Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique et premier producteur de pétrole du continent, pourrait doubler l’Afrique du Sud d’ici à quelques années en termes de produit intérieur brut (PIB) et ainsi devenir la première puissance économique africaine.
« Selon nos estimations, d’ici trois à cinq ans, l’économie nigériane sera au moins aussi importante que l’économie sud-africaine », affirme Yvonne Ike, directrice de Renaissance Capital, une banque d’affaires russe spécialisée sur les pays émergents. Cette évolution doit beaucoup à un changement dans la méthode de calcul du PIB décidé par les autorités nigérianes et qui pourrait permettre au Nigeria de réduire l’écart avec l’Afrique du Sud. Ainsi, pour l’année 2011, le PIB du Nigeria se situe à 244 milliards de dollars, contre 408 milliards de dollars pour l’Afrique du Sud, si l’on prend les chiffres diffusés par la Banque mondiale.
Mais avec le nouveau calcul, prenant en compte l’évolution des prix et de la production – qui n’avaient pas été intégrée depuis plus de 20 ans -, le PIB pourrait augmenter de 40%, une « hypothèse prudente », selon Charles Robertson, économiste chez Renaissance Capital. La croissance économique nigériane étant largement supérieure à la croissance sud-africaine (pour 2012, elle est attendue à 6,6% contre 2,5%), le pays ouest-africain devrait rattraper son rival d’Afrique australe dans les années à venir, si cette tendance se poursuit.
Des inégalités gigantesques
L’essor de l’économie nigériane s’appuie notamment sur le prix élevé du pétrole et sur le boom des secteurs de la téléphonie mobile et des services financiers. L’agriculture représente encore 40% du PIB tandis que l’État cherche à augmenter la production dans ce secteur. Mais l’économiste nigérian Bismark Rewane rappelle que le Nigeria compte 160 millions d’habitants, contre seulement 52 millions en Afrique du Sud. Il faudrait donc que le PIB nigérian soit plus de trois fois supérieur au PIB sud-africain pour que le Nigeria rattrape son rival en matière de revenu par habitant.
Actuellement, l’industrie pétrolière représente 80% des recettes du pays, une richesse qui n’a cependant pas profité au plus grand nombre. Une grande partie de la population vit avec moins de deux dollars par jour. De même, cette manne n’a pour l’instant pas encore servi à améliorer les infrastructures, dans un état calamiteux, que ce soient les routes ou les centrales électriques. Enfin, les recettes pétrolières nourrissent des détournements à grande échelle qui auraient coûté au pays, selon un officiel cité par l’hebdomadaire britannique The Economist, plus de 380 milliards de dollars depuis l’indépendance. 4 à 8 milliards de dollars seraient volés chaque année.
Selon une enquête parlementaire, l’État a perdu 6,8 milliards de dollars en trois ans.
Des responsables nigérians ont cependant pris des mesures, ces dernières années, pour lutter contre cette corruption. C’est le cas de la ministre des Finances Ngozi Okonjo-Iweala, ancienne responsable de la Banque mondiale, qui se bat notamment pour assainir le programme de subventions de carburant payées par l’État nigérian pour maintenir des prix bas à la pompe pour les consommateurs. Selon une enquête parlementaire, l’État a perdu 6,8 milliards de dollars en trois ans à travers ce programme à cause de trop-perçus et d’erreurs de gestion. Le gouverneur de la banque centrale, Sanusi Lamido Sanusi, est lui aussi reconnu à l’international pour avoir opéré un grand nettoyage dans le secteur bancaire nigérian.
Splendeurs et misère de Lagos
À Lagos, un projet immobilier géant a été lancé en grande pompe en février : une île artificielle de 10 kilomètres carrés au large de la capitale, qui devrait accueillir 250. 000 habitants privilégiés, des bureaux et des centres commerciaux. Déjà surnommé le « Dubai de l’Afrique », Eko Atlantic, qui ambitionne de devenir un carrefour des affaires à l’échelle du continent, est une vitrine du potentiel nigérian.
Comme un symbole des inégalités du développement du pays, cette ville dans la ville, entièrement privée, qui aura sa propre usine d’électricité, son système d’eau potable et qui sera protégée par une société de sécurité, offrira à ses habitants ce à quoi la grande majorité des Nigérians n’a toujours pas accès.
La Centrafrique et son nouveau président auto proclamé: Michel Djotodia
Mises à jour de Bangui EN DIRECT:
Michel Djotodia autoproclamé président de la Centrafrique:
Michel Djotodia, chef de la coalition rebelle qui a pris le pouvoir en Centrafrique le mois dernier en renversant le président François Bozizé, a été comme prévu élu président de la République lors de la première session du Conseil national de transition (CNT), formé par toutes les composantes politiques du pays.
Michel Djotodia, qui s’était autoproclamé président après la prise de Bangui le 24 mars par les rebelles du Séléka, était l’unique candidat. Il a été élu sous les applaudissements par acclamation, sans vote.
Manifestations en morts à Berberati:
UNE MARCHE DE MANIFESTANT CONTRE LES SELAKA A BERBERATIHier les habitants de Berbérati ont pris le courage de protester contre les éléments de la séléka qui était sur le point de rentrer dans cette réputé pour son calme, surtout pour les affaires florissantes de Diamant. Les habitants les ont attendu pied ferme avec le. Les éléments de la séléka on tiré a balle réelle sur la foule des manifestants, faisant 5 victimes. Depuis ces derniers temps, la ville connais une subite augmentation de l »insécurités de bandits de tout genre, les élément de la séléka, y compris qui s’adonnent aux bracages et à la rackette, déclare un manifestant habitant de Berberati
Hier,Les habitants de la ville de Berberati protestent contre les exactions des éléments de la Séléka. « Ces rebelles taxent presque tout le monde. Les voyageurs, les passants, les commerçants, voire les malades dans les hôpitaux sont tenus de payer des taxes à ces rebelles, car ils disent que c…’est pour leur permettre d’assurer notre protection et sécurité », a dit un témoin joint par le RJDH.
En outres, les actes de pillage et de rançonnage continuent d’être effectués par ces hommes en arme. Un autre acte qui a suscité le soulèvement des ces habitants est le fait que ces hommes en arme ont heurté un jeune homme qui roulait sur une moto. Ce dernier a eu des fractures aux deux jambes mais les éléments de la Séléka l’ont contraint de marcher sur ses blessures.
Touchée par le degré de la souffrance infligée à la victime, la population s’est mobilisée pour manifester leur mécontentement contre les exactions qu’elle subit au quotidien de la part de ces hommes armés.Les éléments de la séléka on tiré a balle réelle sur la foule des manifestants, faisant 5 victimes. Depuis ces derniers temps, la ville connais une subite augmentation de l »insécurités de bandits de tout genre, les élément de la séléka, y compris qui s’adonnent aux bracages et à la rackette, déclare un manifestant habitant de Berberati
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Les conditions de vie économique sont catastrophique en Centrafrique. Exemple des commerçants:
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Témoignage sur la prison mouroir de Centrafrique:
Le récit des survivants de la fameuse prison de Bozize appelé Guantánamo à Bossembélé,une ville située a 150 km de Bangui.
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La constitution du nouveau gouvernement donne le pouvoir à la séléka:
Le nouveau gouvernement de la RCA qui était attendu depuis samedi a été formé ce dimanche 31 mars. Le Premier ministre Nicolas Tiangaye a nommé un nouveau gouvernement d’union nationale, composé de membres de la rébellion Seleka, d’anciens opposants et de membres de la société civile.
Avec notre envoyé spécial à Bangui
Ce nouvel exécutif est chargé de conduire le pays aux prochaines élections. Il est toujours dirigé par l’ex-opposant au président François Bozizé, Nicolas Tiangaye. Sur 34 postes, la Seleka dispose de 9 portefeuilles dont quatre des cinq ministères d’Etat tels que les Mines, l’Economie, la Sécurité qui sera tenue par le général Noureldine Adam ; Michel Djotodia, lui, conserve le portefeuille de la Défense.
D’ailleurs, les 5 ministres Seleka qui étaient entrés dans le gouvernement issu de l’accord de Libreville conservent leurs postes. L’opposition à Bozizé dispose, elle, de 8 portefeuilles, la société civile et des personnalités qui étaient méconnues jusque-là récoltent 16 ministères.
Enfin, le Kwa Na Kwa (KNK, « le travail seulement le travail » en sango), le parti de l’ex-président Bozizé, est réduit à la portion congrue : il ne dispose que d’un seul poste, celui de ministre délégué à l’Education nationale chargé de l’enseignement fondamental et professionnel, attribué à Claude Lenga.
La lettre de l’accord de Libreville est toujours respectée puisqu’il s’agit d’un gouvernement d’union nationale, mais l’esprit s’est peut-être envolé. La Seleka a pris le pouvoir par les armes et désormais elle se taille la part du lion.
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Le nouveau président de la Centrafrique donne le ton en allant prier à la mosquée de Bangui !
Une vidéo présente la récente allocution du président:
Nombreux pillages dans la région de la lobaye au sud du pays:
Les habitants de Mbaïki, dans la préfecture de Lobaye, évoquent depuis trois jours des pillages commis par des éléments identifiés comme étant des membres de la Séléka.
Le défi de la sécurité à Bangui mais également dans tout le territoire centrafricain constitue une des priorités du nouveau président autoproclamé, Michel Djotodia. Lors de sa première conférence de presse, vendredi 29 mars, il a affirmé que ses troupes de la Séléka continuaient à sécuriser Bangui, la capitale, mais aussi l’intérieur du pays.
Quels ages ?
Les nouveaux soldats de Bangui ? Des enfants !
Des Kalachnikovs pour les enfants de la Seleka
Des tenues de rebelles neuves et des AK47 neuves aussi pour ces enfants soldats de Bangui
Ils sont encore dans les quartiers et nous ne savons pas quand ils s’arrêteront.
À Mbaïki, des pillages ont eu lieu dans la préfecture, la mairie, le Trésor public, l’hôpital, les commerces et même dans les résidences privées. Joint par RFI, vendredi 29 mars dans l’après-midi, un habitant affirmait que les pillages étaient toujours en cours et dénonçait l’absence de soutien des autorités qui, selon lui, ont quitté la ville.
Face à ce climat d’insécurité, une équipe de la Séléka s’est déplacée à Mbaïki pour transférer vers Bangui quatre ressortissants français et trois ressortissants belges qui se sentaient menacés, sans toutefois savoir s’il s’agissait des éléments de la Séléka ou bien des Forces armées centrafricaines (Faca).
De leur côté, des militaires français sont, quant à eux, partis extraire une dizaine de ressortissants français dans la localité de Batalimo, également dans la Lobaye.
La Croix rouge centrafricaine a annoncé aujourd’hui avoir « ramassé 78 corps »dans les rues de Bangui depuis la prise de la capitale le 24 mars par la rébellion du Séléka, et a appelé la population à aider à les identifier.
« (…) Jusqu’à ce jour, nos volontaires ont ramassé 78 corps qui ont été déposés dans les morgues (…). Nous demandons à la population de se rendre dans ces formations sanitaires pour la reconnaissance des corps en vue de leur enlèvement pour une éventuelle inhumation », a déclaré l’un des responsables de la Croix rouge centrafricaine, Albert Yomba Eyamo.
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Plus de trois jours après le coup de force de la Séléka, les blessés continuent d’affluer dans les hôpitaux de la capitale centrafricaine. Mais sans électricité, sans eau et sans médicaments, difficile, pour les médecins, de les soigner. Reportage.
Malgré un retour au calme progressif à Bangui, hôpitaux et administrations restaient très perturbés mercredi, après les violences qui ont secoué la capitale centrafricaine depuis la chute du régime du président François Bozizé, renversé par les rebelles.
La ville est toujours privée d’eau potable, et si le courant est revenu dans certains quartiers, il fait cruellement défaut là où les besoins sont énormes, notamment pour la prise en charge des malades. Les journalistes se sont rendus dans le principal hôpital de la ville, où les médecins humanitaires tentent de parer au plus urgent.
Mais malgré l’appel du nouvel homme fort du pays, Michel Djotodia, aux « employés du secteur public et privé » à reprendre le travail dès le lendemain, nombre de soignants ont déserté les lieux, laissant les malades livrés à eux-mêmes.
Quelque 72 heures après le coup de force, les blessés continuent d’affluer. La plupart ont été victimes de tirs. Mais l’hôpital ne dispose que de six médecins, assistés d’infirmiers, et manquent de presque tout. « Ce patient voudrait se faire nettoyer le visage avec un peu d’eau, mais j’ai dû lui répondre que nous n’avions pas encore d’eau à l’hôpital », explique Éric Gonda, l’un des infirmiers, soulignant l’état d’insalubrité général. Les chambres de l’établissement sont bondées de malades, nombreux sont ceux qui attendent une intervention depuis plusieurs jours.
« Beaucoup de médecins ne sont pas venus »
Le docteur Chris Lepicard Goos, de l’ONG Médecins sans frontière, est inquiet. « Ce combattant est arrivé il y a quatre jours pour se faire extraire une balle du visage, mais nous n’avons toujours pas pu le traiter », raconte-t-il au chevet du malade. « Nos moyens sont assez limités, beaucoup de médecins ne sont pas venus », explique-t-il.
Mais ce n’est pas le seul problème. Le manque de médicaments, et notamment d’analgésiques retarde le travail des médecins.
Ces conditions sanitaires déplorables font craindre le pire aux médecins humanitaires. « Si rien n’est fait de façon urgente dans les jours qui viennent, on sera confronté à un désastre, à une grande catastrophe humanitaire à l’hôpital communautaire de Bangui », prévient le docteur Edmond Djinhiba de Médecins sans frontières.
Pour la seule journée de mardi, l’hôpital a reçu 173 blessés, la plupart par balle, et déplorait cinq morts. Le bilan définitif des violences qui ont suivi le putsch dans la capitale reste à ce jour inconnu.
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Difficile situation à Bangui:
La confusion règne dans les rues. Le bilan des violences restait difficile à établir au lendemain de l’annonce faite par Michel Djotodia de sa prise de pouvoir pour trois ans. « Nous ne pouvons pas donner de chiffres pour le moment mais il y a un nombre important de blessés et de morts », a déclaré à l’AFP Georgios Georgantas, haut-représentant du Comité international de la Croix-Rouge en Centrafrique.
Pillages
« La ville est tellement grande, il y a des pillages partout, c’est très dur de tout contrôler »,a confié à l’AFP un soldat de la Force multinationale d’Afrique centrale (Fomac). Des patrouilles mixtes, composées de la Fomac et du Séléka, étaient chargées de sécuriser la capitale et un couvre-feu a été instauré pour tenter de rétablir le calme. Mardi matin, des rebelles tiraient parfois en l’air, pour disperser les attroupements, a constaté un journaliste de l’AFP. Et quand ils attrapaient un pillard, ils le traitaient sans ménagement, sous les applaudissements d’habitants.
À la nuit tombée, on entendait toujours des coups de feu sporadiques et les patrouilles régulières continuaient de quadriller la ville, alors que le courant était partiellement revenu dans certains quartiers.
La sécurité des habitants ne semblent pas être leur seule préoccupation. « Nous n’avons rien à manger depuis hier (lundi). Je donne de l’eau avec du sel à mes enfants »,expliquait une habitante du quartier Benz VI. Si la plupart des marchés de la capitale était ouverts, leur activité restait assez faible et les prix très élevés, mais on y trouvait viande, pain, fruits et légumes. En revanche, dans le centre de la ville, tous les magasins restaient fermés, protégés par des hommes de la Séléka et des gardes privés.
Bozizé à Yaoundé
Mardi à l’ambassade de France à Bangui, une vingtaine de Français attendaient, à bord d’un camion de l’armée française, un transfert vers l’aéroport. Selon le témoignage d’un père tenant son bébé de 18 mois sur les genoux, ils avaient été évacués de chez eux dimanche: « Samedi, nous avions été pillés plusieurs fois, menacés par des gens en armes à plusieurs reprises, on avait eu très peur ».Le ministère français des Affaires étrangères a précisé qu’il n’y avait « pas d’ordre de regroupement des Français de Bangui préalable à une évacuation » mais une aide « ponctuelle » à ceux victimes de pillages.
La France a renforcé son dispositif militaire en Centrafrique où vivent 1 200 Français, y déployant quelque 550 soldats. Lundi, deux Indiens ont été tués par erreur par des soldats français chargés de protéger l’aéroport de Bangui.
Réfugié au Cameroun depuis la prise de Bangui par la Séléka, le président déchu François Bozizé a lui passé la nuit de lundi à mardi dans un hôtel de luxe de Yaoundé. « M. Bozizé été logé à l’hôtel Hilton. Des négociations sont en cours pour qu’il parte le plus rapidement possible vers un autre pays », selon une autorité administrative.
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Plus de précision sur l’actuel gouvernement de Michel Am-Nondokro Djotodia le nouveau président de la RCA:
« J’estime nécessaire de suspendre la Constitution du 27 novembre 2004, de dissoudre l’Assemblée nationale ainsi que le gouvernement. Pendant cette période de transition qui nous conduira à des élections libres, crédibles et transparentes, je vais légiférer par ordonnance », a déclaré Michel Djotodia. En légiférant par ordonnance, il pourra mettre en place des mesures presque immédiatement en évitant le traditionnel processus parlementaire.
