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Reconstruire le multilatéralisme : un changement de paradigme pour que ce soient les pays qui portent la réponse aux problématiques de notre temps

Reconstruire le multilatéralisme : un changement de paradigme pour que ce soient les pays qui portent la réponse aux problématiques de notre temps
Reconstruire le multilatéralisme : un changement de paradigme pour que ce soient les pays qui portent la réponse aux problématiques de notre temps

Sommet FfD4 de Séville – Finance internationale

Deux ans après le Sommet pour un nouveau Pacte financier mondial, qui s’est tenu à Paris en juin 2023, et où est né le Pacte pour la Prospérité, les peuples et la planète (4P), la quatrième édition de la Conférence internationale sur le financement du développement, qui s’est tenue en Espagne, a permis au Président Emmanuel Macron et au Président William Ruto de réunir les chefs d’État et de gouvernement du 4P.

Face à la montée des tensions géopolitiques, à la pression croissante pesant sur la coopération multilatérale, aux contraintes budgétaires et financières auxquelles sont confrontés les acteurs traditionnels du développement et de la coopération, autant de facteurs qui entrainent une baisse du financement de la solidarité internationale et de la lutte contre le changement climatique à l’échelle mondiale, les chefs d’État et de gouvernement ont prouvé que le 4P constitue une plateforme positive pour un multilatéralisme constructif.

Depuis son lancement, le 4P est devenu une communauté dynamique qui englobe 73 pays de tous les continents, représentant tous les niveaux de revenus, avec le soutien du secrétariat du 4P. Ensemble, ces pays sont déterminés à accélérer leurs efforts pour bâtir l’architecture financière internationale du XXIe siècle et promouvoir la souveraineté nationale en matière de programme de développement pour qu’aucun pays ne soit contraint de choisir entre lutter contre la pauvreté et sauver la planète.

Pour appuyer le succès de la quatrième édition de la Conférence des Nations unies sur le financement du développement et de la plateforme de Séville pour l’Action, le 4P lance plusieurs initiatives fondées sur la feuille de route établie en juin 2023 lors du Sommet pour un nouveau Pacte financier mondial, notamment :

  • pour mieux répondre aux nouvelles vulnérabilités financières liées aux effets du changement climatique :
  • l’analyse des liens entre la dette et les besoins en matière de protection de l’environnement du Rapport d’experts indépendants sur la dette, la nature et le climat associée à une marche à suivre pour la mise en œuvre d’un socle de recommandations formulées à Séville ;
  • le lancement d’une feuille de route pour mieux prendre en compte la vulnérabilité multidimensionnelle, dépassant les modèles ou de répartition du PIB en matière d’allocation des ressources ;
  • l’établissement d’un groupe de travail afin d’étudier la prochaine génération d’instruments de financement résilients aux risques et de soutenir la mise en œuvre et le développement des clauses de suspension de la dette ;
  • pour faire reconnaître la nécessité d’exploiter des ressources complémentaires pour le financement des biens publics du monde entier, l’intensification de la recherche et la mobilisation en faveur des leviers de solidarité et le lancement d’une coalition sur la contribution des Premium Flyers à des transitions justes ;
  • pour débloquer le capital privé nécessaire à la transition et à la lutte contre la pauvreté, le lancement d’un groupe de personnes éminentes chargé de s’attaquer aux obstacles à l’investissement dans les marchés émergents et les économies en développement, en appui aux travaux du G20 sur le coût du capital.

En présence du Groupe de la Banque mondiale, de l’Organisation mondiale du commerce et de l’Organisation de coopération et de développement économiques, les chefs d’État et de gouvernement ont réaffirmé leur volonté de travailler ensemble pour repenser les méthodes actuelles de financement du développement tout en plaçant les approches à fort impact et pilotées par les pays au cœur de leurs travaux grâce aux coalitions de volontaires. Ils ont souligné combien il importe de veiller à ce que le commerce et le développement durable se soutiennent mutuellement et ils ont rappelé leur engagement en faveur du système commercial multilatéral fondé sur des règles, reconnaissant qu’une réforme en profondeur est nécessaire. S’appuyant sur cette méthode, ils ont tracé la voie du progrès, notamment en ciblant les problématiques communes urgentes comme le financement de la santé et les transitions climatiques justes.

Pour avancer sur ces priorités et relever le niveau d’ambition dans toutes les enceintes, en particulier la COP30, ils ont désigné le Président Moussa Faki comme nouvel envoyé spécial du 4P (il succède à la ministre Chrysoula Zacharopoulou).

Chefs d’État et de gouvernement signataires :

• Emmanuel MACRON, Président de la République française
• William RUTO, Président de la République du Kenya

• Pedro SÁNCHEZ, Président du gouvernement d’Espagne

• João LOURENÇO, Président de la République d’Angola

• Gustavo PETRO, Président de la République de Colombie

• Cyril RAMAPHOSA, Président de la République d’Afrique du Sud

• Friedrich MERZ, Chancelier fédéral de la République fédérale d’Allemagne

• Mia MOTTLEY, Première ministre de la Barbade

• Mark CARNEY, Premier ministre du Canada

• Keir STARMER, Premier ministre du Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord

• Tharman SHANMUGARATNAM, Président de la République de Singapour

• Mohammed VI, Roi du Royaume du Maroc

• Bassirou Diomaye FAYE, Président de la République du Sénégal

• Bola TINUBU, Président de la République fédérale du Nigéria

• Ursula VON DER LEYEN, Présidente de la Commission européenne

• Antonio COSTA, Président du Conseil européen

La coalition des premium flyers – Sommet FfD4 Séville

Coalition premium flyers
Coalition premium flyers

Le secteur de l’aviation représente plus de 2,5 % des émissions anthropiques de CO₂ et reste l’un des secteurs dont les émissions de gaz à effet de serre augmentent le plus rapidement. Pourtant, le kérosène, en particulier pour les vols internationaux, reste généralement exonéré de tous droits de douane et taxes. Dans les pays du G20, le prix moyen du kérosène en 2021 était de 9 euros/tonne de CO₂, contre 79 euros pour le diesel et 68 euros pour l’essence. Entre-temps, les voyages en avion restent fortement corrélés au niveau de revenu, avec une forte augmentation du segment des voyages premium depuis la pandémie de Covid-19.

Lors du Sommet pour un nouveau Pacte financier mondial en 2023, les dirigeants mondiaux ont souligné la nécessité urgente de trouver de nouvelles ressources financières pour aider les économies vulnérables à sortir leur population de la pauvreté tout en protégeant la planète, et de veiller à ce que chaque nation définisse sa propre stratégie à cet égard. La quatrième conférence internationale sur le financement du développement (Séville, Espagne), au cours de laquelle la communauté internationale réaffirme son engagement à mettre en place un nouveau cadre de financement mondial pour le développement durable, offre une occasion unique de lancer des initiatives transformatrices.

Sur la base de l’expertise recueillie par le groupe de travail sur les contributions de solidarité mondiale, lancé lors de la COP28 dans le cadre du Pacte pour la prospérité, les peuples et la planète (4P), la France, le Kenya, la Barbade, l’Espagne, la Somalie, le Bénin, la Sierra Leone et Antigua-et-Barbuda annoncent le lancement d’une coalition, dans le cadre de la plateforme d’action de Séville (SPA), pour travailler en vue de la COP30 sur une meilleure contribution du secteur de l’aviation à des transitions équitables et à la résilience, avec une attention particulière pour les voyageurs premium, en vue d’investir tout ou une partie des recettes dans des investissements résilients et des transitions équitables. La Commission européenne continuera à fournir un soutien technique à cette initiative.

La coalition vise à améliorer la mobilisation des recettes nationales des pays en développement et à soutenir la solidarité internationale (en particulier en ce qui concerne l’atténuation et l’adaptation au changement climatique, les pandémies et d’autres enjeux de développement). Elle s’efforcera d’augmenter le nombre de pays appliquant des taxes sur les billets d’avion, y compris sur les voyages premium, et de taxer les jets privés sur la base des meilleures pratiques, tout en garantissant une harmonisation vers le haut et une plus grande progressivité dans les pays qui ont déjà mis en place de telles taxes. Elle travaillera également sur les principes d’utilisation des recettes.

Parallèlement, ces pays pourront étudier les possibilités d’une taxation généralisée au niveau international, en s’appuyant sur les discussions en cours à l’OACI sur la décarbonisation du secteur de l’aviation, dans le respect de la convention de Chicago.

Nota bene:

Les pays membres de la coalition pour la contribution des avions à primes à des transitions équitables et à la résilience sont la France, le Kenya, la Barbade, l’Espagne, la Somalie, le Bénin, la Sierra Leone et Antigua-et-Barbuda. La Commission européenne apportera un soutien technique.

Conférence Sustainable Impact at Scale au sommet de Séville sur le financement du développement

Sustainable impact at scale - FfD4 - AFD
Sustainable impact at scale - FfD4 - AFD

Lors de la FfD4, la 4e Conférence internationale sur le financement du développement, un side event mettra à l’honneur le scaling transformationnel – une démarche innovante pour créer un impact durable à grande échelle, entre projet pilote et programme structurant.

📅 Mardi 1er juillet 2025, de 12h30 à 14h (CEST)
💻 Événement en ligne dans le cadre de la 4e Conférence internationale sur le financement du développement (FfD4 – Séville)
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Dans la continuité de l’événement du 20 juin à l’AFD, ce rendez-vous répond à l’urgence de faire évoluer nos approches pour à la fois accélérer l’Agenda 2030 et faire face aux menaces sur le financement de la solidarité internationale.

Co-organisé avec la Scaling Community of Practice (5000 membres dans le monde), il réunira organisations, opérateurs et bailleurs du Sud et du Nord pour partager et échanger en trois temps :

• Comprendre les fondamentaux du scaling transformationnel et ses enjeux (approche systémique, partenariats renforcés, démultiplication d’impacts etc.)
• Voir comment il est mis en pratique
• Et ce que cela implique chez les financeurs : le rôle crucial des banques publiques de développement ; où en est-on dans l’organisation des bailleurs et quel avenir pour le transformative scaling ?

Panelistes :
• Jean-Michel Severino, Ferdi, Senior advisor, and former AFD CEO.
• Larry Cooley, SCoP – Scaling Community of Practice, Founder an Co-Curator.
• Benjamin Kumpf, OCDE, Head, Innovation for Development Facility.
• Muttreja Poonam,Population Foundation of India, Executive Director.
• Amos Dembele, Tarl Africa, Ivory Coast Country Director.
• Anne Thibault, Fund for Innovation in Development (FID), CIO.
• Toon Driesen, Enabel, Innovation Hub Manager.
• Komlanvi Moglo, BOAD, Chairman Representative at the IDFC.
• Papa Amadou Sarr, AFD, Executive Director, Mobilization, Parnership and Communication (MPC).

L’avenir du financement de la solidarité internationale se joue peut-être là
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Sustainable impact at scale - FfD4 Séville 2025
Sustainable impact at scale – FfD4 Séville 2025

Chaque dollar investi dans l’efficacité énergétique peut rapporter entre 3 et 5 dollars

Thierry Barbaut et Karim Ndiaye de l'entreprise Meridiam sur la centrale photovoltaïque de Ten Merina au Sénégal
Thierry Barbaut et Karim Ndiaye de l'entreprise Meridiam sur la centrale photovoltaïque de Ten Merina au Sénégal

 Selon un nouveau rapport de la Banque mondiale publié aujourd’hui, l’efficacité énergétique recèle un immense potentiel dans les pays en développement qui, s’il était exploité, serait déterminant pour accélérer l’accès à une énergie abordable et sûre, renforcer les économies nationales et créer davantage d’emplois. Ainsi, chaque dollar investi dans l’efficacité énergétique peut rapporter entre 3 et 5 dollars.

Intitulé « Faire mieux avec moins : Améliorer l’efficacité énergétique pour favoriser la croissance et assurer la sécurité énergétique », le rapport incite les gouvernements à mettre cet enjeu au cœur des politiques et de la planification énergétiques. Il souligne que l’efficacité énergétique peut apporter de nombreux bienfaits socio-économiques, notamment la réduction de la pauvreté énergétique et des dépenses publiques, l’amélioration de la résilience et la diminution de la pollution.

L’efficacité énergétique peut considérablement réduire le montant des investissements futurs dans la fourniture d’électricité, jusqu’à 11,6 milliards de dollars d’économies pour un pays à revenu intermédiaire type d’ici 2050. Elle peut aussi stimuler la compétitivité et créer des emplois. En 2022, l’efficacité énergétique était la plus grande source d’emplois dans le secteur de l’énergie avec près de 11 millions d’employés dans le monde, depuis les activités de fabrication et de construction d’équipements jusqu’à leur installation et aux services de maintenance.

« L’efficacité énergétique n’est plus une option parmi d’autres. C’est un impératif pour les pays soucieux d’apporter à leur population une énergie fiable et abordable, tout en stimulant la croissance économique et la création d’emplois, déclare Guangzhe Chen, vice-président de la Banque mondiale pour les InfrastructuresNotre nouveau rapport présente des initiatives nationales couronnées de succès et propose une feuille de route pour mettre en place des programmes à grande échelle qui permettent de libérer le vaste potentiel de l’efficacité énergétique. »

Étant donné que près des deux tiers de l’énergie primaire mondiale sont gaspillés, le rapport exhorte les pouvoirs publics, les institutions financières et le secteur privé à donner la priorité à l’efficacité énergétique et à passer de projets pilotes à petite échelle à des programmes nationaux ciblant tous les utilisateurs, qu’il s’agisse des équipements publics, des ménages ou de l’industrie. Ces efforts aideront les pays à gérer l’augmentation de la demande d’électricité, à éviter les dépenses excessives pour de nouvelles infrastructures, à réduire les importations de combustibles et à diminuer la dette future de leur secteur énergétique. Cependant, la maîtrise de l’énergie ne représente qu’une petite partie des investissements énergétiques dans les économies émergentes. La volonté politique et les mesures incitatives sont rares, outre le fait que des financements insuffisants et des informations peu fiables freinent aussi les progrès. Les pays à revenu faible et intermédiaire de la tranche inférieure se heurtent à des obstacles plus importants en raison des coûts d’investissement élevés et de l’accès limité au financement, ce qui rend plus difficile pour eux d’investir dans l’efficacité énergétique.

Le rapport souligne enfin que l’exploitation du plein potentiel de l’efficacité énergétique nécessitera des efforts conjugués des gouvernements, des partenaires donateurs et du secteur privé. Les banques multilatérales de développement, les donateurs et les pays clients doivent travailler ensemble pour s’assurer que les politiques gouvernementales accordent la priorité à l’efficacité énergétique, dans le cadre d’institutions plus solides. À cet égard, une assistance technique et des financements peuvent aider les pays à transformer progressivement leurs projets à petite échelle en programmes nationaux. De telles mesures enverraient un signal fort au marché, ce qui peut, à son tour, attirer de nouveaux fournisseurs et favoriser la concurrence, entraînant ainsi une baisse des prix pour tous les consommateurs et la mobilisation de financements commerciaux.

À propos du Groupe de la Banque mondiale 

Le Groupe de la Banque mondiale s’efforce de créer un monde sans pauvreté sur une planète vivable en alliant financements, connaissances et compétences. Il est constitué de la Banque mondiale, qui se compose de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et de l’Association internationale de développement (IDA) ; de la Société financière internationale (IFC) ; de l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) ; et du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI). Pour en savoir plus, rendez-vous sur : www.banquemondiale.orghttps://ida.banquemondiale.org/fr/homewww.miga.orgwww.ifc.org/fr/home et https://icsid.worldbank.org/fr

À propos de l’ESMAP

Le Programme d’assistance à la gestion du secteur énergétique (ESMAP) est un partenariat entre la Banque mondiale et plus de 20 partenaires qui a vocation à aider les pays à revenu faible ou intermédiaire à réduire la pauvreté et à promouvoir la croissance économique grâce à l’adoption de solutions énergétiques écologiquement viables.

Ses services d’analyse et de conseil sont pleinement intégrés dans les activités de financement et de dialogue sur les politiques publiques dans le secteur énergétique menées par la Banque mondiale dans ses pays clients. Sous l’égide de la Banque mondiale, l’ESMAP s’emploie à accélérer une transition énergétique indispensable à la réalisation de l’Objectif de développement durable no 7 qui vise à garantir l’accès de tous à une énergie abordable, fiable, durable et moderne. Il contribue aussi à orienter les stratégies et programmes institutionnels en vue d’atteindre les cibles du Plan d’action sur le changement climatique adopté par la Banque mondiale. Pour en savoir plus, rendez-vous sur https://esmap.org

L’économie mondiale vers sa plus faible croissance depuis 2008

PIB et économie mondiale
PIB et économie mondiale

Selon le dernier rapport publié par la Banque mondiale, l’intensification des tensions commerciales et l’incertitude entourant les politiques publiques devraient faire chuter la croissance mondiale cette année à son rythme le plus faible depuis 2008 (à l’exception des récessions caractérisées). Les turbulences récentes ont entraîné une révision à la baisse des prévisions de croissance pour près de 70 % des économies du monde, toutes régions et catégories de revenu confondues.

Les Perspectives économiques mondiales prévoient que la croissance ralentira à 2,3 % en 2025, soit une performance inférieure de près d’un demi-point de pourcentage à celle qui avait été projetée au début de l’année. Elles n’anticipent pas de récession mondiale. Néanmoins, si les prévisions pour les deux prochaines années se confirment, la croissance mondiale moyenne sur la période 2020–2026 sera la plus basse enregistrée depuis les années 1960. 

« En dehors de l’Asie, le monde en développement entre de plus en plus dans une ère de stagnation, alerte Indermit Gill, économiste en chef et premier vice-président du Groupe de la Banque mondiale pour l’Économie du développement. Cette menace plane depuis plus d’une décennie maintenant. La croissance dans les économies en développement a progressivement marqué le pas depuis trente ans, pour passer de 6 % par an dans les années 2000 à 5 % dans les années  2010, avant de tomber à moins de 4 % dans les années 2020. Cette évolution suit la trajectoire de la croissance du commerce mondial, qui a baissé de 5 % en moyenne dans les années 2000 à environ 4,5 % dans les années 2010, puis chuté à moins de 3 % dans les années 2020. La croissance des investissements s’est également tassée, tandis que la dette a atteint des niveaux records. »

La croissance devrait ralentir dans près de 60 % des économies en développement cette année, pour s’établir en moyenne à 3,8 % en 2025 avant de remonter légèrement à 3,9 % en moyenne en 2026 et 2027. Des taux inférieurs de plus d’un point de pourcentage à la moyenne enregistrée dans les années 2010. Les pays à faible revenu devraient afficher une croissance de 5,3 % cette année, soit 0,4 point de pourcentage de moins que le taux projeté au début de 2025. Le relèvement des droits de douane et le resserrement des marchés du travail engendrent également des pressions inflationnistes : selon les projections, l’inflation mondiale se situera à 2,9 % en moyenne en 2025, soit un taux qui reste supérieur aux niveaux d’avant la pandémie.

Le ralentissement de la croissance va entraver la capacité des pays en développement à stimuler la création d’emplois, réduire l’extrême pauvreté et combler le fossé qui les sépare des niveaux de revenu par habitant des économies avancées. La croissance du revenu par habitant dans les économies en développement devrait s’établir à 2,9 % en 2025, soit 1,1 point de pourcentage de moins que la moyenne enregistrée entre 2000 et 2019. En supposant que les économies en développement (hors Chine) soient en mesure de maintenir une croissance du PIB de 4 % (ce qui correspond aux projections pour 2027), il leur faudrait environ deux décennies pour retrouver leur trajectoire d’avant la pandémie.

La croissance mondiale pourrait rebondir plus rapidement que prévu si les grandes économies parviennent à atténuer les tensions commerciales, ce qui réduirait l’incertitude politique générale et la volatilité financière. Selon le rapport, si les différends commerciaux actuels étaient résolus par des accords qui réduisent de moitié les droits de douane par rapport à leur niveau de la fin du mois de mai, la croissance mondiale gagnerait 0,2 point de pourcentage de plus en moyenne sur la période 2025-2026. 

