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Les mille et une coiffures des Africaines

De nombreuses femmes aux cheveux crépus changent de coupe comme de chemise. Une pratique ruineuse pour elles, mais qui fait le bonheur des commerçants spécialisés.

«Psst, viens voir, t’as besoin d’une coiffure?Je t’en fais un bon prix!», souffle un homme à la sortie de la station du métro Château d’Eau, dans le Xe arrondissement de Paris. Comme lui, ils sont des dizaines à tenter d’attirer les femmes vers les salons de coiffure afro alentours.

Le boulevard de Strasbourg est le haut lieu de la mise en plis du cheveu crépu dans la capitale française. Toutes les sortes de perruques, mèches et tresses s’étalent en vitrine sur des bustes en plastique. Il y en a pour tous les styles, du plus lisse au plus bouclé, du noir de jais au rouge flamboyant.

Les rabatteurs savent qu’en ce samedi après-midi d’août, les femmes profitent de leur temps libre pour aller se refaire une beauté. Dans les salons, elles viennent se faire tisser, défriser, ou tresser. Ces pratiques consistant à changer l’aspect crépu d’origine des cheveux sont très répandues chez les femmes noires.

Willie Morrow, africain-américain, précurseur de la question du rapport des noires à leurs cheveux et auteur en 1973 de 400 years without a comb (400 ans sans se peigner), estimait ainsi à 98% les femmes noires américaines n’ayant jamais porté leurs cheveux au naturel.

Or ces opérations capillaires ne sont pas gratuites —loin s’en faut. Et les stars sont les premières à dépenser des sommes astronomiques pour leur tignasse. Ursula Stephen, styliste des stars, affirmait le 8 août au Mail Online que Rihanna, la chanteuse originaire des Barbades, dépensait 16.000 euros par semaine pour faire entretenir ses cheveux par une coiffeuse particulière.

En 2009, le documentaire Good Hair (2009) de l’acteur-réalisateur américain Chris Rock, montrait des femmes prêtes à s’endetter pour se faire poser des extensions. Pour certains, ces pratiques sont le reflet d’un complexe chez la femme aux cheveux crépus. Pour d’autres, elles sont simplement l’expression d’une coquetterie excessive.

Changer de tête tous les mois

Chez de nombreuses femmes, le défrisage est une pratique qui remonte à l’enfance. Combien ont eu, les veilles d’école, la tête penchée au-dessus de la baignoire pendant que maman appliquait le défrisant? Une fois ados, la plupart continuent le rituel à domicile, entres copines. Le kit n’est pas cher, il coûte 10 euros en moyenne.

Mais l’opération est à répéter tous les trois mois, et le cheveu, une fois défrisé, est desseché, et demande l’application de nombreux soins nutritifs, comme des huiles ou du beurre de karité. Car le défrisage le plus utilisé —avec ou sans soude— est très corrosif et abîme la fibre capillaire. Les dépenses ne s’arrêtent donc pas même une fois le cheveu raidi.

Pour celles qui choisissent de le faire en salon, l’opération peut coûter jusqu’à 80 euros. Alors, dans le quartier de Château d’Eau, les commerçants profitent de l’engouement pour ces pratiques.


Celui de Taco est bondé en ce samedi après-midi. Cette grande malienne en débardeur blanc a ouvert Taco Afro Coiffure sur le boulevard de Strasbourg à son arrivée à Paris. «Ça marche très bien», affirme-t-elle. D’ailleurs, les femmes ne viennent pas que pour s’y faire coiffer. C’est l’occasion de se retrouver entre amies dans un cadre chaleureux, comme au pays.

Taco porte elle-même un lace wig (une perruque tissée) qui lui fait une cascade de cheveux noirs. Trois jours plus tard, elle aura changé de tête avec une nouvelle perruque frisée.

Le lace wig, c’est la nec plus ultra de la perruque. Il coûte 150 euros minimum, alors qu’on trouve des postiches classiques pour 20 euros. Il est fait en cheveux naturels, souvent indiens, et fixé avec de la colle. Censé être indétectable, c’est pourtant lui qui a attiré sur la chanteuse américaine Beyoncé toutes les moqueries de la presse people, lorsqu’elle a été photographiée avec un lace wig mal collé.