Respect des accords de Libreville
Le nouvel homme fort de Bangui s’est également engagé, comme ses porte-paroles avant lui, à s’en tenir aux accords fixés le 11 janvier 2013 avec le gouvernement de l’époque : « En respectant l’esprit des accords de Libreville, je vais reconduire le Premier ministre [Nicolas Tiangaye, figure de l’opposition à François Bozizé], chef du gouvernement d’union nationale dans ses fonctions ».
« Nous nous engageons à conduire désormais les destinées du peuple centrafricain pendant cette période de transition consensuelle de 3 ans conformément aux accords politiques de Libreville »,a ajouté Michel Djotodia.
Il a ensuite énuméré les objectifs du prochain gouvernement, notamment « restaurer la paix et la sécurité, réorganiser les forces de défense et de sécurité, réorganiser l’administration territoriale » et « poursuivre le processus de DDR (désarmement, démobilisation et réintégration) » des anciens combattants.
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La Centrafrique à désormais un nouveau président auto proclamé: Michel Djotodia, le chef des rebelles Sélékas.
Il a lui-même annoncé sa prise de poste à la radio Nationale Centrafricaine ce soir. « J’annonce qu’il y aura des éléctions libre d’ici trois ans » proclame Michel Djotodia.
Retour sur la Seleka, qui signifie « alliance » en sango, la langue usuelle en Centrafrique, est une composante de plusieurs mouvements venus d’horizons différents. Elle s’est formée en août 2012.
Trois principales forces la compose : L’UFDR, l’union des Forces Démocratiques pour le Rassemblement de Michel Djotodia. La CPJP, la Convention des Patriotes pour la Justice et le Paix, originellement crée par Charles Massi, qui a été arrêté et a « disparu » depuis. La CPSK, la Convention Démocratique du Salut du Kodro, dirigée par Dhaffane Mohammed-Moussa. …
Le président Centrafricain déchu par Michel Am-Nondokro Djotodia est officielement au Cameroun, les autorités confirment:
« Suite aux récents événements en République centrafricaine, le président François Bozizé a cherché refuge au Cameroun où il se trouve actuellement dans l’attente de son départ vers un autre pays d’accueil », indique le communiqué, sans préciser le lieu où il se trouve.
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Le portrait et la biographie de Michel Djotodia:
Agé d’une soixantaine d’années, Djotodia est un ancien fonctionnaire et diplomate, passé dans la rébellion dont il est l’un des principaux animateurs depuis 2005.
Originaire du nord-est du pays, il est notamment « connu comme un intellectuel qui maîtrise plusieurs langues », affirme Louisa Lombard, anthropologue spécialiste du nord de la Centrafrique.
« Djotodia a fait ses études en Russie et a toujours eu d’immenses aspirations politiques, mais il n’avait pas eu beaucoup de succès jusqu’à présent »,observe-t-elle, rappelant qu’il avait en vain brigué à deux reprises un siège de député.
Il a également été consul de la Centrafrique au Sud-Darfour. Selon la chercheuse, c’est là-bas qu’il a fait la connaissance des rebelles tchadiens et d’autres hommes armés de la région, qui l’auraient aidé à devenir l’un des leaders de l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), le groupe armé centrafricain apparu en 2006.
Premier interview du nouveau chef d’état de la Centrafrique:
RFI : Faut-il désormais vous appeler Monsieur le chef de l’Etat ?
Tout dépend de vous. Si vous voulez m’appeler président de la République, vous le faites, et si vous ne voulez pas, vous pouvez m’appeler seulement président de la coalition Seleka. Ce n’est pas mal.
Mais ce soir, vous vous considérez comme le nouveau chef de l’Etat ?
Après la déclaration que je vais faire, je pourrai à ce moment me considérer chef d’Etat.
Vous venez de prendre le pouvoir par les armes, comment envisagez-vous cette transition politique ?
Je ne suis pas le seul à envisager ce qu’il y a à faire ici. La victoire n’est pas la mienne. Elle est la victoire du peuple centrafricain. Cela suppose que le peuple centrafricain doit être uni, doit voir l’avenir avec objectivité, parce qu’il n’y a pas la paix. Et sans la paix, on ne peut rien faire. Donc il va falloir maintenant ramener la paix, ramener l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire. Et ce n’est peut-être que par ce procédé qu’on peut espérer et puis essayer de relancer l’économie centrafricaine.
Vous pensez avoir les moyens de restaurer l’autorité de l’Etat ?
Nous le ferons avec le concours de nos amis comme la France, les Etats-Unis d’Amérique et la Chine. Il faut aussi dire que nous faisons partie de la Communauté économique des Etat de l’Afrique centrale (Ceeac) et de la Commission de la communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale (Cemac). Donc tous ces gens seront à nos côtés.
Que répondez-vous à ceux qui disent que vous avez été soutenu par le Tchad, par le Congo-Brazzaville, peut-être même par le Gabon, dans cette entreprise pour renverser le président Bozizé ?
Si nous avons pris les armes, ce n’est pas parce qu’on est poussé par telle ou telle personne. C’est la misère tout simplement qui nous a poussé à prendre les armes, c’est tout.
Mais ces derniers jours, est-ce que vous avez été soutenu notamment par le président Idriss Déby ? Est-ce que vous avez peut-être reçu des armes, des combattants ?
Mais pourquoi vous êtes toujours en train de dire que c’est le président Déby, c’est le président ceci : non ! Le chef d’Etat tchadien n’a rien à voir avec ce qui se passe. Ce n’est pas lui qui a poussé Bozizé à mal gérer la Centrafrique. Ce n’est pas le président Déby Itno qui a demandé à Bozizé d’appeler par exemple la population à la haine tribale. Ce n’est pas le président Déby. Ce n’est pas le président congolais Denis Sassou Nguesso. Ce n’est pas le président gabonais Ali Bongo.
Comme je le disais, c’est la misère qui nous commande. On veut sortir de cette misère. Le Centrafricain ne mange pas à sa faim. Le Centrafricain n’arrive pas à s’habiller. Le Centrafricain n’arrive pas à se soigner. Le Centrafricain n’arrive pas à bien dormir. Est-ce que c’est l’affaire du président Denis Sassou Nguesso, du président Bongo, du président Idriss Déby Itno ? Je ne crois pas.
Où est François Bozizé ?
Je ne sais pas. Il m’est difficile de dire où il est.
Est-ce qu’il a quitté le pays ?
Selon certaines informations, il a quitté mais nous sommes en train de vérifier. Il est en fuite, mais nous ne savons pas où il est.
Quel type de gouvernement allez-vous former. Vous allez respecter l’accord de Libreville ? Reprendre Nicolas Tiangaye comme Premier ministre ?
J’ai rencontré monsieur Tiangaye et nous avons eu une conversation. Nous resterons toujours dans l’esprit de Libreville.
Avec Nicolas Tiangaye comme Premier ministre ?
Tout à fait.
Est-ce que vous prendrez aussi des ministres qui étaient dans le précédent gouvernement et qui étaient fidèles à François Bozizé ?
Nous allons vérifier. S’ils sont encore là, nous allons essayer de les appeler parce que nos portes sont ouvertes pour tout le monde. Nous ne sommes pas là pour faire une chasse aux sorcières. Nous sommes venus pour tous les Centrafricains et toutes les Centrafricaines. Nous avons pris les armes pour eux. Il n’y a pas de raison pour qu’on procède encore à la chasse aux sorcières. Cela n’a pas de sens, c’est absurde.
Il y a eu des pillages ce dimanche 24 mars en ville, notamment menés par les éléments de la Seleka. Que comptez-vous faire pour rétablir l’ordre ?
Je suis désolé et je présente mes excuses aux victimes de ces vols. Mais il y a quelques heures, nous avons pu récupérer plus de 200 véhicules.
Qu’allez-vous en faire ?
Nous allons les restituer. Ce ne sont pas les nôtres.
Quel message envoyez-vous aux Banguissois, aux Centrafricains, qui s’inquiètent finalement de cette situation ? Ils ne vous connaissent pas, et ne savent pas ce qu’est la Seleka. Ils sont forcément inquiets.
Je ne crois pas. La population centrafricaine est bien informée de l’arrivée de la Seleka. Elle connaît bien la Seleka. Tout ce que je peux leur dire par conséquent, c’est d’appeler au calme. Que les Centrafricains restent chez eux, qu’ils respectent le couvre-feu qui a été décrété.
Combien de temps comptez-vous rester au pouvoir ?
Nous venons seulement de commencer, et vous me demandez combien de temps je vais rester au pouvoir ? (rires) Je ne peux pas vous le dire parce que vous savez très bien qu’il faut du temps pour amener la paix. Il y a l’insécurité… Je ne peux pas par conséquent vous dire d’emblée si je vais passer un mois ou deux mois au pouvoir, non.
Vous comptez respecter l’échéance électorale et organiser des élections dans les plus brefs délais ?
Il a été dit à Libreville que nous devons respecter un délais de trois ans pour organiser des élections libres et transparentes. Nous n’allons pas faire plus.
Donc dans trois ans, vous organiserez des élections et remettrez le pouvoir ?
Tout à fait. Je n’ai pas dit que dans trois ans, je remettrai le pouvoir. J’ai dit que d’ici trois ans, nous allons organiser des élections libres et transparentes avec le concours de tout le monde.
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La Centrafrique est exclue de L’UNION AFRICAINE !
La sanction est tombée et elle ne va adoucir les liens entre le nouveau président de la RCA Michel Djotodia et le reste du monde… Le Conseil de Paix et Sécurité de l’Union africaine a suspendu aujourd’hui la participation de la Centrafrique à l’organisation et imposé des sanctions à sept responsables de la Séléka, la rébellion qui a pris Bangui et renversé hier le président François Bozizé.
« Le Conseil décide de suspendre immédiatement la participation de la RCA (République centrafricaine) à toutes les activités de l’Union africaine ainsi que d’imposer des sanctions, à savoir des restrictions de voyage et le gel des avoirs des dirigeants de la Séléka »,dont son chef Michel Djotodia, a annoncé le Commissaire à la Paix et la Sécurité de l’UA, Ramtane Lamamra, lisant le communiqué final du Conseil.
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RETOUR sur les événements de ce Dimanche 24 Mars 2013
Le palais présidentiel est aux mais des rebelles depuis ce matin. Le mouvement séléka se prépare a faire une annonce radio a l’attention de la population Centrafricaine.
le président de la Seleka (Michel Djotodia) annonce que François Bozizé le président Centrafricain à fui le pays et s’est réfugié en République Démocratique du Congo voisin, la RDC aurait donc accueilli le président en fuite. Kinshassa se refuse de commenter pour l’instant. Il y aurait des bléssés et des morts dans les deux camps mais les combats auraient été faibles et épisodiques à Bangui. L’armée n’a absolument pas pu combattre la rebellion séléka.
A 15h50:
Les corps de soldats pour la plupart des cas, des gardes présidentiels (GP) fidèles à Bozizé tués au cours de divers combats de Bangui, sont entrain d’être ramassés par l’équipe de croix rouge, les corps ensanglantés qui quelque fois son presque hélas non reconnaissables.
Le pillages sont entrain d’être maîtrisés par les selekas, la FOMAC, et les forces Françaises qui patrouillent partout dans Bangui. La France serait donc a la tache dans Bangui. A ce sujet Paris a envoyé Dimanche 650 soldat Français supplémentaires ce qui porte a 600 les effectifs Français sur place.
A Bimbo, dans le sud de Bangui, la maison du fils de François Bozizé, Socrate Bozizé à été pillée et saccagée ce matin.
Les supermarchés de la ville de Bangui sont en train de subir un pillage terrible, par certains éléments de la séléka et les populations civiles qui, se jettent sur le rien que nous avons.Les tirs sporadiques crépitent de plus en plus.
Telecel,Rayan,et d’autres édifices privés sont pillés par les populations civiles, provenant de Seydou, Lakouanga et certains quartiers environnants.
Par ailleurs, les sélékas, patrouillent dans toute la ville de Bangui, pour endiguer les pillages. Dans l’ensemble, la ville est calme, dans quelque quartiers comme …KM5, Benz vi,Sica, quartier sarra, Bruxelle pour ne citer que ceux là…
Les gens se baladent, traversant la route de part et d’autres à la recherche d’informations sur la situation.
La tension est énorme et personne ne sait ce qui se passe à Bangui, quand les séléka passent il faut lever les mains en l’air pour traverser . Retenons que la radio nationale n’émet pas jusqu’alors.
En cette fin d’après midi il règne une grande crainte pour les Banguissois et la première nuit qui va devoir se passer avec les rebelles, les pillages et sans électricité. La situation est confuse et sans Internet personne ne sais ce qui se passe…Thierry Barbaut
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A 11h08 on nous signale de nombreux pillages à Bangui: Les quartiers de 36,14,et 200 villas sont entrains d’être mise en sac par les centrafricains civiles. Ils défoncent les portes des maisons des propriétaires qui ont fuit l’avènement des séléka pour se mettre à l’abri. Les pillards prennent tout ce qui est à leur porte, saccageant des fois entièrement les maisons et villas.
Ce matin Dimanche 24 Mars les tirs se font entendre à Bangui, au nord et au sud de la ville, des tir de Kalachnikovs et quelques détonation plus fortes laissant a penser l’utilisation d’armes lourdes. Les coups de feu on repris à 7h00 heure locale.
Il n’y a plus d’électricité à Bangui, il semblerait que les rebelles de la séléka aurait saccagé la centrale hydroélectrique de Boali et c’est elle qui alimente la capitale Centrafricaine. Autant les délestages sont fréquent sur Bangui mais la c’est la ville entière qui est plongée dans le noir !
De plus l’armée Française se prépare a évacuer ses ressortissants. En effet l’armée Française sécurise à présent l’aéroport de M’Poko.
Du coté des officiels, les annonce qui font état de la prise de la capitale par les rebelles sont démenties, mais nos sources nous affirment que la capitale est bien au mains des rebelles sélékas, en tout cas dans de nombreux quartiers.
Il faut noter également que la France demande une réunion exceptionnelle a l’ONU afin de trouver une solution pour la Centrafrique.
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Il semble ce soir que les rebelles ne rencontrent que très peu de résistance. En effet le fameux « PK12 » qui signifie « Point Kilométrique 12 » à été franchi assez facilement. Nous ne disposons pas encore de bilan de pertes humaines. Pour le président Bozizé la tension est maximale. Les rebelles sélékas se dirigent vers le palais présidentiel et celui ci est protégé par la garde rapproché de Bozizé et des militaires Sud Africains. Nous vous tiendrons informés dans les minutes qui suivent grâce à nos correspondants.
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Les rebelles centrafricains de la coalition rebelle Séléka ont annoncé samedi leur entrée dans Bangui. « Nos éléments viennent d’entrer au PK 12 (point kilométrique 12 qui marque l’entrée dans Bangui). On appelle les populations à rester chez elles, les Faca (Forces armées centrafricaines, NDLR) à ne pas combattre, et le président Bozizé à partir », a annoncé depuis Paris l’un des porte-parole de la rébellion, Eric Massi.
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Les événements s’accélèrent en République centrafricaine ce samedi 23 mars. Les troupes de la coalition rebelle de la Seleka continuent de progresser. Sur l’axe Damara-Bangui, les rebelles ne seraient désormais plus qu’à quelques dizaines de kilomètres de Bangui. Dans cette zone, et selon un porte-parole des rebelles, des combats avec des militaires sud-africains ont éclaté en fin de matinée. La Seleka avance aussi sur un autre axe, plus à l’ouest. Selon des témoins, les rebelles auraient passé Boali vers midi, à une centaine de kilomètres de Bangui. La capitale se vide et la sécurité a été renforcée autour du palais du président François Bozizé.
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Les rebelles centrafricains « ne seraient plus qu’à quelques kilomètres de Bangui », a indiqué aujourd’hui le ministère des Affaires étrangères, en appelant « toutes les parties à faire preuve de retenue et à respecter les populations civiles ».
« Selon nos informations, les rebelles de la Séléka ne seraient plus qu’à quelques kilomètres de Bangui. Nous appelons toutes les parties à faire preuve de retenue et à respecter les populations civiles », a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay, Philippe Lalliot.
La coalition rebelle Séléka a annoncé son intention d’entrer dans Bangui, appelant « au calme » civils et militaires après avoir forcé vendredi à la mi-journée le barrage de Damara, dernier verrou à 75 km au nord de la capitale centrafricaine.
« Nos troupes viennent de prendre Damara. Nous appelons tout le monde, civils et militaires, au calme en attendant l’arrivée de nos troupes à Bangui, afin d’éviter des combats inutiles »,a déclaré à l’AFP depuis Paris l’un des porte parole du Séléka, Eric Massi.
Le 20 Mars 2013:
En début de soirée, mercredi, quelques heures après l’expiration de l’ultimatum lancé par la Seleka au président François Bozizé, celui-ci a promulgué deux décrets, qui sont une réponse directe aux exigences de la Séléka.
