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Promesses et dangers du microtravail en ligne dans les pays en développement

Travail en Remote chez Talenteum.com
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Avec la Banque Mondiale

L’accès à des emplois de bonne qualité et inclusifs est la meilleure façon de sortir de l’extrême pauvreté, tout en favorisant un partage équitable des richesses entre tous.  Cependant, à l’heure où les nouvelles technologies transforment les économies partout dans le monde, nous devons adopter une conception plus large des possibilités d’emploi dans les pays en développement.

Aujourd’hui, la gig economy, c’est-à-dire l’économie des « petits boulots » ou du travail à la demande, représente d’ores et déjà 12 % du marché de l’emploi mondial.  Elle repose notamment sur des plateformes de microtravail, qui mettent en relation une offre et une demande de tâches dématérialisées. Dans les pays en développement, ces plateformes ouvrent de véritables boulevards et de vastes débouchés aux laissés-pour-compte des marchés de l’emploi traditionnels : les jeunes, les femmes et les habitants de régions excentrées.

En outre, le microtravail en ligne procure une source de revenus particulièrement utile en période de crise ou de transition, il permet à de jeunes travailleurs de gagner en compétences digitales et il offre à tous un moyen souple de gagner de l’argent. Qui plus est, les plateformes de microtravail constituent une source de talents à moindre coût pour des start-up et autres petites entreprises, qu’elles aident ainsi à rester productives et réactives aux variations rapides de la demande sur leurs marchés respectifs.

Forte croissance du microtravail en ligne dans les pays en développement

Parallèlement à l’essor de l’économie numérique et de l’esprit d’innovation dans le monde entier, la demande de « travailleurs de plateformes » est en plein essor dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, où elle augmente plus vite que dans les économies industrialisées. En Afrique subsaharienne par exemple, une grande plateforme d’emploi numérique a vu ses offres augmenter de 130 % entre 2016 et 2020, contre 14 % en Amérique du Nord.  Il est intéressant d’observer que parmi les pays à revenu intermédiaire, ce sont ceux de la tranche inférieure qui alimentent le plus cette nouvelle demande de main-d’œuvre, laquelle émane principalement des MPME (micro, petites et moyennes entreprises).

Pourtant, l’impact des plateformes de microtravail sur les économies émergentes est encore méconnu, et ce nouveau type d’emploi mérite d’être mieux compris pour exploiter tout son potentiel. Quelles sont les politiques publiques les plus indiquées pour maximiser les avantages du travail sur plateforme dans les économies en développement ?  Quelles réglementations adopter pour protéger ces travailleurs ? Quel rôle les plateformes locales et régionales jouent-elles ?

Un nouveau rapport de la Banque mondiale, Working Without Borders : The Promise and Peril of Online Gig Work (Travailler sans frontières : promesses et périls du travail à la demande en ligne – pdf)), dresse un tableau mondial du microtravail sur plateforme, sans omettre, comme c’est le cas de la plupart des autres études, les plateformes locales ou utilisant d’autres langues que l’anglais. Ce document révèle que le phénomène a pris une ampleur bien plus importante qu’estimée jusque-là. En effet, selon le rapport, jusqu’à 435 millions de personnes dans le monde exercent ce type d’emploi, souvent en appoint d’une autre activité professionnelle.  

Comment tirer les bénéfices du microtravail sur plateforme tout en évitant ses risques ?

Cependant, alors que près de 3 milliards de personnes dans le monde n’étaient toujours pas connectées en 2022, et ce principalement dans les pays en développement, un trop grand nombre de travailleurs restent privés des possibilités qu’offre l’économie des plateformes. La Banque mondiale cherche des solutions pour y remédier, conjointement avec les États et avec le secteur privé. Cela passe par des réformes des politiques publiques, par un financement public et privé, et par des programmes de subventions pertinents et ciblant des groupes spécifiques, de manière à stimuler le déploiement d’infrastructures numériques dans les zones rurales et à rendre plus abordable l’acquisition de services internet haut débit et d’équipements électroniques. De plus, il faut développer les compétences numériques. Le Bangladesh, la Malaisie et le Kosovo proposent des formations au travail sur plateforme à destination des jeunes, des femmes et des personnes faisant partie de la tranche des 40 % les plus pauvres.

Il est indispensable d’assurer une protection sociale aux travailleurs des plateformes.  Dans leur grande majorité, ceux-ci, de même que la plupart des travailleurs de l’économie informelle dans les pays en développement, subissent une situation précaire, à cause de l’instabilité de leurs revenus, de conditions de travail insatisfaisantes et d’une capacité d’épargne limitée. En général, ils ne bénéficient d’aucune protection sociale, surtout dans les pays à faible revenu, où plus de 90 % de la main-d’œuvre ne cotisent pas à l’assurance sociale et restent en dehors du champ des réglementations sur le travail. Comme le prévoit la stratégie de la Banque mondiale pour la protection sociale, les États doivent adopter des solutions innovantes pour étendre la protection sociale aux travailleurs informels et aux indépendants, y compris les travailleurs des plateformes.

Les technologies numériques peuvent apporter des solutions nouvelles et les plateformes accroître la visibilité des travailleurs informels, en contribuant ainsi aux actions menées par les pouvoirs publics pour leur procurer une couverture. De nombreux pays adoptent des mesures dans ce sens et collaborent avec les plateformes de façon à encourager les travailleurs à s’immatriculer et à cotiser. Par exemple, en Malaisie, l’État s’est associé à une plateforme d’emploi numérique pour qu’elle apporte une contribution de 5 % aux microtravailleurs qui cotisent à la caisse de retraite nationale.

Il faut par ailleurs créer des formes de négociation collective adéquates pour les travailleurs hors emploi formel, comme ceux des plateformes. Les systèmes de notation des employeurs ou des plateformes, de même que l’utilisation des réseaux sociaux pour rassembler des communautés de travailleurs dispersées, sont des exemples de solutions et de modèles inédits, que les nouvelles technologies rendent possibles.

Même si les femmes sont plus nombreuses dans l’économie du microtravail en ligne que sur le marché de l’emploi en général, principalement en raison de la flexibilité qu’offre ce type d’activité, les disparités de rémunération hommes-femmes persistent. Ainsi, sur certaines plateformes de pays en développement, les femmes gagnent moins que les hommes : en Argentine par exemple, leur rémunération ne dépasse pas 68 % de celle perçue par leurs homologues masculins.

Créer un cercle vertueux de développement de l’emploi et de l’activité

Si le microtravail en ligne demeure un type d’activité nouveau et en rapide évolution, il est manifestement déjà bien implanté dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, où il ouvre une voie de sortie de la pauvreté, en reliant les travailleurs à des offres d’emploi internationales.

Il représente aussi une chance pour un nombre croissant de jeunes, désireux d’acquérir des compétences ou de les approfondir dans le domaine numérique tout en percevant un revenu. Quant aux femmes, confrontées à de considérables contraintes sur les marchés de l’emploi traditionnels, elles trouvent dans cette forme de travail une option de plus en plus viable. Enfin, les plateformes de microtravail s’affirment rapidement comme une source de talents flexible qui, en répondant aux besoins des entrepreneurs et des MPME, leur permet de développer leur activité et, par conséquent, de créer des emplois.

En s’attachant à développer la connectivité numérique, les compétences digitales et la couverture sociale, il est possible d’exploiter pleinement le potentiel de l’économie des plateformes et de faire en sorte qu’un plus grand nombre de personnes trouvent une place et s’épanouissent dans ce nouveau monde du travail.

Le parc national Virunga sauvé grâce aux minage de bitcoins

Bitcoin Virunga
Bitcoin Virunga

Le centre de mining de bitcoins du parc national des Virunga, en République démocratique du Congo, monétise le surplus d’énergie au profit des efforts de conservation.

Le mining de bitcoins sauve le plus ancien parc national d'Afrique de la faillite

Le parc national des Virunga, en République démocratique du Congo, est devenu le premier parc national au monde à exploiter un centre de mining de bitcoins BTC €24 003 dans le but de protéger ses forêts et sa faune. Cointelegraph s’est entretenu avec Sébastien Gouspillou, PDG de Big Block Green Services, et l’homme qui a introduit le mining de bitcoin dans le parc.

S’exprimant par appel vidéo, Gouspillou a déclaré avec un sourire : « Le mining de bitcoins a sauvé le parc de la faillite. »

Le parc des Virunga est le plus ancien parc protégé d’Afrique et un symbole de la biodiversité du continent. Un rapport du journaliste Adam Popescu, publié dans MIT Technology Review, explique que la région était en proie à des problèmes avant le mining de bitcoins. Des milices locales qui menaient des attaques violentes contre ses animaux et ses employés aux épidémies d’Ebola en passant par les enlèvements, le parc national emblématique a lutté pour ses revenus ces dernières années.

La pandémie du COVID-19 et la disparition du tourisme qui s’en est suivie ont presque été le clou du cercueil pour le parc, car les visites pour voir les gorilles, les autres animaux sauvages et les chutes d’eau ont cessé. L’article explique que le tourisme représentait environ 40 % des revenus du parc.

De gauche à droite, JF Augusti, cofondateur de Big Block Green Services, Seb Gouspillou et Emmanuel de Merode. Source : Gouspillou

Lorsque Seb Gouspillou a appris les difficultés du parc, il s’est senti obligé de lui venir en aide. Il a rencontré Emmanuel De Merode, le directeur du parc – et un prince belge de souche – dans un château en France à la fin de l’année 2019. Gouspillou a expliqué qu’il a immédiatement reconnu l’énorme opportunité que présentait le parc.

Le parc pourrait monétiser ses ressources naturelles abondantes et inexploitées pour préserver son existence. Gouspillou a expliqué à De Merode comment le parc des Virunga pourrait se tourner vers le mining de bitcoins pour générer des revenus.

La conversation dans le château n’a pas été interrompue. « Elle a dû durer des heures. », a expliqué M. Gouspillou. La discussion, ainsi que les suivis et une visite au Congo, ont finalement abouti à la mise en place par De Merode des premières parties du centre de mining au début de 2020, qui a miné avec succès ses premiers bitcoins en septembre de la même année.

Le centre de mining de bitcoins dans les Virunga avec le parc en toile de fond. Source : Twitter

Près de trois ans plus tard, le parc a tiré des revenus importants du bitcoin. Pendant certains mois du bull run de 2021, le parc a été récompensé à hauteur de 150 000 dollars par mois – compensant presque entièrement la perte de revenus touristiques.

Le centre de mining de bitcoins du parc des Virunga est une solution unique au problème de la préservation de la biodiversité du parc tout en générant des revenus. Le mining de bitcoins est un processus très énergivore, mais le site des Virunga est unique puisqu’il fonctionne avec de l’énergie propre : il s’agit d’une technologie verte entourée d’une forêt tropicale verte.

Le centre est alimenté par l’une des trois centrales hydroélectriques du parc, une source d’électricité durable qui était déjà utilisée pour alimenter les villes voisines. Le site a embauché neuf travailleurs à temps plein, qui travaillent en équipes tournantes pour diriger les mineurs dans la jungle, afin de pourvoir à l’installation. Des rangers intrépides protègent le site – une histoire qui a notamment inspiré un documentaire Netflix.

Gouspillou et les rangers posent devant le centre de mining de bitcoins. Source : Gouspillou

L’installation compte 10 conteneurs d’expédition, chaque conteneur pouvant contenir 250 à 500 mineurs. Le parc possède trois de ces conteneurs, Gouspillou les sept autres. Dans le cadre de cet accord, Gouspillou achète de l’énergie au parc, tout en conservant le bitcoin miné.

De plus, comme l’explique M. Gouspillou, l’installation existante de mining de bitcoins fait partie d’un « plan global », dans le cadre duquel d’autres possibilités de production d’énergie verront le jour. D’autres centrales électriques seront installées dans le parc, explique-t-il, pour connecter les villages locaux à l’électricité et, bien sûr, miner davantage de bitcoins.

M. De Merode est convaincu que le projet sera couronné de succès malgré le marché baissier actuel. En effet, certains mineurs de bitcoins ont été victimes du marché baissier de 2022, mais De Merode occupe une position unique : Le parc ne spécule pas sur la valeur du bitcoin, mais génère du bitcoin en utilisant l’énergie excédentaire pour monétiser quelque chose qui n’a autrement aucune valeur.

Le parc national des Virunga est connu pour ses gorilles. Source : Virunga.org

De plus, il y a peu de risques que les bitcoins (ou les clés privées) disparaissent si De Merode est abattu. Plus de 200 agents de sécurité du parc, ou rangers, ont été tués depuis 1996 – et De Merode a été touché deux fois alors qu’il se rendait à Goma en 2014, c’est donc une issue tragique mais possible à laquelle il faut se préparer.

L’équipe financière du parc gère la garde du portefeuille Bitcoin, et les fonds générés par le centre de mining sont vendus régulièrement pour payer l’entretien du parc. Dans l’article du MIT Technology Review, De Merode est cité comme ayant déclaré :

« De toute façon, il est peu probable que nous restions assis sur des bitcoins pendant plus de quelques semaines, car nous avons besoin de l’argent pour faire fonctionner le parc. Donc, si quelque chose m’arrivait ou si notre directeur financier perdait le mot de passe, nous lui ferions passer un mauvais quart d’heure – mais cela ne nous coûterait pas grand-chose. »

Semblable au traitement du Salvador dans les médias grand public, le « pari » effectué par De Merode a suscité le scepticisme des experts qui se demandent ce que la crypto a à voir avec la conservation. Gouspillou a expliqué qu’il a fallu un certain temps à De Merode pour se référer au projet en tant que projet de mining de bitcoin, préférant utiliser le terme « mining de blockchain », car il est plus favorable aux relations publiques.

L’usine hydroélectrique et le centre de mining de bitcoins sont situées au milieu de la forêt tropicale dense. Source : Gouspillou

Pour Gouspillou, il n’a pas été en mesure de trouver un inconvénient à l’histoire de la façon dont un centre de mining de bitcoins a sauvé un parc national :

« C’est vraiment difficile de trouver un côté négatif à cette histoire. Il n’y a rien. L’énergie est propre, même les ASICS – nous les recyclerons lorsqu’ils arriveront en fin de vie en les distribuant dans les communautés africaines. »

Les ASICS, ou circuits intégrés à application spécifique, sont des machines à miner le bitcoin. Toutes les 10 minutes, les ASICS participent à une loterie numérique pour deviner le prochain bloc de bitcoin sur la chaîne temporelle du bitcoin. Comme l’explique Gouspillou, ces machines seront décomposées et recyclées, ce qui évitera la production de déchets électroniques. Les mineurs utilisent de l’énergie excédentaire et propre, et De Merode utilise ces fonds pour protéger la faune et la flore.

La suite sur Cointelegraph

Pourquoi pas elles ? Former aujourd’hui les filles aux emplois numériques de demain

Femmes numérique et éducation en Afrique
Femmes numérique et éducation en Afrique

Avec la Banque Mondiale

Parce qu’il transforme les économies, le numérique exige de nouvelles compétences pour réussir dans les emplois de demain. Or les femmes et les jeunes filles continuent à être sous-représentées dans les filières et carrières spécialisées dans les technologies de l’information et de la communication (TIC). C’est un constat qui nous appelle à faire plus pour abattre les obstacles qui se dressent devant elles.

Les données contenues dans le portail de la Banque mondiale sur la parité montrent que la proportion de femmes diplômées dans les TIC dépasse 50 % dans des pays comme la Gambie, la Jordanie ou Sint Maarten, mais qu’elle n’est que de 9 % au Cambodge et de 10 % aux Maldives et en Suisse.

Part des femmes sur le nombre total de diplômés du troisième cycle en technologies de l’information et de la communication

Part des femmes sur le nombre total de diplômés en TIC (%) :

Source: Institut de statistique de l’UNESCO (UIS). Données issues du portail sur la parité hommes-femmes de la Banque mondiale. Conception Sarah BunkerConception Sarah Bunker

Selon de récentes données d’ONU Femmes (a), si l’acquisition de compétences numériques a nettement progressé dans la population féminine, il reste beaucoup de chemin à parcourir. Par exemple, en République démocratique du Congo, seulement 2 % des femmes âgées de 15 à 49 ans savent envoyer un e-mail accompagné d’une pièce jointe, contre 7 % des hommes. Au Mexique, les valeurs se situent à 31 % et 35 % respectivement. À Oman, ces compétences sont quasi universelles. Parmi les principaux obstacles (a) à surmonter figurent notamment les disparités d’accès aux smartphones et ordinateurs, le manque de contenu pertinent et les normes sociales qui dissuadent femmes et jeunes filles d’utiliser internet.

Des jeunes femmes impliquées dans la Google Code Week de Bujumbura - Mentorat technique de Thierry Barbaut
Des jeunes femmes impliquées dans la Google Code Week de Bujumbura – Mentorat technique de Thierry Barbaut

Pour aider les filles à apporter les innovations technologiques dont le monde a besoin, nous disposons de cinq principaux moyens d’action :

1. Combattre les stéréotypes de genre en milieu scolaire dès le plus jeune âge 

Les jouets et livres que nous donnons aux jeunes enfants jouent un rôle important car ils influencent leur image et estime de soi et leurs aspirations. Un projet sur les modèles dans la lecture (a) mené au Zimbabwe a montré qu’en faisant connaître aux filles les biographies de femmes ayant réussi dans des disciplines à domination masculine, on peut les amener à choisir la même orientation. Offrir aux enfants un accès à des lectures qui ne perpétuent pas de stéréotypes, c’est donc commencer à abolir les préjugés sexistes. Si l’on attire l’attention sur les idées préconçues qui entourent les aptitudes féminines et l’on s’efforce de faire changer les mentalités, les filles ne seront plus découragées dès la petite enfance de suivre leur voie.

2. Former les filles pour qu’elles puissent exprimer leur inventivité technologique 

En montrant aux filles que les TIC permettent de résoudre des problèmes locaux ou universels, on peut les inciter à devenir des créatrices de solutions numériques.  Les programmes extrascolaires tels que Technovation (a) sont particulièrement prometteurs. Parmi les filles ayant suivi les cours de cet organisme, certaines se sont d’ores et déjà lancées dans les TIC pour trouver des solutions à des problèmes de la vie réelle. Ainsi, au Nigéria, un groupe d’adolescentes a développé une application qui identifie les contrefaçons de médicaments (a). En Inde, des jeunes filles ont créé une autre appli, qui facilite une gestion responsable des déchets électroniques (a). Les compétences numériques transforment incontestablement l’existence de celles qui les acquièrent, mais aussi les conditions de vie de leur communauté, qui bénéficie ainsi de nouvelles solutions technologiques.

3. Créer des liens entre les jeunes filles et des femmes qui, en jouant le rôle de mentor ou d’exemple, les incitent à poursuivre des études dans les STIM

Parallèlement aux formations pratiques, le contact avec des mentors ou modèles féminins donne de l’assurance aux filles et les encourage à persévérer sur la voie des TIC ou, plus généralement, des filières scientifiques (a). Une récente étude menée par IFC (a) conclut que sur la plateforme d’apprentissage à distance Coursera, les inscriptions aux cours de sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STIM) atteignent presque la parité quand au moins une formatrice intervient, contre 35 % lorsque l’enseignement est dispensé uniquement par des hommes. On peut véritablement changer la donne en apportant un accompagnement approprié aux étudiantes. Par exemple, au Liban (a), une étude a mis en évidence une hausse de la proportion d’étudiantes et de diplômées en STIM chez les filles qui avaient bénéficié d’un mentorat féminin pendant leur première année d’études supérieures.

4. Informer les jeunes femmes sur les carrières dans les STIM pour qu’elles y recherchent un emploi

Les établissements scolaires et programmes de formation peuvent jouer un rôle important pour inciter les jeunes femmes à s’orienter vers les filières STIM en les informant des perspectives de rémunération dans ces carrières. Au Kenya (a), les jeunes femmes informées des meilleures rémunérations dans les métiers majoritairement exercés par des hommes s’engagent plus volontiers dans des formations offrant ce type de débouchés. On observe aussi une augmentation de leurs salaires horaires. 

5. Garantir des environnements de travail inclusifs et porteurs pour les femmes dans les STIM

Les mesures prises dans le milieu professionnel pour inciter les femmes à rester dans le secteur sont elles aussi très importantes. Il existe toutes sortes de moyens de créer un cadre de travail inclusif et plus équitable, dans les STIM ou ailleurs. Il s’agit de mesures bien connues, comme les congés parentaux, les garderies d’enfants ou les mesures contre le harcèlement sexuel, pour n’en citer que quelques-unes. Dans les STIM en particulier, les femmes sont plus nombreuses à témoigner de cas de harcèlement sexuel que dans d’autres secteurs d’activité (a). Au Sri Lanka, le groupe automobile DIMO, qui a traité ces problèmes dans le cadre du programme de promotion du respect sur le lieu de travail (a) d’IFC, a augmenté de 15 % (a) la proportion de femmes occupant des types de postes majoritairement masculins.

Des existences transformées

En s’appuyant sur des faits probants et sur les bonnes pratiques, la Banque mondiale aide les jeunes filles et jeunes femmes partout dans le monde à se former à l’informatique afin qu’elles embrassent des carrières dans les TIC et les STIM, et il s’efforce d’améliorer leurs conditions de travail pour qu’elles réussissent dans l’économie numérique.

Au Népal (a), des programmes innovants couvrent les coûts de formation de jeunes femmes, mobilisent les réseaux de mentors pour favoriser leur maintien dans le secteur des TIC, assurent leur sécurité dans les transports et entretiennent des contacts avec des employeurs potentiels pour leur faciliter l’accès au marché du travail.

En Sierra Leone (a), un projet pilote dans le domaine de l’emploi numérique va offrir des possibilités de garde d’enfants et poursuivra son soutien aux jeunes femmes une fois leur formation achevée en les faisant bénéficier de mentorats féminins et d’évènements de réseautage. 

