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Cameroun: Un SMS peut sauver la vie d’une femme enceinte

Un projet pilote financé par le Fonds des Nations Unies pour la Population s’appuie sur la téléphonie mobile pour réduire le taux de mortalité infantile et maternelle dans le district de santé de Lagdo au Nord Cameroun.

 

Amina Bello, visage clair, se réchauffe près d’un grand feu de bois. Dans ses bras, son petit garçon de deux ans qu’elle a accouché à la maison contre son gré. «Mon mari ne voulait pas entendre parler de l’hôpital, explique t-elle. Il disait que ses frères et lui sont nés à la maison et que cela n’a jamais posé de problème».

sms-sauve-femme-enceinte-camerounMême si elle avait été autorisée à se rendre à l’hôpital, Amina redoutait l’accueil du personnel médical. Elle n’a fait aucune visite prénatale. Assistée par une accoucheuse traditionnelle,  la jeune femme a pris des décoctions jusqu’à l’accouchement.

Stéphanie Ganava a été moins chanceuse. Transportée d’urgence au centre de santé dès l’apparition des premières contractions, elle a attendu environ trente minutes avant d’être prise en charge. Le pire est arrivé. «L’infirmier chef n’était pas en place. Quand il est revenu, j’ai été admise en salle ; quelques minutes plus tard, il m’a appris que le bébé venait de mourir», raconte, tête baissée, cette mère de trois enfants.

Plus de 650 décès par an au Cameroun

Au Cameroun, donner la vie est encore un risque élevé. Le taux de mortalité maternelle est passé de 430 décès pour 100.000 naissances en 1994 à 600 décès en 2008 selon l’OMS. En 2012, le Ministère de la Santé publique a enregistré plus de 650 décès liés à l’accouchement. Préoccupé par ces chiffres alarmants, le Fonds des Nations Unies pour la Population(Unfpa) finance actuellement un projet pilote du gouvernement qui vise à réduire le taux de mortalité infantile et maternelle dans la région du Nord Cameroun.

femme-enceinte-afriqueMis en œuvre par l’Ong «Adventist Development and Relief Agency » (Adra), ce projet intitulé M-Health (maternal health) concerne les localités de Bakona, Pamé et Gonougo dans le district de santé de Lagdo. «Nous mettons à la disposition des gouvernements des stratégies visant à assurer le bien être de la population. Ce projet pilote rentre dans ce cadre », indique un responsable local du Fonds des Nations Unies pour la Population.

Dans les trois aires de santé choisies, les femmes enceintes ne se bousculent pas pour la prise en charge de leur grossesse. D’après Abbé Essomba Robert Aimé, chef bureau santé au district de santé de Lagdo, elles font face à la pauvreté, la tradition, la culture et le manque d’éducation. Cependant, les mentalités commencent à évoluer. «En 2010, indique le médecin, nous avons enregistré 111 accouchements contre 198 en 2012. Ce n’est pas terrible parce que nous attendions environ 7000 femmes enceintes. Mais, il faut voir d’où nous partons».

Les initiateurs du projet M-Health ont identifié trois facteurs à l’origine du taux élevé de la mortalité infantile et maternelle dans cette localité rurale. «Lorsque la femme est enceinte, nous accusons le plus souvent trois grands retards : le retard sur la prise de décision, le retard sur les moyens de transport et le retard sur la prise en charge immédiate dès l’arrivée dans une formation sanitaire», explique Abbé Essomba Robert Aimé. Le projet aide les femmes à avoir accès aux soins obstétricaux d’urgence, aux soins anténataux, aux services de planning familial et à l’assistance médicale pendant l’accouchement.

2400 femmes enceintes attendues

Selon un récent rapport de la Banque Mondiale,  4 personnes sur 10 disposent d’un téléphone portable au Cameroun.  M-Health s’appuie sur  la percée  de la téléphonie mobile dans le pays  pour  localiser les femmes enceintes dans le district de Lagdo. Mode d’emploi. «Les coordonnées GPS d’une femme  sont enregistrées dans un serveur contenant les coordonnées d’autres femmes enceintes. Dès que la femme bipe le numéro du serveur avec son téléphone portable, le serveur identifie le numéro, localise la femme et envoie un message de détresse à une formation sanitaire», explique Daniel Davoumta, responsable local d’Adra. A l’aide d’une ambulance médicalisée, le personnel médical rue ensuite sur le site pour sauver la mère et son bébé.

Le projet cible près de 2400 femmes enceintes. Les agents communautaires ont remis des questionnaires aux femmes pendant la phase de collecte de données. Comme Amina, la plupart ont applaudi l’utilisation du téléphone mobile comme outil d’alert pour apporter de l’assistance médicale aux femmes enceintes. Mais, ce n’est pas encore gagné. «Une activité communautaire sans sensibilisation ne marche pas, reconnait un leader communautaire. Les gens pourraient dire  qu’ils n’y  ont pas trouvé un besoin juste parce qu’ils ne comprennent pas. C’est pourquoi nous mettons l’accent sur la sensibilisation et l’éducation en langues locales».

Ce n’est pas la première fois que l’Unfpa utilise la téléphonie mobile pour améliorer la santé maternelle en Afrique. En Tanzanie, plusieurs femmes vivant avec des fistules obstétriques, recevaient les frais de transport pour aller se soigner dans la capitale en envoyant simplement des SMS aux ambassadeurs de l’Unfpa.

Au Rwanda, les téléphones mobiles remis gratuitement aux personnels de santé communautaires par cette agence des Nations Unies, ont permis d’accélérer la prise en charge médicale des femmes enceintes vivant en zones rurales. M-Health est déjà perçu au Cameroun comme une révolution contre le taux élevé de mortalité infantile et maternelle.

Christian Locka

Viol comme arme de guerre: Un sommet en Juin à Londres avec Angelina Jolie afin d’éradiquer le fléau

Un évènement sans précédent soutenu par l’actrice Angelina Jolie pour tenter de mobiliser mondialement contre le viol comme arme de guerre

Le chef de la diplomatie britannique William Hague et la star d’Hollywood Angelina Jolie présideront en juin à Londres un sommet sans précédent qui veut mettre un terme au viol comme « arme de guerre », a annoncé mardi M. Hague.

Angelina-Jolie-afrique-viol-info-afrique.comLe ministre britannique a fait cette annonce en marge d’entretiens à Washington avec son homologue américain John Kerry et en recevant des mains de l’ancienne secrétaire d’Etat Hillary Clinton le prix 2014 pour les Femmes, la Paix et la Sécurité.

Ce sommet, prévu à Londres du 10 au 13 juin, « sera comme aucun autre », réunissant 140 ministres des Affaires étrangères, des policiers et des juristes afin d' »agir contre la violence sexuelle (…) qui est souvent la première chose qui se passe dès qu’un conflit se déclenche« , selon M. Hague.

Il a dénoncé « le recours au viol comme une arme de guerre ».

Et les violences sexuelles contre les femmes « sont en général la dernière chose dont on tient compte à la fin des guerres ou lorsque les nations se reconstruisent », a encore souligné le ministre britannique, impliqué depuis des années dans cette cause.

angelina-jolie-www.info-afrique.comDans un discours à l’université Georgetown de Washington, il a dit avoir été inspiré par la star de cinéma Angelina Jolie et son film datant de 2011, « Au pays du sang et du miel », sur la guerre en Bosnie. Sans ce premier long-métrage de la réalisatrice Jolie, « cette initiative n’aurait pas du tout vu le jour », a admis M. Hague en annonçant qu’elle co-présiderait le sommet à ses côtés.

« Cela m’a rappelé qu’on estime à 50.000 le nombre de femmes violées en Bosnie il y a 20 ans et, qu’aujourd’hui encore, pratiquement aucune d’entre elles n’a vu son cas être porté en justice », a dénoncé M. Hague.

Le chef de la diplomatie britannique ambitionne de « changer l’attitude mondiale à l’égard de ces crimes » en provoquant « tant d’élan que cela commence à briser la culture de l’impunité ».

« Si les femmes continuent d’être traitées d’une manière aussi abominable en période de guerre, elles ne seront jamais considérées à égalité en temps de paix, et c’est intolérable », a martelé M. Hague.

Optimisation des couts de déplacement: Un nouvel outil sur Internet

Le comparateur de vol Skyscanner a réalisé une étude intéressante, analysant des millions de vols achetés au cours des trois dernières années pour faire ressortir des tendances.

skyscannerL’objectif : déterminer quelle est la période optimale pour obtenir les billets d’avion les moins chers.
Pour partir au meilleur prix, les voyageurs français doivent réserver leur billet en moyenne 21 semaines avant leur départ pour un vol long-courrier, soit environ 4 mois et demi à l’avance pour bénéficier d’une réduction allant jusqu’à 16.6% sur le prix moyen d’un vol.

Pour un vol court-courrier, 2 semaines avant le départ s’avère être le moment le plus intéressant pour réserver son billet d’avion.

Pour un low cost, il faut s’y prendre 5 semaines à l’avance. Mais, attention, pour certaines destinations populaires comme Barcelone, il faut réserver 14 semaines à l’avance. Enfin, sans surprise, c’est fin janvier que les vols sont les moins chers et lors de la première semaine d’août que les prix s’envolent.
Skyscanner a créé une infographie interactive regroupant les résultats de cette recherche, permettant aux voyageurs d’économiser leur temps et leur argent.

Nous sommes en 2064, L’Afrique est un pays de deux milliards de personnes…

L’Afrique suscite de multiples réflexions.

Un jour, elle soulève tous les espoirs avec des taux de croissance sans précédent et un potentiel incroyable.

Le lendemain, un gouvernement démocratique est renversé en Afrique du Nord, un génocide germe en Afrique centrale et une guerre civile éclate ailleurs entre les deux. Et quand vous ajoutez à cela les dysfonctionnements chroniques du Congo, de la Somalie et du Zimbabwe, l’Afrique focalise soudainement alors l’attention des médias et devient pour le reste du monde un lieu de conflits insolubles, de maladies, de faim, de pauvreté et de politique tribale.

Afrique-croissanceMais, heureusement, au fond de nous brille un désir et un rêve lorsque nous comprenons que  l’Afrique est un géant qui tarde à se réveiller pour bouleverser le monde. Un milliard d’âmes, et des ressources inégalées. Comme l’éveil tarde, nous pouvons nous projeter dans la fiction comme l’a fait le Dr Nkosazana Dlamini-Zuma, la présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), lors d’un discours au sommet de l’UA à Addis-Abeba le mois dernier. Elle a utilisé la fiction – par un courriel venant du futur – pour expliquer sa vision de ce que l’Afrique pourrait devenir en 50 ans.

Nous sommes en 2064. L’Afrique est un pays de deux milliards de personnes. La Confédération des États africains qui a désormais 12 ans, a été créé en 2051. Elle est membre permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies et « une puissante force de stabilité, de paix, de respect des droits de l’homme, de progrès, de tolérance et de justice ».

Une confédération, bien que non précisé dans le courriel, qui s’accompagne d’une unité politique de laquelle découle un ensemble de lois communes, une défense et  une monnaie communes ainsi qu’un gouvernement central qui soutient tous ses membres. Le courrier électronique du futur provient de Mme Dlamini-Zuma, toujours présidente de l’Union Africaine (étrange!), et s’adresse à un ami fictif nommé Kwame. Il l’informe de ce que l’Afrique est devenue et des avancées qu’il n’a pas pu voir à l’époque où il combattait pour les indépendances dans les années 60.

La vision économique de Dlamini-Zuma est très optimiste, avec des géants du commerce africains qui ont conquis les marchés mondiaux. «Les entreprises panafricaines, du secteur minier à la finance, l’alimentation, les boissons,  l’hôtellerie et le tourisme, les produits pharmaceutiques, la mode, la pêche et les TIC, drainent l’intégration et sont parmi les leaders mondiaux dans leurs secteur d’activités. »

On nous rappelle que l’Afrique est désormais la troisième plus grande économie dans le monde. Pas de classement dans la fiction, donc nous ne savons pas quels sont la première et la seconde. « L’intégration économique, couplée au développement des infrastructures a permis une progression des échanges intra africains qui sont  passés de moins de 12% en 2013 à près de 50% en 2045 ».

L’Afrique est en plein essor avec d’importants centres de fabrication, la valorisation des minéraux et des ressources naturelles dans l’est du Congo, au nord-est de l’Angola et en Zambie une forte production de cuivre. Kinshasa est la « capitale de la mode» du monde (oubliez Paris!). Accra est un centre de la fabrication du chocolat (oubliez la Suisse!). Une importante «Silicon valleys» à Kigali, Alexandrie, Brazzaville, Maseru, Lagos et Mombasa. Et bien sûr, l’Afrique s’est libérée des langues héritées de leurs anciennes puissances coloniales et le swahili est désormais la langue du berceau de l’humanité.

Mon ami, écrit-elle, « D’exportateur de matières premières avec un secteur manufacturier en baisse en 2013, l’Afrique s’est transformée en un exportateur de produits alimentaires, une plaque tournante mondiale de la fabrication, un centre de connaissances, permettant la transformation industrielle de nos ressources naturelles et nos produits agricoles « .

La faim? La révolution agricole a finalement eu lieu.

Ainsi, les « mères africaines ont aujourd’hui à leur disposition des  tracteurs et des systèmes d’irrigation « . Pères, désolé ! Dans la tradition africaine, «les femmes sont les travailleurs de la terre ».

Continent sombre? Cette réalité relève du passé enfoui dans nos lointaines mémoires. Le continent s’éclaire aujourd’hui grâce à l’hydroélectricité, à l’énergie solaire, à des éoliennes ou la géothermie, qui complètent les énergies fossiles.

Mobilité? Facile. Il y a des chemins de fer à grande vitesse reliant les anciens pays:

« Le réseau routier et ferroviaire qui sillonnent l’Afrique. Nos compagnies aériennes dynamiques, nos paysages spectaculaires, de séduisants couchers de soleilet les activités culturelles de nos villes, ont permis de faire du tourisme l’un de nos plus importants secteurs économiques ».

Conflits? C’est du passé. Toutes les armes à feu» ont été réduites au silence en 2020″.

C’estune belle vision rêvée par l’Union africaine. Mais, hélas, Dlamini-Zuma n’aurait pas pu faire un discours si « optimiste »s’il n’avait été une fiction. En effet, le dernier sommet était largement consacré aux conflits au Soudan et en République centrafricaine. La fiction aide. Dans une vision à long terme, la fiction pourrait être notre seul refuge. Kwame pourra t-il être enfin serein dans sa tombe en 2064 ? Nous n’en avons aucune idée. Néanmoins, c’est une bonne chose de savoir que le rêve n’est pas encore mort, même s’il est peu probable qu’il devienne réalité.

Obadias Ndaba est analyste sur Libre Afrique.
Libreafrique.org

Sécurité alimentaire: Pourquoi les zones arides devraient investir dans l’innovation

le blé en Afrique

Les défis complexes auxquels font face les régions sèches ne peuvent pas être résolus avec une balle d’argent, mais il faudra une approche intégrée impliquant la gestion durable des ressources naturelles, la culture et l’amélioration génétique des animaux d’élevage ainsi que l’innovation socio-économique.

Par Frank Rijsberman,

Renforcer la capacité des communautés dans les zones sèches d’augmenter leurs moyens de subsistance, il faudra une combinaison de l’intensification durable et la diversification des systèmes de production, si possible, tandis que dans les terres marginales, avec des agro-écosystèmes fragiles, la stratégie devrait être de viser à la résilience des systèmes de production plutôt que intensification. En bout de ligne, cependant, c’est que un pays sec comme l’Egypte, même avec son histoire d’investissements massifs dans les systèmes d’irrigation et l’accès à une généreuse portion de l’eau du Nil, n’a tout simplement pas assez d’eau pour nourrir sa population.

La conclusion est: les zones sèches seront importateurs de produits alimentaires et les gouvernements de cette région semblent avoir accepté cette conclusion. Donc, si ils doivent importer de la nourriture, ce qui peut faire les gouvernements pour assurer la sécurité alimentaire? Des investissements massifs ont déjà été réalisés dans au moins trois types de solutions:

• Acheter des terres agricoles ailleurs, en particulier en Afrique: les investissements pour acquérir des dizaines de milliers d’hectares de terres agricoles ont été réalisés par des sociétés, entre autres, les Émirats arabes unis, en partenariat avec le gouvernement des EAU dans la réalisation d’un programme de sécurité alimentaire stratégique. Ces «investissements greenfield» se sont révélés être plus problématique que prévu, y compris les accusations de «accaparement des terres».

• Stockage de grandes quantités d’aliments de base pour se prémunir contre la pénurie ou les hausses de prix, proposé actuellement en Arabie Saoudite: il s’agit d’une option très coûteuse lorsque la nourriture est aussi coûteuse que c’est maintenant.

• Comme récente investisseurs comme fin de l’année dernière par les États du Golfe ont également commencé à investir massivement dans des entreprises bien établies agro-alimentaires en Europe et aux États-Unis. Même si elle s’avère efficace, cette stratégie nécessitera plusieurs milliards de dollars pour avoir l’effet désiré.

Il ya une option plus – une avec un bilan très solide – qui à mon avis est actuellement sous-représentés dans le portefeuille de gouvernements de la région d’investissement: l’investissement dans l’innovation en agriculture.

Ma recommandation ici aujourd’hui est que les gouvernements dans les régions sèches, comme les EAU, devraient envisager une augmentation massive de leurs investissements dans l’innovation, en particulier dans la recherche pour le développement agricole, pour préserver leur sécurité alimentaire future en maintenant les prix mondiaux des produits alimentaires bas.

le blé en AfriquePermettez-moi de renforcer mon affirmation que la recherche agricole pour le développement – le moteur de l’innovation – est une excellente opportunité d’investissement pour les gouvernements de la zone sèche, et permettez-moi de revenir en arrière dans le temps un peu. Dans les années 70, quand le monde était inquiet aussi, ou peut-être encore plus inquiet, sur la sécurité alimentaire mondiale – en particulier sur les famines en Asie – les fondations Ford et Rockefeller ont pris l’initiative de faire d’importants investissements dans l’innovation agricole.

Ils ont mis en place des instituts internationaux de recherche agricole pour les produits tels que le riz, le blé, le maïs, les pommes de terre et, pour l’agriculture tropicale, et pour les zones sèches. Ces instituts sont devenus GCRAI, leader partenariat de recherche agricole dans le monde, en travaillant vers un avenir sûr alimentaire. Avec leurs partenaires, les centres du GCRAI développé variétés à haut rendement pour les céréales de base qui ont été le moteur de la Révolution verte, qui a permis d’éviter des famines en Asie, et a conduit à une nourriture abondante et des prix alimentaires bas depuis plusieurs décennies. Toutes les évaluations montrent que les rendements de ces investissements ont été phénoménaux.

Aujourd’hui, avec récurrentes flambée des prix des denrées alimentaires et des hausses significatives des prix des denrées alimentaires globaux, les craintes concernant la sécurité alimentaire sont de retour avec une vengeance. Le Royaume-Uni scientifique en chef, John Beddington, visée à ce que la «tempête parfaite en 2030»: la nécessité d’augmenter la production alimentaire de 50%, la production d’énergie de 50% et la consommation d’eau de 30% – tous venir à une tête en 2030, tandis que dans le même temps face à des risques accrus d’inondations et de sécheresses dues au changement climatique. L’escalade des prix des denrées alimentaires ont amené les gens dans les rues dans de nombreux pays importateurs de produits alimentaires, y compris cette région. Les tensions dues à la migration ont augmenté et continueront à le faire si nous ne prenons pas des mesures. Les gens migrent parce que les prix élevés des denrées alimentaires, si elle n’est pas compensée par l’augmentation des revenus, les repoussent dans la pauvreté.

Ce n’est pas seulement le problème pour une génération future: tandis que l’obésité est un problème majeur dans certaines parties du monde, y compris le golfe, entièrement quarante pour cent des enfants de moins de cinq ans dans les pays en développement, quelque 200 millions d’enfants, sont rabougris. Une maladie irréversible qui, en raison de la malnutrition chronique, affecte le développement de leur cerveau ainsi que leur hauteur – et signifie qu’ils ne seront jamais atteindre leur plein potentiel.

La recherche peut une fois de plus sauver la journée, comme mon fils de cinq ans disait, pour sa génération? Nous devons nous assurer que les enfants reçoivent beaucoup d’aliments nutritifs, de sorte qu’ils grandissent pour atteindre leur plein potentiel. Une approche prometteuse consiste à développer de nouvelles variétés de cultures vivrières de base qui sont riches en minéraux et vitamines que les enfants ont besoin. Nouvelles variétés à haut rendement, et plus nutritifs des aliments comme le maïs, le manioc, les haricots, le mil, le riz, les haricots et patate douce orange sont déjà largement cultivés et consommés, notre objectif est d’atteindre 50 millions de personnes dans les ménages agricoles avec les cultures d’ici 2018. Nous avons déjà atteint environ 10% de cet objectif.