Barrières levées et prisonniers libérés
Le premier décret, signé vers 17h30 TU par le président François Bozizé, prévoit que toutes les barrières érigées à travers le pays lors de l’instauration du couvre-feu sont désormais levées.
Le second décret prévoit que toutes les personnes arrêtées, détenues ou condamnées depuis le 15 mars 2012 recouvrent leur liberté. Cette dernière mesure de libération s’applique également aux prisonniers politiques et aux prisonniers de guerre. Toutes les personnes qui ont été interpellées dans le cadre de la récente crise qu’a connu le pays, a expliqué Gaston Mackouzangba, porte-parole de la présidence.
Mais pour le colonel Oumar Bordas, l’un des porte-parole de la Seleka, ces décrets arrivent trop tard. La rebellion exige désormais le départ pur et simple du président Bozizé.
« C’est lui [François Bozizé, ndlr] qui entraîne l’insécurité et les grands problèmes qui sévissent sur le territoire national », juge le colonel Oumar Bordas. « Nous avons pour l’instant nos armes au pied », précise-t-il. Mais, pour lui, François Bozizé « sera chassé par les armes. Il n’y a que ça : c’est le canon qui va le chercher. »
Il faut dire que l’une des exigences les plus importantes de la Seleka, le départ des troupes sud-africaines du pays, n’est pour l’heure pas à l’ordre du jour.
Les rebelles mécontents, retiennent cinq ministres issus de la rébellion à Sibut, depuis dimanche. Pour le colonel Bordas, « ils ne servent à rien dans un gouvernement, où ils n’ont pas les coudées franches pour travailler. A quoi bon y rester ? ».
Les acteurs politiques veulent une nouvelle concertation
De la majorité présidentielle à l’opposition démocratique, en passant par la société civile, les responsables appellent à une résolution pacifique de la crise.
« Toutes les parties, et particulièrement la Seleka, qui est un mouvement de rébellion, doivent s’abstenir de pouvoir mener des actions qui sont de nature à mettre en péril cet accord, qui est un gage de paix pour le peuple centrafricain. Le peuple souffre véritablement », affirme ainsi Cyriaque Gonda, président du Parti national pour un Centrafrique nouveau et membre de la majorité présidentielle.
L’opposition démocratique, qui s’est réunie en urgence ce mercredi après-midi à Bangui, a appelé les protagonistes à la raison. « Notre patrie est en danger. C’est pour cela que nous insistons, pour qu’ils fassent appel à la raison. Qu’ils utilisent les instruments juridiques qui sont à notre disposition pour une paix durable pour notre chère République centrafricaine », réclame Gabriel Koyambounou, l’un des leaders des partis de l’opposition..
Pour Fulgence Zeneth, membre du groupe de travail de la société civile sur les accords de Libreville, l’urgence voudrait que tous les acteurs puissent se réunir pour se parler franchement : « [Il faudrait que] le représentant du médiateur puisse réunir urgemment tous les acteurs au lieu de les rencontrer un à un, ce qui est une perte en terme de temps. L’urgence voudrait que tous les signataires de Libreville se retrouvent et qu’on commence à poser des actes concrets ».
Condamnation de l’ONU
Le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné ce mercredi les menaces de la rébellion Seleka de reprendre les combats en Centrafrique. Il s’est inquiété au cours d’une réunion d’urgence de l’échec à appliquer les accords de Libreville de janvier dernier.
Avec notre correspondant à New York,Karim Lebhour
La déclaration du Conseil de sécurité est un rappel à l’ordre, non seulement à la rébellion Seleka, mais aussi au gouvernement centrafricain pour ne pas avoir sérieusement appliqué les accords de Libreville. Le Conseil condamne à la fois les attaques des combattants de la Seleka et les menaces que les milices pro-gouvernement font peser sur les civils.
Le texte contient également une mise en garde à peine voilée au président François Bozizé : le Conseil de sécurité se félicite de la nomination du Premier ministre Nicolas Tiangaye et rappelle qu’en vertu des accords de Libreville c’est lui qui dirige le gouvernement d’union nationale.
Margaret Vogt, la représentante de l’ONU en Centrafrique, a appelé les membres du Conseil de sécurité, dont la plupart n’ont pas d’ambassades à Bangui, à ne pas négliger ce conflit.
Ce n’est pas la crise dans tous les secteur et les spiritueux représentent un monde a part… La marque française de champagne Taittinger le prouve et veut revenir en force en Afrique. Première étape : la Côte d’Ivoire, où une grande soirée de lancement aura lieu le 15 mars.
Ils ont promis qu’il y aurait « autant de champagne qu’il faut !» La maison de champagne Taittinger, l’une des plus anciennes et célèbres de France, lance officiellement l’une de ses cuvées à Abidjan et semble bien décidée à marquer sa présence dans le pays. Tout d’abord en dépêchant sur place l’un de ses héritiers : Clovis Taittinger. Celui-ci, qui assure aussi la direction des exportations du groupe est à Abidjan du 13 au 16 mars.
Au programme : découverte du « marché ivoirien » du champagne, rencontre avec les distributeurs et amateurs de champagne, et conférence de presse.
Une soirée de lancement est prévue le vendredi 15 mars, dans une célèbre boîte de nuit d’Abidjan, entièrement réaménagée et décorée aux couleurs de la marque – pour la bagatelle de 15 millions de FCFA (environ 22 000 euros).
Si le champagne sera gratuit ce soir-là, il faudra – pour ceux qui ne font pas partie des 150 invités triés sur le volet – débourser 90 000 FCFA (137 euros) pour y entrer….
Retour africain
Cette visite s’inscrit dans une stratégie plus globale dont l’objectif est un retour de la marque en Côte d’Ivoire et plus largement, en Afrique. « Nous étions très présents en Afrique il y a vingt ans, mais nous avions disparu. Cette fois-ci nous voulons montrer que nous revenons vraiment », déclare Laurence Alamanos, du service exportation de Taittinger. Avant d’ajouter : « Le marché se porte très bien et nous avons constaté, en Côte d’Ivoire, un engouement réel pour le champagne.»
En janvier et févier dernier, des représentants de la maison étaient d’ores et déjà présents dans la capitale ivoirienne, pour faire la tournée des établissements (notamment des bars et night-clubs) susceptibles de vendre leurs produits. Une star ivoirienne de la musique, Molare, a aussi été choisie comme ambassadeur de la marque dans le pays. Thierry Barbaut Avec Jeuneafrique.com
La firme Coca Cola Company leader mondial des boissons gazeuses et la banque mondiale, ont annoncé une initiative conjointe pour fournir sur une durée de 3 ans 100 millions de dollars aux femmes entrepreneurs d’Afrique
IFC interviendra à travers des d’institutions bancaires locales et régionales pour fournir des financements et de la formation en gestion aux PME contrôlées par les femmes entrepreneurs qui interviennent sur la chaîne de valeur de Coca-Cola.
Au Nigeria, IFC a ainsi noué un premier partenariat avec Access Bank et le partenaire franchisé embouteilleur de Coca Cola, Nigerian Bottling Company Plc qui compte plus 1 millions de personnes dans sa chaine de valeur.
«Les femmes entrepreneurs apportent une contribution importante aux pays émergents et aux économies en développement mais elles ont moins l’accès au financement que leurs homologues masculins. En élargissant l’accès au capital, nous investissons dans notre propre réussite et le succès des communautés que nous desservons », a déclaré Nathan Kalumbu, président de la zone Eurasie et l’Afrique de Coca Cola.
« Nous sommes enthousiasmés par cette opportunité d’exploiter la puissance collective de nos organisations pour influencer positivement sur les femmes en Eurasie et en Afrique. » a-t-il ajouté.
« Les femmes entrepreneurs représentent un important potentiel économique inexploité dans les pays en développement, elles sont essentielles pour la création d’emplois et une croissance durable. Ce partenariat novateur avec Coca-Cola aidera à élargir l’accès au financement pour les milliers de femmes qui font partie de la chaîne de distribution de Coca Cola », a déclaré James Scriven, directeur du département marchés financier à l’IFC.
L’Afrique commence a dicter sa loi et semble enfin vouloir prendre la main sur SA révolution économique. En moins d’une semaine, trois pays africains sont intervenus fermement pour rappeler à la Chine le droit des affaires et l’Etat de droit.
Au Zimbabwe,le gouvernement vient de décider d’annuler un contrat de réalisation d’une centrale électrique pour Sinohydro, après avoir constaté des irrégularités dans l’attribution du mandat de construction. Il s’agissait d’une surfacturation destinée à financer la prochaine campagne électorale du parti du ministre de l’Energie.
Dans le même temps, le Botswana a annoncé des poursuites contre le géant de l’électricité, China National Electric Equipment Corporation, qui n’a pas respecté les délais de livraison prévus au contrat. Quatre unités de production d’électricité de 150 MW chacune devaient être livrées au mois d’octobre 2012. Une seule l’a été. Deux sont déjà en panne et la quatrième se construit encore. Le Botswana exige de l’entreprise qu’elle prenne à sa charge le surcoût de ses importations d’énergie jusqu’à la livraison finale de la commande complète.
Au Ghana la semaine passée, le ministre en charge des Ressources naturelles, Alhaji Inusah Fuseini, a interpellé Gong Jianzhong, le diplomate chinois en poste à Accra, au sujet des mineurs chinois clandestins qui propagent au Ghana une « mauvaise image de la Chine qui pourrait entacher les relations en plein essor entre les deux pays ».
Constatant que des mineurs chinois clandestins, pour la plupart en provenance du département de Shanglin dans le sud de la Chine, se ruent sur le secteur minier ghanéen, le gouvernement a décidé d’agir pour protéger les mineurs locaux et pour mettre de l’ordre dans le secteur annonçant la « tolérance zéro » pour ces clandestins.
Si la Chine a été le premier grand pays émergent à s’intéresser aux économies africaines, aujourd’hui, elle doit apprendre à partager cet intérêt avec plusieurs pays tels que l’Inde, la Turquie, la Corée du Sud, le Brésil, les pays du Golfe…
Sans parler d’un regain d’intérêt japonais, russe et américain. Visiblement, cette concurrence croissante permet aux décideurs africains de mieux faire respecter leurs intérêts, leurs lois et leurs citoyens.
Le rapport 2012 de l’Organe international de contrôle de stupéfiants (OICS) confirme le rôle majeur du Maroc dans l’exportation de cannabis, notamment vers l’Europe, son premier marché.
« Des lots importants de cannabis illicite cultivé au Maroc qui sont destinés à l’Europe sont transportés à bord de vedettes rapides et d’autres petites embarcations non commerciales. Les trafiquants continuent d’acheminer du cannabis en passant par les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla et par le port marocain de Tanger. Des saisies de plusieurs tonnes de cannabis sont régulièrement opérées » précise le rapport.
72% de la quantité totale de résine de cannabis saisie par les autorités douanières dans le monde en 2011, provenaient du Maroc, soit 138 tonnes. Une superficie de 47 400 hectares des cultures illicites de cannabis a été établie au Maroc en 2010. Bien que concurrencé sur le marché international par l’Afghanistan et dans une moindre mesure par l’Egypte, le Maroc reste le leader incontesté sur ce marché. Le rapport souligne toutefois les efforts du gouvernement marocain pour lutter contre ce fléau.
Mais au delà du cannabis, le Maroc devient également un pays de transit de la cocaïne en Europe :« Selon les informations disponibles, les trafiquants de cocaïne tentent de plus en plus souvent d’introduire clandestinement de la cocaïne en Europe en passant par le Maroc; la drogue en provenance d’Amérique du Sud arrive au Maroc via l’Afrique subsaharienne et la région du Sahel. »
Quelques pays producteurs africains de cannabis émergent, sans que leur production soit comparable à celle du royaume chérifien : Ghana, Nigeria, Sénégal et Togo sont en tête en Afrique de l’Ouest. La RD Congo est leader en Afrique centrale. A l’Est, Ethiopie, Kenya et Tanzanie dominent le marché, tout comme au Sud, l’Afrique du Sud, le Malawi, le Swaziland et la Zambie.
Trafic croissant en Afrique de l’Ouest
Ces dernières années, l’Afrique de l’Ouest est devenue une plaque tournante du trafic de stupéfiants, notamment de cocaïne, en provenance d’Amérique du Sud et à destination du lucratif marché européen : « Quelque 30 tonnes de cocaïne ont été introduites clandestinement en Afrique de l’Ouest en 2011. On estime que le trafic de cocaïne dans la sous-région rapporte chaque année 900 millions de dollars aux réseaux criminels. Le nombre de cocaïnomanes en Afrique de l’Ouest et du Centre est estimé à 1,5 million. En outre, le trafic d’héroïne et de méthamphétamine s’est développé en Afrique de l’Ouest; l’héroïne afghane est acheminée vers l’Afrique de l’Ouest et de l’Est en passant par le Pakistan et le Moyen-Orient, et des quantités croissantes de méthamphétamine sont fabriquées en Afrique de l’Ouest, principalement au Ghana et au Nigéria. »
Selon le rapport, le Bénin doit faire face à « un important trafic de drogues en transit. Si le volume de drogues transitant par le pays n’est pas précisément connu, certains éléments laissent penser que de grandes quantités de cocaïne en provenance d’Amérique du Sud et d’héroïne en provenance d’Asie du Sud-Ouest pénètrent au Bénin par voie maritime et dans des conteneurs pour être ensuite distribuées en Afrique de l’Ouest et en Europe. De la méthamphétamine en provenance de Cotonou a été saisie en Belgique, au Japon, en Malaisie, en Thaïlande et au Viet Nam. »
Le Nigéria reste un pays de transit pour les envois de drogues illicites, « en particulier de cocaïne en provenance de pays d’Amérique du Sud et à destination de l’Europe. »
La Guinée-Bissau, « qui sert de plaque tournante pour le trafic de cocaïne dans la sous-région, et le Mali, pays de transit des envois de cocaïne et de résine de cannabis, sont tous deux la cible de trafiquants de drogues internationaux ».
L’héroïne à l’Est
L’Afrique de l’Est est toujours utilisée comme zone de transit pour le trafic d’héroïne : « L’augmentation du nombre de saisies de cette substance signalées récemment dans la sous-région porte à croire que le trafic illicite d’héroïne s’y intensifie et qu’en conséquence, l’abus d’héroïne se répand lui aussi, notamment au Kenya, à Maurice, en République-Unie de Tanzanie et aux Seychelles. La hausse de l’abus d’héroïne par injection est particulièrement préoccupante dans cette sous-région qui est gravement touchée par le VIH et le sida. »
Le Mozambique est devenu une plaque tournante du trafic de drogues illicites « comme la résine et l’herbe de cannabis, la cocaïne et l’héroïne destinées principalement à l’Europe, ainsi que de méthaqualone (Mandrax), dont il est fait abus en Afrique du Sud essentiellement. Le Gouvernement est de plus en plus conscient du problème que représente le trafic de drogues mais il n’a ni les capacités ni les ressources pour y faire face. Les chiffres sur les saisies qu’il a fournis sont en contradiction avec les données communiquées par d’autres pays, lesquelles donnent à penser qu’au cours de l’année 2010, des chargements de plusieurs tonnes de cocaïne, d’héroïne et de résine de cannabis ont été débarqués au Mozambique pour être ensuite acheminés vers les marchés illicites européens et nord-américains. En outre, des envois illicites de stimulants de type amphétamine en provenance du Mozambique ont été saisis alors qu’ils étaient acheminés vers l’Afrique du Sud. »
Un remaniement sans précédent et à effet immédiat à été mis en place par le gouvernement Français dans les gestionnaires du conflit Malien. Un message fort du Quai d’Orsay sur la gestion de crise pour l’état et à destination des détracteurs.
Le petit monde des diplomates du Quai d’Orsay travaillant sur l’Afrique est en émoi. Sur fond de guerre au Mali, l’éviction par Laurent Fabius, fin février, du sous-directeur en charge de ce pays, Laurent Bigot, a «surpris et choqué», selon plusieurs sources au ministère des Affaires étrangères. D’autant plus que cet événement est survenu après la mise à l’écart, pour diverses raisons, de plusieurs diplomates intervenant sur le même continent. Quelques semaines plus tôt, Jean Félix-Paganon, représentant spécial pour le Sahel, nommé en juin 2012, a été remplacé. Et en octobre dernier, Élisabeth Barbier, responsable depuis peu de la Direction Afrique-Océan Indien (DAOI) du Quai d’Orsay, était évincée de son poste pour incompatibilité d’humeur avec le ministre. Elle est désormais ambassadeur en Afrique du Sud.
Des départs forcés qui ont été motivés chacun par «des raisons particulières», relativise-t-on dans l’entourage de Laurent Fabius. Ces décisions, en particulier celles concernant Bigot et Paganon, s’inscrivent pourtant dans un contexte global où le déclenchement anticipé des opérations militaires a intensifié les débats au ministère des Affaires étrangères, remis en cause des équilibres internes et suscité chez les diplomates des interrogations et des attentes sur leur rôle dans le règlement de la crise. L’actualité malienne a bousculé le Quai d’Orsay face à des militaires tenant le haut du pavé. Elle a aussi commencé à faire bouger – dans la douleur – les lignes traditionnelles des modes d’action du «Département» sur le continent africain.
