Times Magazine a présenté cette semaine sa liste des 100 personnes « les plus influentes » dans le monde.
Cinq Africains en font partie.
Les cinq ont en commun d’incarner un grand espoir.
Hassan Sheik Mohamud
L’actuel président de la Somalie a été choisi en septembre 2012 par une assemblée composée de députés élus et de chef traditionnels.
Hassan Sheik Mohamud est un chef d’Etat sous haute sécurité. Il a contre lui les terroristes shebas, mais aussi tous ceux qui ont largement profité d’une absence totale de gouvernement pendant plus de 20 ans et qui n’apprécient pas les mesures anti-corruption qu’il est en train de mettre en place au péril quotidien de sa vie.
Universitaire et militant de la société civile de longue date, M. Mohamoud est considéré comme un modéré qui pourrait rassembler les groupes politiques et les différents clans de Somalie. Une semaine après son élection, il était déjà victime d’un attentat, heureusement raté.
Bassem Youssef
En Egypte, l’émission de télévision de Bassem Youssef «El Bernameg », sur CBC, est très populaire et ses clips vidéo réunissent des audiences pouvant dépasser 100 000 vues par jour.
Bassem Youssef est un humoriste qui cause bien des soucis aux Frère musulmans au pouvoir en Egypte, après avoir été très en pointe lors du soulèvement contre le pouvoir d’Hosni Moubarak.
Des clips vidéo humoristiques diffusés avec succès sur Internet, ont conduit le procureur général d’Egypte, Talaat Abdallah, a ouvrir une enquête contre lui pour outrage au président Morsi. Mais les soutiens nationaux et internationaux qu’il a recueillis ont fait reculer les autorités.
Moncef Marzouki
Le chef de l’Etat tunisien est « un président libéral de gauchenommépar une assembléedominé par les islamistesdans lepays où a fleuri le premier printemps arabe » dit de lui Ayman Mohyeldin, journaliste américano-arabe de la chaîne NBC et ancien d’Al Jareera.
Militant des droits de l’homme, Moncef Marzouki a la rude tâche d’assurer un pont entre une Tunisie religieuse et conservatrice et une autre, laïque, progressiste et viscéralement attachée aux libertés, dont celles des femmes.
Joyce Banda
Joyce Banda est devenue, en avril 2012, présidente du Malawi suite au décès de Bingu wa Mutharika dont elle était devenue, bien que vice-présidente, une opposante farouche.
En dépit de cette situation exceptionnelle, le Malawi a préféré respecter sa constitution et laisser Mme Banda succéder à son adversaire.
A 61 ans, cette lauréate du prix Leadership Afrique 1997, ancienne secrétaire, fille de musicien, à mal démarré dans la vie. Femme battue par son premier mari, elle consacrera l’essentiel de ses efforts à lutter pour l’émancipation des femmes et l’éducation des filles. Depuis son arrivée au pouvoir elle a abrogé toutes les dispositions autoritaires de son prédécesseur et fait souffler un vent de liberté sur le Malawi.
Omotola Jalade-Ekeinde
Actrice, chanteuse, mère de quatre enfants et philantrope, Omotola Jalade-Ekeinde est la star de Nollywood, adulée par de nombreux Nigérians.
Vedette de la seconde industrie cinématographique du monde par le nombre de films produits (2500 par an), Omotola Jalade-Ekeinde est également très impliquée dans son organisation caritative, le programme « Omotola Youth Empowerment ». Appelée affectueusement OmoSexy par ses millions de fans, Omotola Jalade-Ekeinde aurait sans doute pu embrasser une carrière à Hollywood. Elle a choisi de rester au Nigeria, de tourner pour Nollywwod et de s’occuper des siens.
LE CAP, Afrique du Sud, dans le contexte concurrentiel mondial actuel, le recours à des sociétés de logistique, qui acheminent le courrier entre les différents pays dans des délais préétablis, devient de plus en plus nécessaire.
Partout en Afrique, les capacités des sociétés de logistique ont également évolué de façon exponentielle au cours des 20 dernières années et il est aujourd’hui de plus en plus courant de transporter à travers le continent des « colis » comprenant des animaux vivants, des aliments spécialement cuisinés ou des médicaments d’importance vitale.
Revenant sur l’année écoulée, Sumesh Rahavendra, Directeur marketing pour DHL Express en Afrique subsaharienne, affirme que l’augmentation des demandes de transport de divers animaux menacés mérite d’être signalée, ainsi que certaines demandes personnelles de clients.
« Un moment marquant en 2012 a été le déplacement de trois rhinocéros noirs menacés du Royaume-Uni jusqu’au parc national du Kilimanjaro en Tanzanie. Le voyage de 10 heures de l’aéroport britannique de Manston jusqu’en Tanzanie, avec une escale de ravitaillement en Italie, s’est déroulé à bord d’un Boeing 757 spécialement aménagé.
Les installations spéciales comprenaient des dispositifs de sauvetage ad hoc et des appareils de contrôle de la température de la cabine, et l’équipe de transfert incluait deux soignants de rhinocéros, deux ingénieurs aéronautiques et un vétérinaire spécialisé ». « Il est remarquable que nous utilisions nos capacités de logistique fondamentales pour soutenir des efforts de conservation aussi importants », affirme M. Rahavendra.
À l’échelle mondiale, DHL a aussi récemment livré deux tigres de Sumatra, l’un aux États-Unis et le deuxième en Australie, afin de participer à un programme international de reproduction. Avec moins de 300 tigres de Sumatra aujourd’hui en liberté, le zoo de Londres, ZSL London Zoo, espère élever les tigres dans le cadre d’un programme de soutien à la conservation plus vaste, et a eu recours à l’aide de DHL Express pour transporter ces animaux.
Outre les demandes susvisées, DHL a également reçu récemment plusieurs requêtes personnelles étonnantes.
Transport de.. Tigre !
Une demande personnelle particulièrement inhabituelle est venue du Nigeria, où un client a payé le prix d’un billet d’avion pour voyager avec un gâteau d’anniversaire d’Abuja à Lagos. Le montant du billet s’élevait à environ trois fois la valeur du gâteau. Le client a particulièrement mis l’accent sur le besoin de livrer le gâteau durant une période particulière de la journée, et était prêt à payer pour cela.
En 2012, un dîner entièrement préparé de cinq plats pour huit personnes pour une fonction au Zimbabwe a été transporté. Cela s’expliquait par le fait que certains aliments n’étaient pas disponibles dans ce dernier pays.
La société transporte également régulièrement divers types de matériel médical, en utilisant des produits et des processus spécialisés pour assurer leur viabilité.
« Nous assistons à un besoin de transport transfrontalier et continental accru pour des articles tels que des échantillons de tissus rares, des équipements médicaux d’urgence ou des organes », a expliqué M. Rahavendra. « Nous disposons d’une équipe dédiée qui gère ces types de cargaison (qu’il s’agisse de transporter un cœur de l’Europe jusqu’au Kenya pour une transplantation d’urgence, ou d’acheminer très rapidement une pièce pour un scanner médical important d’un bout à l’autre de la planète, pour réparer une machine ou, encore, comme je l’ai personnellement récemment vu, de transporter des échantillons de tissus d’ Afrique du Sud jusqu’aux États-Unis d’Amérique pour une opération destinée à sauver un petit garçon prénommé Juan souffrant d’une maladie dégénérative rare ».
Il explique que bien que la société ait répondu à beaucoup de demandes surprenantes et qu’elle transporte tout type de marchandises, allant des lions à des foies, il existe, toutefois, certaines restrictions régissant le transport express mondial.
« Nous travaillons avec les douanes et les autorités dans plus de 220 pays dans le monde entier, et chacune d’entre elles applique des régulations différentes concernant les produits que vous pouvez importer et exporter, et des restrictions associées à certains articles », explique-t-il. « Cela signifie que nous ne pouvons transporter n’importe quoi à n’importe quel prix, et que nous sommes soumis à des restrictions sur des articles tels que les bijoux, les métaux précieux, les armes à feu, ainsi qu’à des embargos spécifiques sur des produits dans certains pays ».
De telles restrictions s’appliquent également en vigueur pour protéger le réseau de la société et les civils en général. « Nous acheminons des centaines de millions de colis chaque année et cela implique des mesures de sécurité extrêmement strictes.
Bien que nous utilisions notre propre réseau dédié comptant 250 avions et plus de 30 000 véhicules pour acheminer des expéditions, nous avons aussi parfois recours à des avions commerciaux qui transportent des passagers.
En plus d’assurer la sécurité de notre propre réseau opérationnel par le biais de scanners, contrôles physiques, caméras, personnel de sécurité et une foule d’autres mesures appliquées chaque jour, nous sommes également responsables du bien-être de nos clients et des consommateurs en général, et nous prenons notre responsabilité très au sérieux ».
Si l’influence des loges du Nord reste vive sur le continent, les Africains cherchent désormais à faire entendre leur différence
Un désir de prendre les choses en main confirmé lors des récentes Rencontres de Kinshasa.
Qu’on se le dise, le mouvement « d’autonomisation » de la maçonnerie africaine est en marche. Tout a commencé en 2009 lors des Rencontres humanistes et fraternelles africaines et malgaches (Rehfram), à Casablanca, au Maroc, avec la volonté affirmée de favoriser la création d’obédiences nationales. « Il faut mettre fin au néocolonialisme en maçonnerie. Nous ne voulons plus abriter des succursales d’obédiences étrangères. Ces dernières doivent se concerter avec nos obédiences nationales et éviter d’installer localement des loges qui leur sont affiliées.
Quand un Africain est initié à l’étranger, il faut encourager son affiliation à une loge locale quand il rentre au pays », expliquait alors un grand maître. La recommandation, consacrée dans la déclaration de Casablanca, en 2009, s’adressait plus particulièrement aux obédiences du Nord, dont certaines, « afin d’exister, viennent débaucher nos frères qui quittent leur loge pour venir grossir les rangs des loges nouvellement affiliées ».
Quatre ans plus tard, à l’occasion de la 21e édition des Rehfram, qui s’est tenue à Kinshasa du 6 au 9 février dernier, certains francs-maçons africains ont une nouvelle fois rué dans les brancards en pointant du doigt les dérives qui entourent la franc-maçonnerie en Afrique (affairisme, fétichisme…). Pour eux, cette situation est liée, entre autres, aux initiations et aux créations tous azimuts de loges, sans que soient toujours respectées les règles maçonniques de base.
Particulièrement pointée du doigt, la Grande Loge nationale française (GLNF). « La plus affairiste de toutes, elle a initié des chefs d’État et leur a accordé tous les degrés en une seule cérémonie », affirme un frère. Des milieux où l’obtention d’un haut grade maçonnique doit se doubler d’un haut poste dans la vie civile. Et réciproquement.
La crise qui secoue la GNLF, après la décision de la Grande Loge unie d’Angleterre (GLUA), en septembre 2012, de lui retirer sa reconnaissance, pourrait bien remettre les pendules à l’heure. En attendant, elle a plongé les loges et les obédiences africaines qui lui sont liées dans l’expectative, voire dans le désarroi.
Alternative
Au sein des milieux maçonniques africains, on s’interroge aussi sur le « détournement » de la solidarité entre maçons du Nord et maçons du Sud au profit d’intérêts politiques et affairistes. Certains évoquent une « Françafrique maçonnique ». « Les réseaux de solidarité entre nos obédiences et celles du Nord existent. En soi, ce n’est pas condamnable.
Mais ils sont plus actionnés dans le cadre de l’affairisme que pour nous aider à lutter contre les dérives des pouvoirs en place », confie un Brazzavillois. Et ce dernier de demander à ses « frères du Nord » un appui plus soutenu et plus conforme aux valeurs de progrès et d’humanisme que prône la maçonnerie. Une exigence qui reflète les changements en cours sur le continent, où la volonté de tisser des rapports plus équilibrés entre États se fait jour et où les partenariats se diversifient.
Ainsi, à l’instar des relations qui se développent entre l’Afrique et des pays émergents, des liens pourraient se nouer entre maçons du Sud. « Le monde évolue. Si certains courants maçonniques du Nord ne comprennent pas nos aspirations, rien ne nous empêchera demain d’aller demander des patentes au Brésil, en Inde, voire aux États-Unis ou en Afrique anglophone », martèle un frère.
L’initiation de quelques frères en Afrique francophone par des loges de Prince Hall établies aux États-Unis, la présence de Brésiliens aux Rehfram et les quelques initiations d’Africains installés en Inde, bien qu’encore rares, témoignent de ces évolutions.
Des liens « spirituels » qui pourraient toutefois ne pas être totalement désintéressés, la franc-maçonnerie étant aussi au centre d’enjeux géopolitiques. Dans cette bataille, la Chine, plutôt hostile à la franc-maçonnerie, trop occidentale à son goût et considérée comme une menace pour son influence sur le continent noir, semble veiller au grain. Reste à savoir quelle offre « spirituelle », elle propose en échange. L’alternative pourrait venir de la sagesse chinoise, dont les vertus sont dispensées dans les instituts Confucius implantés en Afrique, qui ne servent pas qu’à enseigner le mandarin.
Par ailleurs, les participants des Rehfram souhaitent que celles-ci dépassent le cadre strictement philosophique voulu initialement. « Nous devons davantage aborder les questions sociétales qui touchent notre continent », estime un grand maître du Congo-Brazzaville. Un premier jalon a été posé avec la création, en 2010, lors des Rencontres tenues à Antananarivo (Madagascar), de l’ONG Humanisme et Initiatives des rencontres africaines et malgaches (Hiram), composée d’obédiences africaines. Elle a notamment pour missions de s’impliquer dans des oeuvres sociales et de plaider contre la guerre et pour la paix sur le continent. Bien qu’encore peu opérationnelle, hormis sur le plan caritatif, elle « nous permettra d’agir dans la cité », assure un frère béninois.
Cette année, à Kinshasa, une nouvelle avancée a eu lieu avec la diffusion d’un communiqué officiel sur le conflit en RDC.
Il invitait le Conseil de sécurité de l’ONU à modifier le mandat et les objectifs de la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la RDC (Monusco). Il encourageait aussi les « puissances maçonniques de par le monde à se mobiliser dans l’intermédiation et dans toute action humanitaire ».
Autant dire que l’accouchement de cette déclaration ne s’est pas fait sans douleurs. « On ne pouvait pas tenir nos rencontres dans un pays qui abrite un conflit et se taire. Il a fallu batailler pour convaincre tous les participants de se prononcer sur la question et se mettre d’accord sur le contenu de cette déclaration », confie un grand maître du Congo-Brazzaville.
À quand la prochaine étape ? En particulier la dénonciation de la corruption, de la mal-gouvernance, des modifications constitutionnelles et autres maux qui minent l’Afrique ? Bien que le débat sur ces questions existe, il sort rarement des petits cercles d’initiés. En particulier dans les pays où la collusion entre pouvoir en place, milieux des affaires et maçonnerie est une réalité tangible.
Pourquoi ? « Si on critique ouvertement ces pratiques très éloignées de nos valeurs, on risque d’avoir des problèmes. Et il faut bien avouer qu’on est un peu frileux. Néanmoins, il ne faut pas faire d’amalgame. Cette maçonnerie affairiste ne touche pas pour autant tous nos pays, car, en Afrique comme ailleurs, la maçonnerie n’est pas un bloc monolithique », insiste un maçon de Pointe-Noire. En Afrique de l’Ouest, les valeurs maçonniques seraient généralement plus respectées dans les loges. Ce qui ne serait pas le cas en Afrique centrale où, « l’argent du pétrole suscitant les convoitises, certains profanes se font initier dans l’espoir d’appartenir aux réseaux du pouvoir ».
Pour les « puristes », rien n’est désespéré, car « la franc-maçonnerie amène d’une manière ou d’une autre à s’interroger sur soi-même et à se perfectionner », souligne, optimiste, un grand maître. Elle favoriserait également une plus grande ouverture sur le monde, permettrait de débattre de sujets comme la laïcité et la mixité, et, via les Rehfram, encouragerait « le travail d’équipe avec des personnes que l’on ne connaît pas. Ce qui n’est pas courant chez nous ». Si l’horizon d’une maçonnerie « remise à niveau » et susceptible d’influer dans le bon sens sur l’avenir de la cité est encore lointain, les choses sont quand même en train de bouger.
Le continent africain est toujours à la traîne en termes de vitesses de connexion Internet et de nombre d’utilisateurs.
Les mises à jour d’Avril 2013 de l’indice Net Index confirment ce constat et révèlent que le pays d’Afrique où l’Internet est le rapide ne parvient à se classer qu’à la 69e position mondiale sur un panel 182 pays.
L’indice Net Index, calculé à partir de millions de résultats de tests récents via Speedtest.net, compare et classe les vitesses de téléchargement des consommateurs du monde entier.
La valeur de l’indice correspond à « la moyenne mobile en Mbps (mégabits par seconde) au cours des 30 derniers jours pour une distance moyenne entre le client et le serveur inférieure à 300 miles ».
Au 05 mars 2013, la moyenne mobile mondiale est de 13,08 Mbps. Bien que l’on constate que les vitesses de téléchargements ont progressé en Afrique depuis l’année dernière, la moyenne mondiale a aussi connu une amélioration par rapport au mois d’août 2012.
Hong Kong reste en tête du classement mondial grâce une vitesse de téléchargement Internet qui fait rêver avec 45,57 Mbps en moyenne.
La Grande-Bretagne et la France sont respectivement à 19,34 Mbps (24e) et 16,29 Mbps (32e). Les pays africains sont encore tous bien au-dessous de ces niveaux.
Le classement de la rapidité de l’Internet en Afrique:
Rwanda : 1er en Afrique, 69e mondial, 7,43 Mbps
Le Rwanda, qui gagne 3 places depuis l’année dernière, détrône Madagascar avec une vitesse de téléchargement moyenne de 7,43 Mbps. 3.566 adresses IP uniques ont été testées entre le 04 février et le 05 mars 2013. Le pays doit son amélioration aux efforts de MTN RwandaCell dont les utilisateurs téléchargent plus rapide à une vitesse de 4,44 Mbps contre 1,25 Mbps.
Madagascar : 2e en Afrique, 76e mondial, 7,02 Mbps
La grande île se maintient et propose toujours des vitesses Internet bien au-dessus de celles disponibles dans la plupart des pays africains. Le pays perd une place par rapport à l’année dernière mais reste toujours bien mieux classée que les poids lourds Africains comme l’Afrique du Sud et le Nigeria qui enregistrent des vitesses de téléchargement respectives de 3,86 et 2,37 Mbps. Madagascar est 76e mondial selon les résultats des tests sur 9.978 IP uniques entre le 04 février et le 05 mars 2013. Dans la capitale, Antananarivo, la vitesse moyenne a bondi de 2,12 Mbps à 6,85 Mbps par rapport au mois d’août 2012. Le fournisseur de services Internet Data Telecom Service offre les services les plus rapides avec une vitesse moyenne de 7,45 Mbps.
Ethiopie : 3e en Afrique, 87e mondial
Les résultats ont été obtenus en analysant les tests sur 3.189 IP uniques entre le 6 novembre 2012 et le 5 mars 2013. Le pays doit sa 3e place africaine à son FAI Ethio Telecom qui offre une vitesse moyenne de téléchargement exceptionnelle en Afrique de 16,80 Mbps.
