sur Twitter.

Sur ce réseau social, 120 000 personnes ont pris part à la polémique et ont engendré près de 210 000 tweets entre le 1er et le 9 avril. Ces publications ont généré plus de 430 millions d’impressions potentielles (en comparaison, le sujet sur le Franc CFA en janvier 2019 avait généré 119 millions d’impressions). Parmi ces twittos, l’étude montre de façon très claire que l’ampleur de la crise a été portée par quelques comptes Twitter de personnalités internationales du sport ou de la musique, françaises ou des diasporas africaines. Il est à noter que c’est le rappeur français Booba qui a été le premier à relayer la vidéo dans la nuit du 1er au 2 avril. Dans la foulée, plusieurs footballeurs africains comme Didier Drogba, Demba Ba ou Samuel Eto’o (ce dernier sur Facebook) se sont exprimés à leur tour sur le sujet, amplifiant la mobilisation dans certains pays du continent comme en Côte d’Ivoire et au Sénégal.

Ces mobilisations ont également été portées par certains chefs d’État (Mali, Burkina Faso) ou ministres. A titre d’exemple, le ministre de la Santé du Sénégal, Monsieur Abdoulaye Diouf Sarr, a tweeté la vidéo de sa déclaration sur la chaîne ITV Sénégal, le 3 avril. Son tweet « L’Afrique n’est le dépotoir de personne » a été le 4ème le plus retweeté au Sénégal.
Des institutions internationales telles que l’Organisation Mondiale de la Santé, l’Africa Center for Disease Control and Prevention ou encore l’agence de développement de l’Union africaine AUDA-NEPAD ont également réagi.

Cette étude réalisée avec Afriques Connectées montre également les mécanismes de propagation et de viralisation, notamment sur Twitter :

  1. Les stars internationales avec plus de 100 000 followers ont mobilisé le grand public
  2. Les petits comptes suivis par moins de 500 followers, auteurs de 70 % des 210 000 tweets, ont amplifié le phénomène.


Enfin sur Facebook, la colère, la méfiance et le rejet sont les trois principales réactions qui ressortent de l’analyse. Avec près de 10 % du total des réactions, l’emoji correspondant à la colère a été particulièrement, Facebook et son historique favorisant davantage le like ou le commentaire.


En conclusion, « cette analyse de la polémique en ligne relative aux vaccins contre le Covid-19 en Afrique a confirmé la force des réseaux sociaux pour propager en quelques heures au niveau mondial un contenu d’abord uniquement visible dans une émission de télévision française. Si les prises de parole de stars ont suscité des taux d’engagement considérables, la polémique a été aussi et surtout amplifiée par un fort volume de publications « d’expressions citoyennes » malgré une audience restreinte de leurs auteurs », explique Romain Grandjean, associé chez 35°Nord.

Consulter la ressource ici

Pour rejoindre le dispositif d’information de 35°Nord sur la pandémie de Covid-19 en Afrique : 
    • Un site dédié
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Cartographie resserrée des 5 500 comptes les plus influents, classée et regroupée par proximité conversationnelle et relationnelle.
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#CORONAVIRUS : le Groupe de la Banque mondiale se mobilise

Banque Mondiale COVID-19 coronavirus
Banque Mondiale COVID-19 coronavirus
  • Le Groupe de la Banque mondiale propose une première série d’opérations de soutien d’urgence pour aider les pays à affronter les conséquences immédiates de la COVID-19.
  • Un programme économique de plus grande envergure pourrait mobiliser jusqu’à 160 milliards de dollars au cours des 15 prochains mois

De nombreux pays à revenu faible et intermédiaire n’en sont encore qu’aux premiers stades de la pandémie de Covid-19, mais son impact se fait déjà sentir. Les systèmes de santé en Éthiopie et au Yémen sont mis à rude épreuve, Haïti et la Mongolie manquent de personnel médical et, au Pakistan, les millions d’enfants qui ne peuvent plus aller à l’école n’ont aucune solution d’enseignement à distance. Les risques engendrés par le coronavirus sont particulièrement critiques pour les millions de personnes qui vivent dans la pauvreté ou qui n’en sont sorties que récemment. 

Le Groupe de la Banque mondiale agit sans délai pour renforcer son soutien et aider les pays à faire face à la crise sanitaire causée par la pandémie de Covid-19 et à ses multiples conséquences, notamment le risque de récession mondiale.

À la suite du feu vert donné aujourd’hui par ses Administrateurs, la Banque lance immédiatement une aide d’urgence au profit de projets répartis dans l’ensemble du monde. Et ce soutien d’urgence aux gouvernements et aux entreprises n’est que le début d’un effort plus vaste. Compte tenu des défis sans précédent que pose la pandémie de Covid-19, le Groupe de la Banque mondiale prévoit de fournir jusqu’à 160 milliards d’engagements au cours des 15 prochains mois, afin d’aider les pays à protéger les populations pauvres et vulnérables, soutenir les entreprises et favoriser le redressement de l’économie. 

En soulignant le rôle capital de l’ensemble des institutions du Groupe, le président David Malpass a déclaré que « les pays les plus pauvres et vulnérables risquent d’être les plus durement touchés ».

« Le Groupe de la Banque mondiale prend des mesures rapides et de grande envergure pour réduire la propagation de COVID-19 et nous avons déjà des opérations d’intervention sanitaire en cours dans plus de 65 pays. »

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David Malpass Président du Groupe de la Banque mondiale

Des dispositions spéciales de financement accéléré permettent à une première série de projets de démarrer rapidement dans 25 pays, pour un montant global de 1,9 milliard de dollars. Mais ce n’es Les équipes de la Banque mondiale travaillent avec les pays clients pour déployer au plus vite un montant de 1,7 milliard de dollars supplémentaires à travers des projets existants pour lutter contre la pandémie et au relèvement des pays.,

Aider les systèmes de santé à relever les défis immédiats de la pandémie est au cœur de ces premières mesures. Par exemple, dans des pays comme l’Afghanistan, Haïti, l’Inde, la Mongolie ou le Tadjikistan, les fonds permettront de renforcer les équipes médicales et d’assurer qu’elles sont bien formées et équipées pour dispenser des soins d’urgence. Dans d’autres pays tels que l’Équateur et la République kirghize, ils contribueront à sensibiliser le public en transmettant aux citoyens des messages forts de prévention et de protection à court et moyen terme. Et à Djibouti, en Éthiopie et au Yémen, entre autres, l’augmentation des ressources pour lutter contre la pandémie viendra également en appui aux mesures de long terme pour développer et renforcer les capacités des systèmes nationaux de santé.

Le cas de la République démocratique du Congo illustre l’éventail de l’aide qu’apporteront les projets de la Banque mondiale : dépistage précoce du virus et recherche des personnes contacts, mise en place d’un cordon sanitaire pour limiter la propagation à partir de la capitale du pays, ou encore déploiement à grande échelle de campagnes d’information. Les nouveaux financements permettront aussi de rénover et équiper les principaux centres de soins primaires afin qu’ils puissent fonctionner dans le respect indispensable des normes de lutte contre la pandémie. 

