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Centrafrique en DIRECT: Accord de Libreville, cinq millions d’euros pour financer la force d’interposition de la communauté dépêchée en Centrafrique

EN DIRECT DE NOTRE ENVOYE SPECIAL JEAN-MARC BARANDAO A BANGUI:

Négociations entre rebelles et pouvoir à Libreville.
La rébellion Séléka envisage de prendre la capitale Bangui.
Une menace islamique ?
Le président Bozizé demande l’aide de la France, il discute officiellement au téléphone avec François Hollande.

Coup d’état à Bangui en préparation ?
L’ambassade de France a été attaquée.
Les rebelles du mouvement Séléka sont à 60 kilomètres de Bangui la capitale du Centrafrique.

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Mises à jour:

Situation précoccupante en Centrafrique

François Bozizé, président de la RCA
François Bozizé, président de la RCA
DR

Selon Roland Marchal, chercheur au CNRS et spécialiste de la Centrafrique, la situation dans ce pays est préoccupante. La République centrafricaine est de nouveau traversée par une crise. La rébellion Séléka, qui avait menacé la capitale Bangui en décembre, retient depuis dimanche cinq ministres du gouvernement et menace de reprendre les hostilités si ses revendications ne sont pas satisfaites en urgence. Analyse.

 

Roland Marchal, chercheur au CNRS

DR

RFI : Roland Marchal bonjour… La situation en Centrafrique se dégrade et vous êtes assez pessimiste, vous, à court terme.

Roland Marchal : Disons que je pense que les accords de Libreville signés au mois de janvier étaient incomplets. C’est-à-dire qu’il leur manque un peu des conditions additionnelles sur le fonctionnement courant de l’appareil d’Etat, et également une franchise beaucoup plus grande des acteurs politiques. Ce qui fait qu’un certain nombre de conditions de clause de l’accord ne peuvent pas être remplies aujourd’hui, ou d’autres provoquent des tensions qui nous amènent à l’impasse actuelle.

Et donc vous prenez au sérieux les menaces de la rébellion Seleka, de reprendre les hostilités ?

Très au sérieux.

Vous ne croyez pas que la présence de 250 soldats sud-africains à Bangui va dissuader la Seleka ? Ils ont été déployés en janvier, à la demande du président François Bozizé.

Le départ des troupes sud-africaines est l’une des conditions non remplies des accords de Libreville. Je crois surtout qu’il faut se rappeler que les forces sud-africaines ne pourront pas intervenir dans un conflit entre Centrafricains. Ce serait ruiner l’image politique de l’Afrique du Sud. Donc, les forces sud-africaines peuvent protéger la présidence et peut-être dissuader des actions irresponsables dans Bangui, certes, et peut-être même que c’est positif de ce point de vue-là. Mais que sur le fond, effectivement, la Seleka est capable de prendre d’autres villes, de couper notamment la route vers le Cameroun, qui est quand même un axe essentiel d’un point de vue économique et est menacé, et que évidemment, derrière ça on a la perspective d’une crise humanitaire d’ampleur, dans un pays qui a peine à attirer l’attention internationale. Et donc, ça risque d’être une catastrophe pour la population centrafricaine, et tout ça, dans une relative négligence internationale.

Alors quelle est la part de responsabilité du président Bozizé ? Est-ce que cette situation le dessert vraiment ?

Ecoutez, je crois que l’une des ambiguïtés des accords de Libreville, c’est qu’il n’est pas exactement dans la position d’un président honorifique, et que, entré à Bangui après la signature des accords en janvier, il a usé de tous les pouvoirs qui lui restaient, et ils sont considérables, pour se rétablir politiquement, à la fois à l’intérieur du nouveau gouvernement – puisqu’il y a toujours le contrôle de ministères importants, ou bien il a des ministres délégués dans les autres ministères – et à la fois dans tout ce qui est l’appareil de sécurité – et puis également, il a su jouer des divisions de ses adversaires pour, disons, largement regagner le terrain perdu.

L’opposition lui reproche avec raison, donc d’une part, de n’avoir pas respecté la lettre de l’accord sur la présence des troupes sud-africaines, et surtout, si vous voulez, il y a une énorme inquiétude sur le statut des prisonniers politiques dont on ne sait pas aujourd’hui s’ils sont encore vivants ou s’ils auraient été exécutés dans un moment d’exaltation des soutiens du président.

On reproche à la Seleka de ne pas avoir transmis la liste de détenus qu’elle souhaite voir élargie. La rébellion n’est-elle pas en partie responsable de la situation ?

Elle est en partie responsable de la situation, d’abord dans sa désorganisation, alors qu’on voit effectivement au point de vue militaire, et qu’on a vu déjà dans la première phase du conflit, dans son traitement des civils. Et je crois aussi, il y a derrière ça une très forte désorganisation, qui fait que des gens continuent à être arrêtés dans Bangui. Et là aussi, vous remarquez que les Nations unies ne protestent pas. Et je crois que la Seleka aussi, a une responsabilité pour ne pas, effectivement, et les lister, et fournir ces listes aux médias centrafricains, de façon à ce que la discussion avec le gouvernement et la présidence se passe – non pas sur des dénonciations de politiques– mais sur le statut d’individus qui auraient disparu.

Et est-ce que cette désorganisation déteint sur Martin Ziguélé, pressenti pour représenter les mécontents et l’opposition, lors de la prochaine présidentielle en 2016 ?

Ecoutez… Je crois que 2016 c’est quand même très loin. Là, on est dans une situation où, dans deux mois, la saison des pluies va commencer, et disons, toutes les inquiétudes qu’on peut avoir, sont dans les jours et les quelques semaines qui viennent, avant la saison des pluies.

Le Premier ministre peut -peut-être- absolument rétablir son influence et son autorité ; peut-être que dans chacun des camps, des gens qui sont les plus raisonnables peuvent faire valoir leurs arguments. Peut-être que les Etats de la région, notamment le Congo Brazzaville qui est le médiateur, et le Tchad, joueront enfin le rôle qu’on attend d’eux, comme facilitateurs de cet accord de paix. Mais il faut aussi envoyer des messages, il faut soutenir ce nouveau gouvernement d’Union nationale. Bon… Est-ce que la France fait tout ce qu’elle peut, de ce point de vue-là ? On peut se poser la question.

Paris aurait dû inviter le Premier ministre de transition ?

Ah oui ! Je crois que non seulement il aurait dû l’inviter, mais il aurait surtout dû le faire savoir. Paris est tout à fait sensible et entend bien… et voit ce Premier ministre avec de la sympathie. Je crois qu’il est important que la population centrafricaine le sache. De ce point de vue-là, ce n’est pas simplement l’invitation formelle. C’est aussi un message politique à son gouvernement tout entier, au-delà du Premier ministre, et puis évidemment, la population centrafricaine qui, disons, entend tout et n’importe quoi sur le rôle de la France dans ce pays.

 

Suite à la violation des accords de Libreville signés le 11 janvier entre le pouvoir, l’opposition démocratique et les rebelles de Séléka, ces derniers ont repris les villes de Kémbé et Djimbi dans la préfecture de Basse Kotto, dimanche et lundi derniers. Leurs cibles sont les bâtiments administratifs et les structures publiques.

A Bangassou, le Séléka sème de nouveau la terreur. Les villes de Kémbé et Djimi ont été reprises par les rebelles de Séléka. D’aucuns disent qu’avec la signature des accords de principe et de cessez-le-feu de Libreville, le 11 janvier dernier, la paix est retrouvée en République centrafricaine. Cette paix qui a échappé aux centrafricains depuis le 12 décembre 2012 quand naissait la coalition rebelle de Séléka et ses multiples attaques et prise des villes du pays. Cette crise sécuritaire a fait un nombre important de déplacés tant internes qu’extérieurs. Elle a également bloqué toutes les activités socioéconomique et politique et a asphyxié les villes de province et la capitale Bangui en coupant le cordant routier qui lie ces deux pôles. Les conséquences sont telles la signature des accords de Libreville ont été un véritable soulagement pour la population.

Seulement, le retard dans la mise en œuvre de ces accords amène le centrafricain à revivre les horribles événements de décembre dernier. Signalons qu’il y a encore des résistances dans cette mise en œuvre. L’on se souviendra que lors de la rencontre du président Bozizé avec les forces vives de la nation, au palais de la renaissance, le 17 janvier 2013, le leader de Séléka, Michel Djotodja Am-Nondroko a demandé au président devant toute l’assistance de libérer les prisonniers politiques de Séléka. A cette question, Bozizé a répondu en bon général que la libération de ces hommes est ipso facto conditionnée à la cessation effective des hostilités des hommes de Séléka. Ce jeu de ping-pong tire en longueur l’application des accords, surtout en ce qui concerne le cessez-le-feu. L’une des conséquences directes de l’inobservation des termes de ces accords en est les récentes attaques des villes de Kémbé et Djimbi, situées respectivement à 127 et 170 Km de Bangassou. Est-ce-parce que le nouveau gouvernement n’est pas encore constitué pour résoudre mettre en ordre les choses ?

Cette nouvelle situation sème la terreur déjà dans la ville de Bangassou, chef-lieu de la préfecture de la Basse-kotto. Selon les faits relatés par l’évêque de Bangassou, Mgr Aguiré, « les rebelles sont rentrés dimanche dernier dans la ville de Kémbé. Ils n’ont pas touché à la population civile, ni aux biens des églises. Ils ont saccagé des bâtiments administratifs et défoncé les portes de la prison ». Toutefois, le religieux a remarqué que « certains jeunes en ont profité pour faire des pillages ». Ces derniers ont aussi saccagé les biens de la société diamantifère Goldiam. Dans cet état, la population de Bangassou longtemps meurtrie par les rebelles ougandais de Joseph Kony n’a pas de choix que de vider la ville pour se réfugier en brousse.

On se demande si les responsables de Séléka qui ont signé les accords de Libreville contrôlent encore leurs troupes sur le terrain, puisqu’il y a quelques jours, ils ont manifesté leur insatisfaction desdits accords. Une reprise des hostilités qui agacent et fatiguent les Centrafricains. Michel Am Nondroko Djotodia doit sans nul doute réagir fermement et rapidement

Le gouvernement centrafricain a accusé, mercredi 23 janvier,  les rebelles de la Séléka d’avoir attaqué de nouvelles villes. La coalition  opposée à François Bozizé semble en proie à de fortes dissensions internes.

Voici qui ne va pas faciliter la tâche du nouveau Premier ministre centrafricain, Nicolas Tiangaye.  « Malgré l’accord de Libreville [signé le 11 janvier, ndlr], malgré le  cessez-le-feu, la coalition Séléka continue sa conquête, attaquant notamment une  zone d’extraction de diamants à Dimbi et la ville de Kembé dans le centre-sud,  attaques suivies de pillages, de destruction d’édifices publics et d’assassinats  », a affirmé, mercredi 23 janvier dans un communiqué, le porte-parole du  ministère de la Défense Jean Ladawa. Selon le texte, des troupes de la Séléka  ont également fait une incursion dans le parc d’Awakaba, au nord.

Le calme est en revanche revenu à Bangassou (sud-est), après que des  informations faisant état d’une avancée rebelle ont provoqué la panique de la  population. « Certaines sources affirment même que quelques éléments rebelles  s’étaient déjà infiltrés dans la ville sur des motos et préparaient la prise de  la ville », a témoigné un religieux joint mercredi par le Réseau des  journalistes pour les droits de l’homme en RCA.

Consultations

Des attaques encore non confirmées, qui interviennent alors que Nicolas  Tiangaye mène depuis le début de la semaine de difficiles consultations pour la  formation du gouvernement d’union nationale. « La nouvelle conquête provoquée  par la Séléka a constitué l’un des points épineux débattus au cours de son  entretien avec le Premier ministre, a fait remarquer le porte-parole de la  majorité présidentielle, Cyriaque Gonda. Ces violations des droits de l’homme ne  vont pas dans le sens de l’accord de paix signé le 11 janvier dernier à  Libreville. Un accord qui a prévu de garder la sérénité, activer le retrait, ou  le cantonnement des rebelles, donc de s’abstenir de toutes exactions. Une  manière de pouvoir former un gouvernement d’Union nationale pour un retour  définitif de la paix dans le pays ».

Ces accusations n’ont pour le moment pas été démenties par la Séléka. Elles  sont surprenantes tant son leader Michel Am Nondroko Djotidia semble jouer la  carte du dialogue depuis les accords de Brazzaville. Si ces nouvelles attaques  étaient confirmées, elles pourraient s’expliquer par des divisions au sein de la  Séléka, alors que Djotodia effectue depuis mardi 22 janvier une tournée dans les  zones tenues par ses hommes afin de leur expliquer le contenu de l’accord de  Brazzaville.

Crise latente

Deux groupes rebelles membres de la coalition rebelles mais n’ayant pas  participé aux négociations, le Front pour la démocratie du peuple centrafricain  (FDPC), que dirige le général Abdoulaye Miskine, et l’A2R (Alliance pour la  renaissance et la refondation), s’en sont déjà désolidarisés et continuent de  demander le départ de François Bozizé. « La crise a été étouffée, mais aucune  solution n’a été trouvée », expliquait le commandant Armel Sayo, membre du FDPC,  au lendemain de l’accord.

Et selon un membre de la rébellion, les troupes sur le terrain auraient  également du mal à accepter la décision des leaders de la Séléka. « Djotodia va  avoir du mal à les convaincre du bien-fondé de cet accord », prévient-il sous  couvert d’anonymat.

 

Mises à jour Dimanche 20 Janvier 2013:

Les rebelles ne sont pas satisfait des accords de Libreville:En Centrafrique, les fronts sont désormais gelés. Tout le monde attend la formation du futur gouvernement qui devra conduire la transition. Notre envoyé spécial s’est rendu dans la zone contrôlée par les rebelles de la Seleka, pour sonder l’opinion des combattants. Reportage.

Il se voyait entrer dans Bangui dans la peau d’un libérateur. Finalement, le colonel Hamadine Guidam se morfond dans son treillis élimé à la gendarmerie de Sibut avec une dizaine d’hommes. Ce vétéran de l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), l’une des composantes de la Seleka, a aujourd’hui bien du mal à cacher sa déception.

« Cet accord-là, nos chefs l’ont signé mais nous ne sommes pas satisfaits parce qu’on a déjà signé des accords avec Bozizé il y a fort longtemps. Six années se sont écoulées depuis, et aujourd’hui encore, nous vivons comme des singes : pas de route, pas d’eau potable, pas d’école. Bozizé n’a rien fait ! On va encore signer des accords mais combien de temps va-t-il encore s’écouler avant qu’ils ne portent leurs fruits ? »

A 200 kilomètres de là, à l’entrée de la ville de Bambari, Oumar Oscar alias Jack Bauer, en référence à la série américaine 24 heures, tient le barrage avec quelques combattants. La guerre est pour lui devenue un petit business. Chaque motard qui passe doit verser 1 000 francs. L’accord de Libreville est selon lui une bonne chose, mais…

« On dit que la patience tue les lézards. Nous avons patienté de 2006 à 2012 mais on ne va pas patienter de 2013 à 2014. Nous voulons le dialogue et s’il ne se réalise pas nous sommes prêts. Nous avons toutes les forces pour rentrer dans Bangui », affirme Oumar Oscar.

Jack Bauer jure être prêt pour une nouvelle saison. Toute la question est aujourd’hui de savoir si elle sera basée sur les dialogues ou l’action.

A Bambari, les combats ont été les plus âpres. Selon des sources hospitalières, le 28 décembre dernier, 23 personnes (dont trois civils) ont été tuées lors de la contre-offensive avortée des Forces armées centrafricaines (Faca). La ville est désormais sous contrôle de la Seleka. La situation sanitaire de la population n’y est pas bonne.

 

Mises à jour Jeudi 17 Janvier:

Ce jeudi 17 janvier, l’opposant Nicolas Tiangaye a été nommé Premier ministre centrafricain du gouvernement d’union nationale issu de l’accord de paix de Libreville. L’homme est un célèbre avocat, juriste réputé, fervent défenseur des droits de l’homme. Son parcours est respecté de tous. C’est même « quelqu’un de bien », affirme Eric Massi, coordonnateur de la Seleka.