Au Bangladesh (a), nous formons actuellement 24 000 étudiantes aux nouvelles technologies dans les universités publiques. Nous encourageons en outre les universités et entreprises à intégrer au moins 30 % de femmes dans leurs programmes de formation aux technologies. 

C’est grâce aux TIC que les femmes et jeunes filles vont changer le monde. Nous avons hâte de découvrir les fruits de leur inventivité libérée.  C’est pourquoi nous nous associons à l’appel de l’UIT (Union internationale des télécommunications) à les soutenir afin qu’elles soient non seulement utilisatrices mais aussi créatrices de solutions numériques. Nous enjoignons nos partenaires à œuvrer avec nous pour rendre les carrières dans ce domaine plus accessibles, inciter les filles à faire des études dans les filières technologiques et scientifiques, et leur permettre de devenir des championnes de l’innovation numérique.

Jannat Binte Alam, ex-stagiaire au Bangladesh, l’exprime mieux que quiconque : « La formation à Java que j’ai suivie était très intéressante. Aujourd’hui, je réussis vraiment dans mon travail. J’en appelle aux pouvoirs publics pour qu’ils organisent de nouvelles formations de ce genre. Ainsi, mes amies et d’autres jeunes femmes bangladaises enrichiront leurs connaissances, comme moi. Elles pourront alors participer aux progrès du secteur informatique et de l’économie dans le pays. »

Les auteurs remercient Tijan Bah, Sarah Bunker, Abigail Goodnow Dalton, Sarah Danman, Jaylan Elshazly, Camila Mejia Giraldo, Alicia Hammond et Suparna Roy pour leurs contributions.

Cinq raisons de s’inquiéter du poids de l’économie informelle

Franc CFA
Franc CFA

Avec la Banque Mondiale

Économie de l’ombre, grise, non déclarée ou informelle : tous ces termes renvoient à une réalité très répandue dans les pays émergents et en développement . Cette « informalité » généralisée est particulièrement préoccupante aujourd’hui, car elle risque de compliquer la tâche des pays à l’heure de s’engager sur la voie d’un développement inclusif indispensable pour réparer les dégâts de la pandémie de COVID-19. 

Première raison : l’économie de l’ombre est omniprésente. Dans les économies émergentes et en développement, le secteur informel contribue à pratiquement un tiers du PIB et représente plus de 70 % de l’emploi total, dont la moitié environ sous la forme de travail indépendant  (figure 1). Parmi les six régions émergentes et en développement, c’est en Afrique subsaharienne, en Europe et Asie centrale, et en Amérique latine et Caraïbes que le poids de l’économie informelle dans le PIB est le plus élevé. Tandis que la part des emplois informels (estimée en fonction du travail indépendant) est la plus importante en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud, et en Asie de l’Est et Pacifique. 

Figure 1. Poids du secteur informel dans la production et l’emploi 

Emploi informel
Sources : Elgin et al. (2021) ; Organisation internationale du travail ; Banque mondiale. 
Note : La production du secteur informel est estimée à l’aide d’un modèle d’équilibre général dynamique et exprimée en pourcentage du PIB officiel. L’emploi informel et l’emploi indépendant sont exprimés en pourcentage de l’emploi total. Les barres représentent les moyennes non pondérées pour la dernière année disponible.

Deuxième raison : un niveau élevé d’informalité rime avec une faible productivitéDans les économies émergentes et en développement, la productivité du travail dans les entreprises informelles n’atteint qu’un quart en moyenne de celle que connaissent les structures déclarées . La rémunération des travailleurs informels est inférieure de 19 % en moyenne à celle des salariés du secteur formel. Un écart qui s’explique en grande partie par les caractéristiques qui distinguent ces deux catégories de travailleurs. De fait, dès lors que l’on prend en compte le faible niveau d’éducation, le manque d’expérience et d’autres traits caractéristiques des travailleurs informels, les disparités de salaire deviennent négligeables (figure 2).


Figure 2. Écart de salaire en faveur des travailleurs du secteur formel

Travailleurs du secteur formel
Source : Banque mondiale.
Note : L’avantage salarial (représenté par les barres) est calculé à partir de 18 études empiriques sur les écarts de salaire entre travailleurs formels et informels. Les traits verticaux représentent l’intervalle de confiance à 90 %. Voir Ohnsorge, Okawa et Yu (2021) pour des informations détaillées.

Troisième raison : l’économie informelle est corrélée à de multiples difficultés de développement — une plus grande pauvreté, des revenus par habitant plus faibles, des progrès plus lents sur les Objectifs de développement durable, des inégalités plus prononcées et des investissements moins importants. Environ un quart (26 %) de la population des économies émergentes et en développement dont le niveau d’informalité est supérieur à la médiane vit dans l’extrême pauvreté, contre un taux de 7 % seulement dans celles où l’informalité est inférieure à la médiane (figure 3).


Figure 3. Extrême pauvreté

Extrême pauvreté
Sources : Ohnsorge, Okawa et Yu (2021) ; Banque mondiale (Indicateurs du développement dans le monde).
Note : Les économies « très informelles » et « peu informelles » correspondent respectivement aux économies émergentes et en développement dont le poids du secteur informel dans la production, exprimé en pourcentage du PIB officiel, est supérieur ou inférieur à la médiane, en fonction d’estimations basées sur un modèle d’équilibre général dynamique sur la période 1990-2018. Le taux d’extrême pauvreté correspond au pourcentage de la population vivant avec moins de 1,90 dollar par jour aux prix internationaux de 2011. Les barres représentent les moyennes simples de 155 économies émergentes et en développement pour la dernière année disponible (jusqu’en 2018).

Quatrième raison : l’économie de l’ombre est généralement d’autant plus forte que les capacités de l’État sont faiblesLa prépondérance du secteur informel s’accompagne d’un niveau de recettes et de dépenses considérablement moins élevé, d’institutions publiques moins efficaces , de pesanteurs réglementaires et fiscales importantes et d’une gouvernance plus fragile. Dans les économies émergentes et en développement où le degré d’informalité est supérieur à la médiane, les recettes publiques sont inférieures de 5 à 12 points de pourcentage de PIB à celles des autres économies (figure 4). 


Figure 4. Recettes et dépenses publiques

Recettes et dépenses publiques
Sources : Ohnsorge, Okawa, and Yu (2021); World Bank (World Development Indicators); International Monetary Fund (Government Finance Statistics).
Note : Les économies « très informelles » et « peu informelles » correspondent respectivement aux économies émergentes et en développement dont le poids du secteur informel dans la production, exprimé en pourcentage du PIB officiel, est supérieur ou inférieur à la médiane, en fonction d’estimations basées sur un modèle d’équilibre général dynamique sur la période 1990-2018. Les barres représentent les moyennes de 2000-18 pour les économies émergentes et en développement dont la population est supérieure à 3,5 millions d’habitants.

Cinquième raison : Il n’y a pas de solution simple à l’économie de l’ombre. Pour certains, travailler dans le secteur informel est un choix. Pour d’autres, c’est un dernier recours. L’emploi informel recouvre un large éventail de situations : travailleurs indépendants, petits exploitants agricoles, employés sans contrat de travail, etc.  Dans les régions émergentes et en développement où les niveaux d’emploi informels sont les plus élevés, l’agriculture — un secteur où les travailleurs ne sont généralement pas déclarés — continue d’occuper une place particulièrement importante (figure 5). 

Les causes de l’informalité sont trop diverses pour que les solutions conviennent à toutes les situations. Il faut par conséquent des réformes globales et adaptées au contexte national. 

En Afrique subsaharienne, où les travailleurs se tournent souvent vers une activité informelle par nécessité, les mesures se sont attachées en priorité à développer le capital humain et améliorer l’accès aux financements, aux marchés et aux intrants dans le but d’accroître la productivité du travail. En revanche, en Europe et Asie centrale, en Amérique latine et Caraïbes, et dans une grande partie du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, elles ont avant tout visé à assouplir les contraintes réglementaires et à mettre en place des institutions plus efficaces et responsables, en mettant en particulier l’accent sur le renforcement de l’application de la loi et la lutte contre la corruption. 


Figure 5. Part de l’agriculture dans le PIB, par région

Part de l’agriculture dans le PIB, par région
Sources : Vorisek et al. (2021) ; Banque mondiale (Indicateurs du développement dans le monde).
Note : Les barres représentent des moyennes régionales simples pour la période 2010-18. EAP = Asie de l’Est et Pacifique ; ECA = Europe et Asie centrale ; LAC = Amérique latine et Caraïbes ; MNA = Moyen-Orient et Afrique du Nord ; SAR = Asie du Sud ; SSA = Afrique subsaharienne.

Des infrastructures vertes contre les catastrophes climatiques

Avec la Banque Mondiale

Résilience climatique : les solutions fondées sur la nature montent en puissance à la Banque mondiale

À l’instar de nombreuses villes, Freetown est confrontée à une urbanisation rapide. L’afflux de personnes dans la capitale sierra-léonaise a entraîné une forte déforestation et augmenté les risques de catastrophe naturelle pour les habitants des zones précaires. En réponse à cette situation, la Banque mondiale soutient les efforts déployés par les autorités locales pour restaurer le couvert forestier et fournir une protection naturelle contre les glissements de terrain, les inondations et l’érosion côtière. Grâce à un projet de restauration communautaire (a), les résidents ont planté 567 000 arbres, arbustes et mangroves à travers la ville, franchissant ainsi une étape cruciale dans le renforcement de la résilience climatique. Ces solutions fondées sur la nature (SfN) sont de plus en plus reconnues comme un outil essentiel pour atténuer les catastrophes et soutenir la résilience climatique.

« Les solutions fondées sur la nature sont de plus en plus reconnues comme un outil essentiel pour atténuer les catastrophes et soutenir la résilience climatique. »

Plus de 100 projets de la Banque mondiale ont eu recours aux solutions fondées sur la nature au cours des exercices 2012 à 2021, avec une forte accélération depuis 2018.  Soit un montant cumulé d’engagements d’environ 5,5 milliards de dollars (voir Figure 1) selon une nouvelle étude (a) réalisée par le Programme mondial sur les solutions fondées sur la nature pour la résilience climatique (GPNBS) (a), un domaine spécialisé relevant de la Facilité mondiale pour la prévention des risques de catastrophes et le relèvement (GFDRR) de la Banque mondiale. Les activités financées concernent par exemple la création ou la restauration d’espaces verts urbains, de forêts, de récifs coralliens, de cours d’eau, de plaines inondables et de prairies ; elles permettent de faire face à divers risques naturels tout en renforçant la résilience au changement climatique. La hausse du nombre de projets promouvant des solutions fondées sur la nature s’observe dans la plupart des régions, bien que la majorité d’entre eux aient été mis en œuvre en Afrique et en Asie de l’Est-Pacifique (a).

La moitié de ces projets étaient hybrides, employant à la fois des infrastructures « vertes » (naturelles) et « grises » (construites), tandis que les autres ont eu recours à des interventions totalement écologiques. En outre, plus de 65 % d’entre eux ont été conçus ou mis en œuvre avec la participation de la population, ce qui a permis de répondre aux besoins locaux tout en favorisant l’appui des communautés concernées. De même, 65 % de ces projets ont reçu le label « Genre » de la Banque mondiale, ce qui signifie qu’ils se sont attachés à remédier aux disparités entre les sexes par des travaux d’analyse, des actions spécifiques et le suivi d’indicateurs pour mesurer les résultats.

Figure 1. Nombre de projets avec une composante SfN approuvés et engagements cumulés pour les exercices 12 à 21 Financement (millions de dollars)

Cette hausse des projets SfN est due tant à la demande croissante des pays en développement qu’à l’attention accrue portée à ce domaine par la Banque mondiale et d’autres institutions internationales. La Banque mondiale met de plus en plus l’accent sur les avantages qu’offrent les solutions fondées sur la nature dans ses stratégies et priorités, notamment dans le cadre de son Plan d’action sur le changement climatique 2021-2025. La GFDRR et le GPNBS travaillent également en étroite collaboration avec des partenaires tels que le World Resources Institute et la Banque africaine de développement pour déployer ces solutions à l’échelle mondiale et mettre au point une méthodologie (a) commune pour assurer le suivi des projets en Afrique subsaharienne.

Les solutions fondées sur la nature sont de plus en plus considérées comme faisant partie intégrante des objectifs en matière de climat et de biodiversité.  En décembre, 196 pays ont adopté le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming à Montréal lors de la 15e Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique. Ce cadre comprend des plans visant à enrayer et à inverser la perte de biodiversité d’ici 2030 et appelle à exploiter les solutions naturelles pour atteindre ces objectifs. De même, la décision finale (a) adoptée à la 27e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP27), qui s’est tenue à Charm el-Cheikh en novembre, a souligné les liens entre le changement climatique et la perte de biodiversité : le texte insiste notamment sur l’importance d’« utiliser durablement la nature et les écosystèmes pour une action climatique efficace et durable », dans le droit fil de la note Climat et développement de la Banque mondiale sur les solutions fondées sur la nature (a), publiée à l’occasion de la COP27.

Alors que les pays sont confrontés à des défis climatiques de plus en plus complexes qui compromettent les progrès vers les objectifs de développement durable, les solutions fondées sur la nature offrent une alternative rentable aux infrastructures grises 

Premier data center à accès ouvert et neutre de la RDC

Data center en Afrique et environnement
Data center en Afrique et environnement

Chris Wood, CEO du groupe WIOCC, et Christophe Evers, CFO de TEXAF, ont signé le 11 juillet, un pacte d’actionnaires historique pour l’exploitation d’OADC Kinshasa, qui sera le premier data centre de la République démocratique du Congo (RDC) à accès ouvert, certifié Tier-III (par l’Uptime Institute) et neutre vis-à-vis des opérateurs, et qui devrait être mis en service en novembre 2023.

Christophe Evers, CFO de TEXAF avec Chris Wood, CEO du groupe WIOCC Chris Wood, CEO du groupe WIOCC, dont la filiale Open Access Data Centres (OADC), la société de data centres à la croissance la plus rapide en Afrique, exploitera le centre de données soutenu par TEXAF, a déclaré : « OADC Kinshasa stimulera l’économie de la RDC en fournissant des écosystèmes numériques dynamiques et des services d’infrastructure Information non règlementée numérique ouverte et convergente (CODI), en ce compris de la colocation sur mesure et de la connectivité fiable.

Ces services peuvent être utilisés par les fournisseurs de contenu, les opérateurs de cloud, les opérateurs de télécommunications et les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) pour fournir une multitude de produits et de services numériques aux entreprises et aux particuliers. » Christophe Evers, CFO de TEXAF, a déclaré : « Nous sommes fiers de nous associer à OADC pour la création d’un autre élément essentiel de l’écosystème numérique ici en RDC. Cela valide pleinement notre stratégie visant à attirer des leaders internationaux de l’industrie tels que OADC dans le pays et plus particulièrement dans notre nouveau centre numérique SILIKIN VILLAGE.

L’intégralité du communiqué est disponible ici

Bpifrance et Business France : troisième promotion Accélérateur Afrique

BPI France
BPI France

Dans le cadre de la Team France Export (TFE), Bpifrance et Business France donnent le coup d’envoi de la troisième promotion de l’Accélérateur Afrique. 9 entreprises françaises démarrent aujourd’hui leur accompagnement d’une durée de douze mois, associant temps forts collectifs et parcours individuels, pour booster leur développement et leurs partenariats sur le continent africain.

Plus grande zone au monde bénéficiant d’une croissance continue, le continent africain représente un relai de croissance majeur pour les PME et les ETI françaises. Son explosion démographique prévoit 2 milliards d’habitants à l’horizon 2050, entraînant une hausse de la consommation et créant ainsi des potentiels de marchés exceptionnels pour les entreprises africaines et françaises exportatrices.

Fort de ce constat, l’objectif de l’Accélérateur Afrique est de permettre aux entreprises françaises d’identifier les différentes opportunités de développement et de partenariat pérennes sur l’ensemble du continent, y compris au-delà de l’Afrique francophone. L’accélérateur Afrique va leur permettre d’identifier des relais commerciaux solides, de valider des scénarios d’implantation, créateurs d’emplois et de valeur au niveau local, d’envisager des projets de co-industrialisation, de partages d’expertise , etc.

Lancée en février 2021 et clôturée récemment, la 1ère promotion de l’Accélérateur Afrique a permis aux dirigeants de travailler leur stratégie internationale et d’identifier les clés de succès pour développer leurs courants d’affaires, notamment au travers de missions de conseil et de prospection dans le pays de leur choix. Ils ont également eu l’opportunité de participer à une mission collective organisée à Abidjan en Côte d’Ivoire. A la fin de ce programme, 69% des accélérés de la première promotion ont fait évoluer leur stratégie à l’international, 25% ont développé leur activité sur des nouveaux marché africains. De plus, le chiffres d’affaires export de ces entreprises a augmenté de 27 % en moyenne sur la période 2020-2022.

La 2ème promotion arrive à la fin de son parcours collectif dont le point d’orgue a été une mission organisée à Dakar en décembre 2022 et terminera bientôt son parcours de conseil avec des missions majoritairement orientées vers la stratégie et la performance internationale.

La 3ème promotion de l’accélérateur Afrique est composée de 9 entreprises réalisant un chiffre d’affaires moyen de 19 millions d’euros et comptant en moyenne 104 collaborateurs. Les lauréats de cette promotion souhaitent rendre plus transverse au sein de leurs structures, l’export et l’international étant identifiés comme des sujets prioritaires et stratégiques.

« Les mutations que connait le continent africain sur les plans démographique, économique, numérique ou climatique sont de véritables opportunités pour les entrepreneurs français qui se projettent à l’international. » déclare Alexandre Guillo, Directeur des Accélérateurs chez Bpifrance. « Le lancement de la 3ème promotion de l’Accélérateur Afrique permet de donner aux entreprises lauréates les moyens de développer et de pérenniser leur activité et de construire des partenariats durables sur le continent. »

Pour les aider à s’implanter durablement en Afrique, les dirigeants et leurs équipes auront accès à toute l’expertise de Bpifrance et Business France à travers un programme d’immersion collectif sur 12 mois, articulé autour de 3 piliers : 

  • Conseil : chaque entreprise bénéficiera de 18 jours de conseil exécuté par des consultants rigoureusement sélectionnés par Bpifrance et adapté à chaque profil ;
  • Formation : 2 séminaires pour nourrir la réflexion stratégique et renforcer les compétences des dirigeants ainsi qu’à un parcours e-learning complet via des cours distanciels et des ateliers et conférences en ligne.
  • Mise en relation et échanges entre pairs : les PME-ETI de cette nouvelle promotion participeront à des événements en France et en Afrique pour étendre leur réseau et à deux missions internationales sur le continent, afin de trouver de nouveaux relais de développement en Afrique. Ils seront également intégrés au sein d’un collectif de dirigeants pour échanger sur leurs expériences et nouer des collaborations.

Ce programme d’accompagnement permettra à ces entreprises de revisiter leur business plan et leur stratégie de conquête à l’international de la construction à la mise en œuvre opérationnelle. L’objectif premier étant de les accompagner dans leur développement sur l’ensemble des marchés africains, d’affiner leur ciblage et de renforcer leurs réseaux.

Les 9 entreprises de la troisième promotion de l’Accélérateur Afrique :

A propos de Bpifrance

Medusa 8 700 kilomètres de câbles sous marin en méditerranée pour la connectivité

Câble sous-marin internet fibre 2Africa
Câble sous-marin internet fibre 2Africa

Alcatel Submarine Networks, Elettra Tlc, Medusa et Orange annoncent le début de la construction du système sous-marin Medusa en mer Méditerranée

Alcatel Submarine Networks (ASN), Elettra Tlc, Medusa et Orange sont heureux d’annoncer l’entrée en vigueur du contrat de construction du système de câbles sous-marin Medusa. Ce jalon marque le début d’un projet ambitieux visant à renforcer la connectivité à travers la Méditerranée.
Medusa établira des connexions essentielles entre le Maroc, le Portugal, l’Espagne, la France, l’Algérie, la Tunisie, l’Italie, la Grèce, Chypre et l’Égypte. Le sous-système du câble Medusa, nommé Via Tunisia, reliant la France à la Tunisie, est co-financé par l’Union Européenne dans le cadre du programme « Mécanisme pour l’interconnexion en Europe » (MIE) comme déjà annoncé par Orange.
Une fois achevé, Medusa s’étendra sur une distance impressionnante de plus de 8 700 kilomètres, ce qui en fera le  plus long câble de la mer Méditerranée et permettra d’améliorer la connectivité nord-sud et est-ouest.

La construction a été confiée aux leaders de l’industrie ASN et Elettra Tlc. Le système Medusa repose sur la technologie de pointe ouverte (Open Cable) à 24 paires de fibres optiques pour répondre aux besoins croissants en matière de haut débit dans la région, avec une capacité minimale de 20Tb/s par paire de fibres.
Elettra Tlc va démarrer sans délais les opérations de survey (sondage des fonds marins), alors que la fabrication et l’installation du câble s’étaleront sur 2024 et 2025. Orange fournira des infrastructures d’atterrissement en France, en Tunisie et au Maroc.
En reliant l’Afrique du Nord et l’Europe du Sud, ainsi que plusieurs îles de la Méditerranée au continent, notamment la Sicile, la Crète et Chypre, le système de câble sous-marin Medusa créera des opportunités sans précédent pour la collaboration, l’innovation et le développement économique. Il constituera également un pont efficace entre les régions de la Méditerranée et de l’Atlantique, facilitant une communication et une coopération accrues dans toutes ces zones.
Medusa s’engage à réduire la fracture numérique et cette construction est une étape importante dans la réalisation de cet objectif.
La construction de Medusa est financée par AFR-IX Telecom, Orange et l’Union Européenne à travers une subvention
dans le cadre du programme MIE (Mécanisme pour l’interconnexion en Europe).

Cette collaboration souligne l’engagement des leaders de l’industrie et des organisations gouvernementales à contribuer à un avenir plus connecté et plus prospère pour la région méditerranéenne.

