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Rendre les offres d’emploi accessibles à plus d’Africains

emploi Google Afrique
emploi Google Afrique

Christina Lin est Directrice du marketing produit pour Google en Afrique sub-saharienne. Christina évoque les outils et le « search » de Google pour les emplois

Que vous soyez étudiant à la recherche d’un travail à temps partiel, employé de bureau visant un poste plus proche de votre domicile ou enseignant en cours de mutation pour un rapprochement familial, trouver un travail peut être compliqué.

Avec l’éparpillement des offres d’emploi (en vitrine, sur Internet et dans les journaux), il n’est pas toujours simple de trouver celles qui correspondent à vos besoins et vos compétences. De fait, de nombreux demandeurs d’emploi ont le sentiment de ne pas pouvoir trouver le poste auquel ils aspirent et de candidater pour des profils qui ne conviennent pas. En même temps, les employeurs africains font face à une pénurie de talents et n’arrivent pas à pourvoir les postes vacants avec les bons candidats.

Aujourd’hui, nous mettons la commodité et la puissance de Search au service des demandeurs d’emploi en Afrique. Grâce à cet outil, nous voulons mettre en relation les Africains aux offres d’emploi à travers l’Afrique du Sud, le Kenya et le Nigeria. Peu importe qui vous êtes ou le poste que vous recherchez, vous pourrez trouver un emploi qui correspond à vos attentes.

Emploi Google
Emploi Google

Disponible pour commencer en anglais depuis un ordinateur ou un appareil mobile, la plateforme vous permet d’explorer les offres d’emploi disponibles sur le Web par de simples requêtes de type « jobs near me » (offres d’emploi près de chez moi) ou « teaching jobs » (postes d’enseignants).

Emploi Google
Emploi Google

Pour beaucoup d’entre vous, un poste doit répondre à certaines exigences, comme les compétences requises ou les horaires de travail.

Bon nombre d’offres comportent en plus du descriptif du poste des avis sur l’employeur et des notations de l’entreprise réalisées par des sites accrédités.
Et si vous êtes enregistré, pour certaines offres, le temps de transport entre travail et domicile est même précisé. Nous allons continuer d’ajouter des filtres et des informations.

La recherche d’emploi est un parcours personnel complexe, que nous essayons de faciliter avec cette nouvelle expérience de recherche.

Trouver un emploi prend du temps. Et rester au fait des nouvelles offres publiées chaque jour est une tâche quasi impossible. Désormais, si vous interrompez votre recherche d’emploi, vous pouvez la reprendre là où vous en étiez et saisir les opportunités qui vous intéressent. Il vous suffit d’activer les
alertes pour recevoir un e-mail dès qu’une nouvelle offre se présente, pour une recherche active et une réactivité maximale.

Nous travaillons avec de nombreux acteurs du marché pour vous offrir la liste la plus complète d’offres d’emploi, comme FuzuBrighter MondayJobbermanMyJobMagNGCareersJijiJob Mail et Careers24. Ainsi, vous verrez des offres issues de ces sites Web et de nombreux autres, dès leur publication. Pour élargir notre liste d’offres, nous publions une documentation ouverte à l’attention de tous les recruteurs – plateformes tierces, employeurs directs, grands ou petits – qui explique comment rendre leurs offres d’emploi consultables dans ce nouvel outil.

Nous pouvons tous être amenés un jour à chercher du travail, quels que soient notre condition et origine sociales, notre parcours et nos expériences. Que vous soyez à la recherche d’un premier emploi, en reconversion professionnelle ou en quête d’un travail mieux rémunéré pour une famille qui s’agrandit, nous espérons que cette nouvelle expérience sur Google rendra votre recherche d’emploi plus simple et plus efficace.

Ce lancement s’inscrit dans la continuité des initiatives engagées par Google en Afrique sub-saharienne pour améliorer les opportunités économiques des chercheurs d’emploi et des employeurs, comme en témoigne l’initiative Grow with Google.
Le programme Digital Skills for Africa, engagement de Google à former un million de jeune africains entre avril 2016 et mars 2017, a atteint voire dépassé ses objectifs.
En juillet 2017, l’initiative a été renouvelée avec pour objectif de former 10 millions de jeunes d’ici à 2022 et 100 000 développeurs dans toute la région.
Publié par Christina Lin, Directrice du marketing produit, Afrique sub-saharienne.

Le mobile pour collecter les déchets au Mozambique avec l’application Mopa

L'application Mopa à Maputo pour localiser et collecter les déchets
L'application Mopa à Maputo pour localiser et collecter les déchets
  • Dans la capitale du Mozambique, une plateforme numérique développée par les autorités municipales avec le soutien de la Banque mondiale améliore radicalement la gestion des déchets ménagers.
  • Cette plateforme permet aux habitants de signaler un problème à la municipalité en temps réel, ce qui garantit une meilleure réactivité et responsabilisation de l’administration.
  • En un peu moins d’un an, ces signalements ont permis d’éliminer 186 dépôts d’ordures sauvages et de résoudre des milliers de problèmes.

La ville de Maputo compte plus d’un million d’habitants, qui vivent en majorité dans des quartiers informels et des bidonvilles qui ne cessent de croître. La gestion des déchets ménagers est un vrai défi pour les autorités municipales, qui manquent de capacités pour fournir ce service essentiel.   

Une récente enquête auprès des ménages révèle pourtant qu’il s’agit de la priorité numéro un pour les habitants de la capitale du Mozambique. L’objectif de cette enquête municipale, réalisée avec le concours de la Banque mondiale, était d’identifier les actions prioritaires susceptibles d’améliorer les conditions de vie de la population. De fait, la mauvaise gestion des déchets ménagers est un grave problème de santé publique. Source de pollution environnementale, elle est à l’origine de maladies épidémiques mortelles comme le paludisme, le choléra ou la typhoïde, qui touchent les pauvres de manière disproportionnée. L’accumulation d’ordures et de déchets solides obstruant les cours d’eau et les systèmes d’évacuation des eaux contribuent ainsi aux crues et aux inondations. Ici, la situation est d’autant plus complexe que les autorités municipales sous-traitent ces services à 45 sociétés, ce qui rend la coordination difficile et ne permet pas de déterminer les responsabilités et les dysfonctionnements.

La municipalité de Maputo a décidé de relever ce défi avec le soutien de la Banque mondiale. Si cette collaboration n’est pas nouvelle — la ville a déjà bénéficié d’une série d’interventions financées par l’IDA, dont notamment les programmes ProMaputo I et II—, le dernier fruit de ce partenariat est des plus innovants : une plateforme numérique servant d’interface entre les citoyens et les services municipaux de gestion des déchets ménagers.

« La plateforme MOPA permet de repérer les zones où les ordures ne sont pas ramassées dans le quartier et de déclencher une intervention immédiate »

Baptisée « MOPA » (pour Monitoria Participativa Maputo), la nouvelle plateforme est un dispositif de surveillance participative. Centrée sur l’usager, elle offre aux habitants de Maputo un moyen souple et facile de signaler des problèmes, comme les dépôts d’ordures anarchiques ou brûlés. À partir de ces signalements, le conseil municipal peut coordonner une réponse efficace. Le processus prévoit aussi de mettre à la disposition du public des informations de planification utiles, afin d’améliorer la transparence et la responsabilisation de l’administration.

« La plateforme MOPA permet de repérer les zones où les ordures ne sont pas ramassées dans le quartier et de déclencher une intervention immédiate », témoigne Sebastião João, qui vit à Chamanculo, quartier très peuplé situé à la périphérie de la capitale. « Tout cela n’est possible que parce que les gens peuvent prévenir la municipalité en temps réel, ce qui garantit une plus grande réactivité et un processus transparent. »

 De jeunes entrepreneurs travaillent au développement de l’app MOPA.
L'application Mopa à Maputo pour localiser et collecter les déchets
L’application Mopa à Maputo pour localiser et collecter les déchets

Photo : Avec l’aimable autorisation du conseil municipal de Maputo

La municipalité enregistre en moyenne une vingtaine d’alertes par jour : au total, ce sont ainsi 1 000 tonnes de déchets solides qui sont ramassés chaque journée dans les bidonvilles de Maputo. Un an à peine après le lancement de la plateforme, les chiffres parlent d’eux-mêmes : déjà 3 500 utilisateurs, plus de 6 800 signalements, des milliers de sites signalés. Et ce n’est qu’un début, puisque le nombre d’utilisateurs et de signalements ne cesse d’augmenter. Plus de 88 % des problèmes ont été résolus, avec un délai de réponse de 2,7 jours en moyenne. Grâce aux informations recueillies par le biais de cette technologie et à l’amélioration des services qui en découle, la municipalité a pu éliminer 186 décharges sauvages.

« Ces résultats représentent des gains immenses en termes d’efficacité et d’engagement citoyen », souligne Florentino Ferreira, conseiller municipal chargé de la supervision de la gestion des déchets. « Avant cette intervention, il nous était difficile de savoir quelle était la situation dans les ruelles des quartiers informels. » Avec la plateforme MOPA, le citoyen devient partie intégrante de la solution : « Les habitants ne sont plus des étrangers dans leur propre ville. Ils sont un maillon essentiel du système. Ils nous alertent et nous aident à contrôler la prestation des services. Ce processus est en train de transformer les mentalités et le sentiment civique à Maputo. »

Le succès grandissant de l’outil auprès des habitants des quartiers pauvres et périurbains témoigne de sa pertinence. Aujourd’hui, les résultats de la plateforme s’étendent dans l’ensemble de la ville et même au-delà, ajoute Eva Clemente,spécialiste du secteur privé à la Banque mondiale et chef d’équipe du projet : « MOPA est considérée comme l’une des plateformes de gestion des déchets ménagers les plus transparentes d’Afrique, et l’une des plus efficaces puisqu’elle parvient véritablement à améliorer les conditions de vie des habitants. Ce succès lui vaut une reconnaissance internationale. »

Une reconnaissance manifeste dans l’édition 2016 de l’enquête des Nations Unies sur l’e-gouvernement, où, à la suite de la mise en place de la plateforme, le Mozambique a vu grimper son score à l’indice de participation citoyenne. De même, MOPA a été sélectionnée par l’UNESCO parmi les études de cas mises en avant dans un projet destiné à illustrer comment le développement d’outils numériques centrés sur l’humain peut contribuer à améliorer les conditions de vie des populations pauvres dans le monde entier.

Grâce à des financements supplémentaires apportés par le programme « Making All Voices Count », la plateforme a été étendue à 42 quartiers. Elle comprend une application mobile gratuite développée par de jeunes entrepreneurs locaux et permettant aux habitants-citoyens d’alerter la municipalité, mais aussi de suivre l’état de leur signalement jusqu’à la résolution du problème. Elle pourrait aussi faire des petits : la ville de Maputo envisage d’élargir MOPA aux problèmes d’assainissement et de circulation.

Livre Startup Lions, au cœur de l’African Tech

C’est le livre « coup de coeur » de la rédaction d’Info Afrique de ce début 2018 !

Startup Lions, Au coeur de l’African Tech. Comment la révolution numérique Africaine transforme le continent et change le monde est un véritable voyage dans l’univers passionnant des nouvelles technologies et de ses acteurs en Afrique.

Enfin un ouvrage qui apporte un témoignage de l’intérieur du secteur des technologie et sur plusieurs pays

Samir Abdelkrim ne se contente pas d’expliquer les technologies et leurs enjeux pour le développement des 54 pays, il apporte des témoignages et des éclairages prépondérants sur ce monde fascinant, le made in Africa de la technologie, porté par les Africain eux-mêmes.

Le numérique en Afrique mirage ou miracle ?

Si le numérique, le digital, les télécoms et les réseaux sociaux fascinent le monde et particulièrement en Afrique, hélas de nombreux projets apparaissent et disparaissent aussi vite. Samir Abdelkrim perce ici cette bulle spéculative et le fantasme du numérique en présentant le contexte, les besoins et les solutions utiles aux pays et aux populations.

Avec cette mode sur le digital, les articles, témoignages ou dossiers sont plus ou moins sérieux et sèment le doute sur des technologies, des usages réels, des utilisateurs fantômes… La bulle spéculative du numérique draine aussi beaucoup d’exagération, d’usurpation et de faux experts. Pas de cela dans le livre Startup Lions, les projets sont réels et détaillés.

Samir Abdelkrim
Samir Abdelkrim

Comment comprendre ce qui se joue vraiment en Afrique avec le numérique en 2018 ?
Comment connaitre les technologies qui bouleversent le quotidien des agriculteurs, des pécheurs, des femmes et des entrepreneurs en Afrique ?

En lisant Startup Lions vous découvrirez un véritable état des lieux.

Le réel du quotidien des développeurs, des créateurs, des innovateurs des solutions d’aujourd’hui pour demain. Samir Abdelkrim à sillonné pendant deux années l’Afrique pour en rencontrer les différents acteurs.

Et le décor est dréssé dés le départ de l’ouvrage quand Samir Abdelkrim indique « L’innovation numérique est leur solution (les entrepreneurs) à de nombreux problèmes: corruption, éducation, sécurité, santé… ». Le livre va vous plonger au coeurs des problématiques de l’Afrique d’aujourd’hui et des solutions que le numérique propose concrètement !

Stratup Lions, au cœur de l'African Tech de Samir AbdelKrim
Stratup Lions, au cœur de l’African Tech de Samir AbdelKrim

Des pécheurs sénégalais qui doivent se plier au marché du poissons et aux cours instable avec une marchandise périssable ? Le numérique apporte une solution les mettant directement en relation avec les consommateurs.

Une croissance du mobile stupéfiante avec l’Afrique comme « nouvel Eden des télécommunications », en effet d’une trentaine en 2000, ils passent à une centaine en 2002 pour atteindre 200 en 2012 !

Se rapprocher du réel et des cultures locales. En Tanzanie et au Kenya, les Massai peuvent désormais ne plus littéralement se faire saigner financièrement par les intermédiaires. Une marketplace agricole lui permet de vendre au juste prix et cela grâce au téléphone, nouvel outil de prospérité.

Comment justement des millions de Kenyans vont profiter d’une « banque numérique » et ainsi contourner les banques traditionnelles ! Un numéro de téléphone qui devient un RIB, l’identité bancaire si indispensable au développement. MPesa va imprimer son modèle sur toute l’Afrique avec une croissance folle.

Tout au long du livre, découvrez les pays, les cultures, les contextes mais aussi et surtout les besoins et comment le numérique répond aux attentes du milliard d’habitants que compte l’Afrique d’aujourd’hui.

Commander le livre Startup Lions sur Amazon

Avec Startup Lions c’est un témoignage réel, un voyage concret de Samir Abdelkrim dans la Tech Africaine.

Attaque terroriste au Burkina Faso

Attaque terroriste au Burkina Faso
Attaque terroriste au Burkina Faso

Attaque terroriste à Ouagadougou au Burkina Faso

Sept personnes, dont deux gendarmes burkanibé, ont été tuées, et une cinquantaine d’autres blessées, dans les attaques armées qui ont visé ce vendredi l’ambassade de France à Ouagadougou, l’état-major général des armées burkinabé et l’Institut français, a annoncé un porte-parole du gouvernement sur place.

Le maire de Ouagadougou indique que 4 terroristes sont neutralisés et que au moins 6 autres sont recherchés.

Attaque terroriste au Burkina Faso
Attaque terroriste au Burkina Faso

Quatre assaillants responsable de l’attaque de Ouagadougou ont été « neutralisés » aujourd’hui, affirme le gouvernement burkinabé. Les attaques visaient l’ambassade de France et l’état-major des armées.