Outre les projets menés par la Banque mondiale, l’aide d’urgence comprend aussi une enveloppe de 8 milliards de dollars de la Société financière internationale (IFC), qui se mobilise actuellement pour aider le secteur privé à faire face à la pandémie. En effet, l’expérience de chocs antérieurs montre que le maintien de la solvabilité des entreprises est essentiel pour sauver des emplois et limiter les pertes économiques. IFC s’emploie à lancer de nouveaux investissements, tout en intensifiant ses financements de crédits commerciaux et de fonds de roulement au profit de ses clients. De nombreuses activités du Groupe de la Banque mondiale continueront aussi à cibler les petites entreprises pour qu’elles puissent poursuivre leur contribution essentielle à la croissance et à l’emploi dans de nombreux pays clients.

En complément de l’aide directe aux gouvernements et aux entreprises privées, le Groupe s’efforce de remédier aux perturbations des chaînes d’approvisionnement dans le monde, afin que les pays reçoivent des fournitures médicales indispensables. Ainsi, la Banque mondiale intervient auprès des fournisseurs pour le compte des gouvernements afin de s’assurer qu’ils sont en mesure de fournir ces produits tout au long de la situation d’urgence mondiale.

Enfin, le Groupe de la Banque mondiale progresse rapidement dans la mise au point d’un programme économique plus large visant à fournir jusqu’à 160 milliards de dollars de soutien aux pays clients au cours des 15 prochains mois. L’un des premiers volets de ce programme sera le déblocage par la MIGA de 6 milliards de dollars d’émissions accélérées de garanties de prêts. Cette initiative permettra d’acheter des équipements médicaux d’urgence, de procurer des liquidités aux entreprises, notamment les plus petites, et aussi de répondre aux besoins de financement à court terme des gouvernements.

Au travers de ses financements et d’une large palette d’interventions d’assistance technique, le Groupe de la Banque mondiale aidera les pays à accélérer leur rétablissement et à jeter les bases de leur croissance future. Et dans toutes les actions qu’il mènera pour lutter contre la pandémie de Covid-19, il s’attachera, en priorité, à trouver des solutions qui aideront les pays à protéger leurs populations les plus pauvres et les plus vulnérables et à restaurer leurs moyens de subsistance.

AFIDBA 2020 pour les startup digitale et à fort impact

AFIDBA - AFD For Inclusive & Digital Business in Africa
AFIDBA - AFD For Inclusive & Digital Business in Africa

AFIDBA AFD For Inclusive & Digital Business in Africa

Les startup qui agissent en Afrique dans les différentes thématiques du numérique et qui misent sur un fort impact peuvent postuler à l’appel à candidature de AFIDBA 2020.

L’appel à candidature est prolongé jusqu’au 24 avril 2020

AFIDBA

Les startup doivent avoir un impact important dans les thématiques du développement : santé, éducation, agriculture, énergie, entrepreneuriat, mobilité, services, etc..

AFIDBA est un programme d’accompagnement dédié aux entreprises digitales et inclusives en phase de croissance, actives au Burkina Faso, au Ghana, au Maroc ou au Sénégal. Ces entreprises intègrent dans leur modèle des populations vulnérables à très faible revenu, ayant peu ou pas accès aux services et biens essentiels.

Vous êtes un entrepreneur engagé, visionnaire et dirigeant une entreprise à impact ?

Votre entreprise génère des revenus et vous souhaitez passer à la vitesse supérieure ?EVous cherchez à booster vos activités et à développer votre entreprise ?

Vous collaborez étroitement avec des communautés vulnérables ?

Vous participez à l’amélioration des conditions de vie de populations en situation de précarité ?

Vous êtes disponible à raison de 1 à 2 rendez-vous par semaine pour suivre le programme d’accélération AFIDBA pendant 6 mois ?

Le site AFIDBA pour candidater

AFIDBA
AFIDBA

Le Conseil Présidentiel pour l’Afrique (CPA) réagit à l’interview d’Emmanuel Macron

Conseil Présidentiel pour l'Afrique
Conseil Présidentiel pour l'Afrique

Le Président de la République française, Emmanuel Macron, a plaidé, sur les ondes de Radio France Internationale, pour un partenariat renforcé avec les pays africains, à l’aune de la pandémie de Covid-19 qui n’épargne aucun continent. En exprimant son soutien au programme structuré autour des quatre axes définis par la task force opérationnelle de l’Union africaine, il a réitéré sa volonté d’accompagner l’Afrique et d’appuyer les efforts de ses dirigeants pour lutter contre la pandémie et ses conséquences économiques et humaines.

Ce devoir de solidarité doit d’abord s’exprimer à travers la mise à disposition immédiate d’équipements de santé, et de traitements et de vaccins lorsqu’ils auront été découverts. Il a pris l’engagement d’assurer un développement synchrone des traitements et vaccins, afin que ces derniers soient accessibles en même temps en Europe et en Afrique.Il y a urgence : selon une étude récente du cabinet McKinsey, même si le nombre de cas déclarés reste relativement faible à date, il devrait augmenter sensiblement dans les 100 jours à venir. Même s’il est très difficile de prédire avec certitude l’évolution de cette pandémie en Afrique, la responsabilité collective impose de prévoir

Les gouvernements, les médecins, les communautés scientifiques ainsi que les sociétés civiles africaines se mobilisent. L’Union africaine s’est elle-même mobilisée en nommant quatre envoyés spéciaux d’une « task force » chargée de coordonner l’effort de la communauté internationale pour la lutte contre cette pandémie tant sur le plan sanitaire qu’économique.

La France a appuyé la demande exprimée par la task force concernant la mise en place d’un moratoire sur la dette des pays africains. Au-delà, la France soutient l’idée que ce moratoire, décrété à l’issue de la réunion du G20 Finance, puisse être la première étape d’un processus de restructuration de la dette africaine pouvant mener à l’effacement de certaines créances, notamment pour les pays les plus fragiles.

Le Conseil présidentiel pour l’Afrique (CPA) considère essentielle la concrétisation rapide et sans faille de ces engagements. Les défis sanitaires, économiques et sociaux engendrés par cette crise constituent une épreuve de vérité dans notre volonté partagée de refonder le partenariat et la relation entre l’Afrique et la France. Les efforts de la communauté internationale doivent également se traduire de manière efficace et transparente au bénéfice des populations.

Aussi, attentif à l’évolution de la crise liée à la pandémie de Covid-19 et aux réponses qui lui seront apportées, le CPA poursuit ses quatre missions : transmettre, éclairer, formuler et développer.

Le CPA relaie ainsi au Président de la République, sans filtre, les inquiétudes du continent africain et de ses diasporas. Qu’il s’agisse des questions relatives à la dette des pays africains ou des craintes légitimes de ceux dont les proches vivent en Afrique.

Convaincu de leur rôle central dans la capacité de résilience du continent, le CPA souhaite mettre en lumière et soutenir les initiatives endogènes et innovantes portées par les sociétés civiles africaines face à la crise, dans la continuité de son projetCarnets de santé. Partout sur le continent, la tech africaine et son écosystème créent des outils pour diffuser des informations fiables et des ressources utiles, ou offrir des solutions de télémédecine. Des femmes et des hommes s’engagent pour sensibiliser les populations aux gestes barrière, tandis que des capacités artisanales ou industrielles sont mobilisées pour produire les gels, masques, respirateurs et tests nécessaires aux systèmes de santé africains.

