Dans quelques semaines, avec son armada, Leones Vegetarianos, le champion équato-guinéen semble bien armé pour affronter la Ligue des Champions africaine. C’est une équipe en réformation qu’info-Afrique vous présente.
Depuis le triomphe de Leones vegetarianos en championnat cette année, Bienvenido Ateba Mangue son président a mis sur pied une politique de réorganisation intéressante en vue d’avoir une excellente participation à la ligue des champions qui commencera dans deux mois. Leones Vegetarianos veut arriver près du Graal l’an prochain en atteignant au moins les 8ème de finales.
Crée il y a 17 ans (20 juillet 2000) par l’espagnol Juan Manuel Rojas, Leones Vegetarianos, est devenu aujourd’hui « la figure de proue de notre championnat et du football équato-guinéen en général », explique Bienvenido Ateba Mangue son président.
Pour tenter de gravir les marches, le club Équato-guinéen s’appuiera sur un effectif stable et les multiples arrivées enregistré ces derniers jours pour étoffer son effectif.
Le club de foot nourrit de grandes ambitions
En ce début de saison sportive, Bienvenido Ateba, président de Leones Vegetarianos, dresse le bilan de l’année et présente les ambitions du club de football. Il trouve plutôt bon le bilan de son club. « Au départ, nous ne pouvions pas imaginer être sacré champion. Nous avons rencontrés d’énormes difficultés l’an dernier. Mais ceci nous a rendu plus fort » indique-t-il à Info-Afrique.
L’équipe a procédé à un vaste recrutement aux quatre coins de l’Afrique et en Guinée Équatoriale. Elle s’est dotée des moyens nécessaires pour affronter la ligue des champions.
Depuis deux mois des réunions se succèdent dans son quartier général situé au centre de Malabo, la capitale de la Guinée Équatoriale. Un seul mot d’ordre, « atteindre au moins les 8ème de finales » martèle son président, ce qui sera une grande première pour le football équato-guinéen depuis que la ligue des champions se joue.
Le président de cette équipe a réorganisé tout. C’est d’ailleurs la seule équipe avec un siège et aussi recruté un nouvel entraineur José David Ekang.
La corruption, un «crime grave qui sape le développement économique et social dans toutes les sociétés», indique l’ONU.
Aujourd’hui, «les gouvernements, le secteur privé, les organisations non gouvernementales, les médias et les citoyens du monde entier unissent leurs forces pour lutter contre ce crime. La campagne internationale conjointe de 2017 met l’accent sur la corruption en tant qu’un des principaux obstacles à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD)», précisent les Nations Unies.
La corruption est multiforme, du billet de foot offert lors d’une Coupe du monde au versement d’un pot-de-vin pour l’attribution d’un marché public. Elle aboutit à un enrichissement personnel du corrompu. Quelle que soit sa forme, elle entraîne des conséquences économiques et sociales graves. «La corruption contribue à l’instabilité et la pauvreté, et constitue un facteur dominant de conduite vers l’échec des pays fragiles», souligne l’ONU. La nature et les impacts de la corruption dans le monde sont difficilement quantifiables, mais certaines ONG ou organisations internationales comme le FMI ont donné un aperçu du phénomène. Voici leurs conclusions, en trois chiffres.
1500 à 2000 milliards de dollars
C’est le coût des pots-de-vin versés chaque année dans le monde selon le FMI. Cela représente près de 2% du PIB mondial. Et il ne s’agit là que de l’un des aspects de la corruption! Les détournements de fonds publics représenteraient quelque 2600 milliards de dollars, soit plus de 5% du PIB mondial. «Nous savons que dans des pays où la corruption est endémique, les détournements de fonds peuvent être un problème très grave.
Mobutu dans l’ex-Zaïre et Abacha au Nigeria ont chacun détourné environ 5 milliards de dollars», expliquait Daniel Kaufmann, de la Banque mondiale
Par exemple, si on se limite aux plus hautes autorités des pays, l’organisation Transparency International estime que l’ancien président Suharto de l’Indonésie a détourné entre 15 et 35 milliards de dollars. Ferdinand Marcos aux Philippines, Mobutu dans l’ex-Zaïre et Abacha au Nigeria ont chacun détourné environ 5 milliards de dollars», expliquait Daniel Kaufmann, ancien directeur du programme gouvernance de la Banque mondiale, dans une note publiée en 2013. Selon l’ONU, la corruption entraîne «moins de prospérité, moins de respect des droits, moins de services et moins, moins d’emplois».
Entre 179 et 990 milliards d’euros
Cette large fourchette est celle du coût annuel de la corruption au sein de l’Union européenne. Le scénario le plus optimiste l’évalue entre 179 et 256 milliards, le plus pessimiste le situe à 990 milliards, soit 6,3% du PIB européen. Ces chiffres, publiés en 2016 par le parlement européen, sont dans tous les cas largement supérieurs à ceux diffusés en 2014 et qui évaluaient le coût à 120 milliards.
Les auteurs du rapport expliquent cette différence par le fait que l’étude porte à la fois sur les coûts directs et indirects de la corruption dans les 28 États membres, contrairement à la précédente. Le coût de la corruption sur les marchés publics est, lui, évalué à 5 milliards d’euros par an. Les pays les plus touchés sont la Croatie, Chypre, la Lituanie, la Roumanie et la Pologne. Le trio de tête se compose du Luxembourg, de la Suède et de la Belgique. La France est cinquième.
Accélérer l’adoption du cloud et la transformation numérique : des exemples concrets en Afrique de l’Ouest
Le trafic mondial dans le cloud devrait atteindre 8,6 zettaoctets d’ici 2019. Bien que le cloud soit présent en Afrique, il accuse un retard par rapport aux pays développés. Cependant, selon de récents rapports, l’Afrique et le Moyen-Orient devraient, dans les années à venir, enregistrer la plus forte croissance en matière de services du cloud.
En effet, l’infrastructure du cloud computing de la région devrait se développer à un taux de 42 % par an, dépassant largement la moyenne mondiale de 33 %. Ce développement sera dans une large mesure encouragé par la révolution mobile sur le continent.
Le cloud computing offre aux organisations une occasion unique d’améliorer leurs opérations, quel que soit leur secteur. Comptant parmi les principaux moteurs de la transformation numérique, il bouscule le modèle traditionnel des technologies de l’information et réduit considérablement les délais de commercialisation ainsi que l’infrastructure et les coûts opérationnels requis pour les nouvelles innovations.
Encourager l’adoption du cloud contre vents et marées
La question est la suivante : comment faire en sorte que l’Afrique adopte la technologie du cloud à grande échelle, dans un contexte où le manque d’accès à Internet, les problèmes d’alimentation électrique, les menaces pour la sécurité et même l’analphabétisme perpétuent le retard accusé dans l’adoption des technologies de l’information ?
Au cours des quatre dernières années, Microsoft – par l’intermédiaire de son initiative 4Afrika – s’est employé à développer un accès à Internet à un prix abordable, des compétences et des innovations en Afrique de l’Ouest dans le but d’augmenter la capacité d’utilisation de la technologie du cloud et d’accélérer la transformation numérique. Nous pensons que la transformation numérique ne peut être efficace et utile que lorsqu’il existe une connectivité du dernier kilomètre, les compétences et la confiance nécessaires pour exploiter la technologie, et des solutions pertinentes à l’échelle locale.
Connecter les citoyens pour encourager la transformation numérique
Il existe en Afrique de l’Ouest un grand nombre d’organisations qui utilisent des moyens innovants de connecter les communautés rurales et mal desservies à Internet à un prix abordable. En 2016 et 2017, Microsoft a investi dans trois d’entre elles, à savoir Ekovolt au Nigeria, VisionNet et WrightGrid en République Démocratique du Congo (RDC).
VisionNet utilise le Wifi géré dans le cloud pour offrir un accès à Internet à faible coût aux étudiants universitaires ruraux, par l’intermédiaire de Pocket Cyber Cafés. De la même manière, WrightGrid fournit une connectivité à travers des postes de recharge de téléphone et d’accès internet sans fil fonctionnant à l’énergie solaire qu’elle conçoit, fabrique et installe dans les espaces publiques. Dans un pays de 79 millions d’habitants où seuls trois millions de personnes ont accès à Internet, où le revenu moyen est de 394 $ par an, et où l’alimentation électrique demeure problématique, ces deux entreprises apportent une valeur significative. Avec le soutien de Microsoft, VisionNet espère fournir 24 heures d’accès internet illimité à des taux inférieurs à ceux pratiqués sur le marché.
Ekovolt, a quant à elle créé une offre combinée de connectivité et de technologie. Elle associe ses services Volt Internet avec des solutions du cloud pour proposer des offres groupées d’accès à Internet et de solutions d’entreprise personnalisées aux petites et moyennes entreprises – des solutions que l’on ne trouve habituellement que dans les grandes sociétés.
Au Ghana, Microsoft et Spectra Wireless ont lancé le premier projet d’espace blanc de télévision commerciale en Afrique. Grâce à ce projet, les étudiants de l’Université de Koforidua peuvent accéder à des offres de données à partir de seulement deux cedis ghanéens par jour. Avant ce projet, seuls 9,48 % des étudiants utilisaient quotidiennement un ordinateur à l’école pour le traitement de texte, 4,74 % pour l’analyse de données, 3,45 % pour l’écriture de codes et 25 % pour l’Internet. Plus de 6 000 étudiants sont désormais connectés à des services et à du matériel abordables dans le cadre d’un plan de financement à taux zéro.
Ces étudiants peuvent non seulement accéder à une abondance de nouvelles connaissances, mais les compétences qu’ils acquièrent en utilisant ces outils auront aussi, à terme, une incidence sur la capacité d’action du Ghana en tant que pays numériquement transformé.
Secteurs visés par la transformation numérique
Une fois connectés et dotés des compétences nécessaires, les Africains peuvent utiliser la technologie pour opérer la transformation numérique dans les secteurs tels que les soins de santé, l’énergie, l’éducation et l’agriculture. En RDC, le secteur minier du pays est le fer de lance des efforts en faveur de la transformation numérique.
De nombreuses entreprises au Ghana utilisent une sorte de service cloud ; les banques, notamment, utilisent le cloud privé. Dans le Rapport mondial 2015 sur les technologies de l’information publié par le Forum économique mondial, le Ghana a été classé 101e sur 143 pays à travers le monde en termes d’usages des TIC au profit des secteurs économique et social.
Le Nigeria pourrait potentiellement économiser près de 5,6 milliards de dollars par an s’il opérait la transformation numériquement et intégrait le système d’information et de communication de son secteur public. Le cloud computing pourrait aussi générer environ 1 milliard de dollars au cours des 10 prochaines années.
En partant de ce constat, le ministère fédéral de l’Industrie, du Commerce et de l’Investissement (MITI) s’est récemment rallié au programme Open4Business de l’initiative 4Afrika en vue de transformer la prestation de ses services à la communauté des investisseurs. En mettant à profit la technologie du cloud, le MITI permet aux investisseurs d’accéder plus facilement aux renseignements qui les intéressent, réduit les délais et les coûts qu’ils consacrent à la constitution et au maintien de leurs entreprises, et communique de manière proactive les possibilités d’investissement. Ce faisant, il créé un environnement plus propice à l’investissement, améliore la facilité de faire des affaires au Nigeria et accélère la création d’emplois.
Transformer le secteur des PME
Le cloud computing a le potentiel de révolutionner le secteur des PME en permettant aux entrepreneurs de moderniser leurs entreprises, d’enrichir leurs offres et d’atteindre de nouveaux clients. Selon le rapport Foresight Africa 2017, l’adoption des technologies est le principal moteur de croissance des PME sur le continent africain. Les PME qui adoptent la technologie numérique se développent deux fois plus vite que celles qui s’en passent.
le Nigeria, avec l’Afrique du Sud, possède le taux d’adoption du cloud le plus élevé en Afrique
D’après le rapport de recherche publié par IDG Connect, le Nigeria, avec l’Afrique du Sud, possède le taux d’adoption du cloud le plus élevé en Afrique. Par ailleurs, Microsoft a également remarqué que le Nigeria possède le taux d’absorption de ses produits du cloud le plus élevé sur le continent, et que cette absorption est en hausse dans le secteur des PME. C’est pour cette raison que certains de nos cadres l’ont surnommé la « capitale du cloud ».
Le mobile, une arme de développement massive pour l’Afrique
Pour donner les mêmes moyens à un plus grand nombre de PME, nous nous sommes récemment associés à la Fondation Tony Elumelu (TEF) au Nigeria pour mettre à disposition de plus de 3 000 entrepreneurs du Programme d’entreprenariat TEF des outils, des ressources, des formations et des mentorats axés sur les technologies.
L’adoption du cloud révolutionnera la manière dont les entreprises ouest-africaines, et notamment les PME, fonctionnent
Au Ghana, nous avons récemment apporté notre concours à la startup locale Swiftly spécialisée dans le « e-shipping » par l’entremise du programme Interns4Afrika. Douze stagiaires ont eu la possibilité de participer à des recherches de marché, à des activités de génération de prospects, de marketing en ligne, de programmation, de planification d’évènements et de service à la clientèle. Un programme tel que celui-ci profite non seulement à la startup qui a accès à de jeunes et nouveaux talents, mais procure aussi aux jeunes diplômés l’expérience professionnelle et les outils dont ils ont besoin pour apporter leur contribution à une économie numériquement transformée.
Vers un avenir numériquement transformé
La transition vers le cloud ne va pas se faire en un jour. Elle demande une vision et des efforts délibérés de la part des entreprises. Pour mener à bien cette initiative, nous devons adopter cette technologie pour opérer la transformation numérique, et continuer ainsi à innover et à être pertinents.
L’adoption du cloud révolutionnera la manière dont les entreprises ouest-africaines, et notamment les PME, fonctionnent. Alors que le pouvoir du cloud computing continue à s’affirmer en Afrique, l’initiative 4Afrika reste déterminée à accélérer l’adoption du cloud et la transformation numérique sur le continent grâce à un accès accru à la technologie et à la transmission des compétences nécessaires, en vue d’améliorer le développement socio-économique.
Yacine Barro, Directrice générale Afrique de l’Ouest et centrale de Microsoft
L’accélérateur de start-up Airbus BizLab a accueilli douze nouvelles start-ups pour une période de six mois sur ses sites de Hambourg et de Toulouse, où elles pourront peaufiner leurs idées pour l’industrie aérospatiale.
Parmi les douze start-up sélectionnées, Aerial Industries, une start-up nigériane qui développe des drones de haute performance pour la pulvérisation des cultures dans les exploitations agricoles des pays en développement. « Notre technologie est plus rapide, moins chère et plus précise que les tracteurs. De plus, comparativement aux méthodes traditionnelles, notre technologie utilise moins de produits chimiques, ce qui la rend plus respectueuse de l’environnement et moins dangereuse pour les travailleurs agricoles », explique son P-dg, Ndubisi Arinze Eze.
« Etre pris sous l’aile d’Airbus BizLab est une excellente opportunité pour nous. Cela nous donne accès à l’incroyable expertise d’Airbus dans la technologie des drones ainsi qu’une visibilité mondiale qui nous aidera à nous positionner vis-à-vis de nos futurs marchés et partenaires. »
L’accélérateur adopte une approche hybride, réunissant des start-up externes et des « intrapreneurs » basés à Airbus, qui travailleront ensemble pour s’assurer qu’il sera possible de commercialiser leurs innovations. Le fait d’être acceptées dans le programme permet à ces nouvelles start-ups de rejoindre un groupe illustre de 56 start-ups et projets ayant déjà suivi ce programme avec succès.
« Nous avons été véritablement surpris par le nombre considérable de candidatures », explique Bruno Gutierres, Head of Airbus BizLab. « Cette année, nous avons reçu des candidatures en provenance du monde entier et nous avons été en contact avec plus de 2 000 start-ups intéressées ». Les entreprises sélectionnées sont originaires de neuf pays différents, du Vietnam au Nigeria, elles couvrent un large éventail de sujets, allant du Big Data aux drones et à la robotique. La diversité du groupe de cette saison n’est pas due au hasard : « Cette fois-ci, nous avons délibérément visé des start-ups n’ayant pas de lien direct avec l’industrie aérospatiale mais développant des idées porteuses d’un immense potentiel pour notre industrie », a souligné Bruno Gutierres.