Norman Albi, CEO de Medusa, souligne l’importance stratégique de Medusa pour améliorer la connectivité en Méditerranée : « Nous travaillons depuis plus de trois ans pour en arriver là et nous sommes extrêmement reconnaissants à tous ceux qui, dès le début, ont soutenu Medusa : les entreprises partenaires et les institutions européennes. Grâce au soutien d’opérateurs nord-africains, d’institutions financières et d’entreprises de premier plan telles que ASN, Elettra Tlc, Orange et AFR-IX Telecom, Medusa sera mis en service au 4e trimestre 2025 ».

Paul Gabla, Directeur des ventes et marketing d’ASN explique : « Le système de câble sous-marin Medusa marque une étape majeure dans les infrastructures de télécommunications. ASN est honorée d’être à l’avant-garde de ce projet ambitieux, qui apportera une connectivité Internet à haut débit et une communication sans faille dans la région, ouvrant un monde d’opportunités pour les entreprises, les communautés et les individus dans toute la région méditerranéenne ».

Didier Dillard, Président et CEO d’Elettra Tlc « Nous sommes très heureux d’être en charge des travaux maritimes pour la première phase du projet Medusa, de l’étude maritime et de l’installation. Elettra Tlc est une véritable entreprise méditerranéenne qui a installé et réparé un très grand nombre de câbles dans cette région, et nous sommes ravis de contribuer à la construction de cette future épine dorsale de télécommunications de la mer Méditerranée ».

« Orange est ravi de mettre son leadership et son expertise industrielle au service de la construction de ce nouveau système qui favorisera les échanges numériques entre l’Europe et l’Afrique du Nord et d’accueillir Medusa au sein, de ses infrastructures neutres à Marseille » explique Aurélien Vigano, Vice-Président des Réseaux de Transmission Internationaux chez Orange.

Accorder croissance économique et protection de la planète

Ville moderne durable et intelligente Smart Diamniadio
Ville moderne durable et intelligente Smart Diamniadio

Avec la Banque Mondiale

On entend souvent dire que la croissance économique est en train de tuer notre planète.  De fait, de multiples recherches menées depuis des décennies le confirment. Il y a un demi-siècle, le Club de Rome publiait son célèbre rapport, Les limites à la croissance, qui affirmait qu’en l’absence de changements importants dans les modes de consommation, la dégradation de l’environnement et l’épuisement des ressources naturelles conduiraient à un déclin catastrophique des populations et des niveaux de vie.

Depuis, la population mondiale a plus que doublé et la planète compte aujourd’hui huit milliards d’habitants. Les revenus, et par conséquent la consommation également, ont augmenté partout dans le monde. Cette croissance a eu pour conséquence malheureuse un recul de presque tous les indicateurs environnementaux.

Rien que depuis l’an 2000, le monde a perdu plus de 10 % de son couvert forestier, soit une superficie équivalente à la moitié de celle des États-Unis. La qualité de l’eau baisse dans les pays riches comme dans les pays pauvres (a), ce qui menace la croissance et nuit à la santé publique. Actuellement, la pollution atmosphérique réduit la durée de vie moyenne de 2,2 ans (a) et fait chaque année plus de victimes que l’ensemble des guerres et des diverses formes de violence. Enfin, 40 % des terres sont aujourd’hui considérées comme dégradées, ce qui aggrave la crise climatique, réduit la biodiversité et menace la sécurité alimentaire. 

Face au déclin de ces composantes vitales du capital naturel, une question cruciale s’impose à nous : pouvons-nous mieux faire ? Pouvons-nous utiliser notre capital naturel de manière plus efficace et permettre aux populations de mener une vie meilleure tout en protégeant notre planète de la destruction ?

« Pouvons-nous utiliser notre capital naturel de manière plus efficace et permettre aux populations de mener une vie meilleure tout en protégeant notre planète de la destruction ? »

Presque aucun pays n’exploite efficacement son capital naturel

Pour répondre à ces questions, la Banque mondiale s’est associée à Natural Capital Project (a), une équipe de scientifiques, économistes, ingénieurs en informatique et professionnels de terrain. Ce partenariat a favorisé la mise au point de modèles agricoles, écologiques et économiques qui peuvent nous aider à faire le meilleur usage possible de la terre, de l’eau et de l’air. Ils reposent sur de formidables quantités d’informations (plus de huit milliards de données) concernant les forêts et la végétation, la production agricole, les ressources en eau, le climat et la pollution atmosphérique. Les résultats de leur analyse sont détaillés dans un nouveau rapport intitulé en anglais Nature’s Frontiers, Achieving Sustainability, Efficiency, and Prosperity with Natural Capital.

Cette modélisation indique que presque aucun pays dans le monde n’exploite efficacement son capital naturel.  Les cultures ne sont pas adaptées aux conditions climatiques et géographiques locales, tandis que des terres plus propices à l’agriculture sont utilisées pour l’élevage ; de vastes étendues sont déboisées sans replantation, ce qui limite les revenus forestiers futurs et détruit des puits de carbone et des habitats naturels d’une importance capitale. Ces pratiques sont à l’origine d’importants manques d’efficacité.

Cette mauvaise utilisation du capital naturel peut être attribuée à de nombreux facteurs, notamment le recours à des subventions agricoles peu judicieuses, la précarité des droits de propriété et le non-respect des zones protégées. Cependant, la raison principale est autre : la valeur du capital naturel est généralement sous-évaluée, voire impensée, ce qui fausse les incitations. En conséquence, le capital naturel est gaspillé, utilisé de manière non durable et rarement alloué de manière à maximiser les bénéfices qu’il pourrait rapporter.

Réduire les manques d’efficacité pourrait nous aider à relever les défis les plus urgents

Il y a cependant des nouvelles encourageantes. Corriger ces insuffisances et combler les déficits d’efficacité pourrait contribuer à relever certains des défis les plus critiques dans le monde. La quasi-totalité des 146 pays que nous avons étudiés présente d’importantes lacunes en matière d’efficacité. Donc, ils pourraient tous bénéficier d’une utilisation plus efficace de leur capital naturel. Et, lorsque les données de tous ces pays sont consolidées, les résultats sont stupéfiants.

« La quasi-totalité des 146 pays que nous avons étudiés présente d’importantes lacunes en matière d’efficacité. »

Nous avons ainsi constaté que les pays pourraient exploiter efficacement leur capital naturel grâce à différentes combinaisons de modes de gestion des sols et du couvert végétal.  La figure ci-dessous représente la « frontière d’efficience », c’est-à-dire des niveaux optimaux de production économique et de séquestration du carbone, et montre où nous en sommes aujourd’hui. Actuellement, le monde retire environ 401 milliards de dollars par an de ses terres.  Si tous les pays réduisaient leur déficit d’efficacité de production tout en maintenant le niveau actuel de stockage du carbone, ils pourraient presque doubler ce chiffre pour atteindre 730 milliards de dollars par an et parvenir à la frontière d’efficience. Ce résultat pourrait être obtenu sans impact sur l’environnement, comme des rejets de carbone ou de méthane, ou des pertes de biodiversité. Plus impressionnant encore, si l’on considère ce chiffre en termes de calories produites par l’agriculture plutôt qu’en termes financiers, cela représenterait plus que les calories nécessaires pour nourrir le monde jusqu’en 2050, date à laquelle les Nations Unies prévoient que la population mondiale atteindra 10 milliards de personnes.   

Réduire les déficits d'efficacité pourrait nous aider à relever les défis les plus urgents

De même, si tous les pays parvenaient à combler les déficits d’efficacité en maintenant leur production, mais en séquestrant davantage de carbone, ils atteindraient la frontière et le monde pourrait stocker 78 milliards de tonnes de carbone supplémentaires dans la nature. Cela équivaut à près de deux ans d’émissions mondiales et donnerait le temps nécessaire à la décarbonation de la planète. Et encore une fois, ce résultat pourrait être obtenu sans nuire à la croissance économique ni à la production alimentaire. Il suffit pour cela de réduire les déficits d’efficacité et d’utiliser notre capital naturel au maximum de son potentiel pour en tirer des bénéfices.

Il ne sera pas facile d’atteindre ces objectifs ambitieux et nous n’avons pas de baguette magique pour rendre instantanément nos paysages plus efficaces. Nous devons donc mobiliser les gouvernements, les entreprises et les populations pour initier ces changements, ce qui ne sera possible qu’en mettant en œuvre les politiques et les incitations appropriées. La nature et le contenu de ces politiques dépendront du pays et de sa situation. La prochaine étape du projet consistera à travailler avec les équipes-pays de la Banque mondiale et avec ses clients pour réaliser ces objectifs, et nous aurons besoin de tout votre soutien pour y parvenir.

Promouvoir l’innovation : Découvrez les finalistes des prix AfricaTech 2023

VivaTech 2022
VivaTech 2022

Les prix AfricaTech sont de retour !

AfricaTech sur Vivatech 2023

Lancés l’année dernière par IFC (International Finance Corporation) et VivaTech, les prix récompensent et soutiennent les entreprises innovantes axées sur l’Afrique qui proposent des solutions dans les secteurs de la Climate Tech, de la Health Tech et de la FinTech. Découvrez les 9 meilleures startups sélectionnées pour la finale de cette année.

La scène technologique africaine est en plein essor. Qu’il s’agisse de solutions de technologies propres pour relever les défis climatiques ou de plateformes numériques élargissant l’accès aux soins de santé et aux services financiers aux communautés mal desservies, les startups du continent transforment les industries et ont un impact positif sur la société.

Bien que l’espace africain des startups soit en pleine croissance – 2022 a été une année record pour le financement des startups africaines – le continent n’a reçu que 1 % du capital-risque mondial. Alors que l’écosystème des startups de chaque pays se développe et se diversifie, il est essentiel de favoriser les connexions entre les startups et les investisseurs mondiaux pour combler ce déficit de financement.

Pour mettre en lumière les entreprises qui stimulent l’innovation en Afrique et aider à forger de nouveaux partenariats interrégionaux, VivaTech et la Société financière internationale IFC se sont associés pour la deuxième édition des AfricaTech Awards. Plus de 380 startups se sont portées candidates pour saisir l’opportunité de présenter leurs solutions à VivaTech et de remporter le prix dans l’une des trois catégories sectorielles – Climate Tech, sponsorisée par OCP et SiteGround ; FinTech, sponsorisée par Cassava Technologies et Helios Investment Partners ; et Health Tech.

Aujourd’hui, VivaTech et IFC sont fiers d’annoncer les neuf startups – les trois premières de chaque catégorie – qui ont été sélectionnées pour avancer dans la compétition et rejoindre VivaTech à Paris du 14 au 17 juin 2023. Ces startups stimulent l’innovation et la compétitivité dans leurs secteurs, ouvrant de nouvelles opportunités économiques et améliorant la vie de millions de personnes à travers le continent. Apprenez à les connaître :

Finalistes Climate Tech
Kubik transforme les déchets plastiques difficiles à recycler en matériaux de construction à faible coût et à faible émission de carbone, qui peuvent être utilisés pour construire des bâtiments plus durables et plus abordables. La vision de cette startup basée à Nairobi est de construire la dignité grâce à un mode de vie propre et abordable pour tous.

Kumulus Water conçoit, fabrique et exploite des machines qui reproduisent le phénomène de la rosée dans la nature pour produire de l’eau potable de manière économique et durable, en utilisant comme seules ressources l’énergie solaire et l’humidité de l’air.

OKO est une startup insurtech qui se concentre sur la fourniture d’une assurance récolte abordable et accessible aux petits exploitants agricoles. En utilisant l’imagerie satellite et la technologie mobile, OKO propose des produits d’assurance personnalisés qui protègent les agriculteurs contre les risques financiers associés aux mauvaises conditions météorologiques et aux mauvaises récoltes.

Finalistes FinTech
Asante Financial Services Group est une néo-banque de premier plan qui soutient la croissance de l’Afrique en fournissant des services financiers par le biais de solutions fintech aux micro et petites entreprises en croissance au Kenya, en Ouganda, au Nigeria et au Rwanda.

Bizao est un centre de paiement panafricain qui aide les entreprises à accepter toutes les méthodes de paiement locales en Afrique. Elle couvre actuellement 200 millions de clients finaux dans 11 pays et a intégré directement 35 méthodes de paiement.

Curacel permet aux assureurs de distribuer plus facilement leurs produits, d’automatiser leurs processus d’indemnisation et de stimuler la croissance de leurs revenus en fournissant des solutions technologiques faciles à utiliser qui ont été spécialement conçues pour favoriser l’inclusion de l’assurance dans l’ensemble de l’Afrique.

Finalistes des technologies de la santé
Ilara Health est une start-up kenyane spécialisée dans les technologies de la santé qui vise à améliorer l’accès aux diagnostics médicaux essentiels dans les zones mal desservies. L’objectif de l’entreprise est de devenir le premier fournisseur de soins de santé primaires en Afrique grâce à la technologie, en fournissant des soins de santé abordables et de qualité aux populations africaines à faibles et moyens revenus.

MyDawa est une solution numérique de soins de santé de bout en bout, offrant une plateforme mobile et web qui permet aux utilisateurs d’accéder à des consultations de télésanté, à des services de conciergerie de laboratoire et à la livraison à domicile de produits pharmaceutiques et non pharmaceutiques.

Waspito est une plateforme qui offre des consultations vidéo instantanées avec des médecins, des laboratoires mobiles et des services pharmaceutiques. Tous ces services sont reliés par un réseau social de santé où les utilisateurs peuvent interagir anonymement avec des médecins pour obtenir des informations fiables sur leur santé.

Restez à l’écoute pour connaître les gagnants
Ces neuf jeunes entreprises auront l’occasion de présenter leurs solutions à VivaTech 2023 et d’avoir accès à des investisseurs internationaux et à des cadres supérieurs de l’industrie technologique. Un panel d’experts de l’industrie sélectionnera les gagnants, qui seront annoncés le jeudi 15 juin 2023 à 17h30 sur la première scène de VivaTech.

Les participants peuvent visiter l’AfricaTech Lab pendant les 4 jours de VivaTech pour rencontrer ces startups en personne. Ne manquez pas non plus le programme AfricaTech Stage, créé avec l’aide de Silverbacks Holdings, qui mettra en lumière les plus brillants acteurs de la technologie africaine.

Les recherches en Intelligence Artificielle explosent

Google Africa
Google Africa

De Google

L’intelligence artificielle est rapidement devenue le sujet tendance de 2023. L’intérêt des internautes pour « artificial intelligence » (« intelligence artificielle ») sur le moteur de recherche Google a été multiplié par 3 d’une année sur l’autre en Europe, au Moyen-Orient, et en Afrique.1

Les données illustrent également que les recherches des internautes dépassent la simple curiosité pour l’IA et portent sur ses aspects pratiques. Cette appétence se traduit notamment par une augmentation plus rapide des questions opérationnelles telles que « how to ai » (« comment utiliser l’ia ») en comparaison avec les recherches plus génériques telles que « what is ai » (« qu’est-ce que l’ia ») :

Graphique Google Trends indiquant qu'au cours de l'année écoulée, l'intérêt global pour la recherche "comment utiliser l'ia" a augmenté dans une plus grande proportion que pour "qu'est-ce que l'ia".

À l’heure actuelle, la capacité de calcul des plus grands modèles d’IA double tous les six mois, ce qui dépasse de loin les prévisions de la célèbre loi de Moore. En parallèle, les attentes concernant l’utilisation de l’IA par les entreprises devraient croître étant donné que cette dernière devrait progressivement intégrer et faciliter leur quotidien. En ce sens, il est important que les services marketing comprennent, testent et implémentent l’IA sans trop tarder pour ne pas se laisser distancer.

Tendances IA : tout, partout, tout à la fois.

Il y a quelques années à peine, l’IA était un concept relativement nouveau dans de nombreux secteurs. Toutefois, Google Trends montre qu’aujourd’hui, les gens recherchent des produits et des solutions optimisés par l’IA dans des domaines allant de la mode aux soins de santé. Ils utilisent même des requêtes de recherche spécifiques pour savoir comment l’IA peut les aider à répondre à des besoins précis.

D’après une étude McKinsey, le marketing est l’un des principaux secteurs d’activité dont les revenus augmentent grâce à l’IA. Il n’est donc pas surprenant que les professionnel·les du métier recherchent massivement ces nouvelles opportunités. Après tout, l’IA a déjà démontré sa capacité à renforcer les processus créatifs ou encore à libérer du temps pour se consacrer à des décisions stratégiques.

Pourquoi le marketing devrait dès à présent intégrer l’IA

L’IA peut aider les responsables marketing à répondre à de nouvelles demandes souvent imprévisibles, améliorer leur créativité à une échelle inédite, le tout, en fournissant des performances fortes et fiables. Toutefois, pour faire évoluer sa stratégie, adopter dès maintenant une approche « test and learn » favorable à l’innovation est nécessaire.

L’évolution de l’IA est d’une rapidité inédite. Les entreprises qui l’auront intégré rapidement pourront bénéficier d’un avantage compétitif. En permettant d’adapter son marketing au rythme des évolutions de sa clientèle parfois imprévisible, tout en respectant la protection des données l’IA est une alliée de taille.

La rapidité d’adoption est clé comme nous l’avons déjà constaté au cours de la dernière décennie avec l’émergence du mobile ou des réseaux sociaux. Aujourd’hui, les premières entreprises qui utilisent déjà des outils optimisés par l’IA enregistrent les meilleurs résultats commerciaux.

En somme, plus tôt les services marketing adopteront l‘IA, plus les avantages pour leur entreprise seront importants.

Les trois prochaines décennies : une période déterminante pour l’Afrique

Ces dernières années, de nombreuses études portant sur la démographie mondiale ont convergé et continuent à converger vers la même conclusion. Pour résumer, d’ici 2050, la population mondiale devrait augmenter, passant de 7,5 milliards d’âmes à ce jour à 10 milliards. Néanmoins, ce chiffre a peu de chances de grimper par la suite, au contraire, il devrait diminuer, du fait d’une baisse significative de la fécondité partout à travers la planète. Que serait une telle affirmation s’il n’y avait pas au moins une exception ? Dans cette catégorie, citons l’Afrique et voyons pourquoi.

L’Afrique, championne de la transition démographique

Une fois n’est pas coutume, l’Afrique surprend positivement par sa richesse et sa grandeur. Celles-ci s’expriment notamment à travers sa démographie, qui semble modeler les tendances prévues ailleurs selon sa propre personnalité. Prenons le rapport signé S&P Global Ratings publié début août 2021, selon lequel : « La population en âge de travailler de l’Afrique subsaharienne (ASS) va augmenter de plus de 200 % d’ici 2050 ». Cet élan est d’ailleurs qualifié de « plus grande transition démographique jamais expérimentée dans l’histoire de l’humanité » par Financial Afrik. Une description parfaitement à propos lorsqu’on sait que l’Afrique devrait passer de 1 milliard d’habitants à près de 2,4 milliards d’ici le tournant du siècle, cela malgré une baisse de fécondité, mais inédite, car plus lente qu’ailleurs.

D’ici 2050, l’Afrique subsaharienne devrait compter plus du double de sa population actuelle en âge de travailler, soit, dans les chiffres, près de 70 % de la croissance mondiale totale. En conséquence, les autorités des différents pays africains doivent d’ores et déjà prendre les décisions appropriées afin de préparer le terrain économique. Celui-ci devra être suffisamment solide, tangible, clair, organisé afin de créer et fournir suffisamment d’emplois pour ses 1,5 milliard d’habitants supplémentaires, dont la moitié sera âgée de moins de 25 ans.

Comment vont-ils procéder, lorsqu’on sait qu’actuellement, les jeunes africains représentent 60 % de la population sans emploi, selon la Banque mondiale ? Comment l’Afrique va-t-elle modifier ses pratiques, ses modes de fonctionnement lorsqu’on nous rapporte que 94,9 % des subsahariens âgés de 15 à 24 ans travaillent dans l’économie informelle (97,9 % en Afrique de l’Ouest – selon le rapport le plus récent de l’Organisation internationale du travail (OIT), publié en 2018) ?

Des décisions qui doivent être prises plus rapidement

Les décisions économiques prises dès à présent par les gouvernements africains sont cruciales et permettront dans un futur proche, si elles sont pertinentes, d’améliorer la stabilité politique, souvent mise à mal par l’absence d’emplois. Elles joueront également sur les revenus des familles, qui pourront ainsi épargner, donc investir dans l’éducation de leur progéniture, notamment celle des filles.

Pour Valeri Rezvijs, économiste chez S&P Global Ratings « La transition démographique pourrait être une source de croissance économique sans précédent (…) ». L’heure est donc à la préparation en Afrique, qui doit mettre en œuvre toutes les ressources nécessaires afin de revoir et améliorer ses services bancaires, développer les marchés des capitaux. Le continent doit également prendre des mesures fortes en faveur de l’emploi des jeunes, de la formation, en incluant les acteurs publics et privés.

L’Afrique, un continent unique en son genre

L’Afrique a toujours émerveillé par sa capacité à surmonter les défis qui lui sont présentés et il ne faudra pas s’étonner de la voir sortir victorieuse en 2050, lorsque sa population aura plus que doublé. Toutefois, le travail doit commencer dès à présent, avec des partenariats, des décisions et des actions concrètes de la part des gouvernements africains. Il en va de l’avenir du continent, qui repose sur les épaules de personnes qui n’ont même pas encore vu le jour.

L’avenir de l’Afrique est prometteur, mais il est important de reconnaître que le continent fait face à divers défis et opportunités. Voici quelques aspects qui peuvent façonner l’avenir de l’Afrique :

La Croissance économique : L’Afrique présente un fort potentiel de croissance économique. Le continent dispose de ressources naturelles abondantes, d’un marché en plein essor et d’un jeune et dynamique marché de la main-d’œuvre. La diversification de l’économie, l’investissement dans l’infrastructure et l’amélioration du climat des affaires peuvent contribuer à stimuler la croissance économique.