« Les unités spéciales des forces de défense et de sécurité sont en opération. Aucun bilan n’est disponible pour l’instant », poursuit le communiqué publié sur le site du Service d’information du gouvernement du Burkina Faso.a

Selon une source sécuritaire burkinabè, certains des assaillants seraient entrés en civil dans l’enceinte de l’état-major, avant de revêtir des tenues militaires, une fois à l’intérieur. De quoi entretenir la confusion sur leur identité.

 

Deux hélicoptères de l’armée française ont atterri devant la primature burkinabè, à quelques mètres de l’ambassade de France, pour y déposer des soldats français, a affirmé le journaliste Yabré Idrissa, joint par Jeune Afrique. « Nous n’entendons plus de coup de feu », a-t-il précisé.

Les forces spéciales françaises de l’opération Sabre sont basées à Ouagadougou.

Libérer l’accès aux médicaments

Face aux nombreuses difficultés d’accès aux médicaments en Afrique, les États sont souvent interpellés pour intervenir en prenant en charge les frais d’accès ou en contrôlant les prix des médicaments.

Malheureusement, ces ingérences dans le fonctionnement du marché des médicaments se traduisent toujours par des effets pervers. Car le véritable problème, c’est le déficit de l’offre qui fait renchérir les prix et rend l’accès aux médicaments compliqué pour la majorité des usagers. De ce fait, le secteur privé de l’industrie pharmaceutique serait une meilleure alternative. Comment stimuler l’investissement privé pour relever le défi de l’accès aux médicaments?

Incitations fiscales

Certes, le revenu moyen par habitant s’est amélioré, néanmoins il reste largement insuffisant pour permettre aux Africains de consacrer une part suffisante de leur budget pour satisfaire leurs besoins médicaux. La faiblesse du pouvoir d’achat des populations explique celle de la demande en médicaments. Les autorités publiques, comme les autres parties prenantes, ont la responsabilité de faciliter l’accès aux médicaments pour les citoyens africains.

Cependant, il ne faudrait pas se tromper de moyens pour atteindre un tel objectif. Les systèmes de protection universelle aveugles ont montré leurs limites car inefficaces et surtout sources de déficits et de gabegie. D’où la nécessité de mettre en place une politique différenciée suivant le niveau de vie des citoyens. Dans ce sens, les plus démunis pourraient continuer à bénéficier d’aides directes ciblées sur la base de critères objectifs et transparents.

Quant à la classe moyenne, il est possible d’envisager des aides fiscales comme la possibilité de déduction des frais médicaux, dans une certaine limite, du revenu imposable. Mais, ce qui sera plus intéressant est d’agir sur tous les facteurs gonflant artificiellement les prix des médicaments. En ce sens,  la réforme de la filière des médicaments devient incontournable. Ainsi, l’État devrait rationnaliser la chaine de distribution afin d’éviter que la multiplicité des intermédiaires renchérisse inutilement le prix facturé au consommateur. De même, il est important de réformer la fiscalité du médicament dont le prix est souvent grevé par plusieurs taxes douanières sans parler de la taxe sur la valeur ajoutée.  La rationalisation de la fiscalité du médicament est à même de libérer du pouvoir d’achat et donc de booster la demande des Africains. Mais la stimulation  de la demande ne pourrait résoudre la problématique de l’accès au médicament sans que l’offre puisse suivre.

Stimuler la concurrence

Le rôle du secteur privé est primordial dans un contexte de déficit budgétaire et de faiblesse des ressources publiques. En ce sens, il faut stimuler la concurrence dans le marché du médicament en abolissant les barrières à l’entrée qui découragent le développement d’une offre suffisante. Le jeu de la concurrence permettrait, à terme, de faire baisser les prix. Dans cette logique, il faudrait faciliter les demandes d’octroi de licences, réduire la pression fiscale des entreprises afin de favoriser l’investissement privé aussi bien local qu’étranger.

Améliorer l’accès au financement

Pour ce faire, l’État devrait créer, en amont, un cadre propice. Cela passe d’abord, par la facilitation du financement, surtout que le secteur est budgétivore. La réforme du secteur bancaire visant à le rendre plus concurrentiel afin de baisser le « loyer » de l’argent, alléger des conditions d’emprunts, notamment les garanties rédhibitoires exigées. Des alternatives de financement aux investisseurs locaux et étrangers devront être développées aussi via la réforme du secteur financier pour acheminer l’épargne locale, souvent cachée, vers le financement de l’élaboration et de la commercialisation des médicaments.

Investir dans les infrastructures

Ensuite, il faudrait relever le défi des infrastructures et les problèmes liés à la logistique. La promotion du partenariat public-privé (PPP) comme stratégie de financement des secteurs économiques s’amplifie sur le continent. Il faudra profiter de cette dynamique en permettant à l’Etat et au secteur privé de collaborer suivant un cadre légal précis et transparent.

En effet, le faible développement des services logistiques, le coût relativement élevé de l’approvisionnement en énergie électrique, le manque de contrôle dans les régulations existantes impactent des éléments clés de la distribution tels que la chaîne du froid, les services de stockage, de transport et de sauvegarde ainsi que le respect des dates de validité des produits.

Améliorer l’environnement des affaires

Enfin, il faudrait rendre le climat des affaires plus favorable à l’investissement privé. En Afrique subsaharienne, les économies ont les réglementations les moins favorables aux affaires. Selon les données du Doing Business 2017, il faut 60 jours en moyenne pour effectuer un transfert de propriété, par exemple, contre seulement 22 jours pour la même transaction dans les économies à revenu élevé de l’OCDE. Le climat des affaires est aussi miné par plusieurs maux dont les barrières douanières, les taxes, les politiques économiques non favorables aux investissements, les tracasseries administratives, etc. Il faudrait corriger ces dysfonctionnements en simplifiant les formalités réglementant l’accès des entreprises au marché pour un accroissement du nombre d’entreprises investissant dans le secteur des médicaments afin de fluidifier les échanges.

Un cadre macro-économique favorable à l’investissement privé est aussi indispensable, ce qui exige, de la part de l’Etat, une rationalisation de son train de vie afin d’offrir de la visibilité et de la confiance aux investisseurs privés en maitrisant les déficits publics, commerciaux, l’inflation et l’endettement. La mise en confiance des investisseurs passe surtout par la protection des droits de propriété pour inciter à l’investissement lourd que nécessite le secteur du médicament.

L’Afrique est le second marché dynamique à l’échelle mondiale, après l’Asie-Pacifique. Pour répondre correctement à tous les besoins futurs, la stimulation de la demande par une politique redistributive est vouée à l’échec. Dès lors, la stimulation de l’offre est incontournable, notamment en exploitant les synergies entre acteurs publics et privés, afin de démocratiser l’accès aux médicaments en Afrique.

José Herbert Ahodode, agro socio-économiste béninois, acteur de la Société Civile.

Article publié en collaboration avec Libre Afrique.

Les secrets de la création de richesse

Au cours des dernières décennies, des centaines de millions de personnes sont sorties de la pauvreté pour constituer une classe moyenne mondiale puissante

Cette avancée sans précédent est le résultat d’une plus grande liberté économique. Celle-ci consacre le choix personnel, l’échange volontaire et la protection des droits de propriété. C’est un développement bottom-up (du bas vers le haut) par des individus, pas de haut en bas via l’Etat.

Liberté économique dans les pays en voie de développement

Au fil des ans, la liberté économique s’est avérée être un déterminant incroyablement robuste de la prospérité actuelle ou future des pays. L’Institut Fraser a constaté que les pays économiquement plus libres ont des niveaux de revenus plus élevés, une croissance économique plus rapide et une réduction plus importante des taux de pauvreté. Par exemple, en 2015, les pays situés dans le quartile supérieur dans le classement de la liberté économique (de l’Institut Fraser) avaient un PIB moyen par habitant ajusté de plus de 40 000 dollars, contre environ 5 000 dollars pour les pays du quartile inférieur.

La montée de la Chine et de l’Inde est une preuve supplémentaire. Après la libéralisation partielle de leurs marchés – la Chine après 1978 et l’Inde après 1991 – ont commencé à croître de manière exponentielle, de 7 à 12%, contre 2% environ auparavant. Bien qu’aucun de ces pays ne soit presque entièrement libre sur le plan économique, même leur modeste amélioration a permis la réduction de la pauvreté absolue la plus spectaculaire que le monde n’ait jamais connue.

Les réformes du marché libre ont ouvert la voie à la prospérité pour des millions de pauvres dans le monde. Mais les gouvernements et les organisations internationales peuvent-ils vraiment planifier « d’en haut » une économie de marché? La réponse courte est: «Non».

Les institutions libres ne peuvent pas être conçues de haut vers le bas et elles ne peuvent être soutenues par l’aide étrangère. Des milliards de dollars d’aide au développement ont été transférés au cours des 60 dernières années, mais les résultats ont été lamentables. Les économistes ont souvent constaté que l’aide étrangère n’avait aucune influence sur la croissance économique, alors que d’aucuns ont constaté qu’elle avait même une influence négative. C’est parce que, comme l’a fait valoir l’ancien économiste de la Banque mondiale, William Easterly, il ne s’agit pas de trouver les bonnes personnes ou le bon plan pour résoudre la pauvreté de haut vers le bas. La pauvreté, est à la base le résultat d’une pénurie de droits, de libertés et des institutions de qualité.

Le pouvoir du laisser-faire et la propriété privée

Les institutions de marché sont plus efficaces lorsque les Etats adoptent une approche non interventionniste. Un bon exemple de cela a été l’augmentation de l’argent « mobile » au Kenya. Il y a un peu plus de 10 ans, la société de télécommunications Safaricom a lancé M-Pesa, un service d’argent mobile au Kenya qui permet aux utilisateurs d’envoyer et de recevoir des paiements numériques. En 2015, Safaricom a indiqué que les paiements M-Pesa représentaient environ 44% du PIB du pays avec plus de 25 millions de comptes.

La clé du succès de M-Pesa était que l’environnement réglementaire du Kenya était relativement accommodant. Alors que les banques et les institutions financières sont fortement réglementées, M-Pesa, en tant que service de télécommunication, était exempt de nombreuses réglementations contraignantes. Le manque d’accès au financement au Kenya a été résolu grâce à «l’innovation ».

L’un des plus grands problèmes sur le continent est celui des économies informelles, où les entreprises opèrent en dehors du cadre juridique d’un pays, et représentent environ 50 à 80% du PIB. Cette économie souterraine est une réponse naturelle aux restrictions étouffantes que les gouvernements ont imposées aux entreprises et aux entrepreneurs, forçant les gens à quitter l’économie formelle.

Le dernier rapport du Doing Business de la Banque mondiale a estimé que l’Afrique était la région la plus difficile au monde pour lancer une entreprise. Un autre facteur est le manque de droits de propriété sécurisés. Les nations garantissant la plus forte protection de la propriété privée ont un revenu par habitant cinq fois plus élevé que celles qui n’ont que des protections modérées. Sans titres fonciers formels, les individus cravachent pour obtenir des financements, créer des entreprises ou accéder au système judiciaire. Les nations africaines sont parmi celles où les droits de propriété sont les moins sécurisés au monde. Si les particuliers et les entreprises n’ont pas de titre officiel sur leurs terres ou d’autres biens, comment peuvent-ils être intégrés dans l’économie formelle?

Comment aider l’Afrique ?

Les pays africains, et non les gouvernements étrangers, doivent mettre en œuvre des réformes favorables au libre marché. Mais cela ne signifie pas qu’il n’y a rien que les pays occidentaux puissent faire pour les aider.

Accueillir le libre-échange et les flux de capitaux: L’un des obstacles les plus importants au développement agricole africain ce sont les subventions agricoles occidentales. Ainsi, quelques 10 millions de personnes en Afrique de l’Ouest qui dépendent des exportations de coton perdent jusqu’à 250 millions de dollars par an à cause des subventions occidentales. Ce n’est que la pointe de l’iceberg en matière de subventions agricoles, et ce sont des opportunités à portée de main qui profiteront aux économies les plus et les moins développées.

Libéraliser l’immigration : Les immigrants sont une ressource fantastique pour les économies occidentales, mais ils représentent aussi une formidable opportunité pour les pays d’immigration eux-mêmes. La facilitation et la flexibilisation des procédures de visas et des permis de travail aideront à améliorer la qualité du capital humain des immigrants qui bénéficiera ensuite à leurs pays d’origine à leur retour.

Arrêtez les interventions destructrices : Les pays occidentaux devraient cesser de chercher à obtenir des résultats sociaux grâce à l’aide au développement. C’est un exemple de bonnes intentions entraînant des conséquences inattendues. Mais peut-être le plus grand problème est que ce genre d’interventions a encouragé un cadre politique hostile au type de liberté économique nécessaire au développement. Tout programme qui contribue à planifier le développement de haut vers le bas bas empêche les pays d’adopter la liberté économique. Ils devraient être fortement repensés.

Daniel Press, analyste politique au the Competitive Enterprise Institute.

Article publié en collaboration avec Libre Afrique

Nouvelles Technologies: #AIS2018 à Kigali

Kigali, novembre 2017, une ville qui impressionne : masterplan, connectivité, propreté, sécurité... photo Thierry Barbaut
Kigali, novembre 2017, une ville qui impressionne : masterplan, connectivité, propreté, sécurité... photo Thierry Barbaut

Le Groupe de Haut Niveau de l’Union africaine sur les Technologies Emergentes se réunira durant #AIS2018 à Kigali, du 6 au 8 Juin 2018

L’APET a été créé en reconnaissance de la nécessité d’exploiter à la fois les technologies existantes et émergentes pour le développement économique de l’Afrique

L’équipe du Sommet sur l’Innovation en Afrique 2018 (#AIS2018) (www.AfricaInnovationSummit.com), en partenariat avec l’Agence du NEPAD (NEPAD.org), annonce la réunion du Groupe de Haut Niveau sur les Technologies Emergentes (APET)(https://goo.gl/hUxCUx) de l’Union africaine (UA) au cours de l’AIS2018. L’APET a été créé en reconnaissance de la nécessité d’exploiter à la fois les technologies existantes et émergentes pour le développement économique de l’Afrique.

L’APET a été créé pour identifier et favoriser une réglementation et une utilisation appropriée des technologies existantes et émergentes qui contribuent le plus au développement économique de l’Afrique. Ses travaux sont coordonnés par l’Agence du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et la Commission de l’Union Africaine (UA) et visent à conseiller l’UA sur les technologies actuelles et émergentes susceptibles de transformer les connaissances scientifiques africaines en un avantage compétitif et d’atteindre les objectifs fixés dans la Stratégie pour la Science, la Technologie et l’Innovation en Afrique (STISA) 2014-2024.

En effet, les pays africains doivent renforcer les systèmes juridiques et réglementaires sur les technologies émergentes et l’AIS2018 sera la plateforme pour promouvoir le dialogue et faciliter l’échange des meilleures pratiques pour répondre aux défis de la durabilité en Afrique.

Le lancement des rapports de l’APET à l’AIS2018 fournira de nouvelles orientations aux parties prenantes y compris universitaires, investisseurs, entrepreneurs et décideurs sur le chemin à suivre pour faire des technologies émergentes et de l’innovation les moteurs de la transformation socio-économique et structurelle durable de l’Afrique.