Le décret vient d’être signé ce jeudi 17 janvier à la mi-journée par le président Bozizé : Nicolas Tiangaye, c’est officiel, désormais, est le nouveau Premier ministre de transition. Les représentants du pouvoir, de l’opposition, de la rébellion, des corps diplomatiques ont assisté à la cérémonie -très théâtrale- au palais de la Renaissance à Bangui.

François Bozizé a lancé tout d’abord dès le début de la réunion au chef de la Seleka, le chef de la rébellion Michel Djotodia : « Venez, je veux vous entendre de vive voix pour me dire quel est le choix pour le poste de Premier ministre ». Le chef rebelle s’est alors levé, a pris le micro pour prononcer le nom de Nicolas Tiangaye avant de demander la libération de tous les prisonniers politiques.

Réponse rapide de François Bozizé : « Je libère tout le monde à la minute, mais vous aussi, faites ce que vous avez à faire ». Puis, pour montrer qu’il entend bien rester au centre du jeu, le chef de l’Etat centrafricain a proposé son schéma pour le futur gouvernement : trente ministres, selon lui, douze pour la majorité dont les principaux ministères de la souveraineté, cinq pour l’opposition, cinq pour la Seleka dont le portefeuille de la Défense, quatre pour les mouvements politico-militaires non combattants et enfin quatre pour la société civile.

Puis plusieurs interventions se sont succédées ; la plupart pour critiquer l’accord de Libreville et dire qu’il n’était pas assez inclusif. Mais au final, une intervention est sortie du lot, celle du général Mohamed-Moussa Dhaffane, l’un des chefs de la Seleka. Il s’est levé sans y être invité et a lancé au président : « Nous sommes le mal. La Seleka est le mal mais le mal le plus profond de son pays c’est l’exclusion. Changez et nous changerons aussi ».


LIBREVILLE, 14 janvier (Xinhua) — Le secrétaire général de la CEEAC, Nassour  Nguelengdouksia Ouaïdou, a sollicité lundi à Libreville une aide financière  d’environ cinq millions d’euros pour financer la force d’interposition de la  communauté dépêchée en Centrafrique, un pays membre de la communauté menacé  d’explosion par la rébellion de la Séléka.

« Donnez-moi les moyens pour que je garde mes troupes là-bas à  Bangui », a plaidé M. Nguelengdouksia Ouaïdou, s’adressant à Corentin Ki  Doulaye, chef d’une délégation de la Commission de l’Union africaine (UA) venu  s’informer sur la situation politico- militaire en Centrafrique, quelques jours  après la signature à Libreville d’un accord de sortie de crise entre les  belligérants centrafricains.

Les pays membres de la CEEAC ont déployé en urgence à Bangui quelques 500  militaires pour renforcer la force régionale déjà présente en Centrafrique  depuis 2008.

Selon le patron de la CEEAC, chaque soldat de la Mission de consolidation de  la paix en République Centrafricaine (MICOPAX) coûte, par jour à la CEEAC, la  somme de 9.600 FCFA (plus de 14 euros). A ce jour, l’institution régionale a  déjà dépensé 500 millions de FCFA (plus de 760.000 euros).

« Même si le climat est apaisé à Bangui, la prudence recommande que les  troupes mettent plusieurs mois dans la capitale centrafricaine », a  expliqué le secrétaire général de la CEEAC.

Les rebelles de la Séléka, l’opposition politique non armée, la société  civile et le gouvernement de Bangui ont conclu à Libreville le 11 janvier  dernier, un accord de cessez-le-feu prévoyant également la formation d’un  gouvernement de transition devant compter toutes les parties signataires de  l’accord.

L’accord de Libreville a sauvé le régime du président centrafricain, François  Bozizé très contesté par les rebelles de la Séléka.

 

Mises à jour Dimanche 13 Janvier 2013:

Elle a surgi de nulle part le 10 décembre 2012. Un amalgame de plusieurs rébellions en guerre larvée contre le régime à Bangui. Mille, deux mille hommes peut-être. En Centrafrique, pays dévasté par la pauvreté et l’incurie de l’Etat, la coalition de la Séléka (« alliance » en sango, la langue nationale) prend une série de villes avec une facilité déconcertante.

En moins de trois semaines, la coalition venue du nord-est traverse de part en part un pays plus grand que la France. Devant elle, les Forces armées centrafricaines (Faca) s’évanouissent. Parfois même sans tirer un coup de feu. Et les rebelles finissent par déboucher à Sibut, à seulement 160 km de « Bangui la coquette », devenue Bangui la panique.

La Séléka, qui réclamait hier l’application d’accords de démobilisation, notamment des indemnisations, revoit alors ses ambitions à la hausse. Elle n’exclut plus de prendre la capitale. Mais aux portes de la ville, elle se ravise. Les rebelles, qui souhaitent pourtant la tête du président François Bozizé, s’immobilisent et acceptent mercredi 2 janvier de prendre part à des négociations. Pourquoi ce revirement ?

Des Centrafricains fuient Damara, à 75 km de la capitale, Bangui, le 2 janvier 2013.Des Centrafricains fuient Damara, à 75 km de la capitale, Bangui, le 2 janvier 2013.(SIA KAMBOU / AFP)

 

Parce que le rapport de force a changé

Devant l’avancée des rebelles en décembre, François Bozizé saisit vite que la situation est en train de mal tourner pour lui. Il appelle d’abord à l’aide son voisin tchadien. Le président Idriss Déby Itno l’a aidé à accéder au pouvoir en 2003. Il l’a aidé encore à reprendre une ville stratégique du nord-est du pays en 2010. Cette fois, il lui envoie un contingent qui prend position entre les rebelles et Bangui. Mais, bizarrement, ces troupes redoutables sont passives. Les amis tchadiens et congolais sont-ils en train de lâcher « Boz » ?

Il perd un peu de son sang-froid et attise le sentiment antifrançais. Le 26 décembre, des proches de son parti s’en prennent à l’ambassade de France. L’ancienne puissance coloniale refuse cependant d’intervenir. Mais elle renforce son dispositif militaire qui passe de 250 à 600 hommes. Officiellement, pour défendre les ressortissants étrangers. Officieusement, pour inviter les rebelles à y réfléchir à deux fois avant de fondre sur la capitale.

Au même moment, les pays d’Afrique centrale qui mènent une médiation s’interposent. La Force multinationale d’Afrique centrale (Fomac) se déploie à Damara, dernier verrou avant Bangui. Elle doit atteindre 760 hommes d’ici vendredi. Son chef est formel : désormais, « Bangui est sécurisée ».

François Bozizé se montre encore plus prudent. Selon un porte-parole de la Séléka cité par le blog spécialisé Afrikarabia, trois mystérieux avions « gros porteurs en provenance d’Afrique du Sud » se seraient posés à Bangui. A leur bord, « un groupe de mercenaires sud-africains ainsi que du matériel », affirme-t-il.

 Parce que le régime a fait des concessions

Cerné, François Bozizé est contraint de lâcher du lest. Il assure d’abord qu’il ne modifiera pas la Constitution pour briguer un troisième mandat. Il promet aussi un gouvernement d’union nationale.

Mieux, il « est prêt à se rendre à Libreville [Gabon] ce jour-même » si ses pairs le lui demandent, et accepte un dialogue avec la rébellion « qui doit conduire à un gouvernement d’union nationale », annonce dimanche 30 décembre le président du Bénin et de l’Union africaine, Thomas Boni Yayi.

Trois jours plus tard, les rebelles annoncent qu’ils iront aux négociations à Libreville. Presque au même moment, François Bozizé relève de leurs fonctions son chef d’état-major et le ministre de la Défense. Ce dernier est son propre fils, Jean-Francis. Beaucoup le voyaient prendre sa succession et il devait obtenir prochainement le grade de général.

Parce que les rebelles sont divisés

Si la Séléka s’est rendue maîtresse du pays avec fulgurance, de nombreuses questions restent en suspens sur ce mouvement inconnu quatre mois plus tôt. On ignore précisément qui la dirige, d’où viennent ses armes, si elle dispose de soutiens à l’étranger et quelles sont ses composantes (Bangui les accuse de venir de pays de la région).

Déjà, des fractures apparaissent au sein de la coalition où fleurissent « porte-parole » et « commandants » autoproclamés. Jeudi, Armel Sayo, présenté par TV5 Monde comme le commandant militaire du Séléka, déclare « qu’il est hors de question jusqu’à preuve du contraire que la Séléka puisse participer à des discussions ». Pour lui, ce serait « comme si nous avions abandonné le peuple. (…) Nous ne pouvons plus reculer. » Il ajoute ne pas avoir été consulté pour d’éventuelles négociations : « Si c’était le cas, nous n’accepterions jamais. Une discussion avec le gouvernement, ce serait comme un ralliement. »

Mercredi, une « source proche du dossier », s’inquiétait auprès de l’AFP : les rebelles « se retrouvent aujourd’hui avec des hommes qui ont faim, qui ont soif. Le risque, c’est qu’ils se transforment en coupeurs de route. » Un autre fléau de la Centrafrique.

 

Mises à jour Samedi 12 Janvier à 14h10:

Le premier ministre Centrafricain vient d’être démis de ses fonction par l’accord de Libreville !

Un accord de sortie de crise prévoyant un cessez-le-feu, le maintien du président François Bozizé au pouvoir et la formation d’un gouvernement de transition d’union nationale a été signé vendredi à Libreville par les belligérants centrafricains, a constaté l’AFP.

Des législatives seront organisées au terme d’une période de transition de 12 mois, « un nouveau Premier ministre issu de l’opposition démocratique sera nommé », selon cet accord lu devant la presse, et qui prévoit également le « retrait de toutes les forces militaires étrangères » de Centrafrique, à l’exception des Forces africaines d’interposition (FOMAC).

Au cours d’un échange avec la presse après l’annonce de l’accord, le chef de l’Etat tchadien, Idriss Deby président en exercice de la Communauté économique des Etats d’Afrique Centrale (CEEAC), organisatrice des pourparlers, a déclaré qu’il avait demandé à la coalition rebelle du Séléka de rentrer « dès aujourd’hui pour mettre en place dès demain un gouvernement de transition » avec François Bozizé.

L’accord prévoit que Bozizé restera en place jusqu’à la fin de son mandat en 2016 mais qu’il ne « pourra révoquer » le nouveau Premier ministre pendant la période de transition.

La coalition du Séléka a pris les armes le 10 décembre dernier car elle reprochait au pouvoir le non-respect de divers accords de paix signés entre le gouvernement et les rébellions, notamment l’accord de paix global de Libreville de 2008.


Mises à jour Vendredi 10 à 15h43:

À Libreville, au  troisième jour des négociations entre le pouvoir centrafricain et les  rebelles de la coalition Séléka, qui maîtrisent près des deux-tiers du pays, un  accord a été trouvé, ce vendredi 11 janvier en milieu de journée. L’accord  politique de Libreville sur la résolution de la crise a été signé vers 14  heures.

L’accord valide la mise en place d’un gouvernement d’union nationale et  décide de la dissolution de l’Assemblée nationale. En sortant de la salle de  réunion, le chef de l’État, François Bozizé, a proposé aux rebelles de la Séléka  de rentrer avec lui à Bangui pour former, dès demain, le nouveau  gouvernement.

La délégation de la rébellion avait entamé une réunion à huis clos avec les  chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats d’Afrique Centrale (CEEAC),  arrivés jeudi dans la capitale gabonaise. Les présidents gabonais Ali Bongo  Ondimba, congolais Denis Sassou Nguesso, médiateur dans ce conflit, et tchadien  Idriss Deby Itno participaient vendredi aux discussions.

Les rebelles ont donné leur accord de principe à un cessez-le feu d’une  semaine. La rébellion abandonne, pour le moment, son exigence d’un départ  immédiat de François Bozizé du pouvoir.

« Nous allons donner notre accord de principe pour un cessez-le feu  d’une semaine et observer (la) bonne foi (du président Bozizé) », a déclaré  le porte-parole de la coalition, Florian Ndjadder. « S’il nous la prouve,  nous allons revenir à Libreville pour signer définitivement le cessez- le-feu. »

Cette concession est cependant soumise à plusieurs exigences fortes que doit  accepter le chef de l’État. « Les forces mercenaires venues d’Afrique du  Sud doivent quitter le territoire centrafricain, les prisonniers politiques  doivent être libérés sans conditions pendant la même période », a affirmé  Ndjadder.

Les médiateurs tentent d’arracher ce cessez-le-feu aux protagonistes afin de  permettre aux populations civiles, déplacées par les combats, de regagner leurs  villes et villages. Reste à savoir si, en un délai de sept jours de  cessez-le-feu, les nombreuses conditions militaires et politiques posées par les  rebelles seront satisfaites à temps par le régime fragilisé certes, mais pour le  moment protégé par ses alliés.

Certains observateurs présents lors des négociations indiquent que la  question d’accorder le ministère de la Défense à la rébellion a été évoquée.

 

Mises à jour Jeudi 11 à 21h00:

La rébellion centrafricaine du Séléka va donner son « accord de principe pour un cessez-le feu d’une semaine », a annoncé ce soir un de ses porte-parole à Libreville où se tiennent des pourparlers de paix avec le régime de Bangui. Il dit vouloir « observer sa bonne foi (du président François Bozizé). S’il nous la prouve, nous allons revenir à Libreville pour signer définitivement le cessez- le-feu ».

Mais le Séléka entend conditionner le cessez-le-feu provisoire: « Les forces mercenaires venues d’Afrique du Sud doivent quitter le territoire centrafricain, les prisonniers politiques doivent être libérés sans conditions pendant la même période », a affirmé le porte-parole.

La rébellion demande également la nomination d’un nouveau Premier ministre issu de l’opposition. « Nous avons la possibilité de marcher sur Bangui mais par respect des chefs d’Etat de la CEEAC (Communauté économique des Etats d’Afrique Centrale) nous allons démontrer que nous voulons la paix », a-t-il ajouté. Un sérieux échec menaçait jusque-là les pourparlers en Centrafrique, en l’absence de concessions du pouvoir et des rebelles qui, ayant enlevé la majeure partie du pays depuis le 10 décembre, exigeaient le départ de Bozizé et sa traduction devant la Cour pénale internationale.

 

Mise à jour du lundi 10 Janvier 2013:

Mémorandum

La rébellion, qui demande toujours, par ailleurs, le départ du président centrafricain, accuse en effet ce dernier de « crimes de guerre et crimes contre l’humanité », parlant notamment de « détentions et séquestrations arbitraires », ou encore de « disparitions, assassinats et exécutions sommaires ».

Des crimes commis en 2002, selon le mémorandum, soit peu avant la prise de pouvoir, par les armes, de François Bozizé.

Cessez-le-feu

Les ministres des Affaires étrangères de la CEEAC se sont entretenus avec les membres de la délégation de la Seleka. On a vu la délégation gouvernementale repartir vers 19h30 (heure française) de la Cité de la démocratie, où se tiennent les discussions, sans faire de déclaration pour ne pas interférer.

Les ministres des Affaires étrangères de la CEEAC pourraient d’ores et déjà avoir commencé à discuter d’un cessez-le-feu avec les différentes délégations qu’ils ont reçues et qu’ils continueront de recevoir jusqu’à la fin.

« Approche régionale »

Rappelons à ce titre que ce mardi 8 janvier, le Conseil des ministres des Affaires étrangères de la CEEAC s’était réuni à Libreville en préparation des négociations. Il  avait  notament regretté dans un communiqué « que toutes les parties continuent à faire des déclarations susceptibles de raviver les tensions », et appelé « immédiatement à un accord de cessez-le-feu ».

Les ministres ont également demandé le retrait immédiat des rebelles des villes occupées. Ils encouragent enfin le président Bozizé – qui a récemment qualifié la Seleka de « mercenaires terroristes » – à privilégier « une approche régionale de sortie de crise », allusion à peine voilée à la venue récente à Bangui de soldats sud-africains pour protéger son régime.

