Gabon: Vers une raréfaction du poisson dans les marchés de Libreville

37077097Le constat est fait, la pêche intensive menée par les industriels, à travers le monde a pour conséquence une baisse significative des stocks de poisson et donc des captures. Le phénomène commence à se faire ressentir au Gabon. De nombreux pays de la côte africaine ne disposant plus des stocks de poisson suffisant pour nourrir leur population, ont donc décidé de se rabattre dans les eaux gabonaises avec leurs flottes de bateaux de pêche, ce qui à pour conséquence une diminution des ressources halieutiques dans notre pays.

A ce rythme nous courrons vers la catastrophe, en effet les conséquences d’un tel acharnement des pêcheurs tant industriels qu’artisanaux, à des répercussions directes sur le prix du poisson qui à triplé en quelques années.

Les impacts ne s’arrêtent pas là, chaque année en effet au moins 14000 tonnes de thon sont pêchés dans les eaux Gabonaises et son emportés pour alimenter les usines de transformation de poisson du monde entier, sans que le pays n’en tire grand bénéfice. Il en est de même pour toutes les espèces se reproduisant dans nos mers, qui sont pêchées souvent au mépris de la loi et exportées dans le monde entier sans être débarquées au Gabon.

Les premières estimations  laissent penser que plus de 50 % du poisson pêché sur nos côte est exporté, légalement ou illégalement, tant par les pêcheurs artisanaux que par les pêcheurs industriels, créant ainsi un manque à gager pour l’état qui ne prélève pas les impôts, mais surtout pour les populations qui pourraient bénéficier de cette manne à travers la construction d’équipements collectifs et l’amélioration de l’accès aux services sociaux de base En effet le secteur pêche joue un rôle important dans notre économie parce qu’il  est pourvoyeur d’emploi tant dans l’industrie que dans les services.

Face à ce péril, les plus hautes autorités ont décidé d’agir avec la plus grande fermeté, à l’image de la réforme du secteur bois, le Président de la République a instruit le Gouvernement de siffler la fin de la récréation, la prévention n’ayant pas porté ses fruits, car les pêcheurs ont ignoré les nombreux rappels à l’ordre fait par le gouvernement ces 20 dernières années.

Le Gouvernement a donc décidé de revoir les conditions d’attribution des autorisations et des licences de pêche sur l’ensemble du territoire national. Cette décision n’est pas sans conséquences, et les premiers concernés seront les nombreuses familles qui vont être privées de ce produit tant prisé par les Gabonais.

Mais nous pouvons dores et déjà penser que c’est un mal pour un bien, car au rythme ou vont les choses le poisson risquera de disparaître de nos assiettes d’ici 2 ans comme cela c’est produit dans plusieurs pays du continent.

Certains ressortissants de pays frères d’Afrique de l’ouest exercent en masse le métier lucratif de pêcheur dans notre pays en parfaite connaissance de l’effondrement de  ce secteur dans leur patrie. Et comme les mêmes causes produisent souvent dans les mêmes conditions les mêmes effets, l’on peut affirmer que la richesse halieutique du Gabon est menacée.

Fort de ce constat le Gouvernement a décidé d’agir vite, pour changer la donne dans ce secteur d’activité en difficulté marqué, il faut le reconnaître, par un certain laxisme de l’administration des pêches.

Ainsi tous les secteurs confondus pêche artisanale, comme pêche industrielle ont été invités à la table des négociations avec les autorités en charge de la pêche. Ces négociations porteront entre autres sur le respect de la législation en vigueur la mise en place du cahier des charges, afin de stopper cette hécatombe, et redonner au secteur pêche ses lettres de noblesses, pour permettre une pêche responsable, qui donnera aux ménages du poisson en abondance et à moindre coût de façon durable.

Les populations doivent donc faire preuve de patience et comprendre que le Gouvernement et le Chef de l’Etat ont du trancher dans le vif pour répondre avec efficacité au risque réel de pillage systématique des ressources halieutiques nationales.

Fabrice Mikomba www.gaboninitiatives.com