Le poids des médias sociaux et de l’économique numérique

SMES panel and META
SMES panel and META

Quel est le poids des médias sociaux et de l’économique numérique dans les PME en Afrique ?

Quel est le niveau d’adoption des médias sociaux par PME en Afrique, qui représentent 95 % de l’emploi total sur le continent ? Quel est l’impact des applications Facebook sur l’accès des entreprises aux finances, marchés, informations et ressources de l’économie numérique ? Quel est l’impact du Covid-19 sur l’utilisation des technologies numériques par les PME ?

Les réponses sont apportées par une étude commandée par Meta (anciennement Facebook) et conduite par Genesis Analytics. Les 4 020 PME de moins de 250 salariés interrogés dans 8 pays africains, à savoir le Sénégal, la Côte d’Ivoire, la RDC, l’Afrique du Sud, le Nigeria, le Ghana, l’île Maurice et le Kenya, ont permis de constituer une cartographie relativement encourageante, même si des efforts restent à faire.

Meta, pour la première fois à l’île Maurice

Grande première pour l’île Maurice, qui a accueilli Meta, anciennement Facebook, le 25 novembre dernier, non pas pour le lancement de son fameux métaverse, mais d’un atelier de travail plus que pertinent à l’heure de la digitalisation massive des entreprises.

Cet atelier, organisé au Henessy Park Hotel, s’est appuyé sur l’étude Genesis Analytics, baptisée « Unlocking Africa’s Potential: How social media is powering small businesses in Africa », que l’on peut traduire par « Déverrouiller le potentiel de l’Afrique : comment les médias sociaux alimentent-ils les petites entreprises en Afrique », en français.

Était naturellement présents Deepak Balgobin, ministre des Technologies de l’Information, de la Communication et de l’Innovation et Sunil Bholah, ministre du Développement industriel, des PME et des Coopératives.

Les temps forts de l’étude

Selon le postulat de Meta, les médias sociaux, tel que ses applications Facebook, WhatsApp, Instagram et Facebook Messenger et l’économie numérique peuvent former un déclencheur pour :

  • Permettre au continent africain de tirer parti de sa population extrêmement jeune, un avantage concurrentiel inédit ;
  • Encourager davantage les femmes à participer à l’activité économique formelle ;
  • Diversifier et développer le commerce intra-africain.

Or, nous apprenons, par exemple, que 46 % des PME africaines ne disposent d’aucune plateforme sociale pour promouvoir leurs services ou produits. Nous apprenons également que :

  • 60 % des Africains ont moins de 24 ans (contre 16,6 % en Europe) ;
  • Entre 1999 et 2019, le nombre d’internautes est passé de 1,2 % à 36,7 % dans l’échantillon de 8 pays africains, une croissance rapide, mais malheureusement encore insuffisante par rapport aux 83 % d’Européens ;
  • En Afrique subsaharienne, 60 % des entreprises appartiennent à des femmes, mais les revenus sont 35 % inférieurs à ceux des entreprises appartenant à des hommes.

Des chiffres qui poussent à réfléchir lorsqu’on sait que l’inclusion numérique est devenue une condition sine qua non pour le développement des PME. Un simple exemple, les PME utilisant des applications Facebook mentionnées plus haut ont en moyenne 45 % d’employés âgés de moins de 30 ans, mais aussi que :

  • 84 % des PME déclarent que les applications ont joué un rôle important dans leur croissance ;
  • Pour 77%, l’entreprise est plus forte aujourd’hui grâce aux applications ;
  • Et que 55% pensent que les applications les ont aidés à démarrer.

Une digitalisation qui a prouvé sa nécessité durant la pandémie de Covid-19

La pandémie de Covid-19 a été un test grandeur nature pour les PME africaines, qui ont été 65 % à augmenter leur utilisation des médias sociaux et des messageries en ligne durant cette période. Ajoutons que ces outils génèrent également beaucoup d’espoir comme le démontrent les 25 % de PME utilisatrices d’applications Facebook, qui s’attendent à une augmentation de leurs revenus en 2021.

Quid des pourcentages restants et qui correspondent aux PME n’utilisant pas davantage les médias sociaux ? Leurs raisons : « les coûts d’utilisation d’internet et des données mobiles sont trop élevés » et elles « ne croient pas que les données sur les réseaux sociaux soient privées ».

Il est donc temps pour les pays africains de mettre en place des partenariats public-privé afin de promouvoir et d’éduquer les PME quant au pouvoir de la digitalisation. Révision des prix, formation, transparence, voici les trois socles sur lesquels l’économie africaine doit reposer pour atteindre ses objectifs !

L’étude peut être visible gratuitement ici : https://www.genesis-analytics.com/reports-and-other-documents/how-social-media-is-powering-small-business-in-africa-report

Nicolas Goldstein
Nicolas Goldstein, Administrateur de la FrenchTech Maurice, et co-fondateur de Talenteum.Africa , très impliqué dans l'écosystème des nouvelles technologies et des startup dans la région Océan Indien et en Afrique. Il se consacre à la croissance de son entreprise Talenteum.africa qu'il a fondé avec John Benatouil afin de donner la chance à des talents à haut potentiels en Afrique de travailler à distance pour des entreprises internationales.