La liberté, moteur de la concurrence

Santé de Nelson Mandela

La concurrence ne peut pas être artificiellement créée

La compétition est inhérente à la nature humaine et elle prospère lorsqu’elle est laissée à elle-même. L’idée selon laquelle un gouvernement pourrait multiplier les lois, les règlementations et les formalités administratives sans entraver la concurrence et la croissance économique est une illusion. C’est pourtant ce que tente de faire le gouvernement dans un projet de loi sur la concurrence.  Il devrait pourtant seulement veiller à ce que les entreprises ne fassent pas usage de la coercition ou de la fraude et laisser le reste des dés tomber où bon leur semble, et ce dans l’intérêt de tous les consommateurs.

La loi peut-elle créer la concurrence ?

Une concurrence en Afrique du Sud construite sur la base d’une loi sur la concurrence serait une aberration car la concurrence émane naturellement. De plus, le nouveau projet de loi sur la concurrence a un caractère raciste. Il attribue des pouvoirs discrétionnaires excessifs aux agents de l’Etat ; ses dispositions sont ambiguës et peu claires ; et il cherche à évincer la juridiction d’appel de la Cour suprême. Autant de dispositions contraires à l’État de droit énoncé à l’article 1 (c) de la Constitution.

Rien dans ce nouveau projet de loi n’est en mesure de favoriser la concurrence. Selon Christo Hattingh, la concurrence est « la méthode par laquelle les consommateurs jugent si les prix sont trop élevés ou pas, de manière à ce que les entreprises qui facturent trop cher leurs biens ou services perdent inévitablement des clients et courent le risque de la faillite. L’ancien président de la Free Market Foundation, le regretté Michael O’Dowd, a écrit très simplement que les entrepreneurs doivent produire des biens ou des services que les autres veulent acheter. Lorsque la concurrence joue, il perd son marché si d’autres ont de meilleures offres que lui.

En d’autres termes, la concurrence ne se déSanté de Nelson Mandelacrète par à travers une loi. La loi ne peut que créer un environnement dans lequel la concurrence peut prospérer. Ce projet de loi fait le lit du copinage entre des entreprises peu scrupuleuses et l’Etat. Plutôt que de créer un environnement concurrentiel profitable aux consommateurs, la loi de risque créer de la concurrence uniquement dans le but de rechercher la couverture de l’Etat.

Le flou, lit de l’arbitraire et de la corruption

La Commission de la concurrence, en cas fusion entre entreprises a un droit arbitraire qui lui permet donner ou non son accord. La nouvelle loi favorise l’arbitraire racial qui rappelle tristement l’époque de l’apartheid. En effet, la Commission est appelée à examiner, entre autres choses, le caractère racial des entreprises qui souhaitent fusionner pour déterminer si la fusion doit être autorisée ou non. Il n’y a pas de lignes directrices strictes sur la façon de prendre cette décision, c’est laissé à la totale discrétion des décideurs.

Là où il y a du pouvoir discrétionnaire, il y a inévitablement de la corruption. Quand un fonctionnaire peut fonder sa décision sur sa propre interprétation des faits, rien ne l’empêche de céder à la tentation de favoriser les uns aux dépens des autres. Seule sa propre force de caractère et de conscience peut l’en empêcher, ce qui est très aléatoire. Une telle disposition est hors du cadre de la concurrence, c’est complètement hors sujet.

Quand l’état s’en mêle les consommateurs trinquent

La concurrence sur le marché est au contraire freinée par l’ingérence active de l’Etat dans les affaires des entreprises. Cette ingérence entraîne des distorsions de prix causées par des facteurs tels que l’augmentation des coûts de mise en conformité et les incitations perverses. Dans un cadre libre, une entreprise cherche à séduire les consommateurs pour les capter au détriment des concurrents. Ce jeu de « séduction » va clairement dans le sens du bien-être du consommateur en terme de prix et de qualité. Dès que l’Etat interfère le jeu est totalement faussé.

Pour que la concurrence s’épanouisse, le gouvernement doit assurer un cadre de liberté et mettre fin à tous les monopoles protégés de manière à ne plus fausser le jeu du marché. La concurrence n’est pas décrétée par le gouvernement. Elle émerge dans un marché. Le rôle du gouvernement devrait être simplement de s’assurer qu’aucune entreprise n’utilise la coercition ou la tromperie pour refuser l’accès au marché à ses rivaux potentiels.

Martin van Staden, analyste pour The Free Market Foundation

Article publié en collaboration avec Libre Afrique

Éthiopie : une bourse de matières premières au service des pauvres

L’agriculture éthiopienne a connu une révolution majeure en 2008 avec la création de la bourse de matières premières d’Éthiopie

Cette bourse a été créée pour faire face aux nombreux dysfonctionnements du marché des matières premières. Alors comment cette solution basée sur l’amélioration du fonctionnement du marché a-t-elle pu servir plus efficacement les intérêts des agriculteurs éthiopiens?

Des agriculteurs pénalisés par l’absence du marché

Pour faire face aux entraves au bon fonctionnement du marché, le gouvernement éthiopien a créé une bourse de matières premières qui est vu aujourd’hui comme un exemple de réussite totale. Avant la création de l’ECX, le marché des matières premières était caractérisé par la faiblesse des prix aux producteurs. Les études estimaient à 38 % la part du prix qui revenait aux producteurs.

A cela il faut ajouter que les marchés agricoles éthiopiens étaient fragmentés et caractérisés par des coûts de transaction élevés et un risque excessif: risque de défaillance de la contrepartie, mauvaise qualité de certains produits et offres incohérentes. Le marché des produits agricoles en Éthiopie était aussi marqué par une surproduction dans certaines régions et une pénurie dans d’autres. Ceci a amené l’économiste indien, Amartya Sen, à affirmer que la famine n’est pas tant une question de disponibilité de nourriture, mais plutôt de capacité à acquérir ou à se donner le droit d’accéder à cette nourriture via le marché.

Une solution-marché inclusive et contextualisée

La bourse doit son succès en partie à son fonctionnement. Cette bourse est le fruit d’un partenariat public-privé réussi. Initiée par le gouvernement, la bourse de matières premières éthiopienne est dirigée conjointement par des membres issus du secteur privé et du secteur public. Ce partenariat public-privé inclut tous les acteurs qui ont leurs rôles clairement identifiés. Cette approche intégrée a permis la création d’un écosystème tout entier qui a été un facteur clé du succès de la bourse de matières premières.

Dans le but de s’adapter à la réalité du terrain, l’ECX a débuté avec un système d’échanges commerciaux  sous forme d’une criée ouverte. Le pays ne disposant pas d’infrastructures pour appliquer un système complètement électronique. Par conséquent, des centres terminaux offrant des informations en temps réel sur le marché ont été créés. Ainsi, les paysans et les petits marchands se rendent dans ces centres  sans qu’ils n’aient à acheter un ordinateur ou qu’ils ne maitrisent le fonctionnement des outils informatiques. Ils suivent le déroulement des transactions à la bourse d’Addis Abeba. La mauvaise qualité des infrastructures n’est donc pas un frein à la mise en place d’un marché formel de produits agricoles dans les pays africains.

La valorisation des droits de propriété pour générer du financement

Le développement de la bourse s’est appuyé sur la création d’entrepôts fiables qui ont permis d’accroître la qualité des produits. Le mécanisme mis en place par l’ECX permet d’évaluer (grâce à un laboratoire) la qualité et la quantité des produits lorsqu’ils entrent en entrepôt où une certification de qualité est donnée et des reçus d’entrée en stocks sont délivrés. La bourse est donc basée sur un système de récépissé d’entreposage. En effet, en stockant leurs marchandises dans un entrepôt fiable, les producteurs et marchands de produits agricoles peuvent utiliser les reçus d’entreposage qui sont émis comme garantie de prêt et accéder ainsi au financement sans vendre leurs marchandises. Ce système de reçus d’entreposage qui est une reconnaissance des droits de propriété des détenteurs a permis de combler le gap de financement de l’agriculture.

Elargissement des débouchés pour profiter des économies d’échelle

La création de la bourse a entrainé des améliorations considérables du fonctionnement du marché des céréales (café, sésame, haricots blancs et maïs). D’abord la bourse a réduit les coûts de transaction en  facilitant les contacts entre acheteurs et vendeurs, permettant une évaluation rigoureuse de la qualité des produits, s’assurant que les contrats soient exécutoires, fournissant les informations sur les prix et les volumes, simplifiant les transactions avec des contrats standards et transmettant des informations sur les prix et les volumes.

Ensuite, la baisse des coûts de transaction a été répercutée sur les acteurs du marché qui bénéficient directement d’une part plus importante du prix final. En effet, avant la création de la bourse, la multiplication des intermédiaires dans le marché informel augmentait les coûts de transactions et réduisait les gains des paysans. Cette situation a été corrigée par la création de la bourse. Par exemple avec la création de la bourse la part du prix FOB qui revient aux producteurs est désormais de 65 %, voire de 70 %, pour les caféiculteurs éthiopiens.

En outre, la bourse de matières premières a permis d’augmenter le volume du marché, la liquidité et a contribué à réduire le risque. La mise en place de l’ECX a permis la réduction des risques à travers la formalisation et la traçabilité des opérations, la disponibilité de l’information, l’instauration du contrôle qualité dans les entrepôts, l’identification des acteurs, la mise en place des règles protégeant les acteurs et l’utilisation des services bancaires pour les paiements.

femme vendeuse sur un marché au Congo
Vendeuse sur le marché de Nkayi, Congo 2006 Crédit Thierry Barbaut

Par ailleurs, l’amélioration des conditions du marché génère à son tour des incitations à l’augmentation du volume des transactions et incite à une participation accrue sur le marché. Cette expansion des échanges occasionnée par la bourse a permis de profiter des économies d’échelle et de favoriser l’investissement des producteurs. Le volume des échanges sur la bourse d’Éthiopie ne cesse de croitre depuis sa création. Par exemple le volume de café et de sésame échangé est passé de 138 000 tonnes en 2008 à 715 000 tonnes en 2015-2016[2]. La création de l’ECX a aussi permis de régler certains risques comme la volatilité élevée des prix des récoltes alimentaires.

Somme toute, la création de cette bourse a permis la formalisation du secteur d’intermédiation qui était informel, ce qui est en train de permettre la sortie de milliers d’agriculteurs de la précarité. L’ECX pourrait servir d’exemple, à condition que les autres pays retiennent deux leçons: d’une part, que les solutions-marché, quand elles sont implémentées dans les règles de l’art, pourraient être au service des pauvres. Et d’autre part, quelle que soit le succès d’une expérience, il ne saurait nous exempter de l’effort de l’adaptation aux réalités du terrain.

KRAMO Germain, analyste économiste.

Article publié en collaboration avec Libre Afrique

Côte d’Ivoire : la nécessité de moderniser l’économie

Les applications de m-energie, m-santé, m-agriculture ou m-education révolutionnent les usages en Afrique - Photo Thierry BARBAUT Côte d'Ivoire 2017 -
Les applications de m-energie, m-santé, m-agriculture ou m-education révolutionnent les usages en Afrique - Photo Thierry BARBAUT Côte d'Ivoire 2017 -

Avec un taux de croissance du PIB qui devrait atteindre 7 % en 2018 et 2019, la Côte d’Ivoire continue d’être l’une des économies les plus dynamiques d’Afrique

Le dernier rapport de la Banque mondiale consacrée à la situation économique ivoirienne et publié aujourd’hui, note la performance indéniable de l’économie ivoirienne mais recommande également des mesures urgentes pour se moderniser et rattraper son retard technologique. Le pays doit encourager davantage la participation du secteur privé, améliorer la gestion de ses finances publiques, notamment dans les secteurs de l’éducation et de la santé.

Intitulé Aux portes du paradis : comment la Côte d’Ivoire peut rattraper son retard technologique ?, ce sixième rapport économique propose une stratégie articulée autour de trois axes complémentaires :

  • ouvrir l’économie ivoirienne afin d’attirer des investisseurs étrangers et de bénéficier ainsi de transferts technologiques et de compétences ;
  • renforcer les compétences locales afin d’être en mesure d’assimiler, adapter et exploiter efficacement de nouveaux outils technologiques ;
  • réduire le prix des transports en améliorant les performances des ports ivoiriens (et des liaisons connexes), mais aussi celui des communications virtuelles en abaissant les coûts associés à l’usage des services de téléphonie mobile et internet.

« La théorie économique a démontré depuis longtemps le rôle clé des nouvelles technologies dans le processus de développement d’un pays », explique Jacques Morisset, économiste principal à la Banque mondiale. « Pour réussir et maintenir sa bonne trajectoire de croissance, l’économie ivoirienne doit s’ouvrir davantage à l’extérieur tout en élargissant les compétences de sa main-d’œuvre et en augmentant la connectivité, afin de mener une stratégie de rattrapage technologique réussie. »

L’expérience des pays est-asiatiques et de certains pays africains, montre en effet que l’émergence économique repose avant tout sur la technologie. « Cette stratégie, qui est déjà à l’origine du succès des transferts d’argent par téléphonie mobile et de leur expansion actuelle sur tout le continent, aiderait les entreprises ivoiriennes à être plus compétitives et à créer des emplois productifs pour une main-d’œuvre en expansion rapide », explique Pierre Laporte, directeur des opérations de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire.« Elle viendra soutenir les excellents résultats obtenus par le pays ces dernières années. »

La sixième édition du rapport sur la situation économique de la Côte d’Ivoire note la performance indéniable de l’économie ivoirienne mais pointe également la nécessité urgente de travailler sur certains aspects. Notamment d’encourager une plus grande participation du secteur privé et d’améliorer la gestion des finances publiques, surtout dans l’éducation et la santé.

La croissance économique de la Côte d’Ivoire reste l’une des plus rapides du continent africain 

En 2017, la Côte d’Ivoire a continué d’être une des économies les plus dynamiques d’Afrique, avec un taux de croissance qui devrait se maintenir autour de 7,6 % (graphique 1). Cette bonne performance s’explique par le rebond de l’agriculture et démontre la résilience de la Côte d’Ivoire aux chocs internes et externes. Les perspectives de court et moyen termes demeurent encourageantes. Le taux de croissance du PIB devrait atteindre 7 % en 2018 et 2019. Toutefois, l’économie ivoirienne reste vulnérable à des risques externes tels que les fluctuations des cours des produits agricoles et extractifs, les conditions climatiques, les risques sécuritaires mondiaux et régionaux ainsi qu’un resserrement des marchés financiers régionaux et internationaux.

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Graphique 1. La croissance économique de la Cote d’Ivoire (Source : Banque mondiale).

 

Une croissance de plus en plus portée par le secteur public alors que la contribution du secteur privé s’affaiblit 

Depuis la sortie de crise en 2012, la contribution du secteur privé à la croissance ivoirienne a diminué (graphique 2). En revanche, la contribution extérieure et celle du secteur public ont augmenté, traduisant une conjoncture internationale favorable et la politique budgétaire procyclique du gouvernement. Les autorités ont poursuivi un programme ambitieux d’investissements publics, visant à réduire des retards en infrastructures et en services sociaux, qui s’étaient creusés pendant plus d’une décennie de crises politiques

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Graphique 2. Une contribution du secteur privé en baisse (Source : Banque mondiale).

 

Le déficit budgétaire et la dette publique ont tous deux augmenté

La situation budgétaire du Gouvernement s’est détériorée en 2017. Le déficit budgétaire est passé de 2,9 % du PIB en 2015, à 4 % en 2016 puis 4,5 % en 2017 (graphique 3). La détérioration de la situation budgétaire s’explique par la stagnation des recettes intérieures (autour de 19,5% du PIB), alors que les dépenses publiques ont augmenté plus rapidement (+0,6 % du PIB) en raison de dépenses sécuritaires et sociales imprévues.