« Les économies de marché émergentes et en développement ont récolté par le passé les fruits de l’intégration commerciale, mais elles se retrouvent aujourd’hui en première ligne d’un conflit commercial mondial, souligne M. Ayhan Kose, économiste en chef adjoint et directeur de la cellule Perspectives de la Banque mondiale. La meilleure parade consiste à redoubler les efforts d’intégration avec de nouveaux partenaires, à faire avancer les réformes de soutien à la croissance et à renforcer la résilience budgétaire pour surmonter la tempête. Face à la hausse des barrières commerciales et à la montée de l’incertitude, une reprise du dialogue et de la coopération à l’échelle mondiale peut mener à un avenir plus stable et plus prospère. »

Alors qu’elles sont confrontées à une multiplication des obstacles aux échanges, les économies en développement devraient privilégier une plus grande libéralisation en nouant des partenariats commerciaux et d’investissement stratégiques avec d’autres économies et en diversifiant leurs échanges, notamment dans le cadre d’accords régionaux. Compte tenu des ressources publiques limitées et des besoins croissants de développement, les décideurs devraient s’attacher à mobiliser les recettes intérieures, donner la priorité aux dépenses en faveur des ménages les plus vulnérables et renforcer les cadres budgétaires. 

Enfin, pour accélérer la croissance économique, les pays devront améliorer le climat des affaires et promouvoir l’emploi productif en dotant les travailleurs des compétences nécessaires et en créant les conditions d’une rencontre efficace entre travailleurs et entreprises sur le marché du travail. Une collaboration mondiale sera cruciale pour soutenir les économies en développement les plus vulnérables, notamment sous la forme d’interventions multilatérales, de financements concessionnels et, pour les pays en proie à des conflits, d’une aide et d’un soutien d’urgence.

Télécharger le rapport : https://www.worldbank.org/gep

Télécharger les données sur la croissance

Télécharger les graphiques

Perspectives régionales : 

Asie de l’Est et Pacifique : La croissance devrait ralentir à 4,5 % en 2025 et 4 % en 2026-2027. Pour en savoir plus, consulter la synthèse régionale (a). 

Europe et Asie centrale : La croissance devrait marquer le pas à 2,4 % en 2025 avant de remonter légèrement à 2,6 % en 2026-2027. Pour en savoir plus, consulter la synthèse régionale (a). 

Amérique latine et Caraïbes : La croissance devrait se maintenir à 2,3 % en 2025 avant de se consolider à 2,5 % en moyenne en 2026-2027. Pour en savoir plus, consulter la synthèse régionale (a). 

Moyen-Orient et Afrique du Nord : La croissance régionale devrait atteindre 2,7 % en 2025, puis s’accélérer encore pour s’établir en moyenne à 3,9 % en 2026-2027. Pour en savoir plus, consulter la synthèse régionale.

Asie du Sud : La croissance devrait se tasser à 5,8 % en 2025 avant de se consolider à 6,2 % en moyenne en 2026-2027. Pour en savoir plus, consulter la synthèse régionale (a). 

Afrique subsaharienne : La croissance devrait s’accélérer pour s’établir à 3,7 % en 2025 et atteindre 4,2 % en moyenne en 2026-2027. Pour en savoir plus, consulter la synthèse régionale

Planète bleue mais dans le rouge

Poissons péchés au Togo en Afrique de l'Ouest
Poissons péchés au Togo en Afrique de l'Ouest


Des routes commerciales mondiales au tourisme côtier, en passant par la pêche, les océans nourrissent et font vivre plus de trois milliards de personnes, dont les plus vulnérables.

Pourtant, cette ressource commune inestimable est aujourd’hui menacée. La pollution, la surpêche, la hausse des températures et la perte de biodiversité érodent la capacité des océans à soutenir les économies et les populations locales. Les pays en développement qui en dépendent pour leur alimentation et leurs moyens de subsistance sont aujourd’hui confrontés à des risques croissants. 

Et alors que les menaces s’aggravent, les financements consacrés à la protection des océans restent largement insuffisants au regard des besoins. 

Cela doit changer. 

Nous devons intensifier nos efforts et repenser le financement de la santé des océans. L’un des leviers les plus puissants est la « finance bleue », c’est-à-dire l’ensemble des investissements qui favorisent l’utilisation durable et la protection des écosystèmes marins. Avec des politiques et des partenariats appropriés, la finance bleue peut créer des emplois, protéger les communautés vulnérables et stimuler une croissance inclusive.
 
Le secteur privé a un rôle central à jouer. Les solutions fondées sur la nature, comme la restauration des mangroves, des marais littoraux et des herbiers marins, offrent des possibilités d’investissement à fort impact et à faible coût, tout en apportant des bénéfices mesurables pour le stockage du carbone et la réduction des risques de catastrophe. La pêche et l’aquaculture durables sont également essentielles pour la nutrition et l’emploi. En 2021, les aliments d’origine aquatique (poisson et algues) ont assuré au moins 20 % de l’apport en protéines de 3,2 milliards de personnes. Et cette demande devrait doubler d’ici à 2050.

Le développement de ce secteur est à la fois une nécessité et une opportunité. 
 
La finance bleue porte déjà ses fruits. Les Seychelles ont émis la première obligation bleue souveraine au monde en 2018, levant 15 millions de dollars pour financer la conservation marine et à la pêche durable. Ce financement s’est accompagné d’un échange « dette-nature » qui a permis de classer 30 % des eaux territoriales du pays en aires marines protégées. Dans les îles du Pacifique, des réformes politiques soutenues par le Groupe de la Banque mondiale ont conduit à une hausse considérable des recettes tirées des permis de pêche de 70 millions de dollars en 2009 à 495 millions en 2021. Ce qui a permis au secteur privé d’investir et de tripler les activités de transformation et les exportations de thon, avec à la clé la création de 25 000 emplois. Il ne s’agit là que de quelques exemples. Avec des partenariats public-privé et des instruments adaptés, la finance bleue peut accélérer son essor. 

Or, selon une étude récente du Groupe de la Banque mondiale, les capitaux privés ne représentent même pas 1 % du total des financements liés aux océans. Les coûts de transaction élevés, le manque de clarté des réglementations et la faiblesse des structures du marché freinent encore les progrès.

Comment inverser la tendance ?

Premièrement, les pays doivent renforcer les marchés et les écosystèmes financiers en réduisant les coûts de transaction et en améliorant les systèmes de données et de vérification, de manière à attirer les investissements privés.   

Deuxièmement, la finance bleue doit être intégrée dans les politiques nationales afin d’aligner les investissements dans les océans sur les priorités de chaque pays et de faciliter de nouvelles sources de financement.  

Troisièmement, les politiques réglementaires et les cadres de gestion des risques doivent être harmonisés pour permettre la participation du secteur privé. 

Quatrièmement, les communautés locales doivent être impliquées dans la conception et à la mise en œuvre de solutions qui répondent à la fois aux besoins locaux et aux objectifs nationaux.

Investir dans les océans n’est pas un luxe. C’est le fondement d’un développement durable et un atout pour l’économie, l’environnement, la planète et les populations.  

C’est pourquoi le Groupe de la Banque mondiale renforce son soutien en faveur d’une exploitation durable des ressources marines et côtières, fort de la conviction que la santé des océans contribue à la croissance, à la sécurité alimentaire et à la création d’emplois. Cet engagement s’inscrit dans une approche de l’économie bleue qui vise à stimuler une croissance durable tout en restaurant et en préservant la santé des écosystèmes océaniques.

Le portefeuille de la Banque mondiale dédié à l’économie bleue a quasiment doublé entre les exercices 2020 et 2024, passant de 5,9 à 10,5 milliards de dollars. Du côté du secteur privé, les investissements de la Société financière internationale (IFC) ont soutenu près de 2 milliards de dollars d’obligations et de prêts bleus sur l’ensemble des régions du monde. Une dynamique renforcée par le lancement en 2022 des Lignes directrices d’IFC pour la finance bleue, qui sont désormais largement adoptées par les marchés et dans les taxonomies nationales. 

Mais soyons clairs : la finance bleue ne concerne pas seulement les océans, c’est un enjeu vital pour les populations. Pour que les communautés côtières puissent prospérer, que les petites îles résistent aux tempêtes, et que la biodiversité soit préservée pour les générations à venir. 

C’est pourquoi nous devons développer la finance bleue, car il n’y pas de planète vivable sans des océans en bonne santé. 

VivaTech annonce la participation du Président Emmanuel Macron

VivaTechnology
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AUX COTES DE JENSEN HUANG FONDATEUR ET CEO DE NVIDIA ET ARTHUR MENSCH CEO DE MISTRAL AI

 A l’occasion de sa prochaine édition, qui se tiendra du 11 au 14 juin à Paris, VivaTech, plus grand événement startup et tech d’Europe a l’honneur d’annoncer une session de dernière minute unique dans le Dôme de Paris réunissant ce mercredi, le Président de la République Emmanuel Macron, Jensen Huang fondateur et CEO de NVIDIA et Arthur Mensch CEO de Mistral AI.

Une session immanquable dans le Dôme de Paris

Mercredi 11 juin 2025 à 17h30, une session exceptionnelle se tiendra dans le Dôme de Paris à l’occasion de VivaTech. NVIDIA et Mistral AI viendront échanger, aux côtés du Président de la République Emmanuel Macron, autour les grandes opportunités que représente l’essor de l’intelligence artificielle pour l’Europe. Devant la nécessité d’accroitre les investissements, d’adapter l’environnement réglementaire, et de faire face à la fragmentation du marché Européen, c’est la compétitivité économique, la souveraineté technologique, et les valeurs démocratiques du 2ème plus grand marché au monde qui sont en jeux.

IA: le choc des titans à VivaTech 2025

L’IA sera la star incontestée de cette 9e édition de VivaTech. L’occasion d’échanger, de débattre et de confronter les points de vue face à une technologie qui ne cesse de se déployer plus largement dans notre économie et notre quotidien. Les Etats-Unis et la Chine seront également fortement représentés avec des acteurs de premiers plans comme Sarah Friar, Chief Financial Officer d’OpenAI et Fidji Simo, CEO d’Instacart qui rejoindra très prochainement OpenAI en qualité de co-CEO. Le prix Turing Yann LeCun, VP & Chief AI Scientist de META sera également présent ainsi que Joe Tsai, co-fondateur et chairman d’Alibaba ou encore Mike Krieger, Chief Product Officer d’Anthropic et co-fondateur d’Instagram. A noter la présence, pour la première fois en Europe, de Manus AI, une startup d’IA Chinoise représentée par son co-fondateur Tao Zhang qui parlera des nouvelles frontières de l’IA.

Retrouvez l’intégralité du programme ici

Dernière chance pour rejoindre Viva Technology 2025, demandez votre accréditation en suivant ce lien

Sommet « Pour une Méditerranée mieux connectée »

Conférence des Nations unies sur les océans 2025
Conférence des Nations unies sur les océans 2025

Le 9 juin, les chefs d’État et de gouvernement de Chypre, de la Croatie, de la Grèce, d’Italie, de Libye, de Malte, du Maroc, du Portugal, de la Tunisie et de l’Union européenne se sont réunis à l’invitation du Président de la République française lors du sommet « Pour une Méditerranée mieux connectée », organisé en marge de la troisième Conférence des Nations unies sur l’Océan.

Cet événement a également rassemblé des représentants d’organisations internationales, de banques de développement et de grandes entreprises.

Au vu des défis communs qu’ils rencontrent en Méditerranée, les chefs d’État et de gouvernement ont décidé de renforcer leur coopération et d’œuvrer en faveur d’une prospérité partagée et durable en améliorant la connectivité maritime, terrestre et numérique entre l’Europe, la Méditerranée et le golfe arabo-persique.

La mer Méditerranée enregistre 25 % du trafic maritime mondial et se trouve au cœur d’échanges dans les secteurs du commerce, de l’énergie et du numérique. Dans cette région de trafic intense, les États ont accru le niveau de protection de la mer en réglementant le transport dans le golfe du Lion, ainsi qu’en créant une zone à faibles émissions de soufre, appelée la zone SECA, qui couvre l’intégralité de la mer Méditerranée. Cette zone a été instaurée le 1er mai 2025 suite à l’approbation de l’Organisation Maritime Internationale.

La Commission européenne a rappelé que, dans le cadre de la stratégie Global Gateway en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, le soutien de l’Union européenne (UE) a atteint 5,9 milliards d’euros, ce qui devrait permettre de mobiliser jusqu’à 27,2 milliards d’euros d’investissements publics et privés. Par ailleurs, la Commissaire Dubravka Šuica a présenté les objectifs du nouveau pacte pour la Méditerranée, qui visera à renforcer les partenariats entre l’UE et les pays de la région méditerranéenne, en s’appuyant sur leurs intérêts mutuels.

Des partenariats bilatéraux et régionaux renforcés ont été annoncés aux fins de la création de nouvelles connexions terrestres et maritimes, de la décarbonation des ports et du déploiement de nouveaux câbles sous-marins. Les participants ont examiné des objectifs communs pour garantir :

  1. La décarbonation du secteur maritime et des grands ports de la Méditerranée.

Dans le cadre d’une déclaration conjointe, les ports méditerranéens d’Algésiras, de Beyrouth et de Marseille ont annoncé la création d’un groupe de travail qui contribuera à réduire les émissions de gaz à effet de serre provenant des transports maritimes en mettant à la disposition des navires des bornes de recharge dans les ports, tout en développant les infrastructures d’approvisionnement en carburants alternatifs, en favorisant l’acheminement par voie ferroviaire ou fluviale vers l’intérieur des terres, ainsi qu’en étudiant la possibilité de créer de nouveaux corridors verts en Méditerranée. Tous les ports méditerranéens sont invités à rejoindre la coalition avant la 24e Conférence des États parties à la Convention de Barcelone (Le Caire, décembre 2025). Par ailleurs, la Croatie a annoncé le lancement d’un nouveau terminal « Rijeka Gateway », vert et entièrement automatisé, dans le port de Rijeka, le port croate le plus important, situé au carrefour de trois corridors de l’UE.

  1. La consolidation des routes maritimes et terrestres pour le transport de biens et l’acheminement de l’énergie verte.

Dans le cadre de la stratégie Global Gateway et du nouveau pacte pour la Méditerranée, la France et la Commission européenne ont renouvelé leur soutien à la mise en œuvre du corridor Inde-Moyen-Orient-Europe (IMEC, d’après son sigle en anglais), notamment à la mobilisation d’un financement du Global Gateway pour la réalisation d’études de faisabilité de ce corridor. La France a exprimé de nouveau son soutien à l’intégration de l’Égypte dans l’IMEC pour renforcer la connectivité entre l’Orient et l’Occident.

Le 30 mai 2025, la France a organisé la première réunion des sherpas de l’IMEC depuis la signature du mémorandum d’entente en septembre 2023. Lors de cette réunion, les participants ont réaffirmé soutenir résolument le projet, ainsi que la nécessité de consolider la gestion de l’IMEC tout en mobilisant les entreprises concernées dans les secteurs stratégiques. Ce même groupe a été invité à se réunir de nouveau par la Commission européenne en marge du Forum Global Gateway qui se tiendra à Bruxelles les 9 et 10 octobre. Au sujet du renforcement de la connectivité dans le secteur de l’énergie entre l’Europe et le golfe arabo-persique, le groupe saoudien ACWA Power a annoncé la création d’un groupe de travail rassemblant des entreprises de ce secteur, qui réunira l’Allemagne, le Royaume d’Arabie Saoudite, la France, l’Italie et la Grèce, dans l’objectif d’étudier de nouveaux projets liés à l’hydrogène vert et aux interconnexions électriques. Cette initiative améliorera la compréhension des futurs flux d’énergie renouvelable et besoins en investissement au sein de la géographie couverte par l’IMEC.

La Commission européenne a également souligné qu’il est important d’améliorer la connectivité avec l’Afrique du Nord dans le secteur des énergies propres, notamment au moyen de l’initiative émergente TeraMED, qui soutient l’investissement dans les énergies renouvelables et le développement des infrastructures d’un point à l’autre de la Méditerranée.

En ce qui concerne la Méditerranée orientale, Chypre et la Grèce ont rappelé que des projets d’interconnexion des énergies renouvelables, comme le projet « GREGY », un câble sous-marin de 950 kilomètres de long et d’une capacité de 3 gigawatts qui vise à interconnecter l’Égypte et la Grèce, ou encore le « Great Sea Interconnector », qui achemine de l’énergie propre entre l’Europe et le Moyen-Orient, sont actuellement mis en œuvre.

  1. Le développement des connexions numériques entre la Méditerranée et le golfe Arabo-Persique.

Les participants ont présenté l’initiative phare « Medusa Submarine Cable System » de l’UE, qui reliera non seulement les deux rives de la Méditerranée, mais également les pays au sud de la Méditerranée entre eux, par la fabrication et le déploiement d’un système de câblage sous-marin basé sur les avancées techniques les plus récentes en matière de communication par la fibre optique, qui reposera intégralement sur des technologies européennes de pointe. Elle permettra aussi de réduire la fracture numérique avec les pays partenaires.  Le réseau est géré par l’entreprise AFR-IX telecom, avec l’appui du groupe Orange et de l’UE, tandis qu’Alcatel Submarine Networks (ASN) et Elettra Tlc sont responsables de son déploiement.

D’autres initiatives majeures, comme l’Aqaba Digital Hub (« pôle numérique d’Aqaba »), inauguré en 2023, qui constitue l’un des plus grands centres technologiques du Proche-Orient, contribuent aujourd’hui à l’influence de la région dans le secteur du numérique.

Mobiliser le secteur privé pour améliorer les données sur le développement

data Afrique
data Afrique

Les données sont au cœur du développement, elles orientent les décisions et les investissements qui contribuent à réduire la pauvreté et à bâtir un avenir durable. Pourtant, la plupart des systèmes statistiques des pays à revenu faible et intermédiaire manquent de ressources et sont mal équipés pour fournir des données actualisées, granulaires et pertinentes, indispensables pour prendre des décisions politiques éclairées. Les enquêtes traditionnelles, qui sont souvent transversales, ponctuelles et coûteuses, peinent à suivre le rythme effréné des changements économiques et sociaux.

Les données étant plus essentielles que jamais, le moment est venu de soulever une vraie question : et si, plus qu’un simple utilisateur de données, le secteur privé en devenait aussi un investisseur, un producteur et un partenaire ? Les systèmes statistiques dont nous avons besoin — en temps réel, avant tout numériques et interopérables — exigent des volumes de capitaux, une propension au risque et une capacité d’innovation que, souvent, seul le secteur privé peut apporter.

Ce secteur dispose de plus en plus des outils, des capitaux et des motivations nécessaires pour construire et exploiter les systèmes qui génèrent les données. Qu’il s’agisse de plateformes cloud, d’analyses basées sur l’intelligence artificielle (IA) ou d’infrastructures satellitaires, les organisations du secteur privé sont à la pointe des technologies susceptibles de révolutionner les données sur le développement. 

Par conséquent, la collaboration avec le secteur privé permettra non seulement d’améliorer la transparence et le degré d’actualité des données, mais aussi de créer de nouveaux marchés du travail, de stimuler la demande d’emplois qualifiés et de permettre aux entreprises de concevoir des services en adéquation avec les besoins réels. Lorsque nous forgeons des partenariats axés sur les résultats, nous créons des boucles de rétroaction qui soutiennent à la fois les politiques et les profits.

Les données, un enjeu capital

Des systèmes de données nationaux solides ne sont pas seulement un bien public, mais aussi un bien marchand. En effet, pour les entreprises qui se développent au-delà de leurs frontières, qui investissent dans des chaînes d’approvisionnement résilientes ou qui conçoivent des services financiers inclusifs, il est essentiel de disposer de données fiables, désagrégées et actualisées.

