Les investissements consentis dans la transformation numérique de l’administration publique rendent celle-ci plus efficace, mais aussi plus apte à anticiper et faire face aux situations d’urgence, qu’elles soient d’ordre sanitaire, climatique, sécuritaire ou commercial. La pandémie de COVID‑19 en a fourni une démonstration éclatante.
C’est ce que souligne le dernier rapport de la Banque mondiale sur l’indice de maturité GovTech. Ce rapport dresse un état des lieux des progrès dans le monde en matière de transformation numérique du secteur public, en mettant en évidence l’importance cruciale des solutions de GovTech en temps de crise.
Dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), les investissements réalisés par les pouvoirs publics dans les infrastructures, les plateformes et l’armature numériques avant le début de la pandémie les ont aidés à mener rapidement des interventions essentielles face à la crise de la COVID, à assurer la continuité des services fournis à la population et à soutenir les personnes et les entreprises les plus vulnérables.
Les exemples qui en attestent ne manquent pas. En Jordanie, dans le cadre d’un projet de la Banque mondiale qui s’est achevé en 2019, le gouvernement avait mis sur pied une base de données pour mieux cibler les transferts monétaires en faveur des ménages pauvres. La création de cette base de données unifiée a consisté à relier les systèmes d’information de gestion de six organismes gouvernementaux et plus d’une vingtaine de bases de données différentes. Elle a nécessité l’élaboration d’un cadre d’interopérabilité des données et la mise en place de dispositifs institutionnels porteurs. Et parce qu’elle était déjà opérationnelle au début de la pandémie, elle a permis aux autorités d’identifier immédiatement les ménages pouvant bénéficier d’allocations monétaires d’urgence. Le Fonds d’aide national a ainsi effectué plus de 380 000 versements au cours des quatre premiers mois de la pandémie. En outre, la proportion de bénéficiaires utilisant des portefeuilles électroniques mobiles a bondi de 6 à 69 %.
À Djibouti, le gouvernement avait déjà engagé la dématérialisation des procédures douanières avant 2020, avec un impact flagrant sur la proportion de déclarations effectuées par voie électronique, qui a grimpé de 64 à 93 % entre 2019 et 2021. Grâce à cet investissement et à la transition digitale en cours, les pouvoirs publics ont pu limiter plus facilement les contacts interpersonnels pendant la pandémie.
Ces deux exemples illustrent toute l’utilité de la numérisation de l’administration publique, en particulier à l’orée d’une crise comme celle de la COVID. Alors que les États de la région MENA s’efforcent de mener à bien leur transformation numérique et de renforcer leur résilience, voici cinq aspects essentiels à prendre en compte pour y parvenir :
Il est indispensable de poursuivre les investissements dans l’accès à internet pour tous. Augmenter les investissements dans les infrastructures numériques qui garantissent un accès équitable à l’internet doit continuer d’être une priorité.
L’écosystème de la GovTech doit être renforcé. De nombreux pays ont investi massivement dans l’infrastructure « immatérielle » sur laquelle repose la transformation numérique. On entend par là l’ensemble des facteurs intangibles qui rendent possible une action coordonnée : législation, institutions, compétences, etc. Mais il reste encore beaucoup à faire sur le plan de la mise en œuvre des politiques et réglementations, ainsi qu’en matière de renforcement des capacités institutionnelles.
La confidentialité des données doit être garantie et respectée efficacement. Pour réussir la transformation numérique, il faut garantir l’accès à l’information, tout en assurant la protection des données personnelles. Au début de la pandémie, face à l’urgence sanitaire, les préoccupations entourant la collecte et la protection des données personnelles sont parfois passées au second plan par rapport à la nécessité d’agir rapidement. Comme le montre le dernier indice de maturité GovTech, une majorité de pays disposent désormais de lois et d’organismes encadrant la protection des données. Les progrès sont en revanche encore insuffisants en ce qui concerne l’application des règles et les performances des autorités concernées.
Les pays doivent se doter de mécanismes efficaces de collaboration intersectorielle et de coordination de l’action publique. L’utilisation de données et d’outils numériques en vue de guider les mesures à prendre et d’assurer la continuité des services en cas de crise nécessite une action coordonnée mobilisant les ministères compétents, les organismes techniques et les responsables politiques, mais aussi le secteur privé, les médias et la société civile. Les cadres d’interopérabilité des données permettent un partage efficace de l’information entre ministères, tandis que la mise en place de groupes de travail réunissant diverses parties prenantes peut favoriser des réponses plus rapides et adaptées à l’évolution de la situation sur le terrain.
Le secteur privé peut jouer un rôle clé dans la transformation numérique du secteur public. L’expérience de la COVID a mis en lumière l’efficacité d’un modèle public-privé qui repose, d’une part, sur un leadership public autour d’un problème clairement identifié et, d’autre part, sur la fourniture d’une plateforme de collaboration entre parties prenantes permettant un déploiement relativement rapide de solutions pratiques.
Comme on l’a vu pendant la pandémie, investir dans la transformation numérique du secteur public est capital pour assurer une gouvernance efficace, s’adapter à une « nouvelle normalité » et se préparer aux crises à venir. Dans le même temps, il faut atténuer les risques engendrés par le recours croissant aux processus digitaux, qui crée de nouvelles vulnérabilités et menaces (pannes de réseau, cyberattaques, etc.).
Le renforcement progressif des capacités numériques du secteur public pourrait même contribuer non pas à réduire des problèmes chroniques de gouvernance, mais au contraire à les amplifier. Si les gouvernements de la région MENA veulent exploiter tout le potentiel du numérique pour reconstruire et renforcer le contrat social, ils devront s’attacher en priorité à se doter d’un cadre politique, juridique et réglementaire solide pour protéger les droits individuels et à faire leurs les principes de transparence, d’inclusion, de participation citoyenne et de responsabilité qui régissent la GovTech.
Malgré ses effets nocifs bien connus sur l’environnement et le climat, le charbon reste une énergie très utilisée en Europe et dans le monde. L’Union Européenne pourrait faire plus pour diminuer son utilisation en Europe et en Afrique.
Le charbon sert à produire plus du tiers de l’électricité dans le monde.
Au contraire de la France, où le charbon est considéré comme une énergie du passé, dans beaucoup de pays du monde, le charbon reste une énergie d’avenir. Dans son numéro de février 2023, la revue Questions Internationales nous rappelle les réalités. La production mondiale de charbon a doublé depuis 2000 et se situe actuellement aux environs de 8 milliards de tonnes par an.
Le charbon a presque disparu en Europe occidentale, mais il est très présent en Europe de l’Est, notamment en Pologne, en Allemagne ou en République Tchèque. Dans le secteur Asie-Pacifique, la production de charbon a été multipliée par 4 en 30 ans. Les plus gros producteurs et consommateurs de charbon sont la Chine et l’’Inde, mais des pays comme le Vietnam ou la Mongolie ont beaucoup développé leur production, le record étant détenu par l’Indonésie qui ne produisait pas de charbon avant 2000 et qui est devenu en 2021 le premier exportateur mondial avec une production de 600 millions de tonnes. L’Australie est passée de 200 millions de tonnes de charbon dans les années 90 à 500 millions de tonnes actuellement, ce qui fait du charbon un pilier de son économie. Les USA ont produit 611 millions de tonnes en 2022. Pour les deux tiers, ce charbon sert à produire de l’électricité.
Les réserves connues de charbon permettraient 134 ans de production au rythme actuel. C’est beaucoup plus que pour le pétrole ou le gaz. On peut craindre que le charbon serve dans l’avenir à compenser la baisse du pétrole et du gaz, d’autant que le kWh produit en centrale thermique au charbon est très compétitif, même avec du charbon importé.
En 1989, 37,5 % de la production d’électricité dans le monde venaient des centrales à charbon. En 2021, cette part a légèrement diminué à 36 %, mais comme la production totale d’électricité a été multipliée par 2,5, la production d’électricité à partir du charbon a plus que doublé en 30 ans. Il se construit actuellement beaucoup de centrales thermiques à charbon dans le monde.
Avec le charbon, le monde n’est certainement pas sur la bonne trajectoire pour ralentir le changement climatique et on doit se poser la question des possibilités d’action de l’Union Européenne pour infléchir cette tendance. Dans ce domaine la situation varie selon les continents, mais l’Europe, qui ne donne pas actuellement le bon exemple, a un rôle important à jouer chez elle et en Afrique.
Le charbon en Asie-Pacifique et en Amérique
Le continent qui produit et utilise le plus de charbon dans le monde est l’Asie-Pacifique, essentiellement en Chine et en Inde. Ces deux pays, qui représentent 2,8 milliards d’habitants, sont les deux pays du monde qui produisent et qui consomment le plus de charbon, mais ils sont aussi des champions du monde du développement des énergies renouvelables et de l’énergie nucléaire. La Chine est le premier producteur et installateur mondial de panneaux photovoltaïques. Elle dispose de 54 réacteurs nucléaires et en a 20 en construction. L’Inde a 22 réacteurs nucléaires en fonctionnement et 7 en construction. En 2022, l’Inde a ravi à la Chine le record de la plus grande centrale solaire du monde avec la centrale de Bhadla d’une superficie de 5700 ha et d’une puissance de 2245 MW, équivalente à 1,4 EPR de Flamanville. L’Inde et encore plus la Chine ont développé des grands barrages hydro-électriques sur les fleuves qui descendent de l’Himalaya. Ces deux pays ne pourront pas se passer du charbon à court ou même moyen terme, mais essaient de développer au maximum les alternatives. D’autres pays d’Asie Pacifique dépendent aussi du charbon pour plus d’un quart de leur production d’électricité, l’Australie, le Cambodge, la Corée du Sud, le Japon, le Kazakhstan, la Mongolie, les Philippines et le Vietnam.
En Amérique, un seul pays produit plus du tiers de son électricité à partir du charbon : les États-Unis. C’est le pays le plus peuplé d’Amérique et celui qui dispose des plus grandes réserves mondiales de charbon. C’est aussi le pays qui produit le plus d’électricité nucléaire au monde avec 99 réacteurs. L’exploitation des schistes bitumineux a fait des États-Unis un grand producteur de pétrole et a ralenti le développement des centrales nucléaires, mais, depuis quelques années, les États-Unis étudient de nouveaux projets de réacteurs nucléaires. En outre, en août 2022, les États-Unis ont promulgué l’Inflation Réduction Act qui affecte 370 milliards de dollars au soutien des industries vertes. Cela devrait permettre de diminuer l’utilisation du charbon. Dans les autres pays d’Amérique, le charbon représente moins de 5 % de la production d’électricité.
Le Charbon en Europe
L’Europe n’est pas exemplaire. La Pologne y détient le record européen de production d’électricité à partir du charbon (plus de 80 %), mais l’Allemagne, la Bulgarie, le Danemark, la Grèce, les Pays Bas, le Portugal, la République Tchèque et la Slovénie utilisent le charbon pour plus d’un quart de leur production électrique, parfois pour près de la moitié comme en Allemagne. La crise du gaz due à la guerre en Ukraine a entrainé la réouverture de centrales à charbon dans plusieurs pays, y compris en France, ce qui ne permet pas à l’Europe de donner des leçons aux reste du monde.
Pour sortir du charbon, plusieurs pays d’Europe, comme l’Allemagne ou le Danemark, ont beaucoup développé la production électrique à partir de l’éolien ou du solaire, mais comme ces énergies sont intermittentes, il faut disposer en plus d’une production d’électricité plus permanente et modulable, comme l’hydraulique ou le nucléaire.
L’Europe est profondément divisée sur l’énergie nucléaire. Après le catastrophe de Fukushima de 2011, plusieurs pays d’Europe ont décidé d’abandonner le nucléaire, notamment l’Allemagne et la Lituanie. La part de l’électricité d’origine nucléaire, qui était de 30 % dans l’U.E. en 2010, est descendue à 25 %. Des grands pays comme l’Italie ou la Pologne n’ont aucune centrale nucléaire. Par contre, la Finlande a fait le choix du nucléaire pour se passer du charbon. La France a décidé en 2012 de diminuer sa production d’énergie nucléaire et a fermé en 2020 la centrale nucléaire de Fessenheim, puis elle a décidé en 2022 de relancer un programme de centrales nucléaires. Dans beaucoup de pays européens, une part importante de l’opinion publique a développé une crainte assez irrationnelle de l’énergie nucléaire, alors que cette énergie a beaucoup d’avantages pour lutter contre le changement climatique.
La guerre en Ukraine a profondément remis en cause le modèle allemand basé sur l’abandon du nucléaire, le développement des énergies renouvelables et le recours au gaz russe. Elle a mis en lumière la dépendance de l’Europe dans beaucoup de domaines et, pour y remédier, l’Union Européenne a engagé des actions pour relocaliser certaines productions stratégiques. C’est le cas en particulier pour les batteries ou les panneaux photovoltaïques. Le développement de la fabrication d’hydrogène vert est aussi dans les priorités.
Le marché européen de l’énergie fait l’objet de beaucoup de critiques et certains voudraient le réformer, mais cela ne paraît guère possible tant que les deux pays les plus importants d’Europe, l’Allemagne et la France ne se seront pas mis d’accord sur le rôle de l’énergie nucléaire. L’Europe a réagi dans l’urgence après la guerre en Ukraine en recourant au gaz naturel liquéfié et au charbon. Pour l’avenir, l’Union Européenne doit impérativement redéfinir sa politique d’approvisionnement en énergie. C’est indispensable pour diminuer l’utilisation du charbon.
Le charbon en Afrique
En Afrique, sur une population de 1,4 milliards d’habitants, près de 600 millions n’ont pas accès à l’électricité et cela, malgré une multiplication par 3 de la production d’électricité entre 1990 et 2020. L’ONU prévoyant 2,5 milliards d’Africains en 2050, il faudrait donc encore multiplier par 3 la production d’électricité d’ici 2050 pour desservir toute la population. Comme les africains actuellement raccordés à un réseau consomment moitié moins d’électricité que la moyenne mondiale, il est certain que cette consommation moyenne des africains va augmenter, notamment avec l’urbanisation. L’Afrique va devoir alimenter en électricité des mégapoles. Pour 2050, l’ONU prévoit, par exemple, 50 millions d’habitants à Lagos, 35 millions à Kinshasa et 38 millions au Caire (Le gouvernement égyptien espère limiter l’augmentation à 30 millions d’habitants). Pour satisfaire les besoins dus à l’augmentation de la population et à la croissance de la consommation moyenne par habitant, il faudrait, d’ici 2050, multiplier par bien plus de 3, si possible par 4 ou 5, la production électrique actuelle et construire dans certaines régions des centrales de grande puissance.
La production d’électricité en Afrique est de l’ordre de 900 TWh, soit un peu plus que celle de l’Allemagne. Pour les deux tiers, elle est réalisée en Afrique du Nord et en Afrique du Sud. Pour plus des trois quarts, elle provient d’énergies fossiles. C’est le pétrole qui est le plus utilisé, mais des pays comme l’Afrique du Sud, le Botswana, le Maroc, le Niger ou le Zimbabwe produisent plus de la moitié de leur électricité à partir du charbon. Le développement des énergies renouvelables est actuellement bien trop lent pour répondre aux immenses besoins de l’Afrique. D’après l’Agence Internationale pour les Energies Renouvelables (IRENA), la capacité de production d’énergie renouvelable a augmenté de 180 000 MW en 2019 dans le monde, mais seulement de 2000 MW en Afrique. Si on ne corrige pas la trajectoire actuelle, l’électrification de l’Afrique se fera avec du gaz ou du pétrole et pour une bonne part avec du charbon.
Le cas de l’Afrique du Sud est exemplaire. Ce pays est l’un des plus importants d’Afrique sur le plan économique et dispose des deux seules centrales nucléaires d’Afrique. Mais sa production d’électricité provient à 80% du charbon. Comme ses mines de charbon sont le premier employeur du pays, l’Afrique du Sud a longtemps défendu sa production de charbon, mais elle vient de décider un plan de transition pour diminuer sa dépendance au charbon. A la COP 27 de 2022, l’Afrique du Sud a obtenu une enveloppe de 98 milliards de $ des pays développés pour l’aider à réussir cette transition dans les années à venir.
Le financement de l’électrification en Afrique
La baisse des coûts de production de l’électricité à partir de l’éolien ou du solaire permet de développer beaucoup de petits projets décentralisés de production d’électricité. Ces projets sont bien adaptés au milieu rural, mais ils sont handicapés par leur caractère intermittent et souvent aussi par les problèmes d’impayés dus aux faibles revenus des clients. Ils ne permettent pas de répondre aux énormes besoins des 1,2 milliards d’habitants qui peupleront les villes africaines en 2050. Pour alimenter en électricité les villes africaines, il faut des grands projets et des financements adaptés.
Il est de l’intérêt du monde entier d’aider l’Afrique à développer sa production d’électricité à partir d’énergies renouvelables. La liste des initiatives qui ont été prises pour trouver des financements est très longue, mais n’a jusqu’à présent pas débouché sur beaucoup de réalisations concrètes. En 2011, la Banque Africaine de développement a créé le Fonds pour l’Energie Durableen Afrique (SEFA), alimenté surtout par les pays scandinaves et les USA. En 2015. Jean-Louis Borloo a créé la fondation Energies pour l’Afrique avec le soutien de l’Arabie Saoudite. En 2017, à la suite de la COP 21, l’Initiative de l’Afrique pour les Energies Renouvelables (AREI) a été créée sous l’égide de l’Union Africaine. Les Etats Unis ont mis en place Power Africa. L’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) finance le Couloir Africain de l’énergie propre. L’Union Européenne a créé le Partenariat Afrique-UE pour l’énergie. Beaucoup de banques, à commencer par la Banque Mondiale et la Banque Européenne d’Investissement, soutiennent le financement des énergies renouvelables. Le Fonds vert pour le climat mis en place par l’ONU dans la cadre de la COP a pour objectif d’apporter 100 milliards de $ par an aux pays du Sud pour financer l’adaptation au changement climatique et en a apporté effectivement 85 milliards. Les projets de production d’énergie peuvent aussi bénéficier des crédits de l’Aide Publique au Développement qui se sont élevés à 186 Milliards de $ en 2021, dont environ 30 % pour l’Afrique. Enfin, on peut rappeler que, si les projets de production d’électricité sont bien étudiés, ils doivent être rentables et peuvent être financés par emprunt. En fait, ce n’est pas l’argent qui manque, mais les projets bien étudiés et concrets.
L’Europe et la Chine peuvent aider l’Afrique dans les énergies renouvelables et le nucléaire
L’Afrique a énormément de ressources naturelles pour développer des grands projets d’énergies renouvelables. Dans la zone équatoriale, plusieurs fleuves à gros débit peuvent être aménagés pour produire de l’électricité. Dans les déserts du Sahara ou du Kalahari, des centrales photovoltaïques peuvent couvrir des milliers d’hectares. La géothermie dans la zone du Rift africain et le vent en mer ou dans les zones littorales peuvent fournir de grandes quantités d’énergie.
A titre d’exemple, le complexe de barrages du Grand Inga sur le Congo (qui a un débit moyen de 41 000 m3/s) pourrait fournir une puissance de 42 000 MW, soit la puissance de 25 EPR ou près de deux fois la puissance de la plus grande centrale électrique du monde, celle du barrage des trois gorges en Chine. Avec ce projet, la République Démocratique du Congo pourrait non seulement répondre à ses besoins et à une partie des besoins de pays voisins, mais devenir un grand producteur et exportateur d’hydrogène vert.
Mais l’Afrique n’a pas assez d’ingénieurs pour élaborer ces grands projets qui lui permettraient de se passer du charbon et du pétrole. Les capacités d’ingénierie pour ces projets existent en Europe et en Chine. Le plus grand service que l’Europe et la Chine pourraient rendre ensemble à l’Afrique serait de proposer à l’Union Africaine de créer et de financer ensemble des missions d’ingénieurs africains, européens et chinois pour étudier les mégaprojets d’énergies renouvelables les plus intéressants d’Afrique. Au bout de deux ans, ces équipes pourraient certainement proposer aux financeurs nationaux et internationaux une dizaine de projets qui auraient un impact régional sur l’approvisionnement en énergie, tout en donnant à l’Afrique une image plus moderne.
Plusieurs pays africains, le Nigeria, l’Égypte, le Ghana, le Niger, l’Ouganda, l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, le Soudan, l’Éthiopie, le Rwanda, la Namibie et le Kenya souhaitent construire des réacteurs nucléaires. En attendant que les projets aboutissent, la Chine et l’Europe pourraient d’ores et déjà accueillir des centaines, voire des milliers d’ingénieurs africains pour les former aux techniques de l’énergie nucléaire.
Si des grands projets de production d’électricité à partir d’énergies renouvelables ne sont pas réalisés d’ici une quinzaine d’année, les énormes besoins de l’Afrique seront satisfaits d’abord par le pétrole, puis, quand la production de pétrole baissera, par le charbon.
La coopération Chine-Europe en Afrique : un pari gagnant-gagnant
La coopération avec la Chine en Afrique dans le domaine des énergies renouvelables permettrait à l’Europe de montrer qu’elle tient à garder des relations normales avec la Chine et ne souhaite pas s’impliquer unilatéralement dans la rivalité entre les États-Unis et la Chine.