De l’inédit pour cette saison : aux côtés des start-ups de l’industrie aérospatiale, pour la toute première fois, des candidats affichant une approche humanitaire pouvaient également postuler dans le cadre de « l’Humanitarian Challenge ». Andrea Debbane, Executive Director de la Fondation Airbus, a expliqué : « Nous ne cessons d’être émerveillés par certaines des solutions innovantes développées par les personnels de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge pour répondre aux défis auxquels ils sont confrontés dans leurs propres organisations. »
Le BizLab fait partie intégrante de la stratégie d’innovation d’Airbus. En tant que tel, il sert d’incubateur de nouvelles idées dans l’industrie aérospatiale. Au cours du programme, les start-ups réalisent tout d’abord une phase d’accélération de six mois, en se concentrant sur des compétences telles que le modèle d’entreprise, la faisabilité technique et la compétence des équipes. La première phase se clôture par une journée de démonstration (« Demo Day »), au cours de laquelle les créateurs d’entreprise ont la possibilité de présenter leurs start-ups à la direction, aux investisseurs et aux partenaires industriels d’Airbus. Les jeunes entreprises ont ainsi la possibilité d’être pleinement intégrées dans une entreprise mondiale dès le départ.
Pour plus d’informations concernant le programme et les démarches de candidature, visitez le site https://airbus-bizlab.com/.
ONE PLANET SUMMIT : DANONE, SCHNEIDER, HERMÈS… HUIT ENTREPRISES ABONDENT LE FONDS CLIMAT LIVELIHOODS
Danone, Crédit Agricole, Hermès, Firmenich, Michelin, SAP, Schneider Electric et Voyageurs du Monde investissent 50 millions d’euros dans le fonds Livelihoods destiné à lutter contre les effets du changement climatique. Une première version de ce fonds avait déjà mobilisé 40 millions d’euros en 2011.
Le fonds Livelihoods a déjà permis de replanter 10 000 heactares de mangrove au Sénégal.
À quelques jours du sommet climat One Planet Summit du 12 décembre, huit groupes européens (Danone, Crédit Agricole, Hermès, Firmenich, Michelin, SAP, Schneider Electric et Voyageurs du Monde) ont annoncé lundi 4 décembre un investissement de 50 millions d’euros dans un nouveau fonds Livelihoods destiné à financer des projets luttant contre le réchauffement climatique.
« Ce fonds de 50 millions d’euros, qui a vocation à monter à 100 millions d’euros fin 2018, portera au total à 140 millions d’euros le montant engagé depuis le lancement du premier fonds Livelihoods pour le climat en 2011« , a déclaré à l’AFP Bernard Giraud, président et cofondateur de Livelihoods Venture, destiné à réduire l’empreinte carbone des entreprises via le financement de projets agricoles vertueux (reconstitution d’écosystèmes, agroforesterie…) dans plusieurs régions du monde.
Avec 40 millions d’euros, le premier fonds, auquel participaient aussi la Caisse des Dépôts et Consignation (dont Novethic est une filiale) et La Poste, a financé trois types de projets, chacun d’un montant compris entre 2 et 5 millions d’euros, sur lesquels il s’est engagé sur une durée de 10 à 20 ans.
Replantation, agroforesterie et ruralité
Le premier est la replantation de mangroves et reconstitution d’écosystèmes en Casamance au Sénégal (10 000 hectares), à Sumatra en Indonésie (5 000 hectares) et dans le Bengale en Inde (4 500 hectares).
Le deuxième est de l’agroforesterie : plantation d’arbres fruitiers (manguiers) et caféiers dans l’Andra Prasdeh en Inde (6 millions d’arbres) avec la communauté des Adi Vasi avec le soutien à une marque de café Araku. Plantations d’arbres au Guatemala (hévéas, cardamone) dans une communauté montagneuse touchée par la déforestation. Projet de soutien technique à une communauté de 30 000 petits fermiers au Kenya, en lien avec un industriel kenyan des produits laitiers Brookside (plantations d’arbres, fertilisation avec compost, augmentation des rendements).
Le troisième est ruralité, énergie: projet de fabrication locale et distribution de foyers (poêle) en argile et paille ou en métal, pour réduire la cuisson en plein air, la déforestation qui s’ensuit et la pollution à la fumée, au Burkina Faso, au Pérou et au Kenya.
« Un des plus gros enjeux pour la suite est le passage à l’échelle, c’est-à-dire le développement à grande échelle de chacun de ces projets qui a donné de bons résultats« , a dit M. Giraud, selon lequel chacun des projets a un double impact « environnemental et social » localement pour les communautés concernées, en plus de rapporter des crédits carbone aux entreprises qui les financent.
L’Africa Code Week franchit une nouvelle étape importante: plus d’1,3 million de jeunes ont été formés aux bases du code informatique en une seule semaine
L’initiative de développement des compétences informatiques à l’échelle du continent africain est en bonne voie pour atteindre l’objectif de 5 millions de jeunes formés avant l’échéance de 2025
Avec un objectif ambitieux de former un demi-million de jeunes africains entre le 18 et le 25 octobre, l’Africa Code Week a encore dépassé toutes les attentes en initiant 1,3 million de jeunes dans 35 pays. Cela représente également une augmentation de 205% par rapport à l’édition de 2016, qui avait déjà contribué à la formation de près de 427 000 jeunes dans 30 pays africains.
Africa Code Week à Bujumbura – Thierry Barbaut
Lancée en 2015 par SAP CSR EMEA en partenariat avec le Cape Town Science Center et le Galway Education Center, Africa Code Week est une initiative plusieurs fois récompensée qui bénéficie du soutien actif de l’UNESCO, de YouthMobile, de Google, du Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ), de 15 gouvernements africains, et de plus de 100 partenaires et 70 ambassadeurs à travers le continent.
Claire Gillissen-Duval, chef de projet de l’Africa Code Week, a déclaré : «Nous avons initié près de 900 000 jeunes cette année au sein des pays d’Afrique francophone, aidés en cela par 4300 enseignants formés . Nous avons noté une croissance extrêmement encourageante de la participation de cette partie du continent le Maroc, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Sénégal, le Togo, la République du Congo et le Burkina Faso. »
L’objectif à long terme de l’Africa Code Week est d’autonomiser plus de 200 000 enseignants et d’avoir un impact positif sur la vie de 5 millions d’enfants et de jeunes au cours des 10 prochaines années. En 2017, l’Africa Code Week et son partenaire clé l’UNESCO ont rejoint l’initiative # eSkills4girls lancée par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ). L’objectif de cette initiative est de surmonter la fracture numérique entre les sexes et de contribuer à l’amélioration des compétences en informatique et des perspectives d’emploi des femmes dans les pays émergents et en développement.
« La participation des femmes à l’Africa Code Week est actuellement de 42%, ce qui montre une appétence extrêmement encourageante pour le développement des compétences numériques de la gente féminine en Afrique. La représentation des femmes dans les entreprises africaines dans les domaines liés aux STEM n’étant que de 30%, l’Africa Code Week promet un avenir plus équitable où tous les jeunes auront la possibilité de contribuer au développement économique et à la réussite du continent », a déclaré Claire Gillissen-Duval.
Avec le taux d’engagement le plus élevé de 1 622 jeunes pour 100 000 habitants et un total de plus de 390 000 initiés au code informatique cette année, le Cameroun a détrôné le Maroc en tant que champion de l’Africa Code Week. Alors que l’engagement total du Maroc de 378 000 places est le deuxième pour la participation globale, Maurice affiche le deuxième meilleur taux d’engagement de 1 545 pour 100 000 jeunes engagés. Le Botswana a pris la troisième place avec un ratio d’engagement de 1 168 pour 100 000.
La participation des femmes dépasse 42% L’une des principales forces de l’Africa Code Week est sa focalisation sur la collaboration et le partenariat avec une variété d’acteurs des secteurs public et privé. Partenaire clé, Google soutient l’Africa Code Week dans le cadre de son propre engagement à préparer 10 millions de personnes en Afrique pour des emplois du futur, avec plusieurs Google Grants attribués cette année à des initiatives qui favorisent le développement des compétences de code informatique dans les salles de classe à travers le continent. Les gouvernements ont également vu l’immense potentiel de l’Africa Code Week dans la mobilisation des jeunes et leur initiation aux compétences numériques dont ils auront besoin pour réussir leur carrière.
Au Maroc par exemple, le gouvernement a identifié l’informatique et la technologie comme étant l’un des leviers fondamentaux du développement du Royaume et a lancé depuis plus de 10 ans le programme GENIE de numérisation de l’école, et c’est dans ce cadre-là que s’inscrivent désormais les activités d’initiation au numérique de l’Africa Code Week. Pour Ilham Laaziz, directrice du programme GENIE au Ministère de l’Education, les excellents résultats de l’Africa Code Week 2017 sont la conséquence directe de ce plan de développement des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication dans les établissements scolaires. L’enseignement de l’informatique au Maroc existe en effet depuis plusieurs années déjà, au collège comme au lycée, et les établissements ont été peu à peu équipés en matériels, tableaux numériques interactifs ou valises multimédia selon les cas. Africa Code Week s’est donc tout naturellement intégrée au sein de ce programme, tel un puissant effet de levier permettant de structurer et d’étendre l’enseignement du code à l’échelle nationale.
Selon Claas Kuehnemann, directeur général par intérim de SAP Africa, le succès de l’Africa Code Week repose ainsi en grande partie sur la force et le soutien de ses partenaires publics et privés et de ses collaborateurs. « Au cours des trois dernières années, l’Africa Code Week est devenue l’une des initiatives de développement des compétences numériques les plus soutenues et les plus ambitieuses du continent africain, avec un large éventail de partenaires : gouvernements, ONG, entreprises privées, éducateurs, étudiants et universitaires qui contribuent tous au développement de l’une des forces vives les plus importantes et les plus jeunes de la planète. Nous exprimons nos vifs remerciements à tous ceux qui ont fait de cette année un tel succès et sommes impatients de le reproduire dans les années à venir. «
The Era of Africa (TEOA), association dynamique et œuvrant pour l’émergence du continent africain, déploie ses activités dans des secteurs cruciaux tels que l’énergie, l’agriculture, l’éducation, les nouvelles technologies ainsi que dans d’autres domaines nécessitant une intervention ponctuelle.
donner une vision globale des enjeux soulevés par les énergies renouvelables
Afin de sensibiliser les populations aux enjeux des énergies renouvelables, TEOA (The Era of Africa) a ainsi organisé une conférence sur les énergies renouvelables en Afrique le 23 novembre 2017 avec Sorbone ONU.
Cette conférence a eu pour objet de donner une vision globale des enjeux soulevés par les énergies renouvelables (EnR) et les problématiques particulières liées à l’Afrique
L’association a eu l’honneur de recevoir différents acteurs des énergies renouvelables intervenants dans des domaines différents et essentiels.
À travers une présentation générale, M. Jean-Louis Bal, président du syndicat des énergies renouvelables, a pu donner une vision globale des enjeux et défis de l’Afrique face aux EnR.
En effet, l’accès aux énergies renouvelable est un défi majeur en Afrique : 60% de la population africaine n’a pas accès aux réseaux électriques, soit environ 600 millions de personnes. Des projets de production décentralisée – basés sur les énergies renouvelables – pourraient permettre l’exploitation de ce marché au potentiel important. La rapide diminution du coût des déploiements des énergies renouvelables permet de diminuer leurs coûts et les soutiens publics : bénéfices sociaux et industriels (plus de 9 millions d’emploi dans ce secteur) et accès à l’énergie sont des conséquences positives de leur développement.
Damien Ricordeau, fondateur du cabinet de conseil Finergreen, et M. Thierry Barbaut, développeur de projets et conseil en NTIC à l’Agence des Micro Projets, ont respectivement démontré que le marché des EnR représente un grand potentiel pour les acteurs du secteur privé en Afrique et dans le monde.
Ces opportunités s’appliquent au marché de l’innovation et du numérique lié aux EnR comme l’illustre le forfait « pay as you go» au Kenya par exemple. En outre, différentes modalités de financement de projets se rapportant aux EnR en Afrique existent et doivent être connus du public telles que celles proposées par les ONG (l’Agence des Micro Projets), les banques et les institutions financières qui sont de plus en plus sensibilisées à ce nouveau défi pour le continent.
Enfin, les États développent de plus en plus leur réglementation afin d’attirer, rassurer les acteurs du secteur privé in fine encourager les projets liés aux EnR comme l’a présenté M. Hugues de La Forge, avocat associé au sein du cabinet Fidal. À titre d’exemple, l’Egypte, le Maroc et la Côte d’Ivoire ont pour objectif d’augmenter la part des EnR dans leur mix énergétique d’ici 2020 à 20% pour l’Égypte ou 42% pour le Maroc.
Si l’Afrique importe aujourd’hui près de 80% de ses besoins énergétiques, il faut tout de même souligner que les initiatives publiques comme privées laissent présager une meilleure couverture énergétique verte du continent dans les prochaines années. TEOA entend contribuer à cette avancée en dotant un village burkinabé, avec l’aide d’une association locale, de lampes solaires produites par la société Lagazel disposant d’une usine locale.
Des vents d’une violence extrême ont arraché le toit de la maison de Rai Tabusoro. L’homme de 43 ans a sauvé la vie de sa mère âgée en la mettant à l’abri dans une salle de bains en béton, et secouru une femme enceinte en la portant jusqu’à un lieu sûr.
Dans le même village, Asmita Kamal, une enseignante de 24 ans, s’est réfugiée sous une table avec sa grand-mère, tandis que le reste de la famille était sous un lit. Malgré tous leurs efforts pour protéger leur maison, les vents ont presque tout emporté.
Vers un monde climato-intelligent : 12 champs d’action pour un avenir résilient
C’était en février 2016, aux Fidji, dans la province de Ra, là où le cyclone Winston a d’abord touché terre, avec une puissance de catégorie 5, rasant des localités entières. Ce cyclone — le plus puissant que l’hémisphère Sud ait jamais connu — a causé la mort de 44 personnes et touché 62 % de la population de l’archipel, faisant des centaines de blessés et 131 000 sinistrés. Les dégâts se chiffrent à 2 milliards de dollars fidjiens, soit 20 % du PIB.
Winston est une illustration tragique des nouvelles menaces auxquelles les populations locales doivent désormais faire face et qui ont pour facteur commun le changement climatique.
La situation ne s’est guère améliorée au cours de l’année 2017, qui a vu les catastrophes climatiques se succéder. Des ouragans d’une violence inédite ont emporté des vies et détruit des infrastructures dans plusieurs États insulaires des Caraïbes, ainsi que dans des villes et grandes agglomérations du Sud des États-Unis. Où qu’elles frappent, les catastrophes naturelles laissent bien plus qu’un champ de ruines : elles condamnent plus que jamais à la pauvreté les populations concernées. Car les pauvres ont davantage tendance à vivre dans des habitations précaires situées dans des zones sujettes aux catastrophes et à travailler dans des secteurs éminemment exposés aux phénomènes climatiques extrêmes, comme l’agriculture et l’élevage. Les conséquences d’une tempête, d’une inondation, d’une sécheresse ou d’un tremblement de terre sont plus de deux fois plus graves pour les pauvres que pour le reste de la population.
C’est la raison pour laquelle la lutte contre le changement climatique est devenue un enjeu critique pour le développement dans le monde entier, et qu’il est urgent d’agir à la fois pour réduire les émissions de CO2 qui sont à l’origine du réchauffement planétaire et pour renforcer la résilience à des événements climatiques sans cesse plus fréquents et violents.
« Nous avons tout perdu. Le lendemain, le soleil brillait comme s’il ne s’était rien passé. On aurait dit qu’une bombe avait explosé dans le village : il ne restait plus rien, pas même quelques vêtements. J’ai réuni les habitants, tout le monde pleurait. »
Raivolita « Rai » Tabusoro
Ancien chef du village de Nabukadra
L’accord de Paris
Il y a deux ans, plus de 180 pays se réunissaient à Paris pour l’adoption d’un accord historique sur le climat, avec l’objectif de limiter la hausse de la température mondiale en dessous du seuil des 2 °C. Mais les températures mondiales ont déjà augmenté de plus de 1 °C depuis l’époque préindustrielle. Et, depuis 800 000 ans, jamais les concentrations de CO2 dans l’atmosphère n’ont été aussi élevées. En outre, après trois années de stagnation, les émissions mondiales de carbone sont reparties à la hausse en 2017.
Cette augmentation des températures peut paraître négligeable. C’est loin d’être le cas, et ses effets se ressentent déjà sur la capacité des populations à sortir de la pauvreté. Sans un processus de développement rapide, inclusif et climato-intelligent, ce sont 100 millions de personnes supplémentaires qui pourraient tomber dans la pauvreté d’ici à 2030. À cet horizon, la baisse du rendement des cultures agricoles pourrait renchérir les produits alimentaires de 12 % en moyenne en Afrique subsaharienne, ce dont pâtiront tout particulièrement les ménages pauvres, qui consacrent jusqu’à 60 % de leur revenu à l’alimentation. Et la malnutrition qui en résulterait pourrait faire augmenter de 23 % le nombre de cas de retard de croissance sévère chez les enfants.
Mobilisation en faveur de l’action climatique
Si l’on veut tenir les engagements pris à Paris, il faudra investir à un rythme et à une échelle sans précédent. Au cours des 15 prochaines années, environ 90 000 milliards de dollars devront être alloués à la construction d’infrastructures, principalement dans les pays en développement et à revenu intermédiaire.