« Je crois vraiment que ce qui se passe en Centrafrique revêt la dimension d’une guerre civile. Je constate que dans ce conflit, le gouvernement sud-africain n’a pas déployé les forces de défense nationale sud-africaines pour qu’elles assurent une mission de maintien de la paix, mais au contraire pour soutenir une partie du conflit ».

James Selfe,
Parlementaire de l’opposition sud-africaine, membre de l’Alliance démocratique

 

Mises à jour 21h47:

Le chef du contingent militaire tchadien en Centrafrique positionné sur « la ligne rouge » de Damara (75 km de Bangui) a rencontré les rebelles à une dizaine de km plus au nord pour leur demander de reculer. « Nous sommes allés les voir hier. Ca s’est bien passé. Je leur ai rappelé la règle, qu’il ne fallait pas qu’ils franchissent la ligne rouge et qu’il fallait qu’ils reculent », a affirmé par téléphone depuis Damara le général Abdoulaye Issaka Sawa.

« Je leur ai dit qu’on était arbitre, qu’on était ni pour eux, ni pour les FACA (Forces armées centrafricaines). Je leur ai dit qu’ils pouvaient rester à 10 ou 15 km de Sibut », a-t-il précisé. Sibut, tenue par les rebelles du Séléka, est située après Damara, à environ 160 km au nord de Bangui. Damara, verrou stratégique sur la route de Bangui, a été déclarée par la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) comme « la ligne rouge » à ne pas franchir par les FACA et les rebelles du Séléka, qui a lancé une offensive le 10 décembre dernier et contrôle de nombreuses villes du pays.

Le ministre centrafricain de l’Administration territoriale, Josué Binoua s’était récemment insurgé contre la présence des rebelles à 12 km au nord de Damara. Environ 400 soldats tchadiens ainsi que 360 gabonais, camerounais et congolais, membres de la Force multinationale d’Afrique centrale (FOMAC), ont été déployés à Bangui et Damara pour bloquer l’avancée des rebelles vers Bangui. Des délégations des rebelles, du pouvoir et de l’opposition ont engagé mercredi à Libreville des pourparlers pour une sortie de crise.

Mise à jour Mercredi 9 Janvier 2013:

François Bozizé ne lâchera pas !
Le président, que l’on disait abattu depuis le déclenchement de l’attaque rebelle sur la capitale le 10 décembre, est apparu ragaillardi. Alors que des négociations s’ouvrent mercredi à Libreville entre le pouvoir et les rebelles de la Séléka, il semble de moins en moins enclin à des concessions.

Quand les chefs de la rébellion, dont les troupes campent à 70 kilomètres de Bangui, demandent sa démission, le président oppose un net refus. «Cette question est le langage de tout hors-la-loi. Quelqu’un qui respecte la Constitution ne pourrait pas poser une question pareille. J’ai été élu à double reprise à plus de 70 %. Je suis là et c’est tout.» Le seul point sur lequel il semble prêt à céder est la mise en place d’un gouvernement d’union nationale. «Je crois que déjà c’est une concession d’une grande importance. Je ne vois pas ce que l’on pourrait me demander de plus.» La dissolution de l’Assemblée nationale dominée par le parti au pouvoir, que plusieurs chancelleries réclament discrètement comme signe d’apaisement, est, elle aussi, écarté. «Pourquoi dissoudre l’Assemblée et déchiqueter la Constitution?»

 

L’argent et l’islam

Le président n’envisage cependant pas de boycotter le sommet de Libreville. «Nous allons écouter. Je n’ai pas peur. J’ai l’habitude. Nous allons à Libreville pour défendre la démocratie. Il faut que les rebelles respectent les décisions du sommet de N’Djamena (Le 26 décembre dernier) qui leur demandaient de repartir à leur position de départ.» Cette fermeté affichée n’est pas surprenante.

 

À mesure que s’éloigne le risque de voir les rebelles déferler sur le palais, François Bozizé et les siens ont durci le ton. «C’est que des étrangers terroristes agressent le pouvoir centrafricain. Ce sont des mercenaires qui pillent et violent. Ils ont même pillé la station Total de Bambari.» Le président reprend les accusations portées contre la Séléka, un ensemble hétéroclite de vieux mouvements rebelles auquel son entourage prête des visées islamistes.

 

«Selon les bribes d’informations que nous avons, c’est quelque chose comme ça. Je ne voudrais pas avancer des choses à la légère mais il y a un risque de querelles religieuses dans ce qui se dessine derrière la Séléka. Il a des Djandjawids (mouvement arabe du Darfour au Soudan, NDLR), des gens qui ne parlent ni sango ni français parmi eux. Des gens qui viendraient même au-delà des frontières des pays limitrophes.» Sur cette théorie d’un complot contre son pays, François Bozizé n’en dira pas plus. Pas plus qu’il ne reprendra les attaques contre les pays du Golfe, soupçonnés par ses proches de financer l’ennemi. «C’est un mélange de tout. Il y a aussi des hommes d’affaires qui ont financé cette rébellion.»

 

L’argent et l’islam

L’argent et l’islam seraient, à l’entendre, à l’origine de tout. «Il y a l’odeur du pétrole et tout ce qui est rattaché à la religion. Si on nous laissait tranquille, d’ici moins d’une année notre pétrole devrait jaillir comme au Tchad ou au Gabon.» Que la présence de brut en quantité soit loin d’être prouvée en Centrafrique ne semble pas déranger François Bozizé…

Il n’entend en fait rien lâcher, car il se sent en position de force. Le déploiement de 760 soldats des pays de la région a permis de stopper l’offensive de la Séléka alors que l’armée centrafricaine était en pleine déroute. L’arrivée de 400 soldats sud-africains a, pour lui, inversé le rapport de force. Pretoria n’a pas vraiment expliqué les raisons de ce débarquement musclé. Mais Bozizé veut y voir un soutien clair.

«L’Union africaine a, dans certaines de ses dispositions, des mesures pour combattre la prise de pouvoir par la violence. C’est dans ce sens que l’Afrique entière s’est mobilisée, et l’Afrique du Sud, pour faire barrage à toutes velléités de renverser un pouvoir démocratiquement élu.» Le président se défend par ailleurs d’avoir brocardé ses anciens alliés, à commencer par la France. «Je n’ai pas mis en cause la France. Quand nous parlons de la France en Centrafrique, c’est notre partenaire de toujours qui a été à nos côtés dans les moments difficiles.»

Paradoxalement, le président Bozizé ne semble guère optimiste pour l’avenir, comme s’il était déjà décidé à faire de la réunion de Libreville un épisode de plus dans la succession de guerres et de pourparlers qui émaillent l’histoire du pays. «Dans un pays pauvre comme la République centrafricaine, dire que c’est la dernière fois… À moins qu’il n’y ait une contribution massive de la communauté internationale pour résoudre les problèmes qui se posent, il sera dur de freiner cette évolution. C’est la pauvreté, le fond du problème.»

 

Mises à jour Mardi 8 Janvier 2013:

Le président centrafricain François Bozizé a déclaré mardi à Bangui qu’il ne voulait « pas négocier » son départ réclamé par la rébellion qui tient la majeure partie du pays, au cours d’une conférence de presse avant les pourparlers de Libreville.

« Je n’ai pas à négocier (mon départ), est-ce que la rébellion représente le peuple centrafricain ? Je n’ai pas à négocier une fonction de chef d’Etat », a-t-il déclaré en réponse à une question lui demandant s’il était prêt à satisfaire les exigences de la rébellion. « Ce sont des mercenaires terroristes. (…), des hors la loi », a-t-il affirmé. 

Le calendrier reste incertain mais les négociations sur l’avenir de la Centrafrique devraient bel et bien s’ouvrir dans les jours qui viennent à Libreville, dans la capitale du Gabon, sous la direction du président congolais Denis Sassou Nguesso.

La rencontre devait initialement débuter ce mardi, mais Denis Sassou Nguesso,

médiateur dans la crise centrafricaine, a finalement déclaré à la presse qu’elle s’ouvrirait au plus tard le 11 janvier. La délégation des rebelles de la Séléka est d’ores et déjà arrivée sur place, mais l’avion transportant celles du gouvernement, de l’opposition démocratique et de la société civile a été retardé à cause de problème techniques. Il n’a décollé que ce matin et a  atterri à Libreville en début d’après-midi.

« Le programme des discussions reste assez flou, rapporte Sarah Sakho, envoyée spéciale à Libreville. On sait que le cycle des négociations devrait commencer par une réunion des ministres des Affaires étrangères de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Ceeac). Ils pourraient se retrouver dès cet après-midi pour […] faire une évaluation de la situation [en République centrafricaine, NDLR] ». Deux autres discussions devraient réunir, d’une part, les différentes délégations centrafricaines et, d’autre part, les chefs d’État de la Ceeac.

Des centaines de tonnes d’aide alimentaire ont été pillées en Centrafrique « et la situation est totalement imprévisible », a indiqué aujourd’hui le Programme Alimentaire Mondial (PAM) des Nations Unies, basé à Genève. « Nos entrepôts ont été pillés », a déclaré à l’AFP la porte-parole du PAM Elisabeth Byrs.

Quelque 210 tonnes de produits alimentaires ont été volées dans un entrepôt dans la ville de Kanga-Bandoro, au nord, tenue par les rebelles, un bureau et une maison du PAM ayant également été attaquées.  Au centre du pays, à Bambari, 209 tonnes ont été pillées, ainsi que 7 tonnes à Bria, dans l’est du pays. « A ce stade il est impossible de dire si d’autres installations du PAM ont été pillées. La situation est totalement imprévisible », a souligné la porte parole.

Pour le moment l’entrepôt de Bangui est intact, il abrite un millier de tonnes de nourriture, de quoi alimenter 300.000 personnes pendant une semaine. Le PAM est prêt à reprendre ses activités dès que la situation le permettra, une mission de l’ONU étant en train d’évaluer la situation en matière de sécurité, a-t-elle ajouté.

Les délégations centrafricaines du pouvoir et de l’opposition sont arrivées  à Libreville pour participer, sous l’égide des pays d’Afrique centrale, à de cruciales négociations de paix avec la rébellion qui a pris le contrôle d’une partie du pays.

L’avion transportant les délégations, avec des représentants de la société civile, a atterri sur la base militaire gabonaise de Libreville. Les rebelles, transportés par un avion affrété par les Nations unies, étaient arrivés lundi soir à Libreville.

 

Mises à jour 13h19:

Le président centrafricain François Bozizé est parti à Brazzaville pour y rencontrer le président Denis Sassou Nguesso qui doit assurer une médiation entre le gouvernement centrafricain et les rebelles.

François Bozizé « devrait revenir dans l’après midi » après avoir rencontré son homologue congolais, selon une source gouvernementale. Denis Sassou Nguesso doit assurer une médiation à Libreville entre le gouvernement centrafricain et la coalition rebelle du Séléka qui a pris les armes le 10 décembre.

Mises à jour Lundi 7 Janvier 2013 9h13:

Le pape Benoît XVI a lancé un appel à des pourparlers urgents en Centrafrique permettant un retour à la stabilité, afin d' »épargner à la population de revivre les affres de la guerre civile ». S’adressant au corps diplomatique lors son traditionnel discours de début d’année, le pape a lancé d’autres appels pour une pacification dans différents conflits en Afrique subsaharienne, citant la Corne de l’Afrique, la République démocratique du Congo, le Nigeria et le Mali.

 

Mises à jour Lundi 7 Janvier 2013:

L’Unicef dénonce des recrutements croissants d’enfants aussi bien par les groupes rebelles que par des milices gouvernementales. Souleymane Diabaté est le représentant de l’Unicef en Centrafrique. En raison de l’insécurité, il travaille désormais depuis Yaoundé au Cameroun. Propos recueillis par Charlotte Idrac.

RFI : Qu’est-ce qui permet d’affirmer, aujourd’hui, que le recrutement d’enfants soldats a augmenté en Centrafrique ?

Souleymane Diabaté : On a reçu des informations, des rapports crédibles et dignes de foi, affirmant que les groupes rebelles et les milices pro-gouvernementales sont en train de recruter des enfants, et de les entraîner dans le conflit armé qui déchire aujourd’hui la République centrafricaine.

Nous estimons que plus de 2 500 enfants sont associés avec les milices pro-gouvernementales et les groupes rebelles. Aujourd’hui, il nous est très, très difficile d’avancer des chiffres sur les nouveaux recrutements. Mais nous savons, par rapport aux informations que nous recevons du terrain, que ce chiffre a augmenté. Et c’est pour cette raison d’ailleurs, que nous en appelons au gouvernement et à ce groupe rebelle, afin d’arrêter le recrutement d’enfants, filles ou garçons, pour servir dans les groupes armés ou dans les milices.

Vous pointez du doigt à la fois la rébellion et les milices gouvernementales. Qui compose ces milices pro-gouvernementales et où sont-elles ?

À Bangui, nous avons eu des informations dignes de foi, comme quoi des jeunes gens étaient utilisés dans les milices pro-gouvernementales, au niveau des barricades qui ont été érigées, qui sont tenues par des milices, avec des jeunes gens dotés d’armes blanches, d’arcs, de flèches.

Ailleurs dans le pays, depuis le 10 décembre quand le conflit a éclaté, des zones ont été successivement occupées par la rébellion. Et dans ces zones, il y a utilisation d’enfants dans les groupes armés. C’est inadmissible !

Est-ce que les Faca, les Forces armées centrafricaines, seraient aussi concernées par ces nouveaux recrutements d’enfants soldats ?

Je ne peux pas vous dire que les Faca sont impliquées, mais nous avons des indications assez claires, que des enfants, des jeunes, sont utilisés dans le conflit, que ce soit au niveau de la rébellion ou au niveau de Bangui.

Cette situation remet en cause, bien évidemment, les progrès qui avaient été faits, ces dernières années, pour lutter contre ce phénomène, car il y avait eu des progrès en Centrafrique…

Il y avait eu, effectivement, des progrès en République centrafricaine. Etant donné que depuis 2007 nous avons travaillé avec le gouvernement et avec les factions rebelles, pour permettre l’identification et la séparation des enfants associés avec les groupes armés.

On estime que plus de 1 000 enfants ont été séparés des groupes armés et des milices pro-gouvernementales. Donc, il est clair que ce conflit vient encore perturber ce travail qui a été fait. C’est un long processus, qui prend du temps. Et malheureusement, ce conflit vient endiguer les efforts qui ont été faits dans ce sens.

Qui sont ces enfants qui sont nouvellement recrutés par les groupes armés ? Ce sont des enfants qui sont arrachés à leurs familles ?

On estime à plus de 3 000 les enfants de la rue, à Bangui. Donc, il est clair que ces enfants sont une cible. Mais il y a également des enfants qui sont séparés ou qui sont enlevés de force, ou qui ont perdu leurs parents et qui deviennent une proie facile. Et du fait de la pauvreté, aussi, des enfants sont facilement recrutés pour servir des messagers, des espions, s’occuper de la cuisine… Donc, c’est tout cela.

Depuis un moment, les humanitaires que nous sommes n’avons pas accès aux zones affectées. Et j’en appelle au gouvernement, et j’en appelle également aux mouvements rebelles, pour que les humanitaires puissent aller sur le terrain pour apporter la réponse humanitaire.

D’ailleurs, l’Unicef, une partie en tout cas de vos équipes, a dû quitter la République centrafricaine…

Oui, dans ce genre de situation, nous sommes amenés à nous retirer. Mais ça ne veut pas dire que nous n’avons pas une présence sur le terrain. Je suis, présentement, à Yaoundé, où je travaille avec une équipe réduite, mais nous avons également des collègues qui sont à Bangui, avec lesquels nous travaillons. Nous ne sommes pas partis du pays. Notre bureau est encore ouvert, nous travaillons jour et nuit avec les collègues, et nous préparons la réponse humanitaire.

Il faut rapidement que nous puissions retourner sur le terrain, pour que nous puissions séparer les enfants. Il y a deux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, qui condamnent l’utilisation des enfants dans les conflits armés. Il faut absolument que ces résolutions soient respectées par les mouvements rebelles et par le gouvernement. Il faudrait que ces enfants puissent retourner à l’école, aient accès aux soins de santé et  retrouvent leurs familles.

