Accueil Blog Page 33

Orange dans la transition énergétique en Afrique

Orange ambitionne de devenir un acteur clé de la transition énergétique en Afrique et étend ses services dans cinq nouveaux pays

A l’occasion de l’Africa CEO Forum qui se tient actuellement à Abidjan (Côte d’Ivoire), Orange confirme sa volonté de devenir un acteur clé de la transition énergétique auprès des populations et des opérateurs publics en Afrique. Après la République Démocratique du Congo et Madagascar, Orange annonce aujourd’hui le lancement de son service d’accès à l’énergie solaire pour les populations en zones rurales au Burkina Faso, ainsi que le lancement prochain du service au Sénégal, au Mali, en Guinée et en Côte d’Ivoire.

La première centrale solaire de grande taille de l’Afrique orientale a commencé à fournir de l’énergie en février 2015 au Rwanda. (Gigawatt Global)
La première centrale solaire de grande taille de l’Afrique orientale a commencé à fournir de l’énergie en février 2015 au Rwanda. (Gigawatt Global)

L’Afrique compte une population de 1,2 milliard d’individus, mais 50 % n’a pas accès à l’électricité. Dans les zones rurales, éloignées des réseaux électriques nationaux, ce taux atteint 82 % de la population, soit plus de 600 millions de personnes. L’enjeu d’électrification de ces zones est donc primordial.

L’électricité au cœur des ambitions d’Orange en Afrique
Engagé sur le terrain de l’accès à l’énergie depuis de nombreuses années, Orange a choisi de contribuer au défi de l’électrification de l’Afrique dans les pays où le Groupe est présent.

Après le lancement d’Orange Energie en République Démocratique du Congo, puis celui de Mijro à Madagascar en février, Orange s’apprête à franchir une nouvelle étape dans le déploiement de son programme d’électrification dans les zones rurales, en lançant le service au Burkina Faso.

Proposé sous forme de kit comprenant un panneau solaire, une batterie et des accessoires (ampoules LED, kit pour recharger plusieurs téléphones, poste radio et /ou télévision), le matériel est fourni par des partenaires (BBOXX en République Démocratique du Congo,
D Light à Madagascar et Niwa au Burkina Faso) sélectionnés par Orange pour la qualité de leurs produits et leur capacité de répondre à une demande massive.

Les kits solaires que propose Orange sont robustes et permettent d’éclairer toute la maison, de recharger les téléphones portables du foyer, ou de faire fonctionner une radio, voire une télévision. Facile et rapide à mettre en œuvre, il suffit d’installer un panneau solaire sur le toit et un boîtier dans l’habitation. Les utilisateurs bénéficient de la garantie d’Orange, qui prend intégralement en charge l’installation, la maintenance et les dépannages, avec le concours des partenaires techniques.

Plusieurs formules existent pour s’adapter au rythme de vie des populations : abonnement hebdomadaire, mensuel ou trimestriel. Les abonnements mensuels commencent, par exemple en République Démocratique du Congo, à partir de 15 USD. Le paiement via Orange Money permet d’octroyer ou de rétablir automatiquement à distance le service pour la durée souhaitée. Ce service innovant rend l’énergie solaire accessible au plus grand nombre grâce à la grande flexibilité du paiement par mobile.

Vers une accélération du développement économique sur une base écologiquement responsable
Le secteur de l’électricité est un axe important de diversification du plan stratégique d’Orange en Afrique où les défis d’accès à l’énergie sont considérables. En Afrique Sub-saharienne en particulier, 70 % de la population n’a pas accès au réseau électrique et les coupures de courant, même dans les grandes métropoles sont fréquentes.

Une nouvelle étape va être franchie au premier semestre, avec la diffusion de 12 000 kits Orange Energie et le lancement du service dans quatre nouveaux pays (Sénégal, Mali, Guinée et Côte d’Ivoire) à l’occasion de la Coupe du Monde de Football en juin. L’étape suivante verra le déploiement massif du service Orange Energie dans les pays Orange, et la commercialisation de plusieurs centaines de milliers de kits dans les cinq prochaines années, notamment à travers l’extension du partenariat déjà noué en République Démocratique du Congo avec la société BBOXX.

« Orange veut être beaucoup plus qu’un opérateur télécom en Afrique. Il veut être un fournisseur de services essentiels à la population. Le développement de solutions permettant au plus grand nombre d’accéder à des biens essentiels au quotidien comme l’énergie durable, est un message fort en ce sens » indique Bruno Mettling PDG d’Orange Middle East and Africa. Et il précise « Nous pensons en premier lieu aux enfants qui pourront faire leurs devoirs le soir venu, mais aussi aux professionnels qui gagneront en efficacité grâce à une énergie plus largement disponible à leurs activités. »

Orange est présent dans 20 pays en Afrique et au Moyen-Orient et compte plus de 130 millions de clients (décembre 2017). Avec 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2017, cette zone est une priorité stratégique pour le Groupe. Son offre phare de transfert d’argent et de service financiers sur mobile, appelée Orange Money, est disponible dans 17 pays et compte plus de 37 millions de clients. La stratégie du Groupe en Afrique et au Moyen-Orient est de se positionner comme partenaire majeur de la transformation numérique et d’apporter son savoir-faire international pour accompagner le développement de nouveaux services digitaux.

Crise politique au Togo : Comment sortir du labyrinthe ?

Au Togo, après 8 mois de crise sociopolitique, le pouvoir et l’opposition se sont accordés pour la première fois en février dernier afin d’entamer des pourparlers sous la houlette d’un facilitateur, le Président ghanéen Nana Akufo-Addo. Alors qu’une feuille de route pour le déroulement du dialogue a été adoptée le 18 février, laissant entrevoir une sortie de crise, tout est de nouveau dans l’impasse comme lors des précédentes crises.

Comment en est-on arrivé là et pourquoi les précédentes solutions ont-elles échoué ?

Quelles solutions pour sortir de la crise au Togo et éviter un éternel recommencement ?

Comprendre  les fondements de la méfiance de l’opposition

Si l’objectif ultime de la lutte des Togolais est d’en finir avec 50 ans d’un régime clanique qui, en plus d’opprimer, n’a pas assuré le bien-être des citoyens, la rupture de confiance empoisonne  le dialogue en cours. Cette méfiance remonte au 28 novembre 1991, jour où dans une atmosphère délétère et une violence meurtrière, Eyadéma Gnassingbé a sonné le glas de la transition démocratique issue de la Conférence nationale en faisant enlever Joseph Koffigoh, alors premier ministre de transition. Des années plus tard, l’échec de l’Accord politique global (APG) vient renforcer cette crise de confiance. L’APG de 2006  a abouti aux reformes constitutionnelles et institutionnelles, gages d’un retour du régime de Faure Gnassingbé sur la voie de la démocratie, de l’état de droit et la bonne gouvernance. Non seulement, le pouvoir a tout fait pour ne pas concrétiser les engagements, pire, la situation s’est détériorée au fil du temps. Ces faits historiques sont profondément ancrés dans la mémoire collective des partisans d’une alternance chaque fois avortée et les événements plus récents sont venus ravivés cette mémoire. En effet, à la suite du décès du Président  Eyadema Gnassingbé, son fils Faure Gnassingbé a été porté à la tête du pays grâce à des tours de passe-passe et de tripatouillages constitutionnels inédits. De ministre, il est redevenu député sans élection, puis devenu Président de l’Assemblée nationale dans la foulée pour finir Président de la République intérimaire, tout ceci en moins de 24h. En 2015, lors de l’élection présidentielle fortement contestée par l’opposition, la Cour constitutionnelle n’avait pas attendu la proclamation par la CENI pour s’en charger elle-même. Mieux, en 2015, le Président Faure Gnassingbé n’a jamais été investi, pourtant la cérémonie d’investiture est une exigence constitutionnelle pour devenir Président de la République. Tout ceci témoigne, le contrôle de toutes les institutions de contre pouvoir par le régime en place et l’atmosphère de non-droit  qui règne dans le pays. Ce qui fait dire aux plus sceptiques que le régime Gnassingbé n’a « jamais respecté aucun accord, pas plus qu’il ne respectera des décisions pouvant sortir d’un éventuel dialogue de plus.» Dans ces conditions, le référendum brandi par le pouvoir n’est pas une panacée à la crise même s’il intègre l’exigence d’un retour à la Constitution de 1992 dans sa version originale, modifiée dix ans plus tard par le père de l’actuel président.

Des états généraux et une  gestion transitoire

Le premier impératif est d’ouvrir réellement les négociations dans un esprit  constructif de compromis et de bonne foi. L’ouverture des pourparlers devrait décrisper la tension actuelle  et  éviterait à coup sûr de précipiter le pays dans la guerre civile. Cependant, l’opposition doit éviter  de restreindre le dialogue aux réformes électorales et à l’exercice du pouvoir politique. Il est indispensable de saisir cette occasion pour amorcer la modernisation des institutions de contre pouvoir, de façon à les soustraire du joug de l’Exécutif. Au-delà des questions électorales, il y a lieu de travailler à réduire la prégnance de l’armée sur la vie publique et à la stabilité des institutions. Le chantier des réformes va du fonctionnement régulier des institutions républicaines, à la réforme des forces de défense et de sécurité ainsi que celles des institutions chevilles ouvrières du processus électoral : Cour constitutionnelle, Commission électorale nationale indépendante et Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication. Aujourd’hui, c’est un euphémisme d’affirmer que l’opposition n’a ni la capacité organisationnelle, ni les moyens d’assurer seule le suivi des réformes en perspectives. Certes, la communauté internationale n’a pas vocation à se substituer au peuple togolais souverain, mais le lead des Nations Unies,  aurait aidé  à opérer des réformes et  à organiser les élections libres crédibles et démocratiques. Il est vrai que 2018 est une année spéciale avec la tenue des législatives, puis des élections locales qui n’ont pas eu lieu depuis 30 ans, néanmoins, il faut se garder de toute précipitation à lancer le processus électoral, au risque d’exacerber encore des tensions. Envisager de façon consensuelle le report des deux scrutins, le temps d’achever les discussions et de mettre en place les reformes, parait une démarche propice à la paix et à la consolidation de la démocratie.

La crise politique au Togo dure depuis trois décennies, il n’est point question de mener un dialogue expiatoire mais de réaliser de véritables assises nationales. Il est nécessaire de trouver des médiateurs crédibles, motivés et disponibles, car il est évident qu’avec les échéances électorales en Guinée, le Président Alpha Condé aura de moins en moins le cœur à l’œuvre sur le chantier togolais. Et ce chantier parait trop vaste pour être la tâche exclusive du Président ghanéen. L’engagement de la communauté internationale est indispensable pour surmonter l’impasse et prévenir un échec de plus. Les pourparlers devront déboucher sur des recommandations dont la mise en œuvre organisera une période transitoire où le pouvoir sera partagé.  Les deux parties pourront ainsi conduire les réformes avec l’appui logistique et technique de la communauté internationale.

L’opposition  joue la carte de la prudence, toutefois elle devrait se garder de pratiquer la politique de la chaise vide et du renoncement. En effet, face à la ruse coutumière du pouvoir et sa brutalité légendaire, le maintien de la pression populaire sera un élément décisif pour rendre effectif un dialogue et organiser une transition. Peu importe, si elle doit aller au delà de 2020. L’expérience a certainement enseigné aux Togolais, que face à un régime autocratique qui n’a que cure de la volonté politique et de l’alternance, il faut de la témérité, du compromis et une union sacrée. Toute division interne dans le rang de l’opposition serait du pain béni pour le régime de Faure.  Chasser un tyran n’a jamais assuré la garantie systématique d’un retour aux valeurs démocratiques et à la stabilité. Cela, les Libyens l’ont appris à leurs dépens. Préparer convenablement le départ de Faure Gnassingbé et aller à l’alternance avec l’aide de tous est un challenge possible.

Kassim HASSANI, est journaliste béninois

Article publié en collaboration avec Libre Afrique.

Isahit s’engage à faire travailler plus de 3 000 personnes issues des pays émergents

Isahit devient membre de la Global Impact Sourcing Coalition et s’engage à faire travailler plus de 3 000 personnes issues des pays émergents d’ici 2020.

Isahit startup française socialement responsable rejoint la Global Impact Sourcing Coalition, le réseau mondial d’entreprises créatrices d’emplois pour les populations les plus défavorisées. Soutenue par la Fondation Rockefeller et la BSR (organisation mondiale à but non lucratif), la GISC lance un défi à l’industrie BPO[1] : créer 100 000 nouveaux emplois.

L’impact sourcing (traduit en français par externalisation socialement responsable) est une opportunité pour les entreprises de se distinguer de la concurrence en tant qu’employeurs inclusifs et pour les consommateurs de trouver des sociétés qui partagent leurs valeurs. En s’engageant auprès de la Global Impact Sourcing Coalition, isahit garantit son soutien avant fin 2020 à 3 350 personnes qui auparavant manquaient de ressources pour obtenir de bons emplois afin d’accéder à un emploi formel.

Par ailleurs, afin de promouvoir plus largement une croissance économique inclusive et durable, l’accès au travail décent pour tous et réduire les inégalités entre les pays, isahit s’associe au lancement du label Impact Sourcing annoncé par la GISC. L’introduction de cette norme mondiale devrait faciliter l’adoption de l’impact sourcing sur un large éventail d’entreprises aux zones géographiques et secteurs divers.

Le processus Isahit
Le processus Isahit

« En tant qu’acteur du secteur de l’impact sourcing digital, nous soutenons la mission de la GISC qui favorise l’accès à l’emploi à des personnes qui n’avaient jamais eu l’opportunité de travailler ou vivaient sous le seuil de pauvreté national. Nous sommes fiers d’intégrer la GISC, de nous engager avec elle et de porter le développement en France et à l’international du premier label Impact Sourcing. », Isabelle Mashola, co-fondatrice et CEO d’isahit.

Lancée en 2016 par Isabelle Mashola et Philippe Coup-Jambet, isahit est la seule startup française à mettre à disposition des entreprises une plateforme digitale d’impact sourcing en mode self-service ou via une interface programmatique. Les tâches digitales ne pouvant être traitées par une intelligence artificielle sont confiées aux HITers d’isahit basés en Afrique. Essentiellement des femmes à la recherche de complément de revenu pour financer leurs études ou un projet entrepreneurial.

A propos d’isahit

Fondée en 2016 par Isabelle Mashola et Philippe Coup-Jambet, isahit est une startup socialement responsable qui permet de faire le lien entre intelligence artificielle et intelligence humaine. Cette tech for good française propose aux entreprises une plateforme d’impact sourcing digitale en mode self-service ou via une interface programmatique (API), pour le traitement de tâches digitales ne pouvant être prise en charge par une intelligence artificielle.

La communauté de HITers d’isahit (HIT=human intelligence task) est essentiellement composée de femmes basées en Afrique, à la recherche de complément de revenu pour financer leurs études ou un projet entrepreneurial. Isahit s’inscrit dans une démarche de co-développement en participant au déploiement de la stratégie RSE des entreprises françaises et en donnant des opportunités nouvelles aux populations des pays émergents.

Isahit a pour ambition de s’implanter dans 20 pays d’Afrique francophone et anglophone fin 2018 et de rassembler 10 000 HITers pour engendrer un impact social auprès de 40 000 personnes, d’ici 3 à 4 ans. www.isahit.com

  • 260 HITers dans 10 pays d’Afrique.
  • Amélioration des conditions de vie de plus de 800 personnes en Afrique.
  • 75 statuts d’entrepreneurs locaux créés et 60 personnes bancarisées.
  • 2017 : Label Finance Innovation dans la filière Economie Sociale et Solidaire.

[1] Business Process Outsourcing : externalisation des processus métier.

Les tendances 2017 de l’industrie mobile en Côte d’Ivoire

Un récent rapport sur le secteur mobile en Côte d’Ivoire de Jumia, leader de l’e-commerce, révèle une augmentation de 40% du nombre d’Ivoiriens ayant visité la plateforme en 2017. 70% de ces visites proviennent d’appareils Mobiles.

Le rapport montre également qu’en 2017, 72% des ventes de téléphones mobiles de la plateforme d’e-commerce se sont faites à Abidjan et ses environs avec des marques Asiatiques comme Infinix, Samsung, Tecno, qui continuent de dominer le marché.

«Aujourd’hui, il y a quatre ou cinq  grandes marques qui animent le marché avec d’autres petites marques à côté, qui sont des challengers et je suis sûr que ça va encore changer, avec d’autres petites marques qui vont arriver. Il y a par exemple la marque « Xiaomi » qui est en train de faire une très belle performance en Côte d’Ivoire» a commenté Francis Dufay, Directeur Général de Jumia Côte d’Ivoire.