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Graphique 3. Hausses du déficit budgétaire et de la dette publique (Source : Banque mondiale et FMI).

 

Il faut encourager les investissements privés, encore relativement peu élevés… 

Le taux d’investissement privé a bondi entre 2011 et 2017, passant de 5,7 % à 12,0 % du PIB entre 2011 et 2012 pour se stabiliser autour de 11 % du PIB entre 2013 et 2017. Comme le montre le graphique 4, ce taux reste pourtant insuffisant, surtout si on le compare à ceux des pays émergents où il peut dépasser 25 % du PIB ou même à ceux des pays d’Afrique sub-saharienne plus performants, comme le Ghana (19 %) et l’Ouganda (18 %). La Côte d’Ivoire n’a également pas encore réussi à attirer un afflux significatif d’investissements directs étrangers, qui comptent pour uniquement 1,5-2% du PIB, loin des taux observés en Éthiopie ou au Mozambique. Or, le développement du secteur privé est déterminant pour que la Côte d’Ivoire puisse maintenir son rythme de croissance rapide et redistribuer plus équitablement les fruits de la croissance économique à l’ensemble de la population.

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Graphique 4. Part des investissements privés dans le PIB par pays africains (Source : Banque mondiale).

 

… et améliorer l’efficience des dépenses publiques, notamment dans les secteurs sociaux 

De plus, à cause de l’ajustement budgétaire prévu par les autorités ivoiriennes en 2018 et 2019, il devient urgent d’améliorer l’efficience de la dépense publique. S’il ne peut dépenser plus, l’État devra dépenser mieux pour atteindre ses objectifs ambitieux en termes d’infrastructures et de services sociaux. Il devra à la fois améliorer l’allocation des dépenses publiques (« savoir où dépenser ») et leur efficience financière (« savoir comment dépenser »).

Le rapport fournit une analyse comparative (graphique 5) réalisée auprès d’un échantillon d’une vingtaine de pays de la sous-région et de pays qui pourraient servir de modèles à l’État pour améliorer l’efficience de ses dépenses d’éducation et de santé (qui comptent pour près de 1/3 du budget). Cette analyse montre que malgré les dépenses importantes de l’État en faveur de l’éducation, les résultats demeurent décevants en termes d’inscription à l’école primaire. À titre de comparaison, le Bénin dépense proportionnellement moins que la Côte d’Ivoire alors que le taux d’élèves inscrits au primaire y est supérieur.

Pour ce qui est du secteur de la santé, la Côte d’Ivoire dépense relativement peu, ce qui explique ses résultats modestes en termes de mortalité maternelle. Seuls le Mali et la Guinée Bissau consacrent moins de ressources à la santé que la Côte d’Ivoire.

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Graphique 5. De l’efficience des dépenses publiques dans les secteurs sociaux (Source : Banque mondiale) Note : Chaque variable est mesurée en termes de déviation par rapport à la moyenne de l’échantillon. Les points en bleu représentent les pays membres de l’UEMOA

Rencontre, l’Afrique sera le continent du 21e siècle, si…

Samedi 10 février 2017, l’Association Les Amis de l’Afrique organisait une conférence à la Faïencerie Théâtre de Creil, autour du thème « L’Afrique, continent des possibles ? »

Alors que l’Afrique est perçue tantôt comme un « continent maudit », synonymes de guerres, de corruption et de pauvreté, tantôt au contraire comme un Eldorado, aux richesses, au développement et au potentiel économique incomparables, cette rencontre voulait tout d’abord dresser un état des lieux de la situation actuelle.

Rencontre organisée par l'association "Les Amis de l'Afrique"
Rencontre organisée par l’association « Les Amis de l’Afrique »

Faire un diagnostic du continent, c’est avant tout comprendre des réalités économiques, humaines ou encore environnementales très diverses, voir totalement opposées, mais qui pourtant ont une histoire partagée et un avenir en commun.

Pour aborder les défis auxquels est aujourd’hui confronté l’Afrique ainsi que les nombreux atouts dont elle dispose, quatre intervenants engagés et amoureux du continent, étaient réunis autour de Johann LUCAS, Président de l’association qui animait la rencontre.

Douglas MBIANDOU, promoteur du programme « 10000 Codeurs » destiné à faire de l’Afrique le premier fournisseur de développeurs informatique au Monde, a notamment évoqué la jeunesse africaine qui, si on lui en donne les moyens, sera le meilleur atout pour l’avenir du continent.

Jeannine FISCHER SIEWE TCHAMO, Fondatrice de Wawa l’asso, entrepreneuse, danseuse, chorégraphe et créatrice, est intervenue sur la culture afro à travers la valorisation de son identité et de sa richesse.

Thierry BARBAUT Responsable stratégies digitales de l’Agence des Micro Projets et fondateur du média info-afrique.com est revenu sur ses nombreux séjours à travers le continent, en abordant aussi bien les perspectives qu’offrent les nouvelles technologies pour l’Afrique qu’en dressant un retour d’expérience basé sur plus d’un millier de projets menés depuis 30 ans par l’Agence.

Isabelle BERRIER, Fondatrice de la plateforme Welcoming Diasporas, qui s’investit auprès des « repats », a présenté son travail et la démarche de cette start-up qui soutient les jeunes diplômés issus de la diaspora africaine qui souhaitent quitter l’Europe ou les États-Unis pour contribuer au développement du continent.

Chaque discours, résolument afro-optimiste, en évoquant les cas notamment de la Guinée, du Sénégal, du Rwanda, du Maroc, du Congo ou encore du Cameroun, a permis d’aborder de nombreux thèmes, tels que la culture, l’entreprenariat et les services publics, certains contextes géopolitiques, l’éducation et la formation, la jeunesse, la diaspora et bien d’autres sujets.

Corruption, la thérapie par l’exemple

Lors du 30ème sommet de l’Union Africaine de janvier 2018 à Addis Abeba, les dirigeants africains se sont assignés de faire de la lutte contre la corruption, l’un des principaux défis

Cependant cet élan volontariste, soulève de nombreuses interrogations car, si la majorité des chefs d’état africains se disent contre la corruption, ils restent encore nombreux à en faire usage au quotidien. L’augmentation constante du nombre de dirigeants englués dans des scandales de corruption prouve que la corruption n’est plus seulement un dysfonctionnement de la gouvernance, mais est devenue un mode de gouvernance. Comment en sortir?

Sortir du déni de responsabilité

Selon le Rapport sur la gouvernance en Afrique publié par l’ONU en 2016, la corruption est l’un des obstacles majeur à la transformation structurelle du continent. Sur la soixantaine d’Etats que compte le continent, seuls trois (Botswana, Cap-Vert, Ile Maurice) se détachent de la grande famille des pays corrompus, au rang desquels on retrouve en queue de peloton le Burundi, l’Angola, l’Erythrée, la Libye, le Soudan, la Somalie.

De nombreuses études soulignent que l’absence de bonne gouvernance, la  faiblesse des institutions, les mécanismes régulateurs inefficaces, les cadres juridiques et réglementaires inadéquats et les mécanismes d’exécution inopérants font le lit de la corruption en Afrique. Il apparait donc urgent de sortir du déni de responsabilité dans lequel s’enferment les dirigeants africains. En effet, si les Chefs d’Etat africains combattent publiquement la corruption, dans les faits, ils font très peu pour endiguer le fléau.

Dans ce domaine, tout commence par la volonté de donner le bon exemple. La grande majorité, les dirigeants africains ont accédé au pouvoir grâce à la corruption électorale, soit parce qu’ils en ont été directement acteurs, passifs ou bénéficiaires. Or, la corruption électorale est endémique en Afrique. Elle favorise l’ascension de dirigeants peu vertueux, dont la connexion avec les milieux d’affaires est un fait établi. Ces chefs d’Etat africains, insouciants du mieux-être des populations, livrent une guerre à la petite corruption tandis que règne l’omerta  sur la corruption d’Etat. Cette situation est de nature à biaiser le signal envoyé aux populations sur ce qui est acceptable ou non en matière de corruption.

D’un côté, la lutte anti-corruption sert à anéantir les voix discordantes et les velléités de challenge au sein de l’opposition ou même de la famille politique, tandis que de l’autre côté, les rentes issues de la corruption servent tout bonnement  à dompter les institutions de la République aux fins de les aider à tripatouiller la Constitution pour s’accrocher au pouvoir.

Ces réalités soulèvent des doutes quant à la sincérité des présidents africains pour engager une réelle lutte contre la corruption. L’affaire dite des biens mal acquis impliquant plusieurs familles présidentielles africaines a ravivé la nécessité pour les présidents africains d’effectuer une déclaration en bonne et due forme de leur patrimoine à l’entrée et à la sortie de leurs fonctions présidentielles. Cela devrait incomber aussi à toutes les personnes impliquées dans la chaîne de dépenses de l’Etat. Autrement, ce combat tel que lancé par l’UA équivaudrait à mettre la charrue devant les bœufs.

La promotion de la démocratie participe à la limitation des pouvoirs des dirigeants ainsi qu’au renforcement du contrôle institutionnel et social de l’usage dudit pouvoir. Elle impose donc des réformes structurelles pour  renforcer l’équilibre institutionnel.  Plusieurs actions sont possibles : par exemple, opter pour des fonctions publiques moins pléthoriques et mieux rémunérées pour faire reculer la politisation intéressée de l’administration,  assurer un financement public à un niveau satisfaisant pour les partis politiques, bâtir un état protecteur et neutre avec des leviers de contre poids sociaux, judiciaires, politiques et économiques.

Opter pour la thérapie par l’exemple

Pour contrer la corruption, il faut indéniablement améliorer la gouvernance au sommet. Les chefs d’Etat peuvent d’ores et déjà  donner l’exemple avec des procédures transparentes et traçables dans la gestion des affaires publiques, en l’occurrence les contrats miniers ou les concessions avec les multinationales. Par exemple, les Tchadiens se demandent encore aujourd’hui à quoi a servi la manne pétrolière au temps des vaches grasses. Au Bénin, de sérieux doutes subsistent sur les conditions d’adjudication de la mise en concession du port et de l’aéroport de Cotonou. Au Niger voisin, c’est un éternel brouillard autour des contrats d’uranium. Le cas de l’Afrique du Sud avec le Président Jacob Zuma est si retentissant qu’il est devenu ces temps derniers le symbole de la corruption au sommet de l’Etat.

Si les chefs d’Etat de l’UA veulent réellement endiguer la corruption, ils doivent adopter la réédition des comptes, c’est à dire respecter les règles qu’ils ont eux-mêmes mises en place. Il s’agit avant tout d’éviter un combat sélectif et partial dans la lutte contre la corruption. L’une des clés du succès est de ne pas faire de la lutte un instrument d’oppression et d’intimidation des voix discordantes. Dès lors, la nécessité de se doter de lois et des dispositions qui tiennent compte des valeurs humaines, la démocratie et qui respectent chacun dans sa personne, ses droits, ses obligations et ses aspirations, pourra féconder la lutte en succès. Il s’agira surtout de renforcer l’indépendance du pouvoir judiciaire et de la crédibiliser par un système transparent.

Si cette la thérapie par l’exemple est essentielle à la lutte, elle ne fait pas abstraction de la question des incitations. La corruption sur le continent résulte aussi des effets pervers des politiques occidentales, qui au fond ne visent qu’à servir leurs propres intérêts. Les chancelleries occidentales ont le devoir moral d’œuvrer pour sortir de cette coopération douteuse par la corruption. À l’opposé, ils peuvent geler les avoirs douteux, organiser un contrôle rigoureux de l’aide au développement, et récompenser  les dirigeants les plus vertueux.

Cette transformation positive de l’environnement aura un impact culturel décisif sur les mentalités du citoyen lambda, artisan ou bénéficiaire de la petite corruption. Si les chefs d’Etat ont eu le mérite de faire le diagnostic, il est peu probable qu’ils instaurent une lutte efficace. Le combat contre la corruption implique une reconversion des mentalités du sommet à la base. Ainsi elle cessera d’être vue comme une peccadille ou une émanation culturelle.

Kassim Hassani, journaliste béninois.

Article publié en collaboration avec Libre Afrique

Airbus Little Engineer au Kenya

La Fondation Airbus lance un programme de développement pour la jeunesse au Kenya Airbus Little Engineer
La Fondation Airbus lance un programme de développement pour la jeunesse au Kenya Airbus Little Engineer

La Fondation Airbus lance un programme de développement pour la jeunesse au Kenya

La Fondation Airbus a lancé son programme « Airbus Little Engineer » au Kenya avec le soutien de ses partenaires The Little Engineer et The Travelling Telescope. Cette initiative a pour objectif d’inciter les élèves âgés de 10 à 16 ans à comprendre et à s’intéresser à la technologie, et d’éveiller des passions susceptibles de conduire à de fascinantes carrières dans le domaine des sciences, des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques.

La Fondation Airbus lance un programme de développement pour la jeunesse au Kenya Airbus Little Engineer
La Fondation Airbus lance un programme de développement pour la jeunesse au Kenya Airbus Little Engineer

Dans l’esprit de la pensée « think global, act local », la Fondation Airbus collabore avec The Travelling Telescope, une organisation locale fondée par Susan Murabana et Daniel Chu Owen, qui a pour vocation de faire découvrir l’astronomie aux enfants et aux adultes.

Depuis son lancement en 2012, le programme « Airbus Little Engineer » s’est imposé comme un vecteur efficace d’apprentissage par la découverte, cherchant à former et à responsabiliser les jeunes dans le domaine des sciences et des technologies par le biais de la robotique et de l’aérospatial.

Organisé en partenariat avec la MPESA Foundation Academy, l’atelier a amené quelque 30 élèves à simuler le lancement d’une mission dans l’espace, s’attachant à les initier à l’univers de l’exploration spatiale et à leur faire mieux comprendre les avantages et les applications des technologies spatiales. Pendant quatre heures, les jeunes ont assemblé et lancé une fusée, réalisé une base de lancement et établi des communications.

 

« Nous souhaitons soutenir et collaborer avec la jeunesse kényane dont le sens de l’innovation et de la haute technologie se développe à travers une multitude de petites et moyennes entreprises, d’entrepreneurs sociaux et d’organisations locales à but non lucratif », a déclaré Andrea Debbane, Directrice exécutive de la Fondation Airbus. « Le programme ‘Airbus Little Engineer’ facilite l’accès aux STIM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques), essentielles pour résoudre les problématiques complexes d’aujourd’hui. Je tiens à remercier tous nos partenaires, qui ont uni leurs forces pour réaliser ce projet au Kenya ».

« Nous sommes ravis de collaborer avec la Fondation Airbus et The Travelling Telescope, le programme ‘Airbus Little Engineer’ s’inscrit parfaitement dans notre approche de l’éducation à la M-PESA Academy, axée sur le leadership, la technologie, la formation entrepreneuriale et les activités périscolaires », a déclaré Les Baillie, CEO de la Fondation M-PESA.

Comme dans de nombreux pays africains, la jeunesse sera le moteur de la croissance durable au Kenya. D’après les Nations Unies, les petites et moyennes entreprises représentent 33,8 % du PIB et 81,1 % de l’emploi dans le pays, et jouent par conséquent un rôle clé dans le développement économique du Kenya. Elles sont pour la plupart dirigées par des jeunes âgés de 18 à 35 ans. C’est pourquoi l’éducation et la formation sont indispensables pour développer une main d’œuvre compétente et qualifiée. Avec le programme Airbus Little Engineer, la Fondation Airbus entend soutenir les efforts déployés par les pays du continent dans le but de créer un vivier de talents en Afrique.

