La CNLCEI sur Plusieurs Fronts avant fin 2012

Le programme annuel de la Commission National de Lutte Contre l’Enrichissement Illicite (CNLCEI) est marqué pour la période novembre et décembre 2012 par une intense activité au niveau national à l’image de l’atelier participatif de validation de la stratégie de Lutte contre la Corruption le blanchiment des capitaux , les 22 et 23 novembre prochains , et de nombreuses sollicitations à l’extérieur ( Brésil, Autriche, Canada…)où se trouve le président de la Commission, Vincent Lebondo Le-Mali, à la tête d’une délégation, pour prendre part , précisément à Montréal du 12 au 16 novembre 2012, à la deuxième session du séminaire de perfectionnement sur les méthodes appliquées d’enquêtes financières après la rencontre de Douala (Cameroun), en avril dernier.

A Montréal, capitale fédérale du Canada, les travaux , organisés par le Centre Canadien de Recherche et d’Appui à la Gouvernance des Organisations Publiques , se déclinent sur cinq (5) principaux ateliers : l’architecture et schéma analytique du processus d’une enquête financière ; la lutte contre le blanchiment d’argent, la lutte contre la corruption des fonctionnaires ; les méthodes et techniques filature ; les méthodes d’analyse du renseignement ; les méthodes et techniques d’interrogatoire ainsi que l’analyse de la preuve.

Les intervenants viennent aussi bien de la Gendarmerie Royale du Canada que de la Justice, des milieux du renseignement et du monde universitaire.

EXPERIENCE GABONAISE

En marge, le patron de la CNLCEI, Vincent Lebondo Le-Mali, sera l’invité des médias dont Afrique Canada TV et la chaine Cameroon Voice dans le cadre d’une grande interview sur le thème de la « lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite en Afrique : le cas du Gabon ».

L’expérience gabonaise en la matière s’est, par ailleurs, enrichie avec la présence de la Commission à la 15ème Conférence internationale de lutte anticorruption (du 7 au 10 Novembre 2012 à Brasilia) ouverte par Madame le Président du Brésil, Dilma Rousseff.

Un appel urgent a été lancé pour une meilleure lutte contre la corruption partout dans le monde à un moment où l’impunité menace la confiance des citoyens dans les institutions.

M. Valentin Moudouma Mboumba, Commissaire-Membre de la CNLCEI, conduisait la délégation aux côtés d’éminents experts venus d’autres continents qui ont discuté, à travers plus de 50 ateliers et les séances plénières, sur la meilleure façon de combattre la corruption dans cinq domaines clés: mettre un terme à l’impunité, la gouvernance climatique propre, lutter contre les flux financiers illicites, assurer les transitions politiques menant à des gouvernements stables et transparents et la conduite d’activités sportives propres.

Entre-temps, la Commission Nationale Lutte Contre l’Enrichissement Illicite prendra part, du 14 au 16 novembre 2012 à Vienne (Autriche), sous la conduite de M. Jean Minko, à la réunion de l’examen du Lesotho, pays d’Afrique australe, dans le cadre de l’application de la Convention des Nations Unies Contre la Corruption prévoyant que les Etats-Parties soient évalués par les Pairs. Ladite Convention a pour objet notamment de « promouvoir, faciliter et appuyer la coopération internationale et l’assistance technique aux fins de la prévention de la corruption et de la lutte contre celle-ci ».

Dans les différentes conventions, rappelle-t-on, il est demandé à chaque Etat-partie, ayant ratifié les conventions, de mettre en place des agences anticorruption là où il n’y en avait pas et de renforcer la capacité de ces entités là où elles existaient déjà.

Le Gabon qui avait été associé à la préparation des différentes conventions et mis en place son Institution en 2003, les ont ratifiées.

RESEAU DES AGENCES ANTI-CORRUPTION

Ce n’est donc point le fruit du hasard si Libreville a été choisie, par la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), comme siège du Réseau des institutions nationales de lutte contre la corruption en Afrique centrale.