Ghana : 4e en Afrique, 88e mondial, 5,34 Mbps
Le Ghana se classe 4e en Afrique de justesse derrière l’Ethiopie avec une vitesse de téléchargement de 5,34 Mpbs. 234.707 tests ont été réalisés par Net index sur 49.497 IP uniques entre le 04 février et le 5 mars 2013. Le pays réalise ainsi une ascension de 6 places dans ce Top 10 africain par rapport au mois d’août 2012 grâce à l’opérateur Scancom Ltp qui propose une vitesse de téléchargement moyenne de 9,14 Mbps. La capitale Accra enregistre une vitesse moyenne supérieure à la moyenne nationale avec 6.21 Mbps.
Libye : 5e en Afrique, 90e mondial, 5,18 Mbps
La Libye reste à la 5e place du classement africain avec une vitesse moyenne de téléchargement de 5,18 Mbps, en hausse par rapport aux observations de l’année dernière à 4.27 Mbps. Net Index a effectué 18.155 tests au total sur 1.897 adresses IP uniques dont 1.009 sont utilisées pour l’indice actuel.
Mali : 6e en Afrique, 95e mondial, 4,87 Mbps
Le Mali rentre dans le top 10 et gagne 63 places mondiales avec une vitesse Internet de 2,87 Mbps contre 1,64 l’année dernière. La hausse est confirmée dans la capitale Bamako où les téléchargements se font en moyenne à une vitesse de 4,06 Mbps. L’opérateur Orange Mali, propose une vitesse Internet assez décevante à 2,85 Mpbs en moyenne selon les observations de Net index sur 1.083 adresses IP.
Kenya : 7e en Afrique, 96e mondial, 4,83 Mbps
A partir des 83.520 adresses IP uniques testées au Kenya, le pays pointe à la 96e position de la liste globale, avec une vitesse de téléchargement moyenne de 4,83 Mbps ; en légère progression par rapport aux 4,32 Mpbs de l’année dernière. La capitale, Nairobi, illustre bien cette mesure à l’échelle nationale avec 4,89 Mbps. Parmi la vingtaine de FAI testés Global Web Intact arrive en tête avec une vitesse moyenne de 14,92 Mbps, suivi par JTL-Internal-Use avec 9,77 Mbps. Les vitesses de téléchargement les plus basses ont été relevées sur les connexions offertes par le Norfolk Hotelà 0,97 Mbps en moyenne.
Cap-Vert : 8e en Afrique, 100e mondial, 4,67 Mbps
Ce petit pays se classe à la 100e position mondiale. Les résultats ont été obtenus en analysant les données de tests effectués entre le 4 février et le 05 mars 2013 où 5.728 IP uniques ont été évaluées via 17.243 essais dont 448 utilisés pour l’indice actuel.
Réunion : 9e en Afrique, 101e mondial, 4,55 Mbps
L’île de la Réunion est à la 101e place mondiale des pays où l’Internet est le plus rapide en termes de vitesse de téléchargement. Neuvième de ce top 10 africain, le pays doit sa place à l’opérateur CEGETEL qui fournit des connexions à 6,59 Mbps contre 0,89 Mbp par France Telecom. La ville de Saint Denis offre des vitesses de téléchargement supérieures à la moyenne nationale avec 5,10 Mbps.
Zimbabwe : 10e en Afrique, 106e mondial, 4,43 Mbps
Ce pays, voisin de l’Afrique du Sud, se classe 106e à l’échelle mondiale et figure toujours dans le Top 10 africain même s’il perd 7 places et 1,32 Mbps en vitesse de téléchargement. 6.496 IPs uniques ont été testées entre le 04 février et le 05 mars 2013. Powertel Communications (Zimbabwe) et Telone PVT Ltd tirent l’indice vers le bas avec leurs vitesses moyennes respectives de 0,83 Mbps et 0,91 Mbps.
L’Afrique du Sud domine largement le palmarès avec 20 établissements dans le top 100, dont les 5 premières places. L’Egypte suit de très près avec 18 universités classées.
Viennent ensuite le Maroc, l’Algérie, le Nigeria et le Kenya qui présentent des performances très semblables. Ils sont suivis par la Tunisie et la Ghana.
Parmi les grands absents de ce palmarès, il y a la zone CEMAC qui ne compte aucun établissement classé dans ce top 100, de même que la Côte d’Ivoire et la RD Congo.
A noter également qu’en dépit de leurs moyens financiers conséquents, l’Angola et la Libye ne disposent d’aucun établissement dans le top 100, contrairement à des pays aux revenus modestes comme le Burkina Faso, Madagascar ou la Mauritanie.
Il est à remarquer que l’Ile Maurice, qui affiche de grandes ambitions dans le secteur de la formation de cadres et de dirigeants africains, ne compte qu’un seul établissement classé. On aurait également pu attendre de la France une meilleure place pour l’Université de la Réunion qui ne se hisse qu’au 34eme rang africain.
Le palmarès par pays
1) Afrique du Sud
20 universités dans le top 100. Classement médian 34.
1 University of Cape Town – 2 University of South Africa – 3 University of Pretoria – 4 Universiteit Stellenbosch – 5 University of the Witwatersrand – 8 University of KwaZulu-Natal – 11 Rhodes University – 12 University of the Western Cape – 14 University of Johannesburg – 22 Universiteit van die Vrystaat – 25 North-West University – 27 Nelson Mandela Metropolitan University – 42 Cape Peninsula University of Technology – 43 University of Zululand – 52 University of Fort Hare – 73 Durban University of Technology – 76 Tshwane University of Technology – 88 University of Venda – 89 Central University of Technology – 97 University of Limpopo.
2) Egypte
18 universités dans le top 100. Classement médian 48
7 Cairo University – 9 The American University in Cairo – 13 Mansoura University – 16 Assiut University – 18 Zagazig University – 26 Alexandria University – 30 The German University in Cairo – 34 Ain Shams University – 36 Tanta University – 41 Helwan University – 66 Benha University – 68 Al-Azhar University – 69 Fayoum University – 72 Minoufiya University – 84 Minia University – 92 Suez Canal University – 94 Misr International University – 100 Modern Sciences and Arts University
3) Maroc
8 universités dans le top 100. Classement médian 54
20 Université Mohammed V – Agdal – 45 Université Cadi Ayyad – 46 Al Akhawayn University – 51 Université Hassan II – Casablanca – 53 Université Abdelmalek Essadi – 60 Université Mohammed V – Souissi – 67 Université Hassan II – Mohammedia – 90 Université Ibn Tofail
4) Algérie
8 universités dans le top 100. Classement médian 56
29 Université des Sciences et de la Technologie Houari Boumediène – 47 Université d’Alger – 48 Université Mentouri de Constantine – 49 Université Badji Mokhtar de Annaba – 50 Université d’Oran – 64 Université de Batna – 78 Université Abou Bekr Belkaid Tlemcen – 87 Université Mouloud Maameri de Tizi Ouzou
5) Nigeria
8 universités dans le top 100. Classement médian 58
23 University of Ibadan – 31 Obafemi Awolowo University – 35 University of Lagos – 54 Ahmadu Bello University – 58 University of Ilorin – 71 University of Benin – 95 University of Jos – 96 University of Maiduguri
6) Kenya
7 universités dans le top 100. Classement médian 60
17 University of Nairobi – 44 Strathmore University – 56 Jomo Kenyatta University of Agriculture and Technology – 61 Kenyatta University – 77 United States International University – 80 Egerton University – 85 Moi University
7) Tunisie
5 universités dans le top 100. Classement médian 76
70 Université de la Manouba – 74 Université de Tunis El Manar – 75 Université de Carthage – 81 Université de Gabès – 82 Université de Sousse
8) Ghana
3 universités dans le top 100. Classement médian 51
21 University of Ghana – 38 Kwame Nkrumah University of Science and Technology – 93 University of Cape Coast
9) Tanzanie
2 universités dans le top 100. Classement médian 52
6 University of Dar es Salaam – 98 The Hubert Kairuki Memorial University
10) Ethiopie
2 universités dans le top 100. Classement médian 61
24 Addis Ababa University – 99 Jimma University
11) Soudan
2 universités dans le top 100. Classement médian 60
59 Sudan University of Science and Technology – 62 University of Khartoum
12) Namibie
2 universités dans le top 100. Classement médian 71
63 University of Namibia – 79 Polytechnic of Namibia
15 pays avec un seul établissement dans le top 100
Les sept Français enlevés en février dans le nord du Cameroun sont libres !
« Ils sont tous sains et saufs », a dit Ferdinand Ngoh Ngoh, le secrétaire général de la présidence camerounaise, ajoutant que les sept membres de la famille avaient été remis aux autorités camerounaises hier soir. L’annonce a été confirmée par le président Biya à la radio nationale.
L’Élysée confirme la libération des sept Français enlevés en février au Cameroun par Boko haram. Ils sont « tous en bonne santé ».
Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui est sur place, annonce que la famille sera « le plus vite possible rapatriée en France ».
Il a également déclaré qu’« ils sont extrêmement heureux et en forme ».
Notre envoyé spécial Christian Locka à enquêté sur place:
Du Cameroun au Nigeria, la difficile chasse au Boko Haram
Armes lourdes et légères, check-points, interpellations…après le rapt de sept touristes français par la secte islamiste Boko Haram, les armées nigérianes et camerounaises ont intensifié la croisade contre les terroristes pour protéger les populations et retrouver les otages. Sous équipées et corrompues, elles se heurtent aux populations qui refusent de coopérer par crainte de représailles. Reportage.
Il n’a rien oublié de la scène inhabituelle. «Des hélicoptères de l’armée survolaient le village pendant que les voitures 4X4 allaient dans tous les sens. Parmi les militaires, il y avait des blancs aussi. On fouillait les cars de transport. Des villageois ont été interrogés. Certains se sont enfermés chez eux par crainte. Les plus courageux cherchaient à savoir ce qui n’allait pas», se souvient Simon. Assis dans sa cabine téléphonique de fortune ce 19 février 2013, le bonhomme reçoit dans la foulée une visite surprise. Des militaires fouillent son téléphone portable. Ils sont à la recherche des appels émis vers le Nigeria après l’enlèvement de sept touristes français par la secte islamiste nigériane Boko Haram à Dabanga, une localité de l’extrême-nord du Cameroun. « Ils n’ont rien trouvé», se réjouit-il.
Près de deux mois plus tard. Dabanga, le village natal de Simon, tente de revivre comme auparavant. Il est 18 heures. Les derniers rayons du soleil disparaissent à l’horizon. Des paysans trainent leurs ânes chargés de sacs de mil. Les petits commerçants ruent sur les passagers des cars soumis au contrôle de la Douane. Mais tout cela ne convainc pas encore Abdoulaye, un notable. «Nos mouvements sont discrètement surveillés par les forces de l’ordre. Elles craignent que les malfaiteurs nous infiltrent comme les ravisseurs ont fait avant d’enlever les français. La nuit, il n y a pas de couvre feu mais on dort tôt parce que les militaires peuvent te confondre à un terroriste. On comprend vraiment que rien ne sera plus comme avant », me confie t-il, l’air inquiet.
Abdou a raison. Inquieté pour la première fois par le terrorisme, le Cameroun a lancé la contre-attaque à Dabanga. A la brigade du coin, les gendarmes ne sont plus les seuls occupants. A visages découverts ou cagoulés, des éléments du Bataillon d’intervention rapide(Bir), une force militaire spéciale, armés de fusils mitraillettes, de grenades, de lance-roquettes et des munitions en bandoulière, investissent les lieux. Partis des différentes bases à travers le pays, ces commandos ont la mission de neutraliser les terroristes. A bord des pick-up, ils patrouillent sur le bitume dégarni de l’axe Maroua-Kousseri jusqu’à Amchidé à la frontière nigériane. En chemin, des équipes mixtes constituées de gendarmes et policiers effectuent des contrôles de routine d’identification des passagers. Ici, la fouille est expressément absente pour des raisons de rackets. «Si tu as 1000 f cfa, donne-lui. Sinon, on va passer la nuit ici », lance froidement un passager à un tchadien qu’un policier vient de faire descendre du car pour, dit-il, un sauf conduit illisible. Ainsi dit, ainsi fait.
Des centaines de kilomètres incontrôlés
Après l’enlèvement des touristes français, la sécurité de certains ressortissants de l’hexagone a été renforcée. C’est le cas à l’Alliance Française de Garoua, la capitale de la région du nord, où des gendarmes montent la garde. Il en est de même autour de certains sites touristiques. Mais ces mesures de dissuasion prises à l’intérieur n’effacent pas le souci du contrôle des frontières. Notamment la savane parsemée d’arbustes qui s’étend à perte de vue sur des centaines de kilomètres entre les postes frontières.
Ces zones qui échappent à tout contrôle des forces de sécurité font le bonheur des terroristes et des trafiquants. Inquiétant. «Nous devons travailler nuit et jour avec des hélicoptères, disposer de plus de véhicules, d’hommes et de munitions pour pouvoir contrôler ces étendues inhabitées.
L’Etat ne dispose pas assez de moyens», m’explique, sous anonymat, une source militaire. Qui ajoute « c’est pourquoi nous demandons aux populations de collaborer en dénonçant tout suspect ». L’aveu d’impuissance est à peine voilé. A Doblé, un village camerounais, je tombe sur des motos qui faufilent au quotidien avec des passagers à travers la savane jusqu’à Bama, une localité de l’Etat du Borno au Nigeria, sans être aperçus par les forces de sécurité des deux pays.
Devant les immenses zones poreuses, le Nigeria ne fait pas mieux. A bord d’une Peugeot 504 long châssis, je quitte Banki, premier village nigérian frontalier de l’extrême nord du Cameroun. Sur le chemin de Maiduguri, capitale de l’Etat du Borno, on trouve une dizaine de check-points faits tantôt de sacs ou de fûts bourrés de sable, tantôt de troncs d’arbres secs. Ils sont tenus par des éléments en treillis de la Joint Task Forces (jtf), une force mixte composée de policiers et de militaires. Ces hommes et femmes doivent combattre le terrorisme au nord Nigeria. Casques visées sur la tête, mitraillettes ou kalachnikovs au poing, gilets pare-balles et sacs à dos chargés.
Chaque soldat traine environ 50 kg sur lui. Au dessus des véhicules 4×4 aux vitres fumées, des lance-roquettes et des mitraillettes à la portée des éléments prêts à dégainer. « Il n’est pas bon d’avoir affaire à ces gens. Ils peuvent te tuer si tu ne fait pas ce qu’ils veulent », me conseille le chauffeur. La crainte se justifie. Certaines forces de sécurité exécutent parfois des innocents sans sommation ni procès. Des défenseurs des droits de l’homme et la presse condamnent, le gouvernement fédéral ne bronche pas. Comme au Cameroun, le dispositif sécuritaire se déploie sur les axes. Les zones de savane, elles, restent orphelines.
Une prime de 3200 nairas par soldat
Le contrôle des voitures se déroule en langue Hausa, la plus parlée dans la région. Pour booster le moral des troupes, l’Etat, apprend t-on, verse à chaque soldat au front, une prime quotidienne de 3200 Nairas, soit 10.000 fcfa. Insuffisant pour stopper les rackets. « Bonjour chef », lance le chauffeur au militaire cagoulé en lui tendant de la main gauche un billet de 5O nairas, la devise locale. « Quand ils ont le visage caché, ils ne parlent pas beaucoup. On sait déjà ce qu’il faut faire». Au Nigeria, double champion du monde de la corruption comme le Cameroun, la gangrène est un mode de vie.
Elle est souvent à l’origine des scandales jusqu’au sommet de l’Etat mais continue à se pratiquer à ciel ouvert. Deux heures de route plus tard, nous voici à Maiduguri. Mendicité, promiscuité, sol desséché souvent sans électricité, la ville ne paie pas de mine. Pourtant, elle fait régulièrement l’actualité avec ses attentats, ses enlèvements, ses assassinats.
C’est ici que Muhamed Yusuf, un musulman trentenaire, fonde la secte Boko Haram pour exiger l’application de la charia. Avant sa mort en 2009, la secte est passée de la revendication pacifique à la lutte armée. Plus de 3000 morts dejà malgré le couvre feu entre 21 heures et 5 heures. «On épie tout le monde. Si quelqu’un t’indexe comme un suspect, tu vas certainement mourir », m’explique un étudiant. Dans les quartiers ou en pleine ville, pas un pas sans tomber sur les forces de sécurité en tenue ou en civil.
Début mars, Goodluck Jonathan, président du Nigeria, a effectué sa toute première visite dans la ville sinistrée sous une haute sécurité. Deux semaines sont passées. Des chars de guerre occupent encore les rues. Au Nigeria, l’arsenal contre le terrorisme n’est plus seulement sécuritaire. Le senat fédéral vient de voter une loi condamnant à mort quiconque est jugé coupable d’actes terroristes. Des centaines de présumés membres de la secte croupissent dans les unités de police de Maiduguri en attente de jugement. Beaucoup ont été tués par les forces de sécurité à l’insu de leur famille. « Nous avons cherché notre frère pendant huit mois avant d’apprendre à travers un de ses amis qu’il a été tué par la police. On disait qu’il est terroriste alors qu’il n’était rien », raconte, les larmes dans la voix, un habitant.
Les islamistes refusent de négocier
Les officiels aboient en appelant au calme, Boko Haram passe avec sa caravane de terreur dans des localités du nord. Les revendications des islamistes qui au départ tournaient uniquement autour de la loi islamiste commencent à changer. «Les enlèvements démontrent par exemple qu’ils ont un besoin d’argent pour pouvoir tenir longtemps face à la puissance de feu de l’armée. Sur ce plan, Boko Haram est sur les pas de Ansaru, ses dissidents.
Il y a également la revendication politique qui serait apaisée avec le retour aux pouvoir d’un nordiste. Plusieurs fois, le président Goodluck a tendu la main aux islamistes pour que la paix revienne. Il se heurte toujours au refus de négocier. Les populations témoins ou victimes des exactions de l’armée refusent de coopérer avec l’Etat pour retrouver les cachettes des terroristes parce qu’elles craignent pour leur sécurité », m’explique Alabura Danjuma, enseignant à l’université de Maiduguri.
Le Nigeria et le Cameroun, qui partagent une frontière commune de 2000 kilomètres, ont signé le 28 fevrier 2009 à Abuja un accord bilatéral pour sévir contre le terrorisme et la piraterie maritime.
En 2012, le Cameroun a livré à la police nigériane une centaine de membres présumés du Boko Haram interpellés sur son sol. Mais, ce n’est pas assez comme en témoigne le rapt des touristes français. Désormais, le pays de Paul Biya, handicapé par une armée sous équipée et corrompue, rejoint au front son géant voisin qui, depuis quelques années, tente de défier les terroristes sans résultats probants.
15millions de FCFA soit 22 000 euros, c’est la somme que réclamerait chaque combattant de la Séléka à Djotodia avant de se retirer de la République Centrafricaine.
Après avoir dévasté toute l’étendue du territoire, les éléments incontrôlés de la Séléka ont emporté de force les biens des centrafricains vers le Tchad et le Soudan.