Elle rassurerait aussi les africains, en évitant les accusations de néocolonialisme. La Chine a beaucoup ralenti ses projets d’investissement dans les infrastructures en Afrique et a du récemment annuler les dettes chinoises de 17 pays africains. Cependant, elle reste très présente en Afrique et le financement de l’ingénierie de projets de production d’électricité à partir de renouvelables lui permettrait de montrer son intérêt pour ce continent sans engager beaucoup de dépenses. En outre, cela permettrait aux grandes entreprises européennes et chinoises d’être bien placées pour réaliser ensuite les travaux en bénéficiant de financements internationaux. L’accès à l’électricité est un facteur essentiel de développement. Le financement conjoint de missions d’ingénierie européenne et chinoise dans les énergies renouvelables serait un moyen très efficace de contribuer au développement de l’Afrique, tout en servant les intérêts du monde entier en diminuant l’utilisation des énergies fossiles en Afrique. Tout le monde y gagnerait.
La décarbonisation des secteurs d’activités qui font la croissance d’une économie est au cœur de tous les débats. Tous s’accordent pour dire que tant le modèle de développement traditionnel reposera sur des énergies uniquement fossiles, celui-ci ne sera pas viable éternellement. Dans ces réflexions au niveau mondial, l’Afrique est une terre de solutions durables pour contribuer à réduire significativement les émissions de carbone produites sur le continent, mais aussi au-delà des frontières. Dans cette dynamique, les nouvelles technologies participent en grande partie à cet effort collectif.
Une tendance aujourd’hui à la neutralité carbone
La course vers la neutralité carbone est l’un des objectifs prioritaires des Objectifs de Développement Durable (ODD) définis par les Nations Unies, mais également de l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA). L’ODD n°13 stipule ainsi qu’il est impératif de « prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions ». Quant à l’Agenda de l’UA, la première aspiration met en exergue le souhait de voir se dessiner « une Afrique prospère fondée sur la croissance inclusive et le développement durable ». Comme l’illustrent ces directives internationales et régionales, la réduction des émissions de gaz à effet de serre est la priorité de tous, les économies devant progressivement se diriger vers la durabilité et la résilience.
Fortement vulnérable au réchauffement climatique, l’Afrique est pourtant l’un des continents qui émet le moins d’émissions de carbone, celles-ci étant inférieures à 4%. Malgré cela, elle est confrontée à une intensification de phénomènes climatiques extrêmes dont les conséquences sont délétères sur les populations : diminution des rendements agricoles, situation de stress hydrique, érosion côtière, développement de maladies dans de nouvelles zones telles que le paludisme. Ainsi, afin de contrer cette situation dont elle pourtant marginalement responsable, l’Afrique doit mener à bien une transition reposant sur les énergies renouvelables, celles-ci devant être parallèlement sources de croissance socio-économique.
Dans ce contexte, les technologies peuvent jouer un rôle clé, conciliant transition écologique et industrialisation. Avec la croissance des réseaux de télécommunications et le succès annoncé du déploiement de la 5G dans de nombreux pays non encore couverts, notamment en Afrique, la réduction de l’empreinte carbone est devenue un véritable sujet pour les opérateurs et les équipementiers. Construire un avenir net zéro carbone : voici l’ambition que s’est donnée toute l’industrie d’ici 2050.
Dans cette perspective, les acteurs majeurs du secteur ont présenté, cette année encore au Mobile World Congress (MWC) à Barcelone, leur dernières innovations en matière d’infrastructures qui répondent à la fois aux besoins de connectivité et d’efficacité énergétique. Singtel et Ericsson ont par exemple annoncé un partenariat ambitieux en matière d’économie d’énergie. Celui-ci a vocation à utiliser l’intelligence artificielle au cœur des systèmes afin d’optimiser la consommation d’énergie des stations de base mobiles.
Toutes ces innovations sont le fruit de nombreuses années de recherche afin que l’industrie puisse avoir un impact positif significatif en matière environnementale sur les infrastructures. La modernisation des infrastructures existantes, mais surtout la construction de nouvelles générations d’infrastructures est une priorité dans les marchés où le taux de connectivité ne cesse de croître – d’autant plus que les services numériques se multiplient de façon exponentielle. Les technologies cloud, pour ne citer qu’elles, devront ainsi être moins énergivores afin de limiter l’impact environnemental de la transition numérique.
L’équipementier chinois Huawei a organisé lors de cette nouvelle édition du MWC le Forum mondial sur l’énergie numérique. L’objectif ? Favoriser le succès des opérateurs dans le cadre de la transition mondiale vers le zéro carbone. L’ensemble des acteurs réunis s’est ainsi attelé à partager les meilleures solutions et pratiques permettant la construction d’infrastructures énergétiques à faible émission de carbone. L’ambition étant, bien entendu, d’aider les opérateurs à les guider dans leur quête vers un avenir plus vert malgré les nombreux défis auxquels ces derniers sont confrontés (augmentation des coûts de l’électricité, difficulté à réduire les émissions de carbone, etc.).
La promesse de Huawei « Tech for a Better Planet » s’illustre également dans la volonté de l’entreprise de créer des solutions et des services en capacité de coupler les transitions écologique et numérique. Faisant ainsi des innovations 5G et 5.5G les vedettes de ce salon, le géant chinois a souligné l’importance d’évoluer vers un monde écologique, connecté et intelligent. Afin d’améliorer l’efficacité énergétique, Huawei a introduit l’intelligence native dans son architecture de réseau vert de nouvelle génération, qui couvre trois couches. Dans le cadre de la couche « réseau » plus particulièrement, les sites peuvent collaborer intelligemment pour économiser de l’énergie et ainsi minimiser la consommation d’énergie à l’échelle du réseau.
Renforcer l’innovation numérique dans le secteur de l’énergie en Afrique
Il est de plus en plus admis que l’économie numérique offre des solutions innovantes proposant ainsi des moyens de prendre fermement et sérieusement les défis qu’impose le changement climatique en Afrique.
L’agritech en est un exemple idoine, celle-ci permettant d’offrir des solutions aux enjeux de l’agriculture sur le continent, notamment en ce qui concerne l’adaptation au changement climatique. Les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) peuvent en effet favoriser le développement d’une agriculture intelligente, améliorant ainsi la productivité agricole tout en réduisant les impacts environnementaux. Les solutions développées peuvent dès lors aider les agriculteurs à surveiller l’état des cultures, à prévoir les changements météorologiques et à optimiser l’utilisation de l’eau et des engrais. Cela permet ainsi de réduire les pertes et d’augmenter la production et ainsi d’assurer la sécurité alimentaire, tout en préservant les ressources naturelles. Afin d’illustrer notre propos, nous pouvons citer la solution Zeba qui vise à réduire la consommation d’eau d’irrigation à partir d’amidon de maïs. Autre exemple, au Kenya, la start-up SunCulture recourt à l’énergie solaire hors réseau pour notamment fournir à ses clients un accès fiable à l’eau et de facto, à l’irrigation.
Cependant, afin que l’innovation numérique puisse continuer de se déployer au bénéfice du plus grand nombre, il est essentiel d’améliorer la connectivité et de rendre l’accès à Internet abordable et à portée de main de tous. Dans le cas précis de l’agritech, celle-ci ne peut avoir un véritable impact sur les populations et dans la lutte contre le changement climatique que si les agriculteurs disposent d’un téléphone mobile et d’un accès à la connectivité Internet.
De même, la formation dans le secteur du numérique se révèle essentielle, la mise en place de différents programmes permettant alors à la population africaine de créer et de développer des solutions innovantes répondant aux principaux défis et besoins sur le continent. C’est dans cet esprit que l’entreprise chinoise Huawei propose de nombreux programmes de formation à la jeunesse du continent, afin que celle-ci soit en mesure de prendre en main son avenir numérique. A cet effet, nous pouvons notamment citer la ICT Academy ou encore Seeds for the Future.
Sans réseaux et sans formation adaptée, le développement d’une connectivité durable et résiliente ne pourra pleinement advenir en Afrique. Cependant, afin que les technologies numériques continuent de jouer leur rôle salvateur en répondant aux attentes de l’ensemble des populations sur le continent africain, les impératifs écologiques ne doivent pas être négligés. L’utilisation des énergies renouvelables pour l’alimentation des réseaux d’infrastructures connaîtra, il ne fait aucun doute, une croissance considérable dans les prochaines années, à mesure que les industries traditionnelles poursuivront l’amélioration de l’efficacité énergétique de leurs schémas. Dès lors, les acteurs de l’énergie et ceux du numérique auront plus que jamais leurs destins liés.
L’établissement d’un marché numérique unique en Afrique diminuera les obstacles au commerce et à la communication. Internet sera plus rapide et plus accessible. Il sera moins cher de télécharger les contenus et services hébergés dans des centres de données locaux, car ils ne transiteront plus par des connexions internationales coûteuses. Et un meilleur accès à la communication en ligne, aux services bancaires ou aux soins de santé peut faciliter, à l’échelle du continent, les relations avec la famille et les amis, entre entreprises et prêteurs, entre médecins et patients.
La réalisation de ces objectifs nécessite d’importants investissements pour la connectivité à haut débit, pour les infrastructures de données sécurisées et pour mener les réformes politiques et juridiques susceptibles de stimuler la concurrence. L’établissement de connexions numériques et physiques, en levant des obstacles tels que les lacunes dans la couverture du haut débit, l’analphabétisme numérique, voire les formalités administratives dans les ports et aux frontières terrestres, permettra aux personnes et aux entreprises de toute l’Afrique d’atteindre des marchés plus importants, de créer des entreprises et, donc, des emplois.
Par exemple, au Sénégal, Diaobé est une commune rurale située dans la partie sud du pays, près de la Guinée. Chaque semaine, commerçants et entrepreneurs se retrouvent au marché de Diaobé pour vendre et acheter du poisson séché, de l’huile de palme, du miel, etc. L’amélioration de la connectivité dans ce pôle économique régional serait un moyen concret de stimuler le commerce, et des liaisons numériques performantes favoriseraient la croissance économique. Les paiements dématérialisés pour l’achat et la vente, la commande de biens en ligne, ou encore la localisation des marchandises à l’aide des systèmes GPS sont autant d’outils numériques qui permettraient aux personnes de travailler plus rapidement et plus facilement, ce qui, à son tour, attirerait encore plus d’entreprises et de clients à Diaobé. Et bien sûr, un afflux de visiteurs et d’argent dans la ville se traduirait par un surcroît d’activité pour de nombreuses autres entreprises — cafés, hôtels, vendeurs ambulants —, créant ainsi un effet d’entraînement positif.
Un peu partout en Afrique, il y a des signes encourageants, dont voici quelques exemples. L’Alliance africaine pour les TIC (AfITCA) regroupe des organisations et entreprises internationales et nationales du secteur privé et différents acteurs des technologies de l’information et de la communication. Comptant six pays à sa création, elle rassemble aujourd’hui 40 États membres. Une nouvelle loi sur la protection des données au Nigéria, qui vise à protéger la vie privée et la sécurité des échanges de données personnelles, a permis de créer plus de 5 000 emplois. Le Nigéria investit également pour combler les lacunes de la couverture internet en octroyant des licences aux satellites Starlink afin de fournir un accès aux zones mal desservies. Les programmes de formation, les cours en ligne et l’enseignement des compétences numériques rencontrent un grand succès sur tout le continent.
À l’avenir, les commissions économiques régionales peuvent jouer un rôle clé dans l’accélération de la numérisation, et des groupes africains intensifient leurs efforts pour encourager la coopération entre les États membres. Lors du récent Sommet sur le financement des infrastructures, les représentants des communautés économiques de l’Afrique de l’Est (a) et de l’Afrique de l’Ouest ont souligné que le soutien à l’émergence d’un marché numérique unique était un objectif commun à tout le continent. Le potentiel d’un tel marché est en effet considérable, et faire des infrastructures numériques un bien aussi commun que les réseaux d’électricité et de transport sera la clé du succès.
À l’échelle continentale, ce processus impliquera un engagement renouvelé en faveur de l’intégration transfrontalière propice à la création d’un marché numérique unique pour l’Afrique. Cette collaboration régionale sera primordiale pour générer les économies d’échelle, les effets de réseau et la coopération indispensables pour que les entreprises numériques africaines soient compétitives au niveau régional et mondial, pour créer un argumentaire incitant aux investissements dans les infrastructures numériques et pour stimuler l’accès aux services dématérialisés, au commerce électronique et aux opportunités pour tous les citoyens et entreprises d’Afrique, où qu’ils se trouvent. Cet élan, conjugué aux investissements publics et privés, contribuera à jeter les bases d’une Afrique tournée vers l’avenir.
À la suite d’un examen rigoureux, WeLight devient la première entreprise de Madagascar à obtenir la certification B-Corp, un label international pour les entreprises qui respectent les plus hauts standards de performances environnementales et sociales. WeLight Madagascar rejoint ainsi le groupe des 50 B-Corps certifiées en Afrique. Cette prestigieuse reconnaissance témoigne de l’engagement de WeLight à créer un impact positif et significatif sur l’ensemble de son écosystème, tout en contribuant à une économie plus inclusive et régénératrice.
B-Corp est la seule certification qui prend en compte l’intégralité des dimensions de performances sociales et environnementales : gouvernance, collectivités, communautés, collaborateurs et environnement.
WeLight Madagascar a obtenu un score global de 148,5 points, dépassant très largement le score moyen de 96 points des entreprises certifiées B-Corp. Ce score classe l’entreprise parmi les plus impactantes en Afrique. Un résultat qui reflète son activité spécifique qui consiste à permettre l’accès à une électricité fiable, propre et productive aux habitants des zones rurales. Les solutions de WeLight répondent en effet aux défis énergétiques de Madagascar où le taux d’accès à l’électricité est autour de 15%.
Cette certification encourage WeLight à poursuivre encore plus et mieux sa mission d’accompagner la croissance économique et sociale des zones rurales, et de contribuer à transformer durablement le secteur énergétique sur le continent africain.
Ngwing Kimani, directrice exécutive de B Lab East Africa : « Accueillir WeLight dans la communauté B Corp est extrêmement excitant. Leur engagement à faire des affaires différemment sera une source d’inspiration pour d’autres et aidera grandement à répandre l’idée, en Afrique, que nous pouvons redéfinir le succès dans les affaires pour qu’il ne dépende plus uniquement du profit, mais également de notre impact sur les populations et sur la planète. »
Romain de Villeneuve, directeur général de WeLight Madagascar : « Nous sommes très honorés d’intégrer le club très select des B-Corps en Afrique, et de devenir la première entreprise certifiée sur le territoire malgache. Ce label confirme que les valeurs et l’impact créés par WeLight sont véritablement au service du partage et au bénéfice de l’ensemble des parties prenantes. »
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À propos de WeLight Madagascar
WeLight fournit une énergie propre, abordable, fiable et productive aux populations des zones rurales reculées de Madagascar et d’Afrique subsaharienne. WeLight est née de la volonté de trois acteurs économiques de premier plan, ayant un savoir-faire important en Afrique (AXIAN Group, Sagemcom et Norfund), de mettre en œuvre des solutions liées aux énergies renouvelables et de les déployer sur tout le continent. WeLight entend fournir de l’électricité aux villages isolés et contribuer ainsi à leur développement économique. Actuellement, elle exploite 40 mini-réseaux qui desservent 9 000 ménages électrifiés.
B Lab East Africa est un organisme à but non lucratif créé en 2017 pour servir une communauté croissante de plus de 50 entreprises africaines travaillant pour avoir un impact positif sur toutes les parties prenantes : travailleurs, communauté et environnement. B Lab mesure et vérifie les performances environnementales et sociales des entreprises à l’aide du B Impact Assessment, et veille à ce que des normes rigoureuses soient respectées par tous les B Corps africaines. Avec les équipes de B Lab du monde entier, ils forment un réseau mondial d’entreprises responsables sur le plan social et environnemental et encouragent un changement positif, fondé sur l’action, vers une nouvelle approche des affaires. http://b-labafrica.net/
Au contraire de la France, où le charbon est considéré comme une énergie du passé, dans la plupart des pays du monde, le charbon reste une énergie d’avenir. Dans son numéro de février 2023, la revue Questions Internationales nous rappelle les réalités. La production mondiale de charbon a doublé depuis 2000 et se situe actuellement aux environs de 8 milliards de tonnes par an. Au rythme actuel de production, les réserves mondiales de charbon se chiffrent en centaines d’années et elles sont réparties partout dans le monde. Pour les deux tiers, ce charbon sert à produire de l’électricité.
Le charbon a presque disparu en Europe occidentale, mais il est très présent en Europe de l’Est, notamment en Pologne, en Allemagne ou en République Tchèque. Dans le secteur Asie-Pacifique, la production de charbon a été multipliée par 4 en 30 ans. Les plus gros producteurs et consommateurs de charbon sont la Chine et l’Inde, mais des pays comme le Vietnam ou la Mongolie ont beaucoup développé leur production, le record étant détenu par l’Indonésie qui ne produisait pas de charbon avant 2000 et qui est devenu en 2021 le premier exportateur mondial avec une production de 600 millions de tonnes. L’Australie est passée de 200 millions de tonnes de charbon dans les années 90 à 500 millions de tonnes actuellement, ce qui fait du charbon un pilier de son économie.
En 1989, 37,5 % de la production d’électricité dans le monde venaient des centrales à charbon. En 2021, cette part a légèrement diminué à 36 %, mais comme la production totale d’électricité a été multipliée par 2,5, la production d’électricité à partir du charbon a plus que doublé en 30 ans. Il se construit actuellement beaucoup de centrales thermiques à charbon.
Les deux pays qui produisent et qui consomment le plus de charbon, la Chine et l’Inde, sont aussi devenus des champions dans le développement des énergies renouvelables et de l’énergie nucléaire. La Chine et l’Inde ont mené à bien des grands projets de barrages hydrauliques ou de parcs photovoltaïques. La Chine dispose actuellement de 54 réacteurs nucléaires et en a 20 en construction. L’Inde a 22 réacteurs nucléaires en fonctionnement et 7 en construction.
En Afrique, sur une population de 1,4 milliards d’Africains, près de 600 millions n’ont pas accès à l’électricité. Comme on prévoit 2,5 milliards d’Africains en 2050, il faudrait multiplier la production d’électricité en Afrique par 3, d’ici 2050, pour répondre aux besoins. Or, l’Afrique produit plus des trois quart de son électricité à partir d’énergies fossiles et le développement des énergies renouvelables est actuellement beaucoup trop lent pour répondre à ses immenses besoins. D’après l’Agence Internationale pour les Energies Renouvelables (IRENA) la production d’énergie renouvelable a augmenté de 180 000 MW en 2019 dans le monde, dont seulement 2000 MW en Afrique. Si on ne corrige pas la trajectoire actuelle, l’électrification de l’Afrique se fera avec du gaz ou du pétrole et pour une bonne part avec du charbon.
Le cas de l’Afrique du Sud est exemplaire. Ce pays est l’un des plus importants d’Afrique sur le plan économique et dispose des deux seules centrales nucléaires d’Afrique. Mais sa production d’électricité provient à 80% du charbon. Bien que ses mines de charbon soient le premier employeur du pays, l’Afrique du Sud a décidé un plan de transition pour diminuer sa dépendance au charbon. A la COP 27 de 2022, l’Afrique du Sud a obtenu une enveloppe de 98 milliards de $ des pays développés pour l’aider à réussir cette transition dans les années à venir.
Il est de l’intérêt du monde entier d’aider l’Afrique à développer sa production d’électricité à partir d’énergies renouvelables et beaucoup d’initiatives ont été prises pour trouver des financements. En 2011, la Banque Africaine de développement a créé le Fonds pour l’Energie Durableen Afrique (SEFA), alimenté surtout par les pays scandinaves et les USA. En 2015. Jean-Louis Borloo a créé la fondation Energies pour l’Afrique avec le soutien de l’Arabie Saoudite. En 2017, à la suite de la COP 21, l’Initiative de l’Afrique pour les Energies Renouvelables (AREI) a été créée sous l’égide de l’Union Africaine. Les Etats Unis ont mis en place Power Africa. L’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) finance le Couloir Africain de l’énergie propre. L’Union Européenne a créé le Partenariat Afrique-UE pour l’énergie. Beaucoup de banques, à commencer par la Banque Mondiale et la Banque Européenne d’Investissement, soutiennent le financement des énergies renouvelables. Le Fonds vert pour le climat mis en place par l’ONU dans la cadre de la COP a pour objectif d’apporter 100 milliards de $ par an aux pays du Sud pour financer l’adaptation au changement climatique
En fait, ce n’est pas tant l’argent qui manque que les projets concrets. La baisse des coûts de production de l’électricité à partir de l’éolien ou du solaire permet de développer beaucoup de petits projets décentralisés de production d’électricité, mais ils sont handicapés par leur caractère intermittent et par les problèmes d’impayés et ne permettent pas de répondre aux énormes besoins des villes.
L’Afrique a énormément de ressources naturelles pour développer des grands projets d’énergies renouvelables. Dans la zone équatoriale, plusieurs fleuves à gros débit peuvent être aménagés pour produire de l’électricité. Dans les déserts du Sahara ou du Kalahari, des centrales photovoltaïques pourraient être installées sur des milliers d’hectares.. La géothermie dans la zone du rift africain et le vent en mer ou dans les zones littorales peuvent fournir de grandes quantités d’énergie.
L’Afrique n’a pas assez d’ingénieurs pour élaborer ces grands projets qui lui permettraient de se passer du charbon et du pétrole. Les capacités d’ingénierie pour ces projets existent en Europe et en Chine. Le plus grand service que l’Europe et la Chine pourrait rendre ensemble à l’Afrique serait de proposer à l’Union Africaine de créer et de financer ensemble des missions d’ingénieurs africains, européens et chinois pour étudier les mégaprojets d’énergies renouvelables les plus intéressants d’Afrique. Au bout de deux ans, ces équipes pourraient certainement proposer aux financeurs une dizaine de projets qui auraient un impact régional sur l’approvisionnement en énergie, tout en donnant à l’Afrique une image plus moderne. Parallèlement, la Chine et l’Europe pourraient accueillir des centaines, voire des milliers d’ingénieurs africains pour les former aux techniques de l’énergie nucléaire.
