Algérie, les réserves de change baissent à 114, 1 milliards de dollars

L’économie du pays demeure relativement solide

« Les réserves de change de l’Algérie ont atteint 114,1 milliards de dollars à fin décembre 2016 ».

C’est ce qu’a déclaré dernièrement, le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Loukal, à l’Assemblée populaire nationale (APN), lors de son exposé relatif aux évolutions économiques et monétaires en 2015 et les éléments de tendances des neufs premiers mois de l’année 2016. Néanmoins, l’économie nationale « reste relativement solide », selon la déclaration du ministre des Finances, Hadji Baba Ammi, avant-hier, devant la presse. Les réserves de change ont enregistré une forte contraction durant l’année 2016, voire elles ont baissé de 29.9 milliards de dollars.

Cette forte contraction des réserves de change, pour rappel, a été causée par la dégringolade des prix de pétrole qui ont amorcé une tendance à la baisse depuis Juin 2014, et ce du fait que les recettes du pays sont fortement dépendantes des exportations des hydrocarbures. De ce fait, pour alimenter le creusement du déficit de la balance de payements causé par cette crise, le gouvernement s’est trouvé dans la contrainte d’épuiser dans les réserves de change. Celles-ci, de près de 200 milliards de dollars au début 2014, elles sont passées à 114,1 milliards de dollars à fin 2016.

Pour le ministre des finances algérien, l’économie du pays demeure relativement solide vis-à-vis des soubresauts extérieurs, malgré ce fort épuisement des réserves de change. Ceci pour cause, selon lui, du niveau appréciable des réserves de change (114,1 milliards de dollars), et notamment de celui de la dette extérieure (3,3milliards de dollars) qui est très bas.

Crise structurelle, et réformes économiques dans les temps additionnels

A cet effet, un nouveau plan de relance économique a été mis en exergue par le gouvernement, l’année dernière, et qui d’étalera à fin 2019. Ce dernier devant permettre la diversification de l’économie algérienne en l’extirpant de sa forte dépendance des recettes des hydrocarbures. Pour ce faire, l’industrie automobile, le rond à béton et les matériaux de construction, ont été choisis par le gouvernement comme des segments moteurs de la production visant la relance de la croissance nationale. Parallèlement, des mesures ont été prises pour réduire les importations qui ont atteint près de 50 milliards de dollars en 2015, contre 30 milliards de dollars des exportations pour la même année.

De même, des mesures de consolidation budgétaires, ont été prises depuis 2015 et accentuées dans la loi de finances 2016 à fin d’équilibrer le budget national. Il s’agit, entre autres, de l’augmentation de la TVA (19 pour cent), ainsi que de l’élargissement de l’assiette fiscale à d’autres segments de l’économie nationale.

Par ailleurs, selon le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, les réserves de change ne baisseront pas au-dessous des 100 milliards de dollars d’ici fin de l’année 2019. « Les réserves de change ne baisseront pas sous les 100 milliards de dollars, et ce quelles qu’en soient les circonstances », avait-il déclaré récemment. Pour lui, ces mesures prises par son exécutif afin de contourner la crise économique qui sévit dans le pays depuis Juin 2014, étant susceptible de relever ce défit.

Aussi, la dernière réunion ayant regroupé les pays de l’OPEP (organisation des pays exportateurs de pétrole), et ceux non OPEP, débouchant sur la réduction de la production de pétrole de près de 1,8 millions de barils par jour, semble motiver l’optimisme du Premier ministre. Voire, cette réduction permettra de maintenir les cours de pétrole à un niveau soutenable pour les pays à forte dépendance des recettes des exportations hydrocarbures comme l’Algérie.

Cependant, l’opposition politique affirme que cette chute drastique des cours du Brent affectant lourdement l’économie nationale, constitue un échec sans équivoque des politiques économiques prônées jusque là par le pouvoir en place. Pour cette dernière, le gouvernement aurait pu engager des réformes économiques structurelles et profondes au moment où le baril du pétrole se vendait à plus de 100 dollars.