Une vidéo qui fâche
Retour sur des mots qui fâchent et des portes qui claquent. Supprimée récemment de plusieurs sites Internet mais toujours visible sur YouTube, une vidéo tournée en juillet 2012 montre le diplomate Laurent Bigot, à l’époque responsable de l’Afrique de l’Ouest, tenant des propos plutôt décapants sur le Mali. Filmé lors d’une conférence à l’Institut français des relations internationales (Ifri), ce très bon connaisseur du terrain met les pieds dans le plat en dénonçant notamment «une corruption gangrenant depuis de longues années toutes les sphères jusqu’au plus haut niveau». Il évoque aussi «une démocratie de façade» et souligne que, si «l’État malien s’est effondré sur lui-même», les déterminants de la crise, eux, demeurent.
Des propos tenus «à titre personnel», mais qui n’en reviennent pas moins à contester la politique menée depuis des années vis-à-vis du Sahel. Car pour Bigot, le problème ne se limite pas au «cas emblématique» du Mali. Le Burkina-Faso, dit-il, «est le prochain sur la liste à risquer de s’effondrer». Autant de déclarations qui, on s’en doute, ont suscité de fortes irritations à Bamako, à Ouagadougou et dans plusieurs capitales de la région. «Laurent Bigot était devenu gênant», commente un chercheur spécialisé sur l’Afrique.
Cette vidéo est l’un des éléments à charge retenus par Laurent Fabius contre Laurent Bigot pour précipiter son limogeage. Sollicité par Le Figaro, l’ex-sous-directeur d’Afrique occidentale a déploré avoir été «débarqué brutalement» mais n’a pas souhaité s’exprimer. Au Quai d’Orsay, on ne réagit pas officiellement même si, dans l’entourage du ministre, on souligne que «le débat est sain, mais franchir la ligne rouge de la déloyauté lorsque les décisions sont prises est inacceptable». Avant le déclenchement de l’opération «Serval», Laurent Bigot s’était montré sceptique sur une approche purement militaire de la crise au Sahel.
Une «task force» pour reprendre la main
Simple mise au pas d’un haut fonctionnaire par son ministre, plus prompt à «user de la cravache que son prédécesseur», comme l’affirme un diplomate? Résurgence de vieux clivages, comme ceux qui opposent militaires et diplomates, zélotes du «sécuritaire» et partisans du «développement»? «Tout le monde est bien conscient qu’il n’y a pas de développement sans sécurité ni de sécurité sans développement», tempère un collègue de Laurent Bigot. Différences d’approches, de méthodes, de réseaux? Autant de pistes, suggérées par les diplomates eux-mêmes qui, par-delà les cas individuels, ramènent aux arcanes des relations franco-africaines.
Depuis son arrivée à l’Élysée, François Hollande, qui connaît peu le continent, a affiché sa défiance à l’égard de tout ce qui pouvait évoquer, de près ou de loin, la Françafrique. On note, par exemple, la montée en puissance aux postes clés de spécialistes de l’Afrique de l’Est anglophone, notamment des «swahilistes»(du nom de la culture partagée par les peuples de la côte africaine orientale, NDLR), au détriment de l’Afrique de l’Ouest. C’est le cas notamment de Jean-Christophe Belliard, le nouveau patron de la DAOI, ex-ambassadeur à Madagascar, et de Laurent Viguier, en poste à Nairobi de 2003 à 2007, pressenti pour succéder à Laurent Bigot.
L’aimant Le Drian
L’intervention militaire française au Mali a encore fait évoluer la donne. «On est passé brusquement du préventif au curatif», résume un diplomate. Dans le triangle décisionnel dont la pointe est à l’Élysée, la Défense a pris du poids, politiquement et médiatiquement, par rapport aux Affaires étrangères. Dans les longs couloirs du Quai, on soupire en voyant les caméras de télévision comme aimantées par Jean-Yves Le Drian.
«En même temps, se console un diplomate, chacun sait que l’action armée ne permettra pas, à elle seule, de gagner la paix». «Les vrais débats, résume une autre source, concernent la coordination de tous les protagonistes, le lancement d’un processus politique inclusif, l’effet d’entraînement sur l’État malien et les moyens pour que l’aide ne soit pas déversée en vain».
Soucieux de remonter en ligne, Laurent Fabius s’est donc attaqué au vaste chantier de l’après-guerre en réorganisant l’ordre de bataille de ses équipes. Face à la crise multidimensionnelle du Sahel, les structures administratives ont montré leur limite: Mali, Mauritanie, Niger, Algérie, n’appartiennent pas aux mêmes directions du Quai. Sur le modèle anglo-saxon, une «task force» a été mise en place.
Ce groupe de travail interministériel (Affaires étrangères, Défense, Intérieur…) réunit chaque semaine, à des niveaux variables, des représentants de tous les intervenants sur le dossier malien.
Laurent Fabius prône aussi une diplomatie «démultipliée» incluant, par exemple, la coopération décentralisée. Il réunira ainsi les acteurs du dossier sahélien le 19 mars, à Lyon, autour des collectivités territoriales, françaises et maliennes. De nouvelles pièces dans le dispositif mis en place par le Quai pour lancer un chantier qui s’annonce long et ardu – et pour reprendre la main.
Des membres de la coalition rebelle Séléka, qui participe au gouvernement d’union nationale à Bangui, ont pris d’assaut lundi matin les villes de Gambo et de Bangassou, dans le sud de la République centrafricaine, mettant en fuite l’armée centrafricaine.
« Les éléments du Séléka ont lancé tôt vers 6 heures une première attaque contre la ville de Gambo à une soixantaine de kilomètres de Bangassou. Ils n’ont rencontré aucune résistance car nos éléments qui s’y trouvaient se sont repliés sur Bangassou », selon une source militaire s’exprimant sous couvert d’anonymat.
« La seconde attaque a eu lieu peu avant 8 heures contre la ville de Bangassou. Il y a eu des échanges de tirs puis les forces de défense et de sécurité ont opéré un repli », a poursuivi la même source. « Le bilan de ces attaques n’est pas encore connu, mais il est difficile d’entrer en communication avec ces deux villes car toutes les liaisons téléphoniques ont été coupées », a-t-elle précisé. Ces nouvelles attaques surviennent après celle fin février de la localité de Sido (nord), ensuite vivement critiquée par deux figures de la rébellion, ministres dans le gouvernement d’union nationale, le Général Mohamed Dhaffane et Christophe Ghazam Betty. Mi-décembre, les rebelles du Séléka avaient pris les armes contre le régime du président Bozizé, menaçant la capitale Bangui. Après avoir signé un accord de paix le 11 janvier à Libreville, la coalition rebelle a accepté de participer à un gouvernement d’union nationale.
La rébellion séléka, qui se refuse pour le moment à cantonner ses troupes comme cela était prévu par l’accord de Libreville, a régulièrement critiqué le gouvernement, reprochant notamment au président François Bozizé d’avoir mis en place un « shadow cabinet » (cabinet de l’ombre), dans lequel les ministres issus de l’opposition et de la rébellion sont flanqués de ministres délégués proches du pouvoir.
Les rebelles continuent d’exiger la libération des prisonniers politiques et le départ des troupes étrangères, en particulier sud-africaines. Coalition formée fin 2012, le Séléka est composé de deux principaux groupes rebelles, et de plusieurs petits groupes armés.
Depuis le début de l’offensive mi-décembre, l’armée centrafricaine n’a opposé quasiment aucune résistance aux rebelles, fuyant régulièrement leurs position dès les premiers coups de feu.
Après la revendication par le groupe islamiste nigérian Ansaru, samedi 9 mars, de l’assassinat de sept otages étrangers enlevés dans la nuit du 16 au 17 février dernier, plusieurs chancelleries ont confirmé la mort des otages ce dimanche. Le Royaume-Uni et la Grèce ont jugé «probable» la mort de leurs ressortissants. En Italie, la confirmation est venue du ministère des Affaires étrangères.
Avec notre correspondante à Rome,Anne Le Nir
À Rome, c’est un communiqué du ministère italien des Affaires étrangères qui confirme l’exécution des sept otages enlevés par des membres du groupe islamiste nigérian Ansaru, dans la nuit du 16 au 17 février dernier.
L’enlèvement des employés de la société de construction libanaise SETRACO – deux Libanais, deux Syriens, un Grec, un Britannique et un Italien, Silvano Trevisa – aurait eu lieu sur un chantier situé dans le nord-est du Nigeria. C’est, entre autres, grâce à une vidéo postée sur YouTube que les corps des victimes ont été reconnus.
Aucune intervention militaire engagée
Le ministère italien des Affaires étrangères affirme qu’aucune intervention militaire de la part des gouvernements intéressés n’a été entreprise pour tenter de libérer les otages. Mario Monti, chef du gouvernement sortant, a assuré que « tout sera mis en œuvre pour arrêter les responsables de cet acte barbare ».
Concernant l’otage italien, Silvano Trevisa, on sait que cet ingénieur de 69 ans vivait depuis vingt ans au Nigeria et travaillait depuis quatre ans pour la société de construction SETRACO.
Londres rejette la responsabilité de ces «meurtres de sang-froid» sur les terroristes
Avec notre correspondante à Londres,Muriel Delcroix
Le ministre des Affaires étrangères William Hague a confirmé en personne lors d’un communiqué l’identité de l’otage britannique assassiné. Il s’agit de Brendan Vaughan enlevé le 16 février avec 6 autres employés.
Le chef du Foreign Office a immédiatement condamné les kidnappeurs. « C’est un assassinat de sang-froid impardonnable pour lequel il ne peut y avoir aucune excuse ou justification. La responsabilité de cette issue tragique incombe entièrement aux terroristes qui ont pris en otages ces ressortissants et les ont probablement tué de sang-froid », a martelé William Hague.
Cette mise au point des autorités britanniques répond aux accusations du groupe islamiste Ansaru. Les terroristes disent avoir tué leurs otages en représailles, après avoir vu des avions britanniques survoler le nord du Nigéria et qui s’apprêtaient, selon eux, à essayer de libérer les otages.
Londres a confirmé la présence d’avions militaires dans la région, notamment à Abuja, mais rappelle qu’ils sont là pour transporter des troupes et des équipements au Mali, où se déroule l’opération française contre les jihadistes.
William Hague a pour sa part tenu à assurer le gouvernement nigérian de sa collaboration pour combattre le terrorisme au Nigéria et pour que les « responsables de ces actes odieux rendent des comptes. »
Uhuru Kenyatta, inculpé de crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale (CPI), a été officiellement déclaré élu président du Kenya, aujourd’hui par la Commission électorale indépendante après avoir recueilli 50,07% des votants au premier tour de la présidentielle.
« Nous reconnaissons et acceptons nos obligations internationales et nous continuerons de coopérer avec toutes les nations et institutions internationales, conformément à ces obligations », a déclaré Kenyatta à Nairobi, devant des milliers de ses partisans. « Néanmoins, nous attendons aussi de la communauté internationale qu’elle respecte notre souveraineté et la volonté démocratique du peuple kényan », a-t-il ajouté.
Kenyatta, fils de Jomo Kenyatta, premier président du Kenya indépendant entre 1964 et 1978, devient, près de 50 ans après l’accession au pouvoir de son père, le quatrième chef de l’Etat kényan. Kenyatta, ancien soutien du président sortant Mwai Kibaki – qui à 81 ans ne se représentait pas cette année -, est accusé par la CPI d’être impliqué dans l’organisation des violences sur lesquelles avait débouché la précédente présidentielle fin 2007 (plus de 1000 morts et des centaines de milliers de déplacés).
Appels au calme
Plus tôt, l’autre candidat à la présidence, Raila Odinga, indiquait ne pas reconnaître sa défaite. Il devrait contester les résultats devant la justice. Uhuru Kenyatta lui a toutefois tendu la main.
Les États-Unis et la Grande-Bretagne ont appelé les Kenyans à « régler pacifiquement les différends » après l’annonce de la victoire du nouveau président. Odinga a fait de même.
Les résultats de l’ensemble des 291 circonscriptions compilés par la Commission ont donné Uhuru Kenyatta vainqueur au premier tour, avec environ 4000 d’avance sur Raila Odinga.
Depuis dix ans, l’Afrique concentre plus de la moitié des investissements du groupe. Objectif : maîtriser les différents maillons de la chaîne du transport jusqu’au cœur du continent.
Si, un jour de novembre dernier, l’action du groupe Bolloré s’est brutalement envolée, elle ne le dut pas vraiment au pas de deux incertain entamé par le patron breton avec Vivendi. Le courtier Exane, dans une excellente étude titrée « African Express », était surtout venu, à point nommé, rappeler aux investisseurs combien son implantation africaine faisait du groupe français un des véhicules les plus confortables pour profiter du réveil du continent oublié. Cette analyse n’a, d’ailleurs, eu l’effet que d’une piqûre de rappel pour un marché convaincu du potentiel de son poulain. Depuis trois ans, son titre, certes peu liquide, a déjà progressé cent fois plus vite que le Cac !
La raison pour laquelle l’action Bolloré toise la Bourse est la même qui conduit le dynamisme du continent noir à humilier une Europe morose. Quand le FMI s’attend à un nouveau recul de la vieille Europe en 2013, il table sur une croissance de l’Afrique de plus de 5 % dans les dix ans à venir. Les guerres et révolutions, même les plus violentes, n’ont pas réussi à freiner l’élan né au début des années 2000.
La crise en Côte d’Ivoire, où Bolloré fait son plus gros chiffre d’affaires, ne l’a pas empêché de croître en 2011. Le français, fort de trente années de présence, peut se targuer d’avoir bien anticipé. Il garde d’ailleurs le pied sur l’accélérateur : l’Afrique représente plus de la moitié de ses investissements.
Pierre Bérégovoy tirait, dit-on, de l’intensité du trafic de camions sur la route qui le ramenait de Paris à Nevers chaque week-end, son opinion sur la conjoncture. Un voyageur en Afrique pourrait de la même façon s’informer de la situation du continent en observant le trafic des camions, des ports, des trains ou des entrepôts estampillés Bolloré Africa Logistics (BAL). La marque ombrelle regroupe depuis 2008 toutes les activités africaines de Vincent Bolloré, lequel a su, au fil des ans, tisser un maillage panafricain sans égal. Par air, mer, rail et route, il peut livrer, porte à porte, dans les territoires les plus difficiles. Tout n’est pas encore rose évidemment. L’état des routes est médiocre, la corruption endémique et la fréquence des coupures d’électricité sont coûteuses, mais Dominique Lafont, le patron de BAL, qui n’est pas plus du genre afro-pessimiste que son frère Bruno, président de Lafarge, insiste :« Tout est là pour que la croissance soit durable. »
80 % de ses profits
Il cite, en vrac, les investissements étrangers, notamment chinois, le boom des matières premières et la volonté des autorités de moderniser leurs ports en les concédant au privé. Selon les calculs d’Exane, ses activités africaines n’ont représenté en 2011 que le quart des ventes du groupe mais presque 80 % de ses profits. Depuis le rachat en 1986 de la SCAC, un spécialiste de transport transitaire et de logistique, suivi de ceux de Delmas (revendu) et de Saga, Bolloré, également africanisé par la reprise du groupe Rivaud, a en effet bâti un acteur clef dans un secteur qui ne l’est pas moins.
En 2003, lui qui est déjà le chef de gare de deux lignes de chemin de fer, en Côte d’Ivoire et au Cameroun, se lance dans le mouvement de privatisation des ports initié par la Banque mondiale. De la manutention, il passe à la gestion d’infrastructures et prend avec ces opérations à long terme une option durable sur la croissance à venir et le trafic qui va avec. Avant leur modernisation, la congestion de ses ports coûtait de 1 à 2 points de croissance au Nigeria. Au départ, tout est à faire. Pas d’outil informatique de suivi des conteneurs, un personnel peu formé, une sécurité défaillante.
Les investissements sont lourds mais rémunérateurs et bâtissent une barrière à l’entrée qui sera difficile à franchir pour de nouveaux arrivants. Depuis 2004, Bolloré a quadruplé les siens, jusqu’à 250 millions d’euros par an. Il faut permettre à des ports jusque-là délaissés de pouvoir accueillir le tirant d’eau des grands bateaux asiatiques, bâtir des hubs de transbordement propres à désenclaver l’arrière-pays. Pour Pointe-Noire, c’est un budget de 500 millions, mais la concession dure vingt-sept ans et le trafic devrait plus que quintupler d’ici à 2033. Déjà, les quais ont été prolongés de 500 à 800 mètres et le port creusé à 15 mètres : « Tous les grands armateurs sont venus », dit Dominique Lafont.
Tous les maillons
Avec ces terminaux portuaires, Bolloré maîtrise désormais tous les maillons de la chaîne du transport jusqu’à l’intérieur des terres : « On ne s’arrête pas aux ports comme nos concurrents. » Avoir prévu que le cuivre ne serait pas éternellement déprimé et « préparé » les corridors qui désenclavent le Katanga lui permet de bénéficier de l’explosion d’un trafic quasi décuplé en quelques années. En ayant gagné la plupart des concessions attribuées depuis 2003, le français est désormais, en nombre, le premier opérateur portuaire du continent avec ses 14 ports.
