
Syrie, Sahel, Iran… le président français appelle à surmonter les blocages lors de son premier discours devant l’Assemblée des Nations Unies à New York.
Sur le Mali, il a apporté son soutien à une intervention internationale menée par les Africains «avec un mandat clair du Conseil de sécurité» pour reconquérir le nord du pays tombé aux mains des groupes djihadistes. Une situation «insupportable, inadmissible, inacceptable», a dit le chef de l’État.
Elle concerne, au-delà du Mali et du Sahel, «tous ceux qui peuvent un jour être frappés par le terrorisme», a-t-il dit.Sur ce dossier d’autant plus délicat que six otages français sont détenus dans la région, une perspective s’est ouverte lundi avec l’appel des autorités de Bamako à la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour qu’elle mette sur pied une force internationale. Beaucoup reste à faire, notamment la mise sur pied par les Africains d’un plan d’intervention avec des objectifs précis.
Pour la première fois depuis des mois, il y a «une espérance qui se lève», a commenté Laurent Fabius, présent lui aussi à New York.Le président et son chef de la diplomatie participeront mercredi à une grande conférence sur l’avenir du Sahel. Cet événement, dont on attendait peu de résultats concrets, il y a quelques jours encore, «marquera un tournant», affirme-t-on désormais dans l’entourage présidentiel où l’on espère une résolution au Conseil de sécurité «dans quelques semaines».
La Russie et la Chine, toujours mieux disposées lorsqu’on évoque le terrorisme islamiste, ne seraient pas hostiles, fait-on valoir dans la délégation française.
«Inertie, division, blocage»
Sur le dossier nucléaire iranien, autre «urgence», autre impasse aussi, François Hollande a appelé à de nouvelles sanctions. Laurent Fabius a adressé récemment une lettre en ce sens à Catherine Ashton, la diplomate en chef de l’UE, qui coordonne les négociations avec l’Iran. Côté français, on indique que les sanctions «fonctionnent» mais que «la pression (sur Téhéran) doit encore augmenter», sous la forme de mesures économiques et financières.
Sur le plus long terme, François Hollande a consacré une bonne part de son discours au développement, plaidant pour la taxe sur les transactions financières et la lutte contre le changement climatique en proposant la tenue en France d’une conférence sous l’égide des Nations unies en 2015. Dans son intervention sans grands dégagements lyriques sur les grands principes, dépourvue d’annonces, hormis peut-être le Sahel, mais soucieuse du concret au risque d’apparaître comme manquant de vision, François Hollande a déploré «l’inertie, la division, le blocage, qui paralysent trop souvent le Conseil de sécurité.
Comme ses prédécesseurs, le chef de l’État a appelé à l’élargissement des membres permanents au G4 (Allemagne, Japon, Inde, Brésil) et à une présence accrue de l’Afrique «y compris parmi les membres permanents». Une façon de souligner la centralité du système multilatéral, mais aussi ses limites. Un exercice obligé aussi, aux accents vigoureux mais quelque peu incantatoires, une réforme de l’ONU étant durablement dans l’ornière. En 2005, les Nations unies avaient adopté le principe de la «responsabilité de protéger» les populations menacées de crise grave mais l’idée s’est ensablée dans l’intervention en Libye. «N’enterrons pas cette promesse», a souhaité mardi François Hollande.
Thierry Barbaut
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