Mises à jour Dimanche 6 Janvier 15h00:

Le vol qui devait aller chercher aujourd’hui en Centrafrique une délégation de la rébellion devant participer à des négociations au Gabon, a été reporté à demain, a appris l’AFP de sources concordantes.

« Nous partirons demain matin (lundi). Il y a eu un problème (sur le vol). Nous sommes prêts. Nous demandons à partir aux négociations », a affirmé à l’AFP l’un des chef rebelles, le colonel Djouma Narkoyo, par téléphone satellitaire. Une source diplomatique avait auparavant indiqué que le vol était « retardé » en raison de « problèmes d’autorisation ».

Mises à jour 19h48:

De notre correspondant:

« Les rebelles ont pris deux villes près de Bambari (déjà théâtre d’affrontements et contrôlée par les rebelles). Ça montre leurs velléités de faire la guerre même quand il y a des négociations », a déclaré à l’AFP Josué Binoua. Toutefois, l’intérêt stratégique de ces villes apparaît davantage symbolique que stratégique, étant donné la distance (une centaine de kilomètres) entre ces localités et la capitale Bangui.

Damarra déserte

De fait, la route vers la capitale est tenue sous haute tension. La ville de Damarra, située à 75 km de Bangui, est le dernier rempart pour les rebelles de la coalition du Séléka. Depuis le regain de violences entre le pouvoir et la rébellion en décembre, l’endroit s’est transformé en ville fantôme.

À l’extérieur de la ville, des soldats sont postés afin de stopper la progression des rebelles. Une protection qui ne suffit cependant pas à rassurer la population.

« Tout le monde ici est dans la brousse. Nos femmes, nos enfants sont comme cela, sans hôpital, sans marché. Nous souffrons atrocement, » témoigne un habitant de Damarra, interrogé par Sarah Sakho, correspondante de RFI en Centrafrique.


Mises à jour 13h38:

L’alliance centrafricaine rebelle Séléka, qui a commencé une offensive mi-décembre et demande le départ du président François Bozizé, a pris deux nouvelles villes, Alindao et Kouango dans le centre, dans la nuit d’hier à aujourd’hui, alors que des négociations devraient avoir lieu à Libreville mardi, selon le ministre de l’Administration territoriale.

« Les rebelles ont pris deux villes près de Bambari (déjà théâtre d’affrontements et contrôlée par les rebelles): Alindao et Kouango. Ca montre leurs velléités à faire la guerre même quand il y a des négociations », a déclaré Josué Binoua.

Mises à jour 11h35:

« L’islamisation guette la Centrafrique » « En Centrafrique on ne vit pas, on survit ! »

Cette insécurité galopante ne rassure guère les Centrafricains, malgré les mesures prises par le président Bozizé, qui a repris la main sur l’armée, après avoir limogé son fils au ministère de la Défense et le chef d’Etat major. Nombre d’entre eux estiment que la France doit intervenir pour mettre un terme à l’imbroglio politique. C’est le cas de cette assistante de direction de 32 ans : « Nous vivons constamment dans l’angoisse, c’est une peur bleue. Nous sommes des enfants de la France. Nous souhaitons qu’elle intervienne. Il faut qu’elle réagisse ! Comme ça nous serons plus rassurés. »

Même son de cloche pour ce pasteur de 42 ans, qui a quitté récemment la ville de Bambari, sous le contrôle des rebelles, pour Bangui. « La France doit intervenir ne serait-ce que pour protéger les instituions du pays ! » Le pasteur va même plus loin. Selon lui, « un terrible danger guette la Centrafrique à majorité chrétienne : l’islamisation » La plupart « des rebelles du Séléka sont musulmans. Il y a une main extérieure qui est derrière eux. Ils sont originaires de plusieurs nationalités. Certains viennent de Libye, du Soudan, du Tchad », affirme-t-il. « Nous vivons dans l’angoisse. Nous vivons la conquête de l’islam en Centrafrique ! », renchérit-il. D’après lui, « chaque fois que les rebelles sont arrivés dans les villes qu’ils ont prises, ils ont tout détruit : les gendarmeries, les mairies, sauf les boutiques tenues par les musulmans. »

Kaleb, 28 ans, salarié au sein d’une ONG, qui lutte contre le sida, « condamne aussi vivement l’action des rebelles. La paix doit revenir au plus vite dans le pays », estime le jeune homme. « Il est très facile de manipuler la population à majorité analphabète et vivant de l’agriculture. Tous nos partenaires sont en train de partir ! Les Centrafricains ne veulent plus qu’on règle les problèmes par les armes.  Même si le régime a des défaillances ce n’est pas la solution ! » Selon lui, « la Centrafrique est encore devenue plus pauvre qu’avant. Les Centrafricains ne mangent pas à leur faim et vivent en majorité en dessous du seuil de pauvreté ! Ils ne mangent qu’un repas par jour ! Et n’ont même pas un dollar par jour pour subvenir à leurs besoins ». Les routes et les hôpitaux sont dégradées, ajoute-t-il. « En Centrafrique on ne vit pas, on survit ! » Une phrase qui résume bien, selon lui, la situation de son pays.


Mises à jour 11h13:

Les rebelles sont prêts à partir à Libreville, ils n’attendent plus que le vol qui doit venir les chercher sur le terrain ce dimanche. C’est Michel Djotodia, le chef de l’UFDR, qui dirigera le groupe de la Seleka. D’autres mouvements politico-militaires seront eux aussi représentés. Mais la Seleka entend bien mettre sur la table la question du départ du président Bozizé, faute de quoi, dit-elle, « le pays risque de retomber dans le chaos ».

seleka-bangui-centrafrique-guerre-rebellesUn point de vue que ne partage pas Abakar Sabone, le chef du Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice (MLCJ). Lui aussi compte se rendre à Libreville. Mais d’après lui, la Seleka devrait revenir à ses revendications initiales sur l’application des accords passés et ne pas réclamer le départ de François Bozizé car, soutient-il, c’est céder aux manipulations de la classe politique.

Selon nos informations, François Bozizé sera lui aussi à Libreville, avec une délégation constituée de membres du gouvernement et d’alliés de sa majorité politique, ainsi que de certaines personnalités qui lui sont proches. Pour cette délégation, la question du départ du chef de l’Etat n’est pas négociable. « Notre Constitution interdit une prise de pouvoir par les armes », lance l’un des ténors de la majorité présidentielle qui sera à Libreville, Cyriaque Gonda.

Pour le ministre de l’Administration du territoire, Josué Binoua, qui fera lui aussi le déplacement, « ces discussions permettront de faire avancer le pays si elles débouchent sur le retrait des rebelles des zones occupées et si elles débouchent sur un gouvernement d’union nationale ».

La délégation de l’opposition démocratique, elle, sera dirigée par Maître Nicolas Tiangaye, qui comptera à ses côtés d’autres leaders, comme Martin Ziguélé et Henri Pouzère. « Nous partons avec détermination, pour que les choses changent », a déclaré à RFI Maître Tiangaye, sans vouloir en dire plus.

La société civile, enfin, n’aura en principe qu’un statut d’observateur dans ces discussions. Ce statut et le nombre de places proposées poussent certaines organisations à s’interroger sur leur participation.

 

Mises à jour Samedi 5 Janvier 9H18:

Le Conseil de sécurité de l’ONU a demandé hier au gouvernement centrafricain et aux rebelles de négocier « de bonne foi » et sans conditions préalables lors des pourparlers prévus mardi à Libreville.

Dans une déclaration adoptée hier et dont le texte avait été proposé par la France, les 15 pays membres « invitent toutes les parties à rechercher une solution pacifique en s’impliquant de manière constructive, sans conditions préalable et de bonne foi dans les négociations qui doivent se tenir à Libreville à partir du 8 janvier ».

Le Conseil souhaite que « le gouvernement, les groupes armés, l’opposition politique et les autres parties concernées (..) profitent de cette occasion pour négocier une solution politique globale aux problèmes qui effectent de longue date le pays tout en respectant l’accord de paix de Libreville de 2008 ».

Les 15 pays réitèrent aussi leur demande aux rebelles du Séléka de « cesser les hostilités, de se retirer des villes prises et de cesser leur progression » vers Bangui.

 

Mises à jour 13h00:

« Le secrétaire adjoint de la  CEEAC (le général Guy-Pierre Garcia) a un  contact ferme avec les  rebelles. Leur chef Michel Djotodia a pris la décision.  Ils partiront le  6 pour Libreville. Ils sont au nombre de dix », a déclaré une   source de la CEEAC,  soulignant que le porte-parole du Séléka Eric Massi et son  président Michel Djotodia seraient présents.

François Nelson Ndjadder, coordonnateur et délégué en Europe de la   Convention patriotique pour le salut du kodro (CPSK), une des  composantes du  mouvement Séléka, sera également présent, selon la même  source.

La date du début des négociations n’a elle pas encore été fixée.

D’après un membre du Séléka, les deux émissaires de la rébellion réclameront  à nouveau le départ du président François Bozizé. En cas de refus, ils affirment qu’ils  poursuivront les opérations militaires contre les Forces armées centrafricaines  (FACA). Selon lui, le nombre exact d’émissaires de la délégation n’a pas encore  été déterminé, mais des représentants de chaque faction du Séléka devraient être  présents.

 

Vendredi 4 Janvier 2013 à 9h05:

Selon le gouvernement centrafricain, la Seleka abriterait des éléments venus de l’étranger, et même des jihadistes prônant le wahhabisme. C’est le ministre de l’Administration du territoire qui l’affirme. Les insurgés démentent, estimant que Bangui cherche à tromper la population. Dans ce contexte, Paris appelle les deux parties à s’asseoir à la table des négociations, à l’occasion des discussions prévues au Gabon la semaine prochaine.

Le sujet suscite une guerre de communication naissante en RCA. Le ministre Josué Binoua accuse la Seleka, coalition rebelle qui a progressé significativement en direction de la capitale Bangui en quelques semaines, d’abriter au moins en partie des rebelles soudanais dans ses rangs, ainsi que des jihadistes prônant le wahhabisme, une version intégriste de l’islam.

Pour l’alliance rebelle, l’accusation constitue cependant un tissu de mensonges visant à tromper les Centrafricains. Le général Dhaffane Mohamed Moussa, pour qui les négociations de Libreville – qui doivent réunir les deux parties la semaine prochaine – ont peu de chances d’aboutir, affirme même que la Seleka pourrait faire appel à la médiation de la communauté catholique de Sant’Egidio pour assurer une médiation dans ce conflit. Une façon subtile de couper court aux accusations de wahhabisme.

Info ou intox, cette charge de Bangui vise en tout cas à discréditer la coalition Seleka. La double affirmation (éléments étrangers et partisans du wahhabisme) peut servir deux objectifs : revigorer le sentiment nationaliste au profit du pouvoir, et susciter une plus grande attention de la part de la communauté internationale, au moment même où les activités de divers  groupes intégristes (Boko Haram au Nigeria ou encore al-Qaïda  au Sahel) inquiètent et mobilisent les institutions continentales et internationales.

Bangui, l’enjeu majeur

Autre sujet de friction entre Bangui et la rébellion : l’étendue de l’avancée de la Seleka. Cette dernière, qui a traversé tout le pays en quelques semaines, faisant tomber les localités les unes après les autres, affirme contrôler désormais 80% de l’ensemble de la Centrafrique.

« Nous laissons des hommes dans chaque ville que nous avons prise pour assurer la sécurité des populations », assure l’un de ses porte-parole, le colonel Narkoyo. Et c’est cette fois le gouvernement qui dément, parlant de « statistique fantaisiste », à laquelle il oppose ses propres chiffres. Toujours selon le ministre Josué Binoua, la Seleka ne serait présente que dans 47 communes sur les 175 que compte le pays. Moins d’un quart, donc.

« Il n’y a pas réellement de contrôle dans les zones qu’ils citent, affirme d’ailleurs M. Binoua. Même dans ces 47 communes, les rebelles ne sont que quelques-uns, juste pour assurer une certaine présence. »

Au cours des discussions de Libreville, les rebelles entendent demander le départ du président François Bozizé, en affirmant qu’il ne contrôle plus le pays. D’où l’importance de ces chiffres. Mais en réalité, le contrôle du territoire centrafricain demanderait des moyens en hommes et en matériels qu’aucun des deux camps ne peut déployer pour l’instant. Bangui, la capitale de RCA, reste à l’heure actuelle le principal enjeu de ce conflit.

 

Mises à jour 16h00:

Sous la bannière de la Fomac, Force multinationale d’Afrique centrale, des soldats tchadiens et camerounais sillonnent les rues de la ville centrafricaine de Damara, dernier rempart contre la coalition rebelle du Séléka, stationnée à Sibut, à 100 kilomètres de là. Depuis le début de son « opération de reconquête », le 10 décembre dernier, le mouvement de rébellion a pris le contrôle d’une large partie du territoire et s’est arrêté aux portes de la capitale, Bangui.

Plusieurs centaines de militaires, environ 520 selon les chiffres avancés par la Communauté économique des États d’Afrique centrale (Ceeac), sont installés dans la ville, lui donnant des airs de garnison. Dans quelques jours, 240 soldats originaires du Congo-Brazzaville et du Gabon viendront encore grossir leurs rangs. « Nous assurons la sécurité de Damara, explique un militaire au micro de FRANCE 24. Rien de nouveau : les civils sont calmes. Nous faisons la patrouille de la zone. Nous ne laisserons personne, ni les rebelles, ni des bandits venir ici ».

Les habitants de Damara, pour la plupart, ont fui, comme plusieurs milliers de leurs compatriotes à travers le pays. Ils craignent l’avancée des rebelles et des combats avec les forces régulières. « C’était terrible ! Les gens ont pris la fuite, il n’y a plus personne », témoigne Honoré, un habitant resté sur place.

 

Mises à jour 14h46:

La branche politique du Séléka se dit prête à participer aux négociations qui doivent se tenir la semaine prochaine au Gabon. Mais dans le même temps, le chef militaire de la rébellion centrafricaine repousse l’idée de discussions et affirme vouloir aller jusqu’au bout.

 

Mises à jour 14h35:

Paris a à nouveau appelé aujourd’hui les parties en conflit en Centrafrique à se rendre à Libreville pour participer aux pourparlers de paix prévus la semaine prochaine dans la capitale gabonaise. « Sur le plan politique, la négociation s’impose plus que jamais. Nous appelons les parties à répondre sans délai à l’invitation de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale à entamer des pourparlers de paix prévus à Libreville la semaine prochaine », a déclaré Philippe Lalliot, porte-parole du Quai d’Orsay, lors d’un point-presse.

« Nous restons mobilisés et nous sommes en contact avec toutes les parties afin de contribuer à un règlement politique durable de la crise que traverse actuellement la République centrafricaine », a-t-il ajouté, sans préciser quelles étaient les parties concernées. Selon une source diplomatique, Paris estime que ces négociations devraient être le plus ouvertes possible et réunir le gouvernement centrafricain, les oppositions armées ainsi que l’opposition légale démocratique, notamment le principal opposant Martin Ziguélé, et Jean-Jacques Demafouth, tous deux candidats malheureux à la dernière élection présidentielle de janvier 2011, remportée par François Bozizé.

 

Mises à jour 11h13:

Le ministre centrafricain de la Communication, Alfred Poloko, a appelé Jeudi la communauté internationale à faire pression sur les rebelles de la coalition Séléka qui menacent de renverser le pouvoir du président François Bozizé, afin qu’ils déposent les armes et acceptent d’aller à la table des négociations pour la paix.

« Comme le chef de l’Etat l’a annoncé, il prêt à se rendre à Libreville (au Gabon, NDLR) pour participer aux négociations sans délai et sans condition. Toute guerre se termine autour d’une table des négociations », a déclaré dans un entretien téléphonique à Xinhua le ministre Poloko, qui a qualifié de « désastre » la situation humanitaire dans la zone des combats.