Comme chaque année depuis 3 ans, Jumia a lancé le 19 Mars, la plus grosse vente de téléphones mobiles en ligne. Il s’agit d’un événement de vente d’une semaine dédiée à fournir aux consommateurs Ivoiriens le plus large éventail d’appareils mobiles jusqu’à la moitié des prix normaux. Aussi, un partenariat avec MTN Côte d’Ivoire permettra aux clients d’obtenir gratuitement 3 Go de données avec chaque téléphone acheté sous «Jumia Express».

Le Mobile Report 2018 disponible dans son intégralité et téléchargeable gratuitement sur le site de Jumia (jumia.ci/mobile-report/) contient par ailleurs deux interviews exclusives du Directeur Général de Jumia ainsi que de Marie Bauer, Directrice Marketing Adjointe, Digitalisation et E-commerce à Orange Côte d’Ivoire.

Constitution au Burundi, la démocratie vole en éclats

Le gouvernement burundais a adopté fin octobre 2017, dans des circonstances peu crédibles, un projet de révision de la Constitution qui devrait être soumis à référendum d’ici mai 2018

Un projet antidémocratique marqué par un refus de l’alternance au pouvoir, une absence de l’opposition (dont les leaders sont presque tous en exil) et un « enrôlement forcé » des électeurs. Un tel projet ne risque-t-il pas d’engendrer un effet boomerang dommageable au pays ?

Un projet de constitution antidémocratique

La future constitution  premièrement doit faire sauter le verrou de l’article 96 qui limitait les mandats à deux quinquennats, conformément à l’Accord de paix d’Arusha du 28 août 2000. La levée de cette disposition permet au Président de la République de briguer un quatrième mandat de sept (7) ans renouvelable. Cette mesure positionne de facto, le Président actuel comme son propre successeur et écarte toute possibilité pour l’opposition, d’espérer briguer un mandat avant 2034.

Pourtant, le vrai problème qui a plongé le Burundi dans la crise demeure : l’intention de Nkurunziza de rester au pouvoir au-delà de dix ans. Ce dernier, malgré la crise, préfère adopter une attitude de fuite en avant, en voulant coûte que coûte lever le verrou de la limitation des mandats. Pour cela, il a besoin de la légalité et de la légitimité. La légalité de son régime reposera sur une constitution taillée sur mesure, lui laissant le champ libre à toute interprétation et toute possibilité de représentation. Sa « légitimité », quant à elle, reposera sur l’organisation d’un simulacre d’élection pour montrer à l’opinion nationale et internationale qu’il est à nouveau plébiscité par le peuple. Pourtant, il n’en est rien, si l’on se base sur les pratiques forcées d’enrôlement des électeurs. Cette stratégie a au contraire des chances de décrédibiliser les différents scrutins et, par là même porter un coup fatal à la recherche de la légalité et de la légitimité d’un régime en perte de vitesse. Par ailleurs, l’exemple d’une telle démarche anti-alternance pourrait encourager d’autres Présidents à tripatouiller eux aussi leur constitution pour se maintenir le plus longtemps possible au pouvoir.

Une violence structurelle dommageable au régime

Les opérations d’enrôlement des électeurs sont dignes d’un régime autoritaire. En effet, plusieurs analystes font état de pratiques surréalistes dont l’objectif vise à forcer les électeurs à s’inscrire sur les listes électorales. Parmi ces pratiques : des intimidations et des pressions accrues sur la population, des chantages et des menaces, des pressions de l’appareil de répression d’Etat, l’enrôlement forcé des électeurs ayant moins de 18 ans. Ces pratiques anti-démocratiques présagent des scrutins à venir peu crédibles et illégitimes. En effet, les manœuvres surréalistes du régime qui foule aux pieds les principes démocratiques élémentaires pourraient se retourner contre lui. Ces élections organisées en l’absence de l’opposition, en exil, visent à redonner au régime une certaine légitimité aux yeux de la population et de la communauté internationale mais, les méthodes dont il se sert pour atteindre ses objectifs vont le décrédibiliser. Pire encore, ces méthodes contribueront à radicaliser une partie de l’opposition qui se verra obligée de passer à une forme de lutte armée. Rappelons la terreur qui régnait au moment le plus fort de la dernière crise. Des individus non-identifiés s’attaquaient aux domiciles des personnalités politiques proches du régime et/ou les éliminaient selon une approche de guérilla urbaine. D’autres jetaient les grenades dans les endroits publics faisant des victimes civiles.

L’utilisation des Imbonerakure, membres de la jeunesse du parti au pouvoir qualifiée  par l’ONU de « milice » est un signe inquiétant. Certes, ses membres ne sont pas homogènes mais, quand ils seront placés dans une situation où ils devront choisir leur camp, la plupart seront portés vers leur appartenance ethnique. Les méthodes de ces jeunes sont décriées du fait de leur brutalité et violence et il n’est pas exclu de voir en réponse les populations mettre en place des comités d’auto-défense. Ainsi, assisterait- on à une escalade de la violence ethno-tribale.

Un risque de glissement de la crise vers un conflit ethnico-tribal

Rappelons que les Accords d’Arusha ont été obtenus à l’issue d’une guerre civile. Les principaux points obtenus étaient : la représentativité des groupes minoritaires au sein de l’appareil d’Etat par un système de quota ; la limitation du nombre de mandats ; la constitution d’un gouvernement d’union nationale ; la recherche d’un consensus national pour les grandes décisions. Cependant, le projet de constitution enterre l’espoir d’une alternance proche. La dimension ethnico-tribale qui a prévalu dans la crise des années 90 risque donc refaire surface, surtout dans un contexte où les extrémistes des deux bords (Hutu et Tutsis) fourbissent leurs armes. L’opposition burundaise ne se laissera pas faire. Elle jouera sur toutes les cartes y compris celle de l’extrémisme violent. En paraphrasant François-Xavier Verschave : quand la voie des urnes est obstruée, la seule voie qui reste est celle des armes.

Un coup d’Etat est difficilement évitable

Dans une situation ou l’alternance est bloquée par les manœuvres anti-démocratiques de Nkurinziza, le risque d’une résistance armée est important. D’ailleurs, le régime de Bujumbura accuse continuellement ses voisins, le Rwanda surtout, d’ingérence et de soutien à l’opposition armée. Dès lors, un coup d’État militaire est une possibilité forte dans un tel contexte. Quand on s’accroche au pouvoir, la seule issue pour les autres challengers est la force avec un impact délétère sur la démocratie agonisante dans une gouvernance militaire.

Etant donné qu’il existe un continuum ethnolinguistique entre le Burundi et le Rwanda, tous deux très liés, il faut éviter à tout prix un glissement sur le terreau ethnico-tribal. Une situation de crise dans un pays affectera nécessairement l’autre, surtout que ces deux pays ont connu la guerre par le passé. En outre, un conflit ouvert au Burundi aurait pour conséquence d’embraser toute la région des Grands Lacs.

Adoumadji Madjastan Magloire, Consultant, spécialiste des questions de paix et de sécurité.
En partenariat avec Libre Afrique

Des objets connectés pour le développement

Le président du Groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, a annoncé que l’institution allait s’associer à la GSMA et aux opérateurs de téléphonie mobile à travers le monde afin de tirer parti des mégadonnées (ou “big data” en anglais) générées par l’internet des objets (« Internet of Things » ou IoT) pour contribuer à la lutte contre la pauvreté extrême et favoriser l’émergence de nouvelles sources de croissance économique.

Annoncée au Mobile World Congress 2018 à Barcelone, l’initiative va mettre au jour de nouvelles connaissances en exploitant les données anonymes collectées par les opérateurs de téléphonie mobile grâce aux objets connectes et aux smartphones.

Il y a plus de 3,8 milliards d’abonnés mobiles uniques dans les pays en développement, plus de personnes ont accès à un téléphone mobile qu’à l’eau potable ou l’électricité

Elle appelle également les industriels, les agences de développement et les gouvernements à travailler ensemble pour créer un environnement propice à l’exploitation des objets connectes tout en garantissant la protection des données personnelles. Il s’agit là de la première initiative de grande envergure entre l’industrie de la téléphonie mobile et une banque multilatérale de développement. Elle sera lancée a l’initiative de la GSMA, qui représente quelque 800 operateurs de téléphonie mobile et plus de 300 fabricants et autres industriels du secteur.

L’expansion des réseaux mobiles a créé une infrastructure mondiale qui génère d’énormes quantités de données inestimables pour le développement social et économique. Il y a plus de 3,8 milliards d’abonnés mobiles uniques dans les pays en développement ; Sur ces marchés, plus de personnes ont accès à un téléphone mobile qu’à l’eau potable ou l’électricité. La GSMA estime qu’il y aura 25 milliards de connexions à l’Internet des objets dans le monde d’ici 2025 avec des applications dans tous les domaines, de la surveillance des récoltes en temps réel jusqu’à la détection des fuites dans les réseaux de distribution d’eau. La prolifération des objets connectes va produire une série d’informations nouvelles qui doit faciliter le travail des professionnels du développement.

« L’industrie des réseaux mobiles fournit la connectivité indispensable aux pays pour débloquer de nouveaux moteurs de croissance économique, aider le système mondial à fonctionner pour tous et répondre aux aspirations croissantes du monde », a déclaré le président du Groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim. « Grâce à cette initiative, nous nous associerons à l’industrie du mobile pour exploiter l’IoT, le big data et d’autres nouvelles technologies pour résoudre les plus grands défis du monde. »

« Cette nouvelle initiative avec le Groupe de la Banque mondiale tirera parti des réseaux mobiles que nous avons construits et des services que nous fournissons pour relever certains des défis les plus urgents auxquels notre monde est aujourd’hui confronté », a déclaré Mats Granryd, directeur général de la GSMA. « IoT et big data, nous avons la capacité de fournir des idées qui peuvent être utilisées dans un large éventail d’applications, de l’agriculture à la protection de l’environnement et au-delà. Nous sommes heureux de travailler avec la Banque mondiale sur cette initiative critique et d’encourager nos opérateurs globalement à se joindre à cet effort. »

Le mobile, une arme de développement massive pour l'Afrique
Le mobile, une arme de développement massive pour l’Afrique – Thierry Barbaut

L’initiative appelle les opérateurs mobiles à utiliser les données qu’ils collectent à travers leurs services IoT existants ou à travers de nouveaux pilotes et partenariats afin de fournir des informations et des analyses pour concevoir et améliorer les projets. Cela peut potentiellement améliorer les résultats de développement des projets du Groupe de la Banque mondiale – au cours du dernier exercice financier, l’institution a engagé environ 62 milliards de dollars pour de nouveaux projets dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Les opérateurs et les gouvernements bénéficieront également d’une utilisation accrue des big data pour le développement, car ils peuvent permettre de fournir des services de meilleure qualité, de créer de nouveaux indicateurs et statistiques et d’améliorer la qualité de vie des utilisateurs et des citoyens en général.

Le Groupe de la Banque mondiale dispose déjà d’exemples réussis d’application de l’IoT et de mégadonnées mobiles aux projets. En Inde, des capteurs en forme de jonctions – des dispositifs portables de collecte de données IoT – permettent aux utilisateurs de surveiller automatiquement les émissions nocives de leurs poêles, et les données qu’ils génèrent aident à passer à des fourneaux plus propres.

De plus, le Groupe de la Banque mondiale se joindra au Groupe consultatif sur les mégadonnées pour le bien social de la GSMA. La GSMA est un partisan des initiatives de développement impliquant les réseaux mobiles et est l’un des premiers membres du Partenariat pour le Développement Numérique(Digital Development Partnership ou DDP en anglais), dirigé par la Banque mondiale.

Le sport, allié incontournable des femmes et des filles en Afrique

Il y a quelques jours, les Ivoiriennes Murielle Ahouré and Marie-Josée Ta Lou remportaient, en un doublé historique, la finale du 60 mètres des Championnats du monde d’athlétisme en salle de Birmingham. Tandis que la Burundaise Francine Niyonsaba, s’est imposée championne du monde du 800 mètres. Quelle que soit la distance, les athlètes africaines ont prouvé leurs talents en grimpant sur les premières marches du podium ou en s’en approchant de très près.

Qu’elles soient championnes d’athlétisme, de basket ou encore de football, ces athlètes montrent, au travers de leur succès sur la scène internationale, combien le sport peut permettre d’abolir les obstacles et d’affranchir les femmes des barrières qui les entravent.

Certaines d’entre elles sont aussi des actrices du développement. Des coureuses, en particulier au Kenya et en Éthiopie, ont ainsi entrepris d’investir dans leurs communautés les gains de leurs exploits sportifs et de promouvoir la course féminine en tant qu’activité professionnelle rémunératrice. Tegla Loroupe, l’une des femmes les plus rapides du monde et première Africaine à remporter le marathon de New York, s’est personnellement et financièrement investie dans la promotion de la cohésion sociale au Kenya. L’ancienne athlète est en outre à l’origine d’un centre d’entraînement destiné à former les futures générations de coureurs, notamment parmi les populations de réfugiés ayant fui les conflits dans la Corne de l’Afrique.

Enfants, les filles d’Afrique subsaharienne fréquentent généralement moins l’école primaire et secondaire que les garçons. Or, c’est dans ce cadre que les jeunes découvrent l’éducation physique. Adolescentes, elles doivent ensuite composer avec l’absence de matériel et d’équipements sportifs ou éducatifs conçus pour elles, comme des toilettes réservées ou des produits d’hygiène féminine, ce qui ne peut que contribuer à les décourager un peu plus. Enfin, les préjugés des parents, des professeurs ou des entraîneurs sur le sport féminin finissent d’éloigner celles qui auraient pu s’approcher des terrains sportifs.

Pourtant, loin de renoncer, les athlètes africaines s’attaquent à ces obstacles, se révélant aussi brillantes à la ville que sur le terrain car, finalement, ces deux aspects de leur vie vont de pair. « Les leçons de vie que l’on reçoit dans le sport vous rendent indestructibles », a déclaré un jour Eniola Aluko, surdouée du football d’origine nigériane, membre de l’équipe féminine de Chelsea qui a participé aux Jeux olympiques avant de devenir une avocate accomplie.

De fait, les avis convergent toujours plus sur les retombées positives que la pratique sportive peut générer, tant dans le domaine académique que professionnel. Ainsi, les études réalisées aux États-Unis sur l’impact du « Titre IX », une législation adoptée en 1972 interdisant toute discrimination sexuelle dans les programmes d’éducation financés par l’État fédéral, révèlent que lorsque les jeunes femmes ont un meilleur accès au sport, elles font des études plus longues et s’orientent davantage vers des carrières scientifiques, traditionnellement réservées aux hommes. Par ailleurs, le nouvel engouement pour la pratique d’un sport chez les femmes a généré l’éclosion de nouveaux et fructueux marchés dans les domaines de l’habillement, du matériel, des infrastructures ou encore des compétitions. Pourquoi cet effet multiplicateur ne s’appliquerait-il pas maintenant au continent africain ?

Les pays d’Afrique subsaharienne ont certes déjà bien du mal à financer leurs budgets éducatifs et sportifs, mais tous les acteurs doivent prendre conscience que les bénéfices tirés des investissements dans le sport féminin sont très largement supérieurs aux sommes investies. Une initiation sportive précoce est susceptible de transformer la vie de millions de filles, car le sport est un excellent moyen de sensibilisation à de nombreux problèmes sociaux ou sanitaires : VIH/sida, alimentation, règles d’hygiène, santé sexuelle, grossesse chez les adolescentes, vaccination ou encore lutte contre les violences sexuelles et sexistes.

En Tanzanie, le Laboratoire d’innovation de la Banque mondiale pour l’égalité des sexes en Afrique collabore ainsi avec l’organisation Grassroot Soccer pour évaluer l’impact d’une opération d’information des jeunes sur les questions de santé sexuelle et reproductive. La campagne, menée au travers des clubs de football, fournit notamment aux filles des formations, des conseils pour les aider à se fixer des objectifs et des stratégies comportementales ainsi qu’un accès gratuit à des moyens de contraception. L’étude d’impact de cette opération devrait apporter des enseignements précieux sur l’efficacité des campagnes de santé s’appuyant sur le sport, potentiellement déterminants pour les politiques futures.

Photo : Stephan Gladieu/Banque mondiale

Par ailleurs, comme l’a récemment annoncé Emmanuel Macron lors de la visite en France du président du Libéria, George Weah, la Banque mondiale s’associe avec l’Agence française de développement (AFD) pour étudier de nouveaux modèles économiques qui permettraient de promouvoir le rôle du sport dans le développement et seraient transposables aux pays d’Afrique. Nous lançons ainsi une étude qui permettra d’évaluer l’intégration de composantes sportives dans divers projets éducatifs, sanitaires ou de développement urbain, et de mesurer l’essor des projets sportifs axés sur le développement et portés par des organisations de la société civile. Enfin, nous travaillons également en partenariat avec les ministères de la jeunesse et des sports des pays africains ainsi que les fédérations sportives afin d’encourager les écoles à utiliser la pratique sportive, chez les filles comme chez les garçons, comme un outil d’acquisition de compétences.