Pour les porte-monnaies plus modestes —ou bien celles qui trouvent que la perruque gratte—, les coiffeurs proposent une autre solution: le tissage. La technique ressemble à celle des extensions, sauf que les mèches s’attachent non au moyen d’une colle et d’un fer chauffant, mais en les tissant avec une aiguille sur des nattes.

«Cela coûte entre 25 et 30 euros. Il faut le changer tous les un à deux mois. Mais certaines le gardent plus longtemps, faute d’argent», explique Taco.

Lorsque toutes les mèches doivent être changées, le prix de la pose monte à plus de 50 euros. Les cheveux sont naturels ou synthétiques, au choix. La marque Darling, que l’on retrouve dans tous les salons de Château d’Eau, fabrique ses mèches au Sénégal à partir de cheveux synthétiques importés du Japon.

Taco fait des tresses collées avant de réaliser un tissage, le 9 août 2011 © Agnès Ratsimiala

Outre le postiche ou le tissage, la grande mode du moment c’est le lissage brésilien à la kératine. Il est plus cher. Comptez 40 euros en moyenne pour le kit à domicile et jusqu’à 400 euros dans les salons les plus luxueux. En revanche, il abîme moins les cheveux que le défrisage alcalin et dure plus longtemps, environ six mois.

Devant toutes ces possibilités offertes aux cheveux crépus, pas étonnant que la femme noire dépense plus d’argent pour entretenir sa crinière —jusqu’à neuf fois plus, selon l’agence française d’ethnomarketing AK-A.

«La femme noire est coquette. Nous avons des cheveux qui nous permettent de changer de tête autant qu’on veut», explique Ornella, une cliente. Elle est venue chez Taco avec sa mère et sa cousine pour retoucher sa coloration. Elle porte les cheveux coupés ras, mais il y a un mois, elle les avait longs.


«Je suis un peu inquiète, mon compagnon ne m’a pas encore vue. Mais je sais que tous les hommes préfèrent les cheveux longs, que l’on soit noire ou blanche».

Grandir sans modèle

Pour la sociologue martiniquaise Juliette Sméralda, l’origine de ces pratiques est davantage à chercher du côté des complexes que de la coquetterie. Elle est l’auteure d’un livre qui a beaucoup fait parler de lui lors de sa sortie en 2005, Peau noire, cheveux crépus: l’histoire d’une aliénation. Selon elle, les femmes font tout pour changer leurs cheveux parce qu’elles grandissent dans un environnement qui les persuade qu’ils seraient plus beaux autrement.

«La plupart des petites filles noires n’ont pas joué avec des poupées ayant les mêmes cheveux qu’elles, par conséquent elles n’ont pas appris à traiter avec douceur leurs cheveux, ni à les accepter».

La première Barbie noire, Chrissy, est d’ailleurs apparue en 1980 —21 ans après la création de la poupée culte. Si elle avait bien les cheveux crépus, ses cadettes comme les Bratz ont en majorité été conçues avec les cheveux lisses. Comme le montre la photo ci-dessous, les poupées d’aujourd’hui sont friandes de défrisant…

Esclavage, colonisation, ségrégation, apartheid… Pour la sociologue, la femme noire est aliénée par l’idée selon laquelle son corps serait «la cause de son échec social». Le défrisage serait le symptôme inconscient d’un complexe hérité de ces décennies d’oppression.


Felicia (pyjama party), by *Saffy* via Flickr CC

«Les coiffeurs afros sont des pompiers pyromanes»

Même son de cloche chez Samantha, 31 ans, les cheveux crépus relevés par un bandana bleu ciel. Cette parisienne a décidé de lutter contre le défrisage en créant l’association Nappy Party. «Nappy» est le terme utilisé pour désigner celles qui choisissent de garder leurs cheveux au naturel. Elles sont minoritaires, mais de plus en plus nombreuses.

«Jusqu’à mes 18 ans, je me prenais la tête pour savoir quelle coupe adopter selon qu’il y avait gym ou non à l’école le lendemain. J’avais trop peur qu’enlever mes habits me décoiffe.»

Pour elle, les coiffeurs afros sont des «pompiers pyromanes». Ils appliquent des soins qui brûlent le cheveu et en proposent d’autres après, pour le réparer. C’est un cercle vicieux pour la femme noire. Une fois qu’elle a perdu tous ses cheveux à cause du défrisage, elle vient demander un lace wig ou bien des soins nourrissants, le fonds de commerce de la marque Capirelax, par exemple:

«Les commerçants trompent facilement les clientes parce qu’elles ne sont pas informées. Et les filles qui sont très bien dans leur peau résistent à toute cette industrie», ajoute Juliette Sméralda.