La recherche est le moteur de l’innovation, et l’innovation est ce qui aide à développer des solutions pour relever les défis de la sécurité alimentaire. C’est certainement un moment excitant d’être un scientifique agricole. La révolution des sciences de la vie est juste d’atteindre l’agriculture. Le coût de séquençage de génomes complets, de découvrir la génétique qui ouvrent les secrets de la vie, diminue plus rapidement que la baisse des coûts des circuits intégrés qui ont conduit la révolution informatique. Notre compréhension de la génétique et de la génomique a évolué si rapidement que ce qui n’était pas possible il ya 3-5 ans est devenu non seulement possible, mais aussi today.We abordable peut maintenant identifier la bonne combinaison de gènes pour produire la résistance à cultiver dans conditions arides. À cette fin, une nouvelle plate-forme de reproduction intégrée que les centres du GCRAI et les partenaires nationaux mettent en place au Maroc devrait avoir un intérêt particulier pour l’environnement de la zone sèche et le contexte agricole.

Scientifiques du GCRAI travaillent sur la découverte scientifique que dans certains cas, certainement sonner aussi futuriste que le hamburger cultivés en laboratoire – par exemple, la refonte de l’architecture de base de riz et de blé, ce qui les rend plus efficaces dans leurs processus de photosynthèse, les transformant d’un soi-disant usine «C3» pour ce qui ressemble plus à une usine «C4», telles que le maïs, le sucre et le sorgho. En raison de leur anatomie de la feuille et la spécificité biochimique, plantes C3, comme le riz, le blé, les pommes de terre et le manioc, ont des taux plus bas de la photosynthèse dans les environnements chauds, utilisent plus d’eau et d’engrais d’azote tout en ayant des rendements plus faibles que les plantes C4. Ces plants de riz et de blé modifiés devraient accroître le rendement, l’eau et l’utilisation efficace de l’azote de 30-50%. Ces projets peuvent être en mesure d’offrir un produit aux obtenteurs et les agriculteurs pour les essais sur le terrain en seulement 12 ans. Aucun autre mécanisme évolutif existe qui pourraient être ajoutés à une plante C3 de manière à délivrer que combinaison supérieure de prestations.

Une grande partie de notre travail doit trouver des applications encore plus rapidement. Un exemple est la création d’une agriculture à feuilles persistantes, une approche transformatrice de la production agricole épreuve du climat et l’amélioration qui est déjà des résultats à des millions d’agriculteurs aujourd’hui. Le projet Evergreen Agriculture encourage l’utilisation des arbres et arbustes d’engrais stratégiquement placés dans les champs de culture »des paysages désolés to’re-verts, améliorer la fertilité des sols, et le tampon cultures vivrières de la sécheresse et de la hausse des températures. Les résultats sont significatifs. En Zambie, les rendements du maïs non fécondés dans le voisinage des arbres Faidherbia moyenne 4,1 tonnes par hectare, contre 1,3 tonnes par hectare à proximité, mais au-delà de la canopée. Au Malawi, les rendements du maïs ont doublé alors que des centaines de milliers d’agriculteurs établis espèces d’arbres d’engrais sur leurs fermes. Et au Niger, plus de 1,2 millions de foyers ont récemment régénéré 200 millions d’arbres d’engrais sur leurs champs de sorgho et de mil sur les 5 millions d’hectares. Le potentiel pour le reverdissement des zones arides partout en Afrique sub-saharienne est énorme.

En plus de stimuler la productivité grâce à l’intensification durable, nous devons aussi protéger les cultures contre les maladies, et des pertes post-récolte. Quand une nouvelle forme de rouille noire du blé, une maladie du blé catastrophique, a été découvert en Ouganda en 1999 (et donc appelé Ug99), la course était de développer des variétés de blé résistantes Ug99 avant la propagation de la maladie. GCRAI en partenariat avec d’autres, en particulier l’Université Cornell, dans la Borlaug Global Rust Initiative et aujourd’hui variétés Ug99 résistants ont été mis à la disposition des agriculteurs, la prévention des catastrophes à l’échelle affectant des millions de personnes.

Une grande partie des approvisionnements alimentaires dans le monde sont contaminées par le aflatoxine mortelle produite par une moisissure (Aspergillus flavus). Seuls les agriculteurs africains perdent jusqu’à 450 millions de dollars d’échanges potentiels chaque année en raison de la contamination par les aflatoxines. L’exposition à long terme à l’aflatoxine peut nuire à la santé du bétail, causer des maladies cancéreuses et du foie chez les humains, affaiblir le système immunitaire, et retarder la croissance et le développement des enfants. Les scientifiques et les partenaires du CGIAR ont mis au point une solution à faible coût et durable appelé aflasafeTM. Ce produit antiparasitaire naturel, biologique réduit systématiquement la contamination dans les champs des agriculteurs et dans le magasin jusqu’à 90%. Produits par pays et par région aflasafe sont en cours de développement dans neuf pays africains. Le développement à grande échelle et l’adoption de aflasafeTM pourraient aider les pays en développement rétablir les liens commerciaux vitaux et de protéger la santé de millions actuellement à risque de maladies liées à l’aflatoxine.

Enfin, nous devons nous préparer pour l’avenir, de nouvelles possibilités et de nouvelles menaces. Un exemple de nouvelles opportunités est liée à des téléphones cellulaires et de la télédétection. Collaborer avec les universités américaines, le GCRAI a développé des capteurs à faible coût et des données de télédétection pour adapter les techniques de l’agriculture de précision aux besoins des agriculteurs à faible revenu, et atteint engrais et d’eau allant jusqu’à 300 dollars par hectare dans les champs d’agriculteurs mexicains et asiatiques. En Afrique, les agriculteurs peuvent désormais utiliser leurs téléphones portables pour acheter des intrants, obtenir des conseils d’experts, obtenir une assurance, et vendre leurs produits.

Exemples de nouvelles menaces liées au changement climatique. Un projet CGIAR appelés analogues climatiques identifie les communautés qui représentent le passé et les états futurs d’un climat particulier. Il permet aux agriculteurs de se rendre à un endroit où le climat futur est connu aujourd’hui, d’apprendre des autres agriculteurs comment ils se sont adaptés aux défis climatiques.

En GCRAI aujourd’hui près de 90% de la recherche des centres de recherche du GCRAI 15 est organisé en 16 programmes mondiaux de recherche du GCRAI qui peuvent être directement liés aux objectifs de développement durable de l’ONU pour la sécurité alimentaire, la santé, la nutrition et les défis environnementaux. La réalisation de ces objectifs nécessite des investissements, en particulier par des fonds publics autant des questions de sécurité alimentaire du monde en développement en général, et des zones sèches, en particulier, ne présentent pas de grands marchés suffisamment d’agriculteurs avec une capacité de payer de générer un profit pour entreprises du secteur privé. Bien que le financement pour la recherche agricole internationale publique au développement, en grande partie, mais pas seulement par le GCRAI, a doublé au cours des 5 dernières années, étant donné les milliards de dollars investis dans d’autres solutions, et les défis auxquels nous sommes confrontés, le milliard de dollars de financement du GCRAI accompli en 2013 est encore modeste.

Pour les grands investisseurs dans la sécurité alimentaire, tels que les gouvernements de la zone sèche, et en particulier d’Abu Dhabi, dans les Émirats arabes unis, les États du Golfe, ou la région dans son ensemble, ma recommandation est d’augmenter massivement les investissements dans l’innovation agricole dans les systèmes nationaux, ainsi que de prendre place à la table du système international. Dans l’intérêt de nombreux intervenants du monde entier, mais en particulier les pays importateurs de produits alimentaires, l’histoire nous montre que c’est la voie la plus efficace pour maintenir les prix alimentaires mondiaux bas.

Par Frank Rijsberman,

CEO, CGIAR Consortium. Chef de la direction, Consortium du GCRAI.

Rwanda: Le président Paul Kagamé place Kigali leader de l’innovation pour l’Afrique Centrale

Le président du Rwanda Paul Kagamé:

Permettez-moi de partager quelques réflexions sur l’innovation en Afrique, en particulier la notre au Rwanda. La première question que nous devons nous poser est la suivante: avons-nous les bonnes politiques pour stimuler l’innovation ?

Quand on parle d’innovation, il est question de connaissance, de mentalité, d’utilisation de la technologie, et de faire les choses différemment dans le but de trouver des solutions aux problèmes de la vie quotidienne.

Nos pays sont confrontés à des défis complexes et de longue date. Un grand nombre de solutions qui ont été essayées n’ont pas fonctionné. Nous avons tout à gagner en nous ouvrant à de nouvelles idées. Nous pouvons apprendre les uns des autres en Afrique et ailleurs à l’instar de ceux qui ont réussi en Asie, mais nous devons aussi continuer à regarder à l’intérieur de nos propres communautés pour des innovations « fait-maison »,  afin de résoudre nos problèmes de développement, comme beaucoup de pays d’Afrique le font déjà.

Le Rwanda n’est pas différent.

Au cours des deux dernières décennies, nous avons cherché de nouvelles façons de reconstruire et de restaurer le tissu social, le « ciment » de la confiance entre les personnes. Nous avons puisé, aussi loin que possible dans la culture rwandaise et dans la tradition, pour que nos innovations répondent aux problèmes de nombreux secteurs importants, notamment ceux de la justice, l’éducation, la santé, l’agriculture, la gouvernance et la réduction de la pauvreté.

Rwanda-info-afriqueL’une des questions clés que le gouvernement post-génocide au Rwanda a eu à gérer, était de savoir comment rendre justice dans un pays avec un système judiciaire inexistant. Poursuivre les centaines de milliers de suspects devant les tribunaux classiques, qui n’existaient même pas à l’époque, aurait pris des centaines d’années ou aurait été tout simplement impossible. Au lieu de cela nous nous sommes tournés vers la « Gacaca », une pratique culturelle rwandaise utilisée pour résoudre les conflits et maintenir l’harmonie nationale. Nous avons décidé de moderniser ce système afin de rendre justice, et de favoriser la révélation de la vérité sur le génocide.

Entre 2002 et 2012, 52 000 tribunaux « Gacaca » à travers le pays ont traité deux millions de cas pour un coût de moins d’un milliard de dollars. Pour mettre cela en perspective, le Tribunal pénal international pour le Rwanda, créé en 1995 pour poursuivre les instigateurs du génocide, a jusqu’ici traité 60 cas dans les 19 dernières années avec coût de deux milliards de dollars. La « Gacaca » n’est peut-être pas une innovation dans le sens que nous entendons souvent, mais cette nouvelle approche, cette justice transformatrice, a permis à la nation du Rwanda de « guérir », et continuer à poursuivre sa transformation socio- économique.

Dans nos efforts pour implémenter la bonne gouvernance et améliorer la prestation de services, le gouvernement a présenté une autre solution « fait-maison » connue sous le nom « Imihigo » c’est à dire les contrats de performance.

Au Rwanda pré-colonial, les individus fixaient des objectifs et s’engageaient publiquement à les atteindre dans des délais précis. Nous avons décidé d’adapter « Imihigo » parce qu’après la décentralisation en 2000, nous avions besoin d’un moyen pour assurer, au gouvernement central et aux Rwandais, la reddition des comptes lors de la mise en œuvre des programmes de développement menés par les instances locales. Cela se fait par le biais des contrats de performance annuels évalués trimestriellement, qui contiennent des objectifs fixés ensemble par les communautés et les autorités. Ceux-ci sont alors signés par tous les maires de district. Cette innovation a contribué à l’accélération du développement à tous les niveaux, la reddition de comptes et la transparence du gouvernement.

kagame-info-afrique.comPar ailleurs, afin d’inciter tous les citoyens à participer au développement national, nous avons fait appel à différentes institutions, y compris dans de nombreux cas, celles inattendues, comme notre armée et la police nationale. Après avoir permis la paix et la sécurité dans le pays, les forces de défense et de sécurité rwandaises (RDF) mènent des projets dans l’agriculture qui contribuent à la sécurité alimentaire.

Elles fournissent également des soins de santé au cours de ce qu’ils ont nommé les activités de la Semaine de l’armée, qui ont lieu lors de la célébration de la libération du Rwanda. L’année dernière, les RDF ont traité plus de 45 000 patients, dont 15 000 survivants du génocide. Le corps de génie est actif dans la construction des infrastructures et construit actuellement, entre autres, 42000 maisons pour les Rwandais vulnérables vivant dans des zones climatiques à haut risque.

Bien que nous ayons encore un long chemin à parcourir et beaucoup de travail à faire, les Rwandais ont vu ces innovations fonctionner, ce qui les a encouragé et habilité à innover encore plus. Nous nous sommes inspirés des exemples que nous voyons sur notre continent dans différents domaines. Je suis sûr que vous avez tous entendu parler de M-Pesa, l’innovation kenyane qui a révolutionné les services financiers, et est maintenant reproduite ailleurs sur le continent. Il existe également des solutions comme m-Pedigree, une application inventée par un jeune ghanéen permettant aux consommateurs d’identifier les médicaments contrefaits – un problème majeur qui affecte nos pays.

Au Rwanda, nous nous concentrons sur la fourniture de services essentiels à nos citoyens, nous sommes également déterminés à investir dans notre avenir.

C’est pourquoi nous accordons une telle importance aux sciences et à la technologie. Par exemple, dans le domaine des TIC, nous fournissons des ordinateurs portables aux enfants de l’école primaire et nous avons posé 3200 km de fibre optique couvrant chaque district, afin de connecter les écoles, les hôpitaux et les centres administratifs. Notre objectif est de veiller à offrir aux Rwandais, avec d’autres Africains, la formation, les compétences, la confiance et les opportunités d’innover et d’être compétitifs au niveau mondial.

Certes, ce ne sont pas des tâches faciles pour tous les pays, encore moins pour celui qui part d’une base très faible comme le nôtre. Mais elles sont essentielles pour le progrès de nos pays et de notre continent.

Paul Kagamé, Président du Rwanda.

Paru originellement sur www.africanexecutive.com, traduit par Libre Afrique

Nigéria: Un cabinet d’un ancien conseiller de Barack Obama en appui à l’opposition pour la campagne 2015

David Axelrod

Le principal parti d’opposition nigérian All Progressives Congress (APC) a annoncé, le 18 février, avoir engagé le cabinet de conseil politique fondé  par un ancien conseiller du  président américain Barack Obama pour préparer sa campagne pour la présidentielle de 2015.

David AxelrodIl s’agit du cabinet AKPD Message and Media qui a orchestré les campagnes électorales du président américain Barack Obama en 2008 et en 2012.
Ce cabinet est fondé et dirigé par David Axelrod, qui a été le directeur de communication et l’un des principaux conseillers d’Obama.

Cet artisan de l’ombre des campagnes électorales victorieuses du premier président noir des Etats-Unis avait déjà été le stratège électoral de John Edwards (candidat à la vice-présidence des États-Unis en 2004, NDLR), puis un des plus proches conseillers politiques du président Bill Clinton.

Selon le site d’Obama, cet ancien reporter au Chicago Tribune a en tout participé à plus de 150 campagnes à l’échelle locale, provinciale et nationale. «Nous avons travaillé en étroite collaboration avec AKPD Message and Media au cours des derniers mois, et nous allons nous appuyer sur la compétence et l’expertise de ce cabinet dans l’ensemble du cycle de la campagne à venir», a déclaré le porte-parole l’APC Lai Mohammed dans un communiqué.

Né en mai 2013 de la fusion de trois partis d’opposition (Congress for Progressive Change,  All Nigeria People’s Party et Congress of Nigeria), l’APC tente de saisir l’opportunité de la crise interne que traverse le People’s Democratic Party (PDP, au pouvoir) pour remporter la prochaine présidentielle prévue pour le 14 février 2015.

Le PDP a toujours remporté la présidentielle depuis le retour au pouvoir des civils en 1999.

La volonté de l’actuel président Goodluck Jonathan, un chrétien originaire du sud, de se représenter en 2015 a provoqué une crise majeure au sein du PDP qui s’est matérialisée par la défection de plusieurs députés et hauts dirigeants du parti. La candidature de M. Jonathan pour  un nouveau mandat  remet, en effet, en cause un accord tacite au sein du PDP qui remonte à 1999 et selon lequel le pouvoir suprême doit alterner tous les huit ans entre chrétiens et musulmans.

Le top des applications Africaines, nouveau moteur de croissance et de capitalisation du savoir-faire Africain

Elles sont aujourd’hui plusieurs centaines, les solutions mobiles et Internet conçues par des Africains.

Gratuites ou payantes, elles ont révolutionné les habitudes au grand bonheur des utilisateurs. Les développeurs ne se privent plus de laisser libre cours à leur imagination. Et avec raison, puisque le secteur africain des applications, déclaré très prometteur par plusieurs analystes dont ceux de l’Association mondiale des opérateurs télécoms (GSMA), ouvre une nouvelle ère pour les TIC sur le continent.

application-afrique-info-afrique.comAvec plus d’un milliard d’habitants et 915 millions d’utilisateurs de mobile escomptés en 2015 selon GSMA, les développeurs africains ont tout pour réussir.

Et c’est l’Afrique de l’Est, véritable centre technologique en puissance, qui montre de plus en plus de quoi le lendemain des utilisateurs locaux d’Internet sera fait.

Des pays comme le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie ou encore le Ghana se positionnent aujourd’hui comme principaux pôles de création. L’ingéniosité de leur jeunesse dans les applications mobiles est si riche que plusieurs entreprises technologiques comme Google, Ericsson ou Samsung multiplient les compétitions d’innovations pour la stimuler davantage. Voici donc 23 applications africaines pour changer la vie des populations :

1 – M-Pedigree : sus aux médicaments contrefaits

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les médicaments contrefaits sont la cause de quelque 100 000 décès par an en Afrique. Alors que l’accès aux médicaments est déjà difficile, le foisonnement de faux médicaments vient compliquer davantage la situation sanitaire sur le continent. Combattre le médicament contrefait en Afrique est devenu un véritable enjeu de santé publique.

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Afin d’éviter aux populations de continuer à dépenser leur argent pour rien, le Ghanéen Bright Simons a mis sur pied l’application M-Pedigree en 2005. En 2007, il l’a officiellement lancée. C’est une solution mobile qui permet l’authentification des médicaments. Elle fédère les principaux opérateurs africains de téléphonie mobile, les industries pharmaceutiques et les instances gouvernementales de santé. Les populations n’ont qu’à envoyer gratuitement le code inscrit sur le médicament qu’elles veulent acheter par SMS. La requête est acheminée vers les serveurs de M-Pedigree, qui vérifient l’information auprès des industries pharmaceutiques, puis renvoie rapidement une réponse aux consommateurs. Le projet M-Pedigree a été testé pour la première fois au Ghana en janvier 2008. Lauréat du 4ème Forum NetExplorateur 2011, il est actuellement en cours de déploiement dans d’autres pays tels que le Niger, la Tanzanie, le Kenya, le Nigeria ou l’Ouganda. Pour plus d’informations, rendez-vous sur http://mpedigree.net

2- M-Farm : des infos utiles et de qualité pour les agriculteurs

Comparés aux agriculteurs européens et américains, à la pointe de la technologie agricole, les paysans kenyans font pâle figure. Leur activité, plusieurs la pratiquent encore à l’aveuglette. Conséquences, leurs récoltes ne sont pas toujours fameuses.

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Consciente de l’impact qu’une mauvaise production peut avoir sur la sécurité financière de ces personnes, et même sur la sécurité alimentaire du pays, l’entreprise agricole M-Farm Ltd, fondée par les Kenyanes Jamila Abass, Susan Eve Oguya et Linda Kwamboka, a lancé une application mobile et web éponyme. Celle-ci donne la possibilité aux agriculteurs d’avoir accès, en temps réel, à un certain nombre d’informations relatives à la météo, au prix de vente en détail de leurs produits, aux potentiels acheteurs, aux lieux où acheter leurs semences, etc. sur les cinq marchés principaux du pays que sont Nairobi, Mombasa, Kisumu, Eldoret et Kitale. Ainsi, fini les semis en mauvaise période, les arnaques autour du prix, la galère pour trouver à qui vendre… Les agriculteurs doivent simplement envoyer un SMS à un numéro court pour obtenir l’information dont ils ont besoin. Le SMS coûte 10 shillings, soit 0,1174 dollars. L’application est opérationnelle 6 jours sur 7. Elle a été lancée en 2011, après avoir remporté la compétition IPO48 et le prix de 2,5 millions de shillings (10 000 euros). L’application M-Farm est disponible sur le site http://www.mfarm.co.ke

3 – Kasha.mobi : une banque de données pour vos infos de valeur

Si vous avez des informations très sensibles ou importantes à sauvegarder, Kasha.mobi semble être l’application Internet qu’il vous faut.