Sa marche forcée lui a permis de rattraper ses grands concurrents installés avant lui dans cette activité, tel le danois Maersk. Au départ, surtout implanté dans l’Ouest, Bolloré s’est beaucoup développé ces dernières années au Cameroun, au Nigeria, au Ghana, s’étend peu à peu vers l’Est et vers le Sud, et espère un nouvel appel d’air : la moitié des ports sont encore publics, tels ceux d’Afrique du Sud, du Soudan, ou du Kenya, où, comme en Egypte et en Algérie, Bolloré s’estime encore trop faible.
Au-delà, comme le commerce international, il se déplace des échanges Nord-Sud vers le trafic Sud-Sud. Des filiales de BAL en Chine, en Inde, en Australie, aux Philippines ou à Dubaï vont y chercher les clients et leurs marchandises. Des accords sont signés qui en font le partenaire de référence de géants chinois du génie civil, de Huawei ou China Railways. Les chinois sont des clients. Ils deviendront peut-être des concurrents. L’un d’eux vient de prendre une participation dans le port de Djibouti. Pour Huawei ou ZTE, comme Nestlé, Bolloré gère sur place l’ensemble des produits dans ses entrepôts sophistiqués.
L’investissement concerne aussi les hommes. En six ans, pendant lesquels le chiffre d’affaires est passé de 1 à 2,5 milliards d’euros, 8.000 personnes ont été embauchées pour atteindre un effectif de 25.000 (contre 9.000 pour le groupe en France). Pour suivre le rythme, il faut sans cesse recruter, former, intégrer. Le groupe passe des accords avec des établissements comme l’Ecole polytechnique de Yamoussoukro, ou Sup de co Dakar, il a aussi ses propres centres de formation pour des métiers dont le contenu technique a évolué. La gestion électronique de portiques de quai à 5 millions d’euros pièce n’a plus grand-chose à voir avec le métier de docker d’il y a quinze ans.
Depuis 2008, BAL a fortement poussé « l’africanisation » de ses cadres. Aujourd’hui, 80 % d’entre eux sont africains, le tiers des responsables de pays le sont. Dominique Lafont voit comme un très bon signe, pour Bolloré et pour l’Afrique, le fait de recevoir des CV d’Africains passés par Sciences po Paris désireux de retourner dans leur pays. Lui veut désormais exporter son savoir-faire en Asie et en Amérique : « On veut devenir l’opérateur de référence des flux Sud-Sud. » L’Afrique, ce tremplin.
Sabine DELANGLADE
Les chiffres clefs de Bolloré Africa Logistics
Chiffre d’affaires : 2,5 milliards d’euros. Investissements : 250 millions d’euros par an. Effectifs : 25.000 salariés. Présent dans 55 pays dans le monde dont 45 en Afrique, avec plus de 250 filiales. 28 concessions portuaires, ferroviaires, fluviales et plates-formes multimodales. 3,6 millions de conteneurs manutentionnés. 6,5 millions de tonnes manutentionnées par an. Plus de 6.000 camions et remorques. Plus de 10 millions de mètres carrés de bureaux, terre-pleins, magasins et ateliers. Aujourd’hui, les importations en Afrique venues d’Europe (250 milliards de dollars) sont rattrapées par les chinoises (200 milliards) et les indiennes (65 milliards) alors que le commerce avec l’Asie était inférieur à 20 milliards en 2000. Sources: http://www.africadiligence.com
Selon une étude menée d’Oxford à Stanford, 70% des étudiants africains issus des plus grandes business schools européennes et américaines envisagent de retourner dans leur pays d’origine, une fois diplômés.
Ils sont nombreux à avoir quitté l’Afrique pour poursuivre leurs études dans des grandes universités européennes ou américaines. Aujourd’hui, 70% de ces étudiants africains n’envisagent pas – ou plus – leur avenir professionnel en Occident, secoué par la crise économique.
Ils souhaitent rentrer dans leur pays d’origine afin d’y trouver un travail. Dans une étude pilotée par le fond panafricain de capital-investissement Jacana Partners, 80 jeunes issus de dix-neuf pays du continent ont été sondés avant de parvenir à ces conclusions.
Dix d’entre eux suivent un Master en administration des affaires (MBA) à Oxford, les autres étudient à la London Business School et à la Judge Business School de Cambridge, mais aussi aux États-Unis à la Brandeis International Business School (Massachusetts), la Wharton Business School (Pennsylvanie), la Ross School of Business (Michigan), la MIT Sloan (Massachusetts), la Stanford Graduate School of Business (Californie), la Darden Business School (Virginie), et enfin à l’Institut européen d’administration des affaires (Insead) à Paris. Une fois diplômés, les candidats au retour seront surtout de jeunes Nigérians (39%) et Sud-Africains (14%), suivis de loin par des Ghanéens (6%). La « fuite des cerveaux » serait donc bien révolue.
Secteur de la conso
La moitié de ces jeunes étudiants souhaitent monter leur propre entreprise une fois rentrés en Afrique et l’étude montre que les femmes sont tout aussi nombreuses que les hommes à avoir un tel projet. Les perspectives économiques sont en effet bien plus encourageantes sur le continent qu’en Europe ou aux Etats-Unis.
En 2012, dix pays africains figuraient sur la liste du Fonds monétaire international (FMI), des vingt économies avec le taux de croissance annuel le plus élevé au monde. « Ces données ne sont pas surprenantes, l’Afrique offre de belles perspectives de carrières pour les nouveaux diplômés, alors que l’environnement économique est ralenti en Occident », explique Sara Leedom, codirectrice à Oxford, du Africa Business Network.
Bien plus que les ressources naturelles ou les nouvelles technologies, la hausse de la consommation est la principale cible de 89% de ces futurs entrepreneurs, surtout face à l’émergence d’une classe moyenne dans la plupart des pays africains.
Enfin, le taux de chômage grandissant en Europe et les difficultés d’obtention de visas de travail ou de la nationalité les poussent à choisir le chemin du retour.
En France cependant, la circulaire Guéant qui restreignait l’accès au travail pour les étudiants étrangers diplômés, a été abrogée par le gouvernement de François Hollande, en mai dernier. Mais les raisons de ces retours ne sont pas simplement économiques. Ces étudiants africains affirment vouloir également contribuer au développement de leur pays. Thierry Barbaut Avec Jeune Afrique.com
Plusieurs ont dû abandonner leurs études pendant que les plus téméraires restés au Nigeria s’exposent chaque jour aux frappes de Boko Haram et aux exactions des forces de sécurité. Parler la langue locale ou prendre la nationalité nigériane, astuces de recours demeurent un cache sexe redoutable. Reportage à Mubi et Maiduguri, dans le Nord Nigeria.
«Ils appelaient les gens par leur nom. Quand tu sors, ils te tuent. Ils ont transpercé la porte de notre chambre avec des balles avant de forcer l’entrée en donnant des coups de pieds. Mon grand frère a tenté de se cacher mais ils l’ont retrouvé et l’ont abattu. Moi, j’ai reçu une balle dans la poitrine, je me suis évanoui», raconte, les sanglots dans la voix, Emmanuel Hamza, étudiant à l’école fédérale polytechnique de Mubi, la capitale de l’Etat de l’Adamawa au Nigeria. Transporté d’urgence à l’hôpital, le jeune homme, né d’un père camerounais et d’une mère nigériane il y a 21 ans, subit des soins intensifs pendant un mois. A son retour, il devient membre de l’unique église du quartier épargnée par la folie meurtrière.
Une balle dans la poitrine
1er octobre 2012. Il est 22 heures à Uru Patuje, un quartier populaire de Mubi. Des individus armés de fusils mitraillettes font irruption dans les maisons. Ils tirent froidement à bout portant sur les hommes, mettent le feu dans les habitations de leurs cibles avant de fondre dans la nature. Bilan : une quarantaine de personnes tuées, en majorité des étudiants de l’école fédérale polytechnique, des maisons et une église réveillée incendiées. La police parle d’un règlement de compte entre étudiants de l’école polytechnique qui se sont brouillés la veille au cours d’une réunion d’associations. La société civile y voit la main de la secte islamiste Boko Haram. Le pays, coutumier des scènes de violence extrême, est en émoi. La cible des assaillants est singulière, le mode opératoire inédit.
Quatre mois après le drame. Sous sa chemise noire, Emmanuel traine une grosse cicatrice sur la poitrine. L’impact des balles est encore visible sur la porte de sa chambre. Mubi est toujours quadrillé par des militaires appelés à la rescousse pour renforcer la sécurité. Des policiers à bord de pick-up patrouillent dans les rues, mitraillettes en main. Entre 21 heures et 5 heures du matin. Certaines forces de l’ordre en profitent pour commettre des exactions. « Tu vois cette maison, son propriétaire a été abattu par des militaires parce qu’il faisait ronfler le moteur de sa voiture à l’heure du couvre feu », raconte Sidibi, la sœur de Emmanuel. Sous le choc, l’école polytechnique avait renvoyé ses étudiants à la maison pour un mois. Le temps de faire le deuil. Plusieurs semaines après la reprise des cours, beaucoup manquent à l’appel. «Nous avons des étudiants camerounais, mais ils ne sont pas encore revenus alors qu’ils sont souvent les premiers après les trêves», indique un responsable de l’établissement. Avec la montée de l’insécurité, ils ne reviendront peut être plus jamais.
Mubi a beau être un foyer de tensions, elle reste une ville d’extension de la secte islamiste. C’est à Maiduguri que Muhamed Yusuf, un musulman trentenaire, crée en 2002 le Boko Haram pour exiger l’application de la charia dans les Etats du nord Nigeria. Contredit sur sa démarche au cours d’un débat médiatisé, Yusuf décide de s’en prendre désormais aux musulmans modérés et aux biens publics. Arrêté en 2009, il est tué par ses geôliers selon les autorités. Malgré ce coup, les adeptes de la secte devenue organisation terroriste sèment toujours la terreur. Déjà plus de 3000 morts. Et ça continue. «Cet endroit est très dangereux. Même si on me donne 5000 nairas, je ne peux mettre mon pied à Maiduguri. Fais attention », me prévient un nigérian. Baptisée « home of peace », la capitale de l’Etat du Borno est aujourd’hui la ville la plus redoutée du Nigeria à cause de l’insécurité. Beaucoup hésitent à s’y rendre. Ils n’ont peut être pas tort.
A la sortie de Mubi ce jeudi, la circulation est au ralenti. C’est la première barrière de contrôle. Des militaires en treillis, casques visées sur la tête, mitraillettes et kalachnikovs en main, passent en revue voitures et tricycles. De Mubi à Maiduguri, un tronçon long de 170 Km jonché de nids de poules, il faut braver 18 barrières de contrôle faites de tronc d’arbres, de fûts et de sacs bourrés de sable. Assis sur des pick-ups ou discrètement enfouis dans les herbes sèches, des soldats gardent le doigt sur la gâchette. Face à la menace terroriste, le gouvernement du Nigeria a sorti les muscles. Les passagers sont impressionnés. Pourtant, ce dispositif sécuritaire ne dissuade pas le Boko Haram qui a commis son dernier attentat en décembre 2012 contre un commissariat de la ville.
Des militaires rackettent
Ce déploiement n’éloigne pas non plus le racket des hommes en tenue. « Tu es passé hier sans donner de l’argent, alors tu vas payer le double, donc 100 nairas », dit un militaire à notre chauffeur qui s’exécute sans broncher. Et ce sera ainsi dans plusieurs postes. Là où certaines forces de l’ordre au Cameroun, un autre champion du monde de la corruption, observent parfois quelque pudeur, leurs homologues nigérians utilisent la brutalité. « Mon ami, on ne discute pas ici. Tu es un étranger. Ça fait 500 nairas seulement ou je rature ton visa avec un stylo », me lance froidement un jeune militaire à visage couvert devant passagers et collègues de marbre. Au Nigeria, la corruption est un mode de vie. Elle va de soi. Le chauffeur intervient. Quelques mots en langue Hausa calment les ardeurs de l’homme en tenue.
Quatre heures plus tard. Je lis «welcome to Maiduguri» sur le fronton de la ville. Et des souvenirs d’une ville chaleureuse qui hébergeait le jeune étudiant que j’étais, remontent en surface. Dix années sont passées. A quelques exceptions près, la métropole garde sa promiscuité, sa pollution intense de l’air, ses mendiants sans oublier ses sempiternels délestages. En plus désormais, enlèvements, attentats, assassinats, se greffent au tableau sombre. «On retrouve des agents de renseignements parmi les étudiants, les conducteurs de tricycles, les badauds, bref partout. Dès qu’on t’arrête, tu as une mince chance de vivre. Même les commentaires entre copains sont brefs et précis. Tout le monde est suspect. En dehors des courses et les cours, je m’enferme pendant mes heures libres », confie Moustapha, étudiant en médecine humaine à l’université de Maiduguri. A son arrivée en 2004, environ quatre vingt étudiants camerounais bombaient le torse ici. En 2011, ils n’étaient plus qu’une dizaine. Aujourd’hui, Moustapha reste le seul. Même le chef de la communauté qui passait de maisons en maisons pour mobiliser les téméraires est tombé. « Dans une maison voisine à sa chambre, les islamistes ont tué les parents et laissé les enfants à leur propre sort. Mathias a hébergé ces enfants en attendant la réaction des familles. Les islamistes sont revenus pour le fusiller au bras et au pied gauche. Son fils l’a amené d’urgence à Jos en promettant que son père ne mettra plus pied ici», se souvient Moustapha.
La fuite des étudiants
A l’origine de la fuite massive des étudiants, l’insécurité. A Maiduguri, la mort rode. Les patrouilles de police mobiles aussi. Les fouilles n’épargnent personne. Le Boko Haram frappe sans avertir. Les forces de l’ordre tuent sans sommation, ni procès… Ici, la presse, même nigériane, n’est pas la bienvenue. Il y a quelques années, trois journalistes voulaient enquêter sur les exactions de l’armée, deux ont été tués, un enlevé. Les Ongs et les médias dénoncent régulièrement les abus des forces de sécurité. Le gouvernement fédéral reste impassible. Pour repousser les murs de la suspicion, Moustapha, le natif de Foumban, s’est mis au Hausa, principale langue d’échange de la ville. « Quand tu ne parles pas le Hausa, les gens commencent à se poser des questions sur ton identité. C’est pas bon signe. Les services de renseignements surveillent tes mouvements. En parlant comme tout le monde, tu te fonds dans la foule. On prend juste des précautions».
Les astuces des étudiants camerounais ne s’arrêtent pas à l’apprentissage de la langue Hausa. Certains ont acquis la nationalité nigériane sans renier leur nation d’origine. Très effacés, ils refusent même de se mettre avec leurs compatriotes. C’est le cas d’Amadou, 19 ans. Inscrit en année préparatoire dans un institut de la ville, il savoure les avantages de la double nationalité. Mode d’emploi. « Je fréquente comme nigérian, ça coûte moins cher que lorsque tu t’inscris comme étudiant étranger. Quand je voyage, je présente ma carte d’identité nigériane, les policiers ne me dérangent pas. Dès que je franchis la frontière, je circule avec mes papiers camerounais pour éviter les tracasseries». La nationalité nigériane en moins de deux mois. Comment en est-il arrivé là si facilement ? «Pourquoi me demandes-tu cela ? Je ne peux rien te dire, c’est mon grand frère qui a tout fait ». Il n’en dit pas plus.
Comme Mustapha et Emmanuel, Amadou parle couramment le Hausa, comme pour ajouter un plus à sa nationalité nigériane. Malgré ces précautions, personne ne peut prévoir la durée du temps de grâce, car, dans le Boko Haram Land, tout peut arriver à tout le monde à tout moment
Selon l’étude Knight Frank intitulée Africa Report 2013, la demande en immobilier haut de gamme émerge en Afrique, autant dans le résidentiel que dans l’immobilier d’entreprise.
Grâce à une croissance annuelle du PIB de 5 %, depuis plus de 10 ans, l’Afrique voit sa demande en immeubles de qualité exploser dans les zones urbaines les plus peuplées. Centres commerciaux, centres d’affaires, parcs technologiques, quartiers résidentiels poussent comme des champignons dans les grandes villes comme Lagos, Nairobi, Accra, Dar es Salaam…
La pénurie de bureaux a fait bondir les loyers, particulièrement dans les capitales de pays pétroliers où les prix avoisinent ceux des grandes capitales internationales.
Les grands projets résidentiels et urbanistiques se multiplient également, à l’image d’Eko Atlantic à Victoria Island au Nigeria, de Tatu City à Nairobi ou de la Cité du Fleuve à Kinshasa (photo).
Pour Matthew Colbourne, associé et directeur du département recherche du cabinet Knight Frank : « Si l’on fait la somme des firmes étrangères qui cherchent à s’implanter sur le marché africain avec le nombre d’entreprises africaines en pleine croissance, on aboutit, dans les grandes villes, à un besoin en immeubles haut de gamme particulièrement fort ».