Le Groupe de la Banque mondiale s’attache plus que jamais à accompagner les pays dans la lutte contre le changement climatique.
L’institution s’est mobilisée au cours des deux dernières années : elle a engagé plusieurs milliards de dollars pour aider les pays à atteindre leurs objectifs pour le climat, apporté son soutien dans les différents secteurs concernés et œuvré pour faire avancer les grands dossiers mondiaux du défi climatique, témoignant ainsi d’une prise de conscience de plus en plus large par la communauté internationale de la nécessité de s’attaquer au changement climatique sans tarder, de manière systématique et à grande échelle.
Le Groupe de la Banque mondiale va porter la part de ses financements liés à l’action climatique à 28 % en 2020, afin de répondre aux besoins de ses pays clients. Si les niveaux de financement direct et de cofinancement actuels se maintiennent, 29 milliards de dollars par an devraient ainsi être consacrés à des projets climatiques d’ici à 2020.
Transformer l’action climatique, investir dans les opportunités
Le 12 décembre 2017, deux ans jour pour jour après l’adoption de l’accord de Paris, la France accueille dans sa capitale le One Planet Summit, qui réunira des centaines de chefs d’État, dirigeants d’entreprises privées, maires, philanthropes et représentants de la société civile pour réaffirmer la volonté planétaire de lutter contre le changement climatique. Ce sommet sera axé sur les moyens de mobiliser les fonds nécessaires à la réalisation des objectifs de l’accord historique de 2015. Y participeront des acteurs de premier plan qui peuvent faire avancer l’innovation, créer des emplois et investir dans les pays qui ont le plus de besoins.
Depuis l’adoption de l’accord de Paris, les pays cherchent à développer leur économie tout en réduisant leurs émissions, et à renforcer leur résilience face aux conséquences possibles du changement climatique.
À l’occasion du One Planet Summit, le Groupe de la Banque mondiale et ses partenaires donneront un aperçu des projets entrepris dans cette direction dans divers pays : mise en place d’un système de transports en commun rapide à Dakar (Sénégal), soutien aux investissements dans la géothermie en Indonésie, expansion du marché des panneaux solaires sur toit en Inde, promotion de l’agriculture climato-intelligente au Ghana et en Éthiopie, ou encore lutte contre l’érosion côtière en Afrique de l’Ouest.
Dans la perspective du sommet du 12 décembre, voici 12 exemples qui illustrent comment le Groupe de la Banque mondiale aide les pays à réussir leur transformation vers un monde climato-intelligent :
1. Résilience des zones côtières : Une plateforme d’investissement régionale mobilisera des financements pour gérer l’érosion et les inondations côtières en Afrique de l’Ouest. En savoir plus
2. Assurance climatique : Un programme d’assurance contre le risque peut soutenir les opérations de secours dans les pays vulnérables et accélérer le relèvement aux Philippines. En savoir plus
3. Agriculture climato-intelligente : L’agriculture doit faire partie de la solution au Ghana et en Côte d’Ivoire, où les acteurs de la filière du cacao passent à l’action pour lutter contre la déforestation. En savoir plus
4. Résilience urbaine : Un programme pour la résilience des villes aide des centaines de municipalités à accéder aux financements nécessaires pour faire face aux risques liés au changement climatique et se préparer aux catastrophes.En savoir plus
5. Mobilité : Un système de liaisons rapide par autobus encouragera la mobilité urbaine, limitera la pollution et favorisera la croissance économique au Sénégal. En savoir plus
6. Forêts/paysages : Une forme de collaboration inédite améliore la résilience climatique du secteur caféier en Éthiopie. En savoir plus
7. Hydrométéorologie : Grâce à un programme de développement et de modernisation des services hydrométéorologiques, l’Afrique renforcera ses systèmes d’alerte précoce et d’intervention d’urgence.En savoir plus
8. Obligations vertes : Un nouveau fonds pour les obligations vertes dédié aux marchés émergents permettra d’accroître fortement les financements pour des investissements climato-intelligents.En savoir plus
9. Prix du carbone : Une coalition internationale de leaders prend les devants pour promouvoir les politiques de tarification du carbone. En savoir plus
10. Solaire : Une méga-centrale solaire de 750 MW alimentera le métro de Delhi (Inde). En savoir plus
11. Géothermie : Un nouveau dispositif de financement facilitera le développement de la géothermie à grande échelle en Indonésie. En savoir plus
12. Efficacité énergétique : Un nouveau partenariat en Inde promeut la transformation du marché de l’efficacité énergétique résidentielle. En savoir plus
La Fondation Airbus et Air Mauritius s’associent pour effectuer un vol de bienfaisance
3,5 tonnes D’ÉQUIPEMENT médical pour l’île Maurice et Madagascar
La Fondation Airbus et la Fondation Air Mauritius ont organisé un vol humanitaire à bord du nouvel A350-900 de la compagnie aérienne, qui a convoyé 3,5 tonnes d’équipement médical.
Composé de tables d’examen, de fauteuils roulants, de matelas et de lits médicaux, le chargement aidera les ONG mauriciennes à fournir des services de santé à la population locale. Une partie des équipements sera transportée vers Madagascar afin de soulager la situation tendue en matière de soins sur l’île.
La Fondation Airbus et Air Mauritius s’associent pour effectuer un vol de bienfaisance 3,5 tonnes d’équipement médical pour l’île Maurice et Madagascar
L’appareil a décollé de Toulouse le 25 novembre en direction de l’aéroport international Sir Seewoosagur Ramgoolam, où est basé Air Mauritius. Cette mission humanitaire est le fruit d’une coopération entre Aviation sans frontières, la Fondation Airbus et la Fondation Air Mauritius.
« C’est un grand honneur pour nous et pour la Fondation Air Mauritius de travailler main dans la main avec la Fondation Airbus et Aviation sans frontières pour réaliser ce vol humanitaire », a déclaré Somas Appavou, Président-directeur général d’Air Mauritius. « La Fondation Air Mauritius a été fondée pour renforcer l’engagement social de la compagnie aérienne. Chaque année, nous aidons des milliers de Mauriciens dans le domaine de la santé, de l’éducation, du sport et de la culture. Cette mission est un excellent exemple de ce que peut faire la coopération dans le secteur de l’aviation pour apporter à la région les secours dont elle a grand besoin. »
« Je suis ravi de constater que nous livrons une fois de plus un tout nouvel avion chargé d’aide humanitaire à un client », a déclaré Fabrice Brégier, Président d’Airbus Commercial Aircraft et membre du Conseil d’administration de la Fondation Airbus. « Je tiens à remercier Air Mauritius et tous les partenaires impliqués pour les inlassables efforts qu’ils ont consentis pour mener à bien cette mission. »
Le Kenya s’est malheureusement inscrit dans la spirale de crises électorales
La présidentielle, du 8 août 2017, invalidée par la Cour Suprême, alors que la commission électorale avait déclaré le Président sortant Urhuru Kenyata vainqueur, n’a pas échappé à cette spirale. Son invalidation a conforté l’opposant Raila Odinga dans sa revendication de la réforme de la Commission Electorale. N’ayant pas obtenu gain de cause, il a boycotté le scrutin du 26 octobre. Cela a conduit inéluctablement à la réélection d’Urhuru Kenyata plongeant de nouveau le Kenya dans une crise.
La concentration du pouvoir autour du Président
Sa réélection a été validée, le 20 novembre, par la Cour Suprême augurant d’une crise post-électorale inéluctable. Comment le Kenya peut-il sortir définitivement de ses crises électorales ? L’une des solutions serait de changer radicalement de régime pour changer les comportements des dirigeants.
Urhuru Kenyata
En effet, le Kenya a un régime présidentiel avec une grande concentration du pouvoir entre les mains du président. Cette concentration des pouvoirs par le président phagocyte les autres pouvoirs et constitue un obstacle à la consolidation de la pratique démocratique. Cette perspective d’accaparement des pouvoirs attise la convoitise des politiques car cela leur permet de faire ce qu’ils veulent sans rendre compte à qui que ce soit. D’où la course au pouvoir avec le leitmotiv : les moyens justifient la fin.
Un régime parlementaire pour équilibrer le pouvoir
A l’opposé, l’adoption d’un régime parlementaire permettrait une meilleure répartition des pouvoirs. Ainsi, l’exécutif n’écraserait plus les deux autres pouvoirs mais devrait collaborer avec eux. Cette collaboration aurait un sens politique car permettrait au parlement de contrôler la politique intérieure et extérieure et la nomination des hauts fonctionnaires, évitant ainsi le népotisme et le favoritisme. Le régime parlementaire irait dans le sens de l’équilibre et de la reddition des comptes.
Avec le système parlementaire, chaque semaine, le gouvernement serait devant le parlement pour expliquer le bien-fondé de ses orientations et de ses actions. La motion de censure et le suivi de l’action gouvernementale constitueraient des épées de Damoclès qui obligeraient l’exécutif à l’efficacité, à la transparence et à la sanction en cas de besoin. Le pouvoir de dissolution réciproque conduit les pouvoirs exécutif et législatif à la bonne gouvernance et favorise l’alternance politique pacifique et le renouvellement de la classe politique.
En outre, l’équilibre entre les pouvoirs exécutif et législatif rejaillirait positivement sur le pouvoir judiciaire. Les magistrats étant nommés de façon transparente, l’indépendance de la justice serait renforcée. Le pouvoir judiciaire serait ainsi à l’abri des ingérences. Cela se traduirait donc par sa réelle impartialité dans le traitement des contentieux électoraux.
Un régime parlementaire pour dépersonnaliser le pouvoir
L’adoption du régime parlementaire, en effet, contribuerait à apaiser l’accession à la présidence et participerait à la rationalisation des pouvoirs. Car le pouvoir d’Etat est simplement exercé par le leader ou le dirigeant du parti qui dégage la majorité au parlement. Tant que la politique menée par le gouvernement est conforme au programme sur lequel la majorité a été élue, tout se passe bien.
Cela offre une incitation aux politiciens à ne pas dévier et abuser de leurs pouvoirs. Il mettrait ainsi fin au culte de la personnalité puisque l’effectivité du pouvoir exécutif est conditionnée au respect du programme de la majorité parlementaire. L’instauration d’un scrutin proportionnel majoritaire à un tour, dans l’élection des parlementaires permettrait, non seulement, une meilleure représentation du paysage politique national mais aussi, mettrait fin à la domination de deux ou trois partis politiques.
Ce morcellement du paysage politique serait un terreau fertile pour les pratiques de marchandage renforçant ainsi l’émergence d’hommes forts. En conséquence, avec le régime parlementaire, le champ politique est plus rationnalisé et moins personnalisé, ce qui permettrait de rompre avec la recherche fantasmagorique de l’homme providentiel. La lutte pour avoir la majorité au parlement serait certes rude mais plus pondérée. Car lors des législatives, il y aurait différentes circonscriptions électorales qui doivent chacune élire ses représentants. Plusieurs candidats dans les régions seraient en lice, ce qui permettrait de dépassionner dans une certaine mesure le débat politique et les dérives qu’il entraine durant une présidentielle.
Mise en place de contrepouvoirs forts
Pour prévenir les abus, il serait salutaire de constitutionnaliser certains contre-pouvoirs : les médias, la société civile, la commission électorale et une Haute Autorité de règlement des conflits. Ces contre-pouvoirs jouiraient de l’équilibre des pouvoirs exécutif et législatif pour avoir une réelle indépendance et bénéficieraient dans une certaine mesure de la protection du parlement puisqu’aucune action ne pourrait être menée contre eux sans son autorisation préalable.
Ainsi, la commission électorale devrait être composée essentiellement d’acteurs de la société civile reconnus pour leur probité. Cela renforcerait son indépendance et son impartialité permettant d’avoir des résultats réellement issus des urnes et acceptés par tous. Dans cette veine, les médias pourraient apporter une meilleure contribution à la transparence électorale. Pour ce faire, des chaines de radios locales pourraient donner des résultats en directs sur leurs antennes afin que tout le peuple en soit informé. Quant à la société civile, elle pourrait alors jouer un rôle plus important dans l’éducation électorale des citoyens et implémenter l’observation des scrutins par la méthodologie du Comptage Parallèle des Votes (PVT).
Elle deviendrait une voix indépendante pour le règlement du contentieux électoral. Cela contribuerait à renforcer la transparence des scrutins et la confiance de tous dans le processus électoral. Par ailleurs, la Haute Autorité de règlement des conflits servirait de mécanisme de prévention, médiation et de règlement des conflits. Elle pourrait durant les processus électoraux anticiper les conflits électoraux à travers un mécanisme d’alerte précoce. De plus, elle pourrait directement rencontrer les acteurs politiques en vue d’apaiser les tensions afin qu’elle n’engendre pas une crise. Elle serait chargée des négociations pour concilier les positions tranchées des candidats et acteurs politiques.
En définitive, le Kenya doit nécessairement tirer les bonnes leçons de ses crises électorales. Cela passe par une réforme en profondeur du système politique pour adopter un régime parlementaire qui contribuerait à apaiser les élections. Le leitmotiv est de renforcer les contre-pouvoirs pour limiter les abus. La nature du pouvoir est plus importante que la personne qui l’exerce.
FANGNARIGA YEO, activiste des droits de l’homme et blogueur
Article publié en collaboration avec Libre Afrique.
Madagascar : la BAD va décaisser 45 millions de dollars pour appuyer les réformes économiques
Le Conseil d’administration du Groupe de la banque africaine de développement (BAD) a approuvé le 28 novembre 2017, à Abidjan, en Côte d’Ivoire, un don de 14 millions de dollars américains (EU) et une garantie partielle de crédit de la Facilité d’appui à la transition (FAT) de 31 millions de dollars EU afin de financer la première phase du Programme d’appui à la compétitivité économique (PACE I) à Madagascar.
Le PACE, qui est un appui budgétaire programmatique sur trois ans (2017-2019), vise également à consolider les résultats obtenus lors des précédentes opérations de la Banque dans le pays : la gouvernance économique, la réforme du secteur de l’énergie approuvée en 2016, mais aussi la création des conditions favorables à une croissance économique forte et inclusive à Madagascar.
Dans l’exécution de ce projet, l’accent sera mis sur l’amélioration de la compétitivité de Madagascar afin d’attirer plus d’investissements privés et publics dans les secteurs créateurs d’emplois comme l’agro-industrie et l’amélioration de la performance des entreprises publiques : Société nationale d’électricité et d’eau de Madagascar (JIRAMA) et Air Madagascar, permettant à l’État de réduire les subventions et les transferts qu’il leur octroie. Les ressources ainsi épargnées pourraient être redirigées vers des investissements dans des infrastructures publiques et des secteurs sociaux générateurs d’une croissance économique inclusive et durable.
La République de Madagascar combine deux instruments de financement, à savoir l’appui budgétaire et la Garantie partielle de crédit (GPC), pour soutenir ses réformes structurelles. Une fois mise en œuvre, la GPC de 31 millions de dollars EU permettra au pays de lever 50 millions de dollars EU sur le marché bancaire international.
En 2012, moins d’un Africain sur cinq était raccordé à l’électricité.
Malgré les efforts entrepris, l’Afrique est à la traîne, notamment dans le développement des énergies renouvelables.
Un forum organisé en marge du sommet Afrique-France a été l’occasion de plaider en faveur d’une « révolution solaire ».
En Afrique, plus de 500 millions de personnes vivent sans électricité. C’est à dire que moins d’un Africain sur cinq était raccordé à l’électricité en 2012. Et avec une timide progression de 32 % à 35 % entre 2010 et 2012, le rythme d’accès à l’électricité augmente trop lentement par rapport à la croissance démographique rapide du continent.
C’est en partant de ce constat que Paul Noumba Um, directeur des opérations de la Banque mondiale au Mali, a plaidé en faveur d’une «révolution» solaire sur le continent africain, lors d’une table ronde sur les énergies renouvelables organisée au cours du Forum économique en marge du XXVIIe sommet Afrique-France.
Les différents intervenants ont dressé un état des lieux des énergies renouvelables. Constat : l’électricité telle qu’elle est distribuée aujourd’hui, c’est-à-dire dans un format classique d’approvisionnement faible et irrégulier par les hydrocarbures, freine le développement en Afrique sub-saharienne.
Malick Alhousseini, le ministre malien de l’Energie et de l’eau, ainsi que différents opérateurs économiques, ont tour à tour évoqué les difficultés du secteur, notamment les obstacles que rencontrent les entrepreneurs africains dans l’élaboration de leurs projets.
Les panelistes ont aussi insisté sur les réalisations notables en matière d’énergie renouvelables, comme le projet Lighting Africa, proposé diverses solutions et interagi avec les participants.