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Créée par l’entreprise Kenyane Mobile Planet, fondée par David Karanja Macharia, la solution web et mobile donne la possibilité à ses utilisateurs de conserver à vie des informations jugées importantes comme des numéros de compte en banque, des numéros de bordereaux de transactions monétaires, via SMS. L’application Kasha.mobi tire son nom du mot « Kasha », qui veut dire « boîte de conservation » en swahili. Pour accéder au service, il faut au préalable se faire enregistrer au service par SMS au 2273, ou alors visiter le site web www.kasha.mobi à partir de son ordinateur portable. Lorsque quelqu’un veut conserver une information, il l’envoie par SMS à Kasha.mobi au prix de 5 shillings, soit 0,0587 dollars. Lorsqu’un abonné veut par contre prendre connaissance d’une des informations qu’il a conservées, il doit simplement aller sur le site web du service pour voir toutes les informations qu’il a fait enregistrer. Cette fois c’est gratuit.

4 – Feem : un réseau local WiFi pour transférer ses fichiers sans peine

Dans un contexte où l’on n’a pas toujours les accessoires de son téléphone pour transférer des fichiers vers son ordinateur, ou encore des téléphones dotés de Bluetooth, le Camerounais Fritz Ekwoge a développé Feem.

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L’application mobile permet d’envoyer et de recevoir rapidement des fichiers entre appareils grâce à un réseau WiFi local. Originaire de la région du Sud-Ouest, Fritz Ekwoge, qui est le fondateur de l’entreprise Feeperfect, a eu l’idée de concevoir cette solution à cause du faible pouvoir d’achat qui empêche encore les détenteurs de téléphones portables de contracter une connexion Internet mobile. En d’autres termes, avec Feem, pas besoin de connexion Internet pour être connecté et discuter avec les autres utilisateurs de l’application ou avec les autres appareils à proximité. En téléchargement gratuit sur le site www.tryfeem.com, l’application Feem a néanmoins déjà fait l’objet d’une centaine de téléchargements payants depuis l’Appstore d’Apple.

5 – Njorku : le moteur de recherche consacré aux offres d’emploi

Pour ceux qui recherchent du travail en Afrique, Njorku est l’outil idéal. Ce moteur de recherche inventé en 2011 par un groupe de Camerounais, Churchil Mambe Nanje, Bertrand Kima, Segue Gontran et Ebot Blaise, est consacré uniquement aux annonces d’offres d’emploi.

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Il scanne en continu les sites d’offres d’emploi afin d’offrir un large éventail aux utilisateurs qui en font la demande. Le site recense les annonces au Nigeria, au Cameroun, en Afrique du Sud, au Ghana, au Kenya, en Ouganda ainsi qu’en Égypte. Il est accessible gratuitement sur le web, et pas besoin d’enregistrement préalable. En 2012, Njorku a connu le grand honneur de figurer dans le classement des 20 start-up qui comptent en Afrique dans le magazine Forbes. Le nombre de visiteurs a atteint près de 15 000 par jour pour plus de 50 000 annonces d’emploi. Pour visiter le site web, il faut cliquer sur http://www.njorku.com.

6 – Djoss TV : la télé en communauté

Si vous en avez marre de regarder des programmes TV tout seul, de ne pas pouvoir partager vos émotions, faites un tour sur Djoss TV. C’est une plateforme web et mobile qui permet aux téléspectateurs qui regardent le même programme TV de discuter en temps réel via web ou SMS, d’interagir en temps réel avec les personnes sur le plateau des émissions tout en découvrant des informations complémentaires sur le programme que tous regardent. Fruit de l’imagination de quatre jeunes Camerounais, Patrick Ndjientcheu, Eloge Fokem, Aboubakar Sidiki Kouotou et Hervé Djia, l’application est née en 2011.

Son objectif : changer l’expérience de la télévision en Afrique, lui donner un côté communautaire propre à l’esprit africain. Lauréat du Cameroon Startup Challenge 2012, un événement technologique d’entrepreneuriat, l’application Djoss TV a tellement séduit des chaînes de télévision comme STV2 ou Equinoxe qu’elles ont décidé de l’essayer. Au fil du temps, de nombreux téléspectateurs adhèrent à la plateforme de télévision communautaire Djoss TV depuis l’adresse http://djoss.tv. Cependant, si les contributions aux programmes sont gratuites sur le web, l’envoi des SMS est payant.

7- Powertime pour consommer intelligemment l’énergie

Powertime est une application créée par la maison du même nom, fondée en 2009, et dont le but initial était d’apporter des réponses en terme de règlement de factures aux ménages et organisations, dans la consommation de l’électricité. Lors de sa création, l’application est destinée à faciliter la relation entre les consommateurs d’électricité et l’opérateur Eskom qui la fournit. Powertime, qui en est aujourd’hui à sa sixième version, a diversifié ses domaines d’intervention et permet de régler des taxes communales, de recharger son crédit de téléphone ou encore de recevoir des alertes sur la baisse d’énergie. Le principe d’utilisation est simple, on s’inscrit sur le site internet de l’opérateur et on suit la procédure. L’application elle-même est gratuite en téléchargement libre, mais son utilisation ne l’est pas. L’entreprise la considère comme un service à valeur ajoutée et un montant est prélevé en même temps que le règlement effectué. L’entreprise à l’origine du nom de l’application estime qu’en plus d’améliorer le service client, elle permet d’instaurer une consommation responsable de l’énergie, préservant ainsi l’environnement. En 2010, l’entreprise qui l’a conçue a reçu une distinction, celle de la meilleure application de la « App factor competition ».

8 – Nandimobile, une meilleure relation client

Gripeline est une application créée par trois ingénieurs ghanéens : une femme, Anne Amuzu et deux hommes, Edward Tagoe et Michael Dakwa. Le logiciel permet aux entreprises basées aux Ghana et qui y souscrivent de développer une relation plus accentuée avec la clientèle via le téléphone portable. L’objectif est d’établir entre les entreprises et leurs clientèles une relation plus étroite et plus large, tout en donnant un sentiment d’exclusivité au moyen de l’utilisation d’un téléphone portable par SMS ou le Wireless Acces Protocol (WAP). L’application a reçu le prix du Best Business Product en 2011, à l’occasion de la Launch Conference. L’utilisation des performances du logiciel est fonction du type de fonctionnalité souhaité. Il en existe en premium, et en basic, avec dans chacun des groupes une deuxième différenciation en lite ou non lite.

Source : http://nandimobile.com/

9 – Ushahidi : la gestion partagée de l’information

Ushahidi est une plateforme libre d’utilisation créée après la crise au Kenya, en 2007, à la suite de l’élection présidentielle. Ses fondateurs, Erik Hersman, Ory Okolloh, Juliana Rotich et David Kobia, lui avaient assigné pour but de collecter les témoignages de violence, de les envoyer par email et SMS, et de les placer sur l’interface Google Maps. C’est aussi le nom du logiciel open source développé pour ce site, qui a été amélioré depuis, rendu convivial et utilisé pour nombre de projets similaires. Ushahidi utilise aussi le concept de crowdsourcing au service de la cartographie sociale, une combinaison d’activisme social, de journalisme citoyen et d’informations géographiques.

Ushahidi fournit un mécanisme à un observateur local pour soumettre un rapport via son téléphone mobile ou internet, générant une archive temporelle et géo spatiale de l’évènement. Le logiciel phare de la plateforme reste cependant SwiftRiver. Ce dernier permet de filtrer et de vérifier, en temps réel, des données provenant de canaux tels que Twitter, SMS, email et RSS. Ce logiciel libre est particulièrement utile pour les organisations qui ont besoin de trier leurs données par fiabilité, non par popularité. Ces organisations incluent les médias, les organisations de secours et d’urgence, les journalistes et autres institutions. La plateforme a reçu de nombreux prix dans le domaine des technologies de l’information et de la communication. Le dernier en date est le MacArthur Award for Creative and Effective Institutions, obtenu en 2013.

Source : http://www.ushahidi.com/products

10- Afronolly : le cinéma sur un portable

Développée en 2011 par une agence nigériane de marketing en ligne (Fans Connect Online), Afrinolly est une application mobile qui permet aux utilisateurs de diffuser des faisceaux de divertissement africains. Les utilisateurs peuvent accéder à des bandes-annonces de films africains, des vidéos musicales, des comédies en ligne, l’essentiel des informations et des potins sur les célébrités, les dernières nouvelles de divertissement et d’autres contenus.

L’application dispose également d’une version Blackberry et peut être téléchargée gratuitement sur le site www.afrinolly.com ou sur Adroid Market. L’application compte de nombreux utilisateurs et a reçu en 2012 le prix de l’Androïd Developpers Challenge pour l’Afrique.

11- MPayer : l’astuce pour mieux gérer ses opérations de paiement mobile

Avec l’adoption du mobile money par presque toutes les entreprises, le monde de la finance a de plus en plus besoin de solutions de traitement facile, efficace et rapide des opérations.

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L’entreprise Zege Technologies l’a compris, et c’est pour cela que le Kenyan Kariuki Gathitu, son fondateur, a créé MPayer. L’application mobile gère les paiements mobiles où les opérations sont traitées sur demande, par opposition aux opérations programmées. Elle gère des comptes de recouvrement d’entreprise comme celui du service de paiement de factures de M-Pesa. En plus, MPayer fournit aux entreprises les moyens d’intégrer leurs transactions d’argent mobile directement à leurs autres systèmes financiers de base. Vainqueur du prix du jeune innovateur en 2011 lors de la conférence AITEC, MPayer est un produit simple d’utilisation. Il suffit de s’enregistrer sur le site www.mpayer.co.ke pour en faire l’expérience.

12 – Zimbile : s’offrir une visibilité low cost

Bien que n’étant pas strictement une application, Zimbile est un site internet et une entreprise créée au Zimbabwe en 2011, dont le but est de venir en aide aux petites entreprises qui veulent s’offrir très rapidement une visibilité en ligne. Le site web permet ainsi aux entreprises et aux particuliers à travers l’Afrique de construire, en chargement rapide, des sites pour téléphones mobiles optimisés sous forme d’applications, en quelques étapes faciles.

Aucune connaissance technique n’est requise pour débuter et se faire plaisir avec cette solution. Une fois créés, les sites web peuvent être commercialisés par des canaux populaires tels que Facebook, Google+ et Twitter, assurant le maintien de la relation avec les clients par la fourniture d’informations précieuses. Mais les ambitions de Simon Kaguramamba, le fondateur de Zimbile, sont plus complexes. « Zimbile n’a pas été créé uniquement pour les petites entreprises, mais aussi pour toutes les personnes qui ont un contenu local à partager avec le monde », peut-on lire sur le site internet de l’entreprise. Même si l’utilisation de la plateforme est gratuite et rapide, la maintenance du site génère des services qui eux sont payants et permettent à l’entreprise de réaliser son chiffre d’affaires.

Source : http://www.zimbile.com/

13 – SlimTrader : une autre solution de paiement en ligne

SlimTrader est une entreprise d’e-commerce basée aux Etats-Unis qui possède et exploite la plateforme MoBiashara, permettant aux consommateurs d’acheter des services ou des biens avec leurs appareils mobiles. L’outil trouve sa pertinence face à une connexion internet lente et instable sur le continent africain, ce qui fait que pour de simples transactions en ligne, il faut attendre d’avoir voyagé.

Créée par Femi Akinde, un ressortissant nigérian, l’entreprise SlimTrader a ainsi trouvé dans la solution MoBiashara un moyen de soulager les charges liées aux transactions courantes dans les pays en développement, en fournissant le chaînon manquant à la réalisation de ces importantes activités. L’utilisation de MoBiashara est simple, il suffit d’aller sur le site et de s’inscrire comme vendeur ou comme acheteur, puis de suivre la procédure. L’achat peut donc se faire via la plateforme ou directement sur son portable par SMS. Si l’accès à la plateforme est gratuit, son utilisation génère des frais incorporés aux transactions qui sont effectuées par les utilisateurs. Bien que l’ambition de SlimTrader soit grande, le service n’est disponible pour le moment qu’au Nigeria, au Kenya, en Afrique du Sud, et en Ouganda.

URL : https://www.slimtrader.com/

14 – ArClean pour une ville de Dakar plus propre

Lorsque Dadja Bassou, un Togolais né au Sénégal et mordu d’informatique depuis l’enfance, décide de développer sa solution pour la gestion des ordures dans la ville de Dakar, la capitale du Sénégal, personne ne semble le prendre au sérieux. Pourtant ArClean est devenue plus qu’une application, c’est désormais le symbole de tout un projet. L’application, gratuite, permet à chaque utilisateur d’indiquer une poubelle en temps réel lorsqu’il passe devant, créant ainsi une grande cartographie des ordures et permettant de dénoncer la situation par des faits concrets.

Développée sous Androïd, ArClean a reçu le 23 mai 2013 dernier, le premier prix du concours « Apps for African City Life » organisé par l’équipementier Ericsson. Les promoteurs d’ArClean lui donnent aujourd’hui plusieurs facettes. Tout d’abord, celle d’un « serious game » qui éduque les gens par le jeu. Par exemple, les quartiers seront classés par ordre de propreté (ou de saleté). Elle donne par ailleurs aux habitants de Dakar la possibilité de s’exprimer et de dénoncer la situation par des preuves tangibles, et prête une voix crédible à leurs protestations pour rendre la ville durablement plus propre. L’application a donné lieu à des résultats inattendus. Elle permet désormais aux personnes qui récupèrent les objets de recyclage de les repérer facilement et de réduire les efforts de fouille dans la ville.

15 – Ubuntu : africain et libre de source

Ubuntu affiche aujourd’hui une grande ambition, faire en sorte que le monde entier puisse équitablement profiter du logiciel et, pour ce faire, que tout utilisateur d’ordinateur puisse être libre de télécharger, utiliser, copier, distribuer, étudier, partager, modifier et apporter des améliorations pour toute utilisation, sans payer de droits de licence. Le projet est lancé en 2004 par le Sud-africain Mark Shuttleworth. Devenu multimillionnaire après la vente d’une précédente entreprise, cet ancien développeur souhaite une version plus facile d’accès pour les novices et se consacre à la réalisation de ce projet.

Pour le mener à bien, il créera parallèlement Canonical, société commanditaire officielle du système d’exploitation, et Ubuntu Foundation, une association à but non lucratif chargée, en cas d’échec de l’entreprise, de pérenniser le projet communautaire selon ces critères idéologiques de disponibilité pour tous. En 2013, Mark Shuttleworth présente Ubuntu Touch et explique dans une vidéo qu’Ubuntu vise à être disponible pour tout un écosystème incluant les télévisions, les smartphones, et les tablettes. Après avoir reçu de nombreux prix pour son originalité, Ubuntu est aujourd’hui organisateur d’un prix qui a honoré des personnalités comme Nelson Mandela, Fidel Castro et, en mars 2013, la célèbre artiste africaine Myriam Makeba.

Source : http://www.ubuntu.com

16 – No Bakchich : l’application qui combat la corruption

Au Cameroun, la corruption est un problème social majeur. Pour presque toutes les demandes de service public ou privé, il faut payer. Pourtant la corruption a été reconnue comme ennemi du développement de la nation, et un combat a été engagé par le gouvernement pour la faire disparaître.

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Afin d’apporter sa modeste contribution dans la lutte contre cette habitude qui se poursuit sous cape, Hervé Djia, ingénieur informaticien et développeur d’applications, a créé No Bakchich. Il s’agit d’une application web et mobile qui donne aux usagers qui l’ont téléchargée la possibilité de dénoncer une demande de pot-de-vin. L’application, qui fait une comptabilité des dénonciations de demande de corruption et des services où l’on en demande le plus, permet également d’avoir accès à certaines procédures administratives en vigueur, et d’en ajouter d’autres via la plateforme web, afin d’éviter aux usagers de se faire escroquer. D’après Hervé Djia, l’idée de créer No Bakchich lui est venue après avoir compris que la corruption se nourrissait d’un manque d’informations sur les procédures officielles. Et pour véhiculer rapidement la bonne information, le téléphone lui a semblé le bon outil à large spectre. L’application est téléchargeable gratuitement sur le site http://nobakchich.org

17 – M-Pesa : une simple pratique devenue concept

Lorsque les utilisateurs de téléphones portables au Kenya et en Tanzanie commencent à effectuer entre eux des transferts de crédit susceptibles d’être récupérés en argent, ils ne savent pas qu’ils viennent de contribuer à la mise en place d’un système qui va révolutionner l’utilisation du portable en Afrique. Des experts commis par le Department for International Development de Grande-Bretagne vont alors se pencher sérieusement sur la question pour réaliser que la solution pourrait permettre d’offrir des services financiers en réduisant les coûts. Safaricon et Vodacom sont chargés de mettre en place le système et il mord presque instantanément. Le M-Pesa, tiré d’un mélange d’anglais (M pour mobile) et du Swahili (Pesa pour money) va très rapidement dépasser les frontières de sa Tanzanie et de son Kenya natal. Il est aujourd’hui le modèle de paiement le plus révolutionnaire de l’utilisation du mobile en Afrique. Aujourd’hui, M-Pesa qui est appliqué en Afghanistan, ou encore en Inde, ne sert plus seulement à offrir des microcrédits, il est au cœur d’un réseau de paiement des factures et autres services via le mobile. Le système regroupe aujourd’hui près de 14 millions d’utilisateurs et a reçu plusieurs prix pour son côté innovant et sa contribution au développement des NTIC.

18 – Ffene : la gestion d’entreprise à moindre coût

Ffene est une plateforme de gestion d’entreprise à faible coût qui permet aux petites et moyennes entreprises d’exploiter la technologie pour réduire les frais généraux encourus en raison de tâches administratives. Elle libère ainsi des ressources qui peuvent être redirigées vers des initiatives de croissance. Actuellement, Ffene peut être utilisée pour la comptabilité, la gestion de la relation client, la gestion des produits et la production de rapports d’activités.

Son utilisation est multiple et s’adapte aussi bien aux ordinateurs, tablettes, qu’aux portables. Pour y accéder on s’inscrit sur le site et on introduit les données de son entreprise. La plateforme, bien que créée par l’Ougandais Titus Mawano, a le mérite d’être gratuite et ouverte à toutes les entreprises du monde. Il demeure certes vrai que son utilisation n’est optimale que pour un petit investissement. La plateforme a suffisamment impressionné pour se voir attribuer, en 2012, le prix de l’Apps4Africa, dans la section Business Challenge

Source : http://www.ffene.com

19 – MedAfrica : l’aide-soignant à portée de main

MedAfrica est une application portable qui permet d’avoir accès à des informations médicales, comme les hôpitaux, les noms de médecins et même les symptômes de maladie. Avec cette application, les malades peuvent désormais retrouver un spécialiste, ou identifier rapidement la disponibilité d’un produit dans une pharmacie. Le produit, développé par le groupe kenyan Shimba Technologies, a d’abord connu une version qui n’était disponible que pour le Kenya (MedKenya).

Depuis lors, l’entreprise a obtenu de nombreux soutiens, dont un prix Ericsson en 2012. Pour y accéder, on télécharge l’application gratuitement sur le site du produit, et on peut bénéficier de l’application. Mais il semble que l’aventure africaine ne soit encore qu’à ses débuts.

Source : http://www.medafrica.org

20 – SenGeoSanté pour trouver un hôpital

SenGeoSanté est une application mobile innovante qui sert à localiser des structures sanitaires telles que les hôpitaux, les laboratoires et les pharmacies. C’est un système qui permet d’afficher ces établissements sur une carte. Grâce à SenGeoSanté, les citoyens, à travers leurs téléphones portables, sont en mesure de trouver un hôpital, une clinique ou la pharmacie la plus proche au Sénégal.

Qu’on dispose ou pas d’une connexion à Internet, SenGeoSanté permet à l’usager d’avoir des informations incluant les numéros de téléphone, les adresses et les services offerts par ces structures. Ces informations sont organisées par régions, départements ou quartiers. Les structures les plus proches de l’endroit où vous vous situez sont affichées sur une carte, et les itinéraires pour s’y rendre sont fournis à l’aide de Google Maps. Cette application est l’œuvre de Yannick Grimaud, un ancien étudiant béninois de l’Ecole supérieure multinationale des télécommunications (ESMT) de Dakar. Il a déjà remporté le premier prix d’un concours de développement d’applications mobiles au Sénégal.

21 – TransportDakar ou votre guide de la route

Le domaine des transports n’a pas été épargné par les innovations technologiques avec la mise en place de TransportDakar, une application qui s’intéresse à l’itinéraire des bus dont les usagers peuvent prendre connaissance à travers leurs mobiles. Ce système permet ainsi à l’usager d’avoir des informations sur l’itinéraire des bus, de choisir le véhicule approprié en fonction de sa destination, de déterminer les arrêts de bus et bien d’autres possibilités.