Intégration d’Expertise France au sein d’un groupe AFD

AFD - Agence Française de Développement
AFD - Agence Française de Développement

Le comité interministériel de la coopération internationale et du développement (CICID) a confirmé hier la volonté du gouvernement de faire de l’aide publique au développement une priorité du quinquennat et de rénover la politique de développement et de solidarité de la France pour être plus proche des préoccupations et des besoins des populations bénéficiaires, plus inclusive à l’ensemble des acteurs, et mieux harmonisée avec ses partenaires.

Afin d’atteindre cet objectif ambitieux, le gouvernement a notamment décidé de « procéder à l’intégration d’Expertise France au sein d’un groupe AFD élargi » à horizon mi-2019.

C’est une nouvelle très positive pour nos deux agences ; ensemble nous constituerons un groupe sans équivalent dans le monde de la coopération internationale. Il apportera à nos partenaires des pays en développement une gamme complète de solutions financières et de prestations d’expertise pour répondre à leurs attentes et relever les défis d’un monde en commun. Notre nouveau groupe s’inscrit dans un contexte de croissance forte des moyens consacrés à la politique de développement, que nous saluons. Il devra y contribuer, en se montrant agile et innovant.

AFD - Agence Française de Développement
AFD – Agence Française de Développement

La France dispose en effet avec l’AFD d’une institution financière bilatérale solide et reconnue dans le monde, forte des compétences de ses 2000 salariés, d’un réseau de 85 agences sur le terrain, ayant dépassé en 2017, les 10 milliards d’euros de financements. Son action est plus particulièrement reconnue pour sa connaissance de toute l’Afrique, son expertise dans le domaine de la lutte contre le changement climatique et par la qualité des projets qu’elle finance.

Expertise France est devenue quant-à-elle, en 3 ans, un acteur clé de la politique de développement française et européenne ; une agence de mise en œuvre qui conseille, forme et renforce les capacités des pays partenaires en matière de politiques publiques. Ses prestations comprennent à la fois de l’assistance technique, la fourniture d’équipements et de la supervision de réalisation d’infrastructures. Elle intervient aujourd’hui dans une centaine de pays dans le monde, dans le cadre de plus de 500 projets mobilisant plusieurs centaines d’experts déployés sur le terrain, dans les principaux domaines de l’action publique : gouvernance démocratique et financière, stabilité –sécurité, développement durable et développement humain, pour un chiffre d’affaires de près de 200M€ en 2018.

Les métiers des deux agences sont pleinement complémentaires. L’intégration d’Expertise France dans le groupe lui permettra de bénéficier de l’expérience acquise depuis plus de 75 ans par l’AFD, de sa connaissance des enjeux du développement et de ses réseaux. A l’inverse, l’intégration d’Expertise France permettra à l’AFD de renforcer l’attractivité de son offre financière en la complétant par un volet d’expertise et de développer des projets qui pourront s’appuyer sur l’agilité d’une agence de mise en œuvre souple et innovante, y compris sur le continuum gouvernance-sécurité-développement, essentiel dans le contexte actuel de certaines régions du monde telles que le Sahel et le Levant.

Ce rapprochement a vocation à démultiplier l’action de la France en créant une nouvelle offre de service à partir de l’expérience et des savoir-faire développés par nos deux agences. Comme l’indiquent les conclusions du CICID, il préservera « la mission de service public d’Expertise France, les spécificités de son champ d’intervention sectoriel et géographique, ses modalités d’intervention, ses capacités de mobilisation de financement auprès des bailleurs internationaux et sa relation privilégiée avec les administrations mobilisatrices d’expertise publique ». L’agence restera un opérateur de mise en œuvre de projet de coopération aux services de ses nombreux bénéficiaires, bailleurs et partenaires et son adossement au groupe AFD lui permettra de s’appuyer sur l’expérience et le poids de l’AFD dans le paysage de la coopération mondiale.

Nous allons désormais travailler à l’élaboration d’un projet commun, en lien avec nos tutelles, dont la mise en œuvre effective interviendra courant 2019 au plus tard. Nous nous engageons à accroître dès 2018 le volume des projets portés en commun. Très concrètement, nous accompagnerons en 2018 des projets de structuration des finances publiques en Palestine, de mobilisation de l’épargne domestique au Mali, de gestion des migrations en Afrique de l’ouest, de renforcement des capacités commerciales dans l’océan indien, d’appui à l’égalité entre femmes et hommes en méditerranée, pour ne citer que quelques exemples parmi beaucoup d’autres. Nous préparerons également ensemble des projets structurants pour intervenir dans les zones de crise sur le continuum sécurité-développement, en nous adossant financièrement sur la Facilité Paix et résilience dont la dotation est appelée à croître.

Notre objectif est de faire plus et surtout mieux, ensemble, au service de la politique de développement de la France et de l’Europe, et de la mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable.

Nous le ferons en relation étroite avec tous les autres acteurs de la politique de développement française : administrations, institutions et organismes partenaires, entreprises, ONG et collectivités locales ; ainsi qu’avec nos partenaires européens.

Ensemble nous contribuerons à cette nouvelle ambition pour un « monde en commun ».

Rémy Rioux, directeur général de l’AFD, et Sébastien Mosneron Dupin, directeur général d’Expertise France

L’espoir du marché unique du transport aérien

Ethiopian Airlines
Ethiopian Airlines

Voyager en avion d’un pays africain à un autre, comme en témoigneront ceux qui ont l’habitude de se déplacer dans les airs, est souvent laborieux, coûteux et fastidieux en raison de mauvaises liaisons aériennes découlant de politiques protectionnistes mal avisées.

Comme l’expliquait Umaru Fofana, un journaliste de la BBC, dans son expérience en 2017 volant entre les capitales ouest-africaines entre Freetown (Sierra Leone) et Banjul (Gambie), un voyage de 700 km qui devrait durer environ 24 h, vous prendra 24 ou 72 heures en raison de l’indisponibilité de vols directs.

Les compagnies africaines en marge

Les voyageurs de Freetown doivent parfois passer par Abidjan (Côte d’Ivoire) puis Dakar (Sénégal) avant d’arriver à Banjul. Une option plus rapide mais beaucoup plus coûteuse serait de se rendre à Bruxelles (Belgique) et de se connecter à Banjul. Cet arrangement manifestement compliqué et problématique a laissé les pays africains incapables d’explorer le plein potentiel économique du marché naissant de l’aviation sur le continent. En conséquence, les compagnies aériennes non africaines contrôlent actuellement environ 80% du trafic aérien en provenance et à destination de l’Afrique et prend en charge environ 80% du trafic intercontinental à destination et en provenance de l’Afrique.

Enfin l’union ?

La décision de l’Union africaine (UA) de lancer le marché unique du transport aérien africain (SAATM) lors de son 30e Sommet à Addis-Abeba est donc une décision pertinente et bienvenue. Le marché unique du transport aérien africain est un projet phare de l’Agenda 2063 de l’UA.  Cette initiative vise à créer un marché commun et à unifier le transport aérien en Afrique et à y libéraliser l’aviation civile. Un projet  en mesure de faire avancer concrètement l’intégration économique du continent. La SAATM facilitera également la réalisation du passeport africain et la libre circulation des personnes et des biens, ainsi que la création de la zone de libre-échange continentale (CFTA).

La mise en œuvre du SAATM, qui est similaire au marché unique de l’aviation de l’UE, contribuerait grandement à rendre les voyages aériens en Afrique plus compétitifs en réduisant les politiques protectionnistes. La libéralisation du transport aérien serait en mesure de faciliter les connexions sur le continent, ce qui se traduirait par des avantages substantiels pour : les passagers (meilleur rapport qualité/prix), les compagnies aériennes (plus de performance) et les économies des pays africains respectifs (plus de croissance).

L’union se dessine !

Actuellement 23 pays ont signé la convention relative à la mise en place du marché unique. Il s’agit du Bénin, du Botswana, du Burkina Faso, du Cap Vert, du Congo,  de la Côte d’Ivoire, de l’Egypte, de l’Ethiopie, du Gabon, du Ghana, de la Guinée, du Kenya, du Liberia, du Mali, du Mozambique, du Niger, du Nigeria, du Rwanda, de la Sierra Leone, de l’Afrique du Sud, du Swaziland, du Togo et du Zimbabwe. Les vingt-trois pays ont une population combinée d’environ 670 millions d’habitants, soit plus de la moitié de la population du continent. En outre, ces 23 pays ont un PIB combiné de 1500 milliards de dollars et leur revenu moyen par habitant de 2 119,5 dollars (plus élevé que la moyenne du continent qui est à 1888 dollars). Ces pays représentent également plus de 80% du trafic aérien intra-africain et captent également plus de 54% des 63,5 millions de touristes internationaux qui ont visité l’Afrique en 2015.

Des possibilités énormes !

Le secteur de l’aviation en Afrique représente actuellement plus de 72 milliards de dollars de PIB, créant ainsi 6,8 millions d’emplois. Clairement, il y a beaucoup de potentiel de croissance inexploitée dans ce secteur. Selon l’Association du transport aérien international, lever les barrières commerciales dans le transport aérien entre seulement 12 pays africains pourrait générer 4,9 millions de voyages supplémentaires, libérant 1,3 milliard de dollars d’activité économique supplémentaire et créant 155 000 nouveaux emplois. Le potentiel de demande de voyages aériens intra-africains reste important et les impacts économiques positifs des réformes politiques sur la connectivité intra-africaine pourraient être importants. La demande de transport aérien en provenance et à destination de l’Afrique devrait plus que tripler au cours des 20 prochaines années, passant de 75 millions de passagers en 2016 à plus de 240 millions de passagers par an d’ici 2035.

Dans le cadre de ce marché unique, les compagnies aériennes de la région seraient autorisées à relier deux villes africaines sans passer d’abord par leur hub national. South African Airways pourrait, par exemple, assurer le vol Johannesburg-Nairobi-le Caire en un seul voyage, et Ethiopian Airlines pourrait se rendre à Nairobi et à Johannesburg en un seul voyage également.

L’Afrique du Sud, l’Egypte, le Nigeria et le Kenya pourraient être les plus grands marchés du transport aérien unifié en Afrique, tandis que l’Ethiopie conserverait sa position de principal opérateur des voyages aériens entre l’Afrique et le reste du monde. Actuellement, le trafic intra-africain représente au moins la moitié du marché total du transport aérien dans la plupart des pays africains, le Cap-Vert et l’Egypte étant les seules exceptions à cette tendance.

La pleine adhésion et l’application des termes et accords de la politique du marché unique par les différents gouvernements africains sont cruciales. La libéralisation et l’unification des marchés du transport aérien africain devraient apporter une croissance financière sans précédent pour les compagnies aériennes locales en Afrique, dont la plupart enregistrent actuellement d’énormes pertes opérationnelles chaque année. Cela ouvrira également le secteur à des investissements étrangers indispensables.

Bukola Ogunyemi, analyste politique et responsable média à Lagos.

Article publié en collaboration avec Libre Afrique.

Il est grand temps de compter sur l’irrésistible ascension des femmes africaines

Ory Okolloh
Ory Okolloh

Jeunes ou matures, ambitieuses et sans complexes, solidaires et philanthropes, les femmes africaines n’ont peur de rien. Mieux : elles veulent tout !

Mondiales et visionnaires, elles bouillonnent d’idées et ne se privent jamais de les exprimer. D’avoir trop subi une culture machiste, elles n’attendent plus que les changements viennent d’en haut. Ou d’un ailleurs. Impatientes, fortes d’une résilience active à toute épreuve, elles agissent, pensent et créent une Afrique résolument ancrée dans son époque, qui entend rayonner et d’avoir un impact sur le monde.

Accélératrices de tous les changements

A l’échelle d’un pays, l’accès des femmes à des fonctions politiques favorise un développement plus pérenne et équitable de la société. Avec 64% de femmes élues au parlement, le Rwanda détrône la Suède de sa première place mondiale des pays avec le plus grand pourcentage d’élues.

La corrélation entre la stabilité de cet état et cette représentativité législative est évidente. Je pense aussi au Sénégal qui compte actuellement près de 44% de femmes élues sur les 150 sièges de l’assemblée, plaçant le pays 7ème rang mondial et le second en Afrique. A la Namibie, dont la représentativité des femmes au parlement s’est améliorée de plus de 39% en 15 ans. Et bien sûr à l’Afrique du Sud, le troisième pays africain qui compte le plus de femmes élues, avec une moyenne 42% des sièges à l’assemblée.

Le téléphone mobile est un levier de développement de entrepreneuriat - Photos Thierry BARBAUT - Côte d'ivoire 2017
Le téléphone mobile est un levier de développement de entrepreneuriat – Photos Thierry BARBAUT – Côte d’ivoire 2017

Puissantes et solaires, les femmes africaines s’affranchissent de la vision obsolète d’une Afrique misérabiliste et dépendante. Dans des secteurs hier encore réservés aux hommes (mines, banques, …), elles sont PDG de grandes entreprises (Bridgette Motsepe Radebe, Afrique du Sud, Bola Adesola, Nigeria, Tigui Camara, Guinée). Pionnières dans les nouvelles technologies (Ory Okolloh et Juliana Rotic, Kenya et Rapelang Rabana, Afrique du Sud), leurs recherches scientifiques sont primées internationalement (Ameenah Gurib-Fakim, Maurice, nanotechnologie et flore). Dans les médias et dans les arts, leur stature est mondiale (Nima El Bagir, Soudan, Tinashe, américano-zimbabwéenne, Lupita Nyongo, kényane et mexicaine, Angélique Kidjo, Bénin).

Avec l’initiative mondiale Women in Africa (WIA), officiellement lancée en 2017, nous ambitionnons de soutenir concrètement ce nouveau leadership féminin et protéiforme en Afrique. Nous nous sommes fixés deux missions principales : révéler le potentiel des femmes africaines, à tous les niveaux de responsabilités de la société civile et des États ; et mettre en réseau des femmes leaders africaines et internationales au service d’une Afrique innovante et inclusive.

Il faut désormais compter avec ces femmes attachantes, dotées d’une force de vie inouïe, qui développent l’Afrique et le monde de demain, parce qu’elles veulent y jouer un rôle majeur.

Développement au Sénégal

Signes du développement au Sénégal

Les visiteurs arrivant à #Dakar, comme Jim Yong Kim, président du groupe de la Banque mondiale, peuvent espérer un trajet rapide de l’aéroport au centre-ville.

Mais la nouvelle autoroute de 40km qui relie maintenant Dakar à la banlieue a d’autres avantages. Elle a transformé le quotidien des habitants de Dakar, des résidents et des entreprises. | Vidéo par Stephan Bachenheimer. #IFCmarkets

Conférence de financement du Partenariat mondial pour l’éducation (GPE)

Le président du Sénégal Macky Sall, le président de la France Emmanuel Macron et Rihanna
Le président du Sénégal Macky Sall, le président de la France Emmanuel Macron et Rihanna

Un soutien mondial sans précédent pour le Partenariat mondial pour l’éducation et pour répondre à la crise mondiale de l’apprentissage

De nouveaux engagements financiers importants de la part des bailleurs et des pays en développement vont permettre un nouveau soutien mieux adapté pour l’éducation de millions d’enfants

Dix chefs d’État en exercice et trois anciens, et plus de 60 ministres se sont réunis lors de la Conférence de financement du Partenariat mondial pour l’éducation (GPE), en faisant l’événement de financement de l’éducation du plus haut niveau jamais organisé.

