Women In Africa (WIA) Initiative à Marrakech

Ces jeudi 27 et vendredi 28 juin 2019 s’est tenu le 3èmeSommet annuel de Women In Africa (WIA) à Marrakech. Cet événement a rassemblé plus de 550 personnes venant de 80 pays : leaders économiques, gouvernementaux et culturels. La conférence a également accueilli des délégations officielles des États-Unis, du Moyen-Orient et d’Asie. Ensemble, ils ont travaillé sur le thème : « Comment les femmes africaines engagent le monde et créent un nouveau paradigme. »

« Ensemble, nous changeons l’histoire séculaire de l’Afrique par la magie des femmes de toute l’Afrique, de l’Asie, du Moyen-Orient et de l’Amérique et aussi des hommes qui ont compris que nous œuvrons pour le plus grand bien de tous « , a déclaré Hafsat Abiola, Présidente de Women in Africa.

Le  » bien commun  » a été symbolisé par la présence exceptionnelle d’Alaa Sahab, cette étudiante soudanaise de 22 ans, connue dans le monde entier sous le nom de « Lady Liberty of Sudan » après avoir pris la parole lors d’une manifestation demandant l’installation d’un gouvernement démocratique et civil dans son pays. Comme elle l’a fait en avril dernier, elle a rappelé au public le poème qu’elle a lu, debout sur le toit d’une voiture, sans peur : « Ce n’est pas la balle qui tue ; ce qui tue, c’est le silence des gens. »

Des personnalités telles que Awa Ndiaye Seck (ONU Femmes), Cathia Lawson Hall (Société Générale), Viviane Onano (Leading Light Initiative), Swaady Martin (Yswara), Alyse Nelson (Vital Voices), Rokia Traoré (Chanteuse), Aïssata Diakité (Holding Zabaan), Francine Ntoumi, et Oby Ezekwesili (#BringBringBackOurGirls) ont participé à des conversations portant sur l’inclusion financière, les femmes dans les sciences, l’impact du changement climatique, le développement du leadership féminin, l’investissement dans la nouvelle génération de jeunes innovateurs numériques, l’accès des femmes aux marchés financiers et agricoles ou encore la corruption et le genre.

Trois sessions spécifiques étaient également dédiées à la manière dont l’Afrique peut revisiter ses relations commerciales avec l’Amérique, l’Asie et l’Europe.

« Nous devons cesser de penser charité quand nous parlons des femmes d’Afrique », a déclaré Aude de Thuin, fondatrice de Women in Africa et du Women’s Forum for the Economy & Society. « Le seul message est celui des femmes dans l’économie au même niveau que les hommes », a ajouté Aude de Thuin.

WIA54

Le paradigme africain a également été mis en œuvre par les 53 femmes entrepreneurs lauréates du prix WIA 54, une initiative lancée par la Fondation Women In Africa Philanthropy et destinée aux femmes entrepreneurs africaines à fort potentiel qui créent l’Afrique de demain. 

« L’Afrique est la seule région au monde où plus de femmes que d’hommes choisissent la voie de l’entrepreneuriat, une réalité accompagnée par la fondation Women in Africa Philanthropy, que nous sommes fiers de soutenir pour la deuxième année consécutive. Ouvrir le champ des possibles à cette dynamique féminine aura un impact indéniable sur l’avenir du continent. » a déclaré Frédéric Oudéa, Directeur Général de la Société Générale.

La promotion a participé à une série d’ateliers de formation de deux jours pour les guider sur les fondamentaux d’une startup aux moments cruciaux de son développement.

« Les 53 femmes chefs d’entreprise représentent tous les pays d’Afrique à l’exception de l’Érythrée. Elles ont été sélectionnées parmi 1 800 candidates, ce qui confirme la force de l’entreprenariat féminin en Afrique », explique Seynabou Thiam, directrice du programme. 

Parmi les 53 lauréates, sept d’entre elles ont été mises à l’honneur et leur projets distingués :

  • Ley Zoussi (République du Congo) en agriculture pour Complete Farmer, sa plateforme d’agriculture communautaire ;
  • Gladys Nelly Kimani (Kenya) sur le digitalpour Class Teacher Network, son application qui digitalise le parcours scolaire
  • Fadzayi Chiwandire (Afrique du Sud) en éducationpour DIV:A Initiative, son ONG qui enseigne le code aux jeunes filles ;
  • Ehiaghe Aigiomawu (Nigéria) en fintech, pour Vesicash, sa technologie de dépôt fiduciaire instantanée ;
  • Corine Maurice Ouattara (Côte d’Ivoire) en santé, pour son Pass Santé Mousso, le dossier médical numérique sur bracelet connecté ;
  • Mariam Sherif (Egypte) en environnement, pour Reform Studio, pour ses produits design éco-friendly ;
  • Grace Camara (Sierra Leone)pour l’innovation sociale, avec RemitFund, qui transforme les transferts de fonds de la diaspora africaine en investissements sociaux.

AMOYA : African Man Of the Year Award

Le prix AMOYA (African Man of the Year) a été remis cette année à Younes El Mechrafi, Directeur Général de la Marocaine des Jeux et du Sport (MDJS) et Vice-Président Afrique de la World Federation Federation for Company Sport. Ce prix récompense l’engagement de Younes El Mechrafi à travers la MDJS pour la pratique sportive féminine.

En effet, la MDJS soutient et parraine des initiatives pour l’inclusion des femmes dans le sport :

  • L’association « Femmes, Réalisations et Valeurs », présidée par la championne marocaine d’athlétisme Nezha Bidouane, organise des courses féminines pour mobiliser et sensibiliser le genre féminin autour de l’importance de l’exercice physique.
  • Le rallye Aicha des Gazelles
  • Rabat Vélo, pour le cyclisme féminin à Rabat
  • TIBU Women’s Camp, qui offre des stages intensifs en basketball
  • Le raid féminin solidaire Sahraouiya à Dakhla

Le travail de Women In Africa a également été rendu possible grâce à un réseau engagé de 34 Ambassadrices, dont 22 d’entre elles se sont rendues à Marrakech cette année.  Pendant les deux jours qui ont précédé le sommet, l’OCP a accueilli ce groupe de femmes leaders engagées à l’Université Polytechnique Mohammed VI de Benguérir pour une série de brainstorming dirigés par Roland Berger. Les ambassadrices WIA ont conçu de nouvelles actions et de nouveaux projets pour atteindre les femmes leaders en partageant à travers le continent africain les travaux de WIA Agriculture, WIA Education, WIA Mentoring et les débats locaux sur la culture et l’éducation, concevant ainsi les nouvelles ambitions des femmes en Afrique.