La Séléka a pillé et détruit les bureaux d’achat de diamant et or dans les zones minières du Nord-Est, elle a arraché aux usagers, aux opérateurs économiques, aux religieux et aux ONG leurs engins roulants. Si on rajoute les dégâts que ces barbares ont occasionné dans la seule capitale Bangui, on pourrait évaluer en milliard de FCFA la valeur des biens détournés et emportés dans des destinations inconnues.
C’est dire que les financiers de la Séléka avaient d’autres visées que de prétendre vouloir libérer la Centrafrique du joug Boziziste. Bozizé ayant fui depuis le 24mars, les dispositions auraient du être prises pour sécuriser le pays et surtout la capitale qui concentre toutes les décisions.
Le Tchad a une attitude coupable pour n’ avoir pas tenté d’aider les nouvelles autorités à neutraliser ces bandits. La France a laissé faire.
Les Centrafricains d’où ils se trouvent devraient dorénavant compter sur eux mêmes, que d’attendre les puissances extérieures pour bénéficier d’une protection ou d’une quelconque libération. Bozizé a pactisé avec le Tchad pour parvenir à son but: la prise du pouvoir. De son hôtel climatisé à Yaoundé, il doit maintenant regretter d’avoir associé des troupes étrangères à sa conquête eu égard à la destruction actuelle de son pays.
La RCA étant totalement ravagée, elle nécessite une refondation et c’est le moment d’associer tous les centrafricains à cette œuvre salvatrice. Beaucoup de Centrafricains ne formulent jamais de propositions relatives à la mise en place d’ un état de droit mais préfèrent critiquer ceux qui prennent le risque de dénoncer tout ce qui porte atteinte à la dignité humaine.
En France par exemple, les Centrafricains sont actifs sur les réseaux sociaux quand il faut critiquer, mais ne sortent pas de leur maison pour répondre aux appels à la marche ou des manifestations de masse pour se faire entendre.
L’heure n’est plus à solitude, l’heure est au rassemblement et la recherche des solutions idoines pour permettre à ce pays de sortir de la misère et de mettre en place des institutions fortes.
La paix n’ayant pas de prix, les autorités n’ont plus le temps d’attendre la refondation des Forces Armées Centrafricaines pour agir, elles doivent négocier la prime de la destruction que demande la Séléka au plus vite. Cette main tendue en dépit de l’humiliation subie par le peuple centrafricain, préserverait beaucoup de vies humaines.
On connaît donc désormais la liste officielle des films en compétition lors du 66e festival de Cannes, qui s’ouvre le 16 mai et bonne surprise, l’Afrique est présente.
Dix-neuf films vont ainsi concourir pour la fameuse palme d’or.
Dans la sélection présentée ce jeudi 18 avril par Gilles Jacob, le président de cette édition 2013 et Thierry Fremaux, le directeur du festival de Cannes, l’on note la présence de Grigris du réalisateur tchadien, Mahamat-Saleh Haroun.
Le cinéaste défendra les couleurs de son pays, et comme le souligne fort justement RFI, celles de tout le continent africain.
RFI rappelle que Mahamat-Saleh Haroun «fait un retour remarquable à Cannes, après sa percée spectaculaire de 2010». En effet, il y a trois ans, le cinéaste avait été couronné du prix du jury avec son film Un Homme qui crie.
Grigris, quant à lui, «raconte l’histoire d’un jeune de 25 ans qui se rêve en danseur. Petit détail, sa jambe est paralysée et il doit se débrouiller comme il peut pour réaliser son rêve et sauver en même temps son oncle, tombé gravement malade».
L’Afrique croise les doigts et caresse déjà le rêve d’une palme d’or.
Le chiffre est impressionnant: 1 milliard de dollars ont été investis par le Nigeria pour construire plusieurs incubateurs dont deux seront opérationnels cette semaine à Lagos et à Calabar.
L’objectif de ces incubateurs technologiques est de faire émerger d’ici 2015, 25 start-up et PME de classe internationale dans le secteur des TIC et de renforcer la contribution de ce secteur au PIB du Nigeria (PIB 2011 : 239 milliards $, Population : 162 millions).
Omobola Johnson (photo), ministre des nouvelles technologies souhaite reproduire le succès de l’industrie du logiciel indien qui génère chaque année 50 milliards $ de valeur ajoutée. « L’objectif du ministère d’ici 2015 est de développer des compétences et du savoir faire national pour créer des emplois et soutenir l’industrie. Pour atteindre cet objectif, nous nous concentrerons sur les logiciels, le développement des applications mobiles, l’esprit d’entreprise des TIC et de l’innovation » a indiqué Omobola Johnson.
Ces centres seront gérés par Information Technology Development Accelerator Entrepreneurship (iDEA) avec une focalisation sur le développement d’applications mobiles, de logiciels de gestion d’entreprise,
Le pays le plus peuplé d’Afrique compte 44 millions d’utilisateurs d’internet dont 54% utilisent l’internet mobile. L’industrie du logiciel pèse déjà plus de 6 milliards $ au Nigeria.
Rencontre avec l’Association African Business Club à Paris pour la présentation de « Forum Elit 2013 » le salon du recrutement des talents pour l’Afrique.
Elsa Nantchouang, Responsable du Forum Elit’2013, étudiante en MSc. in Management à l’ESSEC Business School à Paris.
Info-Afrique: Quelles sont les actions de l’African Business Club ?
Elsa Nantchouang: L’African Business Club est un réseau associatif composé de jeunes professionnels et étudiants, dont le but est de fournir un cadre de réflexion et d’action autour de problématiques relatives au développement économique du continent africain.
L’action de l’ABC est structurée autour de plusieurs axes : nous contribuons à la diffusion d’informations et à la promotion du continent africain à travers l’organisation de conférences bimestrielles sur des secteurs d’activités porteurs; nous encourageons les initiatives entrepreneuriales en récompensant des projets de création d’entreprise en Afrique qui se distinguent par leur caractère innovant, grâce au concours ABC Innovation dont l’édition 2013 a été lancée et sera clôturée le 30 avril prochain.
Enfin, nous organisons tous les ans le Forum Elit’, un salon de recrutement à destination de l’Afrique. Des détails sur nos activités sont disponibles sur notre site web africanbusinessclub.org
Info-Afrique: Vous organisez le 27 avril prochain l’édition 2013 de ce forum. Quel en est l’objectif ?
Elsa Nantchouang: Le Forum Elit’ est une manifestation de l’engagement de l’African Business Club en faveur de l’emploi en Afrique. L’objectif de cet événement est de faciliter la rencontre entre d’une part des entreprises opérant en Afrique et à la recherche de managers pour rejoindre leurs équipes locales et d’autre part des professionnels qualifiés, africains ou non, qui souhaitent profiter des opportunités dont regorge le continent africain. Elit’ est également un espace de rencontres et d’échange entre les différents acteurs qui créent de la valeur en Afrique.
Quels seront les secteurs représentés ? Quel est le public cible ?
Elsa Nantchouang: Cette année nous recevrons des multinationales ayant des filiales en Afrique et couvrant différents secteurs : l’énergie, l’équipement et la construction avec notamment Bouygues, SPIE, Tractafric Equipment… ou la finance, les assurances et le conseil avec IFC (Groupe Banque Mondiale), Ascoma, PwC ou Orabank.
Ces entreprises recherchent des candidats de tous profils, ingénieurs, issus d’école de commerce ou universitaires, avec en moyenne deux à trois ans d’expérience. Les participants auront aussi l’occasion d’échanger avec plusieurs cabinets de recrutement dont Michael Page Africa. L’inscription est gratuite et ouverte à tous sur le site web africanbusinessclub.org.
Mélissa Etoke Eyaye, Coordinatrice évènementiel de l’ABC (Responsable du Forum Elit’2011), consultante dans un cabinet en management des systèmes d’information.
Info-Afrique: Lors de cette journée vous organisez une conférence sur le capital humain. Qu’est ce qui a motivé le choix de ce sujet ?
Mélissa Etoke Eyaye: Cette conférence fait partir intégrante du Forum Elit’ organisé le 27 Avril prochain par l’ABC.
A travers le thème « De la véritable richesse des nations : le capital humain, moteur de la croissance inclusive en Afrique », cette rencontre abordera les problématiques liées à la valorisation du capital humain sur le continent.
En effet, même si les taux de croissance enregistrés par les économies africaines attestent des nouvelles dynamiques en marche, force est de constater que les fruits de cette croissance ne sont pas également répartis. De plus, l’Afrique est un continent jeune : près de la moitié des Africains a moins de 15 ans et à horizon 2040, 1,1 milliards d’africains seront en âge de travailler. Il apparait donc nécessaire de réfléchir à comment capitaliser sur cette ressource incontournable.
Cette conférence illustre la volonté de l’ABC de réunir un panel diversifié d’intervenants afin d’identifier les acteurs, leviers et stratégies pouvant contribuer à développer efficacement le potentiel des africains pour une croissance soutenue et également partagée en Afrique.
Info-Afrique: Quel est le public visé ?
Mélissa Etoke Eyaye: Cette conférence est gratuite et libre d’accès. Nous visons donc un public aussi large et diversifié que possible, curieux et intéressé par la problématique abordée.
Info-Afrique: Comment capitaliser sur les conclusions tirées de cette rencontre ?
Mélissa Etoke Eyaye: Nous souhaitons adopter une démarche la plus pragmatique possible, à savoir proposer aux 3 acteurs majeurs de la création et de la valorisation du capital en Afrique la clé de répartition du rôle qu’ils ont à jouer.
A travers leur expertise et leurs retours d’expériences nos intervenants proposeront des éléments de réflexions et plans d’action qui seront consolidés dans une note publiée à l’issue de la conférence.
En 2003 sur l’initiative de certains étudiants de l’ESCP Europe, l’African Business Club (ABC) a été lancé afin de créer un espace de réflexion sur des problématiques du continent Africain.
En 2004, il a commencé à intégrer des cadres et des étudiants d’autres universités et grandes écoles françaises.
Aujourd’hui l’ABC est un réseau d’élites de l’Afrique de demain.
OBJECTIFS
L’ABC a cinq principaux objectifs qui sous-tendent et orientent son action :
Développer un réseau de cadres et d’intellectuels sensibles aux problématiques du continent Africain,
Favoriser la réflexion et les échanges au sein de ce réseau,
Fédérer les potentiels et faciliter l’accès a l’information (production d’études ou articles, diffusion d’informations pratiques). La diversité des profils des membres est un levier pour l’atteinte de cet objectif.
Contribuer au développement de l’Afrique et mener a bien des actions caritatives dans le but de sensibiliser la jeunesse africaine.
Promouvoir une meilleure image de l’Afrique en mettant en exergue toute sa richesse et ses potentialités.
Afin d’atteindre ces objectifs, l’association organise un ensemble d’activités en mettant à contribution aussi bien ses membres que des professionnels et des experts des questions Africaines.
WASHINGTON, le 15 avril 2013 – La croissance économique en Afrique subsaharienne devrait atteindre plus de 5 % en moyenne en 2013-2015.
Une croissance largement attribuée aux prix mondiaux élevés des matières premières et à l’augmentation des dépenses de consommation sur le continent, garantissant ainsi que la région continuera de figurer parmi les régions enregistrant la croissance la plus rapide au monde.
Étude issue de la dernière édition d’Africa’s Pulse, une analyse semestrielle des enjeux façonnant les perspectives économiques de l’Afrique.
En 2012, environ un quart des pays d’Afrique ont connu une croissance supérieure ou égale à 7 % et un autre groupe de pays africains, notamment la Sierra Leone, le Niger, la Côte d’Ivoire, le Liberia, l’Éthiopie, le Burkina Faso et le Rwanda, figure parmi les pays qui connaissent la croissance la plus rapide au monde.
Le nouveau rapport de la Banque mondiale prédit que les perspectives de croissance à moyen terme resteront robustes et seront soutenues par l’économie mondiale en constante amélioration, les prix invariablement élevés des matières premières, ainsi que par l’augmentation des investissements dans les infrastructures régionales, le commerce et la croissance des entreprises.
Se félicitant de cette nouvelle estimation plaçant la croissance de l’Afrique au-dessus de la moyenne mondiale, le vice-président de la Banque mondiale invoque la nécessité de réaliser des progrès plus rapides dans des domaines tels que l’accès à l’électricité et la sécurité alimentaire dans les régions vulnérables du Sahel et de la Corne de l’Afrique. Il mentionne également qu’une augmentation considérable de la productivité énergétique et agricole est indispensable afin d’améliorer la qualité de vie des Africains et réduire la pauvreté de manière significative sur l’ensemble du continent.
« Les pays africains devront procurer plus d’électricité, unealimentation nutritive, des emplois et des opportunités aux familles et communautés du continent afin d’améliorer leurs vies, de mettre fin à l’extrême pauvreté et de promouvoir une prospérité commune », déclare le vice-président de la Banque mondiale,Makhtar Diop. « Sans apport supplémentaire d’électricité ni d’augmentation de la productivité agricole, le développement futur de l’Afrique ne pourra être mené à bien.La bonne nouvelle est que les gouvernements africains ont la ferme intention de changer la situation actuelle. »
M. Diop a également exhorté les gouvernements africains et leurs partenaires de développement à renforcer la collecte de statistiques sur le continent afin de permettre aux citoyens de mieux mesurer et surveiller la progression de leur développement et d’analyser les raisons de son succès ou de son échec, tout spécialement dans les pays riches en ressources et les états fragiles où de telles données sont rarement accessibles.
Les découvertes de nouveaux minéraux stimulent la croissance
Africa’s Pulse affirme que les récentes découvertes de pétrole, de gaz naturel, de cuivre et d’autres minéraux stratégiques, ainsi que l’expansion de plusieurs exploitations minières et la construction de nouvelles installations au Mozambique, au Niger, en Sierra Leone et en Zambie, le tout accompagné de meilleures gouvernances politiques et économiques, ont alimenté une robuste croissance économique sur l’ensemble du continent.
Les prévisions font valoir qu’en 2020, seuls quatre ou cinq pays de la région ne seront pas impliqués dans une exploitation minière d’une sorte ou d’une autre, si grande est l’abondance des ressources naturelles en Afrique.
La Banque mondiale affirme qu’au vu des revenus considérables apportés par les nouveaux minéraux dans toute la région, les pays riches en ressources devront investir consciencieusement ces nouveaux gains en vue d’une amélioration de la santé, de l’éducation et de l’emploi, ainsi que d’une diminution de la pauvreté de leurs citoyens s’ils veulent maximiser leurs perspectives de développement national.
Croissance des dépenses de consommation et des investissements privés
Les dépenses liées à la consommation, qui représentent plus de 60 % du PIB de l’Afrique, sont restées vigoureuses en 2012. Cette dynamique est due au recul de l’inflation, qui est tombée de 9,5 % en janvier 2012 à 7,6 % en décembre 2012, à un meilleur accès au crédit, par exemple en Angola, au Ghana, en Mozambique, en Afrique du Sud et en Zambie, à une baisse des taux d’intérêt – pour chaque hausse du taux d’intérêt, trois réductions furent enregistrées – et à des revenus agricoles plus élevés grâce, entre autres, à de meilleures conditions climatiques en Guinée, en Mauritanie et au Niger, qui ont tous connu une meilleure saison des pluies par rapport à la récolte 2010/2011, et enfin aux rentrées constantes d’envois de fonds estimées à 31 milliards de dollars pour 2012 et 2011.
L’accroissement des flux d’investissement soutient actuellement la croissance de la région. En 2012, par exemple, les flux nets de capitaux privés en direction de la région ont augmenté de 3,3 %, pour atteindre un niveau record de 54,5 milliards de dollars, et les entrées d’investissements directs étrangers dans la région ont augmenté de 5,5 % en 2012, se chiffrant à 37,7 milliards de dollars.
Africa’s Pulse fait remarquer que les exportations soutiennent également la croissance du continent et que les destinations traditionnelles des marchandises ont également changé au cours de la dernière décennie. Depuis 2000, la croissance globale des exportations des pays d’Afrique subsaharienne vers les marchés émergents, tels que ceux de la Chine, du Brésil et de l’Inde, et vers certains pays de la région a dépassé celle à destination des pays développés. Le total des exportations vers le Brésil, l’Inde et la Chine dépassait ainsi celui à destination de l’Union européenne en 2011.
La croissance impressionnante de l’Afrique n’a pas suffisamment réduit la pauvreté
Après plus d’une décennie de forte croissance économique, la Banque mondiale affirme que l’Afrique a été en mesure de réduire la pauvreté sur le continent, mais de manière insuffisante.
« Bien que la perspective d’ensemble suggérée par les données montre une expansion vigoureuse des économies africaines et un déclin de la pauvreté, ceci masque des différences sensibles de performance, même parmi les pays africains à la plus forte croissance », déclare Shanta Devarajan, économiste en chef pour la région Afrique de la Banque mondiale et auteur principal du nouveau rapport.
M. Devarajan ajoute que, de 2005 à 2010, l’Éthiopie et le Rwanda ont connu une expansion de leurs économies de l’ordre de 8 à 10 % (soit entre 5 et 8 % par habitant), ce qui a entraîné une chute annuelle de 1,3 à 1,7 point de pourcentage de leurs taux nationaux de pauvreté. En revanche, le recul de la pauvreté dans certains autres pays a accusé un sérieux retard par rapport à la croissance.
L’avenir apporte la promesse d’une croissance encore plus vigoureuse, d’une pauvreté bien moindre et d’une prospérité commune
Africa’s Pulse suggère qu’un nombre de tendances émergeant sur le continent pourrait transformer son état actuel de développement au cours des années à venir. La promesse de revenus importants provenant de l’exploitation minière, une hausse des revenus créée par une expansion considérable de la productivité agricole, la migration à grande échelle des populations de la campagne vers les villes d’Afrique, et un dividende démographique potentiellement créé par la croissance rapide de la population jeune d’Afrique, comptent parmi les facteurs susceptibles de transformer l’Afrique.
« Si elles sont exploitées de manière adéquate de manière à libérer leur plein potentiel, ces tendances apportent la promesse d’une croissance plus prononcée, d’une forte diminution de la pauvreté et d’une accélération de la prospérité commune pour les pays africains dans un avenir proche », affirme Punam Chuhan-Pole, coauteur d’Africa’s Pulse et économiste principale pour la région Afrique de la Banque mondiale.
Situation dramatique en Centrafrique, en effet le nouveau président semble incapable de tenir ses troupes.
Les pillages sont violent de jour comme de nuit, régulièrement les civils sont pris pour cible, assassinats et viols sont désormais le lot quotidien de la population à Bangui.
Dépèche AFP:
Témoignages d’habitants de Bangui:
« Cet acte traduit un esprit de vengeance qui anime beaucoup de Centrafricains aujourd’hui »
Patrick V. (pseudonyme) habite à Boy Rab, dans le nord de Bangui, dans la zone Mandaba où un membre de la Séléka a été tué par les habitants. La scène s’est déroulée devant chez lui.
Le matin même dans le quartier, il y avait eu des opérations de désarmements menées par la Force multinationale d’Afrique centrale [En collaboration avec la Séléka, la FOMAC est chargée de désarmer les combattants indisciplinés de l’ex-rébellion qui sont actuellement dispersés dans la ville] et le calme semblait être revenu. J’avais mis ma famille à l’abri lundi matin dans un quartier au sud de Bangui et je venais de rentrer chez moi pour sécuriser ma maison.
