Pays prénatal

« Je suis une Africaine de la Martinique », lance Véronique Kanor sous les lambris du Procope, le plus ancien café du monde (1686).

Récipiendaire du prix Ethiophile – Lilyan Kesteloot (merci ANSUT, Air France), l’Antillaise du Val de Loire, a publié ‘Combien de solitudes…’, chez Presence Africaine.

Emue, fière, fragile, elle slame son remerciement avec une grâce blessurée sertie dans un lumineux vertige.

Son éditrice Christiane Yandé Diop est là, et à un moment elle pleure, tant l’histoire des lettres noires dont elle est l’héritière est brûlante, et cette assemblée aimante.

Dans le salon Diderot, en ce lieu où la recette de la tête de veau en cocotte remonte à plus de 300 ans – comme la fondation de Saint-Louis du Sénégal-, nous avons fait le voyage de retour au pays prénatal, une traversée du chagrin perforée d’éblouissements.

L’aventure ambiguë.

 

Vincent Garrigues
Diplômé de l'ESJ-Paris, il a travaillé plus de 15 ans dans l'audiovisuel public -notamment au service Afrique de Radio France Internationale- après avoir été notamment correspondant étranger et reporteur à Londres, Nouméa, Johannesburg et Tanger. Il a ensuite rejoint les services du ministère des Affaires étrangères au sein des ambassades de Pretoria et d'Alger en tant qu'attaché audiovisuel et culturel en charge de la coopération dans le domaine des médias, du cinéma, de la mode, de la photo, du livre et du débat d'idées. Aujourd'hui directeur associé du cabinet de conseil en communication Meroe Global, il a dirigé le pôle Afrique et Moyen-Orient chez Reputation Squad après avoir été conseiller en stratégie de communication auprès de la République gabonaise. Il a précédemment été engagé dans la communication de grands événements sportifs, de festivals et de chambres consulaires. Vincent Garrigues est l'auteur d'une dizaine de guides et récits de voyage, dont des titres consacrés aux Émirats arabes unis, à Oman et à l'Afrique du Sud.