Au-delà du nécessaire appui financier de la communauté internationale aux États africains, soutenir les actions des forces vives des sociétés civiles (collectifs citoyens, médecins, associations, entrepreneurs, artistes, etc.) est ainsi indispensable pour formuler des réponses rapides et pragmatiques à la crise.

Face à une crise mondiale s’impose enfin la nécessité d’accompagner les plans de riposte africains et les initiatives de la société civile dans un esprit de partenariat équilibré, afin de développer des synergies au service de tous.

Le Président Emmanuel Macron a ainsi exprimé la volonté que puisse s’articuler « un réseau de compétences, d’expertises, qui permette à la fois de mutualiser le savoir entre ce que l’Asie, l’Europe, les États-Unis ont vécu (…) et que [ce savoir] se diffuse dans la communauté académique, de recherche, mais aussi de cliniques en Afrique.»

Fidèles à l’esprit du discours de Ouagadougou, ces partenariats essentiels pour répondre à l’urgence permettront aussi, en sortie de crise, de renforcer l’engagement commun de l’Afrique et de la France en matière de santé mondiale.

Le site du Conseil Présidentiel pour l’Afrique

Avec 35° Nord

Conseil Présidentiel pour l'Afrique CPA
Conseil Présidentiel pour l’Afrique CPA

Africarena : rapport sur l’état de l’innovation technologique en Afrique

Africarena Startup Summit
Africarena Startup Summit

Nous avons oeuvré au cours des 3 dernières années à identifier certaines des meilleures startups à travers l’Afrique, à eur offrir une visibilité auprès de grandes entreprises et d’investisseurs mais également en s’engageant pour faciliter l’investissement dans la tech. C’est donc un grand plaisir de pouvoir annoncer notre nouveau rapport sur l’état de l’innovation technologique en Afrique.

En tirant parti des connaissances de notre communauté et en complétant l’excellent travail d’autres acteurs clé, nous avons dressé un portrait des secteurs les plus innovants, de l’état de l’investissement, nous couvrons le rôle des incubateurs et des accélérateurs, les stratégies d’open innovation des entreprises, l’accès aux talents et bien plus encore.


Nous présenterons les éléments clés de ce rapport le mardi 21 avril à 16h GMT + 2 et cela sera suivi d’une discussion avec des acteurs clés de l’écosystème technologique africain. Pour s’enregistrer c’est par ici.

Désinformation, cyberattaques et fake news l’autre guerre contre le coronavirus

Désinformation cyberattaques fake news cybercriminalité coronavirus
Désinformation cyberattaques fake news cybercriminalité coronavirus

Dans une étude publiée aujourd’hui, des sénateurs appellent le Gouvernement à mettre en place une force de réaction « cyber » pour lutter contre les « fausses nouvelles » et réagir au déploiement de stratégies ambiguës d’influence en ligne par certaines puissances étrangères.

La crise sanitaire, course au « tout digital », a considérablement accru l’exposition au risque informatique. Elle impose la protection des systèmes d’information du secteur social, de diffuser plus largement les « gestes barrière numériques », et de communiquer sur les cyber-crimes les plus fréquemment constatés pour faire face à l’explosion de la cybermalveillance et au risque d’espionnage informatique.

Dans leur étude, les sénateurs estiment que la crise permet le déploiement de stratégies d’influence ambiguës, voire agressives de puissances étrangères comme la Chine, pouvant utiliser des informations inexactes ou tronquées afin de valoriser son modèle social comme clef du succès de la lutte contre la pandémie, pour montrer son caractère indispensable pour apporter les produits sanitaires nécessaires à la lutte contre le virus, critiquer ouvertement les mesures mises en œuvre par les autres États et faire pression sur tous ceux qui dévoilent les objectifs de cette forme de communication. Il est clair qu’une guerre de la communication a été enclenchée, destinée à réécrire l’histoire et à dénigrer les démocraties pour préparer la reconfiguration du paysage géopolitique de l’après-crise. Le 14 avril, le Ministre de l’Europe et des affaires étrangères a convoqué, à juste titre, l’ambassadeur de Chine, pour lui exprimer sa désapprobation.

Les sénateurs estiment que les systèmes d’information des acteurs de la santé doivent être mieux protégés : ils sont vulnérables (18 attaques par rançongiciels en 2019 d’après l’ANSSI), conséquence d’un sous-investissement chronique en dépense de sécurité informatique. Depuis le début de la crise sanitaire des attaques par déni de service ont eu lieu contre l’AP-HP (Paris) le 22 mars dernier et contre l’AP-HM (Marseille) et une attaque par rançongiciel contre l’établissement public de santé de Lomagne (Gers).

En quelques jours, 8 millions de Français ont basculé la totalité de leur activité en télétravail. Des compromis ont été faits avec la sécurité. Les cyber-attaquants ont tout de suite exploité l’inquiétude ambiante en multipliant les opérations d’hameçonnage. Les sites de vente en ligne proposant médicaments, masques, gels hydro-alcooliques et autres produits de santé ont proliféré, avec pour objectif, outre une escroquerie à la vente, de récupérer des numéros de cartes bancaires. Désormais les attaques par « rançongiciel » se développent (déblocage contre rançon des systèmes d’information d’une entreprise) ce qui pourra s’avérer fatal pour des entreprises déjà fragilisées par la réduction de l’activité économique. Tout laisse à penser également que cette vulnérabilité accrue facilite des actions d’espionnage économique.

Les rapporteurs concluent leur étude par plusieurs recommandations concrètes :

–   Mettre en œuvre une force de réaction cyber afin de répondre aux fausses informations dans le domaine sanitaire, aux attaques contre les valeurs démocratiques et pour lutter contre les campagnes de désinformation ou d’influence de certains acteurs étrangers ;

–   Investir dans la sécurité informatique des acteurs de la santé ;

–   Lancer sans tarder une campagne de communication à grande échelle pour promouvoir la plateforme « cybermalveillance.fr» et diffuser les « gestes barrière numériques » ;

–   Initier une communication régulière, au travers des médias, d’un top 10 des cyber-crimes constatés sur le territoire ;

–   Unifier la chaîne de recueil et de traitement des plaintes en ligne, aujourd’hui de la compétence des autorités de police et de gendarmerie locales ;

Point sur la Pandémie du Covid19 et des Mesures de Confinement en Afrique

Depuis son apparition à Wuhan en novembre 2019, la pandémie du COVID19, a fait au moment de l‘écriture de ces lignes plus de 120.000 victimes sur les 1.930.780 de personnes testées positifs au virus.

C’est de mémoire, la pire crise sanitaire que le monde a connu depuis ces trois dernières décennies avec plus de 232 pays et territoires touchés par la pandémie. Aux Etats-Unis, épicentre actuel de la pandémie, ce sont environs 1500 personnes qui en meurent chaque jour. A New York, Hart Island est devenu le symbole macabre de la crise que traverse le pays : alors qu’en temps normal ce sont 25 enterrements qui s’y effectuent par semaine, ce nombre d’enterrement est désormais le quota quotidien.

La pandémie du COVID19 a mis en mal les systèmes de santé des pays, même les plus développés, et contraints au confinement plus de la moitié de la population de la planète

En effet, Bien que les coronavirus ne soient pas nouveaux comme pathogène (Epidémie du SARS 2001 en Chine, le MERS au Moyen orient), il n’existe à ce jour pas de vaccin ou d’antiviraux pour traiter les humains d’une infection de coronavirus.