La montée en puissance des surfaces commerciales
En matière de commerce, l’élévation du niveau de vie et l’exigence accrue des consommateurs contribuent à l’ouverture de boutiques modernes et de centres commerciaux bâtis sur le modèle occidental. Ces dernières années, dans des pays comme la Zambie, le Ghana, le Kenya ou encore le Nigeria, les principales grandes villes ont vu s’inaugurer des centres commerciaux modernes, et la mise en chantiers de surfaces marchandes toujours plus grandes serait à prévoir. En effet, la demande en la matière est permanente, alimentée aussi bien par les grandes enseignes internationales que par les chaînes sud-africaines qui cherchent à s’étendre hors de leurs frontières.
Les loyers des bureaux flambent
En termes de bureaux, l’étude démontre que beaucoup de villes pâtissent d’une insuffisance de superficies adaptées aux attentes des sociétés internationales, le boom technologique ouvrant de nouvelles perspectives de diversification économique et attirant ainsi de nombreuses entreprises. Cette pénurie a fait bondir les loyers, notamment dans les villes où la demande provient des entreprises gazières et pétrolières. De fait, les loyers des immeubles haut de gamme à Luanda (Angola) et Lagos (Nigeria) figurent parmi les plus élevés du monde. A Luanda, les loyers Prime restent très hauts puisqu’il faut compter mensuellement 150 dollars américains par mètre carré, un niveau bien supérieur aux tarifs pratiqués à Londres, New-York ou Hong-Kong.
Des projets résidentiels haut de gamme
Le marché résidentiel connaîtrait quant à lui une forte demande en grands volumes haut de gamme. Beaucoup de quartiers, à la périphérie des grandes villes, sont actuellement en construction, telles que les projets « Eko Atlantic » à Victoria Island au Nigeria, « Tatu City » à Nairobi et « La Cité du Fleuve » à Kinshasa. Ces projets peuvent, selon Knight Frank, soutenir une vague de développement urbain pour l’Afrique. « L’élévation du niveau de vie de la classe moyenne africaine aspire la demande par le haut. Les magasins et les logements d’habitation doivent obéir à des normes de qualité de plus en plus exigeantes. Si l’on fait la somme des firmes étrangères qui cherchent à s’implanter sur le marché africain avec le nombre d’entreprises africaines en pleine croissance, on aboutit, dans les grandes villes, à un besoin en immeubles haut de gamme particulièrement fort », observe Matthew Colbourne, Associé et Directeur du Département Recherche de Knight Frank à Londres.
Thierry Barbaut « Africa Report 2013 » menée par un des spécialistes de l’immobilier d’entreprise Knight Frank
La métropole du Nigeria est en train de modifier son visage.
Le changement est d’importance puisqu’il s’agit de construire, à partir de rien, une île dans la lagune de Lagos. Baptisée Eko Atlantic, cette ville du futur a pour premier but d’amortir l’assaut des vagues de l’Atlantique qui gruge le littoral. La première phase des travaux vient d’être lancée en présence notamment de Bill Clinton, l’ex-président américain.
Les choses ont été faites en grand, à la mesure du Nigeria. Eko Atlantic sort petit à petit, mètre par mètre de l’océan Atlantique. Ce projet immobilier gigantesque qui devrait à terme accueillir quelque 250 000 habitants sur 9 km2 est avant tout présenté comme un plan de sauvetage pour la métropole Lagos et sa lagune. Menacées par les coups de boutoir de l’Atlantique, les terres du littoral sont littéralement englouties. Pour arrêter le processus, l’idée d’un barrage est naturellement venue aux responsables. Mais tant qu’à faire, autant construire une structure qui soit à la fois une protection contre l’océan, un espace habitable et… une opération financière rentable.
Le projet Eko Atlantic était né. Eko, étant le nom de la ville de Lagos en yoruba. Et ce qui n’est encore qu’une langue de terre sableuse qui s’allonge depuis l’île Victoria représente le plus gros chantier du pays et le seul projet de reconquête des terres à cette échelle sur le continent africain. Ici, tout se compte en millions ou en milliards : les tonnes de sable arrachées au fond de l’océan, les mètres cube de béton coulés et bien sûr, les dollars…
L’admiration de Bill Clinton
Les travaux de dragage ont été lancés en 2009 par la plus importante entreprise chinoise du secteur, la China Communications Construction. La première phase du projet immobilier sur le point d’être lancée sur l’île artificielle vient d’ailleurs d’être officiellement inaugurée le 21 février 2013. Le président nigérian Goodluck Jonathan a voulu pour l’occasion marquer l’ampleur du projet en conviant pour l’occasion Bill Clinton. L’ex-président américain, via sa fondation Clinton Global Initiative, avait d’ailleurs, dès 2009, reconnu le projet comme un des plus enthousiasmant et des plus ambitieux en Afrique. « Je pense que d’ici cinq ans, les gens viendront de partout juste pour admirer » l’ouvrage, s’est encore enthousiasmé Bill Clinton lors de l’inauguration.Et l’ouvrage a en effet de quoi épater les foules. Un immense barrage, le « Grand mur de Lagos » comme l’ont baptisé les habitants de la mégapole, protège l’île artificielle sur 4,5 kilomètres de long ; à terme il s’étirera sur 7 km tournant le dos à l’océan, à 9 mètres au-dessus du niveau de la mer. Ce dispositif de brise-lames, à la fois immergé et émergé, est constitué de blocs de béton dits « accropode » destinés à absorber l’énergie des vagues.
Les différentes étapes du colossal chantier sont assurées par un consortium de compagnies chapeauté par le groupe Chagoury, incontournable dans les milieux d’affaires nigérians et par sa filiale South Energyx. Trois grandes banques nigérianes participent à l’opération ainsi qu’une française, BNP Paribas. Pour l’ingénierie hydraulique, les Néerlandais de Royal Haskoning ont été choisis, tant leur suprématie en la matière reste dominante.
ce jour, le comblement représente 4 millions de mètres cube et la prolongation de l’île Victoria ainsi gagnée sur la mer, est même visible de l’espace. Une photo haute-résolution prise depuis un satellite américain, à 600 km au-dessus de la Terre, témoigne de l’importance du chantier. Et surtout, elle permet de constater que la côte a retrouvé le tracé qui était le sien il y a un siècle.
Si les promoteurs d’Eko Atlantic sont diserts sur les apports positifs de leur projet, ils sont nettement plus discrets quand il s’agit d’en évaluer l’impact environnemental. Sur leur site, la page qui est dédiée à ce volet s’ouvre que sur le fatidique « 404 », autant dire sur les abîmes du néant ! Cela dit, les habitants moins bien lotis de la lagune ont déjà fait savoir qu’ils avaient à se plaindre des modifications qu’engendrent le chantier herculéen : marées plus fortes, érosions des côtes, sans compter les expulsions pour laisser place à la nouvelle cité destinée aux nantis…
Bidonvilles et dollars
Par contre, toujours sur le site, la page destinée à séduire de potentiels investisseurs est bel et bien disponible. On y fait miroiter tous les avantages que peut offrir le Nigeria et singulièrement la ville nouvelle à ceux qui sont à l’affût de placements rentables. Pour ceux qui ont de l’argent et qui ont confiance dans la solidité du « Grand mur de Lagos » prévu, assurent ses constructeurs, pour résister au moins deux siècles aux plus fortes tempêtes, pour ceux-là effectivement, il y a des opportunités à saisir dans cette loterie à 6 milliards de dollars, entièrement montée avec des fonds privés.
Eko Atlantic, qui entend rivaliser avec Dubaï, proposera de luxueux appartements, trois marinas, des centres commerciaux et des bureaux où travailleront 150 000 personnes. Traversée par une voie navigable large de 30 mètres, la cité sera autonome tant en énergie qu’en approvisionnement en eau et disposera d’une sécurité privée. La ville de Lagos est en effet soumise à une formidable pression démographique : ses 15 millions d’habitants sont rejoints chaque année par 600 000 autres. Loin de fléchir, la population de la conurbation de Lagos devrait atteindre dès 2015 plus de 25 millions d’habitants selon les projections des Nations unies. Les deux tiers des habitants de la capitale économique du Nigeria vivent aujourd’hui dans des bidonvilles.
De plus en plus de jeunes Africains envisagent leurs études en Afrique, ou projettent de revenir en Afrique après leurs études à l’étranger. Mais ils ne sont plus les seuls à envisager une carrière sur ce continent. Aujourd’hui, par exemple, des milliers de jeunes Portugais partent tenter leur chance en Angola ou au Mozambique.
Il faut dire qu’aujourd’hui, sur les 10 économies les plus dynamiques au monde, sept sont africaines selon le FMI et la Banque mondiale qui notent que le taux de rétention des travailleurs africains formés ne cesse de croître : le Nigeria, jadis fui par ses étudiants, est passé de la 112eme place à la 48eme place mondiale. Le Ghana qui figurait en 125eme position est passé en quelques années à la 53eme place. Voice of America cite un sondage effectué sur les jeunes Africains étudiant la gestion d’entreprise dans les principales universités américaines et européennes : 70% d’entre eux déclarent leur intention de regagner l’Afrique après leur diplôme.
Une tendance apparaît également en faveur de la formation en Afrique elle-même. Les nouvelles technologies bouleversent la donne et permettent aux universités africaines de dispenser des enseignements de plus en plus qualitatifs.
L’Ile Maurice se positionne sur ce gigantesque marché naissant de l’éducation en Afrique. Elle ouvrira bientôt une université francophone, l’Université des Mascareignes, qui viendra compléter les trois universités anglophones du pays. Cette université formera des étudiants africains selon le système européen Licence-Master-Doctorat, en ingénierie et développement durable (IDD), aux technologies de l’information et de la communication (TIC), ainsi qu’en économie et gestion (EG). Elle débutera dès cette année avec 900 étudiants pour atteindre rapidement les 2000 inscrits.
Le mois passé, l’Ile Maurice annonçait également la création de l’Institut africain de formation (ATI) qui vise à former des fonctionnaires capables de formuler et de mettre en œuvre des politiques macro-économiques et financières efficaces en Afrique subsaharienne.
Dans le même temps Microsoft annonçait le lancement de son initiative Microsoft 4Afrika qui vise « à mettre des dispositifs intelligents dans les mains de la jeunesse africaine », tels que la mise en ligne d’1 million de PME africaines ou la formation de 100 000 personnes à l’utilisation optimale des TIC. L’initiative ambitionne également d’accompagner 100 000 jeunes diplômés afin de développer leurs compétences et favoriser leur insertion professionnelle.
« L’Afrique sera la prochaine région motrice du monde. Forte de l’une des croissances les plus rapides du monde, d’une main d’œuvre de plus en plus qualifiée, d’un milliard d’habitants, d’un secteur privé ambitieux et d’un climat des affaires en amélioration constante, son potentiel est immense. » affirmait HEC Paris, en juin dernier, en ouverture de son colloque intitulé « Pour un leadership africain »
Une affaire sordide agite l’Algérie : 13 personnes sont accusées d’avoir organisé un trafic d’enfants algériens vers l’Europe. Le procès, qui devait s’ouvrir aujourd’hui, a été reporté en raison de l’absence de cinq prévenus résidant en France.
L’affaire rappelle celle de l’Arche de Zoé. Treize personnes devaient comparaître, dimanche devant le tribunal d’Alger, pour « enlèvement et détournement » d’enfants algériens vers l’Europe – principalement vers la France. Finalement, le procès a été reporté, cinq des treize prévenus ne s’étant pas présentés devant les juges. Tous les accusés absents à la barre sont des franco-algériens résidant en France.
Selon le quotidien algérien El Watan, le trafic d’enfants a commencé dans les années 1990 et a pris fin en 2009. À la tête du réseau présumé se trouve un médecin généraliste, connu simplement sous le nom de H. Khalifa. L’homme se faisait passer pour un obstétricien. À la direction d’une clinique à Ain Taya, ville située à une vingtaine de kilomètres à l’est d’Alger, il prétendait s’occuper gratuitement, et avec l’aide de sa sœur, de femmes enceintes célibataires jusqu’à ce qu’elles accouchent.
Selon les enquêteurs, deux notaires, qui devaient comparaître dimanche à Alger, jouaient un rôle central dans le trafic. Ils étaient chargés d’établir les « documents de désistement », sortes d’attestations d’abandon signées par les mères, puis de rédiger de faux certificats d’adoption ainsi que des procurations falsifiées servant à acheminer les enfants jusque dans les pays européens. Les « parents adoptifs » versaient, en échange des nouveau-nés, de gigantesques sommes d’argent.
Un trafic apparemment bien rodé
Parmi les inculpés figure également une femme, une puéricultrice au domicile de laquelle trois bébés ont été récupérés par les services d’assistance à l’enfance, et qui, selon une source judiciaire citée par El Watan, détenait douze faux certificats d’adoption.
Le rôle des mères biologiques dans le trafic d’enfants reste encore flou. Selon l’enquête, elles touchaient de fortes sommes d’argent en contrepartie de la signature du « document de désistement ». H. Khalifa a assuré aux enquêteurs que les femmes agissaient de leur plein gré. Mais certaines d’entres elles ont déclaré qu’elles avaient été menacées et qu’elles avaient abandonné leur bébé sous la contrainte.
L’affaire a éclaté en 2009, avec la mort d’une jeune femme au cours d’un avortement dans la clinique du docteur Khalika. L’enquête qui avait suivi avait permis de lever le voile sur les activités criminelles du directeur de la clinique. H. Khalifa, en plus du trafic d’enfants, est accusé d’avoir procédé à des avortements, illégaux en Algérie.
Au Cameroun, sept Français ont été enlevés ce mardi 19 février dans l’extrême nord du pays.
Selon François Hollande, le chef de l’Etat français qui s’est exprimé sur ce sujet en marge de son déplacement en Grèce, il s’agirait d’une même famille, trois adultes et quatre enfants. Il a également ajouté que cette famille aurait été enlevée « par un groupe terroriste que nous connaissons et qui est au Nigeria » et que les otages auraient été emmenés dans ce pays.
Le rapt s’est produit ce mardi matin à 9 kilomètres de la petite localité de Dabanga autrement dit pratiquement au niveau de la frontière nigériane. Il a depuis été confirmé par François Hollande en voyage en Grèce.
Les otages sont trois adultes et quatre enfants. Le groupe gazier français GDF Suez a indiqué en fin d’après-midi qu’il s’agit de l’un de ses collaborateurs et sa famille qui étaient expatriés au Cameroun, à Yaoundé, et qu’ils se trouvaient alors en vacances dans le Nord du pays. Ils circulaient en voiture de Dabanga, située environ 80 kilomètres de la ville de Koussery, et venaient du parc de Waza, l’une des attractions touristiques de la zone.
Selon les informations obtenues jusque-là, ils auraient été bloqués sur la route par cinq hommes en armes. Leur véhicule a été retrouvé embourbé dans la rivière à l’endroit où elle longe la frontière. Les témoignages font état d’Européens accompagnés d’hommes en moto, cette fois de l’autre côté de la frontière. Ont-ils été conduits au Nigeria ?
D’après ces sources, les motos se sont arrêtées pour se ravitailler à Dabanga, ce petit village frontalier côté nigérian. C’est le chef du village et plusieurs de ses habitants qui l’affirment. Les polices camerounaise et nigériane ont été saisies de l’affaire.
Pour l’instant, on ne connaît pas l’identité avec certitude des ravisseurs, ni leurs motivations, mais les regards se tournent inévitablement vers Boko Haram. Le président Hollande a clairement désigné la secte islamiste lors de son intervention. La présence d’éléments de ce groupe jihadiste a été signalée à plusieurs reprises dans le nord du Cameroun et dans le contexte de l’intervention militaire française au Mali, des enlèvements de ressortissants français étaient évidemment à craindre. Mais c’est la première fois que des Occidentaux sont ainsi enlevés dans cette région de l’extrême nord du Cameroun.
Thierry Barbaut avec RFI
Peut-on continuer à voyager en Afrique?
Au lendemain du rapt d’une famille française au Cameroun, le Quai d’Orsay met en garde contre tout déplacement dans le nord de ce pays. Sur son site, il est indiqué «qu’il est formellement déconseillé de se rendre dans la province de l’extrême nord du Cameroun (des rives du lac Tchad au sud de Maroua) et à la frontière avec le Nigeria».
Par ailleurs et concernant les ressortissants français qui se trouveraient actuellement à l’extrême nord du pays, il est dit «qu’ils doivent impérativement se mettre en lieu sûr et de quitter la zone au plus vite».
Selon le Quai d’Orsay, on comptait à la fin de l’année dernière 6146 ressortissants français installés au Cameroun et inscrits sur le registre des Français résidant dans ce pays.
Le Cameroun s’ajoute à une liste déjà longue des pays du continent dans lesquels il n’est pas bon de jouer les touristes depuis plusieurs années.
Les pays les plus dangereux d’Afrique sont ceux soumis aux menaces terroristes, mais il y a aussi des États embourbés depuis plusieurs années dans une guerre civile ou frontalière où la reprise des combats et la résurgence d’instabilité politique sont possibles.