L’urbanisation rapide : L’Afrique est confrontée à une urbanisation rapide, avec une augmentation de la population urbaine. Cela crée des opportunités en termes de développement urbain, d’innovation technologique et de croissance des industries liées à l’urbanisation, mais cela pose également des défis en termes de logement, de services de base et d’infrastructures urbaines.

Le développement des technologies de l’information et de la communication : Les technologies de l’information et de la communication (TIC) peuvent jouer un rôle important dans le développement de l’Afrique. L’accès à l’internet et l’adoption des technologies numériques peuvent stimuler l’innovation, l’éducation, le commerce électronique et l’inclusion financière.

Les défis environnementaux : L’Afrique est confrontée à des défis environnementaux, tels que le changement climatique, la déforestation, la dégradation des terres et la pénurie d’eau. Cependant, il existe également des opportunités pour développer des solutions durables, promouvoir les énergies renouvelables, préserver les écosystèmes et promouvoir l’agriculture durable.

La jeunesse et éducation : L’Afrique a une population jeune, avec un potentiel démographique important. Investir dans l’éducation de qualité, la formation professionnelle et l’emploi des jeunes peut contribuer à libérer le potentiel de la jeunesse africaine et favoriser le développement économique et social.

L’intégration régionale : L’intégration régionale peut renforcer la coopération économique, politique et sociale entre les pays africains. Les initiatives telles que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) visent à faciliter le commerce intra-africain, à promouvoir les investissements et à renforcer les liens entre les économies africaines

Je termine ma tribune par l’investissement nécessaire selon moi pour ces 3 prochaines doit être dans les trois « E » : Energie , Education et Entreprenariat.

La coopération internationale en matière de formation, vecteur de développement socio-économique en Afrique

Femmes numérique et éducation en Afrique
Femmes numérique et éducation en Afrique

Dans un récent rapport intitulé “Africa’s Pulse” publié en avril 2023, la Banque mondiale souligne la nécessité pour les gouvernements africains d’investir davantage dans le capital humain, plus particulièrement dans l’éducation, afin de faire face à l’augmentation de la démographie qui sera inévitablement confrontée à la digitalisation de l’économie[1]. Cependant, les politiques publiques et les investissements actuels en faveur de l’éducation ne suffisent pas à adapter parfaitement la formation aux besoins réels et changeants des économies africaines. Pour guider le continent africain vers un développement socio-économique plus inclusif, la coopération en matière de formation entre les secteurs privés et publics, mais également entre les États africains – mais pas seulement – semble être une voie à emprunter.

Un système de formation existant mais inadéquat au regard des besoins du continent

Le nombre d’apprenants sur le continent africain connaît une croissance fulgurante depuis plusieurs années, atteignant même des chiffres records dans certains pays. Au Niger, par exemple, le nombre d’apprenants dans les établissements d’EFTP (Enseignement et Formation Techniques et Professionnels) a augmenté de 385 % entre 2013 et 2017, passant ainsi de 68 486 à 332 025. Cependant, malgré cette forte demande en formation, le système éducatif africain peine à l’absorber totalement[2].

De plus, comme souligné dans un rapport de 2019, une baisse de la qualité de la formation a été notifiée dans 24 des 54 pays africains concernés par l’étude menée entre 2014 et 2017[3]. Les diplômés africains sont également confrontés à un décalage entre leur formation et les besoins du marché du travail, plus précisément dans le secteur privé. En effet, la formation ne pousserait pas assez les jeunes Africains vers l’entrepreneuriat et entraînerait souvent un écart important entre la théorie et la pratique dans de nombreux secteurs. Afin de répondre aux besoins grandissants de nombreux secteurs, des premières pistes suggèrent la nécessité d’une collaboration coordonnée des acteurs privés, des gouvernements, des institutions financières et des centres de formation afin d’aligner la demande en formation avec les besoins réels de l’économie[4].

Les systèmes de formation africains doivent donc faire l’objet d’une réforme structurelle afin de répondre aux exigences de l’économie. Pour y parvenir, la coopération internationale dans la formation des jeunes talents est fondamentale pour pallier les besoins grandissants de nombreux secteurs et à différents niveaux. Depuis 2019, le gouvernement français a initié le Fonds de solidarité pour les projets innovants, les sociétés civiles, la francophonie et le développement humain (FSPI), qui permet via plus de 40 projets de structurer l’offre de formation et de renforcer les capacités des établissements de formation. En outre, depuis 2021, l’Agence Française de Développement (AFD) a lancé son programme “Partenariats avec l’enseignement supérieur africain”, qui vise à développer des filières de formation prioritaires pour le développement durable[5].

Les pays africains sont également à l’origine de cet élan en faveur d’une coopération multilatérale profitant aux apprenants et correspondant aux besoins de la société. La Banque africaine de développement a récemment approuvé la création d’une académie virtuelle pour renforcer les capacités de gestion des finances publiques dans les pays africains. Cette académie offrira une assistance technique par le biais de formations structurées, ciblées, dédiées et locales ainsi que par le biais d’un dialogue politique.

L’Afrique emprunte de manière significative la voie de la Quatrième Révolution industrielle, poussant ainsi l’économie du continent à se digitaliser de plus en plus. Dès lors, l’enjeu de la formation, notamment dans les nouvelles technologies, est plus que crucial. En effet, la population étant amenée à augmenter de manière considérable d’ici 2050, l’éducation et l’apprentissage seront joueront un rôle clé permettant aux populations de bénéficier des apports socio-économiques qui découleront de cette numérisation croissante de l’économie. Selon les prévisions, cette digitalisation massive et multisectorielle pèsera 712 milliards de dollars en 2050 contre 180 milliards d’ici 2025. La priorité doit donc être donnée à la formation numérique pour en faire bénéficier 650 millions d’Africains d’ici 2030.[6]

Cependant, ces initiatives demeurent malheureusement insuffisantes compte tenu de la forme actuelle que prend la formation en Afrique et des particularités socio-économiques du continent. Dans un contexte de développement économique, de transition démographique, de digitalisation et de dérèglement climatique, la formation catalyse les espoirs de faire concorder l’éducation des plus jeunes aux besoins de la société. Toutefois, l’instabilité politique et les conflits qui gangrènent l’Afrique sont des facteurs qui rendent difficile l’établissement de la sécurité de la formation pour tous. En ce sens, la coopération internationale en matière de formation se pose comme un vecteur de développement socio-économique, à condition qu’elle soit menée avec efficacité.

La coopération internationale en matière de formation – au numérique – pour préparer l’Afrique au monde de demain

En 2023, l’École Normale Supérieure (ENS) a lancé un nouveau partenariat avec deux universités du Sénégal et d’Afrique du Sud. Le programme de formation intitulé « Nouvelles compréhensions du monde », se concentre sur les défis et crises posés par les transformations actuelles telles que la Covid-19 et le dérèglement climatique et vise à encourager les étudiants à réfléchir à leur place et à leur rôle dans la construction du monde de demain. Ces formations, bien que récentes, préparent les apprenants à penser des solutions innovantes permettant de répondre aux besoins actuels et futurs de l’Afrique.

La formation proposée par l’ENS n’est pas un exemple isolé. Dès 2017, l’UNESCO organisait au Zimbabwe une formation pour les dirigeants de centres de formation afin de leur permettre d’adapter leurs méthodes aux objectifs de développement et aux enjeux contemporains. L’un des modules intitulé “Transition to green economies and digital societies” appuyait le besoin de les adapter aux impératifs environnementaux, sociaux, économiques et politiques et à verdir le secteur de l’enseignement pour qu’il réponde aux préoccupations croissantes liées aux bouleversements climatiques et numériques[7]. Cette coopération entre une institution internationale et des dirigeants de centres éducatifs soulignait déjà la volonté de rendre la formation utile au bon développement socio-économique.

Cependant, en dépit des efforts menés pour transformer la forme et le fond des systèmes de formation africains, le défi premier demeure celui de l’absorption de la demande par les centres. C’est d’ailleurs ce pour quoi l’UNESCO a organisé en février 2023 une réunion avec ses partenaires afin de définir un plan d’action ayant pour objectif l’accès de 10 millions d’apprenants à la formation d’ici 2029. Ce plan, tourné à la fois vers l’inclusion et la demande du marché du travail, témoigne du double défi quantitatif et qualitatif que pose la formation en Afrique.[8]

De plus en plus, des initiatives voient le jour afin de rendre la formation plus en adéquation avec le développement social et économique de l’Afrique. Cette année, Google a lancé un programme pour soutenir les start-ups technologiques africaines dirigées par des femmes et destiné à aider les fondatrices à répondre aux défis liés à la collecte de fonds, au recrutement et à la création de produits. L’entreprise Huawei est également très investie dans ce secteur. La compagnie a en effet développé de nombreux programmes à destination des étudiants pour les former aux nouvelles technologies. Parmi ceux-ci, le programme Seeds for the Future et son concours Tech4Good. Le 5 janvier 2023, l’équipe algérienne SevenG a par ailleurs remporté le second prix de cette compétition mondiale grâce à sa solution FarmAI d’autonomisation de l’agriculture grâce à l’intelligence artificielle. A cet effet, l’équipe s’est envolée en Chine courant avril, aux côtés des équipes irlandaises et italiennes également finalistes de ce concours, ce voyage venant compléter leur formation avancée en matière de technologies de l’information et de la communication (TIC). L’ensemble de ces initiatives a pour objectif commun de donner à la formation le pouvoir d’avoir un impact concret sur le développement socio-économique des populations africaines.

En somme, le système éducatif africain, bien que connaissant une croissance importante en nombre d’apprenants, peine actuellement à répondre aux besoins de l’économie et de la société en matière de formation. Des réformes structurelles sont nécessaires pour aligner l’offre sur les besoins du marché du travail, et une coopération internationale est indispensable pour renforcer les capacités des établissements et offrir des formations adaptées aux particularités socio-économiques du continent. La digitalisation massive et multisectorielle qui s’accélère renforce l’importance de la formation numérique pour bénéficier pleinement de ses apports socio-économiques. Les initiatives actuelles provenant des secteurs publics et privés ainsi que d’organisations internationales témoignent d’un engagement commun pour améliorer la qualité et l’inclusivité mais demeurent encore trop peu nombreuses pour faire pleinement de la formation un vecteur du développement socio-économique de l’Afrique.


[1] “Africa’s Pulse”, Groupe Banque Mondiale, avril 2023.

[2] “The Paradox of technical and vocational education in Africa”, African Center for Economic Transformation, octobre 2022.

[3]  “African Governance Report 2019”, Mo Ibrahim Foundation, octobre 2019.

[4] “Youth Entrepreneurial Ecosystem for Sustainable Development in Sub-Saharan Africa”, Alliance for African Partnership, avril 2022.

[5] “La coopération universitaire et scientifique en Afrique”, France Diplomatie, août 2022.

[6] “Numérique en Afrique : l’urgence de la formation”, Le Point Afrique, décembre 2022.

[7]  “UNEVOC TVET Leadership Programme for Southern and Eastern Africa”, UNESCO, octobre 2017.

[8] “UNESCO’s Global Skills Academy convenes partners to set up action plan to support 10 million learners by 2029”, UNESCO, février 2023.

Scaling Up to Phase Down : Financer la transition énergétique dans les pays en développement

énergies renouvelables au Sénégal
énergies renouvelables au Sénégal - La centrale

Avec la Banque Mondiale

La transition énergétique dans les pays en développement nécessitera une transformation sans précédent des infrastructures du secteur de l’électricité, qui passera par un accroissement de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables et par une réduction progressive de la production d’électricité à partir du charbon. Le nouveau cadre de cette transition énergétique proposé par la Banque mondiale, intitulé « Scaling Up to Phase Down », sert de feuille de route pour identifier les difficultés de financement et élaborer une approche globale pour y remédier.

Sans les moyens de financer une transition énergétique et des infrastructures de réseau, les pays en développement payent leur électricité au prix fort. Ils n’ont pas la possibilité de participer à des projets d’efficacité énergétique ou d’énergie renouvelable et se retrouvent enfermés dans des projets de production d’énergie à partir de combustibles fossiles dont les coûts sont élevés et instables. Ces pays sont de fait soumis à une triple peine et pris au piège de la pauvreté.

Selon le Groupe de la Banque mondiale, les pays à revenu faible ou intermédiaire abritent 89 % des centrales au charbon du monde menacées d’abandon, dont les investissements sont estimés à environ 1 000 milliards de dollars. Une transition énergétique juste nécessitera des flux de capitaux beaucoup plus importants que ceux qui sont mobilisés aujourd’hui pour répondre aux besoins de croissance de la production d’électricité sobre en carbone.

« Accélérer la transition énergétique vers des sources d’énergie à faible émission de carbone tout en fournissant aux entreprises et particuliers un accès fiable à l’électricité nécessitera des mécanismes de financement pour des réductions d’émissions vérifiables, un partenariat étroit avec le secteur privé et un volume de fonds nettement plus élevé, en particulier des ressources concessionnelles, souligne le président du Groupe de la Banque mondiale, David MalpassLa Banque mondiale soutient les réformes visant à renforcer le secteur de l’énergie et l’environnement des affaires, les investissements dans de nouvelles capacités de production et l’efficacité énergétique, la modernisation du réseau pour l’intégration des énergies renouvelables intermittentes, ainsi que le financement et l’assistance technique pour relever les défis sociaux de la transition. »

Le cadre « Scaling Up to Phase Down » présente les défis auxquels sont confrontés les pays en développement qui se lancent dans la transition énergétique, afin de trouver des moyens de résoudre ces problèmes. Trois obstacles majeurs empêchent ces pays d’accélérer leur transition. Premièrement, les projets d’énergie renouvelable impliquent des coûts d’investissement initiaux prohibitifs, et de nombreux pays s’enferment dans des choix énergétiques coûteux et à forte intensité de carbone à travers des subventions à l’énergie inefficaces. Deuxièmement, les pays en développement sont confrontés au coût élevé des capitaux qui détourne leurs choix d’investissement des énergies renouvelables. Et enfin, les lacunes fondamentales du secteur de l’énergie, en particulier les capacités institutionnelles, entravent l’accélération de la transition.

Le cadre analyse la transition énergétique sous la forme d’un « cercle vertueux » composé de six étapes essentielles pour surmonter les obstacles aux énergies renouvelables. Le cercle commence par la volonté et l’impulsion des pouvoirs publics, qui conduisent à un environnement réglementaire favorable, des institutions de plus en plus performantes et des instruments permettant de réduire les risques au minimum. Ces bases permettent alors l’attribution transparente et compétitive des projets, avec à la clé un développement des énergies renouvelables qui permette de répondre à des besoins urgents, notamment la sécurité énergétique, l’accessibilité financière de l’énergie et la création d’emplois. 

« La transformation généralisée du secteur de l’énergie dans les pays en développement exige des interventions stratégiques continues et une coordination beaucoup plus poussée qu’elle ne l’est actuellement entre les pouvoirs publics, les investisseurs et les partenaires, explique Guangzhe Chen, vice-président de la Banque mondiale chargé des infrastructuresLa Banque mondiale peut jouer un rôle essentiel dans l’enclenchement de ce cercle vertueux en soutenant les gouvernements au moyen de financements climatiques concessionnels et à faible coût pour la préparation de la transition, le renforcement des services et réseaux d’électricité, et les investissements dans le déploiement d’énergies propres à un coût abordable. »

L’approche « Scaling Up to Phase Down » offre également des solutions au défi politiquement et financièrement complexe de la sortie progressive du charbon. Une planification plus approfondie peut aider à atténuer les risques d’actifs délaissés. Le refinancement des emprunts souscrits pour les centrales à charbon peut permettre d’avancer la date de leur mise hors service. Les travailleurs et les populations dont les moyens de subsistance reposent sur l’économie du charbon doivent avoir la garantie d’une transition juste. Des financements concessionnels sont nécessaires pour aider les pays à tirer pleinement parti des avantages que procure l’abandon progressif du charbon en tant que bien public mondial.

Appel à contributions Innovation partagée de l’AFD

Cette initiative vise à promouvoir des solutions innovantes pour le développement durable afin de faciliter leurs réplications et d’encourager les connexions entre différents acteurs et écosystèmes. Les deux objectifs principaux de cette démarche ? Le partage d’expériences et de connaissances et la création de liens et de dialogue autour de l’innovation.

L’appel à contributions est ouvert jusqu’au 24 avril 2023

L’objectif de cet appel à contributions est d’identifier des solutions innovantes de développement durable ayant un potentiel de réplication et/ou de passage à l’échelle. Les innovations sélectionnées viendront alimenter la base de données de notre nouvelle démarche Innovation partagée. Elles bénéficieront d’une plus grande visibilité et pourront faire l’objet d’une valorisation lors d’évènements, être à l’origine de rencontres et d’échanges entre pairs et/ou avec des experts sectoriels du groupe AFD.

À qui s’adresse cet appel ? 

Cet appel à contributions s’adresse à tous les acteurs locaux des secteurs de l’innovation et/ou du développement durable en Afrique du Nord, plus précisément au Maroc, en Algérie, en Tunisie, en Libye ou en Égypte. 

Nous encourageons la participation des administrations et opérateurs publics, des incubateurs/accélérateurs, des start-up, des entreprises/PME, des acteurs de la société civile, des entrepreneurs, des agences de développement, des organisations internationales/régionales, ainsi que de tout autre acteur engagé dans la recherche de solutions innovantes pour le développement durable. 

Quels sont les secteurs d’intervention concernés ?

Tous les secteurs d’intervention du groupe AFD sont couverts par cet appel à contributions. Les projets proposés devront obligatoirement viser de manière directe ou indirecte à l’amélioration de l’égalité femmes-hommes dans la région 

Quelle récompense si mon innovation est sélectionnée ? 

Les innovations sélectionnées seront intégrées au sein de la base de données Innovation partagée, pilier de cette initiative AFD. A plus long terme, cela nous permettra de vous proposer des activités de valorisation et de vous connecter à des projets similaires issus d’autres géographies, ainsi qu’à des acteurs ou des experts liés à votre projet.

Parmi les contributions sélectionnées, trois « pépites Innovation partagée » seront désignées et invitées à pitcher lors de la seconde édition des Printemps de l’innovation, événement annuel interne organisé par l’AFD du 31 mai au 2 juin 2023 et mettant à l’honneur projets, acteurs et approches innovantes. Les modalités de participation seront définies ultérieurement (format hybride ou présentiel) et directement avec les participants sélectionnés.

Déposez votre initiative sur le site de l’Agence française de développement

AXIAN en partenariat avec 42 ouvre une école de code à Madagascar

42 Antananarivo Madagascar
42 Antananarivo Madagascar

Le groupe panafricain AXIAN, spécialisé dans les infrastructures et services, et la prestigieuse école 42 annoncent la signature d’un partenariat et l’ouverture d’un campus 42 à Antananarivo, à horizon T4 2023. Madagascar devient ainsi le 2ème pays africain à rejoindre le plus grand réseau d’écoles d’informatique au monde gratuites, innovantes et ouvertes à tous et à toutes, sans condition de diplôme et sans limite d’âge.

42 Antananarivo sera installé dans la zone d’affaires Galaxy à Andraharo sur 1000 m2 réaménagés spécifiquement pour les futurs étudiants et pourra ainsi bénéficier de l’écosystème du groupe AXIAN qui y tient son siège. 42 Antananarivo sera le 4ème campus en Afrique, les 3 premiers étant localisés au Maroc, et le 49ème campus du réseau global 42.

Les inscriptions au test de présélection en ligne ouvriront courant mai et donneront accès aux « piscines » qui se dérouleront de septembre à décembre 2023. Cette épreuve d’un mois se fera en immersion totale au sein de l’école afin de tester la motivation des candidats et leur adéquation avec la pédagogie 42 basée sur l’autonomie. Début 2024, 150 étudiants devraient pouvoir débuter le tronc commun du cursus comprenant des cours de programmation et d’infrastructures informatique, d’innovation et d’entrepreneuriat avec pour objectif final une insertion professionnelle durable sur le marché de l’emploi. En effet, ils auront acquis des compétences dans des domaines clés du numérique et de la programmation tels que le big data, l’intelligence artificielle, le développement web, l’administration de réseau et de systèmes ou encore la cybersécurité.

« Le secteur privé a un rôle majeur à jouer dans la formation des jeunes Africains aux métiers du numérique et leur intégration réussie au marché du travail. Il faut être capable de les former ici, sur le continent, mais aussi de leur proposer un projet professionnel qui fait du sens, avec de véritables perspectives. C’est dans cette optique que nous avons signé un partenariat avec 42 qui partage notre philosophie d’inclusion et d’excellence. En ouvrant un campus à Madagascar, nous allons booster les compétences de nos talents locaux et contribuer à répondre aux besoins croissants du marché dans le secteur du numérique. Nous sommes déjà en discussion pour ouvrir davantage de campus 42 sur nos autres géographies, notamment au Sénégal, en accord avec notre volonté de créer toujours plus d’impact positif sur le continent. » Hassanein HIRIDJEE, CEO du Groupe AXIAN.

« Depuis toujours, nous sommes animés par la volonté de créer la meilleure école d’informatique au monde et aujourd’hui nous sommes en passe de réussir ce pari en dupliquant le modèle qui a fait notre succès à l’étranger. Déjà modèle de référence sur l’ouverture et l’éthique, nous gardons avec notre réseau international une longueur d’avance tout en restant fidèles à notre ADN et aux valeurs qui nous animent, sans faire de compromis sur l’excellence de la formation. Notre objectif est d’attirer des talents d’horizons différents, capables d’apporter leurs expériences personnelles pour trouver des solutions universelles, et qui aspirent à dépasser leurs limites peu importe leur place dans le monde. » Sophie VIGIER, Directrice Générale de 42.

Comment intégrer les langues africaines aux solutions innovantes ?

Artificial neuron in concept of artificial intelligence. Wall-shaped binary codes make transmission lines of pulses and/or information in an analogy to a microchip. Neural network and data transmission.