Pourtant, cette industrie-là n’est pas près de s’arrêter. Au contraire; depuis quelques années, les grandes marques développent des filiales «ethniques», comme Softsheen-Carson, qui appartient à la marque française L’Oréal. Et là encore, les marques sont habiles. Tout leur marketing repose sur l’idée que les cheveux crépus ont besoin de plus de soin que les autres, donc de plus de dépenses —faux. Ils demandent simplement des produits différents et surtout pas alcalins comme les produits pour cheveux non crépus.

Bien que de nombreuses civilisations africaines ont donné une importance capitale aux cheveux (chez les femmes himba de Namibie par exemple, ils indiquent les différentes période de la vie), les femmes noires devraient dépenser tout de même moins pour leurs cheveux «le jour où elles (les) accepteront comme ils sont», avance Juliette Sméralda.

Mais dans tous les cas, ce ne sont certainement pas les commerçants qui vont les y pousser.

Agnès Ratsimiala

Afrique, Internet haut débit : objectifs 2015

En Afrique, seul un internaute sur dix a accès au haut débit, plus rapide. Cette situation peut et doit changer, affirme une Commission de l’Onu, qui entend promouvoir un meilleur accès à Internet à travers le monde. Pour Afrique Renouveau, André-Michel Essoungou a lu son rapport.
Pour les plus de 100 millions d’internautes d’Afrique, les connexions sont en général lentes et coûteuses. En moyenne, seul un utilisateur sur dix a accès au haut débit, plus rapide. Cette situation peut et doit changer, affirme la Commission du haut débit au service du développement numérique, qui entend promouvoir un meilleur accès à Internet à travers le monde. Réunis en octobre dernier, à Genève (Suisse), les membres de cette commission de l’ONU ont fixé des objectifs ambitieux. Dans les 48 pays les moins avancés (dont 33 se trouvent en Afrique) le pourcentage d’utilisateurs du haut débit devrait atteindre 15 % de la population d’ici à 2015. Pour les pays en développement, l’objectif visé est de 50 %, et de 60 % pour les pays développés.

Selon la commission, l’utilisation du haut débit ouvre de nouveaux horizons aux jeunes, favorise l’émancipation des femmes et offre davantage de débouchés économiques à tous. Pour améliorer l’accès au haut débit, chaque pays devrait disposer de programmes nationaux et adopter une réglementation favorable à son expansion, conseille la commission.

Bien qu’ils soient ambitieux, ces objectifs sont assez proches de certaines prévisions relatives à la croissance de l’accès à Internet haut débit en Afrique. Informa Telecoms & Media, une société de conseil, estime qu’en 2015, le continent comptera 265 millions d’abonnés au haut débit (soit plus de 20 % de la population), contre environ 12 millions actuellement.

En Afrique du Sud, l’aide au bout du fil

Siboniso Hlela vit dans le township de Siphumelele près de Howick, au KwaZulu-Natal en Afrique du Sud. Sa maison est située au bas d’une pente, près d’un petit cours d’eau. Parfois, lorsqu’il pleut notamment, le réseau d’égouts déborde. Les eaux usées envahissent la résidence de Siboniso. Fin 2010, la situation était si catastrophique que six mois durant, une mare d’eau sale, due à une panne du système d’égout municipal, l’a empêché d’ouvrir une des portes de son logement. Les mauvaises odeurs étaient telles que certains de ses amis ne voulaient plus rendre visite à Siboniso.

Pendant de nombreux mois, Siboniso a essayé d’obtenir l’aide des autorités, sans succès. Mais en utilisant les médias sociaux et en établissant des contacts avec des organisations non gouvernementales (ONG) et des responsables des pouvoirs publics locaux, il a pu faire bouger les choses.

Siboniso avait entendu parler de la Duzi Umngeni Conservation Trust (DUCT), une ONG qui s’occupe de la gestion des cours d’eau en Afrique du Sud. Après avoir été de nouveau inondé par des eaux d’égout, il a filmé les dégâts avec son téléphone portable. Il a ensuite téléphoné à Liz Taylor, une bénévole de l’ONG. Ils se sont fixé rendez-vous chez lui par SMS. Une fois sur place, Liz a elle aussi pris des photos, avec son téléphone portable. Les fichiers vidéo étant trop volumineux pour être transférés par SMS, Siboniso a expliqué à Liz comment les transférer de portable à portable via Bluetooth, une méthode de connexion sans fil de courte portée.