A titre d’exemple, le complexe de barrages du Grand Inga sur le Congo (qui a un débit moyen de 41 000 m3/s) pourrait fournir une puissance de 42 000 MW, soit la puissance de 25 EPR ou près de deux fois la puissance de la plus grande centrale électrique du monde, celle du barrage des trois gorges en Chine,. Avec ce projet, la République démocratique du Congo pourrait non seulement répondre à ses besoins et à une partie des besoins de pays voisins, mais devenir un grand producteur et exportateur d’hydrogène vert.
Cette coopération avec la Chine en Afrique permettrait aussi à l’Europe de montrer qu’elle ne souhaite pas s’impliquer unilatéralement dans la rivalité entre les États-Unis et la Chine. Elle rassurerait les africains, en évitant les accusations de néocolonialisme. Elle permettrait aux grandes entreprises européennes et chinoises d’être bien placées pour réaliser ensuite les travaux sur le terrain.
L’accès à l’électricité est un facteur essentiel de développement. Le financement conjoint de missions d’ingénierie européenne et chinoise serait un moyen très efficace de contribuer au développement de l’Afrique tout en servant les intérêts du monde entier en diminuant l’utilisation des énergies fossiles en Afrique. Tout le monde y gagnerait.
La croissance moyenne du PIB de l’Afrique devrait se stabiliser en 2023-2024 malgré les récents vents contraires, indique la Banque africaine de développement dans un nouveau rapport
La conjoncture mondiale défavorable a entraîné une hausse de l’inflation, une augmentation du coût du service de la dette et un risque accru de surendettement dans les pays en développement
Les économies africaines demeurent résilientes avec des perspectives stables en 2023-2024, malgré le durcissement des conditions financières mondiales, indique la Banque africaine de développement (http://www.AfDB.org) dans ses projections publiées dans un nouveau rapport.
Le rapport, intitulé Performances et perspectives macroéconomiques de l’Afrique 2023 (https://apo-opa.info/3xpm1i2), indique que le PIB moyen de l’Afrique devrait se stabiliser à 4 % au cours des deux prochaines années, contre 3,8 % en 2022.
Présentant le rapport le 17 février dernier en marge du 36e sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, l’économiste en chef et vice-président par intérim de la Banque africaine de développement, Kevin Urama, a déclaré que le continent pourrait bénéficier d’une forte demande pour ses matières premières, les pays cherchant des alternatives pour la nourriture et l’énergie en réponse aux perturbations causées par la guerre en Ukraine.
Le continent, a-t-il noté, reste un trésor pour les investisseurs avisés à l’échelle mondiale, mais il doit s’efforcer d’obtenir des taux de croissance plus élevés, des économies plus inclusives et une plus grande résilience aux chocs extérieurs.
« Les perspectives stables projetées pour 2023-2024 reflètent le soutien politique continu en Afrique, les efforts déployés à l’échelle mondiale pour atténuer l’impact des chocs extérieurs et l’incertitude croissante au sein de l’économie mondiale », a-t-il déclaré.
Cette nouvelle publication, qui va paraître aux premier et troisième trimestres de chaque année, fournira aux décideurs africains, aux investisseurs nationaux et internationaux, aux chercheurs et aux autres partenaires au développement une évaluation actualisée et fondée sur des données probantes des performances macroéconomiques récentes du continent et de ses perspectives à court et moyen terme dans un contexte d’évolution dynamique de l’économie mondiale.
Comme dans beaucoup de pays émergents, le durcissement des conditions financières et l’appréciation du dollar américain ont eu des conséquences désastreuses
M. Urama a exhorté à prendre des mesures politiques audacieuses. « Pour combler les importants déficits de financement en Afrique, il est impératif de mettre en œuvre des politiques susceptibles de mobiliser et de tirer parti des financements privés pour le développement de l’Afrique », a-t-il déclaré.
La conjoncture mondiale défavorable a entraîné une hausse de l’inflation, une augmentation du coût du service de la dette et un risque accru de surendettement dans les pays en développement, notamment en Afrique.
« Comme dans beaucoup de pays émergents, le durcissement des conditions financières et l’appréciation du dollar américain ont eu des conséquences désastreuses pour la plupart des économies africaines », a déclaré M. Urama. Il est également devenu difficile pour les pays africains d’accéder aux marchés internationaux de capitaux pour obtenir de nouveaux financements, a-t-il ajouté.
La plupart des monnaies africaines, en particulier celles des pays exportateurs de matières premières, ont perdu une valeur substantielle par rapport au dollar en 2022 en raison du resserrement de la politique monétaire aux États-Unis. Les taux de dépréciation ont varié de 21 % au Malawi à 69 % au Soudan du Sud.
M. Urama a averti que les faiblesses monétaires des économies africaines les plus intégrées au niveau mondial, comme l’Algérie, le Kenya, le Nigéria et l’Afrique du Sud, pourraient persister en 2023.
« Les principaux facteurs de dépréciation des devises sont le durcissement des conditions financières mondiales et la faiblesse de la demande extérieure, les déséquilibres macroéconomiques, les revenus limités et les faibles flux d’investissement, ainsi que l’aversion au risque politique associée aux cycles électoraux des pays », a déclaré M. Urama.
Il a ajouté que la situation budgétaire des pays africains avait déjà été mise à rude épreuve par les réponses politiques au Covid-19 et le soutien apporté aux populations vulnérables face à la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, dans un contexte d’endettement élevé et d’impacts négatifs des changements climatiques.
Parmi les autres vents contraires pour l’économie, on peut citer les retombées de la montée des tensions géopolitiques, notamment l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ces conditions poussent la stabilité des prix hors de portée de la plupart des banques centrales.
Dans le cadre de la Team France Export, Bpifrance lance aujourd’hui la mission internationale « Explore & Match : Transition-énergétique – Afrique du Sud », opérée en partenariat avec Business France. Douze fleurons français du secteur de la transition énergétique auront l’opportunité de détecter et développer des courants d’affaires dans tout le pays. La délégation se rendra ainsi à Johannesburg et au Cap, des zones dynamiques qui présentent de nombreuses perspectives de développement pour les entreprises françaises.
L’Afrique du Sud est l’un des pôles économiques les plus dynamiques d’Afrique et est par ailleurs le seul pays africain membre des BRICS et du G20. La troisième économie du continent fait cependant face à un défi majeur : elle s’inscrit parmi les plus gros pollueurs du monde. Ainsi, l’Afrique du Sud accélère sa transition écologique et énergétique, notamment via la décarbonation du secteur de l’électricité. Signataire de l’Accord de Paris, le pays continue à diversifier son mix énergétique en privilégiant des modes de production électrique bas-carbone comme les EnR et le nucléaire, et travaille sur l’amélioration de son efficacité énergétique, notamment dans les bâtiments.
Pour la France, L’Afrique du Sud représente la première destination de ses exportations en Afrique sub-saharienne, et l’hexagone s’affirme comme étant le 10ème fournisseur de l’Afrique du Sud, et le 3ème d’Europe, derrière l’Allemagne et l’Italie.
Dans le cadre de la mission organisée par Bpifrance, les entreprises françaises sélectionnées bénéficieront d’un programme riche sur cinq jours à Johannesburg puis au Cap, alliant temps collectifs et individuels. Elles débuteront la semaine par une journée de formation sur les différents enjeux et opportunités du secteur de l’énergie en Afrique du Sud, avant de bénéficier de rendez-vous B2B individuels et de se rendre au Cap. Au cours de cette seconde partie de la mission, les entreprises participeront également à des sessions collectives (rencontres avec des experts de la zone) et individuelles (rendez-vous personnalisés).
« Attirant de nombreux investisseurs étrangers, l’Afrique du Sud est la parfaite incarnation d’une économie fleurissante et susceptible d’attirer les entrepreneurs français. Par sa présence en Afrique australe, Bpifrance vise à accroitre le développement d’entreprises françaises dans cette région incontournable qui présente de nombreuses opportunités. Dans le cadre de cette mission, Bpifrance, en partenariat avec Business France, accompagne 12 entreprises françaises des secteurs de la Transition énergétique pour une mission de 5 jours clé en main. Elles auront l’opportunité rare de rencontrer les écosystèmes locaux et bénéficieront d’un parcours sur mesure entre Johannesburg et le Cap.Les retours d’expériences d’entrepreneurs français implantés localement et un programme de rendez-vous business ciblés viendront, quant à eux, compléter cette immersion pour une stratégie efficace de développement sur la zone. » déclare Pedro Novo, Directeur exécutif en charge de l’Export chez Bpifrance.
Marc Cagnard, Directeur Afrique Sub-Saharienne chez Business France : « Cette mission consacrée à la Transition Energétique intervient alors que l’Afrique du Sud, qui compte encore plus de 80 % d’énergies fossiles dans ses mix électrique et énergétique, connaît la plus grande crise de son secteur de l’électricité, avec un déficit d’approvisionnement et de nombreux délestages. Elle vise à mettre les PME et ETI françaises participantes – fournisseurs d’équipements et solutions technologiques liées à la transition, à la valorisation et à l’efficacité énergétique, à la décarbonation de la production électrique et de l’industrie ou encore à l’hydrogène vert – en condition d’accompagner la transition énergétique du pays, qui prévoit le raccordement au réseau de nouvelles capacités d’ici à 2030 avec un objectif de 42 % de l’électricité produite à partir de sources renouvelables. Au sein de la Team France Export, le bureau Business France de Johannesburg y contribue pleinement, en donnant à ces pépites françaises toutes les clefs pour réussir leur entrée ou leur développement dans le pays : compréhension de l’environnement des affaires, présentation des nombreuses opportunités qui s’offrent à elles et mise en relation individuelle ciblée avec des partenaires potentiels sud-africains, qu’ils soient donneurs d’ordres privés ou publics. »
Liste des 12 entreprises sélectionnées pour la mission internationale « Explore & Match : Transition énergétique – Afrique du Sud » :
Le groupe panafricain AXIAN annonce le lancement d’AXIAN Investment, une marque qui regroupera deux activités : les investissements dans des fonds et des investissements dans le capital risque qui soutiendra de jeunes entreprises du secteur technologique sur le continent. Le regroupement de ces deux activités sous une seule identité est une première pour un acteur africain qui renforce ainsi sa place d’investisseur de premier plan. L’enjeu est d’évoluer avec l’écosystème africain et participer à la création de valeur.
AXIAN Investment aura pour ambition de partager l’expérience et apporter le soutien du groupe, directement et indirectement, à des entreprises à différents stades de maturité. Ce nouveau modèle entend également renforcer les synergies entres les deux activités de « Fund of Funds » et « Corporate Venture Capital ». Il vient soutenir le développement d’AXIAN en Afrique en faveur d’un impact positif et durable sur la croissance ainsi que la montée en puissance du continent sur le plan mondial.
AXIAN Investment est mandaté pour gérer les investissements privés du groupe, d’une part, dans plusieurs fonds de Private Equity et de Venture Capital, tels que Partech Africa, Amethis, African Development Partners, Actis Energie, Emerging Capital Partners, Adenia ou encore Disruptech. D’autre part, sa branche de Corporate Venture Capital, engagera des investissements directs dans des start-ups de la tech Africaines dites disruptives telles que MaxAB, LipaLater, Djamo, Jetstream, Chari ou encore Zazuu.
Après avoir entamé une stratégie d’investissement sur le long-terme comme actionnaire indirect depuis 2017, le groupe est investi aujourd’hui dans une vingtaine de fonds, avec une forte concentration en Afrique. Récemment actif en tant qu’investisseur direct dans le secteur de la tech africaine, il a réalisé une performance sur les 12 derniers mois en ayant finalisé près d’une transaction par mois. Aujourd’hui actionnaire minoritaire direct de 10 start-ups africaines, la branche Corporate Venture Capital va accélérer son activité dans le but de rayonner sur l’ensemble du secteur (fintech, e-commerce, e-santé, e-logistique…), et permettra également de créer des synergies avec les autres activités du groupe.
« AXIAN Investment nous permet d’investir de façon stratégique à la fois dans le Private Equity et le Venture Capital afin d’aider les entreprises à créer de la valeur et soutenir le développement économique en Afrique. En structurant nos deux activités d’investissements sous une seule identité, nous renforçons notre position d’éclaireur au sein du groupe ce qui fait émerger des opportunités sur le continent. Notre présence dans 28 pays et 77 entreprises d’Afrique à travers nos investissements directs et indirects permet au groupe AXIAN de se positionner comme un investisseur africain de tout premier plan. » Hassane Muhieddine, CEO du pôle AXIAN Financial Services.
À PROPOS DE AXIAN INVESTMENT
AXIAN Investment est mandaté pour gérer les investissements du groupe AXIAN à la fois dans des fonds de Private Equity et Venture Capital, mais aussi dans le capital de jeunes entreprises du secteur technologique en Afrique. A travers ses deux activités, AXIAN Investment va soutenir, directement et indirectement, des entreprises à différents stades de maturité. Présent dans 48 pays et 130 entreprises fin 2022, dont 28 pays et 77 entreprises en Afrique, AXIAN Investment se positionne comme un investisseur africain de premier plan.
À PROPOS DU GROUPE AXIAN
AXIAN est un groupe panafricain présent dans 10 pays et spécialisé dans 5 secteurs d’activité à fort potentiel de croissance : télécoms, services financiers, énergie, immobilier et open innovation. AXIAN agit en partenaire de la transformation socio-économique des pays dans lesquels il opère. Avec l’ensemble de ses 6500 collaborateurs audacieux et passionnés, il s’assure systématiquement de l’impact durable et positif de ses activités sur le quotidien de millions d’africains. Le Groupe AXIAN fait partie de l’initiative Global Compact des Nations Unies et s’engage à intégrer ses 10 principes au cœur de ses stratégies et activités présentes et futures. En savoir plus sur AXIAN : www.axian-group.com
La ville de Dakar en Afrique de l'Ouest - Copyright Thierry Barbaut
Le défi démographique figure en tête des défis que l’Afrique devra relever dans les prochaines années. En seulement 50 ans, la population du continent africain a quadruplé pour atteindre 1 milliard en 2010 et les projections actuelles estiment que la population africaine pourrait passer le pilier des 2,7 milliards d’habitants en 2050[1].
Cette croissance démographique fulgurante soulève de nombreux enjeux dans les villes africaines, notamment en matière de logements, d’infrastructures, d’emploi, de santé et d’environnement, pour n’en citer que quelques-uns. Le déploiement des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) sur le continent offre donc l’opportunité de repenser le rôle et la construction de la ville africaine dans le but de faire de cette explosion démographique un véritable atout pour le continent. La croissance des villes sera au cœur du développement du continent africain. Dans ce contexte, les projets de villes intelligentes, les smart cities, en Afrique fleurissent de plus en plus ces dernières années pour répondre aux défis urbains qui accompagnent cette croissance.
Les smart cities, ces villes intelligentes qui mettent l’humain au centre de leur fonctionnement
D’ici 2050, près de 60% de la population du continent résidera en métropole[2]. Dans ce contexte, le développement progressif des smart cities permettra de répondre au défi que représente cette urbanisation galopante. De nombreux pays africains ont déjà fait des smart cities une réalité, tels que Le Caire en Égypte, Casablanca au Maroc ou encore Nairobi au Kenya. Alliant numérique, innovations technologiques et modernité, ces villes intelligentes, où économie et développement durable iront de pair, joueront un rôle clé dans l’amélioration des services urbains.
En effet, les smart cities visent à construire des modèles de développement au service de l’épanouissement des citoyens, de plus en plus consommateurs de données. La mobilisation de la technologie peut ainsi améliorer la qualité et le confort de vie des populations sur le continent, les TIC étant par exemple en mesure d’optimiser les services publics et les infrastructures urbaines. Ces dernières sont en effet rendues désuètes, voire insuffisantes pour répondre aux besoins premiers des habitants.
En permettant tout particulièrement une meilleure gestion de l’énergie et de l’efficacité énergétique, de la mobilité urbaine, de l’accès à l’eau potable, de la gestion des déchets et de la sécurité publique, les TIC jouent un rôle important dans le développement des villes africaines. L’opérateur kényan Safaricom annonçait ainsi en 2021 vouloir installer 330 000 compteurs électriques intelligents afin de contrôler le réseau électrique en temps réel grâce à la technologie de l’IoT (Internet des Objets), permettant de ce fait de limiter les pertes au niveau de l’électricité. En Tunisie également, la Société Tunisienne de l’Électricité et du Gaz (STEG) a vendu plusieurs lots dans le cadre de marchés publics pour le développement de compteurs électriques intelligents sur son territoire.
La forte croissance démographique couplée à l’urbanisation rapide que connaît aujourd’hui l’Afrique entraîne parallèlement une augmentation de la pollution atmosphérique. Face à cela, de nombreuses solutions numériques visant à évaluer la qualité de l’air via des capteurs se déploient au sein des villes. Le géant du numérique américain Google a ainsi financé une équipe de recherche de l’Université Makerere en Ouganda pour développer le projet AirQo. Ce type de solution numérique permet notamment d’identifier les zones où la pollution est la plus importante afin de déterminer les zones prioritaires de l’action gouvernementale. Cela est d’autant plus important que la pollution urbaine tue deux fois plus en Afrique que partout ailleurs dans le monde[3]. Celle-ci étant amenée à augmenter rapidement dans les prochaines années, le recours à des technologies vertes se fera de plus en plus pressant et devra s’accompagner, en parallèle, de politiques publiques plus fortes.
Enfin, alors que la croissance démographique risque d’entraîner une pression sur le marché du travail dans les villes, entraînant de fait une hausse du chômage et une baisse des salaires pour les travailleurs les plus vulnérables, le développement des projets de smart cities peut alors avoir un impact significatif sur la création d’emplois et de facto la croissance économique. En adoptant des solutions technologiques toujours plus innovantes pour résoudre les défis urbains, les villes peuvent ainsi attirer des investissements, stimulant dès lors l’économie des pays. Cela pourra, à terme, générer de nouveaux emplois dans divers secteurs.
Les enjeux du développement des TIC dans les villes africaines
Si le développement des villes intelligentes constitue un vivier d’opportunités pour les populations et les villes du continent, leur déploiement à grande échelle est largement tributaire de l’électrification des villes et donc du déploiement de la connectivité via les infrastructures. Première brique à poser et intrinsèquement liées à la construction de la ville de demain, il est en effet admis qu’il ne peut y avoir de smart cities sans infrastructure. En effet, l’électrification permet d’alimenter les systèmes de technologies de l’information et de la communication, tels que les réseaux de capteurs, les systèmes de gestion de la ville et les infrastructures pour les services publics. Elle permet par ailleurs de fournir l’énergie nécessaire à l’ensemble de l’infrastructure permettant de stocker les données, que sont notamment les data centers et les systèmes cloud, très énergivores.
Au cœur des considérations environnementales qui se multiplient sur la scène internationale, notamment africaine, la bonne gestion de l’énergie est au cœur de tous les enjeux. Outre résoudre les défis de l’électrification, le déploiement d’infrastructures durables telles que les réseaux intelligents peut apparaître comme l’une des solutions d’avenir. Ainsi, en Éthiopie, le géant technologique chinois Huawei a déployé plus de 400 sites solaires utilisant des solutions Advanced Hybrid Power ainsi que des Smart Micro Grids en vue d’apporter l’électricité dans les zones non électrifiées. L’opérateur français Orange a également déployé une solution solaire afin de satisfaire 50% de la consommation énergétique de son principal data center en Afrique.
Cependant, permettre un développement viable et pérenne des villes intelligentes sur le continent nécessite au préalable plusieurs prérequis. Le premier concerne tout d’abord la formation aux nouvelles technologies : la constitution d’un capital humain qualifié est indispensable au développement desdites villes pour soutenir et accompagner leur transformation. Former cette jeunesse ambitieuse, entreprenante et férue de nouvelles technologies est l’ambition de nombreux acteurs, tant privés que publics, en Afrique. Au Maroc, l’Université Mohamed VI Polytechnique (UM6P) a récemment annoncé le lancement à Benguerir d’une formation dédiée aux « stratégies de smart cities en Afrique ». D’une durée de deux ans, ce programme destiné aux ingénieurs marocains visera tout particulièrement à répondre aux défis de la croissance démographique et du développement durable sur le continent.[4] L’équipementier Huawei propose également des offres de formation aux TIC afin que les jeunes talents puissent prendre l’avenir numérique de leur pays et donc du continent. Dans cet état d’esprit, l’entreprise a déployé plusieurs programmes tels que la ICT Academy ou encore Seeds for the Future.
Autre prérequis : la mise en place d’une réglementation qui garantisse la protection des données. Les cyberattaques se sont faites de plus en plus nombreuses ces dernières années et l’utilisation de nouvelles technologies telles que le cloud, l’intelligence artificielle ou le big data au cœur de la construction de ces villes de demain suppose de mettre en place des politiques publiques qui soient en mesure de garantir la protection des données personnelles.
Enfin, afin que le déploiement de ces villes intelligentes se fassent de la meilleure façon possible, il importe également de définir des stratégies publiques claires qui soient exécutées de façon efficace et durable.