L’intérêt commercial est évident : dans des environnements où les données abondent, les entreprises peuvent s’ouvrir de nouveaux marchés, concevoir des produits mieux ciblés et réduire les coûts opérationnels et de conformité. Et c’est particulièrement vrai dans les économies en développement, où l’incertitude est grande et où la pénétration dépend d’une compréhension très fine du contexte local.

Inversement, le coût d’une insuffisance de données est élevé. Selon une étude de l’Overseas Development Institute, les lacunes dans ce domaine coûtent aux économies africaines jusqu’à 2 % du produit intérieur brut par an. Pour le secteur privé, cela se traduit par des coûts de diligence raisonnable plus importants, une plus grande exposition à la réglementation et des délais de mise sur le marché plus longs.

Des résultats différents et de meilleure qualité 

Le modèle dominant des systèmes de données nationaux repose largement sur des instruments traditionnels tels que les enquêtes auprès des ménages et les recensements, qui sont réalisés tous les cinq à dix ans et dont les résultats sont publiés avec un décalage de 12 à 24 mois. Les gouvernements et les investisseurs ne disposent donc que d’informations obsolètes et il leur manque des données critiques. Il convient néanmoins de s’appuyer sur ces anciens systèmes pour en concevoir de nouveaux, capables de produire sans délai les données indispensables pour relever plus efficacement les défis actuels du développement. 

Le Groupe de la Banque mondiale aide les pays à moderniser leurs stratégies statistiques nationales, à mettre à niveau l’infrastructure des technologies de l’information et de la communication et à mettre en place des environnements réglementaires prêts pour l’IA. Notre panoplie d’outils soutient des mécanismes de financement axés sur les résultats, des instruments mixtes pour cofinancer la modernisation, des modèles de données en tant que service (DaaS) avec des contributions du secteur privé, et le renforcement des capacités. Toutefois, nous ne pouvons pas réussir seuls. Nous avons besoin d’un nouveau mode de fonctionnement, dans lequel le secteur privé est un partenaire de confiance, responsable et motivé pour fournir des données d’intérêt public. 

Un système de données amélioré doit être modulaire, en temps réel et centré sur l’utilisateur, ce qui implique de passer de la collecte ponctuelle de données à des flux continus et dynamiques, des bases de données cloisonnées à des plateformes interopérables, et des méthodes analogiques à une infrastructure numérique basée sur le cloud.

Cette transformation nécessitera des capitaux importants, elle évoluera en outre rapidement et dépendra fortement de l’expertise technologique, autant de caractéristiques qui ne sont généralement pas associées aux entités publiques soumises à des contraintes bureaucratiques. En revanche, il s’agit là des attributs des entreprises privées les plus performantes. Les partenariats public-privé en matière de données devraient tirer parti des avantages respectifs des deux secteurs : la légitimité et la supervision des pouvoirs publics, combinées à la réactivité, aux capitaux et à la capacité d’innovation du secteur privé.

Comme en témoignent plusieurs exemples novateurs, les technologies développées par le secteur privé peuvent fournir rapidement des données détaillées et exploitables. Ainsi en Indonésie, les instituts statistiques utilisent l’estimation bayésienne des petites zones et l’imputation assistée par l’IA pour établir des cartes de la pauvreté à l’échelle des districts, à partir d’images satellitaires combinées à des microdonnées de recensement. La Colombie a recours à des analyses géospatiales basées sur Google Earth Engine pour suivre la dégradation des terres et orienter l’attribution des subventions agricoles. Pendant la pandémie de COVID-19, le programme Novissi du Togo s’est appuyé sur l’apprentissage automatique appliqué aux données d’appel et sur des indicateurs de pauvreté issus de données satellitaires pour effectuer des transferts d’argent d’urgence.

Lancer un nouveau pacte pour les données et l’emploi

Le coup d’accélérateur à l’investissement du secteur privé passera nécessairement par un nouveau pacte pour les données en faveur de l’emploi et du développement, c’est-à-dire par le co-investissement d’institutions publiques et d’entités privées dans les systèmes de données nationaux. Les principaux piliers en seraient les suivants :

  1. Des fonds de co-investissement statistique : des instruments structurés où le capital-risque, les fondations et les banques de développement financent conjointement les principales infrastructures de données.
  2. Des normes de qualité pour les données : le renforcement des normes de qualité afin de promouvoir des données fiables et une bonne préparation aux outils de l’IA. 
  3. Des accélérateurs d’innovation dans les données : des unités intégrées au sein des instituts de statistiques chargées de coconcevoir différents outils avec des start-up, des laboratoires universitaires et des partenaires industriels.
  4. Des plateformes de données en temps réel : des interfaces de programmation d’applications ouvertes et des systèmes natifs dans le cloud qui permettent l’intégration continue de divers flux de données.
  5. Une gouvernance pour régir l’utilisation partagée : des accords sur la confidentialité, l’interopérabilité et l’usage responsable des données afin de susciter la confiance du public dans les systèmes appuyés par le secteur privé.
  6. Des contrats axés sur les résultats : des modalités de règlement en fonction des résultats, selon lesquelles les entreprises sont rémunérées au vu des améliorations de la qualité, de l’accessibilité et de l’impact des données.

Si les pouvoirs publics restent les premiers responsables des statistiques officielles, l’avenir d’un système de données intégré sera coconstruit, cogouverné et cofinancé par des acteurs du secteur privé, à l’instar des réseaux énergétiques ou des réseaux de télécommunication. Il est temps de mettre en œuvre ces changements afin de libérer le pouvoir du secteur privé et de nourrir une transformation radicale de la manière dont les données peuvent être utilisées pour améliorer les conditions de vie dans le monde entier. 

Top 10 des startups HR Tech qui transforment l’emploi en Afrique

Top 10 des startups HR Tech qui transforment l'emploi en Afrique

L’Afrique fait face à une réalité paradoxale : un vivier de talents jeune et dynamique, mais encore trop souvent sous-employé.
La tech RH, ou HR Tech, joue un rôle crucial pour reconnecter ces talents aux besoins des entreprises, localement comme à l’international.
Voici 10 startups africaines qui changent la donne.

1. Andela (Global / Nigeria)

Andela a commencé en formant des développeurs au Nigeria, avant de devenir une plateforme mondiale de talents tech. Elle sélectionne les meilleurs profils africains pour les mettre à disposition d’entreprises internationales comme GitHub, Microsoft ou Viacom. Son modèle repose sur un processus de sélection rigoureux, un encadrement continu et une culture orientée vers la performance. Aujourd’hui, Andela est un acteur incontournable pour les entreprises qui cherchent à constituer des équipes distribuées de haut niveau.

2. Breedj (Pan Africain )

Breedj.com est une HR Tech panafricaine qui facilite le recrutement et le portage salarial de talents africains qualifiés pour des entreprises internationales. La plateforme permet aux entreprises d’accéder à un vivier de talents prêts à travailler à distance, tout en assurant la conformité légale et administrative dans 9 pays africains. Breedj se positionne comme un pont entre les entreprises et les talents africains, avec un modèle à impact social qui favorise l’inclusion, la stabilité professionnelle et l’employabilité à long terme.

3. Careers in Africa (Afrique du Sud)

Careers in Africa est une plateforme qui cible spécifiquement les professionnels africains de la diaspora souhaitant revenir travailler sur le continent. Elle met en relation ces profils avec des entreprises africaines ou internationales implantées en Afrique. En plus des offres d’emploi, Careers in Africa propose du conseil en mobilité internationale, du coaching carrière et des événements de networking RH. Elle joue un rôle clé dans le retour et la valorisation des compétences africaines à forte valeur ajoutée.

4. Fuzu (Kenya)

Fuzu est une plateforme d’évolution professionnelle très populaire en Afrique de l’Est. Elle combine recherche d’emploi, formations en ligne, coaching carrière, tests de compétences et outils de planification. Les candidats peuvent ainsi mieux comprendre leurs points forts, identifier des opportunités réalistes et se préparer efficacement à leur intégration professionnelle. Pour les entreprises, Fuzu offre des outils de pré-sélection avancés et une base de données qualifiée.

5. Gebeya (Ethiopie)

Gebeya se présente comme une place de marché pour les freelances tech africains. Elle combine formation, certification et mise en relation avec des entreprises en recherche de compétences IT. Les talents peuvent y développer leur visibilité, accéder à des projets internationaux et être accompagnés dans leur parcours. Côté entreprises, Gebeya garantit un accès à des profils vérifiés, disponibles et adaptés aux besoins du digital africain et mondial.

6. Recrut (Sénégal)

Recrut est une startup qui exploite l’intelligence artificielle pour optimiser le processus de recrutement en Afrique francophone. Son algorithme matche les candidats et les entreprises en prenant en compte des critères de compétences, de préférences et de disponibilité. La plateforme offre un espace personnalisé aux recruteurs pour poster des offres, gérer les candidatures et automatiser les préqualifications. Pour les candidats, Recrut propose des tests et un accompagnement pour améliorer leur employabilité.

7. Shortlist (Kenya)

Shortlist est une plateforme de recrutement digital qui combine technologie, évaluations automatisées et expertise humaine. Les entreprises peuvent y publier leurs besoins, faire passer des tests en ligne aux candidats, et accéder à une base de profils qualifiés. L’objectif est d’accélérer le processus de recrutement tout en assurant une meilleure compatibilité entre les postes et les compétences. Active principalement en Afrique de l’Est, Shortlist se distingue par sa méthode d’évaluation par simulation de compétences.

8. TalentQL (Nigeria)

TalentQL forme, gère et externalise des développeurs africains pour des clients internationaux. Elle crée des hubs de talents régionaux, notamment à Lagos et Kigali, où les talents peuvent être accompagnés dans leur montée en compétences et leur intégration à distance. En facilitant l’accès à des missions globales, TalentQL démocratise l’emploi tech à l’échelle du continent et positionne l’Afrique comme un vivier stratégique pour le numérique mondial.

9. Workpay (Kenya)

Workpay fournit un système de gestion des ressources humaines adapté aux besoins africains. Ses solutions intègrent la paie, la gestion des congés, la conformité fiscale et la gestion de la performance. La plateforme est conçue pour les entreprises opérant en Afrique avec des équipes distantes ou multi-sites. Workpay permet aussi de gérer des collaborateurs en freelance ou en contrat temporaire tout en assurant le respect des règles locales.

10. Talenteum (Ile Maurice)

Talenteum est une startup HR Tech qui permet aux entreprises du monde entier de recruter des talents africains prêts à travailler à distance. Spécialisée dans le portage salarial international, Talenteum agit comme un facilitateur entre les entreprises et les professionnels basés en Afrique, garantissant conformité, gestion administrative, et accompagnement RH. En plus de son modèle hybride, elle s’inscrit dans une logique d’impact social en valorisant les talents sous-représentés et en contribuant à l’émergence d’une classe moyenne africaine connectée au marché global.

Ces 10 startups incarnent la transformation en cours du paysage RH en Afrique. En misant sur l’innovation technologique, l’inclusion et la formation, elles permettent de répondre à des défis structurels majeurs : chômage des jeunes, fuite des cerveaux, accès inégal à l’emploi formel et complexité administrative pour les entreprises. Grâce à elles, le travail devient plus accessible, plus flexible, et plus connecté aux réalités économiques actuelles.

Qu’il s’agisse de plateformes facilitant le travail à distance, de solutions d’IA pour le recrutement ou de hubs de talents certifiés, ces HR Tech redéfinissent les standards en matière d’emploi. Elles ouvrent de nouvelles perspectives à une génération de jeunes africains brillants et souvent sous-exploités. Pour les entreprises, elles offrent une alternative stratégique et durable pour attirer des talents compétents, motivés et disponibles à l’échelle du continent.

L’avenir du travail en Afrique sera numérique, distribué, et fondé sur la méritocratie. Ces startups en sont les catalyseurs. Investisseurs, décideurs publics, entreprises et partenaires au développement gagneraient à les soutenir activement. Car à travers elles, c’est tout un écosystème économique et social qui se renforce. L’Afrique ne manque pas de talents. Elle a désormais les outils pour les connecter aux opportunités.

Sustainable impact at scale – FfD4

FfD4
FfD4

🌍 La 4e Conférence internationale sur le financement du développement (FFD4) des Nations unies évalue le besoin urgent d’accélérer la mise en œuvre de l’Agenda 2030 et de soutenir la réforme de l’architecture financière internationale.

« Transformative Scaling » au cœur de cet événement parallèle est une réponse à ce besoin urgent : il s’agit d’une méthodologie d’intervention pour les gouvernements, les agences de mise en œuvre et les bailleurs de fonds qui se situe entre les approches basées sur les projets et les programmes.
Avec OECD-OCDE, Enabel, AFD – Agence Française de Développement, Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, Scaling Community of Practice, United Nations Department of Economic and Social Affairs.

📢 Transformative Scaling #FfD4 Side Event – 📅1st july,

🌍 The 4th International Conference on Financing for Development (FFD4) by the United Nations assesses the urgent need to accelerate implementation of the 2030 Agenda and to support reform of the international financial architecture.

“Transformative Scaling” at the core of this side event is one response to this urgent need: it is an intervention methodology for governments, implementing agencies and funders that lies between the project-based and program-based approaches.
With OECD-OCDE, Enabel, AFD – Agence Française de Développement, Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, Scaling Community of Practice, United Nations Department of Economic and Social Affairs.

📅 Date: Tuesday, 1st July
🕑 Time: 12:30–14:00 CET
🎥 https://lnkd.in/esQbEfZ7
#F4D #FinancingForDevelopment #RoadToSeville



➡ La démarche de passage à l’échelle c’est permettre l’augmentation de l’impact durable à un niveau systémique et transformationnel, visant à éliminer les obstacles et à créer des conditions favorables à l’investissement solidaire

impact at scale - FfD4
impact at scale – FfD4

54 nuances d’Afrique

54 nuances d'Afrique
54 nuances d'Afrique

C’est le titre de l’ouvrage des édition Télémaque écrit par Etienne Giros Président du Conseil des Investisseurs Français en Afrique, le CIAN, la préface est de Patrick Achi.

ESSAI ENTHOUSIASTE POUR DÉCONSTRUIRE LES PRÉJUGÉS.

En 54 points : un bréviaire optimiste pour les entrepreneurs qui veulent s’implanter en Afrique.

L’auteur : Étienne Giros a travaillé 30 ans avec l’Afrique pour les groupes CFAO et Bolloré. Président du CIAN depuis 10ans, il accompagne les sociétés qui se développent sur le continent.

Préface de Patrick Achi (ancien premier ministre de Côte d’Ivoire).

Le Continent africain et ses 54 pays : autant de clichés et d’idées reçues qui ont la vie dure. Cet essai à contre-courant les passe au crible !

 » Oui, on peut investir en Afrique ! Oui, les entreprises françaises réussissent en Afrique !

Non, l’exploitation des matières premières n’est pas un obstacle au développement ! Non, il ne faut pas mettre fin à l’aide publique au développement !…. « 

À l’heure où, plus que jamais, l’Afrique est le continent de la croissance, de la vitalité démographique et économique, il est urgent pour la France et ses entrepreneurs de ne pas céder au découragement.

En 54 points : un bréviaire optimiste pour les entrepreneurs qui veulent s’implanter en Afrique.

Le lien pour commander 54 nuances d’Afrique

54 nuances d'Afrique
54 nuances d’Afrique

Le numérique au service du développement : catalyseur, levier ou fracture ?

Enjeu Afrique numérique digital
Enjeu Afrique numérique digital

Par Thierry Barbaut
Expert en innovation numérique, passage à l’échelle et partenariats pour le développement – Afrique et international

  1. Introduction : Le numérique, un levier stratégique pour le développement

Le numérique est devenu un vecteur incontournable de transformation dans les pays en développement, en particulier en Afrique. Il offre des opportunités sans précédent pour améliorer l’accès aux services essentiels, stimuler la croissance économique et renforcer la gouvernance. Toutefois, ces opportunités s’accompagnent de défis majeurs, notamment en matière d’infrastructures, de compétences et de régulation.

  1. Plateformes numériques et transformation des services

2.1 Services essentiels
Les technologies numériques permettent de surmonter les barrières géographiques et économiques, facilitant l’accès à l’éducation, à la santé et aux services financiers. Pendant la crise du COVID-19, de nombreuses applications ont permis la continuité des services publics dans les zones rurales.

2.2 Inclusion économique
Le numérique favorise l’émergence de start-ups et de PME innovantes dans les domaines de la fintech, de l’agritech ou de la healthtech. Ces initiatives contribuent à la création d’emplois, en particulier pour les jeunes et les femmes.

2.3 Gouvernance et transparence
Le numérique permet de renforcer la redevabilité publique via des outils de participation citoyenne, de suivi budgétaire ou de signalement en ligne.

  1. Cas concrets d’initiatives numériques à fort impact

3.1 PortailSolidaire.org
Plateforme développée pour l’Agence des Micro Projets de l’ONG La Guilde en 2017, elle facilite la mise en relation des OSC (associations ou Organisations de la Société Civile) françaises et africaines avec des bailleurs de fonds. Elle intègre la dématérialisation complète des appels à projets, le suivi évaluatif, une cartographie interactive et une communauté active de plus de 20 000 acteurs. Le portail a permis de financer plus de 1 000 projets dans 25 pays africains.
Ce dispositif est non seulement unique et précurseur mais il permet également de viser la pérennité des projets menés en moins de 3 années qui est un critère d’éligibilité. En ce sens c’est un levier puissant pour identifier les projets prédisposés au passage à l’échelle ou démarche de Scaling qui est plébiscité par les bailleurs de fonds depuis 2024.

Le Portail Solidaire, plateforme d'appel à projets, de financement et de suivi de projets de solidarité internationale
Le Portail Solidaire, plateforme d’appel à projets, de financement et de suivi de projets de solidarité internationale

3.2 Do4Africa.org
Plateforme d’observatoire et de cartographie des projets numériques africains, co-conçue avec Tactis et Smart Africa. Elle regroupe plus de 800 projets classés par type de structures (entreprises, fondations, états, ONG, …) de secteur (santé, éducation, villes intelligentes) et met à disposition des jeux de données ouverts. Elle renforce la visibilité des innovations et facilite leur réplication.

DO4Africa, plateforme de  projets made in africa en open data porté par Tactis, Smart Africa et Digital Africa
DO4Africa, plateforme de projets made in africa en open data porté par Tactis, Smart Africa et Digital Africa

3.3 Cafés de la Cybersécurité Initiative du Togo animée par Cyber Defense Africa. Il s’agit d’espaces de dialogue et de renforcement des compétences pour les professionnels africains de la cybersécurité. Elle illustre comment des formats légers peuvent structurer un secteur stratégique à travers la co-construction et la formation continue.

3.4 AfricaTech Awards à VivaTech
Dispositif international de repérage et de soutien aux start-ups africaines à fort impact dans la greentech, la healthtech et la fintech. En associant grands groupes, bailleurs, investisseurs et entrepreneurs, cet outil permet de structurer un pipeline de solutions à fort potentiel de scaling.

  1. Recommandations stratégiques pour les bailleurs

4.1 Intégrer les plateformes comme infrastructures de développement
Les plateformes doivent être reconnues comme des leviers systémiques, à la fois pour structurer les chaînes de valeur et pour améliorer la gouvernance.

4.2 Soutenir les modèles réplicables
Les bailleurs doivent financer l’évolution des plateformes vers des modèles hybrides : capital patient, licensing public, API ouvertes, mutualisation des données.

4.3 Renforcer les capacités locales
Favoriser l’émergence d’opérateurs locaux, appuyer la formation continue, créer des réseaux d’expertise en Afrique.

4.4 Créer des cadres de régulation inclusifs
Les agences comme la Banque mondiale ou Enabel doivent soutenir les cadres éthiques, les politiques de données souveraines et la transparence des algorithmes.