J’étais devant mon domicile lorsque j’ai aperçu un membre de la Séléka en uniforme, tout seul mais toujours armé, pris à parti par quatre jeunes du quartier qui lui lançaient des pierres. Le soldat a tiré en l’air avec son fusil, puis à mesure qu’il recevait des coups de pierres, il s’est retrouvé totalement désarçonné. Les jeunes lui ont sauté dessus, l’ont frappé, puis ils ont récupéré son arme pour le tuer à bout portant.
Des dizaines de personnes sont ensuite arrivées pour passer à tabac le soldat en lui donnant des coups de pieds alors qu’il gisait mort par terre. Puis la foule s’est dispersée car un véhicule de la Séléka est venu récupérer le corps et tirer quelques coups de fusil pour manifester leur mécontentement après le décès d’un des leurs.
Les témoins de la scène affirment que c’est le membre de la Séléka au t-shirt rouge qui a été tué par les civils.
« Le reste de la population paye pour les anciens militaires qui cachent encore leurs armes »
Le quartier de Boy Rab est particulièrement visé par les membres de la Séléka [de nombreux domiciles ont été pillés ces derniers jours] car il est réputé pro-Bozizé et surtout c’est ici qu’habitent beaucoup d’anciens officiers militaires, des membres de l’administration et des hommes d’affaires proches de l’ancien président. Le nouveau gouvernement considère cette zone comme une poche de résistance qui tenterait d’organiser le retour de l’ex-président. S’il y a peut-être encore des militaires qui cachent leurs armes parmi nous, c’est finalement le reste de la population qui paye pour eux.
Je connais ces jeunes qui ont tué ce membre de la Séléka : ce sont des petits artisans qui avaient été pillés récemment. Si rien ne justifie ce qu’ils ont fait, leur acte traduit un esprit de vengeance individuelle qui anime beaucoup de Centrafricains aujourd’hui. L’atmosphère est suffocante. Nous avons le sentiment qu’il n’y a plus de justice dans notre pays, et que la seule façon d’être satisfait, c’est de se faire justice soi-même.
PARIS, « PRÉOCCUPÉ », S’EN REMET AUX PAYS DE L’AFRIQUE CENTRALE.
La situation en Centrafrique, où des rebelles ont pris le pouvoir le mois dernier, est « extrêmement tendue et inquiétante », a déclaré aujourd’hui Laurent Fabius.
Des combats meurtriers se déroulent à Bangui entre les forces du chef rebelle Michel Djotodia et les partisans du président déchu François Bozizé. La France a envoyé sur place deux compagnies qui tiennent l’aéroport, assurent la sécurité des points de ravitaillement et protègent son ambassade, a rappelé Laurent Fabius lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale.
« Il y a actuellement, d’après les renseignements fournis par notre ambassadeur, beaucoup de pillages, beaucoup de morts et beaucoup, beaucoup d’inquiétude », a ajouté le chef de la diplomatie française. « La France est disponible pour appuyer tout effort pour revenir vers la stabilité mais il faut mettre en place des autorités légitimement reconnues, ce qui n’est pas le cas du président actuel ».
…
La France, « préoccupée » par les affrontements meurtriers en Centrafrique, soutient l’action de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) qui doit se réunir jeudi à N’Djamena, en vue d’une sortie de crise, a indiqué lundi le Quai d’Orsay.
« Nous sommes vivement préoccupés par la situation en République centrafricaine. La persistance des violences à l’encontre des populations civiles n’est pas acceptable », a indiqué Philippe Lalliot, porte-parole des Affaires étrangères, lors d’un point-presse. … « Il est urgent que les autorités qui contrôlent Bangui assurent l’ordre public et la sécurité. Quiconque se rendra coupable d’exactions devra rendre des comptes aux juridictions compétentes », a-t-il ajouté.
Une vingtaine de personnes ont été tuées samedi et dimanche à Bangui lors d’affrontements entre des habitants et des éléments de la coalition Séléka au pouvoir depuis le 24 mars.
Le nouveau président, Michel Djotodia, a accusé les partisans de l’ancien régime de François Bozizé de vouloir déclencher « une guerre civile ».
Paris dit apporter son « plein soutien »à la CEEAC « pour qu’elle clarifie au plus tôt, avec l’appui de l’Union africaine, les conditions d’une sortie de crise et d’une transition consensuelle ».Un sommet extraordinaire de la CEEAC prévu ce lundi à N’djaména a été reporté au 18 avril.
Le président tchadien Idriss Déby avait indiqué ce week-end avoir « repoussé ce sommet (à jeudi) pour donner un peu de temps aux Centrafricains pour s’organiser et venir avec des propositions concrètes de sortie de crise ».
« A nos yeux, toute solution politique en République centrafricaine doit repartir du cadre fixé par les accords de Libreville du 11 janvier 2013, sous l’égide de la CEEAC », a affirmé Philippe Lalliot.
Pour Idriss Déby, la mise en oeuvre de ces accords qui prévoient l’organisation d’élections « dans un délai de 18 mois à deux ans », est aussi « la seule possibilité de sortie de crise ».
« La Centrafrique est un pays qui n’a pas d’armée, pas d’administration, pas de police ni de gendarmerie pour sécuriser les personnes. En 18 mois, il faut créer une armée, une force civile qui puisse permettre aux élections de se dérouler », a-t-il affirmé.
Chef de la coalition rebelle qui a renversé François Bozizé, M. Djotodia a été élu samedi par acclamation président de la République, lors de la première session du Conseil national de transition, formé par toutes les composantes politiques du pays. Il était l’unique candidat.
Une vingtaine de personnes ont été tuées ce week-end à Bangui lors d’affrontements entre des habitants et des hommes de la Séléka. Le bilan est encore provisoire.
Plus de trois semaines après la prise du pouvoir par les membres de la coalition Séléka, la sécurité est loin d’être rétablie à Bangui. Sur les seules journées de samedi et dimanche, une vingtaine de personnes sont mortes après des affrontements entre des habitants et des ex-rebelles dans la capitale centrafricaine.
« On n’a pas tous les détails sur les victimes, mais d’après ce que nous avons vu, et les informations qui nous sont parvenues des autres formations sanitaires, on approche déjà 20 morts », a affirmé une source de la morgue de l’hôpital communautaire de Bangui. Selon une source policière, « les premières informations en notre possession et celles fournies par la Croix-rouge font état de près de 20 morts et plusieurs dizaines de blessés dans les deux arrondissements. Un bilan encore provisoire ».
Quels ages ?
Selon plusieurs témoins, 12 personnes ont été tuées dans le 7e arrondissement de Bangui (sud de la capitale). Une source policière a indiqué que les affrontements avaient eu lieu lors d’opérations de la Séléka pour retrouver des armes.
D’après d’autres témoins, le maire du quartier Joseph Tagbalet fait partie des blessés et a été transporté à l’hôpital. Les tirs auraient fait fuir une partie de la population du quartier donnant sur l’Oubangui que certains ont traversé pour se réfugier au Congo voisin.
Les pillages continuent
« Un élément du Séléka a ouvert le feu sur un jeune qui tenait le pousse-pousse (avec le corps à inhumer) » et qui est mort « sur le champ », a affirmé un chauffeur de taxi, Freddy, présent sur les lieux au moment de l’incident. « Cela a suscité la colère des membres du cortège et des habitants » du quartier, dans lequel « des cris et des heurts » ont suivi.
Selon une source à la Croix rouge, quatre personnes sont mortes à Boy-Rabé et trois autres à Gobongo, deux quartiers du 4e arrondissement (nord de la capitale). Boy-Rabé avait déjà vécu des moments de tension la semaine dernière avec des échanges de coups de feu, qui n’avaient toutefois pas fait de victimes mortelles.
D’après un bilan provisoire établi par la Croix-rouge centrafricaine avant les violences de ce weekend, les évènements liés à la prise de pouvoir ont fait 119 morts (civils, militaires et éléments de la Séléka confondus) et 456 blessés.
La Séléka peine à établir l’ordre dans Bangui depuis sa prise de la ville le 24 mars et la fuite du président François Bozizé. Les pillages d’éléments incontrôlés de l’ancienne rébellion ou de bandits se poursuivent dans un climat de tension. Les habitants, eux, vivent dans la peur. Ils sont aussi excédés par l’insécurité et les pillages.
Wang Zhiping, un dirigeant de Sinohydro, se fâche : « Avons-nous vraiment l’air de colons ? Nous n’avons tué aucun africain ! » déclare-t-il au Financial Times. « Vous avez les ressources, nous avons l’argent, la technologie et le management. (…)
« Nous n’allons à pas l’étranger que pour gagner de l’argent. Dans notre démarche, nous protégeons l’environnement, assumons nos responsabilités sociales, contribuons au développement et à la réduction de la pauvreté. », ajoute le représentant du géant chinois qui mène actuellement quelque 70 projets hydroélectriques en Afrique. « Nos activités à l’étranger montrent bien que nous ne sommes pas des néocolons », avait également déclaré le mois dernier le nouveau président chinois Xi Jinping.
Tout le temps que les critiques de la politique chinoise en Afrique ne venaient que de l’Occident, et surtout des ex-colonisateurs, les Chinois laissaient dire. Ils se contentaient de rappeler de temps à autres que les pays occidentaux n’avaient guère de leçon à donner en matière de respect des peuples et de générosité.
Mais depuis quelques mois, ce sont les Africains eux-mêmes qui s’expriment. La déclaration de Lamido Sanusi, il y a quelques jours, à la veille du sommet des BRICS a piqué au vif les autorités chinoises.
Le très respecté gouverneur de la Banque centrale du Nigeria avait alors invité les Africains à se débarrasser de leur« vision romantique de la Chine et accepter le fait que Beijing est autant un concurrent qu’un partenaire, capable de mener les mêmes pratiques d’exploitation que les anciennes puissances coloniales».
Cette déclaration intervenait dans un contexte tendu où plusieurs gouvernements africains accumulent les litiges et les conflits avec de grandes entreprises chinoises, dont Sinohydro, pendant qu’en Algérie, le Quotidien d’Oran dénonçait une politique qui fait petit à petit de «l’Algérie une province chinoise». « Près de 95% des contrefaçons saisies en Algérie, en 2011, sont d’origine chinoise (…) Un chiffre qui souligne la mainmise croissante de l’empire du Milieu sur l’économie algérienne, du dentifrice à la construction de la Grande Mosquée.
Un raz de marée » écrivait le quotidien, concluant : « Au pays de l’hyper nationalisme anti-français, 95% de produits contrefaits viennent de Chine ».
La réponse du berger à la bergère est venue vendredi de l’Institut des études internationales de Chine qui rappelle que 400 entreprises pétrolières étrangères détiennent des droits d’exploration pétrolière et gazière en Afrique, ce qui couvre environ 80 % des blocs disponibles. Mais, fait remarquer l’Institut, les pays développés ont acquis « beaucoup de blocs de pétrole et de gaz de haute qualité en Afrique, mais ils ne développent pas les ressources assez rapidement.»
Selon l’Institut chinois les niveaux technologiques de l’exploration énergétique en Afrique restent faibles. Il encourage ainsi les pays africains à exiger des investissements plus importants et plus rapides aux entreprises qui sollicitent des licences…
Seules 27 femmes – sur un total de 659 candidats – participeront aux élections municipales du 21 avril en Côte d’Ivoire.
Le retour des « ténors » des partis politiques est considéré comme l’une des principales raisons de cette faible représentation des femmes au scrutin.
Ces élections locales constitueront la dernière étape du processus de normalisation dans ce pays de l’Afrique de l’ouest, après la crise postélectorale de 2010-2011. Toutefois, l’opposition a refusé d’y participer, estimant que la Commission électorale indépendante (CEI) n’a pas été reformée et que la majorité de ses cadres est en exil ou en prison.
Sur les 27 candidates retenues, 12 sont indépendantes, sept sont issues du Rassemblement des républicains (RDR, parti au pouvoir), quatre du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), trois de l’Union pour la démocratie et la paix (UDPCI) et une candidate du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), qui sont alliés du RDR.
« Les femmes ne sont pas parvenues à se faire une grande place pour les élections municipales, parce que les anciens et les grands bonnets dans les différents partis, dont nous attendions le retrait, ont décidé de se relancer »dans la bataille, déplore Florence Coulibaly, secrétaire générale de la Plate-forme des femmes pour gagner, une organisation non gouvernementale basée à Abidjan, la capitale économique ivoirienne.
Son avis est partagé par Damien Kouadio, un politologue basé à Abidjan. « Les partis politiques ont choisi de faire la part belle à de vieux briscards qui vont se faire une nouvelle jeunesse au détriment des femmes et des jeunes », dénonce-t-il.
« Pourtant, il s’agit d’une élection de développement des collectivités locales. C’était l’occasion de donner à de nombreuses femmes l’opportunité de démontrer leur capacité à concevoir et réaliser des projets de développement dans une sphère restreinte », explique Kouadio à IPS.
Si certaines candidates ne rejettent pas cette thèse du peu de place accordée aux femmes, elles estiment néanmoins que d’autres raisons peuvent expliquer cette faible participation féminine aux élections municipales.
« Il y a de la volonté au sein des partis politiques d’aider les femmes, mais beaucoup d’entre elles n’osent pas encore. Peut-être par peur ou autre chose; pourtant, tous les préjugés à l’endroit de la femme sont en train de se dissiper », déclare Nasseneba Touré, candidate du RDR à Odienné, dans le nord-ouest de la Côte d’Ivoire.
Ginette Ross, candidate du PDCI à Issia (centre-ouest), regrette aussi le petit nombre de femmes candidates pour ces municipales. Mais, elle met cette situation sur le compte du peu d’engagement et de la faible présence des femmes dans les structures de gestion des partis politiques.
« Il faut dire aussi que la violence physique observée par moments dans le jeu politique dans notre pays, n’est pas faite pour encourager les femmes », déclare Sidoine Eholo, candidate indépendante dans la commune d’Akoupé-commune (sud du pays).
« La femme est fragile et lorsqu’elle est menacée ou qu’elle voit son époux menacé, généralement c’est elle-même qui conseille à ce dernier de se retirer. Evidemment, ce n’est pas elle qui viendra faire la politique », explique Eholo à IPS.
Les violences politiques consécutives à la crise postélectorale de 2010-2011, avaient fait quelque 3.000 morts en Côte d’Ivoire, dont plusieurs dizaines de femmes, selon des ONG de défense des droits humains.
En outre, après les élections législatives de décembre 2011, la Plate-forme des femmes pour gagner (PFG) avait dénoncé des intimidations et des violences contre les femmes candidates pendant la campagne électorale, ainsi que des bourrages d’urnes. Ce qui aurait défavorisé la performance des femmes, qui s’est située à 28 élues sur 253 sièges, soit environ 11 pour cent.
« Nous étions face à des loups. Il y a eu du dénigrement, du trafic d’influence. Cependant, il ne faut pas manquer de souligner cette faiblesse des femmes, caractérisée par la méconnaissance des stratégies électorales », avait reconnu Marie-Paule Kodjo, présidente de ‘Playdoo’, une ONG basée à Abidjan, lors d’un séminaire sur le bilan des législatives, organisé en mai 2012 à Grand-Bassam (sud).
Pour Lamine Kourouma, un politologue à Abidjan, une telle situation pourrait se répéter dans le scrutin local car dans le contexte actuel, la bataille pour le contrôle des mairies sera plus épique.
« Il y a certainement l’aspect du développement, mais les mairies génèrent tellement d’argent avec les taxes sur les marchés, dans les gares, dans la délivrance de documents administratifs que l’appétit des uns et des autres, notamment celui des hommes, est très féroce », indique Kourouma à IPS.
Selon Kourouma, il est à craindre que de nombreuses candidates ne puissent pas faire face à l’agressivité dont feront preuve les hommes. « Les résultats pourraient être plus catastrophiques pour les femmes », ajoute-t-il.
Toutes les femmes candidates affirment battre campagne actuellement avec leurs moyens financiers propres. Seules les candidates du RDR ont reçu chacune cinq millions de francs CFA (environ 10.000 dollars) de la direction de leur parti. Les hommes ont reçu le même montant. Au PDCI, chaque candidate a reçu un million FCFA (2.000 dollars). (FIN/2013)
La société française RATP se positionne à Kinshasa pour emporter le contrat de gestion des transports publics de la capitale congolaise.
Après l’achat de 200 bus égyptiens pour Kinshasa, la capitale congolaise cherche toujours un gestionnaire pour prendre en charge ses transports publics, alors qu’un appel d’offre infructueux avait été lancé en fin d’année dernière.
Une mission de la RATP était dans la ville fin mars pour rencontrer les responsables en charge des transports et envisager une collaboration avec eux.
Assistance technique
« Pour le moment, on s’oriente seulement vers un contrat d’assistance technique », précise une source à la RATP, pour qui cela serait la seconde participation à un projet de transport publique en Afrique subsaharienne, après celui de l’exploitation du Gautrain en Afrique du Sud. Thierry Barbaut Avec Jeuneafrique.com
Alors que les troupes françaises entament leur retrait du Mali, Michael Sheehan, conseiller du secrétaire américain à la Défense, a déclaré que les soldats de la Cédéao qui doivent prendre le relais ne constituent pas une force compétente.
Au cours d’une audition au Sénat américain, mardi 9 avril, un haut responsable du Pentagone, Michael Sheehan, s’est montré très critique à l’égard des soldats de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) présents au Mali : « C’est une force totalement incapable, ça doit changer », a expliqué le conseiller du secrétaire à la Défense pour les opérations spéciales et conflits de basse intensité.
La force africaine est constituée d’environ 4 300 soldats de pays membres de la Cédéao, notamment du Togo, du Sénégal, du Bénin, du Ghana, du Niger, de la Sierra Leone, de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso, auxquels s’ajoutent 2 000 militaires tchadiens (non membres de la Cédéao).
Le responsable du Pentagone a en revanche salué l’opération française, qui a été selon lui « absolument excellente ». « Les Français ont réagi très vite et ont très rapidement repoussé Aqmi au-delà du fleuve Niger, repris le contrôle des villes du Nord », a salué Michael Sheehan. « Maintenant la France est en train de se concentrer sur la traque des membres d’Aqmi et leur élimination du champ de bataille », a-t-il observé.
Début du retrait français
Une première centaine de parachutistes français a quitté le nord du Mali et transitait mardi par Chypre avant de regagner la France. Trois mois après le début de son intervention militaire, le 11 janvier, la France retire donc, cette semaine, ses premières troupes du pays. Mais contrairement à ce qu’espérait Paris, son armée semble engagée pour longtemps sur le terrain.
L’armée française, qui a déployé près de 4 000 soldats sur le territoire malien, devrait progressivement laisser la place aux contingents des pays de la Cédéao en attendant le déploiement d’une opération de maintien de la paix de l’ONU. Une des options évoquées par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, est de déployer 11 200 casques bleus aux côtés d’une « force parallèle » chargée de combattre les extrémistes islamistes.
Vers un retour d’Aqmi au Mali ?