Dans la conjoncture économique morose actuelle, avec un ralentissement de la croissance des grandes économies comme le Nigéria, l’Angola et l’Afrique du Sud, Paul Noumba Um a souligné l’urgence d’agir et d’accélérer la mise en place d’un système énergétique stable. «On assiste actuellement à un changement de paradigme et il faut utiliser les nouvelles technologies pour impulser les énergies renouvelables, surtout dans les zones rurales », a-t-il indiqué, en rappelant que cela pourra réduire la pauvreté.
Comment y arriver ? Les gouvernements devraient proposer de bon projets, des procédures transparentes et renforcer leurs acquis afin d’accroître la capacité de production des sociétés dont le rythme actuel augmente seulement de 1 à 2 GW par an, alors que la croissance annuelle de la demande dépasse 6 et 7 GW.
Pour réduire ce déficit, les gouvernements sont appelés à intégrer les technologies solaires dans leurs stratégies nationales d’électrification afin de mettre en marche une «révolution» solaire d’ici 2023 et de produire 1 GW d’électricité photovoltaïque connectée au réseau national. Cela permettra également de fournir de l’énergie solaire hors réseau (off-grid) à 5 millions de nouveaux utilisateurs.
La Banque met déjà en œuvre des projets d’électrification dans les zones rurales avec L’Agence malienne pour le développement de l’énergie domestique et l’électrification rurale (AMADER).
Dans le cadre du Partenariat global sur l’assistance basée sur le rendement (Global Partnership of Output-Based Aid, GPOBA) des compteurs, la Banque mondiale a également financé des projets destinés à installer de nouveaux compteurs, dans la commune de Sébékoro, dans la région de Kayes, à l’ouest de Bamako. Ces compteurs étant moins chers que ceux généralement disponibles sur le marché. La commune a également bénéficié d’une extension de son réseau entre 18 heures et minuit.
Cela signifie concrètement, que les enfants ont maintenant la possibilité de faire leur devoir et d’étudier chez eux, que les ménages peuvent charger leurs téléphones, écouter la radio ou regarder la télé. Sans parler des petits commerces de restauration (utilisant des réfrigérateurs et congélateurs) qui peuvent se développer et rester ouverts plus longtemps.
Toujours au Mali, le Projet énergie domestique et accès aux services de base en milieu rural (PEDASB) a permis d’installer une centrale de 52kWc à Zantiébougou, dans la région de Sikasso au sud de Bamako. 765 personnes ont pu être raccordées, et la commune a pu favoriser l’autonomisation des femmes grâce au développement d’une unité de transformation de produits locaux cultivés par les femmes de Zantiébougou. D’autres activités économiques ont pu se développer (commerce, menuiserie, soudage..) et les enseignants ont constaté une augmentation du taux de réussite des élèves.
À Niena, également dans la région de Sikasso, 538 personnes ont pu bénéficier d’un système hybride (solaire photovoltaïque/diesel). Au-delà des avantages similaires à ceux de Zantiébougou, l’accès à l’électricité a amélioré la sécurité et la performance des centres de santé et cliniques. Les enseignants ont aussi remarqué des progrès notables chez les élèves.
Pour permettre à l’Afrique sub-saharienne de se développer, il est très important de soutenir le secteur de l’énergie. C’est pourquoi la Banque mondiale accompagne financièrement les gouvernements africains dans leurs réformes pour améliorer le secteur de l’électricité et élargir l’accès aux usagers vivant dans les régions les plus reculées.
Dans ce contexte, les énergies renouvelables constituent un pilier majeur du Plan d’Affaires pour le Climat en Afrique (Africa Climate Business Plan) lancé par la Banque lors la COP21 à Paris en 2015 pour mobiliser 16 milliards de dollars d’ici à 2018.
Louis Berger soutient un projet visant une meilleure connectivité entre le Cameroun et le Nigéria
Le pont cantilever balancé à deux voies en poutres-caissons aura une longueur d’environ 403 mètres (1 322 pieds), une travée de 150 mètres sur la rivière Cross
Louis Berger (www.LouisBerger.com) s’est vu attribué un contrat de 1,5 millions d’euros (1,7 millions de dollars américains) par les gouvernements camerounais et nigérian pour fournir des services de gestion de projet et de supervision de la construction, relatifs à la construction d’un pont à deux voies de circulation sur la rivière Cross, à Ekok/Mfum qui sert de frontière entre les deux pays.
« Nous sommes fiers de pouvoir aider les deux gouvernements à améliorer leurs infrastructures de transport ainsi que la connexion entre les deux pays » affirme Jacques Blanc, vice-président senior chez Louis Berger. « Le nouveau pont contribuera à établir un système de transport plus efficace, permettant ainsi un gain de temps pour ses usagers, tout en améliorant la sécurité et le confort de la conduite pour les utilisateurs de la route, des deux côtés de la frontière. »
Le nouveau pont contribuera à établir un système de transport plus efficace, permettant ainsi un gain de temps pour ses usagers, tout en améliorant la sécurité et le confort
Le pont cantilever balancé à deux voies en poutres-caissons aura une longueur d’environ 403 mètres (1 322 pieds), une travée de 150 mètres sur la rivière Cross, et environ 1,4 kilomètres (4 593 pieds) de routes d’accès. La nouvelle structure remplacera le pont suspendu à voie unique qui relie actuellement les deux pays, car sa faible capacité d’absorption de la circulation crée de longues queues des deux côtés de la frontière.
L’équipe va aider l’Unité d’exécution du projet, l’équipe de développement du secteur routier du Ministère Fédéral de l’Energie, des Travaux Publics et du Logement du Nigéria. Elle va également travailler avec l’unité du projet de la Banque Africaine de Développement, au sein du Ministère des Travaux Publics du Cameroun. Le projet s’étendra sur 18 mois et comprendra une période de 12 mois de garantie contre défauts. Les services incluent la gestion du projet, la supervision de la construction et la formation sur la gestion de la construction d’un pont.
Ce projet fait partie du Programme pour la Facilitation des Transports pour le corridor routier Bamenda – Enugu, qui est financé par un prêt conjoint du Fonds africain de Développement au Cameroun et au Nigéria et une aide du Fonds pour le Développement Africain de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CDEAO).
Louis Berger travaille en Afrique depuis plus de 50 ans et compte une expérience de 25 ans au Cameroun et de plus de 30 ans au Nigéria, pays où la société a mis en œuvre des projets dans les domaines du développement économique et institutionnel, des transports et de l’eau.
Face au défi démographique, l’Afrique doit investir dans l’éducation
Avec une croissance estimée à 170 millions d’enfants d’ici 2030 selon l’Unicef, le Berceau de l’Humanité n’a jamais aussi bien porté son nom. Pour que cette jeunesse devienne une richesse et non un poids, l’Afrique n’a d’autre choix que d’effectuer d’énormes progrès en matière de santé, mais aussi et surtout d’éducation.
Dominique Ouattara, première dame de Côte d’Ivoire
Pendant longtemps, l’explosion démographique africaine n’a été qu’une lointaine perspective, dont il faudrait s’occuper un jour. Aujourd’hui, cette tendance a dépassé le stade de simple prévision statistique. Elle est déjà palpable dans près d’un tiers des 55 pays membres de l’Union Africaine, qui comptent une majorité de mineurs parmi leur population. Dans un récent rapport intitulé Génération 2030 Afrique 2.0 : favoriser les investissements dans l’enfance pour bénéficier du dividende démographique, l’Unicef prévoit une croissance exceptionnelle du nombre des moins de 18 ans sur le continent africain, qui atteindront 750 millions d’ici 2030 et dépasseront le milliard à l’horizon 2055. Dans une trentaine d’années, un enfant sur 13 dans le monde naîtra au Nigéria, qui compte déjà pour 5 % des naissances sur la planète.
Fruit des progrès sanitaires, de l’augmentation du nombre de femmes en âge de procréer et d’un taux de fécondité toujours très élevé, ce boom de la population infantile africaine conduira à doubler la population totale du continent d’ici 2050, passant de 1,2 milliard à 2,5 milliards.
D’après les conclusions du rapport de l’Unicef, 5,6 millions de nouveaux agents de santé et 5,8 millions d’enseignants devront être formés dans les 13 prochaines années, afin d’absorber cette croissance du nombre de mineurs africains. Et ce pour répondre aux standards internationaux de base en matière de santé et d’éducation, deux secteurs aussi vitaux que complémentaires.
Synonyme de meilleures conditions socio-économiques à l’échelle des individus comme des nations, l’éducation est également un facteur de réduction de la fécondité. En Afrique subsaharienne, les femmes non scolarisées donnent en moyenne naissance à 6,7 enfants, contre 5,8 pour celles ayant effectué des études primaires et 3,9 pour les études secondaires.
« Investir dans la santé, la protection et l’éducation doit devenir une priorité absolue pour l’Afrique d’ici 2030 », plaide Leïla Pakkala, directrice régionale de l’Unicef pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe. Nous sommes au moment le plus critique pour les enfants africains. Si nous faisons ce qu’il faut, nous posons les bases d’un dividende démographique qui pourrait permettre à des centaines de millions de personnes de sortir de l’extrême pauvreté et de contribuer à une prospérité, une stabilité et une paix accrues. »
L’éducation, facteur clé pour un avenir meilleur
En faisant fructifier ce dividende démographique d’un milliard d’enfants d’ici 2055, à travers des investissements massifs en matière de santé et d’éducation, le revenu par habitant pourrait ainsi être multiplié par quatre, selon les prévisions de l’Unicef. À l’inverse, l’absence de mesures d’accompagnement suffisantes plongerait le continent dans une crise sans précédent, synonyme de chômage, de précarité et d’instabilité. Comme la santé, l’éducation n’est pas qu’une question humanitaire ; c’est maintenant un impératif démographique, qui doit être soutenu avec des moyens proportionnels à la dimension planétaire de l’enjeu. Les États restent les acteurs les plus à même d’apporter des réponses, mais ne sont pas esseulés face à ce défi.
Si 57 % des jeunes de 15 à 17 ans, 36 % des 12-14 ans et 21 % des enfants de 6 à 11 ans ne vont toujours pas à l’école en Afrique subsaharienne, des efforts probants ont été réalisés suite à la prise de conscience de l’impact bénéfique de l’éducation sur la santé, l’économie et même la paix. L’écart de niveau scolaire demeure certes important avec les pays développés, mais différentes actions permettent d’envisager un avenir plus prometteur pour les millions de nouveaux élèves africains qui arrivent sur les bancs de l’école chaque année.
Depuis 1998, la Fondation Children of Africa œuvre ainsi main dans la main avec les gouvernements, les ONG et les associations locales pour favoriser l’apprentissage des enfants en Afrique. Nos équipes procèdent chaque année à la distribution de milliers de kits scolaires à travers le pays dans les zones qui sont le plus dans le besoin, au don d’équipements et de livres scolaires, et de jeux éducatifs aux écoles maternelles et primaires. Afin de sensibiliser les populations à l’importance de la lecture et de l’alphabétisation, nous avons eu l’idée de lancer en 2008 nos bibliobus, qui qui sillonnent la Côte d’Ivoire pour emmener les livres à nos enfants. Dans ces huit bus équipés de 3 000 ouvrages, d’ordinateurs, d’imprimantes et d’une connexion internet, les enfants peuvent lire et apprendre à utiliser les nouvelles technologies tout en s’amusant.
À travers ces actions éducatives, mais aussi par le biais de campagnes de vaccination ou par la construction de centres sociaux et médicaux, Children of Africa a déjà aidé plus de 200 000 jeunes ivoiriens à améliorer leurs conditions de vie. Nos efforts doivent maintenant être d’avantage promus à l’échelle du continent, pour assurer un meilleur avenir aux milliards d’africains qui vivront sur le contient demain.
Dominique Ouattara, première dame de Côte d’Ivoire
Les Assises de la Transformation Digitale en Afrique (#ATDA) réunissent chaque année à Paris les principaux décideurs de l’écosystème numérique africain pour échanger sur les enjeux de la construction numérique.
ATDA – 28 novembre – Abidjan Côte d’Ivoire
Plateforme de rencontres de haut niveau entre africains, européens asiatiques et américains depuis 2011, les ATDA permettent aux décideurs d’échanger sur les meilleures pratiques, et d’identifier de nouveaux partenaires et de nouvelles opportunités d’affaires.
Réussir la transformation digitale de l’Afrique
Pour cette 6 ème édition, 4 objectifs majeurs ont été retenus par le comité scientifique:
Dresser le bilan de la situation numérique africaine Renforcer la coopération entre décideurs africains (privés-publics)
Préparer le sommet UA-UE 2017
Echanger sur les bonnes pratiques entre professionnels de haut niveau
Servir de plateforme de choix pour les affaires
PROGRAMME
28 NOVEMBRE — Écosystème numérique d’Abidjan à l’honneur
InstitutFrançais
9h00 – 10h00 :
Cérémonie d’ouverture
10h-10h30 :
Pause café & Networking
10h30-11h30 :
Plénière Etech (en lien avec mission de start-up de P2C français).
11h30-12h30 :
Thème: Smart cities, quelles spécificités et priorités pour l’Afrique?Les villes et les territoires sont smart par nature, rien n’est plus résilient que ces organismes en adaptation permanente. Le déploiement d’une infrastructure numérique constitue une opportunité pour simplifier et enrichir la gestion des territoires, les rapprocher davantage du citoyen et ouvrir les perspectives à de nouveaux usages.
13:00 :
Repas + pitch start-up AFD et du FTH Abidjan
14h15-15h15 :
Quelle mutualisation entre infrastructures numérique et d’énergie ?Le numérique et l’énergie sont deux industries de réseau. Quels sont les liens entre ces deux types d’infrastructures ? Comment est-il possible de les mutualiser ?
15h15-16h15 :
Les objets connectés et le Big data pour réussir sa transformation digitaleLe volume de données mis à disposition par les usagers, les entreprises et la smart city explose. La capacité à exploiter ces données pose la question de leur traitement et de la numérisation de la société. Quid de la sécurité et l’intégrité des données
16h15-17h15 :
Politique d’aménagement du territoire: quel modèle pour l’AfriqueL’Afrique est au cœur du déploiement de ses infrastructures numériques. Comment l’expérience internationale peut-elle être adaptée au modèle africain ?
En raison de leur essor démographique, les villes africaines sont vouées à jouer un rôle capital dans la croissance de leurs pays, souligne un nouveau rapport de la Banque mondiale.
Afin d’accélérer la croissance économique, de créer des emplois et d’améliorer la compétitivité des villes africaines, il est indispensable d’améliorer la vie des citadins et des entreprises en investissant vigoureusement dans les infrastructures et en réformant les marchés fonciers.
A new World Bank report notes that Sub-Saharan Africa’s cities are crowded, disconnected and costly
African urban areas contain 472 million people, and that number is expected to double over the next 25 years
If well managed, cities can help countries accelerate growth and “open the doors” to global markets
Urbanization is a source of dynamism that can enhance productivity and increase economic integration, says a new World Bank report, Africa’s Cities: Opening Doors to the World, released today.
If well managed, cities can help countries accelerate growth and “open the doors” to global markets in two ways: (i) by creating productive environments that attract international investment and increase economic efficiency and (ii) by creating livable environments that prevent urban costs from rising excessively with increased densification. By generating agglomeration economies, cities can enhance productivity and spur innovation and national economic diversification.
However in Africa, concentration of people in cities has not been accompanied by economic density. Typical African cities share three features that constrain urban development and create daily challenges for businesses and residents: they are crowded, disconnected, and costly. To support the development of cities that work—cities that are livable, connected, and affordable, and therefore economically dense—the report calls for policy makers to direct attention toward the deeper structural and institutional problems that misallocate land, fragment development, and limit productivity.
Africa’s cities are quickly gaining in population. Urban areas contain 472 million people. That number will double over the next 25 years. The largest cities grow as fast as 4 percent annually. Productive jobs, affordable housing, and efficient infrastructure will be urgently needed for residents and newcomers.
The growth of cities will be central to development in Africa as well as elsewhere. But for urbanization to bring the benefits that it should, cities will need to offer incentives to investors through agglomeration and higher productivity.
Cities also must become more livable to their residents by offering services, amenities, and housing for the poor and the middle class. Mayors and ministries will need to resolve structural problems and improve conditions for both people and businesses.
Starting with reforms to land markets and regulations, while increasing and coordinating early infrastructure investments, African governments can build cities that work. Successful urbanization will also support Africa’s agricultural and rural transformation by effectively absorbing the labor being released by these sectors; by providing a market for agricultural produce; and by financing further transformation and commercialization.
Key Recommendations
Reform urban land markets (simplify property rights, strengthen city plans)—over the next 20 years, growth in Africa’s urban populations will increase new demand for infrastructure, for housing and other physical structures, and for amenities. To meet this new demand, city leaders and planners must use adaptable strategies. Plans and regulations should allow the best use of land—but they should also permit uses, and users, to change over time, as demand evolves further. Three key considerations will be how to handle land and property rights; how to value land and manage land prices; and land use and urban planning.
