L’exode des prostituées camerounaises vers le Tchad…

Il n’est pas rare de croiser des prostituées camerounaises dans les rues de N’Djaména, la capitale tchadienne. Souvent plus expérimentées et plus audacieuses que les péripatéticiennes tchadiennes, elles fixent des prix 5 à 10 fois plus élevés que dans leur propre pays.

Nombreuses à débarquer

Pour se rendre de Kousséri, à l’Extrême-Nord du Cameroun, à N’Djaména, capitale tchadienne, il faut environ 15 minutes. Un petit trajet qui sépare pourtant deux mondes très différents. Pour les prostituées camerounaises en tout cas. Depuis que le Tchad a commencé à exploiter le pétrole, elles sont de plus en plus nombreuses à débarquer à N’Djaména. « La plupart des Camerounaises viennent ici pour chercher de l’argent. Elles essaient donc de gagner le maximum possible », déclare Abdelkader, un Tchadien vivant à N’Djaména.

« Quand vous avez l’habitude de marcher dans la nuit, vous ne trouverez presque jamais de Camerounaises qui ne se prostituent pas. Elles ont leurs petites activités le jour, mais la nuit tombée ce sont des tigresses », rigole Yves, un autre Tchadien. De quoi convaincre les Tchadiens qui n’ont jamais séjourné hors du Tchad que le Cameroun est un pays où les femmes sont légères.
« Quand je partais au Cameroun pour la première fois, j’avais l’impression que les Camerounaises sont toutes faciles et malhonnêtes. J’ai été un peu désillusionné quand je suis arrivé sur place », raconte Abdelkader.

Nuits longues et surchauffées

Justement, les Camerounaises ne font pas grand chose pour améliorer leur réputation. A Kabalaye, un quartier de la capitale tchadienne qui abrite la plus forte colonie camerounaise, les nuits sont longues et surchauffées. Des bars essaiment les rues et les Camerounaises y sont bien visibles. Avec leurs tenues suggestives et leurs poitrines volontairement mises en exergue, elles écument ces bars.
Alors que les Tchadiennes se montrent réservées, arborant parfois le voile quand elles se rendent dans les auberges de passe, les Camerounaises n’hésitent pas à « attaquer » pour débaucher les Et, leurs tarifs sont très élevés. « Si tu veux passer la nuit avec une tchadienne, tu peux prendre un pot et tu rentres avec elle.
Le lendemain, tu lui donnes seulement ce que tu as prévu ; ça peut même être 2 000 francs Cfa. Par contre, une Camerounaise t’exigera un certain montant avant de partir avec toi. Et, elles coûtent très chers. Elles vont même parfois jusqu’à demander 30 000 francs Cfa quand elles sentent que tu es vraiment dans le besoin », avoue un tchadien buvant une bière dans un bar de Kabalaye.

Elles prennent des initiatives

Si les Camerounaises sont autant sollicitées par les Tchadiens, ce n’est pas seulement parce qu’elles sont des étrangères et qu’elles suscitent la curiosité. C’est aussi parce qu’au lit, elles prennent des initiatives. « Quand tu prends une Camerounaise et que tu la paies bien, elle essaie de te procurer beaucoup de plaisir. Contrairement à beaucoup de Tchadiennes, elles commencent par des préliminaires. Elles prennent des initiatives. Elles font la fellation et sont plus résistantes. Elles essaient de faire des choses vraiment différentes », avoue un Tchadien.

Tout cela fait bien sûr fantasmer. Surtout que les gens font propager la nouvelle selon laquelle les Camerounaises savent s’y prendre au lit. « Beaucoup de gens veulent essayer », avoue Abdelkader. Conséquence, les Camerounaises se retrouvent dans un « marché » où la demande est plutôt élevé. Avec l’exploitation du pétrole, beaucoup d’argent circule. Certains Tchadiens sont donc parfois prêts à payer le prix fort.

Cependant, les Tchadiennes sont de plus en plus ouvertes et, elles ne se cachent plus nécessairement sous le voile pour se livrer à cette pratique. La prostitution se répand de plus en plus à N’Djaména. Mais, les Camerounaises continuent de faire rêver.clients.
Thierry Barbaut
tchadinfos.com

Thierry BARBAUT
Thierry Barbaut - Directeur des financements solidaires chez 42 www.42.fr - Spécialiste en nouvelles technologies et numérique. Montage de programmes et de projets à impact ou les technologies et l'innovation agissent en levier : santé, éducation, agriculture, énergie, eau, entrepreneuriat, villes durables et protection de l'environnement.