 

Mises à jour 11h10:


Un point vidéo en Anglais de la situation depuis une semaine en Centrafrique:

 

Mises à jour Jeudi 03 Janvier 10h00:

L’ONU a appelé aujourd’hui le gouvernement centrafricain et les rebelles du Séléka au dialogue et a proposé son aide pour organiser des négociations.

Les Nations unies « continuent de suivre la situation avec une grande inquiétude (..) et invitent le gouvernement et les rebelles à se concentrer sur un dialogue susceptible d’éviter la violence et de mener à une solution pacifique », a déclaré le porte-parole de l’ONU Martin Nesirky.

La représentante spéciale de l’ONU en République centrafricaine Margaret Vogt « reste en contact étroit avec les parties les plus directement concernées en RCA et dans la région et a proposé le soutien de l’ONU pour des négociations politiques », a-t-il ajouté.

Selon des sources diplomatiques, des pourparlers de paix pour résoudre la crise en République centrafricaine sont prévus le 8 janvier à Libreville, sous l’égide du président congolais Denis Sassou Nguesso.

Des représentants de la rébellion armée du Séléka et de l’opposition au président François Bozizé se sont dits prêts aujourd’hui à participer à ces pourparlers à Libreville, sans confirmer la date du 8 janvier.

 

Mises à jour 20h47:  Le président centrafricain François Bozizé a démis aujourd’hui son fils Jean-Francis Bozizé de son poste de ministre délégué chargé de la Défense nationale et a limogé le chef d’état-major de l’armée, selon un décret présidentiel lu à la radio nationale.

Le président centrafricain, arrivé au pouvoir en 2003 à la tête d’une insurrection équipée et entraînée au Tchad, avait reproché hier aux forces gouvernementales de ne pas avoir été en mesure de repousser les rebelles.

« L’armée n’a pas joué son rôle. Sans l’armée tchadienne, nous ne serions plus ici pour nous exprimer. Je demande pardon à tous ceux qui vivent dans les zones occupées par les rebelles », a déclaré l’ancien général

 

Mises à jour 17h47: De notre journalise Alan à Bangui en exclusivité : «Rien ne nous rassure que le chef de l’Etat François Bozizé va respecter son engagement au dialogue comme il l’a annoncé dimanche dernier à Bangui. Pour preuve, malgré ce processus enclenché vers la paix, il procède à l’arrestation de nos familles ». Ces propos sont tenus ce 31 décembre 2012 sur les ondes de Radio Ndeke Luka par le Colonel Djouma Narkoyo, porte parole de cette rébellion.

 

Alan, un de nos correspondants à Bangui
Alan, un de nos correspondants à Bangui

Il a ainsi réagit à la main tendue du président de la République, les invitant à Libreville pour un dialogue de sortie de crise. Une résolution proposée sous la houlette du président en exercice de l’Union Africaine Thomas Yayi Boni au cours de sa dernière visite à Bangui.

Selon le porte parole de ce mouvement, « dès le début de nos revendications, nous étions toujours pour le dialogue. Ce qui est curieux à ce jour, ce sont les tortures, les arrestations des familles incarcérées dans les locaux de la police et de la gendarmerie que nous enregistrons ».

« Face à de telles conditions, peut-on vraiment parler d’une volonté d’aller au dialogue et donc vers la paix »? S’est-il interrogé.

Pour lui, « l’ouverture de ces pourparlers sera conditionnée par la libération sans conditions de ces détenus. Aussi, nos positions, notamment la ville de Sibut (186 kilomètres de Bangui) et autres, seront maintenues ».

Dans une interview accordée à une chaine internationale, le ministre de l’Administration du Territoire Josué Binoua a indiqué que « le pouvoir de Bangui n’a pas procédé à la chasse aux sorcières ». Il a plutôt dénoncé « le fait que ce sont ces rebelles qui pillent, tuent dans les localités occupées ».

Il faut dire que cette prise de position de la Séléka est intervenue  en pleine célébration de Saint Sylvestre. A Bangui justement, chacun s’est organisée à sa manière. D’après les reporters de RNL, les quartiers du centre et sud ont été plutôt calmes. Par contre, ceux du nord ont vibré au rythme d’un réveillon festif. Il s’agit des manifestations de joie accompagnées par des coups de fusil. Certains Banguissois ont simplement choisi de se consacrer à la prière.

Il est à signaler que le gouvernement a instauré un couvre feu allant de 19 heures locales (19TU) jusqu’à 5 heures locales du matin (4HTU). Un couvre feu accompagné de 3 jours de prière qui se sont achevés ce 31 décembre 2012 à 18 heures locales (17HTU).
ce sont les première infos.

 

Mises à jour 13h06:
eric-massi-seleka-centrafriqueLes rebelles centrafricains du Séléka ont annoncé mercredi 2 janvier la suspension de leur offensive en direction de la capitale Bangui et l’envoi d’une délégation aux pourparlers organisés à Libreville, au Gabon. « J’ai demandé à nos forces de ne pas bouger de leurs positions à partir d’aujourd’hui parce que nous voulons participer aux discussions de Libreville pour trouver une solution politique », a déclaré Eric Massi, porte-parole du mouvement, joint par téléphone à Paris.

Si Eric Massi se dit prêt à accepter un dialogue, il persiste à exclure un gouvernement d’union, comme proposé par le président Bozizé. « Je suis en discussion avec nos partenaires pour avancer des propositions afin de mettre fin à la crise mais une solution pourrait être une transition politique dont le président [François Bozizé] serait exclu », a-t-il ajouté. 

Mises à jour 12h27: Quatre personnes dont deux rebelles du Séléka ont été tués dans des heurts qui ont éclaté au village Ngakobo, proche de Bambari, dans le centre de la Centrafrique, hier, après une tentative de pillage d’une sucrerie par la rébellion qui tient la région, a-t-on appris aujourd’hui auprès d’habitants. « Excédés, les habitants se sont soulevés et se sont opposés aux pillages menés par les rebelles hier (…) Furieux, les rebelles ont ouvert le feu sur les habitants, tuant deux d’entre eux. Dans les heurts qui ont suivi, deux rebelles ont été poignardés à mort » a indiqué un habitant par téléphone.

Selon la source qui a demandé l’anonymat, les habitants « ont crevé les roues de l’ambulance de l’hôpital de Bambari utilisée par les rebelles pour transporter les biens pillés. Ils ont également cassé le pont reliant Bambari et le village de Ngakobo ».

Les heurts sont intervenus après un premier pillage le 30 décembre de la sucrerie, et désormais, « la tension est très vive dans la localité. Les habitants de Ngakobo ont décidé de protéger le complexe sucrier au prix de leur vie » a affirmé la source. La région de Bambari, ancienne place forte des Forces armées centrafricaines (Faca) est sous contrôle de la coalition rebelle du Séléka depuis le 23 décembre.

 

Mises à jour 11h40: Des patriotes et des barrages à Bangui…

« Notre devise, c’est la patrie ou la mort. Nous vaincrons », crie un jeune du nord de Bangui. Il est un des des nombreux « patriotes » qui, à l’appel du président François Bozizé, élèvent dès la nuit tombée des barrages dans la capitale centrafricaine pour prévenir toute incursion rebelle.

REBELLES-RCA-banguiDans le 4e arrondissement, fief du président, situé sur la route du Nord occupé par la coalition rebelle du Séléka, ces patriotes âgés entre 20 et 40 ans et qui témoignent tous sous couvert de l’anonymat affirment travailler pour la patrie.

En quelques semaines d’offensive, les rebelles sont parvenus à 160 km de Bangui et ont menacé de prendre la capitale. Même si le front s’est stabilisé grace notamment à l’arrivée de renforts d’une force régionale et de soldats français, la ville reste sous tension.

« Dans le contexte actuel, c’est une cause nationale. La rébellion occupe toute la superficie du territoire. On ne peut pas demander à l’armée et la gendarmerie de sécuriser les quartiers », explique un jeune, à la musculature impressionnante, vêtu d’un maillot Michael Jordan.

L’après-midi, ce quartier très pauvre de maisons en terre rouge aux toits de tôle ou de paille semble mener une vie paisible. Mais sur les routes de terre, on aperçoit des pneus, des piquets et des grosses pierres pour les barrages de la nuit.

« On fait ca pour déceler les rebelles qui entrent par les collines », raconte un jeune.

« Il semble que les motos taxis font partie des pièces maîtresses de la circulation des munitions et des armes. Les motos taxis circulent librement sur les petites voies sans contrôle. Avec ces contrôles, nous sommes rassurés », dit l’un.

Selon un responsable de la sécurité, lors des prises des villes du nord d’où ils ont lancé leur offensive le 10 décembre, les rebelles ont infiltré des éléments par groupes de deux ou trois dans les agglomérations avant de passer à l’attaque.

Le principal opposant centrafricain, l’ancien Premier ministre Martin Ziguélé, condamne ce recours à des « forces supplétives » et estime « qu’on bascule dans le non-Etat ». Un habitant du quartier juge aussi que ces barrages servent surtout à intimider les opposants.

« Vivre la peur au ventre« 

Les méthodes de contrôle sont assez sommaires.

« On demande les papiers, on vérifie si la personne parle sango ou français. S’il ne les parle pas, c’est automatiquement un suspect et on l’emmène à la gendarmerie ». Langue nationale, le sango n’est pas parlé par les populations du Nord, région à dominante musulmane d’où sont originaires la majorité des rebelles, et les habitants de Bangui les considèrent comme des étrangers .

Un habitant du quartier confie « vivre la peur au ventre ».

Un autre assure qu’on a distribué des « machettes aux désoeuvrés » et que les jeunes rackettent et enlèvent de nombreux musulmans soupçonnés d’être complices des rebelles. Dans la nuit de lundi à mardi, un jeune musulman interpellé par ces milices a tenté de s’échapper et a été abattu par des militaires.

Les « patriotes » se défendent toutefois de traquer les musulmans. « Il n’y a pas de chasse aux musulmans, ce sont les rebelles qui disent ça pour influencer la communauté internationale », répond l’un d’eux. « On fouille les caisses pour que des gens ne puissent pas rentrer avec des armes », explique un autre. « On en a attrapé un », se réjouit un « patriote ». « C’était un cireur de chaussures. Dans son bac, il y avait des munitions ». Les jeunes « patriotes » font aussi des patrouilles de jour et de nuit dans les ruelles.

« Dans notre quartier, on nous a informés qu’un homme faisait partie du groupe rebelle dans la brousse. On a cassé et on a brûlé sa maison il y a quatre jours », raconte un des hommes du barrage. De nombreux témoignages affirment qu’aux barrages les jeunes sont armés de machettes et de « kokoras » (arcs et flèches en sango). Et leur coordination s’appelle justement Coalition citoyenne opposée aux rebelles armés : Cocora.

Les « patriotes » réfutent en bloc les accusations. « On n’a pas d’armes, on n’est pas des militaires », assure l’un. « Nous sommes unis et nous sommes nombreux. Notre force, c’est le groupe ». Tous assurent que leur action est légale. « On le fait à l’amiable, sans agressivité », dit l’un. Pour ces « bénévoles », dont beaucoup sont au chômage, « le prix (la récompense), c’est la paix ».


Mises à jour 11h26:
Au moins cinquante personnes ont été arrêtées et placées en détention arbitraire dont deux anciens députés de l’Assemblée nationale (parlement) par le pouvoir à Bangui, la capitale de la République centrafricaine (RCA) où un climat tendu persiste, annonce un responsable des droits de l’homme.

Sous couvre-feu nocturne (entre 19h et 5h locales) suite à un décret du président François Bozizé la semaine dernière face à la progression des combattants de coalition rebelle Séléka qui exigent son départ, la capitale centrafricaine vit la peur au ventre, les habitants étant pris de panique au regard de la détérioration de la situation sociopolitique qui engendre exactions et pillages en série.

« Il y a des cas d’arrestations et des cas de morts. Des gens ont été arrêtés et détenus à la section des recherches et des investigations (services spéciaux centrafricains, NDLR). On parle d’au moins 50 personnes, au rang desquels deux anciens députés », a déclaré Fulgence Zeneth, membre de l’Observatoire centrafricain des droits de l’homme (OCDH) joint mardi à Bangui par Xinhua.

De l’avis du responsable humanitaire, les deux élus dont il n’a pas révélé l’identité, sont originaires respectivement de Birao et de Ouanda Djallé, deux localités du Nord-Est du pays sous contrôle rebelle depuis toujours. « On n’a pas l’idée de leur lieu de détention », a-t-il mentionné, confirmant une chasse à l’homme à Bangui contre les sympathisants de la rébellion dénoncée par celle- ci.

 

Mises à jour Mercredi 2 Janvier 09h05: C’est la première fois depuis l’indépendance de la Centrafrique que les troupes françaises renoncent aussi clairement à leur rôle d’acteur principal dans une crise politico-militaire.

Comme l’a réaffirmé le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, depuis Kaboul lundi, la mission des 600 militaires stationnés en Centrafrique, à l’aéroport de Bangui, est de protéger les ressortissants français et européens et de les évacuer en cas de besoin. Officiellement, ces derniers sont 1200 – dont un tiers de binationaux – même si certains sont déjà partis. L’attaque de l’ambassade de France à Bangui par des manifestants le 26 décembre a montré que la situation pouvait rapidement dégénérer et se retourner contre les Français. C’est la raison pour laquelle, affirme Paris, des renforts ont été envoyés de la base militaire de Libreville au Gabon ces jours derniers.Pendant longtemps, les troupes françaises sont intervenues en Centrafrique pour y faire ou y défaire les régimes qui se sont succédé depuis la décolonisation en 1960. L’intrusion la plus spectaculaire dans les affaires centrafricaines fut l’opération «Barracuda», menée par des commandos français en 1979 pour renverser l’empereur Bokassa. Mais elle ne fut pas la seule. En 1996, les troupes françaises sont intervenues trois fois pour sauver le pouvoir en place. En 2007, les parachutistes ont sauté sur le nord-est du pays pour soutenir les forces armées contre un mouvement rebelle.

Révision des accords de défense

«Ce temps-là est terminé», assure François Hollande. «Si nous sommes présents, ce n’est pas pour protéger un régime, c’est pour protéger nos ressortissants et nos intérêts et en aucune façon pour intervenir dans les affaires intérieures d’un pays.» Le chef de l’État a opposé une fin de non-recevoir aux demandes d’intervention faites par le président centrafricain, François Bozizé.

La France n’est plus le gendarme de l’Afrique francophone, elle le prouve aujourd’hui à Bangui. Amorcée sous Nicolas Sarkozy, qui a renégocié les accords de défense entre Paris et ses anciennes colonies, les débarrassant de clauses secrètes qui permettaient à l’armée française d’intervenir militairement, la fin de la Françafrique a été réaffirmée par le nouveau gouvernement. La France «n’a pas vocation à intervenir directement» avec ses troupes combattantes en Afrique, avait promis l’équipe au pouvoir en mai dernier.

La discrétion n’exclut cependant pas l’influence. Avec ses 600 militaires sur le terrain, la France voudrait aussi favoriser, comme l’a dit François Hollande, «l’ouverture d’un dialogue» entre les autorités et la rébellion. Dit autrement, Paris espère que la présence militaire française aura un effet stabilisateur sur la situation et freinera les ardeurs des deux parties. Un rôle d’arbitre armé, en somme. Les prochains jours diront si cette nouvelle posture est ou non persuasive.
Suivre en direct la situation et l’avancée des rebelles en Centrafrique:

Afficher Avancée des rebelles de la coalition Séléka sur une carte plus grande

 

Mises à jour Mercredi 2 Janvier 2013 à 8h12: Afin d’empêcher la prise de Bangui par les rebelles de la Séléka, les pays d’Afrique centrale continuent d’envoyer des renforts pour protéger la capitale de république de Centrafrique.

Les effectifs en Centrafrique de la Force multinationale d’Afrique centrale devraient compter environ 760 hommes dans les prochains jours.  Un premier groupe de 120 soldats Gabonais est arrivé mardi matin dans la ville. Un autre contingent de 120 militaires du Congo-Brazzaville est arrivé la veille, tandis que 120 Camerounais doivent débarqués d’ici la fin de la semaine.