En conclusion, le déploiement de la technologie au sein des villes africaines représente une mine d’opportunités pour le continent, tout particulièrement dans un contexte où la croissance démographique soulève de nombreux et nouveaux enjeux. Synonymes d’opportunités pour relever les défis de l’explosion urbaine, de l’emploi, des transports, mais également de la lutte contre le réchauffement climatique, les smart cities semblent être l’avenir du continent africain. Cependant, leur construction effective et bénéfique à l’ensemble de la population nécessitera le déploiement d’infrastructures numériques efficaces et durables, la formation des populations aux technologies numériques, ainsi que la mise en place de stratégies de cybersécurité et de réglementations adaptées à cette forte croissance des données que la création de ces smart cities engendrera de plus en plus.
Pour combler les lacunes actuelles dans ce domaine, il est essentiel que les différents secteurs économiques et intervenants parviennent à mettre au point et appliquer des solutions transversales. Le cadre proposé de planification intégrée du stockage de l’eau se fonde sur le développement durable et la résilience climatique. Ses bienfaits potentiels pour les personnes, les économies et les environnements peuvent s’étendre sur plusieurs générations.
Principaux messages :
Devant la gravité croissante des phénomènes climatiques extrêmes, le stockage de l’eau apparaît de plus en plus indispensable à l’adaptation au dérèglement climatique ainsi qu’à d’autres problèmes liés à l’eau.
Qu’il s’agisse de sécheresse ou de fortes inondations, la population mondiale subit des phénomènes climatiques qui laissent dans leur sillage beaucoup de souffrances humaines, des pertes et l’instabilité économiques ainsi que la destruction de l’environnement. Dans certaines régions du monde, les phénomènes météorologiques extrêmes effacent en quelques jours des décennies de progrès dans le domaine du développement humain.
Au cours des 20 dernières années, 1,43 milliard de personnes ont subi les affres de la sécheresse (Browder et coll., 2020). Les pénuries d’eau peuvent réduire la croissance dans certains pays de jusqu’à 6 % (Banque mondiale, 2016) ; et pour les personnes pauvres, les effets négatifs peuvent se répercuter sur plusieurs générations.
Au cours des deux dernières décennies, au moins 1,65 milliard de personnes dans le monde ont subi des inondations, soit une augmentation de 24 % par rapport aux décennies précédentes (Browder et coll., 2021 ; Tellman et coll., 2021 ; CRED et UNDRR, 2020). D’ici 2030, 180 millions de personnes supplémentaires devraient être directement touchées par les inondations (Tellman et coll., 2021.)
Au-delà des phénomènes extrêmes, le changement climatique accroît l’imprévisibilité et la variabilité des pluies, ce qui a pour effet de compliquer la fourniture au quotidien de services tels que l’approvisionnement efficace des zones urbaines en eau, de réduire la productivité des agriculteurs et de décourager l’investissement ainsi que la création d’emplois.
Le stockage de l’eau fournit trois principaux services : il améliore la disponibilité de l’eau, réduit les effets des inondations et régule les débits d’eau au profit des secteurs de l’énergie, des transports, et d’autres.
Dans le même temps, la fonction régulatrice du stockage contribue à produire de l’énergie propre, indispensable pour atténuer le changement climatique. La production de l’hydroélectricité est aussi un complément important à d’autres formes plus variables d’énergie propre, ce qui permet d’équilibrer leur intégration au réseau. Enfin, le stockage par pompage est un mécanisme important de stockage de l’énergie.
Le stockage de l’eau douce est au premier plan de l’adaptation au changement climatique, clairement parce qu’il permet de constituer des réserves d’eau pour les périodes plus sèches et de réduire les incidences des inondations. Dans les années à venir, les sociétés les plus stables et les plus durables seront, dans de nombreux cas, celles qui auront adopté des méthodes de stockage de l’eau plus résilientes.
Alors que la population mondiale a besoin de plus d’eau, les volumes d’eau douce stockés sont en baisse, provoquant ainsi une crise planétaire : le déficit mondial de stockage d’eau.
Au cours des 50 dernières années, la population mondiale a doublé, générant ainsi une demande sans cesse croissante d’eau et de capacité de stockage proportionnelle. Pourtant, les réservoirs naturels de stockage de l’eau se sont vidés, les volumes ayant baissé d’environ 27 000 milliards de m3 (Mc Cartney et coll., 2022) en raison de la fonte des glaciers et du manteau neigeux ainsi que de la destruction des zones humides et des plaines d’inondation. Parallèlement, les volumes d’eau stockés dans les ouvrages risquent de se réduire parce que les sédiments envahissent l’espace de stockage utile dans les réservoirs (Annandale, Morris et Karki, 2016) ; les nouveaux ouvrages construits dans le cadre de certains projets d’infrastructure d’envergure sont moins durables que prévu ; et les ouvrages vieillissants sont plus nombreux que ceux remis en état.
À l’échelle mondiale, le déficit de stockage d’eau — l’écart entre la quantité de stockage d’eau nécessaire et les volumes disponibles dans les réservoirs (naturels et bâtis) existants en un lieu et à un moment donnés — se creuse (GWP et IWMI, 2021).
Pour combler ce déficit, les méthodes de stockage actuelles doivent être changées : pour la majeure partie du globe, le statu quo n’est pas une solution viable. Le plus souvent, les structures de stockage de l’eau sont évaluées, conçues, développées et gérées de façon indépendante pour les différents bénéficiaires, d’où des dispositifs cloisonnés qui sont très loin d’être durables et efficients.
La mauvaise planification du stockage de l’eau a un prix. Plusieurs systèmes de stockage concurrents offrent à des bénéficiaires différents des services divers, parfois de part et d’autre d’une frontière ou d’une démarcation, ce qui désorganise le développement de l’infrastructure ou la libération des eaux, réduisant ainsi tous les bienfaits pouvant être procurés à tous. De même, les coûts, avantages, risques et incertitudes ne sont pas toujours bien compris en amont des décisions d’investissement. Par conséquent, les effets négatifs sur les populations et l’environnement sont rarement minimisés et atténués, et les solutions ne sont pas adoptées dans une optique de distribution équitable.
Il incombe à tous de chercher des solutions au déficit mondial de stockage d’eau. La tâche est d’autant plus difficile que le stockage de l’eau est rarement appréhendé, planifié et géré comme un système, bien que les réservoirs de stockage naturels et bâtis forment un réseau. La plupart des réservoirs de stockage que nous utilisons actuellement se trouvent dans la nature, ils ne sont ni contrôlés ni gérés comme il convient et l’utilisation de la majeure partie des cours d’eau partagés n’est encadrée par aucun texte juridique.
Le rapport appelle à élaborer et appliquer des solutions transversales pour combler le déficit en matière de stockage d’eau, en adoptant des stratégies qui intègrent tous les besoins et les possibilités qu’offre l’ensemble du système, notamment les réservoirs naturels, bâtis et hybrides, au bénéfice du plus grand nombre et des générations à venir.
Les pays à travers le monde vivent des situations sans précédent, peinant à faire face aux catastrophes d’origine hydrique et luttant pour mettre en place, fournir et maintenir des services d’eau. Ce rapport propose de concevoir résolument des solutions de stockage de l’eau sous-tendant des services de stockage résilients, durables, voire vitaux, susceptibles d’atténuer les conséquences des catastrophes climatiques et de combler le déficit en matière de stockage d’eau.
La planification du stockage de l’eau se heurte à des difficultés non négligeables. La plupart des pays disposent de peu de ressources et doivent rechercher des méthodes efficientes pour accroître leur capacité de stockage. Il peut s’agir par exemple de tirer avantage et de maximiser les réservoirs de stockage naturels ; d’évaluer les possibilités de réexploitation, de remise en état ou de modernisation de l’infrastructure existante, de construire de nouveaux ouvrages ou d’appliquer des réformes (c.-à-d. investir dans des institutions qui amélioreront la gestion du stockage de l’eau) ; et d’envisager des solutions de substitution, comme la gestion de la demande, ou des mesures d’approvisionnement de rechange consistant à résorber le manque d’eau et à adopter des règlements de zonage.
La nature est une composante importante de la solution. Plus de 99 % de l’eau douce stockée sur la terre l’est dans la nature et pourtant, cette ressource est largement considérée comme acquise. Il est important que nous reconnaissions tous que les réservoirs de stockage naturels comme les eaux souterraines, les zones humides, les glaciers et l’humidité du sol sont essentiels à la survie, et que nous les protégions et les gérions en conséquence. Connaître ce que nous avons est le premier pas qui nous amènera à apprécier la nature à sa juste valeur et à éviter de l’appauvrir inutilement, comme c’est le cas dans de nombreuses régions du monde depuis des décennies.
Le stockage de l’eau doit être soigneusement planifié. Pour résoudre ce problème et d’autres, le rapport préconise d’aborder la question du stockage de l’eau (stockage naturel, bâti et hybride) dans une démarche intégrée et sous l’angle d’un problème systémique, en envisageant notamment des outils pratiques—allant de la prise de décision dans des conditions incertaines à des techniques intégrées de planification du stockage—pouvant simplifier les processus, faciliter la collaboration et, au bout du compte, aider les acteurs du secteur de l’eau à proposer des solutions de stockage résilientes, durables et intégrées, conçues pour durer plusieurs générations.
Plus généralement, le rapport invite les acteurs du secteur de l’eau à tous les niveaux à repenser leur manière de développer le stockage de l’eau, d’y investir et de le gérer. Les responsables des politiques dans les ministères chargés de l’eau et les ministères dont les activités intègrent l’eau, les ingénieurs, les écologues et les universitaires, les équipes de projet de la Banque mondiale et d’autres organismes internationaux de développement ont tous un rôle à jouer dans l’adoption et l’application des principes fondamentaux d’une stratégie de stockage intégrée.
SILIKIN VILLAGE est une initiative du Groupe TEXAF basé en République démocratique du Congo depuis 1925
Le Groupe TEXAF est une société belge cotée en bourse (Euronext) et est actuellement actif dans les secteurs de l’immobilier (2007), de l’industrie minière du grès (2011) et du numérique (2020).
Le Groupe TEXAF entend être un acteur majeur du développement du numérique en Afrique et notamment en RDC grâce à sa participation au fonds PARTECH AFRICA. À travers TEXAF DIGITAL, la filiale numérique du Groupe TEXAF, SILIKIN VILLAGE représente l’ambition de construire un écosystème d’entrepreneuriat numérique dans lequel des offres de soutien sont proposées aux partenaires et entrepreneurs locaux et internationaux.
Orange, partenaire majeur de l’Esport en Afrique et au Moyen-Orient organise la grande finale régionale du championnat panafricain « Orange Esport Experience », les 28 et 29 janvier 2023 à Abidjan
Le « gaming » constitue aujourd’hui une discipline professionnelle participant à la création de nombreux emplois, notamment dans le domaine de la cybersécurité
Depuis 2016, le Groupe Orange (www.Orange.com) accompagne le développement de l’Esport à travers l’organisation de compétitions nationales et internationales destinées à faire émerger de jeunes talents du « gaming » de la région. Officiellement créée en 2018, la compétition « Orange Esport Expérience » se tient en Côte d’Ivoire pour sa 4ème édition.
Pour cette nouvelle édition, ce sont 14 pays Africains qui participent à cette grande finale régionale : Bénin, Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Egypte, Ghana, Guinée, Madagascar, Mali, Maroc, République Démocratique du Congo, Sénégal, Centrafrique, Sierra Leone. Pendant deux jours, les champions de ces pays s’affronteront sur des jeux parmi les plus populaires au monde tels que Street Fighter V, FIFA 2023, eFootball 2023 (ex PES) et durant un match de démonstration sur League Of Legends.
Le « gaming » constitue aujourd’hui une discipline professionnelle participant à la création de nombreux emplois, notamment dans le domaine de la cybersécurité, de l’IA et de l’Open Innovation. On estime que l’Esport représente un marché de plus d’un milliard de dollars au niveau mondial.
Avec une population majoritairement jeune et la démocratisation de l’Internet Très Haut Débit, l’Afrique offre le cadre idéal pour cette discipline en plein essor
Brelotte Ba, Directeur Adjoint Orange Afrique et Moyen-Orient souligne : « Avec une population majoritairement jeune et la démocratisation de l’Internet Très Haut Débit, l’Afrique offre le cadre idéal pour cette discipline en plein essor. »
Mamadou Bamba, Directeur Général Orange Côte d’Ivoire affirme « En tant qu’acteur engagé en faveur du digital, du sport et de la culture en Afrique, Orange Côte d’Ivoire s’investit pour défendre l’innovation sous toutes ses formes. C’est donc un honneur d’accueillir cette année à Abidjan, la 4ème édition de l’Orange eSport Experience, initiative représentative d’une Afrique connectée. Si la Côte d’Ivoire peut désormais accueillir l’une des plus grandes compétitions de Esport, c’est notamment grâce aux efforts consentis par les acteurs privés afin d’offrir une connectivité de qualité à l’ensemble des populations ».
Enfin, Orange révèlera lors de la finale de cet évènement une première mondiale : « Max ta fierté ». Cette expérience inédite a pour but de promouvoir les cultures du continent dans les jeux vidéo. En effet, dans la multitude de jeux vidéo qui existent, aucun ne propose des costumes qui représentent l’Afrique ou le Moyen-Orient. L’objectif est de permettre aux joueurs de se représenter à travers des costumes issus de leurs régions d’origine, alliant tradition et modernité et conçus en collaboration avec 3 jeunes designers issus des différents pays de la région : Yasmine El Tazi pour la région MENA, Ibrahim Fernandez pour la région SSA et enfin Marie-Laure Jaomatana pour Madagascar. Ainsi, les joueurs du monde entier pourront désormais revêtir fièrement ces tenues traditionnelles dans des jeux.
Rapport de la Banque Africaine de Développement sur la croissance en Afrique 2023 et 2024
Le nouveau rapport de la Banque africaine de développement appelle à prendre des mesures politiques audacieuses pour aider les économies africaines à atténuer les risques cumulés
La croissance économique de l’Afrique devrait dépasser celle du reste du monde au cours des deux prochaines années, avec un produit intérieur brut (PIB) réel d’environ 4 % en moyenne en 2023 et 2024.
Ce chiffre est supérieur aux moyennes mondiales prévues de 2,7 % et 3,2 %, a indiqué le Groupe de la Banque africaine de développement dans son rapport Performance et perspectives macroéconomiques de l’Afrique (https://bit.ly/3iLJF4C), dévoilé jeudi à Abidjan.
Grâce à une analyse complète de la croissance régionale, le rapport montre que les cinq régions du continent restent résilientes avec des perspectives stables à moyen terme, bien qu’elles soient confrontées à d’importants vents contraires résultant des chocs socio-économiques mondiaux. Il identifie également les risques et appelle à des mesures monétaires et fiscales robustes, soutenues par des politiques structurelles, pour y faire face.
Le rapport Performances et perspectives macroéconomiques sera publié aux premier et troisième trimestres de chaque année. Il vient compléter le rapport annuel de la Banque sur les Perspectives économiques en Afrique, qui se concentre sur les principaux thèmes politiques émergents qui sont pertinents pour le développement du continent.
Selon le rapport, la croissance moyenne estimée du PIB réel en Afrique a ralenti à 3,8 % en 2022, contre 4,8 % en 2021, dans un contexte de défis majeurs consécutifs au choc du Covid-19 et à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Malgré ce ralentissement économique, 53 des 54 pays d’Afrique ont affiché une croissance positive. Les cinq régions du continent restent résilientes avec des perspectives stables à moyen terme.
Toutefois, le rapport émet une réserve sur les perspectives compte tenu des risques mondiaux et régionaux actuels. Ces risques comprennent la flambée des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, le durcissement des conditions financières mondiales et l’augmentation connexe des coûts du service de la dette intérieure. Les changements climatiques — avec leurs effets néfastes sur l’approvisionnement en denrées alimentaires et le risque potentiel d’un changement de politique dans les pays où se tiendront des élections en 2023 — représentent des menaces tout aussi redoutables.
Le rapport préconise l’adoption de mesures politiques audacieuses à l’échelle nationale, régionale et mondiale pour aider les économies africaines à atténuer ces risques cumulés.
Dans son allocution prononcée lors du lancement, le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a déclaré que la publication de ce nouveau rapport intervenait à un moment où les économies africaines, confrontées à d’importants vents contraires, démontraient leur résilience.
« Avec 54 pays à différents stades de croissance, différentes structures économiques et diverses dotations en ressources, les effets des chocs mondiaux varient toujours en fonction de la région et du pays. Le ralentissement de la demande mondiale, le durcissement des conditions financières et la perturbation des chaînes d’approvisionnement ont donc eu des répercussions différentes sur les économies africaines », a-t-il déclaré. « Malgré la confluence de chocs multiples, la croissance dans les cinq régions africaines a été positive en 2022 — et les perspectives pour 2023-2024 devraient être stables. »
Niale Kaba, ministre de la Planification et du Développement de Côte d’Ivoire, a déclaré : « La publication de ce rapport par notre banque, le Groupe de la Banque africaine de développement, à cette période de l’année est une excellente opportunité pour l’Afrique et ses partenaires mondiaux. Nous avons besoin de ces mises à jour régulières pour évaluer les performances et les perspectives macroéconomiques de nos pays. Ces informations fiables faciliteront la prise de décision et la gestion des risques pour les investisseurs potentiels en Afrique. »
Les cinq économies africaines les plus performantes de la période pré-Covid-19 devraient connaître une croissance de plus de 5,5 % en moyenne en 2023-2024 et retrouver leur place parmi les dix économies les plus dynamiques du monde. Ces pays sont le Rwanda (7,9 %), la Côte d’Ivoire (7,1 %), le Bénin (6,4 %), l’Éthiopie (6,0 %) et la Tanzanie (5,6 %).
D’autres pays africains devraient connaître une croissance supérieure à 5,5 % au cours de la période 2023-24. Il s’agit de la République démocratique du Congo (6,8 %), de la Gambie (6,4 %), de la Libye (12,9 %), du Mozambique (6,5 %), du Niger (9,6 %), du Sénégal (9,4 %) et du Togo (6,3 %).
Lors du lancement, l’économiste Jeffrey Sachs, directeur du Center for Sustainable Development (Centre pour le développement durable) de l’université de Columbia, a salué le rapport qui, selon lui, montre que les économies africaines sont en pleine croissance et qu’elles progressent de manière constante.
Malgré la confluence de chocs multiples, la croissance dans les cinq régions africaines a été positive en 2022 — et les perspectives pour 2023-2024 devraient être stables
Sachs, qui est également chargé par le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres de défendre les Objectifs de développement durable, a déclaré : « L’Afrique peut et va atteindre une croissance de 7 % ou plus par an de manière constante dans les décennies à venir. Ce que nous verrons, en nous fondant sur la résilience que nous constatons dans ce rapport, c’est une véritable accélération du développement durable de l’Afrique, qui fera du continent la composante à croissance rapide de l’économie mondiale », a-t-il déclaré. « L’Afrique est l’endroit où il faut investir », a-t-il ajouté.
Des politiques audacieuses pour aider les économies africaines à atténuer les risques cumulés
Le rapport préconise l’adoption de mesures fortes pour faire face à ces risques. Celles-ci comprennent un mélange de politiques monétaires, fiscales et structurelles, notamment :
– un resserrement rapide et agressif de la politique monétaire dans les pays à forte inflation, et un resserrement modéré dans les pays où les pressions inflationnistes sont faibles. La coordination efficace des actions budgétaires et monétaires optimisera les résultats des interventions ciblées visant à maîtriser l’inflation et les pressions budgétaires.
– Le renforcement de la résilience grâce à la stimulation du commerce intra-africain, notamment en ce qui concerne les produits manufacturés, afin d’amortir les effets de la volatilité des prix des produits de base sur les économies.
– L’accélération des réformes structurelles pour renforcer les capacités de l’administration fiscale et investir dans la numérisation et la gouvernance électronique afin d’améliorer la transparence, de réduire les flux financiers illicites et d’accroître la mobilisation des ressources intérieures.
– L’amélioration de la gouvernance institutionnelle et l’adoption de politiques susceptibles de mobiliser les financements du secteur privé, en particulier dans le cadre de projets entièrement nouveaux, à l’épreuve des changements climatiques et des pandémies, et mobiliser les ressources de l’Afrique pour un développement inclusif et durable.
– La prise de mesures décisives pour réduire les déficits budgétaires structurels et l’accumulation de la dette publique dans les pays confrontés à un risque élevé de surendettement ou déjà en situation de surendettement.
Aperçu des perspectives économiques dans les régions
Malgré la confluence de multiples chocs, la croissance dans les cinq régions africaines a été positive en 2022 — et les perspectives pour 2023-2024 devraient être stables.
Afrique centrale – Soutenue par des cours favorables des matières premières, la croissance est estimée avoir été la plus rapide du continent à 4,7 %, contre 3,6 % en 2021.
Afrique australe — La croissance est celle qui a le plus ralenti, passant de 4,3 % en 2021 à environ 2,5 % en 2022. Ce ralentissement résulte de la faiblesse de la croissance en Afrique du Sud, où la hausse des taux d’intérêt, la faiblesse de la demande intérieure et les coupures de courant persistantes ont pesé sur l’économie.
Afrique de l’ouest — La croissance devrait ralentir à 3,6 % en 2022, contre 4,4 % en 2021. Cela tient à des ralentissements en Côte d’Ivoire et au Nigeria, les deux plus grandes économies de la région. La croissance du Nigeria en 2023 — bien qu’affectée par le Covid-19, l’insécurité et la faiblesse de la production pétrolière malgré la hausse des prix internationaux du pétrole — pourrait bénéficier des efforts en cours pour rétablir la sécurité dans la région productrice de pétrole en proie à des troubles.