Ces actions ne donnent néanmoins qu’une faible idée de l’ampleur de la tâche qui attend les gouvernements africains et leurs partenaires pour préparer le terrain de leurs athlètes de demain. Nous nous engageons à défendre l’accès des femmes à l’éducation sportive en Afrique afin de garantir à toutes la possibilité d’évoluer et de devenir un jour championne olympique, PDG, coach, professeur… en un mot, leader de demain.

Un article de Makhtar Diop

Sommet Women in Africa à Dakar

Women in Africa organise son premier Sommet Afrique de l’Ouest à Dakar le 12 AVRIL 2018

Lancé en 2017, Women In Africa (WIA) Initiative, première plateforme internationale de développement économique et d’accompagnement des femmes africaines leaders et à haut potentiel, organise son premier Sommet Régional Afrique de l’Ouest à Dakar le 12 avril 2018. Cet événement se déroulera à l’École des Sables, un site magnifique et insolite, fondé par l’extraordinaire chorégraphe sénégalo-béninoise, Germaine Acogny.

« Femmes entrepreneures en Afrique : comment faire levier ? »

C’est sur ce thème stratégique pour l’avenir du continent que Women In Africa (WIA) Initiative a choisi de structurer son premier sommet régional Afrique de l’Ouest. Le choix de Dakar s’est imposé tant le Sénégal incarne le dynamisme de l’entreprenariat au féminin.

L’avenir de l’Afrique constitue l’un des grands enjeux planétaires du siècle

Les femmes ont – et veulent – jouer un rôle majeur dans la nécessaire transformation de ce continent central et global, où se télescopent tous les défis contemporains.

Sans brutalité mais avec fermeté, les femmes africaines affichent leurs ambitions. Mondiales et visionnaires, elles bouillonnent d’idées et ne se privent jamais de les exprimer. Elles conquièrent progressivement tous les secteurs d’activité, y compris ceux réservés par tradition aux hommes.

Si aujourd’hui le continent africain affiche le taux le plus important au monde de création d’entreprise au féminin (27%), le taux de faillite est aussi parmi les plus élevés (source : GEM women entrepreneurship report 2017). La nouvelle génération de femmes africaines a donc plus que jamais besoin d’être accompagnée et d’être mise en réseau pour exprimer son formidable potentiel au service d’une Afrique innovante et inclusive.

« C’est pour répondre à ces impératifs que Women In Africa (WIA) Initiative se positionne à la fois comme une plateforme digitale innovante de développement économique et d’ac­com­pagnement de la nouvelle génération de femmes africaines et le premier réseau de personnalités et d’expertise pour l’empowerment des femmes dans les 54 pays d’Afrique » explique Aude de Thuin, la fondatrice et Présidente.

 

Le programme du Sommet Régional Afrique de l’Ouest de Dakar 

 

Ponctuée par les interventions de femmes entrepreneures locales aux parcours exemplaires et des speakers experts panafricains, cette journée exceptionnelle débutera par une plénière pour faire la preuve que l’Afrique est à bien des égards un exemple pour le monde en matière d’entreprenariat féminin.

Elle se poursuivra par un programme inédit conçu par Women In Africa (WIA) Initiative et lancé à l’occasion de son sommet régional Afrique de l’Ouest : AKWABA. Destiné à instaurer une transmission par-delà les générations entre une femme d’expérience et une jeune femme à haut potentiel, cette session dynamique offrira un témoignage inspirant et authentique. Une seconde session AKWABA se déroulera au cours de l’après-midi.

L’après-midi, Women In Africa (WIA) Initiative organise, en collaboration avec Kaos Consulting, un Brainstorm géant, un concept unique en Afrique !

Ce dispositif interactif impliquant les quelques 200 personnes présentes permettra d’identifier les solutions – leviers pour accompagner les entrepreneures africaines. Pour plus    d’impact, toute la communauté Women In Africa (WIA) Initiative sera invitée à participer « on line » à ce brainstorm quelques semaines après ce Sommet !

Les idées issues du brainstorm présentiel et numérique seront transmises aux décideurs et feront l’objet de communications dédiées au cours de l’année.

Le sommet Women In Africa à Dakar
Le sommet Women In Africa à Dakar

Pour Solange Rokhaya Ndir, Ambassadrice Women In Africa (WIA) Initiative au Sénégal, « ce Sommet régional est un catalyseur pour accompagner les femmes entrepreneures à atteindre le succès. On s’y retrouve pour découvrir et écouter des success stories qui vont inspirer, networker avec des leaders et des entrepreneurs à succès et développer ses compétences et son business ». Chez Sonatel, Solange Rokhaya Ndir pilote le programme Mwomen de Sonatel dont l’objectif est de faire du numérique un outil d’implication économique, sociale et d’autonomisation des femmes. Elle est aussi vice-présidente du FESTIC (association des femmes sénégalaises dans le secteur des TIC), fondatrice de « Je consomme Made In Sénégal» (qui a pour objectif de participer à  la promotion du «savoir-faire sénégalais »).

Lire la tribune d’Aude de Thuin
« Il est grand temps de compter sur l’irrésistible ascension des femmes africaines »

Pourquoi l’École des Sables ?

Germaine Acogny est une figure historique de la danse en Afrique, mondialement renommée pour son art. Son expérience entrepreneuriale atypique constitue une source d’inspiration pour tous les artistes et les femmes chefs d’entreprise.

Ecole des sables
Ecole des sables

 

à force de talent, de charisme et de persévérance, elle a su surmonter tous les obstacles pour concrétiser un projet original, conçu autant pour le grand public que les professionnels. Grâce à sa détermination, l’École des Sables est aujourd’hui à la fois une école d’enseignement théorique et pratique, un laboratoire de recherches et un lieu de rencontres et d’échanges, de conférences et de résidences artistiques.

A propos de WIA Initiative

Lancée officiellement en 2017, Women In Africa (WIA) Initiative est la première plateforme internationale de développement économique et d’accompagnement des femmes africaines leaders et à haut potentiel.

Women In Africa (WIA) Initiative a ouvert des bureaux à Dakar, Casablanca, Paris. Son équipe internationale soutient, accompagne et contribue à la promotion d’une nouvelle génération de femmes africaines qui inventent un leadership inspirant pour changer positivement l’avenir du continent.

En septembre 2017, son premier Sommet Mondial à Marrakech a réuni 400 participants de 39 pays dont 22 d’Afrique, 18% d’hommes, 33 partenaires internationaux et mécènes, 260 candidatures entrepreneuriales, 16 lauréates et suscité plus de 200 retombées presse.

SAVE THE DATE : 

WIA Annual Summit 2018 : 27-28 septembre

Suivez toutes les actualités du Sommet Régional Afrique de l’Ouest sur les réseaux sociaux

Twitter : womeninitiative
Facebook : womeninafrica
Linkedin : womeninafrica

#WIASUMMIT

Informations et demandes d’interviews : press@wia-initiative.com

Isahit « Le numérique au service de la diaspora africaine »

La diaspora et le numérique : facteurs de développement du continent africain

La diaspora africaine est une population qui résulte du commerce triangulaire du XVIème siècle. Elle correspond à la continuelle émigration de la population à l’extérieur du continent. Aujourd’hui, la commission de l’Union Africaine la définit comme étant “des personnes d’origine africaine vivant hors du continent africain, qui sont désireuses de contribuer à son développement et à la construction de l’union africaine, quelles que soient leur citoyenneté et leur nationalité”.

Le processus Isahit
Le processus Isahit

La diaspora africaine conserve un lien culturel, affectif et financier fort avec son continent d’origine. Alors qu’elle peinait à trouver les moyens de renforcer son implication dans le développement du continent et à conserver des relations avec leurs familles d’origine, aujourd’hui elle connaît de profondes mutations amplifiées par la révolution numérique. Grâce aux outils du numérique, la diaspora africaine développe aujourd’hui des solutions disruptives au service de l’Afrique, de manière à avoir de l’impact social, économique et environnemental.

La diaspora : pilier du développement de l’Afrique
Aujourd’hui, la diaspora est un pilier du développement du continent africain en devenant son principal contributeur. En effet, les transferts d’argent des expatriés vers leur pays d’origine n’ont cessé d’augmenter ces dix dernières. En 2016, plus de 60 milliards de dollars ont été transféré vers le continent africain, contre 44,3 milliards en 2007, soit une hausse de 36%. (Source 2) Le numérique a notamment renforcé les liens entre les populations.

Les réseaux sociaux et messageries instantanées tels que Facebook, Whatsapp ou Skype permettent aux différentes populations d’être continuellement interconnectées. Ainsi, la diaspora africaine reste informée des défis et des difficultés traversés par leur pays d’origine et peut être plus proche de la réalité. Grâce au digital qui leur apporte une véritable voix, elle n’est plus seulement un observateur mais un acteur à part entière. Dorénavant, elle peut apporter sa contribution dans des services tels que la santé, l’éducation et/ou être à l’origine d’innovations qui répondent à des besoins concrets.

De nombreuses initiatives technologiques actuelles en sont d’ailleurs la preuve. La start-up Africa mobile par exemple, met en interaction les autorités africaines avec les citoyens. La plateforme de crowdfunding Afrikwity accompagne la croissance du continent africain, en permettant notamment à la diaspora africaine d’investir dans les entreprises qui se développent en Afrique. La start-up Niokobok et la start-up Afrimarket, quant à elles, permettent à la diaspora africaine de faire livrer à distance des produits aux populations locales.

Grâce à la révolution numérique, la diaspora africaine peut s’engager davantage dans l’accompagnement des start-ups africaines, la mise à disposition du réseau de la diaspora, l’investissement (en temps et en argent) au sein des start-ups technologiques, la création de partenariats internationaux ou encore en jouant un rôle d’interface Nord-Sud, à travers leur double culture.

Le numérique comme outil de développement local
Dans le sens inverse, le numérique permet de connecter les populations locales et isolées à la diaspora et au reste du monde. Elles bénéficient des informations mondiales, des compétences de ses pairs émigrés et sont connectées à la réalité internationale. Ainsi, ces dernières peuvent évoluer plus rapidement tout en acquérant des savoir-faire qu’elles n’auraient pas pu obtenir autrement.

isahit : preuve que le numérique est fédérateur de liens et facteur de développement
Le numérique, outil d’inclusion sociale, se présente donc comme une solution en terme de développement. Isahit l’a bien compris en créant une plateforme, intelligente et socialement responsable, de tâches digitales qui connecte les populations locales et isolées aux entreprises des pays du Nord, du Sud et de la diaspora africaine. La start-up offre la possibilité à ses Hiteuses (femmes socio-économiquement défavorisées des pays d’Afrique et porteuses de projets travaillant pour isahit) d’acquérir des compétences qui leur permettent d’évoluer professionnellement mais aussi socialement. Elle accroît la coopération, l’entraide et la diffusion d’informations inter et intra-pays, à travers l’animation de sa communauté de “workers”.

Isahit est notamment la preuve du lien étroit qu’entretient la diaspora avec ses pays d’origine. Par exemple, Clarisse, employée de l’espace de co-working d’isahit, issue de la diaspora ivoirienne, les a mis en relation avec des personnes qui ont la volonté d’intégrer l’équipe depuis la Côte d’Ivoire. Isahit, à travers sa plateforme, permet donc implicitement à la diaspora africaine de s’impliquer dans le développement de leur territoire et dans l’indépendance financière de leurs proches restés au pays.

Transsion, le groupe mobile qui a concquis l’Afrique

En quelques années, le paysage de la téléphonie en Afrique a été totalement bouleversé par un nouvel entrant concentré sur les marchés émergents: Transsion

dav

Ce nom ne vous dit probablement rien mais si vous avez voyagé en Afrique au cours des dernières années, il est improbable que vous n’ayez pas croisé des publicités de l’une des 3 marques du groupe: Tecno, Infinix et iTel (ci-dessous photo prise à Addis Abeba).

Techno à Addis Abeba
Techno à Addis Abeba

En effet, le groupe Transsion basé à Hong-Kong a décidé de couvrir l’ensemble du spectre des consommateurs Africains à travers 3 marques à positionnements complémentaires: iTel, le feature phone et smartphones entrée de gamme (à partir de 15 euros), Infinix, la marque jeune et connectée, orientée e-commerce et Tecno, la marque haut de gamme.

Pour conquérir ces marchés, Transsion a conçu des smartphones spécialement adaptés à l’Afrique: batteries à plus longue durée de vie, écrans résistants à la poussière, double SIM et même des appareils photos pour selfie adaptés aux peaux foncées.

En parallèle de cette stratégie, les marques du groupe ont mis en place une stratégie de battage publicitaire, en ligne pour Infinix et en affichage offline classique pour Tecno dans la plupart des grandes villes Africaines (photo ci-dessous prise à l’aéroport de Naibori d’une publicité Infinix par le e-commercant Africain, Jumia).

Cette stratégie est payante: Les 3 marques représentent une part de marché de 38%* en Afrique, le groupe est le premier acteur du mobile au Nigéria, Kenya et Sénégal et les 3 marques font déjà partie de la liste des 100 marques préférées des Africains**. Selon CNBC, Tecno seul représenterait 25% du marché des smartphones en Afrique. (ci-dessous les parts de marché au Nigeria pour les smartphones et feature phones)

 

Renforçé par ces résultat, le groupe a annoncé qu’il allait entrer en bourse et par conséquent devenir l’un des plus grands constructeurs de téléphones en bourse en Chine.

Le succès de Transsion en Afrique est le reflet de la grande qualité du marché Africain: un marché extrêmement réactif, qui a la capacité de se redéfinir rapidement quand confronté à une offre qui lui correspond. C’est vrai pour la téléphonie comme ça l’est pour bien d’autres marchés (distribution avec e-commerce, paiements avec le paiement mobile…). À garder en tête…

52,5 millions de dollars en faveur des énergies renouvelables en Zambie

Réunis la semaine dernière à Songdo, en Corée du Sud, les membres du Fonds vert pour le climat (FVC) ont approuvé la première proposition de financement de la Banque africaine de développement en faveur du programme de la Zambie pour financer les énergies renouvelables.

Le FVC a ainsi décidé d’y octroyer un prêt de 50 millions de dollars américains outre une subvention de 2,5 millions de dollars

La Zambie planifie de financer 100 MW de projets d’énergie renouvelable dans le cadre de sa politique « REFiT » (Renewable Energy Feed-in-Tariff, soit « Tarifs de rachat garantis dans les énergies renouvelables »). Les projets, d’énergie solaire pour l’essentiel, aideront à diversifier la production énergétique de la Zambie, qui dépend fortement aujourd’hui de l’hydroélectricité. Confronté à un grave déficit d’approvisionnement en électricité du fait des récentes sécheresses, le gouvernement de la République de Zambie a lancé en 2017 la politique REFiT, afin d’attirer des investissements privés dans les projets d’énergies renouvelables à petite échelle – jusqu’à 20 MW.

Il s’agit là du premier programme cofinancé par le FVC et la Banque africaine de développement, après la signature, le 8 novembre 2017, de l’Accord-cadre d’accréditation qui a consacré la Banque comme maître d’œuvre et intermédiaire financier des projets approuvés par le FVC.

« Ce sont les premiers fruits importants de notre engagement commun en faveur du développement et de la croissance en Afrique, dans la droite ligne de l’Accord de Paris. Nous espérons vivement nous associer davantage au Fonds vert pour le climat pour aider à accroître la part de l’Afrique dans la finance climatique », a déclaré Akinwumi Adesina, le président de la Banque africaine de développement.

numérique et énergies renouvelables

La Banque place l’atténuation et l’adaptation au changement climatique, ainsi que l’électrification de l’Afrique au cœur de son agenda. Son deuxième Plan d’action contre le changement climatique, qui couvre les années 2016 à 2020, prévoit que 40 % du total annuel des approbations de la Banque relèvent de financements climatiques d’ici à 2020 et son New Deal pour l’énergie en Afrique entend fournir un accès universel à l’énergie à l’horizon 2025.

« Ce projet novateur constitue une étape importante et opportune dans notre partenariat avec le FVC. Non seulement cela prépare le terrain pour fournir UNE énergie propre et durable à quelque 300 000 personnes, en diversifiant le bouquet énergétique de la Zambie ; mais le pays deviendra aussi plus résilient aux effets du changement climatique », s’est félicité Amadou Hott, vice-président de la Banque africaine de développement chargé de l’Énergie, du climat et de la croissance verte.

Lancé en 2010 par les 194 pays signataires de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), le FVC est un fonds mondial, créé pour appuyer les efforts des pays en développement confrontés aux défis du changement climatique.

L’Agence Française de Développement lance Agreenfi

Un nouveau label pour l’Agence française de développement (AFD): Agreenfi

Ce label encourage les institutions financières des pays en développement et émergents à se mobiliser pour développer une agriculture productive et résiliente, améliorer les conditions de vie des populations rurales et favoriser la structuration durable des territoires ruraux, souligne le communiqué.