Ces nouvelles troupes vont compléter les 400 soldats tchadiens déjà en place à Damara, ultime verrou avant Bangui, à 75 km au sud de la capitale.

Bozizé remercie l’armée tchadienne

Lors de son message de vœux du Nouvel an diffusé lundi à la télévision nationale, le président centrafricain François Bozizé a remercié l’armée tchadienne,  venue s’interposer entre la coalition rebelle du Séléka et Bangui.

« Grâce à l’armée tchadienne vous m’écoutez aujourd’hui à la radio et vous me regardez à la télévision. Sinon, on serait tous dans la brousse. Bangui serait aujourd’hui envahie et dans des troubles. Merci à l’armée tchadienne, merci au président Idriss Déby Itno du Tchad », a déclaré le chef d’État.

Au cours de ce message, le président a aussi fait des concessions en envisageant des pourparlers en vue de former un gouvernement d’union.

« Je suis prêt pour ce dialogue (avec la rébellion), j’attends que les chefs d’État (de la Communauté économique des États d’Afrique centrale, CEEAC) fixent la date pour que nous puissions y aller de concert avec la Séléka pour trouver des pistes de sortie de la crise », a-t-il dit.

En réponse, le porte-parole des rebelles, Eric Massi, a de nouveau rejeté les offres de dialogue. « Le dialogue on sait qu’il ne le veut pas », a-t-il expliqué à l’AFP.

Eric Massi a toutefois déclaré « ne rien avoir contre » les forces africaines qui se massent sur la route de Bangui, mais il a exigé qu’elles interviennent contre les arrestations de sympathisants de la Séléka dont il accuse le pouvoir depuis plusieurs jours.

Un jeune musulman supposé proche de la rébellion centrafricaine a ainsi été tué dans la nuit de lundi à mardi, et un policier est mort au cours d’affrontements qui ont suivi mardi dans un quartier populaire de Bangui, selon une source policière.

 

Mises à jour 16h16: Au moins deux morts, un membre de la rebellion Séléka et un policier Centrafricain…

Un jeune musulman supposé proche de la rébellion centrafricaine a été tué la nuit dernière, et un policier est mort au cours d’affrontements qui ont suivi ce mardi dans un quartier populaire de Bangui, selon une source policière.

« Les forces de défense et de sécurité (…) ont appréhendé dans la nuit du 31 au 1er au quartier du km 5 un individu jugé suspect (supposé lié aux rébellions). Au moment de le conduire au commissariat central, il a sauté du véhicule. Dans la course poursuite qui a suivi il a été abattu » a affirmé la source, ajoutant qu’au cours des affrontements de ce matin un policier est mort.

 

Mises à jour de 16h08: Malgré l’avancée fulgurante des rebelles,  les ONG, comme Médecins sans frontières (MSF), continuent à mener leurs projets de survie  auprès des populations fuyant la guerre. Le CICR confirme aussi des déplacements des populations.

Sylvain Groulx, responsable du bureau MSF à Bangui, fait le point de la situation à Ndélé. Cette ville est prise par les rebelles au tout début de l’offensive le 10 décembre. Il affirme que les habitants sont « craintifs ». Certains « ne rentrent chez eux que quelques heures dans la journée. Les femmes et les enfants ne se sentent pas en sécurité la nuit. »

Mises à jour 15h24: Des ressortissants gabonais résident en République centrafricaine ont regagné Mardi Libreville, capitale gabonaise, en provenance de Bangui où l’insécurité est grandissante.

Mises à jour de 14h32: Témoignage d’un habitant de Kaga Bandoro, ville de Centrafrique prise par les rebelles séléka sur notre Forum ici

Idriss_DebyMises à jour 13h03: Idriss Déby, président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), a mis en garde les parties en conflit en Centrafrique. Dans un communiqué publié dans l’après-midi, le président tchadien rappelle que la CEEAC est décidée à empêcher à tout prix, toute action militaire au-delà de Damara, la ville centrafricaine située à 70 km de Bangui où sont stationnées les forces d’interposition.

Idriss Déby qui se tient informé de la situation heure par heure, grâce à son état-major, a décidé de lancer un avertissement aux rebelles et aux forces gouvernementales. « La CEEAC a décidé de faire respecter la cessation des hostilités. A cet effet, la ville de Damara constitue la ligne rouge à ne franchir sous nul prétexte », écrit le chef de l’Etat dans un communiqué signé par ses services.

Le groupe de mots « ligne rouge » est souligné en gras dans le texte qui ajoute que les forces de la CEEAC basés dans cette ville ont reçu l’ordre d’empêcher toute violation de ce cessez-le-feu « à tout prix ».

Selon des sources militaires, la ville de Damara, comme celle de Sibut, présentées comme des verrous, restent contournables par de petites unités non motorisés. Autrement dit, des rebelles, par petits groupes, peuvent contourner Damara pour aller attaquer Bangui. L’inverse est aussi possible. D’où la mise en garde du président en exercice de la CEEAC.

Guerre de communiqués

Sur le terrain les deux camps se livrent à une guerre d’intoxication par communiqués interposés. Selon le porte-parole des rebelles de la Seleka, Eric Neris-Massi affirme qu’une colonne de huit véhicules du gouvernement auraient quitté Damara pour attaquer leur position de Sibut à quelque 85 km de là. Les rebelles disent donc vouloir prendre Damara en réponse à cette offensive du gouvernement.

De son coté, le ministre de l’Administration du territoire centrafricain Josué Binua  nie catégoriquement  avoir lancé une offensive depuis Damara.

En principe dans cette ville verrou, seule la force de maintien de la paix  des Etats d’Afrique centrale est sur place. Les renforts promis par la CEEAC sont en train d’arriver pour sécuriser la zone. Selon l’envoyée spéciale de RFI, ce lundi après-midi, 150 soldats d’infanterie sont arrivés du Congo-Brazzaville. 120 soldats gabonais et 120 autres venus de Cameroun sont attendus dès mardi sur place. Ce qui portera à 760, le nombre de soldats de la paix à Damara.

 

seleka_centrafrique_rebellion_banguiMises à jour Mardi 08h56: Le Congo a annoncé aujourd’hui avoir envoyé 120 militaires à Bangui, la capitale centrafricaine, menacée par un groupe rebelle, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères reçu à l’AFP.

Cette compagnie agira dans le cadre du mandat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale, précise le texte selon lequel cet envoi s’est fait à la demande du président tchadien Idriss Déby, également président en exercice de la CEEAC.

 

Mises à jour Mardi 1er Janvier 2013: Les Etats-Unis se sont dits lundi « très inquiets » de la « détérioration de la sécurité en Centrafrique » et ont appelé les rebelles à cesser leur avancée vers Bangui, la capitale. « Nous appelons les rebelles à cesser toutes les hostilités et tout mouvement vers la capitale. Nous appelons également les rebelles à s’assurer de la sécurité de la population civile », a déclaré dans un communiqué, la porte-parole de la diplomatie américaine, Victoria Nuland.

Washington appelle également le gouvernement à faire respecter les droits de l’Homme dans la région, ajoutant que les Etats-Unis se souciaient « de centaines de disparitions et d’arrestations de personnes issues d’ethnies proches de la rébellion du Séléka ». En quelques semaines, la coalition rebelle du Séléka a pris le contrôle d’une large partie de la Centrafrique, en progressant à une vitesse fulgurante. Désormais aux portes de Bangui, ce mouvement composite réclame le départ du président François Bozizé.

 

Mises à jour 18h32: Interview d’2ric Massi représentant des Sélékas à Paris:
Pourquoi menacez-vous aujourd’hui de prendre Bangui, ce que vous excluiez encore samedi?

Éric MASSI. – C’est une question humanitaire. Il y a maintenant urgence à intervenir, la population est en danger. François Bozizé et ses hommes ont fait distribuer des machettes et des kalachnikovs à ses partisans civils. Il y a dans les quartiers des descentes et des arrestations parmi les gens issus du nord du pays. Ce sont surtout les membres des familles des troupes ou des chefs de la Séléka. Plus de 400 personnes ont été arrêtées et sont portées disparues. C’est une situation intolérable et nous exigeons maintenant le départ sans délai de Bozizé.

Vous refusez donc tout dialogue…

Un dialogue est encore possible. Il est possible que je me rende à Cotonou ou à Libreville. Mais, avant cela, il nous faut des garanties de la part des chefs d’État de la région pour que les arrestations prennent fin.

Que pensez-vous du déploiement de troupes françaises à Bangui?

La France a clairement dit qu’elle n’interviendrait pas. Il me semble normal que Paris veuille protéger ses ressortissants et ses intérêts. Maintenant, Paris a aussi un rôle à jouer dans la recherche d’une solution s’il le souhaite.

La Séléka souffre-t-elle d’un déficit de leader et de programme?

C’est une vision ancienne. La Séléka est une alliance de plusieurs mouvements. Pendant plusieurs mois, c’est vrai qu’il n’y a pas eu de chef. Maintenant, sur le terrain, les combattants se sont concertés et c’est Michel Djotodia qui a été choisi. Pour le programme c’est assez simple. Il s’agit de remettre le pays sur la voix de la démocratie et du développement. Nous formerons un gouvernement d’union nationale chargé d’organiser des élections générales auxquelles son responsable ne pourra se présenter.

Mises à jour 17h55: François Hollande s’est entretenu aujourd’hui avec son homologue centrafricain François Bozizé, appelant à « l’ouverture d’un dialogue entre les autorités centrafricaines et toutes les parties en présence, notamment la rébellion », a annoncé l’Elysée.

Lors de cet entretien téléphonique organisé cet après-midi, le président français a invité Bozizé « à engager ce processus dans les meilleurs délais », a ajouté l’Elysée dans un communiqué.

Hollande a également « salué les efforts de médiation de l’Union africaine et de son président, M. Boni Yayi, ainsi que ceux de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) pour parvenir à une solution politique », a également indiqué la présidence française. Dans le même temps, la coalition rebelle du Séléka, qui réclame le départ de Bozizé, semblait poursuivre sa progression vers Bangui, affirmant vouloir prendre Damara, dernier verrou à 75 km au nord de la capitale centrafricaine.

 

Mises à jour 17h12: La coalition rebelle du Séléka a demandé aujourd’hui le départ de François Bozizé, affirmant également vouloir prendre Damara, dernier verrou à 75km au nord de Bangui, en réponse à la progression de troupes gouvernementales vers ses positions à 160 km de la capitale centrafricaine.

« Bozizé doit partir, c’est clair, on réclame son départ, qu’il quitte le pouvoir« , a affirmé un porte parole du Séléka, Eric Massi. Il affirme qu’« une colonne de huit véhicules (gouvernementaux) a quitté Damara pour attaquer » les positions rebelles à Sibut. On va neutraliser cette colonne comme on le fait toujours, et allons sécuriser (prendre) Damara ».

Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a appelé aujourd’hui toutes les parties centrafricaines, en conflit, à ouvrir « sans délai les négociations prévues à Libreville ».

Mises à jour du Lundi 31 Décembre 2012: La France envoie 600 soldats.

Point sur la situation en Centrafrique après une nouvelle semaine de troubles. Des renforts sont arrivés à Bangui pour protéger les ressortissants français, alors que la rébellion progresse.

La France saura-t-elle se sortir du piège centrafricain? Alors que les rebelles de la Séléka s’approchent de Bangui, la capitale, dans une offensive qui semble inarrêtable, et que le pouvoir ne paraît pas enclin à la négociation, les regards se tournent vers Paris. «Nous demandons à nos cousins français et aux États-Unis (…) de nous aider à repousser les rebelles sur leurs positions initiales», a dit François Bozizé, le président centrafricain, lors d’un discours prononcé mercredi sur la place principale de Bangui.
La fin de non-recevoir de François Hollande fut nette. La France n’est pas présente dans son ancienne colonie pour «protéger un régime», mais «pour protéger (ses) ressortissants et (ses) intérêts et en aucune façon pour intervenir dans les affaires intérieures d’un pays». Le président français a en revanche appelé «toutes les parties à cesser les hostilités».
Pour l’Élysée, c’était une occasion de symboliser la rupture avec la «Françafrique» prônée par le nouveau président. Mais la cassure pourrait être plus difficile à faire qu’à dire. Car, sur le terrain, quelque 250 militaires français étaient déjà présents dans le cadre de la mission Boali, une opération de soutien à une autre mission, la Micopax, un corps expéditionnaire composé de troupes d’Afrique centrale et destiné à stabiliser le pays. Ces derniers jours le contingent tricolore n’a cessé de monter en puissance.
D’abord vendredi, avec un renfort de 150 parachutistes des troupes de marine puis dimanche avec l’arrivée de 180 légionnaires supplémentaires. Au total c’est donc près de 600 hommes qui sont stationnés à l’aéroport de Bangui.« Ils sont là à titre de précaution en cas d’opération d’évacuation», assure-t-on au ministère de la Défense. Environ 1200 Français vivent en Centrafrique. Mais pas plus de 500 à 800 de nos compatriotes seraient dans le pays actuellement. Si l’on ajoute les Européens que la France a la charge de protéger, c’est un peu plus de 1000 personnes qui pourraient être exfiltrées.

Un nombre relativement faible au regard du dispositif. «On compte presque un militaire par citoyen français», sourit un homme politique centrafricain. «Il semble que Paris redoute un affrontement dans la capitale. Il serait alors difficile d’assister à un bain de sang sans tenter de calmer les choses», explique un bon connaisseur du dossier.

Le retour des paras

Paris se défend d’avoir de telles intentions mais le soupçon persiste. Ancienne puissance coloniale, la France fut longtemps la force qui faisait et défaisait les régimes à sa guise, et la Centrafrique, une sorte de caricature de la Françafrique. Depuis une quinzaine d’années, les autorités françaises tentent de rompre avec ce passé, sans y parvenir. Le tournant fut pris à la fin des années 1990 avec la fermeture de la base militaire de Bangui, puis le retrait des coopérants. Pourtant, en 2003, c’est avec la bénédiction française que Bozizé, aidé par le Tchad, avait pris le pouvoir.
En 2006, le même Bozizé était parvenu à convaincre d’appliquer les accords de défense. La France était encore intervenue. Mais moins d’un an plus tard, les parachutistes français étaient de retour pour dégager Birao, une ville du Nord, de rebelles soudanais. La fin de l’accord de défense, remplacé en 2010 par un partenariat, impliquait la fin de ce type d’opération. «C’est le but de ce nouveau texte», assuraient les diplomates. Voici venue l’heure de l’épreuve des faits.

Mises à jour de 18h05: Bozizé prêt a former un gouvernement avec les rebelles Séléka ! Le président centrafricain François Bozizé s’est déclaré  prêt à former un gouvernement de coalition avec les rebelles et a accepté le principe de pourparlers de paix au Gabon sans conditions préalables. Le chef de l’Etat, dont le régime est menacé par les insurgés du Séléka dont les forces ne sont plus qu’à 75 km de Bangui, a ajouté qu’il ne briguerait pas en 2016 un nouveau mandat à la tête de la RCA.

 

Mises à jour Dimanche 17h54: Le président centrafricain François Bozizé a demandé aujourd’hui à rencontrer son homologue français François Hollande dans une allocution à l’issue de sa rencontre avec le président de l’Union Africaine Thomas Boni Yayi au sujet de la crise en Centrafrique.

« Je profite de l’occasion pour adresser au président français François Hollande ma disponibilité pour le rencontrer, si son programme le permet. Je crois qu’au cours de cette rencontre, nous pourrons débattre des questions profondes qui intéressent la République Centrafricaine, ce pays qui a trop souffert, abandonné à lui-même », a déclaré François Bozizé.

Mises à jour 16h19: Le président centrafricain François Bozizé s’est déclaré  prêt à former un gouvernement de coalition avec les rebelles et a accepté le principe de pourparlers de paix au Gabon sans conditions préalables. Le chef de l’Etat, dont le régime est menacé par les insurgés du Séléka dont les forces ne sont plus qu’à 75 km de Bangui, a ajouté qu’il ne briguerait pas en 2016 un nouveau mandat à la tête de la RCA.