Cette application a permis à son concepteur, Houefa Awohouedji, une étudiante à l’Ecole supérieure multinationale des télécommunications (ESMT) de décrocher le 3ème prix lors de la troisième édition du concours de développement d’applications mobiles organisé par Mobile Sénégal en partenariat avec Pace University, l’ESMT et d’autres sponsors. TransportDakar, qui fonctionne à partir d’une carte Google, ambitionne de soumettre une solution aux usagers du transport routier pour leur faciliter le déplacement.

22 – Icow : la réponse du berger

Quelle est la relation entre un éleveur de bétails et un portable ? La réponse, aujourd’hui, est toute trouvée, c’est l’application Icow. L’innovation pourrait ne pas créer de l’excitation à Wall Street, mais dans un pays qui compte 80% des éleveurs, elle compte énormément. Su Kahumbu reconnaît ne pas être un expert de la programmation informatique, mais il savait que ces éleveurs avaient besoin d’avoir des informations sur leurs activités et leurs opportunités.

Près de 42 000 personnes utilisent l’application. Ce qui ne satisfait pas encore son promoteur. L’application, qui a récemment remporté la première place de l’Apps4Africa, a de l’ambition, celle de couvrir les 1,6 millions de Kenyans et de s’étendre bien au-delà dans toute l’Afrique de l’Est. Elle est aujourd’hui accessible par Internet ou téléphone portable.

URL : http://www.icow.co.ke/

23 – Matatu : le poker à l’ougandaise

Si votre téléphone mobile intelligent manque de divertissement, pas de stress. Il suffit de télécharger gratuitement l’application mobile sous Android Matatu. C’est un jeu de cartes à deux dont le but est de jouer toutes ses cartes avant l’adversaire.

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Le premier à jouer toutes ses cartes gagne la partie. Conçue par un groupe de quatre jeunes amis, Okalany Daniel, Guy Acellam, Zed Jasper Onono et Terry Karungi, l’application mobile ougandaise a été développée et présentée à la compétition Android Developper Challenge 2011 pour l’Afrique subsaharienne de Google. Elle y a d’ailleurs été finaliste. Devant son grand succès, la version présentée lors de la compétition des développeurs, jugée basique, a été améliorée en juin 2012. Selon Google Play Store, le jeu Matatu a rencontré un énorme succès dès son lancement en 2011. Il est classé parmi les trois jeux les plus téléchargés de la boutique Google, plus de 10 000 téléchargements. Le succès de l’application a poussé les concepteurs de Matatu à mettre sur pied la start-up Kola Studios. Matatu est accessible depuis l’adresse :

https://play.google.com/store/apps/details?id=com.matatu.common&hl=en

Dossier réalisé par Muriel Edjo, Idriss Linge et Abdou Diaw pour le magazine Réseau Télécom No 63

Internet: Wifi gratuit pour plus de 1,5 millions d’habitants au Kenya

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Le développement des nouvelles technologies en Afrique de l’est se démocratise avec l’accès Wifi pour 1,6 millions d’habitant au Kenya, un projet pilote de taille impressionnante.

Depuis le mois de janvier 2014, le 1,6 million de personnes qui résident dans le Comté de Naruku, le quatrième plus grand comté du pays après Nairobi, Kakamega et Kiambu, jouissent du Wi-Fi gratuit.

wifi en afriqueCela a été rendu possible au partenariat entre le gouvernement régional de Naruku, le bureau des communications numériques de la municipalité et Infonet Africa. Le projet a coûté 2,2 millions de dollars.

Lors du lancement effectif du Wi-Fi gratuit dans le Comté de Naruku, le directeur numérique de la municipalité, Dennis Itumbi avait expliqué l’objectif derrière ce projet comme l’engagement d’assurer au Kenyan, particulièrement aux jeunes, un accès permanent à Internet. « Naruku est seulement une phase pilote pour le projet massif qui sera lancé dans les prochains mois. Nous déploierons aussi ce service à Kisumu ».

Le gouverneur du Comté de Nakuru, Kinuthia Mbugua, avait ajouté que le Comté avait l’intention de connecter les fermiers à Internet et améliorer la recherche dans les institutions d’enseignement supérieur. « Nous sommes prêt à nous assurer que notre population bénéficiera de la connectivité, nous sommes certains que nous transformerons l’espace démocratique et développerons les opportunités », a-t-il précisé.

Développement et Big Data: IBM investit 100 millions de dollars

IBM AFRIQUE

La société IBM annonce le lancement du projet « Lucy en Afrique», en hommage au premier ancêtre humain connu.

D’une valeur de 100 millions de dollars, l’initiative qui s’étalera sur 10 ans vise l’introduction de Watson et d’autres systèmes cognitifs en Afrique. Le but est de multiplier « les nouvelles opportunités d’affaires à travers le continent dont la croissance est considérée comme la plus rapide au monde ».

IBM AFRIQUENommé en hommage au fondateur d’IBM Thomas J. Watson, le système Watson d’IBM a été développé dans les laboratoires d’IBM Research. Il traite et analyse le langage naturel. Fonctionnant comme le cerveau humain, le Watson représente un changement majeur pour les organisations et leurs capacités à analyser, comprendre et répondre rapidement aux flux du Big Data.

Accessible grâce à la technologie du Cloud, le Watson est 24 fois plus rapide et plus intelligent. Il a la capacité de répondre à des questions complexes posées en langage naturel avec vitesse, précision et confiance. Il est en train de transformer l’acte de prise de décision dans de nombreuses industries.

À travers le projet Lucy, IBM donnera donc aux scientifiques et aux partenaires africains l’accès aux technologies informatiques cognitives les plus avancées au monde. Kamal Bhattacharya, le directeur d’IBM Research-Afrique a expliqué que « durant la dernière décennie, l’Afrique a connu des taux de croissance considérables, mais le continent est en proie à des difficultés importantes. La croissance démographique, la rareté de l’eau, les maladies, le faible rendement agricole et d’autres encore sont autant d’obstacles à la croissance économique rapide du continent, (…) Grâce à ses capacités cognitives et à son aptitude à apprendre de nouveaux schémas et découvrir de nouvelles corrélations, Watson a un potentiel énorme. En Afrique, Il pourra aider le continent à réaliser en deux décennies ce que les pays plus avancés ont atteint en deux siècles ».

Technologies & conflits: Les premiers vols de drones en RDC dévoilent leurs capacités à Goma

Deux mois après la mise en service des premiers drones, le Conseil de sécurité des Nations unies a pu visionner les premières images recueillies par ces appareils de surveillance déployées au-dessus de la région de Goma.

Les membres du Conseil ont visionné un film censé montrer la pertinence de ce déploiement.

drones-republique-democratique-du-congoUne moto qui circule sur un chemin de terre, un groupe de gens assis sur le seuil d’une maison, un homme qui creuse le sol : ces images d’une précision étonnante ont été capturées à plus de 4 000 mètres d’altitude par l’un des drones de surveillance de l’ONU, au-dessus de Goma. La vidéo de six minutes est une démonstration destinée à montrer aux membres du Conseil de sécurité l’utilité des drones déployés en RDC depuis le 3 décembre 2013.

Equipés de caméras infrarouges détectant les sources de chaleur, ces appareils pilotés depuis un centre de commandement de l’ONU à Goma peuvent voir la nuit, par temps couvert et sous une certaine épaisseur de forêt.

Deux mois après le lancement de deux premiers drones, les officiels onusiens ne tarissent pas d’éloges sur ce nouvel instrument. « Nous pouvons voir les mouvements des personnes observées, leurs activités. Si vous restez au-dessus d’une certaine zone, les drones permettent de transmettre des informations en temps réel. Cela est très utile pour renseigner nos forces sur le terrain sur la position des groupes armés et leur permettre de se déployer pour empêcher une attaque », avance Nick Birnback, le porte-parole du département des opérations de maintien de la paix à New York.

Précision étonnante

Les drones peuvent détecter sans problème les armes portées par les combattants. Il est même possible, grâce à la signature thermique, de déterminer le point d’origine d’un tir de mortier. « Pour l’instant, nous faisons voler les appareils à basse altitude. Le but est de se faire entendre et de dire aux groupes armés que nous sommes là. Nous cherchons un effet dissuasif », confie l’un des responsables du programme. En prenant de l’altitude, le bourdonnement de cet œil invisible sera imperceptible.

L’ONU est déjà capable d’observer avec précision les mouvements des groupes armés et les déplacements de civils et des réfugiés. « Si nous avions eu cet outil lors de la prise de Goma, nous aurions pu voir et anticiper tous les mouvements du M23 », regrette le militaire. La nuit, les drones observent également des colonnes humaines traverser la frontière vers le Rwanda, sans doute chargées des précieux minerais exploités dans les Kivu et exportés illégalement.

Renforcement du dispositif

Le programme est encore en phase de test. Un appareil a été endommagé le 15 janvier suite à un atterrissage mal contrôlé. « Une simple erreur de pilotage », se rassure-t-on à l’ONU. Deux appareils sont actuellement en service. Ils seront cinq au mois d’avril. L’ONU s’est assuré les services d’une société italienne qui fournit les appareils, la maintenance et le pilotage des drones.

Le feu vert au déploiement de ces drones a été difficile. L’ONU a dû surmonter la réticence d’Etats membres suspicieux à l’idée de voir l’organisation s’équiper de moyens de surveillance. Les drones ne peuvent être déployés qu’avec l’accord du pays concerné.

Les drones sont peu coûteux. Ce programme est évalué à 15 millions de dollars par an. A peine 1% du budget global de la Monusco, la force de l’ONU en RDC, forte de plus de 20 000 hommes. « Les drones ne sont pas une solution miracle, mais cela permet à nos forces d’avoir plus d’impact là où c’est nécessaire, assure Nick Birnback convaincu que le maintien de la paix est entré dans l’ère moderne ».

Déjà les officiels onusiens parlent de l’étendre ce programme à d’autres terrains, au Soudan du Sud ou en Centrafrique si une mission de maintien de la paix doit y voir le jour.

Avec Rfi.fr

Spectacle: LES AFRIQUES A PARIS – Solidarité internationale avec le Mali et la Centrafrique

L’Espace Linga Tere (Centrafrique), le Naïf Théâtre (Paris), BlonBa (Mali)

Du 6 Mars au 5 avril 2014

 LES AFRIQUES à Paris & A IVRY

Solidarité artistique internationale – Mali, Centrafrique, France  

Grand Parquet / Théâtre d’Ivry Antoine Vitez /

afrique-grand-parquet

Tournée Française et Européenne d’Avril à Juin 2014

Ces « Afriques à Paris » mettront en lumière le Mali et la Centrafrique et au-delà de la situation actuelle, la vitalité, l’énergie et l’enthousiasme artistique de ces deux pays.

Cet événement s’inscrit dans le cadre de la reconstruction et nous mettons tout en œuvre pour que les deux Centres Culturels, « le BlonBa » à Bamako, et l’Espace Linga Tere de Bangui ouvrent à nouveau les portes de leurs salles avec ces deux spectacles.

Cette opération s’inscrit par là dans une action de solidarité artistique francophone entre le Grand Parquet, le BlonBa, l’Espace Linga Tere et les nombreux partenaires associés au projet.

 

François Grosjean

Directeur du Grand Parquet

 

LES Afriques à Paris – solidarité internationale avec le Mali et la Centrafrique

 

2 spectacles

SONGO LA RENCONTRE – Espace Linga Tere, Bangui, Centrafrique

Texte et mise en scène de Vincent MANBACHAKA et Richard DEMARCY 

Au Grand Parquet du 6 au 30 mars

Au Théâtre d’Ivry Antoine Vitez les  4 et 5 avril

Ala tè sunogo / Dieu ne dort pas – Le  BlonBa, Bamako, Mali

Texte de Jean-Louis Sagot-Duvauroux

Mise en scène de Jean-Louis Sagot-Duvauroux et  Ndji Traoré

Au Grand Parquet du 6 au 30 mars

Au Théâtre d’Ivry Antoine Vitez les  4 et 5 avril

2 concerts réunissant des musiciens maliens et centrafricains (en cours de programmation)

Au Théâtre de la Ville :  le 10 mars

Au Théâtre d’Ivry Antoine Vitez le samedi  5 avril  à 20h  :  Mah Damba

 

Informations pratiques

Le Grand Parquet

Jardins d’Eole, 35 rue d’Aubervilliers, 75018 PARIS

Métro : Stalingrad, Riquet  / Station Vélib’ et Autolib’ devant le théâtre

Le bar est ouvert une heure avant chaque représentation 

Renseignements et réservations :

01 40 05 01 50 / billetterie@legrandparquet.net  /  www.legrandparquet.net

Tarifs :

• Plein tarif : 15  €

• Tarif réduit : 10 €

• Tarif enfant, étudiant (- de 26 ans) : 5 €

• Tarif spécifique pour  les 2 spectacles : 20 €

Le Théâtre d’Ivry Antoine Vitez

1, rue Simon Dereure 94200 Ivry-sur-Seine

Métro : Mairie d’Ivry (ligne 7)

Renseignements et réservations :

01 46 70 21 55 / theatredivryantoinevitez.ivry94.fr

 

Tarifs :

Pour chaque spectacle au théâtre : 15, 13 et 6 euros

Tarifs concert : 10 et 8 euros

Les deux spectacles 16 euros / 12 euros

Les trois spectacles 18 euros / 12 euros

Tarif repas africain : 10 euros

Le  Théâtre de la Ville

2 place du Châtelet 75004Paris

Renseignements et réservations :

01 42 74 22 77 / www.theatredelaville-paris.com 

 

Solidarité avec la République Centrafricaine et L’Espace Linga Tere de Bangui

Comme chacun sait, la situation générale et en particulier humanitaire en Centrafrique est dramatique mais le temps de réactions positives, de la solidarité, et peut-être de la reconstruction est venu. A l’initiative de la Compagnie le Naïf Théâtre , du Grand Parquet, du Théâtre d’Ivry Antoine Vitez, et du Théâtre de la Ville, une chaîne de solidarité citoyenne s’est tissée ici en France avec le soutien de villes françaises et d’équipements culturels et associatifs pour permettre la remise en fonctionnement en plein quartier populaire de Bangui de l’Espace Linga Tere qui fut pillé et saccagé lors des récentes exactions.

L’Espace Linga Tere existe depuis plus d’une vingtaine d’années à Bangui. C’est une O.N.G. à vocation humanitaire, culturelle, avec des formations pour la jeunesse aux métiers de régie, d’administration, de gestion des associations, un lieu où la jeunesse et l’enfance occupent une très grande place.

Ce fut au long des années, en Afrique Centrale, un pôle essentiel de rencontres avec autant des grands artistes comme Tikken Ja fakholi, Ray Léma que des groupes de musiques traditionnelles, centrafricains, congolais, sénégalais, pygmées et même européens.

Après la destruction du Centre Culturel Français par des mutins, il y a plusieurs années, l’Espace Linga Tere est devenu le partenaire direct des Services culturels de l’Ambassade de France

Le Directeur-Animateur de cet espace, Vincent MAMBACHAKA, artiste centrafricain, licencié de l’Université PARIS III, ancien élève du Conservatoire, a participé à de nombreuses activités culturelles et théâtrales en France et avec la Francophonie, (Festival de Limoges, tournée européenne et Outre Atlantique dans ce cadre).

Il y a une vingtaine d’années avec Richard Demarcy du Naïf Théâtre, à l’époque professeur à Paris III, ils ont créé à Bangui, Songo la Rencontre, grand succès aux Francophonies de Limoges, puis en tournée européenne et américaine.

Puis ce fut pendant cinq années, la création des Ubu, version africaine de la Saga Ubu.

C’est grâce aux revenus de ces tournées qu’il put créer ce lieu à Bangui avec aussi le soutien très régulier de l’Agence Internationale de la Francophonie. Cette réalisation est vraiment une réussite du co-développement franco-africain dans une région à haute turbulence.

 

L’Espace Linga Tere dispose de deux théâtres de verdure, une bibliothèque et médiathèque, des salles pour cours et ateliers, une unité de production cinéma et une radio locale pour la ville de Bangui et des capacités de résidence. 

En France en mars – avril – mai – juin

L’événement sera la venue en France, à Paris et en Région, d’une équipe de douze artistes centrafricains offrant la recréation de Songo la rencontre, grand spectacle pour tout Public, au sein duquel se trouvent trois chanteurs-musiciens-danseurs pygmées, mais également des contes et musiques traditionnels, des documentaires sur l’environnement y compris de réalisateurs internationaux, la faune (la protection … ou le massacre hélas!) des éléphants, la déforestation, les cultures traditionnelles, des expositions.

 

Centrafrique et Mali à Paris et en Région Parisienne

Tout débutera en mars par un mois de représentations, d’expositions et de projections, de colloques, de gastronomie, au Théâtre du Grand Parquet, à Paris, lieu multiculturel dans le 18ème et au Théâtre d’Ivry Antoine Vitez.

Ce sera l’occasion d’associer le Mali à la Centrafrique avec le groupe BlonBa de Bamako qui a perdu son théâtre il y a huit mois, suite au couvre-feu. BlonBa fut déjà programmé l’an dernier au Grand Parquet avec grand succès avec sa pièce Dieu ne dort pas.

 

Linga Tere en Région

Puis ce sera pour l’Espace Linga Tere une tournée en région en mai et juin avec des partenaires déjà engagés qui prendront une demi-semaine de spectacles, d’expositions, de projections, de gastronomie centrafricaine.
Ainsi, la mairie de Chécy (Coordinatrice du réseau des mairies en coopération décentralisée avec la Centrafrique), les mairies de Bègles, Carcassonne, Montreuil Juigné, Billère, Bussy Saint Georges, un réseau de diverses villes d’Alsace coordonnées.

La recette des spectacles et des collectes diverses sera versée à ces groupes pour la remise en fonctionnement de ces lieux culturels très populaires.

 

SONGO LA RENCONTRE

Texte et mise en scène de Richard DEMARCY et Vincent MANBACHAKA

 

Au Grand Parquet, du 6 au 30 mars 2014

Les jeudis, vendredis et samedis à 19h, les dimanches à 15h

 

Au Théâtre d’Ivry Antoine Vitez, le 4 avril à 14h30 et le 5 avril à 16h

Songo la Rencontre fut créé à Bangui il y a juste vingt ans grâce à l’association du Centrafricain Vincent MAMBACHAKA et du Français Richard DEMARCY.

Il fut sélectionné dans de nombreux festivals internationaux, de Limoges au Portugal et au Canada.

S’en suivirent deux autres spectacles UBU toujours et UBU déchainé fédérant cinq pays d’Afrique centrale : Trois ans de tournées sur les trois continents ; d’Avignon à Berlin, Lisbonne, Milan et de nombreuses autres villes, permirent la création par Vincent  MAMBACHAKA, du Centre LINGA TERE dans un quartier populaire de Bangui.

Ce premier spectacle Songo la Rencontre sera recréé dans une nouvelle réécriture avec des comédiens de Linga Tere, des artistes Pygmées de la région de BAYANGA et une partie de l’ancienne équipe de création de 1993.

 

Le conte écologique à l’origine du spectacle

Au Long de leur vie ces deux Koungoulouba (bossus) ont peu à peu oublié ce qu’ils étaient et d’où ils venaient…toutes ces années pèsent lourd sur leur dos.

Aujourd’hui, ils doivent porter de bien mauvaises nouvelles aux villageois qui vivent près de la forêt : « GBAKO », comme « LA GRANDE FORET » tropicale de leur pays, dense, profonde aux arbres immenses, baignés par le majestueux fleuve Oubangui en plein cœur de l’Afrique.

Mais cette fois, les esprits protecteurs de GBAKO vont s’en mêler, détournant les bossus de leur chemin ; les séparant, transformant leur mission en un périple initiatique. Ce seront alors leurs danses, leurs chants, leurs mots quasi-magiques

« GBAKO MO YEKE TA KOTA »

et leurs cérémonies dans la grande clairière, sous l’œil de NZE / la Lune qui provoqueront la célébration de retrouvailles, dans leur corps et dans leur esprit, avec un autre passé, qui fut le leur plus lointain, un passé fondateur…Et comme dans les contes de tous les pays; c’est à travers les péripéties de cette histoire, et les épreuves, un rite de passage jusqu’à leur transformation, jusqu’à ce qu’ils deviennent « autres »…

SONGO LA RENCONTRE est un spectacle qui peut être vu par un public de tous âges (à partir de 5/6 ans).

Le spectacle est écrit dans les deux langues sango et français mêlés.