Cet événement, co-animé par le Président Macky Sall de la République du Sénégal et le Président Emmanuel Macron de la République française, est une première. La conférence de financement de l’éducation innove en effet en étant co-présidée par le dirigeant d’un pays du G7 et le président d’un pays en développement. Plus de 1 200 personnes ont participé, notamment des responsables de l’UNESCO, l’UNICEF, la Banque mondiale, la société civile, des fondations à vocation philanthropique et du secteur privé. Rihanna, Ambassadrice mondiale du GPE, soutenue par Global Citizen, était également présente.

La conférence, par sa taille et la nature de ses participants, fut une véritable démonstration du renforcement de la volonté politique mondiale pour garantir que chaque enfant puisse aller à l’école et apprendre. Cet élan intensifié va permettre au Partenariat mondial pour l’éducation d’atteindre son objectif : contribuer 2 milliards de dollars par an d’ici 2020 à la planification sectorielle et aux services d’éducation afin de soutenir l’apprentissage dans les pays en développement.

Les pays donateurs ont annoncé des contributions au GPE de 2,3 milliards de dollars, une augmentation substantielle du financement, comparé à 1,3 milliard de dollars contribués au cours des trois dernières années. Par ailleurs, plusieurs pays donateurs ont indiqué leur intention de contribuer d’autres fonds au cours de la période de financement.

La plus importante source de financement de l’éducation demeure les pays en développement eux-mêmes. Plus de 50 pays en développement ont ainsi annoncé qu’ils augmenteraient leurs dépenses publiques consacrées à l’éducation pour la période 2018 – 2020 pour atteindre un montant total de 110 milliards de dollars, comparé à 80 milliards de dollars entre 2015 et 2017.

Le président du Sénégal Macky Sall, le président de la France Emmanuel Macron et Rihanna

Le président du Sénégal Macky Sall, le président de la France Emmanuel Macron et Rihanna
Le président du Sénégal Macky Sall, le président de la France Emmanuel Macron et Rihanna

Le GPE encourage les pays en développement à augmenter leurs dépenses en matière d’éducation pour atteindre 20 % de leur budget total. Sur les États qui se sont engagés aujourd’hui, plus des deux tiers auront atteint ce but d’ici 2020.

« Je suis enthousiasmée par la générosité et la détermination dont nous avons été témoins aujourd’hui pour garantir à chaque enfant et chaque jeune un accès à une éducation de qualité. Suite aux engagements de la journée, nous voyons émerger une réelle tendance à prendre à bras le corps la crise mondiale de l’apprentissage » a déclaré Julia Gillard, Présidente du Conseil d’administration du GPE et ex-Premier ministre de l’Australie.  « Le succès de la conférence marque un tournant du soutien politique mondial au financement de l’éducation, ainsi qu’une nouvelle dimension et profondeur de notre partenariat. »

Les Émirats Arabes Unis ont rejoint le GPE lors de la conférence, devenant ainsi le premier bailleur arabe avec une contribution annoncée de 100 millions de dollars. Le Sénégal, outre son engagement à augmenter ses propres dépenses en matière d’éducation, est devenu le premier bailleur africain du GPE. Les Pays-Bas et l’Espagne ont renouvelé leur implication, et pour la première fois, la Chine était présente.

« Ce soutien sans précédent signifie aujourd’hui que le Partenariat mondial pour l’éducation peut continuer à se concentrer sur les enfants les plus exclus et les plus vulnérables, et s’efforcer d’élargir son aide à 89 pays, dans lesquels vivent 870 millions d’enfants et 78 pourcent des enfants non scolarisés dans le monde » a déclaré Alice Albright, Directrice générale du Partenariat mondial pour l’éducation.

Le modèle de financement du Partenariat mondial pour l’éducation est un catalyseur de l’investissement dans l’éducation, qui œuvre aux côtés des gouvernements des pays à faible revenu et des pays de la tranche inférieure des pays à revenu intermédiaire au renforcement de leur système éducatif. Le Partenariat mondial pour l’éducation aide les gouvernements à développer des plans sectoriels de l’éducation robustes pour que les fonds soient dirigés en toute confiance vers les domaines prioritaires, et contribuer ainsi à améliorer la qualité de l’éducation pour tous les enfants.

La Conférence a été sponsorisée par : Ecobank, la Banque panafricaine ; la Fondation Sonatel ; et Altissia. Elle a été soutenue par Girls Not Brides ; la Campagne mondiale pour l’éducation ; Global Citizen ; le Fonds Malala ; ONE ; Plan International ; RESULTS ; et Women Deliver.

StarsInAfrica avec AGYP au Kenya

Après le succès du premier « Forum Jeunesse et Entrepreneuriat Afrique » en décembre 2016 à Paris, l’AGYP powered by MEDEF a décidé d’organiser en partenariat avec Organisation Internationale des Employeurs (OIE), Business Europe et Business Africa, la Fondation Jobs for Africa, le deuxième forum pour la jeunesse et l’entrepreneuriat les 6 et 7 mars 2018 à Nairobi, Kenya.

Baptisé « Stars In Africa », ce forum permettra de renforcer le lien entre les communautés business d’Europe et d’Afrique et de rassembler les fédérations business nationales et les écosystèmes de la jeunesse et de l’entrepreneuriat d’Afrique et d’Europe.

Avec le soutien de la Commission européenne et de l’Union africaine, il réunira ainsi l’ensemble des patronats africains et des délégations européennes : plus de 100 intervenants de haut-niveau, des keynotes, plénières et workshops (diversification, infrastructures, agrobusiness, tech industry/numérique, éducation/formation, villes durables, financement, santé, énergie…) mais aussi des market place pour favoriser le matchmaking et les projets concrets entre communautés d’affaires.

Ce grand rassemblement se veut un lieu pour réaliser et porter des actions concrètes notamment :

  • Les recommandations des secteurs privés africains et européens à l’issue du Sommet des chefs d’Etats Union européenne-Afrique (Abidjan les 29 et 30 novembre 2017)
  • La troisième édition des Prix de l’Entrepreneur Business Africa de l’année remis par le seul jury réunissant les présidents de patronats et les plus grands entrepreneurs d’Afrique
  • L’étude de référence sur l’innovation et les investissements des écosystèmes entrepreneuriaux en Afrique

Pour en savoir plus rendez-vous sur :  http://www.starsinafrica.org/

Pour s’inscrire au forum rendez-vous sur : http://registration.starsinafrica.org/

Transformer l’économie rwandaise grâce à l’urbanisation

Le masterplan de Kigali
Le masterplan de Kigali
  • Le Rwanda s’urbanise bien plus rapidement que ne l’estiment les chiffres officiels dont les indicateurs sont désormais dépassés.
  • Ce nouveau phénomène semble avoir eu un effet positif sur les transformations structurelles et contribué au relèvement du taux moyen national du PIB par habitant.
  • Il a également permis de créer des emplois non agricoles, surtout dans les zones les plus densément peuplées et mieux desservies en termes de transports et d’accès aux marchés.

« Je suis arrivé à Kigali il y a environ cinq ans, pour trouver un travail et de nouvelles opportunités », explique Hassan Mudenge, jeune homme de 35 ans aujourd’hui aide-manœuvre sur des chantiers de construction. « Je peux maintenant dire que j’ai une situation financière stable. Je paie mon loyer tous les mois et j’envoie régulièrement de l’argent à mes parents pour les aider. J’arrive aussi à faire des économies pour construire une maison au village ».

L’histoire d’Hassan Mudenge est aussi celle de nombreux autres jeunes rwandais qui quittent leur monde rural pour aller chercher un emploi dans des villes qui se développent rapidement, en particulier Kigali la capitale et ses environs.

La croissance urbaine est un objectif clairement affiché par le Rwanda qui entend devenir un pays émergent d’ici 2020. Sa stratégie d’urbanisation est soutenue par la Banque mondiale qui finance à hauteur de 95 millions de dollars un projet de développement urbain visant à fournir des infrastructures et des services de base à la conurbation de Kigali et a six villes secondaires du pays : Muhanga (anciennement appelée Gitarama), Rubavu (Gisenyi), Nyagatare, Huye (Butare), Rusizi (Cyangugu) et Musanze (Ruhengeri).

La nouvelle édition des Cahiers économiques du Rwanda intitulée Rethinking Urbanization in Rwanda: From Demographic Transition to Economic Transformation aborde en particulier le thème de l’urbanisation rapide du pays.

Le rapport constate que la population urbaine au Rwanda (actuellement près de 12 millions d’habitants) a augmenté plus rapidement que les estimations officielles dont les indicateurs sont dépassés. Le recensement démographique de 2012 et une enquête auprès des ménages menée en 2014 estiment respectivement que la population urbaine représente 16,5 % et 17,3 % de la population totale.

Kigali, novembre 2017, une ville qui impressionne : masterplan, connectivité, propreté, sécurité... photo Thierry Barbaut
Kigali, novembre 2017, une ville qui impressionne : masterplan, connectivité, propreté, sécurité… photo Thierry Barbaut

Or, les auteurs du rapport qui ont utilisé un indicateur d’urbanisation différent, constatent un niveau d’urbanisation bien plus élevé, qui serait passé de 15,8 % à 26,5 % entre 2002 et 2015, soit une augmentation de 132 %, équivalente à près de deux millions de personnes.

De fait, la transformation urbaine souhaitée par le Rwanda a déjà eu lieu.

Urbanisation et emplois

Malgré cette expansion rapide des villes, on observe un double mécanisme de migration entre les villes et les campagnes. D’une part, les villes densément peuplées, telles que Kigali, ont attiré de nombreuses personnes à la recherche d’un emploi entre 2011 et 2014 (39 % des migrants). D’autre part, de nombreuses personnes ont quitté les grandes villes pour acquérir des parcelles de terre en province. Ce deuxième phénomène est particulièrement important dans la province de l’est du Rwanda, peu densément peuplée.

En dehors de Kigali, la région de Rubavu (Gisenyi), à la frontière avec la République démocratique du Congo (RDC), attire le plus gros des migrants internes du fait de sa situation géographique. Elle se situe en effet le long de l’axe de transport très fréquenté qui relie la RDC à l’Ouganda juste au nord de Musanze.

Le rapport indique que l’emploi non agricole est lié à l’évolution de la densité de la population urbaine, en particulier dans la grande région de Kigali et dans six villes secondaires. On observe en effet une augmentation du taux d’emplois non agricoles lorsque la densité croît de 10 % dans un rayon de 20 km à Kigali et de 5 km dans les villes secondaires.

De même, la densité de la population urbaine a des effets positifs sur la réduction de la pauvreté : dans un rayon de 5 km autour d’une ville secondaire rwandaise, une hausse de 10 % de la densité entraîne une baisse de 6 % du taux de pauvreté moyen.

Capitaliser sur le changement démographique

Au moment où le Rwanda élabore sa stratégie économique à long terme pour se hisser au rang de pays à revenu élevé à l’horizon 2050, comment peut-il tirer pleinement parti de cette urbanisation ?

Selon le rapport, l’État devrait mettre en œuvre des politiques publiques efficaces susceptibles de créer un environnement propice aux investissements, au lieu de décider lui-même du lieu où ces investissements doivent être réalisés. Les villes pourraient être gérées comme un « portefeuille » distinct dans lequel Kigali recevrait un appui spécial en tant que principal centre économique, et les autres villes du pays exerceraient d’autres fonctions dans le paysage économique national.

Il est aussi fondamental de développer le tissu économique, notamment en reliant certaines périphéries urbaines aux zones zones rurales voisines dont le potentiel reste inexploité. Jusqu’à présent, l’expansion urbaine au Rwanda a suivi un schéma de peuplement à faible densité.

« Nous devons agir sur les facteurs qui attirent la population vers les villes pour réaliser le modèle d’urbanisation visé et transformer nos villes », souligne James Musoni, ministre des Infrastructures du Rwanda. « Nous devons être en mesure d’identifier de nouveaux sites d’habitation et trouver les financements nécessaires pour les construire ».

Si, comme l’indique le rapport, l’amélioration des processus d’aménagement urbain permettrait de faire face à l’expansion rapide de Kigali, il faudrait, dans les autres villes, concentrer les investissements sur l’amélioration des services de base.

« L’urbanisation entraîne certes une transition démographique, mais elle facilite aussi la transformation socioéconomique, ce qui est plus important », souligne Narae Choi, spécialiste en développement urbain à la Banque mondiale.  « Il est temps de repenser la stratégie d’urbanisation pour en faire un levier de croissance économique et d’amélioration de la qualité de vie ».

Le Marché Unique Africain du Transport Aérien

Lancement du très attendu Marché Unique Africain du Transport Aérien

A l’occasion du Sommet de l’Union africaine (UA), la Commission de l’UA a lancé le Marché Unique Africain du Transport Aérien (SAATM ou Single African Air Transport Market).

Le SAATM est le premier projet phare de l’Agenda 2063 de l’UA et vise à créer un marché unique et unifié du transport aérien en Afrique, à libéraliser l’aviation civile sur le continent et à faire avancer le programme d’intégration économique de l’Afrique.

En amont de ce lancement, Mme. Amani Abou-Zeid, Commissaire chargée des Infrastructures et de l’Energie au sein de la Commission de l’UA, a souligné que l’industrie aéronautique soutient actuellement huit millions d’emplois en Afrique.

La Commissaire a déclaré que « le lancement du marché unique va stimuler les opportunités de promotion du commerce, les investissements transfrontaliers dans les industries de production et de services, y compris le tourisme, aboutissant ainsi à la création de 300 000 emplois directs supplémentaires et deux millions d’emplois indirects, une contribution importante à l’intégration et à la croissance socio-économique du continent ».

L’Agence du NEPAD, qui est en en passe de devenir l’Agence de développement de l’Union africaine, joue un rôle de premier plan dans la mise en œuvre de l’Agenda 2063 avec une attention particulière pour le développement du commerce et des infrastructures.

Le Programme de Développement des Infrastructures en Afrique (PIDA), développé par la Commission de l’Union Africaine, l’Agence du NEPAD, la Banque Africaine de Développement, la Commission Économique des Nations unies pour l’Afrique et les Communautés Économiques Régionales africaines, promeut l’intégration économique régionale par la construction d’infrastructures mutuellement bénéfiques qui permettent aux pays de commercer et d’établir des chaînes de valeur régionales pour accroitre leur compétitivité.

Le Plan d’action 2020-2030 du PIDA souligne la nécessité d’accroître la participation de l’Afrique au marché mondial, en accordant une attention particulière au transport aérien en Afrique. En outre, l’initiative MoveAfrica de l’Agence du NEPAD soutiendra les activités du marché unique du transport aérien en Afrique.

« L’importance du transport aérien en Afrique ne doit pas être sous-estimée. Même si l’Afrique ne contribue qu’à 1% du fret aérien mondial, ce chiffre représente également 35% de la valeur des marchandises transportées vers le continent. En outre, 85% du marché du tourisme en Afrique dépend du transport aérien », a déclaré M. Symerre Gray-Johnson, Responsable du programme sur l’Intégration régionale, les Infrastructures et le Commerce, au sein de l’Agence du NEPAD.

Aujourd’hui, 80% du trafic aérien en Afrique est assuré par des compagnies aériennes non africaines. Quant aux compagnies aériennes africaines, elles transportent moins de 3% du trafic aérien mondial bien que le continent représente plus de 17% de la population mondiale.