  1. Conclusion

Le numérique ne doit pas être pensé comme un outil, mais comme un régime d’intervention pour le développement. Les plateformes citoyennes, les observatoires d’impact ou les incubateurs tech ne sont pas des « projets » : ce sont des briques essentielles du contrat social de demain. Leur intégration dans les stratégies des bailleurs est aujourd’hui un enjeu d’efficacité, de redevabilité et de souveraineté.

Recommandations :

Livres :
Transformation Digitale : l’avènement des plateformes de Gilles Babinet.
Afrique 4.0 de de Jean-Michel Huet
54 nuance d’Afrique de Etienne Giros

Classement FT 2025 : L’Afrique qui innove, qui croît, qui inspire

Classement FT 2025 : L’Afrique qui innove, qui croît, qui inspire

L’Afrique du Sud et le Nigéria dominent, mais les ambitions panafricaines émergent

L’Afrique du Sud et le Nigéria dominent une fois de plus le classement du Financial Times des entreprises à la croissance la plus rapide du continent, représentant plus de la moitié des 130 entreprises répertoriées dans l’édition 2025. Ce classement, désormais dans sa quatrième édition et réalisé en partenariat avec Statista, évalue les entreprises en fonction de leur taux de croissance annuel composé (CAGR) entre 2020 et 2023.

Avec 51 entreprises sud-africaines et 28 nigérianes, cette liste reflète la maturité et l’envergure relative de ces deux économies. Mais cette concentration met également en lumière les défis structurels auxquels font face les économies plus petites pour développer des entreprises à l’échelle continentale. Malgré une digitalisation croissante et un esprit entrepreneurial en plein essor, construire une présence transfrontalière en Afrique reste difficile, en raison de la fragmentation réglementaire, du manque d’accès au capital et des lacunes en matière d’infrastructures.

Talenteum reconnu parmi les champions de la croissance africaine

Parmi les 130 entreprises figurant dans le classement, Talenteum, plateforme bien connue de portage salarial (EOR) et de recrutement, rejoint les champions de la croissance africaine dans le rapport FT–Statista 2025.

Fondée avec pour mission de connecter les professionnels africains à des opportunités internationales, Talenteum propose des solutions d’emploi à distance permettant aux talents de travailler pour des entreprises mondiales sans quitter leur pays d’origine. Son inclusion dans le classement du Financial Times souligne la pertinence croissante des plateformes d’emploi numérique dans la transformation du marché du travail en Afrique.

« Notre conviction est simple : le travail à distance est un puissant levier d’inclusion, de performance et de transformation à long terme », affirment Nicolas Goldstein et John Benatouil, cofondateurs de Talenteum, actuellement à l’origine d’un nouveau projet : Breedj.com, une plateforme propulsée par l’IA visant à automatiser encore davantage le recrutement international de talents.

Ils ajoutent :

« Un grand merci à nos équipes, partenaires et clients qui font vivre cette mission chaque jour. Ce classement valide notre vision… mais le plus ambitieux reste à venir. »

L’importance du classement FT

La liste des entreprises africaines à la croissance la plus rapide constitue à la fois un baromètre du dynamisme économique du continent et un témoignage des secteurs émergents. On y retrouve des entreprises issues de secteurs variés : tech, logistique, finance, énergie, mais aussi de plus en plus de solutions RH et de sous-traitance digitale.

Bien que les grandes économies soient logiquement plus représentées, la présence d’entreprises comme Talenteum, basée à l’île Maurice, montre un changement de paradigme. Les entrepreneurs issus de petits États prouvent qu’il est possible de créer des entreprises évolutives et à fort impact, en dépit d’obstacles structurels  en misant notamment sur le travail à distance, les plateformes digitales et les réseaux panafricains.

Perspectives

Alors que l’Afrique poursuit sa reprise post-pandémie, le continent continue de faire face à des défis persistants allant des infrastructures insuffisantes au manque de financements, en passant par une réglementation morcelée, sans oublier la nécessité urgente de créer des millions d’emplois pour une jeunesse croissante.

Et pourtant, une nouvelle génération d’entreprises africaines émerge, avec des ambitions audacieuses et sans frontières.

Le classement 2025 du Financial Times met en lumière ces innovateurs. Qu’ils transforment des secteurs traditionnels ou créent de nouveaux marchés, ces entreprises redéfinissent ce que signifie « croître depuis l’Afrique vers le monde ». De Lagos au Cap, et désormais de Port-Louis à l’Ile Maurice avec Talenteum, elles développent des solutions à portée mondiale tout en gardant un ancrage local fort.

Ce changement ne reflète pas seulement une croissance économique : il marque une transformation de la manière dont l’entrepreneuriat africain est perçu et mis en œuvre. En s’appuyant sur le numérique, les modèles de travail à distance et les pratiques de recrutement inclusives, ces entreprises positionnent l’Afrique non plus seulement comme un marché, mais comme un fournisseur mondial de talents, de technologies et d’innovations.

En tête de file, ces champions offrent un aperçu de ce à quoi pourrait ressembler l’avenir d’un continent plus connecté, résilient et riche en opportunités  un avenir façonné de l’intérieur, avec une vision tournée vers le monde.

Jobtech Alliance Summit 2025 : une dynamique panafricaine pour transformer l’emploi par la technologie

Jobtech Alliance Summit 2025 : une dynamique panafricaine pour transformer l’emploi par la technologie

Une réponse aux défis structurels de l’emploi en Afrique

Le continent africain fait face à des défis profonds en matière d’emploi : une démographie en forte croissance, un taux de chômage élevé chez les jeunes, un manque de structuration des systèmes de formation professionnelle, et un écosystème entrepreneurial souvent contraint par des limites d’accès au capital et aux marchés. Dans ce contexte, une dynamique s’organise autour de l’innovation technologique appliquée au monde du travail.

La Jobtech Alliance s’inscrit précisément dans cette volonté de structuration. Portée par plusieurs partenaires internationaux, dont le Foreign, Commonwealth & Development Office (FCDO) du Royaume-Uni, l’organisation internationale Mercy Corps et le cabinet de recherche et d’investissement BFA Global, cette initiative vise à favoriser le développement de solutions numériques pour l’emploi en Afrique.

Une initiative à l’échelle continentale

Lancée en 2021, la Jobtech Alliance s’est donné pour mission d’accompagner la montée en puissance d’un écosystème africain autour des “jobtechs” un terme qui désigne les technologies numériques appliquées à la recherche d’emploi, au freelancing, à la formation professionnelle, à la gestion de carrière ou à l’orientation professionnelle.

Depuis son lancement, l’Alliance a déjà réuni plus de 40 organisations partenaires, dans plus de 15 pays d’Afrique, incluant des startups, des ONG, des agences gouvernementales, des bailleurs de fonds, et des entreprises privées opérant dans l’univers de la formation ou du recrutement.

Les objectifs de la Jobtech Alliance

La Jobtech Alliance repose sur trois piliers principaux :

  1. Accélérer les innovations locales : en soutenant les startups et entreprises africaines qui conçoivent des solutions concrètes pour améliorer l’accès au marché du travail, notamment via les technologies mobiles, les plateformes de matching ou la formation en ligne.
  2. Faciliter le passage à l’échelle : en accompagnant les solutions les plus prometteuses pour leur permettre de se structurer, d’accéder au financement et de collaborer avec des institutions publiques et privées.
  3. Créer un écosystème intégré : en mettant en réseau les acteurs du secteur (public, privé, société civile, investisseurs) pour faciliter le dialogue, le partage de données et la coordination des efforts en matière d’employabilité.

Des domaines d’intervention variés

Les membres de la Jobtech Alliance interviennent dans de nombreux domaines liés à l’emploi :

  • Plateformes de mise en relation entre talents et employeurs (matching automatisé, recherche d’emploi, CV numériques) ;
  • Systèmes de freelancing et de portage salarial ;
  • Formations professionnelles en ligne alignées sur les besoins des entreprises (TVET, micro-certifications, soft skills) ;
  • Outils d’accompagnement à l’entrepreneuriat ;
  • Solutions RH intégrées pour les PME et startups africaines.

Ces initiatives utilisent les potentialités de la technologie (mobile, IA, blockchain, cloud) pour contourner les obstacles traditionnels comme la barrière géographique, le coût des formations ou l’inadéquation entre l’offre et la demande de compétences.

Une logique d’inclusion

La Jobtech Alliance accorde une attention particulière à l’inclusion des jeunes, des femmes et des populations rurales ou marginalisées. Plusieurs projets accompagnés par l’Alliance visent à démocratiser l’accès à l’information, aux formations certifiantes, ou à des emplois à distance accessibles depuis n’importe quelle région.

L’objectif est également de réduire la dépendance aux modèles d’emploi formels traditionnels, souvent inaccessibles, et d’encourager le développement de carrières plus flexibles et adaptées aux réalités africaines.

Des actions concrètes sur le terrain

Parmi les initiatives notables soutenues ou accompagnées par la Jobtech Alliance, on peut citer :

  • L’organisation de bootcamps et hackathons réunissant des startups de la tech RH ;
  • Le financement d’études sur l’impact des solutions numériques sur l’emploi local ;
  • Le soutien à l’expérimentation de modèles hybrides de formation et de placement ;
  • La mise en place de programmes d’incubation et d’accélération pour les plateformes de l’emploi ;
  • La structuration de communautés de pratiques régionales entre acteurs publics et privés.

La Jobtech Alliance organise également chaque année un sommet continental, dont l’édition 2025 s’est tenue à Nairobi, réunissant les parties prenantes de plus de 20 pays.

Un partenariat avec des structures locales et internationales

Les membres de la Jobtech Alliance travaillent en lien étroit avec :

  • les ministères de l’emploi et de la formation professionnelle de plusieurs pays,
  • des organisations internationales (Union africaine, ONU, OIT),
  • des fonds d’investissement à impact spécialisés dans le digital et l’emploi,
  • et des entreprises multinationales ou africaines qui cherchent à structurer leurs pratiques de recrutement responsable.

Cette approche collaborative permet de faire émerger des standards communs, d’éviter la duplication des efforts, et de mieux connecter l’offre de formation aux besoins réels du marché.

Une perspective d’avenir

Alors que l’Afrique comptera plus de 1 milliard d’actifs d’ici 2040, et que le télétravail, le freelancing et les métiers numériques s’imposent partout, la Jobtech Alliance cherche à anticiper les mutations du travail tout en proposant des solutions durables, inclusives et scalables.

En structurant un cadre de dialogue et d’action autour des jobtechs, elle contribue à faire émerger un marché de l’emploi africain plus fluide, plus connecté et plus équitable.

Les petites IA, modèles à petite échelle et hautement spécialisés

Les « petites IA », des modèles à petite échelle et hautement spécialisés
Les « petites IA », des modèles à petite échelle et hautement spécialisés

L’intelligence artificielle (IA) a une portée mondiale, mais son impact est largement local.

Si les innovations révolutionnaires de l’IA — au sens large — émanent encore principalement d’une poignée de laboratoires puissants des pays les plus riches du monde, ses effets sociaux et économiques les plus marqués ne se feront pas sentir dans la Silicon Valley : ils se matérialiseront dans des villes comme Accra, Amman, Karachi, Lima, Lomé, Rabat, Vientiane ou Suva.

À cet égard, plusieurs sous-domaines de l’IA recèlent un gigantesque potentiel : la prédiction et la prise de décision, la vision artificielle et la détection, le traitement du langage naturel et la reconnaissance vocale, la robotique et l’automatisation, ou encore l’IA générative. Ils accélèrent les découvertes dans le domaine de la science du climat et transforment l’agriculture, la santé et l’éducation. Toutefois, leur impact dans les pays à revenu faible et intermédiaire dépend d’autre chose : la pertinence locale, les données locales et la capacité d’action locale.

Pour exploiter le pouvoir de transformation de l’IA partout dans le monde, nous devons faire le lien entre le meilleur de la technologie mondiale et les réalités vécues par les populations locales. Cela signifie qu’il faut améliorer l’accès à l’internet et à l’énergie, la puissance de calcul et les modèles computationnels, les informations contextuelles (données de haute qualité et bien gérées) et les capacités pour développer et mettre en œuvre des solutions d’IA, tout en élaborant des applications qui reflètent le contexte culturel et les priorités des populations locales. Pour progresser rapidement et à grande échelle, nous devons combiner les solutions d’IA susceptibles d’améliorer les résultats du développement, compte tenu des contraintes existantes, à des efforts visant à créer l’écosystème et l’appétit d’investissement nécessaires pour que les pays en développement deviennent eux-mêmes des innovateurs. 


D’abord, privilégier les données locales pour obtenir des bénéfices au niveau local.
 Si les outils puissants d’apprentissage machine, y compris les grands modèles de langage, permettent de réaliser des progrès remarquables dans des domaines tels que l’éducation, la santé et l’agriculture, souvent, ils ne sont pas à la hauteur de leur potentiel lorsqu’ils sont appliqués sans adaptation à des problèmes locaux spécifiques des économies émergentes. Les populations locales pourraient bénéficier bien davantage de solutions d’IA personnalisées, développées en fonction de leur environnement ou adaptées à celui-ci, en utilisant des données qui reflètent leurs besoins, leurs valeurs et leurs préférences.

Dans toute l’Afrique, l’émergence de modèles d’IA à petite échelle et hautement spécialisés — les « petites IA » — témoigne d’une perception plus fine et plus efficace des ressources et des besoins régionaux. Il peut notamment s’avérer utile de faciliter des flux de données internationaux et de connecter les instituts de recherche mondiaux qui construisent les modèles aux centres de recherche locaux qui sont, eux, en mesure d’introduire le contexte local. Le Togo Data Lab (a) est un bon exemple. Ce partenariat entre le ministère togolais de l’Économie numérique et l’université de Californie-Berkeley, a pour but de mettre sur pied une structure durable de science des données au sein de l’administration nationale.

Ensuite, renforcer l’infrastructure et l’éducation numériques pour favoriser l’innovation locale. Il est indispensable de disposer de bases solides pour l’IA, notamment des connexions et une énergie fiables, des ressources computationnelles accessibles sur le terrain, via des centres de données ou le cloud, des informations contextuelles sous forme de données de haute qualité et bien gérées, et de capacités pour développer les usages de l’IA. Pour que les avancées de l’IA bénéficient aux groupes vulnérables, des initiatives éducatives ciblées devraient permettre à diverses populations, y compris les groupes historiquement marginalisés, de participer activement à ces innovations.

Les programmes qui proposent des formations et des ressources destinées à des groupes sous-représentés ont déjà démontré leur efficacité en apportant des solutions innovantes et pertinentes au niveau local, même en l’absence d’une grande puissance de calcul ou de vastes ensembles de données. Le programme African Women in Tech and AI mené en partenariat par l’UNESCO, le Centre international d’intelligence artificielle du Maroc et la Fondation OCP, en est un bon exemple. En outre, il est essentiel d’encourager les petites innovations ciblées de manière à remédier à des problèmes locaux, plutôt que de miser exclusivement sur des modèles d’IA généraux à vocation commerciale. De telles applications sur mesure, soutenues par une science des données solide, favorisent des solutions durables et centrées sur la population locale, qui répondent aux besoins du monde réel. Par ailleurs, les pays doivent réfléchir à la façon de tirer parti de leurs actifs — qu’il s’agisse de ressources minérales ou de données — plus efficacement pour financer des investissements qui leur permettront de passer du statut de consommateurs d’IA à celui de producteurs d’IA.

Enfin, concevoir une gouvernance de l’IA qui concilie la coopération internationale et la souveraineté nationale. Une gouvernance efficace de l’IA n’est pas synonyme d’uniformité. Il s’agit plutôt de créer des normes et des cadres qui favorisent la collaboration sans compromettre l’autonomie d’un pays ou le contrôle de ses ressources. L’élaboration de modèles de gouvernance clairs permettant aux pays de collaborer et de partager en tant que pairs et donnant la priorité à l’interopérabilité, peut renforcer la collaboration mondiale tout en préservant la souveraineté. En commençant par le déploiement de programmes pilotes au sein d’un petit groupe de pays afin de tester et d’affiner ces modèles et ces règles au niveau régional, il serait possible d’établir des précédents utiles pour une application plus large. 

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Principales mesures pour dégager des synergies entre IA locale et IA mondiale

Les discussions qui ont eu lieu lors du Sommet mondial du numérique 2025 ont mis en évidence que la voie à suivre n’est ni mondiale ni locale, mais médiane. C’est une voie qui conjugue des éléments des deux approches pour apporter des solutions et des innovations à l’échelle des habitants des pays en développement. D’une part, si les infrastructures et modèles mondiaux continueront à favoriser les avancées des capacités de l’IA, ils ne pourront pas libérer tout leur potentiel sans une contextualisation et une adaptation locales. D’autre part, les modèles de « petite IA », basés sur des ensembles de données spécifiques, peuvent résoudre de manière plus efficace et efficiente de nombreux problèmes actuels, sans investissement important. Les acteurs locaux détiennent les connaissances, les données et la confiance de la communauté nécessaires pour que l’IA, sous toutes ses formes, soit non seulement transformatrice, mais aussi digne de confiance et fiable.

Les participants à la table ronde ont énoncé six mesures impératives :

  • Investir dans les talents locaux et de la diaspora pour alimenter une innovation inclusive ancrée dans les priorités nationales et les contextes régionaux.
  • Privilégier l’action domestique en renforçant l’éducation, les infrastructures et les capacités avant de s’appuyer de manière excessive sur des solutions importées.
  • Impliquer les populations locales dans les processus décisionnels afin de s’assurer que le développement de l’IA est démocratique, inclusif et cohérent avec le vécu de ceux qu’il entend servir.
  • Donner la priorité à des applications dans le monde réel qui répondent directement aux défis locaux et créent une valeur significative pour les habitants, en particulier dans les zones mal desservies.
  • Adopter une démarche de gouvernance proactive, impliquant les décideurs politiques et les institutions, en reconnaissant le potentiel de l’IA et en agissant de manière ciblée pour concevoir ses applications locales.
  • Dépasser le court terme pour construire des écosystèmes d’IA souverains, durables et tenant compte du contexte.

Les entrepreneurs, les acteurs du secteur privé, les universités et les gouvernements des économies en développement réfléchissent déjà à l’échelle mondiale et agissent à l’échelle locale pour apporter des solutions d’IA pertinentes et efficaces dans les contextes où elles peuvent faire la plus grande différence. Les organisations de développement et les autres partenaires devraient les aider à intensifier ces efforts pour mettre l’IA au service du développement.

Scaling, la démarche de passage à l’échelle dans les projets de développement

Scaling Passage à l'échelle
Scaling Passage à l'échelle

La Scaling Community of Practice (SCoP) a lancé en janvier 2023 une initiative de recherche-action sur l’intégration de la mise à l’échelle dans les organismes de financement. Cette initiative a trois objectifs : informer les membres de la SCoP et la communauté du développement au sens large sur l’état actuel du soutien et de l’opérationnalisation de la démarche de passage à l’échelle (PAE) dans un large éventail d’agences de financement du développement ; tirer des enseignements pour les efforts futurs visant à intégrer le programme de scaling dans la communauté du financement du développement ; et promouvoir un soutien plus efficace des bailleurs de fonds en faveur de la mise à l’échelle par les parties prenantes dans les pays en développement. (Pour plus de détails sur l’initiative d’intégration, voir la note conceptuelle sur le site web de la SCOP). 

L’Initiative de diffusion du PAE (Mainstreaming) est soutenue conjointement par l’Agence Française de Développement (AFD) et la Scaling Community of Practice (SCoP). L’équipe d’étude est dirigée par Larry Cooley (coprésident de la SCoP), Richard Kohl (conseiller principal) et Johannes Linn (coprésident de la SCoP), ainsi que de Charlotte Coogan (gestionnaire de programme de la SCoP) et Ezgi Yilmaz (consultant junior). Le personnel de MSI fournit un soutien administratif et des communications, en particulier Leah Sly et Gaby Montalvo.