« Débusquer Aqmi des montagnes et attaquer leur leadership est un boulot pour une force bien plus capable. L’ONU ne peut faire cela et nous ne devons pas attendre d’elle qu’elle le fasse. Ce sera aux Français, peut-être avec notre soutien » de s’en occuper, a estimé Michael Sheehan.
Le responsable américain a en outre déclaré que l’administration Obama a interdit au département américain de la Défense d’apporter un quelconque soutien direct à l’armée malienne, selon The Hill, un blog américain sur l’activité du Congrès.
Durant son audition, Michael Sheehan a déclaré qu’Aqmi tenterait sans doute de se reconstituer au Mali. “Nous allons voir s’[ils] vont être en mesure d’établir une capacité stratégique d’ici les prochaines années”, a-t-il ajouté, précisant que les principaux dirigeants d’Aqmi précédemment basés au Mali avaient pris la fuite lors de l’avancée des troupes françaises vers le Nord.
De nombreuses vidéos se moquent de l’Armée malienne…
Au Bénin, au Burkina Faso, au Cameroun, au Congo, en Côte d’Ivoire, en Guinée et au Niger, Ingenico (Euronext : FR0000125346 ‐ ING), leader mondial des solutions de paiement, annonce aujourd’hui le lancement d’une solution de transfert d’argent en partenariat avec eMoney Solutions, permettant aux populations n’ayant que peu ou pas du tout accès aux banques de bénéficier de services financiers.
Cette solution est née de la volonté des deux sociétés de permettre à de nombreux Africains de réaliser chaque jour de simples transferts d’argent grâce à leurs technologies de transactions électroniques de pointe.
Ingenico a fourni son terminal sans fil iWL220/250, un dispositif de paiement de poche doté d’une connectivité GPRS, capable d’assurer des communications parfaites 24h/24 et 7j/7 tout en réduisant les coûts d’exploitation de manière drastique, aux bureaux de poste et commerces agréés à travers les sept pays. Le succès a été immédiat et la solution sera déployée dans d’autres pays d’Afrique au cours des prochains mois.
Hervé Tairou, Directeur d’eMoney, a déclaré : « Nous sommes ravis de ce partenariat avec Ingenico pour mettre ce service de transfert d’argent à la disposition des travailleurs en Afrique, qui n’avaient pas encore de moyen abordable, sécurisé et rapide d’envoyer une partie de leurs revenus à leurs familles dans leurs pays ».
Le modèle de transaction est simple, rapide et flexible. Il est basé sur le paiement immédiat : l’agent saisit le nom du bénéficiaire et génère ainsi un code secret, envoyé par SMS, pour activer la transaction. Le commerçant peut accepter les transferts d’espèces, qui sont crédités sur son propre compte, puis immédiatement débités dès que la transaction est activée.
Les fonds sont instantanément mis à disposition auprès de n’importe quel point de transfert agréé. Les utilisateurs finaux accèdent ainsi à des solutions de transfert d’argent en toute simplicité, en tout lieu et à tout moment, et bénéficient également de taux de commission réduits sans obligation de créditer leur propre compte.
Pour les bureaux de poste et les commerces, cette solution évolutive représente une opportunité de génération de recettes supplémentaires ainsi qu’un service économique, fiable et rapide, à fournir à leurs clients.
Le constat en République Démocratique du Congo est accablant, les viols sont désormais utilisés massivement et les chiffres effrayants…
Selon un rapport de l’ONU, près de 3304 cas de victimes de violences sexuelles ont été répertoriés dans la province orientale de la République démocratique du Congo (RDC).
La plupart des viols sont collectifs.
Les violences sexuelles constituent un fléau dans la province orientale, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Le rapport accablant du Fonds des Nations-Unies pour la population (FUNAP) le démontre. Près de 3304 cas ont été répertoriés selon l’agence onusienne. Le district de l’Ituri, en conflit depuis dix ans, est particulièrement touché. Les cas de viols collectifs sont les plus fréquents.
Grâce aux campagnes de sensibilisation sur le viol qui demeure toujours tabou en République démocratique du Congo, les femmes qui constituent 90% des victimes osent désormais de plus en plus dénoncer leurs bourreaux et recourir à la justice. Les victimes de viols, qui ont entre 12 et 17 ans, sont particulièrement jeunes.
Les hommes abusés
Pis, la majorité des femmes qui ont subi des violences sexuelles doivent bénéficier de soins médicaux. Les cas de grossesse ne sont pas rares. Sans compter celles qui contractent le virus du sida. Ces viols selon le rapport sont perpétrés en grande partie par les groupes armés mais aussi par la police nationale et l’armée congolaise.
Des violences sexuelles sont également perpétrées contre les hommes. Ces derniers seraient au nombre de 3% à en avoir été victimes. Mais le viol des hommes est encore plus tabou que celui des femmes. Il est extrêmement rare que des hommes osent délier leur langue à ce propos. Ce qui suppose que le nombre de victimes serait plus élevé.
Viols massifs
Les viols massifs dans l’est de la RDC se poursuivent, a dénoncé mi-mars le célèbre docteur Denis Mukwege, qui vient en aide aux femmes violées. Pour le gynécologue obstétricien, l’année 2013 a mal commencé avec la persistance de l’insécurité dans la région.
« Il y a juste quatre jours, on m’a appelé pour soigner, examiner une petite fille de six ans qui avait été violée ». « Quand vous écoutez le langage, pour exprimer ce qui s’est passé, d’une petite fille de six ans… Comme adulte, tout ce que ça crée en vous… Vous vous révoltez ! Vous dites : ce n’est pas possible ! », fustige le médecin congolais qui s’est exprimé à l’occasion d’une conférence au centre culturel belge Wallonie-Bruxelles à Kinshasa contre la poursuite massive des viols dans l’est de la RDC.
Pour le gynécologue, « ces viols méthodiques, systématiques et massifs ont le même impact que les guerres classiques, détruisant le tissu social et économique du pays ». Il estime que la seule solution est que les victimes de ces violences soient prises en charge et que la communauté internationale se mobilise pour mettre un terme à ce fléau qui cause d’énormes souffrances aux femmes depuis plusieurs années. Selon lui, « le redéploiement des groupes armés se fait sur le corps des femmes dans l’est de la RDC ».
Gemalto (Euronext NL0000400653), leader mondial de la sécurité numérique, a été retenu comme maitre d’œuvre par les Services d’Immigration du Ghana (GIS) pour fournir une solution clé en main, de gestion électronique des visas et des contrôles aux frontières hautement sécurisée.
Cette initiative s’inscrit dans le projet ambitieux eGhana, qui bénéficie de l’appui de la Banque mondiale et qui a pour dessein d’implémenter une infrastructure IT moderne visant à favoriser le développement durable du pays dans les années à venir.
Avec une population de 24 millions d’habitants, la République du Ghana connait une croissance rapide des déplacements transfrontaliers. Reconnaissant le besoin de renforcer la sécurité et l’efficacité de ses procédures existantes, le service d’immigration du pays s’est tourné vers Gemalto pour mettre en place un système électronique national basé sur l’authentification biométrique.
En tant que maitre d’œuvre, Gemalto aura la responsabilité d’intégrer la solution de gestion avancée des contrôles aux frontières et des visas, incluant gestion du changement, formation durant la période transitoire et services de maintenance. La société déploiera des systèmes électroniques de contrôles aux frontières dans les principaux ports d’entrée du Ghana et livrera un système entièrement informatisé de traitement et d’émission des demandes de permis et de visas, en collaboration avec Avalon Biometrics. Le projet couvre également l’installation d’un portail de services en ligne pour les demandes de visa ainsi que des portiques électroniques à l’aéroport international de Kotoka à Accra, pour un contrôle des accès aux frontières automatisé.
Cette solution clé rationalisera les processus, renforcera la sécurité nationale et fournira au GIS des renseignements avancés sur les flux migratoires. Grâce aux données biométriques, les autorités pourront comptabiliser efficacement et avec exactitude chaque personne entrant et sortant du territoire. Le système facilitera le passage des voyageurs par des procédures de contrôle aux frontières plus rapides et efficaces.
« Pour soutenir le développement économique du Ghana, nous avons besoin d’un système d’immigration qui puisse répondre au défi d’une forte croissance des déplacements internationaux », explique le commissaire de police Dr. Peter A. Wiredu, Directeur du service d’immigration du Ghana. « Gemalto a contribué au succès de plus de 80 programmes gouvernementaux à travers le monde et dispose de toutes les compétences et de l’expertise nécessaires dans la gestion de projets de cette envergure pour mettre en place la nouvelle infrastructure informatique du pays ».
« Ce système sophistiqué de gestion des identités électroniques est fondamental pour l’ensemble du projet eGhana », commente Ari Bouzbib, directeur des Programmes Gouvernementaux chez Gemalto. « Les processus de contrôles aux frontières du pays seront désormais comparables aux pratiques internationales les plus avancées. En plus de contribuer au développement du Ghana, ce système sera un modèle de modernisation pour de nombreux pays africains ».
DHL se développe et provoque ainsi la concurrence.
A l’heure du numérique et de l’avènement des nouvelles technologies il est nécessaire de pouvoir envoyer un colis ou un courrier, et hélas c’est parfois impossible en Afrique.
Des lacunes que DHL souhaite combler avec ses nouveaux services locaux.
Le leader du transport express triple ses points de vente en Afrique subsaharienne. Dans son sillage, UPS, FedEx et TNT voient le continent comme un relais de croissance.
«L’Afrique est en voie d’intégration. » Déjà mille fois entendue, la formule prend une tout autre signification dans la bouche de Charles Brewer, directeur général pour l’Afrique subsaharienne de DHL Express, principal « intégrateur » de la planète. Derrière ce terme aussi flou qu’énigmatique pour le commun des mortels se cachent pourtant quatre des multinationales les plus connues de la planète : DHL, UPS, FedEx et TNT Express.
« Spécialisés dans le transport de messagerie et de fret express, ces opérateurs assurent l’ensemble des prestations logistiques, en porte-à-porte et dans un délai restreint, explique Carlos Grau Tanner, directeur général de Global Express Association (l’organisme qui rassemble les multinationales du secteur). Ils se sont développés durant les années 1980, en réponse à l’émergence d’une exigence de rapidité sur les services postaux à forte valeur marchande. »Avec un succès certain, puisqu’ils couvrent ensemble plus de 70 % d’un marché mondial évalué à près de 175 milliards de dollars (plus de 135 milliards d’euros) chaque année.
Capables de desservir 90 % de la planète en 72 heures, ces groupes gèrent près de 13 millions d’envois quotidiens.
Ils disposent d’une flotte estimée à quelque 1 200 avions, dont la moitié pour FedEx.
Présents à l’origine sur les marchés développés d’Amérique du Nord puis d’Europe, les quatre piliers du secteur ont progressivement étendu leurs zones de couverture au reste du monde, intégrant l’Afrique dès 1978 avec l’ouverture du bureau nigérian de DHL.
Le continent n’a pourtant jamais pesé bien lourd, ne représentant au mieux qu’un petit pourcentage dans les bilans comptables des grands « expressistes ». Bien qu’affirmant tous être en mesure de desservir en direct l’ensemble des pays africains, « ils sont essentiellement présents par l’intermédiaire de hubs installés dans les capitales des principaux marchés. Au-delà, ils passent par des sous-traitants avec des résultats qui peuvent être très aléatoires en termes d’opérations de dédouanement », a pu constater Alain Grall, responsable des questions de logistique chez Médecins sans frontières (MSF) jusqu’en 2007.
Frontière
Mais les perspectives économiques très prometteuses de ces dernières années en Afrique ont poussé les multinationales à y revoir leur organisation. Au moment où le secteur enregistre à l’échelle mondiale ses taux de croissance les plus faibles (à la suite de la crise financière de 2009), le continent apparaît même comme « la dernière frontière à conquérir pour le commerce international », selon Ken Allen, PDG de DHL Express.
Premier arrivé et leader du transport express en Afrique avec 40 % du marché, l’opérateur de Deutsche Post est aussi celui qui affiche les projets les plus ambitieux.
En tournée sur le continent mi-mars, Ken Allen a annoncé l’élargissement du réseau DHL, passé en quelques mois de 350 à plus de 1 000 points de vente en Afrique subsaharienne, d’après Charles Brewer. Il pourrait compter, à moyen terme, « plus de 3 000 agences ».
Ce dernier espère ainsi doper un volume d’affaires qui, avec 300 millions de dollars en 2012, ne pèse que 0,5 % du chiffre d’affaires global de la société.
À l’ombre du numéro un mondial, les autres intégrateurs regardent également l’Afrique avec attention, même si aucun développement significatif n’est attendu dans l’immédiat chez FedEx ni chez UPS. Seul TNT semble se mobiliser.
Arrivé il y a dix ans sur le continent, l’opérateur australo-hollandais y possède trois bureaux en propre, en Afrique du Sud, en Égypte et au Kenya ; il a signé en 2011 un accord avec le transitaire français Necotrans pour l’aider à couvrir l’Afrique francophone. Le partenariat concerne actuellement six pays de la zone et « devrait s’étendre à neuf pays supplémentaires lors d’une deuxième phase », précise David El Bez, directeur général de Necotrans, très satisfait de débarquer « sur une filière express très dynamique qui, en Afrique, aligne des taux de croissance à deux chiffres ».
Sud-Sud
D’autant que les flux se diversifient, dans la foulée de la forte hausse des échanges commerciaux avec l’Asie. « Les envois entre la Chine et l’Afrique du Sud ont augmenté de 77 % l’an dernier », cite à titre d’exemple Charles Brewer, qui note également une forte poussée des transferts intra-africains.
« Ce sont aujourd’hui les échanges Sud-Sud qui boostent la croissance », confirme Éric Melet, directeur général chargé du développement chez Bolloré Africa Logistics (BAL), qui propose l’ensemble des prestations logistiques sous la marque SDV. En plus d’offrir ses propres services, comme des dessertes aériennes depuis l’Afrique du Sud pour les miniers et pétroliers opérant au Mozambique, BAL tisse des partenariats, « avec UPS au Kenya ou en étant le représentant exclusif de Chronopost au Cameroun et au Sénégal », reprend Éric Melet.
Face à cette offensive du privé, les services postaux nationaux font mieux que résister depuis la mise en place en 1998 du réseau Express Mail Service (EMS). Décidés à ne pas se laisser dépouiller d’un segment de marché (l’envoi express et le colis) très rémunérateur et estimé à 12 % des volumes de courrier en Afrique, les services publics ont regroupé leurs moyens, « pour se défendre face aux intégrateurs », affirme Awa Cissé, coordinatrice de l’EMS pour l’Afrique au sein de l’Union postale universelle (UPU).
Elle peut s’appuyer sur « les prix les plus bas du marché » et sur un réseau unique en Afrique : les 12 638 bureaux de poste répartis dans les 41 pays subsahariens membres de l’EMS. Thierry Barbaut Avec JA
A l’occasion des 16emes de finale retour de la Ligue des Champions, les favoris de la compétition le TP Mazembe, l’Espérance de Tunis et le tenant du titre Al Ahly ont passé sans encombre ce tour en remportant leurs deux matchs.
Par contre le vainqueur de la Coupe de la Confédération 2012, les Congolais des Léopards de Dolisie ont été éliminés.
Les favoris continuent l’aventure. Lors des 16emes de finale retour de la Ligue des Champions ce week-end, le TP Mazembe a écrasé les Centre Chiefs (6-0) et se qualifie tranquillement pour le prochain tour. Par contre les Tunisiens de l’Espérance de Tunis et les Egyptiens d’Al Ahly ont fait le strict minimum en s’imposant respectivement face aux Angolais de Primero de Agosto (1-0) et les Kényans de Tusker (2-1) qui se sont bien accrochés mais qui ont cédés.
Concernant les représentants de la dernière édition de la Coupe de la Confédération le bilan est négatif, aucun d’entre eux s’est qualifié pour le prochain tour. Le Djoliba a été sorti par les Ethiopiens de Saint George (1-1), les Soudanis d’Al Merreikh ont été éliminés par les Angolais de Libolo (1-2). Pire le tenant du titre, les Léopards de Dolisie sont passés à la trappe en restant muet à domicile face aux Nigérians de Kano Pillars (0-0), insuffisant pour rallier les 8emes de finale.
Les résultats des 16emes de finale retour
Vendredi 5 avril
Al Hilal Omdurman (Soudan) 3-1 Séwé San Pedro (Côte d’Ivoire) (1-4) ES Sétif (Algérie) 4-2 ASFA Yennenga (Burkina Faso) (1-2)
Samedi 6 avril
Vita Club (RD Congo) 0-0 Zamalek (Egypte) (0-1) Orlando Pirates (Afrique du Sud) 2-1 Zanaco (Zambie) (1-0) TP Mazembe (RD Congo) 6-0 Centre Chiefs (Botswana) (1-0) Léopards Dolisie (Congo) 0-0 Kano Pillars (Nigeria) (1-4) Al Merreikh (Soudan) 1-2 Libolo (Angola) (1-2) Espérance de Tunis (Tunisie) 1-0 Primero de Agosto (Angola) (1-0) Stade Malien (Mali) 2-0 Casa Sport (Sénégal) (2-1)
Dimanche 7 avril
Coton Sport (Cameroun) 2-1 AFAD (Côte d’Ivoire) (1-0) Dynamos (Zimbabwe) 1-0 Bizertin (Tunisie) (0-3) Enugu Rangers (Nigeria) 2-0 APR FC (Rwanda) (0-0) Union Douala (Cameroun) 1-0 FUS Rabat (Maroc) (0-3) Asante Kotoko (Ghana) 1-1 JSM Bejaia (Algérie) (0-0) Al Ahly (Egypte) 2-0 Tusker (Kenya) (2-1) Djoliba (Mali) 1-1 Saint George (Ethiopie) (0-2)
Dévoilée par une poignée de journaux dans le monde, la base de données récupérée par l’International Consortium of Investigative Journalist, qui contient des millions d’informations sur des sociétés basées dans les paradis fiscaux, révèle ses premiers noms Africains.
Parmi eux, certaines personnalités nigérianes, djiboutiennes tanzaniennes et zimbabwéennes ressortent.
Les informations arrivent de manière parcellaire, mais c’est un véritable tremblement de terre dans le monde de la finance.
Des millions de courriers, des centaines de milliers de sociétés, et des milliers de noms, reliés à des paradis fiscaux, sont révélés au compte goutte par une poignée de journaux sélectionnés à travers le monde par l’International Consortium of Investigative Journalist (ICIJ).
L’organisation, créée en 2011 et composées de 86 journalistes d’investigation répartis à travers le monde, a récupéré il y a quinze mois ce qui s’apparente à la plus grande fuite de l’histoire, l’équivalent de 162 fois Wikileaks, soit 260 gigabits de données. Baptisé Offshore Leaks, le contenu a été fourni par les anciens salariés de deux entreprises de services financiers offshore, Portcullis TrustNet et Commonwealth Trust Limited.
Ces dernières ont aidé à la création de centaines de milliers de sociétés, à partir de la fin des années 1990 et tout au long des années 2000, dans les îles Vierges britanniques, aux Caïmans, aux îles Cook, aux Samoa, et à Singapour.
Blanchiment
Dans cette galerie de portraits éclectiques, quelques noms africains ressortent déjà.
