CAN 2017 – Les ivoiriens se mobilisent

Dans quelques jours le continent africain vibrera aux sons et couleurs de la 31e édition de la CAN qui se déroulera au Gabon du 14 janvier au 5 février. Seize sélections nationales en lice pour conquérir le prestigieux trophée.

La Côte d’Ivoire a surclassé l’Ouganda (3-0), mercredi à Abu Dhabi en match amical de préparation des deux sélections en prélude à la Coupe d’Afrique des Nations CAN-2017, prévue au Gabon du 14 janvier au 5 février.

Les buts de la rencontre ont été inscrits par Jonathan Kodja (51e), Wilfried Zaha (57e) et Serge Aurier (72e) pour la Côte d’Ivoire.

Les Eléphants de Côte d’Ivoire débuteront la CAN le 17 janvier face au Togo. Le lendemain, l’Ouganda fera face au Ghana.

La Côte d’Ivoire détentrice de la couronne est l’équipe à abattre.  Dans la perspective de pousser leur sélection à la victoire, la population ivoirienne se mobilise derrière son onze national. Comment prépare-t-elle cette mobilisation ?

Le Gabon. Ce n’est pas à une encablure de la Côte d’Ivoire. Des milliers de kilomètres à vol d’oiseau. Wôrô wôrô (petits cars branlants) et même véhicules 4X4 s’abstenir de rêver de s’y rendre !

Mais cette distance n’entame en rien la volonté des supporteurs et celle des autorités politiques de réunir les conditions idoines de manifester leurs soutiens aux Eléphants footballeurs. Comme tout événement de grande amplitude médiatique, la CAN n’est pas un moment à se le faire raconter.

Près de quatre milliards décaissés pour cette campagne ! Somme remise à la Fédération ivoirienne de football (Fif) pour cette CAN. Cette somme servira outre les besoins de la fédération, à prendre en charge le comité des supporteurs professionnels, les journalistes et la délégation du ministère des sports. « Le gouvernement est à pied d’œuvre afin de permettre à notre équipe nationale de se préparer dans de bonnes conditions et se défendre crânement son trophée« , a précisé le ministre des sports, Albert Amichia.

Trois milliards neuf cents millions (3,9) milliards !

De quoi scandaliser plus d’un citoyen lucide qui aurait préféré voir une telle somme affecté à des secteurs vitaux du pays : l’agriculture, la Santé, la formation professionnelle ou la Recherche scientifique. Mais le sport a sans doute sa raison que la raison ignore ; et la raison du sport, c’est la passion du jeu ; cet acharnement de 22 athlètes à poursuivre un petit ballon rond sur un stade, sous les ovations de milliers de personnes en joie ! Le comité national de soutien aux Eléphants (CNSE) met lui aussi les bouchés double pour assurer une belle prestation au Gabon.

 

Ici et là donc, c’est la veillée d’armes. « Il y a longtemps que les supporteurs professionnels se préparent à vivre la CAN 2017. Tous les match servent de préparation au groupe », a confié son président Dr Parfait Kouassi. Il compte convoyer une cinquantaine de supporteurs professionnels (clarinettistes, batteurs, tambourineurs, etc.). « Cette année, les choses ont traîné à cause de la campagne des élections législatives.

C’est maintenant que nous sommes en train de boucler toutes les démarches. Une mission est allée au Gabon. Nous envisageons d’envoyer cinquante supporteurs professionnels », ajoute-t-il. Pour bien jouer son rôle de douzième homme, le CNSE compte également sur la diaspora ivoirienne du Gabon. « Il n’y aura pas seulement que ces 50 personnes qui partiront de la côte d’Ivoire. Nous allons solliciter les Ivoiriens vivant au Gabon pour apporter leur expertise et leur soutien aux Eléphants », a-t-il ajouté.

Optimisme ici et là, aussi. Ceux qui n’effectueront pas le déplacement et qui suivront la CAN à la télévision, croient en leur équipe. « Cette année, c’est une bonne chose qu’il n’y ait pas trop de tapage autour des Eléphants. Nous avons une équipe jeune composée pour la plupart de joueurs de talents, peu connus des Ivoiriens. C’est une bonne chose, et nous pensons qu’avec cela, ils auront moins de pression et feront une bonne prestation », déclare Martial Koné.

Si les supporteurs ivoiriens y vont de leur ferveur pour manifester leur soutien au Onze national, de nombreux citoyens d’autres pays vivant sur le territoire s’y mettent également, mais en faveur de leurs équipes nationales respectives.

Treichville. Quartier d’Abidjan. Ici vit une forte population sénégalaise. Cette communauté s’apprête à supporter les Lions de la Teranga dans l’ambiance folklorique de tradition : « Depuis quelques jours, nous suivons l’actualité des Lions au jour le jour. Nous ne ratons aucune information. Nous ne sommes certes pas au Sénégal, mais nous sommes de cœur avec notre sélection nationale comme nous l’avons toujours fait. Nous allons acheter des maillots à leur effigie, et suivre tous les matches qu’ils livreront », explique Mbaye Diop, Bijoutier.

Elisabeth Goli
Journaliste sportif, 16 ans d’expérience. Présidente de l’Union des femmes reporters sportifs d’Afrique (Ufresa). Membre de l’Association internationale de la presse sportive (AIPS). Initiatrice des Awards de la meilleure sportive africaine. Chevalier dans l’ordre du mérite sportif ivoirien.