Le Gabon excelle dans les TIC en Afrique Centrale

  • Conscient des avantages socioéconomiques offerts par les technologies de l’information et de la communication, le Gabon a investi massivement depuis 2012 dans la construction d’un réseau haut débit à fibre optique.
  • Le coût de l’accès à internet a été divisé par 10 depuis 2010, et le nombre d’abonnés a été multiplié par 7 sur la même période.
  • Selon l’Union Internationales des Télécommunications (UIT), agence spécialisée des Nations Unies pour les technologies de l’information et de la communication, en 2017, le Gabon a gagné 10 places dans le classement mondial des TIC et se positionne désormais 6e pays le plus connecté du continent africain.

Impossible de sillonner aujourd’hui les villes du Gabon sans remarquer les grandes affiches publicitaires qui font la promotion d’offres d’accès à internet à des prix encore inimaginables il y a quelques années.

Une aubaine pour Alphonse, jeune cadre de 34 ans dans la fonction publique. WhatsApp, Facebook, LinkedIn ou Instagram sont autant d’applications que l’on trouve sur le téléphone de ce jeune homme ultra-connecté pour son travail et ses loisirs. « Avec la multiplication d’opérateurs internet et de la téléphonie mobile, le prix des abonnements internet a nettement diminué et l’offre de Gabon Telecom s’est beaucoup améliorée » explique-t-il. « Je travaille entre Libreville et Port Gentil, grâce au haut débit, je peux désormais effectuer en un clic des transactions et formalités administratives qui me prenaient un temps fou avant, à cause de la lenteur et du manque de fiabilité du réseau. »

Des avantages indéniables

Depuis quelques années le numérique révolutionne de nombreux domaines et les technologies de la communication et de l’information (TIC) offrent de plus en plus de solutions aux pays en voie de développement. Dans certains pays, elles permettent notamment de réduire les distances en donnant accès à des services bancaires, administratifs ou médicaux aux habitants.

Internet peut aussi être un formidable outil de sensibilisation, d’enseignement à distance, et de collecte de données indispensables aux politiques de développement. Certains pays réalisent des sondages et d’enquêtes auprès des ménages via la téléphonie mobile.

La liste de ces avantages est longue, encore faut-il que le réseau soit rapide, fiable et bon marché. C’est pour cela que le Gabon a décidé d’améliorer la couverture de son réseau et de se doter du haut débit par la fibre optique à travers le projet Central African Backbone (CAB).

 

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L’élargissement du réseau à fibre optique permet d’améliorer la productivité et l’efficacité de l’administration.

Trouver le bon financement et un cadre légal attractif

Débuté en 2012, le projet vise à augmenter le taux de pénétration de l’internet haut débit en élargissant la couverture du réseau de l’ensemble du territoire gabonais et en baissant les prix. Il fait partie d’un programme régional avec les autres pays de la sous-région Afrique centrale afin de booster par la même occasion l’intégration régionale. Il s’agit d’une série de projets complémentaires, financés par la Banque mondiale, destinée à améliorer les infrastructures de communications entre le Cameroun, la Centrafrique, le Tchad, Sao Tomé-et-Principe, le Congo et la RDC, calquée sur d’autres programmes régionaux déjà réalisés ou en cours en Afrique de l’Ouest et en Afrique de l’Est (Regional Communications Infrastructure Program).

Pour atteindre cet objectif, le gouvernement a commencé par élaborer une stratégie numérique et a mis en place de nouvelles politiques publiques et de régulation pour créer un environnement propice au développement du secteur, favoriser la concurrence et l’innovation, mais aussi attirer de nouveau investisseurs internationaux. Ayant débuté ses opérations en octobre 2017, le Groupe Vivendi Africa (GVA) est le dernier opérateur à être arrivé sur le marché. Il a lancé à Libreville sa première offre internet très haut débit par fibre optique en Afrique, en utilisant les poteaux électriques. « Nos équipes construisent le meilleur réseau de télécommunications possible pour les Gabonais, car nous sommes persuadés que l’accès à l’internet très haut débit est un facteur de développement économique et social » explique Marco de Assis, directeur général de GVA.

L’État a aussi investi massivement dans les infrastructures internationales et nationales, notamment pour construire une station d’atterrissement des câbles sous-marins de fibre optique et un réseau terrestre de plus de 1100 km par le biais d’un partenariat public-privé (PPP).

Un pari gagnant

Ces investissements ont payé puisque le coût de l’accès à internet a été divisé par 10 depuis 2010, passant d’une facturation de 10 000 francs CFA/Mo en 2012 à 1 500 F CFA/ Mo aujourd’hui (soit de 18 à 2,8 dollars). Le nombre d’abonnés a ainsi été multiplié par 7 sur la même période.

Ces excellents résultats ont d’ailleurs permis au projet de bénéficier d’un financement additionnel de 23 millions de dollars en 2016. « Ce financement additionnel va permettre d’étendre le réseau Backbone pour le relier avec celui du Cameroun et de la Guinée équatoriale et deux capitales provinciales supplémentaires, afin de couvrir toujours plus de villes et villages, et permettre au Gabon de poursuivre sa transition numérique. L’ambition du Gabon est de devenir un « hub numérique régional », confie Charles Hurpy, chargé de projet et spécialiste en télécommunication à la Banque mondiale.

À ce rythme, la Gabon ne devrait pas tarder à réaliser cette ambition, puisqu’il a gagné 10 places dans le classement mondial 2017 de l’indice de développement de l’internet, réalisé en novembre 2017 par l’agence spécialisée des Nations Unies pour les technologies de l’information et de la communication (UIT). Il est aujourd’hui le 6e pays le plus performant d’Afrique pour le secteur des TIC, après l’Île Maurice, les Seychelles, l’Afrique du Sud, le Cap vert et le Botswana.

Une ambition que la Banque mondiale souhaite accompagner, en soutenant dès à présent la modernisation complète du système national d’information sanitaire. La Banque mondiale entend également aider le Gabon à promouvoir un écosystème dynamique de l’innovation numérique, créateur d’emplois et de services locaux et régionaux.

Avec la Banque Mondiale

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