Le seul rempart dont nous disposons aujourd’hui contre le virus, est la mise en place de mesures de confinement visant à ralentir la propagation du virus, pour éviter un effondrement de nos systèmes de santé, et nous donner le temps d’élaborer un vaccin. Il mérite d’être mentionné que pour certains scientifiques les mesures de confinements sont exagérées, et qu’étant donné que seule 1 personne sur 6 développe un cas de pneumonie sévère en cas d’infection du COVID19, un seuil d’immunité grégaire peut être atteint au bout de quelques mois. Toutefois, le manque de données suffisantes, notamment sur la contagiosité exacte de la maladie et son seuil d’immunité grégaire ne plaident pas en faveur de telles hypothèses.

Pour l’heure, l’Afrique semble être la moins touchée par la pandémie avec un peu plus de 10 000 cas, mais reste de loin l’objet d’énormes inquiétudes

Avec des systèmes de santé déjà sous pression dans la vaste majorité des pays, encore plus dans les pays touchés par l’épidémie à virus Ebola (RDC, Guinée, Sierra-Leone), il est de l’avis de nombreux experts internationaux et de l’OMS que l’Afrique est une bombe à retardement, et que ce n’est qu’une question de temps avant que la crise sanitaire qui secoue le reste du monde ne touche le continent. Outre le système de santé, la dynamique de propagation du virus (Des pays du Nord vers les pays du Sud), qui a entrainé nombreux africains à croire que le COVID19 serait une maladie des Toubabs persiste et pause en soit un risque de sous-évaluation du danger que représente le virus.

Une autre inquiétude, concerne les capacités économique, infra structurelle et technologique des pays africains à appliquer un confinement de leur population, comme l’ont fait la quasi-totalité des pays touchés. Déjà des pays comme le Bénin, ont dit ne pas avoir de plan de confinement de leur population, parce que selon le président Patrice Talon : le pays n’en a « pas les moyens”, “Si nous prenons des mesures qui affament tout le monde, elles finiront très vite par être bravées et bafouées », estime-t-il. Plus de 38% de l’économie des pays africain est informelle, ce qui voudrait dire que pour une très grande partie de la population, il faut bouger et se battre au jour le jour pour pouvoir manger.

En dépit de leurs conséquences économiques sévères, les mesures de confinement restent à défaut de vaccin et de remède la seule option à même d’endiguer la contagion et stopper la transmission de la maladie comme le démontre l’expérience dans de la Chine, la France, l’Italie et l’Espagne pour ne citer que ces pays. A l’inverse, une négligence ou un retard dans la prise de mesures adéquates mènerais à une certaine désastreuse issue.

Le danger il est réel, et les conséquences d’une non mitigation de la propagation pourraient être catastrophiques.

Depuis mars déjà, à travers le continent, de nombreux pays ont pris des mesures allant dans le sens d’un confinement souple, à travers l’interdiction de regroupement de masse, la fermeture des établissements éducatifs et des frontières, mais aussi la recommandation pour ceux qui peuvent de télé-travailler. Ces mesures pour être effectives doivent être appliquées et suivies, l’utilisation des nouvelles technologies de suivi et de communications entre les services de santé, les institutions d’urgences et les populations sous quarantaines, comme le Système de Messagerie d’Urgence de l’entreprise Freshvale, pourrait permettre une meilleure gestion de la quarantaine, et une définition des foyers de contagion, ainsi que l’utilisation des données récupérées pour une prédiction de nouveaux foyers.

Aussi, L’utilisation des drones, telle que fait par la France et la Chine, pourrait accroître les capacités de contrôle de l’application des consignes de confinement. Enfin, des campagnes d’information et de sensibilisation des populations doivent être lancées, pour les éduquer face à la maladie, mais aussi pour lutter contre la prolifération d’informations fausses, qui ne rendent que plus dure une tâche déjà pénible.

Handicap International adapte ses programmes au coronavirus

Handicap International
Handicap International

Mobilisation de ses ambulances dédiées au déminage, fabrication & distribution de matériel de protection, sensibilisation…

Face à la progression de l’épidémie dans les pays les plus pauvres, Handicap International a déjà adapté près de 60 de ses programmes pour répondre à la crise. Alors qu’elle est encore relativement invisible dans ces pays en raison de la faiblesse des capacités de détection, l’ONG se prépare à une vague d’une ampleur jamais connue. Reconversion des ambulances habituellement dédiées au déminage, fabrication et distribution de materiel de protection, mobilisation des travailleurs sociaux à des fins de détection de la maladie…;
A travers ces adaptations, Handicap International entend soutenir les populations, dans la prévention et la détection de la maladie, l’effort de confinement et le renforcement des systèmes de santé.
 

Se préparer à une crise longue et durable

Aujourd’hui, alors que les pays les plus riches sont au plus haut de la crise, les pays les pauvres, se préparent à une vague d’une ampleur inconnue. En Afrique, 10 759 cas positifs et plus 520 décès ont été signalés dans 45 pays, mercredi 15 avril. Dans ces pays ou la faiblesse de tests rend encore relativement invisible la crise, les systèmes de santé faibles et parfois inexistants seront très rapidement dépassés. A titre d’exemple au Burkina Faso, 20 lits de réanimation sont aujourd’hui opérationnels pour l’ensemble du pays. En République Centrafricaine, seuls 3 respirateurs sont actuellement disponibles. Une goutte d’eau au regard de la crise que traversent actuellement les pays les plus riches déjà en manque de matériel.

Dans ce contexte, Handicap International s’inquiète particulièrement de la situation dans les camps de réfugiés surpeuplés, parfois aussi grands que des villes. 29 millions de personnes, soit 84 % des réfugiés  ont trouvé refuge dans des pays à faible revenus. Au Bangladesh, près 1 million de réfugiés vivent dans 34 camps de fortune sur seulement 2000 hectares.

« Les camps de réfugiés offrent au coronavirus un terreau idéal pour une infection rapide. C’est là que nous, humanitaires, mènerons nos batailles les plus intenses contre le COVID-19 » explique Florence Daunis, Directrice des Opérations de Handicap International.

Autre sujet d’inquiétude, l’inflation des prix qui pourrait très rapidement avoir un impact sur l’accès aux biens essentiels. Au Sud Soudan, ou 70% de la population est en situation d’insécurité alimentaire, la flambée des prix menace déjà les plus pauvres. La semaine dernière 20kg de farine se payait 4,000SSP, aujourd’hui c’est 7,000SSP. Ce pays, comme d’autres, est extrêmement dépendant des fluctuations mondiales. Dans ce contexte, les prix des matériels de protection ont déjà quintuplé et pourraient très rapidement devenir inaccessibles. D’où l’urgence d’en produire localement.