ConcrètementAgreenfi intervient auprès des institutions financières et leur propose une offre financière (ressources financières, mécanisme de partage de risques), ainsi qu’un appui technique et institutionnel leur permettant de transformer leurs pratiques et de répondre aux besoins des acteurs ruraux. Ces derniers -principalement des exploitations familiales, des organisations de producteurs, des coopératives ou encore des petites et moyennes entreprises- accèdent ainsi à une offre financière et à des appuis techniques.

Des écosystèmes innovants dans l'agriculture en Afrique - Thierry Barbaut TOGO 2016
Des écosystèmes innovants dans l’agriculture en Afrique – Thierry Barbaut TOGO 2016

D’ores et déjà, € 682 millions ont été engagés sur 64 projets répondant aux critères du label Agreenfi. Par exemple, au Ghana, l’AFD travaille en partenariat avec le ministère de l’Agriculture ghanéen et le Ghana Rubber Estate (Grel) depuis 1986 pour développer des plantations villageoises d’hévéa dans le sud du pays. L’AFD a accordé un prêt direct à la banque de développement agricole pour financer la filière hévéa, sans garantie de l’Etat ghanéen.

Il en est de même au Sénégal, autre exemple, où  l’AFD accompagne la Caisse nationale de crédit agricole du Sénégal (CNCAS) pour faciliter le financement des investissements nécessaires au développement agricole.

A propos d’AGREENFI 
AGREENFI est l’outil du Groupe AFD dédié à la mobilisation des institutions financières des pays en développement et émergents pour accompagner l’inclusion financière des populations rurales, le développement d’une agriculture productive et résiliente et la structuration des territoires ruraux.
À travers un appui financier et un soutien technique, AGREENFI accompagne l’évolution des pratiques des acteurs financiers pour faciliter l’accès des acteurs ruraux à une offre de services financiers adaptés.
Plus d’informations : www.afd.fr/agreenfi 

Le solaire thermique à concentration

Le solaire thermique à concentration : une source d’électricité renouvelable et disponible en fonction des besoins

  • Le solaire thermique à concentration (CSP), avec sa capacité de stockage de l’énergie relativement bon marché, peut permettre à certains pays de fournir une électricité propre et fiable à ceux qui en ont le plus besoin, tout en réduisant leur dépendance aux combustibles fossiles et en luttant contre le changement climatique.
  • Une expérience qui s’enrichit rapidement, des risques à la baisse, une concurrence accrue et des avancées technologiques : tous ces facteurs contribuent à rendre les prix du CSP toujours plus compétitifs par rapport à d’autres sources d’énergie. En 2017, les tarifs sont tombés sous la barre des 10 cents dans plusieurs appels d’offres.
Le plus grand site photovoltaïque d'Afrique au Maroc à Noor
Le plus grand site photovoltaïque d’Afrique au Maroc à Noor

L’année dernière, son diplôme universitaire tout juste en poche, Hajar Abjeg a décidé de quitter Agadir, sa ville natale, pour s’installer à Ouarzazate. Pourquoi abandonner une ville dynamique sur la côte Ouest du Maroc pour aller vivre aux portes du désert ? Parce que c’est là qu’est l’avenir, confie la jeune ingénieure : à la périphérie de la ville, là où s’étend l’immense complexe solaire de Noor.

« Je trouve formidable que l’on puisse utiliser une ressource ordinaire pour produire une énergie dont on a absolument besoin », explique Hajar Abjeg. « Plus on expérimentera ce type de centrales, plus on optimisera leur efficacité, et moins l’on sera tributaire des sources d’énergie traditionnelles comme les combustibles fossiles. Les retombées à long terme sont phénoménales. »

L’optimisme de la jeune femme est largement partagé.

De nombreux pays ont misé sur l’énergie solaire thermique à concentration ou thermodynamique, également connue sous l’acronyme CSP (pour concentrating solar power). En particulier dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord et en Amérique latine, où les conditions exceptionnelles d’ensoleillement toute l’année et les vastes superficies de terrains disponibles en font une option attractive, au détriment des sources d’énergie traditionnelles comme le charbon et le pétrole.

Avec la technologie CSP, le stockage de l’énergie se fait sous forme de chaleur, ce qui permet d’avoir des capacités de stockage supérieures à celles des batteries et de répondre à tout moment à la demande d’électricité. Une centrale CSP peut stocker la chaleur obtenue par concentration du rayonnement solaire dans de grandes cuves remplies de sels fondus. Cette chaleur peut être stockée pendant plusieurs heures ou plusieurs jours, et être transformée en électricité quand le temps est nuageux ou lors des pics de consommation, soit en général à la tombée de la nuit dans les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Cette souplesse permet aux compagnies d’électricité de réguler la production électrique et d’intégrer plus facilement dans leur mix énergétique d’autres sources d’énergie renouvelable au rendement variable, à savoir le photovoltaïque et l’éolien.

Le solaire à concentration représentait en 2017 une puissance mondiale installée de 5,1 GW. Selon l’Agence internationale de l’énergie, ce chiffre devrait atteindre 10 GW en 2022, sachant que la quasi-totalité des nouvelles capacités intégreront une solution de stockage. Vingt-trois pays dans le monde développent actuellement des projets de CSP(a). Si les plus grandes centrales en service sont situées aux États-Unis et en Espagne, de nombreux pays possèdent des installations en activité ou en cours de construction : Émirats arabes unis, Égypte, Israël, Inde, Chine, Afrique du Sud, Chili, Mexique, Australie, Koweït et Arabie saoudite.

Au Maroc, le projet de Noor Ouarzazate, premier complexe d’énergie solaire à grande échelle du pays, devrait produire à terme plus de 500 mégawatts (MW), ce qui permettra d’alimenter en électricité un million de Marocains et d’atteindre l’objectif que s’est fixé le Royaume à l’horizon 2020 : porter la part des énergies renouvelables dans la production électrique à 42 %.

Mais si le solaire à concentration est indubitablement appelé à s’imposer dans le bouquet énergétique de certains pays, son développement se heurte encore à des obstacles considérables.

Le coût de l’investissement, d’abord : la construction d’une centrale CSP est coûteuse et plus chronophage que celle d’un parc éolien ou d’un complexe photovoltaïque. Alors que les pays en développement ont en général du mal à financer des infrastructures à forte intensité de capital, il peut être particulièrement difficile d’attirer des investissements dans une technologie relativement jeune comme le CSP. Dans ces conditions, le rôle de la Banque mondiale et d’autres institutions financières internationales a été déterminant pour la réussite de nombreux projets puisqu’il a permis de fournir les financements concessionnels nécessaires pour attirer les investissements privés, promouvoir la compétitivité de ce marché et faire encore baisser les prix.

Les prix du CSP constituent encore une barrière au déploiement de cette filière, en particulier par rapport au photovoltaïque. Ils connaissent toutefois une baisse remarquable : en 2017, les tarifs sont tombés à 6 cents le kilowatt heure en Australie et à 7,3 cents à Dubaï. En outre, le véritable concurrent de la technologie CSP et de sa capacité de stockage thermique est le photovoltaïque avec batteries, dont le prix, même s’il est également en baisse, demeure relativement élevé. Une installation photovoltaïque, si elle n’est pas couplée à une solution de stockage, n’est pas en mesure de fournir de l’électricité au moment où les besoins sont les plus importants : c’est là que réside le grand avantage du CSP. Contrairement au photovoltaïque, cette technologie garantit une production régulière, y compris la nuit.

À terme, le photovoltaïque avec stockage de l’électricité devrait donc devenir la principale technologie concurrente de l’énergie solaire thermodynamique. Mais, en attendant, celle-ci pourrait occuper une place importante dans le mix énergétique des pays dotés d’un ensoleillement abondant et de terres inexploitées, avec à la clé une plus grande sécurité énergétique, une meilleure stabilité du réseau électrique et une réduction des émissions dues aux combustibles fossiles.

Au Maroc, le CSP devrait permettre de réduire la dépendance au pétrole à hauteur d’environ 2,5 millions de tonnes et d’éviter 760 000 tonnes d’émissions de carbone par an. À cela s’ajoutent des bienfaits socioéconomiques déjà visibles : le projet de Noor Ouarzazate a encouragé la création de plusieurs start-up et incité des jeunes, notamment parmi la population féminine, à étudier ou travailler dans le secteur des énergies renouvelables.

« La filière CSP est promise à un brillant avenir ! », affirme Hajar Abjeg. « Quand je suis arrivée ici pour la première fois, j’ai été impressionnée par la taille de la centrale et la quantité d’énergie qui peut en sortir. Produire de l’électricité en captant simplement les rayons du soleil, c’est fascinant. »

Rendre les offres d’emploi accessibles à plus d’Africains

Christina Lin est Directrice du marketing produit pour Google en Afrique sub-saharienne. Christina évoque les outils et le « search » de Google pour les emplois

Que vous soyez étudiant à la recherche d’un travail à temps partiel, employé de bureau visant un poste plus proche de votre domicile ou enseignant en cours de mutation pour un rapprochement familial, trouver un travail peut être compliqué.

Avec l’éparpillement des offres d’emploi (en vitrine, sur Internet et dans les journaux), il n’est pas toujours simple de trouver celles qui correspondent à vos besoins et vos compétences. De fait, de nombreux demandeurs d’emploi ont le sentiment de ne pas pouvoir trouver le poste auquel ils aspirent et de candidater pour des profils qui ne conviennent pas. En même temps, les employeurs africains font face à une pénurie de talents et n’arrivent pas à pourvoir les postes vacants avec les bons candidats.

Aujourd’hui, nous mettons la commodité et la puissance de Search au service des demandeurs d’emploi en Afrique. Grâce à cet outil, nous voulons mettre en relation les Africains aux offres d’emploi à travers l’Afrique du Sud, le Kenya et le Nigeria. Peu importe qui vous êtes ou le poste que vous recherchez, vous pourrez trouver un emploi qui correspond à vos attentes.

Emploi Google
Emploi Google

Disponible pour commencer en anglais depuis un ordinateur ou un appareil mobile, la plateforme vous permet d’explorer les offres d’emploi disponibles sur le Web par de simples requêtes de type « jobs near me » (offres d’emploi près de chez moi) ou « teaching jobs » (postes d’enseignants).

Emploi Google
Emploi Google

Pour beaucoup d’entre vous, un poste doit répondre à certaines exigences, comme les compétences requises ou les horaires de travail.

Bon nombre d’offres comportent en plus du descriptif du poste des avis sur l’employeur et des notations de l’entreprise réalisées par des sites accrédités.
Et si vous êtes enregistré, pour certaines offres, le temps de transport entre travail et domicile est même précisé. Nous allons continuer d’ajouter des filtres et des informations.

La recherche d’emploi est un parcours personnel complexe, que nous essayons de faciliter avec cette nouvelle expérience de recherche.

Trouver un emploi prend du temps. Et rester au fait des nouvelles offres publiées chaque jour est une tâche quasi impossible. Désormais, si vous interrompez votre recherche d’emploi, vous pouvez la reprendre là où vous en étiez et saisir les opportunités qui vous intéressent. Il vous suffit d’activer les
alertes pour recevoir un e-mail dès qu’une nouvelle offre se présente, pour une recherche active et une réactivité maximale.

Nous travaillons avec de nombreux acteurs du marché pour vous offrir la liste la plus complète d’offres d’emploi, comme FuzuBrighter MondayJobbermanMyJobMagNGCareersJijiJob Mail et Careers24. Ainsi, vous verrez des offres issues de ces sites Web et de nombreux autres, dès leur publication. Pour élargir notre liste d’offres, nous publions une documentation ouverte à l’attention de tous les recruteurs – plateformes tierces, employeurs directs, grands ou petits – qui explique comment rendre leurs offres d’emploi consultables dans ce nouvel outil.

Nous pouvons tous être amenés un jour à chercher du travail, quels que soient notre condition et origine sociales, notre parcours et nos expériences. Que vous soyez à la recherche d’un premier emploi, en reconversion professionnelle ou en quête d’un travail mieux rémunéré pour une famille qui s’agrandit, nous espérons que cette nouvelle expérience sur Google rendra votre recherche d’emploi plus simple et plus efficace.

Ce lancement s’inscrit dans la continuité des initiatives engagées par Google en Afrique sub-saharienne pour améliorer les opportunités économiques des chercheurs d’emploi et des employeurs, comme en témoigne l’initiative Grow with Google.
Le programme Digital Skills for Africa, engagement de Google à former un million de jeune africains entre avril 2016 et mars 2017, a atteint voire dépassé ses objectifs.
En juillet 2017, l’initiative a été renouvelée avec pour objectif de former 10 millions de jeunes d’ici à 2022 et 100 000 développeurs dans toute la région.
Publié par Christina Lin, Directrice du marketing produit, Afrique sub-saharienne.

Le mobile pour collecter les déchets au Mozambique avec l’application Mopa

  • Dans la capitale du Mozambique, une plateforme numérique développée par les autorités municipales avec le soutien de la Banque mondiale améliore radicalement la gestion des déchets ménagers.
  • Cette plateforme permet aux habitants de signaler un problème à la municipalité en temps réel, ce qui garantit une meilleure réactivité et responsabilisation de l’administration.
  • En un peu moins d’un an, ces signalements ont permis d’éliminer 186 dépôts d’ordures sauvages et de résoudre des milliers de problèmes.

La ville de Maputo compte plus d’un million d’habitants, qui vivent en majorité dans des quartiers informels et des bidonvilles qui ne cessent de croître. La gestion des déchets ménagers est un vrai défi pour les autorités municipales, qui manquent de capacités pour fournir ce service essentiel.   

Une récente enquête auprès des ménages révèle pourtant qu’il s’agit de la priorité numéro un pour les habitants de la capitale du Mozambique. L’objectif de cette enquête municipale, réalisée avec le concours de la Banque mondiale, était d’identifier les actions prioritaires susceptibles d’améliorer les conditions de vie de la population. De fait, la mauvaise gestion des déchets ménagers est un grave problème de santé publique. Source de pollution environnementale, elle est à l’origine de maladies épidémiques mortelles comme le paludisme, le choléra ou la typhoïde, qui touchent les pauvres de manière disproportionnée. L’accumulation d’ordures et de déchets solides obstruant les cours d’eau et les systèmes d’évacuation des eaux contribuent ainsi aux crues et aux inondations. Ici, la situation est d’autant plus complexe que les autorités municipales sous-traitent ces services à 45 sociétés, ce qui rend la coordination difficile et ne permet pas de déterminer les responsabilités et les dysfonctionnements.

La municipalité de Maputo a décidé de relever ce défi avec le soutien de la Banque mondiale. Si cette collaboration n’est pas nouvelle — la ville a déjà bénéficié d’une série d’interventions financées par l’IDA, dont notamment les programmes ProMaputo I et II—, le dernier fruit de ce partenariat est des plus innovants : une plateforme numérique servant d’interface entre les citoyens et les services municipaux de gestion des déchets ménagers.

« La plateforme MOPA permet de repérer les zones où les ordures ne sont pas ramassées dans le quartier et de déclencher une intervention immédiate »

Baptisée « MOPA » (pour Monitoria Participativa Maputo), la nouvelle plateforme est un dispositif de surveillance participative. Centrée sur l’usager, elle offre aux habitants de Maputo un moyen souple et facile de signaler des problèmes, comme les dépôts d’ordures anarchiques ou brûlés. À partir de ces signalements, le conseil municipal peut coordonner une réponse efficace. Le processus prévoit aussi de mettre à la disposition du public des informations de planification utiles, afin d’améliorer la transparence et la responsabilisation de l’administration.

« La plateforme MOPA permet de repérer les zones où les ordures ne sont pas ramassées dans le quartier et de déclencher une intervention immédiate », témoigne Sebastião João, qui vit à Chamanculo, quartier très peuplé situé à la périphérie de la capitale. « Tout cela n’est possible que parce que les gens peuvent prévenir la municipalité en temps réel, ce qui garantit une plus grande réactivité et un processus transparent. »

 De jeunes entrepreneurs travaillent au développement de l’app MOPA.
L'application Mopa à Maputo pour localiser et collecter les déchets
L’application Mopa à Maputo pour localiser et collecter les déchets

Photo : Avec l’aimable autorisation du conseil municipal de Maputo

La municipalité enregistre en moyenne une vingtaine d’alertes par jour : au total, ce sont ainsi 1 000 tonnes de déchets solides qui sont ramassés chaque journée dans les bidonvilles de Maputo. Un an à peine après le lancement de la plateforme, les chiffres parlent d’eux-mêmes : déjà 3 500 utilisateurs, plus de 6 800 signalements, des milliers de sites signalés. Et ce n’est qu’un début, puisque le nombre d’utilisateurs et de signalements ne cesse d’augmenter. Plus de 88 % des problèmes ont été résolus, avec un délai de réponse de 2,7 jours en moyenne. Grâce aux informations recueillies par le biais de cette technologie et à l’amélioration des services qui en découle, la municipalité a pu éliminer 186 décharges sauvages.