Le samedi 14 février 2011, Siboniso a une nouvelle fois téléphoné à Liz. Les égouts débordaient de nouveau. Liz et une collègue travaillant pour une autre ONG ont pris des photos de l’inondation. Mais c’était la fin de semaine et les bureaux de la municipalité étaient fermés. À 11 heures du matin le dimanche, Liz a donc transmis un courriel et des photos à Sbu Khuzwayo, le responsable de district de la municipalité d’UMgungundlovu, qui s’est empressé de réagir quelques minutes plus tard. Une équipe d’intervention s’est rendue sur les lieux le lundi et moins d’une semaine plus tard, les canalisations municipales étaient réparées et le problème réglé.

Ouaga 2000 au Burkina-Faso, l’autre capitale

Le nouveau quartier, à une dizaine de kilomètres au sud-est du centre-ville ancien, fascine ou irrite. En tout cas, il grandit. C’est là que l’élite burkinabè a planté son décor.

Il est bien loin le temps où le quartier du parc urbain Bangr-Weogo (l’ancien Bois de Boulogne), dans le nord-est de la ville, était le nec plus ultra de la capitale. Il a désormais cédé sa place à Ouaga 2000, nouveau quartier du sud-est de Ouagadougou, à 10 km du centre-ville. Considéré comme une ville dans la ville, il force l’admiration des uns, la colère des autres et, quoi qu’il en soit, ne laisse pas indifférent. C’est là que l’élite burkinabè a élu domicile.


Si les Ouagalais en parlent, à raison, comme d’une zone luxueuse, la richesse des lieux ne saute pas immédiatement aux yeux. Il y a, certes, le nouveau palais de Kosyam, siège de la présidence de la République, l’hôtel 5 étoiles Laico et le centre commercial flambant neuf El Fateh Center, tous deux construits par la Libyan Arab African Investment Company (Laaico). En revanche, il faut prêter plus d’attention pour entrevoir les villas cossues dont la plupart sont dissimulées derrière de hauts murs agrémentés de bougainvillées soigneusement entretenues.

Vaste terrain vague il y a quinze ans, Ouaga 2000 est né presque du jour au lendemain, à l’occasion du sommet France-Afrique de 1996. Il s’agissait, à l’époque, de doter la capitale de lieux d’hébergement de standing pour accueillir de tels rendez-vous internationaux. Les premiers à sortir de terre furent un centre de conférences et quelques villas présidentielles, construites par le magnat des BTP burkinabè, El-Hadj Oumarou Kanazoé. Depuis, le quartier s’est considérablement étendu et embelli. Il accueille désormais des ambassades, le palais de justice, des ministères et des administrations, des sièges d’entreprises et de banques.



Une ville dans la ville

Signe de l’émergence d’une nouvelle classe aisée, les villas privées se sont multipliées. Les rues serpentant entre les bâtisses, où la faïence est reine, portent les noms de grandes figures africaines et nationales. Leurs habitants ne sont pas moins célèbres – hauts fonctionnaires, politiques, décideurs économiques… sans compter la quasi-totalité des membres du gouvernement, qui y disposent d’une villa de fonction. Dans le quartier, on peut croiser le Mauritanien Moustapha Chafi, éminence grise et conseiller influent du président Blaise Compaoré, qui fut l’un des premiers à investir les lieux, il y a plus de dix ans. L’ancien ministre des Affaires étrangères, Ablassé Ouédraogo, y possède une villa à l’architecture inspirée du style Le Corbusier. Le Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro, tout comme l’ancien ministre de l’Agriculture Salif Diallo, actuellement ambassadeur du Burkina en Autriche, y ont également leurs pied-à-terre. Le président du groupe Smaf International, Mahamadi Sawadogo, y possède, dit-on, « une maison de plus de trente pièces ». Quant au président de l’Assemblée nationale, Rock Marc Christian Kaboré, il vient d’y acheter un terrain.

Cette population huppée attire les services haut de gamme. Les écoles publiques sont rares. Du primaire au lycée, ce sont les cours privés qui dominent. Même constat pour les cliniques.