Il a tenu ces propos devant la presse à l’issue d’un entretien à Bangui avec son homologue béninois, Thomas Yayi Boni, par ailleurs président en exercice de l’Union africaine.

 

Mises à jour 13h40: Le ministère de la Défense a indiqué aujourd’hui que 180 militaires français supplémentaires étaient arrivés à Bangui en Centrafrique. Ces hommes sont dépêchés depuis le Gabon.

Il s’agit « d’avoir sur place un dispositif permettant de faire face à toute évolution de la situation et le cas échéant d’assurer la sécurité des nos ressortissants », a déclaré à l’AFP le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l’état-major des Armées.

 

Dépêche AFP de 11h48: La coalition rebelle du Séléka a déclaré à l’AFP souhaiter que le départ du président centrafricain François Bozizé soit discuté dimanche avec le président de l’Union africaine (UA), le Béninois Yayi Boni, venu à Bangui pour tenter d’instaurer le dialogue.

La question (du départ de François Bozizé) doit être discutée avec l’Union africaine (UA) », a déclaré à l’AFP le porte-parole du Séléka Eric Massi, soulignant que « le président Bozizé doit reconnaître sa défaite militaire sur le terrain (…) et en tirer les conclusions ».


Mises à jour de 11h39:
La coalition rebelle du Séléka, parvenue à 60 km de Bangui, a affirmé ne pas exclure d’entrer dans la capitale centrafricaine, alors que le président de l’Union africaine Yayi Boni y est attendu aujourd’hui pour encourager un dialogue. Le président centrafricain François « Bozizé a l’intention de livrer bataille à Bangui, et si la situation l’exige, nous prendrons des dispositions », a dit le porte parole du Séléka Eric Massi, qui avait affirmé à de nombreuses reprises que la rébellion n’avait pas l’intention de prendre Bangui.

Mises à jour et point du Dimanche 30 Décembre 2012 à 9h55: COUVRE FEU A BANGUI;
Les rebelles ont renforcé leur emprise samedi sur le territoire centrafricain, obligeant les forces régulières du président François Bozizé et leurs alliés à se replier à Damara, dernier verrou stratégique sur la route de la capitale Bangui où a été instauré un couvre-feu.

Alors que semblait s’éloigner la perspective de pourparlers entre les rebelles et le régime annoncés vendredi par la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC), le président en exercice de l’Union Africaine, Thomas Boni Yayi, était attendu à Bangui pour rencontrer dimanche le président Bozizé afin d’encourager une sortie de crise par le dialogue.

« Le président se déplace pour faire de la prévention, il va inviter les différentes parties à la négociation », a déclaré à l’AFP le chef de la diplomatie béninoise Nassirou Arifari Bako. « Sa démarche s’inscrit dans le cadre du soutien à toutes les décisions de la Communauté économique des Etats d’Afrique Centrale », a-t-il souligné.

Plus tôt samedi, la rébellion du Séléka, qui combat le président Bozizé au pouvoir depuis 2003, a pris sans combat la ville de Sibut, à 160 km au nord de la capitale, nouveau succès enregistré en trois semaines d’offensive.

 

Mises à jour 20h31: Repli des forces Centrafricaine à Damara, Trois semaines après le début de son offensive, la rébellion centrafricaine de la  Seleka a  renforcé son emprise, ce samedi 29 décembre, sur le territoire centrafricain. Elle a pris  la ville de Sibut, située à environ 160 kilomètres au nord de Bangui, s’approchant un peu plus de la capitale centrafricaine et obligeant  du coup les forces régulières et leurs alliés tchadiens à se replier à Damara.

bozizebanguiMises à jour 19h22: Annonce des rebelles du Séléka « Depuis ce matin, les rebelles ont occupé la ville de Sibut, confirme Josué Binoua à RFI, parce que depuis hier, les forces d’interposition tchadiennes se sont repliées à Damara pour sécuriser davantage la ville de Bangui puisque Damara est une intersection par rapport à Sibut. Et comme la ville de Sibut était libre, les rebelles s’en sont emparés ce matin. Ce qu’ils veulent, c’est destituer le chef de l’Etat par la force et marcher sur Bangui. Ils ne veulent pas dialoguer. »

Mises à jour 14h16: La rébellion centrafricaine de la coalition Séléka a pris la ville de Sibut située à 130 km au nord de la capitale  Bangui, samedi 29 décembre. « Les rebelles sont entrés dans Sibut. Il  n’y a pas eu de combats, les Forces armées centrafricaines (FACA) stationnées là  ainsi que les troupes tchadiennes ayant quitté la ville hier soir (vendredi)  pour se positionner à Damara (75 km de Bangui) », a déclaré à l’AFP une  source militaire centrafricaine.

Une partie (150 hommes) du contingent  tchadien envoyé le 18 décembre par le président Idriss Déby Into était basée à  Sibut. Le reste étant stationné à Bossangoa. Selon des habitants en provenance  de Sibut vers Bangui, une soixantaine de véhicules de troupes tchadiennes et  centrafricaines ont été aperçus dans la soirée de vendredi en train de converger  vers Damara.
 
militaires_francais_banguiMises à  jour 9h42:
Notre correspondant nous rapporte la présence de 300 membres de la garde présidentielle de RDC pour soutenir le président Bozizé à Bangui. Les autorités congolaises ont démenti cette information, affirmant que ces éléments étaient à Bangui « depuis 3 ans dans le cadre de la force multinationale d’Afrique centrale (FOMAC) ». La rébellion centrafricaine déclare aujourd’hui que ces renforts « ne font pas partie de la FOMAC » et ont même été aperçus ce matin « à 22 km de Bangui ».La Séléka donne 48 heures aux troupes congolaises « pour se replier« .

Mises à jour Samedi 9h29: Cent cinquante militaires français ont été envoyés en renfort à Bangui, en Centrafrique, dépêchés depuis une base de Libreville (Gabon), et ils sont arrivés sur place vendredi matin, a-t-on appris dans la nuit auprès du ministère de la Défense, confirmant une information de RFI.

Il s’agit d’une « mesure de précaution » pour « la protection des ressortissants français et européens », a-t-on précisé de même source. Une compagnie d’infanterie de parachutistes, soit 150 hommes, est venue renforcer les quelque 250 soldats français déjà présents sur la base M’Poko de l’aéroport de Bangui, a-t-on ajouté.

Suivre en direct la situation et l’avancée des rebelles en Centrafrique:

Afficher Avancée des rebelles de la coalition Séléka sur une carte plus grande

Mises à jour 20h00:
De violents combats ont eu lieu aujourd’hui à Bambari (centre), ville occupée depuis dimanche par la rébellion du Séléka qui a repris les armes le 10 décembre et s’approche dangereusement de Bangui, a-t-on appris de source militaire centrafricaine.

« Des éléments des Forces armées centrafricaines (Faca) ont attaqué Bambari pour essayer de la reprendre. Les combats ont été particulièrement violents. On ne sait pas encore qui contrôle la ville », a indiqué cette source sans plus de précisions.
Selon une source humanitaire, « des témoins situés à 60 km de Bambari ont entendu des détonations et des armes lourdes pendant plusieurs heures dans la journée ».

Mises à jour 17h25: Les pays d’Afrique centrale ont entamé, vendredi 28 décembre, une médiation en Centrafrique pour tenter d’obtenir un cessez-le-feu et des négociations entre le régime du président François Bozizé et la rébellion qui le menace.

Les pays d’Afrique centrale ont entamé, vendredi 28 décembre, une médiation en Centrafrique pour tenter d’obtenir un cessez-le-feu et des négociations entre le régime du président François Bozizé et la rébellion qui le menace. La Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (Ceeac) veut réunir les belligérants à une table de négociations d’ici le 10 janvier, probablement à Libreville au Gabon, a fait savoir la Force multinationale d’Afrique centrale, présente dans le pays depuis 2008 et qui y compte quelques centaines d’hommes actuellement.

« La mission est arrivée jeudi soir à Bangui. Elle a commencé les discussions avec le pouvoir et a envoyé une délégation à Ndélé pour rencontrer les rebelles », a-t-on indiqué de même source. La médiation est dirigée par le général du Congo-Brazzaville Guy-Pierre Garcia, secrétaire général adjoint de la Ceeac, et elle est composée de six personnes. Parallèlement, les ministres des affaires étrangères de la Ceeac devaient se réunir vendredi à Libreville pour discuter de la crise centrafricaine, selon une source auprès de la diplomatie gabonaise.



seleka_RCAMises à jour 17h00:  Selon nos sources proches des mouvements rebelles du Séléka, des violents affrontements ont opposé  la coalition Seleka  aux Forces Armées Centrafricaines ce vendredi aux environs de 11 heures dans la zone de Grimari et Sibut.

Les FACA seraient tombées dans une embuscade tenue par les rebelles du Séléka. Bilan provisoire :
Côté gouvernement centrafricain:  17 combattants tués, un officier supérieur fait prisonnier, 2 toyota lourdement armées récupérées, 60 blessés.
Côté Séléka : 5 blessés combattants légèrement blessés.

Les troupes gouvernementales seraient mises en débandades et poursuivies par les combattants du Séléka. Malgré l’intervention des militaires tchadiens aux côtés des FACA, les troupes gouvernementales n’ont pu résister aux rebelles qui poursuivent leur attaque.

 

femmes_centrafricainesMises à jour 14h17: C’est 300 femmes réunies à l’initiative d’associations proches du régime du président François Bozizé qui ont défilé aujourd’hui à Bangui pour demander à l’alliance rebelle Séléka qui menace la capitale centrafricaine de « cesser le combat » et réclamer la paix. « Nous voulons la paix en RCA (République Centrafricaine) », chantaient les femmes lors de cette manifestation initiée par des proches du régime du président Bozizé, menacé par les rebelles, et qui cherche à faire pression sur la communauté internationale pour qu’elle intervienne.

« Notre pays est en danger. On veut la paix. On tue nos frères dans l’arrière-pays. Il faut que le Séléka cesse les combats », a affirmé Estelle Loka, femme au foyer et mère de trois enfants. « Il faut que la France nous défende. Certains sont mécontents de la France parce qu’ils ne nous défendent pas alors que c’est notre parrain, c’est eux qui nous ont donné l’indépendance, mais nous ne sommes pas indépendants. Il faut que la France vienne au secours de la RCA » a-t-elle poursuivi, assurant « ne pas avoir de problèmes avec les Français ». Hierdéjà, plusieurs milliers de sympathisants du régime ont défilé dans les rues de Bangui pour protester contre la progression des rebelles, rejoints par le président Bozizé lui-même.

Précédées par une fanfare et encadrées par des forces de l’ordre, les manifestantes ont parcouru le centre-ville, s’arrêtant brièvement devant la délégation de l’Union européenne. Sur la place Barthélémy Boganda, « père de l’indépendance » de la Centrafrique, elle se sont toutes mises à genou pour entonner l’hymne national. Sur la banderole principale on pouvait lire : « Alliance Séléka, cessez immédiatement vos hostilités. Conformez-vous aux accords de paix signés par vous-mêmes avec le gouvernement. Trop c’est trop ». Elle ont ensuite été accueillies à la place de la République, au centre de la capitale, par le premier ministre Faustin Archange Touadera, à qui elles ont remis un mémorandum pour le président Bozizé.

Dans un discours, la présidente de l’organisation des femmes centrafricaine, Marguerite Kofio, a demandé au nom des « femmes centrafricaines aux chefs d’Etat de la sous-région de veiller à ce que le mandat du président Bozizé aille jusqu’à son terme ». Elle a réclamé une ouverture des négociations « à Bangui et pas à l’étranger » mais aussi demandé « un gouvernement de large ouverture ».

Photos de la manifestation du Samedi 29 Décembre 2012:

Mises à jour 14h00: Le Ministre des affaires étrangères gabonais Emmanuel Issoze Ngondet a condamné aujourd’hui l’avancée des rebelles du Séléka vers la capitale centrafricaine Bangui, demandant leur retrait des villes occupées depuis le 10 décembre. Condamnant « fermement la poursuite des hostilités par les mouvements rebelles », le ministre a invité le Séléka « à cesser immédiatement les hostilités et à se retirer des différentes villes occupées ».

Réunis le 21 décembre à N’Djamena, les chefs d’Etats de la Communauté économique des états d’Afrique centrale (CEEAC) avaient appelé à des négociations « sans délai » à Libreville, en donnant un ultimatum d' »une semaine » à la rébellion pour se retirer de ses positions, ultimatum arrivant à terme aujourd’hui. Le Séléka avait exprimé sa « satisfaction » devant la proposition de négociation, mais avait maintenu ses positions et continuer sa progression vers Bangui, se justifiant par « l’absence de cessez-le-feu » et le « manque de garanties ».

Une mission de conciliation de la CEEAC a commencé aujourd’hui auprès du pouvoir centrafricain et des rebelles pour tenter de les amener à la table des négociations en janvier. Parallèlement, les ministres des Affaires étrangères de la CEEAC se rencontreront vendredi à Libreville, selon une source au ministère gabonais des Affaires étrangères.

 

Mises à jour Vendredi 28 Décembre 08h03: Les Etats-Unis ont annoncé hier soir avoir fermé leur ambassade en Centrafrique et fait évacuer leur ambassadeur et son équipe.
« L’ambassade des Etats-Unis à Bangui a provisoirement suspendu ses opérations le 28 décembre (heure de Bangui, Ndlr) en raison de la situation sécuritaire en République centrafricaine (…). L’ambassadeur Wohlers et son équipe diplomatique ont quitté Bangui aujourd’hui avec d’autres ressortissants américains », a annoncé dans un communiqué un porte-parole du département d’Etat, Patrick Ventrell.

Un porte-parole du ministère de la Défense, Todd Breasseale, a précisé que « le commandement américain en Afrique avait appuyé l’évacuation de l’ambassade des Etats-Unis à Bangui », notamment « l’acheminement de ressortissants américains et d’étrangers vers des lieux sûrs de la région ». Un autre responsable américain a précisé qu’un avion militaire avait quitté Bangui dans la nuit.

bozize_centrafrique15h24: Envoi de troupes incertain… Trois des pays composant la Force multinationale d’Afrique centrale (FOMAC) ne semblent pas disposés à l’envoi de nouvelles troupes à Bangui, malgré l’annonce aujourd’hui par le commandant de la FOMAC de renforts pour sécuriser Bangui face à la progression des rebelles. « Bangui est sécurisée au maximum par les troupes » (de la FOMAC), mais « d’autres (troupes) vont arriver pour renforcer cette mission de sécurisation de Bangui », a déclaré le Général Jean-Félix Akaga, commandant de la FOMAC à la radio nationale centrafricaine.

Du coté des pays membres en revanche, rien ne laisse présager d’un tel envoi de renforts. « Aucune décision d’envoyer de nouvelles troupes n’a été prise, ce n’est pas au programme », a indiqué une source au ministère gabonais de la défense. Selon un officier supérieur de l’armée de République démocratique du Congo (RDC) sous couvert d’anonymat également: « il n’y a rien de prévu ou de préconisé pour combattre ce mouvement (rebelle) ». « Le Cameroun a déjà un contingent en Centrafrique (…) environ 150 hommes. Mais la décision d’envoyer des hommes supplémentaires n’a pas été encore prise, c’est une décision délicate qui appartient au chef de l’Etat », a pour sa part déclaré une source proche du haut commandement militaire camerounais.

Mises à jour de Jeudi 13h59 :  USA, Washington et les Nations unies ont annoncé, mercredi, le départ de tous leurs employés jugés non indispensables et de leurs familles. Le retrait « temporaire » des 200 personnes travaillant pour les Nations unies en Centrafrique « est une mesure de précaution pour réduire notre présence au cas où la situation devait se détériorer à Bangui », a expliqué Martin Nesirky.

Faisant état de sa « profonde préoccupation face à la détérioration de la sécurité en Centrafrique », le département d’Etat américain a affirmé, pour sa part, travailler « avec la communauté américaine à Bangui pour faciliter le départ » de ses ressortissants. Appelant les rebelles à « cesser les hostilités et à stopper leur avancée vers la capitale », il a par ailleurs salué « l’initiative de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) » qui va tenter d’obtenir un cessez-le-feu.