La principale composante de cette recherche est un ensemble d’études de cas sur les efforts déployés par certains organismes de financement pour intégrer la mise à l’échelle. Ces études explorent la manière dont le scaling a été intégré, ainsi que les principaux moteurs et obstacles. Les études de cas visent également à tirer des leçons de l’expérience de chaque donateur et, lorsqu’elles existent, de leurs plans et/ou recommandations pour renforcer davantage la mise à l’échelle. 

La présente étude de cas porte sur l’Agence française de développement (AFD). Il a été préparé par Eric Beugnot, responsable de projets d’innovation au sein de l’unité Innovation de l’AFD, avec l’aide de Richard Kohl, en tant qu’exercice d’apprentissage de cette intégration stratégique et comme contribution à l’initiative de mainstreaming de la communauté pour le scaling

Consultez le cas d’étude du passage à l’échelle sur le site de la Scaling Community of Practice

Perspectives économiques régionales de la Banque mondiale

Perspectives économiques régionales de la Banque mondiale
Perspectives économiques régionales de la Banque mondiale

La Banque mondiale publie des projections économiques semestrielles pour chacune des régions du monde en développement : Afrique subsaharienne, Asie de l’Est et Pacifique, Europe et Asie centrale, Amérique latine et Caraïbes, Moyen-Orient et Afrique du Nord, et Asie du Sud. Ces rapports éclairent les perspectives macroéconomiques et les tendances du développement régionales.

Les dernières éditions ci-dessous sont publiées en marge des Réunions de printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, qui se tiennent en avril 2025.


Afrique subsaharienne 

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Dans son édition d’avril 2025, le rapport Africa’s Pulse fait état de la résilience relative de la croissance en Afrique subsaharienne, malgré les incertitudes qui pèsent sur l’économie mondiale et des marges de manœuvre budgétaire restreintes. La croissance régionale devrait ressortir à 3,5 % en 2025, puis s’accélérer encore, pour atteindre 4,3 % en 2026-2027, portée principalement par la hausse de la consommation privée et des investissements, à la faveur du repli de l’inflation et de la stabilisation monétaire. Les pays riches en ressources et ceux en situation de fragilité, de conflit et de violence connaissent toutefois une croissance plus lente que les économies plus diversifiées, et la région peine à créer suffisamment d’emplois de qualité pour sa jeunesse. Pour sortir d’un cercle vicieux de faible croissance et de mécontentement politique, les gouvernements devront s’attacher en priorité à apporter des solutions concrètes à leurs citoyens. Ce qui signifie se concentrer sur les domaines dans lesquels les pouvoirs publics influent directement sur la vie des populations, à savoir la fourniture de services publics de qualité et la régulation équitable de la concurrence.

Lire le communiqué | Voir la page du rapport

Asie de l’Est et Pacifique

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La croissance économique de l’Asie de l’Est-Pacifique a dépassé celle de la plupart des régions en 2024. Pour maintenir cette dynamique et créer des emplois, les pays de la région doivent composer avec une conjoncture mondiale incertaine et s’attaquer aux défis de long terme posés par les évolutions de l’intégration mondiale, les changements climatiques et les tendances démographiques. Dans son dernier rapport économique régional (a), la Banque mondiale anticipe un ralentissement de la croissance à 4 % en 2025, contre un taux de 5 % en 2024. La possibilité d’une croissance plus forte ou au contraire plus faible que prévu dépend en partie des projections de croissance plus générales, mais aussi de la manière dont les politiques nationales répondront aux incertitudes de l’environnement mondial.

Lire le communiqué | Voir le rapport (a)
 

Europe et Asie centrale 

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La croissance dans les économies en développement d’Europe et Asie centrale devrait ralentir sensiblement, pour tomber à 2,5 % en moyenne en 2025-2026, sur fond de grande incertitude mondiale. Pour accroître la compétitivité et créer des emplois, la région doit améliorer son environnement des affaires et favoriser le développement de son secteur privé. Ce qui suppose de privilégier l’adoption de mesures qui s’attachent à promouvoir les entreprises jeunes et dynamiques plutôt que les entreprises d’État ; à améliorer l’accès des entrepreneurs à des financements à long terme ; à investir dans l’éducation et le renforcement des compétences pour former la main-d’œuvre nécessaire au maintien de la compétitivité dans l’économie mondiale ; et à assurer un accès équitable aux marchés et aux technologies. Les pays à revenu intermédiaire d’Europe et d’Asie centrale devront impérativement dynamiser l’activité des entreprises et encourager la création d’emplois par le secteur privé pour pouvoir croître et se rapprocher du statut d’économie à revenu élevé, tout en renforçant leur résilience aux chocs économiques mondiaux.

Lire le communiqué (a) | Voir la page du rapport (a)

Amérique latine et Caraïbes

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 Les pays d’Amérique latine et des Caraïbes sont confrontés à la difficulté d’adapter leurs stratégies économiques pour faire face à des incertitudes croissantes, sur fond d’instabilité accrue de l’économie mondiale. Le rapport prévoit une croissance régionale de 2,1 % en 2025 et de 2,4 % en 2026, soit les projections les plus faibles à l’échelle mondiale. Le faible niveau des investissements, le fardeau de la dette et l’évolution de l’environnement extérieur sont autant d’obstacles majeurs au développement de la région. Malgré des progrès dans la maîtrise de l’inflation, les déficits budgétaires restent une préoccupation de premier plan : le ratio dette/PIB devrait atteindre 63,3 % en 2024, contre 59,4 % en 2019.  

Lire le communiqué

Moyen-Orient et Afrique du Nord

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 La croissance dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) a plafonné à 1,9 % en 2024dans un contexte mondial plus incertain. La région est loin d’atteindre la norme en matière de niveaux de vie, en raison principalement d’une faible productivité. La dernière édition du Bulletin d’information économique de la région MENA se penche précisément sur ce qui constitue l’un des moteurs essentiels de la croissance de la productivité, à savoir le secteur privé. Les entreprises créent des emplois, renforcent les moyens de subsistance et sont les champions de l’innovation au sein de l’économie. Or, dans la région MENA, le secteur privé est en général peu dynamique et mal préparé à absorber les chocs. Pour y remédier, les États de la région devront probablement redéfinir leur rôle en ce qui concerne leurs relations avec le marché, en s’attachant notamment à améliorer la concurrence, l’environnement des affaires et la disponibilité de données. En outre, les entreprises du secteur privé peuvent améliorer leurs performances en adoptant de meilleures pratiques de gestion et en mettant à profit des gisements de talents inexploités.


Lire le communiqué | Voir la page du rapport
 

Asie du Sud 

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Les perspectives de croissance de l’Asie du Sud se sont assombries dans un contexte mondial d’incertitude économique croissante. La croissance régionale devrait ralentir à 5,8 % en 2025, soit 0,4 point de pourcentage de moins qu’anticipé en octobre. Les multiples chocs survenus au cours de la dernière décennie ont largement entamé les marges de manœuvre budgétaires des pays d’Asie du Sud. Une plus forte mobilisation des recettes intérieures pourrait aider la région à renforcer des situations budgétaires fragiles et à accroître la résilience face aux chocs futurs. Bien que les taux d’imposition en Asie du Sud soient souvent supérieurs à la moyenne des économies en développement, le niveau des rentrées fiscales y est majoritairement moins élevé. Le rapport recommande une série de mesures en vue d’accroître ces recettes : suppression des niches fiscales, rationalisation des codes des impôts, application renforcée de la loi et facilitation de la discipline fiscale.

Lire le communiqué (a) | Voir la page du rapport (a)

Comment les GovTech réinventent la lutte contre la corruption

La corruption est une entrave majeure au développement. Elle a un impact disproportionné sur les pauvres et les plus vulnérables du fait de l’augmentation des coûts et de la diminution de l’accès aux services de base. La Banque mondiale combat la corruption depuis près de trente ans et, depuis le discours du président Wolfensohn sur le « cancer de la corruption » (a) en 1996, elle a piloté différentes initiatives pour lutter contre ce fléau et renforcer les institutions.

 Aujourd’hui, nous exploitons tout le potentiel des innovations numériques et solutions technologiques pour améliorer la transparence et la reddition de compte. Cette orientation est motivée par la demande d’efficacité des pays clients, la nécessité de protéger les investissements climatiques qui devraient atteindre 100 milliards de dollars par an d’ici 2030, l’intensification des efforts de recouvrement des avoirs volés et les exigences croissantes de la population en matière de redevabilité.

Les GovTech, un accélérateur de réformes systémiques

Les transformations induites par la technologie dans l’administration publique (ou GovTech) s’attaquent aux faiblesses institutionnelles qui favorisent la corruption. En associant des solutions numériques à des réformes plus larges de la gouvernance, les GovTech peuvent démanteler la corruption systémique lorsqu’elles sont adaptées aux contextes locaux et mises en œuvre au sein d’un écosystème favorable.

Les solutions numériques optimisent la prestation des services publics en améliorant la couverture, l’accessibilité et l’efficacité, tout en limitant les risques de corruption. Par exemple, la dématérialisation du traitement des autorisations et des licences à partir de portails gouvernementaux minimise les possibilités de corruption et de favoritisme.

Comment les solutions GovTech s’attaquent-elles à la corruption ?

Voici un aperçu de la manière dont des solutions numériques spécifiques ciblent les différentes causes de la corruption. Le tableau complet est consultable ici (a).

Système institutionnel Causes de la corruptionTypes de corruption Solutions GovTechExemples
Contrôle de l’informationAsymétries d’informationDélit d’initié, trafic d’influence Portails d’administration en ligne, initiatives de libre accès aux données, plateformes de transparence numériquesNigéria : Le projet pour l’emploi et la gestion des dépenses publiques a mis en place un portail de gestion des finances publiques en ligne qui améliore le suivi des dépenses et réduit les risques de corruption.
Transparence et procédures Manque de transparence, procédures complexesPots-de-vin, collusion, commissions illégalesPlateformes décisionnelles publiques, numérisation des procédures, flux de travail numériquesMoldova : La numérisation des services publics a simplifié les procédures réglementaires, réduisant la corruption et les coûts de mise en conformité des entreprises.
Abus de pouvoirOpacité, interférence politiqueClientélisme, népotisme, enrichissement illiciteBlockchain, contrôle via IA ou apprentissage automatique, pistes d’audit numériques, recrutement fondé sur le mériteInde : Les tests en ligne d’admissibilité des enseignants ont rationalisé l’accréditation, éliminé les intermédiaires et réduit la corruption.
Lacunes dans la prestation de services Demande importante, coût trop élevéPots-de-vin, partialité, favoritismePortails de services en ligne, outils de transparence des coûts, applications mobilesInde : Dans le domaine de l’assurance agricole, les transferts directs de prestations ont permis de payer directement les agriculteurs, en évitant les intermédiaires et en minimisant les risques de corruption.
Redevabilité et capacités Supervision insuffisante, inadéquation salarialeDétournement de fonds, pots-de-vin, violations de l’intégritéTableaux de bord de suivi en temps réel, systèmes de paie transparents, plateformes de participation citoyenneZambie : Les systèmes d’information de la gestion financière ont amélioré le suivi des dépenses du secteur de la santé et la transparence des salaires.

Exemples d’impact concret

Les solutions GovTech ont produit des résultats mesurables dans diverses régions. En voici quelques exemples :

  • La dématérialisation des procédures réglementaires en Moldavie a permis de limiter les possibilités de corruption.
  • Au Pakistan, un système d’examen en ligne a éliminé les intermédiaires pour l’accréditation des enseignants.
  • En Inde, l’initiative de transfert direct de prestations d’assurance a permis de garantir des paiements directs et transparents aux agriculteurs.
  • Aux Philippines, la tenue électronique des dossiers et les systèmes d’identification numérique ont permis d’améliorer les processus de vérification et de s’assurer que l’aide parvenait aux bénéficiaires ciblés.

L’écosystème technologique anticorruption

Selon nos analyses, les quatre conditions fondamentales suivantes doivent être réunies pour que les GovTech soient efficaces.

  • Infrastructure technologique : la fiabilité des réseaux internet et électrique est essentielle.
  • Compétences numériques : les fonctionnaires comme les citoyens doivent être en mesure d’utiliser efficacement les systèmes numériques.
  • Cadres juridiques : les procédures numériques doivent être reconnues par la loi pour garantir leur respect et leur légitimité.
  • Culture institutionnelle : les gouvernements doivent faire preuve de transparence et de redevabilité.

La mise en œuvre des GovTech n’est cependant pas sans risque. Les préoccupations concernant la confidentialité, l’exclusion numérique des populations marginalisées et la dépendance à l’égard de fournisseurs de technologie externes posent des problèmes importants. La Banque mondiale cherche à atténuer ces risques en veillant à ce que les solutions soient inclusives, adaptées au contexte et intégrées à des réformes de gouvernance plus larges.

Agissons pour inscrire l’avenir de la lutte contre la corruption dans les GovTech

Pour combattre efficacement la corruption, les GovTech doivent être déployées dans le cadre d’un écosystème global de réformes. Les solutions doivent être adaptées aux conditions locales, intégrées aux réformes institutionnelles et conçues de manière inclusive pour servir tous les citoyens.

Lors de notre prochain Forum mondial sur les partenariats contre la corruption, les 8 et 9 avril, nous approfondirons ces sujets en explorant les approches écosystémiques de la lutte contre la corruption. Décideurs politiques, donateurs, spécialistes des technologies et citoyens sont invités à se joindre à ce moment d’échanges important.

Il nous faut œuvrer ensemble pour bâtir des structures de gouvernance transparentes et responsables qui renforcent l’autonomie des citoyens et favorisent le développement durable.

Avec la Banque Mondiale

France : décisions du Conseil présidentiel pour les partenariats internationaux

France Elysée présidence de le République
France Elysée présidence de le République

Le contexte géopolitique, marqué par le retour de la guerre près de nos frontières et un durcissement des relations internationales, souligne l’importance de partenariats internationaux solides, qui répondent à nos valeurs et à nos intérêts, et contribuent à la stabilité de ce monde. Alors que de grands partenaires se désengagent, la France, avec ses alliés européens, continuera à porter une voix forte sur la scène internationale. Notre agenda est celui de la souveraineté, celle de notre pays et celle de nos partenaires.
La France réaffirme aujourd’hui résolument sa vision progressiste et humaniste, et son ambition de sortir des dépendances de l’aide au développement. Notre nouvel agenda de partenariats internationaux et d’investissement solidaire et durable vise à répondre aux attentes des Français et de nos partenaires, en faveur d’une prospérité mieux partagée et d’un monde plus sûr, plus résilient et mieux armé face au défi écologique, comme la représentation nationale l’avait déjà exprimé à l’unanimité en août 2021.

Nos partenariats internationaux reposent sur des politiques 1/ de solidarité, notamment face aux crises, 2/ d’investissement, face aux grands défis de notre planète et 3/ d’alliances, conjuguant nos intérêts diplomatiques et économiques et ceux de nos partenaires.

Cette politique puise dans l’ensemble des forces de la Nation, nos entreprises, nos collectivités territoriales et la société civile y compris la jeunesse et les diasporas. Elle rayonne depuis notre territoire, déjà riche de la présence de plusieurs organisations internationales et de centres de recherche d’excellence, que nous renforcerons en accueillant, avec nos voisins européens, tous ceux souhaitent investir leur talent dans le progrès permis par la science et nos valeurs humanistes.

Notre politique de partenariats internationaux s’inscrit dans un cadre européen ainsi que dans la démarche structurelle de réforme du système financier international portée par l’alliance des 72 pays qui ont aujourd’hui rejoint le Pacte de Paris pour les peuples et la planète (4P). Celui-ci affirme qu’aucun pays ne devrait avoir à choisir entre la lutte contre la pauvreté et la préservation de la planète et œuvre à des avancées concrètes pour mobiliser davantage de financements publics et privés face à nos défis communs.
Nos instruments doivent aujourd’hui mieux refléter la nature des partenariats que tisse la France avec ses alliés. Il s’agit notamment de valoriser l’offre française dans toutes ses dimensions – expertise publique et privée, savoir-faire, financements associés – pour répondre à la demande de nos partenaires, notamment en matière d’infrastructures critiques, tout en consolidant nos intérêts stratégiques.

L’impératif national de redressement de nos finances publiques nous rappelle aussi l’importance de recentrer nos efforts là où ces partenariats ont le plus d’impact et d’efficacité, de notre point de vue et de celui de nos alliés.

Nos actions, toujours ouvertes à l’innovation et à l’évaluation, doivent produire des résultats concrets et mesurables, et se concentrer sur les résultats, au‑delà des moyens. Notre politique doit être lisible et plus compréhensible pour tous nos concitoyens.


La refondation de cette politique a été initiée par le Conseil présidentiel du développement de mai 2023. Deux ans plus tard, et face à une nouvelle donne géopolitique, ce Conseil présidentiel pour les partenariats internationaux a vocation à asseoir de manière durable ce changement de paradigme.

Il fixe les orientations stratégiques suivantes, qui ont fait l’objet d’une consultation de la société civile et des entreprises, et qui seront déclinées d’ici le mois de juin par le comité interministériel compétent, sous l’autorité du Premier ministre, en vue d’être appliquées par tous les opérateurs, instruments et instances dans lesquelles siège la France.
 
1 – La France affirme sa solidarité face aux crises et investit pour une transition juste
La France décline dans ses partenariats internationaux les objectifs conjoints de lutter contre les inégalités mondiales et l’extrême pauvreté, tout en investissant pour le climat et la biodiversité. La France réaffirme ici sa détermination à travailler avec ses partenaires pour préserver la planète dans le cadre d’une transition écologique juste.


Dans un contexte marqué par une multiplication inédite de crises, et par le retrait de grands partenaires, la France exprime sa solidarité auprès des pays et des populations les plus vulnérables, en concentrant efficacement nos efforts là où les besoins sont les plus importants et les plus urgents pour contribuer à la stabilité du monde :
Parmi l’ensemble des pays où la lutte contre la pauvreté et la préservation de la planète constituent des défis aigus, l’Etat s’engage désormais à consacrer au moins 60% de ses dons aux pays les plus vulnérables, dont les pays les moins avancés et ceux particulièrement vulnérables au changement climatique ou en situation de grande fragilité financière, en s’appuyant notamment sur l’indice de vulnérabilité multidimensionnelle de l’ONU (MVI).


La méthodologie sera régulièrement actualisée par le comité interministériel compétent, et nous la porterons à l’échelon international dans le cadre du 4P.
La France portant une attention particulière aux pays touchés par les crises et les conflits, notamment à travers son action humanitaire et de reconstruction, mais aussi son soutien à la stabilisation macrofinancière, rendra compte annuellement de son action spécifiquement dans les pays en crise et en conflit.
En raison du soutien massif dont elle a besoin et de la menace directe qui pèse sur l’Europe, la France réaffirme que l’Ukraine est considérée comme prioritaire.
 
Afin de défendre les attentes des Français, les partenariats internationaux de la France répondent à 10 objectifs politiques, définis en 2023 et dont ce Conseil réaffirme l’actualité et la pertinence, d’autant plus dans un contexte de recul marqué de l’engagement de plusieurs partenaires, sur le champ du climat ou des droits des femmes notamment :


1. Accélérer la sortie du charbon et financer les énergies renouvelables dans les pays en développement et émergents pour limiter le réchauffement climatique global à 1.5°C
2. Protéger les réserves les plus vitales de carbone et de biodiversité, dans les forêts et l’Océan, pour préserver la planète
3. Investir dans la jeunesse en soutenant l’éducation et la formation des professeurs dans les pays en développement
4. Renforcer la résilience face aux risques sanitaires, y compris les pandémies, en investissant dans les systèmes de santé primaire et en appuyant la formation des soignants dans les pays fragiles
5. Promouvoir l’innovation et l’entrepreneuriat africain qui participent au destin partagé entre les jeunesses d’Europe et d’Afrique
6. Mobiliser l’expertise et les financements privés et publics pour les infrastructures stratégiques, de qualité et durables dans les pays en développement
7. Renforcer la souveraineté alimentaire, notamment en Afrique
8. Soutenir partout les droits humains, la démocratie et lutter contre la désinformation
9. Promouvoir les droits des femmes et l’égalité femmes – hommes, notamment en soutenant les organisations féministes et les institutions de promotion des droits des femmes
10. Aider nos partenaires à lutter contre l’immigration irrégulière et les filières clandestines.
 