À l’instar du Rosa dei Venti ou du Vert galant – le plus couru du quartier –, les restaurants servent une clientèle triée sur le volet. Les salons de beauté, de relaxation et de fitness font leur apparition. « Les femmes roulent dans de grosses cylindrées et préfèrent accoucher aux États-Unis ou en Europe, explique un habitant du quartier. Certaines font même des allers-retours à Paris pour leurs emplettes… »

Un luxe tapageur au milieu de la pauvreté ? Certains Ouagalais le pensent. D’autant que la récente arrivée de nombreux Ivoiriens aisés, pour la plupart mariés à une Burkinabè, a accentué les signes extérieurs de richesse. Parfois jusqu’à la caricature. Ces derniers, dont certains lieutenants des ex-Forces nouvelles, « ont fait fortune rapidement, en partie grâce à la crise ivoirienne, remarque un résident. Mais il y a aussi de jeunes nouveaux riches burkinabè. »

Instituts de beauté et grosses cylindrées

Les uns comme les autres n’hésitent pas à étaler leur train de vie, arborant bijoux, accessoires en or, costumes de marque et 4×4 flamboyants. On les retrouve le soir au Top 2000, la boîte où le champagne coule à flots. Du même coup, ils font flamber les prix des loyers et des terrains. De 16 000 F CFA en 1999 (24,50 euros), le mètre carré peut désormais dépasser les 50 000 F CFA, explique-t-on à la Société nationale d’aménagement des terrains urbains (Sonatur), société d’État chargée de gérer, entre autres, l’aménagement de Ouaga 2000. La location d’une villa peut atteindre plusieurs millions de francs par mois.

Cependant, beaucoup de Ouagalais tiennent un autre discours. Nombreux sont fiers de l’existence de ce ­quartier, qui, malgré son exubérance, crée des emplois et rehausse l’image de la ville.

RDC : Elles se prostituent pour vendre du poisson

Dans le Sud-Kivu, à Uvira, des pêcheurs n’hésitent pas à contraindre les vendeuses de poissons à avoir un rapport sexuel avec eux pour leur vendre leur marchandise. Un chantage que beaucoup d’entre elles acceptent pour subvenir aux besoins de leur famille. Mais en s’adonnant à de telles pratiques, elles risquent de contracter des grossesses non désirées et le virus du sida.
« Avant que les pêcheurs acceptent de nous en vendre, il faut coucher avec eux. » Ce témoignage d’une vendeuse de poisson au marché d’Uvira, dans la province du Sud-Kivu, en République démocratique du Congo, n’en est qu’un parmi d’autres, rapporte l’agence de presse Syfia grands lacs. Prêtes à tout pour survenir aux besoins de leurs familles, elles sont nombreuses à se prostituer pour que les pêcheurs leur livre la marchandise.


« On ne vend qu’à celle qui a donné »
L’argent n’est pas toujours le nœud du problème. Qu’elles en aient ou non, les pêcheurs n’hésitent pas à mener leurs clientes à la baguette. « Parfois, on se présente chez les pêcheurs avec de l’argent. Mais malgré cela, la plupart d’entre eux nous demandent un rapport sexuel, sans lequel nous ne pouvons pas avoir de marchandise. N’ayant pas d’alternatives, certaines d’entre nous obtempèrent », explique une vendeuse. Il arrive également parfois que certaines d’entre elles, n’ayant pas le budget nécessaire pour acheter leur marchandise, la prennent à crédit. « C’est lorsqu’elles n’ont pas de quoi honorer leurs dettes que nous leur proposons l’activité sexuelle pour ne pas laisser la dette impayée », raconte un pêcheur qui préfère rester anonyme. « On ne vend qu’à celle qui a donné », ironise un autre. Les pêcheurs étant peu nombreux sur le marché face à la marée de vendeuses de poissons, ils usent délibérément de cet avantage pour les contraindre à satisfaire leur moindre désir.

N’ayant pas les moyens nécessaires pour se lancer dans une autre activité, les vendeuses de poissons, qui vivent dans une très grande précarité, cèdent au chantage. C’est le cas de Nabutu qui indique que ce métier qu’elle « exerce maintenant depuis quatre ans contribue à assumer certaines charges de ménage : achat de vivres, de vêtements et frais scolaires pour les enfants ». « Alors, si j’abandonne, qui prendra soin de moi et de ma famille ? », questionne-t-elle.