Près de 60 projets adaptés. L’urgence de sensibiliser la population et de préparer la réponse sanitaire

Handicap International adapte aujourd’hui ses actions à la crise. Parmi les 55 pays elle intervient, 94% sont aujourd’hui touchés par l’épidémie. L’ONG a déjà adapté près de 60 de ses programmes pour répondre à la crise, ce chiffre évolue jour après jour. L’urgence est aujourd’hui à la sensibilisation à l’hygiène et à la mise à disposition de matériel de protection.
Pour soutenir les populations dans la lutte contre l’épidémie, Handicap International déploie son action sur 3 volets :

  • Permettre d’identifier et d’accompagner les personnes infectées : mobilisation des travailleurs sociaux, à des postes « d’infirmiers trieurs », permettant de détecter au plus tôt la maladie dans les communautés.
  • Permettre à chacun d’être confiné dans des conditions dignes et d’accéder à l’information : action de sensibilisation, kit hygiènes & food, soutien psycho-social.
    Ex : Handicap International a déjà traduit en langage des signes les messages des gouvernements dans plusieurs pays comme l’inde, le Népal. Dans d’autres pays comme au Togo, HI sensibilise la population à travers des émissions radios.
  • Soutenir les systèmes de santé dans la réponse à la crise : fabrication & distribution de gel hydro alcoolique ; mobilisation des ambulances habituellement dédiées au déminage, etc…

A propos de Handicap International

Handicap International est une association de solidarité internationale indépendante, qui intervient depuis 35 ans dans les situations de pauvreté et d’exclusion, de conflits et de catastrophes. OEuvrant aux côtés des personnes handicapées et vulnérabilisées, elle agit et témoigne pour répondre à leurs besoins essentiels et améliorer leurs conditions de vie. Elle s’engage à promouvoir le respect de leur dignité et de leurs droits fondamentaux. Depuis sa création en 1982, Handicap International a mis en place des programmes de développement dans plus de 60 pays et intervient dans de nombreuses situations d’urgence. Le réseau de 8 associations nationales (Allemagne, Belgique, Canada, États- Unis, France, Luxembourg, Royaume-Uni et Suisse) œuvre de manière constante à la mobilisation des ressources, à la cogestion des projets et au rayonnement des principes et actions de l’organisation. Handicap International est l’une des six associations fondatrices de la Campagne internationale pour interdire les mines (ICBL), colauréate du prix Nobel de la paix en 1997 et lauréate du Prix Conrad N. Hilton 2011. Handicap International agit et témoigne partout où « vivre debout » ne va pas de soi.

L’économie mondiale en récession en 2020 avec des doutes sur une reprise en 2021

Skema Business School
Skema Business School

Le FMI vient de publier le 14 avril 2020 ses prévisions de croissance dans ses Perspectives de l’Economie Mondiale. Dans son scenario central, le FMI prévoit une récession mondiale pour 2020 liée à la crise sanitaire du Covid-19, la croissance du PIB mondial atteignant -3%, du jamais vu depuis la Grande Dépression de 1929.

Selon le FMI, les pays avancés seraient les plus touchés (-6,1% de baisse du PIB), alors que les pays émergents et en développement subiraient une perte plus limitée (1,0%). Ce scenario central est mené sous des hypothèses d’un ralentissement de la pandémie au cours du second semestre 2020 et d’une levée progressive des mesures de confinement.

Sous ces mêmes hypothèses, la croissance mondiale connaîtrait un fort rebond en 2021 avec une croissance du PIB de 5,8%, qui serait relativement équilibrée entre pays avancés (+4,5%) et émergents (+6,6%). Ce scénario central du FMI est celui d’une reprise rapide, dite en V, d’une année sur l’autre.

Toutefois, ce scénario central est soumis à de fortes incertitudes et est conditionné par les hypothèses de ralentissement de la pandémie et de levée progressive des mesures de distanciation sociale. Si jamais le dé-confinement était trop rapide, une seconde vague d’épidémie de Covid-19 pourrait venir frapper les pays avancés.

Dans ce contexte, le FMI a estimé, via un de ses modèles macroéconomiques, que l’arrivée d’une seconde vague en 2021 d’une amplitude faible que la première (environ 2/3) serait encore plus dommageable pour l’économie mondiale, avec une perte en 2021 d’environ 5% par rapport au scénario central. Cela donnerait une croissance effective du PIB mondial autour de 1% en 2021.  Dans ce contexte, on ne serait plus dans une reprise rapide en V, mais plutôt dans une reprise lente en U, voire en L selon les variantes.

Laurent Ferrara
Professeur d’Economie internationale, SKEMA Business School

Emmanuel Macron estime indispensable un moratoire sur la dette

Emmanuel Macron - En Marche Afrique
Emmanuel Macron - En Marche Afrique

Emmanuel Macron le président de la république s’est exprimé publiquement sur la possibilité d’une annulation de la dette des pays d’Afrique. L’objectif du président est bien sur d’alléger l’économie africaine en annulant la dette et ainsi de permettre aux pays touchés par la pandémie de coronavirus de ne pas subir une trop forte pression économique.

Le président affirme qu’un moratoire sur la dette des pays africains est «une étape indispensable» pour aider le continent à traverser la crise du coronavirus, en attendant un effacement total de cette dette. Il invite les ministres des Finances des pays du G20, qui se réunissent mercredi, à acter ce moratoire alors que la pandémie de Covid-19 menace de déborder les fragiles systèmes de santé des pays les plus pauvres.

Plus les pays africains retardent la pandémie, plus les Européens sont en situation de leur apporter de l’aide

La situation fait que ce moratoire «est une première mondiale», affirme Emmanuel Macron. «Le temps de la crise, on laisse les économies africaines respirer et ne pas servir les intérêts de la dette. C’est une étape indispensable et je pense que c’est une formidable avancée». «Nous devons absolument aider l’Afrique à renforcer ses capacités à répondre au choc sanitaire et nous devons a fortiori l’aider sur le plan économique», insiste le président de la république.
Même si, jusqu’à présent, la pandémie semble moins toucher l’Afrique que le reste du monde, le président français appelle à la prudence. «Je ne suis ni dans les catastrophistes, je ne veux pas non plus être dans les naïfs. Ce virus aujourd’hui, il touche tout le monde». Et de poursuivre : «J’ai beaucoup parlé avec mes partenaires africains pour qu’ils décident au maximum des confinements et qu’ils retardent l’épidémie: plus ils la retardent, plus les Européens sont en situation de leur apporter de l’aide, parce qu’on n’aura pas le pic épidémique au même moment».

Didier Raoult un parcours en Afrique

Didier Raoult
Didier Raoult

Le médecin Didier Raoult défenseur du traitement à la Chloroquine à été très présente en Afrique. Au Congo Brazzaville mais aussi au Sénégal à Dakar. Dans de nombreux textes, messages sur les réseaux, études ou articles il mentionne le fait que l’Afrique pourrait réagir différemment à la pandémie du Coronavirus. En effet la chloroquine y est plus répandue en usage contre le paludisme et la population y est beaucoup plus jeune avec 40% de moins de 25 ans sur 1,2 milliards d’habitants.

Ce spécialiste des maladies tropicales est né en Afrique et à longuement parcouru le continent avec une présence marquée particulièrement au Sénégal et au Congo.