Dans cette optique, la capitale gabonaise va abriter du 26 au 28 novembre 2012, au siège de la CEEAC, l’atelier de validation de l’étude pour l’établissement du réseau en présence de deux experts par pays.

En décembre 2011, un consultant de la CEA avait effectué une mission d’enquête à Libreville sur la mise en place du réseau sous-régional et avait, à cet effet, échangé avec la Commission Nationale de Lutte Contre l’Enrichissement Illicite-autorité administrative et indépendante – qui devrait en abriter le siège.

Son rapport sera ainsi soumis à une réunion d’experts des gouvernements des pays d’Afrique centrale en charge de la lutte contre la corruption, élargie à ceux des Communautés économiques régionales, de la CEA, et de la Commission de l’Union Africaine (UA).

« En zone Afrique centrale aujourd’hui, les États qui n’ont pas encore mis en place les agences anti-corruption sont invités à le faire. Ceux qui aujourd’hui ont réussi à le faire sont encouragés à aller de l’avant et à tout mettre en œuvre pour que les résistances cèdent. (…) Il faut qu’un plaidoyer soit fait pour que les autorités comprennent le bien- fondé de la structure », déclarait, en avril dernier à Douala, V. Lebondo Le-Mali, dans une interview accordé à l’un des principaux quotidiens camerounais, ‘le Messager’.

UNE DELEGATION DE L’UA ATTENDUE A LIBREVILLE

La CNLCEI dont il a la charge sera l’une des étapes de la visite qu’entreprendra à Libreville du 17 au 21 novembre 2012 une délégation de l’Union Africaine afin de mesurer les progrès accomplis par le Gabon, signataire de la Convention de l’UA sur la prévention et la lutte contre la corruption.

Déterminée à combattre le fléau de la corruption, l’UA encourage les partenariats entre les gouvernements et tous les segments de la société civile, en particulier les femmes, les jeunes, les médias et le secteur privé.

Du reste, des rencontres avec les acteurs étatiques et non-étatiques figurent dans l’agenda des émissaires de l’organisation continentale, à l’occasion de leur séjour en terre gabonaise.

Dans la foulée, Libreville servira de cadre du 22 au 23 novembre 2012 à l’atelier de validation du plan ou programme la stratégie nationale de lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux (PSNLCC), sous le haut patronage du premier-ministre, chef du gouvernement, Raymond Ndong Sima.

Le document- fruit de la vaste collecte des données réalisées depuis aout 2012 dans le cadre du diagnostic national – fera l’objet de discussions, d’enrichissement et d’arbitrage et appropriation par les participants avant d’élaborer des recommandations et le valider en vue de son adoption par les plus hautes autorités gabonaises.

INSUFFISANCES DU DISPOSITIF ACTUEL

Les résultats attendus devraient rendre plus claire les rôles entre les différentes instances de lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux, renforcer les capacités des acteurs concernés y compris la presse et inclure, dans les textes, le secteur privé et d’autres agents de l’Etat dont l’absence constitue l’une des insuffisances du dispositif actuel.

Selon les données de l’ONG Transparency International (TI), en 2010, le Gabon a été au 100è rang du baromètre de la corruption (sur 178 pays évalués).

Ce classement range notre pays parmi ceux qui enregistre un niveau de corruption endémique. L’aggravation de ces indicateurs pourrait peser non seulement sur la dégradation du tissu social et s’ériger comme facteur bloquant des efforts de développement qu’entreprennent les pouvoirs publics particulièrement depuis trois ans avec le projet « Gabon émergent » du président Ali Bongo Ondimba où l’accent est mis sur la gouvernance et la lutte contre la corruption, « véritable frein au développement » , indiquait le chef de l’Etat , le 24 septembre 2012 à New-York, lors de la réunion de haut niveau de la 67ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies, sur le thème de l’état de droit aux niveaux national international.

Source: Presse CNLCEI

De notre correspondant au Gabon, Fabrice MIKOMBA