En 1999, la Déclaration de Yamoussoukro fut adoptée pour permettre une libéralisation complète de l’accès au marché entre les États africains, le libre exercice des droits de trafic, l’élimination des restrictions à la propriété et la libéralisation complète des fréquences, tarifs et capacités. Il s’agit de la plus importante initiative de réforme jamais lancée par les gouvernements africains dans le domaine du transport aérien mais sa mise en œuvre a connu des difficultés.

Le lancement du SAATM, près de deux décennies après l’adoption de la Déclaration de Yamoussoukro, marque une étape importante pour accélérer la mise en œuvre complète de la Déclaration.

Ibrahim Assane Mayaki, Secrétaire Exécutif du NEPAD, a commenté : « L’Afrique est le deuxième continent le plus grand et le plus peuplé au monde. Nous devons absolument créer un continent pleinement connecté et trouver les moyens d’intégrer et de simplifier les infrastructures de transport. La réalisation du Marché Unique du Transport Aérien en Afrique dépendra de réformes politiques et réglementaires progressistes qui stimuleront la croissance de l’industrie aéronautique en Afrique. »

« L’Agence du NEPAD a collaboré avec la Commission Africaine de l’Aviation Civile (CAFAC) pour mettre en œuvre la Déclaration et continuera dans cette voie pour assurer le succès du SAATM », a continué Dr Mayaki.

À ce jour, 23 pays africains sur 55 ont souscrit au Marché Unique du Transport Aérien Africain tandis que 44 pays africains ont signé la Décision de Yamoussoukro de 1999.

Proparco investit dans le numérique pour les startups

PROPARCO
PROPARCO
Afin d’accompagner la transformation digitale du continent africain, Proparco vient de prendre une participation de 5 millions de dollars dans TLCOM TIDE AFRICA FUND, un fonds qui financera de jeunes entreprises innovantes en Afrique subsaharienne.

Grâce aux nouvelles technologies, ces start-ups permettront d’améliorer l’accès des populations aux services essentiels.

PROPARCO
PROPARCO

La technologie au service du développement durable

Si le taux de pénétration des cartes SIM sur le continent africain est le seul aujourd’hui qui se rapproche de celui de l’Europe Occidentale (70% vs 83%), les taux d’accès aux services essentiels en sont encore très loin : les taux d’électrification, d’accès à la santé ou de bancarisation ne dépassent pas 31% en Afrique alors qu’ils s’élèvent à plus de 90% en Europe Occidentale.
Avec plus de 600 millions d’utilisateurs de smartphones attendus en Afrique en 2020, le téléphone portable est un outil-clé de développement qui permettra de déverrouiller l’accès des populations africaines aux biens et services essentiels (énergie, santé, éducation, transport, biens de consommation courante…).

TIDE Africa Fund (« Technology and Innovation for Developing Economies ») a été créé pour soutenir le développement de jeunes start-ups d’Afrique sub-saharienne dont le modèle économique, basé sur l’exploitation d’une technologie numérique ou digitale, répond à un besoin du marché local peu ou pas servi. Ces entreprises permettront ainsi d’améliorer, via les nouvelles technologies, l’accès aux biens et services essentiels en zones urbaines, péri-urbaines et rurales.

Accompagner le fonds dès le 1er closing

Avec un investissement de 5 millions de dollars, la participation de Proparco s’inscrit dans le premier tour de table de près de 40 millions de dollars, aux côtés notamment de  la BEI et de la BAD. Elle permettra au fonds TIDE Africa de répondre aux besoins de financements des jeunes start-ups africaines, le capital-risque en faveur de ces entreprises étant encore très peu développé en Afrique.

Forte d’une solide expérience dans l’accompagnement de start-ups innovantes et d’une connaissance pointue de l’écosystème des start-ups en Afrique, l’équipe TLcom investira dans une quinzaine de sociétés de moins de 5 ans, ayant franchi les stades de prototypage et de mise sur le marché, pour en financer la croissance et la mise à l’échelle.

Fiorano travaille sur la transformation numérique de la Bank of Kigali

Fiorano Software a annoncé aujourd’hui que Bank of Kigali, la plus grande banque commerciale du Rwanda, a choisi la plateforme Fiorano pour sa transformation numérique

Le projet comprend l’intégration avec la solution bancaire de base Temenos T24 de la Banque, avec un support pour les fonctionnalités bancaires en ligne et hors ligne. Fiorano ESB (Enterprise Service Bus) et API Management (Gestion de l’interface de programmation applicative) de Fiorano forment l’épine dorsale de toutes les intégrations dans l’environnement de la Banque, permettant des canaux de paiement tels que les Services Bancaires Mobiles et Services bancaires sur Internet avec une multitude de services de prêt.

La Banque a choisi Fiorano pour remplacer son intégration point à point par une architecture évolutive centrée sur les micro-services, construite sur une l’ESB. Fiorano ESB intègre son système bancaire central Temenos avec ses systèmes de gestion de cartes et des machines ATM et permet la standardisation de ses options de paiement numérique et de paiement mobile. La passerelle de paiement commune de Fiorano facilite maintenant ces paiements.

L’importance de la technologie pour exploiter le marché d’une génération croissante du millénaire qui dépend fortement des transactions mobiles, est essentielle. La Banque fournit à tous les opérateurs mobiles une interface de programmation d’application (API) pour accorder de petits prêts aux clients. Le système de prêt Paretix de la Banque est activé avec Fiorano ESB, tandis que l’API Management de Fiorano est utilisé pour exposer ces services, qui incluent la création de compte et les demandes de prêt en toute sécurité pour les utilisateurs finaux. Les fournisseurs de services mobiles peuvent désormais se connecter sur le portail de développement de l’API Management de la Banque pour s’auto-enregistrer et localiser les clés de sécurité du service selon les besoins. Les passerelles API sécurisées de Fiorano ont permis à la banque d’automatiser un certain nombre de services, améliorant ainsi l’expérience bancaire des clients en facilitant un accès ininterrompu et sécurisé aux informations du compte, aux transferts d’argent et à d’autres services.

Bank of Kigali est l’une des banques africaines les plus dynamiques, comptant plus de 258 000 clients de détail et 26 000 clients corporatifs. La banque a remporté plusieurs prix internationaux et régionaux, dont EuroMoney, The Banker, le magazine Global Finance et EMEA Finance.

Fiorano, une société Américaine basée dans la Silicon Valley (Californie) depuis 1995, est un fournisseur fiable de Fond de Panier d’Affaires Numériques, d’Intergiciels d’Intégration d’Entreprise, de messagerie haute performance et de systèmes pair-à-pair distribués. Fiorano opère à travers son réseau mondial de bureaux et de partenaires technologiques et revendeurs à valeur ajoutée.

Des sociétés internationales comme AT & T Wireless, L’Oréal, McKesson, NASA, Rabobank, Royal Bank of Scotland, Schlumberger, US Coast Guard et Vodafone ont déployé Fiorano pour réaliser la transformation numérique, générant une productivité sans précédent.

Le texte du communiqué issu d’une traduction ne doit d’aucune manière être considéré comme officiel. La seule version du communiqué qui fasse foi est celle du communiqué dans sa langue d’origine. La traduction devra toujours être confrontée au texte source, qui fera jurisprudence

Première étape vers la libéralisation du dirham

La première étape vers la libéralisation du dirham est franchie avec succès

Le taux de change du dirham est fixé sur la base d’un panier représentatif de l’euro et du dollar, à raison respectivement de 60% et 40%. Les fluctuations étaient jusqu’à présent limitées à plus ou moins 0,3%.

Depuis le 15 janvier, la bande de fluctuation est passée à 2,5%, constituant pour le Maroc, la première étape vers une libéralisation de sa monnaie.

Suite à la première tentative annoncée en juillet 2017, puis reportée, qui s’était soldée par une baisse de trois milliards de dollars des réserves de change en trois mois, les autorités ont cette fois pris le marché par surprise en annonçant le vendredi soir l’entrée en vigueur de l’assouplissement de lundi matin. Leur engagement à couvrir les besoins en devises du système bancaire a semble-t-il rassuré les opérateurs.

Lundi, seuls 3,5 millions de dollars sur les 20 millions proposés avaient été alloués.

Parallèlement, l’indice du marché des actions marocaines, le MADEX, atteignait son niveau le plus haut de l’année à 10634 points. L’activité de négociation à la bouse de Casablanca pourrait en effet être facilitée par une moindre restriction monétaire.

Le secteur financier se trouve aujourd’hui au cœur de la transformation. Les conditions d’accès des établissements étrangers et la réglementation financière vont devoir être questionnées car si les instruments financiers existent, la profondeur du marché risque d’être insuffisante pour faire face aux besoins, notamment de couverture, engendrés par cette mobilité accrue des capitaux.

Sandy Campart Directeur de l’IUP Banque Finance Assurance – IAE Caen. Co-auteur de « Risques de taux d’intérêt et de change » publié en 2016 aux éditions Afnor.
Sandy Campart
Directeur de l’IUP Banque Finance Assurance – IAE Caen. Co-auteur de « Risques de taux d’intérêt et de change » publié en 2016 aux éditions Afnor.

CongoTechDays carrefour des innovations

Congo-Tech-Days
Congo-Tech-Days

Deuxième édition pour les CongoTechDays à Lubumbashi en République Démocratique du Congo

Rendez-vous à Lubumbashi du 18 au 19 mai 2018

Véritable carrefour de l’innovation en RDC les CongoTechDays vont réunir les acteurs du Digital pour deux jours d’ateliers, de conférences, de networking et d’échanges.

Après une première édition réussie c’est désormais un nouveau cap pour les organisateurs avec l’objectif assumé de faire de cet évènement le premier salon du numérique et de l’innovation en RDC.

CongoTechDays les objectifs

– Accompagner les TPE/PME dans leur transition numérique – indispensable aujourd’hui pour se développer -en leur apportant des réponses concrètes sur ces nouveaux usages.

– Promouvoir les innovations numériques en Afrique centrale.

Ce salon sera l’occasion d’informer, de communiquer, de débattre et d’échanger des expériences innovantes dans le développement numérique et plus particulièrement sur la thématique placée au coeur de l’événement La Transformation Digitale

Le programme sera décliné en plusieurs séances autour de panels, et de thématiques tels que :
• L’innovation numérique au service de l’entreprise moderne
• La transformation numérique en Afrique – Etat des lieux
• La technologie comme support de la transformation numérique

Les 4 grandes raisons de venir aux CongoTechDays

  • Pour S’INFORMER : Des professionnels sont présents pendant 2 jours sur un même lieu, pour répondre aux questions et faire profiter de leurs conseils … gratuitement.
  • Pour SE FORMER : Près de 15 conférences sont proposées pour aider à mieux comprendre les enjeux et les usages du numérique.
  • Pour S’INITIER aux nouvelles technologies : Découverz en avant-première les innovations technologiques présentées sur le Sho-Room.
  • Pour RENCONTRER les professionnels : En savoir plus sur les usages professionnels du numérique; Quelles solutions pour développer son entreprise grâce au numérique? Comprendre le langage et les mots clés. Quels outils outils pour faciliter le travail quotidien? Astuces et bonnes pratiques du web … Plus de 50 professionnels présents pour répondre aux questions de tous!

Objectif JO pour Valentin Betoudji

Valentin Betoudji
Valentin Betoudji

Le semi-marathon de N’Djamena le 27 janvier 2018

le semi-marathon de la paix de la ville de N’Djamena propose la 12e édition qui intervient après 3 ans suspension pour des raisons de sécurité.

L’objectif recherché, est, d’une part, de dénicher les meilleurs athlètes, et, d’autre part, le lancement officiel des activités de la Fédération Tchadienne d’Athlétisme.

Marathon de Ndjamena au Tchad
Marathon de Ndjamena au Tchad

La 12ème édition regroupera par ailleurs plusieurs athlètes locaux et des étrangers vivant au Tchad et la participation, pour la première fois, des réfugies vivant à N’Djaména en attendant la confirmation du bureau du Haut-Commissariat pour les Réfugiés du Tchad.

Cinq sites d’inscriptions sont retenus pour cette édition à savoir les lycées, Ibrahim Mahamat Itno de Farcha (1er arrondissement), Hérédité de Gassi (7ème arrondissement), de Walia (9ème arrondissement) et au Stade Idriss Mahamat Ouya de N’Djaména.

Le rêve de Valentin Betoudji

Représenter le Tchad au marathon des Jeux Olympiques de Tokyo en 2020 et de Paris en 2024 donc réaliser les minimas de 2h20

Soutenir Valentin Etoudji c’est possible cliquez ici: Valentin-BETOUDJI

Valentin Betoudji
Valentin Betoudji

Au préalable

  • Se qualifier aux Jeux Mondiaux Militaires en Chine en 2019
  • Réaliser 1h06 sur semi-marathon en 2018
  • Courant sur des distances allant du 5000m au Marathon, il est actuellement le meilleur athlète tchadien.
  • Aidé par quelques amis français, Valentin a pu venir ponctuellement en France en 2016 et 2017 pour se mesurer à des athlètes de haut niveau et progresser lors de grandes classiques internationales
Valentin Betoudji
Valentin Betoudji

Soutenir Valentin Etoudji c’est possible cliquez ici: Valentin-BETOUDJI

Ouverture de la centrale solaire de Ten Merina au Sénégal

La centrale solaire de Ten Merina Dakhar
La centrale solaire de Ten Merina Dakhar

Accès à l’électricité pour plus de 2200 000 personnes avec la centrale de Ten Merina

Six mois après l’inauguration de la centrale photovoltaïque Senergy, qui était jusqu’alors la plus grande d’Afrique de l’Ouest, le Premier ministre de la République du Sénégal Mahammed Boun Abdallah Dionne a inauguré ce mardi 16 janvier 2018 la centrale jumelle, Ten Merina. Une étape majeure qui confirme la position du Sénégal comme principal producteur d’énergie solaire de la sous-région.

Les 92 000 panneaux solaires ont été inaugurés ce matin dans la commune de Merina Dakar, à 120 Kms au nord-est de Dakar. Ils couvriront les besoins en électricité de plus de 225 000 habitants à un coût plus compétitif que celui des centrales thermiques du pays et permettront d’éviter l’émission de 33 300 tonnes de CO2 par an en remplaçant directement des unités de production à base de fioul.

L’une des plus grandes centrales solaires d’Afrique de l’Ouest 
Ten Merina présente les mêmes caractéristiques que Senergy : une capacité totale de 30 Mégawatts (MWc), le recours aux mêmes technologies et l’association du savoir-faire de spécialistes français dont la société d’investissement Meridiam et la filiale d’Engie, Solairedirect. Le projet prévoit également la construction des infrastructures de connexion au réseau pour le compte de l’acheteur public sénégalais Senelec. Seules différences avec Senergy : la construction était assurée par le spécialiste français et co-actionnaire du projet, Eiffage, qui interviendra également aux côtés de Solairedirect pour l’exploitation de la centrale.

La centrale solaire de Ten Merina Dakhar
La centrale solaire de Ten Merina Dakhar

Proparco engagée durablement en faveur de la filière solaire au Sénégal
Après avoir financé à 80% Senergy, Proparco avait renouvelé son engagement en accordant en décembre 2016 un prêt de 18,4 millions d’euros et en prenant un rôle d’arrangeur pour financer la construction et l’exploitation de Ten Merina. Proparco a ainsi  joué un rôle structurant dans le financement de ces deux projets qui, combinés, permettent l’approvisionnement de 450 000 foyers en électricité propre et durable, et l’économie de 65 000 tonnes de CO2 par an.