Après un travail de fourmi réalisé par les enquêteurs de quelques journaux dont Le Monde en France, The Guardian en Angleterre, ou encore le Premium Times au Nigeria, les noms de personnalités, d’hommes d’affaires, de trafiquants d’armes ou parfois même d’agriculteurs (Grèce) ou de hackers (Italie), sont révélés depuis jeudi 4 avril.
Dans cette galerie de portraits éclectiques, quelques noms africains ressortent déjà. C’est le cas au Nigeria, où le Premium Times prévient : « Le conseiller politique spécial du président Goodluck Jonathan, Ahmed Gulak, est en haut d’une liste qui ne cesse de grossir, de personnalités politiques et du monde des affaires qui ont détenus ou détiennent encore des compagnies secrètes et des comptes en banque offshore où ils cachent leur fortune pour échapper à l’impôt, blanchir de l’argent ou commettre des fraudes. »
Ramifications
Ahmed Gulak, proche du président et homme d’affaires diversifiés notamment dans la fourniture de matériel militaire pour le gouvernement, détient les clés d’Erojim Group of Companies, basé à Lagos mais aussi aux Iles Vierges britanniques. Dans cette même liste apparaissent Edmund Daukuru, ancien ministre du Pétrole, et Bello Gwandu, un homme politique du parti au pouvoir, ancien directeur de Nigeria Ports Authority. Tout deux siègent au Conseil d’administration de Caverton Offshore Support Group, ayant elle aussi des ramifications dans les Iles Vierges Britanniques.
Instabilité politique
De l’autre côté du continent, à Djibouti, l’homme d’affaire et opposant malheureux à l’élection présidentielle de 2011, Abdourahman « Charles » Boreh, actuellement exilé à Dubaï, possède lui deux sociétés dissimulées : Net Support Holdings Ltd aux Iles Vierges Britanniques et Value Additions Ltd aux Iles Samoa. Interrogé par l’ICIJ, M. Boreh a indiqué utiliser ces compagnies pour piloter ses investissements à travers le monde afin de mettre ses actifs à l’abris d’une éventuelle instabilité politique.
En Tanzanie, Mehbub Yusufali Manji, issu d’une des familles les plus riches du pays à la tête d’un conglomérat (Quality Group Limited) diversifié dans l’automobile ou l’agroalimentaire, était, de 2007 à 2009, directeur et actionnaire d’Interstrade Commercial Services Limited basé aux Iles Vierges. Toujours dans le même paradis fiscal, l’ICIJ a remonté la piste d’Artemis Group, qui appartient en réalité au Zimbabwéen Conrad Billy Rautenbach, un proche du président Mugabe. Blacklisté par les États-Unis car soupçonné d’aider le régime à détourner l’argent du pays. D’après son avocat, Ian Small Smith, l’entreprise qui aurait servi à investir en Russie, n’existe plus.
Si la liste des personnalités africaines risquent de s’allonger dans les jours qui viennent, elle n’apportera peut être pas toutes les réponses aux multiples questions qui se posent désormais : à quoi servent concrètement ces sociétés ? Simple optimisation fiscale ou fraude ? Détournement ? Blanchiment ? Sûrement un peu de tout ça à la fois…
L’aide au développement a reculé de 4 % en valeur réelle en 2012, après avoir baissé de 2 % en 2011.
Dans plusieurs pays, la poursuite de la crise financière et des turbulences dans la zone euro a conduit les pouvoirs publics à donner un tour de vis budgétaire, décision qui a eu un impact direct sur l’aide versée aux pays pauvres. On observe en outre un redéploiement notable de l’aide des pays les plus pauvres vers les pays à revenu intermédiaire.
Cependant, d’après l’enquête du CAD sur les plans de dépense indicatifs des donneurs, un redressement modeste des niveaux d’aide est attendu en 2013.
Le Secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría, s’est déclaré préoccupé par cette tendance et il s’est exprimé en ces termes : « Il est inquiétant de constater que les contraintes budgétaires des pays membres ont entraîné un deuxième mouvement consécutif de repli du montant total de l’aide, mais je me réjouis qu’en dépit de la crise, neuf pays aient tout de même réussi à accroître leurs apports d’aide. A mesure que se rapproche l’échéance de 2015 fixée pour la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement, je forme le vœu que la tendance au redéploiement de l’aide, qui se fait au détriment des pays les plus pauvres, va s’inverser. Cette inversion de tendance est en effet primordiale pour que l’aide puisse dûment contribuer à la concrétisation des OMD. »
Principaux chiffres de l’aide en 2012
En 2012, les apports nets d’aide publique au développement (APD) versés par les membres du Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE se sont chiffrés à 125.6 milliards USD, ce qui représente 0.29 % de leur revenu national brut (RNB) cumulé, l’APD ayant reculé de -4.0 % en valeur réelle par rapport à 2011.
Depuis 2010, année où elle avait atteint son niveau record, l’APD a baissé de -6.0 % en valeur réelle. Si l’on fait abstraction de 2007, qui correspond à la fin des opérations exceptionnelles d’allègement de la dette, le repli observé en 2012 est le plus marqué depuis 1997. C’est aussi la première fois depuis 1996-1997 que l’aide se contracte pendant deux années successives.
La crise financière et les turbulences dans la zone euro ont amené les gouvernements de nombreux pays à appliquer des mesures d’austérité et à amputer les budgets alloués à l’aide. Cependant, en dépit des tensions budgétaires actuelles, certains pays ont maintenu, voire accru, leurs budgets consacrés à l’APD afin d’atteindre les objectifs qu’ils s’étaient fixés.
Le nouveau président du CAD, Erik Solheim, a déclaré que le CAD continuerait à encourager ses membres à honorer leurs engagements. « Je salue l’effort des neuf membres du CAD qui ont accru leurs apports d’aide en 2012, et j’invite instamment les autres à faire de même dès que leur situation budgétaire le leur permettra », a indiqué M. Solheim, et d’ajouter :« Il n’est pas impossible de maintenir le niveau d’aide même dans le contexte budgétaire actuel. Dans son budget pour 2013-2014, le Royaume-Uni prévoit d’allouer à l’aide une enveloppe dont le montant sera porté à l’équivalent de 0.7 % du revenu national, ce qui nous laisse espérer que nous parviendrons à inverser la tendance à la baisse. »
Redéploiement des crédits d’aide
Il ressort des données pour 2012 que, bien que le montant total de l’APD nette fléchisse, l’aide bilatérale affectée à des projets et programmes de développement (c’est-à-dire hors allègement de dette et aide humanitaire) a progressé de +2.0 % en termes réels ; les contributions aux budgets centraux d’institutions multilatérales ont en revanche baissé de -7.1 %.
L’aide bilatérale à l’Afrique subsaharienne s’est chiffrée à 26,2 milliards USD, soit une chute de -7.9 % en termes réels par rapport à 2011. L’aide au continent africain a été réduite de -9.9 % et ramenée à 28,9 milliards USD après une année 2011 marquée par le soutien exceptionnel accordé à certains pays d’Afrique du Nord à la suite du « printemps arabe ».
Le groupe des pays les moins avancés (PMA) a également vu les apports nets d’APD bilatérale qui lui étaient destinés accuser un repli de -12.8 % en termes réels et tomber à environ 26 milliards USD.
Résultats des Etats Unis
Les donneurs les plus généreux, en volume, ont été les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France et le Japon. De leur côté, le Danemark, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Norvège et la Suède ont à nouveau dépassé l’objectif de 0.7 % du RNB fixé par les Nations unies. Neuf pays ont enregistré une hausse de leurs apports nets d’APD en termes réels, ceux dans lesquels ce mouvement a été le plus marqué étant l’Australie, l’Autriche, la Corée, l’Islande (qui a rejoint le CAD en 2013) et le Luxembourg. Quinze pays ont observé une tendance inverse, les variations à la baisse les plus prononcées s’étant produites en Espagne, en Italie, en Grèce et au Portugal, qui ont été les pays les plus durement touchés par la crise de la zone euro.
Les pays du G7 ont contribué à hauteur de 70 % au chiffre total de l’APD nette du CAD en 2012 et les pays de l’UE membres du CAD ont quant à eux été à l’origine de 51 % des versements nets d’APD du CAD.
En volume, les États-Unis se classent toujours premiers, avec des versements nets d’APD de 30,5 milliards USD en 2012, en régression de -2.8 % en valeur réelle par rapport à 2011. Le rapport APD/RNB des États-Unis est ainsi passé de 0.20 % en 2011 à 0.19 % en 2012. Ce fléchissement est principalement dû à une réduction du montant net des opérations bilatérales d’allègement de la dette, passé de 1,1 milliard USD en 2011 à 56,3 millions USD en 2012.
Les contributions versées par les États-Unis à des organisations internationales ont en revanche atteint un niveau historiquement élevé de 4.9 milliards USD (soit une hausse de +30.0 % en termes réels par rapport à 2011). En 2012, l’aide bilatérale consentie à l’Afrique subsaharienne par les États-Unis est tombée à 8.8 milliards USD (soit une contraction de -4.5 % en termes réels par rapport à 2011) ; hors allègement de la dette, elle a en revanche progressé de +7.2 %.
L’Europe en ordre dispersé
L’APD émanant des quinze pays de l’UE qui sont membres du CAD s’est établie à 63.7 milliards USD en 2012, chiffre en baisse de -7.4 % par rapport à 2011. En pourcentage de leur RNB cumulé, leur APD a été ramenée de 0.44 % en 2011 à 0.42 % en 2012. Les évolutions de l’APD observées dans les pays de l’UE membres du CAD ont été les suivantes :
Autriche (+ 6.1%) : imputable à des opérations d’allègement de la dette au profit de l’Afrique subsaharienne ;
Belgique (- 13.0%) : sous l’effet d’une réduction du budget global alloué à l’aide ;
Danemark (-1.8%) : à cause d’une réduction des dons bilatéraux ;
Finlande (- 0.4%);
France (- 1.6%) ;
Allemagne (- 0.7%) : du fait d’une réduction des contributions versées aux institutions multilatérales ;
Grèce (- 17.0%) : à cause des mesures d’austérité ;
Irlande (- 5.8%) : en raison des restrictions fiscales ayant conduit à amputer le budget alloué à l’aide ;
Italie (- 34.7%) : à cause d’une diminution de l’aide accordée aux réfugiés arrivant d’Afrique du Nord et d’une réduction des dons consentis au titre de l’allègement de la dette par rapport à 2011 ; le gouvernement italien a toutefois pris l’engagement ferme d’accroître les crédits d’APD de façon à atteindre un rapport APD/RNB de 0.15-0.16 % en 2013 ;
Luxembourg (+ 9.8%) : sous l’effet d’une hausse des dons bilatéraux ;
Pays-Bas (- 6.6%) : en raison d’une réduction du budget global consacré à l’aide ;
Portugal (- 13.1%) : à cause de réductions sans précédent des apports d’aide consécutives à la crise financière ;
Espagne (- 49.7%) : à cause de la crise financière ;
Suède (- 3.4%) : en raison d’une diminution de souscriptions au capital aux organisations internationales, bien que les montants versés à ces organisations aient augmenté ;
Royaume-Uni (- 2.2%) : dû au fait que des engagements budgétaires fermes ont été pris pour garantir des dépenses d’APD équivalant, en volume, à 0.56 % du RNB en 2012 et 0.7 % du RNB à compter de 2013.
En 2012, le montant total de l’APD nette cumulée versée par les 27 États membres de l’UE s’est chiffré à 64,9 milliards USD, soit 0.39 % de leur RNB cumulé. Les apports nets versés par des institutions de l’UE à des pays en développement et des organisations multilatérales sont ressortis à 17.6 milliards USD, soit une progression de +8.0 % par rapport à 2011, due pour l’essentiel à une augmentation des prêts.
D’autres pays en hausse
Dans les autres pays du CAD, l’APD nette a connu les évolutions suivantes :
Australie (+ 9.1 %) : pour respecter les engagements pris par le pays au niveau international d’accroître son aide afin d’atteindre un rapport APD/RNB de 0.5 % en 2016-2017.
Canada (+ 4.1 %) : grâce à une augmentation des opérations d’allégement de dette et au maintien de ses engagements envers des initiatives régionales conséquentes ;
Islande (+ 5.7 %) : évolution traduisant la montée en puissance globale du programme d’aide islandais ;
Japon (- 2.1 %) : à cause du fléchissement des dons bilatéraux et du recul des contributions versées à des organisations internationales ;
Corée (+ 17.6 %) : en raison de l’accroissement global des apports d’aide décidé pour atteindre un rapport APD/RNB de 0.25 % d’ici à 2015 ;
Nouvelle-Zélande (+ 3.0 %) : résultat de l’accroissement global des apports d’aide décidé pour porter le montant de l’APD à 600 millions NZD ;
Norvège (+ 0.4 %) ;
Suisse (+ 4.5 %) : dû à l’accroissement global des apports d’aide décidé pour atteindre un rapport APD/RNB de 0.5 % d’ici à 2015.
D’autres pays donneurs ont notifié les chiffres provisoires suivants concernant l’APD :
République tchèque (- 4.2 %) : principalement dû au fléchissement des contributions versées à l’UE ;
Estonie (- 2.7 %) à cause d’une diminution de contributions versées à l’UE;
Hongrie (- 7.5 %) : à cause de la diminution des contributions versées à l’UE et la baisse des apports d’aide bilatérale;
Israël (- 10.1 %) : à cause d’une réduction de l’APD bilatérale ;
Pologne (+ 12.4 %) : en raison d’une hausse de l’APD bilatérale ;
République slovaque (- 3.5 %) ;
Slovénie (- 2.4 %) ;
Turquie (+98.7 %) : du fait de l’aide octroyée aux nombreux réfugiés affluant de Syrie et de l’intensification du soutien accordé aux pays d’Afrique du Nord à la suite du printemps arabe ;
Émirats arabes unis (+30.6 %) : en raison de l’accroissement global de l’aide bilatérale.
En 2012, les apports bruts d’APD des pays membres du CAD (c’est-à-dire avant déduction des remboursements de prêts) ont totalisé 138,0 milliards USD, en baisse de -5.2 % en valeur réelle par rapport à 2011.
Perspectives d’évolution de l’APD
L’enquête la plus récente réalisée par le CAD sur les plans de dépenses indicatifs des donneurs contient des estimations des apports d’aide futurs de l’ensemble des membres du CAD ainsi que des principaux donneurs non membres du CAD et donneurs multilatéraux sur la période allant jusqu’en 2016. Elle comporte également des prévisions concernant les recettes brutes perçues par les pays en développement au titre de l’aide-pays programmable.
En 2012, l’APP a progressé de +0.3 % en termes réels, les mouvements de repli enregistrés dans les pays du CAD ayant été compensés par des variations inverses du côté des donneurs non membres du CAD. Selon les prévisions, l’APP devrait augmenter de 9 % en termes réels en 2013, essentiellement en raison des majorations prévues des apports d’APP de l’Australie, de l’Allemagne, de l’Italie, de la Suisse et du Royaume-Uni et d’augmentations des prêts assortis de conditions libérales consentis par des organismes multilatéraux (notamment l’IDA, le guichet concessionnel de la Banque mondiale et le FIDA). Le montant total de l’APP devrait ensuite demeurer stable de 2014 à 2016.
L’Enquête du CAD laisse augurer une réorientation de l’aide vers les pays à revenu intermédiaire de l’Extrême-Orient et d’Asie du Sud et de l’Est, principalement la Chine, l’Inde, l’Indonésie, le Pakistan, le Sri Lanka, l’Ouzbékistan et le Vietnam, et il semble très probable que l’aide vers ces pays prendra la forme de prêts assortis de conditions libérales.
L’APP devrait en revanche stagner à destination des pays les plus en retard sur la voie de la réalisation des OMD et affichant les niveaux de pauvreté les plus élevés, comprenant des pays d’Afrique subsaharienne comme le Burundi, le Tchad, Madagascar, le Malawi et le Niger.
Un des secrets les mieux gardés des services de renseignements britanniques vient peut-être d’être éventé : leur rôle dans l’enlèvement et l’assassinat de Patrice Lumumba.
Il était le premier chef de gouvernement démocratiquement élu du Congo dont le panafricanisme et l’inclination vers Moscou avaient alarmé l’Occident.
Pendant plus de cinquante ans, des rumeurs ont circulé par rapport à des allégations sur le rôle de la Grande Bretagne dans le meurtre brutal de Lumumba en 1961, mais rien n’avait été prouvé – laissant la CIA et son homologue belge porter seules le chapeau pour ce qu’un écrivain Belge avait qualifié de « plus important assassinat du 20ème siècle. » Aujourd’hui, dans des révélations spectaculaires, un vétéran de la politique britannique affirme avoir entendu de la bouche même des concernés que c’est le MI6 qui l’avait « fait. »
Dans une lettre à la rédaction passée Presque inaperçue dans le dernier numéro de la London Review of Books (LRB), David Edward Lea réagissait à « Empire of Secrets, British intelligence, the Cold War and the Twilight of Empire, » un nouveau livre sur les services secrets britanniques dans lequel Calder Walton affirme qu’on ne sait toujours presque rien sur le rôle de la Grande Bretagne dans la mort de Lumumba.
« La question reste de savoir si les projets britanniques d’assassinat de Lumumba… avaient une quelconque réalité. Pour l’heure, nous n’en savons rien, » écrit Walton.
Lord Lea a répliqué : « En fait, dans ce cas particulier, je peux dire que nous avons joué un rôle. Il se trouve que je prenais une tasse de thé avec Daphne Park… Elle avait été consul et première secrétaire [d’ambassade] à Léopoldville, aujourd’hui Kinshasa, de 1959 à 1961, ce qui en pratique (et qui a été par la suite reconnu) signifiait chef du MI6 sur place. J’avais évoqué avec elle l’indignation suscitée par l’enlèvement et l’assassinat de Lumumba, et je lui avais rappelé la théorie selon laquelle le MI6 avait quelque chose à voir avec ça. ‘Nous l’avons fait’, avait-elle répondu, ‘je l’ai organisé.’ »
Selon Lord Lea, elle avait soutenu que si l’Occident n’était pas intervenu, Lumumba aurait livré aux Russes les richesses minières du Congo – appelé aujourd’hui République Démocratique du Congo. Contacté par The Hindu, Lord Lea a confirmé la teneur de sa lettre à la LRB et que la conversation autour d’un thé avait eu lieu quelques mois avant le décès de Mlle Park en 2010. « C’est la discussion que j’ai eue avec elle et c’est ce qu’elle m’a dit. Je n’ai rien de plus à ajouter, » a-t-il dit quand nous lui avons demandé s’il disposait éventuellement d’une autre confirmation indépendante de la déclaration de Mlle Park.
Mlle Park qui a fait sa carrière dans les services de renseignements a servi à Kinshasa (ex Léopoldville) entre 1959 et 1961. A sa retraite, elle a été faite pairesse à vie avec le titre de baronne Park of Monmouth. Ses collègues de la Chambre des Lords parlaient d’elles comme de la porte parole des services secrets. Elle a aussi été brièvement doyenne du Somerville College à l’université d’Oxford.