Avant de se rendre en Afrique, il faut surtout s’informer sur le site du Quai d’Orsay. Parmi les pays sensibles: la Somalie, l’Éthiopie mais aussi le Tchad, la Libye, le République centrafricaine, République démocratique du Congo, le Soudan, auxquels s’ajoute naturellement le Mali ces derniers mois. Un classement des pays à risques -le Global Peace Index- est aussi actualisé chaque année.
Les dangers augmentent-ils en France?
Depuis le déclenchement de l’opération militaire au Mali, la France redouble de vigilance. Dans le cadre du plan Vigipirate rouge renforcé, la surveillance a été renforcée dans tous les bâtiments recevant du public et dans les transports ferroviaires et aériens.
À ce jour 1000 policiers et gendarmes sont spécialement mobilisés et affectés à cette surveillance ainsi que 795 militaires. «Un effectif qui s’ajoute aux 30.000 policiers et gendarmes sensibilisés au plan Vigipirate», précise-t-on Place Beauvau. Depuis ce nouvel enlèvement au Cameroun, les mesures de surveillance restent inchangées.
A l’occasion de la célébration de ses 20 ans d’existence en Afrique, Microsoft a lancé le 5 février 2013 l’Initiative Microsoft 4Afrika, qui ambitionne d’aider à améliorer la compétitivité du continent africain sur les marchés mondiaux.
Primo, dans le cadre de la mise en œuvre de cette initiative, Microsoft s’est alliée au Chinois Huawei pour mettre sur le marché africain le téléphone Huawei 4Afrika. D’ici 2016, Microsoft et son partenaire chinois vont mettre des dizaines de millions de terminaux intelligents (tablettes, smartphones, ordinateurs) sur le marché africain. C’est le premier engagement de l’initiative 4Afrika.
Ce téléphone Huawei 4Afrika est un téléphone sous Windows 8 pleinement fonctionnel, pré-équipé d’applications soigneusement sélectionnées, conçues pour l’Afrique et vendu à moindre coût, promet Microsoft. Il sera distribué en Côte d’ivoire, en Angola, en Égypte, au Maroc, au Nigeria et en Afrique du Sud.
Le second engagement de l’initiative 4Afrika est la mise en ligne d’un million de PME africaines. « Pour cela, nous allons lancer un nouveau centre de ressources en ligne qui permettra aux petites entreprises d’accéder gratuitement aux services qui peuvent contribuer à leur développement. Avec nos partenaires, nous allons sélectionner des fournisseurs de qualité dans les différentes catégories de services aux entreprises : financiers, juridiques, logistiques, informatiques, etc. Les services publics seront bien sûr également représentés. On pense ici par exemple au « guichet unique » pour les créateurs d’entreprise », précise Simon Ouattara, le directeur général de Microsoft pour l’Afrique centrale et de l’Ouest.
Le dernier engagement de l’initiative est la formation des jeunes Africains. « 200 000 personnes formées parmi lesquels 100 000 seront des jeunes diplômés que Microsoft aidera à trouver de l’emploi auprès de ses partenaires, ses clients et dans ses propres bureaux en Afrique », explique Simon Ouattara.
« Le monde a reconnu les promesses de l’Afrique et Microsoft désire investir dans ces promesses. Notre but est de permettre aux jeunes, aux entrepreneurs, aux développeurs, aux chefs d’entreprise et aux dirigeants de la société civile de concrétiser leurs bonnes idées pour aider leur communauté, leur pays, le continent, et même au-delà », a indiqué Fernando de Sousa, le directeur général de l’Initiative Microsoft 4Afrika dans un communiqué. « L’Initiative Microsoft 4Afrika, précise-t-il, se fonde sur un double credo : la technologie a le potentiel de changer l’Afrique et l’Afrique a aussi le potentiel de changer la technologie pour le monde. »
Beaugas-Orain Djoyum
Quelques chiffres de Microsoft Afrique
En 20 ans, Microsoft en Afrique, c’est environ 150 000 emplois liés à l’écosystème partenaire, 900 000 enseignants connectés au réseau « Partner in Learning» et 19 millions d’étudiants touchés, dans 20 pays africains, par le même programme. C’est aussi, selon l’industriel, 24 millions de dollars en dons de logiciels en Afrique en 2012.
Les membres de l’observatoire Gabonais des produits et services des industries viennent de présenter, ce nouvel outil de gestion et de protection de l’environnement au Directeur General de Total Marketing Gabon.
Présentant le projet qui fédère déjà plusieurs organisations non gouvernementales locales et des organismes internationaux, Nicaise Moulombi, le chef du projet au Gabon, a indiqué que ce dessein est: « mise en place pour accompagner les entreprises dans leur élan de développement. Il n’est nullement à confondre avec un outil conflictuel ».
Ayant accompagnée par le passé Total Marketing Gabon sur certains projets entrant dans le cadre de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) en ce qui concerne la protection de l’environnement, l’ONG Croissance Saine Environnement dont Nicaise Moulombi est le Secrétaire Exécutif avait déjà fixée les bases d’une collaboration de « bonne entente». Une union à perpétrer selon le DG de Total Marketing Gabon.
Comme une porte ouverte enfoncée par les membres de l’observatoire, pour Félix Boni, la problématique de la protection de l’environnement est: « au cœur du groupe Total. Ayant une charte sécurité-environnement, nous sommes convaincus que rien ne devrait être au dessus de la protection de l’environnement et surtout de la vie humaine. C’est pourquoi nous pensons que nous sommes parfaitement en phase et considérons votre ONG comme un partenaire ».
Disposant déjà du quitus des autorités gabonaises qui prônent l’émergence du pays par la mise en place de ce genre d’instrument, L’observatoire des produits industriels devrait être effectif la semaine prochaine.
Gerauds Wilfried Obangome de GabonInitiatifes pour Info-Afrique.com
La morosité de l’économie mondiale ne semble pas avoir d’incidences sur les transferts d’argent des migrants. Si la tendance se maintient, le volume des fonds ainsi transférés devrait grimper de 8 % en 2013.
Un service que les Africains continueront à payer au prix fort, à moins que les gouvernements n’interviennent.
L’Afrique représente, et de loin, la région où cela coûte le plus cher d’envoyer des fonds aux proches restés au pays. Pour l’année 2012, les tarifs s’élevaient par exemple, en moyenne, à 12 %. Et, alors que la moyenne mondiale se situe à 8,96 %, les dirigeants des pays des G8 et G20 se sont engagés à l’abaisser à 5 % d’ici à 2014.
Plafonner ainsi les tarifs de transfert permettrait aux travailleurs migrants africains de réaliser des économies de l’ordre de 4 milliards de dollars, selon les calculs de la Banque mondiale. Et, pour y parvenir, les gouvernements devront faciliter la compétitivité du marché des transferts de fonds, estime l’institution, dans un rapport publié le 28 janvier.
Les enjeux sont de taille, alors que près de 60 milliards de dollars ont été acheminés sur le continent africain par 30 millions de travailleurs migrants pour la seule année 2012. De telles données demeurent toutefois approximatives, puisqu’elles ne tiennent pas compte des sommes envoyées par des circuits informels.
Plafonner les tarifs de transfert permettrait aux travailleurs migrants africains de réaliser des économies de l’ordre de 4 milliards de dollars.
Oligopole
La concurrence constitue l’obstacle principal à la baisse des tarifs sur le continent africain, alors que les grands acteurs du transfert de fonds exigent, la plupart du temps, une exclusivité avec l’établissement local qui distribue l’argent. Le Nigeria et le Rwanda ont, ces dernières années, instauré des mesures pour accroître la compétitivité, mais l’exclusivité liant les bureaux de poste, épiceries et autres établissements intermédiaires aux grandes sociétés de transfert de fonds demeure la norme.
À cela s’ajoute le large éventail des différents pays où s’établissent les migrants africains, qui influence directement le nombre de succursales présentes sur le continent. Les transferts de fonds intra-Afrique devraient eux aussi être revus, alors que les tarifs frisent les 20 % vers l’Afrique du Sud, le Ghana et la Tanzanie, indique la Banque mondiale.
L’institution avait par ailleurs déjà prévenu que des taux aussi élevés étaient un obstacle supplémentaire aux transferts de fonds. Les leaders mondiaux, Western Union et MoneyGram, accaparent la majeure partie du marché, bien que de nouveaux services tentent de se faire une place.
Les travailleurs africains établis en France effectuent majoritairement leurs transferts vers l’Algérie, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Maroc, le Sénégal et la Tunisie. Et, malgré la crise, la Banque mondiale avait prévu, pour l’année 2012, une hausse de 6 % du volume des transferts de fonds, qui atteignent plus de 405 milliards de dollars. L’Inde et la Chine ont été au premier rang des destinations, avec 70 et 66 milliards de dollars respectivement.
L’Asie du Sud-Est représente la zone la moins onéreuse au monde pour les transferts de fonds, avec des tarifs d’environ 6,5 %.
Le sélectionneur des Super Eagles Stephen Keshi a réussi à offrir au Nigeria une 3e CAN ce dimanche soir à Johannesburg face au Burkina Faso (1-0). Ainsi il devient le 9e sélectionneur africain à remporter cette compétition continentale.
Keshi rentre dans un cercle très fermé. Ayant gagné la CAN 2013 avec le Nigeria face au Burkina Faso (1-0) ce dimanche soir, le sélectionneur nigérian est devenu le 9e entraîneur africain à remporter cette compétition continentale. Il rejoint ainsi l’Egyptien Hassan Shehata et plein d’autres autres sélectionneurs locaux. Autre exploit de sa part, vainqueur en tant que joueur de la CAN 1994, il arrive à la gagner en tant qu’entraîneur en 2013.
Une consécration pour l’homme de 51 ans qui avait réalisé un autre miracle avant celui de dimanche soir. Ce sélectionneur rusé avait qualifié le Togo en 2006 pour la Coupe du monde en Allemagne et participer à une phase finale de la CAN 2010 en Angola avec le Mali. Mais à la suite de mauvais résultats des Aigles qui ont été éliminés en phase de poules à l’époque, le Nigérian a été remercié de son poste de sélectionneur du Mali à l’issue du tournoi.
La revanche d’un noir
Son come back, il le réalise avec son pays natal le Nigeria dont il prend les rênes en novembre 2011. Malgré les critiques sur sa liste finale des 23 pour la CAN 2013, il a écarté des cadres (Taiwo, Odemwingie, Martins, Yakubu), le technicien local a réussi avec son groupe rajeuni à ajouter une 3e CAN au palmarès des Super Eagles. Et ce alors que sa fédération connait des problèmes pour payer son salaire. Pendant des mois, il n’a pas touché de salaires mais il continuait à diriger l’équipe.
Dans cette lignée, Keshi avait critiqué les entraîneurs blancs jeudi dernier en conférence de presse. « Les blancs viennent en Afrique simplement pour l’argent. Ils ne font rien d’autre que ce que nous pouvons faire. Je ne suis pas raciste mais c’est comme ça », a-t-il confié. Puis il a ajouté : « Dans notre propre pays, les médias n’accordent pas la même importance, ils ne croient pas qu’un entraîneur noir est capable de faire aussi bien qu’un blanc ». Avec ce titre continental à la clé, ça risque de changer à présent.
La mobilisation internationale commence à s’organiser pour mettre fin au martyr subi par les populations de l’est du Congo depuis plus d’une décennie.
A l’issue d’un sommet extraordinaire qui s’est tenu à Maputo, la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe), dont fait partie la RD Congo, a décidé l’envoi d’une force de maintien de la paix pour combattre la rébellion du M23 dans l’est du pays : « C’est un grand pas en avant vers la paix en RD Congo », a déclaré à l’AFP le président tanzanien Jakaya Kikwete, qui préside la troika de la SADC.
Même si, hiérarchiquement, elle répondra aux Nations Unies, auteur du plan régional de paix, cette force de 4000 hommes aura sa propre structure de commandement et ses propres règles d’engagement sur le terrain. Elle ne sera pas soumise à la Monusco, force de 17 000 hommes des Nations Unies, non-autorisée à combattre, mais qui pourra sans doute soutenir les combattants en termes de logistique ou de renseignement.
Selon Tomaz Salomao, secrétaire général de la SADC, « la force internationale neutre aura une nouveau type de mandat et pourra combattre quiconque tente de déstabiliser la situation dans la partie est du Congo… nous avons un mandat clair prévoyant que nous pouvons intervenir à cet effet.»
Cette force sera composée dans un premier temps des troupes de Tanzanie, Afrique du Sud, Malawi et Zimbabwe. Elle pourra également compter sur les fameux drones américains annoncés la semaine passée.
Au lendemain de l’assassinat de l’opposant Chokri Belaïd, Samy Ghorbal, journaliste et écrivain, proche du courant moderniste, livre son analyse sur l’évolution de la Tunisie depuis la chute de Ben Ali. Il revient sur les tensions au sein d’Ennahda.
Samy Ghorbal est journaliste et écrivain. Cet intellectuel de 38 ans, proche du courant moderniste en Tunisie, est l’auteur de Orphelins de Bourguiba & héritiers du Prophète, un essai publié à Tunis par Cérès éditions. Il livre ici son analyse de la situation en Tunisie au lendemain de l’assassinat de l’opposant Chokri Belaïd.
La Tunisie est aujourd’hui en deuil, et l’ensemble des partis d’opposition appellent à une grève pour vendredi. Le Premier ministre Hamadi Jebali vient d’annoncer son intention de former un gouvernement de technocrates apolitiques. L’assassinat de Chokri Belaïd constitue-t-il un tournant?
Sans aucun doute. Aussi loin que l’on remonte dans l’histoire du pays, c’est la première fois qu’une figure de l’opposition est ainsi exécutée en Tunisie. Chokri Belaïd était, avec Hamma Hammami, l’un des patrons du Front populaire. Or ce front qui rassemble la gauche radicale est, avec la coalition centriste constituée autour de Nida Tounes, du Parti Républicain et d’Al-Massar, l’une des deux grandes forces politiques émergentes en Tunisie. Il y a aura donc – il y a déjà- forcément des répercussions, tant pour l’opposition que pour la coalition au pouvoir, ainsi que sur les équilibres internes au parti Ennahda.
Entre le front populaire de gauche et la coalition centriste, les divergences en matière économique vont perdurer. Mais, sur tout le reste, la cohésion va se renforcer. D’autant qu’il existait déjà un très large accord sur de nombreux points, qu’il s’agisse du respect du calendrier politique, de la répartition des pouvoirs au sein de la future constitution, ou encore des rapports entre l’Etat et la religion… A l’inverse, cet assassinat va accentuer les turbulences au sein de la coalition au pouvoir, déjà mise à mal ces dernières semaines par les tractations autour du remaniement ministériel, ainsi que les dissensions au sein du parti Ennahda.
Si l’assassinat de Chokri Belaïd n’est pas un crime d’Etat, il est sans doute la conséquence de la dérive fascisante de l’aile radicale d’Ennahda. Il relève très certainement d’une tentative de confiscation du pouvoir menée par cette composante extrémiste du parti islamiste. C’est un palier de plus dans un processus qui s’est traduit, depuis des semaines, par la stigmatisation de l’opposition et des syndicats sur internet, dans les médias et dans les mosquées, et par la multiplication des attaques des Ligues de protection de la Révolution contre des meetings de l’opposition ou des manifestations syndicales.
Et ces Ligues sont directement liées à cette aile radicale d’Ennahda ?
Officiellement non, mais il y a des ambiguïtés significatives. Leurs membres sont, pour l’essentiel, des voyous dont certains ont travaillé pour l’ancien régime avant de se reconvertir. Mais leurs représentants sont reçus dans les allées du pouvoir par des conseillers haut placés dont certains partagent leur discours stigmatisant contre une opposition « contre-révolutionnaire » qui ne rassemblerait que des « débris du RCD » – l’ancien parti de Ben Ali- et des « laïcards aliénés ». Samedi dernier, un communiqué tout à fait officiel publié à l’issue d’une réunion des plus hautes instances d’Ennahda appelait même à la libération et à la réhabilitation des personnes arrêtées il y a quelques mois à Tataouine à la suite du lynchage, par des éléments des Ligue de protection de la révolution, d’un militant de Nida Tounès.
Si l’on observe ce qu’a été le mode opératoire de la violence au cours des derniers mois, leur instrumentalisation par les radicaux d’Ennahda ne fait pas de doute. Jusqu’à l’attaque de l’ambassade américaine en septembre, la violence et les intimidations étaient essentiellement le fait des salafistes. La police, elle, laissait faire. Cette passivité s’expliquait sans doute à la fois par le désir d’Ennahda de ne pas se couper de cette base, et parce que le parti islamiste y voyait le moyen d’intimider ses adversaires. Si les salafistes avaient leur propre agenda, il y avait cependant une sorte d’alliance objective.