L’équipe artistique de Linga Tere

 

LES ARTISTES COMEDIENS-DANSEURS

–          Rassidi ZACHARIA

–          Boniface WATANGA

–          Aimé-Césaire NGOBOUGNA

–          Ludovic Patrick MBOUMOLOMAKO

–          Gloria DONGOUE

–          Natacha NGAKOSSI

–          Ella-Flore NGOUANDJE

–          Ruth Symphora NGONZO

–          Bonaventure VONGA LAKOUETENE

 

LES ARTISTES DANSEURS-CHANTEURS PYGMEES

–          MAPUMBA

–          MOGBENDE

–          MOKULE

 

LES ARTISTES DU NAÏF THEATRE

–          Antonio DA SILVA

–          Alpha Marie DAKOUNIA

Le 1er bossu retire la petite dent (Kété Pémbé)

 

Une grande partie des sommes de cession iront à l’opération de Solidarité / Reconstruction de l’Espace Linga Tere à Bangui (la réouverture sera un grand moment qui méritera un événement particulier de la coopération) ainsi que la réalisation de petites infrastructures sociales de base (santé, eau, assainissement, éducation.)

 

La presse à la création de Songo la rencontre, 1993

 

Le Monde diplomatique

« Richesse des différences culturelles : une version moderne et écologique d’un conte à l’origine portugais, africain, et brésilien. Avec le groupe Linga Tere de Bangui, Vincent Mambachaka et Richard Demarcy racontent l’expédition-initiation de deux petits bureaucrates bossus chargés d’annoncer aux habitants la prochaine destruction de la forêt.

Mais les esprits protecteurs des lieux veillent. Cette fable tout à fait réjouissante offre également le plaisir des « arts frères », danse, musique, chant, puisés dans les rituels traditionnels de la Centrafrique ou composés par les artistes. »

Libération

« Magie, rythme et bonne humeur n’excluent pas la rigueur scénique et contribuent largement à égayer ces Francophonies. Heureuse nouvelle pour les petits et les grands. Songo la rencontre de l’Espace Linga Tere est repris au Parc de la Villette. Rigueur et humour sont au rendez-vous d’un spectacle réjouissant. »

L’Humanité

« Drôle et efficace. Le grand mérite de ce spectacle c’est de permettre le métissage, l’échange, le dialogue artistique. Des danses et chants superbement exécutés, une pièce forte, onirique et burlesque. »

Calao (Côte d’Ivoire)

« La Centrafrique a offert le plus joli moment du Festival avec Songo la rencontre, une fable énergique, du charme, du rythme, de l’humour pour un conte en théâtre qui parle à tous. »

Afrique – Asie

« Un climat magique dans la forêt équatoriale. Une quête initiatique, une vraie création de l’Afrique profonde. Un message universel. »

 

 

Solidarité avec le MALI et le BlonBa, centre culturel de Bamako 

BlonBa (Bamako, Mali)

Créé en 1998 par Alioune Ifra Ndiaye, son directeur, et l’écrivain Jean-Louis Sagot-Duvauroux, BlonBa est devenu un des centres d’art et de culture les plus féconds d’Afrique de l’Ouest.

La création théâtrale

Avec une douzaine de créations en quatorze ans, sa compagnie théâtrale s’est singularisée par une production régulière, largement diffusée : plus de quatre cents représentations dans huit pays d’Afrique, d’Europe et d’Amérique du Nord.

La salle

Depuis 2004, BlonBa disposait à Bamako d’une des salles de spectacle les mieux équipées d’Afrique de l’Ouest et y proposait une programmation régulière d’artistes maliens et étrangers. Quinze mille spectateurs l’avaient fréquentée durant la saison 2010-2011. La crise politique de mars 2012, qui a bloqué toute l’activité du pays, a eu raison de cet équipement unique en Afrique de l’Ouest. Une nouvelle salle est en projet.

L’audiovisuel

Concepteur d’émissions télévisées très populaires, BlonBa est le premier producteur audiovisuel indépendant du pays. BlonBa est également le seul membre africain de la Copat, une coopérative spécialisée dans la captation du spectacle vivant qui réunit une cinquantaine de théâtre francophones (L’Odéon, Les Amandiers, L’Oeuvre, Vidy-Lausanne…).  Quatre des créations de BlonBa sont disponibles en DVD et ont été diffusées par des télévisions francophones.

 

Un théâtre en France

Depuis 2008, l’antenne française de BlonBa dirige le théâtre de l’Arlequin, à Morsang-sur-Orge (Essonne, France) où elle développe une politique d’expression de la diversité culturelle et d’ouverture aux publics populaires.

BlonBa est soutenu par :

Le Ministère de la Culture du Mali, le Royaume des Pays-Bas, le Royaume d’Espagne, Orange-Mali et Spirit McCann.

L’action de BlonBa en France est soutenue par la Région Ile-de-France, le Département de l’Essonne et la Communauté d’Agglomération du Val d’Orge.

BlonBa dans la tourmente 

2 octobre 2012

Alors que nous finalisions à Bamako le spectacle Ala tè sunogo (Dieu ne dort pas), le Mali a connu une des pires crises de son histoire : un coup d’Etat militaire improvisé, la partition du pays, le Nord aux mains de fanatiques islamistes, l’activité gelée. BlonBa n’a pas échappé à la tourmente et a dû abandonner sa salle de spectacle, qui était devenue au fil des ans un des plus beaux équipements d’Afrique de l’Ouest, un des pôles les plus féconds de la vie artistique africaine. Impossible, dans ces conditions de crise et sans rentrées régulières, de continuer à payer le loyer. Nos artistes et nos techniciens sont sans travail ou presque. Nous sommes entrés momentanément dans une économie de survie.

Ala tè sunogo était un spectacle prémonitoire, qui dès avant ces événements racontait par le théâtre et la danse contemporaine comment les maux de la société malienne entrainaient la fermeture d’une entreprise artistique. Rétrospectivement, il prend une actualité saisissante. Grâce à nos amis du Grand-Parquet (Paris18e), qui nous accompagnent depuis des années, nous allons pouvoir finaliser ce travail interrompu et le présenter au public parisien en mai 2013, puis à Bamako dès que la situation le permettra. Ce partenariat nous aide beaucoup à ne pas baisser les bras et nous remet le pied à l’étrier. Mais il nécessite l’intervention d’autres partenaires. Pour reprendre la production. Pour équilibrer la diffusion.

Nous faisons donc appel à tous ceux qui souhaitent contribuer à la pérennité de BlonBa, à la survie quotidienne de ses artistes, à l’expression artistique du Mali qui, même blessé, a beaucoup de richesses à partager. La finalisation du spectacle Ala tè sunogo peut en être l’occasion : soutien financier de collectivités et d’institutions concernées, participation de théâtres amis à la coproduction, diffusion du spectacle…

Nous espérons, grâce à cette solidarité aujourd’hui nécessaire, reconstruire très vite les conditions d’une production artistique autonome, conformément à l’objectif qui nous guide depuis l’origine de BlonBa. Alioune Ifra Ndiaye, directeur de notre structure, se joint à moi pour remercier d’avance tous ceux qui y contribueront.

Jean louis Sagot-Duvauroux  

Ala tè sunogo / Dieu ne dort pas

Un spectacle de BlonBa – Tout public à partir de 10 ans

Au Grand Parquet, du 6 au 30 mars 2014

Les jeudis, vendredis et samedis à 21h, les dimanches à 17h

 

Au Théâtre d’Ivry Antoine Vitez, le 4 avril à 20h et le 5 avril à 18h

 

La farce et le rêve

Solo, un jeune muet vit dans la rue, danse dans la rue, dort dans la rue. Goundo, la fille de Bougouniéré en est émue. Elle demande à sa mère d’héberger le garçon. Une connivence s’établit entre Solo et Goundo. La jeune fille comprend que la danse est le langage du jeune muet. Elle lit dans ses gestes et s’en fait l’interprète. Mais Bougouniéré veut se débarrasser du jeune homme, qui pèse sur son budget et provoque un intérêt trop insistant chez sa fille. Elle tente de le faire engager comme danseur par Cheikna, un opérateur culturel de la place.

De son côté, Cheikna est en proie à des attaques incessantes. Kotèso, un centre culturel qu’il a fondé et qui a prospéré provoque beaucoup de jalousies. Harcelé par les impôts, par la concurrence, par une administration corrompue, il est acculé. Même l’entreprenante Super-Bougou, experte en sciences occultes, ne parvient pas à dénouer la situation…

Un spectacle prémonitoire dont la création a été interrompue par le coup d’Etat du 22 mars 2012 et qui montre avec un humour féroce les failles (mais aussi les atouts) de la société malienne en crise.

 

L’équipe artistique

Diarrah Sanogo dans Bougouniéré et Super-Bougou

En 2009, Diarrah Sanogo a été sacrée « meilleure comédienne de l’Afrique » à l’occasion des Grands Prix du théâtre francophone. Très présente dans le cinéma malien, elle est surtout connue pour avoir créé et suivi le personnage très populaire de Bougouniéré. Diarrah Sanogo a participé à quasiment toutes les créations de BlonBa.

Souleymane Sanogo et Tidiani Ndiaye dans Solo

Souleymane Sanogo quitte la rue à 15 ans pour suivre une formation de danseur avec Kettly Noël. Travailleur acharné, artiste habité par la danse, il participe à l’aventure de Chez Rosette, une chorégraphie de Kettly Noël et a créé avec le chorégraphe Aly Karambé une pièce intitulée Sorciers sélectionnée pour la Biennale Danse Afrique Danse à Johannesburg (septembre-octobre 2012). Il  est membre du Copier-Coller, un des foyers de la danse contemporaine à Bamako, créé avec le soutien du chorégraphe suisse Gilles Jobin.

Chorégraphe et danseur, Tidiani Ndiaye partagera avec Souleymane Sanogo le rôle de Solo. Directeur du Copier-Coller, il a suivi en parallèle avec des études supérieures d’Histoire à l’université de Bamako une formation en danse contemporaine avec Kettly Noël, Gilles Jobin, Fatou Traoré et de nombreux autres chorégraphes. Admis au CNDC d’Angers, il y termine un cycle de formation.

Adama Bagayoko dans l’inspecteur Banyango, Mademoiselle Jugu, l’huissier de justice, le juge

Adama Bagayoko anime depuis 25 ans une expérience originale de kotèba thérapeutique avec les patients du service psychiatrique de l’hôpital bamakois du Point G. Il a longtemps travaillé avec Philippe Dauchez, un proche d’Albert Camus, qui a accompagné à Bamako l’essor du kotèba moderne. Adama Bagayoko a conquis le public et la critique dans son interprétation stupéfiante du capitaine Soungalo Samaké, personnage principal du docufiction théâtral Vérité de soldat, une des dernières créations de BlonBa.

Alimata Baldé dans Goundo

Alimata Baldé représente la nouvelle génération de comédiens maliens. Elle a notamment joué dans Sud-Nord, le kotèba des quartiers, un spectacle de BlonBa, et dans Caterpillar, une pièce d’Hawa Diallo mise en scène par Claude Yersin.

Ramsès Damarifa dans Cheikna

Sidi Soumaoro, Ramsès Damarifa pour la scène hip hop, est un des rappeurs les plus appréciés de la jeunesse malienne. Son groupe, Tata Pound, fait régulièrement le plein du Palais de la culture. Il a séduit le public par la force de son jeu dans Bama Saba, un spectacle qui mêlait rap et kotèba et dans la pièce autobiographique Plus fort que mon père, créée en janvier dernier au Théâtre d’Ivry Antoine-Vitez.

Musique : Issiaka Kanté, Idrissa Soumaoro

Compositeur et arrangeur de musique, Issiaka Kanté a été le beat maker du kotèrap Bama Saba et il a participé comme compositeur et comme acteur à Plus fort que mon père. Il assure les compositions musicales qui soutiennent les moments chorégraphiques du spectacle. Chérie, une chanson d’Idrissa Soumaora est également le support d’une chorégraphie.

Textes : Jean-Louis Sagot-Duvauroux

Co-fondateur de BlonBa avec Alioune Ifra Ndiaye, Jean-Louis Sagot-Duvauroux est dramaturge et essayiste. Pour BlonBa, il a écrit ou co-écrit les textes de sept spectacles qui ont été largement diffusés dans l’espace francophone. Il est également l’auteur du scénario et des dialogues de La Genèse, long-métrage de Cheick Oumar Sissoko, sélection officielle Cannes 1999 « Un certain regard ».

Mise en scène : Jean-Louis Sagot-Duvauroux, Ndji Yacouba Traoré, avec les conseils de François Ha Van

La mise en scène du spectacle est le fruit, selon la tradition du kotèba, d’un travail très collectif. Jean-Louis Sagot-Duvauroux et Ndji Yacouba Traoré, qui a été l’assistant de Patrick Le Mauff  dans trois créations de BlonBa, ont conduit ce travail. François Ha Van, qui a déjà travaillé sur trois spectacles de BlonBa, a contribué par ses conseils à sa forme définitive

Conseil pour les chorégraphies : Aly Karambé

Aly Karambé est aujourd’hui un des danseurs chorégraphes africains les plus sollicités. Il participe à la création en cours de la compagnie Salia ni Seydou. Il a déjà fait travailler Souleymane Sanogo, notamment dans sa dernière pièce, Sorciers, sélectionnée pour la Biennale Danse Afrique Danse, à Johannesburg (septembre octobre 2012).

Direction : Alioune Ifra Ndiaye

Alors réalisateur à l’ORTM, Alioune Ifra Ndiaye fonde BlonBa en novembre 1998. Il dirige depuis l’origine cette structure artistique et culturelle qui a pris une grande importance dans les champs du théâtre et de l’audiovisuel. Alioune Ifra Ndiaye est titulaire d’un master européen en ingénierie culturelle et d’un DESS en relations interculturelles. Il a élaboré le concept et réalisé de nombreux programmes télévisés très appréciés du public malien.

 

H&M: Stratégie de déploiement en Afrique pour le colosse du textile Suédois

H&M Afrique

Le patron du géant suédois du prêt-à-porter Hennes et Mauritz (H&M) a estimé mercredi que l’Afrique subsaharienne avait « un potentiel énorme » dans l’industrie textile.

« Je pense qu’il y a un potentiel énorme en Afrique subsaharienne pour ce que concerne la production », a déclaré le directeur général du groupe, Karl-Johan Persson, dans un entretien avec le quotidien économique suédois Dagens Industri.

« Nous avons démarré avec une production à petite échelle en Éthiopie et allons voir comment ça marche. Cela paraît vraiment intéressant », a-t-il ajouté. Après avoir passé des commandes-tests à des industriels de ce pays qui a de nombreux émigrés en Suède, H&M va envoyer des dirigeants dans d’autres endroits pour prospecter. « On regarde plusieurs pays en Afrique, par exemple l’Afrique du Sud », a expliqué M. Persson.
Il a salué le climat des affaires. « Les représentants gouvernementaux, Swedfund (banque de développement du gouvernement suédois) et les ONG, tous saluent l’arrivée de H&M et d’autres entreprises du textile. Ils savent combien c’est important pour la création d’emplois et les économies », a-t-il rapporté.

BELGIUM ANTWERP ILLUSTRATION LOGOLa grande majorité des produits en boutique est aujourd’hui fabriquée en Asie et selon M. Persson « il n’y aura pas de changements spectaculaires dans la répartition de la production entre pays à court terme ». « Mais il pourrait y avoir des changements un peu plus importants à long terme. Cela dépendra de la façon dont évolueront les prix, la qualité et les délais », a déclaré le patron de H&M.

M. Persson a également relevé le « potentiel énorme » pour les ventes en Afrique, « où beaucoup de pays ont une croissance vraiment rapide, où il y a une classe moyenne qui monte ».

L’Afrique du Sud, où le Suédois veut s’implanter en 2015, doit être le troisième pays du continent où l’enseigne sera présente, après le Maroc et l’Égypte.

Thierry Barbaut

Nigeria : plus de 80 milliards $ de promesses d’investissements sur les cinq prochaines années

Le Nigeria espère attirer plus de 80 milliards de dollars d’investissements durant cinq prochaines années pour renforcer son développement industriel, a annoncé  le ministre nigérian  du Commerce et de l’Investissement, Olusegun Aganga le 24 janvier.

Olusegun-Aganga-info-afrique.com« China Power International Development Ltd., Siemens AG, General Electric Co. et Brazil’s Centrais Eletricas Brasileiras ont promis plus de 50 milliards de dollars d’investissements dans le seul secteur énergétique », a révélé le ministre  à l’agence Bloomberg. « D’autres investissements seront réalisés par le conglomérat nigérian Dangote Group ainsi que par des constructeurs automobiles de renom qui comptent implanter des usines d’assemblage de véhicules au Nigeria», a-t-il ajouté, citant notamment Nissan Motor Co. Ltd., Hyundai Motor Co et Toyota Motor Corp.

M. Agang a par ailleurs indiqué que les investisseurs sont attirés par le bon climat des affaires qui prévaut au Nigeria. «Les engagements d’investissement dépassent facilement les 80 milliards de dollars sur les cinq prochaines années. C’est le bon climat d’investissement et des affaires qui fait courir les investisseurs», a-t-il affirmé.

Le ministre a, par ailleurs, fait savoir que le gouvernement encourage les entreprises locales à saisir les opportunités qui se présentent pour acquérir une taille critique. «Le gouvernement encourage aussi les entreprises locales à se développer et à devenir un autre Dangote», a ajouté M. Aganga, en référence au conglomérat diversifié présent dans le ciment, l’agriculture et le pétrole créé par le  milliardaire Aliko Dangote.

Premier producteur de pétrole en Afrique, le Nigeria devrait voir son taux de croissance économique grimper à 7% en 2014, selon les prévisions du gouvernement.

Avec Ecofin

Africanews: Nouvelle chaine panafricaine en Anglais et Francais d’Euronews

Euronews va apporter à l’Afrique son savoir-faire unique en tant que chaîne d’information plurilingue et multiculturelle, diffusée 24h/24

Dans dix-huit mois, Euronews aura une sœur africaine.

En partenariat avec la télévision nationale de la République du Congo, Euronews va apporter à l’Afrique son savoir-faire unique en tant que chaîne d’information plurilingue et multiculturelle, diffusée 24h/24.

D’abord en anglais et en français, puis dans d’autres langues véhiculaires du continent, Africanews ambitionne de devenir le premier média panafricain d’info continu.

euronews-info-afrique.comElle aura son siège à Brazzaville et des bureaux régionaux à travers le continent. Africanews partagera avec Euronews la même charte éditoriale, garante d’indépendance. Les deux médias mettront en commun leurs news. Cette synergie vise à donner à l’Afrique toute sa place dans le monde de l’information, et au monde toute l’actualité du continent.

Michael Peters, Président du Directoire d’Euronews S.A., et Jean Obambi, Directeur Général de Télé Congo, ont signé, ce samedi 25 janvier à Brazzaville, un accord de coopération pour le lancement d’une télévision panafricaine d’information continue, Africanews. Sous l’égide du Président de la République du Congo, M. Denis Sassou Nguesso, ils ont entériné un partenariat qui, à l’été 2015, verra naître une chaîne d’information d’abord en anglais et en français, puis dans d’autres langues véhiculaires du continent (portugais, arabe, swahili, etc.). Elle aura son siège à Brazzaville et des bureaux régionaux à travers le continent.

Euronews, le numéro 1 sur le marché des news en Europe, dispose d’un savoir-faire unique dans la diffusion d’informations en continu. La chaîne émet en treize éditions linguistiques différentes, 24h/24, sept jours sur sept. Ses programmes, produits par une rédaction de plus de 400 journalistes de 30 nationalités, atteignent 400 millions de foyers dans 155 pays.

A l’occasion du lancement d’Africanews, Michael Peters a déclaré :

LYON, LE 12/11/11 - POSE DE LA PREMIERE PIERRE DU FUTUR SIEGE DE EURONEWS DANS LE NOUVEAU QUARTIER DU CONFLUENT.« Pour la première fois, 20 ans après le lancement d’Euronews, nous créons une nouvelle chaîne d’information inédite. Depuis 1993, Euronews couvre l’information internationale d’une perspective européenne, dans les langues de ses téléspectateurs. Son actionnariat multinational lui assure l’indépendance et la capacité d’informer, sans refléter un point de vue en particulier. Le succès de son audience mondiale est la preuve de son professionnalisme et de sa capacité à intégrer la diversité.

Euronews a l’expérience, la notoriété et toutes les ressources nécessaires pour transmettre son modèle respectant les valeurs et les richesses de différentes cultures. Aujourd’hui, c’est bien ce modèle de tolérance dans la diversité que nous proposons de partager avec l’Afrique, à travers Africanews, la première chaîne d’info panafricaine indépendante et multilingue sur le continent.

Africanews est un projet différent de ceux existants, car il vise à donner à l’Afrique toute sa place dans le monde de l’information, et à donner au monde toute l’actualité d’un continent qui est lui-même un marché de nouvelles, au même titre et selon les mêmes critères que le reste de la planète.