Le MI6 n’a fait aucun commentaire sur les révélations de Lord Lea. « Nous ne nous exprimons pas sur les questions relatives aux renseignements,» a déclaré un officiel. Lumumba, salué comme étant “le héros de l’indépendance du Congo” de la Belgique en 1960, avait été tué par balles le 17 janvier 1961 après avoir été renversé par un coup d’Etat soutenu par la Belgique et les USA à peine quelques mois après avoir pris ses fonctions.
Lumumba avait trouvé refuge auprès de Rajeshwar Dayal – le diplomate Indien qui représentait le Secrétaire Général de l’ONU au Congo – pendant plusieurs jours mais avait été capturé et tué peu de temps après qu’il avait fait le choix de quitter les locaux de l’ONU. « Ce crime odieux avait été le point culminant de deux complots d’assassinat liés entre eux par les gouvernements belge et américain qui avaient utilisé des complices Congolais et une peloton d’exécution belge pour faire le coup,» écrit Georges Nzongola-Ntalaja, un spécialiste d’études africaines et afro-américaines qui a écrit The Congo from Leopold to Kabila : A People’s History [le Congo de Léopold à Kabila : histoire d’un peuple].
Des documents américains de l’époque déclassifiés ont établi le rôle de Washington dans des tentatives secrètes d’assassinat – la plus connue étant le plan de la CIA pour empoisonner la brosse à dents de Lumumba en introduisant de la pâte dentifrice empoisonné dans sa salle de bains.
« La pâte dentifrice n’est jamais arrive dans la salle de bains de Lumumba. Je l’ai jetée dans le fleuve Congo, » dira plus tard Larry Devlin, chef de la station de la CIA à Léopoldville.
Le public sait peu de choses sur le rôle de la Grande Bretagne. Mais en 2000, la BBC avait rapporté qu’à l’automne 1960 – trois mois avant l’assassinat de Lumumba – un agent du MI5 à l’ambassade britannique à Léopoldville avait proposé « l’élimination de Lumumba de la scène en le tuant. »
Oui j’ai découpé Lumumba !
«J’ai découpé et dissous dans l’acide le corps de Lumumba . En pleine nuit africaine, nous avons commencé par nous saouler pour avoir du courage. On a écarté les corps. Le plus dur fut de les découper en morceaux, à la tronçonneuse, avant d’y verser de l’acide. Il n’en restait presque plus rien, seules quelques dents. Et l’odeur ! Je me suis lavé trois fois et je me sentais toujours sale comme un barbare».
Ces mots sont ceux du Gérard Soete, prononcés le 15 mai 2002, quarante ans après la disparition du leader congolais Patrice Lumumba. Gérard Soete, le belge qui a coupé le corps de Lumumba eb 34 morceaux à la troçonneuse. le 0034, c’est le code international de la Belgique
BRUGES (Belgique), 15 mai 2002 (AFP) – Près de quarante ans après l’assassinat de Patrice Lumumba, le Belge Gérard Soete vient enfin de se défaire d’un lourd secret : une nuit de janvier 1961, dans une puanteur d’acide sulfurique et de cadavres écartelés, il fit disparaître le corps du martyr congolais.
« Est-ce que la législation me le permettait ? », se demande-t-il aujourd’hui, à 80 ans et en bonne santé, dans son pavillon d’un faubourg résidentiel de Bruges (nord-ouest) où l’AFP l’a rencontré. « Pour sauver des milliers de personnes et maintenir le calme dans une situation explosive, je pense que nous avons bien fait », ajoute-t-il, en dépit de « la crise morale » qu’il doit avoir traversée après cette nuit « atroce ».
Le 17 janvier1961, sept mois après l’accession du Congo à l’indépendance, Patrice Lumumba, le premier chef de gouvernement du pays, était assassiné près d’Elisabethville (actuellement Lubumbashi, sud), capitale de la province alors sécessionniste du Katanga.
Criblé de balles, son corps n’a jamais été retrouvé, pas plus que ceux de deux proches tués avec lui, Joseph Okito et Maurice Mpolo.
Selon l’auteur, le but de l’élimination était, en pleine guerre froide, de maintenir le Congo dans la sphère d’influence occidentale. La thèse a connu un tel écho qu’une commission d’enquête parlementaire belge, chargée d’éclaircir « l’implication éventuelle des responsables politiques belges » dans l’assassinat, a entamé ses travaux le 2 mai. Une commission qui auditionnera Gérard Soete, commissaire de police chargé à l’époque de mettre en place une « police nationale katangaise ».
Le Brugeois dut d’abord transporter les trois corps à 220 kilomètres du lieu d’exécution, pour les enfouir derrière une termitière, en pleine savane boisée. De retour à Elisabethville, il reçut cependant « l’ordre » du ministre de l’intérieur Katangais Godefroi Munongo de faire littéralement disparaître les cadavres. La popularité de Lumumba était telle que son cadavre restait en effet gênant. Le « pèlerinage » sur sa tombe pouvait raviver la lutte de ses partisans.
« Petit Gérard Soete de Bruges, je devais me débrouiller tout seul avec trois corps internationalement connus », résume-t-il aujourd’hui. « Toutes les autorités belges étaient sur place, et elles ne m’ont pas dit de ne rien faire », ajoute-t-il, avec un fort accent flamand. Accompagné d’ »un autre blanc » et de quelques congolais, épuisés « d’une scie à métaux, de deux grandes dames-jeannes et d’un fut d’acide sulfurique », il leur fallut toute la nuit, du 22 au 23 janvier, pour accomplir leur besogne.
« En pleine nuit africaine, nous avons commencé par nous saouler pour avoir du courage. On a écarté les corps. Le plus dur fut de les découper avant de verser l’acide », explique l’octogénaire. « Il n’en restait presque plus rien, seules quelques dents. Et l’odeur ! Je me suis lavé trois fois et je me sentais toujours sale comme un barbare », ajouté-t-il. De retour en Belgique après 1973, Gérard Soete qui conserve toujours un doigt, une dent (empaillés) et l’Alliance de P. Lumumba, contera cette terrible nuit dans un roman, « pour (se) soulager », mais sans livrer son nom.
Nous vous proposons de découvrir ces vidéos qui permettent d’avoir une vision plus proche de la réalité du terrain et de découvrir les dernières opérations en cours sur le conflit Malien.
Réveil brutal ce samedi 6 avril au Groupement mobile de sécurité (GMS) de Bamako.
Officiellement, l’endroit abrite les policiers de la capitale malienne mais, depuis quasiment un mois, ce sont des policiers accusés d’être proches de la junte malienne qui y faisaient la loi, qui plus est lourdement armés, ce qui est interdit pour les policiers maliens
Dans la nuit de jeudi à vendredi, ils se sont même affrontés à d’autres policiers.
Ils viennent tout juste d’être désarmés. Un militaire a été tué et un policier blessé dans l’opération.
L’opération a débuté tôt ce samedi à Bamako.
Une unité, composée de militaires et de gendarmes maliens, débarque au Groupement mobile de sécurité (GMS), contrôlé par des policiers armés, accusés à tort ou à raison d’être proches, de la junte malienne.
L’équipe de choc, conduite par un capitaine de la gendarmerie, s’apprête à désarmer les policiers. Le secteur est rapidement bouclé et l’opération de désarmement commence. Très vite, certains policiers prennent la tangente, d’autres résistent en tirant. Militaires et gendarmes poursuivent sans ménagement l’opération de désarmement.
Deux heures pour désarmer les policiers proches de la junte A l’est du camp, un nouveau coup de feu retentit et un militaire s’écroule mortellement touché. Un autre coup de feu est entendu et là, c’est un policier qui est blessé par balle à la cuisse droite. Au bout de deux heures, gendarmes et militaires parviennent à désarmer les policiers. Au moins une dizaine d’entre eux sont arrêtés.
Lors du passage de RFI au GMS, la situation était totalement sous contrôle. Depuis plusieurs mois déjà, les deux camps de la police avaient du mal à s’entendre nous explique-t-on. Le premier camp accusait l’autre camp d’avoir bénéficié de promotions spectaculaires, parce que proche de la junte. Le climat commençait à devenir franchement délétère. En intervenant ainsi, les autorités maliennes ont sûrement voulu «siffler la fin de récréation».
Ils font partie de ceux que la presse appelle les « diamants noirs ». Anciens de la lutte contre l’apartheid, proches ou membres du parti au pouvoir, ils sont riches et ils l’assument !
La scène se déroule en 2007. Smuts Ngonyama est à l’époque le porte-parole de la présidence du Congrès national africain (ANC). Sommé par des journalistes de s’expliquer sur la manière dont il a facilité le rachat d’une partie de la compagnie Telkom par des camarades du parti (et sur la généreuse rétribution qu’il a perçue), il s’agace : « Je n’ai pas rejoint la lutte pour rester pauvre ! »
Depuis, l’épisode a été oublié, noyé dans le flot des scandales qui touchent régulièrement les hauts responsables sud-africains, mais la phrase est restée un symbole : celui de la prospérité insolente – et souvent de l’avidité – de ceux qui ont combattu, des années plus tôt, le régime ségrégationniste.
Car si tous les anciens rebelles n’ont pas eu la franchise de Ngonyama, l’aisance que beaucoup affichent parle à leur place, et ils font désormais partie de ceux que la presse locale a surnommés les Black Diamonds, les « diamants noirs ».
Ils habitent dans les banlieues huppées de Johannesburg ou du Cap. Leurs anciennes maisons de Soweto, l’immense township jadis au coeur de la contestation, sont aujourd’hui de véritables palaces.
Le luxe est devenu le quotidien de ces hommes et de ces femmes qui, en exil ou en prison, ont connu de longues années de privations.
La trajectoire de Cyril Ramaphosa, 60 ans, est emblématique. Ancien meneur de la puissante Union nationale des mineurs (NUM) dans les années 1980, le vice-président de l’ANC est aujourd’hui l’un des hommes les plus riches du pays, avec un patrimoine estimé à 675 millions de dollars (520 millions d’euros) par le magazine Forbes. Son groupe, baptisé Shanduka, est présent dans la finance, les télécommunications, la restauration (il est le propriétaire de tous les restaurants McDonald’s du pays) et, ironie du sort, dans les mines.
La fortune exacte du ministre de l’Habitat, Tokyo Sexwale, 60 ans, un historique de la lutte contre le régime d’apartheid (il a passé treize ans dans les geôles de Robben Island), est plus difficile à évaluer. En 2009, elle avait été estimée à 1,9 milliard de rands (160 millions d’euros), et, depuis, elle a sans doute continué à croître. Le groupe qu’il a fondé en 1999, New Bond Capital, possède des actifs dans les secteurs des mines, de la santé, de la finance et de l’immobilier.
Quant à Saki Macozoma, lui aussi détenu à Robben Island à la fin des années 1970, il n’est plus membre de l’ANC, mais est toujours très proche de l’ancien président Thabo Mbeki. À 55 ans, il est membre de plus d’une demi-douzaine de conseils d’administration. Sa fortune est estimée à 634 millions de rands.
Gros poisson
Un des Black Diamonds Africain
Patrice Motsepe, ovni richissime et généreux Il est le premier (et pour l’instant le seul) Sud-Africain noir milliardaire en dollars. D’après le magazine Forbes, la fortune de Patrice Motsepe s’élève à 2,65 milliards de dollars (1,55 milliard d’euros).
Lui-même n’a pas directement participé à la lutte contre le régime d’apartheid, mais il a ses entrées au parti au pouvoir : une de ses soeurs est mariée à Cyril Ramaphosa, le nouveau vice-président du parti ; une autre est l’épouse du ministre de la Justice, Jeff Radebe.
Il a surtout beaucoup bénéficié du Black Economic Empowerment (BEE), qui lui a permis de bâtir un empire minier, l’African Rainbow Minerals, dont il est toujours PDG.
Longtemps, Motsepe n’a nourri aucun complexe vis-à-vis de l’argent. « Il n’y a pas plus de problème à être noir et riche que blanc et riche », aimait-il rappeler. Mais il a surpris son monde, le 30 janvier, en annonçant qu’il allait donner « au moins la moitié des revenus générés par ses actifs » aux nécessiteux, par l’intermédiaire de sa fondation. Il est ainsi devenu le premier Africain à répondre à l’appel de Bill et Melinda Gates et de Warren Buffett. Le Congrès national africain (ANC) s’est immédiatement réjoui de l’exemple donné par Motsepe. Mais aucun de ses éminents membres n’a semblé vouloir l’imiter.
Dans la génération du premier président de l’Afrique du Sud démocratique, Nelson Mandela, plus rares sont ceux qui affichent la même réussite. En 1994, ils étaient trop âgés, trop sages ou peut-être trop désintéressés pour démarrer une carrière de magnat. Mais il y a des exceptions. Andrew Mlangeni, 86 ans, jugé et condamné en même temps que Mandela en 1963, possède pour 117 millions d’euros d’actions dans diverses sociétés. À Soweto, la surface de la plus grande de ses trois maisons avoisine les 2 800 m2, selon la déclaration de patrimoine qu’il a présentée au Parlement, où il siège toujours.
La cupidité a amené plusieurs anciens combattants à franchir les frontières de la légalité. Tony Yengeni fut le premier gros poisson à le payer, en 2003. Reconnu coupable d’escroquerie et condamné à quatre ans de prison, cet ex-guérillero a gagné le surnom de Socialiste Gucci. Quelques années plus tard, c’était au tour de Jackie Selebi de trébucher : en 2010, l’ancien dirigeant en exil de la Ligue de la jeunesse de l’ANC devenu chef de la police (en 2000) puis d’Interpol a écopé de quinze ans de prison pour corruption. Il avait transmis des informations confidentielles à des trafiquants de drogue contre plus de 100 000 euros de pots-de-vin.
Mais les plus grandes fortunes ont été amassées en toute légalité, à partir du début des années 2000.
Quand Thabo Mbeki succède à Nelson Mandela, ses concurrents malheureux (dont Ramaphosa et Sexwale) et beaucoup d’autres décident de s’éloigner de la politique. Novices dans le monde des affaires, mais disposant de précieux contacts, ils vont largement bénéficier du Black Economic Empowerment (BEE), ce programme destiné à corriger les inégalités issues du régime d’apartheid, officiellement lancé en 2003. Les grandes entreprises du pays, qui avaient l’obligation de transférer une partie de leur capital à des Noirs, ont fait alliance avec eux, s’assurant ainsi de bonnes relations avec le nouveau pouvoir. Les conditions étaient avantageuses : souvent, les nouveaux venus empruntaient pour acheter leurs parts ; parfois, les entreprises faisaient elles-mêmes l’avance.
Depuis, nommer des anciens combattants à des postes clés est devenu une habitude. Mamphela Ramphele, l’ancienne compagne du charismatique Steve Biko, grande figure de la lutte antiapartheid, était la présidente de la société minière Gold Fields jusqu’à sa démission, le 13 février, pour se lancer dans la bataille des élections générales de 2014.
Elle a été remplacée par Cheryl Chorus, une femme d’affaires très prospère (ex-présidente du conseil d’administration de South African Airways) qui a, dans une autre vie, été secrétaire générale adjointe de l’ANC.
Ambitions
Les affaires n’ont pas empêché la plupart de ces nouveaux riches de conserver des liens très étroits avec le pouvoir. Tokyo Sexwale, à qui l’on prête régulièrement des ambitions présidentielles, a fait son entrée au gouvernement en 2009, et Ramaphosa a pris la vice-présidence du parti à l’issue du congrès de décembre 2012.
Quelques mois plus tôt, il s’était pourtant retrouvé sous le feu des critiques : actionnaire et membre du conseil d’administration de la société Lonmin, la compagnie qui exploite le platine à Marikana, il avait qualifié les grévistes (qui avaient tué deux policiers) d’« ignobles criminels » et appelé à « une action concomitante pour remédier à cette situation ». Le lendemain, le 16 août 2012, la police ouvrait le feu sur les manifestants, tuant 34 personnes.
Malgré le choc, le drame de Marikana n’a pas conduit à des mesures radicales pour réduire les inégalités en Afrique du Sud. Elles sont aujourd’hui plus fortes qu’en 1994. Le BEE a été révisé en 2007, mais cela n’a pas permis d’inverser la tendance. L’ANC se dit déterminé à passer à la vitesse supérieure, mais la méthode fait encore débat.
Il est en tout cas certain que les Black Diamonds du parti pèseront sur les nouveaux choix politiques. Ramaphosa devrait devenir le vice-président du pays après la probable réélection de Jacob Zuma en 2014 – un poste qui pourrait le conduire à la présidence cinq ans plus tard. Il se murmure même qu’il pourrait de facto jouer les chefs de gouvernement avant cette date.
C’est incontestablement un homme brillant. Mandela avait un temps envisagé d’en faire son dauphin. Mais est-il le mieux placé pour réformer un système qui lui a tant profité ?
Le texte était en discussion depuis 7 ans : l’Assemblée générale de l’ONU a adopté ce mardi le premier traité sur le commerce international des armes conventionnelles, malgré l’abstention de plusieurs des acteurs majeurs de ce marché. Le texte est censé moraliser les ventes d’armes mais son rayon d’action est très limité.
Les armements couverts vont du pistolet aux avions et navires de guerre, en passant par les missiles. Le traité porte sur tous les transferts internationaux (importation, exportation, transit, courtage), sans toucher aux législations nationales sur l’acquisition et le port d’armes.
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a salué un traité qui « peut renforcer la sécurité internationale » mais qui n’empiète pas sur la Constitution américaine garantissant le droit de posséder une arme.
Le Premier ministre britannique David Cameron a salué « un accord historique qui va sauver des vies et soulager les immenses souffrances provoquées par les conflits armés« .
Pour le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, il s’agit d’un « succès diplomatique historique »qui devrait donner « un nouvel élan bienvenu à d’autres efforts de désarmement« .
L’ambassadeur russe à l’ONU Vitali Tchourkine a indiqué que son pays « allait examiner soigneusement« le traité avant de décider ou non de signer. Il y a déploré des « lacunes« , comme l’absence de contrôle spécifique des livraisons d’armes aux rebellions ou des « critères d’évaluation du risque pas assez clairs« .
L’ambassadeur syrien Bachar Jaafari a renouvelé l’opposition de son pays, déplorant que le texte ne fasse pas référence explicitement aux « acteurs non-étatiques », comme l’opposition armée syrienne.
« Le monde a attendu longtemps ce traité historique, qui peut empêcher que des armes aillent à des pays où elles seront utilisées pour commettre des atrocités », a déclaré Brian Wood, responsable du dossier à Amnesty international.
Le traité « envoie un signal clair aux marchands d’armes qui approvisionnent les dictateurs et les seigneurs de la guerre », a estimé Anna MacDonald, d’Oxfam: « Ils ne pourront plus agir en toute impunité ». Même son de cloche pour le CCFD-Terre Solidaire qui parle d’une « étape historique« .
Depuis le début de l’année 2013, patrons et cadres de la Silicon Valley enchaînent les tournées en Afrique. Au cours de six derniers mois, la patronne d’IBM Ginni Rometty s’est rendue deux fois sur le continent.
Début janvier, c’est son homologue de Google, Eric Schmidt, qui a fait le déplacement. Le 25 mars, Bill Gates, l’ancien patron de Microsoft devenu philanthrope, atterrit à Accra.