Afrique du Nord — La croissance devrait baisser de 1,1 %, passant de 5,4 % en 2021 à 4,3 % en 2022, en raison de la forte contraction en Libye et de la sécheresse au Maroc. La croissance devrait se stabiliser à 4,3 % en 2023, soutenue par un fort rebond attendu dans ces deux pays et une croissance soutenue ailleurs dans la région.
Afrique de l’Est — La croissance devrait ralentir à 4,2 % en 2022, contre 5,1 % en 2021. Toutefois, elle devrait se redresser pour atteindre en 2023 et 2024 la moyenne prépandémique supérieure à 5,0 %. Bien que la structure de production de l’Afrique de l’Est soit relativement diversifiée, les pays de la région sont en grande partie des importateurs nets de produits de base. Ils subissent donc de plein fouet la hausse des prix internationaux, en plus des chocs climatiques récurrents et de l’insécurité, notamment dans la Corne de l’Afrique.
Au cours de sa présentation, l’économiste en chef et vice-président par intérim de la Banque africaine de développement, Kevin Urama, a fait remarquer que l’Afrique reste une destination favorable aux investissements dans le capital humain, les infrastructures, le développement du secteur privé et le capital naturel.
M. Urama a déclaré : « L’Afrique a un rôle important à jouer dans la stimulation de la croissance inclusive et du développement durable au niveau mondial. Il existe de nombreuses opportunités d’investissements intelligents dans des secteurs clés : agriculture, marchés de l’énergie, minéraux, infrastructures de santé et industries pharmaceutiques, industrie légère, transport et logistique, économie numérique, etc. Le continent reste une mine d’or pour les investisseurs avisés à l’échelle mondiale. »
Pour plus d’informations et pour télécharger le rapport, cliquez ici (https://bit.ly/3iLJF4C).
C’est à Paris que nous avons pu rencontrer pour la première fois George Arthur Forrest. A l’occasion de la sortie de son livre « Un siècle de rêves, ensemble, bâtissons l’avenir ».
Le groupe Forrest qui opère en RDC n’est plus à présenter, c’est donc ici à la fois sur l’homme que nous nous permettrons de nous attarder en quelques lignes, mais aussi sur sa vision du monde d’aujourd’hui, l’Afrique et la RDC.
Entrepreneur humaniste c’est ce qui me vient à l’esprit si je dois définir ma rencontre avec M. Forrest. Arrivé en avance il m’a immédiatement accordé un échange sans tabou ni retenue sur sa vision de ce siècle de rêve comme il le définit mais aussi et surtout sur son inépuisable envie de participer au développement de la RDC, comme il l’a toujours fait avec passion et énergie.
Il aborde bien sur un des sujets essentiels : l’agriculture et les projets que le groupe est en cours de déploiement près de Kinshasa avec différents programmes aussi innovants que passionnants mais avec toujours en ligne de mire deux mots clés : innovation et impact. Oui ces projets doivent améliorer les conditions de vie mais aussi être pérennes et donc source de revenus, il faut viser une efficience. Des revenus qu’il entend partager, avec des emplois locaux, un savoir-faire congolais, du « made in africa » et une redistribution réelle et c’est ainsi qu’il définit sa vision du Congo d’aujourd’hui, un pays gigantesque qui doit se prendre en main avec des dirigeants aussi impliqués qu’engagés pour lutter contre les fléaux que sont la corruption l’insécurité ou la pauvreté !
Le livre Un siècle de rêve illustre simplement et de manière pragmatique l’incroyable parcours de la famille Forrest de la Nouvelle-Zélande en Afrique du Sud puis au Katanga en République Démocratique du Congo avec la ville de Lubumbashi ou Kowezi toujours au Katanga ou la famille Forrest va s’implanter et déployer ses activités pour ensuite les multiplier sur l’ensemble du pays.
George Arthur Forrest est de la troisième génération, l’homme est comme son père un visionnaire qui à su développer ses activités mais aussi les redéployer après de difficiles périodes comme la « zairinisation » du pays de l’époque de Mobutu qui déchoit les propriétaires blancs de leurs entreprises pour les donner à des entrepreneurs locaux. M. Forrest saura attendre puis bâtir à nouveau. Relever les défis un à un, modifier ses entreprises, embaucher former et reconstruire à nouveau tout au long des crises et des époques fastes ou des coups d’états.
Construction des routes en République Démocratique du Congo – Forrest Groupe
Visionnaire il l’est, c’est une évidence tant la difficulté d’entreprendre en RDC est forte et au vu de qui a été accompli il faut imaginer la pugnacité nécessaire pour monter de tels projets. Le dialogue pour lui est prépondérant voire systématique, il sait comment faire et ça se sent, un mélange de patience d’obstination, de persévérance mais aussi de connaissance parfaite d’un écosystème économique et culturel complexe. Échanger écouter s’entendre et se comprendre c’est son leitmotiv. Il le dit : il faut résoudre les problèmes quel qu’ils soient, être force de proposition, de solutions et à tout moment.
Enfin il le dit sans ombrage l’Europe dialogue trop peut et ne s’implique pas assez pour résoudre les crises, c’est son avis sans critiques acerbes mais pour un homme qui fréquente de grandes personnalités, les décideurs, les politiques et les grands de ce monde il doit y avoir du vrai. L’emploi et le social sont pour lui les clés du développement, des mots qui sonnent comme des indicateurs à mettre en amont de chaque programme, chaque projet ou action qui peut mener à avancer conjointement pour une croissance plus durable. De l’emploi et du social, c’est aussi les thématiques plus que nécessaires dans les grands projets portés par les bailleurs de fonds et avec les états, en somme il le dit clairement dans l’ouvrage : il faut plus de PPP, il est indispensable d’accélérer et d’amplifier la mise en place de grands projets mêlant les Partenariats Public Privé. C’est ici aussi une question d’industrialisation pour la RDC et l’Afrique tout entière.
Félix Tshisekedi et George Arthur Forrest : À l’occasion de 100 ans d’anniversaire de l’Entreprise Générale Malta Forrest « EGMF », George Arthur Forrest, président du Groupe Forrest International, a été élevé, mercredi 7 septembre à Kinshasa, au rang de « Grand Cordon » dans l’ordre national des héros nationaux Kabila-Lumumba, par le chancelier des ordres nationaux, sur ordre du Chef de l’Etat Félix Tshisekedi.
George Arthur Forrest est ferme avec les ONG même si pour lui l’engagement et la solidarité doivent être en synergie avec le développement. Il ne faut pas mélanger lobby et programmes à impact, aide au développement et humanitaires, les sujets sont complexes, parfois liés mais ne méritent pas de raccourcis aléatoires sur les grands enjeux que sont la pauvreté, l’insécurité comme au Kivu ou la lutte contre la faim touchant des millions d’habitants. George Arthur Forrest cite ici un proverbe africain « La vérité peut tourner longtemps en brousse, elle finit toujours par rentrer au village ».
L’homme, ses valeurs, ses piliers, sa famille
Il n’est pas possible de s’engager à ce point, toute une vie sans être un passionné avec l’entrepreneuriat chevillé au corps. Créer une entreprise, s’engager en famille, avec ses employés (dont certains vont le défendre alors qu’il allait se faire assassiner par des rebelles), vivre une telle aventure sans être un réel passionné du Congo, de son peuple de sa culture et de sa diversité. George Arthur Forrest est un homme finalement et certainement bien plus qu’engagé, c’est un bâtisseur mais aussi et surtout un homme déterminé à permettre aux congolais de participer au développement de ce gigantesque pays pour rêver ensemble d’en faire une des locomotives de la croissance mondiale dans les prochaines années.
Le Docteur Mukwege et George Arthur Forrest
George Arthur Forrest le martèle, le Congo dispose de tout : les matières premières (cuivre, cobalt, coltan, diamant, bois mais aussi sable, eau et gisement solaire), de la jeunesse avec une population réelle de plus de 100 millions d’habitants et la première ville francophone au monde, et enfin une position géostratégique puissante avec un accès à la mer et des voisins qui pour la plupart suivent une logique de développement croissant comme l’Ouganda, le Congo, le Rwanda ou la Zambie, l’Angola et la Tanzanie. Il faut bâtir et reconstruire ce qui à été détruit, donner envie aux citoyens de s’investir avec les clés citées plus haut et le pouvoir d’entreprendre sans avoir peur de s’engager.
Trois générations, c’est aussi le cadre temporel d’une mise au point, d’un hommage au Congo, à une aventure, un rêve accompli ?
« L’occasion aussi dans ce livre de remettre personnellement les choses en place sur ce qu’il se dit de moi, de mon entreprise, du Congo. Et de la part d’un homme qui n’a plus rien à prouver », M. Forrest tient à remettre les choses dans l’ordre. Parler des gens c’est une chose mais comme disait Nelson Mandela « ceux qui parlent de moi sans moi parlent contre moi »…
Ce livre c’est donc aussi un voyage pour comprendre le sentier sinueux qu’à pris une famille comme des milliers d’autres, le sentier de la vie ailleurs, hors de sa terre natale, celle de l’aventure et de la quête de sens. Un sens si recherché de nos jours ! Un ouvrage sur le Congo debout, fait d’hommes et de femmes qui croient en ce gigantesque pays si riche mais qui semble parfois hésiter dans ce parcours de développement d’une histoire complexe, de cette Afrique centrale et qui semble parfois vaciller puis mystérieusement se relever, un colosse d’argile qui deviendra peut-être de bronze ou d’or tel un continent à lui seul tant il est gigantesque et potentiellement si puissant.
George Arthur Forrest à Kinshasa
Dans ce parcours de vies les Forrest sont ensemble, unis et posent toujours les faits avec un trait d’optimisme et de positif qui fait que même le grand Père George Forrest évoquera une belle Afrique du Sud auprès de son fils Malta mais aussi des autres, donnant envie d’aller à la découverte de ce continent, et finalement se donnant aussi l’intime conviction que son parcours, ce sentier, cette piste elle était bien en Afrique et non en Nouvelle-Zélande.
Ce livre permet aussi de comprendre le programme Move with Africa qui a été mis en place par George Arthur Forrest et qui vise à permettre des voyages d’échange entre jeune Africains et Européens et donc d’aller à la découverte des autres, des cultures et des pays. Des voyages qui permettent un enrichissement mutuel, là aussi un lien social et culturel important pour développer des relations internationales et peut-être tisser des liens pour les futures générations ?
Thierry Barbaut
Un siècle de rêves, reconstruisons l’avenir – George Arthur Forrest
Découvrez l’avant propos du livre de George Arthur Forrest, « un siècle de rêves »
George Arthur Forrest :
Au moment de passer à mes enfants le témoin que j’avais reçu de mon père il y a près d’un demi-siècle, je songe à cette année 1922, date de la création de l’Entreprise Générale Malta Forrest (EGMF), ancêtre du Groupe Forrest International (GFI), dont aujourd’hui nous fêtons le centenaire.
Un siècle de rêves dans le long cheminement d’une aventure humaine. Un siècle de dur labeur, de joies et de déceptions, d’endurance et d’espérances. Une sueur abondante mais féconde a arrosé ce long et pénible chemin fait d’embûches, d’obstacles, de déchirements, de crises, de redressements, d’attentes, d’angoisses, de joies et de réussites à toujours consolider…
Un siècle de combats et de réalisations quotidiennes, un siècle porté, irrigué et traversé par la constance d’une foi en la capacité d’entreprendre et d’aller de l’avant.
Trois générations : celle de mon père, la mienne et aujourd’hui celle de mes enfants.
Pourquoi ce livre, alors que les livres, les récits, les articles et les propos sur l’aventure des Forrest en général, et sur moi en particulier, ne manquent pas ?
Une encre abondante a coulé pour décortiquer et analyser, apprécier et évaluer, jauger et juger, saluer ou flétrir la saga familiale avec, la plupart du temps, un focus particulier sur ma modeste personne.
Pourquoi ce livre, qui n’est pas un livre de « mémoires » comme on en écrit souvent à la fin de sa carrière, au moment où l’on se retire ? Mes mémoires, peut-être les écrirai-je prochainement car, à coup sûr, j’ai le souci de partager ce que j’ai vécu, ce dont j’ai été le témoin direct et ainsi pourrai-je m’appesantir sur plus de faits et plus de détails que je ne le fais ici. Le présent livre, à la demande insistante de quelques proches, famille, amis et collaborateurs, j’ai accepté de l’écrire pour accompagner un événement très important pour moi, ma famille et mes milliers de collaborateurs. Il s’agit de la commémoration du centenaire de la naissance de notre entreprise familiale. Ce livre est un témoignage que je dois à mon père, à ma mère, à mes enfants et petits-enfants, mais aussi à tous ceux qui, de près ou de loin, ont, à des moments différents, accompagné ce long cheminement. Mais je le dois aussi à mon grand-père et homonyme George Forrest, par qui tout commença depuis la lointaine Nouvelle-Zélande. C’est enfin un juste hommage à un rêve, à une trajectoire, à une vie de labeur mais aussi à un pays : le Congo.
Je ne suis ni historien, ni homme politique ni sociologue. Aussi, je ne commettrai pas un ouvrage de spécialiste. Je suis juste un homme d’affaires, un opérateur économique, un industriel évoluant dans un environnement déterminé, qui ne peut ignorer ou faire fi de la politique, de l’histoire, de la sociologie, etc.
En effet, le hasard, si tant est qu’il existe, et les circonstances de la vie m’ont mis dans la position de celui à qui incombait la responsabilité de reprendre le flambeau, après la disparition de mon père et celle de mon frère Victor, mais aussi et surtout celle de consolider les bases de l’entreprise familiale, de la développer par la diversification de ses activités et de la projeter dans le futur.
Aussi, c’est dans le contexte fiévreux des années qui ont précédé la proclamation de l’indépendance du Congo que mon père m’a envoyé en Belgique pour y poursuivre mes études. Je n’avais pas encore 20 ans que je vivais déjà pleinement les convulsions de la douloureuse et dramatique décolonisation de mon pays de naissance, une terre qui est ma patrie et dont le limon est dans la substance de ma chair.
J’aime passionnément le Congo, ce « continent » logé au cœur du continent africain. Quatre-vingts fois plus grande que le pays qui l’a colonisée, la République démocratique du Congo (RDC) s’étend sur une superficie de 2 400 000 kilomètres carrés.
Ce « géant » de l’Afrique centrale a des frontières communes avec neuf pays : le Congo-Brazzaville, la République centrafricaine, le Soudan, l’Ouganda, le Rwanda, le Burundi, la Tanzanie, la Zambie et l’Angola. Le pays possède une courte façade maritime par la localité de Matadi. Son territoire s’étale sur deux fuseaux horaires. Le pays est traversé par le majestueux fleuve Congo, le deuxième plus grand du monde après le Mississippi. Il prend sa source sur les hauts plateaux à la limite de l’Afrique australe, et à partir du lac Tanganyika, déambule sur un lit de près de 5 000 kilomètres, allant de Kindu à la mer en passant par Muanda, Mbandaka, au cœur de la province de l’Équateur, par Boma, Kisangani, Brazzaville, Kinshasa, avant d’aller se jeter dans l’océan Atlantique à Matadi.
out commença depuis la lointaine Nouvelle-Zélande. C’est enfin un juste hommage à un rêve, à une trajectoire, à une vie de labeur mais aussi à un pays : le Congo.
Je ne suis ni historien, ni homme politique ni sociologue. Aussi, je ne commettrai pas un ouvrage de spécialiste. Je suis juste un homme d’affaires, un opérateur économique, un industriel évoluant dans un environnement déterminé, qui ne peut ignorer ou faire fi de la politique, de l’histoire, de la sociologie, etc.
En effet, le hasard, si tant est qu’il existe, et les circonstances de la vie m’ont mis dans la position de celui à qui incombait la responsabilité de reprendre le flambeau, après la disparition de mon père et celle de mon frère Victor, mais aussi et surtout celle de consolider les bases de l’entreprise familiale, de la développer par la diversification de ses activités et de la projeter dans le futur.
Aussi, c’est dans le contexte fiévreux des années qui ont précédé la proclamation de l’indépendance du Congo que mon père m’a envoyé en Belgique pour y poursuivre mes études. Je n’avais pas encore 20 ans que je vivais déjà pleinement les convulsions de la douloureuse et dramatique décolonisation de mon pays de naissance, une terre qui est ma patrie et dont le limon est dans la substance de ma chair.
J’aime passionnément le Congo, ce « continent » logé au cœur du continent africain. Quatre-vingts fois plus grande que le pays qui l’a colonisée, la République démocratique du Congo (RDC) s’étend sur une superficie de 2 400 000 kilomètres carrés.
Ce « géant » de l’Afrique centrale a des frontières communes avec neuf pays : le Congo-Brazzaville, la République centrafricaine, le Soudan, l’Ouganda, le Rwanda, le Burundi, la Tanzanie, la Zambie et l’Angola. Le pays possède une courte façade maritime par la localité de Matadi. Son territoire s’étale sur deux fuseaux horaires. Le pays est traversé par le majestueux fleuve Congo, le deuxième plus grand du monde après le Mississippi. Il prend sa source sur les hauts plateaux à la limite de l’Afrique australe, et à partir du lac Tanganyika, déambule sur un lit de près de 5 000 kilomètres, allant de Kindu à la mer en passant par Muanda, Mbandaka, au cœur de la province de l’Équateur, par Boma, Kisangani, Brazzaville, Kinshasa, avant d’aller se jeter dans l’océan Atlantique à Matadi.
Un adage nous dit que tant que le fleuve va vers la mer, il reste fidèle à sa source. Je suis fidèle à ma source katangaise et à mon pays le Congo. Mon ambition pour cette terre est sans limites, sans limites car son incroyable potentiel est presque sans limites : sol, sous-sol, minier, hydraulique, climatique, humain…
Pourquoi ce livre ?
Riche de mon ascendance néo-zélandaise, de mon droit du sol africain et de ma citoyenneté belge, je suis comme une passerelle vivante entre trois continents dans un monde aujourd’hui plus que jamais conscient du danger du repli sur soi et de l’ignorance de l’autre.
Je suis un industriel et un opérateur économique profondément convaincu du rôle majeur du secteur privé en tant que levier nécessaire et incontournable dans l’émergence d’une nouvelle Afrique qui apportera au monde un supplément d’âme.
En écrivant ce livre-récit, je veux juste témoigner en faisant appel à mes souvenirs d’enfance, d’adolescence et d’homme mûr avant que ma mémoire se brouille. Faire remonter des souvenirs et partager un vécu individuel et collectif, familial et national. Dire ma petite part de cette histoire tant de fois évoquée par des historiens, des chroniqueurs, des politologues, des acteurs politiques, de nombreux journalistes et toutes sortes de narrateurs, qu’ils soient bien informés ou juste approximativement, ou même pas du tout.
Dire ma part, dire ma vérité, non pas pour répondre sur tout ce qui a été écrit et dit sur moi ou sur les entreprises de mon groupe – ce livre, même en plusieurs tomes, n’y suffirait pas –, mais juste contribuer objectivement et fermement à remettre certaines choses en place pour mieux faire comprendre notre aventure, notre saga.
Je n’ai plus rien à prouver et je n’éprouve nullement le besoin de me justifier par rapport à mes choix et aux actes que j’ai posés, mais je tiens à rétablir la vérité des faits là où, volontairement ou involontairement, elle a été mise de côté. Et comme le dit si bien un beau proverbe africain, « la vérité peut traîner longtemps en brousse mais elle finit toujours par rentrer au village ».
Pourquoi ce livre ?
Je suis un Africain blanc qui a vécu son enfance sous la colonisation et qui a vu en soixante ans le continent se transformer. Nous avons vécu les pires traumatismes, mais la jeunesse du continent, la richesse naturelle de nos pays, la résurgence d’une quête de dignité et de respect et la reconfiguration économique du monde constituent un atout considérable pour changer la vie de nos concitoyens, pour faire revenir une foi en l’avenir. Une foi dépouillée des faiblesses d’avant et de la crainte de l’autre. Une foi en une commune humanité issue de la diversité de nos trajectoires et de nos vécus.
Ce livre se veut une restitution, un témoignage sur l’Afrique de mes rêves et aussi un appel à une jeunesse désormais majoritaire dans la population du continent.
Dans ce livre, je me raconte, je donne de ma personne, je fends l’armure, faisant offense à ma pudeur, pour ouvrir à mes lecteurs une partie de mon intimité. Je parle du vécu de mon père, de son aventure, de son itinéraire de vie, de tous ces éléments qui ont abouti à la création du Groupe Forrest International.
Le destin de mon père est celui de millions de gens qui quittent leur terre natale pour emprunter le sentier sinueux et surprenant de l’aventure en quête de sens. Le monde appartient à qui vient du large. Le parcours de Malta Victor Forrest est le symbole des âmes assoiffées d’ailleurs qui décloisonnent les mondes, qui refusent les assignations et qui s’insèrent dans des univers différents mais toujours munis de leur force de travail et de leur foi en le génie humain.
J’évoque mon parcours, mes combats, mes rêves, mes échecs, mes blessures, mes succès, mais aussi ma foi en la capacité de transformer le réel si on a la conviction et la ferme volonté de le faire. Le réel, au Congo, peut changer et charrier de belles réussites qui seront le fruit de son énorme potentiel.
