l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) lance un appel de fonds de 186 millions

Sahel Burkina Faso
Sahel Burkina Faso

L’impact supplémentaire du Covid-19 est dévastateur sur ces populations qui mènent leur existence au jour le jour

Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, a lancé aujourd’hui un appel de fonds d’un montant de 186 millions de dollars pour assurer la protection et apporter une assistance vitale aux réfugiés, déplacés internes, rapatriés et communautés d’accueil dans la région du centre du Sahel.

Cet appel de fonds comprend les besoins initiaux pour 2020 d’un montant de 97 millions de dollars, 29 millions de dollars pour mettre en œuvre les mesures de prévention et de lutte contre le Covid-19 dans les zones de déplacement, et 60 millions de dollars pour renforcer la réponse d’urgence du HCR dans le cadre de sa stratégie pour le Sahel.

Lors du lancement de l’appel de fonds ce jour à Genève, Filippo Grandi, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, a fait honneur à la remarquable générosité des communautés locales, tout en soulignant qu’elles arrivent au point de rupture, en particulier au Burkina Faso où le nombre de déplacés internes a plus que quadruplé, passant de 193 000 en juin 2019 à 848 000 à la fin avril 2020.

« L’urgence au Sahel est une crise humanitaire et de protection à grande échelle, où d’odieuses violences contre les populations vulnérables deviennent endémiques », déclare Filippo Grandi. « Le risque de débordement du conflit dans les pays côtiers voisins est bien réel et il est maintenant exacerbé par le Covid-19 », ajoute-t-il.

Le risque de débordement du conflit dans les pays côtiers voisins est bien réel et il est maintenant exacerbé par le Covid-19

Pour les personnes qui ont fui les guerres et la persécution et pour les hôtes qui les ont généreusement accueillis, l’impact supplémentaire du Covid-19 est dévastateur sur ces populations qui mènent leur existence au jour le jour.

« Nous devons intensifier nos efforts au moyen d’une réponse globale et inclusive, qui place les droits et le bien-être de millions de personnes déracinées au cœur de notre action », déclare Filippo Grandi. « Nous devons agir maintenant, avant qu’il ne soit trop tard », ajoute-t-il.

Une famille forcée de fuir les violences au Burkina Faso est accueillie par des proches en mai 2019. A travers le Sahel, de nombreux mouvements similaires ont lieu. © HCR/Romain Desclous

Grâce à cet appel de fonds, le HCR sera en mesure de fournir davantage d’abris pour décongestionner les sites surpeuplés, distribuer des articles de première nécessité et lutter contre la violence sexuelle et sexiste, qui se généralise et s’aggrave du fait du confinement et des conditions de surpeuplement. Ce nouvel appel de fonds permettra également de soutenir l’éducation, de réhabiliter les écoles et les salles de classe ou d’assurer des possibilités d’apprentissage à distance.

Considérant l’impact important du changement climatique au Sahel, nos activités s’articuleront autour d’une approche respectueuse de l’environnement et sans y nuire, en renforçant la préparation communautaire pour prévenir les déplacements forcés liés au climat, et en soutenant le recours à l’énergie propre ainsi que la gestion des déchets et plastiques.

Le Sahel compte 3,1 millions de réfugiés, déplacés internes, rapatriés et personnes à risque d’apatridie. Les gouvernements du Burkina Faso, du Mali, du Niger, de la Mauritanie et du Tchad se sont engagés à appuyer les activités de protection et les solutions pour ces groupes en signant signé la Déclaration de Bamako en octobre 2019. L’appel de fonds de ce jour nous permettra de concrétiser cet engagement ainsi que de renforcer le soutien aux réfugiés vivant dans la région.

Cet appel sera complété, dans les prochains mois, par d’autres efforts de haut niveau déployés par les Nations Unies et leurs partenaires pour encourager le soutien financier et politique à la réponse humanitaire dans la région.

Fabien Essiane
Fabien Essiane est un Journaliste Camerounais, diplômé de l'École Supérieure des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (ESSTIC), filière journaliste, à Yaoundé en 2005 et correspondant à RFI depuis 2007. Il a été Correspondant au Cameroun de l'Agence EFE de 2007 à 2015, du quotidien El mundo de 2011 à 2014. Il est l’actuel correspondant de RFI en Guinée équatoriale et de l’Agence de presse Turc Anadolu. Il est titulaire d'un Master en gestion du patrimoine culturel à l'Université de Girona en Espagne en 2011. Il a une grande expérience de l’Afrique et du monde qu’il sillonne régulièrement (Cameroun, Gabon, République centrafricaine, Namibie, Rwanda, Niger, France, Suisse, Russie, Espagne, Turquie). Il a donc une expérience avérée dans les médias internationaux. C’est un journaliste de terrain. Il maîtrise les techniques journalistiques et s’exprime parfaitement en français, espagnol, anglais et catalan.