Un évènement proposé par l’Agence française de développement en ligne le jeudi 20 avril

Cette conférence explore les défis liés au développement de modèles d’IA et de technologies innovantes tout en prenant en compte les spécificités linguistiques des langues africaines.

TECH TALKS AFD – IA ET DIVERSITÉ LINGUISTIQUE EN AFRIQUE
 
Ce sera l’occasion de discuter de l’état actuel de l’IA en Afrique dans le cadre de cette diversité linguistique. Nous examinerons les obstacles qui devront être surmontés notamment la problématique de disponibilité des données en langues africaines. Nous étudierons également les ressources et les infrastructures déjà disponibles et encore nécessaires pour développer l’IA et d’autres technologies innovantes en Afrique de manière efficace.

Dans ce cadre, nous présenterons une étude de cas sur la façon de surmonter la pénurie de données en langues africaines, offrant des solutions pratiques pour permettre le développement de technologies innovantes et inclusives dont l’IA.

Avec Peter ADDO, responsable du Emerging Tech Lab, AFD et Audace NIYONKURU, PDG de Digital Umuganda

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Entreprises et entrepreneurs dans la stratégie Proparco 2023 2027 

PROPARCO
PROPARCO

Acteur clé du développement, dédié au financement du secteur privé depuis plus de 45 ans, Proparco intervient aujourd’hui dans un environnement international complexe qui a vu ses fragiles équilibres à nouveau déstabilisés en 2022.

Face à la crise climatique et à l’augmentation des inégalités, les acteurs du secteur privé africain détiennent les clefs qui permettront au continent de relever ces défis de long terme. Forte de cette conviction, Proparco entend amplifier son soutien aux entrepreneurs africains en adaptant davantage encore son approche aux besoins réels de l’économie et en investissant de nouveaux marchés.  

PROPARCO CONCENTRERA 50% DE SON ACTIVITÉ SUR LE CONTINENT AFRICAIN A HORIZON 2025 

Le secteur privé africain, en particulier les PME et TPE, est plus que jamais le principal moteur de la croissance et de l’innovation sur le continent. Les PME représentent 90% des entreprises formelles et emploient environ 60% des emplois formels. Or le secteur privé africain a un réel besoin de financement, car sur le continent, seuls 20% des PME ont accès aux prêts bancaires. 

Filiale de l’Agence française de développement (AFD), Proparco capitalisera sur son expertise historique sur le continent pour soutenir les entreprises africaines au cours des prochaines années. Les investissements seront à la fois alloués au financement des infrastructures dont le bon fonctionnement est indispensable au déploiement des activités des entrepreneurs africains et à l’accompagnement des PME, TPE et startups à fort impact. L’idée est d’assurer un continuum en agissant sur l’ensemble des leviers permettant de donner aux entrepreneurs les moyens de développer leurs activités.  

CLIMAT, INEGALITES, INSECURITE ALIMENTAIRE…UN SOUTIEN A L’ECONOMIE REELLE QUI CIBLERA LES ENJEUX DE LONG TERME DU CONTINENT 

Nous vivons une époque de défis majeurs, et sur le continent africain le secteur privé est un vivier d’initiatives, d’innovations et de richesses. Soutenir les besoins réels de l’économie, c’est donc donner au secteur privé africain les moyens de résoudre lui-même les défis du continent, tout en permettant la création d’emplois locaux, non délocalisables et la création de valeur ajoutée sur le continent. 

Proparco inscrit son action autour d’enjeux majeurs : une économie durable et résiliente, la protection de la planète et la lutte contre les inégalités. Cela se traduira par un soutien marqué aux projets les plus responsables en matière d’atténuation des conséquences du changement climatique, ceux permettant aux populations de mieux s’y adapter ou permettant de réduire les inégalités territoriales, de genre ou socio-économiques. Proparco mobilisera toute son expertise sectorielle du financement des TPME au renforcement des infrastructures physiques et systèmes financiers locaux en passant par la poursuite de son action dans les secteurs sociaux. 

La lutte contre l’insécurité alimentaire, notamment liée à la crise en Ukraine, constituera un autre volet prioritaire de l’action de Proparco, au travers notamment du renforcement des capacités locales de production et de transformation, en répondant aux besoins spécifiques des entreprises africaines fragilisées.  

Pour maximiser les impacts sur ces enjeux stratégiques, Proparco affine son analyse et sa méthode de suivi. Les impacts seront identifiés et analysés à tous les stades de la relation avec les partenaires de Proparco : dès le début de l’instruction des projets avec une notation développement durable, pendant leur réalisation, par un accompagnement technique de plus en plus poussé et de long terme et jusqu’à leur évaluation finale avec l’analyse et le suivi des résultats (estimés et effectifs). Ainsi l’impact ne se résumera pas aux résultats finaux et quantitatifs du projet mené par le partenaire, mais également à sa capacité d’évolution sur des critères ESG, qui feront la différence sur le temps long. 

POUR ACCOMPAGNER AU MIEUX LE SECTEUR PRIVÉ, PROPARCO INTENSIFIE SON ACTION  EN FAVEUR DE L’EMERGENCE DE NOUVEAUX MARCHES ET ACTEURS  

Dans ce nouveau temps stratégique, Proparco fait le choix d’explorer plus en avant de nouveaux marchés. Proparco encouragera notamment les investisseurs à faire le pari de l’innovation, en particulier ceux opérant dans des contextes fragiles ou des secteurs naissants, avec la conviction que l’émergence de nouveaux écosystèmes et instruments de financement constituera l’une des clefs d’un soutien réussi au secteur privé.  

Françoise Lombard, Directrice Générale de Proparco a déclaré à l’occasion du lancement de cette nouvelle stratégie :  

« La nouvelle stratégie de Proparco est nourrie par une conviction forte: un bon projet entrepreneurial, en phase avec l’Accord de Paris et qui permet de résoudre les problèmes concrets du continent, mérite d’être soutenu, qu’importe son environnement économique. Nous avons la volonté d’aller là où les autres investisseurs ne viennent pas encore, de déployer autrement les moyens, en étant proches du terrain afin de coller au plus près des besoins de nos partenaires. Nous faisons donc le choix fort d’explorer de nouveaux marchés et de prendre plus de risques pour permettre à des projets innovants de voir le jour ».  

Pour soutenir cette ambition, Proparco bénéficiera de ressources supplémentaires, notamment de l’État français et de l’Union européenne, permettant d’augmenter ses capacités d’accompagnement financier et non-financier. 

Deux initiatives phares qui illustrent la nouvelle stratégie 

Choose Africa, une initiative qui a engagé, via l’AFD et sa filiale Proparco, 3,5 milliards d’EUR entre 2018 et 2022 et soutenu plus de 40 000 entreprises et des centaines de milliers de micro-entrepreneurs. Grâce à cette initiative, près de 8 700 entreprises bénéficient d’un accompagnement technique dédié. Le Groupe AFD contribuera au renforcement de l’initiative dans le cadre d’un second volet. 

Digital Africa, filiale de Proparco, qui assure l’accompagnement et l’appui financier en amorçage des start-up africaines. Ses programmes (Talent 4 Startups Bridge, Fuzé, …) complètent ainsi le continuum de solutions mises en œuvre par Proparco et le groupe AFD, afin d’accompagner les entreprises africaines à chaque étape de leur développement : investissement en amorçage (Digital Africa), investissement en capital-risque (Digital Africa et Proparco), financement et accompagnement des institutions financières publiques (AFD) et privées (Proparco), gamme de garanties aux institutions financières (Proparco) et capital investissement pour les PME en phase de croissance et de maturité. 

Deux exemples projets  

Proparco accompagne depuis 2017 GoMyCode, une startup tunisienne dont la mission est de combler le fossé entre l’infrastructure éducative existante en Afrique et les compétences numériques requises sur le marché du travail. La société est désormais présente dans 7 pays d’Afrique du Nord et en Afrique de l’Ouest, et accueille chaque mois 1000 nouveaux étudiants. 

Proparco soutient aussi depuis 2022 la société Anka, spécialisée dans l’édition de solutions logicielles permettant aux PME africaines de commercialiser leurs produits sur internet et à l’international. La société emploie désormais 40 personnes et permet le maintien.

L’indispensable transformation numérique du secteur public

numériser service public

Avec la Banque Mondiale

Les investissements consentis dans la transformation numérique de l’administration publique rendent celle-ci plus efficace, mais aussi plus apte à anticiper et faire face aux situations d’urgence, qu’elles soient d’ordre sanitaire, climatique, sécuritaire ou commercial. La pandémie de COVID‑19 en a fourni une démonstration éclatante.

C’est ce que souligne le dernier rapport de la Banque mondiale sur l’indice de maturité GovTech. Ce rapport dresse un état des lieux des progrès dans le monde en matière de transformation numérique du secteur public, en mettant en évidence l’importance cruciale des solutions de GovTech en temps de crise.

Dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), les investissements réalisés par les pouvoirs publics dans les infrastructures, les plateformes et l’armature numériques avant le début de la pandémie les ont aidés à mener rapidement des interventions essentielles face à la crise de la COVID, à assurer la continuité des services fournis à la population et à soutenir les personnes et les entreprises les plus vulnérables.

Les exemples qui en attestent ne manquent pas. En Jordanie, dans le cadre d’un projet de la Banque mondiale qui s’est achevé en 2019, le gouvernement avait mis sur pied une base de données pour mieux cibler les transferts monétaires en faveur des ménages pauvres. La création de cette base de données unifiée a consisté à relier les systèmes d’information de gestion de six organismes gouvernementaux et plus d’une vingtaine de bases de données différentes. Elle a nécessité l’élaboration d’un cadre d’interopérabilité des données et la mise en place de dispositifs institutionnels porteurs. Et parce qu’elle était déjà opérationnelle au début de la pandémie, elle a permis aux autorités d’identifier immédiatement les ménages pouvant bénéficier d’allocations monétaires d’urgence. Le Fonds d’aide national a ainsi effectué plus de 380 000 versements au cours des quatre premiers mois de la pandémie. En outre, la proportion de bénéficiaires utilisant des portefeuilles électroniques mobiles a bondi de 6 à 69 %.

À Djibouti, le gouvernement avait déjà engagé la dématérialisation des procédures douanières avant 2020, avec un impact flagrant sur la proportion de déclarations effectuées par voie électronique, qui a grimpé de 64 à 93 % entre 2019 et 2021. Grâce à cet investissement et à la transition digitale en cours, les pouvoirs publics ont pu limiter plus facilement les contacts interpersonnels pendant la pandémie.

Ces deux exemples illustrent toute l’utilité de la numérisation de l’administration publique, en particulier à l’orée d’une crise comme celle de la COVID. Alors que les États de la région MENA s’efforcent de mener à bien leur transformation numérique et de renforcer leur résilience, voici cinq aspects essentiels à prendre en compte pour y parvenir :

  1. Il est indispensable de poursuivre les investissements dans l’accès à internet pour tous. Augmenter les investissements dans les infrastructures numériques qui garantissent un accès équitable à l’internet doit continuer d’être une priorité.
  2. L’écosystème de la GovTech doit être renforcé. De nombreux pays ont investi massivement dans l’infrastructure « immatérielle » sur laquelle repose la transformation numérique. On entend par là l’ensemble des facteurs intangibles qui rendent possible une action coordonnée : législation, institutions, compétences, etc. Mais il reste encore beaucoup à faire sur le plan de la mise en œuvre des politiques et réglementations, ainsi qu’en matière de renforcement des capacités institutionnelles.
  3. La confidentialité des données doit être garantie et respectée efficacement. Pour réussir la transformation numérique, il faut garantir l’accès à l’information, tout en assurant la protection des données personnelles. Au début de la pandémie, face à l’urgence sanitaire, les préoccupations entourant la collecte et la protection des données personnelles sont parfois passées au second plan par rapport à la nécessité d’agir rapidement. Comme le montre le dernier indice de maturité GovTech, une majorité de pays disposent désormais de lois et d’organismes encadrant la protection des données. Les progrès sont en revanche encore insuffisants en ce qui concerne l’application des règles et les performances des autorités concernées.
  4. Les pays doivent se doter de mécanismes efficaces de collaboration intersectorielle et de coordination de l’action publique. L’utilisation de données et d’outils numériques en vue de guider les mesures à prendre et d’assurer la continuité des services en cas de crise nécessite une action coordonnée mobilisant les ministères compétents, les organismes techniques et les responsables politiques, mais aussi le secteur privé, les médias et la société civile. Les cadres d’interopérabilité des données permettent un partage efficace de l’information entre ministères, tandis que la mise en place de groupes de travail réunissant diverses parties prenantes peut favoriser des réponses plus rapides et adaptées à l’évolution de la situation sur le terrain.
  5. Le secteur privé peut jouer un rôle clé dans la transformation numérique du secteur public. L’expérience de la COVID a mis en lumière l’efficacité d’un modèle public-privé qui repose, d’une part, sur un leadership public autour d’un problème clairement identifié et, d’autre part, sur la fourniture d’une plateforme de collaboration entre parties prenantes permettant un déploiement relativement rapide de solutions pratiques.

Comme on l’a vu pendant la pandémie, investir dans la transformation numérique du secteur public est capital pour assurer une gouvernance efficace, s’adapter à une « nouvelle normalité » et se préparer aux crises à venir. Dans le même temps, il faut atténuer les risques engendrés par le recours croissant aux processus digitaux, qui crée de nouvelles vulnérabilités et menaces (pannes de réseau, cyberattaques, etc.).

Le renforcement progressif des capacités numériques du secteur public pourrait même contribuer non pas à réduire des problèmes chroniques de gouvernance, mais au contraire à les amplifier. Si les gouvernements de la région MENA veulent exploiter tout le potentiel du numérique pour reconstruire et renforcer le contrat social, ils devront s’attacher en priorité à se doter d’un cadre politique, juridique et réglementaire solide pour protéger les droits individuels et à faire leurs les principes de transparence, d’inclusion, de participation citoyenne et de responsabilité qui régissent la GovTech.

L’UE et la Chine devraient coopérer pour réduire l’utilisation du charbon en Afrique

Le charbon en Afrique
Le charbon en Afrique

Malgré ses effets nocifs bien connus sur l’environnement et le climat, le charbon reste une énergie très utilisée en Europe et dans le monde. L’Union Européenne pourrait faire plus pour diminuer son utilisation en Europe et en Afrique.

Le charbon sert à produire plus du tiers de l’électricité dans le monde.

Au contraire de la France, où le charbon est considéré comme une énergie du passé, dans beaucoup de pays du monde, le charbon reste une énergie d’avenir. Dans son numéro de février 2023, la revue Questions Internationales nous rappelle les réalités. La production mondiale de charbon a doublé depuis 2000 et se situe actuellement aux environs de 8 milliards de tonnes par an.

Le charbon a presque disparu en Europe occidentale, mais il est très présent en Europe de l’Est, notamment en Pologne, en Allemagne ou en République Tchèque. Dans le secteur Asie-Pacifique, la production de charbon a été multipliée par 4 en 30 ans. Les plus gros producteurs et consommateurs de charbon sont la Chine et l’’Inde, mais des pays comme le Vietnam ou la Mongolie ont beaucoup développé leur production, le record étant détenu par l’Indonésie qui ne produisait pas de charbon avant 2000 et qui est devenu en 2021 le premier exportateur mondial avec une production de 600 millions de tonnes. L’Australie est passée de 200 millions de tonnes de charbon dans les années 90 à 500 millions de tonnes actuellement, ce qui fait du charbon un pilier de son économie. Les USA ont produit 611 millions de tonnes en 2022. Pour les deux tiers, ce charbon sert à produire de l’électricité.

Les réserves connues de charbon permettraient 134 ans de production au rythme actuel. C’est beaucoup plus que pour le pétrole ou le gaz. On peut craindre que le charbon serve dans l’avenir à compenser la  baisse du pétrole et du gaz, d’autant que le kWh produit en centrale thermique au charbon est très compétitif, même avec du charbon importé.

En 1989, 37,5 % de la production d’électricité dans le monde venaient des centrales à charbon. En 2021, cette part a légèrement diminué à 36 %, mais comme la production totale d’électricité a été multipliée par 2,5, la production d’électricité à partir du charbon a plus que doublé en 30 ans. Il se construit actuellement beaucoup de centrales thermiques à charbon dans le monde.

Avec le charbon, le monde n’est certainement pas sur la bonne trajectoire pour ralentir le changement climatique et on doit se poser la question des possibilités d’action de l’Union Européenne pour infléchir cette tendance. Dans ce domaine la situation varie selon les continents, mais l’Europe, qui ne donne pas actuellement le bon exemple, a un rôle important à jouer chez elle et en Afrique.

Le charbon en Asie-Pacifique et en Amérique

Le continent qui produit et utilise le plus de charbon dans le monde est l’Asie-Pacifique, essentiellement en Chine et en Inde. Ces deux pays, qui représentent 2,8 milliards d’habitants, sont les deux pays du monde qui produisent et qui consomment le plus de charbon, mais ils sont aussi des champions du monde du développement des énergies renouvelables et de l’énergie nucléaire. La Chine est le premier producteur et installateur mondial de panneaux photovoltaïques. Elle dispose de 54 réacteurs nucléaires et en a 20 en construction. L’Inde a 22 réacteurs nucléaires en fonctionnement et 7 en construction.  En 2022, l’Inde a ravi à la Chine le record de la plus grande centrale solaire du monde avec la centrale de Bhadla d’une superficie de 5700 ha et d’une puissance de 2245 MW, équivalente à 1,4 EPR de Flamanville. L’Inde et encore plus la Chine ont développé des grands barrages hydro-électriques sur les fleuves qui descendent de l’Himalaya. Ces deux pays ne pourront pas se passer du charbon à court ou même moyen terme, mais essaient de développer au maximum les alternatives. D’autres pays d’Asie Pacifique dépendent aussi du charbon pour plus d’un quart de leur production d’électricité, l’Australie, le Cambodge, la Corée du Sud, le Japon, le Kazakhstan, la Mongolie, les Philippines et le Vietnam.

En Amérique, un seul pays produit plus du tiers de son électricité à partir du charbon : les États-Unis. C’est le pays le plus peuplé d’Amérique et celui qui dispose des plus grandes réserves mondiales de charbon. C’est aussi le pays qui produit le plus d’électricité nucléaire au monde avec 99 réacteurs. L’exploitation des schistes bitumineux a fait des États-Unis un grand producteur de pétrole et a ralenti le développement des centrales nucléaires, mais, depuis quelques années, les États-Unis étudient de nouveaux projets de réacteurs nucléaires. En outre, en août 2022, les États-Unis ont promulgué l’Inflation Réduction Act qui affecte 370 milliards de dollars au soutien des industries vertes. Cela devrait permettre de diminuer l’utilisation du charbon. Dans les autres pays d’Amérique, le charbon représente moins de 5 % de la production d’électricité.

Le Charbon en Europe

L’Europe n’est pas exemplaire. La Pologne y détient le record européen de production d’électricité à partir du charbon (plus de 80 %), mais l’Allemagne, la Bulgarie, le Danemark, la Grèce, les Pays Bas, le Portugal, la République Tchèque et la Slovénie utilisent le charbon pour plus d’un quart de leur production électrique, parfois pour près de la moitié comme en Allemagne. La crise du gaz due à la guerre en Ukraine a entrainé la réouverture de centrales à charbon dans plusieurs pays, y compris en France, ce qui ne permet pas à l’Europe de donner des leçons aux reste du monde.

Pour sortir du charbon, plusieurs pays d’Europe, comme l’Allemagne ou le Danemark, ont beaucoup développé la production électrique à partir de l’éolien ou du solaire, mais comme ces énergies sont intermittentes, il faut disposer en plus d’une production d’électricité plus permanente et modulable, comme l’hydraulique ou le nucléaire.

L’Europe est profondément divisée sur l’énergie nucléaire. Après le catastrophe de Fukushima de 2011, plusieurs pays d’Europe ont décidé d’abandonner le nucléaire, notamment l’Allemagne et la Lituanie. La part de l’électricité d’origine nucléaire, qui était de 30 % dans l’U.E. en 2010, est descendue à 25 %. Des grands pays comme l’Italie ou la Pologne n’ont aucune centrale nucléaire.  Par contre, la Finlande a fait le choix du nucléaire pour se passer du charbon. La France a décidé en 2012 de diminuer sa production d’énergie nucléaire et a fermé en 2020 la centrale nucléaire de Fessenheim, puis elle a décidé en 2022 de relancer un programme de centrales nucléaires. Dans beaucoup de pays européens, une part importante de l’opinion publique a développé une crainte assez irrationnelle de l’énergie nucléaire, alors que cette énergie a beaucoup d’avantages pour lutter contre le changement climatique.

La guerre en Ukraine a profondément remis en cause le modèle allemand basé sur l’abandon du nucléaire, le développement des énergies renouvelables et le recours au gaz russe. Elle a mis en lumière la dépendance de l’Europe dans beaucoup de domaines et, pour y remédier, l’Union Européenne a engagé des actions pour relocaliser certaines productions stratégiques. C’est le cas en particulier pour les batteries ou les panneaux photovoltaïques. Le développement de la fabrication d’hydrogène vert est aussi dans les priorités.

Le marché européen de l’énergie fait l’objet de beaucoup de critiques et certains voudraient le réformer, mais cela ne paraît guère possible tant que les deux pays les plus importants d’Europe, l’Allemagne et la France ne se seront pas mis d’accord sur le rôle de l’énergie nucléaire. L’Europe a réagi dans l’urgence après la guerre en Ukraine en recourant au gaz naturel liquéfié et au charbon. Pour l’avenir, l’Union Européenne doit impérativement redéfinir sa politique d’approvisionnement en énergie. C’est indispensable pour diminuer l’utilisation du charbon.