Coordinate early infrastructure investments. Cities must improve the institutional and the physical and infrastructural structures, making them more livable and affordable for people and more attractive to business.
Lancement du Programme Launchpad en Afrique pour soutenir les start-up technologiques ! Inscrivez-vous pour participer au premier programme Launchpad Accelerator
Google explique : cette année, à l’occasion de l’événement Google pour le Nigeria, Sundar Pichai, notre PDG, a pris l’engagement d’aider les entrepreneurs africains à créer des entreprises technologiques et des produits à succès. Suite à cette décision, nous avons le plaisir d’annoncer le lancement du programme Launchpad Afrique pour Développeurs Googlenotre nouveau programme complet de tutorat pratique élaboré exclusivement pour les start-up basées en Afrique.
Fort du succès du programme mondial Launchpad Accelerator, le programme Launchpad Afrique est un dispositif sur trois mois destiné à apporter aux start-up africaines plus de 3 millions de dollars sous forme de financement, de mise à disposition d’espaces de travail, d’accompagnement pour les déplacements et la communication, de conseils d’experts de chez Google, originaires d’Afrique et du monde entier.
Les inscriptions sont maintenant ouvertes. Vous pouvez envoyer votre candidature jusqu’au 11 décembre 9h (heure PST). La première session aura lieu début 2018. D’autres sessions seront organisées en 2018 et au-delà.
Quels sont les critères de sélection des start-up ? Toutes les candidatures de start-au programme Launchpad Afrique font l’objet d’un examen rigoureux. Vous trouverez ci-dessous les principes qui guident notre processus de sélection afin de vous permettre de comprendre nos attentes. Toutes les start-up doivent répondre aux critères suivants :
Être une start-up technologique.
Être basée au Ghana, au Kenya, au Nigeria, en Afrique du Sud, en Tanzanie, ou en Ouganda (consultez régulièrement le site pour connaître les dates des programmes à venir, car nous espérons augmenter le nombre de pays bénéficiaires).
Avoir déjà lancé une recherche de financement initial.
Nous prenons également en compte les questions suivantes :
La problématique que vous essayez de résoudre. En quoi votre start-up crée de la valeur pour les utilisateurs ? Quels moyens vous donnez-vous pour trouver de véritables solutions pour votre ville natale, votre pays ou pour l’Afrique en général ?
Vous engagez-vous à partager les connaissances acquises avec d’autres start-up de votre écosystème au niveau local ?
Quiconque s’investit dans l’espace technologique africain sait que ce continent est à l’origine d’innovations passionnantes. Au fil des ans, Google a travaillé avec des start-up exceptionnelles à travers toute l’Afrique. Tous les secteurs sont concernés, de la santé, à l’éducation en passant par, la modernisation du e-commerce, ou l’amélioration de la filière agroalimentaire. Nous nous réjouissons à la perspective d’accueillir les premiers participants au programme Launchpad Afrique et de continuer ensemble à promouvoir l’innovation sur le marché africain.
Posté par Andy Volk, Ecosystem Regional Manager pour l’Afrique subsaharienne et Josh Yellin, Program Manager de Launchpad Accelerator
La société américaine Zipline, experte dans la livraison de sang avec des drones lance un nouvel appareil et va se développer en Tanzanie.
Un des drone de Zipline a terminé sa mission et retourne se poser sur la base de Muhanga au Rwanda
C’est un succès pour Zipline au Rwanda et l’entreprise ne s’arrête pas dans son développement. Lors d ‘une conférence TEDm le PDG présentait son nouveau modèle et évoquait les prochaines ouvertures pays. Première information Zipline ouvre un nouveau site à Kayonza afin de couvrir 100% du territoire au Rwanda !
Zipline sauve des vies en livrant du sang, aucune autre énergie que l’électricité n’est utilisée.
Zipline est implantée à Muhanga, 45 kilomètres de la capitale du Rwanda, Kigali, c’est ici que Arthur Draber m’a reçu pour évoquer en détail et sans tabou les activités passionnantes de Zipline.
Thierry Barbaut: Arthur Draber dirige les nouveaux déploiements de Zipline. Comment définissez-vous votre premier site ici au Rwanda, comment le définissez-vous et quelles en sont les principales fonctions ?
Arthur Draber: un aérodrone, un droneport, finalement nous innovons et comme dans toute innovation il n’y a pas encore de terme définissant ce site. Nous sommes sur un aéroport de drone et comme dans un aéroport standard il y a une piste de décollage spécifique, une tour de contrôle, des bureaux, du stockage mais aussi une banque de sang et des colis avec des parachutes, ce qui est moins courant !
Arthur Draber dirige les nouveaux déploiements de Zipline
Thierry Barbaut: pouvez-vous nous décrire le processus complet d’une commande que vous recevez ici à Muhanga pour une livraison de sang ?
Arthur Draber: nous avons développé un centre d’expertise unique au monde dans ce domaine, nous pouvons dire avec fierté que nous sommes les seuls et donc sans concurrence, du moins pour l’instant, mais nous allons en parler en détails.
« Zipline A développé une technologie qui allie en plus des drones, des colis et parachutes en matériaux recyclables, de la cartographie couplée à du tracking et de la gestion de commandes en cloud » Arthur Draber
Notre objectif était de pouvoir livrer du sang dans un pays, par les airs et donc le plus rapidement possible. Dans ce cadre nous avons mis en place une technologie qui allie des drones, des colis et parachutes en matériaux recyclables, de la cartographie couplée à du tracking, de la gestion de commandes en cloud, des réseaux sociaux, et des acteurs comme les hôpitaux, les représentants et les bénéficiaires bien sûr !
Un décollage Zipline filmé par Info Afrique sur la base de Muhanga
Aujourd’hui 12 hôpitaux disséminés au Rwanda sont habilités à passer les commandes. Voici les principales étapes:
Un besoin de sang apparait dans un hôpital, une opération chirurgicale, un accident, les raisons peuvent être multiples. Plusieurs personnes dans les hôpitaux sont formées et agrées par Zipline avec un référent, ils passent « commande » et plusieurs processus sont possibles: par SMS, par téléphone et aussi par Whatsapp. Il nous indique le groupe sanguin et la quantité désirée.
Zipline reçoit la demande qui s’affiche sur l’écran principal de la salle de contrôle. Immédiatement avec notre logiciel dans le Cloud nous engageons le processus. La demande peut être « urgence » ou « réapprovisionnement ».
Les commandes de sang arrivent aussi par Whatsapp pour Zipline
Nous confirmons la prise en compte de la commande et lui attribuons un « ID ». cet ID la suivra tout au long du processus. Le responsable du laboratoire assigne l’ID a un de nos colis. Le colis est en carton recyclable avec une paroi vide en son dessous afin d’amortir la chute, la chute est aussi amortie par le parachute lui aussi en carton recyclable, tout est fait main ici au Rwanda par nos équipes Zipline
Le sang ou les plaquettes à disposition de Zipline
Plusieurs espaces sont dédiés aux tâches respectives, par exemple un container stocke les drones prêts à être dispatchés selon les vols et un autre emplacement reçoit les drones afin de les paramétrer avant de les emmener sur la piste. La poche de sang est emballée dans un tissu spécifique qui garde le froid et dispose d’une grande résistance il est placé dans le colis et amené au drone à l’endroit ou les appareils sont en préparation.
L’ID de la commande attribue avec notre logiciel le plan de vol à une carte micro SD, des smartphones nous permettent de suivre l’ID en scannant les opérations. La carte micro SD est placée dans le drone qui reçoit son « nez » qui contient l’électronique ainsi que la batterie. Le colis contenant le sang est placé dans la trappe prévue à cet effet. Le parachute est replié simplement.
Le contenant et le parachute reçoivent le précieux sang à livrer en drone
Le drone est déplacé manuellement sur la piste qui est en fait un lanceur ou propulseur. La tour de contrôle avec aussi un logiciel émet avec l’aéroport de Kigali afin de valider le plan de vol et le lancement. pendant ce temps une check liste du drone est effectuée
Un suivi en direct de chaque « zip » les drones de Zipline au Rwanda
Le drone est lancé. il va monter progressivement à une altitude de 100 mètres avec une vitesse de croisière de 100 kilomètres heures. La distance limite est de 150 kilomètres. Nous développons un nouvel avion qui nous permettra d’accroître notre portée et la masse d’emport des colis !
Un check total est effectué avant chaque décollage de Zipline
Une fois en approche de l’hôpital le drone effectue des cercle afin de descendre à une altitude de 15 mètres puis effectue un dernier cercle et largue son colis. Le responsable Zipline de l’hôpital est prévenue 5 minutes à l avance du largage et réceptionne le colis.
Le contact est établi entre l’aérodrone de Muhanga Zipline et l’aéroport de Kigali pour l’envoi du drone et les autorisations de vol.
Le drone rentre en effectuant le plan de vol inverse et se pose. La mission est terminée.
Nos drones sont capables d’ajuster en live le plan de vol
Thierry Barbaut: le vol est complètement automatisé donc ?
Arthur Draber: automatisé oui mais aussi intelligent, en effet le drone va suivre son plan de vol mais aussi l’ajuster selon le vent, les conditions météorologique. Il peut par exemple voler de nuit ou sous de grandes pluies, très fréquentes au Rwanda. Le drone va aussi analyser la vitesse du vent et se poser dans le meilleur sens. notre piste atterrissage propose deux angles. Notre application disponible sur les tablettes ou laptop affiche le vol en direct les détails de la commande et tous les paramètres de vol. Nous voyons le drone suivre son plan de vol, effectuer les rotations et suivant l’altitude, ensuite une couleur apparaît afin d’indiquer que le colis a été livré et que le drone passe en mode retour.
Les vols sont suivis en directe grâce aux différents systèmes
Thierry Barbaut: vous rencontrez quand même des difficultés ? Si les conditions se dégradent terriblement ?
Arthur draber: dans ce cas le drone analyse la situation et décide. Si la situation est grave il peut faire deux choix : se poser sur une zone d’urgence prédéfinie ou annuler sa mission et rentrer, ces cas sont rencontrés sur moins de 1% de nos vols.
Une analyse permanente du KPI pour analyser nos processus
Thierry Barbaut: comment innover et développer Zipline en terme de performances ?
Arthur Draber: Nous sommes en analyse permanente du KPI (Les Indicateurs clés de performance (Key Performance Indicator) sont des indicateurs mesurables d’aide décisionnelle). Chaque mouvement, temps et coût sont analysés et nous recherchons en permanence comment réduire nos temps d’interventions en synergie avec nos processus. Une chaîne de processus parfaite et agile nous permettra d’obtenir encore de meilleurs résultats et d’apporter le meilleur service.
Zipline livre du sang, des plaquettes et bientôt des semences pour l’élevage
Thierry Barbaut: combien de vols en moyenne et que livrez-vous exactement ?
Arthur draber: Nous estimons avoir une moyenne de 10 à 20 vols par jour mais c’est en constante progression. Nous envoyons du sang, mais aussi des plaquettes et nous allons développer un service de semences pour les animaux qui doivent respecter une chaine du froid très précise et technique.
Quelques chiffres Zipline Rwanda : lancement en Octobre 2016, 100 000 kilomètres parcourus, 2 400 colis livrés sur plus de 1 400 vols.
Avec les drones nous livrons du sang à travers le Rwanda entre 5 à 45 minutes, en voiture c’est plusieurs heures !
Thierry Barbaut: quel est le comparatif d’efficacité entre un système traditionnel de mise à disposition de sang et le service Zipline ?
Arthur Draber: un autre monde ! Imaginez une demande « traditionnelle », une voiture à Kigali, un chauffeur, du carburant, prendre le sang et ensuite… La route avec parfois plusieurs centaines de kilomètres au pays des mille collines soit plusieurs heures… Alors qu’avec Zipline ce sont au maximum 25 minutes entre la réception de la commande et la livraison ! C’est simple dans 90% des cas la vie du patient est sauvée. Nous étudions aussi la possibilité de pouvoir prendre également le sang à Kigali vers la base centrale, là aussi un transport effectué par drones.
Le container permet le stockage des drones Zipline
Thierry Barbaut: je vois sur vos outils numériques de la capitalisation de data, du Cloud computing, du tracking et des processus de gestion en temps réel des vols. Je vois aussi de la cartographie ultra précise quels outils utilisez-vous ?
Arthur Draber: Notre solution cumule en effet tous ces outils, pour les cartes par exemple nous utilisons celles du CNES qui sont celles qui proposent le plus de détails. En logiciel tout est sur mesure et développé en mode agile par Zipline. Nous utilisons aussi le Cloud de Google « Google Drive » qui offre de multiples usages très poussés avec une évolution permanente des outils nous sommes capables d’être en synergie avec tous les utilisateurs connectés aux différents systèmes et où qu’ils soient dans le monde.
Zipline va se développer dans de nouveaux pays dont la Tanzanie , un territoire 36 fois plus grand que le Rwanda
Thierry Barbaut: concrètement vous avez un business modèle ? Comment développer un tel service ? Les hôpitaux peuvent s’offrir vos services ?
Arthur Draber: Cest un service clef en main que nous proposons. L’installation de Zipline demande des autorisations de vols, des sites physiques, de la technique et du développement. Nous nous adressons donc exclusivement aux états qui souhaitent nous accueillir et nous évoquons avec eux les stratégies. Nous allons bientôt ouvrir en Tanzanie. C’est un défi énorme car le pays est 36 fois plus grand que le Rwanda ! Nous allons devoir installer plusieurs bases « maîtres » et d’autres plus petites. le défi est passionnant.
La tour de contrôle de l’aérodrone de Zipline à Muhanga au Rwanda
Thierry Barbaut: Finalement les Zip, vos drones, sont des transporteurs ? D’autres d’usages sont prévus comme la surveillance de parcs naturels, l’inspection d’ouvrage ou la sécurité ?
Arthur Draber: non, nous préférons nous concentrer sur ce que nous maitrisons car il y a tant à faire. Zipline va se développer dans d’autres pays avec d’autres contraintes. La demande est colossale et comme vous évoquiez il faut innover en permanence. C’est dans ce cadre que nous lançons un nouveau drone sous forme non plus d’avion mais d’aile volante avec un seul moteur mais deux hélices inversées.
Vous souhaitez développer Zipline dans votre pays ? Remplissez ce formulaire de contact pour être mis en relation avec un responsable.
Avec le lancement de la RLSF, une facilité de liquidité gérée par l’ACA, l’Allemagne soutient des projets d’énergie renouvelable en Afrique
La facilité a été conçue pour apporter une solution viable à l’un des défis majeurs auxquels sont confrontés les producteurs d’électricité indépendants qui opèrent en Afrique
La KfW (www.KfW-entwicklungsbank.de), la Banque allemande de développement, et l’Agence pour l’assurance du commerce en Afrique (ACA) (www.ATI-ACA.org) ont annoncé, en marge du sommet African Investment Exchange: Power and Renewables, la création d’un nouvel instrument pour soutenir les projets d’énergies renouvelables en Afrique subsaharienne destinés aux projets d’électricité verte de tailles réduite et moyenne (jusqu’à 50 MW).
La facilité a été conçue pour apporter une solution viable à l’un des défis majeurs auxquels sont confrontés les producteurs d’électricité indépendants qui opèrent en Afrique, c’est-à-dire l’exigence de fournir aux prêteurs une garantie de liquidité. Le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) financera la facilité, à travers la KfW, à hauteur de 32,9 millions d’euros. L’objectif est de permettre aux projets d’énergie renouvelable de tailles réduite et moyenne en Afrique d’atteindre le bouclage financier en satisfaisant aux exigences posées par les prêteurs en matière de liquidité pour financer de tels projets.
Thomas Duve, Director Southern Africa and Regional Funds KfW Development Bank – and John Lentaigne, Chief Underwriting Officer, ATI
Le lancement de la nouvelle facilité survient à un moment favorable, alors que des marchés émergents attirent des investissements record dans le secteur des énergies renouvelables. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit une croissance de 73 % (24,4 GW) de la capacité de l’Afrique subsaharienne en énergies renouvelables d’ici 2022. Par ailleurs, les projets de taille moyenne sont considérés comme une solution potentielle au déficit énergétique dont souffre l’Afrique, car ils sont plus faciles à mettre en œuvre et capables de répondre aux besoins en énergie à la source. Néanmoins, de tels projets butent sur une difficulté majeure : l’accès aux types de garanties nécessaires pour atteindre le bouclage financier. Grâce à cette facilité, des liquidités immédiates seront injectées pour permettre aux PEI de se maintenir à flot en cas de retards de paiement au-delà des délais de grâce accordés dans la convention d’achat d’électricité.
Günther Nooke, représentant personnel de la chancelière allemande pour l’Afrique, BMZ, a déclaré : « La facilité de soutien de liquidité régionale vise à relever un défi clé en matière de financement de projets d’énergie renouvelable et d’atténuation des risques pour les investissements dans le secteur privé. Nous sommes heureux d’assurer le financement de cet instrument innovant qui témoigne de l’engagement de l’Allemagne à soutenir les objectifs de l’Initiative de l’Afrique sur les énergies renouvelables (IAER) ».