J’évoque aussi ma famille ainsi que les hommes et les femmes qui, avec moi, ont rêvé et rêvent encore de faire du Congo une nation debout dans une Afrique prospère. J’ai eu la chance de beaucoup voyager, d’avoir rencontré des hommes et des femmes formidables qui m’ont apporté chacun leur part d’humanité et qui tous ensemble ont contribué à forger l’homme que je suis devenu au fil des années. Quelques-uns parmi eux sont devenus des amis proches. Ces amis m’ont nourri et ont rempli mon cœur d’émotions et ma tête de beaux souvenirs.
Et, certainement le plus important, j’évoque le Congo, ce pays qui m’a vu naître, cette terre qui est mon royaume d’enfance et où dorment mes morts. Ce pays fascinant et riche de sa diversité physique, linguistique et culturelle. Ce pays mien qui est le symbole de la richesse d’une Afrique qui, malgré des siècles de négation de sa dignité et de son humanité, se tient encore debout, croit en son avenir et se bat avec courage et lucidité pour reprendre sa place légitime dans le concert des nations du monde.
les entreprises françaises au Rwanda avec Emmanuel Macron
Avec La Banque Mondiale
En ces temps compliqués, marqués par l’inflation, le changement climatique, les pandémies et les tensions géopolitiques, on ne peut qu’être préoccupé par la situation des économies les plus pauvres, notamment en Afrique.
A juste titre, l’insécurité alimentaire, les pertes en capital humain, l’adaptation au changement climatique, les conflits et les déséquilibres macroéconomiques reçoivent une attention prioritaire de la part des citoyens, des gouvernements et des institutions de développement. Avec, sans nul doute, un refrain « d’Afro-pessimisme » : confrontés à de trop nombreux problèmes, les pays africains ne s’extrairont jamais du piège de la pauvreté.
Plusieurs facteurs peuvent potentiellement expliquer ce développement positif : l’adoption de meilleures politiques économiques et sociales, une priorité grandissante accordée par les institutions financières internationales aux pays les plus pauvres, et des fondamentaux économiques qui impliquent un retour sur investissement plus élevé dans les pays les moins capitalisés.
Mais il est également probable que les efforts d’intégration régionale (et globale) accomplis en Afrique depuis 2000 aient significativement contribué à ce développement, permettant aux économies les plus pauvres d’accéder à de plus grands marchés, et d’attirer plus de ressources humaines, financières et technologiques pour soutenir leur développement. Depuis 2000, la part du commerce intra régional dans le commerce de l’Afrique a doublé, les biens et services échangés au sein du continent possèdent plus de valeur ajoutée que ceux échangés avec le reste du monde , en raison, notamment, du développement des infrastructures de connectivité, de transport, d’électricité, digitales, des marchés financiers régionaux et des efforts de facilitation du commerce transfrontalier. De fait, même s’il est difficile de le vérifier pour des raisons méthodologiques, la convergence des revenus par habitant est ce qu’on est en droit d’attendre de l’intégration régionale, comme observé par exemple au sein de l’Union Européenne.
Cette performance doit être perçue comme un encouragement à accélérer les efforts d’intégration régionale, d’autant plus que les opportunités de rapprochement économiques avec les autres régions s’amenuisent en raison des tensions géopolitiques actuelles et des appels à la relocalisation des activités économiques. L’accord de libre-échange continental Africain (AfCFTA) offre cette opportunité, et les efforts doivent être poursuivis pour appliquer les réductions de tarifs douaniers déjà négociées, pour parvenir à un accord sur les services digitaux en particulier, en raison de leurs promesses stimulées par l’urbanisation galopante, et pour accélérer la facilitation du commerce. Ceci encouragera en retour l’investissement lié au commerce et le développement de chaînes de valeurs régionales dans de nombreux secteurs, de l’agriculture commerciale et de l’industrie légère aux produits pharmaceutiques et aux véhicules, ainsi que la création de millions d’emplois (jusqu’à 18 millions en 2035, selon une étude récente de la Banque Mondiale sur l’effet attendu de l’AfCFTA).
Beaucoup d’O.N.G. des pays riches ont considéré que la COP 27 était un échec parce qu’elle n’a pas décidé l’interdiction ou la diminution de l’utilisation des énergies fossiles. Le journal Le Monde du 22 novembre titrait « La COP 27 cale sur les énergies fossiles ». C’est une réaction de gens qui ont une vie confortable et qui ne veulent pas voir les besoins de développement de la grande majorité des habitants du monde. Quand on est pauvre, on ne peut pas améliorer sa situation sans consommer plus d’énergie.
Actuellement les écarts de niveau de vie entre les pays sont énormes. Pour s’en rendre compte, un bon critère est le PIB par habitant exprimé en parité de pouvoir d’achat, ce qui permet de tenir compte du niveau des prix dans chaque pays.
Le record du monde est détenu en 2021 par les Luxembourgeois avec 134 754 $ par habitant, largement devant les Qataris à 93 521 $. Les Américains sont à 69 288 $, les Français à 50 729 $ et les Italiens à 45 936 $. Les habitants les plus pauvres du monde sont ceux du Burundi avec 793 $. Dans ce pays, la moitié de la population doit vivre avec moins de 2 $ par jour ! Plus généralement la grande majorité des africains est en dessous de 5000 $ par habitant, 10 fois moins que pour un français.
Le retard actuel de développement de l’Afrique est dû pour une grande part à la faiblesse de sa production d’énergie. 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Avec actuellement 1,4 milliards d’habitants, l’Afrique a la même population que la Chine ou l’Inde, mais en 2050 elle les aura largement dépassées et atteindra probablement 2,5 milliards d’habitants. Ses besoins en énergie vont donc fortement augmenter et elle ne peut actuellement les satisfaire qu’avec des énergies fossiles, notamment son pétrole.
En outre, dans ce continent faiblement industrialisé, les gouvernements doivent vendre leurs ressources minérales pour financer leur développement. Dans une interview au journal Le Monde du 22 novembre 2022, le Président du Niger, Mohamed Bazoum déclarait : « Nous devons répondre à nos besoins aujourd’hui, pas d’ici à dix ou quinze ans. J’ai de grandes ambitions pour mon pays. Je veux investir dans l’éducation, l’agriculture, mais comment le ferais-je si je ne dispose pas du minimum de ressources nécessaires que je ne peux avoir que si je vends du pétrole ? Je veux vendre du pétrole en 2023 et je vais accroître les quantités de pétrole que je dois vendre. Tant que c’est la seule ressource que j’ai pour promouvoir le développement de mon pays, j’y aurais recours ».
Des pays riches comme l’Allemagne ou la France, qui n’ont pas hésité à rouvrir des centrales à charbon pour combler le déficit de gaz russe n’ont pas de leçons à donner au Niger.
Le cas de l’Afrique est particulier, mais la Chine et l’Inde ont aussi besoin d’utiliser les énergies fossiles.
Les Chinois, qui ont connu un développement extraordinaire depuis 40 ans, sont arrivés à un PIB de 19 338 $ par habitant. Leur objectif est d’être un pays de richesse moyenne en 2049, pour les 100 ans de la création de la République Chinoise.
Cela veut dire qu’ils voudraient atteindre un PIB par habitant de l’ordre de 30 000 à 40 000 $ en 2049. Pour y arriver, il faut augmenter la production des Chinois de plus de 50 %, ce qui signifie faire marcher des machines qui consommeront de l’énergie. Pour produire cette énergie, la Chine utilise tous les moyens possibles. Elle a créé le plus grand barrage hydroélectrique du monde avec le barrage des Trois Gorges. Elle est championne du monde en matière de fabrication et d’utilisation des panneaux photovoltaïques. Elle développe des centrales nucléaires et a même réussi à construire avec le français Areva deux EPR à Taishan qui fonctionnent depuis 2018, alors que l’EPR de Flamanville, commencé en même temps, n’est toujours pas en fonctionnement. Tout cela ne suffit pas pour combler les besoins en énergie d’un pays de1,4 milliards d’habitants en plein développement. La Chine est donc aussi championne du monde de la construction de centrales électriques à charbon. Le parti communiste chinois ne peut pas se permettre de ralentir son développement et la Chine va continuer, au moins pour les deux décennies à venir, à utiliser son charbon pour combler ses besoins en énergie.
L’autre grand pays qui ne peut pas se passer de charbon est l’Inde. Avec 1 393 millions d’habitants en 2021, l’Inde a pratiquement rattrapé la Chine et va la dépasser dans les années à venir. Par contre le PIB par habitant n’y est que de 7334 $, un peu moins de 40 % de celui d’un Chinois. L’Indien moyen vit avec un revenu 7 fois plus faible que celui du Français moyen. Il est évident le gouvernement indien doit faire tous ses efforts pour augmenter la production du pays et donc sa consommation d’énergie. L’Inde dispose de 22 réacteurs nucléaires et en a 7 en construction. Elle essaie aussi de développer la production d’énergie à partir des renouvelables et du gaz, mais la moitié de sa production d’énergie vient du charbon et ne peut diminuer que très lentement.
La Chine, l’Inde et l’Afrique qui représente plus de la moitié de l’humanité ne peuvent pas se passer des énergies fossiles pour leur développement et les pays riches ne devraient pas essayer de les en empêcher par exemple en empêchant les banques de leur faire des prêts pour des projets d’exploitation d’énergie fossile. Tous ces pays sont favorables au développement des énergies renouvelables et la priorité des pays riches devrait être de les aider massivement pour développer ces énergies.
Cela devrait notamment être une priorité pour les fonds verts destinés à l’Afrique. Ce continent dispose de ressources hydrauliques largement inexploitées. On peut citer le cas des barrages d’INGA sur le Congo. Sur ce site exceptionnel, étudié dès 1925, il y a actuellement seulement deux barrages assez moyens, alors que le barrage du Grand Inga permettrait d’installer une centrale électrique ayant une puissance double de celle de la centrale chinoise des Trois Gorges et d’exporter de l’électricité vers les pays voisins. Dans le Sahara ou le Kalahari, il est possible de créer des centrales photovoltaïques sur des milliers d’hectares.
Il n’y a actuellement que deux centrales nucléaires en fonctionnement en Afrique, toutes deux en Afrique du Sud, alors que de nombreux pays comme l’Égypte, le Maroc, le Nigéria, le Kenya, la Côte d’Ivoire pourrait en accueillir. Les pays riches devraient s’entendre pour proposer leur aide technique et financière aux pays africains pour réaliser ces grands projets. Au lieu de de battre contre l’exploitation des énergies fossiles, les pays riches devraient de battre pour développer le plus possibles les énergies renouvelables et l’énergie nucléaire dans les pays pauvres.
Une publication de l’Agence française de développement de la collection Repères
L’Économie africaine 2023 propose des analyses inédites sur les principaux enjeux, où la dimension du « Tout Afrique » est mise en exergue par le groupe AFD pour appréhender le continent dans son unité.
Elle dresse un état des lieux du continent africain autour des questions suivantes :
Le conflit en Ukraine a des répercussions économiques mondiales : qu’en est-il sur le continent africain et quelles sont les perspectives macroéconomiques pour 2023 ?
Si elle contribue peu au réchauffement climatique, l’Afrique est pourtant très affectée : comment cela se manifeste-t-il d’un point de vue physique mais aussi socioéconomique ?
Comment la pression démographique et les perturbations sur les marchés internationaux remettent-elles au centre du débat la question de l’insécurité alimentaire, marquée par le manque de moyens financiers des populations ?
Alors que l’état de santé des populations s’est amélioré ces dernières années, de fortes inégalités d’accès aux soins persistent : quels sont les défis contemporains de la santé en Afrique ?
Confrontés à des besoins de financement massifs, les gouvernements africains prélèvent en moyenne moins d’impôts que d’autres pays du monde : comment peuvent-ils mobiliser plus de ressources publiques pour financer leur développement ?
Quels sont les impacts sociaux et économiques du secteur numérique et des technologies financières en Afrique ?
« Cette quatrième édition de L’Économie africaine, est publiée à l’âge des conséquences, celui de la superposition des crises longues dont les effets se précipitent, celui du changement climatique et des chocs sanitaires, économiques et géopolitiques de grande ampleur qui frappent l’ensemble de la planète et particulièrement l’Afrique. À l’instar des éditions précédentes, cet ouvrage a été pensé à l’aune d’une approche “Tout Afrique”, pour appréhender les enjeux africains à leur pleine et juste mesure et dans leur diversité » indique Rémy Rioux, directeur général du groupe Agence française de développement.
« L’ouvrage nous livre une analyse approfondie et nuancée des défis auxquels le continent africain est confronté. Plusieurs dimensions y sont abordées, de la sécurité alimentaire au développement du secteur des technologies financières en passant par les évolutions des systèmes de santé ou encore des administrations fiscales. Chacune de ces dimensions constitue autant d’éléments clés pour favoriser une croissance durable et inclusive » précise Christian Yoka, directeur du département Afrique de l’Agence française de développement. Table des matières de l’ouvrage
I. Les grandes tendances macroéconomiques de l’Afrique et de ses régions Par Françoise Rivière et Matthieu Morando (AFD)
II. L’Afrique face au changement climatique Par Marie-Noëlle Woillez (AFD)
III. L’insécurité alimentaire en Afrique Par Benoit Faivre-Dupaigre (AFD), Bio Goura Soulé (CEDEAO)
IV. Quelques enjeux contemporains de la santé au Sahel Par Valéry Ridde (IRD, France-Sénégal), Oumar Samb (Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, Canada), Amandine Fillol (Université de Bordeaux, France), Kadidiatou Kadio (IRSS/CNRST, Burkina Faso), Emmanuel Bonnet (IRD, France)
V. Mobiliser les recettes fiscales en Afrique, un enjeu central pour le développement Par Suzanne Bonmartel, Sébastien Markley, Arthur Minsat (Centre de développement de l’OCDE), Dossina Yeo (Commission de l’Union africaine)
VI. Numérique et technologies financières en Afrique Par Alain Kiyindou (Université Bordeaux Montaigne)
Juste avant la sortie de l’édition 2023 de l’économie Africaine de l’AFD, focus su l’édition 2022.
L’AFD – Agence Française de Développement propose dans la collection « Repères » des analyses inédites sur les principaux #enjeux#économiques et #sociaux qui touchent le continent africain en 2022 avec comme thématique : L’économie africaine en 2022 : vers une relance durable ?
Beaucoup de sujets intéressants et bien sur un focus sur les #technologies : Exemple : Au #Ghana, l’appropriation des nouvelles technologies et l’utilisation comme moyen et vecteur alternatif de l’#engagement citoyen aussi bien par #citoyens que par les élites #politiques ont pris le nom de « Phone #Mobiledemocraty » (page 100). Découvrez également le chapitre « L’opportunité technologique et la mobilisation de talents » page 102.
L’ouvrage Economies africaines 2022 est à télécharger ici
Telecom Egypt (TE) a annoncé une coopération avec Huawei Technologies pour fournir des solutions TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) afin de concevoir et de mettre en œuvre la première solution de réseau mobile intégrée. Celle-ci utilisera la première tour écologique d’Égypte et d’Afrique, fabriquée à partir de PRF (Polymère Renforcé de Fibres) et de solutions énergétiques respectueuses de l’environnement, tout en étant compatible avec le réseau sans fil.
La coopération entre les deux entreprises a abouti à une meilleure conception de la tour verte intégrée. Ce projet fait de Telecom Egypt la première entreprise d’Égypte et du continent africain à utiliser ce modèle de tour, en tant qu’alternative aux matériaux en acier qui produisent des émissions considérables de dioxyde de carbone. Ces matériaux en acier seront remplacés par des véhicules blindés en polymère renforcé de fibres qui émettent peu de dioxyde de carbone au cours de la phase de fabrication.
Dotée d’une clôture de camouflage spécifique, faite de matériaux à la fois écologiques et esthétiques, et soutenue par des solutions de connexion sans fil intégrées ainsi que d’un système d’énergie solaire écologique, la tour en PRF est ainsi très résistante à la corrosion causée par l’exposition aux produits chimiques et aux températures extrêmes.
Adel Hamed, directeur général et PDG de Telecom Egypt, s’est félicité que Telecom Egypt soit la première société à mettre en œuvre ce type de site mobile en Égypte et sur le continent africain, en coopération avec Huawei Technologies. Il a également salué les efforts déployés par l’ensemble des responsables du projet afin que le site soit opérationnel dans les délais impartis et selon les meilleures normes de qualité internationales en matière de solutions écologiques. Ce faisant, il a souligné l’importance de cette co-entreprise qui vise à recourir à de nouvelles technologies respectueuses de l’environnement ainsi qu’à créer des emplois, incitant dès lors l’ensemble des gouvernorats d’Égypte à développer de tels projets communs.
M. Hamed a également précisé que les sites extérieurs écologiques de Telecom Egypt s’appuient sur les dernières technologies sans fil, telles que les antennes intégrées aux amplificateurs de signaux, qui contribuent à réduire la consommation d’énergie par site d’environ 40 % par rapport aux sites traditionnels. Ces technologies modernes contribuent également à améliorer la qualité du signal d’environ 20 % par rapport aux antennes ordinaires, ce qui contribuera à l’avenir à réduire le nombre de stations à installer. Ceci se traduira dès lors par une meilleure préservation de l’environnement et ainsi atteindre les objectifs de développement durable.
Jim Liu, PDG de Huawei Égypte, a souligné que l’entreprise accorde une grande attention au développement de l’infrastructure des TIC en Égypte, particulièrement avec Telecom Egypt. Huawei souhaite exploiter l’ensemble des technologies innovantes nécessaires pour économiser l’énergie afin de construire un avenir durable sans carbone. Il a en effet souligné que des études récentes ont prouvé que les piquets fabriqués en polymère renforcé de fibres produisent 43% moins d’émissions de dioxyde de carbone que l’acier et réduisent la consommation d’énergie E2E de près de la moitié, tant pour les fabricants que les moyens de transport associés.
Jim Liu a également expliqué que les solutions énergétiques pour les sites extérieurs verts dépendent du refroidissement passif, qui élimine le besoin de climatisation et réduit la consommation d’énergie de 47 % par rapport aux sites disposant de salles internes pour les appareils. Cette solution dépend de l’intégration de l’énergie solaire au réseau électrique principal et de la dépendance relative à l’énergie solaire en tant qu’énergie verte. Les panneaux solaires permettent d’économiser environ 2 kilowatts, ce qui entraîne une réduction des émissions de dioxyde de carbone de 20 %.
Il convient enfin de mentionner que l’objectif du développement d’un site vert respectueux de l’environnement est d’utiliser des matériaux différents et un équipement plus respectueux de l’environnement, à la place de matériaux traditionnels utilisés dans les stations mobiles, en utilisant une structure composite de polymère renforcé de fibres (FRP). Cela permet ainsi d’obtenir des sections d’acier miniatures d’environ 95%, donc une bonne résistance à la corrosion, tout en réduisant également la quantité de matériaux en zinc utilisés. Ceci entraîne dès lors une pollution minimale de l’environnement et l’utilisation d’un équipement de réseau d’accès radio intégré (réseau d’accès sans fil), qui se caractérise par la fermeture dynamique de la bande passante et l’arrêt de l’exécution du code profond dans le domaine temporel. Cela réduira ainsi la consommation d’énergie d’environ 24% en période de faible trafic.
Message du Nouvel An pour 2023. Eric Xu, Président tournant de Huawei
En 2022, nous avons réussi à faire face à la crise. Les restrictions américaines constituent désormais notre nouvelle normalité et nous reprenons nos activités habituelles. L’année dernière, tous les membres de l’équipe Huawei ont travaillé assidûment afin de relever les défis et améliorer la qualité de nos opérations. Nous prévoyons de terminer l’année 2022 avec un revenu total de 636,9 milliards de yuans, soit 91, 64 milliards de dollars, ce qui est conforme aux prévisions.
Au cours de l’année écoulée, notre activité d’infrastructure TIC a maintenu une croissance régulière et le ralentissement de nos activités dans le secteur des appareils s’est atténué. Nous avons enregistré une croissance rapide dans le domaine de l’énergie numérique et de notre activité cloud. Nous avons également porté la compétitivité et l’expérience utilisateur de nos composants automobiles intelligents à de nouveaux sommets.
C’est au cœur de l’hiver que la force des sapins est la plus manifeste, tout comme les liens qui nous unissent. Sans la confiance et le soutien considérables de nos clients et de nos partenaires, Huawei n’aurait pas été en mesure de surmonter des difficultés aussi extrêmes. À cet égard, nous leur en sommes éternellement reconnaissants.
Par ailleurs, nous sommes extrêmement fiers de l’équipe Huawei. Nous avons réussi à maintenir la tête hors de l’eau car nous nous sommes battus ensemble, unis comme un seul homme. Cela est particulièrement vrai pour nos collaborateurs opérant sur le terrain en dehors de la Chine, ceux qui ont fait preuve de courage pour servir nos clients malgré les impacts négatifs de la COVID-19 et les restrictions extérieures. Et bien sûr, nous ne serions pas là où nous sommes aujourd’hui sans le soutien indéfectible de nos familles et de nos proches. Ils constituent pour nous des soutiens de poids et nous avons la chance de les avoir à nos côtés.
Au nom de l’entreprise, je tiens à exprimer notre sincère gratitude à chacun d’entre vous.
Si l’environnement macroéconomique reste probablement empreint d’incertitudes, nous pouvons cependant être certains que la numérisation et la décarbonisation sont la voie à suivre et la source de nombreuses opportunités futures. Néanmoins, face à la volatilité extérieure, nous devons rester concentrés et fidèles à notre vision et à notre mission. Nous devons, en effet, redoubler d’efforts pour bâtir les fondements de l’économie numérique et favoriser le développement écologique et durable. Ce faisant, nous pourrons créer une plus grande valeur pour nos clients, nos partenaires et la société dans son ensemble.
