Togo: Les fameuses motos taxi « Zemidjan » et la dangereuse surconsommation d’alcool

Ils sont devenus incontournables, grâce aux services qu’ils rendent à la population. Ce sont les conducteurs de moto-taxi communément appelés les « zémidjan », [littéralement : « emmène-moi vite »].

S’ils assurent les services de transport, ils sont souvent taxés de mauvais comportement, tant ils excellent par leurs attitudes parfois inciviques.  Violations récurrentes des feux de signalisation, injures, mauvaises tenues, à leur manière les conducteurs participent à l’animation de la vie sociale et politique car ils sont réputés pour colporter des rumeurs incongrues.

zemigroupLeur dernière trouvaille, c’est la consommation d’alcool, et plus précisément du sodabi [alcool blanc particulièrement fort (il peut titrer jusqu’à 65°) doit son nom à son inventeur, M. Sodabi, qui a eu l’ingénieuse idée de préparer ce précieux liquide en faisant fermenter de la sève de palmier à huile avant de la distiller].

Les conducteurs de taxi, qui se livrent à ce vice, puent l’alcool. Les passagers ont donné le nom de « déodorant » à leur haleine qui empeste durant les trajets. Pour les conducteurs, cette drogue douce leur permet d’être en forme pour entamer avec vigueur une nouvelle journée marquée par un travail pénible.

Cependant, quand un client tombe par malchance sur l’un de ces consommateurs, et s’il n’a pas assez de courage pour lui demander de descendre, il est obligé de se livrer à des exercices d’arrêt de respiration pour éviter l’odeur de la boisson qui risque aussi de le saouler. Aussi, n’étant plus en sécurité, il ne peut que se livrer à des prières secrètes pour que le Bon Dieu le conduise à bon port. Ces conducteurs de moto qui rendent service non seulement aux Togolais, mais aussi aux étrangers qui ont besoin de se déplacer, ternissent ainsi l’image de notre pays. Et même si la consommation d’alcool est néfaste pour la santé, on ne peut l’interdire à une personne adulte.

Mais les conducteurs de moto-taxi doivent aussi penser à la vie de leurs clients. S’ils veulent boire un coup, ils peuvent le faire seulement à la fin de la journée, lorsqu’ils rentrent chez eux.  Ce métier souffre d’un manque d’organisation. Il suffit d’avoir une moto pour être taxi. Il faudrait évoluer vers une réorganisation de ce secteur en donnant par exemple une autorisation formelle aux conducteurs jugés compétents pour faire ce travail.

Alors Togolais: Attention !

Thierry Barbaut

Thierry BARBAUT
Thierry Barbaut - Directeur des financements solidaires chez 42 www.42.fr - Spécialiste en nouvelles technologies et numérique. Montage de programmes et de projets à impact ou les technologies et l'innovation agissent en levier : santé, éducation, agriculture, énergie, eau, entrepreneuriat, villes durables et protection de l'environnement.