« Ces résultats représentent des gains immenses en termes d’efficacité et d’engagement citoyen », souligne Florentino Ferreira, conseiller municipal chargé de la supervision de la gestion des déchets. « Avant cette intervention, il nous était difficile de savoir quelle était la situation dans les ruelles des quartiers informels. » Avec la plateforme MOPA, le citoyen devient partie intégrante de la solution : « Les habitants ne sont plus des étrangers dans leur propre ville. Ils sont un maillon essentiel du système. Ils nous alertent et nous aident à contrôler la prestation des services. Ce processus est en train de transformer les mentalités et le sentiment civique à Maputo. »

Le succès grandissant de l’outil auprès des habitants des quartiers pauvres et périurbains témoigne de sa pertinence. Aujourd’hui, les résultats de la plateforme s’étendent dans l’ensemble de la ville et même au-delà, ajoute Eva Clemente,spécialiste du secteur privé à la Banque mondiale et chef d’équipe du projet : « MOPA est considérée comme l’une des plateformes de gestion des déchets ménagers les plus transparentes d’Afrique, et l’une des plus efficaces puisqu’elle parvient véritablement à améliorer les conditions de vie des habitants. Ce succès lui vaut une reconnaissance internationale. »

Une reconnaissance manifeste dans l’édition 2016 de l’enquête des Nations Unies sur l’e-gouvernement, où, à la suite de la mise en place de la plateforme, le Mozambique a vu grimper son score à l’indice de participation citoyenne. De même, MOPA a été sélectionnée par l’UNESCO parmi les études de cas mises en avant dans un projet destiné à illustrer comment le développement d’outils numériques centrés sur l’humain peut contribuer à améliorer les conditions de vie des populations pauvres dans le monde entier.

Grâce à des financements supplémentaires apportés par le programme « Making All Voices Count », la plateforme a été étendue à 42 quartiers. Elle comprend une application mobile gratuite développée par de jeunes entrepreneurs locaux et permettant aux habitants-citoyens d’alerter la municipalité, mais aussi de suivre l’état de leur signalement jusqu’à la résolution du problème. Elle pourrait aussi faire des petits : la ville de Maputo envisage d’élargir MOPA aux problèmes d’assainissement et de circulation.

Livre Startup Lions, au cœur de l’African Tech

C’est le livre « coup de coeur » de la rédaction d’Info Afrique de ce début 2018 !

Startup Lions, Au coeur de l’African Tech. Comment la révolution numérique Africaine transforme le continent et change le monde est un véritable voyage dans l’univers passionnant des nouvelles technologies et de ses acteurs en Afrique.

Enfin un ouvrage qui apporte un témoignage de l’intérieur du secteur des technologie et sur plusieurs pays

Samir Abdelkrim ne se contente pas d’expliquer les technologies et leurs enjeux pour le développement des 54 pays, il apporte des témoignages et des éclairages prépondérants sur ce monde fascinant, le made in Africa de la technologie, porté par les Africain eux-mêmes.

Le numérique en Afrique mirage ou miracle ?

Si le numérique, le digital, les télécoms et les réseaux sociaux fascinent le monde et particulièrement en Afrique, hélas de nombreux projets apparaissent et disparaissent aussi vite. Samir Abdelkrim perce ici cette bulle spéculative et le fantasme du numérique en présentant le contexte, les besoins et les solutions utiles aux pays et aux populations.

Avec cette mode sur le digital, les articles, témoignages ou dossiers sont plus ou moins sérieux et sèment le doute sur des technologies, des usages réels, des utilisateurs fantômes… La bulle spéculative du numérique draine aussi beaucoup d’exagération, d’usurpation et de faux experts. Pas de cela dans le livre Startup Lions, les projets sont réels et détaillés.

Samir Abdelkrim
Samir Abdelkrim

Comment comprendre ce qui se joue vraiment en Afrique avec le numérique en 2018 ?
Comment connaitre les technologies qui bouleversent le quotidien des agriculteurs, des pécheurs, des femmes et des entrepreneurs en Afrique ?

En lisant Startup Lions vous découvrirez un véritable état des lieux.

Le réel du quotidien des développeurs, des créateurs, des innovateurs des solutions d’aujourd’hui pour demain. Samir Abdelkrim à sillonné pendant deux années l’Afrique pour en rencontrer les différents acteurs.

Et le décor est dréssé dés le départ de l’ouvrage quand Samir Abdelkrim indique « L’innovation numérique est leur solution (les entrepreneurs) à de nombreux problèmes: corruption, éducation, sécurité, santé… ». Le livre va vous plonger au coeurs des problématiques de l’Afrique d’aujourd’hui et des solutions que le numérique propose concrètement !

Stratup Lions, au cœur de l'African Tech de Samir AbdelKrim
Stratup Lions, au cœur de l’African Tech de Samir AbdelKrim

Des pécheurs sénégalais qui doivent se plier au marché du poissons et aux cours instable avec une marchandise périssable ? Le numérique apporte une solution les mettant directement en relation avec les consommateurs.

Une croissance du mobile stupéfiante avec l’Afrique comme « nouvel Eden des télécommunications », en effet d’une trentaine en 2000, ils passent à une centaine en 2002 pour atteindre 200 en 2012 !

Se rapprocher du réel et des cultures locales. En Tanzanie et au Kenya, les Massai peuvent désormais ne plus littéralement se faire saigner financièrement par les intermédiaires. Une marketplace agricole lui permet de vendre au juste prix et cela grâce au téléphone, nouvel outil de prospérité.

Comment justement des millions de Kenyans vont profiter d’une « banque numérique » et ainsi contourner les banques traditionnelles ! Un numéro de téléphone qui devient un RIB, l’identité bancaire si indispensable au développement. MPesa va imprimer son modèle sur toute l’Afrique avec une croissance folle.

Tout au long du livre, découvrez les pays, les cultures, les contextes mais aussi et surtout les besoins et comment le numérique répond aux attentes du milliard d’habitants que compte l’Afrique d’aujourd’hui.

Commander le livre Startup Lions sur Amazon

Avec Startup Lions c’est un témoignage réel, un voyage concret de Samir Abdelkrim dans la Tech Africaine.

Attaque terroriste au Burkina Faso

Attaque terroriste à Ouagadougou au Burkina Faso

Sept personnes, dont deux gendarmes burkanibé, ont été tuées, et une cinquantaine d’autres blessées, dans les attaques armées qui ont visé ce vendredi l’ambassade de France à Ouagadougou, l’état-major général des armées burkinabé et l’Institut français, a annoncé un porte-parole du gouvernement sur place.

Le maire de Ouagadougou indique que 4 terroristes sont neutralisés et que au moins 6 autres sont recherchés.

Attaque terroriste au Burkina Faso
Attaque terroriste au Burkina Faso

Quatre assaillants responsable de l’attaque de Ouagadougou ont été « neutralisés » aujourd’hui, affirme le gouvernement burkinabé. Les attaques visaient l’ambassade de France et l’état-major des armées.

« Les unités spéciales des forces de défense et de sécurité sont en opération. Aucun bilan n’est disponible pour l’instant », poursuit le communiqué publié sur le site du Service d’information du gouvernement du Burkina Faso.a

Selon une source sécuritaire burkinabè, certains des assaillants seraient entrés en civil dans l’enceinte de l’état-major, avant de revêtir des tenues militaires, une fois à l’intérieur. De quoi entretenir la confusion sur leur identité.

 

Deux hélicoptères de l’armée française ont atterri devant la primature burkinabè, à quelques mètres de l’ambassade de France, pour y déposer des soldats français, a affirmé le journaliste Yabré Idrissa, joint par Jeune Afrique. « Nous n’entendons plus de coup de feu », a-t-il précisé.

Les forces spéciales françaises de l’opération Sabre sont basées à Ouagadougou.

Libérer l’accès aux médicaments

Face aux nombreuses difficultés d’accès aux médicaments en Afrique, les États sont souvent interpellés pour intervenir en prenant en charge les frais d’accès ou en contrôlant les prix des médicaments.

Malheureusement, ces ingérences dans le fonctionnement du marché des médicaments se traduisent toujours par des effets pervers. Car le véritable problème, c’est le déficit de l’offre qui fait renchérir les prix et rend l’accès aux médicaments compliqué pour la majorité des usagers. De ce fait, le secteur privé de l’industrie pharmaceutique serait une meilleure alternative. Comment stimuler l’investissement privé pour relever le défi de l’accès aux médicaments?

Incitations fiscales

Certes, le revenu moyen par habitant s’est amélioré, néanmoins il reste largement insuffisant pour permettre aux Africains de consacrer une part suffisante de leur budget pour satisfaire leurs besoins médicaux. La faiblesse du pouvoir d’achat des populations explique celle de la demande en médicaments. Les autorités publiques, comme les autres parties prenantes, ont la responsabilité de faciliter l’accès aux médicaments pour les citoyens africains.

Cependant, il ne faudrait pas se tromper de moyens pour atteindre un tel objectif. Les systèmes de protection universelle aveugles ont montré leurs limites car inefficaces et surtout sources de déficits et de gabegie. D’où la nécessité de mettre en place une politique différenciée suivant le niveau de vie des citoyens. Dans ce sens, les plus démunis pourraient continuer à bénéficier d’aides directes ciblées sur la base de critères objectifs et transparents.

Quant à la classe moyenne, il est possible d’envisager des aides fiscales comme la possibilité de déduction des frais médicaux, dans une certaine limite, du revenu imposable. Mais, ce qui sera plus intéressant est d’agir sur tous les facteurs gonflant artificiellement les prix des médicaments. En ce sens,  la réforme de la filière des médicaments devient incontournable. Ainsi, l’État devrait rationnaliser la chaine de distribution afin d’éviter que la multiplicité des intermédiaires renchérisse inutilement le prix facturé au consommateur. De même, il est important de réformer la fiscalité du médicament dont le prix est souvent grevé par plusieurs taxes douanières sans parler de la taxe sur la valeur ajoutée.  La rationalisation de la fiscalité du médicament est à même de libérer du pouvoir d’achat et donc de booster la demande des Africains. Mais la stimulation  de la demande ne pourrait résoudre la problématique de l’accès au médicament sans que l’offre puisse suivre.

Stimuler la concurrence

Le rôle du secteur privé est primordial dans un contexte de déficit budgétaire et de faiblesse des ressources publiques. En ce sens, il faut stimuler la concurrence dans le marché du médicament en abolissant les barrières à l’entrée qui découragent le développement d’une offre suffisante. Le jeu de la concurrence permettrait, à terme, de faire baisser les prix. Dans cette logique, il faudrait faciliter les demandes d’octroi de licences, réduire la pression fiscale des entreprises afin de favoriser l’investissement privé aussi bien local qu’étranger.

Améliorer l’accès au financement

Pour ce faire, l’État devrait créer, en amont, un cadre propice. Cela passe d’abord, par la facilitation du financement, surtout que le secteur est budgétivore. La réforme du secteur bancaire visant à le rendre plus concurrentiel afin de baisser le « loyer » de l’argent, alléger des conditions d’emprunts, notamment les garanties rédhibitoires exigées. Des alternatives de financement aux investisseurs locaux et étrangers devront être développées aussi via la réforme du secteur financier pour acheminer l’épargne locale, souvent cachée, vers le financement de l’élaboration et de la commercialisation des médicaments.

Investir dans les infrastructures

Ensuite, il faudrait relever le défi des infrastructures et les problèmes liés à la logistique. La promotion du partenariat public-privé (PPP) comme stratégie de financement des secteurs économiques s’amplifie sur le continent. Il faudra profiter de cette dynamique en permettant à l’Etat et au secteur privé de collaborer suivant un cadre légal précis et transparent.

En effet, le faible développement des services logistiques, le coût relativement élevé de l’approvisionnement en énergie électrique, le manque de contrôle dans les régulations existantes impactent des éléments clés de la distribution tels que la chaîne du froid, les services de stockage, de transport et de sauvegarde ainsi que le respect des dates de validité des produits.

Améliorer l’environnement des affaires

Enfin, il faudrait rendre le climat des affaires plus favorable à l’investissement privé. En Afrique subsaharienne, les économies ont les réglementations les moins favorables aux affaires. Selon les données du Doing Business 2017, il faut 60 jours en moyenne pour effectuer un transfert de propriété, par exemple, contre seulement 22 jours pour la même transaction dans les économies à revenu élevé de l’OCDE. Le climat des affaires est aussi miné par plusieurs maux dont les barrières douanières, les taxes, les politiques économiques non favorables aux investissements, les tracasseries administratives, etc. Il faudrait corriger ces dysfonctionnements en simplifiant les formalités réglementant l’accès des entreprises au marché pour un accroissement du nombre d’entreprises investissant dans le secteur des médicaments afin de fluidifier les échanges.

Un cadre macro-économique favorable à l’investissement privé est aussi indispensable, ce qui exige, de la part de l’Etat, une rationalisation de son train de vie afin d’offrir de la visibilité et de la confiance aux investisseurs privés en maitrisant les déficits publics, commerciaux, l’inflation et l’endettement. La mise en confiance des investisseurs passe surtout par la protection des droits de propriété pour inciter à l’investissement lourd que nécessite le secteur du médicament.

L’Afrique est le second marché dynamique à l’échelle mondiale, après l’Asie-Pacifique. Pour répondre correctement à tous les besoins futurs, la stimulation de la demande par une politique redistributive est vouée à l’échec. Dès lors, la stimulation de l’offre est incontournable, notamment en exploitant les synergies entre acteurs publics et privés, afin de démocratiser l’accès aux médicaments en Afrique.

José Herbert Ahodode, agro socio-économiste béninois, acteur de la Société Civile.

Article publié en collaboration avec Libre Afrique.

Les secrets de la création de richesse

Au cours des dernières décennies, des centaines de millions de personnes sont sorties de la pauvreté pour constituer une classe moyenne mondiale puissante

Cette avancée sans précédent est le résultat d’une plus grande liberté économique. Celle-ci consacre le choix personnel, l’échange volontaire et la protection des droits de propriété. C’est un développement bottom-up (du bas vers le haut) par des individus, pas de haut en bas via l’Etat.

Liberté économique dans les pays en voie de développement

Au fil des ans, la liberté économique s’est avérée être un déterminant incroyablement robuste de la prospérité actuelle ou future des pays. L’Institut Fraser a constaté que les pays économiquement plus libres ont des niveaux de revenus plus élevés, une croissance économique plus rapide et une réduction plus importante des taux de pauvreté. Par exemple, en 2015, les pays situés dans le quartile supérieur dans le classement de la liberté économique (de l’Institut Fraser) avaient un PIB moyen par habitant ajusté de plus de 40 000 dollars, contre environ 5 000 dollars pour les pays du quartile inférieur.

La montée de la Chine et de l’Inde est une preuve supplémentaire. Après la libéralisation partielle de leurs marchés – la Chine après 1978 et l’Inde après 1991 – ont commencé à croître de manière exponentielle, de 7 à 12%, contre 2% environ auparavant. Bien qu’aucun de ces pays ne soit presque entièrement libre sur le plan économique, même leur modeste amélioration a permis la réduction de la pauvreté absolue la plus spectaculaire que le monde n’ait jamais connue.

Les réformes du marché libre ont ouvert la voie à la prospérité pour des millions de pauvres dans le monde. Mais les gouvernements et les organisations internationales peuvent-ils vraiment planifier « d’en haut » une économie de marché? La réponse courte est: «Non».

Les institutions libres ne peuvent pas être conçues de haut vers le bas et elles ne peuvent être soutenues par l’aide étrangère. Des milliards de dollars d’aide au développement ont été transférés au cours des 60 dernières années, mais les résultats ont été lamentables. Les économistes ont souvent constaté que l’aide étrangère n’avait aucune influence sur la croissance économique, alors que d’aucuns ont constaté qu’elle avait même une influence négative. C’est parce que, comme l’a fait valoir l’ancien économiste de la Banque mondiale, William Easterly, il ne s’agit pas de trouver les bonnes personnes ou le bon plan pour résoudre la pauvreté de haut vers le bas. La pauvreté, est à la base le résultat d’une pénurie de droits, de libertés et des institutions de qualité.

Le pouvoir du laisser-faire et la propriété privée

Les institutions de marché sont plus efficaces lorsque les Etats adoptent une approche non interventionniste. Un bon exemple de cela a été l’augmentation de l’argent « mobile » au Kenya. Il y a un peu plus de 10 ans, la société de télécommunications Safaricom a lancé M-Pesa, un service d’argent mobile au Kenya qui permet aux utilisateurs d’envoyer et de recevoir des paiements numériques. En 2015, Safaricom a indiqué que les paiements M-Pesa représentaient environ 44% du PIB du pays avec plus de 25 millions de comptes.