Le charbon en Afrique

En Afrique, sur une population de 1,4 milliards d’habitants, près de 600 millions n’ont pas accès à l’électricité et cela, malgré une multiplication par 3 de la production d’électricité entre 1990 et 2020. L’ONU prévoyant 2,5 milliards d’Africains en 2050, il faudrait donc encore multiplier par 3 la production d’électricité d’ici 2050 pour desservir toute la population. Comme les africains actuellement raccordés à un réseau consomment moitié moins d’électricité que la moyenne mondiale, il est certain que cette consommation moyenne des africains va augmenter, notamment avec l’urbanisation. L’Afrique va devoir alimenter en électricité des mégapoles. Pour 2050, l’ONU prévoit, par exemple, 50 millions d’habitants à Lagos, 35 millions à Kinshasa et 38 millions au Caire (Le gouvernement égyptien espère limiter l’augmentation à 30 millions d’habitants). Pour satisfaire les besoins dus à l’augmentation de la population et à la croissance de la consommation moyenne par habitant, il faudrait, d’ici 2050, multiplier par bien plus de 3, si possible par 4 ou 5, la production électrique actuelle et construire dans certaines régions des centrales de grande puissance.

La production d’électricité en Afrique est de l’ordre de 900 TWh, soit un peu plus que celle de l’Allemagne. Pour les deux tiers, elle est réalisée en Afrique du Nord et en Afrique du Sud. Pour plus des trois quarts, elle provient d’énergies fossiles. C’est le pétrole qui est le plus utilisé, mais des pays comme l’Afrique du Sud, le Botswana, le Maroc, le Niger ou le Zimbabwe produisent plus de la moitié de leur électricité à partir du charbon. Le développement des énergies renouvelables est actuellement bien trop lent pour répondre aux immenses besoins de l’Afrique. D’après l’Agence Internationale pour les Energies Renouvelables (IRENA), la capacité de production d’énergie renouvelable a augmenté de 180 000 MW en 2019 dans le monde, mais seulement de 2000 MW en Afrique. Si on ne corrige pas la trajectoire actuelle, l’électrification de l’Afrique se fera avec du gaz ou du pétrole et pour une bonne part avec du charbon.

Le cas de l’Afrique du Sud est exemplaire. Ce pays est l’un des plus importants d’Afrique sur le plan économique et dispose des deux seules centrales nucléaires d’Afrique. Mais sa production d’électricité provient à 80% du charbon. Comme ses mines de charbon sont le premier employeur du pays, l’Afrique du Sud a longtemps défendu sa production de charbon, mais elle vient de décider un plan de transition pour diminuer sa dépendance au charbon. A la COP 27 de 2022, l’Afrique du Sud a obtenu une enveloppe de 98 milliards de $ des pays développés pour l’aider à réussir cette transition dans les années à venir.

Le financement de l’électrification en Afrique

La baisse des coûts de production de l’électricité à partir de l’éolien ou du solaire permet de développer beaucoup de petits projets décentralisés de production d’électricité. Ces projets sont bien adaptés au milieu rural, mais ils sont handicapés par leur caractère intermittent et souvent aussi par les problèmes d’impayés dus aux faibles revenus des clients. Ils ne permettent pas de répondre aux énormes besoins des 1,2 milliards d’habitants qui peupleront les villes africaines en 2050. Pour alimenter en électricité les villes africaines, il faut des grands projets et des financements adaptés.

Il est de l’intérêt du monde entier d’aider l’Afrique à développer sa production d’électricité à partir d’énergies renouvelables. La liste des initiatives qui ont été prises pour trouver des financements est très longue, mais n’a jusqu’à présent pas débouché sur beaucoup de réalisations concrètes. En 2011, la Banque Africaine de développement a créé le Fonds pour l’Energie Durable en Afrique (SEFA), alimenté surtout par les pays scandinaves et les USA. En 2015. Jean-Louis Borloo a créé la fondation Energies pour l’Afrique avec le soutien de l’Arabie Saoudite. En 2017, à la suite de la COP 21, l’Initiative de l’Afrique pour les Energies Renouvelables (AREI) a été créée sous l’égide de l’Union Africaine. Les Etats Unis ont mis en place Power Africa. L’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) finance le Couloir Africain de l’énergie propre. L’Union Européenne a créé le Partenariat Afrique-UE pour l’énergie. Beaucoup de banques, à commencer par la Banque Mondiale et la Banque Européenne d’Investissement, soutiennent le financement des énergies renouvelables. Le Fonds vert pour le climat mis en place par l’ONU dans la cadre de la COP a pour objectif d’apporter 100 milliards de $ par an  aux pays du Sud pour financer l’adaptation au changement climatique et en a apporté effectivement 85 milliards. Les projets de production d’énergie peuvent aussi bénéficier des crédits de l’Aide Publique au Développement qui se sont élevés à 186 Milliards de $ en 2021, dont environ 30 % pour l’Afrique. Enfin, on peut rappeler que, si les projets de production d’électricité sont bien étudiés, ils doivent être rentables et peuvent être financés par emprunt. En fait, ce n’est pas l’argent qui manque, mais les projets bien étudiés et concrets.

L’Europe et la Chine peuvent aider l’Afrique dans les énergies renouvelables et le nucléaire

L’Afrique a énormément de ressources naturelles pour développer des grands projets d’énergies renouvelables. Dans la zone équatoriale, plusieurs fleuves à gros débit peuvent être aménagés pour produire de l’électricité. Dans les déserts du Sahara ou du Kalahari, des centrales photovoltaïques peuvent couvrir des milliers d’hectares. La géothermie dans la zone du Rift africain et le vent en mer ou dans les zones littorales peuvent fournir de grandes quantités d’énergie.

A titre d’exemple, le complexe de barrages du Grand Inga sur le Congo (qui a un débit moyen de 41 000 m3/s) pourrait fournir une puissance de 42 000 MW, soit la puissance de 25 EPR ou près de deux fois la puissance de la plus grande centrale électrique du monde, celle du barrage des trois gorges en Chine. Avec ce projet, la République Démocratique du Congo pourrait non seulement répondre à ses besoins et à une partie des besoins de pays voisins, mais devenir un grand producteur et exportateur d’hydrogène vert.

Mais l’Afrique n’a pas assez d’ingénieurs pour élaborer ces grands projets qui lui permettraient de se passer du charbon et du pétrole. Les capacités d’ingénierie pour ces projets existent en Europe et en Chine. Le plus grand service que l’Europe et la Chine pourraient rendre ensemble à l’Afrique serait de proposer à l’Union Africaine de créer et de financer ensemble des missions d’ingénieurs africains, européens et chinois pour étudier les mégaprojets d’énergies renouvelables les plus intéressants d’Afrique. Au bout de deux ans, ces équipes pourraient certainement proposer aux financeurs nationaux et internationaux une dizaine de projets qui auraient un impact régional sur l’approvisionnement en énergie, tout en donnant à l’Afrique une image plus moderne.

Plusieurs pays africains, le Nigeria, l’Égypte, le Ghana, le Niger, l’Ouganda, l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, le Soudan, l’Éthiopie, le Rwanda, la Namibie et le Kenya souhaitent construire des réacteurs nucléaires. En attendant que les projets aboutissent, la Chine et l’Europe pourraient d’ores et déjà accueillir des centaines, voire des milliers d’ingénieurs africains pour les former aux techniques de l’énergie nucléaire.

Si des grands projets de production d’électricité à partir d’énergies renouvelables ne sont pas réalisés d’ici une quinzaine d’année, les énormes besoins de l’Afrique seront satisfaits d’abord par le pétrole, puis, quand la production de pétrole baissera, par le charbon.

 La coopération Chine-Europe en Afrique : un pari gagnant-gagnant

La coopération avec la Chine en Afrique dans le domaine des énergies renouvelables permettrait à l’Europe de montrer qu’elle tient à garder des relations normales avec la Chine et ne souhaite pas s’impliquer unilatéralement dans la rivalité entre les États-Unis et la Chine.

Elle rassurerait aussi les africains, en évitant les accusations de néocolonialisme. La Chine a beaucoup ralenti ses projets d’investissement dans les infrastructures en Afrique et a du récemment annuler les dettes chinoises de 17 pays africains. Cependant, elle reste très présente en Afrique et  le financement de l’ingénierie de projets de production d’électricité à partir de renouvelables lui permettrait de montrer son intérêt pour ce continent sans engager beaucoup de dépenses. En outre, cela permettrait aux grandes entreprises européennes et chinoises d’être bien placées pour réaliser ensuite les travaux  en bénéficiant de financements internationaux. L’accès à l’électricité est un facteur essentiel de développement. Le financement conjoint de missions d’ingénierie européenne et chinoise dans les énergies renouvelables serait un moyen très efficace de contribuer au développement de l’Afrique, tout en servant les intérêts du monde entier en diminuant l’utilisation des énergies fossiles en Afrique. Tout le monde y gagnerait.

Économie numérique et écologie : un destin lié sur le continent africain

La décarbonisation des secteurs d’activités qui font la croissance d’une économie est au cœur de tous les débats. Tous s’accordent pour dire que tant le modèle de développement traditionnel reposera sur des énergies uniquement fossiles, celui-ci ne sera pas viable éternellement. Dans ces réflexions au niveau mondial, l’Afrique est une terre de solutions durables pour contribuer à réduire significativement les émissions de carbone produites sur le continent, mais aussi au-delà des frontières. Dans cette dynamique, les nouvelles technologies participent en grande partie à cet effort collectif.

Une tendance aujourd’hui à la neutralité carbone

La course vers la neutralité carbone est l’un des objectifs prioritaires des Objectifs de Développement Durable (ODD) définis par les Nations Unies, mais également de l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA). L’ODD n°13 stipule ainsi qu’il est impératif de « prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions ». Quant à l’Agenda de l’UA, la première aspiration met en exergue le souhait de voir se dessiner « une Afrique prospère fondée sur la croissance inclusive et le développement durable ». Comme l’illustrent ces directives internationales et régionales, la réduction des émissions de gaz à effet de serre est la priorité de tous, les économies devant progressivement se diriger vers la durabilité et la résilience.

Fortement vulnérable au réchauffement climatique, l’Afrique est pourtant l’un des continents qui émet le moins d’émissions de carbone, celles-ci étant inférieures à 4%. Malgré cela, elle est confrontée à une intensification de phénomènes climatiques extrêmes dont les conséquences sont délétères sur les populations : diminution des rendements agricoles, situation de stress hydrique, érosion côtière, développement de maladies dans de nouvelles zones telles que le paludisme. Ainsi, afin de contrer cette situation dont elle pourtant marginalement responsable, l’Afrique doit mener à bien une transition reposant sur les énergies renouvelables, celles-ci devant être parallèlement sources de croissance socio-économique.

Dans ce contexte, les technologies peuvent jouer un rôle clé, conciliant transition écologique et industrialisation. Avec la croissance des réseaux de télécommunications et le succès annoncé du déploiement de la 5G dans de nombreux pays non encore couverts, notamment en Afrique, la réduction de l’empreinte carbone est devenue un véritable sujet pour les opérateurs et les équipementiers. Construire un avenir net zéro carbone : voici l’ambition que s’est donnée toute l’industrie d’ici 2050.

Dans cette perspective, les acteurs majeurs du secteur ont présenté, cette année encore au Mobile World Congress (MWC) à Barcelone, leur dernières innovations en matière d’infrastructures qui répondent à la fois aux besoins de connectivité et d’efficacité énergétique. Singtel et Ericsson ont par exemple annoncé un partenariat ambitieux en matière d’économie d’énergie. Celui-ci a vocation à utiliser l’intelligence artificielle au cœur des systèmes afin d’optimiser la consommation d’énergie des stations de base mobiles.

Toutes ces innovations sont le fruit de nombreuses années de recherche afin que l’industrie puisse avoir un impact positif significatif en matière environnementale sur les infrastructures. La modernisation des infrastructures existantes, mais surtout la construction de nouvelles générations d’infrastructures est une priorité dans les marchés où le taux de connectivité ne cesse de croître – d’autant plus que les services numériques se multiplient de façon exponentielle. Les technologies cloud, pour ne citer qu’elles, devront ainsi être moins énergivores afin de limiter l’impact environnemental de la transition numérique.

L’équipementier chinois Huawei a organisé lors de cette nouvelle édition du MWC le Forum mondial sur l’énergie numérique. L’objectif ? Favoriser le succès des opérateurs dans le cadre de la transition mondiale vers le zéro carbone. L’ensemble des acteurs réunis s’est ainsi attelé à partager les meilleures solutions et pratiques permettant la construction d’infrastructures énergétiques à faible émission de carbone. L’ambition étant, bien entendu, d’aider les opérateurs à les guider dans leur quête vers un avenir plus vert malgré les nombreux défis auxquels ces derniers sont confrontés (augmentation des coûts de l’électricité, difficulté à réduire les émissions de carbone, etc.).

La promesse de Huawei « Tech for a Better Planet » s’illustre également dans la volonté de l’entreprise de créer des solutions et des services en capacité de coupler les transitions écologique et numérique. Faisant ainsi des innovations 5G et 5.5G les vedettes de ce salon, le géant chinois a souligné l’importance d’évoluer vers un monde écologique, connecté et intelligent. Afin d’améliorer l’efficacité énergétique, Huawei a introduit l’intelligence native dans son architecture de réseau vert de nouvelle génération, qui couvre trois couches. Dans le cadre de la couche « réseau » plus particulièrement, les sites peuvent collaborer intelligemment pour économiser de l’énergie et ainsi minimiser la consommation d’énergie à l’échelle du réseau.

Renforcer l’innovation numérique dans le secteur de l’énergie en Afrique

Il est de plus en plus admis que l’économie numérique offre des solutions innovantes proposant ainsi des moyens de prendre fermement et sérieusement les défis qu’impose le changement climatique en Afrique.

L’agritech en est un exemple idoine, celle-ci permettant d’offrir des solutions aux enjeux de l’agriculture sur le continent, notamment en ce qui concerne l’adaptation au changement climatique. Les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) peuvent en effet favoriser le développement d’une agriculture intelligente, améliorant ainsi la productivité agricole tout en réduisant les impacts environnementaux. Les solutions développées peuvent dès lors aider les agriculteurs à surveiller l’état des cultures, à prévoir les changements météorologiques et à optimiser l’utilisation de l’eau et des engrais. Cela permet ainsi de réduire les pertes et d’augmenter la production et ainsi d’assurer la sécurité alimentaire, tout en préservant les ressources naturelles. Afin d’illustrer notre propos, nous pouvons citer la solution Zeba qui vise à réduire la consommation d’eau d’irrigation à partir d’amidon de maïs. Autre exemple, au Kenya, la start-up SunCulture recourt à l’énergie solaire hors réseau pour notamment fournir à ses clients un accès fiable à l’eau et de facto, à l’irrigation.

Cependant, afin que l’innovation numérique puisse continuer de se déployer au bénéfice du plus grand nombre, il est essentiel d’améliorer la connectivité et de rendre l’accès à Internet abordable et à portée de main de tous. Dans le cas précis de l’agritech, celle-ci ne peut avoir un véritable impact sur les populations et dans la lutte contre le changement climatique que si les agriculteurs disposent d’un téléphone mobile et d’un accès à la connectivité Internet.

De même, la formation dans le secteur du numérique se révèle essentielle, la mise en place de différents programmes permettant alors à la population africaine de créer et de développer des solutions innovantes répondant aux principaux défis et besoins sur le continent. C’est dans cet esprit que l’entreprise chinoise Huawei propose de nombreux programmes de formation à la jeunesse du continent, afin que celle-ci soit en mesure de prendre en main son avenir numérique. A cet effet, nous pouvons notamment citer la ICT Academy ou encore Seeds for the Future.  

Sans réseaux et sans formation adaptée, le développement d’une connectivité durable et résiliente ne pourra pleinement advenir en Afrique. Cependant, afin que les technologies numériques continuent de jouer leur rôle salvateur en répondant aux attentes de l’ensemble des populations sur le continent africain, les impératifs écologiques ne doivent pas être négligés. L’utilisation des énergies renouvelables pour l’alimentation des réseaux d’infrastructures connaîtra, il ne fait aucun doute, une croissance considérable dans les prochaines années, à mesure que les industries traditionnelles poursuivront l’amélioration de l’efficacité énergétique de leurs schémas. Dès lors, les acteurs de l’énergie et ceux du numérique auront plus que jamais leurs destins liés.

Connecter l’Afrique : la voie vers un marché numérique unique et un avenir prospère

Enjeu Afrique numérique digital
Enjeu Afrique numérique digital

Avec La Banque Mondiale

L’établissement d’un marché numérique unique en Afrique diminuera les obstacles au commerce et à la communication. Internet sera plus rapide et plus accessible. Il sera moins cher de télécharger les contenus et services hébergés dans des centres de données locaux, car ils ne transiteront plus par des connexions internationales coûteuses. Et un meilleur accès à la communication en ligne, aux services bancaires ou aux soins de santé peut faciliter, à l’échelle du continent, les relations avec la famille et les amis, entre entreprises et prêteurs, entre médecins et patients.

Les connexions entre les pays voisins, les régions et l’ensemble du continent sont essentielles pour stimuler la croissance économique, créer des emplois et faire entrer l’Afrique dans l’ère numérique.  À long terme, les objectifs sont ambitieux : créer un marché numérique unique et sécurisé dans toute l’Afrique, parallèlement à des zones de libre-échange plus locales ; construire des liaisons régionales qui éliminent les frais d’itinérance ; améliorer le commerce transfrontalier sur le continent en créant la plus grande zone de libre-échange au monde. Ce type de connectivité, tant numérique qu’aux frontières nationales, a été l’un des principaux thèmes du sommet de Dakar sur le financement des infrastructures 2023 qui s’est tenu en février. En effet, l’un des objectifs de l’Union africaine est de créer un marché numérique unique sécurisé d’ici 2030, une ambition soutenue par l’initiative de la Banque mondiale pour l’Économie numérique en Afrique (DE4A) (a).

La réalisation de ces objectifs nécessite d’importants investissements pour la connectivité à haut débit, pour les infrastructures de données sécurisées et pour mener les réformes politiques et juridiques susceptibles de stimuler la concurrence. L’établissement de connexions numériques et physiques, en levant des obstacles tels que les lacunes dans la couverture du haut débit, l’analphabétisme numérique, voire les formalités administratives dans les ports et aux frontières terrestres, permettra aux personnes et aux entreprises de toute l’Afrique d’atteindre des marchés plus importants, de créer des entreprises et, donc, des emplois. 

Par exemple, au Sénégal, Diaobé est une commune rurale située dans la partie sud du pays, près de la Guinée. Chaque semaine, commerçants et entrepreneurs se retrouvent au marché de Diaobé pour vendre et acheter du poisson séché, de l’huile de palme, du miel, etc. L’amélioration de la connectivité dans ce pôle économique régional serait un moyen concret de stimuler le commerce, et des liaisons numériques performantes favoriseraient la croissance économique. Les paiements dématérialisés pour l’achat et la vente, la commande de biens en ligne, ou encore la localisation des marchandises à l’aide des systèmes GPS sont autant d’outils numériques qui permettraient aux personnes de travailler plus rapidement et plus facilement, ce qui, à son tour, attirerait encore plus d’entreprises et de clients à Diaobé. Et bien sûr, un afflux de visiteurs et d’argent dans la ville se traduirait par un surcroît d’activité pour de nombreuses autres entreprises — cafés, hôtels, vendeurs ambulants —, créant ainsi un effet d’entraînement positif. 

Le financement et l’investissement dans les infrastructures qui assurent la connectivité sont essentiels. Des milliards (a) d’investissements publics sont nécessaires pour parvenir à l’accès universel au haut débit en Afrique d’ici 2030.  Et ces investissements doivent s’accompagner de réformes politiques et réglementaires qui créent un environnement sûr et attrayant pour les investisseurs privés. Il faudra aussi doter le continent d’une cyber résilience pour instaurer la confiance et garantir le bon fonctionnement du marché unique numérique africain.

Aujourd’hui cependant, environ deux tiers du continent, soit 900 millions de personnes, n’ont toujours pas accès à internet. En Afrique de l’Ouest et centrale, seulement 34 % de la population disposait d’une connexion haut débit en 2022.  Ce pourcentage est encore plus faible en Afrique de l’Est et australe, tandis qu’en Afrique du Nord, un peu moins de la moitié de la population est connectée. Les pays qui se situent en dessous de la moyenne régionale, comme la République centrafricaine, le Tchad et la République démocratique du Congo, méritent une attention particulière.

Un peu partout en Afrique, il y a des signes encourageants, dont voici quelques exemples. L’Alliance africaine pour les TIC (AfITCA) regroupe des organisations et entreprises internationales et nationales du secteur privé et différents acteurs des technologies de l’information et de la communication. Comptant six pays à sa création, elle rassemble aujourd’hui 40 États membres. Une nouvelle loi sur la protection des données au Nigéria, qui vise à protéger la vie privée et la sécurité des échanges de données personnelles, a permis de créer plus de 5 000 emplois. Le Nigéria investit également pour combler les lacunes de la couverture internet en octroyant des licences aux satellites Starlink afin de fournir un accès aux zones mal desservies. Les programmes de formation, les cours en ligne et l’enseignement des compétences numériques rencontrent un grand succès sur tout le continent. 

À l’avenir, les commissions économiques régionales peuvent jouer un rôle clé dans l’accélération de la numérisation, et des groupes africains intensifient leurs efforts pour encourager la coopération entre les États membres. Lors du récent Sommet sur le financement des infrastructures, les représentants des communautés économiques de l’Afrique de l’Est (a) et de l’Afrique de l’Ouest ont souligné que le soutien à l’émergence d’un marché numérique unique était un objectif commun à tout le continent. Le potentiel d’un tel marché est en effet considérable, et faire des infrastructures numériques un bien aussi commun que les réseaux d’électricité et de transport sera la clé du succès. 

À l’échelle continentale, ce processus impliquera un engagement renouvelé en faveur de l’intégration transfrontalière propice à la création d’un marché numérique unique pour l’Afrique. Cette collaboration régionale sera primordiale pour générer les économies d’échelle, les effets de réseau et la coopération indispensables pour que les entreprises numériques africaines soient compétitives au niveau régional et mondial, pour créer un argumentaire incitant aux investissements dans les infrastructures numériques et pour stimuler l’accès aux services dématérialisés, au commerce électronique et aux opportunités pour tous les citoyens et entreprises d’Afrique, où qu’ils se trouvent. Cet élan, conjugué aux investissements publics et privés, contribuera à jeter les bases d’une Afrique tournée vers l’avenir. 