C’est au Sénégal que Proparco a accompagné ses premiers projets photovoltaïques en Afrique de l’Ouest, a déclaré ce midi Fatoumata SISSOKO-SY, chargée d’affaires infrastructures & énergies en Afrique de l’Ouest et représentante de Proparco lors de la cérémonie d’inauguration. Nous restons résolument engagés à poursuivre ces efforts et à accompagner l’émergence de nouveaux marchés, de nouveaux modèles, pour répondre aux enjeux majeurs d’accès à l’électricité, notamment au travers de projets d’efficacité énergétique hors réseau (« off-grid ») et aussi en accompagnant le futur du solaire au Sénégal, à savoir le stockage solaire, en posant les premiers jalons au Sénégal, à l’instar de ces premières centrales solaires privées en Afrique de l’Ouest. 

Le Sénégal accélère la diversification de son mix énergétique 
Après Senergy, cette nouvelle centrale confirme la dynamique de diversification du mix énergétique sénégalais qui restait jusqu’alors très largement dépendant des énergies fossiles (90 % du mix).
La mise en service de Ten Merina, comme celle de Senergy, contribue à la réalisation du Plan Sénégal Emergent (PSE) du gouvernement et confirme la volonté du Sénégal de traduire ses engagements pris à la COP 21 en décembre 2015

Pour toute demande d’interview de Mme Fatoumata SISSOKO-SY merci de contacter
Florence Priolet – 01 53 44 47 32 – presse@proparco.fr 

ANPI GABON un guichet unique d’affaires à Libreville

Ce nouvel espace au cœur de Libreville accueille entrepreneurs et investisseurs nationaux et internationaux pour formaliser, accompagner et promouvoir l’attractivité du Gabon.

Le président de la République gabonaise, S.E Ali BONGO ONDIMBA, a procédé lundi 15 janvier 2018 à l’inauguration du guichet de l’investissement de l’ANPI-Gabon, destiné à la prise en charge des investisseurs nationaux et internationaux et des entrepreneurs dans la création d’entreprise, la facilitation des procédures d’obtention d’agréments et d’autorisations, l’appui à l’entrepreneuriat et le dialogue public-privé.

La cérémonie s’est déroulée en présence du Vice-Président de la République, du Premier ministre, Chef du Gouvernement, du Ministre de la promotion des investissements privés et de plusieurs membres du Gouvernement. Le corps diplomatique, la société civile, les acteurs du secteur privé et les cadres de l’administration gabonaise étaient également présents.


Le président de la République gabonaise, S.E Ali BONGO ONDIMBA.
© Twitter : @gabon_invest

Sur une surface totale de 2 000 m2, le guichet de l’investissement de l’ANPI-Gabon regroupe en un lieu unique les différents services relatifs à la création et à la formalisation des entreprises. Ce nouvel espace réaffirme l’engagement des autorités gabonaises à promouvoir et développer un cadre des affaires propice à l’amélioration de l’attractivité économique du pays, à la simplification des formalités administratives des entreprises et au développement de l’entrepreneuriat.

L’ANPI-Gabon, Guichet de l’Investissement s’arrime ainsi aux meilleures pratiques de promotion des investissements et de facilitation dans la création et le développement des affaires au Gabon, en proposant un « One-Stop-Shop ». Toutes les entités impliquées dans le processus de création d’entreprise sont réunies dans un lieu unique, permettant de créer une entreprise en 24h désormais, contre près de 20 jours auparavant. Les coûts liés à création d’entreprise ont également été fortement réduits.

Nina Alida Abouna, Directrice générale de l’ANPI-Gabon, explique : « Nous sommes très fiers de ce lieu, véritable trait d’union entre le potentiel de l’économie gabonaise et l’intérêt des investisseurs internationaux. L’ensemble des collaborateurs de l’ANPI-Gabon est au service de l’attractivité économique du Gabon. Notre objectif est clair : accompagner, orienter et faciliter la création de valeur dans notre pays. »

Liban Soleman, Président du Conseil d’Administration de l’ANPI-Gabon et Coordonnateur Général du Plan Stratégique Gabon Émergent ajoute : « Le Gouvernement gabonais a adopté un Plan de Relance de l’Économie pour sortir de la conjoncture économique morose des trois dernières années. La réussite de ce plan repose en grande partie sur le volume et la qualité des investissements privés que notre pays sera capable d’attirer. La mise en place du guichet unique de l’investissement est donc un grand pas en avant et un signal fort vis-à-vis de la communauté des investisseurs nationaux et internationaux. Le Gabon est business friendly et se donne les moyens de faciliter le parcours de l’investisseur. »

L’ANPI-Gabon annonce également la création d’un Desk Investisseurs qui va permettre à l’agence de renseigner les investisseurs sur les atouts économiques du pays, la culture d’affaires des gabonais, son économie et son cadre des affaires.

L’impact de la technologie engendre le changement au Maroc

Les entrepreneurs locaux présentent des projets commerciaux et écosystèmes innovants lors de la Micro-Conférence Allianz Explorer Hub

Le Maroc est plus synonyme de souks que de start-ups. Mais au sein de la communauté d’affaires locale et internationale, cette perception est rapidement en train de changer.
En marge du Championnat FIA de Formule E à Marrakech, des entrepreneurs se sont réunis dans la ville de Marrakech pour participer à la Micro-Conférence Allianz Explorer Hub afin de partager les actions entreprises pour s’attaquer à certains challenges du pays, au travers de l’utilisation innovante de la technologie. Parmi cela: améliorer les transports, réduire la pollution et autonomiser les femmes.
Jean-Marc Pailhol, Directeur “Group Market Management & Distribution”, a déclaré: « Le Maroc a un énorme potentiel: il y a plus d’opportunités d’innovation dans les pays émergents comme le Maroc, moins de problèmes réglementaires et de contraintes. Les décisions sont plus rapides et la population est plus jeune. »
e-Mobilité
La Micro-Conférence Allianz Explorer Hub s’est déroulée ce week-end durant l’étape de Marrakech du Championnat FIA de Formule E, première compétition monoplace entièrement électrique au monde. Allianz est non seulement un partenaire officiel mais aussi un investisseur direct dans la course.
Le Responsable Global de la Communication de Marque, Florian Scheiblbrandner, a déclaré que l’assureur est impatient de découvrir comment les gens se déplaceront dans le futur, comme par exemple au moyen de voitures électriques.
« Vous vous attendez à ce que la Formule E vous montre des voitures qui font la course sur une piste – et c’est ce qui se passe. Mais le but derrière la Formule E est beaucoup plus grand. Cela permet de se pencher sur la façon dont les gens pourraient se déplacer dans les villes à l’avenir.
« Il y a beaucoup de nouvelles technologies à l’horizon, comme ce que nous voyons avec la Formule E. Notre métier consiste à rassurer les gens. Si nous ne savons pas ce que les gens veulent faire et ce qu’ils craignent, nous ne pouvons pas les assurer à l’avenir. « 
L’entrepreneur marocain Abid Khirani travaille sur des initiatives pour améliorer la sécurité dans les transports. Casky a développé un dispositif qui se colle à l’arrière des casques et utilise les mouvements de la tête des motocyclistes pour signaler d’une lumière rouge si un motocycliste tourne ou freine, sur la base du mouvement de la tête du pilote.
« La moitié des accidents au Maroc impliquent une moto et pourtant la moitié des motocyclistes n’utilisent pas de casques. »
Casky téléchargera également des informations sur la circulation routière vers une application en ligne et avisera les services de secours et les familles si un utilisateur est impliqué dans un accident.
L’autonomisation des femmes
Les entrepreneurs utilisent également la technologie pour améliorer l’égalité hommes-femmes. L’entrepreneur social Manal Elattir s’est associé à plus de 1.800 jeunes femmes artistes et entrepreneurs pour les aider à vendre leurs produits artisanaux en ligne, tels que des sacs à main.
« Au Maroc, nous voyons plus de femmes devenir des pionnières – et cela crée des modèles pour d’autres jeunes femmes qui veulent lancer leur propre entreprise. »
La mobilité sociale
Le panéliste Ali Fahim de Pintail dirige un bureau de change à faible commission en ligne et est convaincu que les nouvelles technologies améliorent la vie des citoyens ordinaires: «Nous avons des problèmes, mais c’est pourquoi je suis optimiste. Nous voyons nos problèmes et nos contraintes et nous essayons de les résoudre. »
Réduire la pollution
Entre-temps, le panéliste Faical Said de Peps-Meca utilise l’énergie solaire pour transformer les déchets ménagers en énergie. « Les déchets sont un problème pour tout le monde. Nous pouvons leur donner de la valeur et les rendre vendable et générer du profit.”
Il ajoute: « il y a une envie de lancer de nouveaux projets et innovations au Maroc, les choses vont aller mieux à l’avenir ».
La start-up du panéliste Oumaima Chamchati, Ville Propre, réduit les déchets dans les villes urbaines qui s’étalent dans le pays grâce à une application pour smartphone. Les utilisateurs peuvent alerter les autorités locales sur les déchets qui doivent être collectés en envoyant des photos vers l’application.
Pendant ce temps, les fans locaux de la course de Formule E ont profité d’une expérience immersive dans la Zone Allianz Explorer du Allianz E-Village.

La problématique de la corruption dans les Etats modernes

Le Franc CFA
Le Franc CFA

Pourquoi la pratique de la corruption est-elle si répandue dans certains pays, particulièrement ceux en apprentissage de la gestion moderne et démocratique comme les pays africains ?

N’y a-t-il pas un lien entre leur pratique de la gouvernance et le phénomène de la corruption auquel se livrent les populations ?

Si elle est négativement perçue comme le moyen que l’on utilise pour obtenir certains avantages de quelqu’un, contre son gré ou contre son devoir, ce qui, à terme, conduit à la décadence et à la déliquescence de la société, comment comprendre ou expliquer ce phénomène ?

Est-il lié à la propension humaine à choisir la voie de la facilité, ou faut-il regarder du côté du système (social) lui-même qui, d’une certaine manière, incite sournoisement les uns et les autres à cette pratique ?

L’évolution vers l’Etat moderne

Dans les sociétés anciennes, celles d’avant la révolution sociale moderne du XVIIIe siècle, les plus forts commandaient et profitaient simplement du travail des autres. Dans ces sociétés-là, il n’était pas besoin de corrompre. C’est donc à partir de la modernité, fondée théoriquement sur l’EGALITE en droit des humains d’une part, et sur la répartition juste et équitable des ressources d’autre part, que vient à naître la pratique de la corruption. Mais pourquoi la corruption survient là où l’on pensait avoir accompli un énorme progrès humain et social en sortant du système de l’exploitation féodale des uns par les autres ? Pourquoi ce paradoxe ?

Tout, dans le phénomène de la corruption, part semble-t-il de ce que, désormais, l’on n’est plus dans la relation du maître et de l’esclave, mais dans celle où des gouvernants (élus par le peuple) ont été choisis pour s’occuper du bien-être de tous et de chacun.

Malheureusement, l’incapacité pour certains dirigeants, particulièrement africains, de bien maîtriser et conduire les modalités spécifiques de gestion des sociétés modernes, va être à l’origine de nombreux problèmes, notamment la corruption ?[1] Manifestement, le lien semble indéniable entre la mauvaise gouvernance, c’est-à-dire la non maîtrise ou le dévoiement des mécanismes de gestion moderne, et le développement de tous ces maux.

Qu’en est-il du bien commun ?

La révolution moderne, sur la base de l’égalité, de la solidarité et de la justice, a pour objectif de faire des biens communs et de la quête de l’intérêt général, notamment sous la forme des services publics, l’Alpha et l’Omega des nouvelles sociétés en construction. Le « Bien commun » n’est-il pas l’autre nom de l’Etat ?

Le passage des sociétés anciennes aux nouvelles est à ce prix : tourner le dos à l’exploitation « naturelle » des plus faibles par les plus forts et promouvoir l’épanouissement de tous. Plusieurs mécanismes institutionnels ont donc été prévus à cet effet : la démocratie, qui implique une véritable séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire ; la liberté et l’égalité des citoyens ; la justice sociale en vue d’une bonne distribution des ressources à tous, etc.

Or, dans certains Etats, ces mécanismes ne fonctionnent pas correctement, parce que mal maîtrisés ou simplement détournés vers des fins occultes. Surviennent alors, comme des vices rédhibitoires, tous les maux que nous avons cités plus haut qui, en réalité, profitent à ces nouveaux maîtres des temps modernes.

La défaillance des Etats

En Afrique notamment, les maux en question ne font que refléter l’état de la gouvernance, c’est-à-dire sa défaillance. Si les mécanismes institutionnels fonctionnent bien, les citoyens peuvent s’épanouir dans la paix. Dans le cas contraire, c’est le retour à la loi de la jungle comme on peut le constater un peu partout sur le continent. En effet, le constat premier qui s’impose est la défaillance de nombreux Etats à accomplir leur mission d’utilité publique et de promotion de l’intérêt général.

La corruption, particulièrement, est souvent liée, dans de nombreux pays, à la défaillance de certains services publics : pénurie, dysfonctionnements divers, difficultés d’accès aux services proposés, etc.

En effet, comment faire si un centre hospitalier reçoit cent (100) médicaments là où il en faudrait mille (1000) ? Comment faire si une structure prévue pour accueillir deux mille (2000) personnes en reçoit dix mille (10000) ? Comment faire si le fournisseur ou la société prestataire de l’Etat doit attendre deux ou trois ans au lieu de six mois avant de percevoir son dû ? Comment faire pour bénéficier d’un droit qu’on vous refuse ou qu’on vous rend inaccessible pour cause de dysfonctionnement ? Dans les démocraties évoluées, les vrais combats ne portent plus sur la corruption, le racket, le népotisme, les coups d’Etat, les modifications constitutionnelles pour s’accaparer le pouvoir, mais les vrais combats portent sur les abus de pouvoir, les abus de biens sociaux, la gabegie.

Comment sortir du désordre ?

La gabegie, qui renvoie à la fourberie, à la fraude, à la mauvaise gestion et au désordre généralisé, illustre parfaitement, à elle seule, la nature de ces Etats fraîchement sortis de l’ère coloniale et incapables de porter les idéaux de la noble révolution sociale des « Lumières ». C’est pourquoi, lorsque les gouvernants de ces Etats disent vouloir lutter contre la corruption, cela ne doit pas faire rire. Cela doit signifier une chose sérieuse : qu’ils veulent peut-être bien maîtriser, à leur propre niveau, tous les mécanismes de la bonne gouvernance propres aux sociétés modernes et les appliquer pour le bien-être de tous.

C’est à ce niveau qu’il faut tuer le mal. Mais pour éviter que les déclarations restent purement cosmétiques et déclaratives, la société civile doit jouer son rôle qui consiste à surveiller attentivement le comportement de ses dirigeants. Sans cela, la corruption vivra encore très longtemps dans nos pays… Comme le soulignaient clairement les pères fondateurs des Etats Unis, une démocratie sans contre-pouvoir, qui se limiterait à des élections, s’apparenterait plus à une tyrannie.

CHRISTOPHE Yahot, Professeur Titulaire, Université Alassane Ouattara-Bouaké – Côte d’Ivoire.
Article publié en collaboration avec Libre Afrique.

Farafina.tech une base de données Africaines au service de l’intégrité électorale 

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Sommet FfD4 de Séville - Finance internationale Deux ans après le Sommet pour un nouveau Pacte financier mondial, qui s’est tenu à Paris en juin 2023,...