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Libéria France: Visiste d’Ellen Johnson-Sirleaf et rencontre avec François Hollande

La présidente du Liberia a effectué sa première visite  officielle en France, sous le mandat de François Hollande, le mercredi 7  novembre. Elle a fait la promotion de son pays auprès des entreprises françaises  et s’est vu décerner la Grand-croix de la Légion d’honneur par le président  français.

 

Dans la grande salle de réception de l’Élysée, la présidente du Liberia,  Ellen Johnson-Sirleaf lève les yeux au ciel et hésite un instant devant le  bouquet de roses que François Hollande lui offre. « Puis-je sentir leur  parfum ? » s’enquiert-elle, malicieuse.

Le président français l’y autorise  dans un grand sourire et elle s’exécute avec délices. C’est dans cette ambiance  amicale que la première femme élue présidente en Afrique a été reçue, le  mercredi 7 novembre à l’Élysée par François Hollande. Et, surtout, que ce  dernier lui a décerné la Grand-croix de la Légion d’honneur – la plus haute  distinction de la République.

La Libérienne, déjà auréolée du Prix Nobel de la Paix (2011) est ainsi la  première chef d’État africain à recevoir l’écharpe rouge et la croix des mains  de François Hollande. Mais son nom vient s’ajouter à la longue liste des  Africains célèbres qui ont servi les intérêts de la France et se sont donc vus  « épingler », parmi lesquels Nelson Mandela, Léopold Sedar Senghor, Abdou Diouf,  Félix Houphoët-Boigny, Habib Bourguiba, Hassan II, Mohammed VI, Anouar  el-Saddate ou encore Jean-Bedel Bokassa (les intérêts de la France ont beaucoup  varié au fil du temps).

Symbole

Lors de la cérémonie, François Hollande a salué l’exemplarité du parcours de  son homologue libérienne, son courage et son combat sans relâche pour la paix  chez elle et en Afrique. Plus jeune ministre des Finances de son pays, une  carrière fulgurante au Pnud, un combat acharné pour se faire élire à la tête du  Liberia : « C’est toujours ainsi que vous faites : d’abord vous  prenez pied et puis, vous prenez la tête », a-t-il souligné.

Pour la France, honorer Ellen Johnson-Sirleaf relève davantage du symbole que  du gain diplomatique immédiat. Certes les liens entre les deux pays sont anciens  (et Johnson-Sirleaf s’est amusée à rappeler que le premier président libérien,  Joseph Jenkins Roberts, avait été reçu à Paris par Napoléon III), mais  l’Hexagone conserve davantage de liens économiques et politiques avec les  voisins ouest-africains.

Investissements

Pour autant, quand la visite d’Ellen Johson-Sirleaf à Paris s’est confirmée,  il y a un mois environ, et que Hollande a souhaité trouver une manière  particulière de l’honorer, cette décoration s’est imposée. Femme, Prix Nobel de  la Paix, volonté affirmée de lutter contre la corruption, crédit démocratique  relativement honorable (même si elle est critiquée, chez elle, pour verser dans  le népotisme) : elle correspondait parfaitement aux critères de bonne  gouvernance que François Hollande souhaite valoriser sur le continent, comme il  l’a affirmé lors de son premier voyage en Afrique, en octobre dernier.

Ils ont également abordé la crise malienne (même si la piètre formation de l’armée  libérienne ne lui permet pas de participer à une intervention pour libérer le  Nord du pays des groupes djihadistes) et les troubles en Côte d’Ivoire (cet  allié de la France a été victime d’attaques de groupes armés le long de sa très  poreuse frontière avec le Libéria). Johnson-Sirleaf et Hollande ont enfin  évoqué les intérêts des entreprises françaises au Liberia lors de cet entretien  qui a duré une quarantaine de minutes.

La présidente libérienne, championne pour attirer les investisseurs  étrangers, sortait d’ailleurs d’un déjeuner au Medef (le principal syndicat  patronal français) où elle a pris langue avec les groupes Bouygues (qu’elle  espère voir investir dans la construction d’infrastructures routières,  aéroportuaires et énergétiques) et Bolloré (qui pourrait jouer un rôle dans le  développement du port de Monrovia). Les entreprises françaises Total, Michelin  et Veritas sont déjà présentes au Liberia, mais Ellen Johnson-Sirleaf en veut  plus : elle a demandé au Medef d’envoyer, dès que possible, une délégation  d’entreprises françaises.

Thierry Barbaut
Avec Jeuneafrique.com

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Thierry BARBAUT
Thierry Barbaut - Directeur des financements solidaires chez 42 www.42.fr - Spécialiste en nouvelles technologies et numérique. Montage de programmes et de projets à impact ou les technologies et l'innovation agissent en levier : santé, éducation, agriculture, énergie, eau, entrepreneuriat, villes durables et protection de l'environnement.
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