Nous sommes très heureux de collaborer avec l’ACA sur cet instrument innovant
La RLSF est conçue pour aider les producteurs d’électricité indépendants (PEI) à réaliser des projets d’énergie renouvelable en Afrique, grâce à l’obtention des liquidités nécessaires en cas de retards de paiement de leur acheteur (souvent une entité publique). La facilité fournira une garantie en espèces immédiate étayée par la caution d’une banque commerciale qui ouvrira une lettre de crédit standby au bénéfice du PEI. Le montant consenti permettra au PEI d’opérer et d’honorer la dette pendant une période pouvant aller jusqu’à 6 mois. De plus, contrairement à la plupart des lettres de crédit pour les PEI (dont les échéances sont généralement fixées à 12 mois), la facilité est conçue pour rester en place plusieurs années.
M. Thomas Duve, directeur de la KfW pour l’Afrique australe et les fonds régionaux, a déclaré : « Nous sommes très heureux de collaborer avec l’ACA sur cet instrument innovant. La RLSF est un concept solide axé sur le marché qui va dans le sens de la stratégie de la KfW, visant à soutenir et à exploiter les ressources des partenaires locaux et du secteur privé ».
La facilité, associée à la gamme traditionnelle de l’ACA de produits d’assurance contre les risques commerciaux et politiques (en particulier la décision arbitrale de l’ACA sur la couverture de défaut), dote cette entité de la capacité de couvrir l’ensemble des risques financiers et politiques auxquels font face les investisseurs dans le cadre de tels projets.
Lors du lancement, John Lentaigne, directeur de la souscription de l’ACA, a affirmé : « Nous sommes très heureux de travailler avec le gouvernement allemand, représenté par la KfW, sur une initiative qui cible directement l’un des principaux obstacles au financement de projets d’énergie verte en Afrique ».
Jef Vincent, conseiller principal auprès de l’ACA, en charge de la mise en œuvre initiale de la facilité, a ajouté : « Contrairement à certaines solutions alternatives au problème de la liquidité, la garantie de l’ACA (fournie à travers la RLSF) n’exigera pas une contre-garantie de la part du ministère des Finances compétent. Nous sommes donc convaincus de l’utilité de cet outil pour les projets que nous comptons soutenir ».
Nombreux sont les articles mettant en avant la digitalisation de l’Afrique. Ils insistent tous sur le fameux « leapfrog » ou saut technologique permettant aux économies Africaines de sauter une étape technologique pour passer directement au niveau le plus avancé.
En effet, les moyens de ce saut sont bien là : qualité de l’accès à internet, ventes de smartphones, adoption des réseaux sociaux, investissements massifs et prévisions de croissance agressives pour le continent.
Lors de sa visite Africaine de l’année dernière, Mark Zukerberg a décrit l’Afrique comme « là où le futur serait construit »
Tous ces faits sont des indicateurs que l’Afrique est au bord d’une révolution digitale. Mais est-ce vraiment le cas ? Quelle est la taille réelle du e-business en Afrique ? Peu de donnée est disponible et elle n’est jamais facile d’accès.
Le poids d’internet dans l’économie
L’indice iGDP montre le poids d’internet dans l’économie d’un pays. L’Afrique en général est à la traîne avec un iGDP de 1.1% comparé à 3.7% de moyenne pour les économies « développées ». Mais la situation varie fortement en fonction des pays : le Sénégal, le Kenya et le Maroc sont fortement en avance avec un iGDP supérieur à 2%. Plus impressionnant encore, le Sénégal a déjà atteint un poids d’internet dans l’économie supérieur à la France et l’Allemagne !
Les résultats du e-commerce sont encourageants mais encore loin de leur plein potentiel
Quand on regarde la taille des deux géants e-commerce du continent, il est clair que malgré une réelle croissance et un changement significatif des habitudes d’achat, le saut technologique n’a pas encore eu lieu.
Konga, le e-commerçant Nigérian a annoncé un nombre de 184,000 clients actifs au Nigéria (pour une population de 180 millions et 90 millions de personnes connectées).
Sur la même note, le groupe Jumia (présent dans 23 pays Africains) a annoncé 2.6 millions de transactions au premier semestre 2017 et 1.8 millions de clients actifs en Afrique ne touchant encore que 0.5% des 390 millions d’Africains en ligne.
Si l’on regarde le volume d’affaire (Gross Merchandise Value), Jumia a publié une croissance modérée de 16% annuelle pour atteindre €138 million pour le premier semestre 2017. Comparé à Amazon et ses $225 milliards de volume d’affaire annuel, il est clair que le chemin est encore long pour atteindre les 10% de pénétration du e-commerce dans le commerce global prévus par McKinsey pour 2025 (devant représenter $75 milliards).
Les services de mobilité confirment ces disparités
Uber a dévoilé la semaine dernière ses principaux indicateurs de performance pour l’Afrique. Ils ont annoncé un total de 1.8 millions de clients actifs pour l’Afrique sub-saharienne (ne prenant pas en compte leur plus gros marché Africain : l’Egypte).
En termes d’utilisateurs, l’Afrique du Sud est le premier marché sub-saharien avec 969,000 utilisateurs actifs suivi par le Kenya (363,000 utilisateurs) et Nigéria (267,000). Trouver le Kenya devant le Nigéria est une surprise sachant que la population du Kenya est 4 fois inférieure à celle du Nigéria et montre l’ouverture du Kenya aux possibilités offertes par les nouvelles technologies.
Aucune donnée n’est disponible pour le pays le plus avancé, l’Egypte, où Uber et Careem se battent pour la placer de leader. Le nombre des 30,000 coursiers Uber au Caire en dit long, surtout comparé aux 12,000 coursiers d’Afrique du Sud. Des sources internes décrivent même le Caire comme l’aspirant second dans l’ensemble des villes de Uber dans le monde, juste après New-York. Tout cela doit en plus être mis dans le contexte d’une part de marché de Uber légèrement sous la barre de 50%. Le Caire est donc de toutes évidence un des pilliers de la digitalisation du continent Africain.
Le paiement mobile au Kenya est l’illustration du « Leapfrog »
Le succès de M-Pesa est le parfait exemple du possible miracle Africain.
Le service M-Pesa permet aux Kényans de transférer de l’argent grâce à leur téléphone mobile. Cette innovation a initié une réelle révolution : 10 ans après son lancement, M-Pesa compte 24 millions d’utilisateurs (50% de la population du Kenya) et une valeur transactionnelle de 43 milliards d’euros représentant en 2015 44% du PIB du Kenya!
Quelle est la raison de ce succès particulier ? Beaucoup pointeront du doigt la flexibilité des régulateurs mais en réalité, M-Pesa a résolu un problème : En 2017, lors du lancement de M-Pesa, la distance moyenne à la banque la plus proche au Kenya était de 9.2km. En 2015, la distance moyenne au plus proche agent M-Pesa est de 1.4km. Plus encore, M-Pesa a apporté aux Kényans une solution de paiement et de transfert d’argent considérée par beaucoup comme plus sûre que les banques.
Au Nigéria, les choses changent aussi, mais à une échelle moindre. L’opérateur de paiements mobiles Paga compte désormais 7 millions d’utilisateurs, principalement utilisé pour transférer de l’argent et payer des factures. Plus de 2.4 milliards de dollars ont déjà été échangés à travers la plateforme.
Dire que le saut technologique Africain est en train d’avoir lieu est prématuré pour l’instant, mais il est évident que ses conditions sont maintenant réunies. L’intérêt est croissant, les investissements augmentent et plusieurs succès permettent de voir l’impact en marche de la digitalisation en Afrique. Il semblerait que pour l’Afrique, le futur commence maintenant.
Le gouvernement du Tchad lance l’audit des diplômes des fonctionnaires civils à travers la mise en place d’un comité de pilotage. Cet audit a pour but d’identifier et de répertorier les faux diplômes, les faux titres et avancements dans la fonction publique pour assainir et réactualiser les fiches de la solde. Que penser vraiment d’une telle initiative?
Au Tchad, les idées et initiatives ne manquent pas ! Ce qui manque, ce sont l’honnêteté et la volonté de poser des actes qui servent l’intérêt général. Depuis 1991, le taux de chômage des 15-24 ans est de 10,9% en moyenne. Pourtant, dans la fonction publique, des milliers d’individus occupent illégalement des postes grâce aux faux diplômes. L’audit des diplômes est en principe salvateur non seulement pour l’Etat mais aussi pour les diplômés sans emplois. Sauf que plusieurs éléments laissent planer des doutes sur la crédibilité de cette opération.
Sélectivité et manque d’indépendance
Les premiers éléments de doute font même partie de la décision. Les faux diplômes ne sont pas fabriqués uniquement dans la fonction publique. Ils viennent de partout alors pourquoi limiter l’audit à la fonction publique ? Le secteur privé est-il irréprochable ? Certains agents de l’Assemblée Nationale et d’autres hauts responsables des institutions étatiques et paraétatiques sont, ces derniers mois, pointés du doigt pour détention de faux diplômes par la presse locale. Circonscrire cet audit à une branche de l’administration relève de la sélectivité discriminatoire, ce qui lui ôte toute crédibilité.
Ensuite, l’équipe de pilotage de cet audit lui porte un préjudice grave. Composé en grande partie des cadres et membres du gouvernement, ce comité de pilotage ne présente guère les gages d’impartialité nécessaire à une telle opération. Ces cadres font partie des hauts placés qui usent de leurs positions pour faire des intégrations à la fonction publique et des nominations un business qu’ils entretiennent soigneusement. Leur présence dans ce comité laisse croire que les potentielles victimes de cette chasse ne seront que des boucs émissaires qu’ils sacrifieront ou encore des règlement de comptes politiques comme ce fut le cas au Cameroun avec l’opération épervier.
Des antécédents pas très rassurants
En 2012, le gouvernement lance « l’opération Cobra » pour combattre le détournement de deniers publics (environs 300 milliards/an). Doté de moyens colossaux, Cobra n’a eu de venin que pour les petits poissons qui n’ont que quelques miettes à retourner à l’Etat. Il s’est retrouvé sans venin face à des personnalités clés du régime qui demeurent jusqu’à nos jours intouchables. Sans véritable force, « Cobra » est enterré en silence.
Toujours en 2012, le Système Intégré de Gestion Administrative et Salariale du Personnel de l’Etat (SIGASPE) importé du Burkina a été lancé. Ce système a permis d’identifier environ 4000 fonctionnaires fictifs et ceux ayant un double emploi représentant quelques 17 milliards de FCFA. Puisque les hommes sont plus forts que les institutions, les faussaires sont réhabilités dans leurs fonctions et le SIGASPE a disparu pour des raisons ridicules : non paiement des droits d’utilisation au Burkina, problème d’électricité et d’internet. La vraie raison c’est que le SIGASPE faisait trop de victimes parmi les hommes forts de ce pays. Ces deux exemples démontrent clairement que de telles initiatives sont dorénavant voués à l’échec tant que le clientélisme et la corruption sont érigés en mode de gouvernance.
Une politisation systémique de l’administration
En 1990, Deby à la tête des rebelles chasse du pouvoir Hissein Habré. En guise de remerciement, les ex-rebelles sont nommés à des postes de responsabilité. L’impunité entre dans l’administration lorsque ces responsables par tous les moyens cherchent à s’accaparer les biens et services de l’Etat qu’ils considèrent comme butin de guerre. L’audit des diplômes qui couvre la période allant de 1996 à 2016, montre clairement que dans cette affaire, le règne du président Deby a joué un rôle prépondérant. S’attaquer aux faux diplômés qui exercent déjà est intéressant mais que faire des sources qui les produisent en amont ? Les faux diplômés dans la fonction publique tchadienne ont trois provenances principales. D’abord, les mouvements rebelles qui échangent leurs armes contre les postes et les intégrations à la fonction publique au moment de leur ralliement. Ensuite, les militants des partis politiques qui reçoivent ces privilèges comme récompense de leur militantisme. Enfin, il y a les membres des réseaux de copinage qui utilisent les liens amicaux, parentaux et l’argent pour obtenir des avantages qu’ils ne méritent en rien. L’Etat ne peut pas prétendre mener une guerre contre les faussaires alors qu’il en est le premier complice. C’est là le paradoxe tchadien qui jette du discrédit sur cette initiative qui sous d’autres cieux mérite du soutien.
Trafic de faux diplômes
Cela dit, il faudrait rappeler aussi la responsabilité des instituts et des écoles d’enseignement supérieur, qui font des faux diplômes de véritables fonds de commerce. Déplorer les agissements de ces établissements c’est souligner le rôle de l’Etat qui est le régulateur avant et après la mise en place de ces établissements. Les autorisations de fonctionner sont délivrées, parfois dans les coulisses sans qu’il n’y ait d’enquêtes pour mettre en exergue les compétences et l’intégrité des demandeurs. Les cahiers de charges sont soit trop vagues, soit non respectés en raison de la corruption des contrôleurs. Résultat, ces établissements « commerçants » prolifèrent et se mettent à marchander des diplômes à tout le monde.
Auditer les diplômes est une initiative salutaire dans ce pays où des individus véreux font perdre énormément d’argent à l’Etat. Seulement, l’audit des diplômes tel que lancé doit aller au delà des limites qu’il se fixe. Il ne sert à rien d’identifier les faussaires et ne pas combattre les diverses sources qui les fabriquent. Il faut à ce titre libérer et renforcer les pouvoirs de la justice afin qu’elle puisque appliquer les décisions prises lors de ces genres d’opération. La diversification de l’économie s’avère aussi important pour offrir d’autres opportunités d’emploi car, tant que tout le monde aura les yeux rivés sur la fonction publique, il y aura toujours des personnes qui useront de tous les moyens pour y avoir accès. Enfin, si l’audit n’est pas confié à un cabinet indépendant qui pourrait rendre publics les résultats, il sera vu comme un nouvel éléphant blanc ou juste une farce utilisée par le gouvernement pour endormir la population.
OREDGE Narcisse, bloggeur tchadien.
Article publié en collaboration avec Libre Afrique.
Le Président Kagamé et Tony Elumelu seront les invités spéciaux de la Journée des jeunes entrepreneurs au Forum Africa 2017
La Journée des jeunes entrepreneurs réunira quelques-uns des entrepreneurs d’Afrique les plus prometteurs avec des investisseurs et de nouveaux partenaires qui les aideront à concrétiser leurs idées et développer leur entreprise. Les meilleures start-ups pourront présenter leurs activités auprès d’investisseurs et participer à un stage sur mesure d’une semaine à Stanford
S.E. Paul Kagamé, Président du Rwanda et président de Smart Africa, et Tony Elumelu, fondateur du programme d’entreprenariat de 100 millions $, seront les principaux intervenants de la Journée des jeunes entrepreneurs (YED) au Forum Africa 2017 (BusinessForAfricaForum.com).
Organisée pour la première fois, cette journée se déroulera la veille du Forum Africa 2017, le 7 décembre. Quelques-uns des entrepreneurs les plus prometteurs d’Afrique pourront y rencontrer des investisseurs, ainsi que des incubateurs et des accélérateurs d’entreprise. Ils participeront également à des ateliers qui leur permettront d’acquérir des compétences et des outils pour développer leur entreprise.
Kagamé et Elumelu se sont beaucoup investis pour stimuler l’entreprenariat. Ils feront part du point de vue de l’État et du secteur public, et discuteront sur une plateforme ouverte avec quelques-uns des nouveaux leaders d’Afrique.
Parmi les membres du comité consultatif de la Journée des jeunes entrepreneurs figurent Issam Chleuh et Rebecca Enonchong, deux des principaux acteurs de l’investissement d’impact et de l’espace technologique en Afrique, ainsi que Parminder Vir, PDG de la Fondation Tony Elumelu. Ben White, de VC4Africa, et Wale Ayeni, d’IFC Ventures, le pôle capital-risque de la division secteur privé de la Banque mondiale, compteront parmi les autres intervenants à la Journée des jeunes entrepreneurs.
Au sujet de cette journée, le ministre des Investissements et de la Coopération internationale, Dr Sahar Nasr, dont le ministère organise le Forum Africa 2017 aux côtés de l’Agence régionale des investissements du COMESA, a souligné le fait que la création d’un environnement favorable aux entrepreneurs était au cœur des politiques de son gouvernement. « L’Égypte est à l’avant-garde des réformes en faveur de l’entreprenariat. Avec une population dynamique de 90 millions, dont la moitié est âgée de moins de 30 ans et férue de technologie, l’Égypte peut se targuer d’être l’un des pôles d’entreprenariat qui se développent le plus rapidement dans le monde », a-t-elle précisé.