La clé du succès de M-Pesa était que l’environnement réglementaire du Kenya était relativement accommodant. Alors que les banques et les institutions financières sont fortement réglementées, M-Pesa, en tant que service de télécommunication, était exempt de nombreuses réglementations contraignantes. Le manque d’accès au financement au Kenya a été résolu grâce à «l’innovation ».

L’un des plus grands problèmes sur le continent est celui des économies informelles, où les entreprises opèrent en dehors du cadre juridique d’un pays, et représentent environ 50 à 80% du PIB. Cette économie souterraine est une réponse naturelle aux restrictions étouffantes que les gouvernements ont imposées aux entreprises et aux entrepreneurs, forçant les gens à quitter l’économie formelle.

Le dernier rapport du Doing Business de la Banque mondiale a estimé que l’Afrique était la région la plus difficile au monde pour lancer une entreprise. Un autre facteur est le manque de droits de propriété sécurisés. Les nations garantissant la plus forte protection de la propriété privée ont un revenu par habitant cinq fois plus élevé que celles qui n’ont que des protections modérées. Sans titres fonciers formels, les individus cravachent pour obtenir des financements, créer des entreprises ou accéder au système judiciaire. Les nations africaines sont parmi celles où les droits de propriété sont les moins sécurisés au monde. Si les particuliers et les entreprises n’ont pas de titre officiel sur leurs terres ou d’autres biens, comment peuvent-ils être intégrés dans l’économie formelle?

Comment aider l’Afrique ?

Les pays africains, et non les gouvernements étrangers, doivent mettre en œuvre des réformes favorables au libre marché. Mais cela ne signifie pas qu’il n’y a rien que les pays occidentaux puissent faire pour les aider.

Accueillir le libre-échange et les flux de capitaux: L’un des obstacles les plus importants au développement agricole africain ce sont les subventions agricoles occidentales. Ainsi, quelques 10 millions de personnes en Afrique de l’Ouest qui dépendent des exportations de coton perdent jusqu’à 250 millions de dollars par an à cause des subventions occidentales. Ce n’est que la pointe de l’iceberg en matière de subventions agricoles, et ce sont des opportunités à portée de main qui profiteront aux économies les plus et les moins développées.

Libéraliser l’immigration : Les immigrants sont une ressource fantastique pour les économies occidentales, mais ils représentent aussi une formidable opportunité pour les pays d’immigration eux-mêmes. La facilitation et la flexibilisation des procédures de visas et des permis de travail aideront à améliorer la qualité du capital humain des immigrants qui bénéficiera ensuite à leurs pays d’origine à leur retour.

Arrêtez les interventions destructrices : Les pays occidentaux devraient cesser de chercher à obtenir des résultats sociaux grâce à l’aide au développement. C’est un exemple de bonnes intentions entraînant des conséquences inattendues. Mais peut-être le plus grand problème est que ce genre d’interventions a encouragé un cadre politique hostile au type de liberté économique nécessaire au développement. Tout programme qui contribue à planifier le développement de haut vers le bas bas empêche les pays d’adopter la liberté économique. Ils devraient être fortement repensés.

Daniel Press, analyste politique au the Competitive Enterprise Institute.

Article publié en collaboration avec Libre Afrique

Nouvelles Technologies: #AIS2018 à Kigali

Le Groupe de Haut Niveau de l’Union africaine sur les Technologies Emergentes se réunira durant #AIS2018 à Kigali, du 6 au 8 Juin 2018

L’APET a été créé en reconnaissance de la nécessité d’exploiter à la fois les technologies existantes et émergentes pour le développement économique de l’Afrique

L’équipe du Sommet sur l’Innovation en Afrique 2018 (#AIS2018) (www.AfricaInnovationSummit.com), en partenariat avec l’Agence du NEPAD (NEPAD.org), annonce la réunion du Groupe de Haut Niveau sur les Technologies Emergentes (APET)(https://goo.gl/hUxCUx) de l’Union africaine (UA) au cours de l’AIS2018. L’APET a été créé en reconnaissance de la nécessité d’exploiter à la fois les technologies existantes et émergentes pour le développement économique de l’Afrique.

L’APET a été créé pour identifier et favoriser une réglementation et une utilisation appropriée des technologies existantes et émergentes qui contribuent le plus au développement économique de l’Afrique. Ses travaux sont coordonnés par l’Agence du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et la Commission de l’Union Africaine (UA) et visent à conseiller l’UA sur les technologies actuelles et émergentes susceptibles de transformer les connaissances scientifiques africaines en un avantage compétitif et d’atteindre les objectifs fixés dans la Stratégie pour la Science, la Technologie et l’Innovation en Afrique (STISA) 2014-2024.

En effet, les pays africains doivent renforcer les systèmes juridiques et réglementaires sur les technologies émergentes et l’AIS2018 sera la plateforme pour promouvoir le dialogue et faciliter l’échange des meilleures pratiques pour répondre aux défis de la durabilité en Afrique.

Le lancement des rapports de l’APET à l’AIS2018 fournira de nouvelles orientations aux parties prenantes y compris universitaires, investisseurs, entrepreneurs et décideurs sur le chemin à suivre pour faire des technologies émergentes et de l’innovation les moteurs de la transformation socio-économique et structurelle durable de l’Afrique.

La liberté, moteur de la concurrence

La concurrence ne peut pas être artificiellement créée

La compétition est inhérente à la nature humaine et elle prospère lorsqu’elle est laissée à elle-même. L’idée selon laquelle un gouvernement pourrait multiplier les lois, les règlementations et les formalités administratives sans entraver la concurrence et la croissance économique est une illusion. C’est pourtant ce que tente de faire le gouvernement dans un projet de loi sur la concurrence.  Il devrait pourtant seulement veiller à ce que les entreprises ne fassent pas usage de la coercition ou de la fraude et laisser le reste des dés tomber où bon leur semble, et ce dans l’intérêt de tous les consommateurs.

La loi peut-elle créer la concurrence ?

Une concurrence en Afrique du Sud construite sur la base d’une loi sur la concurrence serait une aberration car la concurrence émane naturellement. De plus, le nouveau projet de loi sur la concurrence a un caractère raciste. Il attribue des pouvoirs discrétionnaires excessifs aux agents de l’Etat ; ses dispositions sont ambiguës et peu claires ; et il cherche à évincer la juridiction d’appel de la Cour suprême. Autant de dispositions contraires à l’État de droit énoncé à l’article 1 (c) de la Constitution.

Rien dans ce nouveau projet de loi n’est en mesure de favoriser la concurrence. Selon Christo Hattingh, la concurrence est « la méthode par laquelle les consommateurs jugent si les prix sont trop élevés ou pas, de manière à ce que les entreprises qui facturent trop cher leurs biens ou services perdent inévitablement des clients et courent le risque de la faillite. L’ancien président de la Free Market Foundation, le regretté Michael O’Dowd, a écrit très simplement que les entrepreneurs doivent produire des biens ou des services que les autres veulent acheter. Lorsque la concurrence joue, il perd son marché si d’autres ont de meilleures offres que lui.

En d’autres termes, la concurrence ne se déSanté de Nelson Mandelacrète par à travers une loi. La loi ne peut que créer un environnement dans lequel la concurrence peut prospérer. Ce projet de loi fait le lit du copinage entre des entreprises peu scrupuleuses et l’Etat. Plutôt que de créer un environnement concurrentiel profitable aux consommateurs, la loi de risque créer de la concurrence uniquement dans le but de rechercher la couverture de l’Etat.

Le flou, lit de l’arbitraire et de la corruption

La Commission de la concurrence, en cas fusion entre entreprises a un droit arbitraire qui lui permet donner ou non son accord. La nouvelle loi favorise l’arbitraire racial qui rappelle tristement l’époque de l’apartheid. En effet, la Commission est appelée à examiner, entre autres choses, le caractère racial des entreprises qui souhaitent fusionner pour déterminer si la fusion doit être autorisée ou non. Il n’y a pas de lignes directrices strictes sur la façon de prendre cette décision, c’est laissé à la totale discrétion des décideurs.

Là où il y a du pouvoir discrétionnaire, il y a inévitablement de la corruption. Quand un fonctionnaire peut fonder sa décision sur sa propre interprétation des faits, rien ne l’empêche de céder à la tentation de favoriser les uns aux dépens des autres. Seule sa propre force de caractère et de conscience peut l’en empêcher, ce qui est très aléatoire. Une telle disposition est hors du cadre de la concurrence, c’est complètement hors sujet.

Quand l’état s’en mêle les consommateurs trinquent

La concurrence sur le marché est au contraire freinée par l’ingérence active de l’Etat dans les affaires des entreprises. Cette ingérence entraîne des distorsions de prix causées par des facteurs tels que l’augmentation des coûts de mise en conformité et les incitations perverses. Dans un cadre libre, une entreprise cherche à séduire les consommateurs pour les capter au détriment des concurrents. Ce jeu de « séduction » va clairement dans le sens du bien-être du consommateur en terme de prix et de qualité. Dès que l’Etat interfère le jeu est totalement faussé.

Pour que la concurrence s’épanouisse, le gouvernement doit assurer un cadre de liberté et mettre fin à tous les monopoles protégés de manière à ne plus fausser le jeu du marché. La concurrence n’est pas décrétée par le gouvernement. Elle émerge dans un marché. Le rôle du gouvernement devrait être simplement de s’assurer qu’aucune entreprise n’utilise la coercition ou la tromperie pour refuser l’accès au marché à ses rivaux potentiels.

Martin van Staden, analyste pour The Free Market Foundation

Article publié en collaboration avec Libre Afrique

Éthiopie : une bourse de matières premières au service des pauvres

L’agriculture éthiopienne a connu une révolution majeure en 2008 avec la création de la bourse de matières premières d’Éthiopie

Cette bourse a été créée pour faire face aux nombreux dysfonctionnements du marché des matières premières. Alors comment cette solution basée sur l’amélioration du fonctionnement du marché a-t-elle pu servir plus efficacement les intérêts des agriculteurs éthiopiens?

Des agriculteurs pénalisés par l’absence du marché

Pour faire face aux entraves au bon fonctionnement du marché, le gouvernement éthiopien a créé une bourse de matières premières qui est vu aujourd’hui comme un exemple de réussite totale. Avant la création de l’ECX, le marché des matières premières était caractérisé par la faiblesse des prix aux producteurs. Les études estimaient à 38 % la part du prix qui revenait aux producteurs.

A cela il faut ajouter que les marchés agricoles éthiopiens étaient fragmentés et caractérisés par des coûts de transaction élevés et un risque excessif: risque de défaillance de la contrepartie, mauvaise qualité de certains produits et offres incohérentes. Le marché des produits agricoles en Éthiopie était aussi marqué par une surproduction dans certaines régions et une pénurie dans d’autres. Ceci a amené l’économiste indien, Amartya Sen, à affirmer que la famine n’est pas tant une question de disponibilité de nourriture, mais plutôt de capacité à acquérir ou à se donner le droit d’accéder à cette nourriture via le marché.

Une solution-marché inclusive et contextualisée

La bourse doit son succès en partie à son fonctionnement. Cette bourse est le fruit d’un partenariat public-privé réussi. Initiée par le gouvernement, la bourse de matières premières éthiopienne est dirigée conjointement par des membres issus du secteur privé et du secteur public. Ce partenariat public-privé inclut tous les acteurs qui ont leurs rôles clairement identifiés. Cette approche intégrée a permis la création d’un écosystème tout entier qui a été un facteur clé du succès de la bourse de matières premières.

Dans le but de s’adapter à la réalité du terrain, l’ECX a débuté avec un système d’échanges commerciaux  sous forme d’une criée ouverte. Le pays ne disposant pas d’infrastructures pour appliquer un système complètement électronique. Par conséquent, des centres terminaux offrant des informations en temps réel sur le marché ont été créés. Ainsi, les paysans et les petits marchands se rendent dans ces centres  sans qu’ils n’aient à acheter un ordinateur ou qu’ils ne maitrisent le fonctionnement des outils informatiques. Ils suivent le déroulement des transactions à la bourse d’Addis Abeba. La mauvaise qualité des infrastructures n’est donc pas un frein à la mise en place d’un marché formel de produits agricoles dans les pays africains.

La valorisation des droits de propriété pour générer du financement

Le développement de la bourse s’est appuyé sur la création d’entrepôts fiables qui ont permis d’accroître la qualité des produits. Le mécanisme mis en place par l’ECX permet d’évaluer (grâce à un laboratoire) la qualité et la quantité des produits lorsqu’ils entrent en entrepôt où une certification de qualité est donnée et des reçus d’entrée en stocks sont délivrés. La bourse est donc basée sur un système de récépissé d’entreposage. En effet, en stockant leurs marchandises dans un entrepôt fiable, les producteurs et marchands de produits agricoles peuvent utiliser les reçus d’entreposage qui sont émis comme garantie de prêt et accéder ainsi au financement sans vendre leurs marchandises. Ce système de reçus d’entreposage qui est une reconnaissance des droits de propriété des détenteurs a permis de combler le gap de financement de l’agriculture.

Elargissement des débouchés pour profiter des économies d’échelle

La création de la bourse a entrainé des améliorations considérables du fonctionnement du marché des céréales (café, sésame, haricots blancs et maïs). D’abord la bourse a réduit les coûts de transaction en  facilitant les contacts entre acheteurs et vendeurs, permettant une évaluation rigoureuse de la qualité des produits, s’assurant que les contrats soient exécutoires, fournissant les informations sur les prix et les volumes, simplifiant les transactions avec des contrats standards et transmettant des informations sur les prix et les volumes.

Ensuite, la baisse des coûts de transaction a été répercutée sur les acteurs du marché qui bénéficient directement d’une part plus importante du prix final. En effet, avant la création de la bourse, la multiplication des intermédiaires dans le marché informel augmentait les coûts de transactions et réduisait les gains des paysans. Cette situation a été corrigée par la création de la bourse. Par exemple avec la création de la bourse la part du prix FOB qui revient aux producteurs est désormais de 65 %, voire de 70 %, pour les caféiculteurs éthiopiens.

En outre, la bourse de matières premières a permis d’augmenter le volume du marché, la liquidité et a contribué à réduire le risque. La mise en place de l’ECX a permis la réduction des risques à travers la formalisation et la traçabilité des opérations, la disponibilité de l’information, l’instauration du contrôle qualité dans les entrepôts, l’identification des acteurs, la mise en place des règles protégeant les acteurs et l’utilisation des services bancaires pour les paiements.

femme vendeuse sur un marché au Congo
Vendeuse sur le marché de Nkayi, Congo 2006 Crédit Thierry Barbaut

Par ailleurs, l’amélioration des conditions du marché génère à son tour des incitations à l’augmentation du volume des transactions et incite à une participation accrue sur le marché. Cette expansion des échanges occasionnée par la bourse a permis de profiter des économies d’échelle et de favoriser l’investissement des producteurs. Le volume des échanges sur la bourse d’Éthiopie ne cesse de croitre depuis sa création. Par exemple le volume de café et de sésame échangé est passé de 138 000 tonnes en 2008 à 715 000 tonnes en 2015-2016[2]. La création de l’ECX a aussi permis de régler certains risques comme la volatilité élevée des prix des récoltes alimentaires.

Somme toute, la création de cette bourse a permis la formalisation du secteur d’intermédiation qui était informel, ce qui est en train de permettre la sortie de milliers d’agriculteurs de la précarité. L’ECX pourrait servir d’exemple, à condition que les autres pays retiennent deux leçons: d’une part, que les solutions-marché, quand elles sont implémentées dans les règles de l’art, pourraient être au service des pauvres. Et d’autre part, quelle que soit le succès d’une expérience, il ne saurait nous exempter de l’effort de l’adaptation aux réalités du terrain.

KRAMO Germain, analyste économiste.

Article publié en collaboration avec Libre Afrique

Côte d’Ivoire : la nécessité de moderniser l’économie

Avec un taux de croissance du PIB qui devrait atteindre 7 % en 2018 et 2019, la Côte d’Ivoire continue d’être l’une des économies les plus dynamiques d’Afrique

Le dernier rapport de la Banque mondiale consacrée à la situation économique ivoirienne et publié aujourd’hui, note la performance indéniable de l’économie ivoirienne mais recommande également des mesures urgentes pour se moderniser et rattraper son retard technologique. Le pays doit encourager davantage la participation du secteur privé, améliorer la gestion de ses finances publiques, notamment dans les secteurs de l’éducation et de la santé.