Mais avec l’ambassade américaine, les choses ont été trop loin. Les Américains étaient d’autant plus furieux qu’ils venaient, peu avant, d’accorder leur garantie à une émission obligataire de la banque centrale de Tunisie, apportant ainsi une bouffée d’air à un pays au bord de l’asphyxie économique! Après cet incident, l’attitude du gouvernement vis à vis des salafistes a changé du tout au tout, il a durci le ton, et aujourd’hui, les salafistes sont dans le collimateur de la police et de l’armée. Les affrontements sont presque quotidiens. En revanche, les Ligues de protection de la Révolution, qui étaient en sommeil depuis plus d’un an, sont réapparues comme par enchantement, et ont commencé à multiplier les exactions. Si les salafistes sont relativement autonomes, cela n’est pas le cas des Ligues. Les Ligues, c’est une milice.
Pourquoi l’aile radicale d’Ennahda a-t-elle choisi de créer et d’entretenir à travers ces ligues un tel climat de violence?
Pour comprendre il faut revenir à la situation telle qu’elle existait à l’issue des élections du mois d’octobre 2011. Avec 40% des voix, Ennahda était alors en position dominante. Le rapport de force avec une opposition morcelée était totalement déséquilibré. Mais depuis, cette opposition a repris des plumes.
Il y a eu des rapprochements, des fusions, puis, à partir du milieu de 2012 l’émergence de Nida Tounès, autour de la personnalité de l’ancien Premier ministre Beji Caïd Essebsi. Et plus récemment, la constitution de ces deux fronts, l’un centriste et l’autre de gauche. Résultat: le parti Ennahda a aujourd’hui en face de lui une coalition centriste, créditée dans les sondages d’une force équivalente à la sienne, et une troisième force, à gauche, qui pèse entre 7% et 10%. Non seulement ces deux fronts sont en progression constante, mais il existe entre eux une dynamique d’union.
Tandis qu’au contraire la » troika » – la coalition au pouvoir- se délite. Les partis satellites d’Ennahda se désagrègent au fil des défections, et leurs relations avec Ennahda se détériorent. Confrontée à cette situation, la formation islamiste a adopté une stratégie d’intimidation visant à empêcher cette opposition redynamisée d’occuper le terrain. D’où l’instrumentalisation des ligues de la révolution, en particulier pour empêcher les formations de l’opposition de tenir des meetings à l’intérieur du pays. D’où aussi les retards accumulés dans l’élaboration de la Constitution, le calendrier électoral ou la mise en place d’une instance chargée d’organiser le scrutin.
Les dissensions au sein d’Ennahda s’étaient cristallisées ces derniers temps, autour du remaniement ministériel, sans cesse annoncé puis ajourné. Le Premier ministre Hamadi Jebali a annoncé mercredi soir qu’il allait constituer un gouvernement de technocrates. C’est un coup de force contre les faucons de son propre parti?
Cela y ressemble. Au début le Premier ministre, Hamadi Jebali et les instances dirigeantes du parti fonctionnaient en synergie. Cela n’est plus le cas. Le Premier ministre est un réaliste. Conscient des difficultés, qu’il s’agisse de la situation sécuritaire, de la dégradation de la situation économique ou de la fragilisation de sa coalition, il avait décidé, il y a quelques mois, de remanier en profondeur son gouvernement afin d’élargir son assise politique et d’éliminer un certain nombre de ministres particulièrement impopulaires ou incompétents. Pour consolider son pouvoir et élargir son assise, il fallait accepter d’ouvrir, d’offrir des postes, y compris des portefeuilles régaliens, à des personnalités n’appartenant pas à Ennahda. Raisonnant en homme d’Etat soucieux de l’intérêt général, il y était prêt. Mais cette stratégie a provoqué une levée de boucliers au sein du parti.
La tendance dure d’Ennahda, qui domine les instances du parti, lui a reproché de faire trop de concessions. Elle a donc retoqué le projet de remaniement ministériel. On en était là lorsque Chokri Belaïd a été assassiné. Quelques heures plus tard, Rached Ghannouchi, après avoir démenti toute implication d’Ennahda dans le crime, s’empressait d’appeler, dans une interview à la chaîne de télévision Al Wataniya 1, à l’annulation du remaniement! Annoncée peu après, la décision d’Hamadi Jebali, de constituer un parti de technocrates s’apparente donc bien, semble-t-il, à un coup de force. Les balles qui ont atteint Chokri Belaïd visaient-elles aussi, d’une certaine manière, le Premier ministre? La question mérite d’être posée.
Y-a-t-il en Tunisie un risque de guerre civile ? Un scénario à l’algérienne?
Un scénario à l’algérienne, je n’y crois pas. Des maquis, une guerre généralisée, à mon avis non. L’armée tunisienne est extrêmement vigilante et je ne pense pas qu’elle laisse des maquis se constituer. En revanche, on ne peut pas exclure une dérive qui rappellerait celles qu’ont connu certains pays d’Amérique centrale ou la Turquie des années 1980 avec des escadrons de la mort, des attentats. L’assassinat de Chokri Belaïd préfigure peut-être une évolution de ce type.
Le président centrafricain, François Bozizé, a nommé un nouveau gouvernement d’union nationale qui, conformément aux accords de sortie de crise, offre au Séléka plusieurs portefeuilles, dont celui, stratégique, de la Défense.
Le président centrafricain François Bozizé a nommé dimanche un nouveau gouvernement d’union nationale conformément aux exigences des rebelles du Séléka qui ont obtenu le poste-clé de la Défense, a annoncé la radio nationale.
Après plusieurs jours de tractations intenses, les rebelles ont obtenu le portefeuille stratégique de la Défense, attribué au président du Séléka, Michel Djotodia, également nommé premier vice-Premier ministre, tandis que le Premier ministre issu de l’opposition, Nicolas Tiangaye, s’est vu confier le ministère des Finances.
Les rebelles ont également obtenu les ministères de la Communication et des Forêts.
Le camps présidentiel a entre autres conservé les ministères des Affaires étrangères, l’Economie et la Sécurité publique.
A l’issue des négociations entre rebelles et pouvoir tenues à Libreville le 11 janvier, l’opposant Nicolas Tiangaye avait été nommé Premier ministre, et un nouveau gouvernement d’union nationale composée de toutes les parties (opposition, rebelles, camp présidentiel, anciens rebelles ayant signé les accords de paix et société civile) devait être nommé.
Le pouvoir avait notamment promis au Séléka l’attribution du ministère de la Défense.
Vendredi, la coalition rebelle du Séléka avait affirmé attendre la formation d’un gouvernement d’union nationale de transition, accusant le camp du président François Bozizé de faire de « la surenchère », pour conserver les ministères importants.
M. Bozizé avait déjà tardé plusieurs jours avant de nommer Nicolas Tiangaye Premier ministre, après l’accord de paix avec la rébellion Séléka arrivée aux portes de Bangui après une offensive entamée le 10 décembre.
Autour de Kofi Annan, ancien secrétaire général des Nations unies, s’est constituée une Commission composée de personnalités ouest-africaines décidées à combattre le trafic de drogue qui gangrène les Etats, les sociétés et les économies d’Afrique de l’Ouest.
Olusegun Obasanjo, ancien président du Nigeria assurera la présidence de cette structure de haut niveau qui compte un second ex-chef d’Etat en la personne de Pedro Pires (Cap Vert).
La Commission ouest-africaine pour la gouvernance, la sécurité et le développement dans le contexte de la lutte contre le trafic de stupéfiants travaillera avec des partenaires internationaux et régionaux, des gouvernements nationaux et des organisations de la société civile.
« Si rien n’est fait, le trafic illégal pourrait compromettre les progrès encourageants que les pays d’Afrique de l’Ouest ont réalisés en matière de renforcement de la démocratie et de développement humain et économique,» a alerté Kofi Annan.
La Commission se compose également du Dr. Idrissa Ba, professeur, Hôpital psychiatrique de Thiaroye, de Justice Bankole-Thompson, du Tribunal spécial pour la Sierra Leone, d’Alpha Abdoulaye Diallo, National Coordinator du Réseau Afrique Jeunesse, de Mary Chinery Hesse, du Panel des sages de l’Union Africaine, de Gilbert Houngbo, ancien Premier ministre du Togo, de Christine Kafando, co-fondatrice de l’Association Espoir pour Demain, d’Adeolu Ogunrombi, coordinateur du projet YouthRISE sur la réforme de politique de drogues au Nigeria et en Afrique de l’Ouest, de Mahmou Ould Mohamedou, professeur à l’Institut de Hautes Études Internationales et du Développement et Directeur du Programme sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord au Centre de Politique de Sécurité de Genève et la chanteuse malienne Oumou Sangaré.
En s’envolant pour le Mali, pour une visite rendue possible par l’éviction des rebelles djihadistes des villes du nord du pays, François Hollande a sans doute songé à un cruel précédent. Le 1er mai 2003, sur le pont du porte-avions nucléaire Abraham-Lincoln, le président George Bush avait annoncé la fin des « opérations majeures » en Irak, six semaines après son invasion par les troupes américaines.
Derrière le président, une banderole célébrait une « mission accomplie ». Vingt-trois jours plus tard, un décret de l’administrateur provisoire Paul Bremer entraînait la dissolution des forces armées et des services de sécurité irakiens. Une faute stratégique qui allait contribuer à plonger le pays dans un cauchemar dont il peine toujours à sortir, une décennie plus tard, et à épuiser les Etats-Unis.
Le 15 septembre 2011, après la chute de Tripoli, le président français, Nicolas Sarkozy, et le premier ministre britannique, David Cameron, s’étaient rendus à Benghazi, berceau de la rébellion contre Mouammar Kadhafi, que l’intervention franco-britannique avait sauvée du bain de sang quelques mois plus tôt. A l’époque, la Libye n’était pas sortie d’affaire. Elle ne l’est toujours pas.
Il faut s’en persuader : la mission française au Mali vient tout juste de commencer, et sur des bases rigoureusement contraires à ce qui était prévu. L’offensive des rebelles, début janvier, a contraint Paris à déployer ses soldats au sol, alors qu’il souhaitait initialement se limiter à aider une force africaine. Les opérations ont précédé un très théorique retour à l’ordre constitutionnel, dix mois après le coup d’Etat militaire du capitaine Amadou Sanogo, le 22 mars 2012. Normalisation politique qui aurait dû se conclure, au plus tard en avril, par une élection présidentielle.
La précipitation des événements est un terrible révélateur de l’état du Mali. A commencer par son armée, « groupement de fonctionnaires » vivant de trafics plus que de leur solde, selon le responsable malien Soumeylou Boubeye Maïga. Il faudra du temps avant que les troupes maliennes soient en état de défendre leur pays et de tenir tête à des rebelles qui se sont repliés sans combattre de Gao et de Tombouctou. Quant au retour à l’ordre constitutionnel, la reprise de contrôle des principales villes du Nord le rend possible sur la totalité du pays, mais les représailles imputées aux soldats maliens visant les collaborateurs présumés des djihadistes risquent de le compliquer politiquement.
D’autant que la résolution des Nations unies adoptée en décembre 2012 et qui prévoyait le déploiement de troupes africaines est catégorique sur le point à l’origine de la crise : les revendications autonomistes, sinon indépendantistes, des Touareg. Bamako est invité à mettre en place rapidement « un cadre de référence crédible » pour répondre « aux préoccupations de longue date des populations du Nord ». Les futures autorités maliennes y seront-elles prêtes ? Auront-elles un mandat en la matière ?
Par sa présence au Mali, le président français donne le coup d’envoi d’un processus incertain : la reconstruction d’un Etat. Les précédents comme l’Irak et la Libye en disent long sur l’ampleur de la tâche.
Après une phase de poules réussie, le Cap Vert ouvre le bal de ces quarts de finale de la CAN 2013 en défiant le Ghana, ce samedi à 16h à Port-Elizabeth. Pour leur première participation à ce stade de la compétition, les Requins Bleus essaieront d’évincer les Black Stars, prétendants au titre continental.
Les Requins Bleus à la quête d’un nouvel exploit. En terminant deuxième du groupe A devant le Maroc et l’Angola, le Cap Vert s’est qualifié pour les quarts de finale de la CAN 2013. Une première pour ce pays qui compte 500 000 habitants et ce dès sa première participation à la compétition continentale. Ça n’était jamais arrivé dans l’histoire de l’épreuve. Après avoir neutralisé, l’Afrique du Sud (0-0), le Maroc (1-1) puis avoir battu l’Angola (2-1), dans un derby lusophone inédit, les hommes de Lucio Antunes s’attaquent à un poids lourd du football africain le Ghana. Un obstacle qui va être difficile à passer mais les coéquipiers de Ryan Mendes ont des références solides qui peuvent les aider à bien négocier cette rencontre.
Faisant parti de ces bonnes surprises de cette édition sud-africaine avec le Burkina Faso et le Togo, le Cap Vert qui est pleine progression devra être au sommet de sa forme pour éliminer le Ghana. Le technicien local est conscient de qu’il attend ce samedi. « Le Ghana mérite le respect total. C’est une équipe très forte et très bien organisée. On a joué contre eux en novembre à Lisbonne et on n’a perdu que 1-0« , a-t-il déclaré en conférence de presse. Même si il respecte son adversaire du jour à juste titre, l’homme de 46 ans ne manque pas d’ambition et rêve de remporter la compétition. « Nous sommes sur notre chemin vers la fin et nous allons gagner cette CAN. Nous sommes plus que jamais confiants« , a-t-il confié.
Le Ghana sur sa lancée
Auteur d’une première partie de compétition correcte, le Ghana a finit en tête de sa poule. Les Black Stars sont en montée en puissance dans l’épreuve en commençant par un nul face à la RD Congo (2-2). Par la suite, les hommes de James Kwesi Appiah ont battu dans la douleur le Mali (1-0) et avec plus de maîtrise et de facilité le Niger (3-0). Ainsi comme la Côte d’Ivoire, le Ghana a tenu son rang de favori pour jouer en quarts de finale face à la surprenante sélection du Cap Vert.
Malgré la bonne prestation face au Mena, le sélectionneur ghanéen reste prudent face à cette formation invaincue. « Il y a quelques détails qui ne m’ont pas plu lors du dernier match (contre le Niger (3-0), ndlr). J’ai noté des cas d’indiscipline tactique et nous ne sommes encore qu’à 70% de nos possibilités. Ce ne sera pas simple contre une équipe physique et tactiquement très bien organisée« , a-t-il confié lors de la conférence de presse d’avant match. Rendez-vous donc ce samedi à 16h pour voir si les coéquipiers d’Asamoah Gyan ont bien saisi le message de leur coach.
Le gouvernement du Kenya va démarrer la construction d’infrastructures technologiques dans la ville de Konza.
Il s’agit, pour un début, d’un centre avancé de données de niveau 4. Il abritera tout le volume d’informations publiques. Il pourrait être le tout premier du genre une fois sera réalisé, dans environ trois ans.
Cette nouvelle infrastructure viendra compléter le centre de donnée de niveau 2 du gouvernement qui est déjà opérationnel, mais offrant des capacités minimales.
Ce projet de centre de donnés rentre dans le cadre de la vision de développement du Kenya qui inclut la construction d’une ville technologique à Konza, dans l’esprit de Palo Alto aux Etats-Unis.
En développant les services liés aux technologies de l’information et de la communication, le pays vise un effet de levier sur d’autres secteurs de l’économie.
Près de 4 milliards de tonnes de nourriture sont produites chaque année dans le monde, mais jusqu’à 2 milliards de tonnes ne sont jamais mangées, révèle une étude de l’Institut du génie civil basé à Londres.
Le chiffre est glaçant. La moitié de la nourriture produite chaque année dans le monde finit directement à la poubelle. En cause, des récoltes mal faites, des déficiences dans le stockage et le transport, ou l’irresponsabilité des distributeurs et des consommateurs.
«Un tel niveau de gaspillage est une tragédie qui ne peut continuer si nous voulons répondre avec succès et de manière durable à nos besoins alimentaires»,écrivent les auteurs de l’étude, de l’Institut du génie civil de Londres.
• 1,6 million de tonnes de fruits et légumes sont jetées chaque année par les distributeurs parce qu’ils ne correspondent pas aux critères de taille et d’apparence exigés par l’industrie agroalimentaire.
• De 30 à 50% de ce qui est acheté en supermarché finit à la poubelle. Les Français jettent en moyenne entre 20 et 30 kg de nourriture par an. Pour les auteurs de l’étude, ce gaspillage est la plupart du temps dû à la mauvaise compréhension des mentions «à consommer de préférence avant» et «date limite de consommation». La première est une indication de qualité, tandis que la seconde implique des risques pour la santé en cas de consommation après la date limite.
À l’inverse, dans les pays moins développés d’Afrique subsaharienne ou d’Asie du Sud-Est, le gaspillage est davantage lié à des récoltes mal effectuées ou à de mauvaises conditions de stockage.
• 180 millions de tonnes de riz sont perdues chaque année en Asie du Sud-Est à cause des mauvaises conditions de stockage.
Ces chiffres sont d’autant plus effrayants que l’ONU prédit l’arrivée en 2075 d’un pic de la population mondiale, à 9,5 milliards d’habitants, ce qui signifie qu’il faudra nourrir 2,5 milliards de personnes de plus.
Sommet FfD4 de Séville - Finance internationale Deux ans après le Sommet pour un nouveau Pacte financier mondial, qui s’est tenu à Paris en juin 2023,...