Grossesses non désirées et sida

En s’adonnant à de telles pratiques, ces femmes risquent aussi de contracter des grossesses non désirées ou le virus du sida, les rapports n’étant pas protégés. Elles se voient ainsi rejeté par la société, et répudiée par leur conjoint. En août dernier, une femme du quartier Songo, à Uvira, s’est retrouvée enceinte d’un pêcheur. Désemparé, son mari l’a congédiée, précise Syfia. « Les femmes et les hommes qui s’adonnent à ce genre de pratique courent le risque d’attraper le sida car ce sont des rapports inopinés et non protégés », prévient le docteur Claude, d’un centre hospitalier d’Uvira.

Des associations et ONG d’Uvira tente de mettre un terme à ces pratiques depuis deux mois en menant des campagnes de sensibilisation. L’ONG Cadre d’action pour le développement communautaire (CAADEC) est allée à la rencontre de 80 femmes et pêcheurs pour les inciter à s’engager dans une autre voie. L’objectif est de les emmener à gagner leur vie autrement. Un conseil que la vendeuse de poisson Vicky a suivi. Elle a abandonné ce travail estimant « déshonorant de devoir se prostituer ». Elle s’est désormais reconvertie dans l’agriculture. « Je demande toujours à mes amies de ne plus céder aux caprices des pêcheurs. Elles doivent être prêtes à abandonner le métier pour s’occuper d’autres histoires, car la vie ce n’est pas seulement vendre les poissons. »

Maroc : Jour test pour le tramway casablancais

Les premiers essais du tramway de Casablanca doivent avoir lieu ce lundi. Une première rame a été présentée vendredi au centre de maintenance de Sidi Moumen. La société Alstom, chargée de la construction des rames, doit en envoyer encore 37, et ce, avant décembre 2012, date de la mise en service commercial…
Évènement. Présentée vendredi au centre de maintenance de Sidi Moumen, la toute première rame destinée à la prochaine ligne du tramway de Casablanca sera mise en essaie ce lundi. Une rame venue inaugurer la livraison de 37 autres rames attendue par la société Casablanca Transports, en charge des travaux. Et c’est le groupe Alstom qui a été mandaté pour la construction de ces rames (en plus de construire les futures rames du TGV marocain). Ce premier essai s’effectue sur un tronçon de 2 kilomètres à Sidi Moumen, en périphérie. La mise en service commercial aura lieu quant à elle en décembre 2012, sur une ligne de 32 kilomètres de longueur.

« Les travaux du projet avancent dans les délais prévus », a indiqué vendredi, au cours d’une conférence de presse, le directeur général de Casablanca Transports, Youssef Draiss. « La grande partie de ces travaux a été achevée dans le centre de maintenance », a-t-il ajouté. Casablanca est la deuxième ville du royaume, après Rabat, à s’équiper de ce moyen de transport.

Du nouveau dans la place

Un projet qui ravi le maire de Casablanca, Mohamed Sajid. Selon lui, le tramway contribuera à la restructuration et l’harmonisation du paysage urbain. Ces travaux sont aussi l’occasion de redonner un coup de neuf aux trottoirs qui longent les voies du futur tram. Cette première ligne, en partance de Hay Moulay Rachid, sillonnera les principaux axes de la ville tels que le quartier des Facultés, le centre-ville ou encore le boulevard Hassan II. Près de 25 000 usagers emprunteront chaque jour, dès le mois de décembre, un tramway dont la totalité des travaux ont coûté 6,4 milliards de dirhams (580 millions d’euros).

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Nord-Cameroun : la traque de Boko Haram s’intensifie

Nord-Cameroun : la traque de Boko Haram s’intensifie

terrorisme(806) – islamisme(269) – Boko Haram(72) – attentats(42)