A coup de millions de dollars et d’innovations technologiques, ces pontes de la Silicon Valley ne cachent pas leur ambition de contribuer à résoudre les maux de cette Afrique où le taux de croissance dépasse les 6%. Après l’Asie, « c’est l’heure de l’Afrique nouvelle »,martèlent les géants technologiques qui ont jusque-là délaissé ce continent. Ils avancent leurs pions et investissent massivement pour connecter les Africains à internet et adaptent leurs stratégies aux spécificités locales.
Une Afrique mobile et bientôt ultra-connectée
Le continent compte le moins d’internautes au monde avec près de 16% de la population en ligne. Et les prix de connexion à internet y sont parmi les plus élevés de la planète.
Pourtant, des câbles internet sous-marins relient les côtes africaines au reste du monde et irriguent le continent de haut-débit. « Il est désormais inexact de dire que l’Afrique est techniquement sous-connectée même s’il reste à établir plus de câbles terrestres et des infrastructures. Mais les prix de connexion devraient baisser rapidement », prédit Alan Mauldin, analyste chez TeleGeography.
Pour le moment, si « révolution technologique » il y a, elle repose sur un vieil appareil qui vient de fêter ses trente ans : le téléphone mobile. Grâce au génie de certains geeks d’Afrique, le téléphone mobile y est augmenté voire hacké tant il ouvre des possibilités bien plus sophistiquées que des appels vocaux et des sms. « De par le manque d’infrastructures et le coût élevé de l’internet fixe, la démocratisation de l’accès à internet se fera avec le mobile en Afrique », explique le spécialiste Vincent Douin du cabinet de consultant Greenwich Consulting.
Il y aurait aujourd’hui plus de 700 millions de cartes SIM activées sur le continent contre moins de 16 millions en 2000. Rapidement, la majorité de ces appareils seront des smartphones connectés à internet.
Des géants technologiques qui s’africanisent
Le smartphone constitue la porte d’entrée vers un web africain en construction et donc vers des applications mobiles et de la publicité à terme rentables. Et des alliances uniques sont apparues. Microsoft vient de s’associer au Chinois Huawei et au Finlandais Nokia pour lancer des « Windows phones » à bas coût en Afrique et tenter de contrer Google qui, avec son système d’exploitation Android, occupe une place de leader.
En Afrique, même le mastodonte des micro-processeurs Intel s’essaie au mobile avec un smartphone Android à 100 euros. Tandis que le Coréen Samsung maintient sa présence. De son côté, Orange vient de sceller un partenariat avec le moteur de recherche chinois Baidu pour équiper des mobiles et conforter sa place en Afrique et au Moyen-Orient où elle enregistre une hausse de 5,3% de son chiffre d’affaires en 2012, « tirée par la Côte d’Ivoire et la Guinée ».
En Afrique depuis 1992, Microsoft y compte aujourd’hui 750 employés. Présent dans 20 pays d’Afrique, c’est à Nairobi qu’IBM a décidé d’installer son douzième laboratoire de recherches cet été. Le premier en Afrique. Parmi les priorités de recherches de ce laboratoire : développer un secteur public de demain ultra-informatisé et vendre des solutions innovantes aux Etats.
En cinq ans, IBM entend générer un chiffre d’affaires d’un milliard de dollars en Afrique. Un objectif récemment atteint en quinze années par ses laboratoires asiatiques. Dernier venu, en 2007, Google pilote sa stratégie depuis Johannesburg et Nairobi, qualifiée de « hub technologique » par Eric Schmidt.
« Ces géants ne créent que très peu de richesses locales. Tous font du non profit pour approcher le continent. Mais c’est une façade pour conquérir des parts de marché »,observe l’entrepreneure franco-camerounaise Reine Essobmadje.
Des millions de dollars de la Silicon Valley sont dépensés depuis cinq ans dans des oeuvres de bienfaisance technologique. Microsoft a récemment investi 75 millions de dollars pour attirer un million de PME sur les territoires numériques. « C’est important pour nous de faire de l’argent en Afrique avec des outils qui contribuent à l’éducation, la santé et l’entreprenariat »,explique la cyberactiviste kényane Ory Okolloh, désormais en charge de la stratégie de Google en Afrique.
Google investit à tout-va dans des universités africaines, des programmes de formation d’étudiants et d’entrepreneurs ou encore directement dans des infrastructures. Avec IBM, Samsung, ou encore Nokia, Google soutient des espaces innovants comme le désormais célèbre iHub de Nairobi. Tous s’échinent à augmenter la connectivité des populations et à les inciter à produire du contenu et des services en ligne appropriés et utiles pour les internautes locaux.
Et ça, seule la société civile peut le faire avec brio.
L’ancien ministre français du Budget Jérôme Cahuzac a cherché à placer 15 millions d’euros en Suisse en 2009, affirme dimanche la télévision publique suisse (RTS).
Pour l’affaire OffShoreLeaks, des Africains commencent à tomber !
«Il aurait tenté de placer cet argent dans un établissement de gestion financière à Genève mais l’établissement aurait refusé par crainte de complications ultérieures, Jérôme Cahuzac étant une personnalité exposée politiquement, selon des informations bancaires recueillies par la rédaction de la RTS»,écrit la RTS sur son site.
Un peu plus tôt dans la journée, Darius Rochebin, journaliste pour le média helvète avait indiqué que Jérôme Cahuzac aurait détenu non pas 600.000 euros mais 15 millions d’euros sur des comptes suisses.
Le journaliste explique qu’il tient ces informations de banques privées genevoises. Il ajoute que pour réaliser un montage financier tel que celui effectué par l’ancien ministre du budget le ticket d’entrée doit être de un million minimum sinon ce n’est pas intéressant.
En l’an 2000, la petite société financière Reyl & Cie, établie à Genève, est entrée en piste. A l’époque elle n’avait pas de licence bancaire, mais travaillait comme une société de Bourse. A ce titre, elle relevait de la surveillance de la FINMA, l’autorité suisse de surveillance des marchés financiers. En tant qu’intermédiaire financier, Reyl & Cie n’était pas soumise aux mêmes règles que les banques et ne devait pas fournir de renseignement sur les détenteurs de ses comptes.
Reyl & Cie a ouvert auprès d’UBS un compte «omnibus», soit un compte comprenant les fonds de plusieurs clients, seulement connus par la banque, et parmi lesquels figurait Jérôme Cahuzac, dont l’argent est resté de facto à l’UBS. En 2009, après que la Suisse s’est déclarée prête à accorder l’aide judiciaire en cas d’évasion fiscale, Jérôme Cahuzac a estimé que la situation devenait trop dangereuse à Genève et a demandé à Reyl & Cie de transférer les fonds sur un compte ommnibus à Singapour, auprès de la filiale de la banque Julius Baer.
Prudence de Julius Baer à l’époque
La banque Julius Baer a réagi avec prudence, écrit le journal. Elle a réclamé à Reyl & Cie, bien que rien ne l’y obligeait, un formulaire appelé «formulaire A», qui fait apparaître le nom du détenteur des fonds. Lorsque les banquiers de Julius Baer ont vu qu’il s’agissait d’un homme politique, ils ont demandé un document certifiant que les fonds avaient bien été déclarés au fisc compétent.
Selon des recherches effectuées par le Tages Anzeiger, Jérôme Cahuzac a également assuré que ces 600.000 euros provenaient de son activité de chirurgien esthétique, ajoute le journal. En conséquence, Julius Baer a autorisé l’opération de transfert de fonds.
Pour l’affaire Offshore Leaks, des Africains commencent à tomber !
Dévoilée par une poignée de journaux dans le monde, la base de données récupérée par l’International Consortium of Investigative Journalist, qui contient des millions d’informations sur des sociétés basées dans les paradis fiscaux, révèle ses premiers noms.
Parmi eux, certaines personnalités nigérianes, djiboutiennes tanzaniennes et zimbabwéennes ressortent.
Les informations arrivent de manière parcellaire, mais c’est un véritable tremblement de terre dans le monde de la finance.
Des millions de courriers, des centaines de milliers de sociétés, et des milliers de noms, reliés à des paradis fiscaux, sont révélés au compte goutte par une poignée de journaux sélectionnés à travers le monde par l’International Consortium of Investigative Journalist (ICIJ).
L’organisation, créée en 2011 et composées de 86 journalistes d’investigation répartis à travers le monde, a récupéré il y a quinze mois ce qui s’apparente à la plus grande fuite de l’histoire, l’équivalent de 162 fois Wikileaks, soit 260 gigabits de données. Baptisé Offshore Leaks, le contenu a été fourni par les anciens salariés de deux entreprises de services financiers offshore, Portcullis TrustNet et Commonwealth Trust Limited.
Ces dernières ont aidé à la création de centaines de milliers de sociétés, à partir de la fin des années 1990 et tout au long des années 2000, dans les îles Vierges britanniques, aux Caïmans, aux îles Cook, aux Samoa, et à Singapour.
Blanchiment
Dans cette galerie de portraits éclectiques, quelques noms africains ressortent déjà.
Après un travail de fourmi réalisé par les enquêteurs de quelques journaux dont Le Monde en France, The Guardian en Angleterre, ou encore le Premium Times au Nigeria, les noms de personnalités, d’hommes d’affaires, de trafiquants d’armes ou parfois même d’agriculteurs (Grèce) ou de hackers (Italie), sont révélés depuis jeudi 4 avril.
Dans cette galerie de portraits éclectiques, quelques noms africains ressortent déjà. C’est le cas au Nigeria, où le Premium Times prévient : « Le conseiller politique spécial du président Goodluck Jonathan, Ahmed Gulak, est en haut d’une liste qui ne cesse de grossir, de personnalités politiques et du monde des affaires qui ont détenus ou détiennent encore des compagnies secrètes et des comptes en banque offshore où ils cachent leur fortune pour échapper à l’impôt, blanchir de l’argent ou commettre des fraudes. »
Ramifications
Ahmed Gulak, proche du président et homme d’affaires diversifiés notamment dans la fourniture de matériel militaire pour le gouvernement, détient les clés d’Erojim Group of Companies, basé à Lagos mais aussi aux Iles Vierges britanniques. Dans cette même liste apparaissent Edmund Daukuru, ancien ministre du Pétrole, et Bello Gwandu, un homme politique du parti au pouvoir, ancien directeur de Nigeria Ports Authority. Tout deux siègent au Conseil d’administration de Caverton Offshore Support Group, ayant elle aussi des ramifications dans les Iles Vierges Britanniques.
Instabilité politique
De l’autre côté du continent, à Djibouti, l’homme d’affaire et opposant malheureux à l’élection présidentielle de 2011, Abdourahman « Charles » Boreh, actuellement exilé à Dubaï, possède lui deux sociétés dissimulées : Net Support Holdings Ltd aux Iles Vierges Britanniques et Value Additions Ltd aux Iles Samoa. Interrogé par l’ICIJ, M. Boreh a indiqué utiliser ces compagnies pour piloter ses investissements à travers le monde afin de mettre ses actifs à l’abris d’une éventuelle instabilité politique.
En Tanzanie, Mehbub Yusufali Manji, issu d’une des familles les plus riches du pays à la tête d’un conglomérat (Quality Group Limited) diversifié dans l’automobile ou l’agroalimentaire, était, de 2007 à 2009, directeur et actionnaire d’Interstrade Commercial Services Limited basé aux Iles Vierges. Toujours dans le même paradis fiscal, l’ICIJ a remonté la piste d’Artemis Group, qui appartient en réalité au Zimbabwéen Conrad Billy Rautenbach, un proche du président Mugabe. Blacklisté par les États-Unis car soupçonné d’aider le régime à détourner l’argent du pays. D’après son avocat, Ian Small Smith, l’entreprise qui aurait servi à investir en Russie, n’existe plus.
Si la liste des personnalités africaines risquent de s’allonger dans les jours qui viennent, elle n’apportera peut être pas toutes les réponses aux multiples questions qui se posent désormais : à quoi servent concrètement ces sociétés ? Simple optimisation fiscale ou fraude ? Détournement ? Blanchiment ? Sûrement un peu de tout ça à la fois…
Jérôme Cahuzac a reconnu dans un communiqué avoir eu un compte à l’étranger depuis une vingtaine d’années.
Le communiqué de Jérôme Cahuzac :
Par lettre du 26 mars 2013, j’ai demandé à Messieurs les juges d’instruction Roger Le Loire et Renaud Van Ruymbeke de bien vouloir me recevoir afin que, délivré des obligations de ma fonction, je puisse enfin donner les explications qui s’imposent au regard de la détention à l’étranger d’un compte bancaire dont je suis le bénéficiaire depuis une vingtaine d’années.
J’ai rencontré les deux juges aujourd’hui. Je leur ai confirmé l’existence de ce compte et je les ai informés de ce que j’avais d’ores et déjà donné les instructions nécessaires pour que l’intégralité des actifs déposés sur ce compte, qui n’a pas été abondé depuis une douzaine d’années, soit environ 600.000 €, soient rapatriés sur mon compte bancaire à Paris.
A Monsieur le Président de la République, au Premier Ministre, à mes anciens collègues du gouvernement, je demande pardon du dommage que je leur ai causé. A mes collègues parlementaires, à mes électeurs, aux Françaises et aux Français j’exprime mes sincères et plus profonds regrets. Je pense aussi à mes collaborateurs, à mes amis et à ma famille que j’ai tant déçus.
J’ai mené une lutte intérieure taraudante pour tenter de résoudre le conflit entre le devoir de vérité auquel j’ai manqué et le souci de remplir les missions qui m’ont été confiées et notamment la dernière que je n’ai pu mener à bien. J’ai été pris dans une spirale du mensonge et m’y suis fourvoyé. Je suis dévasté par le remords.
Penser que je pourrais éviter d’affronter un passé que je voulais considérer comme révolu était une faute inqualifiable. J’affronterai désormais cette réalité en toute transparence.
…
Dans son enquête publiée le 4 décembre, le site d’investigation prétend que Jérôme Cahuzac a détenu un compte «non déclaré» à l’Union des banques suisses (UBS) de Genève, clôturé en 2010 et dont les avoirs ont ensuite été déplacés à Singapour.
Deux jours plus tard, suite aux premières dénégations du ministre, Mediapart met en ligne un enregistrement sonore, qui daterait de 2000. Dans cette bande, issue, selon le site Internet, d’un répondeur téléphonique, un homme présenté comme étant Jérôme Cahuzac évoque son compte en Suisse. «Ça me fait chier d’avoir un compte ouvert là-bas. L’UBS, c’est quand même pas forcément la plus planquée des banques», dit l’homme à un interlocuteur non identifié sur la bande.
D’où vient l’enregistrement?
Jerôme Cahuzac donnant des leçons de morale sur la fraude fiscale !
Mediapart n’a jamais levé le voile sur l’identité de la source qui lui a transmis l’enregistrement. Mais, fin décembre, le site d’information publie le nom du détenteur d’origine de la bande.
Il s’agit de Michel Gonelle, un ancien élu RPR, qui a perdu en 2001 la mairie de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne) au profit de Jérôme Cahuzac, alors député. Selon Mediapart, après avoir appelé Michel Gonelle, Jérôme Cahuzac l’aurait rappelé quelques minutes plus tard, sans s’en rendre compte.
Il était en pleine conversation avec son gestionnaire de fortune. Leur discussion aurait alors été enregistrée par le répondeur téléphonique du maire de Villeneuve-sur-Lot. Michel Gonelle laisse entendre que la bande a été donnée à Mediapart par un autre opposant local du ministre, l’ex-juge Jean-Louis Bruguière, à qui il avait transmis une copie de l’enregistrement. Lequel affirme pour sa part avoir «détruit» cet enregistrement sans l’avoir écouté.
La voix sur la bande est-elle celle de Jérôme Cahuzac?
«Oui!» jure Michel Gonelle, qui s’est même manifesté auprès de l’Élysée pour confirmer l’authenticité du document. Dans le doute, le procureur de Paris, François Molins, a pris l’initiative d’ouvrir le 7 décembre une enquête préliminaire et de requérir une expertise sur la bande. Selon le communiqué du parquet de Paris publié mardi, l’enquête a conclu qu’elle n’avait «subi aucune altération ou modification». Trois témoins ont dit reconnaître la voix de l’ancien ministre, et un autre a reconnu «des intonations de la voix», précise le parquet.
La police technique scientifique qui a comparé la voix de la bande avec celle de Jérôme Cahuzac conclut: «Sur une échelle de -2 à +4, la puissance de l’indice, c’est-à-dire de notre comparaison phonétique et automatique se situe à +2. Autrement dit le résultat de notre analyse renforce l’hypothèse que Jérôme Cahuzac est le locuteur inconnu.»
Qu’est-ce que le blanchiment de fraude fiscale?
Les juges d’instruction Le Loire et Van Ruymbeke, en charge de l’information judiciaire ouverte mardi, ont mis en examen l’ancien ministre pour des faits présumés de blanchiment de fraude fiscale, et non pas directement sur la fraude elle-même. Une manœuvre habile, car les poursuites pour fraude fiscale sont soumises à un avis de la commission des infractions fiscales, placée sous l’autorité du ministère du Budget. Un conflit d’intérêt patent dans le cadre de l’affaire Cahuzac.
Le blanchiment de fraude fiscale est un délit qui consiste à réinjecter dans l’économie le fruit d’une évasion fiscale, par exemple en achetant un appartement avec l’argent placé sur un compte en Suisse. Dans le cas de Jérôme Cahuzac, les juges devront d’abord vérifier l’existence du fameux compte et la provenance des fonds. Selon le parquet, un des témoins entendus par les enquêteurs affirme que les sommes versées «proviendraient de laboratoires pharmaceutiques», une industrie pour laquelle Jérôme Cahuzac a été consultant dans les années 1990. Les enquêteurs chercheront ensuite à déterminer comment cet argent – s’il existe – a été utilisé. Si le délit de blanchiment de fraude fiscale est constitué, le ministre démissionnaire risque jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 375.000 euros d’amende.
La Suisse va-t-elle collaborer à l’enquête?
Le 31 janvier, les autorités suisses ont transmis des informations aux services fiscaux français indiquant, selon des proches du ministre cités par le JDD et Le Nouvel Observateur, que Jérôme Cahuzac n’a pas été titulaire d’un compte bancaire à l’UBS depuis 2006. Le document n’a cependant pas été rendu public et Mediapart, tout comme une source judiciaire française citée par l’agence Reuters, conteste l’interprétation qui en est faite par Bercy.
Dans le cadre de l’information judiciaire ouverte mardi, la justice genevoise a reçu une demande d’entraide judiciaire venue de Paris. Les autorités suisses doivent désormais décider si elles y donnent suite ou pas. Aucun délai pour donner une réponse n’est imposé par la loi. Attachée au secret bancaire, la Suisse n’est pas réputée pour sa collaboration en matière fiscale.
«Elle traîne des pieds. Sur 300 demandes, seulement 40 à 50 réponses sont jugées satisfaisantes par Paris», expliquait fin 2012 François d’Aubert, président du groupe d’évaluation du Forum fiscal mondial, à l’Agefi. Mais, face à la forte médiatisation de l’affaire Cahuzac, les autorités helvètes pourraient être forcées de collaborer, surtout si la justice française a recours à une commission rogatoire internationale.
Avec La Banque Mondiale La production et l'utilisation des données sur le développement se sont considérablement modifiées ces vingt dernières années. La transition des dossiers...