Notre choix stratégique, extrêmement ambitieux, n’est pas de créer une fenêtre africaine à l’intérieur d’Euronews, à l’instar de la plupart des chaînes d’information internationales, mais bien de proposer un nouveau média panafricain, libre de ses choix rédactionnels, fait par des Africains pour une audience africaine.

Pour accompagner ce projet, nous avons la chance d’avoir à nos côtés Stephen Smith, grand spécialiste de l’Afrique. Stephen, qui est l’ancien responsable Afrique de deux quotidiens français, Libération puis Le Monde, nous apporte son conseil et nous accompagne sur la réflexion éditoriale et stratégique d’Africanews.

La chaîne publique Télé Congo, a fait le choix de se lancer dans cette aventure à nos côtés. Nos équipes vont entamer dès à présent la phase d’étude et de mise en place, afin de lancer Africanews en 2015.

Nous sommes particulièrement fiers d’annoncer cette coopération emblématique, et très enthousiastes de lancer un nouveau projet sur l’échiquier médiatique mondial » a-t-il ajouté.

À quoi ressemblera concrètement Africanews ?

Africanews produira du contenu d’information spécifique sur l’actualité panafricaine pour son antenne et toutes ses déclinaisons, linéaires et non linéaires

Africanews s’appuiera sur une équipe d’une quarantaine de professionnels, journalistes et  techniciens basés à Brazzaville, et couvrira l’actualité de l’Afrique sub-saharienne grâce à des bureaux régionaux et un vaste réseau de correspondants sur tout le continent.

Dès son lancement, des émissions phares et des programmes spécifiques participeront à donner à Africanews son identité africaine.

Africanews pourra librement choisir, utiliser et adapter le contenu international produit par Euronews afin de le proposer à ses téléspectateurs. À son tour, Euronews puisera dans les productions de sa sœur africaine pour enrichir son offre dans le monde entier. Grâce à cette synergie, l’Afrique bénéficiera d’un rayonnement international plus large en se plaçant au cœur de l’agenda éditorial d’Euronews.

Selon le modèle d’Euronews, Africanews sera disponible dès son lancement en anglais et en français, avec pour objectif d’étendre son offre aux autres principales langues véhiculaires en Afrique (portugais, arabe, swahili, …). L’objectif est d’être accessible au plus grand nombre de téléspectateurs africains.

La rédaction d’Africanews et les rédactions d’Euronews en Europe, partageront la même charte éditoriale.

Pour toutes ses rédactions, Euronews est seule garante de l’indépendance éditoriale et du recrutement des journalistes ; elle veille au respect scrupuleux de la charte éditoriale.

Comment se déclinera l’offre média d’Africanews ?

Bénéficiant de toute la gamme du savoir-faire d’Euronews, le contenu d’Africanews sera accessible le plus largement possible et avec la plus grande facilité pour ses utilisateurs.

A commencer par une offre linéaire, proposant le direct 24/24 en TV, le streaming live – de l’antenne – sur internet, puis sur les applications mobile live ou encore sur la radio digitale.

L’offre non-linéaire se déclinera, dès le lancement, sur le site internet www.africanews.com puis progressivement sur des applications mobiles spécifiques, en phase avec les nouvelles tendances de consommation du continent.

A titre d’exemple, Euronews, en pointe sur les applications mobile, a été retenu par Nokia pour intégrer son nouveau système d’exploitation baptisé S40, très prochainement disponible sur le continent africain, l’un des marchés les plus dynamiques de la téléphonie mobile.

Africanews sera accessible au plus grand nombre sur tout le continent grâce au relai des partenaires et des opérateurs locaux, avec le support et l’expertise des équipes internationales d’Euronews.

 

Quel modèle économique pour Africanews ?

Africanews sera basée sur un modèle de financement par la publicité et pourra intégrer pour son développement des partenaires privés ou publics, notamment pour l’installation de ses bureaux régionaux en Afrique et la multiplication de son offre linguistique.

L’offre publicitaire d’Africanews permettra aux annonceurs africains et internationaux de toucher l’audience africaine via une plateforme de communication complète : des écrans de publicités répartis sur une grille de 24h couvrant les différents fuseaux horaires, tous les formats enrichis sur Africanews.com puis sur les applications mobiles, des opportunités de sponsorship en TV et online des programmes emblématiques (rdv économique, reportages, météo…) et autour d’événements business et culturels couverts par la rédaction d’Africanews.

Stephen Smith et le projet Africanews

StephenSmithReconnu mondialement pour son expertise sur l’Afrique, Stephen Smith a soutenu Euronews dès le lancement de la réflexion autour d’un projet de média emblématique pour l’Afrique.

Il s’est impliqué aux côtés du management d’Euronews dans l’ensemble des phases de développement. Son rôle de conseil porte aujourd’hui autant sur le projet éditorial que sur la stratégie d’Africanews. En étroite coordination avec les équipes d’Euronews, Stephen Smith participera à la mise en place de la chaîne ainsi qu’à son développement futur.

Journaliste de nationalité américaine, Stephen Smith a été notamment responsable du service Afrique d’abord à Libération (1988-2000) puis au quotidien Le Monde (2000-2005) après avoir été correspondant en Afrique pour Reuters et RFI. Il est l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages de référence sur l’Afrique et enseigne, depuis 2007, les Etudes africaines à la Duke University aux États-Unis.

Avec APO

Agriculture et développement rural: 2014, année de l’agriculture familiale

En cette année internationale des agricultures familiales, Zacharie Mechali, expert agronome à l’AFD, nous explique en quoi cette agriculture, souvent méprisée par les gouvernements, joue un rôle central dans la lutte contre la faim et la préservation de l’environnement.

Et pourquoi la France est très attachée à ce modèle de production.

L’année internationale de l’agriculture familiale vient d’être lancée par MM. Canfin et Le Foll. Pourquoi est-ce important pour la France et pour son action dans les pays du Sud ?

agriculture-familiale-2014-info-afrique.comC’est important pour la France car l’exploitation agricole familiale est au cœur de son modèle productif et a permis l’énorme progression de la productivité agricole de ces 60 dernières années.

L’histoire de cette agriculture familiale est bien une « success story », non pas parce qu’elle aurait généré une agriculture « parfaite », sans externalités négatives environnementales ou sociales, mais parce qu’elle permet de montrer une chose sans doute assez universelle : l’entité économique « exploitation familiale », caractérisée par un agriculteur et sa famille qui sont à la fois la force de travail et les propriétaires de l’outil de production, est l’unité d’organisation et de mobilisation du travail/capital optimale pour la production de denrées alimentaires à partir de systèmes vivants (végétaux, animaux, soumis au climat, à l’état des ressources naturelles, etc.).

 

En d’autres termes, le modèle agricole où le chef d’exploitation vit sur l’exploitation, est ancré dans sa communauté et son environnement, et dispose d’une force de travail mobilisable à tout moment est susceptible de générer des niveaux de productivité par actif (les grandes exploitations familiales de la Beauce en France) ou par hectare (les micro-exploitations familiales des Cévennes) que l’agriculture industrielle ne peut égaler. La France n’est pas exceptionnelle à cet égard. Ailleurs en Europe, en Asie ou en Amérique, l’exploitation familiale est au cœur des trajectoires de développement agricoles.

La démonstration, par l’histoire, de la force et du potentiel productif de l’agriculture familiale est un fil rouge de l’action de la France dans les pays du Sud en matière de développement agricole. Elle nous permet de mobiliser notre expérience des politiques de soutien aux agricultures familiales. Malheureusement, certains gouvernements au Sud doutent encore de la capacité de ces agricultures à se moderniser,  comptant plutôt sur les investissements directs étrangers ou des classes urbaines pour semer « en ligne » les milliers d’hectares de cultures nécessaires à l’alimentation des villes en croissance.

 

En quoi l’agriculture familiale est-elle importante dans la lutte contre l’insécurité alimentaire ?

L’alimentation en quantité et en qualité des ruraux eux-mêmes (qui souffrent paradoxalement le plus de la faim dans le monde) et des urbains peut difficilement se réfléchir à travers une approche maîtrisée et technocratique de planification de grands investissements venant « mettre en production » les terres agricoles des pays qui souffrent de déficits alimentaires, partant du principe que ceux qui y pratiquent déjà l’agriculture le font de manière insuffisamment efficace. Encore une fois, les agricultures les plus productives du monde, et en particulier la nôtre qui a sous-tendu notre révolution industrielle jusqu’à même arriver à des niveaux excessifs d’intensification, reposent sur les rendements et les livraisons de produits alimentaires réalisés individuellement par des exploitations agricoles familiales atomisées de taille et de structures diverses ayant fait, chacune à leur niveau, les choix raisonnés d’allocation de leurs moyens de production. Ces choix et leur impact sur les niveaux de production dépendent non seulement des données complexes de l’environnement de l’exploitation agricole (naturel, social, économique et financier), mais aussi beaucoup des incitations d’une politique publique qui le sécurise plus ou moins vis-à-vis des incertitudes et risques inhérents à la production agricole.

 

Ainsi, les agricultures familiales jouent un rôle fondamental dans la lutte contre l’insécurité alimentaire dès lors que les gouvernements soutiennent leur développement et leur modernisation, sécurisant leur accès au foncier et à des marchés dont les prix sont relativement stabilisés et rémunérateurs. En outre, la capacité des agriculteurs à transmettre leurs exploitations dignement à leur descendance permet d’éviter que ces actifs ruraux ne migrent vers les périphéries urbaines pour se paupériser et, sans doute, souffrir à leur tour de la faim.

Peut-elle suffire ? Sinon, de quelles autres actions doit-elle être accompagnée ?

Lorsque l’on parle d’agriculture familiale, on ne parle pas de systèmes autocentrés et basés sur l’autoconsommation des ménages agricoles. L’agriculture familiale est avant tout une agriculture de marché, national ou d’export, insérée dans des filières qui transforment et valorisent les produits qui n’ont pas pu l’être au niveau de l’exploitation. Le croisement entre l’aménagement des territoires ruraux (pistes rurales), la conservation du capital naturel nécessaire à l’agriculture (les sols, l’eau, les arbres, la biodiversité), l’amélioration de la qualité de vie des ruraux (eau potable, santé, éducation) et l’organisation des producteurs, l’exploitation agricole, pour dotée qu’elle soit en capital et en travail, ne peut exprimer tout son potentiel.

 

Ainsi, pour simplifier, une politique agricole équilibrée doit s’intéresser aux structures elles-mêmes (l’accès des agriculteurs au foncier et moyens de production nécessaires), aux territoires ou terroirs dans lesquels elles sont implantées et aux filières permettant l’écoulement des produits et la distribution de la valeur ajoutée agricole.

Quelles sont les phénomènes qui menacent ces agricultures ?

Les situations sont diverses et il est important de relier ces analyses aux contextes des pays où nous intervenons. Cependant, de manière générale, l’un des phénomènes structurels qui menacent ces agricultures familiales est le manque de connaissance et de confiance des gouvernements, souvent dirigés par des élites urbaines, vis-à-vis des potentialités productives des petites et moyennes exploitations familiales, souvent désignées comme archaïques et relevant plus de politiques sociales qu’économiques.

A titre d’exemple, la question foncière est assez emblématique de cette situation : bien des projets agro-industriels, notamment en zone tropicale où les potentialités sont grandes, sont planifiés sur de vastes surfaces (milliers d’hectares), parfois considérées comme « vides », en se préoccupant insuffisamment de leurs usagers (que vont-ils devenir et combien d’emplois sont ainsi supprimés ?) et de leurs usages (quelle productivité et, surtout, quel potentiel et à quel coût l’exprimer ?). Ce phénomène s’appelle « l’accaparement foncier » ou le « land grabbing » et constitue l’une des menaces au maintien et au développement de l’agriculture familiale.

Evidemment, ces postures politiques ne sont pas de la seule responsabilité des gouvernements du Sud mais sont, bien souvent, la traduction nationale de contraintes et d’engagements pris dans le cadre de négociations internationales qui limitent ces gouvernements dans leur capacité à mettre en place les politiques publiques dont nous parlions plus haut.

Quelles actions peut-on mener – et mène-t-on – pour soutenir l’agriculture familiale ? Qu’est-ce qui est le plus efficace ? Que pourrait-on imaginer d’autre ?

Ici encore, les actions sont multiples et elles doivent partir d’une connaissance des situations et des pratiques existantes dans les territoires d’intervention.

Néanmoins, le soutien aux agricultures familiales peut se réfléchir selon les axes suivants :

  • Reconnaître qu’elles existent et qu’elles ont un rôle central à jouer dans l’avenir agricole des pays. Cela veut dire, d’abord, ne pas nier leur existence en autorisant, par exemple, l’allocation de leurs terres à des investisseurs (en général des urbains du même pays) promoteurs de projets agro-industriels de plus ou moins grande taille. Cela veut dire ensuite mettre en place des incitations et services dirigés vers les exploitations familiales et accompagnant leur modernisation. A titre d’exemple, le Cameroun a développé sur l’ensemble de son territoire un « package » intéressant résolument tourné vers le soutien aux exploitations familiales combinant formation professionnelle et insertion des jeunes agriculteurs et mise en place d’un dispositif de conseil en gestion auprès des groupements de producteurs (financement AFD à travers le C2D).

 

 

  • Favoriser la constitution de groupements de producteurs, coopératives et syndicats qui sont universellement les moyens de faire des économies d’échelle en amont des exploitations (acheter en commun des intrants), à l’aval (commercialiser), d’organiser des solidarités (accès au crédit), de se mécaniser (coopératives d’utilisation du matériel agricole) et de faire entendre sa voix. L’appui aux organisations agricoles est une dimension récurrente des projets agricoles financés par l’AFD que ce soit sous la forme de coopératives de producteurs, de centres d’économie rurale (Bassin du Fleuve Sénégal), d’associations d’usagers de l’eau autour de périmètres irrigués au Maghreb, etc…

 

 

  • S’intéresser aux territoires ruraux, environnement de la production agricole. Les projets de territoire sont également un puissant outil pour stabiliser et faire prospérer l’activité agricole, en combinant le nécessaire accès aux services de base des populations rurales et des actions structurantes permettant le développement des filières économiques (routes, marchés, abattoirs, etc.). Ces projets, lourds en investissement, représentent une part importante du portefeuille agricole et rural de l’AFD. On peut citer la Mauritanie et son projet de Valorisation des initiatives de croissance régionales équitables (VAINCRE) qui prévoit un soutien aux communes rurales pour non seulement intervenir sur l’accès à l’eau, l’éducation et la santé, mais aussi sur la structuration des filières pastorales (abattoirs, parcs de vaccination) ou céréalières (petits moulins).

 

 

  • S’intéresser aux terroirs, substrats de la production agricole et de sa diversité. L’expérience française est aussi emblématique dans sa capacité à valoriser les spécificités des produits agricoles, liées à leur territoire de production, dans le but de faire évoluer leur qualité et la valeur ajoutée retenue par les exploitations agricoles. Les dynamiques permises au Sud par le cadre légal des Indications géographiques protégées (IGP), largement appuyées par l’AFD (poivre de Kampot au Cambodge, Café des Bolovens au Laos, Huile d’Olive en Palestine ou en Tunisie, etc.), montrent tout l’intérêt de ces approches pour la valorisation économique des savoir-faire des agricultures familiales.

Avec l’Agence Française de Développement,

 

Les conseils de Mark Kaigwa pour booster le secteur africain des technologies en 2014

Et ce n’est surement chez Info Afrique que nous allons le contredire… Info Afrique et AfriqueTechnologie.com défendent le développement des nouvelles technologies en Afrique

Mark-Kaigwa-info-afrique.comLors du salon de l’innovation technologique DEMO Africa 2013, 40 finalistes issus du continent africain avaient présenté leurs créations au monde.

De ces créations, se sont dégagées neuf leçons que le bloggeur et inventeur kenyan Mark Kaigwa (photo) propose de retenir pour le développement du secteur africain des technologies en 2014.

 

 

1- Changer notre vision du financement de la technologie

En Afrique, le financement des innovations technologiques ne doit plus dépendre des épargnes ou des fonds personnels des innovateurs. Il faut désormais penser grand, faire confiance aux inventeurs. Les entreprises doivent leur donner les moyens de travailler afin que leur génie ne soit plus restreint par le manque de moyens financiers.

2- Faire évoluer les centres d’innovations africains

À travers le continent, plusieurs centres innovations technologiques où se retrouvent innovateurs et porteurs d’idées se sont multipliés. On a iHub au Kenya, ActivSpace au Cameroun et bien d’autres. Seulement, les centres technologiques ne doivent pas demeurer des lieux de pensées. Ils doivent susciter l’esprit d’entrepreneuriat qui se traduit par la création de nombreuses start-ups.

3- Penser d’abord des solutions locales

Les solutions technologiques qui devraient permettre à l’Afrique de prendre une place dans le monde numérique devront d’abord résoudre les problèmes des Africains. Elles devront apporter des réponses locales. Il ne sert à rien de penser déjà au monde et de passer à côté des nombreuses opportunités qu’offre le continent.

4- Les médias sociaux africains doivent développer une force de vente

En Afrique, les médias sociaux pullulent. Seulement, ils ne doivent plus se restreindre aux outils basiques que sont le chat, le partage d’images, etc. Ils doivent développer une force de vente, se diversifier, proposer des services générateurs de revenus comme des jeux en ligne, etc.

5- Investir dans les jeux

Les innovateurs africains ne doivent pas seulement chercher à développer des solutions technologiques de pointe. Ils peuvent aussi investir dans des domaines ludiques comme les jeux en ligne, très prisés par les internautes.

6- Ne pas oublier l’e-commerce

Avec l’actuelle course effrénée vers le haut débit fixe et mobile, il serait intelligent pour l’Afrique de ne pas négliger l’e-commerce. C’est un secteur porteur qui a déjà permis la création de nombreux emplois à travers le continent. C’est une grosse source de revenus, donc un atout majeur pour le développement économique.

7- Ne pas négliger le potentiel de la diaspora

D’après le Brooking Institute, 30,6 millions d’Africains disséminés à travers le monde ont envoyés 5,1 milliards de dollars vers l’Afrique en 2010. Ces chiffres montrent à suffisance le potentiel financier que représentent les Africains de l’étranger. À cela il faut ajouter leurs compétences intellectuelles et la diversité culturelle.

8- L’Afrique doit faire dans le Hardware

Fini la consommation de ce que les autres fabriquent, c’est au tour de l’Afrique de fabriquer ses appareils et de les vendre au monde. En Egypte par exemple, la start-up Vivifi a développé une technologie permettant d’utiliser n’importe quelle surface comme un écran tactile. Cette découverte peut avoir de multiples applications.

9- La fourniture de contenus

Avec la multiplication des TV web comme celles de Facebook, Youtube, Twitter, Tumblr, etc, le marché des contenus en Afrique sera d’une grande importance. Pour les créateurs de contenus qui l’ont compris, ce sera un moyen de tirer leur épingle du jeu.

 

Les USA courtisent l’Afrique et inviteront en Aout les principaux chefs d’états pour un sommet à Washington

A chaque grand pays, son sommet avec l’Afrique. Les Etats-Unis auront désormais le leur.

Le président Barack Obama invite les dirigeants des pays africains à Washington les 5 et 6 août prochains. La Maison Blanche ne veut plus laisser le champ libre à la France, la Chine, l’Inde, la Turquie, le Japon qui ont tous un sommet régulier avec l’Afrique.

L’organisation de ce sommet est un vrai défi pour le président américain. Mais le premier président noir américain avait déjà pris les devants, en déclarant récemment qu’il n’y a pas de « guerre froide » en cours sur le continent. Pour Barack Obama, « c’est une bonne chose que la Chine, l’Inde, la Turquie et d’autres pays, comme le Brésil, prêtent de plus en plus attention à l’Afrique ».

« Partenariat gagnant-gagnant »

usa-info-afrique.comDes propos qu’on pourrait qualifier de déclaration d’intention. Car la réalité est toute autre. Nul n’ignore, par exemple, que la France, partenaire privilégié lié par l’histoire, a perdu en une dizaine d’années, la moitié des parts du marché africain au profit de la Chine. Paris se bat désormais pour revenir au premier plan commercial dans un continent où la croissance ne cesse de progresser.

En fait, derrières les vocables « partenariat gagnant-gagnant », « intérêts communs », Washington tente de masquer la réalité, car le pays n’est pas épargné, non plus, par la crise économique. Les Chefs d’Etats d’Afrique et les Etats-unis devraient profiter, en toute logique, de cette conjoncture pour bâtir leurs relations futures.

Le sommet de Washington devra donc accoucher d’un nouveau partenariat espéré original et ambitieux. En charge pour Barack Obama d’être le premier président à le mettre en application.