Intitulé Aux portes du paradis : comment la Côte d’Ivoire peut rattraper son retard technologique ?, ce sixième rapport économique propose une stratégie articulée autour de trois axes complémentaires :

  • ouvrir l’économie ivoirienne afin d’attirer des investisseurs étrangers et de bénéficier ainsi de transferts technologiques et de compétences ;
  • renforcer les compétences locales afin d’être en mesure d’assimiler, adapter et exploiter efficacement de nouveaux outils technologiques ;
  • réduire le prix des transports en améliorant les performances des ports ivoiriens (et des liaisons connexes), mais aussi celui des communications virtuelles en abaissant les coûts associés à l’usage des services de téléphonie mobile et internet.

« La théorie économique a démontré depuis longtemps le rôle clé des nouvelles technologies dans le processus de développement d’un pays », explique Jacques Morisset, économiste principal à la Banque mondiale. « Pour réussir et maintenir sa bonne trajectoire de croissance, l’économie ivoirienne doit s’ouvrir davantage à l’extérieur tout en élargissant les compétences de sa main-d’œuvre et en augmentant la connectivité, afin de mener une stratégie de rattrapage technologique réussie. »

L’expérience des pays est-asiatiques et de certains pays africains, montre en effet que l’émergence économique repose avant tout sur la technologie. « Cette stratégie, qui est déjà à l’origine du succès des transferts d’argent par téléphonie mobile et de leur expansion actuelle sur tout le continent, aiderait les entreprises ivoiriennes à être plus compétitives et à créer des emplois productifs pour une main-d’œuvre en expansion rapide », explique Pierre Laporte, directeur des opérations de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire.« Elle viendra soutenir les excellents résultats obtenus par le pays ces dernières années. »

La sixième édition du rapport sur la situation économique de la Côte d’Ivoire note la performance indéniable de l’économie ivoirienne mais pointe également la nécessité urgente de travailler sur certains aspects. Notamment d’encourager une plus grande participation du secteur privé et d’améliorer la gestion des finances publiques, surtout dans l’éducation et la santé.

La croissance économique de la Côte d’Ivoire reste l’une des plus rapides du continent africain 

En 2017, la Côte d’Ivoire a continué d’être une des économies les plus dynamiques d’Afrique, avec un taux de croissance qui devrait se maintenir autour de 7,6 % (graphique 1). Cette bonne performance s’explique par le rebond de l’agriculture et démontre la résilience de la Côte d’Ivoire aux chocs internes et externes. Les perspectives de court et moyen termes demeurent encourageantes. Le taux de croissance du PIB devrait atteindre 7 % en 2018 et 2019. Toutefois, l’économie ivoirienne reste vulnérable à des risques externes tels que les fluctuations des cours des produits agricoles et extractifs, les conditions climatiques, les risques sécuritaires mondiaux et régionaux ainsi qu’un resserrement des marchés financiers régionaux et internationaux.

Image

Graphique 1. La croissance économique de la Cote d’Ivoire (Source : Banque mondiale).

 

Une croissance de plus en plus portée par le secteur public alors que la contribution du secteur privé s’affaiblit 

Depuis la sortie de crise en 2012, la contribution du secteur privé à la croissance ivoirienne a diminué (graphique 2). En revanche, la contribution extérieure et celle du secteur public ont augmenté, traduisant une conjoncture internationale favorable et la politique budgétaire procyclique du gouvernement. Les autorités ont poursuivi un programme ambitieux d’investissements publics, visant à réduire des retards en infrastructures et en services sociaux, qui s’étaient creusés pendant plus d’une décennie de crises politiques

Image

Graphique 2. Une contribution du secteur privé en baisse (Source : Banque mondiale).

 

Le déficit budgétaire et la dette publique ont tous deux augmenté

La situation budgétaire du Gouvernement s’est détériorée en 2017. Le déficit budgétaire est passé de 2,9 % du PIB en 2015, à 4 % en 2016 puis 4,5 % en 2017 (graphique 3). La détérioration de la situation budgétaire s’explique par la stagnation des recettes intérieures (autour de 19,5% du PIB), alors que les dépenses publiques ont augmenté plus rapidement (+0,6 % du PIB) en raison de dépenses sécuritaires et sociales imprévues.

Image

Graphique 3. Hausses du déficit budgétaire et de la dette publique (Source : Banque mondiale et FMI).

 

Il faut encourager les investissements privés, encore relativement peu élevés… 

Le taux d’investissement privé a bondi entre 2011 et 2017, passant de 5,7 % à 12,0 % du PIB entre 2011 et 2012 pour se stabiliser autour de 11 % du PIB entre 2013 et 2017. Comme le montre le graphique 4, ce taux reste pourtant insuffisant, surtout si on le compare à ceux des pays émergents où il peut dépasser 25 % du PIB ou même à ceux des pays d’Afrique sub-saharienne plus performants, comme le Ghana (19 %) et l’Ouganda (18 %). La Côte d’Ivoire n’a également pas encore réussi à attirer un afflux significatif d’investissements directs étrangers, qui comptent pour uniquement 1,5-2% du PIB, loin des taux observés en Éthiopie ou au Mozambique. Or, le développement du secteur privé est déterminant pour que la Côte d’Ivoire puisse maintenir son rythme de croissance rapide et redistribuer plus équitablement les fruits de la croissance économique à l’ensemble de la population.

Image

Graphique 4. Part des investissements privés dans le PIB par pays africains (Source : Banque mondiale).

 

… et améliorer l’efficience des dépenses publiques, notamment dans les secteurs sociaux 

De plus, à cause de l’ajustement budgétaire prévu par les autorités ivoiriennes en 2018 et 2019, il devient urgent d’améliorer l’efficience de la dépense publique. S’il ne peut dépenser plus, l’État devra dépenser mieux pour atteindre ses objectifs ambitieux en termes d’infrastructures et de services sociaux. Il devra à la fois améliorer l’allocation des dépenses publiques (« savoir où dépenser ») et leur efficience financière (« savoir comment dépenser »).

Le rapport fournit une analyse comparative (graphique 5) réalisée auprès d’un échantillon d’une vingtaine de pays de la sous-région et de pays qui pourraient servir de modèles à l’État pour améliorer l’efficience de ses dépenses d’éducation et de santé (qui comptent pour près de 1/3 du budget). Cette analyse montre que malgré les dépenses importantes de l’État en faveur de l’éducation, les résultats demeurent décevants en termes d’inscription à l’école primaire. À titre de comparaison, le Bénin dépense proportionnellement moins que la Côte d’Ivoire alors que le taux d’élèves inscrits au primaire y est supérieur.

Pour ce qui est du secteur de la santé, la Côte d’Ivoire dépense relativement peu, ce qui explique ses résultats modestes en termes de mortalité maternelle. Seuls le Mali et la Guinée Bissau consacrent moins de ressources à la santé que la Côte d’Ivoire.

Image

Graphique 5. De l’efficience des dépenses publiques dans les secteurs sociaux (Source : Banque mondiale) Note : Chaque variable est mesurée en termes de déviation par rapport à la moyenne de l’échantillon. Les points en bleu représentent les pays membres de l’UEMOA

Rencontre, l’Afrique sera le continent du 21e siècle, si…

Samedi 10 février 2017, l’Association Les Amis de l’Afrique organisait une conférence à la Faïencerie Théâtre de Creil, autour du thème « L’Afrique, continent des possibles ? »

Alors que l’Afrique est perçue tantôt comme un « continent maudit », synonymes de guerres, de corruption et de pauvreté, tantôt au contraire comme un Eldorado, aux richesses, au développement et au potentiel économique incomparables, cette rencontre voulait tout d’abord dresser un état des lieux de la situation actuelle.

Rencontre organisée par l'association "Les Amis de l'Afrique"
Rencontre organisée par l’association « Les Amis de l’Afrique »

Faire un diagnostic du continent, c’est avant tout comprendre des réalités économiques, humaines ou encore environnementales très diverses, voir totalement opposées, mais qui pourtant ont une histoire partagée et un avenir en commun.

Pour aborder les défis auxquels est aujourd’hui confronté l’Afrique ainsi que les nombreux atouts dont elle dispose, quatre intervenants engagés et amoureux du continent, étaient réunis autour de Johann LUCAS, Président de l’association qui animait la rencontre.

Douglas MBIANDOU, promoteur du programme « 10000 Codeurs » destiné à faire de l’Afrique le premier fournisseur de développeurs informatique au Monde, a notamment évoqué la jeunesse africaine qui, si on lui en donne les moyens, sera le meilleur atout pour l’avenir du continent.

Jeannine FISCHER SIEWE TCHAMO, Fondatrice de Wawa l’asso, entrepreneuse, danseuse, chorégraphe et créatrice, est intervenue sur la culture afro à travers la valorisation de son identité et de sa richesse.

Thierry BARBAUT Responsable stratégies digitales de l’Agence des Micro Projets et fondateur du média info-afrique.com est revenu sur ses nombreux séjours à travers le continent, en abordant aussi bien les perspectives qu’offrent les nouvelles technologies pour l’Afrique qu’en dressant un retour d’expérience basé sur plus d’un millier de projets menés depuis 30 ans par l’Agence.

Isabelle BERRIER, Fondatrice de la plateforme Welcoming Diasporas, qui s’investit auprès des « repats », a présenté son travail et la démarche de cette start-up qui soutient les jeunes diplômés issus de la diaspora africaine qui souhaitent quitter l’Europe ou les États-Unis pour contribuer au développement du continent.

Chaque discours, résolument afro-optimiste, en évoquant les cas notamment de la Guinée, du Sénégal, du Rwanda, du Maroc, du Congo ou encore du Cameroun, a permis d’aborder de nombreux thèmes, tels que la culture, l’entreprenariat et les services publics, certains contextes géopolitiques, l’éducation et la formation, la jeunesse, la diaspora et bien d’autres sujets.

Corruption, la thérapie par l’exemple

0

Lors du 30ème sommet de l’Union Africaine de janvier 2018 à Addis Abeba, les dirigeants africains se sont assignés de faire de la lutte contre la corruption, l’un des principaux défis

Cependant cet élan volontariste, soulève de nombreuses interrogations car, si la majorité des chefs d’état africains se disent contre la corruption, ils restent encore nombreux à en faire usage au quotidien. L’augmentation constante du nombre de dirigeants englués dans des scandales de corruption prouve que la corruption n’est plus seulement un dysfonctionnement de la gouvernance, mais est devenue un mode de gouvernance. Comment en sortir?

Sortir du déni de responsabilité

Selon le Rapport sur la gouvernance en Afrique publié par l’ONU en 2016, la corruption est l’un des obstacles majeur à la transformation structurelle du continent. Sur la soixantaine d’Etats que compte le continent, seuls trois (Botswana, Cap-Vert, Ile Maurice) se détachent de la grande famille des pays corrompus, au rang desquels on retrouve en queue de peloton le Burundi, l’Angola, l’Erythrée, la Libye, le Soudan, la Somalie.

De nombreuses études soulignent que l’absence de bonne gouvernance, la  faiblesse des institutions, les mécanismes régulateurs inefficaces, les cadres juridiques et réglementaires inadéquats et les mécanismes d’exécution inopérants font le lit de la corruption en Afrique. Il apparait donc urgent de sortir du déni de responsabilité dans lequel s’enferment les dirigeants africains. En effet, si les Chefs d’Etat africains combattent publiquement la corruption, dans les faits, ils font très peu pour endiguer le fléau.

Dans ce domaine, tout commence par la volonté de donner le bon exemple. La grande majorité, les dirigeants africains ont accédé au pouvoir grâce à la corruption électorale, soit parce qu’ils en ont été directement acteurs, passifs ou bénéficiaires. Or, la corruption électorale est endémique en Afrique. Elle favorise l’ascension de dirigeants peu vertueux, dont la connexion avec les milieux d’affaires est un fait établi. Ces chefs d’Etat africains, insouciants du mieux-être des populations, livrent une guerre à la petite corruption tandis que règne l’omerta  sur la corruption d’Etat. Cette situation est de nature à biaiser le signal envoyé aux populations sur ce qui est acceptable ou non en matière de corruption.

D’un côté, la lutte anti-corruption sert à anéantir les voix discordantes et les velléités de challenge au sein de l’opposition ou même de la famille politique, tandis que de l’autre côté, les rentes issues de la corruption servent tout bonnement  à dompter les institutions de la République aux fins de les aider à tripatouiller la Constitution pour s’accrocher au pouvoir.

Ces réalités soulèvent des doutes quant à la sincérité des présidents africains pour engager une réelle lutte contre la corruption. L’affaire dite des biens mal acquis impliquant plusieurs familles présidentielles africaines a ravivé la nécessité pour les présidents africains d’effectuer une déclaration en bonne et due forme de leur patrimoine à l’entrée et à la sortie de leurs fonctions présidentielles. Cela devrait incomber aussi à toutes les personnes impliquées dans la chaîne de dépenses de l’Etat. Autrement, ce combat tel que lancé par l’UA équivaudrait à mettre la charrue devant les bœufs.

La promotion de la démocratie participe à la limitation des pouvoirs des dirigeants ainsi qu’au renforcement du contrôle institutionnel et social de l’usage dudit pouvoir. Elle impose donc des réformes structurelles pour  renforcer l’équilibre institutionnel.  Plusieurs actions sont possibles : par exemple, opter pour des fonctions publiques moins pléthoriques et mieux rémunérées pour faire reculer la politisation intéressée de l’administration,  assurer un financement public à un niveau satisfaisant pour les partis politiques, bâtir un état protecteur et neutre avec des leviers de contre poids sociaux, judiciaires, politiques et économiques.

Opter pour la thérapie par l’exemple

Pour contrer la corruption, il faut indéniablement améliorer la gouvernance au sommet. Les chefs d’Etat peuvent d’ores et déjà  donner l’exemple avec des procédures transparentes et traçables dans la gestion des affaires publiques, en l’occurrence les contrats miniers ou les concessions avec les multinationales. Par exemple, les Tchadiens se demandent encore aujourd’hui à quoi a servi la manne pétrolière au temps des vaches grasses. Au Bénin, de sérieux doutes subsistent sur les conditions d’adjudication de la mise en concession du port et de l’aéroport de Cotonou. Au Niger voisin, c’est un éternel brouillard autour des contrats d’uranium. Le cas de l’Afrique du Sud avec le Président Jacob Zuma est si retentissant qu’il est devenu ces temps derniers le symbole de la corruption au sommet de l’Etat.

Si les chefs d’Etat de l’UA veulent réellement endiguer la corruption, ils doivent adopter la réédition des comptes, c’est à dire respecter les règles qu’ils ont eux-mêmes mises en place. Il s’agit avant tout d’éviter un combat sélectif et partial dans la lutte contre la corruption. L’une des clés du succès est de ne pas faire de la lutte un instrument d’oppression et d’intimidation des voix discordantes. Dès lors, la nécessité de se doter de lois et des dispositions qui tiennent compte des valeurs humaines, la démocratie et qui respectent chacun dans sa personne, ses droits, ses obligations et ses aspirations, pourra féconder la lutte en succès. Il s’agira surtout de renforcer l’indépendance du pouvoir judiciaire et de la crédibiliser par un système transparent.

Si cette la thérapie par l’exemple est essentielle à la lutte, elle ne fait pas abstraction de la question des incitations. La corruption sur le continent résulte aussi des effets pervers des politiques occidentales, qui au fond ne visent qu’à servir leurs propres intérêts. Les chancelleries occidentales ont le devoir moral d’œuvrer pour sortir de cette coopération douteuse par la corruption. À l’opposé, ils peuvent geler les avoirs douteux, organiser un contrôle rigoureux de l’aide au développement, et récompenser  les dirigeants les plus vertueux.

Cette transformation positive de l’environnement aura un impact culturel décisif sur les mentalités du citoyen lambda, artisan ou bénéficiaire de la petite corruption. Si les chefs d’Etat ont eu le mérite de faire le diagnostic, il est peu probable qu’ils instaurent une lutte efficace. Le combat contre la corruption implique une reconversion des mentalités du sommet à la base. Ainsi elle cessera d’être vue comme une peccadille ou une émanation culturelle.

Kassim Hassani, journaliste béninois.

Article publié en collaboration avec Libre Afrique

Airbus Little Engineer au Kenya

La Fondation Airbus lance un programme de développement pour la jeunesse au Kenya

La Fondation Airbus a lancé son programme « Airbus Little Engineer » au Kenya avec le soutien de ses partenaires The Little Engineer et The Travelling Telescope. Cette initiative a pour objectif d’inciter les élèves âgés de 10 à 16 ans à comprendre et à s’intéresser à la technologie, et d’éveiller des passions susceptibles de conduire à de fascinantes carrières dans le domaine des sciences, des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques.

La Fondation Airbus lance un programme de développement pour la jeunesse au Kenya Airbus Little Engineer
La Fondation Airbus lance un programme de développement pour la jeunesse au Kenya Airbus Little Engineer

Dans l’esprit de la pensée « think global, act local », la Fondation Airbus collabore avec The Travelling Telescope, une organisation locale fondée par Susan Murabana et Daniel Chu Owen, qui a pour vocation de faire découvrir l’astronomie aux enfants et aux adultes.

