Après avoir passé, pour certains, des dizaines d’années à courir après le ballon rond, ils sont nombreux les anciens footballeurs notamment africains qui se mouillent encore pour leur reconversion. Ce n’est pas dû au fait que cette réinsertion sociale soit une chose si difficile à atteindre mais il se trouve que les concernés éprouvent parfois une espèce de crainte face à l’inconnu. Ils ne veulent pas que, adulés hier, ils gâchent leur popularité et passent à côté d’une retraitée paisible.
C’est sans doute pour cette raison que certains après le football, se lancent dans les affaires-immobilier, mobilier, entreprises, etc- tandis que d’autres, ne voulant pas s’éloigner de la discipline, deviennent des entraineurs, des agents de joueurs, des formateurs ou des dirigeants. Si ailleurs, les anciens footballeurs mènent une vie calme loin des projecteurs, ce n’est pas toujours le cas en Afrique où être ancien joueur de football implique parfois une nouvelle responsabilité dans un environnement où tout est à refaire ou presque.
Il est question de prendre conscience et d’agir pour le football. Et depuis quelques années, il est donc né une nouvelle race d’anciens footballeurs africains qui œuvrent dans la défense des intérêts des plus jeunes en activité. L’objectif étant d’éviter que ce qui leur est arrivé pendant qu’ils couraient dans les stades ne se perpétue. Parmi eux, des noms aussi célèbres que chris Fortuin(Afrique du sud), jean claude Mukanya kabeya(Rdc), Shoukry Mahmoud el sayed(Egypte), Antony Bafoe(Ghana), Cyrille Domoraud(cote d’ivoire), Mustapha el Hadaoui(Maroc), Mmoni Segopolo(Botswana), sylvester Goraseb(Namibie) , paul Gundani(Zimbabwé), Ali Boumnijel(Tunisie) ou David Mayebi(Cameroun).
Ils sont regroupés au sein de onze syndicats et associations membres la division Afrique de la fédération internationale de football professionnel(Fifpro). Du 14 au 15 mai dernier à Douala au Cameroun, ils étaient plus de vingt cinq à prendre part aux travaux du congrès de la Fifpro Afrique dirigée depuis quelques mois par le camerounais David Mayebi, président du syndicat national des footballeurs camerounais(Synafoc). Pendant deux jours, ces anciens mastodontes des stades africains ont réfléchi notamment sur la politique de développement du football du continent à l’horizon 2013, la problématique du gazon synthétique et les relations Fifa/Fifpro.
Les anciennes gloires ne se contentent pas de contribuer à l’épanouissement du football du continent à distance ; elles veulent faire partie des commissions de la Fifa pour régler à la base les problèmes récurrents de transferts des joueurs africains ou le casse-tête des agents de joueurs. Dans un souci de modernisation des organes de communication, il a été demandé aux associations et syndicats de se doter de sites internet qui mettent le joueur au centre de leurs activités en ligne.
En attendant les résolutions de l’Assemblée générale de la Fifpro qui aura lieu en octobre prochain aux Etats Unis d’Amerique, les participants ont convenu d’accroitre l’implication des anciens footballeurs africains dans la réflexion sur le devenir de cette discipline dans le continent. Et cette solution a déjà de bons fruits dans les pays comme le Cameroun où le syndicat des footballeurs, le Synafoc, fait des pieds et des mains pour voler au secours de ses membres en difficulté.
Il va sans dire qu’avec une adhésion impressionnante des anciens footballeurs d’autres pays, l’on verra un peu plus clair dans le respect des droits et des intérêts des footballeurs africains en activité.
El christian