Ces 10 objectifs prioritaires, formant le cadre d’action et d’impact des partenariats internationaux de la France, doivent être déclinés par l’ensemble de nos instruments :
En 2025, toutes les ambassades dans les pays concernés par la politique de partenariats internationaux, établiront, en accord avec le gouvernement du pays, une stratégie-pays concentrée sur 3 priorités sélectionnées parmi les 10 objectifs, auxquelles pourra toujours être ajoutée la lutte contre l’immigration irrégulière et les filières clandestines.

Les ambassadeurs en pilotent le déploiement et sont les garants de la cohérence des moyens déployés au regard de l’ensemble de ces objectifs.
Ces objectifs devront s’appliquer à tous les opérateurs, instruments et financements de la France et orienteront les positions européennes et multilatérales de la France sur l’ensemble du champ des partenariats internationaux.
La France réévaluera ses engagements multilatéraux au regard de ces 10 objectifs prioritaires, et de son influence dans les instances de gouvernance, pour recentrer son action là où elle est la plus utile et renouveler son soutien aux organisations les plus efficaces au travers d’un financement le moins fléché possible.
 
Le suivi concret de l’atteinte de chacun des objectifs sera fondé sur un indicateur de résultat (et non de moyens) par objectif, couvrant l’ensemble de nos instruments y compris nos financements européens et multilatéraux et des projets emblématiques seront mis en valeur pour illustrer la mise en œuvre des 10 objectifs prioritaires.
 
2 – Nos partenariats stratégiques nous permettent de consolider nos alliances et nos intérêts.
La politique de partenariats internationaux de la France vise à conjuguer nos valeurs et nos intérêts avec ceux de nos alliés.
La France réaffirme l’importance particulière de certains partenariats :
La France reconnaît la valeur particulière de ses partenariats avec le continent africain, dans le cadre de l’agenda de transformation de nos relations, ainsi que dans l’Indopacifique, et l’enjeu stratégique que constitue la stabilisation du voisinage européen. Les opérateurs de l’Etat devront tenir compte de ces priorités pour ajuster leur maillage géographique, dans une logique d’optimisation de leurs moyens.
L’Etat et ses opérateurs soutiendront aussi en particulier les projets permettant de mieux intégrer nos départements et territoires d’outre-mer à leur environnement régional, en capitalisant sur leurs atouts.
Le déploiement de nos partenariats, notamment en matière d’infrastructure, concourt au programme européen Global Gateway, en ciblant les secteurs et les corridors les plus stratégiques pour les intérêts des Français.
 
Nos partenariats internationaux nous permettent de développer et sécuriser nos intérêts économiques et stratégiques à l’étranger. Cet axe prioritaire de notre action concerne tous les acteurs de cette politique, que ce soient les entreprises mais aussi la société civile, dont les organisations impliquées à l’international en appui de notre politique qui représentent aujourd’hui 50 000 emplois qualifiés et autant d’opportunités pour notre jeunesse. Les retombées concrètes se matérialisent pour les Français sous forme d’emploi créé mais aussi d’expertise accumulée, d’exportations, de sécurisation de nos approvisionnements stratégiques.

C’est pourquoi cette action fera aussi l’objet d’un examen par le Conseil présidentiel pour le commerce extérieur (CPCE). Plus largement, ces alliances solides contribuent à notre sécurité collective, en vue d’un monde plus stable où les flux de population sont mieux maîtrisés.
La France intervient en réponse aux demandes de ses partenaires en mobilisant tout l’éventail de l’offre française, de financements et d’expertise publique et privée.
 
Nos instruments de soutien se concentreront sur les secteurs économiques dans lesquels l’offre française est présente et compétitive, dont les sept filières stratégiques identifiées en 2023 (santé, agriculture, transports, numérique, transition énergétique, ville durable et industries culturelles et créatives) et des secteurs d’avenir (minerais critiques, intelligence artificielle, géospatial notamment), en cohérence avec notre politique économique et industrielle.

Un travail sera mené, notamment dans la perspective du CPCE, pour renforcer la mobilisation conjointe des outils de soutien aux entreprises (comme les prêts du Trésor et l’aide à l’export de Bpifrance) et des outils de financement du Groupe AFD, ciblant les acteurs économiques français (start-up, PME, ETI et grands groupes) susceptibles de se positionner sur des marchés à l’étranger financés par la France et par d’autres bailleurs de fonds. Business France, Bpifrance et les services de la DG Trésor renforceront leur collaboration avec le Groupe AFD pour diffuser aux entreprises françaises, le plus en amont possible, ces opportunités de marchés et les appuyer dans la préparation des réponses aux appels d’offres et la mobilisation de financements.

Seront également développés des instruments de garantie permettant de compléter l’offre de financement française.

Nous continuerons à rester vigilants sur la destination des financements français, y compris via les fonds européens ou multilatéraux, de sorte à ce que ceux-ci ne puissent contribuer à soutenir une offre constituant une concurrence allant à l’encontre de nos intérêts stratégiques ou une concurrence déloyale pour nos entreprises sur les marchés étrangers.
Notre objectif est de pouvoir mieux proposer des offres françaises liées, associant de manière intégrée nos financements, l’expertise de nos opérateurs ainsi que les produits et services de nos entreprises, en particulier dans le secteur des infrastructures durables et autres secteurs stratégiques. Business France facilitera la mise en relation des PME/ETI françaises avec des partenaires locaux (entreprises, institutions, ONG) pour former des consortiums répondant aux projets de l’AFD. La coopération technique internationale via Expertise France sera aussi mobilisée et consolidée dans cet objectif.
Prenant acte de la priorité que constitue pour nombre de nos partenaires l’accès à l’électricité, la France veillera à ce que l’ensemble de ses opérateurs de financement soient en mesure d’intervenir dans ce domaine, y compris lorsqu’il est envisagé de recourir au gaz comme énergie de transition s’inscrivant dans une trajectoire ambitieuse et compatible avec les objectifs de l’Accord de Paris. La France continuera à porter l’objectif d’un meilleur accès au financement pour les projets basés sur l’énergie nucléaire, notamment par les banques régionales ou multilatérales de développement.
 
3 – Nos partenariats internationaux seront plus lisibles et visibles, intéressant et associant toutes les forces de la Nation
Etant donné l’importance stratégique de nos partenariats internationaux, il est essentiel d’en rendre compte et de mobiliser l’ensemble de nos concitoyens autour de ses objectifs.
Notre politique doit encore gagner en lisibilité et en visibilité, tant auprès de nos concitoyens et de nos parlementaires en France qu’auprès de nos partenaires
Toute référence et dénomination officielle devra privilégier la notion de partenariats internationaux ou renvoyer à l’une de ses composantes (solidarité, investissements solidaires et durables, alliances) plutôt qu’à la terminologie de l’« aide publique au développement ».

En vue du prochain comité interministériel compétent, l’acronyme AFD devra faire l’objet d’une nouvelle explicitation permettant de mieux refléter le mandat de l’opérateur et les objectifs de notre politique de partenariats internationaux, notamment le renforcement de notre offre « France », et des ajustements pourront être faits sur la composition et le fonctionnement de son conseil d’administration en conséquence.
Le comité interministériel compétent validera un cadre d’indicateurs et de redevabilité simplifié, reprenant l’ensemble des cibles et objectifs politiques définis par ce Conseil, afin que soit finalisé dans le mois qui suivra le contrat d’objectifs et de moyens de l’AFD.
Pour renforcer la visibilité de nos actions sur le terrain, l’ensemble des opérateurs de notre politique veillera à mettre en œuvre à partir d’aujourd’hui la « signature visuelle unique » (logo France) adoptée par le Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères pour valoriser les projets financés par les Françaises et les Français.
La Commission d’évaluation créée par la loi du 4 août 2021 et qui débutera ses travaux avant l’été, devra apporter un regard objectif sur nos pratiques et nos résultats.
Pour encourager l’innovation au sein de nos partenariats, le Fonds d’Innovation pour le Développement continuera à identifier les solutions les plus efficaces.
Les travaux engagés à l’OCDE seront poursuivis pour renouveler les métriques permettant de suivre l’investissement réellement consenti par une nation dans la solidarité internationale et l’investissement pour les biens publics mondiaux.
 
Notre politique va également gagner encore en efficacité, pour que chaque euro investi produise un véritable retour sur investissement. A ce titre :
Au niveau national, il conviendra de renforcer l’alignement de nos instruments (experts techniques internationaux, fonds Equipe France, action du groupe AFD) sur les priorités énoncées par ce Conseil – imposant notamment des mesures de rationalisation et de synergies au sein du groupe AFD.
 
Priorité sera mise sur l’effet de levier sur nos financements, auprès des acteurs publics (européens et multilatéraux) comme privés. Un suivi étroit sera réalisé pour démultiplier l’impact de chaque euro d’argent public investi.
La France portera activement au niveau international la rationalisation des instruments multilatéraux chargés du développement international: agences des Nations Unies, fonds verticaux, contribution de l’Union européenne à ces structures parallèles à celle des Etats-membres, en recherchant, pour nous, la meilleure articulation entre nos contributions internationales et notre action bilatérale.
La pleine appropriation de notre politique suppose aussi d’associer l’ensemble de la Nation à son élaboration et à son suivi.
Les ministres et ministères concernés, avec les opérateurs, multiplieront leurs rencontres avec les Françaises et les Français pour recueillir leurs attentes à l’égard des objectifs de notre politique, par exemple par des consultations citoyennes ou des « tours de France » d’explication de notre politique de partenariats internationaux.
 
Un dialogue étroit entre le gouvernement et les parlementaires se poursuivra tout au long de l’année et une attention particulière sera portée à la cohérence de l’action internationale menée par les collectivités territoriales avec notre agenda.
 
Les échanges entre l’Etat et les acteurs de la société civile qui contribuent à orienter et mettre en œuvre notre politique se poursuivront, notamment au sein du Conseil national pour le développement et la solidarité internationale, qui modernisera son fonctionnement à partir des résultats de l’évaluation de ses 10 premières années.
 
 
4 – La France se joint à ses partenaires de bonne volonté afin de mobiliser les financements contre la pauvreté et pour la planète, notamment par l’initiative internationale du 4P
La France souhaite continuer à porter, avec ses voisins européens, une voix forte en faveur d’un agenda de progrès et de solidarité.

Elle le fera en accueillant tous les professionnels, chercheurs et experts, qui, dans ces temps troublés, souhaitent investir leur talent dans notre écosystème riche de centres de recherche et d’organisations internationales. Elle continuera également à porter l’agenda de réforme du système financier international incarné par l’initiative du 4P, qu’elle proposera à ses partenaires de faire évoluer en Pacte pour la prospérité des peuples et de la planète afin de mieux refléter le caractère international de l’initiative.

La France investit pour rassembler autour de la place de Paris toutes les forces de progrès :
Une initiative prise conjointement avec nos partenaires européens visera à attirer sur notre territoire tous ceux qui souhaitent contribuer à notre agenda de progrès, fondé sur la science et nos valeurs humanistes, et qui contribue à une planète plus sûre.
L’agenda du 4P, scellé en juin 2023, est désormais porté par 72 pays partenaires et son secrétariat assuré par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), basée à Paris. L’initiative rendra compte de ses progrès lors de la Conférence sur le financement du développement de Séville en juin prochain.
Le Forum de Paris sur la paix, plateforme qui se donne pour mission de réinventer la diplomatie dans un monde en mutation, assure chaque année la rencontre de tous les acteurs engagés pour la paix et la prospérité mondiales.
Le Dialogue de Paris, qui réunit des organisations internationales présentes dans la capitale, engagées pour le développement durable (UNESCO, OCDE, AIE, CEB, CCI, OIF, AFD), avec les autres acteurs parisiens, s’emploie à soutenir des solutions de développement durable croisant les regards publics et privés
La présidence française du G7 en 2026 offrira l’occasion de mobiliser nos plus grands partenaires autour de cet agenda.
 
La France continue à être pleinement engagée pour la réforme de l’architecture financière internationale, afin de :
Rendre notre système plus simple et plus représentatif, en confiant aux pays émergents une plus grande place reflétant leur poids dans l’économie mondiale, sous réserves qu’ils assument plus de responsabilités, au regard des enjeux globaux auxquels nous sommes confrontés.
 
Aborder de front la question de la souveraineté budgétaire des Etats, y compris en appuyant les pays dans la gestion de leurs finances publiques, de la lutte contre la corruption et du climat des affaires, afin de sortir des dépendances d’un autre temps notamment sur les politiques publiques essentielles (comme la santé ou l’éducation).
Démultiplier les financements en faisant mieux levier sur le bilan des banques multilatérales de développement et des fonds verticaux, ainsi que sur les marchés carbone permis par l’Accord de Paris et les crédits biodiversité, et en coordonnant mieux les institutions de financement, multilatérales, régionales et nationales, à travers le réseau Finance en Commun.
 
La France portera dans les prochains mois avec ses partenaires du 4P des propositions ambitieuses et concrètes en écho aux décisions prises par ce Conseil, dont :
La prise en compte de la vulnérabilité multidimensionnelle, notamment climatique dans l’allocation des ressources des différents bailleurs sera promue à l’occasion de la Conférence des Nations Unies sur les Océans de Nice (9-13 juin), en ligne avec l’approche innovante proposée par ce Conseil concernant les financements français. La promotion des clauses de dette résiliente au climat, telles que pratiquées par la France depuis 2023, s’inscrit également dans ce cadre.  
 
La promotion de contributions mondiales de solidarité, dans la perspective de la COP30 de Belém (10-21 novembre), en écho à l’approche de taxation innovante promue par la France depuis les années 2000, notamment avec la taxe de solidarité sur les billets d’avion et la taxe sur les transactions financières. La réaffectation d’une partie du produit de la taxe sur les billets d’avion à notre politique de solidarité internationale, jusqu’ici assurée par le Fonds de solidarité pour le développement, pourra être expertisée à l’occasion du comité interministériel compétent en vue du projet de loi de finances pour 2026.
 
La mobilisation de financements privés, en travaillant précisément à en lever les freins, notamment de nature prudentielle, en lien étroit avec la présidence sud-africaine du G20 qui porte ces travaux en vue du Sommet de Johannesburg (22-23 novembre).

Source : Elysée, présidence de la République.

La Maison des Mondes Africains : Elisabeth Liz Gomis présente le projet

MansA Maison des Mondes Africains
MansA Maison des Mondes Africains

C’est une grande première, la Maison des Mondes Africains ou MansA est présentée en interview par Elisabeth Liz Gomis dans cette vidéo :

En amont de l’ouverture de la Maison des Mondes Africaines les pré inscriptions à la plateforme Création Africa sont ouvertes en suivant ce lien : Création Africa

Echanges Algérie France

Le Président de la République française et le Président de la République algérienne démocratique et populaire se sont entretenus par téléphone le lundi 31 mars. Le Président de la République a tenu à adresser au Président Tebboune et au peuple algérien ses meilleurs vœux de succès et de prospérité à l’occasion de la fête de l’Aïd.

Les deux présidents ont eu un long échange franc et amical sur l’état de la relation bilatérale et sur les tensions qui se sont accumulées ces derniers mois.

Les deux chefs d’Etat ont réitéré leur volonté de renouer le dialogue fructueux qu’ils avaient consacré avec la Déclaration d’Alger d’août 2022 et qui s’était traduit par des gestes forts en matière mémorielle, notamment la création de la commission mixte des historiens franco-algériens, la restitution de restes humains, la reconnaissance de la responsabilité dans la mort d’Ali Boumendjel et de Larbi Ben M’hidi. 

Les deux présidents sont convenus que la force des liens – en particulier humains – unissant la France et l’Algérie, les intérêts stratégiques et de sécurité respectifs des deux pays, les défis et crises auxquels l’Europe, la Méditerranée et l’Afrique étaient confrontées exigeaient le retour à ce dialogue d’égal à égal entre deux partenaires qui constituent des acteurs européen et africain de premier plan et qui sont attachés à la légalité internationale, ainsi qu’aux buts et principes édictés par la Charte des Nations Unies. Ils sont convenus de travailler étroitement ensemble pour donner à cette relation une nouvelle ambition dans cet esprit d’amitié, permettant de traiter l’ensemble des aspects de la relation bilatérale dans un souci d’efficacité et de résultats.

A cet égard, les deux présidents sont convenus de la reprise sans délai de la coopération sécuritaire.

Ils se sont accordés sur le fait qu’une coopération migratoire confiante, fluide et efficace permettant de traiter de toutes les dimensions de la mobilité entre les deux pays devait être immédiatement réinitiée, dans une logique de résultats répondant aux préoccupations des deux pays.

Tout en saluant l’œuvre déjà accomplie par la commission mixte des historiens créée à leur initiative, les deux présidents ont marqué leur détermination intacte à poursuivre et finaliser ce travail de mémoire, dans l’esprit d’apaisement, de réconciliation et de refondation de la relation à laquelle les deux chefs d’Etat sont attachés. Aussi, la commission mixte des historiens reprendra sans délai ses travaux et se réunira prochainement en France ; les conclusions de ses travaux et ses propositions concrètes seront remises aux deux chefs d’Etat avant l’été 2025.

L’importance de la coopération judiciaire entre les deux pays a été soulignée et les deux présidents sont convenus de la reprise des échanges et des coopérations dans ce domaine. Les deux chefs d’Etat ont acté la visite prochaine à Alger du Garde des Sceaux, ministre de la Justice, M. Gérald Darmanin. 

Les deux présidents ont souligné l’importance de développer la coopération économique entre les deux pays dans les domaines d’avenir. Ils se sont engagés à œuvrer au renforcement des échanges et des investissements dans le respect des intérêts des deux pays. Le Président de la République a fait part au Président Tebboune de l’appui de la France à la révision de l’accord d’association Union européenne – Algérie. 

Le Président de la République a réitéré sa confiance dans la clairvoyance du Président Tebboune et appelé à un geste de clémence et d’humanité à l’égard de M. Boualem Sansal, à raison de l’âge et de l’état de santé de l’écrivain.

Afin de donner rapidement à la relation entre la France et l’Algérie l’ambition que les deux chefs d’Etat souhaitent lui conférer, le Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, M. Jean-Noël Barrot, se rendra à Alger le 6 avril à l’invitation de son homologue algérien M. Ahmed Attaf. Cette visite permettra de détailler ce programme de travail ambitieux, d’en décliner les modalités opérationnelles et le calendrier de mise en œuvre. Il sera ainsi acté que l’ambition commune d’une relation ambitieuse, sereine et respectueuse des intérêts de chacun débouchera sur des résultats concrets.

Les deux présidents ont enfin arrêté le principe d’une rencontre prochaine.

Le palais de l’Elysée

Les Investissements Directs Étrangers au Niger : un potentiel de croissance malgré les défis

IDE Afrique investissement direct étranger
IDE Afrique investissement direct étranger

En 2023, les flux des Investissements Directs Étrangers (IDE) au Niger s’établissent à 617 milliards de Francs CFA, selon la deuxième révision du cadrage macroéconomique 2025-2027 (Direction Générale de l’Économie et de la Réforme). En effet, malgré un contexte économique marqué par des défis politique et sécuritaire, le Niger reste tout de même un pays attractif. De plus, ces IDE représentent pour le pays un potentiel de croissance économique considérable.

Malgré les turbulences, le Niger parvient à maintenir son attractivité pour les investisseurs étrangers. Plusieurs facteurs contribuent à cet engouement.

Tout d’abord, le pays dispose de ressources naturelles abondantes, qui suscitent la convoitise de nombreuses puissances étrangères et qui continuent d’attirer les entreprises multinationales.

