Le Rwanda entre au Conseil de sécurité de l’Onu pour 2013 et 2014 malgré un climat géopolitique tendu

C’est dans un contexte géopolitique tendu que le Rwanda a été élu ce jeudi membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies pour les années 2013 et 2014.

Un fauteuil au Conseil de sécurité des Nations Unies attend le Rwanda.
Seul candidat africain en lice, Kigali a été élu ce jeudi avec 148 voix par l’Assemblée générale des Nations unies pour une durée de deux ans (2013-2014).

Quatre autres pays ont été élus : l’Argentine, l’Australie, le Luxembourg et la Corée du Sud. A ce jour, trois pays africains occupent une place au sein des membres non permanents du Conseil : l’Afrique du Sud, élu jusqu’au 31 décembre 2012, le Maroc et le Togo, élus jusqu’au 31 décembre 2013.

L’élection du Rwanda a eu lieu malgré les accusations portées contre son ministre de la Défense, à savoir l’appui des rebelles du M23 en République démocratique du Congo (RDC).

D’ailleurs, depuis ces accusations, un froid a été lancé dans les relations entre Kigali et Kinshasa au point même que Paul Kagamé ait refusé l’invitation de son homologue, Joseph Kabila, au Sommet de la Francophonie. Un rapport d’experts des Nations unies conforte l’idée que le Rwanda et l’Ouganda continuent d’aider les rebelles congolais du M23 dans l’est de la RDC.

Nouveau rapport accusateur de l’Onu

Des sources diplomatiques haut placées à l’Onu affirment, selon Reuters, qu’avec l’implantation du M23 en RDC, Kigali avait de facto « annexé » l’est du pays. Un rapport qui cependant ne fait pas l’unanimité. A commencer par la partie rwandaise. « C’est faux. Ce rapport est très problématique donc quiconque envisagerait de prendre des mesures en se fondant sur ce rapport serait vraiment mal avisé », a déclaré jeudi à Reuters la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, après l’élection de son pays au Conseil de sécurité. « La priorité à l’heure actuelle est de rechercher les facteurs susceptibles de pacifier la région et, deuxièmement, de chercher quelles sont les causes profondes et de chercher les moyens de régler ce problème de manière durable », a-t-elle poursuivi.

Kinshasa a réclamé mercredi des sanctions internationales contre Kigali et Kampala. Les Etats-Unis, la Suède et les Pays-Bas ont de leur côté suspendu une partie de leur aide au Rwanda. Quant au soutien budgétaire de l’Union européenne, il a été gelé en septembre dernier.
La réaction de ces pays donateurs est « une grande erreur », selon Louise Mushikiwabo.

Thierry Barbaut

Thierry BARBAUT
Thierry Barbaut - Directeur des financements solidaires chez 42 www.42.fr - Spécialiste en nouvelles technologies et numérique. Montage de programmes et de projets à impact ou les technologies et l'innovation agissent en levier : santé, éducation, agriculture, énergie, eau, entrepreneuriat, villes durables et protection de l'environnement.