Mises à jour jeudi 13h49: De Bangui la capitale de la RCA Le président François Bozizé a appelé aujourd’hui la France  et les Etats-Unis à l’aider à stopper la rébellion du Séléka, qui a pris les  armes depuis le 10 décembre et menace à présent Bangui, dans un discours public  au centre de la capitale.

« Nous demandons à nos cousins français et aux Etats Unis d’Amérique  qui sont des grandes puissances, de nous aider à faire reculer les rebelles à  leur base initiale de façon à permettre la tenue du dialogue à Libreville pour  résoudre la crise actuelle », a déclaré le président François Bozizé en sango,  langue nationale centrafricaine.

Mises à jour jeudi 9h26: La force multinationale d’Afrique centrale va envoyer de nouvelles troupes à Bangui, en Centrafrique, afin de stopper l’avancée des rebelles.

Mises à jour jeudi 06h15: L’ONU et les Etats-Unis ont annoncé hier le retrait de la République centrafricaine de tous leurs employés jugés non indispensables et de leurs familles face à une rébellion qui s’approche de la capitale Bangui.
Mises à jour mercredi 19h16: François Hollande a demandé aujourd’hui au ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian « de prendre toutes les dispositions pour assurer la sécurité » de l’ambassade de France à Bangui, en Centrafrique, attaquée par des manifestants, ainsi que des Français, a annoncé l’Elysée dans un communiqué.

« Ces mesures ont été mises en œuvre dans les délais les plus courts et seront prolongées autant que nécessaire », a poursuivi l’Elysée, précisant que « le président de la République se tient régulièrement informé de la situation » en Centrafrique.

Mises à jour mercredi 17h00: Air France a fait faire demi-tour aujourd’hui à son vol hebdomadaire Paris-Bangui en raison des événements en Centrafrique, où la rébellion se rapproche de la capitale où plusieurs centaines de manifestants s’en sont pris à l’ambassade de France. « En raison de la situation en Centrafrique, le vol AF 780 Charles de Gaulle-Bangui a effectué un retour en vol et rentre à Paris », a annoncé un porte-parole de la compagnie.

Il s’agit du seul vol hebdomadaire à destination de la capitale de Centrafrique, selon lui.
« Le vol est parti (mercredi) à 10H59 et a fait demi-tour trois heures trente après le départ. Son arrivée à Paris est estimée à 17H37 », a-t-il précisé. L’appareil transporte 130 passagers, a-t-il indiqué.

situation_centrafrique_bangui_selekaMises à jour mercredi 16h30: En Centrafrique, plusieurs centaines de personnes ont lancé aujourd’hui des projectiles vers l’ambassade de France à Bangui, après avoir fait un sit-in devant l’ambassade américaine pour dénoncer la situation dans le pays dont une partie est occupée par la coalition rebelle, a constaté un journaliste de l’AFP.

« Nous sommes ici à l’ambassade de France, parce que c’est la France qui nous a colonisés. Mais la France a tendance à nous lâcher. On n’a plus besoin de la France, la France n’a qu’à prendre son ambassade et partir », a affirmé une manifestante. « La France n’a pas respecté la convention de défense entre elle et la République Centrafricaine. Nous dénonçons cette attitude », a pour sa part déclaré un étudiant qui a requis l’anonymat.

Durant la manifestation, plusieurs jeunes ont jeté des projectiles sur les locaux de l’ambassade dont certains ont cassé des vitres, ainsi que sur la représentation d’Air France. Auparavant, les manifestants, membres d’associations proches du Kwa Na Kwa (le parti du président François Bozizé), ont observé un sit-in devant l’ambassade des Etats-unis. Munis de sifflets et de branches de palmiers, ils ont scandé en sango, la langue nationale: « i yé gui siriri » (nous voulons la paix, non à la guerre).

L’ambassadeur de France a protesté contre la manifestation qu’il a qualifiée de « particulièrement violente ». « Ce matin, une manifestation violente s’est déroulée devant l’ambassade des Etats-unis d’Amérique, et s’est prolongée par une manifestation particulièrement violente devant la chancellerie de France, avec des jets de projectiles, avec des bris de vitres. Le drapeau français a été descendu de son mât et emporté par des manifestants », a déclarté l’ambassadeur Serge Mucetti. « Cette situation est totalement inadmissible. Je demande au gouvernement de la République centrafricaine de faire respecter les accords internationaux en cette matière. Ceux qui ont agi de la sorte sont des ennemis de la République centrafricaine », a-t-il ajouté.

Depuis le 10 décembre, la coalition rebelle du Séléka a pris plusieurs villes importantes du pays, revendiquant « le respect » d’accords de paix signés entre 2007 et 2011.
Malgré l’appel des autorités et des pays voisins à la négociation, le Séléka a avancé rapidement sans rencontrer de résistance, et se trouve désormais non loin de la capitale centrafricaine. Les rebelles ont demandé mercredi dans un communiqué que le pouvoir de Bangui « rende les armes ».

centafrique_seleka_banguiMises à jour 15h45: En directe de Bangui, plusieurs centaines de personnes ont lancé aujourd’hui des projectiles vers l’ambassade de France à Bangui, après avoir fait un sit-in devant l’ambassade américaine pour dénoncer la situation dans le pays dont une partie est occupée par la coalition rebelle, a constaté un journaliste de l’AFP.

« Nous sommes ici à l’ambassade de France, parce que c’est la France qui nous a colonisés. Mais la France a tendance à nous lâcher. On n’a plus besoin de la France, la France n’a qu’à prendre son ambassade et partir », a affirmé une manifestante.

La coalition rebelle du Séléka, a demandé au pouvoir « de déposer les armes », tout en considérant inutile de livrer bataille à Bangui face à un Président, François Bozizé qui « a déjà perdu le contrôle du pays ». « Nous demandons à tous les fils et filles de Centrafrique, à tous les éléments des forces de défense et de sécurité encore fidèles au régime de François Bozizé (…) de déposer les armes immédiatement », annonce un communiqué du Séléka.

Mises à jour du 25 Décembre 2012: Déjà la semaine dernière la coalition rebelle du Séléka s’était emparée le 25 décembre d’une nouvelle ville, Kaga Bandoro, dans le centre-nord de la Centrafrique, sans rencontrer de résistance, s’approchant un peu plus de la capitale Bangui, avait annoncé une source militaire.

Désormais présente à l’est et au nord de Bangui, la rébellion qui avait affirmé au début des hostilités, le 10 décembre, ne pas vouloir marcher sur la capitale, s’en approche désormais dangereusement, ne rencontrant que peu de résistance dans son avancée. Bangui est située à la frontière du Congo Brazzaville et de la République démocratique du Congo.

Signe de crise, « le président centrafricain (François Bozizé) a longuement réuni les responsables militaires pour faire le point sur la situation », a indiqué mardi une source militaire dans la capitale centrafricaine.

Carte_Centrafrique_afriqueA Kaga Bandoro, « les rebelles sont entrés » mardi « en véhicule et à moto, et ils se sont mis à tirer à l’arme lourde en direction des points stratégiques : base du détachement militaire, gendarmerie, poste des douanes, police », a déclaré une autre source militaire à Sibut, verrou stratégique sur la route de Bangui. « Les éléments des Forces armées centrafricaines, selon la même source, ont opposé une brève résistance, puis se sont mis à battre en retraite en direction de Sibut (à 130 km de Kaga Bandoro et à une centaine de kilomètres de Bangui) ».

Kaga Bandoro est le quatrième chef-lieu de préfecture du pays a être attaqué et occupé par la rébellion, après Ndélé (nord), Bria (centre), et Bambari (centre sud).
Face à la rébellion, l’armée régulière, sous-équipée, démotivée et mal organisée, a démontré sa faible capacité de riposte, en particulier au moment de la prise de Bambari en à peine quelques heures, qui était pourtant l’une de ses places-fortes.

Le gouvernement veut le retrait des rebelles

Les soldats tchadiens, dont le nombre n’est pas précisé, arrivés en renfort au milieu de la semaine dernière en Centrafrique sont en revanche rompus au combat. L’armée tchadienne avait déjà aidé François Bozizé à prendre le pouvoir en 2003 et à combattre des rébellions dans le nord de la Centrafrique en 2010.

Hier soir, une partie des troupes tchadiennes basées à Sibut s’est déplacée en direction de Kaga Bandoro selon une source militaire centrafricaine, qui a affirmé ne pas connaître la raison de ce déplacement. Pourtant, dès le départ, celle-ci s’est présentée comme une « force d’interposition » et non d’attaque, et ne s’est pas opposée à la progression rapide de la rébellion.

Lundi, le Séléka a annoncé « l’arrêt de ses opérations » et demandé au président centrafricain un cessez-le-feu, seule condition posée par le rebelles à des négociations. Dans le même temps, le gouvernement centrafricain s’était dit « disponible pour le dialogue à Libreville (prôné par les chefs d’Etat d’Afrique centrale vendredi, ndlr) dès que le retrait des rebelles des localités occupées sera effectif », sans évoquer l’idée d’un cessez-le-feu.

Thierry Barbaut & Jean-Marc Barandao
Pour www.info-afrique.com

La situation devient critique à Bangui pour le président Centrafricain François Bozizé, lire notre article

Interview de Roland Marshal, chercheur au CNRS:

Afrik.com : Qui sont les rebelles du Sélaka ? Que revendiquent-ils ?
Roland Marchal :
Cette coalition improbable regroupe plusieurs mouvements armés très différents qui sévissent dans le nord de la Centrafrique. L’essentiel de ce mouvement est musulman alors que la majorité du pays est chrétienne. Elle bénéficie des défaites successives de l’armée centrafricaine. Ce qui lui a permis d’intégrer peu à peu différents mouvements armés. Le Sélaka souhaiterait un changement de régime, entre autres le respect des accords de pais signés entre 2007 et 2011, concernant un programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion. Après avoir signé les accords de paix, les rebelles sont passés aux oubliettes. Mais ils ont décidé de reprendre les armes.

Afrik.com : Le pouvoir n’a donc pas respecté les accords de paix ?
Roland Marchal :
Le pouvoir il est vrai n’a pas été jusqu’au bout des accords de paix. Mais toutefois 30% des effectifs des rebelles en ont bénéficié. Il y a eu des réintégrations de certains membres de ces groupes armés. Certains responsables sont même devenus parlementaires. Il y a donc eu une certaine avancée du processus même s’il devait déjà être achevé quatre ans après la signature des accords. Mais ces accords ne sont pas l’unique revendication des rebelles. Je pense  qu’ils s’en servent plus comme un prétexte pour expliquer leur reprise des armes. Ils souhaitent avant tout une plus grande présence de l’Etat dans le nord du pays. Ils réclament des biens publics, des investissements pour développer la région. Mais ce qui est préoccupant aujourd’hui, c’est qu’au sein de la coalition sélaka, il y a des ralliés de l’armée centrafricaine. Ce qui constitue donc une joyeuse confusion.

Afrik.com : Que se passe-t-il au sein de l’armée centrafricaine ?
Pourquoi n’arrive-t-elle pas à faire face à cette rébellion ? Roland Marchal :
L’armée centrafricaine a des officiers bien formés. Le problème ne se situe pas à ce niveau. Selon une source proche du pouvoir, que j’ai rencontré la semaine dernière lorsque j’étais à Bangui, des officiers supérieurs ont été voir le fils du président Bozizé, ministre de la Défense, et lui ont demandé plus de moyens pour mener l’offensive contre les rebelles. Ce dernier est parti voir son père pour lui faire part des revendications des militaires. Et le président Bozizé lui a répondu : « si tu leur donnes tous les équipements qu’ils réclament, sois sûr que dans les quatre heures qui suivent, ils effectueront un coup d’Etat à mon encontre ». Une phrase qui explique tout. Bozizé a peur de sa propre armée. Il craint qu’elle mène coup d’Etat à son encontre. C’est pour cela qu’il refuse de lui donner plus de moyens pour la renforcer. C’est quelqu’un qui ne prend aucune décision. Il est trop attentiste alors que là il s’agit de sa survie.

Afrik.com : Que voulez-vous dire ? Son régime est-il menacé ?
Roland Marchal :
Oui son régime est menacé. Il ne fait aucun doute la-dessus. La situation est actuellement extrêmement tendue. Et le régime ne réagit pas. Le problème que vit actuellement le régime est double. D’une part, les officiers supérieurs sont démobilisés mais souhaitent qu’on leur donne plus d’indépendance. Car Bozizé filtre toute leurs décisions, qu’il supervise à la lettre. Les militaires ne peuvent en prendre aucune sans son aval. D’autre part, les soldats que les officiers supérieurs, envoient sur le terrain sont très jeunes. Ils ont très peu d’expérience et perdent beaucoup de bataille. Face à eux, ils ont des rebelles bien armé et formé, qui connaissent très bien le terrain. C’est une véritable boucherie à chaque fois ! La force des rebelles n’est pas impressionnante. Vous les mettez face à l’armée guinéenne, bien organisée, ou l’armée française, ils ne tiennent pas un quart d’heure ! Mais c’est à cause de la faiblesse de l’armée centrafricaine qu’ils sont en position de force actuellement. Tout cela parce que le pouvoir ne laisse pas fonctionner l’armée centrafricaine comme une vraie armée.

Afrik.com : Dans quel état se trouve aujourd’hui la Centrafrique depuis que Bozizé a été réélu en 2011 après avoir effectué un coup d’Etat en 2003 ?
Roland Marchal :
C’est un pays de plus en plus pauvre depuis les élections de 2011. L’élite s’est enrichie alors que la population s’est appauvrie. Le gouvernement dit oui à tout ce que Bozizé fait et le parlement n’est pas représentatif des différents partis du pays. Le plus grave c’est qu’un quart du parlement est issue des proches du président. Il y a intégré ses maitresses, celles de ses fils, ses frères, ses oncles, ses cousins,  bref toute sa famille y est représentée. Même l’ex-président Ange Félix Patassé, qui a ruiné l’économie du pays, n’a jamais fait cela. C’est pour cela que Denis Sassou Ngesso et Idriss Deby sont très critiques à l’encontre de Bozizé. Il ne faut pas oublier que le coup d’Etat contre Ange Félix Patassé, qui lui a permis de prendre le pouvoir en 2003, est avant tout un coup d’Etat régional. Il a été mené avec le soutien de Sassou Ngesso et Deby. Il y a eu en effet une espèce de convergence régionale pour se débarrasser de Patassé qui devenait trop encombrant. S’il ne prend pas garde, Bozizé pourrait être pris à son propre jeu. En effet, si ces homologues voisins estiment qu’il ne fait plus l’affaire pour diriger le pays, il pourrait également être renversé par un coup d’Etat régional.

Afrik.com : Pourtant Denis Sassou Ngesso et Deby ont-ils soutenu Bozizé à son arrivée au pouvoir. Qu’est-ce qui les gêne dans la façon dont il dirige le pays ?
Roland Marchal :
Sassou et Deby sont loin d’être exemplaires en matière de démocratie. Mais ils estiment qu’il y a toutefois des limites. Il y a des choses qu’on ne fait désormais plus même lorsqu’on est à la tête du pouvoir. Or ce message, Bozizé ne le comprend pas. Même Omar Bongo, qui était son ami, lui a dit un jour lors d’une discussion : « Tu dois comprendre quelque chose. Il faut savoir faire de la soupe pour ensuite pouvoir la partager avec tout le monde »  Il le regardait d’un hébété sans rien comprendre. Pour lui, tant qu’il y a de l’argent, il faut se servir. Bongo n’avait cessé de dire que Bozizé ne ferait pas un bon dirigeant.

Thierry Barbaut

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Thierry BARBAUT
Thierry Barbaut - Directeur des financements solidaires chez 42 www.42.fr - Spécialiste en nouvelles technologies et numérique. Montage de programmes et de projets à impact ou les technologies et l'innovation agissent en levier : santé, éducation, agriculture, énergie, eau, entrepreneuriat, villes durables et protection de l'environnement.
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