Amnesty: Mali, il est urgent de protéger les populations

Des rebelles au Mali début Avril 2012
Des rebelles au Mali début Avril 2012

A noter qu’une dépèche AFP est apparue a 7h20 le 06/04/2012, a suivre en fin de cet article de Amnesty

Les groupes armés touaregs et islamistes qui ont pris les villes de Kidal, Gao et Tombouctou (au nord du Mali) sont tenus de protéger les populations civiles dans les zones sous leur contrôle.Il faut mettre à terme aux pillages afin que les populations civiles puissent vivre en sécurité.À Gao, notamment, il y a une atmosphère de terreur et de confusion. Les populations doivent être rassurées et savoir qu’elles ne risquent rien si elles décident de rester.

Amnesty International a reçu des informations de Gao signalant la présence d’hommes armés qui tirent en l’air et pillent des bâtiments publics et privés, notamment l’hôpital, comme nous l’a dit ce témoin : « Des gens armés entrent dans les maisons et pillent. Ils tirent en l’air et nous sommes terrifiés. On nous a laissés sans défense. »
À Gao toujours, une femme enceinte a dû accoucher dans la rue car des hommes armés étaient en train de piller l’hôpital. Un autre patient de cet hôpital, privé de soins médicaux, est décédé.

Ces groupes armés qui ont conquis ces villes au cours de ces trois derniers jours doivent veiller à ce que des atteintes aux droits humains ne soient pas commises et lorsque cela est le cas, ils doivent éloigner de leurs rangs toutes les personnes impliquées dans ces actes.

Gaëtan Mootoo, chercheur d’Amnesty International sur l’Afrique de l’Ouest

À Tombouctou, un jeune homme, qui marchait dans la rue, a été tué le 1er avril par une balle perdue.

Alors que le chaos ne cesse de croître, un nombre sans cesse important de personnes fuient leurs maisons.
Un habitant de Kidal a dit à Amnesty International ce matin : « Je tente de fuir la ville avec ma famille mais il y a une liste d’attente à la gare routière. J’espère pouvoir avoir un ticket mercredi ».

Un groupe d’opposition armé touareg, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), a lancé une insurrection armée dans le nord du pays fin janvier 2012.
Un groupe islamique, Ansar Dine, qui affirme vouloir appliquer la charia au Mali, combat également l’armée malienne.
La situation continue d’être instable à Bamako dix jours après le coup d’État militaire qui a renversé le gouvernement du Président Amadou Toumani Touré. Le dirigeant de la junte militaire s’est engagé à restaurer l’ordre constitutionnel le dimanche 1er avril, quelques heures avant l’ultimatum posé par la Communauté des États d’Afrique de l’ouest (CEDEAO) qui a exigé leur retrait du pouvoir sous peine de sanctions.

Depuis le début de cette insurrection, plus de 200 000 personnes ont quitté le nord du Mali dont quelques 100 000 ont trouvé refuge dans les pays voisins (Mauritanie, Niger, Algérie et Burkina Faso).

Il existe un réel risque de crise humanitaire car les agences humanitaires éprouvent des difficultés à avoir accès aux populations en détresse. Cette situation est aggravée par le fait que toute la région du Sahel fait face à une grave crise alimentaire.

Source: Amnesty

Dépèche AFP du 06/04/2012 a 7h20

Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), importante composante de la rébellion touareg malienne, a proclamé ce matin « l’indépendance de l’Azawad » dans une déclaration sur son site internet et via un de ses porte-parole sur la chaîne France 24. « Nous proclamons solennellement l’indépendance de l’Azawad à compter de ce jour », a déclaré Mossa Ag Attaher, qui a indiqué vouloir respecter « les frontières avec les Etats limitrophes ».

Le porte-parole a condamné l’enlèvement jeudi du consul d’Algérie à Gao (nord-est) « par un commando terroriste » lors d’une opération « très violente ». Alger a confirmé qu’un groupe d’assaillants « non-identifiés » avait emmené le consul et six de ses collaborateurs « vers une destination inconnue ». « Nous venons de terminer un combat très important, celui de la libération (…) », a ajouté Mossa Ag Attaher, dans des termes identiques à celui du communiqué du MNLA signé par son secrétaire général Billal Ag Achérif.

L’Azawad est une région considérée comme le berceau naturel des Touareg. Le coup d’Etat contre le régime du président Amadou Toumani Touré, il y a deux semaines, a plongé le Mali dans une situation chaotique: des rebelles touareg et groupes islamistes ont pris en fin de semaine dernière le contrôle des trois métropoles du Nord – Kidal, Gao et Tombouctou – sans rencontrer de résistance de la part d’une armée malienne sous-équipée, désorganisée et en déroute, coupant de fait le pays en deux.

Les islamistes d’Ansar Dine, dirigés par le chef touareg Iyad Ag Ghaly, et des éléments d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ont, depuis lors, pris le dessus sur le MNLA, qui a annoncé unilatéralement jeudi soir la fin de ses « opérations militaires ».

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Thierry BARBAUT
Thierry Barbaut - Directeur des financements solidaires chez 42 www.42.fr - Spécialiste en nouvelles technologies et numérique. Montage de programmes et de projets à impact ou les technologies et l'innovation agissent en levier : santé, éducation, agriculture, énergie, eau, entrepreneuriat, villes durables et protection de l'environnement.