Didier Raoult indique pour l’Afrique:

« L’Afrique sous-tropicale est relativement protégée du coronavirus par rapport aux autres pays. Mais, ce n’est pas sûr que cela dure parce que, quand on regarde des études, y compris celles que nous avons faites au Sénégal sur les autres coronavirus, il est bien possible que le coronavirus actuel y circule. Il est possible aussi qu’il ait une espèce de protection qui peut être due à l’écosystème africain. Et parmi ces éléments, il y a le fait de la prise de beaucoup d’anti-paludiques qui sont efficaces contre le coronavirus. Donc, il est possible que la distribution du virus soit différente en Afrique subsaharienne que ce qu’elle est en Europe ».

Voici la carte de l’institut Méditerranée Infection des pays qui doivent préconiser l’usage de Chloroquine :

Carte des pays d’Afrique ou l’usage de Chloroquine est préconisé

Le professeur Didier Raoult reçoit à Marseille le président Emmanuel Macron :

Didier Raoult et le président Emmanuel Macron
Didier Raoult et le président Emmanuel Macron

La relève de Barkhane repoussée ?

Opération Barkhane
Opération Barkhane

Audition de Florence PARLY : les sénateurs saluent l’engagement total des armées ; la ministre annonce que la relève de Barkhane pourrait être repoussée « d’un ou deux mois »

Florence PARLY, ministre des armées, et Geneviève DARRIEUSSECQ, secrétaire d’État, ont été auditionnées en visio-conférence par la commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat le vendredi 10 avril. La commission a rendu hommage à l’engagement total des forces armées au service de la Nation, qu’il s’agisse du territoire national, avec « Résilience » contre la crise sanitaire et « Sentinelle » contre le terrorisme, mais aussi de la défense de l’avant, sur les théâtres d’opérations extérieures (Sahel, Levant, Golfe arabo-persique …) : 30 000 soldats français restent intensément engagés en opérations.

Dans le cadre de Résilience, 139 patients ont été transférés depuis les régions les plus touchées, 130 soignants ont été acheminés vers des hôpitaux en tension. 6 000 personnes de plus ont été accueillies en consultation dans les Hôpitaux d’instruction des armées, où 121 patients sont aujourd’hui soignés en réanimation. L’hôpital de campagne de Mulhouse, véritable prouesse logistique, a accueilli 40 patients en réanimation. A l’heure où la solidarité européenne est questionnée, la ministre a souligné l’appui apporté par l’Allemagne, le Luxembourg, la Belgique et la Suisse.

La ministre des armées a annoncé que le mandat des actuelles troupes de Barkhane, ayant rejoint le théâtre d’opération en février, « pourrait être prolongé d’un ou deux mois ». La ministre a détaillé la situation sanitaire des armées : 369 cas de contamination confirmés par tests, 867 cas « déclarés », une estimation de 3 800 cas « probables et possibles ». Les sénateurs ont interrogé le Gouvernement sur les mesures de protection des forces avant projection en opérations.

Christian CAMBON (Les Républicains, Val-de-Marne), président de la commission, a déclaré, à l’issue de l’audition : « Les armées font un effort extraordinaire. Mais il faut avoir le courage de le dire : elles ne pourront donner que ce qu’elles ont ! Attention à l’usure, dans cette « course de fond » : cet engagement a un coût, en particulier sur le plan humain. La loi de programmation militaire devra être pleinement appliquée pour permettre, demain, la régénération du potentiel

Facebook lance le Centre d’information sur le coronavirus dans 17 pays

Facebook
Facebook

Facebook étend son Centre d’information sur le coronavirus (COVID-19), déjà actif en Afrique du Sud,  à 17 pays supplémentaires en Afrique subsaharienne. Les centres d’information sur le coronavirus font  partie des efforts engagés par Facebook pour soutenir la lutte mondiale contre le COVID-19.

Le Centre d’information sur le coronavirus rend accessibles au plus grand nombre les dernières nouvelles et informations provenant des autorités sanitaires de confiance ainsi que des ressources et des conseils pour rester en bonne santé et soutenir sa famille ou sa communauté.

Le Centre d’information COVID-19 figure en haut du fil d’actualité

Le Centre d’information COVID-19 figure en haut du fil d’actualité. Il se présente comme un espace central pour se tenir informé sur le coronavirus. Il comprend des mises à jour en temps réel provenant des autorités sanitaires nationales et d’organisations internationales telles que l’Organisation mondiale de la santé. Il comporte également des articles, des vidéos et des messages utiles sur la distanciation sociale et la prévention de la propagation de COVID-19.

Les utilisateurs de Facebook peuvent choisir de s’abonner au Centre pour recevoir des notifications et voir dans leur fil d’actualité les mises à jour des autorités sanitaires officielles.

Le Centre, déjà lancé en Afrique du Sud la semaine dernière, va maintenant être étendu à plus d’une quinzaine de pays d’Afrique subsaharienne, dont notamment: le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, le Cap-Vert, le Tchad, la Côte d’Ivoire, l’Éthiopie, le Gabon, la Guinée, le Kenya, le Mali, la Mauritanie, le Nigéria, le Sénégal,  les Seychelles, la République démocratique du Congo (RDC) et le Togo.

Kojo Boakye, Directeur des affaires publiques de Facebook pour l’Afrique, a commenté : « Nous avons mis en place les centres d’information, en collaboration avec les partenaires nationaux de la santé, afin de garantir que le plus grand nombre puisse avoir accès à des informations provenant de sources de santé fiables.” “Le lancement du Centre d’information COVID-19 sur Facebook dans plus de 17 pays d’Afrique subsaharienne fait écho à notre engagement à rendre accessible à toutes les communautés des informations crédibles et utiles sur la pandémie ».

les sénateurs demandent une action énergique pour l’Afrique

Sénat France
Sénat France

Les sénateurs de la commission des affaires étrangères et de la défense ont également félicité le secrétaire d’État pour l’efficacité du rapatriement des 150 000 Français bloqués à l’étranger

Lors d’une audition de Jean-Baptiste LEMOYNE, les sénateurs ont fait part de leur vive préoccupation sur les conséquences probables de la pandémie du coronavirus en Afrique. Christian CAMBON (Les Républicains, Val-de-Marne), Président de la commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat, a déclaré : « Crise à la fois sanitaire, économique et sociale, au potentiel déstabilisateur en particulier dans la bande sahélo-saharienne, la pandémie pourra à l’avenir entraîner des re-contaminations ultérieures, par les flux Afrique-Europe : les risques sont sérieux, malgré une réaction rapide et coordonnée des pays africains. ».

Les sénateurs ont salué l’annonce faite par le secrétaire d’Etat du déblocage pour l’Afrique de 1,262 milliards d’euros additionnels (dont 1 milliard de prêts et 70 millions d’euros de dons-projets de l’AFD), mis sur la table par la France au Conseil européen du mercredi 8 avril. Jean-Pierre VIAL (Les Républicains, Savoie) a approuvé les redéploiements budgétaires annoncés par le secrétaire d’Etat : « Je me félicite du renforcement annoncé du fonds d’urgence humanitaire (FUH) géré par le Centre de crise et de soutien du Quai d’Orsay et qui bénéficie notamment aux ONG en capacité d’intervenir rapidement en Afrique ».

Rappelant que la France verse chaque année plus de 850 millions d’euros au Fonds européen de développement (FED), Marie-Françoise PEROL-DUMONT (Socialiste, Haute-Vienne) a souligné la nécessité absolue d’une initiative européenne coordonnée pour l’Afrique. Les sénateurs ont plaidé pour que les 20 milliards d’euros annoncés par l’Union européenne en soutien aux pays les plus vulnérables dans le monde soient décaissés rapidement et bénéficient en priorité à ce continent.

