
Une réponse aux défis structurels de l’emploi en Afrique
Le continent africain fait face à des défis profonds en matière d’emploi : une démographie en forte croissance, un taux de chômage élevé chez les jeunes, un manque de structuration des systèmes de formation professionnelle, et un écosystème entrepreneurial souvent contraint par des limites d’accès au capital et aux marchés. Dans ce contexte, une dynamique s’organise autour de l’innovation technologique appliquée au monde du travail.
La Jobtech Alliance s’inscrit précisément dans cette volonté de structuration. Portée par plusieurs partenaires internationaux, dont le Foreign, Commonwealth & Development Office (FCDO) du Royaume-Uni, l’organisation internationale Mercy Corps et le cabinet de recherche et d’investissement BFA Global, cette initiative vise à favoriser le développement de solutions numériques pour l’emploi en Afrique.
Une initiative à l’échelle continentale
Lancée en 2021, la Jobtech Alliance s’est donné pour mission d’accompagner la montée en puissance d’un écosystème africain autour des “jobtechs” un terme qui désigne les technologies numériques appliquées à la recherche d’emploi, au freelancing, à la formation professionnelle, à la gestion de carrière ou à l’orientation professionnelle.
Depuis son lancement, l’Alliance a déjà réuni plus de 40 organisations partenaires, dans plus de 15 pays d’Afrique, incluant des startups, des ONG, des agences gouvernementales, des bailleurs de fonds, et des entreprises privées opérant dans l’univers de la formation ou du recrutement.
Les objectifs de la Jobtech Alliance
La Jobtech Alliance repose sur trois piliers principaux :
- Accélérer les innovations locales : en soutenant les startups et entreprises africaines qui conçoivent des solutions concrètes pour améliorer l’accès au marché du travail, notamment via les technologies mobiles, les plateformes de matching ou la formation en ligne.
- Faciliter le passage à l’échelle : en accompagnant les solutions les plus prometteuses pour leur permettre de se structurer, d’accéder au financement et de collaborer avec des institutions publiques et privées.
- Créer un écosystème intégré : en mettant en réseau les acteurs du secteur (public, privé, société civile, investisseurs) pour faciliter le dialogue, le partage de données et la coordination des efforts en matière d’employabilité.
Des domaines d’intervention variés
Les membres de la Jobtech Alliance interviennent dans de nombreux domaines liés à l’emploi :
- Plateformes de mise en relation entre talents et employeurs (matching automatisé, recherche d’emploi, CV numériques) ;
- Systèmes de freelancing et de portage salarial ;
- Formations professionnelles en ligne alignées sur les besoins des entreprises (TVET, micro-certifications, soft skills) ;
- Outils d’accompagnement à l’entrepreneuriat ;
- Solutions RH intégrées pour les PME et startups africaines.
Ces initiatives utilisent les potentialités de la technologie (mobile, IA, blockchain, cloud) pour contourner les obstacles traditionnels comme la barrière géographique, le coût des formations ou l’inadéquation entre l’offre et la demande de compétences.
Une logique d’inclusion
La Jobtech Alliance accorde une attention particulière à l’inclusion des jeunes, des femmes et des populations rurales ou marginalisées. Plusieurs projets accompagnés par l’Alliance visent à démocratiser l’accès à l’information, aux formations certifiantes, ou à des emplois à distance accessibles depuis n’importe quelle région.
L’objectif est également de réduire la dépendance aux modèles d’emploi formels traditionnels, souvent inaccessibles, et d’encourager le développement de carrières plus flexibles et adaptées aux réalités africaines.
Des actions concrètes sur le terrain
Parmi les initiatives notables soutenues ou accompagnées par la Jobtech Alliance, on peut citer :
- L’organisation de bootcamps et hackathons réunissant des startups de la tech RH ;
- Le financement d’études sur l’impact des solutions numériques sur l’emploi local ;
- Le soutien à l’expérimentation de modèles hybrides de formation et de placement ;
- La mise en place de programmes d’incubation et d’accélération pour les plateformes de l’emploi ;
- La structuration de communautés de pratiques régionales entre acteurs publics et privés.
La Jobtech Alliance organise également chaque année un sommet continental, dont l’édition 2025 s’est tenue à Nairobi, réunissant les parties prenantes de plus de 20 pays.
Un partenariat avec des structures locales et internationales
Les membres de la Jobtech Alliance travaillent en lien étroit avec :
- les ministères de l’emploi et de la formation professionnelle de plusieurs pays,
- des organisations internationales (Union africaine, ONU, OIT),
- des fonds d’investissement à impact spécialisés dans le digital et l’emploi,
- et des entreprises multinationales ou africaines qui cherchent à structurer leurs pratiques de recrutement responsable.
Cette approche collaborative permet de faire émerger des standards communs, d’éviter la duplication des efforts, et de mieux connecter l’offre de formation aux besoins réels du marché.
Une perspective d’avenir
Alors que l’Afrique comptera plus de 1 milliard d’actifs d’ici 2040, et que le télétravail, le freelancing et les métiers numériques s’imposent partout, la Jobtech Alliance cherche à anticiper les mutations du travail tout en proposant des solutions durables, inclusives et scalables.
En structurant un cadre de dialogue et d’action autour des jobtechs, elle contribue à faire émerger un marché de l’emploi africain plus fluide, plus connecté et plus équitable.