Africa 2017 est l’un des plus grands événements d’Afrique cette année réunissant des dirigeants d’entreprise et des responsables politiques. Plusieurs chefs d’État ont confirmé leur présence, ainsi que 30 organismes de promotion des investissements africaines et délégations gouvernementales. Outre le Président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le Président rwandais Paul Kagamé, le Président ivoirien, Alassane Outtara, le Président comorien Azali Assoumani et le Premier ministre mozambicain, Carlos Agostinho do Rosário, participeront. Quelques-uns des plus grands noms des milieux d’affaires se rendront également à Africa 2017, dans le but d’accélérer les investissements et les partenariats transfrontaliers.
D’autre part, le forum permettra à l’Égypte de faire connaître des projets d’envergure en cours de réalisation et les opportunités qui y sont associées, dans les secteurs de l’agrobusiness, de la logistique, des minerais, de l’infrastructure énergétique, de l’immobilier et du tourisme.
Google propose des visites virtuelles des réserves en Afrique
Google:
À la découverte des parcs nationaux, des réserves naturelles et des sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO de l’Afrique du Sud
Depuis ces 12 derniers mois, mon équipe et moi-même chez Drive South Africa avons eu le privilège de pouvoir explorer les plus beaux sites naturels et culturels de l’Afrique du Sud. La bonne nouvelle, c’est qu’aujourd’hui nous sommes en mesure de partager les résultats de ce voyage de découverte avec un public mondial en ligne.
Ce projet a pu se réaliser grâce au Programme de prêt de caméra Street View, mis en place par Google, qui permet à toute personne dans le monde d’aider Google à cartographier la planète. En tant que première organisation indépendante sud-africaine à participer à ce programme, nous avions conscience de la responsabilité qui reposait sur nos épaules.
Selon nous, les résultats parlent d’eux-mêmes.
Grâce aux efforts de plus de 200 bénévoles, les utilisateurs de Street View peuvent avoir accès à 170 nouvelles pistes situées dans les contrées les plus sauvages d’Afrique du Sud. À travers plaines et rivières, ces bénévoles de tous horizons ont arpenté les parcs nationaux, les réserves naturelles et des dizaines de sites culturels et historiques majeurs dans les neuf provinces que compte l’Afrique du Sud.
Les internautes peuvent également découvrir les sites d’Afrique du Sud inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO,comme la colline de Mapungubwe, qui abritait une ancienne civilisation africaine, le Richtersveld avec ses paysages lunaires arides, les imposantes montagnes Drakensberg , ou encore l’Simangaliso Wetland Park , le site sud-africain le plus ancien classé au patrimoine de l’UNESCO, qui constitue un habitat essentiel pour de nombreuses espèces.
Bien que l’équipe de Drive South Africa ait réalisé un travail exceptionnel pour réunir toutes ces données, nous n’aurions quasiment rien pu faire sans l’aide et l’assistance de l’équipe Collections spéciales de Google Street View.
Pour découvrir les régions les plus sauvages d’Afrique du Sud sur Google Street View, cliquez sur Découvrir galerie Street View Afrique du Sud ou optez pour un voyage virtuel à travers l’Afrique du Sud grâce à un microsite interactif. Cette expérience virtuelle associe des images Street View, des vidéos, des photos, des documents audio et des récits recueillis par l’équipe au cours de ce voyage de 50 000 km à travers l’Afrique du Sud.
Posté par Andre Van Kets, Directeur, Drive South Africa. Drive South Africa est une agence de voyages basée au Cap, partenaire du prêt de Trekker Google Street View
Dans le cadre de son programme de recrutement d’étudiants-chercheurs africains, le Groupe de la Banque mondiale recherche des doctorants et de jeunes docteurs originaires de pays d’Afrique subsaharienne, en particulier des femmes.
Les candidats retenus effectueront un séjour d’au moins six mois au siège de la Banque mondiale, à Washington DC, ou dans les bureaux de pays de l’institution, afin d’acquérir une expérience pratique des métiers du développement.
En plus d’effectuer des recherches, ils travailleront sur les politiques économiques et l’assistance technique ainsi que sur les opérations de prêt, qui sont au cœur du double objectif de la Banque mondiale pour mettre fin à la pauvreté et promouvoir une croissance équitable.
Ouverture de la session 2018 du programme de recrutement d’étudiants-chercheurs africains du Groupe de la Banque mondiale. Vous pouvez dès à présent nous faire parvenir votre dossier de candidature. La date limite pour déposer un dossier de candidature est le 19 novembre 2017.
WASHINGTON, le 26 septembre 2017 – La Région Afrique du Groupe de la Banque mondiale organise pour la troisième année consécutive son programme de recrutement d’étudiants-chercheurs et de jeunes docteurs ressortissants de pays d’Afrique subsaharienne, afin d’attirer de nouveaux talents africains.
Cette année, le programme est géré par le bureau de l’économiste en chef de la Banque mondiale pour la région Afrique, en collaboration avec le pôle Fragilité, conflits et violences. Lancé en 2013 par Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique, ce programme veut créer un réseau de chercheurs et de professionnels originaires d’Afrique subsaharienne. Il s’adresse en particulier aux femmes qui envisagent de travailler dans le domaine du développement, dans leur pays ou à l’étranger, et qui souhaiteraient intégrer le Groupe de la Banque mondiale. Un grand nombre des candidats ayant suivi avec succès ce programme, ont rejoint le Groupe de la Banque mondiale à l’issue du programme. Les autres poursuivent une carrière prometteuse dans le domaine du développement, ailleurs dans le monde.
Descriptif du programme
Les candidats retenus effectueront un séjour de six mois minimum au siège du Groupe de la Banque mondiale ou dans ses bureaux de pays afin d’acquérir une expérience pratique des métiers du développement. Cette expérience comprend notamment la production et la diffusion de travaux de recherche, la conception de politiques publiques aux niveaux national et international et le renforcement des institutions, en vue d’encourager une croissance inclusive dans les pays en développement. Tout en bénéficiant des recherches et des innovations dans de nombreux secteurs, les candidats retenus mèneront des recherches, travailleront sur les politiques économiques et l’assistance technique ainsi que sur les opérations de prêt qui sont au cœur du double objectif de la Banque mondiale pour mettre fin à la pauvreté et promouvoir une croissance économique équitable.
Cette année, grâce à la générosité de l’Agence britannique de développement international (DFID), dix postes supplémentaires seront offerts, sur le thème des déplacements forcés. Les dix candidats retenus effectueront des recherches sur cette question dans le contexte des opérations menées par le Groupe de la Banque mondiale ou le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud ou au Moyen-Orient. La priorité sera accordée aux candidats issus de communautés de réfugiés ou de déplacés ou à des personnes ayant une expérience avérée des déplacements forcés. Les candidats retenus manifestant un vif intérêt dans ce domaine travailleront sur des programmes de recherche consacrés aux réfugiés, aux personnes déplacées à l’intérieur de leur pays et aux communautés d’accueil.
Les candidats retenus devront réaliser ou préparer un projet de recherche qu’ils présenteront au personnel du Groupe de la Banque mondiale. Les meilleurs travaux pourront faire l’objet d’une diffusion en interne. Pour les candidats retenus, ce programme sera l’occasion d’avoir :
une meilleure compréhension des missions et activités du Groupe de la Banque mondiale ;
accès à des données de qualité pour leurs travaux de recherche ;
la possibilité de collaborer avec des experts reconnus du développement ;
l’occasion de contribuer à la mission du Groupe de la Banque mondiale.
Conditions d’admission
Peuvent déposer leur candidature, des ressortissants de pays d’Afrique subsaharienne ayant récemment obtenu leur doctorat ou des étudiants en dernière année de doctorat dans les domaines suivants : économie, statistiques appliquées et économétrie, évaluation d’impact, éducation, santé, énergie, agriculture, infrastructures, démographie, déplacements forcés et tous les champs du développement.
Les candidats doivent :
avoir obtenu leur doctorat récemment ou suivre un cursus doctoral dans un établissement d’enseignement supérieur qu’ils réintégreront à l’issue du programme ;
avoir moins de 32 ans au 1er octobre 2018 ;
posséder une excellente maîtrise, orale et écrite, de l’anglais ;
avoir d’excellentes aptitudes à la recherche analytique et quantitative.
Les caractéristiques suivantes seront un plus :
maîtriser une autre langue officielle de la Banque mondiale (français, espagnol, russe, chinois, arabe) ;
être ressortissant(e) d’un pays fragile et en conflit ;
être issu(e) de communautés de réfugiés ou de déplacés ou avoir une expérience avérée des déplacements forcés.
Procédure de sélection
La date limite pour déposer un dossier de candidature est le 19 novembre 2017. Après avoir postulé en ligne, les candidats les plus qualifiés seront sélectionnés et leur dossier de candidature sera soumis aux responsables de la région Afrique du Groupe de la Banque mondiale et aux départements participant à ce programme. Ces derniers feront ensuite connaître leurs choix définitifs et définiront les projets à entreprendre.
Une fois avisés et l’offre acceptée, les candidats retenus seront embauchés comme consultants pour une période de courte durée, d’un minimum de six mois. Ils seront rémunérés, bénéficieront d’un vol aller-retour en classe économique entre leur université et Washington, DC ou le bureau de pays de la Banque mondiale auquel ils seront affectés, et seront assurés contre les accidents du travail.
E-SANTÉ : la Fondation Pierre Fabre lance un appel à candidatures pour repérer et soutenir les initiatives à fort potentiel dans les pays du Sud.
Ouvert jusqu’au 30 janvier 2018, l’appel à candidature est ouvert aux projets pilotes ou en exploitation utilisant les technologies de l’information et de la communication pour améliorer l’accès aux soins et aux médicaments de qualité dans les pays du Sud. Les porteurs de projets sont invités à soumettre leur initiative en remplissant le formulaire en ligne.
Les projets retenus seront référencés dans l’Observatoire de la E-Santé dans les pays du Sud et un jury sélectionnera les lauréats des prix de l’Observatoire qui seront remis le 2 juillet 2018 à l’occasion de la Conférence annuelle de l’Observatoire.
Les enjeux de la e-santé dans les pays du Sud
Fidèle à sa mission d’améliorer l’accès aux soins et aux médicaments de qualité, la Fondation Pierre Fabre a pris la mesure des enjeux liés à l’essor des nouvelles technologies en créanten 2016 l’Observatoire de la E-Santé dans les pays du Sud. Cet observatoire a pour missions d’identifier, de documenter, de promouvoir, et d’aider à développer les initiatives e-santé qui améliorent l’accès aux soins et aux médicaments de qualité pour les populations les plus défavorisées dans les pays à ressources limitées. Il se positionne comme un référent et une passerelle pour le développement de la e-santé dans les pays du Sud. Le site www.odess.io est une base de données ouvertes qui centralise les données disponibles sur les initiatives référencées.
Présentation des applications de M-santé par Thierry Barbaut lors de l’Africa Code Week de Bujumbura au Burundi en octobre 2017
Actuellement, 95 % de la population mondiale est couverte par un réseau cellulaire qui compte plus de 7 milliards d’abonnements. Le taux de pénétration d’Internet est passé de 6 % en 2000 à 43 % en 2015, reliant 3,2 milliards de personnes entre elles. Cette révolution concerne aussi les pays du Sud, en particulier avec l’adoption massive du téléphone portable.
Ces nouvelles technologies offrent la possibilité de créer des outils adaptés, durables et soutenables pour améliorer la santé des populations, particulièrement dans les zones où règne une pénurie de personnel et d’infrastructures. En participant à la réduction du coût de l’accès à la santé, en fournissant aux populations des informations pour la prévention et le dépistage précoce des maladies, en contribuant à lutter contre les épidémies et en visant à améliorer la couverture vaccinale et l’accès aux médicaments de qualité, les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) sont une formidable opportunité pour la santé des populations des pays du Sud.
En 2017, parmi les 71 initiatives recensées, 9 ont été mises à l’honneur et ont bénéficié d’un accompagnement financier et technique d’1 an par la Fondation Pierre Fabre. Découvrir les lauréats 2017
Comment référencer son initiative e-santé dans l’Observatoire?
Sur le site www.odess.io les porteurs de projets sont invités à remplir un formulaire pour que leur solution soit référencée sur la base de données ouverte de l’Observatoire.
Un Jury examinera les projets soumis et les lauréats seront invités à recevoir leur prix lors de la conférence du 2 juillet 2018, au siège de la Fondation (Lavaur, France).
Le rapport « Doing business 2018 » est enfin disponible et comme pour 2017 le Mroc, Maurice et le Rwanda sont en tête mais c’est le Rwanda qui assure la meilleure performance !
Doing Business 2018: Réformer pour créer des emplois est une publication phare du Groupe de la Banque Mondiale et est la 15ème d’une série de rapports annuels mesurant les régulations favorables et défavorables à l’activité commerciale. Doing Business présente des indicateurs quantitatifs sur la réglementation des affaires ainsi que sur la protection des droits de propriété de 190 économies – de l’Afghanistan au Zimbabwe – au fil du temps.
Doing Business mesure les réglementations concernant 11 domaines du cycle de vie d’une entreprise. Dix de ces domaines sont inclus dans le classement de cette année sur la facilité à faire des affaires : création d’entreprise, l’obtention d’un permis de construire, raccordement à l’électricité, transfert de propriété, obtention de prêts, protection des investisseurs minoritaires, paiement des impôts, commerce transfrontalier, exécution des contrats et règlement de l’insolvabilité. Doing Business mesure également la réglementation du marché du travail, ce qui n’est pas inclus dans le classement de cette année.
Kigali, novembre 2017, une ville qui impressionne : masterplan, connectivité, propreté, sécurité… photo Thierry Barbaut
Les données de Doing Business 2018 sont mises à jour en date du 1er Juin 2017. Les indicateurs sont utilisés pour analyser les résultats économiques et identifier les meilleures réformes de la réglementation des affaires, en fonction de l’endroit et de l’objectif.
Conclusions principales :
Doing Business 2018: Réformer pour créer des emplois constate que les entrepreneurs de 119 économies ont vu une amélioration de leur cadre réglementaire local l’année passée. Entre Juin 2016 et Juin 2017, le rapport, qui mesure 190 économies dans le monde, a répertorié 264 réformes affectant l’environnement des affaires. Parmi les réformes visant à réduire la complexité et le coût affectant l’environnement des affaires, celles concernant la création d’entreprises et l’obtention des prêts sont les plus fréquentes en 2016/17. La deuxième réforme la plus commune était celle de l’indicateur commerce transfrontalier. Lire plus sur les réformes (en anglais).
Brunei Darussalam, la Thaïlande, le Malawi, le Kosovo, l’Inde, l’Ouzbékistan, la Zambie, le Nigéria, Djibouti et le Salvador font partie des économies qui se sont le plus améliorées en 2016/2017 dans les domaines couverts par Doing Business. Ensemble, ces 10 meilleurs pays réformateurs ont mis en œuvre un total de 53 réformes facilitant la pratique des affaires.
Dans toutes les régions, les économies mettent en œuvre des réformes facilitant le processus des affaires. Néanmoins, l’Europe et l’Asie centrale continue d’être la région avec le plus grand nombre d’économies mettant en œuvre au moins une réforme – 79% des économies de la région ont mis en place au moins une réforme affectant la réglementation des affaires, suivi par l’Asie du Sud et l’Afrique subsaharienne.
Le rapport présente quatre études de cas dans les domaines suivants : la création d’entreprise, l’obtention d’un permis de construire, le transfert de propriété et le règlement de l’insolvabilité ainsi qu’un annexe sur les réglementations sur le marché de l’emploi. Voir toutes les études de cas (en anglais).
Trait d’union entre « l’Afrique musulmane » et » l’Afrique chrétienne et animiste », la RCA souffre depuis son accession à l’indépendance de plusieurs crises politico-militaires.
Depuis 2013 et l’arrivée au pouvoir de la coalition Seleka menée par Michel Djotodia, les affrontements entre différentes parties ont rapproché le pays d’un phénomène qu’on pourrait qualifier de génocide. Ces massacres qui ont fait plus de 3000 morts sont souvent perçus comme des affrontements entre musulmans et chrétiens, donc une crise d’ordre confessionnel. Qu’en est-il réellement ?
Des puissances régionales et occidentales jouant au pompier pyromane
Cinq, c’est le nombre de coups d’Etat francs qui ont installé au pouvoir cinq présidents sur neuf en Centrafrique depuis 1960. Ces alternances violentes sont le résultat de plusieurs facteurs internes et externes qui ont plongé ce peuple dans le chaos depuis des décennies. Le premier coup d’Etat qui a renversé David Dacko en 1965 a été signé par Bokassa avec l’aide de la France à travers l’opération « Barracuda » de l’armée française pilotée depuis la capitale tchadienne. Face à Dacko qui se tourne vers la Chine, nouvelle économie montante de l’époque, il s’agit pour la France, d’avoir un homme qui puisse garantir sa mainmise sur les richesses naturelles, notamment l’uranium pour l’approvisionnement des centrales nucléaires. L’autre cas, le plus récent d’ailleurs est celui de Bozizé qui, aidé par le Tchad et la France, à sa prise de pouvoir s’est détourné peu à peu du régime de Deby mais aussi de la France et les Etats-Unis pour pactiser avec l’Afrique du Sud et l’Ouganda, qui visent l’or et le diamant centrafricains. Connaissant le Tchad et la France, Bozizé cherche d’autres alliés. Résultat, il est renversé par la Seleka, soutenue en hommes et matériels par le Tchad et la France.