2023 marquera la première année du retour à la normale de nos activités, et ce, malgré le maintien des restrictions extérieures. Il s’agira d’une année déterminante pour nous. Nous devons donc nous employer activement à progresser, à continuer à susciter la passion au sein de l’organisation et à perfectionner sans cesse nos capacités. Nous devons être proactifs afin d’améliorer l’environnement commercial et gérer plus efficacement les risques. Ce n’est que de cette façon que nous pourrons atteindre nos objectifs commerciaux pour 2023 et ainsi poser les bases solides pour la pérennité et le développement continus de Huawei. Pour ce faire, nous devons :
1. Maintenir un investissement important dans la recherche et le développement.
Nous devons rendre nos produits et nos solutions plus compétitifs grâce à l’innovation, à la réorganisation de l’architecture et à la conception de l’ingénierie des systèmes. Nous devons nous engager pleinement dans la recherche fondamentale orientée vers l’avenir et l’innovation ouverte, et concentrer nos ressources limitées sur les domaines créateurs de valeur. En outre, nous devons maintenir une collaboration ouverte tout au long de la chaîne de valeur afin de garantir la continuité et la résilience de notre approvisionnement.
2. Garantir la réussite au moyen de la qualité.
Les restrictions extérieures sont une réalité de nos jours. Il est donc plus important que jamais que Huawei soit synonyme de haute qualité dans le secteur des TIC et que la réussite soit assurée grâce à la qualité de nos produits. Afin de créer continuellement de la valeur pour les clients, nous devons améliorer la gestion de la qualité globale sur la base des normes ISO 9000 et mettre en œuvre un système de gestion de la qualité axé sur la stratégie s’appliquant à toutes les personnes, mais également à tous les processus sur l’ensemble de notre chaîne de valeur, conformément aux besoins de nos clients. Parallèlement, nous devons élargir nos mécanismes et nos exigences en matière de gestion de la qualité à tous les segments de la chaîne d’approvisionnement que nous avons restructurée au cours des dernières années. Nous devons également investir davantage et améliorer la qualité en collaboration avec nos fournisseurs afin d’offrir une qualité des plus élevées à nos clients.
3.S’engager à progresser et à saisir les opportunités en vue d’accroître les rendements.
Les atouts de Huawei résident dans la diversité de son portefeuille d’activités et dans sa forte résilience commerciale, et nous devons en tirer parti pour atteindre une croissance de qualité. Dans le secteur de l’infrastructure TIC, nous devons être proactifs dans la recherche d’opportunités numériques dans divers secteurs afin de stimuler une croissance efficace. Huawei Cloud doit devenir le fondement, voire le catalyseur, de la transformation numérique, tant pour Huawei que pour les industries verticales. Dans le domaine de l’énergie numérique, nous devons investir avec audace dans des opportunités stratégiques, rendre nos produits plus compétitifs et gérer efficacement les incertitudes liées à l’approvisionnement en produits de base dans le monde entier. Dans le secteur des appareils, tous les domaines doivent placer le produit au centre de leurs activités et concentrer leurs ressources sur le développement des meilleurs produits de leur catégorie. Ces domaines doivent s’acquitter de leurs responsabilités opérationnelles et œuvrer à l’augmentation de leur ratio entrées-sorties. Notre Business Unit dédiée aux solutions automobiles intelligentes doit se consacrer aux composants clés et intensifier la commercialisation des produits pour garantir le succès commercial.
Tous nos domaines d’activité doivent optimiser l’allocation des ressources, transmettre et faire respecter la responsabilité de la performance de l’entreprise et améliorer les capacités clés en matière de gestion des opérations. Par ailleurs, tous les domaines d’activité doivent suivre les directives de l’entreprise en matière de distribution des primes suivant la contribution et l’élargissement des écarts de gratifications. Ceci encouragera ainsi toutes les unités opérationnelles à créer davantage de valeur.
4.Poursuivre la transformation pour insuffler de l’énergie à l’organisation et motiver chacun à aller de l’avant.
Nous continuerons à aller de l’avant avec nos révisions et conclusions de contrats dans nos bureaux de représentation et nous étendrons le projet pilote de la transformation des activités intégrées des bureaux de représentation. Ces programmes permettront de libérer le potentiel opérationnel de nos bureaux extérieurs et ainsi de favoriser une plus grande autonomie. En termes de gestion du personnel d’encadrement, tout en travaillant à l’optimisation de la politique, nous continuerons à mettre en œuvre le système de mandat et à déployer des exigences fondamentales pour trois types d’expériences : une expérience de terrain et une expérience de premier niveau pour tous, ainsi qu’une expérience à l’étranger pour les postes clés. L’objectif est de constituer une équipe de direction plus dynamique et d’inspirer les cadres et les professionnels à aller de l’avant. Par ailleurs, nous continuerons à élargir le champ d’action des équipes spécialisées, à optimiser les politiques pertinentes et à assurer la stabilité des équipes.
Il est essentiel de former les équipes locales pour assurer notre réussite et notre développement à long terme sur les marchés locaux en dehors de la Chine. Nous devons donc nous employer activement à former et encadrer la main-d’œuvre locale. En termes de compétences et de qualifications (C&Q), nous piloterons des évaluations indépendantes de C&Q, affinerons les critères de C&Q et tirerons parti des C&Q afin de favoriser l’auto-apprentissage et l’amélioration continue des capacités. Les héros peuvent venir de tous les horizons et il existe des experts dans tous les métiers. Nous espérons voir émerger des personnes talentueuses en grand nombre, des personnes qui donneront le meilleur d’elles-mêmes dans les postes qui leur conviennent le mieux et qui apporteront des contributions exceptionnelles.
Au cours des trois dernières décennies, Huawei s’est associé à des opérateurs du monde entier pour construire des réseaux de communication de pointe. Au cours des dix dernières années, nous avons intensifié nos investissements dans le cloud, ceci ayant permis à Huawei Cloud de mieux se positionner afin de devenir le fondement et le catalyseur du monde numérique. Au cours de la décennie à venir, en collaboration avec nos partenaires de l’écosystème, Huawei entend construire des plateformes Internet industrielles et des solutions de pointe qui aideront les industries à prendre le virage numérique, intelligent et à faible émission de carbone. Nous mettrons tout en œuvre pour apporter le numérique à chaque personne, véhicule, foyer et organisation, mettant ainsi notre vision d’un monde intelligent à portée de main.
Le feu est l’épreuve de l’or. L’adversité est la pierre angulaire de la force. Ghanim Al-Muftah, ambassadeur de la Coupe du monde de la FIFA 2022, né sans la moitié inférieure de son corps, est la preuve que la vie peut être inflexible – et pourtant glorieuse. Tant que nous nous accrochons à nos idéaux, rien ne peut nous accabler. L’avenir est plein d’espoir et c’est ce qui nous fait avancer. Toutes les difficultés rencontrées en cours de route ne feront que rendre le voyage plus précieux et plus riche.
2023 sera une année extraordinaire. Allons de l’avant et relevons les défis qui se présenteront à nous. Faisons le nécessaire pour assurer notre réussite à long terme et de manière durable.
Ville moderne durable et intelligente Smart Diamniadio
Avec ce nouveau prêt, la Banque endosse à hauteur de 87 % le coût total du projet, de 73,62 millions d’euros – le gouvernement sénégalais assumant l’équivalent de 9,64 millions d’euros
Le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement a donné son feu vert, le 8 décembre 2022, à l’octroi d’un financement additionnel de 5,01 millions d’euros, au profit du futur Parc de technologies numériques de Diamniadio, au Sénégal.
Le Groupe de la Banque africaine de développement confirme ainsi son appui au projet, engagé en 2016 grâce à un prêt initial de 60,96 millions d’euros qu’il lui avait accordé. Si le chantier est aujourd’hui achevé à près de 80 %, la crise de COVID-19 a entraîné un retard dans certains travaux de construction d’infrastructures (tours destinées à abriter des entreprises numériques, bâtiments de services numériques…), dû à l’inflation mondiale sur les coûts des matériaux de construction et à des chaines d’approvisionnement perturbées.
Avec ce nouveau prêt, la Banque endosse à hauteur de 87 % le coût total du projet, de 73,62 millions d’euros – le gouvernement sénégalais assumant l’équivalent de 9,64 millions d’euros. Le ministère sénégalais de l’Économie, du Plan et de la Coopération (MEPC) assure la coordination de l’aide, via sa Direction de la coopération économique et financière (DCEF).
Situé à 35 km de Dakar sur une superficie de 25 hectares, le futur Parc est aménagé à Diamniadio, un centre urbain en plein essor depuis une dizaine d’années. Une vingtaine d’entreprises, dont de grands noms comme ATOS, Free (anciennement Tigo Sénégal) ou Solution informatique durable (SOLID), ont manifesté leur intérêt à ancrer certaines de leurs activités au sein du futur Parc. A la condition, toutefois, d’y disposer de solides infrastructures informatiques qui leur permettent d’offrir leurs produits et d’assurer leurs services.
Tel est l’objet de ce nouveau prêt de la Banque : équiper le Centre de données prévu au sein du Parc et le doter d’une architecture de stockage et de traitement informatique de pointe, via un appel d’offres international qui répondra aux modalités et procédures d’acquisition de la Banque.
« Ce projet va contribuer à diversifier et à moderniser l’économie et le secteur privé sénégalais, a expliqué Marie-Laure Akin-Olugbade, la directrice générale de la Banque africaine de développement pour l’Afrique de l’Ouest. Ce Parc va transformer le Sénégal en pôle numérique régional et ainsi en à apporter des solutions numériques aux industries déjà̀ existantes, comme l’industrie agricole. » L’objectif visé est de faire passer la part du secteur des TIC dans l’activité́ économique de 7 % à 10 % d’ici à 2026.
Le projet, ambitieux, comprend, outre le centre de données, des établissements d’externalisation des processus métier, un incubateur d’entreprises de TIC, un centre de formation, un centre de recherche, et un centre de production audiovisuelle et de développement de contenus. Pour être mené à bien, il prévoit aussi un appui institutionnel, un renforcement des capacités et la constitution d’une équipe de gestion chargée de l’exécuter.
« Le secteur des TIC est l’un des plus avancés d’Afrique de l’Ouest et le projet va profiter à tout un écosystème, a indiqué Cherfi Mohammed, à la tête du bureau pays de la Banque au Sénégal : les opérateurs de services de communication, les fournisseurs de services Internet ; les multinationales, mais aussi 30 000 hommes et femmes environ, qui exercent aujourd’hui dans différents domaines liés aux TIC comme la vente, la mise en réseau, la conception de systèmes et le développement de logiciels et de contenus ». Les solutions innovantes qui seront développées au sein du Parc profiteront, de surcroit, aux entités gouvernementales qui pourront alors améliorer la prestation des services publics.
Le Futur Parc est au cœur de la stratégie « Sénégal numérique 2025 » qui entend créer quelque 35 000 emplois directs dans les activités d’externalisation de processus métier comme les centres d’appels, les postes d’ingénieurs logiciels/matériels et d’ingénieurs en développement d’applications. Mais ce sont aussi 105 000 emplois indirects qui devraient voir le jour dans les secteurs de l’habitat, des télécommunications, de la location d’immeubles, des transports, de la restauration et dans d’autres services d’appui.
Telecoming, entreprise internationale spécialisée dans les technologies de monétisation du sport et du divertissement
L’accord signifie l’accès à une audience de plus de 280M d’utilisateurs sur le continent. Telecoming consolide ses connexions en Afrique et renforce son projet Sportech.
Telecoming, entreprise internationale spécialisée dans les technologies de monétisation du sport et du divertissement, a signé un accord stratégique avec le groupe MTN pour monétiser son offre sportive dans 21 pays d’Afrique. Cet accord ouvre à la compagnie un marché potentiel de plus de 280 millions d’utilisateurs africains.
L’alliance avec MTN Group renforce la pénétration de Telecoming dans la région, tout en ouvrant de nouvelles opportunités d’accès à des différents marchés
Il s’agit du deuxième accord majeur que Telecoming signe avec un groupe de télécommunications, après celui conclu en 2019, également pour la distribution et la monétisation de services de divertissement et de sport. L’entreprise renforce donc sa structure sur un continent où elle opère depuis 2015.
L’alliance avec MTN Group renforce la pénétration de Telecoming dans la région, tout en ouvrant de nouvelles opportunités d’accès à des différents marchés.
Cette alliance mondiale avec le plus grand opérateur d’Afrique, offre à l’entreprise un avantage concurrentiel qui consolide ses connexions de manière significative. Telecoming se place dans une position privilégiée, très attractive pour ses partenaires sportifs qui peuvent ainsi facilement proposer leurs services numériques à leurs fans africains.
Cyrille Thivat, DG de Telecoming, déclare que « c’est un moment très important pour nous car notre capacité de monétisation en Afrique va faire un bond en avant dans les prochains mois. C’est une aventure passionnante entre Telecoming et MTN Group pour construire des communautés mondiales de fans du sport avec des contenus et des expériences uniques. » Il ajoute, « grâce à cet accord, nous avons l’opportunité de lancer des services officiels de football dans tous les pays où MTN est présent, impactant un public potentiel de 280 millions d’utilisateurs dans 21 pays« .
Une demi finale avec un énorme suspens : la France affronte le Maroc en demi finale de la coupe du monde !
La France affrontera le Maroc en demi-finale de la Coupe du monde, mercredi 14 décembre. Une affiche inédite qui va particulièrement résonner pour les binationaux en France.
De nombreux supporters ont gagné deux fois : avec le Maroc lauréat sur le Portugal en quart de finale de la Coupe du monde (1-0), et avec la France, qui a décroché sa qualification en demie finale face à l’Angleterre (2-1), samedi 10 décembre. Dans la soirée, sur les Champs-Élysées, à Paris, des binationaux ont célébré une journée de football folle. « Qui ne saute pas n’est pas franco-marocain ! », a scandé une famille, qui a défilé avec les deux drapeaux France et Maroc.
France Maroc que le meilleur gagne ce match
« J’ai le drapeau français, pays où je suis née, et le drapeau de ma maman, mes origines, le Maroc », confie l’une des membres de cette famille. « Pour le match de mercredi, France ou Maroc, peu importe le résultat, on sera hyper contents », évoque les personnes interrogées. Sûrs d’être les meilleurs, mais parfois un peu perdus, les Franco marocains vont aborder cette demi-finale du Mondial comme un dilemme, certains affirmant être divisés entre les deux pays.
Orange et la Coopération Allemande inaugurent en Guinée, le 13ème Orange Digital Center en Afrique et au Moyen-Orient, pour former les jeunes au numérique et renforcer leur employabilité
Lancé officiellement ce jour, l’Orange Digital Center de la Guinée est déjà opérationnel pour accueillir plusieurs formations et événements numériques
Orange (www.Orange.com) et la Coopération Allemande inaugurent ce jour à Conakry, le 13ème Orange Digital Center, un écosystème entièrement dédié au développement des compétences numériques et à l’innovation, en présence de hautes autorités politiques et académiques guinéennes, des représentants de l’Allemagne en Guinée Conakry, des membres de la Direction et de la Présidence du conseil d’Orange Guinée et des représentants du Comité de Direction d’Orange Afrique et Moyen Orient.
Après la Tunisie, le Sénégal, l’Ethiopie, le Mali, la Côte d’Ivoire, le Cameroun, l’Egypte, la Jordanie, Madagascar, le Maroc, le Libéria et le Botswana, c’est en Guinée, que le 13ème Orange Digital Center d’Afrique et du Moyen-Orient est inauguré.
D’une superficie de 600 m2, il réunit les 4 programmes stratégiques du groupe Orange, à savoir : une Ecole du Code, un atelier de fabrication numérique FabLab Solidaire, un accélérateur de start-up Orange Fab, ainsi qu’Orange Ventures Middle East and Africa (le fonds d’investissement du Groupe Orange qui investit dans les startups les plus prometteuses de l’Orange Digital Center).
L’ensemble de ces programmes sont gratuits et ouverts à tous. Ils vont de la formation des jeunes au numérique dont 90% sont pratiques, à l’accompagnement pour les porteurs de projets en passant par l’accélération de start-up et l’investissement dans ces dernières.
L’objectif est de démocratiser l’accès au numérique pour les jeunes, diplômés ou non diplômés
Fonctionnant en réseau, les Orange Digital Centers permettent un échange d’expériences et d’expertises d’un pays à l’autre et offrent une approche simple et inclusive pour renforcer l’employabilité des jeunes, encourager l’entrepreneuriat innovant et promouvoir le tissu numérique local.
Lancé officiellement ce jour, l’Orange Digital Center de la Guinée est déjà opérationnel pour accueillir plusieurs formations et événements numériques. De plus, Orange Guinée, en partenariat avec les universités, va former gratuitement les étudiants et déployer dans certaines universités des Orange Digital Center Clubs, extensions de l’Orange Digital Center dans les régions. Ceci vise ainsi à compléter le dispositif pour offrir au plus grand nombre l’accès aux nouvelles technologies et les aider à les utiliser pleinement.
Orange et la Coopération Allemande travaillent ensemble dans le cadre d’un partenariat de développement du « programme develoPPP », que la GIZ met en œuvre pour le compte du Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ). L’objectif est de concrétiser leur vision commune : favoriser l’employabilité des jeunes — et l’accès aux emplois des TIC pour les femmes et les jeunes filles — tout en soutenant la croissance durable et la transformation numérique du pays.
Cette initiative s’inscrit pleinement au cœur de notre engagement d’opérateur responsable et répond aux 6 objectifs de développement durable suivants : (ODD 4) une éducation de qualité, (ODD 5) l’égalité entre les sexes, (ODD 8) un travail décent et une croissance économique, (ODD 9) industrie, innovation et infrastructures, (ODD 10) inégalités réduites et (ODD 17) partenariat pour la réalisation des objectifs.
Alioune Ndiaye, Président du Conseil d’Administration d’Orange Afrique et Moyen- Orient, indique : « C’est un honneur pour moi d’inaugurer notre 13e Orange Digital Center aujourd’hui en Guinée, qui fait partie d’un réseau de 32 Orange Digital Centers qui seront déployés non seulement en Afrique et au Moyen-Orient, mais aussi en Europe d’ici 2023. L’objectif est de démocratiser l’accès au numérique pour les jeunes, diplômés ou non diplômés, leur donner accès aux dernières compétences technologiques pour renforcer leur employabilité, et les préparer aux emplois de demain. »
Frank Lütje, Chargé d’Affaires de l’Ambassade de la République fédérale d´Allemagne en République de la Guinée constate : « Le futur de la Guinée, c’est la jeunesse – et le numérique est le futur du monde. Cette initiative vise à renforcer l’accès des jeunes au marché du travail ainsi qu’à l’entreprenariat afin qu’ils puissent contribuer pleinement à un meilleur futur pour leurs générations et la Guinée dans son ensemble. »
Ousmane Boly Traoré, Directeur Général d’Orange Guinée déclare : « Il est important pour nous de faire en sorte que les jeunes soient non seulement compétitifs sur le marché de l’emploi, mais qu’ils puissent également trouver les ressources nécessaires pour se former aux nouvelles technologies, entreprendre et à leur tour, créer de l’emploi. Orange Digital Center est un des éléments de réponse inscrit dans la stratégie du groupe Orange, pour permettre aux jeunes de faire face à ce besoin. Il s’agit d’un écosystème unique dédié au développement des compétences numériques et à l’innovation. C’est un espace de vie, de réflexion pour des projets qui sont amenés à grandir et aller le plus loin possible. »
Où est l’argent pour le climat ? Un appel à la transparence des financements lors de la COP27
Lorsque les dirigeants du monde entier évoquent en Égypte à l’occasion de la 27e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, une question sera dans tous les esprits : où est l’argent ?
Le paysage est brouillé par un ensemble disparate d’engagements climatiques et d’annonces réchauffées. Il est difficile, voire impossible, de savoir ce qui se passe ensuite. Ce manque de visibilité est d’autant plus nébuleux que les engagements sont basés sur des objectifs qui se situent au-delà de notre vivant.
Lorsque je demande aux dirigeants politiques et d’entreprise où en sont les contributions annoncées en faveur de l’action climatique, leurs réponses sont rarement assez précises et concrètes pour avancer réellement sur ce front.
Même les grands utilisateurs de données comme moi ont du mal à discerner d’où vient réellement l’argent nécessaire pour répondre à l’urgence climatique aujourd’hui, sans parler de la destination de ces fonds et de leur utilisation.
Pour mobiliser des ressources publiques, privées, concessionnelles et commerciales à grande échelle — et s’assurer qu’elles sont acheminées vers les pays, les secteurs, les projets et les populations de manière à avoir un effet tangible — il faut une transparence et une redevabilité beaucoup plus grandes.
Or, à l’heure actuelle, personne ne maîtrise suffisamment les chiffres de base. Il est donc beaucoup plus difficile de veiller à ce que les pays pauvres disposent des ressources nécessaires pour faire face à une crise dont ils ne sont pas responsables.
Au cours de mes trente et quelques années de carrière dans le développement international, j’ai pu constater l’importance de la transparence dans ces types d’interventions. Je pense notamment aux efforts menés il y a une génération pour promouvoir une plus grande transparence de l’aide, à l’Initiative des pays pauvres très endettés que j’ai dirigée pour la Banque mondiale dans les années 1990, ou encore à l’action lancée au début des années 2000 pour améliorer la transparence des recettes des industries extractives. Plus récemment, le débat s’est tourné vers la transparence de la dette.