Depuis son lancement en 2012, le programme « Airbus Little Engineer » s’est imposé comme un vecteur efficace d’apprentissage par la découverte, cherchant à former et à responsabiliser les jeunes dans le domaine des sciences et des technologies par le biais de la robotique et de l’aérospatial.

Organisé en partenariat avec la MPESA Foundation Academy, l’atelier a amené quelque 30 élèves à simuler le lancement d’une mission dans l’espace, s’attachant à les initier à l’univers de l’exploration spatiale et à leur faire mieux comprendre les avantages et les applications des technologies spatiales. Pendant quatre heures, les jeunes ont assemblé et lancé une fusée, réalisé une base de lancement et établi des communications.

 

« Nous souhaitons soutenir et collaborer avec la jeunesse kényane dont le sens de l’innovation et de la haute technologie se développe à travers une multitude de petites et moyennes entreprises, d’entrepreneurs sociaux et d’organisations locales à but non lucratif », a déclaré Andrea Debbane, Directrice exécutive de la Fondation Airbus. « Le programme ‘Airbus Little Engineer’ facilite l’accès aux STIM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques), essentielles pour résoudre les problématiques complexes d’aujourd’hui. Je tiens à remercier tous nos partenaires, qui ont uni leurs forces pour réaliser ce projet au Kenya ».

« Nous sommes ravis de collaborer avec la Fondation Airbus et The Travelling Telescope, le programme ‘Airbus Little Engineer’ s’inscrit parfaitement dans notre approche de l’éducation à la M-PESA Academy, axée sur le leadership, la technologie, la formation entrepreneuriale et les activités périscolaires », a déclaré Les Baillie, CEO de la Fondation M-PESA.

Comme dans de nombreux pays africains, la jeunesse sera le moteur de la croissance durable au Kenya. D’après les Nations Unies, les petites et moyennes entreprises représentent 33,8 % du PIB et 81,1 % de l’emploi dans le pays, et jouent par conséquent un rôle clé dans le développement économique du Kenya. Elles sont pour la plupart dirigées par des jeunes âgés de 18 à 35 ans. C’est pourquoi l’éducation et la formation sont indispensables pour développer une main d’œuvre compétente et qualifiée. Avec le programme Airbus Little Engineer, la Fondation Airbus entend soutenir les efforts déployés par les pays du continent dans le but de créer un vivier de talents en Afrique.

Intégration d’Expertise France au sein d’un groupe AFD

Le comité interministériel de la coopération internationale et du développement (CICID) a confirmé hier la volonté du gouvernement de faire de l’aide publique au développement une priorité du quinquennat et de rénover la politique de développement et de solidarité de la France pour être plus proche des préoccupations et des besoins des populations bénéficiaires, plus inclusive à l’ensemble des acteurs, et mieux harmonisée avec ses partenaires.

Afin d’atteindre cet objectif ambitieux, le gouvernement a notamment décidé de « procéder à l’intégration d’Expertise France au sein d’un groupe AFD élargi » à horizon mi-2019.

C’est une nouvelle très positive pour nos deux agences ; ensemble nous constituerons un groupe sans équivalent dans le monde de la coopération internationale. Il apportera à nos partenaires des pays en développement une gamme complète de solutions financières et de prestations d’expertise pour répondre à leurs attentes et relever les défis d’un monde en commun. Notre nouveau groupe s’inscrit dans un contexte de croissance forte des moyens consacrés à la politique de développement, que nous saluons. Il devra y contribuer, en se montrant agile et innovant.

AFD - Agence Française de Développement
AFD – Agence Française de Développement

La France dispose en effet avec l’AFD d’une institution financière bilatérale solide et reconnue dans le monde, forte des compétences de ses 2000 salariés, d’un réseau de 85 agences sur le terrain, ayant dépassé en 2017, les 10 milliards d’euros de financements. Son action est plus particulièrement reconnue pour sa connaissance de toute l’Afrique, son expertise dans le domaine de la lutte contre le changement climatique et par la qualité des projets qu’elle finance.

Expertise France est devenue quant-à-elle, en 3 ans, un acteur clé de la politique de développement française et européenne ; une agence de mise en œuvre qui conseille, forme et renforce les capacités des pays partenaires en matière de politiques publiques. Ses prestations comprennent à la fois de l’assistance technique, la fourniture d’équipements et de la supervision de réalisation d’infrastructures. Elle intervient aujourd’hui dans une centaine de pays dans le monde, dans le cadre de plus de 500 projets mobilisant plusieurs centaines d’experts déployés sur le terrain, dans les principaux domaines de l’action publique : gouvernance démocratique et financière, stabilité –sécurité, développement durable et développement humain, pour un chiffre d’affaires de près de 200M€ en 2018.

Les métiers des deux agences sont pleinement complémentaires. L’intégration d’Expertise France dans le groupe lui permettra de bénéficier de l’expérience acquise depuis plus de 75 ans par l’AFD, de sa connaissance des enjeux du développement et de ses réseaux. A l’inverse, l’intégration d’Expertise France permettra à l’AFD de renforcer l’attractivité de son offre financière en la complétant par un volet d’expertise et de développer des projets qui pourront s’appuyer sur l’agilité d’une agence de mise en œuvre souple et innovante, y compris sur le continuum gouvernance-sécurité-développement, essentiel dans le contexte actuel de certaines régions du monde telles que le Sahel et le Levant.

Ce rapprochement a vocation à démultiplier l’action de la France en créant une nouvelle offre de service à partir de l’expérience et des savoir-faire développés par nos deux agences. Comme l’indiquent les conclusions du CICID, il préservera « la mission de service public d’Expertise France, les spécificités de son champ d’intervention sectoriel et géographique, ses modalités d’intervention, ses capacités de mobilisation de financement auprès des bailleurs internationaux et sa relation privilégiée avec les administrations mobilisatrices d’expertise publique ». L’agence restera un opérateur de mise en œuvre de projet de coopération aux services de ses nombreux bénéficiaires, bailleurs et partenaires et son adossement au groupe AFD lui permettra de s’appuyer sur l’expérience et le poids de l’AFD dans le paysage de la coopération mondiale.

Nous allons désormais travailler à l’élaboration d’un projet commun, en lien avec nos tutelles, dont la mise en œuvre effective interviendra courant 2019 au plus tard. Nous nous engageons à accroître dès 2018 le volume des projets portés en commun. Très concrètement, nous accompagnerons en 2018 des projets de structuration des finances publiques en Palestine, de mobilisation de l’épargne domestique au Mali, de gestion des migrations en Afrique de l’ouest, de renforcement des capacités commerciales dans l’océan indien, d’appui à l’égalité entre femmes et hommes en méditerranée, pour ne citer que quelques exemples parmi beaucoup d’autres. Nous préparerons également ensemble des projets structurants pour intervenir dans les zones de crise sur le continuum sécurité-développement, en nous adossant financièrement sur la Facilité Paix et résilience dont la dotation est appelée à croître.

Notre objectif est de faire plus et surtout mieux, ensemble, au service de la politique de développement de la France et de l’Europe, et de la mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable.

Nous le ferons en relation étroite avec tous les autres acteurs de la politique de développement française : administrations, institutions et organismes partenaires, entreprises, ONG et collectivités locales ; ainsi qu’avec nos partenaires européens.

Ensemble nous contribuerons à cette nouvelle ambition pour un « monde en commun ».

Rémy Rioux, directeur général de l’AFD, et Sébastien Mosneron Dupin, directeur général d’Expertise France

L’espoir du marché unique du transport aérien

Voyager en avion d’un pays africain à un autre, comme en témoigneront ceux qui ont l’habitude de se déplacer dans les airs, est souvent laborieux, coûteux et fastidieux en raison de mauvaises liaisons aériennes découlant de politiques protectionnistes mal avisées.

Comme l’expliquait Umaru Fofana, un journaliste de la BBC, dans son expérience en 2017 volant entre les capitales ouest-africaines entre Freetown (Sierra Leone) et Banjul (Gambie), un voyage de 700 km qui devrait durer environ 24 h, vous prendra 24 ou 72 heures en raison de l’indisponibilité de vols directs.

Les compagnies africaines en marge

Les voyageurs de Freetown doivent parfois passer par Abidjan (Côte d’Ivoire) puis Dakar (Sénégal) avant d’arriver à Banjul. Une option plus rapide mais beaucoup plus coûteuse serait de se rendre à Bruxelles (Belgique) et de se connecter à Banjul. Cet arrangement manifestement compliqué et problématique a laissé les pays africains incapables d’explorer le plein potentiel économique du marché naissant de l’aviation sur le continent. En conséquence, les compagnies aériennes non africaines contrôlent actuellement environ 80% du trafic aérien en provenance et à destination de l’Afrique et prend en charge environ 80% du trafic intercontinental à destination et en provenance de l’Afrique.

Enfin l’union ?

La décision de l’Union africaine (UA) de lancer le marché unique du transport aérien africain (SAATM) lors de son 30e Sommet à Addis-Abeba est donc une décision pertinente et bienvenue. Le marché unique du transport aérien africain est un projet phare de l’Agenda 2063 de l’UA.  Cette initiative vise à créer un marché commun et à unifier le transport aérien en Afrique et à y libéraliser l’aviation civile. Un projet  en mesure de faire avancer concrètement l’intégration économique du continent. La SAATM facilitera également la réalisation du passeport africain et la libre circulation des personnes et des biens, ainsi que la création de la zone de libre-échange continentale (CFTA).

La mise en œuvre du SAATM, qui est similaire au marché unique de l’aviation de l’UE, contribuerait grandement à rendre les voyages aériens en Afrique plus compétitifs en réduisant les politiques protectionnistes. La libéralisation du transport aérien serait en mesure de faciliter les connexions sur le continent, ce qui se traduirait par des avantages substantiels pour : les passagers (meilleur rapport qualité/prix), les compagnies aériennes (plus de performance) et les économies des pays africains respectifs (plus de croissance).

L’union se dessine !

Actuellement 23 pays ont signé la convention relative à la mise en place du marché unique. Il s’agit du Bénin, du Botswana, du Burkina Faso, du Cap Vert, du Congo,  de la Côte d’Ivoire, de l’Egypte, de l’Ethiopie, du Gabon, du Ghana, de la Guinée, du Kenya, du Liberia, du Mali, du Mozambique, du Niger, du Nigeria, du Rwanda, de la Sierra Leone, de l’Afrique du Sud, du Swaziland, du Togo et du Zimbabwe. Les vingt-trois pays ont une population combinée d’environ 670 millions d’habitants, soit plus de la moitié de la population du continent. En outre, ces 23 pays ont un PIB combiné de 1500 milliards de dollars et leur revenu moyen par habitant de 2 119,5 dollars (plus élevé que la moyenne du continent qui est à 1888 dollars). Ces pays représentent également plus de 80% du trafic aérien intra-africain et captent également plus de 54% des 63,5 millions de touristes internationaux qui ont visité l’Afrique en 2015.

Des possibilités énormes !

Le secteur de l’aviation en Afrique représente actuellement plus de 72 milliards de dollars de PIB, créant ainsi 6,8 millions d’emplois. Clairement, il y a beaucoup de potentiel de croissance inexploitée dans ce secteur. Selon l’Association du transport aérien international, lever les barrières commerciales dans le transport aérien entre seulement 12 pays africains pourrait générer 4,9 millions de voyages supplémentaires, libérant 1,3 milliard de dollars d’activité économique supplémentaire et créant 155 000 nouveaux emplois. Le potentiel de demande de voyages aériens intra-africains reste important et les impacts économiques positifs des réformes politiques sur la connectivité intra-africaine pourraient être importants. La demande de transport aérien en provenance et à destination de l’Afrique devrait plus que tripler au cours des 20 prochaines années, passant de 75 millions de passagers en 2016 à plus de 240 millions de passagers par an d’ici 2035.

Dans le cadre de ce marché unique, les compagnies aériennes de la région seraient autorisées à relier deux villes africaines sans passer d’abord par leur hub national. South African Airways pourrait, par exemple, assurer le vol Johannesburg-Nairobi-le Caire en un seul voyage, et Ethiopian Airlines pourrait se rendre à Nairobi et à Johannesburg en un seul voyage également.

L’Afrique du Sud, l’Egypte, le Nigeria et le Kenya pourraient être les plus grands marchés du transport aérien unifié en Afrique, tandis que l’Ethiopie conserverait sa position de principal opérateur des voyages aériens entre l’Afrique et le reste du monde. Actuellement, le trafic intra-africain représente au moins la moitié du marché total du transport aérien dans la plupart des pays africains, le Cap-Vert et l’Egypte étant les seules exceptions à cette tendance.

La pleine adhésion et l’application des termes et accords de la politique du marché unique par les différents gouvernements africains sont cruciales. La libéralisation et l’unification des marchés du transport aérien africain devraient apporter une croissance financière sans précédent pour les compagnies aériennes locales en Afrique, dont la plupart enregistrent actuellement d’énormes pertes opérationnelles chaque année. Cela ouvrira également le secteur à des investissements étrangers indispensables.

Bukola Ogunyemi, analyste politique et responsable média à Lagos.

Article publié en collaboration avec Libre Afrique.

Il est grand temps de compter sur l’irrésistible ascension des femmes africaines

Jeunes ou matures, ambitieuses et sans complexes, solidaires et philanthropes, les femmes africaines n’ont peur de rien. Mieux : elles veulent tout !

Mondiales et visionnaires, elles bouillonnent d’idées et ne se privent jamais de les exprimer. D’avoir trop subi une culture machiste, elles n’attendent plus que les changements viennent d’en haut. Ou d’un ailleurs. Impatientes, fortes d’une résilience active à toute épreuve, elles agissent, pensent et créent une Afrique résolument ancrée dans son époque, qui entend rayonner et d’avoir un impact sur le monde.

Accélératrices de tous les changements

A l’échelle d’un pays, l’accès des femmes à des fonctions politiques favorise un développement plus pérenne et équitable de la société. Avec 64% de femmes élues au parlement, le Rwanda détrône la Suède de sa première place mondiale des pays avec le plus grand pourcentage d’élues.

La corrélation entre la stabilité de cet état et cette représentativité législative est évidente. Je pense aussi au Sénégal qui compte actuellement près de 44% de femmes élues sur les 150 sièges de l’assemblée, plaçant le pays 7ème rang mondial et le second en Afrique. A la Namibie, dont la représentativité des femmes au parlement s’est améliorée de plus de 39% en 15 ans. Et bien sûr à l’Afrique du Sud, le troisième pays africain qui compte le plus de femmes élues, avec une moyenne 42% des sièges à l’assemblée.

Le téléphone mobile est un levier de développement de entrepreneuriat - Photos Thierry BARBAUT - Côte d'ivoire 2017
Le téléphone mobile est un levier de développement de entrepreneuriat – Photos Thierry BARBAUT – Côte d’ivoire 2017

Puissantes et solaires, les femmes africaines s’affranchissent de la vision obsolète d’une Afrique misérabiliste et dépendante. Dans des secteurs hier encore réservés aux hommes (mines, banques, …), elles sont PDG de grandes entreprises (Bridgette Motsepe Radebe, Afrique du Sud, Bola Adesola, Nigeria, Tigui Camara, Guinée). Pionnières dans les nouvelles technologies (Ory Okolloh et Juliana Rotic, Kenya et Rapelang Rabana, Afrique du Sud), leurs recherches scientifiques sont primées internationalement (Ameenah Gurib-Fakim, Maurice, nanotechnologie et flore). Dans les médias et dans les arts, leur stature est mondiale (Nima El Bagir, Soudan, Tinashe, américano-zimbabwéenne, Lupita Nyongo, kényane et mexicaine, Angélique Kidjo, Bénin).

Avec l’initiative mondiale Women in Africa (WIA), officiellement lancée en 2017, nous ambitionnons de soutenir concrètement ce nouveau leadership féminin et protéiforme en Afrique. Nous nous sommes fixés deux missions principales : révéler le potentiel des femmes africaines, à tous les niveaux de responsabilités de la société civile et des États ; et mettre en réseau des femmes leaders africaines et internationales au service d’une Afrique innovante et inclusive.

Il faut désormais compter avec ces femmes attachantes, dotées d’une force de vie inouïe, qui développent l’Afrique et le monde de demain, parce qu’elles veulent y jouer un rôle majeur.

Développement au Sénégal

Signes du développement au Sénégal

Les visiteurs arrivant à #Dakar, comme Jim Yong Kim, président du groupe de la Banque mondiale, peuvent espérer un trajet rapide de l’aéroport au centre-ville.

Mais la nouvelle autoroute de 40km qui relie maintenant Dakar à la banlieue a d’autres avantages. Elle a transformé le quotidien des habitants de Dakar, des résidents et des entreprises. | Vidéo par Stephan Bachenheimer. #IFCmarkets