Deuxième aspect essentiel, la réponse multilatérale à la crise du Covid-19 en Afrique : les sénateurs ont demandé une réorientation rapide des grands fonds de santé vers la lutte contre le coronavirus, jugeant urgente la réorientation évoquée de 500 millions d’euros du Fonds mondial. La France devra également plaider auprès de la Banque mondiale et du FMI pour la mise en place d’une initiative sur la dette africaine, actuellement à un niveau inquiétant, mais aussi y impliquer les grands émergents, dont la Chine, qui détiennent une proportion significative de cette dette.

Par ailleurs, les sénateurs ont salué les efforts remarquables accomplis sous la direction du secrétaire d’Etat par le réseau diplomatique et consulaire pour le rapatriement des 150 000 Français bloqués à l’étranger, tout en invitant le Gouvernement à tirer les leçons de cette crise et à renforcer ces moyens pour l’avenir.

20 millions d’emplois menacés en Afrique

femme vendeuse sur un marché au Congo
Vendeuse sur le marché de Nkayi, Congo 2006 Crédit Thierry Barbaut

L’économie informelle est prépondérante en Afrique. Elle représente 70% en moyenne sur le continent et permet à plus de 800 millions de personnes d’avoir une activité économique.

« Près de 20 millions d’emplois, à la fois dans les secteurs formel et informel, sont menacés de destruction sur le continent si la situation persiste », prévient une étude de l’Union africaine, qui estime que les pays dont l’économie repose largement sur le tourisme ou la production pétrolière sont les plus à risque.

Ce document de 35 pages avance deux scénarios, un qualifié de « réaliste » qui prévoit que la pandémie dure jusqu’en juillet et que l’Afrique « n’est pas trop affectée », et un « pessimiste » durant jusqu’à août et dans lequel le continent souffre plus. Dans les deux scénarios, la croissance économique en Afrique serait négative, de -0,8% et de -1,1% respectivement. Avant que la pandémie ne touche le continent, la Banque africaine de développement (BAD) tablait sur une croissance de +3,4% pour 2020.

Si l’Afrique a été pour l’instant moins touchée par le coronavirus que la Chine, le sud de l’Europe et les États-Unis, elle en subit déjà les conséquences économiques à cause de ses liens commerciaux avec ces régions.

Nouvelle base de données de passation des marchés

Avec La Banque Mondiale

À l’ère du tout numérique, le libre accès à l’information s’accompagne souvent d’une grande dispersion et de la difficulté à vérifier les données. Le portail Statista recensait, en 2019, 1,72 milliard de sites web (a) proposant divers niveaux d’accès public à l’information. Il peut donc se révéler laborieux de rechercher des données pertinentes, utiles et fiables. Et cela vaut tout particulièrement pour le domaine de la passation de marchés publics.

Accès à des informations sur les systèmes de passation des marchés publics dans 218 pays

C’est précisément pour remédier à cette situation que la Banque mondiale a développé une base de données sur les marchés publics dans le monde. La « Global Public Procurement Database » (GPPD) est une ressource documentaire sans équivalent, qui rassemble sur une plateforme unique des données sur les lois et les systèmes régissant la passation de marchés publics dans le monde entier et sur les performances des pays en la matière. Professionnels du secteur, décideurs publics, fonctionnaires, ONG, organisations de la société civile, universitaires, membres du secteur privé et citoyens : quiconque le souhaite aura désormais facilement accès à des informations sur les systèmes de passation des marchés publics dans 218 pays et territoires indépendants. Le simple fait de pouvoir obtenir ces données à partir d’une plateforme unique et en libre accès est l’un des nombreux points forts de la base GPPD.

Des données vérifiées. L’équipe chargée du développement de la base a fait appel à de multiples sources de données et utilisé un processus de contrôle rigoureux. Elle a mené des travaux de recherche documentaire approfondis, rassemblé des informations à partir des ressources de la Banque mondiale existantes et communiqué abondamment avec les organismes nationaux de passation des marchés publics afin d’obtenir des données sur les indicateurs de chaque pays. 

Des comparaisons entre pays. Les utilisateurs seront en mesure d’afficher des profils de pays côte à côte, ce qui leur permettra de comparer l’ensemble des données disponibles : informations sur le pays, procédures de passation des marchés publics, lois et réglementations, et indicateurs de performance. Cette fonctionnalité permet d’effectuer des comparaisons entre pays, mais aussi entre régions du monde. Supposons par exemple qu’un fabricant multinational souhaite évaluer la pertinence d’une entrée sur un marché. Il pourra utiliser les informations obtenues dans la base de données pour établir des analyses de rentabilité comparatives qui viendront étayer sa stratégie d’approche du marché à l’échelle d’une région et/ou d’un pays. L’entreprise pourra ensuite présenter les forces et les faiblesses du système de commande publique d’un pays aux parties prenantes concernées dans le but de promouvoir des réformes qui soient plus favorables à son secteur d’activité. 

Des liens utiles vers les lois et réglementations en vigueur. La plateforme permet d’avoir accès aux principales dispositions des législations sur les marchés publics, avec notamment des liens vers les sites web officiels présentant les textes de lois nationaux. Ces informations, couplées à l’outil de comparaison, seront utiles à divers groupes d’utilisateurs. Et tout d’abord aux responsables publics qui s’engagent dans un processus de réforme de commande publique et souhaitent connaître les meilleures pratiques internationales en la matière. Parce qu’ils seront en mesure de comparer la situation de leur pays avec celle de leurs pairs, ils pourront utiliser la base de données comme un point de référence qui les aidera à promouvoir leurs réformes. Il en va de même pour les associations d’entreprises et les chambres de commerce qui envisagent de développer une activité commerciale en dehors des secteurs traditionnels. En leur donnant un accès immédiat à des données sur les marchés publics, la plateforme favorisera l’adoption de réformes visant à accroître la compétitivité du marché, en vue d’attirer des investissements directs étrangers et encourager les échanges commerciaux. Elle leur permettra d’intégrer directement dans leurs plans stratégiques des informations sur les indicateurs de performance des marchés publics sous la forme d’une analyse comparative destinée à promouvoir le commerce. 

Un panorama mondial de la dématérialisation des marchés publics. Les nouvelles technologies numériques transforment les processus de la commande publique : elles permettent de déceler plus facilement les inefficacités et les goulets d’étranglement et d’automatiser la détection des fraudes. Le développement de systèmes électroniques est aujourd’hui un aspect essentiel des efforts entrepris par un pays pour améliorer ses performances en matière de passation des marchés publics. Grâce à la base GPPD, les spécialistes du domaine et les responsables publics qui interviennent dans les processus de réforme seront en mesure de comparer les systèmes de passation électronique des marchés à travers le monde ou, plus spécifiquement, dans des pays qui présentent des caractéristiques de revenu et de gouvernance similaires. Ils pourront ensuite combiner ces informations avec d’autres ressources — tels que le manuel pour la dématérialisation des marchés publics (a) et les modules de formation (a) également proposés par la Banque mondiale — pour guider les décisions juridiques et opérationnelles et mieux réformer.

