Conséquence de la crise en Centrafrique, le bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) estime dans son dernier rapport que 484 000 personnes dans le pays sont en situation d’insécurité alimentaire.
Les équipes qui ont effectué l’évaluation de la situation alimentaire ont visité 60 sites en République centrafricaine.
Certaines familles ont perdu leurs réserves de nourriture ou du bétail en raison des pillages de la Seleka.
La crise prolongée a conduit à une perte de moyens de subsistance. Elle a désorganisé les marchés qui reprennent lentement, mais avec moins de produits alimentaires et des prix plus importants. Le rapport de l’OCHA pointe « un risque élevé » de crise nutritionnelle pendant la période de soudure si l’assistance d’urgence n’est pas fournie.
Ce sont aussi les risques qui pèsent sur la prochaine récolte qui inquiètent le bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires.
Car avec les pillages et les déplacements internes, certains ruraux ont aussi perdu leurs semences ou leurs outils. « Il y a un problème d’accès aux semences pour les populations les plus vulnérables », insiste Amy Martin, la chef du bureau de l’OCHA pour la Centrafrique.
Des pays voisins irrespectueux des population en danger
A ces difficultés liées à la crise s’ajoute un problème désormais récurrent : dans la partie nord du pays, les habitants voient, comme chaque année, les troupeaux de nomades tchadiens et soudanais regagner leur pays en piétinant certains champs déjà semés.
« Ces éleveurs sont bien armés, regrette Amy Martin, et les cultivateurs n’ont pas d’administration sur place qui puisse gérer les choses ou négocier des compensations. C’est un problème ».
Thierry Barbaut