En outre, les nouvelles autorités nigérienne continuent de mettre en place des réformes structurelles visant à améliorer le climat des affaires, faciliter les investissements et promouvoir le secteur privé.

Ainsi donc, au cours de la dernière décennie, un grand nombre d’investisseurs étrangers ont afflué de manière massive non seulement pour accéder à ces ressources, mais également pour participer à des projets d’infrastructure et de développement.

Le 10 Octobre 2024, la société chinoise, la HUAHANG METAL GROUP SARLU a procédé à la cérémonie de la pose de la première pierre pour la construction d’une usine de fabrication de fer à béton à Karma, une commune rurale située à environ 40 km de Niamey.

Montant de l’investissement : plus de 16 milliards de francs CFA pour une production annuel de 50.000 à 100.000 T avec à la clé 361 emplois permanents créer.

Auparavant, le 23 octobre 2023, le Niger a inauguré le plus grand oléoduc d’Afrique. D’une longueur de près de 2 000 Km, dont 675 Km sur le territoire béninois, le pipeline Niger-Bénin a été l’œuvre de la société chinoise, la China National Petroleum Corporation (CNPC) pour un coût global initial de 4,5 milliards de dollars américains, soit 2 730 milliards FCFA.

Un impact socio-économique considérable

Les entrées de capitaux sont présentées comme des catalyseurs de développement et de réduction de la pauvreté.

En effet, avec le pipeline Niger-Benin qui est le plus grand investissement de l’histoire du pays, les autorités nigériennes estimaient que les exportations devraient « générer le quart du PIB du pays » (plus de 13,6 milliards de dollars en 2020 selon la Banque mondiale) et « à peu près 50 % des recettes fiscales du Niger ».

Pour Mr Jiang Feng, Ambassadeur de la République populaire de chine au Niger, « Le chemin est long, mais nous y arriverons en marchant. La Chine est prête à renforcer la coopération avec le Niger, en particulier dans le domaine des investissements, afin de promouvoir le développement économique au bénéfice des deux peuples ».

Au cours de la dernière décennie, entre IDE dans le secteur énergétique,  minier, celui des infrastructures et des services on a enregistré plus de 3.000 milliards d’investissements ayant créé plus de 10.000 emplois directes ou indirectes.

Selon un économiste, « les IDE représentent un potentiel de croissance économique considérable pour le pays. Ils permettent non seulement de créer des emplois, mais aussi de stimuler le transfert de technologies et de savoir-faire, essentiels pour le développement industriel du pays. De plus, ces investissements contribuent à diversifier l’économie nigérienne, traditionnellement dépendante de l’agriculture », indique-t-il.

Toutefois, d’après un responsable du Ministère de l’Economie et des Finances, il est possible que ce flux diminue en 2024 et peut-être même en 2025 à cause des événements du 26 juillet 2023, a-t-il déclaré. Cependant, « le bénéfice de ces événements réside dans le fait qu’ils ont libéré le Niger de l’emprise impérialiste française, ouvrant ainsi la porte à d’autres collaborations », précise-t-il.

Un avenir prometteur ?

Conscients de cette nouvelle donne, les autorités du pays ont pris le problème à bras le corps.

De Téhéran à Moscou, de Pékin à Ankara, plusieurs démarches diplomatiques ont été initiées pour mettre en avant les atouts du pays afin d’attirer davantage d’investisseurs étrangers.

A Téhéran, à l’issue de la visite du premier ministre nigérien Ali Lamine Zeine à Téhéran, le Niger et l’Iran ont signé des accords de coopération. En effet, lors de cette rencontre, Ebrahim Raïssi, président de la République Islamique d’Iran a clairement affirmé qu’il « n’y a aucun obstacle au développement des relations entre la République islamique d’Iran et le Niger. L’Iran est disposé à accompagner le peuple frère du Niger et est prêt à échanger avec l’État souverain du Niger pour améliorer ses capacités dans divers secteurs notamment l’énergie, l’industrie et les mines et à exporter à son profit des services d’ingénierie technique ».

A Ankara, au cours de la visite du premier ministre, un nouvel accord minier a été conclu entre le Niger et la Turquie qui prévoit que, « toutes les facilités seront accordées » aux entreprises turques intéressées par le secteur minier du pays sahélien.

« Nous espérons que les opérateurs économiques viendront en grand nombre investir au Niger et que toutes les facilités leur seront accordées pour que l’exploitation des richesses serve à nos deux peuples », a déclaré le premier ministre nigérien, Ali Mahamane Zeine,

A Moscow, des échanges fructueux ont eu lieu, marquant ainsi la confirmation de la volonté des deux nations de resserrer leurs liens.

Lors de l’entretien, Alexeï Overtchouk a exprimé le vif désir de son pays de renforcer les relations économiques avec le Niger. La Russie considère le Niger comme un partenaire privilégié, un pays ami avec lequel elle souhaite développer des liens économiques et des échanges commerciaux plus étroits. « nous avons déjà rencontré des sociétés russes qui sont intéressées pour venir explorer et exploiter les ressources naturelles au Niger », a dit Ousmane Abarchi, en précisant qu’il ne s’agissait « pas seulement d’uranium ». « Nous les avons invitées à venir au Niger dans ce cadre », a-t-il déclaré.

L’aide publique au développement : un pilier stratégique à préserver face aux défis globaux

financer l'aide publique au développement
financer l'aide publique au développement

Face aux réductions budgétaires drastiques (-20 % en 2025 selon les dernières annonces gouvernementales), la France risque de sacrifier un instrument géopolitique majeur.

Avec 13,9 milliards d’euros d’aide publique au développement (APD) en 2023, soit 6,7 % du total mondial, l’Hexagone dispose d’un levier unique pour concilier solidarité internationale, sécurité collective et influence diplomatique. Les coupes envisagées – ramenant le budget à 10 milliards en 2025 – compromettent non seulement l’Agenda 2030 mais aussi les intérêts nationaux dans un contexte de crises interconnectées.

Une diplomatie de la réciprocité structurée par les Objectifs de Développement Durable

L’APD comme architecture normative

La loi du 4 août 2021 inscrit l’APD française dans un cadre multilatéral contraignant : 30 références explicites aux Objectifs de Développement Durable (ODD), alignement sur l’Accord de Paris et le programme d’Addis-Abeba. Ce dispositif juridique transforme chaque euro investi en norme internationale vivante. Par exemple, les 1,4 milliards d’euros alloués à l’éducation en 2019 matérialisent l’ODD 4 tout en consolidant la francophonie – 300 millions de locuteurs visés d’ici 2050.

Un outil de maillage institutionnel

Le Conseil national du développement et de la solidarité internationale (CNDSI), réunissant 14 ministères et 24 programmes budgétaires, incarne cette transversalité stratégique. Sa fonction consultative permet d’articuler les 65 % d’aide bilatérale avec les priorités des 50 pays les moins avancés (PMA). Ce dispositif explique pourquoi la France conserve son rang de 5e contributeur mondial en volume, malgré un ratio APD/RNB stagnants à 0,53 %.

La sécurité collective par le développement : une équation rentable

Prévention des conflits et réforme des systèmes sécuritaires

La Direction de la coopération de sécurité et de défense (DCSD) illustre cette approche intégrée : 739 drones livrés à l’armée de Terre en 2021, combinés à des programmes de formation aux droits humains dans les PMA. Ce double volet – équipement et gouvernance – réduit de 40 % les risques de conflits selon les études du CAD. L’ODD 16 sur les sociétés pacifiques devient ainsi un multiplicateur de force : chaque million investi dans la justice transitionnelle génère 8,3 millions d’euros de stabilisation régionale.

Complémentarité défense-développement : l’exemple sahélo-saharien

Alors que le budget défense atteint 39,2 milliards d’euros en 2021, l’APD joue un rôle de « soft power armé ». Les 740 millions d’euros de coupes en février 2024 ont immédiatement impacté les opérations Barkhane : -15 % de programmes civils parallèles aux actions militaires selon l’IRIS. Cette synergie explique pourquoi 68 % des dépenses d’APD dans la zone prioritaire africaine sont cofinancées par le ministère des Armées.

L’urgence d’un new deal solidaire face aux fractures mondiales

Un impératif moral chiffré

Avec 1,3 milliard d’euros supprimés sur le Fonds mondial contre le sida, la France renonce à son leadership historique : 12 % des contributions totales depuis 2002. Pourtant, chaque euro investi dans la santé globale génère 20 euros de retombées économiques via la main-d’œuvre préservée. Le mécanisme COVAX, dont la France est le 3e contributeur européen, a montré cette rentabilité sociale durant la pandémie.

La bombe climatique et alimentaire

Le « cœur de l’aide » consacré au climat atteint 2,9 milliards en 2023 (+17 % vs 2022), mais les coupes 2025 annulent ces gains. Or, l’Agence française de développement (AFD) estime que 1 euro pour l’adaptation climatique évite 7 euros de pertes agricoles. Avec 216 millions de personnes menacées par la faim en 2025 selon la FAO, cette régression budgétaire équivaut à abandonner 3,2 millions de paysans africains.

Effondrement de l’influence multilatérale

La contribution à l’APD européenne (45 % du total français) risque de chuter sous les 30 %, remettant en cause le leadership au sein du Conseil de l’UE. La taxe sur les transactions financières, auparavant affectée à 0,5 % du RNB, illustre ce recul : son intégration au budget général la rend vulnérable aux arbitrages politiques.

Perte de marchés stratégiques

Les 6,9 milliards d’euros d’aide bilatérale en 2022 généraient 14,3 milliards de contrats pour les entreprises françaises selon Business France. Le secteur éducatif en témoigne : 78 % des infrastructures scolaires en Afrique francophone utilisent des normes françaises, créant un marché captif pour nos groupes BTP.

Face à ces enjeux, la réduction de l’APD à 10 milliards en 2025 apparaît comme une triple erreur : géopolitique, en abandonnant l’Agenda 2030 ; sécuritaire, en dégradant notre capacité à prévenir les crises ; économique, en sacrifiant des relais de croissance futurs. La France doit au contraire sanctuariser les 0,7 % du RNB prévus par l’ONU, en réaffectant notamment 10 % du budget défense à cette priorité transversale. C’est le prix à payer pour rester une puissance solidaire – et donc influente – dans le monde post-COVID.

Enfin, pour continuer cette lecture vous pouvez lire l’article de l’auteur « Stratégies innovantes pour optimiser et amplifier l’aide européenne au développement » sur son Blog.

Le New Deal Technologique pour la transformation numérique du Sénégal

Ce lundi 24 février 2025, au Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad), à Diamniadio, le gouvernement sénégalais a dévoilé la nouvelle stratégie numérique du Sénégal. Présenté en grande pompe par le gouvernement et les acteurs du paysage du numérique et de la technologie, le « New Deal Technologique » marque un tournant décisif dans la transformation numérique du Sénégal, en se voulant une réponse aux défis de la digitalisation, de l’inclusion numérique et de la souveraineté technologique du pays.

Lancé officiellement par le Président Bassirou Diomaye Faye, le « New Deal Technologique », ambitionne d’être le “point de départ” d’une révolution numérique pour : « redresser les inégalités socio-économiques ; impulser la transformation digitale de l’administration et des filières ; et accélérer le développement de l’économie numérique avec l’éclosion de champions nationaux dont le rayonnement dépassera les frontières de l’Afrique. », a déclaré le Président Faye à l’occasion de son discours. 

Représentant un investissement de 1105 milliards de FCFA pour une révolution numérique prévue entre 2025 et 2034, le « New Deal Technologique » repose sur quatre piliers, dont le premier est la souveraineté numérique. Le gouvernement vise ainsi à diminuer la dépendance du Sénégal vis-à-vis des technologies étrangères tout en encourageant le développement de solutions locales. Cela inclut également le renforcement de la cybersécurité et la construction de centres de données, garantissant ainsi une autonomie technologique durable.

Le deuxième axe concerne la numérisation des services publics, avec un objectif de créer une administration numérique visant à dématérialiser 90 % des services publics d’ici 2034. Cette initiative a pour but de faciliter l’accès des citoyens à des services plus rapides et efficaces.

Le troisième point porte sur le développement de l’économie numérique, en se concentrant sur l’accélération de la connectivité Internet, la promotion de l’entrepreneuriat dans le secteur technologique, ainsi que l’intégration de l’intelligence artificielle. Cela inclut également la numérisation de secteurs clés tels que l’agriculture, la santé et l’éducation.

Enfin, le dernier axe met en avant l’ambition du Sénégal de devenir un leader africain dans le domaine numérique, en établissant des mécanismes pour attirer des investissements étrangers. Le pays aspire à faire émerger des champions nationaux et à se positionner comme un centre technologique majeur sur le continent africain.

Le président Faye a mis en avant l’importance de cette initiative ambitieuse, qui place le numérique au centre du développement national et de la souveraineté technologique du Sénégal. Cette stratégie, intégrée dans l’Agenda national de transformation « Sénégal 2050 », a pour objectif de positionner le pays en tant que leader de l’économie numérique en Afrique.

Il explique que cela « représente une vision ambitieuse, une orientation claire et un processus de transformation profonde qui permettront au Sénégal de devenir une puissance numérique en Afrique et à l’échelle mondiale ».

D’après le président de la République du Sénégal, avec le « New Deal Technologique », le pays s’engage à renforcer sa souveraineté numérique en développant des solutions locales et en sécurisant ses infrastructures. L’initiative vise également à mettre en œuvre la digitalisation de l’administration et des services publics, à garantir un accès universel à Internet, à favoriser l’émergence de champions locaux, à établir une identité numérique unique basée sur la biométrie, et à promouvoir l’innovation ainsi que l’entrepreneuriat.

Deuxième édition du Baromètre Bpifrance Le Lab « Au-delà des frontières »

BPI France
BPI France

Bpifrance Le Lab présente la 2ème édition du baromètre « Au-delà des frontières : les PME et l’export » pour l’année 2025 : une étude sur les perspectives à l’export des PME françaises, les principaux risques perçus et les incitations à exporter. Cette étude, basée sur les retours de près de 5 000 dirigeants de PME, montre que, malgré le contexte mondial incertain, l’export est un levier de croissance pour les PME, surtout pour celles qui se projettent en dehors du marché européen.

  • L’export constitue un atout majeur pour les PME : 77 % des PME ayant exporté au cours des 5 dernières années rapportent un impact positif des exportations sur leur activité, dont 37 % un impact positif fort. Parmi elles, 86 % jugent ces bénéfices conformes voire supérieurs à leurs attentes. Les PME exportant régulièrement, en particulier en dehors de l’UE, sont plus nombreuses à percevoir des bénéfices importants pour leur activité.
  • En 2025, 26 % des PME ont l’intention d’exporter, soit 3 points de plus que l’an passé. L’Union européenne (UE) reste de loin la principale région visée, par 83 % des PME prévoyant d’exporter. 62 % prévoient d’exporter en dehors du marché unique européen. Les dirigeants restent plus nombreux à prévoir d’augmenter leurs exportations (15 %) que les réduire (13 %). Les PME prévoyant d’exporter en dehors de l’Union européenne conserveraient des exportations dynamiques.
  • L’activité des PME a ralenti en 2024, qu’elles soient exportatrices ou non, alors que l’environnement international est marqué par les incertitudes, à la fois politiques, géopolitiques et commerciales. Parmi les PME exportatrices, les plus chevronnées à l’export sont toutefois moins affectées et présentent de meilleures perspectives pour 2025. Elles bénéficient d’une situation de trésorerie plus favorable et sont plus enclines à investir.
  • Les PME exportent moins par opportunité que par stratégie. 57 % des exportatrices régulières ont motivé leur décision d’exporter par la recherche de débouchés supplémentaires. Plus d’un quart d’entre elles se sont en revanche lancées à l’exportation pour répondre à une opportunité, sans l’avoir spécifiquement recherché. La diversification des risques a été une incitation pour 22 % d’entre elles.
  • Les tensions géopolitiques figurent en tête des risques à l’exportation pour 2025, citées par 42 % des PME prévoyant d’exporter et arrivant en tête quelle que soit la destination des exportations. La concurrence accrue et le durcissement de la politique commerciale complètent le podium, cités par plus d’un quart d’entre elles. Le degré de perception des risques peut varier selon les destinations visées. Le risque de non-paiement apparaît comme le second risque pour les PME prévoyant d’exporter en Afrique. Les PME prévoyant d’exporter en UE uniquement sont quant à elles plus nombreuses à percevoir la faiblesse de la demande comme un risque pour 2025.

     1. L’export est un atout majeur pour les PME françaises

77 % des PME exportatrices témoignent de l’impact positif des exportations sur leur activité, dont 37 % un impact positif fort. Cette proportion grimpe à 93 % chez les PME exportatrices régulières (dont 59 % un impact fort). Les bénéfices sont d’autant plus élevés que le degré d’internationalisation est fort. Les bénéfices retirés sont par ailleurs plus importants chez les PME exportant en dehors de l’UE. Parmi les PME rapportant un impact positif des exportations sur leur activité, 74 % jugent ces bénéfices conformes à leurs attentes et 7 % ont été surpris positivement.

     2. 31 % des PME ont exporté au cours des cinq dernières années

31 % des PME ont eu une expérience à l’export au cours des cinq dernières années, dans le détail :

  • 17 % des PME ont exporté régulièrement sur cette période. Parmi elles, près de la moitié sont fortement exportatrices (e. elles réalisent plus de 25 % de leur chiffre d’affaires – CA – à l’international), 14 % ont exporté de manière occasionnelle.
  • À l’inverse, 69 % des PME n’ont pas exporté au cours de ces cinq dernières années, dont 56 % jugent que leur type d’activité est non concerné par l’export

Les PME industrielles et celles d’au moins 10 salariés sont davantage tournées vers l’international, avec respectivement 53 % et 37 % de PME ayant exporté au cours des cinq dernières années.

     3. 26% de PME comptent exporter en 2025, en hausse par rapport à 2024, mais les montants exportés seraient moins dynamiques

En 2025, 26 % des PME ont l’intention d’exporter, soit 3 points de plus qu’en 2024. L’UE reste de loin la principale destination visée par les exportateurs (83 % d’entre eux), mais 62 % prévoient d’exporter en dehors de l’UE. Les principales destinations visées en dehors de l’UE sont l’Amérique du Nord (26 %) et le continent africain (23 %).

Les PME restent plus nombreuses à anticiper une augmentation de leurs exportations (15 %) qu’une diminution de celles-ci (13 %), mais l’écart s’est réduit sur un an (−6 points).

     4. Le ralentissement de l’activité en 2024 impacte aussi bien les PME exportatrices que non-exportatrices mais les exportatrices chevronnées ont une meilleure situation financière et sont plus enclines à investir.

Les indicateurs d’activité s’affichent en recul sur un an quel que soit le degré d’internationalisation des entreprises. Les PME réalisant plus de 5 % de leur CA à l’international, conservent des soldes d’opinion plus élevés. Les PME exportant régulièrement, en particulier hors UE, sont moins affectées. Les PME n’exportant qu’occasionnellement, et qui sont davantage centrées sur le marché unique européen, pâtissent entre autres de la faiblesse de la demande européenne, et en particulier allemande.

Les PME exportant régulièrement présentent une situation financière plus favorable. Le solde d’opinion sur le jugement moyen de la trésorerie au cours des 6 derniers mois y est plus élevé que chez les exportatrices occasionnelles et les non exportatrices, et stable sur un an, quand il se dégrade chez les autres PME. Les PME exportant régulièrement restent par ailleurs plus nombreuses en proportion à réaliser des investissements : 52 % d’entre elles en 2024 contre 43 % pour les exportatrices occasionnelles et 40 % pour les non-exportatrices), même si les montants investis se sont tassés.

Les perspectives pour 2025 sont mieux orientées chez les PME exportatrices, régulières en particulier. Ces dernières sont les seules à afficher un solde d’opinion positif. En particulier, les PME prévoyant d’exporter hors UE sont plus optimistes que celles centrées uniquement sur l’UE (−11 points sur un an à +12 pour les premières, contre −17 points à −3 pour les secondes), à l’exception de celles prévoyant d’exporter en Amérique latine (−22 points).