Au nord du Cameroun, les bases arrières de Boko Haram seraient nombreuses.© AFP
Depuis plusieurs semaines, le Nigeria connaît une vague d’attentats meurtriers perpétrés par la secte islamiste Boko Haram. Pour empêcher toute infiltration, les autorités ont fermé les frontières avec le Cameroun, qui s’emploie désormais à chasser les terroristes infiltrés dans le nord du pays. Enquête.
Depuis la recrudescence des attentats au nord du Nigeria, les autorités du nord du Cameroun mènent une lutte acharnée contre les membres présumés de la secte islamo-terroriste Boko Haram. Dans le seul secteur de Mora (département du Mayo-Sava), plus de 600 militaires et agents des forces spéciales ont été déployés. Le dispositif de « renseignement et de surveillance », qui tire l’essentiel de ses éléments du 4e secteur militaire et du 32e Bataillon d’infanterie motorisé, a été mis sur pied pour empêcher toute infiltration en territoire camerounais après la fermeture de la frontière décidée par le Nigeria.
La nébuleuse Boko Haram
Dans la ville de Garoua, le gouverneur de la région du nord, Ngambo Haman, a prescrit la « vigilance permanente » peu après l’interpellation dans le courant de décembre 2011 d’une dizaine de prédicateurs nomades, membres présumés de Boko Haram, qui tentaient de recruter des sympathisants moyennant d’importantes sommes d’argent dans la localité de Lagdo (département de la Bénoué).
« La menace islamiste est là. Boko Haram est une nébuleuse (voir l’interview vidéo de Patrick Smith ci-dessus) et il est presque impossible de dire qui en est membre. C’est un groupe composite composé de Nigérians, Camerounais, Nigériens et Tchadiens. Nous avons pris toutes les dispositions pour protéger notre territoire », explique Ernest Ewango, préfet du département du Logone et Chari, contacté lundi par Jeune Afrique.
Les 3 et 4 janvier derniers, dix autres prédicateurs nomades venus du Nigeria ont également été interpellés dans le village de Dabanga. Conduits à Maroua, ils ont été gardés à vue et interrogés. Le préfet a expliqué qu’ils avaient été « éconduits parce que ce n’est pas le bon moment pour laisser faire les prédicateurs nomades, avec tout ce qui se passe au Nigeria ».
« Ne pas agir dans la précipitation »

Six des dix suspects restaient aux arrêts mardi tandis que quatre autres avaient été relaxés. « Les forces de sécurité camerounaises mettent tout en œuvre pour identifier les membres présumés de Boko Haram. Il ne faut pas agir dans la précipitation au risque d’impliquer des gens qui n’ont rien à voir dans cette affaire », explique un haut gradé en charge de la gendarmerie au secrétariat d’État à la Défense.
Mais la lutte contre Boko Haram et la fermeture de la frontière ne sont pas sans conséquences sur l’activité économique dans le grand nord. Le déploiement de centaines de militaires camerounais le long de la frontière avec le Nigeria a entraîné la fuite de la plupart des trafiquants de carburants et des contrebandiers de tout acabit qui exercent dans la zone. Du coup, le prix de l’essence de contrebande est passé du simple au double. Tout comme ceux de la farine, du sucre, et d’autres produits fabriqués au Nigeria.
http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20120117114042/petrole-nigeria-cameroun-islamistesnord-cameroun-la-traque-de-boko-haram-s-intensifie.html

Luanda, le Monaco de l’Afrique

Luanda, le « Monaco de l’Afrique »

En pleine reconstruction, la capitale de l’Angola, Luanda, accueille près de 6 millions de personnes. Elle vient d’être classée ville la plus chère au monde, alors que les deux tiers des Angolais gagnent moins de deux dollars par jour.

Sur le même sujet

L’Angola, riche en pétrole et pourtant si pauvre

L’Angola est le premier producteur africain de pétrole. Le litre d’essence y coûte moins de 50 cents. Le bonheur de tous les automobilistes, mais c’est bien la seule chose qui ne soit pas chère dans la capitale angolaise. Construite pour 600 000 habitants, Luanda accueille près de 6 millions de personnes. Et même les fonctionnaires du gouvernement ont du mal à joindre les deux bouts.

Des banlieues qui poussent comme des champignons

Conséquence du boom pétrolier: pas un deux pièces à moins de 5000 dollars par mois. Et dans le neuf, c’est 20 000 dollars par mois pour moins de 100 mètres carrés dans cet immeuble payable avec un an d’avance. Une inflation qui contraint la classe moyenne à vivre loin, très loin du centre-ville. Les banlieues poussent comme des champignons.

Diogo a déjà pré-vendu 220 unités au prix du mètre carré de Paris. Même s’il n’y a ici ni eau courante ni électricité… Dans un pays qui enregistre une croissance de plus de 20% par an, tout les investisseurs sont optimistes. Luanda vient d’être classée ville la plus chère au monde, devant Tokyo. Les deux tiers des Angolais, qui gagnent moins de deux dollars par jour, se préparent donc à vivre dans ce que l’on surnomme déjà le « Monaco de l’Afrique ».

http://www.france24.com/fr/20080914-luanda-le-monaco-lafrique-angola

Sud-Soudan: retrait de l’armée russe?