WeLight est la première entreprise certifiée B Corp à Madagascar

À la suite d’un examen rigoureux, WeLight devient la première entreprise de Madagascar à obtenir la certification B-Corp, un label international pour les entreprises qui respectent les plus hauts standards de performances environnementales et sociales. WeLight Madagascar rejoint ainsi le groupe des 50 B-Corps certifiées en Afrique. Cette prestigieuse reconnaissance témoigne de l’engagement de WeLight à créer un impact positif et significatif sur l’ensemble de son écosystème, tout en contribuant à une économie plus inclusive et régénératrice.

B-Corp est la seule certification qui prend en compte l’intégralité des dimensions de performances sociales et environnementales : gouvernance, collectivités, communautés, collaborateurs et environnement.

WeLight Madagascar a obtenu un score global de 148,5 points, dépassant très largement le score moyen de 96 points des entreprises certifiées B-Corp. Ce score classe l’entreprise parmi les plus impactantes en Afrique. Un résultat qui reflète son activité spécifique qui consiste à permettre l’accès à une électricité fiable, propre et productive aux habitants des zones rurales. Les solutions de WeLight répondent en effet aux défis énergétiques de Madagascar où le taux d’accès à l’électricité est autour de 15%.

Cette certification encourage WeLight à poursuivre encore plus et mieux sa mission d’accompagner la croissance économique et sociale des zones rurales, et de contribuer à transformer durablement le secteur énergétique sur le continent africain.

Ngwing Kimani, directrice exécutive de B Lab East Africa : « Accueillir WeLight dans la communauté B Corp est extrêmement excitant. Leur engagement à faire des affaires différemment sera une source d’inspiration pour d’autres et aidera grandement à répandre l’idée, en Afrique, que nous pouvons redéfinir le succès dans les affaires pour qu’il ne dépende plus uniquement du profit, mais également de notre impact sur les populations et sur la planète. »

Romain de Villeneuve, directeur général de WeLight Madagascar : « Nous sommes très honorés d’intégrer le club très select des B-Corps en Afrique, et de devenir la première entreprise certifiée sur le territoire malgache. Ce label confirme que les valeurs et l’impact créés par WeLight sont véritablement au service du partage et au bénéfice de l’ensemble des parties prenantes. »

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À propos de WeLight Madagascar

WeLight fournit une énergie propre, abordable, fiable et productive aux populations des zones rurales reculées de Madagascar et d’Afrique subsaharienne. WeLight est née de la volonté de trois acteurs économiques de premier plan, ayant un savoir-faire important en Afrique (AXIAN Group, Sagemcom et Norfund), de mettre en œuvre des solutions liées aux énergies renouvelables et de les déployer sur tout le continent. WeLight entend fournir de l’électricité aux villages isolés et contribuer ainsi à leur développement économique. Actuellement, elle exploite 40 mini-réseaux qui desservent 9 000 ménages électrifiés.

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À propos de B Lab East Africa

B Lab East Africa est un organisme à but non lucratif créé en 2017 pour servir une communauté croissante de plus de 50 entreprises africaines travaillant pour avoir un impact positif sur toutes les parties prenantes : travailleurs, communauté et environnement. B Lab mesure et vérifie les performances environnementales et sociales des entreprises à l’aide du B Impact Assessment, et veille à ce que des normes rigoureuses soient respectées par tous les B Corps africaines. Avec les équipes de B Lab du monde entier, ils forment un réseau mondial d’entreprises responsables sur le plan social et environnemental et encouragent un changement positif, fondé sur l’action, vers une nouvelle approche des affaires. http://b-labafrica.net/

Plaidoyer pour une coopération Chine Europe en Afrique

énergies renouvelables au Sénégal
énergies renouvelables au Sénégal - La centrale

Au contraire de la France, où le charbon est considéré comme une énergie du passé, dans la plupart des pays du monde, le charbon reste une énergie d’avenir. Dans son numéro de février 2023, la revue Questions Internationales nous rappelle les réalités. La production mondiale de charbon a doublé depuis 2000 et se situe actuellement aux environs de 8 milliards de tonnes par an. Au rythme actuel de production, les réserves mondiales de charbon se chiffrent en centaines d’années et elles sont réparties partout dans le monde. Pour les deux tiers, ce charbon sert à produire de l’électricité.

Le charbon a presque disparu en Europe occidentale, mais il est très présent en Europe de l’Est, notamment en Pologne, en Allemagne ou en République Tchèque. Dans le secteur Asie-Pacifique, la production de charbon a été multipliée par 4 en 30 ans. Les plus gros producteurs et consommateurs de charbon sont la Chine et l’Inde, mais des pays comme le Vietnam ou la Mongolie ont beaucoup développé leur production, le record étant détenu par l’Indonésie qui ne produisait pas de charbon avant 2000 et qui est devenu en 2021 le premier exportateur mondial avec une production de 600 millions de tonnes. L’Australie est passée de 200 millions de tonnes de charbon dans les années 90 à 500 millions de tonnes actuellement, ce qui fait du charbon un pilier de son économie.

En 1989, 37,5 % de la production d’électricité dans le monde venaient des centrales à charbon. En 2021, cette part a légèrement diminué à 36 %, mais comme la production totale d’électricité a été multipliée par 2,5, la production d’électricité à partir du charbon a plus que doublé en 30 ans. Il se construit actuellement beaucoup de centrales thermiques à charbon.

Les deux pays qui produisent et qui consomment le plus de charbon, la Chine et l’Inde, sont aussi devenus des champions dans le développement des énergies renouvelables et de l’énergie nucléaire. La Chine et l’Inde ont mené à bien des grands projets de barrages hydrauliques ou de parcs photovoltaïques. La Chine dispose actuellement de 54 réacteurs nucléaires et en a 20 en construction. L’Inde a 22 réacteurs nucléaires en fonctionnement et 7 en construction.

En Afrique, sur une population de 1,4 milliards d’Africains, près de 600 millions n’ont pas accès à l’électricité. Comme on prévoit 2,5 milliards d’Africains en 2050, il faudrait multiplier la production d’électricité en Afrique par 3, d’ici 2050, pour répondre aux besoins. Or, l’Afrique produit plus des trois quart de son électricité à partir d’énergies fossiles et le développement des énergies renouvelables est actuellement beaucoup trop lent pour répondre à ses immenses besoins. D’après l’Agence Internationale pour les Energies Renouvelables (IRENA) la production d’énergie renouvelable a augmenté de 180 000 MW en 2019 dans le monde, dont seulement 2000 MW en Afrique. Si on ne corrige pas la trajectoire actuelle, l’électrification de l’Afrique se fera avec du gaz ou du pétrole et pour une bonne part avec du charbon.

Le cas de l’Afrique du Sud est exemplaire. Ce pays est l’un des plus importants d’Afrique sur le plan économique et dispose des deux seules centrales nucléaires d’Afrique. Mais sa production d’électricité provient à 80% du charbon. Bien que ses mines de charbon soient le premier employeur du pays, l’Afrique du Sud a décidé un plan de transition pour diminuer sa dépendance au charbon. A la COP 27 de 2022, l’Afrique du Sud a obtenu une enveloppe de 98 milliards de $ des pays développés pour l’aider à réussir cette transition dans les années à venir.

Il est de l’intérêt du monde entier d’aider l’Afrique à développer sa production d’électricité à partir d’énergies renouvelables et beaucoup d’initiatives ont été prises pour trouver des financements. En 2011, la Banque Africaine de développement a créé le Fonds pour l’Energie Durable en Afrique (SEFA), alimenté surtout par les pays scandinaves et les USA. En 2015. Jean-Louis Borloo a créé la fondation Energies pour l’Afrique avec le soutien de l’Arabie Saoudite. En 2017, à la suite de la COP 21, l’Initiative de l’Afrique pour les Energies Renouvelables (AREI) a été créée sous l’égide de l’Union Africaine. Les Etats Unis ont mis en place Power Africa. L’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) finance le Couloir Africain de l’énergie propre. L’Union Européenne a créé le Partenariat Afrique-UE pour l’énergie. Beaucoup de banques, à commencer par la Banque Mondiale et la Banque Européenne d’Investissement, soutiennent le financement des énergies renouvelables. Le Fonds vert pour le climat mis en place par l’ONU dans la cadre de la COP a pour objectif d’apporter 100 milliards de $ par an  aux pays du Sud pour financer l’adaptation au changement climatique

En fait, ce n’est pas tant l’argent qui manque que les projets concrets. La baisse des coûts de production de l’électricité à partir de l’éolien ou du solaire permet de développer beaucoup de petits projets décentralisés de production d’électricité, mais ils sont handicapés par leur caractère intermittent et par les problèmes d’impayés et ne permettent pas de répondre aux énormes besoins des villes.

L’Afrique a énormément de ressources naturelles pour développer des grands projets d’énergies renouvelables. Dans la zone équatoriale, plusieurs fleuves à gros débit peuvent être aménagés pour produire de l’électricité. Dans les déserts du Sahara ou du Kalahari, des centrales photovoltaïques pourraient être installées sur des milliers d’hectares.. La géothermie dans la zone du rift africain et le vent en mer ou dans les zones littorales peuvent fournir de grandes quantités d’énergie.

L’Afrique n’a pas assez d’ingénieurs pour élaborer ces grands projets qui lui permettraient de se passer du charbon et du pétrole. Les capacités d’ingénierie pour ces projets existent en Europe et en Chine. Le plus grand service que l’Europe et la Chine pourrait rendre ensemble à l’Afrique serait de proposer à l’Union Africaine de créer et de financer ensemble des missions d’ingénieurs africains, européens et chinois pour étudier les mégaprojets d’énergies renouvelables les plus intéressants d’Afrique. Au bout de deux ans, ces équipes pourraient certainement proposer aux financeurs une dizaine de projets qui auraient un impact régional sur l’approvisionnement en énergie, tout en donnant à l’Afrique une image plus moderne. Parallèlement, la Chine et l’Europe pourraient accueillir des centaines, voire des milliers d’ingénieurs africains pour les former aux techniques de l’énergie nucléaire.

A titre d’exemple, le complexe de barrages du Grand Inga sur le Congo (qui a un débit moyen de 41 000 m3/s) pourrait fournir une puissance de 42 000 MW, soit la puissance de 25 EPR ou près de deux fois la puissance de la plus grande centrale électrique du monde, celle du barrage des trois gorges en Chine,. Avec ce projet, la République démocratique du Congo pourrait non seulement répondre à ses besoins et à une partie des besoins de pays voisins, mais devenir un grand producteur et exportateur d’hydrogène vert.

Cette coopération avec la Chine en Afrique permettrait aussi à l’Europe de montrer qu’elle ne souhaite pas s’impliquer unilatéralement dans la rivalité entre les États-Unis et la Chine. Elle rassurerait les africains, en évitant les accusations de néocolonialisme. Elle permettrait aux grandes entreprises européennes et chinoises d’être bien placées pour réaliser ensuite les travaux sur le terrain.

L’accès à l’électricité est un facteur essentiel de développement. Le financement conjoint de missions d’ingénierie européenne et chinoise serait un moyen très efficace de contribuer au développement de l’Afrique tout en servant les intérêts du monde entier en diminuant l’utilisation des énergies fossiles en Afrique. Tout le monde y gagnerait.

La croissance moyenne du PIB de l’Afrique va se stabiliser en 2023-2024

PIB et économie mondiale
PIB et économie mondiale

La croissance moyenne du PIB de l’Afrique devrait se stabiliser en 2023-2024 malgré les récents vents contraires, indique la Banque africaine de développement dans un nouveau rapport

La conjoncture mondiale défavorable a entraîné une hausse de l’inflation, une augmentation du coût du service de la dette et un risque accru de surendettement dans les pays en développement

Les économies africaines demeurent résilientes avec des perspectives stables en 2023-2024, malgré le durcissement des conditions financières mondiales, indique la Banque africaine de développement (http://www.AfDB.org) dans ses projections publiées dans un nouveau rapport.

Le rapport, intitulé Performances et perspectives macroéconomiques de l’Afrique 2023 (https://apo-opa.info/3xpm1i2), indique que le PIB moyen de l’Afrique devrait se stabiliser à 4 % au cours des deux prochaines années, contre 3,8 % en 2022.

Présentant le rapport le 17 février dernier en marge du 36e sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, l’économiste en chef et vice-président par intérim de la Banque africaine de développement, Kevin Urama, a déclaré que le continent pourrait bénéficier d’une forte demande pour ses matières premières, les pays cherchant des alternatives pour la nourriture et l’énergie en réponse aux perturbations causées par la guerre en Ukraine.

Le continent, a-t-il noté, reste un trésor pour les investisseurs avisés à l’échelle mondiale, mais il doit s’efforcer d’obtenir des taux de croissance plus élevés, des économies plus inclusives et une plus grande résilience aux chocs extérieurs.

« Les perspectives stables projetées pour 2023-2024 reflètent le soutien politique continu en Afrique, les efforts déployés à l’échelle mondiale pour atténuer l’impact des chocs extérieurs et l’incertitude croissante au sein de l’économie mondiale », a-t-il déclaré.

Cette nouvelle publication, qui va paraître aux premier et troisième trimestres de chaque année, fournira aux décideurs africains, aux investisseurs nationaux et internationaux, aux chercheurs et aux autres partenaires au développement une évaluation actualisée et fondée sur des données probantes des performances macroéconomiques récentes du continent et de ses perspectives à court et moyen terme dans un contexte d’évolution dynamique de l’économie mondiale.

Comme dans beaucoup de pays émergents, le durcissement des conditions financières et l’appréciation du dollar américain ont eu des conséquences désastreuses

M. Urama a exhorté à prendre des mesures politiques audacieuses. « Pour combler les importants déficits de financement en Afrique, il est impératif de mettre en œuvre des politiques susceptibles de mobiliser et de tirer parti des financements privés pour le développement de l’Afrique », a-t-il déclaré. 

La conjoncture mondiale défavorable a entraîné une hausse de l’inflation, une augmentation du coût du service de la dette et un risque accru de surendettement dans les pays en développement, notamment en Afrique.

« Comme dans beaucoup de pays émergents, le durcissement des conditions financières et l’appréciation du dollar américain ont eu des conséquences désastreuses pour la plupart des économies africaines », a déclaré M. Urama. Il est également devenu difficile pour les pays africains d’accéder aux marchés internationaux de capitaux pour obtenir de nouveaux financements, a-t-il ajouté.

La plupart des monnaies africaines, en particulier celles des pays exportateurs de matières premières, ont perdu une valeur substantielle par rapport au dollar en 2022 en raison du resserrement de la politique monétaire aux États-Unis. Les taux de dépréciation ont varié de 21 % au Malawi à 69 % au Soudan du Sud.

M. Urama a averti que les faiblesses monétaires des économies africaines les plus intégrées au niveau mondial, comme l’Algérie, le Kenya, le Nigéria et l’Afrique du Sud, pourraient persister en 2023.

« Les principaux facteurs de dépréciation des devises sont le durcissement des conditions financières mondiales et la faiblesse de la demande extérieure, les déséquilibres macroéconomiques, les revenus limités et les faibles flux d’investissement, ainsi que l’aversion au risque politique associée aux cycles électoraux des pays », a déclaré M. Urama.

Il a ajouté que la situation budgétaire des pays africains avait déjà été mise à rude épreuve par les réponses politiques au Covid-19 et le soutien apporté aux populations vulnérables face à la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, dans un contexte d’endettement élevé et d’impacts négatifs des changements climatiques.

Parmi les autres vents contraires pour l’économie, on peut citer les retombées de la montée des tensions géopolitiques, notamment l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ces conditions poussent la stabilité des prix hors de portée de la plupart des banques centrales.

Bpifrance accompagne 12 entreprises du secteur de la transition énergétique

BPI France
BPI France

Dans le cadre de la Team France Export, Bpifrance lance aujourd’hui la mission internationale « Explore & Match : Transition-énergétique – Afrique du Sud », opérée en partenariat avec Business France. Douze fleurons français du secteur de la transition énergétique auront l’opportunité de détecter et développer des courants d’affaires dans tout le pays. La délégation se rendra ainsi à Johannesburg et au Cap, des zones dynamiques qui présentent de nombreuses perspectives de développement pour les entreprises françaises.

L’Afrique du Sud est l’un des pôles économiques les plus dynamiques d’Afrique et est par ailleurs le seul pays africain membre des BRICS et du G20. La troisième économie du continent fait cependant face à un défi majeur : elle s’inscrit parmi les plus gros pollueurs du monde. Ainsi, l’Afrique du Sud accélère sa transition écologique et énergétique, notamment via la décarbonation du secteur de l’électricité. Signataire de l’Accord de Paris, le pays continue à diversifier son mix énergétique en privilégiant des modes de production électrique bas-carbone comme les EnR et le nucléaire, et travaille sur l’amélioration de son efficacité énergétique, notamment dans les bâtiments.

Pour la France, L’Afrique du Sud représente la première destination de ses exportations en Afrique sub-saharienne, et l’hexagone s’affirme comme étant le 10ème fournisseur de l’Afrique du Sud, et le 3ème d’Europe, derrière l’Allemagne et l’Italie.

Dans le cadre de la mission organisée par Bpifrance, les entreprises françaises sélectionnées bénéficieront d’un programme riche sur cinq jours à Johannesburg puis au Cap, alliant temps collectifs et individuels. Elles débuteront la semaine par une journée de formation sur les différents enjeux et opportunités du secteur de l’énergie en Afrique du Sud, avant de bénéficier de rendez-vous B2B individuels et de se rendre au Cap. Au cours de cette seconde partie de la mission, les entreprises participeront également à des sessions collectives (rencontres avec des experts de la zone) et individuelles (rendez-vous personnalisés).

« Attirant de nombreux investisseurs étrangers, l’Afrique du Sud est la parfaite incarnation d’une économie fleurissante et susceptible d’attirer les entrepreneurs français. Par sa présence en Afrique australe, Bpifrance vise à accroitre le développement d’entreprises françaises dans cette région incontournable qui présente de nombreuses opportunités. Dans le cadre de cette mission, Bpifrance, en partenariat avec Business France, accompagne 12 entreprises françaises des secteurs de la Transition énergétique pour une mission de 5 jours clé en main. Elles auront l’opportunité rare de rencontrer les écosystèmes locaux et bénéficieront d’un parcours sur mesure entre Johannesburg et le Cap. Les retours d’expériences d’entrepreneurs français implantés localement et un programme de rendez-vous business ciblés viendront, quant à eux, compléter cette immersion pour une stratégie efficace de développement sur la zone. » déclare Pedro Novo, Directeur exécutif en charge de l’Export chez Bpifrance.

Marc Cagnard, Directeur Afrique Sub-Saharienne chez Business France : « Cette mission consacrée à la Transition Energétique intervient alors que l’Afrique du Sud, qui compte encore plus de 80 % d’énergies fossiles dans ses mix électrique et énergétique, connaît la plus grande crise de son secteur de l’électricité, avec un déficit d’approvisionnement et de nombreux délestages. Elle vise à mettre les PME et ETI françaises participantes – fournisseurs d’équipements et solutions technologiques liées à la transition, à la valorisation et à l’efficacité énergétique, à la décarbonation de la production électrique et de l’industrie ou encore à l’hydrogène vert – en condition d’accompagner la transition énergétique du pays, qui prévoit le raccordement au réseau de nouvelles capacités d’ici à 2030 avec un objectif de 42 % de l’électricité produite à partir de sources renouvelables. Au sein de la Team France Export, le bureau Business France de Johannesburg y contribue pleinement, en donnant à ces pépites françaises toutes les clefs pour réussir leur entrée ou leur développement dans le pays : compréhension de l’environnement des affaires, présentation des nombreuses opportunités qui s’offrent à elles et mise en relation individuelle ciblée avec des partenaires potentiels sud-africains, qu’ils soient donneurs d’ordres privés ou publics. »

Liste des 12 entreprises sélectionnées pour la mission internationale « Explore & Match : Transition énergétique – Afrique du Sud » :

Axian Investment une nouvelle marque pour soutenir l’innovation et l’entrepreneuriat

New Energy Africa AXIAN
New Energy Africa AXIAN

Le groupe panafricain AXIAN annonce le lancement d’AXIAN Investment, une marque qui regroupera deux activités : les investissements dans des fonds et des investissements dans le capital risque qui soutiendra de jeunes entreprises du secteur technologique sur le continent. Le regroupement de ces deux activités sous une seule identité est une première pour un acteur africain qui renforce ainsi sa place d’investisseur de premier plan. L’enjeu est d’évoluer avec l’écosystème africain et participer à la création de valeur.

AXIAN Investment aura pour ambition de partager l’expérience et apporter le soutien du groupe, directement et indirectement, à des entreprises à différents stades de maturité. Ce nouveau modèle entend également renforcer les synergies entres les deux activités de « Fund of Funds » et « Corporate Venture Capital ». Il vient soutenir le développement d’AXIAN en Afrique en faveur d’un impact positif et durable sur la croissance ainsi que la montée en puissance du continent sur le plan mondial.

AXIAN Investment est mandaté pour gérer les investissements privés du groupe, d’une part, dans plusieurs fonds de Private Equity et de Venture Capital, tels que Partech Africa, Amethis, African Development Partners, Actis Energie, Emerging Capital Partners, Adenia ou encore Disruptech. D’autre part, sa branche de Corporate Venture Capital, engagera des investissements directs dans des start-ups de la tech Africaines dites disruptives telles que MaxAB, LipaLater, Djamo, Jetstream, Chari ou encore Zazuu.