Une bibliothèque documentaire rassemblant des rapports annuels et d’évaluation. La base GPPD inclut des ressources documentaires en libre accès et téléchargeables. Tous peuvent en bénéficier, notamment au sein du milieu universitaire et de la société civile. Les chercheurs pourront ainsi consulter et télécharger une mine d’informations sur les marchés publics en vue de la réalisation d’études indépendantes. Les organisations de la société civile y trouveront les informations dont elles ont besoin pour élaborer des rapports plaidant pour une réforme de la commande publique : indicateurs sur les performances des systèmes existants, textes de lois régissant les appels d’offres, évaluations nationales… La GPPD est une source de données exhaustive et indépendante qui servira de référence crédible à ces analyses et recommandations. Enfin, l’utilisation des données et des contenus de la base GPPD favorisera un processus d’harmonisation terminologique international, ce qui est essentiel pour produire et comprendre des analyses comparatives entre pays.

La base GPPD est un portail de référence pour tous les acteurs de la passation des marchés publics dans le monde.  Mais surtout, et c’est là son principal atout, elle permet à ces divers acteurs d’agir. C’est un moteur qui peut véritablement contribuer à façonner et orienter le développement de systèmes de passation des marchés publics mieux conçus et plus efficaces.

Sommet Africa2020 la situation

AFRICA2020
AFRICA2020

Un nouvel événement France Afrique « centré sur la relance sanitaire »

Le sommet Africa2020 n’est ni réellement annulé ou reporté. En effet Pierre de Gaétan Njikam évoque un nouveau forum en remplacement qui aura lieu en fin d’année 2020 sans évoquer le format ni la date. Par contre le co-président du comité d’organisation de la manifestation évoque clairement un événement centré sur la relance sanitaire en Afrique. Mais depuis cette annonce des éléments permettent d’indiquer que ce sera bien en 2021 qu’aura lieu un forum France Afrique et certainement tourné vers la reprise économique et la thématique de la santé afin d’agir en « post » coronavirus.

L’objectif sera donc de déployer des solution pour la relance économique et sanitaire en Afrique dans le contexte post-crise de la pandémie du coronavirus.
Ce nouveau « sommet » Afrique France devra se concentrer sur les initiatives imaginables avec le pays d’Afrique mais aussi en partenariat avec le reste du monde.

Messages clés et actions pour la prévention et le contrôle du COVID-19 dans les écoles

UNICEF CORONAVIRUS
UNICEF CORONAVIRUS

Le virus de la COVID-19 est un nouveau virus de la même famille que d’autres virus tels que le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) et certains types de rhumes courants

Qu’est-ce que la COVID-19 ?

La COVID-19 est une maladie provoquée par une nouvelle souche de coronavirus. D’abord appelée « nouveau coronavirus 2019 » ou « nCoV-2019 », la maladie a été rebaptisée « maladie à coronavirus 2019 » (COVID-19) – « CO » pour corona, « VI » pour virus et « D » pour maladie en anglais. Le virus de la COVID-19 est un nouveau virus de la même famille que d’autres virus tels que le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) et certains types de rhumes courants.

Quels sont les symptômes de la COVID-19 ?

Les symptômes peuvent inclure de la fièvre, de la toux et un essoufflement. Dans les cas les plus graves, l’infection peut provoquer une pneumonie ou des difficultés respiratoires. Plus rarement, la maladie peut être mortelle. Ces symptômes sont comparables à ceux de la grippe (influenza) ou d’un rhume banal, des maladies beaucoup plus courantes que la COVID-19, d’où la nécessité de procéder à des examens afin de confirmer qu’une personne est bien atteinte de la COVID-19.

Comment la COVID-19 se propage-t-elle ?

Le virus se transmet par contact direct avec les gouttelettes respiratoires produites par une personne infectée (lorsqu’elle tousse ou éternue). Il est aussi possible d’être infecté en touchant des surfaces contaminées par le virus ou en se touchant le visage (par exemple, les yeux, le nez ou la bouche). Le virus de la COVID-19 peut survivre sur les surfaces pendant plusieurs heures, mais de simples désinfectants peuvent le tuer.

La plupart des symptômes de la maladie sont traitables et une prise en charge médicale rapide peut atténuer les risques

Qui sont les personnes les plus à risque ?

Nous en apprenons un peu plus chaque jour sur les effets de la COVID-19 sur les personnes infectées. Les personnes âgées et les personnes souffrant de maladies chroniques, telles que le diabète ou une maladie cardiaque, semblent courir davantage de risques de développer des symptômes graves. La COVID-19 étant provoquée par un nouveau virus, nous manquons encore de données sur ses effets sur les enfants. Nous savons que des personnes de tous les âges peuvent être infectées par le virus, mais, pour l’heure, relativement peu de cas de COVID-19 ont été signalés chez les enfants. C’est un nouveau virus et nous avons besoin de données supplémentaires pour évaluer ses effets sur les enfants. Le virus n’est mortel que dans de rares cas et les décès enregistrés jusqu’à présent ont principalement concerné des personnes plus âgées qui avaient déjà des problèmes de santé.

Comment traite-t-on la COVID-19 ?

Il n’existe pas encore de vaccin contre la COVID-19. Cependant, la plupart des symptômes de la maladie sont traitables et une prise en charge médicale rapide peut atténuer les risques. Plusieurs essais cliniques sont en cours de réalisation afin d’évaluer de potentiels traitements thérapeutiques pour la COVID-19.

Comment peut-on ralentir ou prévenir la propagation de la COVID-19 ?

Tout comme pour d’autres infections respiratoires telles que la grippe ou un rhume banal, les mesures de santé publique sont déterminantes pour ralentir la propagation de la maladie. De telles mesures sont des actions préventives appliquées au quotidien, qui incluent :

✓ de rester chez soi quand on est malade ; ✓ de se couvrir la bouche et le nez avec le pli du coude ou un mouchoir en cas de toux ou d’éternuement, puis de jeter immédiatement le mouchoir usagé ;
✓ de se laver fréquemment les mains avec de l’eau et du savon ;
✓ de nettoyer fréquemment les surfaces et les objets que l’on touche.
Les autorités de santé publique sont susceptibles de recommander des mesures supplémentaires au fur et à mesure que nous développons nos connaissances sur la maladie.

Télécharger le rapport : https://bit.ly/2xJ7MIY

Jean-Yves Le Drian : l’Afrique «bombe à retardement»

Jean-Yves Le Drian - Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères de la France
Jean-Yves Le Drian - Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères de la France

Pour Jean-Yves Le Drian l’Afrique va être une réelle bombe à retardement mondiale avec le covid 19

Le Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de la République française depuis 2017 évoque un effet boomerang du coronavirus.

Alors que le continent africain fait face à ses premiers cas de coronavirus, Jean-Yves Le Drian s’est inquiété que l’Afrique ne devienne «une bombe à retardement». «Il ne faut pas que le virus revienne en boomerang, en deuxième vague», a-t-il répété plusieurs fois. 

Jean-Yves Le Drian appelle à davantage de coopération pour que l’Europe aide les pays africains à faire face. «Il faut renforcer l’aide à la formation, l’aide à la détection».

Ecouter Jean-Yves Le Drian s’exprimer sur le coronavirus en Afrique :

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