Les nouveaux soldats de Bangui ? Des enfants !
Il apparaît à travers ces exemples que l’absence d’alternance pacifique a instauré une course au pouvoir sanglante qui a distillé les germes de la violence politique. Les puissances régionales et étrangères, cherchant à faire avancer leurs pions, se sont souvent ingérées d’abord en attisant le feu, et ensuite l’éteindre pour se faire passer pour des sauveurs. Cette stratégie leur a permis d’avoir un accès privilégié aux ressources et de s’accaparer les contrats juteux à travers des accords de coopération douteux.
L’exclusion et l’absence d’état de droit ont fait le lit de la violence
Les différents régimes qui se sont succédés à Bangui ont chacun contribué à la genèse de ces crises de violence que vit le pays. C’est le cas de Patassé qui à sa prise de pouvoir par voix démocratique en 1993 a entamé une politique tribaliste en s’entourant des proches de son parti et de son groupe ethnique (les Kaba). Les nominations à des postes de responsabilité se font dans cette sphère privilégiée autour du parti au pouvoir. Les autres partis et leaders politiques sont systématiquement étouffés ou mis en marge de la gestion du pays.
Le Nord Centrafrique abrite la majorité des musulmans du pays qui sont des pasteurs nomades ou semi-nomades originaires du Tchad et du soudan. Les régions de Haute Kotto et le Bamingui Bangoran où vit la majorité de ces nomades musulmans sont abandonnées entre les mains des groupes armés comme la LRA qui organisent des massacres et exploitent illégalement les ressources minières. Selon le Document de Stratégie de la Réduction de la Pauvreté 2011-2015, ces régions, sans structures de base, vivent sous le poids de la pauvreté avec un taux de plus de 84%.
Après Patassé, Bozizé surfe sur la même vague tribaliste pour exclure de sa politique le nord musulman. Les pasteurs musulmans sont désignés comme des étrangers venus détruire les champs et les zones de chasse. Tout le monde s’attendait à ce qu’il y’ait des tracés de couloirs de pâturages pour éviter les affrontements récurrents entre les communautés mais le régime de Bozizé n’a rien fait. L’absence de définition et de protection des droits de propriété de la part de l’Etat et celle d’institutions capables de régler la question des terres ont créé les conditions favorables à l’escalade des violences communautaires.
Face aux cultivateurs et à l’absence de l’état de droit, la minorité musulmane se voit obligée de trouver des moyens de survie. Naissent alors plusieurs mouvements politico-militaires comme le CPJP, UFDR… qui se réunissent en coalition, la Seleka, composée majoritairement des nomades musulmans qui revendiquent de meilleures conditions de vie et à profiter davantage de la redistribution des revenus par l’Etat. Face à une Seleka aidée par des mercenaires tchadiens et soudanais, Bozizé se sent menacé. Il essaie de fédérer le peuple autour de lui en désignant la Seleka comme un mouvement islamiste. C’est l’entrée de la dimension religieuse dans la guerre.
La religion, un prétexte pour se venger de l’autre
Bozizé perd ses alliés sud-africains et ougandais suite aux accords politiques de 2013, il est chassé du pouvoir. La Seleka avec à sa tête Djotodia a pris le pouvoir dans un pays où il n’y a pas l’ordre public, ni ressources nécessaires pour relancer la machine économique. Cherchant à récupérer les armes qui se retrouvent au sein de la population à travers les hommes fidèles à Bozizé, les ex-rebelles, désormais au pouvoir en profitent pour piller, massacrer et commettre des viols. Face à ces hommes qui prennent tout le pays comme butin de guerre, le reste de la population à dominance chrétienne et animiste généralement anciens hommes du régime Bozizé, crée le mouvement d’autodéfense, Antibalaka. Les affrontements et les massacres parfois dans les lieux de culte font revenir dans l’esprit des antibalaka, l’avertissement de Bozizé : la Seleka cherche à persécuter les chrétiens et à instaurer un régime islamique. Dès lors, la religion est devenu l’étendard des conflits politiques et économiques entre différentes franges de la population. Antibalaka ou Seleka, Christianisme ou Islam, la religion n’est qu’un instrument utilisé pour fédérer les troupes des deux camps.
Auparavant en Centrafrique, musulmans et chrétiens vivaient en parfaite harmonie depuis des décennies. La religion, souvent pointée du doigt n’est pas un élément déclencheur de la guerre. Elle n’est qu’un amplificateur des tensions naissant du tribalisme ayant conduit à l’exclusion politique et économique, l’absence de volonté de canaliser les richesses vers toutes les couches de la population, l’absence de l’autorité de l’Etat et surtout l’absence d’un Etat de droit capable de régler les conflits entre éleveurs musulmans et les chrétiens cultivateurs. Les puissances occidentales et régionales ont simplement soufflé sur ces braises pour nourrir le feu et profiter ainsi de l’immense richesse du pays.
OREDJE Narcisse, blogueur tchadien.
Article publié en collaboration avec Libre Afrique.
Après avoir reçu le 24 octobre dernier des mains du président de la Cour des comptes le rapport sur les failles de gestion du projet Hoceima Manarat Al Moutawassi (plan de développement provincial doté d’un budget de 600 millions d’euros), un des déclencheurs des manifestations au nord du Maroc, le souverain a décidé de relever de leurs fonctions quatre ministres et 14 autres hauts responsables, tandis que cinq anciens ministres de l’ancien gouvernement ne verront plus aucune responsabilité officielle leur être confiée à l’avenir.
Ces derniers limogeages sont-ils la réponse idoine à la crise d’irresponsabilité au Maroc? Pas vraiment !
Les limogeages à la carte
D’abord, en raison du caractère sélectif de ces limogeages. En effet, plusieurs responsables liés de façon directe au « Hirak du Rif », ont été épargnés. C’est le cas du ministre de l’agriculture et de la pêche maritime qui n’a pas réussi à lutter contre la rente et la corruption qui gangrènent ce secteur à Al Houceima et dont la stratégie de mise à niveau « Halieutis » est loin d’intégrer tous les acteurs opérant dans ce secteur qui se trouvent poussés vers le marché noir et l’informel. La mort de Mouhcine Fikri, broyé dans une benne à ordures après avoir tenté d’arrêter une opération de destruction de sa marchandise saisie, en est l’exemple typique, ce qui a d’ailleurs déclenché les manifestions d’Al Houceima en octobre 2016. A lui s’ajoute d’autres personnes, comme Ilyas Omari, président de la région de Tanger-Tétouan-Al Houceima. Le SG général du PAM (parti proche du pouvoir), malgré qu’il n’ait pas assuré le suivi nécessaire des projets programmés dans la région, n’a pas été inquiété. En plus de Mohamed El Yaakoubi, gouverneur de la région de Tanger-Tétouan, qui a refusé d’alléger le dispositif sécuritaire à Al Houceima, ou encore Mohamed Bousaid (ministre de l’Économie et des Finances). D’après le rapport, son département et celui de l’intérieur n’ont pas procédé, en concertation avec les deux conseils bénéficiaires (régional et provincial), à l’établissement de programmes d’emploi des 600 MDH reçus. Par ailleurs, Ces fonds, reçus un an plus tôt du ministère des Finances, sont restés gelés en raison de l’absence d’un programme d’emploi. D’autres départements ont été épargnés, comme l’équipement, et les eaux et forêts, qui ont pu accélérer la cadence de la réalisation de leurs projets malgré un démarrage timide, selon le rapport.
Une aubaine politique
Ensuite, parler d’une « reddition des comptes » doit aller au-delà des limogeages symboliques, utilisés comme prétexte pour calmer l’opinion publique ou encore pour remodeler l’échiquier politique via l’altération du rapport de forces entre les différents partis, notamment ceux constituant le gouvernement actuel. Ainsi, la « colère royale » ne doit pas constituer une aubaine pour quelques formations politiques ou un outil de pression sur d’autres. Ainsi, le limogeage actuel sera une opportunité pour intégrer le parti de l’Istiqlal, connaissant très bien les arcanes du pouvoir. De plus, ce geste royal va directement affaiblir à la fois le gouvernement et le parlement, élu démocratiquement par le peuple, censés porter la voix du peuple et contrôler l’action des ministres. Dans la constitution de 2011, le chef du gouvernement peut demander au Roi de mettre fin aux fonctions d’un ou plusieurs membres du gouvernement, ce qui n’a pas été fait, d’où le malaise institutionnel.
Un recyclage des acteurs sur fond d’irresponsabilité
Malheureusement, la reddition des comptes au Maroc reste assez souvent personnalisée et non pas institutionnalisée. D’une part, le changement de personnes n’a jamais abouti quand l’on ne change pas le système. L’exemple le plus typique est celui de changement de ministres à la tête du ministère de l’éducation nationale, la formation professionnelle, l’enseignement supérieur et la recherche scientifique, un secteur qui engloutit chaque année plus de 7% du PIB sans grands résultats malgré le changement des têtes, et ce depuis des décennies. D’autre part, l’irresponsabilité est encouragée par l’impunité et le recyclage d’anciens responsables impliqués dans des scandales. C’est d’ailleurs le cas de l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohammed Ouzzine, démis de ses fonctions par le roi Mohamed VI, le 07 janvier 2015, qui a refait surface, deux ans plus tard, pour présider la séance consacrée aux questions orales à la Chambre des représentants. Une place très convoitée qui revient au troisième homme dans la hiérarchie de l’État (après le roi et le chef du gouvernement). Malgré les nombreux dysfonctionnements déjà mentionnés dans les rapports antérieurs de la cour des comptes (Ex. les défaillances relevant de la gestion des collectivités territoriales, des services déléguées et de l’emploi des fonds publics dans le rapport de 2016), les responsables sont souvent peu inquiétés.
Au delà du limogeage, une nécessité de sanctions
Enfin, la reddition des comptes signifie que les sanctions doivent être prises d’une manière systématique, et toucher tous les responsables, quelque soit leurs niveaux de responsabilités. Pour ce faire, des règles objectives d’évaluation de la négligence et de l’irresponsabilité devraient être instituées de manière claire et précise. La transparence est essentielle dans ce processus, car elle garantit l’équité et la légitimité. En ce sens, il est aussi important de respecter le droit de défense de ceux accusés de négligence, notamment l’organisation d’auditions après enquêtes, afin que l’équité soit respectée. De même, la proportionnalité de la sanction au mal causé devrait être respectée et pourquoi pas ajouter l’exigence de réparation, et ne pas se contenter seulement de limogeage. Enfin, il faudrait arrêter le recyclage des responsables impliqués dans des scandales pour ne pas normaliser l’irresponsabilité.
Des réformes s’imposent
Depuis son accession au trône en 1999, le roi Mohamed VI aurait frappé l’un de ces grands coups. Toutefois, il faut réellement espérer que le dernier « séisme politique » ne se contentera pas uniquement de faire une dizaine de boucs émissaires dans l’exécutif. Parler d’une nouvelle ère de « reddition de compte » nécessite une réforme en profondeur des règles du jeu en matière de gouvernance des instances publiques. Cela permettra d’instaurer une véritable culture d’évaluation et de résultat synonyme de mérite et de responsabilité dans la gestion des affaires publiques.
Hamza El Guili, chercheur-doctorant à l’ENCG Tanger, Maroc
Article publié en collaboration avec Libre Afrique.
L’Afrique peut-elle sauter des étapes pour accélérer son développement et s’imposer comme le royaume de l’innovation ?
Cette question est au moins aussi vieille que l’iPhone
1. Il est en tout cas évident que la technologie et l’innovation sont en train de transformer le continent.
Tout le monde a entendu parler de M-Pesa, ce service de paiement par téléphone portable qui, comme l’iPhone, vient de fêter sa dixième année d’existence et qui a, de facto, propulsé le Kenya au rang de leader mondial de la banque mobile. En Afrique subsaharienne, le téléphone portable fait désormais office de banque pour des millions de personnes qui n’avaient aucun espoir de pouvoir un jour ouvrir un compte bancaire traditionnel.
En appuyant sur un simple bouton, les petits exploitants peuvent déterminer le prix de vente de leur production. Mais le téléphone portable sert aussi à acheter de l’énergie solaire, à passer un électrocardiogramme grâce à une tablette médicale au fin fond du Cameroun ou à livrer du sang par drone au Rwanda.
Des lacunes inacceptables
Toutefois, ces réussites masquent une réalité moins radieuse. Plusieurs conditions sont nécessaires pour faire de l’Afrique une terre d’innovation : investir massivement dans les infrastructures, instaurer une réglementation favorable à de nouveaux modèles économiques et, bien entendu, mettre l’accent sur la recherche et le développement, ainsi que sur la science et la technologie.
Lors d’un voyage dans la province du Guangdong, en Chine, il y a quelques années, j’ai visité l’une des plus grandes usines d’assemblage de téléphones portables au monde. J’ai été surpris de constater que presque tous les jeunes ouvriers que j’ai rencontrés n’avaient qu’un diplôme de fin d’études secondaires mais s’y connaissaient probablement mieux en informatique que la plupart des Africains diplômés d’université.
De fait, l’innovation requiert une main-d’œuvre suffisamment formée et un système éducatif solide. Selon le Rapport sur le développement dans le monde consacré à l’éducation, en Afrique la majorité des enfants qui rentrent en sixième ont d’énormes lacunes en lecture et en maths. Ceci est inacceptable.
Le Kenya est parvenu à raccorder des écoles rurales très isolées au réseau électrique et à leur fournir un accès à Internet. En 2016, 95 % des écoles du pays avaient l’électricité, contre seulement 43 % en 2013. Plus de 90 000 enseignants ont reçu une formation à l’éducation numérique et l’apprentissage en ligne a été introduit dans plus de 18 000 écoles primaires. Ces investissements porteront leurs fruits.
N’oublions pas non plus qu’en Afrique, la moitié des adultes ne sont jamais allés à l’école ou ont uniquement fréquenté l’enseignement primaire. Si l’on veut que personne ne reste sur le bord du chemin, il faut doter ces adultes de compétences informatiques de base. La technologie évolue à un rythme tel que les pays ne peuvent se contenter de rattraper leur retard (la moitié des pays affichant les vitesses de connexion à Internet les plus faibles se trouvent en Afrique subsaharienne).
Faire preuve d’audace
D’Accra à Dar es-Salaam, rien ne semble pouvoir arrêter les jeunes qui ont accès à Internet… dès lors qu’ils disposent des financements pour déployer tout leur potentiel. Rappelons que les start-up africaines ont levé 129 millions de dollars (environ 122 millions d’euros) de financements en 2016. Il s’agit certes d’un montant honorable, mais ce n’est qu’une goutte d’eau par rapport aux sommes dont ils auraient besoin.
Sur l’ensemble du continent, je rencontre des jeunes entrepreneurs talentueux, qui sont en train de changer leur pays, start-up après start-up. Dès qu’ils voient un problème, ils essaient d’y remédier. En trouvant des solutions locales, ils pourraient devenir l’une des principales sources de création d’emplois dans leur pays. Qu’il s’agisse de petites start-up ou de grands projets d’infrastructures visant à électrifier le continent, par exemple, le principal obstacle reste souvent le manque de financements.
Les énergies renouvelables confèrent à l’Afrique une occasion unique de se développer. Saura-t-elle la saisir ? Elle devra investir massivement dans ce secteur, moderniser les entreprises publiques, la réglementation et les moyens de financement. Des mécanismes de financement non conventionnels peuvent s’avérer utiles, par exemple dans le domaine des infrastructures. La Banque mondiale a un rôle à jouer dans ce processus : nous atténuons le risque pays à l’aide de différents outils, tels que les garanties, ce qui permet d’attirer des investissements internationaux de qualité et des financements locaux.
Toutes les tentatives n’aboutiront pas. Les pays africains, le secteur privé et les partenaires de développement doivent être prêts à prendre des risques et à apprendre de leurs échecs. Mais une chose est sûre : nous devons faire preuve d’audace et considérer les obstacles comme des opportunités. Ce n’est qu’ainsi, et en créant un environnement propice à la diffusion des technologies, que l’Afrique pourra mettre à profit l’innovation et s’approprier le XXIe siècle.
L’Africa Code Week à Bujumbura la capitale du Burundi
La clôture de l’Africa Code Week était organisée dans un hôtel sur les hauteurs de Bujumbura. Les codeurs mais aussi des personnes de la société civile ainsi que les autorités locales étaient présentes.