Après avoir entamé une stratégie d’investissement sur le long-terme comme actionnaire indirect depuis 2017, le groupe est investi aujourd’hui dans une vingtaine de fonds, avec une forte concentration en Afrique. Récemment actif en tant qu’investisseur direct dans le secteur de la tech africaine, il a réalisé une performance sur les 12 derniers mois en ayant finalisé près d’une transaction par mois. Aujourd’hui actionnaire minoritaire direct de 10 start-ups africaines, la branche Corporate Venture Capital va accélérer son activité dans le but de rayonner sur l’ensemble du secteur (fintech, e-commerce, e-santé, e-logistique…), et permettra également de créer des synergies avec les autres activités du groupe.

« AXIAN Investment nous permet d’investir de façon stratégique à la fois dans le Private Equity et le Venture Capital afin d’aider les entreprises à créer de la valeur et soutenir le développement économique en Afrique. En structurant nos deux activités d’investissements sous une seule identité, nous renforçons notre position d’éclaireur au sein du groupe ce qui fait émerger des opportunités sur le continent. Notre présence dans 28 pays et 77 entreprises d’Afrique à travers nos investissements directs et indirects permet au groupe AXIAN de se positionner comme un investisseur africain de tout premier plan. » Hassane Muhieddine, CEO du pôle AXIAN Financial Services.

À PROPOS DE AXIAN INVESTMENT

AXIAN Investment est mandaté pour gérer les investissements du groupe AXIAN à la fois dans des fonds de Private Equity et Venture Capital, mais aussi dans le capital de jeunes entreprises du secteur technologique en Afrique. A travers ses deux activités, AXIAN Investment va soutenir, directement et indirectement, des entreprises à différents stades de maturité. Présent dans 48 pays et 130 entreprises fin 2022, dont 28 pays et 77 entreprises en Afrique, AXIAN Investment se positionne comme un investisseur africain de premier plan.

À PROPOS DU GROUPE AXIAN

AXIAN est un groupe panafricain présent dans 10 pays et spécialisé dans 5 secteurs d’activité à fort potentiel de croissance : télécoms, services financiers, énergie, immobilier et open innovation. AXIAN agit en partenaire de la transformation socio-économique des pays dans lesquels il opère. Avec l’ensemble de ses 6500 collaborateurs audacieux et passionnés, il s’assure systématiquement de l’impact durable et positif de ses activités sur le quotidien de millions d’africains. Le Groupe AXIAN fait partie de l’initiative Global Compact des Nations Unies et s’engage à intégrer ses 10 principes au cœur de ses stratégies et activités présentes et futures.  En savoir plus sur AXIAN : www.axian-group.com

Avec la technologie, quels enjeux et opportunités pour la ville africaine de demain ?

La ville de Dakar en Afrique de l'Ouest - Copyright Thierry Barbaut
La ville de Dakar en Afrique de l'Ouest - Copyright Thierry Barbaut

Le défi démographique figure en tête des défis que l’Afrique devra relever dans les prochaines années. En seulement 50 ans, la population du continent africain a quadruplé pour atteindre 1 milliard en 2010 et les projections actuelles estiment que la population africaine pourrait passer le pilier des 2,7 milliards d’habitants en 2050[1].

Cette croissance démographique fulgurante soulève de nombreux enjeux dans les villes africaines, notamment en matière de logements, d’infrastructures, d’emploi, de santé et d’environnement, pour n’en citer que quelques-uns. Le déploiement des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) sur le continent offre donc l’opportunité de repenser le rôle et la construction de la ville africaine dans le but de faire de cette explosion démographique un véritable atout pour le continent. La croissance des villes sera au cœur du développement du continent africain. Dans ce contexte, les projets de villes intelligentes, les smart cities, en Afrique fleurissent de plus en plus ces dernières années pour répondre aux défis urbains qui accompagnent cette croissance.

Les smart cities, ces villes intelligentes qui mettent l’humain au centre de leur fonctionnement

D’ici 2050, près de 60% de la population du continent résidera en métropole[2]. Dans ce contexte, le développement progressif des smart cities permettra de répondre au défi que représente cette urbanisation galopante. De nombreux pays africains ont déjà fait des smart cities une réalité, tels que Le Caire en Égypte, Casablanca au Maroc ou encore Nairobi au Kenya. Alliant numérique, innovations technologiques et modernité, ces villes intelligentes, où économie et développement durable iront de pair, joueront un rôle clé dans l’amélioration des services urbains.

En effet, les smart cities visent à construire des modèles de développement au service de l’épanouissement des citoyens, de plus en plus consommateurs de données. La mobilisation de la technologie peut ainsi améliorer la qualité et le confort de vie des populations sur le continent, les TIC étant par exemple en mesure d’optimiser les services publics et les infrastructures urbaines. Ces dernières sont en effet rendues désuètes, voire insuffisantes pour répondre aux besoins premiers des habitants.

En permettant tout particulièrement une meilleure gestion de l’énergie et de l’efficacité énergétique, de la mobilité urbaine, de l’accès à l’eau potable, de la gestion des déchets et de la sécurité publique, les TIC jouent un rôle important dans le développement des villes africaines. L’opérateur kényan Safaricom annonçait ainsi en 2021 vouloir installer 330 000 compteurs électriques intelligents afin de contrôler le réseau électrique en temps réel grâce à la technologie de l’IoT (Internet des Objets), permettant de ce fait de limiter les pertes au niveau de l’électricité. En Tunisie également, la Société Tunisienne de l’Électricité et du Gaz (STEG) a vendu plusieurs lots dans le cadre de marchés publics pour le développement de compteurs électriques intelligents sur son territoire.

La forte croissance démographique couplée à l’urbanisation rapide que connaît aujourd’hui l’Afrique entraîne parallèlement une augmentation de la pollution atmosphérique. Face à cela, de nombreuses solutions numériques visant à évaluer la qualité de l’air via des capteurs se déploient au sein des villes. Le géant du numérique américain Google a ainsi financé une équipe de recherche de l’Université Makerere en Ouganda pour développer le projet AirQo. Ce type de solution numérique permet notamment d’identifier les zones où la pollution est la plus importante afin de déterminer les zones prioritaires de l’action gouvernementale. Cela est d’autant plus important que la pollution urbaine tue deux fois plus en Afrique que partout ailleurs dans le monde[3]. Celle-ci étant amenée à augmenter rapidement dans les prochaines années, le recours à des technologies vertes se fera de plus en plus pressant et devra s’accompagner, en parallèle, de politiques publiques plus fortes.

Enfin, alors que la croissance démographique risque d’entraîner une pression sur le marché du travail dans les villes, entraînant de fait une hausse du chômage et une baisse des salaires pour les travailleurs les plus vulnérables, le développement des projets de smart cities peut alors avoir un impact significatif sur la création d’emplois et de facto la croissance économique. En adoptant des solutions technologiques toujours plus innovantes pour résoudre les défis urbains, les villes peuvent ainsi attirer des investissements, stimulant dès lors l’économie des pays. Cela pourra, à terme, générer de nouveaux emplois dans divers secteurs. 

Les enjeux du développement des TIC dans les villes africaines

Si le développement des villes intelligentes constitue un vivier d’opportunités pour les populations et les villes du continent, leur déploiement à grande échelle est largement tributaire de l’électrification des villes et donc du déploiement de la connectivité via les infrastructures. Première brique à poser et intrinsèquement liées à la construction de la ville de demain, il est en effet admis qu’il ne peut y avoir de smart cities sans infrastructure. En effet, l’électrification permet d’alimenter les systèmes de technologies de l’information et de la communication, tels que les réseaux de capteurs, les systèmes de gestion de la ville et les infrastructures pour les services publics. Elle permet par ailleurs de fournir l’énergie nécessaire à l’ensemble de l’infrastructure permettant de stocker les données, que sont notamment les data centers et les systèmes cloud, très énergivores.

Au cœur des considérations environnementales qui se multiplient sur la scène internationale, notamment africaine, la bonne gestion de l’énergie est au cœur de tous les enjeux. Outre résoudre les défis de l’électrification, le déploiement d’infrastructures durables telles que les réseaux intelligents peut apparaître comme l’une des solutions d’avenir. Ainsi, en Éthiopie, le géant technologique chinois Huawei a déployé plus de 400 sites solaires utilisant des solutions Advanced Hybrid Power ainsi que des Smart Micro Grids en vue d’apporter l’électricité dans les zones non électrifiées. L’opérateur français Orange a également déployé une solution solaire afin de satisfaire 50% de la consommation énergétique de son principal data center en Afrique.

Cependant, permettre un développement viable et pérenne des villes intelligentes sur le continent nécessite au préalable plusieurs prérequis. Le premier concerne tout d’abord la formation aux nouvelles technologies : la constitution d’un capital humain qualifié est indispensable au développement desdites villes pour soutenir et accompagner leur transformation. Former cette jeunesse ambitieuse, entreprenante et férue de nouvelles technologies est l’ambition de nombreux acteurs, tant privés que publics, en Afrique. Au Maroc, l’Université Mohamed VI Polytechnique (UM6P) a récemment annoncé le lancement à Benguerir d’une formation dédiée aux « stratégies de smart cities en Afrique ». D’une durée de deux ans, ce programme destiné aux ingénieurs marocains visera tout particulièrement à répondre aux défis de la croissance démographique et du développement durable sur le continent.[4] L’équipementier Huawei propose également des offres de formation aux TIC afin que les jeunes talents puissent prendre l’avenir numérique de leur pays et donc du continent. Dans cet état d’esprit, l’entreprise a déployé plusieurs programmes tels que la ICT Academy ou encore Seeds for the Future.

Autre prérequis : la mise en place d’une réglementation qui garantisse la protection des données. Les cyberattaques se sont faites de plus en plus nombreuses ces dernières années et l’utilisation de nouvelles technologies telles que le cloud, l’intelligence artificielle ou le big data au cœur de la construction de ces villes de demain suppose de mettre en place des politiques publiques qui soient en mesure de garantir la protection des données personnelles.

Enfin, afin que le déploiement de ces villes intelligentes se fassent de la meilleure façon possible, il importe également de définir des stratégies publiques claires qui soient exécutées de façon efficace et durable.

En conclusion, le déploiement de la technologie au sein des villes africaines représente une mine d’opportunités pour le continent, tout particulièrement dans un contexte où la croissance démographique soulève de nombreux et nouveaux enjeux. Synonymes d’opportunités pour relever les défis de l’explosion urbaine, de l’emploi, des transports, mais également de la lutte contre le réchauffement climatique, les smart cities semblent être l’avenir du continent africain. Cependant, leur construction effective et bénéfique à l’ensemble de la population nécessitera le déploiement d’infrastructures numériques efficaces et durables, la formation des populations aux technologies numériques, ainsi que la mise en place de stratégies de cybersécurité et de réglementations adaptées à cette forte croissance des données que la création de ces smart cities engendrera de plus en plus.


[1] « L’Afrique confrontée au boom de sa population », Reporterre, juillet 2022.

[2] « Quelles sont les smart cities africaines ? », Makers Africa, août 2021.

[3] « La pollution urbaine tue deux fois plus en Afrique qu’ailleurs », Jeune Afrique, novembre 2022.

[4] « Maroc : une formation aux stratégies de smart cities en Afrique, lancée à Benguerir », Afrik 21, janvier 2023.

Les enjeux de l’eau et du stockage

Forum Mondial EAU Dakar Sénégal
Forum Mondial EAU Dakar Sénégal

Intitulé What the Future Has in Store: A New Paradigm for Water Storage (Que nous réserve l’avenir : Un nouveau paradigme du stockage de l’eau)ce nouveau rapport lance un appel urgent à l’ensemble des acteurs du secteur de l’eau, à tous les niveaux, public comme privé, à parler d’une seule voix pour promouvoir des solutions intégrées de stockage de l’eau  (naturel, bâti et hybride) qui permettront de relever les défis du XXIe siècle et de répondre aux besoins des populations, des économies et de l’environnement.

Pour combler les lacunes actuelles dans ce domaine, il est essentiel que les différents secteurs économiques et intervenants parviennent à mettre au point et appliquer des solutions transversales. Le cadre proposé de planification intégrée du stockage de l’eau se fonde sur le développement durable et la résilience climatique. Ses bienfaits potentiels pour les personnes, les économies et les environnements peuvent s’étendre sur plusieurs générations.

Principaux messages :

Devant la gravité croissante des phénomènes climatiques extrêmes, le stockage de l’eau apparaît de plus en plus indispensable à l’adaptation au dérèglement climatique ainsi qu’à d’autres problèmes liés à l’eau. 

  • Qu’il s’agisse de sécheresse ou de fortes inondations, la population mondiale subit des phénomènes climatiques qui laissent dans leur sillage beaucoup de souffrances humaines, des pertes et l’instabilité économiques ainsi que la destruction de l’environnement. Dans certaines régions du monde, les phénomènes météorologiques extrêmes effacent en quelques jours des décennies de progrès dans le domaine du développement humain.
  • Au cours des 20 dernières années, 1,43 milliard de personnes ont subi les affres de la sécheresse (Browder et coll., 2020). Les pénuries d’eau peuvent réduire la croissance dans certains pays de jusqu’à 6 % (Banque mondiale, 2016) ; et pour les personnes pauvres, les effets négatifs peuvent se répercuter sur plusieurs générations.
  • Au cours des deux dernières décennies, au moins 1,65 milliard de personnes dans le monde ont subi des inondations, soit une augmentation de 24 % par rapport aux décennies précédentes (Browder et coll., 2021 ; Tellman et coll., 2021 ; CRED et UNDRR, 2020). D’ici 2030, 180 millions de personnes supplémentaires devraient être directement touchées par les inondations (Tellman et coll., 2021.)
  • Au-delà des phénomènes extrêmes, le changement climatique accroît l’imprévisibilité et la variabilité des pluies, ce qui a pour effet de compliquer la fourniture au quotidien de services tels que l’approvisionnement efficace des zones urbaines en eau, de réduire la productivité des agriculteurs et de décourager l’investissement ainsi que la création d’emplois. 
  • Le stockage de l’eau fournit trois principaux services : il améliore la disponibilité de l’eau, réduit les effets des inondations et régule les débits d’eau au profit des secteurs de l’énergie, des transports, et d’autres. 
  • Dans le même temps, la fonction régulatrice du stockage contribue à produire de l’énergie propre, indispensable pour atténuer le changement climatique. La production de l’hydroélectricité est aussi un complément important à d’autres formes plus variables d’énergie propre, ce qui permet d’équilibrer leur intégration au réseau. Enfin, le stockage par pompage est un mécanisme important de stockage de l’énergie.
  • Le stockage de l’eau douce est au premier plan de l’adaptation au changement climatique, clairement parce qu’il permet de constituer des réserves d’eau pour les périodes plus sèches et de réduire les incidences des inondations. Dans les années à venir, les sociétés les plus stables et les plus durables seront, dans de nombreux cas, celles qui auront adopté des méthodes de stockage de l’eau plus résilientes. 

Alors que la population mondiale a besoin de plus d’eau, les volumes d’eau douce stockés sont en baisse, provoquant ainsi une crise planétaire : le déficit mondial de stockage d’eau.

  • Au cours des 50 dernières années, la population mondiale a doublé, générant ainsi une demande sans cesse croissante d’eau et de capacité de stockage proportionnelle. Pourtant, les réservoirs naturels de stockage de l’eau se sont vidés, les volumes ayant baissé d’environ 27 000 milliards de m3 (Mc Cartney et coll., 2022) en raison de la fonte des glaciers et du manteau neigeux ainsi que de la destruction des zones humides et des plaines d’inondation. Parallèlement, les volumes d’eau stockés dans les ouvrages risquent de se réduire parce que les sédiments envahissent l’espace de stockage utile dans les réservoirs (Annandale, Morris et Karki, 2016) ; les nouveaux ouvrages construits dans le cadre de certains projets d’infrastructure d’envergure sont moins durables que prévu ; et les ouvrages vieillissants sont plus nombreux que ceux remis en état. 
  • À l’échelle mondiale, le déficit de stockage d’eau — l’écart entre la quantité de stockage d’eau nécessaire et les volumes disponibles dans les réservoirs (naturels et bâtis) existants en un lieu et à un moment donnés — se creuse (GWP et IWMI, 2021). 
  • Pour combler ce déficit, les méthodes de stockage actuelles doivent être changées : pour la majeure partie du globe, le statu quo n’est pas une solution viable. Le plus souvent, les structures de stockage de l’eau sont évaluées, conçues, développées et gérées de façon indépendante pour les différents bénéficiaires, d’où des dispositifs cloisonnés qui sont très loin d’être durables et efficients.
  • La mauvaise planification du stockage de l’eau a un prix. Plusieurs systèmes de stockage concurrents offrent à des bénéficiaires différents des services divers, parfois de part et d’autre d’une frontière ou d’une démarcation, ce qui désorganise le développement de l’infrastructure ou la libération des eaux, réduisant ainsi tous les bienfaits pouvant être procurés à tous. De même, les coûts, avantages, risques et incertitudes ne sont pas toujours bien compris en amont des décisions d’investissement. Par conséquent, les effets négatifs sur les populations et l’environnement sont rarement minimisés et atténués, et les solutions ne sont pas adoptées dans une optique de distribution équitable.
  • Il incombe à tous de chercher des solutions au déficit mondial de stockage d’eau. La tâche est d’autant plus difficile que le stockage de l’eau est rarement appréhendé, planifié et géré comme un système, bien que les réservoirs de stockage naturels et bâtis forment un réseau. La plupart des réservoirs de stockage que nous utilisons actuellement se trouvent dans la nature, ils ne sont ni contrôlés ni gérés comme il convient et l’utilisation de la majeure partie des cours d’eau partagés n’est encadrée par aucun texte juridique. 

Le rapport appelle à élaborer et appliquer des solutions transversales pour combler le déficit en matière de stockage d’eau, en adoptant des stratégies qui intègrent tous les besoins et les possibilités qu’offre l’ensemble du système, notamment les réservoirs naturels, bâtis et hybrides, au bénéfice du plus grand nombre et des générations à venir.

  • Les pays à travers le monde vivent des situations sans précédent, peinant à faire face aux catastrophes d’origine hydrique et luttant pour mettre en place, fournir et maintenir des services d’eau. Ce rapport propose de concevoir résolument des solutions de stockage de l’eau sous-tendant des services de stockage résilients, durables, voire vitaux, susceptibles d’atténuer les conséquences des catastrophes climatiques et de combler le déficit en matière de stockage d’eau.
  • La planification du stockage de l’eau se heurte à des difficultés non négligeables. La plupart des pays disposent de peu de ressources et doivent rechercher des méthodes efficientes pour accroître leur capacité de stockage. Il peut s’agir par exemple de tirer avantage et de maximiser les réservoirs de stockage naturels ; d’évaluer les possibilités de réexploitation, de remise en état ou de modernisation de l’infrastructure existante, de construire de nouveaux ouvrages ou d’appliquer des réformes (c.-à-d. investir dans des institutions qui amélioreront la gestion du stockage de l’eau) ; et d’envisager des solutions de substitution, comme la gestion de la demande, ou des mesures d’approvisionnement de rechange consistant à résorber le manque d’eau et à adopter des règlements de zonage.
  • La nature est une composante importante de la solution. Plus de 99 % de l’eau douce stockée sur la terre l’est dans la nature et pourtant, cette ressource est largement considérée comme acquise. Il est important que nous reconnaissions tous que les réservoirs de stockage naturels comme les eaux souterraines, les zones humides, les glaciers et l’humidité du sol sont essentiels à la survie, et que nous les protégions et les gérions en conséquence. Connaître ce que nous avons est le premier pas qui nous amènera à apprécier la nature à sa juste valeur et à éviter de l’appauvrir inutilement, comme c’est le cas dans de nombreuses régions du monde depuis des décennies. 
  • Le stockage de l’eau doit être soigneusement planifié. Pour résoudre ce problème et d’autres, le rapport préconise d’aborder la question du stockage de l’eau (stockage naturel, bâti et hybride) dans une démarche intégrée et sous l’angle d’un problème systémique, en envisageant notamment des outils pratiques—allant de la prise de décision dans des conditions incertaines à des techniques intégrées de planification du stockage—pouvant simplifier les processus, faciliter la collaboration et, au bout du compte, aider les acteurs du secteur de l’eau à proposer des solutions de stockage résilientes, durables et intégrées, conçues pour durer plusieurs générations.
  • Plus généralement, le rapport invite les acteurs du secteur de l’eau à tous les niveaux à repenser leur manière de développer le stockage de l’eau, d’y investir et de le gérer. Les responsables des politiques dans les ministères chargés de l’eau et les ministères dont les activités intègrent l’eau, les ingénieurs, les écologues et les universitaires, les équipes de projet de la Banque mondiale et d’autres organismes internationaux de développement ont tous un rôle à jouer dans l’adoption et l’application des principes fondamentaux d’une stratégie de stockage intégrée.
  • Avec La Banque Mondiale

Le HUB Silikin Village by Texaf publie son rapport d’activités

Silikin Village by TEXAF
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SILIKIN VILLAGE est une initiative du Groupe TEXAF basé en République démocratique du Congo depuis 1925

Le Groupe TEXAF est une société belge cotée en bourse (Euronext) et est actuellement actif dans les secteurs de l’immobilier (2007), de l’industrie minière du grès (2011) et du numérique (2020).

Le Groupe TEXAF entend être un acteur majeur du développement du numérique en Afrique et notamment en RDC grâce à sa participation au fonds PARTECH AFRICA. À travers TEXAF DIGITAL, la filiale numérique du Groupe TEXAF, SILIKIN VILLAGE représente l’ambition de construire un écosystème d’entrepreneuriat numérique dans lequel des offres de soutien sont proposées aux partenaires et entrepreneurs locaux et internationaux.

Découvrez ici le rapport d’activités 2022 de Silikin Village by Texaf

Rapport d'activités Silikin Village by Texaf
Rapport d’activités Silikin Village by Texaf

Le New Deal Technologique pour la transformation numérique du Sénégal

Ce lundi 24 février 2025, au Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad), à Diamniadio, le gouvernement sénégalais a dévoilé la nouvelle stratégie numérique...