« Trop long à la détente »

En attendant, les acteurs du monde économique, Américains et Africains, n’ont pas manqué de réagir à cette annonce. Fondée il y a vingt ans, le Corporate Council on Africa est une organisation qui réunit tous les deux ans des centaines de chefs d’entreprises des Etats-Unis et de l’Afrique. Son président, Stephen Hayes, se dit « heureux de l’annonce de ce sommet. Mais nous aurions dû l’organiser depuis longtemps ».

« Nous savons tous que la Chine a d’excellents résultats en Afrique, analyse l’expert. L’Inde aussi. L’Union européenne, de son côté, investit d’avantage là-bas, tout comme le Japon, grâce au TICAD, la Conférence de Tokyo pour le développement en Afrique. »

Selon Stepehen Hayes, « il faut que les gens et les entreprises, aux Etats-Unis, prennent à leur tour la mesure de l’importance de l’Afrique pour notre pays. Et ce sommet devrait favoriser une telle prise de conscience. J’ai relevé des progrès ces derniers temps, du côté du gouvernement américain. »

« La tournée tant attendue du précisent américain en Afrique a été très utile, et nos deux partis politiques au Congrès ont tendance à trouver plus facilement des consensus, quand il s’agit de l’Afrique, par rapport à d’autres régions », se réjouit encore le dirigeant. Il n’en exprime pas moins ses regrets face au « retard » pris par les Etats-Unis. « Nous avons l’impression que les Etats-Unis ont manqué le coche, que l’Afrique devrait être une plus grande priorité. Les Etats-Unis au sujet de l’Afrique ont été longs à la détente. »

En tirer profit

Selon la Maison Blanche, ce sommet « fera progresser les objectifs de l’administration en matière de commerce et d’investissement en Afrique et mettra en évidence l’engagement des Etats-Unis envers la sécurité de l’Afrique, le développement de la démocratie et de ses habitants. »

Mais les responsables d’entreprises africains ne sont pas dupes. Jean Kacou Diagou, le président du patronat de Côte d’Ivoire, salue l’initiative mais voudrait que les Africains puissent en tirer profit.

« Enfin, M. Obama veut s’occuper un peu de l’Afrique, ironise le patron des patrons ivoiriens. Les Chinois, puis les Japonais, ont commencé à s’intéresser beaucoup plus fortement à l’Afrique, dernière frontière du développement mondial. Alors, chacun veut se positionner. Je comprends donc que l’Amérique ne veuille pas laisser la place aux autres. »

Pour Jean Kacou Diagou, « il faut que les Africains sachent en tirer profit en s’organisant mieux avec notre propre stratégie de développement. Parce que, jusqu’à présent, les investissements qui ont été faits, en général, sont faits d’abord au profit des investisseurs extérieurs. Et le peuple n’a pas beaucoup profité de ces investissements. Il faut que le développement soit pensé par les Africains et non le contraire. »

Miser sur l’agriculture

Son homologue du Congo-Brazzaville, Paul Obambi, se félicite de la « diversification de notre économie qui est en train de se faire. En plus du pétrole, il y a le secteur solide des mines, et celui pour lequel les Etats-Unis ont une grande expérience : le secteur agricole. Les terres fertiles que nous avons en Afrique sont encore disponibles. Il faudrait bien que nous puissions attirer un peu plus les investisseurs américains et aussi avoir la possibilité d’exporter d’autres produits sur le continent américain. »

Mais, « dans ce partenariat gagnant-gagnant, il faut voir la part qui resterait en Afrique », prévient-il. « Je pense que nous ne sommes plus à l’étape où on prendrait des ressources africaines brutes, sans chercher à leur donner une valeur ajoutée. »

47 pays africains sur 54 ont été conviés à Washington pour une réunion de travail qui sera en grande partie consacrée aux relations économiques. L’Egypte a manifesté son mécontentement de ne pas avoir été conviée.

Jay Carney, porte-parole de Barack Obama,  a expliqué que « l’Egypte n’a pas été invitée car elle est suspendue par l’Union africaine. Mais nous avons des discussions régulières avec les autorités égyptiennes, des discussions centrées sur les relations bilatérales, sur les problèmes de sécurité et sur le développement ».

Le porte-parole de Barack Obama précise également la position de la Maison Blanche : « Nous pensons que l’Egypte doit opérer une transition vers un gouvernement civil, dans un processus d’union nationale, dans lequel les Egyptiens de tous bords pourront exprimer leur point de vue et être entendus. »

Avec RFI

Une femme élue présidente en Centrafrique

Catherine Samba-Panza

Catherine Samba-Panza a été élue à la présidence intérimaire de Centrafrique ce lundi 20 janvier.

Agée de 59 ans, elle succède à Michel Djotodia. Mme Samba-Panza est actuellement maire de Bangui, elle avait nommée à ce poste en mai 2013. Après avoir été élue, elle a aussitôt pris la parole pour lancer un « appel vibrant » à déposer les armes.

Catherine Samba-Panza Pour avoir travaillé vingt-cinq ans dans les assurances, Catherine Samba-Panza saura sans doute parfaitement évaluer les risques de la fonction qui est désormais la sienne.

Cette juriste en droit des assurances, formée à Paris, est aussi une femme de dialogue et de conviction. Le dialogue, elle a prouvé qu’elle en maîtrisait les rouages en coprésident en 2003 le dialogue national, qui fut à l’époque considéré comme un succès. Notamment pour avoir permis la réconciliation entre l’ancien président Dako et le Premier ministre Goumba.

Catherine Samba-Panza dirige ensuite l’organe chargé du suivi des conclusions du dialogue national. Elle a donc un oeil sur la politique, mais elle mène en parallèle une intense activité au sein de la société civile. Vice-présidente de l’Association des femmes juristes de son pays, elle représente aussi le Réseau des ONG des droits de l’homme au sein de plusieurs instances.

Considérée comme habile négociatrice, à l’écoute de ses interlocuteurs, Catherine Samba-Panza jouit d’une très bonne réputation à équidistance des familles politiques. Elle n’appartient ni à l’ex-Seleka ni a aucun parti. Dans le petit milieu des affaires banguissois, on la juge compétente et on l’espère incorruptible. L’an dernier, elle confiait au quotidien français La Croix avoir grandi sous l’influence d’un oncle diplomate. Et la diplomatie est sans doute une vertu cardinale à Bangui par les temps qui courent.

Un « appel vibrant » à déposer les armes

Catherine Samba-Panza – en tête au premier tour auquel participaient huit candidats – a recueilli au second tour du scrutin 75 voix, devançant l’autre candidat, Désiré Kolingba, fils d’un ancien chef de l’Etat, qui a obtenu 53 voix.

Peu après avoir été élue, la nouvelle présidente a pris la parole devant les parlementaires pour lancer un « appel vibrant » à renoncer aux armes.

Avec RFI

Quel futur président pour la Centrafrique ? Liste des candidats…

Les parlementaires centrafricains ont retenu dimanche huit candidatures parmi les 24 dossiers déposés pour participer à l’élection du nouveau président de transition censé pacifier un pays ravagé par des mois de violences.

« Sur 24 dossiers de candidatures enregistrés, huit ont été retenus pour le concours à la magistrature suprême de l’État.

Tous les dossiers ont été examinés », a déclaré devant la presse le président de la Commission électorale spéciale chargée de sélectionner les candidats, Blaise Fleury Otto.

Deux fils d’anciens présidents parmi les candidats

centrafrique-prefecturesParmi les candidats retenus figurent notamment l’actuelle maire de Bangui, Catherine Samba Panza, ainsi que Sylvain Patassé et Désiré Kolingba, respectivement fils des présidents Ange-Felix Patassé, au pouvoir de 1993 à 2003, et André Kolingba, de 1985 à 1993. Autre candidat retenu, Emile Gros Raymond Nakombo, un banquier proche de l’ex-président Kolingba, qui avait reçu le soutien de plusieurs centaines de manifestants rassemblés à Bangui vendredi.

Après cette annonce, chaque entité des forces vives de la nation (partis politiques, associations. . . ), présentes au Parlement, ont été invitées à désigner un représentant pour émettre un avis sur les huit candidats, avant l’élection du nouveau président lundi par les membre du Conseil national de transition (CNT, parlement provisoire).

L’élection du président de transition doit permettre de combler le vide institutionnel laissé par la démission du président Michel Djotodia le 11 janvier, accusé par la communauté internationale de n’avoir rien fait pour arrêter les tueries interreligieuses.

Le nouvel élu aura la lourde tâche de pacifier le pays, de remettre une administration totalement paralysée en état de marche et de permettre aux centaines de milliers de déplacés de rentrer chez eux.

Avec AFP

Editorial Info Afrique: Bonne année à l’Afrique et a tous ceux qui participent à son développement

2014 c’est maintenant. Que dire de ces dernières années pour l’Afrique, beaucoup de chose.

Pour moi il est évident que l’Afrique subit une incroyable mutation.

En un siècle, l’Afrique  opère une métamorphose incroyable. De colonies en coopération, puis en indépendances, c’est maintenant avec des chiffres de croissance insolents que le continent aborde cette année 2014.

Thierry_BarbautL’avenir proche nous dira comment la France va tenter de se replacer sur cet incroyable échiquier où la Chine domine, suivit par les BRICS puis l’Europe. Une Europe qui peine à se sortir de la crise, mais avec des dirigeants qui sont maintenant pleinement convaincu que c’est à notre porte. A peine 10 kilomètres séparent l’Afrique de l’Europe, et l’avenir de notre croissance va se jouer si nous sommes capable de coopérer efficacement avec les Africains.
Le rapport du sénat sur les perpective en Afrique en Novembre dernier  avait pour titre « L’Afrique est notre avenir » et le « Forum 100 projets innovants pour l’Afrique » a montré combien l’Afrique est en avance en terme d’innovation !

Quand je disais que j’étais convaincu que « l’Afrique serait la locomotive de la croissance mondiale », je confirme.
Non seulement la locomotive mais peut être également sur des secteurs d’activités ou on ne l’attendait pas: Les nouvelles technologies, l’immobilier et le développement durable.

Explications:

 

  • innovation-afriqueLes nouvelles technologies: Je reviens du Togo, je connais bien ce pays et mon dernier voyage date de 2009. Et bien j’avoue ne pas avoir reconnu certain endroits, comme des quartiers de Lomé (Akodessewa, Tokoin) et surtout j’ai apprécié le développement des infrastructures, comme le réseau routier qui s’améliore et l’accès à l’électricité.

Rien à voir avec les géants voisins qui sont le Ghana et le Nigéria (je ne parle pas du Bénin) mais tout de même les choses évoluent dans le bon sens. Par exemple à 350 kilomètres de Lomé, a Langabou des familles aux alentours bénéficient de latrines et d’électricité.

Revenons aux technologies, et bien dans les endroits les plus reculés, tout le monde est connecté, soit par les mobiles, soit par les ordinateurs avec des clefs 4g. La aussi cela révolutionne l’accès à l’information.

  • Les grands groupes de technologies, Google, Facebook, Microsoft et les opérateurs, Celtel, Orange et MTN sont sur le pied de guerre. En effet voila un colossal marché de 1 milliard d’habitants (bientôt 2 en 2050) qui s’ouvre à toute sorte de business modèles… A suivre donc, et nous y reviendrons dans Info Afrique et dans Afriquetechnologie.com

 

  • new-york-afriqueL’immobilier: C’est logiquement un marché en pleine croissance, mais pas comme nous pouvions l’imaginer.
    Tout d’abord il y a le marché standard de construction déraisonné, avec les buildings, les logements, les bâtiments et centres commerciaux. La tout va plus ou moins bien avec des hauts et des bas. Des structures plus ou moins adaptés, répondant plus ou moins à l’offre et a la demande ou plutôt aux dollars ou euros des valorisations immobilières.Mais ensuite vient un second marché, celui de l’habitat plus raisonnable, plus culturel et adapté aux familles. Ces familles de classes moyenne ou basses, dont les mamans faisaient souvent des dizaines de kilomètres par jours pour aller chercher du bois de chauffe ou des bassines d’eau, on maintenant la possibilité de passer du temps à d’autres occupations. Et cela modifie fondamentalement la structure familiale et donc logiquement son habitat. Ces femmes peuvent développer des business, soit en autonomie soit en micro finance et ainsi gérer mieux leurs revenus et donc logiquement leurs habitats.
    J’ai ainsi pu constater des maisons traditionnelles, plus aménagées, plus décorés et surtout plus pratiques, avec une végétation respectée, et une mise en valeur du confort des habitants. Les Africains sont les seuls capables de connaitrais les besoins en termes de construction et d’utilisation des matériaux traditionnels et ce développement s’avère particulièrement saisissant. je l’ai beaucoup constaté par exemple à Kpalimé, à l’ouest de Lomé et proche de la frontière du Ghana.

 

  • aide-au-developpement-info-afriqueLe développement durable: Qui dit développement de l’économie et des infrastructures, dit développement plus raisonné, plus attentif et avec une réflexion aboutie… Durable ?
    Oui et non, bien sur cela dépend des possibilités concrètes de tous, mais en grande majorité oui.
    Le développement des réseaux, des regroupements d’individus, des ONG et des simples familles permettent d’envisager un développement durable. J’ai par exemple constaté de nombreuses structures comme des écoles ou des orphelinats ou des systèmes de business modèles ont été mis en place, comme des potager, de l’apiculture, de la culture ou de l’élevage.
    Cela permet enfin à de nombreuses structure de se développer sans épée de Damoclès au dessus de la tête et dans un souci d’autonomie et de développement.
    Développement durable aussi avec la capitalisation du savoir faire « local », que ce soit avec le miel, le café, le karité, l’huile de baobab, c’est maintenant ces Africains qui exportent et labélisent leurs savoir faire. Et cela multiplie la valeurs de leurs produits en moyenne par 10 !
    J’ai par exemple vu des producteurs de chèvres qui sont en pleine brousse et a des jours des capitales. Grace a une application mobile sur Smartphones ils suivent le cour de la viande à la capitale et peuvent imposer aux acheteurs leurs marchandises sans se faire escroquer sur les montants.
    J’ai aussi noté un meilleur respect du savoir faire, et en règle générale un respect plus prononçé de l’environnement, de la pollution, des engrais, une prise de conscience du traitement des déchets et donc une vision à plus long terme de l’avenir.

 

Toutes ces perpectives me réjouissent et je suis plus que jamais convaincu de l’essort du continent Africain. Même si, comme en Centrafrique, au Soudan, au Mali, en Lybie, des tragédies font ou refont surface, la majorité du continent Africain émerge et peut enfin porter haut la voie des 54 pays partout dans le monde.

Thierry Barbaut
Directeur

 

Jeux Olympiques: Les Africains présents à Sotchi

Quatre nations africaines devraient participer aux Jeux  olympiques  d’hiver à Sotchi, en Russie, du 7 au 23 février.

Parmi elles, les   « habituelles » délégations marocaine et algérienne, mais aussi une équipe  togolaise  et un skieur zimbabwéen.

Davantage habitués aux grands rendez-vous des pistes d’athlétisme et des Jeux  olympiques d’été, les athlètes africains ne sont pas pour autant aux abonnés  absents pendant les Jeux d’hiver. Depuis 1984 et la participation du skieur  sénégalais Lamine Guèye aux JO de Sarajevo, aucune olympiade hivernale ne s’est  ainsi déroulée sans sportif du continent.

Lausanne - BiennePour les JO de Sotchi, qui se tiendront du 7 au 23 février, quatre pays  africains devraient être représentés : le Maroc, l’Algérie, le Togo et le  Zimbabwe. Si les Marocains et les Algériens ont déjà participé à des Jeux  d’hiver, c’est en revanche une première pour les Togolais et Zimbabwéens.  L’Afrique du Sud, le Sénégal, le Ghana, et l’Éthiopie, présents aux JO de Vancouver de 2010, ne seront eux pas de  la partie en Russie.

  • Maroc

Les Marocains sont des habitués des Jeux d’hiver, auxquels ils ont pris part  à cinq reprises (1968, 1984, 1988, 1992, 2010). Lors des derniers JO, en 2010, à  Vancouver, le royaume chérifien n’avait toutefois qu’un unique représentant : le  skieur alpin Samir Azzimani.

À Sotchi, la délégation marocaine comptera deux skieurs, ou plutôt un skieur  et une skieuse. Le premier, Adam Lamhamedi, 18 ans, s’est récemment fait un nom  dans le monde du ski alpin. Avant sa majorité, ce canado-marocain natif de  Québec choisit de skier pour le Maroc, pays de son père. En 2012, il fait  sensation en décrochant la médaille d’or du Super-G aux Jeux olympiques de la  Jeunesse, à Innsbruck, en Autriche, devenant le premier Africain à réaliser une  telle performance.


Pour ses premiers Jeux olympiques, Adam Lamhamedi s’alignera à Sotchi sur  slalom et slalom géant. Son petit frère, Sami, 16 ans, sera lui remplaçant.

Côté féminin, le royaume sera représenté par la skieuse Kenza Tazi. Âgée de  17 ans, cette Marocaine a découvert le ski dans les Alpes françaises, où elle  est actuellement en lycée sport-études, près d’Albertville. En Russie, elle  participera au slalom et slalom géant.

  • Algérie

En 2010, alors âgé de 17 ans, le skieur de fond Mehdi Selim Khelifi avait été  le seul Algérien présent aux Jeux de Vancouver. À l’heure où nous écrivons ces  lignes, difficile de savoir si le fondeur, annoncé comme l’unique représentant  de son pays à Sotchi, aura à nouveau l’honneur de porter le drapeau verts et  blanc lors de la cérémonie d’ouverture.

Alors qu’il a plusieurs fois réussi les minima olympiques, Mehdi Selim  Khelifi  attend toujours sa convocation de la Fédération algérienne de ski. Le  temps presse, la date limite d’engagement étant fixée au 19 janvier. Interrogé  par le quotidien El Watan le 13 janvier, Mehdi Selim Khelifi a indiqué  avoir essayé plusieurs fois d’entrer en contact avec le président de la  fédération, sans succès.

  • Togo

Pour sa première participation à des Jeux d’hiver, le Togo sera probablement  la plus importante délégation africaine à Sotchi. La skieuse de fond Mathilde  Petitjean Amivi, franco-togolaise s’entraînant dans les Alpes françaises, a  décroché sa qualification et participera au 10 km classique. Elle sera  accompagnée d’Alessia Afi Dipol, italo-togolaise qui concourra en ski alpin sur  l’épreuve du slalom.

Une seconde skieuse de fond togolaise, Awa Tomety, attend toujours sa  qualification et rejoindra peut-être ses deux jeunes compatriotes à Sotchi. En  revanche, Gervacio Madja, premier skieur togolais à avoir représenté son pays  lors d’une grande compétition internationale (championnats du monde 2013, en  Italie), ne sera pas du voyage en Russie pour cause de blessure.

  • Zimbabwe

Comme le Togo, le Zimbabwe sera aussi représenté pour la première fois aux JO  d’hiver à Sotchi. Seul et unique athlète de sa délégation : Luke Steyn, skieur  de 20 ans. Né dans la capitale Harare, sa famille a déménagé en Suisse alors  qu’il n’avait que 2 ans. Dans une déclaration à un journaliste du New-York  Times, Steyn a déclaré que même s’il était parti tôt du Zimbabwe, il se  sentait toujours « très attaché » à son pays. À Sotchi, il défendra ses couleurs  nationales sur slalom et slalom géant.

Avec Jeune Afrique

François Hollande met en avant le Mali et la Centrafrique lors de la conférence de presse annuelle

Face à la presse mardi 14 janvier, François Hollande a abordé les questions internationales et africaines.

« Les valeurs de la république sont les valeurs de la France au plan international » a expliqué le président français qui est revenu sur les opérations au Mali en Centrafrique qu’il considère comme des réussites.

François Hollande n’a pas attendu les questions des journalistes pour aborder ce qu’il considère comme des points positifs de son mandat, le rôle de la France à l’international, plus précisément au Mali. « Au Mali, il y a un an presque jour pour jour, je décidais d’une intervention militaire dans le cadre des Nations unies avec les Africains, a rappelé le président français. Le résultat est là. Les jihadistes ont été repoussés, vaincus, le Mali a retrouvé son intégrité territoriale, des élections ont eu lieu, présidentielles, législatives. »

Les nouvelles institutions maliennes se mettent en place selon François Hollande. « L’Etat se reconstitue, l’aide au développement peut être – enfin – mise à la disposition. C’est le cas d’ailleurs, puisque sur les 3 milliards d’euros qui avaient été collectés au plan international, 800 millions sont d’ores et déjà, et en toute transparence, utilisés pour les Maliens ! »

« Oui, il y a des moments où il faut saluer les victoires ! C’en est une. Victoire contre le terrorisme, victoire pour la démocratie, victoire pour le développement, a salué le président français. Je veux rendre hommage à nos soldats. Mais l’opération va s’achever ! Elle ne comptera que sur 1 600 soldats en février et 1 000 à la fin du printemps. Voilà ce qu’est une intervention utile, où la France a pu être à sa place ».