La Russie envisage de retirer prochainement son contingent et ses hélicoptères du Soudan du Sud en raison de la multiplication des attaques contre son personnel, a indiqué mardi le vice-ministre des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov. « C’est probable », a-t-il dit à des journalistes russes.

Plusieurs hélicoptères et quelque 120 Russes, parmi lesquels des pilotes, sont actuellement déployés dans cette région dans le cadre de la mission de l’ONU au Soudan du Sud (Minuss), a précisé Guennadi Gatilov. « Malheureusement, nous ne sommes pas satisfaits des conditions de sécurité ces derniers temps dans cette région », a-t-il ajouté, soulignant que les attaques s’étaient multipliées et que des hélicoptères russes avaient essuyé des coups de feu.

La Russie s’est déjà adressée aux Nations unies et aux autorités du Soudan du Sud pour leur demander de garantir la sécurité du personnel russe dans cette région, mais la situation ne s’est pas améliorée, a indiqué Guennadi Gatilov.

Le Soudan du Sud est un Etat indépendant depuis juillet dernier, après deux décennies de guerre d’indépendance contre les autorités de Khartoum. Le Nord et le Sud entretiennent des relations toujours très tendues, empoisonnées par des conflits frontaliers persistants et un désaccord total sur le partage des ressources de pétrole.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/01/17/97001-20120117FILWWW00419-sud-soudan-retrait-de-l-armee-russe.php

Nigéria & manifestations…

Alors que les syndicats nigérians ont appelé lundi 16 janvier à la « suspension » de la grève générale qui paralyse le pays depuis plus d’une semaine, les autorités ont menacé d’arrêter toutes personnes qui continueraient à manifester contre la hausse du prix du carburant.

« Dorénavant, toute personne continuant à manifester sera arrêtée et déférée immédiatement au tribunal ». C’est ainsi que les autorités nigérianes ont menacé de réagir en cas de nouvelles manifestations, suite au mot d’ordre de suspension de la grève générale par les syndicats lundi 16 janvier.

« Tout individu ou groupe d’individus appelant à un changement de régime avant la fin de la présente législature commet une trahison et sera arrêté et poursuivi en justice, peu importe qui il ou elle est » a ajouté le communiqué officiel.

Cette annonce intervient alors que les syndicats ont appelé à cesser tout rassemblement, une semaine après le début de la grève générale qui répond à la hausse brutale du carburant suite à l’arrêt des subventions de l’État annoncé le 1er janvier.

« Les syndicats et leurs partenaires annoncent formellement la suspension de la grève, des rassemblements et des manifestations à travers le pays », a déclaré Abdulwahed Omar, le chef de la puissante centrale Nigeria Labour Congress, sans fixer de période à cette suspension.

« Déréglementation complète »

Plus tôt lundi, le président Goodluck Jonathan avait, sans céder sur le fond de cette réforme, annoncé une baisse du nouveau prix de l’essence d’environ 30%, « compte tenu des difficultés rencontrées par les Nigérians ». La brusque suppression au 1er janvier des subventions des carburants a entraîné le doublement du prix de l’essence à la pompe, passé de 65 nairas le litre (0,40 dollars, 0,30 euros) à 140 nairas ou plus du jour au lendemain. Le gouvernement nigérian compte pourtant « poursuivre une déréglementation complète du secteur pétrolier », a déclaré le président, tout en demandant l’arrêt de la grève.

Pendant l’allocution télévisée du chef d’État, quelque 300 manifestants ont alors protesté dans les rues de Lagos. Les forces de sécurité ont tiré en l’air et utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser la foule tandis que les autorités prenaient des mesures pour empêcher les rassemblements dans le pays. Des barages avaient été erigés pour la première fois par des soldats armés aux points stratégiques de la capitale économique du Nigeria.

« Avec tout ce qui s’est passé durant les huit derniers jours, nous sommes certains que ni le gouvernement ni aucune institution ne pourra plus considérer qu’avec les Nigérians les choses sont acquises », a déclaré pour sa part Abdulwahed Omar, justifiant son appel à cesser le mouvement de grève général.

(Avec AFP)

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