     5. Les PME exportent avant tout pour accroître leurs ventes, mais plus d’un quart se sont lancées à l’export pour répondre à une opportunité

Les PME ayant une expérience à l’exportation se sont ouvertes à l’international en premier lieu pour rechercher des débouchés supplémentaires. C’est particulièrement le cas des PME exportant régulièrement (57 % d’entre elles). L’activité à l’export se justifie également fréquemment par la présentation d’une opportunité qu’elles ont saisi (27 % des PME exportant régulièrement, 40 % de celles n’exportant qu’occasionnellement). 22 % des PME exportant régulièrement motivent par ailleurs leur décision d’exporter par la volonté de diversifier leurs risques.

     6. Les tensions géopolitiques apparaissent de loin comme le premier risque à l’exportation pour 2025

Les tensions géopolitiques représentent le premier risque à l’export en 2025, cité par 42 % des PME prévoyant d’exporter, devant le durcissement des politiques commerciales et l’augmentation de la concurrence (cités par respectivement 27 % et 28 % d’entre elles). Les risques sont plus ou moins prononcés selon les destinations ciblées. Les tensions géopolitiques représentent un frein particulièrement puissant au Moyen-Orient (pour 68 % des PME prévoyant d’exporter vers cette zone). Le risque de non-paiement est le deuxième risque cité par les PME comptant exporter en Afrique (34 % d’entre elles). La faiblesse de la demande mondiale est davantage perçue comme un risque par les PME prévoyant exporter uniquement en UE (21 % d’entre elles).

Condition de réalisation de l’étude

L’étude se base sur les réponses à la 80e enquête semestrielle de conjoncture de Bpifrance Le Lab, réalisée par interrogation de près de 40 000 entreprises de 1 à 249 salariés entre le 11 novembre et le 3 décembre 2024, par voie postale ou numérique. En plus des questions récurrentes, des questions spécifiques sur l’export ont été posées à l’ensemble de l’échantillon. L’analyse de ces questions s’appuie sur 4 906 réponses reçues avant le 3 décembre. Les réponses à ces questions supplémentaires ont été redressées par taille et secteur d’activité.

Téléchargement Le Lab au delà des frontières de BPI France

Forum Investir en Afrique 2025

évènements et programme Afrique
évènements et programme Afrique

L’entreprise moteur d’une croissance durable

L’Opinion et le Cian organisent la 15e édition du Forum Investir en Afrique.

Le mardi 29 avril 2025 !

Cet événement vise à promouvoir une vision positive et dynamique du Continent, plus que jamais au cœur des enjeux de la planète. Nous vous proposons d’ associer votre entreprise à cette rencontre de haut niveau, rendez-vous incontournable de la France et de l’Afrique.

Voici les thématiques 2025 :

  • Les enjeux géopolitiques du Continent et leurs conséquences sur l’investissement
  • Focus énergie : clefs de réussite des projets et transition écologique
  • Focus agro-industrie : souveraineté alimentaire et filières à valeur ajoutée
  • Focus gestion des risques et finances : comment promouvoir l’Afrique auprès des dirigeants et des actionnaires
  • Focus RSE et ODD : formation, talents, croissance durable
  • Focus tourisme & culture : industries d’avenir
  • Focus pays : secteurs porteurs
  • Exclusivité : Résultats du Baromètre des affaires du Cian

Pour en savoir plus sur l’évènement cliquer ici

Le programme du sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle

Sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle
Sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle

Le sommet de Paris pour l’action sur l’intelligence artificielle va se tenir dans différents lieux.
Deux principaux site :

Paris avec le Grand Palais le 10 et 11
Station F avec le Business Day du 11 février

Pendant près d’une semaine, à partir du 6 février 2025, Paris accueillera de nombreux évènements visant à renforcer l’action internationale en faveur d’une intelligence artificielle au service de l’intérêt général. Elle sera rythmée par : des journées scientifiques, un week-end culturel, un Sommet international au Grand Palais, de nombreux évènements parallèles, une journée pour les entreprises.

Le programme et les évènements sur le sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle est ici.

Le programme des deux journées au Grand Palais du sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle est ici.

Les actualités du sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle est ici.

Les chaines YouTube pour la diffusion des Business Day à Station F pour le sommet sur l’intelligence artificielle est ici.

Transformer l’Afrique grâce aux financements de base flexibles

Au Niger, une jeune entrepreneuse gère son entreprise agroalimentaire, assurant la sécurité alimentaire dans une région confrontée à l’incertitude politique. Au Rwanda, un petit programme d’investissement vert s’est transformé en une initiative de 300 millions de dollars en faveur de l’action pour le climat. Au Lesotho, de jeunes innovateurs donnent vie à leurs rêves, créent des emplois et œuvrent pour le changement dans leur communauté.

Au Conseil de sécurité des Nations Unies, les représentants de la Sierra Leone amplifient la voix de l’Afrique sur la scène mondiale, veillant à ce que les priorités du continent soient entendues. Ces histoires ne sont pas seulement des réussites, elles sont des témoignages de confiance. Confiance dans les financements de base flexibles (flexible core funding). Confiance dans le potentiel et l’influence de l’Afrique.

En tant que Directrice régionale pour l’Afrique du PNUD, j’ai constaté que les financements de base allaient bien au-delà du simple comblement des lacunes financières. Ils permettent d’engager des réponses flexibles et rapides aux crises, offrant au système la capacité de gérer efficacement les risques dans des environnements instables. Ils favorisent la transformation. Ils nous permettent de répondre avec agilité, d’innover avec audace et de produire un impact durable. Surtout, ils démontrent le pouvoir de la confiance – la confiance dans l’idée que de petits investissements stratégiques peuvent débloquer des résultats extraordinaires.

De petits investissements pour de grands résultats

Partout en Afrique, les financements de base agissent comme une étincelle qui déclenche un changement transformateur, libérant des ressources qui décuplent l’impact de nos actions. Dans les pays du bassin du lac Tchad, 4 millions de dollars ont permis de débloquer plus de 240 millions de dollars pour stabiliser les communautés ravagées par l’insurrection de Boko Haram, permettant à plus de 500 000 personnes déplacées internes (PDI) de retourner dans leurs foyers ancestraux et de reprendre des activités de subsistance qui leur apportent espoir et dignité.

De même, en République centrafricaine, un investissement de base d’un million de dollars a attiré 20 millions de dollars de financement supplémentaire. À Cabo Delgado, au Mozambique, l’investissement initial de 2,5 millions de dollars du PNUD a permis de débloquer près de 50 millions de dollars pour soutenir les interventions de stabilisation dans la partie nord du pays touchée par le conflit. Ce financement a permis d’élargir la présence de l’État, de réhabiliter les infrastructures essentielles (eau, électricité, éducation, santé) et de fournir un soutien socio-économique. Plus important encore, plus de 600 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays sont retournées volontairement dans les zones de stabilisation.

Au Rwanda, un investissement initial de 300 000 dollars a permis de lancer le Rwanda Green Investment Facility, qui gère aujourd’hui plus de 300 millions de dollars en faveur d’initiatives écologiques. Au Bénin, chaque dollar investi en financements de base a permis de mobiliser 24 dollars supplémentaires en ressources non essentielles. Ces exemples ne sont pas des cas isolés ; ils sont la preuve d’un modèle cohérent.

Au Ghana, 50 000 dollars ont permis de réaliser une évaluation des vulnérabilités, qui a ensuite débloqué 10 millions de dollars pour prévenir l’extrémisme violent. De même, au Gabon, 150 000 dollars ont généré 25 millions de dollars pour la protection de l’environnement et 200 millions de dollars de cofinancements gouvernementaux pour les initiatives de développement national. Ces résultats illustrent une vérité indéniable : un financement flexible jette les bases d’une croissance exponentielle.

Stimuler l’innovation et l’entrepreneuriat des jeunes

Les financements de base sont bien plus qu’un instrument financier ; ils constituent un outil pour l’innovation, plus de flexibilité et une plus grande résilience. Ils permettent aux pays de s’adapter aux défis complexes et de saisir des opportunités que le financement traditionnel ne couvre pas. En Érythrée, ces ressources ont permis d’obtenir 20 millions de dollars de la Banque africaine de développement pour améliorer l’accès à l’énergie propre pour 30 000 personnes. En République du Congo, 150 000 dollars ont ouvert la voie à 20 000 jeunes pour accéder à des emplois ou créer des entreprises dans l’agro-industrie et les nouvelles technologies de la santé.

A l’Ile Maurice, nous avons vu comment cette agilité peut constituer un véritable atout en temps de crise. Un investissement modeste de 25 000  dollars, au plus fort de la pandémie de COVID-19, a permis de développer un projet de santé numérique de 4,4 millions de dollars, révolutionnant la prise en charge des patients grâce à un système de dossiers médicaux numériques.

Les financements de base jouent également un rôle clé dans des initiatives transformatrices comme timbuktoo, la plus grande initiative mondiale réunissant des capitaux publics et privés pour soutenir l’écosystème de l’innovation en Afrique et les jeunes startups technologiques. Les Pôles universitaires pour l’innovation (UniPods) de timbuktoo sont des espaces de fabrication de pointe situés dans des universités publiques, conçus pour créer des opportunités d’emploi et générer une valeur économique et sociale à travers l’Afrique.

En Ouganda, l’UniPod de l’Université Makerere forme des travailleurs pour l’assemblage de véhicules électriques, tandis qu’au Rwanda, Geuza transforme les déchets électroniques en outils aidant les personnes ayant un handicap. Au Bénin, des recherches sont en cours pour développer des engrais biologiques à base d’algues marines et de jacinthes d’eau, renforçant ainsi l’agriculture durable. Ce récit se poursuit alors que les UniPods continuent d’impulser l’innovation et le développement des compétences sur tout le continent, illustrant comment les financements de base non-affectés permettent au PNUD de prendre des initiatives audacieuses pour un développement durable et tourné vers l’avenir.

« Collaborer avec timbuktoo a changé la donne. Le mentorat et l’accompagnement nous ont permis d’affiner notre stratégie, d’élargir nos opérations et de naviguer dans les réalités complexes du paysage de la santé en Afrique. Grâce à ce soutien, nous nous sommes étendus à neuf pays, et prévoyons trois de plus d’ici 2025 », souligne Daisy Isiaho, co-fondatrice et directrice des produits chez Zuri Health.

Bien plus que des chiffres

Au-delà des statistiques, se trouvent des histoires de transformation. Au Lesotho, plus de 2 500 jeunes issus de zones rurales ont acquis de nouvelles compétences grâce à l’initiative STEAM, et plus de 200 d’entre eux ont bénéficié de subventions de partenaires tels que la Fondation Mastercard, créant ainsi 345 emplois.

En Eswatini, l’innovation prospère grâce à des initiatives telles que le programme de certification locale Ingelo, dans le cadre duquel un investissement de 20 000 dollars a levé les barrières du marché pour les PME, incitant le gouvernement à s’engager à hauteur de 840 000 dollars pour l’expansion de ce programme transformateur.

En République démocratique du Congo, 10 millions de dollars en financements de base ont permis de mobiliser 610 millions de dollars de ressources gouvernementales pour des services communautaires essentiels dans des territoires isolés. Plus de 200 millions de dollars ont déjà été déployés, changeant la vie de milliers de personnes jusque-là laissées-pour-compte. Cet investissement stratégique a également permis de sécuriser 163 millions de dollars supplémentaires du Fonds mondial, améliorant considérablement l’accès aux soins pour des millions de personnes. Ces histoires incarnent l’espoir, la résilience et l’opportunité.

Un Appel à l’Action

À nos contributeurs de fonds et à tous nos partenaires de développement : votre confiance a été catalytique et transformatrice. Mais les défis actuels en Afrique exigent encore plus d’ambition, d’urgence et de solidarité, alors qu’il ne reste que cinq ans pour atteindre les Objectifs de développement durable.

Fournir des financements de base permet donc d’aller bien au-delà du financement de tel ou tel programme : ils permettent de décupler l’impact de nos actions, d’encourager l’innovation et de transformer des vies, tout en assurant la paix, la stabilité et la durabilité. Les preuves sont là : chaque dollar investi en financement de base débloque des millions en ressources supplémentaires et génère des transformations à travers le continent.

Investir dans l’Avenir de l’Afrique

Confiance. Flexibilité. Évolutivité. Durabilité. Impact. Voilà les piliers qu’établissent les financements de base. Ensemble, ils renforcent les communautés, construisent la résilience, promeuvent l’autonomie et réduisent la dépendance. Continuons à écrire des histoires positives en Afrique – des histoires qui prouvent le pouvoir de notre confiance dans le potentiel de l’Afrique et en son avenir.

les économies en développement ont besoin d’un nouveau modèle stratégique

croissance des investissements
croissance des investissements

Avec la Banque Mondiale

À l’aube du 21e siècle, l’heure était à l’optimisme et les dirigeants mondiaux affichaient leur détermination à « faire du droit au développement une réalité pour tous et à mettre l’humanité entière à l’abri du besoin ». Quinze ans plus tard, encouragés par un élan de progrès prometteurs, ils se fixaient une échéance ambitieuse : « Nous sommes résolus à éliminer la pauvreté et la faim partout dans le monde d’ici à 2030 ».  

On a pu croire, pendant un certain temps, à l’avènement prochain d’une ère de progrès extraordinaire pour l’humanité.

Hélas, il n’en fut rien. Alors que le premier quart de ce siècle touche à sa fin, il est désormais évident que les grands objectifs des dernières décennies ne seront pas atteints. Les perspectives de croissance à long terme des économies en développement sont au plus bas depuis 2000, alerte la Banque mondiale dans la dernière édition de ses Perspectives économiques mondiales. Sans une dynamique de croissance plus forte et soutenue, six pays seulement parmi les 26 actuellement à faible revenu sont susceptibles de se hisser au statut d’économie à revenu intermédiaire d’ici à 2050. En 2030, 622 millions (a) de personnes continueront de vivre dans l’extrême pauvreté. Et presque autant (a) continueront de souffrir de la faim et de la malnutrition. 

Pour la grande majorité des économies en développement, qui avaient pourtant commencé le nouveau siècle sur une trajectoire de rattrapage avec les revenus des pays les plus riches, le fossé n’a fait que se creuser. La plupart des forces qui avaient autrefois contribué à leur essor ont disparu, pour laisser place à de puissants vents contraires : croissance atone des investissements et de la productivité, vieillissement général de la population (à l’exception des pays les plus pauvres), intensification des tensions commerciales et géopolitiques, montée des dangers du changement climatique… 

Comme le montre notre nouveau rapport, les économies en développement ont accompli des avancées considérables au début du 21e siècle, en affichant une croissance sans précédent depuis les années 1970. Leur contribution à l’économie mondiale est également plus grande aujourd’hui qu’elle ne l’était auparavant, puisqu’elles représentent actuellement près de la moitié du PIB mondial, contre 25 % seulement en 2000. Les économies en développement ont en somme transformé le paysage mondial en l’espace d’une génération.

Ces progrès se sont principalement réalisés dans les années ayant précédé la crise financière mondiale de 2008-2009, puis la dynamique s’est essoufflée. La croissance économique globale a enregistré des baisses en série, pour passer de 5,9 % dans les années 2000 à 5,1 % dans les années 2010, avant de tomber à 3,5 % dans les années 2020. Depuis 2014, la croissance du revenu par habitant dans les économies en développement (à l’exception de la Chine et de l’Inde) est inférieure d’un demi-point de pourcentage à la moyenne des économies à revenu élevé, creusant d’autant le fossé entre pays riches et pays pauvres. Les réformes nationales ont marqué le pas. La dette des États a grimpé à des niveaux record, avec des dépenses publiques qui ont explosé sans s’accompagner d’une hausse des recettes. À cela s’ajoute le ralentissement de l’intégration économique mondiale : le niveau des investissements directs étrangers vers les économies en développement (en pourcentage du PIB) n’est plus que la moitié de ce qu’il était dans les années 2000. En 2024, les nouvelles restrictions commerciales internationales étaient cinq fois supérieures à la moyenne de 2010-2019.

Tout cela a eu des conséquences particulièrement aiguës dans les économies à faible revenu, qui abritent plus de 40 % de la population mondiale vivant avec moins de 2,15 dollars par jour. Ces pays sont au cœur des efforts déployés à l’échelle mondiale pour mettre fin à l’extrême pauvreté. Or, dans un contexte d’intensification des conflits, de crises économiques fréquentes et d’atonie persistante de la croissance, leurs avancées sont quasiment au point mort. Au début du 21e siècle, 63 pays étaient classés dans la catégorie des économies à faible revenu. Depuis lors, 39 pays, dont l’Inde, l’Indonésie et le Bangladesh, ont rejoint les rangs des économies à revenu intermédiaire — leur revenu annuel par habitant était supérieur à 1 145 dollars (a) en 2023. Pour le reste d’entre eux, auxquels sont venus s’ajouter dans les années 2010 le Soudan du Sud et la Syrie, la situation n’a tout simplement pas évolué : ces 15 dernières années, dans ces 26 pays à faible revenu, la hausse moyenne du PIB réel par habitant (corrigé de l’inflation) a été inférieure à 0,1 % par an. 

Cette succession de vicissitudes met en évidence ce que les économies en développement ont réussi, ou pas, dans ce premier quart de siècle. Elle met aussi en lumière ce qu’elles peuvent faire dans les années à venir pour progresser et tracer leur propre voie, indépendamment de la conjoncture qui prévaut au-delà de leurs frontières. Il convient à cet égard de rappeler que ces pays jouent désormais un rôle accru sur la croissance des autres économies en développement. Leurs échanges commerciaux sont en plein essor : plus de 40 % de leurs exportations de biens sont destinées à d’autres économies en développement, soit deux fois plus qu’en 2000. Et ces économies représentent également une source de plus en plus importante de flux de capitaux, de remises migratoires et d’aide au développement.

Selon nos estimations, une augmentation de 1 % de la croissance du PIB dans les trois puissances en développement — Chine, Inde et Brésil — entraîne dans les autres économies en développement une hausse du PIB de près de 2 % après trois ans. Cet effet ne représente toutefois que la moitié environ de celui engendré par la croissance des États-Unis, de la zone euro et du Japon. Autrement dit, le bien-être des économies en développement reste étroitement lié à la croissance des trois plus grandes économies avancées. Leur relation de dépendance est cependant moins forte qu’elle ne l’était au début du siècle, ce qui pourrait leur ouvrir de nouvelles perspectives. 

Il ne faut pas se bercer d’illusions sur l’ampleur de la tâche à venir : pour les économies en développement, les 25 prochaines années seront plus difficiles que les précédentes. Pour y faire face, elles auront besoin d’une nouvelle stratégie, qui les rende davantage capables de se sortir de leurs difficultés et d’exploiter toutes les possibilités de croissance. Avec des politiques appropriées, certains défis peuvent se transformer en opportunités. Fortes de leurs liens commerciaux, les économies en développement ont tout intérêt à intensifier les réformes qui leur permettront d’approfondir leurs relations d’échange et d’investissement mutuelles. Elles peuvent également booster leur croissance en modernisant les infrastructures, en renforçant le capital humain et en accélérant la transition climatique.

C’est maintenant qu’il faut commencer à agir, alors que l’économie mondiale reste stable. Selon nos prévisions, la croissance devrait se maintenir autour de 2,7 % en 2025 et 2026, soit un taux comparable à celui de 2024. Une performance en deçà de la moyenne enregistrée dans la décennie pré-COVID (3,1 %), mais qui pourrait s’accompagner de deux tendances favorables, avec la baisse attendue de l’inflation et des taux d’intérêt. Dans un climat politique mondial hautement incertain, les économies en développement seraient bien avisées de ne rien tenir pour acquis. Elles doivent au contraire redoubler d’efforts pour prendre leur destin en main.

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