Et la Centrafrique

Autre dossier abordé dans la foulée, la Centrafrique où après un mois d’intervention le travail va continuer, explique François Hollande.  « En Centrafrique tout n’est pas réglé. Nous n’avons pas terminé le travail ».

Le président français attend comme au Mali, la mise en place d’une force de maintien de la paix onusienne : « Une force de maintien de la paix sera, à un moment, décidée et viendra prendre le relais. Alors, nous avons espoir que progressivement l’apaisement revienne, le désarmement puisse se produire et la transition politique également ».

Place à la transition politique donc. Et à ceux qui soupçonnent  la France de vouloir choisir les nouveaux dirigeants, alors que le président de la transition chargé de succéder à Michel Djotodia doit être désigné samedi, la réponse de François Hollande s’est voulue ferme. « Nous n’interférons pas dans le choix des dirigeants centrafricains. C’est la responsabilité des Centrafricains, aidés par les pays voisins, a assuré le président français. Nous, la France, nous veillons à ce qu’il puisse y avoir l’arrêt des exactions, des violences et des affrontements interreligieux. C’est vrai que si une solution politique peut y contribuer, tant mieux. Faut-il encore qu’elle soit comprise par la population comme une réconciliation et pas comme un règlement de compte. » 

« Et je veux en terminer avec ce qui était, depuis quarante ans, la politique de la France avec la Centrafrique comme avec une partie de l’Afrique, où on défaisait et on faisait les présidents de ces pays. C’est fini ! Ce que je veux, c’est sauver la population » a conclu François Hollande

Centrafrique:le sort des acteurs de la transition au menu du sommet de la CEEAC

ceeacLes principaux présidents des pays de la Communauté économique des États  d’Afrique centrale (CEEAC) sont réunis à N’Djamena pour un sommet  extraordinaire. Au menu, le sort des acteurs de la transition  centrafricaine, le chef de l’État Michel Djotodia et le Premier ministre  Nicolas Tiangaye.

Le sommet extraordinaire de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) s’est ouvert jeudi 9 janvier à la mi-journée à N’Djamena.

Les principaux présidents des pays membres de l’organisation y participent : le Congolais Denis Sassou Nguesso, médiateur de la crise, les chefs d’État de la RDC, Joseph Kabila, du Gabon, Ali Bongo Ondimba, et de Sao Tomé, Manuel Pinto da Costa. En revanche, Paul Byia (Cameroun) et Pierre Nkurunziza (Burundi) sont absents. Le premier est représenté par son Premier ministre, le second par son vice-président.

« Un seul constat doit être fait et il est amer : La RCA (république  centrafricaine) subit au plus profond d’elle même les agissements de ses  propres fils plongeant leur pays dans une guerre qui compromet  dangereusement son avenir », a déclaré Idris Déby avant le début des travaux.

 

PRESIDENTS

 

 

 

 

 

(De g à d) Le président du Gabon Ali Bongo, le président du Congo Denis Sassou Nguesso, le président tchadien Idriss Deby, le président de Sao Tomé et Principe Manuel Pinto da Costa, le président de la RDC Joseph Kabila et le président de Centrafrique Michel Djotodia. ©AFP

Après une brève cénérmonie d’ouverture (45 min), les dirigeants se sont entretenus lors d’un semi-huis clos auquel ont participé le général Babacar Gaye, représent spécial de l’ONU, le général congolais Jean-Marie Michel Mokoko, chef de la MISCA, et le Commissaire à la Paix et la Sécurité de l’organisation, Ismaël Chergui. La France, et l’Orgnisation internationale de la Francophonie étaient également représentés.

Vers 15 heures, les chefs d’État de la CEEAC, le secrétaire général Allami Ahmat de l’organisation, le président de transition Michel Djotodia, le Premier ministre Nicolas Tiangaye et le président du Conseil national de transition Alexandre Ferdinand Nguendet se sont retrouvés pour un huis clos plus restreint. Selon l’ordre du jour, les débats se poursuivront jusqu’à vendredi matin.

Ce matin, lors d’une réunion entre les ministres des Affaires étrangères de la CEEAC, le Tchad et le Congo-Brazzaville ont affiché des désaccords sur les décisions à prendre, selon un diplomate de l’organisation sous régionale.

« Le sommet a été convoqué à cause de la détérioration de la situation sécuritaire », a déclaré mercredi soir à l’AFP Allami Ahmat. « Les autorités centrafricaines seront interpellées pour mieux faire au lieu de perdre leur temps à se quereller, à s’insulter sur la place publique », a-t-il indiqué.

« On assiste à une situation déplorable : d’un côté les autorités de la transition qui font montre d’une certaine incapacité, voire impuissance, à résoudre le problème, de l’autre une société civile et une classe politique qui s’évertuent à jeter de l’huile sur le feu », selon le secrétaire général.

Allami Ahmat a néanmoins démenti que le sommet avait été organisé pour « changer de régime ». Il semble pourtant que le sort des principaux acteurs de la transition, le chef de l’État, le Premier ministre et le président du Conseil national de transition se joue dans les heures qui viennent.

Les trois hommes sont arrivés à N’Djamena mercredi en fin de journée à bord d’un avion mis à leur disposition par la présidence tchadienne. Pléthorique, la délégation centrafricaine est également composée de Herbert Gontran Djono-Ahaba, ministre d’État aux Mines, au Pétrole et à l’Énergie et d’Arnaud Djoubaye Abazene, ministre des Transports, respectivement neveu et frère cadet de Djotodia. Le ministre du Plan, de l’économie et de la coopération, Amalas Amlas Haroun, et celui de l’Éducation nationale, Marcel Loudégué, sont également présents. Ce dernier est membre du Mouvement pour la libération du peuple centrafricain (MLPC), le parti de l’ancien premier ministre Martin Ziguélé.

Modoi Mireille  par  Jeune Afrique Vincent Duhem

 

 

FMI : L’Afrique subsaharienne est dans des perspectives de croissance positives en 2014

IMAGE FMI

 

 

 

 

 

 

Après un léger ralentissement en 2013, selon le FMI, les perspectives de croissance devrait se chiffrer à 6% en 2014 en Afrique subsaharienne.

Par ailleurs cette croissance pourrait atteindre les 7% en 2014 a noté le FMI dans un dernier rapport présenté à Dakar ou les pays exportateurs de pétrole et les pays à faible revenu affichent les meilleurs résultats. Par contre la pauvreté a baissé mais avec beaucoup de lenteur indique le directeur adjoint pour l’Afrique du FMI, Roger Nord .Le rapport fait écho d’une croissance qui ne se traduit pas suffisamment dans l’amélioration de la vie quotidienne de nombreux africains.

« En Afrique de l’Est aujourd’hui, par rapport à il y a vingt ans, la vie des Rwandais ou Tanzaniens moyens a beaucoup changé. Mais a-t-elle suffisamment changé? Non, nous devons nous rappeler que le Mozambique a connu un taux de croissance moyen de 8 % depuis vingt ans. Cela signifie que le PIB par habitant est passé de 150 à 500. C’est encore assez pauvre » note le directeur adjoint pour l’Afrique du FMI. Cette pauvreté doit être endiguée par les gouvernements qui doivent prendre des mesures notamment adopter des subventions ciblées pour les familles pauvres ajoute-t-il.

M. Nord poursuit en disant que « Les pays qui ont connu la croissance la plus rapide, comme la Tanzanie, l’Ouganda, le Rwanda, le Mozambique, mais aussi le Burkina Faso, ont des économies très diversifiées » et indique que la croissance de ces pays ne vient pas juste de l’exportation des produits mais d’une politique économique qui crée une situation stable sur le plan macroéconomique et c’est ce type qui réussit toujours à se pérenniser.

Ledit rapport mentionne aussi que les risques en 2014 sont dans une certaine mesure négligeables et sont principalement extérieurs comme le ralentissement des pays industrialisés qui pourraient avoir une incidence sur la baisse des prix mondiaux de matières premières.

Il y a vingt ans les échanges se faisaient beaucoup plus avec ses partenaires traditionnels qui sont les européens, et les américains, mais aujourd’hui avec l’ouverture des marchés, les africains scellent de plus en plus des relations commerciales avec les pays émergents.

Le FMI souligne tout de même que « Les pays d’Afrique subsaharienne devraient aussi continuer d’améliorer le climat des affaires, de manière à attirer les investissements étrangers et à encourager le développement du secteur privé national ».

La croissance passe aussi par la bonne gouvernance, bon nombres de pays africains sont encore dirigés par des dictateurs qui ne veulent aucun partage.

Mireille Modoi  – MBOACONNECT

 

Le continent africain plus grand que les Etats-Unis, la Chine et l’Inde réunis

Le saviez-vous ? Le continent africain est beaucoup plus grand que les Etats-Unis, la Chine, l’Inde et une partie de l’Europe réunies.

Une bonne carte vaut parfois mieux que mille explications. Cette carte impressionnante montre à quel point le continent africain est grand. Représenté dans sa taille réelle, le continent africain est aussi grand que les Etats-Unis, la Chine, l’Inde et une bonne partie de l’Europe additionnées !

afrique-grande

Cette incroyable carte a été tweetée vendredi dernier par Mark Doyle, le correspondant de la BBC pour les questions de développement. Son tweet a suscité de nombreuses réactions et la carte ne cesse de faire le tour du Net.

Et si vous êtes perplexe, n’hésitez pas à calculer vous-même comme l’a fait un internaute qui a dû se résoudre à la réalité :

- Afrique ; 30 millions de km² ;

- Chine et Etats-Unis ; 10 millions chacun.

Il reste donc largement la place pour l’Inde et une partie de l’Europe…

Thierry Barbaut

Avec Afrik

Sénégal : le fisc se dote de l’application e-tax pour alléger le paiement des impôts

Le Franc CFA
Le Franc CFA

La semaine dernière, la direction générale des impôts et des domaines (Dgid) a lancé l’application e-tax.

Cette application permet désormais aux usagers de déclarer et de payer en même temps leurs impôts sans se déplacer dans les bureaux du fisc.

Cette dématérialisation des procédures offre un gain de temps et la fin des files d’attente aux guichets de l’administration.

11-12-20  --  LOMƒ, TOGO  --  Photo by Daniel HaydukD’après Seynabou Niang Thiam, la directrice générale de la Dgid, « cette entrée dans la télé-déclaration va offrir aux usagers un gain de productivité et de temps, une réduction des coûts, une meilleure traçabilité et une maîtrise des échanges avec l’administration fiscale ». De plus, elle va améliorer la qualité des services rendus et une meilleure disponibilité des statistiques.

L’application e-tax fonctionne avec un nom d’utilisateur et un mot de passe. Son lancement marque également le lancement officiel des télé-procédures au Sénégal.

Mireille Modoi
Avec AggenceEcofin

Centrafrique: Le risque de séparation de la RCA en deux états évoqué à Bangui

couper la centrafrique en deux pays musulmans et chrétiens

Si ça continue, « nous rentrons chez nous dans le Nord, et nous divisons le pays en deux! »

Un chaos de plus dans une Centrafrique déchirée par les violences interreligieuses, des partisans de l’ex-rébellion Séléka brandissent désormais ouvertement la menace de la partition.

couper la centrafrique en deux pays musulmans et chrétiens« Ce que nous sommes en train de faire maintenant n’a pas d’issue. C’est une guerre inutile », a déclaré hier au cours d’une conférence de presse à Bangui, Abaka Sabone, ancien chef rebelle, aujourd’hui conseiller du président Michel Djotodia. Si le dialogue entre chrétiens et musulmans échoue, il faudra « diviser le pays en deux: nous rentrons au nord et ceux qui veulent rester au sud restent au sud, pour qu’il y ait la paix! », a lancé Sabone.

« Cette déclaration n’engage que lui, ça n’engage pas le président » Djotodia, a réagi ce matin son porte-parole, Guy Simplice Kodégué. « Il ne peut pas y avoir de sécession. Nous sommes un pays uni, ça n’arrivera pas. Ces mots s’expliquent par un climat d’exaspération générale », a-t-il commenté.

Originaire du nord-est du pays, ancien chef rebelle devenu ministre sous le régime du président déchu François Bozizé, Abakar Sabone ne joue pas de rôle clé au sein de la Séléka. Ses déclarations illustrent néanmoins un ressentiment croissant chez les musulmans centrafricains.

Déployée en urgence pour éteindre le feu, l’armée française concentre pour l’instant l’essentiel de ses efforts sur Bangui, où elle tente en priorité de désarmer les belligérants.

« Forum Afrique 100 innovations pour le développement »: La France soutient l’innovation en Afrique

Nous étions au « Forum Afrique 100 innovations pour le développement »

Cet événement était organisé par le MAE ‘Ministère des Affaires Etrangères’ en partenariat avec l’AFD (Agence Française de Développement).

« L’AFD S’ENGAGE SUR DE DÉVELOPPEMENT DES NOUVELLES TECHNOLOGIES et du numérique, À LA FOIS dans on aide POUR LES ACTEURS Du DÉVELOPPEMENT DANS LES PAYS DU SUD, MAIS AUSSI POUR ELLE-MÊME.

DES AXES MAJEURS DEVRONT ÊTRE MIS EN PLACE COMME L’ACCÈS À LA FIBRE, le développement du numérique pour tous OU L’enjeu de lA DÉMATÉRIALISATION » INDIQUE ANNE PAUGAM, DIRECTRICE DE L’AGENCE FRANÇAISE DE DÉVELOPPEMENT

Encore une fois l’innovation était primée avec la présentation des 100 projets innovants pour l’Afrique et à vocation de développement durable.

Anne Paugam, directrice de l'Agence Française de Développement et Pascal Canfin, Ministre délégué au Développement
Anne Paugam, directrice de l’Agence Française de Développement et Pascal Canfin, Ministre délégué au Développement

Des pépites d’innovations avec souvent des porteurs de projets experts de la culture régionale des pays ou sont développé ces projets. Un atout indispensable à la réussite et à la pérennité des actions.

Lancé en septembre 2013, l’appel à projets 100 innovations pour un développement durable a permis, en un mois, la réception de plus de 800 dossiers de candidature.

Ces 800 dossiers ont été examinés par 45 spécialistes du développement de l’AFD, puis par un comité de sélection composé de trois grands témoins, actrice et acteurs du développement : Winny Byanyima, directrice générale d’OXFAM International, Malamine Koné, PDG d’Airness, Jean-Michel Severino, gérant d’Investisseurs et Partenaires Conseil, ancien directeur général de l’AFD.

Ce travail a permis une sélection de 100 dossiers qui feront l’objet d’une reconnaissance officielle par le ministère des Affaires étrangères, permettant d’augmenter la visibilité globale de l’innovation et facilitant leur diffusion et la recherche de financements publics ou privés. 21 innovations seront présentées par leurs porteurs à Paris le 5 décembre, devant des représentants institutionnels, des bailleurs publics ou privés, des chercheurs et représentants d’ONG.

Je vous propose de découvrir un projet:

RWANDA

Énergie

Innovation : Mobile Kiosk Platform (MKP)

Innovateur : Henry Nakarundi

@ ARED

Recharger son portable grâce à lénergie solaire

Avec plus de 600 millions d’unités, l’Afrique représente le deuxième marché mondial de téléphonie mobile, devant les États-Unis et l’Europe.

Mais, dans la plupart des pays du continent, l’accès au réseau électrique est chaotique : au Rwanda, moins de 20 % de la population est raccordée, et c’est essentiellement à Kigali. Dans ces conditions, recharger son portable est une gageure.

En réponse, Henry Nakarundi a créé l’African Renewable Energy Distributor (ARED) et développé une unité mobile de recharge électrique pour téléphones mobiles. Le système est simple : le jour, deux panneaux solaires (40 W) chargent la batterie centrale ; la nuit, par temps nuageux et en déplacement, elle est alimentée manuellement en pédalant. Ce kiosque mobile permet de recharger jusqu’à 16 téléphones en même temps pour un coût modeste (10 cents) et répond, face au déficit énergétique en Afrique, aux besoins des utilisateurs de téléphonie mobile en zones urbaines et rurales.

Pour 330 dollars, Henry Nakarundi propose une franchise comprenant l’unité mobile, la formation et l’entretien du matériel. Elle peut rapporter entre 100 et 150 dollars par mois, et bientôt davantage avec le déploiement de nouveaux services : vente d’accessoires, de minutes de communication, de téléphones…

Zimbabwe : un projet du Zim-Fund dans l’énergie cible 5 millions de personnes

Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a donné son aval à la phase II du projet de réhabilitation d’urgence de l’infrastructure électrique au Zimbabwe (dit “EPIRP II”, pour “Emergency Power Infrastructure Rehabilitation Project” en anglais).

Ce projet s’est vu octroyer une subvention de 17,52 millions de dollars EU du Fonds fiduciaire multi-bailleurs du Zimbabwe (Zim-Fund), hébergé à la BAD.

zimbabwe_electriciteLe projet a pour objectif d’améliorer la disponibilité et la fiabilité de l’approvisionnement en électricité, grâce à la réhabilitation des installations de production, de transmission et de distribution. Il porte spécifiquement sur l’approvisionnement en électricité des infrastructures sociales capitales et des habitants de sept zones géographiques du Zimbabwe : Kwekwe, Gweru, Bulawayo, Masvingo, Mutare, Harare et Hwange – soit 5 millions de personnes au total.

« L’EPIRP II est le deuxième projet, que finance le Fonds fiduciaire multi-bailleurs du Zimbabwe administré par la BAD, dans le secteur de l’énergie », a souligné Alex Rugamba, directeur du Département de l’énergie, de l’environnement et du changement climatique de la Banque. « Nous avons choisi d’appuyer ce projet, parce qu’il s’inscrit dans le cadre de la Stratégie du Groupe de la BAD pour 2013-2022, qui met l’accent sur le développement des infrastructures nécessaires à une croissance économique inclusive – verte notamment. Mais également parce qu’il correspond à notre nouvelle politique énergétique, dont l’un des objectifs est d’aider les pays membres régionaux à fournir des services énergétiques modernes, abordables et fiables, à leurs populations et aux secteurs productifs. »

La phase I du projet avait été conçue pour améliorer l’approvisionnement en électricité fiable, tout en respectant l’environnement, avec la réhabilitation de l’usine de traitement des cendres au sein de la centrale électrique de Hwange, et des installations de transport et de distribution d’électricité du pays.

La phase II (EPIRP II) vise, quant à elle, à valoriser les acquis de la première phase, et à traiter les aspects que celle-ci n’avait pas pris en compte. À terme, la phase II permettra d‘utiliser pleinement la capacité de production nationale, avec la restauration de la capacité de transformation. La capacité installée utilisée passera ainsi de 1 237 MW en 2013 à 1 960 MW en 2016, tout en tenant compte de la sécurité et de la protection de l’environnement.

African_Press_Organization-APOLes résultats clés de l’EPIRP II comportent : (i) la réhabilitation des réseaux de transmission et de distribution (réparation et remplacement des câbles, lignes aériennes, transformateurs et matériel connexe) ; (ii) la réhabilitation ou la rénovation des systèmes de la centrale électrique de Hwange, à savoir le barrage des cendres pour les étapes I et II ; l’unité d’élimination des poussières de charbon (la centrale de traitement des étapes I et II comprise) ; le système d’évacuation pour les étapes I et II ; et le remplacement de la station de nettoyage par aspiration pour les étapes I et II. Le coût global du projet est estimé à 32,94 millions de dollars EU, dont 15,42 millions pour l’étape I et 17,52 millions pour l’étape II. La première étape devrait s’achever en mai 2016.

La centrale électrique de Hwange verra la qualité de l’environnement améliorée, à la suite de la phase II du projet. Les bénéficiaires ciblés –grand public, entreprises et institutions – tireront un avantage certain d’une capacité ferme de transformation meilleure, d’une disponibilité et d’une fiabilité de l’électricité meilleures, de délestages moins nombreux, d’un approvisionnement en eau plus stable, et de capacités de production du secteur accrues.

Le pourcentage des clients ayant accès à une capacité ferme de transformation au niveau de la transmission devrait ainsi passer de 32 % en 2013 à 63,5 % en 2016. La réduction des pannes électriques dues à la défaillance des transformateurs aura des impacts sociaux et environnementaux positifs.

La situation politique et économique, que le Zimbabwe a connue au cours de la dernière décennie, a sévèrement affecté tous les secteurs de l’économie – infrastructures comprises. Aussi, la BAD a-t-elle identifié la réhabilitation des actifs clés du secteur de l’électricité comme l’option la plus rapide et la moins chère pour restaurer la capacité du pays à accroître l’approvisionnement en électricité, de sorte à pouvoir à la demande actuelle et renforcer la stabilité du système.

Thierry Barbaut pour la Banque Africaine de Développement (BAfD).

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