Cette fois-ci, la menace est existentielle. L’action mondiale en faveur du climat est au point mort. Les conséquences de l’inaction dans les pays en développement sont inimaginables.
La transparence fait partie intégrante des activités du Groupe de la Banque mondiale. C’est pourquoi nos chiffres sont rendus publics, à l’instar du montant record de 31,7 milliards de dollars que nous avons apporté l’année dernière aux pays en développement au titre de l’action climatique, tant pour l’adaptation que pour l’atténuation. Environ 13,5 milliards de dollars sont allés aux pays les plus pauvres du monde, 12,9 milliards de dollars ont été consacrés à l’adaptation et 5,2 milliards de dollars ont été entièrement versés sous forme de dons.
Nous publions également de nouveaux diagnostics dans le cadre de nos rapports nationaux sur le climat et le développement, qui rassemblent de nouvelles données et analyses plus approfondies, et recensent les besoins, les difficultés et les priorités de chaque pays. Nous avons récemment publié ces rapports pour près de 15 pays, dont la Chine, le Népal, le Rwanda, le G5 Sahel, la Turquie et le Viet Nam. De nombreux autres seront publiés dans les semaines à venir.
Aux lendemains de la pandémie de la COVID-19, l’Afrique numérique est devenue plus que jamais une réalité. Les populations des États africains sont désormais des millions de plus à avoir intégré l’usage des services numériques dans leurs habitudes et transactions du quotidien.
Pour cause, l’année 2021 fut une année record en matière d’investissements et notamment dans la fintech africaine, afin de répondre aux besoins des populations qui demeurent encore majoritairement non-bancarisées sur le continent. Ainsi, les start-ups africaines ont enregistré un record de 5,2 milliards de dollars en capital risque sur l’année 2021[1], dont les deux-tiers ont été dédiés aux fintech[2].
Ces efforts en matière d’investissements sont indispensables mais seraient vains si les acteurs de l’écosystème n’étaient pas pleinement mobilisés pour accompagner les États dans leur transition numérique. L’Afrique est en plein essor et le numérique offre aux structures économiques et gouvernementales une occasion d’insuffler un nouvel élan de croissance sur le continent en s’appuyant sur la digitalisation des secteurs industriels et des secteurs publics.
L’amélioration et la modernisation des infrastructures permettant la connectivité est le premier chantier des partenaires de la transition numérique en Afrique
Au cours de la dernière décennie, la capacité de la bande passante internationale entrante sur le continent africain a été multipliée par plus de 50 – permettant ainsi à près de 58% de la population de vivre dans une zone couverte par le réseau 4G[3]. La multiplication des usages numériques durant et après la crise de la COVID-19 a, cependant, souligné l’importance d’améliorer les capacités des réseaux existantes. La connectivité dans l’Afrique de demain devra, en effet, pouvoir absorber les besoins des usages les plus gourmands en données ; la croissance impressionnante du trafic de data sur le continent étant tout particulièrement la conséquence de la forte croissance démographique couplée aux nouveaux usages du numérique accélérés par la crise sanitaire.
Pourtant, la plupart des données des pays africains sont hébergées à l’étranger. En effet, seuls 1,3% des data centers mondiaux sont aujourd’hui localisés en Afrique et 40 des 80 data centers africains sont situés en Afrique du Sud[4].
Mobilisé depuis plus de 20 ans sur le continent, Huawei s’investit continuellement afin de favoriser et d’accompagner le développement de la connectivité sur le continent et ainsi faire en sorte que les populations soient en mesure de saisir les nombreuses opportunités qui découlent de l’utilisation des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC). Réseaux, cloud et informatique doivent fonctionner de pair afin de parvenir à pleinement faire émerger le potentiel numérique africain.
C’est tout le sens de l’ambition démontrée à l’occasion du dernier Huawei Corporate Sustainable Développement Forum qui s’est tenu le 23 novembre dernier à Shenzhen, au cours duquel Huawei a notamment signé un engagement mondial afin de rejoindre l’alliance numérique Partner2Connect de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT), celui-ci visant à apporter la connectivité d’ici 2025, à quelques 120 millions de personnes vivant dans les zones reculées dans plus de 80 pays.
L’alliance Partner2Connect a été lancée à New York en mars dernier afin de sceller la mobilisation des partenaires privés envers le développement de la connectivité dans les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement frappés par l’extrême pauvreté.
Former et accompagner : préparer les communautés au sursaut numérique de l’Afrique
Les bénéfices du numérique sur l’économie réelle, les investissements étrangers et l’écosystème entrepreneurial et industriel de façon générale n’est désormais plus à prouver. L’augmentation du taux de pénétration d’Internet et de facto, l’expansion de la connectivité dans les territoires induit de nombreux défis, tant culturels que techniques ou encore financiers. En effet, le principal frein au rayonnement numérique de l’Afrique peut tout d’abord venir du manque de préparation et d’acculturation numérique de la population.
Afin de faire face à l’accélération digitale de son pays et de pouvoir être en mesure de tirer les bénéfices des développements numériques à l’échelle de la région, voire du continent, il paraît fondamental d’appuyer des politiques publiques orientées vers l’accompagnement et la formation des citoyens.
D’après les derniers chiffres de l’OCDE, dans 37 pays africains étudiés, plus de 50% de la population n’a pas les moyens financiers de supporter le coût d’1 Go de données mobiles[5]. En outre, parmi les Africains habitant dans une zone couverte par le haut débit mobile, ils sont 52% à n’en pas faire usage, en partie en raison du coût[6]. Partant de ce constat, certaines entreprises ont décidé d’agir vite. C’est le cas d’Orange et de Safaricom.
Ces deux opérateurs ont respectivement annoncé des partenariats avec Google afin d’aider l’accès aux téléphones mobiles à travers des facilités de paiement par exemple. D’un point de vue plus structurel, les collaborations avec les gouvernements en Afrique abondent depuis des années afin d’intégrer le numérique au cœur des mécaniques et des systèmes d’apprentissage chez les plus jeunes. À titre d’illustration, afin de promouvoir une répartition équilibrée des ressources éducatives grâce au numérique, le ministère de l’Éducation nationale de Côte d’Ivoire et Huawei ont lancé en 2019 un partenariat pour co-construire le système d’E-éducation, un projet de réforme de l’éducation nationale. A la suite d’un partenariat de deux ans, le projet a permis la mise en place d’un système éducatif moderne et digital autour de deux solutions modulaires, la Smart Classroom et le Smart Campus.
De nombreux défis attendent encore l’Afrique malgré l’envolée numérique déjà palpable au sein des sociétés. À l’occasion du 18ème sommet de la Francophonie qui a débuté le 19 novembre dernier à Djerba en Tunisie, la connectivité et le numérique ont été invoqués comme leviers majeurs de développement et de solidarité[7].
La problématique de la création d’emploi dans le numérique reste, par exemple, un sujet prégnant sur le continent. Les nombreux programmes de formations spécialisées développés par les entreprises telles que Orange Côte d’Ivoire (Programme Orange Summer Challenge pour former les étudiants aux compétences de la Tech4Good) ou encore Huawei Northern Africa (la ICT Academy visant à parfaire les compétences en technologies de pointe des étudiants) sont autant d’initiatives qui participent à répondre aux évolutions du marché de l’emploi résultant de la transition numérique.
Bien que beaucoup reste encore à faire afin de promouvoir l’innovation, l’emploi et les progrès socio-économiques dans le but d’atteindre les objectifs de l’Agenda 2063 de l’Union africaine dont l’aspiration première est d’établir une « Afrique prospère fondée sur la croissance inclusive et le développement durable », l’action des acteurs publics et privés pour connecter, former et accompagner les populations se doit d’être louée et reconnue. Elle devra, dans les prochaines années, être au cœur du développement de l’économie numérique africaine.
Nul doute que les opérateurs et équipementiers opérant sur le continent avec le soutien des gouvernements, sauront se mobiliser pour faire de l’Afrique le hub numérique de ce siècle.
Les énergies renouvelables en protection de l'environnement en Afrique
Bien qu’elle compte 17 % de la population mondiale, l’Afrique ne représente que 3 % des émissions mondiales cumulées de gaz à effet de serre
« Pour réussir, les parties prenantes à la COP27 doivent vite s’atteler à combler les lacunes du financement climatique en Afrique – 108 milliards de dollars par an jusqu’en 2030 -, prendre des mesures concernant le Fonds “pertes et dommages” et entamer des discussions sur les réformes de nature à adapter les flux des financements climatiques à la vulnérabilité climatique croissante des pays », telles sont les principales recommandations faites par l’économiste en chef par intérim et vice-président de la Banque africaine de développement (https://www.AfDB.org), Kevin Urama lors de la présentation à la COP27 du rapport sur les Perspectives économiques en Afrique 2022 (http://bit.ly/34SdWUs).
Intitulé « Soutenir la résilience climatique et une transition énergétique juste en Afrique », le rapport de la Banque souligne la menace croissante que font peser les changements climatiques sur les vies et les revenus des populations du continent. Il insiste sur la nécessité pour les pays africains de tirer parti des opportunités offertes par la transition verte et les changements climatiques.
Bien qu’elle compte 17 % de la population mondiale, l’Afrique ne représente que 3 % des émissions mondiales cumulées de gaz à effet de serre. Cependant, les changements climatiques et les phénomènes météorologiques extrêmes affectent sévèrement ce continent, avec de graves conséquences économiques, sociales et environnementales pour ses populations.
Les Perspectives économiques en Afrique indiquent que la pandémie de Covid-19 et la guerre entre la Russie et l’Ukraine pourraient avoir des impacts dévastateurs à long terme pour le continent. D’ores et déjà, quelque 30 millions de personnes en Afrique ont basculé dans l’extrême pauvreté en 2021 et environ 22 millions d’emplois ont été détruits la même année à cause de la pandémie. Cette tendance pourrait se poursuivre au cours du second semestre de 2022 et en 2023.
Les perturbations économiques liées à la guerre russo-ukrainienne pourraient plonger 1,8 million de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté en 2022. Cela pourrait atteindre 2,1 millions en 2023.
Au total, neuf des dix pays les plus vulnérables aux changements climatiques sont africains
Dans ce contexte, l’économiste en chef par intérim du Groupe de la Banque appelle l’ensemble des parties prenantes à la COP27 à prendre au sérieux la finance climatique et les transitions énergétiques justes en Afrique. « Honorer l’engagement de financement climatique annuel de 100 milliards de dollars, pris en 2009 par les pays à haut revenu envers les pays en développement, va contribuer à rétablir la confiance que nous prenons le changement climatique au sérieux, même si cela ne suffit pas », a déclaré Kevin Urama.
« Le Fonds africain de développement (http://bit.ly/3UplaHv), le guichet de prêts concessionnels du Groupe de la Banque africaine de développement, constitue le véhicule idéal pour aider les pays fragiles et vulnérables aux changements climatiques à accéder aux financements climatiques. Ce choix peut aider à accélérer le rythme de l’action climatique dans ces pays, car le Fonds génère un effet de levier. Il quadruple les flux de financements apportés », a assuré le vice-président de la Banque.
« L’Afrique abrite la plupart des minéraux verts du monde : lithium, nickel, cobalt, manganèse, terres rares, cuivre, aluminium et minéraux naturels. Ces ressources lui offrent un énorme potentiel pour devenir le leader mondial sur les marchés émergents du développement résilient au climat », a ajouté M. Urama. « Pour y parvenir, il est essentiel de mettre en place des politiques pour sécuriser le déploiement des flux de capitaux privés. La poursuite des investissements dans les sources d’énergie à forte teneur en carbone présente des risques importants de perte d’actifs, car les technologies, les politiques et les marchés s’orientent de plus en plus vers la transition verte », a-t-il souligné.
Ce haut représentant de la Banque a, en outre, souligné l’importance de tenir compte des besoins financiers des pays africains pour soutenir la résilience climatique et la transition énergétique juste.
« Il est important d’avoir une conversation franche sur les pertes et les dommages auxquels les pays africains sont confrontés en raison des impacts du changement climatique », a souligné le vice-président Urama. « Le cadre de financement actuel de l’action climatique favorise les pays les plus résilients par rapport à ceux qui sont plus sensibles aux effets des changements climatiques. Cette répartition des ressources financières pour la lutte contre les changements climatiques est problématique. Elle pose de graves problèmes à l’Afrique », a-t-il souligné.
Au total, neuf des dix pays les plus vulnérables aux changements climatiques sont africains. En outre, l’impact des changements climatiques sur les vies et les revenus des populations du continent coûte déjà entre 5 et 15 % de la croissance annuelle du PIB africain par habitant.
L’édition 2022 des Perspectives économiques en Afrique (http://bit.ly/34SdWUs) propose des options politiques sur la base de données probantes afin de favoriser une croissance inclusive et un développement durable en Afrique, en renforçant la résilience climatique et une transition énergétique juste.
Si les véhicules électriques de transport de passagers sont largement acceptés sur de grands marchés comme la Chine, les États-Unis et l’Europe, ils ne pénètrent que lentement sur ceux des pays en développement.
Une étude portant sur vingt de ces pays en Afrique, en Asie, dans les Caraïbes, en Océanie, en Europe et en Amérique du Sud montre que la mobilité électrique procurerait des bénéfices économiques à plus de la moitié d’entre eux.
Ces bénéfices pourraient être substantiels malgré le coût d’achat élevé des véhicules électriques (VE), car ceux-ci – du deux-roues au bus – sont moins chers à utiliser et à entretenir que les véhicules thermiques.
À la suite d’une étude menée sur vingt pays d’Afrique, d’Asie, des Caraïbes, d’Océanie, d’Europe et d’Amérique du Sud, le rapport Economics of Electric Vehicles for Passenger Transportation établit que pour plus de la moitié d’entre eux, l’adoption de la mobilité électrique serait économiquement profitable. Dans certains de ces pays, les frais d’entretien des VE, moins élevés, suffisent à justifier leur surcoût à l’achat. Dans d’autres, les VE ne deviennent intéressants du point de vue économique que lorsque l’on comptabilise leurs avantages pour l’environnement. Les pays où l’adoption des VE se justifie le plus sont ceux où la voiture n’est pas prédominante dans la culture des transports, qui sont importateurs nets de pétrole ou qui disposent d’un parc de véhicules à bas coût.
Les avantages financiers procurés peuvent être substantiels, même si l’on tient compte des coûts d’achat, qui sont de 70 % à 80 % supérieurs à ceux des véhicules à carburant fossile. En effet, les VE, du scooter à deux roues au bus, sont moins chers à utiliser et à entretenir. Les économies en frais d’entretien représentent à elles seules jusqu’à 5 000 dollars sur la durée d’existence d’un VE, ce qui compense largement le coût plus élevé de sa consommation électrique. En outre, de nombreux pays à revenus faibles ou moyens (LMIC) taxent les produits pétroliers alors qu’ils subventionnent l’électricité, ce qui rend les économies procurées par les VE encore plus importantes.
Comme pour beaucoup d’autres aspects de la transition mondiale vers des transports plus sobres en carbone, il faut adapter les solutions aux besoins de chaque marché. Par exemple, dans la région africaine du Sahel, où la Banque mondiale œuvre déjà à faire progresser la mobilité électrique, il conviendrait sans doute d’électrifier en priorité les scooters à deux roues et les cyclopousses et rickshaws à trois roues plutôt que les véhicules particuliers à quatre roues, ainsi que les bus, moyen efficace d’acheminer les usagers vers leur destination quotidienne. Dans de nombreuses villes africaines en expansion, le bus à haut niveau de service (ou BRT, Bus Rapid Transit) pourrait ouvrir la voie vers une réduction encore plus importante des dépenses et des émissions de carbone.
La même solution pourrait s’appliquer en Inde, où plus de 70 % du total des kilomètres parcourus le sont en deux-roues. L’adoption de la mobilité électrique sera déterminante pour réduire la pollution atmosphérique dans ce pays, où se trouve la moitié des villes les plus polluées du monde. De plus, elle limitera la forte dépendance de l’Inde vis-à-vis des importations de pétrole, tout en stimulant son développement industriel. Comme en Afrique, ce sont probablement les deux-roues privés et les trois-roues publics qui traceront la route vers l’électrification du parc indien. Par ailleurs, un modèle permettant l’échange des batteries diminuerait le coût à l’achat et augmenterait la durée d’utilisation des VE dans les entreprises qui, comme c’est souvent le cas, assurent un service 24 heures sur 24.
Il est urgent de réduire les émissions produites par les transports et il faut pour cela mobiliser tous les moyens à notre disposition pour décarboner ce secteur, dont notamment la mobilité électrique. Pour les pays en développement, la question aujourd’hui n’est plus de savoir “si” mais plutôt “comment” et “quand” il faut engager cette transition.
Cecilia M. Briceno-Garmendia
Économiste principale au pôle Transports de la Banque mondiale et auteure principale du rapport
La pollution pourrait également inciter au passage à la mobilité électrique dans les pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, où les confinements urbains et la moindre utilisation des véhicules thermiques pendant la pandémie de COVID-19 se sont traduits par une amélioration de la qualité de l’air au Caire, à Riyad, à Beyrouth, à Djeddah et à Bagdad, entre autres agglomérations. Dans le cadre du projet de Gestion de la pollution atmosphérique et du changement climatique du Grand Caire, il est envisagé la création d’une flotte de bus électriques et des infrastructures adéquates. Dans le même temps, l’équipe Infrastructures MENA de la Banque mondiale étudie les questions techniques, administratives et financières d’un développement de la mobilité électrique dans la région, en centrant dans un premier temps son examen sur l’Égypte, le Maroc et la Jordanie.
La mobilité électrique progresse non seulement sur la route mais aussi sur le rail urbain, comme à Buenos Aires, où des prêts de la Banque mondiale, pour un total dépassant 900 millions de dollars, sont consacrés à l’électrification et à l’amélioration de deux lignes essentielles : l’une dessert certains des quartiers à faibles revenus, les plus vulnérables, tandis que l’autre relie des banlieues du nord et de l’ouest au quartier d’affaires, dans le centre de la capitale.
Ces projets ont pour but d’assurer des liaisons plus rapides, plus fréquentes et plus sûres, ce qui représente un progrès important pour les passagères, plus tributaires que les hommes des moyens de transports publics ou informels. En effet, près des trois quarts des utilisatrices quotidiennes des transports publics déclarent ne pas s’y sentir en sécurité. Nombre d’améliorations répondent précisément à ces attentes : éclairage rénové et plus lumineux, caméras de sécurité et postes d’urgence. Outre ses avantages pour les usagers, le projet d’électrification permettra la transition du diesel à l’électricité sur une ligne, ce qui réduira les émissions de gaz à effet de serre dues aux transports. L’amélioration des infrastructures visera aussi à résister aux conditions météorologiques extrêmes et autres risques climatiques.
« Il est urgent de réduire les émissions produites par les transports et il faut pour cela mobiliser tous les moyens à notre disposition pour décarboner ce secteur, dont notamment la mobilité électrique, affirme Cecilia M. Briceno-Garmendia, économiste principale au pôle Transports de la Banque mondiale et auteure principale du rapport. Pour les pays en développement, la question aujourd’hui n’est plus de savoir “si” mais plutôt “comment” et “quand” il faut engager cette transition. »
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Les éléments clés :
S’étendant sur six pays, le bassin du Congo est le plus grand puits de carbone au monde.
Avec la COP-27 de l’Afrique, des voix centrafricaines appellent à l’adaptation.
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En collaboration avec les gouvernements, des initiatives régionales comme le Fonds bleu pour le bassin du Congo et des partenaires tels que l’Initiative pour la forêt de l’Afrique centrale, le Fonds de partenariat pour le carbone forestier (FCPF), le Programme d’investissement forestier, le Fonds pour l’environnement mondial, PROGREEN et REDD+, la Banque mondiale s’engage à soutenir un développement intelligent des forêts dans le Bassin du Congo, en plaçant les populations à son centre.
Connu comme le « poumon de l’Afrique », le bassin du Congo est le plus grand puits de carbone au monde, absorbant plus de carbone que l’Amazonie
S’étendant sur six pays, sa forêt tropicale assure la sécurité alimentaire et constitue une planche de salut essentielle pour les populations autochtones et locales, ainsi qu’un habitat crucial pour les espèces menacées.
La préservation des forêts du bassin du Congo est vitale non seulement pour l’avenir de l’Afrique, mais aussi pour celui du monde entier. Les efforts mondiaux visant à lutter contre les effets du changement climatique et la perte de biodiversité dépendront de la préservation de cet écosystème riche et luxuriant. Le Gabon absorbe chaque année des émissions de carbone équivalentes à un tiers du total annuel de la France. La République du Congo absorbe à elle seule 1,5 % de l’ensemble des émissions annuelles de carbone dans le monde.
Cependant, la région est de plus en plus menacée par la déforestation, la dégradation de l’environnement, l’augmentation de la population et l’impact du changement climatique. Environ 575 000 Congolais vivent dans des zones forestières et dépendent de cet écosystème fragile pour leur subsistance, ce qui met à rude épreuve la protection de la biodiversité. Au Cameroun, la sécurité alimentaire, la dégradation des sols et les sécheresses exacerbent les conflits liés à la raréfaction des ressources naturelles.
Des actions climatiques sont nécessaires pour aider les pays du bassin du Congo à poursuivre un développement vert, résilient et inclusif qui leur permette de préserver leurs ressources naturelles tout en maintenant les moyens de subsistance et en stimulant la diversification économique.
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